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PREFECTURE DE L'

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Commune de SAINT-JULIEN-DU-SAULT

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ENQUETE PUBLIQUE

RELATIVE A LA DEMANDE D'AUTORISATION D'AUGMENTER LES CAPACITES DE STOCKAGE D'ISOPENTANE DE LA SOCIETE SOPREMA A SAINT-JULIEN-DU-SAULT

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RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

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André PATIGNIER Commissaire enquêteur

Dossier n° E16000103/21 du 27 /07/2016

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SOMMAIRE GENERAL

1 ère PARTIE

RAPPORT DUCOMMISSAIRE ENQUETEUR

1 – GENERALITES SUR LE PROJET

1-1 Préambule p.4

1-2 Objet de l'enquête publique p.4

1-3 Identification du demandeur p.5

1-4 Cadre légal et réglementaire p.5

1-5 Composition du dossier p.6

1-6 Principales caractéristiques du projet p.9

1-6-1 Historique p.9

1-6-2 Localisation géographique p.10

1-6-3 Description du projet p.10

1-7 Description des activités p.12

1-7-1 Capacités financières de l’entreprise p.13

1-8 Servitudes p.14

1-9 Etude d’impact p.14

1-9-1 Situation actuelle p.14

1-9-2 Analyse des incidences du projet sur l’environnement p.16

1-9-3 Réponse aux insuffisances du dossier p.18

1-10 Résumés techniques p.19

1-11 Etude des dangers p.19

1-11-1 Maîtrise des risques et gestion de la sécurité p.20

1-11-2 Démarche d’analyse des risques p.22

1-11-3 Identification et caractérisation des potentiels de dangers p.22

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1-11-4 Evaluation préliminaire des risques p.22

1-11-5 Analyse détaillée des risques p.24

1-12 Notice Hygiène Sécurité p.25

1-13 Avis de l’autorité environnementale p.25

2 – DEROULEMENT DE L'ENQUETE

2-1 Désignation du commissaire enquêteur p.26

2-2 Préparation de l'enquête p.27

2-3 Décision de procéder à l'enquête publique p.27

2-4 Présentation du Projet – Visite des lieux p.27

2-5 Mesures de publicité p.29

2-6 Modalités de consultation du public p.29

2-7 Prolongation de l’enquête publique p.30

2-8 Réception du public par le Commissaire enquêteur p.31

2-9 Clôture de l'enquête p.32

2-10 Notification du Procès-verbal de synthèse au Maître d'ouvrage p.32

2-11 Mémoire en réponse du Maître d'ouvrage p.33

2-12 Remise du rapport d'enquête. p.33

3 – ANALYSE DES OBSERVATIONS

3-1 Avis des conseils municipaux p.33

3-2 Observations du public sur le registre d’enquête p.33

3-3 Résumé des observations remises par courrier p.37

3-4 Questions du Commissaire enquêteur p.43

Pièces jointes p.47

2 ème PARTIE

AVIS MOTIVE ET CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR p.48

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1- GENERALITES SUR LE PROJET

1.1 Préambule

Les entreprises ou installations « qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique » sont soumises aux dispositions du Code de l'environnement et définies dans la nomenclature des installations classées. Elles sont soumises à autorisation en application des dispositions de l'article L512-1 du code de l'environnement et font l'objet d'une enquête publique et administrative en application des articles R 512-1 à 5 du livre V du code de l'environnement.

Par ailleurs, l'émotion suscitée par le rejet accidentel de Dioxine en 1976 sur la commune de Seveso en Italie a incité les Etats Européens à se doter, à travers de la Directive Seveso d'une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs. Les mesures de sécurité et les procédures prévues par la directive varient selon le type d'établissement (seuil haut – seuil bas) afin de prendre en considération une certaine proportionnalité. La mise en application de la directive est l'une des priorités importantes de l'inspection des installations classées, sous l'autorité des préfets.

Le Conseil et le Parlement européen sont parvenus le 27 mars 2012 à un accord sur le projet de directive Seveso 3. La directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 dite directive Seveso 3 relative aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, a été adoptée et publiée le 24 juillet 2012 au journal officiel de l'union européenne.

Compte tenu de ses activités et des caractéristiques de la demande, l'entreprise SOPREMA de Saint-Julien-du Sault (89) est soumise aux exigences de ces deux réglementations

Bien que par l'entreprise soit déjà en fonctionnement et soumise à la législation des installations classées, la demande présentée engendre un dépassement de seuil (notamment pour les quantités de stockage d'Isopentane) et contraint l'entreprise à déposer une nouvelle demande d'autorisation pour passage en SEVESO seuil haut.

1.2 Objet du projet

L'entreprise SOPREMA à Saint-Julien-du-sault (Yonne) est spécialisée dans la fabrication d'isolants polyuréthane. Le développement du site de production nécessite que soient augmentés les volumes de stockage de matière première et notamment l'Isopentane et le MDI. Ces équipements sont soumis à la législation des installations classées et engendrent pour le cas de l'Isopentane le classement de l'entreprise en SEVESO seuil haut. La superficie de l’aire de stockage des produits finis sera également augmentée.

L'enquête publique porte sur la demande d'autorisation d'augmenter la capacité de stockage d'Isopentane et de produits finis de l'entreprise SOPREMA sise zone industrielle à Saint- julien-du-sault (Yonne) et présentée par son directeur Monsieur Eric BACHELLERIE.

En application de l'article R 512-14 du Code de l'Environnement, le Préfet est chargé d'ouvrir et organiser l'enquête publique.

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1.3 Identification du demandeur

La demande est présentée par Monsieur Eric BACHELLERIE, agissant en qualité de Directeur du site SOPREMA situé zone industrielle 89330 à Saint-Julien-du-Sault.

Monsieur Bruno PIRON Directeur Qualité, sécurité, environnement est chargé du suivi du dossier.

Le siège de la Sté SOPREMA est situé 14 rue Saint NAZAIRE 67100 STRASBOURG.

1.4 Cadre légal et réglementaire

- Directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 dite directive SEVESO 3 relative aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses transposée en droit français par les décrets n° 2014-284 et n° 2014-285 publiés au journal officiel le 5 mars 2014.

 Code de l'environnement Livre V titre 1er relatif aux installations classées pour l'environnement.

 Code de l'environnement Livre 1er titre 2 chapitre III relatif aux enquêtes publiques concernant les opérations susceptibles d'affecter l'environnement

 Décret n°85-453 du 23 avril 1985 relatif à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de l'environnement modifié par le décret n°2002-1341 du 5 novembre 2002

 Ordonnance en date du 27 juillet 2016 du Président du tribunal administratif de Dijon portant désignation du Commissaire enquêteur et de sa suppléante

- Arrêté n°PREF-DCPP-SE-2016-373 du 23 août 2016 de M. le Préfet du département de l'Yonne portant ouverture de l'enquête publique.

1.5 Composition du dossier

Le dossier communiqué au public se présente sous la forme d'un classeur contenant les éléments d'information relatifs à la demande d'augmentation du stockage d'Isopentane, à l'étude d'impact et à l'étude des dangers. Il comporte également l'avis de l'autorité environnementale.

Référencé sous le code BV 618 78 20 il a été réalisé en décembre 2014 avec le concours du bureau d'études VERITAS service des risques HSE 16 Boulevard Winston Churchill 21000 DIJON Cedex. Il a été rédigé par M. Christophe ROUSSET ingénieur environnement et M. Patrick MONROY ingénieur risques industriels.

Le tableau suivant présente dans le détail la composition du dossier :

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TITRE DU NOMBRE DE COMPOSITION DU DOCUMENT – PRESENTATION DU DOCUMENT PAGES SOMMAIRE

1ére PARTIE

Dossier de demande

Demande émanant de M. BACHELLERIE Directeur de l'Usine, la demande 1 page datée du 27 février 2015 et adressée à M. le Préfet de l'Yonne.

Préambule 6 pages -Présentation des besoins de SOPREMA, des motifs du

dossier et son contenu. Identification du pétitionnaire –

Rappel de la procédure

Contexte et historique 5 pages - Contexte de l'étude, historique de la Sté – Ses capacités techniques et ses effectifs Situation administrative 7 pages - Classement de l'établissement au regard de la nomenclature des Installations classées et de la réglementation SOVESO Description des activités 37 pages - Présentation de l'entreprise, de son fonctionnement, des procédés de fabrication, identification des produits, stockage des matières premières et produits finis etc... Les Servitudes 3 pages - Il s'agit des servitudes au regard du POS de la commune et du PPRI. Résumés non techniques 8 pages - Résumé non technique de l'étude d'impact et de l'étude des dangers.

2ème PARTIE Sommaire détaillé comprenant :

Etude d 'impact - Une indication des auteurs de l'étude d'impact -Les moyens datée de fin 2014 55 pages mis en œuvre, les méthodes. - Analyse de l'État initial du site et de son environnement - Analyse des effets directs, indirects, temporaires et permanents de l'installation sur l'environnement. (cette partie comprend également les raisons du choix du projet, les effets cumulés ainsi que la remise en état du site) .

3 ème PARTIE

Sommaire détaillé comprenant : Etude des dangers 159 pages

- Cadre de l'étude (objet et contexte réglementaire, objectifs

de l'étude des dangers, démarche retenue, situation

administrative de l'établissement, organisation du site,

investissements réalisés)

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- Présentation de l'environnement du site (implantation géographique- environnement naturel, industriel et urbain- Activités d'exploitation- procédés de fabrication, contrôles).

- Maîtrise des risques et gestion de la sécurité (système de gestion de la sécurité – conduite des situations d'urgence – mesures de prévention, de limitation des épandages de produits – rétentions – intervention défense contre l'incendie – mesures de maîtrise des risques)

- Démarche d'analyse des risques

- Identification et caractérisation des potentiels de dangers ( liés aux produits – stockage des produits – installations connexes à la production – liés aux équipements et au opérations- localisation des potentiels de dangers – réduction des dangers).

- Évaluation préliminaire des risques (analyse des

accidents et retour d'expérience -accidentologie du site-

analyses des risques liés aux activités du site -identification

des facteurs externes liés à l'environnement des installations -

analyse qualitative des risques)

- Analyse détaillée des risques (bases retenues – évaluation

de la performance des mesures de sécurité – quantification de

l'intensité – quantification en probabilité – évaluation du niveau

de gravité – règles de comptage des personnes exposées –

cinétique des phénomènes dangereux – analyse des effets

dominos potentiels -

- Hiérarchisation des phénomènes dangereux (positionnement dans la grille de criticité – plan d'amélioration tableau de synthèse des aléas).

Le sommaire répertorie également la liste des 26 figures, des 14 photos, des 41 tableaux et des 10 annexes. Il contient par ailleurs un glossaire des abréviations employées dans le dossier.

ANNEXES de l'étude 1 page Annexe A : Données météorologiques des dangers 4 pages Annexe B : Plans du site

1 page Annexe C : Accidentologie

28 pages Annexe D : Evaluation préliminaire des risques

22 pages Annexe E : Détail des calculs des distances d'effets des phénomènes dangereux

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Vide Annexe F : Cartographies des phénomènes dangereux

1 page Annexe G : Tableau des effets dominos

14 pages Annexe H : Arbres des causes et des conséquences

27pages Annexe I : Dossier des mesures de maîtrise des risques

4 pages Annexe J : Calculs des besoins en eau incendie

4ème PARTIE - Décrit les moyens ou dispositifs permettant d'affirmer que les Notice hygiène et 10 pages prescriptions législatives et réglementaires relatives à sécurité l'hygiène et à la sécurité du personnel seront appliquées sur le site.

5 ème PARTIE 1plan au - projet d'extension 2012-2015 – abords 200 m 1/2500 Les annexes 1 plan au - Projet d'extension 2012-2015 abords 35 m 1/1000

6 pages - Extrait de l'arrêté préfectoral du 30 novembre 2012

- extrait de l'étude bruit réalisée les 2et 3 juillet 213 par M. 10 pages Patrice LAMY inspecteur environnement intervenant pour le bureau VERITAS.

- Extrait du schéma de maîtrise des émissions réalisé en

septembre 2014 par M. A. PEAN ingénieur technique au 18 pages bureau d'études COELYS.

- Réponses aux insuffisances du dossier d'exploiter en 27 pages vue d'augmenter les capacités de stockage d'isopentane du site SOPREMA Commune de St Julien du Sault – Juillet 2015. (évaluation du montant des garanties financières-extrait KBIS – courrier banque de )

- Réponse du pétitionnaire aux courriers de la Préfecture Complément 27 pages et de la DDT relatifs aux insuffisances du dossier (Réponse aux questions -évaluation du montant des

garanties financières – Extrait KBIS – Cotation banque

de France)

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Avis de l'autorité 8 pages - document daté du 27 juillet 2016. environnementale

1-5-1 Remarque :

- La réponse aux insuffisances du dossier mentionne deux courriers. L'un de la Préfecture daté du 16 juillet 2015 l'autre de la DDT daté du 11 juin 2015 ; Ces courriers ne figurent pas dans le dossier. Ils seront réclamés auprès du pétitionnaire.

Commentaire du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur constate que le dossier contient les documents exigés par la réglementation en vigueur. Dense et parfois très technique il a vocation à répondre à l'ensemble des questions que peut se poser le public.

1.5.2. Concertation préalable

Le projet n'a donné lieu à aucune concertation préalable. Aucune réunion publique d'information n'a été réalisée.

Commentaire du commissaire enquêteur

En réponse à notre interrogation, M. BACHELLERIE a indiqué qu’il n’était pas favorable à une information tout public du type « réunion publique » qui pouvait selon lui aboutir à un résultat contraire au but recherché initialement. En revanche il est plutôt favorable à une information envers les élus ou un organisme du type C.S.S mis en place par l’autorité préfectorale.

1-6 Principales caractéristiques du projet

Ce chapitre ainsi que les suivants (1-7,1-8 ,1-9,1-10,1-11,1.12-1.13) ne traduisent nullement les sentiments, opinions ou jugements du commissaire enquêteur. Ils résument, dans cette phase objective du rapport, les éléments qui émanent de la teneur du dossier et des explications fournies par le Maître d’ouvrage. Cette partie du rapport se veut donc être la synthèse des différents éléments présentés dans le dossier en évitant les redondances et visant à faciliter la compréhension du lecteur. Les descriptions techniques, les longs rapports chiffrés ou développement font donc l'objet d'une synthèse ou d'un renvoi au dossier.

Les commentaires du commissaire enquêteur font, lorsqu'ils existent, l'objet d'un paragraphe dûment signalé.

1-6-1 Historique

Sur son site de Saint-Julien-du-Sault (Yonne), la Sté SOPREMA exploite une installation de fabrication de panneaux isolants polyuréthane destinés à l'isolation des toitures des murs et des sols des maisons individuelles et des bâtiments. Elle est propriétaire du site de st-julien-du-Sault depuis 2010 après en avoir effectué l'achat auprès de la Sté EFISOL.

Leader sur les marchés au niveau mondial SOPREMA exerce 59,61% de ses activités en France, 20,34% en Amérique du nord, 13,52 % en Europe et 6,53% dans le reste du monde. Elle

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 10/54 est présente dans 90 pays et son chiffre d'affaire, en constante évolution, est présenté à la hauteur de 1,88 milliard d'euros pour l'année 2013.

Le site de st-Julien-du-Sault dispose quant à lui d'un effectif moyen de 180 personnels. Il a été créé en 1973.

1-6-2 Localisation géographique

Le site d’implantation de l’entreprise SOPREMA se situe dans la zone industrielle de Saint- Julien-du-Sault, au nord du département de l’Yonne et en bordure de la rivière l’Yonne.

Il occupe une surface totale de 149.111 m2 dont 109.11 m2 consacrés à l’usine et 40.000m2 réservés au stockage. L’ensemble des parcelles se situe sur le territoire de la commune de St-Julien-du-Sault.

L’accès est réalisé par la D 107A ou la D 3 au sud et par la D 606 au nord.

L’entreprise comporte de nombreux bâtiments de nature très différente compte tenu des extensions et évolutions successives depuis sa création. Un tableau précise les caractéristiques de chacun de ces bâtiments (surface, nature de la toiture, la charpente, le plancher, les murs extérieurs ainsi que la hauteur des bâtiments.) Un plan (hors échelle) ainsi qu’une vue géoportail complètent cette présentation.

Le secteur Est dédié au stockage et l’expédition des produits finis est accessible par un tunnel passant sous la voirie générale.

1-6-3 Description du projet

1-6-3-1 Situation administrative

- Au regard de la nomenclature des installations classées :

Le dossier présente sous la forme d’un tableau et pour chaque activité du site le classement dans la nomenclature des installations classées, le niveau actuel autorisé par l’arrêté préfectoral du 30 novembre 2012, le niveau prévu avec la réalisation du projet ainsi que le classement auquel est soumise l’activité (Autorisation, Autorisation avec servitudes, Déclaration, Enregistrement etc…).

Cette présentation permet de constater que les modifications souhaitées par la demande du pétitionnaire ne concernent que la rubrique suivante :

Rubrique Désignation de l’activité Niveau autorisé Niveau prévu Clast. par AP 2012 2015 Liquides inflammables de catégorie 1,liquides inflammables maintenus à une température supérieure à leur point d’ébullition, autres liquides de 1 cuve de point éclair inférieur ou égal à 60° 2 cuves de 30m3 30m3 et une 4330 maintenus à une température d’Isopentane soit cuve de 80 m3 Rubrique Seveso supérieure à leur température maxi 60 m3 d’Isopentane AS d’ébullition ou dans des conditions 3 En particulière de traitement , telles (densité 0,63) soit soit maxi 110 remplacement qu’une pression ou une température maxi 37,8t˂50t m3 (densité 1432.1 élevée. La quantité totale susceptible 0,63) soit maxi d’être présentée dans les installations

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y compris dans les cavités 70t ˃50t souterraines étant : 1) supérieure ou égale à 10 t …. 2) supérieure ou égale à 1 t mais inférieure à 10 t .

Le MDI (Isocyanate de méthane) qui fait également l’objet d’une demande d’augmentation en matière de stockage n’est quant à lui plus classé et donc plus concerné dans la nouvelle nomenclature SEVESO 3 des rubriques 4000.

