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Courriel n°10

------Message original ------Sujet: [INTERNET] Remarques sur le projet de parc éolien de la commune de Date : Tue, 6 Feb 2018 17:32:34 +0100 (CET) De : <@wanadoo.fr> Répondre à : <@wanadoo.fr> Pour : pref-enquetespubliques@.gouv.fr Copie à : @wanadoo.fr <@wanadoo.fr>

Bonjour,

Je vous prie de trouver ci-joint mes remarques et demandes concernant le projet de parc éolien de la commune de Monsures.

Je vous remercie, Madame la commissaire-enquêtrice, de l'attention que vous voudrez bien y porter.

Remarques sur le projet de parc éolien de la commune de Monsures

La lecture des documents portés à la connaissance du public par le biais de l’enquête publique (cf. http://www.somme.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Eolien/Enquetes-publiques-et- decisions) amène l’auteur de ce document à exprimer un certain nombre de remarques essentielles sur le projet. Il cite textuellement entre guillemets un certain nombre de leurs passages. Ces remarques portent sur les aspects suivants : - Avis de l’Autorité Environnementale - Information sur le projet - Information sur la composante financière - Paysages, cadre de vie et risque d’encerclement - Patrimoine bâti : château de Monsures - Impact sonore et ruissellement - Impact financier - Critères socio économiques - Rôle pédagogique

La conclusion de l’auteur, -lui-même propriétaire d'une demeure historique sur ce village et de terres situées sur la zone concernée, gérant de ce domaine, habitant de Monsures, citoyen électeur de la commune-, est que ce projet ne devrait pas se faire et que dans la doctrine « ÉVITER, REDUIRE ET COMPENSER », il faut impérativement choisir EVITER, selon le principe que « les atteintes aux enjeux majeurs doivent être, en premier lieu, évitées. L'évitement est la seule solution qui permet de s'assurer de la non-dégradation du milieu par le projet » (https://www.ecologique- solidaire.gouv.fr/sites/default/files/Doctrine%20ERC.pdf).

Les raisons en sont détaillées ci-après. 1) Avis de l’Autorité Environnementale

Le premier document du Dossier d'enquête publique fait état que l'autorité environnementale n'a pas émis d'observations dans les délais. Il n'est pas normal que ce projet se passe de l'avis de l'AE (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, DREAL). Il n’est pas acceptable que ce dossier soit présenté en enquête publique sans son avis. Je demande à la Commissaire de reporter alors son propre avis afin de permettre à l’autorité environnementale de donner le sien. Le directeur de l'AE pour la Somme, Monsieur Vincent Motyka, doit en être informé.

Par ailleurs un avis de la DREAL (Analyse du développement de l’éolien terrestre dans la région Hauts-de-, janvier 2017 ; voir https://www.hauts-de-france.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/plaquettevf-min.pdf) indique qu’à cette date le secteur Somme Sud-Ouest Oise-Ouest (où est situé Monsures ) a déjà atteint avec le parc éolien autorisé 104% de ses objectifs. Sur 12 secteurs identifiés 6 ont atteint ou dépassé cet objectif de 100% ; c’est dire que 6 ne l’ont pas atteint, dont certains à 1% ou 16%. Ce sont ces secteurs- là qui devraient être de façon prioritaires choisi pour de nouveaux projets éoliens. Comme dit ce rapport, « la poursuite du développement éolien pourra donc faire l’objet d’une vigilance particulière afin de préserver l’équilibre du territoire avec ses composantes ». Je demande que Madame la Commissaire prenne en compte cette situation. Evitons de punir les bons élèves !

2) Information sur le projet

Le dossier fait état de réunions publiques : « Réunion d’information et validation de l’implantation en janvier 2016, Distribution de lettre d’information en janvier 2017, Consultation publique du dossier - Permanence d'information en février 2017 » ; il montre la photo d’une réunion publique, probablement celle de janvier 2016 (p.14 de l’Etude d’Impacts). Or je n’ai été en rien informé de ces réunions, ni n’ai reçu dans ma boîte à lettres cette lettre d’information. Ma position plutôt défavorable au projet était connue et je pourrais presque penser que c’est de façon délibérée que je n’ai pas été prévenu. Cela est critiquable par rapport à un objectif public de transparence des projets, -qui justifie fort heureusement cette enquête publique-, et par rapport à la volonté de débat ouvert à la population.

