VI TANIA TOME 17 2000

Revue interrégionale d'archéologie

Aquitaine Limousin Midi -Pyrénées Poitou-

Revue jmbliée par la Fédération Aquitania avec le concours financier du JVIinistère de la Culture, Direction du Patrimoine, Sous-Direction de l'Archéologie, du Centre National de la Recherche Scientifique, de l'Université Michel de Montaigne- Bordeaux Ill SoMMAIRE

J.-P. BAIGL, Barbezieux, Les Petits Clairons (), un atelier de potier elu deuxième âge elu Fer ...... 7

ANNEXE

J. GOMEZ DE SOTO, Commentaire sur le mobilie r céramique et in terprétation de la foss e 3038 elu site laténien des Petits Clairons à Barbezieux ...... 55

M. SCHONFELDER, Le mobilier métallique de la tombe à char tarclo-celtique de Boé (Lot-et-Garonne) ...... 59

T. MARTIN ET J.-L. TOBIE, Les débuts de la romanisation elu site de Saint-Jean-le-Vieux (!mus Pyrenaeus) , à travers l'étude des céramiques sigillées italiques et sud-gauloises ...... 83

E. Rosso, Présence de la dom us impériale julio-clauclienne à Saintes : statuaire et épigraphie ...... 121

DOSSIER "L'AGGLOMÉRATION ANTIQUE DE BRION

À SAINT-GERMAIN-D'ESTEUIL (GIRONDE- )" ...... 151

P. GARMY, Introduction, présentation générale des recherches récentes, historiographie ...... 153

M. FINCKER, Le théâtre : analyse préliminaire des structures ...... 167 DOSSIER "ROUTES D'AQUITAINE" ...... 181

J.-P. BOST, Introduction ......

1- LA DIAGONALE D'AQUITAINE

B. BARRIÈRE ET J.-M. DESBORDES, Un itinéraire de solitude: la "Diagonale d'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche () ...... 185

Il- LA ROUTE ANTIQUE DU UTTORAL ATLANTIQUE

B. MAURIN, B. DUBOS ET R. LALANNE, Historique des recherches ...... 207

B. MAURIN, B. D UBOS ET R. LALANNE, Les longs-ponts de Losa ...... 211

F. THIERRY, La station routière de Segos a ...... 217

S. BARRAU ET J. BOURDEN, La voie romaine de Saint:Julien à Castets ...... 225 Ill- LA VOIE AIRE-LESCAR

F. DIDIERJEAN, Le chemin de sainte Quitterie ...... 233

NOTES

F. l'vlARCO-SIMON ET I. VELÀZQUEZ, U na nu eva defixio aparecida en Dax (Landes) ...... 261

J. SANTROT, Quatre autels votifs gallo-romains de la vallée de Luchon au musée Dobrée- Nantes (Loire-Atlantique) ...... 275

W. l'viiGEON, Un fragment du rempart romain de Bordeaux ...... 285

ANNEXE 1

A. ZIEGLÉ, Le bloc sculpté 5009 découvert place Pey-Berland ...... 293

ANNEXE 2

L. i'vlAURIN, L'épitaphe de Julius Quintus ...... 295 DOSSIER

RouTES n'AQUITAINE Aquitania, XVII, 2000, p. 185 à 203

Bernadette Barrière Professeur d'Histoire ~v l éd i éva \ e Université de

Jean-Michel Desbordes Directe ur honoraire des Antiquités du Limousin

1- Un itinéraire de solitude : la "Diagonale d'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche (Dordogne)

RÉSUMÉ ABSTRACT Les recherches interrégionales entreprises In the eighties, transdiscrict surveys had been dans les années 80 par la Direction des Antiquités fonvarded by the Direction des Antiquités Historiques du Limousin et le Centre de Historiques du Limousin and the Centre de Recherches Médiévales de l'Université de Recherches Médiévales de l'Université de Limoges, ont mis en évidence l'existence d'un Limoges : they showed that a long track itinerary itinéraire routier de long parcours qui, depuis from the Berry Province to Bordeaux has existed l'Antiquité etjusqu'à l'époque moderne, unissait from Antiquity to the modern times. From 1986 le Berry au Bordelais. Entre 1986 et 1990, de to 1990, further geographical and historical nouvelles études géographiques et historiques surveys on the borders of Limoges and conduites sur les marges des anciens diocèses de Perigueux's dioceses have led to the discovery of Limoges et de Périgueux ont permis de retrouver long portions of this road's trail and of its le tracé et les équipements riverains d'une longue roadside equipments. Here are the results of section de cet itinéraire. Ce sont les résultats de those investigations. cette enquête qui sont présentés ici. 186 Aquitania, XVII, 2000 B. Barrière,J.-M. Desborcles

) \

CJ socle hercynien miiiil dépôts siclérolithiques

1\(·:';::f;] jurassique 1 •··· 1 calcaire sénonien Fig. 1 : Ca-rte géologique simplifiée du .

Depuis le XIxe siècle, l'érudition locale avait Limoges et de Périgueux, a fait l'objet de pressenti l'existence d'un vieil itinéraire qui, nouvelles investigations. En prenant en compte venant du Limousin, traversait en un tracé les données de la géographie (on est là au contact diagonal, du nord-est au sud-ouest, le Périgord de deux régions naturelles, socle hercynien et septentrional, en direction de la basse vallée de la calcaire jurassique) et en leur associant des Dronne 1. Les recherches interrégionales que, à la enquêtes menées sur quelques sites importants fin des années 70 et dans les années 80, dont l'histoire ne s'explique que par la présence poursuivaient conjointement la Direction des de la route, il est apparu qu'on pouvait retrouver Antiquités Historiques du Limousin 2 et le Centre avec assez de précision le tracé de celle-ci. On de Recherches Médiévales de l'Université de présente ici les résultats de l'étude qui a été Limoges, avaient mis en évidence qu'il s'agissait menée en Dordogne, sur une section d'une de la partie périgourdine d'un itinéraire de long trentaine de kilomètres, entre Saint-Pardoux-la­ parcours qui, depuis l'Antiquité, et jusqu'à Rivière et La Tour-Blanche. l'époque moderne, unissait le Berry au Bordelais 3. Entre 1986 et 1990, ce cheminement, 1. LES DONNÉES DE LA GÉOGRAPHIE situé sur les marges des anciens diocèses de ET DE L'HISTOIRE Région montueuse, les confins du Périgord et l. Ribault de Laugardière 1879-1882 et 1884; Barrière 1930, 190, du Limousin ont multiplié les cheminements au h.-t. et 197. fil des siècles. Comment dès lors distinguer les 2. Devenue at~ ourd'hu i Service Régional de l'Archéologie. itinéraires déjà en usage à l' époque gauloise, ceux 3. Desbordes 1979,5 1-59; Barrière & Dcsbordcs 1982, 23 1-240. La "Diagonale d 'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche Aquitania, XVII, 2000 187

