RESPONSE RAPID MECHANISM RRM - Evaluation multisectorielle rapide Zone évaluée : Haribomo Commune: Haribomo (Safadji, Baga kendou, Achakwa, Boudjeritene, Tintamadalt, Lafyan et Tintaborak) Région : Tombouctou Période d’évaluation : du 17 au 21 janvier 2020

Cartographie de la zone

Contacts : Hugues FURUGUTA, Spécialiste des urgences ; [email protected] Prince KADILUAMAKO LUMUENO, Program Manager RRM ; [email protected] ou Badou Handane, Coordinateur régional RRM : Tombouctou-Taoudéni [email protected],

SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 3 CONTEXTE GENERAL ...... 4 ANALYSE DES BESOINS ...... 5 EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT ...... 5 ARTICLES MENAGERS ESSENTIELS (AME/NFI) ...... 6 SECURITE ALIMENTAIRE ...... 7 SANTE ET NUTRITION ...... 8 AUTRES SECTEURS ...... 9 EDUCATION...... 9 PROTECTION ...... 9 RECOMMANDATIONS GENERALES ...... 10

Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide NRC -RRM dans la commune de Haribomo. Janvier 2020

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INTRODUCTION La commune de Haribomo est l’une de neuf communes du cercle de Gourma-Rharous, région de Tombouctou. Elle est située au sud-ouest du chef-lieu de cercle où elle est limitée à l’Est par la commune de , à l’Ouest par celle de Bambara-Maoudé, au Sud par la commune d’ et au Nord par le cercle de Tombouctou. La population de Haribomo est composée essentiellement des Tamasheq, Songhay et Arabe qui pratiquent généralement l’agriculture, l ’élevage et la pèche comme activités principales.

Compte tenu de sa position géographique, courant la deuxième semaine du mois de janvier, cette commune a enregistré l’arrivée massive des personnes déplacées ayant fui le cercle de Douentza(Boni) dans la région de Mopti et la zone frontalière Mali–Burkina de Boulkessi. C’est dans ce contexte que le dispositif de veille humanitaire du RRM NRC a alerté par rapport à ce mouvement, qui a été par la suite documentée et partagée avec le point focal humanitaire RRM de la zone. Après triangulation, l’alerte a été confirmée et à la suite du processus, il a été recommandé de conduire une évaluation des besoins. C’est ainsi que l’équipe RRM NRC s’était positionnée pour conduire cette évaluation du 17 au 21 janvier 2020 dans la commune de Haribomo avec la participation du Service Local du Développement Social et d’Economie Solidaire de Gourma Rharous et le partenaire Islamic Relief Service sur les sites concernés à savoir : Safadji, Baga kendou, Achakwa, Boudjeritene, Tintamadalt, Lafyan et Tintaborak.

Objectifs de l’évaluation Cette mission avait pour but principal de s’imprégner de la situation humanitaire des ménages déplacés dans les différents sites où ils ont été accueillis, tout en recueillant les informations maximums permettant de justifier une intervention humanitaire d’urgence dans la zone en leurs faveur. Pour ce faire, l’équipe a : - Analyser la situation sécuritaire et les risques de protection des populations affectées par la crise, - Evaluer les besoins humanitaires prioritaires des populations déplacées et des familles d’accueil - Identifier et cibler les nouveaux ménages déplacés.

La méthodologie de l’évaluation Pour faciliter la collecte des données les méthodes et approches suivantes ont été utilisées : - Un entretien avec les autorités et leaders locaux des zones à évaluer, - Une cartographie de la zone et Identification des sites des déplacés, - Des Focus group pour comprendre le contexte et analyser les risques de protection liés à l’assistance, - Des enquêtes ménages suivant un échantillonnage auprès des ménages déplacés pour évaluer leur degré de vulnérabilité et leurs scores de sévérité, - Un ciblage porte à porte des ménages déplacés pour identifier les bénéficiaires potentiels. - Une administration des fiches de comité de plaintes pour la remontée des éventuelles plaintes.

