Site FR 7200790 Le Saison

Diagnostic socio-économique

Pour validation en copil

le 28 Juin 2016.

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Maître d’ouvrage

Ministère en charge de l’environnement – DREAL Aquitaine – DDTM des Pyrénées Atlantiques.

Président du COPIL

Bernard LOUGAROT, Président du SIGOM et Maire de la commune de Gotein-Libarrenx.

Structure opératrice Natura 2000

Elaboration du DOCOB

Coordination/rédaction et cartographie : Grégory MINVIELLE (Chargé de missions Milieux aquatiques). Relecture : Raphaël ROY (Directeur) Mise en page : Sarah HUTTER (Responsable administrative). Assistance/suivi : Emilie LABORDE et Jean-François SANYOU (DDTM).

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Table des matières

Avant-propos ...... 5 1. Présentation du site ...... 6 2. Démographie et urbanisme ...... 8 3. L’adduction en eau potable ...... 12 4. L’assainissement ...... 16 5. La gestion des cours d’eau et de l’espace rivière ...... 21 6. L’agriculture ...... 26 7. L’exploitation forestière ...... 35 8. La pisciculture ...... 37 9. L’hydroélectricité ...... 42 10. Les seuils et barrages ...... 49 11. La pêche ...... 53 12. La chasse et le piégeage ...... 58 13. Les activités touristiques ...... 59 14. Les activités industrielles et artisanales ...... 63

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Avant-propos

 Objectif de ce volet

Ce diagnostic a pour but de préciser en quoi les activités socio-économiques peuvent influencer la conservation des habitats et espèces d’intérêt communautaire du site. Il ne constitue pas une étude approfondie ni exhaustive des activités humaines présentes sur le site. Il permet tout d’abord de décrire les activités humaines et de déterminer leurs effets (positifs ou négatifs, cumulés ou non…) sur le site Natura 2000. Il s’agit donc d’établir un bilan en réalisant, dans un premier temps, une description succincte du contexte social et économique de l’activité, c’est-à- dire en définissant son importance sur le territoire et en connaissant son évolution. Dans un second temps, il faut enrichir cette description avec les données propres au site (gestion de l’activité, mode de production et d’exploitation, programme d’action, projets…).

 Méthodologie

La présente étude a été conduite par le Syndicat Mixte des Gaves d’Oloron et de Mauléon. Elle s’est déroulée du mois de Mai 2015 au mois de Juin 2016. Afin de réaliser un diagnostic socio-économique pertinent du site Natura 2000, un premier travail de recherche bibliographique a été réalisé ainsi que des entretiens auprès de différents acteurs du territoire afin d’affiner l’état des lieux par activité. Les points abordés au cours de ces entretiens sont la qualification et la quantification de l’activité étudiée, sa localisation sur le territoire, les difficultés rencontrées par les acteurs et les tendances d’évolution à plus ou moins long terme. Ainsi des correspondances régulières sur la base de fiches projet entre le chargé de mission et les différents partenaires du territoire ont débouché sur la rédaction de fiches « activité ». Ces rencontres ont également permis de présenter la démarche Natura 2000, de clarifier certains points et d’échanger avec les acteurs et élus locaux.

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1. Présentation du site

Le site comprend la majeure partie du réseau hydrographique du Saison, dont le bassin versant s’étend sur près de 630 km². La partie culminante du site s’élève à 1800m d’altitude sur les contreforts du Pic d’Orhy, tandis que le point le plus bas à Autevielle Saint Martin Bideren est à 40m. Le site s’inscrit donc dans deux contextes très contrastés : le montagnard et le piémont pyrénéen. Le site s’étend ainsi sur près de 3684 ha et représente environ 300km de cours d’eau permanents.

Le site Natura 2000 du Saison se situe en partie en (environ les 2/3 amont du territoire), qui est l’une des 7 provinces du Pays Basque et dont Mauleon-Licharre est la capitale. La partie aval de la vallée du Saison s’établit en partie en Béarn et Basse Navarre.

Figure 1 : Le territoire

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Le bassin versant du Saison rassemble une population à dominante agricole et pastorale, peu dense et affectée par l’exode rural et la difficile survie des activités artisanales traditionnelles.

Le site Natura 2000 concerne 49 communes qui appartiennent à 5 EPCI :  la communauté de communes de Soule-Xiberoa,  la communauté de communes d’Amikuze,  la communauté de communes du canton de ,  la communauté de communes de Sauveterre-de-Béarn,  la communauté de communes de la vallée du Barétous.

Certaines de ces communes sont peu concernées par ce site Natura 2000, la fraction du BV du Saison étant faible sur leur territoire (exemple ).

Figure 2 : Occupation du sol

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2. Démographie et urbanisme

2.1. Population

Les communes du bassin versant du Saison sont essentiellement rurales et leur faible urbanisation se structure autour de rares bourgs urbains. Historiquement, les centres urbains se sont implantés le long du Saison et de ses affluents. La ville la plus peuplée est Mauleon-Licharre qui est considérée comme la capitale de la Soule.

En pondérant le nombre d’habitants des communes du bassin versant par la superficie relative des communes à l’intérieur du bassin versant, il est possible d’obtenir une indication sur la population du bassin versant. Celle-ci serait proche de 15 800 habitants (en 2013) alors qu’en 1975 le bassin comptait environs 18 200 habitants. La grande majorité des communes du bassin a subi depuis 1975 une diminution de sa démographie (localement plus de 30%), particulièrement marquée dans le haut bassin.

Ainsi la densité de population est passée d’environ 29 hab/km² à environ 25 hab/km² en l’espace de 40 ans. Ce chiffre est bien en dessous de la moyenne départementale qui est de 85 hab/km².

Les communes qui sont les plus peuplées sont par ordre décroissant : Mauléon-Licharre, Chéraute, Arette, Viodos-Abense-de-Bas, Tardets-Sorholus. A noter que la partie urbanisée de la commune d’Arette se situe hors du bassin versant.

Les bourgs principaux de ces communes sont à proximité directe des cours d’eau et sont donc susceptibles de générer le plus de pressions sur les milieux naturels (rejets, artificialisation, etc.).

Sur les 49 communes du site, seulement 10 ont connu une augmentation de leur population en 40 ans : (Arette), Autevielle-Saint-Martin-Bideren, Chéraute, Espès-Undurein, , , Gotein-Libarrenx, Guinarthe-Parenties, Idaux-Mendy, et Lichos.

La dynamique de la population à l’échelle du bassin versant est donc globalement régressive ce qui correspond à la situation observée habituellement dans les territoires ruraux en déprise.

 Interactions avec le site Natura 2000

Sur le site, l’évolution démographique relève plutôt un déclin de la population. Cependant, la topographie du secteur, les contraintes règlementaires et les activités dépendantes du foncier limitent sensiblement l’accès aux parcelles constructibles pour le développement des activités économiques ou la construction. La pression est donc croissante sur les zones « planes » que constituent les zones faiblement inondables ou à proximité des cours d’eau et donc sur des zones proches ou comprises dans l’enveloppe Natura 2000.

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2.2. Urbanisme

Les documents d’urbanisme sur le territoire sont actuellement les suivants : - 2 PLU (Plan local d’urbanisme) élaborés (communes d’Espès-Undurein et Mauléon-Licharre) et 1 PLU en cours d’élaboration (commune de Charritte de Bas), - 1 POS (Plan d’occupation des sols) élaboré (commune de Sainte-Engrâce), - 11 cartes communales élaborées (communes d’, Camou-Cihigue, , Chéraute, Gotein-Libarrenx, Idaux Mendy, Licq Atherey, , Tardets, Trois Villes, Viodos Abense de Bas), - 12 cartes communales en cours d’élaboration (communes d’Arbouet Sussaute, Aroue, Arrast Larrebieu, Domezain Berraute, , Lacarry, Lohitzun Oyhercq, , , Osserain Rivareyte, Saint Gladie, Sauguis Saint Etienne), - 22 communes n’ayant pas de documents d’urbanisme et dépendant du RNU (Règlement national d’urbanisme).

2.3. Règlementation

En application de l’article L414-4 du Code de l’Environnement, les documents de planification soumis à évaluation environnementale doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences au titre de Natura 2000. Cette évaluation est requise quelle que soit la localisation du projet vis à vis des sites Natura 2000.

 Interactions avec le site Natura 2000

Les impacts potentiels de l’urbanisation sont notamment l’artificialisation des milieux, la diminution et la fragmentation des habitats ou encore le dérangement des espèces. L’enjeu est ici de prévenir d’éventuels aménagements ou constructions susceptibles de perturber le bon fonctionnement du réseau hydrographique et d’inquiéter les habitats et les espèces d’intérêt communautaire qu’il abrite. Pour pallier cette éventualité, la révision et la mise en place de nouveaux documents de planification doivent impérativement faire l’objet d’une évaluation des incidences Natura 2000, comme prévu dans la réglementation.

2.4. Infrastructures

Bien que le site ne soit pas concerné par d’axes majeurs de circulations, il n’en demeure pas moins sillonné par un réseau routier départemental et communal important. On peut citer ainsi les départementales D23 longeant le Saison à l’aval jusqu’à Charritte, la D11 reliant Charritte à Mauléon, la D918 de Mauléon à Tardets, la D26 de Tardets à . Sur les affluents nous pouvons rajouter la D113 qui domine le gave de Sainte Engrâce ou encore la D247 qui longe l’Apoura. De par la configuration du site et son relief assez prononcé sur plus des 2/3 de son territoire ces routes sont très régulièrement en bordure de cours d’eau. 226 ponts ont également été recensés sur le Saison et ses principaux affluents (non exhaustif) dont 22 ponts sur le Saison lui-même.

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 Interactions avec le site Natura 2000

L’importance du nombre d’infrastructures routières longeant ou traversant le site Natura 2000 du Saison génère un risque de collision pour les mammifères semi aquatiques du site (Loutre d’Europe et Desman des Pyrénées). La présence de ces routes nécessite également de l’entretien qui peut potentiellement impacter les habitats et espèces d’intérêt communautaire du site par l’utilisation de produits phytosanitaires. Cependant des mesures sont prises depuis plusieurs années pour en diminuer l’usage (mise en place de méthodes alternatives de désherbage par exemple). Le nombre de ponts est également très important et peut laisser supposer des difficultés de franchissement par ces mêmes espèces.

À retenir :

Bien que la tendance démographique du site indique une diminution de la population, il s’avère toutefois très important de bien prendre en compte les exigences liées aux habitats et espèces d’IC du site dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagements. De plus, la présence importante de routes et ponts à proximité ou sur le site Natura 2000 génère de multiples risques potentiels tels que les collisions routières, les difficultés de franchissabilité des ouvrages ou encore des risques de pollutions ou de dégradations des HIC liés à des pratiques d’entretiens inadaptées.

Impacts potentiels de l’urbanisme et des infrastructures sur le site

Influences positives Influences négatives

. Prise en compte de Natura 2000 dans les . Risque de collision routière avec des espèces documents d’urbanisme. d’IC. . Diminution de l’utilisation de produits . Difficultés de franchissement des ponts par phytosanitaires recherchée. les mammifères semi aquatiques. . Pratiques d’entretien inadaptées.

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Figure 3 : Urbanisation et infrastructures.

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3. L’adduction en eau potable

Sources : Agence de l’Eau Garonne, SIAEP du pays de Mixe, SIAEP du Pays de Soule, Mairie de Mauléon, communes.

3.1. Gestionnaires

Sur le bassin du Saison, l’alimentation en eau potable est assurée par :

 Des réseaux communaux dans la partie amont du bassin pour l’essentiel. La ressource est constituée par des captages de sources et de 2 forages dans la nappe alluviale (Mauléon). La Régie Municipale des Eaux dessert en eau potable la partie agglomérée de la Ville de Mauléon (1891 abonnés, soit 3350 habitants) et la partie agglomérée du bourg de Libarrenx (91 abonnés, soit 200 habitants - commune de Gotein-Libarrenx).

 Le SIAEP du Pays de Soule qui assure la desserte de 4800 abonnés. 32 communes sont concernées sur le site. Les 3 captages alimentant le S.I.A.E.P. sont situés sur le bassin du Saison : la Source des Cent Fontaines sur la commune de Lacarry, la prise d’eau sur le Saison (Gotein-Libarrenx) et le puits de Rivehaute.

 Le SIAEP du pays de Mixe pour les communes d’Arbouet Sussaute, Domezain-Berraute, Etcharry, Ithorrots-Olhaiby (Hameau de la commune de Aroue Ithorrots-Olhaiby) dont le ressource est constituée par la nappe alluviale du Gave d’Oloron à (hors bassin versant du Saison).

 Le SIAEP du Saleys et des Gaves qui est alimenté à partir du gave d’Oloron (hors bassin versant du Saison) et qui dessert les communes situées sur la section aval (Osserain Rivareyte, Saint Gladie Arrive Munein, Guinarthe Parenties et Autevielle Saint Martin Bideren).

