PRÉFET DE LA

Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement , le 11 mars 2019 du

UD DREAL 57 4 Rue François De Guise - CS 50551 57009 METZ CEDEX 1 [email protected]

Nos réf. : ABONCOURT-SUR-SEILLE_MANHOUE_Parc_eolien_7_Domaines_2019-03-07_ RAPAUTO_PS_EP_21563

Affaire suivie par : Philippe SCHOUMACKER Tél. : 03 87 56 85 23 - Fax : 03 87 56 85 21 [email protected]

Rapport de l'Inspection des Installations Classées à Monsieur le Préfet de MOSELLE pour la commission départementale compétente en matière de nature, de paysages et de sites (CDNPS)

OBJET : Rapport d’instruction d’un dossier de demande d’autorisation unique. Demande déposée à la Préfecture de la Moselle le 13 décembre 2016, complétée et modifiée le 29 novembre 2017, de la société Parc Eolien des 7 Domaines. Demande d’autorisation unique relative à l’exploitation d’un parc éolien à MANHOUE et ABONCOURT-SUR-SEILLE.

REF. : Transmission préfectorale du 21 décembre 2018

P. J. : Projet d’arrêté préfectoral d’autorisation

Rédigé par Vérifié par Approuvé L’inspecteur de l’environnement L’Adjointe au Chef de l’UD Pour le Directeur Régional, (Installations Classées), DREAL 57, Le Chef de l’UD DREAL 57,

Philippe SCHOUMACKER Florence BERHO Maxime COURTY

Ce document est susceptible de ne pas disposer de signature manuelle. Vous pouvez obtenir une copie de l’original signé en prenant contact à l’adresse mentionnée en en-tête.

www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr

Par transmission du 21 décembre 2018, Monsieur le Préfet de Moselle a adressé à l’inspection des installations classées de la DREAL (dénommée ci-après « l’Inspection ») le dossier de retour d’enquête publique relatif à la demande visée en objet.

Le présent rapport a pour but de statuer sur ladite demande d’autorisation d’exploiter.

Il propose de soumettre à l'avis des membres de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites (CDNPS) les suites administratives proposées par l’Inspection dans le cadre de l’instruction du dossier visé en objet.

I. Présentation de l'établissement et du projet

I.1 Référence et identité du demandeur

Nom Société Parc éolien des 7 Domaines Demande d’autorisation d’exploiter 6 installations de production d'électricité Objet de la demande terrestre à partir de l'énergie mécanique du vent (éoliennes) d’une puissance maximale totale de 20,4 MW Dossier de demande d’autorisation unique déposé à la Préfecture de la Référence Moselle le 13 décembre 2016, complété et modifié le 29 novembre 2017 Initialement : SARL Forme juridique Après changement d’actionnaire évoqué ci-après : SAS

Initialement : 96 rue Nationale à 59 000 LILLE Adresse du siège social Après changement d’actionnaire évoqué ci-après : 25 quai Panhard et Levassor à 75 013 PARIS Adresse du site Communes de MANHOUE et ABONCOURT-SUR-SEILLE Initialement : Jorge VIEGAS Signataire du demandeur Après changement d’actionnaire évoqué ci-après : Patrick SIMON

Initialement : Arnauld PONCHE Responsable du projet Après changement d’actionnaire évoqué ci-après : Laure JOANNEM

Activités principales Installation de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent Initialement : 818 639 254 00015 N° SIRET Après changement d’actionnaire évoqué ci-après : 818 639 254 00056

Code APE 3511Z – Production d’électricité

I.2 Présentation de l'établissement

Initialement, la société Parc éolien des 7 Domaines est une société d’exploitation créée en février 2016, filiale du Groupe RP Global, lui-même filiale du Groupe Hydrocontracting International GmbH, qui est un producteur d’électricité indépendant intervenant en hydro-électricité, éolien et photovoltaïque. En , le Groupe : - gère l’exploitation de 6 parcs éoliens (28 éoliennes représentant près de 80 MW) ; - a obtenu les autorisations pour la construction de 28,2 MW de projets supplémentaires ; - possède un portefeuille de projets de plus de 100 MW.

La société Parc éolien des 7 Domaines n’a pas de salarié mais bénéficie, par contrat avec la société RP Global France, d’une mise à disposition de l’ensemble des compétences de cette société. Elle bénéficie également d’un engagement de la maison mère (Groupe Hydrocontracting GmbH) pour l’appui, l’assistance et le financement lors de la construction et de l’exploitation du parc éolien.

Dans sa réponse à l’avis de l’Autorité environnementale du 12 septembre 2018 (cf. chapitre IV.2 du présent rapport), le demandeur a fait part d’un changement d’actionnaire de la société RP

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Global vers la société EDP Renewables (EDPR) France Holding, qui ne change ni la situation juridique du demandeur ni la nature des engagements pris dans le cadre du dossier.

Ainsi, la société Parc éolien des 7 Domaines appartient désormais à l’infrastructure EDPR France Holding, elle-même propriété du Groupe EDPR, qui est le 4ème producteur éolien mondial, avec plus de 11 000 MW de capacité de production électrique d’origine éolienne (5ème rang en France avec 410 MW répartis sur une quarantaine de parcs éoliens). Elle bénéficie des compétences de la société EDPR Holding France et d’un engagement de la maison mère (EDPR Europe) pour l’appui, l’assistance et le financement lors de la construction et de l’exploitation du parc éolien.

I.3 Contexte et descriptif du projet

Le projet prévoit l’installation de 6 éoliennes d’une puissance unitaire comprise entre 2,2 et 3,4 MW, soit une puissance maximale totale de 20,4 MW, sur les communes de MANHOUE (5 éoliennes) et ABONCOURT-SUR-SEILLE (1 éolienne). La hauteur totale de chaque aérogénérateur (4 modèles proposés dans le dossier : Senvion MM114, Envision EN115, Vestas V110 et Leitwind LTW117) sera au maximum de 180 m (mât + pales) et la hauteur du mât sera au maximum de 125 mètres. Le parc devrait permettre une production de l’ordre de 42 000 MWh par an, représentant la consommation annuelle de près de 40 000 habitants hors chauffage électrique.

Le décret n° 2011-984 du 23 août 2011 a introduit la rubrique n° 2980 dans la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Ainsi, les parcs éoliens comprenant au moins un aérogénérateur dont le mât a une hauteur supérieure ou égale à 50 mètres, ainsi que les parcs éoliens d’une puissance supérieure à 20 MW, relèvent du régime de l’autorisation.

Les aérogénérateurs retenus pour ce projet possédant des mâts dont la hauteur est supérieure à 50 m, ce dernier est soumis au régime de l’autorisation.

Le dépôt du dossier de demande d’autorisation unique a été réalisé le 13 décembre 2016, auprès du guichet unique de la Préfecture de MOSELLE. Ce dossier a été jugé non recevable le 24 mars 2017 par l’Inspection. Une demande de compléments a été adressée au pétitionnaire.

Le dossier complété et modifié le 29 novembre 2017 a été jugé recevable le 2 août 2018 par l’Inspection, au sens défini par le code de l’environnement. Un avis de l’autorité environnementale a été émis le 1er août 2018. L’enquête publique s’est déroulée du 8 octobre au 9 novembre 2018 inclus. Le rapport du commissaire enquêteur a été transmis à l’Inspection le 21 décembre 2018.

L’Inspection précise que le corpus réglementaire concerné par la demande d’autorisation unique était initialement le suivant : - demande d’autorisation d’exploiter au titre de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), - demande de permis de construire, - demande d’approbation d’ouvrage privé de raccordement au titre de l’article L. 323-11 du code de l’énergie.

L’article 59 de la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d'une société de confiance ayant supprimé la nécessité de cette approbation, le corpus réglementaire concerné par la demande d’autorisation unique se limite finalement à : - demande d’autorisation d’exploiter au titre de la législation des ICPE, - demande de permis de construire.

I.4 Localisation du projet

Le projet est situé en zone rurale au Sud du département de la Moselle (57), dans des communes limitrophes du département de la Meurthe-et-Moselle (54) à environ 34 km au S-E de Metz et 17 km au N-E de Nancy.

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Les coordonnées cadastrales de chaque éolienne et du poste de livraison sont les suivantes :

Éolienne Commune Parcelle cadastrale X en Lambert 93 Y en Lambert 93 Z max bout de pale RGF 93 RGF 93 (m NGF) Eolienne Section 20 parcelles 439 MANHOUE 946342,8 6864018,3 M1 35 et 36 Eolienne Section 20 parcelle 946309,8 6863638,0 436 MANHOUE M2 51 Eolienne ABONCOURT SUR Section 15 parcelle 946279,1 6863207,8 433 M3 SEILLE 58 Eolienne MANHOUE Section 21 parcelle 946918,7 6864259,3 445 M4 001 Eolienne MANHOUE Section 20 parcelle 946893,8 6863899,3 448 M5 45 Eolienne MANHOUE Section 21 parcelle 946877,3 6863543,3 444 M6 17 Poste de MANHOUE Section 21 parcelle 946810,1 6864183,1 - livraison 008

Plan extrait du dossier (page 166 étude d’impact)

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I.5 Situation administrative : installations classées projetées

a) Classement des installations classées au titre de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)

N° Intitulé Régime Capacité maximale Rayon d’affichage rubrique 1. six aérogénérateurs d’une hauteur Installation terrestre de production maximale de mât de 125 m, d’une d’électricité à partir de l’énergie hauteur maximale en bout de pales de mécanique du vent et regroupant un 180 m et de puissance unitaire 2980-1 ou plusieurs aérogénérateurs A maximale de 3,4 MW, soit une 6 km comprenant au moins un puissance maximale globale du parc de aérogénérateur dont le mât a une 20,4 MW. hauteur supérieure ou égale à 50 m 2. un poste de livraison

A : autorisation

b) Garanties financières

Le montant et les modalités d’actualisation des garanties financières sont définis par l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. Les garanties financières seront constituées à la date de mise en service du parc éolien.

Pour ce parc, le montant des garanties financières est estimé à 326 700 euros.

c) Principal texte applicable à l’établissement

L’exploitation des éoliennes est réglementée par l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent au sein d’une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des ICPE (arrêté ministériel Eolien).

II. Présentation de l’étude d’impact

Les éléments présentés dans le présent chapitre sont tels que décrits et déclarés par le pétitionnaire dans son dossier de demande d’autorisation d’exploiter, suivant sa propre perception des enjeux identifiés.

La conduite générale de l’étude d’impact a été réalisée par le bureau d’études Ixsane.

Les études écologiques ont été réalisées par le bureau d’étude et d’aménagements écologiques Ecolor et complétées par une étude chiroptérologique réalisée par Frédéric FEVE, naturaliste indépendant spécialisé dans ce type d’étude.

L’état initial paysager a été réalisé par le bureau d’études Jacquel et Châtillon. L’analyse des impacts paysagers a été réalisée par le bureau d’études ATER Environnement et complétée par les photomontages réalisés par Biotope Agence Pays de Loire.

