Métropole Rouen Normandie : Secteurs St Martin De Boscherville Et Bardouville
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PREFET DE LA REGION NORMANDIE PREFET DE LA SEINE-MARITIME Direction de la santé publique ROUEN, le 22 mai 2019 Pôle "SANTE ENVIRONNEMENT" Unité départementale de la Seine-Maritime Affaire suivie par Anne GERARD Courriel [email protected] Tel : 02.32.18.32.62 Fax :02.32.18.26.93 rapp coderst derog quevillon.docx RAPPORT AU Conseil de l’Environnement et des Risques sanitaires et technologiques (CODERST) Métropole Rouen Normandie : secteurs St Martin de Boscherville et Bardouville Demande de dérogation de distribuer une eau destinée à la consommation humaine dont la teneur en triazines dépasse la limite de qualité de 0,1 microgramme par litre Annexe : Projet d’arrêté préfectoral avec son annexe (programme d’actions et courbe des teneurs en déséthylatrazine et déséthylatrazine déisopropyl). Le présent rapport concerne la demande de dérogation de la Métropole Rouen Normandie, relative à la distribution d’une eau non conforme à la limite de qualité pour les triazines sur les secteurs de St Martin Boscherville et Bardouville. La période de dérogation proposée est de 3 ans, durée nécessaire à la collectivité pour faire les études et travaux permettant de résoudre dans les meilleurs délais cette situation de non- conformité. 1. CONTEXTE REGLEMENTAIRE Le code de la santé publique, en ses articles R. 1321-31 à R. 1321-36, prévoit que la personne responsable de la distribution d’eau peut déposer auprès du préfet, une demande de dérogation afin de poursuivre la distribution d’une eau non conforme aux limites de qualité fixées dans l’arrêté du 11 janvier 2007, à condition que : - l’utilisation de cette eau ne constitue pas un danger potentiel pour la santé des personnes ; - la personne responsable de la distribution apporte la preuve qu’il n’existe pas d’autres moyens raisonnables pour maintenir la distribution de l’eau destinée à la consommation humaine dans le secteur concerné ; - un plan d’actions concernant les mesures correctives permettant de rétablir la qualité de l’eau soit établi par la personne responsable de la distribution. La durée de la dérogation, qui peut être renouvelée 2 fois, est aussi limitée dans le temps que possible, et ne peut excéder 3 ans. 1/9 2. LES TRIAZINES L'atrazine, molécule mère des triazines, est un herbicide appartenant à la famille chimique des triazines, largement utilisé pour le désherbage du maïs. Son utilisation est interdite depuis le 1er octobre 2003. La déséthylatrazine et la déséthylatrazine déisopropyl sont des métabolites (produit de dégradation) de l’atrazine dont la toxicité s'évalue comme celle de l’atrazine. La directive européenne du 3 novembre 1998, transposée en droit français (décret 1220 du 20/12/2001 codifié dans le code de la santé publique), a fixé la limite de qualité maximale admissible en pesticides à 0,1 µg/L par substance individualisée (à l’exception de quelques molécules), et à 0,5µg/L pour le total des substances mesurées. Au vu des deux avis de l’AFSSA du 8 juin 2007 et du 7 février 2008, l’instruction N°DGS/EA4/2010/424 du 9 décembre 2010 a précisé la gestion des risques sanitaires en cas de dépassement des limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine pour les pesticides. Ces mesures de gestion sont résumées dans le schéma suivant. L’annexe I C de cette instruction précise pour chaque substance phytosanitaire la Vmax à partir de laquelle des restrictions de consommation seront prononcées pour tout dépassement confirmé. Source : Direction Générale de la Santé 2009 La Vmax pour l’atrazine et ses métabolites est de 60 µg/l . Elle est issue de l’Avis du 22 avril 2013 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à la détermination de valeurs sanitaires maximales (Vmax) de pesticides ou métabolites de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine. Pour déterminer cette VMax, outre le scénario d’exposition « habituel »1 l’Anses a retenu la VTR proposée à l’échelle internationale par le JMPR (Joint FAO/WHO Meeting on Pesticides 1 70 ans d’exposition à raison de 2 l/j pour un adulte de 60 kg et une contribution de l’eau de boisson à hauteur de 10% des expositions) 2/9 Residues) en 2007 et retenue par l’Organisation mondiale de la santé dans ses lignes directrices pour les eaux destinées à la consommation humaine de 2011. Cette VTR est issue, modulo les facteurs de sécurité lié à sa transposition à l’Homme, d’une étude qui a mis en évidence chez le rat des effets sur la poussée de progestérone et le cycle oestral. 