Julie BERNARD

Rapport de stage de 2ème année du

MASTER BIODIVERSITÉ ÉCOLOGIE ET ÉVOLUTION PARCOURS : PLANTES ET SOCIÉTÉ CULTURE DURABLE, PAYSAGE ET PHYTOVALORISATION

Année 2019-2020 Restauration des bords de champs et de chemins à l’échelle de la commune de Doeuil-sur-le-Mignon (17)

Structure d’accueil : Chambre d’Agriculture de la Charente-Maritime, antenne de Saint-Jean d’Angély Adresse : 12 boulevard Joseph Lair, 17400 Saint-Jean d’Angély Maître de stage : Martine GERON

REMERCIEMENTS

Je souhaite dans un premier temps remercier, Martine GERON, ma maitre de stage, pour sa disponibilité, ses conseils, sa confiance, son investissement et sa gentillesse. Je la remercie de m’avoir fait découvrir, en plus de mon sujet de stage, ses activités de terrain.

Je remercie également le maire de la commune de Doeuil-sur-le-Mignon, Monsieur LAROCHE ainsi que Monsieur TROUVAT, agriculteur et conseiller municipal impliqué dans ce projet, pour leur accueil et leur disponibilité.

J’adresse aussi mes remerciements aux partenaires du projet, Éric CIROU et Philippe BLONDEAU de la Chambre d’agriculture et David GRANGER de l’Office Français pour la Biodiversité. Je tiens à les remercier pour leur aide au cours de mon stage.

Enfin, je remercie, tous les collègues de l’antenne de Saint-Jean d’Angély où j’ai effectué mon stage, pour leur accueil et leur bonne humeur.

Ces six mois de stage à la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime ont été riches d’enseignements. Je tiens à transmettre ma reconnaissance à toutes les personnes que j’ai pu croiser pendant cette période.

AVANT-PROPOS

Les Chambres d’agriculture sont des établissements publics fondés en 1924 et dirigés par des élus. Elles représentent tous les acteurs du monde agricole, rural et forestier. Cependant, ces structures ont pris leur essor à partir de 1949. En effet, le gouvernement du régime de Vichy a mis en sommeil cette institution pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après cet épisode, il devient nécessaire de développer et de moderniser l’agriculture pour répondre aux besoins alimentaires de la population. Ainsi, l’État confie aux Chambres d’agriculture de nombreuses missions pour accompagner et représenter les agriculteurs dans leurs projets et démarches tout en assurant le rôle de porte-parole auprès des pouvoirs publics (site internet : https://chambres-agriculture.fr/chambres-dagriculture/nous-connaitre/). Aujourd’hui, l’agriculture doit répondre à des enjeux de plus en plus nombreux et ambitieux : sécurité alimentaire, équilibre des territoires et préservation des ressources naturelles. Ces structures jouent donc un rôle essentiel dans l’accompagnement des agriculteurs vers des systèmes plus respectueux de l’environnement et prenant en compte les enjeux écologiques du monde actuel. Elles mènent des actions locales, nationales et européennes, en agissant sur le développement économique, social et environnemental. Dans ce contexte, la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime (17) accompagne les agriculteurs dans de nombreux projets pour développer l’agriculture de demain et répondre aux changements climatiques. Elle travaille notamment en collaboration avec la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres (79). L’ex-région Poitou-Charentes regroupe, en effet, plusieurs territoires à enjeu biodiversité comme le Marais Poitevin, le Marais Charentais … De multiples mesures sont alors prises pour préserver les ressources et la diversité biologique. Le siège de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime se situe à et 3 antennes sont réparties dans le département (Saintes, Saint Jean d’Angély et ). Plusieurs services y sont associés comme le service territoire en charge du développement local et de la gestion de l’espace, le service entreprise qui accompagne l’installation des agriculteurs et/ou la transmission des exploitations, le service eau et environnement ainsi que le service production divisé en trois grands pôles : le pôle élevage, le pôle grandes cultures/agronomie et le pôle viticulture/arboriculture/légumes (site internet : https://charente-maritime.chambre-agriculture.fr/pratique/votre-chambre-dagriculture/notre- organisation/). Mon stage s’est déroulé sous la supervision du service territoire. Au total, environ 90 personnes sont employées à la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime.

SOMMAIRE

LISTE DES ABRÉVIATIONS

BCAE : Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales

CA 17 : Chambre d’agriculture de Charente-Maritime

DDTM 17 : Direction Départementale des Territoires et de la Mer de Charente-Maritime

GTNA : Groupe Technique National Agrifaune

IGN : Institut Géographique National

MAEC : Mesures Agro-Environnementales et Climatiques

OFB : Office Français pour la Biodiversité

ONCFS : Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (fusionné au 01/01/2020 avec l’Agence Française pour la Biodiversité pour créer l’OFB)

PAC : Politique Agricole Commune

PLU : Plan Local d’Urbanisme

SIE : Surfaces d’Intérêts Écologiques

SIG : Système d’Information Géographique

TVB : Trame Verte et Bleue

ZNT : Zone Non Traitée

Figure 1. Évolution de l’abondance des populations d’oiseaux communs et spécialistes en Métropolitaine. Suivi temporel des oiseaux communs (STOC) VigieNature, 2019.

Figure 2. Évolution des surfaces artificialisées en France Métropolitaine. Biodiversité – les chiffres clés, Data Lab, 2018.

I. Introduction

De nos jours, le développement d’une agriculture prenant en compte les enjeux écologiques et environnementaux est devenu essentiel. Le Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en juin 1992, a déclenché une prise de conscience mondiale de l'extinction accélérée des espèces et de l’impact des activités humaines sur la nature. Une Convention sur la diversité biologique a été adoptée lors de ce Sommet et a été ratifiée par la France en 1994. Depuis, les politiques publiques européennes et françaises intègrent de plus en plus les enjeux liés à la biodiversité. En effet, au niveau européen, les directives Oiseaux (1979) et Habitats (1992) établissent les bases du réseau Natura 2000, identifiant ainsi la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales et de leurs habitats. De plus, en 2015, la réforme de la PAC (Politique Agricole Commune) intègre également des moyens de préservation de la biodiversité (https://ec.europa.eu/environment/nature/index_en.htm). La conditionnalité du 1er pilier regroupe des actions environnementales généralisées comme l’implantation de jachères écologiques et/ou de prairies permanentes. Le second pilier comprend des mesures plus ciblées telles que les MAEC (Mesures Agro-Environnementales et Climatiques). En France, des nombreux dispositifs sont apparus lors du Grenelle de l’Environnement en 2007, notamment la création d’aires protégées et la mise en place des Trames Vertes et Bleues. En parallèle, la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, fondée en 2004 et renouvelée en 2011, vise à produire un engagement plus important en termes de préservation, de restauration et de valorisation de la biodiversité (Chambres d’Agriculture n° 1005, 2011).

1. Le programme Agrifaune

Le manque d’habitats naturels ou semi-naturels accentue l’érosion de la diversité biologique. En France, l’abondance des populations d’oiseaux communs spécialistes, c’est-à- dire spécifiques d’un milieu particulier (agricole, forestier…), est en nette diminution depuis les années 1990. En milieux agricoles, les populations ont diminué de 38% entre 1990 et 2019 (STOC, 2019) (Fig. 1). De plus, près de 75% de la biomasse d’insectes volants aurait disparu en Europe entre 1989 et 2016 (HALLMAN et al., 2016). Ces phénomènes s’expliquent en partie par l’augmentation constante de surfaces artificialisées. Cette artificialisation des sols exerce une pression importante sur la biodiversité en détruisant les habitats de nombreuses espèces. En France, ces espaces artificiels se sont étendus d’environ 1,4 % entre 2006 et 2015 (Fig. 2), réduisant ainsi les milieux naturels (Data Lab, 2018).

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Figure 3. Définition de la bordure extérieure de champs, selon LE BRIS et al., 2011.

Figure 4. Enjeux liés aux bordures de champs, selon LE BRIS et al., 2011.

En parallèle, l’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture impacte les écosystèmes notamment en affectant les populations d’insectes, de vers de terre, d’oiseaux etc. Des plans d’actions comme le plan Écophyto ont été mis en place pour réduire l’utilisation de ces substances. De plus, pour enrayer la perte de biodiversité croissante, de nombreux projets ont été lancés. Depuis 2006, le programme Agrifaune, est basé sur la volonté de développer des savoir-faire et des méthodes favorables à la biodiversité et à la faune sauvage. Ce projet est fondé sur un partenariat entre le monde agricole (Chambres d’Agricultures et Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et le monde cynégétique (Fédération Nationale des Chasseurs et ONCFS). L’objectif est de concilier agronomie, environnement, faune sauvage et économie dans les exploitations agricoles (http://www.agrifaune.fr/). Pour ce faire, six grandes thématiques sont actuellement étudiées sur l’ensemble des 70 départements partenaires du projet : la gestion des bords de champs, la gestion de l’entre-culture, le machinisme et la faune sauvage, la viticulture et l’arboriculture, la gestion des herbages, l’organisation du parcellaire et l’installation d’aménagements innovants (Chambres d’Agriculture n°1052, 2016).

