PREFET DE LA REGION NORMANDIE PREFET DE LA -MARITIME

Direction de la santé publique , le 22 mai 2019 Pôle "SANTE ENVIRONNEMENT" Unité départementale de la Seine-Maritime Affaire suivie par Anne GERARD Courriel [email protected] Tel : 02.32.18.32.62 Fax :02.32.18.26.93 rapp coderst derog .docx

RAPPORT AU Conseil de l’Environnement et des Risques sanitaires et technologiques (CODERST)

Métropole Rouen Normandie : secteurs St Martin de Boscherville et

Demande de dérogation de distribuer une eau destinée à la consommation humaine dont la teneur en triazines dépasse la limite de qualité de 0,1 microgramme par litre

Annexe : Projet d’arrêté préfectoral avec son annexe (programme d’actions et courbe des teneurs en déséthylatrazine et déséthylatrazine déisopropyl).

Le présent rapport concerne la demande de dérogation de la Métropole Rouen Normandie, relative à la distribution d’une eau non conforme à la limite de qualité pour les triazines sur les secteurs de St Martin Boscherville et Bardouville. La période de dérogation proposée est de 3 ans, durée nécessaire à la collectivité pour faire les études et travaux permettant de résoudre dans les meilleurs délais cette situation de non- conformité.

1. CONTEXTE REGLEMENTAIRE

Le code de la santé publique, en ses articles R. 1321-31 à R. 1321-36, prévoit que la personne responsable de la distribution d’eau peut déposer auprès du préfet, une demande de dérogation afin de poursuivre la distribution d’une eau non conforme aux limites de qualité fixées dans l’arrêté du 11 janvier 2007, à condition que : - l’utilisation de cette eau ne constitue pas un danger potentiel pour la santé des personnes ; - la personne responsable de la distribution apporte la preuve qu’il n’existe pas d’autres moyens raisonnables pour maintenir la distribution de l’eau destinée à la consommation humaine dans le secteur concerné ; - un plan d’actions concernant les mesures correctives permettant de rétablir la qualité de l’eau soit établi par la personne responsable de la distribution.

La durée de la dérogation, qui peut être renouvelée 2 fois, est aussi limitée dans le temps que possible, et ne peut excéder 3 ans.

1/9

2. LES TRIAZINES

L'atrazine, molécule mère des triazines, est un herbicide appartenant à la famille chimique des triazines, largement utilisé pour le désherbage du maïs. Son utilisation est interdite depuis le 1er octobre 2003. La déséthylatrazine et la déséthylatrazine déisopropyl sont des métabolites (produit de dégradation) de l’atrazine dont la toxicité s'évalue comme celle de l’atrazine.

La directive européenne du 3 novembre 1998, transposée en droit français (décret 1220 du 20/12/2001 codifié dans le code de la santé publique), a fixé la limite de qualité maximale admissible en pesticides à 0,1 µg/L par substance individualisée (à l’exception de quelques molécules), et à 0,5µg/L pour le total des substances mesurées.

Au vu des deux avis de l’AFSSA du 8 juin 2007 et du 7 février 2008, l’instruction N°DGS/EA4/2010/424 du 9 décembre 2010 a précisé la gestion des risques sanitaires en cas de dépassement des limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine pour les pesticides. Ces mesures de gestion sont résumées dans le schéma suivant. L’annexe I C de cette instruction précise pour chaque substance phytosanitaire la Vmax à partir de laquelle des restrictions de consommation seront prononcées pour tout dépassement confirmé.