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Figure 4 : L’adduction en eau potable sur le bassin versant du Saison

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3.2. Volumes prélevés

Prélèvements destinés à l’adduction en eau potable en 2009

Milieu prélevé Volume (m3) Secteur hydrographique du site Nombre de points de prélèvements Eau de surface 33 112 Le Saison de sa source au confluent de 3 l'Uthurzéhétako Erreka

Eau de surface 236 331 L'Arangorena 2 Eau de surface 31 682 Le Saison du confluent de l'Apoura au 2 confluent de l'Arangorena

Nappe captive 361 221 Le Saison du confluent de l'Apoura au 1 confluent de l'Arangorena

Eau de surface 23 630 Le Gave de Sainte-Engrâce de sa source au 1 confluent des Gorges de Kakouéta

Eau de surface 732 000 Le Saison du confluent de l'Arangorena au 2 confluent du Borlaas

Eau de surface 310 822 L'Apoura 1 Nappe phréatique 58 082 Le Saison du confluent du Borlaas (inclus) 1 au confluent du Lafaure

Eau de surface 304 298 Le Saison du confluent du Gave de Sainte- 5 Engrâce au confluent de l'Apoura

Le volume d’eau total prélevé au bassin versant est estimé à 2 091 178 m3 en 2009 (2 109 681m3 en 2013). A cela s’ajoutent les prélèvements non soumis à la redevance de l’agence de l’eau : puits privés, petits pompages, etc.

Les pompages les plus productifs pour l’eau potable sont situés sur le tronçon de Mauléon-Licharre. Il s’agit d’un tronçon densément peuplé. Les eaux de « L’Arangorena » et de « L’Apoura » sont également fortement exploitées puisque respectivement 236 331 m3 et 310 822 m3 y sont annuellement prélevées pour l’adduction en eau potable. Compte tenu de la tendance actuelle à un léger recul démographique sur ce territoire, les besoins futurs ne devraient pas augmenter.

3.3. Réglementation

Les prélèvements sont encadrés par un arrêté préfectoral. Il indique un quota maximal qui vise à rendre compatibles ces prélèvements avec le maintien d’une quantité et d’un débit permettant la continuité de la vie aquatique. Il définit également des périmètres de protection des captages qui limitent les activités sur le site afin de garantir une meilleure qualité de l’eau autour des zones de prélèvement.

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3.4. Interactions avec le site Natura 2000

Pour le site Natura 2000, le risque inhérent à ces prélèvements est de conduire à une baisse des niveaux d’eau entraînant ainsi une dégradation des habitats d’intérêt communautaire les plus hygrophiles et des habitats d’espèces, notamment piscicoles. Cependant, pour l’eau potable, les volumes prélevés en rivière sur le bassin du Saison ne sont de l’ordre que de 0,05m3/s, soit seulement environ 1,8% du débit de référence (débit d’étiage à Mauléon).

À retenir

Cette activité est fortement dépendante du site car la majorité des prélèvements sont directement réalisés sur les eaux de surfaces des cours d’eau. L’avantage de cette activité pour le site est le suivi régulier obligatoire de la qualité de l’eau qu’il oblige. Considérant la légère tendance actuelle au recul démographique sur le territoire, les prélèvements ne devraient donc pas s’amplifier à moyen terme. Ces derniers restant toutefois raisonnables par rapport au débit des cours d’eau (notamment en étiage), cette activité devrait avoir un impact mineur sur les espèces et habitats d’intérêts communautaires du site Natura 2000.

Impacts potentiels des prélèvements en eau potable sur le site

Influences positives Influences négatives

. Suivi régulier de la qualité des eaux. . Néant.

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4. L’assainissement

Sources : Agence de l’Eau Adour Garonne, Syndicat d’assainissement du Pays de Soule, SIVU des Gaves et du Saleys, communes

L'assainissement a pour objectif de protéger la santé et la salubrité publique, ainsi que l'environnement, contre les risques liés aux rejets des eaux usées (contenant des polluants, essentiellement matière organique, azote et phosphore) des habitations et des eaux pluviales.

Deux modes d’assainissement existent et sont présents sur les communes du site Natura 2000:  le collectif : les eaux usées sont collectées par le biais de réseaux collectifs et traitées en station d’épuration.  le non collectif (assainissement autonome ou individuel) : le traitement des eaux se fait grâce à une installation individuelle sur la parcelle de l’habitation.

4.1. Assainissement collectif.

Gestionnaires

1 seul syndicat a aujourd’hui la compétence assainissement collectif sur le territoire : le Syndicat d’Assainissement du Pays de Soule (SAPS) (28 communes adhérentes sur le site Natura 2000). Les autres communes du bassin versant possédant des STEP gèrent cette compétence en régie.

Infrastructures

Les communes du site Natura 2000 comptent 35 systèmes collectifs de traitement des eaux usées. Près de la moitié sont implantées sur le cours principal, ce qui limite leurs éventuels impacts grâce à une meilleure dilution des rejets. Une importante concentration de stations d’épuration est à noter entre Idaux-Mendy et Licq- Athérey.

Localisation Capacité (EH) Niveau de traitement Milieu récepteur Alçay 150 Secondaire biologique Aphoura Alos 450 Secondaire biologique Aphoura Arette (bourg) 1100 Secondaire biologique Vert d’Arette (Hors BV) Arette (La Pierre St 3000 Secondaire biologique Système Karstisque Martin) Aroue 500 Secondaire biologique Lafaure Autevielle (bourg) 100 Secondaire biologique Le Saison Autevielle (St-Martin) 100 Secondaire biologique Le Saison Autevielle (Bideren) 50 Secondaire biologique Le Saison Berrogain 40 Secondaire biologique Ruisseau de Salles Camou Cihigue 80 Secondaire biologique Le Guéchala Chéraute 180 Secondaire biologique Ruisseau du Mazère Domezain Berraute 200 Secondaire biologique Ruisseau Aitzaguerria Espes (bourg) 180 Secondaire biologique Le Saison Espes (Undurein) 180 Secondaire biologique Le Saison Guinarthe 200 Secondaire biologique Le Saison

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Idaux Mendy (Idaux) 150 Secondaire biologique Affluent du Saison Idaux Mendy 100 Secondaire biologique Apouhoura (Mendy) Idaux Mendy 50 Secondaire biologique Apouhoura (Chamalbide) Lacarry 100 Secondaire biologique Affluent de l’Aphoura Laguinge 100 Secondaire biologique Le Saison Larrau 250 Primaire biologique Haritzhandiko Erreka - simple Larrau (Chalets 270 Primaire biologique d’Iraty) simple Lichos 200 Secondaire biologique Le Saison Licq Atherey (Licq) 300 Secondaire biologique Le Saison Licq Atherey 100 Secondaire biologique Le Saison (Atherey) Lohitzun 30 Secondaire biologique Affluent (Hors BV) Menditte 230 Secondaire biologique Le Saison 450 Secondaire biologique Apanice Ordiarp 180 Secondaire biologique Affluent du Saison Ordiarp Garaïbie 40 Secondaire biologique Arangorena Ossas 50 Primaire Le Saison Sauguis Saint Etienne 150 Secondaire biologique Le Saison (Sauguis) Sauguis Saint Etienne 40 Secondaire biologique Ruisseau Ibarra (Saint Etienne) Tardets 1450 Secondaire biologique Le Saison Viodos 10 000 Secondaire biologique Le Saison

4.2. Assainissement non collectif.

Gestionnaires

10 structures portent sur le bassin versant du Saison la compétence d’un service public d’assainissement non collectif (SPANC) : la Communauté de communes de la vallée de Barétous, le Syndicat d’Assainissement du Pays de Soule, la communauté de communes d’Amikuze, le SIVU des Gaves et du Saleys et les communes d’Alos-Sibas-Abense, Larrau, Haux, Montory, Sainte-Engrâce, Tabaille-Usquain.

Les SPANC assurent le contrôle et dans certains cas, l’entretien et la réhabilitation des systèmes individuels.

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4.3. Règlementation

L’assainissement collectif suit la directive n°91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires et doit respecter le règlement sanitaire départemental. Chaque station a son propre arrêté préfectoral qui fixe, entre autres, des obligations de résultats en matière de qualité d’eau rejetée, de suivi, d’impossibilité de rejet d’eau usées brutes dans le milieu hydraulique superficiel… L’assainissement non collectif est soumis à une réglementation obligeant les propriétaires à avoir un système conforme, à entretenir leur installation, etc.., afin de limiter les nuisances. Le SPANC (Service Public d'Assainissement Non Collectif) est chargé de les contrôler dans une fréquence inférieure à 10 ans et de veiller à leur mise en conformité si nécessaire (Article 7 de l’arrêté ministériel du 27 avril 2012 relatif aux modalités de l’exécution des missions de contrôle des installations d’ANC).

4.4. Interactions avec le site Natura 2000

La grande majorité des STEP respecte les normes de rejets. Cependant des disfonctionnements ont pu être identifiés sur certaines communes avec des déversoirs d’orages qui réagissent aux faibles pluies (Tardets, Mauléon, …). Sur l’agglomération mauléonnaise, la STEP est à saturation et des rejets non conformes sont relevés (DBO5 et DCO). Des travaux de réhabilitation des réseaux de collecte ont été réalisés (2013-2015) et un projet de réhabilitation/extension de la STEP est à venir. D’autre part quelques interrogations subsistent sur l’état de certains réseaux de collecte (perméabilité supposée, réseau non séparatif).

Concernant les ANC, malgré la mise en place d’opérations collectives de réhabilitation, de nombreux systèmes qui ne sont pas aux normes subsistent encore sur les différentes communes du site.

Les matières en suspension issues des rejets collectifs et non collectifs peuvent colmater le lit des cours d’eaux, modifiant le comportement alimentaire et la reproduction des poissons.

À retenir

Sur 35 STEP présentes sur le bassin versant du Saison, 34 fonctionnent à ce jour correctement, l’eau rejetée étant conforme aux normes fixées par les arrêtés. Toutefois, lors d’épisodes pluvieux, le réseau sature sur certains secteurs (Tardets, agglomération mauléonnaise), et des rejets directs sont observés. La STEP de Viodos recueillant les effluents domestiques de l’agglomération mauléonnaise est, par contre, jugée non conforme en équipement et en performance en 2015. Des travaux de réhabilitation sont en projet. En ce qui concerne l’assainissement non collectif, de nombreuses installations non conformes sont encore observées malgré la mise en place d’opérations collectives de réhabilitation.

Des sources de pollution peuvent donc être encore être engendrées par cette activité sur le site, même si aucun gros problème n’a été identifié. Il est important donc de poursuivre les efforts réalisés sur le territoire depuis plusieurs années afin d’éviter que des rejets pollués ne viennent impacter les espèces et habitats d’intérêts communautaires du site.

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Impacts potentiels des prélèvements en eau potable sur le site

Influences positives Influences négatives

. Flux de pollution issu des réseaux collectifs . Surverses d’eaux non traitées lors de périodes correctement traité. pluvieuses. . Réduction de la pollution diffuse. . Non-conformité du rejet de la station de Viodos (pollution organique). . Présence de systèmes d’ANC non conformes.

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Figure 5 : Assainissement non collectif Figure 6 : Assainissement collectif

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5. La gestion des cours d’eau et de l’espace rivière

5.1. Acteurs impliqués sur le territoire

- Syndicats de rivière (Syndicat Mixte des Gaves d'Oloron et de Mauléon), - Communes non adhérentes au SIGOM, - Propriétaires et/ou agriculteurs riverains, - AAPPMA Basabürüa, - AAPPMA du Pays de Soule, - AAPPMA du Gave d’Oloron, - Institution Adour, - ONEMA, - Police de l’eau (DDTM 64), - Financeurs (Département des Pyrénées-Atlantiques, Conseil Régional ALPC, AEAG Adour-Garonne, Etat…).

5.2. Réglementation

La gestion et l’entretien des cours d‘eau et des berges est à la charge des propriétaires riverains (art L 214-15). L'entretien régulier a pour objet de maintenir le cours d'eau dans son profil d'équilibre, de permettre l'écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives.

Lorsqu’il existe des syndicats de rivière, ceux-ci peuvent, sans remettre en cause l’obligation des propriétaires, effectuer des opérations de restauration et d’entretien des cours d’eau dans le cadre fixé par la Déclaration d’Intérêt Général (DIG).

En dehors de l’entretien régulier à la charge des propriétaires riverains, les interventions touchant aux berges ou au lit mineur et majeur des cours d’eau sont susceptibles d’être soumises à déclaration ou autorisation au titre de la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques.

5.3. Aménagement et entretien des rivières

Sur le bassin du Saison, un seul syndicat mixte est compétent en matière de gestion des milieux aquatiques. Toutefois, toutes les communes n’adhèrent pas à cette structure et la gestion reste encore morcelée sur l’ensemble du territoire.

A noter cependant que les évolutions des territoires et des compétences des EPCI, ainsi et surtout la création de la compétence obligatoire dite GEMA-PI1, sont à même de modifier sensiblement ce découpage territorial avant 2018.