qui furent créés après la conquête romaine, au uniformément de jJoug-es par la toponymie des Moyen Age, puis à l' époque moderne ? plus anciens États des Sections, mot tot~ours vivant dans le dialecte local: venu en droite ligne Les recherches attestent que l'ancien réseau du latin podium, ce mot désigne les plus anciens routier du Nontronnais a structuré l'occupation tracés de hauteur, qui ne présentent jamais du sol en plusieurs phases : d'assise monumentale puisque la roche affleurante constitue un excellent ballast et que le 1. La plus ancienne trame routière est tracée drainage des tracés s'effectue, à la manière d'un sur les lanières d'interfluves définies par le relief toit en bâtière, depuis 1'axe du partage des eaux 5. contrasté du socle hercynien et des collines Ces tracés ne nécessitent donc aucune maîtrise calcaires périgourdines. La carte géologique technique et peuvent avoir pour origine les montre (fig. 1) que la section étudiée traverse les passages répétés du gros gibier en hiver voulant formations calcaires jurassiques au pourtour du éviter les zones humides. Le réseau des du socle hercynien, puis du crétacé (sénonien) vers pouges Nontronnais inclut une longue dorsale routière le sud-ouest, mais ces deux formations sont orientée du nord-est au sud-ouest, reliant à recouvertes par des argiles sableuses et des longue distance le Berry au Bordelais, mais cailloux roulés, riches en fer, imperméables, qui ignorant les agglomérations antiques ont multiplié les étangs, localement appelés lacs. Limoges et de Ces dépôts superficiels ont stérilisé l'agriculture d'Augustoritum 1 Burdigala 1 Bordeaux, puisque le tracé de ce cheminement et multiplié les landes, désignées sous le nom de passe à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne) brandes, jusqu'au carrefour formé, par la N 13 et à Libourne (Gironde). C'est la section de cet avec la D 84. Ce terroir répulsif était cependant itinéraire entre Saint-Pardoux et La Tour­ troué, par places, de nombreuses châtaigneraies et de petits vignobles. Au-delà, vers le Sud-Ouest, Blanche qui a été retenue dans cette étude. Deux remarques doivent être émises : le paysage s'ouvre, les labours se multiplient, et les aptitudes agricoles du terroir sont accrues : le a. l'itinéraire n'est pas isolé, mais chaque descriptif proposé par le géographe René interfluve parallèle au tracé de ce cheminement Pijassou 4 pour cette partie septentrionale du porte également de très anciennes voies, la plus Périgord permet d'appréhender aisément la remarquable étant sans doute la poug-e qui forme, diversité de ces confins géographiques, en même sur une importante section, la limite entre les temps que le caractère progressivement plus anciens diocèses de Limoges et de Périgueux ; hospitalier du paysage pour le voyageur qui, cette pouge rejoint notre "Diagonale arrivant du Limousin par la "Diagonale d'Aquitaine" près du hameau de Filaine d'Aquitaine", descend insensiblement en (commune de Saint-Front-sur-Nizonne) ; direction du sud-ouest, entre Dronne et Nizonne, b. de la diagonale reliant le Berry au Bordelais depuis le pays des plateaux et des longues sont issues d'autres jJouges qui créent de la sorte croupes d'interfluves (330 rn d'altitude en amont une série de carrefours. de Saint-Pardoux-la-Rivière, 180 m en aval de La L'origine très ancienne de cet itinéraire Tour-Blanche) jusque dans la Guyenne aux diagonal entre Berry et Bordelais paraît acquise : vallées largement ouvertes (58 m au il fut peut-être l'itinéraire suivi par les Gaulois franchissement de la Dronne à Ribérac) . Bituriges lorsqu 'une fraction de leur peuple Toutefois, à l'amont de cette ligne, l'itinéraire migra jusque dans la région de Bordeaux pour d'interfluve est guidé par une lanière de calcaire former le peuple des Biturig-es 11ivisci : ce turonien plus sèche, qui pallie, en période cheminement est en effet le plus court chemin hivernale, l'hydromorphisme du sidérolithique. entre l' ojJpidwn d'Avaricwn 1 Bourges, leur Les itinéraires sont établis sur les affleurements capitale, et l'estuaire de la Gironde. Trois rocheux des crêtes, et sont qualifiés

5. Desborcles 1990, 49-54 ; Desborcles & Vi ll outreix 1995, 53-59 ; 4. Pijassou 1978, 165- 178. Desbordes 1995, 16- 19. 188 Aquitania, XVII , 2000 B. Barrière,J.-M. Desbordes

monnaies gauloises, attribuées aux Leuques, aux diocésaines, mais l'on sait auss i que l' émergence Sénons et aux Séquanes, ont été recueillies de la société seigneuriale à partir des xe-x 1e siècles récemment aux environs du château de La Tour­ les a fait éclater et que les grandes seigneuries qui Blanche (Brocheriou 1999) ce brassage se sont substituées à ces circonscriptions monétaire présume une fréquentation du lieu administratives originell es ont tenté de se pendant la Guerre des Gaules, ou dans les années déployer en tous sens, sans se préoccuper des qui la suivirent. limites traditionnelles, diocésaines ou autres. Ainsi, les comtes de Périgueux, du x ie au xve 2. La conquête romaine semble s' être bornée à siècles, ne réussirent-ils guère à fa ire reconnaître romaniser tout ou partie des itinéraires pré­ leur autorité, au nord de la Dronne, alo rs que, existants. Tel est le cas pour l'axe antique qui dans le même temps, les comtes et les évêques relie, après la conquête, les deux chefs-lieux de d'Angoulême parvenaient à imposer leur Vesunna 1 Périgueux et Lemonwn 1 Poitiers, par suze raineté de part et d'autre de la Nizonne et sur Brantôme : la route, bien reconnaissable sous les pays d'entre Nizonne et Tude, et que, surtout, bois à hauteur de Sceau-Saint-Angel subsiste, les vicomtes de Limoges, soucie ux de régulariser large de 6 à 12 m suivant les endroits, à l' état de à leur profit le tracé des limites diocésaines et de monument ; les coupes perpendiculaires de cette réduire le fort rentrant périgourdin qui voie qu'offrent occasionnellement les travaux l'affectait, poussèrent loin leur domination en agricoles ou les travaux routiers attestent qu'elle direction des pays d'entre Dronne et Nizonne 7. est une via terrena chaussée d'argile damée Quant aux données médiévales de l'occupation pigmentée de caill oux de quartz. Elle passe au du sol, elles seront ici exposées succinctement pied de l'éperon de , qui contrôlait, dès (fig. 2) , dans la mesure où l'enquête est encore à le VIne siècle, le passage de cet itinéraire sur le faire sur la zone considérée. Toutefois, l' étude . effectuée il y a quelques années en ce sens par 3. La période médiévale mérite un Bruno Fayoll e-Lussac sur les pays de la Nizonne, développement particulier. Elle semble avoir à propos de la forteresse de Bourzac, propose un créé une bretelle joignant, par Saint-Pardoux-la­ certain nombre de remarques manifestement Rivière, les petites villes murées de et de applicables à l' ensemble de l' espace séparant la Nontron. Mais il convient surtout de faire Nizonne de la Dronne : l'élaboration du réseau remarquer que la zone traversée se place dans un paroissial a débuté en ces régions tout aussi secteur de confins historiques, soit immé­ précocement qu'ailleurs ; elle a subi une nette diatement au sud de la convergence des limites accélération dès le vue siècle, et l'o n peut y des trois anciens diocèses- et des trois comtés considérer comme pôles fondamentaux de la carolingiens- d'Angoulême, Périgueux et christianisation des sites tels que Gouts (saint Limoges. Étienne), Vieux-Mareuil (saint Pierre-ès-liens), Les limites diocésaines anciennes, rappelons­ Nontron (saint Étienne) ou Condat (saint le, ne sont pas celles qui ont été retenues lors du Étienne), bien connus plus tard comme chefs­ découpage départemental, lequel a attribué le lieux d'archiprêtré ; une nouvelle vague de Nontronnais limousin au département de la créations paroissiales aurait, du VIW au xe siècle, Dordogne, et les pays d'outre-Nizonne au achevé, pour l' essentiel, la constitution du réseau, département de la Charente. Cependant, dans la les créations ultérieures n'ayant qu'un caractère mesure où elles ont servi de limites intercalaire. En tout état de cause, l' aménagement ecclésiastiques rigoureuses à chacune de ces trois du réseau paroissial était chose faite avant que ne régions jusqu'à la Révolution, ce sont les commence, peu avant l' an mil, la grande vague de frontières diocésaines anciennes qui ont été constructions des forteresses seigneuriales 8 . choisies pour l' établissement des fonds de carte nécessités par cette étude 6. Quant aux limites comtales, l'on sait qu'elles se 6. Nanglard 1894- 1903 ; Bernardel 1874, 341-389 ; Aubrun 198 1 ; sont calquées à l'origine sur les limites Desbord es 1983, 37-<18. 7. Clémelll-S imon 1873; La harie 1978, 43-52; Debord 1984. La "Diagonale d'Aquitaine" e ntre Sain t-Pa rdoux et La Tour-Blanche Aqu.itania, XV II , 2000 189