Source : Direction Générale de la Santé 2009 La Vmax pour l’atrazine et ses métabolites est de 60 µg/l . Elle est issue de l’Avis du 22 avril 2013 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à la détermination de valeurs sanitaires maximales (Vmax) de pesticides ou métabolites de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine. Pour déterminer cette VMax, outre le scénario d’exposition « habituel »1 l’Anses a retenu la VTR proposée à l’échelle internationale par le JMPR (Joint FAO/WHO Meeting on Pesticides

1 70 ans d’exposition à raison de 2 l/j pour un adulte de 60 kg et une contribution de l’eau de boisson à hauteur de 10% des expositions) 2/9

Residues) en 2007 et retenue par l’Organisation mondiale de la santé dans ses lignes directrices pour les eaux destinées à la consommation humaine de 2011. Cette VTR est issue, modulo les facteurs de sécurité lié à sa transposition à l’Homme, d’une étude qui a mis en évidence chez le rat des effets sur la poussée de progestérone et le cycle oestral.

3. CONTEXTE RELATIF A LA DEMANDE DE DEROGATION

Le dossier de demande de dérogation a été transmis à l’ARS le 21 janvier 2019.

Paramètres concernés par la dérogation et évolution des teneurs :

Les secteurs de St Martin de Boscherville et de Bardouville sont respectivement alimentés à partir du captage de Quevillon et du captage de Bardouville dilué depuis février 2015 par l’eau issue du captage de Quevillon. Ces 2 captages sont touchés par une contamination chronique liée aux triazines avec des dépassements de la norme pour la déséthylatrazine déisopropyl et de déséthylatrazine . Notons que la déséthylatrazine déisopropyl est recherchée uniquement depuis 2016 dans les analyses du contrôle sanitaire, suite aux quantifications constatées dans le cadre du réseau de mesures de l’Agence de l’eau Seine Normandie (Seine- Aval).

Source : Sise Eaux Exploitation ARSN/PSE/UD76 3/9

La Métropole Rouen Normandie a déjà bénéficié d’une dérogation préfectorale en octobre 2009 l’autorisant à distribuer une eau non conforme en déséthylatrazine sur le secteur de Bardouville pendant une durée de 3 ans, prévue pour la mise en place d’une interconnexion-mélange avec l’eau du captage de Quevillon. Les travaux de passage de la canalisation sous la Seine ayant été retardés, le mélange maîtrisé des eaux avant distribution (à raison de 1/3 d’eau issue du captage de Bardouville / 2/3 issue du captage de Quevillon) n’a pu être mis en service qu’en février 2015. permettant par la même occasion de diluer les nitrates de la ressource de Bardouville (dont les teneurs oscillent entre 50 et 68 mg/l) et de ne plus avoir recours à l’unité de dénitratation en place (résine échangeuse d’ions). Depuis début 2018, ces nouvelles modalités de production d’eau destinée à la consommation humaine par dilution ne donnent plus satisfaction concernant la déséthylatrazine déisopropyl et la déséthylatrazine compte tenu de l’apparition, à cette période, de teneurs non conformes supérieures à 0,1 µg/l également au niveau du captage de Quevillon.

Motifs et justification de la dérogation :

La Métropole Rouen Normandie est touchée par des problèmes de qualité chroniques liés aux triazines de l’eau qu’elle distribue à partir des 2 sources situées sur les communes de Quevillon et Bardouville. Les traitements en place (simples désinfections par injection de chlore sur le refoulement et dilution pour le secteur de Bardouville) ne permettent pas de retenir les pesticides. Il n’existe donc, dans l’immédiat, aucune alternative pour l’alimentation en eau conforme des secteurs desservis à partir de ces 2 ressources (UDI St Martin de Boscherville et UDI Bardouville). Une dérogation est donc nécessaire pour permettre à cette collectivité de poursuivre la distribution de l’eau et de mettre en place des solutions en vue de distribuer une eau conforme

4. CONTENU DE LA DEMANDE DE DEROGATION

Paramètres concernés et valeurs maximales autorisées :

Compte tenu des teneurs maximales mesurées dans le cadre du suivi renforcé pour les deux substances faisant l’objet de non conformités (maximums constatés le 8 mars 2018 : 0,17 µg/L au captage de Quevillon pour la déséthylatrazine-déisopropyl; 0,18 µg/L au captage de Bardouville pour la déséthylatrazine) et des données dont on dispose pour les autres triazines quantifiées (sur ces 10 dernières années) que sont la déséthylatrazine-2-hydroxy (maximum 0.07 µg/l au captage de Quevillon pour la l’atrazine-déséthyl-2-hydroxy en février 2018) et l’atrazine (maximum 0.009 µg/l au captage de Quevillon en 2017), l’ARS propose, en accord avec la collectivité, de déroger jusqu’à une teneur de 2 µg/l pour le total des triazines .