L’étude acoustique a été réalisée par l’agence Delhom Acoustique.

II.1 Analyse de l’état initial du site et de son environnement

La hiérarchisation des enjeux permet de mettre en évidence les enjeux majeurs que sont l’intégration paysagère, les chiroptères et la préservation de l’avifaune. Les principaux enjeux du projet sont présentés ci-dessous.

Page 5 sur 30 a) Milieu physique

Le projet est implanté sur le plateau lorrain entaillé de nombreuses vallées, en zone rurale, sur des terrains agricoles tournés vers la production de céréales, en dehors des zones habitées ou destinées à l’habitation, sur les communes de ABONCOURT-SUR-SEILLE et MANHOUE identifiées dans le Schéma Régional Eolien de Lorraine (annulé par décision de la Cour Administrative d’Appel de NANCY du 14 janvier 2016) comme étant favorables à l’éolien.

En ce qui concerne l’hydrogéologie du secteur, la nappe principale se situe à plusieurs dizaines de mètres de profondeur et est peu productive.

En ce qui concerne l’hydrologie, le secteur d’implantation du projet est parcouru par la Seille et des affluents de celle-ci. b) Milieu naturel

4 zones Natura 2000 se trouvent à moins de 20 km du secteur d’étude, la plus proche étant la côte de Delme et les anciennes carrières de à 7,7 km.

Le secteur d’étude ne recoupe aucune zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). 6 ZNIEFF et 6 zones humides remarquables sont présentes dans un périmètre de 5 km autour de la zone retenue pour le projet. Aucune zone humide ne jouxte le périmètre du projet éolien.

Aucune espèce végétale protégée ou patrimoniale n’a été observée dans la zone d’étude.

Le projet est éloigné des zones boisées.

En ce qui concerne la faune, les principaux enjeux qui ressortent de l’état initial réalisé sur un cycle biologique complet sont relatifs à l’avifaune (en particulier milan royal en période de migration et busard cendré en période de nidification) et aux chiroptères. c) Milieu humain

Le secteur d’étude est rural et peu dense. L’habitation la plus proche se situe à plus de 700 m des éoliennes.

En matière de documents d’urbanisme, MANHOUE (145 habitants selon recensement 2009) possède une carte communale. Le projet est en zone N (naturelle) de cette carte, qui autorise les installations et constructions nécessaires à des équipements collectifs, tels que les éoliennes. ABONCOURT-SUR-SEILLE (74 habitants selon recensement 2009) ne possède pas de document d’urbanisme (application du Règlement National d’Urbanisme).

La zone d’étude est triangulée par 3 routes départementales importantes : - RD 913 à l’Ouest, reliant METZ à NANCY ; - RD 955 au Nord, reliant METZ à CHATEAU-SALINS ; - RD 674 au Sud, reliant NANCY à CHATEAU-SALINS.

La RD 77, reliant MANHOUE à JALLAUCOURT et dont le trafic est nettement inférieur à 2 000 véhicules/j, longe le secteur du projet au Nord.

Le poste électrique le plus proche du projet est le poste d’AMELECOURT, situé à 7,5 km à l’Est du projet. Le raccordement prévisionnel du parc éolien est prévu sur ce poste.

Les éoliennes ne seront pas situées dans un périmètre de protection de captage pour l’alimentation en eau potable.

Page 6 sur 30 d) Hygiène, santé, sécurité et salubrité publique

Le site du projet, en milieu agricole, présente des conditions assez favorables à la dispersion des polluants : la qualité de l’air y est globalement bonne.

Des mesures de bruit résiduel ont été effectuées du 04 au 12 décembre 2014, sur 6 points au niveau des habitations entourant le projet éolien. Pour toutes les mesures, le niveau sonore est peu élevé (< 45 dB(A)). e) Paysage et patrimoine culturel

Le projet est situé à plus de 700 m des habitations. 7 monuments historiques sont recensés dans le périmètre d’étude rapproché, le monument historique le plus proche étant l’église Sainte Marguerite à , à plus de 3 km.

La zone du projet est située à proximité d’autres parcs éoliens construits ou en projet, notamment les parcs d’AULNOIS-SUR-SEILLE et FOSSIEUX, de FRESNES-EN-SAULNOIS, d’AMELECOURT et de MALAUCOURT-SUR-SEILLE, les plus proches étant à environ 2 km du projet.

L’ouverture des panoramas étant importante (espace ouvert et vaste à l’échelle monumentale propice pour le développement éolien), des risques de co-visibilité entre les parcs éoliens sont à prévoir. f) Compatibilité avec les documents de planification et d’urbanisme

Le projet apparaît compatible avec : - les règles d’urbanisme applicables au site d’implantation du projet ; - le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhin- Meuse 2016 – 2021 approuvé le 30 novembre 2015 (le projet n’est concerné par aucun Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux [SAGE]) ; - le Schéma Régional du Climat, de l'Air et de l'Energie (SRCAE) de Lorraine approuvé le 20 décembre 2012 ; - le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables (S3REnR) de Lorraine approuvé le 14 novembre 2013.

Nota : le SRCAE de Lorraine a été annulé par décision de la Cour Administrative d’Appel de NANCY du 14 janvier 2016 ; néanmoins, sa prise en compte reste pertinente, notamment au regard du Schéma Régional Eolien (SRE) annexé au SRCAE.

II.2 Évaluation des impacts

Les incidences directes, indirectes, permanentes ou temporaires du projet sur l’environnement sont identifiées et traitées dans le dossier. L’étude conclut à une absence d’impact notable sur les différentes composantes de l’environnement et sur la santé de la population présente à proximité du site. Les points les plus significatifs sont présentés ci-dessous. a) Milieu physique

Le projet aura un impact favorable à la lutte contre le réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre puisque les éoliennes se substituent aux installations de production d’énergie générant ces gaz.

L’aménagement des chemins d’accès et plateformes de chantier entraînera une légère modification des conditions de sol en surface. Toutefois, la terre végétale sera préservée et remise en place après réfection des chemins et parcelles agricoles.

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Une étude géotechnique, comprenant des forages dans le sol et le sous-sol au droit des sites d’implantation, sera réalisée afin de dimensionner chaque fondation. b) Milieu naturel

L’étude d’incidence sur les zones Natura 2000 voisines du projet conclut à une absence d’incidence du projet.

Les impacts sur les habitats biologiques et sur la végétation apparaissent non significatifs.

Pour ce qui concerne la faune, les risques de dérangement et de collision avec l’avifaune nicheuse (notamment le busard cendré) et avec l’avifaune migratrice (notamment le milan royal lors de sa migration postnuptiale (automne)), sont particulièrement mis en évidence. Les risques pour certaines espèces de chauves-souris (notamment pipistrelle commune, noctule de Leisler, pipistrelle de Nathusius, noctule commune et sérotine commune) sont aussi mis en évidence, notamment au regard du risque de collision ou de barotraumatisme, mais dans une moindre mesure compte tenu de l’éloignement des éoliennes par rapport aux zones boisées et de la garde au sol minimale des éoliennes (60 m), la plupart de ces chauves-souris volant généralement à une hauteur inférieure à 60 m. c) Milieu humain, hygiène, santé, sécurité et salubrité publique

Des promesses de bail ont été signées avec les propriétaires des parcelles concernées par le projet et les exploitants de celles-ci. Une indemnisation est prévue pour les pertes de surface cultivable et les contraintes d’exploitation occasionnées par l’implantation des éoliennes.

En phase chantier, le poids des convois exceptionnels et le passage répété des engins de chantier peuvent détériorer les tronçons de voirie les moins résistants (voies sur le site d’implantation ou à proximité immédiate, à savoir routes départementales et voies communales). Certains virages trop serrés pour le passage des convois exceptionnels devront être aménagés. Par ailleurs, le site d’implantation est déjà pourvu de nombreux chemins permettant l’acheminement des matériaux jusqu’aux différentes parcelles devant accueillir les éoliennes. Ces chemins devront être renforcés. Environ 400 m de chemins supplémentaires devront être créés dans le cadre du projet.

Le chantier sera organisé autour d’une base vie avec un fonctionnement autonome tant en terme d’alimentation en eau (par citerne) que d’évacuation (bac étanche de récupération).

L’impact sur les ondes de téléphones cellulaires et les ondes de radiodiffusion sera nul. Les éoliennes peuvent toutefois gêner la transmission des ondes de télévision.

Compte tenu des faibles quantités de substances potentiellement polluantes des éoliennes (huiles, graisses) et du faible risque de fuite, le projet ne présente pas de risque significatif pour la santé humaine par le biais de la pollution des sols, de l’eau ou de l’air.

Par ailleurs, compte tenu notamment de l’éloignement des habitations et des autres activités humaines, le parc éolien n’aura que très peu d’incidence sur le voisinage en ce qui concerne les ombres portées, les effets stroboscopiques, les ondes électromagnétiques, les infrasons et les vibrations.

D’ailleurs, aucun bâtiment à usage de bureaux n’étant situé à moins de 250 m d’une des éoliennes projetées, la réalisation d’une étude des ombres projetées des éoliennes n’est pas nécessaire (article 5 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié).

L’impact des émissions lumineuses issues du balisage des éoliennes sera faible car le demandeur prévoit l’installation des techniques de balisage les plus respectueuses des riverains connues et conformes à la réglementation au moment de la construction des éoliennes.

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En ce qui concerne les impacts du projet sur l’environnement sonore : - la phase de chantier est susceptible d’engendrer des nuisances sonores dues à la circulation et à l’usage des engins de chantier ainsi qu’à la circulation des camions de transport des éléments des éoliennes ; - les niveaux de bruit ambiant maximums calculés, sans bridage des machines (bridage = courbe de puissance légèrement dégradée, notamment en réglant l’orientation des pales, permettant d’avoir une signature sonore plus faible au détriment d’une perte de production électrique), sur le périmètre de mesure du bruit respectent les limites imposées par la réglementation (environ 56 dB(A) pour des valeurs limites réglementaires de 70 dB(A) en période de jour et 60 dB(A) en période de nuit) ; cependant, au niveau des habitations entourant le projet éolien, des dépassements des émergences limites autorisées sont constatés pour les 4 types d’éoliennes envisagés ; de ce fait, un plan de bridage des éoliennes est prévu pour respecter ces valeurs limites quelle que soit la période de la journée ou les conditions de vent ; d’éventuels ajustements de ce plan pourront être apportés si nécessaire au regard de l’étude de réception acoustique qui sera effectuée dans l’année qui suit la mise en service du parc éolien conformément à l’article 28 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié.

