1, rue Dagobert – 66210 MONT-LOUIS tél. : 04 68 04 15 15 fax : 04 68 04 18 38 mail : [email protected]

INVENTAIRE DU PATRIMOINE - Janvier 2003 -

1

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 1 - Inventaire 2003.doc TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 6

1. LA PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE DU TERRITOIRE ...... 6 1.1. LA CERDAGNE ...... 6 1.3. LE HAUT-CONFLENT ...... 7 2. LES CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET CLIMATIQUES DU TERRITOIRE ...... 9 2.1. LA GEOLOGIE ...... 9 2.2. LE CLIMAT ...... 9 3 LES CARACTERISTIQUES HYDROGRAPHIQUES ET HYDROLOGIQUES DU TERRITOIRE ...... 9 3.1 RESEAU HYDROGRAPHIQUE ET BASSINS VERSANTS ...... 9 3.2 HYDROLOGIE ...... 10

LE PAYSAGE ...... 12

1. LES 5 UNITES DU PAYSAGE ...... 14 1.1. LA VALLEE ET LES VERSANTS MEDITERRANEENS : LA VALLEE DE LA TET...... 14 1.2. LES VALLEES MEDITERRANEENNES MONTAGNARDES ...... 15 1.3. LES VALLEES ET LES PLATEAUX MONTAGNARDS ...... 19 1.4. LES VALLEES MONTAGNARDES ...... 21 1.5. LA HAUTE MONTAGNE ...... 24 2. LES INVENTAIRES ET LES OUTILS DE PRESERVATION DU PAYSAGE ...... 25 3. LES GRANDES CARACTERISTIQUES DU PAYSAGE ...... 27

LE PATRIMOINE NATUREL...... 29

1. LES MILIEUX ET ESPECES D’INTERET PATRIMONIAL ...... 29 1.1.LES DIFFERENTS MILIEUX ET HABITATS NATURELS...... 29 1.2. LES FACTEURS NATURELS D’EVOLUTION DES MILIEUX ...... 34 1.3. LES ESPECES ET LES HABITATS REMARQUABLES ET PATRIMONIAUX ...... 36 2. LES INVENTAIRES ET LES OUTILS DE PRESERVATION ET DE GESTION DU PATRIMOINE NATUREL (CF. CARTE N°7) ...... 39 3. LES GRANDES CARACTERISTIQUES DU PATRIMOINE NATUREL ...... 42

LE PATRIMOINE CULTUREL D’HIER ET D’AUJOURD’HUI ...... 44

1. PREAMBULE : QUELQUES JALONS HISTORIQUES… ...... 44 1.1. LES PREMIERS HABITANTS DU TERRITOIRE… ...... 44 1.2. LA NAISSANCE DE LA CATALOGNE… ...... 44 1.3. LE TRAITE DES PYRENEES… ...... 45 1.4. L’AGE DU TOURISME, DU THERMALISME ET DU CLIMATISME… ...... 46 2. LE PATRIMOINE RELIGIEUX ...... 47 3. LE PATRIMOINE MILITAIRE ...... 47 4. LE PATRIMOINE INDUSTRIEL ...... 47 5. LE PATRIMOINE FERROVIAIRE ...... 48

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 2 - Inventaire 2003.doc 6. LE PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE ...... 48 7. LE PATRIMOINE DE PAYS ...... 49 7.1. LE PATRIMOINE PASTORAL ET VERNACULAIRE ...... 49 7.2. L’HABITAT ...... 50 8. LES SAVOIR-FAIRE ET SAVOIRS POPULAIRES ...... 50 9. LA LANGUE ET LA CULTURE CATALANES ...... 51 10. LES INVENTAIRES ET LES OUTILS DE PRESERVATION DU PATRIMOINE CULTUREL ...... 52 10.1. DE LA PREHISTOIRE A LA PROTOHISTOIRE...... 52 10.2. LE PATRIMOINE RELIGIEUX : DU ROMAN AU GOTHIQUE ET AU BAROQUE ...... 52 10.3. L’ARCHITECTURE RURALE ET URBAINE ...... 54 10.4. LE PYRENEISME, LE CLIMATISME ET LE THERMALISME ...... 54 10.5. LE PATRIMOINE INDUSTRIEL ...... 55 10.6. LES GRANDS OUVRAGES D’ART ...... 55 10.7. L’ARCHITECTURE MILITAIRE ...... 55 11. LES GRANDES CARACTERISTIQUES DU PATRIMOINE CULTUREL ...... 55

CONCLUSION ...... 57

ANNEXE 1 : LISTES DES ESPECES PROTEGEES SUR LE TERRITOIRE ...... 59

ANNEXE 2 : LISTE DES HABITATS NATURELS ...... 66

ANNEXE 3 : LISTE DES CARTES ...... 71

ANNEXE 4 : ABREVIATIONS ET SIGLES ...... 72

ANNEXE 5 : LEXIQUE CATALAN / FRANÇAIS ...... 74

ANNEXE 6 : ETUDES PREALABLES REALISEES PAR L’AME OU POUR LE COMPTE DE L’AME ...... 75

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 3 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 4 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 5 - Inventaire 2003.doc

INTRODUCTION

1. La présentation géographique et administrative du territoire (cf. carte N°1 & 2)

Les communes du Conflent sont intégrées dans la formule « Haut-Conflent » pour tout le document afin d’en simplifier la lecture.

Le projet de Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes concerne 64 communes de la partie occidentale des Pyrénées Orientales, conformément à la délibération du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon en date du 20 décembre 1996 et à celle de mars 2002 pour l’intégration des communes de l’ensemble de la vallée de la Castellane, de la vallée du Cady, de la rivière de Nohèdes.. Le périmètre d’étude a été défini suivant une logique biogéographique et culturelle : la partie haute de la vallée de la Têt, de la plaine aux plateaux (à partir de Catllà et de Ria-Sirach), et les versants catalans des quatre massifs montagneux (est du massif du Canigou, massifs du Madres, du Carlit et du Puigmal ) qui l’entourent. Finalement, le territoire s’étend à partir de Catllà, Ria-Sirach et Villefranche-de-Conflent (« verrou » qui marque le début de la montée vers les plateaux) jusqu’aux limites administratives de l’Espagne, l’Andorre, l’Ariège et l’Aude. Ceci représente une surface de 137 100 ha (33 % de la surface des Pyrénées Orientales) située entre 350 et 3000 mètres d’altitude et occupée par plus de 21 000 habitants (5,3 % de la population du département des Pyrénées Orientales). Ce territoire, dont la langue et la culture catalane sont les composantes originelles de la vie locale, regroupe trois petites régions traditionnelles1, à savoir un territoire défini en fonction de critères géographiques et historiques, aux limites parfois fluctuantes et mal définies, à partir duquel les habitants définissent traditionnellement leur lien d’appartenance. Il s’agit de la Cerdagne, du Capcir et du Haut-Conflent. (cf. carte N°3)

1.1. La Cerdagne

La Cerdagne est, comme le Capcir, une plaine d’altitude située à plus de 1200 mètres et encerclée par de hautes montagnes (le Carlit 2921 mètres au Nord et le Puigmal 2910 mètres au Sud). Ce plateau a été artificiellement séparé en deux par le Traité des Pyrénées (1659). La moitié Nord est devenue française, à l’exception de l’enclave de Llivia, et la partie Sud est restée espagnole. L’ensoleillement qui est très important dans cette zone a motivé l’installation de sites de recherche scientifique autour des fours solaires de Mont-Louis et d’Odeillo , de la centrale solaire de Thémis à Targasonne et par ailleurs des établissements climatiques.

La Cerdagne regroupe plusieurs entités paysagères qui diffèrent par leur aspect, leur altitude, leur végétation, leur géologie et leur morphologie. La plaine, composante agricole et élément central comprend, dans sa partie la plus basse un maillage bocager important, présent essentiellement de part et d’autre des rivières (Sègre, rivière d’Angoustrine, rivière d’Err…). Les villages situés autour ou au cœur de cette plaine sont reliés visuellement. Depuis cette plaine, il est possible de joindre l’Andorre ou l’Ariège par la vallée du Carol. La plaine est surmontée au Nord par les versants bombés du massif du Carlit. Au Sud, se trouvent quatre vallées parallèles descendant du Puigmal (, , Err, Valcebollère). Le col de la Perche constitue un seuil naturel à partir duquel débute le Haut-Conflent.

1 Petite région traditionnelle : territoire défini en fonction de critères géographiques et historiques, aux limites parfois fluctuantes et mal définies, à partir duquel les habitants définissent traditionnellement leur lien d’appartenance. Ex : Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 6 - Inventaire 2003.doc

1.2. Le Capcir

Le Capcir est une plaine glaciaire intramontagnarde dont l’altitude s’échelonne entre 1400 et 1700 m. Elle est située entre les contreforts du Carlit à l’Ouest et les versants boisés du Madres à l’Est. Le Capcir se situe sur la haute vallée de l’Aude, en amont des gorges de la rivière. Cette plaine est une zone de prairies comprenant des retenues artificielles (lacs de et de ) mais aussi une forêt de production (forêt de la Matte).

Les agglomérations, situées majoritairement sur le flanc Ouest de la plaine, ont connu un développement touristique important qui a modifié sensiblement le paysage (notamment la création de la station de ski des Angles). La progression de la forêt vers les fonds de vallée est également visible.

1.3. Le Haut-Conflent

(Comprenant également les communes de Catllà ; Campôme, Molitg-les-Bains, Ria-Sirach, Corneilla- de-Conflent, Vernet-les-Bains et ) Le Haut-Conflent est une région tournée vers la Méditerranée, faite de vallées aux versants ensoleillés et secs (les soulanes) entaillés par des rivières qui convergent toutes vers la Têt2. Il relie la Cerdagne et le Capcir à la plaine du Roussillon. La vallée de la Têt comprend les principales voies de communication (route nationale et chemin de fer). Tout le long de cette vallée divergent des vallées secondaires le long desquelles la transition se fait doucement entre paysage montagnard et paysage méditerranéen. Les cultures y sont moins représentées qu’en Cerdagne et Capcir. Seules les vallées de la Castellane, du Cady et de la Rotjà, possèdent des vergers sur leurs fonds plats.

Autour des villages, les restes des terrasses jadis couvertes de vignes et de céréales attestent de l’ampleur de la déprise agricole. Conséquence de cette déprise, la forêt a partout gagné du terrain, pins à crochets et sylvestres sur les anciennes estives et chênes verts et pubescents sur les terrasses. Les villages sont contrastés. Certains sont peu habités ou abritent des résidences secondaires, d’autres encore habités de façon permanente et bien mis en valeur.

Le Haut-Conflent possède un patrimoine bâti riche, dominé par l’art roman. De plus, ce pays offre en tous lieux des paysages pittoresques, aériens que l’on découvre différemment à pied, en voiture ou en train.

Le site de Mont-Louis (place forte la plus haute de ) et de , bien qu’appartenant au Haut-Conflent, est situé à l’intersection des trois pays et constitue « un véritable carrefour » entre la Cerdagne, le Capcir et le Haut-Conflent.

2 Conflent signifie « confluent ».

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 7 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 8 - Inventaire 2003.doc 2. Les caractéristiques géologiques et climatiques du territoire

2.1. La géologie

Les massifs montagneux sont essentiellement constitués de formations cristallines (granites) et métamorphiques (gneiss, schistes). Les sédiments calcaires se concentrent sur un axe Puyvalador - Villefranche-de-Conflent Ria-Sirach (Massif du Madres-Coronat). Les plaines et les fonds de vallées sont constitués d’éléments sédimentaires récents (alluvions, sables et argiles), notamment en Cerdagne et en Capcir.

2.2. Le climat

Les précipitations sont faibles pour les altitudes concernées et compte tenu de la position orientale du territoire par rapport à la chaîne pyrénéenne. Elles sont marquées par une grande variation annuelle et interannuelle. Les vents dominants sont de Nord-Ouest (tramontane sèche) ou d’Est (marin humide) en Cerdagne et en Conflent. En Capcir, le vent du Nord amène le froid et le brouillard. Globalement l’ensoleillement est important sur l’ensemble du territoire, notamment en Cerdagne (jusqu’à 2800h de soleil par an).

Ainsi, le territoire des Pyrénées Catalanes proposé au classement en Parc Naturel Régional se caractérise par un patrimoine naturel, paysager et culturel riche, diversifié et fragile. L’objet de ce rapport est d’en faire une présentation aussi précise que possible et d’identifier les risques qui peuvent compromettre leur préservation (et donc rendre impossible une éventuelle mise en valeur).

3 Les caractéristiques hydrographiques et hydrologiques du territoire

3.1 Réseau hydrographique et bassins versants

Le territoire présente la caractéristique d’abriter quatre têtes de bassin. La Têt prend sa source sous le Puig Péric à 2500m d’altitude, dans le massif du Carlit. Après un parcours de type torrentiel, la rivière traverse plusieurs Plas d’altitude (les Aveillans, la Borde et Barrès) avant de parvenir à Mont-Louis. Elle s’engage ensuite dans une longue dépression, la faille de la Têt, qui la guide jusqu’à la plaine. Sur ce parcours, la Têt reçoit différents affluents tout d’abord de type montagnard avec un fonctionnement régulés par les lacs d’altitude : Carança, Nohèdes, Evol, Caillan. Plus en aval, ce sont des affluents de régime méditerranéen : Castellane, Rotja, Cady.

L’Aude prend sa source au pied du Roc d’Aude à 2377m d’altitude dans le massif du Carlit. Avant de s’engager dans la haute vallée de l’Aude, elle parcourt tout le plateau du Capcir et reçoit deux affluents principaux sur ce parcours : la Lladure et le Galbe.

Le Sègre prend sa source à 2400m d’altitude sur le versant nord du Pic du Segre dans le massif du Puigmal. Il parcourt ensuite le plateau cerdan. Au niveau de Bourg-Madame, la rivière poursuit son cours en territoire espagnol. Le long de ce parcours, les affluents principaux sont : le rivière d’Eyne, la rivière d’Err, la Vanéra, la Carol et l’Angoustrine.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 9 - Inventaire 2003.doc Le territoire du Parc naturel régional présente donc la caractéristique de posséder la tête d’un bassin versant transfrontalier.

Ces trois rivières constituent les trois bassins versants principaux du territoire. Sur leur parcours de montagne, elles sont régulées par l’enneigement, les plas et pentes tourbeux, les lacs de montagne et réservoirs d’altitude.

Une quatrième tête de bassin est présente avec la source de l’Ariège au pied des Pics de Font Negra. L’Ariège marque sur ces six premiers kilomètres la frontière entre le territoire et l’Andorre, pour ensuite poursuivre son cours dans le département de l’Ariège. Seule une faible partie en rive droite de la tête de bassin est donc inscrite dans le périmètre du territoire des Pyrénées Catalanes proposé en Parc naturel régional.

3.2 Hydrologie

Plusieurs stations de mesure et de suivi des débits des cours d’eau sont recensées sur le territoire : - 4 sur le bassin versant de la Têt ; - 1 sur le bassin versant de l’Aude ; - 5 sur le bassin versant du Sègre.

Le régime de ces cours d’eau est largement régulé par les réservoirs ou barrages existants : réservoir des Bouillouses sur la Têt, barrage de Matemale sur l’Aude et barrage du Lanoux sur le Carol, affluent du Sègre. En plus de ces ouvrages, les débits naturels des cours d’eau sont conditionnés par les prises d’eau qui alimentent les usines hydroélectriques et les canaux d’irrigation.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 10 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 11 - Inventaire 2003.doc Le paysage

La description du paysage du territoire conduit à l’identification de 20 entités paysagères. Elles se définissent comme des zones qui, par leurs caractères, possèdent une identité particulière par rapport aux paysages avoisinant.

L’ensemble des entités paysagères qui présentent des grandes caractéristiques et problématiques communes constitue une même unité paysagère3. (cf. carte N° 4a).

Ces dernières sont au nombre de 5 sur le territoire :

 les vallées méditerranéennes,  les versants méditerranéens,  les vallées et les plateaux montagnards,  les versants montagnards,  la haute montagne.

Dans chacune d’elles se retrouvent des éléments forts qui structurent le paysage (ex : bocage, verger, terrasses, domaine skiable…). (cf. carte N°4b).

3 Unité paysagère : ensemble des entités paysagères qui présentent des grandes caractéristiques et des problématiques communes. Ex : vallée méditerranéenne, versants méditerranéens, versants montagnards…

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 12 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 13 - Inventaire 2003.doc

1. Les 5 unités du paysage

1.1. La vallée et les versants méditerranéens : la vallée de la Têt. Unité : Vallée méditerranéenne Principales caractéristiques et problématiques Principaux éléments structurants présents

Vallée encaissée et habitée Terrasses, canaux d’irrigation… Végétation témoin d’une influence Villages remarquables, et places fortes… méditerranéenne marquée Voies de circulation… Problématique de protection, de valorisation touristique (gestion de la fréquentation), de gestion forestière et de pastoralisme et Problématique de développement, d’urbanisme, de cadre de vie, de développement agricole

La vallée de la Têt peut se décomposer en deux unités visuelles mais elle garde sur toute sa longueur des caractéristiques d’ensemble.

Sur cette entité, le bassin versant de la Têt est marqué par deux verrous que sont les deux citadelles fortifiées par Vauban, Mont-Louis et Villefranche de Conflent. Il est orienté est-ouest et se développe autour de l’axe de communication principal qu’est la RN 116, reliant la plaine du Roussillon au plateau de Cerdagne. L’entrée sur le territoire à partir de Ria-Sirach et autour de Villefranche-de- Conflent est marquée par d’imposantes falaises calcaires marquant fortement le paysage. Elle est orientée globalement Est / Ouest et représente une voie de communication importante et l’accès le plus utilisé jusqu’aux hauts plateaux de la Cerdagne et du Capcir. Elle est longée par la route nationale 116, par la voie ferrée reliant à Villefranche, puis par la voie métrique du Train Jaune (associée à de nombreux ouvrages d’Art) et par des lignes haute tension. De nombreux villages et hameaux y sont installés. Les uns sont situés sur l’épaulement du versant exposé au Nord (Prats Balaguer, …), ou au Sud sur des replats assez élevés (Molitg-les- Bains, Sauto, Llar, , …), et les plus nombreux en fond de vallée ; , Villefranche, Corneilla-de-Conflent Catllà… La soulane a été presque entièrement aménagée par les hommes au cours des siècles en terrasses étroites, aujourd’hui majoritairement laissées à l’abandon. La couverture des toitures est différente d’amont en aval. La tuile est venue de la plaine et est utilisée j’usqu’à Olette. Ce village charnière est « mixte » et on y retrouve alternativement la tuile et la llose. Plus en amont, la llose est nettement dominante.

En venant de la plaine du Roussillon, la première unité visuelle se détache à l’entrée de la commune de Ria, au niveau de la confluence de la vallée de la Castellane et de la vallée de Nohèdes avec la vallée de la Têt. Cette vallée, orientée Est-Ouest, est relativement large à cet endroit et permet une vue assez lointaine sur la plaine du Roussillon. La vallée du Cady rejoint la vallée de la Têt au niveau du verrou de Villefranche-de-Conflent. Cette vallée descend du massif du Canigou, sur le piémont duquel se sont installés les villages, et s’encaisse ensuite dans des falaises calcaires jusqu’à sa confluence avec la Têt. En amont d’Olette, la vallée se resserre et s’oriente Sud-Ouest. Ce nouveau verrou des Graus de Canaveilles constitue une barrière aussi bien naturelle que visuelle, et était d’ailleurs autrefois gardé par un château féodal. La pente augmente fortement à partir de Fontpédrouse jusqu’à l’arrivée sur le replat sur lequel a été construit Mont-Louis.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 14 - Inventaire 2003.doc

1.2. Les vallées méditerranéennes montagnardes

Unité : Vallées méditerranéennes montagnardes Principales caractéristiques et problématiques Principaux éléments structurants présents

Zone montagneuse coupée de vallées parallèles Terrasses, canaux, vergers… encaissées et peu ou pas habitée Villages remarquables Végétation témoin d’une influence méditerranéenne marquée Problématique de développement, d’urbanisme, de cadre de vie, de développement agricole et Problématique de protection, de valorisation touristique (gestion de la fréquentation), de gestion forestière et de pastoralisme

1.2.1. La vallée de la Castellane

Par sa longueur, son habitat et son organisation, cette entité diffère des vallées des massifs du Madres et du Coronat qui lui sont pourtant parallèles. L’accès à cette vallée s’effectue au niveau de Catllà. La vallée s’étend de 300 mètres d’altitude jusqu’au col de Jau à 1504 mètres, qui marque l’entrée dans le département de l’Aude. En aval, de à Molitg-les-bains ; la vallée de la Castelane est large et à fond plat. Le paysage de la Castellane est très fortement marqué par les nombreux vergers et prairies de fauche qui représentent l’activité agricole traditionnelle de la vallée. On trouve des vergers jusqu’à la confluence de la Castellane et de la Têt sur la commune deCattlà.

En amont du village de Mosset (dont le bâti groupé et étagé est remarquable), la vallée se resserre. Le bâti est alors plus diffus, composé d’anciennes fermes et de granges, souvent abandonnées. Des chaos granitiques ponctuent les pâturages sur les hauteurs et la tour de Mascarda garde le passage vers le col. La forêt occupe les versants en ombrée, protégés de la chaleur estivale, et les genêts, témoins de la déprise agricole sur les secteurs les moins accessibles ou les moins productifs, envahissent les anciennes pâtures des versants en soulane. Les terrasses de culture occupent quant à elles les versants immédiatement adjacents à la vallée ; ce sont les feixes les plus éloignées des villages qui ont cessé d’être mises en valeur les premières.

D’un point de vue architectural, les villages de la vallée de la Castellane s’intègrent dans l’identité du Conflent avec des toitures de tuiles.

