Guillaume evin

La légende en 25 films La bible sur les aventures cinématographiques de pour accompagner à l’heure de sa sortie le 25e opus de la saga LE LIVRE Le 8 avril prochain sortira sur les écrans le prochain « James Bond », intitulé Mourir peut attendre (No Time To Die). Pour marquer cet événement – le 25e film de la série –, voici James Bond, L’encyclopédie 007 pour tout savoir sur l’une des plus célèbres sagas cinématographiques. Au programme : - Les 25 films détaillés (production, casting, tournage…) et analysés par le spécialiste français de l’agent 007 - Les secrets de tournage du dernier épisode de la série, Mourir peut attendre - Une iconographie exceptionnelle – plus de 600 documents visuels (photos de promotion, affiches…) dont des photos inédites issues de la collection privée de Guy Hamilton (réalisateur de quatre James Bond dont Goldfinger) - Des annexes : Hommage à Roger Moore, Survivre à James Bond, La relève après l’ère Craig. Saviez-vous que a failli finir dans l’estomac d’un squale ? Que Burt Reynolds fut envisagé pour le rôle de 007 avant que Roger Moore n’entre en scène ? Que l’auteur de Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl, participera au scénario d’On ne vit que deux fois ? Qu’il faudra plus de six ans après l’ère Dalton pour relancer la série ? Que Skyfall fut le film le plus rentable de la saga ? Voitures, méchants, James Bond girls, armes, gadgets… Retrouvez tous les éléments de la légende 007 dans James Bond, la légende en 25 films – véritable bible pour passionnés du plus célèbre des agents secrets.

James Bond en chiffres : - la plus ancienne saga du cinéma toujours active : 25 films en 58 ans - 7 millions de spectateurs pour Skyfall (2012) et 5 millions pour Spectre (2015). Skyfall : champion du box-office France en 2012, Spectre, 4e au palmarès 2015.

L’AUTEUR Journaliste et écrivain, spécialisé en cinéma, Guillaume Evin est l’auteur, aux éditions Hugo et Cie, de L’Encyclopédie Belmondo (2013), L’Encyclopédie Delon (2016) et de Steve McQueen, King of cool (2018). Par ailleurs, il est l’auteur de Dix pour cent – les dessous d’une série sur le cinéma (La Martinière, 2017), de Cultissime ! (Dunod, 2018) et Bardot (Dunod, 2019). POINTS FORTS - Mise à jour et refonte d’un ouvrage en prise directe avec l’actualité – Mourir peut attendre, sortie le 8 avril au cinéma (ventes édition 2015 : plus de 7000 ex vendus). - Un auteur expert de 007 - Un prix attractif (24,95 €) pour un ouvrage cartonné à destination du grand public CONCURRENCE DANS LA MÊME COLLECTION Bond par Bond, Roger Moore, - L’Encyclopédie Delon (2016, Hugo et Cie) 5 930 ex vendus Éditions Du May, 22 janvier 2020, 39 € - Steve McQueen, King of cool (2018, Hugo et Cie) 4 016 ex vendus à ce jour CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES Format 210 x 270 mm Relié - 240 pages + gardes - Quadri Couverture cartonnée + Pantone ISBN 9782755643657 Prix 24,95 € LES DIAMANTS SONT ÉTERNELS 1962

