Paris, , Von Stein zu Stahl

Seminarreise Frühlingssemester 2013

Professur Wolfgang Schett ETHZ Eidgenössische Technische Hochschule Zürich 2

TeilnehmerInnen Reisedaten

Alvfors Johan Hinreise nach Capt Luca Montag 18.03.13 Cervenka Sabrina 9:00 Treffpunkt Zürich HB Cho Seo Yeon 9:34 Zürich HB Dumont d Ayot Lou 13:37 Paris, Gare de Lyon Hustinx Charlotte Jaberg Nadine Kugelmeier Martin Maillard Lisa Sophie Hinreise nach Rouen, Le Havre Patà Achille Donnerstag 21.03.13 Rechsteiner Yves 08:53 Paris, Gare Saint-Lazare Renggli Karin 10:01 Rouen, Gare Rive Droite Schlatter Lukas Späni Corinne 18:04 Rouen, Gare Rive Droite Studer Reto 18:55 Le Havre Toffel Thomas Umiker Janine von Stokar Sielentz Sylea Rückreise nach Paris Wangler Louis Freitag 22.03.13 Wanner Céline 18:03 Le Havre Zemp Yasmine 20:10 Paris, Gare Saint-Lazare Zimmerli Andreas

Organisation Rückreise nach Zürich Urs Jeltsch Freitag 23.03.13 Martin Dubach 18:23 Paris, Gare de Lyon 22:26 Zürich HB

Hotels Paris (18.03.-20.03) Hôtel Saint-André-des-Arts 66, rue Saint-André-des-Arts 75006 Paris Tél: +33 (0)1 43 26 96 16

Le Havre (21.03.) Best Western ARThotel 147, rue Louis Brindeau 76600 Le Havre Tél: +33 (0)2 35 22 69 44

Paris (22.03) Timhotel Gare de l’Est 27, rue des Récollets 75010 Paris Tél: +33 (0)1 46 07 07 07 3

Reiseprogramm

Montag 18.03.13 Anreise, Paris Nachmittag : Villa Seurat Henri Sauvage: Immeuble d’habitation avec piscine Abend Palais de Tokyo

Dienstag, 19.03.13 Paris Morgen Marcel Lods, Eugene Beaudouin: Cité de la Muette Diener Diener: Musée de la Shoah Nachmittag Auguste Perret: Le Musée des Travaux Publics Henri Sauvage: Studio Building

Mittwoch, 20.03.13 Paris Morgen Eduard Albert: Faculté des Sciences de Jussieu Marcel Lods, Eugene Beaudouin: Maison du Peuple Nachmittag Marcel Lods: Maison des Sciences de l’Homme Edouard Albert: Tour Croulebarbe

Donnerstag, 21.03.13 Rouen Morgen Marcel Lods: Sotteville-lès-Rouen Nachmittag Marcel Lods: Cité de la Grand-Mare Abend Nachtessen im Bistrot Parisien (39, place de l’Hôtel de Ville, Le Havre)

Freitag, 22.03.13 Le Havre Morgen Guy Lagneau, Raymond Audigier: Musée d’art moderne Nachmittag Auguste Perret: visite de la ville d’Auguste Perret (Appartement Témoin, Avenue Foch, Porte Océane, Église Saint Joseph)

Samstag, 23.03.13 Paris, Rückreise Morgen Fernand Pouillon: Meudon la Forêt Nachmittag Auguste Perret: Notre-Dame de Raincy 4 5 6

Texte

Auguste Perret Biografie 8 Auguste Perret und der klassische Rationalismus 10 Musée des Travaux Publics, Paris 26 Ambivalentes Le Havre 30 Rationalistischer Klassizismus in Frankreich 34

Fernand Pouillon Biografie 9 Rationalistischer Klassizismus in Frankreich 34 Résidence La Parc, Meudon-la-Forêt 56

Henri Sauvage Biografie 8 La piscine des Amiraux 58 Du Studio-building au Vert-Galant, le sensationnel et Ia polémique 65 «Studio Building», Paris 66

Marcel Lods & Eugene Beaudoin Biografien 68 Maison de Peuple in Clichy, Paris 70 Die Cité de la Muette 74

Marcel Lods La Maison des Sciences de l‘Homme, Paris 82 Un prototype d’architecture industrialisée 86 Plan d’aménagement et de reconstruction de Sotteville 92 Sotteville-lès-Rouen 94 Position 1950 96

Diener & Diener Architekten Erinnerung als Komposition 80

Edouard Albert Biografie 69 La Tour Croulebarbe, un tissage structurel 98 La faculté des sciences de Jussieu 104

Louis Arretche L’Église Sainte-Jeanne d’Arc à Rouen 107

Guy Lagneau & Raymond Audigier Le nouveau Musée d’Havre 108

Bibliografie 110 Übersichtspläne Paris 112 Rouen 116 Le Havre 120 7 8

Henri Sauvage Auguste Perret *10.05.1873 Rouen, †21.03.1932 Paris *12.02.1874 Ixelles/Elsene; Belgique, †27.08.1954 Paris

Quittant l’atelier de Pascal en 1895, il panicipe au Né à Bruxelles d’un père exilé à Ia suite des événe- renouveau des ans décoratifs, fondant notamment ments de Ia Commune et retourné en 1881 à Paris, une firme de papiers peints, et entame sa carrière où il est entrepreneur. Auguste Perret, après des d‘architecte en 1899 avec Ia à Nancy, études à l’ENSBA (atelier Guadet, 1892-1896), et avant où inspiration régionaliste et réminiscences médié- d’être dipômé, s’engage dans Ia vie professionnelle. vales se mêlent à l’, puis le théâtre de II construit des immeubles à Paris: rue du Faubourg Loïe Fuller à l’exposition de 1900, en collaboration Saint-Denis (1898), avenue de Wagram (1902), rue avec le sculpteur Pierre Rache. Associé à Charles Sara- Franklin (1903). Avec ses frères Gustave et Claude, zin (1873-1950) à partir de 1900, il construit à Biarritz Auguste Perret prend Ia direction, à Ia mort de son les villas Océana (1903) et Leubas (1907), aux accents père, de l’entreprise de bâtiment, étudie et réalise régionalistes, mais oriente principalement son acti- des constructions utilitaires, le garage de Ia rue Pon- vité vers Ia réalisation d’«habitations hygiéniques thieu (1907), les docks de Casablanca (1916), les ate- à bon marché» et d’immeubles de rapport; il édifie liers Eders (1919) et Marinoni (1919). II participe à Ia ainsi à Paris les immeubles des rues de Trétaigne, concetion et construit le théâtre des Champs-Élysées Ferdinand Flacon et de Ia Cité «L’Argentine» (1903), (1911-1913), qui attire l’attention sur sa maîtrise du des rues Danville et Sévéro (1905), du bd. de I’Hôpital béton armé. II construit ensuite des édifices religieux, (1908), des rues de Chine (1909), Ia Boétie (1911), Vavin l’église du Raincy (1922-1923), l’église de Montmagny (1912). Après Ia guerre l’association avec Sarazin est (1926), la chapelle d’Arcueil (1927), et il donne les pro- rompue et il réalise seul les cinémas Gambetta (1920) jets d’une cathédrale Sainte-Jeanne-d’Arc (non-réa- et Sèvres (1922), l’agrandissement des magasins de Ia lisé, 1926), et d’une église à Carmaux (non-realisé, Samaritaine avec (1926), les maga- 1939). II construit des ateliers d’artistes: Ia villa Cas- sins Decré à (1931), Ia villa de Bunau-Varilla sandre (1926), la maison Chana Orloff (1926), l’ate- à Orsay (1927); mais les programmes de Iogements lie Braque (1927), et à Paris le théâtre provisoire de sociaux ou d’immeubles de rapport constituent en- l’Exposition de 1925, Ia salle Cortot de l’École normale core l’essentiel d’une production parisienne de valeur de Musique (1929), l’immeuble de Ia rue Raynouard inégale dont se détachent l’immeuble de Ia rue des (1930), Ia Marine nationale (1932), le Mobilier national Amiraux (1922) et le «Studio Building» de Ia rue La (1934), le Musée des Travaux publies (1937). II dirige un Fontaine (1926). atelier extérieur à I’École des Beaux-Arts (1923-1927), puis à l’École Spéciale (à partir de 1930). II est élu en aus L’architecture moderne en France, 1889-1940, 1942 à l’Institut. Pendant Ia Seconde Guerre mon- Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 1997 diale, il étudie Ia reconstruction d’Amiens (place de Ia Gare, et tour Perret). II est ensuite architecte en chef de Ia reconstruction de Ia ville du Havre (1945-1954). II donne ensuite le plan général du Commissariat à I’Énergie Atomique à Saclay (1948- 1953). aus L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 Biografien 9

Fernand Pouillon *14.05.1912 Cancon, †24.07.1986 Belcastel

Ses études à l’École des Beaux-arts de Marseille, puis à l’ENSBA, commencées en 1929, s’achèvent par le diplôme en 1942. Au moment de Ia reconstruction de Marseille, il s’impose par l’opération de Ia Tourette (500 Iogements, 1949-1953), et devient architecte-en- chef de Ia reconstruction du Vieuxport (en associa- tion avec Perret et Devin, 1950-1953). Contrôlant Ia SET (bureau d’études, financé par Ies entreprises), associé à René Egger (jusqu’en 1953), il construit à Marseille Le Canard enchaîné, 22 mars l’usine Nestlé (1948) et Ia bibliothèque de Ia Faculté 1961, figure illustrant l’article: des sciences (1953), à Aix Ia bibliothèque de Ia Faculté «La saison des tuiles» de droit (1952), un ensemble de Iogements (1952), une Cité universitaire (1955). Invité à Alger par le maire, Jacques Chevallier, il construit de 1953 à 1957 des ensembles de Iogements: à Diar-el-Mahçoul (1800 Iogements), Climat-de-France (3500 Iogements). De 1954 à 1962, il construit plusieurs édifices publies en Iran (bâtiment pour l’État-major, à Téhéran, des gares, etc.). II construit I’aérogare de Margignane (1955- 1962). Entre 1955 et 1962, il construit dans Ia région parisienne: à Montrouge, Ia Cité de Buffalo (550 Ioge- ments), à Meudon-la Forêt (3500 Iogements), à Bou- logne (2200 Iogements). Après le scandale du CNL (1961), il est condamné à trois ans de prison (1964). De 1965 à 1984, il dirige pour le gouvemement algérien de nombreuses opérations: ensembles hôteliers, Io- gements, bâtiments universitaires. II est de retour en France en 1985. II a publié Les pierres sauvages (1964), et Mémoires d’un architecte (1968).

aus L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 10

Auguste Perret und der klassische Rationalismus Kenneth Frampton

«Wie bereits gesagt, beruht die französische Tradi- wurzeln.» tion auf dem Parallelismus von klassischen Regeln Leonardo Benevolo: Storia della architettura moderna, und Baupraxis, und auf dem Wege über diesen Par- 19601 allelismus haben die Regeln eine solche Automatik erworben, daß sie als Naturgesetze gelten. Perret, Wie wir nach der Überschrift der einzigen in engli- der ganz dieser Tradition verhaftet ist, wird spontan scher Sprache erschienenen, 1959 von Peter Collins dazu gebracht, das Rahmenwerk aus Beton (das ein veröffentlichten Studie über Auguste Perret Concrete, konstruktives Faktum ist) mit dem perspektivischen The Vision of a New Architecture, urteilen können, Rahmenwerk zu identifizieren und auf ersteres die gründete Perrets architektonische Laufbahn auf der räumlichen Erfordernisse und Verbindungen zu Artikulation der Stahlrahmenkonstruktion, als sei sie übertragen. Daher das Verlangen nach Symmetrie der Demiurg des Jahrhunderts. Während béton armé und die Suggestivkraft der klassischen Ordnungen, (Stahlbeton) eine vollkommen neue Technik war, wenn nicht als formale Tatsache, so doch als Ver- stimmte dies für den Beton selbst nicht, denn sein gleichsobjekte... Wahrscheinlich glaubte er, das Bau- Gebrauch geht auf die Entwicklung des opus cae- system gefunden zu haben, das am geeignetsten menticum zurück, das schon die Römer für das Fun- war, die traditionellen Bauvorhaben zu verwirklichen, dament und die Füllung von Steinmauern verwen- denn die Integrität seiner Elemente ist real und nicht deten. In einem noch wichtigeren Zusammenhang nur nach außen sichtbar, wie bei den antiken Ord- verwendeten die Römer einfachen Beton in Verbin- nungen, die aus mehreren Werksteinen zusam- dung mit einer Backsteinummantelung für die Kont- mengesetzt waren... Wenn Perrets Vertrauen in die ruktion von Gewölben von beträchtlicher Spannwei- universalen Regeln der Architektur uns auch heute te, wie der Kuppel des römischen Pantheons, deren unbegründet erscheint, so kann es doch nicht als Durchmesser 44 m beträgt. Anders als bei den go- bloßes persönliches Vorurteil abgetan, es muß in tischen Bauten hing die Realisierung einer solchen seinem historisehen Rahmen betrachtet werden. Die Spannweite viel mehr von der Stärke der monolithi- Verbindung zwischen Klassizismus und Bauwissen- schen Schale selbst als von Schub und Gegenschub, schaft ist um so dauerhafter, als sie sich in die prak- von Bogen und Widerlager ab. Mit Louis Vicats Ver- tische und organisatorische Sphäre zurückgedrängt vollkommnung des hydraulischen Zements um 1800 sah, nachdem sie in der zweiten Hälfte des 18. Jahr- erhielt der Beton eine neue Bedeutung und führte hunderts ihren ideologischen Unterbau eingebüßt durch die französische Technik der Stampferde oder hatte; die Form der Berechnungen und die Gewohn- Pisé-Konstruktion zur Herstellung von kleinen spe- heiten auf den Baustellen spiegelt noch weitgehend ziellen Betonformen, die in Holzformen gegossen alten Parallelismus wider, und sogar die beim Beton- wurden, wie bei der ab 1850 üblichen Herstellung bau verwendete Nomenklatur - Pfeiler, Plinthe, Archi- von Joseph Moniers vorfabrizierten, drahtverstärkten trav, Konsole, Portal - ist die der klassischen Ordnun- Blumenkübeln und Abflußrohren. Das Monopol der gen. Ein ganzes Jahrhundert von Erfahrungen hat deutschen Firma Wayss und Freitag für das Monier- diese Konvention, aus der alle Fortschritte der Tech- System, dessen Patent sie 1884 vom Erfinder erwor- nik entstanden sind, herausgebildet und befestigt. ben hatte, hielt François Hennebique nicht davon ab, In sie ist Perret hineingewachsen, er ist der Erbe von ein perfektionierteres Eisenbeton-Kontruktionssys- Durand und Labrouste, von Dutert und Eiffel; sein be- tem zu entwickeln. Bezeichnenderweise sollte der sonderes Verdienst ist es, erkannt zu haben, daß diese Bauunternehmer seine architektoniche Laufbahn als ruhmreiche, durch den Eklektizismus ärmer gewor- Restaurator gotischer Bauwerke beginnen und sich dene Tradition noch unentdeckte Möglichkeiten zur in dieser Zeit eingehende archäologische Kenntnisse Lösung unserer Zeitprobleme in sich birgt, und diese aneignen. 1880 befaßte sich Hennebique jedoch in- Möglichkeiten mutig entwickelt zu haben. Dadurch tensiv mit dem Stahlbeton, mit der Absicht, ein billi- hat er allerdings die letzten Chancen des strukturel- geres System zur Herstellung von feuerbeständigen len Klassizismus zerstört und endgültig gezeigt, daß Decken aus Beton und Stahl auszuarbeiten. Daß er dieser Weg in eine Sackgasse mündet, da die anfäng- die verschiedenen Methoden, die er zur Lösung die- lichen Voraussetzungen in einer überlebten Kultur ses Problems entwickelt hatte, erst 1892 patentieren Auguste Perret 11 ließ, ist kennzeichnend für seine methodische, vor- Technik eine neue Situation herbeiführte, die eine sichtige Arbeitsweise. Seinen wirklichen Durchbruch TrennungsIinie zwischen dem Spielkasino und den erlebte er jedoch fünf Jahre später mit der durch Pa- beiden anderen Bauten entstehen ließ; darüber hin- tent geschützten Anwendung von Eisenbügeln als aus entfernte sich Perret, der sich überwiegend, Widerstand gegen die Schubbeanspruchung bei wenn auch nicht ausschließlich, dieses Materials be- Stahlbetonträgern. Zur Verbreitung seines Stahlbe- diente, in seiner architektonichen Praxis von der tonverfahrens bildete Hennebique Bauunternehmer Hauptrichtung des klassischen Rationalismus Viol- aus, die es dann unter Lizenz anwandten. Das neue let-le-Ducs, da Beton, wie Frank Lloyd Wright in einem Verfahren war so geschätzt, daß es das Prestige der anderen Zusammenhang bemerkte, ein ausgespro- Firmen, die sich darauf berufen durften, steigerte. Si- chenes Konglomerat war. Wie Wright nur allzu gut cherlich wurde Perrets Vater, der Bauunternehmer wußte, eignete sich Beton nicht besonders zur poeti- Claude-Marie Perret, von seinem Sohn angeregt, die- schen Veranschaulichung der Konstruktion, noch ses System für sein Mietshaus in der Rue Franklin Nr. konnte die Art, in der er sich gegen die Schwerkraft 25 in Paris anzuwenden.2 Perrets Laufbahn liegen behauptete, expressiv verdeutlicht werden, zumal zwei entgegengesetzte Erfahrungen zugrunde: die Perret, abgesehen von seinen Nutzbauten, stets auf stimulierende, herausfordernde Wirklichkeit der vä- die typischen Vouten des Hennebiqueschen Rah- terlichen Baufirma und die vorzügliche humanisti- mens zugunsten eines einheitlich profilierten Ge- sche Erziehung, die er an der Ecole des Beaux-Arts, bälks verzichtete. Diese architektonische Unterdrü- vor allem bei seinem Theorieprofessor Julien Guadet, ckung des Höchstspannungsmoments erfolgte genossen hatte, dessen enzyklopädisches Werk Elé- sogar, wenn Hennebique selbst als Berater hinzuge- ments et théories de l’architecture 1902 veröffentlicht zogen wurde, wie beim Mietshaus in der Rue Frank- wurde.3 Im uralten Streit zwischen Theorie und Praxis lin, was nicht einer gewissen Ironie entbehrt, da er siegte bei Perret die Praxis; denn obwohl er sich 1891 eine ausgesprochene Vorliebe für die orientalisch pflichtgetreu an der Ecole des Beaux-Arts einge- anmutende Gotik hatte; an seinem eigenen 1904 in schrieben hatte und während seines dortigen Studi- Bourg-la-Reine erbauten Haus ist dies deutlich abzu- ums sieben Medaillen und den Prix des Architectes lesen; dort sind die abgeschrägten Konsolen der vor- Américains erhielt, ging er 1897 plötzlich ab, ohne ei- kragenden Dächer, Terrassen und Balkone nicht weni- nen Entwurf für das Hauptdiplom einzureichen. Für ger wichtige Konstruktionselemente als die Perret war Stahlbeton das perfekte homogene Sys- durchbrochenen Fertigbeton-Balkone und der mina- tem, durch welches er die zweihundert Jahre alten rettartige Wasserturm. Bleibt das Spielkasino in Bestrebungen des gräko-gotischen Ideals zu einer Saint-Malo eine Übung im konstruktiven Rationalis- Synthese vereinigen konnte, um - mit Perrets eigenen mus erstaunlich nah an der Art von Perrets amerika- Worten - die Rauheit der platonischen Form mit der nischem Zeitgenossen Frank Furness, nimmt sich da- tektonischen Strenge und Ausdruckskraft des konst- gegen der Wohnblock an der Rue Franklin wie eine ruktiven Rationalismus zu verbinden. Eingeleitet polemische Verherrlichung des Stahlbetonrahmens wurde diese Synthese in Perrets Architektur, als er aus, denn hier ist der ganze Rahmen zu sehen, wie mit drei epochemachenden Bauten - dem Spielkasi- etwa beim traditionellen Fachwerkbau, anstatt (der no in Saint Malo, von 1899, dem Wohnblock 25bis, Rue damaligen Praxis entsprechend) hinter einer Stein- Franklin in Paris (1903), und, ebenfalls in Paris, der verkleidung vollkommen zu verschwinden. Abgese- 1905 entstandenen viergeschossigen Parkgarage in hen vom Verzicht auf die Voute, wird der Rahmen der Rue de Ponthieu von der brillanten Adaption der selbst direkt gezeigt, und wir dürfen ihn sogar in en- Grundsätze Viollet-le-Ducs zu den idealeren Formen gerem Sinne als unmittelbaren, ontologischen Aus- des allerding immer noch auf dem Primat des Tra- druck betrachten, zumal die Unterscheidung zwi- grahmens oder charpente beruhenden klassizisti- schen Rahmen und Ausfachung stets schen Rationalismus überging. Nebenbei bemerkt, aufrechterhalten wird. Allerdings ist der Beton selbst erinnert die Bedeutung, die Perret der charpente bei- nicht sichtbar, da das ganze Skelett mit Keramikflie- maß (einem Begriff, der vom französischen Wort sen ausgelegt wurde, die patentie- charpentier, Zimmermann, abgeleitet ist) an den ho- ren ließ; dabei wurde sorgfältig zwischen Rahmen hen Status, der dem Zimmermann oder tekton im al- und Ausfachung unterschieden, die als Verkleidung ten Griechenland gewährt wurde. Besonders interes- ein dichtes Sonnenblumen-Mosaik aus dem gleichen sant ist, daß die durch Paul Christophes Buch Le béton Material erhielt. Daß der Gesamtausdruck repräsen- armé et ses applications von 1902 eingeleitete Ver- tierend ist, können wir nicht nur aus der Artikulation breitung des Stahlbetons als allgemein anerkannte des Rahmens schließen, sondern auch aus einer be- 12 stimmten Ambivalenz im Detail. Ich denke an die de- Feuer zu überlisten, baut man in hartem Material. korativen Spindeln, die unterhalb des ersten Stock- Nun ist das Prestige des hölzernen Tragrahmens so werks den Abschluß der Pfosten an den vorkragenden groß, daß alles nachgebildet wird, einschließlich der Fassadenfeldern bilden. Daß diese Elemente so aus- Nägelköpfe.»5 Abgesehen von der Symmetrie des sehen, als seien sie gezimmert, verleitet dazu, den Entwurfs kann man den Wohnblock in der Rue Frank- Rahmen so zu lesen, als sei er aus Holz. Diese analogi- lin kaum als ein krypto-klassizistischesWerk betrach- sche Behandlung wurde ohne Zweifel bis zu einem ten, denn dieser Bau läßt, wie schon erwähnt, mehr gewissen Grad von Auguste Choisys Histoire de L’ar- Affinität zur Gotik als zum griechischen Stil erken- chitecture von 1899 angeregt, einem Werk, das einen nen. Perrets Einstellung sollte sich jedoch bald än- überaus großen Einfluß auf Perrets Entwicklung aus- dern, wie die 1905 von der neu gegründeten Firma übte. Dies gilt besonders für die von Choisy vertrete- Perret Frères in der Rue de Ponthieu errichtete Garage ne Theorie, das klassische griechische Gebälk sei eine zeigt (Abb. 5.10). Bei diesem Bau wurde der sichtbare Übertragung der archaischen Form der hölzernen Betontragrahmen entsprechend manipuliert, um tra- Urtempel, wobei die zugfeste Skelettform als ein ditionelle klassische Elemente vorzutäuschen; dies Symbol der Kontinuität4 beibehalten wurde. Neben gilt vor allem für die Monumentalordnung, impliziert ähnlichen von Guadet, Perrets eigentlichem Mentor durch die zwei vorgezogenen Säulen beiderseits des an der Ecole des Beaux-Arts, angeführten Theorien, mittleren Baukörpers und durch das attische Fenster- bildete dies sicherlich die Basis seiner lebenslangen geschoß im vierten Stock, das mit einem rudimentär Beschäftigung mit der Skelettkonstruktion oder vorkragendem Gesims als bewußte Simulierung des charpente. In seiner Contribution à une théorie de klassischen Gebälkes erscheint. Allerding wird das l’architecture von 1952 formulierte er: «Am Anfang ist griechische Aussehen durch die neugotische «Rose» Architektur lediglich ein hölzerner Rahmen. Um das mit Art-déco-Anklang im mittleren Fassadenfeld ge- mildert. Doch obwohl es sich um einen Nutzbau mit entsprechendem Charakter handelt, weist das Ge- bäude insgesamt Züge auf, die an den französischen Klassizismus erinnern. Peter Collins scharfsinnige Analyse der Fassade bestätigt diese Verwandtschaft: «Das breitere mittlere Fassadenfeld, die stark hervor- trenden Hauptsäulen, der beschleunigte Rhythmus des obersten Stockwerks und die Variation in der Stärke der Träger wurden als ästhetische Elemente bewußt eingesetzt oder benutzt, um kontrastierende Proportionen von kalkuliertem emotionalem Wert zu erzeugen, während die Entasis der Hauptsäulen und die Art, auf welche die Balken durch Zwischenrah- men oder Pilaster mit ihnen verbunden sind, von ei- nem seit dem Ancien Régime selten gewordenen Gefühl für die ausgeklügelten Feinheiten des Säulen- gebälks zeugen.»6 Trotz des freigelegten Sichtbetons und der unmittelbaren Präsenz des Tragrahmens selbst wurde die Fassade offensichlich tektonisch manipuliert. Um dies zu erkennen, braucht man nur die orthogonale Form der äußeren Balkenkonstrukti- on zu betrachten, die im Gegensatz zu den abge- schrägten Stützen steht, die die Balken des Stahlbe- tonrahmens im Inneren tragen. Hier sehen wir, daß Perret, wie Schinkel, bestimmte hierarchische Ele- mente in sein Werk einführte, die sich mit dem sozio- kulturellen Status der jeweiligen Institutionen än- derten und zuweilen sogar innerhalb ein und desselben Baus variierten. So spiegeln bei der Garage in der Rue de Ponthieu die industriell hergestellten, Abb. 5.10 Auguste Perret, Garage verschiebbaren Paneele aus Mattglas den funktionel- Ponthieu, Paris, 1905, Hauptfassade Auguste Perret 13 len Charakter der Galerien beiderseits des Mitteltrak- bestehendes Peristyl, das den Raum in der Eingangs- tes, auf welchen die Autos abgestellt werden, wäh- halle gliedert und dessen Existenz durch repräsentie- rend die durch Schienen von gleicher virtueller Stärke rende Pilaster an der Hauptfassade ablesbar ist (Abb. befestigte Rose den repräsentativen Bereich des öf- 5.18). Dieses Konstruktionssystem, das sich auf Boden fentlichen Auftretens darstellt, d.h. die Öffnung, und Decke wie ein gitterartiges Muster darstellt, wird durch welche Fußgänger und Autos herauskommen. um den ganzen Raum herumgeführt, um Säulen- Diese ausdrucksträchtige Differenzierung steht in struktur und umschließende Wände deutlich vonein- krassem Gegensatz zu den ausgesprochenen Nutz- ander zu trennen. Die sich daraus ergebenden Spal- bauten der Firma, bei welchen Stahlbetonrahmen ten artikulieren das ganze Peristyl als ein a/ABABA/a oder Gewölbe à Ia Hennebique einfach als solche Schema, wobei die Fassade die kleinere «a»-Achse als ausgebildet und in der Holzschalung gegossen wur- Pilaster und die größere «B»-Achse als gekoppelte aa- den, wie zum Beispiel bei den 1915 in Casablanca ent- Pilaster zum Ausdruck bringt. Diese synkopische An- standenen gewölbten einstöckigen Lagerhäusern ordnung ist von zwei monumentalen gekoppelten oder bei dem Atelier für einen Bühnenbildner, das Pilastern flankiert, die die ganze Höhe der Fassade 1923 in der Rue Olivier-Métra in Paris errichtet wurde. einnehmen und die Komposition eindrucksvoll um- Man kann nebenbei auch erkennen, daß die Garage schließen. In Anlehnung an Henri Labrouste sind alle in der Rue de Ponthieu ein Übergangswerk war. Dar- Pilaster von schmalen goldenen Simsen anstatt von auf deutet eine Alternativlösung hin, eine Fassade Kapitellen gekrönt. Für die Fassade scheint sich Perret mit Art-Nouveau-Anklängen, bei welcher die Haupt- generell an die von François Mansart entwickelten betonstützen von Backsteinpilastern flankiert und Gestaltungsregeln gehalten zu haben. So achtete er die oberen Fensterbrüstungen mit hexagonalen auf das Prinzip der vraisemblance (Wahrscheinlich- Glassteinen in der gleichen Art wie jene gefüllt sind, keit) und brachte nach dem Vorbild des 1642 von die Perret für die Rückseite des Wohnblocks an der Mansart errichteten Schlosses in Maisans-Laffitte Rue Franklin benützte. Perrets konstruktiver Klassizis- die Pilaster an der Ecke an, um ihre hypothetische mus fand einen weiteren Ausdruck in dem palladia- Tragfähigkeit darzustellen. Hier wird wiederum wie nischen A-B-A-B-A-Entwurf zum Foyer des 1913 voll- bei dem Wohnblock in der Rue Franklin kein Sichtbe- endeten Théâtre des Champs-Elysées in der Avenue ton für die repräsentativen Teile des Baus verwendet: Montaigne in Paris. Der gleiche Rhythmus wird durch Fassade und Foyer sind mit Stein und Stuck verklei- die vier Stützenpaare, auf welchen die das Dach tra- det. Hinter den Bühnen und auf der Seite dagegen genden Bogenbinder aufliegen, in die Tiefe weiterge- wurde der Rahmen so belassen, wie er aus der Holz- führt. Diese Stützen tragen auch mehrere Galerien, schalung herauskam, und mit Ziegelmauerwerk aus- die sich zum Luftraum des kreisförmigen Hauptzu- gefacht. Bei den Gebäudenteilen mit Nutz-Charakter, schauerraums öffnen. Im Foyer selbst erzeugt dieses wie zum Beispiel der Hinterbühne, kehrte Perret zu A-B-A-B-A-Achsensystem ein aus sechzehn Säulen der am Beginn des 20. Jahrhunderts üblichen feuer- beständigen Betonrahmenkonstruktion zurück, wie man sie an den in Lille und Tourcoing von Henne- bique gebauten Textilfabriken findet. Die endgültige Verschmelzung von klassizistischem Rationalismus und gräko-gotischen Idealvorstellungen wird mit der Kirche Notre-Dame du Raincy erreicht, die 1922 als Ehrenmal für die im Ersten Weltkrieg bei der Schlacht am Canal de L’Ourcq gefallenen Soldaten errichtet wurde (Abb. 5.22). Mit dieser Kirche nimmt Perret den freien Grundriß im wesentlichen vornweg, denn der Bau besteht aus einem Netz von 28 in eine geschlos- sene, nichttragende Hülle gesetzten zylindrischen Betonstützen. Diese 12m hohen, in einem Abstand von 11m stehenden Stützen verjüngen sich nach oben; ihr Durchmesser beträgt 43cm an der Basis und 35,5cm am Hals. Sie können sowohl ontologisch als darstellend begriffen werden, das erstere wegen ihrer Rolle als unverkleidete Betonträger, das letztere Abb. 5.18 Auguste Perret, Théâtre des wegen des Abdrucks der halbrunden und dreieckigen Champs-Elysées, Paris, 1911-13, Hauptfassade 14

Holzplättchen, woraus ihre Schalung bestand. Diese The American Architect: «Normalerweise hätte die Plättchen verleihen der Säule ein ambivalentes Profil, äußere Reihe von Stützen in den umschließenden das als bewußter Doppelbezug - erstens zu der sich Wänden eingelassen sein sollen und jede einzelne verjüngenden Kannelierung der dorischen Ordnung, nur leicht hervortreten müssen. Bei diesem Gebäude zweitens zu den zylindrischen Formen der typischen haben wir die Stützen von den Wänden vollkommen gotischen Bündelpfeiler gedeutet werden kann. Ab- losgelöst, was eine freie Entfaltung der Wände er- gesehen von den gräko-gotischen Implikationen die- möglicht. Durch die Freilegung aller Stützen werden ser doppelten Referenz, erzeugt die freistehende Säu- vier Stützenreihen statt der üblichen zwei sichtbar. le in der Hallenkirche jenen sublimen Wald-Effekt, Diese gesteigerte Zahl sichtbarer Stützen läßt die Kir- den de Cordemoy und Laugier so sehr bewunderten che größer erscheinen und verleiht ihr Großzügigkeit und als Krönung der gotischen Kathedrale betrachte- und Weite. Der bescheidene Umfang der Stützen, ten. Perret selbst schrieb in einen Brief von 1924 an ihre besondere Höhe und das Fehlen ablenkender Details tragen wesentlich zu dieser Wirkung bei.»7 In diesem Punkt waren Perrets Absichten offensicht- lich die gleichen wie jene, die J.N.L. Durand in seiner berühmten Kritik von Soufflots Sainte-Geneviève darlegte, was noch ein weiterer Beweis für die zwi- schen Notre-Dame du Raincy und der Kirche Sainte- Geneviève bestehende konzeptuelle Verbindung ist. Vittorio Gregotti hat diese Kontinuität des gräko-go- tischen Ideals als eine Form von klassizistisch anmu- tendem Naturalismus gedeutet, der die französische Kultur seit der Aufklärung «als eine weltliche Religion des Fortschritts und der Vernunft und eine Suche nach der unerreichbaren natürlichen Objektivität...»8 durchdringe. Die Verbindung mit Sainte-Geneviève wird auch durch das Gewölbesystem von Notre-Da- me du Raincy - Flachtonnen aus Beton, die im Haupt- schiff transversal, in den Nebenschiffen longitudinal laufen - weiter belegt. Darüber hinaus wurde - wie bei Sainte-Geneviève ein zweites Außendach ange- bracht, um die nur 5cm starke, über das Hauptschiff und die Nebenschiffe gespannten Schalengewölbe zu schützen (Abb.5.22). Diese zweite Haut besteht aus einem über die Gesamtbreite der Kirche ge- spanntem System von leichtgebauten, mit Ziegeln gedeckten Rippengewölben. Die gotischen Elemente von Notre-Dame du Raincy wurden auf subtile Weise in die 56m langen Curtain wall eingefügt, die aus 0,18 m2 großen Betontafeln bestand, welche rechteckige, dreieckige oder kreisförmige, mit durchsichtigem oder gefärbtem Glas gefüllten Öffnungen einrahm- ten. Die Tafeln oder claustra, wie Perret sie nannte, wurden als symmetrische geometrische Gitter so an- geordnet, daß sie in jedem Feld ein großes kreuzför- mige Bild erzeugten. Die von Feld zu Feld etwas vari- ierende «pointillistische» Buntglasfüllung wurde vom Künstler Maurice Denis so abgestimmt, daß sie von einer Farbe in die nächste dem natürlichen Farb- spektrum entsprechend übergeht. Die claustra hatte Perret zum ersten Mal entworfen, als er 1902 für sei- nen Vater am Bau der von Albert Ballu entworfenen Abb. 5.22 A. & G. Perret, Notre-Dame Kathedrale von Oran arbeitete. In Le Raincy erzeugte du Raincy, 1922-24, Schnitt Auguste Perret 15 nun Perret eine rhytmische Gliederung der curtain tisch war selbstverständlich auch der quadratische, wall dadurch, daß er sie wie ein plastisches Gebilde 44m hohe Turm mit Glockenstuhl, der in gleicher behandelte, in welchem einige vertikale und horizon- Höhe vier, aus je vier Säulen von 43cm Durchmesser tale Rippen ausgeprägter und tiefer waren als die bestehende Bündelpfeiler aufwies, die sich entspre- normalen Fugen zwischen den claustra. Diese hierar- chend der Reduzierung des quadratischen Grundris- chische Betonung diente nicht nur als Versteifung ses zur Fiale in drei Abtreppungen verringerten. der Haut, sondern bildete auch die Umrandung und Wenn auch diese Anordnung die gleiche Proportion das Zentrum der einzelnen kreuzförmigen Figuren. und Geometrie wie die übrige Kirche aufwies und zur Durch die musterartige Anordnung von nur fünf ver- Integration des durch den Turm und die Orgelempore schiedenen vorfabrizierten claustra, einem Kreuz, ei- gebildeten negativen Volumens in das Mittelschiffs- nem Kreis und einer Raute, je in ein Quadrat plus ei- feld diente, so war ihr äußerer Aspekt weniger glück- nem Halbquadrat und einem Viertelquadrat lich. Die Ähnlichkeit des Profils mit der Silhouette ei- eingesetzt, gelang es Perret, die Eintönigkeit des re- nes typisch gotischen Kirchturms erscheint etwas gelmäßigen Curtain-wall-Rasters zu vermeiden und gekünstelt, während die daraus resultierende Kom- dem sonst undifferenzierten, säulenlosen Äußeren position mehr auf ein stereotomische Aufschichten eine gewisse Dimension zu verleihen. Ebenfalls go- als auf einen Rahmen deutet. Bei Sainte-Geneviève

Abb. 5.26 Auguste Perret, Le Palais de Bois, Paris, 1924, Innenansicht 16

Abb. 5.30 Auguste Perret, Théâtre de l’Exposition Tragrahmen bewußt «orientalisch» gestaltet, denn des Arts décoratifs, Paris, 1929, Aussenansicht man wird heute beim Beobachten einer Photogra- phie des Palai de Bois unwillkürlich an die traditionel- wie bei Le Raincy entstand die Verwechslung von tek- le japanische Architektur erinnert. Das Théâtre des tonischer und stereotomischer Form aus dem glei- Art décoratifs war ein mehr didaktisches, ehrgeizige- chen Grund, nämlich einer verborgenen Verstärkung, res Unternehmen. Bei diesem Werk versuchte Perret die eine Konstruktion ermöglicht, die mit ihrer ei- die klassische Syntax seiner gräko-gotischen Sprache gentlichen Natur unvereinbar ist. Diese Disjunktion mit den klar definierten Regeln des klassizistischen wird von einer Unterdrückung der eigentlichen Ver- Rationalimus zu verbinden, d.h. sein nationalisti- bindung bestimmt, was die seltsame «teleskoparti- sches Streben nach einer neuen französischen Ord- ge» Erscheinung des Turms von Le Raincy erklärt. Es nung auszudrücken. Mit seinen 900 Sitzplätzen war ist bezeichnend, daß Perret syntaktische Beherr- Perrets temporäres Theater die Verfeinerung eines schung des Stahlrahmen gerade in dem Augenblick neuen Saaltyps, genau wie seinerzeit Notre-Dame du versagt, als es ihm nicht mehr um den expressiven Raincy eine Umdeutung der traditionellen Hallenkir- Rahmen, sondern um ein nostalgisches Bild geht, d.h. che. Eigentlich handelte es sich um eine Übertragung in dem Augenblick, da das Bauwerk statt gräko-go- der flachen, dreiteiligen Bühne, wie sie von Henri van tisch in modernisierter Form pseudo-gotisch wird. de Veldes Werkbundtheater von 1914 verkörpert und Bei zwei 1924 bzw. 1925 entworfenen, temporären schon von Max Krüger mit seiner Stilbühne von 1912 Bauten, dem 1924 im Bois de Boulogne errichteten konzipiert worden war. Unmittelbar von der Holztek- Palai de Bois (Abb. 5.26) und dem 1925 für die Exposi- tonik des Palais de Bois beeinflußt, löste sich die syn- tion des Arts décoratifs gebauten Théâtre des Arts kopierte orthogonale Ordnung des Theaters in ein décoratifs (Abb. 5.30), sollte Perret zu einer unmittel- längliches palladianisches System auf. Perret erwei- bareren tektonischen Artikulation zurückkehren. Das terte das von Säulen umgebene Foyer des Théâtre Palais de Bois, ein Meisterstück in Holzkonstruktion, des Champs-Elysées hier dergestalt, daß es den gan- ließ eine Hierarchie aus tragenden und getragenen zen Saal erfaßt. 36 freistehende Stützen teilten den Elementen entstehen: ein freigelegtes Bohlendach 55 x 12m großen Raum nach dem inneren Rhythmus auf Standard-Sparren überspannt, die wiederum von A/ABA/A der Länge und ABA der Breite nach. Außen Pfetten gestützt sind, die auf hohen Holzbalken mit war der Baukörper in beiden Richtungen dreifach Konsolen und Holzstützen ruhen. Das zwischen den (mit jeweils einem etwas größeren Mittelteil) geglie- umlaufenden Pfetten und Sparren durchscheinende dert. Durch die fehlende strukturelle Modulierung Licht erzeugt einen besonderen Strahlungseffekt, der des Äußeren von Notre-Dame du Raincy gestört, zuweilen durch die Obergadenfenster und das gele- brachte Perret zur Gliederung der kahlen Fassade gentlich durch das Dach einfallende Licht gesteigert zwölf funktionslose Säulen als repräsentative Ord- wird. Rückblickend scheint es, als hätte Perret den nungen an, einschließlich zweier von den Ecken aus- Auguste Perret 17 gehenden Säulen als Abschluß des Systems (vgl. die akustischen Gründen ganz mit Sperrholz getäfelt Ecklösung bei der Stahlrahmenkonstruktion des ITT- war. Beim Anblick dieser dünnen Oberfläche auf ei- Building von Mies van der Rohe in Chicago). Diese ner Holzlattenwandung bemerkte der Auftraggeber Säulen bestanden aus quadratischen, mit vier kanne- - Alfred Cortot - höchst zufrieden: «Er sagte, er würde lierten Viertelkreisen verkleideten Holzstützen, die uns eine Geige bauen, geliefert hat er uns eine Stradi- Hauptträger aus verstärktem Schlackenbeton in varius.»9 Sowohl beim Theater als auch beim Konzer- Leichtbauweise. Perret nahm diesen temporären Bau traum bemühte sich Perret, einen anschaulichen, nicht nur als Anlaß zur Simulierung einer monolithi- faßbaren Innenraum zu schaffen, der dem Besucher schen Stahlbetonkonstruktion, sondern benützte die das Gefühl geben sollte, in eine eigene Welt zu tre- Gelegenheit, um eine prismatische Ästhetik mit eige- ten. Zwei weitere tektonische Merkmale müssen nem Charakter zu entwickeln. Tagsüber strahlte das noch erwähnt werden, die von der Komplexität des Licht durch hundertfünfzig Schirme aus weißem Lei- Théâtre des Arts décoratifs zeugen. Erstens besteht nen, die die quadratischen Felder der kassettenarti- trotz der Simulation des Betons das innere Volumen gen Decke und der darunter befindlichen Oberga- aus einer in hohem Grad artikulierten Struktur, in der denfenster füllten, in den ganzen Saal. Als Vorbild für - wie beim Palais de Bois - das Wechselspiel zwischen dieses Velarium, das von einem über den ganzen Tragendem und Getragenem den Orient in doppel- Raum gespannten Leichtbaustahlrahmen getragen tem Sinne evoziert. Zum ersten läßt die orthogonale wurde, könnten die ebenfalls in Leichtbauweise er- Artikulation des Baus an die Baukultur Japans den- richteten Gewölbe über dem Lesesaal der Labrouste- ken, zum zweiten erinnern die Pendentifs im großen schen Bibliothèque Nationale gedient haben. Der Saal an Schlüsselelemente der islamischen Raumge- schillernde Effekt wurde durch die Farbgebung im staltung, zum dritten wird das Gebäude zum Ver- Inneren noch gesteigert: die Seitenwände hatten ei- mittler dessen, was Perret als neue französische nen matten Aluminiumanstrich erhalten, die wichti- klassizistisch-rationalistische Ordnung betrachtete. gen Elemente waren durch einen glänzenden Blatta- Dies ist sicherlich der Grund für die regelmäßige luminium-Überzug hervorgehoben und die Sitze «Kannelierung» der Säulen und für den Ventilations- grau-braun gepolstert. Die Wirkung disese entmate- fries aus alternierenden, halbkreisförmigen Röhren, rialisierten Raumes unter den wechselnden Lichtver- der wie ein rudimentäres Gesims um das Gebäude hältnissen stand sicherlich im Gegensatz zum weit- läuft. Einen ähnlichen, aus verstellbaren Lüftungs- gehend künstlich beleuchteten Inneren der 1928 von schlitzen bestehenden metaphorischen Fries brachte Perret errichteten Ecole Normale de Musique, das aus Perret an der Fassade der Ecole Normale de Musique an. Ähnlich den Architekten der unmittelbar folgen- den Generation, wie Mies, und Louis Kahn, versuchte Perret, einen systematischen und nuancierten Umgang mit der Architektur durchzu- setzen, der es erlauben sollte, den verschiedenen Bauaufgaben einen hierarchisch differenzierten Aus- druck zu verleihen. Vom normativen Standpunkt aus kristallisierten sich Perrets Methode und Syntax als allgemeines System in zwei Hauptwerken heraus: seinem eigenen, 1929 in der Rue Raynouard in Paris errichteten Mietshaus (Abb. 5.35), und dem Musée des Travaux Publiques in Paris, das 1936 begonnen, jedoch erst 1955, nach seinem Tod, vollendet wurde. Schon zuvor zeigte Perrets Werk trotz der Betonung der charpente allmählich Abstufungen, die dem Sta- tus der Bauaufgabe entsprachen. Typologisch be- trachtet, reichten sie vom Tragrahmen im Architrav- bau der öffentlichen Gebäude bis hin zum Tragmauerwerk des Privathauses. Innerhalb dieses darstellenden Spektrums liegen, syntaktisch betrach- tet, der Rahmen und die Ausfachung seiner Villen für Abb. 5.35 Auguste Perret, Haus 51, Rue die gehobenere Mittelschicht: typisch dafür ist die Raynouard, Paris, 1930-32, Aufriss 1931 in Garches entstandene Maison Nubar Bey. Aus 18 dem gleichen Grund waren Perrets kleinere Häuser tigung der vorgefertigten Fensterrahmen aus Beton stets ausgemauert; die palladianische Maison Cas- und den vorgefertigten Paneele vorgenommen, die sandre von 1926 in Versaille könnte als Beispiel dafür als Ausfachung zwischen der Fenstereinfassung und angeführt werden, während seine Mietshäuser, de- dem Skelett aus Ortbeton gespannt waren. Auf ähn- ren kollektiver Charakter auf einer höheren Ebene liche Weise ergab sich die Modulation in der Tiefe stand, immer eine Tragrahmenkonstruktion hatten. aus den witterungsbedingt notwendigen Falzverbin- Anders als Le Corbusier, der überall pilotis einsetzte dungen und Gesimsen. Die Tiefe der Fensterrahmen (die klassische, anti-klassische Trope, als bewußte Op- selbst wurde durch die metallenen Pariser Faltläden position zu Perrets klassischem Rationalismus) er- bestimmt. Der allgemeine Rhythmus der Fassade er- laubte sich Perret nur an repräsentativen Bauwerken innert wiederum an die Fassadengestaltung François - öffentlichen Gebäuden oder bestimmten monu- Mansarts, besonders, weil die in ihrer vorgefertigten mentalen Ensembles, wie den Eingängen der Blocks, Betoneinfassung wuchtig eingerahmten geschoß- die die Wohnanlage im Zentrum von Le Havre um- hohen französischen Fenster wie eine Reminiszenz schließen - eine Kolonnade anzubringen. Beim inter- der für den franszösischen Klassizismus des 17. Jahr- essanten Entwurf zum Wohnblock in der Rue Ray- hunderts so typischen sogenannten «eingekeilten» nouard richtet sich unser besonderes Augenmerk auf Fenster anmuten. Zugleich erinnerte Perrets stetige die Art, wie der Status des Hauses in der Verkettung Unterscheidung zwischen Ort- und Fertigbeton an und Feinheit der konstruktiven Elemente ausge- das Wechselspiel zwischen Guß- und Schmiedeeisen drückt wird. Hier ist die Unterscheidung zwischen im Werk Viollet-le-Ducs. Perrets Abkehr vom béton Rahmen und Ausfachung selbst an der Oberfächen- brut zugunsten des gestockten Betons ermöglichte behandlung des Beton abzulesen. Dazu schreibt Pe- ihm, den Unterschied zwischen dem unbehandel- ter Collin: «Das Grundprinzip dieses Systems er- ten Aggregat, aus welchem das auf der Baustelle scheint, wenn erklärt, so selbstverständlich, daß das gegossene Skelett bestand und der Latex-Glätte der Ingeniöse daran möglicherweise nicht erkannt wird; vorgefertigten Elemente zu veranschaulichen. Um man darf jedoch nicht vergessen, daß bis zu diesem diese Wirkung zu erzielen, wandte Perret technische Zeitpunkt kaum ein Architekt ernstlich daran ge- Verfahren an die zehn Jahre zuvor entwickelt und dacht hatte, Ort- und Fertigbeton systematisch bei verfeinert worden waren. Das erste bestand in der einem Bauvorgang zu verwenden, es sei denn, der Verdichtung des Betons durch Rüttler, das zweite in Fertigbeton werde als Dauerschalung für den Ortbe- der Entfernung des Zementfilms an der Oberfläche ton gebraucht. Perrets Vorstellung, die konstruktiven zur Freilegung des darunter liegenden Gesteins. Col- Teile sollten als monolithischer Rahmen an Ort und lins bemerkte dazu: «(Perret initiierte)... eine Technik Stelle gegossen und die nichttragenden Elemente für zur Entfernung des Zementfilms, die als bouchar- bestimmte Vorhaben statt im Werk auf der Baustelle dage oder Stocken bezeichnet wird. Ob er der erste selbst vorgefertigt werden, revolutionierte einen As- Architekt war, der diese Technik auf der rauhen Be- pekt des Stahlbetonbaus in einer Zeit, als Fertigbeton tonoberfläche anwandte, um den grob behauenen hauptsächlich als Mittel zur kommerziellen Massen- Bruchstein zu reinigen, ist unwichtig - wichtig ist, daß produktion betrachtet wurde, was sich nur rentiert, Perret genausoviel Wert auf den visuellen Ausdruck wenn sie von einer selbständigen Firma durchge- des Baumaterials wie auf den des Konstruktionssys- führt wird, die für Werbung und Vertrieb der einzel- tems legte. Weit davon entfernt, keinen Sinn für das nen Fertigteile sorgt.»10 Detail zu haben, wird er von der Idee besessen, das Perret kam es mehr auf rationelle als auf optimierte Detail durch Profilieren und Farbgebung zu erzeugen. Produktion an, und für ihn war jedes reproduzierbare Die Profile erzielt er durch Modulationen im Holzrah- Teil eine tektonische Einheit, die als besondere Kom- menwerk, die Polychromie durch die Anwendung von ponente für eine bestimmte Arbeit entworfen wur- Zuschlagstoffen in verschiedener Größe und Farbe.»11 de; insofern sollten die an Ort und Stelle vorgefertig- Der Wohnblock in der Rue Raynouard zwang Perret ten Formen nach Beendigung der Arbeit nicht mehr dazu, den kanonischen Status des traditionellen in Gebrauch genommen werden. Bei dem Wohnblock Hochfensters im Gegensatz zu Le Corbusiers fenêtre in der Rue Raynouard und in späteren öffentlichen en longueur wieder einzuführen. Perret war jedoch Bauten ergab sich auf dem Niveau des Rahmens die keineswegs gegen den Einsatz großer, ungeteilter modenature der Fassade und folglich des ganzen Glasflächen bei Räumen, die, wie sein eigenes Zei- Baukörpers weitgehend aus der in die Montagefol- chenatelier in der Rue Raynouard, natürliches Licht ge eingebundenen hierarchischen Ordnung. Eine in hohem Maße verlangten. Sonst maß er der fran- sequentielle Modulation wurde zwischen der Befes- zösischen Fenstertür eine besondere kulturelle Be- Auguste Perret 19 deutung bei. «La fenêtre en hauteur c’est le cadre Monumentalität. Diese 12m hohe Monumentalord- de l’homme» (das Hohe Fenster ist der natürliche nung - Perrets erster Versuch in diesem modernen Rahmen des Menschen), pflegte er zu sagen. Für französischen Stil - erfährt eine Reihe von Verände- Perret signalisierte die porte-fenêtre, das franzö- rungen. Erstens wird sie aus Beton statt aus Stein sische Fenster mit seinen beiden nach innen sich erstellt, wobei Perret von seiner üblichen Bauweise öffnenden, doppelten Scharniertüren, die Präsenz abgeht, um diesen Unterschied zu veranschauli- des Menschen. Hier also bekommt ein überliefertes chen. So sind Verjüngung und Entasis vertauscht, da tektonisches Element eine symbolische anthropo- die Säule an der Basis dünner als am Kapitell ist, in morphe Dimension. Für Perret bedeutete die porte- dessen Höhe ihr Durchmesser von 80cm auf 103cm fenêtre sogar mehr, denn sie bestimmte nicht nur zunimmt. Durch diese Umkehrung vermag Perret den Rahmen des bürgerlichen Interieurs, dessen an der Basis die statische Gelenkfunktion der Säule, Rhythmus, Raum und Lichtabstufung, sondern auch am Kapitell wiederum den Zustand monolitischer die Kadenz der menschlichen Bewegung innerhalb Stabilität auszudrücken. Diese Anordnung ist nah an des Raums. Dies zeigt sich vor allem am Wohnblock jener, die Frank Lloyd Wright für den Johnsons Wax in der Rue Franklin, bei welchem die porte-fenêtre zur Verwaltungsbau von 1936 in Racine, Wisconsin, wähl- wesentlichen Akzentuierung der panoramischen En- te. Bei Perret wie bei Wright verjüngen sich die kreis- suite-Gestaltung des Raums wird. Sie schafft einen förmigen Betonstützen nach unten, um eine Null- bestimmten Rahmen für jede Situation und tritt in Biegung auf Bodenebene und eine Maximalbiegung einen spielerischen Dialog mit den undurchsichtigen am Verbindungspunkt zu erreichen. Dadurch erhält Türen, die das Interieur unterteilen und die Fünf-Zim- das spezifische Profil der Einzelelemente ganz andere mer-Flucht, bestehend aus Herren- und Eßzimmer, Konnotationen, wobei Wright eine näher an den Re- Salon, Schlafzimmer und Boudoir, zu einem Konti- geln des konstruktiven Klassizismus liegende organi- nuum verbinden, wobei das Ganze, wie Henri Bresler sche Kontinuität bevorzugt (vgl. die späten Projekte bemerkte, die städtische Außenwelt in eine facettier- Anatole de Baudots). Perret dagegen kehrt zum grä- te Einrahmung einbindet12. ko-gotischen Ideal und dessen Umwandlung unter Die Breitwand der fenêtre en longueur stand im dem Einfluß der modernen Technik zurück. Man kann krassen Gegensatz zu dieser offenen, jedoch dis- behaupten, daß Perret, wie seinerzeit Semper, ein kret abgeteilten Raumfolge.13 Daß dies einer der symbolisches Erhalten vorschwebte; so ahmte er die am schwierigsten zu überbrückenden Unterschie- buchstäbliche Umwandlung von Holzdetails in Stein de zwischen Perret und Le Corbusier war, geht aus beim griechischen Tempel nach, indem er bestimmte den Abbildungen zu den Fünf Punkten einer neuen Elemente seiner stereotomisehen Formensprache in Architektur hervor. In Perrets Augen schuf auch das seine monumentalen Ortbetonkonstruktionen über- französische Fenster eine fokussierte, perspektivi- nahm. Man kann sogar sagen, daß er versuchte, die sche Verbindung zwischen innen und außen. Bruno hellenistische Metamorphose von Holzelementen in Reichlin schrieb: «Durch das traditionelle Fenster öff- Stein umzukehren, indem er gegossenes Material in net sich der Innenraum nach außen; gleichzeitig de- Form eines Rahmens wiedergab. Und doch hat Perret finiert das Fenster aber auch den Ort und die Schwel- stets den tektonischen Ursprung des Beton, nämlich le, was ein räumliches und empfindungsmäßiges die Holzschalung, sozusagen die Vorbedingung sei- «Ausschließen» bedeutet. Während das Langfenster ner Existenz, hervorgehoben. In seiner Suche nach «uns zum Anschauen eines endlosen Panoramas einer neuen nationalen Ordnung sollte er tatsächlich verurteilt», stellt Perret fest, animiert uns das Verti- durch die Verwandlung des traditionellen korinthi- kalfenster, indem es uns einen vollständigen Raum schen Akanthusblatts in eine aus der Geometrie der (un espace complet) erblicken läßt: Straße, Garten, Schalung entstehende organische Form ein vollkom- Himmel». Vor allem aber: diese Öffnungen lassen men neue Kapitell entwickeln. Die raison d’être dieser sich auch schließen.»14 Form, wie sie sich über ein Jahrzehnt vom Musée des Das Musée des Travaux Publics in Paris, das schon Travaux Publics bis zu den Kapitellen, die die Säulen um 1938 beinahe fertig war, jedoch erst 1954 ganz in Le Havre schmücken, entwickelte, erklärt Collins: vollendet wurde, ist ohne Frage das Meisterwerk in «Historische Vorbilder lieferten wenig Richtlinien Perrets Laufbahn. Wie in keinem anderen Bauwerk, für den korrekten Abschluß der Schäfte eines mo- wenn man von den Blocks in Le Havre absieht, die nolithischen Rahmens, und sogar die Zimmerei bot zwar nach seiner Art, jedoch nicht von seiner Hand außer einem allgemeinen Hinweis auf das, was zu sind, behauptet sich bei diesem Gebäude der kons- vermeiden war, wenig Anhaltspunkte. Beim gemau- truktiv klassizistische Säulengang in seiner ganzen erten Architravbau wurde die Frage der Übertragung 20

