LES BUSSY * Le Pinceau Et La Plume
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BULLETIN DES Al\IIS D'ANDRÉ GIDE LES BUSSY * le pinceau et la plume VOL. XVII- N° 84 OCTOBRE 1989 ~==============~ BULLETIN DES AMIS D'ANDRÉ GIDE ILJES l/6lllSSY! : !LIE ll'DNCIEIJ.lll IE'Jl' U ll'!LllJMIIE VINGT DEUXIEME ANNÉE VOLXVll 1989 Association des Amis d'André Gide Comité d'honneur : Robert ANDRÉ, Jacques BRENNER, Jacques [)RQUIN, Dominique FERNANDEZ, Pierre KLOSSOWSKI, Robert MALLET, Jean MEYER.; Maurice RHEIMS de l'Académie Française, Robert RICA TIE, Roger VRIGNY Le . Bulletin ;des ~mis d'André Gide revue fondée en 1968 dirigée par Claude Martin (1968-1985) puis_ I>aniel Mout~ (1985-1988). publiée par le DES SCIE~~~~ED~1W~RATURE UNIVERSITÉ DE PARIS-X NA~TERRE avec le concours du CENTRE NATIONAL DES !..ETIRES paraissant en janvier, juillet et octobre est principalement diffusée par abonnement annuel ou compris dans les publications servies aux membres de l'Association des Ami.s d'André Gide au titre de leur cotisation pour · - l'année en cours. Tarifs en dernière page de cbaque livraison. * Toute correspondance relative au BAAG doit être adressée à : DANIEL DUROSAY Directeur responsable de la revue 32, rue du Borrégo F. 75020 PARIS Tél. : (1) 47.97.58.87 ·relative à l'AAAG à : HENRI HEINEMANN Secrétaire Général de l'Association 59, avenue Carnot 80410 CAYEUX-SUR-MER Tél.: 22.26.66.58 BULLETIN DES AMIS D'ANDRÉ GIDE Vingt-deuxième année - Voi.XVII - N°84.0ctobre 1989 Daniel DUROSAY Nos emprunts & nos dettes 333 TÉMOINS Jean-Pierre V ANDEN EECKHOUDT Souvenirs sur Dorothy Bussy 335 Quentin BElL Portrait de Janie 347 Miron GRINDEA Gide et la revue Adam 353 George D. PAINfER Dorothy Bussy & Gide 357 Leonard WOOLF Article nécrologique de D. Bussy (l'he Timits) 364 * Lytton S'IRACHEY Lancaster Gare 365 ZoumWAL1ER La Souco pendant la première guerre (Extrait de Pour Sylvie) 383 JanieBUSSY Un grand homme 387 LES BUSSY : LE PINCEAU & LA PLUME David STEEL Le groupe de Bloomsbury 401 Philippe LOISEL Simon BUSSY, peintre 431 Illustrations 448 Philippe LOISEL Les porlr.ilits de Gide, signés Simon Bussy 459 Henry S'IRACHEY Les pastels de Simon Bussy à Leighton House (Exposition de Londres, 1907) 467 Erica FOULKES Un texte perdu-et retrouvé- de D. Bussy 473 Erica FOULKES Esquisse bibliographique de D. Bussy 481 CHRONIQUES GIDIENNES Pierre MASSON Critique de la critique : autour de la Correspofllkw:e de Gide avec sa mère 491 Pierre MASSON Correspofllkw:e Gide-Copeau., t.ll 491 Bernard MELET Romain Rolland et La NRF de B. Ducbatelet 501 "Michael TILBY Gwen and Jacques Raverai. Paintings and Wood-Engravings., de L.M. Newman & D.A. Steel 505 Henri HEINEMANN Tout est bien deR. Stéphane 507 ŒAUDE MARTIN et alli Chronique bibliographique 510 VARIA Voyage à Pernand : 517 Errata : 520 A nos collaborateurs : 525 Nos membres publient : Théo Van Rysselberghe: Assemblée générale : 526 518 522 Nécrologie: 518 Calepin: 523 Cotisations (1990): 527 ASSOCIATION DES AMIS D'ANDRE GIDE & UNIVERSITÉ DE PARIS-X NANTERRE ÀNOS COLLABORATEURS. Les informations concernant les projets du BAAG dans les mois à venir et les modalités de présentation des textes figureront désormais dans une rubrique particulière, placée, dans ce numéro, en queue des Varia. Nos collaborateurs habituels, occasionnels, ou virtuels sont donc invités à s'y reporter, et à nous faire part de leurs suggestions et propositions. NOS EMPRUNTS ET NOS DETTES. par Daniel DUR OSA Y Fruit d'un concours heureux, ce numéro consacré aux Bussy fut imaginé d'abord autour d'un témoignage sur Dorothy Bussy- celui de Jean Pierre Vanden Eeckhoudt, qui se peut dire son élève. Il a croisé presque aussitôt les recherches de Philippe Loisel sur Simon Bussy, grâce auquel s'élabore un nouveau chapitre du musée imaginaire, à l'enseigne de "Gide et ses peintres", que Michael Tilby dans sa chronique, appelle de ses voeux,- et dont le BAAG d'avril 1980 avait déjà donné l'ébauche. Il importait, pour donner consistance à ces amorces, de faire entrer dans le projet nos amis anglais. David Steel, et l'équipe qui l'erueure, voulut bien être notre médiateur. Ses propositions, ses travaux de traduction, de présentation, de synthèse, relayant, enrichissant l'intmduction de Jean Lambert à la Correspondance Gide-D.Bussy, longtemps la référence en français sur ces questions, ont élargi notablement notre sujet. A côté des témoins vivants, ceux d'autrefois - Lytton Strachey, Janie Bussy - inédits jusqu'ici en français, étoffaient nos sources. Des rapports d'amitié avec la revue Adam, de Londres, nous valurent l'autorisation de traduire en français un texte de G. Painter, publié il y a peu dans un numéro remarqué de cette revue, tandis que son directeur, Miron Grindea, voulait bien nous offrir quelques pages de souvenir rédigées pour l'occasion. De ce côté-ci de la Manche, François Walter nous permettait d'extraire quelques pages du Pour Sylvie de Zoum