1.2.2. La vallée du Cady

La rivière du Cady conflue avec la Têt à Villefranche de Conflent qui en a tiré son nom. Elle prend sa source dans les Gourgs de Cady juste en dessous du Pic du Canigou. Seule la partie la plus basse de la vallée est urbanisée ; de 400 mètres à 800 mètres d’altitude. Le village de Casteil a été construit sur les premiers contreforts du Canigou, profitant d’un secteur plat juste au débouché des Gorges de Cady. Le tronçon entre Casteil et Vernet-les – bains, trop encaissé, n’a pas été construit. Par contre la basse vallée du Cady a fortement été urbanisée ; l’homme ayant profité de ce fond de vallée plat et rendu fertile par les alluvions de la rivière pour s’installer avant que la rivière ne s’encaisse dans les falaises calcaires qui

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 15 - Inventaire 2003.doc surplombent Villefranche de Conflent. Ces villages de fond de vallée étaient avertis de l’arrivée de leurs ennemis grâce aux tours à signaux dont l’une des plus connues : la Tour de Goa se trouve sur la crête séparant les communes de Vernet les bains et de .

Localisée sur le versant nord du Canigou, la montagne sacrée des catalans qui marque le commencement de la haute chaîne des Pyrénées, cette vallée bénéficie des influences climatiques méditerranéennes qui sont atténuées par la situation en ombrée. Ce sont ces particularités d’orientation qui expliquent la richesse paysagère de la vallée ; avec des versants recouvert d’une forêt luxuriante aux particularités stationnelles variées et des fonds de vallée mis en valeur par l’agriculture et l’arboriculture. D’un point de vue architectural les villages de Corneilla de Conflent et de Casteil s’intègrent aux types de constructions que l’on trouve dans le Conflent avec des maisons comportant peu d’ouvertures, pour se protéger des fortes chaleur de l’été, et recouverts d’une toiture en tuiles. Par contre Vernet les bains est un village qui s’est étendu grâce à la notoriété de ses bains et c’est ce qui lui a donné cette architecture partagée entre un centre ancien et des bâtiments pour l’accueil des curistes.

Ces deux vallées de la Castellane et du Cady sont très fortement marquées par l’extension de l’habitat pavillonnaire du fait de la proximité de Prades.

1.2.3. Les vallées du Coronat et du Madres

La vallée d’ débouche sur la vallée de la Têt à Ria. En amont de Conat, la vallée se partage en deux. La première rejoint Nohèdes et la deuxième Urbanya. L’homme semble absent de cette dernière vallée et on s’étonne d’y découvrir le village d’Urbanya, couvert de lloses. Le village, surplombé par le pic del Torn, est le dernier site accessible en voiture. Le resserrement de la vallée au niveau du village a nécessité la création de grandes surfaces de terrasses. Cette vallée se distingue cependant par son caractère naturel très marqué. Elle est dominée par la garrigue ou le maquis selon le substrat.

La vallée de Nohèdes (orientée Ouest/Nord Ouest – Est /Sud Est) donne une image plus montagnarde que la précédente, notamment en raison de la route spectaculaire située à flanc de montagne. Cette vallée est située sous le flanc du mont Coronat (2172 m) et offre un dénivelé de 1000m entre Conat et le col de Portus (1736 m). La rivière de Nohèdes marque également une limite franche entre un relief de falaises calcaires (Coronat) à l’ombrée, couvert de forêt, et un relief de schiste en soulane dominé par les landes. Sur le versant opposé à la route se découvrent, au dessus de la frange boisée, des falaises calcaires.

Trois villages et hameaux, tous couverts de lloses, se succèdent le long de cette vallée. Conat est implanté au confluent des deux vallées, sous un ancien château. Le bâti est étagé, les façades tournées vers le midi. Quelques kilomètres en amont, en fond de vallée, on trouve le hameau de Bettlans et, encore plus haut, le village de Nohèdes. Ce dernier est accroché au flanc du pic de la Mousquatouse et conserve des traces de son organisation traditionnelle, comme la présence de terrasses, même si seules les parcelles directement attenantes au village sont encore cultivées.

La vallée d’Evol (orientée Nord/Nord Ouest – Sud /Sud Est) ressemble beaucoup à la vallée de Nohèdes et débouche sur la Têt au niveau d’Olette. Son versant Sud-Ouest (soulane) est aride, méditerranéen (chênes verts, garrigue) et son versant Nord-Est (ombrée) offre une végétation plus dense. La route s’arrête au village mais la vallée monte à plus de 2300m, non loin du pic du Madres. Evol se distingue des autres villages par son aspect fleuri et entretenu et est surplombé par les ruines imposantes du château des comtes d’Evol.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 16 - Inventaire 2003.doc Evol et d’Evol sont des hameaux de fond de vallée tandis qu’ se situe sur le versant Nord- Est. La llose est très présente sur les toitures des constructions de schistes. Les terrasses sont nombreuses, notamment autour d’Evol mais pas toujours perceptibles car recolonisées par la végétation.

1.2.4. Les Garrotxes

La vallée des Garrotxes, très longue, peut être remontée presque intégralement par la route. Cette route, étroite et sinueuse, est accrochée sur le flanc de la vallée et domine le ruisseau du Cabrils de 200 mètres par endroit. Elle comporte de nombreux ouvrages d’art. Cette vallée donne, sur son flanc sud-ouest, une impression de grande aridité (d’où l’appellation de « Garrotxes » qui signifie « terres arides et pauvres », atténuée sur l’autre versant. Les villages et hameaux de Ayguatebia, et Talau sont bâtis sur des replats de terrains de vallons secondaires et exposés au sud. Le village de Sansa quant à lui clôt la vallée du nord. Plusieurs cols dont deux goudronnés (Llose et Creu) permettent l’accès au plateau du Capcir. Les terrasses soutenues par des murettes en pierres sèches étaient traditionnellement l’unique moyen de mettre en valeur les terres. Ces murettes sont encore présentes partout mais le plus souvent à l’abandon. L’entité visuelle de Caudiès-de-Conflent est particulière par rapport au reste du massif du Madres. Géologiquement, elle appartient au massif granitique de Mont-Louis. Le paysage est « parsemé » de chaos granitiques mais peu accidenté. Enfin, contrairement aux autres vallées du massif, la végétation est ici subalpine et dominée par le pins à crochets. Le village de Caudiès de Conflent est situé dans un petit vallon qui abrite encore quelques prairies de fauche et des pâtures. La llose domine nettement et on peut noter la présence de quelques chalets en bois récents qui se détachent fortement du bâti traditionnel du village.

1.2.5. Les collines de -

Alors que le gneiss domine sur le massif du Canigou, les collines de Fuilla, au pied du massif, se distinguent par leurs terrains sédimentaires.

Du fait de l’origine détritique des matériaux, cette entité présente un faciès particulier : on retrouve ici des collines aux formes adoucies et rondes avec des pentes faibles qui contrastent fortement avec les pentes abruptes du massif de la Carança. Ces collines sont situées dans l’étage supra à méso méditerranéen.

La majeure partie de cette entité est occupée par des forêts domaniales et les versants ont été reboisés par les services RTM (Restauration des terrains de montagnes) en raison de leur sensibilité à l’érosion. Ces collines sont également fortement marquées par la présence de vastes terrasses issues de l’extraction du fer (XIXème siècle) puis du spath-fluor. Les remblais de l’ancienne carrière d’Escaro ont été récemment engazonnés et s’intègrent bien dans le paysage. En revanche, la carrière reste ouverte et est visible depuis le village.

Les villages sont implantés sur les versants (Escaro), en fond de vallée (hameau de Aytua) ou dans la vallée (Fuilla). Les anciennes terrasses qui entouraient ces villages ont disparu pour la plupart sous la forêt. Quelques unes d’entre elles sont toutefois encore utilisées par l’arboriculture (vergers de pommiers).

1.2.6. Les vallées des massifs de Costabonne et de la Carança

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 17 - Inventaire 2003.doc Cinq sous-unités se dégagent en parcourant cette entité paysagère4 d’Ouest en Est.

Le Cambre d’Aze (2711m) domine les pistes de ski des stations de Saint-Pierre dels Forcats et d’Eyne. Le village de Planès, quant à lui, est situé en ubac sur un léger épaulement de la montagne. Il est implanté au pied d’un cirque globalement ouvert, bordé d’espaces fortement boisés. Planès se caractérise par la présence d’une église en forme de trèfle et le regroupement du bâti en hameaux distincts.

La vallée du Ribérol et ses gorges se caractérisent par un paysage accidenté. La roche mère, le gneiss, est très souvent affleurante et la végétation occupe le peu de sol présent et renforce cet aspect découpé. Cette vallée est surplombée par les Pic Redoun (2677 m) et Gallinas (2624 m), deux « mamelons » séparés par un col à la forme parfaitement symétrique (le col Mitja).

Le hameau de Prats Balaguer, situé sur un replat, présente un caractère intéressant : il est visible notamment pendant toute la montée sinueuse permettant l’accès aux hauts-plateaux par la route nationale 116. On peut également noter la présence des ruines du Castell, de l’église du village entourée de peupliers et de quelques terrasses. Des cultures sont toujours pratiquées sur les champs voisins et offrent un replat verdoyant à l’entrée de cette vallée rocailleuse.

Le site classé des gorges de la Carança présente les caractères-types des vallées du massif de la Carança : reliefs durs et rocailleux. Les gorges débutent au dessus du village de Thuès-entre-Valls, vers 850m, et permettent de rejoindre le col du Géant (2600m). Très impressionnantes par leur encaissement, elles s’élargissent en amont pour former une vallée montagnarde abritant des lacs d’altitude. Elles offrent un paysage très déchiqueté, aérien, où la roche laisse peu de place à la végétation. La configuration de la vallée ne permet pas la réalisation de gros aménagements. Les seuls visibles sont une conduite forcée et des équipements utilisés aujourd’hui pour le tourisme tels que le sentier creusé dans la falaise au dessus des gorges et les passerelles métalliques qui les enjambent.

La vallée du est peu marquée jusqu’au village de qui, de la même façon que Prats- Balaguer, garde son entrée par un château féodal. La vallée débute véritablement à 700 m d’altitude par les gorges de Nyer pour déboucher à 2412m, à la Porteilla de Mantet. Elle est limitée à l’Ouest par le pic de la Dona (2702m) et à l’Est par le Roc Colom (2507m). Après les gorges, la vallée s’élargit et présente la particularité dans ce massif de déboucher dans le village de Mantet, à plus de 1400 mètres, dont les maisons en pierres aux toits de lloses sont typiques des villages d’altitude. Mantet possède également une couronne de terrasses de cultures, aujourd’hui seulement utilisées en pâtures. Le village de Mantet, se situe sur un ancien chemin qui menait en Espagne depuis Nyer, partiellement emprunté par le GR10. Aujourd’hui, la seule route praticable menant à Mantet est celle qui passe par le col de Mantet depuis Py qui emprunte la vallée de la Rotja.

La vallée de la Rotja traverse d’abord une zone de dépôts sédimentaires formant une vallée plate occupée par des vergers et un habitat diffus. Puis, en remontant vers l’amont, la vallée se rétrécit et prend, à partir du village de Sahorre, l’aspect de gorges. Ces gorges sont du même type que les autres du massif mais plus larges et longées par une route qui mène aux villages de Py et de Mantet par lequel la route se termine en cul de sac. Les terrasses, ici encore, ne pénètrent pas dans les gorges et restent sur les collines de dépôts meubles, plus fertiles, à l’exception d’une couronne diffuse autour du village de Py. Le paysage est déchiré par la roche, aride sur les versants exposés au Sud et à l’Ouest. Il est dominé par le Mont Canigou, « montagne sacrée » du pays catalan.

4 Entité paysagère : zone qui, par ses caractères, possède une identité particulière par rapport aux paysages avoisinants. Ex : haute-vallée de la Castellane, vallées du Coronat et du Madres, collines de Fuilla…

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 18 - Inventaire 2003.doc 1.3. Les vallées et les plateaux montagnards

Unité : Vallées et plateaux montagnards Principales caractéristiques et problématiques Principaux éléments structurants présents

Fond de vallée ou plaine d’altitude (secteurs plus Terrasses, bocage, murets, canaux… ou moins plats) Voies de circulations… Végétation témoin d’une influence montagnarde Villages, place –forte de Mont-Louis… marquée Zone agricole cultivée et abritant la majorité de la population Problématique de développement, d’urbanisme, de cadre de vie, de développement agricole, de maîtrise de la progression de la forêt

1.3.1. La vallée du Carol

La vallée du Carol, étroite, encaissée et longue d’une quinzaine de kilomètres est très marquée par la présence de la rivière du Carol, longée par deux voies de communication : la ligne de chemin de fer internationale et la RN 20. Cette dernière serpente vers le col du Puymorens et l’entrée du tunnel routier, ce qui fait de la vallée un axe de transit majeur depuis et en direction de Toulouse et de l’Andorre.

A une altitude allant de 1 200 à 1 600 mètres, avec une orientation Sud-Est/Nord-Ouest le paysage est marqué par l’encaissement et le climat montagnard. Les versants sont contrastés, recouverts selon l’exposition de forêts ou de landes ouvertes. Autour des villages bien conservés, aux maisons de pierres et de lloses qui s’intègrent dans ce paysage aride dont les hommes ont su exploiter les potentialités grâce à la maîtrise de l’eau, un parcellaire agricole bocager et d’anciennes terrasses de cultures façonnent le paysage. Cette vallée n’a pas fait l’objet d’une urbanisation diffuse et a su conserver son caractère originel.

1.3.2. La plaine de Cerdagne

La plaine de Cerdagne peut être divisée en deux unités, la basse Cerdagne d’une part, en aval de , et la haute Cerdagne d’autre part, départagées par une rupture de pente partiellement boisée. L’entité paysagère de la haute Cerdagne est entaillée de nombreux ruisseaux et présente une morphologie vallonnée. Elle est caractérisée par une présence relative de l’activité agricole et une progression sensible de la forêt depuis les massifs sur les piémonts bordant les villages.

La basse Cerdagne est une plaine d’altitude large de 25 km, orientée Nord-Est / Sud-Ouest et au caractère agricole dominant. Cette plaine est coupée artificiellement en deux par la frontière espagnole. La présence d’un maillage bocager dans un site de montagne lui confère un caractère unique et de forte originalité. La majeure partie de cette plaine est mise en valeur en prairies de fauche (utilisées comme pâturage à l’intersaison et en hiver) et en cultures, notamment grâce à une irrigation rendue possible par un réseau dense de canaux. Les boisements occupent un espace réduit sur les versants voisins. On peut également noter la présence de formes érosives en forme d’ « orgues » au dessus du village de Saillagouse.

Les urbanisations traditionnelles sont implantées en liaison directe avec l’activité agricole (bourg et pôles commerciaux dans la partie plane) ou en piémont, en transition entre la plaine et la montagne et

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 19 - Inventaire 2003.doc au débouché des vallées. On rencontre ça et là des mas ou hameaux isolés au milieu des terres cultivées. Les extensions des limites urbaines des principaux bourgs (Osséja, Saillagouse, Err, Sainte- Léocadie…) ne respectent pas toujours les noyaux villageois traditionnels et créent parfois des discontinuités (résidences secondaires, nouveaux lotissements, zones d’activités…). Les architectures de ces différentes extensions, de par leur diversité, ne s’intègrent pas toujours au paysage traditionnel. Ces extensions sont souvent créées au détriment d’anciennes zones agricoles sur des secteurs de grande qualité paysagère. Même si elle n’est pas forcément mal vécue localement, cette avancée de l’urbanisation contribue à diluer l’architecture des centres anciens et à introduire une grande hétérogénéité dans le paysage bâti.

Le paysage cerdan est fortement marqué par le parcours sinueux (s’expliquant par la présence d’une gare dans chaque gros bourg de Cerdagne) de la ligne de chemin de fer du Train Jaune.

1.3.3. Les hauts plateaux de la Têt

Ce secteur est avant tout un site de transition entre la Cerdagne, le Conflent et le Capcir. Le village de se trouve sur une pente douce, à la lisière entre prairies et forêts, parsemée de chaos rocheux. Il offre une vision dégagée sur le promontoire et la place-forte de Mont-Louis. Le col de la Quillane, au dessus de La Llagonne marque l’entrée dans le Capcir. La route rectiligne accentue encore cet effet de passage.

Les urbanisations des autres communes de Mont-Louis, de La Cabanasse et de Saint-Pierre dels Forcats ont des limites mal définies et tendent à se regrouper dans la même perception (lotissements récents reliant les centres anciens le long des axes routiers). En périphérie, on retrouve un paysage agricole (prairies, pacages…) qui connaît par endroit un certain abandon (déprise).

1.3.4. Le plateau du Capcir

Le « cirque » des Angles s’étend du Mont Llaret au lac de Matemale. Ce cirque prend la configuration d’un amphithéâtre aux gradins boisés de Pins à crochet et de Pins Sylvestres dont la scène serait occupée par des prairies de fauche et la retenue d’eau de Matemale. Le village des Angles proprement dit se trouve sur le versant du cirque et a fait l’objet d’une urbanisation très étendue et hétéroclite dépassant largement le cœur ancien et masquant la qualité du bâti traditionnel. Le nouveau développement et l’étalement de la station des Angles ont donné lieu à l’implantation de plusieurs rangées de chalets étagés sur le versant nord du village et dépassant par endroit les lignes de crêtes. Les versants nord-est du Llaret et du Roc d’Aude sont quant à eux sillonnés par les pistes de ski qui forment de larges couloirs dans les boisements denses et ont donc un impact visuel important. Au dessous du village, une vaste zone agricole permet de donner au site un aspect ample et dégagé. En contrebas, sur la partie plane, l’imposante retenue d’eau du barrage de Matemale et la forêt emblématique de la Matte participent à la sensation d’étendue perceptible depuis le village.

L’entité paysagère de Puyvalador, au Nord, est dégagée et dominée par le promontoire sur lequel a été construit le village. Au centre se trouve le lac de Puyvalador, entouré de forêts : forêt de la Matte au Sud, flancs boisés du Madres à l’Est, forêt du Carcanet dans l’Aude au Nord. Le village lui-même est resté resserré sur sa butte et le développement de la station de ski a été écarté sur les flancs du pic de Ginèvre (à l’Ouest). Le fleuve Aude forme un sillon rectiligne profond de quelques mètres dans le plateau du Capcir, encadré par les villages de Matemale et de Réal. L’occupation des sols est exclusivement agricole et les mosaïques des parcelles sont délimitées par des murets en pierres sèches. En Capcir, on rencontre peu de ripisylve ou de haies. Au dessus du sillon de l’Aude, les flancs boisés du Madres constituent une limite visuelle très nette, franchissable uniquement en deux points : les cols de Sansa et de Creu. La forêt, suite à la déprise

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 20 - Inventaire 2003.doc agricole, reconquiert les anciens terroirs agricoles et descend progressivement jusqu’en lisière des villages.

1.4. Les vallées montagnardes

Unité : Vallées montagnardes Principales caractéristiques et problématiques Principaux éléments structurants présents

Zone montagneuse utilisée par le pastoralisme et Terrasses, canaux… occupée principalement par la forêt Domaines skiables… Présence de quelques villages sur les parties Villages remarquables et stations de ski basses Végétation témoin d’influences montagnarde à subalpine marquées Problématique de protection, de valorisation touristique (gestion de la fréquentation), de gestion forestière et de pastoralisme et Problématique de développement, d’urbanisme, de cadre de vie, de développement agricole

1.4.1. Les vallées de Font-Vive et du Campcardos

Ces deux vallées symétriques perpendiculaires à la vallée du Carol (orientation Nord-Est/Sud-Ouest) ont un caractère fortement montagnard. Les versants utilisés en estive sont contrastés, boisés ou couverts de landes dans les zones peu utilisées. Les rares aménagements (cabanes, orrys…), mis à part les barrages du Lanoux et de Fontvive, se font discrets.

La vallée du Campcardos est un des rares secteurs du territoire à avoir conservé un caractère « sauvage » et naturel même si, à la différence de la vallée de Font-Vive, de nombreux murets, cabanes et orrys témoignent de l’utilisation pastorale intense du secteur. Il est à noter que la forêt en rive droite du Carol a subi un incendie en 1985. Cet événement, malgré les plantations effectuées et la reprise de la végétation naturelle, a encore un impact paysager fort.

1.4.2. Les versants Sud du Carlit

Les contreforts Sud du Carlit se caractérisent par un relief bombé, avec un palier où s’implantent les urbanisations, et entaillé par la vallée d’Angoustrine. Plusieurs vallées parallèles moins profondes descendent du Carlit et débouchent sur des villages au caractère agricole affirmé par la présence de bocage comme à .

Les deux premières vallées à l’ouest sont assez réduites. Les hameaux de Béna et Brangoly possèdent un parcellaire délimité par des haies (bocage cerdan). On note également la présence résiduelle de quelques terrasses. Immédiatement à l’est se trouve le village de Dorres à l’embouchure des ruisseaux de Juell et de la Ribereta. Leurs versants sont plus boisés mais quelques clairières sont encore présentes. En contrebas du village très préservé, on retrouve un bocage important. La soulane en dessous de l’église isolée du Belloc est par contre totalement dénudée et atteste de la vocation pastorale du site. La large vallée agricole d’Angoustrine contraste avec le caractère aride des versants du Carlit qu’elle traverse et découpe.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 21 - Inventaire 2003.doc

Le site particulier de , en rive gauche de la vallée d’Angoustrine, est dominé par la présence particulière des chaos granitiques charriés par les glaciers. La centrale solaire Thémis constitue un repère visuel d’envergure. Font-Romeu, première station de sport d’hiver du territoire, et les villages d’Odeillo et de Via ne constituent qu’une seule agglomération étalée sur les flancs du Roc de la Calme entre 1500 et 1800 m. L’urbanisation domine la vallée. La crête haute est cependant respectée avec un boisement continu qui comprend un repère visuel important dans le paysage : le Grand Hôtel. Au pied de cet ensemble urbanisé, et visible depuis le Train Jaune, s’étendent des prairies, marque d’une agriculture encore active.

Les extensions récentes du village de Bolquère (station de ski de Pyrénées 2000) participent au renforcement de la vocation touristique de ce versant du Carlit. Les espaces boisés de la forêt domaniale de la Calme sont situés au dessus des urbanisations de Font- Romeu et de Bolquère. Cette forêt de pins à crochets abrite dans plusieurs clairières différentes activités de loisirs (départ de pistes, aires de pique-nique…). L’arrivée sur l’espace dégagé du Roc de Calme (2204m) ouvre des points de vue sur la Cerdagne, le massif du Carlit et le massif du Cadi (situé en Espagne).