: •• •• 0 Grosbot Ma in zac • St. M. P. • Charras .. · Rougna.c ...... ·. • Hautefa ye Nontronn eau • '•, ·. .... •• ·• • • ··.• Fo nli oubadc St. .· . ) • Lussas ' Combiers • Les Graul ges ·. ·...... ,.. • • Beaussac • • • • • • •• 0. 0 · ·', ' ~~ ~---~-~C...!h a...._mp ea ux St. ~r. N. ~ .,..,..,.* 1 ~ ""'.,. • St. Sulpice 1 ,•~ Croix deN. St. Fr. R. Ste. Croix • 1 ,, 1 • • Fil oine:t'"' r :• St. Ange l Milhac N. St. Pries t Mareuil La Ch. Pommier , , ' /'La Ch. M~ntmo reau l .... , , ,1 cs o SI. Px. • •:' Troi s Pi erres • Vieux-Mareuil , , , ··''Pontarnaud / • Quinsac St. P•a ncrace Monsec , • Ro ss ignol , . BoscÏt? Vi ll ard ...... _,.-" ,' St. Feli x La Ch. M. • Champagnac ' \ Pt. Jumilhac ' \

St. M. V.

0 Palluaud Bouteilles

1. Pau 1. \sLi. z . 0 • St. Séverin . Puy des Principales forteresses Fourches 0 Etablissements religieux Chefs-lieux paroissiaux et lieux-dits cités Fay.e . Principaux tracés routiers u' ••••• • St. Mart ial • ._ ,,o~~~·'..:..,. • Ribérac St. Méa rd • Limites diocésaines

Fig. 2 : OccujJation du sol au NI oyen-Age ent-re Dronne et Nizonne.

Du xc au XIue siècle, en un temps où coup plus souvent que prieurés, ne se rencontrent communautés religieuses et forteresses généralement aussi que sur le pourtour. Les mo­ constituent peu à peu les nouveaux pôles nastères bénédictins périgourdins, relativement d'attraction de la vie quotidienne, qu'en est-il de peu nombreux, sont pratiquement absents de cet la région considérée ? esp.ace ; une exception toutefois : Brantôme, sur Les chapitres canoniaux périgourdins, qu'il la Dronne, dont les prieurés d'Argentine, de Ma­ s'agisse de Saint-Jean-de-Cole à l' est, d e Chancela­ reuil et de Pommiers montrent l'influence assez de ou de Saint-Front de Périgueux au sud, d'Aube­ loin en direction du nord, jusqu'aux abords de la terre au sud-ouest ou de Peyrat et de La Roche­ Nizonne. En revanche, plusieurs abbayes étrangè­ Beaucourt au nord-ouest, sont, soit éloignés de res au Périgord sont possessionnées dans cette ré­ cette micro-région, soit implantés en périphérie, gion : les abbayes angoumoisines de Saint-Amand­ et leurs dépendances, églises paroissiales beau- de-Boixe et de Saint-Cybard d'Angoulême, dispo­ sent, la première de l'église Saint-Romain de Vil­ lebois, la seconde de l' église Saint-Martin de Connezac et du prieuré de Cercles avec ses dépen­ 8. Fournier 1978. 149-150; Fayoll e-Lussac 1983 ; Higounet-Nadal dances; quant aux abbayes limousines de Solignac 1983, 55-89. 190 Aquitania, XVII , 2000 B. Barrière, J.-M. Desbordes

/ .. ~-- ··.•• t) ~,...... ) \ .. 1 •• .... (1 •••.. ) : ·.. / . •• ~ t"':: • .. ~ ('\) . /h~ L : 1 : Villebois \ : .01) ~...... ·······... Mareui ...... S t.Jean• .... ·.., de Cole _..--~~.···~ ..

0---~==4 km ..... ~ ...... ······~----~ ------, dépendances limousines

dép. angoumoisines

..Â..* principales forteresses

• é tabli sseme nts re li gieux

principaux tracès routiers Fig. 3 : Les déjJendances ecclésiastiques

limites diocésa ines de l'Angoumois et du Limousin.

et d'Uzerche, elles disposent, pour leur part, la Faucher9. C'est dire combien sont fortes, en ce sec­ première des prieurés des Graulges et de Chou­ teur de confins, les poussées extérieures (fig. 3). meille (paroisse de Saint-Pardoux-la-Rivière), la seconde de l'église Saint-Saturnin de Quinsac et du prieuré de Saint-Angel. Même le Poitou est re­ présenté, puisque l'abbaye de Charroux, qui est 9. Bernarcle l 1874 ; Carlu/aile de l'abbaye dUzerche 1901, n• 24, 28, implantée à Nontron depuis le vme siècle, détient 104, 186,290, 291 , 950,957,964, 984 ; Chartesel dornmen lsjJol/rse111ir sur la Cole le prieuré Sainte-Marie de La Chapelle- it l'histoire de l'abba)'e de Charroux 1910 ; Carlu/aire de Sa int-Amand-de­ Boixe 1982, n ° 1; Lemaitre 1984, 96-121. La "Diagonale d 'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche Aquitania, XVII , 2000 191