Certes j’avais été informé à l’origine du projet ; les promoteurs l’avaient présenté lors d’une réunion au domicile de mes parents, propriétaires de terres sur la zone éligible, en 2014 ; à cette époque notre réponse familiale avait été de poser des questions et de demander des modifications du contrat qui nous avait été proposé, mais notre avis définitif n’était pas établi. Depuis lors, je posais régulièrement la question, « quand aura lieu la réunion publique annoncée », notamment à des membres du conseil municipal ; je n’en ai jamais été informé.

Depuis cette date, on a vu fleurir les réalisations et les projets de parcs éoliens dans la région aux alentours (rayon de 5-30 km) et cet excès existant et prévisible me conduit à m’opposer au projet.

3) Information sur la composante financière Une composante simple et transparente de l’information manquant dans l’ensemble des fichiers consultables en ligne est celle des bénéfices et avantages financiers allant aux différentes parties prenantes. Je n’ai vu nulle part un tableau récapitulatif nominatif montrant le détail des intérêts financiers pour les parties suivantes :

- Ceux qui auront une éolienne implantée sur leurs terres - Ceux qui auront une éolienne dont les palles survolent les terres - Ceux qui auront un poste électrique implanté sur leurs terres - Ceux qui auront un chemin créé sur leurs terres - Ceux qui auront des terres sur la zone du projet, qui perçoivent une redevance mutualisée 1 - Ceux qui sont exploitants/cultivateur de ces terres impactées

Je demande qu’un tel tableau soit rendu public afin que ce projet ayant un impact public fort soit connu dans ce détail là aussi. Ceci devrait être une protection pour le promoteur du projet qui doit se prémunir du risque de prise illégale d’intérêt.

Parmi les avantages citées pour la commune, il est évoqué un « projet d’accompagnement de 15 000 € par MW, soit 315 000 € (ou même 362 250 €, si on prend le chiffre de 3,45 MW par éoliennes figurant dans l’avis d’enquête publique ; ce point doit être précisé par le promoteur), versé en une seule fois dès la mise en service du parc ». Certes il est difficile de refuser une telle offre pour une commune qui peut voir se réduire les aides directes. Mais cette « manne céleste » comme la nomme un article du Courrier Picard du 2 février (http://www.courrier-picard.fr/88267/article/2018-02-02/les-eoliennes-soufflent-la-discorde- monsures) est-elle fondée en droit ? Est-ce pour compenser un préjudice probable ? Ou est- ce uniquement une façon « commerciale » de faire accepter le projet par une population qui se résigne ? De la même façon la société VALECO propose un don de 20 000 € pour la « valorisation du cadre de vie du village de Monsures » : restauration et réinstallation de la pyramide mémorielle du général BOYELDIEU (10 000€), dépose d’un muret et son remplacement par un garde-corps ajouré qui permettra de mieux voir la rivière depuis cette rue du village (10 000€) : on a presque l’impression que l’effet d’aubaine a conduit à mettre en avant ces idées, absolument pas essentielles en fait à la vie du village. Tous ces choix communaux sur l’utilisation de ces ressources d’accompagnement du projet (315 000 + 20 000, soit 335 000 €) seront-ils établis en consultant les habitants ? C’est à souhaiter ! L’aspect légal devrait aussi être fondé.

On peut se demander aussi ce que valent 20 000€ de « valorisation du cadre de vie du village de Monsures » par rapport à la dégradation au minimum durant 25 ans de ce cadre de vie. Le dédommagement est sans commune mesure.

Parmi les mesures d’accompagnement figurent aussi un coût de 10 000 € par an pour un suivi de l’avifaune et des chiroptères, ou 1500 € par an pour le suivi des couples de Busards nicheurs ; on peut espérer qu’avec ce montant, il y ait au minimum un rapport public annuel. Ces montants sont-ils en proportion/à la mesure de la nuisance potentielle sur l’avifaune, les chiroptères , les busards ? Puisqu’il y a nuisance, il est bien préférable de stopper le projet dont l’impact risque d’être dévastateur en terme environnemental pour la protection des espèces.

