SCHEMA DE COHERENCE TERRITORIALE DU PAYS D’ D’ ET D’

2 / Projet d’Aménagement et de Développement Durables (PADD)

Le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton : Territoire privilégié d’accueil, de développement et de diversités

Avril 2015

 PADD

SOMMAIRE

PREAMBULE 5

LES ORIENTATIONS DU PADD 13  ORIENTATION 1 / UN TERRITOIRE QUI FIXE LA QUALITE DE SON CADRE DE VIE COMME CONDITION DE SON DEVELOPPEMENT 15

I. STRUCTURER LE DEVELOPPEMENT PAR UN MAILLAGE COHERENT ET HIERARCHISE DU TERRITOIRE ...... 17 1. Mailler le territoire pour un développement maîtrisé ...... 17 2. Préserver le cadre de vie par une urbanisation plus compacte et plus structurée ...... 18 3. Proscrire le mitage des espaces ...... 19 II. MAINTENIR ET DEVELOPPER LES RICHESSES ENVIRONNEMENTALES, PAYSAGERES ET AGRICOLES ...... 20 1. Protéger et rétablir les continuités écologiques, ainsi que le paysage «remarquable» ...... 20 2. Préserver les grandes plaines agricoles et des surfaces herbagères stratégiques aux élevages ...... 21 3. Conserver le paysage bâti et non bâti «ordinaire» ...... 21 III. DEVELOPPER L’URBANISATION EN ACCORD AVEC LA NATURE DES SITES ...... 22 1. Préserver les lisières urbaines de qualité et construire des lisières « vivantes » avec l’agriculture ...... 22 2. Protéger la ressource en eau ...... 23 3. Protéger les hommes face aux risques ...... 24

 ORIENTATION 2 / UN TERRITOIRE EQUILIBRE QUI SOUTIENT ET STRUCTURE LES DYNAMIQUES A L'ŒUVRE 27

I. MAINTENIR UN DEVELOPPEMENT DEMOGRAPHIQUE DU TERRITOIRE, MODERE, MIEUX EQUILIBRE ET MAITRISE ...... 29 1. Favoriser une plus grande diversification de l’habitat ...... 29 2. Réhabiliter et requalifier le parc ancien ...... 30 3. Une production de logements économe en foncier ...... 30 4. Un développement démographique qui s’appuie sur le renforcement du niveau d’équipements et de services ...... 31 II. FAVORISER LES AXES DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE RN154 ET RN12, EN COMPLEMENT DES DYNAMIQUES EXISTANTES A RENFORCER ...... 33 1. Un axe de développement économique et commercial à affirmer ...... 33 2. Favoriser le développement économique et commercial, et l’implantation d’entreprises ...... 34 a) Le renforcement de l’attractivité commerciale ...... 34 b) L’adaptation des zones d’activités existantes aux besoins actuels ...... 34

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c) Apporter un soutien au développement des entreprises ...... 35 3. Favoriser le développement des activités touristiques et culturelles comme vecteur de développement de l’emploi ...... 35 a) Valoriser l’image du territoire...... 35 b) Développer les équipements et activités de loisirs ...... 36 c) Développer l’offre en hébergement et stationnement touristiques ...... 36 4. Encourager le développement économique agricole basé sur la valorisation des ressources locales ...... 36 a) Faciliter la structuration des filières courtes ...... 36 b) Soutenir l’activité agricole en place ...... 37 III. S’APPUYER SUR UNE ORGANISATION REALISTE ET DURABLE DES MOBILITES LIEES A L’EMPLOI ET A LA FORMATION ...... 38 1. Mettre en place une hiérarchie des réseaux de déplacements cohérente avec la structuration territoriale ...... 38 2. Promouvoir les transports collectifs et développer l’intermodalité dans une logique de réduction de la vulnérabilité énergétique ...... 39 3. Encadrer la pratique automobile dans une logique de rationalisation et de partage ...... 40 IV. APPUYER LA TRANSITION ENERGETIQUE DU TERRITOIRE POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE ET COHERENT ...... 42 1. Valoriser les ressources environnementales et paysagères du territoire ...... 42 a) Un potentiel éolien à exploiter plus particulièrement sur la partie Ouest du territoire ...... 42 b) Une richesse sylvicole prépondérante à l’Ouest du territoire à mettre à profit en développant la biomasse ...... 42 c) Un ensoleillement favorable du territoire à exploiter ...... 43 2. Favoriser la transition énergétique dans l’habitat ...... 44 3. Créer un maillage structurant pour les modes doux ...... 44 4. Le Pays : acteur du changement de comportement ...... 45 a) Une initiative forte en matière d’énergie portée par le SCOT, associée à des partenariats ... 45 b) Des outils de sensibilisation à développer ...... 45

 ORIENTATION 3 / UN TERRITOIRE QUI AFFIRME SES DIVERSITES EST/OUEST POUR UN DEVELOPPEMENT COHERENT 47

I. CONFORTER LES DYNAMIQUES DE DEVELOPPEMENT DISTINCTES ...... 50 1. Un développement démographique plus accentué à l’Est qu’à l’Ouest du territoire ...... 50 2. Le développement d’une économie plutôt résidentielle à l’Est et plutôt touristique à l’Ouest du territoire ...... 51 a) Tirer parti de la dépendance des agglomérations voisines à l’Est du territoire ...... 51 b) Affirmer la destination touristique de l’Ouest du territoire ...... 51

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II. METTRE EN PLACE DES PRINCIPES DE GESTION DIFFERENCIEE ENTRE L’EST ET L’OUEST ...... 52 1. Une attention différente portée à la question du paysage ...... 52 2. Une gestion différente des problématiques environnementales ...... 53 III. RENFORCER LES SYNERGIES ET PARTENARIATS AVEC LES TERRITOIRES VOISINS ET INSTITUTIONS ...... 54 1. Des partenariats à développer pour renforcer l’économie du territoire ...... 54 2. Faciliter les échanges avec l’extérieur et les institutions du point de vue des mobilités et du réseau de communications électroniques ...... 55

ANNEXES 57

 Zoom sur la stratégie d’aménagement : Critères de classement des cinq groupes de communes et vocation 58  Les pôle d’emplois du territoire _ Indice de concentration de l’emploi 61  Les aires d’attractivité des agglomérations polarisantes voisines 62

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PREAMBULE

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RAPPEL DE LA DEMARCHE

Etapes et Méthodologie

L’élaboration du PADD du SCOT du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton a été marquée par les étapes suivantes, sur la base de la réalisation du diagnostic et de l’état initial de l’environnement en 2013 :

23 janvier 2014 - Elus du Pays : Animation d’un séminaire de sensibilisation autour de la question du point mort démographique et de la construction de logements sur le territoire, par GTC.

6 février 2014 - Présentation de 3 scénarios de territoire, auprès du groupe de suivi du SCOT, illustrant chacun une identité territoriale propre et présentant des choix très contrastés en matière économique, démographique, environnementale, sociale, … afin de faire émerger un projet de territoire à l’horizon 2030.

19 février et 19 mars 2014 - 3 ateliers de travail (groupes distincts d’élus, de personnes de la société civile et personnes publiques associées) autour des 3 scénarios de territoire contrastés afin de faire émerger les pistes d’un scénario souhaitable ou préférentiel qui constituera la base du Projet d’Aménagement et de Développement Durables (PADD).

14 mai 2014 - Présentation du scénario préférentiel esquissé suite aux ateliers thématiques auprès du groupe de suivi du SCOT et préparation des ateliers thématiques autour de ce scénario préférentiel.

12 juin 2014 - 3 ateliers thématiques animés par les experts thématiques du groupement d’AMO autour du scénario préférentiel et réunissant conjointement élus, personnes publiques associées et société civile. L’objectif de ces ateliers était de faire réagir chaque acteur et force vive du territoire présent et invité sur les orientations thématiques pour nourrir le scénario préférentiel et vérifier l’adéquation des propositions au regard du territoire, mais également adapter, nourrir, compléter et participer à la co-construction des orientations du futur PADD proposées par le bureau d’études et ses experts.

10 juillet 2014 – Comité de pilotage de présentation du PADD. Présentation et remise d’un projet de PADD pour lecture et débats courant l’été.

11 septembre 2014 – Comité de pilotage en interne autour du PADD. Récolte de l’ensemble des remarques suite à l’étude du document du PADD remis en juillet.

14 octobre 2014 – Réunion de travail avec le groupe de suivi du SCOT pour adaptation, modification et remaniement du PADD, suite à l’ensemble des remarques émises.

13 et 18 novembre 2014 – Présentation du PADD en commission des Maires.

27 novembre 2014 – Réunion des Personnes Publiques Associées.

1er décembre 2014 – Présentation du PADD au Conseil de Développement (société civile)

18 décembre 2014 – Mise en débat du PADD au Comité Syndical du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton

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RAPPEL DE LA DEMARCHE

Trois scénarios pour faire émerger un projet de territoire partagé

Le Projet d’Aménagement et de Développement Durables du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton a été précédé par une phase de diagnostic croisant l’ensemble des thématiques « habitat, économie, paysage, environnement, mobilités » et élaborée de façon concertée. De grands enjeux prospectifs ont été ressortis à l’issue de cette phase de diagnostic, orientant les scénarios de territoire présentés et débattus en phase de concertation auprès d’élus, personnes publiques associées et société civile.

Ces scénarios, volontairement contrastés, ont permis de faire émerger les pistes d’un scénario préférentiel constituant les bases du futur PADD.

Ci-après une présentation synthétique de ces 3 scénarios de territoire contrastés.

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LA STRATEGIE D’AMENAGEMENT

Un objectif : fixer les conditions de son développement afin de maintenir un cadre de vie de qualité adapté aux spécificités du territoire

Au cours des premières étapes de l’élaboration du SCOT, la préservation de la ruralité du territoire et de ses qualités paysagères et environnementales est apparue, pour nombre de ses acteurs, comme une priorité incontournable du projet de territoire, car intrinsèquement liée au maintien du cadre de vie de qualité sur le territoire.

C’est pourquoi, au regard des fortes pressions résidentielles exercées depuis quelques années, le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton prévoit non pas de les enrayer, mais de poursuivre son développement démographique, de façon plus modérée, organisée (répartition selon différents groupes de communes) et raisonnée (vers une moindre consommation de l’espace).

L’objectif est de fixer les conditions indispensables au développement du Pays et d’être respectueux de son cadre de vie (préservation des paysages, richesses environnementales et agricoles).

Par ailleurs, ont été révélés au cours de la phase diagnostic des contrastes marqués entre l’Est et l’Ouest du territoire - contrastes en termes de paysages, de dynamiques économiques et démographiques et de liens cultivés avec l’extérieur du territoire – et des opportunités fortes telle le projet de liaison express RN154/RN12. Le choix du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton a été de faire de ses différences un atout et non pas tenter d’homogénéiser de façon artificielle le territoire, ainsi que de s’appuyer sur ce projet de liaison pour conforter et renforcer son axe de développement économique Nord-Sud du territoire (le long de la RN154).

Les stratégies de développement proposées sont donc distinctes et adaptées au regard du contexte géographique considéré et de ses particularités en termes de paysages, dynamiques démographiques, économiques, ...

Finalement, a été révélée lors du diagnostic la dimension extrapolarisée du territoire car situé au carrefour et au sein des aires d’influences des agglomérations de Dreux, Evreux, Paris et dans une moindre mesure de L’Aigle, Conches-en-Ouche, Pacy-sur-Eure, Nonancourt/St-Lubin/St-Rémy et /Ezy-sur-Eure/Ivry-la-Bataille. A l’image des contrastes marqués entre l’Est et l’Ouest, le Pays d’Avre, d’Eure et d’ton a choisi de reconnaître et tirer bénéfice de ces liens entretenus avec l’extérieur du territoire, plutôt que de les nier et favoriser son fonctionnement en autarcie. Des partenariats et liens extérieurs en termes de mobilités, économie, tourisme, environnement sont donc développés pour mettre en œuvre le projet de territoire.