Trois autres types d'établissements religieux eveques d'Angoulême celui de Bourzac ainsi sort encore à signaler. L'on évoquera en premier qu'un certain nombre d'églises paroissiales, sans lieu et sans autrement s'y attarder, les fondations oublier celles détenues par les abbayes cisterciennes : Boschaud, entre Dronne et angoum01smes, on se doit également de Trincou, Peyrouse, au nord de Saint:Jean-de-Cole, constater que comte et évêque d'Angoulême se et Grosbot, abbaye angoumoisine établie sur la partagèrent la suzeraineté sur quelques autres frontière diocésaine; délibérément placées en des châteaux importants : Mareuil, La Roche­ déserts, elles constituent des habitats isolés Beaucourt, La Tour-Blanche, Grésignac. intercalaires qui conserveront ce caractère et En ce qui concerne les comtes de Périgord, ce n'engendreront aucun autre phénomène utile n'est que tardivement qu'ils parvinrent à pour le dossier en cause. En second lieu, il contrôler plusieurs forteresses de la vallée de la convient de parler des établissements féminins, Dronne, telles qu'Épeluche, Riberac, pour lesquels on a fait plutôt le choix d'un site bien ou Vernade, mais leur influence ne gagna jamais desservi et bien équipé : citons le prieuré les zones plus septentrionales. Quant aux évêques fontevriste de Fontaines, sur un 1tmeraire de Périgueux, leurs châteaux, dans cette zone : fréquenté reliant le Périgord à la Saintonge et à , Vigonac, ne s'éloignent pas non plus l'Angoumois ; citons surtout le couvent de de la vallée de la Dronne. dominicaines de Saint-Pardoux-la-Rivière, établi à faible distance du bourg et du pont sur la Dronne, Reste le cas des vicomtes de Limoges ci-dessus en bordure de la "Diagonale d'Aquitaine". En évoqué. Le fait est qu'ils ne sont en ces régions troisième lieu, enfin, doivent être également suzerains éminents d'aucune forteresse évoqués les établissements hospitaliers et importante. Toutefois, ils ont réussi à y étendre templiers, si souvent directement liés à la route, leur autorité et à accroître d'autant le territoire mais si mal connus. On peut citer, semble-t-il en de leur vicomté. Leur tactique a consisté, à y toute certitude, la maison de Comberanche, obtenir des établissements religieux les plus associée à l'un des points de franchissement de la divers l'attribution en fief de telle ou telle Dronne à l'aval de la "Diagonale d'Aquitaine", position stratégique ; ainsi parvinrent-ils, par ainsi que celle de Pontarnaud, sur la pouge elle­ exemple, à se rendre maîtres d' qu'ils même, approximativement à mi-chemin de Saint­ tenaient du chapitre de Saint-Yrieix, de Nontron Pardoux et de La Tour-Blanche, mais l'enquête qu'ils tenaient de l'abbaye de Charroux, de La serait à poursuivre à propos d'autres possessions Tour-Blanche et Bourzac qu'ils tenaient de hospitalières plus ou moins localisables sur tel ou l'évêque d'Angoulême 11 . tel des tracés routiers du secteur IO_ Ce rapide tour d'horizon des églises, prieurés Quant aux forteresses qui constituent les jalons et châteaux des pays entre Nizonne et Dronne y essentiels de l'autorité seigneuriale, on ne fait apparaître, d'une part une occupation du sol prendra ici en compte que celles qui, chefs-lieux sans solution importante de continuité, d'autre d e châtellenie, furent les plus importantes part une influence prépondérante de d'entre elles. La carte que l'on peut dresser, l'Angoumois et du Limousin, sans toutefois que compte tenu de leurs mouvances respectives, est l'autorité diocésaine périgourdine soit exclue, tout à fait éclairante sur le j eu concurrentiel qui d'autre part enfin, une implantation châtelaine s'est développé dans cette zone de confins plutôt périphérique et liée aux vallées, à (fig. 3). l'exception notable toutefois de Villebois et de La Tour-Blanche, châteaux pour lesquels a joué, Si on doit reconnaître aux comtes ainsi qu'on va le voir, le seul déterminisme d'Angoulême le castrum de Villebois, et aux routier.

10. Secret l962,87. Il. Massougnes 1881, 150-1 57. 192 Aqu.itania, XVII, 2000 B. Barrière,J.-M. Desborcles

Fig. 4 :Tracé de la ''Diagonale d'Aquitaine" au s.-o. de Sceau-Saint-Angel: la pouge est matérialisée jJar la haie d'arbres issue d'un village récent.

Fig. 5: Tracé de la ''Diagonale d'Aquitaine" jJrès de Cercles : le chemin de jJouge est en lisière du bois. La "Diagonale d'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche Aquilania, XVII , 2000 193

·, 1 1 \ \ itinéraire étudié 1 1 au tre iti néraire ' .. -- .. , ' ...... \ limite communale 1 Ü convergence ad ministrati ve 1 1 1 , \{~: ~b. ···---. (!/"~"·<. ·' \., Jy····\ ,Y ) _ç,-~·

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1 '1 ', · ~rantôme Fig. 6: L'ancien itinérai-re ent-re Saint-Pendoux et la Tour-Blanche (Donlogne).

2. LA ROUTE -d'un bout à l'autre, l'itinéraire est qualifié de Notre itinéraire diagonal du Berry au Bordelais pouge, soit par les plus anciens États des Sections, présente plusieurs caractères principaux : soit par la tradition orale. Le dépouillement -il est constamment tracé sur interfluve et se systématique des plus anciens cadastres des borne, entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche, à communes riveraines, échelonnés de 1823 à 1836, deux franchissements de rivières : la Dronne à révèle en effet une riche toponymie routière, qui Saint-Pardoux etl'Euche à La Tour-Blanche (fig. 4 peut être classée en deux séries principales : et 5) ; a. la série la plus abondante est naturellement -il est tracé dans la solitude, et ignore les plus celle qui est formée sur le latin podium, pouge 12. anciens villages et bourgs ; -il guide constamment les limites administratives des communes ou des sections 12. ÉtaLS des secti ons commune de Sceau-Sa int-Angel (a nnée 1823), section A, n• 1 à 4: à la fJOuge; n• 15 : à la fJOuge de Gaulas; (fig. 6) ; n• 20: à lafJouge; section C, n• 29 et 30: à lafJouge; n• 384, 385, 394 et 395: à la fJOuge. Commune de Léguillac (a nnée 1823), section A, - ces limites administratives convergent n• 355, 356 et 358 : à la fJOuge; secti on B, n• 357 à 361 : à la pouge; fréquemment sur l'itinéraire, qui sert de point secti on D, n• 1201 , 1202, 1224 à 1227: à la pouge. La tradition orale d'appui fixe et durable, entre La Tour-Blanche et désigne l'itin éraire par des vocabl es id entiques: dialectal à Montsec ("lo pouzo") ; francisé à Champeau ("chemiu des fJOuges") et à Sa int­ Saint-Pardoux (fig. 6) ; Féli x-de-Bourdeilles ("la vieille fJouge') . 194 Aquitania, XV II , 2000 B. Barrière,J.-M. Desbordes

