La Lutte Contre La Maladie Ne S'arrête Jamais Au Centre
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ÉDITION NUMÉRIQUE Mercredi 15 mai 2019 - Supplément - Côte-d'Or Photo DR Photo DR LA LUTTE CONTRE LA MALADIE NE S’ARRÊTE JAMAIS AU CENTRE GEORGES-FRANÇOIS-LECLERC À DIJON Tous unis contre le cancer Photo CGFL Photo CGFL Photo CGFL Photo CGFL 2 SUPPLÉMENT NUMÉRIQUE Mercredi 15 mai 2019 DIJON Santé Cancer : des patients qui veulent vivre, pas subir Patricia Lourdel a 34 ans, enchaîne les activités spor- } tives et l’engagement asso- On peut vivre ciatif. Lumineuse et déter- minée, elle assume le choix complètement radical qu’elle a fait il y a normalement deux ans : se faire enlever après une double la poitrine. Elle est suivie ~ au centre Georges-Fran- mastectomie. çois-Leclerc et témoigne. Patricia Lourdel atricia Lourdel, Dijonnaise, P est porteuse du gène BRCA1 et a donc 80 % de risque de déve- deux ans après ces épreuves : « Le lopper un cancer du sein. Une sport m’a beaucoup aidée, c’est épée de Damoclès qu’elle refusait indéniable, car ces chirurgies sont de voir suspendue au dessus de sa éprouvantes. D’ailleurs, je fais tête. partie d’une équipe de rugby fémi- La jeune femme, assistante juri- nin, les RUBieS (lire ci-dessous). dique, a donc pris les devant, com- Une bonne condition physique, me l’avait fait à l’époque l’actrice c’est un plus. Quant au mental, il américaine Angelina Jolie. À 32 n’y a pas de mystère, ça ne vient ans, Patricia Lourdel, alors qu’elle pas tout seul, ça se travaille ! Un ne souffrait d’aucun cancer, a pris autre plus, ça a été l’organisation la décision de subir une mastecto- parfaite et le suivi très performant mie bilatérale prophylactique du CGFL. » avec reconstruction mammaire. Depuis, la trentenaire rencontre Cette décision, elle l’a prise sans des femmes qui, comme elle, sont hésiter : « Du côté de mon papa, porteuses de ce gène et partage j’ai vu mes trois tantes développer son expérience avec elles. « On des cancers du sein. L’une d’entre peut vivre complètement norma- elles est décédée à 58 ans. À son lement après une double mastec- départ, elle a tenue à orienter ses tomie. » filles et ses nièces sur un test san- Pour cela, elle est devenue am- guin, capable de déterminer, bassadrice régionale pour l’asso- moyennant deux prises de sang, si Patricia Lourdel a opté pour une ablation préventive de ses deux seins suivie d’une reconstruction ciation Généticancer. on est porteuse du gène BRCA1 mammaire. Elle est porteuse du gène BRCA1. Photo DR Amandine ROBERT ou BRCA2. » Patricia Lourdel a reçu un résul- échographie. Jusqu’à 32 ans, RAS. par les médecins. Une seconde voulu mettre toutes les chances de Patricia Lourdel sera présente, jeu- tat positif dès ses 28 ans : « Je m’y biopsie a même été programmée. mon côté. Je voulais vivre, pas di 16 mai, à la soirée Entre nous, attendais, je n'ai pas été plus cho- «Je ne me voyais pas faire Mais, entre-temps, la Dijonnaise subir. Je n’ai demandé l’avis de organisée à l’Olympia à Dijon. Au quée que ça... » De suite, un suivi des examens contraignants avait pris sa décision : « Je ne me personne, mes proches m’ont sou- programme : stands soins et beau- très rapproché à été mis en place toute ma vie» voyais pas faire des examens con- tenue. » té, gourmandises, prévention et par le centre Georges-François- traignants toute ma vie, et stresser Quelques mois plus tard, sa poi- projection du dernier film de Leclerc (CGFL), avec, dès ses 30 Puis, une calcification récla- à chaque fois. J’ai grandi avec des trine a été reconstruite et Patricia Guillaume Canet Nous finirons ans, IRM, mammographie et mant une biopsie a été constatée proches atteintes du cancer, j’ai est plus rayonnante que jamais, ensemble. Les RUBieS : quand le sport fait la différence Rugby union bien-être santé Di- ces femmes de l’isolement social des personnels médicaux qui font jon – RUBieS pour les intimes – qu’impose souvent le cancer. L’ac- partie d’une population à risque. est une activité physique adaptée tivité physique permet de faire une Ils peuvent aussi promouvoir le pour tous. Issue d’une action pilo- rééducation ludique. » Les mou- sport santé auprès des patientes te lancée à Toulouse, l’association vements, adaptés aux équipières lors des soins et leur présence sur dijonnaise montée en septembre et la cohésion de groupe ont « des le terrain à un côté rassurant pour comprend déjà une vingtaine de résultats impressionnants sur la les femmes qui reprennent une ac- membres. Elle se compose de santé ». Évidemment, les règles tivité et