PREFECTURE DU RHONE SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES DU RHÔNE Juin 2001

Photo LAFARGE CIMENTS - SNC Carrière de - 69

TOME II : RAPPORT

SG R Rh ôn e- Al p es

S O M M A I R E

LA RÉGLEMENTATION

LE SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES 1

RAPPEL HISTORIQUE 3 AVANT 1970 3 DE 1970 A 1993 4 A PARTIR DE 1993 4

A) ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE

A1. BESOINS DU DEPARTEMENT 7 A) 1.1. BESOINS EN GRANULATS 7 A) 1.1.1. Urbanisation et zones d'activité BTP 7 A) 1.1.2. Synthèse sur les besoins courants en granulats 9 A) 1.1.2.1. Consommations des granulats 9 A) 1.1.2.2. Utilisation des granulats 9 A) 1.1.2.3. Conclusions 11 A) 1.1.3. Besoins en granulats pour les grands chantiers 13 A) 1.2. BESOINS EN AUTRES MATERIAUX 13 A) 1.2.1. Pierres ornementales et de construction 13 A) 1.2.2. Autres produits 14

A) 2. APPROVISIONNEMENTS EN MATERIAUX DE CARRIERES 14 A) 2.1. CARRIERES EXISTANTES 15 A) 2.2. APPROVISIONNEMENTS EN GRANULATS 15 A) 2.2.1. Production 15 A) 2.2.2. Flux 18 A) 2.2.3. Approvisionnements 22 A) 2.3. APPROVISIONNEMENTS EN AUTRES MATERIAUX 23

A) 3. IMPACTS DES CARRIERES EXISTANTES SUR L'ENVIRONNEMENT 23

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S O M M A I R E

A) 3.1. IMPACTS POTENTIELS DE L'ACTIVITE "CARRIERE" 23 A) 3.1.1. Impacts potentiels sur l'atmosphère 23 A) 3.1.2. Impacts potentiels sur les paysages et le patrimoine culturel 24 A) 3.1.3. Impacts potentiels sur les milieux aquatiques 25 A) 3.1.4. Impacts potentiels sur les écosystèmes, la faune et la flore 25 A) 3.1.5. Les impacts de "l'après-carrière" 26 A) 3.2. IMPACTS CONSTATES DANS LE DEPARTEMENT 26

B) INVENTAIRE DES RESSOURCES

B) 1. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES 29 B) 1.1. GISEMENTS "EN NAPPE" 30 B) 1.2. GISEMENTS "HORS NAPPE" 32 B) 1.3. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES ISSUS DES OPERATIONS D'ENTRETIEN OU D'AMENAGEMENT 32

B) 2. ROCHES MASSIVES 32

B) 3. SUBSTANCES INDUSTRIELLES 34

B) 4. MATERIAUX DE DEMOLITION 34 B) 4.1. TYPOLOGIE DES MATERIAUX 35 B) 4.2. DONNEES REGIONALES 35 B) 4.3. DONNEES DEPARTEMENTALES 35 B) 4.4. POSSIBILITES DE RECYCLAGE 36

B) 5. RESIDUS INDUSTRIELS 36

C) EVALUATION DES BESOINS A VENIR

C) 1. BESOINS A VENIR EN GRANULATS 38 C) 1.1. BESOINS QUANTITATIFS 38 C) 1.1.1. Besoins annuels courants 38

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S O M M A I R E

C) 1.1.2. Besoins exceptionnels (grands travaux) – établis à partir de 1998 38 C) 1.1.3. Besoins de solidarité interdépartementale 40 C) 1.1.4. Besoins quantitatifs totaux 40 C) 1.2. BESOINS QUALITATIFS 41

C) 2. BESOINS A VENIR EN AUTRES MATERIAUX 41 C) 2.1. PIERRES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION 41 C) 2.2. AUTRES MATERIAUX 41

C) 3. PROTECTION DE CERTAINS GISEMENTS 42

D) ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX

D) 1. REDUCTION DE L'IMPACT DES EXTRACTIONS SUR L'ENVIRONNEMENT 43 D) 1.1. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR L'ATMOSPHERE 44 D) 1.2. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES PAYSAGES ET LE PATRIMOINE CULTUREL 45 D) 1.3. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES MILIEUX AQUATIQUES 46 D ) 1.3.1. Rappel des recommandations du SDAGE 46 D) 1.3.2. Dragages dans le lit mineur des cours d'eau 49 D) 1.3.3. Extractions dans le lit majeur des cours d'eau 51 D) 1.3.4 Extractions en nappes alluviales (nappe en lit majeur et aquifères alluvionnaires) 52 D) 1.3.5. Extractions dans les milieux aquatiques remarquables (zones humides et écosystèmes aquatiques) 57 D) 1.3.6. Extractions de roches massives 57 D) 1.3.7. Exploitation de haldes et de terrils 57 D) 1.4. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES ECOSYSTEMES, LA FAUNE ET LA FLORE 57

D) 2. APPROVISIONNEMENT ET GESTION DE LA RESSOURCE 58 D) 2.1. Objectif : assurer l’approvisionnement des besoins du marché 58 D) 2.2. ADEQUATION RESSOURCES - BESOINS EN MATERIAUX ALLUVIONNAIRES 59

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S O M M A I R E

D) 2.3. ADEQUATION RESSOURCES - BESOINS EN MATERIAUX ISSUS DE ROCHES MASSIVES 60

D) 3. UTILISATION ECONOME DES MATIERES PREMIERES 61 D) 3.1. OBJECTIF 61 D) 3.2. CAPACITE DE RECYCLAGE 61 D) 3.3. ROCHES MASSIVES 63 D) 3.4. GISEMENT DE PROXIMITE 63

D) 4. PRESERVER L’ACCESSIBILITE AUX GISEMENTS ESSENTIELS 64 D) 4.1. LES PIERRES DOREES 64 D) 4.2. LES GRANULATS ALLUVIONNAIRES 64

E) MODALITES DE TRANSPORT

E) 1. SITUATION ACTUELLE 66

E) 2. COMPARAISON DES COUTS DES DIFFERENTS MODES DE TRANSPORT 67

E) 3. NUISANCES ET INCONVENIENTS 68 E) 3.1. COMPARAISON VOIE D'EAU – ROUTE 68 E) 3.2. COMPARAISON FER – ROUTE 68

E) 4. ORIENTATIONS A PRIVILEGIER 69

F) ZONES A PROTEGER

F) 1. CLASSE 1 : INTERDICTION REGLEMENTAIRE DIRECTE OU INDIRECTE 74 F) 1.1. LIT MINEUR DES COURS D'EAU 74 F) 1.2. PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE ET RAPPROCHEE DES CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE 74 F) 1.3. RESERVES NATURELLES 75 F) 1.4. RESERVES NATURELLES VOLONTAIRES (R.N.V.) 75

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S O M M A I R E

F) 1.5. FORETS DE PROTECTION 75 F) 1.6. ARRETES PREFECTORAUX DE PROTECTION DE BIOTOPE 76 F) 1.7. ZPPAUP 77 F) 1.8. SITES NATURELS OU BATIS CLASSES 77 F) 1.9. Réserve de chasse et de faune sauvage 78 F) 1.10. PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE DES CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE LORSQUE LE REGLEMENT PARTICULIER LE PREVOIT EXPLICITEMENT 78

F) 2. CLASSE 2 : ESPACES D’INTERET MAJEUR 78 F) 2.1. PROJETS EN COURS DE ZONES DE CLASSE 1 78 F) 2.2. ZONES EN VERT FONCE DE LA CARTE DE SYNTHESE DE L’ETUDE BURGEAP DE LA NAPPE DE L’EST LYONNAIS (Septembre 1995) DANS L’ATTENTE DU SAGE DE L’EST LYONNAIS 78 F) 2.3. ESPACES DE LIBERTE DES COURS D’EAU ET ANNEXES FLUVIALES IDENTIFIES PAR LE SDAGE 79 F) 2.4. PERIMETRES DE PROTECTION ELOIGNEE DES CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE (en l’absence d’interdiction explicite dans les règlements particuliers) 79 F) 2.5. SITES PROPOSES AU TITRE DE LA DIRECTIVE EUROPEENNE “ HABITATS ” 80 F) 2.6. ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES 80 F) 2.7. ZONES DE PROTECTION 81 F) 2.8. FAUNE, FLORE ET ECOSYSTEMES REMARQUABLES IDENTIFIES PAR LE SDAGE 81 F) 2.9. ESPACES NATURELS SENSIBLES DOTES DE STRUCTURE OU DE PLAN DE GESTION 82 F) 2.10. SITES GEOLOGIQUES D’INTERET MAJEUR 83 F) 2.11. PARC NATUREL REGIONAL DU PILAT (P.N.R.) 83

F) 3. CLASSE 3 ET 3BIS : ESPACES A FORTE SENSIBILITE ET ZONES PARTICULIERES 84 F) 3.1. CLASSE 3 - ESPACES A FORTE SENSIBILITE 84 F) 3.1.1. ZNIEFF TYPE 1 84 F) 3.1.2. ZONES CONCERNEES PAR DES OPERATIONS LOCALES DANS LE CADRE DES MESURES AGRI ENVIRONNEMENTALES 84 F) 3.1.3. ESPACES NATURELS SENSIBLES NON DOTES DE STRUCTURE OU DE PLAN DE GESTION 85 F) 3.1.4. RESERVES DE CHASSE ET DE FAUNE SAUVAGE 85 F) 3.1.5. SITES NATURELS OU BATIS INSCRITS 85 F) 3.1.6. NAPPES A VALEUR PATRIMONIALE (SDAGE) 86 F) 3.1.7. VALLEES RECONNUES COMME MILIEUX PARTICULIEREMENT DEGRADES (SDAGE) 86 F) 3.2. CLASSE III BIS - ZONES PARTICULIERES 87 F) 3.2.1. PAYSAGES EXCEPTIONNELS ET PAYSAGES REMARQUABLES 87 F) 3.2.2. APPELLATIONS D’ORIGINE 87 F) 3.2.3. ZNIEFF TYPE II 87 F) 3.2.4. ARCHEOLOGIE : SITES SENSIBLES 88

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S O M M A I R E

F) 3.2.5. ZONES IRRIGUEES ET ZONES REMEMBREES 88 F) 3.2.6. CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE SANS DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE 89 F) 3.2.7. COMMUNES SOUMISES EN TOTALITE OU PARTIELLEMENT AUX DISPOSITIONS DE LA LOI N° 85-30 DU 9 JANVIER 1985 RELATIVE AU DEVELOPPEMENT ET A LA PROTECTION DE LA MONTAGNE 89

G) ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES

G) 1. REMISE EN ETAT DES LIEUX ET REAMENAGEMENT 91 G) 1.1. Carrières alluvionnaires en eau 93 G) 1.1.1. Réaménagement paysager et écologique des plans d'eau 93 G) 1.1.2. Réaménagement paysager des plans d'eau à des fins de loisirs 94 G) 1.1.3. Réaménagement pour aquaculture 95 G) 1.1.4. Remblaiement 95 G) 1.2. CARRIERES ALLUVIONNAIRES HORS D'EAU 95 G) 1.3. CARRIERES EN ROCHE MASSIVE 98

G) 2. REHABILITATION DE SITES ABANDONNES 102

H) SYNTHESE DES ORIENTATIONS PRINCIPALES DU SCHEMA

BESOINS DU DEPARTEMENT 103

PRODUCTION DU DEPARTEMENT 104

REDUCTION DE L’IMPACT DES EXTRACTIONS 104

ADEQUATION RESSOURCES-BESOINS-CONTRAINTES 109

INDEX 110 GLOSSAIRE DES SIGLES 113

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S O M M A I R E

ANNEXES 116 Annexe n° 1: Précisions sur la méthodologie adoptée pour la réalisation de la carte des ressources Annexe n° 2: Proposition de clauses spécifiques à insérer dans les appels d'offres publics pour la démolition et la construction Annexe n° 3: Circulaire du Ministère des Transports n° 84-47 du 16/7/84 relative à une politique des granulats en technique routière Annexe n° 4: SDAGE RMC - Volume 2 Annexe n° 5: Arrêté Préfectoral n° 2001-2254 d'approbation du Schéma Départemental des Carrières du département du Rhône

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E LA RÉGLEMENTATION

Photo GRA - Carrière de Belleville- R E G L E M E N T A T I O N

LA RÉGLEMENTATION

LE SCHEMA DEPARTEMENTAL DES CARRIERES Toute la problématique des matériaux (production, consommation, élimination après usage) a pour fondement d'une part l'amenuisement des ressources traditionnelles, notamment alluvionnaires et, d'autre part, toute une variété d’impacts qui sont, pour ce qui concerne les pollutions et les nuisances la cause de difficultés lors de l'ouverture et l'exploitation de carrières. Le schéma départemental des carrières est avant tout l'occasion d'une réflexion approfondie et prospective, non seulement sur l'impact de l'activité des carrières sur l'environnement mais, à un degré plus large, sur la politique de gestion des matériaux dans le département. Il se place dans le cadre d'une stratégie environnementale durable et doit constituer un instrument d'aide à la décision du Préfet. Il doit conduire à assurer une gestion rationnelle et optimale des ressources et une meilleure protection de l'environnement.

L'article 8 de la loi n° 93-3 du 4 janvier 1993, modifiant la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 prévoit que "le schéma départemental des carrières définit les conditions générales d'implantation des carrières dans le département. Il prend en compte l'intérêt économique national, les ressources et les besoins en matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, la nécessité d'une gestion équilibrée de l'espace, tout en favorisant une utilisation économe des matières premières. Il fixe les objectifs à atteindre en matière de remise en état et de réaménagement des sites.

Le schéma départemental des carrières est élaboré par la commission départementale des carrières et approuvé, après avis du conseil général, par le représentant de l'Etat dans le département. Il est rendu public dans des conditions fixées par décret. Les autorisations d'exploitation de carrières délivrées au titre de la présente loi doivent être compatibles avec ce schéma".

Le schéma, après analyse sur les thèmes suivants : - les ressources, - les besoins, - les modes d'approvisionnements, - les modalités de transport, - la protection du milieu environnemental, est constitué d'une notice, d'un rapport et de documents graphiques : • la notice présente, résume le schéma et explicite ses enjeux, ses orientations et ses objectifs ; • le rapport intègre l'ensemble des éléments définis ci-dessus et présente :

1

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E G L E M E N T A T I O N

a) une analyse de la situation existante concernant, d'une part, les besoins du département et ses approvisionnements en matériaux de carrières et, d'autre part, l'impact des carrières existantes sur l'environnement ; b) un inventaire des ressources connues en matériaux de carrières qui souligne éventuellement l'intérêt particulier de certains gisements ; c) une évaluation des besoins locaux en matériaux de carrière dans les années à venir, qui prend en compte éventuellement des besoins particuliers au niveau national ; d) les orientations prioritaires et les objectifs à atteindre dans les modes d'approvisionnement de matériaux, afin de réduire l'impact des extractions sur l'environnement et de favoriser une utilisation économe des matières premières ; e) un examen des modalités de transport des matériaux de carrières et les orientations à privilégier dans ce domaine ; f) les zones dont la protection, compte-tenu de la qualité et de la fragilité de l'environnement, doit être privilégiée ; g) les orientations à privilégier dans le domaine du réaménagement des carrières. • les documents graphiques présentent de façon simplifiée : - les principaux gisements connus en matériaux de carrières, - les zones définies au f) ci-dessus, - l'implantation des carrières autorisées.

Notion de compatibilité : Le rapport de compatibilité est un rapport de non contradiction déjà reconnu par le juge en matière d’urbanisme. Ainsi, si une décision administrative contrariait les orientations fondamentales du schéma, le juge pourrait annuler cette décision parce qu’elle n’est pas compatible avec lui. Ce rapport de compatibilité sera d’autant facile à apprécier que les dispositions du schéma seront précises. La rédaction du schéma se veut donc la plus claire possible dans la perspective de ses effets juridiques.

Le schéma fixe les orientations et objectifs qui doivent être cohérents et compatibles avec les autres instruments planificateurs élaborés par les pouvoirs publics : - les SDAGE et les SAGE : les autorisations de carrières qui peuvent avoir un impact notable sur l'eau doivent être compatibles avec les orientations et objectifs des SDAGE et des SAGE (une circulaire en date du 4 mai 1995 est venue préciser l'articulation entre ces différents schémas) ; - les zones déterminées en application des articles 109 et 109-1 du code minier ; - les plans d'occupation du sol : lorsqu'un plan d'occupation des sols interdit l'exploitation de carrière et autorise, sur l'emplacement d'un gisement présentant un intérêt particulier, notamment un intérêt économique national, des usages du sol qui rendent pratiquement impossible son exploitation ultérieure, le plan d'occupation des sols peut être réformé, au besoin à l'aide d'une procédure d'intérêt général ; cette modification peut être mise en œuvre dès la publication du schéma départemental des carrières, sans attendre une demande d'exploitation de carrière. Le schéma est soumis pendant deux mois à la consultation du public et approuvé, après avis du Conseil Général et des Commissions départementales des départements voisins,

2

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E G L E M E N T A T I O N

par le représentant de l'Etat dans le département. La commission départementale des carrières établit, au moins tous les trois ans, un rapport d’évaluation qui est mis à la disposition du public. En application de l'article 6 du décret 94-603 du 11 juillet 1994, le schéma est révisé : - lorsque son économie générale est modifiée, c'est-à-dire lorsque les conditions qui ont présidé à la définition de ses orientations et objectifs ont notablement évolué ; - lors de la publication d'autres documents de planification (en dehors des POS) incompatibles avec le schéma (SAGE par exemple) ; - au terme d'un délai maximal de dix ans.

Une disposition particulière concerne le Bassin Rhône-Méditerranée-Corse : les Schémas Départementaux des Carrières font partie des documents de planification qui doivent être soumis à l'avis du Préfet Coordonnateur de Bassin, lors de leur élaboration et de leur révision (règles de saisine du Préfet Coordonnateur de Bassin et de la Mission Déléguée de Bassin fixées par décision de M. le Préfet Coordonnateur de Bassin en date du 20 septembre 1995).

RAPPEL HISTORIQUE

En raison du souci croissant de protection de l'environnement, on assiste à partir de 1970 à la mise en place d'une véritable réglementation en matière d'autorisation d'exploitation des carrières, qui n'a pas été sans influencer l'organisation de cette activité. Les grandes lignes de l'évolution des autorisations d'ouverture de carrières peuvent se résumer ainsi : - jusqu'en 1970, une simple déclaration avec un récépissé à la mairie suffit. Le maire est le seul responsable de l'ouverture des carrières ; - de 1971 à 1979, les carrières étaient soumises à autorisation sans enquête publique, ni étude d’impact et la remise en état avant abandon du site se basait essentiellement sur des critères de sécurité et de salubrité publique; - à partir de 1979, une enquête publique est nécessaire pour toute carrière d'une superficie supérieure à 5 hectares ou d'une production annuelle maximale de plus de 150 000 tonnes et la demande d'autorisation comporte une étude d'impact au-dessus de ces seuils et une notice d'impact dans les autres cas ; - depuis 1994, les carrières relèvent de la réglementation sur les installations classées. Elles sont toutes soumises à autorisation préfectorale avec enquête publique.

AVANT 1970

La déclaration du roi Louis XVI, du 17 mars 1780, est sans doute le texte le plus ancien concernant les carrières. Elle marque le début d'une codification des dispositions, fort peu contraignantes à l'époque, régissant les lieux appelés "carrières". Peu après, la loi du 28 juillet 1791 prévoit notamment qu'il n'est rien innové à l'extraction des sables, craies, argiles, marnes, pierres à bâtir, marbres, ardoises, pierres à chaux et à

3

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E G L E M E N T A T I O N

plâtre, tourbes... qui continueront d'être exploités par les propriétaires, sans qu'il soit nécessaire d'obtenir une permission. Les principes du Droit Minier français ont peu évolué depuis cette époque. La loi du 21 avril 1810 introduit cependant les notions de "déclaration au maire de la commune, qui la transmet au préfet" et de "surveillance des exploitations par l'administration". Il faudra attendre le 16 août 1956 pour que soit publié le "Code Minier" rassemblant les textes essentiels relatifs à l'exploitation des gîtes minéraux. Les carrières vivront sous ce régime très libéral jusqu'en 1970.

DE 1970 A 1993

• la loi du 2 janvier 1970, modifiant le Code Minier supprime le système déclaratif en vigueur depuis 1810. C'est sans doute l'étape la plus importante dans l'évolution du cadre juridique applicable aux carrières, car leur ouverture est désormais soumise à autorisation préfectorale préalable. Cette loi instaure une réglementation du droit d'exploiter les carrières mais maintient toutefois le principe selon lequel le droit de propriété du sol emporte également propriété du sous-sol. Par ailleurs, elle définit précisément les cas où l'autorisation peut être refusée si l'exploitation est susceptible de faire obstacle à une disposition d'intérêt général. • Le décret n° 71-792 du 20 septembre 1971 complétant la loi de 1970 introduit notamment les premières dispositions relatives à la remise en état des lieux après exploitation. • Le décret n° 79-1108 du 20 décembre 1979 détaille les procédures à suivre pour les autorisations de mise en exploitation des carrières, les renouvellements, les extensions, les retraits et les renonciations. Les demandes d'ouvertures de carrières comportent désormais une étude d'impact et les plus importantes (superficie supérieure à 5 hectares ou production annuelle maximale supérieure à 150 000 tonnes) sont soumises à enquête publique.

A PARTIR DE 1993

• La loi n° 93-3 du 4 janvier 1993 inclut les carrières dans le champ de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement et généralise, pour ces activités, le régime d'autorisation avec étude d'impact et enquête publique. Elle oblige les exploitants à constituer des garanties financières, limite l'autorisation d'exploiter à 30 ans au maximum (15 ans, renouvelables pour les terrains boisés soumis à autorisation de défrichement) et prévoit la réalisation d'un schéma départemental des carrières (article 16.3). Elle crée, dans chaque département, une commission départementale des carrières, présidée par le préfet, qui a pour mission d'émettre un avis motivé sur les demandes d'autorisation et d'élaborer le schéma départemental des carrières. Elle fixe le délai de recours des tiers contre les arrêtés préfectoraux d'autorisation d'exploiter à 6 mois, à partir de l'achèvement des formalités de publicité de la déclaration de début d'exploitation (le délai de recours de l'exploitant reste fixé à 2 mois à compter de la notification de l'arrêté préfectoral). Elle modifie également les dispositions de l'article 109 du code minier, relatif aux permis d'exploitation de carrières qui

4

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E G L E M E N T A T I O N

se trouve remplacé par un permis d'occupation temporaire conférant à son titulaire la possibilité d'obtenir une autorisation d'exploiter au titre de la législation sur les installations classées Ce nouveau régime est entré en vigueur le 14 juin 1994, les demandes d'autorisation présentées avant cette date restant instruites selon l'article 106 du code minier et le décret d'application du 20 décembre 1979 et les carrières légalement autorisées par un arrêté préfectoral antérieur à cette date pouvant continuer à être normalement exploitées jusqu'au terme fixé par l'arrêté sans formalité particulière ; • le décret n° 94-484 du 9 juin 1994 modifie le décret du 21 septembre 1977 pris pour l'application de la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l'environnement ; • le décret n° 94-485 du 9 juin 1994 inscrit à la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement : - les exploitations de carrières au sens de l'article 1 du code minier, - les opérations de dragages des cours d'eau et des plans d'eau (à l'exception des opérations présentant un caractère d'urgence, destinées à assurer le libre écoulement des eaux) lorsque les matériaux sont utilisés et lorsqu'elles portent sur une quantité à extraire supérieure à 2000 tonnes, - les affouillements de sols (à l'exception des affouillements rendus nécessaires pour l'implantation des constructions bénéficiant d'un permis de construire et des affouillements réalisés sur l'emprise des voies de communication), lorsque les matériaux prélevés sont utilisés à des fins autres que la réalisation de l'ouvrage sur l'emprise duquel ils ont été extraits et lorsque la superficie d'affouillement est supérieure à 1000 m2 ou lorsque la quantité de matériaux à extraire est supérieure à 2000 tonnes, - les exploitations, en vue de leur utilisation, des masses constituées par des haldes et terrils de mines et par des déchets d'exploitation de carrières (à l'exception des cas visés à l'article 1er du décret n° 79-1109 du 20 décembre 1979 pris pour l'application de l'article 130 du code minier), lorsque la superficie d'exploitation est supérieure à 1000 m2 ou lorsque la quantité de matériaux à extraire est supérieure à 2000 tonnes; • le décret n° 94-486 du 9 juin 1994 traite de la Commission Départementale des Carrières ;

• le décret n° 94-603 du 11 juillet 1994 précise le contenu et la procédure d'élaboration du Schéma Départemental des Carrières. Les autorisations de carrières devront être compatibles avec les orientations et objectifs définis par le schéma ; • l'arrêté du 22 septembre 1994 traite des exploitations de carrières et des installations de premier traitement des matériaux de carrières ; • le décret n° 96-18 du 5 janvier 1996, modifiant le décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977, précise principalement la mise en place des garanties financières pour certaines activités, dont les carrières; • l'arrêté du 10 février 1998 relatif à la détermination des montants des garanties financières de remise en état.

5

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE

L'analyse de la situation existante concerne, d'une part, les besoins du département et ses approvisionnements en matériaux de carrières et, d'autre part, l'impact des carrières existantes sur l'environnement (article 1a du décret du 11 juillet 1994). Les granulats : Dans leur définition économique et technologique, les granulats sont des morceaux de roches (0 à 80 mm) utilisés pour la réalisation d'ouvrages de génie civil et de bâtiments. On peut les obtenir : - soit en exploitant les alluvions détritiques non consolidées, de type sables et graviers des rivières (dans certains cas, ils peuvent être ultérieurement concassés) ; - soit par concassage des roches massives : granites, diorites, calcaires, quartzites... Les professionnels distinguent trois grandes familles de granulats : - les alluvionnaires (concassés ou non), - les éruptifs (toujours concassés), - les calcaires (toujours concassés). Matériaux meubles dont les éléments ne sont pas solidaires les uns des autres, les granulats peuvent être arrondis (alluvionnaires) ou anguleux (concassés) et leur taille ne dépasse pas 80 mm" (définition UNPG, plaquette "le granulat", 1990). Autres matériaux de carrière : - argiles, - calcaires (pour ciment et amendement), - pierres ornementales, - gorre rouge (pierre d'altération).

Les besoins s’analysent en : Bâtiment-Travaux Publics/Industrie/Agriculture. Les approvisionnements caractérisent : les modes de satisfaction des besoins (besoins locaux ou d’échanges) à partir de la production locale ou d’échanges avec d’autres départements.

6

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A1. BESOINS DU DEPARTEMENT

Les besoins actuels du département en matériaux naturels concernent quantitativement essentiellement les granulats. Ceux-ci justifient à eux seuls près de 90 % de la demande départementale en matériaux naturels. Pour les autres matériaux, les besoins du département sont estimés par la seule analyse des productions actuellement relevées par la DRIRE.

A) 1.1. BESOINS EN GRANULATS

Les besoins en granulats sont estimés à partir : . de l'analyse des zones d'activités BTP, elles-mêmes commandées par la structure urbaine existante, . de l'analyse des marchés locaux du granulat, observés en 1993, tant dans leurs aspects quantitatifs que qualitatifs, . de l'analyse des histogrammes de productions, . des éléments de connaissances disponibles sur les besoins liés aux travaux exceptionnels (grands chantiers) ;

A) 1.1.1. Urbanisation et zones d'activité BTP

Le département du Rhône s'étend sur une superficie de 3 249 km² et regroupe 293 communes, dont 119 communes urbaines. En 1990, sa population s'élève à 1 508 966 habitants. Par rapport à 1982, elle est en progression de +4 %. 1.371.162 habitants résident dans des communes urbaines, soit 91 % de la population. comprend 422.444 habitants, soit 28 % du département. La densité de population est de 464 habitants au km². La détermination des pôles d'attraction du département en matière de production, d'ouvrages de bâtiment et de génie civil, s'appuie d'abord sur le développement du tissu urbain (les unités urbaines) puis, pour les agglomérations significatives, sur l'extension de leur zone d'influence (les zones de peuplement industriel et urbain ou ZPIU). Les ZPIU (zones de peuplement industriel et urbain) sont des unités géographiques plus vastes que les villes et agglomérations. Elles englobent des zones intermédiaires situées au voisinage d'une grande ville, telles que les petites communes industrielles et surtout les communes-dortoirs. Les limites entre les différentes zones sont déterminées en fonction des migrations quotidiennes domicile/travail. Certaines ZPIU peuvent s'étendre sur plusieurs départements. Les unités urbaines sont des zones bâties constituées par des constructions avoisinantes formant un ensemble et regroupant au moins 2.000 habitants. Elles peuvent s'étendre sur plusieurs communes et composer alors des agglomérations multicommunales, ou

7

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

n'appartenir qu'à une seule commune et former des villes isolées. Les unités urbaines rendent compte de l'extension actuelle des périmètres urbanisés. Le département comprend une principale unité urbaine : celle de Lyon. Cette agglomération englobe plus d’un million d’habitants représentant 91 % de la population du Rhône (1.214.868 habitants en augmentation de 3 % par rapport à 1982). Cette agglomération comprend douze villes avec une population supérieure à 20.000 habitants : Les zones d'activité BTP sont des pôles géographiques où se concentre, dans le temps et à un niveau significatif, une partie de la production départementale d'ouvrages de bâtiment et de génie civil. Elles sont définies à partir de deux critères : - hors travaux exceptionnels, localement, la production d'ouvrages répond à un besoin exprimé par la population locale. Ce besoin - immédiat ou anticipé - est d'autant plus important que la population est nombreuse. Les zones d'activité sont construites sur les principales ZPIU ; comme celles-ci, elles peuvent s'étendre sur plusieurs départements ; - une production continue et significative d'ouvrages induit, en amont, un tissu industriel composé d'unités fixes de valorisation de granulats : centrales de béton prêt à l'emploi (BPE), usines de produits en béton (IB), centrales d'enrobés (BB). La principale zone d'activité BTP du département est celle de Lyon. Dans une moindre mesure, on retiendra également les zones d’activité de Villefranche-sur-Saône et de . Sur le département du Rhône, ces trois zones d’activité représentent ensemble la quasi-totalité du marché départemental des granulats.

Marché Population Zones d’activité BTP départemental départementale BPE * IB * BB * en % en % LYON partie Rhône (1) 86 91 91 (3) 65 (4) 81

dont Ouest de Lyon 30 33 27 20 34

dont Est de Lyon 56 58 64 45 47

Villefranche sur Saône 10 5 7 35 19 partie Rhône (2)

Amplepuis 4 4 3 (5)

(1) Formée de la ZPIU de Lyon, cette zone d’activité déborde largement sur les départements de l’Ain, de l’Isère et, très légèrement, sur celui de la Loire ; elle regroupe, au total, 1.635.802 habitants. (2) Formée des ZPIU de Villefranche-sur-Saône et de Belleville, cette zone d’activité s’étend légèrement sur le département de l’Ain ; elle regroupe, au total, 91.156 habitants. (3) Ce qui correspond à une consommation de 1,5 million de tonnes de granulats en 1993, sur 23 sites. (4) Soit une consommation de 770.000 tonnes de granulats en 1993, sur 6 sites. (5) 1 site. * BPE : Béton prêt à l'emploi ; IB : Industrie du béton ; BB : Produits avec liants hydrocarbonés (bétons bitumineux).

8

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) 1.1.2. Synthèse sur les besoins courants en granulats

cf. figure n° 1 : Répartition des besoins courants

A) 1.1.2.1. Consommations des granulats

On trouvera ci-après des informations synthétiques sur la consommation en granulats du département du Rhône (estimée à partir des informations relatives à l'année 1993) et une description succincte des principales utilisations qui en sont faites, avec les tonnages correspondants. Ces informations, élaborées par l'UNICEM, sont issues des statistiques obligatoires du Ministère de l'Industrie (SESSI) et du Ministère de l'Economie (INSEE), complétées par une enquête auprès des professionnels du département pour affiner les données statistiques. L'ensemble des données a été contrôlé par recoupements avec les différentes sources d'information nationales.

Compte tenu des échanges, le Rhône a consommé 6 , 9 5 millions de tonnes de granulats en 1993 : - Alluvionnaires : 6.340.000 tonnes, 91 % - Roches éruptives : 590.000 tonnes, 9 % - Autres sables :p.m. Cette consommation est en recul de -10 % par rapport à 1984 (7,7 millions de tonnes). En 1993, la consommation annuelle par habitant s’établit à 4,6 tonnes, contre 5,3 en 1984. Dans cette consommation, la part des alluvionnaires progresse par rapport à 1984 de 5 points, passant ainsi de 86 % à 91 %. Cette évolution se fait au détriment des roches éruptives dont la part diminue, dans le même temps, de 14 % à 9 %.

A) 1.1.2.2. Utilisation des granulats

cf. figure n°2 : utilisation des granulats On distingue dans le Rhône trois grandes catégories d'utilisation des granulats : - La fabrication des bétons hydrauliques : 2.930.000 tonnes, 4 2 % - Les produits hydrocarbonés : 950.000 tonnes, 1 4 % - Les autres emplois : 3.070.000 tonnes, 4 4 % • Les bétons hydrauliques La fabrication des bétons hydrauliques a absorbé 2 , 9 millions de tonnes de granulats en 1993, soit 42 % de la consommation. Entre 1982 et 1993, cette utilisation varie fortement : entre 2,5 et 4 millions de tonnes. Parmi ces produits, on distingue : - Béton prêt à l’emploi : 1.690.000 tonnes, 58 % 26 centrales - Produits en béton : 570.000 tonnes, 19 % 11 usines - Béton de chantier : 670.000 tonnes, 23 %.