Abb. 5.54 Auguste Perret, Musée des Travaux Pu- ägyptisch an. Das für Le Havre entworfene Kapitell blics, Paris, 1936-37, Innenansicht bildete einen groben, jedoch geometrisch präzisen, facettierten Übergang, der aus mehreren größeren, der Last vom quadratischen Balken auf den runden sich überschneidenden Ebenen bestand. Nach einer Säulenschaft durch einzelne Steinblöcke gelöst. Bei unabhängig von der Zahl der Flächen in der Schalung der mittelalterlichen Holzkonstruktion... bestand die allgemein bewährten Methode, enden hier die spit- Notwendigkeit eines Abschlusses nicht (bis auf ge- zen aller Dreiecke über einer Kante der facettierten schnitzte oder applizierte Ornamente), da Stützen Säule, so daß «die Aufgabe des Architekten nur mehr wie Balken meist quadratisch waren. Perret hielt ein in der Festlegung der Maße (bestand), wie es in der visuelles Zeichen der Lastübertragung nicht für we- Vergangenheit immer der Fall war».16 Beim Musée sentlich, und oft... fügte er, wie bei der Kolonnade im des Travaux Publics erreichte Perret einen bemer- Musée des Travaux Publics, die Säulenschäfte unmit- kenswerten Grad an Präzision, indem er die Säulen telbar an die rechteckigen Balken darüber an. Gäbe direkt aus der Schalung löste, alle anderen Betonflä- es jedoch irgendeine Möglichkeit, einen Übergang chen jedoch mit dem Stockhammer behandelte, um zu schaffen, der zugleich konstruktiv logisch und äs- die Zuschlagstoffe freizulegen und die Kanten und thetisch vorteilhaft wäre, so empfand er es als eine Fugen zu betonen. Dieser über alle Flächen laufende moralische Pflicht, diese zu finden.»15 lineare Akzent verlieh dem Bau einen überraschend Diese Verpflichtung deutet auf eine Verbindung atektonischen Zug und erweckte die Vorstellung, die zwischen der tektonischen Form und der Darstel- Aggregatflächen könnten das Material für Einzelta- lung höherer Werte und könnte erklären, weshalb feln sein. Gleichzeitig unterbrachen große, durch- Perret sein schuppenartig verziertes Kapitell nur gehende Spiegelglasflächen mit Stahlrahmen, die am äußeren Säulengang des Museums anbrachte hinter dem äußeren Säulengang liefen, den durch und die normative Konstruktion der Galerien durch das tragende unterirdische Betongewölbe hervorge- einen einfachen Perlstab zum Ausdruck brachte, rufenen Eindruck von räumlicher Kontinuität. Diese der die runden Säulenköpfe von den Balken trenn- räumliche Elision verlieh dem Museum das Format te. Sonst sind die Säulen innen und außen identisch eines «Hauses im Haus», was sozusagen das Leit- und weisen die gleiche Kannelierung und die nach motiv des ganzen Baus war (Abb. 5.54). Gleichzeitig oben verlaufenden Entasis auf. Collins findet Perrets überwand Perret die Notwendigkeit, überflüssige Museum zu organisch und zieht die gröberen, einfa- gekoppelte Säulen anzubringen, wie man sie innen cher facettierten Kapitelle von Le Havre deutlich vor, und außen am Théâtre des Arts décoratifs von 1925 die des Museums muten für sein Empfinden allzu sehen konnte. In dieser Beziehung bildet das Muse- Auguste Perret 21 um den Höhepunkt einer dialektischen Entwicklung, wurde. Schließlich war es ihm auch gelungen, in sein die von der These der Kirche in Le Raincy über die An- Werk das einzuführen, was er immer für den eigent- tithese des Théâtre des Arts Décoratifs zur Synthese lichen Beweis des Standes einer Zivilisation gehalten des Musée des Travaux Publics übergeht. Sogar die hatte - nämlich die räumliche und tektonische Qua- claustra bringen eine Lösung auf einer neuen Ebene, lität der im Raum aufsteigenden Urtreppe, wie es da überall das gleiche dreieckige Muster erscheint. an der Wendeltreppe des Musée des Travaux Publics Wie schon erwähnt, wurde die eigentlich erforderli- dokumentiert ist. Perrets theoretisches Hauptwerk, che Anbringung von Doppelsäulen - die eine innen, Contribution à une théorie de l’architecture, erschien die andere außen - durch den Kunstgriff des «Hauses 1952, zwei Jahre vor seinem Tod. Diese Theorie, die im Haus» auf geniale Weise vermieden. Bei diesem sich wie ein aus Steinchen zusammengesetztes Mo- Beispiel offenbart sich die zweite Artikulationsebene saik darstellt, ist in einem noch knapperen Stil ver- im zurückgesetzten Baukörper, vor allem im Rhyth- faßt als Mies van der Rohes theoretische Schriften; mus der Doppelpilaster hinter dem Säulengang. In sie wird in Form von Aphorismen dargelegt, die nach den Hohlräumen zwischen diesen Pilastern befinden einem klassischen Schema auf der Buchseite ange- sich die Heizungsrohre, eine Lösung, die Louis Kahn ordnet und in Großbuchstaben geschrieben sind, als spätere Integration von technischen Einrichtungen in sollte jeder Satz in Stein gemeißelt werden. Diese die Konstruktion vorwegnimmt. Die tektonische Ein- Aphorismen stehen jedoch in logischer Reihenfolge heit des inneren Volumens wird durch die gestockten wie die Glieder einer Argumentation, obwohl jeder Unterzuge gewährleistet, die mit den sie tragenden, einzelne eine selbständige Aussage ist. Ihrer gibt es freistehenden Stützen monolithisch verbunden sind. eigentlich sechzehn, und einige sind von kurzen Zita- Die Umfassungsbalken werden einzeln von querste- ten anderer Autoren begleitet. Perret beginnt so: «Die henden Wechselbalken getragen, die ihre Last auf Technik, stetige Huldigung an die Natur, wesentlicher in die Wand integrierte Pilaster verteilen. Durch die Nährboden der Phantasie, echte lnspirationsquelle, runde Laterne in der Mitte des über dem halbkreis- Glaubensbekenntnis jeder Wirkung. Muttersprache förmigen Auditorium gespannten Daches fällt das jedes schöpferischen Geistes, die Technik, poetisch Tageslicht in den Raum, während die zwischen den ausgedrückt, führt zur Architektur.»18 Darauf folgt beiden Kuppeln angebrachten Beleuchtungskörper eine Behauptung, die sich fast wie eine unmittelba- künstliches Licht spenden. Wie bei Notre-Dame du re Paraphrase des Aphorismus über die Kontruktion Raincy schützt jedoch eine dritte Haut aus leichtem ausnimmt, mit welchem Viollet-le-Duc das Diction- Material die Oberfläche der oberen Kuppel. Während naire raisonné de l’architecture française beginnt. sich die untere Kuppel über dem Auditorium aus ab- Perret schreibt: «Die Architektur ist die Kunst, den gestuften Ringen von in Beton eingefaßten Glaszie- Raum zu organisieren. Durch die Konstruktion drückt geln - was er béton translucide nannte - zusammen- er sich aus.»19 Dann unterscheidet er weiter zwischen setzt, besteht die obere Kuppel ganz aus Stahlbeton. beständiger und vergänglicher Form: «Ob beweglich Die kassettenartige Decke des Museums ist wie bei oder unbeweglich, gehört all das, was Raum bean- der Ecole Normale de Musique mit schallschlucken- sprucht, zum Bereich der Architektur. Die Architektur den Sperrholzplatten getäfel - ein typisches Merkmal entsteht aus dem Raum, begrenzt ihn, schließt oder in Perrets reifem Schaffen. Für ihn hatte die Akustik umschließt ihn. Sie hat den Vorzug, magische Plätze, eines Raumes einen ontologischen Wert, der über Geistesgebilde zu schaffen. Von allen künstlerischen die Frage der adäquaten Schalldämpfung oder Reso- Ausdrucksmitteln ist die Architektur am meisten von nanz hinausging. Wie nach ihm Le Corbusier, scheint materiellen Bedingungen abhängig. Die Dauerbedin- auch er den Klang als eine weitere Manifestation gungen werden von der Natur, die vorübergehenden des räumlichen Charakters eines Gebäudes betrach- vom Menschen auferlegt. Das Klima mit seinen Tem- tet zu haben. Für ihn wie für den dänischen Kritiker peraturschwankungen, die Materialien und ihre Ei- Steen Eiler Rasmussen sollte Architektur akustisch genschaften, die Stabilität und die Gesetze der Statik, erlebt werden.17 Gleichzeitig entsprachen - wie beim die optischen Verformungen, die ewige, universelle Foyer des Théâtre des Champs-Elysées - die Behand- Richtung der Linien und Formen erlegen Bedingun- lung der Decke und das Kasettenmuster dem ortho- gen auf, die beständig sind. Der Architekt ist derjeni- gonalen Netzwerk des Skeletts. Bei diesem Bau war ge, der durch die Verbindung von wissenschaftlichem Perret allerdings übermäßig stolz darauf, daß kein Denken und Intuition Schiffe, Portiken, souveräne einziger Quadratzentimeter Putz im Inneren verwen- Behausungen konzipiert, die die verschiedenen, aus det wurde. An jedem Element war zu erkennen, aus den funktionellen Bedürfnissen erwachsenden Orga- welchem Material es bestand und wie es fabriziert nismen zu vereinen und aufzunehmen vermögen.»20 22

Diese Stelle ist eine implizite Kritik unseres irregelei- ten sein. Ich möchte gern wissen, wer diese Wörter teten Strebens nach der Verwirklichung einer perfek- zusammengepappt hat: Kunst und dekorativ. Es ist ten Übereinstimmung von Form und Funktion, die ungeheuerlich. Da, wo die wahre Kunst ist, braucht nur in den extremsten Überlebensfällen relevant sein man keine Dekoration.»23 kann. Darüber hinaus deutet sie darauf hin, daß un- Der zweite Punkt betrfft Perrets Haltung gegen die sere moderne Komfonrt-Besessenheit eine Art von Simulation von tektonischer Form und Konstruktion. Bequemlichkeit ist, die in den letzten fünfzig Jahren In diesem Zusammenhang gibt es in Denis Honeg- zur Entwicklung einer immer stärker kommerziali- gers Buch Auguste Perret: Doctrine de l’architecture sierten Architektur beitrug. Statt dessen zieht Perret eine interessante Anmerkung, die diese Frage be- den Raum des «menschlichen Auftretens» vor, wie rührt. Perret habe ihm einmal gesagt: «Wir haben die er zum ersten Mal in der griechischen Polis wahr- Sprache des Steins verlernt. Alles, was wir heute aus nehmbar wurde, das aus dem Peristyl buchstäblich diesem Material machen, ist nur Lüge und Schwindel. auftauchende menschliche Subjekt. Hier stellt Perret Wir wissen nicht mehr, wie man ein Gewölbe baut, die Beständigkeit des Baudenkmals, sogar als Ruine, und wir verankern unsere Steine mit Eisenkrampen. der Vergänglichkeit des greifbaren Alltagsobjek- Die sichtbaren Stürze werden mit Eisen- oder Stahl- tes entgegen. Diese Einstellung ist auch nah an Le betonträgern gestützt. Ich wette, daß kein heutiger Corbusiers Bemerkung, je enger unsere Beziehung Architekt, wer es auch sein mag, in der Lage ist, das zu einem Objekt sei, umso mehr spiegele es unse- Hauptschiff der Kathedrale von Bourges mit der glei- re anthropomorphe Figur wider, und umgekehrt: je chen Sorgfalt und dem gleichen Gefühl für das Ma- schwacher unsere Beziehung, umso mehr tendiere terial wiederaufzubauen. Heute begnügen wir uns das Objekt zur Abstraktion. Anschließend berührt damit, Stahlbeton zu verwenden, ihn zu verputzen Perret die Frage des poetischen Primats der Konst- und die Fugen zu streichen.»24 ruktion: «Die Konstruktion ist die Muttersprache des Dieser kitschigen Simulation setzt Perret, wie Semper, Architekten. Der Architekt ist ein Dichter, der denkt den Primat des Rahmens entgegen. Semper anthro- und spricht in Form von Konstruktionen. Die großen pologisch begründete Rechtfertigung des Rahmens Bauten unserer Zeit erfordern einen Rahmen, aus erweitert er nun zu einer eigenständigen Philosophie Stahl oder Stahlbeton. Für den Bau ist der Rahmen der Konstruktion. Mit ethischen Untertönen, die pa- das gleiche wie für das Tier das Skelett. Ebenso wie radoxerweise an die Schriften Adolf Loos` erinnern, das Skelett des Tieres rhythmisch, ausgeglichen und bemerkt er in seiner Contribution à une théorie de symmetrisch ist und die unterschiedlichsten, an ver- l’architecture: «Wer irgendeinen Teil des Tragrah- schiedenster Stelle befindlichen Organe einschließt mens versteckt, nimmt nicht nur der Architektur und stützt, so muß auch der Tragrahmen eines Baus ihre einzige Rechtfertigung, sondern beraubt sie ausgewogen, rhythmisch, ausgeglichen und ganz ihres schönsten Schmucks. Wer eine Stütze versteckt, symmetrisch sein. Auch er muß in der Lage sein, die macht einen groben Fehler, wer eine falsche hinstellt, unterschiedlichsten und an verschiedenster Stelle begeht ein Verbrechen.»25 gelegenen Organe und Einrichtungen zu enthalten, In seinen knappen Aphorismen folgt Perret sowohl die Funktion und Vereinbarungen erfordern.»21 Be- Paul Valéry als auch Henri Bergson, wenn er die fun- gleitet ist dieser Aphorismus von einem Zitat aus den damentale Bedeutung der Beständigkeit des Tragrah- Schriften des Bibliothekars der Ecole des Beaux-Arts, mens, d. h. seine Fähigkeit, die Zeit zu überdauern, Charles Blanc, des Verfassers der 1867 veröffentlich- hervorhebt.26 In diesem Zusammenhang schreibt ten bedeutenden Abhandlung Grammaire des arts er: «Es ist der Rahmen, der dem Bau die Elemente du dessin: «Die gründliche Studie alter Baudenkmäler und Formen verleiht, die die permanenten Verhält- zeigt auf einleuchtende Weise, daß Architektur auf nisse erfordern, und der, der Natur unterworfen, höchster Ebene weniger dekorierte Konstruktion als der Vergangenheit verpflichtet, die Dauerhaftigkeit konstruierte Dekoration ist.»22 (la durée) des Werkes begründet. Nachdem er den Daraus läßt sich vieles ableiten, was einer Erläute- transitorischen wie den permanenten Erfordernis- rung bedarf. Erstens lehnte Perret sein Leben lang sen Genüge getan hat, bekommt das Bauwerk, nun die dekorative Kunst kategorisch ab, obwohl er 1925 Mensch und Natur ausgesetzt, einen bestimmten an der Exposition des Arts décoratifs teilnahm. Diese Charakter, erhält einen Stil, wird harmonisch. Charak- Ausstellung betrachtete er als einen Rückschritt im ter, Stil, Harmonie, dies sind die Meilensteine, die auf Vergleich zum Niveau der Pariser Weltausstellung dem Weg der Wahrheit zur Schönheit führen.»27 1900. In einem damaligen Interview mit Marie Dor- In der Einführung zu seinem Theaterstück Histoire moy erklärte er: «Die dekorative Kunst sollte verbo- d’Amphion ging Valéry so weit, daß er das Gedächtnis Auguste Perret 23 in der literarischen Kultur mit der Grundkonstruktion «Eine Lokomotive hat nur Charakter; der Parthenon in der Architektur verglich: «Schon bei dem gerings- dagegen hat Charakter und Stil zugleich. In einigen ten Vergleich muß man an das Dauerhafte denken, Jahren wird die schönste Lokomotive von heute dies ist das Gedächtnis, d.h. die Form, genauso wie nichts als Schrott sein, aber der Parthenon wird im- der Erbauer von Türmen und Glockenstühlen an die mer singen.»31 «Stil», pflegte Perret in Anlehnung Konstruktion denken muß.»28 an Viollet-le-Duc zu sagen, «ist ein Wort, für das es Auf den wesentlichen Einfluß Valérys auf die Ent- keine Mehrzahl gibt.»32 Mit einem Aphorismus, der wicklung von Perrets Denken kann nicht genug beinahe wie eine direkte Paraphrase von Mies van hingewiesen werden. Valéry scheint Perret zum der Rohes Augustinus-Zitat «Schönheit ist der Wider- ersten Mal um 1909, also drei Jahre vor der Entste- schein der Wahrheit» anmutet, schließt Perret seine hung des Théâtre des Champs-Elysées, begegnet zu Abhandlung Contribution à une théorie de l’architec- sein. Er war ein Theaterliebhaber und stand neben ture und fügt, im Einklang mit der zur gleichen Zeit Perret in enger Verbindung zum ganzen Kreis, der in Le Corbuiers Modulor vertretenen These hinzu, die an der Entstehung des Theaters beteiligt gewesen Bereicherung eines Bauwerks durch die Proportion war, einschließlich Maurice Denis, von welchem die sei die Spiegelung des Menschen selbst.33 Mit dieser Innendekoration stammte, und Gabriel Thomas, dem letzten Bemerkung beendet er auch sein Testament. Bauverwalter. Valérys Einstellung zur Architektur, Das gräko-gotische Ideal prägte das Werk Perrets wie in Eupalinos ou l’architecte (1922) dargelegt, ist auf allen Ebenen; während sein Rückgriff auf die polemisch tektonisch bis hin zum Rückständigen, neoplatonische Form und seine eigene Vision vom da für ihn Architektur nur aus Naturstein bestehen Menschenschicksal eindeutig griechisch waren, hat- konnte. In diesem Zusammenhang unterscheidet er te seine Einstellung zur Produktion und sein Gefühl zwischen 1. der einfachen, aus zugerichteten Steinen für Konstruktion ihre Wurzeln in der mittelalterlichen bestehenden Tragkonstruktion, 2. dem - meist mit Kultur. Unter diesem doppelten Einfluß hatte er we- Holz gerahmten - Netzverband, 3. der verstärkten nig Achtung vor der Renaissance: «Die Renaissance Konstruktion aus Stahlbeton. Diese Unterscheidung war für mein Gefühl eine nach rückwärts gerichtete kann als Antwort auf Perrets architektonische Bemü- Bewegung; es war keine Wiedergeburt, sondern reine hungen und zugleich als deren Kritik hingenommen Dekadenz, und man darf sagen, daß, obwohl einige werden, denn klassische Architektur ist zugleich eine geniale Männer nach Ende des Mittelalters Baudenk- tektonische Konfiguration und eine parataktische mäler errichtet haben, die Meisterwerke waren, wie Gliederung, Stahlbeton dagegen eine monolithi- die Val-de-Grâce-Kirche, der Invalidendom und das sche Konfiguration und eine organische Gliederung. Versailler Schloß, diese Gebäude nichts als herrliche Während sich Perret alle Mühe gab, das tektonische Bühnenbilder sind... Versailles ist schlecht gebaut, und Potential des Stahlbetonrahmens zu verwirklichen, wenn die Zeit ihre Wirkung auf das Schloß ausgeübt entfernte sich sein Werk sui generis von den tieferen hat, wird keine Ruine, sondern ein Trümmergestein Wurzeln der Tektonik, wie sie Valéry aus der griechi- entstehen. Dies ist keine Architektur; Architektur ist schen Kultur begriff.29 Valéry verbreitete sich über die das, was schöne Ruinen erzeugt.»34 Perret, der die Pro- Reinheit dieser etymologischen Herkunft auf typisch duktionsmittel vollkommen kontrollierte, hatte den mediterrane Weise, indem er zwischen Eupalinos, der, einmaligen Vorzug, seine ganze Laufbahn hindurch der Tradition verpflichtet, in Stein baut und eine hie- behaupten zu dürfen, er sei viel mehr «Konstruk- rarchische menschliche Welt errichten sollte, und Tri- teur» als Architekt. Diese von tektonischem Denken don unterscheidet, der Schiffe aus Holz baut und ge- zeugende Haltung wurde dadurch begünstigt, daß gen das Unbekannte, aber auch mit ihm arbeitet, um A. & G. Perret Constructeurs, die Firmenbezeichnung das Meer zu erobern. Hier erscheint der Homo Faber seines Architekturbüros bis 1945, mit dem Bauunter- unter zwei Aspekten - der eine der Kultur, der andere nehmen Perret Frères zusammenhing, das stets mit der Natur zugewandt: die erste Figur ist die eines der Durchführung der Arbeiten beauftragt wurde. Es Welterbauers, die zweite dagegen die eines Han- war sicherlich diese symbiotische Verbindung, die es delnden im Sinne des Instrumentalismus.30 Perret ermöglichte, eine solche Präzision in der Ausführung scheint die Begriffe Charakter und Stil oft wie Syno- zu erreichen, einschließlich so schwieriger Ausgleich- nyme gebraucht zu haben; doch ist es klar, daß er den arbeiten wie der Korrektur der «optischen» Durch- Stil mit einer inneren Ordnung von fundamentaler biegung der durchlaufenden Balken, denn... waren in Bedeutung assozierte, während er unter Charakter der griechischen Baukunst solche Verfeinerungen... lediglich die äußere Manifestation eines bestimmten das mühsame Ergebnis bildhauerischen Geschicks, Augenblicks verstand. So sagte er zu Marcel Mayer: wurden sie in Perrets Architektur allein durch die na- 24 türliche Elastizität des Holzes möglich. Die Schalung sich befriedigt ausruhen. Staunen und Aufregung jedes einzelnen Balkens wurde vom Arbeiter flach sind Schocks, die nicht anhalten, sie sind nur beding- und passend entworfen, und erst als man den Balken te und anekdotische Empfindungen. Der echte Zweck einsetzte, wurden diese Ausgleicharbeiten mit Hilfe der Kunst besteht darin, uns dialektisch von Freude von Unterlegeklötzen (oder scamilli impares, wie Vi- zu Freude über die einfache Bewunderung hinaus zur truv sie bezeichnet hätte) vorgenommen, die unten Wonne in ihrer reinsten Form zu führen.»36 verkeilt waren, um die erforderliche Wölbung nach Perrets heutige Bedeutung liegt in der Art, in der sein oben zu erzielen.»35 Diese Fähigkeit, klassische Ver- Werk eine Entwicklungslinie aufrechterhielt, die, feinerungen mit modernen Konstruktionsmitteln zu wenn auch von der Ausdruckskraft der Avantgarde erzielen, trug sicherlich dazu bei, Perrets Ruf als evo- entfernt, doch die zweifache Ratlosigkeit der zweiten lutionärer Realist zu begründen. Doch sollte ihn die Hälfte des zwanzigsten Jahrhunderts - den nach- tektonische Dimension in seinem Werk dazu führen, ahmenden Historismus einerseits und den reduzie- die Redaktion von L’Architecture Vivante zu verlassen, renden Funktionalismus andererseits - zu vermei- einer Zeitschrift, die er gegründet hatte, um eine le- den verstand. Sein Vermächtnis überwindet diesen bensfähige Architektur zu fördern. Perrets Ausschei- doppelten Zwang und weist auf eine Zukunft hin, in den war die Folge einer Konfrontation mit dem Her- der sich tektonische und stereotomische Elemente ausgeber Jean Badovici, die sich an dessen Entschluß dialektisch verbinden können. Die Möglichkeit, Per- entzündet hatte, Mondrians Polemik L’architecture rets Methode auf andere strukturelle Materialien zu future néo-plasticienne in der Herbstausgabe von übertragen, ist vielleicht am deutlichsten an seinen 1925 zu veröffentlichen. Perret hatte L’Architecture temporären Bauten, insbesondere am Palais de Bois Vivante als Anti-Beaux-Arts-Publikation gegrün- und am Théâtre des Arts décoratifs erkennbar. Diese det, aber seine ablehnende Haltung gegenüber der Werke deuten auf eine komplexere und freiere Arti- Akademie bedeutete nicht, daß er gewillt war, die kulation als der «Staatsstil» seiner späteren Karriere. sich entwickelnde Tradition der tektonischen Kultur So spiegeln sich in der zwiespältigen Natur seines aufzugeben. Seine anschließende Distanzierung Einflusses Grenze und Verheißung seines Vermächt- von der modernistischen Avantgarde und ihren ver- nisses. Einerseits gibt es seine ziemlich akademi- schiedenen Richtungen führte nicht nur zu einer schen Nachfolger, zu denen auch Pierre Lambert und Entfremdung von der nächsten Generation, sondern Jacques Poirier gehören, seine unmittelbaren Mitar- auch dazu, daß sein Werk in den Berichten über die beiter beim Wiederaufbau von Le Havre, und sogar Architekur des zwanzigsten Jahrhunderts nicht ge- Denis Honegger, dessen 1939 gebaute Freiburger bührend behandelt wurde. Man kann sagen, daß Universität eine exemplarische Übung in Perretscher folgende Merkmale die besondere tektonische Linie, Architektur war, die schon ins Dekorative abglitt. die Perret in seinem Werk verfolgte, stets kennzeich- Andererseits gab es auch seine eigenen modernisti- nen: 1. der Ausdruck des Skeletts als unerläßliches schen Schüler, wie Erno Goldfinger, Paul Newton und Ordnungsprinzip, 2. das Hervorheben des Gelenks als Oscar Nitschke, sowie entferntere Nachfolger, wie techno-poetisches Drehmoment, 3. die Neudeutung der Amerikaner (tschechischer Herkunft) Antonin traditioneller Züge zur Wahrung einer bestimmten Raymond, dessen Golfclub von 193037 in Tokio eine kulturellen Kontinuität, 4. die sich daraus ergebende Anpassung des konstruktiven Klassizismus Perrets Hervorhebung bestimmter Schlüsselelemente wie an japanische Verhältnisse war, und sogar Karl Moser, Gesims, Fenstertür und Wendeltreppe als Verkörpe- dessen 1931 vollendeter Basler Bahnhof als eine ziem- rung der Zivilisation, und 5. das Festhalten am Rati- lich theatralische Übertragung von Perrets Beton- onalen als übertragbarer Methode zur Fortführung Syntax betrachtet werden kann. Das allerletzte Werk, einer normativen Kultur. Dieser letzte Punkt hängt si- das die Methode Perret, im Gegensatz zu dessen Stil, cherlich mit Perrets Würdigung des Banalen zusam- internalisierte, mag vielleicht Raymond und Ladislav men, die sich in seinem Plan für den Wiederaufbau Rados Reader`s Digest Building sein, das 1951 in To- von Le Havre manifestiert. Im Vortrag, den er 1933 vor kyo errichtet wurde. Alles bei diesem reduzierenden, dem Institut d’Art et d’Architecture hielt, erklärte jedoch sublimen Bau, von der Artikulation der Konst- er: «Alt ist ein Land nur durch seine Monumente, ruktion bis hin zur Präzision des Gußbetons, erinnert denn die Natur ist ewig jung. Wer es vermag, ohne an die tektonische Strenge Perrets in seiner besten die modernen Bedingungen eines Programms oder Zeit, ohne jedoch zu versuchen, die typische modena- den Gebrauch moderner Materialien zu verraten, ein ture seines Stils nachzuahmen. Werk zu schaffen, das so aussieht, als sei es immer da gestanden, das - mit einem Wort - banal ist, der kann Auguste Perret 25 aus Grundlagen der Architektur, Studien zur Kultur der menschlichen Erfahrung verbannt ist.« An einer weiteren Stelle (S. 173) schreibt sie: »Braucht das animal laborans die Hilfe des homo des Tektonischen, Kenneth Frampton; Oktagon Ver- faber, um seine Arbeit zu erleichtern und seinen Schmerz zu lindern, lag, München-Stuttgart, 1993 und brauchen die Sterblichen seine Hilfe um ein Haus auf der Erde zu errichten, so brauchen agierende und sprechende Menschen die Hilfe 1 Leonardo Benevolo, Geschichte der Architektur des 19. und 20. Jahrhun- des homo faber in seiner höchsten Fähigkeit, d. h. die Hilfe des Künst- derts, S. 384-88. Deutsche Ausgabe von L. Benevolo, Storia della archit- lers, des Dichters und des Geschichtsschreibers, der Erbauer von Monu- tura moderna, 1960. menten oder der Schriftsteller, weil ohne sie das einzige Produkt ihres 2 Der sonst äußerst logisch aufgebaute Text der Studie Collins' ist in Handelns, die Geschichte, die sie entstehen lassen und erzählen, gar diesem Punkt insofern widersprüchlich, als Collins auf Claude-Marie nicht überleben würde...« Perrets Abneigung gegen Beton hinweist und behauptet, bis zu dessen 31 P. Collins, a.a.O. S. 157. Tod im Jahre 1905 hätten keine Werke in diesem Material in seiner Fir- 32 Ebd., S. 158. ma ausgeführt werden können; dabei wußte Collins nur allzu gut, daß 33 Perret, a.a.O das Haus in der Rue Franklin in Beton gebaut wurde. S. Peter Collins, 34 P. Collins, a.a.O. S. 163. Concrete, The Vision of a New Architecture, London 1959, 174-175. 35 Ebd., S. 221. 3 Zu Julien Guadet vgl. Theory and Design in First Machine Age, von 36 Ebd. S. 223. Reyner Banham, 1960. 37 lnteressant ist, daß Raymonds Hauptassistent beim Bau des Tokioter 4 Vgl. Banham, a.a.O., S.30. (...) Golf Clubs der Tscheche Bedrich Feuerstein war, der in Paris für Perret 5 Auguste Perret, Contribution à une théorie de l’architecture, unpagi- am Théâtre des Arts décoratifs mitgearbeitet hatte. Feuerstein fungier- niert, Cercles d’études architecturales, André Wahl, Paris 1952 (Erstver- te auch als »job captain« bei dem Raymond`s Rising Sun Petroleum öffentlichung in Das Werk, Feb. 1947, S. 34-35). Company Building von 1927. 6 Peter Collins, Concrete, London 1959, S. 186. 7 Ebd., S. 242. 8 Vittorio Gregotti, »Auguste Perret, 1874-1974, Classicism and Rationa- lism in Perret« in Domus, Nr. 534, Mai 1974, S. 19. 9 Collins, a.a.O., S. 254. 10 Collins, a.a.O., S. 217. 11 Peter Collins, »Auguste Perret«, MacMillan Encyclopaedia of Ar- chitects, New York 1982, S. 394. 12 Henri Bresler, »Fenêtres sur cour«, Rassegna 28, Mailand 1979. 13 Vgl. Henri Bresler, »Fenêtres sur cour«, Rassegna 28, Mailand 1979. (...) 14 B. Reichlin, »The Pros and Contras of the Horizontal Window, The Per- ret - Le Corbusier Controversy«, Daidalos 13, Sept. 1984, S. 71-82. 15 P. Collins, a.a.O., S. 206-207. 16 Ebd., S. 208. 17 Vgl. Steen Eiler Rasmussens Experiencing Architecture, Cambridge, Massachusetts, 1964, Kap. X, »Hearing Architecture«. 18 Perret, a.a.O. 19 Perret, a.a.O. 20 Perret, a.a.O. 21 Perret, a.a.O. 22 Perret, a.a.O. 23 Marie Dormoy, »Interview d’Auguste Perret sur l’exposition interna- tionale des arts décoratifs«, L’amour de I’Art, Mai 1925, S.174. 24 Denis Honegger, »Auguste Perret: Doctrine de l’architecture«, Tech- niques et Architecture, 1-2, Bd. 9, 1949, S.111. 25 Perret, a.a.O . 26 Man denkt in diesem Zusammenhang an den deutschen Begriff Ge- genstand, »gegen etwas stehen«. 27 Perret, a.a.O. 28 Paul Valéry, »Histoire d’Amphion«. Eupalinos ou l’architecte erschien 1921.(...) 29 Für viele dieser Gedanken bin ich Giorgios Simeofiridis Aufsatz über Valéry verpflichtet, insbesondere für den Hinweis auf das Werk des griechischen Architekten und Theoretikers Panayiotis Michelis und dessen Unterscheidung zwischen der tektonisch/ parataktischen Ord- nung des Klassizismus und der monolithisch/ organischen Ordnung des Betons. Michelis The Aesthetics of Concrete Architecture, Athen, verdient, übersetzt und besser bekannt zu werden. Unter den von Si- meofiridis benützten Quellen ist Paul Valéry Méditerranéen von Gabriel Faure, Paris 1954, besonders zu erwähnen. 30 Mit dem Begriff homo faber (der Mensch als Machender) beziehe ich mich auf die tiefen Einsichten in Hannah Arendts Buch The Human Condition, Chicago 1958, S. 158-174. Sie schreibt: »Erlaubt man den Stan- dards des homo faber über die fertige Welt zu herrschen.. dann wird sich schließlich der homo faber alles vorhandenen bedienen, als gehöre es zur Klasse der chremata, der Gebrauchsgegenstände, so daß, um Platos Beispiel zu folgen, der Wind nicht mehr in seiner Eigenschaft als Naturkraft verstanden wird, sondern ausschließlich in Verbindung mit dem Bedürfnis des Menschen nach Wärme oder Erfrischung - was natürlich bedeutet, daß der Wind als objektiv erfahrenes Etwas aus 26

Musée des Travaux Publics, Paris 1936-1948

Conçu dans le cadre de l'Exposition internationale de pas un chapiteau, c’est un Iien, mais ce Iien termine 1937, le musée des Travaux publics est implanté sur Ia colonne et fait d‘elle, avec son galbe et sa base, un une parcelle triangulaire entre les avenues d'Léna, individu, une personne, qu’on ne peut sans mutilation du Président-Wilson et Albert-de-Mun. Le projet se allonger ou raccourcir.» présente comme un triangle isocèle dont le sommet L’ensemble de l’oeuvre témoigne d‘une parfaite est formé par une rotonde contenant une salle de maîtrise du matériau béton. Les colonnes de 8m de conférences de huit cents places. Les salles hypos- hauteur en béton bouchardé ont des arêtes lisses tyles qui constituent les bras du triangle sont desti- qui expriment Ia texture de Ia matière. De même, les nées à accueillir les maquettes du musée des Travaux claustras triangulaires, les parpaings de béton rose publics. Le dossier d’archives est riche en documents ou les moulures de Ia corniche sont traités avec un graphiques qui permettent d'étudier les variantes soin extrême. Joseph Abram souligne que «les par- des élévations sur les trois voies. Ces dessins - dont paings, bouchardés avant Ia pose, calepinés, numéro- plusieurs vraisemblablement de Ia main d'Auguste tés, ont été mis en oeuvre ici avec les mêmes précau- Perret - témoignent du travail de composition qui tions que Ia pierre de taille». Perret n’écrit-il pas, au surdétermine le dimensionnement des éléments et sujer du matériau du Mobilier national: «Le béton, oriente les solutions techniques. Le dossier contient c’est de Ia pierre que nous fabriquons, bien plus belle et également de nombreuses études pour Ia rotonde plus noble que Ia pierre naturelle»? ainsi que les divers types d'escalier, dont le remar- Le musée des Travaux publics constitue l’aboutisse- quable escalier à double révolution. Perret reprend ment de trente années de recherche, comme le dé- ici le principe de Ia double ossature développé au montre Joseph Abram: «Au musée des Travaux publics Mobilier national. «Les huit colonnes qui rythment (1937), les frères Perret parachèvent leur long travail Ia façade sur l’avenue d’Léna portent directement la de formulation. Ils définissent un ordre architectural dalle de la toiture et définissent ainsi l’ordre principal. spécifique au materiau. [...] Avec cette oeuvre, les frères Dans ce premier portique, lisible de l’extérieur, se glisse Perret réalisent en vraie grandeur l’idéal du «monu- un second portique, intérieur, qui soutient le plancher ment parfait» tel que l’avait défini Viollet-le-Duc dans intermédiaire. Seule Ia colonnade de l’avenue d’Léna sa lecture rationaliste du temple grec. La structure a été réalisée selon le modèle initial (qui était syme- coïncide avec l’apparence, qui met Ia construction en trique).» représentation.» À Ia différence des colonnes mises en oeuvre par Per- Mais ce monument témoigne aussi, paradoxalement, ret à partir du théâtre des Champs-Élysées, celles du de l’épuisement des possibilités d’une recherche sur musée des Travaux publics ne sont plus de simples le béton armé en contradiction avec les techniques cylindres. «Ce sont des colonnes tronconiques, fines à modernes de construction. Au moment où l’industrie Ia base et s’élargissant progressivement vers leur som- du bâtiment s’oriente de plus en plus vers les tech- met, où elles s’évasent en chapiteaux.» L’explication niques industrielles, Ia réalisation de ce «monument que donne Perret de Ia forme des colonnes témoigne parfait» implique des processus de mise en oeuvre du du contant désir de justifier les choix esthétiques par béton largement fondés sur des méthodes arti- des arguments techniques: «Ce qui fait Ia solidité du sanales. Avec le musée des Travaux publics, Perret béton de ciment armé, c’est [...] le monolithisme de achève la transmutation définitive du béton armé, l’ossature, monolithisme où toutes les pièces sont en- faisant disparaître toute trace de sa nature compo- castrées les unes aux autres, et c’est pour exprimer cet site (béton et armature) et de ses qualités statiques. encastrement que nous avons été conduits à faire nos aus Les frères Perret, L’oeuvre complète, Institute points d’appui plus gros en haut qu’en bas, à l’inverse Français d’Architecture; Édition Norma, Paris, 2000 de ce qui se faisait jusqu’à présent pour les colonnes. Nous avons hésité longtemps avant d’oser cette forme et c’est, en Égypte, l’aspect d‘un groupe de palmiers dont les troncs lisses et nus s’élançaient du sol jusqu’à leurs palmes, à plus de vingt mètres de hauteur, en grossissant toujours, qui nous a décidés. [...]Ce n’est Auguste Perret 27 28 Auguste Perret 29

Perspective axonométrique.