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LA STRATEGIE D’AMENAGEMENT

Outils de mise en œuvre

La stratégie du projet de territoire repose ainsi sur plusieurs déclinaisons territoriales :

 La structuration du territoire basée sur une hiérarchie de polarités1 : o 1. le pôle urbain majeur : Verneuil-sur-Avre o 2. les pôles urbains structurants : Breteuil-sur-Iton, Damville, St-André de l’Eure, La Madeleine de Nonancourt o 3. les pôles ruraux structurants : 12 communes o 4. les communes rurales en développement : 20 communes o 5. les communes rurales : 48 communes

 La structuration du territoire au regard de polarités extérieures influentes : agglomérations d'Evreux, de Dreux et de l’Ouest parisien, mais également les aires urbaines d’Anet/Ezy/Ivry et de Nonancourt/St-Lubin/St-Rémy, les pôles de (gare), Pacy-sur- Eure, Conches-en-Ouche et L’Aigle.

 La structuration du territoire au regard d’axes de circulation structurants : les RN154 et 12 et les lignes ferroviaires (gares SNCF de Verneuil-sur-Avre, Nonancourt, Bueil, Evreux, Dreux, …)

 La structuration et l’identification de dynamiques de développement distinctes entre l’Est et l’Ouest du territoire : la partie Est du territoire (secteurs de St-André de l’Eure, Nonancourt et Damville-Est) soumise à une forte tension rurbaine et la partie Ouest du territoire (secteurs de Verneuil-sur-Avre, Breteuil-sur-Iton et Damville-Ouest), plus rurale.

 La structuration du territoire basée sur la préservation de l’environnement et du paysage : Préservation de la biodiversité sur les vallées, des massifs forestiers et bosquets, des terres agricoles

1 Voir en annexe les critères de classement des communes par catégorie et leur vocation

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LES ORIENTATIONS

DU PADD

Le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton : Territoire privilégié d’accueil, de développement et de diversités

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ORIENTATION 1/ UN TERRITOIRE QUI FIXE LA QUALITE DE SON CADRE DE VIE COMME CONDITION DE SON DEVELOPPEMENT

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I. STRUCTURER LE DEVELOPPEMENT PAR UN MAILLAGE COHERENT ET HIERARCHISE DU TERRITOIRE

Une des bases fondamentales du projet de territoire est son organisation et sa structure autour d’un maillage urbain renforcé, permettant ainsi d’axer un développement démographique soutenu et localisé sur les principaux pôles urbains et par ailleurs de limiter et encadrer la consommation foncière des communes rurales. La mise en place de cette stratégie permettra notamment, du fait de cette limitation de la consommation foncière, de préserver des espaces agricoles fonctionnels et un cadre environnemental de qualité.

1. Mailler le territoire pour un développement maîtrisé

Afin de maîtriser le développement de son territoire, mais également le rendre moins dépendant des polarités extérieures, le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton doit structurer et hiérarchiser son organisation urbaine autour de différents groupes de communes, selon le niveau de services et d’équipements offerts ou à venir.

Afin de maîtriser le développement du territoire et notamment redynamiser les centres-bourgs, pour la plupart en déclin démographique, et limiter la consommation excessive de foncier liée au fort étalement urbain actuellement à l’œuvre au niveau des communes rurales périphériques, il est nécessaire de s’appuyer sur des pôles moteurs et leur mise en réseau qui permettent de répondre à des enjeux d’organisation du territoire en terme :  d'économie du foncier,  d’offre en habitat adaptée,  de développement économique et touristique,  de développement et mutualisation des services (commerces, équipements, médecins, ...)  d’amélioration de l’accessibilité,  Etc...

La stratégie du territoire se traduit par la mise en œuvre de cinq types de pôles différenciés et hiérarchisés (voir critères de sélection pour le classement des communes en préambule) :  Groupe 1 / Le pôle urbain majeur : Verneuil-sur-Avre

 Groupe 2 / Les pôles urbains structurants : Breteuil-sur-Iton, Damville, La Madeleine de Nonancourt, Saint André de l’Eure

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 Groupe 3 / Les pôles ruraux structurants : Bois le Roy, , , Francheville, Garennes- sur-Eure, Grossoeuvre, La Couture Boussey, Marcilly-sur-Eure, Mesnil sur l’Estrée, Prey, Saint- Germain sur Avre, Tillières sur Avre.  Groupe 4 / Les communes rurales en développement : Buis sur Damville, Chavigny-Bailleuil, Condé-sur-Iton, Corneuil, , Courdemanche, Gouville, Illiers l’Evêque, L’Habit, La Forêt du Parc, La Guéroulde, Le Chesne, Marcilly la Campagne, Mousseaux-Neuville, , , Rueil la Gadelière, St Georges Motel, Ste Marguerite de l’Autel, Sylvains-les-Moulins.  Groupe 5 / Les communes rurales : Acon, Armentières sur Avre, Avrilly, Balines, Bémécourt, , Breux sur Avre, Champigny la Futelaye, Chanteloup, , Cintray, , Dame-Marie, Droisy, Epieds, , , Garencières, Gournay le Guérin, Grandvilliers, Guernanville, Jumelles, Le Roncenay-Authenay, Le Sacq, L’Hosmes, , , Les Baux de Breteuil, Les Essarts, Lignerolles, , Mandres, Manthelon, , Montigny sur Avre, , Serez, Quessigny, Roman, St Christophe sur Avre, St Denis du Béhélan, St Germain de Fresney, St Laurent des Bois, St Nicolas d’Attez, St Ouen d’Attez, St Victor sur Avre, Thomer la Sogne, Villalet.

La mise en réseau des pôles structurants permet la constitution d’un maillage structurant qui équilibre le développement du territoire et le renforce à l’échelle extra territoriale. Le territoire, structuré et renforcé en interne, peut ainsi limiter sa dépendance vis-à-vis des polarités extérieures (agglomérations d’Evreux, de Dreux et parisienne). Par ailleurs, les pôles urbains (groupes 1 et 2) s’appuient sur les pôles relais (groupes 3 et 4) au sein du territoire pour assurer un développement équilibré et maîtrisé du territoire.

La mise en place de ces différents pôles permet d’organiser et structurer au mieux le territoire en interne du point de vue des déplacements, de l’économie, de la limitation de la consommation foncière, du développement d’équipements et services, ...

2. Préserver le cadre de vie par une urbanisation plus compacte et plus structurée

Le territoire se fixe des objectifs ambitieux en matière de modération de consommation foncière. Le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton décide ainsi de mettre en œuvre une gestion optimisée de son espace, en privilégiant des localisations et des formes qui participent à une meilleure utilisation de sa ressource foncière.

La répartition spatiale des objectifs en logements se basera sur les groupes de communes précédemment identifiés afin de favoriser les développements prioritairement :  Dans les pôles urbains (majeur et structurants / groupes 1 & 2), au sein des centres bourgs ou villages et si besoin en extension urbaine, en continuité du tissu existant ;  Dans les secteurs les mieux desservis, en lien avec les projets de développement économique et/ou reliés facilement aux pôles d’emplois et équipements extérieurs du territoire (pôles urbains et ruraux structurants / groupes 1, 2 & 3).

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Pour cela, les critères de répartition et les surfaces destinées à l’urbanisation par pôle et par commune seront définis dans le DOO afin d’atteindre des densités moyennes adaptées aux vocations de chaque groupe de communes. Le principe à suivre sera celui d’une densité plus élevée pour les communes des groupes 1, 2 et 3 en développant en priorité des opérations de petits collectifs et individuels denses et parallèlement, une urbanisation plus limitée pour les communes des autres groupes en limitant, voire proscrivant leur développement en dehors de leur enveloppe bâtie.

La répartition spatiale de l’habitat nouveau devra être raisonnée et adaptée à la taille de la commune et à sa capacité à satisfaire la population en termes de commerce et de services.

La définition de secteurs préférentiels de développement de l’habitat devra répondre à l’objectif de favoriser au maximum la réalisation des nouvelles urbanisations dans le tissu urbain existant, via l’utilisation des friches et dents creuses, la réhabilitation de bâtiments anciens en centre-bourg, fermes et bâtiments agricoles, etc... L’application directe de ces principes de densification de l’urbanisation se traduira par la définition d’enveloppes de consommation d’espace. Celles-ci induiront au vu des objectifs résidentiels, des obligations ciblées de densification du bâti dont l’application sera variable selon les groupes de communes.

3. Proscrire le mitage des espaces

Le renforcement des pôles structurants (groupes 1, 2 et 3) et la limitation du développement des communes rurales (groupes 4, 5a et 5b) en dehors de leur enveloppe bâtie assurent la préservation des grands espaces naturels et agricoles. Cette organisation permet de mettre un terme au phénomène de mitage des espaces.

Les hameaux à vocation agricole sont confortés dans leur fonction économique car le développement résidentiel y est interdit. Dans le même objectif, le changement de destination des anciennes fermes et bâtiments agricoles en habitation est rendu possible uniquement dans les secteurs ou hameaux proches des pôles structurants. Pour les secteurs plus éloignés, seuls les aménagements liés au développement économique est autorisé (agriculture, artisanat, accueil touristique). Par ailleurs, le territoire prévoit des zones tampons entre les sièges d’exploitation agricole et les secteurs à vocation résidentielle et économique (tertiaire, industrielle, …). Ces zones tampons seront également organisées entre les secteurs naturels (espaces boisés classés, prairies, mares, …) et les zones résidentielles et économiques (tertiaires, industrielles, …) Ce dispositif permet des possibilités de développement et de diversification des entreprises agricoles et économiques, ainsi que la préservation des secteurs naturels. Il permet aussi d’anticiper les éventuels problèmes de voisinages liés aux co-nuisances de l’activité agricole.

Egalement, une maîtrise attentive de l’urbanisation au niveau des paysages de vallées et de bords de plateau (communes des groupes 3, 4 & 5) permettra la préservation des continuités paysagères par l’identification et la protection de grands cônes de vue paysagers.

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II. MAINTENIR ET DEVELOPPER LES RICHESSES ENVIRONNEMENTALES, PAYSAGERES ET AGRICOLES

La protection des richesses environnementales et agricoles, véritables réservoirs de biodiversité constitue un impératif majeur du Pays. Elle doit s’accompagner de la préservation du paysage remarquable et ordinaire (naturel et bâti) et du rétablissement des corridors écologiques afin d’assurer le bon fonctionnement de la Trame Verte et Bleue du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton. Les zones humides, milieux sylvo-arborés et milieux neutro-calcicoles, lieux de biodiversité, feront l’objet d’une attention particulière participant également à la Trame Verte et Bleue du Territoire.

Il est également essentiel de préserver le potentiel agronomique du territoire en tant que ressource vitale par la maîtrise de l’artificialisation des espaces agricoles, terres labourables ou prairies. Cet objectif suppose une limitation volontariste de l’étalement urbain, mise en œuvre au travers du maillage du territoire. Elle suppose également de ne pas négliger le potentiel écologique des terres agricoles et notamment des prairies. C’est pourquoi les espaces de prairie qui assurent souvent une transition entre les zones proprement naturelles et les terres labourables font partie de la trame verte et bleue et doivent donc être gérés avec discernement. Il en va de même quand ces prairies assurent la transition entre les terres labourables et les villages.

1. Protéger et rétablir les continuités écologiques, ainsi que le paysage «remarquable»

Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) décrit l’état actuel des réservoirs et corridors de biodiversité à l’échelle régionale. Il détaille également les obstacles à une bonne continuité écologique, tant terrestres (ouvrages routiers, tissu urbain) qu’hydrologiques (barrages..). Rétablir les continuités écologiques (voir représentation graphique de l’orientation) telles que les trames verte et bleue (réseau fluviatile, mares et étangs) sera un moteur des actions entreprises par les collectivités et l’ensemble des acteurs du territoire.

L’objectif ambitieux du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton est de reconnecter la vallée de l’Eure à celle de l’Iton, celle de l’Avre à celle de l’Iton à l’Ouest de Verneuil-sur-Avre et aider au franchissement des grandes infrastructures routières par la réalisation ou l’augmentation du nombre d’ouvrages favorisant le passage de la faune (N 154, D 840, N 12). La protection et la connexion des différents corridors devront être entreprises.