Si la comnune de Saint-Pardoux n'est pas Marie de Monsec, Saint-Féli x de Bourdeill es et représentée dans cette liste, c'est peut-être parce Saint-Crépin de Ri chemont, en parfaite que l'itinéraire y est enclavé dans de ri ches contiguïté avec la route, cet établissement est cité terroirs cultivés proches de nombreux hameaux, en 1373 (P1 ecejJtoria Pontis A maudi) comme ne guide pas les limites communales ou appartenant à J'Ordre des Hospitaliers de Saint­ sectionales et n'est pas en position d'interfluve ; J ean-de-Jérusalem. Ses origines comme son existence, qui restent mal connues, sont b. d'autres toponymes, tels le Grand Chemin 13, incontestablement liées à la route, sur laquelle il Pontarnaud 14, les Potences 15 évoquent aussi constituait un gîte possible d'é tape. Le site fut l'itinéraire et l'importance de son trafic : un pont sans doute considéré comme propice, puisqu'il (sur un étang ?) et des fourches patibulaires de fut par la suite retenu comme relais de poste, et haute justice témoignent d'une fréquentation qu'il a fixé un habitatjusqu'à nos jours 16. hors du commun à la période médiévale ; -L'itinéraire ne présente pas d'amé­ Le franchissement de la Dronne à Saint­ nagements monumentaux, sauf, sans doute, un Pardoux-la-Rivière a été fa cilité par l' existence renfort dans sa descente sur le bourg de Saint­ d'une zone guéabl e dont témoigne le nom ancien Pardoux: ce renfort se présente sous la forme d'un d'une rue proche du pont, autrefois dite du gué dôme pierreux encadré de fossés, large de 4 à Durand. Toutefois, le site, qui n'offre que des 6 m ; partout ailleurs il est établi, autant que faire qualités défensives modestes, est en outre se peut, sur la dorsal e plus sèche et plus ferme du inondable; mais il est au cœur d'une petite plaine substrat géologique, guidée par la ligne de partage à bonne vocation agricole, cernée de coteaux des eaux. propices à la vigne. L'équipement lié à cette section de route d'au Le vocable du lieu, Pardoux, se réfère à un moins une trentaine de kilomètres semble avoir saint personnage du nord du diocèse de Limoges été extrêmement modeste. Aucune installation qui mourut en 737 et dont le culte se répandit sur notable : chef-lieu paroissial, prieuré, château, le Limousin et quelque peu au-delà dans la fin du maison-forte, ne paraît avoir équipé, les divers VIUC siècle et durant le 1x e siècle 17. grands carrefours anciens, ni celui de la Croix de , ni celui de Filoine, ni celui des Trois­ Il n'est donc pas sans intérêt de remarquer que Pierres, ni même celui des Potences. Cette le culte de Pardoux est arrivé tout naturellement dorsale d'interfluve, malgré l'usage persistant de du Limousin jusqu'ici par la route. Sur place, il a l'itinéraire qui l' emprunta jusqu'au début du XIxc déterminé d'ailleurs, non seulement le vocable siècle, n'a rien fi xé d'autre que des écarts, qui de l'église paroissiale (qui était à la nomination présentent beaucoup plus les caractères de de l' évêque de Périgueux), mais également celui terroirs neufs crees en lisière de finages d 'une bonne fontaine située au nord de paroissiaux que ceux de centres de peuplement l'agglomération et peut-être utilisée depuis pionniers nés du passage d'un itinéraire. La seule beaucoup plus longtemps 18. exception à ce constat de solitude routière est Ce que fut exactement le site habité de Saint­ représentée par Pontarnaud. Implanté à la Pardoux avant le XIUC siècle ne peut, en l' absence convergence des limites paroissiales de Sainte- de toute source écrite, être restitué. A partir elu XIUC siècle, en revanche, un certain nombre de

13. Par exemple à Sceau-Sa in t-Angel : État des Secti ons du cadastre de 1823, secti on B, 11 ° 985: pré du grand chemin ; secti on C, 11 ° 185 16. Courges 1873, XLVI et 244; Ribault de Laugardièrc 1879 , 26 1 ; à 188, 2 15 e t 216 : rut grand chemin ; n" 377 à 380: bois du grand Vé r}'naud 1978, 55-73 , qui évo que p. 57 un lftat des Postes dans !tt chemi11. mssort du Parlement de Bord('({ UX, de l' ann ée 1600, donnant la li ste des 14. Pontis Arnrnuli en 1373. Ce li eu est éloigné de toute ri vière,. mais relais de poste de Lim oges à Bo rd eaux : y fi gure "Pibrault " entre proche d'un étang : le "pont" d'Arn aud n'était peut-être qu'un e Sa int-Pardoux e t Cercl es, dont la lecture a posé pro blème à l'auteur digue so utenant le passage de l'ilinéraire. et qu'il faut corriger évidemment en "Pontarn aud". 15. Ces fo urches patibulaires marquaient sans doute les limi tes e ntre 17. Au brun J 981, 1 17- 11 8 ct 320. les châtell e ni es de Mareuil et de La Tour-Blanche. 18. Doucet 1984, 34-53. La "Diagonale d 'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche Aquitania, XVII , 2000 195