Il est intéressant de noter qu’une route en balcon offre une vue sur la Cerdagne depuis Ur jusqu’à Bolquère.

1.4.3. La haute vallée de la Têt

La Têt prend sa source non loin du Carlit et descend vers Mont-Louis qui ferme la vallée et l’entité paysagère. Cette entité peut être divisée en trois sites. En amont du lac des Bouillouses, le paysage, typiquement de haute-montagne, est caractérisé par les estives et les étendues minérales. Le lac des Bouillouses, par son étendue et sa forte anthropisation (barrage et hôtel), est un site très fréquenté. L’attrait de l’eau, de la montagne et la possibilité d’accès aux nombreux lacs et au pic du Carlit en font en effet un haut lieu du tourisme sur le territoire. L’accès en voiture jusqu’au parking situé au pied du barrage a été réglementé en 2000 et remplacé par un système de navettes qui évite l’engorgement par les véhicules de ce site naturel remarquable. Enfin, la longue vallée rectiligne de la Têt constitue une dernière entité visuelle. Il s’agit d’une vallée boisée, orientée Nord-Ouest / Sud-Est, parcourue sur tout son long par la route reliant Mont-Louis aux Bouillouses.

1.4.4. Les vallées des Camporells

Des crêtes, reliant le pic de Baxouillade au pic Péric, descendent plusieurs vallées. Elles s’étalent sur un dénivelé de plus de 1300m. Il s’agit de vallées glaciaires taillées dans les schistes et le gneiss qui forment un coude à leur arrivée sur le plateau du Capcir, avec des dépôts morainiques.

Cette entité comprend six unités visuelles dominées par les étangs des Camporells, très fréquentés en été.

La plus au Nord et la plus courte est la vallée de Rieutort. Le site, en grande partie boisé est traversé par les pistes de la station de Puyvalador. Le village de Rieutort occupe le fond de la vallée, à la confluence de deux ruisseaux. La vallée de Fontrabiouse présente à peu près la même configuration mais se distingue par la présence de quelques terrasses sur ses versants.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 22 - Inventaire 2003.doc La vallée du Galbe est quant à elle beaucoup plus longue et rejoint, par la Portella d’Orlu, la vallée d’Ax en Ariège. Le hameau d’Espousouille (commune de Fontrabiouse) est situé au coude de cette vallée dont le replat est occupé par des pâturages. Plus au Sud se trouve la vallée del Rec d’Oliva qui forme un cirque occupé dans sa quasi-totalité par la station de Formiguères dont les pistes tracent des couloirs dans la forêt. Le village de Formiguères proprement dit est situé en limite du plateau. Sur le village de Formiguères débouche également la vallée de la Lladure. La forêt occupe essentiellement les versants ombragés alors que les soulanes sont utilisées pour l’estive. C’est aussi grossièrement la limite géologique entre schiste et granit. La dernière vallée, essentiellement boisée, est celle de Balcère qui rejoint sur l’aval la vallée de La Lladure.

1.4.5. Le massif du Puigmal-Cambra d’Ase

Les vallées descendant du Puigmal ont en commun une même orientation avec un fort contraste entre les versants boisés exposés à l’Ouest et arides exposés à l’Est, ainsi qu’une forme similaire en V. Elles débouchent chacune sur un village qui marque la limite entre la zone plane du plateau de Cerdagne et les versants pentus du massif.

La vallée d’Osséja est à la fois la plus large et la plus basse de ces vallées, entre 1 200 et 1 300 mètres d’altitude, ouverte aux influences méditerranéennes soulignées par la présence de chênes pubescents à son entrée. Une autre particularité est l’existence d’un village, Valcebollère, s’appuyant sur le fond de la vallée et la soulane. Des pistes forestières sillonnent le versant boisé et sont utilisées comme pistes de ski de fond en hiver. La vallée d’Err, outre le village, est dominée par la route à flanc de coteaux qui mène à la station de ski du Puigmal. Cette route offre une vue sur la vallée elle-même et sur la Cerdagne.

Le caractère naturel de la vallée d’Eyne est renforcé par l’arrêt de la route au village situé en aval. Cette vallée naturelle remarquable et de grande renommée botanique a fait l’objet de la création d’une réserve naturelle. Le site présente une grande diversité : escarpements rocheux, présence d’une architecture ancienne, agriculture riche…

Le village de Llo détermine le caractère de la vallée du Sègre. L’escarpement du site, la présence sur chaque piton d’une architecture ancienne (tour, chapelle San Feliu) et la proximité d’un espace agricole riche sont rassemblés dans un secteur compact d’une grande diversité. Le fond de vallée est quant à lui accessible et conduit, via le col de Nuria, à l’Espagne.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 23 - Inventaire 2003.doc

1.5. La haute montagne

Unité : Haute montagne Principales caractéristiques et problématiques Principaux éléments structurants présents Espace pastoral Domaines skiables… Lacs Problématique de protection du patrimoine naturel, de valorisation touristique (gestion de la fréquentation), de gestion forestière et de pastoralisme

1.5.1. Le massif du Puymorens

Le paysage de ce massif est fortement marqué par les voies de communication à savoir la route nationale qui serpente vers le col et l’entrée du tunnel routier, en dessous du Castell ruiné qui surveillait cette « via merchaderia » dès le moyen-âge. Bien que située administrativement dans les Pyrénées-Orientales, cette entité fait partie intégrante de la vallée de l’Ariège d’un point de vue géologique et naturel.

1.5.2. Les lacs et le sommet du Carlit

Le massif du Carlit présente plus de 5 pics majeurs dépassant 2800 m (dont son sommet à 2921 m) et un plateau lacustre. Ce plateau, et notamment le secteur du « désert du Carlit », renferme plus d’une cinquantaine de lacs. D’une apparence plane, cette zone présente cependant des dépressions marécageuses et quelques buttes culminant à moins de 2200 m. Ces pelouses d’altitude sont pacagées en été par de nombreux troupeaux, principalement bovins. La partie sommitale du massif est composée quant à elle de cirques allongés aux parois très raides et d’éboulis dominés par de rares zones planes.

1.5.3. Les crêtes frontalières des massifs du Puigmal et de la Carança

Les crêtes du Puigmal présentent un relief doux, un paysage minéral marqué par l’érosion (secteur sec et venté) et quelques rares pelouses d’altitudes. Finalement, il s’agit plus de surfaces de crêtes que d’une ligne de crêtes et il est parfois difficile de distinguer les sommets. Au delà du cirque du Cambre d’Aze ouvert sur le haut-plateau de la Têt, le paysage devient plus dynamique : le relief est plus découpé et escarpé et les zones d’éboulis alternent avec de petites cuvettes perchées.

L’ensemble de ces crêtes frontalières offre une perspective sur le paysage du versant espagnol, beaucoup plus entretenu par l’élevage (prédominance des pelouses) et donc moins boisé.

1.5.4. Le pic du Madres

Le Madres, culminant à 2469 mètres, forme une lourde coupole échancrée de cirques où le modelé en plats est prédominant. La physionomie contrastée des formations qui l’entourent est caractéristique : prédominance des sapinières et hêtraies au Nord, relais pris par le pin sylvestre à l’Est, remontée des espèces méditerranéennes sur la soulane et barre calcaire de la pelade au Sud.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 24 - Inventaire 2003.doc Le pic du Madres offre au Nord une vision vers le pays de Sault, la plaine de Carcassonne et la Montagne Noire.

2. Les inventaires et les outils de préservation du paysage

Le territoire compte sept sites naturels classés : (cf. carte N°5)

 le cirque des étangs des Camporells,  les Bouillouses,  le « désert du Carlit »,  les Chaos de Targassonne,  le secteur du Lanoux,  les gorges de la Carança,  le sommet du Canigou est désigné Grand Site national depuis 1989.  et un site inscrit au titre des Espaces Protégés : le col de Porté-Puymorens.

Une opération exemplaire de gestion de « paysages de référence d’intérêt national » visant la protection et la mise en valeur des paysages a par ailleurs été engagée par l’Etat sur le massif du Canigou (dont quelques communes appartiennent au périmètre d’étude du futur Parc).

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 25 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 26 - Inventaire 2003.doc

3. Les grandes caractéristiques du paysage

Caractéristiques particulières Risques

 Deux plateaux d’altitude au paysage très marqué  Descente non maîtrisée de la forêt sur les zones par une agriculture bocagère. planes et piémonts suite à un phénomène de déprise agricole.

 Des vallées méditerranéennes agricoles aux paysages de vergers.  Abandon des pratiques traditionnelles et disparition de la main d’œuvre. Remise en cause et abandon des pratiques  Des paysages agricoles typés (bocage cerdan, d’irrigation gravitaire. prairies, terrasses…)

 Dégradation des paysages suite à une trop forte  Nombreux lacs dans les zones de haute fréquentation. montagne. Développement urbain important et récent (stations de ski, gros bourgs…).  Etalement des bourgs et dilution du bâti traditionnel dans les constructions récentes. Construction de résidences hétéroclites dans les  Des parcours (ligne du Train Jaune, routes stations de ski et impact visuel des pistes. nationales) permettant une découverte intéressante des paysages du territoire.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 27 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 28 - Inventaire 2003.doc

LE PATRIMOINE NATUREL

1. Les milieux et espèces d’intérêt patrimonial

1.1.Les différents milieux et habitats naturels

Sur l’ensemble du territoire proposé au classement en Parc naturel régional, nous pouvons distinguer les milieux suivants :

 les milieux forestiers,  les landes et fourrés,  les pelouses, milieux pastoraux et agricoles,  les milieux humides et aquatiques,  les milieux rocheux,  les grottes et cavités.

Remarque : Selon notre sensibilité, nous pouvons « classer » les milieux dans différentes catégorie. Il existe donc différentes typologies d’occupation du sol. La typologie CORINE LandCover utilise plutôt une entrée « activités humaines » (cf. carte N°6). Nous n’utiliserons ici que les catégories simples et accessibles citées ci-dessus et couramment utilisées.

1.1.1 La notion d’habitats naturels

L’habitat naturel peut être considéré d’une façon générale comme un milieu naturel caractéristique. D’une façon plus précise l’habitat naturel est un compartiment stationnel (même conditions climatiques régionales et locales, caractéristiques du sol et du sous-sol identiques…) caractérisé par une association d’espèces floristiques typiques. Il se distingue de l’habitat d’espèce qui regroupe en réalité le ou les habitats naturels utilisés par une espèce (pour la reproduction, le nourrissage, le repos…).

La typologie de référence des habitats naturels est la typologie CORINE Biotope. Malgré certaines insuffisances (notamment à propos des particularités locales), elle demeure le document le plus complet à l’échelle nationale et européenne.

Remarque : le code de la typologie CORINE Biotope correspondant à l’habitat est indiqué dans les tableaux de présentation suivants sous la forme xx.x ou xx.xx. Exemples : 41.1 Hêtraies 41.16 Hêtraies calcicoles

La liste complète des habitats naturelles inventoriés se trouve en Annexe 2

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 29 - Inventaire 2003.doc

1.1.2. Les milieux forestiers

La forêt est le milieu le mieux représenté sur le territoire (45 % de la surface) : de la forêt de chênes verts (Yeuseraie) à la forêt de pins à crochets (Pineraie à crochets), en passant par la Chênaie pubescente, la Hêtraie, la Hêtraie-sapinière et la Pineraie sylvestre. On rencontre également d’autres essences comme le Châtaignier, le Pin de Salzmann… plus localisées. Le Pin à crochet est l’essence forestière dominante (55 %), surtout en Cerdagne et Capcir (le Conflent étant plus diversifié en essence). La forêt occupe les versants des montagnes, essentiellement les ubacs5 (sur le bac ou à l’ombre). En dix ans (de 1980 à 1991, source IFN), la forêt a progressé de plus de 26 % en Conflent et Cerdagne, de 13 % en Capcir.

Tableau des habitats forestiers inventoriés

41.1 Hêtraies 41.12 - Hêtraies atlantiques acidiphiles, à Ilex et Taxus, riches en épiphytes 41.14 - Hêtraies neutrophiles à Jacinthe, à Hellebore 41.16 - Hêtraies calcicoles 41.17 - Hêtraie médio-européennes méridionales 41.3 Frênaies 41.39 - Bois de Frênes post-culturaux 41.4 Forêt de ravins du Tilio-Acerion 41.44 - Forêts mixte Pyrénéo-Cantabrique d’ormes et de chênes 41.7 Chênaies thermophiles et supra-méditerranéennes 41.9 Forêts de châtaigniers 41.B Bois de Bouleaux 41.B3 - Bois de Bouleaux montagnards et subalpins 41.D Bois de Trembles 41.D3 - Bois de Trembles montagnards 42.1 Sapinières 42.13 - Sapinières acidiphiles 42.1B - Reboisements de Sapins 42.4 Forêts de Pin à crochets 42.41 - Pineraies d'ubac à Rhododendron ferrugineum 42.42 - Pineraies des soulanes sur silice ou sur calcaire dont : 42.43 - Reboisements en pins à crochets 42.5 Forêts de Pin sylvestre 42.56 - Pineraies mésophiles pyrénéennes 42.5E - Reboisements en pins sylvestres 42.6 Forêts de Pin noir endémique 44.1 Formations riveraine de Saules 44.17 - Forêt-Gallerie à Saule et Peuplier blanc 44.3 Forêts alluviales résiduelles 44.31 - Aulnaies-Frênaies des zones de sources et leurs rivières 44.34 - Galeries d’Aulnes Nord-Ibériques 44.A Tourbières boisées 44.A3 - Bois tourbeux de pin de montagne 45.3 Chênaies vertes 45.32 - Chênaies vertes supra-méditerranéennes 83.1 Vergers de hautes tiges 83.15 - Vergers

5 Versant situé à l’opposé du versant le plus exposé au soleil (adret ou solana)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 30 - Inventaire 2003.doc

1.1.3. Les landes et fourrés

A basses et moyennes altitudes, la lande est souvent un stade intermédiaire entre le milieu ouvert (pelouses ou prairie) et la forêt. Plus en altitude, la lande peut être un stade stable de végétation. Sur le territoire, on distingue essentiellement la lande à Genêt purgatif en adret (la soulana) et à Genêts épineux (influence méditerranéenne plus marquée), les landes alpines (à Ericacées, à Rhododendron, à Raisin d’ours, à Dryades…).

Tableau des habitats pré-forestiers et landes inventoriés

31.2 Landes sèches européennes 31.22 - Landes sub-atlantiques à Genêt et à Callune 31.4 Landes alpines et subalpines. On distingue plusieurs types. 31.41 - Landes à Ericacées naines 31.42 - Landes à Rhododendron ferrugineux 31.43 - Landes à Genévriers nains 31.44 - Landes à Empetrum et Vaccinium 31.47 - Landes alpines à Raisin d'ours 31.49 - Tapis de Dryades 31.6 Fourrés subalpins et mégaphorbiaies 31.62 - Fourrés de saules 31.7 Landes épineuses - Landes épineuses franco-ibériques 31.74 - Landes épineuses franco-ibériques 31.7E - Landes épineuses à Astragalus sempervirens 31.8 Fourrés 31.81 - Fourrés médio-européens sur sol fertile 31.82 - Formations stables à Buxus sempervirens des pentes rocheuses calcaires 31.84 - Landes à Genêts 31.86 - Landes à Fougères 31.88 - Fruticées à Genévrier communs 31.8C - Landes à Noisetiers 31.8G - Landes de conifères 32.3 Maquis silicicoles méso-méditerranéens 32.34 - Maquis bas à Ciste 32.6 Garrigues supra-méditerranéennes 32.63 - Garrigues montagnardes à Thym

1.1.4. Les pelouses, milieux pastoraux et agricoles

Les zones de culture occupent principalement les larges fonds de vallée et les plaines alluviales de Capcir et Cerdagne. Les pratiques agricoles sur le territoire, peu intensives, ont permis de préserver le bocage, des variétés locales de végétaux cultivés, de nombreuses espèces messicoles6… Les parties les plus fraîches constituent des prairies de fauche (Cerdagne). Les zones de cultures sont peu représentées en Conflent. Elles occupent essentiellement les pentes faibles des versants. Autrefois, elles s’étendaient sur les terrasses, aujourd’hui abandonnées. Les pâturages se situent en versant, sur des zones plus pauvres. Les estives sont essentiellement composées de pelouses subalpines et alpines très variées. On rencontre quelques vergers encore exploités dans la vallée de la Castellane et de la Rotja (Conflent) et, ça et là, dans la vallée de la Têt.

6 Espèces végétales liées aux cultures céréalières

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 31 - Inventaire 2003.doc

Tableau des habitats agropastoraux

34.1 Pelouses pionnières médio-européennes 34.11 Pelouses calcaires karstiques 34.3 Pelouses pérennes denses et steppes médio-européennes 34.33 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaire 34.7 Pelouses méditerranéo-montagnardes 34.72 Pelouse à Aphyllanthe ou steppe supraméditéranéenne 35.1 Pelouses à Nard, riches en espèces sur substrats siliceux des zones montagnardes 36.1 Communautés des combes à neige 36.3 Pelouses alpines et subalpines acidiphiles 36.31 Gazon à Nard raide et groupements apparentés 36.33 Pelouses siliceuses thermophiles 36.34 Pelouses à Laîche incurvé et formations apparentées 36.4 Pelouses alpines calcaires 36.41 - Pelouses à Laîche ferrugineuse et communautés apparentées 36.42 - Pelouses des crêtes à Elyna 36.43 - Pelouses en gradins et en guirlandes 36.5 Prairies alpines et subalpines fertilisées 37.1 Communautés à Reine des prés et communautés associées 37.3 Prairie humides oligotrophes 37.31 - Prairies à Molinie 37.32 - Prairies à Jonc rude et pelouses humides à Nard 37.8 Mégaphorbiaies eutrophes 37.83 - Mégaphorbiaies pyrénéo-ibériques 37.88 - Communautés de Patience alpine 38.3 Prairies de fauche de montagne

1.1.5. Les milieux humides et aquatiques

Les torrents de montagne alimentent des lacs d’altitude oligotrophes7 à dystrophes8. On rencontre toute la succession écologique de comblement jusqu’aux mouillères (bas-marais), en passant notamment par les tourbières.

Les tourbières sont des habitats reliques des périodes de glaciation (de 1800 à 2000m, essentiellement sur le massif du Carlit) qui trouvent, sur le massif des Pyrénées, leur limite Sud-Ouest d’aire de répartition. Elles abritent de nombreuses espèces patrimoniales. Comme tous les milieux humides, elles participent à la régulation des régimes hydriques des rivières avales. Les rivières sur le territoire sont exclusivement des rivières de catégorie 1. Ce sont des rivières à courants rapides, aux eaux fraîches et oxygénées. De prime abord, la qualité du réseau hydrographique semble remarquable. Cependant, la dégradation de certains cours d’eau est préoccupante (prises d’eau importantes, pollutions estivales…).

7 Qualifie un milieu pauvre en matières nutritives. 8 Qualifie un milieu où s’accumule la matière organique de façon excessive et où les processus de décomposition deviennent anaérobies (fermentation)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 32 - Inventaire 2003.doc

Tableau des habitats aquatiques inventoriés

22.1 Eaux douces 22.11x22.32 Eaux oligotrophes pauvres en calcaire 22.14 Eaux dystrophes 24.1 Lit des rivières 24.11 - Tête des ruisselet de montagne (zone du crénon) 24.12 - Zone à truite : zone supérieure et moyenne épirhitron et métarhitron) des cours d’eau montagnard et collinéens. 24.13 - Zone à Ombre : zones inférieures (hyporhitron) des cours d’eau montagnard et collinéens. 24.14 - Zone à Barbeaux : zones supérieures (épipotamon) des rivières de plaine 24.2 Bancs de graviers des cours d’eau 24.21 - Bancs de gravier sans végétation 24.22 - Bancs de graviers végétalisés 24.4 Végétation submergée des rivières 24.5 Dépôts d’alluvions limoneux 24.51 - Dépôts nus d’alluvions dépourvus de végétation 24.52 - Berges vaseuses des rivières des étages planitaire à submontagnard avec végétation nitrophile pionnière. 24.53 - Groupements des berges limoneuses méditerranéennes

Tableau des habitats humides inventoriés

51.1 Tourbières hautes actives 51.11 - Buttes et pelouses tourbeuses 51.14 - Tourbière de pente 51.2 Tourbière haute dégradée (encore susceptible de régénération naturelle) 52.2 Tourbières de couverture : 52.21 - Tourbières à Linaigrette 53.2 Communautés à grandes Laîches 53.21 - Peuplement à grandes Laîches 54.1 Sources 54.11 - Sources d'eaux "douces" 54.2 Tourbières basses alcalines 54.4 Tourbières basses acides 54.42 - Tourbières basses à Carex nigra, C. canescens et C. echinata 54.45 - Bas-marais acide à Trichophorum cespitosum 54.46 - Bas-marais à Eriophorum angustifolium 54.5 Tourbières de transition

1.1.6. Les milieux rocheux

Les massifs sont essentiellement des massifs cristallins et métamorphiques (granites, gneiss, et schistes). On rencontre les roches calcaires sur le Synclinal9 de Mérens. Cet axe qui part de Villefranche-de- Conflent à la vallée du Galbe (en rive gauche) en passant par les massifs du Coronat et du Madres (pics de la Pelade et d’Escoutou). C’est sur substrat calcaire que l’on rencontre généralement une plus grande diversité végétale. Parmi, les différents types de roches, on distingue encore leur forme (les dalles, les corniches, les parois rocheuses, les pierriers, les éboulis, les chaos…). Chaque milieu se différencie donc selon le type de roche, l’exposition, la forme d’érosion… Chacun abrite des espèces particulières et typiques, parfois endémiques10.