Les connexions entre éléments de biodiversité peuvent être réalisées par la mise en place de voies douces qui, jalonnées de linéaires herbacés, arbustifs ou arborés participant au développement de la faune et de la flore, ont la possibilité de jouer ce rôle en traversant et reliant les grands massifs boisés, ou par la plantation de haies, voire la création de nouveaux bosquets reliant les éléments de biodiversité.

Instaurer une zone tampon non-urbanisable autour de chaque boisement favoriserait par ailleurs la préservation d’une population diversifiée à l’intérieur de ces massifs boisés.

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 PADD – Orientation 1

Ces grandes continuités écologiques, notamment les vallées et grands massifs boisés, constituent le paysage dit « remarquable », identitaire du territoire du SCOT. Ainsi, la valorisation de ces réservoirs de biodiversité sera la clef de voûte de la protection des grands paysages, de la faune qui y habite et y circule, et de leurs cônes de vue qui façonnent l’image du territoire et son cadre de vie privilégié. 2. Préserver les grandes plaines agricoles et des surfaces herbagères stratégiques aux élevages

Outre la protection des réservoirs de biodiversité que sont en particulier les espaces forestiers et les vallées, le territoire se fixe pour objectif de préserver l’intégrité des espaces agricoles (plaines céréalières), permettant de garantir les fonctionnalités économiques et environnementales (trame verte) intrinsèques à ces espaces et qui constituent également le grand paysage du Pays.

Par ailleurs, le territoire se fixe également comme objectif la préservation des élevages, présents notamment dans la frange Ouest du territoire et dans les vallées, car au-delà de leur rôle de production alimentaire, ces élevages assurent un rôle primordial dans la gestion de sites à haute valeur environnementale (prairies, zones humides). La mise en place du maillage urbain et par conséquent la limitation forte de consommation foncière est une des conditions à mettre en place pour se prémunir de la disparition de ces élevages, qui sera par ailleurs renforcée par la mise en place systématique de zones tampons autour de ces exploitations.

3. Conserver le paysage bâti et non bâti «ordinaire»

Les espaces naturels « ordinaires » encore appelés « petit paysage » (prairies, vergers, bosquets, haies, mares, fossés, alignements d’arbres, arbres isolés, bordures de routes,…) ne font l’objet d’aucune mesure obligatoire d’inventaire ou de protection environnementale. Ils jouent pourtant un rôle important pour la faune et la flore. De plus, ils permettent à la population de s’identifier au territoire et supportent également une activité économique liée au tourisme, notamment à l’Ouest et au Sud du territoire.

Il conviendra donc de les identifier et assurer leur protection.

De la même manière, le territoire du SCOT possède de nombreux éléments bâtis remarquables (bâtis traditionnels de la région, bien souvent situés au cœur de bourgs historiques, maisons de maître, puits, corps de ferme anciens, murs maçonnés, éléments témoins de pratiques anciennes, religieuses et de croyances, …) qui ne bénéficient pas nécessairement de protection (monument historique, patrimoine classé ou inscrit). Ce patrimoine bâti remarquable participe également à la constitution de l’identité et de l’histoire du territoire et sera à ce titre inventorié et protégé.

Enfin, la plantation systématique de « bandeaux végétaux » constitué d’essences locales en franges d’espaces urbanisés, agricoles, de bois et prairies sera développée.

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 PADD – Orientation 1

III. DEVELOPPER L’URBANISATION EN ACCORD AVEC LA NATURE DES SITES

Le territoire abrite de grands réservoirs de biodiversité en l’espèce entre autres des vallées fluviatiles, des grands massifs forestiers et des coteaux calcaires. La préservation de ces entités, mais également la prise en compte des risques et nuisances, doit être un moteur de la réflexion du développement territorial du SCOT et notamment pour la définition des nouvelles zones d’extension de l’urbanisation.

1. Préserver les lisières urbaines de qualité et construire des lisières « vivantes » avec l’agriculture

Les franges urbaines « naturelles », constituées de haies, bosquets, vergers, prairies, … existantes devront être préservées et mises en valeur pour répondre aux enjeux paysagers, environnementaux et agricoles. Lorsqu’elles ont disparu, pour éviter les frontières brutales entre espaces urbains et espaces agricoles et assurer une qualité paysagère autour des espaces urbains, les communes devront engager une réflexion pour reconstituer ces lisières en travaillant avec le monde agricole (agroforesterie, ceintures maraichères, jardins ouvriers, vergers, …) afin d’éviter les conflits liés à la gestion de ces lisières et faire en sorte que ces lisières soient entretenues et « vivantes » et non des espaces à l’abandon.

Ainsi, il s’agira lors de constructions nouvelles en lien direct avec des terres agricoles, d’imposer la constitution d’espaces tampons et/ou de haies composées d’essences locales en limite de parcelles. Dans le cas de constructions déjà existantes, il s’agira de promouvoir des usages valorisant les interfaces entre espaces urbains et espaces agricoles, comme par exemple :  accueillir une exploitation agricole de proximité pour la cueillette, le maraîchage de vente directe, …  développer un verger communal productif, géré par un arboriculteur  organiser les équipements sportifs et récréatifs du village aux abords du village (terrains de foot, espaces de rencontre, …)  créer des jardins partagés  créer des noues assurant la gestion des eaux pluviales et permettant le développement d’une biodiversité, voire y développer en parallèle des cheminements doux

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2. Protéger la ressource en eau

De nombreux captages d’eau potable dont certains ont été identifiés comme importants par les services de l’Etat (captages Grenelle) sont présents sur le territoire du SCOT. La plupart de ces captages bénéficient de périmètres de protection dont l’objectif est de limiter les risques de pollution des eaux souterraines et/ou superficielles pour assurer une eau de qualité aux sociétés ou services publics de production d’eau potable. Cependant, certains captages comme celui de Verneuil-sur-Avre ne bénéficient par de périmètre de protection.

Le développement de l’urbanisation devra tenir compte de ces captages pourvus ou non de périmètres de protection. Les servitudes s’appliquant sur les périmètres de protection éloignés et rapprochés devront être respectées et il conviendra de limiter l’urbanisation à proximité des captages non pourvus de périmètre de protection, dans les périmètres de protection des captages pourvus, voire de l’interdire totalement dans les périmètres des captages Grenelle.

Dans le but de protéger la ressource en eau, le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton incitera les collectivités à mettre en place des opérations de sensibilisation du public au problème engendré par une utilisation trop importante des produits phytosanitaires. Il s’avère en effet que la part des produits phytosanitaires utilisés par les jardiniers est relativement importante au regard de la surface concernée.

L’ensemble des actions en faveur de la protection de la ressource en eau devra être coordonnée sur le territoire du SCOT en lien avec le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux – Normandie, mais également avec le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux de l’Avre et celui de l’Iton dont l’un des objectifs est la préservation de la ressource en eau potable.

Certaines collectivités du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton ont réalisé leur schéma directeur d’assainissement. Pour d’autres, les schémas sont en cours de révision. Dans les zones rurales où l’habitat est peu dense et dispersé, ces documents favorisent l’assainissement non collectif sur leur territoire d’effet. Il s’avère en effet trop coûteux de mettre en place un assainissement collectif dans les zones rurales ou de relier les villages les plus isolés à un assainissement collectif existant.

En revanche, dans les zones où l’urbanisation est suffisamment dense, le SCOT préconise de privilégier l’assainissement collectif pour les nouvelles zones à urbaniser.

L’assainissement non collectif avec les Services Publics d’Assainissement Non Collectif (SPANC) présents sur l’ensemble du territoire, restera donc le plus adapté à une grande partie du territoire du SCOT, en privilégiant toutefois l’usage de l’assainissement individuel compact.

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3. Protéger les hommes face aux risques

Certaines parties du territoire du SCOT sont concernées par des risques naturels liés principalement à la présence de cavités souterraines, aux inondations et aux mouvements de terrain (notamment le phénomène de retrait / gonflement des argiles). La prise en compte de ces risques est un point important pour permettre le développement du territoire tout en minimisant les risques pour les populations.

Le département de l’Eure, en s’appuyant sur le Plan Climat Energie Territorial, encourage la création de Plans de Prévention des Risques Naturels (PPRN). Le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton apportera son appui à cette démarche afin d’assurer un niveau élevé de maîtrise des risques.

Parallèlement à l’établissement des PPRN, une sensibilisation du public aux risques naturels devra être mise en place par les collectivités locales.

Les actions en matière de lutte contre le risque d’inondation devront être coordonnées avec les SAGE de l’Avre et de l’Iton dont il constitue un thème majeur. Par ailleurs, à l’instar du PPRI de l’Eure déjà existant, le SCOT pourra apporter son soutien à l’élaboration de futurs PPRI sur son territoire.

L’urbanisation en zone inondable devra être interdite. Il conviendra de limiter l’accroissement des surfaces imperméabilisées afin notamment de limiter le ruissellement et d’assurer une gestion efficace des eaux pluviales en zones urbanisées. Les nouveaux projets d’aménagement devront éviter d’accroitre le risque d’inondation.

Concernant la problématique plus spécifique du risque lié aux cavités souterraines (risque dispersé sur une grande partie du territoire), l’action portera à la fois sur la sensibilisation du public et des collectivités et la création d’un programme de soutien aux communes sous la forme par exemple de recensement des indices de cavités souterraines.

Même s’il est moindre que dans d’autres secteurs du département, le risque technologique dans le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton ne doit pas être sous-estimé. En effet, le territoire du SCOT est traversé par des axes majeurs (RN 12, RN 154, RD 840) et des canalisations de transport de gaz présentant des risques liés au transport de matière et de produits dangereux. Il compte aussi de nombreuses installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) dont un établissement classé SEVESO 2 et des zones de dangers autour de certains établissements (silos).

Il conviendra, lors de la définition des nouvelles zones d’urbanisation, de tenir compte du risque technologique potentiel en bordure de ces axes et de limiter voir d’interdire le développement de zones résidentielles à proximité des zones d’activités économiques (pouvant comporter des ICPE).

Pour cela, le Pays se fixe l’objectif de créer une zone tampon autour de chaque ICPE et installations agricoles dont la largeur ira au-delà des éventuelles normes réglementaires actuellement applicables. L’urbanisation dans ces zones tampon sera interdite ou fortement limitée pour ne pas entraver les possibilités d’extension des ICPE et installations agricoles.

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La création de ces zones tampons devra également permettre d’assurer la tranquillité des populations et d’éviter les « conflits de voisinage » engendrés par les nuisances générées par certaines activités (bruit, odeurs, trafic de poids lourds,…).

Certains axes routiers sur le territoire du SCOT sont concernés par la réglementation relative au bruit des infrastructures de transport terrestre. Dans les zones affectées par le bruit, délimitées de part et d’autre de ces infrastructures classées, des règles d’isolation phoniques sont applicables aux nouvelles habitations et aux établissements sensibles (écoles, hôpitaux).

Par ailleurs, l’augmentation du trafic périurbain pourrait constituer un facteur aggravant en matière de nuisances sonores.

La prise en compte de la nuisance sonore liée aux axes routiers est primordiale pour le bien-être des populations lors de la réalisation des futurs zonages d’expansion urbaine. Le développement des zones d’habitation en bordure des grands axes routiers devra être fortement limité ou à défaut, des règles très strictes de construction des bâtiments seront imposées. De plus, la mise en place de dispositifs de protection contre le bruit (merlons, murs anti-bruit) sera encouragée en bordure des axes routiers proches des zones d’habitat.

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 PADD – Orientation 2 ORIENTATION 2 / UN TERRITOIRE EQUILIBRE QUI SOUTIENT ET STRUCTURE LES DYNAMIQUES A L’ŒUVRE

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I. MAINTENIR UN DEVELOPPEMENT DEMOGRAPHIQUE DU TERRITOIRE, MODERE, MIEUX EQUILIBRE ET MAITRISE

A l’horizon de 2030, le développement démographique du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton sera confirmé, mais sera plus modéré, organisé et localisé prioritairement au sein des pôles urbains et ruraux structurants.

