DIRECTION GÉNÉRALE DES INFRASTRUCTURES ET DE L’AMÉNAGEMENT

Direction des routes Agence technique

départementale sud-ouest

DEPARTEMENT DU ------RD 158 – COMMUNE DE GAVRES ENROCHEMENTS Protection du domaine public routier départemental ------NOTICE EXPLICATIVE

Comportant une évaluation des incidences du projet sur la zone Natura 2000 FR5300028 « Massif dunaire Gâvres- et zones humides associées »

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Table des matières RESUME ...... 4 HISORIQUE ET CONTEXTE DU PROJET ...... 5 1. IDENTITE DU DEMANDEUR ...... 7 2. LOCALISATION DU PROJET ...... 8 3. LA SITUATION ACTUELLE ...... 11 4. LA MOBILISATION DES ACTEURS LOCAUX ...... 12 4.1 Proposition initiale : ...... 12 4.2 Concertation avec la DDTM du Morbihan et le CEREMA ...... 14 4.3 Concertation avec agglomération ...... 15 4.4 Comité de pilotage pour la protection du littoral entre Gâvres et Plouhinec : ...... 16 5. CONSISTANCE DES TRAVAUX : ...... 16 5.1 Objet et nature des travaux projetés ...... 16 5.2. Eviter-Réduire-Compenser : ...... 18 Eviter : ...... 18 Réduire : ...... 18 Compenser : ...... 19 5.3. Planning prévisionnel des travaux : ...... 19 5.3. Gestion de chantier et approvisionnement : ...... 22 5.4 Dispositions relatives aux continuités de circulation ...... 23 5.5 Dispositions relatives à la zone de chantier et la préservation du milieu ...... 23 6. ASPECTS REGLEMENTAIRES ...... 24 6.1 Demande d’examen au cas par cas ...... 24 6.2. Loi sur l’eau :...... 25 6.3. Compatibilité avec le SDAGE Loire-Bretagne et avec le SAGE « Blavet » ...... 25 6.4. Compatibilité avec le PLU de la commune de ...... 25 6.5. Domaine Public Maritime ...... 25 6-6-Natura 2000 ...... 25 7. EVALUATION DES INCIDENCES DU PROJET SUR LES MILIEUX (Art R122-5) ...... 25 7.1 Incidences : ...... 26 7.2 Pendant les travaux : ...... 26 7.3. Exploitation future du site : ...... 26 8. EVALUATION PRELIMINAIRE DES IMPACTS SUR LA ZONE NATURA 2000 ...... 27

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8.1 Présentation du site :...... 27 Caractère général du site : ...... 29 Autres caractéristiques du site : ...... 29 Qualité et importance : ...... 29 Vulnérabilité ...... 30 8.2. Localisation des travaux dans le site Natura 2000 : ...... 32 8.3. Les enjeux ...... 34 8.4. Dispositions prises pour éviter les milieux sensibles »...... 38 8.5. Impacts éventuels des travaux sur le site Natura 2000 ...... 40 8.6. Reconstitution d’un habitat dunaire : Retour d’expérience...... 40 9. L’EXPLOITATION et LE SUIVI ULTERIEUR : ...... 44 9.1 Reconstitution et gestion ultérieure ...... 44 9.2 Contrôle et suivi :...... 44 9.3. Mesures de correction possibles : ...... 45 Ouvrage : ...... 45 Point de jonction ouest (avec les enrochements existants) ...... 45 Point de jonction est (avec les palplanches dégradées) ...... 45 Dune reconstituée (entre les enrochements et la dune actuelle) ...... 45 Plage reconstituée (entre les enrochements et la mer)...... 45 10. LES PLANS ...... 46 10.1. Plan des travaux : ...... 46 10.2. Profils-Types : ...... 46 Conclusion : ...... 47

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RESUME

L’action conjuguée de la mer et des intempéries a occasionné une érosion importante sur le substrat sableux du haut de la plage orientée vers l’océan, du tombolo reliant Gâvres au continent. Un recul notoire de la dune a été constaté sur la section bordant la RD 158, du PR 1+400 au PR 1+800, en aval des bâtiments militaires bordant la voie. Ce retrait s’est produit jusqu’à plus de 10m de l’enrochement dont il reste quelques vestiges.

Le département du Morbihan envisage de reconstituer un dispositif de protection de la dune et de la voie routière, seul moyen de desserte de l’agglomération de Gâvres. Les travaux sont situés sur le domaine public maritime et en limite du périmètre du site Natura 2000 « FR5300027 - Grand Site Dunaire Gâvres – Quiberon », dont l’opérateur est le SIVU Grand Site Gâvres - Quiberon.

La technicité retenue est conforme à celle définie par le CEREMA. Le projet consiste à renforcer sur un linéaire d’environ 360m les enrochements actuels, pour atteindre une cote NGF de +4.00m et à implanter un perré oblique en palplanches, à une côte NGF de 6.00m visant à conforter et protéger la dune.

Les travaux n'impactent pas les habitats dunaires. Leur impact sur l'environnement peut être considéré comme extrêmement faible.

Les enrochements mis en œuvre, pourront si besoin, être enlevés. L’aménagement est réversible. L’évaluation des incidences Natura 2000 jointe au présent dossier met en évidence le fait que les travaux ne portent pas atteinte aux objectifs de conservation du site. Pendant la réalisation des travaux toutes les mesures seront prises pour la préservation du milieu récepteur.

Des mesures de suivi concernant la végétalisation de la partie haute de l’aménagement (entre le système perré / enrochements proposé et la dune) seront mises en place en concertation avec les services compétents (DDTM, Grand Site Gâvres-Quiberon, Service Espaces naturels Sensibles du Département).

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HISORIQUE ET CONTEXTE DU PROJET

Ce projet est situé à proximité immédiate d’un épi mis en place après autorisations environnementales, par Lorient agglomération, dans le cadre des mesures de protection et de sauvegarde du littoral de la presqu’ile de Gâvres.

Les études préalables menées pour évaluer les impacts de ce projet et les éléments contenus dans les dossiers d’enquêtes publiques ont clairement mentionné l’obligation faite au Maitre d’ouvrage d’assurer un apport régulier en sable à l’est de cet épi, précisément à l’emplacement des travaux, objets de la présente demande.