Durée de la dérogation :

La demande de dérogation effectuée par la collectivité porte sur une durée de 3 ans nécessaire pour finaliser les études préalables et réaliser les travaux qui permettront à la collectivité de distribuer une eau conforme. Il est donc repris par l’ARS dans le projet d’arrêté.

Débit et population concernée :

Les unités de distribution touchées « St Martin de Boscherville » et « Bardouville » sont composées par les communes de St Martin de Boscherville, Quevillon, Bardouville, Anneville- Ambourville, Berville sur Seine dans leur totalité ; et par les communes suivantes concernées en partie : Hénouville et St Pierre de Varengeville (hameaux situés le long de la RD 982 : le mesnil, le marais d’Hénouville, les sablons, les coteaux, la cabotterie et la fontaine) et Yville sur 4/9

Seine (hameaux situés le long des RD 45 et 265 : le sablon, clos du loup, le marais, le clos St Paul et grand jardin). La population totale concernée est d’environ 4 900 habitants .

Le volume moyen actuellement distribué à partir des 2 captages est d’environ de 791 m3/jour (805 m3/jour en moyenne sur les 4 dernières années). Sur l’année 2017, 242 034 m 3 d’eau ont été distribués à partir du forage de Quevillon et 43 531 m 3 à partir du forage de Bardouville.

Avant d’être distribuée, l’eau du captage de Quevillon est désinfectée par injection de chlore gazeux dans la canalisation de refoulement puis dirigée vers le réservoir de Quevillon (2 x 250 m3) alimentant à son tour le réservoir Génetay (100 m3) de St Martin de Boscherville, le réservoir de la cabotière (200 m 3) à Hénouville et l’interconnexion vers Bardouville. L’eau du captage de Bardouville est chlorée au niveau du refoulement du forage vers le réservoir de reprise (15 m3), dans lequel est effectué le mélange avec l’eau du captage de Quevillon (1/3-2/3). Le mélange est refoulé vers le réservoir sur tour de Bardouville (150 m 3) qui dessert ensuite en distribution, le réservoir semi-enterré d’Ambourville (150 + 250 m 3).

Modalités de suivi de la qualité des eaux :

Le contrôle mensuel des concentrations en triazines en 3 points (en sortie de la station de production de Quevillon, au captage de Bardouville et au réservoir aérien de Bardouville) permet de suivre de façon appropriée la qualité de l’eau distribuée, concernant cette famille de paramètres faisant l’objet de la demande de dérogation.

Protection de la ressource :

• La collectivité a été autorisée à prélever à des fins d’alimentation humaine les eaux souterraines au niveau des captages de Quevillon et Bardouville respectivement par les arrêtés préfectoraux des 8 décembre 2014 et 10 juillet 2009 rendant opposables aux tiers par voie de DUP, les prescriptions liées aux périmètres de protection de ces captages.

Débit journalier Débit horaire captages Code BSS autorisé autorisé Quevillon 2000 m3/jr 100 m3/h 00993X0169 Bardouville 500 m3/jr 30 m3/h 00993X0072

Ci-après les cartes positionnant les captages de Quevillon et Bardouville et leurs périmètres de protection respectifs :

5/9

Fig. 1 : Carte des périmètres de protection du captage de Quevillon (extrait AP DUP du 8/12/2014)

Fig. 2 : Carte des périmètres de protection du captage de Bardouville (extrait AP DUP du 10/07/2009)

• Une étude du bassin d’alimentation du captage (BAC) de Bardouville a été réalisée en 2015 - 2017 (SAFEGE). Au terme de cette étude, l’Hydrogéologue Agréé mandaté par l’Agence Régionale de Santé a émis un avis justifiant la nécessité de réviser les périmètres de protection du champ captant (2018). La révision de la Déclaration d’Utilité Publique et de la mise en œuvre de la procédure d’établissement de nouveaux périmètres de protection a donc été initiée par la Métropole (début phase administrative prévu fin 2019).