Le territoire se fixe pour objectif de maintenir son développement démographique grâce au maintien d’un niveau de construction relativement soutenu, qui répond au mieux :  aux besoins liés au vieillissement de la population et à un meilleur maintien des jeunes  au renouvellement du parc de logements, notamment dans les villes  à l’accueil de ménages extérieurs au Pays

1. Favoriser une plus grande diversification de l’habitat

Une offre diversifiée en types d’habitat doit permettre à chacun, quel que soit son niveau de ressources, de pouvoir se loger, à tous les âges et à tous les stades de la vie. Les parcours résidentiels internes doivent ainsi être facilités.

L’offre locative sociale répond actuellement assez bien au plan quantitatif à la demande exprimée, il faudra donc veiller au maintien d’une offre nouvelle adaptée à cette demande. Toutefois, une partie de l’offre HLM existante en ensembles collectifs apparaît aujourd’hui décalée par rapport à la demande. En effet, les personnes âgées souhaitent plutôt des immeubles et logements plus accessibles et les familles aspirent quant à elles à des espaces privatifs extérieurs (jardins, terrasses, loggias). Une réflexion devra donc être engagée sur le devenir du parc HLM dans les communes du territoire.

L’objectif d’un meilleur accueil des familles dans les principales villes nécessitera également le développement d’une offre de logements individuels ou assimilables assez proche des centres et accessible en termes de prix.

Le vieillissement de la population nécessite le développement de formes d’habitat à destination de personnes âgées, intermédiaires entre la maison que l’on ne peut plus entretenir et l’EHPAD ou la Résidence Personnes Agées. La promotion de petits collectifs ou de béguinages, en accession ou locatif, serait un vecteur de redynamisation des centres-villes.

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2. Réhabiliter et requalifier le parc ancien

L’importance de la vacance dans les parcs anciens de logements en centre-ville et centre-bourg, la nécessité de rétablir les équilibres démographiques de ces communes, ainsi que l’enjeu touristique nécessitent une action d’envergure et de longue durée sur ces parcs privés anciens.

Ainsi, la réhabilitation de l’habitat ancien de centre-ville et la restructuration de certains îlots doivent permettre d’améliorer le confort d’usage, de développer un habitat mieux adapté à la demande des jeunes ménages (offre locative) et des familles, de réduire la facture énergétique, de valoriser les potentialités en termes touristiques et en outre, d’abaisser la vacance de ces logements en nette augmentation ces dernières années.

La commune de Verneuil-sur-Avre (groupe 1) et les communes de Breteuil-sur-Iton et Damville (groupe 2) seront particulièrement ciblées pour mettre en œuvre ce type d’actions et également, dans une moindre mesure, l’ensemble des communes rurales. 3. Une production de logements économe en foncier

Ces ambitions résidentielles ne sont tenables qu’à condition d’une maîtrise planifiée de la localisation des développements résidentiels et des formes urbaines générées. Le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton décide ainsi de mettre en œuvre une gestion optimisée de son espace, en privilégiant des localisations et des formes qui participent à une meilleure utilisation de sa ressource foncière.

Un effort de recentrage de la construction de logements au plus près des pôles d’emplois, de services et d’équipements sera mis en œuvre et se décline selon :

 un rétablissement des équilibres démographiques dans les pôles urbains en y développant notamment une offre de logements mieux adaptée au besoin des familles et en y luttant contre la vacance des logements  le maintien d’un développement soutenu mais plus modéré sur les pôles ruraux structurants et les communes rurales en développement  le maintien d’un développement positif dans les communes rurales mais nettement ralenti par rapport à la période récente

Par ailleurs, il s’agira limiter la part de l’individuel pur2 dans la construction (89 % dans la période 1999-2010) au profit de formes urbaines compactes, plus économes en foncier (logement individuel groupé3, habitat intermédiaire, petits collectifs) et d’accompagner cette restriction par un encadrement des densités résidentielles.

2 maison individuelle résultant d'une opération de construction ne comportant qu'un seul logement (INSEE) 3 maison individuelle résultant d'une opération de construction comportant plusieurs logements individuels ou un seul logement individuel avec des locaux (INSEE)

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4. Un développement démographique qui s’appuie sur le renforcement du niveau d’équipements et de services

Le maintien de l’attractivité du territoire, et notamment celui de la partie Ouest, suppose le renforcement du niveau de services et d’équipements dans plusieurs directions :

 Le vieillissement sensible de la population du territoire nécessite le maintien d’une offre médicale de qualité. Or, le diagnostic a pointé une nette carence en présence de médecins généralistes sur le Pays et à plus forte raison en médecins spécialistes. Des actions devront être mises en œuvre pour favoriser l’installation de médecins et autres professions de santé, en favorisant par exemple la création de centres de santé assurant des services communs aux différents praticiens et des locaux de qualité. Ces centres pourraient être localisés au niveau des communes de groupes 1 et 2 (Verneuil-sur-Avre, Breteuil-sur-Iton, Damville, St-André de l’Eure et la Madeleine de Nonancourt), mais également au niveau des communes de groupe 3 (Tillières-sur-Avre) et regroupements de communes du groupe 3, proches spatialement (Bourth/Francheville, St Germain-sur-Avre/Mesnil-sur-l’Estrée, Bois-le-Roi/Croth/Marcilly-sur- Eure, La Couture-Boussey/Garennes-sur-Eure, Prey/Grossoeuvre). Le développement des usages numériques et notamment en termes d’ « e-santé4 » est une piste de réflexion.  L’arrivée sur le Pays de familles avec enfants constitue un des moteurs de sa dynamique démographique et économique. Si l’appareil scolaire de la maternelle au lycée apparaît à priori satisfaisant (une offre en lycée à améliorer au niveau de la vallée de l’Eure), il conviendra de poursuivre le développement de l’accueil de la petite enfance (crèches, haltes-garderies, assistantes-maternelles, ..) qui constitue un facteur de localisation croissant des familles.  Le maintien d’une offre de formation scolaire et continue de qualité, couplée à une offre de logements adaptée est une condition indispensable pour maintenir l’attractivité du territoire et faciliter le recrutement par les entreprises locales du personnel qualifié dont elles ont besoin. Outre les formations post-bac offertes sur le territoire au lycée de (agricoles et environnementales), il conviendra de veiller au maintien d’un bon accès des jeunes aux pôles extérieurs qui assurent des formations post-bac plus diversifiées (Evreux, Dreux,..).  L’amélioration des conditions de déplacement en général, que ce soit pour se rendre sur le lieu de travail ou d’enseignement, pour les déplacements utilitaires ou liés aux loisirs, est une condition indispensable pour améliorer la qualité de vie au quotidien des habitants du Pays. Il conviendra notamment de veiller à l’amélioration de l’offre en transport existante, notamment depuis et vers l’extérieur du territoire, d’améliorer l’accessibilité des zones d’activités et d’emplois, de sécuriser les conditions de circulation des piétons et cyclistes au sein des centre- bourgs, de mettre en place un réseau maillé d’itinéraires modes doux sur le territoire.

4 « Cela concerne des domaines comme la télémédecine, la prévention, le maintien à domicile, le suivi d’une maladie chronique à distance (diabète, hypertension, insuffisance cardiaque …), les dossiers médicaux électroniques ainsi que les applications et la domotique, en passant même par la création de textiles intelligents » (https://lemondedelaesante.wordpress.com/).

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La question de l’ « e-mobilité » et du développement de la « réalité augmentée5 » pourrait également être développée.  L’arrivée croissante de population sur le territoire nécessite enfin la mise en place d’un réseau de communications électroniques performant. Le projet de territoire appuiera le développement du futur réseau de collecte THD porté par le CG27 et facilitera sa mise en œuvre, notamment par son organisation urbaine plus concentrée.

5 Consiste à apporter à l’utilisateur tout type d’informations complémentaires sur la ville (tourisme, aide au déplacement, marketing,…). Ces technologies peuvent améliorer l’accessibilité de la ville et l’autonomie des habitants (Centre de recherche Inria, Grenoble).

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II. FAVORISER LES AXES DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE RN154 ET RN12, EN COMPLEMENT DES DYNAMIQUES EXISTANTES A RENFORCER

Entre l'autoroute A13 et l'autoroute A10, la Route Nationale 154 permet de relier Rouen à Orléans. Elle s'intègre dans un axe qui longe les contours de la région Ile-de- et permet les relations entre les régions Haute-Normandie et Centre, en particulier pour le transport de marchandises. De même, la Route Nationale 12, axe de liaison inter-régional, permet la desserte du , de l’, de la Bretagne, … depuis Paris. A l’horizon 2030, ces axes RN154 et RN12 sont appelés à être renforcés au niveau local par la mise en route express à 2X2 voies et le contournement de l’agglomération de Dreux de la RN154, ainsi que sa mise en liaison directe avec la RN12. Ce projet de liaison express est un levier d’attractivité du territoire du SCOT, en lien direct avec les agglomérations de Dreux et Evreux et vers l’Ouest du territoire. Il permettra ainsi d’appuyer le développement des activités économiques le long de ces axes routiers appelés à se renforcer d’un point de vue régional et national et par la même occasion de relancer l’ensemble de l’économie du territoire.

1. Un axe de développement économique et commercial à affirmer

La RN 154 (et son tronc commun avec la RN 12) représente, entre l'autoroute A13 et l'autoroute A10, 150 des 220 km de l'itinéraire Rouen-Orléans. Cet axe joue un rôle important, notamment en termes économiques. Aussi, il est prévu d'améliorer sa qualité de service globale, en aménageant progressivement la RN 154 en route express à 2X2 voies contournant ainsi les principales communes et agglomérations de l'itinéraire, et notamment la commune de St-Rémy sur Avre, véritable « point noir routier ».

La stratégie de territoire intègre ce projet tenant localement une place de premier plan dans le sens où il renforce les axes RN154 et RN12, axes stratégiques de liaisons inter-régionales et inter- SCOT.

Ainsi, les axes de développement à privilégier de nouvelles zones d’activités sont situés principalement le long des axes RN 12 et RN 154 et à proximité de tissus urbains :  Verneuil-sur-Avre, où les disponibilités sont aujourd’hui très limitées, mais dans un contexte de recul de l’emploi les demandes d’implantation sont très faibles. Toutefois, compte-tenu de la tradition industrielle de la ville, dans un contexte économique plus favorable il conviendra de prévoir le développement à long terme d’une nouvelle offre sur le créneau industriel- logistique.

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 Le secteur situé à l’intersection des RN12 et 154 (la Madeleine-de-Nonancourt) qui, de par sa situation géographique et le projet futur de mise en 2x2 voies de la liaison RN154-RN12, possède de fortes potentialités foncières de développement sur les créneaux industrie- logistique et commercial, 2. Favoriser le développement économique et commercial, et l’implantation d’entreprises

a) Le renforcement de l’attractivité commerciale Le renforcement de l’attractivité commerciale des centres-villes et centres bourgs visant à limiter l’évasion commerciale hors du Pays doit être initié.

En ce sens, le renforcement du pôle commercial de Verneuil-sur-Avre, notamment pour les achats occasionnels (équipement de la personne et de la maison) revêt un enjeu particulier. Les pôles de proximité, comme Breteuil et Saint-André de l’Eure, doivent être confortés dans leur fonction de satisfaction des besoins plus quotidiens. La revalorisation du patrimoine urbain des centres-villes et la qualité des aménagements urbains doivent par ailleurs y contribuer en ce sens, en fixant davantage la clientèle de passage, par une meilleure articulation entre fonction commerciale et fonction touristique.

Egalement, des secteurs stratégiques positionnés au carrefour des RN154 et RN12, tels ceux situés au niveau de la commune de la Madeleine de Nonancourt, peuvent être identifiés et être amenés à se développer fortement (offre commerciale « de passage » : « drive », restauration rapide, …).

(Note : ces éléments seront complétés suite à la réalisation du volet commercial.)

b) L’adaptation des zones d’activités existantes aux besoins actuels L’adaptation des capacités d’accueil aux besoins des entreprises existantes et futures (zones d’activités économiques, immobilier d’entreprises) en tenant compte d’un usage raisonné des espaces agricoles et inséré au mieux dans l’environnement est l’objectif central du SCOT.

Les disponibilités existantes en zones d’activités devraient suffire à répondre à la demande potentielle prévisible sur le court et moyen terme ; seront par ailleurs privilégiées, celles connectées à un tissu urbain (Breteuil-sur-Iton, Damville, St-André-de l’Eure).