1 Gestion de l’Eau et des Milieux Aquatiques – Prévention des Inondations

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Sur son territoire, le Syndicat Mixte des Gaves d'Oloron et de Mauléon (qui s’étend jusque sur le Gave d’Oloron et le Saleys) exerce les compétences suivantes : La gestion des milieux aquatiques des Gaves d’Oloron, de Mauléon (Saison) et de leurs affluents ayant pour objets : - la définition de(s) schéma(s) et programme(s) d'intervention, - la prévention et la lutte contre les inondations, - la gestion de la végétation et des érosions du lit et des berges, - la gestion du transport solide des cours d'eau, - la gestion équilibrée des milieux aquatiques, - les actions collectives de développement local, d’animation, de communication, et de promotion d’activités liées au Gave d’Oloron et à ses affluents.

A l’issue de l’état des lieux et du diagnostic du bassin versant, réalisé sur plus de 220km de cours d’eau du bassin du Saison la synthèse suivante peut être effectuée :

Végétation du lit et des berges A l’issue de l’élaboration du PPG, la qualité fonctionnelle de la ripisylve sur le Saison et ses affluents était jugée globalement satisfaisante. Cependant, les crues successives de 2011 à 2015 ont généré des remodelages réguliers sur les berges et le lit du Saison, notamment dans les secteurs situés entre Laguinge-Restoue et Gotein-Libarrenx, mais aussi sur les secteurs de mobilité plus modestes de Lichos/Charre ou dans les grands méandres plus aval (Guinarthe-Osserain). Les manifestations les plus régulières sont l’arrachage de nombreux arbres en majorité depuis les saligues et, de façon moindre, depuis les berges « anciennes ». Ces volumes d’arbres constituent de nombreux embâcles et points durs qui peuvent générer des désordres sur les sites déjà sensibles ou pour les ponts et zones inondables. Sur les affluents, ces désordres ont été plus ponctuels et la qualité du couvert végétal sur les berges reste globalement en bon état. Les affluents tels que l’Apanise, l’Apouhoura, l’Arangorena ou l’Apaure constituent les cours d’eau secondaires prioritaires en matière de restauration de la ripisylve. A noter que sur ces cours d’eau, on trouve des secteurs à végétation très vieillissante comme des secteurs dépourvus de toute végétation de bord de berge.

Transport solide et hydromorphologie De l’état des lieux réalisé, il ressort que les travaux de rectification du lit, de protections de berges, de curage ou d’extraction d’alluvions grossières (à Osserain-Rivareyte, Idaux-Mendy/Gotein ou Ossas notamment), ont eu comme conséquences une tendance à l’incision du lit. Il ressort aussi que le transport solide des alluvions grossière est actif sur la plupart des cours d’eau montagnards étudiés (G. de Larrau et Ste Engrâce, Saison et Apoura), mais que les ouvrages transversaux les plus en amont (barrage de Ste Engrâce et Olhadoko) constituent des obstacles importants à leur transfert vers l’aval. En conséquence, du fait d’une compensation naturelle limitée, le déficit du piégeage opéré ne pourrait être compensé que par de la mobilité latérale ou par une incision. Toutefois, ce diagnostic peut intégrer des éléments de modération. En effet bien que le déficit soit durablement marqué, les crues récentes et les coulées de débris lors des épisodes torrentiels sur la partie amont du Gave de Ste Engrâce (novembre 2011) et du Gave de Larrau (octobre 2012) ont engendré des transferts de matériaux de l’amont du bassin vers l’aval. Par ailleurs, les crues morphogènes très fréquentes ces dernières années ont engendré une dynamique latérale forte du gave avec des arrachements de saligues. Des stocks alluvionnaires récents, même s’ils sont restreints, ont donc été mobilisés.

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Restauration de l’espace de mobilité Pendant les décennies d’extraction des alluvions du lit du Saison et suite aux problématiques des incisions induites et des dégâts des crues de 1992, les politiques d’aménagement sur le Saison ont surtout cherché à protéger les enjeux humains, sans priorisation réelle, ni vision globale de bassin versant, par la pose d’enrochement notamment.

Les 3 années de concertations réalisées dans le cadre de la mise en place d’un plan de gestion du Saison et de ses affluents ont conduit élus, partenaires, usagers et techniciens à tirer un bilan peu favorable de ces années d’interventions « classiques » et à réorienter la gestion faisant un plus large part à la dynamique particulière du gave et à la gestion du transport solide et de sa mobilité.

Les orientations pour les années 2016-2023 font donc une plus large place à la restauration du fonctionnement naturel de l’espace fonctionnel du Saison. A ce titre entre les communes de Laguinge-Restoue et Garindein, un espace de mobilité admissible et des règles de gestion ont été définies pour restaurer les espaces tampons et la dynamique de transport solide du Saison.

Par ailleurs, les réels enjeux d’intérêt général, socio-économiques ou de sécurité publique ont été identifiés afin qu’en cas de besoin, des opérations de protections de berges privilégiant les aménagements intégrant des techniques végétales soient réalisés. Enfin, une opération de restauration des annexes hydrauliques du Saison, de la végétation des affluents ou des opérations d’amélioration de continuité écologique des affluents sont aussi envisagées.

5.4. Interactions avec Natura 2000

Les modalités de gestion des cours d’eau et de l’espace rivière nécessitent des interventions directement sur le site Natura 2000 « Saison ». A ce titre les impacts peuvent être temporairement négatifs sur les habitats et espèces d’intérêt communautaire le temps de la durée des travaux, même si toutes les précautions sont prises pour les minimiser dans le cadre de l’intervention du syndicat. Après une période d’ajustement (ou de récupération), les impacts des interventions sont généralement positifs car ils visent : - l’amélioration du fonctionnement hydromorphologique, incluant une meilleure connexion physique entre le cours d’eau et ses annexes, - L’amélioration de l’état de la ripisylve ou des boisements alluviaux et le rétablissement de la continuité de la trame verte.

À retenir

La gestion et l’entretien des cours d‘eau et des berges est à la charge des propriétaires riverains. Cependant, sur le site du Saison, le Syndicat Mixte des Gaves d’Oloron et de Mauléon porte la compétence de gestion des cours d’eau et intervient dans le cadre d’opérations relevant de l’intérêt général ou de la sécurité publique. Un plan de gestion pluriannuel est en cours de finalisation afin de définir à l’échelle du bassin versant les orientations de gestions pour les années à venir. La communication auprès des propriétaires riverains et la coopération avec le syndicat de rivière en place sur le territoire apparaît donc être un enjeu majeur pour la bonne gestion du réseau hydrographique du Saison.

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Impacts potentiels de la gestion des cours d’eau sur le site

Influences positives Influences négatives

. Gestion sélective des embâcles. . Artificialisation des berges. . Restauration et/ou entretien d’une ripisylve . Suppression totale ou partielle de la ripisylve. adaptée. . Développement d’espèces invasives ou . Définition et validation d’un espace de plantation d’espèces non adaptées sur les mobilité admissible. berges. . Restauration d’annexes hydrauliques. . Intervention dans le lit mineur des cours d’eau . Définition d’une stratégie globale de gestion. (passage possible d’engins dans ou le long des . Prise en compte de la continuité écologique cours d’eau). dans les projets d’aménagements ou de restauration d’ouvrages. . Communication et sensibilisation sur le fonctionnement des cours d’eau auprès des élus et riverains.

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1 2

3 4 1 - Le Saison 2- Le Lauhirasse 5 3 - Ruisseau de Lafaure 4 - L’Ap(h)aure 1 5- Le Borlaas 6 - Ruisseau de Salle 6 7 - Ruisseau de Mazères 8- L’Arangorena 7 9 - L’Apouhoura 10 - L’Ibarra erreka 11- L’Ibargonéa (ou Guéchala) 12 - L’Ap(h)oura 8 1

13 - Ruisseau d’Etcheverry 9 14- L’Aphanice 10 15 - L’Elgarena (ou Uthurrotche) 11 16- Ruisseau de Susselgue 17 - Gave de Sainte-Engrâce 13 18 - Gave de Larrau 19- Orpuneko erreka 12 14 15 1 20- Olhadoko erreka 21- Olhadubi erreka 16 22- Gorges de Kakuetta 23- Gorges d’Ehujarre 18 17 19

20 21 22 23

Figure 7 : Territoire du SIGOM et principaux cours d’eau du bassin versant

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6. L’agriculture

Sources : Chambre d’agriculture 64, Euskal Herriko Laborantza Ganbara, Commission syndicale du Pays de Soule, Communauté des communes de Soule Xiberoa, BLE, Agreste

6.1. Contexte agricole sur le bassin versant du Saison

939 exploitations ont été dénombrées en 2010 sur les communes du bassin versant du Saison, confirmant que l’agriculture est un pilier de la vie sociale du territoire. Cependant les communes du site présentent une déprise agricole depuis au moins 30 ans (diminution de 33% du nombre d’exploitations depuis 1988). Evolution du nombre d’exploitations agricoles Année 1988 2000 2010 Nombre 1403 1086 939

On note toutefois que les exploitations ont connu une augmentation progressive de leur superficie passant d’une moyenne d’environ 19ha en 1988 à 32ha en 2010. Elles restent cependant d’assez petite taille et à caractère familial. La taille moyenne varie également selon la situation sur le bassin versant. Les exploitations situées à l’amont de Mauléon ont une superficie moyenne d’environ 29ha alors que celles implantées à l’aval sont plus grandes avec près de 36ha.

Diversification des exploitations

Dans le secteur d’étude, 15% des exploitations ont au moins une activité de diversification (11% en moyenne sur le département). Les exploitants agricoles profitent donc de l’attraction touristique du territoire en proposant des services d’hébergement ou de restauration.

Pluriactivité

La part des chefs d’exploitations et de Co exploitants pluriactifs est moins importante que dans le reste du département (17% contre environ 26% sur l’ensemble du département). Leur source de revenu est donc encore plus fortement dépendante de l’activité agricole, les sources de revenus complémentaires provenant d’autres activités étant moindres.

Filière

Environ 185 exploitations, soit 20% de celles de la zone d’étude commercialisent une partie de leur production en circuit court. Cette part est supérieure à la moyenne départementale (environ 14% des exploitations), et ce, malgré la faible densité de population.

La valorisation par des signes de qualité est également plus exploitée qu’à l’échelle départementale. On dénombre ainsi environ 373 exploitations, soit 40%, qui ont au moins une production sous signe de qualité alors que l’on se situe à environ 34% au niveau départemental. 21 exploitations ont au moins une production certifiée Agriculture Biologique en 2014. On compte également plusieurs démarches collectives de commercialisation (voir tableau ci-après) :

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Nombre d’adhérents Nombre Nombre Nombre de communes Bienvenue à la Ferme d’adhérents IDOKI d’AMAPs ayant un marché 13 17 2 3

Transmission

Enfin, des chiffres inquiétant concernent la transmission puisque environ 276 exploitations, soit 30% des exploitations des communes du site, exploitant aujourd’hui 21% de la SAU, n’ont pas de succession (source RGA 2010, enquête réalisée chez les exploitants de plus de 50 ans).

6.2. Orientation technico-économique des exploitations

Les systèmes sont orientés vers l’élevage : la spécialisation ovine est dominante sur le territoire avec également une part importante de la polyculture et possédant plusieurs ateliers d’animaux différents (polyélevage).

2% 9% Autres herbivores 14% 2% 4% Bovins mixte 5% Bovins viande

Céréales et oléoprotéagineux (COP) Ovins et caprins

Polyculture et polyélevage

Volailles

64%

6.3. Les cultures

La surface agricole utile (SAU)

La Surface Agricole Utile (SAU) de l’ensemble des communes du site est en 2010 de 29 996 ha (hors estives). Or, celle-ci était de 27 004 ha en 1988.

Evolution de SAU et de la STH Année 1979 1988 2000 2010 SAU (ha) 27 673 27 004 32 605 29 996 STH (ha) 20 031 18 134 19 608 16 884 Part de la STH 72,38% 68,12% 61,33% 56,29% dans le SAU

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Même si ces données ne sont disponibles qu’à l’échelle communale, elles donnent une tendance précise pour le site Natura 2000. L’évolution de la SAU a légèrement augmenté ces 20 dernières années tandis que la Surface Toujours en Herbe (STH) a légèrement diminué. Cela traduit une perte des prairies permanentes ou longuement temporaire au profit des terres arables. Les principales causes de cette évolution sont l’intensification des systèmes au cours des dernières années (mise en place de cultures fourragères (culture du maïs grain et maïs ensilage pour nourrir les bêtes qui restent plus longtemps en bâtiment) et/ou abandon de l’élevage au profit de cultures céréalières).

Occupation de la SAU

Les surfaces toujours en herbe prédominent à l’amont jusqu’à Viodos (75% de la SAU) et sur les coteaux du bassin médian en périphérie de la plaine du Saison. La prépondérance des herbages est forte dans le système cultural de la vallée. L’herbe constitue la ressource fourragère privilégiée.

