F13. Bâtiments Civils
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« État sommaire des versements faits aux Archives nationales par les ministères… » (version de 1935) F13. BÂTIMENTS CIVILS Dans l’État sommaire publié en 1891 la sous-série F13 a pour titres « Travaux publics » : c’est en effet la dénomination que lui avait attribuée de Wailly dans le « Projet de classement » qu’il rédigea quelque temps après avoir pris la direction de la Section administrative au 1er décembre 1830. Mais dans le Tableau systématique des Archives de l’Empire dressé par Daunou en 1811 la portion de la série F qui devait former la base de la sous-série F13 avait reçu le titre plus exact de « Travaux publics et Bâtiments civils » et il y a lieu d’adopter l’appellation de « Bâtiments civils » qui convient le mieux ici puisque en réalité c’est aux édifices publics que se rapporte la grande majorité des documents conservés dans F13. Les éléments du service des Bâtiments civils sont assez complexes et ont subi des transformations multiples et variées. Au début de la Révolution subsistait encore la Direction des Bâtiments du Roi qui s’occupait des affaires des bâtiments, soit à Paris, soit en province. De plus dès 1790 la municipalité de Paris s’était vu assigner des attributions administratives réparties en cinq « départements » dont l’un portait le nom de département des Travaux publics. Dans le cours de l’année 1791 on procéda à l’apurement des dépenses engagées par la Direction des Bâtiments1 et le décret du 27 avril 1791 rangea parmi les attributions du Ministre de l’Intérieur la « direction des objets relatifs aux bâtiments et édifices publics ». D’après le plan d’organisation du département de l’Intérieur approuvé par décision du Roi du 26 octobre 1791 l’expédition des affaires de ce genre fut confiée par le Ministre à la 4e Division de son ministère2. Le décret de la Convention du 12 germinal an II (1er avril 1794), ayant substitué les Grandes Commissions exécutives au Conseil exécutif provisoire composé des différents ministres, transporta à la Commission des Travaux publics, installée à la “Maison Bourbon”, les attributions que possédait le Ministre de l’intérieur pour la matière qui nous occupe et la 2e Division de cette Commission eut à traiter des Monuments, des Établissements nationaux, des Logements de troupes de terre et de mer et des Approvisionnements de guerre, de terre et de mer. Cette compétence très large fut étendue encore, en ce qui regarde Paris, par la loi du i 4 fructidor an II relative à l’administration de la Commune de Paris, dont l’article 4 décide que la Commission nationale des Travaux publics est chargée de « la direction, de la surveillance et des dépenses relatives aux travaux publics et de tous les traités relatifs à l’illumination, entretien et nettoiement des rues »3. En rétablissant les Ministères, la loi du 10 vendémiaire an IV transmit au Ministre de l’Intérieur le rôle de la Commission des Travaux publics et, comme on le voit par le détail donné dans l’Almanach de l’an IV, la 3e Division de l’Intérieur, qui occupait les mêmes 1 Procès-verbaux de la Constituante, 21 février, p. 8. -- Ibid., 15 juin 1791, p. 2 et 3. Décret qui prononce la saisie des biens du directeur d’Angiviller pour sûreté de sa responsabilité à raison de l’exercice de ses fonctions. 2 Fla 1. 3 D’après les émargements conservés dans F1bI 411-2, on voit que l’ « état des appointements des employés des trois divisions composant le ci-devant département des Travaux publics de Paris pour le mois de fructidor an II » est présenté par la Commission nationale des Travaux publics. 1 « État sommaire des versements faits aux Archives nationales par les ministères… » (version de 1935) locaux que la Grande Commission à laquelle elle succédait, eut également à s’occuper des monuments, des travaux de la Commune de Paris, de la confection des plans et projets relatifs aux ponts et aux monuments, et de la « correspondance des travaux relatifs aux attributions ci- dessus », ainsi que du règlement des mémoires des entrepreneurs. Benezech, qui venait d’assumer les fonctions de Ministre de l’Intérieur, pensa « qu’il était convenable de s’entourer des lumières d’artistes connus et expérimentés et crut en conséquence devoir former un conseil composé d’architectes également connus par leurs talents et par leur expérience afin de renvoyer à leur examen tous les projets de constructions et réparations ainsi que les demandes en paiement de toute nature relatives aux Bàtiments civils »4. Ainsi fut créé le Conseil des Bâtiments civils, organe consultatif offrant une nature un peu particulière et chargé de fonctions semi-artistiques, qui depuis lors a toujours figuré dans le service des Bâtiments parallèlement aux bureaux voués à une besogne purement administrative. La 