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CONTEXTE GENERAL Situation sécuritaire La commune de Haribomo est subdivisée en deux zones géographiques et sécuritaires : une partie se trouvant dans le Gourma non loin d’Inadiatafane et une autre grande partie qui longe le fleuve Niger. Cette dernière demeure pour le moment la plus calme et la plus sécurisée, tandis que l’autre côté connait une forte présence des groupes armés qui seraient affiliés au GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) dont le leader est Lyad Ag Ghali. La partie qui longe le fleuve ne connait pas des incidents majeurs sauf des braquages sur l’axe Tombouctou- Bambara Maoudé et cela à cause des eaux qui les entourent. Il est à signaler des patrouilles ponctuelles organisées par les forces armées du Mali(FAMA), les forces Barkhane et la MUNISMA dans ces zones. Malgré la sécurité et la quiétude qui s’observe dans la zone, les populations craignent encore pour leur vie à cause des mouvements rapide des hommes en arme dans le Gourma.

Bref historique de la crise Les frappes aériennes opérées par les forces françaises Barkhane dans la nuit du 06/01/2020 contre des éléments présumés radicaux dans la forêt de Boulkessi, ainsi que les opérations de ratissage des FAMA dans la commune de Boni et l’attaque du 17 janvier dans le village de Sinda, localité située à 14 km de Douentza (qui a fait 14 morts côté civils dont une petite fille), sont à l’origine de mouvements des personnes dans Haribomo. Ces ménages ont fui l’amalgame qui commençait à s’installer dans ces villages et qui ciblaient les populations civiles. Il faut signaler que ces exactions et opérations militaires constituent les causes majeures de mouvement de ces populations.

Mouvements de population La commune de Haribomo est une zone d’accueil des ménages déplacés. En effet, des vagues des déplacés ont été enregistrés après le 17 janvier courant suite aux retombés des opérations militaires menées dans les localités de Boulkessi, Boni et Sinda. Ces déplacés sont pour la plupart installés dans les sites de : Safadji, Baga Kendou , Lafyan, Achakwa, Tintamadalt, Boudjeritene et Tintaborak. Ces opérations militaires ont affecté plusieurs ménages dont la plupart est issue des communautés peuhls et Tamasheq. Il faut remarquer que ces ménages étaient installés depuis plusieurs décennies dans les zones de départ pour des raisons de famine et de pâturage car leurs zones d’origine avaient connu une période de grande sècheresse.

Notons enfin que ces ménages déplacés ne comptent pas retourner dans leurs sites de départ par crainte des représailles et des actes de violences de la part des hommes armés.

Démographie de la zone Tableau 1 – Désagrégation des personnes affectées Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nbre des Nombre total des femmes de 50 hommes de hommes femmes entre garçons de 5 garçons de 0 filles de 5 à 17 filles de 0 à 5 personnes à plus 50 à plus entre 18 à 49 18 à 49 à 17 à 5 45 75 772 701 607 647 274 365 3486

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Tableau 2 - Liste des villages et population estimative

Population estimée m = Population Actuelle estimée

ménage ; p = personne m = ménage ; p = personne Localité Population actuelle Déplacés Villages/Sites Total p 2017 Total p 2018 Personnes déplacées admin. m nouveaux m Safadji 1310 1428 238 61 341 Baga kendou 627 738 123 52 252 Achakwa 540 690 115 50 264 Haribomo Tintamadalt 1835 1974 329 153 715

Boudjeritene 987 1026 171 59 343 Lafyan 1610 1716 286 149 742 Tintaborak 1542 1668 278 139 829

TOTAUX 8451 9240 1540 663 3486 Commentaires : Ce tableau a été rendu possible grâce aux concours des autorités locales et villageoises. Il faut signaler que les données relatives aux personnes résidentes est fait sur base des données estimatives rapportées par les autorités locales et coutumières. Celles concernant les déplacés, elles sont issues du ciblage porte à porte réalisé par l’équipe d’évaluation.

ANALYSE DES BESOINS EAU, HYGIENE ET ASSAINISSEMENT

Accès à l’eau La quasi-totalité des ménages de Haribomo s’approvisionne en eau du fleuve Niger du fait que certains sites sont installés aux abords du fleuve et d’autres sont presqu’une ile. C’est pourquoi, les enquêtes auprès de ménages déplacés montrent que 78% des ménages s’approvisionnement de l’eau du fleuve. Cette situation occasionne l’utilisation de la même eau aussi pour la boisson que pour les besoins ménagers. Seulement 22% des ménages enquêtés s’approvisionnent dans des forages qui sont sur certains sites. Force est de reconnaitre que la consommation abusive de l’eau du fleuve se fait sans aucun traitement et l’eau utilisée contient plein d’impuretés. Cela n’épargne point les consommateurs aux maladies hydriques et diarrhées.