9

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Figure n°1 : Répartition des besoins courants (UNICEM, 1993)

100% ZONE DE LYON 86 %

80%

60%

ZONE DE VILLEFRANCHE 10 % 40% ZONE DE TARARE 3%

20%

0%

10

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Dans cette structure, la part du béton prêt à l'emploi progresse de 21 points depuis 1982, passant de 37 % à 58 %. Cette évolution se fait surtout au détriment des bétons de chantier dont la part diminue, dans le même temps, de 42 % à 23 %. Quant aux produits en béton, ils sont relativement stables (-2 points). Ces bétons hydrauliques sont exclusivement fabriqués à partir de granulats alluvionnaires.

• Les produits hydrocarbonés En 1993, la consommation pour la fabrication des produits bitumineux s'élève à 950.000 tonnes, soit 14 % de la consommation départementale (12 centrales). Ces produits sont surtout élaborés à partir de granulats alluvionnaires : - Alluvionnaires : 810.000 tonnes, 85 % - Roches massives : 140.000 tonnes, 15 %.

• Les autres emplois Ces emplois regroupent les besoins courants (hors enrobés et bétons hydrauliques) pour la réalisation des ouvrages de génie civil (viabilité urbaine, routes, autoroutes, canalisations, travaux fluviaux, etc.). Les granulats sont alors utilisés en l'état ou avec un liant, tel que le ciment ou le laitier. En 1993, cette demande s'élève à 3,1 millions de tonnes (44 % de la consommation) : - Alluvionnaires : 2.600.000 tonnes, 85 % - Roches massives : 450.000 tonnes, 15 %

A) 1.1.2.3. Conclusions

Les besoins courants en granulats sont générés par l'activité économique et sociale. Celle-ci nécessite la construction et l'entretien, à des coûts économiquement acceptables, d'infrastructures, de logements et de bâtiments publics et privés. A ce propos, il est utile de rappeler : - qu'en moyenne la consommation annuelle de granulats par habitant était en 1995 de l'ordre de 6,5 tonnes au plan national et d'environ 4,6 tonnes dans le Rhône ; - que la construction d'un logement nécessite de 100 à 300 tonnes de granulats, que celle d'un hôpital ou d'un lycée en demande de 2 000 à 4 000 tonnes, qu'il faut environ 2 tonnes de granulats pour réaliser 1 m3 de béton, 10 000 tonnes pour 1 km de voies ferrées et 30.000 tonnes pour 1 km d'autoroute... Ces besoins sont à la fois quantitatifs et qualitatifs. Quantitativement, les besoins propres du département se sont élevés en 1993 à 7 Mt (6.950.000 tonnes). Jusqu'en 1997, il n'y a pas eu d'évolution significative de ces besoins globaux. Qualitativement, il apparaît qu'en 1993, près de 90 % de ces besoins étaient satisfaits par des matériaux d'origines alluvionnaires. Ce recours aux matériaux alluvionnaires trouve actuellement sa justification : - dans des contraintes de fabrication qui conduisent à privilégier certaines qualités intrinsèques de ces matériaux alluvionnaires, notamment pour la réalisation des bétons ou des produits hydrocarbonés ou la réalisation de certains ouvrages drainants (ouvrages qui consistent à substituer des terrains peu perméables dans des sols par des matériaux à perméabilité élevée, pour assurer des fonctions de drainage) ;

11

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Figure n°2 : Utilisation des granulats

RHONE 1993 UTILISATION EN 1000 t

Allu R. Calc R. Erupt Autres 6340 0 590 20 0 0 91 % 0 % 8 % 0 % 0 % 0 %

CONSOMMATION 6950

Produits en béton 570 19 % Béton prêt à l'emploi 42,2 % 1690 58 % Autres bétons BETONS HYDRAULIQUES 670 23 % 2930

Allu R. Calc Autres 2930 0 0 100 % 0 % 0 % 13,7 %

PRODUITS HYDROCARBONNES 950

Allu R. Calc R. Erupt 810 0 140 85 % 0 % 15 %

Routes 1228 40 % 44,2 % Autres AUTRES EMPLOIS 1842 60 % 3070

Allu R. Calc R. Erupt Autres 2600 0 450 20 0 0 85 % 0 % 15 % 0 % 0 % 0 %

12

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

- dans les habitudes et savoir-faire acquis par nombre d'acteurs de la filière locale de construction ; - dans les coûts rendus des matériaux qui favorisent les marchés de proximité, toujours régulateurs de prix. Les conditions financières de la satisfaction de leurs besoins concernent l'ensemble des citoyens, car environ 60 % ressortent de la commande publique ou parapublique. Une étude spécifique réalisée en 1996, recherchant une substitution de masse à ces matériaux alluvionnaires, montre qu'elle pourrait entraîner des surcoûts de l'ordre de 5 à 10 % pour les ouvrages réalisés.

A) 1.1.3. Besoins en granulats pour les grands chantiers

On peut considérer, en première approche, que les grands chantiers sont susceptibles de modifier la production de granulats du département d'au moins 10 % de la production moyenne. Les seuls ouvrages qui consomment de telles quantités sont les grands travaux d'infrastructures.

L'examen de l'histogramme des productions relevées dans le Rhône ces dernières années, comparativement avec celui des tendances nationales sur la même époque (qui gomme l'impact de ces grands travaux locaux) fait apparaître que dans le département du Rhône, la fréquence des grands travaux est telle qu'il y en a quasiment chaque année et que ceux-ci génèrent des besoins spécifiques de l'ordre de 1,5 Mt/an.

A) 1.2. BESOINS EN AUTRES MATERIAUX

A) 1.2.1. Pierres ornementales et de construction

La seule analyse des statistiques de production DRIRE ne permet pas d'apprécier les besoins du département en matière de pierres décoratives et de construction. En effet, 2000 tonnes extraites par an au cours des dernières années ne sont pas représentatives des besoins du département dans ces produits. Le marché de la "pierre" dans le département, comme dans le reste du pays, est directement lié, comme les granulats, à l'activité du secteur BTP (bâtiments et voiries). Celui-ci est actuellement honoré marginalement par des produits locaux, un peu par des produits en provenance d'autres régions françaises, mais surtout par des produits étrangers (essentiellement d'Europe du Sud), à bas prix permis par les faibles charges grevant dans les pays producteurs les coûts d'élaboration. Une demande des produits locaux subsiste essentiellement pour les travaux de réhabilitation ou de restauration du patrimoine bâti. En témoignent quelques gisements locaux, majoritairement inexploités par manque de rentabilité.

13

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) 1.2.2. Autres produits

Calcaire à ciment : Le département du Rhône possède une usine de fabrication de ciment artificiel, installée près de (20 km au Nord-Ouest de Lyon) qui consomme du calcaire marneux. La production annuelle de la carrière associée varie de 500.000 à 800.000 tonnes, pour une moyenne de 600.000 tonnes environ. Calcaire à amendement agricole : Jusqu'en 1992, une production moyenne annuelle de 30.000 tonnes existait dans le département, à Thizy. Depuis, l'extraction de ce type de matériaux a cessé. Argile : Quatre usines de fabrication de produits réfractaires (tuiles) existent dans le département et sont alimentées par des carrières d'argile situées à leur proximité. La production annuelle moyenne de ces carrières est de 500.000 à 600.000 tonnes.

A) 2. APPROVISIONNEMENTS EN MATERIAUX DE CARRIERES

L'analyse des approvisionnements du département en matériaux de carrières, présentée ci- après, est fondée sur : - l'inventaire des carrières existantes (informations fournies par la DRIRE), - l'analyse de la production en granulats, en fonction de leur origine (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse des flux (exportations - importations) de granulats, - l'analyse de l'approvisionnement en granulats de chacune des zones d'activité BTP du département (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse des approvisionnements en autres matériaux (informations fournies par la DRIRE).

L'extraction des matériaux naturels, au-delà de la satisfaction des besoins techniques pour la réalisation d'ouvrages ou de produits indispensables à l'économie locale et nationale, participe aussi largement au maintien d'un tissu industriel contribuant à la vie départementale et communale. C'est ainsi que, notamment : - l'activité extractive de granulats et “ pierres ” dans le Rhône est présente dans 52 communes, pour l'essentiel rurales. Elle correspond à 150 établissements (carrières et activités connexes), justifie directement environ 1100 emplois et réalise un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 310 MF. Les objectifs à atteindre dans le cadre du Schéma doivent prendre en considération la satisfaction des besoins en préservant le tissu industriel local.

14

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) 2.1. CARRIERES EXISTANTES cf Tome III, document graphique n° 1 : carte et liste des carrières en activité ou en cours de réaménagement

D'après les statistiques établies par la DRIRE Rhône-Alpes, on comptait, en 1995, 80 carrières autorisées dans le département du Rhône, 66 d'entre-elles fournissant des granulats. Parmi ces dernières, 37 exploitaient des granulats d'origine alluvionnaire. Ces chiffres ne sont donnés qu'à titre indicatif car cette situation est en constante évolution ; des informations régulièrement actualisées peuvent être obtenues auprès de la DRIRE. Le document graphique n° 1 (cf. tome III) fournit une carte de localisation des différentes carrières du département et la visualisation des matériaux exploités. Une figuration particulière a été adoptée pour préciser la position des carrières de matériaux alluvionnaires vis à vis de la nappe phréatique ("en eau" ou "hors d'eau") et pour signaler les carrières en fin d'exploitation qui sont en cours de réaménagement. Un tableau, qui précise les principales caractéristiques des exploitations, accompagne cette carte.

A) 2.2. APPROVISIONNEMENTS EN GRANULATS

A) 2.2.1. Production

Cf Figure n°3 : Extraction de granulats de 1982 - 1996

Entre 1982 et 1993, la production du département varie entre 7,7 et 11,2 millions de tonnes. Elle se situe, en moyenne, à 9,5 millions de tonnes par an. Entre 1982 et 1985, les extractions baissent régulièrement : elles passent de 9,4 à 7,8 millions de tonnes. Par contre, à partir de 1986, avec la reprise de l’activité dans le Bâtiment et les Travaux Publics, elles progressent fortement et atteignent, en 1991, un volume maximal à 11,2 millions de tonnes. Depuis 1992, elles diminuent de nouveau chaque année (d’environ -10 %) en raison de la réduction de l’activité de ces secteurs. Avec 8,8 millions de tonnes en 1993, la production de granulats retrouve un volume proche de celui de 1986. Depuis cette date, elle reste relativement constante et voisine de 9 Mt. Elle se décompose en : - Alluvionnaires : 6.700.000 tonnes, 76 % - Roches massives :2.090.000 tonnes, 24 %

Entre 1982 et 1993, la part des alluvionnaires dans la structure de production tend à diminuer, mais de façon irrégulière : elle baisse de 5 points, passant de 81 % à 76 %. Dans le même temps, la part des granulats concassés de roches éruptives progresse de 19 % à 24 %. Sur l’ensemble de cette période, les autres sables représentent toujours moins de 0,5 % de cet ensemble.

15

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Figure n°3 : Production du Rhône 1982 à 1996

En millions de tonnes

Aut Sab. R. Erupt. Allu

Aut Sab. R. Erupt. Allu

16

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Alluvionnaires

Depuis 1982, les extractions de granulats alluvionnaires se situent entre 6,3 et 9 millions de tonnes. Leur volume moyen s'établit à 7,5 millions de tonnes. L'amplitude annuelle maximale est de 1,3 million de tonnes. Entre 1982 et 1985, cette production diminue de 7,6 à 6,3 millions de tonnes. Puis, à partir de 1986, elle augmente fortement : de 7,3 millions (1986), elle s’élève à 9 millions de tonnes en 1991. Entre 1991 et 1996, la production a diminué de 3,3 millions de tonnes, du fait de la conjoncture économique défavorable. En 1993, les extractions de matériaux alluvionnaires s’établissent à 6 , 7 millions de tonnes.

Dans notre étude, nous distinguerons quatre bassins de production : • Les Fluvio-glaciaires : Sédiments continentaux contenant des matériaux transportés par des glaciers, puis repris par des cours d’eau. La production est de 3.800.000 tonnes en 1993, soit 57 % de la production des alluvionnaires (43% de la production totale de granulats). Jusqu’en 1991, la contribution de ce bassin à la production des alluvionnaires se situe entre 47 % et 52 %. En 1992, on enregistre une nette progression, cette part passant brusquement à 56 %. Ces matériaux sont exploités dans le sud du département, à l’Ouest du Rhône, sur la commune de Millery, et à l’Est de ce fleuve : notamment sur les communes de Chaponay, Corbas, , Saint-Bonnet-de-Mure, Saint-Laurent-de-Mure et Saint-Pierre-de- Chandieu. Entre 1982 et 1985, les extractions de ce bassin baissent de 3,9 à 3,2 millions de tonnes. A partir de 1986, elles augmentent régulièrement : 3,9 millions en 1987, 4,4 millions en 1989, puis atteignent un maximum à 4,7 millions en 1991. Entre 1991 et 1996, elles diminuent de plus de 400.000 tonnes. • La vallée du Rhône, en amont et sur Lyon : 1.510.000 tonnes en 1993, soit 22 % de la production des alluvionnaires et 17 % de la production totale de granulats. Entre 1982 et 1993, la contribution de cette vallée à la production alluvionnaire baisse (irrégulièrement) de 8 points. Extractions situées à Lyon, Décines-Charpieu et Vaulx-en-Velin. Entre 1982 et 1992, la production se situe entre 1,8 et 2,3 millions de tonnes. 62 % de ces matériaux sont exploités en lit majeur en 1993, contre 37 % en 1982. • La vallée du Rhône, en aval de Lyon : 390.000 tonnes en 1993, soit 6 % de la production des alluvionnaires et 4,43 % de la production totale de granulats. Depuis 1982, la contribution de cette vallée à la production alluvionnaire varie entre 4 % et 7 %. Extractions situées à Grigny, Saint-Romain-en-Gal et Ternay. Depuis 1982, le volume des extractions en lit mineur se situe entre 300.000 et 600.000 tonnes. Depuis le 1er janvier 1995, les extractions dans le lit mineur sont arrêtées. • La vallée de la Saône : 1.000.000 tonnes en 1993, soit 15 % de la production des alluvionnaires et 11,40 % de la production totale de granulats. Entre 1982 et 1993, la

17

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

contribution de cette vallée à la production alluvionnaire progresse (irrégulièrement) de 3 points. Depuis le 31/12/1985, il n’y a plus d’extraction en lit mineur. Extractions situées à Anse, Arnas et Belleville. Toutefois, les sites d’extraction ne possèdent pas d’installations de traitement hormis un criblage des matériaux directement sur les dragues. Les matériaux sont traités notamment à Villefranche-sur-Saône, Saint-Germain-au- Mont-d’Or pour le premier, à Jassans-Riottier (département de l’Ain) pour le second et sur le port de Belleville pour le troisième. Cette production progresse fortement entre 1985 (1 million de tonnes) et 1989 (1,6 millions de tonnes). Depuis 1991, elle est en nette diminution.

Roches éruptives

Entre 1982 et 1993, la production de granulats concassés de roches éruptives se situe entre 1,5 et 2,2 millions de tonnes. Son volume moyen s'établit à 1,9 million de tonnes. L'amplitude annuelle maximale est de 0,5 million de tonnes. Jusqu’en 1987, les extractions se situent, en moyenne, à 1,6 million de tonnes. En 1988, elles progressent à 2,1 millions de tonnes, puis se stabilisent à ce niveau. En 1993, la production de ces granulats s’établit à 2,1 millions de tonnes. Cette substance est exploitée au Nord du département (sur les communes de Cours-la-Ville, Saint-Bonnet-le-Troncy et Saint-Didier-sous-Beaujeu), au centre (Rivolet et Pontcharra-sur- Turdine), et au Sud (, Saint-Andéol-le-Chateau et Sainte-Foy-l’Argentière notamment).

Autres sables

Divers autres matériaux (colluvions, sables argileux, sables miocènes, par exemple) sont exploités dans le département pour la fourniture de granulats. Depuis 1982, l’exploitation de ces autres sables reste marginale : le volume annuel des extractions est toujours inférieur à 50.000 tonnes. En 1993, la seule carrière en activité se trouve sur la commune de .

A) 2.2.2. Flux

Cf. figure n° 4 : Evolution des extractions par bassins

Le département du Rhône est exportateur de granulats. L’excédent s’établit à 1,9 million de tonnes en 1993 ; il est engendré par le solde sur les roches éruptives et, dans une moindre mesure, par celui des alluvionnaires. Solde des échanges (Exports - Imports): Solde général : 1.860.000 tonnes Excédent Alluvionnaires : 360.000 tonnes Excédent Roches éruptives : 1.500.000 tonnes Excédent Cet excédent est en forte augmentation par rapport à 1984 où il n’était que de 0,3 million de tonnes. Le volume des exportations s’établissait alors à 1,4 million de tonnes, celui des importations à 1,1 million.

18

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Figure n°4 : Evolution des extractions par bassins (UNICEM, 1993)

En millions de tonnes

19

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

figure n° 5 : les principaux flux de granulats en 1993

SAONE ET LOIRE osne La Petite Cr

osne

r

G

La

L 'A rd iè L ( re e s

R Beaujeu t e

i n 0 s 00 0. 10 xonne La Vau AIN La

Sa Le Nizerand

ône L ( e L R e t a ( S Villefranche 0 n o L 0 ç a ' sur Saône o n A .0 n a n n z 0 e e 0 t rg 3 u e s ets La ch Tu s E rd Le 00 t ine t 800.0 .000 540 L a C o s n e

( LYON L

on e LOIRE t ser ( L'Y 0 R

0 h 0 e

. ô 0 nn 0 ve L n e e G 30 4 r a e 0 B r .00 a on 0 t L L' Ozon La Le M orna ntay ( Coise ( 2 Givors 0 0 r . ie 0 G e 0 L 0 ISERE

Alluvionnaires t 1 ( 5 0 .0 0 Roches éruptives 0 t DRÔME et GARD

20

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

• Les exportations Les exportations du département s’élèvent à 2,6 millions de tonnes en 1993 : Alluvionnaires : 1.070.000 tonnes, 42 % Roches éruptives : 1.500.000 tonnes, 58 %. Par rapport à 1984, les exportations du département ont presque doublé : elles s’établissaient alors à 1,5 million de tonnes et comprenaient 56 % de granulats alluvionnaires.

- Les alluvionnaires : 1,1 million de tonnes Ces matériaux sont destinés aux départements suivants : - Loire : 400.000 tonnes - Ain : 300.000 tonnes - Isère : 300.000 tonnes - Saône-et-Loire : 70.000 tonnes. Les livraisons sur la Loire correspondent à des flux de carence, le sud de ce département produisant moins de 200.000 tonnes d’alluvions. Ceci est dû à une moindre qualité géotechnique des alluvions de la plaine du Forez par rapport à celle du Rhône. De plus, la faible épaisseur du gisement crée des conditions d’exploitation défavorables et augmente l’impact sur l’environnement.

- Les roches éruptives : 1,5 million de tonnes 90 % de ces matériaux sont destinés aux départements de la région Rhône-Alpes : - Loire : 800.000 tonnes - Isère : 200.000 tonnes - Ain : 100.000 tonnes - Autres départements (200.000 tonnes) : Savoie, Haute-Savoie, Drôme, Saône-et-Loire, Vaucluse ; - Ballast (SNCF) : environ 200.000 tonnes.

• Les importations En 1993, le département importe 710.000 tonnes de granulats, uniquement des alluvionnaires. Par rapport à 1984, le volume de ces importations est en baisse de -35 % : 1,1 million de tonnes, dont 98 % d’alluvionnaires. Ces matériaux proviennent de : - Ain 540.000 tonnes - Vaucluse 120.000 tonnes - Drôme 30.000 tonnes - Isère 20.000 tonnes

21

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) 2.2.3. Approvisionnements

Description détaillée, par zone d'activité BTP, des approvisionnements en granulats :

Zone d'activité BTP de Lyon :

La zone d’activité BTP de Lyon est largement excédentaire. Le volume de production réalisé dans cette zone d’activité est nettement supérieur aux besoins de cette zone : son excédent s’établit à 1,6 million de tonnes en 1993. Dans ce contexte, celle-ci est amenée à contribuer à l’approvisionnement de marchés périphériques en granulats alluvionnaires et massifs, en particulier le département de la Loire (400.000 tonnes) et la zone d’activité BTP de Villefranche-sur-Saône (0,5 million). Toutefois, à l’intérieur même de cette zone, on constate des conditions d’ajustement différentes entre la partie située à l’Ouest du Rhône, et celle située à l’Est de ce fleuve. La zone Est déborde largement sur les départements de l’Ain et de l’Isère. La zone Ouest se développe dans le seul département du Rhône.

Zone d'activité BTP de Lyon-Est :

La zone d’activité BTP Lyon Est est globalement équilibrée. Cependant, les flux sont importants à l’intérieur de cette zone, entre la partie située sur le Rhône (Lyon Est 69), la partie située sur l’Ain (Lyon Est 01) et la partie située sur l’Isère (Lyon Est 38). Le secteur Lyon Est 69 est excédentaire. L’excédent est destiné à Lyon Est 38. Les exportations sur Lyon Ouest sont compensées par les importations en provenance de Lyon Est 01. Le secteur Lyon Est 01 est équilibré. Les exportations sur Lyon Est 69 sont compensées par des importations de Lyon Est 69 et des importations du reste du département de l’Ain (secteur de Château-Gaillard et d’Ambronnay notamment). Le secteur Lyon Est 38 est déficitaire. Les exportations proviennent de Lyon Est 69.

Zone d'activité BTP de Lyon-Ouest :

La zone d’activité BTP Lyon Ouest est largement excédentaire. Elle contribue notamment à l’approvisionnement du Sud du département de la Loire (Feurs et Saint-Etienne), et dans une moindre mesure à celui de la zone d’activité BTP de Villefranche-sur-Saône.

Zone d'activité BTP de Villefranche-sur-Saône :

La zone d’activité BTP de Villefranche-sur-Saône est déficitaire. Le volume de production réalisé dans cette zone d’activité est inférieur aux besoins de cette zone. Pour satisfaire sa demande en granulats, cette dernière doit donc recourir au

22

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

potentiel disponible en périphérie, notamment celui qui est exploité sur le secteur de Lyon Ouest.

A) 2.3. APPROVISIONNEMENTS EN AUTRES MATERIAUX

Il n’y a ni besoin, ni approvisionnement en autres matériaux dans le département.

A) 3. IMPACTS DES CARRIERES EXISTANTES SUR L'ENVIRONNEMENT

D'une façon générale, les carrières, par leur nature et par les moyens de production mis en œuvre, ont un impact sur l'environnement. Toutefois des exploitations bien conduites peuvent s'intégrer à l'environnement et présenter, à terme, une évolution des lieux valorisable.

A) 3.1. IMPACTS POTENTIELS DE L'ACTIVITE "CARRIERE"

Les atteintes que peuvent porter les carrières à l'environnement sont variables selon les sites. Le public y est de plus en plus sensible. Pour faciliter l'analyse, elles ont été classées en quatre catégories : - effets sur l'atmosphère : bruits, vibrations, poussières ; - effets sur les paysages ; - effets sur les milieux aquatiques : eaux superficielles et souterraines et écosystèmes associés ; - effets sur les écosystèmes, la faune et la flore.

A) 3.1.1. Impacts potentiels sur l'atmosphère

• Bruits Dans les carrières, on peut distinguer : - les émissions sonores dues aux installations de traitement des matériaux qui sont à l'origine d'un bruit continu et répétitif ; à la source leur niveau sonore peut avoisiner 100 dB, - les émissions sonores impulsionnelles et brèves, de valeurs beaucoup plus fortes généralement (tirs de mines), - les émissions sonores provoquées par la circulation des engins de transport des matériaux.

23

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

La propagation des bruits est fortement liée à la climatologie (vents dominants, gradient thermique, pluie, brouillard) et à la topographie des lieux.

• Vibrations Les vibrations du sol sont ressenties comme une gêne par les personnes et peuvent causer des dégâts aux constructions à partir de certains seuils. Deux types de mouvements caractérisent principalement les vibrations générées par les carrières : - les mouvements stationnaires liés à l'activité des unités de traitement des matériaux, - les mouvements transitoires liés aux tirs de mines, qui ne concernent que les carrières de roches massives. En ce qui concerne le premier type de mouvement (mouvement stationnaire), leur propagation dépend en grande partie de la nature géologique des terrains traversés. Leur fréquence s'établit dans une fourchette comprise entre 5 et 10 Hz. Les déplacements éventuels associés à ce type de vibrations sont quasi-inexistants. Le niveau des vibrations induites par un tir (mouvement transitoire) en un point donné est fonction de la charge d'explosifs, de la distance au lieu d'explosion et de la nature des terrains traversés.

• Projections Lors des tirs de mines, des incidents peuvent intervenir et certains peuvent se traduire par des projections de blocs. Ces projections intempestives, dues à une mauvaise interaction roche-explosif, sont heureusement rares dans les exploitations bien conduites. D'une portée limitée, elles sont circonscrites au périmètre de la carrière dans la majorité des cas

• Poussières Les poussières constituent la principale source de pollution de l'air lors de l'exploitation des carrières. Elles sont occasionnées par le transport et le traitement des matériaux et, dans le cas de carrières de roches massives, par la foration des trous de mine et l'abattage de la roche. Comme dans le cas du bruit, l'importance des émissions de poussières dépend de la climatologie du secteur, de la topographie et de la granulométrie des éléments véhiculés. Les émissions de poussières peuvent avoir des conséquences sur la sécurité publique, la santé des personnes, l'esthétique des paysages et des monuments, la faune et la flore.

A) 3.1.2. Impacts potentiels sur les paysages et le patrimoine culturel

L'activité "carrière" a un impact certain sur les paysages en fonction de la topographie des lieux (reliefs, plaines, etc...), de la nature du gisement exploité (alluvions, roches massives) et des techniques d'exploitation utilisées. La suppression du couvert végétal, l'apparition d'installations de traitement, de stocks de matériaux, d'engins d'extraction et de chargement, éventuellement d'un plan d'eau modifient obligatoirement l'aspect initial du site concerné par une carrière. Chaque espace concerné par une carrière constitue un cas particulier, notamment en fonction de la diversité des paysages, du degré d'artificialisation, des perceptions depuis les routes, les monuments... Dans le cas d'exploitations conduites en vallée, l'impact visuel de l'exploitation sur les paysages s'apprécie :

24

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

- depuis les flancs de la vallée (vision à moyenne et longue distance des routes, villages), - depuis le fond de la vallée (vision à courte distance limitée par les écrans végétaux). La multiplication de carrières dans une même zone peut, en outre, conduire à un effet de "mitage" très dommageable du point de vue paysager. En ce qui concerne le patrimoine culturel, les extractions peuvent notamment être à l'origine de la destruction de sites archéologiques ou de dommages aux édifices (émissions poussiéreuses, vibrations). Mais elles peuvent aussi être à l'origine de découvertes archéologiques enrichissantes pour la collectivité.

A) 3.1.3. Impacts potentiels sur les milieux aquatiques

En ce qui concerne les extractions dans le lit mineur des cours d'eau (espace fluvial formé d'un chenal unique ou de chenaux multiples et de bancs de sables ou de galets, recouverts par les eaux coulant à pleins bords avant débordement), elles sont interdites, sauf celles visant à des opérations de curage, de calibrage ou d'aménagement hydraulique. Les extractions en lit majeur (espace situé entre le lit mineur et la limite de la plus grande crue historique répertoriée) et dans les nappes alluviales sont susceptibles de générer des effets sur les eaux superficielles (problèmes d'érosion avec risque de captation de cours d'eau, modification des conditions et du régime d'écoulement des eaux, risque de pollution des eaux en période de crue) et sur les eaux souterraines (modifications de la surface piézométrique, des conditions d'écoulement et des conditions d'exploitation, augmentation de la vulnérabilité aux diverses pollutions, augmentation de l'amplitude des variations thermiques). Elles sont, en outre susceptibles de porter atteinte à des zones humides (annexes fluviales, prairies humides, marais, tourbières...) et d'occasionner la destruction de zones à fort intérêt écologique ou qui jouent un rôle important dans le fonctionnement des cours d'eau. Les impacts potentiels des exploitations de roches massives résultent principalement des rejets de matières en suspension qui peuvent entraîner des perturbations de la qualité du milieu aquatique récepteur des eaux de ruissellement.

A) 3.1.4. Impacts potentiels sur les écosystèmes, la faune et la flore

On entend par écosystème l’ensemble des relations qui lient les êtres vivants (animaux et végétaux) entre eux et leur environnement inorganique (sols, sous-sols, humidité...) (d’après Ellenberg 1973). Une carrière en exploitation altère de façon plus ou moins sensible, à court ou long terme, à un niveau local ou plus large, le fonctionnement de l’écosystème par disparition des sols, des sous-sols, de tout ou partie du couvert végétal et de la faune associée. Lors de l’exploitation, les tirs de mines, les extractions, le traitement des matériaux et leur transport provoquent des impacts sur la qualité des eaux, de l’air et du sol : poussières, eaux chargées de fines, bruits, vibrations.... De ce fait, la présence de la flore et de la faune en est affectée et ceci d’autant plus que la carrière est importante en surface.

25

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

A) 3.1.5. Les impacts de "l'après-carrière"

Une fois l'exploitation terminée, les travaux de remise en état effectués et les formalités administratives d'abandon satisfaites, l'impact final sera lié aux activités qui pourront avoir lieu sur le site. C'est ce qu'on appelle "l'après-carrière", qui est de la seule responsabilité du propriétaire foncier dans les limites des lois et règlements généraux en vigueur, l'administration, dans ce cas là, n'a plus aucun moyen juridique au titre du régime des carrières. Cet aspect mérite d'être étudié avec beaucoup de précision car la qualité de "l'après- carrière" dépend, bien évidemment, de l'état des lieux initial ainsi que des modalités du réaménagement.

En fin d’exploitation, les carrières réaménagées peuvent, dans certains cas, favoriser ou même parfois directement constituer des aménagements valorisables dans des domaines tels que : - les espaces naturels : certaines Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF) ou zones humides sont d’anciennes carrières. On peut citer, par exemple dans la région, l’écopole de Chambéon (Loire) ; - les loisirs : des infrastructures sportives utilisent des plates-formes créées par des carrières, des plans d’eau pour les sports nautiques ou la pêche doivent leur existence à une activité "carrière" passée ; - l’activité industrielle : des zones artisanales ont pu se développer sur des sites de carrières en fin d’exploitation ; - les réserves d’eau : certaines anciennes gravières assurent des réserves pour l’alimentation en eau des populations ; c’est notamment le cas pour la ville de Nancy où une gravière constitue une "réserve d’eau stratégique", ainsi qu’en région toulousaine. D’autres peuvent trouver une utilisation comme réserves d’eau pour les incendies ou pour l’irrigation. Néanmoins, des exemples de valorisation de sites "après-carrière", ayant permis une diversification du milieu naturel, existent dans le département : îles de Miribel-Jonage, ...

A) 3.2. IMPACTS CONSTATES DANS LE DEPARTEMENT

Dans le département du Rhône, une étude relative aux sites d'extraction en fin de vie ou en cours de réaménagement ("les carrières de fin de vie" réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie) a tenté de qualifier les types d’atteintes à l'environnement des sites de carrières qu'ils soient ou non en activité. Pour les carrières en activité, les problèmes soulignés sont : - l'impact visuel lié à de grandes quantités de matériaux, - la qualité des matériaux utilisés en cas de remblaiement, - la qualité du réaménagement trop succinctement définie au départ.

26

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N A L Y S E D E L A S I T U A T I O N E X I S T A N T E

Pour les carrières fermées, les problèmes sont liés à l'abandon du site dans un état peu satisfaisant ayant pour conséquence un impact visuel important ou engendrant un risque potentiel pour le public. On constate, dans le département, des exemples de valorisation de sites “ après-carrière ” ayant permis une diversification du milieu existant dans le département : îles de Miribel- Jonage... Cette approche s’avère néanmoins très sommaire et ne permet pas de quantifier les impacts sur une zone ou sur l’ensemble du département. Pour ces raisons, il serait souhaitable qu'une méthode d’évaluation des impacts des carrières ainsi qu’un mode d’application dans le département soient mis en place, afin de pouvoir disposer d’un outil efficace et pertinent de suivi.

27

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E INVENTAIRE DES RESSOURCES

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

B) INVENTAIRE DES RESSOURCES

L'inventaire des ressources connues en matériaux de carrières, présenté ci-après, est fondé sur : - l'analyse et la représentation cartographique des potentialités des différentes formations géologiques du département (informations et cartographie fournies par le BRGM), - l'estimation de la production de matériaux alluvionnaires issus des opérations d'entretien ou d'aménagement (informations fournies par les Services chargés de la police des eaux), - l'analyse des possibilités d'exploitation de roches massives en substitution aux matériaux alluvionnaires pour la production de granulats (informations fournies par l'UNICEM), - l'analyse du gisement potentiel en matériaux de démolition (informations extraites du rapport "la valorisation des déchets de démolition en Rhône-Alpes" établi en 1993 par TRIVALOR pour ENVIRHONALPES et de l'"Etude des granulats de recyclage dans l'agglomération lyonnaise" établi en 1997 par TRIVALOR pour la C.C.I. et le Conseil Régional du Rhône), - l'inventaire des gisements de substances industrielles (informations DRIRE), - l'appréciation de l'intérêt particulier de certains gisements (informations DRIRE). cf Tome III, document graphique n° 2 : carte des ressources connues en matériaux de carrières

Précisions sur la méthodologie adoptée pour la réalisation de la carte des ressources

Le département du Rhône est divisé en trois régions géologiques, qui sont à l'Est les plaines alluviales de la Saône et du Rhône et la plaine de l'Est lyonnais (prolongement méridional de la plaine de la Dombes, en rive gauche du Rhône) et à l'Ouest le socle cristallin du Massif Central. Entre ces deux grandes régions s'intercale, selon un axe SE-NW entre les Monts d'Or lyonnais et le Bas-Beaujolais (SE de Villefranche-sur-Saône), un ensemble de collines à ossature calcaire. Les plaines des vallées de la Saône et du Rhône contiennent des matériaux d'origine alluvionnaire. La plaine de l'Est lyonnais contient des matériaux d'origine alluvionnaire, fluvio-glaciaire et morainique. Le socle cristallin du Massif Central contient des formations granitiques, métamorphiques et volcaniques Du fait de sa diversité géologique, le département possède une grande richesse en matériaux d'origine alluvionnaire et en roches massives variées. Parmi ces dernières, citons le calcaire, les roches d'origine plutonique, le porphyre et autres roches massives cristallines et leurs altérites. Il possède également des gisements de pierres ornementales, tels la pierre dorée et le gorre et bénéficie en outre de gisements d'argile importants.