2. Les bords de champs

Les bords de champs constituent une interface majeure entre l’espace cultivé et le milieu environnant (Fig. 3). Longtemps délaissés et minimisés du fait des remembrements, ils jouent pourtant un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes (LE BRIS et al., 2011). Par définition, un bord de champ est une zone non productive, implantée ou spontanée, qui sépare la lisière de la zone semée d’un obstacle naturel (cours d’eau, bois, bosquet ou forêt naturelle) ou mis en place par l’homme (haie, chemin, autre parcelle) (ONCFS, 2009). Ces zones sont majoritairement considérées comme étant improductives et représentant une charge de travail supplémentaire pour l’exploitant du fait de leur entretien. Cependant, les bordures de champs sont un maillon essentiel de l’écosystème contribuant à de nombreuses fonctions écologiques et rendant ainsi de multiples services écosystémiques. Ces éléments contribuent donc aux politiques de restauration des continuums écologiques dans le cadre de la Trame Verte et Bleue (Afa, 2009). Ils sont également de plus en plus mis en avant depuis qu’ils sont inclus dans les Surfaces d’Intérêts Écologiques (SIE) de la PAC. En effet, à l’échelle d’une exploitation, 5 % de la somme des surfaces en terres arables doit être considérée comme SIE (Dossier PAC, 2018). Trois grands types de fonctions sont liés à ces éléments du paysage : environnementale, agronomique et paysagère (Fig. 4).

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2.1 Les fonctions environnementales

Les bords de champs assurent notamment la protection de la ressource en eau en créant une barrière naturelle au ruissellement, à l’érosion et au transfert de polluants et de matière organique dans les eaux (GRIMALDI et al., 2009). Les végétaux associés favorisent également le phénomène de dénitrification par absorption ou par stimulation des micro- organismes ainsi que le piégeage du carbone. Ils forment une barrière géochimique permettant de retenir et/ou de dégrader les pesticides (ONCFS, 2009). De plus, ces bordures sont de véritables corridors écologiques permettant la circulation de la faune et la conservation de la biodiversité. Elles servent de zones de refuges et de nidifications pour les oiseaux (Afa, 2006) et freinent la dissémination des adventices dans les parcelles avoisinantes (GRIMALDI et al., 2009).

2.2 Les fonctions agronomiques

Ces barrières naturelles limitent l’érosion des sols et préservent leur fertilité (GRIMALDI et al., 2009). Elles permettent dans une moindre mesure une certaine régulation climatique pour un effet brise vent. Ce sont des réservoirs d’auxiliaires pour les cultures (Afa, 2006). Par exemple, 9 auxiliaires sur 10 ont besoin d’un milieu non cultivé à un moment donné de leur cycle biologique (LE ROUX et al., 2008). Les bordures sont des lieux idéaux qui leur fournissent habitats et nourriture. Ce sont des sources de biodiversité fonctionnelle. Il s’agit de la biodiversité ayant un impact positif sur la production agricole sur les plans écologique, économique, et social. En d’autres termes, elle doit être utile à l’agriculteur car elle a une fonction qui l’intéresse : protection des plantes, pollinisation, dégradation de la matière organique dans le sol et dans l’eau etc. (VILLENAVE-CHASSET, 2017).

2.3 Les fonctions paysagères

Par leur esthétisme, leur diversité et leur richesse spécifique, les bords de champs renvoient une identité paysagère des territoires. Ce peut être, dans un premier temps, un patrimoine à préserver avec par exemple la présence d’arbres remarquables. Dans un second temps, il peut s’agir d’une autre source de revenus pour les agriculteurs avec la production de biomasse (bois, fruits, miel) ou bien encore de loisirs avec la chasse. Enfin, ces bordures marquent un critère d’appartenance en servant de bornage aux exploitations agricoles (GRIMALDI et al., 2009).

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Figure 5. Réunion publique du 22 Janvier 2020 à Doeuil-sur-le-Mignon.

La Rochelle Doeuil-sur-le- Mignon Saint-Jean d’Angély Saintes

Figure 6. Carte du territoire communal de Doeuil-sur-le-Mignon. Sources : SCAN 25® : ©IGN (Institut Géographique National) 2018, Découpage administratif communal français COMMUNES_D17, 2019 : © les contributeurs d'OpenStreetMap sous licence ODbL.

3. Le territoire de Doeuil-sur-le-Mignon

La préservation et la gestion des bordures de champs est donc un paramètre que l’agriculteur doit prendre en compte. Il devient ainsi un acteur majeur de la gestion et de la conservation de la biodiversité en mettant en place des aménagements agro-écologiques (haies, couverts végétaux, bandes fleuries, etc.). Cependant, pour optimiser l’efficacité de ces corridors, il est nécessaire de travailler non seulement à l’échelle d’une exploitation agricole mais surtout à plus large échelle notamment au niveau d’un territoire. Pour ce faire, la collaboration entre agriculteurs, communes et associations est indispensable pour réaliser les aménagements du paysage adéquats (VILLENAVE-CHASSET, 2017). Dans cette optique, à l’occasion de la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU), la commune de Doeuil-sur-le- Mignon s’est inscrite dans une démarche environnementale forte, basée sur la reconquête de la biodiversité et sur le lien social de son territoire. En partenariat avec l’OFB et la Chambre d’agriculture de Charente Maritime, le projet communal, associant les agriculteurs, les habitants et le RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal) a été construit. Il comprend deux volets : le premier nommé « Mon village espace de biodiversité » et le second « Agrifaune, Bords de champs, Bords de haies ». L’objectif est de mener des actions conjointes favorisant la biodiversité comme le recours aux sciences participatives, la fabrication et la mise en place de ruches ou bien encore l’inventaire et la caractérisation des haies et des bords de champs. Ce projet de reconquête de la biodiversité a fait l’objet d’une réunion publique (Fig. 5) menée le 22 Janvier à Doeuil-sur-le-Mignon, en présence des partenaires du programme, permettant ainsi de présenter aux habitants et aux agriculteurs les objectifs et les démarches de ce projet. Doeuil-sur-le-Mignon (Fig. 6) est une commune fortement engagée au niveau environnemental. Ce village se situe au Nord de la Charente-Maritime à la limite des Deux- Sèvres dans la province de la Saintonge. Cette commune rurale d’environ 340 habitants abrite la source du Mignon, plus long affluent de rive gauche de la Sèvre Niortaise. Sur ce territoire, le paysage est principalement formé par des plaines de champs ouverts. Des infrastructures artificielles comme le passage de l’autoroute A10 et des éoliennes viennent fragmenter le paysage. Cependant, Doeuil-sur-le-Mignon reste une commune très agricole avec près de 89% des sols occupés par des terres cultivées. 7% de la surface est ensuite occupée par des forêts et des milieux semi-naturels, les 4% restant correspondent à des surfaces artificialisées (IFEN CORINE Land Cover, 2008). Au total la commune s’étend sur 1900 ha (http://www.biodiversite-communale.fr/commune-Doeuil-sur-le-Mignon-17139).

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4. Objectifs du stage

L’inventaire des bords de champs et de chemins est indispensable pour en assurer une bonne gestion et ainsi favoriser la biodiversité. Les objectifs de mon stage sont donc de mettre en place ce projet de diagnostic des bords de champs à l’échelle de Doeuil-sur-le-Mignon, d’identifier les corridors à préserver ou à recréer et de faire des propositions de gestion et/ou d’aménagements. Cette démarche se déroule en plusieurs étapes avec, dans un premier temps, des rencontres avec les agriculteurs et les employés communaux pour présenter le projet et connaitre leurs pratiques d’entretien. Puis, une phase terrain, pour inventorier et caractériser la typologie des bordures de champs ainsi que la flore de certaines bordures. Cette étape permettra d’identifier les linéaires ayant un intérêt écologique fort et de proposer des mesures de restauration adéquates (changement de pratiques, semis, plantation de haies…). Toutes les données récoltées seront ensuite analysées par l’outil Ecobordure et cartographiées avec l’aide d’un logiciel SIG (Système d’Information Géographique). Finalement, toutes ces étapes permettront d’aboutir à des préconisations de gestion ou le cas échéant à la restauration de ces éléments pour accroitre leur potentiel écologique et créer des corridors écologiques. Compte tenu des mesures exceptionnelles de confinement survenues pendant cette période de stage, quelques-unes de mes activités ont dû être adaptées. J’ai réalisé des rendez-vous téléphoniques avec les agriculteurs possédant des parcelles à Doeuil-sur-le-Mignon (faute de pouvoir les rencontrer) pour recueillir des informations générales sur leur exploitation et sur leur volonté de participer ou non au projet communal. Initialement, l’inventaire des bords de champs devait avoir lieu en lien avec les agriculteurs pour définir les bordures potentiellement intéressantes sur leurs exploitations. Avec le contexte, j’ai réalisé les relevés sur le terrain sur l’ensemble du territoire communal une fois la période de confinement terminée.

