Critique De 14 Films)
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Document généré le 2 oct. 2021 05:48 24 images Vue panoramique (critique de 14 films) Cinéma québécois et question nationale Numéro 52, novembre–décembre 1990 URI : https://id.erudit.org/iderudit/22158ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) 24/30 I/S ISSN 0707-9389 (imprimé) 1923-5097 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu (1990). Compte rendu de [Vue panoramique (critique de 14 films)]. 24 images, (52), 86–92. Tous droits réservés © 24 images inc., 1990 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ VUE PANORAMIQUE Une sélection des films sortis en salle à Montréal du 13 juillet 1990 au 27 septembre 1990 Ont collaboré : Michel Beauchamp-M.B. Gérard Grugeau-G.G. Thierry Horguelin-T.H. Marcel Jean-M.J. Georges Privet—G.P. André Roy-A.R. AFTER DARK, MY SWEET Soit unboxeu rqu'u ndirec t unpe u crop «punché»a envoy é à refondre dans un style cequ i chez d'autres n'est que tics (cf. à l'asile d'où il s'évade pour tomber dans lesgriffe s d'une veuve State ofGrac e de Phil Joanou).Tou sle sélément sclassique sd u évidemment fatale (Rachel Ward est toujours aussi égarante) roman noir sont donc présents dans After Dark, My Sweet, qui prépareave cu nex-fli c pastrè s net un kidnapping minable. mais ils sont d'abord l'occasion d'un coupd e sonde, dépourvu L'univers désespérément noir de Jim Thompson ne pouvait de tout effet naturaliste, dans l'«autre Amérique», celle des trouver demeilleu rserviteu r enl apersonn ed eJame s Foley. Car routes sans issue, avant d'être infléchis de main de maître vets il y ache z l'auteur d'At CloseRang e une manière singulièred e des parages beaucoup plus troubles. Le scénario, sinueux et prendre son temps pour installer un climat dans son épaisseur, pervers(aucu n personnage n'a lamaîtris ed eso ndestin , chacun on voudrait dire : sacompacité , endistillan t unefauss e torpeur gouverne ses actes au jugé, avec la vision partielle, tronquée, sous laquelle la tension couve en permanence. Lasoupless ed e qu'il a des choses), épouse en effet le point de vue du boxeur chat de sa caméra et un sens du scope assez rare donnent aux fêlé qui se révèle in extremis occuper la place du mort. Le corps et aux paysages un poids, unedensit é elles aussi uniques mouvement circulaire vers lapupill e de Collie qui clôt le film dans le cinéma américain contemporain. C'est que Foley y confirme que Foley filme depuis l'oeil du cyclone,cett ezon e de occupe uneplac e à part, àl afoi scentral ee tdécalée , travaillant calme trompeur d'où s'engendrent les pires désastres. (E.-U, à revivifier une tradition qui ailleurs sedissou t dans la norme 1990. Ré. : Jame s Foley. Int. :Jason Patrie, RachelWard , Bruce télévisuelle ou s'épuise dans le pire maniérisme. Marqué, Dern.) 114min . Disc: Astral Films. —TH. comme tous les cinéastes de sa génération, par le cinéma de Scorsese (et surtout par Raging Bull), il est l'un des rares Jason Pattic, After Dark, mySwee t ATTACHE-MOI Suspendu à un filin, lecorp s d'une femme (Victoria Abril en actrice de porno «accro» peu convaincante) oscille au-dessus du vide d'un plateau de tournage : pla n récurrent deAttache-mo i et métaphore du cinéma de Pedro Almodovar sanscess esu rl a corde raide, mais toujours porté par laseul e loi du désir. Enavoi ro upas , pour aimer et pour créer, cequ i revient aumême : tout lecred oalmodovarie n seretrouv e condensédan s lesdeu x figures masculines d e Attache-mot' . Ricky (Antonio Bandetas), lejeun e délinquant aspirant àl a «normalité» et foud'amour , quiséquestr el afemm ed ese srêve sjusqu' à c e qu'ell esuccomb e à se s charmes. Maximo (Francisco Rabal), levieu x réalisateur de films deséri e B, qui refuse decapitule r devant lamor t et continue de s'investir totalement dansso n métier d'artisan du 7 eart . Bref, deux personnages qui ont la foi — Ricky enport e même lesstigmate s — e t que lecinéast e soumet à une ligne narrative dont lecorp s féminin et le film seraient les enjeux. Comme toujours chezAlmodovar , l'esprit du roman-photo n'est jamais loin. Quant àl'esthétiqu e de Attache-mot' , comédie 86 tendance SMsof t sutfond d e phantasmes masculins, elle sevautre , sans complexe aucun et pour notre grand plaisir, dans l'art du simulacre. Multiplication dessigne s et referents culturels, images pieuses, images