En ce qui concerne les déchets, ceux-ci seront générés pendant la phase de chantier (essentiellement des déchets inertes, composés de résidus de béton et de terres et sols excavés), la phase d’exploitation (notamment des lubrifiants) et la phase de démantèlement (notamment composants des éoliennes, transformateur et installations de distribution électrique, béton armé), en cherchant à privilégier leur réutilisation, recyclage ou valorisation par rapport à leur mise en décharge. Les impacts du projet sur les déchets sont jugés nuls compte tenu des mesures de gestion prévues, à savoir notamment : - pendant la phase de chantier : réutilisation des déchets inertes dans la mesure du possible, mise en container des déchets industriels banals, qui feront l’objet d’un tri, évacuation des déchets ou matériels non utilisés dans des installations autorisées à les recevoir ; - pendant la phase d’exploitation : collecte et traitement des déchets de type huiles de vidange, chiffons souillés, liquides de refroidissement par des sociétés spécialisées ; - pendant la phase de démantèlement : démontage des éoliennes, déconstruction des équipements électriques et du poste de livraison, excavation d’une partie des fondations et des massifs en béton, évacuation des déchets dans des installations autorisées à les recevoir ; le taux de recyclage moyen d’une éolienne est estimé à 81 %.

En matière de sécurité, la sécurité du chantier sera assurée notamment par un accès restreint et des mesures de sécurité routière pour le passage des convois exceptionnels. Un affichage des règles de sécurité à suivre sera mis en place à proximité des éoliennes conformément à l’article 14 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié. D’autres dispositions sont indiquées au chapitre III du présent rapport, relatif à l’étude de dangers. d) Paysage et patrimoine culturel

Le principal impact, en termes de visibilité, concernera les usagers du territoire local et les riverains des villages à proximité du projet et est lié à la présence des éoliennes (hauteur maximale de 180 m). L’impact du poste de livraison (environ 24 m² pour une hauteur de 2,7 m) est très faible, d’autant plus que des mesures d’habillement du poste sont prévues pour réduire encore cette incidence.

Parmi les 7 monuments historiques situés dans le périmètre d’étude rapproché, la plus forte sensibilité concerne les églises de Sainte-Marguerite à FOSSIEUX et Notre-Dame à , qui possèdent des vues sur le projet. Elles restent cependant intégrées à la trame bâtie des villages et la co-visibilité reste modérée. Situé à 6 km du projet, le château de , plus en hauteur du village, possède lui aussi une exposition sensible avec des ouvertures sur le paysage et en direction du site du projet.

Les photomontages réalisés permettent d’appréhender l’insertion paysagère du parc éolien depuis les villages et monuments historiques voisins environnants.

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L’implantation prévue se fait dans un paysage éolien marqué. Elle vient compléter les parcs existants tout en préservant des respirations entre ceux-ci. Le projet de parc n’accroît pas significativement les effets de saturation visuelle depuis les villages voisins.

II.3 Justification du projet retenu et prise en compte de l'environnement dans le projet

Le projet participe à la réalisation des engagements de la France. La production électrique du parc éolien correspondrait à la consommation d’environ 40 000 habitants (hors chauffage électrique).

Le site d’implantation projeté se trouve dans une zone favorable dans le schéma éolien régional avec un potentiel éolien favorable.

Différentes variantes ont été étudiées. Leur comparaison a abouti au choix de la variante permettant l’implantation du projet, à savoir 2 lignes parallèles de 3 éoliennes relativement hautes (jusqu’à 180 m), et avec une garde au sol (distance entre le terrain et le bas des pales) d’au moins 60 m. Cette implantation est justifiée notamment par : - l’absence de repères visuels majeurs et une bonne lisibilité paysagère du parc (orientation selon les lignes directrices du paysage et en continuité avec des éoliennes voisines en fonctionnement) ; - un impact écologique moindre pour l’avifaune et les chiroptères ; - le respect de la contrainte d’éloignement réglementaire de 20 km du radar Météo France de NANCY, situé à RECHICOURT-LA-PETITE.

II.4 Analyse des effets cumulés du projet avec d'autres projets connus

Les effets cumulés avec les parcs voisins construits, autorisés et/ou pour lesquels un avis de l’autorité environnementale avait déjà été produit ont été étudiés, notamment sur les volets avifaune, chiroptères, acoustique et paysage.

Etant donné notamment que les parcs voisins les plus proches construits ou en projet sont relativement éloignés (environ 2 km) du projet, hormis pour les impacts cumulés avifaune et chiroptères, pour lesquels le suivi environnemental à mettre en place devra apporter des éléments concrets, les impacts cumulés pressentis sont très faibles. Notamment la saturation visuelle dans le paysage n’augmentera que très peu, en raison d’espaces ouverts dépourvus d’éoliennes pouvant proposer des vues lointaines dans le paysage éolien.

II.5 Remise en état après exploitation

À l’issue des travaux, les abords du site seront restitués dans leur état d’origine (usage agricole).

Le démantèlement et la remise en état du site en fin de vie du parc éolien ont été prévus et présentés dans le dossier, en prenant en compte les obligations contenues dans l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent.

II.6 Mesures d’évitement, de réduction, de compensation ou d’accompagnement

Hormis les mesures relatives au nombre et au choix d’implantation et de modèle d’éoliennes conduisant à justifier le projet retenu, les mesures d’évitement, de réduction, de compensation ou d’accompagnement sont essentiellement les suivantes. a) Milieu physique

- utilisation maximale des chemins existants pour accéder aux éoliennes ; - éloignement des zones sensibles, détection de fuite et rétentions au niveau de l’éolienne, évacuation des déchets, présence d’un kit de dépollution, précautions en phase chantier,

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pour éviter l’infiltration de polluants dans les sols et la pollution des eaux souterraines et superficielles ; - étude géotechnique avant travaux et adaptation des éoliennes aux régimes de vents pour ce qui concerne la prise en compte des risques naturels.

Compte tenu des mesures prévues, les impacts négatifs résiduels du projet sur le milieu physique apparaissent au plus très faibles. b) Milieu naturel

- travaux de terrassement et décapage en dehors de la période du 1er avril au 31 août, et avec validation de la DREAL pour la période du 1er au 31 mars au regard d’un rapport de visite de site d’un ingénieur écologue, pour éviter la destruction de l’avifaune en période de nidification ; - artificialisation (revêtement minéral à maintenir) sur les plateformes au pied des éoliennes, afin de ne pas y attirer les oiseaux et les chiroptères à la recherche de proies ; - protocole de protection en faveur du busard cendré comprenant une convention avec des agriculteurs du secteur pour la création d’une zone de culture défavorable à la nidification de cet oiseau dans la zone d’implantation des éoliennes (par exemple maïs ou colza), et de deux zones de cultures favorables à la nidification de celui-ci en périphérie de la zone d’implantation des éoliennes ; - protocole de protection en faveur du milan royal établi en collaboration avec deux associations expérimentées sur les thématiques éolienne/avifaune et les suivis des migrations des oiseaux (Centre ornithologique lorrain et Néomys) ; ce protocole, qui ferait l’objet d’un bilan après trois années de fonctionnement du parc éolien et pourra alors être adapté, prévoit : § l’arrêt des éoliennes après chaque constat par un ornithologue surveillant spécifiquement l’arrivée de cet oiseau en direction du parc éolien lors des pics de migration (l’arrêt des éoliennes prend moins d’une minute) ; § une intensification du suivi de la mortalité du milan royal au niveau du parc éolien (par rapport au protocole national en vigueur) lors des périodes de migration, pour s’assurer de l’efficacité de la mesure ci-dessus : 2 passages par semaine sur les périodes du 5 mars au 5 avril (4 semaines), et du 26 septembre au 6 novembre (6 semaines), ces dates pouvant être ajustées annuellement en fonction des conditions météorologiques du moment ; - plan de bridage (arrêt) des éoliennes, pour la réduction de l’impact sur les chiroptères, établi à partir des données d’activité des chiroptères en fonction des saisons, heures et conditions météorologiques, et qui prévoit l’arrêt des éoliennes aux périodes de plus forte activité des chiroptères : température supérieure à 12°C et vitesse de vent inférieure à 6 m/s (à 120 m au-dessus du sol), du 1er juillet au 30 septembre, du début de nuit à 3 heures du matin.

L’ensemble des mesures d’évitement et de réduction des impacts conduit à des impacts résiduels non significatifs sur le milieu naturel. Aucune demande de dérogation au titre des espèces protégées n’est ainsi nécessaire.

Des mesures d’accompagnement et de suivi de la mortalité de l’avifaune et des chiroptères au niveau du parc éolien sont prévues. Ainsi, outre le suivi particulier de la mortalité pour le milan royal évoqué ci-dessus, un suivi comportemental et de la mortalité réglementairement obligatoire (article 12 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié) basé sur le protocole national en vigueur (2018 actuellement) est prévu, avec un suivi particulier pour le busard cendré (recherche et protection de nids dans un rayon de 4 km autour du parc éolien, en collaboration avec le Centre Ornithologique Lorrain). c) Milieu humain

- plantations, pour réduire la perception du parc éolien depuis les habitations (bourse aux arbres fruitiers) ; - rétablissement des signaux télévisuels (en cas de dégradation liée au parc éolien) ;

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- balisage des éoliennes conforme à la réglementation et suivant les techniques les plus respectueuses pour les riverains.

Compte tenu des mesures prévues, les impacts négatifs résiduels du projet sur le milieu humain apparaissent au plus faibles. d) Hygiène, santé, sécurité et salubrité publique

- arrosage des pistes (selon besoin) en phase chantier, pour éviter la dispersion des poussières ; - enlèvement des déchets et valorisation de ceux-ci dans la mesure du possible ; - interdiction d’accès au parc éolien pour le public ; - affichage du risque de chute de glace ; - maintenance des éoliennes ; - absence de produit dangereux combustible ou inflammable stocké dans les éoliennes.

Compte tenu des mesures prévues, les impacts négatifs résiduels du projet sur l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique apparaissent au plus faibles. e) Paysage et patrimoine culturel

- bourse aux arbres fruitiers (projet végétal collaboratif avec les habitants en relation de co- visibilité avec le projet), afin de filtrer les vues vers le projet et de constituer de meilleurs espaces personnels de vie ; - bonne intégration environnementale (bardage bois) du poste de livraison, dont les dimensions sont très réduites par rapport à celles des éoliennes.

L’ensemble des mesures d’évitement et de réduction des impacts conduit à des impacts résiduels au plus moyens ou modérés sur le paysage et faibles sur le patrimoine culturel.

III. Présentation de l'étude de dangers

Le présent chapitre présente les éléments tels que décrits et déclarés par le pétitionnaire dans son dossier de demande d’autorisation.

L’aire d’étude se situe à une distance inférieure ou égale à 500 mètres des mâts.

Le pétitionnaire a étudié les dangers présentés par son projet selon les dispositions réglementaires établies par l’arrêté ministériel du 29 septembre 2005 relatif à l’évaluation et à la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation. Le pétitionnaire a suivi les recommandations du guide technique de mai 2012 concernant l’élaboration des études de dangers liées aux parcs éoliens.