Il n’est pas prévu de changement de volume concernant les autres activités qui sont déjà accordées par l’arrêté préfectoral du 30 novembre 2012 sauf pour la rubrique 2663.1a relative au stockage des produits finis actuellement autorisé à hauteur de 130.000 m3 et qui devrait passer à 136.100 m3 et qui est soumis à Autorisation.

- au regard du classement par rapport à l’arrêté du 10 mai 2000

Le site SOPREMA est visé par l’article R 511-11 du Code de l’Environnement 2000 pour son stockage d’isopentane qui figure comme produit dépassant directement le seuil haut.

Le tableau ci-dessous présente les résultats de l’application de la règle du cumul permettant d’établir la situation de l’établissement au regard de la réglementation SEVESO :

Rubrique Intitulé de la Seuil de Seuil Volume q/QX Somme q/QS Somme rubrique l’arrêté SEVESO maximal 10 mai 10 mai A+S SEVESO du 10 mai SOPREMA 2000 2000 seuil haut 2000 (QX) (QS) q 1432.1a Stockage en réservoirs manufacturés et liquides 10 50 70 3,8 1.22 inflammables tonnes tonnes tonnes Catégorie A 1432.2 Stockage en 3.86 1.22 réservoirs de manufacturés de liquides 2500 10.000 151 0,062 0.0015 inflammables tonnes tonnes tonnes Catégorie B et C

Il en est déduit que le classement SEVESO de l’établissement SOPREMA ne change pas et qu’il basculera dans la catégorie des établissements « SEVESO II seuil haut »

1.6.3.2 Le projet

L’usine SOPREMA de St Jullien-du-Sault connait un développement constant qui lui impose des livraisons très fréquentes de matières premières et notamment d’Isopentane. Afin de réduire la fréquence de ces livraisons et lui permettre de fonctionner avec plus de souplesse l’entreprise envisage de rajouter une nouvelle cuve de stockage d’Isopentane faisant ainsi évoluer les conditions actuelles qui sont réalisées par deux cuves de 30 m3 vers la situation future souhaitée d’une cuve de 30 m3 et d’une cuve de 80m3

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Cette modification est soumise au régime de l’autorisation préfectorale avec servitudes, SEVESO seuil haut.

1-7 Description des activités

Les activités de l’usine SOPREMA de St Julien-du-Sault sont décrites dans le chapitre premier du dossier. Spécialisée dans la fabrication de plaques de polyuréthane destinées à l’isolation l’entreprise dispose d’une zone «usine » comprenant des bureaux, des bâtiments destinés à la fabrication et aux stockages ainsi que d’une zone « stockage » qui accueille actuellement les produits finis. Cette fabrication nécessite l’utilisation de plusieurs matières premières (liquides et solides) de matériels et d’équipements et engendre des activités intermédiaires (dosimétrie, mélanges…) et des activités annexes (fournitures d’énergie, stockages….) indispensables.

Deux grandes appellations caractérisent le fonctionnement de l’usine. Il faut d’abord distinguer les lignes, au nombre de trois (lignes 1,2 et 5) sur le site. C’est dans ces lignes que sont mélangées les matières premières qui conduisent à la fabrication des plaques de mousse rigide de polyuréthane. Viennent ensuite les chaînes dans lesquelles sont transformées une partie des plaques (20% environ) pour être adaptées à des besoins particuliers (isolation toiture, isolation murs).

Le principe de fonctionnement des lignes est décrit de façon précise et complète dans le dossier. Il peut être résumé de la manière suivante. Les matières premières subissent un pré- mélange puis un mélange (ajout d’isocyanate) qui va s’écouler sur une épaisseur de 1 mm. La réaction chimique et le chauffage provoquent le processus d’expansion (30 fois le volume initial). La plaque expansée poursuit son durcissement et son refroidissement à l’air. Elle est ensuite découpée, empilée et emballée. Toute la phase de fabrication fait l’objet d’une surveillance physique et continue de la part d’un opérateur affecté à la machine, d’une surveillance mécanique (pressostat, dosimètre, régulateur, pompe doseuse, vannes…).

Le principe de fonctionnement de la chaîne est décrit de façon plus sommaire. Il consiste à transformer les plaques de mousse de polyuréthane brutes en leur additionnant des parements de bois, plâtre ou papier en fonction de l’utilisation future (isolation murs ou toitures). L’adjonction du parement de fait par encollage automatique.

Toutes les matières premières utilisées dans la fabrication des mousses de polyuréthane sont citées, classées selon qu’elles sont réactives ou non. Un tableau de synthèse indique les références commerciales de ces matières premières, les constituants contribuant aux dangers, l’état (solide ou liquide), l’utilisation, le mode stockage, l’emplacement sur le site, les quantités stockées, la consommation mensuelle ou annuelle, les classes de danger. Un second tableau de synthèse fait l’inventaire exhaustif des produits présents sur le site et précise les aires de stockage pour les matières premières, les produits finis ou semi-finis.

L’Isopentane qui est au cœur de cette demande d’autorisation est classé dans la catégorie des matières premières non réactives. C’est l’agent gonflant ou agent d’expansion qui permet d’obtenir l’expansion de la mousse. L’isopentane se vaporise sous l’effet de la chaleur induite par la réaction et intervient donc au niveau du procédé uniquement par simple changement d’état physique. Il apparait sous forme liquide stockée dans des cuves doubles parois enterrées. Actuellement le stockage s’effectue sous la forme de deux cuves enterrées de 30m3 sur l’aire 20. Une nouvelle cuve de 80m3 est prévue en remplacement d’une cuve de 30m3. La dangerosité de l’Isopentane entre dans la classification suivante

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- H 224 : Liquide et vapeurs extrêmement inflammables - H 304 : Peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires - H 336 : Peut provoquer somnolence ou vertiges.

Les zones de stockage des produits semi-finis ou finis sont situées sur les aires 08 (partie sud de l’usine) ou 09 (partie Est). Cette dernière devrait être agrandie dans le cadre du présent projet. Le stockage dispose de mâts d’éclairage, d’un système de drainage des eaux pluviales passant par un bassin d’orage et d’incendie puis par un ou des déshuileurs décanteurs de classe « A » avant rejet dans le réseau local qui mène à l’Yonne. Ce sont ces zones qui sont destinées à accueillir le 136.100 m3 concernés par la rubrique 2663.1.a de la nomenclature des installations classées.

Commentaire du commissaire enquêteur : Lors de la visite effectuée sur les lieux M. Bachellerie nous a indiqué que le risque principal lié à cette zone de stockage était celui de l’incendie d’un bloc. Il nous a indiqué que les distances respectées entre chaque bloc permettaient d’éviter la propagation d’un éventuel incendie. Nous avons également constaté que cette zone n’était pas couverte par les sprincklers et que les moyens de lutte contre l’incendie étaient différents de ceux installés dans les bâtiments. A noter également que l’autorisation actuelle de stockage de produits finis vaut pour 130.000 m3 et non 136.100m3 comme souhaité par le présent projet. Ce dépassement est soumis à autorisation.

L’activité du site nécessite par ailleurs différents approvisionnements ou services qui sont décrits dans le dossier : - Electricité : le site est alimenté par trois transformateurs HT/BT à huile d’une puissance de 1250KVA, 1000 KVA, 1250 KVA. - Eau : réseau de distribution publique - Gaz : Le site est alimenté par GRT en gaz naturel. - Site de dépotage et de rétention - Site de dépoussiérage, - Service d’entretien et de maintenance, - Laboratoire - Sprinklage : Le local sprinckler est implanté en bordure ouest des installations, à proximité de la réserve en eau. Il s’agit d’une installation qui couvre l’ensemble des bâtiments et auvents dans le cadre de la protection incendie.

1.7.1 Capacités financières de l’entreprise

Dans la première partie du dossier, le porteur de projet indiquait qu’il ne souhaitait pas « à ce jour diffuser de chiffres sur ses résultats financiers, mais qu’il pourraient être fournis à la demande de l’administration et de façon confidentielle ». L’autorité préfectorale a alors fait remarquer que le dossier ne comportait pas l’ensemble des éléments exigés par les articles R 512-2 à R 512-19 du Code de l’environnement et qu’il devait être complété.

Par courrier daté du 29 juillet 2015 (joint au dossier) le porteur de projet a apporté une réponse sous la forme d’un document intitulé « Réponses aux insuffisances du dossier d’autorisation d’exploiter en vue d’augmenter les capacités de stockage d’isopentane du site SOPREMA commune de St-Julien-du-Sault. » Il précise la méthode de calcul adaptée aux enjeux du site ainsi que le calcul du montant des garanties financières en fonction du coût de chacun des scénarios envisagés et du maintien en sécurité du site suite à un arrêt exceptionnel. Chacun des scénarios est explicité et détaillé, un tableau récapitule l’ensemble des scénarios, leur coût en tenant compte de l’actualisation des montants des garanties et d’une majoration de 10%. Ainsi calculé, le montant global des garanties financières est estimé à 686 701€. La société SOPREMA

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 14/54 propose de retenir pour le montant des garanties financières liées à ses activités, la somme de 690.000€. La liste des matières premières et produits présents sur le site fait l’objet d’un rappel en annexe sous forme de tableau de même que la liste des déchets et leur volume produit. L’extrait du K bis de la société est également joint ainsi qu’un courrier de la Banque de France qui attribue la cotation B3++ à la société. La lettre B indique que le niveau d’activité de la société est supérieur à 150 millions d’euros et inférieur à 750 millions d’euros. La cote de crédit (3++) apprécie la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements financiers à horizon 3 ans. En l’occurrence 3++ correspondant à la cote « excellente »

1-8 SERVITUDES

Le dossier indique que la commune de St-Julien-du-Sault est dotée d’un POS et que la zone industrielle qui héberge l’usine SOPREMA est située en zone UE destinée aux activités tertiaires, aux « industries nuisantes ou non », à l’artisanat et aux commerces. Le site de production de SOPREMA se situe en dehors de la zone d’aléa ou inondable définie par le PPRI de l’Yonne et en zone de sismicité 1. Il n’est grevé par aucune servitude.

Commentaire du commissaire enquêteur : Le dossier soumis à la consultation du public mentionne une « demande d’autorisation avec servitudes ». Or les seules servitudes mentionnées sont celles évoquées ci-dessus. Il n’est pas fait mention des servitudes éventuellement consécutives à l’existence du site SOPREMA ; Ce sujet fera l’objet d’une question préalable au maître d’ouvrage.

1.9- ETUDE D'IMPACT

L'étude d'impact est obligatoire dans le cadre du projet de modification d’une installation de fabrication et de stockage d’isolant polyuréthane. Elle a été réalisée à la fin de l’année 2014 par M. Christophe ROUSSET, consultant environnement, pour le compte du bureau VERITAS.

Le site de l’entreprise SOPREMA est localisé comme indiqué au paragraphe 1.6.2 ci- dessus.

1.9.1 Situation actuelle

- Données hydrogéologiques et hydrographiques

A cet endroit la nappe phréatique se situe entre 2m et 6m de profondeur et l’entreprise est implantée en dehors des périmètres de protection (2,8 km) des puits de captage de la Fontaine des Forges et du forage de Galfer au nord de la commune de St-Julien-du-Sault. Aucune interdiction ni aucune prescription particulière relative à la protection des captages n’est applicable aux installations et activités de l’entreprise. Principale rivière du département, l’Yonne est distante de seulement 600 m de l’usine et de 250m des stockages. Les analyses effectuées sur la station de CEZY (amont de St-Julien-du- Sault) permettent de qualifier les eaux de l’Yonne de bonnes à très bonnes et d’indiquer que « la qualité de l’Yonne dans ce secteur correspond à son objectif de qualité » (SDAGE bassin Seine Normandie). L’Yonne est concernée par le phénomène des débordements et la commune de Saint- Julien-du-Sault dispose d’un Plan de Prévention des Risques pour les risques d’inondations. L’usine et les zones de stockage sont situées en dehors des zones inondables et des zones d’aléas définies par ce PPRI.

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- Climatologie

Les données météorologiques, les informations relatives au vent, à la température, à la pluviométrie ainsi que les autres phénomènes climatiques (brouillard, sismicité) sont présentées dans le dossier.

Commentaire du commissaire enquêteur Ces informations permettent de constater par rapport au projet que les vents dominants concernant le site sont orientés secteur Sud-Ouest/ nord -est et que les vents d’Est sont rares. On peut en déduire que c’est la commune de qui se trouve la première « sous le vent » et que l’agglomération de Saint-Julien-du-Sault serait moins concernée puisque située à l’ouest du site.

- Compatibilité avec le SDAGE

Le SDAGE en cours au niveau du secteur de la zone d'étude a été adopté par le comité du Bassin Seine Normandie en octobre 2009 et porte sur la période 2010-2015. Le dossier énonce les huit « propositions » du SDAGE .Il indique également qu’un plan territorial d’actions prioritaires du bassin Seine amont couvre l’Yonne dans sa partie amont et aval et affirme que le site industriel de SOPREMA n’est pas référencé vis à vis d’actions prioritaires particulières. La compatibilité du projet avec le SDAGE est démontrée au § 2.21 du dossier. Quant au SAGE il n’est pas mentionné mais il n'en existe aucun actuellement en vigueur sur la commune.

Commentaire du Commissaire enquêteur

L’association YNE conteste l’application du SDAGE 2010-2015 indiquant que le nouveau SDAGE 2016-2021 a été validé le 5 novembre 2015 e que le dossier a été reconnu recevable le 30 mai 2016. Ce sujet sera soumis au MO.

- Les milieux naturels

Le site d’implantation de l’entreprise n’est pas situé dans le périmètre d’une zone naturelle d’intérêt écologique et faunistique (ZNIEFF). La zone la plus proche qui correspond à la forêt d’Othe référencée sous le numéro 3073 se situe à environ 600 m du stockage et 750 de l’usine. Une zone Natura 2000 –FR2601012 – Gîte et habitat à chauve-souris en Bourgogne est située à environ 300 m à l’ouest du site. La partie Est du stockage est implantée dans une zone humide répertoriée. Le site ne forme pas une continuité écologique car la voie ferrée forme une barrière entre la zone inondable et la zone à chauve-souris.

Commentaires du Commissaire enquêteur Cet aspect de l’étude d’impact est abordé de manière très succincte dans le dossier. Le projet n’aura aucune incidence nouvelle sur les milieux naturels, il ne modifie ni la structure de l’entreprise ni son implantation, toutefois l’incidence éventuelle des émanations toxiques consécutives à un incendie des produits finis sur les chauves- souris de la zone NATURA 2000 n’est pas évoquée. D’autre part la sécurité de l’entreprise nécessite la mise en place de grillages de protection qui ont vocation à la rendre de fait infranchissable.

- Bruit, qualité de l’air.

Il n’existe pas de balise d’analyse de la qualité de l’air sur le secteur de Saint-Julien-du- Sault, toutefois aucune entreprise de la zone industrielle n’est répertoriée pour ses activités polluantes. Des mesures « bruit » ont été réalisées en 2012 et font l’objet d’un développement ci-après.

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- Patrimoine

La commune de Saint-Julien-du-Sault compte plusieurs édifices historiques protégés au titre des monuments historiques. Toutefois le site SOPREMA se trouve en dehors de tout périmètre de protection.

- Population

La commune de Saint-Julien-du-Sault compte environ 2430 habitants au dernier recensement INSEE. Un tableau ainsi qu’une carte précisent les distances qui séparent les limites de l’entreprise des principaux lieux de vie de la commune. On peut ainsi noter la présence d’une voie ferrée, d’un centre commercial, d’habitations, d’une gare SNCF, d’une chapelle et d’un camping dans un rayon d’environ 600 m. La liste des établissements voisins de la zone industrielle est également précisée. On peut noter la présence de l’usine BERNER classée SEVESO seuil bas. Cette présence n’engendre actuellement aucune contrainte « bâtimentaire » pour l’usine SOPREMA.

- Conclusion

Le site est disposé en zone industrielle. Il est sensible du fait de la présence de la nappe phréatique de l’Yonne à faible profondeur ainsi que de la rivière à moins de 400m. En dehors de cela il n’y a ni habitations ni zone sensible particulière à proximité immédiate de l’usine.

Commentaire du Commissaire enquêteur

La présence d’une habitation à très faible distance du site a été mentionnée par un habitant et évoquée par le maire de la commune. Ce sujet sera développé ci-après.

1.9.2. ANALYSE DES INCIDENCES DU PROJET SUR L'ENVIRONNEMENT

Le projet va générer des travaux minimes relatifs à la mise en place de la nouvelle cuve d’Isopentane et au recouvrement de la nouvelle zone de stockage par de l’enrobé.

La mise en place de la cuve ne va engendrer aucun impact particulier.

L’agrandissement de la zone de stockage va provoquer un rapprochement des blocs de la route et l’entreprise prévoit de ce fait la mise en place de plantations en périphérie de la zone. La mise en place d’enrobé va modifier le volume de ruissellement des eaux pluviales qui pourront toutefois être recueillies dans un bassin d’orage imperméable déjà existant et suffisamment dimensionné. Il n’y a donc pas de modification par rapport aux termes de l’arrêté préfectoral actuellement en vigueur.

La rubrique AIR–REJETS ATMOSPHERIQUES fait l’objet d’un développement plus important qui distingue les rejets de production et les rejets hors production (trafic de véhicules, installation de combustion, groupes frigorifiques, envols de matériaux légers). Les rejets de Composés Organiques Volatils (COV) sont chiffrés et leur évolution comparée avec l’année 2006 de référence. Les améliorations réalisées sont décrites ainsi que les améliorations projetées. Compte tenu de ces données SOPREMA estime que les émissions de COV ne devraient pas dépasser 90 tonnes pour l’année 2015. (Dossier réalisé en 2015). Un tableau comparatif démontre que les efforts réalisés par l’entreprise tendent à réduire l’écart entre les émissions annuelles cibles et les émissions annuelles totales.