En haut à gauche. Axonométrie éclatée. Perspective intérieur da la salle d’exposition. 30

Ambivalentes Le Havre Eine Annäherung an Potenziale und Defizite in Auguste Perrets Wiederaufbau des Stadtzentrums Aita Flury und Katharina Stehrenberger

In der Literatur wird der Wiederaufbau von Le Havres in der nach Süden führenden Rue de Paris, zeigt sich Zentrum, das 1944 komplett zerstört worden war, als die Deklination des grossen Regelwerks am besten: städtebaulich «dritter Weg» bezeichnet. Auguste Räumliche und vorgeblendete Arkaden, über denen Perret (1874-1954), Leiter des Wiederaufbaus, war in ein 2-geschossiger Strassenhorizont eingeführt wird, seinem Masterplan um eine Vereinigung zweier bis Variationen von Säulentypen sowie die Rhythmisie- dahin als widersprüchlich betrachteten Konzepte rung der Fassaden durch plastische Überlagerung bestrebt: Historische Kontinuität in der Horizontalen stehender Fensterproportionen und liegender Bal- sollte mit modernen, funktionalistischen Aspekten kongesimse. Letztere setzt Perret als rein gestalteri- wie Licht, Luft und Raum in der Vertikalen kombiniert sche, die Volumen gliedernde Mittel ein. Aus diesem werden. Grunde fehlt vielen Wohnungen ein direkt zugängli- cher, privater Aussenraum, was die Kritik an der Kol- Deklination eines Regelwerks lektivierung der Wohnung, der Abgeschlossenheit Die Aufnahme urbanistischer Prinzipien in der Tradi- und der Anonymität massgeblich geschürt hat. Das tion der Ecole des Beaux-Arts sollte die räumlichen modular geprägte Äussere vermittelt jedoch nicht, Qualitäten der klassischen städtischen Textur mit dass sich im lnnern unerwartet fliessende Grundrisse strassen- und platzbegrenzenden Gebäuden und von hoher Flexibilität und Offenheit entwickeln. Der inneren Hofsituationen garantieren. Die herkömmli- Charakter der Wohnungen wird von einer stark an die che Blockrandidee der in einem orthogonalen Raster Konstruktion gebundenen Verteilung der Räume be- angelegten «îlots» wurde aber bereits im Grundriss stimmt. Das Platten-Stützen Tragwerk, das auf einem gesprengt, indem die Blöcke L- oder U-förmige Fuss- rigiden, die Stadt durchziehenden Grundraster von abdrücke aufweisen, die zu einer Durchlässigkeit der 6,24 m basiert, garantiert eine freiere Interpretation Gevierte führen. Die daraus entstehenden inneren der Raumkammern. Die damit mögliche Vereinigung Raumfiguren sind bewegter und die Blöcke weisen einzelner Zellen entlang der Fassaden und die Ver- eine gleichwertige Behandlung von inneren und äu- spannung der Grundrisse in Querrichtung verleihen sseren Fassaden auf. Was im Grundriss bereits auf- den Wohnungen ungeahnte Grosszügigkeit. scheint, nämlich die Abwendung von der Idee, die Identität der Bauten durch in sich geschlossene inne- Irreführende Kritik und räumliche Probleme re Höfe zu gewährleisten, wird durch die Behandlung Diesen Wohnungsqualitäten und der Harmonie des Schnitts offensichtlich: Die differenzierte Höhen- der äusseren kompositorischen Volumenstaffelung entwicklung der Volumen entbindet diese gänzlich zum Trotz scheint das Stadtzentrum von Le Havre von ihrem Fussabdruck. Kein Schwarzplan, keine rund sechzig Jahre nach seiner Genese an einer dif- Stadtkarte von Le Havre schafft es, ein Gefühl für fusen Ablehnung durch die Bevölkerung zu leiden. diese Raumfiguren adäquat wiederzugeben. Dieses Die Gründe für die empfundene Unaneigenbarkeit unvermittelte Aufeinandertreffen unterschiedlicher werden meist der Überreglementierung, dem dog- Gebäudehöhen und die je nach Perspektive daraus matisch Durchgängigen, der Rigidität der Gebäu- resultierende kompositorische Staffelung, das «sich- destrukturen und der Beschränkung auf den rohen in-die-Höhe-Auftürmen» ist die grosse Einzigartig- Beton zugeschrieben, der, nebenbei bemerkt, beein- keit des Stadtraums von Le Havre. Diese Raumkon- druckend makellos gealtert ist. Aspekte, die auch zeption ist am reinsten südlich des Rathausplatzes innerhalb des heutigen allgemeinen Trends zum in den für den Wiederaufbau prototypischen «îlots» «auseinanderdividierten» Städtebau als Argumente der I.S.A.I. (immeubles sans affectation individuel- angeführt werden. Mit Blick auf das Modell Le Havre le ou immediate) erfahrbar. Mittels 9-geschossiger Iautet die Gegenthese hier, dass dieses nicht primär Türme, die aus den U-förmigen Blöcken aufsteigen, unter übermässiger, formwirksamer Reglementie- wird das Rathausgebiet hier aus der zweiten Reihe rung und Typologisierung leidet, sondern die Defizite skandiert. Diese Gebilde konstituieren die Rue Victor sich an einigen elementaren, räumlichen Schwach- Hugo, einen Strassenraum von angenehmer Fussläu- punkten festmachen lassen. Die Planungsgeschichte figkeit und - seiner vertikalen Bewegtheit zum Trotz zeigt, dass die vom Atelier de Reconstruction zuerst - mir grossen Aufenthaltsqualitäten. Hier, wie auch verfolgten Massenpläne für das riesige terrain vague Auguste Perret 31

Panoramaauschnitt der Rekonstruktion. Im wurde damit zur prägenden Grundsetzung mit ent- Vordergrund links die I.S.A.I.-Blocke, in der scheidenden Folgen: Wahrenddem der alte Stadt- Bildmitte der Rathausplatz mit Rathaus, grundriss auf die 3. Richtung mit der Verformung nach oben abgehend die Avenue Foch mit der Blockränder reagierte, unterliegen die «îlots» der der Porte Océan als Schlussstein. Rechts die Rekonstruktion eindeutig dem konstruktiven Primat, ursprüngliche Neustadt, die im Zuge der Re- den Modulen der schweren Vorfabrikation und damit konstruktion des Zentrums zur «Altstadt» einhergehender Unflexibilität. Diese fehlenden Aus- wurde. wirkungen der Bedingungen des Ortes auf die Struk- Foto; Patrick Boulen tur führen die Resträume am Boulevard Francois 1er paradigmatisch vor. Dieser Achse ist zum äusseren nicht simpel dem Nachzeichnen des Fussabdrucks Hafen hin das Perrey-Quartier angelagert, eine ur- der verschwundenen Stadt entsprachen. Wenn auch sprünglich von Industrie, Handwerk und Fischerei- in den verschiedenen Entwürfen von Anfang an ein betrieben besetzte Zone, die erst seit den Sechziger- orthogonales Raster mit Inseln präsent ist, das durch jahren in ein Wohngebiet transformiert wurde. Hier die Richtungen der Rue de Paris und der Avenue Foch zeigt sich eine vom Perret-Plan unabhängige, hybride bestimmt ist, unterdrücken die frühen Vorschläge die Textur aus linearen Riegeln und sich verselbständig- 3. Richtung des 45° schräg dazu verlaufenden Boule- ten Figur-auf-Grund Objekten. Insbesondere die Re- vard Francois 1er. Heftiger Widerstand der Bevölke- sidence de France, eine wabenförmige Struktur von rung und konservativer Kräfte in der Stadtregierung Georges Candilis und Jacques Lamy aus den siebzi- zwangen aber zur Aufgabe der freieren Dispositio- gerjahren, sperrt die Perret-Stadt komplett vom Meer nen, zugunsten einer Restituierung aller vormaliger ab und delegiert sie damit in die zweite Reihe. Knapp Hauptachsen der Stadt. Das sogenannte Triangle formuliert verhindert die heutige Anlage des Perrey- d`Or, das sich zwischen den Eckpunkten Front de Mer Quartiers eine durchlässige, sinnstiftende Beziehung Sud, Hôtel de Ville und Porte Océane aufspannt, zwischen Meer und Stadt. Gleichzeitig ist zu bemer- 32 ken, dass die zwei aus dem Perret-Plan entwickelten, eine Belebung des Zentrums mittels klärender Ver- ans Wasser stossenden Knotenpunkte der Front de kehrsmassnahmen und zusätzlicher Begrünung ab Mer Sud im Süden und der Porte Océane im Westen und wendet dafür sicherlich bedachte Massnahmen auch keine räumlichen Höhepunkte darstellen. Bei an. Diese sind aber auf einer rein sekundären Ebene Letzterem zeichnet sich ab, dass das Finden einer En- angelagert, was bereits die im Wettbewerb definier- dung für eine monumentale, aufs Wasser zulaufende ten Perimeter und Eingriffstiefe illustrieren. Diese Achse, die eine Schliessung nach Innen und gleichzei- Strategie der Zurückhaltung und Ehrfurcht, die of- tige Öffnung auf die offene See Ieisten soll, keine ein- fensichtlich vom Gewicht eines derart stark markie- fache Aufgabe ist. In Realität handelt es sich heute renden Städtebaus hervorgerufen wird, wird den oh- bei beiden Kopfsituationen um vom Verkehr belaste- nehin musealen Charakter des Stadtzentrums kaum te Plätze ohne Aufenthaltsqualitäten, die wiederum wesentlich verschieben können. Sicherlich können das Ungeeignete der Gebäudetypologien zur Rekon- valable Antworten aber auch nicht in extravaganten, struktion eines axialsymmetrischen Strassen- und antithetischen Setzungen gesucht werden, wie sie Platzsystems vorführen: Die in der Höhe bewegten z.B. Oscar Niemeyers Kulturzentrum Le Volcan aus Blöcke entfalten ihre volle Wirkung dort, wo sie als den siebzigerjahren demonstriert. Auch die zur Zeit periphere Volumenkonstellationen in der Tiefe des forcierte Modernisierung des Hafenviertels als neue Raums wahrgenommen werden. In einer axialsym- Parallelwelt scheint von den eigentlichen Problemen metrischen, frontalen Anordnung hingegen wirken abzulenken. Die neuen Wahrzeichen, wie das gebau- sie steif und statisch. Vom Mangel an grosszügigen te «Bains des Docks» und das geplante Meereskun- Grünräumen abgesehen (Ausnahme bildet der Park demuseum, beide aus Jean Nouvels Feder, künden Square Saint-Roch im Norden) gilt die letzte Kritik primär von der heute ubiquitären Idee eine Stadt mit den in wenig spannungsvolle Abfolgen eingebunde- baukünstlerischen Highlights «aufzuforsten»; die nen, eher sonderlichen Plätzen. Markantestes Prob- eigentlichen Bruchstellen und urbanistischen Defi- lem der beiden Hauptplätze Place de l`Hôtel de Ville zite des Zentrums werden dabei nicht behoben. Zur und Place Charles de Gaulle bildet ihre Beziehung Stärkung und Aktivierung der einmaligen architekto- zu den Hauptachsen Avenue Foch und Rue de Paris. nischen Substanz wäre vielmehr die Um- und Verfor- Beim Rathausplatz verursachen die umlaufenden mung der Perretschen Idealtypen nötig. Ziel müsste Strassen einen von der Bebauung abgeschnittenen, die Manipulation des öffentlichen Raums sein, diffus möblierten Platzraum, der Platz Charles de dahingehend wie ihn die Umstände, die Situation Gaulle wird durch die mittig durchführende Rue de erfordern. Diejenigen Stellen, die heute eine empiri- Paris in zwei Hälften gespalten. Besonders ungünstig sche Reaktion auf den Ort vermissen lassen, müssten wirkt sich zudem die Tatsache aus, dass viele Plätze neu und radikal zur Disposition gestellt werden. Ver- und wichtige Häuser im Verhältnis zum Strassenni- mittelnde Massnahmen, die Herstellung neuer dia- veau abgetieft sind. So liegen z. B. der Rathausplatz, logischer Beziehungen zwischen «Baukörper» und der Park Square Saint-Roch, die Cathedrale de Notre «Raumkörper», das Erreichen robuster Aussenräume Dame und die von Perret als Schlussstein entworfene wären die wirklichen Herausforderungen - Eingriffe Eglise St-Joseph auf dem Niveau der ursprünglichen auf einer primären Ebene wären dazu notwendig - Stadt; eine Reminiszenz des originalen Vorschlags, das Perrer-Gerüst müsste dafür repariert, überlagert, der die gesamte Stadt auf eine 3,50 m vom Terrain verzahnt, justiert, modelliert werden. abgehobene lnfrastruktur-Plattform stellen wollte!

Neue Strategien für Le Havre Aita Flury, 2006-2010 Dozentin für Entwurf und Ar- Ab 2012 wird Le Havres Zentrum über eine 13 Kilome- chittekturtheorie an der HTW in Chur. Selbständige ter lange Tramlinie mit der Agglomeration verbun- Tätigkeit als Architektin in Zusammenarbeit mit Ro- den sein. Damit einhergehen sollen verschiedene ger Boltshauser, daneben Publikationen und Ausstel- Massnahmen zur komplementären Einrichtung des lungen zu Architektur. öffentlichen Raums. Das Projekt einer interdisziplinä- ren Planergemeinschaft sieht Eingriffe im Bereich des Katharina Stehrenberger, selbständige Tätigkeit als Strandes und des Gebiets um das Rathaus vor. Der Fo- Architektin 2001-2007, Assistentin an der Professur kus liege auf einer Verbesserung des Modal Splits, der A. Deplazes ETHZ. Seit 2006 Dozentin für Architektur Entflechtung und Klärung von Verkehrsströmen und und Konstruktion an der zhaw in Wintenthur. Parkplätzen sowie der lmplementierung eines neuen Grünraums im Strandgebiet. Der Vorschlag zielt auf aus werk, bauen + wohnen 3. 2010 Auguste Perret 33

Oben: Ein Block der I.S.A.I.-Prototypen wird über eine Negativecke mit dem Raum des Rathausplatzes verzahnt. Im Hintergrund skandieren die Hochhäuser den Platz aus der zweiten Reihe. Rechts: Einführung eines zweigeschossigen Strassenhorizonts durch Blend-Arkade und Gewinn an Plastizität an der Rue de Pans. Die Säule zeigt einen Kegelstumpf-Quer- schnitt, dezidierte Kannelüren und eine Abstraktion eines korinthischen Kapitells. 34

Rationalistischer Klassizismus in Frankreich Auguste Perret und Fernand Pouillon als Stadtbauer Vittorio Magnago Lampugnani

Der Städtebau hat zwei Epochen gekannt und scheint nen Wohnungen durch großzügige Fenster, die in die das Bedürfnis zu spüren, eine dritte zu kennen. Die vertikalen Lisenen der Fassaden eingeschnitten sind. Städte haben ganz klein angefangen und begonnen, Perret schwärmt dabei von der wunderbaren Lebens- sich durch die Erweiterung ihres Zirkulationssystems qualität, die vor allem die Wohnungen in den oberen über dem Boden auszudehnen, in einem Wort sich zu Stockwerken bieten: Aus unerfindlichen Gründen ist vergrößern: horizontaler und zentrifugaler Städtebau. er davon überzeugt, dass die Fliegen, der Staub und Die Städte sind riesenhaft geworden; sie ersticken und das »grässliche Geräusch, das die menschliche Exis- zermalmen sich; der chirurgische Städtebau, Metho- tenz erzeugt, indem sie mit übertriebener und lä- de Haussmann, hat sich angeschickt, mitten in ihrem cherlicher Geschwindigkeit auf dem Boden kriecht«, Fleisch zu wühlen, das Herz zu befreien durch die Ver- niemals über das vierzehnte Geschoss hinaussteigen vielfältigung der Hauptarterien und die Resektion des werde.4 Dadurch wird das Wohnen in den Türmen Gewühls von entschieden unentwirrbaren Nebenge- gesünder und erholsamer als auf dem Land. In der fäßen. Die Städte sind schließlich zu riesenhaft gewor- Mitte der Stadt erhebt sich ein Turmbau, in dem den und wir gelangen zur dritten Epoche des Städte- acht bis zehn Theater Raum finden. Die Plätze der baus, eine Kunst, die alt wie die Vergangenheit ist, jung Stadt sind immens und von öffentlichen Gebäuden wie die Zukunft der Welt. Die Stadtbaumeister haben gesäumt. Die Straßen sind ebenfalls gigantisch, 250 zunächst in die Weite, dann in die Tiefe geblickt: Herr Meter breit, wobei 30 bis 40 Meter von der Haupt- Perret schaut in die Höhe.1 fahrbahn eingenommen sind, während rechts und So beginnt ein Artikel in der Tageszeitung L’Intran- links davon ein funktional differenziertes System sigeant vom 25. November 1920. Den Lesern teilt er von Parallelstraßen angelegt ist. Auf dem Dach eines genau das mit, was der Titel verspricht: ‹Ce que j’ai zentral angeordneten Viadukts können Flugzeuge appris à propos des villes de demain› (‹Was ich über landen; das Erdgeschoss ist mit Geschäftsflächen be- die Städte von morgen gelernt habe›).2 Die Quelle legt. Auch der Fluss, der die imaginierte Stadt durch- der seinerzeit durchaus schockierenden Erkenntnisse fließt, ist durch monumentale Kaianlagen eingefasst. ist kein Geringerer als Auguste Perret, der bei dieser Indessen stellt die größte Innovation die künstliche Gelegenheit der Zeitung ein längeres Interview ge- Plattform dar, auf der die gesamte Zukunftsstadt währt. Gelegenheit und Anlass unterschätzt er dabei zehn bis zwanzig Meter über dem Erdboden ruht. in keiner Weise, im Gegenteil.»Mit einer sorgfältigen Darunter befinden sich die städtischen Infrastruk- und kategorischen Handbewegung wischt er die ak- turen: von den Stationen der Hochgeschwindigkeits- tuelle Wirklichkeit beiseite und streicht über seinen Untergrundbahn, die einen Ballungsraum mit einem Zeichentisch«, berichtet ehrfurchtsvoll der glückliche Radius von etwa einhundert Kilometern erschließt, Berichterstatter. »Hier ist, sagt er mir, die Stadt, die über weitere Eisenbahnlinien und Verkehrssysteme ich mir zu konzipieren gefalle.«3 bis hin zu allen städtischen Versorgungs- und Ent- Eine Stadtvision des Eisenbetonbaumeisters: Die Vil- sorgungsanlagen, inklusive der Elektroleitungen, der le Tours Gasleitungen und der Abwasserkanäle. Selbst der Vor dem Journalisten und seiner Leserschaft be- Hafen, sollte sich die Stadt am Meer befinden, wird schwört Perret eine Stadt der Zukunft, die primär aus in dieses abgesenkte Dienstleistungssystem einbe- 6o-geschossigen Wohn- und Arbeitstürmen besteht. zogen, das bei perfekter technischer Ausrüstung den Sie sind etwa 250 Meter hoch, 150 Meter breit und städtischen Raum von all dem entlastet, was nicht stehen etwa 300 Meter voneinander entfernt. Jeder zur Schönheit des urbanen Lebens beiträgt. Das von ihnen enthält über 2100 Wohnungen und be- Wundermittel, das all dies ermöglicht, ist der Eisen- herbergt etwa 1o.ooo Menschen. Von oben bis unten beton. Aus ihm ist die riesige Plattform gegossen, auf sind die Türme durch Aufzugsschächte aufgeschlitzt; der sich die Stadt erhebt, und aus ihm bestehen die untereinander sind sie durch Luftbrücken verbunden, grandiosen Hochhäuser, die ihr Gesicht und ihre Sil- die ein hochliegendes horizontales Verkehrsnetz bil- houette prägen. Insofern bleibt der Konstrukteur Per- den. Dächer und Passarellen der Wohnpaläste sind ret sich selbst auch dann treu, wenn er als visionärer mit hängenden Gärten begrünt und verziert. Belüf- Urbanist auftritt: Die schöne neue Stadt ist nichts tet und beleuchtet werden die opulent geschnitte- anderes als das logische Produkt einer neuen Kons- Auguste Perret, Fernand Pouillon 35

darstellte. Diese Vision entwickelte Auguste Perret in den folgenden Jahren weiter. In einem Manuskript von 19146 skizzierte er bereits eine visionäre Stadt, die auf einer Stahlbetondecke gebaut werden und aus hohen Häusern bestehen sollte. Ihre Ziele sollten Funktionalität, Hygiene und nicht zuletzt eine neue, rationale Schönheit sein. Das Mittel, mit dem er all dies zu erreichen gedachte, war der Béton armé. Ein Jahr später, 1915, vermerkte Le Corbusier in seinem Notizheften die Quintessenz verschiedener Gesprä- che mit Perret. Aug. Perret sieht Türme: Anstelle von 4000 m2 Häu- sern mit fünf Stockwerken, setzt 1ooo m2 Häuser mit 20 Stockwerken ein. Und von den 3000 übriggebliebe- nen m2 macht Parks mit großen Bäumen. Reiht eure Türme in diesem Meer von Grün auf. Ihr werdet einen der eindrucksvollsten Boulevards haben, den ein Hirn jemals erträumen könnte.7 Hier taucht zum ersten Mal die Vorstellung der Wohntürme als einzelnstehende Objekte im Grünen auf, eine Vorstellung, die Perrets Hochhausstadt entschieden von ihren amerikanischen Vorbildern unterscheiden und in Le Corbusiers Ville contempo- raine von 1922 zu einer architektonisch ausgearbei- teten Form finden sollte. In weiteren Notizen8 berich- tet Le Corbusier über Perrets Ideen von städtischen Straßen: Sie können entweder baulich streng gefasst Mietshaus in der Rue Franklin, Paris, 1904-05 sein wie die Rue de Rivoli oder von regelmäßig zu- rückgestuften Baumassen und üppigem Baumbe- truktionsmethode. stand gesäumt werden. Hier taucht wieder das Haus Vorläufer der Ville Tours an der Rue Franklin als Vorbild auf. Zugleich wird Perrets städtebauliche Vision, die er im Interview von berichtet, Perret würde sich mit dem Gedanken an 1920 leichthin und nahezu improvisiert zu äußern mobile Straßen tragen, die den Automobil- und Last- scheint, war lange vorbereitet. Bereits mit dem wagenverkehr verringern könnten. Im letzten Teil der Mietshaus in der Rue Franklin 25a in Paris, 1904-1905 Trilogie ‹Trois rappels à MM. Les Architectes›, der un- zusammen mit seinem Bruder Gustave geplant und ter dem Titel ‹Le plan› im Januar 1921 in L’Esprit Nou- gebaut, hatte der Architekt und Ingenieur unter ge- veau erscheint,9 zeichnet Le Corbusier drei Schemata schickter Ausnutzung der geringen Deckenstärken, (Lageplan, Ansicht, Perspektive eines Boulevards) der die der Stahlbeton ermöglicht, so wie durch gering- Perretschen Stadtvision, die er als ‹Ville-Tours› be- fügigen Verstoß gegen die Pariser Bauordnung von zeichnet. Der Schüler beschreibt konzis das Konzept 1902 ein Gebäude errichtet, dessen zehn Stockwerke des Meisters, kann es sich jedoch nicht versagen, auf empfindlich höher emporragen als die damals übli- dessen Grenzen und Übertreibungen hinzuweisen chen Immeubles de rapport. Mit seinen großzügig und für die Stadt auf der Beton-Plattform ein intel- geöffneten Wohnungen, seinen zurückgestaffelten lektuelles Primat zu beanspruchen, dessen Nachweis obersten Stockwerken und seinen Dachgärten stellt er allerdings schuldig bleibt. Im Sommer 1921, also es einen Wohnturm avant la lettre dar. Auf diesen etwa ein halbes Jahr nach dem Artikel im L’Intran- Aspekt verwies auch Gustave Perret anlässlich eines sigeant, erscheint erneut ein Interview mit Perret, Interviews mit einem Journalisten der Zeitung La Pa- diesmal in der Zeitung Excelsior.10 Aktueller Anlass trie.5 Das Gespräch fand im Juni 1905 auf der Terrasse ist der Wiederaufbau des Nordens Frankreichs nach des letzten Geschosses des soeben fertiggestellten dem Ersten Weltkrieg, der scharf kritisiert wird, weil Hauses statt, und Gustave Perret verwies explizit er eines Finanzierungsplans und vor allem einer ra- darauf, dass das 33 Meter hohe Betonhaus nur den tionalen Stadtplanungshypothese entbehrt. Vor die- ersten Schritt auf dem Weg zu einer ungleich küh- sem Hintergrund greift Perret erneut das Thema der neren und umfassenderen Hochhausarchitektur 36 idealen Stadt der Zukunft auf. Über das hinaus, was voies superposées mit verschiedenen, übereinander- er bereits L’Intransigeant verraten hatte und lediglich liegenden Fahrbahnen und die Rue à étager multipes wiederholt, lässt er sich über die Gesamtanlage der mit unterirdischen Verkehrswegen und Versorgungs- Stadt aus: Im Zentrum sollen die Büros in Hochhäu- leitungen vorgeschlagen. Schließlich hatte er (seiner- sern untergebracht werden, an der Peripherie sollen seits in offensichtlicher Anlehnung an Coignet) im Gartenstädte entstehen, die mittels eines leistungs- Aufsatz ‹Les Villes de l’avenir› (1910)17 eine monolithi- starken Verkehrssystems mit der Geschäftsstadt ver- sche städtische Plattform aus Stahlbeton beschwo- bunden sind. Die Wohnhochhäuser entwickeln sich ren, die fünf Meter oberhalb des natürlichen Bodens zu Terrassenhochhäusern weiter, die Kreuzungen der errichtet werden und sämtliche Versorgungsleitun- riesigen Boulevards werden mehrgeschossig ausge- gen und Kanalisationen aufnehmen sollte. Hénard bildet. In den folgenden Jahren wird Perret von seiner postulierte die räumliche Trennung der Verkehrsar- Ville Tours einige Skizzen zu Papier bringen und et- ten, konzipierte zwei Ringstraßen, eine mit großen, was später weitere von seinem Mitarbeiter Charles 250 bis 300 Meter hohen Türmen und die andere mit Imbert anfertigen lassen. Deutlicher noch als die 150 bis 200 Meter hohen Metallstrukturen, die erste, theoretischen Konzepte, die ihnen zugrunde liegen, um die Stadt als Ganzes zu fassen, die zweite, um den verraten sie die Abhängigkeit von verschiedenen Vor- der Luftfahrt vorbehaltenen Raum zu kennzeichnen; bildern aus der französischen und internationalen und zu guter Letzt artikulierte er die Vision eines 5oo zeitgenössischen architektonischen Kultur. Meter hohen Turmes mit einem Flutlicht als Orien- Vorbilder der Ville Tours tierungselement und Symbolbau der Zukunftsstadt. In erster Linie steht Perret in der Tradition der großen Städtebauliche Vorschläge für Paris (1922-1932) französischen Pioniere der Stahlbetonkonstruktion. Es ist wiederum in einem Interview, dass Perret seine Von François Coignet, Verfasser des Buches Bétons Ideen zu einer abstrakten Idealstadt auf den konkre- agglomérés appliqués à l’art de construire (1861)11 und ten Fall von Paris überträgt und damit an die Äußrun- Architekt des ersten Pariser Wohnhauses aus Beton gen seines Bruders Gustave von 1905 anknüpft. 1922 an der Rue de Miromesnil (1867), übernimmt er die erscheint auf den Seiten von L’Illustration der Artikel Idee der zusammenhängenden Betonplattform, auf ‹Les cathédrales de la cité moderne›.18 Nach einer der die neue Stadt gebaut und in welcher ihre tech- kurzen Übersicht zurzeitgenössischen europäischen nische Infrastruktur integriert wird; aber auch die Vi- Hochhausdebatte, bei der er den Ergebnissen des sion von Turmhäusern mit Dachgärten, die durch den Wettbewerbs für ein Hochhaus am Bahnhof Fried- frostfesten Béton aggloméré technisch möglich wer- richstraße in Berlin besondere Aufmerksamkeit den.12 François Hennebique, der zwischen 1892 und schenkt, befragt der Journalist Perret nach seinen 1902 über 7200 Betonbauten errichtet hatte, empfin- urbanistischen Vorstellungen für Paris. Der Meister det er das Projekt eines 300 Meter hohen Turmhauses erklärt erneut die historische Notwendigkeit von nach. Für dieses Turmhaus stand auch Charles Rabut Häusern, die den Himmel als Decke haben, und von Pate: Der Ingenieur, Theoretiker des Stahlbetons und Straßen, die bislang unvorstellbare Dimensionen Lehrer von Eugène Freyssinet, träumte in L’Evolution aufweisen müssen. Die Stadt selbst definiert er als scientifique de l’art de bâtir (1918)13 davon, den Eiffel- immensen Square, der mit Türmen bestückt ist.19 turm als Armierungsstruktur zu verwenden, um ihn Für Paris schlägt Perret eine neue Ringstrasse auf auf eine Höhe von 5oo Metern aufzustocken.14 Für die dem Gelände der ehemaligen Befestigungsanlagen eigenen Turmhäuser verarbeitet Perret sowohl nord- sowie einen Boulevard in der Fortsetzung der Ave- amerikanische Beispiele, darunter Louis Sullivans und nue de Neuilly über die Porte de Neuilly hinaus bis Dankmar Adlers Projekt für den Fraternity Temple in zur Croix-de-Noailles vor. Die beiden neuen Straßen Chicago und Henry Cobbs Entwurf für das Hochhaus sollten durch 100 respektive 200 neue Turmhäuser des Chicago Post Office, als auch die Experimente mit flankiert werden, in denen jeweils etwa 300 Men- Maisons à gradins von Henri Sauvage und Charles schen wohnen. Ihre interne Organisation vergleicht Sarazin (von 1909 an) sowie die visionären Zeich- Perret mit jener des Phalanstère von Charles Fourier, nungen der Citta Nuova von Antonio Sant’Elia (1913- allerdings tayloristisch und kapitalistisch neu gedeu- 1914). Am stärksten steht er indessen in der Schuld tet: nicht mehr als erbaulichen Ort gemeinschaft- von Eugène Hénard. Dieser hatte bereits 1887 eine lichen Lebens, sondern als modernes Dispositiv für Études sur une application du transport de la fiorce größtmögliche individuelle Freiheit -und für höchs- par l’éléctricité15 erarbeitet und in seinen Études sur ten Komfort. Jedes Haus sollte über ein kooperati- les transformations de Paris (1903-1909)16 einen Bou- ves Feinschmeckerrestaurant verfügen, über einen levard à Redan mit offenen Höfen, einen Carrefour à automatischen Tellerabwaschservice, einen Kinder- Auguste Perret, Fernand Pouillon 37 garten und eine Hausschule, über eine modellhafte und zwar in der Ville contemporaine. Diese wird ih- Erste-Hilfe-Station, Läden für den täglichen Bedarf rerseits die spätere architektonische Neugestaltung und nicht zuletzt über eine Garage, in der die Auto- der Perretschen Wohnhochhäuser, wie sie etwa der mobile gewartet und gewaschen werden würden. Artikel ‹A la recherche du `homme scientifique`› Die luxuriösen 4- bis 5-Zimmer-Wohnungen sollten in La Science et Ia Vie von 1925 exemplifiziert,22 ent- alle klimatisiert sein, über Rohrpost und Müllschlu- scheidend prägen. 1930 wird Perret eingeladen, am cker verfügen sowie über eine Staubsauganlage, Ideenwettbewerb für die Neugestaltung des Areals um die minimalen Mengen Staub, die sich in derlei um die Porte Maillot teilzunehmen. So kann er sich luftige Höhen verirren würden, ohne Anstrengung wieder, und diesmal nicht als eigener Auftraggeber, und ohne Hilfe von Dienstpersonal zu entsorgen. mit seinem Lieblingsthema der Voie triomphale be- Die Aufmerksamkeit und Ingeniosität, die Fourier schäftigen, die in der Achse von Place de la Concorde den kollektiv nutzbaren Kommunikationsbereichen und Place de l’Etoile vom Pont de Neuilly zur Forêt de seines Phalanstères gewidmet hatte, schenkt Perret Saint-Germain führt. Die Porte Maillot betrachtet er mit einem Seitenblick auf nordamerikanische Vorbil- innerhalb dieser städtischen Sequenz als eine monu- der der bequemen Ausstattung der Einzelwohnung mentale Episode, die überdies die Kreuzung mit dem mit vornehmlich technischen Servicestrukturen. Eine von ihm ebenfalls bereits präfigurierten Peripherie- Zeichnung seines Mitarbeiters Jacques Lambert illus- gürtel markiert. Zunächst greift der Architecte-cons- triert die Äußerungen des Meisters. Die Perspektive, tructeur nahezu auf sein gesamtes bereits erprobtes auf der Grundlage von Perretschen Skizzen erstellt, städtebauliches Repertoire zurück, von den mehrge- wie übrigens auch die Bildunterschrift beteuert, zeigt schossigen Straßenkreuzungen bis zu den im Grünen die Kreuzung der zwei neuen Pariser Straßen, des aneinandergereihten Türmen auf kreuzförmigem, Ringboulevard und der Voie triomphale in Richtung ypsilonförmigem sowie halbkreisförmigem Grund- Forêt de Saint-Germain. Die eklektische Formenspra- riss. Im definitiven Projekt beschränkt er sich dann che der Turmhäuser dürfte eher Lamberts als Perrets auf eine einfache, aber außerordentlich wirksame ar- Vorstellungen einer zeitgenössischen Architektur chitektonische Szenographie, die zwei breite, niedrige entsprechen; ansonsten folgt die Darstellung sowohl Baukörper mit hohen massiven Türmen kombiniert den Angaben des Interviews für L’Intransigeant20 als und symmetrisch die Avenue de la Grande Armée mit auch jenen des neuen Gesprächs. Die Wohnhoch- Blick auf den Arc de Triomphe einfasst. Hinzu kom- häuser stehen auf einem quaderförmigen neunge- men weitere, freier gestaltete Blöcke, die durch den schossigen Sockel, sind dort, wo der Sockel aufhört quadratischen Modul der Stahlbetonspannweiten und eine begrünte Aussichtsterrasse bildet, über Pas- zusammengehalten werden; eine Maßnahme, die sarellen miteinander verbunden, erreichen über ver- Perret auch in späteren Projekten und Realisationen schiedene Abtreppungen eine Höhe von etwa siebzig einsetzen wird. Die eklektische und stellenweise fu- Geschossen, werden zentral von Aufzügen erschlos- turistische Vision, welche die Feder von Lambert für sen, die hinter vertikalen Öffnungen in der Fassade L’Illustration verbildlicht hatte mutiert acht Jahre zu erkennen sind, und weisen zahlreiche Dachgärten später zu einer strengen klassizistischen Inszenie- auf. Die Boulevards sind immens breit, bestehen aus rung. In dieser Zeit mehren sich in Paris die Initiativen komplexen Sequenzen von Fahrbahnen und Grünbe- zur Neuplanung der Stadterweiterung. Perret hält reichen und bieten in der Mitte Stadtbahnviadukten sich abseits der offiziellen Konkurrenzen, zeichnet Raum. Perrets Vorschlag für die Stadterweiterung jedoch 1932 einen ‹Plan schématique du Plus Grand von Paris wird in Fachkreisen sofort kontrovers dis- Paris›, bei dem die Altstadt verkehrstechnisch neu kutiert. Le Corbusier kritisiert auf dem Städtebau- geordnet und im Norden, Süden und Osten durch kongress in Strasbourg 1923 den Ringboulevard, den einen drei bis fünf Kilometer breiten Grünstreifen er für überdimensioniert und vor allem falsch plat- eingegrenzt ist. Damit wird die Achse, die von den ziert hält: Die Entlastung, welche die Turmhäuser Champs-Elysées nach Westen läuft, die von Perret der Stadt zu bringen vermögen, soll nicht in der Peri- immer wieder vorgeschlagene Voie triomphale, zum pherie, sondern im Stadtzentrum ansetzen.21 Diesem Rückgrat der einzigen möglichen Stadtentwicklung. Konzept wird er 1925 in seinem Plan Voisin für Paris Deren Fläche soll die Form eines Rechtecks erhalten, auch tatsächlich Rechnung tragen. Die Perretschen dessen Seitenlängen dem Goldenen Schnitt entspre- Vorstellungen einer Stadt als Park, der mit Hochhäu- chen. Das historische Zentrum soll durch Abrisse auf- sern bestückt ist, sowie von luxuriösen, hoch tech- gelockert und ausschließlich für den Tourismus und nisierten und komfortabel bedienten Wohnanlagen das Studium bestimmt werden; an den Knotenpunk- im Grünen werden hingegen bereits 1922 assimiliert, ten eines rigoros geometrisch geführten Verkehrs- 38 netzes sollen Satellitengartenstädte entstehen. Die Mit dem Sturz der Regierung von Edouard Daladier Bandstadt, wie sie vor allem von den sowjetischen wird auch das Perretsche Projekt fallengelassen. Im- Desurbanisten entwickelt worden war, assimiliert merhin wird der Meister noch einmal Gelegenheit das englische Trabantenstadtprinzip und nimmt eine haben, über die städtebauliche Ordnung des Hügels klassische Form an. Im Jahr 1933 sieht es so aus, als von Chaillot nachzudenken, als ihm 1936 der Auftrag ob Perrets Bemühungen, zum architektonischen In- für den Bau des Musee des Travaux Publiques unmit- terpreten der städtebaulichen Zukunft der Stadt Pa- telbar neben dem neuen Palais de Chaillot von Léon ris zu werden, von Erfolg gekrönt würden: Anatole de Azéma, Louis-Hippolyte Boileau und Jacques Carlu Monzie, Minister für die Éducation Nationale und die zugesprochen wird. Beaux-Arts, beauftragt ihn mit der Ausarbeitung des Debüt beim Wiederaufbau: Der Bahnhofsplatz von städtebaulichen Plans der ‹Exposition Internationa- Amiens le des Arts et des Techniques dans la Vie Moderne›, Bereits 1940 führte die Besetzung Frankreichs durch die 1937 in Paris stattfinden soll. Der ausgewählte die deutschen Truppen zu schweren Zerstörungen Standort ist der Bereich des Hügels von Chaillot und von Dörfern und Städten, vor allem in den nordöst- des Champ de Mars, den Perret in Anlehnung an lichen Departements. Noch im gleichen Jahr leitete die napoleonischen Projekte und an die Planungen die Regierung von Vichy Maßnahmen für den Wie- Haussmanns neu ordnet. Zentrales Element dieser deraufbau ein. Etwa gleichzeitig mit dem Commis- Neuordnung ist ein architektonischer Komplex, in sariat Technique à la Reconstruction Immobilière dem etliche städtische Museen zusammengefasst wurde das Comité Nationale de Ia Reconstruction und Palais de Chaillot genannt werden. Auch hier, wie ins Leben gerufen, dem die Genehmigung sämtlicher bereits bei der Porte Maillot, rahmen zwei symmetri- Wiederaufbauprojekte oblag. Die 1941 veröffentlich- sche Türme den Blick, diesmal auf den Eiffelturm; der te Charte de l’architecte reconstructeur definierte die zentrale Portikus ist ein durchsichtiges Szenenbild, entsprechenden kulturellen Leitlinien und betonte das als enigmatischer Abschluss einer großen neu- die Notwendigkeit, auf regionale Traditionen einzu- en Achse fungiert; zur Seine hin treppen sich groß- gehen.23 Perret wurde 1942 zum Mitglied des Comité zügige Aussichtsterrassen in anmutiger Sequenz. Nationale de la Reconstruction ernannt und erhielt in

Wiederaufbauplan von Le Havre, 1945-55, Generalplan Auguste Perret, Fernand Pouillon 39 diesem Rahmen auch sogleich den ersten professi- Zeichnungen vermittelten. Der Turm ist neben der onellen Auftrag: die städtebauliche und architekto- gotischen Kathedrale ein architektonisches Wahrzei- nische Neugestaltung der Place Alphonse-Fiquet in chen der Stadt. Amiens, Bahnhofsplatz, Verkehrsknotenpunkt und Le Havre: Eine Gruppe kandidiert für den Wiederauf- Geschäftszentrum zugleich. Er nutzte geschickt die bau Neigung des Bodens aus, um sein altes Lieblingsthe- Im März 1943 schreibt Jacques Guilbert, ein Schüler ma der erhöhten Stahlbetonplattform zu realisieren: von Perret, dem Meister einen Brief, um ihn zu seiner Sie nivelliert die Platzebene und macht sie von den Wahl ins Institut de France zu beglückwünschen. Zu- darunter befindlichen Gleisen unabhängig. Der ge- gleich schlägt er ihm vor, mit Hilfe seiner Schüler, die samte technische Bereich für den Kopfbahnhof und seine Lehre »in der Zeit und im Raum« zu multipli- den Durchgangsbahnhof mit jeweils drei Doppeltra- zieren wüssten, die »neuen Zeiten« vorzubereiten.24 ssen sowie den dazugehörigen Erschließungen liegt Damit ist zum ersten Mal die Idee der professionellen somit unterirdisch; im stadträumlich wirksamen Institutionalisierung der Schule von Perret formu- Bahnhofsgebäude sind lediglich die öffentlichen Ein- liert. Konkreter wird sie vom gleichen Guilbert zu- richtungen um die Schalterhalle untergebracht. Ei- sammen mit Pierre-Edouard Lambert etwas über ein nem ähnlichen Prinzip folgt der Busbahnhof, der sich Jahr später erläutert: Frankreich zählt heute mehrere ebenfalls auf der unteren Ebene befindet. Die vertikal völlig zerstörte Städte, die nur durch die Verbindung organisierte Trennung der Verkehrsarten und die Ver- von Architekten mit gemeinsamen Vorstellungen, die bannung der großen Infrastrukturen in das Unterge- ihre Anstrengungen nach den Vorgaben eines verant- schoss erlaubten Perret eine freiere Handhabung des wortlichen Meisters und Gesamtplaners ausrichten, eigentlichen Platzraumes. Er definiert ihn als exaktes erfolgreich rekonstruiert werden können. [ ... ] Wir for- Quadrat und fasst ihn durch Baumassen, die jenen dern die Schaffung eines großen Wiederaufbaubüros des historischen Amiens entsprechen. Die «unité har- [ ... ], um ein Werk von so großem Interesse durchzu- monieuse», die er im neuen Platz verwirklicht sehen führen. Der Rekonstruktion unserer Städte könnten wir will, gewährleistet sein modularer Aufbau, der jenem allein durch dieses Mittel den Geist und den Glauben der tragenden Stahlbetonstruktur von 6,24 mal 6,24 verleihen, der die Erbauer der Kathedralen beseelte.25 Metern entspricht. Diesem Raster folgen sowohl die Kurz darauf werden erste Vorschläge für ein Orga- Platzfläche als auch sämtliche angrenzenden Bauten. nigramm, Statuten und ein kulturelles Programm zu In jeweils vier solcher Module können entweder eine Papier gebracht, das die Aphorismen wiederauflegt, 6-Zimmer-Wohnung oder zwei 2-Zimmer-Wohnun- die Perret in der Zeitschnft Techniques et architecture gen untergebracht werden; ebenso günstige Bü- veröffentlicht hat. Aus alledem geht die Absicht her- rogrundrisse. Beherrschende Elemente des Platzes vor, eine exklusive, straff organisierte und unmiss- sind das Bahnhofsgebäude mit der Kolossalordnung verständlich profilierte Gruppe zu schaffen, die sich seiner monumentalen Fassade sowie der Turm mit durch bedingungsIose Unité de doctrine und abso- Büros und Wohnungen, der mit seiner Höhe von über luten Respekt der Autorität des Meisters hervortun 100 Metern der privaten Nutzung zum Trotz den soll. Am 5. September 1944 warfen die Alliierten über symbolischen Charakter eines städtischen Wacht- der Stadt von Le Havre, einem strategisch zentralen oder Glockenturms erhält. Die restlichen Bauten Marinestützpunkt, 11.ooo Tonnen Bomben ab. 5000 sind eher zurückhaltend und primär durch die Trag- Menschen wurden getötet, über 10.000 Häuser zer- struktur aus Sichtbeton geprägt, die dort, wo sie zum stört; 8o.ooo Menschen hatten kein Dach mehr über Gestaltungselement wird, scharriert oder mit dem dem Kopf. Der Hafen war verwüstet, von nahezu 300 Meißel gestockt wird. Ihre Neutralität, Schlichtheit Kränen war nur ein einziger stehen geblieben, über und EIeganz bewahrte Perret dadurch, dass er die An- 17 Kilometer Kaianlagen mit den entsprechenden Inf- bringung jeder Art von Reklame untersagt, mit Aus- rastrukturen waren unbenutzbar. Das Stadtzentrum, name von goldenen Lettern, die an den Brüstungen ein Areal von etwa 150 Hektar, war eine Tabula rasa. der Balkons im ersten Obergeschoss befestigt wer- In wenigen Stunden war aus dem stolzen Eingangs- den durften. Die Place Alphonse-Fiquet wurde nach tor vom Atlantik nach Frankreich die am stärksten Plänen die erst nach zahlreichen Varianten zu einer zerstörte Stadt des Landes geworden. Damit war Le definitiven Form fanden, zwischen 1942 und 1948 re- Havre aber auch ein geradezu ideales Versuchsobjekt alisiert. Sie stellt so etwas wie ein Fragment der ide- für den Wiederaufbau. Die Gruppe der Perret-Schüler alen Stadt dar, über die Perret seit mehr als zwanzig warf ihr Auge auf eine Testsituation, die ihr für ihre Jahren nachdachte. Bis heute hat dieses Fragment städtebaulichen und architektonischen Ambitionen die spröde Eleganz beibehalten, die bereits die ersten geradezu prädestiniert schien. Ende 1944 nahm sie 40

Le Havre, Place de l’Hôtel de Ville, 1950 Verbindung mit dem Ministère de Ia Reconstruction Atelier de Reconstruction an die Arbeit. In Anlehnung et de l’Urbanisme auf und schlug dem Minister Raoul an die Methodik der École Nationale Supérieure des Dautry die Einrichtung eines Atelier de Reconstruc- Beaux-Arts wird eine Art interner Wettbewerb ver- tion Auguste Perret vor, das später in Atelier de Re- anstaltet, bei dem jeder Einzelne oder eine kleine construction de la Ville du Havre umbenannt werden Gruppe einen eigenen Vorschlag für den städtischen sollte. Beteiligt waren 22 Architekten, alle ehemalige Wiederaufbau entwickelt. Die Ergebnisse offenbaren Perret-Schüler, und die Leitung wurde dem Meister nicht nur das bemerkenswerte entwerferische Po- höchstpersönlich übertragen. Avancen und Profilie- tential des Ateliers, sondern auch den überraschen- rung führten bald zum Erfolg: Im Mai 1945 wurde den Spielraum, den die selbstauferlegte Doktrin Auguste Perret zum Architecte en chef von Le Havre zulässt. Sie reichen von der Neudeutung der histo- ernannt; an der Arbeit für die Ausübung dieser Funk- rischen morphologischen Strukturen der Stadt (Pro- tion beteiligte er das gesamte Atelier. Die städtebau- jekt von Guilbert) über Variationen der Perretschen liche Planung oblag indessen weiterhin Felix Brunau, städtebaulichen Themen (Projekt von André Le Don- der bereits Anfang 1941 von der Regierung von Vichy né und Guy Lagneau, Projekt von José Imbert, Projekt mit dem Bebauungs- und Wiederaufbauplan von Le von Lambert) bis zu Experimenten mit immeubles Havre beauftragt worden war und im Juli 1945 als Ur- à redent in einem urbanen Park im urbanistischen baniste en chef bestätigt wurde. Seine Vorstellungen Fahrwasser von Le Corbusier (Projekt von André Her- kollidierten jedoch zunehmend mit jenen Perrets. mant). Offensichtlich hat die zunehmend scharfe Nach zahlreichen Vermittlungsversuchen sollte der Polemik zwischen Perret und Le Corbusier nicht dazu Konflikt dadurch gelöst werden, dass Brunau 1946 geführt, dass die Vorschläge des Letzteren vom Erste- durch Henri Barman ersetzt wurde. ren a priori abgelehnt oder ignoriert würden. Diese Le Havre: Die Pläne und der Plan Entwurfsalternativen, die man im Atelier intensiv dis- Im Sommer 1945 macht sich das frischgebackene kutiert und kritisiert, werden anschließend von einer Auguste Perret, Fernand Pouillon 41 kleinen Gruppe, der Le Donné, Hermant, Imbert und sämtliche anderen Leitungen leicht zugänglich Platz Lagneau angehören, einer Synthese zugeführt. Ihre finden, während sich darüber auf einer künstlichen, wichtigsten Leitlinien sind: regelmäßiges Straßen- exakt planen Fläche die eigentliche Stadt mit ihren netz mit dazwischen liegenden großen Baublöcken; Straßen, die den Fußgängern vorbehalten sind, und monumentale Hervorhebung der Place de l’Hôtel de ihren Häus erhebt. Ursprünglich sieht er für diesen Ville; nicht minder monumentale Öffnung der Stadt artifiziellen Untergrund sieben Meter Höhe vor spä- im Westen durch die Avenue Foch und die Porte ter solIte er auf 3,5 Meter, noch später auf 1,5 Meter Océane; Schaffung einer Versorgungsachse als Ver- zurückgehen. Doch auch diese drastische Reduktionn längerung des Bassin du Commerce; Beibehaltung wird die Idee nicht retten: Nach anfänglicher Eupho- der Rue de Paris als kommerzielles Rückgrat der In- rie wird die Plattform als zu aufwendig deklariert, der nenstadt; Ersatz des Boulevard François 1er durch dafür notwendige Beton, der ohnehin kontingentiert eine neue, eleganter geführte Straße; Schaffung war, nicht zur Verfügung gestellt und das Konzept einer neuen Wasserfront im Süden. Diese Leitlinien Anfang 1946 endgültig abgelehnt. Auch sonst wur- werden zu einem Plan verarbeitet, der dem alten Le den die Ambitionen, die der Plan verkörperte, emp- Havre ein neues, punktuell verbessertes überlagert. findlich reduziert. Der an sich konservative Plan war Das Bassin du Commerce wird zum Generator eines denjenigen, die ihre alte Stadt noch in lebhafter Erin- quadratischen Blocksystems mit einer Seitenlänge nerung hatten, nicht konservativ genug. Hinzu kam, von einhundert Metern, das den größten Teil des zen- dass Perret, der das Bild eines modernen Le Havre tralen Stadtareals bestimmt. Daneben organisiert aus Stahlbeton beschwor dieses Bild damit rechtfer- ein zweites geometrisches Netz, das sich am Bassin tigte, dass die Vergangenheit zerstört worden und du Roy orientiert und um 45 Grad vom ersteren ab- nicht wiederherstellbar sei. Damit unterschätzte er weicht, das Stadtviertel Notre-Dame im Osten, wobei die Sehnsucht ihrer Bewohner nach Geschichte und die île Saint-François ausgespart bleibt. Die Verbin- Identität. Sämtliche Gebäude im neuen Le Havre soll- dung zwischen den beiden Geometrien bleibt vorerst ten mit einem durchgehenden Balkon oberhalb des ungelöst und schafft etliche ungünstige Resträume Erdgeschosses versehen werden. Davon versprach um die Kirche von Notre-Dame. Die Rue de Paris ist sich Perret nicht nur Schutz vor dem in der Norman- zurückgenommen und kaum von einer normalen die häufigen Regen, sondern auch eine formale Ein- Straße zu unterscheiden, der Boulevard François 1er heitlichkeit und eine bessere Proportionierung der ist dergestalt neu trassiert, dass er das Blocksystem Bauten. Der Meister bezog sich dafür auf keinen ge- exakt diagonal durchschneidet und an der südlichen ringeren als Honoré de Balzac, der bereits 1844 eine Meeresfront mündet, die aufgewertet wird. Die mo- solche Idee gehabt und diese nur deswegen nicht re- numentalen städtischen Gesten der Place de l’Hôtel alisiert hätte, weil damals die Stahlbetontechnologie de Ville, der Avenue Foch und der Porte Océane ha- im Bauen noch nicht entwickelt gewesen sei. Inzwi- ben in der neuen Disposition wieder ihren festen schen arbeitet das Atelier weiterhin an Planungs- Platz gefunden. Die Geometrie des quadratischen alternativen, die auf dem ersten Syntheseplan Straßenrasters, der übrigens exakt in Nord-Süd- res- aufbauen und die neuen politischen Maßgaben pektive Ost-West- Richtung verläuft, verweist dabei berücksichtigen. Im Oktober 1945, während diese auf eine feinere Einteilung: jene des Moduls von 6,24 Arbeit noch voll im Gange ist, tagt der Gemeinderat mal 6,24 Metern, das Perret bereits in Amiens ver- von Le Havre erneut. Aus dem Plan von Brunau und wendet hat ßund das sowohl seiner Besessenheit den Vorschlägen von Perret und seinen Mitstreitern von der exakten Konstruktion als auch seinem Stre- sind mittlerweile nicht, wie es die Charte de l’archi- ben nach harmonischer Ordnung entgegenkommt. tecte reconstructeur nahelegte, komplementäre Lö- Auch Le Havre soll die neue Stadt des Stahlbetons sungen, sondern gegensätzliche und untereinander werden, und auch Le Havre soll sich dessen gerade- inkompatible Planungshypothesen geworden.26 Die zu magischer Eigenschaft bedienen, konstruktive Mehrheit des Gemeinderats lehnt das Projekt des Perfektion zu zeitloser Schönheit mutieren zu lassen. Atelier de Reconstruction de la Ville du Havre ab, aber Diesen ersten Syntheseplan präsentiert Perret im die definitive Entscheidung wird um zwei Wochen September 1945 dem Gemeinderat von Le Havre. Er verschoben, um Perret die Chance zu geben, seinen betont dessen Rationalität, erläutert dessen Spielre- Vorschlag zu überarbeiten. Die Chance wird ergriffen, geln und stellt als Voraussetzung für die reibungslo- und dementsprechend glimpflicher geht die gehei- se und effiziente Realisierung seine alte Lieblingsidee me Sitzung des Gemeinderats vom November 1945 der erhöhten Plattform aus Eisenbeton vor, unter der aus. Überzeugend erläutert Perret, wie die gleich- die Bahnlinien, die Fahrstraßen, die Kanalisation und mäßigen Blöcke der neuen Stadt eben durch ihre 42