II. Matériels et Méthodes

La mise en place du diagnostic des bords de champs et de chemins nécessite dans un premier temps une prise de contact avec les agriculteurs. Le maire de Doeuil-sur-le-Mignon nous a fourni la liste des exploitants agricoles possédant des parcelles sur la commune. Tout d’abord, un courrier explicatif (Annexe I) leur a été adressé en premier signe de contact. Par la suite, un entretien téléphonique a eu lieu avec une quarantaine d’agriculteurs. Pour ce faire, un questionnaire reprenant les renseignements généraux de l’exploitation, les pratiques agricoles et leur vision de l’environnement a été conçu (Annexe II) sur la base du questionnaire IBIS (Intégrer la Biodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles).

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25 m

Max 2 m

Figure 7. Délimitation de la zone de relevé selon le protocole ECOBORDURE (FERCHAUD et al., 2015).

Dans un second temps, une caractérisation simple de la typologie des bordures de champs et de chemins (travail fait également avec la commune sur sa voirie) a été réalisée pour déterminer les linéaires ayant un intérêt fort pour créer des corridors écologiques à l’échelle communale. Par la suite, sur les bordures présentant un fort potentiel, la détermination des espèces végétales présentes a été effectuée selon le protocole Ecobordure. Enfin, la réalisation des cartographies des bordures par SIG a permis de compléter les données terrains et de transmettre des préconisations de gestion des bords de champs.

1. Terrain d’études et méthode de relevés floristiques

1.1 Typologie des bords de champs

Dans un premier temps, la typologie des bords de champs et de chemins a été relevée sur le territoire communal de Doeuil-sur-le-Mignon. Pour ce faire, une clé de détermination de ces différents types a été conçue dans le cadre du Groupe Technique National Agrifaune (GTNA) Bords de Champs regroupant l’OFB, la Fédération Nationale des Chasseurs et les Chambres d’agricultures. Cela consiste en une observation des bordures pour les classer selon différents faciès. 1.2 Le diagnostic Ecobordure Pour compléter et affiner ce diagnostic, l’utilisation de l’outil Ecobordure est recommandée. Cet indicateur, conçu par l’INRA SAD Paysage, est un outil d’évaluation de la qualité agro-écologique des bordures de champs (FERCHAUD et al., 2015). Le principe de l’outil est basé sur une liste d’espèces végétales de la strate herbacée, l’indicateur Ecobordure permet, en relevant leur présence ou absence, de qualifier chaque bordure. En effet, la flore des bordures est indicatrice des pratiques agricoles et des fonctions écologiques des bordures. Cet outil a, tout d’abord, été adapté à la flore locale du bocage armoricain puis l’association Hommes et Territoires l’a adapté aux plaines céréalières de Beauce. Il est donc nécessaire de tester, sur le terrain, ces deux versions pour s’assurer de leur fiabilité sur le territoire de la commune. Les fiches de relevés des espèces indicatrices sont fournies (Annexe III et IV) mais sur le terrain toutes les espèces végétales présentes sur les bordures étudiées ont été répertoriées. Les relevés s’effectuent sur 25 m de long et sur une largeur maximale de 2 m (Fig. 7). Des guides de reconnaissance de flore sont à disposition pour déterminer les espèces végétales (LE BRIS et al., 2015 ; FERCHAUD et al., 2015). Au total, ce suivi écologique spécifique a été réalisé sur 25 bordures.

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Figure 8. Compartimentation en 7 secteurs agro-écologiques des bordures de champs (FERCHAUD et al., 2015). Chaque secteur est associé à un code qualificatif : Milieux très perturbés :

A : Bordures « adventices » : 40% ou plus d’adventices, bordures soumises à de fortes / fréquentes perturbations.

Milieux peu perturbés :

P : Bordures « prairiales » : 55% ou plus d’espèces prairiales et moins de 25% d’espèces adventices. F : Bordures « forestières » : 50 % ou plus d’espèces forestières et moins de 25% d’espèces adventices.

Formations végétales diversifiées moyennement perturbées : Pa : Bordures « Prairiales à risque d’adventices » : 55% ou plus d’espèces prairiales et 25% ou plus d’espèces adventices.

Fa : Bordures « Forestières à risque d’adventices » : 50% ou plus d’espèces forestières et plus de 25% d’espèces d’adventices. FPa : Bordures « Forestières-Prairiales à risque d’adventices » : moins de 55% d’espèces prairiales, moins de

50% d’espèces forestières et 25% ou plus d’espèces adventices.

Formations végétales mixtes ; milieux diversifiés peu perturbés :

FP : Bordures « Forestières-Prairiales » : environ 50% d’espèces prairiales, environ 50% d’espèces forestières et moins de 25% d’espèces adventices.

Pour être au mieux représentatif, les bordures ont été diagnostiquées à plusieurs endroits du territoire avec différents milieux adjacents : bois, chemins, routes, haies et fossés.

2. Outils utilisés

2.1 Ecobordure

En complément des fiches d’espèces indicatrices, Ecobordure permet de transcrire les données relevées sur le terrain en pourcentages relatifs de chaque groupe d’espèces (lisières, prairiales et adventices). Le nombre d’espèces observées sur la zone de relevé est comptabilisé. Puis, les pourcentages relatifs pour chaque groupe sont calculés de la façon suivante : Nombre d’espèces d’un groupe*100/Nombre total d’espèces observées. Les résultats sont ensuite représentés graphiquement sous la forme d’un triangle (Fig. 8). Le mode de découpage représente différents aspects agro-écologiques des bordures de champs (FERCHAUD et al., 2015). Les seuils représentant les secteurs ont été validés (ALIGNIER et al., soumis). Chaque sommet du triangle représente une situation pour laquelle 100% des espèces appartiennent au même groupe. Pour pouvoir obtenir un résultat interprétable le relevé doit contenir au minimum 4 espèces indicatrices. 2.2 Qgis Qgis est un logiciel SIG permettant de visualiser, représenter, modifier et analyser des données spatiales. La cartographie des bords de champs et de chemins est répertoriée à l’aide de cet outil. Nous disposons d’une couche raster ORTOPHOTO® : ©IGN 2018 représentant la vue aérienne du territoire. Chaque typologie de bords de champs a fait l’objet d’une couche supplémentaire pour être référencée sur la carte. De même, les autres éléments linéaires (haies, fossés, talus, arbres isolés, alignement d’arbres, bandes enherbées, prairies permanentes et friches) ont également été représentés sur une couche.

III. Résultats

1. L’intérêt des agriculteurs pour le projet Sur 37 agriculteurs contactés par téléphone, 19 d’entre eux ont bien voulu répondre au questionnaire. Les 18 correspondants restants n’ont pas donné suite. Certains ne sont tout simplement pas intéressés par ce projet, d’autres n’ont pas le temps nécessaire pour s’investir dans un éventuel plan de restauration tel que des semis spécifiques, et/ou des plantations de haies.

7

Pas de

végétation

entre la Pas de bordures A

parcelle et le

milieu

adjacent

Bord existant mais

végétation morte ou B Bord de inexistante champs

Végétation rase, broyée ou fauchée au

printemps, C récemment coupée

Recouvrement de la D végétation < 75%

Végétation

non broyée Zone herbacée E ou non < 90 cm de

fauchée large

récemment

Zone herbacée Recouvrement de la F végétation > 75% inclue dans un chemin enherbé

Zone herbacée

> 90 cm de G large

Figure 9. Clé de détermination des types de bords de champs d’après le GTNA Bords de champs, 2016. Photos prises lors des relevés terrain à Doeuil-sur-le-Mignon en Mai 2020. Parmi les 19 personnes ayant répondu au questionnaire, 15 sont favorables à ce projet et sont prêtes à y participer concrètement si besoin. Les autres agriculteurs émettent quelques réserves. En effet, selon certains, les bords de champs présentent plus d’inconvénients que d’avantages. Pour eux, ils seraient notamment à l’origine de la propagation des adventices dans les parcelles adjacentes. 2. Entretien des bords de champs et de chemins

2.1 Modes d’entretien des agriculteurs

Sur les 19 agriculteurs interrogés, 17 possèdent des bordures de champs sur une ou plusieurs de leurs parcelles. Les pratiques d’entretien de ces éléments varient selon les personnes. La moitié des exploitants effectue 1 broyage des bordures 1 fois/an soit au début du printemps, en fin d’été ou en début d’hiver. Certains réalisent deux broyages par an généralement au début du printemps puis à la fin de l’été. 2.2 Entretien communal

Dans ce projet, il est nécessaire de prendre en considération les pratiques d’entretien des bords de chemins effectuées par la commune sur la partie voirie communale. Pour ce faire, une réunion a eu lieu le 17 juin avec l’agent communal. Au total, le territoire se compose de 54 km de voirie communale. Les bords de chemins sont broyés 3 fois par an généralement aux mois d’avril, juin et septembre à l’aide d’un broyeur à plat et d’un broyeur à bras pour les talus. L’entretien des fossés est réalisé en fin d’hiver et en fin d’été. En ce qui concerne les haies, elles sont entretenues côté voirie une fois tous les 5 ans environ à l’aide d’un lamier.