Parce que ce Bond-ci demeure le premier à se Le Moon Photo promotion. Charles Une fois n’est pas coutume, la première dérouler essentiellement aux États-Unis, 007 se devait Buggy s’échappe Gray (Ernst Stavro Blofeld) de rouler à bord d’une Ford, notamment dans l’une du laboratoire. pose devant son sous-marin version du scénario demeure assez fi dèle des plus célèbres de toutes : la Mustang Mach 1. de poche, frappé du logo au roman éponyme de , paru en du SPECTRE. 1956. Toutefois, pour épicer le script pondu par Maibaum, Broccoli et Saltzman engagent, à la demande de Picker, Tom Mankiewicz, tout juste auréolé du succès d’une comédie musi- cale inspirée du fi lm Georgy Girl dont il a écrit le livret. La capsule sous-marine avec laquelle Blofeld s’évade de sa plate-forme pétrolière. À la suite d’un rêve étrange que leur raconte L’engin a été construit par George Barris, Cubby (il croit reconnaître Howard Hughes un carrossier réputé d’Hollywood. Prix du JAMES BOND à travers une baie vitrée, mais l’homme qu’il joujou ? Environ 30 000 dollars (soit 177 000 dollars actuels). aperçoit de dos n’est en fait qu’un imposteur, un homme qui se fait passer pour Hughes), les deux scénaristes insèrent l’anecdote dans leur traitement. D’où l’apparition du personnage On parle d’une offre qui ne se refuse pas : soit l’enfance déshéritée, le Scottish International Scène de tournage de Willard Whyte (Jimmy Dean), richissime un cachet de 1,2 million de dollars auquel Educational Trust. En attendant, l’acteur sera dans le bureau-salon homme d’affaires kidnappé et séquestré par du chef du SPECTRE. s’ajoute un pourcentage sur les recettes, une choyé et bichonné comme jamais lors du Un décor conçu par Blofeld, lequel se fait passer pour lui. Autres somme considérable si le tournage dépasse tournage. De la suite luxueuse dans le plus l’incontournable Ken Adam. particularités assez réjouissantes : les deux les délais et un bon pour deux autres fi lms de bel hôtel en passant par la partie de golf heb- tueurs à la solde du SPECTRE sont deux 007 son choix avec lui en tête d’affi che ou derrière domadaire quasi contractuelle avec certains homosexuels, dont l’un se veut poète à ses la caméra. membres de l’équipe technique. heures. Les deux gardes du corps de Willard Connery dit oui. Gavin est donc sacrifi é. Mais, Cela étant, avant même que Sean ne donne Whyte sont jouées par deux gymnastes, au nom de la clause du « play or pay », l’Amé- son accord, l’aventure a tout de même fi ère deux jolies fi lles qui bousculent 007 à coups ricain touchera l’intégralité de la somme qui allure. Broccoli et Saltzman parviennent à de sauts périlleux et de pirouettes dans la lui est due. Dix ans plus tard, il sera nommé réunir une seconde fois les 4 Fantastiques : tête. La bagarre spectaculaire entre Bond et ambassadeur des États-Unis au Mexique par Maurice Binder (générique), Peter Franks, qui n’est pas sans rappeler celle CONTRE un ex-acteur devenu Président. (scénario), Ken Adam (décors) et John Barry entre Bond et Grant dans le compartiment de Pour Sean, Bond est le rôle d’une vie. « C’est (musique). Et, diamant sur le joyau, Guy l’Orient-Express (Bons baisers de Russie) se dé- un calvaire, un privilège, une blague, un défi . Hamilton, l’auteur de Goldfi nger, signe sa deu- roule dans un ascenseur, dont toutes les parois C’est aussi un sacré cauchemar qui ne vous lâche xième mise en scène dans la série. Il est décidé en verre se brisent sous les coups des deux pas2 ! » Mais que l’on ne se trompe pas, l’Écos- que le fi lm sera tourné aux États-Unis (un peu) costauds. Enfi n, lors du pré-générique, Bond sais ne cherche pas à amasser pour lui. Avec et à Pinewood (beaucoup), afi n de bénéfi cier Le module lunaire piloté par étrangle une ancienne Miss Monde 1953, cette montagne d’argent, il fi nancera une d’un avantage fi scal pour les œuvres à 85% Sean Connery a coûté 10 000 dollars. la Française Denise Perrier, avec le soutien- La scène est tournée dans organisation caritative écossaise en faveur de britanniques. le désert du Nevada. gorge de son bikini. DR. NO À l’affi che Réalisation : Terence Young Titre original : Dr. No Scénario : Richard Maibaum, Johanna Harwood, Berkely Mather Acteurs principaux : Sean Connery, Ursula Andress, Joseph Wiseman Durée : 110 minutes Sortie : 5 octobre 1962 (Royaume-Uni), 27 janvier 1963 (France) Budget : 950 000 ($), Box-office : 59,6 millions ($) Recettes mondiales ajustées en 2015 : 469 millions ($) Entrées France : 4,77 millions (4e place de l’année 1963)