certitudes s'imposent et se complètent assez en très mauvais état en 161 2 et donné comme h armonieusement 19. Le nom même du chef-lieu détruit vers 1780. En amont du pont actuel, paroissial est déjà fixé, sous la forme Sanctus récent, ont été repérées dans le lit de la rivière les PaTduljJhus de RijJeria2o. fondations des piles de deux ponts plus anciens. Près de ce pont, dit aussi "Pont du Cimetière", se Le territoire paroissial se trouve en vicomté de trouvait effectivement un cimetière, contigu à Limoges, dans la châtellenie de Nontron, et les l'itinéraire du côté sud, et pourvu d'une chapelle droits de seigneurie sur le lieu sont, au milieu du Saint-Roch. De l'autre côté du pont, avait été XIW siècle, tenus en fi ef par les Chabrol, qui sont prévu au XIV0 siècle l'aménagement d'une maison des Limousins solidement implantés au château privée nouvellement bâtie, donnée au couvent de Châlus, et par les Seguin. Dans la seconde des dominicaines, "pour loger les pauvres moitié du siècle, la vicomtesse de Limoges, qui va boiteux et malades passants et ce pour une nuict, bientôt laisser à sa fille Marie l'ensemble de la et qu'on y tienne toujours six lits de plume et vicomté, récupère pour elle-même, en seigneurie qu'on leur rende le droit d'hospitalité !". Nul ne directe, la terre de Saint-Pardoux où elle prévoit sait si cet hôpital fut effectivement mis en service. la fondation d'une communauté religieuse féminine. Après sa mort, en 1290, c'est son L'église Saint-Pardoux se trouvait au même conseiller, le célèbre Géraud de Maumont, qui emplacement qu'atuourd'hui, soit au nord de joue le rôle d'exécuteur testamentaire : il réalise l'agglomération, à 200 rn à peine de l'itinéraire, effectivement la fondation projetée et s'adresse en position légèrement dominante par rapport pour cela à l'Ordre dominicain ; il attribue au aux rues et aux habitats, car implantée sur un nouveau couvent, comme convenu, le bourg et la léger pointement rocheux. Lui était associé le paroisse de Saint-Pardoux, mais se fait rétrocéder joTtaliciwn, dit aussi "Fort de l'église", modeste pour son propre usage le jm·taliciwn situé dans le enceinte comportant muraille et fossé et bourg, avec ses murs et ses fossés, ainsi que enfermant un certain nombre de chambres ou certains droits de Justice. Par la suite, jamais les habitats-refuges pour les habitan ts du bourg, et vicomtes de Limoges ne négligèrent de dont il ne reste rien. Quant au couvent de manifester leurs droits de suzeraineté sur la terre dominicaines, dont il demeure des vestiges et le bourg de Saint-Pardoux, pourtant dévolus au conséquents, il fut établi sur la même rive que le monastère, et malgré la remarquable réussite de bourg, mais en campagne, à 400 rn au sud de ce dernier 21. l'itinéraire et du pont, tout près de la rivière. Si l' on reprend alors la documentation dont Venant de l' est, convergeaient en fait vers le pont, on dispose pour la période XIW-XIv e siècles et les non seulement la "Diagonale d'Aquitaine" documents graphiques anciens qui restituent le d'origine antique, mais aussi un itinéraire plan des lieux, on peut esquisser comme suit la médiéval qui, par monts et par vaux, reliait, par la physionomie du bourg22. Charente, le Bas-Limousin aux zones salines de Saintonge, et qui, par Excideuil, Thiviers, Saint­ Celui-ci, modeste, s'est développé sur la rive J ean-de-Cole, Milhac-de-Nontron, allait franchir droite de la Dronne (fig. 7), en lisière nord de la Dronne au pont de Saint-Pardoux 23. l'itinéraire, lequel franchit la rivière par un pont Une fois le pont traversé, les deux itinéraires à dit "le Grand Pont" au xve siècle, signalé comme nouveau se séparaient : l'un repartant en pouge en direction du sud-ouest et de La Tour-Blanche, l'autre, passant auprès de l' église et du fort avant

19. Pour LOUL ce qui sui t concernanL SainL-Pardoux, voir Verneilh de rejoindre un autre cheminement de hauteur 1875, 323-346 ; Ribault de Laugardière 1879-1 882 e t 1884 ; permettant de rallier soit l'Angoumois soit Drouault 1899. 20. Riba ult de Laugardière 1879, 526. Nontron, important chef-lieu de châtellenie. La 21. Ibid, 577-592 et Verneilh 1875, 323-346 ; Del boume 1998 ; ArcheJ'Baudry 1999. 22. Ve rn eilh 1875 et Ribault de Laugardiè re 1884, 212-231; Cadastre de 1840. 23. Barriè re 1990, 121-1 42. 196 Aquitania, XVII, 2000 B. Barrière,J.-M. Desbordes

d'Excideuil à celle de Nontron, par l'itinéraire sud-est 1 nord-ouest ; le fort de Saint-Pardoux au château de Châlus, par la "Diagonale d'Aquitaine", ce qui explique le fait que les Chabrol, de Châlus, aient tenu au moins partiellement Saint-Pardoux en fief, et que Géraud de Maumont, leur successeur à Châlus, ait été intéressé par le fort de Saint-Pardoux et se soit réservé des vignes sur le territoire paroissial en direction de sa forteresse de Châlus-Chabrol24. Au xve siècle, on parlait toujours de ce "vieux chemin public ( itinere jmblico antiqua), par lequel on va de Saint-Pardoux au château de Châlus• Chabrol" ; au xVIe siècle, de "la grande pouge Feyteau par laquelle on va de Châlus-Chabrol vers Pontarnal", et, au XVW siècle, de "la pouge par laquelle on va de Saint-Pardoux-la-Rivière à Châlus-Chabrol" ou du "grand chemin que l'on va de Pontarnaud à Châlus" 25.

Il apparaît donc clairement qu'au moins à partir des xne-xme siècles, la "Diagonale d'Aquitaine", qui, dans son tracé antique en Limousin, passait par Nexon et évitait Limoges, s'est enrichie d'un diverticule appelé à un grand succès, et qui, reliant, par Châlus et Aixe, Saint­ Pardoux à Limoges, desservait ainsi un chapelet de forteresses vicomtales. Rappelons enfin, pour N mémoire, que l'abbaye de Solignac, proche de Limoges, et qui était elle-même directement reliée au carrefour antique de Nexon, détenait, sur la paroisse de Saint-Pardoux, à moins de 4 km au nord du bourg, le prieuré Saint-Barnabé de 200m 0 ~ Choumeille dont l'accès, grâce à la "Diagonale d'Aquitaine", lui était certainement facilité.

Fig. 7 : Saint-Pardoux-la-Rivière d 'ap1·ès le jJlan de G. Lagrange A l'aval de la section routJere étudiée, s'est (Bull. Pgd. XXVI, jJ. 431). développé un important carrefour, celui de La Tour-Blanche. Après une dernière section de construction d'un pont à Saint-Pardoux route solitaire à travers la forêt dite de Saint­ contribua certainement à fixer ce carrefour qui James, l'itinéraire suit la retombée de l'interfluve, fut indéniablement très utile, notamment aux en direction d'une petite zone amphibie faite de vicomtes de Limoges. la convergence de plusieurs ruisseaux. C'est là, La vicomté de Limoges, rappelons-le, sur une modeste dorsale de confluence encadrée s'étendait, en effet, largement sur le diocèse de par la Julie et le Buffebale, qu'a été édifié, sans Périgueux. Dans la zone concernée par cette étude, il est aisé, de constater que le carrefour de