28

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

La carte de la ressource en matériaux du département a été établie à l'échelle de 1/100.000 à partir des cartes géologiques à 1/50.000 et de leurs notices, ainsi que des cartes et documents à valeur plus générale. Les documents à valeur locale, dont l'échelle n'était pas adaptée à cette approche synthétique, n'ont pas été systématiquement pris en compte. Seule, la composition lithologique (et non l'âge) des formations a été retenue afin de caractériser la nature de la ressource. Pour chaque type de matériau, on a distingué trois classes : • Zones à éléments favorables (ZEF) dans lesquelles des exploitations actuelles ou anciennes témoignent de l'exploitabilité du matériau ; • Zones à préjugés favorables (ZPF) qui correspondent aux prolongements géologiques des ZEF et présentent des lithologies a priori comparables bien qu'il n'y ait pas, ou peu, d'exploitations connues. Les formations géologiques, non voisines de ZEF, mais dont les critères lithologiques sont néanmoins favorables font également partie de cette classe ; • Zones hétérogènes (ZH) dans lesquelles on observe la dilution ou l'intercalation du matériau considéré par un matériau d'une autre nature. Chaque fois que cela a été possible, le matériau étranger a été identifié. La présence d'exploitations dans le matériau considéré, ou dans le matériau intercalé (par exemple : alternances marnes-calcaires) n'est pas exclue dans une zone classée ZH. On trouvera en document annexe n° 1 des précisions quant à la méthodologie adoptée pour la réalisation de cette cartographie. Il est à noter que cette approche est nécessairement influencée par la technologie du moment et donc par les types de matériaux exploités. Il est possible que, dans le futur, on fasse appel à des matériaux nouveaux, qui paraissent actuellement sans intérêt, ou, qu'inversement, des matériaux "traditionnels" reviennent à la mode. C'est la raison pour laquelle la carte prend en compte tous les types de lithologie rencontrés, même ceux qui ne paraissent pas utiles aujourd'hui et s'appuie sur des critères géologiques pour la description des formations favorables. Les critères géotechniques ont été exclus a priori comme critères fondamentaux, car inadaptés à l'échelle du document du fait de leur caractère ponctuel, limité aux exploitations. Ils apparaissent néanmoins indirectement dans la zonation de la ressource, au niveau des "ZEF".

B) 1. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES

Les sables et graviers sont d'origine récente (quaternaire). Les gisements sont à rechercher dans les alluvions des vallées de la Saône, du Rhône et de la basse vallée du Garon, ainsi que dans le fluvio-glaciaire de l'Est lyonnais. Ce sont en général les formations les plus récentes qui offrent le plus d'intérêt pour l'exploitation car elles présentent le plus faible degré d'altération. En effet, la qualité des matériaux décroît avec la progression, en fonction de l'âge, de l'altération et de l'argilisation.

29

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

B) 1.1. GISEMENTS "EN NAPPE"

Ces gisements, baignent pour partie dans la nappe et leur exploitation est susceptible de l'atteindre physiquement (mise à nu de la nappe). Ces matériaux présentent de bonnes caractéristiques hydrauliques. Dans le département, ces types de gisements se rencontrent dans les alluvions du Rhône, de la Saône et du Garon.

• Les alluvions de la Saône Les ressources "en nappe" sont pour l’essentiel localisées en rive droite de la rivière, dans le Nord du département. Les limites du gisement sont : la rivière à l’Est, les Monts du Beaujolais et du Lyonnais à l’Ouest. En amont de Lyon, un secteur limité par la rivière et les Monts d’Or à l'Ouest et la plaine de la Bresse à l ’Est contient également des matériaux. Les alluvions en rive droite sont pour l’essentiel des alluvions récentes (basse plaine), pouvant être recouvertes de matériaux argilo-limoneux sur 10 m d’épaisseur par endroits. La qualité des matériaux, (leur teneur en matériaux argileux), diminuant à l’inverse de leur perméabilité, les terrasses étant formées par les alluvions anciennes souvent plus limono- argileuses, la principale ressource est localisée au sein des alluvions graveleuses, dans le lit majeur de la Saône, ou dans les basses terrasses qui le bordent l'épaisseur de ces formations est en moyenne de 10 à 12 m (valeurs extrêmes : 2 et 15 m). La perméabilité des alluvions est comprise entre 1 et 3.10-3 m/s. La Saône sert le plus souvent de niveau de base à la nappe, les échanges nappe / rivière pouvant être soit très limités du fait du colmatage des berges de la rivière, soit plus complexes, notamment dans les zones de boucles et de méandres. Les alluvions anciennes sont plus hétérogènes, et, dans l’ensemble, leurs qualités intrinsèques sont moindres que celles des alluvions récentes. Cependant des secteurs à gisements intéressants existent entre Belleville / Saône et Taponas d’une part et sur la commune de Saint-Georges-de-Reneins d’autre part. Les confluences de la Saône avec ses principaux affluents rive droite constituent également des secteurs fortement aquifères. Ainsi, à la confluence Saône-Azergues la largeur des alluvions est de 100 m environ, sur une épaisseur comprise entre 6 et 10 m. La perméabilité de ces matériaux grossiers est de l’ordre de 2,5.10-3 m/s, avec une épaisseur mouillée dépassant fréquemment 5 m.

• Les alluvions du Rhône A l’amont de Lyon Dans cette zone les alluvions modernes sont très étendues et constituent l’île de Miribel- Jonage, bordée par les canaux de Miribel au Nord et de Jonage au Sud. A l’aval de Lyon L'aval de Lyon est constitué par les alluvions récentes sablo-graveleuses dont l’épaisseur de 10 à 15 m en moyenne va en s’accroissant vers le Sud. Les niveaux de base de la nappe sont les plans d’eau du canal de fuite et du “ Rhône court-circuité ”. Ce secteur est fortement urbanisé et l’exploitation des matériaux impossible. De par la nature des activités

30

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

et leur densité, la vulnérabilité de la nappe est très grande, d’autant que le recouvrement argileux est très faible dans ce secteur. Au Sud du département (secteur de Givors) De part et d’autre de l’axe du fleuve, l’accumulation des alluvions modernes a formé des "îles" (l’île du Grand-Gravier) et a fait dessiner des méandres au Rhône (méandre de Chasse / Rhône). Les matériaux, plus ou moins grossiers, mais toujours faiblement argileux, reposent sur le socle cristallophyllien, ou localement, sur des niveaux argileux. L’épaisseur des alluvions, partout supérieure à 8 m, dépasse parfois 15 m (17 m au droit de l’île du Grand-Gravier). La perméabilité du matériau est très élevée (parfois plus de 10-2 m/s dans l’île de Grand-Gravier ; 2 à 6.10-2 m/s dans le méandre de Chasse / Rhône). Les relations nappe / rivière sont très importantes, du fait de l’absence de colmatage des berges.

• Le gisement de la vallée du Garon Il est constitué par les alluvions fluviatiles et fluvio-glaciaires du quaternaire, qui se sont déposés dans une vallée encaissée, sur des épaisseurs pouvant dépasser 50 m (30 m en moyenne). Les alluvions reposent soit sur le socle cristallin, soit sur un niveau sablo-argileux dont l’épaisseur peut dépasser 50 m (moraines ou dépôts tertiaires ?). Un seuil, remontée du socle (le seuil des Mouilles), sépare deux entités hydrogéologiques aux propriétés bien distinctes : - A l’amont (entre et le seuil des Mouilles) les alluvions ont une épaisseur comprise entre 20 et 25 m, avec une perméabilité allant de 5.10-4 à 3.10-3 m/s. Le gradient d'écoulement est faible. - A l’aval (entre le seuil des Mouilles et Givors), le gradient est plus élevé (4 à 5 ‰), l’épaisseur des alluvions va en diminuant de l’amont vers l’aval (passage de 20 m à 10 m d’épaisseur) avec une perméabilité comprise entre 2.10-4 à 2.10-3 m/s. La profondeur de la nappe varie de 30 m à l’amont du seuil à moins de 10 m à l’aval.

• Les gisements de l’Est lyonnais Ils sont issus du remplissage de dépressions dans les formations du miocène par des alluvions fluvio-glaciaires, sur des épaisseurs parfois importantes (plusieurs dizaines de mètres). Les couloirs ainsi constitués forment des unités hydrogéologiques distinctes : Les couloirs de Meyzieu - Chassieu s’individualisent de part et d’autre de la colline de Genas - Décines, l’écoulement général se faisant dans le sens Sud-Est / Nord-Ouest. Les alluvions y sont perméables (entre 10-3 et 10-2 m/s). Le couloir d’Heyrieux - Saint Symphorien d’Ozon est le plus méridional de l’Est lyonnais. Comme les autres, il est bordé par les collines tertiaires et résulte du remplissage de dépressions glaciaires par des matériaux perméables (8.10-3 m/s environ, avec, localement, des valeurs pouvant dépasser 10-2 m/s). La profondeur de la nappe est souvent supérieure à 10 m.

31

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

B) 1.2. GISEMENTS "HORS NAPPE"

Ces gisements ne sont baignés par aucune nappe. Les seuls gisements de matériaux alluvionnaires "hors nappe" dans le département du Rhône sont la colline de Grigny - Millery et le secteur de Ternay.

B) 1.3. MATERIAUX ALLUVIONNAIRES ISSUS DES OPERATIONS D'ENTRETIEN OU D'AMENAGEMENT

Les ressources en matériaux alluvionnaires (graviers) peuvent provenir de dragages d'entretien dans le lit du Rhône entre Pierre Bénite et Vaugris, ainsi que des travaux d'aménagement de l'espace tels que ceux effectués sur la commune d'Anse au lieu dit le Bourdelan et dans le parc de Miribel-Jonage. Les apports annuels, éminemment variables en fonction des crues, sont difficiles à évaluer. Les volumes de matériaux issus des opérations d'entretien ou d'aménagement sur les autres cours d'eau du département sont de faible importance et négligeables à l'échelle du schéma.

B) 2. ROCHES MASSIVES

• Calcaire Les calcaires sont une ressource importante du département. Les gisements des Monts d'Or lyonnais et du Bas-Beaujolais concernent les couches du Lias et du Dogger (terrains secondaires). Dans le Lias calcaire s'intercale l'horizon à marnes noires et calcaires rougeâtres du Toarcien, intéressant pour la fabrication du ciment. Dans l'Ouest du département, région de Bourg-de-Thizy, les assises calcaires du Viséen moyen (terrains primaires) renferment des gisements de bonne qualité. Les deux utilisations traditionnelles du calcaire, à savoir pierre à bâtir (notamment le calcaire à gryphées du Sinémurien et la pierre dorée de l'Aalénien pour construction, dallages, pierres d'appareil, etc...), et pierre à chaux (Lias, Dogger et surtout calcaires du Viséen), sont relayées de nos jours par les demandes industrielles du BTP en cimenterie (calcaires du Lias mélangés aux marnes du Toarcien) et concassés pour granulats (substitution aux sables et graviers). L'exploitation du calcaire comme pierre à bâtir est en fort déclin, mais il convient de mentionner le cas de la pierre dorée, d'une belle couleur jaune, qui est recherchée pour son effet décoratif dans le bâtiment.

32

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

• Granite, porphyre et autres roches massives du socle cristallin. Le socle cristallin du Massif Central, dans l'Ouest du département, constitue une ressource en granite et porphyre. Les gisements de porphyre concernent les roches volcaniques acides du Carbonifère : ignimbrites, tufs et roches hypovolcaniques rhyodacitiques du Viséen supérieur, peu ou pas métamorphiques. Elles fournissent généralement des pierres dures de qualité. Les gisements de granite se situent dans le socle cristallin anté-carbonifère. Ils sont souvent de qualité irrégulière, en fonction de leur minéralogie, de leur environnement et de leur degré d'altération. Leur aptitude à l'exploitabilité doit être étudiée au cas par cas. De nombreux terrains métamorphiques du socle peuvent constituer des ressources intéressantes. Les roches massives du socle cristallin (granite et porphyre) sont utilisées dans deux domaines principaux : utilisation traditionnelle sous forme de roche massive pour construction (pierre à bâtir, dalles et monuments, pavage des chaussées ou pavage d'ornement) et utilisation en concassés pour le BTP et ballast pour voies ferrées. Il convient de mentionner la diversité des roches métamorphiques du socle cristallin susceptibles d'être exploitées. Il s'agit notamment du cortège des gneiss, amphibolites, niveaux de quartzites dans les chloritoschistes et les micaschistes, filons de roches métavolcaniques massives (ex.: dolérites), métalaves basiques et acides, etc....

• Altérites On désigne sous le nom d'altérites des roches plus ou moins meubles qui résultent de l'altération des roches (plutoniques ou volcaniques) du socle cristallin. Les agents météoriques argilisent les feldspaths des roches et entraînent le fer oxydé en solution. La roche peut se désagréger en un sable arénitique rouge, ou bien garder sa cohésion. Dans ce dernier cas, la pierre rouge qui en résulte s’appelle le gorre. Ce matériau, original, très coloré et décoratif, est utilisé dans certaines caves du Beaujolais. Les gisements se situent dans le plateau de l'Ouest lyonnais (commune de Pollionay) et dans le Sud du Beaujolais (commune de ).

• Grès Le grès constitue une ressource très marginale du département. On peut le rencontrer dans deux formations géologiques : en bancs dans les séries carbonifères et en niveaux lenticulaires dans le Trias. Entre Avenas et Beaujeu, dans le Nord du département, un grès feldspathique triasique à gros grains forme des lambeaux transgressifs sur les tufs volcaniques du Carbonifère.

• Pierres ornementales Rappelons que les deux types de roches décrits ci-dessus sont utilisés en pierres ornementales. Il s'agit de la pierre dorée de l'Aalénien du Mont d'Or lyonnais et du Bas- Beaujolais, et de la pierre rouge "gorre" utilisée dans les caves du Beaujolais.

33

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

B) 3. SUBSTANCES INDUSTRIELLES

• Argile

Les gisements d'argile concernent trois horizons géologiques : le complexe d'alluvio- colluvionnement et d'altération de la dépression de Ste-Foy-Viricelles, les loess et limons quaternaires, les marnes et argiles du Lias moyen-supérieur (Pliensbachien-Toarcien). Le sillon houiller de St-Etienne / St-Chamond se termine dans la région de Givors. Les terrains tendres de ce sillon forment, dans la région de Ste-Foy-Viricelles, une dépression dans laquelle s'est établi un complexe d'alluvio-colluvionnement récent (quaternaire) qui a altéré la partie superficielle des terrains stéphaniens du sillon houiller. Dans ce complexe, ainsi que dans la partie superficielle altérée du Stéphanien, des couches d'argiles, dont certaines très pures, forment des gisements de qualité. Les loess et limons quaternaires, bien développés dans le Sud du département (région de Givors), se situent à l'extérieur (C'est à dire à l'Ouest) des anciens fronts glaciaires alpins pour lesquels ils constituent l'avant-pays péri-glaciaire. Ces dépôts fins, formés par accumulation de fines particules du socle altéré, soufflées par les vents des époques glaciaires, sont de composition variable : ils peuvent être siliceux, calcaires ou argileux. Dans ce dernier cas, ils fournissent une argile de qualité. Les marnes et argiles du Pliensbachien-Toarcien ont été mentionnées plus haut, au sujet de la ressource en calcaire. Les marnes sont formées de proportions variables de calcaire et d'argiles, et des poches d'argile pure peuvent s'y trouver. Dans la dépression de Ste-Foy-Viricelles, certaines couches d'argile très pure ont permis par le passé la fabrication de porcelaine. Dans le reste du département, les argiles moins nobles semblent avoir été principalement utilisées pour la fabrication de tuiles, et localement pour d'autres utilisations, telles que la poterie et la briqueterie. L'argile était par le passé très utilisée pour la fabrication des murs de maisons humbles, qui étaient faits en pisé, sorte de béton primitif dont elle formait le liant. L'argile est actuellement exploitée dans plusieurs carrières du département pour l’alimentation des usines de production de tuiles.

B) 4. MATERIAUX DE DEMOLITION

Les informations fournies ci-après sont, pour l'essentiel, extraites du rapport "la valorisation des déchets de démolition en Rhône-Alpes" établi en 1993 par TRIVALOR pour ENVIRHONALPES et de l'étude "Etude des granulats de recyclage dans l'agglomération lyonnaise" réalisée par TRIVALOR en décembre 1997.

34

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

B) 4.1. TYPOLOGIE DES MATERIAUX

Le terme "matériaux de démolition" recouvre des matériaux de nature et d'origine différentes : - résidus de démolition de bâtiments d'habitations, - résidus de démolition de bâtiments industriels et tertiaires, - résidus de travaux publics (enrobés et dalles de béton), - matériaux de terrassement (déblais, fouilles) et stériles de carrières. D'après les statistiques nationales et européennes (EDA et Chambre syndicale des travaux publics et du bâtiment), les matériaux de démolition (matériaux de terrassements et de carrières non compris) se répartissent de la façon suivante : - résidus de démolition de bâtiments d'habitations : 35 % - résidus de démolition de bâtiments industriels et tertiaires : 40 % - résidus de travaux publics : 25 %. et ont les compositions suivantes : - béton : 30 %, - maçonnerie : 50 %, - enrobés : 5 %, - autres : 15 %.

B) 4.2. DONNEES REGIONALES

Différentes études permettent des estimations globales de la production en matériaux de démolition pour la région (estimation APORA-ADEME, 1992 ; estimation TRIVALOR, 1993, sur la base de statistiques nationales et européennes EDA et CSTB ; estimation TRIVALOR, 1993, sur la base de statistiques nationales UNPG-ANRED),

TRIVALOR avance le chiffre de 3,2 Mt/an pour le gisement régional de matériaux de démolition (matériaux de terrassement et stériles de carrières non compris), soit un ratio de 600 kg/an/habitant.

B) 4.3. DONNEES DEPARTEMENTALES

La population du département du Rhône étant de 1.508.966 habitants (Evaluation 1990), l'application du ratio défini ci-dessus conduit à estimer le gisement départemental en matériaux de démolition à 905.380 tonnes/an. • L'évaluation du poids des matériaux de démolition de logements a été estimée par TRIVALOR (1993) selon deux méthodes : - 130.700 tonnes en se fondant sur les statistiques nationales ; - 628.700 tonnes en tenant compte de l'âge des bâtiments.

35

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

Il est à noter que l'écart entre les deux estimations (130.700 et 628.700 tonnes) est important. Si l'on raisonne comme précédemment, en prenant une valeur moyenne d'environ 380.000 tonnes/an, en considérant que le poids des matériaux de démolition des bâtiments industriels et tertiaires est le même, et que le poids de résidus de travaux publics est de 25 % du poids global on obtient une évaluation du gisement total de 990.000 tonnes/an. • D'après les éléments dont on dispose et notamment ceux ressortant de l'étude TRIVALOR de 1997 pour la CCI de Lyon, on peut estimer à environ 1,5 million de tonnes/an le gisement de matériaux de démolition. Seule une fraction de l'ordre de 25 % de ce gisement est effectivement valorisable en granulats, soit environ 350.000 tonnes/an.

B) 4.4. POSSIBILITES DE RECYCLAGE

Il existe dans le département une capacité de recyclage des matériaux de démolition. Ce problème est abordé en D.3.2.

B) 5. RESIDUS INDUSTRIELS

Le département du Rhône est doté de trois grosses usines d’incinération d’ordures ménagères : 2 à Lyon et 1 à Villefranche-sur-Saône qui produisent environ 110 000 tonnes de mâchefers par an (données 1996). Les mâchefers constituent des matériaux déjà utilisés en travaux publics, soit dans des applications en techniques routières, soit pour former des remblais. La valorisation des mâchefers doit être encouragée mais il faut préciser les conditions pour une utilisation dans laquelle le matériau est relativement protégé et mis en œuvre dans des conditions contrôlées. Les mâchefers issus d’un four d’incinération appartiendront en fonction de leurs caractéristiques physiques et chimiques et de leur potentiel polluant à l’une des catégories suivantes : - mâchefers à faible fraction lixiviable (V), valorisable en techniques routières et applications semblables (couche de forme, couche de fondation, ou couche de base, remblai compacté de plus de trois mètres sous une structure routière, un bâtiment ou un recouvrement végétal de 0,50 mètres) ; - mâchefers intermédiaires (M) pouvant faire l’objet d’un pré traitement ou d’une simple maturation en vue de valorisation au même titre que les mâchefers de catégorie “ V ” ou être éliminés en centre de stockage de déchets ménagers et assimilés. La maturation conduit à une stabilisation du potentiel polluant au bout de quelques mois (12 maximum) ; - mâchefers à forte fraction lixiviable (S) doivent être éliminés dans des installations permanentes de déchets ménagers et assimilés.

36

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N V E N T A I R E D E S R E S S O U R C E S

L’utilisation des mâchefers doit se faire en dehors des zones inondables et des périmètres de protection rapprochée de captages d’alimentation d’eau potable ainsi qu’à une distance minimale de 30 mètres de tout cours d’eau. Il convient de veiller à la mise en œuvre à une distance suffisante du niveau des plus hautes eaux. Dans ce but des plates formes de maturation de mâchefers sont autorisées : 1 dans le Rhône (30 000 tonnes/an), 1 dans l’Isère (30 000 tonnes/an) et 1 en projet dans l’Ain.

37

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E EVALUATION DES BESOINS A VENIR

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas EVALUATION DES BESOINS A VENIR

C) EVALUATION DES BESOINS A VENIR

C) 1. BESOINS A VENIR EN GRANULATS

C) 1.1. BESOINS QUANTITATIFS

C) 1.1.1. Besoins annuels courants

Environ 7 Mt/an (cf. paragraphe A 1.1.2.3.)

C) 1.1.2. Besoins exceptionnels (grands travaux) – établis à partir de 1998

Les travaux d'infrastructures prévus dans les dix ans à venir pouvant justifier le qualitatif de "grands travaux" ont été définis par les services de la DDE, de la SNCF et de la CNR. Ils sont détaillés ci-dessous, et conduisent à envisager les besoins suivants : - pour l'Equipement, environ 7 Mt sur 10 ans dont 4 Mt de matériaux élaborés ; - pour la SNCF, environ 1 Mt de matériaux élaborés sur le Rhône et l'Isère ; - pour la CNR, environ 1,5 Mt de matériaux élaborés. Les inévitables incertitudes s'appliquant aux calendriers prévisionnels d'exécution ne permettent pas de projeter précisément ces travaux dans le temps. On peut toutefois estimer que sur la durée du schéma la satisfaction de ces besoins lissés demandera de l'ordre de 1,5 Mt par an.

1. Projets équipement :

ouvrages longueur dates granulats Tout granulats (Km) réalisation pour venant pour chaussées ouvrages d'art BUS 2ème tranche A7-A45) 3 1999-2003 42000 60000 12000 TOP (Tronçon Ouest 10 ? 140000 200000 40000 Périphérique) BUE (Boulevard Urbain Est) 10 1996-2005 140000 200000 40000

38

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E EVALUATION DES BESOINS A VENIR

ouvrages longueur dates granulats Tout granulats (Km) réalisation pour venant pour chaussées ouvrages d'art déviation Sud Meyzieu 1,5 1999 21000 30000 6000 (RD147-RD517) évitement Ouest de Tassin 2,7 1999- 37800 54000 10800 déviation St-Genis-les- 6,4 89600 128000 25600 Ollières déviation 4,8 67200 96000 19200 déviation Colombier-Saugnieu 6 84000 120000 24000 déviation Pusignan 5,3 74200 106000 21200 déviation Sathonay 2,8 38000 56000 11200 déviation Vancia 1,5 210000 30000 6000

A89 Lyon-Balbigny (Partie 38 1999-2003 532000 760000 152000 Rhône) A45 Lyon Saint-Etienne 21 2000-2005 280000 400000 80000 (partie Rhône) A432 contournement Satolas 7 1998-2000 98000 140000 28000

Contournement Ouest de 25 ? 350000 500000 100000 Lyon

RN6 déviation Anse- 10 1999-2003 140000 200000 40000 Villefranche-sur-Saône RN6 liaison RN346 - A432 8 1999-2003 112000 160000 32000 RN89 déviation de Saint Bel- 6 1999-2003 84000 120000 24000 l’Abresle déviation RD16 (RN6-RD51) 5 1998- 70000 100000 20000 2002 liaison RD485-A89 3 1998-2002 42000 60000 12000 Total 1 2464000 3520000 704000 Hors département du Rhône A89 18 1999-2003 252000 360000 72000 A432 les Echets-la Boisse 28 2000-2005 392000 560000 112000 A45 11 2000-2005 154000 220000 44000 Total 2 798000 1140000 228000 Total 1 et 2 3262000 4660000 932000 NB : ratios de calcul utilisés : - pour les granulats pour chaussées : 14.000 t/km - pour le tout venant : 20.000 t/km - pour les granulats pour ouvrages d'art : 4.000 t/km

39

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E EVALUATION DES BESOINS A VENIR

2. Projet TGV Lyon/Turin (projet Rhône/Isère) :

- 100 000 T de granulats pour béton d’ouvrage d’art ; - 150 000 T à 200 000 T de matériaux pour sous-couche ferroviaire, - 300 000 T à 500 000 T de matériaux pour blocs techniques.

3. Projets CNR : - 1999 : petite centrale hydraulique de Pierre-Bénite : - 6000 m3 de béton ; - 2000 : rescindement de berge de Vaugris : - 15 000 m3 de roches éruptives ; - 15 ans : doublement des écluses (Pierre-Bénite - Couzon) : - 220 000m3 de béton / écluse ; - 30 000 m3 de matériaux de carrière ; - 20 ans : portes du Rhône : - 130 000 m3 de béton / usine, - 220 000 m3 de béton / écluse, - à préciser pour les barrages.

C) 1.1.3. Besoins de solidarité interdépartementale

La nature et l'importance des flux mis en évidence par l'étude économique de l'UNICEM et repris dans le paragraphe A) 2.2.2. ci-avant, conduisent à prévoir un solde des exportations sur les départements voisins d'environ 2 Mt dont 1,5 Mt de granulats "éruptifs" et 0,5 Mt de granulats "alluvionnaires". Ces besoins sont dus, pour le massif, à l'absence de gisement de ce type dans les départements voisins et/ou à la nécessité d'utiliser des matériaux pour leur qualité intrinsèque dans la réalisation de certains ouvrages. Pour les matériaux alluvionnaires, la faible épaisseur des gisements (entraînant une consommation importante d'espace) alliée à la préservation de certains lits majeurs de cours d'eau induit un déficit de l'offre par rapport à la demande dans les départements voisins.

C) 1.1.4. Besoins quantitatifs totaux

En conclusion, les besoins annuels de production de granulats pour la durée du schéma sont estimés à 10 Mt/an.

40

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E EVALUATION DES BESOINS A VENIR

C) 1.2. BESOINS QUALITATIFS

En égard : - aux contraintes s'imposant à la réalisation des bétons, à celle des produits hydrocarbonés ou encore à celle de certains ouvrages drainants ; - aux habitudes et "savoir faire" acquis par nombre d'acteurs de la "filière locale de construction" qui demandent temps et progressivité pour être changés ; - aux surcoûts générés par l'abandon de fournitures de proximité ; il convient de prévoir un besoin annuel en matériaux alluvionnaires de 7 Mt.

C) 2. BESOINS A VENIR EN AUTRES MATERIAUX

C) 2.1. PIERRES ORNEMENTALES ET DE CONSTRUCTION

Le marché de la "pierre", à la fois marché de proximité et marché international, est sensible à la "mode", aux conditions accompagnant la concurrence internationale et aux programmes de réhabilitation ou de restauration pouvant être lancés. Dans ces perspectives, il convient au minimum d'assurer aux gisements identifiés et ayant des références dans le patrimoine bâti local la possibilité administrative d'être exploités.

Le département est concerné essentiellement par la "pierre dorée" dont le besoin annuel peut être estimé à 5 000 tonnes environ.

C) 2.2. AUTRES MATERIAUX

L'argile Il existe dans le département plusieurs usines de fabrication de réfractaires (tuiles) qui utilisent des argiles de qualité spécifique. Le besoin annuel de ces unités a été de l'ordre de 850 000 tonnes de matériaux en 1998.

Le calcaire à ciment L'approvisionnement de la seule cimenterie implantée dans le département représente un besoin annuel de 600 000 tonnes environ de matériaux de roche calcaire en 1998.

41

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E EVALUATION DES BESOINS A VENIR

Le gorre Le gorre, sable détritique consolidé, est utilisé en décoration pour sa couleur ou en matériau de remblai de tranchées. Les besoins annuels sont de 100 000 tonnes environ (données 1998).

C) 3. PROTECTION DE CERTAINS GISEMENTS

Il n'y a pas de protection spécifique à prévoir dans le département, sous réserve de maintenir les carrières existantes alimentant une industrie. Toutefois les gisements de pierres dorées pourraient éventuellement faire l'objet d'une mesure afin de préserver la possibilité de rénovation de bâtiments existants.

- Argile L'approvisionnement de l'industrie du réfractaire dans le département génère un besoin de 850.000 t/an environ. A ce jour, il n'y a pas de modification prévisible de ces besoins.

- Calcaire à ciment L'approvisionnement de la cimenterie existant dans le département génère un besoin de 500.000 à 600.000 t/an de matériaux de carrière.

- Matériaux divers (gorre, pierres décoratives) On peut estimer ces besoins entre 50.000 et 100.000 t/an.

42

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas ORIENTATIONS PRIORITAIRES

D) ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX

Le principe-guide pour fixer les orientations et objectifs en matière de modes d'approvisionnement de matériaux de carrière est celui de la valorisation optimale des gisements. Un certain nombre de ces orientations et objectifs auront un caractère général. Par ailleurs, une attention particulière sera portée sur les gisements liés à un aquifère nécessitant d'être protégé.

D) 1. REDUCTION DE L'IMPACT DES EXTRACTIONS SUR L'ENVIRONNEMENT

L'analyse des atteintes que peuvent porter les carrières à l'environnement (cf. ci-dessus A) 3.1.) a permis de distinguer quatre principales catégories d'effets potentiels : - effets sur l'atmosphère : bruits, vibrations, poussières ; - effets sur les paysages ; - effets sur les milieux aquatiques : eaux superficielles et souterraines et écosystèmes associés ; - effets sur les écosystèmes, la faune et la flore. Des obligations visant à supprimer ou réduire et compenser les inconvénients des extractions sur l'environnement ressortent de la réglementation en vigueur, tant pour le fonctionnement des carrières autorisées que pour les projets de carrières nouvelles. Le Schéma recommande que les études d'impact concernant les projets de carrières tiennent compte des dispositions techniques, d'ordre général ou particulier, ci-après (en caractères typographiques "gras italique"). L'objectif poursuivi est double : - évaluer de manière très pertinente les inconvénients résultant du projet d'exploitation et de ses variantes possibles, - justifier au mieux le parti retenu finalement par rapport aux alternatives possibles.

43

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

D) 1.1. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR L'ATMOSPHERE

• Bruits Pour les exploitations dont les émissions sonores provoquées par l'abattage et le transport des matériaux sont susceptibles de constituer une gène pour les riverains, on réduira ces émissions : - en profitant, pour l'orientation du front de taille, de la topographie naturelle (creux et buttes) ou en créant celle-ci spécialement pour jouer un rôle d'écran (merlons de terre végétalisés, stocks de matériaux...), - en réduisant le roulage à l'intérieur de la carrière (utilisation de convoyeurs), - en cas d'utilisation de substances explosives, en procédant aux tirs à jours et heures fixes, après information des riverains et en utilisant des détonateurs à micro-retards. Pour les installations de traitement, on pourra réduire le bruit : - en s'éloignant du récepteur, - en interposant un écran entre la source et le récepteur, - en agissant sur la conception même des machines (mise en place de toiles caoutchouc sur les surfaces métalliques soumises à des projections de pierres), - en enfermant totalement les matériels bruyants dans des bâtiments ou des capotages.

• Vibrations Les vibrations dues aux installations peuvent être facilement réduites (éloignement par rapport aux zones sensibles, socles anti-vibrations). En ce qui concerne celles provoquées par l'utilisation d'explosifs, un certain nombre de mesures simples permettent d'atténuer leurs effets : - réduction de la charge unitaire en utilisant des détonateurs électriques à micro- retards (échelonnement de quelques dizaines de millisecondes) qui engendrent des vibrations perçues séparément, sans accroissement de l'amplitude maximale ; - procédés divers de minage (prédécoupage, barrières des trous forés,...) ; - orientation des fronts d'abattage adaptée à la fissuration et au pendage des couches, les vibrations se transmettant préférentiellement parallèlement aux discontinuités et permettant une dissipation d'énergie vers une zone ne présentant pas de risque.