III.1 Identification et caractérisation des potentiels de dangers

Les potentiels de dangers sont identifiés et caractérisés : - la chute d’éléments d’un aérogénérateur (boulons, morceaux d’équipement,...) ; - la projection d’éléments (morceaux de pales, brides de fixation,…) ; - la chute ou projection de glace ; - l’effondrement de tout ou partie d’éolienne ; - l’échauffement de pièces mécaniques ; - un court-circuit électrique (aérogénérateur ou poste de livraison).

L’identification des risques naturels potentiels a été réalisée. Les communes de MANHOUE et ABONCOURT-SUR-SEILLE ne sont concernées par aucun risque naturel ou technologique significatif.

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L’étude de dangers a décrit les enjeux proches du projet de parc, à savoir principalement la RD 77, qui traverse la zone d’étude. Cependant, la RD 77 est considérée comme non structurante du fait de son trafic < 2 000 véhicules/j (environ 500 véhicules / j).

III.2 Accidents et incidents survenus, accidentologie

Les évènements pertinents comme les accidents et/ou incidents survenus sur d’autres installations similaires ont été détaillés dans l’étude de dangers.

L’accidentologie nationale a été étudiée et prise en compte dans l’étude de dangers.

Les accidents les plus recensés en France sont les effondrements, les ruptures de pales, les incendies, les chutes de pale. Les tempêtes sont la principale cause de ces accidents.

III.3 Quantification et hiérarchisation des phénomènes dangereux examinés

Une analyse préliminaire des risques a été réalisée. Elle a débouché sur une analyse détaillée des risques. L’étude de dangers expose clairement les phénomènes dangereux que les installations sont susceptibles de générer en présentant pour chaque phénomène, les informations relatives à la probabilité d’occurrence, la gravité, la cinétique ainsi que les distances d’effets associées.

L’examen des différents critères ne fait pas apparaître de phénomène dangereux jugé inacceptable au sens de la réglementation en vigueur.

Le pétitionnaire a identifié 5 phénomènes dangereux et diverses mesures de sécurité : - l’effondrement de l’éolienne, ainsi que la projection de tout ou partie d’une pale, caractérisés en classe de probabilité D (rare) après mise en œuvre des mesures de sécurité (respect de la norme IEC 61 400-1 « Exigences pour la conception des aérogénérateurs », contrôles des fondations et pièces d’assemblage, détection des survitesses et système redondant de freinage, système de détection des vents forts et mise en sécurité des installations) ; - les chutes d’éléments de l’éolienne, caractérisées en classe de probabilité C (improbable) ; - la projection de bloc de glace, caractérisée en classe de probabilité B (probable) (système de détection redondant du givre permettant une mise à l’arrêt rapide de l’éolienne) ; - la chute de glace, caractérisée en classe de probabilité A (courante) (panneau informant le public des risques de chute de glace placé sur les chemins d’accès à chaque aérogénérateur, système (en développement) de dégivrage des pales par pulsation d’air chaud en cas de détection de formation de glace).

La cartographie des zones d’effet pour chacun de ces phénomènes est présentée dans l’étude de dangers.

Pour l’ensemble des éoliennes, les zones d’effets pour chaque phénomène étudié concernent, outre une portion de la RD 77 dans certains cas, des champs ou des chemins d’accès très peu fréquentés.

III.4 Identification des mesures prises par l’exploitant

L’étude de dangers a détaillé les mesures projetées visant à diminuer les effets, à savoir notamment la mise en œuvre : - d’un système de protection de survitesse ; - d’un système de protection contre la foudre ; - de systèmes de surveillance des dysfonctionnements électriques, des vibrations, des échauffements et des températures ; - d’un système de détection incendie relié à une alarme transmise à un poste de contrôle ; - d’un système permettant de prévenir la mise en mouvement de l’éolienne lors de la formation de glace.

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De plus, les aérogénérateurs seront conformes aux prescriptions de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié (respect des normes de construction : fondation, balisage, protection contre la foudre).

IV. Instruction de la demande

IV.1 Rapport examinant la complétude et la régularité de la demande

Après réception du dossier le 13 décembre 2016 et son examen initial, l'Inspection a rédigé un rapport jugeant de la complétude et de la régularité de la demande déposée par le pétitionnaire en regard des critères définis dans le code de l’environnement. Ce rapport, daté du 24 mars 2017, a permis de demander des compléments (lettre préfectorale du 31 mars 2017). Ces derniers, qui ont été déposés le 29 novembre 2017, ont permis de prononcer la recevabilité du dossier le 2 août 2018.

IV.2 Avis de l'autorité environnementale et réponse du demandeur

Un avis de l'autorité environnementale a été signé par la Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est (MRAe) le 1er août 2018. Celle-ci fait part, dans la synthèse de son avis, des recommandations suivantes à l’exploitant du futur parc éolien : - mener avec précision l’étude sonore qui sera réalisée en cours d’exploitation, afin de démontrer pour chaque vitesse de vent, que le plan de bridage des éoliennes est suffisant pour minimiser l’impact sur les tiers ; - déterminer, préalablement à la construction du parc éolien, la distance minimale imposée entre éoliennes, au regard des espèces recensées dans l’étude et de leur type de vol.

Par courrier du 12 septembre 2018, le demandeur a transmis à Monsieur le Préfet de Moselle sa réponse à l’avis de l’autorité environnementale.

Il en ressort notamment que : - des mesures de bruit seront réalisées conformément à l’article 28 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié, selon une méthode normalisée ; les résultats des mesures permettront, le cas échéant, d’adapter le fonctionnement des éoliennes aux conditions réelles de l’exploitation ; - le bureau d’études ECOLOR indique, en s’appuyant sur une étude réalisée en région Grand Est qui détaille le comportement des oiseaux selon les espèces aux abords de parcs éoliens, que le parc éolien ne constituera pas un obstacle significatif pour les oiseaux migrateurs (parcs éoliens voisins les plus proches à nettement plus de 1 000 m, distance nécessaire pour permettre aux oiseaux migrateurs de contourner les parcs éoliens en toute sécurité) et que l’espacement entre les éoliennes du parc éolien (supérieur à 300 m, conformément aux recommandations de la station ornithologique suisse) permettra aux oiseaux migrateurs d’éviter les risques de collisions lors de la traversée du parc.

Par ailleurs, le demandeur a indiqué un changement d’actionnaire (de la société RP Global vers la société EDP Renewables (EDPR) France Holding). Ce point est détaillé au chapitre I.2 du présent rapport.

IV.3 Enquête publique et avis du commissaire enquêteur

Par l'arrêté préfectoral n° 2018-DCAT-BEPE-207 du 14 septembre 2018, la demande d’autorisation d’exploiter a été soumise à enquête publique. Elle s’est déroulée du 8 octobre au 9 novembre 2018 inclus. La rubrique n° 2980-1 de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) détermine un rayon d’affichage de 6 kilomètres pour l'enquête publique.

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Les 34 communes concernées par cette dernière étaient : ARMAUCOURT (54) (57) MONCEL-SUR-SEILLE(54) FRESNES-EN-SAULNOIS (57) GREMECEY (57) DELME (57) (57) LETRICOURT(54) CRAINCOURT (57) BEY-SUR-SEILLE (54) ARRAYE-ET-HAN (54) BRIN-SUR-SEILLE (54) MALAUCOURT-SUR-SEILLE (57) FOSSIEUX (57) MANHOUE (57) AULNOIS-SUR-SEILLE (57) (57) ABONCOURT-SUR-SEILLE (57) (57) (57) LEMONCOURT (57) JALLAUCOURT (57) (57) DONJEUX (57) LANEUVEVILLE-EN-SAULNOIS (57) LANFROICOURT (54) CHENICOURT (54) PUZIEUX (57) BOUXIERES-AUX-CHENES(54)LEYR (54) AMANCE (54) MAZERULLES (54) ALAINCOURT-LA-COTE (57) VILLERS-LES-MOIVRONS (54).

Au cours de l'enquête publique, qui s’est déroulée dans une ambiance sereine, quelques personnes se sont manifestées. Le commissaire enquêteur a reçu 4 personnes. 4 observations ont été portées sur le registre d’enquête et 2 observations sous forme de courriels ont été déposées sur le registre électronique. Ces observations ainsi que celles du commissaire enquêteur ont été reprises dans le procès-verbal de synthèse des observations qui a été remis au développeur éolien pour réponse.

Les observations portaient notamment sur les points suivants : - demande de précisions sur la protection de l’avifaune ; - remise en cause de la méthode d’estimation du décompte au sol des oiseaux et chiroptères tués par les pales, avec proposition de méthodes alternatives ; - choix avant l’enquête publique d’un modèle d’éolienne parmi les 4 modèles étudiés.

Le pétitionnaire a fait part le 28 novembre 2018, au commissaire enquêteur, d’un mémoire en réponse aux remarques émises au cours de l’enquête publique. Les réponses apportées par le pétitionnaire reprennent les observations listées par le commissaire enquêteur. Ci-dessous la synthèse des principaux éléments apportés : - en ce qui concerne la protection de l’avifaune, renvoi vers certaines parties de l’étude d’impact où le sujet est étudié en détail, en concluant à un impact résiduel du projet non significatif ; il est notamment précisé que le projet se situe à proximité d’une voie de migration postnuptiale secondaire passant par la vallée de la Moselle, alternative à celle surplombant la vallée du Rhin ; - en ce qui concerne le suivi de la mortalité avifaune et chiroptères, renvoi vers l’application du protocole national de suivi environnemental des parcs éoliens dont la version en vigueur date de 2018 ; - en ce qui concerne le choix d’un type d’éolienne parmi les 4 modèles étudiés, besoin d’une latitude de choix afin de s’affranchir des aléas du marché (évolution des modèles,…) et de s’assurer un délai optimum entre l’autorisation purgée de tout recours et la mise en service du projet éolien en évitant des procédures de modification de l’arrêté préfectoral d’autorisation unique ; il est également précisé que l’étude de dangers et l’étude acoustique ont porté sur les 4 modèles d’éoliennes et que l’étude d’impact a pris en compte le modèle susceptible d’avoir le plus d’effet.

À l'issue de l'enquête publique, et en tenant compte des avis des conseils municipaux consultés et des avis des services disponibles (cf chapitres IV.4 et IV.5 du présent rapport), le commissaire enquêteur a émis un avis favorable le 17 décembre 2018 assorti : - d’une recommandation : mettre un frein à l’avenir à l’étude, le développement et l’implantation de nouveaux projets d’aérogénérateurs dans l’environnement immédiat des communes impactées par le projet objet de l’enquête ; - d’un commentaire personnel d’actualité : le projet prend sa place dans la mise en œuvre de la nouvelle politique énergétique figurant dans le schéma d’aménagement et de développement durable (SRADDET) de la région Grand Est présenté fin novembre 2018 à METZ.