Pour le long terme, le développement de nouvelles activités sera privilégié en densification des zones d’activités économiques existantes dans un premier temps et en extension d’activités existantes dans un second temps, afin de mutualiser les services aux entreprises existants et limiter la consommation foncière et l’étalement urbain.

Par ailleurs, la création de zones tampon autour des zones d’activités économiques permettra de limiter les nuisances pouvant être causées (sonores, olfactives, trafic, risques, …) et ainsi faciliter le déroulement des activités en place.

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c) Apporter un soutien au développement des entreprises Au-delà de ces axes majeurs, l’offre nouvelle éventuelle sera davantage positionnée pour répondre à une demande locale, artisanale ou commerciale. La création de villages d’entreprises ou d’artisans sera ainsi privilégiée. Tout comme l’amélioration de la desserte routière du territoire est une condition du développement des entreprises de la filière transport-logistique et des entreprises générant des flux de marchandises importants, l’amélioration de l’accès au très haut-débit pour les grandes entreprises et les ZA existantes ou à créer est essentielle. Il s’agira par ailleurs de tendre vers une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de travail, notamment via :  la facilitation de l’accès au travail à distance  le maintien d’une offre de formation scolaire et continue de qualité pour attirer de nouvelles populations et faciliter le recrutement de personnels qualifiés  l’accès au logement des différentes catégories de salariés occupés sur le territoire ou y cherchant un emploi, notamment les stagiaires, apprentis, intérimaires, en favorisant notamment le développement de logements d’occupation temporaire ou de courte durée. 3. Favoriser le développement des activités touristiques et culturelles comme vecteur de développement de l’emploi

Le SCoT du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton exprime une volonté marquée de mieux tirer avantage des ressources du territoire pour se développer et s’appuyer sur le secteur du tourisme pour valoriser l’image du Pays et ainsi renforcer son attractivité, mais également s’appuyer sur ce secteur comme vecteur de développement économique. a) Valoriser l’image du territoire Un des principaux pôles moteurs en termes d’attractivité touristique et culturelle sur lequel s’appuyer est la commune de Verneuil-sur-Avre. Toutefois, il semble nécessaire de valoriser davantage son image, notamment par un travail de communication par rapport à l’extérieur du Pays. En effet, le patrimoine culturel et le potentiel touristique de la commune est souvent méconnu et dispose pourtant d’un large potentiel pour en faire un pôle d’attractivité fort. Les principales communes structurantes du territoire disposent également d’un potentiel urbain, architectural et patrimonial intéressant qu’il s’agira de valoriser afin d’associer pleinement leur image à celle du territoire. La réhabilitation de l’habitat ancien de centre-ville et la restructuration de certains îlots doivent permettre ainsi d’améliorer l’image de ces centres et de renforcer ainsi leur attractivité touristique, commerciale et culturelle. Il s’agira également de conforter la place du piéton au quotidien en améliorant la qualité des cheminements et leur accessibilité (via les PAVE - plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics - notamment) afin de renforcer l’attractivité des centres-villes. Même si l’échelle de réflexion du SCoT s’appuie sur le périmètre du Pays, il convient d’accompagner les modalités douces de proximité à l’échelle des pôles urbains et d’intégrer l’ensemble des publics (y compris les personnes à mobilité réduite).

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b) Développer les équipements et activités de loisirs Un des pôles moteurs en termes d’attractivité touristique sur le territoire est Center Parcs. Aussi, il s’agira de capter les flux touristiques générés par cette structure en valorisant l’offre patrimoniale et commerciale à proximité notamment.

Egalement, le développement d’équipements et activités de loisirs en lien avec le cadre de vie, de type base de loisirs nautiques doit être initié afin de rendre le territoire plus attractif.

Affirmer le Pays comme destination cyclo-touristique de qualité (« mobilité douce pendant les vacances »), via la mise en place d’une offre de services de mobilité à vocation touristique, doit également être un objectif de développement touristique. Le développement de services de location vélo/autopartage décentralisés (au niveau des gares de Verneuil-sur-Avre et de Nonancourt et des pôles urbains structurants) et la valorisation de l’offre de transports via de l’information/communication à l’échelle du Pays s’inscrivent dans cette dynamique de développement touristique. On pourra également s’appuyer sur les grands itinéraires cyclables pour développer la pratique cyclable touristique (en priorité) et de loisirs (sur des sections identifiées). L’itinéraire de la vallée de l’Eure à l’Est et de l’Avre (véloroute avec voie verte des Bois Francs) à l’Ouest du territoire constitue une armature forte pour organiser ensuite la pratique : création d’antennes vers les pôles urbains structurants et les principaux points d’intérêts touristiques et culturels du territoire, identification de boucles cyclables touristiques voire élaboration de schémas cyclables locaux sur les pôles urbains structurants (ou à l’échelle du Pays).

c) Développer l’offre en hébergement et stationnement touristiques Pour accueillir au mieux les touristes, il est nécessaire de développer l’offre de logement et d’hébergement touristique, de types chambres d’hôte, campings résidentiels et d’étapes. Il s’agira également d’appuyer les séjours de courte durée (1 ou 2 jours) fréquents sur le territoire, en développant l’offre de stationnement pour camping-cars en centre-ville. 4. Encourager le développement économique agricole basé sur la valorisation des ressources locales

a) Faciliter la structuration des filières courtes Au-delà des initiatives individuelles, des filières courtes parviennent à se structurer par le rôle facilitateur du territoire et la mobilisation de l’ensemble des acteurs :  d’une part, des filières alimentaires de proximité : développement des marchés de producteurs et création d’un magasin de producteurs ; développement de l’approvisionnement de la restauration collective par les producteurs locaux. Ces initiatives, pouvant être valorisées et renforcées par l’usage du numérique (communication), permettent de conforter l’installation de jeunes agriculteurs en maraîchage.  d’autre part, des filières non alimentaires : développement de réseaux de chaleur issus de la valorisation de la biomasse agricole et forestière et de filières de méthanisation. La

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méthanisation se développe grâce à l’approvisionnement des agriculteurs en menues pailles, graisses animales, … Dans les sols les plus pauvres du Sud du territoire, on constate l’allongement des rotations avec l’introduction de nouvelles cultures favorables à la qualité de l’eau, notamment les plantes énergétiques (miscanthus). Des débouchés locaux sont créés avec la multiplication de chaufferies biomasse dans les opérations d’aménagement (lotissement, habitat semi-collectif) des pôles structurants. D’autres plantes à faible intrants sont introduites comme le chanvre dont des débouchés rémunérateurs se développent en chimie verte (huiles, cosmétiques) en lien avec la coopérative Normandie Arômes mais aussi dans les éco-matériaux. Ces nouvelles filières parviennent à se structurer en faisant appel à des partenariats internes et externes au territoire (en lien avec les transformateurs et opérateurs économiques agricoles de la région).

b) Soutenir l’activité agricole en place La limitation de la consommation foncière permet de préserver des espaces agricoles fonctionnels, supports d’une activité économique importante sur le territoire. La mise en œuvre du maillage du territoire et la stricte application de l’interdiction d’étalement urbain pour les communes rurales permet à cette activité agricole de se maintenir, se développer et se diversifier. Le territoire se fixe alors pour objectif de préserver l’intégrité des espaces agricoles (plaines céréalières), permettant de garantir les fonctionnalités économiques et environnementales (trame verte) intrinsèques à ces espaces.

Par ailleurs, le territoire se fixe également pour objectif la préservation des élevages, pour leur rôle de production alimentaire, de ressources économiques en procédant notamment à la mise en place systématique de zones tampons autour de ces exploitations.

Globalement, le territoire se fixe des objectifs ambitieux en matière de modération de consommation foncière. La diminution de la consommation d’espaces naturels et agricoles permet : - de préserver globalement le potentiel productif agricole local ; - de réduire l’impact des prélèvements fonciers sur l’activité agricole ; - de favoriser l’installation de jeunes.

Le développement économique de l’agriculture n’est possible que lorsque les agriculteurs entrepreneurs ont une lisibilité sur le foncier. L’activité agricole ne peut se maintenir, se développer et se diversifier que par une meilleure organisation du territoire et la limitation des prélèvements du foncier productif.

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III. S’APPUYER SUR UNE ORGANISATION REALISTE ET DURABLE DES MOBILITES LIEES A L’EMPLOI ET A LA FORMATION

A l’échelle nationale, les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) liées au transport représentent 26% de la production totale et sont en forte évolution depuis 1990 (+23%). Les différentes actions menées dans ce domaine n’ont pas encore d’impact perceptible et, à ce titre, l’enjeu de réduction reste prioritaire. Par ailleurs, un enjeu social fort apparaît en lien avec cette première préoccupation collective. Le budget des ménages consacré aux transports est passé de 11 à 15% entre 1960 et 2004, notamment pour se rendre sur leur lieu de travail. Ainsi, dans un contexte particulièrement rural, et au vu des distances à parcourir sur le territoire, l’utilisation de la voiture semble être le mode de déplacement le plus adapté. Il s’agit néanmoins de trouver des alternatives à la voiture individuelle en organisant des déplacements mutualisés, performants et moins polluants. Cet objectif s’inscrit dans une prise de conscience du risque de précarité énergétique (au regard de l’évolution du coût du carburant vis-à- vis des pratiques et usages actuels). 1. Mettre en place une hiérarchie des réseaux de déplacements cohérente avec la structuration territoriale

Alors que le projet de territoire s’appuie sur une organisation structurée autour de pôles urbains structurants, il s’agit de mettre en valeur ce réseau de polarités au travers d’une hiérarchie claire des différents axes de déplacements du territoire :

 Les axes stratégiques à l’échelle du projet de territoire. Ces axes participent au rayonnement du territoire à l’échelle large, à savoir : RN154 (axe de développement économique Nord-Sud), RN12 (axe de développement économique Est-Ouest), voie ferrée Sud (ligne Paris-Granville avec offre Intercités+TER). Le projet d’amélioration de la connexion RN154/RN12 renforce à moyen terme le rôle stratégique de ces deux axes, notamment au regard des objectifs de développement urbain et économique.

 Les axes principaux de maillage territorial. Ces axes assurent, en articulation avec les axes stratégiques, un rôle de cohésion territoriale entre les pôles urbains structurants (Verneuil- sur-Avre, Breteuil-sur-Iton, Damville, Saint-André-de-l’Eure et la Madeleine de Nonancourt), à savoir : la RD833 (liaison transversale Est-Ouest entre Breteuil-sur-Iton, Damville, RN154, Saint- André-de-l’Eure et la vallée de l’Eure), les RD926/RD939 (liaison entre l’Aigle, Verneuil-sur-Avre, RN12 et Dreux), la RD840 (liaison RN12, Verneuil-sur-Avre, Breteuil-sur-Iton et Conches-en- Ouche) et les RD532/RD928 (liaison de la vallée de l’Eure entre Pacy-sur-Eure, la gare de Bueil et Dreux).