publicitaires, auto-citations, clins d'œilà Hitchcock et à la série B, chanson à la Cria Cuervos pour une finale en conte de fées: leciném a n'en finit pasd es esouveni r Et pourtant, sporadiquement, la magie opère, l'artifice secharg e de vérité, leflux fictionne l véhicule l'émotion. Sans doute parce qu'Almodovar entretient avec leciném a un rapport essentiellement physique et instinctif qui relèved e la même alchimiequ el e lien erotique unissant Marina et Ricky. Malgréso névident e charged esincérité ,Attache-mo i reste un film relativement mineur. Comme dans leca s de l'itinéraire fléché d e la vie de Ricky, il constitue une nouvelle pierre singulière apportée à l'édifice d'une œuvre en pleine maturation. Gageons que le meilleur reste à venir. (Esp. 1989. Ré. : Pedro Almodovar. Int. : Victori a Abril, Antonio Banderas, Loles Leon, Francisco Rabal.) 101min . Dist. : Mal o Film. —G.G. BETHUNE Parce que tous s'attendaient à un désastre après avoir Donald Sutherland, espéré un chef-d'œuvre, plusieurs applaudiront, soulagés, ce Bethune Bethune qui n'est manifestement pas un grand film. Lamis e en scène, laphotographie , lemontag ee t lamusiqu e n'aspirent d'ailleurs pas au cinéma, mais à la télévision pour laquelle Bethune a visiblement été calibré. En vérité, Bethune n'est qu'un vaste téléfilm radio-canadien de 1800 0 000 dollarsqu i n'a pas grand-chose à voir avec le cinéma. C'est, empressons- nous de l'ajouter, un bon téléfilm : avec de bons acteurs, de beaux décors, de bonnes répliques et de bonssentiments , mais cela demeure, de la première à la dernière image, un objet de communication télévisuelle, porté par le verbe et monté àu n rythme publicitaire. Ce téléfilm tronqué, puisque la version cinéma n'est qu'un «digest» de laversio n téléd equatr e heures trente, est lui-même amputé de quelque vingt-cinq minutes, que le cinéast ee t savedett e jugeaient essentiellesa udéveloppe ment de l'histoire. Reste tout de même un personnage et un acteur: la force de Bethune (et son originalité bien relative) tient àl avirulenc e ave c laquell eso nsuje t estdépeint , sansfar d ni apologie. Donald Sutherland, qui n'en est pasà s apremièr e interprétation du rôle, incarne à la perfection les petitesses de cegran d homme.So n interprétation donnea u film uneénergi e que la misee n scènees t incapable de lui insuffler. Cen'es t pas suffisant pour en faire un grand film, mais presque assez pour en faire, envers et contre tous, du cinéma. (Canada/Chine/ France. 1990. Ré.:Phillip Borsos. Int.: Donald Suther land, Helen Mirren, Helen Shaver, Colm Feore, James Pax.) 113 min. Disc: Ciné 360. -G.P. DADDY NOSTALGIE DansDadd y Nostalgie, comme son nom l'indique, il y a un Daddy, et il y a de la nostalgie. Et c'est à peu près tout. Daddy va mourir, sa fille accourt à son chevet, ils coulent ensemble quelques jours merveilleux-de-tendresse-et-de- complicité. La seule bonne idée du film est de miset sur la connivence linguistique de Bogarde et Birkin: quand ils se parlent en anglais, quelque chose passe qui échappe aux standards d'émotion, mais cela se fait un peu aux dépens du personnage d'Odette Laure, étrange pièce rapportée qui pique lacuriosité , et de l'énigme du couple bien improbable qu'elle forme avec Bogarde. Quant au reste, Daddy Nostalgie est un film bardé d'alibis. Chantage au vécu: il s'est assez répétéqu e le scénario de Colo O'Hagan est autobiographique et que le père de Tavernier est mort pendant le tournage. Prise d'otage au monstre sacré: comme hier Dexter Gordon, on met Dick Bogardedevan t lacamér ae to n meublevaguemen t autourpou r faire un semblant de film. Forcing à l'émotion: chaque scène s'englue dansle sstéréotype sd el a«tendresse» ,d e l'«émotion», de la «nostalgie», tous ces mots tellement essorés par les médias qu'ils en deviennent insupportables. La rengaine Odette Laure, Jane Birkin et Dick Bogarde, Daddy Nostalgie exténuée de l'âge, de la solitude, du malentendu des généra tions, et la «petite musique des sentiments» remettent ça IMAGES 5 2 87 encoreu ncoup .Prièr e d e tire r vo s mouchoirs ,sino n vou s passe z Tavernier semble surtout soucieux de satisfaire son ego de pour un affreux. cinéaste auxdépen sd e son sujet: son film est cimentéd emot s Or, rien n'est plus difficile à manier que ladite petite d'auteurs opportunistes, d'un commentaire off, au ton très musique.