• Concernant le captage de Quevillon, ce captage n’avait pas révélé de vulnérabilité tant par le suivi analytique que par l’environnement majoritairement forestier. Une étude BAC va être entreprise par la MRN. La délibération est en cours de préparation pour un rendu des phases 1 et 2 (délimitation du BAC et analyse de la vulnérabilité) envisagé mi 2021 puis, phase 3 (analyse des risques) fin 2021.

5. PROGRAMME D ’ACTIONS MIS EN ŒUVRE POUR REMEDIER A LA SITUATION :

Le programme intégré dans le dossier de demande de dérogation élaboré par la collectivité repose sur :

- des actions préventives

Au-delà des études de bassin d'alimentation des captages, de l'élaboration de programmes d'actions avec les parties prenantes et de leur mise en œuvre, les mesures spécifiques suivantes sont ou seront mises en œuvre :

6/9

Captage de Bardouville : Depuis 2010, des actions de reconquête de la qualité de l'eau sont mises en œuvre sur l'Aire d’Alimentation du Captage (AAC) de Bardouville, tant par les agriculteurs que par les collectivités. Ce secteur fait l'objet de mouvements fonciers importants dans le cadre de la mise en œuvre de mesures compensatoires suite à l'autorisation d'exploitation d'une carrière. Le secteur le plus sensible a notamment été soustrait des zones extractibles et remis gratuitement à la collectivité gestionnaire du captage (10 ha). Par ailleurs, la Métropole Rouen Normandie a acquis 102 ha 49a de terres agricoles sur le territoire des communes de Bardouville et d’Anneville-Ambourville, dont environ 50 ha sur l'AAC. En complément, les communes d'Anneville-Ambourville et Bardouville, ainsi que l'exploitant de la carrière ont confié une partie de leur foncier à la Métropole Rouen Normandie, choisie comme gestionnaire du site dit des terres du Moulin à vent sur une surface de près de 240 ha. Cette volonté de reconquête de la qualité de l'eau engagée par la Métropole Rouen Normandie et ses partenaires (PNR BSN, la SAFER Normandie, la Chambre d'Agriculture de la Seine- Maritime, le GRAB…), se traduit par la mise en œuvre de cahiers des charges permettant de garantir au droit de ces parcelles des pratiques culturales et environnementales en adéquation avec la préservation du captage de Bardouville. En ce qui concerne les espaces publics, la commune de Bardouville, soutenue par la Métropole Rouen Normandie dans le cadre de son dispositif d'accompagnement à la gestion différenciée, a obtenu le label "zéro-phyto".

Captage de Quevillon : La Métropole Rouen Normandie est également engagée dans une démarche de maîtrise foncière sur l'AAC de Quevillon. Un peu plus de 8 ha sont acquis ou en cours d'acquisition au sein du Périmètre de protection rapprochée du captage. La maîtrise foncière va conduire en 2019 à la mise en œuvre de cahier des charges rigoureux pour garantir des pratiques culturales en adéquation avec la préservation du captage de Quevillon. D'autres projets d'acquisition parcellaires sont à l'étude au sein de l'aire d'alimentation de captage de Quevillon. Concernant les espaces publics, la commune de Quevillon, dans le cadre de ses engagements pris pour la COP 21 locale, bénéficiera dès 2019 de l'accompagnement à la gestion différenciée proposé par la MRN en vue d'une stricte application du "zéro-phyto". La commune de Saint- Martin-de-Boscherville, située pour partie sur l'AAC de Quevillon a, quant à elle, engagé des réflexions fin 2018 pour atteindre le zéro-phyto. Elle pourra également être accompagnée par la MRN dans cet objectif.