9 Plissement géologique dans les roches sédimentaires (calcaire) « bombé » vers le haut 10 Espèces uniquement présentes dans une aire de répartition restreinte et donc unique au monde

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 33 - Inventaire 2003.doc

Tableau des habitats rocheux inventoriés

61.1 Eboulis siliceux 61.11 - Eboulis siliceux alpins 61.3 Eboulis ouest-méditerranéens et thermophiles 61.31 - Eboulis thermophiles péri-alpins 61.33 - Eboulis pyrénéo-alpiens siliceux thermophiles 61.34 - Eboulis calcaires pyrénéens 62.1 Végétation des falaises calcaires 62.11 - Falaises calcaires oro-ibériques et ouest-méditéranéen 62.12 - Falaises calcaires des Pyrénées centrales 62.2 Végétation des falaises siliceuses 62.21 - Falaises siliceuses des montagnes médio-européennes 62.26 - Falaises siliceuses catalano-languedociennes 62.3 Dalles rocheuses 62.4 Falaises continentales dénudées (?) 62.42 - Falaises continentales siliceuses nues 62.5 Falaises continentales humides (?)

1.1.7. Les grottes et les cavités

Les milieux souterrains sont rares sur le territoire étant donnée la faible proportion de calcaire (et donc du karst11). On dénombre également quelques mines et galeries héritées de la période industrielle (Puymorens, Carança, Tres Estelles, contreforts du Canigou…). Les cavités sont des zones majeures d’hivernage pour les Chauves-souris. Le karst présente de nombreuses cavités pour ces dernières. Il abrite presque toujours une faune invertébrée remarquable, même parfois strictement endémique, et souvent méconnue.

Tableau des habitats souterrains inventoriés

65 Grottes naturelles 8310 88 Cavités antropiques (mines, galeries souterraines…)

1.2. Les facteurs naturels d’évolution des milieux

Les milieux subissent l’influence de facteurs naturels qui conditionnent leur maintien, leur évolution et leur disparition. Sauf cas très particuliers (milieux rocheux ou interventions massives de l’homme), les milieux évoluent naturellement d’un stade à un autre.

 Le climat global

Le climat est un facteur déterminant de la dynamique et de la répartition des espèces végétales et animales qui s’y sont adaptées. Le changement climatique global qui semble se dessiner pourrait avoir un impact sur les répartitions des populations animales et végétales. A titre d’exemple, le suivi de l’Apollon en France, montre que ce sont les populations les plus basses qui disparaissent (les populations sont probablement cantonnées au dessus d’un certain isotherme qui se déplace en altitude avec le réchauffement). A l’inverse, des espèces plus méditerranéennes

11 Massif calcaire marqué par de nombreuses formes typiques d’érosion (falaises, dolines, aven, grottes, lapiaz…).

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 34 - Inventaire 2003.doc (cantonnées sous un isotherme) voient leur aire biogéographique s’étendre en altitude et vers le Nord. C’est notamment le cas en France de la Fauvette pitchou.

 Le climat local

Dans les Pyrénées Catalanes, le climat montagnard (proche du climat continental) est le climat dominant. Le territoire d’étude est toutefois marqué par des influences méditerranéennes pénétrant par l’est (vallée de la Têt) ou remontant par le sud (Cerdagne). Les entrées ouvertes au Nord (notamment avec les ouvertures vers le Nord dans le Capcir et sur le Puymorens, de façon atténuée vers le col de Jau) apporte l’humidité atlantique et le froid. En effet, à l’extrémité orientale de la chaîne pyrénéenne, le territoire se trouve à la confluence des influences climatiques méditerranéennes, montagnardes et atlantiques.

De nombreuses espèces des climats froids ont trouvé un refuge en altitude ou dans les vallées les plus froides, en ubac. Des espèces méditerranéennes battent des records d’altitude… Le caractère méditerranéen contraste brusquement avec un paysage montagnard rude. Aussi n’est-il pas rare de voir se côtoyer sur le même versant des oiseaux tels que la Fauvette pitchou, espèce méditerranéenne, et l’Accenteur alpin, espèce montagnarde. On rencontre l’Alysson des Pyrénées dans son dernier refuge frais et abrité en ubac et le Chêne vert à la même altitude en adret de la même montagne. L’ensemble de ces particularités fait du territoire une région extrêmement riche en diversité biologique, abritant de nombreuses espèces typiques, voire uniques.

 L’érosion

L’action constante du gel en altitude et/ou de la gravité entraîne une instabilité des versants pentus qui renouvelle constamment les milieux (maintien des différents stades de la dynamique végétale, renouvellement des zones nues et des stades pionniers, des éboulis sous falaises…). En altitude, l’érosion est constante sur les parties nues où la couche de sol est faible, voire inexistante. Le gel, les précipitations et le vent altèrent la roche mère en la fragmentant. Les formations végétales qui en résultent sont typiques de ces zones d’altitude (végétation en « guirlande »). Les formes érosives les plus spectaculaires sont issues de la dissolution des roches calcaires (karst), mais sont rares sur le territoire étant donné la faible superficie occupée par ce type de roche.

 La dynamique végétale et animale

La dynamique végétale, au contraire tend à faire évoluer les stades pionniers vers des stades plus stables. Là où les conditions climatiques et stationnelles sont plus favorables, la végétation évoluera naturellement vers la forêt. La dynamique végétale entraîne donc la fermeture des espaces ouverts. Cette reconquête des espaces agricoles par les ligneux a débuté dès le début de la déprise agricole au XIXème siècle. Essentiellement en zone de piémont (transition entre la zone de montagne et les plaines (ou plateaux) cultivés), sur les terrasses abandonnées et sur les soulanes.

La dynamique végétale conditionne la dynamique de nombreuses espèces animales. Les espèces pionnières, souvent inféodées aux milieux ouverts, régressent donc au profit des espèces de demi- ombre, puis les espèces de demi-ombre régressent ensuite au profit d’espèces strictement forestières. Cependant, la dynamique des populations est aussi souvent liée à des facteurs extérieurs au territoire, c’est-à-dire des facteurs intervenant à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce considérée.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 35 - Inventaire 2003.doc  La dynamique globale des populations dans leur aire de répartition

Dans leur aire biogéographique, les peuplements d’espèces peuvent être soumis à différentes influences, pas toujours identifiées, pouvant jouer sur les effectifs totaux des populations (et indépendamment des mesures de gestion locales, ou du climat). C’est notamment le cas des oiseaux migrateurs dont les effectifs varient en fonction des conditions qu’ils peuvent rencontrer sur leur lieu d’hivernage, très loin du territoire d’étude.

 Les influences anthropiques

A ces facteurs naturels s’ajoutent les nombreuses et régulières interventions humaines depuis des millénaires (cf. diagnostic socio-économique du projet de Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes). Ces facteurs anthropiques influencent également, dans un sens ou dans un autre les milieux et les espèces qui y sont inféodées.

1.3. Les espèces et les habitats remarquables et patrimoniaux

Les inventaires préliminaires ont permis d’identifier (à des degrés divers de précision) les « espèces remarquables » des Pyrénées Catalanes parmi toutes les espèces inventoriées. Ces « espèces (ou habitats) remarquables » se distinguent par les divers intérêts qu’elles présentent : écologique, biologique, génétique, taxinomique, historique, sociologique, économique, esthétique…

Parmi ceux-ci, on distingue :

 49 espèces végétales endémiques12 recensées (au sens large), dont une vingtaine endémiques de l’Est du massif des Pyrénées (sans prendre en compte les sous-espèces).  78 espèces animales invertébrées endémiques recensées (au sens large), dont 18 endémiques de l’Est du massif des Pyrénées (sans prendre en compte les sous-espèces).  Près de 1000 espèces végétales remarquables à divers titres (J. J. Amigo, Association Charles Flahault, 1998)  3 espèces (l’Isard, le Desman et l’Euprocte des Pyrénées) et 3 sous-espèces (le Grand tétras, la Perdrix grise, le Lagopède alpin) animales vertébrées endémiques des Pyrénées et des massifs d’Espagne, en outre 1 poisson (le Barbeau méridional) est endémique de la région méditerranéenne.  Le territoire abrite 36 % des vertébrés présents en France (hors vertébrés marins) (dont 37 % pour les oiseaux et 55 % pour les mammifères).  241 espèces protégées en France (sur 1012 taxons sur l’ensemble du territoire national) dont 39 plantes vasculaires, 164 vertébrés et 38 invertébrés.  Au moins 113 espèces inscrits sur les Directives européennes.  44 habitats naturels d’intérêt communautaire (dont 10 prioritaires) inscrits sur la Directive « Habitats ». cf annexe 2 de ce document.  133 espèces inscrites sur les Livres Rouges de France (faune et flore).

Cf la liste des epèces protégée en Annexe 1

Dans ce groupe, se distinguent des « espèces patrimoniales » identifiées dans une étude préliminaire13. Ces espèces retenues présentent des caractères de rareté (au niveau local ou national), d’unicité

12 Espèces dont l’aire de répartition est restreinte à un territoire donné. 13 Bussière Jérôme, 2001, « Document d’orientation pour la préservation, la gestion et la valorisation du Patrimoine naturel des Pyrénées Catalanes » , AME.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 36 - Inventaire 2003.doc (espèces endémiques, c’est-à-dire présentes uniquement sur un territoire local ou régional restreint) ou de sensibilité (espèces en régression, en danger…). Les espèces méritant une attention immédiate ont été classées comme « espèces prioritaires » par le groupe de travail réunissant les gestionnaires et utilisateurs de l’espace (spécialistes, gestionnaires de réserves naturelles, représentants de l’agriculture, de la sylviculture, de la chasse, de la pêche…) et chargé de suivre cette étude préliminaire. Par ordre d’importance, on distingue ensuite : les « espèces patrimoniales majeures », les « espèces patrimoniales importantes » et les « espèces patrimoniales moyennes »14.

Les espèces retenues suite aux inventaires ont donc été hiérarchisées selon une méthode d’évaluation patrimoniale des espèces qui prend en compte l’endémisme, la rareté, la vulnérabilité, la régression, de façon à pouvoir justifier de l’intérêt de telle ou telle espèce et cela indépendamment de leur statut de protection.

Flore Faune Faune Total des vertébrée invertébrée espèces Espèces prioritaires 8 3 0 11 Espèces patrimoniales majeures 70 32 33 165 Espèces patrimoniales importantes 80 18 90 188 Espèces patrimoniales moyennes 21 35 11 67 Total 179 88 134 431

La Flore

Avec l’ensemble des espèces patrimoniales (179 espèces en tout), ce sont environ 1000 espèces végétales qui sont remarquables à divers titres : endémisme, rareté et vulnérabilité (critères de l’évaluation), mais aussi intérêt biogéographique, historique, ethnobotanique, pharmaceutique, etc.

Parmi les espèces de la flore identifiées comme prioritaires, on compte le Petit botrychium (Botrychium simplex), la Laîche gazonnante (Carex cespitosa), la Rossolis intermédiaire (Drosera intermedia), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum gracile), le Lycopode des tourbières (Lycopodiella inundata), la Grassette à éperon-grêle (Pinguicula leptoceras), la Petite utriculaire (Utricularia minor).

On dénombre également 71 espèces patrimoniales majeures, dont la plupart sont liées aux milieux humides.

La faune vertébrée

Pour la faune, trois espèces sont identifiées comme prioritaires : le Pluvier guignard (Eudromias morinellus), le Grand tétras (Tetrao urogallus) et le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus).

Parmi les oiseaux, on dénombre également 9 espèces patrimoniales majeures. On compte deux rapaces diurnes : Circus cyaneus et Circus pygargus (les Busards cendré et Saint- Martin), et Hieratus pennatus (l’Aigle botté), tous trois rares à très rares sont relativement vulnérables. Aquila chrysaetos (l’Aigle royal), bien installé, n’en demeure pas moins sensible et vulnérable. Malgré leur apparente abondance, Athene noctua (la Chouette chevêche), Lagopus mutus ssp. pyraneicus (le Lagopède), Perdix perdix ssp. hispaniensis (la Perdrix

14 Les différentes listes évoquées dans ce paragraphe sont détaillées en fin de document

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 37 - Inventaire 2003.doc grise) voient leurs populations décliner en France. Enfin, deux passereaux très rares des landes sèches à influence méditerranéenne marquée, apparaissent comme majeurs mais sont cependant moins vulnérables que les espèces précédentes : Sylvia conspicillata (la Fauvette à lunettes) et Oenanthe hispanica (le Traquet oreillard). Il est à noter que les populations de Sylvia conspicillata, situées en Cerdagne, se distinguent nettement du reste des populations du pourtour méditerranéen (aire disjointe).

Parmi les chauves-souris (18 espèces inventoriées), toutes sont d’intérêt patrimonial majeur, à l’exception de Myotis daubentoni (le Murin de Daubenton). En effet, cette espèce patrimoniale importante est moins exigeante et s'accommode facilement de différents milieux (donc moins vulnérable). (NB : Aucune n’apparaît comme prioritaire car l’état des connaissances sur les hauts-cantons reste encore trop lacunaire, notamment parmi les espèces les plus forestières, alors que le potentiel semble très important). NB : Parmi les Chauves-souris, le Myotis Cappaccinii (le Murin de Cappacini) possède dans les Pyrénées (en limite du périmètre d’étude) une des 4 plus importantes colonies connues en France. De plus cette espèces est très dépendante des cours d’eau méditerranéens oligotrophes qui ce raréfient. Méritant toutefois des compléments de connaissance sur sa répartition, cette espèce n’a pas été retenue comme espèce prioritaire.

Rupicapra pyrenaica (l’Isard) est une espèce emblématique du massif des Pyrénées, mais elle elle est peu menacée et les effectifs sont en progression depuis la mise en place des plans de chasse.

On notera également parmis les espèces patrimoniales majeures : Neomys anomalus (la Musaraigne de Miller) et Galemys pyrenaicus (le Desman des Pyrénées), Lacerta lepida (le Lézard ocellé), Euprotus asper (l’Euprocte des Pyrénées) et Barbus méridionalis (Le Barbeau méridional)

Des espèces remarquables comme le Vautour fauve (Gyps fulvus) sont susceptibles de s’implanter sur le territoire vue leur présence à proximité et leur fréquentation occasionnelle du territoire. La Loutre (Lutra lutra) quant-à elle demeure disparue ou relictuelle sur le territoire.

On note sur le territoire la présence d’individus « grand prédateurs » erratiques. l’Ours brun (Ursus arctos) fait l’objet d’un programme de réintroduction dans les Pyrénées et il est donc largement suivi. Il fait des excursions fréquentes sur le territoire (individus réintroduits). L’origine du loup (Canis lupus), présent sur le Massif du Madres (un seul individu identifié), reste indéterminée. Il n’y a plus de signes de cet individu depuis la fin de l’année 2000. La présence du Lynx (Lynx lynx ou Lynx pardina ?) ou même le simple passage occasionnel d'individus en Haut-Conflent depuis une quinzaine d'années est très controversée.

La faune invertébrée

Aucune espèce n’apparaît comme prioritaire (parmi les 134 espèces patrimoniales retenues). Toutefois, on compte 33 espèces patrimoniales majeures.

Beaucoup d’espèces apparaissent comme très rares, souvent des espèces endémiques de la partie orientale des Pyrénées (NB : le manque de prospection ou de connaissance n’a pas permis de retenir ces espèces comme prioritaires). Ces espèces sont souvent des espèces non- protégées au niveau national, comme au niveau international. A contrario, un nombre important d’espèces, relativement bien connues (certaines font l’objet de suivis scientifiques par des laboratoires universitaires ou/et de Plans d’Action engagés par le Ministère de l’Environnement), apparaissent donc en bonne place dans l’évaluation. (NB :

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 38 - Inventaire 2003.doc ces espèces sont souvent des espèces moins rares que les précédentes au niveau national, elles n’apparaissent donc pas non plus comme prioritaires pour le Parc naturel régional).

2. Les inventaires et les outils de préservation et de gestion du patrimoine naturel

Pour environ 1/3 du territoire du département des Pyrénées-Orientales proposé au classement en Parc naturel régional, on dénombre :

2.1. Les outils d’inventaires et de porté à connaissance

 3 Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (75271 ha, soit 54,9 % du territoire et 45,6 % des ZICO du département),  7 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type 2 (74986 ha, soit 54,7 % du territoire et 45,5 % des ZNIEFF de type 2 du département) et 41 ZNIEFF de type 1 (28047 ha, soit 20,5 % du territoire et 51,2 % des ZNIEFF de type 1 du département),

2.2 Les outils de protection

 6 Réserves naturelles (Nohèdes, Conat, Jujols, Py, Mantet et la vallée d’Eyne) et 1 Réserve naturelle volontaire (Nyer) (13559 ha, soit 10,4 % du territoire et plus de 80 % des Réserves naturelles catalanes), regroupées au sein de la Confédération des Réserves naturelles catalanes,  6 Sites naturels classés (10116 ha, soit 7,8 % du territoire et 46,8 % des sites du département),  2 arrêtés de protection de biotopes (sur les 4 du département), concernant les poissons migrateurs (souche locale de truite Fario et la souche de truite Arc-en-ciel).  7 Réserves ministérielles de chasse (plus de 9700 ha).  Le classement d’au moins 10 % du territoire de chaque commune en Réserve de chasse et de faune sauvage.

2.3 Les outils de gestion

 L’opération Grand Site sur le site majeur d’intérêt national du massif du Canigou concerne 8 communes incluses dans la frange Est du périmètre proposé au classement en Parc Naturel Régional.

Dans le cadre de la gestion cynégétique, on peut préciser :

 Les Plans de gestion agréés (par arrêté préfectoral) concernant le Grand tétras et la Perdrix grise.  Les Plans de chasse.

Dans le cadre de la mise en place de Natura 2000, la Directive européenne 92-43 du 21 mai 1992 (dite « Directive habitats ») prévoit la mise en place d’un réseau d’espaces garant de la biodiversité à l’échelle européenne : le réseau Natura 2000. Dans le cadre de ce dispositif, un « Document d’Objectif » est élaboré par site. Le « Document d’Objectif » constitue un cadre pour gérer et protéger les espèces et les habitats naturels inscrits cette directive. La mise en place des mesures de gestion est réalisée après approbation des collectivités territoriales concernées et contractualisation avec le (les) gestionnaire(s) et/ou propriétaire(s).

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 39 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 40 - Inventaire 2003.doc AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 41 - Inventaire 2003.doc

 Le site « massif du Madres Coronat » a fait l’objet d’un Document d’Objectifs approuvé par l’Etat sur la totalité du territoire transmis. Sa mise en œuvre à titre expérimental a été engagée sur les cinq communes du projet de Parc ayant délibéré favorablement à ce jour (Mosset, Nohèdes, Villefranche-de-Conflent, Jujols, Matemale). Plusieurs communes de l’Aude ont également délibéré favorablement.

Trois autres sites (en totalité ou en partie inclus dans le territoire proposé au classement en PNR) ont ainsi été proposés par l’Etat :

 Le site du massif du Canigou dont le Document d’Objectifs est en cours de rédaction concerne pour partie le territoire proposé au classement en PNR.  Le site du massif du Puigmal (17 000 ha).  Le site du massif du Capcir / Carlit / Campcardos (40 000 ha).

L’application de la Directive 79/409/CEE du 2 avril 1979 (dite Directive « Oiseaux »), permet la mise en place d’actions contractuelles de gestion et de suivi des oiseaux par la mise en place de Zone de Protection Spéciale (ZPS) qui intégrerons le futur réseau Natura 2000.

 La ZPS de Py-Mantet-Prats-de-Mollot  La mise en place de la ZPS du Madres-Coronat

3. Les grandes caractéristiques du patrimoine naturel

Caractéristiques particulières Risques  Une grande diversité liée aux fortes oppositions  Abandon des milieux les moins productifs et des climatiques (chaud et froid, sec et humide) plutôt pratiques traditionnelles entraînant des qu’à la variété des substrats (dominance des modifications de milieux et la disparition roches siliceuses). d’espèces (notamment celles inféodées aux milieux agro-pastoraux comme les estives, les  Des milieux et des espèces liées à un paysage pelouses, les landes…). façonné par l’histoire agropastorale et forestière (forêts, bocage cerdan, prairies, terrasses…).15  Intensification de l’exploitation des milieux les plus riches (les plus productifs) conduisant à une  Un grand nombre d’espèces endémiques des banalisation ou une dégradation. Pyrénées et plus particulièrement de la partie orientale du massif (voire du périmètre d’étude du  Disparition définitive d’espèces par accident ou projet de PNR). suite à la dégradation des milieux auxquels elles sont inféodées et notamment les zones humides (fréquentation excessive, extension non maîtrisée des zones urbaines…)

 Inadéquation des pratiques de gestion et des usages au regard de la préservation de certaines espèces par manque de connaissances de leur écologie ou de leur localisation, ou désappropriation du patrimoine par la population.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 42 - Inventaire 2003.doc

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 43 - Inventaire 2003.doc LE PATRIMOINE CULTUREL D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

1. Préambule : quelques jalons historiques…

1.1. Les premiers habitants du territoire…

Les premières traces de peuplement humain sont antérieures au IVème millénaire avant J.C. Il existe à Villefranche de Conflent une grotte avec vestiges de peintures, probablement du paléolithique supérieur (Cova Bastera). En Cerdagne, les pasteurs néolithiques occupent le bas des versants de la solana16, plus favorables. Les dolmens sont les vestiges les plus remarquables de cette période qui précède l’arrivée des Ibères. Ces derniers ont laissés quant à eux un corpus de gravures exceptionnelles.

Lorsque les Romains s’implantent, ils englobent le Haut Conflent et le Capcir dans la Provincia Narbonensis et la Cerdagne dans la Provincia Tarraconensis, alors domaine d’un peuple pré-romain, les Keretes qui lui donnent son nom latin : Ceretania. Les Romains colonisent et défrichent la « plaine » cerdane et quelques sites dans les vallées du Conflent et fondent une cité Julia Libica (Llívia). Une « strata » permet de relier la plaine roussillonnaise à la vallée du Sègre jusqu’à Ilerda (Lleida) . Le Haut Conflent fait partie du territoire de la cité de Ruscino (Château-Roussillon), puis d’Illiberis (). L’effondrement de l’empire romain et l’arrivée des Wisigoths ne modifient pas fondamentalement la situation.

L’effondrement du royaume wisigothique, au début du VIIème siècle, sous les assauts des musulmans, marque la fin de l’antiquité tardive et l’entrée dans le moyen-âge. Sous les Carolingiens, les Francs aident les Wisigoths et les populations locales à chasser les Arabes et président la reconstruction politique du pays : constitution des comtés de Cerdagne, de Conflent et de Razès auquel est rattaché initialement le Capcir.