Pour mémoire :

A la page 86 du dossier d’enquêtes publiques conjointes il est précisé : « A l’Est de la Grande Plage, juste après l’épi nouvellement implanté, le transit littoral reste inchangé par rapport à la situation actuelle (transport d’environ 3500 m³ par an en direction de l’Est) ». L’étude de DHI insiste sur le fait qu’une érosion accentuée du trait de côte s’observera à cet endroit pouvant localement atteindre l’ordre de 2 mètres par an sur les premières centaines de mètres. Il y a donc lieu d’envisager un rechargement périodique pour compenser l’érosion à cet endroit. Au-delà, la situation est inchangée sur le tombolo par rapport à la situation actuelle.

Aux pages 107 et 108 de ce même document les mesures de réduction des impacts et de suivi sont détaillées (Art 6.2.6.)

Ces préconisations constituaient alors les conclusions des études préalables menées pour cette section avant 2012.

Le suivi régulier réalisé par l’Université de Bretagne Sud pour le compte de Lorient agglomération indique un comportement sédimentaire très contrasté de part et d’autre de l’épi Est de la Grande- Plage de Gâvres. L’épi interagit sur l’érosion du tombolo qui montre un état déjà très dégradé. Dans le cadre de ce suivi, il a été effectué un levé topographique en mars 2017, afin de mesurer les impacts morphologiques sur le site de la Grande-Plage suite à la série de tempêtes de février 2017.

L’extrait du rapport pour la section dunaire concernée :

Comme pour le profil 8, ce profil 9 montre une érosion généralisée avec une stabilité du pied de la falaise dunaire. Ce profil comme le profil 8 se situé à l’Est de l’Epi 2 (Est) et ils n’ont pas subi d’apports sédimentaires lors du mois de février.

Si les profils 8 et 9 ont montré une stabilité de la falaise dunaire, il faut cependant préciser que le linéaire côtier entre ces deux profils (ligne de la falaise dunaire) a reculé d’une façon spectaculaire par endroit. La Figure 2 présente la position actuelle de la ligne de la falaise dunaire entre les deux profils 8 et 9. La projection de cette ligne sur l’orthophotographie 2013 montre que la falaise dunaire a reculé d’environ 11 m en 4 ans. Ce recul est beaucoup plus important sur quelques parties de cette ligne de falaise dunaire, notamment à l’est du profil 9, car le recul de la falaise

5 dunaire n’est pas linéaire et homogène. Des brèches ponctuelles ont commencé à apparaître tout au long du secteur à l’Est de la Grande-Plage de Gâvres.

Un autre élément important à prendre en considération pour expliquer l’hétérogénéité du recul de la falaise dunaire à l’Est de l’Epi 2 est la dispersion des enrochements sur ce secteur. L’enrochement qui a été installé au pied de la falaise dunaire est actuellement éparpillé générant ainsi des courants atypiques autour des enrochements, ceci se traduit par l’accentuation des phénomènes d’érosion. Cette situation participe dans la fragilisation du pied de l’Epi Est et pourrait même précipiter le Recul de la falaise dunaire entre les profils 8 et 9 de la Grande- déchaussement du haut de l’ouvrage si Plage de Gâvres on ne rétablit pas en urgence un enrochement à pente stable dans ce secteur.

Lorient agglomération a procédé à plusieurs reprises à des rechargements en sable à l’Est de l’épi. Ce sable, par le phénomène de l’érosion a disparu systématiquement dans les semaines ou jours suivants. Les suivis de l’UBS ont montré une dispersion rapide des sédiments par étalement, le stock de sable mobilisé en rechargement reste disponible sur la zone intertidale mais ne répond plus à son rôle de rempart à l’Est de l’Epi faute d’un blocage suffisant.

Le rechargement en sable dans ces modalités actuelles s’avère donc inopérant. Le phénomène d’érosion est par ailleurs fortement dépendant de la dispersion des anciens enrochements ne peut être compensé par l’apport perpétuel de sable. Un simple rechargement ne peut donc pas répondre aux objectifs de conservation du trait de côte et nécessite la création d’un ouvrage permettant le maintien des sédiments et éviter ainsi leur transit vers l’Es.

Les travaux projetés consistant à renforcer les enrochements et la dune par du sable et un perré oblique en palplanches obliques, s’inscrivent donc dans le cadre de mesures complémentaires à celles définies au titre de la compensation des impacts, de l’épi mis en œuvre précédemment.

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1. IDENTITE DU DEMANDEUR

Identification :

Département du Morbihan

Adresse administrative :

Conseil général du Morbihan 2 rue de Saint-Tropez CS 82400 56009 cedex

Personne chargée de suivre le dossier :

Marc DANIEL Agence technique départementale sud-ouest ZAC du Parco - Rue Léonard De Vinci BP 125 56704 cedex Tél : 02 97 85 18 40 Fax : 02 97 85 51 08 Courriel : [email protected]

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2. LOCALISATION DU PROJET

Le projet est situé au droit de la route départementale n°158, sur la commune de Gâvres.

Plan de situation :

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Intervention consistant en le renforcement d’enrochements existants fortement dégradés

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3. LA SITUATION ACTUELLE

Depuis les épisodes de tempêtes et de fortes intempéries de décembre 2013 et février 2014, la dune a subi une érosion provoquant la dispersion des enrochements, avec un recul de la dune jusqu’à 11m par endroits. Cette érosion peut être caractérisée en 4 secteurs sur un linéaire global de 400m à partir de l’épi situé à l’est de la Grande Plage de Gâvres :

- De 0 à 50m, recul de la dune de l’ordre de 1m à 3,50m par rapport à un enrochement qui a été reconstitué lors de la réalisation de l’épi en 2012 sous maîtrise d’ouvrage de Lorient Agglomération (photo repère 1), - De 50 à 230m, fort recul de la dune, de l’ordre de 6 à 11m, par rapport à un vestige d’enrochement, la chaussée se trouve alors à moins de 20m par endroits (photo repère 2), - De 230 à 330m, recul modéré de la dune, de l’ordre de 3 à 6m, par rapport au vestige d’un système enrochement / palplanches (photo repère 3), - De 330 à 400m, maintien du trait de dune derrière un système enrochement / palplanches fortement dégradé mais encore fonctionnel (photo repère 4), - Au-delà de 400m, le système enrochement / palplanche, malgré un fort vieillissement, semble pérenne à moyen terme (photo repère 5).

Plan repère

Repère 1 Repère 2

Repère 3 Repère 4

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Repère 5

trait de côte en 2013 trait de côte en 2016

Les traits bleus correspondent au découpage parcellaire. Ils permettent de disposer d’un repère facilitant le constat d’un recul du trait de côte.