GIeichmäßigkeit zu großen Einsparungen bei der tonischen Vorstellungen von Perret ausgesprochen Realisierung führen können, dabei zahlreiche Variati- empfänglich, kommt beim Wiederaufbau Jacques onen zulassen und damit die Gefahr der Monotonie Tournant eine wichtige Rolle zu. Als Stadtplaner aus- bannen. Die Weiterarbeit des Ateliers wird geneh- gebildet, Mitglied des Ateliers Perret und gegenüber migt. Ein konsolidiertes Ergebnis sind zwei alterna- seiner architektonischen Doktrin vorbehaltlos loyal, tive Wiederaufbau-Hypothesen, die Anfang 1946 stellt er die Umsetzung des noch weitgehend abs- im Bericht Ville du Havre. Plan de Reconstruction27 trakten Gesamtplans für das Stadtzentrum sicher. vorgelegt werden. Beide Pläne gründen sich weiter- Die dafür notwendigen Teilprojekte koordiniert er hin auf einem teilweise quadratischen und überall mittels eines großen Modells, das von der Place de orthogonalen Straßenraster, der diesmal jedoch mit l’Hôtel de Ville ausgehend schrittweise die gesamte geschichtlichen Argumenten erklärt und vertreten neue Stadt in ihrem jeweiligen Planungsstand abbil- wird. Offensichtlich will Perret der Kritik entgegnen, det. Zugleich leitet Tournant die Neuverteilung des er würde sich zu wenig am Gedächtnis von Le Havre städtischen Bodens unter den von der Zerstörung orientieren. Diese beredt vorgebrachte Beteuerung betroffenen Grundbesitzern: Dabei wird jeder ehe- besänftigt Gemeinderat und Bevölkerung. Es bleibt malige Eigentümer durch die gleiche bebaute Fläche der Streitpunkt des Boulevard François 1er, auf dessen entschädigt, die er vor dem Bombardement besessen Wiederherstellung sowohl die Politiker als auch ihre hatte, wobei die ursprünglich ungleichgewichtige Wähler beharren. Unmittelbar nach der Präsentation und mit 26oo Einwohnern pro Hektar exorbitante des Berichts mit den beiden Plänen und immer noch Dichte der Stadt auf den als optimal betrachteten im Frühjahr 1946 muss das Atelier de Reconstruction Durchschnitt von 8oo Einwohnern pro Hektar neu de la Ville du Havre eine neue Version des Wiederauf- ausbalanciert wird. Somit beinhaltet die Entschädi- bauplans entwickeln, bei welcher der umstrittene gung in der Regel auch einen Standortwechsel; dies Boulevard wieder das rechtwinklige Rastersystem erfordert wiederum großes politisches Geschick. Tat- der Stadt schräg durchschneidet. Im definitiven sächlich wird Tournant bald zum Vermittler zwischen Projekt schließlich, das in den folgenden Monaten dem Atelier und den Vertretern des Ministère de la entsteht, wird Perret auch auf die Einheitlichkeit des Reconstruction et de l’Urbanisme, jenen der Gemein- Rasters westlich und östlich des Boulevards verzich- de, den Verantwortlichen für die großen öffentli- ten müssen: Im Westen wird der Boulevard François chen Einrichtungen und den Genossenschaften der 1er ein neues, nach seiner Straßenflucht gerichtetes Geschädigten. Für die einzelnen neuen Stadtteile geometrisches System bilden, das bis zum Front de bestimmt Perret sogenannte Architectes en chef ad- mer Sud vordringt. Erst dieser Plan wird 1948 von der joints, die ausnahmslos aus den Mitgliedern des Ate- Gemeinde als Grundlage für den Wiederaufbau von liers rekrutiert werden und sowohl die Umsetzung Le Havre angenommen. des Gesamtplans in Teilpläne beaufsichtigen als Le Havre: Construction d’une grande ville moderne auch die dafür eingereichten architektonischen Pro- Bei der Realisierung ihres Plans für Le Havre können jekte, die nicht unbedingt von Mitgliedern des Ate- Perret und das Atelier de Reconstruction de la Ville liers stammen müssen, prüfen und gegebenenfalls du Havre lediglich die großen Züge der Umsetzung, korrigieren. Diese strenge organisatorische Struktur, einige architektonische Komplexe und vereinzelte die überdies auf einer ebenso strengen architekto- singuläre Bauten direkt kontrollieren. Das entspricht nischen und städtebaulichen Doktrin basiert, wird nicht der Ambition, die neue Stadt als einheitliches die rigorose Einheitlichkeit der neuen Stadt garan- und reines zu planen, genügt tieren. Der Wiederaufbau von Le Havre beginnt mit jedoch, um ihr ein unverwechselbares Gesicht zu der Place de l’Hôtel de Ville. Mit der Bebauung seiner verleihen. Dazu trägt in entscheidendem Maß die Südseite wird Perret 1946 beauftragt, und zwar im Konstruktionstechnik bei: ein durchgängiges System Rahmen eines staatlichen Wohnungsbauprogramms von tragenden Betonstützen und Betondecken mit für Immeubles Sans Affeetation Individuelle (I.S.A.I.). ebenfalls aus (meist mit Zuschlagstoffen veredeltem Als Architectes en chef adjoints fungieren Branche, und zusätzlich handwerklich behandeltem) Beton Lambert, Le Donné und Jacques Poirrier, die sich da- gegossenen Ausfachungsplatten, in welche die Fens- ranmachen, Alternativvorschläge für den in jeder Be- ter als stehende Rechtecke eingelassen sind. Dieses ziehung zentralen Platz zu entwickeln, der sowohl als System wird nach den ästhetischen Regeln des struk- Scharnier zwischen dem (alten) Boulevard de Stras- turellen Klassizismus angewendet, wie ihn Perret vor bourg und den (neuen) Avenue Foch und Rue de Paris dem Krieg entwickelt hatte. Neben Barman, seit 1946 dienen als auch zwischen den administrativen, kul- neuer Urbaniste en chef und für die stadtarchitek- turellen, kommerziellen und wohnungsbezogenen Auguste Perret, Fernand Pouillon 43

Le Havre, Luftbild, 1997 Funktionen der Stadt vermitteln soll. Insgesamt wer- angemessen schien. Ein erstes Projekt sah für die den an der Operation neunzehn Architekten betei- Platzwand eine kontinuierliche Sequenz hoher Bau- ligt. Das zentrale Thema war weniger der Platz selbst, ten vor, ein weiteres grosse einzelne Blöcke, die durch der als städtische Leerform von 250 mal 280 Me- einen mächtigen Sockel zusammengehalten werden tern bereits im Gesamtplan definiert worden war sollten. Schliesslich entschlossen sich Perret und und im nördlichen Bereich gepflastert, im südlichen seine Gruppe für die Kombination einer vergleichs- begrünt wurde, als die Frage der Blocktypologie in weise niedrigen Baufront von vier Stockwerken (das Relation zur Stadtform und vor allem zur Wohnung. Maximum, das ohne Aufzüge genehmigungsfähig Dafür existierten innerhalb des Ateliers Studien, die war) mit dazu querliegenden, nach hinten versetzten Hermant bereits am Anfang des Jahres entwickelt zehngeschossigen Türmen (das Minimum, um die hatte. Er hatte begonnen, den konventionellen Block Investition von Aufzügen zu rechtfertigen); zunächst mit Innenhof so zu deformieren, dass er den Krite- wurden 330 Wohnungen gebaut. Die Fassaden sind rien der Besonnung, der Belüftung und des Wind- einfach und streng, die sichtbar belassene Trag- schutzes, aber auch der stadträumlichen Definition struktur aus Stahlbeton ist formbestimmend. Über entsprach. Auf diese Studien griff die Arbeitsgruppe das Erdgechoss kragt ein zierlicher durchlaufender für die Bebauung der Place de l’Hôtel de Ville zurück; Balkon aus, Wetterschutz und optisches Verein- und zwar unter Berücksichtigung einer Dichte, die heitlichungselement zugleich; das Motiv wird zwei von 8oo Einwohnern pro Hektar auf 1ooo erhöht wur- Stockwerke darüber wiederholt und bei den Türmen de, weil dies für den zentralen Bereich möglich und noch einmal drei Stockwerke weiter. Die stehenden 44

Fenster, die zum festen Repertoire der Perretschen Bauten veranschlagt wurde. Die Dauerhaftigkeit Architektur gehören, verleihen den bereits durch Vor- einer solchen Investition und die Qualität dessen, und Rücksprünge fein gegliederten Fassaden eine was sie erzeugte, wurden in der grobschlächtigen Po- zusätzliche Rhythmik und eine ernste, klassizisti- lemik übersehen. Der Bürgermeister, Pierre Courant, sche Physiognomie. Die Arbeit an der Blocktypologie, erklärte die Unternehmung zu einer Erfahrung, die wie sie an der Place de l’Hôtel de Ville exemplarisch bereits zu lange gedauert hätte; und im Gemeinde- durchgeführt wird, zielt auf die Auflösung des kon- rat bezeichnete man das Wohnungsbauexperiment ventionellen städtischen Blocks mit gleichmäßigem als blödsinnig (»démentiel«) und forderte lauthals, Blockrand und Innenhof zugunsten komplexerer, of- »dass man den Chefarchitekten in Pension schic- fener, »modernerer« Konfigurationen. Das Ergebnis ken sollte, angesichts seines hohen Alters und zum ist ein breites Spektrum von Alternativen, die zuwei- größeren Wohle unserer Stadt«.29 Doch überstand len Hausscheiben und Türme miteinander kombinie- der Architecte en chef auch diesen Sturm und fuhr ren, um geschickt zwischen stadträumlichen Desi- unbeirrt mit seiner Arbeit fort. Bereits von 1947 an derata und hygienischen Ansprüchen zu vermitteln. wurde im Atelier die stadtarchitektonische Lösung Was die Alternativen davor bewahrt, allzu disparat für die Rue de Paris diskutiert. Die Aufgabe, die sich zu geraten, ist die Maßordnung von 6,24 auf 6,24 stellte, war alles andere als einfach: Denn die Achse, Meter, die aus dem Konstruktionsraster abgeleitet welche die Place de l’Hôtel de Ville mit dem Quai de und zum Generalmodul des ganzen Stadtviertels, ja Southampton verband, war nicht nur die wichtigste der ganzen wiederaufgebauten Stadt erhoben wird. Straße vom Stadtzentrum zum Hafen, sondern auch Perret wird nicht müde, sein Geheimrezept für das der beliebteste öffentliche Raum von Le Havre, ein urbanistische Gesamtkunstwerk zu preisen: «Dieses lebendiger Flanierort mit Läden, Bars, Cafés und Res- unsichtbare Gerüst lässt vollständige Freiheit, aber taurants. Perret beabsichtigte, entsprechend einer erlaubt die strengsten Regelungen [...] Auf die Kons- Unterscheidung, die er bereits 1915 artikuliert hatte, truktion selbst übertragen, bringt es auch Ökonomie die neue Rue de Paris als Rue assujettie (als von der hervor, weil es die Standardisierung fördert.»28 Tat- Bauflucht räumlich gefasste Trasse) zu gestalten. sächlich wird innerhalb des vorgegebenen quadrati- Als Vorbild bemühte er die Rue de Rivoli in Paris und schen Moduls und seiner verschiedenen Adaptionen schlug für ihr modernes Gegenstück in Le Havre eine ganze Kombinatorik extrem reduzierter, aber eine mit achtzehn Metern vergleichsweise schmale, ausgesprochen akzeptabler Wohnungsgrundrisse schnurgerade und beidseitig von Arkaden gesäumte durchdekliniert. Dabei gelangen Perret und seine Strasse vor. Die Hausfassaden sollten einheitlich Adepten zu geradezu prototypischen funktionalen sein, durchgehende Balkone und Gesimse die pers- und räumlichen Lösungen: Entrée-corridor, Cui- pektivische Wirkung verstärken. Nach lebhaften und sine-laboratoire, Coin-repas, Salle-à-manger-séjour, streckenweise hitzigen Diskussionen wurde diese Chambre-commandée-sur-séjour, Placard encastré. Lösung Ende 1948 vom Gemeinderat als zu monoton Von den Forschungen über die »Wohnung für das abgelehnt. Der entsprechende Auftrag wurde nach Existenzminimum« beeinflusst, aber durchaus den der Realisierung des Nordabschnitts der Straße Per- neuen Standards der Nachkriegszeit entsprechend, ret und seinem Atelier entzogen und örtlichen Archi- werden sie den französischen Wohnungsbau der tekten übertragen. Diese hatten sich allerdings nach Grands ensembles bis in die die siebziger Jahre hin- dem bereits verabschiedeten stadtarchitektomschen ein prägen. Das erste konkrete Ergebnis dieser breit Konzept zu richten, das Arkaden für Erdgeschoss angelegten, minutiösen und wegweisenden Arbeit, und Mezzanin vorschrieb, die gewerblichen Nutzun- eben die Wohnbebauung an der Place de l’Hôtel de gen vorbehalten waren, sowie drei darüberliegende, Ville wurde in Le Havre keineswegs mit Begeisterung gleichmäßig gestaltete Wohngeschosse. Der strenge aufgenommen. Die Immeubles Sans Affectation In- und dennoch flexible Rahmen wahrte die Einheit- dividuelle wurden ebenso voreilig wie wechselhaft lichkeit des Straßenbildes und gestattete dabei die kritisiert: einmal weil sie bedrohlich, anonym und un- phantasievollsten Variationen dessen, was Perret den menschlich seien wie amerikanische Wohnhochhäu- »ordre du béton armé«30 nannte. So lassen sich in der ser, ein andermal weil sie archaisch, altertümlich und Rue de Paris unzählige Spielarten von Säulen mit un- erdrückend anmuten würden. Das (vermeintlich) de- zähligen Spielarten von Kapitellen beobachten, die finitiv vernichtende Argument war indessen das öko- alle auf den rationalen Klassizismus Perrets zurück- nomische. Die Perretschen Wohnbauten erforderten zuführen sind, aber auch ebenso viele Schattierungen eine relativ lange Bauzeit und kosteten bis zum Dop- in der architektonischen Ausprägung des strukturel- pelten dessen, was für vergleichbare konventionelle len Rahmens der Hausfronten, seiner Ausfachungen Auguste Perret, Fernand Pouillon 45 und der darin eingeschnittenen Fenster. Das funkti- retschen Plan von 1946 hätte der Boulevard eine En- onale Programm führte zu einer städtischen Straße, filade von quadratischen begrünten Plätzen diagonal deren Benutzbarkeit und Lebendigkeit sich durchaus durchschneiden sollen; das realisierte Kompromiss- mit denen ihrer historischen Vorgängerin messen projekt hat nur mehr auf der Ostseite dreieckige lassen. Dort, wo sich die Rue de Paris zum Meer hin Straßenaufweitungen, während die Westseite von öffnet, entstand zwischen dem Quai de Southamp- einer durchgängigen, schräg verlaufenden Baulinie ton und dem Quai Clémenceau (heute: Quai John geprägt ist. Hier dominiert der Wohnungsbau, der Kennedy) über eine Länge von einem halben Kilome- auf der gegenüberliegenden Straßenseite mit öffent- ter der Front de mer Sud. Für die umfangreiche Woh- lichen Bauten alterniert: Schulen, Poliklinikum und nungsbauoperation mit über 1100 Wohneinheiten die Kirche Saint-Joseph. Den Endpunkt der Avenue zeichnete Lambert verantwortlich, der etwa dreißig Foch bildet an der westlichen Meeresfront der Stadt weitere Architekten, drei Ingenieurbüros und das die Porte Océane. Auch hier handelt es sich um Woh- Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) nungsbau, der allein durch seine Platzierung und am Projekt beteiligte. Drei viergeschossige Scheiben Massierung eine monumentale Wirkung entfaltet. à redents und zwei elfgeschossige Türme rechts und Rechts und links der Avenue türmen sich an einem links von der Rue de Paris definieren mit einer sou- weitläufigen rechteckigen Platz gewaltige Bauvolu- veränen städtebaulichen Geste die Stadtkante zum mina auf, die den Blick von der Stadt zum Wasser hin Wasser hin. Im Norden fügen sie sich mit weiteren wirkungsvoll einrahmen: so, wie wenn man am Ende vier- und zweigeschossigen Wohnscheiben zu offe- der Champs-Elysées durch den Arc de Triomphe nen Blöcken. Die rigorose Anwendung des orthogo- nur den Himmel erblickte, gewahrt man jenseits nalen Stadtrasters führt stellenweise zu räumlich des großartigen Abschlusses der Avenue Foch nur ungelösten Situationen und zu problematischen das Meer und den fernen Horizont. Der Platz selbst Anschlussstellen mit den unmittelbar benachbar- entpuppt sich bei näherem Hinschauen als zweige- ten Stadteilen. Die vom Meer aus sichtbare Silhou- teilt: spektakulärer Anschluss der Stadt an das Meer ette ist indessen bemerkenswert, und die sehr weit und zugleich Scharnier zwischen Avenue Foch und getriebene Standardisierung des Bauverfahrens, die Boulevard François 1er. Die exakte Symmetrie des im Rahmen des nationalen Industrialisierungspro- Torbaukomplexes überspielt zwei unterschiedliche gramms finanziert wurde, demonstriert mit ihrem Architektenhandschriften und zwei unterschiedliche Raffinement, dass sie mitnichten zur Routine wer- Bautechniken: Der nördliche Teil wurde unter der Lei- den muss. Bei der Avenue Foch, der Verbindung zwi- tung von Poirrier vollständig in einer Fabrik unweit schen der Place de l’Hôtel de Ville und der westlichen von Le Havre vorgefertigt und an Ort und Stelle zu- Meeresfront, gab nicht die Rue de Rivoli, sondern die sammenmontiert; der südliche Teil, für den André Champs-Elysées das Vorbild ab. 700 Meter lang und Hermant firmierte, wurde hingegen traditionell ge- 8o Meter breit, mit einer zentralen sowie zwei seitli- baut, wobei der Beton für die Skelettstruktur vor Ort chen Fahrbahnen ausgestattet und mit zwei doppel- gegossen wurde. Vielleicht wie nirgendwo sonst im ten Baumreihen bepflanzt, die sich mit dem Square neuen Le Havre triumphiert hier die Idee der Stadt als Saint-Roch zu einem großartigen Parkensemble kollektive Vorstellung über die individuellen Neigun- verbinden, stellte sich die neue Straße als grandiose gen und die Eigenheiten der Herstellungsmethoden. Achse dar, die nicht städtische Lebendigkeit, sondern Und vielleicht wie nirgendwo sonst im neuen Le Hav- bürgerliche Repräsentation ausstrahlt. Die sieben- re wird die Architektur von Perret und seinem Ateli- geschossigen, jeweils einem Thema gewidmeten er zu einem veritablen Wahrzeichen, von der Stadt Wohnscheiben, welche die Avenue säumen (Maison selbst ebenso deutlich sichtbar wie vom Meer aus, des fondateurs, Maisan des écrivains, Maisan des sci- wenn man den Hafen mit einem Schiff ansteuert. ences), wurden außerhalb des Ateliers von ortsansäs- Le Havre: Bilanz einer exemplarischen Operation sigen Architekten realisiert, doch auch hier stellte das In der Tat ist im wiederaufgebauten Le Havre der stadtarchitektonische Regelwerk, das die Zusam- Triangle monumental, der von der Place de l’Hôtel menfassung von Erdgeschoss und erstem Ober- de Ville über die Rue de Paris zum Front de mer Sud geschoss durch polygonale Säulen vorschrieb, die und über die Avenue Foch zur Porte Océane führt, Einheitlichkeit sicher, die der Arterie metropolitane die wiederum über den Boulevard François 1er mit Würde verleiht. In jeder Hinsicht bescheidener als die dem Front de mer Sud verbunden ist, einer der er- Rue de Paris und die Avenue Foch stellt sich der Bou- folgreichsten stadtarchitektonischen Kommplexe levard François 1er dar, der die Letztere von der Porte im Europa der Nachkriegszeit. Zusammen mit den Océane mit dem Front de mer Sud verbindet. Im Per- zahlreichen öffentlichen Bauten, die Perret oder Mit- 46 glieder seines Ateliers in Le Havre selbst realisierten- diese Zeichnung versucht, jene Unterschiede in der Hôtel de Ville (Perret und Tournant, 1952-1958 ), Kirche Stadt zu wahren, die der moderne Urbanismus aus- Saint-Joseph (Perret, 1951-1957), Kollegium Raoul Dufy zuradieren sich anschickt. Schadensbegrenzend (Lambert, 1950-56), Handelsschule (Robert Royon, wirkt in Le Havre die ästhetisch-konstruktive Diszi- 1954-1957), Poliklinikum François 1er (Gilbert, Charles plin, die Perret sowohl bei seinen Schülern als auch Sébillotte, Charles Fabre, Jean Le Soudier, Paul Nelson, bei den anderen am Wiederaufbau beteiligten Ar- 1950), Gebäude der Sparkasse (Alexandre Franche, chitekten durchsetzen kann und der er 1949 unter Noël Boucher, Henri Vernot, 1949-1953), Warenhaus dem trockenen Titel ‹Contribution à une théorie de »Les Nouvelles Galeries« (Charles Fabre und Jean Le l’architecture› eine poetische Huldigung erweist.31 Soudier, 1951-1954), Stadtbibliothek (Jaques Lamy Sie gewährleistet eine Einheit, die weit mehr ist als und Tournant), Hotel Normandie (Porrier, 1948-1951) ein Formalismus. Dank dieser Disziplin steht das - verleiht er der neuen Stadt eine unverwechselbare neue Le Havre fest in der Tradition des französischen Physiognomie. So stellt sich der Wiederaufbau von Le rationalistischen Klassizismus: als ein Wurf, der sich Havre nicht einfach als Summe der Architektur von unaufgeregt und wie selbstverständlich aus einer Perret und seinen Schülern dar, sondern auch und vor langen Geschichte ableitet. Es ist keineswegs aus allem als Nachweis, dass sich aus dieser Architektur der Luft gegriffen, wenn ein zeitgenössischer Kriti- eine Stadt komponieren lässt. Bei kompositorischen ker die wiederaufgebaute Stadt als ein »Versailles Anstrengungen haben sich die Perretschen urba- du logement«32 bezeichnet. Insofern verkörpert das nistischen Instrumente bewährt: die rationale geo- neue Le Havre genau jenes Verhältnis zur Tradition, metrische Anlage des Straßennetzes, die sorgfältige das Perret bereits seit Jahren theoretisch postuliert Kontrolle und Differenzierung des urbanen Raumes, hatte. Als Reaktion auf ein Heft von L’Architecture die rigorose architektonische Disziplin, mit der die- d’Aujourd’hui, in dem es (unter anderem) um die ser Raum gefasst wird, kurz: das Konzept, die Stadt Wiederbelebung des »goût français« ging,33 hatte er als großmaßstäbliches architektonisches Artefakt zu in einem Brief geschrieben: begreifen und zu behandeln. Dies gilt umso mehr, als Regionalismus ja, aber authentisch, das heißt: ausge- dieses Konzept im Zug der politischen, administrati- hend vom Klima, von den Bedürfnissen der Region, die ven, wirtschaftlichen und materiellen Realisierung mit lokal vorkommenden Materialien befriedigt wer- zunehmend erodiert wurde. Die Differenz zwischen den. Aber sich inspirieren lassen von althergebrachten den beiden Extrempunkten dieser Entwicklung, dem Formen, sie dann jedoch mit Hilfe von Materialien ursprünglichen Syntheseplan und dem realisierten umsetzen, die von überall hergebracht worden sind, neuen Le Havre, offenbart das Ausmaß dieser Erosi- würde uns auf direktem Weg ins Dekor der komischen on. Sie hat weniger die monumentalen Einzelbauten Oper führen. Tradition bedeutet, das zu machen, was als die übergreifende Struktur der Stadt angegriffen. unsere großen Vorfahren gemacht hätten, wären sie Im Mittelpunkt steht dabei der städtische Block: ur- an unserer Stelle. Wären sie an unserer Stelle, würden sprünglich als geschlossene Form geplant, beliebig sie heute nicht das machen, was sie gestern gemacht addierbar und vervielfältigbar, hat er sich nach und haben. Sie würden natürlich von den heutigen Mitteln nach in jene Familie offener Konfigurationen verwan- Gebrauch machen, aber auf Grund ihrer Ausbildung delt, welche die klassische Moderne seit den zwanzi- wären sie in der Lage, diese den permanenten Bedin- ger Jahren propagiert hatte. Die Konsequenz ist eine gungen (Klima, Art der Materialien, Schutz gegen die stellenweise zu schwache Fassung des Stadtraumes, Unbilden der Witterung, allgemeine, immerwährende welche die amorphe Zerfransung vorwegzunehmen Bedeutung von gewissen Linien und Formen etc.) an- scheint, die in der Nachkriegszeit nicht nur die fran- zupassen, denen die Architektur unterworfen ist, was zösischen Grandsensembles kennzeichnen wird. ihre neuen Produkte in einen natürlichen Bezug zur Über den städtischen Block gewinnt das Gebäude Vergangenheit setzen würde.34 die Oberhand. Die neue Stadt implodiert innerhalb In der Tat verbindet sich das wiederaufgebaute Zen- ihres eigenen Rasters. Dieser Prozess wird durch die trum von Le Havre auf eine so selbstverständliche Logik der Grundstücksentschädigungen beschleu- Weise mit der Vergangenheit der Stadt, dass die nigt, deren Homogenisierungstendenz in unverein- von der Planung Betroffenen lange Zeit die subtile barem Gegensatz zu jener Verdichtung steht, welche Verbindung übersahen. Erst in der Sedimentation die historische Stadt zu dem gemacht hatte was sie der neueren Geschichte hat das Meisterwerk von war. Wenn sich die Bewohner und die Politiker gegen Perret und seinen Schülern seine innere Kohärenz, die Neuzeichnung ihrer Stadt durch Perret wenden, aber auch seine gelassene Neudeutung der Vergan- verkennen sie die wahre Frontenstellung: denn eben genheit als tragfähiges zeitgenössisches Zeugnis Auguste Perret, Fernand Pouillon 47 offenbart. Dass diese Deutung, dass dieses Zeugnis einmünden, bis ins Zentrum zu führen und in eine im Wiederaufbau nach dem Zweiten Weltkrieg weit- V0ie triomphale zu verwandeln wurde jedoch nicht gehend isoliert blieben, gehört zu den versäumten weiter diskutiert. In der Folge des Wettbewerbs von Chancen des 20. Jahrhunderts. 1946 wurde Sasportès zum Commissaite à la recon- Eine »skandalöse« Übergabe struction und Roger Henri Expert zum Architecte en Im Jahr 1954, als ein Großteil des neuen Le Havre chef de la réconstruction sowie Urbaniste conseil noch eine Baustelle war, starb Auguste Perret. Gus- de la ville ernannt. Expert schlug für den Vieux Port tave war bereits zwei Jahre zuvor verschieden, und eine zuammenhängende Hauszeile zwischen Hôtel Claude beschloss, die Firma Perret Frères aufzulö- de Dieu und Hôtel de Ville vor, und jenseits des Letz- sen. In das Büro in der Pariser Rue Reinoir zog mit teren vier Türme, die sich vierzehn Geschosse hoch seinen Mitarbeitern ein 42-jähriger Architekt ein: über dreigeschossige Bauten erheben würden, die Fernand Pouillon. Das gesamte Establishment der jene des 17. Jahrhunderts nachempfinden sollten. Der französischen, aber auch der internationalen Archi- Vorschlag wurde angenommen und umgesetzt, aber tekten war entrüstet. Denn die zumindest räumliche bald stellte sich heraus, dass die Kosten prohibitiv Nachfolge eines Meisters, der sowohl professionell waren. André Leconte, zusammen mit Le Corbusier, als auch akademisch eine Institution darstellte, trat André Lurçat und Auguste Perret Mitglied des 1946 ein heftig umstrittener Außenseiter an, der als Aben- gegründeten Conseil d’Architecture du Ministère de teurer, ja als Hochstapler galt. Noch 1961 bedachten la Réconstruction et de l’Urbanisme, wurde um ein manche Kollegen Pouillons die Tatsache, dass dieser Gutachten gebeten. Das Gutachten fiel vernichtend den Sessel und den Tisch von Perret okkupierte, mit aus, Expert wurde 1948 zum Rücktritt gezwungen höhnischer Wut. Dabei war die Büroübernahme alles und Leconte übernahm seine Aufgabe. Er musste andere als abwegig. Denn Pouillon hatte nicht nur dabei zwei der Türme von Expert berücksichtigen, die zu Beginn der dreißiger Jahre bei Perret an der École bereits im Bau waren, aber immerhin nur siebenge- Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris studiert, schossig ausfielen, sowie eine lange Stützmauer un- sondern auch sein universalistisches konstruktives ter dem erhöhten Teil der Altstadt. In seinem Projekt Credo vereinnahmt: schlug er ein 6oo Meter langes Gebäude vor, das die Es können nicht drei auseinanderlaufende Geister in neue Front des Hafens bilden und nur an drei Stellen der Konstruktion einer Stadt existieren. Einem einzigen unterbrochen werden sollte, um den Automobilver- obliegt die Pflicht, mit den Räumen, der Architektur, kehr durchzulassen. Die steinernen Fassaden sollten der materiellen und technischen Realisation zu kom- eher geschlossen wirken, ein durchgängiges Vordach ponieren. Der Städtebauer kann nur als Architekt den- aus Beton sollte die Läden im Erdgeschoss vor der ken, und der Architekt als Konstrukteur.35 Witterung schützen. Leconte beabsichtigte, bei der Seit dem Ende der vierziger Jahre hatte er immer Realisierung seines Projekts eine größere Anzahl von wieder mit dem greisen Meister zusammengearbei- Architekten und Architektengruppen zu involvieren; tet, zuletzt auf dessen Einladung hin beim Flughafen eine Vorstellung, die übrigens auch Expert gehegt von Marignane bei Marseille (1955-1962). Das Projekt hatte. Im gleichen Jahr 1948 wurde Claudius Petit jedoch, das nicht nur den Beginn des professionellen zum Wiederaufbau-Minister ernannt und Michel Bündnisses zwischen dem alten und dem jungen Ar- Carlini zum Bürgermeister von Marseille gewählt. chitecte-constructeur markierte, sondern auch deren Beide zeigten sich gegenüber Lecontes Projekt skep- geistige Affinität demonstrierte, war der Wiederauf- tisch und baten zunächst Pouillon und André Devin, bau des Vieux Port von Marseille. die zusammen mit anderen Architekten am Wettbe- Wiederaufbau in Stein: La Taurette und der Vieux werb von 1946 teilgenommen hatten, Alternativstu- Port in Marseille (1949-1953) dien für die Hafenfront zu entwickeln. Diese gingen Für die Rekonstruktion des gesamten Stadtviertels weit über die schüchterne Oberflächengestaltung im Westen des alten Marseiller Hafens, das die deut- hinaus, die man ihnen angetragen hatte: Unter an- schen Truppen 1943 zerstört hatten, wurde 1946 ein derem schlug Pouillon vor, den Leconteschen Bauten Wettbewerb veranstaltet. Zuvor hatte Eugene Beau- eine vier Meter breite Konstruktion vorzusetzen, die douin, mit dem Pouillon in Marseille bereits zusam- im Erdgeschoss eine öffentliche Arkade und in den mengearbeitet hatte, die eigenen städtebaulichen Obergeschossen Loggien schaffen sollte. Diesmal Vorstellungen von 1942 wieder aufgenommen und war es Leconte, der zurücktreten musste. Das Team den Wiederaufbau nach dem Leitbild einer monu- von Pouillon und Devin sollte nach dem Willen des mentalen Moderne vorgeschlagen. Seine Idee, die Ministers und des Bürgermeisters weiterarbeiten, Autobahnen, die von Norden und Osten in die Stadt allerdings unter der Oberaufsicht von Auguste Perret. 48

Unmittelbar an den Vieux Port anschließend, aber der einzelnen Wohnungen zum Wasser hin über- weitgehend unberührt von den Querelen, die mit nahmen die Loggien, die überdies einen wirksamen seinem Wiederaufbau zusammenhingen, realisierte Sonnenschutz boten. Wieder wurde Kalkstein nach Pouillon zunächst den Komplex von La Taurette: 200 neuartigen Methoden geschnitten und als Schalung Wohnungen mit Infrastruktureinrichtungen, die in verwendet; wieder wachte die SET über Kosten und vier Baukörper verteilt sind. Zu den zwei dominie- Zeiteinhaltung. So entstand eine neue Hafenfront, renden Monumenten der Stadt, der Kathedrale von die ihre Neuartigkeit nicht zur Schau trägt und die La-Major und dem Schloss, fügte Pouillon als drittes Würde der großen urbanen Eingriffe der Vergangen- einprägsames Element einen zwanziggeschossigen heit ausstrahlt. Turm hinzu. Zusammen mit einem großen achtge- Zwischenspiele in Aix-en-Provence und Avignon schossigen Bau und zwei kleineren viergeschossigen Mit La Tourette und dem Vieux Port machte sich Blöcken entstand so um einen erhöhten Platz, der Pouillon einen Namen. 1950-1954 realisierte er dane- durch weitläufige Treppen und Rampen erschlossen ben die Meeresfront von Les Sablettes bei Toulon mit wird, das Bruchstück einer Stadt der Moderne, die 40 Wohnungen, zwei Hotels und 27 Läden in regio- sich selbstsicher und gleichwohl logisch aus jener nalistischen Formen. 1951 wurde er zum Architecte der Geschichte entwickelt. Die Aufgabe, die beiden en chef de Ia réconstruction für den Vieux Port und Städte und in der neuen Stadt die einzelnen, betont zum Berater des Ministère de la Récontruction et unterschiedlichen Bauten zusammenzuhalten, ver- d’Urbanisme für die Departements Vaucluse, Basse traute Pouillon den Proportionen und vor allem dem -Alpes und Hautes-Alpes ernannt. Ein Jahr darauf lud Material an. Er wählte den gleichen Kalkstein, aus ihn der Bürgermeister von Aix-en-Provence ein, unter dem der Pont du Gard gebaut ist, und ließ ihn nach anderem ein neues Wohngebiet mit 2oo Einheiten einem neuartigen Verfahren, das der Unternehmer am Cours des alpes zu realisieren (heute: Residences Paul Marcerou entwickelt hatte, bereits im Stein- Fernand Pouillon). Bei den Wohnungen sollte es sich bruch in Fontvieille zuschneiden. Die Steinplatten be- um Habitation à loyer modere (HLM) handeln, die nutzte er nicht als Verkleidung, sondern fügte sie mit nach 25 Jahren im Rückkaufverfahren von den Mie- Holzbrettern zu einer Schalung zusammen, die er tern erworben werden konnten. Pouillon fügte neun armierte und mit Beton ausgoss. Anschließend wur- Einzelbauten, zwischen zwei und sechs Geschossen de das Holz entfernt; die Steinplatte hingegen, wel- hoch, zu einem harmonischen Ensemble zusammen. che die Außenseite der tragenden Fassade bildete, Die tragenden Fassaden aus vollem Stein kombi- blieb als Verbundelement mit dem Beton stehen. nierte er mit ebenso tragenden Trennwänden aus Dadurch konnte Pouillon schöne, massive Steinbau- Lochziegeln, die Decken bildete er als Eisenbeton- ten mit sorgfältig gearbeiteten Profilierungen in platten aus. Unter den flachgeneigten Ziegeldächern ungewöhnlich kurzer Zeit fertigstellen. Er tat dies spannte er dünne Ziegelgewölbe, die durch Zugele- zu ungewöhnlich niedrigen Preisen. Die Bauten von mente aus Stahl gehalten wurden. Im Einklang mit La Tourette kosteten zwischen zwanzig und vierzig dieser geradezu archaischen Konstruktion wurden Prozent weniger als vergleichbare Gebäude in glei- die Wohnungsgrundrisse extrem einfach konzipiert. cher oder minderer Qualität. Um das zu erreichen, Das Grundmodul ist ein Quadratmeter. In Folge des- erfand und gründete Pouillon die Societe d’Études sen sind die Treppenhäuer fünf mal zwei Meter, die techniques (SET), eine Koordinierungsgesellschaft, Wohnräume vier mal vier oder vier mal drei Meter, die direkt von den Bauunternehmern finanziert, aber die Eingänge zwei mal zwei, vier mal zwei oder sechs von Pouillon kontrolliert wurde. Der Bauvertrag wur- mal zwei Meter, die Bäder zwei mal zwei oder zwei de den Gewerken entsprechend unterteilt, die Preise mal drei Meter groß. Besondere Aufmerksamkeit wurden direkt mit den Gewerken vereinbart, und die widmete Pouillon der Ausrichtung der Wohnungen, gesamte Koordination wurde der SET übergeben. Da- sowohl im Hinblick auf die Besonnung als auch auf durch konnte eine Kosten- und Zeitoptimierung er- die Aussicht. So entstand eine ausgesprochen wirt- zielt werden, die später vielfach nachgeahmt werden schaftliche, aber auch ausgesprochen wohnliche sollte. Ähnlich operierte Pouillon beim Wiederaufbau Stadt in der Stadt. 1955 plante Pouillon das HLM- des Vieux Port. Das Grundstück war 1200 Meter lang Viertel La Croix des Oiseaux in Avignon, eine elegante und das Programm umfasste 500 Wohnungen. Die Komposition unterschiedlich hoher Hauszeilen, die drei Unterbrechungen des Baukörpers die Leconte große Hofräume bilden und von einem dreizehnge- vorgesehen hatte, wurden in kleine Plätze verwan- schossigen Turm überragt werden. Es wurde von an- delt, freundliche öffentliche Räume die sich dem Ha- deren Architekten realisiert, die Pouillons Material- fen zuwandten. Eine analoge Funktion der Öffnung vorgaben missachteten. Immer noch in Avignon und Auguste Perret, Fernand Pouillon 49 immer noch 1955 entwarf Pouillon auch das Quartier staltet ist. Anders die übrigen Bauten, die Pouillon als der Cité administrative, mit dem er zugleich den Ein- unterschiedlich hohe, einfache oder orthogonal ab- gangsplatz der Stadt jenseits der mittelalterlichen geknickte Scheiben um Turm und Marktplatz herum Stadtmauer neu ordnete. Diesmal wurde ihm auch komponierte. Die Fassaden, welche die öffentlichen die Ausführung übertragen und damit die Gelegen- Räume fassen oder die Siedlung von der Landschaft heit gegeben, mit einfachen, gekonnt eingesetzten abgrenzen, wirken einfach und streng. Wie in Aix-en- städtebaulichen Elementen und strengen Architek- Provence sind sie aus gemauertem Naturstein und turen, die mit jenen von Eugène Emmanuel Viollet- als tragende Elemente ausgebildet. Auch sämtliche le-Duc in einem produktiven Dialog stehen, einen Wände der übersichtlich geschnittenen Wohnungen exponierten urbanen Ort mit zurückhaltender Meis- sind statisch wirksam, bestehen jedoch, ebenfalls wie terschaft zu gestalten. in Aix, aus eigens angefertigten Lochziegeln. Insge- Aufbruch zu neuen Ufern: Städtebau in Algerien samt zählt die Siedlung 6oo Wohnungen, die ratio- (1953-1957) nell, rasch und billig gebaut werden konnten. Sie wur- Im Jahr 1953 schloss Pouillon den Wiederaufbau des den von ihren Bewohnern sofort angenommen und Vieux Port von Marseille ab und trennte sich von haben die teilweise rüde Behandlung und die durch René Egger, mit dem er 1944 eine Partnerschaft ein- keinerlei Pflege gemäßigte Alterung bemerkenswert gegangen war und etliche elegante Bauten wie die gut überstanden. Diar el Mahçoul, die zweite Sied- Nestlé-Fabrik in Marseille (1948), das Hôtel de Poli- lung, die Pouillon bei Algier realisierte, war größer ce, wieder in Marseille (r95o), und den Universitäts- dimensioniert: 18oo Wohnungen in zwei Quartieren, komplex von Aix-en-Provence (1952) realisiert hatte. einem für »medium confort« und einem für »grand Gleichzeitig wurde er von Jacques Chevallier, dem confort«. Dazwischen legte Pouillon die Hauptstraße, aufgeschlossenen und energischen Bürgermeister, die er erneut geschwungen führte. Eine Seilbahn mit nach Algier eingeladen, wo sich 40.ooo Bewerbun- sachlichen Stationsbauten verbindet Diar el Mahçoul gen für Sozialwohnungen unerledigt auf den Ti- mit dem Stadtgebiet von Algier. Das Viertel »grand schen der Stadtverwaltung stapelten, während die confort« liegt am Hang mit Blick auf das Meer. Sein Bidonvilles an den Stadträndern wucherten. Pouillon Herz bildet eine Sequenz von zwei Plätzen, einem hö- sollte mit seiner Arbeit als Architekt und Stadtplaner her gelegenen Marktplatz und einem niedrig gelege- dieser Krise entgegentreten. Er tat es mit derartigem nen Platz, der sich zum Wasser hin öffnet. Die beiden Erfolg, dass er bald zum Architecte en chef von Algier öffentlichen Räume trennt ein Gebäude, das im Erd- ernannt wurde. Die erste Siedlung, die Pouillon in Al- geschoss durchlässig ist, wobei eine Pilasterarkade gerien realisierte, entstand in Diar es Saada, unweit kühn neben einer Rundbogenarkade auftritt. Breite, von Algier. Ihre städtebauliche Struktur bestimmen monumentale Freitreppen vermitteln zwischen oben zwei Ordnungslinien: die geschwungene Trasse eines und unten. Die architektonisch bemerkenswerte Kir- baumbestandenen Boulevard und die schnurgerade che, die das Quartier dominiert, wurde nach der po- Linie eines streng architektonisch gefassten Was- litischen Unabhängigkeit Algeriens von Frankreich in serlaufs, der von Fußgängerwegen und Freitreppen eine Moschee umgewandelt, hauptsächlich indem flankiert ist. An diesen beiden Elementen ordnete der Glockenturm zu einem Minarett aufgestockt und Pouillon eine Sequenz von Terrassen und Plätzen an, umgebaut wurde. Das Stadtviertel »medium con- die er ebenso sorgfaltig wie differenziert gestaltete. fort« besetzt eine etwas weniger attraktive Lage und Ihren Höhepunkt erreicht sie im Marktplatz, wo der verfügt auch nicht über derart großzügige öffentli- Wasserlauf, der teilweise unter die Platzfläche ge- che Räume. Dafür weist seine Architektur einen noch führt wird, in einem großen runden Bassin endet, archaischeren Charakter auf. Sie nimmt vielerlei von das dreißig Meter Durchmesser aufweist und von dem vorweg, was in der dritten algerischen Siedlung Delfinskulpturen des Bildhauers Louis Arnaud belebt von Pouillon zu einem Höhepunkt gelangen wird: Cli- wurde. Der Künstler Jean Chauffrey veredelte die mat de France. Platzfläche mit einem 3000 Quadratmeter großen Les deux cents colonnes, oder: Ein bewohnbares Mo- Mosaik. Nicht minder eindrucksvoll ist die unweit nument für das Subproletariat gelegene Palmenterrasse mit ihren fünfzig Palmen Für Climat de France, eine Siedlung mit 3500 Woh- in kreisrunden Beeten, die von der Pflasterung aus- nungen und den entsprechenden Infrastrukturen, gespart sind. Der Marktplatz wird von einem 2o-ge- entwickelte Pouillon mit seinem Team 1955 einen ers- schossigen Turm dominiert, der von jenem in La Tau- ten Entwurf. Fundamentierungsprobleme, die sich rette abgeleitet, aber nicht zuletzt dank des Eingriffs aus den ungünstigen Bodenverhältnissen ergaben, des Bildhauers Jean Amado ungleich plastischer ge- zwangen ihn, das Projekt grundsätzlich in Frage zu 50 stellen. Er unternahm eine Reise in den Süden Alge- Großform mit bewegt eingeschnittenen Fensteröff- riens, besichtigte die Stadt M’zab und die Ruinen von nungen ausgebildet. Die Wohnungen sind klein, aber el Goléa und Timimoun. Als er zurückkam, erarbeitete funktionell; erschlossen werden sie als Zweispän- er ein völlig neues Siedlungsprojekt, das weniger von ner über außenliegende Treppenhäuser. Zwischen der Suche nach Vielfalt und Lebendigkeit als von je- dem Wohngebäude und der Kolonnade sind etwa ner nach monumentalem Ernst zeugte. Es sollte das 200 Handwerksbetriebe und Läden untergebracht. unumstrittene Meisterwerk des umstrittenen fran- Über zwei axial an den Schmalseiten angeordnete, zösischen Architekt werden. Auf dem dreißig Hektar generöse Öffnungen sowie über verschiedene klei- großen Gelände, einem Steilhang über dem Meer, nere Durchgänge, die den städtebaulichen Rand- ordnete Pouillon die Siedlung nach einem orthogo- bedingungen entsprechend in die Seitenflügel ein- nalen Raster an. Auf den höchsten Geländepunkt geschnitten sind, ist der Platz mit der umliegenden setzte er die Moschee, auf den niedrigsten ein lang- Siedlung verbunden. Jeder Einwohner von Climat de gezogenes gekurvtes Gebäude, das wie ein Damm France darf ihn betreten, jeder Besucher, und er kann die bauliche Kaskade der Wohnhäuser aufzunehmen auch befahren werden. Damit ist er ein öffentlicher scheint. Die geschwungene Trasse der Überland- Raum par excellence, architektonischer und gesell- straße, die auch der Haupterschließung dient, durch- schaftlicher Brennpunkt der Siedlung zugleich. Die schneidet die geometrische Struktur etwa auf halber Siedler, die zu den Ärmsten der Armen in Algerien ge- Höhe. Von der Moschee führt eine schnurgerade Ach- hörten, nahmen von dem gigantischen städtischen se den Hang hinab, eine breite, imposante Sequenz Bau, der ihnen als Wohnung zugedacht war, sofort von Freitreppen und Podesten, die nahezu platzar- freudig Besitz. Nicht ohne Stolz fanden sie für »ihren« tige Dimensionen erreichen. Parallel dazu verlaufen Platz einen eigenen Namen: Les deux cents colonnes, weitere, kürzere Treppenanlagen, die das Viertel von die zweihundert Säulen. Doch auch sonst bleibt Cli- Nordwesten nach Südosten erschließen und mit mat de France vorbildlich. Innerhalb der subtil geord- atemberaubenden Aussichten zum Meer hin öffnen. neten Siedlungsstruktur, in welcher Moschee und Orthogonal dazu, und damit annähernd entlang der Kolonnadenplatz klare Orientierungspunkte bieten, Höhenlinien, sind ebenso geradlinig weitere Straßen, sind kleinere zusammenhängende Quartiere ausge- terrassenartige Fußgängerwege und Plätze angelegt. bildet. Jedes von ihnen verfügt über ein reichhaltiges Dazwischen erheben sich die Bauten der Siedlung in und brauchbares Angebot an öffentlichem Raum, einer geradezu phantasmagorischen typologischen jedes über ein eigenes Gesicht, jedes über ein Erken- Vielfalt: von dem gechlossenen Block mit Innenhof nungszeichen, das meistens ein Turmhaus bildet. Die über dutzendfache Variationen des offenen Blocks Wohnbauten sind solide konstruiert und sorgfältig bis hin zu hoch aufragenden Turmhäusern. Entspre- zum Meer hin ausgerichtet, um von der privilegier- chend differenziert sind die Fassaden ausgebildet, die ten Hanglage zu profitieren. Insgesamt demonstriert bei aller massiven Einfachheit, die sich durch diese Climat de France aufs Eindrücklichste die städtebau- Siedlung wie auch durch die anderen beiden wie ein lichen Kompositionsmaximen Pouillons, wie er sie Leitmotiv zieht, jedem Haus eine eigene, unverwech- 1953 in seinem Buch Ordonnances artikuliert hatte: selbare Physiognomie verleihen. Ihren städtebauli- Erst das Empfinden bringt die körperlichen Qualitä- chen, architektonischen, räumlichen, typologischen ten, Raumformen und architektonischen Proportionen und nicht zuletzt sozialen Höhepunkt erreicht Cli- zum Ausdruck. Es genügt nicht, die schönsten Pläne zu mat de France im parallel zum Hang angeordneten zeichnen, wenn die Architektur selbst die Binnenge- riesigen Platz. Offenichtlich vom Meidan von Isfahan staltung nicht schrittweise mitdenkt. Die Genugtuung beeinflusst, den Pouillon kurz zuvor besichtigt hatte, des Piloten kann das Unglück der Menschen, die auf besteht er aus einer exakt waagerechten, 38 Meter der Bodenebene leben müssen und in der Hässlichkeit breiten und 233 Meter langen Fläche, die sich scharf und Anonymität der seelenlosen Architektur gefangen von dem bewegten steilen Hang absetzt. Gefasst sind, nicht auffangen.36 wird sie durch 200 Pfeiler mit quadratischem Quer- Wieder in Frankreich: Zwei introvertierte Stadtviertel schnitt, die dem nach strengen Zahlenverhältnissen vor den Toren von Paris (1955-1958) proportionierten Platz die Einheitlichkeit und die 1955, unmittelbar nach dem Beginn der Arbeit an Aura eines unerhörten Monuments verleihen. Hinter Climat de France, kehrte Pouillon nach Paris zurück. der Kolonnade, die aus massiven kubischen Steinen Um substantielle Kredite für große Wohnungsbau- von einem Meter Seitenlänge konstruiert ist, erhe- maßnahmen verfügbar zu machen, brachte er einige ben sich fünf- bis sechsgeschossige Wohnbauten aus Unternehmer zusammen, mit denen er bereits zuvor Ziegelmauerwerk, ebenfalls als geometrisch exakte punktuell zusammengearbeitet hatte. Mit deren Ka- Auguste Perret, Fernand Pouillon 51 pital, zu dem er sein eigenes hinzufügte, gründete er zeugen der eigenen stadtarchitektonischen Arbeit die Comptoir nationale du Iogement als anonyme anführt. Jedenfalls gelingt in Montrouge eine be- Aktiengesellschaft. Diese erwarb zwei Areale in der merkenswerte Hoflandschaft, deren labyrinthische Pariser Banlieue, und Pouillon schickte sich an, dort Raumfolge im kleinen quadratischen Platz am Fuß zwei Wohngebiete zu planen und zu bauen. Beide des Turmes, der seinerseits dadurch, dass er auf Stüt- Operationen sollten aus wirtschaftlichen Gründen zen gestellt ist, im Erdgeschoss als urbane Loggia in rasch abgewickelt werden und dabei eine hohe At- Erscheinung tritt, einen außerordentlich wirksamen traktivität erreichen. Die erste Wohnanlage, die Resi- Abschluss findet. Ähnlichen Prinzipien, allerdings dence Buffalo mit 550 Wohnungen und einer Schule, anders ausformuliert, folgt die zwischen 1955 und entstand 1955-1958 in Montrouge, einer kleinen Stadt 1957 entstandene Residence Victor Hugo in Pantin. vor den Toren von Paris. Das Bauareal liegt in einem Auch hier hatte es Pouillon mit einem Grundstück Gebiet, in dem geschlossene Blöcke überwiegen. zu tun, das mitten in einer geschlossenen Bebau- Pouillon entwickelte in Zusammenarbeit mit dem ung lag; er entschied sich jedoch für eine kritischere jungen Architekten Roland Dubrulle eine alternative Auseinandersetzung mit einem Kontext, den er zwar urbane Strategie. Er trat mit seiner Bebauung von der respektierte, aber nicht fortschrieb. Er verteilte die Straße deutlich zurück, schuf so etwa wie einen 350 Wohnungen in überwiegend fünfgeschossigen übergroßen Baublock und in dessen Innern einen Hauszeilen, die er wieder aus Naturstein baute und halb öffentlichen Mikrokosmos aus Fußgängerwe- wieder in klassischer Dreiteilung komponierte. Sie gen, Plätzen und Gartenanlagen. Baulich setzt sich sind so angeordnet, dass sie einen geräumigen qua- die innovative Komposition aus drei Grundelemen- dratischen Platz bilden, der mit einem kreisrunden ten zusammen: achtgeschossigen Hauszeilen, die Brunnen veredelt ist und im Inneren des Quartiers an den am stärksten befahrenen Straßen stehen sein eigenes urbanes Zentrum repräsentiert. Über und das Ensemble vor Lärm und Schmutz schützen; ein Tor mit drei Pfeilerreihen ist der Platz im Norden viergeschossigen Hauszeilen, die vor allem raumbil- mit der Straße verbunden. Im Süden öffnet er sich dend eingesetzt sind; schließlich einem Turm, der auf eine Grünanlage, die einer Baumallee nachemp- nicht mehr, wie es noch in La Tourette, aber auch funden ist und ebenfalls in eine öffentliche Straße in Climat de France der Fall war, das Zentrum der mündet. Der Schnittpunkt der Grünanlage mit der Siedlung markiert, sondern beiläufiger und auch ge- Straße ist durch einen zehngeschossigen Turm mar- schmeidiger in die Gesamtkomposition eingefügt kiert. Östlich des inneren Platzes befindet sich ein ist. Wieder einmal ist Naturstein das bevorzugte weiterer, ebenfalls quadratischer, aber entschieden Material, wobei hier Marmor und Ziegel hinzukom- kleinerer Platz. Stärker noch als in Montrouge ist men. Sämtliche Bauten sind nach klassischen Ord- hier die Introvertiertheit und Fremdheit des neuen nungsprinzipien komponiert, mit Sockel, Hauptteil Quartiers im Verhältnis zu seiner städtischen Umge- und Attika. Allerdings erfahren die traditionellen bung thematisiert; allerdings ohne Letztere jemals Elemente eine moderne Deutung: vor allem bei den zu negieren. Von der Avenue J. Lolive aus gewärtigt zwei achtgeschossigen Riegeln, wo die drei obersten man die Residence Victor Hugo zunächst als Bruch in Geschosse zusammenhängend als Attika ausgebil- der geschlossenen Straßenrandbebauung, was dem det sind, mit einer dichten Befensterung und einer massigen Turm eine noch stärkere Signalwirkung filigranen Eisenbrüstung zwischen dem fünften und verleiht. Die Baukörper indessen, die sich derart quer dem sechsten Geschoss, welche die Zäsur zwischen zur bestehenden Stadtstruktur stellen, weisen über- den zwei Bauteilen elegant markiert. Fensterbänke, raschend vertraute Gesichter auf und sprechen nicht Brüstungen und Gesimse sind noch abstrakter ge- nur miteinander, sondern auch mit ihrer Umgebung. halten als in Marseille oder Algier und auf ihre ab- Bei genauerem Hinsehen erweist sich die neue Stadt solute Essenz reduziert. Stellt sich die Siedlung von in der Stadt als andersartige, aber durchaus vertraute außen als geschlossene Wohnfestung dar, entwi- Alternative zu dem, was sie zugleich verwirft, ergänzt ckelt sie im Inneren eine überraschende Vielfalt an und bereichert. Räumen. Sie sind als Sequenz organisiert und nach Korsisches Zwischenspiel Prinzipien komponiert, die fast jenen der Montage In den Jahren 1957-1958 entwickelte Pouillon in Zu- eines Films entsprechen. Vielleicht ist es kein Zufall, sammenarbeit mit Pierre Mélassou einen Vorschlag dass Sergej Michailowitsch Eisenstein in seiner The- für den Wiederaufbau des Vieux Port von Bastia. orie der Montage37 diese als Kompositionstechnik Der alte Hafen war, wenngleich unter weniger dra- behandelt und sich dabei auf den gleichen Auguste matischen Umständen als jener von Marseille, im Choisy beruft den Pouillon immer wieder als Kron- Zweiten Weltkrieg zerstört worden. Im Gegensatz zu 52