3. Cartographie des bords de champs et de chemins 0,54 Au total 186 relevés relatifs à la typologie des bords 5,38 de champs ont été réalisés sur la commune. Parmi les A différentes typologies disponibles (Fig. 9), trois sont 38,2 B majoritaires sur le territoire communal. La typologie A, 34,41 C c’est-à-dire un champ sans bordures, est majoritairement D représentée à hauteur de 38%. La typologie E, champ E F avec bordure herbacée < 90 cm de large, représente une 1,08 2,69 G part de 34% des relevés et arrive donc en seconde place. 17,74 Enfin, 18% des relevés correspondent à la typologie C Figure 10. Représentation graphique du taux (en %) des différentes typologies de bords de champs soit une bordure broyée récemment (Fig. 10). recensées sur la commune de Doeuil-sur-le- Mignon en Mai 2020.

8 Adventices

Cirsium arvense, Geranium dissectum, Poa annua, Chardon des champs Géranium découpé Pâturin annuel (Astéracées) (Géraniacées) (Poacées)

Prairiales

Eryngium campestre, Plantago lanceolata, Trifolium repens L., Panicaut champêtre Plantain lancéolé Trèfle blanc (Apiacées) (Plantaginacées) (Fabacées)

Forestières

Rubus fructicosus L., Rosa arvensis, Hedera helix, Ronce des bois Rosier des champs Lierre grimpant (Rosacées) (Rosacées) (Araliacées)

Figure 12. Quelques exemples d’espèces indicatrices de l’outil Ecobordure plaine de Beauce, photographiées lors des observations floristiques des bordures de champs sur la commune de Doeuil-sur-le-Mignon de Mai à Juillet 2020. À noter que cette phase terrain a eu lieu assez tardivement, fin mai, en raison du confinement, de nombreuses bordures avaient donc déjà été broyées. Les autres formes de typologies sont minoritaires et représentent environ 1 à 5% des relevés. Cependant, il a souvent été difficile de déterminer précisément si la bordure appartenait au champ ou si elle faisait partie du chemin, l’emprise communale sur le territoire n’étant pas connue. En complément, les éléments 2,27 Haies hautes 2,27 linéaires (haies, fossés, talus, 2,27 Haies basses 0,76 4,55 arbres isolés, alignement d’arbres, 3,03 Haies relictuelles 45,45 bandes enherbées, prairies Fossés

Talus permanentes et friches) ont été 11,36 Bandes enherbées répertoriés. Sur 132 relevés, les

Chemins enherbés haies hautes font partie intégrante 11,36 Alignements d'arbres du paysage et représentent 45% Arbres isolés des relevés. Les talus, les fossés et 11,36 Bois 6,82 les bandes enherbées sont Prairies permanentes 0,76 présents de façon assez Friches importante de l’ordre de 11%. Les Figure 11. Représentation graphique du taux (en %) des différents éléments linéaires recensés sur la commune de Doeuil-sur-le-Mignon autres éléments sont plus en Mai 2020. minoritaires (Fig. 11). Il est indispensable de prendre en compte ces éléments en supplément des bordures de champs puisque ce sont des habitats non négligeables pour la faune et les insectes. Ils constituent de véritables connexions entre différents milieux. Pour cela, une nouvelle typologie est en cours d’édition par le GTNA Bords de champs pour mieux prendre en considération ces éléments.

4. Suivi écologique des bordures

Après les observations floristiques de quelques bordures sur la commune, la version de l’outil Ecobordure adapté aux plaines de Beauce a été retenue. En effet, les espèces végétales recensées sur le territoire sont plus représentatives de ce type de paysage et permettent donc l’interprétation des résultats (4 espèces indicatrices présentes minimum par bordure) par rapport à l’outil Ecobordure Bocage Armoricain (Annexe V et VI). Plusieurs espèces indicatrices des trois classes étudiées (Adventices, Prairiales et Forestières) ont été identifiées sur la commune (Fig. 12).

9 Figure 13. Compartimentation en 7 secteurs agro-écologiques des 25 bordures de champs observées entre Mai et Juillet 2020 sur la commune de Doeuil-sur-le-Mignon. Le pourcentage d’appartenance des bordures aux différents secteurs est défini par l’outil Ecobordure développé par l’INRA SAD Paysages de Rennes.

Au total, ce suivi floristique spécifique a été mené sur 25 bordures entre Mai et Juillet 2020 sur tout le territoire communal. Pour obtenir un échantillonnage assez complet, les bordures de champs observées sont disposées à proximité de différents milieux (bord de route départementale, bord de chemin blanc, bord de fossé, bord de haie, bord de bois et bande enherbée entre deux parcelles cultivées). Après saisie des données, il apparait que plus du quart des bordures de champs (28 %) sont fortement perturbées avec une problématique adventices fortes (Fig. 13). Au total 68 % des bordures sont soit adventices soit à risque adventices ce qui représente une part très conséquente. Malgré cette problématique fortement présente sur le territoire, certains bords de champs sont moins soumis à ces perturbations. En effet, près de 32 % des bordures (Fig. 13 ; Tableau 1) se caractérise par de milieux mixtes, avec une flore diversifiée et stable. Le tableau suivant (Tableau 1) récapitule les secteurs agro-écologiques associés aux bordures de champs échantillonnées :

Tableau 1. Récapitulatif des résultats obtenus après observations floristiques de 25 bordures de champs à Doeuil-sur-le- Mignon de Mai à Juillet 2020. Les résultats sont générés par l’outil Ecobordure de l’INRA SAD Paysages de Rennes.

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IV. Discussion

1. Données cartographiques et éléments à disposition

Pour représenter au plus juste tous les éléments à prendre en compte dans ce projet de restauration, plusieurs cartes ont été réalisées sous Qgis. Dans un premier temps, la typologie des bordures de champs et les autres éléments linéaires relevés sur la commune sont représentés sur un raster ORTOPHOTO® : ©IGN 2018 (ANNEXE VII). Le syndicat de la voirie nous a fourni la couche correspondant à la voirie communale. Celle-ci est essentielle pour savoir qui assure l’entretien des bordures. Sur cette carte, est également signifié l’emplacement des 6 éoliennes et des 2 postes de livraison qui pourraient voir le jour dans les prochaines années. L’enquête publique de ce projet éolien devrait débuter au mois de Septembre 2020. Il est nécessaire de prendre en compte dès à présent ce projet pour définir au mieux les pratiques de gestion à adapter dans ces zones. En effet, certains taxons sont plus sensibles que d’autres vis-à-vis des parcs éoliens. C’est le cas notamment des oiseaux et des chiroptères (GAULTIER et al., 2019) qui peuvent rentrer en collision avec les éoliennes. Pour éviter au maximum ces risques, il est indispensable de construire un projet d’aménagement du paysage adéquat et d’éviter notamment l’implantation aux alentours de haies hautes, habitats privilégiés de ces espèces (GONZALEZ et al., 2015).

Par la suite, une carte reprenant les éléments précédents et de nouvelles données a été construite (ANNEXE VIII). La couche Bocage éditée dans le cadre d’un dispositif national de suivi des bocages organisé par l’ONCFS est le résultat d’un inventaire spécifique sur la typologie des haies réalisé sur la commune de Doeuil-sur-le-Mignon en 2019. Ce suivi recense 16 types de haies, chacun ayant des caractéristiques propres. Ces éléments n’ont pour l’instant pas été intégrés au projet, une réunion avec la personne en charge de cet inventaire est prévue prochainement. De plus, la couche de l’emplacement des cours d’eau présents sur la commune (fournie par la CA 17) est un élément supplémentaire à prendre en considération. Elle permet d’une part de différencier les cours d’eau permanents ou intermittents et d’autre part de visualiser la trame bleue à mettre en relation avec la trame verte pour aboutir à l’amélioration des habitats naturels des espèces végétales et animales. En effet, la Trame Verte et Bleue (TVB), adoptée en 2007 lors du Grenelle de l’Environnement, a pour objectif de remédier à la fragmentation des habitats naturels souvent engendrée par l’Homme.