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Concernant le bruit, le dossier rappelle la réglementation en vigueur et notamment les niveaux limite admissible en période diurne ou nocturne ainsi que les émergences admissibles pour les mêmes périodes. Les dernières études réalisées les 2 et 3 juillet 2013 sur quatre points situés en périphérie intérieure ou extérieure de l’usine font apparaître les éléments suivants :

- Point ZER1 (ferme) les émergences autorisées sont respectées. - Point ZER 2 (centre commercial). Les émergences en période diurne et nocturne ne sont pas respectées et présentent un dépassement de 6,3 dba pour 5 en période diurne et de 5,9 dba pour 3 en période nocturne. - Point ZER 3 (habitation) les émergences sont respectées - Point ZER 4 (bureaux) l’émergence autorisée en période diurne n’est pas respectée. Elle présente un dépassement de 8,7 dba pour 3 autorisé. Le porteur de projet conclut que « certains seuils ne sont pas respectés mais n’entrainent pas de plaintes ou de retours de la part des riverains». « La voie ferrée faisant office d’écran linéaire vis- à-vis du bruit.

Commentaire du Commissaire enquêteur La dernière étude bruit réalisée met en évidence le non-respect par l’entreprise des niveaux de bruit à ne pas dépasser fixés par l’arrêté préfectoral de 2012 et le porteur de projet ne peut se satisfaire de l’absence de plainte pour répondre à cette situation et s’exonérer d’y remédier. Il doit mettre son entreprise en conformité avec les normes fixées en la matière, faire rechercher les causes et y remédier.

Les déchets inertes, dangereux ou non dangereux générés par l’entreprise sont traités dans leur filière respective d’élimination en conformité avec la réglementation. Un tableau récapitule cet aspect du fonctionnement de l’usine avec les divers modes de traitement selon les déchets (filière, prestataire, mode d’enlèvement….) Les études et expérimentations menées par SOPREMA tendent à réduire le volume de ces déchets et à améliorer la part de ces déchets réutilisés.

Commentaire du Commissaire enquêteur La tendance ne semble pas être à la réduction du volume des déchets produits par l’entreprise mais plutôt à l’augmentation puisque le volume des déchets envoyés à l’enfouissement sur les centres de Duchy et Champigny-sur-Yonne augmente régulièrement selon les chiffres fournis dans le dossier. Les données relatives à cette partie du projet sont peu explicites. Qu’elles sont effectivement les mesures prises qui tendent à la réduction du volume des déchets, qu’elles sont les filières de retraitement ou de réutilisation de ces déchets ?

Pour ce qui concerne les transports. Le trafic général du site ne sera pas modifié puisque le volume annuel de production restera stable. Le rythme actuel de 140 camions par jour (sauf week-end) nécessaire pour l’évacuation des produits finis, restera stable. L’augmentation du volume des cuves d’Isopentane ne va pas engendrer de modification particulière des transports routiers.

Le tableau suivant résume l’analyse des différents impacts développés dans le dossier :

Type d’impact Analyse Equilibre biologique - climat Las activités du site n’ont pas d’impact sur les équilibres biologiques et climatiques de la zone d’étude Incidence Natura 2000 L’extension de la zone de stockage et d’une cuve de pentane n’aura pas d’incidence sur les aires de mise bas, d’hibernation ou de nourrissage des chauves-souris Pollution des sols Le site est certifié ISO 14.001 et tous les produits à risque sont

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disposés sur rétention. Les zones de stockage disposent de systèmes de blocages des épandages et de produits absorbants Gestion rationnelle de Aucune modification du fait de la mise en place de la nouvelle l’énergie cuve de pentane. L’extension du site de stockage v permettre d’éviter des transports intermédiaires et donc de réduire les coûts logistiques et l’énergie associée (gasoil) Odeurs Pas d’émission d’odeurs particulières Impact lumineux L’extension du site de stockage va nécessiter la mise en place de projecteurs assurant l’éclairage. Ils seront orientés vers les stocks afin de ne pas générer de gêne vers l’extérieur. Forêt, espaces de loisirs Aucun impact particulier Solutions de substitution Le projet constitue en lui-même une solution de substitution Commodités du voisinage Pas d’impact particulier puisque pas de plainte et pas de retours en enquête publique en 2012 Air - Eau sol Air- Pas d’impact en phase de fonctionnement Eau –sol – Eaux traitées par le réseau local. Agriculture Pas d’impact Patrimoine et biens culturels Pas d’impact Hygiène - salubrité sécurité Absence d’impact – respect des règles en vigueur – publique santé Les risques pour la santé sont réduits. Le niveau bruit respectera les seuils réglementaires

Les principaux investissements liés à la sécurité et à l’environnement sont chiffrés de même que les dépenses d’exploitation annuelles

Commentaire du commissaire enquêteur : A ce niveau du dossier, il subsiste un certain flou quant au traitement du bruit. Alors que les analyses démontrent que la réglementation n’est pas respectée sur plusieurs points de contrôle, le maître d’ouvrage affirme que le niveau bruit respectera les seuils réglementaires mais ne mentionne aucun investissement visant à rechercher les causes du bruit et à réduire cette nuisance.

La compatibilité du projet avec les différents plans et schémas en vigueur dans le département fait l’objet d’un tableau explicite. L’absence d’effets cumulés du projet avec d’autres projets connus est également affirmée.

Le dernier paragraphe de l’étude d’impact est consacré à la remise en état du site. Le maître d’ouvrage rappelle les mesures qui seraient appliquées en cas d’arrêt de tout ou partie des installations ou de changement d’exploitant dans le respect des règles édictées par l’article R512- 74 du Code de l’environnement.

Commentaire du commissaire enquêteur Dans le cas d’un abandon total et définitif du site, le maître d’ouvrage ne précise pas la manière dont il compte traiter les terrains à vocation agricole qui auront été recouverts de bitume.

1.9.3 REPONSES AUX INSUFFISANCES DU DOSSIER

Dans son document intitulé «réponses aux insuffisances du dossier » le maître d’ouvrage complète la partie « capacités financières » de sa demande (1.7.1 ci-dessus) et répond également au courrier du préfet de l’Yonne en date du 16 juillet 2015 qui invitait le pétitionnaire à compléter son dossier dans les domaines suivants : - l’avis des gestionnaires de voirie, à savoir le conseil départemental de l’Yonne et la commune de

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St-julien-du-sault - l’avis de la DRIEE île de France sur le rejet des eaux pluviales dans la rivière Yonne. - Une analyse de la zone humide de la plaine alluviale de la rivière Yonne qui devra être communiquée à la DRIEE qui se prononcera sur la mise en œuvre de la doctrine ERC (Eviter, réduire, compenser) - Un état des lieux de la biodiversité et de la continuité écologique - Une évaluation des impacts du projet sur l’environnement présentant le cas échéant, les compensations envisagées.

SOPREMA clarifie sa demande et rappelle qu’elle ne demande pas une extension de 40.000m2 de zone stockage mais qu’elle souhaite transformer en zone de stockage 8500 m2 se trouvant déjà dans les 40.000m2 précédents et destinés auparavant à la construction de bureaux. L’ensemble des 40.000 m2 de cette zone a déjà été intégrée dans la demande d’autorisation effectuée en 2012 et elle a bénéficiée d’une autorisation par arrêté préfectoral n° 449 /2012.

Commentaire du commissaire enquêteur : La réponse du pétitionnaire justifie la relative faiblesse de l’étude d’impact sur l’aspect « nature et biodiversité ». L’espace de 8500m2 qui sera consacré à une extension de la zone de stockage fait déjà partie intégrante de l’emprise de l’usine et Il est déjà clôturé. L’incidence sur la partie zone humide de la plaine alluviale de l’Yonne devrait être faible puisque la nouvelle partie bitumée avait déjà vocation à recevoir des constructions (bureaux) dans le cadre de la précédente autorisation. Ces nouvelles constructions devaient toutefois être aménagées sur le plan paysager contrairement au projet actuel. Une mesure de compensation peut donc être envisagée. L’augmentation du volume d’eau pluviale engendrée par la nouvelle surface bitumée sera absorbée par l’actuel bassin d’orage qui avait été surdimensionné et qui est donc en capacité d’absorber cette nouvelle contrainte. . 1.10 RESUME NON TECHNIQUE

Cette partie du dossier résume en sept pages les trois parties du dossier

Commentaire du commissaire enquêteur : Destinée à présenter simplement le dossier à un lecteur afin qu'il puisse se faire une idée globale du projet, cette partie a curieusement été placée à la fin de la première partie du dossier. Afin qu'il puisse être exploité correctement par le public ce document devrait faire l'objet d'une pièce distincte et non pas être relégué à l’intérieur du dossier. L'article R122-5 du Code de l'Environnement précise d'ailleurs dans son paragraphe IV que le «résumé non technique doit précéder l'étude d'impact et qu'il peut faire l'objet d'un document indépendant » ce qui confirme que le but essentiel de ce document est bien de faciliter la bonne compréhension rapide du projet par le public qui doit pouvoir le consulter indépendamment du dossier avant de s'en imprégner de façon plus complète s'il le souhaite par la suite.

1.11 ETUDE DES DANGERS

L’étude des dangers constitue le cœur du dossier relatif au projet présenté par la Sté SOPREMA compte tenu de ses caractéristiques. Les deux premiers chapitres (Cadre de l’étude, présentation de l’environnement du site) reprennent à l’identique les éléments contenus dans la première et la deuxième partie du dossier. Ils ne seront donc pas développés ci-dessous. Le rappel des objectifs de l’étude des dangers est toutefois digne d’intérêt. Il s’agit de caractériser, analyser et évaluer les dangers et les risques liés aux installations pour les prévenir, les réduire et les maîtriser. Cette étude s’articule autour des éléments relatifs à : - l’identification des dangers (produits mis en œuvre, environnement et équipements/opérations) à la fois à l’intérieur de l’installation comme à l’extérieur en marche normale et en marche dégradée

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L’étude des dangers apporte également les informations permettant : - à l’exploitant de définir ses propres moyens de secours en cas de situation d’urgence - aux autorités de définir et de mettre à disposition des moyens de secours en cas de situation d’urgence, - aux autorités de définir une gestion de l’urbanisation autour du site - à l’exploitant et aux autorités d’informer les populations sur les risques encourus.

1.11.1 Maîtrise des risques et gestion de la sécurité

En préambule de ce troisième chapitre, la Sté SOPREMA présente une lettre fixant la politique de prévention des accidents majeurs datée du 4 février 2016 et cosignée par le directeur général M. FELLMANN et le directeur du site M. BACHELLERIE. Il y est indiqué que les risques majeurs pouvant intervenir dans l’enceinte du site sont : - Une explosion de vapeurs ou liquides inflammables (pentane) - un incendie de produits finis (panneaux de polyuréthane) - une explosion/incendie dans le broyeur ou dans un silo de stockage de poussières. Les choix opérés par la direction pour éviter ou lutter contre ces phénomènes sont précisés.

Maîtrise des risques

L’architecture du système de gestion des accidents majeurs est présentée selon l’ordre adopté dans l’annexe III de l’arrêté du 10 mai 2000 : - Organisation, formation (formation du personnel, fiches d’instruction, gestion des fournisseurs extérieurs) - Identification et évaluation des risques majeurs - Maitrise des procédés, maitrise d’exploitation (procédure, mode opératoire, fiche d’instruction pour chaque type d’accident majeur identifié) - Gestion des modifications - Gestion des situations d’urgence (POI) - Gestion du retour d’expérience (modalités de détection des accidents évités de justesse, moyens d’y remédier)

Face aux situations d’urgence le site dispose d’un Plan d’Opération Interne (POI) qui présente le plan des réseaux et stockages de produits combustibles, les moyens disponibles pour la lutte contre l’incendie ainsi que les distances d’effets des différents scénarios d’incendie. Jusqu’à présent le site de St-Julien-du-Sault n’était pas soumis à un Plan Particulier d’Intervention (PPI). Les mesures de prévention générales ou celles relatives aux sources d’ignition sont énumérées. Elles concernent le comportement et la formation des personnels, les habilitations, les procédures, les mesures de prévention vis-à-vis des actes de malveillance, des phases de travaux, le risque pollution, les interdictions du type téléphone portable, feux nus, radios ATEX, risques naturels (foudre…) etc….

Un paragraphe important est consacré aux mesures de limitation des épandages de produits. Les eaux ayant servi à l’extinction d’un incendie sont chargées en suies et polluants et sont collectées pour être ensuite analysées avant décision du mode d’élimination. Leur volume dans le cadre d’un tel évènement est évalué selon les règles de calcul du «guide pratique pour le dimensionnement des rétentions des eaux d’extinction ».

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Pour le site de l’usine les surfaces imperméabilisées sont de 50.000 m2 et nécessitent selon ce guide un besoin de rétention de l’ordre de 1820 m3. Or le site dispose au global de 3.000 m3 ce qui est donc largement suffisant.

D’autre part le site est équipé de vannes et boutons d’arrêt d’urgence destinés à limiter les fuites et la propagation d’incendies en cas de défaillance sur une canalisation.

Les zones de stockage de produits finis sont gérées suivant des données techniques et organisationnelles précises décrites dans le dossier, (marquage au sol des ilots, distances coupe- feu à respecter, voies de circulation, formation du personnel, interdictions relatives à la sécurité, surveillance, etc…) La protection des bâtiments est assurée par un certain nombre de murs coupe-feu et un réseau très dense de sprincklers. En cas d’incident ou accident, des moyens de détection ou d’alerte sont présents et des moyens spécifiques existent face au risque d’explosion (détecteurs de vapeurs inflammables, extraction forcée garantissant un taux de renouvellement de l’air suffisamment important pour permettre l’évacuation de la zone d’explosivité).

Les mesures d’intervention et de défense contre l’incendie sont organisées autour de la ressource en eau garantie par le réseau de poteaux incendie qui équipent la zone industrielle, par l’important réseau de sprinklers qui couvrent l’ensemble des bâtiments du site ainsi que par le matériel léger mis à disposition (extincteurs mobiles). Les moyens humains sont à la fois ceux dont dispose l’entreprise et ceux du centre de secours de Saint-Julien-du-Sault implanté à proximité (moins de cinq minutes). Le SDIS de peut renforcer ces effectifs et intervenir dans un délai de 25 minutes.

Les mesures ou éléments importants pour la sécurité correspondent, au sens de l’arrêté du 10 mai 2000 pour les installations classées SEVESO, aux Mesures de Maîtrise des Risques. Une MMR est une mesure dont la défaillance amène inévitablement à ne pas assurer une fonction attendue pour prévenir un phénomène dangereux et/ou réduire ses conséquences à l’extérieur de l’établissement. Chaque MMR fait l’objet d’une fiche qui décrit l’ensemble de la chaîne en fonction des éléments humains ou techniques qui la constitue. Ce document participe donc à la prévention des accidents majeurs et s’intègre dans le système de gestion de la sécurité du site. Le personnel est formé à la connaissance, la création, la gestion et au suivi de ces fiches. Depuis sa création et en fonction de son évolution, le site de St-Julien-du-Sault a fait l’objet d’études de dangers par l’administration. Ces études ont contribué à la mise en place de « barrières de protection » pour la prévention des évènements redoutés. Ces différentes barrières existantes sont récapitulées dans un tableau qui présente la barrière elle-même et sa réalisation concrète dans l’entreprise. A titre d’exemple peuvent être citées les deux barrières suivantes parmi les 25 présentées :

Barrière de protection Description de la barrière Dispositions constructives destinée à limiter les Implantation de murs coupe-feu (2h mur en effets dominos (incendie) parpaing) identifiable sur le plan de masse : bureaux et parois séparatrices entre les bâtiments) Dispositions structurelles destinées à limiter les - Merlon de terre en limite Est de propriété (en effets dominos (incendie) façade des voies ferrées) - Présence d’un relief au Nord du site constitué par la route en montée pour le franchissement du pont au-dessus des voies ferrées.

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1.11.2 Démarche d’analyse des risques

L’objet de ce chapitre est de présenter la méthodologie d’identification et d’analyse des risques appliquée dans le cadre de cette étude de dangers. La démarche d’analyse des risques est détaillée suivant les cinq étapes suivantes qui vont de l’identification et la caractérisation des potentiels de dangers à la hiérarchisation des risques en passant par l’analyse de l’accidentologie, l’évaluation préliminaire des risques (EPR) et l’analyse détaillée de ces risques (ADR).

Commentaires du commissaire enquêteur : Ce chapitre présente de façon très technique les données réglementaires qui permettent d’identifier, de classer théoriquement les risques selon leur importance, leur fréquence et leur niveau de gravité. L’emploi répété d’abréviations multiples (même si elles sont détaillées lors de la première utilisation) rend la lecture de ce chapitre particulièrement ardue pour le non initié.

1.11.3 Identification et caractérisation des potentiels de dangers

Les 3 premiers paragraphes de ce chapitre (23 pages) sont constitués d’une reprise mot à mot de paragraphes de la première partie. Ils recensent les produits mis en œuvre, leurs caractéristiques, leur utilisation et précisent leur mode de stockage. Un tableau fait la synthèse de la totalité des produits présents sur le site (quantité, mode de stockage etc.. ) Cette présentation est complétée par un autre tableau qui présente quant à lui les caractéristiques physico-chimiques des produits utilisés sur le site. Pour chaque produit identifié figure : - Le nom commercial - les molécules principales - les incompatibilités - l’état à température ambiante - la masse volumique, la pression de vapeur, le point de fusion, le point d’ébullition - le point d’éclair, les limites inférieures et supérieures d’explosivité, la température d’auto-ignition - les phrases de risque en termes de santé ou d’environnement - les symboles de danger Un dernier tableau présente les incompatibilités connues entre les différents produits.

Le paragraphe suivant est consacré à l’identification des dangers présentés par les produits mis en œuvre, les équipements, la manipulation des produits toxiques, les opérations de déchargement de ces produits, ceux liés aux réactions chimiques, aux activités de maintenance ainsi que leur localisation sur le site. Dans le cadre de la réduction des dangers la Sté s’engage à ne pas remplacer un produit par un produit plus dangereux, ne stocke pas de produits plus que nécessaire à sa production et recherche systématiquement l’utilisation de produits moins dangereux.

1.11.4 Evaluation préliminaire des risques

Les méthodes réglementaires permettant de rechercher l’origine des dangers potentiels, de les évaluer et de les classer, étant précisées, le chapitre suivant est consacré à l’analyse des accidents survenus à travers le monde sur des sites similaires et à partir des données du Bureau d’Analyse des Risques de Pollutions Industriels (BARPI). Un tableau présente le résultat des recherches des accidents survenus sur des sites similaires depuis 1969 et ayant un lien direct avec l’activité de SOPREMA. 54 cas ont ainsi été répertoriés en France. Le tableau indique le lieu et l’identification de l’accident, un résumé des faits et précise en regard les moyens de prévention ou de protection mis en place sur le site de SOPREMA pour pallier ces accidents.