4. LA MOBILISATION DES ACTEURS LOCAUX

4.1 Proposition initiale :

Une convention de transfert des terrains de l’état situés entre la RD 158 et le littoral a été conclue au printemps 2018.

Ce document précise que les travaux considérés comme urgents, objets du présent dossier, pourront faire l’objet d’une participation de l’état.

Pour ce qui concerne la protection de l’espace dunaire situé entre Gâvres et Plouhinec, le Département ne pourra être en compétence d’intervention qu’après la signature des actes de transfert de propriété.

Devant l’ampleur et l’accélération du phénomène d’érosion et conformément à la convention susmentionnée, le département souhaite intervenir pour garantir de l’usage de la RD 158, seule voie de desserte terrestre de Gâvres.

Un premier projet de confortement des enrochements existants, sur une longueur de 230 mètres a donc été élaboré par les services techniques départementaux.

La technicité retenue, enrochements de granulométrie croissante de la terre vers la mer, avec film géotextile à l’interface avec la dune sablée, semblait répondre aux contraintes de ce type de trait de côte.

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Les travaux se situant essentiellement sur la plage, leur impact sur l'environnement dunaire pouvait être considéré comme extrêmement faible.

Une demande d’examen au cas par cas avait été déposée le 13 décembre 2017 et complétée le 08 janvier 2018 au titre de la rubrique :

11. Travaux, ouvrages et aménagements en zone côtière : a) Ouvrages et aménagements côtiers destinés à combattre l’érosion et travaux maritimes susceptibles de modifier la côte par la construction notamment de digues, de môles, de jetées, d’enrochements, d’ouvrages de défense contre la mer et d’aménagements côtiers constituant un système d’endiguement.

Le projet a fait l’objet d’un arrêté du Préfet de Région en date du 09 février 2018 qui indiquait que le projet devait être soumis à étude d’impact.

En outre, cet arrêté remettait en cause la suffisance du projet pour la sécurisation de l’accès à Gâvres et semblait introduire la nécessité d’une analyse plus fine des flux sédimentaires, analyse qui échappe complètement aux domaines de compétences du conseil départemental du Morbihan et qui doit mobiliser les compétences d’autres acteurs..

Le Département avait envisagé une opération ponctuelle afin de répondre à l’impérieuse nécessité de protection de la route départementale N° 158.

Cette action – réversible - ne compromettait en rien une réflexion plus vaste que le Département comptait engager sur l’ensemble des éléments de défense contre l’érosion marine dont il a récupéré la charge de l’état (transfert des défenses contre la mer par le ministère de la défense).

Dans un courrier adressé à Monsieur le Préfet du Morbihan le 02 mars 2018, Monsieur le président du conseil départemental regrettait que les compléments d’études sollicités par l’autorité environnementale génèrent des délais conséquents peu compatibles avec une action rapide.

Il avait donc sollicité l’appui de monsieur le préfet afin que celui-ci assure la coordination des efforts de tous les acteurs concernés par un cadrage spécifiques des études indispensables à mener et ainsi trouver une issue qui offrirait le meilleur compromis entre protection contre l’érosion, respect de l’environnement et urgence à agir pour la satisfaction de l’intérêt général.

Le 3 avril 2018, Monsieur Le Préfet du Morbihan a confirmé la nécessité d’une coordination entre les différents acteurs et indiquait la tenue d’une réunion d’échanges sous l’autorité de Monsieur le sous-préfet de Lorient.

Celle-ci a eu lieu le 18 avril 2018 en sous-préfecture de Lorient. Elle a confirmé la nécessité à agir en concertation et a introduit l’expertise technique du CEREMA et la tenue d’échanges réguliers entre techniciens et entre décideurs locaux.

Les compte-rendu de ces réunions sont annexés au présent dossier.

Le projet présenté aujourd’hui est le fruit de cette coordination.

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4.2 Concertation avec la DDTM du Morbihan et le CEREMA

Devant la complexité de la situation à traiter, des échanges ont donc eu lieu entre la direction des routes du Conseil Départemental, les services de l’état compétents en matière d’érosion marine ainsi que Lorient agglomération, compétent en matière de Gemapi et maître d’ouvrage des aménagements de protection de la Grande plage de Gâvres et notamment d’un épi de protection du bourg de Gâvres situé au droit du projet d’enrochements envisagé par le Conseil Départemental.

Le CEREMA a mis en avant que les deux collectivités devaient agir de concert tant les deux projets sont imbriqués

En effet, le rapport du CEREMA d’avril 2018 indiquait notamment:

« La création de l’épi a généré à l’Est de ce dernier : un abaissement du niveau de l’estran laissant apparaître des lentilles d’argile (head = plage fossile) sur l’estran, et une hauteur découverte de l’épi d’~3,5m au maximum ; un accroissement rapide de l’érosion du cordon dunaire, réduisant la distance entre la route départementale et le trait de côte (limite de végétation dunaire) à 16 mètres dans sa partie la plus étroite actuellement.

De même :

« L’effet conjugué de l’épi qui stoppe l’apport de matériaux à l’aval de ce dernier et les restes d’enrochements qui provoquent des turbulences hydrauliques à ces extrémités, engendrent une érosion du cordon dunaire se traduisant par une dynamique de recul variable estimée de 1 à 4 mètres par an depuis la création de l’épi jusqu’en 2016 (cf. note de la DDTM56 / SAMEL du 30 mars 2018). Toutefois, pour contrecarrer les effets d’érosion du massif dunaire, qui semblent avoir été anticipés dans l’étude d’impact du projet porté par Lorient Agglomération, des mesures compensatoires ont été préconisées et consistent à recharger la plage en sable périodiquement par 3 500m3/an de matériaux à mettre en oeuvre tous les 1 à 5 ans (soit 7 500m3 tous les 5 ans). Il semble que ces mesures n’aient pas été appliquées selon les modalités prévues depuis la construction de l’épi, avec seulement 3 rechargements de 800m3 qui ont ainsi échoué à enrayer le processus d’érosion (cf. note de la DDTM56 / SAMEL du 5 juillet 2017). »

La partie de l’analyse correspondant à l’action envisagée par le Département est reproduite ci- après. Le CEREMA considère que la solution présentée par le Département doit être plus ambitieuse tant en linéaire (le prolongement de l’ouvrage jusqu’à l’ouvrage rigide à l’ouest préconisé faisant passer le projet de 230 à 380 mètres) qu’en protection de l’habitat dunaire. :

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L’intégralité de cette analyse se trouve en annexe au dossier de demande d’examen au cas par cas (annexes 8 et 9).