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Source d'approvisionnement en eau

Eau de Pluie 0% Eau amenée par camion 0% Eau du robinet 0% Rivière/fleuve/marigot/ruisseau 78% Source non Aménagée 0% Source Aménagée 0% Puits non protégés 0% Puits Protégés 0% Forage 22% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

Hygiène et Assainissement De par les constats à l’œil nu sur les sites visités et évalués, aucun ménage déplacé ne dispose d’une latrine et par conséquent, la défécation se fait à l’air libre. Cet état de fait pourrait présenter un facteur de risque et de contamination des maladies liées à l’hygiène. Le lavage des mains au savon/cendre est pratiquement inexistant et cela peut accentuer les risques de contamination aux maladies hydriques (diarrhée, paludisme...). C’est pourquoi, on peut lire avec les enquêtes ménages que 118 enfants rencontrés 15 souffrent de la diarrhée et 0 a été pris en charge ou traité à cause du manque de CSCom dans leurs zones d’accueil. Ces conditions de vie sanitaire et environnemental seraient favorisées par manque de moyens financiers et les conditions dans lesquelles les ménages déplacés sont arrivés dans la zone.

ARTICLES MENAGERS ESSENTIELS (AME/NFI)

NFI : Les besoins humanitaires des ménages déplacés relatifs aux articles ménagers essentiels attirent l’attention et interpellent plus d’un à cause des conditions déplorables dans lesquelles les PDI sont arrivées et vivent. Cette situation a créé des besoins inattendus et une situation de vie nouvelle à laquelle les PDI n’étaient pas préparées. Dans les différents sites visités, il a été constaté que les PDI dépendent exclusivement du soutien symbolique voir insuffisant de la communauté d’accueil. Selon les ménages enquêtés, leur parcours a été parsemé d’embuches, qu’ils ont transité et essayé de s’installer sur plusieurs autres sites avant d’arriver à Haribomo mais toujours des contraintes sécuritaires les obligeaient à fuir et à abandonner le peu des biens et ressources qu’ils ont pu emporter à dos d’âne pour certains. Aujourd’hui, le constat montre une vulnérabilité sectorielle accrue dans le NFI avec un score de 2 sur 13 standard minimum.

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Comparatif Standard NFI (Atteint/Standard STANDARD NFI des ménage Article 120% 99%

100% 13 14 12 80% 10 8 6 3 3 3 2 60% 4 1 2 2 2 0 0 1 1 0 40% 1% 20%

0% ménages qui atteignent ménages qui n'atteignent le standard pas le standard Standard Obtenu Standard sphère NFI

Abris : La quasi-totalité des ménages PDI habitent dans des petites maisons (cases délabrées) très étroites pour contenir l’ensemble des membres de la famille soit une surface de 2 m² et cela pourrais atteindre ou impacté sur l’intimité des ménages. Force est de constater que les habitations fournies ou construites restent dans un état déplorable. Ils vivent quasiment tous dans les sites d’accueil comme l’illustrent les graphiques ci-dessous :

TYPE D'ABRIS Etat de l'abri Non Endommagés Cabane ou hutte dans un site 100% Cabane ou hutte hors site 0% 100% Pas d'abris 0% Endommagés/Dé Maison privée fournie… 0% gâts lourds mais En Famille d’accueil (hébergé) 0% réparables Maison privée louée 0% 0% Site Collectif (école, église…) 0% Destruction Maison propre 0% totale

0% 20% 40% 60% 80% 100%120%

SECURITE ALIMENTAIRE

Les observations directes de l’équipe d’évaluation et les résultats de l’analyse de l’évaluation démontrent une situation alimentaire et nutritionnelle alarmante des personnes déplacées. En effet, le score de consommation alimentaire (SCA) moyen des ménages enquêtés est de16 avec 89% de ménages trouvés avec un SCA pauvre. Cette condition de précarité est due à la crise et a été exacerbée par l’abandon des biens et des ressources lors du déplacement des populations dans les différents villages. Ces communautés dont les activités principales sont l’agriculture et l’élevage ont été contraints de voir leurs bétails dispersés dans la nature et d’autre brulés sous le feu des hommes armés et des bombardements aériens. Cette situation a généré au sein de ces ménages des besoins alimentaires et nutritionnelles importants.