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De manière concrète, l’idée est de rétablir les corridors écologiques indispensables aux déplacements des espèces entre les différents milieux d’un territoire (ALPHANDÉRY et FORTIER, 2012). La TVB comprend une composante verte en référence aux milieux terrestres et une composante bleue faisant référence aux milieux aquatiques et humides. En complément, deux autres couches ont été rajoutées. Il s’agit de la localisation des réserves de chasse et des parkings associés (fournie par la commune) et des corridors écologiques à restaurer mentionnés dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) revu en 2020. Les réserves de chasse ont notamment pour objectif de préserver l’habitat naturel des espèces et de favoriser ainsi de bonnes pratiques de gestion (CHARLEZ, 2007). Le PLU définit le projet global d’aménagement d’un territoire communal ainsi que la place des sols agricoles, forestiers et naturels. Il doit prendre en compte la TVB dans sa politique de construction et d’aménagement (BERTAÏNA et al., 2012).

Pour compléter toutes ces données, une troisième carte représentant les zonages environnementaux réglementaires a été réalisée (ANNEXE IX). Trois zonages différents et complémentaires sont à distinguer. Tout d’abord, la réglementation BCAE (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales) impose l’implantation d’une bande tampon d’une largeur minimale de 5 m autour des cours d’eau à protéger (Fiche BCAE I – Bandes tampons, DDTM 17). L’objectif est de limiter la pollution des cours d’eau et l’érosion des sols. Les cours d’eau concernés par cette mesure sont définis par l’arrêté ministériel du 24 avril 2015 relatif aux règles BCAE. Sur la commune de Doeuil-sur-le-Mignon, 6 cours d’eau ou tronçons sont concernés par cette mesure. Il y a ensuite, deux zonages concernant les Zones Non Traitées (ZNT). Les ZNT produits phytosanitaires ont pour objectif de limiter la pollution des cours d’eau par les produits phytosanitaires (d’après l’arrêté du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytosanitaires et leur adjuvant). La ZNT autour des éléments hydrographiques (cours d’eau en traits continus ou discontinus sur les cartes de l’Institut Géographique National, fossés, etc.) doit être de 5 m minimum (DDTM 17). Enfin, la réglementation sur la ZNT voisinage est apparue récemment. Cette mesure consiste à garantir une distance minimale de sécurité pour les traitements à proximité des zones d’habitations (Décret du 27 décembre 2019). Pour les produits phytosanitaires les plus dangereux, un minimum de 20 m est à respecter entre la culture et la limite cadastrale du terrain d’habitation. Pour les autres produits, la distance est de 5 m pour les cultures et de 10 m pour la vigne et l’arboriculture.

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Il y a la possibilité de réduire cette distance, selon la charte d’engagement adoptée au niveau départemental, de 5 à 3 m pour les cultures et de 10 à 5 m pour la vigne et l’arboriculture si du matériel anti-dérives est utilisé (CA 17). Cette réglementation est applicable à partir du 1er juillet 2020. Il est important de prendre en compte tous ces zonages environnementaux obligatoires puisque ce sont des éléments du paysage à part entière et intégrés dans la trame verte. 2. Préconisations de gestion et/ou de restauration des bordures

Les relevés de la typologie des bordures de champs et les suivis de flore réalisés à l’aide de l’outil Ecobordure ont permis de définir l’état de conservation de ces éléments sur le territoire communal. À partir de ces informations et des cartographies, des préconisations de gestion peuvent être proposées pour améliorer leur potentiel écologique. La réalisation de ces pratiques par les agriculteurs est bien sûr basée sur le volontariat. Pour rappel, trois types de bordures sont présents en majorité sur la commune, les préconisations de gestion se rapporteront donc essentiellement à ces trois cas de figures.

Dans un premier temps, certaines mesures de gestion sont applicables dans tous les cas. Il s’agit, d’une part, de limiter le passage d’engins agricoles sur ces bandes et la dérive de produits phytosanitaires au maximum. En effet, ces dérives appauvrissent la diversité floristique et de ce fait la présence d’auxiliaires, entrainant une compétition entre les espèces et ainsi l’exclusion des espèces végétales peu compétitives (AAVIK & LIIRA, 2010). Cela favorise également l’installation des adventices (projet IBIS, 2009). D’autre part, l’ajustement de la hauteur de coupe à 10 cm du sol permet de réduire la perturbation de la flore, la destruction des insectes, de la petite faune et des nids. Cette pratique, associée à un entretien annuel à la fin de l’été ou début automne, protège la nidification des oiseaux qui se déroule au printemps (GTNA). Ces préconisations sont bien sûr réalisables par les agriculteurs volontaires mais également par la commune pour la voirie communale.

Dans un second temps, des pratiques de gestion et de restauration spécifiques s’appliquent aux différents types de bordures. Les bordures récemment broyées (type C) sont concernées par les préconisations de gestion mentionnées ci-dessus. Les deux autres cas sont plutôt visés par des mesures de restauration. Ce terme a été adopté en 2002 par la Société de Restauration Ecologique (Society for Ecological Restoration). La restauration d’un élément du paysage consiste à régénérer un écosystème qui a été endommagé, dégradé ou bien détruit.

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® Figure 14. Les espèces composant le mélange « Agrifaune bordures de champs , Beauce / Bassin Parisien Sud ». Collectif Agrifaune Centre, 2015.

Figure 15. Sem’Obord, outil pour semer des bordures de champs, La Marne Agricole, 2018. https://www.la -marne agricole.com/Article/2101/Un_collectif_pour_cultiver_la_biodiversite

Dans le cas où il n’y a pas de bordures de champs existantes (type A), le principe est de semer une nouvelle bande linéaire avec un mélange d’espèces adéquates. De même pour les bordures < 90 cm de large (type E), le re-semis peut être une solution pour augmenter la largeur de cet élément. En effet, la largeur de la bande doit être comprise entre 1 et 2 m pour favoriser la qualité écologique de la bordure (Tarmi et al., 2009). Ainsi, dans le cadre du programme Agrifaune, un mélange d’espèces végétales a été validé. Ce mélange « Agrifaune bordures de champs®, Beauce / Bassin Parisien Sud » n’a pour le moment pas été testé dans l’ex-région Poitou-Charentes. Une zone d’expérimentation sera à délimiter sur la commune pour valider son utilisation. Ce mélange est composé de 19 espèces prairiales dont 50 % de graminées et 50 % de dicotylédones (Fig. 14). Les espèces ont été choisies selon leur origine, leur compétitivité et leur intérêt pour la faune et les pollinisateurs (AGRIFAUNE). Les graminées assurent la structuration et la couverture du sol limitant ainsi l’érosion grâce à leurs racines fasciculées (GYSSELS et al., 2005). La diversité de dicotylédones permet d’étaler la période de floraison. Chaque famille végétale favorise des insectes ou des pollinisateurs. Par exemple, les légumineuses pour les abeilles domestiques et les bourdons, et les astéracées et les apiacées pour les abeilles sauvages et les syrphes (AGRIFAUNE). De plus, dans ce mélange, les espèces vivaces assurent la pérennité du couvert. Selon la densité, la période de semis et la labélisation des semences, le coût du mélange varie. Pour un semis de printemps d’une densité de 20 kg/ha, le coût est de 1500 €/ha pour des semences non labélisées et de 1800 €/ha pour des semences labélisées. Pour un semis d’automne, d’une densité de 30 kg/ha, le prix est de 1875 €/ha pour des semences non labélisées et de 2250 €/ha pour des semences labélisées. Pour implanter au mieux ce couvert, la Chambre d’agriculture de la Meuse, La Fédération des chasseurs de Champagne Ardenne et l’OFB ont développé un outil permettant de semer une bordure de champs. Ce semoir, nommé Sem’Obord (Fig. 15), permet de semer une bande d’environ 1 m de large (La Marne Viticole, 2018). Cet outil pourrait donc être utilisé sur la commune de Doeuil-sur-le-Mignon pour réaliser la restauration des bordures de champs. Sinon, les semis se réaliseront avec le matériel possédé par les agriculteurs.

Pour donner une idée du coût économique de la restauration des bordures des champs nous allons utiliser un mélange de semences de la marque « Agrifaune bordures de champs®, Beauce / Bassin Parisien Sud » en semis d’automne à 30 kg/ha pour un prix de 2250 €/ha.