Les terres en culture progressent avec l’élargissement de la vallée : quasiment inexistantes jusqu’à Tardets, elles deviennent véritablement importantes à partir de Viodos et majoritaires sur les communes de l’aval du bassin (71% de la SAU composée de terres arables à l’aval de Viodos). Ces cultures de céréales sont essentiellement tournées vers le maïs dans le bassin médian et aval. Elles servent en partie de fourrages (maïs (grain et ensilage)) pour l’alimentation du bétail hors pacage.

Répartition des surfaces toujours en herbe et des terres arables sur le bassin versant du Saison

29% 25%

71% 75% STH

Terres arables

Amont Viodos Aval Viodos

Sur les communes du site, la production de maïs grain et de maïs semence est en régression puisque qu’en 1979 celle-ci couvrait près de 4 796 ha alors qu’en 2010, sa superficie n’est plus que de 3 843 ha, soit une baisse d’environ 22%. Parallèlement, la production de maïs destiné au fourrage et à l’ensilage a augmenté mais il est difficile de donner des chiffres précis car certaines données sont confidentielles (secret statistique) pour cette production céréalière sur les communes du site.

Les cultures pérennes sont très minoritaires mais le bassin versant comporte des surfaces implantées en kiwis (plus d’une dizaine d’hectares), maraîchage, horticulture et arboriculture.

Par ailleurs, le site d’étude accueille une spécificité locale : la culture de tabac.

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Figure 8 : Assolement des parcelles déclarées

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L’irrigation

L’irrigation s’est développée préférentiellement sur les basses terrasses du Saison, à l’aval de Viodos, sollicitant directement le cours d’eau pour la desserte de 862 ha en bordure de Gave. En outre, 449 ha de maïs semences sont irrigués à partir d’une retenue colinéaire sur le Lauhirasse (675 000m3) à Domezain-Berraute. Les tronçons les plus impactés par ces pompages se situent après la confluence avec le ruisseau de Lafaure et celui localisé entre le Lafaure et la confluence avec le Borlaas.

En 2013, les prélèvements pour l’irrigation s’élevaient à environ 1 405 572 m3 (pour rappel en 2009, prélèvement total d’environ 1 315 114 m3 (source AEAG)).

6.4. L’élevage

L’élevage est largement prédominant sur le site. 95% des exploitations comportent un ou plusieurs ateliers d’élevage notamment en ovins lait- bovin viande, avec d’amont en aval du bassin versant, une évolution de l’élevage ovin vers les productions bovines ou autres (porcins, palmipèdes). Dans le bassin moyen et aval, les élevages bovins sont surtout présents en zones de côteaux.

Les ateliers ovins-lait sont bien implantés sur les communes du bassin versant du site puisqu’ils représentent 75 625 têtes de bétails en 2010 qui se répartissent majoritairement sur la partie médiane et amont du bassin versant jusqu’aux communes de Lohitzun, Charritte de Bas et Arrast Larrebieu (plus de 70% des effectifs ovin lait en amont de Mauléon). Leur importance est bien moindre dans la basse vallée.

Les races de brebis produites sont par ordre décroissant d’effectif : la Manex tête rousse, la Basco- béarnaise et la Manex tête noire. Leur transhumance estivale vers les estives commence entre mai et juin. Pendant leur mise en estive qui prend fin aux alentours de septembre, le foin est récolté dans la vallée. La transhumance est nécessaire à cause de la faible SAU des exploitations agricoles en Soule pour constituer les réserves fourragères en basse vallée. Cet itinéraire technique est à l’origine de la production du fromage Ossau-Iraty qui est la seule Appellation d’Origine Protégée (AOP) du site Natura 2000. C’est aussi dans ces pâturages d’altitude, qui sont le plus souvent la propriété des communes et gérés par des commissions syndicales, que sont produits les fromages d’estives dont la marque a été déposée par l’association des bergers transhumants. La transhumance ne concerne pas exclusivement les ovins puisque les équins et les bovins peuvent également en faire partie.

Les bovins représentaient 30 437 têtes en 2010. La race bovine produite dans la vallée est très majoritairement la Blonde d’Aquitaine. L’importance des cheptels d’ovins et bovins montre que le pastoralisme est un élément socio- économique et culturel prépondérant de la culture locale.

L’élevage des palmipèdes est important sur les communes du site Natura 2000 avec une présence importante sur l’aval du bassin (communes de Lichos, Charre, Espiute, Saint-Gladie-Arrive-Munein, …) Cette production répond au contexte plus largement régional dirigé vers l’aviculture dont les Indications Géographiques Protégées (IGP) « Volailles de Gascogne », « Volailles du Béarn » et « Canard à foie gras du Sud-Ouest » font la promotion sur le plan national.

Enfin, de façon plus marginale, les exploitants des communes du bassin, font également de l’élevage de chevaux, de porcs et de chèvres.

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Le nombre global de têtes de bétail toutes familles confondues est en hausse à l’exception des caprins dont l’élevage semble peu à peu délaissé. L’augmentation des effectifs de bétail associée à la diminution de la STH peut être un signe d’une pression de pâture de plus en plus forte sur les milieux naturels.

La transhumance

La Haute Soule se caractérise par l’existence d’une tradition de transhumance pour la quasi-totalité des troupeaux bovins et surtout ovins (ainsi que pour les chevaux). Les animaux sont ainsi amenés sur les estives :  De mai-juin à mi-septembre – mi-octobre pour les brebis (4 mois),  Pour les bovins, après départ sur les landes des exploitations en avril, mise à l’estive pour 5 à 6 mois (jusqu’en octobre).

On peut compter ainsi sur le bassin versant du Saison environ 15 000 ha d’estives (surfaces réelles en pâturages et landes, hors landes fermées et bois) qui accueillent environ 14 000 UGB pendant environ 4 mois en moyenne, soit 5000 UGB prorata-temporis (source CA64).

Le chargement moyen s’établit à environ 0,93 UGB/ha et peut être supérieur sur une période d’un mois et demi, en particulier en haute montagne.

Deux types d’estives sont utilisés :

 Les estives basses, situées en dessous de 800 m d’altitude, aussi appelées zones intermédiaires. Ce sont des landes communales ou privées, gérées par les communes à , Ordiarp, , Menditte, ..., ou par des Associations Foncières Pastorales (AFP de la Madeleine, AFP de Lichans) et utilisées en conduite extensive comme zones de pacage intermédiaires pendant la mi- saison, surtout pour les bovins,

 Les estives hautes, parcours communaux ou syndicaux gérés de manière un peu plus intensive et sur lesquels les ovins sont majoritaires. 69 estives hautes sont ainsi exploitées, disposant chacune d’un cayolar autour duquel sont gardées les brebis. En Soule, les cayolars sont la propriété indivise de propriétaires privés. A Sainte-Engrâce et dans les estives béarnaises du bassin versant, les cabanes sont la propriété des communes gestionnaires. Parmi ces estives, 42 sont gérées par la Commision syndicale du Pays de Soule (regroupant 43 communes), les 27 autres sont en gestion communale (appartenant aux communes de Ste Engrâce, Haux, Laguinge-Restoue, Larrau, Aussurucq, Licq-Athérey, Ordiarp, Montory, Arette,…).

Il faut rappeler que la mise en estive du bétail permet de conserver les habitats naturels d’altitude en empêchant leur fermeture (attention toutefois au surpâturage). Par ailleurs, les prairies du site sont exploitées selon un régime mixte qui est caractérisé par du pâturage de regain après la fauche.

L’écobuage

La pratique de feux d’écobuage est une spécificité locale qui est utilisée pour entretenir les pâturages. Cette activité est encadrée par un arrêté préfectoral et soumis à autorisation du maire. Son importance est négligeable sur le site Natura 2000 du Saison par rapport aux sites Natura 2000 adjacents.

31 Diagnostic socio-économique DOCOB Le Saison

Figure 9 : Répartition des UGB sur les communes du bassin versant Figure 10 : Estives du bassin versant du Saison

32 Diagnostic socio-économique DOCOB Le Saison

6.5. Réglementation

A l’heure actuelle les activités agricoles sont soumises à différentes réglementations :  la politique agricole commune (PAC) qui conditionne le versement de fonds européens au respect d’un certain nombre de pratiques en faveur de l’environnement,  la Loi sur l’Eau,  les installations classées, etc... Les points règlementaires qui intéressent en premier lieu l’enjeu Natura 2000 sont entre autre : la mise en place de bandes tampons de 5 m le long des cours d’eau, l’entretien minimal des terres, le prélèvement d’eau pour l’irrigation, la gestion des surfaces en herbes, le maintien des particularités topographiques (haies, bosquets, mares …), l’utilisation des produits phytosanitaires avec le respect des conditions d’emploi prévues par l’autorisation de mise sur le marché et des zones non traitées (ZNT) en bordure des points d’eau, …

6.6. Interactions avec Natura 2000

Les exploitations en élevage peuvent être potentiellement à l’origine de pollution ponctuelles et diffuses, notamment bactériologique, à cause de systèmes de stockages d’effluents et/ou de pratiques d’épandage inadaptées (quantité trop importante, mauvaise période, distances trop proches du cours d’eau). Une perte d’azote peut également avoir lieu dans ces cas, source alors très importante de pollution sur le cours d’eau et ses milieux. L’abreuvement au cours d’eau et/ou la dégradation des berges par piétinement peut également potentiellement conduire à une pollution bactériologique. A titre d’exemple, sans faire de recherche spécifique, 43 points d’abreuvements ont été recensés dans le cadre des inventaires réalisés dans le cadre de l’état des lieux du plan de gestion du Saison (inventaire non exhaustif). Près de 90% ont été répertoriés sur les affluents.

Cependant, le maintien de conduites raisonnées d’élevage participe à l’entretien et la conservation de milieux ouverts et de ripisylves adaptées.

La présence d’une surface plus importante en culture sur l’aval du bassin versant peut être propice à une possible pollution ponctuelle ou diffuse par les produits phytosanitaires et les engrais provoquant ainsi une dégradation de la qualité de l’eau. Elle peut être accentuée par les phénomènes d’érosion (sols nus l’hiver sur les surfaces cultivées), de drainage et par la faible capacité des sols à retenir les éléments (dominante limons ou limons argileux). Les sédiments et particules argileuses pouvant alors colmater le lit du cours d’eau et participer à la dégradation de la qualité de l’eau. Les prélèvements d’eau pour l’irrigation (qui s’ajoutent aux prélèvements AEP et industriels) sont également susceptibles d’impacter d’un point de vue quantitatif la ressource en eau sur les secteurs aval.

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À retenir

L’activité agricole est une activité économique très importante pour un territoire rural comme l’est celui du bassin versant du Saison. Le principal enjeu pour les acteurs du monde agricole est de concilier le développement et la pérennisation de leurs activités, avec la préservation des milieux et des espèces. Deux grandes zones peuvent donc être bien différenciées :  L’amont du bassin versant (amont de Mauléon Licharre) composé quasi exclusivement d’exploitations tournées vers l’élevage ovin et bovin, avec une surface quasi exclusivement composées de prairies (quelques rares ilots culturaux de maïs),  L’aval du bassin versant (aval de Mauléon) où l’élevage bovin est encore présent mais où l’on retrouve des élevages de palmipèdes bien implantés et une présence beaucoup plus importante de cultures que sur l’amont du bassin.

Impacts potentiels des activités agricoles sur le site

Influences positives Influences négatives

. Prédominance de prairies dans l’assolement. . Diminution des prairies naturelles et milieux . Mise en place de bandes tampons le long ouverts, riches en biodiversité, due au déclin des cours d’eau permettant de filtrer les de l’élevage sur le territoire. intrants et de créer des corridors . Points d’abreuvements du bétail dans le écologiques. cours d’eau pouvant favoriser l’érosion des . Gestion raisonnée des traitements berges. phytosanitaires et respect des zones . Risque accru de pollutions azotée et tampons en bord de cours d’eau. bactériologique lors d’un mauvais stockage . Fertilisation et épandages raisonnés limitant ou lors d’apport inadapté d’effluents à les rejets excédentaires dans l’eau. proximité du site Natura 2000. . Pâturage extensif sans intrants et gestion . Disparition de haies et d’éléments boisés des prairies permanentes, réservoirs de linéaires ou ponctuels. biodiversité et parfois habitats d’intérêt . Possible pollution diffuse par les produits communautaire. phytosanitaires et les engrais sur les zones . Maintien des haies, alignements d’arbres et de cultures provoquant une dégradation de arbres isolés à l’intérieur ou en bordure de la qualité de l’eau, accentuée par les parcelle assurant une fonction de corridor phénomènes d’érosion et de drainage. écologique. . Sur-pâturage possible. . Gestion raisonnée des prélèvements d’eau . Les prélèvements pour l’irrigation peuvent pour l’irrigation (autorisation et quota de conduire à une baisse des niveaux d’eau prélèvement, tour d’eau, respect du débit entrainant ainsi une dégradation des minimal réservé, interdiction de pompage, habitats d’intérêt communautaire les plus …). hygrophiles et des habitats d’espèces, . Gestionnaire « naturel » des espaces tant notamment piscicoles. qu’il y a de l’agriculture en place.