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 Les axes secondaires de maillage territorial. Ces axes complètent le maillage de liaisons structurantes et assurent la desserte des pôles extérieurs, des pôles ruraux structurants et en développement, à savoir : la RD55 (longeant l’Iton entre Bourth et Breteuil-sur-Iton), la RD51 (entre Damville, Piseux et Verneuil-sur-Avre), la RD50 (entre Damville, Buis-sur-Damville, Droisy et la Madeleine puis le Mesnil-sur-l’Estrée, Muzy), les RD52/RD152 (entre Saint-André, Marcilly-sur-Eure et la RD928) et la RD143 (entre Marcilly-sur-Eure, Croth et Ezy-sur-Eure). 2. Promouvoir les transports collectifs et développer l’intermodalité dans une logique de réduction de la vulnérabilité énergétique

Un objectif premier en termes de mobilités est de renforcer l’attractivité de l’offre ferrée (voire la développer) via une communication dynamique sur l’offre existante et une mobilisation proactive sur les évolutions d’offre. Même si le réseau ferré concerne plus directement les façades Sud et Est du Pays, l’offre proposée sur les gares de Verneuil-sur-Avre et Nonancourt s’avère intéressante à mettre en valeur comme une alternative crédible à l’usage de la voiture individuelle (notamment dans un contexte d’évolution du prix du carburant). Le développement de l’offre ferrée devra s’appuyer sur un échange régulier avec les autorités compétentes sur le sujet. Par ailleurs, il s’agira de mettre en valeur l’offre ferrée aux lieux d’intermodalité en réaménageant les gares/haltes du territoire (Verneuil-sur-Avre et Nonancourt). Les gares et haltes du territoire (Verneuil-sur-Avre essentiellement) ou situées à ses franges (Nonancourt, Bueil, Houdan, Evreux, Dreux notamment) se positionnent comme des nœuds d’accès au réseau structurant de transports collectifs mais également des portes d’entrée sur le territoire. A ce titre, le traitement des espaces publics et leur insertion urbaine se présentent comme des enjeux majeurs pour la mise en valeur de ces pôles. De même, afin d’améliorer l’efficacité de l’offre interurbaine (CG27 et CG28) sur le territoire, un travail technique devra être engagé avec les autorités organisatrices compétentes. Il s’agit notamment d’améliorer les correspondances horaires cars / trains aux lieux d’intermodalité, de renforcer la régularité (limiter le nombre d’arrêts, identifier des parcours sécurisés à l’approche des pôles denses structurants, etc.) voire développer les amplitudes horaires (en fonction des contraintes d’exploitation des lignes). Développer les systèmes de transport à la demande (TAD) à l’échelle des aires d’attractivité des pôles urbains et/ou ruraux structurants pour faciliter les mobilités locales est également un objectif porté par le Pays. Les distances importantes et la faible densité en dehors des pôles urbains compacts soulignent les difficultés (techniques et financières) à organiser une offre de transports compétitive sur les secteurs peu denses et éclatés. Il s’agira ainsi de se concentrer sur les publics captifs (non-motorisés, en recherche d’emploi et âgés) et de préciser les moyens institutionnels, techniques et financiers à mettre en place. Enfin, pour mettre en œuvre ces volontés, le partenariat avec les autorités organisatrices de transport (Région Haute-Normandie, Région Centre, Région Île-de-France, Région Basse- Normandie, CG27 et CG28) compte tenu de l’absence de compétence « transport » dédiée pour le Pays, devra nécessairement être renforcé. A ce titre, le SCOT peut jouer un rôle d’animation, de relais et/ou de revendication au nom des cinq intercommunalités du territoire.

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3. Encadrer la pratique automobile dans une logique de rationalisation et de partage

Afin d’améliorer le cadre de vie et sécuriser les déplacements des habitants, il s’agira de diffuser les objectifs du Code de la Rue (partage de la voirie) sur l’ensemble du territoire et ainsi pacifier les traversées de pôles urbains. Les enjeux de sécurité routière, de santé publique (pratique de la marche et du vélo), environnemental (réduction de l’impact des GES) et de qualité de l’espace public (pour des centralités plus agréables) vont dans le sens d’un meilleur partage de la voirie. La traversée de nombreux centres-bourgs par des axes à fort trafic renforce ainsi l’intérêt d’un traitement homogène et systématique de ces espaces.

La réduction des nuisances liées aux concentrations de flux automobiles et poids lourds sur certains axes (notamment sur la RN12) est également un objectif visé. La concentration des flux sur les axes magistraux (RN12 et dans une moindre mesure la RN154) mais également à l’approche de certains pôles urbains internes au Pays (Verneuil-sur-Avre notamment) contraint l’organisation des déplacements (rabattement sur les grandes polarités mais également échanges locaux). Des accès facilités depuis/vers le réseau magistral et des itinéraires dissociés selon les fonctions (liens vers les zones d’activités, itinéraires poids lourds, desserte locale, etc.) doivent ainsi être recherchés.

Compte tenu de la faible densité du territoire et de l’offre limitée en transports collectifs en interne au Pays, la voiture occupe une part importante dans les déplacements des actifs du territoire. Alors que le réseau ferroviaire est à valoriser pour les liaisons vers l’extérieur du territoire, le stationnement, dit de rabattement, doit être organisé sur ces pôles d’échanges (parkings dédiés et réglementation du stationnement sur voirie en cohérence avec les usages locaux : commerces, équipements, emplois). Les gares de Verneuil-sur-Avre et Nonancourt mais également de Dreux, Bueil et Evreux sont particulièrement concernées car attractives pour les habitants du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton.

Afin de promouvoir et développer le covoiturage, il s’agira de s’appuyer sur les dynamiques déjà engagées (site www.covoiturage27.com), en communiquant et en aménageant des parkings dédiés aux nœuds routiers structurants (RN12, RN154, RD840 et RD833 notamment). La configuration du territoire (50 km en Est-Ouest et 20 km en Nord-Sud avec des distances de déplacement importantes) et les pratiques actuelles (largement orientées vers la voiture individuelle) constituent une base particulièrement favorable au développement du covoiturage. Les gares du territoire et périphériques doivent ainsi s’inscrire dans la logique de maillage de lieux de stationnement de covoiturage (avec la possibilité de réserver des places dédiées au covoiturage sur les parkings de rabattement).

Le projet de territoire cherchera à promouvoir de nouvelles formes de mobilité en accompagnant les démarches d’autopartage et le développement de voitures électriques ou hybrides. Il cherchera également à promouvoir la réalisation de Plans de Déplacements d’Entreprise (PDE) notamment sur les zones d’emplois les plus importantes (à l’échelle des 32 ZAE du Pays mais également sur certains pôles urbains denses en emplois, comme Verneuil-sur-Avre). Ces démarches de PDE (voire de Plan de Déplacements Inter-Entreprises) se présentent comme un

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 PADD – Orientation 2 moyen de proposer des solutions alternatives à l’autosolisme et d’engager une démarche constructive et positive avec les salariés des zones d’emplois concernées). L’accompagnement et/ou l’incitation à l’élaboration des PDE/PDIE par les collectivités publiques doivent être orientés prioritairement vers les pôles d’emplois les plus importants. Cependant, toute entreprise, quel que soit son nombre de salariés, peut mener une telle démarche. Il s’agit également de poursuivre l’objectif d’un suivi des démarches à l’échelle du Pays.

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IV. APPUYER LA TRANSITION ENERGETIQUE DU TERRITOIRE POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE ET COHERENT 1. Valoriser les ressources environnementales et paysagères du territoire

Le gisement éolien, les nombreux massifs forestiers, l’ensemble de la filière agricole ou bien encore le gisement photovoltaïque, tous présents sur le territoire permettent d’envisager une politique de mix énergétique cohérente et durable pour le SCOT.

a) Un potentiel éolien à exploiter plus particulièrement sur la partie Ouest du territoire Certaines parties du territoire du SCOT présentent un gisement éolien important qu’il s’avère intéressant d’exploiter dans le but de valoriser les ressources énergétiques renouvelables sur le territoire et d’arriver à terme un mix énergétique.

C’est le cas de la partie Ouest / Centre-Ouest entre les communes de Breteuil-sur-Iton, Damville et Verneuil-sur-Avre. En s’appuyant sur l’axe paysager privilégié que représente la vallée de l’Iton, et en continuité du parc éolien présent sur la commune de Roman-Blandey, il est possible de favoriser l’implantation de parcs éoliens dans ce secteur tout en évitant un mitage du territoire avec des parcs dispersés. Le relatif regroupement des parcs facilite également la livraison de l’électricité produite sur le réseau.

L’Est du territoire du SCOT présente aussi, dans une moindre mesure, des zones propices au développement de l’éolien. Il s’agit notamment de la plaine de Saint-André-de-l’Eure, où le gisement éolien est intéressant et les enjeux paysagers sont faibles.

Quel que soit le secteur, le développement de l’éolien devra être encadré et prendre en compte les sensibilités locales, et notamment la présence de monuments historiques. Il conviendra de veiller à l’application des recommandations du Schéma Régional Eolien.

b) Une richesse sylvicole prépondérante à l’Ouest du territoire à mettre à profit en développant la biomasse Le territoire du SCOT présente dans sa partie Ouest essentiellement une richesse sylvicole qu’il est possible de valoriser en soutenant la filière Bois Energie. En effet, depuis quelques années, la demande de granulés de bois pour l’alimentation des chaufferies collectives augmente à la fois sur le territoire du SCOT mais également à l’extérieur.

Le soutien de la filière Bois Energie est donc une solution pérenne tant économiquement qu’énergétiquement car il s’agit d’une ressource renouvelable. Les collectivités doivent contribuer, par leurs actions, à la mise en place et au développement de cette filière en commençant par générer une demande pour le chauffage des bâtiments publics.

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Outre l’exploitation de la filière bois qui se développe déjà et concerne principalement la partie Ouest du territoire, c’est toute la production d’énergie à partir de la biomasse (certains déchets d’origine agricole, boues de station d'épuration, fraction fermentescible des ordures ménagères, certains déchets des industries agroalimentaires) qui doit être valorisée. Tandis que la biomasse d’origine agricole sera disponible sur l’ensemble des zones rurales, les déchets provenant d’activités industrielles ou d’équipements urbains vont être localisés à proximité des centres urbains comme Verneuil-sur-Avre, Nonancourt ou Saint-André-de-l’Eure.

C’est donc sur l’ensemble du territoire que des filières de valorisation de la biomasse peuvent être mises en place avec des spécificités différentes entre l’Ouest et l’Est ou entre les zones rurales et les zones urbaines.

Il conviendra donc de poursuivre l’accompagnement des porteurs de projets déjà engagé par le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton, de sensibiliser et former sur la biomasse énergie, et de mobiliser des ressources pour les projets locaux.

c) Un ensoleillement favorable du territoire à exploiter Le Sud du département de l’Eure présente la particularité d’avoir un ensoleillement relativement important par rapport à d’autres régions de la moitié Nord de la France. Il convient donc de ne pas négliger cette ressource d’énergie renouvelable.

 Des installations photovoltaïques à limiter Toutefois, le développement de la filière photovoltaïque est assez limité sur le territoire du SCOT en raison du problème du financement (les financements publics étant concentrés en majorité sur le Sud de la France) mais également en raison du peu d’espaces d’implantation disponibles. Il conviendra en effet d’interdire la création de centrales solaires sur des terrains actuellement voués à l’agriculture.

 L’énergie solaire thermique à développer Outre le photovoltaïque, l’énergie solaire peut en revanche être efficacement utilisée pour la production d’eau chaude sanitaire. Ce système peut être facilement mis en place sur les bâtiments neufs mais également sur les bâtiments existants, réhabilités, qu’il s’agisse de bâtiments publics ou privés. Les collectivités ont un rôle important dans le développement de cette énergie renouvelable par le biais de plusieurs outils :  l’aide à l’investissement,  l’installation de capteurs solaires sur les bâtiments publics,  en instaurant des règles d’urbanisme adaptées.

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2. Favoriser la transition énergétique dans l’habitat

L’habitat reste un poste majeur de la consommation énergétique. La mise en œuvre de plusieurs orientations devrait permettre de réduire progressivement celle-ci :

‐ Le développement des économies d’énergie dans l’habitat existant, à travers la mise en œuvre de travaux d’isolation des bâtiments ou d’amélioration des modes chauffage plus économes en énergie. Si la cible la plus évidente en est constituée par les ensembles d’habitat collectif (ensembles HLM ou copropriétés privées), la grande masse des propriétaires de maisons individuelles constitue également une clientèle potentielle importante qu’il conviendra de toucher à travers des campagnes de sensibilisation et d’information sur l’intérêt des travaux à mener et sur les financements mobilisables.

‐ La substitution de sources d’énergies renouvelables dans l’habitat (solaire, éolien, géothermie) doit être également encouragée, tout comme l’utilisation de matériaux à fort pouvoir isolant dans la construction.