Saint-Pardoux reliait entre elles un certain 24. Document cité par Ribault de Laugardière 1882, 578. nombre de forteresses vicomtales celle 25. Ribault de Laugardière 1875, 394-395. La "Diagonale d 'Aquitaine" entre Saint-Pardoux et La Tour-Blanche Aqu.itania, XVII , 2000 197

doute aux x1c-xue siècles, le château de La Tour­ Périgueux, cette main-mise angoumoisine, qui ne Blanche, à 1 km à l'ouest de l'église paroissiale disparut nullement avec la séparation définitive Saint-Cybard de Cercles, dont le vocable suggère des deux comtés intervenue à la fin du xc siècle, une fondation probable vers le IX 0 siècle et put, grâce à cette penetrante héritée de témoigne de l'influence précoce de l'Angoumois l'Antiquité romaine, s'exercer avec facilité. Et, à sur ces régions. observer la situation de La Tour-Blanche, au Ce n'est toutefois pas au passage de la seule débouché d'un grand itinéraire drainant les "Diagonale d'Aquitaine" que La Tour-Blanche intérêts des vicomtes de Limoges et sur le passage doit son existence, mais bien plutôt au fait que ce d'une route fréquentée, servant les intérêts cheminement croisait en ce secteur un autre périgourdins tant vers les salines de Saintonge grand itinéraire de long parcours de création que dans le nord du diocèse, l'on comprend romaine (fig. 8), relativement bien connu, reliant beaucoup mieux l'intérêt qu'il y eut pour les Périgueux à Saintes et à Angoulême 26_ évêques ou les comtes d'Angoulême à édifier en ce lieu une motte castrale, auprès de laquelle le La restitution du tracé, détaillé de cette voie développement d'un bourg allait être justifié tant romaine reste encore hypothétique entre par l'animation du carrefour que par la volonté Périgueux et Villebois, mais il semble bien que seigneuriale. Et ce sont ces mêmes facilités l'abondance à la période médiévale des relations d'accès qui expliquent que l'abbaye de Saint­ entre le Périgord et la Saintonge, et surtout entre Cybard d'Angoulême ait, dans ce même secteur, l'Angoumois et le Périgord septentrional, en ait, fait progressivement l'acquisition des églises de au détail près, pérennisé, l'usage de telle sorte Cercles, de Bourg-des-Maisons, de et que les jalonnements médiévaux ont toutes de La Chapelle-Montabourlet, tout autour de La chances de restituer, sauf pour quelques Tour-Blanche. tronçons, l'essentiel du tracé, antique. Ainsi, de Périgueux, allait-on franchir la Dronne vers Lisle, Les sources écrites dont on dispose 27 ne pour suivre un itinéraire d'interfluve de direction remontent pas au-delà de la fin du XUC siècle, sud-ouest 1 nord-est; la traversée du site humide époque à laquelle est attestée l' existence d'une de La Tour-Blanche, que la voie romaine famille de La Tour, dont les membres sont contournait peut-être par l'oues t, devint la règle à seigneurs de La Tour-Blanche jusqu'en 1369. l'époque médiévale ; au-delà, l'itinéraire, à C'est elire que le nom originel elu lieu fut très proximité de Gouts, se subdivisait en deux tracés : certainement "La Tour", avant qu'une l'un gagnant le gué de Pompeigne, sur la reconstruction en pierre calcaire elu clOI"Uon ne Nizonne et se dirigeant vers Angoulême par La vienne enrichir définitivement le toponyme du Chaussade et Gardes, l'autre allant franchir la qualificatif de "Blanche" : le nom de Tunis Alba Nizonne au Pas de Fontaine et rejoignant près de apparaît clans les textes vers le milieu du XIUC Villebois le célèbre Chemin Boisné, menant à siècle. Mais les bribes éparses d'informations Saintes. dont on dispose pour cette période témoignent de ce qu'au moins à partir de 1243, les La Tour Ainsi s'explique aisement que l'emprise des tenaient leur château au moins partiellement des comtes comme des évêques d 'Angoulême sur vicomtes de Limoges qui eux-mêmes le tenaient cette partie du diocèse de Périgueux ait été aussi des évêques d'Angoulême, auxquels ils el evaient importante et durable. Découlant de la réunion hommage. Nous avons clone au xiie siècle, à La au 1xc siècle entre les mains du seul comte Tour-Blanche, et incontestablement grâce à la Vulgrin des comtés d'Angoulême et de convergence d'itinéraires à longue distance, rencontre, interpénétration et hiérarchisation de

26. Sur la vo ie Péri gueux - Saintes et son embranchement pour Angoulême, vo ir e n dernier li eu pour ce secteur Chevali er 27. Pour tout ce qui su it concernant La Tour-Bl anche, vo ir 1979a,I06- IIO et 1979b. 2-4; Fayolle-Lussac 1983, 78-85; Gaillard Massougncs 1881, 153-157 et 214-226; Dt~arric-D esco mb es 1908, 1997 , 250 (noti ce 554). 338-351 et416-436 el Chance l 1916 ; Cadastre de 1824. ~

;:...... :::, s~ ­ ~­ J" >< "\~ut\o<' ~ .. 0 LIMOGES 0"" . ,... ;~!-Léonard 0 LI. .. Aixe * Soulign~c . ~- .. C'l)arente .s-.,(< o;..., ' - .. -' .. ' .. ~ ' \ Nontron ' 411tVillebois Lizonne 1 Nizonne~'.* / ~ ""* ~ , •'St"-;ardoux -'~11\ .. ... ' /la R . chef lieux de cités et de diocèses ** aut•es Jalons ~Ill~ itinéraires d 'origine antique \Il itinéraires m édiêvaux Ill\ .. ~ l lY 30km

Fig. 8 : Grands itinéraires aux confins de l'Angoumois, du Périgord, du Limousin et de la Saintonge. t:P tp ...,~ ~; (i '-:-< ~ t:l l1l V> 0'" 0 3.. l1l V> La "Diagonale d 'Aq uitaine" eno·e Saint-Pardoux et La Tour-Blanche Aquilania, XVII , 2000 199

mouvances seigneuriales étrangères au Périgord: En arrière du château, et en contiguïté avec ses la mouvance angoumoisine, qui avait le privilège défenses, le bourg, parfait exemple de bourg de l'antériorité sur le site et y conserva par castrai (fig. 11), s'étire tot~ ours aujourd'hui le conséquent la seigneurie éminente, et la long de l'itinéraire d'origine gallo-romaine mouvance limousine qui avait manifestement conduisant au li ttoral atlantique - la Grand'rue, l'avantage de la force et poussait ses tentacules en suivant la modeste échine séparant les deux aussi loin que le lui permettait la "Diagonale vallons. Ce bourg, qui englobait une église Saint­ d'Aquitaine". Sébastien, succursale de l'église paroissiale de Le château de La Tour-Blanche, qui a gardé son Cercles et déjà construite à la fin du xvue siècle, aspect général d'origine, est une imposante motte semble avoir lui-même disposé, d'une défense artificielle tronconique implantée tout près de la constituée d'une muraille cantonnée de tours et confluence des deux ruisseaux qui encadrent le d'un fossé, en eau. En arrière encore, l'itinéraire site, ce qui permettait de mettre aisément en eau Périgueux -Angoulême a généré, à la porte son grand fossé périphérique (fig. 9 et 10). Les même du bourg (Porte du Marchedieu), un constructions maçonnées qui occupent la plate­ faubourg où se déroulaient les activites forme sommitale appartiennent à plusieurs étapes commerciales (Place du Marchedieu ou du de construction et de reconstruction Banchat, comportant encore une halle), et qui s'échelonnant du xrue au xrxe siècles ; on y voit était également équipé d'un four banal et d'un encore les vestiges de la grosse tour carrée à lieu de culte (jadis voué à la Vierge ou aux saints contreforts plats qui fut probablement édifiée au Pierre et Paul ?) . Notons encore que la traversée XIUC siècle. Ce château fut le siège d'une petite de La Tour-Blanche était soumise à péage et que châtellenie qui s'étendait sur les paroisses l'accès au bourg se faisait par plusieurs portes. limitrophes et comportait, outre le bourg, des Notons enfin que l'équipement de ce lieu de domaines, des rentes et des droits seigneuriaux passage fut complété par l'aménagement, à 400 m divers, la grande forêt dite par la suite de Saint­ à l'est du château, sur le chemin conduisant à James. Cercles, d'une maladrerie établie près d'un