• Projections Les projections dues aux tirs de mines peuvent être réduites par :

44

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

- le choix et la localisation de l'explosif afin que les plans de discontinuité soient mis à profit (carreau de carrière réglé sur le plan de fracture subhorizontale), - une répartition de la charge explosive afin d'éviter les projections dues aux zones de moindre résistance, - l'utilisation des fractures naturelles pour l'orientation des fronts d'abattage en fonction du pendage des plans de stratification.

• Poussières Un certain nombre de mesures permettent de se prémunir des émissions poussiéreuses au niveau de l'extraction et du transport : - mise en place d'écrans naturels ou artificiels (front de taille concave), écrans végétaux, levées de terre,...), - aménagement des stockages de matériaux (limitation en hauteur, pulvérisation d'eau aux points de jeté, stockage des matériaux fins abrité), - utilisation de convoyeurs et limitation de la vitesse de roulage, - arrosage des pistes de circulation et des stocks pour maintenir une humidité permanente, sauf conditions climatiques défavorables (gel), - revêtement des pistes de circulation avec un enduit, - utilisation d'outils de foration équipés de dépoussiérage autonome, - intégration dans le plan d'exploitation de la carrière des données météorologiques (direction et force des vents dominants). Au niveau des installations, certains postes peuvent être pourvus de dispositifs de captage ou de moyens de rétention des émissions de poussières (points d'alimentation de l'installation par les engins, concasseurs et cribles de l'étage primaire, ensemble des postes des étages secondaires et tertiaires, points de rejet des organes fixes de transport des matériaux). Ces aménagements peuvent être réalisés selon plusieurs méthodes (installation d'un capotage complet retenant les poussières aux points d'émission, installation d'un dispositif de pulvérisation fine d'eau et d'un capotage assurant le confinement du brouillard d'eau pulvérisée et des poussières au point d'émission, mise en place d'une prise d'aspiration canalisant les poussières émises vers un dispositif de dépoussiérage, construction de locaux ou de bardages enfermant séparément ou globalement chacune des parties de l'installation, mise en dépression des locaux permettant d'éviter toute dispersion des poussières).

D) 1.2. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES PAYSAGES ET LE PATRIMOINE CULTUREL

Le décapage et le déboisement réalisés selon les besoins de l'exploitation, la remise en état des lieux coordonnée à l'extraction, la création d'écrans boisés, ou la

45

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

conservation et le renforcement des écrans existants, constituent des opérations permettant de réduire l'impact des exploitations dans le paysage. Sur demande de la DRAC, des précautions particulières seront prises lors du décapage pour permettre d'éventuels travaux de reconnaissance par les experts, avant que ne se poursuive l’exploitation. Enfin, la conservation de zones de protection en bordure de certains bâtiments, monuments ou installations diverses, ainsi que la mise en œuvre des recommandations ci-dessus concernant les vibrations et les poussières, permet de réduire l'impact des extractions sur le patrimoine bâti.

D) 1.3. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES MILIEUX AQUATIQUES

D ) 1.3.1. Rappel des recommandations du SDAGE

Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône- Méditerranée-Corse fixe les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée de la ressource en eau. En particulier, il dit la nécessité de préserver les milieux aquatiques patrimoniaux pour garantir la satisfaction la plus large et la plus durable des usages multiples et diversifiés de l'eau.

Il définit le lit majeur comme l'espace situé entre le lit mineur et la limite de la plus grande crue historique répertoriée, qui comprend : - l'espace de liberté des cours d'eau : espace du lit majeur à l'intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales pour permettre la mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres, - les annexes fluviales : ensemble des zones humides au sens de la définition de la loi sur l'Eau ("terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau, de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année") en relation temporaire ou permanente avec le milieu courant par des connexions soit superficielles, soit souterraines : iscles, îles, lônes, bras morts, prairies inondables, forêts inondables, ripisylves, sources et rivières phréatiques ... Voir figure n°6 : milieux pris en compte par le SDAGE.

Dans la fiche thématique n°19 DU VOLUME II, il est préconisé que toute autorisation de carrière située dans le lit majeur d'un cours d'eau ou en nappe alluviale doit être compatible avec les dispositions du SDAGE rappelées ci-après.

46

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

Figure n° 6 : Milieux pris en compte par le SDAGE

LIT MAJEUR

LIT MINEUR NAPPE ALLUVIALE ESPACE DE LIBERTE

RIVIERE MOBILE TYPE AIN

LIT MAJEUR

LIT MINEUR NAPPE ALLUVIALE

ESPACE DE LIBERTE

RIVIERE TYPE SAONE A LIT MINEUR PLUS OU MOINS FIXE

DIREN Rhône-Alpes, Délégation de Bassin RMC et Agence de l’Eau RMC

47

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

En outre, l'autorisation doit prévoir toutes mesures pour éviter ou limiter les rejets en MES en période critique pour le milieu aquatique.

• En ce qui concerne le lit mineur, les extractions sont interdites sauf nécessité d'entretien dûment justifiée auprès du service chargé de la police des eaux. Le SDAGE précise : sur tous les cours d'eau nécessitant des opérations d'entretien régulières ou significatives par dragages et curages, des études générales de transport solide par bassin versant ou sous- bassin versant seront réalisées dans un délai de : - 5 ans après approbation du SDAGE pour les rivières alpines ou méditerranéennes, - 10 ans après approbation du SDAGE pour l'ensemble du fleuve Rhône et pour les autres rivières du Bassin, dont celles du département du Rhône. Ces études analyseront l'opportunité de réutiliser les produits de curage pour la rivière elle- même (recharge de zones déficitaires).

• En ce qui concerne le lit majeur, le SDAGE préconise une politique très restrictive d'installation des extractions de granulats dans l'espace de liberté des cours d'eau et les annexes fluviales. Ainsi les carrières en lit majeur ne seront autorisées que si l'étude d'impact prouve que : - l'espace de liberté et les annexes fluviales sont préservés ou restaurés dans leurs caractéristiques physiques, biologiques et dans leurs fonctionnements, - la carrière ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux, - l'exploitation ne nécessite pas des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements). Il précise, en outre, que le renouvellement d'exploitations existantes, ne satisfaisant pas aux conditions ci-dessus, ne pourra se faire qu'avec des prescriptions propres à assurer le respect de celles-ci. Par ailleurs, la création de comités locaux de concertation et de suivi des carrières (exploitants, élus locaux, associations, riverains, administrations, ...) est à encourager.

• En ce qui concerne les nappes alluviales, le SDAGE précise que dans les secteurs à fort intérêt pour l'usage alimentation en eau potable (captages existants, nappes à valeur patrimoniale identifiées par la carte n°10 etc..), l'autorisation d'exploiter les matériaux ne pourra être accordée que si elle garantit la préservation des gisements d'eau souterraine en qualité et en quantité. En outre l'arrêté d'autorisation doit prévoir durant la période d'exploitation, la mise en place et l'exploitation d'un réseau de surveillance de la qualité et des niveaux des eaux de la nappe en bon état de fonctionnement et, après abandon de l'exploitation, le maintien de ce réseau en bon état de fonctionnement pour permettre les contrôles ultérieurs. Les données recueillies devront être transmises au service chargé de la police des eaux. Outre ces aspects, le SDAGE précise que les Schémas Départementaux des Carrières doivent prendre en compte les orientations suivantes :

• limiter strictement les autorisations d'extraction dans :

48

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

- les vallées ayant subi une très forte exploitation dans le passé et reconnues comme Milieu Particulièrement Dégradé (cf. volume 3 du SDAGE, carte n° 5) ; tout en favorisant les opérations d'extractions participant à la restauration de tels sites : vallée du Gier pour le département du Rhône. - l'espace de liberté des cours d'eau et leurs annexes fluviales (...) : en particulier l'Azergues, - les sites où la protection qualitative et quantitative de la ressource en eau souterraine est d'intérêt patrimonial au regard de l'approvisionnement en eau potable notamment (cf. volume 3 du SDAGE, carte n° 10 ) : Miribel-Jonage et Crépieux Charmy, Est lyonnais, vallée du Garon, vallée du Rhône en amont et aval de Lyon, vallée de la Saône en amont de Lyon, - les secteurs reconnus comme milieux aquatiques remarquables (cf. cartes n° 4 de l'atlas SDAGE et volume 3, carte n°9 des contraintes environnementales) : Val de Saône, Miribel Jonage, Rhône court-circuité de Pierre Bénite en particulier. - préconiser, dans les conditions techniques et économiques à définir dans les Schémas Départementaux, le transfert progressif des extractions situées dans les espaces définis ci- avant, vers les hautes terrasses et les roches massives en prenant en compte l'impact économique d'une telle mesure en fonction des sites, des contraintes du marché... - responsabiliser les donneurs d'ordre pour que ceux-ci, dans leurs spécifications, techniques, réservent les alluvions aux usages nobles pour lesquels elles apparaissent techniquement nécessaires, - privilégier, dans les secteurs où la nappe alluviale présente un fort intérêt pour usage AEP, des modes de réaménagement garantissant la satisfaction de cet usage.

Ainsi, pour prendre en compte les préconisations du SDAGE RMC ci-dessus rappelées, le Schéma départemental des carrières établit les orientations et objectifs suivants :

D) 1.3.2. Dragages dans le lit mineur des cours d'eau

Il revient au Service chargé de la police des eaux de valider la localisation, la nature et les objectifs des travaux (nécessité de l'entretien), le volume des extractions concernées, la destination des matériaux (utilisation immédiate ou différée) et les critères d'urgence éventuelle de l'intervention. En particulier : La nécessité du dragage doit être démontrée par une étude de débit solide. Cette étude, dont 1 exemplaire doit être remis au Service chargé de la Police de l'Eau, doit figurer dans le dossier de demande d'autorisation ICPE déposé en application de la rubrique 2510 1)a) de la nomenclature. Cette étude doit évaluer les excédents de débit solide sur le cours d'eau ou une section du cours d'eau. L'autorisation, au titre ICPE, des dragages pluriannuels sur une entité cohérente de cours d'eau peut alors être délivrée. A titre de référence, on prendra les tronçons définis par les schémas de vocation piscicole. Sur le tronçon considéré, c'est le cumul annuel des

49

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

volumes des différentes opérations de dragages projetés (ou déjà exécutées) qui doit être comparé au seuil de 2000 t de la rubrique 2510 1)a). L'arrêté préfectoral doit fixer les critères autorisant les travaux (un profil bas à ne pas surcreuser et un volume maximal à extraire) ainsi que, bien sûr, les mesures à prendre pour en limiter les impacts et en assurer le suivi (relevés topographiques du profil en long du fond du thalweg, passage après chaque crue notable ...). Chaque année, en fonction des crues, le lieu et la quantité à extraire font l'objet d'une déclaration de l'exploitant. Il est recommandé au titre du Schéma départemental de considérer que les matériaux issus des dragages d'entretien doivent impérativement être utilisés et donc les dragages réglementés au titre des ICPE. En effet, le contraire serait une aberration économique et une mauvaise utilisation des ressources naturelles.

Dispositions transitoires

Pour les dossiers déposés actuellement, il n'est pas toujours possible d'exiger immédiatement une étude de débit solide qui, seule, permettrait de justifier de la nécessité de l'entretien, de quantifier ses conséquences et d'assurer, le cas échéant, une pérennité à ces opérations de dragage. Il s'agit par exemple : - des conditions hydroélectriques où les dragages sont absolument nécessaires et font parfois l'objet de consignes de l'Etat au titre de la concession, - d'installations fixes (pièges à graviers ...) ou de zones de dragages localisées où l'on effectue de façon régulière des enlèvements de matériaux. Il convient alors de limiter la durée de l'autorisation ICPE à 5 ans, ce qui permettra aux exploitants concernés de mener ou d'utiliser les études de débit solide sur les rivières du Bassin prévues par le SDAGE d'ici fin 2001. Le dossier déposé doit notamment préciser : - les profils de référence, - la définition de gabarit (zone comprise entre un profil extrême bas et un profil extrême haut) dans laquelle les interventions de dragage seront considérées comme entrant dans les opérations normales d'entretien. Ces gabarits doivent faire l'objet d'une validation du Service Police de l'Eau qui doit être jointe au dossier. - les impacts hydrauliques éventuels (échanges nappe-rivière) qui sont à étudier chaque fois que les travaux se situent au droit de captages dont une partie du débit dépend de l'alimentation induite par le cours d'eau. - un historique des curages menés depuis au moins dix ans et des arguments justifiant que ces curages n'ont pas provoqué de nuisances sur l'environnement (pas d'affaissement du lit, pas d'érosion régressive). C'est sur cette base que la quantité maximale annuelle autorisée (moyenne de 10 ans + 20 %) sera fixée. En cas de dépassement nécessaire

50

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

(conditions météorologiques), un dépassement de cette quantité peut être justifié sur le régime de l'urgence dans le respect des gabarits. Si l'urgence des travaux est invoquée, c'est au service chargé de la police des eaux qu'il revient d'apprécier l'urgence (et la nécessité de l'entretien). Conformément aux instructions du Ministère de l'Environnement, l'urgence ne peut être invoquée que dans des conditions exceptionnelles visées à l'article 34 du décret du 29 mars 1993 : l'opération de dragage envisagée est destinée au rétablissement du bon écoulement des eaux, représente des travaux limités, localisés et temporaires et présente un caractère d'urgence, par exemple, prévenir un danger grave et imminent. En aucun cas, l'urgence ne peut être invoquée pour la réalisation d'une opération programmable : si les dragages sont courants sur un tronçon de rivière, ils justifient une autorisation ICPE. Le dossier de demande d'autorisation ou de déclaration n'a pas à répondre, dans son contenu aux conditions posées à l'article 2 ou 29 du décret du 29 mars 1993. L'exigence législative d'une autorisation préalable posée par l'article 10 de la loi du 3 janvier 1992, constitue une condition de fond, non remise en cause par l'application de l'article 34 du décret du 29 mars 1993. Les travaux doivent faire l'objet d'un compte rendu motivé au service chargé de la Police de l'Eau, conformément à l’article 34 du décret 93-742 pris en application de la loi sur l'eau.

La notion de compte rendu implique celle de réalisation a posteriori ; le pétitionnaire ayant obtenu l'autorisation préalable ou ayant porté à la connaissance du Préfet est donc tenu après réalisation des travaux nécessaires pour mettre fin à la situation d'urgence, d'établir le compte rendu de leurs incidences sur le milieu aquatique. Au vu de ce compte rendu, le Préfet peut, si nécessaire, prescrire dans les conditions fixées aux articles 14 ou 32 du décret du 29 mars 1993, les prescriptions nécessaires à la préservation des intérêts protégés par la loi du 3 janvier 1992.

D) 1.3.3. Extractions dans le lit majeur des cours d'eau

Rappel réglementaire

La distance minimale séparant les limites de l'extraction des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par les cours d'eau, ne peut être inférieure à 35 mètres vis-à-vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,5 mètres de largeur (arrêté du 22 septembre 1994). Toute étude d'impact devra démontrer que : a) L'espace de liberté des cours d'eau et les annexes fluviatiles sont préservés ou restaurés : - en particulier pour les rivières identifiées comme susceptibles de bénéficier d'espaces de liberté (liste non limitative : Azergues aval, Rhône en amont de Lyon), l'étude d'impact devra prendre en compte ce contexte particulier et les espaces de

51

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

liberté seront cartographiés sur un secteur jugé représentatif, d'une longueur minimale de 5 km à l'amont et à l'aval (10 km au total). b) L'exploitation n'entrave pas l'écoulement des crues : - les endiguements seront interdits, - dans les zones d'étalement des crues, l'étude d'impact devra étudier l'incidence de la carrière sur l'écoulement des crues et impérativement prévoir une limitation des stockages de matériaux, notamment pendant les périodes de forte hydraulicité, et leur disposition longitudinalement par rapport au sens du courant en régime de crue, (il y a de ce fait des endiguements temporaires). Tout remblai doit être prévu dans l’étude d’impact et notamment, l’impact du remblai sur l’écoulement de la nappe doit être indiqué clairement. - en cas de comblement de carrière, seuls des matériaux inertes seront utilisés et on veillera à ne pas modifier gravement l'effet tampon hydraulique des sols. Tout remblai doit être prévu dans l’étude d’impact et notamment, l’impact du remblai sur l’écoulement de la nappe doit être indiqué clairement. c) La carrière ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux : - les eaux issues des exploitations seront traitées avant leur rejet dans le milieu naturel, - des précautions strictes seront prises, pendant toute la durée de l'exploitation, afin de préserver le cours d'eau de tout risque de pollution accidentelle (par exemple : aménagement d'aires étanches avec cuvettes de rétention au niveau des zones de stationnement ou d'entretien des engins et sous les stockages de produits potentiellement polluants). - Seuls des matériaux inertes seront utilisés pour le remblaiement de carrière. - Il ne pourra être accordé, même à titre exceptionnel, d’autorisation dérogatoire de pompage de la nappe phréatique pour des exploitations avec rabattement de nappe. Toutefois, dans le lit majeur de la Saône, un rabattement temporaire pourra être éventuellement admis pour les travaux de découverte du gisement proprement dit, sous réserve qu’une étude préalable justifie de son innocuité sur les champs captants proches et sur la flore implantée en périphérie de la gravière ; dans le cas où ce mode de réalisation des travaux de découverte serait autorisé, un suivi des niveaux piézométriques et de l’éventuel impact sur la flore devrait être effectué pour vérifier la validité des conclusions de l’étude préalable.

D) 1.3.4 Extractions en nappes alluviales (nappe en lit majeur et aquifères alluvionnaires)

Définitions préalables : (référence SDAGE Rhône Alpes Méditerranée Corse, décembre 1996 ) - Nappe alluviale :

52

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

Volume d’eau souterraine contenu dans des terrains alluviaux, en général libre et souvent en relation avec un cours d’eau.

- Nappe d’accompagnement : Il s’agit de la nappe d’eau souterraine en connexion hydraulique avec un cours d’eau. Cette définition est actuellement insatisfaisante dans un certain nombre de cas et elle aurait du être remplacée en 1997 par une méthode de définition des cas où doit être évoquée la notion de nappe d’accompagnement (source : Direction de l’Eau du Ministère de l’Environnement). L'extraction des granulats alluvionnaires peut constituer un usage localement concurrent de la protection d'eau potable, de bonnes potentialités aquifères allant généralement de pair avec une bonne qualité des matériaux alluvionnaires. La conciliation de ces deux usages est d'autant plus nécessaire que les prises de décision ont tendance à se faire à des échelles de temps différentes : l'extraction des granulats s'organise plutôt dans le court terme, tandis que l'alimentation en eau potable est déjà appréhendée à plus long terme, avec le souci de préserver des ressources pour l'alimentation en eau des générations futures. La pérennité de la satisfaction des besoins en eau potable nécessite la protection en quantité et qualité de la ressource en eau souterraine dans son gisement, ce qui passe par : - la confortation et la protection de la ressource actuellement exploitée, - la réservation à plus long terme d'aquifères patrimoniaux susceptibles de satisfaire les besoins futurs des collectivités ou de se substituer aux zones actuellement exploitées, si la nécessité s'en fait sentir. Aussi, tout projet d’extraction en nappe alluviale devra faire la démonstration de sa compatibilité avec l’intérêt de la ressource en eau.

Pour l'ensemble des nappes alluviales du département du Rhône, les dispositions suivantes seront retenues :

- En ce qui concerne les exploitations de carrières dans les périmètres de protection de captage pour l'alimentation en eau potable : - dans les périmètres de protection immédiate et rapprochée, elles sont interdites par les règles associées à ces périmètres. Il est recommandé qu’il en soit de même pour les futures D.U.P. - dans les périmètres de protection éloignée qui constituent des zones de très forte sensibilité vis à vis des ouvertures de carrières : • les carrières peuvent être autorisées dans la mesure où l’extraction est réalisée hors nappe alimentant le captage avec maintien d’une épaisseur minimale de 5 mètres de matériaux au-dessus du niveau des plus hautes eaux de la nappe concernée par ce captage. • dans le Val de Saône, cette préconisation s’applique à tout périmètre de protection éloignée existant à la date d’approbation du Schéma et représenté sur la carte 6, tome 3, du présent Schéma des Carrières du Rhône. Pour tout

53

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

• nouveau périmètre de protection éloignée, ou toute extension d’un périmètre de protection existant, il conviendra de réexaminer au cas par cas si l’application stricte du principe ci-dessus est justifiée, en tenant compte des conditions d’exploitation : utilisation de drague électrique, tapis flottant. - En cas de remblaiement exceptionnel, celui-ci ne pourra être effectué qu'avec des matériaux de terrassement inertes ; le contrôle du remblaiement, avec enregistrement de l'origine des matériaux, sera effectué au fur et à mesure de l'avancement des travaux et suivi par l'administration. - Pour éviter le "mitage" du gisement aquifère, les grandes exploitations ainsi que le regroupement des exploitations existantes sont privilégiées et un seuil minimal est fixé pour toute nouvelle exploitation : • 5 ha pour l'Est lyonnais, • 20 ha pour le Val de Saône Les extensions ou réalisation de nouvelles exploitations mitoyennes avec des carrières anciennes ou encore en activité échappent aux seuils. - De façon générale, il convient de veiller aux conditions permettant d'assurer la pérennité de la gestion du site après la fin d'exploitation, pour préserver la qualité des eaux souterraines ; à cette fin, les dossiers comportant des solutions pérennes de remise en état doivent être privilégiés. La pérennité des solutions de remise en état doit être recherchée partout et les dossiers comportant ce type de montage doivent être favorisés (comme par exemple une zone de captage ou de réalimentation de la nappe pour une carrière hors d'eau). - Le phasage de l'exploitation doit tenir compte de la priorité de la remise en état, en particulier sur le périmètre du gisement autorisé, tout en préservant le caractère économique de l'exploitation. - Le contexte hydrogéologique sera bien pris en compte par l'étude d'impact et il est recommandé que cela soit réalisé par un spécialiste en hydrogéologie. Ce volet hydrogéologie devra, pour tous les projets d'extraction, définir les éléments suivants : - le sens de l'écoulement de la nappe, à l'aide des données piézométriques existantes, en période d'étiage et de hautes eaux et les relations rivière-nappe, - les caractéristiques hydrodynamiques de l'aquifère (épaisseur, profondeur, perméabilité, coefficient d'emmagasinement), - la géologie de l'aquifère (nature de la couverture, nature et position du substratum, éventualité d'aquifères différenciés), - la vulnérabilité de la nappe. - l'importance de la réserve d'eau au droit du projet, - le niveau d'exploitation des eaux souterraines, - la qualité des eaux souterraines évaluée à partir des analyses chimiques et bactériologiques faites sur les captages,

54

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

- les sources de pollution individuelle, collective ou industrielle au droit ou en amont du projet, - les relations rivière-nappe au sens de la pollution, - deux nappes voisines, mais distinctes, ne seront pas mises en communication, - les exploitations ne seront comblées, lorsque cela est nécessaire, que par des matériaux dont l'inertie est contrôlée afin d'éviter tout risque de pollution.

Dans les nappes d'intérêt patrimonial pour l'alimentation en eau potable (vol III carte 10 du SDAGE, zones à protéger), la priorité sera donnée à la préservation de la ressource en eau et les extractions pourront être localement limitées. Les dispositions suivantes, qui s'ajoutent à celles précédemment retenues pour l'ensemble des nappes alluviales, seront prises : - Un dispositif de surveillance du niveau et de la qualité de la nappe, adapté à la configuration locale, sera mis en place et suivi pendant toute la phase d'exploitation et, si possible, préalablement à la demande pendant au moins une année hydrologique afin d'acquérir des informations précises sur le comportement de la nappe, - Ces dispositifs de contrôle quantitatif et qualitatif seront maintenus, aux frais de l'exploitant, pendant toute la durée de l'exploitation. L'arrêté préfectoral d'autorisation précisera la nature et la fréquence des mesures à réaliser. Lors de la cessation de l'activité extractive, ces dispositifs seront laissés équipés et en bon état de fonctionnement pour permettre d'éventuels contrôles ultérieurs, à la demande du Service chargé de la police des eaux. En l'absence de cette demande, ces dispositifs feront l'objet d'une remise à l'état initial, avec rebouchage dans les règles de l'art, - Dans les secteurs où le battement de la nappe est important (supérieur à 2 mètres), l'étude d'impact devra en analyser les conséquences dans le cas d'une éventuelle exploitation en eau. - Il ne pourra être accordé, même à titre exceptionnel, d'autorisation dérogatoire de pompage de la nappe phréatique pour des exploitations avec rabattement de nappe. Toutefois, dans le lit majeur de la Saône, un rabattement temporaire pourra être éventuellement admis pour des travaux de découverte du gisement proprement dit, sous réserve qu’une étude préalable justifie de son innocuité sur la nappe et les milieux aquatiques périphériques en tenant compte des usages de l’eau ; dans le cas où ce mode de réalisation des travaux de découverte serait autorisé, un suivi des niveaux piézométriques et de l’éventuel impact sur la flore devrait être effectué pour vérifier la validité des conclusions de l’étude préalable. - Des précautions strictes seront prises pendant toute la durée de l'extraction et pour tous les types d'exploitation ("en eau" et "hors d'eau") afin de préserver la nappe de tout risque de pollution accidentelle (par exemple : aménagement d'aires étanches avec cuvettes de rétention au niveau des zones de stationnement ou d'entretien des engins et sous les stockages de produits potentiellement polluants).

55

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

En outre, des dispositions particulières à chaque nappe sont proposées :

Nappe de l'Est lyonnais

• Privilégier le fait d'éviter les circulations dans le fond de fouille. • L'exploitation des granulats ne doit pas atteindre la nappe, mais ménager une épaisseur minimale de 3 m au-dessus de la cote piézométrique décennale haute, lorsque celle-ci peut être estimée ; dans le cas contraire, l'indication de l'épaisseur à ménager sera donnée au cas par cas par l'hydrogéologue tout en conservant l'objectif d'un maintien de 3 m minimum. • L'étude d'impact devra prendre en compte les différents degrés de sensibilité exprimés dans l'étude BURGEAP (septembre 1995) : en particulier l'exploitation de granulats est interdite dans la zone vert foncé de la carte de synthèse de la sensibilité de cette nappe issue de cette étude. Les extractions nécessaires pour l'aménagement du parc de Miribel Jonage sont un cas particulier : les documents d'urbanisme ne les autorisent pas, sauf si elles s'intègrent dans un projet global concourant aux vocations du site.

Nappe du Garon

• Considérant qu'il n'y a plus de nouveau site compatible avec une exploitation, toute extraction dans un nouveau site est interdite : les demandes d'extension de zones actuellement exploitées seront examinées au cas par cas, avec le souci de non-détérioration de la situation de la nappe. • Le mode de réaménagement préconisé consiste en des aménagements écologiques ouverts au public.

Nappe du Val de Saône

• Dans les secteurs à vocation "nappe" et à vocation "prairiales et milieux naturels" du Plan d'Utilisation de l'Espace Inondable (PUEI) du Val de Saône initié par le Syndicat Mixte d'Etude pour l'Aménagement du Bassin de la Saône et du Doubs, une analyse hydrogéologique fine, intégrant les relations avec la nappe du pliocène ainsi qu'une étude environnementale seront demandées dans l'étude d'impact. • Le plan de réaménagement doit être orienté prioritairement vers la création de milieux aquatiques annexes de la Saône. • L'évacuation de matériaux extraits doit privilégier la voie d'eau. • Les mesures compensatoires doivent satisfaire au principe de "pertes nulles" en surface et en qualité pour les zones humides. • En ce qui concerne les gravières existantes, il convient d'améliorer les connaissances de recréation de milieux aquatiques, de définir des modes de réhabilitation adaptées à la spécificité de chaque site et d'établir, si nécessaire, une connexion avec la Saône.

56

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

D) 1.3.5. Extractions dans les milieux aquatiques remarquables (zones humides et écosystèmes aquatiques)

Le SDAGE préconise de limiter strictement les autorisations d'extraction dans les secteurs reconnus comme milieux aquatiques remarquables. Dans tous les milieux aquatiques remarquables dans lesquels l'exploitation des matériaux reste possible, on retiendra des mesures identiques à celles préconisées pour le lit majeur des cours d'eau et pour les nappes alluviales (cf. ci-dessus D 1.3.3).

D) 1.3.6. Extractions de roches massives

En ce qui concerne les extractions de roches massives, on prendra bien en compte le contexte hydrogéologique dans l'étude d'impact. On apportera, en outre, conformément aux recommandations générales du SDAGE, une attention particulière aux aquifères karstiques : - l'étude hydrogéologique fera référence à l'inventaire des circulations karstiques établi par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse et évaluera l'extension prévisible d'une éventuelle pollution chronique ou accidentelle générée par l'exploitation, - on veillera à ce que la carrière n'affecte pas de zones de résurgences, de sources incrustantes ou d'autres phénomènes naturels remarquables (tufs, grottes etc...), - des précautions strictes seront prises pendant toute la durée de l'extraction et pour tous les types d'exploitation ("en eau" et "hors d'eau") afin de préserver l'aquifère de tout risque de pollution accidentelle. A l'amont de sources captées, on étudiera l'impact des extractions sur le débit de ces sources. Dans certains cas, cela pourra conduire à éviter toute nouvelle extraction.

D) 1.3.7. Exploitation de haldes et de terrils

En ce qui concerne l'exploitation de haldes et de terrils, une attention particulière sera apportée à la vulnérabilité des eaux superficielles et/ou souterraines.

D) 1.4. REDUCTION DES IMPACTS POTENTIELS SUR LES ECOSYSTEMES, LA FAUNE ET LA FLORE

- réduire l'impact du bruit pour les animaux chassant à l'ouïe en limitant le niveau sonore, le nombre de tirs et leurs durées,

- réduire les vibrations pour les chauves-souris et les reptiles,

57

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

- limiter la production de poussière pénalisant la végétation (plus de photosynthèse),

- tenir compte des dates de reproduction, de floraison pendant la phase de démarrage de l'exploitation et éviter la destruction du patrimoine naturel pendant ces périodes sensibles,

- maintenir les surfaces en exploitation à leur minimum afin de diminuer leur impact sur le territoire des animaux : . en matérialisant les zones les plus sensibles afin d'éviter tout passage de véhicules ou dépôt de granulat, . en offrant à la faune terrestre des issues possibles de sortie en maintenant des passages et des axes de déplacement, . en avançant l'exploitation sur une zone réduite, . en réaménageant au fur et à mesure les carrières au cours de l'exploitation,

- reconstituer des écrans végétaux composés d'espèces indigènes au lieu d'exploitation.

D) 2. APPROVISIONNEMENT ET GESTION DE LA RESSOURCE

(chiffres 1993 issus de l’étude UNICEM)

D) 2.1. Objectif : assurer l’approvisionnement des besoins du marché

Le marché du département du Rhône a consommé, en 1993, un tonnage de 6.340 kt de matériaux alluvionnaires et de 590 kt de roches massives. De plus, l’exportation de matériaux est excédentaire de 360 kt/an en alluvionnaires, et de 1.500 kt/an en roches massives par rapport à leur importation. L’analyse effectuée sur les besoins actuels et les perspectives envisagées pour l’avenir permettent de prévoir la possibilité technique de substituer aux matériaux alluvionnaires : - des matériaux provenant de roches massives concassées ou de recyclage ou encore des sous-produits de carrières pour la réalisation de certains ouvrages de terrassement tels que les corps de remblais. - des matériaux de qualité, issus de roches massives pour la fabrication des bétons hydrauliques et des produits hydrocarbonés. La prise en compte des conditions économiques et psychologiques dominantes existantes ne laisse actuellement pas entrevoir de possibilité de substitution de masse, mais laisse envisager la possibilité, sur les dix ans à venir, d’une substitution d’un million de tonnes de granulats alluvionnaires.

58

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

Eu égard aux contraintes économiques, aux caractéristiques des économies de marché qui sont ceux de la profession, la satisfaction de cet objectif de substitution passe plus par un infléchissement de la demande que par la mise en place de nouvelles contraintes pesant sur l’offre.

D) 2.2. ADEQUATION RESSOURCES - BESOINS EN MATERIAUX ALLUVIONNAIRES

Consommation en alluvionnaire en 1993 : 6.340 kt/an

- 2.930 kt/an en béton prêt à l’emploi. - 810 kt/an en produits hydrocarbonés. - 2.600 Kt/an en utilisations autres : - 758 kt/an : routes. - 1.842 kt/an : autres.

Exportation : 1.070 kt/an. Importation : 710 kt/an. Production : 6.700 kt/an.

La réduction de 1.000 kt/an à l’horizon de dix ans ne pourrait être réalisée que sur la consommation propre du département, le solde des import/export compense un déficit vers les départements de la Loire et de la Saône-et-Loire. Cette réduction peut s’effectuer dans les utilisations ne nécessitant pas de manière spécifique des matériaux roulés (matériaux alluvionnaires soumis à des chocs et des abrasions lors des processus d’érosion, de transport et de sédimentation, dont les parties tendres et altérées ont été éliminées, avec des coefficients de forme améliorés, ce qui en améliore la mise en œuvre.) La production de matériaux alluvionnaires était répartie en 1993 sur quatre bassins : - Fluvio-glaciaire : 3.800 kt/an. - Vallée du Rhône (Lyon et amont) : 1.500 kt/an dont 936 kt/an en lit majeur et 574 kt/an en lit mineur. - Vallée du Rhône aval : 390 kt/an dont 288 kt/an en lit majeur et 102 kt/an en lit mineur. - Vallée de la Saône : 1.000 kt/an en lit majeur. Ainsi, la réduction liée à la réglementation de 1994, (interdiction d’extraire dans le lit mineur), conduit à la disparition de 676 kt/an de production. Les évolutions prochaines concernant d’une part le Val de Saône, avec l’échéance en 2002 du site d’Anse (600 kt/an), et d’autre part avec les échéances en 2004 des sites de Miribel- Jonage(500 kt/an) et de Millery, laissent envisager, à périmètre industriel constant par ailleurs, une production d'environ 5.000 kt/an, soit une baisse d'environ 1.800 kt/an. En tout état de cause, les besoins en matériaux alluvionnaires s’élèvent à 7.000 kt/an.