4.3 Concertation avec Lorient agglomération

En considération des éléments précisés en préambule pour ce qui concerne les engagements et les contraintes des mesures compensatoires définies pour l’érosion du trait de côte situé à l’est de l’épi, il est convenu que l’apport de sable prévu dans le cadre de ces travaux soit assuré par Lorient agglomération.

Cette intervention ponctuelle pour un volume estimé à 10 000 m3 apportée en deux phases en coordination avec l’opération du conseil départemental (en phase 3 puis après la phase 4) représente 3 années de travaux de ré-ensablement.

Il est également précisé que, dans le cadre des travaux d’optimisation des ouvrages de gestion du trait de côte de la grande plage de Gâvres et conformément aux recommandations du CEREMA, Lorient agglomération aura, préalablement aux travaux objets de la présente demande, réduit l’épi de 100m. A l’issue des travaux, objet de la présente demande, Lorient agglomération prévoit également la mise en œuvre d’un épi en rondins de bois, perpendiculaire au littoral et situé 50m à l’est de l’épi actuel.

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4.4 Comité de pilotage pour la protection du littoral entre Gâvres et Plouhinec :

Plusieurs réunions ont été tenues à l’initiative de Monsieur le sous-préfet de Lorient afin de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés (Département, état, commune de Gâvres, commune de Plouhinec, Lorient Agglomération, Grand Site Gâvres-Quiberon).

Devant la nécessité à agir de concert, il a été décidé, lors de la réunion du 20 juin 2018, la mise en place d’un comité de pilotage destiné à conduire la réflexion globale sur l’érosion du tombolo de Gâvres. Ce comité de pilotage sera porté par la commune de Gâvres qui s’est portée volontaire devant la menace qui pèse sur son territoire. L’objectif de ce COPIL est d’analyser et de suivre le comportement de la cellule hydro-sédimentaire concernée et d’articuler au mieux les actions de chacun en les replaçant dans le contexte d’une action plus globale. L’ensemble des participants soutiennent le projet objet du présent dossier en ce qu’il constitue une action de protection du trait de côte réversible dans l’attente des conclusions des études évoquées plus haut.

5. CONSISTANCE DES TRAVAUX :

5.1 Objet et nature des travaux projetés

Le projet concerne une section de dune séparant la plage de la route départementale N°158 qui relie Gâvres à Plouhinec, du PR 1+400 au PR 1+800.

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Le sol naturel est constitué de matériaux sableux. Côté mer, la dune est protégée en partie inférieure par des enrochements de plus en plus dispersés, des restes d’autres ouvrages, de type palplanches métalliques, apparaissent ponctuellement.

Sur un linéaire de 380m, le projet consiste à - restructurer les enrochements actuels sur une longueur de 360 m depuis l’épi, notamment sur le secteur le plus érodé (repère 2, page 11), en ciblant une altitude de 4,00m NGF - implanter, sur une longueur de 380m, un perré de palplanches de pente 1/1 (45°) d’une hauteur verticale de 2,00 m pour atteindre le sommet de la dune actuelle (altitude 6,00m). - reconstituer la dune à l’arrière du perré - reconstituer l’estran situé devant les enrochements par la mise en œuvre de sable sur une pente moyenne de 15/100.

Partie ouest du projet

Partie est du projet

Le sommet de l’ouvrage d’une largeur variable sera ré ensablé et re-végétalisé, sur une surface d’environ 1200m². La pose de ganivelles interdira toute circulation piétonne sur la dune.

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Pour mémoire, une marée centennale atteint une cote marine de 6,20m, soit 3,60m NGF. Avec une demie - amplitude de houle extrême de 1,50m, le niveau maximum atteint par les vagues est proche de 5,10m NGF.

Les enrochements constituent donc un dispositif de protection quasi-permanent. En période de grande marée et forte houle, les palplanches permettent de limiter le phénomène d’érosion de la dune.

5.2. Eviter-Réduire-Compenser : Eviter : Au vue des milieux adjacents sensibles, le choix a été fait d’éviter au maximum les habitats dunaires. L’essentiel du projet consistant en un renforcement d’enrochements existants, il ne génère aucune emprise supplémentaire. L’approvisionnement se faisant en flux tendus, le stockage sera limité et se fera sur une partie de la plage.

Réduire : La dynamique particulière des mouvements hydro-sédimentaires ne permet pas toujours de diminuer les caractéristiques d’un ouvrage de protection. Ici, le linéaire d’enrochements s’est vu augmenté sujet aux échanges entre les différents acteurs. En effet, la constitution de zone « molles » (constituant donc des points de fragilité) entre des zones « dures » (les enrochements et palplanches existants) doit être évitée.

Le projet, s’il apparaît plus long est d’un volume bien moindre. Ainsi, le projet d’enrochements initial nécessitait la mise en œuvre d’environ 8 375 tonnes. Le projet objet de la présente demande ne nécessite plus que 5 475 tonnes environ.

Plusieurs variantes du projet ont été envisagées avec différents scénarii d’implantation du système de palplanches, (au plus près de la dune ou au plus près des enrochements existants). Le choix retenu après concertation avec le CEREMA est celui offrant le meilleur compromis entre lutte contre l’érosion marine et reconstitution d’un habitat dunaire.

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Compenser : Du fait de l’absence d’impact, aucune mesure de compensation n’est à prévoir. Le projet est conçu afin qu’aucun habitat dunaire ne soit impacté par les enrochements qui se situeront sur la plage entre la mer et la dune. Les enrochements ne seront donc pas en contact direct avec la dune actuelle. Un habitat dunaire de 1 200 m² sera reconstitué entre les deux. Du sable de granulométrie identique et provenant des abords du projet sera mis en œuvre. Il est convenu que l’apport de sable prévu dans le cadre de ces travaux soit assuré par Lorient agglomération. Des mesures d’accompagnement et de suivi seront mises en place comme la pose de ganivelles afin d’assurer la protection de l’habitat dunaire reconstitué (les dunes actuelles pourront également être protégées) et ainsi favoriser son développement. .

5.3. Planning prévisionnel des travaux :

Les travaux sont situés sur le domaine public maritime. Ils seront donc dépendants de la hauteur d’eau.

Les heures de travail dépendront de celles des marées.

La photo ci-contre a été prise le 29 décembre 2016 à 16h50.