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Répartition par seuil de SCA 57% Proportion catégories d'aliment (SCA) 60% 100% 89% 50% 40% 80% 30% 5% 13% 0% 11% 7% 60% 20% 0% 8% 10% 40% 9% 0% 20% 1% 0% Limite Pauvre Acceptable

La consommation alimentaire des ménages déplacés est caractérisée par les céréales (riz et le mil) et quelque fois du lait. Le choc subit par ces ménages les aurait obligés à recourir à des stratégies d’adaptation négatives. On peut constater à travers le graphique suivant que les stratégies les plus utilisées sont la réduction de la consommation des adultes au profit des enfants et l’emprunt de nourriture même s’ils n’ont aucune ressource ou revenu pour rembourser.

Proportion de réponse dans le CSI

40% 30% 30% 22% 21% 20% 11% 5% 10% 10% 0% Acheter les aliments les compter sur l'aide d'un Emprunter de la nourriture Limiter la portion à manger Réduire la consommation Réduire le nombre de repas moins préférés et/ou les parent/ amis à chaque repas (réduire les des adultes au profit des à consommer par jour moins chers quantités) enfants

Aperçu marché : Parmi les 7 sites évalués, aucun d’eux ne disposent de foire hebdomadaire. Pour ce faire, les ménages s’approvisionnent tous soient dans la commune de (cercle de Tombouctou) dont la foire se tient chaque jeudi ou dans celle de la commune de (cercle de Diré) pour le vendredi vu la proximité de ces communes aux sites d’accueil de ces déplacés. La plupart des commerçants qui approvisionnent ces marchés viennent des cercles de Tombouctou et Diré. On trouve parmi eux des petits détaillants du village et aussi ceux qui viennent juste pour l’occasion dans le cadre des échanges et vente des produits de première nécessité. Ces foires sont en mesure de supporter la demande des communautés résidentes mais avec l’arrivée d’autres communautés en surnombre, elle pourrait présenter des insuffisances à supporter une augmentation significative de la demande. Partant de là, les enquêtes auprès des vendeurs ont montré que les prix des denrées sur ces marchés se présentent comme suit : Riz 1 kg: 300 Fcfa,1 litre d’huile végétale: 750 FCFA, 1 Kg de sel : 100 FCFA et 1Kg de haricot : 750 FCFA. Considérant que la taille moyenne de ménage est de 6 personnes, le panier de la ménager pour une durée d’un mois équivaut à 36 540 FCFA.

SANTE ET NUTRITION

Dans l’ensemble des sites évalués, il n’existe aucune infrastructure sanitaire. Le centre de santé le plus proche et fonctionnel est celui de Toya dans la commune d’Alafia, cercle de Tombouctou, située à entre 10 et 20 km des sites d’accueil mais qui nécessitent une traversée par pirogue. Ce centre de santé est rattaché au district sanitaire du CSREF du cercle de Tombouctou situé à 35 km et couvre une population totale de plus 23 700 personnes. Le

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service sanitaire est assuré par 6 personnel dont :1 DTC (Directeur technique du centre) ,1 infirmier, 1 Matrone ,1 gérant, 1 Chargé nutrition,1 Gardien et 1 stagiaire. On note l’existence d’une ASACO (Association de santé communautaire) qui s’occupe de la gestion administrative et constitue la plaque tournante du centre. Il existe un point d’eau dans le CS mais en état de délabrement. Du point de vue hygiène, le centre dispose de trois blocs de latrines hygiéniques fonctionnelles réparties comme suit : Hommes, femmes et personnel. Cette structure de santé était appuyée par International Médical Corps (IMC) à travers son projet financé par la DG-ECHO, mais depuis la fin de l’année 2019, cette aide n’as pas été renouvelée. Le centre octroyait accès gratuit aux soins de santé primaires et secondaires en faveur des populations surtout déplacée organisait des évacuations d’urgence des malades mais depuis, cela n’est plus d’actualité. Selon les personnes enquêtées, les maladies les plus fréquentes au sein de la communauté sont la diarrhée, les infections respiratoires aigües, le paludisme, les tensions et les gastriques. Les enfants de moins de 5 ans constituent la tranche la plus affectée par ces pathologies. Il a été observé au cours de deux dernières semaines que 15 sur 118 ménages enquêtés ont souffert de la diarrhée et ont été soignés. Selon les échanges avec les membres de l’ASACO les difficultés majeures à ce jour pour le centre de santé reste la rupture des produits. Avec l’arrivée des nouveaux PDI, la demande est très forte et les capacités de réponses du CSCom sont très limitées