1.2. La naissance de la Catalogne…

Dès 839 et pendant plus de deux siècles, les comtes de Cerdagne ont deux résidences : Ix, en Cerdagne et Cornella, en Conflent. L’affaiblissement du pouvoir central transforme les comtes en souverains héréditaires, indépendants de fait. Le comté de Cerdagne est gouverné par une famille wisigothe, implantée à Rià en Conflent, celle de Guifré el Pilós (Guifred le Velu), qui règnera sur la majorité des comtés de la future Catalogne. Au XIème siècle, la Cerdagne, le Conflent et le Capcir, comme l’Occident chrétien en général, entrent dans une période d’expansion démographique et économique qui permet la floraison de l’art roman et la création de Villefranche, l’une des premières villes d’Occident dotée d’institutions municipales.

Sous la monarchie Catalano-Aragonaise est fondée en 1177 Puigcerdà3 qui devient bientôt la capitale économique et politique de la Cerdagne. Le développement des échanges et de l’élevage ovin, stimulé dans un premier temps par les grandes abbayes, explique l’essor des activités drapières de cette ville aux XIIIème et XIVème siècles. Cette période florissante se poursuit avec le royaume de Majorque. Dès le XIIIème siècle, l’administration royale divise le territoire en vigueries qui subsistent jusqu’à la fin de l’ancien régime en 1790 : viguerie de Cerdagne et viguerie de Conflent-Capcir. A partir de la seconde moitié du XIVème siècle, on entre, à la suite des grandes pestes, dans une période de récession

16 Se reporter au lexique

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 44 - Inventaire 2003.doc économique et de régression démographique. La seconde moitié du XVème siècle est une période funeste : le territoire est le théâtre de combats meurtriers et dévastateurs. Par le jeu des alliances, la Catalogne est désormais intégrée à la monarchie hispanique, puissance mondiale, sans en partager pour autant la prospérité. Le « fogatge17 » , recensement catalan, de 1497 montre un pays désolé, victime de la décrue démographique.

1.3. Le Traité des Pyrénées…

A partir de la seconde moitié du XVIème siècle, et jusque dans le premier tiers du XVIIème, le bandolérisme, luttes de factions, se développe dans les Pyrénées catalanes. En 1659-1660, la paix des Pyrénées met un terme à la guerre entre les couronnes de France et d’Espagne. Le Roussillon, le Conflent, le Capcir et la partie orientale de la Cerdagne reviennent à la France, à l’exclusion de l’enclave de Llívia qui, du fait de son statut de « ville », demeure possession de l’Espagne.

La société locale renforce, de part et d’autre de la nouvelle frontière, les traits qui la caractérisaient déjà : système familial centré sur la casa3, maison, à la fois unité domestique et économique, société ouverte, grâce à son insertion dans les réseaux de négoce. Dans le Haut Conflent et dans le Capcir, les forges catalanes se multiplient et deviennent, avec l’élevage, une activité économique de tout premier plan qui laissera des traces durables de déforestation et d’érosion sur les paysages. Cette conjoncture favorise la croissance démographique. Un certain enrichissement permet de comprendre l’engouement pour le baroque, dont la remarquable floraison en Catalogne est particulièrement visible en Conflent et Cerdagne. C’est aussi le début de la révolution agricole qui se poursuivra au XIXème siècle avec le développement des canaux d’arrosage comme ceux de Llar, Nyer ou Bohera, et modèlera l’architecture et le paysage. Dans la seconde moitié du XIXème siècle et jusque dans les années soixante, dans le secteur de Vernet-Sahorre-Escaro-Nyer- -Joncet et du Pimorent (Puymorens), l’activité minière connaît un certain essor, lié aux nouvelles techniques industrielles (usine de grillage du minerai de Corneilla, Hauts-Fourneaux de Ria).

Au XIXème siècle, les guerres carlistes espagnoles ont localement davantage de répercussions que les révolutions françaises. A la fin du XIXème siècle, le régime républicain finit par faire consensus. La frontière, désormais fixée par le traité de Bayonne en 1868, se concrétise de plus en plus sous l’effet de politiques protectionnistes. Le maximum démographique est atteint dans les années 1860-1870. L’arrivée de la route puis du chemin de fer, en particulier le Train Jaune, précipite l’exode rural mais facilite également l’insertion de la Cerdagne, du Haut Conflent et du Capcir dans les « marchés nationaux » qui vont désormais pour de longues décennies structurer l’économie. La contrebande, surtout en Cerdagne, sait d’ailleurs en tirer profit.

17 se reporter au lexique

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 45 - Inventaire 2003.doc

1.4. L’âge du tourisme, du thermalisme et du climatisme…

Au début du siècle, le tourisme commence à s’implanter, à Vernet-les-Bains, (station thermale réputée depuis la fin du XIIIème siècle) et à Molitg-les Bains, puis en Cerdagne. Malgré la diminution du nombre d’exploitations, l’agriculture se maintient en se spécialisant de plus en plus dans l’élevage bovin ; à la fin du XXème siècle, l’élevage ovin, les cultures vivrières, l’arboriculture ne sont plus que des activités marginales. Les populations du Haut Conflent restent en marge du développement et ressentiront d’autant plus durement la fermeture des mines.

Dans les Hauts-Cantons, l’économie actuelle s’est développée à partir des années 20 grâce à l’arrivée du train jaune qui facilite les échanges de marchandises et la circulation des premiers touristes et curistes. Font-Romeu inaugure son hôtel casino en 1913, et la station de ski ouvre en 1929. Le premier établissement cerdan de cure apparaît en 1926 à Villeneuve des Escaldes où les sources thermales à température constante de 42°C étaient déjà exploitées par les romains et connues bien antérieurement. Le grand développement des stations de ski aura lieu dans les années 60 et 70.

Aujourd’hui, dix stations existent sur le territoire ainsi que des itinéraires de ski de fond et de raquette. L’altitude, l’ensoleillement exceptionnel, le climat sec et l’absence de pollution ont prédisposé le territoire à l’implantation de maisons de santé et d’équipements pour l’entraînement sportif de haut niveau.

L’arrivée du chemin de fer sur le territoire a également permis le désenclavement des communes montagnardes et le développement d’une économie liée au climatisme, au développement de pratiques excursionnistes, au tourisme et au thermalisme. Ce dernier secteur d’activité doit sa renommée à la présence de nombreuses sources d’eau chaude connues et exploitées au Moyen-Age dès le XIème siècle (citation des bains de Vernet-les-Bains, au XIIIème siècle à Villeneuve Les Escaldes) et pour certaines par les Romains. Ces activités ont marqué l’architecture locale, en témoigne le Grand Hôtel de Font- Romeu inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. L’abondance et l’ancienneté des établissements thermaux et des structures de soins, d’accueil ou de loisirs de plein-air présentent un vif intérêt du point de vue patrimonial. (Style Belle Epoque à Vernet-les-Bains notamment…)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 46 - Inventaire 2003.doc

2. Le patrimoine religieux

Le patrimoine religieux roman et baroque est usuellement présenté comme un élément emblématique du patrimoine local bien que de nombreux monuments de renom que constituent les grandes abbayes catalanes et les retables baroques parmi les plus prestigieux se situent à la périphérie du territoire de projet de PNR. Il n’en demeure pas moins que leur influence a agi au cours de l’histoire sur les hauts- cantons, essaimant un nombre important d’édifices religieux et d’œuvres d’art sur le territoire du projet de PNR dont la prestigieuse abbaye de Saint-Martin-du-Canigou et l’église Sainte Marie de Corneilla. Les époques romanes et baroques sont les plus connues en raison des richesses architecturales et sculpturales de l’art roman et de la préciosité des retables et du mobilier sacré baroques. Ainsi le territoire du projet de PNR a bénéficié de l’inventaire du mobilier religieux réalisé par le Service de l’Inventaire de la DRAC Languedoc-Roussillon. Il compte-t-il 16 églises paroissiales ou chapelles classées au titre des Monuments Historiques et plus d’une dizaine inscrites à l’Inventaire Supplémentaire. L’importance du culte marial à l’époque romane est attestée par les nombreuses sculptures sur bois, témoignages de l’importance de ce culte encore vivant aujourd’hui à travers les très populaires pèlerinages locaux. Les édifices, la statuaire et la peinture des époques pré-gothique et gothique, moins représentés, sont cependant de grande qualité. Du roman au gothique et au baroque, plus de 220 objets sont classés au titre des Monuments Historiques.

3. Le patrimoine militaire

Le patrimoine militaire est également fortement représenté dans le Haut-Conflent. Ses sites de référence, le Fort Liberia et les cités de Villefranche-de-Conflent et de Mont-Louis, font l’objet de mesures de protection et de valorisation et contribuent beaucoup à l’attractivité du territoire. La renommée de ces cités ne doit cependant pas occulter la présence plus discrète sur l’ensemble du territoire de nombreux vestiges de constructions de défense comme les tours à signaux, donjons et châteaux, témoins d’une activité militaire soutenue du Moyen-Age au XVIIème siècle. De nos jours, perpétuant la tradition militaire de Mont-Louis, la garnison du Centre National d’Entraînement des Commandos est installée dans la Citadelle de Mont-louis et participe activement au dynamisme de la vie locale.

Les deux guerres mondiales et la guerre civile espagnole ont réactivé les vieilles solidarités entre les deux côtés de la frontière mais elles ont aussi accentué les divergences entre Cerdagne française et Cerdagne espagnole. La construction européenne, après l’adhésion de l’Espagne à la C.E.E en 1986, en estompant les effets de la frontière, donne de nouvelles perspectives d’échanges et de partenariats au territoire du projet de Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes.

4. Le patrimoine industriel

Le patrimoine industriel a également fait l’objet d’un inventaire du Service Régional de l’Inventaire de la DRAC. Peu connu et disséminé sur le territoire, il compte de nombreuses installations liées à l’exploitation des mines et des carrières, aux activités de forge, de scierie, de filature, de production d’électricité…De nombreuses communes du Haut Conflent ont en commun un passé lié à l’extraction du fer et, pour certaines, au transport du minerai et à sa transformation. Les mines de Vernet_Sahorre- Thorrent et celles d’Escaro-Aytua, sont à rapprocher de celles des autres villages de la ceinture du massif du Canigou à l’extérieur du territoire de projet de PNR, et celles de Porté-Puymorens sont à rapprocher de celles de l’Ariège et de l’Andorre. Ces mines furent depuis l’époque romaine jusqu’au

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 47 - Inventaire 2003.doc milieu du XXème siècle, avec des périodes plus ou moins prospères, l’activité industrielle locale la plus importante et celle qui a laissé le plus de traces dans les paysages et les mentalités. Ce patrimoine a longtemps souffert d’un manque de considération et d’entretien, la plupart des sites sont très dégradés et les savoir-faire professionnels sont abandonnés. Cependant, encouragées par une fréquentation touristique croissante, certaines communes du Conflent, en relation avec celles du massif du Canigou, entreprennent de valoriser leurs sites miniers.

La présence de scieries familiales encore en activité et l’installation au siècle dernier de deux sècheries de graines forestières à La Llagonne et à La Cabanasse témoignent de la place des Hauts Cantons dans l’histoire forestière du département. Par ailleurs, en Cerdagne, Angoustrine possède une ancienne filature de laine liée à la production ovine importante des 18ème et 19ème siècles. La commune organise l’ouverture au public de sa filature à l’occasion d’expositions estivales.

Le territoire est également riche d’un patrimoine scientifique solaire qui permet de nombreuses applications industrielles comme la fusion de céramiques pour l’aérospatiale. Un premier four solaire fut construit en 1949 dans les remparts de Mont-Louis par le professeur Félix Trombe. Suite aux excellents résultats de cette expérience, un autre four de 1000 KW, un des plus grands d’Europe, fut construit à Odeillo et mis en service en 1978 tandis qu’une centrale solaire pour la production d’électricité (Thémis) était installée à Targasonne.

Enfin, l’industrie de la neige a généré des savoir-faire montagnards liés à l’entretien des pistes de ski et des routes d’accès aux stations, à la fabrication de la neige artificielle par les canons à neige, aux équipements de transport des skieurs.. .qui constituent un patrimoine nouveau dont l’histoire insolite, comme par exemple celle de la création de la station des Angles par l’ancien et très populaire maire Paul Sanson, est à prendre en compte pour les générations futures.

5. Le patrimoine ferroviaire

Le patrimoine ferroviaire et les ouvrages qui lui sont liés (ponts Séjourné et Gisclard, gare internationale de Latour de Carol/ et autres petites gares pittoresques, viaduc du Carol…) constituent également une richesse patrimoniale originale symbolisée par le Train Jaune dont le projet d’inscription au Patrimoine Mondial par l’UNESCO initié par la Région Languedoc-Roussillon est en cours. Figurant au nombre des trains de montagne européens, véritable prototype par sa création au début du siècle, le Train Jaune est l’un des derniers représentants en France fonctionnant en voie métrique et unique par son système d’alimentation électrique. Le Train Jaune est un moyen original de découvrir la majeure partie du territoire, très utilisé en période estivale et faisant partie des curiosités locales. La ligne du Train Jaune a d’ailleurs l’objet d’une publication de la DRAC dans la série « Itinéraires du Patrimoine » faisant apparaître son caractère remarquable.

6. Le patrimoine archéologique

Le territoire dispose d’un patrimoine archéologique riche et original révélé par la qualité des publications scientifiques s’y rapportant, comme la revue Ceretania, et la notoriété d’associations comme le Groupement pour la Recherche Archéologique et Historique de Cerdagne (GRAHC) ou de manifestations comme le Congrès International d’Archéologie de Puigcerdà18.

Les cavités de Ria, Villefranche-de-Conflent et des environs calcaires ont été l’objet d’une intense fréquentation préhistorique. Le Néolithique, entre 5000 et 2000 ans avant JC, y est le mieux

18 se reporter au lexique

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 48 - Inventaire 2003.doc représenté. Il existe cependant une implantation néolithique plus ancienne dont la présence a été ponctuellement décelée (Cova4 Bastera et Trou Souffleur).

On peut supposer qu’à partir de 13000 ans avant notre ère, le radoucissement climatique permet aux chasseurs du Magdalénien de fréquenter les espaces de haute altitude de Cerdagne. Le Conflent serait alors une « tête de pont » pour le peuplement vers les terres cerdanes. Des recherches sont également menées actuellement dans la région de Puigcerdà4.

Les mégalithes (de l’époque dolménique des environs de 3000 avant JC) et les roches gravées ibères (fin du troisième siècle avant JC), médiévales (surtout XIIIème et XIVème siècles) et contemporaines attestent également le caractère exceptionnel du patrimoine archéologique et l’ancienneté de la présence humaine. Avec ses 45 sites recensés par le Service Régional de l’Archéologie, représentant plusieurs centaines de roches où figurent plusieurs milliers de dessins, en majorité relevés et étudiés, la Cerdagne surtout mais aussi le Capcir et le Conflent sont à classer parmi les sites majeurs au plan national en matière d’art linéaire post-glaciaire. Ce patrimoine remarquable mais fragile, dispersé sur l’ensemble du territoire, ignoré pendant des siècles, suscite auprès du public un engouement nouveau et est exposé à de nombreux risques de dégradation.

7. Le patrimoine de pays

Le patrimoine de pays, dont le XIXème siècle a laissé de nombreux témoignages souvent intacts, est un atout majeur du territoire de projet de PNR et révèle l’adaptation de l’homme au milieu naturel qu’il occupe. Ce patrimoine est particulièrement riche et abondant en ce qui concerne les aménagements liés à l’agriculture et au pastoralisme, mais il demeurre parfois abandonné. L’inventaire du patrimoine bâti rural du territoire par le Service de l’Inventaire à la DRAC est en cours.

7.1. Le patrimoine pastoral et vernaculaire

Le patrimoine pastoral est l'une des richesses patrimoniales originales du territoire de projet du parc. Les éléments les plus anciens qui le composent (cabanes, enclos, bergeries d’altitude, couloirs à traire) sont bâtis en pierre sèche. Dispersés, isolés, peu considérés et souvent abandonnés, ces éléments sont exposés à de nombreux risques de dégradation naturelle ou résultant de travaux d’aménagement divers ou dus à la fréquentation touristique peu respectueuse et croissante.

Depuis plus de 10 ans, une recherche est menée en Cerdagne au sein de l’Association de Sauvegarde Paaphes du Patrimoine Pastoral de Cerdagne-Capcir dans l’étude de ce patrimoine, envisagé comme source documentaire privilégiée d’une approche des rythmes et des formes d’exploitation d’un territoire pyrénéen d’altitude au cours du temps. Cette recherche permet de suivre sur plus de six millénaires les variations de l’intensité de l’impact anthropique, l’activité pastorale ancienne ayant marqué de son empreinte tant les paysages « naturels » que le bâti des villages.

Le patrimoine vernaculaire quant à lui est riche d’enseignements sur les usages ruraux et la vie sociale de montagne. C’est un véritable conservatoire du monde rural qui transparaît à travers l’aménagement de l’espace et des villages. Les drailles ou camins19, les canaux, les terrasses de cultures ou feixes5, les ponts et ponceaux, les carrières, les fours à chaux, fours à minerais ou encore les célèbres forges catalanes et les moulins ont laissé leur empreinte dans la toponymie et les traces de leur activité perdurent encore dans les paysages.

19 se reporter au lexique

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 49 - Inventaire 2003.doc Nombreux sont les indices de la vie rurale que l’on retrouve à travers métiers à ferrer et poteaux de clôture en granit, abreuvoirs, lavoirs, fours banaux…

7.2. L’habitat

L’habitat, plus dispersé en Cerdagne qu’en Capcir et Haut-Conflent, témoigne également du mode de gestion des terres selon des pratiques ancestrales. La Cerdagne compte de grosses exploitations foncières avec des fermes importantes dont la ferme Cal Mateu6, lieu d’implantation du Musée de Cerdagne, est représentative. Le Capcir est caractérisé par une faible densité démographique regroupée en petits villages. Le Haut-Conflent conserve de nombreux petits hameaux à mi-pente souvent destinés à une fréquentation saisonnière et des villages implantés sous forme linéaire le long des axes de circulation.

Intimement liée à son environnement naturel, l’architecture rurale du territoire est adaptée aux contraintes climatiques et topologiques et utilise les matériaux présents selon la nature des sols et des roches. Les pierres, le plus souvent d’extraction locale, sont omniprésentes dans les maçonneries, mais également fréquentes en couverture comme les toits de lloses20. Schiste, granit, calcaire, gneiss et parfois galets de rivière sont également employés. La pierre taillée, souvent en granit ou gneiss parfois en marbre ou en schiste se rencontre aux points singuliers comme les encadrements d’ouverture ou les linteaux souvent gravés de dates et de symboles, les angles de maçonnerie ou les arcs en pierre de schiste. Dans le périmètre du projet de Parc l’extraction et la taille de la pierre représentaient une activité économique importante comme à Villefranche de Conflent pour le marbre, à Evol ou Valcebollère pour la llosa6, à Dorres pour la taille du granit. Les terres argileuses utilisées comme mortier, les sables et la chaux employés pour les enduits donnent à chaque village des tons pastels différents. La basse Cerdagne présente également quelques vestiges d’architecture de terre comme certains éléments de ferme en pisé à Caldégas ou des murettes en argile à Sainte Léocadie et aux environs de Puigcerdà. Le bois est également très présent, pour les charpentes mais aussi pour les différents types d’ouvrage de menuiserie, portes, volets « à la Vauban » ou à panneaux, planchages de fermetures de granges ou de fenils, balcons et garde-corps. La ferronnerie est également très présente dans les différents types de barreaudages, ferrures de porte, loquets et garde-corps ouvragés.

8. Les savoir-faire et savoirs populaires

Le recensement et la restitution des savoir-faire et des savoirs populaires locaux se rapportant à l’ensemble des secteurs de la vie rurale offrent de nombreuses possibilités d’actions patrimoniales et culturelles qu’illustrent par exemple la création de la Maison du Granit à Dorres pour l’histoire et la technique des tailleurs de pierre, ou les initiatives menées dans le cadre de la Journée Nationale du patrimoine de Pays pour le travail et l’utilisation de la llosa7 de schiste. Mais dans l’ensemble, c’est dans des proportions modestes que les artisans continuent de perpétuer les gestes ancestraux des fusters21 (menuisiers) et autres tailleurs de lloses7, de marbre ou de granit. Les pratiques se sont maintenues davantage dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Le secteur de la transformation des produits agricoles en particulier est un domaine d’investigation important pour l’étude des savoir-faire. La réputation de la charcuterie cerdane soulève cependant certaines questions sur l’aspect patrimonial de cette activité et le maintien des savoir-faire familiaux. Quant à la production fromagère, le travail de recherche mené par l’ethnologue Christine Rendu permet de situer du Moyen-Age à nos jours l’évolution des techniques de productions fromagères domestiques et industrielles plus particulièrement en Cerdagne.

20 se reporter au lexique 21 se reporter au lexique

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 50 - Inventaire 2003.doc

Enfin, s’il est aisé de constater la présence d’un patrimoine industriel, en revanche l’ancrage des savoir-faire lié à ce patrimoine n’est attesté que dans le domaine de la mine où une mémoire sociale forte continue de faire valoir la tradition du métier de mineur. Par ailleurs, l’activité des forgeurs et des forgerons qui valut une certaine renommée à la Catalogne est aujourd’hui quasi inexistante et n’offre de nos jours que très peu de témoignages de la permanence de ces métiers. Quant à la mémoire orale, elle fait actuellement l’objet d’un travail partiel de collecte, de classification et de restitution. Les thèmes explorés à ce jour sont le minéral, l’animal et la mémoire liée au Train Jaune. La mémoire orale liée à de nombreux autres thèmes reste encore à solliciter.

9. La langue et la culture catalanes

Parmi les thèmes forts du patrimoine local, la langue et l’identité catalanes constituent un enjeu déterminant pour le territoire car elles furent et continuent d’être des éléments structurants de la vie sociale locale. Elles renvoient inévitablement vers l’histoire des terres catalanes et révèlent l’incidence du traité des Pyrénées dans la partition de la Catalogne et de la Cerdagne.