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Commentaire du commissaire enquêteur : L’examen de ce tableau permet de constater que la quasi-totalité des accidents recensés concerne l’incendie d’entrepôts ou de lieux de stockage de PU ou de mouse de PU. La réponse de SOPREMA pour prévenir ce type d’accidents est le sprinklage des bâtiments et la séparation physique des stocks extérieurs de PU.

Le site de Saint-Julien-du-Sault a lui-même connu quatre accidents depuis 2001. Deux concernent des incendies d’ilots de stockage et ils ont été limités à un seul ilot compte tenu de l’efficacité des zones coupe-feu. Un autre incident a été causé par l’inflammation spontanée d’une colle qui a été remplacée et qui n’est donc plus utilisée. Un quatrième incident (14.11.2012) concerne l’explosion d’un broyeur de panneaux de polyuréthane suivi de l’incendie des poussières de PU. Ce dernier incident a occasionné un important dégagement de fumées et de gaz dont du monoxyde de carbone et du cyanure d’hydrogène. Il a nécessité l’évacuation de la zone industrielle et le confinement de 500 riverains. Un pompier a été incommodé par le CO, les autres dégâts se sont limités à l’aspect matériel. Les eaux d’extinction de ces incendies se sont écoulées dans le milieu naturel. Les analyses effectuées n’ont pas mis en évidence une toxicologie particulière consécutive à cet écoulement. Un dernier accident est survenu dans le courant du mois d’août 2016 mais il n’est pas répertorié dans ce dossier dont la clôture est intervenue avant cette date. Les seules conséquences ont été matérielles.

Ce chapitre se termine par cinq tableaux qui identifient les évènements redoutés et les phénomènes dangereux :

- Pour les matières premières

Produits Dangers Evènement redouté Phénomènes redoutés Gaz naturel Gaz inflammable Fuite sur canalisation Jet enflammé Explosion Isopentane/cyclopentane Liquide inflammable Fuite sur camion, sur Feux de nappe canalisation en ou Flash- fire hors rétention UVCE Liquides inflammables Liquide inflammable Fuite en rétention Feux de nappe en contenair ou fut en quantité limitée

- Pour les ateliers de fabrication

Produits Dangers Evènement redouté Phénomènes redoutés Liquides Liquide inflammable Fuite sur canalisation Feux de nappe inflammables en ou hors rétention Flash fire UVCE Incendie du bâtiment Produits finis Produits combustibles incendie Incendie du bâtiment Fumées d’incendie toxiques

- Pour les zones de stockage

Produits Dangers Evènement redouté Phénomènes redoutés Produits finis Produits combustibles Incendie Incendie d’un ilot

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Fumées d’incendie toxiques

- Pour les autres zones

Produits Dangers Evènement redouté Phénomènes redoutés Broyats de plaques de Poussières et gaz Incendie Feu de silo ou de PU inflammables Explosion stockage Explosion du silo

20 scénarios d’accidents sont ensuite listés et servent de base pour l’analyse détaillée des risques. Les scénarios retenus sont les fuites d’isopentane, les fuites de liquides inflammables, l’incendie de bâtiments ou d’aires de stockage. Les phénomènes dangereux issus de ces scénarios sont l’incendie avec émanation de fumées toxiques, le flash-fire, avec des effets thermiques, de surpression, ou toxiques.

1.11.5 Analyse détaillée des risques

Le premier risque analysé est celui consécutif à une rupture ou une brèche sur un système contenant un mélange de constituants quelconques. Suivant les conditions de température et de pression le fluide relâché peut changer d’état physique après la brèche. Plusieurs phénomènes sont alors envisageables avec constitution d’une nappe au sol, vaporisation sous forme de flash+ aérosol, évaporation et constitution d’un nuage de gaz et d’aérosol dérivant. Ces phénomènes dangereux sont quantifiés et les hypothèses de calcul retenues sont décrites et détaillées en annexe E et cartographiées en annexe F.

Le chapitre conclu « après analyse des cartographies, aucun phénomène dangereux ne sorte du site ». Par conséquent « il n’y a pas de personne impactée à l’extérieur du site et il n’y a pas lieu de déterminer la gravité des scénarios retenus en analyse détaillée des risques ».

Le second risque analysé est celui de l’incendie d’un silo ou d’un stockage extérieur de produits finis avec dispersion de fumées toxiques. Les différents calculs et modélisations parviennent à la conclusion « qu’aucun panache toxique n’atteint le sol dans les conditions de vent 3F et 5 D »

Commentaire du commissaire enquêteur : Aucune indication ne précisant la signification de ces codes j’ai interrogé le MO qui a fourni la réponse suivante : «. Les chiffres 3 et 5 sont des conditions de vents, soit 3 m/s et 5 m/S. Les lettres D et F sont les classes de stabilité atmosphériques Ceci avait été validé par la tierce expertise demandée en 2006. Ensuite utilisation d'un logiciel de modélisation de la dispersion atmosphérique qui permet de déterminer la quantité maximal de HCN à une distance donnée »

Cette modélisation tend à confirmer l’absence d’impact pour les personnes à l’extérieur du site. En revanche, il n’y a aucune indication quant à la pollution atmosphérique et quant aux conséquences sur la faune (zone Natura 2000). Ce sujet fera l’objet d’une question au porteur de projet.

Les annexes développent en détail les calculs des distances d’effets des phénomènes dangereux, présentent une cartographie de ces phénomènes avec pour chaque accident la représentation de la surface correspondant au :

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- Seuil des effets irréversibles - Seuil des effets létaux - Seuil des effets significatifs - Bris de verre. L’annexe G présente un tableau des effets dominos, l’annexe H présente sous forme de graphique et pour chaque scénario d’incident les barrières classiques et les Mesures de Maitrise des Risques mises en place.

1.12 Notice Hygiène et sécurité

Ce document de 10 pages énonce les prescriptions législatives et réglementaires applicables au site et les mesures prises localement pour y répondre. Le descriptif est complet et explicité de manière simple. Il n’appelle pas de développement particulier ou complémentaire.

1.13 Avis de l’Autorité environnementale

L'autorité environnementale (Préfet de Région -DREAL Bourgogne Franche-Comté) a rendu son avis sur le projet d’augmentation du stockage d’Isopentane de la société SOPREMA de Saint- Julien-du-Sault dans un document de 8 pages portant le numéro B-2016-331et daté du 27 juillet 2016. (Pièce jointe au dossier) En préambule il est précisé que ce document a été élaboré par les services de la DREAL avec la contribution de l’Agence Régionale de Santé, de la Direction Départemental des Territoires de l’Yonne et de la Direction Régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie ile de France (DRIEE, service police de l’eau). Il est également indiqué que cet avis porte sur la qualité de l'étude d'impact et sur la manière dont l'environnement est pris en compte dans le projet

Après avoir rappelé le contexte du projet (caractéristiques, procédures, enjeux) Elle se prononce sur la qualité du dossier :

Qualité de l’étude d’impact :

- le dossier est complet au regard des articles R 512-3 à R512-6, R. 122-5 et R 512-8 du Code de l’environnement

- Par rapport aux enjeux présentés dans l’étude d’impact, le dossier aborde les principaux aspects au niveau de l’analyse de l’état initial. - L’analyse des effets au regard des principaux enjeux environnementaux s’accompagne des remarques suivantes : - Les impacts potentiels faunistiques et floristiques ne sont pas présentés et la thématique des continuités écologiques n’est que très partiellement abordée. L’AE recommande de poursuivre l’analyse pour confirmer l’absence d’impact en la matière. - L’imperméabilisation nouvelle des surfaces dédiées à l’extension du stockage implique des quantités supérieures d’eaux de ruissellement. L’analyse de leur incidence qualitative sur le milieu récepteur aurait pu être jointe au dossier. L’AE recommande de compléter ce point. - Le site ne génère pas d’odeurs, toutefois des modifications ont été apportées dans les process de fabrication entre 2006 et 2013 et aucune analyse comparative ne permet de vérifier l’évolution de la situation en matière d’évaluation des risques sanitaires. - Le niveau de production n’étant pas modifié, le niveau actuel du trafic routier ne sera pas influencé - Le dossier indique que le niveau de bruit respectera les seuils réglementaires or les dernières analyses contredisent cette affirmation. Le MO devra prévoir les mesures appropriées et respecter la réglementation - Les mesures générales relatives à la protection des sites NATURA 2000 sont respectées.

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- L’AE regrette qu’une analyse plus poussée comprenant notamment le croisement des impacts du barrage de Villeneuve sur Yonne (en cours de modernisation) et du site SOPREMA n’ait été réalisée.

- Les justifications ont pris en compte les objectifs de protection de l’environnement.

- L’étude prend en compte les différents plan et programmes et ne démontre pas d’incompatibilité. L’AE recommande toutefois d’affiner l’analyse relative à la perspective de diminution du volume des déchets envoyés à l’enfouissement qui progresse régulièrement.

- Les mesures proposées pour éviter réduire ou compenser les effets négatifs sur l’environnement sont présentées dans le résumé non- technique avec un amalgame regrettable entre mesures compensatoires et mesures de réduction sans que cela nuise à la lisibilité du dossier compte tenu des enjeux modérés. - L’AE recommande de conforter ou préciser les mesures sur les points suivants : Bruit (avec évaluation des coûts), respect des seuils de rejet air/eau/bruit/lumière en matière de faune et flore, mesures de compensation au regard de la suppression des surfaces agricoles

- Une mention relative à la remise en état des terrains à vocation agricole qui vont être imperméabilisés dans le cadre de l’extension de la zone de stockage aurait pu être utilement précisée

- Qualité du dossier de l’étude des dangers

L’AE souligne l’aspect qualitatif et exhaustif de l’étude des dangers. Aucun des évènements accidentels recensés ne présente un risque intolérable. Les modélisations montrent que les flux thermiques ou les zones de surpression sur les personnes ne sortent pas des limites du site.

Conclusion

Le dossier prend en compte les principaux enjeux environnementaux, au regard de la nature du projet qui consiste en une modification de ce qui avait déjà été autorisé initialement. Il laisse cependant apparaître des lacunes notamment pour la biodiversité, les conditions de remise en état des parcelles à vocation agricole ou les eaux de ruissellement. L’étude d’impact présente également certaines insuffisances au regard de la santé publique (ERS, bruit) Sur ces points, des compléments d’analyse seraient utiles et, le cas échéant, les mesures prévues pourront être confortées ou précisées.

2 – DEROULEMENT DE L'ENQUETE

2.1 Désignation du commissaire enquêteur

Par décision n° E16000103/21 en date du 27 juillet 2016 Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Dijon a désigné :

- M. André PATIGNIER André Colonel(H) de la Gendarmerie, à la retraite, en qualité de commissaire enquêteur titulaire pour conduire cette enquête publique.

- Mme. Geneviève GARCIA Directrice générale adjointe à la mairie de Reims, à la retraite, en qualité de suppléante

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Après m’être assuré du type d’enquête proposée, du territoire concerné, de mon indépendance par rapport au projet et après avoir jugé de l’absence d’intérêts directs ou indirects que j' aurais pu avoir avec le Maître d’Ouvrage, j'ai accepté les fonctions de commissaire-enquêteur pour cette enquête.

2-2 Préparation de l'enquête

Je me suis rendu le vendredi 12 août 2016 au siège de la préfecture à afin de procéder au retrait du dossier. Après un rapide examen du dossier j'ai constaté que l’impression recto-verso de l’étude d’impact ne permettait pas une lecture en continu du document (verso imprimé à l’envers). J’ai demandé que cette partie du dossier soit réimprimée afin d’en faciliter la lecture par le public. Une nouvelle version a été réalisée par le porteur de projet.

Le lundi 22 août 2016 j’ai de nouveau pris contact avec le personnel de la Préfecture en charge du dossier et nous avons déterminé d'un commun accord  le lieu du siège de l'enquête  le calendrier des permanences J'ai également procédé à l'ouverture du registre d'enquête publique.

2-3 Décision de procéder à l'enquête publique

Par arrêté n° PREF-DCCP-SEE- 2016-373 en date du 23 août 2016, Monsieur le Préfet du département de l’Yonne a prescrit l'ouverture de l'enquête publique relative à une demande de modification d’une installation de fabrication et de stockage d’isolants polyuréthane située sur le territoire de la commune de St-Julien-du-Saut (Yonne) présentée par le directeur de la SAS SOPREMA.

La période de consultation a été fixée du lundi 20 septembre 2016 au mercredi 26 octobre 2016 à 17 heures inclus soit pendant une durée de 37 jours consécutifs.

Le siège de l'enquête publique a été fixé à la Mairie de Saint-Julien-du-Sault (Yonne).

2-4 Présentation du Projet – Visite des lieux

Le mardi 13 septembre 2016 j'ai rencontré M. Eric BACHELLERIE directeur du site et M. Bruno PIRON Directeur Qualité, sécurité, Environnent dans les locaux de l’entreprise SOPREMA à St Julien-du-Sault. Mme Geneviève GARCIA commissaire enquêteur suppléante a assisté à la présentation du projet ainsi qu’à la visite des lieux.

M. BACHELLERIE a fait l’historique du groupe SOPREMA et présenté son implantation en Europe et aux Etats Unis. Il a insisté sur sa puissance financière et la diversité de ses entreprises.

Nous l’avons ensuite interrogé sur le projet lui-même, sur les raisons qui conduisent à la demande d’autorisation, sur les incidents ou accidents survenus dans l’entreprise au cours de ces dernières années, sur la communication extérieure :

- Les raisons qui conduisent à cette demande sont celles exposées clairement dans le dossier. L’expansion de la production de l’entreprise conduit à une consommation croissante de matières premières et des livraisons de ces produits. Une plus grande capacité de stockage de la matière première vise à plus de souplesse dans l’utilisation et à une diminution des livraisons. - M. BACHELLERIE a décrit les deux derniers incidents qui se sont produits sur le site de St

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Julien-du-Sault. Un premier relatif à l’incendie d’un bloc de stockage de produits finis avec de fortes émanations de fumées, un second concernant l’incendie de poussières (août 2016). Ces deux incendies ont été rapidement circonscrits et se sont avérés sans conséquence humaine dans l’entreprise ou la population voisine. La bonne coordination qui existe entre les dirigeants de l’entreprise, les services de première intervention de l’entreprise, les services de secours extérieurs et les élus de la commune, a été soulignée. - En ce qui concerne la communication extérieure M. BACHELLERIE nous a indiqué que dans le cadre de cette enquête aucune réunion publique n’avait été organisée ni aucune autre information. Seul le maire de St-Julien-du-Sault avait été tenu informé.

Sur un feuillet intitulé « Questions préalables au MO » nous avons remis six questions à nos interlocuteurs. C’est M. PIRON qui a répondu succinctement à ces questions (document joint)

1) Ce projet a-t-il fait l’objet d’une communication préalable envers le public ? Si oui quand et sous quelle forme ? Réponse : Non

2) Pouvez-vous produire les deux courriers (Préfet et DDT) mentionnés sur votre document « réponses aux insuffisances du dossier » Réponse : OK (les documents sont remis sur place)

3) L’annexe F « cartographies des phénomènes dangereux » ne comporte aucun document Réponse : OK (les documents manquants me sont remis sur place)

4) Le dossier mentionne que le projet est soumis à « autorisation avec servitudes » sans préciser de quelles servitudes il s’agit et qui elles concernent. Pouvez-vous préciser ce point ainsi que ses implications ? Réponse : C’est le niveau de document mais pour l’instant pas de servitude imposée

5) A quelle époque l’usine de St julien a-t-elle été créée ? Réponse : 1973

6) Souhaitez-vous apporter des réponses à l’avis de l’autorité environnementale ? Réponse : Oui mais pas reçu de la Préfecture.

Après vérification, les services de la préfecture m‘ont bien confirmé que l’avis de l’autorité environnementale avait été adressé en son temps à l’entreprise SOPREMA et M. PIRON m’a alors indiqué qu’il l’avait bien reçu. Pour autant aucune réponse n’a été apportée à cet avis par le porteur de projet pendant la durée de l’enquête publique.

Nous avons procédé à une visite guidée de l’entreprise et en particulier des zones de stockage de matières premières, d’une ligne de fabrication et d’une zone de stockage de produits finis.

Je me suis également rendu en mairie de Saint-Julien-du-Sault pour un premier contact et me faire présenter les locaux qui seraient mis à la disposition de l’enquête publique. J’ai rappelé les modalités relatives à la mise à disposition du dossier pour le public et en dehors de ma présence, j’ai également précisé la conduite à tenir au regard de la réception des courriers (ouverture du courrier, photocopie, préservation de l’original et insertion de la copie dans le registre d’enquête publique). J’ai également demandé qu’une attention particulière soit portée sur les courriels qui pourraient parvenir sur l’adresse internet de la mairie afin qu’ils me soient également communiqués et mis à la disposition du public dans les mêmes conditions.

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2-5 Mesures de publicité

L'arrêté Préfectoral prévoyant la mise à l'enquête publique des présents projets a été publié dans les journaux suivants  L'Yonne Républicaine le jeudi 1er septembre 2016 et le mercredi 21 septembre 2016  Le Senonais Libéré le vendredi 26 août 2016 et le mercredi 21 septembre 2016

L'information du public par voie d'affichage a fait l'objet des mesures suivantes:

- L'avis au public prescrivant l'enquête publique a été apposé dès sa diffusion et pendant toute la durée de l'enquête sur le panneau consacré à cet usage sur l’une des façades de la mairie de la commune de St-Julien-du-Sault ainsi que dans les mairies de , Cezy, Villecien et Villevalier dont une partie du territoire est située dans le rayon d’affichage fixé dans la nomenclature des installations classées dont relève le projet. L’affichage a également été prescrit sur les lieux des travaux projetés ainsi que tous les lieux ou l’attention des tiers pouvait être attirée (affiche au format A2 (594x420) sur fond jaune). Il a toutefois été réalisé à minima et les « lieux ou l’attention des tiers pouvait être attirée » n’ont pas été couverts par la publicité.