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7. L’exploitation forestière

Sources : Communauté des communes Soule Xiberoa, Commission syndicale du Pays de Soule

7.1. Caractéristiques et gestionnaires

La forêt occupe plus de 24 500 ha sur le bassin versant du Saison, soit presque 40 % de la surface totale. La quasi exclusivité du massif est composé de feuillus.

Les forêts du bassin versant appartiennent majoritairement aux communes et à des privés. Par ailleurs, les forêts privées occupent de faibles superficies et possèdent des propriétaires multiples. L’ONF est gestionnaire pour le compte des communes via des plans d’aménagements forestiers. La Commission syndicale du Pays de Soule gère avec le concours de l’ONF 7500ha de forêt (Arbailles, Zouhoure, Iraty, Holzarte, Ascaray) en s’appuyant sur des documents de gestions (les plans d’aménagement).

7.2. Exploitation

Depuis longtemps les forêts du bassin versant du Saison sont exploitées. Les quelques forges qui transformaient le minerai de fer étaient très consommatrices en bois et les habitants utilisaient le bois comme moyen de chauffage et comme matériau de construction. Cette situation a perduré jusqu’au début du XIXème siècle où l’arrivée du charbon a mis fin à la coupe du bois pour les forges. Aujourd’hui, les forêts sont exploitées pour la construction, le coffrage, la fabrication de palettes, la papeterie et le chauffage. Cependant, en raison de la fermeture de certaines scieries et de la concurrence internationale, la sylviculture est en régression à l’échelle du site.

De plus, depuis de nombreuses années, en plus d’épisodes de sécheresses et l’effet de deux tempêtes (KLAUS en 2009 et XYNTHIA en 2010), la forêt est fragilisée par une sous exploitation liée à un manque d’intérêt des propriétaires. La forêt vieillit et son accès est de plus en plus difficile.

Sur le secteur amont (Soule notamment), le CRPF (centre régional de la propriété forestière), qui appuie des initiatives privées, s’est donc engagé sur différentes missions permettant aux propriétaires forestiers d’acquérir les connaissances nécessaires à la gestion durable de leurs bois à travers : - De l’animation : o Plan de Développement de Massif (de 2006 à 2010) et animation forestière LEADER Montagne Basque o Montage de projets sylvicoles (reboisement, desserte, …) o Vulgarisation des pratiques de gestion durable - De la formation : o Thèmes : sylviculture, droit, fiscalité, bûcheronnage, … o Accompagnement de scolaires - De la communication : o Plaquettes, diffusion d’informations sur les actions, sensibilisation, …

Les animations ont permis de réaliser un travail de fond pour redynamiser la gestion forestière privée locale. Ce sont les Associations Syndicales Autorisées, avec l’appui de l’animateur du CRPF, qui sont chargées de concrétiser les actions menées sur le territoire. Des diagnostics forestiers ont été réalisés

35 Diagnostic socio-économique Site FR 7200790 Le Saison et ont ainsi fait l’objet de conseils de gestion sur plusieurs années. Des opérations ont permis d’organiser des coupes de bois d’œuvre (ou d’industrie) ou de bois de chauffe, des opérations de reboisement, des ouvertures de pistes, des coupes d’amélioration de peuplements.

 Interactions avec le site Natura 2000

Cet usage ne concerne pas directement le site, hormis l’exploitation de quelques hectares de peupleraies en bordure de cours d’eau. Il n’a donc que peu d’interactions avec les habitats et espèces d’intérêt communautaire présents. Cependant il est important de le mentionner car c’est l’une des activités économiques prépondérantes des sites Natura 2000 adjacents. De plus, la progression de la forêt est directement liée à la gestion des pâturages d’estives. Dans ce diagnostic socioéconomique nous nous sommes donc plus particulièrement attaché à décrire la gestion de la végétation des berges (ripisylves) ou du le lit majeur (saligues) que nous avons traités dans la fiche activité « Gestion du cours d’eau et de l’espace rivière ».

Figure 11 : Occupation forestière

36 Diagnostic socio-économique Site FR 7200790 Le Saison

8. La pisciculture

Sources : GDSAA Aquitaine, pisciculteurs

Grâce à ses nombreux cours d’eau de bonne qualité, la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes a su rester un des moteurs les plus dynamiques de cette filière. Elle compte, de la pisciculture artisanale à la plus grande, aujourd’hui plus de 170 établissements piscicoles recensés, qui produisent approximativement 12 000 tonnes de poissons (essentiellement salmonidés).

8.1. Les piscicultures du site

Les établissements piscicoles répertoriés apparaissent relativement concentrés, essentiellement en amont du bassin du Saison, autour de Licq-Atherey. On compte ainsi quatre piscicultures implantées sur le réseau hydrographique du Saison et qui relèvent de la règlementation des installations classées : - sur le Belza Erreka à , pour une production d’environ 2 tonnes, - Sur le Susselgue à Licq Atherey, pour une production d’environ 65 tonnes, - Sur le Saison à Licq-Athérey (Bidondo), pour une production de près de 200 tonnes, - Sur le Laco à Mauléon, un établissement géré par l’AAPPMA de Soule, pour une production inférieure à 5 tonnes. Ces piscicultures sont spécialisées dans l’élevage de truite arc en ciel et de truite fario.

Le chiffre d’affaire généré par la salmoniculture sur le bassin du Saison est proche du million d’euros.

8.2. Le principe de fonctionnement des élevages

L’élevage en pisciculture se conduit en général dans des bassins artificiels. Les poissons sont nourris à partir d’aliments sous forme de granulés (composés d’une association de poissons et de végétaux). La biomasse dans chaque bassin dépend de leur volume, des conditions environnementales (températures, débits,…) et des règles sanitaires.

Schéma classique d’une pisciculture

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 Le prélèvement d’eau L’eau utilisée pour le fonctionnement des piscicultures peut être issue d’une source, d’un forage, d’une rivière et doit être de bonne qualité avec un débit adapté. En général, un barrage ou un seuil (généralement équipé d’une passe à poissons) est situé sur le cours d’eau entre la prise d’eau du canal d’entrée et le canal de sortie de la pisciculture. L’eau est dérivée pour être acheminée par gravité dans les bassins piscicoles, puis elle est intégralement restituée à la rivière.

 Les grilles Des grilles en entrée et en sortie de la pisciculture délimitent l’enclos piscicole et empêchent la circulation des poissons entre le site de production et le milieu naturel. C’est une obligation règlementaire.

 Le système de prétraitement Des systèmes de traitement de l’eau peuvent être installés dans le canal d’amenée d’eau. Leur but est de retenir les feuilles ou les branches véhiculées par la rivière.

 L’écloserie et le pré grossissement Les œufs de poissons sont placés à incuber dans des clayettes2 pendant un certain temps déterminé en degré jour (suivant la température de l’eau). Les œufs donnent naissance aux alevins qui seront ensuite transférés dans les bassins de grossissement.

 La croissance en bassin Cette étape permet de mener le poisson à sa taille de commercialisation. A 12 mois environ, la truite arc-en-ciel, dite « portion », pèse environ 250g, à 2 ans, elle peut atteindre les 2 kg.

 L’aliment Les salmonidés sont des poissons carnivores. Stocké dans des silos ou des sacs, l’aliment distribué au poisson se présente sous forme de granulé, obtenu grâce à un procédé d’extrusion, qui permet une bonne assimilation par le poisson. Il est composé de farines et d’huiles de poissons, de protéines végétales (blé, soja, maïs et pois), d’huiles végétales, de minéraux et de vitamines.  L’oxygène La bonne oxygénation de l’eau est indispensable à la survie et au bon développement des poissons. En cas de besoin, un apport complémentaire d’oxygène peut se faire.  Le système de traitement des eaux de sortie Les eaux de rejet de pisciculture comportent en majorité des matières organiques, issues des pertes métaboliques et digestives, diluées dans un grand volume d’eau. Il existe plusieurs systèmes de traitement des rejets : le lagunage, la décantation, les filtres rotatifs ou plats dont les coûts demeurent importants au regard des technologies efficaces pour épurer de faibles quantités polluantes diluées dans de grands volumes d’eau. Ces systèmes réduisent principalement les MES. La plupart des piscicultures d’Aquitaine n’y ont pas recours car les résultats d’analyses montrent des valeurs déjà inférieures aux normes de l’arrêté du 1er avril 2008.

2 Clayette : sorte d’étagère à claire-voie plongée dans l’eau de bassin adapté

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8.3. Règlementation

Les établissements piscicoles sont soumis à de nombreuses règlementations qui visent leur activité et leurs impacts potentiels sur l’environnement. Les textes réglementaires proviennent de la législation nationale mais aussi de l’application dans le droit français des directives de l’Union européenne. Ils évoluent rapidement et se superposent souvent, créant des règles hétérogènes entre elles, ce qui rend leur application complexe. L’exploitant piscicole est amené à respecter un nombre croissant de contraintes issues des différents codes législatifs comme présenté par la graphique suivant.

Redevance Pollution Réglementation Régime des Sanitaire installations classées ICPE

Régime PISCICULTURE d’incidences Codes de

NATURA 2000 l’Environnement,

Rural, du Travail,… Protection Loi sur Faune et Flore l’Eau

Les principaux jalons sont posés par des textes réactualisés récemment qui sont :

- la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006,

- l’Arrêté du 1er avril 2008 (réglementation des Installations Classées),

- l’arrêté ministériel du 04/11/2008 qui transcrit en droit français la directive 2006/88/CE relative aux conditions de police sanitaire.

Du fait des incidences environnementales potentielles d’un élevage piscicole, cette activité est répertoriée comme Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Quand une exploitation a une capacité de production supérieure à 20t/an, elle est sous le régime d’autorisation au titre des ICPE.

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Rappel de quelques obligations et engagements :

- Respect du débit réservé - Mise en place de passe à poissons - Suivi des effluents - Analyses de poissons destinés à la consommation - Procédure de stockage des poissons morts - Tenue d’un registre d’élevage - Obtention de l’agrément zoosanitaire - La qualification européenne indemne vis-à-vis de deux rhabdovirus (SHV et NHI)

8.4. Les démarches initiées en faveur de l’environnement

Le Plan de Progrès est une démarche nationale qui doit permettre de trouver des solutions adaptées à chaque site piscicole pour les enjeux environnementaux identifiés. L’objectif est de mettre en place une démarche progressive, proportionnée, hiérarchisée et accompagnée pour permettre l’intégration des évolutions règlementaires et des enjeux environnementaux et sanitaires. Le suivi de la qualité des rejets : Le GDSAA propose à ses adhérents un programme nommé « Carte d’Identité Environnementale » qui consiste à réaliser des prélèvements d’eau (ponctuels et sur 24h) en amont et en aval des sites piscicoles et les faire analyser par un laboratoire agréé. Les prélèvements et mesures in situ sont effectués par l’IMA3. Les objectifs de ce programme sont de développer un outil d’évaluation et de suivi de l’impact des piscicultures sur le milieu et de proposer un outil de communication à travers une Carte d’Identité Environnementale propre à chaque site.

8.5. Interactions possibles avec le site Natura 2000

L’activité nécessite généralement la présence d’un barrage pour permettre la dérivation des eaux vers la pisciculture et peut donc générer des impacts (cf. fiche barrage). Cependant des travaux d’amélioration de la continuité écologique ont été réalisés en 2014 sur l’ouvrage de la pisciculture Bidondo, sur le Saison. Un autre impact possible de l’activité est le risque de colmatage dû aux matières en suspension et une dégradation ainsi possible des frayères. Toutefois, sur le site, il n’existe pas de constatation de ce phénomène, cette activité restant en effet peu développée sur l’ensemble du bassin versant du Saison. Son impact est donc ponctuel.

À retenir

L’activité de pisciculture est présente sur l’amont du territoire avec une concentration marquée autour de la commune de Licq Athérey. Quatre piscicultures ont été ainsi recensées avec un chiffre d’affaire total avoisinant le million d’euros. Elle reste toutefois relativement peu développée et ne semble pas engendrer d’impacts significatifs sur les habitats et espèces d’intérêt communautaire du site.

3 IMA : Institut des Milieux Aquatiques

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Impacts potentiels des activités de pisciculture sur le site

Influences positives Influences négatives

. Participation à la mise en place d’opérations . groupées d’amélioration de la continuité Diminution du débit dans les tronçons court- écologique. circuités. . Veille écologique des exploitants.

