ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE

IV LES LIEUX

______Beaulieu-lès-Loches, le bâti médiéval ______

0DULHÊYH6FKHIIHU, Marie-Denise Dalayeun2 Conseil général d’-et-Loire, 2Inrap 2007

Une des particularités marquant l’agglomération GH %HDXOLHXOqV/RFKHV FRQFHUQH O¶H[FHSWLRQQHOOH 3OXVLHXUV pGL¿FHV SHXYHQW rWUH TXDOL¿pV G¶KDELWDW conservation de nombreux bâtiments médiévaux. aristocratique. Deux d’entre eux ont particulièrement Une première observation de terrain a permis d’en retenu l’attention et fait l’objet d’une étude GpQRPEUHUDXPRLQVDQWpULHXUVDXeV FDUWH  (CARRÉ 

'HSXLVODIRQGDWLRQGHO¶DEED\HDXWRXWGpEXWGXe s. La tour Chevaleau est située à la périphérie orientale par le comte d’Anjou Foulques Nerra, il semble que le du quartier de Guigné, bourg issu de l’extension de SURFHVVXVG¶XUEDQLVDWLRQVRLWFRQWLQXMXVTX¶DXe s. et %HDXOLHXOqV/RFKHVDXGpEXWGXe s. Elle s’insère se stabilise par la suite en ne subissant que très peu les dans un réseau de chemins ruraux traduisant sans effets de la Révolution Industrielle. doute une réalité médiévale. La tour, seul bâtiment conservé en élévation, était associée à une basse-cour Les équipements urbains sont nombreux et variés. Le située au nord et en contrebas. L’ensemble était clos canal de l’Indre, vraisemblablement aménagé avant le par un mur d’enceinte. De plan trapézoïdal, la tour est PLOLHXGXe s., suit encore son cours initial. Les ruines construite en moyen appareil de tuffeau. Le premier de trois anciens moulins sont encore perceptibles : le QLYHDXG¶XQHVXSHU¿FLHG¶HQYLURQP2, est surmonté “ moulin de l’Aumônier ”, le “ moulin à Tan ” et le d’une voûte sur croisée d’ogives. L’ensemble des “ moulin de l’abbaye ”. Les premières mentions dans murs droits et la voûte sont ornés d’un décor peint OHVWH[WHVUHPRQWHQWUHVSHFWLYHPHQWjHW accueillant un programme héraldique. Un escalier,  GUICHANÉ 2002). L’enceinte urbaine construite ménagé dans l’épaisseur du mur nord mène à la pièce GDQVODGHX[LqPHPRLWLpGXe s. ainsi que son fossé unique de l’étage. Celle-ci était éclairée par deux baies subsistent aussi largement (MONTOUX ,OVHPEOH géminées et possède, comme la salle du rez-de-chaussée, SDUDLOOHXUVTX¶jSDUWLUGHFHWWHGDWHHWGXUDQWOHVe une cheminée sur le mur sud. Une garde-robe, équipée HWeVO¶KDELWDWVHVRLWGHQVL¿pVRXVODSURWHFWLRQGH d’une latrine, est située dans une tourelle quadrangulaire ses murs. accessible depuis l’angle sud-est de la pièce. Cette tour HVWGDWpHGHOD¿QGXeRXGXGpEXWGXe s. Les carrières de tuffeau situées à proximité ont permis l’extraction aisée de la pierre. Elle est employée de La maison des Templiers est située au nord et à PDQLqUH H[FOXVLYH GDQV OD PDMRULWp GHV pGL¿FHV HW SUR[LPLWp GH O¶DEEDWLDOH GH %HDXOLHXOqV/RFKHV /H taillées en moyen appareil. Seules deux maisons datées EkWLPHQWGHSODQEDUORQJ P[P HVWpJDOHPHQW GXe s. présentent encore aujourd’hui une structure construit en moyen appareil de tuffeau. Il est situé en pans de bois dont une avec un encorbellement au en cœur d’îlot et s’insérait probablement dans un second niveau. On suppose néanmoins qu’elles étaient complexe résidentiel organisé autour d’une cour. SOXVQRPEUHXVHVDX0R\HQÆJH /¶pGL¿FHSUpVHQWHGHX[QLYHDX[YR€WpVVXUPRQWpG¶XQ comble. Le premier étage qui abritait une grande salle La disposition des maisons par rapport à l’espace ornée d’un décor de faux appareil, était accessible par public est variée (en front de rue, autour d’une cour, un escalier droit extérieur. Le rez-de-chaussée était ou à pignon sur rue). Il en est de même pour leur vraisemblablement à usage domestique. L’ensemble destination fonctionnelle ou sociale. HVWGDWpGHOD¿QGXe s.