- des travaux curatifs : qui devront permettre la distribution d’une eau conforme sur les 2 unités de distributions (UDI) de St Martin de Boscherville et Bardouville. Ils ont été préconisés dans le cadre du schéma directeur eau potable élaboré par la collectivité sur ce secteur Ouest de la métropole et finalisé en novembre 2018. Il s’agit de la création d’une « interconnexion- mélange » entre une zone de distribution voisine alimentée par l’unité de potabilisation (UTEP) de (comportant notamment une filtration sur charbon actif en grains retenant notamment les triazines) et la zone de distribution de St Martin de Boscherville. Les travaux consisteront en la mise en place d’une interconnexion de 7,5 km entre le réservoir de et le réservoir de Genetay (St Martin de Boscherville). Cette eau, exempte de triazines, sera ensuite acheminée (via une canalisation existante) vers le réservoir de Quevillon où aura lieu la dilution maîtrisée à raison de 1/3 captage de Quevillon ; 2/3 eau provenant de l’UTEP de Maromme. Ce taux garantit (au vu des résultats des suivis dont on dispose) la conformité des teneurs en déséthylatrazine et la déséthylatrazine déisopropyl tant au niveau de l’UDI de St Martin de Boscherville que de l’UDI de Bardouville, cette drenière restant alimentée pour 1/3 par le captage de Bardouville et pour 2/3 par l’eau issue du réservoir de Quevillon.

7/9

Calendrier prévisionnel de mise en œuvre des démarches et travaux de résolution du problème de non-conformité de l’eau distribuée

PROGRAMME D'ACTIONS et périodes prévisionnelles d’exécution des actions envisagées 1) ACTIONS PREVENTIVES Etude hydrogéologique du bassin d'alimentation du captage de Quevillon Mise en œuvre de cahier des charges "zéro -phytosanitaires" sur les terres agricoles sous maîtrise foncière ou gestion Métropole Rouen 2019 Normandie Phases 1 & 2: Délimitation du BAC et analyse de la vulnérabilité 2020-2021 Phase 3 : analyse des risques 2021 Concertation avec les parties prenantes et élaboration d'un 2022 programme d'actions Mise en œuvre du programme d'actions A partir de 2022 Actions /protection du captage de Bardouville Convention entre le Parc des Boucles de la Seine Normande, la En cours depuis 2018 commune de Bardouville et la MRN Étude sur le devenir agricole des terres après exploitation de la En cours depuis 2018 carrière Mise en œuvre de cahier des charges "zéro-phytosanitaires" sur les terres agricoles sous maîtrise foncière ou gestion Métropole Rouen En cours depuis 2018 Normandie Concertation avec les agriculteurs et élaboration d'un programme 2020 d'actions Animation agricole suivi études et mise en œuvre du programme 2020 d'actions Poursuite de la procédure de révision des périmètres de protection 2) TRAVAUX CURATIFS : interconnexion de 7,5 km et mélange maîtrisé entre le réservoir de Canteleu (UDI Maromme usine) et le secteur de St Martin de Boscherville Phase étude APD 1er semestre 2019 Négociations foncières & autorisations (potentiellement étude 2d semestre 2019 et d’impact) 1er semestre 2020 Levés topo et investigations complémentaires 1er semestre 2020 Finalisation du dossier de consultation des entreprises Appel d’offres et attribution du marché 2d semestre 2020 Phase préparatoire 1er semestre 2021 Phase réalisation 2d semestre 2021 Mise en service 1er semestre 2022

6. INFORMATION DE LA POPULATION :

L’arrêté préfectoral sera affiché dans la mairie des communes concernées. La collectivité devra informer par courrier, chaque abonné des communes concernées, de la présente dérogation et des conditions qui l'accompagnent. Cette formalité devra être menée dans un délai de trente jours à compter de la notification de l’arrêté de dérogation. Les personnes résidant dans les communes, non titulaires d’un contrat d’abonné, devront être également informées dans les mêmes conditions.