Meudon-la-Forêt, 1959-61, Photo 2005 anderen konkurrierenden Planungen, die einen mo- volvierte Chevallier, der als Flüchtling aus dem mitt- dernistischen Eingriff vorsahen, entschied sich Pouil- lerweile unabhängigen Algier nach Paris kam, und lon für eine weitgehend getreue Rekonstruktion des nahm mit seiner Hilfe zwei neue Projekte in Angriff; ursprünglichen Zustands. Sein Projekt wurde rasch Point du Jour in Boulogne und Meudon-la-Forêt, bei- genehmigt und im zentralen Teil des Hafens umge- de in der Region Paris. Diesmal ging es nicht um 900, setzt. Das Ergebnis stellt sich als nur leicht modifi- sondern um insgesamt 7000 Wohnungen. Und sie zierte Kopie des Vorhandenen dar, als konservatives waren nicht für Bezieher mittlerer, sondern für solche Experiment zum Thema der Wiederholung normaler niedriger Einkommen vorgesehen. In Boulogne, wo Bauelemente und der Rekonstruktion von Identität. er 2000 Wohnungen unterzubringen hatte, fand Immer noch in Paris: Zwei Grands ensembles, ein Pro- Pouillon ein verlassenes Industriegebiet sowie he- zess und ein »exemplarisches« Urteil runtergekommene Arbeiterwohnhäuser vor und Die Wohnanlagen Buffalo und Victor Hugo waren ließ alles niederreißen. Um grosszügig planen zu mit ihren insgesamt 900 Wohnungen für mittlere können, arrondierte er das Areal, das sich im Besitz Einkommensschichten noch vergleichsweise kleine des Comptoir befand, durch den Kauf und Abtausch Eingriffe. Pouillons Ambitionen, die ihn zur Gründung zusätzlicher Grundstücke. Die ökonomisch diktier- des Comptoir national du Iogement bewogen hat- te Verdichtung der Anlage zwang ihn allerdings zu ten, gingen weit darüber hinaus. Mit der Regierung Wohnbauten die bis zu neunzehn Geschossen hoch von Charles de Gaulle und der Verabschiedung der wurden. Er realisierte sie teilweise mit steinernen Baupolitik der Grands ensembles schienen sowohl Fassaden, teilweise mit verglasten Fronten. Dazwi- die politischen Voraussetzungen als auch die gesell- schen schuf er grosszügige Gartenanlagen, die den schaftlichen Nachfragen die kühnsten Träume des öffentlichen Räumen eine hohe Aufenthalts- und Architekten in Erfüllung gehen zu lassen. Pouillon in- Erholungsqualität verliehen; sie waren nur den Fuß- Auguste Perret, Fernand Pouillon 53

Meudon-la-Forêt, 1959-61, Lageplan gängern zugänglich, während die Automobile in nahezu dreißig Meter hoch aufragen. Da sie überdies Tiefgaragen verschwanden. In Meudon-la-Forêt, das stark vorspringen, bewirken sie zwei unterschiedli- Pouillon zur gleichen Zelt plante und baute, ging es che Wahrnehmungen der Bauten: frontal und aus um 5ooo Wohnungen mit zwei Einkaufszentren, aber der Nähe betrachtet sind sie offen und fein struk- die vorgesehene Dichte lag etwas niedriger als in turiert, seitlich und aus der Fernsicht geben sie sich Point du Jour. Pouillon wählte zwei Haustypen, fünf- als geschlossene Steinblöcke geradezu zyklopischen geschossige und zehngeschossige Zeilen, und griff Ausmaßes. Diese Elemente fügte Pouillon nach den bei ihrer Realisierung wieder auf den Stein der Brü- städtebaulichen Prinzipien, mit denen er vor allem che von Fontvieille zurück. Er ließ ihn in Blöcken von in Algerien bereits erfolgreich experimentiert hatte 50 mal 100 Zentimeter schneiden und verwendete zu einer offenen städtebaulichen Komposition, als ihn als konstruktives Tragelement. Die fünfgeschos- deren Zentrum er ein riesiges rechteckiges Wasser- sigen Bauten weisen eine klassische Dreiteilung auf, becken vorsah; bewusst sollte seine Fläche jene der wobei die Fassaden teilweise als Lochfassaden, teil- Becken in den Gärten der Tuilerien oder des Jardin de weise als Loggienkompositionen ausgebildet sind; Luxembourg übertreffen. Um dieses repräsentative die Attika ist eingeschossig und durch eine filigrane Zentrum herum entstand eine Vielfalt von sorgfältig durchgehende Eisenbrüstung vom Hauptvolumen gestalteten und bepflanzten öffentlichen Räumen. abgesetzt. Bei den zehngeschossigen Bauten beging Die rigorose orthogonale Ordnung des gewaltigen Pouillon die Tollkühnheit, die Fassaden zwar weitge- Ensembles wird lediglich durch zwei bestehende hend zu verglasen, die Verglasungen jedoch in Pfei- Bauten durchbrochen, die Pouillon erhielt und in lern einzufassen, die wie jene von Climat de France denen er die Einkaufszentren unterbrachte. Pouillon einen Querschnitt von ein mal ein Meter aufweisen selbst blieb die Problematik der schieren Größe des und aus massivem Stein gemauert sind, diesmal aber städtebaulichen Eingriffs nicht verborgen, weder in 54

Boulogne noch in Meudon-la-Forêt. Letzteres hielt er tationen traditioneller regionaler Bauformen. Die Er- mitnichten für beispielhaft: Seine Verführungskraft gebnisse sind von großer Qualität, wobei gerade die läge allzu sehr in der städtischen Szenographie, in Souveränität, mit welcher der französische Architekt jenem beau geste, das stets die Gefahr der Theatra- diese Bauten und Anlagen komponiert, sie zuweilen lik in sich berge. In einem Interview, das er kurz vor bis an den Rand des eleganten Kitsches geraten lässt. seinem Tod gewährte, empfahl er rückblickend den Etwas später, von 1975 an, realisierte er in Algier die Besuch von Buffalo in Montrouge anstelle von Meu- Bauten der Universität für Sozialwissenschaften und don. Dennoch gebührt ihm das Verdienst, in Boulog- drei Trabantenstädte mit insgesamt 3000 Wohnun- ne und vor allem in Meudon-la-Forêt zwei Ensembles gen: Blida, Boufarik und Bordij-el Barhi. 1977-1980 urbains monumentaux realisiert zu haben, die aus entstanden ein Quartier mit 1000 Einzelhäusern mit der kruden Logik des funktionalen und ökonomi- Sozialwohnungen und eines mit 1200 luxuriösen schen Programms das Bestmögliche gemacht haben. Wohnungen in Abidjan, Elfenbeinküste; 1978 folgte In Meudon-la-Forêt zeigte sich dies nicht nur am die Neuordnung des Zentrums von Bouaké, ebenfalls überwältigenden kommerziellen Erfolg, welcher der Elfenbeinküste, mit 8oo Wohnungen. Daneben reali- neuen Stadt sofort beschieden war, sondern auch an sierte Pouillon, der mittlerweile zum Architekten des der Art und Weise, wie sich diese in der Zeit bewähr- algerischen Tourismusministeriums, zum Architek- te: städtebaulich, architektonisch und sozial. Diese ten des Ministeriums für Bildung und wissenschaft- Verdienste hinderten die französische Staatsanwalt- liche Forschung, zum Architekten des Ministeriums schaft nicht daran, gegen Pouillon zu ermitteln und des Post- und Fernmeldewesens, zum Architekten ihn im März 1961 auf Grund unlauterer finanzieller der algerischen Eisenbahn sowie zum Architekten Praktiken des Comptoir national du logement ver- des Ministeriums fur das Habitat ernannt worden haften zu lassen. Tatsächlich hatte sich der Architekt war, etliche Campusanlagen, darunter die von Oran beim Verkauf der noch nicht realisierten Wohnungen und Constantine (beide 1979-1982). 1983 kehrte Pouil- verspekuliert, und der Rückfluss an Kapital, welches lon nach Frankreich zurück und eröffnete dort erneut das Comptoir für die Finanzierung der Grands en- ein Architekturbüro. Daneben fuhr er mit seiner Akti- sembles benötigte, verzögerte sich. Die Banken ge- vität als Verleger edler Kunstbücher fort, die er in den währten ihm keine Kredite mehr und das Comptoir siebziger Jahren mit den Editions du Jardin des Flores ging bankrott. Da Pouillon persönlich dafür haftete, und nun mit den Editions du Globe Fernand Pouillon wurde er in Verwahrung genommen. Im Jahr darauf ausübte. Für sein Gesamtwerk wurde er 1985, ein floh er mit Unterstützung einer illegalen antikolonia- Jahr vor seinem Tod, mit der Légion d‘honneur aus- listischen Organisation und tauchte in Fiesole unter. gezeichnet. Wieder ein Jahr darauf stellte er sich freiwillig dem gegen ihn angestrengten Prozess und wurde zu einer dreijährigen Haftstrafe verurteilt. Im Gefängnis schrieb er den Roman Les pierres sauvages und seine Autobiographie Memoires d’un architecte.38 aus Die Stadt im 20. Jahrhundert. Visionen, Entwürfe, Nach dem Fall: Touristendörfer und weitere Traban- Gebautes. Band II; Verlag Klaus Wagenbach, Berlin tenstädte 2010 Nach Abbüßung seiner Gefängnisstrafe arbeitete Pouillon vor allem wieder in Algerien, wo er von 1966 1 «L'urbanisme a connu deux âges et semble éprouver le besoin d'en an einen Plan für die Neuordnung von 960 Kilome- connaître un troisième. Les villes ont commencé par être toutes petites tern Küste entwickelte. Daneben und danach ent- et s'étirer, par étendue au ras du sol leurs réseau circulatoire, en un mot par s'agrandir: urbanisme honzontal et centrifuge. Les villes sont deve- standen zahlreiche Hotelbauten und Feriendörfer: nues énormes; elles étouffent et s'éncrasent; l'urbanisme chirurgical darunter das Hôtel Marhaba in der Oase Laghouat, méthode Haussmann, c'est mis à fouiller en pleine chair, à dégager le das Hotel el Montazah in Seraïdi (beide 1967), das coeur par Ia multiplication des artères maitresses et Ia résection des écheveaux d'artérioles décidément inextricables. Les villes, enfin sont Feriendorf von Sidi-Ferruch (1968-1973), das Hôtel el devenues par trop énormes et nous touchons au troisième âge de I'Ur- Mekter in Ain Sefra (1968-1969), die Feriendörfer in banisme un art vieux comme le passé. jeune comme l'avenir du monde. Tipaza (1968-1972), das Hotel Gourara in Timimoun Les bâtisseurs des villes ont vu d'abord en large, puis en profondeur: M. Perret voit en hauteur.« o. A...Ce que j'ai appris à propos des villes de (1969) und das Hôtel des Rostémides in Ghardaïa demain, in: L'lntransigeant. Bd.41. Nr. 141722, 25 November 1920, S. 4 (1971). In diesen Gebäuden, die zumeist landschaft- 2 Ebd. lich ausgesucht schön gelegen und von der Ausstat- 3 «D'un geste de Ia main soigneux et catégorique, il balaie la réalité actuelle et rase sa table à dessin: Voici, me dit-il, Ia cilé que je me plais tung her ausgesprochen luxuriös sind, zog Pouillon à concevoir.» Ebd. sämtliche Register seiner eigenständigen Interpre- 4 «La vie dans ces immeubles est saine et reposante: on y jouit des Auguste Perret, Fernand Pouillon 55 bienfaits de la campagne, de mieux encore. Les mouches, en effet, efforts suivant les directives d’un Maître responsable et ordonnateur les poussières. l’abominable bruit que fait l’existence humaine en de l’ensemble. (...) Nous réclamons Ia constitution d’un vaste atelier de rampant sur le sol à une vitesse excessive et dérisoire ne dépasseront reconstruction (...) pour entreprendre une oeuvre de très grand intérêt. jamais le quatorzième étage.» Ebd. Nous pourrons, par ce moyen seulement, apporter à la reconstruction 5 P. de L., >Une maison de dix étages. Terrasse fleurie. L’hôtel des Sports- de nos villes, l’Esprit et la Foi qui animaient les bâtisseurs de Cathé- men<, in: La Pairie, 65. Jg., 21.Juni 1905, zitiert nach: Roberio Gargiani. drales.» Jacques Guilbert, 4. Mai 1944, Archive privées Sardnal, zitiert Auguste Perret - La Théorie et I’Oeuvre, übersetzt von Odile Ménégaux, nach: Encyclopédie Perret, siehe Anm. 24, S. 226 und Anm. 2, S. 236. Paris (Gallimard/Electa) 1994, S 219-220. 26 Charte de l’architecte reconstructeur, stehe Anm. 23, S. 5-7. 6 Auguste Perret Manuskript, o. D. (um 1914), A.N., 535. A.P. 329, vgl. Ro- 27 Ville du Havre, Plan de Reconstruction, Sammlung von Kopien und berto Gargiani. Auguste Perret, siehe Anm. 5, S. 224-225. Tafeln, Zeichnungen und Notizen, o. J. (1946), nach: Roberto Gargiani, 7 Le Corbusier, Notizblatt, Fondation Le Corbusier, Paris (P2.20.1o6), Auguste Perret, siehe Anm.5, S.272f. zitiert nach: Roberto Gargiani. Auguste Perret, siehe Anm. 5, S. 223. 28 «Cette trame invisible, qui laisse une liberté total, mais permet les 8 Le Corbusier, Notizblatt. 1o. August 1915. Fondation Le Corbusier, Paris disciplines les plus rigoureuses (...) Appliquée à la construction elle- (P2.20.107). même, elle est aussi génératrice d’économie, puisqu’elle favorise Ia 9 Le Corbusier-Saugnier. >Trois rappels à MM. Les Architectes. ‘Le Plan’<, standardisation.» Auguste Perret >La Reconstruction du Havre<, in: in: L’Esprit Nouveau, 1921, Heft 4, S.457-470, zitiert nach: Roberto Gar- Techniques et architecture, 6. Jg., 1946, Nr. 7-8, S. 332-336, Zitat S. 334. giani, Auguste Perret, siehe Anm. 5, S. 228-230. 29 «(...) que l’ont mette l’architecte-en-chef à Ia retraite vue son grand 10 M. Pays. >Esthétaque urbaine. L’adaptation des villes aux exigences âge et pour le plus grand bien de notre ville.» Zitiert in; >La séance de Ia vie contemporatne<, in: Excelsior, 12 Jg., Nr. 3909, 25. August 1921, du Conseil Municipal: le déficit des tramways, saine gesti0n du funi- S. 2-3. culaire, Ia reconstruction<, in: Le Havre, 12. September 1949. Vgl. auch: 11 François Coignet, Bétons agglomérés apliqués à l’art de construire. >le Conseil condamne à l’unanimité l’expérience actuelle de recons- Notamment à l’état monolithes et à l’état de pierre artificielles, Paris truction du Havre<, in: Le Havre Eclair, 12. September 1949; zitiert nach: (Librartie Scientifique. lndustrielle et Agricole Eugène Lacroix) 1861, S. 8. Philip Drew, Die dritte Generation. Architektur zwischen Produkt und 12 O.A. [Auguste Perret?], Les Coignt, Typoskript, AN 535. AP 241; abge- Prozeß, Stuttgart, (Hatje) 1972, S.79. druckt in: Techniques et architecture: (Paris), 9. Jg., 1949, Nr. 1-2, S.40-53. 30 Vgl. Joseph Abram, >Une structure de production insolite: l’agence- 13 Charles Rabut >L’évolution scientifique de l’art de bâtir< in: Revue entreprise des frères Perret (1896-1954)<, in: Les frères Perret. L’oeuvre générale des sciences pures et appliquées, Heft 29, 30. April 1918, S.229- complète, hg. vom lnstitut Français d’Architecture unter der Leitung 245; separat gedruckt unter dem Titel: ders., L’Évolution scientifique de von Maurice Culot u.a., Paris (Éditions Norma) 2ooo, S. 15-39, hier S. 33. l’art de bâtir, Paris (O.Doin et Fils) 1918. Vgl. auch Encyclopédie Perret, siehe Anm. 24, S. 235 14 Ebd., S. 244. 31 Auguste Perret >Contribution à une théorie de l’architecture<, in: 15 Eugène Hénard, Études sur une application du transport de Ia force Techniques et architecture (Paris), 9. Jg., 1949, Nr. 1-2, S. 1o8-1o9; 1952 par l’éléctricité. Projet de train continu (système breveté s.g.d.g.) pour unter demselben Titel als Buch erschienen. Der kurze Text Perrets ist l’exposition universlle de 1889, destiné à obtenir Ia suppression de Ia im Original mit einer Reihe von Zitaten von Eupalinos bis Charles Blanc fatigue des visiteurs, Paris (Baudry) 1887. glossiert und mit einer Abbildung der Pyramiden von Gizeh versehen. 16 Eugène Hénard, Études sur les transformations de Paris, Paris (Li- 32 Pierre Dalloz, >La Reconstruction de Ia Ville du Havre<, in: Techniques brairies-imprimeries réunies, Motteroz) 1903-1909: Heft I: >Projet de et architecture (Paris), 16. Jg., 1956, Nr.3, S.59. prolongement de Ia rue de Rennes avec pont-en-X sur Ia Seine<, Paris 33 Vgl. L’architecture d’aujourd’hui, 11. Jg., 1940, Nr. 1-2. 1903; Heft 2: >les alignements brisés. La questiondes forlifications et le 34 «Régionalisme oui, mais authentique, c’est-à-dire, issu du climat, boulevard de Grande-Ceinture<, Paris 1903; Heft 3; >Les grands espaces des besoins de Ia région satisfaits au moyen des matériaux de Ia libres. les parcs et jardins de Paris et Londres<, Paris 1903; Heft 4: >Le région. Mais s’inspirer des formes anciennes et les réaliser à l’aide de Champs de Mars et la Galerie des Machines. Les parcs des sports et matériaux venus de partout nous conduira tout droit au décor d’Opéra les grands dirigeables<, Paris 1904; Heft 5: >La percée du Palais Royal. Comique. La tradition, c’est faire ce que feraient nos grands anciens La nouvelle grande croisée de Paris<. Paris 1904; Heft 6: >La circulation s’ils étaient à notre place. -S’ils étaient à notre place, ils ne feraient pas darns les villes modernes. L’automobilisme et les voies rayonnantes de aujourd’hui ce qu’ils ont fait hier. lls emploieraient les moyens d’au- Paris<, Paris 1905; Heft 7: >Les voitures et les passants. Carrefours libres jourd’hui, mais formés comme ils etaient, ils sauraient les soumettre à et carrefours à giration<, Paris 1906; Heft 8: >les places publiques<, Paris ces conditrons permanentes (climat, nature des matériaux, protection (Motteroz et Martinez) 1909. contre les intempéries, signification universelle et éternelle de cer- 17 Eugène Hénard. >Les Villes de l’avenir>, in: L’Architecture, 33. Jg., 1910, taines lignes et de certaines formes, etc.) qui régissent l’architecture, Heft 46, S. 387 ff. et qui rattacheraient naturellement au passé leurs productions nou- 18 Jean Labadié >les cathédrales de Ia cité moderne<, in: L’IIIustration, velles.« Brief von Auguste Perret an Maurice Wanecq, vom 28. Novem- 160. Jg., Nr. 4145, 12. August 1922, S.131-135 ber 1940, hg. vom lnstitut Français d’Architecture (535-AP.320). 19 Ebd., S. 132f. 35 «II ne peut exister trois esprits divergents dans Ia construction 20 >Ce que j’ai appris à propos des villes de demain<, siehe Anm. 1. d’une ville. Un seul a le devoir de composer avec ensemble les Espaces, 21 Le Corbusier, >Le Centre des grandes Ville<, in: Société Française des l’Architecture, la Réalisation materielle et technique. L’urbaniste ne Urbanistes (Hg.), Où en est l’urbanisme en france et l’étranger, Akten peut penser qu’en architecte et l’architecte qu’en constructeur.» Zitiert des Congrès International d’Urbanisme et d’ Hygiène Municipale. in: Fernand Pouillon, Ordonnances, Aix-en-Provence (Cercle d’étude Strasbourg 1923, Paris (Librairie de l’enseignement technique) 1923, S. architecturale) 1953, S. 33. 247-257, hier S. 254. 36 «Les sentiments expriment la qualité des volumes, Ia forme des 22 Jean Labadié, >A Ia recherche du ‘home scientifique’<, in: La Science espaces Ia proportion des archatectures, et il ne suffit pas de faire des et Ia Vie, 28. Jg., 1925, Nr. 102, S. 547-556, besonders S. 554-556. ravissants plans de ville, si l’architecture, pas à pas, ne suit pas Ia réalisa- 23 Charte de l’architecte reconstructeur, hg. v. Secrétariat d’État aux tion intérieure. La satisfaction de l’aviateur ne peut balancer le malheur Communications (Travaux et Transports), Commissariat Techmque à des hommes oblgés de vivre au ras du sol, emprisonnés dans Ia laideur Ia Reconstruction lmmobilière, Paris (lmprimerie Nationale) 1941, bes. ou l’indifférence des architectures sans âme.» Fernand Pouillon, Ordon- S. 8-11. nances, siehe Anm. 35, S. 32 (Übersetzung: Matthias Noell). 24 Brief von Jacques Guilbert an Auguste Perret, 11. März 1943, Archiv 37 Vgl. Sergei Michailowitsch Eisenstein, Towards a Theory of Montage, Perret (AN. 535-AP 321), zitiert nach: Encyclopédie Perret, hg. vom lnstitut hg. von Michael Glenny und Richard Taylor, London (British Film Insti- Françase d’Architecture unter der Leitung von Jean-Louis Cohen u.a., tute) 1991. Paris (Éditions du patrimoine) 2oo2, S. 226 und S. 236, Anm.I. 38 Fernand Pouillon, Pierres sauvages, Paris (Éditions du Seuil) 1964; 25 «La France compte aujourd’hui plusieurs villes entièrement dé- ders., Mémoires d’un architecte, Paris (Éditions du Seuil) 1968. truites, qui ne peuvent être reconstruites avec bonheur que par le grou- pement d’architectes animés d’un esprit commun. coordonnant leurs 56

Résidence La Parc, Meudon-la-Forêt 1957-1962

À Ia différence de Ia résidence Victor-Hugo, de Ia urbains qu'il affectionne particulièrement comme Ia résidence Buffalo et de celle du Point-du-Jour, l’en- place des Vosges ou Ia place Dauphine, auxquels il semble de Iogements de Meudon-la-Forêt n’est pas fait si souvent référence. La résidence Le Parc est ain- une réalisation du Comptoir national du Iogement. si, des quatre grandes opérations de l'architecte pré- Par ailleurs, elle ne s’inscrit pas dans un contexte sentées dans ce Iivre et situées en région parisienne, urbain déjà constitué (...). À Meudon, nous sommes celle qui ressemble le plus à un «grand ensemble». sur un plateau, au bord de Ia forêt et sur des terrains Elle en connaîtra d'ailleurs les travers. Loin de tout, «vierges», libres de toute construction; seul existe, pendant longtemps mal reliés au réseau des trans- non loin de Ià, le quartier de Ia Plaine, situé sur Ia ports metropolitains, ses habitants connaîtront Ia commune voisine de Clamart, un quartier de Ioge- boue des chantiers et les difficultés de l'isolement. lls ments sociaux construit à partir de 1947 par Robert seront même quelquefois regardés comme des pion- Auzelle. niers, Ies pionniers d'un nouveau territoire urbanisé. En 1959, Jacques Chevallier,l’ancien maire d'Alger, est provisoirement revenu en métrapole (...). Avec son Avec Ia résidence Le Parc, il n’est pas question pour ami homme d'affaires Georges Blachette, il reprend Fernand Pouillon de procéder selon les mêmes prin- au Comptoir national du Iogement - alors engagé cipes qu’à Pantin, Montrouge et Boulogne-Billan- dans Ia difficile opération du Point-du-Jour, qui cau- court, c’est-à-dire de concevoir des suites de «pièces» sera sa faillite - l'option d'achat d'un grand terrain, régulières glissées dans les vides d’une trame urbaine proprieté d'un pépiniériste de Chatenay-Malabry. sédimentée. II s’agit d’abord, à Ia manière de l’établis- Fernand Pouillon y a déjà conçu, depuis 1957, un très sement d’un camp romain ou d’une ville neuve, de ambitieux projet. Et Ia relation de confiance qu’il a définir un tracé préalable. Le relief est ici de peu de nouée avec Jacques Chevallier en réalisant, dans Ies secours - le terrain est plat, les différences de niveaux années précédentes, Ies trois opérations algéroises très faibles. Le paysage offre peu d’accroches, sinon (...), conduit celui-ci à lui confier Ia maîtrise d'oeuvre de s’adosser à Ia forêt voisine, qui forme, au nord de de Ia résidence Le Parc, un ensemble de Iogements l’ensemble, un écran protecteur. Par contre, si l’on en accession à Ia propriété. La résidence s’étend sur prend de Ia hauteur, Ia vue pourra surplomber Ia forêt une quarantaine d’hectares, soit le tiers environ de et, à l’horizon du nord-est, se dessinera Ia silhouette Ia superficie du projet initial de Pouillon. Autour d'un de Paris. La première décision concerne donc Ia déter- bassin rectangulaire (...),des bâtiments de différents mination d’un cardo et d’un daecumanus, une ortho- types se disposent selon une trame orthogonale gonalité à partir de laquelle s’établiront Ies voies, les qui dessine des espaces réguliers et trace de lon- espaces libres et Ies bâtiments. Pouillon trace une gues perspectives. Les façades sont principalement direction nord-sud et sa perpendiculaire est-ouest, en pierre, un matériau qui provient des carrières mais une direction nord-sud légèrement inclinée provençales de Fontvieille dont Georges Blachette, vers le sud-ouest, privilégiant ainsi une orientation après diverses péripéties, est devenu propriétaire. par rapport au soleil particulièrement propice au La régularité et l'orthogonalité de l'ensemble ont confort du Iogement. L’avenue du Général-de-Gaulle comme contrepoints déliberés le motif pittoresque est l’axe est-ouest qui partage Meudon-la-Forêt. Au des deux petits centres commerciaux qui regroupent nord de cet axe, s’étend Ia résidence Le Parc; au sud, les boutiques nécessaires à Ia vie du grand ensemble: d’autres programmes immobiliers trouvent place; au architectures kitsch, pastiches de fermes ou de mou- milieu environ de son parcours, l’avenue traverse ce lins, avec arcades en pierre et toitures en tuiles ou que l’on peut analogiquement nommer le forum: le en ardoises, qui se voudraient rassurants, familiers, centre civique constitué par Ia mairie, le marché et rappelant un passé rural somme toute hypothétique. l’église. Le centre de Ia résidence Le Parc est le vide Pouillon, sans doute à cause de ses dimensions et d’un très grand bassin rectangulaire, dans lequel se peut-être aussi parce qu’il n'en est pas le promoteur, reflète le ciel. La «frontière» de l’ensemble est mar- jugera que Ia résidence Le Parc n'est pas Ia meilleure quée, à l’ouest, parallèlement à Ia route nationale 118, de ses réalisations: elle est a ses yeux trop grande, par une longue «barre» de près de deux cents mètres trop sévère, d'une échelle dépassant celle des espaces de long qui borde un mail. Cette «barre» a deux Fernand Pouillon 57

Vue générale du chantier tral. Avec ces types, Pouillon définit tous Ies espaces - rues, mail, squares, jardins, places, etc. - , sans que faces différentes. Côté ouest, Ies baies vitrées sont ceux-ci se referment comme à Montrouge ou au enserrées dans un quadrillage carré, une immense Point-du-Jour. De ce point de vue, l’ensemble de Meu- grille abstraite. Côté est, des piles de pierre saillantes don-la-Forêt se rapporte à I’ordre ouvert de l’urba- embrassent toute Ia hauteur du bâtiment: dans une nisme moderne. Mais ce qui différencie Ia résidence vision frontale, les piles apparaissent régulièrement Le Parc de tout autre «grand ensemble» contempo- espacées et séparées par des baies vitrées; dans une rain est l’omniprésence d’un matériau qui n’est pas vision latérale, Ies ouvertures s’effacent et Ia façade le béton armé revêtu. Les photographies du chantier apparaît comme une surface murale opaque ryth- montrent l’amoncellement des pierres taillées, leur mée par des pilastres. Cet effet en quelque sorte ci- transport et les gestes de leur mise en oeuvre pour nétique est une expérience qui se reproduit souvent construire les piles colossales et les murs appareillés: lorsque nous parcourons Ia résidence: constamment travail véritablement cyclopéen, qui donne à l’en- nous approchons latéralement ou frontalement Ies semble une exceptionnelle solidité solidite - confir- bâtiments, et notre perception est confrontée à des mée par son état de conservation - et Ies traits d’une dispositifs qui mettent en scène des jeux d’écrans cohésion quasiment «archaïque». creusant les perspectives. Outre Ia «barre» qui vient d’être décrite, Ia résidence décline trois types de bâti- aus Fernand Pouillon, Architecte, Jacques Lucan; Édi- ments principaux, orientés nord-sud ou est-ouest. tion du Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2003 Le premier type consiste en bâtiments verticaux à piles et pignons aveugles de pierre. Ce premier type peut être perpendiculairement assemblé à de longs bâtiments bas (le deuxième type) pour former des peignes entre les lames desquels se trouvent des jar- dins carrés. Le troisième type est aussi un bâtiment bas, mais qui cette fois se plie pour former une figure, par exemple sur Ia bordure nord du grand bassin cen- 58

La piscine des Amiraux réhabilitée par Canal (1980-1981): de l’intuition à la patrimonialisation Jean-Baptiste Minnaert

À partir du milieu des années Soixante-dix, la patri- et qu’après la fin de la suprématie du productivisme monialisation de l’architecture des XIXe et XXe des grands ensembles et des architectures-types, siècles et, parallèlement, le constat d’échec qui est l’histoire de l’architecture contemporaine, notam- dressé de l’urbanisme “tours et barres” pratiqué ment celle du premier XXe siècle, est un recueil de en France depuis les années Cinquante, conduisent modèles presque inépuisable. Ainsi Antoine Grum- nombre d’architectes, et pas seulement ceux de la bach écrit-il, avec une clairvoyance symptomatique génération de Mai 1968, à redécouvrir et admirer les de cette époque où basculent les paradigmes: «En qualités de conception et d’usage des architectures apportant quelques légères modifications qu’im- des pères fondateurs du Mouvement Moderne, et pliquent les exigences de notre époque, on pourrait plus largement celles d’édifices des deux derniers ironiquement réaliser aujourd’hui un ensemble de siècles. C’est une rupture avec le discours dominant même type [que l’immeuble à gradins de la rue des de la critique architecturale, qui érigeait jusque là en Amiraux] que construisit Sauvage il y a cinquante dogme la figure d’une histoire de l’innovation et du temps court. Si les premiers historiens du Mouve- ment Moderne comme Nikolaus Pevsner ou Sigfried Giedion ont tôt construit une dialectique articulant l’histoire de l’architecture et l’innovation technique et architecturale, les architectes de leur génération et de celles qui suivent, tout à leur souci de construire et d’innover à leur tour, n’ont pas toujours traduit cette dialectique histoire-innovation dans des pratiques attentives à la sauvegarde des oeuvres de leurs aînés. Après les protections patrimoniales massives de 1975, puis des années 1982-1986, les attitudes changent vis-à-vis de l’architecture existante et du déjà-là. Les destructions-reconstructions ne sont plus considé- rées comme la voie unique de la modernisation. En 1986, l’architecte Philippe Robert écrira qu’«à l’image de nombreux exemples depuis l’Antiquité, de plus en plus d’architectes pratiquent la réhabilitation, la reconversion, le recyclage d’éléments architecturaux, le collage neuf/ancien et d’autres formes d’interven- tion qui rendent souvent inutile la question de savoir s’il faut préserver ou détruire. Cette tendance té- moigne d’un certain attrait pour l’architecture “de l’intérieur”. […] En préservant les volumes construits, on redécouvre aujourd’hui les espaces intérieurs, avec leurs potentialités en termes d’usage mais surtout leur géométrie, leur lumière, leur matière».1 Dans la critique architecturale française des années Soixante-dix et Quatre-vingt, Antoine Grumbach fut l’un de ceux qui manifestèrent cette appétence nou- velle pour l’histoire de l’architecture contemporaine La coupe d’un immeuble à gradins, planche en général, et leur intérêt pour les réalisations de l’ar- d’illustration du brevet n.439 292, pour un “Sys- chitecte Henri Sauvage en particulier. Une exposition tème de constructions” en gradins, déposé par organisée en 1976 par Maurice Culot sous l’égide de Henri Sauvage et Charles Sarazin le 23 janvier la sadg2 fait redécouvrir aux architectes, de plus en 1912. (Paris, Institut national de la proprieté in- plus curieux, que les Modernes aussi ont une histoire, dustrielle) Henri Sauvage 59

Henri Sauvage, Piscine des Amiraux, coupe. (Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, Institut Français d’architecture) 60 ans, et cette réalisation n’aurait rien à envier à tous Les études se déroulent de mai à décembre 1980; les modèles les plus récents. Cet exemple doit nous les travaux courent sur l’année 1981.10 Patrick Rubin inciter à explorer et exploiter, avec des yeux sans se souvient précisément de ce projet:11 «C’était une préjugés, le futur du passé».3 L’immeuble d’habita- commande directe de la direction de l’architecture tion à bon marché à gradins du 13, rue des Amiraux Ville de Paris. Une commande non pas de maîtrise (Paris XVIIIe) a été conçu et réalisé par Henri Sau- d’oeuvre, mais de direction artistique et de conseil. vage (1873-1932) entre 1913 et 1930, dates extrêmes Cette commande a été obtenue par hasard. Mon allant des premières études concernant l’immeuble, frère David et moi étions post-étudiants et avions jusqu’à l’inauguration de la piscine. L’immeuble est sympathisé avec un ingénieur, Michel Miller, fonc- construit entre 1922 et 1925. La piscine, insérée dans tionnaire de la Ville de Paris.12 C’était notre première un second temps dans le volume central de cet im- réalisation, avec l’immeuble du journal Actuel.13 meuble de section pyramidale, a été construite entre Michel Miller nous demanda des conseils pour, dit- 1927 et 1930, sur un projet qui date de juillet 1925.4 il, “colorer une piscine que je dois rénover. Venez la L’immeuble et la piscine des Amiraux ont valu à Hen- visiter avec moi”, proposa-t-il. Il n’y avait pas d’ap- ri Sauvage une grande part de sa célébrité, malgré les proche patrimoniale prévue dans ce projet. À l’issue difficultés techniques, réglementaires et financières de la visite, nous avons dit à Michel Miller: “C’est une qui accompagnèrent la conception, la construction, architecture emblématique”. Le père de l’ingénieur puis l’exploitation du bâtiment. Censé être hygié- Michel Miller était peintre. Il avait dit à son fils: “ne nique et économique, le 13, rue des Amiraux ne fut to- sois pas artiste comme moi, mais ingénieur”. Michel talement ni l’un ni l’autre, ce qui ne l’a pas empêché Miller qui renonça à la peinture avait une sensibilité de devenir une icône de l’architecture moderne, ni artistique latente qui a beaucoup joué dans l’atten- d’avoir contribué à consacrer Sauvage en héros de la tion qu’il porta à nos conseils. «Le lendemain de cette saga du Mouvement Moderne.5 Malgré ses carences visite, je filai au Centre Georges Pompidou. Je lus de conception, le bâtiment traversa le siècle, dans l’ouvrage de Maurice Culot et Lise Grenier,14 et l’offris l’indifférence et parfois l’incurie, jusqu’en ces années à l’ingénieur. Lors d’une réunion suivante, l’un de ses Quatre-vingt où une nouvelle dimension culturelle collègues arriva avec un carreau de 40 x 40 cm: “Re- va lui être conférée par sa patrimonialisation. Le 13, garde ces carreaux de l’entreprise Rodriguez, ils sont rue des Amiraux est inscrit à l’Inventaire supplémen- en soldes”. Michel Miller lui répondit: “Il faut que je te taire des Monuments Historiques dès 1986 pour ses dise, ce n’est pas un bâtiment normal”. Il me deman- façades et toitures, avant d’être classé Monument da: “Allez chercher les plans de la piscine des Ami- Historique en 1991 (pour ses façades, ses toitures et raux à la mairie du Xe”. J’y allai, et je regardai dans le sa piscine; les autres intérieurs étant quant à eux ins- meuble à plans. Un tiroir coinçait: il y avait au fond les crits).6 L’inscription de 1986 fait suite à celle d’autres contrecalques marrons signés Sauvage. Je les récupé- oeuvres majeures d’Henri Sauvage, ainsi la villa Art rai et les montrai à Michel Miller. Il les fit reproduire. Nouveau de à Nancy (1898-1902),7 Ces copies sont aujourd’hui à mon agence. Ces plans l’immeuble à gradins du 26, rue Vavin à Paris (1912- sont pour quelques-uns les mêmes que ceux qui sont 1913)8 ou le Studio-Building du 65, rue La Fontaine à conservés au Centre d’archives d’architecture du XXe Paris (1927).9 Souffrant de problèmes d’entretien et siècle de la rue de Tolbiac, où se trouvent les archives de la vétusté de ses équipements techniques (les d’Henri Sauvage. «Le carrelage de Gentil & Bourdet chaudières au charbon ont fonctionné jusqu’à la fin utilisé par Sauvage pour les intérieurs de la piscine des années Soixante-dix), la piscine des Amiraux est n’étant plus disponible, je me rabattis sur le carreau réhabilitée en 1980-1981 par Canal, agence fondée en blanc biseauté “métro” d’Hippolyte Boulenger dont 1975 par les architectes Patrick et David Rubin, avec Sauvage couvrit les façades de l’immeuble. Des pan- Annie Le Bot. Le maître d’ouvrage est la Direction neaux en mosaïque sont placés sur les passages de de l’Architecture de la Ville de Paris, section locale gaines nouvelles. “Petit bain”, “Grand bain”, d’architecture du XVIIIe arrondissement. La mission “Ne courrez pas sur les plages”, “Ne pas plonger”: dévolue aux architectes est une prestation de conseil nous avons repris pour le lettrage de ces inscriptions comportant recherches historiques, études, dessin du les cartouches des plans de Sauvage. «Ce projet est la projet et suivi des travaux. Elle inclut l’élaboration de conjonction de notre jeunesse, d’un certain enthou- prescriptions sur le carrelage, l’éclairage, le flocage, la siasme, et de la rencontre avec Michel Miller. Nous peinture, la serrurerie, la miroiterie, la menuiserie, la étions portés par la grâce. Nous avons travaillé hors signalétique, une étude de la coloration générale de des contraintes patrimoniales actuelles. Nous nous la piscine et le suivi de chantier jusqu’à sa réception. sommes glissés dans le projet à une époque où c’était Henri Sauvage 61

La piscine réhabilitée par l’Atelier Canal en 1980-1981. ( Photo : Atelier Canal )

