Rapport CE Gallargues-Aubais
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1 PREFECTURE DU GARD Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Gard DOSSIER D’ENQUÊTE PREALABLE A LA DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE PRECEDANT LA PROCEDURE D’EXPROPRIATION DE BIENS EXPOSES A UN RISQUE NATUREL MAJEUR COMMUNE D’AUBAIS COMMUNE DE GALLARGUES-LE-MONTUEUX ENQUETE PUBLIQUE Du 18 mai au 8 juin 2015 RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR Enquête publique N° E15000028/30 Commissaire enquêteur : Mr Jacques GRELU Suppléant : Mr Marcel BOURRAT Juin 2015 1 Enquête préalable à DUP avant expropriation pour cause de risques majeurs 2015 2 SOMMAIRE TITRE I - RAPPORT D’ENQUÊTE 1-GENERALITES 1.1 Objet de l’enquête 1.2 Cadre juridique 1.3 Maître d’ouvrage et question posée 1.4 Désignation du commissaire enquêteur 1.5 Composition du dossier 2– ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE 2.1 Modalités 2.2 Permanences 2.3 Visite des lieux 2.4 Information du public 2.5 Incidents en cours d’enquête 2.6 Clôture de l’enquête 3-EXPERTISES TITRE II- ENQUÊTE PARCELLAIRE II.1 Commune d’Aubais II.2 Commune de Gallargues-le-Montueux II.3 Parcelles dont la situation juridique a été vérifiée TITRE III III – 1 - Regard sur l’avenir III – 2 - Procès-verbal de synthèse (Code environnement article R 123-16) III – 3 - Les modèles de réaménagement foncier III - 4 - Conclusions AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR DOCUMENTATION TECHNIQUE SUR LE FLEUVE VIDOURLE Le Vidourle : conditions d’inondabilité, perturbations anthropiques 2 Enquête préalable à DUP avant expropriation pour cause de risques majeurs 2015 3 TITRE I - RAPPORT D’ENQUÊTE 1-GENERALITES Introduction « Le sud sous les eaux » « Les exemples ne manquent pas d’épisodes meurtriers sur le pourtour méditerranéen. On se souvient des drames de Nîmes en 1988 (11 morts), de Rennes-les-Bains (Aude) et Vaison-la-Romaine en 1992 (12 victimes) ou de Puisserguier (Hérault) en 1996. L’ampleur des drames de l’Aude, en novembre 1999, et du Gard en septembre 2002 viennent, après une décennie déjà chargée en inondations meurtrières, nous rappeler que les précipitations diluviennes automnales sont un éternel recommencement. Chaque fois, les mêmes images de désolation, les mêmes bilans catastrophiques…les mêmes bonnes résolutions, puis les mêmes erreurs fruits d’un oubli aussi rapide que le fut l’empressement à vouloir tirer les enseignements de la dernière inondation. » (Freddy Vinet, maître de conférences à l’université Paul Valéry de Montpellier). 3 Enquête préalable à DUP avant expropriation pour cause de risques majeurs 2015 4 1.1 Objet de l’enquête Entre les décennies cinquante et quatre-vingts, les catégories sociales vont évoluer rapidement. A la France agricole se substitue une population majoritairement urbaine issue des conséquences de la déprise agricole. Ces transferts s’opèrent vers les périphéries des villes, qui terminent à la fois la reconstruction des destructions de la Seconde guerre mondiale et l’arrivée des ruraux ayant quitté des terres trop ingrates. Les nouveaux arrivants doivent être installés dans des banlieues que l’on urbanise sur des schémas linéaires, au creux des vallées faciles à desservir. Les trois décennies citées ci-dessus coïncident avec une pause (relative) des inondations, un facteur d’oubli qui se paiera lourdement lorsque reviennent les années de fortes crues. C’est ce constat que pose Freddy Vinet et beaucoup d’autres chercheurs dans leurs ouvrages. Il en sortira une prise de conscience de ce phénomène, puis une réaction de l’Etat et des collectivités territoriales malheureusement trop tardive pour déplacer tout ou partie des millions d’habitants nouvellement implantés dans les zones inondables. Les efforts de prévention des pluies cévenoles, l’aménagement des bassins hydrologiques, l’anticipation des crues et la correction des constructions trop exposées aux inondations débouchent sur une stratégie que pilote l’Etat et que relaient les collectivités territoriales. Le présent rapport consacre la disparition de constructions indéfendables qu’il faut exproprier, compte-tenu des risques majeurs encourus par des riverains totalement isolés au cœur des crues : leur sauvetage éventuel est soit impossible, soit infiniment plus coûteux que les crédits d’une reconstruction équivalente dans un milieu sûr. 1.2 Cadre juridique Jusqu’en 2012, le Préfet du Gard a privilégié l’achat amiable des immeubles situés en zone dangereuse où le maintien d’un habitat était incompatible avec la brutalité des hauteurs d’eaux mesurées en crête de crue (3 mètres et plus), les distances à parcourir par les victimes pour sortir des courants d’inondations (plusieurs centaines de mètres parfois) et le coût exorbitant des hélitreuillages – parfois carrément impossibles de nuit ou sans visibilité. A cette date n’est resté en place qu’un noyau dur de personnes ayant refusé toute procédure amiable. Le cas de ces irréductibles a été identifié à l’échelle du département du Gard et les procédures d’expropriation ont été préparées dans le cadre du présent « dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique précédant la procédure d’expropriation des biens exposés à un risque naturel majeur ». Les dossiers à traiter dans le cadre de notre rapport d’enquête sont au nombre de six, trois étant situés sur le territoire de la commune d’Aubais et trois autres dans celle de Gallargues-le-Montueux. 