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IV.4 Avis des conseils municipaux concernés

Communes d’implantation : Les 2 communes d’implantation du projet (MANHOUE et ABONCOURT-SUR-SEILLE) ont émis un avis favorable à celui-ci.

Autres communes du périmètre de l’enquête publique : Sur les 32 autres communes consultées : - 7 ont émis un avis favorable : AJONCOURT, ATTILLONCOURT, CHENICOURT, CRAINCOURT, GREMECEY, MAZERULLES et PUZIEUX ; - 4 ont émis un avis défavorable : ARRAYE-ET-HAN, AULNOIS-SUR-SEILLE, MALAUCOURT-SUR-SEILLE et JALLAUCOURT ; - 21 n’ont pas émis d’avis (avis tacite réputé favorable).

Concernant les avis défavorables, seule la commune de JALLAUCOURT a argumenté son avis, en faisant état de nuisances visuelles et auditives estimées et d’une trop grande densité de parcs éoliens autour de la commune.

IV.5 Avis des Services

Les avis/remarques suivants des services consultés par l’autorité préfectorale au stade de l’examen de recevabilité du dossier ont été reçus par l’Inspection (certains services ont été consultés sur la version initiale et sur la version complétée du dossier, compte tenu notamment de leurs avis et remarques sur la version initiale du dossier ; une synthèse de ces avis/remarques figure dans le tableau ci-dessous, avec éventuellement des précisions complémentaires en dessous de ce tableau pour certains services) :

Date(s) Service Date(s) réponse Synthèse avis/remarques consultation

er décembre 1 avis : Dossier jugé régulier en ce qui concerne les procédures 2016 26/01/2017 relevant du code de l’énergie ; suggère toutefois de supprimer la carte du raccordement électrique externe ; demande des DREAL/SAER consultations complémentaires.

décembre 14/12/2017 2e avis : Dossier jugé régulier ; demande des consultations 2017 complémentaires.

décembre Favorable avec prescriptions + demande de consultation SDIS 57 06/01/2017 2016 complémentaire

décembre INAO 10/01/2017 Favorable 2016

décembre DIRECCTE - Pas d’avis reçu (réputé favorable) 2016

décembre DRAC/UDAP 57 04/01/2017 Favorable 2016

décembre DRAC/SRA 17/01/2017 Favorable 2016

Joint les fiches communales d’exposition aux risques de décembre SIACEDPC 57 23/12/2016 MANHOUE et ABONCOURT SUR SEILLE, sans autre observation 2016 particulière.

décembre ARS 22/12/2016 Favorable 2016

décembre 11/01/2017 + 1er avis : Défavorable avec prescriptions 2016 complément Paysage le DDT 57 28/02/2017 décembre e 2017 19/12/2017 2 avis : Favorable + demande de consultation complémentaire

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Date(s) Service Date(s) réponse Synthèse avis/remarques consultation Zone Aérienne décembre 01/02/2017 Accord avec prescriptions de Défense Nord 2016 Direction Interrégionale décembre 20/12/2016 Favorable (accord) Nord-Est de 2016 Météo France Direction de décembre l’Aviation Civile - Pas d’avis reçu (accord réputé) 2016 Nord-Est

Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement / Service Aménagement, Energies Renouvelables (DREAL/SAER) Demande que les maires, services et organismes suivants soient consultés pendant l’étape de consultation administrative pour ce qui concerne le volet Energie du dossier : - maires de ABONCOURT-SUR-SEILLE et MANHOUE ; - Chambre d’Agriculture 57, DRAC, DDT 57, ARS, SIDPC 57, Unité d’intervention Orange France Télécom, Enedis - Agence Raccordement Grands Producteurs. Ø Commentaires de l’Inspection : o les avis demandés par DREAL/SAER n’étant plus nécessaires du fait de la suppression de la nécessité d’approbation d’ouvrage privé de raccordement au titre de l’article L. 323-11 du code de l’énergie évoquée au chapitre I.3 du présent rapport, les remarques émises par ces services ne sont pas nécessairement à prendre en compte ; o les avis des maires de ABONCOURT-SUR-SEILLE et MANHOUE peuvent être considérés comme reflétés par les avis des conseils municipaux de ces communes (favorables) ; o les services demandés par DREAL/SAER mais déjà consultés sur l’ensemble de la demande d’autorisation unique (cf. tableau ci-dessus) n’ont pas été reconsultés ; o pour ce qui concerne les autres services demandés par DREAL/SAER, les avis suivants ont été reçus : § Enedis - Agence Raccordement Grands Producteurs (avis du 24 octobre 2018) : pas de remarques particulières. § Chambre d’Agriculture 57 (avis du 6 septembre 2018) : demande de minimiser les emprises nouvelles nécessaires et de faciliter la desserte des parcelles agricoles pendant les travaux, de rétablir les chemins agricoles éventuellement interceptés par le projet, d’étudier les impacts du projet sur les eaux superficielles et de prévoir des mesures compensatoires associées, de rétablir dans leur bon fonctionnement les réseaux de drainage et les points d’eau, de positionner les ouvrages hydrauliques de manière à empêcher toute accumulation d’eau sur les parcelles amont et tout rejet d’eau susceptible de nuire à l’exploitation des parcelles aval, et d’indemniser les exploitants et propriétaires des parcelles concernées par le projet conformément à la réglementation en vigueur, avec état des lieux contradictoire avant l’ouverture du chantier ; o les demandes de la Chambre d’Agriculture 57 sont en partie déjà prévues ou prises en compte dans l’étude d’impact (minimisation des emprises, rétablissement des chemins agricoles, impacts sur les eaux superficielles) ; par ailleurs, le projet ne prévoit pas d’ouvrages hydrauliques particuliers et l’indemnisation des propriétaires et exploitants ne relève pas du champ de l’autorisation unique ; les demandes relatives au rétablissement dans leur bon fonctionnement des réseaux de drainage et des points d’eau impactés par le projet et à la facilitation de la desserte des parcelles agricoles pendant les travaux sont prises en compte à l’article 9 du projet d’arrêté joint au présent rapport.

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Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Moselle (SDIS 57) Demande : - que la Direction des Systèmes d’Information et de Communications (DSIC) du Ministère de l’Intérieur soit consultée, afin de vérifier que le projet ne perturbe pas l’émission et la réception d’éventuels relais radio du système ANTARES utilisé par le SDIS 57 et qui pourraient être implantés sur le secteur ; - qu’un accès carrossable d’une largeur minimale de 3 m pour engin poids lourds soit aménagé et entretenu jusqu’au pied de chaque éolienne. Ø Commentaires de l’Inspection : o La DSIC a été consultée et a indiqué par courriel du 13 septembre 2018 qu’elle n’était pas concernée et qu’il convenait de consulter le SGAMI Est et le SDRCAM Nord ; elle propose de transmettre une copie du dossier au SGAMI Est ; o l’avis du SDRCAM Nord avait déjà été émis le 1er février 2017 (cf. tableau ci- dessus) ; o aucun avis du SGAMI Est n’a été reçu (réputé favorable) ; o la demande relative à l’accès carrossable est prise en compte à l’article 8.3 du projet d’arrêté joint au présent rapport ainsi qu’à l’article 7 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié.

Direction Régionale des Affaires Culturelles / Service Régional de l’Archéologie (DRAC/SRA) Demande un exemplaire de l’arrêté préfectoral d’autorisation pour ordonnancer l’éventuelle redevance archéologique préventive. Ø Commentaire de l’Inspection : cette demande est prise en compte au dernier chapitre du présent rapport.

Service Interministériel des Affaires Civiles et Economiques de Défense et de la Protection Civile de la Moselle (SIACEDPC 57) Point notable de la fiche communale d’exposition aux risques de ABONCOURT SUR SEILLE : la commune est référencée, dans l’édition 2012 du dossier départemental des risques majeurs, comme étant exposée aux risques d’inondation, de retrait/gonflement des argiles, sismiques 1 (très faibles) et de cavités souterraines. Point notable de la fiche communale d’exposition aux risques de MANHOUE : la commune est référencée, dans l’édition 2012 du dossier départemental des risques majeurs, comme étant exposée aux risques d’inondation, de retrait/gonflement des argiles, sismiques 1 (très faibles). Ø Commentaire de l’Inspection : ces points ont été pris en compte dans le dossier du pétitionnaire.

Direction Départementale des Territoires de la Moselle (DDT 57) Après un avis défavorable sur le dossier initial (estimant notamment qu’une demande de dérogation « espèces protégées » apparaissait inévitable au vu de ce dossier) et une demande pour ce qui concerne le volet « Paysage » d’imposer dans l’arrêté d’autorisation unique le comité de pilotage proposé sur le site de MANHOUE dans l’objectif de réduire les impacts visuels puis de compenser les impacts résiduels via des projets d’aménagement urbains, la DDT 57 émet, le 19 décembre 2017, un avis favorable sur le dossier complété et demande que la Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF) soit consultée sur le dossier (avis simple). Ø Commentaires de l’Inspection : o La demande relative au comité de pilotage est prise en compte à l’article 13 du projet d’arrêté préfectoral joint au présent ; o la CDPENAF a été consultée et a émis un avis favorable le 12 juillet 2018.

Direction de la Sécurité Aéronautique d’Etat - Direction de la circulation aérienne militaire (Zone Aérienne de Défense Nord) Demande que : - chaque éolienne soit équipée de balisages diurne et nocturne, en application de l’arrêté du 25 juillet 1990 relatif aux installations dont l’établissement à l’extérieur des zones grevées de servitudes aéronautiques de dégagement est soumis à autorisation, conformément aux spécifications de l’arrêté du 13 novembre 2009 modifié relatif à la réalisation du balisage des éoliennes situées en dehors des zones grevées de servitudes aéronautiques ;

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- l’exploitation du parc éolien soit effectuée conformément aux dispositions de l’arrêté du 26 août 2011 modifié relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent au sein d’une ICPE soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 ; - le commandement de la sous-direction régionale de la circulation aérienne militaire Nord de Cinq-Mars-la-Pile soit tenu informé de la décision préfectorale ; - dans l’hypothèse d’une acceptation du projet, le porteur de celui-ci fasse connaître à la sous-direction régionale de la circulation aérienne militaire Nord ainsi qu’à la direction de la sécurité de l’aviation civile Nord-Est située à Entzheim : o les différentes étapes conduisant à la mise en service opérationnel du parc éolien (déclaration d’ouverture et de fin de chantier) ; o pour chacune des éoliennes : sa position géographique exacte en coordonnées WGS 84 (degrés, minutes, secondes), l’altitude NGF du point d’implantation ainsi que sa hauteur hors tout (pales comprises) ; - une nouvelle demande d’avis soit faite dans l’éventualité où le projet subirait des modifications postérieures à l’avis du 1er février 2017. Ø Commentaires de l’Inspection : o la demande d’information relative à la décision préfectorale est prise en compte au dernier chapitre du présent rapport ; o l’arrêté « balisage » du 13 novembre 2009 est remplacé par le nouvel arrêté « balisage » du 23 avril 2018, qui est applicable de plein droit au nouveau parc éolien ; o l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié est également applicable de plein droit au nouveau parc éolien ; o les autres points sont pris en compte dans le projet d’arrêté préfectoral joint au présent rapport (article 8.5).