14 Tableau 2. Quelques exemples d’espèces pouvant être intégrés dans un mélange de semences pour les bords de champs, projet MUSCARI et INTERAPI.

Tableau 3. Pertes économiques engendrées par l’implantation d’une bordure de 1 m de large sur 100 m de long pour un système sec (en rouge) et un système irrigué (uniquement maïs, en bleu), synthèse Chambre Agriculture Nouvelle-Aquitaine,

2017.

• Semis d’une bande d’1 m de large sur 100 m de long : 2250 € pour 1 ha soit 10 000 m² X (coût en € d’une bordure) pour 1 * 100 = 100 m²

Soit X = (2250 * 100) / 10 000 = 22,50 € Le coût des semences en mélange Agrifaune pour la restauration d’un linéaire d’1 m de large sur 100 m de long est donc de 22,50 € avec ce mélange. Ce coût n’est donné qu’à titre indicatif puisque le nombre de bordures établissant des connexions indispensables entre les milieux n’est pas encore déterminé. Les agriculteurs doivent en effet être volontaires pour que les semis se réalisent. De plus, d’autres mélanges peuvent être utilisés avec moins d’espèces pour réduire les coûts. Par exemple, les Fédérations des Chasseurs développent des mélanges faune sauvage qui pourraient s’adapter aux bords de champs. De plus, un mélange d’espèces appropriées c’est-à-dire diversifiées et adaptées aux auxiliaires de cultures et aux pollinisateurs peut également être créé et testé sur la commune. Des projets tels que MUSCARI « Mélanges botaniques utiles aux systèmes de culture et auxiliaires permettant une réduction des insecticides » piloté par le GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique) et INTERAPI conduit par l’Institut de l’abeille, expérimentent différentes espèces végétales pour aboutir à une liste d’espèces adaptées aux enjeux agricoles. Quelques exemples de ces espèces et de leurs caractéristiques sont recensés dans le tableau 2.

En complément, les pertes économiques associées à l’implantation d’une bordure à la place d’une zone cultivée ont été chiffrées. Les données économiques sont issues d’une synthèse sur trois ans, réalisée par la Chambre d’agriculture Nouvelle-Aquitaine entre 2014 et 2016. La moyenne des marges brutes (en €/ha) pour les cultures de céréales a été réalisée sur les trois années. Il est à noter que l’année 2016 est considérée comme une année sinistrée à cause des taux de pluviométrie. Les marges brutes sont calculées pour un système sec de 150 ha à fort potentiel et pour un système irrigué de 130 ha à moyen potentiel en plus uniquement pour le maïs. Dans un premier temps, les pertes sont calculées au m² pour une bande d’1 m de large sur 100 m de long (Tableau 3). Les pertes économiques liées à l’implantation d’une bordure sont assez faibles d’un point de vue des marges brutes. Pour plus de précision, il faudrait prendre en compte les charges de mécanisations par exemple.

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Figure 16. Cartographie des propositions de linéaires à créer ou à améliorer sur la zone de plaine ouverte à Doeuil-sur-le- Mignon. Source : BD ORTOPHOTO® : ©IGN 2018

Figure 17. Cartographie des propositions de linéaires à créer ou à améliorer sur une zone de trame bocagère à Doeuil-sur-le- Mignon. Source : BD ORTOPHOTO® : ©IGN 2018

3. Propositions de connexions à créer ou à améliorer

Pour connecter ou reconnecter les éléments du paysage (bois, bosquet, bande enherbée, haie, cours d’eau…) indispensable à la stabilité et au fonctionnement des écosystèmes, il est nécessaire de travailler à petite et grande échelle au niveau communal. Certains linéaires à restaurer ne concerneront qu’1 ou 2 agriculteurs alors que d’autres plus longs peuvent dépendre de plusieurs exploitants. De ce fait, une cartographie avec des suggestions de linéaires à restaurer ou à améliorer a été réalisée (Annexe X). L’objectif est de lier au maximum tous les éléments du paysage pour pouvoir reconstituer la Trame Verte et Bleue sur le territoire en créant un réseau d’échange fonctionnel permettant aux espèces animales et végétales de se déplacer, de se reproduire et de nourrir. Il peut s’agir de créer une bordure ou bande enherbée, de planter des haies ou encore d’associer une bordure à une haie déjà en place. Cette démarche est à réaliser de façon collective afin de créer des linéaires efficaces en termes de corridors écologiques. Au total, les linéaires proposés représentent environ 20 km de connexions à aménager.

Certaines zones du territoire communal sont plus concernées que d’autres par ces aménagements. Par exemple, cette zone de plaine ouverte (Fig. 16) comporte peu de connexions à l’heure actuelle. Les différents linéaires proposés concernent soit 1 soit plusieurs agriculteurs. Ils permettraient de reconstituer la TVB en reconnectant les cours d’eau aux zones boisées. Ces cours d’eau étant soumis aux règles BCAE, des bandes tampons obligatoires sont déjà en place et serviront de points de connexion et de points de passage aux futurs linéaires. De plus, une réserve de chasse est située dans cette zone. L’implantation de linéaires, permettra donc d’améliorer l’habitat de la faune sauvage. Un deuxième exemple concerne plus particulièrement une zone proche de la trame bocagère (Fig. 17). Cette zone au nord de la carte abrite des parcelles entourées de haies ou de bandes tampons obligatoires. La présence d’arbres est aussi à noter. Dans cette zone, l’amélioration des linéaires déjà présents avec par exemple le semis d’une bordure associée à une haie déjà existante permettait d’élargir le potentiel écologique de ces connexions en facilitant le passage de la faune sauvage.

Toutes ces propositions seront soumises aux partenaires du projet, à la commune et aux agriculteurs pour aboutir de manière collective à la création ou à la restauration des linéaires présentant le plus fort potentiel de connectivité.

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4. Freins dans le développement du projet communal

Deux points majeurs peuvent être des freins au projet de restauration des bordures de champs. En premier lieu, les agriculteurs émettent quelques réserves concernant ces bordures. Lors des premiers contacts téléphoniques, certains font part de leur crainte vis-à-vis de ces éléments. La principale raison évoquée est la peur du salissement des parcelles. Selon eux, les bordures de champs augmenteraient le risque de propagation des adventices dans les champs cultivés adjacents. Pourtant, avec le temps et de bonnes pratiques de gestion adaptées à la flore de la bordure, le risque de propagation de ces espèces reste faible. En effet, des expérimentations ont été menées en plaine de Beauce dans le cadre du programme Agrifaune. Les analyses menées concluent que 81% de la flore observée en bordure de champs ou de chemins n’est pas observée dans les parcelles adjacentes (LE BRIS et al., 2014). Ainsi, la communication auprès des agriculteurs de ce type d’études est indispensable. Dans un second temps, il manque un point important pour l’élaboration au mieux de ce projet : la largeur de l’emprise de la voirie communale. Ceci peut poser un problème lors de la restauration des bordures par semis ou pour les plantations de haies. Pour plus de clarté, il serait nécessaire de connaitre ce paramètre pour implanter la bordure au ras du champ et non sur la partie appartenant à la voirie communale. La mesure de la largeur de l’emprise communale requiert l’intervention d’un géomètre. À défaut, si les deux parties (commune et agriculteur) sont en accord, l’implantation des bordures peut tout de même être réalisée.

5. Perspectives et poursuite de la démarche environnementale

Dans les prochaines semaines, les résultats des diagnostics des bordures de champs vont être remis de façon individuelle pour les agriculteurs souhaitant participer au projet (Annexe XI). Une réunion est prévue, au mois de Septembre, avec la personne chargée de l’inventaire national du bocage pour discuter de leur méthode de suivi et de leurs résultats sur la commune. Par la suite, une réunion de restitution des résultats du diagnostic des bordures sera organisée en présence des agriculteurs dans l’hiver. En complément, une réunion publique est à envisager. Ces échanges seront l’occasion de discuter du projet et de communiquer sur les intérêts des bordures de champs. Au printemps prochain, des sorties botaniques seront peut-être organisées avec les agriculteurs pour leur présenter l’outil de suivi Ecobordure. Ces sorties étaient initialement prévues au mois de Mai – Juin 2020 mais compte tenu de la crise sanitaire, ces dernières n’ont pas pu se dérouler.