3. CONTEXTE RELATIF A LA DEMANDE DE DEROGATION Le dossier de demande de dérogation a été transmis à l’ARS le 21 janvier 2019. Paramètres concernés par la dérogation et évolution des teneurs : Les secteurs de St Martin de Boscherville et de Bardouville sont respectivement alimentés à partir du captage de Quevillon et du captage de Bardouville dilué depuis février 2015 par l’eau issue du captage de Quevillon. Ces 2 captages sont touchés par une contamination chronique liée aux triazines avec des dépassements de la norme pour la déséthylatrazine déisopropyl et de déséthylatrazine . Notons que la déséthylatrazine déisopropyl est recherchée uniquement depuis 2016 dans les analyses du contrôle sanitaire, suite aux quantifications constatées dans le cadre du réseau de mesures de l’Agence de l’eau Seine Normandie (Seine- Aval). Source : Sise Eaux Exploitation ARSN/PSE/UD76 3/9 La Métropole Rouen Normandie a déjà bénéficié d’une dérogation préfectorale en octobre 2009 l’autorisant à distribuer une eau non conforme en déséthylatrazine sur le secteur de Bardouville pendant une durée de 3 ans, prévue pour la mise en place d’une interconnexion-mélange avec l’eau du captage de Quevillon. Les travaux de passage de la canalisation sous la Seine ayant été retardés, le mélange maîtrisé des eaux avant distribution (à raison de 1/3 d’eau issue du captage de Bardouville / 2/3 issue du captage de Quevillon) n’a pu être mis en service qu’en février 2015. permettant par la même occasion de diluer les nitrates de la ressource de Bardouville (dont les teneurs oscillent entre 50 et 68 mg/l) et de ne plus avoir recours à l’unité de dénitratation en place (résine échangeuse d’ions). Depuis début 2018, ces nouvelles modalités de production d’eau destinée à la consommation humaine par dilution ne donnent plus satisfaction concernant la déséthylatrazine déisopropyl et la déséthylatrazine compte tenu de l’apparition, à cette période, de teneurs non conformes supérieures à 0,1 µg/l également au niveau du captage de Quevillon. Motifs et justification de la dérogation : La Métropole Rouen Normandie est touchée par des problèmes de qualité chroniques liés aux triazines de l’eau qu’elle distribue à partir des 2 sources situées sur les communes de Quevillon et Bardouville. Les traitements en place (simples désinfections par injection de chlore sur le refoulement et dilution pour le secteur de Bardouville) ne permettent pas de retenir les pesticides. Il n’existe donc, dans l’immédiat, aucune alternative pour l’alimentation en eau conforme des secteurs desservis à partir de ces 2 ressources (UDI St Martin de Boscherville et UDI Bardouville). Une dérogation est donc nécessaire pour permettre à cette collectivité de poursuivre la distribution de l’eau et de mettre en place des solutions en vue de distribuer une eau conforme 4. CONTENU DE LA DEMANDE DE DEROGATION Paramètres concernés et valeurs maximales autorisées : Compte tenu des teneurs maximales mesurées dans le cadre du suivi renforcé pour les deux substances faisant l’objet de non conformités (maximums constatés le 8 mars 2018 : 0,17 µg/L au captage de Quevillon pour la déséthylatrazine-déisopropyl; 0,18 µg/L au captage de Bardouville pour la déséthylatrazine) et des données dont on dispose pour les autres triazines quantifiées (sur ces 10 dernières années) que sont la déséthylatrazine-2-hydroxy (maximum 0.07 µg/l au captage de Quevillon pour la l’atrazine-déséthyl-2-hydroxy en février 2018) et l’atrazine (maximum 0.009 µg/l au captage de Quevillon en 2017), l’ARS propose, en accord avec la collectivité, de déroger jusqu’à une teneur de 2 µg/l pour le total des triazines . Durée de la dérogation : La demande de dérogation effectuée par la collectivité porte sur une durée de 3 ans nécessaire pour finaliser les études préalables et réaliser les travaux qui permettront à la collectivité de distribuer une eau conforme. Il est donc repris par l’ARS dans le projet d’arrêté. Débit et population concernée : Les unités de distribution touchées « St Martin de Boscherville » et « Bardouville » sont composées par les communes de St Martin de Boscherville, Quevillon, Bardouville, Anneville- Ambourville, Berville sur Seine dans leur totalité ; et par les communes suivantes concernées en partie : Hénouville et St Pierre de Varengeville (hameaux situés le long de la RD 982 : le mesnil, le marais d’Hénouville, les sablons, les coteaux, la cabotterie et la fontaine) et Yville sur 4/9 Seine (hameaux situés le long des RD 45 et 265 : le sablon, clos du loup, le marais, le clos St Paul et grand jardin). La population totale concernée est d’environ 4 900 habitants . Le volume moyen actuellement distribué à partir des 2 captages est d’environ de 791 m3/jour (805 m3/jour en moyenne sur les 4 dernières années). Sur l’année 2017, 242 034 m 3 d’eau ont été distribués à partir du forage de Quevillon et 43 531 m 3 à partir du forage de Bardouville. Avant d’être distribuée, l’eau du captage de Quevillon est désinfectée par injection de chlore gazeux dans la canalisation de refoulement puis dirigée vers le réservoir de Quevillon (2 x 250 m3) alimentant à son tour le réservoir Génetay (100 m3) de St Martin de Boscherville, le réservoir de la cabotière (200 m 3) à Hénouville et l’interconnexion vers Bardouville.