Par ailleurs, la Direction Régionale des Affaires Culturelles / Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine de Meurthe et Moselle (DRAC/UDAP 54) a également émis un avis sur le projet, le 13 novembre 2018. La conclusion de cet avis, qui n’apparaît pas explicitement favorable ou défavorable, indique qu’au regard des caractéristiques paysagères du secteur et de la présence de plusieurs parcs éoliens, la seule implantation acceptable pour ce Service, du point de vue du patrimoine paysager de ce secteur, serait la densification des parcs existants afin d’y intégrer le projet et d’éviter l’aggravation du mitage du paysage.

On peut noter en particulier dans cet avis que : - au niveau du grand paysage, le projet peut se confondre avec les parcs existants et une implantation cohérente avec ces autres parcs a été recherchée ; - DRAC/UDAP 54 s’interroge sur la variété des couleurs des signaux lumineux constatée entre les 2 phases du parc implanté entre FOSSIEUX et MALAUCOURT-SUR-SEILLE ; elle préconise que les couleurs soient harmonisées, sauf motifs sécuritaires à cette variété ; - au niveau de l’impact plus local du projet, compte tenu des autres parcs autorisés ou en projet dans le secteur, DRAC/UDAP 54 estime qu’il est nécessaire de traiter la problématique de l’encerclement autour du village de JALLAUCOURT (57) et des villages voisins, notamment le village d’ARRAYE-ET-HAN (54) et les communes situées à la limite départementale entre LETRICOURT (54) et BRIN-SUR-SEILLE (54). Ø Commentaires de l’Inspection : o cet avis, tardif, n’est qu’un avis « simple » compte tenu de l’éloignement du patrimoine paysager qui pourrait induire un avis « conforme » ; o le balisage des éoliennes doit être effectué conformément au nouvel arrêté ministériel « balisage » du 23 avril 2018, qui impose notamment les couleurs du balisage (feux à éclats blancs le jour et feux à éclats rouges la nuit en sommet de nacelle (moyenne intensité) + feux rouges fixes de basse intensité (jour et nuit) sur le fût des éoliennes) ; o l’aspect relatif à l’encerclement de villages a été pris en compte dans la justification du choix du projet parmi les variantes examinées et le choix final du projet a notamment pour objectif d’éviter d’encercler le village de JALLAUCOURT ;

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o de plus, les avis sur l’aspect paysager émis par DRAC/UDAP 57 et DDT 57 sont favorables au projet et ne remettent pas en cause la qualité du dossier en ce qui concerne l’étude de l’impact paysager du projet. o enfin, au vu des éléments du dossier, l’Inspection estime que l’encerclement des villages évoqué n’est pas suffisant pour justifier de modifier ou refuser le projet, des espaces de respiration visuelle significatifs restant maintenus autour de ces villages (angle minimum de 60° sans éolienne dans un rayon de 10 km).

V. Avis et propositions de l'Inspection

V.1 Analyse de l'Inspection relative aux enjeux majeurs du projet

En matière de «paysage», l’Inspection souligne que le projet se situe dans une zone favorable à l’éolien, dans un paysage déjà marqué par la présence d’éoliennes, en continuité avec les parcs voisins les plus proches situés à environ 2 km au Nord. Il n’amène pas de saturation visuelle depuis les villages les plus proches.

En matière de «milieux naturels», l’Inspection estime que le projet est acceptable moyennant les mesures proposées par l’exploitant (notamment les protocoles décrits dans le dossier relatifs au milan royal et au busard cendré et le bridage des éoliennes pour les chiroptères). Ces dernières seront transcrites en prescriptions dans l’arrêté préfectoral.

V.2 Propositions de l'Inspection

Au regard de l’instruction réalisée de la présente demande d’autorisation unique et des avis exprimés par les services informés de cette demande, l’Inspection propose de fixer explicitement dans l’arrêté préfectoral réglementant le parc éolien notamment : - les prescriptions proposées au chapitre IV du présent rapport ; - les principales autres prescriptions qui ne sont pas déjà contenues dans la réglementation nationale applicables (en particulier arrêtés ministériels du 26 août 2011 modifiés susvisés), à savoir essentiellement celles relatives aux enjeux biodiversité et paysage.

VI. Conclusion

La société Parc éolien des 7 Domaines a déposé, le 13 décembre 2016, une demande d’autorisation unique pour l’exploitation de 6 installations de production d’électricité terrestre à partir de l’énergie mécanique du vent (éoliennes) d’une puissance maximale totale de 20,4 MW sur le territoire des communes de MANHOUE et ABONCOURT SUR SEILLE.

Comme d’autres projets structurants d’aménagement, ce projet va marquer le paysage. Toutefois il s’insère dans un territoire propice au développement éolien et évitera d’autant la multiplicité de nouveaux petits parcs dans des territoires moins favorables.

Par ailleurs, le développement des énergies renouvelables est une politique publique forte de l’État français et le projet contribue à la mise en œuvre de cette stratégie dans le Grand Est.

L’acceptation sociale du projet apparaît globalement bonne au vu de l’enquête publique et des avis favorables, dont ceux des 2 communes concernées par l’implantation des éoliennes, largement majoritaires.

De nombreuses précautions sont prévues pour préserver les milieux naturels et éviter les impacts visuels trop contrastés depuis les villages.

Aussi, l’Inspection considère ce projet comme acceptable.

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Un projet d’arrêté préfectoral visant à autoriser l’exploitation de ces éoliennes a été rédigé et figure en annexe du présent rapport. Il fixe notamment les principales mesures particulières au projet qui ne sont pas déjà imposées par la réglementation nationale existante applicables à ces éoliennes (arrêtés ministériels du 26 août 2011 modifiés susvisés).

Ce projet d'arrêté préfectoral a été porté à la connaissance du pétitionnaire et tient compte de ses observations.

En application des dispositions définies à l’article R. 512-25 du code de l’environnement, l’Inspection propose à Monsieur le Préfet de la Moselle que ce projet d’arrêté soit soumis à l’avis des membres de la CDNPS.

Conformément aux demandes de DRAC/SRA et de la Zone Aérienne de Défense Nord, un exemplaire de l’arrêté préfectoral d’autorisation devra leur être envoyé.

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PROJET D'ARRÊTÉ PREFECTORAL portant autorisation unique d'exploiter une installation de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent

SAS Parc éolien des 7 Domaines

LE PRÉFET DE MOSELLE

VU : • le code de l'environnement, et notamment son article L.512-1 ; • le code de l’urbanisme, et notamment son article L.421-1 ; • le code de l’énergie ; • l'ordonnance n° 2014-355 du 20 mars 2014 relative à l’expérimentation d'une autorisation unique en matière d'installations classées pour la protection de l'environnement ; • le décret n° 2014-450 du 2 mai 2014 modifié relatif à l'expérimentation d'une autorisation unique en matière d'installations classées pour la protection de l'environnement ; • l’arrêté interministériel du 17 mai 2001 modifié fixant les conditions techniques auxquelles doivent satisfaire les distributions d’énergie électrique ; • l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la nomenclature des installations classées (arrêté ministériel Eolien) ; • l’arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent ; • l’arrêté ministériel du 14 janvier 2013 relatif aux modalités du contrôle technique des ouvrages des réseaux publics d’électricité, des ouvrages assimilables à ces réseaux publics et des lignes directes ; • l'arrêté ministériel du 23 avril 2018 relatif à la réalisation du balisage des obstacles à la navigation aérienne ; • la demande d'autorisation unique présentée le 13 décembre 2016 complétée et modifiée le 29 novembre 2017 par la SARL Parc éolien des 7 Domaines dont le siège social est 96 rue Nationale à 59 000 LILLE en vue d’obtenir l’autorisation unique d'exploiter une installation de production d’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent et regroupant plusieurs aérogénérateurs d’une puissance maximale de 20,4 MW ; • l’avis de l’autorité environnementale du 1er août 2018 ; • la réponse apportée par le demandeur à cet avis par courrier du 12 septembre 2018 ; • le changement d’actionnaire du demandeur (RP Global remplacé par EDPR) et les changements relatifs à la société Parc éolien des 7 Domaines (devenue SAS, avec siège social situé 25 quai Panhard et Levassor à 75 013 PARIS) indiqués dans ce courrier du 12 septembre 2018 ; • la décision du 09 août 2018 du Président du tribunal administratif de Strasbourg, portant désignation du commissaire enquêteur ; • l’arrêté préfectoral n° 2018-DCAT/BEPE-207 du 14 septembre 2018, ordonnant l’organisation d’une enquête publique du 8 octobre au 9 novembre 2018 inclus sur le territoire des communes de ABONCOURT-SUR-SEILLE et MANHOUE et des communes concernées par le rayon d’affichage de 6 km autour du projet susvisé ; • le registre d’enquête et le rapport et l’avis du commissaire enquêteur ; • les avis exprimés par les différents services et organismes consultés; • les avis émis par les conseils municipaux des communes consultées ; • l'avis favorable du demandeur du ... sur la prorogation du délai de fin d'instruction réglementé par l’article 20 du décret n° 2014-450 du 2 mai 2014 modifié relatif à l'expérimentation d'une autorisation unique en matière d'installations classées pour la protection de l'environnement; • l'arrêté préfectoral du ... prolongeant de ... mois le délai d'instruction de la demande d'autorisation unique en vue d'exploiter le parc éolien suscité ;

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• le rapport du … de la direction régionale de l’environnement, de l'aménagement et du logement, chargée de l’inspection des installations classées ; • l’avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites du … ; • les observations sur ce projet d’arrêté présentées par le demandeur par … du … ;