La longue présence romaine de près de 500 ans réussit à imposer sa langue latine au détriment des dialectes locaux issus de l’ancienne langue ibérique que parlaient probablement les premiers habitants du territoire. La langue néo-latine devint le lien culturel entre les différentes contrées avec ses variantes dialectales qui constituent sa richesse et son originalité.

L’identité catalane des hauts-cantons s’est renforcée en particulier à travers l’usage de la langue catalane pour les productions littéraires de Joan Amado, Josep Sebastia Pons, Jordi-Pere Cerdà et Pere Verdaguer. Cependant, tous les auteurs locaux ne se sont pas exprimés en catalan. Ainsi, Ludovic Massé, écrivain né au début du siècle à Evol en Haut-Conflent, contribue dans son œuvre en langue française à dépeindre l’identité des paysages et des habitants du territoire.

La diffusion sociale et médiatique de la langue catalane sur le territoire est assurée par des chanteurs comme Jordi Barre, Joan Tocabens ou Albert Bueno. L’émission de Radio France Roussillon animée par Gérard Jacquet concerne un public sensible à l’usage d’expressions catalanes et à l’affirmation de traits identitaires mais ayant souvent un faible niveau linguistique. Les radios barcelonaises et Radio Puycerdà sont également écoutées sur le territoire. Dans le domaine télévisuel, le « Magazine catalan », intégré à l’émission « Viure al païs22 » est très suivi mais les émissions consacrées au Conflent, à la Cerdagne et au Capcir restent très rares. Par ailleurs, le festival vidéo-amateur d’-Llivia a été soutenu au sein de la Mission des Cultures et Langues Régionales du Conseil Régional comme un projet promotionnel pour la création audiovisuelle en catalan.

Le rôle de la langue catalane est également essentiel dans la transmission de la mémoire orale et, dans ce champ, la toponymie apparaît comme l’une des priorités du domaine linguistique, élément « vivant » et permanent de désignation et d’explication du territoire. La présence de la langue est également révélée à l’occasion des pratiques festives et de diverses manifestations locales. C’est plus particulièrement dans le domaine religieux avec la tradition des pèlerinages consacrés au culte mariale ou à celui d’un Saint que l’usage du catalan est le plus fréquent. Danses et chants traditionnels, goigs et sardanes, sont alors mis à l’honneur. Dans le domaine des pratiques culturelles et de la restitution du patrimoine, le Musée de Cerdagne et le musée de Dorres produisent et diffusent des supports d’information bilingues ; les expositions et la signalétique sont présentées en bilingue.

Enfin, parmi les supports médiatiques assurant la promotion de la langue et de la culture catalanes une place importante est occupée par les publications locales bilingues telles que Ceretania, l’Ane Rouge

22 « Vivre au pays »

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 51 - Inventaire 2003.doc /l’Ase Vermell, Terra Nostra ou les revues historiques en français comme les Etudes Roussillonnaises, Conflent et autres monographies et présentations de l’histoire et du patrimoine du territoire. Quant à l’enseignement de la langue catalane sur le territoire, il s’est développé dans l’enseignement public primaire et est pratiqué depuis plusieurs années au collège de Bourg-Madame et au lycée de Font-Romeu. L’ouverture d’une bressola23, école primaire d’immersion dans la langue catalane, à Bourg-Madame est encours depuis la rentrée 2001. Il existe également une offre de formation pour adultes, essentiellement destinée aux professionnels du tourisme et de l’accueil.

10. Les inventaires et les outils de préservation du patrimoine culturel

D’après les sources transmises par le service des Monuments Historiques (MH) et des Sites, sur le territoire de projet de PNR, 52 sites sont inscrits à l’inventaire des MH et 25 sont classés. Concernant les objets classés au titre des MH, il y a près de 220 objets, dont 34 sur le canton de Mont-Louis, 53 sur celui d’Olette, 99 sur celui de Saillagouse, et plus d’une trentaine répartis sur les 13 communes du canton de Prades rattachées au projet de PNR..

10.1. De la préhistoire à la protohistoire

Enveitg : dolmen de Brangoly, dolmen de la Cova10 del Camp del Marunya, classés. Un important corpus de gravures et d’inscriptions rupestres localisées sur le territoire de projet du PNR est inventorié par le Service Régional de l’Architecture. A Campôme, le Rocher de Fornols-Haut est inscrit.

10.2. Le patrimoine religieux : du roman au gothique et au baroque

L’art baroque est surtout représenté par le patrimoine mobilier : retables, objets d’art sacré,…(cf. documents d’inventaire)

23 se reporter au lexique

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 52 - Inventaire 2003.doc AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 53 - Inventaire 2003.doc Classement par ordre alphabétique des communes :

 Angoustrine : église Saint-André, classée, église de Villeneuve-des-Escaldes, inscrite.  Ayguatebia : église Saint Felix, incrite.  Bourg-Madame : église d’Hix, église Saint-Romain de Caldégas, classées.  Casteil : abbaye de Saint-Martin du Canigou, classée.  : église Notre-Dame du Riquier, classée. Eglise Saint-André, inscrite.  Conat : église Saint Jean-Baptiste, inscrite.  Corneilla de Conflent, église Sainte-Marie, classée.  Dorres : église baroque Notre Dame de Belloch, inscrite.  Enveigt : église Saint Saturnin, classée.  Err : église Saint-Génis, chapelle de la vierge et ancien cimetière, inscrits.  Estavar : église Saint-Julien, classée.  Font-Romeu : église Saint-Martin d’Odeillo, porte, vantaux et pentures classés, église de Via, ermitage et calvaire de Font-Romeu inscrits.  Formiguères : église Sainte-Nativité , classée.  Fuilla : église Sainte-Eulalie, classée.  Latour-de-Carol : chapelle Saint-Fructueux d’Iraval, classée.  Jujols : église Sainte Julie et Sainte Basilissa, inscrite.  Llo : église Saint Fructueux, classée.  Mosset : chapelle de Corbiac, inscrite.  Nyer : église Saint-Jacques, inscrite.  Olette/Evol : église Saint André d’Evol, classée.  Osséja : abside de l’église Saint-Pierre, inscrite.  Planès : église Notre Dame de la Merci, classée.  Ria-Sirach : église de Sirach, inscrite. Eglise Saint Vincent de Ria, clocher et vantaux de la porte d’entrée, inscrits.  Sahorre : église Saint-Etienne, classée.  Sainte Léocadie : église paroissiale, classée.  Serdinya : église Saint-Marcel (hameau de Flassa), classée.  Serdinya : église Saint-Côme et Damien, inscrite.  Ur : église Saint Martin classée, croix en fer forgé dans le cimetière,classée.  Villefranche de Conflent : église Saint Jacques, classée.

10.3. L’architecture rurale et urbaine

Sainte-Léocadie : Ferme Cal Mateu, inscrite. Dès 1999 une campagne d’inventaire du patrimoine rural a été entreprise par le service de l’Inventaire et le projet de PNR sur des zones tests du territoire du futur PNR. Cette opération a permis de tester une méthode d’inventaire concertée étendue depuis juillet 2000 à l’ensemble du territoire.

Villefranche -de-Conflent, l’ancien hôpital, l’ancien hôtel de ville, bâtiment communal de l’ancien cimetière ainsi que 23 maisons de Villefranche de Conflent sont également inscrits.

10.4. Le pyrénéisme, le climatisme et le thermalisme

Font-Romeu : Grand Hôtel, classé. Le service de l’Inventaire lance à partir de 2000 un recensement du patrimoine des Pyrénées Orientales, les premières missions portent prioritairement sur le territoire de

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 54 - Inventaire 2003.doc projet de PNR et prennent en compte l’intérêt des édifices liés au thermalisme et au climatisme.

10.5. Le patrimoine industriel

A ce jour, aucun site n’est inscrit ou classé ; cependant le service de l’Inventaire a réalisé en 1999 une opération de recensement du patrimoine industriel des Pyrénées-Orientales et les premières missions ont porté sur le territoire du projet de PNR. Deux automotrices, deux remorques, un fourgon à moteur et un fourgon brise-glace du Train Jaune sont par contre classés Monuments Historiques depuis 1995.

10.6. Les grands ouvrages d’art

Ces ouvrages sont tous liés au patrimoine ferroviaire :  Fontpédrouse et Thuès Entre-Valls : viaduc Séjourné, inscrit.  Sauto : pont suspendu de La Cassagne dit Pont Gisclard,.inscrit  Sauto : stelle Gisclard, inscrite.  Porta : viaduc sur le Carol, inscrit.

10.7. L’architecture militaire

 Corneilla de Conflent : tour ronde du château des comtes de Conflent-Cerdagne, inscrite.  Mont-Louis : remparts de la ville avec leurs défenses et fossés, classés.  Nyer : ancien château de la roca d’Anyer, inscrit.  Olette/Evol : tours et pont de La Bastide, inscrits.  Olette/Evol : château ruiné d’Evol, inscrit.  Porta : vestiges de l’ancien château de Carol, inscrits.  Sahorre : tour de Goa, inscrite.  Villefranche de Conflent : remparts et terrains entourant les remparts, classés.  Villefranche de Conflent : Fort Liberia et souterrains, inscrits.

11. Les grandes caractéristiques du patrimoine culturel

Caractéristiques particulières Risques

 Richesse (méconnue) du patrimoine  Dégradations naturelles ou causées par l’homme archéologique néolithique et ibère (grottes, roches (travaux agricoles, fréquentation touristique…) gravées, sites pastoraux). d’où une valorisation in situ problématique et souvent non souhaitable.

 Importance du patrimoine militaire monumental  Grande concentration de la fréquentation sur les du 17ème siècle dans l’économie touristique sites des places fortes. (Villefranche-de-Conflent, Mont-Louis). Menace de disparition par manque de protection et de moyens de valorisation du patrimoine militaire de nombreux villages (châteaux, tours…).

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 55 - Inventaire 2003.doc  Diversité et pittoresque de l’architecture  Disparition des savoir-faire traditionnels du traditionnelle en relation avec les matériaux bâtiment et des matériaux exploités localement. présents sur le territoire. Abandon de bâtis anciens des cœurs des villages au profit de bâtiments nouveaux ou restaurés pas nécessairement bien intégrés.

 Patrimoine pastoral riche et présent  Destruction des aménagements agro-pastoraux.

 Identité de la langue et de la culture catalanes  Pratique de la langue en régression et risque de renforcée par le caractère frontalier du territoire. folklorisation des atouts culturels.

 Originalité du patrimoine ferroviaire lié au Train  Dégradation croissante du patrimoine roulant du Jaune. Train Jaune par l’absence de vision dynamique par la SNCF, de ce train exceptionnel et la non gestion du patrimoine bâti caractérisé par le déclassement de ce patrimoine et sa vente à des particuliers.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 56 - Inventaire 2003.doc

CONCLUSION

Les patrimoines naturel et paysager présentent une richesse et une originalité indéniables, conséquence notamment de la situation géographique particulière du territoire à l’est de la chaîne pyrénéenne et en frange des climats méditerranéen et montagnard. Des facteurs anthropiques comme l’exploitation des milieux par le pastoralisme, l’agriculture et la sylviculture, la récente pression touristique et urbanistique et la politique volontariste de préservation concrétisée par la création de nombreuses Réserves naturelles ont modelé le territoire et conditionné l’évolution de ces patrimoines vers leur état actuel. Autre point fort du territoire, le patrimoine culturel est ici particulièrement diversifié en raison de l’occupation du territoire par l’homme depuis le néolithique, des fluctuations de la frontière, de la prégnance de la langue et de la culture catalane. Des ouvrages majeurs tels que les places-fortes ou le Train Jaune participent à son originalité.

Ces patrimoines constituent les éléments de base de la stratégie de développement que peut porter le classement du territoire en Parc naturel régional. Pour fonder durablement le développement des Pyrénées Catalanes, il est nécessaire d’identifier et de prévenir les risques liés au maintien du patrimoine et ainsi concevoir leur gestion et valorisation.

L’attractivité du territoire repose sur la qualité de l’environnement et du patrimoine culturel et dépend des moyens (humains et financiers) alloués à sa gestion. La question de la persistance de la gestion de l’espace par l’agriculture et de la forêt est par conséquent centrale si l’on considère les espaces naturels et semi-naturels. De même, la maîtrise de la pression urbanistique est essentielle pour ne pas limiter sa qualité et son attractivité.

D’un point de vue culturel, le risque de banalisation et de folklorisation du patrimoine et de la culture catalane doit être considéré et la perte des savoir-faire traditionnels évitée. Il y va, au même titre que le Train jaune, le thermalisme et le climatisme, de l’identité et de la spécificité de ce territoire. La culture catalane et les savoirs traditionnels sont les liens naturels qui unissent les acteurs présents de part et d’autre de la frontière, utilisateurs et gestionnaires d’un espace commun.

C’est pourquoi à travers le projet de développement du territoire inscrit dans la charte du Parc naturel régional, les responsables locaux doivent s’assurer que les Pyrénées Catalanes s’affirment comme :

Un espace patrimonial riche et diversifié : (cf. carte N°10 & 11)

La mise en évidence dans « l’inventaire du patrimoine » de la richesse et de la fragilité des patrimoines des Pyrénées Catalanes permet de fixer les axes forts d’une stratégie de protection, de gestion et de valorisation pour le territoire que se décline comme suit :

 Le soutien aux acteurs qui assurent la gestion de l’espace (agriculteurs, forestiers, chasseurs, pêcheurs, réserves naturelles…).  Le développement d’un tourisme plus qualitatif.  L’accompagnement de la politique d’aménagement du territoire et d’urbanisation.  La reconquête des savoirs faire locaux et pratiques traditionnelles (agriculture, forêt, construction, artisanat…).  La ré-appropriation par les acteurs locaux de leur patrimoine naturel et culturel ainsi que le renforcement de leur identité catalane.  La valorisation et la mise à disposition, pour tous, des travaux scientifiques et de recherches dans un objectif d’aide à la décision.  La mise en réseau des acteurs mobilisés pour la gestion, la protection et la valorisation des patrimoines, de part et d’autre des limites nationales, régionales et départementales.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 57 - Inventaire 2003.doc CARTES DE SYNTHESE

Un espace patrimonial riche et diversifié 1. Le patrimoine naturel

Un espace patrimonial riche et diversifié 2. Le patrimoine culturel

Un espace patrimonial riche et diversifié 3. Le patrimoine paysager

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 58 - Inventaire 2003.doc ANNEXE 1 : LISTES DES ESPECES PROTEGEES SUR LE TERRITOIRE

La flore :

Situation générale

Statuts réglementaires

Livre RougeLivre France

Protection nationale

Protection régionale

Directive "Habitats"

Nom commun (à titre Nom d'espèce Famille indicatif)

Adonis pyrenaica DC. Adonis des Pyrénées Renonculacées Nfl.1 Ann. 1 Aethionema saxatile (L.) R. Br. subsp. Aethionème des rochers, Cruciféracées Ann. 1 ovalifolium Pedrosa Alopecurus aequalis Sobol. Vulpin Poacées Ann. 2 Alyssum cuneifolium Ten. Alysson à feuilles en coin Cruciféracées Ann. 1 Alyssum lapeyrousianum Jordan (=H. Alysson de Lapeyrouse Cruciféracées Rfl. lapeyrousiana) Alyssum macrocarpum DC (= Hormatophylla Alysson à gros fruits Cruciféracées Nfl.1 macrocarpa) Alyssum pyrenaicum Lapeyr. Syn. : H. Corbeille d'argent des Nfl.1 DH.II Ann. 1 pyrenaica (Lapeyr.) Dudley & Cullen. Pyrénées Androcace vandellii (Trra) Chiov. Primulacées Nfl.1 Ann. 2 Androsace elongata L. subsp. breistrofferi Androsace allongée Primulacées Ann. 1 (Charpin & Greuter) Molero & J. Monts. Aquilegia viscosa Gouan subsp. hirsutissima Ancolie visqueuse Renonculacées Nfl.1 (Timb.-Lagr.) Breistr. Asplenium seelosii Leybold subsp. glabrum Doradille de Seelos Aspléniacées Nfl.1 Ann. 1 (Litard. & Maire) Rothm. Astragalus sempervirens Lam. subsp. Astragale de Catalogne Léguminosées Ann. 1 catalaunicus (Br.-Bl.) Lainz Botrychium simplex E. Hitchc. Petit Botrychium Ophioglossacées Nfl.1 DH.II* Ann. 1 Bupleurum ranunculoides subsp. telonense Ombelliférées Ann. 2 (Gren.) Briq. Carex cespitosa L. Laîche gazonnante Cypéracées Rfl. Ann. 1 Carex limosa L. Cypéracées Nfl.1 Cerastium pyrenaicum Gay Céraiste des Pyrénées Caryophyllacées Ann. 2 Cheilanthes hispanica Mett. Adiantacées Rfl. Ann. 1 Cystopteris montana (Lam.) Desv. Cystoptéris des montagnes Woodsiacées Nfl.1 Delphinium verdunense Balbis Pied d'alouette de Bresse Renonculacées Nfl.1 Ann. 2 Dianthus seguieri Vill. subsp. requienii Oeillet de Requien Caryophyllacées Ann. 2 (Godron) Bernal, Laínz & Muñoz Garmendia Diphasiastrum alpinum (L.) Holub. Syn. : Lycopode des Alpes Lycopodiacées Nfl.1 Diphasium alpinum (L.) Rothm. Draba dubia Suter subsp. laevipes (DC.) Br.- Drave douteuse Cruciféracées Ann. 1 Bl. Drosera intermedia Hayne Rossolis intermédiaire Droséracées Nfl.2 Drosera rotundifolia L. Rossolis à feuilles rondes Droséracées Nfl.2 Epipogium aphyllum Swartz Epipogon sans feuilles Orchidacées Nfl.1 Erinacea anthyllis Link. Syn. : Erinacea Cytise hérisson Léguminosées Nfl.1 Ann. 2 pungens Boiss. Eriophorum gracile Koch ex Roth Cypéracées Nfl.1 Ann. 2 Erysimum incanum G. Kuntze Vélar blanc Cruciféracées Rfl. Ann. 1 Gagea arvensis Schultz syn. Gagea villosa (M. Liliacées Nfl.1 Ann. 2 Bieb.) Sweet Gagea lutea (L.) Ker-Gawler Gagée jaune Liliacées Nfl.1 Gagea pratensis Liliacées Nfl.1 Gagea soleirolii F.W. Schultz ex Mutel. Syn. Gagée de Soleirol Liliacées Nfl.1 : Gagea nevadensis sensu Flora Europaea Galium trifidum L. Gaillet trifide Rubiacées Nfl.1 Ann. 1 Genista sagittalis L. subsp. delphinensis Genêt ailé du Dauphiné Léguminosées Ann. 1 (Verlot) Nyman Gentianna schleicheri (Vacc.) H. Kunz Gentianacées Ann. 1 Geum hispidum Fries Benoîte hispide Rosacées Rfl. Ann. 1 Heracleum sphondyllium L. subsp. Alpinum Ombelliférées Ann. 1 (L.) Bonnier & Layens

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 59 - Inventaire 2003.doc Hierochloe odorata (L.) P. Beauv. Avoine odorante Poacées Nfl.1 Ann. 1 Inula helenioides DC. Inule fausse-aunée Astéracées Nfl.1 Ann. 1 Isoetes echinospora Durieu Isoète à spores spinuleuses Isoétacées Nfl.1 Isoetes lacustris L. Isoète des lacs Isoétacées Nfl.1 Juncus pyrenaeus Timb.-Lagr. & Jeanb. Jonc des Pyrénées Joncacées Nfl.1 Knautia lebrunii Prudhomme Knautie de Le Brun Dipsacacées Ann. 1 Ligularia sibirica (L.) Cass. Ligulaire de Sibérie Astéracées Nfl.1 DH.II Ann. 1 Lycopodiella inundata (L.) C. Börner. Syn. : Lycopodiella inundata (L.) Holub. Syn. : Lycopode des tourbières Lycopodiacées Nfl.1 Ann. 1 Lycopodium inundatum L.. Syn. : Lepidotis inundata (L.) C. Börner Lycopodium clavatum L. Lycopodiacées DH.IV Lysimachia ephemerum L. Lysimaque à feuilles de saule Primulacées Nfl.1 Ann. 2 Nigella arvensis L. (susp. arvensis) Renonculacées Ann. 1 Omalatheca hoppeana (Koch) Schultz Bip. 1 Astéracées F. W. Sculz Omalatheca norvegica (Gumm.) Schultz Bip. Astéracées 1 F. W. Sculz Ononis aragonensis Asso Bugrane d'Aragon Léguminosées Rfl. Ann. 2 Ononis cristata Miller Léguminosées Ononis rotundifolia L. Léguminosées Onopordum acaulon L. subsp. acaulon Onopordon à tige courte Astéracées Rfl. Orchis coriophora L. subsp. martrinii (Timb.- Orchis punaise Orchidacées Nfl.1 Lagr.) Nyman Orchis spitzelii Sauter ex Koch Orchis de Spitzel Orchidacées Nfl.1 Pedicularis asparagoides Lapeyr. Pédiculaire faux-asparagus Scrophulariacées Ann. 1 Phyteuma rupicola Br.-Bl. Raiponce des rochers Campanulacées Rfl. Poa glauca (Vahl.) Poacées Ann. 1 Potentilla fruticosa L. Potentille arbustive Rosacées Nfl.1 Ann. 2 Salix lapponum L. Saule des Lapons Salicacées Nfl.1 Ann. 2 Seseli peucedannoides (M. Bieb.) Kos.-Pol. Ombelliférées Ann. 2 Spiranthes aestivalis (Poiret) L.C.M. Richard Spiranthe d'été Orchidacées Nfl.1 DH.IV Subularia aquatica L. Cruciféracées Ann. 1 Trigonelle à nombreuses Trigonella polyceratia L. Léguminosées Ann. 1 cornes Xatardia scabra (Lap.) Meissner Persil des Isards Ombelliférées Nfl.1 Ann. 1