59

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

Compte tenu de la possibilité avancée d’une substitution de 1.000 kt/an à l’horizon du schéma, on peut estimer la production moyenne nécessaire à la satisfaction de ces besoins à 6.500 kt/an sur la durée du schéma. Pour que ces besoins soient sûrement satisfaits, si l’on admet qu’une bonne gestion implique d’avoir à tout moment 20 ans de ressources autorisées, il convient de disposer d’environs 130.000 kt de gisements d’alluvionnaires autorisés ou autorisables En effet, vingt années représentent la durée d’amortissement des installations de carrières ainsi que les délais nécessaires pour finaliser des projets extractifs assurant la continuité de l’activité des entreprises : - Délais de prospection. - Délais d’acquisition de maîtrises foncières. - Délais de procédures administratives préalables au montage des dossiers de demande d’autorisation. - Délais d’établissement des dossiers de demande d’autorisation. - Délais d’instruction des dossiers. - Délais de préparation...

D) 2.3. ADEQUATION RESSOURCES - BESOINS EN MATERIAUX ISSUS DE ROCHES MASSIVES

Consommation en roches massives en 1993 : 590 kt/an - 0 kt/an en béton prêt à l’emploi. - 140 kt/an en produits hydrocarbonés. - 450 kt/an en routes.

Exportation : 1.500 kt/an. Importation : 0 kt/an. Production : 2.090 kt/an.

La production actuelle de roche massive doit évoluer pour tenir compte de l’objectif de substitution aux alluvionnaires de 500 kt/an, ce qui représente une augmentation de production de 25 % en volume. L’absence de stocks importants, (enquête DRIRE - GT3 1996), montre que la production actuelle est équilibrée avec les besoins du marché. L’augmentation prévue doit donc être générée par l’apparition de nouveaux sites. La répartition en trois zones de production : zone Nord : cantons de Thizy et Beaujeu ; zone Centre : cantons de Villefranche-sur-Saône Tarare et l’Arbresle ; zone Sud : cantons de , et Saint-Laurent-de-Chamousset, permet de prévoir les potentialités de substitution géographique : - Zone Nord : substitution difficile compte tenu de l’éloignement du marché.

60

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

- Zone Centre : substitution possible en direction du Val de Saône. - Zone Sud : substitution possible en direction de la zone Rhône Aval. Afin de permettre une évolution conforme à l’objectif retenu, il convient de prévoir et de rendre possible un développement des sites de roches massives dans la zone Centre et dans la zone Sud, tout en intégrant les préconisations liées au transport pour les évacuations de matériaux au départ des sites bénéficiant d’autorisations d’exploitation ou d’extension. La substitution des matériaux alluvionnaires de l’Est Lyonnais (Corbas, , Saint- Bonnet-de-Mure, Satolas, Miribel) par des matériaux de roches éruptives de l’Ouest Lyonnais (Saint-Andéol-le-Château, Sainte-Foy-l’Argentière, Rivolet, Bellegarde-en-Forez (42)) entraînerait un prix de fourniture globalement supérieur de 20% à l’achat. De plus, les sites pouvant approvisionner la majorité des chantiers de l’agglomération lyonnaise en roche massive sont largement plus éloignés que les sites alluvionnaires traditionnels. Il en découle un surcoût du prix du transport majorant le prix rendu chantier des fournitures de 30 à 100 %. Ces conclusions, appliquées à des chantiers de travaux neufs englobant terrassement, fondations, assainissement de surface et chaussées supportant un trafic de poids lourds entraînent des augmentations de budget d'environ 5 à 10 %. Ces estimations ne tiennent pas compte des autres surcoûts éventuellement engendrés par la résolution des divers problèmes techniques, d’usage ou d’environnement.

D) 3. UTILISATION ECONOME DES MATIERES PREMIERES

(CHIFFRES ISSUS DE L’ETUDE TRIVALOR - DECEMBRE 1997)

D) 3.1. OBJECTIF

Dans un délai de 10 ans, substituer 1 million de tonnes de matériaux alluvionnaires par 500 kt/an de roches massives et 500 kt/an de matériaux de recyclage.

D) 3.2. CAPACITE DE RECYCLAGE

L'agglomération lyonnaise dispose d’installations de recyclage produisant environ 350 kt/an et offrant une capacité de production de 825 kt/an. Cette capacité doit augmenter avec la mise en service prochaine de deux nouvelles unités, pour être portée à 925 kt/an. La production actuelle de granulats recyclés de 350 kt/an n’utilise donc l’outil existant qu’à la hauteur de 40 % de ses possibilités. Cette situation permet d’envisager une augmentation de 500 kt/an sans modification significative de la capacité de production.

61

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

D) 3.2a. Quantité potentielle de recyclage de démolition

Le recyclage des matériaux de démolition, compte tenu d’un tonnage estimé de mise en décharge d'environ 500 kt/an à 650 kt/an, représente une production potentielle de 120 kt/an à 170 kt/an, en considérant une possibilité de recyclage de 25% des volumes entrant actuellement en décharge. Ce type de recyclage nécessite obligatoirement des installations dotées de moyens de concassage, (concassage du béton), la capacité existante de ce type d’installation est de 675 kt/an et permet d’accepter cette évolution sans modification de l’outil existant.

D) 3.2b. Quantité potentielle de recyclage de voirie et terrassement

Le recyclage des matériaux de voirie et de terrassement, compte tenu d’un tonnage estimé de mise en décharge d'environ 750 kt/an à 900 kt/an, représente une production potentielle de 130 kt à 180 kt/an, en considérant une possibilité de recyclage de 25% des volumes entrant actuellement en décharge. Ce type de recyclage peut s’effectuer dans des installations dotées de moyens de concassage ou de criblage seul. La capacité existante de traitement permet d’accepter cette évolution sans modification de l’outil existant.

D) 3.2c. Le développement du recyclage

Le recyclage sur la région de Lyon possède deux atouts : un « gisement » de matériaux inertes et non valorisés important, et une capacité de production sous utilisée. Cependant le développement du recyclage doit être envisagé dans plusieurs directions : - Amélioration du « gisement » : les maîtres d’ouvrages de chantiers de démolition peuvent améliorer les pratiques existantes dans la passation des marchés de démolition afin d’être conforme à la réglementation et de mieux valoriser les matériaux : rédaction des CCAP et des CCTP, qualification des entreprises soumissionnaires, mode de déconstruction et de gestion des déchets, tri sélectif... - Amélioration de la Qualité Globale des produits recyclés : Plan d’Assurance Qualité, Fiche technique Produit, Caractérisation par lot, Certificat de Capacité,... Cette action vise à donner des garanties de qualité et d’établir la confiance des utilisateurs envers les produits recyclés. De plus, la mise en place d’agréments des installations de recyclage, l’élaboration de cahiers des charges adaptés, permettront d’assurer l’utilisation de ces matériaux. Les autres conditions de développement du recyclage se situent à l’aval de cette activité, c’est à dire chez les utilisateurs de matériaux. Il convient d’inciter les maîtres d’ouvrages à utiliser les matériaux recyclés lorsque la qualité et les coûts sont égaux.

62

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

Pour cela, le Schéma départemental des Carrières préconise la création de mission de développement du recyclage ayant pour but : - de piloter l’élaboration de cahiers techniques relatifs aux granulats recyclés (caractéristiques, utilisation, etc...) ; - d’informer et de sensibiliser les acteurs de la filière, notamment les maîtres d’œuvre et d’ouvrages publics et parapublics, des outils à leur disposition afin de banaliser l’utilisation des granulats recyclés.

D) 3.3. ROCHES MASSIVES

Le département du Rhône renferme un cortège de roches massives dont l’utilisation sous forme de concassé peut, dans certaines conditions, se substituer à celle des sables et graviers d’origines alluvionnaires. Ce sont des roches sédimentaires (calcaires du Lias) ou des roches plutoniques et métamorphiques appartenant au socle cristallin. Ces matériaux constituent le sous-sol des trois quarts du département. Notamment, certains faciès métamorphiques du socle cristallin du massif central, dont l’exploitation se faisait dans le passé, pourraient être utilisés de nouveau. Ces gisements sont, pour la plupart, géographiquement assez éloignés des grands secteurs de consommation situés dans la vallée du Rhône et de la Saône. Les producteurs de granulats ont confirmé qu’ils étaient ouverts à une exploitation croissante des roches massives, mais que celle-ci nécessitera une volonté commune de tous les intervenants pour surmonter les différents problèmes qu’elle engendrera et qui sont de natures très diverses : - accessibilité et disponibilité de gisements techniquement utilisables ; - évolution nécessaire des prescriptions techniques et des méthodes de mise en œuvre ; - prise en compte de l’évolution des impacts environnementaux ; - prise en compte de l’impact économique ;

D) 3.4. GISEMENT DE PROXIMITE

L’ouverture de carrières sera recherchée à proximité des zones de consommation, en particulier pour des utilisations moins nobles (couches de fondation, remblaiement, …). Le mitage devrait être limité par les contraintes réglementaires existantes (coût des dossiers, garanties financières, respect du règlement général des industries extractives, …) et l’équilibre économique des projets. De plus, ces petits sites de proximité permettront une meilleure intégration paysagère et, par la réduction des distances de transport parcourues par les camions, limiteront le risque routier et les nuisances liées à ce type de transport.

63

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

D) 4. PRESERVER L’ACCESSIBILITE AUX GISEMENTS ESSENTIELS

Un certain nombre de gisements présente un intérêt essentiel pour l’approvisionnement en matériaux du département. Il apparaît important que les documents d’urbanisme prévoient l’accessibilité au gisement lorsque cela est possible.

D) 4.1. LES PIERRES DOREES

Le "Pays des Pierres Dorées", situé au nord-ouest de Lyon dans les cantons de Lozanne et du Bois d'Oingt présente une spécificité architecturale due à l'utilisation de la pierre locale, dite "pierre dorée" pour la construction des anciens bâtiments. Il existe aujourd'hui quelques carrières de ce type de matériaux dont il faut préserver si ce n'est l'existence, tout au moins la pérennité de l'accessibilité au gisement connu au travers des documents d'urbanisme.

D) 4.2. LES GRANULATS ALLUVIONNAIRES

- La zone de l’Est Lyonnais :

Cette zone, située à proximité immédiate de l’agglomération de Lyon, assure aujourd’hui 57 % de la production du département en matériaux alluvionnaires. L’exploitation y est entièrement hors d’eau, et se développe sur des épaisseurs de 10 à 20 m, avec une moyenne de 15 m et un tonnage de produits finis d'environ 27 t par m². Le taux de recouvrement moyen est 6 %, soit 1 m de découverte par m². Ces ratios constituent pour la profession de très bons indices de rentabilité, tant économique (prix de revient), qu’écologique (surface consommée faible pour un tonnage équivalent). En comparaison, dans la plaine du Forez (42), le tonnage est de 7 t/m² et le taux de recouvrement de 57% (2 m de découverte pour 3,5 m de gisement), ou dans la région de Valence, le tonnage est de 18 t/m² et le recouvrement de 12 %. De plus, la qualité du gisement exploitable est reconnue par son classement en catégorie « B » de la classification GTR, ce qui explique en partie les exportations vers les départements de la Loire, de l’Isère et de l’Ain. Actuellement, cette zone regroupe 64% du béton prêt à l’emploi, 45% de la préfabrication (avec une nouvelle unité récente qui va porter cette part à 55%), et 47% des produits hydrocarbonés (avec deux nouvelles implantations récentes qui vont porter cette part à 57%). L’étude de l’évolution des réserves autorisées, au rythme actuel de production, laisse prévoir une autonomie de 9 années, à compter du 31 décembre 1997. Cette potentialité diminuera dès l’horizon 2002, du fait des échéances prévues au paragraphe D.2.2., puisque seront transférées, dans la zone de l’Est Lyonnais, environ

64

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS PRIORITAIRES

800 kt/an de production, tout en prenant en compte l’objectif de réduction de production alluvionnaire de 1000 kt/an. Ainsi, l’épuisement des réserves autorisées dans l’Est Lyonnais sera effectif dans le courant de l’année 2006, alors que celui des autres zones d’exploitation alluvionnaire du département l’aura été depuis 2002. Cette zone de l’Est Lyonnais se situe au-dessus d’une nappe phréatique à valeur patrimoniale, situation qui a conduit une partie des exploitants à mettre en place un réseau de surveillance permettant un suivi de la qualité et de la piézométrie. Les données recueillies par ce réseau sont déjà actuellement adressées mensuellement à la DRIRE, une étude récente (février 1998) réalisée par le bureau d’étude BURGEAP a permis d’en vérifier la fiabilité et de prévoir la valorisation. Compte tenu de l’importance de la zone pour l’approvisionnement en granulats du département, il est nécessaire que la profession (UNICEM) participe à l’élaboration du SAGE de l’Est Lyonnais au sein de la commission locale de l’eau et que l’accès aux gisements y soit préservé.

- Le Val de Saône.

Cette zone présente la particularité d’être, à l’échéance des autorisations actuelles, amputée de 60 % de sa production (2002 : échéance du site d’Anse). L’exploitation est conduite obligatoirement en eau du fait du contexte géologique : extractions situées dans le lit majeur de la Saône, et notamment dans sa nappe d’accompagnement. Ce mode d’extraction a conduit au développement de métiers proche de la voie d’eau : dragueurs, grutiers, mariniers,... La disparition de l’exploitation des matériaux alluvionnaires en eau condamnerait ces métiers, et conduirait aussi au démantèlement des installations liées aux granulats de tous les ports concernés par la commercialisation de ces matériaux : Val de Saône et centre de Lyon. De plus, ceci provoquerait la mise au rebut de l’ensemble du matériel lourd de cette filière. Ainsi, il y aurait à la fois disparition d’un savoir-faire industriel respectueux de l’environnement, régression dans l’utilisation de la voie d’eau, mode de transport à faible nuisance et faible consommation d’énergie, et augmentation du fret routier. Le remplacement du transport fluvial par d’autres modes de transport, notamment le transport routier, aurait pour conséquence, sur la région caladoise, l’apparition de nombreux camions par jour, et donc une augmentation élevée du risque routier et des nuisances liées à ce type de transport. Malgré la présence d’une zone de production de roches massives située à l’ouest de la Saône, il semble très improbable que la substitution puisse compenser en totalité la disparition annoncée de matériaux alluvionnaires. En effet, l’utilisation très spécifique de ces matériaux dans la région caladoise, en préfabrication ou en béton prêt à l’emploi, limite fortement l’utilisation des granulats de roches massives dans les processus de fabrication des produits finis. En contrepartie, les matériaux alluvionnaires sont utilisés exclusivement pour des usages nobles. Pour les raisons ainsi énoncées, le schéma prévoit sous certaines conditions définies au chapitre ci-avant D1.3.4 l’accès aux gisements de cette zone.

65

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E MODALITES DE TRANSPORT

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas M O D A L I T E S D E T R A N S P O R T

E) MODALITES DE TRANSPORT

L'inventaire des moyens de transport des matériaux produits, consommés, ou en transit dans le département répertorie les réseaux de transport (voies routières, voies ferrées, voies d'eau) qui irriguent les gisements et les principaux points de consommation. Il rapporte les diverses nuisances et inconvénients des différents modes de transport des matériaux. Il appréhende pour cela la problématique de transport des matériaux dans une dimension transversale touchant l'ensemble des aspects de la filière et de ses impacts (coûts externes...) et définit les orientations à privilégier. On introduit la notion de “ sites propres ” : voies de transport réservées exclusivement à l’acheminement des matériaux.

E) 1. SITUATION ACTUELLE

Les caractéristiques les plus importantes des transports de matériaux dans le département du Rhône sont les suivantes. La route représente, de loin, le mode de transport dominant de la production départementale et des échanges avec l’extérieur :

- Route : 76 % Alluvionnaires Roches éruptives - Eau : 21 % Alluvionnaires

- Fer : 3 % Roches éruptives.

Le transport par voie ferrée reste marginal : 3 % en 1993. De plus 80 % de ce transport se fait pour le compte même de la SNCF. En 1993, on constate une forte diminution du transport par voie d'eau. La cause principale en est l'interdiction des extractions en lit mineur (arrêté du 22/09/94) et les contraintes sur les extractions en lit majeur. Or, ces extractions fournissaient logiquement une grosse partie du transport par voie d'eau. La zone de dragage entre Loire-sur-Rhône et Vienne, qui fournissait plus de 700 000 tonnes de matériaux alluvionnaires en moyenne sur les 5 dernières années, a été fermée en 1995. Il y a lieu notamment de maintenir et/ou développer les plates-formes existantes : Ports Edouard Herriot, Rambaud, Villefranche-sur-Saône (plates-formes multimodales), et les plates-formes intermédiaires : Ports de Vaise, Belleville, Saint-Germain et les gares de Chasse, Perrache et Saint-Clair.

66

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E M O D A L I T E S D E T R A N S P O R T

Le département est traversé par deux voies navigables. Le Rhône rentre sur le département à l'Est et en ressort par le Sud ; à la hauteur de Lyon, il reçoit, en provenance du Nord, la Saône. L'axe Rhône-Saône constitue une voie d'eau à gabarit européen, navigable pour des bateaux de 250 à 4 400 tonnes (enfoncement maximal 3,50 m). Le long de la voie d'eau, on recense des aires de dépôt, des centrales de béton prêt à l'emploi et des usines de produits en béton, regroupant un volume de l'ordre de 2 millions de tonnes de granulats alluvionnaires :

Dépôts / Négoces BPE Produits en béton

Sur la Saône Belleville Belleville Jassans-Riottier Jassans-Riottier Jassans-Riottier (départ. de l’Ain) (départ. de l’Ain) (départ. de l’Ain) Villefranche-sur- Lyon (Rambaud) Saint-Germain-au- Saône Vaize Mont-d’Or Villefranche-sur- Vaize Saône Villefranche-sur- Saône Sur le Rhône Loire-sur-Rhône Lyon (Pt Herriot) Lyon (Pt Herriot) Reventin-Vaugis Ternay (départ. de l’Isère)

Des aires de dépôt existent dans les gares suivantes : Amplepuis, Belleville-sur-Saône, Givors, Lozanne, Lyon-Perrache, Lyon Saint-Clair, Lyon Vaise, Saint-Georges-de-Reneins, Saint-Priest, Tarare, Ternay, Villefranche-sur-Saône. Il n'est pas valable de raisonner uniquement au niveau du département du Rhône, pour la problématique transport, même si le schéma doit en théorie se limiter à celui-ci. En effet, la présence de ces ports et de ces gares prouve qu'il serait possible d'alimenter le département en sites propres.

E) 2. COMPARAISON DES COUTS DES DIFFERENTS MODES DE TRANSPORT

Il est difficile d'afficher les coûts des différents modes de transport, car ils dépendent du contexte économique. Il est par contre clair que les transports par voie d'eau ou ferrée sont avantagés par rapport à la route, par : - l'augmentation du paramètre flux x distance ;

67

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E M O D A L I T E S D E T R A N S P O R T

- le faible nombre de rupture de charge : extraction sur un site embranché, ou livraison directe à un utilisateur embranché ; - la pénétration de grande masse au cœur des grandes agglomérations et la réserve de capacité.

E) 3. NUISANCES ET INCONVENIENTS

Les transports routiers font apparaître des problèmes bien connus d'accidentologie et de pollution (émissions sonores et poussiéreuses). Ainsi, si en 1995 il y eut dans le département du Rhône 113 tués pour 3532 accidents corporels, soit un ratio de 1 tué pour 31 accidents ; lorsqu'un poids-lourd est impliqué, le ratio est de 1 tué pour 13 accidents (210 accidents avec un poids-lourd ont fait 16 tués).

E) 3.1. COMPARAISON VOIE D'EAU - ROUTE

Une étude du Laboratoire d'Economie des transports, comparant la route et le fleuve dans la vallée du Rhône, pour des coûts externes comprenant le bruit, l'insécurité, la congestion et la pollution atmosphérique, a montré que le coût externe de la voie d'eau est de 0,47 à 1,9 centimes par tonnes-kilométriques contre 4,4 à 12,5 centimes par la route. La route peut représenter un coût externe (bruit, pollution, insécurité, congestion, énergie consommée), jusqu'à 20 fois supérieur à celui de la voie d'eau. 1 CV déplace par bateau 4000 kg, par train 550 kg, par camion 150 kg. Pour la même charge polluante, un bateau transporte 1 tonne, un camion 20 kilogrammes. Un transfert global de tonnage transporté par la voie d'eau en 1995 (1 250 000 tonnes) à la route revient à faire rouler jusqu'à 60 000 voyages en camion de plus sur l'année.

E) 3.2. COMPARAISON FER - ROUTE

Les économies externes, générées par un report sur le mode ferroviaire de tonnages assurés par route, peuvent être calculées selon des règles définies dans l’instruction relative à l’harmonisation des méthodes d’évaluation économique des grands projets d’infrastructures de transport, jointe à la circulaire du 3 octobre 1995 du Secrétariat d’Etat aux Transports. Gain économique : Consommations énergétiques en kep (kilo équivalent pétrole) - train complet électrique : 0,008 kep par tk (tonne kilométrique) - poids lourd : 0,024 kep par tk

68

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E M O D A L I T E S D E T R A N S P O R T

Conversion des kep en kWh (kilo Watt heure) - 1 kep : 1 0000 : 222 kWh - Coût d’1 kWh : 0,50 F soit un gain de 0,0036 F / tk

Economies de coût externes : a) Pollution Coûts générés en matière de pollution (en centimes par tk)

Milieu Mode Rural Urbain

Route 6 8

Rail électrique 0,1 0,1

Soit un gain de 5,9 7,9 b) Effets de serre Coûts en centimes par tk - Route : 0,9 - Train électrique : indirect Soit un gain de 0,9 cts/tk

Ainsi une estimation se basant sur un transfert de 500 000 t/an sur le mode ferroviaire et une distance moyenne de 30 Km se traduit par une économie annuelle de l’ordre de 2 MF.

E) 4. ORIENTATIONS A PRIVILEGIER

Les nuisances qu'engendre la circulation des camions doivent être limitées. C'est la raison pour laquelle les dossiers d'ouverture de carrières doivent faire l'objet d'une étude des nuisances potentielles liées au transport des matériaux, mais également d'une étude technico-économique des différentes modalités de ce transport. Dans le cas de carrières de grande taille (500 000 t/an), situées à plus de 30 ou 40 km des centres de consommation importants, l'usage unique de la route est à éviter et il convient de vérifier les possibilités de raccordement direct de la carrière au lieu de consommation par voie d'eau ou voie ferrée, sans trajet routier intermédiaire.

69

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E M O D A L I T E S D E T R A N S P O R T

Lorsque le transport routier ne pourra être évité, on recommandera : - de favoriser l'exploitation de gisements de proximité pour les besoins importants et les grands travaux, - de relier les carrières importantes par des voies spécifiques aux voies de circulation importantes afin d'éviter la traversée de zones habitées, - de bâcher les bennes transportant des matériaux secs ou de petite granulométrie, afin de limiter les envols de poussières.

Il conviendra pour éviter que le transport routier ne soit la seule solution : - de réserver des lieux privilégiés pour l’extraction en lit majeur en faisant un bilan écologique global, - de motiver les carriers qui font des efforts pour obtenir un branchement ferré ou fluvial, - de demander aux maîtres d’ouvrage de grands travaux, de prévoir une clause dans leur marché, favorisant le transport en site propre, en incluant dans ces critères d’appréciation les coûts externes ; pour un grand chantier, faire en sorte que des installations de prise en charge et de traitement soient couplées à un site propre. - de privilégier les regroupements géographiques de carrières, de centrale de béton, centrales d’enrobés, usines de préfabriqué, sur des lieux permettant l’utilisation du transport en sites propres, - de valoriser un maillage interdépartemental des grandes plates-formes bénéficiant obligatoirement d’une desserte multimodale (Port Edouard Herriot, Villefranche-sur- Saône ou nouvelle...) , - de préserver des gisements situés à proximité des axes en site propre, - de prendre en compte, dans les critères définissant les zones d’extraction possibles, la proximité à un raccordement en site propre. - de créer des interrelations entre les modes de transport en site propres.

Il y a lieu néanmoins de privilégier en tenant compte des contraintes économiques et administratives, la reconquête de la part de trafic des transports en site propre, détenue préalablement à l'arrêté du 22/09/94. Dans cette perspective, il apparaît nécessaire de préserver des gisements qui permettent, par leur localisation, d'utiliser des modes de transport en site propre. Il y aura lieu de privilégier la création d'autres plates-formes logistiques multimodales.

70

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ZONES A PROTEGER

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas Z O N E S A P R O T E G E R

F) ZONES A PROTEGER

Le schéma départemental des carrières doit tenir compte des espaces protégés au titre de l'environnement mais non des espaces protégés au titre de l'urbanisme, sujets à des évolutions fréquentes. Il doit, en outre, être compatible avec le SDAGE et avec le ou les SAGE concernés. Suite à la réflexion conduite par la Commission Départementale des Carrières, les contraintes d'environnement ont été regroupées en trois grandes catégories :

• Classe 1 : interdiction réglementaire directe ou indirecte Cette classe comprend les espaces bénéficiant d'une protection juridique forte, au sein desquels l'exploitation des carrières est interdite. Cette interdiction pourra être explicite dans le texte juridique portant protection (interdiction réglementaire à caractère national ou interdiction découlant de règlements particuliers), ou se déduire de celui-ci (interdiction indirecte) ; • Classe 2 : espaces d'intérêt majeur Cette classe comprend les espaces présentant un intérêt et une fragilité environnementale majeurs, concernés par des mesures de protection, des inventaires scientifiques, ou d'autres démarches visant à signaler leur valeur patrimoniale. Des ouvertures de carrières ne peuvent y être autorisées que sous réserve que l'étude d'impact démontre que le projet n'obère en rien l'intérêt du site : en particulier, des prescriptions particulières très strictes pourront être demandées ; • Classe 3 : espace à forte sensibilité Cette classe comprend des espaces de grande sensibilité environnementale. Les autorisations d'ouverture de carrières dans ces zones devront être accompagnées de prescriptions particulières adaptées au niveau d'intérêt de fragilité du site. • Classe 3 bis: zones particulières Pour les espaces non concernés par les trois classes précédentes, l'étude d'impact des projets d'ouverture de carrière devra prendre en compte les sensibilités environnementales particulières adaptées au niveau d'intérêt de fragilité du site. Les informations présentées ci-après proviennent des différents Services concernés. Le tableau qui suit récapitule l'ensemble des contraintes prises en compte, en les classant selon les catégories définies ci-dessus. Chaque contrainte cartographiée est accompagnée de la référence de la carte correspondante (cf. Tome III). Certaines contraintes n'ont pas été représentées sous forme cartographique, faute d'informations suffisantes. Elles sont signalées en italique et par un astérisque. Le descriptif détaillé des contraintes d'environnement, qui fait suite au tableau, reprend l'ordre de présentation de celui-ci.

71

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

Pour leur présentation cartographique (cf. Tome III), les différentes contraintes ont été regroupées par famille, en fonction de leur nature, et non en fonction de leur visualisation détaillée plus cohérente. Les cartes retenues et présentées au Tome III sont donc les suivantes : • la carte n°1 : espaces protégés ou espaces gérés : · les réserves naturelles volontaires, · les arrêtés préfectoraux de protection de biotope, · les sites naturels classés, · les sites naturels inscrits, · les ZPPAUP, · les communes pour lesquelles une ZPPAUP est à l’étude, · les monuments historiques, · les zones de protection, · le Parc Naturel Régional du Pilat, · les zones concernées par des opérations locales.

• la carte n°2 : inventaires de la faune et de la flore et sites proposés au titre de la directive Habitat : · les ZNIEFF de type I · les ZNIEFF de type II · les sites proposés au titre de la Directive Habitat

• la carte n°3 : inventaire des Espaces Naturels Sensibles du département du Rhône : · les espaces dotés d’une structure ou d’un plan de gestion · les autres espaces naturels sensibles

• la carte n°4 : autres inventaires : · les sites géologiques d’intérêt majeur, · les paysages exceptionnels, · les paysages remarquables.

• la carte n°5 : faune, flore et écosystèmes remarquables recensés dans l'Atlas du SDAGE

• la carte n°6 : ressources en eau : · les cours d’eau et les espaces de liberté associés, · les vallées dégradées recensées dans l’Atlas SDAGE., · les nappes à valeur patrimoniale du SDAGE, · les captages d’eau potable.

• la carte n°7 : espaces sensibles pour l’archéologie

• la carte n°8 : les espaces bénéficiant d’une appellation d’origine contrôlée et périmètres d’irrigation collective

• la carte n°9 : carte de synthèse

72

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

DEPARTEMENT DU RHONE Classement des contraintes environnementales

Classe 1 : interdiction réglementaire Classe 2 : espaces d'intérêt majeur Classes 3 et 3bis : espaces à forte sensibilité et zones directe ou indirecte particulières Espace à forte sensibilité Zones particulières . Lit mineur des cours d’eau . Projets en cours de zones de classe 1 . ZNIEFF type 1 . Captages d’eau potable destinée à la consomma- . Zones en vert foncé de la carte de synthèse . Zones concernées par des . Périmètre de protection immédiate et tion humaine en l’absence de l’étude BURGEAP (septembre 95) dans opérations locales dans le rapproché des captages d’eau potable de DUP l’attente du SAGE de l’Est lyonnais cadre des mesures agri- destinée à la consommation humaine environnementales . Paysages exceptionnels . Espaces de liberté des cours d’eau et . Espaces Naturels sensibles . Périmètre de protection éloigné des annexes fluviales identifiés par SDAGE . Paysages remarquables non dotés de structure ou de captages d’eau potable destinée à la . Périmètre de protection éloigné des plan de gestion . Appellations d’origine consommation humaine lorsque le règlement captages d’eau potable destinée à la . ZNIEFF de type II particulier le prévoit explicitement consommation humaine en l’absence . Réserves de chasse et de d’interdiction explicite dans les règlements faune sauvage∗∗ . Archéologie : Sites . Réserves naturelles* particuliers . Sites naturels et bâtis inscrits sensibles ∗∗ . Forêts de protection* . Parc naturel régional du Pilat à l’inventaire . Zones irriguées . Sites proposés au titre de la directive . Nappes à valeur patrimoniale . Zones remembrées . Réserves naturelles volontaires européenne “ Habitats ” (SDAGE) . Communes concernées . Arrêtés préfectoraux de protection de . Abords des monuments historiques . Vallées reconnues comme par la loi montagne biotope milieux particulièrement . Zones de protection∗∗ dégradés (SDAGE) . ZPPAUP . Faune flore et écosystèmes remarquables identifiés par SDAGE . Réserve de chasse et de faune sauvage . Espaces Naturels sensibles dotés de lorsque le règlement le prévoit explicitement∗ structure ou de plan de gestion . Sites naturels et bâtis classés . Sites géologiques d’intérêt majeur

∗ n’existe pas, à ce jour, dans le département du Rhône ∗∗ contrainte non cartographiée

73

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 1. CLASSE 1 : INTERDICTION REGLEMENTAIRE DIRECTE OU INDIRECTE

F) 1.1. LIT MINEUR DES COURS D'EAU

non cartographié

Le lit mineur est le terrain recouvert par les eaux coulant à pleins bords avant tout débordement. L'arrêté du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrières prévoit que : - les extractions de matériaux dans le lit mineur des cours d'eau et dans les plans d'eau traversés par des cours d'eau sont interdites. Si des extractions sont nécessaires à l'entretien dûment justifié ou à l'aménagement d'un cours d'eau ou d'un plan d'eau, elles sont alors considérées comme un dragage. - les extractions en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas faire obstacle à l'écoulement des eaux superficielles. L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale séparant les limites de l'extraction des limites du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par les cours d'eau. Cette distance ne peut être inférieure à 35 m vis-à-vis des cours d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur, conformément à l'arrêté ministériel du 22 septembre 1994.

Cf. Chapitre D -1-3-1 : Rappel des préconisations du SDAGE en ce qui concerne le lit mineur. Cf. Chapitre D -1-3-2 : Dragages dans le lit mineur des cours d’eau

F) 1.2. PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE ET RAPPROCHEE DES CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE

(Carte 6 points de captages)

Toutes activités sont interdites dans le périmètre de protection immédiate d’un captage d’eau destinée à la consommation humaine (article 21 du Décret n° 89-3 du 3 janvier 1989 modifié). Le périmètre de protection rapprochée d’un captage d’eau destinée à la consommation humaine peut, en outre, faire l’objet de prescriptions, ou même d’interdictions. L’extraction de matériaux est interdite dans les périmètres de protection rapprochée des captages d’eau potable du département du Rhône.

74

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

cf. Chapitre D 1-3-1 : Rappel des préconisations du SAGE en ce qui concerne les nappes alluviales. Chapitre D 1-3-4 : Pour l’ensemble des nappes alluviales du département du Rhône, dans les nappes d’intérêt patrimonial pour l’alimentation en eau potable, dans la nappe de l’Est Lyonnais et dans la nappe du Val de Saône.

F) 1.3. RESERVES NATURELLES

Les réserves naturelles, créées par décret en Conseil d’Etat ou par décret simple, correspondent à des parties du territoire d’une ou plusieurs communes dont la faune, la flore, le sol, les eaux, les gisements de minéraux ou de fossiles présentent une importance particulière. Toute action susceptible de nuire au développement de la flore et de la faune ou d’entraîner la dégradation de biotopes et du milieu naturel peut y être réglementée ou interdite, et l’ouverture de carrière y est donc, de ce fait, impossible. Des périmètres de protection peuvent être institués autour de ces réserves et les contraintes peuvent y être les mêmes. Le département du Rhône ne compte aucune réserve naturelle à la date d’approbation du schéma.