‐ Des effets d’économies d’énergie pourront être également recherchés à travers la conception d’un habitat plus groupé et compact, prenant mieux en compte les conditions locales d’ensoleillement et d’exposition aux vents. Cette préoccupation devra être intégrée à la conception des nouveaux lotissements et unités d’habitation. 3. Créer un maillage structurant pour les modes doux

Au regard de la configuration territoire (étiré d’Est en Ouest sur près de 50 km) et de la faible densité humaine entre les pôles urbains structurants, il s’agit de développer un maillage structurant principalement orienté vers le motif tourisme/loisirs. Les grands itinéraires cyclo-touristiques que constituent la vallée de l’Eure (voie verte) et la vallée de l’Avre (véloroute avec voie verte des Bois Francs) se présentent ainsi comme des axes de développement majeurs. Ces deux itinéraires assurent une liaison Est-Ouest au Sud et Nord-Sud à l’Est mais il apparaît pertinent de compléter ce maillage en interne au Pays en s’appuyant sur la vallée de l’Iton (Breteuil-sur-Iton et Damville) et de la compléter vers l’Est. Alors que la RD833 entre Damville, Saint-André-de-L’eure présente un caractère routier marqué, la mise en valeur des voiries locales devra être privilégiée. Ce principe pourra être également mis en avant pour assurer un maillage Nord-Sud complémentaire. De même, toutes les opportunités foncières à l’échelle locale (chemin agricole mobilisable pour y aménager une liaison vers un pôle urbain, voie ferrée inutilisée et pouvant être réaménagé en voie verte, etc.) pourront participer à l’émergence d’un maillage de dimension de Pays.

De manière générale, une réflexion spécifique sur le développement d’un tel réseau devra être menée (analyse détaillée des potentiels, analyse fine des itinéraires, chiffrage des aménagements en section et en intersection nécessaires à minima).

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Par ailleurs, la pratique cyclable utilitaire (déplacements domicile-travail et pour le motif « achats ») pourra être développée à des échelles plus locales (notamment le rabattement d’environ 5km vers les pôles urbains structurants), où la densité des déplacements courte distance est la plus importante. Le principe de mutualisation des motifs sera particulièrement recherché et l’élaboration de schémas cyclables locaux sur les pôles urbains structurants développée. Le DOO devra préciser les conditions de transcription de ces principes dans les documents d’urbanisme. 4. Le Pays : acteur du changement de comportement

a) Une initiative forte en matière d’énergie portée par le SCOT, associée à des partenariats Pour promouvoir le mix énergétique, les collectivités locales peuvent devenir des acteurs privilégiés du développement des énergies renouvelables avec des projets de chaufferies à bois et le développement du solaire thermique sur les bâtiments publics. Les collectivités peuvent également soutenir des initiatives privées notamment sur les bâtiments de services ou agricoles. Les propriétaires agricoles sont notamment très demandeurs pour l’installation d’éléments de production d’énergie verte sur leur propriété.

Soutenir les investissements publics et citoyens pour les projets intégrant les technologies d’énergies renouvelables constitue l’une des actions mises en avant par le Plan Climat Energie Territorial (PCET). Associer le SCOT et son territoire à ce type d’initiative permettrait alors de mettre les énergies renouvelables au cœur de la politique de développement du territoire.

Parallèlement à cette démarche de diversification de l’offre énergétique sur le territoire, le territoire du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton doit se fixer un objectif de réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Cela peut se traduire par le soutien des projets visant à réduire les consommations d’énergie des équipements et bâtiments publics grâce à la mise en place d’un programme d’animation et de subventions des travaux permettant de maîtriser les consommations d’énergie.

b) Des outils de sensibilisation à développer Des actions telles l’information, la communication et les incitations auprès des scolaires envers l’écomobilité peuvent être mises en place. La sensibilisation des publics les plus jeunes à la thématique de la mobilité se présente comme un objectif-clé dans la logique d’un développement durable de l’équilibre et de l’organisation du territoire. Il s’agira ainsi de préciser avec les partenaires institutionnels (notamment l’ADEME) les conditions partenariales d’émergence et de suivi de telles démarches.

Par ailleurs, les actions déjà engagées sur le territoire concernant la valorisation des déchetteries, la sensibilisation de la population au tri et au recyclage des déchets, ainsi que la favorisation d’une politique de compostage à domicile doivent être poursuivies, afin notamment de limiter les déchetteries sauvages.

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Enfin, un soutien aux projets de diversification des activités traditionnelles du Pays (métallurgie, travail des métaux, mécanique,…) vers des filières porteuses et émergentes (aéronautique, énergie, construction) sera apporté.

Il convient de préciser également que le projet de loi pour la transition énergétique prévoit des mesures facilitant les prises de participation des communes et des particuliers dans les projets. On peut citer parmi ces mesures les prêts « croissance verte » par exemple, ou bien le doublement du Fond Chaleur (dirigé par l’ADEME) pour accélérer la production de chaleur à partir de ressources renouvelables (bois, biomasse..).

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 PADD – Orientation 3 ORIENTATION 3 / UN TERRITOIRE QUI AFFIRME SES DIVERSITES EST/OUEST POUR UN DEVELOPPEMENT COHERENT

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 PADD – Orientation 3

La phase 1 de l’élaboration du SCOT du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton a révélé une sorte de «dichotomie» entre l’Est et l’Ouest du territoire sur différents plans (paysage, histoire, dynamiques démographiques, dépendance de l’extérieur du territoire, mobilités, ...).

La stratégie d’aménagement et de développement proposée est de s’appuyer sur ces éléments de différences et d’en faire des atouts, au lieu d’homogénéiser artificiellement le territoire.

Deux secteurs sont ainsi identifiés :  une partie Est plutôt dépendante et soumise à la pression foncière de polarités fortes extérieures (Evreux, Dreux et la région parisienne) et au développement urbain sous formes de lotissements pavillonnaires en majorité.  une partie Ouest plus rurale, moins soumise à la pression foncière des agglomérations extérieures, mais au développement fortement consommateur d’espace (nombreux hameaux et constructions sur des parcelles de grande surface).

Ainsi, à chaque secteur identifié correspond :  Une vocation : développement économique (tourisme, diversification agricole, accueil d’entreprises, formation, ...), accueil résidentiel (habitat adapté, services à la personne, organisation des mobilités, ...)  Un volume de développement (objectifs de population, de logements et de consommation de l’espace)  Des outils d’aménagement et des exigences qualitatives (urbaines et paysagères) déclinés selon les spécificités des secteurs.

La gestion du territoire selon deux secteurs et différentes polarités induit la définition d’une répartition du développement, dont les modalités seront à déterminer précisément dans le Document d’Orientations et d’Objectifs (DOO).

Cette gestion tient compte des spécificités locales en respectant les caractéristiques paysagères, environnementales, patrimoniales, architecturales et dynamiques (urbaines, économiques, sociales) de chacun des secteurs.

La mise en évidence des deux secteurs est constitutive d’un projet pour l’ensemble du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton, les spécificités de chaque espace concourant au développement général du Pays.

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I. CONFORTER LES DYNAMIQUES DE DEVELOPPEMENT DISTINCTES

1. Un développement démographique plus accentué à l’Est qu’à l’Ouest du territoire

La cartographie localisant et hiérarchisant les groupes de communes (orientation 1) laisse apparaître deux tendances de développement distinctes entre l’Est et l’Ouest du territoire. Autant, les pôles urbains (communes des groupes 1 et 2) sont plutôt bien répartis sur l’ensemble du territoire, autant l’on peut noter une plus forte concentration des pôles ruraux structurants et en développement (communes des groupes 3 et 4) à l’Est du territoire et une plus forte concentration des communes rurales (communes du groupe 5) à l’Ouest du territoire. Comme démontré dans le diagnostic, l’influence des agglomérations voisines polarisantes se fait clairement ressentir au niveau du développement territorial des communes situées à l’Est du territoire. La RN154 s’affirme comme une « frontière » entre les deux secteurs Est et Ouest, hormis pour les communes situées à proximité des échangeurs routiers (Prey, Grossoeuvre, Corneuil, Chavigny- Bailleuil et Marcilly la Campagne) qui bénéficient ainsi d’une proximité en termes de temps avec les grandes polarités extérieures influentes.

Ainsi, au-delà de la répartition des objectifs de logements par groupes de communes, une répartition spatiale basée sur les dynamiques Est et Ouest sera également mise en œuvre ; une plus forte proportion de logements sera ainsi allouée aux communes situées à l’Est du territoire.

Cet appui aux dynamiques de développement permet ainsi de donner des moyens, aux communes les plus soumises à la pression foncière, d’y répondre, tout en les encadrant. Il s’agit au contraire, pour les communes les moins soumises à la pression foncière, d’en limiter le développement afin de préserver le cadre de vie de qualité du territoire (paysages, richesses environnementales et agricoles, …).

Le DOO précisera les conditions d’ouverture à l’urbanisation et les formes urbaines à privilégier par secteur.

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2. Le développement d’une économie plutôt résidentielle à l’Est et plutôt touristique à l’Ouest du territoire

a) Tirer parti de la dépendance des agglomérations voisines à l’Est du territoire Développer l’attractivité et une vie sociale résidentielles à l’Est du territoire, c’est d’une part renoncer au territoire « dortoir » et ainsi clairement affirmer la dépendance du Pays envers les agglomérations voisines. Cette attractivité résidentielle peut également être vectrice de développement d’une certaine forme d’économie :  maintien de l’emploi à un haut niveau dans la filière immobilier-construction  développement soutenu des commerces et services à la personne, liés à la croissance démographique  accueil d’activités déconcentrées de la région parisienne

b) Affirmer la destination touristique de l’Ouest du territoire A l’Ouest du territoire, une économie touristique est plus propice à mettre en œuvre, du fait d’une plus grande présence et préservation des espaces naturels et patrimoine remarquable (notamment à Verneuil-sur-Avre) et de la présence du pôle moteur de Center Parcs.

Ainsi, en réponse à cette économique touristique, les formules d’accueil touristique à la ferme se développent (gîtes, chambres d’hôtes, ferme découverte, ferme auberge, vente directe des productions, restauration…), la reconversion de bâtiments agricoles sera ainsi développée.

Egalement, peuvent se développer des activités de loisirs et de plein-air (sports, randonnées,…) visant des publics de tous âges (enfants, adolescents, adultes,…).

L’appui et la communication à l’échelle de ce secteur du Pays, de l’image valorisante des territoires limitrophes, comme celui du Perche à l’identité marquée, peuvent concourir au développement touristique du Pays.

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II. METTRE EN PLACE DES PRINCIPES DE GESTION DIFFERENCIEE ENTRE L’EST ET L’OUEST 1. Une attention différente portée à la question du paysage

En matière de paysage, des principes de gestion différenciée selon le secteur considéré (Est ou Ouest du territoire) seront développés :  Au niveau du secteur Est, plus impacté par la pression foncière liée aux régions parisiennes, drouaises et ébroïciennes et aux paysages très ouverts de plateaux agricoles, la priorité sera de qualifier les franges urbaines en lien direct avec les espaces agricoles et naturels. Il s’agira également de qualifier des ambiances de bourg normand et conserver des vues sur le paysage lointain (notamment vers les grands massifs forestiers entourant le territoire) par :

o un traitement des entrées de ville ou de bourg (même en dehors des voies à grande circulation) o une gestion des lisières urbaines par l’aspect des silhouettes urbaines o des coupures d’urbanisation précises (perméabilité des paysages) o un traitement des espaces publics des bourgs visant à conserver le caractère des villages o une limitation de la création d’un urbanisme linéaire (étalement des « villages-rue ») au profit d’un travail en « épaisseur » des centres bourgs

 Au niveau du secteur Ouest, moins impacté par la pression foncière mais au développement plus fortement consommateur d’espace (nombreux hameaux) et aux paysages caractéristiques du Pays d’Ouche (boisements, clairières, prairies bocagères, haies arborées, bosquets, ...), la priorité sera de valoriser des ambiances bâties et paysagères de village, de limiter les développements bâtis et de valoriser les milieux naturels par : o un respect des proportions et des silhouettes urbaines existantes o un effort de réhabilitation des patrimoines (petits et grands, naturels et bâtis) o des développements urbains ponctuels et fortement conditionnés pour éviter le risque de mitage ;

Le DOO pourra préciser des objectifs de qualité paysagère (article L.123-1-5 III 2° du code de l’urbanisme) par secteur et/ou définir des normes de qualité urbaine, architecturale et paysagère (article L.122-1-6).

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2. Une gestion différente des problématiques environnementales

La structure divisée du territoire, entre les parties Est et Ouest, entraîne une gestion et une approche différente des problématiques environnementales.