3e Division disparut le 20 germinal an VIII en vertu de l’arrêté ministériel du 18 du même mois5(3). Cette nouvelle organisation du Ministère, en supprimant toutes les divisions, ne laissa subsister que des bureaux dont l’un, intitulé Bureau des Bâtiments civils, comprenait les “Prisons, dépôts de mendicité, bâtiments civils et travaux publics”. C’est alors qu’apparut un Bureau des Beaux-arts qui, sous un nom ou sous un autre, était destiné à subsister de façon permanente, malgré les réorganisations successives des services, et qui, tout en restant toujours distinct de l’administration des Bâtiments civils, eut souvent à s’occuper des mêmes édifices ou monuments que celle-ci, quand était en jeu une question d’art, telle par exemple que l’exécution de statues ou de peintures. Le 3 floréal an IX, les divisions sont rétablies : la 3e Division renaît sous la direction de Barbier-Neuville et est chargée des trois matières suivantes : Hospices, Bâtiments civils, Octrois, qui chacune font l’objet d’un bureau spécial. Cette organisation de la 3° Division s’est maintenue jusqu’à la fin de 1810 avec celte seule modification qu’à partir de l’an XI le Bureau des Bâtiments civils prit le nom de Bureau des Bâtiments civils et prisons. Au début de 1811 s’introduisit une innovation importante dont la répercussion fut sensible sur l’organisation future du service et par conséquent sur ses archives. Le décret6 du 11 janvier 1811 ordonna qu’« un maître des requêtes près le Conseil d’État serait spécialement chargé, sous les ordres du Ministre de l’Intérieur, de la direction et surveillance de tous les travaux publics qui s’exécutent dans la ville de Paris, excepté de ceux confiés à l’Intendant des bâtiments, à l’administration des Ponts-et-chaussées et au Directeur des Musées », et exposa en détail les règles qui détermineraient le rôle et les attributions du Directeur des Travaux de Paris. Deux jours plus tard, le 13 janvier, furent rendus deux décrets7 par lesquels le chevalier Bruyère, alors secrétaire général des Ponts-et-chaussées, était nommé maître des 4 ) F13 201. Rapport destiné au Directoire au sujet de la création du Conseil des Bâtiments civils. Cette pièce, qui nous a été conservée par une copie de la main de Mermet, secrétaire du Conseil des Bâtiments civils, porte la date de nivôse an IV, sans indication de jour. C’est donc probablement un projet qui n’a jamais été expédié et cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable que la table de la Correspondance du Directoire n’indique pas pour le mois de nivôse de rapport du Ministre de l’Intérieur sur ce sujet. 5 F1a 1. 6 Bulletin des Lois, 4e série, bull. 344, n° 6454, décret rendu à la suite du rapport du Ministre de l’Intérieur du 22 décembre 1810 (AF IV 1056, 3e dossier, pièce 63). 7 AF IV, plaq. 3990, 13 janvier 1811, nos 2 et 6. 2 « État sommaire des versements faits aux Archives nationales par les ministères… » (version de 1935) requêtes en service extraordinaire et « chargé de la direction des travaux publics qui s’exécutent dans la ville de Paris ». Depuis la création de la Direction des Travaux de Paris, dont nous suivrons plus loin les transformations, une certaine connexité ne cessa pas de se maintenir entre elle et le Conseil des Bâtiments civils : Direction et Conseil se retrouvent toujours côte à côte au milieu des fluctuations qui les ont transportés plusieurs fois d’un Ministère à un autre. En 1811 et 1812, le Bureau des Bâtiments civils, déchargé alors des Prisons, continua à figurer à la 3e Division avec, comme attributions, « l’administration des monuments d’art, des édifices et bâtiments destinés à des établissements publics dans toute l’étendue de la France, ainsi que la haute police de la Grande voirie et des Carrières », mais, à partir de 1813, il passa à la 2e Division et vit définir ainsi son objet : « Préparation des projets de constructions qui sont par leur nature dans les attributions du Ministère de l’Intérieur, autres que celles des Pont-et-chaussées et de la ville de Paris, et surveillance des travaux d’exécution et de réparation de ces constructions, ainsi que police de la Grande voirie et plan de Paris ». En 1819 (ordonnance du 6 janvier), ce bureau fut un des éléments appelés à former la Direction générale de l’administration communale et départementale dont il constitua le 5e bureau et il vit réunir de nouveau à ses attributions celles du Bureau des Prisons. Depuis lors jusque vers la fin de la Restauration il subsista sans subir de modifications autres que des changements de nom ou des rattachements à des divisions différentes. A côté de lui, pendant la même période, la Direction des Travaux de Paris, dont une ordonnance du 26 février 1817 avait précisé le rôle, continuait à former une partie prépondérante du service des Bâtiments civils.