Sean Connery dévore des yeux Ursula Andress, Affi ches légèrement différentes de la version américaine, puisque le satellite Italie, décembre 1971. Gros plan sur les personnages Grande-Bretagne, décembre 1971. L’affi che Allemagne de l’Ouest, décembre 1971. Japon, décembre 1971. Photomontage sophistiqué, montrant au premier diabolique de Blofeld est décalé sur la droite. En revanche, la position de la main dessinés par McGinnis : Bond escorté britannique signée Robert McGinnis. Une fois n’est Affi che reprenant le visuel américain. plan Jill St John et Trina Parks, et derrière Sean Connery en costume-cravate, en bikini, sur une plage paradisiaque. de la belle rousse est toujours aussi suggestive. de deux beautés fatales en bikini, pas coutume, toute l’illustration est enfermée dans tenant un pistolet muni d’un silencieux particulièrement long. À côté, “Honey – Que faites-vous ici, vous me regardez chercher des coquillages ? des diamants plein les mains. un cercle, clin d’œil au Gun Barrel d’ouverture. une autre affi che japonaise valorisant l’armada de trois-roues Honda 90. Bond – Non, je ne fais que regarder ! ” 2 - Les Archives James Bond, sous la dir. de Paul Duncan, Taschen, 2012. 84 James Bond - L’encyclopédie oo7 James Bond - L’encyclopédie oo7 85

GOLDFINGER SKYFALL

Photo de tournage. Rarement la formule « Bond, Blonds and (autre phénomène) près d’un demi-siècle plus Celui qui a déjà contribué au script de Affi che. Échange badin au MI-6 Une séance entre 007 et Moneypenny (Naomie Harris), dont de bodypainting ? bombs » chère à Fleming n’aura été à ce point tard. Outre-Atlantique, l’opus est distribué Dr. No remet ainsi un deuxième traitement pertinente. dans 64 cinémas de 41 villes. Les 3 millions en septembre suivant : Tilly Masterson, c’est le premier Bond fi lm. Goldfi nger se veut la quintessence de l’esprit investis sont rentabilisés en deux semaines la sœur de la fi lle peinte en or, est tuée et non de l’écrivain britannique et de la démesure d’exploitation2. En trois mois et demi, le long plus capturée. Ce qui permet au personnage américaine propre à l’aventure cinématogra- métrage rapporte là-bas 10 millions. Au fi nal, de Pussy Galore (encore un nom improbable phique. En somme, le point d’équilibre entre le en tenant compte des effets de l’infl ation, explicite) de prendre plus d’importance dans Bond des romans et le Bond du grand écran. les recettes de ce troisième Bond fl irtent avec la seconde partie de l’histoire, même si on Avec ce fi lm abouti, où un humour caustique le milliard de dollars ! Soit la troisième meil- prend soin de gommer son homosexualité. contrebalance en permanence le suspense, leure performance de toute la série. Toujours insatisfaits néanmoins, les deux on passe du phénomène à la légende. Il en Au départ, en plein tournage de Bons baisers pontes d’EON font appel à un autre Britan- devient immédiatement la référence ultime. de Russie, Cubby et Harry sollicitent Richard nique, Paul Dehn, chargé de faire une synthèse Celle que l’on voudra imiter ou au contraire… Maibaum afi n qu’il adapte le septième roman des deux moutures en décembre. Enfi n, Mai- dont on voudra se démarquer. Il est heureux de Fleming, Goldfi nger, paru en 1959. Le scé- baum et lui y vont de leur ultime toilettage fi n Shirley Eaton que ce 007 fût longtemps celui qui ait le mieux nariste américain livre une première version février 1964, car, de l’avis de Connery, le pré- 007 et M dans la vallée écossaise en une du magazine marché en France. Avec 6,6 millions d’entrées, dès mai 1963. L’auteur britannique, Berkely cédent script est encore trop léger, pas assez Life du 6 novembre de Glencoe, aux côtés 1964. Goldfi nger ne sera détrôné que par Skyfall Mather, est cependant appelé en renfort. sérieux. de la mythique Aston Martin DB5. La Sainte Trilogie bondienne Photo du fi lm. Dans Quantum of Solace, Marc Forster de l’ère Craig. rendra hommage à cette scène mythique en disposant sur un lit le corps recouvert de pétrole de Gemma Arterton, exactement dans la même position que celui de Shirley Eaton quarante-quatre ans auparavant. Clin d’œil : Le Bond de tous les records. Skyfall est à ce jour Seule une petite surface l’unique film « milliardaire » de la franchise en dollars autour du nombril de Shirley n’a pas été courants. Le plus gros succès de tous les temps des Photo promotion. enduite de peinture studios Sony. À lui seul, il pèse autant que les trois Shirley Eaton porte juste un string et deux cônes dorée afin que sa peau premiers de Pierce Brosnan. Le vingt-troisième opus sur les seins. puisse respirer. a engrangé plus de 1,1 milliard de recettes dans le monde. Ce qui le situe au 12e rang de toute l’histoire du cinéma… Vertigineux ! Même en tenant compte de l’inflation au fil des décennies, il devance le mythique Opération Tonnerre sorti en 1965, le seul jusque-là dont Le héros en costume-cravate le box-office ajusté avait franchi le seuil du milliard dans l’antre du MI-6. (1,06 milliard).