Pour citer cette notice : SCHEFFER M.-E., DALAYEUN M.-D. - Beaulieu-lès-Loches, le bâti médiéval, in : Zadora-Rio É. (dir.) - Atlas Archéologique de Touraine, 53e Supplément à la Revue Archéologique du Centre de la , FERACF, , 2014, http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?66, 2007 2 ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE

La maison des Templiers et la tour Chevaleau De nouvelles transformations architecturales présentent un parti architectural complexe et soigné (remaniements de baies, percement de murs) ont été (grandes baies géminées, arcades en plein cintre, accompagnées par la pose d’un troisième décor vers la système élaboré de distribution des pièces, peintures ¿QGXeRXOHPLOLHXGXe s. Le dernier événement PXUDOHV« 'HFHVGHX[EkWLPHQWVRQSHXWUDSSURFKHU marquant consiste en l’adjonction d’une chapelle sud la maison dite “ d’Agnès Sorel ”, hôtel particulier du à la Renaissance. e s., ou encore la maison dite du “ Pilori ” datée pJDOHPHQW GX e s. et ajourée par de remarquables La présence d’une communauté religieuse importante baies à meneaux et traverses. De nombreux autres a engendré également la construction de deux logis pGL¿FHV SDU OHXU RUJDQLVDWLRQ LQWHUQH HWRX OHXU prieuraux dont un seul est encore en élévation face à ouverture sur l’extérieur, sont plus à même d’avoir l’église abbatiale. Il faut aussi noter l’existence d’une accueilli des activités artisanales en rez-de-chaussée, PDODGUHULHGqVOHe s. dans la partie occidentale de l’étage accueillant alors les pièces privées. l’agglomération.

L’architecture religieuse est également bien UHSUpVHQWpHSDUO¶pGL¿FDWLRQG¶XQHJUDQGHDEED\HDX WRXW GpEXW GX e s., et par la construction de trois pJOLVHV SDURLVVLDOHV GX e DX e s. (Saint-Pierre, Saint-Laurent et Saint-André). Bibliographie

/¶pJOLVH6DLQW/DXUHQW GRFXPHQW DIDLWO¶REMHWGH CARRÉ plusieurs campagnes d’étude qui en ont souligné la Carré G. - Trois exemples d’habitat aristocratique en nature composite (LEGOUX, SCHEFFER /¶pGL¿FH Touraine (XII-XIVe s.), Bulletin Monumental  actuel s’appuie sur deux constructions antérieures 3DULV qui ont été réunies par l’ajout d’une nef. Elles forment désormais les collatéraux nord et sud du GUICHANÉ 2002 FK°XUFRQIpUDQWjO¶pGL¿FHXQHYROXPpWULHWRXWjIDLW Guichané R. - Le savoir des constructeurs de moulins inhabituelle. Sans doute faut-il situer la construction de hydrauliques et l’équipement des cours d’eau en ODQHIDXWRXUGHFHTXLFRUUHVSRQGDX[SUHPLqUHV Touraine du Moyen Âge à l’époque sub-contemporaine, mentions de l’existence d’une paroisse. La mise en Thèse en Histoire, sous la direction d’É. Zadora-Rio, place des voûtes de style Plantagenêt est sans doute Université F. Rabelais, Tours. intervenue peu de temps après, sans que l’on puisse SUpFLVHU VL OH GpFDODJH HQWUH O¶pGL¿FDWLRQ GHV PXUV LEGOUX, SCHEFFER 2002 droits et du couvrement a nécessité la mise en place Legoux V., Scheffer M.-E. - Beaulieu-lès-Loches, d’une couverture provisoire. Ce dernier événement Église Saint-Laurent, Opération archéologique a été accompagné d’une décoration intérieure très programmée, Étude du bâti et des peintures murales, sobre et de douze croix de consécration. Il s’agit du consultable au SRA du Centre, Orléans. SOXV DQFLHQ GpFRU SHLQW LGHQWL¿p GDQV O¶pGL¿FH ,O D pWpUDSLGHPHQWUHQRXYHOp YHUVOHPLOLHXGXe s. ?) MONTOUX par un autre plus riche, associant décors ornemental et 0RQWRX[$$VSHFWVGHO¶KLVWRLUHORFDOHGH%HDXOLHX ¿JXUpGRQWOHWKqPHLFRQRJUDSKLTXHSRXUUDLWrWUHXQ lès-Loches, Bulletin de la Société Archéologique de cycle de sainte Catherine d’Alexandrie. Touraine6$77RXUV

KWWSDWXQLYWRXUVIUQRWLFHSKS"LG  0$5,(Ê9(6&+())(50$5,('(1,6('$/$<(81%($8/,(8/Ê6/2&+(6/(%Æ7,0e',e9$/ 

Carte 1. -BDPOTFSWBUJPOEVCÉUJNÏEJÏWBMFTUSFNBSRVBCMFøEBQSÒTVOJOWFOUBJSFQSÏMJNJOBJSF JMTVCTJTUFVOFRVBSBOUBJOFEFCÉUJNFOUT BOUÏSJFVSTBVFøs., dont seuls les principaux sont indiqués sur ce plan. iø-BWJFJMMFQPTUFøwø²HMJTF4BJOU1JFSSFø.BJTPOE"HOÒT4PSFMø.BJTPOEFT5FNQMJFSTøiø-FHSFOJFSËTFMøwø.BJTPOEF iøKVTUJDFøwø.BJTPOSVF4BJOU.BVSJDFø²HMJTF4BJOU-BVSFOUø"CCBZFøiø-PHJTEV1SJFVSøwø²HMJTF4BJOU"OESÏø .BMBESFSJFø)ÙUFM#BTJMFø5PVS$IFWBMFBVø$IBQFMMF4BJOUF#BSCF

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Document 1.

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