1 A ce titre l’auteur de ce document a déclaré qu’il refusait de faire partie du système de mutualisation pour les raisons exposées d’opposition au projet. 4) Paysages, cadre de vie et risque d’encerclement

Monsures est situé sur une zone SRE (Schéma Régional Eolien) « favorable à l’éolien sous condition ; dans ce zonage, une attention est de mise concernant la bonne intégration de l’éolien sur son territoire ». En aout 2017, 45 parcs étaient en cours d’instruction, accordés ou construits dans un rayon de 20 km autour du projet éolien ; ce sont aujourd’hui semble-t-il 315 éoliennes existantes ou en projet qui seraient situées dans ce rayon de 20 km ! Le projet de Monsures se positionne en densification de ce groupement de parcs. Est-ce pour autant acceptable /supportable par les habitants ? Bien évidemment non pour les personnes opposées à cette transformation du paysage, c’est pire ; densifier c’est faire empirer la situation.

En terme d’impact visuel et d’enjeu paysager, les documents évoquent « un projet bien lisible et visible depuis les vues sur les plateaux, ces paysages de grande amplitude et d’horizons profonds adaptés à l’accueil du grand éolien ». Que signifie ici « bien adapté »? Tout dépend de quel point de vue on se place bien entendu … ces généralités ne valent pas grand-chose face à la réalité concrète d’éoliennes implantées près de chez soi. Cela fait penser à la vue froide d’un technocrate placé loin, par exemple dans une ville, loin des campagnes (Paris ? ? Montpellier ?). L’espace rural, la population rurale se trouvent considérées comme quantités négligeables. Cette ruralité est pourtant une donnée essentielle de la région. Faudra-t-il fuir à la ville pour ne pas subir les éoliennes ?

Il y a bien un enjeu lié aux impacts cumulés : d’ailleurs « l’évolution de la législation et de la réglementation des études d’impact impose la prise en compte des effets cumulés. » Et plus loin : « un effort particulier doit s’appliquer à l’appréciation des effets cumulés des projets, notamment en raison de la préservation du cadre de vie des habitants ». Certes, « on ne trouve actuellement aucun parc éolien construit ou accordé à moins de 4 km », même si ceux de et Lavacquerie déjà autorisées seront visibles par un certain nombre d’habitants résidant ou circulant communément. Une analyse de la DREAL Centre figurant dans un des fichiers illustre très clairement la préoccupation de l’auteur : elle va dans ce sens de préservation du patrimoine paysager et évoque la notion angoissante d’encerclement : « Selon les éléments indiqués par la méthodologie de la DREAL C E N T R E, considérés ces éléments quantitatifs, la situation serait celle d’une évidente saturation généralisée du grand paysage et d’un ENCERCLEMENT avéré pour la quasi-totalité des quinze villages étudiés. » (quinze dont Monsures) ; ce que l’Etude de Paysage essaie de démentir au moyen de photomontages, sans toutefois rassurer un habitué des lieux . La vue d’un point fixe est un point de vue, mais la plupart des habitants sont mobiles, circulent et l’agression paysagère peut être rencontrée aux détours de beaucoup de chemins.

Le charme des vallées de la et de Luzière, leur caractére « agréable à vivre » seront largement impactés par ces machines éoliennes qui paraitront d’autant plus gigantesques, dominantes, imposantes et agressantes quand on empruntera les routes perpendiculaires à ces vallées en les voyant par le bas en montant sur le plateau. Telle risque d’être la perception des habitants de Monsures qui monteront de Monsures à Belleuse, telle sera aussi vision des habitants du château de Monsures situé en contrebas. Et ceci sans parler d’un autre point de vue, celui de la maison située sur la commune de Monsures en bordure même du village de Belleuse qui serait environnée par les implantations de Belleuse et Lavacquerie, déjà autorisées ainsi que par celles de Monsures, et agressée par les clignotements des aérogénérateurs nuits et jours. Ou bien celle des habitations situées sur le versant allant de Monsures à Lestocq.

Quid aussi d’une vision plus lointaine, celle de niché dans ses vallées avec son clocher typique et repère dans le paysage, quand on arrivera de l’est par la route départementale D920 venant du ; il est probable que cette vue soit abimée par la co- visibilité des nombreux parcs d’éoliennes prévus sur cet horizon.

Nous savons que 2018 sera l’année du patrimoine culturel ! Qu’advient-il si ce patrimoine paysager picard disparait ? Et que dire du château de Monsures directement impacté par le projet (cf. point 5 suivant) ?