Figure 12 : Localisation des piscicultures

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9. L’hydroélectricité

Sources : hydroélectriciens (SHEM, EHS, FMS, EHC, …)

Les nombreux vestiges d’anciens seuils qui jalonnent le cours du Saison témoignent d’un passé où l’eau de la rivière était utilisée par l’activité meunière, scieries, forges... A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les centrales et microcentrales hydroélectriques ont remplacé plusieurs moulins et ont permis d’alimenter en électricité les communes de la vallée. D’autres ont été construites et aménagées pour alimenter les industries locales et la compagnie des voies et chemins de fer du midi. Aujourd’hui, 16 centrales hydroélectriques actives sont implantées sur le site Natura 2000 (ou à proximité immédiate du chevelu).

Leurs implantations concernent principalement le cours amont et moyen du réseau hydrographique du Saison, ainsi que des affluents comme le Gave de Sainte-Engrâce, le Larrau et le Ruisseau d’Olhadoko.

Les gestionnaires de ces usines sont majoritairement des particuliers. La Société Hydro Électrique du Midi (SHEM) gère neuf d’entre elles.

Ces centrales sont une source importante de revenus pour les communes qui perçoivent la taxe professionnelle et la taxe foncière.

9.1. Les Microcentrales sur le bassin versant :

Caractéristiques de l’activité microcentrale sur le Bassin Versant du Saison : Nombre de microcentrales en activité sur le Bassin Versant : 16

Type des gestionnaires des centrales hydroélectriques en activité : - 7 usines privées - 9 usines appartenant à la SHEM

Localisation des centrales hydroélectriques en activité :

- 9 implantées sur le Saison - 1 sur le Larrau - 1 sur l’Olhadoko - 3 sur le Gave de Sainte Engrâce - 1, La Verna sur la commune de Sainte Engrâce - 1 sur le Susselgue

A noter également un projet en cours pour l’installation d’une nouvelle centrale hydroélectrique sur le Saison (moulin Gameta à Tardets).

La puissance totale installée sur le bassin est d’environ 31 000 kW. La production de référence pour le Saison est d’environ 117,8 GWH (dont 106,3GWH par les usines SHEM). Cela équivaut à la consommation d’environ 57 000 personnes, soit environ 24 800 ménages selon les critères de l’Ademe. Concernant la SHEM, les émissions de CO2 évitées par ce type production sur le site ont été estimées à 34 212 tonnes.

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Au niveau des emplois, 11 emplois directs sont en place sur les centrales SHEM. A ce chiffre il faut rajouter 2,5 emplois directs par entreprises privées et des emplois induits par de forts investissements (1 million et 1,6 millions d’euros investis respectivement en 2015 et 2016 par la SHEM, plus des investissements également importants des propriétaires privés).

Caractéristiques des installations hydroélectriques du Saison en fonctionnement : Nom de la centrale Date de la 1ère Débit turbiné Débit Puissance Productible production réservé installée (moyenne d’énergie (restitué au contractu sur 10 ou 20 électrique pied de elle ans) l’ouvrage) 1 - Centrale de la 2008 0,86m3/s 0.02m3/s 3900kW 14,6GWh Verna 2 - Centrale de 1988 6,85m3/s 1 à 1,2m3/s 3600kW 12,5GWh Larrau (Etchelu) 3 - Centrale 1996 2,5m3/s 0,180m3/s 9700kW 28,6GWh d’Olhadoko 4 - Centrale de Ste 1954 11m3/s 0,9m3/s 1050kW 3,6GWh Engrâce 1 5 – Centrale de Ste 2013 0,9m3/s - 390kW Engrâce 2 6 - Centrale de Licq 1917 8m3/s - 9100kW 47,1GWh 7- Pisciculture de la 2015 Rejet Truite des torrents pisciculture 8 - Centrale du 1920 7m3/s 4m3/s* 340kW 0,7GWh Moulin Datto 9 - Centrale de Trois 4,1m3/s 2,5m3/s 150kW 1GWh Villes 10 - Centrale de 7m3/s 5m3/s 200kW 1,1GWh Gotein 11 - Centrale de 1908/1910 7m3/s 2.3m3/s* 300kW 0,9GWh Libarrenx 12 - Centrale de 1891 12m3/s 2,3m3/s* 1200kW 5,8GWh Mauléon – Moulin de Montréal 13 - Centrale de 1902 12m3/s 1,6 à 300kW 1GWh Gorre 2,8m3/s* 14 - Centrale de 1905 11,5m3/s 3m3/s* 390kW 1,8GWh Chéraute Rive Droite 15 - Centrale de 2014 2m3/s 88kW Chéraute Rive (turbinage Gauche débit réservé) 16 - Centrale de 1905 17,464m3/s 3m3/s 400kW 1,7GWh Charritte de Bas *Débit de la dévalaison restitué dans le tronçon court-circuité

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Figure 13 : Localisation des centrales Hydroélectriques

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9.2. Fonctionnement d’une centrale hydroélectrique :

Une petite centrale hydroélectrique est composée de quatre éléments principaux : - les ouvrages de prise d’eau (digues, barrages), - les ouvrages d’amenée et/ou de mise en charge (canal d’amenée, conduite forcée), - les équipements de production (turbines, générateurs, systèmes de régulation), - les ouvrages de restitution. Une partie du cours d'eau est acheminée vers la centrale via un canal d'amenée et, selon les installations, une conduite forcée. En sortie de la conduite forcée ou du canal d'amenée, l'eau entraine la rotation de la turbine avant d'être restituée dans la rivière, via un canal de fuite éventuel. La turbine entraine alors un générateur électrique le plus souvent via un multiplicateur de vitesse. Le générateur, couplé à un transformateur produit de l'électricité qui est mise en circulation sur le réseau de distribution électrique. La puissance d'une centrale dépend principalement de deux paramètres : la hauteur de chute et le débit turbiné.

Les différents types de centrales présentes sur le Saison

 Les centrales au fil de l’eau Les centrales au fil de l'eau sont majoritairement des petites centrales. Elles ne disposent pas de possibilité de stockage et produisent au gré des débits du cours d'eau. Ces ouvrages produisent donc de façon continue et fournissent une électricité de base. Leur production représente plus de la moitié de la production hydroélectrique française. Fonctionnent selon ce type de production : la centrale de Charritte de Bas, la centrale Barragary (1 et 2) à Chéraute, la centrale Gorre à Mauléon, la centrale de Mauléon, la centrale de Libarrenx, celle de Gotein, la centrale de Trois Villes, celle du Moulin Datto à Licq Atherey, Etchelu sur le Larrau, Sainte Engrâce (2) et la Verna.

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 Les centrales d’éclusées et centrales de lac Les centrales de lac ou d'éclusée disposent d'une retenue d'eau leur permettant de stocker celle-ci afin de la turbiner aux périodes de plus forte demande. Les centrales d'éclusée ont donc des durées d'accumulation assez courtes et modulent leur production au niveau journalier, voire hebdomadaire, là où les centrales de lac peuvent assurer une modulation saisonnière de leur production. Sur le Saison les centrales de Licq (à partir du barrage de Sainte Engrace) et Olhadoko fonctionnent ainsi.

9.3. Réglementation

Le régime de l’autorisation Sous ce régime, les installations appartiennent, en général, au permissionnaire qui les exploite dans le respect de prescriptions de police de l’eau fixées par arrêté préfectoral encore appelé « règlement d’eau ». La loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 a instauré des dispositions particulières relatives à l’hydroélectricité établissant un nouvel équilibre avec les simplifications de procédures instaurées par la loi du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique. C’est le régime le plus fréquent. Il est accordé par arrêté préfectoral pour les puissances inférieures à 4500 KW.

Le régime de la concession Sous ce régime, les installations (barrages, canaux d’amenée et de fuite, conduites forcées, terrains ennoyés, etc.) appartiennent à l’Etat qui en délègue la construction et l’exploitation à un concessionnaire sur la base d’un cahier des charges. La législation sur l’eau est appliquée à travers les procédures et textes d’application de la loi de 1919, spécifiques aux concessions. Ce régime concerne peu les petits producteurs, la puissance de leur centrale étant en général inférieure à 4 500 KW.

Le droit fondé en titre Le droit fondé en titre est un droit ancestral imprescriptible de l’utilisation de la force motrice de l’eau, exonéré de procédure d’autorisation ou de renouvellement. Il faut considérer 2 cas : - sur les cours d’eau domaniaux : les ouvrages ayant une existence antérieure à 1566 et les ouvrages postérieurs à 1566 ayant bénéficié d’une garantie exceptionnelle de l’Etat. - sur les cours d’eau non domaniaux: les ouvrages établis avant l’abolition de la féodalité et les ouvrages aliénés pendant la Révolution Française. Les centrales fondées en titre peuvent avoir aussi un règlement d’eau.

Des cours d’eau règlementés :

- Article L. 214-18 du code de l’environnement, le gestionnaire est tenu de maintenir un débit minimal dans la rivière, appelé le débit réservé égal au 1/10ème du module du cours d’eau.

- Article L. 214-17 du code de l’environnement : 2 listes de cours d’eau –arrêtés du Préfet coordonnateur de bassin Adour Garonne du 09 Novembre 2013 (cf. fiche barrages).

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9.4. Interactions possibles avec Natura 2000

Impact possible de l’hydroélectricité Observations sur le bassin versant du Saison

Lésions de la faune piscicole par passage dans L’ensemble des ouvrages hydroélectriques sur le les turbines / ouvrages évacuateurs Saison étaient équipés de systèmes de dévalaison. De plus, suite aux dernières études et recherches scientifiques sur ce volet et à la volonté d’améliorer ces ouvrages, de nouveaux systèmes de dévalaison ont été mis en place sur 8 micro centrales présentes sur le Saison. Ils se caractérisent notamment par la mise en place de grilles fines d’intervalle 20mm (intervalle exceptionnel de 15mm pour le turbinage d’un débit réservé), associées à un ou plusieurs exutoires de dévalaison, une goulotte de transfert et l’aménagement de la réception des dévalants. Diminution du débit d’eau sur le tronçon court- Depuis le 1er Janvier 2014, l’ensemble des débits circuité. réservés ont été relevés à minima au 1/10éme du module du cours d’eau. Canaux de fuite – Possibilité de blocages ou de Selon les configurations des sites des ralentissement de la migration sur des poissons aménagements ont été réalisés par le passé, au attirés par la restitution du débit turbiné. cas par cas, dans certains canaux de fuite : mise en place de barrières électriques, approfondissement du canal, chenal de connexion canal/gaves, … Des travaux complémentaires ont été réalisés dans le cadre de l’opération coordonnée d’amélioration de la continuité écologique permettant la connexion entre canal de fuite et canal d’amenée sur les ouvrages identifiés comme impactant sur ce point. Eclusées – Possibilité d’exondation des Sur le Saison, pas d’observations de frayères de frayères,… saumons exondées. Ce constat peut s’expliquer par un gradient de variation des hauteurs d’eau restant relativement faible. Opération de transparence, possibilité du Les vidanges de retenues peuvent être colmatage des frayères par sédiments fins. préjudiciables pour le milieu. Les transparences peuvent permettre une réactivation du transport solide. Des protocoles de gestion et de suivi de ces opérations sont en cours avec l’Etat.

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À retenir

L’hydroélectricité constitue une activité socio-économique et patrimoniale forte du bassin versant du Saison. La nécessité de restauration de la continuité écologique des cours d’eau et la transparence des ouvrages sont des obligations réglementaires cadrées par la loi sur l’eau. Afin de répondre par anticipation à cette règlementation, une convention a été signée en 2012 entre 10 propriétaires d’ouvrages du Saison et l’Agence de l’eau Adour Garonne. Un programme de travaux ambitieux d’environ 7,5 millions d’euros a ainsi été réalisé entre 2013 et 2015. Cette opération a permis de réaliser de grosses améliorations pour répondre aux nouveaux enjeux environnementaux du territoire. Le caractère réglementaire de la continuité des cours d’eau, minimise toutefois la capacité d’intervention d’outils Natura 2000 efficace pour accompagner les hydroélectriciens sur les travaux de mise en conformité. Néanmoins, la poursuite du respect de la réglementation en vigueur, ainsi qu’un travail de prise en compte de l’enjeu écologique dans les pratiques contribuera à la préservation des milieux. Ainsi l’implication des gestionnaires de centrales hydroélectriques dans la démarche Natura 2000 et l’information et la sensibilisation des usagers permettra d’avancer ensemble pour une gestion durable des milieux naturels.

Impacts potentiels des activités hydroélectriques sur le site

Influences positives Influences négatives

. Mise en place d’opérations groupées . Lésions possible de la faune piscicole par d’amélioration de la continuité écologique. passage dans les turbines / ouvrages . Mise en place de station de suivi vidéo des évacuateurs. espèces piscicoles. . Débit limité dans les tronçons court- . Zone de refuge dans les canaux. circuités. . Entretien de la ripisylve. . Veille écologique des exploitants.

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10. Les seuils et barrages

Sources : SIGOM PPG Saison, ONEMA ROE, SIE Agence de l’Eau Adour Garonne.

Début 2010, plus de 60 000 ouvrages ont été recensés sur les cours d’eau en . D’après un inventaire national réalisé par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), plus de la moitié n’a pas d’usage avéré.