AUTRES SECTEURS

EDUCATION La commune de Haribomo dispose de 6 écoles primaires dont 1 non fonctionnelle avant la crise de 2012. Il s’agit de l’école de Garey. Quant aux 5 autres, elles sont fonctionnelles mais connaissent la même situation que les autres écoles du pays, entre autre la grève des enseignants. Ces écoles sont toutes situées à environ 50 km de sites d’accueil des déplacés. Les enquêtes ménages et le focus group tenus montrent que depuis qu’ils sont arrivés, les PDI n’ont pas amené leurs enfants à l’école à cause de l’absence des établissements scolaires sur ces sites. Sur les 207 enfants présents dans les sites, 100% sont déscolarisés. Pour ce qui de risque lié à l’école les ménages ne voulaient pas se prononcer (voir le graphique suivant) par crainte par rapport à la situation sécuritaire qui prévale dans la zone.

Raison pas à l'Ecole 150% 100% 100%

50% 0% 0% 0% 0% 0% 0% L'école dans ma localité Je n’ai pas la Je crains pour la sécurité Les coûts liés à l'école Il n'ya pas de place pour Autre à préciser (Il y'a pas est fermée documentation nécessaire de mes enfants sont trop élevés mes enfants dans l'école d'écoles) pour enregistrer (acte de de ma localité naissance)

PROTECTION

Depuis l’arrivée des nouveaux ménages déplacés dans les sites de Haribomo, aucun problème de protection n’a été relevé. Néanmoins, l’inexistence des infrastructures sanitaires et l’éloignement des habitations par rapport aux points d’eau exposent les filles et les femmes aux risques de tout genre. En effet, la situation de protection des civiles reste préoccupante dans le cercle de Gourma Rharous en général et dans la commune de Haribomo en particulier. Les femmes et les enfants constituent les couches les plus vulnérables à ce sujet. Les déplacés Rapport d’évaluation multisectorielle Rapide NRC -RRM dans la commune de Haribomo. Janvier 2020

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vivent en parfaite symbiose avec les communautés d’accueil qui ont été les premières mains tendues pour secourir ces personnes déplacées. Les questions de protection soulevés par les informateurs clés vont des agressions physiques dont plusieurs personnes ont fait l’objet dans les sites de départ et des enlèvements des femmes par des individus armés dans la commune de Boni. La restriction de mouvement des personnes et de leurs biens dans les zones de départ. Contrairement aux sites de départ, il y’a des patrouilles menées par des forces armées et des groupes armés issus de ces localités qui sont organisées et lesquelles rassurent les populations civiles dans la zone d’accueil.

COMMUNICATION / TRANSPORT Tous les sites d’accueil visités sont accessibles physiquement par deux voies : fluviale et terrestre par saison. En cette période de crue, seule la voie fluviale est opérationnelle mais au-delà du mois de mars, la voie terrestre est opérationnelle. Ces sites sont également tous sous couverture de réseau GSM. Une communication permanente avec les chefs des sites à visiter est recommandée ainsi que l’implication des autorités administratives dans toutes les étapes des activités à réaliser dans la zone.

Santé / Nutrition Priorités0% sectorielles Réconciliation/ Médiation 0% Protection 0% Nourriture 29% Education 0% Articles Ménagers Essentiels (NFI) 33% Aliment bétail 0% Accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement 7% Abris 26% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% RECOMMANDATIONS GENERALES

 Générales : 1. Apporter une assistance en NFI en faveur des 663 ménages déplacés dans sites/villages d’accueil, 2. Apporter une assistance en vivres en faveur des 663 ménages déplacés ; 3. Apporter une assistance en abris d’urgence en faveur des ménages déplacés dans les sites d’accueil.  Eau, Hygiène et Assainissement : au Cluster lead 1. Organiser des séances de sensibilisation des ménages sur les bonnes pratiques de l’hygiène et de condition environnementale ; 2. Construire des latrines d’urgence au profit des ménages déplacés dans les sites collectifs d’accueil ;  NFI/Abris : 1. Plaider auprès du cluster abris pour la distribution des tantes familiales ;  Sécurité alimentaire : 1. Au Cluster SA de prendre le relai pour les autres cycles d’assistance alimentaire, 2. Former les femmes et jeunes en culture maraichère ; 3. Appuyer les femmes et les jeunes aux techniques d’AGR

 Santé/Nutrition : aux Clusters Leads 1. Mettre en place une clinique mobile pour offrir des consultations curatives gratuites aux déplacés ;  Education en urgence : Au Cluster lead 1. Organiser des cours de rattrapage pour les enfants déscolarisés ; 2. Appuyer les écoles existantes en matériels didactiques scolaires.

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