Ainsi, à l’Ouest on cherchera plutôt à restaurer une continuité écologique entre deux vallées, tandis qu’il convient à l’Est, où l’habitat pavillonnaire est très développé, de protéger le peu de réservoirs de biodiversité encore existants et de pallier aux ruptures induites par le développement urbain.

A l’Ouest du territoire, on privilégiera les connexions entre les grands massifs boisés par la mise en place de voies douces qui, accompagnées de linéaires végétaux propices au développement de la faune et de la flore, auront la possibilité d’assurer ces continuités écologiques. A l’inverse, les petits bosquets épars de l’Est du territoire doivent être préservés de l’intrusion de l’Homme en raison de leur petite taille et de leur isolement. Une plantation de haies entre ces boisements sera plutôt à privilégier afin de favoriser les connexions entre ces bosquets et leur protection.

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III. RENFORCER LES SYNERGIES ET PARTENARIATS AVEC LES TERRITOIRES VOISINS ET INSTITUTIONS 1. Des partenariats à développer pour renforcer l’économie du territoire

Des liens historiques très forts avec le Pays d’Ouche Ornais, ancien pôle industriel de la métallurgie qui s’étendait à l’origine jusque Verneuil-sur-Avre, existent et pourraient être renforcés. Il s’agirait en effet de s’appuyer sur le bassin d’emplois constitués des deux pôles structurants de Verneuil-sur-Avre et de L’Aigle, distantes d’environ 25 km, pour renforcer par exemple la réalisation de projets, la mise en place de services de proximité mutualisés, le développement d’actions pour encourager la diversification des secteurs traditionnels, offrir des capacités d’accueil communes au bassin d’emplois et donc au territoire Ouest élargi, …

De la même manière, les liens fonctionnels existant avec les agglomérations parisienne, drouaise et ébroïcienne peuvent servir au développement économique du territoire, notamment du point de vue du secteur de l’économie résidentielle : construction, commerces et services à la personne, …

L’attrait, en termes commerciaux, qu’exercent notamment l’aire urbaine d’Anet-Ezy sur Eure - Ivry la Bataille et la commune de L’Aigle peuvent par ailleurs être mis à profit pour le développement des territoires limitrophes (vallée de l’Eure et l’Ouest du territoire).

D’un point de vue touristique, de nombreuses potentialités en termes de partenariats existent aux abords du territoire du Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton. Le Pays du Perche d’Eure et Loir, ses paysages et son fort potentiel touristique, ainsi que l’agglomération du Pays de Dreux et la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Eure, avec la vallée de l’Eure et les communes telles Anet peuvent constituer des partenariats solides à mettre en place afin de renforcer l’attrait en termes de tourisme et de loisirs du territoire élargi.

Une réflexion sur la création d’un réseau de voies vertes, à partir de l’itinéraire de la vallée de l’Eure, de la voie verte reliant Center Parcs à Verneuil-sur-Avre, voire de la transformation de la voie ferrée (non utilisée depuis plusieurs années) entre Breteuil-sur-Iton et Damville en voie verte, devra être lancée. Reliant les espaces naturels et villages au patrimoine remarquable, ce réseau pourra être un support de développement touristique interne au Pays, mais également support de liens touristiques entretenus avec les territoires voisins. En effet, des voies vertes existant à proximité du territoire pourraient être reliées et créer ainsi un réseau de liaisons douces « inter-SCOT », c’est le cas notamment de la voie verte du Fidelaire au sein du Pays de Conches, du schéma directeur vélo mis en place au niveau de la commune de L’aigle, la voie verte en vallée d’Eure…

Plus globalement, des partenariats et appuis peuvent être développés auprès des chambres consulaires (CCI et GIPAI, chambre des métiers), offices de tourisme, département, …

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2. Faciliter les échanges avec l’extérieur et les institutions du point de vue des mobilités et du réseau de communications électroniques

Afin d’accompagner la dynamique résidentielle sur l’Est du territoire, il semble essentiel d’adapter la mobilité aux caractéristiques propres de ce secteur. Il s’agit pour cela d’affirmer les gares/haltes et échangeurs sur les axes structurants RN12 et RN154 du territoire (parking-relais pour covoiturage), mais surtout ceux situés à ses franges (gares ferroviaires de Nonancourt, Bueil, Houdan, Evreux, Dreux notamment) comme des portes d’entrée sur le territoire. Il s’agit ainsi de revendiquer auprès des partenaires institutionnels l’importance de ces pôles et de mettre en lumière leur intérêt au regard du développement urbain et économique du Pays. En ce sens, le pôle de Nonancourt (incluant la polarité de La Madeleine de Nonancourt) qui constitue un nœud routier important et dont la desserte ferroviaire doit être améliorée, peut être un appui extérieur au développement du territoire (en termes économique et de services pour les habitants).

A l’inverse, le Pays peut être support de développement pour les territoires voisins, le Pays du Perche Ornais ne disposant pas par exemple de gare et étant également connecté directement au Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton via la RN12. Ainsi, il s’agirait de développer plus fortement le rôle de la RN12 et des liaisons vers l’Ouest pour assurer le développement de l’Ouest du territoire.

Il s’agira également d’accompagner le développement du territoire par la mise en place d’un réseau de communications électroniques performant afin notamment de faciliter l’implantation d’entreprises, limiter les déplacements domicile-travail (développement du travail à domicile) et développer la qualité d’offre de services offerte aux habitants. Pourraient ainsi être raccordés en priorité, grâce à la mise en œuvre du projet de territoire, le renfort de liens entretenus avec l’extérieur du territoire et le Département, les zones d’activités économiques, les pôles urbains majeurs et structurants et les équipements structurants.

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ANNEXES

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ZOOM SUR LA STRATEGIE D’AMENAGEMENT

Critères de classement des cinq groupes de communes et vocation

Afin de maîtriser le développement de son territoire, mais également le rendre moins dépendant des polarités extérieures, le Pays d’Avre, d’Eure et d’Iton doit structurer et hiérarchiser son organisation urbaine autour de cinq types de pôles différenciés et hiérarchisés :

Groupe CRITERES DE SELECTION COMMUNES VOCATION DES COMMUNES 1. Pôle urbain Importance historique et 1 commune : Pôle moteur majeur du majeur patrimoniale, haut niveau Verneuil-sur-Avre développement du Pays. Concentrer la part la plus d’équipements et services, poids démographique. importante de la croissance Commune qui rayonne le démographique prévue à plus fortement sur l’horizon 2030. l’ensemble du territoire Permettre le développement d’Avre, d’Eure et d’Iton d’une offre en équipements complète (emploi, santé, enseignement, tourisme, culture, sports et loisirs, transports, ...) à l’échelle du Pays. 2. Pôles Villes moyennes du territoire. 4 communes : Accueillir une part urbains Disposent d’un bon niveau Breteuil-sur-Iton, importante de la population , au sein du tissu structurants d’équipements et de services Damville, Saint- d’ici 2030 urbain existant et en continuité actuel ou projeté. André de l’Eure, La de l’existant. Madeleine de Permettre le développement Nonancourt6 d’une offre en équipements complémentaire (enseignement, commerces de proximité, tourisme, culture, sports et loisirs, ...).

6 A l’instar du diagnostic, le projet de territoire identifie la commune de la Madeleine de Nonancourt comme un pôle stratégique de développement du SCOT. Située au carrefour des axes stratégiques et structurants du territoire que sont les RN154 et RN12 et en périphérie immédiate du pôle urbain influant de Nonancourt/St-Lubin/St-Rémy, ce site est en effet idéalement situé au croisement des axes de liaison Nord-Sud et Est-Ouest (axes amenés à être renforcés par le projet de liaison routière 2x2 voies entre la RD154 et la RN12), à proximité de la gare ferroviaire de Nonancourt. Cette commune, de par sa situation, apparaît stratégique et à vocation à être affirmée comme telle dans la stratégie du Pays, pour participer au développement économique de l’axe Nord-Sud notamment.

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Groupe CRITERES DE COMMUNES VOCATION SELECTION DES COMMUNES 3. Pôles ruraux Communes disposant 12 communes : Bois le Roi, Soutiens aux cinq pôles structurants d’un POS ou PLU en Bourth, Croth, Francheville, urbains. et cours ou approuvé Garennes-sur-Eure, répondant à au moins Grossoeuvre, La Couture - Habitat : Accueillir une 3 critères parmi les 7 part moyennement Boussey, Marcilly-sur-Eure, suivants : importante de la Mesnil sur l’Estrée, Prey, - gare ou halte population d’ici 2030, au ferroviaire Saint-Germain sur Avre, sein du tissu urbain - bureau de Poste Tillières sur Avre. existant, afin de préserver - commerces de l’esprit « village » et la proximité qualité des paysages - grande surface commerciale - Equipements : Engager - pôle d’emplois du une réflexion par territoire7 regroupement de - établissement communes proches d’enseignement8 spatialement - situation dans l’aire (Bourth/Francheville, St d’attractivité des Germain-sur-Avre/Mesnil- agglomérations sur-l’Estrée, Bois-le- Roi/Croth/Marcilly-sur-Eure, polarisantes voisines9 La Couture- Boussey/Garennes-sur- Eure, Prey/Grossoeuvre) pour ne pas créer une surenchère d’équipements et favoriser les services partagés

4. Communes rurales 20 communes : Buis sur L’objectif de ce classement Communes situées à moins de 15 Damville, Chavigny- est de favoriser le minutes10 d’une gare, Bailleuil, Condé-sur-Iton, rurales en développement de ces d’une polarité Corneuil, Coudres, communes rurales, au sein de développement extérieure ou d’un Courdemanche, Gouville, leur tissu urbain constitué. pôle urbain Illiers l’Evêque, L’Habit, La structurant et Forêt du Parc, La comprenant au Guéroulde, Le Chesne, minimum 500 Marcilly la Campagne, habitants. Mousseaux-Neuville, Muzy, Piseux, Rueil la Gadelière, St Georges Motel, Ste Marguerite de l’Autel, Sylvains-les-Moulins.

7 Pôle d’emplois du territoire : communes ayant un indice de concentration de l’emploi (ou taux d’attraction de l’emploi : désigne le rapport entre le nombre d’emplois offerts dans une commune et les actifs ayant un emploi qui résident dans la commune. On mesure ainsi l’attraction par l’emploi qu’une commune exerce sur les autres) supérieur à 0,9 (voir extrait du diagnostic économique en annexe). 8 Ecole, collège ou lycée 9 Voir cartographie en annexe des enjeux issus du diagnostic : aires d’influence des polarités majeures 10 Temps de trajet de centre bourg à centre bourg

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Groupe CRITERES DE COMMUNES VOCATION SELECTION DES COMMUNES 5. Il s’agit des 48 communes : Acon, Armentières sur Communes communes rurales Avre, Avrilly, Balines, Bémécourt, rurales du Pays qui Bretagnolles, Breux sur Avre, représentent une Champigny la Futelaye, Chanteloup, part importante de la Chennebrun, Cintray, Courteilles, Porter l’identité du population et Dame-Marie, Droisy, Epieds, territoire en matière portent l’identité du Foucrainville, Fresney, Garencières, d’agriculture et de territoire en matière Gournay le Guérin, Grandvilliers, paysages naturels à d’agriculture et de Guernanville, Jumelles, Le Roncenay- préserver. paysages naturels à Authenay, Le Sacq, L’Hosmes, Les Accueillir une faible préserver : Authieux, Les Barils, Les Baux de proportion du Breteuil-sur-Iton, Les Essarts, développement de Lignerolles, Louye, Mandres, l’urbanisation du Manthelon, Moisville, Montigny sur territoire. Avre, Pullay, Serez, Quessigny, Roman, St Christophe sur Avre, St Denis du Béhélan, St Germain de Fresney, St Laurent des Bois, St Nicolas d’Attez, St Ouen d’Attez, St Victor sur Avre, Thomer la Sogne, Villalet

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LES POLES D’EMPLOI DU TERRITOIRE / INDICE DE CONCENTRATION DE

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L’EMPLOI (extrait du diagnostic économique) LES AIRES D’ATTRACTIVITE DES AGGLOMERATIONS POLARISANTES

VOISINES (extrait des enjeux du diagnostic)

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