On peut donc repérer : - la zone de travaux opérante selon cette hauteur d’eau. - la limite physique d’une marée haute (hauteur estimée à partir du calendrier des marées de ce secteur à la date du 29 décembre 2016 – coef. 79). Extrait du calendrier de marées pour la zone de Gâvres, le 29 décembre 2016.

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Ce graphe précise, pour la journée du 29 décembre 2016, les hauteurs d’eaux moyennes (variations de pression atmosphériques) selon les coefficients de marées et les heures.

La hauteur maximale des eaux, hors phénomène de houle est de 4m81.

Le calendrier suivant indique pour la date prévisionnelle des travaux, les dates des grandes marées.

Les jours de grandes marées, le temps de travail effectif sera réduit.

Pendant les mortes eaux, la hauteur autorise une activité pleine.

Ces données permettent de retenir comme plage horaires d’activités celles pour lesquelles la hauteur d’eau est inférieure à 4m20.

Donc tous les jours où le coefficient est inférieur à 52 et en fonction des horaires de marées pour les autres jours.

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Les périodes indiquées dépendent bien évidemment des autorisations sollicitées et du délai administratif de la procédure d’appel d’offres.

En supposant que les autorisations puissent être obtenues mi – octobre, que l’ouverture des plis de la consultation publique des entreprises puissent être effective à la même période, alors, après une notification fin octobre 2018 et un délai de préparation d’un mois, les travaux pourraient démarrés en décembre 2018 pour une durée fixée à 9 semaines. 1) Travaux préparatoires et phase 1 et 2 (délai 3 semaines) :

Neutralisation de la demi-chaussée sud de la RD 158 entre la zone d’installation de chantier et la rampe d’accès au rivage, création de la zone d’installation de chantier. Pose du géotextile en fond de forme, réalisation des fondations des enrochements 40/200kg sur une épaisseur de 50cm puis des enrochements 300/1000kg pendant cette période à faibles coefficients de marée.

2) Mise en place des palplanches

Après avoir mis en œuvre le sable sur l’estran, devant les enrochements et donc être en situation de pouvoir travailler tous les jours sans phénomène de houle, il sera mis en place le sable entre la dune et les enrochements de manière à constituer un sol support propice à l’implantation des pieux et ancrage des palplanches.

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3) Reconstitution de la partie haute de l’ouvrage et finitions (3 semaines):

Mise en œuvre du sable derrière les palplanches, reconstitution de la dune et pose de ganivelles, suivant préconisation du gestionnaire du site. Les prestations de replantation, s’il y a lieu, pourront être différées à une période plus propice au développement des végétaux.

5.3. Gestion de chantier et approvisionnement :

Les enrochements seront acheminés par camions, type semi-remorque, depuis la carrière jusqu’à l’arrivée de la rampe d’accès à la plage. Cette rampe sera isolée du terrain naturel par un géotextile identique à celui posé par les services du département pour l’intervention inhérente à l’échouage du TK Bremen.

Les matériaux seront déchargés en extrémité du projet d’enrochement, une pelle mécanique les reprendra pour les disposer ensuite par couches successives jusqu’à l’altitude définitive du projet. Pendant les travaux, l’emprise du chantier sera au total de 11 300m² répartis de la manière suivante : - 1200 m² pour la reconstitution de la dune - 4000 m² de rivage reconstitué entre les palplanches et les enrochements - 800 m² d’enrochement - 5 300 m² de sable mis en place sur l’estran avec une pente de 15°

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5.4 Dispositions relatives aux continuités de circulation

Les circulations routières et piétonnes seront rabattues sur une seule voie de circulation La gestion s’effectuera par des feux tricolores pendant la durée des travaux.

5.5 Dispositions relatives à la zone de chantier et la préservation du milieu

De manière à éviter l’occupation temporaire d’une zone d’habitat protégé, il sera imposé une délimitation de la zone de chantier et des accès à la zone en travaux uniquement sur les espaces non végétalisés.

Les périmètres de protection implantés autour des zones d’habitat protégé seront renforcés pour interdire toute occupation ou pénétration.

La zone de vie, espace occupé par les baraquements et la zone de déchargement temporaire de matériaux de faible granulométrie seront aménagés sur des espaces non sensibles.

Le schéma ci-contre illustre ces préconisations.

L’accès sera balisé afin de protéger l’espace dunaire.

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Accès au chantier Base vie

Pendant la réalisation des travaux toutes les mesures habituelles seront imposées à l’entreprise au titre de la préservation du milieu notamment pour ce qui concerne la pollution.

L'entreprise chargée d'exécuter les travaux sera préalablement sensibilisée aux impacts potentiels des travaux vis-à-vis de la qualité des eaux et sur sa responsabilité durant les travaux de conserver l'intégrité des milieux aquatiques, notamment sur la présence de la zone Natura 2000.

Le titulaire du marché de travaux devra établir un plan d'organisation et de circulation sur le chantier visant à définir les modalités d'accès au milieu maritime en respect des recommandations définies dans l’autorisation de ces travaux. Ce plan sera transmis au service police de l'eau et affiché en zone vie du chantier pour en permettre la bonne connaissance par les opérateurs de travaux.

L'emprise des travaux sera délimitée afin de protéger les habitats dunaires, ce périmètre sera maintenu jusqu'à réception du chantier par le maître d'ouvrage. Toute circulation sur la dune sera interdite

Les entretiens de véhicules de chantier seront réalisés dans l’atelier de l’entreprise car interdits sur le site.

Seuls pourront être autorisés, sur des aires spécifiquement aménagées en dehors de la dune, les interventions à caractère d’urgence ou présentant un très faible risque de pollution. Les huiles de vidange et autres déchets issus du chantier seront récupérés et éliminés conformément à la réglementation en vigueur. Ces aires seront aménagées et exploitées de façon à ne pas générer de pollution de l’eau et des milieux naturels et aquatiques.

6. ASPECTS REGLEMENTAIRES

6.1 Demande d’examen au cas par cas Le projet est soumis à une demande d’examen au cas par cas au titre de la rubrique :

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11. Travaux, ouvrages et aménagements en zone côtière : a) Ouvrages et aménagements côtiers destinés à combattre l’érosion et travaux maritimes susceptibles de modifier la côte par la construction notamment de digues, de môles, de jetées, d’enrochements, d’ouvrages de défense contre la mer et d’aménagements côtiers constituant un système d’endiguement.

Une concertation étudiant les enjeux du secteur, menée avec les différents partenaires, a conduit à conclure à l’absence de véritable impact du projet. De même, en considération de la durée limitée des travaux et des mesures prises pour éviter tout impact sur l'environnement, Il avait été convenu qu’une étude d’impact n’apporterait pas de plus-value quant à la prise en compte et à la protection des milieux environnants.