Fig. 9 : Vestiges du château de la Tou1·-Blanche. 200 Aquitania, XVII, 2000 B. Barrière, J.-lVl. Des bordes

Fig. 10 : Niotte de la TowcBlanche : un fossé comblé est bien visible au jJied de la motte.

Fig. 11 : La Tour-Blanche : le bowg et le château d'ajJrès le cadast-re de 1824. La "Diagonale d'Aquitaine" entre Sain t-Pardoux et La Tour-Bl anche Aquitania, XVII , 2000 201

ruisseau et assoo ee à une fontaine pérenne dédiée à saint Martial. Au-delà, le cheminement (Fontaine des Blanquets) ainsi qu'à une chapelle se poursuivait à travers la Double, en direction du (reconstruite vers 1860 ) 28 . Bordelais. L'itinéraire, déj à attesté au xve siècle 30, a été choisi comme route de Poste au xviie siècle, Il es t évident, au vu de l'aménagement du site mais pour une brève période. "L 'état des Postes d e La Tour-Blanche, que sa création et sa vitalité dans le ressort du Parlement de Bordeaux" signale en furen t bien davantage redevables à l'itinéraire 1600 que notre itinéraire est j alonné de relais routier reliant le Périgord à l'Angoumois et à la entre Limoges et Libourne : Aixe-sur-Vienne, Saintonge qu'à celui reliant le Limousin à la Châlus, Saint-Pardoux, Pibrault (corruption Guye nne. L'intérêt du lieu n'échappa cependant probable, on l'a vu, de Pontarnaud) , Cercles, pas, on l' a vu , aux vicomtes de Limoges qui, dans Allemant, Saint-Privat, Chalaure, Coutras, la mesure où ils pouvaient s'y rendre aisément par Libourne 31 ; cette route de Postes a été la "Diagonale d'Aquitaine", réussirent à y imposer maintenue jusqu'en 1750. Avant cette date, une leur contrôle. La pénétrati on limousine en ces tentative avait été faite pour dévier le tracé de la régi ons ne se borna d'ailleurs pas à l'action des Poste par Périgueux : entre 1625 et 1635, vicomtes. Des relations, plus discrètes il est vrai, fonctionna en effet une Poste reliant Limoges à semblent s'être établies dans la région, bien Bordeaux, j alonnée par les relais de Châlus, qu'un peu plus à l' ouest, avec l'abbaye Saint­ Saint-Pardoux, Saint:Jean-de-Cole, , Martial de Limoges qui possédait à Chalais une Périgueux, Montansais, , Montpon et prévôté de quelque importance 29, dont l'accès Le Petit-Palais. Mais il faut attendre le milieu du était de toute évidence facilité par le recours à la XVlW siècle pour voir la "Diagonale d'Aquitaine" "Diagonale d'Aquitaine" que l'on pouvait, soit déclassée pour le trafi c de la Poste Royale : la quitter au-delà de La Tour-Blanche, soit suivre nouvelle route de Poste estjalonnée, à compter encore jusqu'au franchissement de la Dronne de cette date, par les relais d'Ai xe-sur-Vienne, avant de bifurquer ve rs l' ouest. Sérilhac, Châlus, , Thivie rs, Les Le fait que la seigneurie de La Tour-Blanche Com·aux, Les Tavernes, Périgueux, Maravalle, soit passée des La Tour aux Bourdeilles en 1369 Grignols, Mussidan, Montpont, Coussaud, Saint­ et ce pour plus de trois siècles, ne modifia en rien Méard et Les Chapelles. Un arrêt du Conseil l'importance stratégique du château. Celui-ci en Royal de 1742 précise que l' ancienne route de effet, en raison de sa position privilégiée à un Bordeaux par Saint-Pardoux et La Tour-Blanche carrefour d'itinéraires de long parcours t ot~ o m·s est mal commode "attendu qu'elle est en usage, prit une importance accrue tant dans impraticable aux chaises et par conséquent peu les événements de la Guerre de Cent ans que lors fréquentée, et les postes n'ont besoin d'être des Guerres de Religion ou encore au cours de la garnis que de bidets" 32. L'ordonnance du Roi de Fronde. 1750 justifie l' abandon définitif de notre itinéraire en confirmant qu'il est impraticable 33 . Sortant du bourg fortifié de La Tour-Blanche par la porte du Cheval Blanc, le voyageur pouvait Depuis quand la diagonale de Limoges à poursuivre son chemin sur la "Diagonale Bordeaux a-t-elle été classée route de Pos tes? Un d'Aquitaine". Il y rencontrait peu après la seul j alon est disponible : l' état des Postes de commanderie templière Saint:Jean du Feix, passait vers Bertric et ve rs Burée dont l' église avait recueilli le culte limousin de saint Léonard, et franchissait la Dronne ve rs Ribérac, dont le 30. Reco nnaissan ce de re nte du4janvier 1441 sur un e terre au mas de LaJavaney (paroisse de Saint-Pardoux), confro ntan t au chemin territoire était lui-même équipé d'une église par lequel o n va de Saint-Pardoux-l a-R ivière à La To ur-Bl anche ; le 14 décembre 1510, une autre reconnaissance de rente cite "la grande pouge de Saint-Pardoux à La Tour-Blanche" (Ribault de Laugardière 1884, 223). 3 1. Archives départemen ta les de la Gironde, 1 B, 17, fol.l 92, verso. 28. Duj arric-Descombes 1920, 86-90. 32. Arc hi ves départementales de la Haute-Vienne, C 98, fol. 27 à 30. 29 . Avissea u 1963, 2, 53-56. 33 . Vé rynaud l 978. 202 Aquitania, XVII , 2000 B. Barrière, J.-M. Desborcles

1584, qui décrit les routes de tout le royaume, et où il n'existe aucune route de Poste reliant Limoges à Bordeaux 34 . Mais rappelons que les 34. /~'ta/ des Postt•s assises flour !t' sn11ire du Roi da us le 1V)'a unw; Bibl. Anglais furent les maîtres de Bordeaux jusqu'en Na t. , mss des Cinq Ce nts, t. 25ll, fo l. 245 verso et 246 recto, cité par 1453. G. Vérynaud 1990, 25.

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