En France, Skyfall fl irte avec les 7 millions (Roger Deakins à qui l’on doit notamment de spectateurs (6,99 millions exactement). Fargo, Kundun, The Barber ou Les noces rebelles), Un score symbolique pour la série. Là des décors qui le sont tout autant, une chanson- encore, le précédent record détenu depuis titre « oscarisée » (Adele) et une partition près de cinquante ans par Goldfi nger et ses musicale emballante (Thomas Newman) … 6,67 millions d’entrées, est allègrement Si bien que, chez nous notamment, le bouche- dépassé. Le fi lm réalisé par Sam Mendes est à-oreille et l’effet positif de critiques parfois enfi n le premier et l’unique Bond à occuper dithyrambiques ont pu doper la fréquentation la première place de l’année dans l’Hexagone. en salles : le fi lm est l’un des très rares à Goldfi nger, déjà lui, n’avait pu faire mieux que bénéfi cier d’une 2e semaine d’exploitation deuxième en 1965, derrière Le corniaud de nettement meilleure que la première : 2,18 Gérard Oury (11,7 millions). millions d’entrées contre 1,83 million. Pourquoi un tel triomphe ? Parce qu’avant Skyfall confi rme une fois de plus la théorie du d’être un Bond brillant, Skyfall demeure un « 3e Bond » selon laquelle, parmi les acteurs excellent fi lm : un scénario solide, des acteurs ayant endossé le smoking de l’agent 007 au épatants (avec une mention spéciale pour moins trois fois au cinéma, leur troisième Sean Connery, Judi Dench et Daniel Craig que Sam Mendes aventure s’avère la plus réussie. Sean Connery Shirley Eaton et compare à Gary Cooper ou William Holden), a eu Goldfi nger, Roger Moore L’espion qui Vue imprenable sur Londres. Shirley Eaton, Ian Fleming en Daniel Craig perché sur le toit backstage. marge du tournage. des dialogues percutants, une mise en scène m’aimait, Pierce Brosnan Le monde ne suffi t pas du Département de l’Énergie soignée et personnelle, une superbe photo et Daniel Craig Skyfall. et du Changement climatique. 2 - Précision apportée par Paul Duncan, in Les Archives James Bond, Taschen, 2012.

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