6.2. Loi sur l’eau :

Les travaux estimés à 385 000 € TTC, SONT SOUMIS A DECLARATION.

6.3. Compatibilité avec le SDAGE Loire-Bretagne et avec le SAGE « Blavet » Le SDAGE Loire-Bretagne approouvé le 18 novembre 2015 et le SAGE Blavet,arrêté le 15 avril 2014, ne fixent pas de prescriptions particulières qui s’appliquent au projet.

6.4. Compatibilité avec le PLU de la commune de Guidel Le projet est compatible avec le plan local d'urbanisme de Gâvres, approuvé le 28 mars 2013.

6.5. Domaine Public Maritime Les travaux envisagés des situant sur le domaine public maritime, le projet devra faire l’objet :

 D’une demande de circulation sur le domaine public maritime  D’une demande d’occupation temporaire du domaine public maritime.

Il est à noter que les enrochements tels qu’envisagés sont réversibles et démontables et permettront, le cas échéant de retrouver l’état naturel du site.

6-6-Natura 2000 Le projet se situant au sein du site Natura 2000 FR5300028 « Massif dunaire Gâvres-Quiberon et zones humides associées » le dossier de déclaration au titre de la loi sur l’eau sera accompagné d’une évaluation des incidences du projet sur le site (partie 8 du présent document).

7. EVALUATION DES INCIDENCES DU PROJET SUR LES MILIEUX (Art R122-5)

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7.1 Incidences :

Les travaux considérés s’inscrivent dans le cadre d’un aménagement du littoral plus particulièrement dans la gestion d’un trait de côte. Ils concernent un linéaire de côte d’une longueur de 360 m. Les conditions hydrodynamiques du milieu maritime ne seront pas modifiées.

Les impacts sur le milieu physique sont à considérer de manière positive. Les aménagements limiteront l’érosion et permettront une reconquête des habitats dunaires.

Les impacts sur le milieu vivant, terrestre ou aquatique sont neutres ou négligeables. Pas de modification des milieux.

7.2 Pendant les travaux :

Pendant la réalisation des travaux toutes les mesures habituelles seront imposées à l’entreprise au titre de la préservation du milieu notamment pour ce qui concerne la pollution.

L'entreprise chargée d'exécuter les travaux sera préalablement sensibilisée aux impacts potentiels des travaux vis-à-vis du milieu naturels et sur sa responsabilité durant les travaux de conserver l'intégrité de celui-ci, notamment sur la présence de la zone Natura 2000.

Le titulaire du marché de travaux devra établir un plan d'organisation et de circulation sur le chantier visant à définir les modalités d'accès au milieu maritime en respect des recommandations définies dans l’autorisation de ces travaux. Ce plan sera transmis au service police de l'eau et affiché en zone vie du chantier pour en permettre la bonne connaissance par les opérateurs de travaux.

L'emprise des travaux sera délimitée afin de protéger la zone Natura 2000, ce périmètre sera maintenu jusqu'à réception du chantier par le maître d'ouvrage.

Les entretiens de véhicules de chantier seront réalisés dans l’atelier de l’entreprise. Seuls pourront être autorisés, sur des aires spécifiquement aménagées, les interventions à caractère d’urgence ou présentant un très faible risque de pollution. Les huiles de vidange et autres déchets issus du chantier seront récupérés et éliminés conformément à la réglementation en vigueur. Ces aires seront aménagées et exploitées de façon à ne pas générer de pollution de l’eau et des milieux aquatiques.

7.3. Exploitation future du site :

L’exploitation future de ces travaux sera strictement identique à celle d’aujourd’hui. Les impacts de l’exploitation sont donc nuls.

LES IMPACTS SONT CONSIDERES COMME NEGLIGEABLES, UNE ETUDE D’IMPACT COMPLEMENTAIRE ET DETAILLEE N’APPARAIT PAS NECESSAIRE

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8. EVALUATION PRELIMINAIRE DES IMPACTS SUR LA ZONE NATURA 2000

8.1 Présentation du site :

Le projet se situe dans le site Natura 2000 FR5300028 « Massif dunaire Gâvres-Quiberon et zones humides associées » (représenté en rose sur les cartes suivantes)

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Le site de L’Institut National du Patrimoine Naturel (INPN) présente les caractéristiques principales du site :

Caractère général du site :

Classes d'habitats Couverture

Mer, Bras de Mer 50%

Rivières et Estuaires soumis à la marée, Vasières et bancs de sable, Lagunes (incluant les 20% bassins de production de sel)

Dunes, Plages de sables, Machair 20%

Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 2%

Galets, Falaises maritimes, Ilots 2%

Forêts caducifoliées 1%

Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 1%

Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 1%

Forêts de résineux 1%

Marais salants, Prés salés, Steppes salées 1%

Marais (végétation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 1%

Autres caractéristiques du site :

Le plus vaste ensemble dunaire de Bretagne (dunes de Plouhinec, d', de Plouharnel et dunes perchées de la Côte Sauvage à l'ouest de la presqu'île de Quiberon), entrecoupé en son centre par la rivière d'Etel et limité au nord par la "mer de Gâvres", vaste lagune située à l'abri d'un tombolo et au Sud par la Baie de Quiberon, située en arrière également d'un tombolo. Le site comprend également les zones humides et étangs arrière-dunaires ainsi que les prairies et landes tourbeuses de Belz-Erdeven..

Qualité et importance :

Le plus vaste ensemble dunaire de Bretagne (dunes de Plouhinec, d'Erdeven, de Plouharnel et dunes perchées de la Côte Sauvage à l'ouest de la presqu'île de Quiberon), entrecoupé en son centre par la rivière d'Etel et limité au nord par la "mer de Gâvres", vaste lagune située à l'abri d'un tombolo et au Sud par la Baie de Quiberon, située en arrière également d'un tombolo. Le site comprend également les zones humides et étangs arrière-dunaires ainsi que les prairies et landes tourbeuses de Belz-Erdeven..

20 habitats d'intérêt communautaire ont été recensés dont 2 prioritaires (Lagunes côtières* et Dunes côtières fixées à végétation herbacée ou dunes grises*).

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Le site (partie terrestre) est couvert à 72% par des habitats d'intérêt communautaire, à 56 % par des habitats prioritaires d'intérêt communautaire, à 55 % par de la dune grise. C'est le site breton couvert par la plus grande surface de dune grise. La dune grise court sur 25 km sans interruption (si ce n'est la rivière d'Etel).