5) Patrimoine bâti : château de Monsures

Ma famille étant propriétaire et résidante en toutes saisons au château de Monsures, je suis évidemment particulièrement attentif aux aspects paysagers proches et à la visibilité. Je juge que le projet éolien impacte très négativement le lieu, dévaluant la valeur et l’agrément de ce patrimoine inscrit et protégé au titre des Monuments Historiques (deux tours du Moyen- Age, adossées à une butte féodale entourée d’un fossé quasi circulaire ; un château du 18e et 19e siècle, une ferme de la même époque).

« Le château classique a été conçu pour profiter de l’agrément visuel de la vallée et tourne ainsi le dos au site du projet », décrit le rapport ; certes mais son côté arrière regarde sur toute sa façade le projet (voir photo page suivante) ; il est tout autant habité que le côté avant ; le rez-de-chaussée, le 1er étage ou le second seront dans cet ordre croissant impacté par la vision des pales tournantes et des clignotements. Qui plus est, c’est sur cette partie arrière, face au bois, que la vie du château se passe en été pour profiter du soleil qui n’est plus visible sur la partie avant. « Depuis l’entrée du château, il n’y a aucune relation de co-visibilité avec le projet », est-il aussi écrit : non bien sûr car le bâti le cachera ; ce ne sera pas le cas derrière.

Il est aussi écrit que « la présence de l’écran boisé du parc l’isole d’une relation de visibilité trop directe » ; c’est sans compter sur la caractéristique vivante d’un bois : - Ce parc est un bois ; or un bois s’exploite et des coupes de bois sont nécessaires quand les arbres deviennent mûrs. C’est le cas de ce bois qui fait l’objet d’un plan simple de gestion (PSG) et d’une certification PEFC. - Par ailleurs il y a aussi le risque de tempête (fin décembre 1999, très dévastatrice, 2017, Eleanor début 2018). Cet écran naturel du bois est donc loin d’être permanent ; on sait aussi le risque croissant des accidents climatiques. Du jour au lendemain, la vue sur les éoliennes de l’arrière du château peut être totale.

Il faut aussi ajouter aux hauteurs des éoliennes le différentiel de leur altitude (entre 108 et 142 m) avec la situation du château de Monsures (75-80 m estimé selon la carte topographique de l’enquête Matutina), car elles sont implantées sur le plateau qui monte vers Belleuse. Il faut donc compter entre 30 et 62 m en plus des 150 m des aérogénérateurs, soit entre 180 et 212 m au-dessus du niveau de la situation du château. Cette situation a-t- elle été prise en compte par les études paysagères ? Je n’en ai pas vu trace. Je demande que des photomontages soient réalisés à cette fin. Il y a aussi un point prévu dans le PSG en cours de finalisation qui devra être scrupuleusement respecté : il est impératif qu’aucune éolienne ne soit dans l’axe d’une des deux trouée du bois déjà existante (impact à étudier de l’éolienne E5 et peut-être E1). La photo ci-après montre les deux percées qui sont à l’arrière du château (photo prise du 1er étage, le 6 février 2018 jour de neige).

En terme de visibilité, un document de l’étude de paysage montre très clairement l’impact de covisibilité avec le Château de Monsures depuis l’axe routier D 210 allant d’Amiens à , particulièrement passant. Aurait-on voulu faire un écrin d’éoliennes à cette demeure, le résultat n’aurait pu être meilleur ! Voilà une perspective paysagère complètement gâchée.

Le point 3) « Paysage et cadre de vie » introduisait le risque d ENCERCLEMENT ; il est à noter que les pales et les clignotements des parcs éoliens sur le coteau en face du château vers (parcs de Bonneuil, Le Quint, ?) sont visibles du château, dès le rez- de-chaussée. Il y aura ainsi encerclement. 6) Patrimoine écologique

Pour mémoire il faut aussi citer les zones remarquables et/ou protégées présentes dans le secteur : « il convient de noter que la zone d’implantation potentielle intersecte une ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) et en borde une seconde. : Haute Vallée de la Celle en amont de Conty ZNIEFF de type II G2, Rivière Celle en amont de Conty ZNIEFF de type I G2. Ce constat tend à souligner l’intérêt écologique et/ou faunistique et floristique d’au moins une partie du site en projet. Nous remarquerons également la présence de plusieurs ZNIEFF de deuxième génération dans un rayon de 15 km autour du projet et rapproché ». « On observe aussi au sein des autres périmètres (rayon allant jusque 15 km autour de la zone d’étude) une multitude de zones naturelles remarquables et protégées. La zone protégée la plus proche est située à environ 2,6 km (Zone Spéciale de Conservation (ZSC) ZSC FR2200362 « Réseau de coteaux et vallée du bassin de la Selle ») (superficie 618 ha). »

Même si les documents s’efforcent de montrer qu’il sera tenu compte de ces risques, on ne peut s’abstraire d’un impact sur ce patrimoine écologique. Evitons, dirait la doctrine !