4 Enquête préalable à DUP avant expropriation pour cause de risques majeurs 2015 5 Les opérations sont encadrées par les articles suivants : - L.1 et R111-1 et suivants du code de l’expropriation ; - R112-5 et R112-6 du code de l’expropriation ; - L561-1 et suivants du code de l’environnement ; - R561-1 et suivants du code de l’environnement ; - L125- 2 du code des assurances ; - L311-1 et L311-2 du code de l’expropriation. 1.3 Maître d’ouvrage et question posée L’opération est directement pilotée par l’Etat (Préfecture du Gard). Elle doit conduire à l’expropriation de six constructions qui seront détruites et les terrains d’assiette classés en « non constructibles ». 1.4 Désignation du commissaire enquêteur Lettre du Tribunal administratif de Nîmes (24/03/2015) Arrêté N°E15000028/30 du Vice-président du tribunal de Nîmes Arrêté préfectoral N°2015103-0002 1.5 Composition du dossier Le dossier comporte pour chaque commune une notice explicative, des plans de situation, le périmètre des immeubles à exproprier, l’estimation sommaire des acquisitions à réaliser, un rapport d’expert et des documents d’appréciation de la vulnérabilité. Il comporte 39 pages numérotées pour Aubais et quelques feuillets documentaires et 37 pages pour Gallargues-le-Montueux. 2– ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE 2.1 Modalités Un entretien préalable a eu lieu en Préfecture avec le maître d’ouvrage le 8 avril 2015, ce qui a permis d’organiser le temps de travail et de préparer conjointement l’arrêté préfectoral. 2.2 Permanences Elles sont partagées entre les deux communes de la façon suivante : Lundi 18 mai, ouverture de l’enquête et mise des documents nécessaires à la disposition du public par le commissaire-enquêteur ; Jeudi 21 mai, permanence en mairie d’Aubais (9 heures – 12 heures) ; Mercredi 27 mai, permanence en mairie de Gallargues-le-Montueux (9 heures – 12 heures) ; Mercredi 3 juin, permanence en mairie d’Aubais (14 heures – 17 heures) ; Vendredi 5 juin, permanence en mairie de Gallargues-le-Montueux (14 – 17 heures) Lundi 8 juin au soir, clôture de l’enquête par le commissaire-enquêteur. 5 Enquête préalable à DUP avant expropriation pour cause de risques majeurs 2015 6 2.3 Visite des lieux Une visite des lieux a été organisée avec Madame Sylvie Quintin, qui représentait la Préfecture du Gard, le 3 Juin 2015. Nous avons visité les six sites de l’enquête, depuis des vues distantes, les clôtures ayant été cadenassées par les propriétaires, ou portant la mention « Propriété privée ». Les photographies intégrées au dossier d’enquête devraient dater de plusieurs années compte-tenu du développement de la végétation, qui a gêné notre reconnaissance. Les inondations de 2002/2003 ont détruit quelques murs et clôtures : les réparations sont plus ou moins limitées. Les accès à ces six sites ne sont possibles que par de très mauvais chemins, terminés par des pistes. Certains sites sont entretenus avec soin : c’est par exemple le cas de la propriété AUGADE (Aubais, parcelle B 295) qui se limite à une minuscule enclave de 186 m2 (l’emprise du mazet), au cœur d’un vignoble d’une trentaine d’hectares le tout appartenant à la famille Augade. La démolition du mazet est acceptée mais le viticulteur ne comprend pas la nécessité de créer une petite enclave domaniale au milieu de sa viticulture…Particulièrement entretenue, la propriété BENEDETTI est traitée en parc arboré (Aubais – parcelles 236, 237, 2251 et 2252 soit 9897 m2). Les dégâts subis par le mazet lors des crues de 2002/2003 ont partiellement fait disparaître le mazet dont le propriétaire envisage de faire réduire les restes de logement (contact de la famille avec le commissaire-enquêteur). D’autres parcelles concernées par l’enquête semblent occupées par des amateurs de pêche ou de courts séjours à la campagne. Ce type de mazet banal se fond dans la végétation naturelle. Au bout du chemin de la Roque, la propriété MORETUS de BOUCHOUT mérite une mention à part. C’est un bâtiment assez coquet, plus ancien que les autres, construit presque à l’aplomb d’une falaise calcaire plongeant dans le Vidourle. Cette petite zone d’habitat regroupe quelques maisonnettes dont une seule figure à la liste des biens à raser. Les autres maisonnettes (non concernées par l’enquête) seraient préservées par la nature extrêmement difficile du relief (surplombs au-dessus des rives ou existence de niveaux refuges hors d’eau ?). Ces maisonnettes étant proches les unes des autres, nous souhaitons que soit vérifiée l’auto-résistance de ces implantations aux crues et connaître la nature des motifs ayant justifié le maintien de ces constructions – à l’exception des Biens de la seule famille Moretus).