CONSIDÉRANT QUE : • l’installation faisant l’objet de la demande est soumise à autorisation préfectorale unique au titre du titre 1 de l'ordonnance n° 2014-355 du 20 mars 2014 susvisée ; • l'autorisation unique ne peut être accordée que si les mesures que spécifie le présent arrêté permettent de prévenir les dangers ou inconvénients pour les intérêts mentionnés aux articles L. 211-1 et L. 511-1 du code de l’environnement ; • l'autorisation unique ne peut être accordée que si les mesures que spécifie le présent arrêté permettent de garantir la conformité des travaux projetés avec les exigences fixées à l’article L. 421-6 du code de l’urbanisme ; • les nuisances pour l'environnement et les tiers sont limitées par l'éloignement du projet vis- à-vis des habitations ; • les prescriptions des arrêtés ministériels susvisés nécessitent d'être complétées, au regard des spécificités du contexte local, par des dispositions visant à protéger les enjeux environnementaux locaux, en particulier avec la mise en place de mesures permettant d’éviter, réduire ou compenser : • l’impact sur l’avifaune et les chiroptères (notamment artificialisation de la surface autour des éoliennes, bridage des éoliennes aux périodes de plus forte activité des chiroptères, protocoles de protection en faveur du busard cendré et du milan royal, suivi environnemental renforcé de mortalité du milan royal lors des périodes de migration, recherche et protection de nids de busards cendrés à proximité du parc éolien), • l’impact sur le paysage (notamment enfouissement du réseau électrique lié au parc éolien, couleurs adaptées des éoliennes et du poste de livraison, bourse aux arbres fruitiers), • l’impact sonore (notamment campagne de mesures de bruit afin de vérifier que le plan de bridage des éoliennes prévu permet de respecter la réglementation en matière de bruit), • l’impact sur les signaux télévisés ou radioélectriques (notamment obligation de restitution de ces signaux en cas de perturbation), • les risques de chute de glace (en particulier, système de dégivrage des pales par pulsation d’air chaud en cas de détection de formation de glace), • les impacts spécifiques à la phase chantier (limitation de la période autorisée pour les travaux de terrassement et décapage, interdiction de défrichement, activité en journée hors dimanches et jours fériés, nettoyage des voiries souillées, tri et élimination des déchets et eaux usées dans des filières adaptées) ; • les mesures imposées à l’exploitant tiennent aussi compte des résultats des consultations menées en application du code de l’environnement, des observations des conseils municipaux et des services déconcentrés de l’Etat, et sont de nature à prévenir les nuisances et les risques présentés par les installations ; • les mesures d'évitement, de réduction et de compensation des risques d'accident ou de pollution de toute nature édictées par le présent arrêté ne sont pas incompatibles avec les prescriptions d'urbanisme ; • les conditions légales de délivrance de l’autorisation sont réunies ;

SUR proposition du secrétaire général de la préfecture de MOSELLE :

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ARRETE

Titre I : Dispositions générales

Article 1 : Domaine d’application

La présente autorisation unique tient lieu : - d'autorisation d’exploiter au titre de l'article L. 512-1 du code de l'environnement ; - de permis de construire au titre de l’article L. 421-1 du code de l’urbanisme.

Article 2 : Bénéficiaire de l'autorisation unique

La société Parc éolien des 7 Domaines dont le siège social est situé 25 quai Panhard et Levassor à 75013 PARIS est bénéficiaire de l'autorisation unique définie à l'article 1, sous réserve du respect des prescriptions définies par le présent arrêté.

Article 3 : Liste des installations concernées par l'autorisation unique

Les installations concernées sont situées sur les communes, parcelles et lieux-dits suivants :

Coordonnées Lambert 93 Altitude Parcelles RGF 93 maximale en cadastrales Installation Commune Lieu-dit bout de pale (m (section et X Y NGF) numéro) Eolienne 439 Sur le chemin Section 20 946342,8 6864018,3 MANHOUE M1 de Jallaucourt parcelles 35 et 36 Eolienne 946309,8 6863638,0 436 Sur le chemin Section 20 MANHOUE M2 des vaches parcelle 51 Eolienne 946279,1 6863207,8 ABONCOURT 433 Poirier grand- Section 15 M3 SUR SEILLE mère parcelle 58 Eolienne 946918,7 6864259,3 MANHOUE 445 Section 21 Haie Godeffroy M4 parcelle 001 Eolienne 946893,8 6863899,3 MANHOUE 448 Sur le chemin Section 20 M5 des vaches parcelle 45 Eolienne 946877,3 6863543,3 MANHOUE 444 Section 21 Croix le meunier M6 parcelle 17

Poste de 946810,1 6864183,1 MANHOUE - Section 21 Le cadran livraison parcelle 008

Article 4 : Conformité au dossier de demande d’autorisation unique

Sauf disposition contraire mentionnée dans le présent arrêté, les installations et leurs annexes, objet du présent arrêté, sont construites, disposées, aménagées et exploitées conformément aux plans et données techniques contenus dans le dossier joint à la demande d'autorisation unique et ses compléments déposés par le demandeur. Elles respectent par ailleurs les dispositions du présent arrêté, des arrêtés complémentaires et les réglementations en vigueur.

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Titre II : Dispositions particulières relatives à l'autorisation d'exploiter au titre de l'article L. 512-1 du code de l'environnement

Article 5 : Liste des installations concernées par une rubrique de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement

Désignation des installations Caractéristiques Régime Rubrique

Installation terrestre de production d'électricité à 1. six aérogénérateurs d’une hauteur 2980-1 partir de l'énergie mécanique du vent et maximale de mât de 125 m, d’une Autorisation regroupant un ou plusieurs aérogénérateurs hauteur maximale en bout de pale de 1. Comprenant au moins un aérogénérateur 180 m et de puissance unitaire dont le mât a une hauteur supérieure ou égale à maximale de 3,4 MW, soit une 50 m puissance maximale globale du parc de 20,4 MW. 2. un poste de livraison

L'exploitant informe l'inspection des installations classées des dates prévisionnelles de début des travaux et de mise en service des installations.

Article 6 : Montant des garanties financières fixé par l'arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent ;

Les garanties financières définies dans le présent arrêté s'appliquent pour les activités visées à l’article 3.

Le montant initial des garanties financières à constituer par l'exploitant, en application des articles R. 553-1 à R. 553-4 du code de l’environnement, s'élève à :

Montant de référence Nombre d'éoliennes Montant de base en € Total en € Coef. Multiplicateur en € 6 50 000 300 000 1,089 326 700

Le coefficient multiplicateur a été défini par : • un indice TP 01 (Indexo) égal à 667,7 (indice de janvier 2011), • un indice TP 01 (Indexn) égal à 724,7 (indice d’octobre 2018 (JO 19 janvier 2019) x coefficient de raccordement 6,5345), • un taux de TVA applicable en janvier 2011 (TVA0) de 19,6 %, • un taux de TVA applicable en 2019 (TVAn) de 20 %.

Article 7 : Mesures liées à la préservation des enjeux environnementaux locaux relatifs à la biodiversité et au paysage (non spécifiques à la phase chantier)

Article 7.1 : Protection des chiroptères et de l’avifaune

La surface d’emprise au sol au pied de chaque éolienne est complètement recouverte par un revêtement minéral associé à un géotextile empêchant tout développement de la végétation. L’exploitant veille à maintenir l’artificialisation de cette surface. Aucune plantation n’est effectuée au pied des éoliennes.

L’éclairage automatique des accès aux éoliennes n’est pas autorisé.

Les éventuelles cavités au niveau des nacelles sont fermées pour éviter toute entrée de chiroptères. Page 25 sur 30

Afin de réduire les éventuels impacts sur les chiroptères, l’exploitant procède à un bridage des éoliennes (arrêt des machines) aux périodes de plus forte activité des chiroptères, au minimum selon le protocole suivant : - du 1er juillet au 30 septembre, - du début de nuit à 3 heures du matin, - lorsque la vitesse du vent est inférieure à 6 m/s et la température extérieure est supérieure à 12° C (à 120 m au-dessus du sol).

L’exploitant tient à la disposition de l’inspection des installations classées les enregistrements permettant de justifier de l’arrêt des éoliennes.

Un protocole de protection en faveur du busard cendré, destiné à réduire les risques de collisions en canalisant les déplacements de cet oiseau hors de l’emplacement des éoliennes, est établi. Il est valable dès le démarrage de la phase de construction du parc éolien et pendant la phase d’exploitation de celui-ci. Il comprend des conventions avec des agriculteurs du secteur pour la création d’un patch de cultures défavorables à la nidification de cet oiseau dans la zone d’implantation des éoliennes (cultures devant être principalement recouvertes par une végétation inférieure à 60 cm ou supérieure à 90 cm, comme par exemple du maïs ou du colza), et de patchs de cultures favorables à la nidification de cet oiseau en périphérie de la zone d’implantation des éoliennes, comme prévu dans le dossier de demande d’autorisation unique (pages 252 à 254 de l’étude d’impact). Une copie de ces conventions signée par tous les agriculteurs concernés, accompagnée de l’indication des terrains agricoles situés dans les zones concernées et appartenant aux agriculteurs signataires, est transmise à l’inspection des installations classées avant le début de la construction du parc éolien.

Conformément au protocole de protection en faveur du milan royal établi en collaboration avec deux associations expérimentées sur les thématiques éolienne/avifaune et les suivis des migrations des oiseaux (Centre ornithologique lorrain et Néomys), et dont les modalités précises figurent dans le dossier de demande d’autorisation unique, l’exploitant met en œuvre chaque année d’exploitation du parc éolien les mesures suivantes : - un bureau d’études compétent est chargé du suivi de la migration du milan royal sur le site ; - un ornithologue effectue au minimum une veille permanente de 9h à 17h, tous les jours au cours desquels la météo n’est pas défavorable à la migration, entre le 5 mars et le 5 avril et entre le 26 septembre et le 6 novembre (ces dates peuvent être ajustées annuellement en fonction des conditions météorologiques du moment et après justification auprès de l’inspection des installations classées) ; il est posté de façon à détecter suffisamment à l’avance le passage des milans royaux dans l’emprise du parc éolien pour pouvoir enclencher le protocole d’arrêt des éoliennes ; - à chaque alerte de l’ornithologue, les éoliennes doivent être arrêtées avant l’arrivée de l’oiseau considéré au niveau des éoliennes.

Un bilan relatif à l’efficacité de cette protection du milan royal est adressé à l’inspection des installations classées à l’issue des 3 premières années de fonctionnement. En fonction des observations faites sur le terrain, notamment sur le comportement des milans royaux vis-à-vis du parc éolien (contournement ou non du parc éolien, hauteurs de vol, influence de la météo), les mesures ci-dessus seront reconduites ou adaptées en accord avec l’inspection des installations classées.

Le suivi environnemental imposé par l'article 12 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié débute dans les 12 mois qui suivent la mise en service du parc éolien, conformément au protocole de suivi environnemental des parcs éoliens terrestres en vigueur reconnu par le ministère chargé des installations classées.

Pour ce qui concerne particulièrement le milan royal, une intensification du suivi de la mortalité de cette espèce au niveau du parc éolien par rapport au protocole national en vigueur est réalisée : au minimum 2 passages par semaine sur les périodes du 5 mars au 5 avril (4 semaines –

Page 26 sur 30 migration prénuptiale) et du 26 septembre au 6 novembre (6 semaines – migration postnuptiale). Ces dates peuvent être ajustées annuellement en fonction des conditions météorologiques du moment et après justification auprès de l’inspection des installations classées.