7) Impact sonore et ruissellement

On connait le problème récurrent des ruissellements à Monsures, qui viennent contribuer à inonder la partie basse du village, en plus de la remontée des nappes en cas de fortes pluies dans une période pluvieuse. « Afin d’accéder aux éoliennes non situées en bordure de champs, un linéaire de pistes d’environ 831m complémentaire sera créé. Si besoin, les chemins seront élargis et renforcés pour atteindre une largeur de 6m utiles. Au total, environ 1 500m de linéaire de pistes existantes seront recalibrés afin de permettre le passage des convois. » Cette disparition partielle de terre végétale absorbant naturellement la pluie, ne va-t-elle pas augmenter les ruissellements dévalant la route de Belleuse à Monsures ? Ce point n’est pas évoqué et mériterait de l’être.

L’impact résiduel du contexte sonore serait « nul » selon l’étude. Pourtant « selon nos estimations et hypothèses retenues, des dépassements des seuils réglementaires nocturnes sont relevés sur trois zones d’habitations : • Point n°1 : Conty ; • Point n°2 : Belleuse ; • Point n°5 : Château de Monsures. » ; je fais aussi l’hypothèse que, du fait de la position des éoliennes en surplomb par rapport au château puisque situées au-dessus sur la pente, le bruit sera plus audible, notamment en nocturne en phase de vent moyen alors que le bruit du vent dans les arbres risque de ne pas couvrir celui des éoliennes. « Un plan de bridage sera effectué. ». Que vaut durant la période d’exploitation la plainte d’un particulier, même s’il est positionné au plus proche du projet ? Quelle assurance a-t-on que la nuisance sonore sera « nulle » comme l’étude veut l’affirmer ? Aucune pour le voisin le plus proche que je suis ou pour les occupants de la maison située en bordure de Belleuse ! Quelle logique économique y a-t-il de construire pour brider ? Je demande donc de retirer du projet les 3 éoliennes les plus proches.

8) Impact financier

Concernant la fondation en béton d’une éolienne, d’environ 3.2 mètres de profondeur et de 20 mètres de diamètre, « le pétitionnaire s’engage à provisionner un montant minimal (fixé par le décret n°2011-985 du 23 août 2011, et son arrêté du 26 août 2011), pour chaque éolienne à démanteler, à savoir 50 000€ par éolienne soit un montant total de 350 000€ pour le présent parc éolien ». Le projet dit que les fondations des éoliennes (semelle en béton) seront démolies jusqu’à 1,20 mètres de profondeur ; qu’en est-il des 3,20 de profondeur sur 20m de large ? On ne peut pas bien sûr considérer que le béton restant enfoui soit positif pour le sol. Le projet doit donc inclure le coût de cette « pollution ». Je demande donc que le projet budgète ces surcoûts.

Effet sur la valeur immobilière : « De nombreuses enquêtes en France et à l’étranger ont montré que l’immobilier à proximité des éoliennes n’est pas dévalué contrairement à ce qu’avancent les détracteurs de cette énergie. Des exemples précis attestent même d’une valorisation ». Peut-être pourra-t-on utiliser le même argument sur Monsures, car, comme dans l’exemple donné, il peut y avoir bien d’autres raisons d’une augmentation des prix immobiliers ; la pression immobilière en est une, avec le développement de l’hôpital Sud d’Amiens, il existe une demande en ce sens, qui explique peut-être que des lotissements se construisent à Conty ; mais comment évaluer la diminution relative de l’agrément du lieu et son impact sur les prix ? Les futurs habitants de ces lotissements sont-ils informés de l’arrivée possible de 3 parc éoliens au-dessus de leur bourg ? En tous cas pour ma part, je juge l’impact indéniable et non contestable ; l’acheteur éventuel d’un bien tel ce château recherche un certain cadre de vie, un bel espace, du calme ; un écrin paysager, et pas un écrin d’éoliennes ! L’impact est difficile à chiffrer mais pour les habitants actuels il est extrêmement destructeur de valeur.