ont peur de se faire mal ». deux équipes : les Guerrières, du jeu ont été repensées et c’est un Pour Marc Madelenat, 33 ans et composée de femmes atteintes de “rugby toucher” à cinq – sans mê- infirmier au centre Georges-Fran- cancer féminin et Les Guêpes, lées ni plaquages – qui se pratique çois-Leclerc, « l’envie est venue en composée de soignants. chez les RUBieS, tous les lundis et parlant à un collègue qui partici- L’idée, selon la présidente Pauli- jeudis, au stade Janin de Saint- pait déjà aux entraînements. ne Roger, infirmière passionnée Apollinaire. « La municipalité L’idée d’allier soignants et patien- de l’ovalie, « c’est pour les patien- nous a beaucoup aidés en mettant tes sur le terrain m’a séduite. L’am- tes un moyen de reprendre con- le stade à disposition gratuite- biance a fini de me convaincre. tact avec leur corps malmené par ment. » On joue, on ne se prend pas la tête la maladie et les traitements. Il y a Côté soignants, le projet est un et paradoxalement on parle très un bien-être physique et psychi- Pauline Roger, infirmière, est présidente des RUBieS de vrai sas de décompression et aussi peu du boulot, même si parfois que. C’est aussi un moyen de sortir Dijon. Photo RUBieS de prévention : « D’abord auprès cela vient sur le tapis ». W2102 - V0 Mercredi 15 mai 2019 SUPPLÉMENT NUMÉRIQUE 3 Il lutte contre son septième cancer : « Vouloir, c’est pouvoir. Et je veux vivre » Alain Corcia est un survivant qui rie à l’aide d’un traceur faiblement n’arrête jamais de se battre. Pres- radioactif, ndlr) à la clef. C’est ce } que un cas d’école puisqu’il a vain- qui a permis de détecter très tôt ce Le CGFL a un cu six cancers et entame un septiè- nouveau “bébé” cancer. Il en est à me combat au centre Georges- ses débuts et n’a pas eu le temps de matériel incroyable, il y François-Leclerc (CGFL). « En s’étendre. Le CGFL a un matériel a une réelle avance et 2010, cela a commencé par la incroyable, il y a une réelle avance c’est primordial pour prostate, qu’on a enlevée. J’ai eu et c’est primordial pour notre terri- ~ aussi des rayons. Puis une chimio toire. Sinon, où irait-on se soi- notre territoire. et des rayons pour l’œsophage, gner ? À Paris ? À Lyon ? Tout le Alain Corcia ensuite le poumon, et de nouveau monde ne peut pas le faire. » une récidive à l’œsophage. Puis, Sa recette pour rester aussi posi- une tumeur derrière le pancréas et tif ? Outre une énergie débordante une tumeur sur la veine cave. Une et une appétence pour la vie, ce super. Il faut avoir confiance en nouvelle tumeur est apparue, mal négociant en vin de 77 ans a une eux et en la vie. Quand on me dit : placée, vers le cœur. » philosophie bien à lui : « Les gens, “Il te faut bien du courage”, je Son suivi a été millimétré avec dès qu’on leur annonce un cancer, réponds non. Ce qu’il faut pour « des rendez-vous après traitement certains se voient à moitié mort. combattre, c’est de la volonté. Vou- tous les six mois. Soit avec l’équipe Alain Corcia s’apprête à lutter contre Alors que les choses ont bien évo- loir, c’est pouvoir. Et je veux vi- de chirurgie, soit en radiothérapie, son septièmee cancer. Photo DR lué, on guérit beaucoup de “cra- vre. » et un Pet scan (un examen d’image- bes” et, au CGFL, les équipes sont A. R. W2103 - V0 4 SUPPLÉMENT NUMÉRIQUE Mercredi 15 mai 2019 DIJON Santé Le centre Georges-François-Leclerc met en place le suivi du futur Le docteur Bruno Cou- dert est oncologue, réfé- rent médical du système d’information CGFL@moi. Il nous pré- sente cette application qui connecte patient et soignants pour un suivi « hors des murs » effica- ce. orsqu’un patient rentre L dans un parcours de soins dans lequel il doit prendre une chimiothéra- pie par médicament, il voit son médecin, qui prescrit, mais aussi un pharmacien et une infirmière du centre Georges-François-Leclerc (CGFL) de Dijon. C’est lors de ces consultations que le programme de suivi via l’application CGFL@moi lui est proposé. Le docteur Bruno Coudert explique : « S’il accepte, on appareille son téléphone en téléchargeant l’appli CGFL@moi et en mettant son dossier dans la boucle. Le malade rentre chez lui et commence sa thérapie ora- le. Il peut visualiser toute une série de documents L’application du CGFL permet un suivi à domicile et personnalisé. Plus efficace, permettant d’évacuer les petits et gros stress et pouvant anticiper certaines d’évaluer l’assiduité du patient dans sa prise de médicament, c’est un outil qui sera développé dans plusieurs branches au CGFL. de ses interrogations, à pro- Photo DR pos des effets, de la nutri- tion, etc.