8/9

PRÉFET DE LA SEINE-MARITIME

AGENCE REGIONALE DE SANTÉ DE NORMANDIE Direction de la santé publique Pôle santé environnement Unité départementale de la Seine-Maritime

Arrêté n° ARS-DSP 2019 – xxx

Portant dérogation à la limite de qualité pour les triazines sur les eaux distribuées à partir des captages de Quevillon et Bardouville par la Métropole Rouen Normandie (MRN)

Le préfet de la région Normandie, préfet de la Seine-Maritime, Officier de la Légion d’honneur Officier de l’Ordre National du mérite

Vu : le code de la santé publique et notamment ses articles L. 1321-1 à L. 1321-10, R. 1321-1 à R.1321-68, D.1321-103 à D.1321-105 ;

Vu : le décret du Président de la République en date du 1 avril 2019, nommant M Pierre-André DURAND, préfet de la région Normandie, préfet de la Seine-Maritime ;

Vu : le décret du 29 avril 2004 relatif aux pouvoirs des préfets, à l’organisation et à l’action des services de l’Etat dans les régions et départements ;

Vu : l'arrêté n° 19-76 du 23 avril 2019 portant délégation de signature à M. Yvan CORDIER, secrétaire général de la préfecture de la Seine-Maritime;

Vu : l'arrêté du 25 novembre 2003, relatif aux modalités de demande de dérogation aux limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine, à l’exclusion des eaux minérales naturelles, pris en application des articles R.1321-31 à R.1321-36 du code de la santé publique ;

Vu : la circulaire DGS/SD7A/2004/90 du 1 er mars 2004, concernant l’application de l’arrêté du 25 novembre 2003, relatif aux modalités de demande de dérogation pris en application des articles R.1321-31 à R.1321-36 du code de la santé publique ;

Vu : l’instruction N°DGS/EA4/2010/424 du 9 décembre 2010 relative à la gestion des risques sanitaires en cas de dépassement des limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine pour les pesticides, en application des articles R. 1321-26 à R.1321-36 du code de la santé publique ;

Vu : l’avis de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) du 22 avril 2013 relatif à la détermination de valeurs sanitaires maximales Vmax de pesticides ou métabolites de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine ;

Préfecture de la Seine-Maritime – 7 place de la Madeleine – CS16036 – 76036 ROUEN CEDEX Standard : 02 32 76 50 00 – Courriel : [email protected] – Site Internet : www.seine-maritime.gouv.fr 1/5

Vu : le dossier de demande de dérogation de la Métropole Rouen Normandie adressé à l’ARS le 21 janvier 2019 en vue d’obtenir une dérogation de distribution d’eau dépassant la limite de qualité pour lee triazines ;

Vu : le rapport de l’agence régionale de santé du 23 mai 2019 ;

Vu : l'avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (C.O.D.E.R.S.T) émis lors de sa séance du xxx 2019 ;

Vu : les dépassements de la limite de qualité en triazines observés dans l'eau distribuée par la Métropole Rouen Normandie sur les unités de distribution de St Martin de Boscherville et Bardouville;

CONSIDERANT :

que l’utilisation de cette eau ne constitue pas un danger potentiel pour la santé des personnes, conformément à l’avis de l’ANSES en date du 22 avril 2013, permettant (pendant 3 ans) la poursuite de la distribution de l’eau sans restriction d’usage en deçà d’une concentration en triazines de 60 µg/L,

qu'une dérogation doit être accompagnée d'un programme d'amélioration de la qualité des eaux distribuées,

qu’en l’espèce la Métropole Rouen Normandie va poursuivre ses actions de prévention au sein des bassins d’alimentation des captages et réaliser les travaux d’interconnexion-mélange, en vue de distribuer une eau conforme en triazines,