- J’ai pu vérifier la réalité de cet affichage à la mairie de St Julien-du-Sault ainsi qu’à l’entrée de l’entreprise SOPREMA lors de mes permanences et à l’occasion de ma visite sur les lieux. Le 11 octobre 2016 j’ai vérifié la réalité de l’affichage sur le panneau de la mairie de VILLEVALLIER.

- Par ailleurs cet avis ainsi que les résumés de l’étude d’impact et de l’étude des dangers et l'avis de l'autorité environnementale ont été publiés sur le site internet de la préfecture dans les mêmes délais et mis ainsi à la disposition du public. (Chemin d'accès au site internet mentionné à l'article 4 de l'arrêté préfectoral). Le 20 novembre 2016 Mme SCHMITT présidente de l’association Yonne Nature Environnement a fait connaitre à la Préfecture de l’Yonne que cette information ne figurait pas sur le site dédié et a demandé la prolongation de l’enquête publique. Les services concernés de la Préfecture n’ont pas pu préciser les raisons pour lesquelles ces informations et celles concernant d’autres enquêtes publiques en cours avaient disparu du site. Les informations réglementaires ont été remises sur le site de la préfecture dès le lendemain. Une prolongation de l’enquête publique pour une durée de huit jours a été décidée par le commissaire enquêteur.

- Un document intitulé « La p’tite souris » publié par l’association du même nom a été diffusé dans les boîtes aux lettres de la commune de St-Julien-du-Sault début octobre 2016. Ce document mentionne l’existence de l’enquête publique relative au site SOPREMA , fait part du dépôt du dossier consultable en mairie et de trois dates de permanences ?

2-6 Modalités de consultation du public.

Les permanences ont été assurées de la manière suivante en mairie de Saint-Julien-du Sault par le commissaire enquêteur :

Mardi 20 septembre 2016 de 14h à 17h Lundi 26 septembre 2016 de 9h à 12h Mardi 11 octobre 2016 de 15h à 18h Samedi 22 octobre 2016 de 9h à 12h Mercredi 26 octobre 2016 de 14h à 17h. Jeudi 3 novembre 2016 de 14h à 17h (prolongation)

Par ailleurs le public a pu consulter le dossier mis à sa disposition à la mairie aux heures suivantes

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St julien-du-Sault 8h45 à 12h15 Lundi ////////////////////// 8h45 à 12h15 Mardi 14h15 à 17h00 8h45 à 12h15 Mercredi 14h15 à 17h00 8h45 à 12h15 Jeudi 14h15 à 17h00 8h45 à 12h15 Vendredi 14h15 à 17h00 Néant Samedi Néant

2.7 Prolongation de l’enquête publique

Le jeudi 20 octobre 2016 le service en charge de la gestion des enquêtes publiques de la Préfecture de l’Yonne à Auxerre m’a informé que Mme SCHMITT présidente de l’association Yonne Nature Environnement avait fait remarquer que les informations réglementaires relatives à l’enquête en cours ne figuraient plus sur le site internet de la Préfecture de l’Yonne. Elle souhaite que cette anomalie soit portée à la connaissance du commissaire enquêteur. Elle demande que l’enquête publique soit prolongée.

J’ai procédé à une vérification sur le site internet de la Préfecture et j’ai constaté qu’effectivement toutes les informations réglementaires relatives à l’enquête concernant la société SOPREMA ne figuraient plus sur le site. Ces informations avaient pourtant été mises en place dans les délais prévus avant le début de l’enquête. Aucune explication ne peut être donnée par le service concerné sur les motifs qui ont conduits à cette suppression ni aucune indication concernant la date à laquelle elle est intervenue.

Fort de ces éléments et conformément aux dispositions de l’article R.123-6 du code de l’environnement j’ai décidé de prolonger l’enquête publique d’une durée de huit jours et de tenir une dernière permanence le jeudi 3 novembre 2016 de 14 h00 à 17h00 en mairie de Saint-Julien-du-Sault.

Par courrier en date du 20 octobre 2016 (joint) j’ai informé Monsieur le Préfet du département de l’Yonne de cette décision et lui ai demandé de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour porter cette décision à la connaissance du public par un affichage réalisé dans les conditions de lieu prévues au II de l’article R123-11 ainsi que le cas échéant par tout autre moyen approprié. J’ai informé le porteur de projet de cette décision.

Lors de la tenue de ma permanence le samedi 22 octobre 2016, j’ai constaté que l’avis de prolongation de l’enquête publique était apposé sur le panneau des mairies de Villevallier et Saint- Julien-du-Sault.

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2-8 Réception du public par le commissaire enquêteur

Les locaux mis à ma disposition à la mairie de Saint-Julien-du-Sault siège de l’enquête étaient d'un accès facile et clairement identifiés pour le public. Les bureaux disponibles auraient, en cas de besoin, permis d'entendre une personne de manière confidentielle ou de faire face à une affluence particulière. Une salle a également été mise à ma disposition au rez-de-chaussée du bâtiment pour permettre le cas échéant de recevoir une personne à mobilité réduite. En plus du dossier déposé en mairie le Commissaire enquêteur a pu mettre si nécessaire, son propre dossier à la disposition du public, à l'occasion des permanences. Il convient de souligner la totale disponibilité et les qualités d’accueil du personnel municipal.

Permanence du mardi 20 septembre 2016:

Je n’ai reçu aucune visite

Permanence du lundi 26 septembre 2016

J'ai reçu :

- un habitant d’Auxerre qui est venu s’informer du dossier et a indiqué qu’il adresserait un courrier pour faire part de ses observations.

Permanence mardi 11 octobre 2016

J'ai reçu :

- Mmes MERCIER Monique et GILLEQUIN Monique respectivement maire et 1ère adjointe de la commune de VILLEVALIER ; Elles ont fait part de leurs observations sur le registre d’enquête publique.

Permanence du samedi 22 octobre 2016

J'ai reçu :

- MM Jean-Pierre VINCENT et Alain Yves CARMAGNAC demeurant à Villevallier. Ils se sont tenus informés de l’enquête en cours, ont consulté le dossier et ont déposé chacun une observation.

- M. FARRE-SEGARRA Gérard demeurant à Saint-Julien-du-Sault. Il m’a remis une lettre que j’ai immédiatement enregistrée sur le registre d’enquête publique sous la référence « Lettre n°1 »

- J’ai enregistré l’extrait du registre des délibérations de la commune de VILLEVALLIER déposé en mairie en mon absence. (Lettre n° 2)

Permanence mercredi 26 octobre 2016

J’ai enregistré l’extrait du registre des délibérations de la commune de Saint-Julien-du-Sault qui m’a été remis par le secrétaire de la Mairie. (Lettre n°3)

J'ai reçu :

- M CARCANADE, Mme ROURE, M. et Mme LAUTIER. Ces personnes se sont informées du contenu du dossier et ont indiqué qu’elles feraient part de leurs observations par écrit.

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- Mme SCHMITT Catherine présidente de l’association Yonne Nature Environnement qui a déposé ses observations sous la forme d’un document de cinq pages et six pièces jointes. (Lettre n°4). Elle a également fait part de cette contribution sur le registre d’enquête publique.

A l’issue de la permanence M. BACHELLERIE et M. PIRON sont venus me rencontrer à la mairie de St-Julien du Sault. Nous avons fait le point sur le déroulement de l’enquête et sur les motifs qui ont conduits à sa prolongation. Nous avons convenu d’un rendez-vous pour la remise du P.V de synthèse.

Permanence supplémentaire du jeudi 3 novembre 2016

M. BOSSU secrétaire de la mairie nous remet trois courriers reçus à l’attention du commissaire enquêteur :

- Le premier adressé par Mme SCHMITT présidente de l’association Yonne Nature Environnement enregistré sous la référence « Lettre n°5 »

- Le second, s’agissant d’un courrier électronique adressé le 31 octobre 2016 en mairie de Saint- Julien-du-Sault à l’attention du commissaire enquêteur, par Mme BELTRAMY tr2sorière de l’association ADENY et enregistré sous la référence « Lettre n° 6 »

- le troisième adressé par Mme ROURE, Françoise, conseillère municipale à St Julien-du-Sault, daté du 1er novembre 2016 et enregistré sous la référence « Lettre n°7 »

M. CARCANADE Jean-Jacques conseiller municipal de St Julien-du-Sault s’est présenté à la permanence et nous a remis un courrier enregistré sous la référence « Lettre n°8 »

M. Guy BOURRAS maire de Saint-Julien-du-Sault est venu consulter le dossier. Il a pris connaissance des observations mentionnées sur le registre d’enquête publique et des courriers adressés. Il a lui-même porté des observations sur le registre.

2-9 Clôture de l'enquête

Compte tenu de la prolongation de sa durée, l'enquête publique s'est déroulée pendant 45 jours consécutifs du 20 septembre 2016 au 3 novembre 2016. Les six permanences que j'ai tenues à la mairie de St-Julien-du-Sault ont permis au public d'accéder librement au dossier, de recevoir toute information, de formuler ses observations directement ou par courrier.

Le jeudi 3 novembre 2016 à 17 heures, le délai d'enquête étant expiré, j'ai récupéré et clôturé le registre d'enquête déposé à la mairie de st-Julien-du-Sault. Par ailleurs M. le secrétaire de mairie s'est assuré à ma demande qu'aucun courrier relatif à l’enquête n'avait été déposé dans la boîte aux lettres de la Mairie.

A signaler que l’enquête s’est déroulée dans un climat serein et sans aucun incident.

2-10 Notification du Procès-verbal de synthèse au Maître d'ouvrage

En exécution de l'article 7 de l’arrêté Préfectoral fixant les modalités de clôture de l’enquête publique, j'ai rencontré M. Eric BACHELLERIE directeur du site, porteur du projet et M. Bruno PIRON, le vendredi 4 novembre 2016 à 16 heures. Je leur ai communiqué les observations recueillies pendant l'enquête. Je leur ai montré le registre d'enquête ainsi que les pièces annexées. Je les ai commentés et remis le procès-verbal de synthèse des observations du public, 4 questions, ainsi qu'une copie de l'ensemble des observations portées dans les registres d'enquête, des documents, lettres, qui m'ont été remis ou adressés. Nous avons ensuite échangé

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2-11 Mémoire en réponse du Maître d'ouvrage

Le Mémoire en réponse du maître d'ouvrage m’a été adressé sous forme dématérialisée le jeudi 10 novembre 2016. J’ai fait remarquer au maître d’ouvrage que son document ne répondait qu’aux questions posées par le commissaire enquêteur et aux observations déposées sur le registre d’enquête publique en occultant les observations transmises par lettre ou courrier électronique. M. PIRON m’a indiqué qu’il allait compléter son mémoire en réponse et répondre aux questions transmises sous cette forme. Ce complément m’a dressé par voie électronique le mardi 15 novembre 2016. Dans ces deux envois le Maître d'ouvrage a répondu aux observations du public et aux questions du commissaire enquêteur.

2-12 Remise du rapport d'enquête.

Le vendredi 18 novembre 2016, je me suis rendu au siège de la Préfecture à Auxerre. J'ai déposé le rapport ainsi que mon avis et les conclusions motivées le tout accompagné du registre d'enquête et des documents mentionnés en pièces jointes au rapport. Une copie de l'ensemble, sous forme dématérialisée, a également déposée.

3 – ANALYSE DES OBSERVATIONS

3.1 - Avis des conseils municipaux

A la date de clôture du présent rapport deux conseils municipaux concernés ont exprimé leur avis sur l’enquête publique en cours. - Lors de sa délibération en date du 12 octobre 2016, le conseil municipal de Villevallier a émis plusieurs observations en partie déjà exprimées par Mme la Maire et sa première adjointe lors de leur visite au commissaire enquêteur le 11 octobre 2016 (incidences sur l’eau – communication en cas d’incident). Il mentionne également les nuisances sonores occasionnées par les chariots élévateurs (la nuit) et la gêne occasionnée par l’éclairage de la plateforme. Il ne formule aucun avis. (Lettre n°2)

- Le conseil municipal de Saint-Julien-du-Sault s’est réuni le 27 septembre 2016. Il a émis un avis favorable au projet présenté par la société SOPREMA. (Lettre n° 3)

3-2 Observations du public sur le registre d’enquête

Observation de Mmes MERCIER Monique et GILLEQUIN Monique, Maire et 1ère adjointe de VILLEVALIER

Nous aimerions être certaines que l’extension de la plate-forme de stockage n’aura pas d’incidence sur la qualité de l’eau. Notre station de pompage se trouvant très près de l’Yonne.

Nos administrés se posent des questions au niveau de l’alarme en cas d’accident aussi nous souhaitons être prévenus par téléphone au moindre risque. Nous pouvons donner nos coordonnées téléphoniques à l’entreprise. Nous aimerions connaître les mesures à prendre en cas d’incendie ou de fumée importante.

Les habitants de VILLEVALIER veulent un écran végétal afin de cacher la vue sur les stocks de plaques. Leurs habitations perdant de leur valeur à cause de la vue et provoquant un

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 34/54 désagrément visuel pour les propriétaires.

Réponse du Maître d'ouvrage

Les 8500 m2 supplémentaire de stockage n’auront aucune incidence sur la station de pompage qui se trouve en amont de notre terrain comme cela fut le cas en 2012 lors de mise en place des 40 000 m2 de stockage supplémentaire.

Pour les consignes en cas d’alerte, la réunion d’information prévue pour les élus des communes de ST JULIEN DU SAULT et de VILLEVALIER répondra à cette demande.

Pour la mise d’un écran végétal sur l’arrière de l’aire N°9 schématisé en vert sur le schéma ci- dessous, une étude sera réalisée sur 2017 pour mise en place sur le budget de 2018 (Estimation 60 KF)

Commentaire du commissaire enquêteur

- La station de pompage de la commune de Villevallier se trouve effectivement en amont du site de l’entreprise SOPREMA. Les mesures de précaution prises tant au niveau des incidents susceptibles de concerner les matières premières que celles relatives aux eaux de ruissellement ou consécutives aux incendies doivent permettre de protéger efficacement la qualité des eaux de la nappe phréatique ainsi que celles de la rivière Yonne d’autant qu’il ne s’agit que d’augmenter le volume d’une cuve et d’agrandir un site de stockage déjà existants. - La participation du maître d’ouvrage à une réunion du conseil municipal des communes environnantes devrait permettre de répondre aux interrogations des élus et la mise en place de dispositifs d’information et d’alerte appropriés. - Le commissaire enquêteur prend acte de l’acceptation par le MO de mettre en place un écran végétal dans le courant de l’année 2018.Cette décision pourrait valablement figurer en tant que prescription dans l’arrêté Préfectoral.

- Observation de M. VINCENT Jean-Pierre de VILLEVALLLIER

Ayant pris connaissance de l’agrandissement des travaux et agrandissement prévus à l’entreprise SOPREMA et après consultation du registre d’enquête publique nous adressons les observations suivantes et nos souhaits. 1) La réalisation d’un écran végétalisé réalisé avec des arbres à feuilles persistantes en partie 2) Nous comprenons difficilement que la plate-forme ait été réalisée après un damage du sol qui

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 35/54 forme un barrage à l’écoulement des eaux souterraines 3) que nous soyons à l’avenir informés de toutes les précautions à prendre en cas de pollution à la suite par exemple d’un incendie ou une mauvaise manipulation 4) nous faisons remarquer la pollution visuelle nocturne suite à un éclairage à notre avis excessif. (daté, signé)

Réponse du Maître d'ouvrage

Pour le point 1 : Voir réponse précédente Pour le point 2 : L’agrandissement de 8500 m2 de stockage a été réalisé conformément aux règles en vigueur dans les travaux publics pour l’exploitation d’une plateforme de stockage Pour le point 3 : L’information est diffusée à la Préfecture au travers de son service technique la DREAL qui dispose d’un site internet relatant les différents incidents industriels. Une information au Maire de ST JULIEN DU SAULT est assurée par la Direction de l’usine Pour Le point 4 : L’éclairage de la zone de stockage de l’aire 9 est nécessaire pour en assurer sa sureté pour un site classé Seveso (Couverture vidéo) suite à l’instruction gouvernementale du 30 juillet 2015 relative au renforcement de la sécurité des sites Seveso contre les actes de malveillance.

Commentaire du commissaire enquêteur

- Les deux premiers et le quatrième point n’appellent pas de commentaire supplémentaire. - En ce qui concerne l’information du public, il est évident que cette responsabilité n’incombe pas au seul chef d’entreprise. Il se situe au début de la chaîne d’alerte et doit ensuite être relayé par les services administratifs à l’échelon départemental et au plan local. L’information préalable des habitants reste toutefois un préalable indispensable à mettre en place.

- Observation de M. Alain Yves CARMAGNAC.

En tant que riverain de l’Yonne situé côté VILLEVALLIER, je demande à SOPREMA de prévoir un budget permettant de planter un écran végétal à feuilles persistantes, ce qui masquera le stockage des plaques. (daté, signé)

Réponse du Maître d'ouvrage Voir réponse précédente

Commentaire du commissaire enquêteur

Pas de commentaire supplémentaire

- Observation de Mme LAUTIER Madeleine

Je soussigné Madeleine LAUTIER me permets de faire un petit commentaire et de poser quelques questions concernant l’agrandissement du stockage de l’isopentane de l’entreprise SOPREMA. Ayant consulté le résumé non technique et n’étant qu’une habitante lambda de St Julien je me suis arrêtée sur un ou deux points (il semble cependant que l’entreprise et sa sécurité soit optimale) * L’intervention de « conducteurs de camions et des intervenants extérieurs » est-on sûr de sous- traitants et intérimaires ? et de l’encadrement strict des travaux. * L’environnement immédiat est-il bien informé (il semble qu’une habitation privée existe) ainsi que les entreprises de la zone. * La sensibilité correspond à la présence de la nappe phréatique à faible profondeur en cas d’incendie et sachant que l’isopentane et très nocif pour le monde aquatique. Une grande masse

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 36/54 d’eau serait à gérer avant d’aller dans la nappe et dans l’Yonne. * Etant donné qu’aucun phénomène dangereux ne sort du site « Pourvu que ce soit vrai » * Vu le côté « pas très agréable à l’œil » il serait bien de vérifier qu’un écran végétal persistant soit planté et que l’intensité de la lumière nocturne soit un peu modérée (en respectant les consignes de sécurité bien sûr. * Un manque d’information visuelle m’oblige à m’exprimer un peu rapidement à chaud, mais je n’ai découvert les risques que présente cette entreprise que lors qu’un incident fortuit où les pompiers s’étaient transformés en cosmonautes d’où mon intérêt actuel. (Daté, signé)

Réponse du Maître d'ouvrage

Pour le point 1 :Tous les intervenants extérieurs ( Transporteurs , entreprises extérieures) sont enregistrés sur des plannings de chargement ou de travaux. Les travaux sont encadrés et surveillés par la mise en place de plan de prévention validés par les entreprises intervenantes

Pour le point 2 : Les différentes cuves isopentane sont enterrées pas de risque de destruction et si il y a une fuite ou un incendie sur le camion de livraison, les eaux d’extinction seront bloquées dans le bassin de rétention prévu à cet usage.