Walter, et sollicitait la mémoire de Quentin Bell, à propos de Janie Bussy- puis traduisait le texte issu de cette consultation. Chemin faisant, s'ajoutait donc au tableau initial des époux Bussy une troisième figure, dont nous découvrions in extremis un mémoire malicieux - une spécialité, précisément, de l'esprit Bloomsbury, et nous en publions deux - évoquant Matisse et le séjour, ou plutôt les tracas niçois de la famille Bussy aux prises avec Matisse. Peu à peu, le volume s'orchestrait et grossissait, peut-être au-delà du raisonnable, mais l'aventure était lancée, et comment l'eussions-nous restreinte ? ·Ainsi se constituait un ensemble de témoignages, de documents, d'études, à la fois sérieux et souriant, d'un ton parfois pointu 334 Bulletin des Amis d'André Gide octobre 1989 - tryptique familial, dont la dernière pièce, cene-là même consacrée à Janie, synthétisait assez justement le titre-programme initialement retenu: "le pinceau et la plume". Ce que l'on peut dire de plus engageant sur l'ensemble de ces textes, c'est qu'après les avoir lus, le public francophone aura trouvé à s'instruire, ce qui, avouons-le, est assez ordinaire pour le BAAG, mais qui plus est à s'amuser, sur un cercle artistique dont D. Steel montre ici même les affinités et les différences ou les réticences - par rapport à celui de La NRF. Ces milieux, douillets et piquants, ne se recouvrent pas; ils ne sont pas toujours faits pour s'entendre; mais pour se parler, certainement. A tous les noms évoqués, aux vivants et aux morts, à ceux par qui les morts sont autorisés à revivre, vont nos remerciements. Quand nous parlons de nos dettes, ce sont d'abord ces emprunts-là, d'ordre moral, à tout le moins intellectuel, que nous désignons : ces textes parus en langue étrangère, de diffusion parfois restreinte, dont la qualité mérite qu'ils soient connus d'un autre public. La démarche, inaugurée dans cette livraison, sera poursuivie dans les mois à. venir. A côté d'études originales et inédites, le BAAG espère ainsi offrir un second tremplin à des travaux parfois trop confidentiels. Si le "Centenaire du Journal" pouvait passer pour un numéro franco-américain, le "Bussy" restera dans nos annales, assurément, comme un franco-anglais. Par son sujet, il devait l'être; dans son principe, il l'est aussi. Notre Association a vocation pour essaimer et rassembler où qu'ils soient tous ceux dont l'oeuvre de Gide, et de son cercle, retient 1' attention. Suggérons que ce voyage commencé devra bien un jour s'arrêter en Belgique... Quand nous parlons de nos dettes et de notre déraison, nous voulons dire également on ne le comprend que trop - nos finances. La souscription, lancée dans le précédent numéro, pour le renouvellement de notre matériel, va se clore d'ici peu. Nous sommes à mi-parcours à mi-hauteur de nos espérances ! Un dernier élan peut-être nous fera toucher au but. Que les premiers donateurs trouvent ici l'expression de notre gratitude. Et que les hésitants se décident ! Tous ont sous les yeux le fruit de nos tâtonnements en micro-édition, puisque voici le premier numéro confectionné selon les techniques informatiques. Il est trop tôt pour conclure si nous irons plus loin dans cette voie. Que les lecteurs du BAAG nous fassent connaître quelle formule ils préfèrent: l'ancienne 01: la nouvelle- s'ils voient une différence, et même un avantage. TÉMOINS QUELQUES SOUVENIRS SUR DOROTHY BUSSY (1920-1938) par Jean-Pierre VAND EN EECKHOUDT Aussi loin que remonte ma mémoire - c'est à l'âge de deux ou trois ans que je place mes premiers souvenirs -j'y rencontre Dorothy Bussy. Mes parents étaient très liés avec les Bussy, depuis 1906 déjà. Pendant les six mois "d'hiver" que nous passions chaque année à Roquebrune, nous fréquentions les Bussy quasi quotidiennement. Un sentier pentu et rocailleux, sous de merveilleux oliviers, menait de notre Angélique à leur Souco; je l'ai parcouru bien des fois sur les bras de mon père, avant d'être capable d'y faire mes premiers pas. Curieusement, l'impression la plus ancienne que je garde de la Souco, la plus tenace et la plus étroitement associée au souvenir de ses habitants, est une impression olfactive. Indescriptible comme tous les parfums, "l'odeur Bussy", délicieuse et que je n'ai retrouvée nulle part, avait trois composantes : avant tout, la fumée de bois d'olivier, à laquelle se mêlaient l'odeur de la peinture à 1'huile des tableaux de Simon et celle des livres qui tapissaient les murs, de leur vieux papier et du cuir de leurs reliures. Cette odeur inoubliable symbolisait, pour le petit enfant que j'étais, l'accueil chaleureux, le confort douillet, le plaisir de voir des images merveilleuses dans les livres que me montrait Dorothy, de regarder les tableaux d'animaux de Simon - j'avais déjà la passion de l'histoire naturelle qui ne m'a plus quitté depuis -; le plaisir aussi d'apprendre à me débrouiller dans un langage mystérieux et nouveau.