Outre l’estimation de la mortalité de l’avifaune et des chiroptères due à la présence des aérogénérateurs, ce suivi environnemental porte notamment sur la recherche et la protection des nids de busards cendrés suivant une convention de recherche et de protection de ce rapace signée avec une structure (association ou bureau d’études) spécialisée dans les suivis ornithologiques. Une copie de la convention est adressée à l’inspection des installations classées avant le début de la construction du parc éolien. Ce suivi relatif aux nids de busards cendrés est réalisé au moins pendant les 3 premières années d’exploitation du parc éolien (ensuite, il pourra être reconduit ou adapté en accord avec l’inspection des installations classées) et prévoit au minimum les mesures suivantes : - recherche exhaustive des busards cendrés dans une zone circulaire de 4 km de rayon autour du parc éolien (une dizaine de sorties sur la zone d’étude pendant la phase d’installation des oiseaux (approximativement fin avril à mi-mai)) ; - localisation très précise de l’emplacement des nids de busards cendrés ; - si nécessité, intervention pour la mise en protection physique de la nichée.

A l’issue du premier suivi environnemental : - si ce suivi mis en œuvre conclut à l’absence d’impact significatif sur les chiroptères et sur les oiseaux, le suivi suivant sera effectué dans les 10 ans, conformément à l'article 12 de l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié ; - si ce suivi met en évidence un impact significatif sur les chiroptères ou sur les oiseaux, des mesures correctives de réduction doivent être mises en place et un nouveau suivi doit être réalisé l’année suivante pour s’assurer de leur efficacité.

Le bilan de ce suivi est tenu à la disposition de l'inspection des installations classées.

Article 7.2 : Protection du paysage

L'ensemble du réseau électrique lié au parc éolien est enterré, en suivant le plus souvent les voies d’accès.

Autant que possible, les chemins d’accès aux aérogénérateurs ne sont pas bitumés et sont régulièrement entretenus par l’exploitant.

Les éoliennes sont de couleur blanc mat, non réfléchissante.

Les façades du poste de livraison sont recouvertes d’un bardage en bois. Les éléments de toiture et les portes sont peints en gris.

Afin de réduire la perception visuelle du parc éolien depuis les habitations, l’exploitant met en place une bourse aux arbres fruitiers destinée aux habitants des villages voisins en relation de co- visibilité immédiate avec le projet. Dans ce cadre, l’exploitant apporte son concours financier aux habitants concernés intéressés pour la plantation d’arbres fruitiers.

Article 8 : Autres mesures liées à la préservation des enjeux locaux (non spécifiques à la phase chantier)

Article 8.1 : Bruit

Afin de réduire les nuisances sonores liées aux installations et de respecter les niveaux d’émergences réglementaires, un plan de bridage, voire d’arrêt des installations, est établi par l’exploitant en fonction de la vitesse du vent et de sa direction, mais également en fonction de la période de la journée considérée.

Les documents attestant du suivi de ces mesures spécifiques en matière de réduction des nuisances sonores, et notamment les enregistrements justifiant le bridage des éoliennes ou leur Page 27 sur 30 arrêt, sont tenus à la disposition de l'inspection des installations classées.

Une campagne de mesures des niveaux acoustiques est réalisée dans un délai d’un an à compter de la mise en service industrielle du parc éolien. Les résultats commentés de ces mesures sont transmis à l’inspection des installations classées dès réception.

L’inspection des installations classées peut demander, en tant que de besoin, la réalisation d’une mesure des niveaux sonores. Les frais sont à la charge de l'exploitant.

Article 8.2 : Signal télévisé ou radioélectrique

Dans le cas d’une perturbation de signal télévisé ou radioélectrique avérée, l’exploitant doit restituer les signaux perturbés dans leur qualité équivalente à la situation initiale. Les frais sont à la charge de l’exploitant.

Article 8.3 : Accès carrossable pour l’intervention des services d’incendie et de secours

Un accès carrossable d’une largeur minimale de 3 m pour engin poids lourds est aménagé et entretenu jusqu’au pied de chaque éolienne afin de permettre l’intervention des services d’incendie et de secours.

Article 8.4 : Système de dégivrage des pales

Chaque éolienne est dotée d’un système de dégivrage des pales par pulsation d’air chaud en cas de détection de formation de glace.

Article 8.5 : Demandes particulières de la SDRCAM Nord

L’exploitant communique au commandement de la sous-direction régionale de la circulation aérienne militaire (SDRCAM) Nord de Cinq-Mars-la-Pile et à la direction de la sécurité de l’aviation civile Nord-Est située à Entzheim les informations suivantes : - les différentes étapes conduisant à la mise en service opérationnel du parc éolien (déclaration d’ouverture et de fin de chantier) ; - pour chacune des éoliennes : sa position géographique exacte en coordonnées WGS 84 (degrés, minutes, secondes), l’altitude NGF du point d’implantation ainsi que sa hauteur hors tout (pales comprises).

Dans le cas où le projet subirait des modifications postérieures à l’avis SDRCAM du 1er février 2017, l’exploitant demande un nouvel avis à ce Service.

Article 9 : Mesures spécifiques à la phase chantier

Afin d’éviter la destruction de l’avifaune en période de nidification, les travaux de terrassement et décapage (raccordement jusqu’au poste de livraison compris) sont réalisés en dehors de la période du 1er avril au 31 août. Pendant la période du 1er au 31 mars, ils peuvent être réalisés sous réserve d’une validation préalable par la DREAL au regard d’un rapport de visite de site d’un ingénieur écologue.

Aucun défrichement n’est autorisé. Les haies et bosquets existants sont maintenus en place.

L’exploitant prend les dispositions nécessaires pour faciliter la desserte des parcelles agricoles pendant les travaux.

Il rétablit dans leur bon fonctionnement les réseaux de drainage et les points d’eau impactés par le projet.

La réalisation du chantier a lieu uniquement de jour, hors dimanches et jours fériés.

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Aussi souvent que nécessaire, l’exploitant effectue le nettoyage des voiries souillées par le passage des convois et des engins de chantier. Afin d’éviter l’envol de poussières, les pistes doivent être arrosées autant que nécessaire.

Le chantier est balisé et son accès est limité. Une signalisation du passage d’engins est mise en place.

Le pétitionnaire doit demander aux services assurant la police de la conservation du domaine public une permission de voirie avant toute création d'un accès ou modification d'un accès existant sur le domaine public (état, département, communauté de communes, commune,...)

Les déchets produits lors de la phase d'implantation des éoliennes font l'objet d'un tri sélectif. Ils sont ensuite éliminés par des filières adaptées.

Les produits chimiques issus de l’utilisation d’installations sanitaires mobiles sont vidangés autant que nécessaire. Les eaux usées sont collectées et évacuées pour traitement.

Article 10 : Récapitulatif des documents tenus à la disposition de l’inspection des installations classées

L'exploitant établit et tient à jour un dossier comportant les documents suivants : - le dossier de demande d'autorisation initial avec ses compléments ; - les plans tenus à jour ; - les arrêtés préfectoraux relatifs aux installations soumises à autorisation, pris en application de la législation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement ; - tous les documents, enregistrements, résultats de vérification et registres répertoriés dans le présent arrêté et l’arrêté Eolien du 26 août 2011 modifié susvisé.

Ces documents peuvent être informatisés, mais dans ce cas des dispositions doivent être prises pour la sauvegarde des données.

Ce dossier est tenu à la disposition de l’inspection des installations classées sur le site durant 5 années au minimum.

Article 11 : Actions correctives

L’exploitant suit les résultats des mesures qu’il réalise, les analyse et les interprète. Il prend les actions correctives appropriées lorsque des résultats font présager des risques ou inconvénients pour l’environnement ou lors d’écart par rapport au respect des valeurs réglementaires définies dans l’arrêté ministériel Eolien du 26 août 2011 modifié. En cas de dépassement de ces valeurs, l’exploitant fait le nécessaire pour rendre à nouveau son installation conforme. Il précise sur un registre les actions réalisées et en informe l’inspection des installations classées. Il réalise un nouveau contrôle si la situation persiste. Les résultats des mesures sont tenus à la disposition de l'inspection des installations classées.

En particulier, le plan de bridage et/ou d'arrêt des aérogénérateurs peut être renforcé, ou réajusté le cas échéant, au regard des résultats des mesures réalisées et après validation par l'inspection des installations classées.

Article 12 : Cessation d’activité

L’usage à prendre en compte lors de l'arrêt définitif des installations précisées à l'article 3 du présent arrêté est un usage agricole.

Article 13 : Comité de pilotage

Conformément à son engagement dans le dossier de demande d’autorisation unique, l’exploitant met en place, dès le début de la phase de construction du parc éolien, un comité de pilotage au niveau des communes d’implantation dudit parc. Ce comité constitue un lieu d’échange entre Page 29 sur 30 l’exploitant et la population des communes d’implantation du parc. Il a pour objectifs de : - partager les informations en phase de construction puis d’exploitation du parc (mise en place des mesures prévues, afin notamment de réduire les impacts visuels du parc éolien puis de compenser les impacts résiduels via des projets d’aménagement urbains) ; - faire remonter les questions et remarques de la population voisine.

Il se réunit en tant que de besoin pendant la phase de construction puis pendant la phase d’exploitation du parc éolien.

Titre III : Dispositions particulières relatives au permis de construire au titre de l'article L 421-1 du code de l'urbanisme

Article 14 : Mesures liées à la construction

La présente autorisation unique tient lieu de permis de construire et dans ce cadre autorise la construction des éoliennes M1, M2, M4, M5 et M6 et du poste de livraison sur le territoire de la commune de MANHOUE (PC n° DAU 057 440 18 V0001) et de l’éolienne M3 sur le territoire de la commune d’ABONCOURT-SUR-SEILLE (PC n° DAU 057 002 18 V0001).

Titre IV - Dispositions particulières relatives aux liaisons électriques intérieures de l’installation

Article 15 : Liaisons électriques intérieures

Les liaisons électriques intérieures de l’installation sont établies sur le territoire des communes de MANHOUE et ABONCOURT-SUR-SEILLE conformément au dossier de demande d’autorisation unique susvisé.

L’exploitant doit communiquer au gestionnaire de réseau public de distribution d’électricité concerné les informations nécessaires à l’opération d’enregistrement prévue à l’article R. 323-29 du code de l’énergie et dans l’arrêté du 11 mars 2016 pris pour son application, et se conformer aux dispositions fixées par l’article R. 323-30 du même code et de l’arrêté du 14 janvier 2013 pris pour son application.

Le contrôle technique des ouvrages attendu de l’article R. 323-30 est effectué lors de la mise en service de l’ouvrage selon les modalités prévues par l’arrêté ministériel du 14 janvier 2013 susvisé, ou tout texte venant le modifier. Le maître d’ouvrage informe la DREAL de la réalisation de ce contrôle et lui en transmet, sur sa simple demande, le compte rendu.

Avant la mise en service de l’installation, l’exploitant fournit le tracé détaillé des canalisations électriques et assure l’enregistrement de cet ouvrage dans le guichet unique de l’INERIS.

Titre V - Dispositions diverses

Article 16 : Délais et voies de recours

Article 17 : Droits des tiers

Article 18 : Publicité

Article 19 : Exécution

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