Pour les points qui abordent l’écran végétal et l’éclairage voir réponses ci-dessus.

Commentaire du commissaire enquêteur

Les réponses du Maître d‘ouvrage n’appellent pas d’autre commentaire. Les réponses apportées figurent déjà dans le dossier présenté au public

Observation de M Guy BOURRAS Maire de Saint-Julien-du-Sault

Le 4 novembre 2016, * L’extension de la SOPREMA compte tenu du POS actuel, n’est pas vouée à se poursuivre. * Etendre la zone industrielle n’est pas envisagé au-delà de ce qui est prévu (Pos) (ou dans le futur PLUI (voie ferrée à l’ouest, zone d’expansion des crues à l’est, filtre naturel de 500m des sablières au Nord.) * L’habitation située à l’intérieur du périmètre concerne une entreprise (fermée à ce jour) qui avait été autorisée à construire un logement pour l’utilité de son activité (seule dérogation acceptée par le POS actuel). La question se pose effectivement de savoir s’ils sont fondés à rester sur place. * Il est en effet souhaitable qu’un écran végétal soit disposé en périphérie du site (aire09) notamment côté Villevallier. * Concernant les surfaces agricoles il a été demandé par la commune aux entreprises de laisser cultiver les secteurs non construits (mais acquis sur cause de COS) par les agriculteurs cédants (une dizaine d’ha environ) * Concernant les alertes à la population (à l’appui d’une information préalable) l’utilisation de la sirène de la mairie pourrait être envisagée (comme elle l’est pour la Sté BERNER). * Le principal risque de cette entreprise provient des poussières générées par le sciage mécanique. La piste de découpe par « ultrasons » a-t-elle été envisagée pour en limiter (voire supprimer) les effets (Si adaptable au produit). (signé)

Réponse du Maître d'ouvrage

Cette technique de découpe par ‘’ultrasons’’ avait été étudiée mais non retenue car elle ne

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 37/54 permet pas de réaliser les différents usinages présents sur les panneaux de polyuréthane.

Commentaire du commissaire enquêteur

Dans ses observations M. le maire de Saint-Julien-du-Sault répond en partie aux observations produites par le public. Il indique que la Société SOPREMA tout comme l’ensemble de la zone industrielle dans son ensemble n’ont pas vocation à s’étendre compte tenu des limites naturelles qui s’imposent et du contenu du POS actuel de la commune. Il soulève la question des servitudes qui pourraient concerner les parcelles voisines du site SOPREMA avec notamment la présence d’une habitation occupée qui bénéficie d’une dérogation. Bien que les modélisations figurant dans le dossier ne mettent pas de danger en évidence pour les populations environnantes en cas d’incendie ou d’explosion les derniers incidents connus ont donné lieu à la mise en place d’un périmètre de sécurité par les forces de l’ordre et l’évacuation et à l’évacuation à titre préventif de la grande surface commerciale voisine. Les terrains longeant la voie ferrée et le site SOPREMA, côté commune de Saint-Julien-du- sault , situés en zone constructible et non encore construits pourraient valablement faire l’objet d’une mesure de « non constructibilité » pour des habitations ou des établissement recevant du public ( commerces, hôtels etc..)

3.3 Résumé des observations remises par courrier

Ces résumés ne sont pas exhaustifs des contributions remises. Le MO a reçu l’intégralité des lettres déposées et a donc formulé ses réponses au regard de ces lettres et non pas du résumé ci-après.

Résumé de la lettre de M. FARRE SEGARRA ( Lettre n° 1 jointe)

Le courrier de M. FARRE SEGARRA comporte deux types d’observations et deux propositions. - Il considère tout d’abord que l’information du public a été faite «à minima » compte tenu des possibilités d’affichage dont la commune de Saint-Julien-du-Sault disposait notamment dans les quartiers, possibilités qui n’ont pas été exploitées puisque l’avis d’enquête publique n’a été apposé que sur le panneau d’affichage de la mairie. Il fait la même remarque concernant l’affichage sur le site, une seule affiche ayant été apposée à l’entrée de l’usine. - Il fait remarquer un certain nombre d’erreurs de forme contenues dans le dossier qui selon lui « jettent le doute sur le sérieux des études » et permettent « de s’inquiéter s’il en est de même sur le fond » - Il considère que les conclusions de sensibilité de l’étude d’impact « Il n’y a ni habitations, ni zone sensible particulière à proximité immédiate, l’usine étant séparée par la voie ferrée de celles-ci » sont inexactes et démontrent une volonté de minimiser les critères de sensibilité de SOPREMA. - Il conteste les chiffres relatifs à la superficie occupée par le stockage des produits finis. - Il rappelle et décrit les incidents qui se sont produits ces dernières années sur le site SOPREMA. Si, jusqu’à présent ils n’ont eu aucune conséquence sanitaire sur les populations environnantes, le risque ne peut être exclu d’autant que les périmètres de sécurité mis en place à ces occasions n’étaient pas totalement étanches. - Il propose : - que des consignes claires et précises soient édictées et portées régulièrement à la connaissance des populations des communes concernées. - que des moyens d’alerte soient utilisés (haut-parleur, sirène, mails, texto, panneau à message variable des communes qui en sont dotées etc…..) - que soit créée une commission de suivi de site à l’initiative du Préfet.

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Réponse du Maître d’ouvrage

Information du public : l’affichage a été réalisé conformément à la demande par la taille et la couleur de l’affiche , elle a été affichée à l’entrée de l’usine qui est l’unique lieu de passage et donc le plus à même d’informer.

Sur le dossier sur les entreprises et habitations à proximité : En effet des anciennes entreprises n’existant plus sont restées dans le texte , lors d’une prochaine mise à jour de notre dossier, il en sera tenu compte.

Pour la proximité immédiate d’habitation , la voie ferrée permet de garantir une distance de sécurité immédiate pour des flux thermique et c’est sur ce point que le dossier en Page 24 voulait parler.

Pour les surfaces de stockage (Page 87) , les chiffres cités sont les surfaces et volumes à l’abri sous auvent et dans la bâtiment 1 de stockage d’où les différences trouvées.

Pour les observations sur les risques potentiels : Rappels des différents feux , voir notre réponse sur les dégagement de HCN dans le précédent courrier.

Informations du public : Voir notre réponse sur notre proposition d’information des élus des communes de ST JULIEN DU SAULT et de VILLEVALLIER A noter que l’Etude des Dangers étant réactualisée tous les 5 ans pour les sites Séveso Seuil Haut , cela répondra à cette demande d’information.

Pour la question de la sirène de la Mairie , Monsieur le Maire a répondu sur ce point , on pourra en parler également lors cette réunion d’information prévue.

Nous envisageons de proposer à Mr FARRE SEGARRA de nous rencontrer sur le site lors d’une organisation d’une visite en présence des élus.

Commentaire du Commissaire enquêteur

La remarque de M. FARRE SEGARRA considérant que l’affichage a été réalisé à minima, reste fondée. En effet l’article 4 de l’arrêté préfectoral, tout comme la réglementation d’ailleurs, indique que cet affichage doit être réalisé dans les mairies et dans le voisinage de l’installation ainsi «qu’à tous endroits ou l’attention des tiers sera suffisamment attirée ».Cette dernière prescription n’a été réalisée ni dans les mairies, ni aux abords du site. Il s’agit donc bien d’un affichage « à minima » qui a pu être en partie compensé par la diffusion du mensuel «la p’tite souris » même s’il s’agit d’un document dépourvu de tout caractère officiel. Le projet qui consiste à inviter un habitant de la commune à rencontrer les dirigeants de l’entreprise et à la visiter va dans le sens de l’information au public et ne peut être que positif. Les autres remarques ou précisions n’appellent pas d’autre commentaire.

Résumé de la contribution de Mme SCHMITT Catherine présidente de l’association Yonne Nature Environnement (Lettre n°4 jointe)

Mme SCHMITT remercie le CE quant à sa décision de prolonger la durée de l’enquête publique

1) – Contrairement à ce qu’affirme le porteur de projet elle pense que le classement SEVESO de l’établissement va changer et que c’est même l’objet de l’enquête. 2) – Mme SCHMITT souhaite une clarification quant à l’extension de la zone de stockage des

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 39/54 produits finis. Les 8500m2 concernés sont situés dans la zone humide répertoriée par la DREAL et donc directement concernés par les directives du SDAGE 2016-2021 qui s’appliquent au présent dossier. Ils ne doivent donc pas être imperméabilisés. Le mal est-il déjà fait ? Où sont passés les arbres, les noues qui pouvaient recueillir les effluents ? En tout état de cause, elle souhaite la mise en place de mesures compensatoires, la réintégration d’un hectare d’espace vert dans l’extension de stockage et la non imperméabilisation des 8500 m 2 (zone humide) 3)- Elle demande une étude d’incidences NATURA 2000 notamment sur les conséquences d’un incendie sur les chauves-souris de cette zone. 4)- Elle souhaite que l’étude des dangers soit complétée par une étude des effets cumulés (effets dominos) compte des risques sur la qualité de l’air « qui n’est pas bonne dans la partie nord de l’Yonne ». Elle demande que le nouvel arrêté préfectoral comporte de nouvelles prescriptions complémentaires relatives au bruit. 5)- Elle fait remarquer que la production des déchets de polyuréthane par SOPREMA est en constante augmentation. Enfouis dans les centres d’enfouissement de déchets(5) notamment ceux de DUCHY et CHAMPIGNY SUR YONNE, ils ont été identifiés comme générateurs d’incendies (dus au frottement des matériaux entre eux) avec dégagement de fumées et gaz toxiques pour les riverains. L’autorité environnementale recommande d’affiner l’analyse sur ce point. 6)- Elle demande que soient prévues des prescriptions complémentaires dans le cadre de la remise en état du site.(remise en zone agricole de la zone d’extension) 7)-En tant qu’association départementale agréée pour l’environnement elle demande son intégration à la Commission de Suivi du Site.

Réponse du Maître d’ouvrage

Observation page 20 des parties 1 et 2 : A ce stade du dossier , il n’était fait mention que de l’évolution du classement ICPE du site, étant déjà Séveso , il restera en Séveso car aucun clas- sement lui est supérieur. Le seuil Séveso Seuil haut n’est pas un classement direct de la nomen- clature des ICPE.

Extension de stockage : L’extension de stockage pour cette demande concerne 8500 m2 sur les 40 000 m2 du terrain de l’aire n°9. L’ensemble des eaux pluviales sont canalisées , passent par un séparateur hydrocarbure puis vont vers un bassin de rétention d’infiltration naturelle puis une vanne permettant de réguler le débit vers l’Yonne si besoin.

Les espaces verts seront compensés par une plantation d’arbres et de pelouse sur 2 côtés de la plateforme comme indiqués sur le précédent courrier réponse.

Etude des dangers – Feux des autres entreprises – Effets dominos : Les entreprises citées BERNER et Ets CHEVALIER ont été prises en compte pour d’éventuels effets dominos. En effet la société BERNER étant comme SOPREMA sous autorisation Préfectorale ( Seuil Seve- so) ont des études de dangers , les obligeant à démontrer l’absence de flux thermique dépassant leur limite de propriété , comme c’est le cas , il est impossible pour ces deux établissements d’avoir une propagation d’un feu.

Pour l’ETS CHEVALIER n’étant pas un site à risque car n’étant pas sous autorisation Préfectorale , cela signifie que leurs produits , leurs activités ne sont pas suffisants pour générer un feu pouvant conduire un effet domino avec leur plus proche voisin. La démonstration en a été faite le 15 juin 2016 comme cité dans cette lettre.

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Production de matériaux d’isolation dérivés du pétrole Les incendies cités dans les centres d’enfouissement de déchets n’ont pas été directement liés aux plaques de polyuréthane car les autres déchets pouvant déclencher eux même des incendies. SOPREMA a travaillé de concert avec notre prestataire déchets COVED pour une recherche des causes éventuelles afin d’optimiser les mélanges des produits dans leurs cavités de stockage. Le tonnage des déchets cité est le tonnage total du site mais parmi ce tonnage , 40% ont été valo- risé par des ventes à des industriels (Export) et en 2016/2017 nous allons dépasser probablement les 50% de déchets valorisés car d’autres pistes de valorisation sont en étude et des investisse- ments prévus sur 2017. Remise en état du site de stockage Cela est prévu par les garanties financières en cas d’arrêt du site de toutes activités

Nocivité des fumées Voir réponse sur le précèdent courrier

Commentaire du Commissaire enquêteur

-Compte tenu du projet, le classement de l’entreprise en SEVESO seuil haut est clair et sans ambiguïté - Alors même que la question de l’extension de la zone de stockage est évoquée à plusieurs reprises y compris par l’autorité environnementale, la réponse du porteur de projet reste succincte. Il s’agit bien de 8500m2 déjà inclus dans le périmètre actuel de l’entreprise et qui avaient vocation à recevoir des constructions (bureaux) et un aménagement paysager dans le cadre de l’autorisation accordée en 2012. Le projet de construction a été abandonné et la surface dédiée a été bitumée semble-t-il par anticipation. Le supplément d’eaux de ruissellement généré par cette nouvelle surface sera facilement géré par le bassin de rétention qui avait été surdimensionné mais les aménagements paysagers n’ont de ce fait pas été réalisés et ont disparu du projet. La proposition du maître d’ouvrage de réaliser une plantation d’arbres et de pelouse sur les deux côtés de la plateforme peut être présentée comme une mesure compensatoire. C’est son importance et sa superficie qui détermineront si elle est ou non suffisante. - Le MO ne répond pas à la demande de YNE de procéder à une étude « incidences Natura 2000 ». J’ai pris contact avec le cabinet d’étude Biotope (téléphoniquement et par courrier électronique) pour lui demander si les incendies subis par l’entreprise SOPREMA pouvaient avoir des conséquences sur les chauves-souris du site NATURA 2000 situé à quelques centaines de mètres. A la date de clôture du présent rapport je n’ai reçu aucune réponse. N ‘étant pas qualifié pour apporter ces éléments de réponse je pense qu’il appartient à l’autorité préfectorale de demander cette étude si toutefois elle l’estime nécessaire. - Les effets dominos sont présentés dans le dossier et la réponse du maître d’ouvrage n’appelle pas d’autre commentaire. - Les mesures entreprises par le MO dans le cadre de la gestion des déchets sont louables même si les quantités enfouies restent importantes et dommageables dans la mesure où elles aggravent les pollutions atmosphériques lorsqu’un incendie se déclare sur un site d’enfouissement. - La réponse du MO en ce qui concerne la remise en état du site est trop vague. Elle ne précise pas ce qu’il adviendra des 40.000m2 de la zone de stockage qui ont été bitumés. Cette surface à vocation agricole devra être rendue à son état d’origine et le bitume devra être enlevé et traité selon les règles en vigueur. Ces précisions ne figurent pas dans les garanties financières. Elles pourront valablement figurer dans l’arrêté préfectoral d’autorisation. - Le souhait d’intégrer la commission de suivi de site exprimé par la présidente de Yonne Nature Environnement est légitime et positif.

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Résumé de la seconde lettre de Mme SCHMITT (lettre n° 5)

En sortant de la permanence Mme SCHMITT s’est rendue sur les lieux du site. Elle a constaté que l’ensemble du site de stockage (ancien et nouveau) était bitumé. Elle a vu des camions évoluer sur ces zones, elle n’a pas vu de bassin de rétention. Elle préconise un stockage vertical des produits finis Elle souhaite la réalisation d’un écran végétal pour masquer l’entrepôt et l’aménagement d’une noue végétalisée pour recueillir au point bas les effluents de la zone de stockage. Dans l’hypothèse où l’entreprise devrait se développer il faudrait envisager son déplacement pour l’éloigner de la vallée et des habitations. Elle souhaite une modification du POS dans le cadre du Plui (SCOT) du Jovinien pour éviter les excroissances industrielles en zone humide et agricole…..

Réponse du Maître d’ouvrage

Bassin de rétention et effluents des eaux de pluie : Voir réponse sur la lettre N°4 Ecran végétal : Voir notre réponse sur le précédent courrier

Commentaire du commissaire enquêteur

La réponse du MO n’appelle pas d’autre commentaire. Le maire de la commune de St Julien-du- Sault a répondu à la question relative l’extension du site SOPREMA et de la zone industrielle d’une manière plus générale.

Résumé du courrier électronique de Mme BELTRAMI trésorière de l’ADENY (lettre n°6)

Elle remercie le CE quant à sa décision de prolonger la durée de l’enquête publique Elle comprend la demande de l’entreprise SOPREMA Pour le stockage des produits finis elle s’interroge sur les compensations prévues pour des terrains autrefois à vocation agricole et à présent goudronnés. La question s’était déjà posée en 2012. De même que le retour à l’activité agricole en fin d’activité. Fallait- il goudronner ces surfaces situées à proximité des zones inondables ? Aurait-il été possible de créer des noues ou de favoriser l’infiltration des eaux de pluie entre les îlots ? Cela ne serait-il pas plus en conformité avec le dernier SDAGE approuvé même si le bassin de récupération des eaux de ruissellement est suffisamment calibré. L’augmentation souhaitée du volume de stockage d’isopentane ne correspond pas à une augmentation de la production mais il induit des risques supplémentaires pour les employés et la population. Est-ce bien nécessaire ? Les incendies sur le site sont nombreux et le dossier ne fait pas état de mise en place de mesures permettant de réduire ce risque ou d’en limiter les effets. Elle souhaite une étude des dangers cumulés sur la ZI de St Julien utile pour l’élaboration du futur PPRT

Réponse du Maître d’ouvrage

Stockage produits finis sur l’extension : Dans le cas de la fin d’activité du site , cela rentrera dans les garanties financières ( Sommes bloquées) qui sont désormais demandées aux industriels clas- sés Seveso Eaux de pluie Voir réponse ci-dessus Augmentation stockage pentane : Cette augmentation n’engendrera pas plus de risque car la li- vraison se fera toujours par le même type de camion ,ce risque est identifié et maitrisé lors du dépotage.