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De plus, pour le bon déroulé du projet, il serait intéressant de faire les premiers tests de semis de bordures de champs avec 1 ou 2 agriculteurs à l’automne prochain. Ceci permettra d’effectuer des suivis de flore au printemps 2021 et de réaliser, si les résultats sont probants, d’autres semis de bordures à l’automne 2021. En complément, au départ, le projet communal comprenait une partie communication avec l’emploi d’un service civique. L’objectif était de communiquer individuellement sur le projet de restauration des bordures de champs en se déplaçant chez les agriculteurs. Cependant l’embauche du service civique n’a pas eu lieu. Ce poste est actuellement en attente de recrutement. Pour finir, afin d’étoffer le diagnostic de la biodiversité sur la commune, des inventaires faunistiques en partenariat avec l’ACCA (Association de Chasse Communale Agréée) devraient être organisés.

V. Conclusion

La commune de Doeuil-sur-le-Mignon est engagée dans une démarche environnementale forte. En développant ce projet de restauration des bordures de champs, le maire et le conseil municipal ont pris l’engagement de préserver et de conserver au maximum la biodiversité sur la commune. Les premiers diagnostics de l’état des bordures effectués par les relevés des différentes typologies et par les suivis de flore spécifiques ont permis, d’une part de quantifier les bordures en bon état et d’autre part de définir les linéaires dégradés et par conséquent à restaurer. En effet, en bon état écologique, les bordures de champs sont des éléments fixes du paysage riches en biodiversité. Ce sont des réserves pour la faune et la flore ainsi que pour les auxiliaires de cultures. En restaurant ces éléments et en rétablissant des connexions indispensables pour le déplacement des espèces entre les milieux, l’écosystème sera au mieux préservé.

Pour installer durablement ce projet et restaurer un maximum de bordures, un dialogue avec les agriculteurs est indispensable. Ce sont les acteurs majeurs dans le développement d’un système agricole plus respectueux de l’environnement. Malgré quelques réserves émises par certains sur ce projet, les premiers tests de semis de bordures devraient avoir lieu à l’automne prochain chez les agriculteurs volontaires.

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Biodiversité communale Poitou-Charentes (09/04/2020). Fiches d’informations communales sur la biodiversité en Poitou-Charentes [en ligne]. http://www.biodiversite- /communale.fr/commune-D%C5%93uil-sur-le-Mi/gnon-17139 Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime (08/07/2020). Protection des riverains et zones non traitées [en ligne]. https://charente-maritime.chambre- agriculture.fr/environnement/ecophyto/ CORINE Land Cover - Occupation des sols en France. Direction Départementale des Territoires et de la Mer de Charente-Maritime (08/07/2020). Fiches réglementaires des BCAE [en ligne]. http://www.charente-maritime.gouv.fr/Politiques- publiques/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Agriculture/Conditionnalite-des-aides/Domaine- des-BCAE-en-2020/BCAE-1-bande-tampon Direction Départementale des Territoires et de la Mer de Charente-Maritime (08/07/2020). Protection contre les pollutions par les produits phytosanitaires [en ligne]. http://www.charente- maritime.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Eau-et- milieux-aquatiques/Prevention-des-pollutions-diffuses/Protection-contre-les-pollutions-par-les- produits-phytosanitaires European Commission (09/03/2020). Nature & Biodiversity [en ligne]. https://ec.europa.eu/environment/nature/index_en.htm La Marne Agricole (28/07/2020). Un collectif pour cultiver la biodiversité, 2018 [en ligne]. https://www.la-marne-agricole.com/Article/2101/Un_collectif_pour_cultiver_la_biodiversite La Marne Viticole (28/07/2020). Un prix européen pour le Sem’Obord conçu à Châlons, 2018 [en ligne]. https://www.la-marne viticole.com/Article/2154/Un_prix_europeen_pour_le_Sem_Obordconcu_a_Chalons

Projet MUSCARI (03/08/2020) [en ligne]. https://wiki.itab-lab.fr/muscari/?PagePrincipale

Projet INTERAPI (03/08/2020) [en ligne]. https://interapi.itsap.asso.fr/

Suivi temporel des oiseaux communs (17/06/2020). Vigie Nature [en ligne]. http://www.vigienature.fr/fr/observatoires/suivi-temporel-oiseaux-communs-stoc/resultats-3413

22 Liste des annexes

Annexe I – Courrier adressé aux agriculteurs pour le projet ...... 24 Annexe II – Questionnaire réalisé par téléphone ...... 25 Annexe III – Fiche de relevé Ecobordure Bocage Armoricain (INRA SAD Paysage) ...... 30 Annexe IV – Fiche de relevé Ecobordure Plaine de Beauce ...... 31 Annexe V – Relevés espèces indicatrices Plaine de Beauce à Doeuil ...... 32 Annexe VI – Relevés espèces indicatrices Bocage Armoricain à Doeuil ...... 33 Annexe VII – Cartographie des bordures de champs relevées à Doeuil ...... 34 Annexe VIII – Cartographie complète des éléments du paysage recensés à Doeuil ...... 35 Annexe IX – Cartographie des zonages environnementaux obligatoires à Doeuil ...... 36 Annexe X – Cartographie des connexions à créer ou à améliorer à Doeuil ...... 37 Annexe XI – Diagnostic individuel des bords de champs et de chemin ...... 38

23

Annexe I – Courrier explicatif adressé aux agriculteurs pour présenter le projet

24

Annexe II – Questionnaire réalisé par téléphone Date :

Questionnaire préalable - Projet bordures de champs 1. Vous et votre exploitation a) Coordonnées

Nom, Prénom :

Nom et adresse de l’exploitation :

Communes sur lesquelles le parcellaire de l’exploitation est situé :

Statut juridique de l’exploitation :

 EARL  SARL  Entreprise individuelle  SCEA  GAEC

Téléphone/mail :

b) Démarche de protection de l’environnement Contractualisez-vous :

Des MAE, surface (ha) : Des MAEt, surface (ha) :

Êtes-vous qualifié/certifié en lien avec l’environnement ? :

 Agriculture biologique  Agriculture raisonnée  HVE  Autres : ……………………………… c) Charge de travail

Comment percevez-vous votre charge de travail : (préconisations)

 Très élevée  Moyenne  Élevée  Faible

2. Parcellaires et productions

SAU totale (ha) : SAU sur la commune (ha) : a) Productions animales Taille moyenne des parcelles (ha) : Nombre de parcelles :

25 b) Cultures

Culture Surface (ha) Culture Surface (ha) Blés d’hiver Pomme de terre Orge d’hiver Légumes Orge de printemps Lin Colza Féverole Tournesol Arboriculture Maïs grain Agroforesterie Vigne Surface en gel PAC Pois protéagineux Autre culture :

Travail du sol Cultures implantées Labour TCS Semis direct Semis direct sous couvert

Observez-vous vos parcelles avant de traiter ? :  Oui  Non

Parmi ces méthodes de lutte alternatives, lesquelles utilisez-vous ? :

 Lutte biologique par conservation des habitats  Choix de variétés résistantes  Raisonnement de la rotation  Réflexion par rapport à la date de semis  Traitement localisé sur le rang  Désherbage mécanique  Autre :  Méthode de lutte biologique

c) Parcelles en gel et bandes enherbées

Nature du couvert Surface (ha) Mode d’entretien/périodes (spontané/semé)

26 3. Couverts non destinés à la production et éléments fixe du paysage

Éléments de biodiversité Oui/Non Nombre, linéaires ou Commentaires surfaces Bandes tampons, enherbées ou végétalisées Jachères mellifères, fleuries Haie basse

Haie haute Jeune haie Ancienne haie Alignements d’arbres Arbres isolés Bois ou bosquets Chemins enherbés Chemins non enherbés Cours d’eau, ruisseaux Fossés Points d’eau Murets ou pierres sèches Tas de pierre Zones non cultivées (friches, landes) Prairies permanentes Prairies humides Agroforesterie Vergers ou vignes

Avez-vous des bordures de champs ou la culture s’étale-t-elle jusqu’aux limites du champ ? ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………. Largeur moyenne des bordures (à voir pendant le diagnostic) : …………………………………………… Présence d’une bande enherbée entre le bord et la culture (voir diagnostic) : …………………… b) Entretien des éléments fixes du paysages

L’entretien des chemins est réalisé par :  Vous -même  Une entreprise  La commune  Aucun entretien

L’entretien des haies est réalisé par :

 Vous-même  Une entreprise  La commune  Aucun entretien 27

L’entretien des bords de champs est réalisé par :

 Vous-même  Une entreprise  La commune  Aucun entretien

Matériel utilisé : ………………………………………………………………………………………………… ……………….. Fréquence : ………………………………………………………………………………………………… ……………….. Période : ………………………………………………………………………………………………… ……………….. Temps passé : ………………………………………………………………………………………………… ……………….. Préciser si présence de traces de dérives d’herbicides ou de labour sur les bords : …………………………………………………………………………………………………………………...... 4. Votre vision de l’environnement a) Les enjeux du territoire

Cochez, parmi les enjeux suivants, ceux qui concernent d'après vous le territoire (exploitation et ses alentours) sur lequel vous êtes situé :  Ressource en eau  Urbanisation  Fermeture du paysage  Paysage trop ouvert et/ou monotone  Diminution de la biodiversité  Tourisme b) ConnaissancesÉrosion du sol sur la biodiversité de l’exploitation Autre : ………………………………….