F) 1.4. RESERVES NATURELLES VOLONTAIRES (R.N.V.)

(carte n°1)

Les réserves naturelles volontaires, agréées par décision préfectorale, concernent des propriétés privées dont la faune et la flore sauvages présentent un intérêt particulier sur le plan scientifique et écologique. Le règlement peut être aussi contraignant que celui d’une réserve naturelle. Le département du Rhône compte deux réserves volontaires : la réserve naturelle volontaire de Crépieux Charmy sur les communes de Vaulx en Velin et Rillieux la Pape (arrêté n°2199- 95 du 20/07/1995) et la réserve naturelle volontaire de la Mine du Verdy sur la commune de Pollionnay (arrêté n° 569-90 du 03/04/90). La RNV de la Mine du Verdy interdit toute activité d’exploitation minière.

F) 1.5. FORETS DE PROTECTION

Le classement en forêt de protection, qui s’opère par décret en Conseil d’Etat, a pour objectif la conservation des forêts reconnues nécessaires à la protection des terres contre les catastrophes naturelles ou au bien-être de la population. Les forêts de protection sont soumises à un régime forestier spécial qui interdit, notamment, toute fouille ou extraction de matériaux, à moins qu’ils ne soient indispensables à la mise en valeur et à la protection de la forêt.

75

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

Le département du Rhône ne compte à la date d’approbation du schéma aucune forêt de protection.

F) 1.6. ARRETES PREFECTORAUX DE PROTECTION DE BIOTOPE

(carte n°1)

Les arrêtés préfectoraux de conservation des biotopes permettent de prendre les dispositions nécessaires - dont l’interdiction d’ouverture de carrière - pour assurer la protection des biotopes indispensables à la survie d’espèces protégées et à la protection de milieux contre des activités qui portent atteinte à leur équilibre biologique. La réglementation, qui vise le milieu lui-même et non les espèces qui y vivent, est spécifique à chaque arrêté et peut donc, ou non, interdire explicitement l’ouverture de carrières.

Le département du Rhône compte cinq arrêtés préfectoraux de protection de biotope :

DENOMINATION COMMUNES CONCERNEES Biotopes de la Croix Rosier et de la Croix Saburin* (Arrêté n° 605-85 du 14/04/85 modifié par les arrêtés LE PERREON n° 871-85 du 31/05/85 et n° 962-86 du 10/06/86) QUINCIE EN BEAUJOLAIS ------Biotopes du Vallon du Rossand COURZIEU ( Arrêté n° 1028-82 du 17/12/82 ST GENIS L’ARGENTIERE modifié par l’arrêté n°1592-89 du 26/09/89) ------Biotopes de l’île du Beurre* TUPIN ET SEMONS (Arrêté n° 143-87 du 10/02/87 ------GRIGNY Biotopes de L’île de la Table Ronde* SEREZIN DU RHÔNE (Arrêté n° 1401-91 du 21/05/91) SOLAIZE TERNAY ------Biotopes des Prairies et Landes du Plateau de Montagny* CHASSAGNY (arrêté n° 1719-93 du 07/06/93) MONTAGNY

* Quatre arrêtés de biotopes interdisent explicitement toute activité industrielle

76

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 1.7. ZPPAUP

(carte n°1)

Les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) ont été instituées pour enrichir des protections existantes ou créer de nouvelles protections en concertation avec les collectivités locales. Elles créent une servitude d’utilité publique et peuvent se substituer à des sites inscrits ou des abords de monuments historiques. Elles comprennent un périmètre, un règlement et un cahier de recommandations. Ces zones recouvrent des espaces à très grande valeur patrimoniale, tant bâties que rurales et naturelles. Il y a incompatibilité indirecte avec toute activité de carrière ou d’extraction de granulats, qui peuvent d’ailleurs être explicitement interdites dans un règlement de certaines ZPPAUP. Les éventuels travaux sont soumis à autorisation spéciale de l’autorité compétente (maire en cas de POS) sur avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de . Le département du Rhône est concerné par quatre ZPPAUP urbaines : Salles Arbuissonnas en Beaujolais, Thizy, Villeurbanne, Lyon - Croix Rousse. Deux projets de ZPPAUP sont actuellement en cours d’étude ; ils concernent St Romain au Mont d’Or et .

F) 1.8. SITES NATURELS OU BATIS CLASSES

(carte n°1)

Le classement, qui fait l’objet d’un arrêté ministériel ou d’un arrêté en Conseil d’Etat, a pour but la protection et la conservation d’espaces naturels ou bâtis, quelle que soit leur étendue. Il peut s’agir de sites d’intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire, pittoresque ou naturel. L’extraction de matériaux n’est pas juridiquement formellement interdite dans un site classé. Néanmoins, les interventions et travaux qui peuvent être autorisés doivent maintenir en l’état l’intérêt du site, et contribuer à sa mise en valeur : dans cet esprit, il y a incompatibilité de fait, entre site classé et carrières, lesquelles sont donc interdites indirectement. Les autorisations relèvent du ministre en charge de l’environnement, après avis de la Commission Départementale des Sites, et le cas échéant de la Commission supérieure des Sites. Le département du Rhône est concerné par le classement de onze sites : les sites de la Croix Rampeau, l’Eperon Nord du Mont Verdun et la Place du Monument Ampère, tous trois sur la commune de Poleymieux au Mont d’Or, le site de l’Arbre de la Liberté sur la commune de St Romain au Mont d’Or, la place Bellecour et l’Ile Barbe sur la commune de Lyon, les trois parcelles du Bourg sur la commune de , le Vieux Village à , la Chapelle St Hippolyte à Theizé et le cours de l’ à Yzeron.

77

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 1.9. RESERVE DE CHASSE ET DE FAUNE SAUVAGE (lorsque le règlement prévoit explicitement l’interdiction des carrières) :

Le classement en réserve de chasse et de faune sauvage, qui fait l’objet d’un arrêté préfectoral, a pour but de favoriser la protection du gibier et de ses habitats et il permet, notamment, de limiter l’accès des zones concernées afin d’y assurer la tranquillité des animaux. L’accès des personnes ou des véhicules et l’utilisation d’instruments sonores peuvent y être réglementés, ce qui rend alors, en principe, impossible l’exploitation de carrières. Il n’en existe pas de ce type, dans le département du Rhône.

F) 1.10. PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE DES CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE LORSQUE LE REGLEMENT PARTICULIER LE PREVOIT EXPLICITEMENT

Les périmètres de protection éloignée des captages d’eau potable destinés à la consommation humaine sont des zones très sensibles ; les extractions de matériaux sont interdites dans certains périmètres de protection éloignée du département du Rhône.

Chapitre D 1-3-1 : Rappel des préconisations du SDAGE - En ce qui concerne les nappes alluviales Chapitre D 1-3-4 : Pour l’ensemble des nappes alluviales du département du Rhône.

F) 2. CLASSE 2 : ESPACES D’INTERET MAJEUR

F) 2.1. PROJETS EN COURS DE ZONES DE CLASSE 1

La reconnaissance de l’état de projet d’une zone sera faite par l’autorité préfectorale à la demande du pétitionnaire.

F) 2.2. ZONES EN VERT FONCE DE LA CARTE DE SYNTHESE DE L’ETUDE BURGEAP DE LA NAPPE DE L’EST LYONNAIS (Septembre 1995) DANS L’ATTENTE DU SAGE DE L’EST LYONNAIS

Etude consultable à la DDAF

78

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

Cette étude a exprimé les différents degrés de sensibilité de la nappe de l’Est Lyonnais ; les études d’impact des demandes d’autorisation devront en tenir compte ; en particulier dans la zone vert foncé à préserver en priorité, les extractions de matériaux ne seront pas autorisées, sauf celles nécessaires à l’aménagement du parc de Miribel-Jonage.

Cf. Chapitre D 1-3-4 : Dans les nappes d’intérêt patrimonial - nappe de l’Est Lyonnais

F) 2.3. ESPACES DE LIBERTE DES COURS D’EAU ET ANNEXES FLUVIALES IDENTIFIES PAR LE SDAGE

(carte n°6)

Le SDAGE préconise “ une politique très restrictive d’installation des extractions de granulats ” dans l’espace de liberté des cours d’eau et les annexes fluviales, politique qui est explicité ci-dessus (Cf. chapitre D 1-3-1 ). A titre indicatif, mais non exhaustif, il est recommandé que les espaces de liberté soient pris en compte pour les cours d’eau, ou portions de cours d’eau, suivants : du nord au sud : Azergues aval, Rhône amont de Lyon ; les études d’impact des éventuelles demandes d’autorisation devront en tenir compte.

Cf. Chapitre 1-3-1 : Rappel des préconisations du SDAGE : . l’espace de liberté des cours d’eau, . les annexes fluviales, . en ce qui concerne le lit majeur.

F) 2.4. PERIMETRES DE PROTECTION ELOIGNEE DES CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE (en l’absence d’interdiction explicite dans les règlements particuliers)

(carte n°6 : points de captages)

Les périmètres de protection éloignée d’un captage d’eau destinée à la consommation humaine, en l’absence de règlement particulier (cf. ci-dessus F1-10), constituent des zones de très forte sensibilité vis à vis des ouvertures de carrières ; les carrières peuvent être autorisées dans la mesure où l’extraction est réalisée hors nappe avec maintien d’une épaisseur minimale de 5 mètres au-dessus du niveau connu des plus hautes eaux. Cf. Chapitre D1-3-4 : Pour l’ensemble des nappes alluviales du département du Rhône.

79

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 2.5. SITES PROPOSES AU TITRE DE LA DIRECTIVE EUROPEENNE “ HABITATS ”

(carte n°2)

Dans l’optique de l’application de la directive européenne du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage, des inventaires scientifiques ont été réalisés afin de répertorier la présence des espèces concernées pour leur intérêt européen. Ils ont pu mettre en évidence la présence d’espèces animales et végétales déjà protégées par la législation française en vigueur, au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature). Les espaces concernés sont des secteurs à très forte sensibilité vis à vis de l’extraction de matériaux : l’étude d’impact devra impérativement tenir compte de ces éléments d’expertise scientifique. A la date d’approbation du schéma, 4 sites ont été proposés dans le département du Rhône pour figurer sur la liste des sites susceptibles d’être retenus dans le réseau Natura 2000 : - A1 : Prairies humides et forêts alluviales du Val de Saône, - A7 : Milieux alluviaux et aquatiques du fleuve Rhône de Jons à Anthon, - R1 : Pelouses, milieux alluviaux et aquatiques de l’île de Miribel Jonage, - R9 : Gîte à chauves souris des Mines de la Vallossière. Un autre sera par la suite éventuellement concerné : - B15 : Rivières, forêts, pelouses, landes et habitats rocheux des affluents rive droite du Rhône.

F) 2.6. ABORDS DES MONUMENTS HISTORIQUES

(carte n°1)

Les monuments historiques inscrits ou classés sont munis de périmètres de protection de leurs abords, d’un rayon de 500 mètres. Les textes n’y interdisent pas expressément l’ouverture des carrières et le préfet peut délivrer les autorisations au titre des abords après avis de l’Architecte des Bâtiments de France (avis conforme pour les permis de construire, de démolir, et les installations et travaux divers). L’ouverture et l’exploitation d’une carrière n’y sont cependant en général, pas compatibles avec l’objet même de la protection, du point de vue du paysage comme du point de vue de la pérennité du monument qui peut être fragilisé par les tirs de mine, le roulage, etc..., inhérents à l’activité d’une carrière. Il y a incompatibilité majeure en cas de visibilité depuis le monument et, pour certains monuments historiques importants, les perspectives monumentales doivent, en outre, être préservées dans les vues lointaines.

80

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 2.7. ZONES DE PROTECTION

(carte n°1)

Conformément à la loi du 2 mai 1930, des zones de protection peuvent être établies autour des monuments naturels et des sites inscrits. La protection du site est déclarée d’intérêt général par un décret en conseil d’Etat ; décret qui fixe les prescriptions auxquelles sont tenus de se conformer les propriétaires des parcelles concernées ou leurs ayants-droit. Dans ces zones, les projets de grands travaux, de quelque nature qu’ils soient, sont soumis, pour avis, au Ministre des Affaires culturelles. Il existe trois zones de protection dans le département du Rhône : autour de l’aqueduc du Gier sur les communes de Brignais et Chaponost (18 décembre 1939), autour d’un autre tronçon de cet aqueduc sur les communes de Soucieu en Jarrest et Brignais (18 décembre 1939) en contrebas de la table d’orientation à Yzeron (21 décembre 1938). Les prescriptions relatives à ces zones ne concernent pas explicitement les extractions de granulats, mais interdisent notamment l’édification de constructions.

F) 2.8. FAUNE, FLORE ET ECOSYSTEMES REMARQUABLES IDENTIFIES PAR LE SDAGE

(Carte n° 5)

En complément de la cartographie des différentes zones citées précédemment, la carte n°4 de l’Atlas du SDAGE du Bassin Rhône Méditerranée Corse apporte un grand nombre de précisions sur des espèces remarquables présentes dans ces milieux, les zones de frayères et les zones humides identifiées par le SDAGE. De même que pour les ZNIEFF, ZICO et autres inventaires, il doit être tenu compte de ces informations lors de l’élaboration de tout projet et, en particulier, de la présence d’espèces rares, remarquables ou d’intérêt national. Dans le département du Rhône des mammifères (castor), des oiseaux (courlis), des écrevisses (écrevisses à pieds blancs), des poissons (lamproies de planer) et des végétaux (orchidée des castors) ont par exemple été identifiés comme espèces remarquables d’intérêt national sur certains sites.

Cf. Chapitres : D 1-3-1 : Rappel des préconisations du SDAGE ; D 1-3-3 : Extractions dans le lit majeur des cours d’eau ; D 1-3-5 : Extractions dans les milieux aquatiques remarquables ; D 1-4 : Réduction des impacts potentiels sur la faune et la flore

81

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 2.9. ESPACES NATURELS SENSIBLES DOTES DE STRUCTURE OU DE PLAN DE GESTION

(carte n°3) Afin d’orienter ses interventions concernant la protection et la mise en valeur des espaces naturels, le Conseil Général a élaboré un inventaire des espaces naturels sensibles du département du Rhône.

Certains de ces espaces disposent déjà d’une structure ou d’un plan de gestion. Il s’agit :

Espaces naturels 1. Espaces naturels dotés d’une structure de gestion Structures de gestion

. Ile de Miribel Jonage SYMALIM

. Monts d’Or Syndicat Mixte des Monts d’Or

. Iles et lônes du Rhône à l’aval de Pierre-Bénite SMIRIL

. Ile du Beurre CONIB

. Vallons de Serres et des Planches SIVU de Serres et des Planches

. Vallon des Echets SIVU du vallon du ruisseau des Echets 2. Espaces naturels dotés d’un plan de gestion Communes concernées

. Prairies humides du Val de Saône St Georges de Reneins, Belleville, Taponas . Plateau et landes de Montagny Communauté de communes du Pays Mormantais

. Vallons de l’Ouest Lyonnais - Basse vallée de l’Yzeron Craponne, Francheville, - Vallons du Ribes, du Ratier et de Méginand St Genis les Ollières, Craponne

. Carrières de Glay, bois des Oncins Communauté de communes du Pays de l’Arbresle

Préalablement à toute exploitation de carrières, les avis du Conseil Général, de la structure de gestion du site et des communes ou groupements de communes concernées devront être sollicités. L’étude d’impact devra démontrer la compatibilité du projet avec les objectifs de gestion de ces sites.

82

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 2.10. SITES GEOLOGIQUES D’INTERET MAJEUR

(carte n°4)

En juin 1995, la région Rhône Alpes et la DIREN ont fait réaliser par ANTEA un inventaire des sites géologiques d’intérêt majeur en Rhône-Alpes. Sur la région, il apparaît : 8 sites d’intérêt international, 7 sites d’intérêt national et 31 sites d’intérêt régional. Il s’agit de secteurs généralement bien localisés et circonscrits, de très grande sensibilité, et où l’extraction de matériaux ne devrait pas être autorisée. Le Rhône est concerné par 1 site d’intérêt régional (Gisement de Sain Bel la Palud) et 4 sites d’intérêt local (sablières de Colombier, carrières de Couzon, gisement de St Didier sur Beaujeu, Vaugnérite de Bellevue).

F) 2.11. PARC NATUREL REGIONAL DU PILAT (P.N.R.)

(carte n°1)

L’extrémité sud-ouest du département est concernée par la frange NE du Parc Naturel Régional du Pilat, territoire reconnu comme ayant un équilibre fragile et présentant un patrimoine naturel et culturel riche. Il n’existe pas, au sein d’un parc naturel régional de réglementation spéciale concernant la protection du milieu naturel et il n’y a donc pas de charte du Parc, et en application de la loi “ Paysage ” du 8 janvier 1993, un plan du Parc intégrant des dispositions relatives à la protection des structures paysagères sur ce territoire du Parc. Cette charte, adoptée par décret, s’impose aux collectivités territoriales, aux documents d’urbanisme et à l’Etat (article L244-1 du Code Rural). La charte révisée du PNR du Pilat de mai 1991 prévoit que les signataires de la charte s’engagent à émettre un avis défavorable à l’ouverture de nouvelles carrières sur l’ensemble du territoire du Parc. Par ailleurs, lorsque des travaux envisagés dans un Parc sont soumis à notice ou étude d’impact, en application de la loi du 10 juillet 1976, l’organisme chargé de la gestion du Parc doit être saisi pour avis dans les délais réglementaires d’instruction (article R 244-15 du Code Rural). Les communes du département du Rhône comprises dans le périmètre du Parc sont : Condrieu, , , Trèves, Tupin et Semons ; un projet d’extension sur les communes de : Echalas, Loire sur Rhône, Saint Romain en Gal et est toujours en cours en 1999.

83

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 3. CLASSE 3 ET 3BIS : ESPACES A FORTE SENSIBILITE ET ZONES PARTICULIERES

F) 3.1. CLASSE 3 - ESPACES A FORTE SENSIBILITE

F) 3.1.1. ZNIEFF TYPE 1

(carte n° 2)

Les Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF), correspondent à des espaces naturels dont l'intérêt repose soit sur l'équilibre et la richesse de l'écosystème soit sur la présence de plantes ou d'animaux rares ou menacés. Elles peuvent, en particulier, receler des espèces protégées par la législation française au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature). L'inventaire des ZNIEFF, initié par le Ministère de l'Environnement en 1982, revêt un caractère permanent, avec des actualisations régulières. L'appartenance d'une zone à l'inventaire des ZNIEFF ne lui confère aucune protection réglementaire mais oblige à en tenir compte lors de l'élaboration de tout projet. Les ZNIEFF de type I, qui correspondent à des secteurs délimités caractérisés par leur intérêt écologique remarquable, doivent faire l’objet d’une attention toute particulière. Il s’agit, en effet, de secteurs à très forte sensibilité vis à vis de l’extraction de matériaux et l’étude d’impact devra impérativement démontrer qu’aucune espèce protégée ne sera détruite ou dérangée du fait du projet. On trouvera la liste des ZNIEFF de type I, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

F) 3.1.2. ZONES CONCERNEES PAR DES OPERATIONS LOCALES DANS LE CADRE DES MESURES AGRI ENVIRONNEMENTALES

(carte n°1)

Dans des zones sensibles du point de vue de l’environnement, l’introduction ou le maintien de pratiques agricoles compatibles avec leurs exigences de protection et d’entretien, sont aidés financièrement par l’Etat et la Communauté Européenne. L’étude d’impact devra démontrer la compatibilité de l’extraction de matériaux avec les enjeux écologiques de la zone. Le département du Rhône est concerné par l’opération locale du plateau de Montagny recouvrant des parties du territoire des communes de Chassagny, Montagny, Mornant, St Andeol le Château, St Laurent d’Agny et Taluyers.

84

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 3.1.3. ESPACES NATURELS SENSIBLES NON DOTES DE STRUCTURE OU DE PLAN DE GESTION

(carte n°3)

Afin d’orienter ses interventions concernant la protection et la mise en valeur des espaces naturels, le Conseil Général a élaboré un inventaire des espaces naturels sensibles du département. Préalablement à toute exploitation de carrière, l’avis du Conseil Général devra être sollicité.

F) 3.1.4. RESERVES DE CHASSE ET DE FAUNE SAUVAGE (non cartographié)

Le classement en réserve de chasse et de faune sauvage, qui fait l’objet d’un arrêté préfectoral, a pour but de favoriser la protection du gibier et de ses habitats. Dans le Rhône, il existe à la date d’approbation du schéma cinq réserves de chasse et de faune sauvage (St Romain en Gal, la Tour de Salvagny-Dommartin, St Igny de Vers, St Racho, Carrières du Garon, Miribel-Jonage).

F) 3.1.5. SITES NATURELS OU BATIS INSCRITS

(carte n°1)

L’inscription d’un site à l’inventaire, par arrêté ministériel, a pour objectif la conservation de milieux et de paysages dans leur état actuel. Il peut, de même que pour les sites classés, s’agir de sites d’intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire, pittoresque ou naturel. Les sites inscrits bénéficient d’une protection moins importante que les sites classés et font généralement l’objet d’une procédure de classement lorsque leur intégrité est menacée. L’inscription d’un site témoigne de son intérêt patrimonial très important, qu’il s’agit de préserver : l’étude d’impact devra montrer que l’exploitation ne lui porte pas atteinte, notamment au plan des paysages. Pour les carrières, les autorisations relèvent de l’autorité préfectorale, avec avis simple de l’Architecte des Bâtiments de France. On trouvera la liste des sites naturels inscrits à l’inventaire, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

85

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 3.1.6. NAPPES A VALEUR PATRIMONIALE (SDAGE)

(carte n°6)

Un certain nombre d’aquifères ont été identifiés par le SDAGE comme étant des milieux aquatiques remarquables à forte valeur patrimoniale. Il s’agit d’aquifères alluviaux soit aujourd’hui fortement sollicités et dont l’altération poserait des problèmes immédiats pour les importantes populations qui en dépendent, soit encore faiblement sollicités mais à préserver pour les générations futures. Il s ‘agit également d’aquifères karstiques à fort intérêt stratégique pour les besoins en eau actuels ou futurs, qui peuvent être situés sur des bassins versants souffrant d’une situation chroniquement et fortement déficitaire vis à vis de la ressource en eau. Ces aquifères ont été identifiés par l’Agence de l’eau, on trouvera la liste en annexe à la cartographie. Les recommandations énoncées ci-dessus, concernant les aquifères alluvionnaires et les extractions de roches massives (cf. D 1-3-3-2 1 tiret et D 1-3-5), y seront appliquées.

Cf. Chapitre D 1-3-1 : Rappel des préconisations du SDAGE - En ce qui concerne les nappes alluviales Chapitre D 1-3-4 : Extractions en nappes alluviales.

F) 3.1.7. VALLEES RECONNUES COMME MILIEUX PARTICULIEREMENT DEGRADES (SDAGE)

(carte n°6)

Le bon fonctionnement physique et l’équilibre d’un cours d’eau peuvent être altérés par des causes diverses dont des extractions excessives de granulats, des modifications du régime hydrologique liées à certains ouvrages hydrauliques, certains travaux d’aménagement ou prélèvements importants directs (rivière) ou indirects (nappe d’accompagnement). La vallée du Gier constitue actuellement un milieu reconnu comme particulièrement dégradé. Le fleuve Rhône est, pour sa part, concerné par de nombreuses atteintes : modifications du régime hydraulique, aménagement, extractions, prélèvements. Dans la vallée du Gier et dans toutes celles ayant subi une très forte exploitation dans le passé, on adoptera, conformément au SDAGE (cf. ci-dessus D 1-3-1), une politique très restrictive d’installation des extractions de granulats, tout en favorisant les opérations d’extractions participant à la restauration de tels sites.

86

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

F) 3.2. CLASSE III BIS - ZONES PARTICULIERES

F) 3.2.1. PAYSAGES EXCEPTIONNELS ET PAYSAGES REMARQUABLES

(carte n°4)

A l’échelle de la région, la DIREN a procédé à un inventaire des paysages, regroupés selon leur niveau d’intérêt. Bien que ne relevant pas d’une procédure réglementaire, cet inventaire met en évidence des espaces au paysage dit “ exceptionnel ”, d’intérêt national voire international, qui présente une incompatibilité majeure avec toute modification sensible de l’aspect visuel, tel que pourrait en générer une extraction de matériaux et des espaces au paysage dit “ remarquable ”, d’intérêt régional, où des dispositions particulières devront être retenues pour les projets de carrières afin de limiter le plus possible les impacts paysagers notables. Le département du Rhône compte un paysage exceptionnel de type majeur : la ville de Lyon. On trouvera la liste des paysages remarquables, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

F) 3.2.2. APPELLATIONS D’ORIGINE

(carte n°8)

Le département du Rhône est riche en productions viticoles de qualité et un grand nombre de communes sont comprises dans les aires d’appellations d’origine contrôlée (AOC). Certaines appellations concernant des territoires géographiques ou des groupes de communes (Beaujolais, Beaujolais village, Coteaux du Lyonnais, Côtes du Rhône). En raison de l’étendue des territoires concernés, la situation sera généralement évaluée au cas par cas. Certaines communes bénéficient d’appellation d’origine contrôlée viticole “ village ” avec le nom de la commune (Amplepuis, Brouilly, Chenas, , Condrieu, , Julienas, Morgon, Régnié). Il s’agit de territoires bien délimités où la sensibilité est très forte vis à vis de l’ouverture de carrières.

F) 3.2.3. ZNIEFF TYPE II

(carte n°2)

Les zones naturelles d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), correspondent à des espaces naturels dont l’intérêt repose, soit sur l’équilibre et la richesse de l’écosystème, soit sur la présence de plantes ou d’animaux rares ou menacés. Elles peuvent, en particulier, receler des espèces protégées par la législation française au niveau national ou régional (loi de 1976 relative à la protection de la nature) ;

87

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

L’inventaire des ZNIEFF, initié par le Ministère de l’Environnement en 1982, revêt un caractère permanent, avec des actualisations régulières. L’appartenance d’une zone à l’inventaire des ZNIEFF ne confère aucune protection réglementaire mais oblige à en tenir compte lors de l’élaboration de tout projet. Les ZNIEFF de type II réunissent des milieux naturels formant un ou plusieurs ensembles possédant une cohésion élevée et entretenant de fortes relations entre eux, chaque ensemble constitutif de la zone étant un assemblage d’unités écologiques homogènes dans leur structure ou leur fonctionnement. Les ZNIEFF de type II se distinguent donc de la moyenne du territoire régional environnant par leur contenu patrimonial plus riche et leur degré d’artificialisation plus faible. Elles peuvent englober plusieurs zones de type I. On trouvera la liste des ZNIEFF de type II, fournie par la DIREN, en annexe à la cartographie.

F) 3.2.4. ARCHEOLOGIE : SITES SENSIBLES

(carte n°7)

Le département du Rhône compte environ 2 300 sites archéologiques, toutes périodes confondues, et l’emplacement des sites connus est mentionné dans le POS de chaque commune. Cet inventaire, réalisé par le SRA (Service Régional d’Archéologie) est cependant loin d’être exhaustif, et de nouveaux travaux, dont l’ouverture de carrières, sont susceptibles de provoquer de nouvelles découvertes. Conformément au décret n° 77/133 du 21 septembre 1977, les études d’impact devraient prendre en compte l’analyse et les mesures de protection du patrimoine culturel. La protection et la conservation éventuelle des vestiges doivent satisfaire les dispositions de la loi du 27 septembre 1941 portant réglementation des fouilles archéologiques. Le Service Régional d’Archéologie sera systématiquement consulté lors de l’instruction des dossiers d’ouverture de carrière.

F) 3.2.5. ZONES IRRIGUEES ET ZONES REMEMBREES

(zones remembrées, non cartographiées)

Le département est concerné : - par des réseaux collectifs d’irrigation mis en place par des syndicats intercommunaux ou des associations syndicales avec l’aide financière de collectivités ; - par des communes ou parties de communes qui ont fait l’objet de remembrement de terres agricoles accompagné des infrastructures correspondantes, mises en place par des communes ou des associations foncières, avec l’aide financière de collectivités. Il est peu souhaitable qu’une activité autre qu’agricole se mette en place sur des parcelles équipées pour l’irrigation ou sur des territoires remembrés.

88

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

Cependant, dans des cas particuliers, à justifier au cas par cas, il peut être envisagé de modifier la vocation agricole de ces parcelles, sous réserve de compensations liées à la modification.

Les communes comportant des périmètres remembrés sont les suivantes : Ambérieux d’Azergues, Anse, Cailloux sur Fontaine, , , Chassieu, Les Chères, Civrieux d’Azergues, , Colombier Saugnieu, , Corbas, Corcelles en Beaujolais, Décines Charpieu, Dième, Dracé, Feyzin, Genas, Genay, Jonage, Jons, Lancié, Letra, Limas, , Marcilly d’Azergues, Marennes, Meaux la Montagne, Meyzieu, Mions, Montanay, Neuville sur Saône, Pommiers, Poule les Echarmeaux, Propières, Pusignan, Quincieux, Rilleux la Pape, Sathonay Village, Sérézin du Rhône, , Solaize, St André la Côte, St Bonnet de Mure, St Bonnet le Troncy, Ste Catherine, Ste Colombe, St Jean d’Ardières, St Just d’Avray, St Laurent d’Agny, St Laurent de Mure, St Martin en Haut, St Pierre de Chandieu, St Priest, St Romain en Gal, St Symphorien d’Ozon, Taluyers, Taponas, Toussieu, Tupin et Semons, Vaulx en Velin, Vénissieux, Villefranche-sur-Saône.

F) 3.2.6. CAPTAGES D’EAU POTABLE DESTINEE A LA CONSOMMATION HUMAINE SANS DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE

(carte n°6)

Les captages d’eau potable pour la consommation humaine sont des zones sensibles. L’étude d’impact devra tenir compte des éléments de connaissance ou rapports hydrogéologiques disponibles.

F) 3.2.7. COMMUNES SOUMISES EN TOTALITE OU PARTIELLEMENT AUX DISPOSITIONS DE LA LOI N° 85-30 DU 9 JANVIER 1985 RELATIVE AU DEVELOPPEMENT ET A LA PROTECTION DE LA MONTAGNE

Cette loi s'efforce de promouvoir une politique spécifique de développement, d'aménagement et de protection des zones de montagne telles que définies par un arrêté interministériel du 6 septembre 1985 (J. O. du 10 septembre 1985). Les principes généraux d'aménagement et de protection en zone de montagne sont les suivants : - préservation des terres nécessaires au maintien et au développement des activités agricoles, pastorales et forestières ; - préservation des espaces, paysages et milieux caractéristiques du patrimoine montagnard ; - maîtrise de l'urbanisation ; - orientation du développement touristique qui doit se faire dans le respect de la qualité des sites et des grands équilibres naturels,

89

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Z O N E S A P R O T E G E R

Les communes concernées par la loi montagne aux termes de l'arrêté interministériel précité sont les suivantes :

Affoux, Aigueperse, Amplepuis, , Ardillats (les), , Avenas, , Beaujeu (en partie), (en partie), (en partie), Bourg de Thizy, , , , Chambost-Allières, Chambost-, Chamelet, Chapelle de Mardore (la), Chapelle sur Coise (la), Chaussant (en partie), Chenelette, , Chiroubles (en partie), Claveisolles, Coise, Cours-la-Ville, Courzieu, , Dareize (en partie), Dieme, , Grandis, Grezieu-le-Marché, Halles (les), Haute-Rivoire, , Jullié (en partie), Lamure-sur-Azergues, , Letra, Longes (en partie), Longessaigne, Marchampt (en partie), Mardore, Marnand, Meaux-la-Montagne, Meys, Monsols, Montromant, Montrottier, Oroux, Pollionnay (en partie), , Pontcharra-sur-Turdine (en partie), Pont- Trambouze, Poule-les-Echarmeaux, Propières, , Riverie, Rivolet (en partie), , (en partie), Saint-André-la-Côte, Saint Appolinaire, Saint-Bonnet-des- Bruyères, Saint-Bonnet-le-Troncy, Saint-Christophe, Saint-Clément-De-vers, Saint- Clément-Les-Places, Saint-Clément-sur-Valsonne, Saint-Cyr-le-Chatoux, Saint-Didier-sous- Beaujeu (en partie), Saint-Didier-sous-Riverie (en partie), Saint-Forgeux, Saint-Genis- L'Argentière, Saint-Igny-de-Vers, Saint-Jacques-des-Arrêts, Saint-Jean-la-Bussière, Saint- Julien-sur-Bibost, Saint-Just-d'Avray, Saint-Laurent-de-Chamousset, Saint-Laurent-de- Vaux, Saint-Loup (en partie), Saint-Mamert, Saint-Marcel-l'Eclairé, Saint-Martin-en-Haut, Saint-Nizier-d'Azergues, Saint-Pierre-la-Pallud (en partie), Saint-Romain-de-Popey (en partie), Saint-Sorlin (en partie), Saint-Symphorien-sur-Coise, Saint-Vincent-de-Reins, Sainte-Catherine, Sainte-Foy-l'Argentière, Sainte-Paule, Sauvages (les), Savigny (en partie), Sourcieux-les-Mines, , Tarare, Thel, Thizy, , Trades, Valsonne, Vaugneray (en partie), (en partie), Vernay, Villechenève, Villié-Morgon (en partie), Yzeron.

90

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas R E A M E N A G E M E N T

G) ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES

L'exploitation d'une carrière constitue une occupation temporaire du sol. A son issue, cet espace doit retrouver sa vocation d'origine ou une utilisation précisée dans le projet.