Vue de la piscine avant chantier, 1980. Vue de la piscine avant chantier, 1980. (Photo: Patrick Rubin) (Photo: Patrick Rubin) 62 facile. C’est une démarche intuitive, mais en même Vavin était déjà inscrit au titre des Monuments His- temps savante. Si nous avions travaillé après la publi- toriques et joua aussi son rôle de référence. L’expo- cation du livre Créer dans le créé,15 nous aurions eu un sition et la monographie que Maurice Culot et Lise concours international avec des sommités».16 C’est Grenier consacrèrent à Sauvage en 197619 ont eu le hasard d’une rencontre avec un maître d’ouvrage une grande importance dans l’approche des jeunes sensibilisé à une approche patrimoniale et histo- architectes, prouvant ainsi qu’un bon livre, par son rienne naissante qui détermina les choix esthétiques caractère incitatif, est plus efficace que bien des coer- du projet et fit de l’opération une démonstration im- citions patrimoniales. Soit dit en passant, la sensibili- médiatement reconnue de l’intérêt de créer dans le sation par l’archive et par le livre, que Maurice Culot créé. Sophie Anargyros consacre au projet un article initia à Bruxelles, puis à Paris, à partir des années dans la revue “Archi-Créé”: «Écouter ne signifie pas Soixante-dix, a une importance comparable –bien “répéter”. […] Canal, à qui la Direction de l’architec- que difficilement mesurable– aux vagues simulta- ture de la Ville de Paris a confié ce programme, a pris nées de protection de l’architecture des XIXe et XXe un parti simple: faire que le travail sur la référence siècles. La réhabilitation de la piscine des Amiraux est et la mémoire coexiste avec l’apport de technologies, prise dans une stratigraphie patrimoniale qui s’est c’est-à-dire respecter l’intégrité d’une architecture enrichie de l’inscription des façades et toitures de sans tomber pour autant dans le passéisme ou la l’immeuble au titre des Monuments Historiques en reconstitution historique. La fidélité à l’esprit de Sau- 1986, puis du classement des façades, des toitures et vage se traduit ici sur le mode de l’interprétation; une de la piscine en 1991. En 2005-2006, l’architecte en première référence, la verrière d’origine cassée il y a chef des monuments historiques Gabor Mester de une quinzaine d’années est réinterprétée: des pla- Parajd a restauré les façades du 13, rue des Amiraux.20 teaux de verre suspendus, masquant les nouveaux L’intérieur de la piscine lui aussi mérite assurément éclairages, rappellent le travail de serrurerie et le une nouvelle intervention, qui serait menée, cette graphisme original dessiné par Sauvage. De même, fois, dans les normes de restauration de monument la création de bandeaux lumineux, dans les ébrase- historique. De la piscine des Amiraux, que faudrait-il ments des banquettes est directement inspirée du restaurer? L’intervention de Canal a-t-elle acquis une vocabulaire utilisé en façade dans le traitement des historicité qui rendrait son démantèlement impro- balcons de la rue Vavin. […] La référence devient un bable? La réponse à cette question ne résidera sans jeu. Il fallait que la piscine “illustre” son architecte».17 doute pas dans des principes dogmatiques, mais Patrick et David Rubin réfèrent leur intervention tant dans le bon sens. Les normes de sécurité et d’hygiène à l’esthétique du 13, rue des Amiraux qu’à celle de actuelles rendant illusoire tout retour à l’état de 1930, son devancier, l’immeuble à gradins du 26, rue Vavin. le pragmatisme de certains choix opérés par Canal Leur projet n’implique nul retour à l’état originel, est peut-être le meilleur gage de leur durabilité. Sur d’ailleurs techniquement, financièrement et régle- le plan purement technique, le fonctionnement de la mentairement impossible. Ainsi les rambardes des piscine diffère profondément de son état initial. La coursives des deux niveaux supérieurs de cabines chaufferie, le filtrage, la désinfection et la circulation entourant le bassin, avec leurs potelets en fonte et d’eau n’ont plus grand-chose à voir avec le système leurs deux barres en tube, à l’allure de bastingage de de verdunisation de 1930.21 Ces appareillages tech- paquebot, n’étant plus aux normes de sécurité, ont- niques ont été intégralement remplacés. Le bassin de elles reçu des grilles métalliques dès avant la réhabili- 33 x 10 m a reçu un nouveau cuvelage. Le chauffage tation de Canal. Les jeunes architectes se contentent du volume d’air de la piscine, par air chaud provenant d’en modifier la couleur. Le projet remplace les portes des chaudières et pulsé à travers des buses situées de cabines et le mobilier encastré, sans citer les origi- sous les bancs, a été supprimé. Le carrelage originel naux. Le hall d’entrée est complètement refait, avec des sols serait sans doute interdit aujourd’hui, car des mosaïques en camaïeu de bleus, dans une tona- trop glissant. Les garde-corps des premier et deu- lité contemporaine sans rapport avec les conceptions xième étages, à barres doubles, ne pourraient être de Sauvage. Comme le précise Sophie Anargyros, les remis en leur état initial, pour d’évidentes raisons de verrières sommitales de Sauvage, détruites dès les sécurité. Les verrières sommitales pourraient être re- années soixante, ont été remplacées par des verrières faites à l’image de celles d’Henri Sauvage, mais il est suspendues au plafond, alors que celles de Sauvage probable que les contraintes de sécurité n’autorise- étaient scellées à son nu.18 À la date de l’intervention, raient pas la reproduction des assemblages de serru- ni la piscine ni l’immeuble des Amiraux n’étaient pro- rerie des années Vingt. Les bains-douches du premier tégés. En revanche, l’immeuble à gradins du 26, rue étage ont été totalement transformés, mais, ici en- Henri Sauvage 63 core, un retour à l’état originel, hors-normes, semble ham, Theory and Design in the First Machine Age, Praeger Publications, New York-Washington 1960. illusoire. En revanche, le hall d’entrée de la piscine, _ 6. Les façades, les toitures et la piscine (cad.BW 133) ont été classées refait par Canal en 1981, sans rapport à l’état initial, par arrêté du 22 mars 1991. Les intérieurs, sauf la piscine classée (cad. et qui, aujourd’hui, a de surcroît perdu une grande BW 133) ont été inscrits par arrêté du 22 mars 1991. Les façades et toitu- res avaient été inscrites par arrêté du 25.06.1986 ( annulé ). Voir base de part de son caractère après trente années d’incurie, données Mérimée, Ministère de la culture: www.culture.gouv.fr/public/ pose davantage la question d’un retour à l’état de mistral/merimee_fr. 1930, mais ce serait un retour, là encore, partiel, car les _ 7. Inscrite en 1975, classée en 1996. _ 8. Inscrit en 1975. circulations d’entrée et de sortie diffèrent de celles _ 9. Inscrit en 1975. d’une piscine des années Trente. L’indisponibilité _ 10. Archives Canal Atelier d’architecture, Paris. des carrelages Graiblanc de Gentil & Bourdet, en vue _ 11. Entretien téléphonique avec Patrick Rubin, réecrit, 5 juillet 2011. _ 12. Michel Miller, était ingénieur des services techniques, chef de la d’une éventuelle remise en l’état originel du carrela- section locale du XVIIIe arrondissement, et à ce titre responsable de la ge des parois du rez-dechaussée, ouvre une alternati- conduite de l’opération. ve. Dans le cas d’une restauration fidèle, on pourrait _ 13. Réhabilitation d’un immeuble industriel du XXe siècle, dans la cour du 33, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris, 1981-1982. envisager supprimer le carrelage métro posé en 1981, _ 14. M. Culot, L. Grenier (dir.), Henri Sauvage 1873-1932, catalogue refabriquer le Graiblanc originel et le replacer. Cela d’exposition, (Paris, novembre-décembre 1976 ; Bruxelles, janvier-fév- n’est pas inenvisageable: lors de la restauration des rier 1977), contributions de R. Delevony, M. Culot et L. Grenier, F. Loyer, B. Brace Taylor, J. Gubler, L. Miotto-Muret (édition française), avec un façades de l’immeuble en 2006, l’Architecte en chef texte additionnel de Antoine Grumbach (édition anglaise), aam/sadg, des Monuments Historiques a fait refabriquer cer- Bruxelles-Paris 1976, 253 pages (éd.fr.), aam, Bruxelles 1978, 257 pages tains modèles, notamment corniers, de carreau mé- (éd. angl.). _ 15. I. Maheu-Viennot, P. Robert (dir.), Créer dans le créé. L’architecture tro qui n’étaient plus dans le commerce. Le bon sens contemporaine dans les bâtiments anciens, cit. pousserait cependant à laisser le carrelage métro, qui _ 16. Patrick Rubin a travaillé au même moment sur la réhabilitation est aujourd’hui en bon état et où s’insèrent les élé- de la piscine de la rue de Pontoise à Paris (1934), l’une des quatre pisci- nes construites à Paris par l’architecte-ingénieur Lucien Pollet, avec la gantes mosaïques dessinées d’après les lettrages des Jonquière (1934), Pailleron (1934, rénovée par Marc Mimram en 2006) plans d’Henri Sauvage. Dès questions plus graves se et la fameuse piscine Molitor (1929). Dans le cadre du concours de re- posent dans l’immédiat: exposé à l’humidité depuis stauration de la piscine Molitor en 2007-2008, Patrick Rubin a conçu un projet mimétique, avec démontage de la piscine et réfection com- plus de quatrevingts ans, le béton armé des coursi- me à l’identique. C’est l’équipe composée de Jacques Rougerie, Alain ves des cabines aux premier et deuxième étages se Derbesse et Alain-Charles Perrot, lauréate, qui restaure actuellement détériore de manière inquiétante, entraînant le de- la piscine. _ 17. S. Anargyros, À l’écoute d’Henri Sauvage, “Archi-Créé”, avril-mai scellement des potelets en fonte et le déversement 1982, n. 188, p. 72-75. des gardecorps. Quoi qu’il en soit, toute restauration _ 18. Ces verrières ont été démontées dans les années Quatre-vingt-dix à venir intégrera une part de création, certes pas de pour de probables raisons de sécurité, laissant aujourd’hui apparents d’inesthétiques skydomes. même nature que celle que Canal a pu se permettre _ 19. M. Culot, L. Grenier (dir.), Henri Sauvage, 1873-1932, cit. lorsque le bâtiment n’était pas encore patrimoine, _ 20. Le carrelage a été remplacé par larges surfaces. Les fenêtres des lo- mais qui, probablement, intégrera cette réhabilitati- gements ont été remplacées. Le choix de la teinte s’est fait par grattage 22 des vieilles huisseries et dégagement de la teinte initiale, reprise pour on libre dans la sédimentation des états successifs. les huisseries nouvelles. Les parties communes en revanche n’ont pas L’oeuvre de Canal fait aujourd’hui partie de l’histoire fait l’objet d’une restauration. Les terrasses et toitures n’ont pas fait et de l’identité de la piscine des Amiraux. l’objet de reprise d’étanchéité. Au chapitre des contraintes et difficultés techniques et esthétiques : la fabrication de carreaux de même couleur, aspect et formes (quatre teintes, quatre aspects, quatre formes). Le montant total de l’opération est de 2.000.000 Euro hors taxes pour Notes les travaux. _ 1. I. Maheu-Viennot, P. Robert (dir.), Créer dans le créé. L’architecture _ 21. Ce procédé de désinfection, breveté par l’ingénieur Charles Bunau- contemporaine dans les bâtiments anciens, catalogue de l’exposition Varilla, est alors réglementaire dans toutes les piscines parisiennes. (Paris, Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, 28 mai-7 Voir C.E. Sée, Bassins de natation & Piscines, “La Construction Moderne”, septembre 1986 ), Electa Moniteur, Paris 1986, p. 11. 25 mars 1934, p. 430-440, et 13 mai 1934, p. 563. _ 2. Société des Architectes Diplômés par le Gouvernement, devenue _ 22. Edward Hollis, au demeurant, plaide pour une histoire de Société Française des Architectes. l’architecture qui n’arrêterait pas ses analyses à l’inauguration des _ 3. A. Grumbach, Il était une fois l’habitat. Ensemble d’habitations, avec édifices, mais qui embrasserait les temps de leur usage, de leur pér- piscine incorporée, 13, rue des Amiraux, Paris 18e. Projet 1923, réalisation emption et de leur réaffectation éventuelle. E. Hollis, The Secret Lives of 1925, “H. Revue de l’habitat social ”, mai 1978, n. 30, s.p. Buildings, from the ruins of the Parthenon to the Vegas Strip in thirteen _ 4. F. Loyer, H. Guéné, Henri Sauvage, les immeubles à gradins, set-back stories, Metropolitan Books, New York 2009. buildings, IFA, Mardaga, Paris-Liège 1987 ; J.B. Minnaert, The architec- tural drawings of Henri Sauvage, Garland Publishing, New York 1994 ; J.B. Minnaert, Henri Sauvage, ou l’exercice du renouvellement, Cité de l’architecture et du patrimoine, Norma, Paris 2002 ; J.B. Minnaert, Henri Sauvage le rationaliste, Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, InFolio, Paris 2011. _ 5. L’immeuble est publié dans H.R. Hitchcock, Architecture, 19th and 20th Centuries, Penguin Books, Harmondsworth 1958, et dans R. Ban- 64

The Amiraux Swimming Pool of Henri Sauvage, lement (Norma, 2002), Henri Sauvage le rationaliste Rehabilitated by Canal (1980-1981): from Intuition to (Éditions du Patrimoine, 2011). Spécialisé en histoire Patrimonialization de l’architecture et de l’urbanisme de la première The Amiraux swimming pool in Paris (1925-1930), moitié du XXe siècle, Jean-Baptiste Minnaert a tra- built in the central volume of a terraced building vaillé sur la ville-satellite d’Héliopolis au Caire. Il designed by Henri Sauvage between 1913 and 1930, consacre aujourd’hui ses recherches au périurbain, was rehabilitated by the Canal architectural agency avec le Conseil national de l’Inventaire général du at the beginning of the Eighties. Sauvage earned a patrimoine culturel au Ministère de la culture (actes large part of his fame from this apartment block and de colloque à paraître en 2012). its swimming pool despite the technical, regulatory and financial difficulties linked to the design, the construction as well as the utilization of the building. Supposedly hygienic and economical, the Amiraux tiered apartment building has been neither one nor the other, but this has not prevented it from beco- ming an icon of the Modern Movement nor from contributing to consecrating Henri Sauvage as a hero of the saga. Before being listed as a historical monument in 1991, the Amiraux buil- ding was included in the additional inventory of his- torical monuments in 1986, in a context of growing recognition of 19th and early 20th-century architec- ture. The project developed by the Canal Agency for the Amiraux swimming pool takes into account this raising awareness towards modern architecture and Henri Sauvage’s work. The canopies of the skylights are designed after the original ones; the interior ti- ling is of the same type as the métro tiling from the exterior facades. Canal also returned to the typogra- phy of Henri Sauvage’s plans in the swimming pool signage. Canal Architecture does not practice resto- ration but rather rehabilitation with a focus on he- ritage and history despite lack of such awareness on the part of those in charge of project management. It has been mostly through chance personal meetings with the project managers that the aesthetic choices were made and that this operation is today a widely recognized demonstration of the possibility to invent with a more perceptive approach in a new context: that of understanding modern architecture as heri- tage and history.

Jean-Baptiste Minnaert Né en 1964, Jean-Baptiste Minnaert est historien de l’architecture, professeur à l’Université François- Rabelais, Tours, et membre de l’InTRu (Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturels). Il a consacré sa thèse de doctorat à Henri Sauvage et a publié trois livres sur l’architecte parisien : The architectural drawings of Henri Sauvage (Garland, 1994), Henri Sauvage, l’exercice du renouvel- Henri Sauvage 65

Du Studio-building au Vert-Galant, le sensationnel et Ia polémique

C'est à nouveau pour Jean Hallade25 qu'Henri Sau- vage réalise, en 1927, un immeuble au 65, rue La Fon- taine/ 33, rue des Perchamps/ rue du Général Largeau (Paris XVIe). L’opération commerciale est audacieuse. Le compétences techniques du commanditaire contribuent probablement à la sophistication de l'édi- fice.26 Tous les équipements intérieurs fonctionnent à l'électricité, les cuisines-offices sont ventilées au moyen d'un système actif avec conduites noyées dans l'épaisseur des planchers, les vide-ordures sont d'un modèle spécial27, les déchets étant recueillis dans un wagonnet qui fait le tour de colonnes de descente et qui est élevé par monte-charge jusqu'à la rue. Aux étages courants, de longues coursives accessible du rez-de-chaussée par un seul escalier de maître et un seul escalier de service, distribuent, aux 1er, 3e et 5e étages, l'entrée principale d'appar- tements comportant un volumineux espace de sept mètres de hauteur sous plafond, développé sur deux Plan des Ier, 3e et 5e étages niveaux, éclairé par une vaste baie donnant sur rue. Prennent jour sur la cour une chambre en mezzanine programme, un devancier: le fameux immeuble de reliée au salon par un escalier intérieur, ainsi qu’une studios réalisé en 1911 par André Arfvidson au 31, rue saIle de bains et une petite cuisine. L’immeuble com- Campagne Première. En l’occurrence, le fournisseur porte, au 7e étage, des appartements conventionnels des deux architectes est le céramiste Gentil et Bour- et, au 8e, des chambres de domestiques. Le rez-de- det qui, célèbre dès les temps de l’Art nouveau, vise chaussée et partagé entre des appartements ayant ici -tout comme Sauvage- à rajeunir l’image de sa leur entrée particulière sur rue, et des garages auto- production. Ainsi la cour du 65, rue La Fontaine est- mobiles. Ce particularités techniques et fonction- elle carrelée avec le modèle Graiblanc, dont la blan- nelles sont mises au service d’une réalisation où la cheur, connotée d’hygiénisme, réverbère la lumière nouveauté est, en premier lieu, typologique. Comme vers l’arrière des studios et dans les coursives. Quant en témoigne l’appartement acquis et aménagé par au revêtement des façades sur rue, sa polychromie le décorateur René Prou, les monumentaux «studios» échevelée a certes pour vocation d’affirmer l’origina- du 65, rue La Fontaine sont des espaces moins desti- lité du programme. Elle flatte l’image moderniste de nés à la pratique des arts qu’à satisfaire l’aspiration l’immeuble, véhiculée par l’agencement de carreaux de la bourgeoisie des Années folles à épousseter son standard produits industriellement. Mais l’architecte art de vivre. Dans cette perspective, la technicité de en fait aussi un usage savant. Contrairement au 163, Ia mise en oeuvre et des équipements domestiques, boulevard de l’Hôpital et au 26, rue Vavin où la qua- l’esthétique provocatrice des façades sont des atouts si-monochromie des carreaux tendait à valorisser la publicitaires aussi efficaces que la juxtaposition de masse du bâtiment, ici le motifs polychromes du car- deux termes en vogue, «studio» et «building», pour relage soulignent les saillies et les retraits qui struc- baptiser l’opération. Au demeurant, on ne peut s’em- turent la façade, qui accusent l’épaisseur des embra- pêcher de penser que le Studio-building est une ré- sures et hiérarchisent les percements. ponse -jusque dans la similitude de l’appellation- au «La couleur dont sont revêtues certaines parties fameux projet d’«immeuble-villas» (1922) de Le Cor- leur donne un accent, un relief, qui précise leur place busier. Bien qu’attentif à la mode, Henri Sauvage n’est dans l’ensemble. Si la décoration devait connaître un pas le premier à adapter l’atelier d’artiste à l’usage de regain de faveur dans l’architecture moderne, après l’habitat bourgeois. Même le carrelage polychrome en avoir été si durement exclue, c’est sans doute qui revêt les façades du 65, rue La Fontaine a, sur ce par ce moyen discret et logique28.» Ces propos d’un 66 chroniqueur de la revue L’Architecte résument avec «Studio Building», Paris pertinence le paradoxal retour d’Henri Sauvage à un 1926-1928 ornement structurel qu’il avait progressivement ban- ni de sa pratique depuis la réalisation du 163, boule- vard de l’Hôpital en 1908. Si les motifs polychrome du carrelage, ici, illustrent les articulations de la struc- Das Gebäude beherbergt auf zwei Stockwerken 49 ture en béton armé, ils n’en sont pas pour autant Atelierwohnungen (eine davon gehörte René Prou). l’expression directe. La démarche est par conséquent Es wurde unter Verwendung von vorgefertigten Ele- comparable à celle qui avait abouti au motif factice menten errichtet. Es ist mit dem Müllentsorgungs- de perches cerclées de bronze doré qui orne les bow- system «Garchey» ausgestattet, das von Sauvage windows du 22, rue Beaujon. Cependant, le parement auch bei den habitations à bon marché in der Rue des du Studio-building n’est pas un réinvention fantai- Amiraux eingesetzt wurde: Der Müll wird im Tiefge- siste de la structure, mais un code qui, de manière schoß gesammelt und dann mit einem Lastenaufzug rigoureusement viollet-le-ducienne, transpose dans auf Straßenniveau gebracht. Die Verkleidung der le décor de l’epiderme le plan de l’immeuble, sa struc- Fassaden besteht aus verschiedenfarbig emaillierten ture et ses articulations. La valeur d’art autant que Fliesen: Weiße und beigerosa Fliesen werden neben la valeur historique et la valeur d’ancienneté 29 ont der beige-rosa Grundierung von vertikalen, ockergel- détérminé l’entrée rapide du 65, rue La Fontaine dans ben Streifen eingefaßt, die die bow windows und das le domaine du patrimoine. En plus de l’originalité du Gesims des Bauwerks unterstreichen sollen. Zur programme et des façades, le nom de cet immeuble a Hofseite hin, wo sich die Diensträume und die Flure joué un rôle dans sa patrimonisalisation. Le terme de befinden, wurden hellgraue Fliesen verwendet. Der building est évidemment impropre, mais la fascina- Gebrauch der Farbe, die Gestaltung der Öffnungen tion pour l’Amérique capitaliste, éprise d’innovation, und der Details verweisen auf die Absicht, das schöp- dont témoigne ici Henri Sauvage a marqué un jalon ferische Erbe des Art Nouveau weiterzuentwickeln. dans l’histoire du logement en France.(...) ln diesem Sinne muß man auch Sauvages besondere Fähigkeit verstehen, Themen des Rationalismus ganz aus Henri Sauvage ou l’exercice du renouvellement, eigenständig zu interpretieren. Das hier vorgestellte Jean-Baptiste Minnaert; Éditions NORMA, Paris, 2002 Gebäude liefert dafür einen überzeugenden Beweis. Henri Sauvage 67

«Studio Building», Paris 1926-1928

À gauche: Façades sur la rue des Per- Un appartement décoré par René Prou au champs et sur la rue du Général Largeau. 2e étage du Studio-building: la salle à man- (Photo Dominique Delaunay, 2001) ger et le salon. (Photographies d'époque) 68

Eugene Beaudoin Marcel Lods *20.07.1898 Paris, †14.01.1983 Paris *16.08.1891 Paris, †09.09.1978 Paris

Études à l’ENSBA (1912-1923). Associé de 1923 à 1940 avec Eugène Beaudoin. Réalise avec lui: Ia Cité du Champ-des-Oiseaux à Bagneux, Ia Cité de Ia Muette à Drancy (1931-1934), l’École de plein air de Suresnes (1934-1935), un garde-meuble à Paris (1936), une usine et des Iogements à Moy (1935), le Club-House Roland-Garros à Buc (avec Prouvé, 1938), Ia Maison de Week-end BLPS à l’Exposition du Logement (avec Prouvé et les Forges de Strasbourg, 1938), Ia Maison Études à I'ENSBA. Premier grand Prix de Rome en du Peuple-Marché couvert à Clichy (avec Prouvé et 1928. Réalise avec Marcel Lods, Ia Cité du Champ des Bodiansky, 1937-1939). Dans le cadre de Ia Reconstruc- Oiseaux à Bagneux (800 Iogements, 1930-1939), Ia tion: plan directeur de Sotteville-lès-Rouen (1948), cité de Ia Muette à Drancy (1000 Iogements, 1931- de Mayence (avec Hanning, 1950), plan d’aménage- 1934), l'école de plein air de Suresnes (1934-1935), un ment du Sud-Ouest (avec Hanning, 1950). Construc- garde-meuble à Paris (1936), une usine et des Ioge- tion de 800 Iogements à Sotteville-lès-Rouen (avec ments à Moy (1935), l'aéro-club de Buc (avec Prouvé, Alexandre, Malizard, Busse et Bance, 1948-1955), 1938), Ia Maison BLPS à l'éxposition du Logement à d‘un groupe d’habitations à Mulhouse (avec Meyer, Paris (avec Prouvé et les Forges de Strasbourg, 1938), 1956-1957); 1500 Iogements aux Grandes-Terres à Ia maison du peuple - marché couvert de Clichy (avec Marly-le-Roi (1957-1959), 300 Iogements au Château- Prouvé et Vladimir Bodiansky, 1937-1939). Architecte Blanc à Saint-Étienne du Rouvray (SCIC, 1953-1957). BCPN, construit des ambassades à Accra, Ottawa, Lycée d’lvry-sur-Seine (1950), lycée d ‘Argenteuil (avec Prétoria, le palais du Bureau International du Travail Ricome, 1968), groupes scolaires à Saint-Étienne du à Genève et, dans Ia même ville, Ia nouvelle salle de Rouvray (SCIC, avec Malizard et Alexandre, 1953-1957), conferences du Palais des Nations (avec P. L. Nervi); en à Neufchâtel-en-Bray (avec Bance, 1953). Constitue, en France, Ia cité universitaire d’Antony, l’école nationale 1964, avec Depondt, Beauclair et des industriels (Pé- des lmpôts et Ia faculté de droit de Clermont-Ferrand. chiney-Saint-Gobain, Aluminium français, OTUA) le Architecte de plusieurs grands-ensembles: cité Rot- groupe GEAI. Construction de 500 Iogements GEAI à terdam à Strasbourg (1951 ), cité du Bas-Coudrais à Ia Grande-Mare à Rouen (1968-1970). Avec Depondt, Sceaux, Zup de Cachan, Zup de Vénissieux. Participe Beauclair: Faculté des Sciences de Reims (avec Dubar à l’étude du complexe Maine-Montparnasse (1958- de Gaillard-Bois, 1964-1966), groupe d‘HLM à MEAUX 1974). Urbaniste-conseil de La Havane (1928 ), de Cap (1964-1970), 1000 Iogements à Fontenay-sous-Bois Town (1940), de Marseille (1942), Saïgon (1948), lspa- (1962-1964 ). Avec Depondt, Beauclair et Malizard: han (1968), Montpellier, Monaco, Genève... Dirige un groupe scolaire à Drancy, 700 HLM à Drancy, Maison atelier a I’École des Beaux-Arts de Paris à partir de des Seiences de l’Homme à Paris (1970). 1946. Directeur des études à I’École d’Architecture de Genève (1941-1968). Élu à l’Institut en 1961. Président aus L’architecture moderne en France, De la crois- de I’UIA (1965-1969). Président de Ia SFU (1962-1965). sance à la compétition, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 2000 Biografien 69

Édouard Albert *09.07.1910 Paris, †01.01.1968 Paris

Débute comme dessinateur industriel. Études à I’ENSBA (1932-1937). Après Ia Deuxième Guerre mondiale, travaille dans le cadre de Ia reconstruc- tion (plans de villes, projets d’hopitaux). Son intérêt pour Ia préfabrication légère le conduit à collabo- rer avec des industriels: met au point des procédés métalliques pour des constructions économiques, démontables. En 1955, réalise à Paris, 85, rue Jouffroy, un immeuble de bureaux sur structure tubulaire. La tour d’habitation de Ia rue Croulebarbe (1958), les bâtiments administratifs d’Air France à Orly (1959), le Centre de recherche Vallourec à Aulnoye, Pas-de- Calais (1962), confirment sa prédilection pour Ia construction légère. Plusieurs des projets conçus durant les années soixante ne seront pas réalisés: un Édouard Albert à sa table de travail. theâtre populaire à Ia Défense, étudié en collabora- Dessin de Jaques Lagrange, août 1957. tion avec Jean Vilar, un hôtel place de Ia Résistance à Paris, Ia faculté des lettres et des sciences humaines de Tours. Construit en 1960 trois églises au Vietnam. Entreprend, en 1964, le grand projet de Ia faculté des Seiences de l’université de Paris et, en 1967, celui de Ia bibliothèque de l’université de Nanterre. Ces travaux seront achevés après sa mort en 1968, par Bernard Marotti. A dirigé, de 1963 à sa mort, un atelier exté- rieur à I’ENSBA.

aus L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 70

Maison du Peuple in Clichy, Paris 1938

Räumliche Organisation: Das Außergewöhnliche höchst einfache Weise. Diese Transformabilität ge- an diesem Bau bezieht sich vor allem auf folgende stattet natürlich noch andere als die erwähnten Ver- zwei Punkte: Unseres Wissens zum ersten Male ist wendungen des Baus. Er erfüllt damit die Aufgabe in einem modernen Bau die Idee der mechanisierten des Volksund Gemeindehauses im wahren Sinne des Transformabilität in so konsequenter Weise durchge- Wortes. führt worden. Gleichzeitig gelangte hier ein Monta- Technische Lösung: Nachdem die mechanisierte gebausystem mit vorfabrizierten, ausschließlich aus Transformabilität für die beweglichen Partien Eisen Eisen bestehenden Elementen mit seltener techni- als Konstruktionsmaterial verlangte, haben die Ar- scher und architektonischer Meisterschaft zur An- chitekten in konsequenter Überlegung Metallteile wendung. Die Idee der Transformabilität ergab sich als Baustoff für den gesamten Aufbau gewählt. Dies aus der besonderen Aufgabe, die darin bestand, auf führte zum Montagebau, bestehend aus einem Ske- verhältnismäßig beschränktem Raum verschiedenen lett und einmontierten Decken und Wandelementen, Zwecken zu genügen, nämlich den Markt von Clichy, wobei die Vorbereitungsarbeit sowohl des Skelettes einen großen Fest- und Volkssaal und einen Kino- als auch der Füllelemente ganz in die Werkstatt ver- raum für 700 Personen aufzunehmen. Die getroffene legt wurde. Es handelt sich hier um ein bis in alle Ein- Lösung ist sowohl in funktionell-räumlicher, als auch zelheiten durchstudiertes Bauen mit vorfabrizierten in technisch-architektonischer Hinsicht überzeu- Elementen, dessen Vorteile -rasche Montage, präzise, gend und hat sich praktisch bewährt: qualifizierte Elemente und Senkung der Gestehungs- 1. Der Markt findet im Erdgeschoß statt, das sich nach kosten- praktisch erzielt worden sind. Mit Ausnahme allen vier Seiten öffnet und mit einziger Ausnahme der Fundamente und des im Zeitpunkt des Baube- der in die vier Ecken verteilten Treppen und Neben- ginnes notwendig gewordenen Luftschutzkellers, räume ganz diesem Zweck dient. Für Stände mit sowie der Konstruktion des Erdgeschoßbodens, wur- nicht schmutzender, trockener Ware (Stoffe, Kurz- de am ganzen Bau kein Zement oder Mörtel verwen- waren usw.) steht auch die Galerie im ersten Stock det. Die Außen- und Innenwandelemente bestehen zur Verfügung, wobei die räumliche Verbindung zwi- beidseitig aus in Metallrahmen eingesetzten, leicht schen den beiden Geschossen gewahrt bleibt. bombierten Stahlblechplatten. Der Hohlraum ist 2. Der Fest- und Volkssaal nimmt das ganze erste mit Glaswolle gefüllt, wobei besondere Federn ihr Obergeschoß ein, nachdem die Öffnung in der Mitte Herunterrutschen verhindern. Diese Elemente sind (17,5 mal 35m) durch Einfügen der im Bühnenraum jederzeit demontierbar und können ausgewech- gestapelten Bodenelemente geschlossen ist. Der selt oder durch solche mit Glas ersetzt werden. Die Raum im Parterre zwischen den beiden Haupttrep- lichtspendenden Fassadenpartien sind zweischichtig pen, der gegen den Markt durch Schiebewände ab- ausgeführt: außen Drahtglas und innen horizon- geschlossen werden kann, dient in diesem Falle als tal gewellte «Rodoïd-Platten» (ein nicht brennbarer Garderobe. Plastikstoff). Die Wandelemente des Kinosaals (104X 3. Der Kinosaal wird durch Einschließen des mittleren 700 cm) sind zu zwei Gruppen von je dreißig Elemen- Teils des Volkssaales mit Wandelementen gebildet. ten zusammengekuppelt und können an die Rück- Diese werden ebenfalls im Bühnenraum verwahrt; wand des Bühnenraumes zurückgeschoben werden. sie rollen an der Decke, und einzelne enthalten die Die Boden- und Deckenelemente weisen an der Un- Türen. Damit ist der Bühnenraum frei geworden tersicht ebenfalls Blechplatten auf, während sie oben und steht für Kino- und Theateraufführungen zur einen Linoleumbelag auf die asphaltierte Blechun- Verfügung. Das Dach über dem Mittelfeld des Baus terlage erhielten. Auch für die Dachelemente wur- ist verglast und kann gleichzeitig, in je zwei Teile ge- de außen Blech verwendet. Besonders interessant teilt, zurückgeschoben werden, so daß sowohl Markt, ist die Lösung der beweglichen Bodenelemente, die Volksfeste oder Kinovorführungen unter freiem Him- den mittleren Hohlraum über dem Markt ausfüllen. mel stattfinden können. Diese beweglichen Decken- Diese 5,40m breiten, 17,50m langen und 16t wiegen- und Wandelemente werden wegen ihres großen den Elemente werden durch Motorantrieb zunächst Gewichtes mit elektrischer Motorkraft verschoben. horizontal verschoben, um dann vermittelst einer Die Bedienung erfolgt von zentraler Stelle aus auf Hebevorrichtung im Bühnenraum übereinander ge- Marcel Lods, Eugene Beaudouin 71

Gesamtansicht vom Bd. de Lorraine (mit schichtet zu werden. Dabei können z. B. die Sitze des geöffnetem Glasdach) Kinosaals an ihrem festen Orte belassen werden; sie machen die ganze Operation mit. Die Umwandlung des Marktes (auf beiden Geschossen) in den großen Volks- und Festsaal nimmt maximal 45 Minuten in Anspruch, während die Herrichtung des Kinosaals nur deren fünf benötigt. Abgesehen von den Ele- menten für Wände und Decken, wurden z. B. auch die Aborte als Einheiten und ebenso die verschiedenen Treppen in der Werkstatt vorfabriziert. Sonnenschutz und Verdunklung: Die Glaspartien werden durch Sonnenstoren vor zu starker Besonnung geschützt. Zur Verdunklung des Kinosaales dienen besondere schwarze Storen. Sämtliche Storen werden von zent- raler Stelle mechanisch bedient. Künstliche Beleuch- tung: Sie ist eine indirekte. Oberflächenbehandlung: Sämtliche Metall- elemente wurden in der Werkstatt vorgrundiert. Es erfolgte darauf auf der Baustelle außen ein Anstrich mit Aluminiumfarbe, innen mit Ölfarbe und Lackzusatz. Zur Architektur: Die Architektur des Baus ist konse- quent aus der Aufgabe und der Konstruktionsart entwickelt und wird gekennzeichnet durch äußerste Klarheit und Einfachheit. Die Einheit des Materials -Eisen- verleiht dem Bau erhöhte Geschlossenheit und überläßt den architektonischen Ausdruck aus- schließlich dem Räume und Volumen und ihren Formelementen. Keinerlei unwesentliche Zutaten formaler Natur stören diese völlig neuartige Archi- tektur, welche die gestalterischen Möglichkeiten des Zeitalters der Technik in selten eleganter und über- zeugender Weise zum Ausdruck bringt. Versammlungssaal aus Das Werk 34. 1947 72

Erdgeschoß Obergeschoß, Variante mit Galerie

Obergeschoß, Variante als Versammlungssaal Obergeschoß, Variante mit Kino

rechts, Gebäudeecke, Detail Marcel Lods, Eugene Beaudouin 73 74

Die Cité de la Muette Heroische Moderne. Vorhölle, Banalität, Monument Pieter Uyttenhove

Von 1931-34 entstand in Drancy, einem Vorort in lo- Abfallentsorgung, deutlich gehobenem Standard ckerer Einzelhaus-Struktur etwa zehn Kilometer und einer großen zentralen Grünfläche für Kinder. nordöstlich von Paris, die Cité de la Muette. Dieses Unter sozialem Wohnungsbau ist damit auch die von den Architekten Eugene Beaudouin und Marcel Summe aller Aspekte des sozialen Zusammenlebens Lods als «vertikale Gartenstadt» konzipierte Projekt zu verstehen: neben dem Wohnumfeld auch Schulen, fand in den Kreisen der Modernisten weltweit sofort Müllabfuhr, Spielplätze.» Die Gesamtheit des sozia- begeisterte Anerkennung. Im Projekt von Drancy len Alltags ist die eigentliche Grundlage, auf der diese treffen verschiedene historische Entwicklungslinien Architekturkonzeption basiert: «Freie Bodenflächen, aufeinander: Theorien und Experimente zur Garten- Begrünung, deutliche und kompromisslose Ausrich- stadt; an die industrielle Rationalisierung des Bauens tung, getrennte Verkehrsführung, maximale und un- geknüpfte Erwartungen; Ideologien zum «Existenz- gestörte Aussicht, Gemeinschaftseinrichtungen im minimum»; die Anfänge planmäßiger Erschließung jeweiligen Wohnblock, kurz, die Wohnstadt der heu- des Umlands großer Metropolen; die Dringlichkeit tigen Zeit.» Was war fünf Jahre später noch übrig von sozialen Wohnungsbaus; der Hochhausbau; der so- diesem exemplarischen Urbanistik-Projekt, das zwei zi0-politische Entwurf der «Cité»; die Entflechtung funktionalistische Architekten im Geist der Moderne der Städte; die Metapher der «Wohnmaschine» etc. entworfen hatten? Darf man nach Drancy-la-Muette Hier soll es um die Frage gehen, wieweit Architektur mit den modernistischen Architekten weiterhin da- Entwürfe für soziale Utopie schaffen kann - oder ob ran glauben, dass mit Hilfe von Architektur Gesell- gebaute Utopien sich nicht geradezu für eine totale schaft zu formen sei? Einigen Architekturhistorikern Perversion ihrer ursprünglichen Intentionen anbie- gilt diese «ambivalente, aber wichtige Arbeit in der ten? Geschichte des französischen Wohnungsbaus» als zugleich «wegweisend» und «gescheitert». Bereits Die historische Entwicklung stellt ein Projekt der Mo- mit Beginn der Bauarbeiten und ungeachtet der derne in Frage Anerkennung in fortschrittlichen Kreisen war die Im Jahr 1939, auf der Ausstellung zeitgenössischer Ar- Cité de Ia Muette in der Bevölkerung alles andere chitektur, die das New Yorker Museum of Modern Art als beliebt. Schon die Bauweise war ein erster Grund anlässtich seines zehnjährigen Bestehens ausrichtet, dafür. Leandre Vaillat ließ es sich denn auch nicht wird die Cité de la Muette in Drancy folgendermaßen nehmen, auf das Missverhältnis zwischen der min- charakterisiert: «Wenn die Arbeiten beendet sind, deren Qualität der verwendeten Materialien und den wird hier eine in sich geschlossene Stadt entstanden «ungemein aufwendigen mechanischen Einbauten» sein, mit eigenen Schulen, einer Kirche, Sportplätzen, hinzuweisen. Die damalige Presse apostrophierte die einem Gebäude für Erholung und Freizeit, Läden und Türme als die «vermaledeiten Wolkenkratzer», als sogar einer gemeinsamen zentralen Wärmeversor- «absurde und unmenschliche Schuppen». In seinem gung. Finanziert durch den Staat. Die weiträumig monumentalen und konservativ-reaktionären Werk verteilten Hochhäuser versprechen den Bewohnern «Le Grand Paris» fragt sich Louis Thomas, «wer zum Licht, Luft und ungestörtes Privatleben; ihre Lage am Teufel wohl auf den unsäglichen Einfall gekommen nördlichen Rand des Ensembles verhindert, dass be- sein mag, dort diese fünf Türme mit 15 Geschossen baute Flächen überschattet werden. Trotz baulicher aufzupflanzen und das Ganze auch noch mit einer und technischer Mängel steht das Konzept für einen überdachten Terrasse zu versehen?» Er sieht in der Lösungs-Typus im Wohnungsbau, der bisher nirgend- «seltsamen Stadt, deren Krönung jene prätentiösen wo realisiert wurde.» ln den dreißiger Jahren ist Lods Wolkenkratzer sein sollen», den Ausfluss «der über- felsenfest von seinem Projekt überzeugt: «In dieser reizten Phantasie der beiden Herren Architekten Stadt, die sich anarchisch und rasend schnell ent- Beaudouin und Lods, von denen sich zumindest so wickelte, wollte man wenigstens in einem Quartier viel sagen lässt, dass sie sich viel eher als Theoretiker Ordnung herstellen: in der Cité de Ia Muette. Drancy - irrealistische, exzessive und willkürliche Theoretiker 1932, das waren die ersten Wohnhaustürme Europas, - denn als besonnene und vorausschauende Bau- die ersten Wohnungsbautenmit 14 Geschossen! Ge- meister erwiesen haben». ln seiner Interpretation der bäude mit Aufzügen, Zentralheizung, pneumatischer «Wirklichkeitsferne dieser verzückten Künstler einer Marcel Lods, Eugene Beaudouin 75

Anfang der siebziger Jahre ist die Cité in das ursprüngliche Raumprogramm beeinträch- de Ia Muette baulich eingebunden in tigen das funktionale und soziale Gesamtkonzept die Pariser Banlieue. entscheidend. Von der zinnenartigen Gebäudegrup- pe, die das Ensemble nach Norden hin abschließen hohlen Logik» sieht Thomas - anstatt mit Leandre sollte, wird nur das westliche Teilstück gebaut. Viele Vaillat einen «modernen Romantizismus» des von ih- Einrichtungen, etwa Gemeindezentrum, Schule und nen vertretenen Ansatzes zu erkennen - in der «Nutz- Kirche, werden gestrichen. Der Eingangshof wird losigkeit dieser Wolkenkratzer in solch einem Vorort- erst nach dem Krieg errichtet. Mit der Amputation winkel» den Beweis für die «lrrationalität» und den lebenswichtiger Organe verliert das Ensemble den «Irrsinn» der Hochhäuser von Drancy. Darüber hinaus Sinn, und die Cite kann das für die damalige Zeit aus- kanzelt er das Projekt als «verfehlt intellektualistisch gesprochen fortschrittliche Programm nicht erfüllen. und eiskalt» ab. Wie eine kuriose Sehenswürdigkeit Wie Jean-Louis Taupin bekräftigt, wird die bauliche wird Drancy von zahlreichen Architekten und bedeu- Ausführung der Cité «zuerst stark eingeschränkt und tenden Persönlichkeiten aus dem Ausland besichtigt gegen 1934 schließlich gänzlich unterbrochen, wo- Für einige sind bereits an der Baustelle - wo vorge- bei in einem Klima sozialer Ungewissheit die wenig fertigte Betonteile auf ein Metallskelett montiert günstige Einschätzung zum Bevölkerungswachsrum werden -die späteren Schwierigkeitenvorauszuse- die Bautätigkeit in Frankreich zusätzlich lähmt.» Re- hen. Schwachstellen werden schon jetzt benannt: zession und Arbeitslosigkeit, die Mitte der dreißiger Lärmdämmung, Schlampereien in der Ausführung, Jahre spürbarer werden, verbessern die Lage nicht mangelnde Vorkehrungen gegen eindringende gerade. Zusätzlich führen pragmatische Gründe- Feuchtigkeit, die zu dünnen Innenwände und die Tat- etwa die Entfernung nach Paris, mangelnder öffent- sache, dass es in den oberen Geschossen im Sommer licher Nahverkehr, die sparsam bemessenen Grund- erstickend heiß, im Winter eisig kalt werden würde. risse und fehlende Arbeitsplätze - dazu, dass die Zwischen 1932 und 1935 werden die Türme und die Wohnungen nicht angenommen werden. Das Ganze Kammgebäude errichtet. Doch radikale Einschnitte erinnert an «einen Haufen schäbiger Schuppen». 76

Die überteuerten Mieten werden angeprangert. Zu dicht mit Bäumen bepflanzt werden sollte, übten einer Zeit, als die Front populaire aufkommt, sugge- Lastwagenfahrer. Das ist erst der Anfang einer desas- riert «die Gartenstadt ohne Garten» einen Entwurf trösen Entwicklung. Mitte der dreißiger Jahre löste für das gemeinschaftliche Zusammenleben, von dem ein unerwarteter Temperatursturz ein wahrhaftes manche befürchten, dass eine Konzentration von Inferno aus. Lods berichtet: «Die in Drancy einquar- Menschen der Arbeiterklasse dort zu Aufständen tierten Militärs waren vom leitenden Hausmeister führen und die Vorstädte in «revolutionäre Hoch- angewiesen worden, freitags vor dem Freigang bis burgen» verwandeln könnte. Henri Sellier, Leiter des zur Rückkehr Montag früh die Heizungen abzustel- Büros für bezahlbaren Wohnraum im Departement len. An einem solchen Freitag zeigt das Thermometer Seine und Kommanditär für Drancy, muss aufgrund morgens 12, abends 2 bis 3 Grad an. Alle sind fort, die einer Kampagne gezielter Anfeindungen zurücktre- Heizungen abgedreht, die Fenster zum Lüften nur ten. Man greift den «Verschwendungswahn des Bü- angelehnt. Samstag Morgen sind es -5, am Abend ros für bezahlbaren Wohnraum» an und beschuldigt -15 Grad, erst am frühen Montagmorgen treffen die die verantwortlichen Sozialisten der «Bereicherung». Mannschaften wieder ein: 6oo Heizkörper sind ein- Drancy - wie auch die Gartenstadt von Plessis-Robin- gefroren, alle Rohre geplatzt, kurz: eine furchtbare son - scheint ein gutes Fallbeispiel für «das Scheitern Sache.» Seillers Gegner sehen ihre Chance, alle Zei- des großen urbanen Entwurfes, dem sich Sellier ver- tungen drucken donnernden Protest: Die Architekten schrieben hatte» zu liefern. Nachdem sich die Cite seien unzivilisierte Wilde, die Gebäude unmenschlich de Ia Muette als wenig attraktiv für Mieter erwiesen usw. Zementbrocken aus den vorgefertigten Abde- hatte, wird ein Teil, die Türme und der «Kamm», an ckungen lösen sich vom Eisen-Tragwerk. Die Konst- die Gendarmes de Ia Garde mobile vermietet. Für ruktion wird sogar gefährlich. Laut einem zeitgenös- Lods war rückblickend diese Nutzung durch die Gen- sischen Artikel «wird es immer kälter, je höher man darmerie «eine Katastrophe: wir wollten doch keine kommt. Wenn schon im Erdgeschoss oder in einigen Kaserne!» Auf dem zentralen Platz, der ursprünglich Metern Höhe bei moderaten Außentemperaturen die Aufenthaltsbedingungen in den Räumen ge- rade noch akzeptabel sind - wie soll es dann in 10, 15, 20, 3O oder 45 Metern Höhe in den Wohnungen überhaupt noch auszuhalten sein? Das ist der Feh- ler an den Neuerungen der Herren Beaudouin und Lods. Mit Mauerwerk wäre das nicht passiert. Wie oft muss man noch wiederholen, dass diese Konst- ruktionen aus Eisen und Stahl in unseren Breiten für unsere Wohnhäuser selbst bei bescheidenen Ansprü- chen ungeeignet sind. Es gibt auch anderes als Eisen, das Wärme und Kälte ungedämmt weiterleitet. Ja, meine Herren Beaudouin und Lods, und auch Sie, Monsieur Sellier, falls Sie es noch nicht wissen soll- ten, sagen wir es Ihnen jetzt: Es gibt den hiesigen französischen Stein oder den Ziegel, den Backstein. Zumindest werden Ihre Experimente der Erkenntnis dienlich sein. Sie sind bloß teuer, mehr nicht.» Der Totalschaden droht. Louis Thomas beschreibt den Zu- stand von Verwahrlosung, in dem sich der so genann- te Hufeisen-Bau befindet, jener Teil der Cite, dessen U-Form Beaudouin vom Großen Markt in lsphahan übernommen hatte: «Doch das riesige Hufeisen- Gebäude im Westen des Komplexes steht leer. Man nutzt einige der Räume für eine Schule, aber 29 von 30 Teilen des Gebäudes voller riesiger Fensterflächen bleiben dem Übermut der Kinder überlassen, unter deren Steinwürfen bereits Scheiben im Wert von Die Betonelemente werden in das mehreren zehntausend Francs zu Bruch gegangen Skelett eingehängt sind.» Marcel Lods, Eugene Beaudouin 77