10.1. Infrastructures

Le Saison n’échappe pas à ce constat car de nombreux seuils et barrages jalonnent son cours principal ainsi que ses affluents. Aujourd’hui, sur le Saison, la majorité de ces seuils ont été réutilisés principalement afin de développer des activités piscicoles et hydroélectriques. Sur les affluents, par contre, de nombreux seuils n’ont plus d’usages. A ce jour, près de 90 seuils ont pu être recensés sur le Saison et ses principaux affluents dans le cadre de l’état des lieux du plan pluriannuel de gestion de ce cours d’eau, dont environ 20 ont été dénombrés sur l’axe principal. Ces seuils peuvent être dans des états variables allant du seuil en bon état à des seuils partiellement ou totalement ruinés.

10.2. Règlementation

L’Article L. 214-17 du code de l’environnement définit 2 listes de cours d’eau par arrêtés du Préfet coordonnateur de bassin Adour Garonne du 09 Novembre 2013 :

 Classement en liste 1 : cours d’eau ou partie de cours d’eau en très bon état, ayant un rôle de réservoirs biologiques et/ou axes pour poissons migrateurs vivant alternativement en eau douce et en eau salée. Tout nouvel ouvrage faisant obstacle à la continuité écologique ne peut être autorisé ou concédé.

 Classement en liste 2 : cours d’eau où il est nécessaire d’assurer le transport des sédiments et la circulation des poissons migrateurs. Les travaux sont à réaliser dans un délai de 5 ans.

Est classé en liste 2 : - Le Saison sur tout son cours, - Le gave de Larrau sur tout son cours, - L’Aphoura jusqu’à l’aval du Moulin de Caro, - L’Apouhoura jusqu’à l'aval du seuil de la fontaine d'Uturbietta.

.

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Figure 14 : Seuils et barrages

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10.3. Interactions possibles avec le site Natura 2000

Ces ouvrages en rivière peuvent toutefois modifier le fonctionnement de la rivière en modifiant son hydrologie et en altérant la continuité écologique, la montaison et la dévalaison des migrateurs étant rendues plus difficiles.

Impacts possible des barrages Observations sur le bassin versant du Saison

Barrage : possible isolement génétique des Pas d’études recensées sur ce point sur le populations Saison. Négatif : possibilité de cloisonnement des populations et peut empêcher le brassage génétique nécessaire au renouvellement de l’espèce. Positif : Inversement, la présence de barrage agit comme protection contre les maladies et virus qui pourraient être apportés par de nouveaux individus Barrage : Possibilité de blocage des espèces Sur le Saison une opération coordonnée migratrices ou ralentissement du franchissement d’amélioration de la continuité écologique a pouvant occasionner des retards d’accès aux permis de réaliser des travaux importants sur 9 zones de reproduction. ouvrages de l’axe principal. Possibilité de blocage du transport sédimentaire. Une étude menée dans le cadre de l’élaboration du PPG du Saison a conclu à peu ou pas d’impact pour les seuils sur le Saison. Des impacts de blocage plus importants ont été identifiés au niveau des barrages de Saint Engrâce et Olhadoko, toutefois des mesures de restitution des sédiments à l’aval de ces ouvrages ont été mises en place.

À retenir

La restauration de la continuité écologique des cours d’eau est une obligation réglementaire cadrée par la loi sur l’eau sur les cours d’eau classés en liste 2. Cette continuité est respectée sur la quasi- totalité des ouvrages de l’axe principal du Saison (l’ouvrage de Cherbero à Mauléon, non équipé à ce jour, fait l’objet d’une étude en cours intégrant sa mise en conformité), notamment grâce à une opération coordonnée d’envergure qui a permis, aux propriétaires d’ouvrages, de réaliser des travaux importants entre 2013 et 2015. Cependant, sur les tronçons classés et non classés de certains affluents, de nombreux ouvrages altèrent aujourd’hui encore la continuité écologique. Il n’est toutefois pas possible de proposer des outils incitatifs pour la réalisation de ces travaux dans le cadre de Natura 2000 sur les tronçons classés, car il s’agit là d’une contrainte règlementaire. Par contre sur les affluents, non classés, l’outil Natura 2000 peut s’avérer intéressant.

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Impacts potentiels des seuils et barrages sur le site

Influences positives Influences négatives

. Peut limiter la transmission de la peste de . Ralenti ou limite la montaison ou la l’écrevisse aux populations d’écrevisses à dévalaison des espèces de poissons pattes blanches. migrateurs (pour les ouvrages non équipés). . Ralenti ou limite le déplacement des mammifères semi-aquatiques. . Modifie le fonctionnement hydrologique du cours d’eau.

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11. La pêche

Sources : Fédération de Pêche 64, Aappma Basaburua, Aappma du Pays de Soule, Aappma du Gave d’Oloron

11.1. L’activité pêche sur la zone Natura 2000

La pêche est une activité de loisir très présente sur le Saison et ses affluents. On compte ainsi en 2015 environ 3000 adhérents (toutes cartes confondues) répartis comme suit : - AAPPMA Basabürüa : 493 - AAPPMA Pays de Soule : 406 - AAPPMA du gave d’Oloron : 2100 L’ensemble du linéaire est classé en première catégorie piscicole c’est-à-dire avec un peuplement piscicole dominant constitué de salmonidés. Sur l’amont du bassin versant la pratique de la pêche est exclusivement axée sur la Truite Fario. Sur la partie située plus à l’aval, de la confluence avec le gave d’Oloron jusqu’à Espès, la pêche aux migrateurs est plus développée avec notamment celle du saumon atlantique. On comptabilise ainsi environ 30 captures par an en moyenne à la ligne sur ce secteur. Par ailleurs, on retrouve également sur ce secteur aval la truite fario et d’autres espèces migratrices avec une pression de pêche faible ou inexistante (lamproie marine, truite de mer), modérée (anguille) voire en développement ces dernières années (aloses (pas de données sur les prises)).

La pratique de la pêche de loisir revêt un impact socio-économique non négligeable, bien cerné depuis plusieurs années. Par analogie avec l’étude « clientèle du tourisme pêche dans les Pyrénées- Atlantiques » réalisée en 2006 par le Comité Départemental du Tourisme Béarn Pays basque, on pourrait ainsi estimer que près de 6000 « touristes pêcheurs » arpentent les berges du Saison chaque année, ce qui représente un chiffre d’affaires tourisme pêche (hébergement, guidage, restauration, matériel, ...) sur ce site d’environ 2M€/an. Par ailleurs, l’étude récente sur la pêche du saumon atlantique réalisée par la Fédération des Pyrénées-Atlantiques pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, fait émerger que le chiffre d’affaires généré par cette pratique tous types de pêcheurs confondus (résidants/touristes) atteint environ 250000€/an sur le Saison.

11.2. La règlementation

 Propriété de droits de pêche Les droits de pêche et droit de passage sont définis dans le Code de l’Environnement. Sur le domaine privé, l’article L435-4 définit que « les propriétaires riverains sont, chacun de leur côté, le droit de pêche jusqu’au milieu du cours d’eau ou du canal, sous réserve de droits contraires établis par possession ou titre » et « dans les plans d’eau (…) le droit de pêche appartient au propriétaire du fonds ». Le droit de pêche peut être rétrocédé à une Association Agrée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) ou à la Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA). Le domaine privé est largement majoritaire sur le bassin versant du Saison. Il inclue l’ensemble du Saison à l’amont du pont d’Osserain et comprend également tous les affluents du bassin versant. Trois AAPPMA gèrent les droits de pêche sur le site et participent à la gestion piscicole : l’AAPPMA Basabürüa (Haute -Soule), l’AAPPMA du Pays de Soule et l’AAPPMA du Gave d’Oloron. Ces AAPPMA sont regroupées au sein de la Fédération Départementale de pêche. Certaines de ces AAPPMA disposent de techniciens et gardes pêches salariés et fonctionnent principalement grâce à l’action de leurs bénévoles.

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Sur le domaine public le droit de pêche appartient à l’Etat. Le domaine public englobe uniquement le Saison à l’aval du pont jusqu’à sa confluence avec le gave d’Oloron. L’Etat rétrocède la gestion des baux de ce domaine public fluvial à l’AAPPMA du gave d’Oloron par adjudication. Selon l’article L 436-1 du Code de l’Environnement, toute personne se livrant à l’exercice de la pêche aux lignes doit justifier de sa qualité de membre d’une AAPPMA et avoir versé en sus de sa cotisation statutaire, une taxe annuelle dite « taxe piscicole ». Il doit également avoir l’autorisation du détenteur du droit de pêche.

 Réserves de pêche On trouve une vingtaine de réserves de pêche « temporaires » sur le bassin versant (un travail de mise à jour est en cours entre les services de l’Etat et la Fédération de Pêche). La pêche y est interdite. En dehors de ces réserves signalées, toute pêche est également interdite : - 50 mètres en amont et en aval des obstacles transversaux (seuils et barrages), - 50 mètres à l’amont des grilles de protection des turbines - 50 mètres à l’aval des ouvrages de restitution des eaux turbinées

Rôles et actions menés par les acteurs de la gestion piscicole sur le site La Fédération - Participe à la protection et restauration des milieux aquatiques départementale de - Pilote le programme brigades vertes (suivi des milieux, opérations de Pêche des Pyrénées restauration des milieux) Atlantiques - Met en œuvre des études scientifiques - Réalise des inventaires piscicoles et des opérations de sauvetage - Recours juridiques vis-à-vis d’éventuels projets pouvant impacter les milieux - Surveille le domaine piscicole - Développe le loisir pêche (soutien à l’aménagement de parcours, coordination de la filière, actions de communication (internet, salons, presse...), éducation à l’environnement) Les AAPPMA - Instaurent la pratique du No-Kill (6 parcours pour environ 6,7 km de linéaire concernés) - Réalisent des actions de surveillance - Participent à la restauration de la végétation des cours d’eau (affluents du Saison) - Mettent en place des campagnes d’alevinage sur certains secteurs - Sensibilisent le jeune public sur la protection des milieux aquatiques L’ONEMA - Participe à la mise en place de réseau de suivi du peuplement piscicole sur le Saison (recensement saumon Atlantique, Truite commune et Truite de mer), - A un rôle de police de l’eau (contrôle des travaux en rivière, contrôle des activités prélevant l’eau (hydroélectricité, pisciculture, irrigation,…) - A un rôle de police de la pêche sur les espèces migratrices (brigade USM Adour). L’Association MIGRADOUR Participe au suivi des populations de poissons migrateurs sur le Saison.

L’Institution Adour Structure animatrice du PLAGEPOMI Adour.

Le COGEPOMI Instance consultative de bassin qui s’occupe des problèmes de gestion

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Figure 15 : La pêche sur le bassin versant

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11.3. Interactions possibles avec le site Natura 2000

Interaction possible de la pêche Observations sur le Bassin versant du Saison avec Natura 2000 Prélèvements réalisés sur des De nombreuses réserves jalonnent le bassin et permettent espèces d’intérêts communautaires de contenir la pression de pêche sur les zones à enjeux (principalement obstacles). Le prélèvement de saumon atlantique reste faible au regard des stocks sur le bassin (environ 4% de prélèvement en 2015). De plus des quotas ont été mis en place (3 saumons maximum/pêcheur/an à partir de 2016), ce qui permet de limiter les prélèvements. La pêche accidentelle de tacons peut provoquer quelques blessures. Elle n’a pas fait l’objet d’estimations précises de ses impacts potentiels mais reste sans nul doute anecdotique compte tenu des effectifs de juvéniles sur le bassin. Enfin, les associations de pêche développent des parcours « no-kill » qui sont une alternative pour conserver les effectifs. Braconnage des espèces d’intérêts De nombreuses actions de surveillance dédiées à l’anti- communautaires (saumon braconnage sont développées depuis quelques années par atlantique) les services compétents (ONEMA, ONCFS). Pas de cas récent recensé sur ce bassin versant. Propagation des maladies et Peu d’impact de l’activité pêche sur la propagation. invasives par le pêcheur dans ses L’information et la sensibilisation des pêcheurs reste l’outil le déplacements plus efficace pour limiter ce risque. Piétinement des zones de frayères Pas de constations d’impacts négatifs significatif du piétinement sur le Bassin versant. Le respect des périodes de pêche et des réserves permet de limiter grandement ce risque. L’information et la sensibilisation des pêcheurs restent les outils les plus efficaces pour limiter ce risque. Dérangement de la faune locale. Le mode de pêche à pied reste relativement peu impactant en terme de dérangement de la faune sauvage. Pêche professionnelle : diminution Pas de pêche professionnelle sur le Saison. Néanmoins, potentielle des stocks de l’ensemble des espèces migratrices fréquentant le bassin du salmonidés, aloses et lamproies Saison (la grande alose, la lamproie marine, le saumon marines à l’embouchure atlantique, la truite de mer et l’anguille) sont prélevées dans l’estuaire de l’Adour par la pêche professionnelle (marins pêcheurs de l’estuaire et pêcheurs professionnelles en eau douce). Par ailleurs, des captures accidentelles sont également diagnostiquées sur la bordure côtière (source PLAGEPOMI Adour 2015-2019). Il est donc important de prendre en compte cette problématique et de la traiter dans le cadre qui convient.