qu'aucune autre solution alternative n'existe actuellement dans ces secteurs,

qu'il y a donc lieu d'accéder à la demande de la Métropole Rouen Normandie pétitionnaire, en dérogeant à la qualité de l'eau distribuée sur les unités de distribution de St Martin de Boscherville et de Bardouville, sur une période de 3 ans, tout en prescrivant les mesures nécessaires au rétablissement de sa conformité,

que les contrôles sur la qualité de l'eau seront renforcés,

Sur proposition du secrétaire général de la préfecture de la Seine-Maritime :

ARRETE

Article 1 : Monsieur le président de la Métropole Rouen Normandie est autorisé, pour une durée de 3 ans à compter de la date de la notification du présent arrêté à distribuer, sur les secteurs desservis par les captages de Quevillon et Bardouville, une eau destinée à la consommation humaine, dépassant la limite de qualité de 0,1 µg/l pour les triazines.

La zone de distribution concernée est constituée des unités de distribution suivantes : « St Martin de Boscherville » et « Bardouville ». Les communes sont concernées en totalité : St Martin de Boscherville, Quevillon, Bardouville, Anneville-Ambourville, Berville sur Seine. Les communes suivantes sont concernées en partie : Hénouville et St Pierre de Varengeville (hameaux situés le long de la RD 982 : le mesnil, le marais d’Hénouville, les sablons, les coteaux, la cabotterie et la fontaine) et Yville sur Seine (hameaux situés le long des RD 45 et 265 : le sablon, clos du loup, le marais, le clos St Paul et grand jardin).

2/5 Article 2 : la limite de qualité maximale fixée par la présente dérogation est de 2 µg/l pour la somme des triazines.

Article 3 : Monsieur le président de la Métropole Rouen Normandie informe par courrier les abonnés de la présente dérogation et des conditions qui l'accompagnent. Les résidents non titulaires d’un contrat d’abonné sont également informés dans les mêmes conditions. Cette information devra être effectuée dans un délai de trente jours à compter de la notification du présent arrêté. Dans les quinze jours suivants, Monsieur le président de la Métropole Rouen Normandie adresse à la directrice générale de l’ARS et au préfet une note sur l’accomplissement de cette formalité, accompagnée du courrier d’information. La collectivité informe de la même manière tous les éventuels nouveaux abonnés dans la durée de la dérogation.

Article 4 : le programme d’actions, proposé par Monsieur le président de la Métropole Rouen Normandie, et annexé au présent arrêté est mis en œuvre dans les délais les plus contraints et en tout état de cause en trois ans. Il consiste à poursuivre les actions préventives au sein des bassins d’alimentation (BAC) des captages de Bardouville et Quevillon et à réaliser une interconnexion-mélange avec l’eau issue de la zone de distribution voisine alimentée par l’unité de potabilisation de Maromme.

Article 5 : le contrôle sanitaire est maintenu renforcé afin d’obtenir au moins 1 analyse des triazines par mois au niveau des 3 points de surveillance suivants : en sortie de la station de production de Quevillon, au captage de Bardouville et au réservoir aérien de Bardouville.

Article 6 : tous les six mois, Monsieur le président de la Métropole Rouen Normandie transmet au préfet, avec copie à la directrice générale de l’ARS, un état d’avancement de la mise en œuvre du plan d’action.

Article 7 : le secrétaire général de la préfecture de la Seine-Maritime, la directrice générale de l’agence régionale de santé, le président de la Métropole Rouen Normandie, les maires des communes de St Martin de Boscherville, Quevillon, Bardouville, Anneville-Ambourville, Berville sur Seine, Hénouville, St Pierre de Varengeville et Yville sur Seine sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté dont copie est adressée à la Direction départementale du territoire et de la mer, l’Agence de l’eau Seine-Normandie et au Conseil Départemental de Seine - Maritime.