Die Cité wird zum Lager tion als Internierungslager unter völliger Überwa- Weitaus dramatischer jedoch als dieser materielle chung geradezu an. Die einzelnen Blocks heißen nach Zerfall sind die dann folgenden Ereignisse. Die Cite den Buchstaben des Alphabets, die 22 Treppenauf- erhält eine neue Funktion, der Anstoß dazu kommt gänge sind durchnummeriert. Die Trennwände in bei Kriegsbeginn von der Regierung Daladier. Es geht den Wohnungen waren nie eingebaut worden, je- darum, die Mitglieder der PCF (Partie Communiste der Treppenabsatz führt in einen einzelnen, großen Francais) und andere unerwünschte Personen zu iso- Raum pro Geschoss, mit hölzernen Stockbetten und lieren. Francois Maspero schreibt in seinem Roman einem Waschbecken darin. Dreißig bis vierzig Men- «Roissy-Express»: «Als die PCF ungesetzlich und die schen sind hier zusammengepfercht. Die Räumlich- Kommunistenjagd rechtens wird, erhält die unvoll- keiten im Erdgeschoss sind den allgemeinen Funktio- endete Baustelle von Ia Muette eine neue Aufgabe: nen vorbehalten: Krankenstation, Friseur, Lagerladen, Die Machthaber richten das Hufeisen als Internie- Schneiderei, Kantine, Vorratsraum für Gemüse und rungslager ein. Eine mit Stacheldraht bewehrte Schälküche», präzisiert der Historiker Remi Baudoui. Doppel-Mauer wird um das U gezogen, ein Rund- Für die Polizeibeamten von Vichy ist die noch unge- gang mit Wachtürmen in den vier Ecken gebaut. Die nutzte Cite de Ia Muette dank der Leichtigkeit, mit der Raumaufteilung des Hufeisens aus dem dritten Bau- der Raum abgeschlossen, kontrolliert und bewacht abschnitt leistete der Transformation der Baustelle werden konnte, der ideale Ort für einen repressiven in die Gefängnisanstalt der Republik Vorschub. Zu Apparat. Die Nähe zur Bahnlinie und die Tatsache, den Kommunisten gesellen sich die Verdächtigen der dass einige der Gebäude bereits an die Gendarmerie «Cinquieme Cotonne›. Sehr bald werden dort auch vergeben waren, haben zur Wahl der Cite de Ia Muet- auf Ausweisung wartenden «Feinde» interniert, ins- te sicherlich das ihre beigetragen. Selbst 1944 wurde besondere deutsche Juden, die aus Deutschland ent- das Lager noch nicht aufgelöst. Bis 1946 diente es kommen waren». Unter dem Vichy-Regime wird das der Inhaftierung von Kollaborateuren. Anschließend Lager von Drancy für die provisorische Inhaftierung wurde alles bereinigt. Francois Maspero konstatiert: von französischen und englischen Kriegsgefangenen «Die Cite de Ia Muette wurde ganz einfach ihrer ur- und von Zivilisten genutzt. Die Deutschen beset- sprünglichen Funktion zugeführt. Es brauchte nicht zen den Ort und machen daraus ihr «Frontstalag III. viel, um ein Lager daraus zu machen. Stacheldraht Die Leitung des Lagers wird dem jungen SS-Offizier und einige Holzbaracken genügten, daneben waren Theodor Dannecker übertragen, der am 18. Juni 1943 nur noch die Durchgänge unter den Galerien zuzu- vom Hauptsturmführer der SS, Alois Brunner, abge- mauern. Sogar die Gendarmerie stand schon bereit. löst wird, wobei das Lager de facto in den Händen Es war auch kein großer Aufwand, das Lager wieder der französischen Polizei bleibt. Für Frankreich wird dem sozialen Wohnungsbau zurückzuführen. Ein- Drancy zur Drehscheibe der Deportationen. Das Huf- fach Stacheldraht und Baracken demontieren, Kana- eisen-Gebäude ist Transitlager für die Juden auf dem lisation und Innenwände einbauen, anstreichen. Im Weg in die deutschen Lager. Insgesamt hundert- Grunde eine Art erster «Wiedergutmachung». Man tausend Menschen waren dort interniert, die ersten hielt es nicht einmal für nötig, die Gendarmerie zu treffen im August 1940 ein. Im Lager wurden bis zu verlegen. Sie ist immer noch dort, in den benachbar- 7000 Personen in Gebäuden zusammengepfercht, ten Türmen.» Wenn auch seit dem Krieg laut Maspe- die für ursprünglich 700 Bewohner ausgelegt waren. ro «die Stadt ihr Äußeres verändert hat, so ist ihr Drancy, ein «von der Erinnerung heimgesuchter Ort», doch die Grundstruktur und etwas Undefinierbares wird zum einzigen Sammelpunkt für die Deportati- geblieben, welches wohl ihre eigentliche Natur ist.» onen aus dem gesamten Frankreich, Kopfbahnhof für Auschwitz. Vom ersten Transport am 22. Juni 1942 Die erste Cité bis zu den Gefangenen, die am 17. August 1944 bei Lods stellte sein Projekt nie in Frage. ln einer Note an der Aufgabe des Lagers am Kriegsende verschleppt das Ministerium für Wiederaufbau und Städtepla- werden, sind über 67.000 Menschen von Drancy aus nung vom 20. März 1945 rekapituliert er die Grün- deportiert worden. Die U-Form des Hufeisens erwies de für seine Stadtplanerische Wahl von Drancy und sich als überaus günstig; um es zu schließen genügte unterstreicht den urbanen Charakter des Projektes, ein Schlagbaum, während im Innenhof ebenerdige zugleich prangert er an, «wie dort die programmati- Sanitärbaracken aus Holz aufgeschlagen wurden. Die sche Ausstattung mit Gemeinschaftseinrichtungen offene Seite wie auch der äußere Wachgang entlang zusammengestutzt worden war: «Es ist kein Wunder, der Flügel war mit Stacheldraht gesichert. «Die An- dass man an dem unglücklichen Drancy nichts finden ordnung der Gebäude bot sich für diese neue Funk- kann. Dass hier jeglicher Sinn fehlt, das ist allerdings 78

tisch. Werden wir es besser machen? Sicherlich, darauf hoffe ich. Genau dafür arbeiten wir!» «Das Problem der Architektur, wie es an Drancy deutlich wird und das sich seit Anbeginn der Zeiten stellt, ist kein technisches, sondern ein politisches Problem: Die politischen Kräfte entscheiden einen Auftrag, die Architekten führen ihn aus», notiert Lods denn auch im Geist einer dirigistischen Politik, wie sie die Vichy- Regierung betrieben hat - «ein Regime, welches er nie wirklich abgelehnt, nie ganz unterstützt hat», so Daniele Voldman. «Welche Schlüsse ergeben sich aus dieser beklagenswenen Entwicklung, an der deutlich wird, wie ein Gebäude im Sinne eines Auftrages er- richtet wurde und dann willkürlich einer funktional völlig entgegengesetzten Aufgabe zugeordnet wer- den konnte? Einfach, dass der Auftrag maßgeblich ist und dass sich die Architektur als gehorsame Die- nerin des für die jeweilige Aufgabe beschlossenen Programmes zu erweisen hat, so wie wiederum die Konstruktionstechnik der Umsetzung des architekto- nischen Entwurfs dient», erklärt Lods. Für die Gene- ration reformorientierter Architekten zwischen den Kriegen entscheidet sich in der Banlieue nicht nur das Schicksal der städtischen Gesellschaft, sondern Blick in einen der Wohnhöfe, die zwischen auch das der modernen Architektur. Diese «rote Ban- den Riegelbauten aufgespannt sind. lieue» der Gürtel aus Fabriken und Lagerhallen rund eine drastische Lektion. Daran wird unter anderem um Paris, aber auch die Garten-Städte von Sellier, deutlich, dass vor allem eine übergeordnete Idee und die ersten Wolkenkratzer in Drancy, die Karl-Marx- ein Plan des Ganzen notwendig sind. Dieser einsame Schule von Andre Lurcat in Villejuif - fungiert als «Ex- Vorstoß mitten in einem hoffnungslos chaotischen perimentierfeld» der verschiedenen Modernen von Umfeld entfaltet nur dann seinen ihm auf natürliche den zwanziger bis in die sechziger Jahre. Denn aus Weise eigenen Sinn, wenn seine Komposition in et- Stadt, Banlieue und Cite bzw. dem große Gebäude- was eingebunden werden könnte. Muss man daran Ensemble ergibt sich eine Dreiecks-Konstellation, die erinnern, dass der Versuch zwar unternommen wur- die übliche bipolare Opposition von Innenstadt und de, dass er aber bei den verantwortlichen Verwal- Peripherie aufbricht. Die Bauform des großen Ensem- tungsbeamten der Region kaum auf Interesse stieß - bles bietet sich als doppelter Lösungsansatz sowohl damals? Muss man noch erwähnen, dass der Entwurf für die drängende Enge der Zentren als auch für die gekappt und damit alle Gebäude, die daraus ein Gan- desorganisierten Vororte an: die Cité als dritter Weg. zes hätten entstehen lassen, fehlen (vgl. beiliegende Von der Auseinandersetzung über die Architektur Skizze), dass es weder Parks noch Grünflächen gibt? der Moderne, die kollektive Großbauten als Gegen- Dass man die Gebäude, nachdem man sie vier Jahre entwurf zum isolierten Einzelhaus propagiert, such- lang hatte Ieerstehen lassen, zu einer Kaserne für die te Lods sich durch eine Kritik abzugrenzen, die dem Gendarmen umbaute und so Magazine für Munition, Einzelnen die Masse gegenüber stellt: «Ein Problem, Uniformen, Waffen und Geschütz entstanden, wo das klar erkennbar hätte bleiben müssen, wurde ver- Kindergärten und Spielplätze geplant waren? Dran- schleiert, indem man willkürlich persönliche Vorlie- cy muss man nicht als Gegenentwurf zu Tergnier ben, leidenschaftliches Engagement und Geschmack begreifen. Tergnier ist eine Lösung mit verstreuten mit einbrachte, Elemente, die dort nichts verloren Einzelhäusern. Das ist angemessen, sofern ausrei- hatten. Es verfälscht die Auseinandersetzung, wenn chend Bauland zur Verfügung steht. Drancy ist ein man von internationaler Architektur im Gegensatz Entwurf für eine hohe Bevölkerungsdichte (mehr zur nationalen Architektur eines Landes mit «alter als hundert Wohneinheiten pro Hektar mit viel Luft, Zivilisation» redet. Es verfälscht, der «Muschelscha- großzügigem Lichteinfall und sehr ausgedehnten le des kleinen Hauses» - eine Formulierung, die dem Grünflächen). Tergnier ist ländlich. Drancy ist städ- Französischen sozusagen eher entspricht - den «gi- Marcel Lods, Eugene Beaudouin 79 gantischen Termitenhügel» entgegenzustellen, der lernen, sie in ihren unterschiedlichen Erscheinungs- wohl nur von unpatriotischem Geist erdacht werden formen wiederzuerkennen: ob in den Transithallen konnte.» Lods Entwurf für den Wiederaufbau von unserer Flughäfen oder den Vorstädten unserer Met- Mayence stieß auf dieselben Anfeindungen, derer er ropolen.» Bereits in den sechziger Jahren hatte Pierre sich bereits leidenschaftlich erwehrt hatte, indem er Francastel wenig auf die Architektur Le Corbusiers solche Angriffe mit den schlimmsten ideologischen gegeben. «In jener Welt, die sich Le Corbusier zusam- Kontroversen zwischen totalitärem Gedankengut mengeträumt hat, sind Frohsinn und Sauberkeit ein und demokratischer Einstellung gleichsetzte: «Die Muss - vom Rest ganz zu schweigen. Ist sich Monsi- großen Gemeinschaftsbauten haben in Wahrheit eur Le Corbusier darüber im Klaren, dass man in Bu- niemals totalitäre Theorien begünstigt. Genau das chenwald zu Geigenmusik einmarschierte? Dies ist Gegenteil ist jeweils eingetreten. Solche Vorhaben, ein absichtlich harsches Wort. Das Universum von Le die in Deutschland oder anderswo (etwa in Schwe- Corbusier ist die Welt der Konzentrationslager. Es ist, den, um nur die gelungensten zu nennen) als Ver- im besten Fall, das Ghetto.» such kollektiver Großbauten entstanden, wurden nie unter totalitären Regimes, sondern im Gegenteil Gedenkstätte oder Kulturerbe immer in demokratischen Zeiten gebaut. Die große Die Perversionen, zu denen die großen Gebäude-En- Bewegung der deutschen Architekturmoderne von sembles verleiten, fasst Francois Maspero karikierend 1925-30 realisierte eine Reihe kollektiver Projekte. in einem historischen Kurzdrama zusammen: «Die Nennen wir zum Beispiel: Köln-Kerkerfeld 1927, Ham- Cité de Ia Muette, Stück in drei Akten. Strahlende burg 1928, Frankfurt am Main 1928, Berlin-Siemens- Stadt. Stadt des Todes. Banale Stadt. Banal. Banali- stadt 1927 und viele mehr. Diese Bewegung entstand siert. Und schon: rehabilitiert. Es heißt aber, man soll ausschließlich zur Zeit der Weimarer Republik. Hitlers die Hoffnung nie aufgeben.» Gleich nach dem Krieg erste Sorge war, sie zu verjagen. Die fähigsten Archi- kann das Lager von Drancy noch nicht Erinnerungs- tekten gingen ins Exil, die Länder, die sie aufnahmen stätte werden. «Nachlässigkeit oder willentliche Til- und ihnen ein Auskommen boten, profitieren davon: gung der Erinnerung? Der Schiffbruch des Gedächt- Gropius lehrt in Harvard, Ernst May wirkt nach ei- nisses bewirkt Verdrängung», erklärt Remi Baudoui. ner Schaffensperiode in der Sowjetunion derzeit in Diese Unterlassungshandlung führte zu einem re- Südafrika, Mendelsohn arbeitet im Mittleren Osten, duktionistischen Konzept für die Idee der Cite im his- nachdem er in London Station gemacht hatte. Da- torischen und philosophischen Sinn. Arnaud des Pal- nach baute das Nazi-Regime - gerade weil es eine to- lieres, Autor des Films «Drancy Avenir» von 1998 über talitäre Ordnung war - nur isolierte Einzelhäuser. So das Lager in der Cité de Ia Muette, radikalisiert diese muss man die Annalen schreiben.» Ironie des Schick- Analyse, indem er sagt: «Wer eine gegenteilige Auf- sals, dass die vertikale Gartenstadt Drancy zudem fassung vertritt, macht sich einer Naivität schuldig, das erste Großensemble Frankreichs war. Architekten die man schon als kriminell einstufen muss.» Es ist wie Lods und Beaudouin führten eine in ihrer Tech- erstaunlich, dass die Cité de Ia Muette und ihr tragi- nikgläubigkeit totalitäre Denkweise in die Auffas- sches Schicksal von der Architekturkritik vor den sieb- sung von moderner Architektur ein, während für die ziger Jahren nicht einmal gestreift wurde. Ginette Ba- ideologisch inspirierten totalitären Regimes die Mas- ty-Tornikian und Franrtois Laisney waren vermut lich se nicht nur zu Menschenmaterial im Dienste der die ersten, die die historischen Konturen von Drancy Monumentalisierung des sozialen Lebens degradiert nachzeichneten, als die Türme und die Quergebäude wurde, sondern darüber hinaus als das Objekt einer abgerissen wurden, während der Hufeisen-Teil, das obsessiven und ununterbrochenen Kontrolle des Lager, erhalten blieb. Für Baty-Tornikian ist die Cité «nackten Lebens» jedes Einzelnen herhalten musste. von Drancy, ihre Geschichte und Zerstörung Teil vom Diese Art Architektur, im Falle von Drancy proviso- infernalischen Zyklus des Objektes in der Konsum- risch zum Lager umfunktioniert, ist ein System, in gesellschaft: «Produktion, Konsumtion, Ausverkauf, dem der Ausnahmezustand manifestiert wird. Mit Zerstörung, Produktion...» Laisney erkennt im Abriss Giorgio Agamben muss man sich fragen, worin ge- der Türme und Quergebäude von Drancy im Jahre nau die inhärente Struktur dieser Architektur und 1976 eine Reihe von «Fragen, die unter anderem die des zugehörigen Entwurfes besteht, damit die «per- Ambivalenz der Konservierungspolitik von Baudenk- vertierte Wirkung» einer funktionalisierten Architek- mälern der Moderne vor Augen führen.» tur eintreten kann: «Das Lager als Ort der Dislozie- Heute, mit dem zu erwartenden Eintrag in die Liste rung ist die geheime Matrix eines politischen Kon- der Baudenkmäler, stellt sich der Cité de Ia Muette zeptes, in dem wir noch heute leben, und wir müssen das doppelte Problem ihres Erhalts als Kulturerbe der 80

Moderne und gleichzeitig in ihrer Rolle als Erinne- Erinnerung als Komposition rungsort. Unter architektonischen Gesichtspunkten Schoah-Gedenkstätte, Drancy ist das Hufeisen nur ein blasser Abglanz der in den Gérard Wirtz siebziger Jahren zerstörten Türme und des Kamms, die in Konstruktion und Entwurf weitaus moderner gewesen waren. Zudem ist fraglich, ob der Erinne- rung an das Lager mit einer «Umwandlung dieser Spuren in ein Kulturerbe» gedient wäre. Entspre- chend ihrer Auffassung, dass die Überbleibsel der Cité nur eine wertlose Ruine und aus architektoni- scher Sicht weder authentisch noch von Interesse seien, sieht Franrtoise Choay in der Cité de Ia Muette «eine echte und unumgängliche Erinnerungsstätte», von einem Typus, der wesentlich dem zwanzigsten Jahrhundert angehört. Ihrer Ansicht nach «geht es nicht mehr darum, die lebendige Erinnerung an eine bestimmte menschliche Gemeinschaft wach zu halten, wie es seit den Anfängen für herkömmli- che Denkmäler typisch ist, um eine spezifische und lokale Identität zu stärken. Dieser Ort wendet sich an die lebendige Erinnerung aller Lebenden in ihrer Eigenschaft als Menschen, um ihnen jene Ereignisse ins Gedächtnis zu rufen, die ihr Menschsein in Frage stellten.» So steht das einstige Symbol einer progressiven Mo- derne, die Cité de la Muette, heute vor der Wahl, ent- weder ein Ort des Gedenkens an den Totalitarismus zu werden oder aber ein mittelmäßiges - und unre- flektiertes- Zeugnis für die Architektur der Moderne. Foto; Yohan Zerdoun

Pieter Uyttenhove, Professor an der Wie ein grosses Krokodil liegen auf dem Satellitenbild Fakultät für Architektur und Städtebau die gebündelten Stränge der grossen Rangierbahn- an der Universität Gent, ist Autor höfe in Drancy nördlich von Paris. Hier, 20 Kilometer des Buches L’Architecture d’une von Frankreichs Hauptstadt entfernt, wurden im action. Actes, mots et images de Marcel Zweiten Weltkrieg nach und nach 65 000 Juden und Lods andere von den Nazis als minderwertig eingestufte Menschen in Eisenbahnwagons gepfercht und in die Aus dem Französischen von Agnes Kloocke deutschen Vernichtungslager im ehemaligen Polen transportiert. Über 60 000 von ihnen wurden in den Mordfabriken wie etwa Auschwitz getötet, starben auf dem Weg dorthin oder in der Hölle der Baracken. aus Bauwelt 27-28 2008 Die Verschiebebahnhöfe von Drancy stellten damals nicht nur buchstäblich ein Rad im Getriebe einer per- fekten Vernichtungsindustrie dar, wie sie die Welt bis dahin nie hervorgebracht hatte. Drancy war auch ein gefürchtetes Sammellager in dieser grausamen Ma- schinerie. Seine Geschichte zeugt von böser Ironie und dem Zynismus jener Kreise in Frankreich, die sich zu willigen Handlangern des deutschen Diktators haben machen lassen. Ein Teil des Lagers war damals nämlich die einstige soziale Wohnsiedlung Cité de la Muette, eine U-förmige Anlage, die seinerzeit von Diener & Diener Architekten 81 den bekannten modernen Architekten Eugène Beau- ten – betrachtend, arbeitend, nachdenkend.» Am sich douin und Marcel Lods in Zusammenarbeit mit Jean spiegelnden Eingang des Museums sieht sich der Be- Prouvé geplant worden war. sucher selbst im Vorderund der Cité de la Muette – im Hintergrund seines eigenen Spiegelbilds. Einzigartiges Zeugnis Diese fortschrittliche, über Europa hinaus gelobte Ein funktionales Ganzes Betonarchitektur wurde, noch kaum fertiggestellt, Die Begegnung des Besuchers mit diesem besonde- vom rechten Frankreich zu einem Internierungsla- ren Ort und seiner Geschichte findet hier zum ersten ger zweckentfremdet, in dem militante Kommunis- Mal statt. Die Innenräume dieses Zentrums werden ten in Gefangenschaft gehalten wurden. Nach der als ein räumliches und funktionales Ganzes gesehen. Menschenjagd auf Pariser Juden 1941, bei der 4000 Dokumentation, Ausstellung, Unterricht und Verwal- Menschen verhaftet wurden, verwandelte sich die tung fliessen ineinander, jeder Raum ist mit den an- Cité de la Muette schliesslich aufgrund ihre Nähe deren Räumen verbunden. zu den Bahnhöfen zum offiziellen Sammellager der Das Gebäude ist aus Beton konstruiert. Die Hülle deutschen Besatzer. Als Schauplatz der Deportation wird mit einer weissen Lasur bemalt, die den Beton der Juden ist die Cité de la Muette daher heute ein durchscheinen lässt. Die Fenster sind alle zu grossen einzigartiges Zeugnis der Geschichte der Schoah in Feldern zusammengefasst und verleihen so dem Frankreich. kollektiven Charakter des Zentrums Ausdruck. Die Das Basler Architekturbüro Diener & Diener verwirk- Ränder der Fenster an der Rue Cormont sind zum Teil licht nun ein beachtenswertes Museumsgebäude mit weissem Glas verziert, damit sich der Blick auf die zur Erinnerung an die Schoah und die Ereignisse in Cité de la Muette konzentriert. unmittelbarer Nachbarschaft zur Cité de la Muette, Die Möbel und Schaukästen der Exponate – Fotos, in der heute Sozialwohnungen untergebracht sind. Objekte und audio-visuelle Exponate – sind aus ro- Mit seinem Entwurf hat Roger Diener in einem inter- hem Tannenholz gefertigt. Im Kontrast mit der Archi- national ausgeschriebenen Wettbewerb 2006 den tektur des Raums spricht die Anordnung der Möbel ersten Preis gewonnen – die Stadt Drancy stellt dafür und Geräte eine zurückhaltende Sprache, die hinter das Land für die Gedenkstätte zur Verfügung. «Der der Wirkung der Dokumente und Relikte selbst eher Neubau mit Besucherzentrum und Museum», sagt schweigsam als karg zurücktritt. Der Besucher soll der Architekt, «soll die Erinnerung lebendig halten sich des Orts und der Geschichte der Cité de la Muet- an eine Geschichte, die an diesem Ort ganz und gar te selbst annehmen, das Museum und die U-förmige unsichtbar geworden ist.» Hofanlage gehören so eng wie möglich zusammen. Das Centre d’histoire et de mémoire de Drancy, ein Um die Trennung zwischen beiden (durch die Stra- würdevolles und ästhetisch ansprechbares Werk, in sse) räumlich zu mildern, werden die Cité und das das Diener auch den Schweizer Ausstellungsmacher Museum durch einen Birkenwald, der um und neben Martin Heller (Heller Enterprises, Zürich) mit einbe- das Denkmal gepflanzt wird, ohne das Denkmal zu zogen hat, wird noch dieses Jahr seiner Bestimmung verbergen, in eine intensivere Beziehung zueinander übergeben. Der aus Beton konstruierte Baukörper gesetzt. des Museums folgt dem für das Quartier typischen Entwurfsprinzip der Häuser und richtet sich mit der Stirnseite zur Strasse, die entlang der Cité führt, der aus Tacheles September 2011 Avenue Jean Jaurès. Seinen Ausdruck erhält das Museum, so Diener, durch die vertikale Gliederung und Schichtung. Dabei steht jede «Schicht» für eine andere Funktion. Der Ein- gangsbereich des Dokumentationszentrums und ein Aussichtsraum auf die gegenüberliegende Cité for- men zusammen mit dem Geschoss für die Ausstel- lung eine klare Ordnung. An der Stirn erscheinen von aussen die nur durch Glas getrennten Innenräume und gewinnen in ihrer spannungsvollen Materialität eine starke symbolische Kraft. Der Basler Architekt erklärt: «Die Transparenz wird zum Mittel, durch das die Menschen im Gebäude in die Architektur eintre- 82

La Maison des Sciences de l‘Homme, Paris 1970

La Maison des Sciences de l'Homme a un triple but: normalement les possibilités de chacun des instituts 1. celui de constituer elle-même un organisme tech- de recherche. Les chercheurs pourront trouver, grou- nique mis à la disposition des centres ou instituts de pés dans un même bâtiment et couvrant l’ensemble recherches en sciences humaines, qui comprennent des disciplines, les principaux instruments de travail les disciplines principales suivantes: sociologie, nécessaires à leurs recherches: ils auront à leur dispo- psychologie, ethnologie, anthropologie, économie, sition les moyens d’information les plus variés, ainsi sciences politiques, etc... Elle poursuit ces buts par ses qu’un équipement en matière de reproduction et de services techniques: bibliothèques, centres de docu- lecture des documents. mentation, centre de calcul, service photo, reproduc- Le service d’échange d’informations scientifiques tion, etc... Le Service d’échange d’informations scientifiques a 2. celui d'assurer dans les bâtiments dont elle sera pour but de mettre à la disposition des chercheurs pourvue, un regroupement géographique de certains toutes les informations scientifiques dont ils ont centres ou instituts de recherches. besoin, à l’exclusion des informations proprement 3. celui de stimuler, à l'aide de crédits d'origine exté- bibliographiques qui relèvent de la compétence de la rieure au ministère de l'Education nationale, la colla- Bibliothèque. boration entre spécialistes de disciplines différentes Le centre de calcul et de promouvoir des projets de recherche d'intérêt Le Centre de calcul aura pour tâche de traiter à l’aide général pour les sciences humaines. La Maison abri- des machines mécanographiques et électroniques tera normalement 900 à 1000 personnes. Elle exerce les matériaux et documents divers qui lui seront sou- son action par un certain nombre de services tech- mis. Il répondra à trois grandes séries de besoins : niques: - il pourra effectuer tous les calculs numériques dont Bibliothèque - documentation ont besoin les chercheurs en sciences sociales, ces Le service central Bibliothèque-Documentation ainsi calculs entrent généralement dans la catégorie des que les bibliothèques parliculières des centres logés calculs statistiques et sont utilisés par les écono- dans la Maison doivent former un organisme com- mistes, les démographes, les sociologues, etc. qui pro- plexe mais unifié et participant à une même vie. cèdent par voie d’enquêtes et généralement tous les Ainsi sera réuni un ensemble de moyens qui dépasse chercheurs qui manient les données chiffrées: - il effectuera également les calculs non-numériques: les documents ou plus généralement toutes sources d’information scientifique ayant été collectées par divers centres de recherche, sont soumis d’abord à une analyse qui a pour but d’en extraire les informa- tions utiles et de présenter celles-ci sous une forme adéquate à l’exploitation ulténeure: - parmi les calculs non-numénques, la documenta- tion automatique occupe une place à part: le Centre mettra à la disposition des services de documen- tation un ensemble de langage symboliques et de programmes qui permettront l’automatisation de certaines fonctions documentaires; ex.: recherche documentaire, bibliographies automaliques, indexa- tion, etc. Notons enfin qu’outre ces trois grands services: Bibliothèque-Documentation, Service d’échange d’informalions scientifiques. Centre de calcul, il est envisagé d’installer à la Maison des Sciences de l’Homme un certain nombre d’autres services techniques qui apporteront un secours pré- Vue de l'intérieur d'un bureau. cieux aux chercheurs; mentionnons entre autres : un Marcel Lods 83

Détail de la façade: coupe horizontale sur salles de conférences, des bibliothèques. Les biblio- panneau courant: 3-manivelle, 18-patin ril- thèques sont situées au centre de chaque étage du san, 19-dalle de verre brut. grand bâtiment. service de photographie et de reproduction, un ser- Mode de construction - caractéristiques techniques vice de cartographie, un service de photo-interpréta- Les bâtiments sont à ossature métallique précon- tion aérienne, un service d’éditions. trainte et béton collaborant dans les planchers (pro- cédé Wilenko). Les murs extérieurs sont constitués de Description générale des bâtiments: panneaux de façade modulés, du type léger, à châssis La Maison des Sciences de l’Homme comprend trois fixes non ouvrants et vitrage double. Cette dernière bâtiments : disposition est prise en vue d’assurer une bonne iso- - un bâtiment de 4 étages sur rez-de-chaussée et lation phonique sur l’extérieur. La protection solaire deux sous-sols sur la rue du Cherche-Midi: est assurée par stores extérieurs manoeuvrables de - un grand bâtiment de 9 étages sur rez-de-chaussée l’intérieur. Le cloisonnement intérieur a été réalisé et de deux sous-sols sur le boulevard Raspail: avec des cloisons amovibles. - un petit bâtiment de liaison faisant communiquer Conditionnement d’air les deux bâtiments précédents en sous-sol et du rez- En raison de la situation des bâtiments dans un de-chaussée au 4e étage. quartier particulièrement bruyant et pour assurer La surface totale de planchers est de 20 000 m2 envi- aux chercheurs l’ambiance calme, indispensable à ron. Deux sous-sols occupent la presque totalité de de bonnes conditions de travail, les locaux sont com- l’emprise de la parcelle sur laquelle les bâtiments plètement clos sur l’extérieur. Ils sont donc condi- sont construits. L’utilisation des différents niveaux tionnés en toute saison. Le conditionnement des est la suivante: salles situées au pourtour des bâtiments s’effectue - dans le deuxième sous-sol, sont installés: un centre au moyen d’éjecto-convecteurs disposés en allège de calcul équipé d’ordinateurs électroniques, un des panneaux de façade (un éjecto-convecteur par laboratoire photographique, un laboratoire à repro- module). Indépendamment de la régulation géné- duction, des réserves à livres, des locaux techniques rale qui agit sur le traitement de l’air primaire, il a été (salle des machines pour le conditionnement de l’air, prévu une régulation thermostatique par salle agis- station de surpression pour la distribution de l’eau sant sur deux ou trois éjecto-convecteurs. Les zones dans les étages supérieurs, etc...). centrales et les circulations sont ventilées par l’air - Le premier sous-sol est ulilisé par un restaurant, un venant des locaux conditionnés en surpression et les garage et abrite également la sous station électrique. extractions y sont pratiquées. - Le rez-de-chaussée servira de hall d’accueil, pouvant L’air primaire distribué aux éjecto-convecteurs est éventuellement être utilisé comme hall d’exposition. pris à l’extérieur et traité dans deux caissons de pré- Il abrite également des bureau dans l’aile donnant paration, logés sur la terrasse des deux bâtiments sur la rue Cherche-Midi. principaux. Il est filtré, et suivant les conditions - Aux étages, les locaux comprennent des bureaux, extérieures, chauffé ou refroidi, séché ou humidi- des salles de travail de différentes dimensions, des fié, en fonction d’une régulation automatique par 84 zone. La vapeur nécessaire au chauffage est fournie lets destinés à arrêter les rayons solaires, ne laissant par le réseau public de la Compagnie Parisienne de pénétrer que 30% de luminosité à l’intérieur du bâti- Chauffage Urbain (C.P.C.U.). L’eau froide est produite ment. Ces volets, en tôle d’aluminium pliée, perforée par des machines frigorifiques à compression. L’air et traitée par oxydation anodique, sont manoeuvrés comprimé nécessaire à la régulation pneumatique par un mécanisme situé à l’intérieur du bâtiment. est pris sur le réseau public de la Société Urbaine de Structures Distnbution d’Air Comprimé (S.U.D.A.C.). Les structures, les fondations et les sous-sols sont Bases de calcul: (...) en construction en béton armé classique. L’ossature lnstallations techniques diverses de la superstructure est en construction métallique Le trasport des personnes est assuré: dans le grand précontrainte au montage avec collaboration d’une bâtiment de 9 étages, par deux groupes d’ascen- dalle formant plancher. La construction est hypersta- seurs duplex; dans le petit bâtiment de 4 étages par tique et traitée comme une structure en trois dimen- un ascenseur. L’immeuble est équipé en outre, de sions. Elle forme 3 travées de 7,50 m de portée dans monte-charge, de monte-livres et monte-dossiers. le sens transversal et 6 travées de 7,50 m de portée Un système de gaines pneumaliques assure une in- dans le sens longitudinal. L’ossature a été montée de tercommunication totale entre les différents niveaux 3 étages en 3 étages, la précontrainte a été obtenue du grand bâtiment avec un poste central au premier par préflexion des poutrelles par des vérins à vis et étage, en vue de la circulation ce fiches cartonnées. écrous. Après le bétonnage du plancher, le moment destinées au service de la bibliothèque. L’installation d’inertie des poutres est considérablement accru (2 téléphonique comprend un autocommutateur à 16 fois à 2 fois 1/2). Cette précontrainte s’est ensurte pro- lignes réseau et 500 postes. La recherche des per- pagée dans les poteaux. Le résultat final était la dimi- sonnes s’effectue au moyen d’appareils émetteurs- nution effective de la contrainte de traction dans les récepteurs. poutrelles métalliques et l’augmentation de la Cloisons amovibles contrainte de compression dans le béton, amenant Les cloisons amovibles, à joints creux, sont compo- ainsi les deux matériaux à travailler dans les meil- sées d’éléments démontables et interchangeables leures conditions. Du fait de l’hyperstaticité de la qui permettent une modification rapide des locaux. structure du bâtiment principal, aucun contreven- Les divers éléments - éléments pleins, éléments tement n’a été nécessaire, les efforts dus au vent blocs portes, éléments blocs placards - sont consti- étant absorbés par les portiques. En ce qui concerne tués d’une ossature en bois traité au Bondex noir, le bâtiment annexe, il est conçu dans le même mode de panneaux de particules revêtus de toile plastique de construction, mais, vu les portées moins grandes, Cordoual. La modulation de ces éléments est de 1 les poutres précontraintes et collaborantes sont isos- ,25 m. Le système de réglage et de clavetage, qui est tatiques, plusieurs croix de Saint-André étant dis- invisible une fois la mise en place terminée, permet posées comme contreventements. La totalité de cet le montage des cloisons sans aucune pression sur ensemble est extrêmement économique et le poids les faux plafonds et leur démontage en n’importe de la construction a été de plus de 30% moins lourd quel point sans toucher aux éléments contigus. Des qu’une construction métallique collaborante mais joints mousses assurent les jonctions avec murs sols non précontrainte, et de 55% moins lourd qu’une et plafonds. Dans ces panneaux, dont chaque face construction métallique classique. Le bilan écono- indépendante peut recevoir un revêtement de nature mique, compte tenu de toutes les sujétions, a démon- différente, le passage des canalisations électriques tré que la construction exécutée était de 56% moins se fait verticalement et horizontalement. Leur indice chère que la construction métallique classique. Ceci d’affaiblissement acoustique médium est de 30 DB a permis à l’architecte un niveau d’équipement très (400/1250 hertz) et leur classement coupe-feu pare- élevé (façades de luxe, climatisation de l’air, etc.). flamme de 1/2 heure. Panneaux de façades Les panneaux de façades sont constitués par des aus techniques & ARCHITECTURE 3revue profils extrudés en aluminium anodisé incolore de bimestrielle, 32e Série, 1970 15 microns et assemblés par vis et gorges de vissage. Ces panneaux, de 2500 x 1250 mm, sont composés de deux parties séparées par une coupure thermique constituée d’un joint néoprène. Le vitrage est en «Po- lyglass». Les panneaux de façades sont équipés de vo- Marcel Lods 85

Plan du premier étage: bureaux dans le bâtiment sur la rue du Cherche-Midi, bib- liothèque dans le bâtiment sur le boulevard Raspail.

Plan du rez-de-chaussée. 86

Un prototype d’architecture industrialisée La société civile d’architectes Lods-Depondt-Beauclair, le procédé GEAI et l’opération de la Grand’Mare à Rouen (1968/69) Laurent Lehmann (sous la direction de Marie-Jeanne Dumont, École d’architecture de Paris Belleville, 2002)

Le GEAI (Groupement pour l’étude d’une architecture à-dire le «chantier». Qu’est-ce que le chantier? C’est un industrialisée) lieu situé en plein vent, assez généralement sans sol L’aventure du GEAI a été rendue possible par un fini (d’où gadoue totale à la moindre pluie) dans lequel concours de circonstances exceptionnelles. Un demi des ouvriers oeuvrent sans abri contre l’eau et le froid, siècle de débats théoriques et d’expériences artisa- en constituant de toutes pièces, puis en les assemblant, nales, la seconde guerre mondiale, la reconstruction des éléments réalisés sur place dans des conditions et la faillite architecturale et urbaine des ensembles d’inconfort telles qu’aucun rendement raisonnable ne réalisés par les procédés de préfabrication lourde ont saurait être espéré. Il suffit d’avoir pratiqué profession- permis la réunion de trois architectes de talent au- nellement le chantier durant quelques décades pour se tours d’une association d’industriels ambitieux. De rendre compte que l’on ne peut guère croire à la possi- 1962 à 1973, Marcel Lods (1891-1978), Paul Depondt (né bilité de son évolution profonde. Nos critiques portent en 1926) et Henri Beauclair (né en 1932), s’associent bien, évidemment, sur le chantier Bâtiment. Le chantier au sein de la société civile d’architectes Lods-De- Travaux publics est plus normal. (...) Par contre, le chan- pondt-Beauclair. Cette agence dessinera notamment tier bâtiment dans lequel on mélange l’électricien et les bâtiments de la faculté des sciences de Reims le plâtrier doit être profondément modifié, sauf à de- (1960-1968) et la Maison des sciences de l’homme meurer un désastre. Gâchis d’argent, gâchis d’énergie, à Paris (1959-1970), ainsi que la ZUP Meaux-Beauval. détérioration par une profession du travail des autres... Cette association dure le temps de l’aventure du Le chantier doit disparaître, remplacé par un atelier de GEAI, acronyme de Groupement pour l’étude d’une montage. On ne «maçonnera» plus, on assemblera.» architecture industrialisée. Ce groupement est fon- «La nécessité d’assurer successivement des fonctions dée en 1962 par l’association de la société civile d’ar- différentes milite puissamment en faveur du bâti- chitectes Lods-Depondt-Beauclair, Saint Gobain, Pé- ment modifiable à la demande. Et celui-ci ne saurait chiney-Saint-Gobain, l’Aluminium français et l’OTUA être construit qu’en matériaux légers... Des façades (Office technique pour l’utilisation de l’acier). Ce ouvrantes, des cloisons clipsables, des toitures rou- groupement d’architectes et d’industriels du verre, lantes et des planchers mobiles peuvent se concevoir de l’aluminium et de l’acier entreprend des études en acier, en aluminium, en bois même, ils ne sauraient de recherches autour d’une idée : la préfabrication se concevoir en pierre de taille, en briques, en moellons, industrielle du bâtiment. Menées continûment de voire même en béton armé. A la limite, on peut pen- 1962 à 1968, les études conduisent à la réalisation ser à une solution en béton précontraint... Mais nous d’un prototype grandeur nature en 1966, puis à la voyons vraiment mieux les parties mobiles en métal construction en 1968-1969 d’une série de 500 loge- léger qu’en tout autre matériau. Le bâtiment adap- ments : la Grand’Mare à Rouen. table sera celui de demain parce que c’est lui qui per- Le succès médiatique de ce projet sera très grand. La mettra le plus facilement de faire face aux exigences photographie de la structure tridimensionnelle des des programmes de demain. Le bâtiment «presse-bou- planchers, soulevées dans les airs par un camiongrue, ton», d’un bien autre intérêt pour la civilisation que la fera le tour du monde et rentrera dans l’histoire de guerre du même nom, est désormais à notre portée.» l’architecture. Cependant, le procédé dit «GEAI», pro- Le problème: produire industriellement les bâtiments, dessiner le pays, Marcel Lods, T&A, nov. 1957 mis à une large diffusion de par sa vocation indus- trielle, ne sera employé que dans une dizaine de pro- De l’idée au prototype: évolution du procédé jets ultérieurs. Quelques bâtiments sont réalisés en (...)En 1965, après quatre années d’études, les plans France et aux États-Unis, puis le procédé s’éteint, le d’un prototype sont validés et la construction com- groupement se sépare, les sociétés créées pour l’oc- mence dans un bâtiment désaffecté de Saint-Go- casion font faillite. (...) bain à Aubervilliers (...). Loin d’être industrialisée, la construction est absolument artisanale (mais n’est- Marcel Lods au sujet de la préfabrication industrielle: ce pas normal pour un prototype ?) La structure por- (...)«Le bâtiment de demain sera fait en usine. On verra teuse principale est dressée, une tour autostable de disparaître, dans toute la mesure du possible, ce qui ne trois niveaux, constituée de poteaux verticaux contre- subsiste actuellement que dans le seul bâtiment, c’est- Marcel Lods 87

ventés, comportant les circulations verticales. Les planchers, constitués d’une nappe tridimensionnelle de 30cm d’épaisseur (en panneaux de 2,40x3,60, sou- dés en usine à partir d’éléments de base 90x90, et boulonnés sur place), sont montés à terre, autour de la tour, dotés de leurs équipements (en particulier les gaines de chauffage et les réseaux électriques) et hissés successivement à l’aide de quatre treuils. Puis les poteaux de façade en acier Corten sont boulon- nés, la toiture et les panneaux extérieurs (panneaux sandwich âme en mousse phénolique, contreplaqué plastifi é à l’intérieur et tôle d’aluminium laqué type Duralinox à l’extérieur en modules de 90) posés. Le bâtiment est hors eau et hors air. Ensuite viennent les éléments de sol (dalettes préfabriquées en gra- nito de 90x60x4) et de plafond (Vermiculite), les cloisons intérieures (panneaux sandwich âme en Prototype d’Aubervilliers: Montage des Planchers mousse phénolique et contreplaqué plastifi é) et les derniers équipements. Le prototype est prêt et sert de laboratoire de mesure (acoustique, thermique, détails…), ainsi que d’outil de promotion auprès des décideurs. Bien que ce prototype reçoive un accueil favorablement, les premières tensions apparaissent néanmoins entre industriels et architectes (...). On peut d’ailleurs lire dans le texte de Marcel Lods du 7 juillet 1966 une réponse aux inquiétudes des indus- triels.(...) Edgar Pisani, ministre de l’Équipement et de la Const- ruction, visite Aubervilliers et autorise le groupement à construire 500 logements, à la condition de trouver un terrain et un promoteur.(...) Au début de l’année 1966, le Fonds d’intervention pour l’aménagement du territoire qui a financé l’aérotrain, participe aux derniers essais. Olivier Guichard, délégué au Fonds Prototype d’Aubervilliers: Montage des Façades d’intervention pour l’aménagement du territoire, fa- cilite alors les contacts avec le l’Office public d’HLM de Rouen. En 1968, il commande au groupement un bâtiment de bureaux à Noyon, dernier essai grandeur nature avant la Grand’Mare (...).

Du prototype au bâtiment Avec le soutien d’Edgar Pisani et du maire de Rouen, LDB reçoit du ministère de l’Équipement et de la Con- struction la commande de 500 logements HLM sur les hauts de Rouen, dans la ZUP de la Grand’Mare.(...) Le chantier commence en 1968. C’est Paul Depondt qui en a la charge, assisté du BET de l’entreprise CFEM. Le programme prévoit 500 lo- gements (100 3 pièces, 312 4 pièces et 88 5 pièces). Les logements sont répartis en 25 plots de 20 logements, à l’extrémité du plateau de la Grand’Mare (du nom d’une ferme dont reste aujourd’hui encore un corps Prototype d’Aubervilliers: Projet Fini de bâtiment transformé en crèche) qui surplombe 88

Plan Masse du Projet Plan d’Etage Courant

Rouen. Les plots sont regroupés en quatre ensembles à ce stade. Le clos et le couvert sont réalisés confor- identifiés par les couleurs du rez-de-chaussée, for- mément au prototype d’Aubervilliers. L’étanchéité mant chacun une petite communauté distincte, avec est assurée par bacs aluminium avec cheneau semi- sa «place centrale». Les plots sont disposés autour de central, et l’isolation par une épaisse couche de laine ces «places» soit de façon autonome, soit en étant de verre. Les blocs baies extérieurs de 2,50 m de hau- accolés (9 plots isolés, 2 groupes de 2 plots, 3 groupes teur comportent les ouvrants coulissants (double vi- de 4 plots). Chaque entrée dessert 20 logements par trage Tégé), les volets et les gardes corps pré-montés une circulation verticale sans ascenseurs. Le rez-de- en aluminium laqué et anodisé. Ils s’insèrent entre chaussée est opaque (traité en dégradés de couleurs) les panneaux plein. En quelques jours, le chantier et contient les caves, local à vélo, local poubelle, local est hors eau et hors air, protégé des chutes par les technique. gardes-corps, et la suite du montage s’effectue donc Le chantier se déroule selon les voeux les plus chers à l’intérieur, au sec et au chaud. de Lods: à sec, par simples boulonnage et emboîte- Les éléments de planchers sont posés après raccorde- ment sur le chantier, hormis les fondations: 8 pieux ment des gaines d’électricité, de chauffage et d’eau. battus système Muller, 35 dés de béton et une se- Les dallettes de granito reposent sur la structure tri- melle de béton maigre (réduits au minimum car les dimensionnelle par l’intermédiaire d’une garniture bâtiments sont 4 à 5 fois moins lourds qu’une con- en néoprène comprimée. Enfin le plafond de Vermi- struction traditionnelle). Comme pour le prototype culite (60x60x3) est fixé à la structure tridimension- d’Aubervilliers, le noyau central, comprenant les esca- nelle. Les cloisons séparatives entre appartements liers desservant les 4 niveaux, est dressé en premier; sont constituées de 2 panneaux de 50mm livrés avec provisoirement haubanné, il servira ultérieurement une face PVC blanc, emboîtée, en panneaux de 90cm de contreventement à l’édifice, après réalisation des de large, par rainures et languettes et montés sur lis- paliers. Tous les éléments arrivent soudés d’usine et ses basse et haute. Un vide d’air de 30cm est ménagé sont boulonnés sur place.(...) entre panneaux pour assurer l’isolation acoustique. Les éléments de base du plancher sont réalisés en Les cloisons intérieures sont composées de panneaux acier Corten dans l’usine CFEM de Rouen, à partir de de particule de 35mm plaqués 2 faces acajou. La pose deux trames orthogonales de poutres treillis soudées des cloisons intérieures va de pair avec la mise en (1,20x1,20) pour former les éléments de 2,40x3,60 (di- place des blocs portes et des éléments de rangement. mension imposée par le gabarit routier maximum de Le chauffage est assuré par soufflage d’air chaud au 2,60). Ils sont livrés par semiremorque, avant d’être niveau des baies, et pompage au niveau de la gaine stockés sur le chantier à l’extérieur (afin d’acquérir technique centrale. Les appartements sont normale- par oxydation leur couche protectrice).(...) ment en légère dépression. Une chaufferie centrale Les plaques tridimensionnelles sont boulonnées au dessert les 500 logements; des récupérateurs de cha- sol à l’abri d’un atelier de chantier, puis soulevées leur améliorent le dispositif dans chaque plot. Des par un camion-grue, afi n d’être fixées entre le noyau vannes manuelles permettent de commander dans central et les poteaux extérieurs d’acier Corten. Les chaque logement la température.(...) L’eau chaude gaines d’arrivée d’air pulsé et toutes les canalisations est produite dans chaque plot par un accumulateur verticales d’amenée et d’évacuation sont réalisées électrique collectif. Marcel Lods 89

Réussite du procédé et séparation yennes contestataires rouennaises y voient un sym- Le succès de l’opération est immense. (Lods a 77 ans.) bole de modernité, de liberté. De jeunes couples La société civile d’architectes Lods, Depondt, Beauc- d’enseignants, de chercheurs, de professions libé- lair obtient le Prix national du logement belge, au- rales s’installent dans ce cadre arboré, où la nature quel concourraient une cinquantaine d’architectes pénètre d’une façon étonnante dans chaque loge- européens, ainsi que le prix Reynolds disputé par une ment. Des groupes de voisinage se constituent et soixantaine d’architectes du monde entier; le projet pendant 11 ans la Grand’Mare représente un modèle est largement publié dans les revues internationales d’habitation sociale, plébiscité par ses habitants qui d’architecture et de construction métallique.(...) forment une petite communauté très unie. Henri Beauclair rapporte que les habitants d’un étage dé- La Grand’Mare et ses habitants cident de former une communauté en ménage. Ils Connus sous le pseudonyme de «Verre et Acier», se rendent auprès du directeur de l’OPHLM qui leur les bâtiments de la Grand’Mare sont exploités par donne l’autorisation de déposer l’ensemble des cloi- l’Office publique HLM de la Ville de Rouen, devenu sons du niveau. En dépit de l’enthousiasme de ses depuis OPAC ROUEN-HABITAT. En 1969, lorsque le habitants, les difficultés techniques s’accumulent. bâtiment est livré, les populations des classes mo- Problèmes acoustiques, problèmes d’étanchéité (y compris entre logements)… Le caractère expérimental du bâtiment s’accommode Plan de répartition des Appartements par Type 90

Perspective du Projet propriétaires inquiets un patrimoine considérable. Afin, semble-t-il, de ne pas créer de traumatisme, il mal de son usage quotidien, et des restrictions de est donc décider de conserver les bâtiments et de les budget dont il a souffert au départ. En décembre réhabiliter. 1980 un incendie dramatique fait basculer le destin de la Grand’Mare. Un incendie se déclenche au 1er Mise aux normes étage d’un des plots, à proximité de la gaine tech- La réhabilitation est conduite par l’entreprise Quille nique. Celle-ci ne comporte pas de séparation hori- avec un objectif: faire de chaque logement une cellu- zontale. Le feu s’étend vite aux niveaux supérieurs et le coupe-feu 2h.(...) passe dans les appartements par les larges trappes En 1983, les premiers habitants reviennent. Ce sont de visite en aggloméré. Deux personnes périssent au les anciens locataires du secteur vert, puis du secteur dernier niveau, un père et sa fille.(...) marron. Finalement, seuls 150 locataires sur 500 ré- Outre les graves conséquences juridiques pour intègrent leurs appartements. Afin d’amortir le prix l’équipe de conception (qui a économisée sur les des travaux, les loyaux sont revus à la hausse. Seules primes d’assurance afin de rentrer dans les prix les familles bénéficiant des APL avec plusieurs en- plancher…), cet incendie conduit le préfet de région fants sont en mesure de s’installer à la Grand’Mare. à ordonner la fermeture de la Grand’Mare et le démé- Les allocations diminuant avec l‘âge des enfants, un nagement de ses 500 habitants. A contre-coeur ceux- cycle de 5 ans se met en place; les familles avec jeunes ci déménagent pensent-ils provisoirement, en atten- enfants déménageant après 5 années en raison du te de revenir; certains pourtant emménagent en coût des loyers, pour être remplacées par de nouvelles accession à la propriété. Ce déménagement conduit familles avec enfants en bas âge. L’équilibre social du à une vacance des logements de plusieurs années. La quartier est modifié. Les jeunes couples de 68 ont fait démolition des bâtiments est envisagée. Cependant, place à des familles nombreuses qui n’ont d’autre pendant ces onze années, des bâtiments à structure choix que le logement social. Sur les 150 locataires de métallique ont été vendus en accession à la propriété. la première heure, seuls 40 demeurent aujourd’hui. Démolir la Grand’Mare reviendrait donc à avouer la En 1993, le quartier, qui comporte aussi des barres faiblesse intrinsèque de ce genre de constructions, et et des tours, vit un cycle d’émeutes et de violences exposerait l’OPHLM à être contraint de racheter aux modifiant définitivement la physionomie du quartier. Marcel Lods 91

Le nom de la Grand’Mare est aujourd’hui synonyme de «quartier» et 36 ethnies différentes s’y côtoient de façon pas toujours pacifique. Les bâtiments du GEAI sont cependant encore préservés, en partie grâce à l’enthousiasme et à la volonté de l’équipe chargée de l’entretien des bâtiments, installée sur place. Le quar- tier a été classé Zone urbaine sensible, et les établis- sements d’enseignement proches Zone d’éducation prioritaire. L’entretien de ce patrimoine coûte cher. Les modules de construction, créés pour l’occasion, n’ont jamais fait l’objet d’une exploitation industri- elle. Chaque élément de construction est unique et introuvable. L’équipe de Rouen Habitat a ainsi été contraint de faire fabriquer un moule pour les aiguil- les de roulement en téflon des baies (qui remplacent les billes d’origine) et commande à la demande des aiguilles de remplacement à chaque intervention. Les gardes corps des logements vacants sont déposés pour remplacer ceux, hors d’état, des logements oc- cupés. De nouveau, aujourd’hui, la question de la dé- molition des bâtiments se pose, en particulier comp- tetenu du coût de fonctionnement de l’ensemble, et du classement en ZUS. Peut être classé patrimoine de l’architecture française, le salut de la Grand’Mare pourrait venir, comme le suggère le responsable de l’antenne locale de Rouen Habitat, de la déconstruc- tion de certains plots, qui serviraient alors de SAV pour les plots restant…(...)