Avez -vous déjà réalisé un diagnostic environnemental sur votre exploitation ?

 Oui  Non Si oui, de quel type et par qui ? : …………………………………………………………………………………….. Un inventaire faune/flore ? :  Oui  Non

Si oui, de quelles espèces et par qui ? : ………………………………………………………………………………

Que pouvez-vous observer comme faune et flore sauvage sur votre exploitation (sur les parcelles ou autour du bâti) ? A votre connaissance, des espèces rares ou d’intérêts écologiques sont-elles présentes ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………

Avez-vous des zones Natura 2000 ?  Oui  Non Selon-vous, quels sont les intérêts des bords de champs ? : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………….

28 5. Vos projets

Quels sont vos trois principaux objectifs ?

 Préserver la ressource en eau  Maintenir/préserver le potentiel agronomique du sol  Développer les Démarches qualités  Développer l’accueil du public Avez -vousEmbellir des le projets paysage de modifications sur votre Favoriserexploitation le gibier (agrandissement, diversification …) ? : Lutter contre l’érosion des sols  Prévenir les dégâts du grand gibier ………………………………………………………………………………………………… Limiter l’utilisation d’intrants  Autre : …………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………… Avez-vous des projets en lien avec la biodiversité (modification des pratiques, implantation de haies, de jachères …) ? : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… Concernant le projet communal de restauration des bordures de champs, que pensez-vous de la démarche ? Seriez-vous prêt à participer ? : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… Seriez-vous prêt à ne pas broyer certaines bordures de champs pour permettre leur suivi écologique ? : ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… Autres commentaires ou précisions : ………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………..

29 Annexe III – Fiche de relevé Ecobordure Bocage Armoricain (INRA SAD Paysage)

30 Annexe IV – Fiche de relevé Ecobordure Plaine de Beauce

31 Annexe V – Relevés espèces indicatrices Plaine de Beauce à Doeuil

Identifiant de la bordure de champ (date de relevé) Ecobordure Plaine de Beauce Nom vernaculaire Nom latin 1 (26/05/2020) 5 (26/05/2020) 21 (26/05/2020) Cerfeuil enivrant Chaerophyllum temulum Petite Bardane Arctium minus Bryone dioïque Bryonia cretica dioica Lisières Clématite des haies Clematis vitalba Benoîte commune Geum urbanum

Lierre terrestre Glechoma hederacea Lierre grimpant Hedera helix X Rosier des champs Rosa arvensis X Ronce des bois, bleue Rubus fructicosus, R. caesius X X Violette hérissée, odorante Viola hirta, V. odorata Aigremoine eupatoire Agrimonia eupatoria Avoine élevée Arrhenatherum elatius Achillée millefeuille Achillea millefolium Centaurée jacée Centaurea jacea

Prairiales Dactyle aggloméré Dactylis glomerata Panicaut champêtre Eryngium campestre X

Luzerne lupuline Medicago lupulina Plantain lancéolé Plantago lanceolata X X Renoncule rampante Ranunculus repens Pissenlit commun Taraxacum officinale Trèfle blanc Trifolium repens Mouron des champs Lysimachia arvensis X X Capselle bourse à pasteur Capsella bursa-pastoris Chénopode blanc Chenopodium album

Adventices Chardon des champs Cirsium arvense X

Gaillet gratteron Galium aparine X Géranium découpé Geranium dissectum X X X

Pâturin annuel Poa annua X Renouée des oiseaux Polygonum aviculare Pensée des champs Viola arvenis X

Total lisières 1 1 2

Total prairiales 2 1 0

Total adventices 4 3 2

Total espèces indicatrices 7 5 4

32 Annexe VI – Relevés espèces indicatrices Bocage Armoricain à Doeuil

Identifiant de la bordure de champ (date de relevé) Ecobordure Bocage Armoricain

Nom vernaculaire Nom latin 1 (26/05/2020) 5 (26/05/2020) 21 (26/05/2020) Angélique sylvestre Angelica sylvestris Grand conopode Conopodium majus Digitale pourpre Digitalis purpurea Lierre grimpant Hedera helix X Lisières Chévrefeuille des bois Lonicera periclymenum Potentille stérile Potentilla sterilis

Polypode commun Polypodium vulgare Stellaire holostée Stellaria holostea Germandrée Teucrium scorodonia X Véronique petit-chêne Veronica chamaedrys X Violette de Rivin Viola riviniana Flouve odorante Anthoxanthum odoratum Houlque laineuse Holcus lanatus Gaillet croisette Cruciata laevipes

Prairiales Marguerite Leucanthemum vulgare Renoncule âcre Ranunculus acris Renoncule rampante Ranunculus repens Grande oseille Rumex acetosa Pissenlit Taraxacum officinalis Trèfle blanc Trifolium repens Ortie dioïque Urtica dioica Brôme stérile Bromus sterilis X X Liseron des haies Calystegia sepium Chardon des champs Cirsium arvense X Adventices Epilobe à 4 angles Epilobium tetragonum Fumetere des murailles Fumaria muralis Gaillet gratteron Galium aparine X

Jonc des crapauds Juncus bufonis Lapsane commune Lapsana communis X Pâturin annuel Poa annua X Laiteron rude Sonchus asper X

Total lisières 1 1 1

Total prairiales 0 0 0

Total adventices 4 1 2

Total espèces indicatrices 5 2 3

33 Annexe VII - Cartographie des bordures de champs relevées à Doeuil

Source : BD ORTOPHOTO® : ©IGN 2018

34 Annexe VIII - Cartographie complète des éléments du paysage recensés à Doeuil

Source : BD ORTOPHOTO® : ©IGN 2018

35 Annexe IX - Cartographie des zonages environnementaux obligatoires à Doeuil

36 Source : SCAN 25® : ©IGN 2018 Annexe X - Cartographie des connexions à créer ou à améliorer à Doeuil

37 Source : BD ORTOPHOTO® : ©IGN 2018 Annexe XI - Diagnostic individuel des bords de champs et de chemin

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39

40

41

Cartographie des bordures de champs selon leur typologie

Préconisations de linéaires à restaurer ou à améliorer permettant de favoriser des connexions.

42

Cartographie des bordures inventoriées avec l’outil Ecobordure

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1

1

21

43 Résumé La perte croissante de biodiversité est devenue une des problématiques majeures de ces dernières années. Dans ce contexte, de nombreux projets sont mis en place pour concilier agronomie, environnement et biodiversité à l’échelle du territoire. Le programme Agrifaune « Bords de champs, Bords de haies » a pour objectif de préserver et restaurer les bordures de champs souvent délaissées mais qui sont pourtant des éléments du paysage essentiels au fonctionnement de l’écosystème. En effet, elles sont une source importante de biodiversité (faune sauvage, oiseaux, auxiliaires des cultures, flore…) et elles jouent également un rôle de corridors écologiques pour faciliter le déplacement des espèces entre les différents milieux. De ce fait, engagée dans une démarche environnementale forte, la commune de Doeuil-sur-le- Mignon (17) s’est investie dans ce projet de restauration des bords de champs. Pour ce faire, la typologie de ces éléments a été relevée sur toute la commune puis cartographiée. Des suivis de flore plus spécifiques ont été effectués à l’aide de l’outil Ecobordure. Toutes ces démarches ont permis d’aboutir à des préconisations de gestion réalisables par les agriculteurs volontaires pour ainsi accroitre le potentiel écologique des bordures de champs. Mots clés : bordures de champs, biodiversité, corridors écologiques, agro-écologie.

Summary One of the major issues of the last years is the increasing loss of biodiversity. In this context, many projects are setting up to reconcile agronomy, environment and biodiversity on a regional scale. The Agrifaune « Fields margins, Hedges margins » program aims to preserve and restore the fields margins which are often neglected but which are essential elements for the functioning of ecosystem. Indeed, they are an important source of biodiversity (wild fauna, birds, crop auxiliaries, flora …) and they also play the role of ecological corridor to facilitate the movement of species between different environments. Therefore, engaged in a large environmental approach, the municipality of Doeuil-sur-le-Mignon (17) get involved in this project to restore fields margins. To do this, the typology of these elements was measured throughout the town and then mapped. More specific flora monitoring was carried out using the Ecobordure tool. All of these approaches have led to management recommendations that can be carried out by volunteer farmers thereby increasing the ecological potential of field margins. Keywords : fields margins, biodiversity, ecological corridor, agroecology.