Le présent arrêté sera publié au recueil des actes administratifs de la préfecture de Seine- Maritime et affiché en mairie de St Martin de Boscherville, Quevillon, Bardouville, Anneville- Ambourville, Berville sur Seine, Hénouville, St Pierre de Varengeville et Yville sur Seine pendant toute sa durée d’application .

Rouen, le Le préfet

Voies et délais de recours - Conformément aux dispositions des articles R421-1 à R421-5 du code de justice administrative, le présent arrêté peut faire l'objet d'un recours contentieux devant le tribunal administratif de Rouen dans le délai de deux mois à compter de sa notification ou de sa publication.

Le présent arrêté peut faire l’objet d’un recours gracieux auprès de M. le Préfet de la Seine-Maritime. L’absence de réponse dans un délai de deux mois vaut décision implicite de rejet. Le présent arrêté peut également faire l’objet d’un recours hiérarchique auprès du ministre chargé de la santé (Direction générale de la santé – EA 4 – 14 avenue Duquesne, 75350 PARIS 07 SP). L’absence de réponse dans un délai de deux mois vaut décision implicite de rejet.

3/5

PRÉFETE DE LA SEINE-MARITIME

Annexe à l’arrêté préfectoral autorisant la communauté urbaine Seine Métropole, à déroger, sur une période de 3 ans, à la limite de qualité pour les triazines dans les eaux distribuées à partir des captages de Quevillon et Bardouville.

1. COURBES DES TENEURS EN DESETHYLATRAZINE ET DESETHYLATRAZINE DEISOPROPYL DANS L'EAU DISTRIBUEE PAR LA METROPOLE ROUEN NORMANDIE SUR LES SECTEURS DE ST MARTIN DE BOSCHERVILLE ET BARDOUVILLE :

Source : Sise Eaux Exploitation ARSN/PSE/UD76

Source : Sise Eaux Exploitation ARSN/PSE/UD76

4/5

2. PROGRAMME D ’ACTIONS MIS EN ŒUVRE POUR REMEDIER A LA SITUATION :

PROGRAMME D'ACTIONS et périodes prévisionnelles d’exécution des actions envisagées 1) ACTIONS PREVENTIVES Etude hydrogéologique du bassin d'alimentation du captage de Quevillon Mise en œuvre de cahier des charges "zéro -phytosanitaires" sur les terres agricoles sous maîtrise foncière ou gestion Métropole Rouen 2019 Normandie Phases 1 & 2: Délimitation du BAC et analyse de la vulnérabilité 2020-2021 Phase 3 : analyse des risques 2021 Concertation avec les parties prenantes et élaboration d'un 2022 programme d'actions Mise en œuvre du programme d'actions A partir de 2022 Actions /protection du captage de Bardouville Convention entre le Parc des Boucles de la Seine Normande, la En cours depuis 2018 commune de Bardouville et la MRN Étude sur le devenir agricole des terres après exploitation de la En cours depuis 2018 carrière Mise en œuvre de cahier des charges "zéro-phytosanitaires" sur les terres agricoles sous maîtrise foncière ou gestion Métropole Rouen En cours depuis 2018 Normandie Concertation avec les agriculteurs et élaboration d'un programme 2020 d'actions Animation agricole suivi études et mise en œuvre du programme 2020 d'actions Poursuite de la procédure de révision des périmètres de protection 2) TRAVAUX CURATIFS : i nterconnexion de 7,5 km et mélange maîtrisé entre le réservoir de Canteleu (UDI Maromme usine) et le secteur de St Martin de Boscherville Phase étude APD 1er semestre 2019 Négociations foncières & autorisations (potentiellement étude 2d semestre 2019 et d’impact) 1er semestre 2020 Levés topo et investigations complémentaires 1er semestre 2020 Finalisation du dossier de consultation des entreprises Appel d’offres et attribution du marché 2d semestre 2020 Phase préparatoire 1er semestre 2021 Phase réalisation 2d semestre 2021 Mise en service 1er semestre 2022

5/5