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Incendie silo poussières : Les actions correctives sont menées dans des dossiers annexes car postérieurs au dépôt du dossier en mars 2015. Une mise à jour par des études des dangers complémentaires sont en cours de réalisation afin d’évaluer et d’enregistrer les actions préventives mises en place. Incendie majeur : Les modélisations par les différents scénarii décrits dans notre étude des dan- gers permettent l’absence d’un incendie généralisé.

Commentaire du Commissaire enquêteur

Les réponses du MO n’appellent pas d’autre commentaire

Résumé de la lettre de Mme ROURE Françoise (Lettre n° 7)

Elle remercie le CE pour la clarté de ses informations. Elle note l’importance économique de la société SOPREMA pour la ville comme pour le département mais regrette le manque d’information à l’égard de la population d’autant que cette activité peut impliquer une baisse de l’attractivité du territoire ou du prix du foncier. Elle souhaite que les élus puissent visiter le site et demande la création d’une commission locale d’information. Elle mentionne la présence d’un couple à quelques mètres de SOPREMA dans la zone industrielle. Que faut-il mettre en place pour préserver la sécurité de ces personnes ? Elle reprend à son compte les inquiétudes de l’autorité environnementale au regard de la gestion des eaux de ruissellement dans un espace sensible. Elle souhaite obtenir l’évaluation des risques sanitaires réalisée en 2008.

Réponse du Maître d’ouvrage

Communication : Voir notre proposition d’une réunion d’information avec les élus Habitations : Voir réponse du Maire de St Julien du Sault sur l’habitation qui se trouve dans la zone industrielle Eaux de ruissellement : Voir réponse ci-dessus Etude de sanitaire de 2008 : Seul un résumé et la conclusion ont été présentés pour ne pas alour- dir le dossier et la conclusion démontrait aucun risque pour la population sur les rejets atmosphé- riques des procédés de fabrication.

Commentaire du Commissaire enquêteur

Le maître d’ouvrage répond favorablement à la demande d’information formulée par les élus et c’est une démarche positive. Toutefois cette information devra également être réalisée (sans doute sous une autre forme) au bénéfice de la population et à la charge soit de l’entreprise soit des élus ou sous forme d’une action commune.

Les autres sujets sont développés par ailleurs.

Résumé de la lettre de M. Carcanade Jean-Jacques (lettre n°8)

Il remercie le CE pour toutes les explications fournies. Il fait part de son inquiétude au regard des différents risques que l’entreprise fait courir à la population, aux autres entreprises de la zone industrielle à la nappe phréatique et à la rivière. Il regrette le manque d’information vis-à-vis des habitants et des autres entreprises sur les dispositions à prendre en cas de problème. Il souhaite la mise en place d’une commission d’information sur ce sujet. Il remarque que peu de personnes sont au courant de cette « enquête publique »

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Réponse du Maître d’ouvrage

Communication sur les risques et comportements à avoir : Voir notre proposition d’une réunion d’information avec les élus Dangers : Les études de dangers respectives des sociétés Soprema et Berner permettent de ré- pondre par leurs modélisations des différents scénarios retenus à tout incendie généralisé , si il y a incendie ou explosion , cela restera dans les limites de propriété et pour les fumées d’incendie nous avons répondu sur le précédent courrier Eaux de ruissellement et d’incendie : Elles sont toutes canalisées vers des bassins de rétentions avant écoulement dans l’Yonne après absence de pollution.

Commentaire du commissaire enquêteur

Les réponses du MO n’appellent pas d’autre commentaire les sujets évoqués étant traités par ailleurs

3.4 Questions du Commissaire enquêteur

Question n°1

A plusieurs reprises, le dossier mentionne la nécessité d’une réelle transparence en ce qui concerne les activités du site (objectifs de l’étude des dangers §1.2 partie 3 p.11 et lettre de politique de prévention des accidents majeurs p.47 partie 3) la nécessité d’informer et communiquer vers les organismes extérieurs et notamment le voisinage. Plusieurs observations portées sur le registre ou simplement à la connaissance du commissaire enquêteur semblent indiquer que cette communication à l’égard de la population voisine du site n’est pas réalisée ou qu’elle est pour le moins insuffisante. Pensez-vous y remédier et comment ?

Réponse du Maître d'ouvrage

Afin de développer la communication, nous envisageons début 2017 de concert avec Monsieur le Maire de St Julien du Sault, de participer à un prochain conseil municipal et d’organiser à la suite une visite d’usine pour les élus de sa commune et des communes voisines en particulier la commune de Villevallier pour la présentation des activités, des risques, des moyens de préventions et des consignes de sécurité éventuelles en cas d’accident.

Commentaire du commissaire enquêteur

Je prends acte de cette volonté affichée par le porteur de projet de communiquer envers les élus locaux.

Question n° 2

Les quantités de produits finis stockées sont particulièrement conséquentes et peuvent atteindre 136.000m3 sur l’ensemble du site. Les mesures de précaution prises ont jusqu’à présent permis d’éviter que l’incendie d’un ilot ne se propage au reste du site. Toutefois cette hypothèse ne peut être totalement exclue. Les émanations toxiques dégagées par les fumées de polyuréthane en cas d’incendie soulèvent plusieurs interrogations :

- Quels dangers pour les populations voisines ce type d’évènement peut- il présenter.

- Quels sont les moyens d’alerte de la population ? Des précautions doivent-elles être prises par les habitants et dans l’affirmative, de quelle nature ?

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Lors d’un entretien vous m’avez indiqué que ces émanations toxiques étaient très volatiles et se dispersaient très rapidement dans l’atmosphère. Peuvent- elles toutefois présenter un danger pour la faune de la zone Natura 2000 située à proximité ?

Réponse du Maître d'ouvrage

La dispersion de fumées toxiques qui sont liées à tout incendie à fait l’objet d’un scénario de notre étude des dangers par une modélisation de dispersion de fumées toxiques d’acide cyanhydrique (HCN) qui est la conséquence de la décomposition thermique des panneaux de polyuréthane. Cette modélisation de dispersion a été réalisée non pas sur un îlot de 100 m2 qui est le standard sur nos aires de stockage mais sur le plus important stockage en polyuréthane soit le bâtiment n°1 d’une surface de 2000 m2 . En prenant ce choix majorant, les modélisations montrent qu’aucun panache toxique n’atteint le sol. A noter que le gaz HCN a une densité proche de l’air, il est dispersé avec l’air entrainé dans les fumées d’incendies et que les concentrations maxi atteintes dans l’air en altitude sont très inférieures au seuil des effets létaux (de plus de 10 fois) Ainsi la dispersion des fumées d’incendie d’un grand volume de polyuréthane n’est pas de nature à engendrer d’effet sur les populations voisines. On peut dire que l’incendie d’un stockage restreint d’un îlot de 100 m2, qui est le stockage standard chez SOPREMA, aura des effets bien moindres sur l’environnement donc aucun effet significatif. D’autre part les distances entre les îlots faisant suite aux résultats de notre étude des dangers permettent l’absence d’effet domino entre les îlots et suppriment tout risque de propagation du feu au reste du site.

Commentaire du commissaire enquêteur

Je prends acte de l’affirmation selon laquelle les incidents potentiels seraient sans conséquence pour la population voisine ce qui figure d’ailleurs déjà dans le dossier. Toutefois cette affirmation pourrait judicieusement être portée à la connaissance de cette population qui s’interroge de façon tout à fait légitime.

Sur la qualité de l’air j’ai interrogé par courriel l’agence Atmosf’Air Bourgogne

Question :

J'agis en qualité de commissaire enquêteur chargé de conduire l'enquête publique relative à la demande de la Sté SOPREMA d'augmenter ses capacités de stockage d'isopentane et de stockage de produits finis (polyuréthane) sur la commune de St julien-du-sault. Plusieurs incendies ont eu lieu ces dernières années entraînant des dégagements de fumées toxiques. Ces dégagements sont-ils mesurables et ont-ils été mesurés par vos services? Peut-on envisager la mise en place de dispositifs de mesure sur cette commune qui héberge plusieurs entreprises classées "SEVESO " dont SOPREMA qui sera classée seuil Haut" si elle obtient satisfaction?

Réponse Atmosf’Air Bourgogne:

Cette commune ne fait pas l'objet d'une mesure de rejet. Je ne suis donc pas en mesure de vous indiquer l'impact des incidents industriels de cette commune sur l'historique.

En ce qui concerne une surveillance pérenne, nos ressources actuelles ne sont pas suffisantes pour mener ce type de projet.

Une alternative serait que les entreprises mutualisent un budget pour un système de mesures en cas de dysfonctionnement ou d'incident. Cela pourrait être de tenir toujours prêt des canisters pour

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 45/54 effectuer des prélèvements d'air dès le début du problème. Ce serait à réfléchir en fonction des molécules susceptibles d'être émises par ce groupement d'industries.

Cordialement, Sandrine MONTEIRO

Il ne s’agit en aucun cas de stigmatiser les entreprises implantées dans la zone industrielle de Saint-Julien-Sault qui sont indispensables au tissu économique local et qui respectent les dispositifs réglementaires contraignants auxquelles elles sont soumises. Il s’agit de pourvoir mesurer la qualité de l’air dans cette vallée afin de pourvoir confirmer l’absence de nocivité pour la santé des riverains et en cas d’incident de pourvoir mesurer les éventuels dépassements afin de palier leurs inconvénients. La proposition de Mme MONTEIRO dépasse le cadre de cette enquête et doit être étudiée sur un plan plus global, au niveau de l’ensemble de la zone industrielle.

Question n°3

Plusieurs analyses mettent en évidence des dépassements de l'émergence sonore réglementaire générée par votre installation. D'autre part des riverains disent entendre les chariots élévateurs notamment la nuit (pose brutale de la fourche sur le sol). Le dossier fait part de votre intention de vous conformer à la réglementation en vigueur, mais vous ne budgétez pas les frais occasionnés par la recherche des causes de ces dépassements ni ceux qui découleront de la mise en œuvre des remèdes. Qu'en est-il ?

Réponse du Maître d'ouvrage

Pour le bruit excessif que pourrait engendrer la nuit la pose brutale des fourches sur le sol de nos chariots élévateurs, lors du prochain CHSCT en décembre, la direction rappellera les bonnes pratiques dans l’utilisation d’un chariot élévateur comme cela a été fait lors de leur formation initiale et lors de leur recyclage Permis CACES. Pour les 2 zones en émergence réglementée où les seuils ne sont pas respectés : ZER2 : Habitation le long de la ligne SNCF qui se trouve elle-même à coté d’une entreprise ZER 4 : Zone d’activité ponctuelle de chargement de fuel domestique sans personnel dédié sur place, les conducteurs venant remplir leur camion-citerne sont autonomes pas de personne sur ce site. (Dépassement jour de 3,7 dB (A) ) Comme indiqué dans notre dossier, nous avons déjà effectué des investissements par la mise en place de caisson autour de certains équipements de ventilation. Pour la ZER 2, afin de réduire de 1,3 dB (A) jour et 2,9 dB (A) la nuit cela demande une étude acoustique approfondie des sources potentielles et leurs localisations des bruits afin d’étudier des actions éventuelles. Nous allons rechercher sur 2017 un organisme qualifié pour mener cette étude.

Commentaire du commissaire enquêteur

Je prends acte de la volonté du porteur de projet de remédier au non-respect de la réglementation en matière d’émissions sonores.

Question n°4

L’imperméabilisation nouvelle des surfaces dédiées à l’extension du stockage implique des quantités supérieures d’eaux de ruissellement. L’analyse de leur incidence qualitative sur le milieu récepteur ne figure pas au dossier. L’AE recommande de compléter ce point, c’est également un sujet évoqué par Mme la présidente de l’association Yonne Nature Environnement. Ces préoccupations sont légitimes, pouvez-vous apporter des éléments de réponse ?

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Réponse du Maître d'ouvrage

La zone concernée par l’extension de stockage est une petite surface d’environ 8500 m2 qui est situé à l’intérieur des 40 000 m2 qui avait fait l’objet d’une demande d’autorisation en 2012.

Cette surface de 8500 m2 en bleu sur le schéma ci-dessous s’est intégrée dans la surface existante de 2012 et les eaux de ruissellement sont canalisées de la même façon car à l’origine le bassin d’orage et des eaux d’incendie a été dimensionné pour les 40 000 m2.

Les eaux de ruissellement supplémentaires sont canalisées vers ce bassin drainant en passant à son entrée par un séparateur hydrocarbure, puis évacuées par une vanne de régulation dans le réseau eaux pluviales.

Commentaire du commissaire enquêteur

L’espace de 8500m2 qui sera consacré à une extension de la zone de stockage fait effectivement déjà partie intégrante de l’emprise de l’usine et Il est déjà clôturé. L’incidence sur la partie zone humide de la plaine alluviale de l’Yonne devrait être faible puisque la nouvelle partie bitumée avait déjà vocation à recevoir des constructions (bureaux) dans le cadre de la précédente autorisation. Ces nouvelles constructions devaient toutefois être aménagées sur le plan paysager contrairement au projet actuel ou aucun aménagement de ce type n’est prévu. Une mesure compensatoire peut donc être envisagée. L’augmentation du volume d’eau pluviale engendrée par la nouvelle surface bitumée sera absorbée par l’actuel bassin d’orage qui avait été surdimensionné et qui est donc en capacité d’absorber cette nouvelle contrainte.

Fait et clos à Magny, le 17 novembre 2016

A. PATIGNIER Commissaire enquêteur

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PIECES JOINTES

Pièce n°1 : Registre d'enquête publique avec lettres et documents annexés. (pour mémoire pour le TA )

Pièce n°2 : Décision de prolongation de l’enquête publique

Pièce n°3 : Questions préalables au MO

Pièce n°4: Procès-verbal de synthèse

Pièce n°5 : 2 Mémoires en réponse du Maître d’ouvrage.( (Pour mémoire pour le TA, toutes les réponses figurant dans leur intégralité dans le rapport du CE.)

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AVIS ET CONCLUSIONS MOTIVEES

SUR L'ENQUETE PUBLIQUE RELATIVE A UNE DEMANDE DE MODIFICATION D’UNE INSTALLATION DE FABRICAION ET DE STOCKAGE D’ISOLANTS POLYURETHANE SITUEE SUR LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE DE SAINT-JULIEN-DU-SAULT PRESENTEE PAR LE DIRECEUR DE LA SAS SOPREMA

Rappel succinct du projet

La SAS SOPREMA est implantée sur le territoire de la commune de Saint-Julien-du-Sault (Yonne). Il s’agit d’une entreprise qui fabrique des plaques de polyuréthane destinées à l’isolation. Il s’agit d’une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement qui compte tenu de la dangerosité des matières premières employées fait également l’objet d’un Classement DEVESO seuil bas, au titre de la directive SEVESO. L’entreprise emploie 180 personnes sur une emprise de 149.111m2.

Actuellement la SAS SOPREMA bénéficie d'une autorisation d’exploiter matérialisée par arrêté Préfectoral n° PREF-DCPP-2012-449 en date du 30 novembre 2012. Dans le cadre de l’amélioration de sa productivité la Société souhaite pourvoir augmenter ses capacités de volume de stockage de matières premières notamment d’Isopentane et de MDI. Elle souhaite également étendre la zone de stockage de produits finis à l’intérieur de son emprise actuelle. Le niveau de stockage souhaité concernant l’Isopentane engendre un dépassement de seuil dans le cadre du classement SEVESO et impose au porteur de projet de déposer un nouveau dossier de demande d’autorisation pour passage en SEVESO seuil haut. L’augmentation du volume de produits finis est quant à lui soumis à autorisation.

Motifs justifiant l'avis

S'agissant du dossier d’enquête publique:

Le dossier présenté au public répond aux exigences réglementaires. Il est complet et accessible. Il permet une bonne compréhension du projet porté par le maître d’ouvrage même s’il comporte de nombreux éléments techniques indispensables.

S'agissant du déroulement de l'enquête publique et de la légalité de la procédure:

L'enquête s'est déroulée sur une période de 45 jours consécutifs, du mardi 20 septembre 2016 au jeudi 3 novembre 2016 à 17 heures inclus (dont huit jours de prolongation).

Le siège de l'enquête publique a été fixé à la Mairie de Saint-Julien-du-Sault

J'ai tenu six permanences en mairie de Saint-Julien-du-Sault les:

Mardi 20 septembre 2016 de 14h à 17 h Lundi 26 septembre 2016 de 9h à 12h Mardi 11 octobre 2016 de 15h à 18h Samedi 22 octobre 2016 de 9h à 12h Mercredi 26 octobre 2016 de 14h à 17h

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Jeudi 3 novembre 2016 de 14h à 17h (prolongation)

Par ailleurs le public a pu consulter le dossier mis à sa disposition à la mairie de Saint-Julien-du- Sault aux heures habituelles d'ouverture du secrétariat.