Définitions : - remise en état : ensemble des travaux destinés à effacer, ou limiter, les traces de l'exploitation et à favoriser la réinsertion des terrains dans le site, ou plus généralement, dans le milieu environnant. Seule la remise en état est à la charge de l'exploitant ; - réaménagement : opération qui suppose la mise en place d'un processus complémentaire à la remise en état, dépassant le cadre de l'exploitation de la carrière et relevant de la seule volonté du propriétaire ou du futur gestionnaire du foncier. Il apporte à la zone exploitée une vocation nouvelle créatrice d'avantages d'ordre économique ou écologique ; - réhabilitation : opération de remise en état et, éventuellement, de réaménagement concernant certaines carrières anciennes qui, n'ayant pas, ou mal, été remises en état, constituent des sites dégradés et présentent des risques potentiels.

G) 1. REMISE EN ETAT DES LIEUX ET REAMENAGEMENT

La remise en état d'une carrière en fin d'exploitation doit conduire à faire oublier, à terme, que le site a été l'objet d'une extraction. Ainsi, si la remise en état prévoit une restitution paysagère, celle-ci doit s'insérer dans l'environnement paysager (typologie du relief, choix des essences...). Si la remise en état doit intégrer un projet d'aménagement, le site restitué devra in fine pouvoir être perçu comme ayant été modelé pour accueillir le dit projet. Toute artificialisation du paysage devra être proscrite. L'objectif de la remise en état est donc multiple : - mettre en sécurité le site (limiter les risques de chutes de blocs, d'éboulements, de noyades...), - redonner une vocation au site qui ne doit pas devenir une friche mais doit être réaffecté à d'autres usages (agricole, touristique, loisirs, pêche, écologique...), - assurer un environnement satisfaisant en recréant un cadre de vie adapté au milieu et cohérent avec l'aménagement du secteur, - faciliter l'acceptation des exploitations de carrières.

91

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

Le législateur a indiqué les principes et les règles de base de la remise en état. Il appartient au pétitionnaire de rechercher et de proposer les mesures et solutions adaptées qui tiennent compte de l'environnement du site. C'est dans le cadre de l'étude d'impact qu'il devra justifier le parti choisi et présenter un projet réaliste, crédible, suffisamment précis et cohérent avec les projets locaux. La définition et les prescriptions relatives à la remise en état doivent se faire au moment de l'octroi de l'autorisation de chaque carrière et sont précisées dans l'arrêté préfectoral d'autorisation. On privilégiera l'option qui offre les meilleures garanties de gestion après remise en état et réaménagement éventuel (maître d'ouvrage, crédibilité technique et financière du projet, tant en investissement qu'en fonctionnement...). D'une façon générale, on privilégiera la remise en état au fur et à mesure de la progression de l'exploitation, ou par phases, chaque fois que le type d'exploitation le permettra. La réduction des surfaces "en chantier" (entre le défrichement et la remise en état) permet, en effet, de limiter l'impact paysager de l'exploitation d'une carrière. Le fait de ne pas attendre la fin de l'exploitation pour se préoccuper de la remise en état permet d'étaler dans le temps les dépenses et même de les intégrer, à coût marginal, à celles de l'exploitation. Dans le cas où la remise en état au fur et à mesure ne serait pas possible, une progression par phases de l'extraction et de la remise en état devra être proposée au niveau du dossier de demande d'autorisation. Les phases devront être clairement définies et la surface ou la durée de remise en état de chacune devront être limitées, justifiées et précisées dans l'autorisation d'exploiter. En tout état de cause, la mise en chantier de la phase N+2 devra être subordonnée à l'achèvement de la remise en état de la phase N, cet achèvement devant faire l'objet d'une confirmation par le Service chargé du contrôle, en l’occurrence la DRIRE. L'absence ou l'insuffisance de remise en état d'une carrière par un exploitant devra être prise en compte dans toute décision ultérieure sur une prolongation de l'autorisation ou sur toute nouvelle demande. Elle pourra motiver un refus. Diverses stratégies de réaménagement après exploitation, qui peuvent d'ailleurs être combinées, sont actuellement observées :

• pour les carrières exploitées "en eau" : - réaménagement paysager et écologique des plans d'eau, - réaménagement paysager des plans d'eau à des fins de loisirs : pêche, promenade, activités nautiques légères, etc... - réaménagement avec fonction de bassin écrêteurs de crue, - constitution de réserves en eau potable, ou aménagement pour la réalimentation de nappe, - réaménagement pour aquaculture, - remblaiement.

• pour les carrières exploitées "hors d'eau" et les carrières "en eau" remblayées : - mise en valeur agricole, forestière, industrielle,

92

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

- réaménagement paysager, - autres : réaménagement en terrain de sport ou de loisirs, réaménagement pédagogique pour les sites présentant un intérêt particulier. Ces divers types de réaménagement et la façon de les mettre en œuvre n'offrent pas les mêmes garanties. On trouvera donc ci-après des recommandations générales et des conseils techniques qui pourront être adaptés aux conditions particulières de chaque exploitation.

G) 1.1. CARRIERES ALLUVIONNAIRES EN EAU

Les carrières en eau sont, le plus généralement, réaménagées en plans d'eau à vocations diverses, ce qui présente l'intérêt de la simplicité et de l'économie. Ce type de réaménagement doit cependant être limité ou examiné attentivement en raison : - des risques d'eutrophisation, - de l'absence fréquente d'intérêt halieutique, - de la nécessité d'assurer un suivi de gestion par des personnes compétentes, - de la vulnérabilité de la nappe, - des risques de colmatage, - des risques de mitage du paysage, - etc...

Ce type de réaménagement ne sera possible que si : - la densité des plans d'eau existants ou prévus dans le secteur est acceptable, - le maintien de la qualité des eaux est assuré, - le site réaménagé ne constitue pas un obstacle à l'écoulement des crues ou ne limite pas le champ d'inondation, - le site réaménagé ne constitue pas un obstacle à l'écoulement des eaux souterraines, - un futur gestionnaire crédible est pressenti.

G) 1.1.1. Réaménagement paysager et écologique des plans d'eau

cf figure n°7 : exemple de réaménagement écologique d'un plan d'eau

Des exemples de plans d'eau créés par des gravières et qui, correctement réaménagés et gérés, constituent des milieux présentant un certain intérêt écologique existent. Les recommandations suivantes sont susceptibles de favoriser ce type de réaménagement réussi :

93

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

- la plus grande attention sera portée à la morphologie des plans d'eau qui sera adaptée au contexte géographique local, - les berges à pentes douces seront préférées et on cherchera à y reproduire des conditions permettant la zonation classique des espèces en fonction de la profondeur, - des îles seront conservées, - les fonds graveleux seront privilégiés, pour éviter notamment la remise en suspension de particules fines, - des lieux de fraye seront restaurés : hauts-fonds peu accessibles dans des zones ensoleillées, plantés de prairies lacustres, berges densément végétalisées. - les peuplements végétaux seront adaptés aux contraintes locales (sol, climat, intérêt écologique), - on veillera à la qualité de l'eau et à la restauration des facteurs naturels d'auto- épuration.

figure n°7 : exemple de réaménagement écologique d'un plan d'eau

G) 1.1.2. Réaménagement paysager des plans d'eau à des fins de loisirs

Sous le vocable "bases de loisirs", on peut comprendre plusieurs types de réaménagement qui vont de la simple zone de promenade à des ensembles polyvalents complexes, de tailles très variables. Le plan d'eau est alors aménagé pour la baignade, la pêche ou le

94

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

canotage et les abords aménagés pour la promenade, le camping, les activités nautiques, etc...

Pour que ce type de réaménagement soit possible, il faut que le plan d'eau ait une dimension et une profondeur suffisantes et qu'il soit pérenne. Il faut en outre que sa configuration soit favorable aux activités prévues, notamment en ce qui concerne les berges dont le profil doit être adapté à l'usage et aux règles de sécurité. La plus grande attention devra, en outre, être portée à la qualité de l'eau et à la maîtrise des pollutions engendrées par la fréquentation du site.

G) 1.1.3. Réaménagement pour aquaculture

Des activités d'aquaculture peuvent être éventuellement implantées dans d'anciens sites d'extraction lorsque leur configuration et la qualité de l'eau le permettent. On portera, dans ce cas, une attention particulière sur la maîtrise des pollutions engendrées par ces activités.

G) 1.1.4. Remblaiement

La prudence s'impose sur le remblaiement des exploitations en eau. Celui-ci ne doit être envisagé que si l'exploitant peut justifier que des remblais sont disponibles en qualité et en quantité suffisantes.

Le remblaiement ne sera admis qu'avec des matériaux inertes. Dans les lits majeurs et les nappes alluviales, ces matériaux inertes seront uniquement d'origine naturelle (matériaux de découverte et remblais d'origine extérieure), les matériaux de démolition étant à éviter. Ils devront être relativement perméables et à granulométrie adaptée pour permettre une relative restauration des conditions d'écoulement de la nappe, éviter les phénomènes de colmatage et ne pas modifier l'effet tampon hydraulique des sols. Au demeurant, tout remblai doit être pris en compte dans l’étude d’impact et l’impact du remblai sur l’écoulement de la nappe doit être indiqué clairement.

On se reportera, pour le réaménagement des carrières en eau remblayées aux recommandations formulées ci-dessous (cf. G 1.2).

G) 1.2. CARRIERES ALLUVIONNAIRES HORS D'EAU

cf figure n° 8 : principe de réaménagement agricole d'une carrière

Le réaménagement agricole est, dans le département, le parti le plus souvent adopté. Cette solution est intéressante en raison de :

95

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

- son intérêt économique, - la réaffectation rapide des sols, - la maîtrise et l'entretien du site, - l'intégration paysagère, - la dominante rurale d'une grande partie du département, - l'intérêt à maintenir les équilibres agricoles actuels du département. Ce type de réaménagement peut être éventuellement conduit pendant la vie même de l'exploitation. Il nécessite des travaux de rectification et de talutage des parois ainsi que la remise en fond de fosse des terrains de découverte (avec éventuellement remblaiement complémentaire avec des matériaux inertes) et de la terre végétale. Celle-ci aura été traitée à part, en vue de la reconstitution du sol et l'impact du décapage aura été réduit en : - évitant de le réaliser par temps de pluie, - évitant le contact des terres riches en matières organiques avec les eaux, - ensemençant les stocks de terres arables, de façon à conserver leur qualité pédologique, améliorer leur intégration dans l'environnement, éviter leur envahissement par des végétaux indésirables (par exemple l'embroisie) et limiter leur érosion par ruissellement, - disposant les stocks destinés à être conservés plus de 6 mois, en cordons n'excédant pas 2 mètres de hauteur, ensemencés de plantes à couverture rapide et localisés à l'abri des circulations.

Dans les secteurs à fort intérêt pour l'eau potable, il est toutefois recommandé de rechercher des accords avec le propriétaire et/ou l'exploitant agricole concerné pour privilégier les aménagements à vocation paysagère et écologique qui nécessitent généralement un remodelage du site avant la mise en place d'espèces végétales adaptées. La plus grande attention sera portée au choix de ces espèces qui tiendra compte de la nature et de la composition du sol, de son modelé et de la végétation environnante. L'introduction d'espèces exogènes devra être évitée.

Les personnes concernées par les réaménagements agricoles peuvent utilement se référer aux indications sur ce type de réaménagement données par la plaquette intitulée – Remise en état des carrières : principes généraux, recommandations techniques et exemples de type d'exploitation, 1999 – B. Odent, M. Lansiart et disponible au Ministère de l'Aménagement du Territoire st de l'Environnement – Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques – 20, av. de Ségur – 75302 PARIS 07 SP.

96

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

Figure n° 8 : principe de réaménagement agricole d'une carrière

97

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

G) 1.3. CARRIERES EN ROCHE MASSIVE

cf figure n° 9 : remodelage des fronts de taille figure n° 10 : stabilisation des banquettes et principes de réaménagement de carrière en roche massive et figure n° 11 : réduction de l'impact paysager d'une carrière en roche massive

L'exploitation de carrières en roche massive peut créer des fronts de taille de grande hauteur, d'aspect artificiel, parfois visibles de très loin. Le réaménagement de ces carrières doit permettre d'assurer à la fois la sécurité et l'intégration paysagère. Il nécessite : - d'assurer la stabilité des fronts sur le long terme, - de limiter la hauteur des fronts en créant éventuellement des gradins intermédiaires, - de casser la monotonie des gradins horizontaux qui soulignent le front de la carrière, par une alternance d'éboulis, - de revégétaliser les banquettes et fronts de taille par la plantation d'espèces locales et adaptées.

Ce dernier point constitue l'une des principales difficultés des réaménagements de ce type d'exploitation. Son objectif est double : contribuer à stabiliser les fronts de taille et donc apporter un élément de mise en sécurité, mais surtout atténuer l'impact visuel de la carrière. Plusieurs techniques peuvent être conjuguées pour faciliter l'implantation de la végétation : - le remodelage des fronts de taille qui permet à la fois de minimiser les risques de chutes, de diminuer l'impact paysager et de favoriser la recolonisation végétale en amenant des matériaux meubles et perméables sur les banquettes, - la reconstitution, sur les banquettes, de pseudo-profils pédologiques par remblayage et apport de terre végétale, - la mise en place, si nécessaire, de systèmes de drainage des banquettes.

Les espèces végétales qui seront implantées seront issues des peuplements locaux et choisies en tenant compte de l'effet visuel recherché.

98

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

figure n° 9 : remodelage des fronts de taille

99

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

figure n° 10 : stabilisation des banquettes et principes de réaménagement de carrière en roche massive

2 à 3 % engazonnement

drainage

enrochements 10 % 1,5 à 2 m 15° si possible 7 m

10 m

terre de découverte (charbon organique) ou mélange de stériles (2/3) et de compost (1/3) Stériles (charbon minéral

Argile (si nécessaire pour la rétention

Merlon planté Carreau reboisé

Reverdisse ment de gradins avec plantes grimpantes

Plantation sur banquette

Talutage et plantation de gradin

Merlon Carreau

100

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

figure n° 11 : réduction de l'impact paysager d'une carrière en roche massive

101

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E R E A M E N A G E M E N T

G) 2. REHABILITATION DE SITES ABANDONNES

Pour certaines carrières anciennes, la remise en état des lieux, au demeurant sommaire, n'a été suivie d'aucun réaménagement et le site n'a pas été affecté à un nouvel usage. Certaines de ces carrières constituent ainsi des sites dégradés et présentent des risques potentiels pour la sécurité ou l'environnement, risques qui peuvent être ponctuellement accrus par des pratiques illicites (rejets, abandon de déchets potentiellement polluants, etc...). La réglementation prévoit que les sites abandonnés sans remise en état, ou avec une remise en état sommaire (zone mitée), après exploitation et qui posent des problèmes d'environnement notables peuvent être l'objet d'une remise en état, si aucune action administrative ou judiciaire n'est plus possible à l'encontre de l'exploitant. Les principes qui doivent conduire les réhabilitations sont, sur le plan technique, les mêmes que ceux édictés pour les remises en état et réaménagements (cf. ci-dessus G. 1.). En ce qui concerne la réhabilitation de sites dégradés d'anciennes exploitations dans le lit mineur des cours d'eau, les dispositions suivantes seront retenues (cf. note technique SDAGE n° 1) : - laisser le cours d'eau réutiliser les matériaux subsistants pour réparer, dans toute la mesure du possible, les dégâts causés, - garantir un débit solide suffisant au cours d'eau concerné en veillant au maintien du linéaire des berges érodables et en favorisant son développement lorsque l'occupation du sol le permet, - aménager, si nécessaire, le lit du cours d'eau de façon à favoriser le comblement des fosses d'extraction et à limiter la progression des érosions progressive et régressive (mise en place de seuils de stabilisation des fonds) en s'appuyant sur une étude géomorphologique et de dynamique fluviale.

102

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E SYNTHESE DES ORIENTATIONS PRINCIPALES DU SCHEMA

Photo GRA - Carrière de Belleville-Taponas S Y N T H E S E

H) SYNTHESE DES ORIENTATIONS PRINCIPALES DU SCHEMA

L'élaboration du schéma départemental des carrières du Rhône a été l'occasion d'une réflexion approfondie et prospective, non seulement sur l'impact de l'activité des carrières sur l'environnement mais, à un degré plus large, sur la politique de gestion des matériaux dans le département. Ce schéma se place ainsi dans le cadre d'une stratégie durable d'approvisionnement en matériaux et de protection des milieux naturels et devrait constituer, pour les années à venir, un instrument d'aide à la décision du Préfet.

Les objectifs principaux retenus par le schéma sont les suivants : - satisfaire les besoins actuels et les besoins à plus long terme (10 ans) du département, - maintenir la production des matériaux dans le département, l'activité extractive étant partie intégrante du tissu industriel, - réduire l'impact des extractions sur l'environnement.

BESOINS DU DEPARTEMENT ______

• Les besoins annuels de granulats dans le département du Rhône sont estimés à environ 8,5 Mt/an, pour les dix ans à venir (durée du schéma). Ils se décomposent en : - besoins courants : environ 7 Mt/an, - besoins pour les grands travaux : environ 1,5 Mt/an, En outre, le département satisfait aux besoins en granulats des départements voisins pour environ 2 Mt/an.

• Pour les besoins courants, la consommation départementale de granulats s'établit à 4,6 tonnes par habitant, chiffre plus faible que la moyenne nationale (6,5 tonnes environ). 91 % de ces granulats provenaient, en 1993, de matériaux alluvionnaires. Cette proportion est en nette progression sur les 10 dernières années (86 % en 1984). La pérennité d’approvisionnement pour la satisfaction de ces besoins courants doit être garantie par la disponibilité de 140 Mt de gisements de matériaux alluvionnaires autorisés, soit une vingtaine d’années de ressources.

• D'autres matériaux sont également utilisés dans le département : - le calcaire à ciment : 500 à 600 kt/an, - l'argile, pour la fabrication de produits réfractaires : 600 kt/an, en moyenne, - la pierre, "pierre dorée" et "gorre", utilisée pour les travaux de réhabilitation ou de restauration du patrimoine bâti : 50 à 100 kt/an.

103

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S Y N T H E S E

PRODUCTION DU DEPARTEMENT ______

• On comptait, en 1995, 80 carrières autorisées dans le département du Rhône ; 66 d'entre- elles fournissaient des granulats, dont 37 d'origine alluvionnaire. L'activité extractive est présente dans 52 communes, pour l'essentiel rurales. Elle correspond à 150 établissements, justifie directement environ 1100 emplois et réalise un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 310 MF. L'extraction des matériaux naturels, au-delà de la satisfaction des besoins techniques pour la réalisation d'ouvrages ou de produits indispensables à l'économie locale et nationale, participe ainsi largement au maintien d'un tissu industriel contribuant à la vie départementale et communale. L’un des objectifs du schéma est de préserver cette activité tout en assurant la valorisation optimale des gisements.

• La production actuelle (hors grands travaux) du département est voisine de 9 Mt/an : 6,7 Mt provenant de matériaux alluvionnaires et 2,1 Mt de roches massives. Depuis 1982, la part des alluvionnaires dans la structure de production tend à diminuer (81 % en 1982, 76 % en 1993) de façon irrégulière, au bénéfice de celle des granulats concassés d’origine éruptive. Les matériaux alluvionnaires sont principalement produits dans quatre secteurs : dans l’Est-Lyonnais (3,8 Mt/an), dans la vallée du Rhône à l’amont de Lyon et sur Lyon (1,5 Mt), dans la vallée du Rhône à l’aval de Lyon (0,4 Mt) et dans la vallée de la Saône (1 Mt). Les roches éruptives, qui fournissent des granulats concassés, sont extraites dans les Monts du Beaujolais et du Lyonnais.

• Le département du Rhône est globalement exportateur de granulats : l’excédent s’établissait à 1,9 Mt en 1993 et était principalement engendré par l’exportation de roches éruptives : - matériaux alluvionnaires : importations : 0,7 Mt exportations : 1,1 Mt solde : 0,4 Mt exportées - roches éruptives : exportations : 1,5 Mt solde : 1,5 Mt exportées

Cet excédent a fortement progressé depuis 10 ans (il était de 0,3 Mt en 1984), en raison du quasi-doublement des exportations vers les départements voisins.

REDUCTION DE L’IMPACT DES EXTRACTIONS ______

Différentes dispositions, d’ordre général, ou particulier, ont été prises par le schéma pour réduire l’impact des extractions sur l’environnement.

104

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S Y N T H E S E

Les dispositions d’ordre général visent à :

• économiser les matériaux, notamment les granulats d’origine alluvionnaire. Le schéma identifie et détaille un certain nombre d’actions qui permettront d’atteindre cet objectif : limiter l’usage des matériaux extraits des milieux à sensibilité très forte ; privilégier la production et l'utilisation de matériaux d'origine massive en substitution aux matériaux alluvionnaires ; améliorer la gestion de la ressource. Le schéma fixe pour objectif de substituer, dans un délai de 10 ans, 500 kt/an de matériaux alluvionnaires par 500 kt/an de granulats de roches massives et de réduire d’un million de tonnes, sur les 10 ans à venir, la production annuelle de granulats alluvionnaires.

• favoriser le recyclage des matériaux en place, des déblais de démolition et des résidus industriels. Le gisement départemental de matériaux de démolition est estimé à environ 950 kt/an, dont 500 kt/an à 650 kt/an sont mis en décharge. La production de matériaux recyclés pourrait donc être augmentée de 120 kt/an à 150 kt/an, si l’on recycle 25 % des volumes entrant en décharge. La capacité existante des installations de recyclage dans le département permet d’accepter cette évolution sans modification de l’outil existant. Le recyclage des matériaux de voirie et de terrassement, compte tenu d’un tonnage estimé de mise en décharge de l’ordre de 750 kt/an à 900 kt/an, représente une production potentielle de 130 kt/an à 180 kt/an. Là encore, la capacité existante des installations de recyclage dans le département permet d’accepter cette évolution sans modification de l’outil existant. La production de mâchefers par les trois usines d’incinération d’ordures ménagères est d’environ 110 kt de mâchefers par an et une plate-forme de maturation permet d’en traiter 30 kt/an dans le département. Le schéma fixe pour objectif de substituer, dans un délai de 10 ans, 500 kt/an de matériaux alluvionnaires par 500 kt/an de matériaux de recyclage. Il fournit un certain nombre de prescriptions qui devraient aider à atteindre cet objectif : amélioration du “ gisement ” de matériaux recyclables, amélioration de la qualité globale des produits recyclés, incitation des maîtres d’ouvrages à utiliser les matériaux recyclés.

• réduire les nuisances liées au transport des matériaux. La route représente, de loin, le mode de transport dominant de la production départementale et des échanges avec l’extérieur : 76 % des matériaux voyagent par camion, 21 % par voie d’eau et 3 % par voie ferrée. Depuis 1993 et l’arrêt progressif des extractions en lit mineur, on constate une forte diminution du transport par voie d’eau. Pourtant l'axe Rhône-Saône constitue une voie d'eau à gabarit européen, navigable pour des bateaux de 250 à 4400 tonnes (enfoncement maximal 3,50 m) et de nombreux équipements le jalonnent : plates- formes multimodales ou intermédiaires, aires de dépôt, centrales de béton prêt à l'emploi et usines de produits en béton, d’une capacité de l'ordre de 2 millions de tonnes de granulats alluvionnaires. Le schéma fixe pour objectif de privilégier, en tenant compte des contraintes économiques et administratives, la reconquête de la part de trafic des transports en site propre. Dans cette perspective, il estime nécessaire de préserver des gisements

105

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S Y N T H E S E

qui permettent, par leur localisation, d'utiliser ces modes de transport en site propre, de maintenir et/ou de développer les plates-formes existantes et d’en favoriser la création de nouvelles.

• limiter l’impact des exploitations et améliorer les conditions de remise en état et de réaménagement des carrières. L’impact des extractions sur l’atmosphère (bruits, vibrations, poussières), les paysages, les milieux aquatiques (eaux superficielles et souterraines et écosystèmes associés), la faune et la flore peut être réduit par le respect des prescriptions détaillées par le schéma. Celui-ci recommande, notamment, que le décapage et le déboisement soient réalisés progressivement, selon les besoins de l'exploitation et que la remise en état des lieux soit coordonnée à l'extraction. Il recommande également de privilégier l'option de remise en état des lieux qui offre les meilleures garanties de gestion pour “l’après-carrière”.

Les dispositions d’ordre particulier visent à préserver les espaces sensibles et/ou protégés du département, que le schéma décrit et classe en quatre catégories, en fonction des contraintes d'environnement qui leur sont propres:

• Classe 1 : interdiction réglementaire directe ou indirecte. Cette classe comprend des espaces bénéficiant d'une protection juridique forte, au sein desquels l'exploitation des carrières est interdite. Cette interdiction pourra être explicite dans le texte juridique portant protection (interdiction réglementaire à caractère national ou interdiction découlant de règlements particuliers) ou se déduire de celui-ci (interdiction indirecte) ;

• Classe 2 : espaces d'intérêt majeur. Cette classe comprend les espaces présentant un intérêt et une fragilité environnementale majeurs, concernés par des mesures de protection, des inventaires scientifiques, ou d'autres démarches visant à signaler leur valeur patrimoniale. Des ouvertures de carrières peuvent y être autorisées sous réserve que l'étude d'impact démontre que le projet n'obère en rien l'intérêt du site, des prescriptions particulières très strictes pourront y être demandées ;

• Classe 3 : espace à forte sensibilité. Cette classe comprend des espaces de grande sensibilité environnementale. Les autorisations d'ouverture de carrières dans ces zones devront être accompagnées de prescriptions particulières adaptées au niveau d'intérêt et de fragilité du site ;

• Classe 3 bis: zones particulières. Cette classe comprend des espaces non concernés par les trois classes précédentes, l'étude d'impact des projets d'ouverture de carrière devra prendre en compte les sensibilités environnementales particulières adaptées au niveau d'intérêt et de fragilité du site.

Le tableau ci-après récapitule l’ensemble des contraintes prises en compte.

106

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S Y N T H E S E

Classe 1 Classe 2 Classes 3 et 3 bis interdiction espaces d’intérêt majeur espaces à forte sensibilité et zones particulières réglementaire directe ou indirecte espaces à forte zones particulières sensibilité Lit mineur des cours d’eau Projets en cours de zones ZNIEFF type 1 Captages AEP en de classe 1 l’absence de DUP Périmètre de protection Zones concernées par des immédiate et rapproché Zones en vert foncé de la opérations locales dans le Paysages exceptionnels des captages AEP carte de synthèse de cadre des mesures agri- l’étude BURGEAP environnementales Paysages remarquables Périmètre de protection (septembre 95) dans éloigné des captages AEP l’attente du SAGE de l’Est Espaces Naturels Appellations d’origine lorsque le règlement lyonnais sensibles non dotés de particulier le prévoit structure ou de plan de ZNIEFF de type II explicitement Espaces de liberté des gestion cours d’eau et annexes Archéologie : Sites Réserves naturelles* fluviales identifiés par Réserves de chasse et de sensibles SDAGE faune sauvage Forêts de protection* Zones irriguées Périmètre de protection Sites naturels et bâtis Réserves naturelles éloigné des captages AEP inscrits à l’inventaire Zones remembrées volontaires en l’absence d’interdiction explicite dans les Nappes à valeur Communes concernées Arrêtés préfectoraux de règlements particuliers patrimoniale (SDAGE) par la loi montagne protection de biotope Parc naturel régional du Vallées reconnues comme ZPPAUP Pilat milieux particulièrement dégradés (SDAGE) Réserve de chasse et de Sites proposés au titre de faune sauvage lorsque le la directive européenne règlement le prévoit “ Habitats ” explicitement** Abords des monuments Sites naturels et bâtis historiques classés Zones de protection

Faune flore et écosystèmes remarquables identifiés par SDAGE

Espaces Naturels sensibles dotés de structure ou de plan de gestion

Sites géologiques d’intérêt majeur

*n’existe pas, à ce jour, dans le département du Rhône ** contrainte non cartographiée

107

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S Y N T H E S E

Ces dispositions ont aussi pour objet d’assurer la compatibilité nécessaire du schéma départemental des carrières avec le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse. C’est ainsi que le schéma des carrières :

• limite strictement les autorisations d’extraction dans la vallée du Gier, (reconnue par le SDAGE comme un milieu particulièrement dégradé), dans l’espace de liberté de l’Azergues, dans les sites où la protection qualitative et quantitative de la ressource en eau souterraine est d'intérêt patrimonial au regard de l'approvisionnement en eau potable (Miribel-Jonage et Crépieux Charmy, Est Lyonnais, vallée du Garon, vallée du Rhône en amont et aval de Lyon, vallée de la Saône en amont de Lyon) et dans les milieux aquatiques remarquables (Val de Saône, Miribel-Jonage, Rhône court-circuité de Pierre-Bénite). Dans la nappe de l'Est Lyonnais les exploitations de granulats sont interdites dans la zone vert foncé de la carte de synthèse de la sensibilité de cette nappe, issue de l’étude BURGEAP (septembre 1995), sauf celles nécessaires à l’aménagement du parc de Miribel- Jonage. Dans les autres secteurs, l’exploitation des granulats ne doit pas atteindre la nappe, mais ménager une épaisseur minimale de 3 m au-dessus de la cote piézométrique décennale haute. Dans la nappe du Garon, toute extraction dans un nouveau site est interdite et les demandes d'extension de zones actuellement exploitées seront examinées au cas par cas, avec le souci de non détérioration de la situation de la nappe. Dans la nappe du Val de Saône une analyse hydrogéologique fine, intégrant les relations avec la nappe du pliocène ainsi qu'une étude environnementale seront demandées dans l'étude d'impact pour tous les projets situés dans des secteurs à vocation "nappe" et à vocation "prairiales et milieux naturels" du Plan d'Utilisation de l'Espace Inondable (PUEI) du Val de Saône ;

• interdit les exploitations de carrières alluvionnaires dans les périmètres de protection rapprochée des captages d’eau destinée à la consommation humaine (elles sont réglementairement interdites dans les périmètres de protection immédiate), ce qui est déjà le cas pour les D.U.P. en vigueur dans le département ;

• interdit les exploitations de carrières alluvionnaires en eau dans les périmètres de protection éloignée des captages d’eau destinée à la consommation humaine et n’y permet que les exploitations “hors d’eau” qui respectent une épaisseur minimale de 5 mètres de matériaux au-dessus du niveau des plus hautes eaux de la nappe captée. Le schéma précise que cette disposition s’applique dans le Val de Saône à tout périmètre de protection éloignée existant. Les dispositions applicables aux nouveaux périmètres, postérieurs au schéma, y feront l’objet d’un examen au cas par cas ;

• évite le "mitage" des gisements aquifères en privilégiant les grandes exploitations ainsi que le regroupement des exploitations existantes et en fixant des seuils minimaux de surface pour toute nouvelle exploitation (5 ha pour l'Est Lyonnais et 20 ha pour le Val de

108

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E S Y N T H E S E

Saône). Les extensions ou réalisations de nouvelles exploitations mitoyennes avec des carrières anciennes ou encore en activité échappent à ces seuils.

ADEQUATION RESSOURCES-BESOINS-CONTRAINTES ______

Le schéma souligne certaines difficultés résultant des orientations adoptées et de l’évolution prévisible des besoins et de la production de matériaux et recommande de prendre les dispositions suivantes :

• les évolutions prochaines concernant d’une part le Val de Saône, avec l’échéance en 2002 du site d’Anse (600 kt/an), et d’autre part la vallée du Rhône amont, avec l’échéance en 2004 du site de Miribel-Jonage (500 kt/an), laissent envisager, à périmètre industriel constant par ailleurs, une baisse de production de l’ordre de 1,8 Mt/an. Compte tenu de l’objectif de réduction de 1000 kt/an au terme de 10 ans, il convient de pallier dès à présent la disparition de ces ressources par une augmentation des réserves, pour un volume d’environ 800 kt/an, soit par le développement de la production alluvionnaire, soit par des apports extérieurs au département, facilités notamment par le transport par voie d’eau ou voie ferrée.

• dans l’Est Lyonnais, l’évolution des réserves autorisées, au rythme actuel de production, laisse prévoir une autonomie de neuf années. Toute extraction de matériaux alluvionnaires devrait ainsi cesser dans l’Est Lyonnais dans le courant de l’année 2006. Le schéma considère que l’accès à la ressource en matériaux alluvionnaires dans cette zone doit être préservé, tout en imposant à l’ensemble des exploitants des règles d’exploitation et de contrôle dans le but de protéger la ressource en eau. Ce double objectif doit être pris en compte dans le SAGE de l’Est Lyonnais, en cours de préparation, qui devrait prévoir l’accès au gisement dans les mêmes termes que le schéma départemental des carrières.

• la production du Val de Saône sera, à l’échéance des autorisations actuelles, amputée de 60 % (2002 : échéance du site d’Anse). L’exploitation y est conduite obligatoirement en eau du fait du contexte géologique et ce mode d’extraction a conduit au développement de métiers proches de la voie d’eau : dragueurs, grutiers, mariniers.... La disparition de l’exploitation des matériaux alluvionnaires en eau condamnerait ces métiers et conduirait aussi au démantèlement des installations liées aux granulats de tous les ports concernés par la commercialisation de ces matériaux : Val de Saône et centre de Lyon. De plus, ceci provoquerait la mise au rebut de l’ensemble du matériel lourd de cette filière. Malgré la présence d’une zone de production de roches massives située à l’ouest de Villefranche-sur- Saône, il semble très improbable que la substitution puisse compenser en totalité la disparition annoncée de matériaux alluvionnaires. Le schéma recommande donc de préserver l’accès au gisement dans le Val de Saône.