9) Critères socio économiques

Le projet bénéficierait d’un « soutien local important ». « Les différentes étapes de concertation qui ont eu lieu durant la phase de développement du projet ont permis de mettre en avant un accueil plutôt favorable de la population locale ». Certes on voit la signature de certaines personnes déclarant leur soutien au projet (ne sont-ils pas cependant intéressés financièrement ? ne sont-ils pas propriétaires des parcelles concernées ?). Comme il a été dit en 1) il a manqué une information continue et ouverte auprès de la population, les opposants au projets n’ont pu ainsi se manifester publiquement et faire valoir leur point de vue ; c’est le cas du signataire de cette lettre. Les promoteurs du projet en concluent trop facilement à un soutien local important.

Le projet créera-t-il des emplois ? Le projet l’affirme, mais il dit aussi : « les opérations de maintenance sur les aérogénérateurs seront confiées au fabricant qui conçoit, produit et installe ses machines ». Est-ce que ce sont alors des emplois pour une main d’œuvre régionale ou étrangère ? Sont évoqués aussi les bureaux d’études éoliens et leurs sous- traitants pour la période de projet, les entreprises spécialisées dans la maintenance des installations électriques, les entreprises artisanales liées à l’hébergement du personnel de chantier, la restauration. Tout ceci est très passager et laisse à penser que cet aspect « emploi » au-delà de la phase de travaux est faible ou nul sur les 25 ans de durée de vie du projet.

En matière de tourisme et d'hébergement au sein de la Picardie en 2011, l’offre est plus dense dans la Somme (63% des lits marchands), suivie par l’Aisne (19%) et l’Oise (18%). Il y a des offres d’hébergement de différents types dans la région (chambre d’hôtes, gite rural …) apportant une rentrée financière complémentaire pour des habitants. Des étrangers viennent séjourner, anglais, belges, néerlandais … attirés notamment par le caractère rural et typique de ces vallées, des paysages vallonnés, de ces sentiers de promenade (nombreux chemins de randonnées pédestres, équestres ou VTT balisés, notamment le GR 125 qui longe l’AEI au nord, ou La Coulée Verte chemin de randonnée passant à Croissy, Luzière, Monsures, Conty en fond de vallée. Il est très probable que la présence d’éoliennes nuirait à cette attractivité du lieu. Quand on peut choisir son lieu de vacances, on préfère ne pas trouver un paysage industriel ! Il faut se rappeler que le bourg voisin de Conty a une renommée mondiale bien vivante : là ont lieu régulièrement des championnats d’attelage à un ou plusieurs chevaux (championnats mondial d’attelage de 2002 et 2011) et de nombreux championnats de France. Le projet a-t-il pris en compte cet impact ?

10) Rôle pédagogique

Un paragraphe d’un des documents met en avant le « rôle pédagogique » des éoliennes : « Les éoliennes peuvent également jouer un rôle de sensibilisation sur la nécessité de préserver notre environnement et nos ressources. Elles rappellent la nécessité d’appréhender et de consommer l’électricité d’une manière différente : plus sobrement et plus rationnellement. Aujourd’hui, de nombreux parcs éoliens sont utilisés comme de véritables outils pédagogiques et de sensibilisation à l’environnement ». Cette orientation pédagogique est idéologique, ou plus prosaïquement commerciale. Elle vise à conforter le caractère soi-disant scientifique et établi du bien-fondé des énergies éoliennes. Mon propos ne sera pas d’exposer des contre arguments sur ce point. Ces déclaratifs existent par ailleurs. Il y a en tous cas bien d’autres moyens de sensibiliser aux enjeux écologiques et environnementaux. Simplement je pense qu’il n’est pas acceptable qu’un document public affiche comme un présupposé un point de vue qui est, pour un certain nombre d’experts, contestable.

Je vous prie, Madame la Commissaire Enquêtrice de bien vouloir prendre en considération ces remarques et demandes, dont je récapitule les principales ci-après : de nouveaux photomontages sur le château (en ma présence), une nouvelle étude de son, une étude sur le risque d’alignement de la trouée du bois avec les éoliennes E5 ou E1, un tableau récapitulatif nominatif montrant le détail des intérêts financiers pour les personnes et un examen des susceptibles prises illégales d'intérêt. Je serai contraint d'exercer un recours car ces éoliennes sont inacceptables,

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