Les apports d'eau douce continentale qui viennent buter sur le massif dunaire ont donné naissance à un complexe d'habitats des zones humides intradunales tout à fait exceptionnel puisque la totalité des sous- types des dépressions humides intradunales de la façade atlantique sont présents : pelouses pionnières, bas-marais, prairies, roselières et saulaies.

La présence de lagunes côtières, milieu écologiquement très riche participe également à la qualité écologique de ce site.

On trouve aussi de remarquables ceintures halophiles autour de la Baie de Plouharnel et de la Petite Mer de Gâvres. Sur ces deux vasières, 110 ha d'herbiers de zostère naine sont présents.

4 espèces végétales d'intérêt communautaire ont été recensées : Eryngium viviparum* (espèce prioritaire, seule station française), Omphalodes littoralis* (espèce prioritaire), Liparis loeselii, Rumex rupestris et Luronium natans.

Une trentaine d'espèces végétales protégées régionalement ou nationalement, une soixantaine appartenant à la liste rouge armoricaine, la seule station bretonne pour Tetragonolobus maritimus témoignent de la grande richesses botanique de ce site (600 à 700 espèces suivant la maille UTM).

Certaines espèces comme Pancratium maritimum sont en limite septentrionale de leur aire de répartition tandis que d'autres comme Crambe maritima sont en limite méridionale continentale.

Euphorbia peplis a été redécouverte en 2005. Sa dernière observation datait des années 1970. Il n'existe que 3 stations de cette espèce sur la façade atlantique.

Vulnérabilité Les principales atteintes aux milieux dunaires sont en voie de résorption grâce aux actions du Life nature et de l'opération grand site. Elles visent principalement à

- assurer la gestion de la fréquentation et des usages sur les hauts de plage et les dunes (tendance à la multiplication des cheminements), et sur les hauts de falaises de la Côtes Sauvage de Quiberon

- assurer une surveillance et une sensibilisation pour pallier les mauvaises pratiques (extraction de sable, dépôts sauvages,…)

- assurer un ramassage manuel des macros déchets sur les plages

- réaliser un entretien de la végétation des dépressions intra-dunales et des bas-marais alcalins (fauche et exportation des matériaux)

- éviter toute pollution organique des eaux continentales alimentant les étangs et dépressions arrière- dunaires

Outre la difficulté de gérer la surfréquentation estivale, l'envahissement par les plantes invasives constitue une menace grave sur le long terme. L'éradication du Baccharis et de l'herbe de la Pampa paraît maintenant impossible à assurer. L'interdiction de l'introduction de ces plantes dans le milieu naturel par arrêté ministériel est importante et urgente.

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8.2. Localisation des travaux dans le site Natura 2000 :

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8.3. Les enjeux

On pourra se reporter au plan A-Vue plan Projet CD56 pour constater que le projet n’empiète pas sur les habitats dunaires. Les enrochements sont mis en œuvre en lieu et place des enrochements actuels (tireté rouge). La trame présentant la dune mobile intègre des habitats dunaires aujourd’hui disparus. L’un des intérêts du projet est de pouvoir reconstituer ces habitats.

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Projet d’enrochements (800 m²)

Réensablement + Palplanches

Réensablement

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Le projet jouxte la zone de dunes blanches. Il permettra de conforter et de protéger cet habitat.

En arrière de la dune blanche, se situe la dune grise. Le projet n’aura aucune interaction avec ce milieu, si ce n’est le protéger par le renfort de la dune blanche. Les milieux sensibles à proximité des travaux prévus sont donc :  Les dunes blanches  Les dunes grises

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Photo 1 : Dune blanche

Photo 2: Dune blanche Ces milieux représentent le seul enjeu détecté. Cette analyse est partagée par Le Grand Site Gâvres-Quiberon, opérateur du site Natura 2000 FR5300028 « Massif dunaire Gâvres-Quiberon et zones humides associées »».

Toutes les précautions seront donc prises pour ne pas porter atteinte aux milieux.

Il est à noter que le projet a été conçu dans l’optique d’éviter et de réduire les impacts (voir partie 5.2)

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8.4. Dispositions prises pour éviter les milieux sensibles »

Zone de vie du chantier

Accès plage

Travaux

La concertation préalable menée avec les services de l'Etat et de Lorient agglomération a permis de faire évoluer le projet vers un impact environnemental minimum sur le périmètre Natura 2000 et l'environnement immédiat. Les terrains à sensibilité environnementale ne sont pas touchés, aucun matériau n'y sera stocké, l’apport de matériaux se faisant préférentiellement en flux tendus. Une zone de stockage pourra toutefois être envisagée sur un délaissé routier près de la zone de vie.

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La zone de vie des travaux sera limitée aux espaces non concernés par les habitats des espèces protégées.

Dans ces conditions, les terrains, les milieux d’intérêt communautaire seront préservés. Pendant toute la durée des travaux, des dispositifs de type barrières « Heras » seront mis en place pour interdire les accès.

AUCUN IMPACT SUR LA ZONE NATURA 2000 PAR LA ZONE DE VIE DU CHANTIER

La zone des travaux sera située sur le rivage, sur le domaine public maritime. Aucun habitat dunaire ne sera touché par les travaux. L’accès à la zone en travaux se fera l’accès à la plage déjà existant.

AUCUN IMPACT SUR LA ZONE NATURA 2000 PAR LES TRAVAUX

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8.5. Impacts éventuels des travaux sur le site Natura 2000

La cartographie des habitats naturels du site Natura 2000 FR5300028 « Massif dunaire Gâvres-Quiberon et zones humides associées » (cf. Carte partie 8.3) permet de mettre en évidence deux habitats d’intérêt européen à proximité de la zone des travaux :

- la dune côtière fixée à végétation herbacée ou dune grise (habitat prioritaire), - la dune mobile à Ammophila arenaria ou dune blanche

Un certain nombre de précautions ont été prises en compte pour éviter toute perturbation du milieu. La zone de vie du chantier, sera installée sur une zone vierge de toute végétation,. Les travaux d’enrochement ne concerneront pas les habitats dunaires et la circulation des engins sera limitée à l’espace dédié (cf. Carte). Les entreprises réalisant les travaux seront informées et sensibilisées au milieu sensible dans lequel elles évolueront de façon à éviter tout impact.

Le Grand Site Gâvres-Quiberon pourra apporter son expertise afin quel les espèces végétales protégées présentes soient recensées et signalées et préservées lors des travaux.