La publicité légale, par voie de presse et d'affichage, a été réalisée conformément aux textes, notamment en matière de respect des délais imposés avec les remarques suivantes :

- L’article 4 de l’arrêté préfectoral n° PREF-DCPP-SEE-2016-373 du 23 août 2016 portant ouverture de l’enquête publique a prescrit la publication par voie d’affiches de toutes les indications concernant l’enquête publique. Cet avis devant être affiché à la mairie de Saint-Julien- du-Sault ainsi que dans les mairies de Armeau,Césy, Villecien et Villevallier ainsi que dans le voisinage de l’installation projetée. Au cours de mes permanences ainsi qu’à l’occasion de ma visite au siège de l’entreprise SOPREMA j’ai pu vérifier la réalité de cet affichage en mairie de Villevallier, de Saint-Julien-du-Sault ainsi qu’à l’entrée du site de la société SOPREMA. Le public (lettre n°1) a fait remarquer à juste titre que cet affichage avait été réalisé à minima, que les quartiers de Saint-julien-du-Sault qui disposaient pourtant d’un panneau d’affichage n’avaient pas été pourvus et que l’entreprise n’avait posé qu’une affiche qu’à l’entrée du site alors que d’autres possibilités d’informations du public auraient pu être exploitées judicieusement. Je me suis ouvert de ces questions et insuffisances auprès de la mairie de St-Julien-du-Sault et du porteur de projet. - En mairie de St Julien il m’a été indiqué que les panneaux d’affichage disposés dans les quartiers n’étaient plus utilisés pour l’affichage officiel. - Le porteur de projet m’a indiqué qu’il allait procéder à un affichage plus large autour de son entreprise à l’occasion de la prolongation de l’enquête publique mais je n’ai pas constaté l’application de cette mesure. - L’avis ainsi que les résumés non techniques de l'étude d'impact, de l’étude des dangers et l'avis de l'autorité environnementale ont été publiés sur le site internet de la préfecture et mis ainsi à la disposition du public. (Chemin d'accès au site mentionné à l'article 4 de l'arrêté préfectoral). Pourtant, le jeudi 20 octobre 2016 le service en charge de la gestion des enquêtes publiques de la Préfecture de l’Yonne à Auxerre m’a informé que Mme SCHMITT présidente de l’association Yonne Nature Environnement avait fait remarquer que les informations réglementaires relatives à l’enquête en cours ne figuraient plus sur le site internet de la Préfecture de l’Yonne. Après vérification, j’ai pu constater la véracité de cette information mais les services concernés de la Préfecture n’ont pas pu me préciser les motifs pour lesquels les informations relatives à plusieurs enquêtes publiques avaient disparues du site ni à quelle date l’effacement avait eu lieu. Les recherches sur un éventuel historique de ces données se sont avérées vaines. En conséquence, j’ai décidé de prolonger l’enquête publique d’une durée de huit jours et j’ai demandé à l’autorité préfectorale de bien vouloir prendre les mesures nécessaires pour porter cette décision à la connaissance du public par un affichage réalisé dans les conditions de lieu prévues au II de l’article R123-11 ainsi que le cas échéant par tout autre moyen approprié. J’ai informé le porteur de projet de cette décision.

Lors de la tenue de ma permanence le samedi 22 octobre 2016, j’ai constaté que l’avis de prolongation de l’enquête publique était apposé sur le panneau des mairies de Villevallier et Saint- Julien-du-Sault.

Cet incident est regrettable mais il a été rapidement corrigé. D’autre part la prolongation de la durée de l’enquête a permis au public de s’exprimer durant 45 jours.

S'agissant des observations du public:

Le public a pu accéder sans problème au dossier d'enquête déposé à la mairie de Saint-Julien- du-Sault.

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Au total j’ai reçu 11 personnes au cours des 6 permanences et six observations ont été portées sur le registre d'enquête mis à la disposition du public. D’autre part huit contributions m’ont été remises sous forme de lettres dont deux conseils municipaux qui m’ont adressé un extrait du registre des délibérations de leur commune afin de donner leur avis sur le projet.

Conformément aux dispositions de l'article R123-18 du Code de l'Environnement et à l’article 7 de l’arrêté préfectoral prescrivant l’enquête publique j'ai établi un procès-verbal de synthèse des observations recueillies au cours de l'enquête que j’ai remis au maître d’ouvrage, le vendredi 4 novembre 2016 accompagné de mes questions. Il y a répondu dans les délais fixés.

Le public s’est exprimé sur des thèmes différents tels que, la communication, l’information, le bruit, la pollution lumineuse, la protection de l’air et de l’environnement, la préservation de la qualité de l’eau

La communication

La communication relative à l’enquête publique fait l’objet de remarques justifiées de la part du public. Même si les conditions de sa réalisation ont respectées la réglementation en vigueur il est exact que l’aspect minimal évoqué n’a pas favorisé la mobilisation de la population. L’incident relatif à la parution sur le site internet de la Préfecture est lui aussi avéré. Ces remarques ont justifiées le prolongement de l’enquête publique pour une durée de huit jours. L’enquête s’est donc déroulée sur une durée totale de 45 jours mais malgré cela la participation du public est restée très faible.

L’information

Ce sujet concerne plus l’inquiétude des personnes qui se sont exprimées, au regard de l’activité de l’entreprise et de la conduite à tenir en cas d’incident.

Les habitants ont en mémoire plusieurs incidents qui ont concerné l’entreprise. Ils ont constaté le déploiement inhabituel de pompiers, de forces de l’ordre, ils ont vécu l’évacuation de commerces, la création de périmètres de sécurité mais pour autant ont dû se satisfaire des informations relayées par la presse locale pour connaître, le lendemain, la nature des évènements qu’ils avaient vécus. J’ai interrogé le personnel municipal chargé de l’accueil et qui reçoit de multiples appels téléphoniques à l’occasion de ces incidents. Ce personnel est dans l’impossibilité de fournir des éléments de réponse aux inquiétudes légitimes de la population concernée et il le déplore. Y’a-t-il danger ? Que faut-il faire ? Les élus eux-mêmes sont dans l’ignorance des évènements et dans l’impossibilité de renseigner leurs administrés alors qu’ils sont également demandeurs.

Les demandes exprimées sur ce sujet sont parfaitement légitimes même si les réponses à apporter ne sont pas toutes de la responsabilité du porteur de projet. Ce dernier a le devoir de prendre toutes les mesures pour éviter les incidents et limiter leur portée, il doit informer les autorités administratives des incidents qui se produisent dans son entreprise, il peut également judicieusement informer les autorités locales. (St-julien-du-Sault et communes environnantes). Il peut aussi les inviter à visiter l’entreprise. C’est ensuite à ces autorités locales de relayer, par tout moyen à leur convenance, l’information auprès des habitants. Il ne s’agit pas de faire naître la psychose mais au contraire de l’empêcher par l’information et le renseignement sur les incidents sera d’autant plus efficace qu’il aura été précédé d’une information sur ce qu’est l’entreprise et les risques potentiels qui découlent de son activité. C’est l’absence d’information qui fait naître les supputations, les inquiétudes. Les bulletins d’information qui existent dans certaines communes peuvent constituer des vecteurs intéressants pour informer

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 51/54 les administrés sur ce qui se fait dans la zone industrielle, sur les risques potentiels qu’elle génère et les conduites à tenir en cas d’incident. Les engagements pris par le MO dans son mémoire en réponse sont positifs et devront être relayés par les élus.

D’autres dispositions peuvent également être prises par l’autorité préfectorale en vue de la protection et de l’information des populations voisines du site :

- Elaboration d’un Plan de Prévention des risques technologiques prévu par la Loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 et de son décret d’application n° 2005-1130 du 7 septembre 2005 .Ce plan peut contenir des dispositions relatives à l’information des populations et des mesures visant à mieux encadrer l’urbanisation future ou actuelle autour de l’établissement concerné. (interdiction de construire des habitations ou établissements recevant du public (hôtel, restaurant, commerce) sur les terrains situés à proximité et non encore construits.)

- Création d’un Comité de Suivi de Site (qui se substitue aux CLIC OU CLIS) prévu par l’article L. 125-2-1 du Code de l'environnement. Ces commissions sont composées de représentants de l'Etat, des collectivités territoriales, des riverains, des exploitants et des salariés et ont vocation "à constituer un cadre d'échange, à suivre l'activité des ICPE concernées et à promouvoir l'information du public"

- Inscription des communes de St-Julien-du-Sault sur la liste des communes soumises à un risque technologique prévisible visé par un PPRT (arrêté préfectoral n° PREF/CAB/SIDPC/2016/0624)

La mise en œuvre de ces outils est de nature à répondre aux préoccupations légitimes des élus et de la population en matière d’information et de sécurité.

Le bruit

Le bruit est traité dans l’étude d’impact avec un rappel de la réglementation et des contrôles réalisés. La dernière étude bruit réalisée les 2 et 3 juillet 2013 par le bureau VERITAS a donné les résultats suivants : - Sur le point de contrôle ZER 1 (ferme) les émergences autorisées en période diurne et nocturne sont respectées. - Sur le point de contrôle ZER 2 (centre commercial) les émergences autorisées en période diurne et nocturne ne sont pas respectées. - Sur le point de contrôle ZER 3 (habitation) les émergences autorisées en période diurne sont respectées. Les émergences autorisées en période nocturne ne sont pas appréciées. - sur le point de contrôle ZER 4 (bureaux) l’émergence autorise en période diurne n’est pas respectées. En période nocturne, elle n’est pas appréciée.

Le rapport de mesurage acoustique réalisé par le bureau d’études conclut que « les émissions sonores du site SOPREMA de Saint-Julien-du-Sault sont non conformes aux exigences de l’arrêté préfectoral ….».

Le dossier indique qu’il n’y a jamais de plaintes de la part des riverains, que la voie ferrée fait office d’écran linéaire vis-à-vis du bruit et que les investissements engagés sur les ventilations et systèmes de dépoussiérages permettent de diminuer les émissions.

Ces informations fournies par le porteur de projet sont insuffisantes. L’absence de plaintes ne dispense pas le MO de respecter les exigences de l’arrêté préfectoral. Les origines des émergences doivent être recherchées et les moyens visant à les réduire doivent être mis en place. Une évaluation financière de cette réalisation, absente du dossier, aurait pu à cet égard, marquer la volonté du maître d’ouvrage. Quant à l’absence de plainte qui est réelle au plan officiel

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 52/54 il convient toutefois de noter qu’un habitant de Villevallier a déclaré que la nuit il entendait le bruit provoqué par la pose brutale des fourches des chariots élévateurs. Les engagements pris par le MO dans son mémoire en réponse sont toutefois positifs et répondent à ces préoccuptions.

La pollution lumineuse

La pollution lumineuse engendrée par les moyens importants qui éclairent l’ensemble du site est réelle et non contestée par le maître d’ouvrage qui en est parfaitement conscient. Cet éclairage répond toutefois à des impératifs de sécurité pure (protection du site contre les actes malveillants) mais également à sécuriser le travail des employés qui évoluent notamment sur les parcs de stockage la nuit.

La protection de l’air et de l’environnement

Les simulations et modélisations qui figurent de manière détaillée dans le dossier établissent l’absence de conséquences, à l’extérieur de l’entreprise, pour les incidents du type incendie ou explosion. Les incidents survenus ces dernières années dans l’entreprise ne font pas la démonstration contraire et la mise en application des différents plans et moyens de secours ont permis de manière effective de limiter les conséquences de ces incidents à l’intérieur de l’entreprise et d’éviter les conséquences humaines. Si en mode de fonctionnement normal, l’entreprise respecte son Schéma de Maîtrise des Emissions ainsi que la réglementation en vigueur il en va sans doute différemment lors des incendies qui concernent notamment les produits finis et les poussières de polyuréthane. L’étude des dangers indique que les vapeurs émises sont particulièrement volatiles et qu’elles se dissipent très rapidement dans l’atmosphère sans retomber sur les territoires voisins. Les conséquences sur la qualité de l’air lors de ces incidents n’ont toutefois jamais été mesurées ni celles relatives éventuellement à la faune environnante et en particulier sur celle de la zone Natura 2000 située à proximité. Comme l’avait proposé La présidente de l’association YNR, lors de son intervention, j’ai interrogé sur ces sujets et par mail M. Julien TRANCHARD du bureau d’études Biotope à Orléans ainsi que Atmosf’Air Bourgogne. A la date de clôture du présent rapport seul Atmosf’Air a répondu à mes interrogations alors même que les demandes sont bien parvenues à leur destinataire. Notons toutefois que l’autorité environnementale indique que « les mesures générales sur les gîtes de mise à bas et repos, terrains de chasse et ressources en proies sont respectées pour la zone sollicitée par l’extension, s’agissant d’un ancien champ agricole en culture de maïs et de céréales ». Elle recommande de « poursuivre l’analyse sur l’absence d’impacts notables » en matière « faunistique et floristique » considérant par là même que les renseignements figurant dans le dossier ne sont pas complets. Elle regrette l’absence dans le dossier de l’évaluation des risques sanitaires réalisée en 2008 qui aurait permis de vérifier l’évolution de la situation entre 2006 et 2013. Ces éléments seront utiles pour conforter l’autorité décisionnaire.

Préservation de la qualité de l’eau

La présence de la nappe phréatique à faible profondeur ainsi que celle de la rivière l’Yonne à proximité sont des sujets de préoccupation évoqués dans le dossier et par le public. Le fonctionnement de l’entreprise, depuis son origine, n’a pas mis en évidence de pollutions de cette nature, qu’elle soit habituelle ou accidentelle. Le site est pourvu de bassins de rétention des eaux de ruissellement surdimensionnés par rapport aux besoins actuels et à venir. Les eaux utilisées lors de l’extinction des incendies sont récupérées et analysées avant rejet dans le milieu naturel. Ces sujets ne posent donc pas de problème à priori. Les interrogations concernent plus précisément l’extension de la zone de stockage sur 8500m2. Cette zone avait été réservée pour la construction d’un bâtiment administratif (avec aménagement paysager) qui ne s’est pas réalisée et le maître d’ouvrage souhaite utiliser cette surface pour agrandir sa zone de

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 53/54 stockage de produits finis. Destinés à être partiellement imperméabilisés par les constructions ces 8500m2 ont été totalement goudronnés, semble-t-il par anticipation à l’autorisation préfectorale. Ils sont pourtant situés en zone humide. La mesure de compensation proposée par le MO qui consiste à la mise en place d’arbres et pelouses sur deux côtés de la zone de stockage mérite d’être étudiée et évaluée. Elle pourrait valablement figurer, en tant que mesure obligatoire, dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.

Avis

Etant donné:

- que les formalités réglementaires prévues, notamment en termes de publicité, d’information et de participation du public ont été réalisées à minima, sur les seuls panneaux d’affichage des mairies sans extension sur les quartiers pourtant équipés, et uniquement à l’entrée de l’entreprise SOPREMA ; que la publication réglementaire sur le site internet de la Préfecture a été interrompue sans que puisse être précisée la durée de cette interruption.

- que l’enquête publique initialement prévue pour une durée de 37 jours a, pour ces raisons, été prolongée dans les formes légales d’une durée de huit jours sur décision du commissaire enquêteur et portée à 45 jours dans sa durée totale.

- que le public a fait part de sa satisfaction vis-à-vis de cette mesure de prolongation et que le commissaire enquêteur a été remercié pour la qualité de ses entretiens avec le public.

- que le dossier d’enquête publique a été constitué dans le respect des textes en vigueur,

- que l'enquête s'est déroulée conformément à la procédure prescrite et qu’aucun incident n’est venu perturber la tenue des permanences,

- que le public a eu l'opportunité de s'exprimer,

- que les observations formulées par la population pendant l'enquête publique, et les questions posées par le commissaire enquêteur, ont été traitées avec toute l'attention nécessaire et dans la mesure de ses compétences, par le maître d'ouvrage qui y a répondu dans les délais fixés,

- que le public ne conteste pas la présence de cette entreprise dans la commune mais souhaite être mieux informé sur son activité et les risques qu’elle fait encourir à la population et à l’environnement.

- que les propositions du MO en matière d’information sont constructives et que ces démarches devront être complétées par une action des élus au bénéfice de leurs administrés.

- qu’il n’existe pas actuellement de servitude grevant un périmètre autour de l’emprise de l’entreprise SOPREMA

- Que l’entreprise n’est pas concernée actuellement par un Plan de Prévention des Risques Technologiques mais que son classement futur en SEVESO seuil haut est de nature à générer la réalisation de ce plan par l’autorité Préfectorale. Que ce plan peut contenir des dispositions relatives à l’information des populations et des mesures visant à mieux encadrer l’urbanisation future ou actuelle autour de l’établissement concerné.

- Que la mise en place d’un Comité de Suivi de Site s’impose compte tenu des demandes émanant du public et des associations.

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016) 54/54

- Que le projet est compatible avec le SDAGE 2010-2015, ainsi qu'avec les différents plans de prévention (inondation etc.). Que sa compatibilité avec le SDAGE 2016-2021 n’est pas évoquée.

- Que les dispositions relatives à la remise en état du site après exploitation sont présentes dans le dossier. Elles devront toutefois être complétées et précisées en ce qui concerne la remise en état des 40.000m2 bitumés de la zone de stockage qui ont vocation à retourner à un usage agricole.

- Qu'aucune zone naturelle aucun site inscrit ou classé n'est concerné par le périmètre d’étude

- Que les incidences du projet sur l'environnement ont été analysées et s'avèrent sans conséquence néfaste et que la proposition d’ Atmosf’Air va dans le sens d’une bonne connaissance de l’impact ou de l’absence d’impact de la zone industrielle sur l’environnement.

- Qu’un site NATURA 2000 est répertorié mais situé en dehors du périmètre d’étude du présent projet. Que les conséquences d’un incendie de polyuréthane sur les chauves-souris du site sont inconnues.

- Qu’il n'y a pas d'arrêté de Protection de Biotope dans un rayon de 15 km autour de la zone d'étude

- qu’Il n'y a pas de réserve naturelle au sein de la zone d'étude

- qu’Il n'existe aucune ZNIEFF de type I au sein de la zone d'étude

- qu’Il n'existe aucune ZNIEFF de type II au sein de la zone d'étude

- que la zone d'étude n'est pas incluse dans une Zone Spéciale de Conservation (ZSC)

- que la partie Est du stockage est implantée dans une zone humide répertoriée et que les mesures compensatoires proposées doivent être appréciées et évaluées.

J'émets un ……………………… AVIS FAVORABLE à la demande de modification de l’installation de fabrication et de stockage d’isolant polyuréthane située sur le territoire de la commune de Saint-Julien-du-Sault, et présentée par le directeur de la SAS SOPREMA.

Fait et clos à Magny, le 17 novembre 2016

A. PATIGNIER Commissaire enquêteur

St- Julien- du- Sault Dr 16000103/21 du 27/07/2016 (20 septembre 2016 – 3 novembre 2016)