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À retenir

L’activité pêche est très dynamique sur les cours d’eau du bassin versant du Saison avec près de 3000 adhérents aux AAPPMA. Elle génère une économie non négligeable estimée à environ 2 M€/an pour ce territoire plutôt rural. C‘est donc une composante sociale et économique forte du territoire. Cependant l’impact de cette activité de loisir sur les habitats naturels et d’espèces peut être considéré comme faible. De plus, les pêcheurs réalisent, au sein des Aappma et de la fédération, de nombreuses actions en faveur des espèces et habitats d’intérêt communautaire du site. Leur présence régulière sur le site permettre un suivi et une surveillance régulière du milieu. Leur contribution à la démarche Natura 2000 sur le Saison est donc importante. Il est cependant identifié que la pêche professionnelle pratiquée dans l’estuaire de l’Adour constitue un impact important pour les migrateurs. Bien que cette pêche ne se pratique pas sur le bassin du Saison il est important de la mentionner et d’établir un travail en relation avec les sites Natura 2000 sur lesquels cette problématique se situe.

Impacts potentiels des activités de pêche sur le site

Influences positives Influences négatives

. Actions en faveur de la biodiversité et de son . Dérangement de la faune et piétinement des suivi : suivi milieu, nettoyage des cours frayères (peu impactant à ce jour). d’eau, aménagements des frayères,… . Braconnage possible sur les espèces d’IC. . Surveillance et veille écologique des cours . Propagation possible de bactéries, virus par d’eau. les déplacements. . Prélèvements maitrisés d’espèces d’intérêt communautaire. . Sensibilisation des pêcheurs mais aussi du public sur la protection des milieux aquatiques.

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12. La chasse et le piégeage

12.1. L’activité de chasse et piégeage sur la zone Natura 2000

La chasse est une activité importante sur les communes du site avec 50 structures et environ 1500 pratiquants (jusqu’à plus de 2000 en période de migration (octobre-novembre)). Cependant, sur le site Natura 2000 même du Saison la pratique cynégétique est peu présente, la chasse au gibier d’eau étant peu ou pas pratiquée. Quelques chasseurs peuvent sillonner ponctuellement les saligues du gave, mais les pratiques se portent plus sur la chasse aux migrateurs (palombe, bécasse, grive…) ou gros gibier (sanglier, chevreuil, cerf…) en dehors du site. Le piégeage est également présent sur le territoire, avec une cinquantaine de piégeurs recensés, plus ou moins actifs. Les espèces les plus piégées en 2014-2015 sur les communes du site Natura 2000 sont dans l’ordre décroissant : la pie, la corneille, le ragondin et le renard. 5 visons d’Amérique ont également été capturés sur les communes d’Espès-Undurein et Garindein. Selon les années, les captures de visons peuvent atteindre la vingtaine sur le Saison et ses affluents. En parallèle de l’activité, les piégeurs et chasseurs participent également à des actions en faveur de l’aménagement sur le territoire : débroussaillage, collecte de déchets, entretien de chemins, plantation…

12.2. La réglementation

Le Code de l’Environnement régit l’ensemble des dispositions légales et réglementaires applicables à la pratique de la chasse, complété par des arrêtés préfectoraux annuels fixant la liste des espèces chassables, des espèces nuisibles, des périodes de chasses, des modalités de capture et de destruction des nuisibles, …

12.3. Interactions possibles avec le site Natura 2000

L’activité cynégétique est peu présente sur le site Natura 2000 du Saison et n’a, par conséquent, que peu d’interactions avec le site. Toutefois l’activité de piégeage peut permettre d’intervenir sur des espèces envahissantes comme le Vison d’Amérique ou le ragondin.

Impacts potentiels de la chasse sur le site

Influences positives Influences négatives

. Gestion des espèces et en particulier des . Dérangement lié à l’activité. nuisibles. . Lutte contre le Vison d’Amérique. . Réalisation d’actions d’aménagement. . Surveillance du territoire.

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13. Les activités touristiques

Sources : Office du tourisme de Soule, CCSX

Les nombreux atouts du bassin du Saison, en particulier naturels et paysagers, lui confèrent un intérêt majeur pour une valorisation touristique et de loisir qui représente un enjeu économique important pour la vallée. Ces atouts, dont la plupart font l’objet d’une mise en valeur à vocation touristique, reposent sur les qualités certaines des milieux naturels, relativement préservées à ce jour. Sur le secteur de la Soule, l’économie touristique représente (source office du tourisme de Soule) : - Une capacité d’accueil d’environ 7 000 lits touristiques, dont 2 800 lits marchands. - Une fréquentation d’environ 450 à 470 000 nuitées/an, en cumul des secteurs marchand et non marchand (source : INSEE / CDT). - Un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 18 à 20 millions €. - 350 emplois (dont 1/3 directs) sur une soixantaine d’entreprises.

Types Nbre Nbre de lits d’hébergements établissements Hôtels 9 230 Chambres d’hôtes 14 110 Campings 11 912 Hébergements 14 445 collectifs Villages de vacances 1 296 Meublés de 116 613 tourisme TOTAL 165 2 606

L’offre est centrée autour des activités de pleine nature (randonnée, canyoning, pêche,…), de l’agritourisme et de la découverte artisanale (espadrille) et culturelle.

13.1. La randonnée

Des activités de randonnée et de promenade existent sur le site. Elles sont soient liées à la présence de site remarquables (gorges de haute Soule, cascades, abords des gaves), soit à la présence de chemins de Grande randonnée (GR). Le bassin versant du Saison est ainsi sillonné par quatre chemins de Grande Randonnée (GR) qui traversent le site :

- le GR 65 dit « Voie du Puy » qui passe notamment par Charre, Lichos, Aroue. - le GR654 dit « Voie de Vézelay » qui traverse Guinarthe-Parenties, Osserain-Rivareyte, Arbouet-Sussaute.

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- le GR 78 dit « Voie du Piémont » qui passe par Mauléon-Licharre - le GR 10 qui traverse toute la chaîne des Pyrénées en passant dans la partie amont du site. Ces chemins sont très fréquentés et notamment par les pèlerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle.

Il existe également une activité de spéléologie sur le site, grâce à un remarquable potentiel d’exploration dans les massifs de la Pierre Saint-Martin et des Arbailles.

 Interactions possibles avec Natura 2000 Les impacts possibles concernent principalement le dérangement de la faune lié à la fréquentation de ces chemins de randonnée. Le risque potentiel de décharge sauvage est également à prendre en considération. Cette pratique n’induit pas d’impacts importants sur le site.

13.2. Les activités d’eaux vives

Quelques entreprises et associations locales proposent des activités d’eaux vives comme par exemple la pratique du canoë-kayak, rafting, canyoning, etc. Même s’il existe des locations de kayaks sur le cours aval et moyen du Saison, les sociétés et associations proposant ces activités pratiquent en général sur plusieurs gaves des Pyrénées- Atlantiques.

Sur le Saison, les secteurs concernés par la pratique du canyoning sont entre autres le Gave du Larrau, le ruisseau d’Etchelu, les canyons d’Athagneta, du Larrandabru, de Kakouetta, et d’Olhadubie. La pratique du rafting et du canoë-kayak se fait principalement sur le cours moyen et aval du Saison.

 Interactions possibles avec Natura 2000 Ce type d’activité peut générer des impacts comme le piétinement des frayères et le dérangement de la faune. Néanmoins, l’activité reste marginale à l’échelle du site, et induit a priori peu d’impacts sur la conservation des habitats et des espèces.

13.3. Le tourisme

La fréquentation du site est principalement saisonnière. En effet, l’offre d’accueil des touristes est la plus importante durant le printemps et l’été. L’offre hôtelière hivernale des domaines skiables concerne uniquement les secteurs les plus en amont du site. C’est le cas de la seule station du bassin versant : la station de la Pierre-Saint-Martin à Arette.

Parmi les lieux les plus visités du site il y a les gorges de Kakuetta (70 à 80 000 visiteurs/an), la passerelle d’Holzarte (40 000 visiteurs/an) et Mauléon-Licharre, capitale de la Soule et de l’Espadrille (15 à 20.000 visiteurs/an pour les ateliers de fabrication d’espadrilles).

 Interactions possibles avec Natura 2000 En période de forte affluence, la pression sur le milieu naturel est potentiellement plus importante et la saturation des stations d’épuration est un risque potentiel pour le site Natura 2000 qui est un milieu récepteur. Toutefois, hormis la station d’épuration de Viodos, les autres STEP semblent en mesure d’absorber cette hausse saisonnière des flux de pollution.

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À retenir

Les activités touristiques et de loisirs sont nombreuses sur le site Natura 2000 du Saison et de façon encore plus marquées sur la partie amont du bassin versant. Elles génèrent une économie importante estimée à environ 18-20 M€/an sur la partie souletine, ce qui en fait une composante sociale et économique très forte pour ce territoire rural. Cependant l’impact de ces activités peut être considéré comme globalement faible à l’échelle du site. Une surveillance peut s’avérer toutefois nécessaire sur les secteurs des sites les plus visités où l’affluence durant certaines périodes peut engendrer une pression plus forte sur le milieu naturel.

Impacts potentiels des activités touristiques et de loisirs sur le site

Influences positives Influences négatives

. Sensibilisation possible sur la fragilité des . Dérangement de la faune. écosystèmes. . Dégradation involontaire de la flore et des . Veille écologique possible. milieux (piétinement habitats ou frayères, pollution liée aux déchets,…).

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Figure 16 : Activités touristiques et de loisirs

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14. Les activités industrielles et artisanales

Sources : CCSX, AEAG

14.1. Les activités présentes sur le site

Le bassin versant du Saison accueille peu d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Celles-ci concernent surtout l’exploitation des carrières. Elles sont localisées à Gotein-Libarrenx et Camou-Cihigue où la carrière est implantée directement sur la source du ruisseau « Peko ibar erreka ». Ce type d’activité peut, entre autres, rendre potentiellement vulnérable la nappe alluviale à différentes pollutions et détruire ponctuellement les habitats présents sur l’emprise de la carrière.

Les autres activités potentiellement impactantes recensées dans la base de données des ICPE et/ou identifiées par l’Agence de l’eau Adour – Garonne sont : - deux piscicultures à Licq-Athérey, - l’hôpital de Mauléon-Licharre, - un fabriquant de chaussure de sécurité à Viodos-Abense-de-Bas, - un abattoir à Mauléon-Licharre, - une entreprise de traitement de surface pour l’aéronautique à Mauléon-Licharre, - un pôle de valorisation et de traitement des déchets à Charritte de Bas, - une fromagerie à Viodos-Abense-de-Bas, - un établissement spécialisé dans le mélangeage des élastomères à Viodos-Abense-de-Bas. Cette dernière entreprise a par ailleurs, déclaré en 2009 avoir prélevé 66 000 m3 d’eau de surface (d’après IREP).

Les autres ICPE et industries implantées sur le bassin versant sont jugées peu ou pas impactantes pour le site Natura 2000.

En outre, la Soule est connue pour être le lieu d’une industrie artisanale typique du Pays Basque et particulièrement renommée : la fabrication de l’espadrille. Mauléon-Licharre est la capitale de cette production qui participe à l’économie locale et artisanale de la vallée.

14.2. Interactions avec Natura 2000

Certaines activités industrielles ou artisanales peuvent être à l’origine de pollutions de l’eau. Sur le Saison, les analyses d’eau n’ont toutefois pas permis d’identifier de pollutions liées à ces activités. Certaines activités industrielles nécessitent cependant le prélèvement d’eau pour leur fonctionnement. Ainsi, sur le site, le volume d’eau prélevé par le secteur industriel s’élève à 80 235 m3/an (données 2013) et concerne le tronçon allant de la confluence entre le Saison et l'Arangorena jusqu’à celle du Borlaas. L’impact potentiel de ces prélèvements est la diminution des niveaux d’eau pouvant engendrer ainsi une diminution des habitats aquatiques, et une perte de fonctionnalité de ces mêmes habitats. Le volume prélevé par l’industrie reste cependant très faible sur le Saison à comparer à ceux des usages agricoles ou domestiques. Il vient toutefois en complément de ces prélèvements.

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À retenir

Le site du Saison accueille peu d’activités industrielles ou artisanales pouvant engendrer d’impact important sur les espèces et habitats d’intérêts communautaires du site. Les analyses de suivis de la qualité de l’eau n’ont pas permis d’identifier de sources de pollution liées à ces activités. La seule pression relevée à ce jour porte sur les prélèvements en eau sur le site. Elle reste cependant faible au regard de la ressource disponible.

Figure 17 : Activités industrielles et artisanales recensées par l’Agence de l’Eau

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