Carex mairii Cosson & Germain Cypéracées Carex ornithopoda Willd. subsp. ornithopodioides (Hausm.) Nyman . Syn. : Laîche faux-pied d’oiseau Cypéracées Nfl.1 Carex ornithopodioides Hausm. Circaea alpina L. Onagracées Clematis recta L. Renonculacées Daphne alpina L. Thyméléacées Deschampsia setacea (Hudson) Hackel Poacées Dictamnus albus L. Fraxinelle Rutacées Elatine alsinastrum L. Elatinacées Erigeron atticus Astéracées Petrocallis pyrenaica (L.) R. Br. Cruciféracées Peucedanum alsaticum L. subsp. venetum Ombelliférées Ann. 1 (Koch) Rouy & Carn Plantago argentea Chaix Plantaginacées Streptopus amplexifolius (L.) DC. Convallariacées Véronique à feuilles de Veronica nummulariaefolia Gouan Scrophulariacées nummulaire

Dactylorhiza sphagnicola (Höppner) Soó Orchidacées Ann. 1

Légende (Législation nationale)

Arrêté modifié du 20/01/1995 fixant les listes des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire (JORF du 13/05/1995) Annexe 1 : (code : Nfl.1) Annexe 2 : (code Nfl.2)

Arrêté du 29/10/1997 fixant les listes des espèces végétales protégées en Languedoc-Roussillon (JORF du 16/01/1998) Article 1 : (code Rfl.1)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 60 - Inventaire 2003.doc La faune

Situation générale

Statuts réglementaires

Livre RougeLivre France

Livre RougeLivre Mo

Directive "Habitats" ou

Protection nationale

Protection régionale

Nom d'espèce Nom commun "Oiseaux"

nde

MAMMIFERES Erinaceus europaeus (L., 1758) Hérisson d’Europe Nm.1 _ _ _ _ Galemys pyrenaicus (E. Geoffroy, 1811) Desman des Pyrénées Nm.1 _ DH.II & IV R VU Neomys anomalus (Cabrera, 1907) Musaraigne de Miller Nm.1 _ _ i _ Neomys fodiens (Pennant, 1771) Musaraigne aquatique Nm.1 _ _ i _ Rhinolophus euryale (Blasius, 1853) Rhinolophe euryale Nm.1 _ DH.II & IV V Vu Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, Grand Rhinolophe Nm.1 _ DH.II & IV V lr 1774) Rhinolophus hipposideros (Bechstein, 1800) Petit Rhinolophe Nm.1 _ DH.II & IV V VU Eptesicus serotinus (Schreber, 1774) Sérotine commune Nm.1 _ DH.IV s _ Hypsugo savii (Bonaparte, 1837) Vesper de Savi Nm.1 _ DH.IV s _ Miniopterus schreibersi (Kuhl, 1817) Minioptère de Schreibers Nm.1 _ DH.II & IV V lr Myotis blythii (Tomes, 1857) Petit Murin Nm.1 _ DH.II & IV V _ Myotis cappacinii (Bonaparte, 1837) Murin de Cappacini Nm.1 _ DH.II & IV V Vu Myotis daubentoni (Kuhl, 1817) Murin de Daubenton Nm.1 _ DH.IV s _ Myotis emarginatus (E. Geoffroy, 1806) Murin à oreilles échancrées Nm.1 _ DH.II & IV V Vu Myotis myotis (Borkhausen, 1797) Grand Murin Nm.1 _ DH.II & IV V lr Myotis nattereri (Kuhl, 1817) Murin de Natterer Nm.1 _ DH.IV s _ Nyctalus leisleri (Kuhl, 1817) Noctule de Leisler Nm.1 _ DH.IV V lr Pipistrellus pipistrellus (Schreber, 1774) Pipistrelle commune Nm.1 _ DH.IV s _ Pipistrellus kuhli (Kuhl, 1817) Pipistrelle de Kuhl Nm.1 _ DH.IV s _ Oreillard roux (= Plecotus auritus (L., 1758) Nm.1 _ DH.IV s _ septentrional) Plecotus austriacus (L. Fischer, 1829) Oreillard gris (= méridional) Nm.1 _ DH.IV s _ Tadarida teniotis (Rafinesque, 1814) Molosse de Cestoni Nm.1 _ DH.IV R _ Canis lupus (L. 1758) Loup Nm.1 DH.II & IV E Vu Felis sylvestris (Schreber, 1777) Chat sauvage Nm.1 _ DH.IV s _ Lynx lynx (L. 1758) (/pardina ?) Lynx Nm.3 _ DH.II & IV E _ Lutra lutra (L. 1758) Loutre Nm.1 _ DH.II & IV E ne Ursus arctos Ours brun Nm.3 _ DH.II & IV* E _ Martes martes (L. 1758) Martre Nm.3 _ DH.V s _ Mustela erminea (L. 1758) Hermine Nm.3 _ _ s _ Mustela nivalis (L. 1766) Belette Nm.3 _ _ s _ Mustela putorius (L. 1758) Putois Nm.3 _ DH.V i _ Genetta genetta (L. 1758) Genette Nm.1 _ DH.V i _ Rupicapra pyrenaica (Bonaparte, 1845) Isard Nm.3 _ DH.V _ _ Ovis gmelini (Beyth, 1841) Mouflon de Corse _ _ DH.II & IV _ _ Sciurus vulgaris Ecureuil roux Nm.1 _ _ s lr Marmota marmota Marmotte _ _ _ s _ Muscardinus avellanarius Muscardin _ _ DH.IV _ lr OISEAUX NICHEURS Circaetus gallicus (Gmelin, 1788) Circaète Jean-le-Blanc No.1 _ DO.I _ _ Circus cyaneus (L. 1766) Busard Saint-Martin No.1 _ DO.I _ _ Circus pygargus (L., 1758) Busard cendré No.1 _ DO.I _ _ Acciciper gentillis (L., 1758) Autour des Palombes No.1/4b _ _ _ _ Acciciper nisus (L., 1758) Epervier d'Europe No.1/4b _ _ _ _ Buteo buteo (L. 1758) Buse variable No.1 _ _ _ _ Gypaetus barbatus (L., 1758) Gypaète barbu No.1 _ DO.I E _ Aquila chrysaetos (L., 1768) Aigle royal No.1 _ DO.I R _ Hieraaetus pennatus Gmelin, 1788) Aigle botté No.1 _ DO.I R _ Milvus migrans (Boddaert, 1738) Milan noir No.1 _ DO.I _ _ Milvus milvus (L., 1758) Milan royal No.1 _ DO.I _ lr Pernis apivorus (L., 1758) Bondrée apivore No.1 _ DO.I _ _ Falco peregrinus (Tunstall, 1771) Faucon pélerin No.1 _ DO.I R _ Falco subbuteo (L., 1758) Faucon hobereau No.1 _ DO.I _ _ Falco tinnunculus (L., 1758) Faucon crécerelle No.1 _ _ _ _

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 61 - Inventaire 2003.doc

Lagopus mutus (Montin, 1776) subsp. Lagopède alpin des Pyrénées _ _ DO.I, II/1 & III/2 _ _ pyrenaicus Tetrao urogallus (L., 1758) subsp. pyrenaicus Grand Tétras No.3 _ DO.I, II/2 & III/2 _ _ Alectoris rufa (L., 1758) Perdrix rouge _ _ DO.II/1 & III/1 _ _ Perdix perdix (L., 1758) subsp. hispaniensis Perdrix grise des Pyrénées _ _ DO.II/1 & III/1 _ _ Coturnix coturnix (L. 1758) Caille des blés _ _ DO.II/2 _ _ Burhinus oedicnemus (L. 1758) Oedicnème criard No.1 _ DO.I _ _ Eudromias morinellus (L. 1758) Pluvier guignard No.1 _ DO.I E _ Scolopas rusticola (L., 1758) Bécasse des bois _ _ DO.II/1 & III/2 _ _ Actitis hypoleucos (L. 1758) Chevalier guignette No.1 _ _ R _ Columba oenas Pigeon colombin _ _ DO.II/2 _ _ Columba palumbus Pigeon ramier _ _ DO.II/1 & III/1 _ _ Streptopelia decaocto Tourterelle turque _ _ DO.II/2 _ _ Streptopelia turtur Tourterelle des bois _ _ DO.II/2 _ _ Cuculus canorus Coucou gris No.1 _ _ _ _ Athene noctua (Scopoli, 1769) Chouette chevêche No.1 _ _ _ _ Aegolius funereus (L. 1758) Chouette de Tengmalm No.1 _ DO.I _ _ Otus scops (L. 1758) Hibou petit-duc No.1 _ _ _ _ Bubo bubo (L. 1758) Grand-duc d'Europe No.1 _ DO.I R _ Caprimulgus europaeus (L. 1758) Engoulevent d'Europe No.1 _ _ _ _ Apus apus Martinet noir No.1 _ _ _ _ Apus melba Martinet alpin No.1 _ _ _ _ Aldeco athis Martin pêcheur No.1 _ DO.I _ _ Upupa epos Huppe fasciée No.1 _ _ _ _ Jynx torquilla Torcol fourmilier No.1 _ _ _ _ Picus viridis Pic vert No.1 _ _ _ _ Dendrocopos major Pic épeiche No.1 _ _ _ _ Dendrocopos minor Pic épeichette No.1 _ _ _ _ Dryocopus martius (L. 1758) Pic noir No.1 _ DO.I _ _ Alauda arvensis Alouette des champs _ _ DO.II/2 _ _ Lulula arborea (L. 1758) Alouette lulu No.1 _ DO.I _ _ Hirundo rupestris Hirondelle des rochers No.1 _ _ _ _ Hirundo rustica Hirondelle des cheminées No.1 _ _ _ _ Delinchon urbica Hirondelles des fenêtres No.1 _ _ _ _ Anthus campestris (L. 1758) Pipit rousseline No.1 _ DO.I _ _ Anthus trivialis Pipit des arbres No.1 _ _ _ _ Anthus spinoletta Pipit spioncelle No.1 _ _ _ _ Montacilla flava Bergeronette printanière No.1 _ _ _ _ Montacilla alba Bergeronette grise No.1 _ _ _ _ Montacilla cinerea Bergeronette des ruisseaux No.1 _ _ _ _ Cinclus cinclus Cincle plongeur No.1 _ _ _ _ Troglodytes troglodytes Trglodyte mignon No.1 _ _ _ _ Prunella collaris Accenteur alpin No.1 _ _ _ _ Prunella modularis Accenteur mouchet No.1 _ _ _ _ Erithacus rubecula Rouge-gorge familier No.1 _ _ _ _ Luscinia magarhynchos Rossignol philomèle No.1 _ _ _ _ Phoenicurus ochuros Rougequeue noir No.1 _ _ _ _ Phoenicurus phoenicurus Rougequeue à front blanc No.1 _ _ _ _ Saxicola rubetra Traquet tarier No.1 _ _ _ _ Saxicola torquata Traquet pâtre No.1 _ _ _ _ Oenanthe oenanthe (L. 1758) Traquet motteux No.1 _ _ _ _ Oenanthe hispanica (L. 1758) Traquet oreillard No.1 _ _ R _ Monticolla saxatillis Merle de roche No.1 _ _ i _ Monticola solitarius (L. 1766) Merle bleu No.1 _ _ R R Turdus torquatus Merle à plastron No.1 _ _ _ _ Turdus merula Merle noir _ _ DO.II/2 _ _ Turdus philomenos Grive musicienne _ _ DO.II/2 _ _ Turdus viscivorus Grive draine _ _ DO.II/2 _ _ Cettia cetti Bouscarle de Cetti No.1 _ _ _ _ Cisticola juncidis Cisticolle des Joncs No.1 _ _ _ _ Acrocephalus scirpaceus Rousserolle effarvate No.1 _ _ _ _ Hypolaïs polyglotta Hypolaïs polyglotte No.1 _ _ _ _ Sylvia undata (Boddaert, 1783) Fauvette pitchou No.1 _ DO.I _ _ Sylvia conspicillata (Temminck, 1820) Fauvette à lunette No.1 _ _ V _ Sylvia cantillans Fauvette passerinette No.1 _ _ _ _ Sylvia melanocephala Fauvette mélanocéphale No.1 _ _ _ _ Sylvia communis Fauvette grisette No.1 _ _ _ _ Sylvia borin Fauvette des jardins No.1 _ _ _ _ Sylvia atricapilla Fauvette à tête noir No.1 _ _ _ _ Phylloscopus bonelli Pouillot de Bonelli No.1 _ _ _ _ Phylloscopus collybita Pouillot véloce No.1 _ _ _ _

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 62 - Inventaire 2003.doc Regulus regulus Roitelet huppé No.1 _ _ _ _ Regulus ignicapillus Roitelet triple-bandeau No.1 _ _ _ _ Muscicapa striata Gobemouche gris No.1 _ _ _ _ Aegolus caudatus Mésange à longue-queue No.1 _ _ _ _ Parus palustris Mésange nonnette No.1 _ _ _ _ Parus cristatus Mésange huppée No.1 _ _ _ _ Parus ater Mésange noire No.1 _ _ _ _ Parus caerulues Mésange bleue No.1 _ _ _ _ Parus major Mésange charbonnière No.1 _ _ _ _ Sitta europaea Sittelle torchepot No.1 _ _ _ _ Tichodroma muraria (L. 1766) Tichodrome échelette No.1 _ _ R R Certhia familiaris Grimpereau des bois No.1 _ _ _ _ Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins No.1 _ _ _ _ Oriolus oriolus Loriot d'Europe No.1 _ _ _ _ Lanius méridionalis (Temminck, 1820) Pie-grièche grise méridionale No.1 _ _ _ _ /excubitor (L. 1758) Lanius collurio (L. 1758) Pie-grièche écorcheur No.1 _ DO.I _ _ Lanius senator Pie-grièche à tête rousse No.1 _ _ _ _ Garrulus glandarius Geai des chênes _ _ DO.II/2 _ _ Pica pica Pie bavarde _ _ DO.II/2 _ _ Pyrrhocorax graculus (L. 1766) Chocard à bec jaune No.1 _ _ _ _ Pyrrhocorax pyrrhocorax (L. 1758) Crave à bec rouge No.1 _ DO.I i _ Corvus corax Grand corbeau No.1 _ _ _ _ Corvus corone Corneille noire _ _ DO.II/2 _ _ Corvus monedula Choucas des tours _ _ DO.II/2 _ _ Sturnus vulgaris Etourneau sansonnet _ _ DO.II/2 _ _ Passer montanus Moineau friquet No.1 _ _ _ _ Petronia petronia Moineau soulcie No.1 _ _ _ _ Fringilla coelebs Pinson des arbres No.1 _ _ _ _ Serinus serinus Serin cini No.1 _ _ _ _ Serinus citrinella Venturon montagnard No.1 _ _ _ _ Carduelis chloris Verdier d'Europe No.1 _ _ _ _ Carduelis carduelis Chardonnet élégant No.1 _ _ _ _ Carduelis spinus (L. 1758) Tarin des aulnes No.1 _ _ R _ Carduelis cannabina Linotte mélodieuse No.1 _ _ _ _ Loxia curvirostra (L. 1758) Bec-croisé des sapins No.1 _ _ _ _ Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine No.1 _ _ _ _ Emberiza citrinella Bruant jaune No.1 _ _ _ _ Emberiza cirlus Bruant fou No.1 _ _ _ _ Emberiza hortulana (L. 1758) Bruant ortolan No.1 _ DO.I _ _ Miliaria calandra Bruant proyer No.1 _ _ _ _ Autres oiseaux Gyps fulvus (Hablizl, 1783) Vautour fauve No.1 _ DO.I _ _ REPTILES Lacerta agilis (L., 1758) Lézard des souches Nar.1 _ DH.IV i _ Lacerta lepida (Daudin, 1802) Lézard ocellé Nar.1 _ _ V _ Lacerta vivipara (Jacquin, 1787), syn. Lézard vivipare Nar.1 _ _ s _ Zootoca vivipara Psammodromus algirus (L., 1758) Psammodrome algire Nar.1 _ _ s _ Coluber viridiflavus (Lacépède, 1789) Couleuvre verte et jaune Nar.1 _ DH.IV s _ Coronella austriaca (Laurenti, 1768) Coronelle lisse Nar.1 _ DH.IV s _ Coronella girondica (Daudin, 1803) Coronelle girondine Nar.1 _ _ s _ Elaphe longissima (Laurenti, 1768) Couleuvre d'Esculape Nar.1 _ DH.IV s _ Elaphe scalaris (Shinz, 1822) Couleuvre à échelons Nar.1 _ _ s _ Malpolon monspessulanus (Hermann, 1804) Couleuvre de Montpellier Nar.1 _ _ s _ AMPHIBIENS Euproctus asper Euprocte des Pyrénées Nar.1 _ DH.IV R _ Alytes obstetricans subsp. almogavarii Alyte accoucheur Nar.1 _ DH.IV s _ Bufo calamita Crapaud calamite Nar.1 _ DH.IV s _ Hyla meridionalis Rainette méridionale Nar.1 _ DH.IV s _ POISSONS Anguilla anguilla Anguille européenne _ _ _ V _ Salmo trutta fario Truite fario Np.1 _ _ _ _ Barbus meridionalis Barbeau méridional Np.1 _ DH.II * R _ Cottus gobio Chabot de ruisseau _ _ DH.II* _ _ Salvelinus alpinus Omble chevalier Np.1 _ _ V _

individus isolés, présence à confirmer, espèce introduite ou espèce relique (cf. en grisé : évaluation)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 63 - Inventaire 2003.doc

Situation générale Statuts réglementaires

Livre RougeLivre France

Livre RougeLivre Monde

Protection nationale

Protection régionale

Directive "Habitats"

Nom d'espèce Nom commun Ordre

MOLLUSQUE Nehauratia minuta (Draparnaud) Prosobranches Nmo.1 _ _ _ _ Bythinella reyniesii (Dupuy) Prosobranches Nmo.1 _ _ _ _ Norelona pyrenaica (Draparnaud) Pulmonés Nmo.1 _ _ _ _ CRUSTACES Austropotamobius pallipes Ecrevisses à Crustacés Nec.1 _ DH.II & IV V Vu (Lereboullet) pattes blanches INSECTES Lucanus cervus (Linné) Coléoptères _ _ DH.II & IV _ _ Rosalia alpina (Linné) Roslie alpine Coléoptères Ni.1 _ DH.II & IV* V Vu Parnassius apollo (Linné) Apollon Lépidoptères Ni.1 _ DH.IV E Vu Parnassius mnemosyne (Linné) Demi-apollon Lépidoptères Ni.1 _ DH.IV V _ Zerynthia rumina (Linné) Proserpine Lépidoptères Ni.1 _ _ V _ Piéride de Artogeia (=Pieris) ergane (Geyer) Lépidoptères Ni.1 _ _ E _ l'Aethionème Helleia helle (Denis et Cuivré de la Lépidoptères Ni.1 _ _ E _ Schiffermüller) Bistorte Maculinea rebeli (Hirschke) = M. Proté Lépidoptères Ni.1 _ _ E lr alcon rebeli Maculinea arion (Linné) Azuré du Serpolet Lépidoptères Ni.1 _ DH.IV E lr Damier de la Euphydryas aurinia (Rottemburg) Lépidoptères Ni.1 _ DH.II & IV E _ Succise Nacré de la Proclossiana eunomia (Esper) Lépidoptères Ni.1 _ _ E _ Bistorte Actias (Graellsia) isabellae Isabelle Lépidoptères Ni.1 Ri.1 _ V dd (Graëlls) Euplagia quadripunctaria (Poda) Lépidoptères _ _ DH.II & IV* _ _ Formica groupe rufa (Linné) Hyménoptères _ _ _ _ ?

Légende (législation nationale)

MAMMIFÈRES

Arrêté modifié du 17/04/1981 fixant les listes des mammifères protégés sur l'ensemble du territoire (JORF du 19/05/1981) Article 1 modifié (JOPF du 11/09/1993) (code Nm.1) Article 2 modifié (JORF du 21/05/1997) (code Nm.2) Article 3 modifié (JORF du 21/05/1985 et 01/06/1997) (code Nm.3) Article 3 bis (JORF du 21/03/1990, 22/08/1994 et 03/05/1997) (code Nm.3b) Article 3 ter (JORFdu 21/01/1996) (code Nm.3t)

OISEAUX

Arrêté du 17/04/1981 modifié fixant les listes des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire (JORF du 19/05/1981) Article 1 modifié (JORF du 03/04/1984, 04/07/1991 et 10/11/1992) (code No. 1) Article 2 modifié (JORF du 10/11/1992) (code No.2) Article 3 modifié (JORFduO4/O7/1991) (code No.3) Article 4 : (code No.4) Article 4 bis (JORF du 03/04/1984) (code No 4b)

REPTILES & AMPHIBIENS

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 64 - Inventaire 2003.doc Arrêté du 22/07/1993 fixant les listes des amphibiens et reptiles protégés sur l'ensemble du territoire (JORF du 09/09/1993) Article 1 : (code Nar.1) Article 2 : (code Nar.2) Article 3 : (code Nar.3) Article 4 : (code Nar.4)

POISSONS

Arrêté du 08/12/1988 fixant les listes des espèces de poissons protégés sur l'ensemble du territoire (JORF du 22/12/1988) Article 1 : (code Np. 1)

AUTRES TEXTES RÉGLEMENTAIRES

Arrêté modifié du 26/06/1987 fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée (JORF du 20/09/1987 et du 15/02/1995)

Arrêté du 30/09/1988 fixant la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles par le préfet (JORF du 02/10/1988)

Arrêté du 12/11/1996 autorisant la destruction par tir des spécimens de l'espèce Erismature rousse (JORF du 28/11/1996)

Légende (textes intyernationaux)

Directive "Habitats-Faune-Flore" n° 92/43/CEE du conseil du 21/05/1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et de la Flore sauvage.(JOCE du 22/07/1992) Annexe 2/a : (code DH II) et * espèces prioritaires Annexe 4/a : (code DH IV) Annexe 5/a : (code DH V)

Directive « Oiseaux » n° 79/409/CEE du conseil du 02/04/1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages.(JOCE du 25/04/1979; dernière modification JOCE du 30/06/1996) Annexe 1 : (code DO I) Annexe 2 : (code DO II) Annexe 3 : (code DO III)

AUTRES TEXTES RÉGLEMENTAIRES

Convention de Bonn du 23 juin 1979 relative à la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (JORFdu 30/10/1990)

Convention de Washington du 3 mars 1973 sur le commerce international des espèces de flore et de faune sauvage menacées d'extinction (C.I.T.E.S.).(JORFdu 17/09/1978; dernière modification JORF du 22/03/1996)

Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la protection des espèces de flore et de faune sauvage menacées d'extinction.(JORF du ?)