Comme vu précédemment, la rampe d’accès à la zone de travaux sera mise en place sur la partie la plus dégradée, vierge de toute végétation. Une partie de la dune (disparue aujourd’hui du fait de l’érosion) sera ensuite restaurée par un apport de sable de granulométrie identique (vierge de toute végétation allochtone) et une végétalisation naturelle. La superficie de cette reconquête est estimée à 1200 m²

En conclusion, De par sa nature, sa topographie, ses mesures d’accompagnement et son fonctionnement qui ne modifie pas les écosystèmes et les caractéristiques des habitats ou espèces pour lesquels le site a été désigné.

LE PROJET NE PORTE PAS ATTEINTE AUX OBJECTIFS DE CONSERVATION DU SITE

8.6. Reconstitution d’un habitat dunaire : Retour d’expérience.

A la suite d’enrochements de confortement du trait de côte réalisés en 2015 sur la commune de Guidel (lieu-dit « Le Sémaphore »), une revégétalisation du haut de la dune a été réalisée par le service Espace Naturels Sensibles du Département.

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Les photos suivantes montrent l’évolution du site. On constate une reprise de la végétation :

Fin 2014

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Février 2015

Juin 2015

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Février 2015

Juin 2015

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9. L’EXPLOITATION et LE SUIVI ULTERIEUR : 9.1 Reconstitution et gestion ultérieure

Des ganivelles seront implantées pour renforcer le dispositif de préservation des espaces dunaires. Cette action a pour objectifs de limiter les dégradations générées par la circulation des piétons, favoriser la reprise des végétaux et ainsi améliorer la stabilité de la dune.

Exemple de ganivelles et de panneau informatif.

Elle sera conduite en cohérence avec les actions déjà menées par le Grand site Gâvres Quiberon à l’issu des travaux d’enrochements.

De même, toutes les mesures d’entretien nécessaires à la pérennisation de ces aménagements seront engagées. Une attention particulière sera portée à la sensibilisation du public. Une signalétique élaborée en concertation avec le Grand-Site Gâvres Quiberon sera stratégiquement placée sur le site.

9.2 Contrôle et suivi :

Des mesures de suivi et de contrôle seront mises en œuvre dès la fin des travaux. La tenue des enrochements et la dune reconstituée feront l’objet

Pour ce qui concerne la technicité « enrochements » retenue pour ces travaux, il apparaît utile de contrôler régulièrement leur tenue et leur efficacité. Les éléments de suivi de l’observatoire de l’érosion côtière de Lorient agglomération, régulièrement actualisé depuis 1999, seront pris en référence. Le profil et la morphologie de la plage seront suivis en relation avec Lorient Agglomération qui mène déjà ce type d’études sur le secteur considéré.

Un reportage photographique sera réalisé tous les ans au mois de juin et conservé dans un registre par le Conseil départemental. Les points de prises de vue seront identiques car situés sur des points fixes qui seront situés sur les enrochements mais également depuis un point fixe éloigné. Les photos devront illustrer :

 le profil géométrique des enrochements (tenue des blocs)  Les points de connexion  L’habitat dunaire reconstitué (nature des végétaux, tenue des fascines, dégradations des espaces),  la stabilité du pied (hauteur de sable, affouillement ou exhaussement).

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Tout désordre constaté fera l'objet d'une décision d'action réparatrice en concertation avec les services compétents (Conseil Départemental au titre des routes et des Espaces Naturels Sensibles, DDTM, Lorient Agglomération, commune de Gâvres).

9.3. Mesures de correction possibles :

Ouvrage : En cas de désordre constaté, le Département procédera à un repositionnement des blocs constitutifs de l’ouvrage. Cette opération sera réalisée par pelle mécanique depuis la plage.

Point de jonction ouest (avec les enrochements existants) En cas de désordre constaté, le département procédera à un repositionnement des blocs constitutifs de l’ouvrage. Cette opération sera réalisée par pelle mécanique depuis la plage.

Point de jonction est (avec les palplanches dégradées) Le Département s’assurera de la tenue dans le temps des ganivelles et de l’espace dunaire reconstitué sur le linéaire considéré. Le cas échéant, le Département repositionnera le système de ganivelles et pourra procéder à des ré-ensablements ponctuels. Des dispositifs destinés à limiter le piétinement seront également mis en place.

Dune reconstituée (entre les enrochements et la dune actuelle) Le Département s’assurera, avec l’appui du Grand Site Gâvres-Quiberon, de la tenue dans le temps des ganivelles et de l’espace dunaire reconstitué. Le cas échéant, le Département repositionnera le système de ganivelles et pourra procéder à des replantations et à des ré-ensablements limités. Des dispositifs destinés à limiter le piétinement seront également mis en place.

Plage reconstituée (entre les enrochements et la mer) Le Département suivra attentivement l’évolution de la plage en relation avec Lorient Agglomération qui mène des études géomorphologiques de la section côtière considérée. A ce stade aucune mesure particulière ne peut être définie.

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10. LES PLANS

Les pièces suivantes sont jointes pour faciliter la compréhension du dossier.

10.1. Plan des travaux :

Les plans de travaux sont annexés au présent document. (Pièce 04 de la demande d’examen au cas par cas)

10.2. Profils-Types :

Un profil-type et un cahier de profil est annexé au présent document.

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Conclusion :

Le projet présenté peut être dispensé d’étude d’impact car, bien que se situant dans la zone Natura 2000 FR5300028 « Massif dunaire Gâvres-Quiberon et zones humides associées » et à proximité d’habitats d’intérêt communautaire :

- Il évite les zones à enjeux et propose une mesure de reconquête des habitats dunaires. - Les enjeux ont bien été identifiés. - Il est le résultat d’échanges entre les différents acteurs en compétence (Département, commune de Gâvres, Lorient Agglomération, DDTM et CEREMA) et offre donc un bon compromis technique et environnemental - Il apparaît comme la solution technique la plus pertinente pour assurer la protection du domaine public routier départemental, - Il ne présente aucun impact sur les habitats dunaires, - Il permettra la reconstitution et la préservation de ces habitats, - L’aménagement est réversible, - Il s’inscrit dans un cercle de réflexions plus globales et n’obère par les possibilités de gestion du trait de côte qui pourraient émerger, - Toutes les précautions seront prises durant la phase chantier pour préserver les espaces dunaires. - Des mesures de gestion et de suivi assureront la bonne atteinte des objectifs de conservation et de pérennité du site.

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