• la production actuelle de roches massives doit évoluer pour tenir compte de l’objectif de substitution aux alluvionnaires de 500 kt/an, ce qui représente une augmentation de production de 25 % en volume qui devra être générée par l’apparition de nouveaux sites, dans le centre et le sud du département.

109

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N D E X

Schéma départemental des carrières du Rhône

INDEX

Altérites 28, 33

Annexe fluviale 25, 46, 48, 49, 73, 79, 107

Appellation d’origine 73, 87, 107

Argile 6, 14, 28, 34, 41, 42, 103

Arrêté préfectoral de protection de biotope 73, 76, 107

Battement (d’une nappe) 55

Calcaire 6, 14, 28, 32, 41, 42, 103

Carrière 1, 15, 23, 26, 93, 95, 98

Dragage 5, 32, 48, 49, 74

Ecosystème 25, 57, 73, 84, 87, 106, 107

Erosion 25, 96, 102

Espace de liberté d’un cours d'eau 46, 48, 49, 51, 73, 79, 107

Espace naturel sensible 73, 82, 85, 107

Forêt de protection 73, 75, 107

Granite 6, 33

Granulat 6, 7, 9, 13, 15, 17, 18, 38, 64, 103

Grès 33

Haldes 5, 57

Lit majeur 17, 25, 30, 46, 48, 51, 59, 65, 66, 70, 74

Lit mineur 17, 18, 25, 48, 49, 59, 66, 73, 74, 102, 105, 107

Mâchefers 36, 105

Matériaux alluvionnaires 11, 15, 17, 28, 32, 40, 41, 53, 58, 59, 61, 64, 67, 104, 109

110

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N D E X

Matériaux de démolition 28, 35, 36, 62, 95, 105

Matériaux roulés 59

Mitage (d’un gisement) 25, 54, 63, 93, 108

Monument historique classé 73, 80

Monument historique inscrit 73, 80

Nappe alluviale 25, 48, 52, 74, 95

Nappe à valeur patrimoniale (SDAGE) 48, 73, 103

Nappe d’accompagnement 53, 65, 86

Ouvrage drainant 11, 41

Parc naturel régional 73, 83, 107

Paysage exceptionnel 73, 87, 107

Paysage remarquable 73, 87, 107

Périmètre de protection 53, 73, 74, 78, 107, 108

Pierre ornementale 6, 13, 28, 33, 41

Porphyre 28, 33

Rabattement 52, 55

Réhabilitation 56, 91, 102, 103

Réaménagement 2, 26, 49, 56, 91, 94, 95, 96, 106

Recyclage 36, 58, 61, 62, 105

Remblaiement 26, 52, 54, 63, 95

Remise en état 1, 26, 45, 54, 91, 96, 102, 106

Réserve de chasse et de faune sauvage 73, 78, 85, 107

Réserve naturelle 75

Réserve naturelle volontaire 73, 75, 107

Roche métamorphique 33

111

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E I N D E X

SAGE 2, 65, 71, 73, 78, 107, 109

SDAGE 2, 46, 50, 52, 57, 71, 73, 79, 81, 86, 107, 108

Site classé 73, 77, 107

Site inscrit 85, 73, 107

Site géologique 73, 83, 107

Site proposé au titre de la directive européenne « Habitats » 73, 80, 107

Site propre 70, 106, 66, 67

Site sensible pour l’archéologie 73, 88, 107

Substitution 28, 32, 58, 60, 61, 65, 106, 110

Terril 5, 57

Unité urbaine 8

Vallée reconnue comme milieu particulièrement dégradé (SDAGE) 49, 73, 107

Zone d'activité BTP 7, 14, 22

Zone irriguée 73, 88, 107

Zone naturelle d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF) 26, 73, 81, 84, 87, 107

Zone de peuplement industriel et urbain (ZPIU) 7, 73

Zone de protection 73, 77, 81, 107

Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) 73, 77, 107

Zone remembrée 73, 88, 107

112

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E G L O S S A I R E D E S S I G L E S

GLOSSAIRE DES SIGLES

ADEME Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie. AOC Appellation d’Origine Contrôlée. APORA Association patronale Antipollution Rhône-Alpes. BB Bétons Bitumineux. BPE Béton prêt à l’emploi. BRGM Bureau de Recherches Géologiques et Minières. BTP Bâtiments et Travaux Publics. BUE Boulevard Urbain Est. BUS Boulevard Urbain Sud. CCI Chambre de commerce et d’industrie. CNR Compagnie Nationale du Rhône CONIB Centre d’observation de la Nature de l’île du Beurre. CSTB Centre Scientifique et Technique du Bâtiment. DDE Direction Départementale de l'Equipement.. DIREN Direction Régionale de l'Environnement. DRIRE Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement.. DUP Déclaration d'Utilité Publique. EDA European Demolition Association. FRAPNA Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature. GT3 Groupe de travail numéro 3. GTR Graves techniques routières. IB Industrie du Béton. ICPE Installations Classées pour la Protection de l'Environnement. INSEE Institut National de la Statistique et des études économiques. MES Matières en Suspension. PNR Parc Naturel Régional. POS Plan d'occupation des sols. PUEI Plan d'Utilisation de l’Espace Inondable RD Route Départementale. RN Route Nationale RNV Réserve Naturelle Volontaire.

113

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E G L O S S A I R E D E S S I G L E S

SAGE Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux. SDAGE Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux. SESSI Service des Statistiques industrielles (min. de l'industrie) SIVU Syndicat Intercommunal à Vocation Unique SNCF Société Nationale des chemins de fer. SMIRIL Syndicat Mixte du Rhône des Iles et des Lones SYMALIN Syndicat Mixte pour l’Aménagement et la gestion du parc des loisirs et du lac de Méribel-Jonage. SRA Service Régional d’Archéologie. TOP Tronçon Ouest Périphérique. UNICEM Union Nationale des industries de Carrières et matériaux UNPG Union Nationale des Producteurs de Granulats. ZEF Zone à éléments favorables. ZH Zone hétérogène. ZICO Zone d'Importance pour la Conservation des Oiseaux. ZPF Zone à préjugé favorable. ZPIU Zone de Peuplement Industriel et Urbain. ZNIEFF Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique. ZPPAUP Zone de Protection du Patrimoine Architecturale, Urbain et Paysager.

114

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Le présent Schéma a été élaboré par le groupe de travail constitué à cet effet par la Commission Départementale des Carrières du Rhône, grâce aux apports de toutes les parties intéressées.

Certains Services ont, plus particulièrement, contribué à l'élaboration de certains volets du Schéma . Il s'agit de :

A) ANALYSE DE LA SITUATION EXISTANTE A) 1. et A) 2.2. : UNPG/SE A) 2.1 : DRIRE A) 3. : DIREN, DRIRE

B) INVENTAIRE DES RESSOURCES B) 1. et B)2. : BRGM B) 3. : rédaction établie à partir du rapport "la valorisation des déchets de démolition en Rhône-Alpes" établi en 1993 par TRIVALOR pour ENVIRHONALPES B) 4., B) 5., B) 6. et B) 7. : DRIRE et Profession

C) EVALUATION DES BESOINS A VENIR B) 1., B)2., B) 3. : DRIRE et UNPG

D) ORIENTATIONS PRIORITAIRES ET OBJECTIFS A ATTEINDRE DANS LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN MATERIAUX D) 1. et D) 2. : DIREN, DRIRE

E) MODALITES DE TRANSPORT DRIRE, UNICEM

F) ZONES A PROTEGER DIREN, Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse, DRAC, DDAF Aspects réglementaires rédigés, pro parte, à l'aide du document "la gestion et la protection de l'espace en 30 fiches juridiques" par V. Lévy-Bruhl et H. Coquillart, Ministère de l'Environnement, 1991.

G) ORIENTATIONS A PRIVILEGIER POUR LE REAMENAGEMENT DES CARRIERES DIREN, DRIRE, BRGM

Rédaction, mise en forme et cartographie : DRIRE et BRGM, avec la contribution de la DIREN, de l'Agence de l'Eau et de l'UNPG.

Financement : Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie – Secrétariat d'Etat à l'Industrie (programme de Service public du BRGM) Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse Région Rhône-Alpes Chambre du Commerce et de l'Industrie de Lyon

115

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E ANNEXES

Pour des raisons de lisibilité, les annexes 2, 3 et 4 ont été scannés et ont fait l'objet d'un traitement de reconnaissance automatique. A N N E X E S

Annexe n° 1 Précisions sur la méthodologie adoptée pour la réalisation de la carte des ressources

Un certain nombre de problèmes, illustrés par les commentaires suivants, ont été rencontrés pour l'affectation de certains gisements aux classes définies pour la cartographie. • Zones hétérogènes La cartographie des zones hétérogènes a présenté quelques difficultés qui peuvent être illustrées par deux exemples : - sur la feuille géologique à 1/50.000 Montélimar, le Pliocène P1 argilo-sableux, contient aussi bien des exploitations de sables et graviers que d'argile à tuiles, ce dernier matériau étant disposé en poches au sein des cailloutis ; - sur la feuille géologique à 1/50.000 Valréas, l'Eocène e 4-5 est carté en argileux hétérogène. Il pourrait également être carté en sableux hétérogène. L'Hauterivien n3 est carté en calcaire hétérogène. En fait, il contient en parts égales des marnes et du calcaire. Il s'en suit qu'une formation désignée comme "hétérogène" pour tel type de matériau peut contenir une exploitation d'un autre type de matériau (celui-ci venant en intercalation dans le matériau figuré sur la carte). • Variations de faciès L'Urgonien, ressource calcaire (n4-5), présente, sur la feuille géologique à 1/50.000 Die, des variations de faciès et d'épaisseur rapides: - sud d'Aouste : faciès calcaire homogène (sauf pour quelques intercalations décamétriques marneuses) exploité par Vicat (ciment), carté en ZEF ; - nord d'Aouste (au nord de la rivière Drôme) : faciès marneux épais, non retenu dans la cartographie de la ressource en calcaire ; - Synclinal de Saou: alternance de niveaux de calcaires et de marnes d'environ 20 m d'épaisseur: cartographie en ZH ; - Montagne de la Raye : base marneuse (n4) non retenue, sommet calcaire (n5) avec présence d'exploitations, carté en ZEF. - Beaufort - Egluy - Plan de Baix : calcaire ZEF. - Vercors : calcaire massif ZEF. • Hétérogénéité des cartes géologiques utilisées Suivant leur date d'élaboration, les renseignements et divisions géologiques représentés sur les cartes géologiques peuvent être différents. Ainsi, sur la feuille géologique à 1/50.000 Nyons, l'Urgonien est divisé en un niveau inférieur n4 marneux, alors que sur la feuille Dieulefit, ce niveau qui se prolonge en continuité vers le Nord, n'est pas représenté, les niveaux n4 et n5 étant groupés.

annexes page 1

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

Annexe n0 2 Proposition de clauses spécifiques à insérer dans les appels d'offres publics pour la démolition et la construction (document TRIVALOR)

A – Pour démolition

1 - Clause à inclure dans le R.P.A.O. et le Détail Estimatif

Article w: L'offre de service comportera une estimation en m3 vrac foisonné des quantités de matériaux produits répartis en 4 catégories:

• les matériaux durs: bétons, pierres, Briques, carrelages...

• les matériaux terreux ou pulvérulents

• les autres matériaux non inertes: bois, panneaux de plâtre, métaux, ferreux ou non ferreux, fibreux ou plastiques (isolants, sols collés, papier, panneaux composites...).

• produits spéciaux (ex: transformateur, cuve, vieux stocks produits chimiques...).

Article x: Lors de la démolition, l'entreprise prendra toute disposition pour que les matériaux de démolition soient séparés en quatre catégories

• les matériaux minéraux durs seront transportés et déposés sur une installation dotée d'un broyeur-crible pour être broyés et recyclés en granulats.

• les matériaux terreux ou pulvérulents seront transportés et déposés dans on dépôt de classe III régulièrement autorisé.

• les autres matériaux non inertes seront déposés sur un C.E.T. de classe II, régulièrement autorisé.

• Les produits spéciaux seront acheminés vers un centre de retraitement Spécialisé.

L'offre de service comportera:

- le nom et adresse de chaque site ou installation de dépôt

2 - Clause à inclure dans le Bordereau des Prix et le Détail Estimatif

Article y: Le détail estimatif et le bordereau des prix préciseront:

• Le prix de la prestation (prix unitaire et total) correspondant au devenir de chaque catégorie de matériaux (transport, stockage, broyage-criblage ou traitement).

3 - Clause à inclure dans le C.C.A.P.

Article z: Le paiement du solde des prestations de démolition sera fait après présentation par l'entreprise au maître d'oeuvre:

- soit des attestations de dépôt de l'un ou l'autre de ces matériaux (quand ce dépôt est gratuit). - soit des factures de dépôt dans les installations classées de valorisation ou de stockage.

annexes page 2

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

Les quantités déposées dans chaque type d'installation devront correspondre aux quantités réellement exécutées sur le chantier et ayant fait l'objet d'un métré contradictoire entre te Maître d'oeuvre et l'entreprise

Une pénalité de x% du montant de ce lot sera retenue en cas de non-présentation de Ces attestations ou d'attestations ne correspondant pas aux cubages prévisionnels par Catégorie de matériau. B – Pour construction d'ouvrage, bâtiments, V.R.D. où les normes du D.T.U. le permettent

1 - Clause à inclure dans le R.P.A.O.

Article w: Afin de permettre la valorisation de certains déchets ayant des caractéristiques intéressantes comme matériau constructif ou de remblai, le maître d'ouvrage souhaite ouvrir le présent appel d'offres à des variantes employant ces déchets:

- pour la fourniture de matériaux, - pour les techniques de mise en oeuvre.

Ces variantes dites "écovariantes" devront prévoir l'utilisation de granulats issus du recyclage de matériaux durs de démolition (bétons et pierres).

2 - Clause à inclure dans la C.C.T.G. ou le C.C.T.P.

Article x: Pour le lot A..., si le matériau retenu est issu de recyclage de :démolition, il devra présenter l'ensemble de caractéristiques du matériau de référence défini soit au C.C.T.G. (dureté, granulométrie, forme, impuretés,...) soit au C.C.T.P. Les contrôles et mesures périodiques de qualité de ce matériau se feront tous les ...... , selon le protocole suivant: ......

3 - Clause à inclure dans la C.C.A.P.

Article y: Les coûts de ces contrôles sont à la charge de ......

Les procès verbaux de ces vérifications en nombre équivalent à la quantité prévue: pour l'ouvrage seront fournis avec la demande de paiement de la situation correspondante et conditionneront le paiement du lot concerné.

annexes page 3

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

Annexe n° 3: Circulaire du Ministère des Transports n0 84-47 du 16/7/84 relative à une politique des granulats en technique routière

MINISTERE DES TRANSPORTS PARIS, LE 16 juillet 1984 ------244, BOULEVARD SAINT GERMAIN (VII°) DIRECTION DES ROUTES CODE POSTAL 75775 PARIS CEDEX 14 ------TELEPHONE: 544-38-83 – TELEX 750036 F

CIRCULAIRE n° 84-47 du 16 juillet 1984 Relative à UNE POLITIQUE DES GRANULATS EN TECHNIQUE ROUTIERE

LE MINISTRE DES TRANSPORTS

à

Messieurs les Commissaires de la République de Région Directions Régionales de l'Equipement

Messieurs les Commissaires De la République de Département Directions Départementales de l'Equipement

Jusqu'à ces dernières années, l'approvisionnement en granulats routiers n'avait pas encore posé de problèmes dans la plupart des régions de France. Mais deux facteurs avaient fait évoluer assez rapidement cette situation:

- d'une part, la raréfaction des matériaux alluvionnaires traditionnels de la plupart des bassins fluviaux résultant notamment des contraintes d'environnement pesant sur ces gisements et des affouillements préjudiciables notamment aux fondations d'ouvrages d'art. - d'autre part, l'augmentation du coût de transport consécutif au renchérissement du prix de l'énergie ainsi qu'à l'accroissement des distances de transport par suite de l'éloignement progressif des sources de production par rapport aux centres de consommation.

Les données nouvelles, ainsi que le contexte économique, conduisent de nombreuses régions à s'orienter peu à peu vers des politiques locales de granulats. Mais cette évolution nécessaire ne doit en aucun cas conduire à un abaissement de la qualité des matériaux.

annexes page 4

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

De ce Point de vue, la question se pose en termes différents selon qu'il s'agit de granulats pour couches de roulement ou de granulats pour assises de chaussées.

1) POUR LES COUCHES DE ROULEMENT, je vous recommande de respecter strictement les prescriptions fixées par les directives SETRA-LCPC "Spécifications relatives aux granulats pour chaussées" d'avril 1984 (*), en recourant à des granulats de roches dures, concassées – et non polissables lorsque les granulats doivent assurer l'adhérence des revêtements.

Il convient en outre d'adopter les modalités de mise en concurrence appropriées au contexte local: - pour les chantiers importants: pour les seuls cas ou la mise en concurrence de plusieurs techniques (chaussée béton, enduits, enrobés spéciaux,...) apparaît comme intéressante pour l'économie du projet, la fourniture pourra faire partie d'un marché global incluant fourniture et mise en oeuvre; il appartient alors au maître d'oeuvre de prendre toutes les assurances nécessaires pour que la qualité des granulats proposés par l'entrepreneur soit bien conforme aux spécifications; pour tous les autres cas, je souhaite que l'on utilise le ^lus possible la procédure de passation de marchés directs de fourniture de granulats avec les soucis de l'économie globale du projet; en effet, celle-ci offre une meilleure garantie de choix et vous permet une analyse plus fine de la situation régionale en matière de granulats, condition essentielle pour mener une véritable politique industrielle en la matière; cette procédure permet en outre un meilleur contrôle de la qualité des granulats et une meilleure régularité des approvisionnements.

- pour les petits chantiers, la procédure par marché direct est parfois plus difficilement applicable; néanmoins, l'intérêt de regrouper les besoins au niveau d'un arrondissement, voire d'un département, sous forme de marchés (par exemple à commandes) traités directement avec les fournisseurs de granulats, a été mis en évidence par de nombreux colloques et séminaires spécialisés.

(*): Les spécifications de cette directive annulent et remplacent celles de l'article K de l'Instruction Provisoire annexée à la circulaire n° 77-186 du Ministère de l'équipement et de l'Aménagement du Territoire.

annexes page 5

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

2) POUR LES ASSISES DE CHAUSSEES, les spécifications en vigueur, moins sévères que pour les couches de roulement, permettent de faire appel aux carrières locales. Des formules innovantes de mise en oeuvre justifient parfois des dérogations ponctuelles (vis à vis notamment du gel et de l'attrition) à la condition expresse que des études de laboratoire et des résultats d'études antérieures permettent d'évaluer avec précision les risques encourus

Au cours de Ces dernières années, la Direction des Routes a fait réaliser par le réseau technique de nombreuses études et recherches pour cerner les possibilités d'utilisation des matériaux locaux, nombre d'entre eux ayant déjà fait l'objet de chantiers expérimentaux. Dans ce cadre, une des préoccupations essentielles est d'assurer l'emploi des matériaux résiduels de carrières existantes - en particulier les sables en fonction de leurs caractéristiques géotechniques. Des formules de sables traités ont ainsi été mises au point, les performances obtenues permettant leur utilisation en assises de chaussées moyennant un dimensionnement approprié. Comme pour les couches de roulement, l'approvisionnement séparé des granulats peut être bénéfique pour les grands chantiers et notamment pour les renforcements coordonnés

Une politique locale des granulats n'est concevable que dans le cadre d'une approche collective permettant de confronter tous les points de vue en prenant en compte les Trois volets essentiels de manière dynamique: la nature et l'importance des besoins d'une part, des ressources d'autre part, et les contraintes liées à la protection de l'environnement et des fondations d'ouvrages et à l'organisation optimale de l'espace. Une telle politique débouche sur l'établissement de stratégies industrielles permettant de concilier l'activité de carrières existantes et le développement nécessaire à l'utilisation des matériaux locaux, en assurant l'économie des projets et la qualité des réalisations Vous devrez aborder ces problèmes en tenant compte: - des données locales de production et de bassin d'approvisionnement pour les différents types de granulats; - des besoins actuels et prévisibles pour la route, intégrés dans une approche globale de la demande en granulats.

annexes page 6

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

Un projet de décret relatif à l'adaptation des Commissions Départementales des Carrières est en cours d'élaboration et je demande aux Directeurs Départementaux de l'Equipement de participer activement au travail de ces Commissions qui constituent ta structure de concertation essentielle dans le domaine des granulats. Une représentation des Directions Départementales à un niveau de responsabilité élevé est indispensable pour mener à bien cette action dans l'esprit évoqué ci-avant. L'étude de ces problèmes doit être faite d'abord au niveau départemental mais, dans nombre de cas, l'élaboration de solutions a long terme satisfaisantes exige une approche régionale. C'est pourquoi je confie aux Directeurs Régionaux de 1'Equipement, dans le cadre de leur fonction et dans celui de leur action au sein de la cellule économique régionale une mission d'animation et de coordination concernant les politiques locales des granulats dans le domaine routier. il leur appartient notamment d'assurer la liaison avec les Directions Régionales de l'Industrie et de la Recherche auxquelles incombe la responsabilité de la gestion du sous-sol.

Le Ministre des Transports par délégation, le Directeur des Routes

J. BERTHIER

annexes page 7

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

Annexe n° 4 SOAGE RMC - Volume 2

Fiche thématique n°19 ------EXTRACTION DE MATERIAUX ALLUVIONNAIRES ------

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

Remarques préliminaires: • Réglementation en plaine évolution • La fiche ne s'intéresse pas à la réhabilitation des cours d'eau dégradés par des extractions (voir fiche n° 15 travaux en rivière)

1. Généralités

• Avant la parution du décret n° 94-485 du 9 juin 1994 relatif à l'inscription à la nomenclature des installations classées des carrières, les extractions de matériaux alluvionnaires ressortent de plusieurs réglementations:

- Les carrières n'étaient soumises qu'à simple déclaration avant 1971. De 1971 à 1979 les carrières étaient soumises à autorisation sans enquête publique, ni étude d'impact et la remise en état avant abandon du site se basait essentiellement sur des critères de sécurité et salubrité publique. Depuis la parution de décret du 20 novembre 1979 pris en application de l'article 106 du Code Minier, les carrières étaient autorisées par arrêté préfectoral avec ou sans enquête publique selon l'importance, mais sur la base d'un dossier comprenant une étude ou notice d'impact.

- Les autorisations de travaux d'aménagement (ex: création de bases de loisirs)

- Les Curages ou les dragages autorisés au titre de la police des eaux.

annexes page 8

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

• Après la parution du décret du 9 juin 1994 nouveau régime juridique des carrières

Article 130 do Code Minier, lois du 4 janvier 1993 et du 2 février 1995.

Relèvent d'une autorisation au titre de la législation sur les ICPE toutes les carrières ainsi que "les opérations de dragage des cours d'eau et les affouillements du sol portant sur une superficie ou une quantité de matériaux au moins égale à des seuils fixés par décret en Conseil d'Etat (20001) lorsque les matériaux extraits sont commercialisés ou utilisés à des fins autres que la réalisation de l'ouvrage sur l'emprise duquel ils ont été extraits".

Précision apportée par le décret du 9 juin 1994 modifiant la Nomenclature des installations classées: sont considérées comme installations classées "les opérations de dragage des cours d'eau et plans d'eau (à l'exception des opérations présentant un caractère d'urgence destinées à assurer le libre écoulement des eaux), lorsque les matériaux sont utilisés et lorsqu'elles portent sur une quantité à extraire supérieure à 2000 tonnes.

Toutes les extractions réglementées antérieurement, ne pouvant justifier au 9 juin 1994 d'un acte d'autorisation délivré par l'état, sont soumises au régime des installations classées.

Toute extraction légalement autorisée peut continuer à fonctionner dans les conditions prévues par la réglementation antérieure, sauf prescriptions complémentaires éventuelles. Si elle ne bénéficiait pas d'une autorisation explicite du représentant de l'état, elle doit se déclarer avant le 9 juin 1995.

annexes page 9

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE 2. Autorisation d'une carrière

(Décret n° 94-485 du 9 juin 1994 sur la Les autorisations de carrières situées dans le nomenclature, décret n° 94-484 du 9 juin 1994 lit majeur d'un cours d'eau ou en nappe modifiant le décret ICPE. Circulaire alluviale doivent être compatibles avec les d'application du 9 juin 1994) dispositions du SDAGE.

• Le dossier de demande comprend une étude L'autorisation doit prévoir toutes mesures d'impact. pour éviter ou limiter les rejets de MES en période critique pour le milieu aquatique • L'arrêté ministériel du 22 septembre 1994 (reproduction des poissons, étiage sévère). fixe les conditions techniques à imposer aux carrières.

• Lit Mineur: • Lit Mineur: Définition: Le terrain recouvert par les eaux Pour tenir compte notamment des rivières à lit coulant pleins bords avant débordement. mobile, la notion de lit mineur est précisée par la définition suivante:

"Espace fluvial, formé d'un chenal unique ou de Les extractions en lit mineur de cours d'eau et chenaux multiples et de bancs de sables ou de dans les plans d'eau traversés par des cours galets, recouverts par les eaux coulant à plein d'eau sont interdites, sauf nécessité d'entretien bord avant débordement". dûment justifiée auprès des services chargés de la police des eaux ou d'un plan d'eau. C'est alors un dragage ou un curage. L'administration doit s'appuyer sur cette définition

Sur tous les cours d'eau nécessitant des opérations d'entretien régulières ou significatives par dragages ou curages, des études générales de transport solide par bassin versant ou sous-bassin versant seront réalisées dans un délai de :

- 5 ans après approbation du SDAGE pour les rivières alpines ou méditerranéennes,

- 10 ans après approbation du SDAGE pour l'ensemble du fleuve Rhône et pour les autres rivières du bassin.

Ces études analyseront l'opportunité de réutiliser les produit de curage pour la rivière elle-même (recharge des zones déficitaires).

annexes page 10

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

• Lit Majeur: • Lit Majeur:

Les extractions en nappes alluviales dans le lit "Espace situé entre le lit mineur et la limite de la majeur ne doivent pas faire obstacle à Plus grande crue historique répertoriée". l'écoulement des eaux superficielles. Une politique très restrictive d'installation des L'arrêté d'autorisation fixe la distance minimale extractions de granulats est recommandée séparant les limites de l'extraction des limites dans: du lit mineur des cours d'eau ou des plans d'eau traversés par les cours d'eau. Cette distance ne - l'espace de liberté des cours d'eau tel que peut être inférieure à 35 m vis-à-vis des cours défini: d'eau ayant un lit mineur d'au moins 7,50 mètres de largeur. "Espace du lit majeur à l'intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales pour permettre la mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres".

NB: la délimitation d'un espace de liberté relève d'une étude spécifique à chaque rivière par une analyse croisée du fonctionnement historique (repéré par photo aérienne par exemple), du fonctionnement actuel et des contraintes nouvelles liées à l'aménagement, aux occupations des abords, etc...

- les annexes fluviales telles que définies:

"Ensemble des zones humides au sens de la définition de la loi sur l'eau ("terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau, de façon permanente ou temporaire; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année") en relation permanente ou temporaire avec le milieu courant par des connexions soit superficielles, soit souterraines: iscles, îles, brotteaux, lônes, bras morts, prairies inondables, ripisylves, sources et rivières phréatiques...".

annexes page 11

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

Ainsi, les carrières en lit majeur ne seront autorisées que si l'étude d'impact prouve que:

- l'espace de liberté et les annexes fluviales sont préservées ou restaurées dans leurs caractéristiques physiques, biologiques et dans leur fonctionnement,

- la carrière ne nuit pas à la préservation de la qualité des eaux,

- l'exploitation ne nécessite pas des mesures hydrauliques particulières (protection des berges, enrochements).

Dans le cas d'exploitations existantes ne satisfaisant pas à ces conditions, à l'échéance des autorisations, celles-ci ne pourront être renouvelées qu'avec des conditions propres à assurer le respect des conditions visées ci-dessus.

Par ailleurs, la création de comités locaux de concertation et de suivi des carrières (exploitants, élus locaux, associations, riverains, administrations...) est à encourager.

- Exploitation dans la nappe phréatique Dans les secteurs à fort intérêt pour l'usage alimentation en eau potable (captages - mesures tendant au maintien de l'hydrau- existants, nappes à valeur patrimoniale lique et des caractéristiques écologiques du identifiées par la carte n° 10 etc...) milieu sont prescrites. - L'autorisation d'exploiter les matériaux ne Le pompage de la nappe pour le décapage, pourra être accordée que si elle garantit la l'exploitation ou la remise en état des préservation des gisements d'eau souterraine gisements de matériaux alluvionnaires sont (voir fiche n°6 "eaux souterraines" et n°12 interdits, sauf autorisation expresse accordée "eaux potables") en qualité et quantité. par l'arrêté d'autorisation après que l'étude d'impact en ait démontré la nécessité.

annexes page 12

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

- L'arrêté d'autorisation doit prévoir, durant la durée de l'exploitation, la mise en place et l'exploitation d'un réseau de surveillance de la qualité et des niveaux des eaux de la nappe influencée par la carrière, et après abandon de l'exploitation, le maintien de ce réseau en bon état de fonctionnement pour permettre les contrôles ultérieurs. Les données recueillies devront être transmises aux services chargés de la police des eaux.

3. Remise en état des sites

• Carrières légalement abandonnées au 9 Il est recommandé que les schémas juin 1994 (en application des décrets de départementaux des carrières dressent une 1971, de 1979 ou carrières ayant arrêté liste des sites sur lesquels d'anciennes l'exploitation avant 1971) gravières présentent des risques réels ou potentiels pour: La responsabilité de l'exploitant ne peut plus être recherchée. • la salubrité publique, Régime de droit commun: • la qualité des eaux souterraines, Le propriétaire du sol et / ou le maire au titre de ses pouvoirs de police sont seuls • le fonctionnement (sous tous ses aspects: responsables. physiques, chimiques, biologiques) du cours d'eau avoisinant, • Carrières non légalement abandonnées au 9 juin 1994. Le préfet peut à tout moment • le comportement de la nappe phréatique, imposer à l'exploitant les prescriptions relatives à la remise en état. • l'écoulement des eaux en période de crue.

Cette liste sera présentée aux commissions départementales de carrières en vue d'établir un programme de réhabilitation et de gestion.

Les carrières existantes doivent mettre en place Le SDAGE recommande de promouvoir: avant le 12 juin 1999 une garantie financière • le retour d'expérience en matière de permettant la remise en état du site après réhabilitation de gravières en s'attachant au exploitation. caractère durable des réalisations. • l'élaboration de guides techniques pour la L'exploitant reste responsable après l'abandon réalisation de certains types d'aménagement du site (le PV de recollement ne vaut pas (plans d'eau à usage des sports nautiques, quitus). plans d'eau de pêche, réhabilitation écologique, etc.).

annexes page 13

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

• Nouvelles autorisations:

A compter du 12 décembre 1995, aucune carrière ne pourra être mise en exploitation sans la mise en place de garanties financières permettant la remise en état du site après exploitation.

L'étude d'impact doit prévoir la remise en état du site.

4. Schémas départementaux des carrières

Prévus par la loi du 4 janvier 1993 et le décret Outre les aspects développés en pages 94-603 du 11 juillet 1994, les autorisations de précédentes, les schémas départementaux des carrières devront être compatibles avec ces carrières doivent prendre en compte les schémas. orientations suivantes:

Les schémas définiront les conditions générales - Limiter strictement les autorisations d'extrac- de l'implantation des carrières dans chaque tion dans: département en prenant en compte la • Les vallées ayant subi une très forte couverture des besoins en matériaux, la exploitation dans le passé et reconnues protection de l'environnement, la gestion comme Milieu Particulièrement Dégradé (cf. équilibrée de l'espace tout en favorisant une carte n° 5 du SDAGE) tout en favorisant les utilisation économe des matières premières. opérations d'extraction participant à la restauration de tels sites. • l'espace de liberté des cours d'eau et leurs La circulaire du 4 mai 1995 définit annexes fluviales (voir le § 2 de cette fiche). l'articulation entre SDAGE, SAGE et schémas • les sites où la protection qualitative et départementaux des carrières. quantitative de la ressource souterraine est d'intérêt patrimonial au regard de l'approvisionnement en eau potable notamment (cf. carte n° 10 du SDAGE). • les secteurs reconnus comme milieux aquatiques remarquables (cf. cartes n° 4 de l'atlas).

- Préconiser, dans les conditions techniques et économiques qui seront définies dans les schémas départementaux, le transfert progressif des extractions situées dans les espaces définis ci-avant, vers les hautes terrasses et les roches massives en prenant en compte l'impact économique d'une telle mesure en fonction des sites, des contraintes du marché...

annexes page 14

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

LA RÉGLEMENTATION LES PRÉCONISATIONS DU SDAGE

- Responsabiliser les donneurs d'ordre pour que ceux-ci, dans leurs spécifications techniques, réservent les alluvions aux usages nobles pour lesquels elles apparaissent techniquement nécessaires.

- Privilégier, dans les secteurs où la nappe alluviale présente un fort intérêt pour usage AEP, des modes de réaménagement garantissant la satisfaction de cet usage.

Les schémas sont révisés dans un délai Cette procédure de mise à jour pourra être maximal de 10 ans à compter de leur utilisée pour intégrer les orientations du SDAGE approbation. pour les schémas départementaux des carrières A l'intérieur de ce délai, la commission parus antérieurement au SDAGE. départementale peut proposer la mise à jour du schéma selon une procédure plus légère.

annexes page 15

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

Annexe n° 5

annexes page 16

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

annexes page 17

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E A N N E X E S

annexes page 18

S C H E M A D E P A R T E M E N T A L D E S C A R R I E R E S D U R H Ô N E Photo SEGAPAL - Parc de Miribel-