Règlement communautaire CITES (CEE) n' 3626/82 du conseil du 03/12/82 relatif à l'application dans la Communauté de la CITES.(dernière modification JOCE du 10/03/1995)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 65 - Inventaire 2003.doc ANNEXE 2 : LISTE DES HABITATS NATURELS

N° CORINE Intitulé de l'habitat Code Directive BIOTOPE « Habitat » * : habitats prioritaires

Milieux forestiers

41 FORETS DE FEUILLUS 41.1 Hêtraies 41.12 - Hêtraies atlantiques acidiphiles, à Ilex et Taxus, riches en épiphytes 9120 - Hêtraies neutrophiles à Jacinthe, à Hellebore _ 41.14 - Hêtraies calcicoles 9150 41.16 - Hêtraie médio-européennes méridionales _ 41.17 - Hêtraies acidiphiles des Pyrénées orientales et des Cévennes 41.172 41.3 Frênaies _ 41.39 - Bois de Frênes post-culturaux 41.4 Forêt de ravins du Tilio-Acerion 9180 * 41.44 - Forêts mixte Pyrénéo-Cantabrique d’ormes et de chênes 41.7 Chênaies thermophiles et supra-méditerranéennes _ 41.9 Forêts de châtaigniers 9260 41.B Bois de Bouleaux _ 41.B3 - Bois de Bouleaux montagnards et subalpins 41.D Bois de Trembles _ 41.D3 - Bois de Trembles montagnards

42 FORETS DE CONIFERES 42.1 Sapinières _ 42.13 - Sapinières acidiphiles 42.1B - Reboisements de Sapins 42.4 Forêts de Pin à crochets 9430 (* si sur calcaire) 42.41 - Pineraies d'ubac à Rhododendron ferrugineum 42.42 - Pineraies des soulanes sur silice ou sur calcaire dont : 42.425 - Pineraies à Pulsatille 42.43 - Reboisements en pins à crochets _ 42.5 Forêts de Pin sylvestre _ 42.56 - Pineraies mésophiles pyrénéennes 42.5E - Reboisements en pins sylvestre 42.6 Forêts de Pin noir endémique 9533 * 42.632 - Peuplements de Pin de Salzman

44 FORETS RIVERAINES, FORETS ET FOURRES TRES HUMIDES 44.1 Formations riveraine de Saules 44.17 - Forêt-Gallerie à Saule et Peuplier blanc 92A0 44.3 Forêts alluviales résiduelles 91E0 * 44.31 - Aulnaies-Frênaies des zones de sources et leurs rivières 44.34 - Galeries d’Aulnes Nord-Ibériques 44.343 - Galeries d'aulnes pyrénéo-catalanes 44.A Tourbières boisées 44.A3 - Bois tourbeux de pin de montagne 91D0 *

45 FORETS SEMPERVIRENTES NON RESINEUSES 45.3 Chênaies vertes 9330 45.32 - Chênaies vertes supra-méditerranéennes 45.321 - Chênaies vertes supra-méditerranéennes françaises

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 66 - Inventaire 2003.doc

N° CORINE Intitulé de l'habitat Code Directive « Habitat » * : habitats prioritaires

Milieux pré-forestier, landes et fourrés

31 LANDES ET FRUTICEES 31.2 Landes sèches européennes 31.22 - Landes sub-atlantiques à Genêt et à Callune 4030 31.226 - Landes sèches à Callune et Genêts accompagné de Empetrum et Vaccinium 31.4 Landes alpines et subalpines. On distingue plusieurs types. 4060 31.41 - Landes à Ericacées naines 31.42 - Landes à Rhododendron ferrugineux 31.43 - Landes à Genévriers nains 31.44 - Landes à Empetrum et Vaccinium 31.47 - Landes alpines à Raisin d'ours 31.49 - Tapis de Dryades 31.6 Fourrés subalpins et mégaphorbiaies 4080 31.62 - Fourrés de saules 31.622 - Fourrés de saules subarctiques 31.7 Landes épineuses - Landes épineuses franco-ibériques 4090 31.74 - Landes épineuses franco-ibériques : 31.744 - Landes à Erinacea anthyllis 31. 7441 - Landes en coussinets à Genista villarsii 31. 7441 - Landes à genévrier épineux 31.745 - Landes en coussinet de Genista 31.7E - Landes épineuses à Astragalus sempervirens 31.8 Fourrés 31.81 - Fourrés médio-européens sur sol fertile _ 31.82 - Formations stables à Buxus sempervirens des pentes rocheuses 5110 calcaires 31.84 - Landes à Genêts 5120 31.841 - Landes médio-européennes à Cytisus scoparius 31.842 - Formations montagnardes à Genista purgans 31.86 - Landes à Fougères _ 31.88 - Fruticées à Genévrier communs 5130 31.882 - Formations à Juniperus communis sur landes ou pelouses calcaires 31.8C - Landes à Noisetiers _ 31.8G - Landes de conifères _

32 FRUTICEES SCLEROPHYLLES 32.3 Maquis silicicoles méso-méditerranéens _ 32.34 - Maquis bas à Ciste 32.6 Garrigues supra-méditerranéennes _ 32.63 - Garrigues montagnardes à Thym

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 67 - Inventaire 2003.doc

N° CORINE Intitulé de l'habitat Code Directive « Habitat » * : habitats prioritaires

Milieux agro-pastoraux

34 PELOUSES CALCICOLES SECHES ET STEPPES 34.1 Pelouses pionnières médio-européennes 34.11 Pelouses calcaires karstiques 6110 * 34.3 Pelouses pérennes denses et steppes médio-européennes 34.33 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur 6210 (* si riche en calcaire Orchidées) 34.7 Pelouses méditerranéo-montagnardes 34.72 Pelouse à Aphyllanthe ou steppe supraméditéranéenne _ 34.721 - Pelouse mésoméditéranéenne (en mélange avec 34.33)

35 PELOUSES SILICOLES SECHES 35.1 Pelouses à Nard, riches en espèces sur substrats siliceux des 6230 * zones montagnardes

36 PELOUSES ALPINES ET SUBALPINES 36.1 Communautés des combes à neige _ 36.3 Pelouses alpines et subalpines acidiphiles 36.31 Gazon à Nard raide et groupements apparentés 36.311 - Tapis prairiaux mésophiles pyrénéeo-alpins _ 36.312 - Pelouses pyrénéo-alpines hygrophyles à Nard raide _ 36.313 - Pelouses pyrénéo-alpines hygrophyles à Vulpins _ 36.314 - Pelouses pyrénéennes denses à Festuca eskia 6140 36.315 - Pelouses pyrénéennes à Poa violacea _ 36.33 Pelouses siliceuses thermophiles 36.331 - Pelouses à Festuca paniculata _ 36.332 - Pelouses en guirlande à Festuca eskia _ 36.34 Pelouses à Laîche incurvé et formations apparentées _ 36.4 Pelouses alpines calcaires 6170 36.41 - Pelouses à Laîche ferrugineuse et communautés apparentées plusieurs types : 36.42 - Pelouses des crêtes à Elyna 36.43 - Pelouses en gradins et en guirlandes 36.5 Prairies alpines et subalpines fertilisées _

37 PRAIRIES HUMIDES SEMI-NATURELLES A HAUTES HERBES (MEGAPHORBIAIES) 37.1 Communautés à Reine des prés et communautés associées _ 37.3 Prairie humides oligotrophes 37.31 - Prairies à Molinie 6410 37.312 - Prairie à Molinie acidiphile 37.32 - Prairies à Jonc rude et pelouses humides à Nard _ 37.8 Mégaphorbiaies eutrophes 6430 37.83 - Mégaphorbiaies pyrénéo-ibériques 37.88 - Communautés de Patience alpine

38 PRAIRIES MESOPHYLES 38.3 Prairies de fauche de montagne 6250

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 68 - Inventaire 2003.doc

N° CORINE Intitulé de l'habitat Code Directive « Habitat » * : habitats prioritaires

Milieux humides et aquatiques

22 EAUX DOUCES STAGNANTES 22.1 Eaux douces 22.11x22.32 Eaux oligotrophes pauvres en calcaire 3130 22.14 Eaux dystrophes 3160

24 EAUX COURANTES 24.1 Lit des rivières 24.11 - Tête des ruisselet de montagne (zone du crénon) 24.12 - Zone à truite : zone supérieure et moyenne épirhitron et métarhitron) des cours d’eau montagnard et collinéens. 24.13 - Zone à Ombre : zones inférieures (hyporhitron) des cours d’eau montagnard et collinéens. 24.14 - Zone à Barbeaux : zones supérieures (épipotamon) des rivières de plaine 24.2 Bancs de graviers des cours d’eau 24.21 - Bancs de gravier sans végétation 24.22 - Bancs de graviers végétalisés 24.221 - Communautés à Epilobe, des rivières subalpines 3220 24.222 - Groupements alpins des bancs de graviers 3220 24.224 - Fourrés des berges graveleuses 3240 24.225 - Lits de graviers méditerranéens 3250 24.226 - Gravier des rivières de plaine _ 24.4 Végétation submergée des rivières 3260 24.5 Dépôts d’alluvions limoneux 24.51 - Dépôts nus d’alluvions dépourvus de végétation _ 24.52 - Berges vaseuses des rivières des étages planitaire à submontagnard 3270 avec végétation nitrophile pionnière. _ 24.53 - Groupements des berges limoneuses méditerranéennes 3280

51 TOURBIERES HAUTES 51.1 Tourbières hautes actives 7110 * 51.11 51.111 - Buttes de Sphaines colorées 51.112 - Base des buttes et pelouses de Sphaines vertes 51.113 - Buttes à buissons nains d’Ericacées 51.114 - Communautés des tourbières bombées à Trichophorum cespitosum 51.14 51.141 - Tourbière de pente à Narthecium ossifragum 51.2 Tourbière haute dégradée (encore susceptible de régénération 7120 naturelle)

52 TOURBIERES DE COUVERTURE 52.2 Tourbières de couverture : 7130 (* si acide) 52.21 - Tourbières à Linaigrette 53.2 Communautés à grandes Laîches _ 53.21 - Peuplement à grandes Laîches 53.214 - Formations à Carex rostrata et à Carex vesicaria

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 69 - Inventaire 2003.doc

N° CORINE Intitulé de l'habitat Code Directive « Habitat » * : habitats prioritaires

Milieux humides et aquatiques (suite)

54 BAS-MARAIS, TOURBIERES DE TRANSITION ET SOURCES 54.1 Sources 54.11 - Sources d'eaux "douces" _ 54.2 Tourbières basses alcalines 7230 54.4 Tourbières basses acides _ 54.42 - Tourbières basses à Carex nigra, C. canescens et C. echinata 54.424 - Bas marais acides pyrénéens à Carex nigra et Caricetum fuscae - Bas-marais acide à Trichophorum cespitosum 54.45 - Bas-marais à Eriophorum angustifolium 54.46 54.5 Tourbières de transition 7140

Milieux rocheux

61 ROCHERS ET EBOULIS 61.1 Eboulis siliceux 8110 61.11 - Eboulis siliceux alpins 61.111 - Eboulis à Oxyria digyna 61.3 Eboulis ouest-méditerranéens et thermophiles 8130 61.31 - Eboulis thermophiles péri-alpins 61.312 - Eboulis calcaires submontagnards 61.3122 - Eboulis calcaires submontagnards à Rumex scutatus 61.33 - Eboulis pyrénéo-alpiens siliceux thermophiles 61.34 - Eboulis calcaires pyrénéens 62.1 Végétation des falaises calcaires 8210 62.11 - Falaises calcaires oro-ibériques et ouest-méditéranéen 62.12 - Falaises calcaires des Pyrénées centrales 62.2 Végétation des falaises siliceuses 8220 62.21 - Falaises siliceuses des montagnes médio-européennes 62.211 - Falaises siliceuses pyrénéo-alpiennes 62.26 - Falaises siliceuses catalano-languedociennes 62.3 Dalles rocheuses 8230

62.4 Falaises continentales dénudées (?) 62.42 - Falaises continentales siliceuses nues 62.5 Falaises continentales humides (?)

Milieux souterrains

65 GROTTES 65 Grottes naturelles 8310

Terres agricoles et milieux anthropisés

83 VERGERS, BOSQUETS ET PLANTATIONS D’ARBRES 83.1 Vergers de hautes tiges 83.15 - Vergers

88 MINES ET MILIEUX SOUTERRAINS 88 Cavités antropiques (mines, galeries souterraines…)

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 70 - Inventaire 2003.doc ANNEXE 3 : LISTE DES CARTES

Carte 1 : Situation du territoire d’étude Carte 2 : Communes et cantons du territoire Carte 3 : Situation géographique et découpage historique Carte 4a : Unités paysagères Carte 4b : Patrimoine paysager Carte 5 : Mesures de protection du paysage Carte 6 : Occupation du sol Carte 7 : Inventaire des espaces naturels et mesures de protection existantes du patrimoine naturel Carte 8 : Patrimoine culturel Carte 9 : Mesure de protection des monuments historiques Carte 10 : Patrimoine naturel et culturel Carte 11 : Patrimoine paysager

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 71 - Inventaire 2003.doc

ANNEXE 4 : ABREVIATIONS ET SIGLES

A ADECO : Association pour le Développement Economique du Canton d’Olette ADEPFO : Association de Développement des Pyrénées par la Formation AFP : Association Foncière Pastorale AME : Agence Méditerranéenne de l’Environnement ARE : Association Roussillonnaise d’Entomologie ASA : Association Syndicale Autorisée

B BPA : Brevet Professionnel Agricole

C CBN : Conservatoire Botanique National CRNC : Confédération des Réserves Naturelles Catalanes CRPF : Centre régional de la Propriété Forestière CSP : Conseil Supérieur de la Pêche

D DDAF : Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt DFCI : Défense des Forêts contre l'Incendie

F FDC : Fédération Départementale de Chasse FDPPMA : Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques

G GOR : Groupement Ornithologique du Roussillon GP : Groupement Pastoral GRAHC : Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Cerdagne

J JC : Jésus Christ

M MAE : Mesure Agri-Environnementale

O ONCFS : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ONF : Office National des Forêts

P PNR : Parc naturel régional PO : Pyrénées-Orientales OS : Plan d’Occupation des Sols

R RGA : Recensement Général Agricole RN : Réserve Naturelle RNV : Réserve Naturelle Volontaire RTM : Restauration des Terrains de Montagne

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 72 - Inventaire 2003.doc S SIME : Service Interdépartemental Montagne-Elevage Languedoc-Roussillon SIPARC : Syndicat Intercommunal pour la Protection et l’Aménagement Rationnel du Canigou SNCF : Société Nationale des Chemins de Fer

U UNESCO : United Nations for Education, Science and Culture Organization (organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture)

Z ZICO : Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique ZPIU : Zone de Peuplement Industriel et Urbain ZPPAUP : Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 73 - Inventaire 2003.doc ANNEXE 5 : LEXIQUE CATALAN / FRANÇAIS

« terme » en catalan / terme catalan prononcé en français / traduction française

Aplec / « aplèc » / rassemblement traditionnel Bressola / « bressole » / école catalane Cal Mateu / « cal Matéou » / « chez Mathieu », ferme abritant le musée de Cerdagne Camins / « camines » / chemins Casa / « casa » / maison Cova / « cobe » / grotte Feixes / « fèche » / terrasses de culture Fogatge / « fogatch » / recensement catalan Fusters / « foustés » / menuisier Goigs / « goïtch » / chant en l’honneur de la vierge Ix / « ich » / village d’Hix Llosa / « yose » / lauze Puigcerdà / « pouchcerda » / ville de Puigcerda Solana / « soulane » / versant exposé au soleil

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 74 - Inventaire 2003.doc

ANNEXE 6 : ETUDES PREALABLES REALISEES PAR L’AME OU POUR LE COMPTE DE L’AME

Paysage

Inventaires et diagnostics réalisés dans le cadre du futur Parc des Pyrénées Catalanes

PASQUET Lazare, 2000, « Evaluation du patrimoine rural », architecte indépendant / AME, 45p

URBANE, 1998, « Etude Paysage. Phase 1 : analyse paysagère », AME, 73p

URBANE, 1999, « Etude paysage. Phase 2 : propositions d’actions », AME

Patrimoine naturel

Inventaires et diagnostics réalisés dans le cadre du futur Parc des Pyrénées Catalanes

AMIGO Jean-Jacques, 1998, « Espèces végétales présentant un intérêt patrimonial – Inventaire floristique raisonné – première version », Association Charles Flahault,/AME, 446 p. + annexes 122 p.

BUSSIERE Jérôme, 2001, « Document d’orientation pour la préservation, la gestion et la valorisation du Patrimoine naturel des Pyrénées Catalanes » , AME. En cours d’élaboration

CAMBRONY Michel, 1997, « Inventaires faunistiques Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Amphibiens, Poissons. Projet de Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent », GOR / AME. Etude financée dans le cadre de Leader II par le FEOGA. 33 p.

CAMBRONY Michel, 1998, « Répartition des amphibiens et Reptiles dans le futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent » GOR / AME. 16 p. + cartes

CAMBRONY Michel, 1998, « Répartition des mammifères (hors Chiroptères) du futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent » GOR / AME. (Juin 1998). 26 p. +carte

CAMBRONY Michel, 1998, « Répartition des poissons dans le réseau hydrographique du futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent » GOR / AME. 17 p. + cartes.

DEJAIFVE P.-A., 1998, « Répartition des oiseaux nicheurs du futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent », GOR / AME.

MEDARD Pascal & PROBST Christophe, 1998. « Projet de Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent (66). Inventaire des chauves-souris », BEFENE / AME. 51 p.

MOLINA James, 1997, « Projet de Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent. Espèces végétales d’intérêt patrimonial », (Juillet 1997 et Mai 1998). Conservatoire Botanique de Porquerolles, Antenne Languedoc-Roussillon. 31 p.

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 75 - Inventaire 2003.doc MOLINA James, 1998, « Projet de Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent. Espèces végétales d’intérêt patrimonial, deuxième liste », Conservatoire Botanique de Porquerolles, Antenne Languedoc-Roussillon. 24 p.

MOLINA James, 1998, « Liste des habitats naturels remarquables dans le périmètre du projet de Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent », Conservatoire Botanique de Porquerolles, Antenne Languedoc-Roussillon. 7 p.

PENLOUP Aura, 1999, « Synthèse des éléments remarquables du patrimoine naturel du projet de Parc des Pyrénées Catalanes– Document provisoire », consultante indépendante / AME, 120 p. + annexes

PUISSANT Stéphane, DUPONT P., PINAULT Guy, CLANZIG S. & LEDOUX Jean Claude, 1997, « Espèces d’intérêt patrimonial présentes dans le périmètre du futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent. Insectes, Arachnides, autres arthropodes, Mollusques continentaux », OPIE LR / AME. Etude financée dans le cadre de Leader II par le FEOGA. 24 p.

PUISSANT Stéphane, DUPONT P., PINAULT Guy, CLANZIG S. & LEDOUX Jean Claude, 1998, « Localisation des espèces d’intérêt patrimonial présentes dans le périmètre du futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent. Insectes, Arachnides, autres arthropodes, Mollusques continentaux », OPIE LR /AME. 18 p.

PUISSANT Stéphane, SOLDATI Fabien, 1999, « Travail complémentaire sur la contribution à l’étude des espèces patrimonial es présentes dans le périmètre du futur Parc naturel régional Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent», OPIE LR /AME. 79 p.

SAUTTER Nathalie, 2001, « L’eau et les rivières dans le périmètre du projet de PNR des Pyrénées Catalanes », CRPEE / AME

Patrimoine culturel

Inventaires et diagnostics réalisés dans le cadre du futur Parc des Pyrénées Catalanes

BESOMBES VAILHE, 1998, « Bilan Culture et Patrimoine du territoire du projet de PNR des Pyrénées Catalanes », AME, 99p

CAMPMAJO Pierre, 2000, « Rapport sur la protection des roches gravées en Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent », GRAHC / AME, .85p + annexes

DRAC Languedoc-Roussillon, 2000, « Le Train Jaune, un chemin de fer d’exception » , Editions du patrimoine Languedoc-Roussillon, 56p

Média Pluriel, 1998, « Le Catalan dans le projet de PNR Cerdagne, Capcir, Haut-Conflent », AME, 76p

PASQUET Lazare, 2000, « Evaluation du patrimoine rural », architecte indépendant / AME, 45p

PASQUET Lazare, 2001, « Inventaire du patrimoine rural et aménagement du territoire », architecte indépendant / AME, 26p + fiches d’inventaire

RENDU Christine, 2001, « Connaissance, protection et valorisation du patrimoine pastoral sur le territoire du projet de PNR des Pyrénées Catalanes », Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Pastoral Cerdan / AME

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 76 - Inventaire 2003.doc En cours d’élaboration

« Benvinguda als Pirineus Catalans / Bienvenue dans les Pyrénées Catalanes », 2000, AME, 23p

Autres ouvrages

DESS Dynamique des Paysages (Université de Tours), 1999, « Villages, routes et paysages en Capcir, Cerdagne et Haut-Conflent », CG 66 dans le cadre du programme Leader II Terres Romanes,

Services de l’Etat, juillet 1994, « schéma de cohérence Cerdagne, Capcir »

MARCET Alicia, 1994, « Abrégé d’histoire des Terres Catalanes du Nord », cd Trabucaire, 195p

BLAISE Marc, 2000, « Histoires d’Err », 201p

RENDU Christine, 2000, « La montagne d’Enveitg : une estive pyrénéenne dans la longue durée », mémoire de thèse en anthropologie sociale et historique

SOLERE Marie-Hélène, 1992, « Les tours à signaux : randonnées patrimoine en Pyrénées- Orientales », Pays d’Art et d’Histoire, 52p

AME - Projet de PNR des Pyrénées Catalanes - 77 - Inventaire 2003.doc