Bibliographie (Lods, Depondt, Beauclair et le GEAI) •1966, LODS Marcel, Vers un domaine bâti réalisé industriellement, Pa- ris, CPS, 1966 •1968, «Low-Cost Building Now in France – U.S. Next ?», Engineering News-Record, juillet 1968 •1969, «Façades légères et Cloisons Industrialisées», Revue Trimestrielle de la CIMUR, n°37 et 38, 1969 •1969, «Projet Marcel Lods», L’Architecture Française, n°328, nov/dec 1969 •1969, LODS Marcel, GEAI, film de 29 min., montage Cinéma et Cons- truction, 1969 •1972, «Lake Grove Village», Architectural Record, août 1972 •1974, SCHIEDHELM M., «Marcel Lods», Architectural Design, n°44, 1974 •1976, «Un entretien avec Paul Depondt», Profil, n°13, 1976 •1976, LODS Marcel, entretiens avec LE BOTERF Hervé, Le Métier d’Architecte, Paris, Editions France-Empire, 1976 •1977, CHANCEL Jacques, Radioscopie, Marcel Lods, Paris, France Inter, 15 février 1977 •1983, ABRAM J., GROSS D., Bilan des réalisations expérimentales en ma- tière de technologie nouvelle, Paris, Plan •1985, BATY-TORNIKIAN G., «Flexibilité, mais…», Bulletin d’informations architecturales, suppl. n°5, 1985 •1992, Marcel Lods, 1891-1978 photographies d’architecte, Album de l’exposition, Paris, Centre Georges Pompidou, 1992 •1994, SEITZ F., Architecture et métal en France, Paris, Editions de l’EHESS, 1994 •1999, AMC, n°114, 1999 •1999, Uyttenhove Pieter - thèse de doctorat sous la direction de Da- misch Hubert, Marcel Lods (1891-1978) une architecture de raison, Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1999 92

Plan d’aménagement et de reconstruction de Sotteville par Marcel Lods, Urbaniste

L'idée directrice du Plan de Sotteville peut être briè- détruits, on créera des cités d’habitations à grande vement résumée de Ia façon suivante: hauteur, dans lesquelles on trouvera un supplément d’habitations tout en créant des espaces verts qui Etant donné un pays: viendront s’ajouter au seul existant (le bois de Ia Ga- A) Dont les surfaces bâties ne peuvent plus être aug- renne) et qui constitueront pour le pays le poumon mentées; indispensable. B) Situé au contact même d’une ville importante, L’étude sur le premier des deux îlots a été faite suc- Rouen, donc destiné à voir s’accroître sa population; cessivement en pavillons et en Iogements à grande C) Ne disposant en espaces verts, que d’une surface hauteur. déjà très faible et en danger d’être absorbée par Ia En adoptant des pavillons de surface identique à ceux construction future; des Iogements qui sont prévus dans les immeubles D) Uniquement construit en pavillons, partie en collectifs, on arrive à trouver 260 pavillons, plus un exploitations agricoles individuelles très anciennes, groupe scolaire, plus le centre cultuel; partie en pavillons modernes, disposés, au hasard, ceci avec une viabilité considérable et un isolement sans coordination d’ensemble. assez réduit, les pavillons devant être réunis en lon- Comment pouvait-on établir un plan qui n’était ren- gues bandes de lotissements jointifs. du possible que par l’existence d’un volume considé- Par contre, Ia solution sur 10 étages nous amène à ne rable de destructions groupées au centre de Ia ville. couvrir en habitations que 5 1/2 % de Ia surface du Les évènements dont il fallait admettre l’existence terrain, tout en obtenant non seulement le même étaient, dans l’ordre: centre culturel, le même groupe scolaire, mais une - Un faisceau de chemin de fer, large de plusieurs zone de parcs totale et l’aération, dans les meilleures centeines de mètres, dont Ia création avait eu pour conditions, de tous les Iogements. De plus, elle per- conséquence première d’isoler une partie impor- mettra Ia circulotion des piétons et des enfants dans tante, celle qui bordait le fleuve en regardant les tout l’ensemble de l’îlot où aucune voiture n’a plus collines de Bon Secours et de couper pratiquement à rentrer (à l’exception des voiltures de déménage- Ia ville en deux; ment, des pompiers, des ambulances et des pompes - Des destructions exeraées parallèlement au dit fais- funèbres). ceou; Enfin, elle donnere Ia possibilité de construire deux - Des lotissements désordonnés; dispensaires, une maison du peuple, une piscine, une - La pauverté d’espaces libres; centre commercial, etc... , etc... , tous ce qu’il faut pour - La nécessité de reloger les sinistrés et d’augmenter donner une vie sociale parfaite aux 820 logements Ia population du pays. qui remplacent les 260 pavillons. Voici comment on procéda pour tenter de concilier Le deuxième îlot, situé au sud du pays, sera construit des exigences aussi contradictoires: sur des dispositions analogues, mais ne sera mis en 1.) La partie située à l’est du chemin de fer, entre celui- train qu’après complet achèvement du premier. ci et Ia Seine a été classée comme zone industrielle; Les bâtiments publics auront tous leur emplacement le niveau en sera relevé puisque cette zone est habi- dans le centre civique prévu dons Ia verdure. tuellement inondable. On y construira uniquement Le résultat total de l’opérotion est donc une augmen- des usines qui seront l’objet de prescriptions sévères; tation massive de Ia population avec des conditions ce sero de l’usine verte et rien d’autre. d’habitat infiniment préférables et Ia création d’es- 2.) La partie du pays comprenant des pavillons et paces verts qui, actuellement, font totalement défaut située en dehors de Ia zone de destruction sera Iais- dans l’ensemble du pays. sée telle quelle. Les pavillons sont construits, il ne peut être question de changer de groupement et Ia aus L’architecture d’aujourd’hui 7-8, 1946 suppression d’une maison par-ci, par-là, (à suppo- ser qu’on ne reconstruise pas ce qui a été jeté à bas par des bombes isolées), n’apportera aucun remède sérieux. Par contre, dans les deux noyaux totalement Marcel Lods 93

Plan d’aménagement

Plan masse général 94

Sotteville-lès-Rouen lmmeuble B, programme I. R. P.

Cet immeuble collectif, actuellement en construc- meulement sont constitués par des voiles en béton tion, comportera dix étages. II est divisé, en plan, en armé sur toute Ia hauteur du bâtiment; les murs cinq cellules identiques, desservis chacune par un es- extérieurs sont faits d’éléments préfabriqués sur un calier avec ascenseur et comportant à chaque étage: mur en parpaing enduit avec intérieur plâtre. Pour les un Iogement de deux pièces, deux Iogements de trois escaliers, limons et marches préfabriqués en béton pièces, exceptionnellement à chacune des extrémités vibré, les planchers sont formés de poutrelles préfa- du bâtiment un Iogement de quatre pièces, au total briquées en béton vibré de compression coulée sur 150 Iogement. Le bâtiment est du type I. R. P., orienté place, le sol est recouvert de linoléum dans les pièces nord-sud. Il mesure en façade 120 mètres sur 10 à 12 d’habitation, de carrelage dans les pièces d’eau et mètres de largeur, suivant les saillies. Chaque Ioge- cuisines. Les menuiseries extérieures sont en bois. ment comprend: un livingroom avec coin de feu, coin Toiture en terrasse accessible dont l’étanchéité est à manger et balcon (les living-rooms des 3 et 4 pièces assurée par un procédé multicouches. A chaque cage ont une vue sur deux façades, ouest et est), les d’escalier correspond un ascenseur, muni d’arrêt tous chambres, dont une avec conduit de fumée, une salle les deux niveaux et à commandes enregistrées. Une d’eau avec Iavabo et douche à receveur profond pour gaine vide-ordures (système Kernerator) est complé- bains d’enfants, une cuisine équipée en tôle émail- tée par un poste d’incinération au rez-de-chaussée. lée avec placard, passe-plats et installation pour le Le chauffage est assuré par un conduit de fumée lavage du Iinge, entrée, w.-c., penderie. En outre, une individuel dans les pièces d’habitation. Le chauffage cave individuelle au sous-sol. Un garage pour vélos collectif est obtenu au moyen d’une chaufferie par et voitures d’enfants au rez-de-chaussée. Chauffage vapeur à basse pression et échangeur individuel à air par air pulsé, gaz, électricité, eau chaude et froide aux pulsé dans chaque appartement, permettant ainsi de appareils. La terrasse est accessible; galerie couverte dénombrer les calories utilisées. au rez-de-chaussée. Construction. aus L’architecture d’aujourd’hui 32, 1950 L’ossature est en béton armé, les murs de contre-

lmmeuble B. Plan d'une cellule type; tros appartements. Marcel Lods 95 96

Position 1950 par Marcel Lods

Les immeubles présentés ici sont réalisés à l'aide de lorsque l’expérience nous eut montré que Ies grands procédés de construction qui s'apparentent à ceux panneaux présentaient de multiples inconvénients. que nous avons employés il y a fort longtemps. II Faut-il s’étonner que nous ayons été alors conduits n'est pas sans intérêt d'examiner les raisons qui à évoluer de Ia sorte? Ne doit-on pas, au contraire, peuvent conduire à utiliser en 1950 ce qui nous sem- estimer qu’il est parfaitement normal qu’il en ait été blait convenir en 1930, et ce que nous avions décidé ainsi et que cette évolution a des chances de durer d'abandonner en 1935. Les constructions que nous de longues années encore, chaque innovation dans faisions en 1930 comportaient des ossatures en bé- le domaine du bâtiment devait être rapidement rem- ton ou en fer sur lesquelles étaient fixées des pièces placée par une autre, car l’évolution doit demeurer de béton préfabriquées dont le montage était fait à rapide dans une profession où le retard est grand. sec. Le système donnait des résultats intéressants en Puis la guerre vint, qui interrompit tout; celle-ci ache- comparaison des résultats obtenus avec les procé- vée, il eut semblé normal que nous puissions repartir dés anciens. II n'en est pas moins vrai qu'à l'époque des bases où nous nous trouvions en 1939, en fait, il nous avons été amenés à constater qu'il était difficile n’en fut rien et il n’était, hélas, plus question en 1946 d'espérer, avec de tels moyens, pousser indéfiniment d’utiliser Ia tôle, les quelques essais que nous avons l'évolution du bâtiment dans le sens qui nous sem- pu tenter alors attirèrent la réprobation publique des blait désirable. C'est ainsi que l'affinement au delà autorités. Après cela, il était vain d’espérer obtenir les d'une certaine Iimite des pièces de béton rendrait matériaux qui étaient nécessaires en quantités suf- celles-ci fragiles. C'est ainsi, également, qu'il s'avérait fisantes pour permettre des essais concluants. Sans illusoire d'espérer obtenir, même avec les machines doute, eût-on pu penser, comme nous le répétions les plus parfaites et la main-d’oeuvre la plus exercée chaque jour, que la situation difficile dans laquelle se et Ia plus scrupuleuse, des pièce de béton aux cotes trouvait Ia France avait peu de chance de durer, et que rigoureusement comparables. Ces constatations, le pays devenu exsangue à force de subir des prélève- et d’autres encore, conduisaient à un état d’esprit ments et des atteintes, devait revenir peu à peu à une particulier. S’il était acquis que la pièce de béton ne situation normale à partir du moment où il pourrait pouvait sans risques graves continuer à être allégée, travailler. Nous ne fûmes pas écoutés. Il semblait que s’il était acquis également que l’exactitude des cotes nous ne devions disposer en France, pendant cin- ne pouvait être espérée au delà d’une certaine Iimite, quante ans, que de matériaux trouvés sur place, on pouvait conclure que le procédé avait donné ses pierre, ardoise etc., la brique même et Ie ciment ne fruits, et qu’il était illusoire d’espérer mieux. C’était devaient être obtenus qu’au compte-goutte parce un bien gros défaut, assez gros pour rendre tentante que leur fabrication exigeait du charbon. Les événe- une marche arrière. Les raisons de sécurité quant à ments ont tourné comme il était logique de penser Ia durée pouvaient conduire à alourdir les pièces, Ia qu’ils évolueraient: maintenant que le premier lami- recherche d’une certaine facilité de montage pou- noir continu commence à fonctionner dans le Nord, il vant conduire à prévoir des jeux importants. On était ne s’écoulera pas beauroup de temps avant que l’on de la sorte amené à revenir sur ses pas et à se rap- ait des quantités considérables de tôle à sa disposi- procher de Ia construction traditionnelle après avoir tion. ll n’en demeure pas moins que les bâtiments prétendu qu’il convenait de s’en éloigner. Nous avons que nous avons projetés en 1946 eussent pu être pré- estimé qu’il valait mieux reprendre le problème en vus de manière différente si les responsables d’alors entier et utiliser des matériaux plus aisément usi- avaient eu une foi plus solide et une information plus nables, ce qui ne pouvait pas être sorti avec ce que valable. j’ai appelé à l’epoque «le traditionnel évolué», dont Ia pièce de béton vibré est un excellent exemple. C’est aus L’architecture d’aujourd’hui 32, 1950 ce qui nous conduisit, à l’époque, à lancer certains constructeurs métalliques dans Ia construction de panneaux légers, et à étudier avec eux la possibilité de mettre au point des revêtements en métal, soit par À gauche, Sotteville-lès-Rouen, structure en trés grands panneaux, soit par panneaux plus petits béton d’un immenuble collectif, photo 1953 Marcel Lods 97 98

La Tour Croulebarbe, un tissage structurel 1956-61 Eric Lapierre

Paris, 1956: dans le treizième arrondissement, au 33 Les promoteurs Josefson et Sullitzer, présentés par de Ia rue Croulebarbe, l'architecte Edouard Albert et Jean-Louis Sarf à Edouard Albert, avaient demandé l'ingénieur Jean-Louis Sarf conçoivent Ia première à cette jeune équipe - Sarf n’avait alors que vingt- tour d'habitation de Ia capitale. Un an plus tôt, Ia pre- neuf ans et Albert ne possédait pas une structure mière barre de Iogement s'était élevée à Ménilmon- professionnelle très importante pour l’époque - de tant, au-dessus des décombres de l'îlot insalubre n° s’associer avec l’agence plus établie de Roger Boileau 11. Parallèlement, Raymond Lopez menait Ia grande et Jacques-Henri Labourdette, qui commençait alors enquête immobilière qui allait lui permettre de déli- tout juste Ia construction de Sarcelles. Le rôle de ces miter les 1500 hectares des secteurs de rénovation prestigieux associés de circonstance s’est Iimité à (1). Paris s'apprêtait à devenir moderne et Ia tour donner du poids à l’équipe de conception face à Ia Croulebarbe, «le gratte-ciel n° 1», comme le précisait soixantaine de commissions qui ont eu à se pronon- son panneau de chantier, symbolisait cet optimiste cer sur ce projet singulièrement ambitieux. La forme et dévastateur renouveau architectural et urbain. générate du bâtiment, dont les septième et huitième Cependant, Ia dimension Ia plus radicalement neuve étages, non clos, constituent une terrasse sur Paris, de ce bâtiment ne réside pas dans le fait que c'est est issue des contraintes fixées par le plan d’aména- une tour, mais dans Ia mise en place d'un mode de gement urbain du secteur, conçu par Adrien Brelet (2). composition et de structure inédit. Le bâtiment se situe dans l’axe de l’avenue de Ia Soeur-Rosalie, qui part de Ia place d’ltalie, sur une bri- sure de pente qui a donné lieu à Ia construction d’un mur de soutènement d’une hauteur de cinq étages au pied duquel se nichent des entrepôts de Ia RATP. Le plan Brelet prévoyait Ia construction d’une passe- relle dans le prolongement de l’avenue qui, en pas- sant au-dessus des entrepôts, aurait crée une place publique suspendue liée à Ia rue Croulebarbe par un escalier monumental installé à l’actuel emplacement de Ia tour (3). Ce dispositif avait pour but de mettre le bâtiment du Mobilier national, construit, face au numero 33, par Auguste Perret, dont Brelet était l’élève, en relation avec Ia place d’ltalie. Albert et Sarf ont donc intégré cette place publique dans leur tour, dont le sixième étage constitue une Ioge urbaine en double hauteur donnant Ia vue, au loin, sur Paris et, au premier plan, sur le Mobilier national et le square René-Le Gall, conçu par Jean-Charles Moreux en 1938. Mais Ia RATP n’a jamais accepté le passage de Ia passerelle au-dessus de ses bâtiments, et Ia terrasse demeure aujourd’hui inutilisée, même par les habi- tants de Ia tour. II semble aussi que Ia présence de ce sol artificiel au niveau du sixième étage ait, de plus, autorisé le bâtiment, lors du dépôt du permis de construire, à être exempté des contraintes régle- mentaires liées aux immeubles de grande hauteur, en prenant comme niveau de référence l’avenue de Ia Soeur-Rosalie et non Ia rue Croulebarbe située une quinzaine de mètres plus bas. Edouard Albert, dernier représentant du rationa- La tour au moment de son achèvement, en 1961 lisme constructif français Édouard Albert 99

Une des dimensions les plus caractéristiques de Ia comme tous ces architectes, lie ainsi expression et tour, n’est donc pas le résultat d’une volonté compo- construction, et les propos que Ludwig Hilbarsei- sitionnelle d’Albert. De ce point de vue, l’acceptation mer tenait sur le travail de Perret, en 1932, peuvent de ces contraintes apparaît comme une métaphore aussi bien s’appliquer à son oeuvre: «C’est dans ces de Ia démarche de l’architecte qui estimait que «La oeuvres que se manifeste, comme dans Ia structure théorie de Ia recherche ne pourrait s’accommoder constructive du gothique, Ia conséquence logique d’une théorie quelconque de composition» (4). de l’esprit gaulois qui, sans ignorer les Iois statiques, Albert entendait marquer Ià l’autonomie de l’archi- aspire à une expression formelle» (7). tecture par rapport à Ia composition urbaine d’une Mais l’utilisation des matériaux nouveaux, en raison part, et par rapport aux canons de Ia composition même de Ia liberté expressive qu’elle donne aux ar- classique, d’autre part. II concluait donc, dans le chitectes, leur impose une rigueur finalement supé- même texte: «(...) essayer de planifier un urbanisme rieure à celle exigée par les matériaux traditionnels, pour en tirer une architecture ne correspond à rien constructivement plus contraignants. Perret affir- de réel; l’empirisme peut au contraire utiliser ce que mait déjà, en 1935, à propos du béton armé: «Ia puis- l’évolution quotidienne met sans cesse de nouveau à sance presque illimitée de ce mode de construction notre disposition. (...) Ainsi, sans doute, les faux pro- n’a pas que des avantages; elle autorise Ies pires élu- blèmes comme celui de l’orthogonalité ou celui des cubrations: «ça tient toujours». II faut se servir du bé- proportians resteront des dadas désuets» (5). ton vertueusement» (8). Une trentaine d’années plus Cette nouveauté mise à Ia disposition des architectes tard, Albert suit Ia même trace à propos, cette fois, par l’évolution désigne, bien entendu, les modes de de Ia construction métallique, lorsqu’il écrit: «Tout construction modernes. Et c’est par eux qu’Albert en- désordre peut créer une mode, mais un style ne peut tend atteindre le but qu’il s’est fixé, qui «est d’établir naître que d’un certain ordre, celui dicté par l’esprit Ia nécessité d’une architecture de (son) temps et d’en du temps. L’extrême licence qui nous est offerte par fixer le caractere» (6). les quotidiennes découvertes techniques est dange- Albert s’inscrit, à Ia suite d’Eugène Viollet-le-Duc, reuse pour cette raison» (9). Le mur-rideau constitue, Julien Guadet, Anatole de Baudot ou Auguste Per- à ses yeux, une de ces dangereuses dérives: «(...) Ia ret, dans Ia tradition du rationalisme constructif à Ia construction par entassements et reports de charge française, qui envisage de fonder le renouvellement sur des poutres et des piles a fait abandonner d’une de l’architecture, à Ia fois, sur une réflexion sur l’évo- façon définitive les façades porteuses. On en arrive à lution des structures constructives autorisée par les l’indigence, partout constatée, des murs dits rideaux, nouveaux matériaux, et sur les nouveaux moyens qui ne font qu’enclore le volume utile. (... ) L’architecte expressifs et artistiques qui en découlent. Albert, devient un carrossier» (10). Cette position théorique fonde tout le travail d’Al- Perspective montrant le projet d'aménagement bert: l’expression architecturale doit reposer sur Ia de l'îlot 2418 avec ses trois tours. 100 structure, en particulier sur sa lisibilité en façade, et (11), se souvient aujourd’hui Jean-Louis Sarf, qui im- non pas sur Ia simple enveloppe. Cette position de plante alors une nouvelle structure, en avant de celle principe, typique du rationalisme constructif fran- du bâtiment existant. Les tubes sont si fins (89 milli- çais, va pourtant être largement dépassée par Albert mètres) (12) qu’ils sont considérés par les architectes à partir de Ia tour Croulebarbe. voyers comme des éléments décoratifs et non pas L’immeuble de I’Epargne de France, un premier essai structurels; à ce titre ils peuvent être implantés sur d’architecture tubulaire le trottoir. Mais le tube rond présente de nombreux Le tube métallique rond va fournir à Albert le princi- autres avantages aux yeux des concepteurs. Sa sur- pal support de sa recherche d’une nouvelle expres- face, dénuée d’angles vifs est moins sensible à Ia cor- sion architecturale enracinée dans une réflexion rosion que les autres types de profilés métalliques, et constructive. C’est l’ingenieur Jean-Louis Sarf qui a, plus agréable à l’oeil. Dans un souci de rentabilité, il pour Ia première fois, mis Albert en contact avec ce était nécessaire que le bâtiment soit, en plan, le plus matériau apparemment si commun. En 1954, Albert épais possible. L’épaisseur dépendait de Ia hauteur se voit confier Ia surélévation d’un hôtel particulier libre de vitrage en façade, en vertu des règlements au 85 de Ia rue Jouffroy, dans le dix-septième arron- d’éclairement. Le recours à une petite trame de 1,20 dissement de Paris, pour le campte de I’Epargne de mètre, en évitant les retombées de poutres en façade, France. La conservation du bâtiment existant pour augmentait Ia surface de vitrage et autorisait donc des raisons de garanties financières pose un impor- une épaisseur maximale du bâtiment, tout en per- tant problème de structure. Sarf, présenté à Albert mettant de gagner une hauteur d’étage, en limitant par André Marini, directeur du CSTB, commence à tra- l’épaisseur des dalles collaborantes à six centimètres. vailler sur le projet alors que l’architecte a déjà prévu Les tubes métalliques sont remplis de béton, pour une extension en béton armé reposant sur les murs éviter une trop forte conduction acoustique, et pour existants. Après sondage, il s’avéra que ces murs résister au feu. Afin d’éviter leur éclatement sous Ia étaient, en fait, constitués de plâtre et de gravois, et pression de l’eau qui s’évapore du béton lors d’un ne pouvaient en aucun cas supporter Ia surcharge incendie, les tubes sont régulièrement percés de d’une surélévation de sept niveaux. Le règlement trous. En revanche, pour des raisons réglementaires, urbain parisien prévoyait sur ce site que des colonnes le béton n’est pas pris en compte par les calculs de pouvaient être implantées en avant de l’alignement. structure. La rue Jouffroy constitue le premier essai «A partir de Ia colonne on arrive vite au tube rond» d’architecture tubulaire par l’équipe Albert-Sarf. Ce

Plan d’un étage courant Édouard Albert 101

Les contreventements dispersés de Ia tour Croulebarbe constituaient, à Ia fin des années 50, une première mondiale. Une concentration des éléments de contreventement, comme c'est l'usage, aurait conduit à aug- menter Ia section des éléments verticaux adjacents, sur lesquels auraient été reportés les efforts dus au vent. Afin de préserver Ia continuité de Ia structure, en n’ayant que des tubes de sections constantes, les éléments de contreventement ont été dispersés sur le pignon, de manière apparemment aléatoire. Les efforts dus au vent se répartissent ainsi sur l’ensemble du pignon et n’occasionnent pas d’augmentation ponctuelle de Ia sectiondes tubes. chantier leur a permis de tester, de mettre au point culture française, de l’expression de Ia structure, qui une méthode, en dépit du scepticisme ambiant (Ia s’oppose à celui, de culture germanique, des parti- Socotec n’accordera son accord pour les plans d’exé- sans du revêtement. Mais Albert est un rationaliste cution qu’une fois le huitième étage construit...). La constructif d’un type particulier, qui semble avoir en- rue Croulebarbe, projet particulièrement complexe trevu Ia possibilité de réconcilier ces deux familles de et ambitieux d’un point de vue structurel, constitue- pensée théoriquement irréconciliables. Les rationa- ra l’aboutissement de cette première tentative. listes constructifs traditionnels raisonnent en terme L’architecture tubulaire, porteuse d’une nouvelle de masse; leurs bâtiments possèdent généralement expression architecturale de puissantes modénatures formées par le jeu de Ia Albert voit aussitôt dans Ia proposition de Sarf pour structure et du remplissage. En ayant recours à Ia pe- Ia rue Jouffroy Ia voie pour aboutir son projet de tite trame de tubes métalliques ronds qui va devenir renouvellement de l’expression architecturale par sa signature, Albert entend mettre en place, dans ses les nouveaux modes de construction. A «l’indigence constructions, une vibration qui n’a plus rien à des murs dits rideaux» qui masquent Ia structure voir avec les structures statiques du rationalisme en libérant Ia façade de sa fonction porteuse, Albert constructif classique (13), comme il l’explique en va, dès lors, opposer les structures tubulaires, qui 1964: «Le fait même du système qui amène au permettent de conserver Ia nature structurelle des linéaire, au refus de Ia masse, nécessite Ia prédomi- façades et de leur fournir, par là-même, les éléments nance du dessin dans le sens de Ia gravure. On arrive constructifs propres à enrichir leur expression archi- à penser au tissage. Tisser une structure qui prenne tecturale. II semble ainsi se situer dans le camp, de possession de l’espace est à I’inverse de Ia recherche 102 vieille de toujours. On pose dans un paysage un cube, Ia couleur avec un effet enveloppant (...). Les bords une pyramide ou une autre forme déterminée, une des plus grandes toiles fonctionnent exactement masse, qui vient soustraire une proportion de l’es- comme les lignes à l’intérieur: diviser mais non pas pace» (14). La question du tissage est, généralement, séparer, enfermer ou borner; délimiter et non limi- associée à celle du revêtement, à Ia suite des écrits ter. Les tableaux ne se fondent pas dans l’espace de Gottfried Semper. Albert parle ici des structures environnant; ils gardent (...) leur intégrité et leur tubulaires comme d’un tissu qui envelopperait le unité propre. Mais ils ne se dégagent pas non plus de bâtiment. Mais ce tissage, que l’on pourrait quali- l’espace comme autant d’objets isolés; en bref, ce ne fier de structurel est, à Ia fois, un enveloppement du sont pratiquement pas des peintures de chevalet (...) bâtiment, mais aussi ce qui le fait tenir, comme si, En définitive, les tableaux de Newman doivent être métaphoriquement tout au moins, Ia structure et le vus comme des champs»(16). Les façades de Ia tour revêtement tendaient à se confondre en un disposi- Croulebarbe apparaissent comme des versions archi- tif parfaitement continu. C’est bien ce qu’entendait tecturales de ces champs produits par les peintres Albert lorsqu’il disait vouloir renoncer à Ia compo- abstraits américains. «Délimiter et non limiter», tel sition. II n’y a pas, dans ce type de constructions, de semble être le rôle assigné à Ia résille de tubes placée hiérarchie, d’ordre majeur de Ia structure primaire devant Ia surface des panneaux de remplissage en encadrant des ordres mineurs liés à Ia présence d’un acier inoxydables. L’écart entre Ia structure et le rem- niveau de structure inférieur: il n’y a qu’un seul type plissage est si faible, à l’échelle du bâtiment, que les de tube et un entraxe unique, parfaitement constant, deux semblent parfois se confondre, créant ainsi une entre tous les tubes. Si l’architecture de Perret, avec indétermination visuelle qui rend Ia Iimite du bâti- ses différents niveaux d’articulations, peut se com- ment vibrante et incertaine, Ia mise au point visuelle parer aux compositions, architecturale et musicale, impossible. L’absence d’arêtes précises aux angles du classiques, qui instaurent des hiérarchies entre divers volume, participe de ce phénomène de dématériali- éléments, celle d’Albert et Sarf renvoie à Ia linéarité sation du volume qu’Albert décrivait déjà à propos et à Ia monotonie de Ia musique sérielle. Comme de Ia rue Jouffroy: «Un volume, établi jusqu’ici par sa tout grand architecte, sans doute, Albert a commen- masse et son rythme, par Ia proportion de ses arêtes cé, pour éviter Ia licence autorisée par les moyens et Ia répartition de ses pleins et vides, pourra (...) s’ex- modernes de construction, par réduire volontaire- primer plutôt par le tracé linéaire de sa trame por- ment les moyens qu’il se donnait pour concevoir une teuse qui cernera et isolera une fraction d’espace» architecture dont il assume parfaitement Ia monoto- l’épure créant ainsi Ia forme et son rythme» (17). La nie: « (...) il est lumineux de constater que seuls les terrasse du sixième étage de Ia tour est une quintes- immeubles dont les façades n’ont pas voulu rompre sence de ces fractions d’espace simplement définies Ia monotonie par un modelé qui sorte du plan, mais par l’épure de Ia structure. Dans Ia tour Croulebarbe, par Ia texture, par Ia matière et sa couleur, par Ia les nez des dalles de quinze centimètres d’épaisseur, proportion de ses éléments, seuls ces immeubles se intégrant le chauffage par le sol, sont visibles sur sont créé une âme. Comme je l’ai dit plus haut, c’est les façades dont ils débordent de trente-cinq centi- donc bien vers une discipline de peintre qui aurait mètres. L’alignement de ces dalles délimite ainsi un des connaissances de transparence, des procédés et volume virtuel qui est contredit par Ia définition de valeurs changeant selon les éclairements, que Ia plas- celui enclos par les panneaux d’acier du remplissage. tique de notre temps doit se realiser» (15). Entre ces deux volumes, Ia structure, en étant située Ce travail sur Ia texture renvoie beaucoup plus à une en retrait par rapport aux angles, propose encore une problématique bidimensionnelle - celle du revête- autre lecture du parallélépipède en apparence simple ment - qu’à une problématique tridimensionnelle de Ia tour. Ainsi, le bâtiment peut être perçu, à Ia fois, de structure. Mais Ia surface qu’évoque Albert est comme un tout parfaitement unitaire et comme un complexe, texturée, traversée de transparences, empilement de niveaux identiques. Cette indéter- et possède une grande porosité avec l’espace qui mination volumétrique est encore renforcée par Ia l’environne, à l’image des tableaux que décrit le cri- disposition aléatoire des panneaux de remplissage, tique d’art américain Clement Grennberg, en 1955: conséquence de Ia libre disposition des plans des ap- «La chaleur sombre de Ia couleur dans les peintures partements par les habitants. Afin de conserver une de Newman, Rothko et Still estompe les valeurs et apparence parfaitement continue, rendue nécessaire donne à Ia surface une planéité nouvelle, qui vibre et par le principe architectural du tissage structurel, respire. Rompues par relativement peu d’accidents tout en économisant au maximum Ia matière, Ia sec- de dessin ou de composition, les surfaces exhalent tion extérieure des tubes est constante, mais l’épais- Édouard Albert 103 seur de leurs parois diminue vers le haut. Jean-Louis dinaire bibliothèque universitaire de Nanterre, ter- Sarf regrette que les croix de Saint-André du contre- minée un an après sa disparition, ou le projet non ventement ne soient situées que sur les pignons. II réalisé pour le théâtre national populaire de Cour- aurait préféré, pour aller dans le sens de Ia cohérence bevoie, permettent de penser qu’une vie plus Iangue du tissage structurel continu, comme il l’avait prévu lui aurait permis de marquer plus durablement sa dans une première version du projet, constituer une discipline et, peut-être, d’en changer le visage, en résille ne comprenant que des éléments obliques, cherchant des réponses à des questions qu’il a été le et que le bâtiment tienne «comme une corbeille à seul à poser, à une époque où l’architecture française papier» (18); que les éléments de reprise des charges avait déjà amorcé son virage vers un arbitraire formel verticales soient, en fait, confondus avec les éléments duquel elle peine à sortir. de contreventement, annulant ainsi Ia seule hié- rarchie encore présente dans Ia structure finalement aus amc, 117, 2001 réalisée: celle qui distingue Ies poteaux des croix de 1- A ce sujet, voir Jacques Lucan (dir.), Eau et gaz à tous les étages- Paris, Saint-André (19). Pour Ia première fois au monde, cent ans de Iogement, Paris, éditions du Pavillon de I'Arsenal et Picard, les calculs de structure de Ia tour Croulebarbe ont 1992. intégré le béton de remplissage des tubes. De plus, 2- Merci à Simon Texier pour m'avoir aidé à rassembler les documents concernant le plan Brelet. Adrien Brelet a réalisé, au 51-67 de Ia rue grâce à l’adoption par Sarf de Ia méthode de calcul Croulebarbe, en 1957, 284 Iogements qui constituent une des plus inté- des structures à Ia rupture, les sections des tubes et ressantes opérations de rénovation de Ia capitale: une série de les épaisseurs des éléments de béton sont réduites cours entre Ia rue et le boulevard Auguste-Bianqui est constituee de bâtiments donnant lieu à un jeu entre une ossature de béton armé et au minimum, donnant à l’architecture d’Albert son des panneaux de remplissage ornés de carreaux de couleur. étonnante légèreté. lssue de Ia collaboration exem- 3- Conversation avec Jean-Louis Sarf, 23 mai 2001. Je remercie Jean- plaire entre un ingénieur qui a su trauver une juste Louis Sarf pour le temps qu'il a bien voulu me consacrer. 4- Edouard Albert, «Recherche architectonique», sans date, environ réponse structurelle en ayant recours au tube rond et 1960, Une Option sur le vide, Paris, Sens & Tonka éditeurs, 1994, p. 60. un architecte qui a su s’emparer de ce principe tech- 5- lbid. nique pour le sublimer en un fait culturel et artis- 6- Edouard Albert, «Conférence pour une architecture spatiale», sep- tembre 1959, in E. Albert, op. cit., note 3, p. 45. tique, Ia tour Croulebarbe, qui était Ia première tour 7- Ludwig Hilberseimer, «Perret», L’Architecture d’aujourd’hui, numéro construite à Paris, a aussi été, grâce à l’action d’Anne spécial Perret, octobre 1932, p. 13 Albert-Coutine, fille d’Edouard Albert, et d’Alain Ter- 8- Auguste Perret, «Les Agglomérés», Encyclopédie française, XVI, no- vembre 1935, p. 16-20-9. Cité par Roberto Gargiani, Auguste Perret - La seur, architecte des Bâtiments de France de l’arron- Théorie et l’oeuvre, Paris-Milan, Gallimard-Electa, 1993, p. 103. dissement, Ia première tour à être inscrite à l’lnven- 9- Edouard Albert, texte dactylographié daté du 14 janvier 1963, op. cit., taire supplémentaire des Monuments historiques, en note 3, p. 88. 10- «Projet de texte pour une conférence», 11 novembre 1962, in E. Al- 1994. Sa restauration va, d’ailleurs, commencer sous bert, op. cit., note 3, p. 86. peu. Oeuvre majeure et insuffisamment reconnue du 11- Conversation avec Jean-Louis Sarf, op. cit., note 3. XXe siècle, Ia tour Croulebarbe a inspiré, peu de temps 12- E. Albert était fasciné par ces éléments de structure plus fins que les descentes d’eau (conversation avec J.-L. Sarf, op. cit., note 11). après sa construction, deux tours de bureaux alle- 13- Aujourd’hui, Livio Vachini peut être vu, lui aussi, comme un héritier mandes: le siège de Ia société Manesmann à Franc- du rationalisme constructil. Mais il a plutôt choisi, à l’opposé d’Albert, fort et celui de Ia société Phoenix Rhein à Darmstadt. Ia voie d’une recherche sur les grandes portées autorisées par les structure en béton armé, même si le gymnase de Losone peut être vu Des projets contemporains, tels que le siège social de comme une tentative de «non composition» des façades, assez proche Prada à Tokyo, de Jacques Herzog et Pierre de Meuron, de Ia problématique d’Albert, de par Ia réduction du nombre d’élé- Ia bibliothèque de Seattle de OMA-Rem Koolhaas, ou ments constructifs mis en jeu. 14- «Les Structures métalliques en architecture», 31 janvier 1964, in E. Ia médiathèque de Sendai par Toyo lto, mettent en lu- Albert, op. cit., note 3, p. 113. mière l’actualité des questions soulevées par Albert 15- E. Albert, op. cit., note 10, p. 87. et Sarf à propos de Ia composition et des structures 16- Clement Greenberg, «Peinture à l’américaine», Macula, n° 1-4, Paris, 1974. Paru initialement dans Partisan Review en 1955. continues. Les premiers, par le recours à une façade 17- «Un Essai d’architecture tubulaire», 1956, in E. Albert, op. cit., note constituée d’une résille structurelle continue, le 3, p. 21. second par son travail sur Ia dématérialisation de 18- Conversation entre D. Mignery et J.-L. Sarf, 7 mai 2001. 19- Les promoteurs eurent peur des éléments obliques de Ia structure poteaux cylindriques constitués, eux aussi, d’une ré- qui passaient nécessairement devant certaines ouvertures de Ia façade, sille métallique qui évoque les pylônes de l’ingénieur et refusèrent cette version du projet. soviétique Vladimir G. Suchov. La mort prématurée d’Albert ne lui a, malheureusement, pas permis de mener jusqu’au baut le développement des potenti- alités architecturales des structures tubulaires et du tissage structurel. Sa dernière réalisation, l’extraor- 104

La faculté des sciences de Jussieu Bernard Marrey

Ce n'est pas ici le lieu de reprendre Ia Iongue histoire courbe régulière équilibre les lignes verticales des de Ia faculté des sciences de Jussieu. II est mainte- poteaux. À partir du premier étage, ceux-ci passent nant difficile de se faire une idée de ce qu'elle aurait à 17 cm de diamètre et sont disposés tous les 1,50 m pu être, tant le projet a été mutilé et à peine ébauché jusqu’à Ia terrasse qu’ ils dépassent de 1 m pour servir dans sa partie essentielle, l'integration de l'art au de gardecorps. Les façades en retrait sont constituées milieu scientifique. Pour des raisons qui lui étaient de châssis en acier inoxydable garnis d’une allège en propres, le ministère de I'Éducation nationale affec- marbre de Carrare de 3 cm d’épaisseur et d’un pan- tionnait de confier ses grands chantiers à quatre neau vitré coulissant verticalement. Les bâtiments architectes; il est vrai que cela lui avait si bien réussi s’articulent par des tours en beton armé de 9,50 m à Ia faculté de médecine de Ia rue des Saints-Pères. de diamètre, qui abritent les circulations (escaliers, Après avoir longuement guerroyé pour évincer les ascenseurs) et les fluides (eau, électricité... ) tout en «pinardiers», il avait confié le projet à Urbain Cassan, servant de butées aux constructions métalliques René Coulon, garde des sceaux du Grand Orient, Roger qu’elles relient. À l’exception de Ia cour d’entrée, Seassal et Louis Madeline. lls dessinèrent une série de beaucoup plus grande, qui ouvre sur Ia place de Jus- barres identiques de 160 m de longueur sur 70 m de sieu, toutes les cours sont fermées. L’intervention des hauteur qui s’étageaient sur Ia colline, parallèlement artistes était d’autant plus importante dans l’esprit à Ia Seine sur 15 000 m2. Les travaux commencèrent d’Albert qu’il avait conçu une architecture volon- en 1958 par le bâtiment le long du quai Saint-Ber- tairement ascétique du fait de Ia démesure du nard; les autres devaient s’étager jusqu’à Ia place de programme et des limites budgétaires. Avec une Jussieu. Mais, en 1961, Mare Zamansky est nommé modestie qui n’est pas si fréquente, il pensait que doyen de Ia faculte. Un an plus tard, Louis Madeline son architecture servirait d’écrin à Ia creation artis- meurt. En accord avec le nouveau doyen, André Ma- tique qui apporterait Ia note poétique à ce que cette lraux, ministre des Affaires culturelles, nomme Albert «usine a cerveaux» avait de systématique et de fonc- à son poste en lui demandant de changer le plan. tionnel. Comme l’a joliment noté Manessier: «Toutes Les trois architectes en place étaient des architectes ces cours, vues des étages, sont en quelque sorte des «arrivés», sensiblement plus âgés qu’Albert qui avait lieux de fixation et de méditation. II est prévu que pour Iui le soutien du ministre et du doyen, mais pas l’oeil se repose sur l’oeuvre d’art realisée à plat dans de I’Éducation nationale. Ia cour. «On verra plus loin ce qu’il en advint. Sou- Le nouveau plan est signé en mars 1963; tenant cieux de ne pas couper Ia faculté du quartier, Albert compte de Ia pente, il prévoit une dalle à ciel ouvert avait prévu tout autour de Ia faculté des sauts-de- avec deux niveaux en sous-sol (près de Ia Seine) et, loup qu’il aurait voulu couvrir de mosaïques pour sur Ia dalle, des bâtiments de cinq étages cernant lesquelles Picasso avait été pressenti... mais le talus vingt et une cours de 45 m sur 33 m. Albert était - qui existait au bord da la rue - a été nivelé de sorte parvenu a cette disposition pour deux raisons essen- que Ia daIIe de Ia faculté est au deuxième niveau par tielles: Ia possibilité de mettre progressivement en rapport à Ia rue: ce qui devait être un lieu informel place des unités sans attendre que l’ensemble soit d’échanges et de rencontres a été supprimé; mai achevé, et Ia destination même des bâtiments dont 1968 avait fait peur. les études préliminaires avaient montré que le L ré- Pour loger les services administratifs qui ne pou- pondait le mieux a Ia forme d’une unité, Ia branche vaient trouver place dans les autres bâtiments du fait longue abritait les recherches, Ia plus courte l’ensei- de leur faible hauteur relative, Albert avait prévu une gnement. En les construisant sur des pilotis, il réali- tour qui devait aussi servir de signal. Haute de 85 m, sait une alternance de cours et de galeries couvertes elle était dessinée selon un plan carré dont chaque qui permettaient d’introduire un jeu d’ombre et de étage était décalé de 6 cm par rapport à l’étage lumière pour aérer, alléger cette grande concentra- supérieur, s’écartant de plus en plus de Ia ligne des tion de bâtiments. lls sont construits sur des poteaux poteaux tubulaires. Cela aurait donné à Ia tour un métalliques de 22 cm de diamètre, disposés tous les 3 mouvement hélicoïdal avec le triple avantage d’allé- m, chacun supportant une poutre transversale de 18 ger visuellement Ia tour - surtout Ià où le besoin en m en forme de gondole: apparentes au plafond, leur est le plus grand, près de sa base - , de multiplier les Édouard Albert 105

plans de chaque face et de donner à sa hauteur une rendus au ministère des Finances. Seuls Stahly et justification esthétique, les deux carrés coïncidant Vasarely eurent le temps de décorer leur cour; une au dernier étage. Les sous-faces de chaque étage sculpture de Jean Arp fut achetée. Gischia put mettre devaient être couvertes d’immenses oiseaux en céra- en place ses peintures sur lave émaillée à l’entrée, La- mique de Georges Braque qui, déjà malade, n’eut que grange et Bédard imaginant des courbes lyriques au le temps d’ébaucher les maquettes de trois façades sol pour le premier, sur le toit pour le second. Quant avant de mourir, le 31 août 1963. au mobile de Calder, il a atterri par on ne sait quel En fait, Albert aurait voulu associer les artistes dès méandre administratif au parc floral de Vincennes. l’avant-projet, mais devant lui-même reprendre le Mais les peintures de Bédard ont été recouvertes chantier en cours, il ne put que les associer à ce «rat- d’un badigeon, le bassin de Beaudin laissé continû- trapage» et déléguer à son ami Jean Leseure le rôle et ment sans eau a été recouvert, le Iabyrinthe de Sta- le travail de conseiller artistique de Ia faculté. II n’est hly est lentement, mais inexorablement désarticulé pas exagéré d’écrire que les difficultés de tous ordres par le lierre, le paralum de Vasarely est crevé par des rencontrées pendant ce chantier, et plus spéciale- jets de pierre et des buissons sauvages... À Ia carence ment le rejet par ses associés du projet de Ia tour, ont des pouvoirs publics, se sont ajoutés l’impéritie des provoqué Ia très forte crise d’asthme dont Albert est universités, l’absence de reconnaissance de ce qui mort le 18 janvier 1968. La révolte qui éclata quatre appartient à Ia collectivité et un mépris du droit des mois plus tard chez les étudiants, et Ia peur qu’elle artistes, taut de même étonnant de Ia part d’univer- suscita, amenèrent le gouvernement d’alors à arrê- sitaires si prompts à revendiquer leurs droits in tel- ter le chantier, ne terminant que les bâtiments com- lectuels... mencés, tant l’idée même d’une concentration d’étu- Adam (mort en 1967), Dubuffet, Estève, Étienne-Mar- diants dans Paris faisait peur. Cette décision était tin, Lapicque, Manessier, Schoeffer, Gérard Singer, d’autant plus absurde que Jussieu abrite aujourd’hui Ubac avaient été pressentis pour décorer les autres deux universités (Curie et Diderot) qui réunissent cours, mais les projets n’étaient pas suffisamment quarante mille étudiants alors que, dans sa totalité, avancés pour faire l’objet d’une commande. Peut-être elle était prévue pour en accueillir vingt mille... aussi ne vouluton pas poursuivre? La reprise d’un an- L’interruption du chantier fit que les quatre cin- cien projet de Fernand Leger pour décorer (masquer) quièmes des crédits alloués au titre du 1 %, soit près le pignon du bâtiment sur le quai Saint-Bernard fut de 400 millions de francs, ne furent pas utilisés... et ajournée, car l’on savait que le nouveau président, 106

Le Dallage de Jacques Lagrange Georges Pompidou, n’y était pas favorable. À ma connaissance, seul le projet de Dubuffet s’est concrétisé... vingt ans plus tard. Toujours à l’affût de techniques nouvelles, Dubuffet avait imagine un mo- nument de 8 m de hauteur en résine epoxy, matériau nouveau qui semblait approprié pour une faculté des sciences; il le réalisera sur 3 m de hauteur l’année suivante. Quelques années plus tard, il envisagea de l’agrandir à 24 m à Los Angeles, pour finalement - I’État français l’ayant honoré d’une commande en 1983 - en faire «La tour aux figures» élevée sur l’île Saint-Germain à lssy-les-Moulineaux en 1988. Le naufrage de Jussieu est Ia triste illustration de ce qu’une réalisation hors du commun - surtout de cette ampleur - ne peut aboutir qu’au prix d’une Iutte incessante. Albert s’y est usé. Lui mort, le projet s’est effondré. aus Édouard Albert, Bernard Marrey; Édition du Cen- tre Pompidou, Paris, 1998 Louis Arretche 107

L‘Église Sainte-Jeanne d‘Arc à Rouen Dominique Amouroux

(...) Un programme complexe: Plusieurs paramètres l’architecture doit-elle adopter? font de ce projet un exercice délicat. La polyvalence du lieu est prégnante: depuis le Moyen Âge, Ia place Une solution magistrale: C’est Henri Gaudin, ancien du marché est ancrée dans Ia vie rouennaise car élève de l’atelier Arretche et alors collaborateur de elle est à Ia fois le lieu des exécuti0ns capitales, un l’agence, qui résout ces hésitations en avril 1969. II emplacement religieux et un espace commercial propose une solution cohérente d’un point de vue es- avec les halles constituant le déboucheé majeur des thétique et spatial: une longue traîne fuselée s’élève denrées transitant par le port. Sa topographie est lentement puis se redresse selon deux puissants particulière: cet espace urbain a en effet une forme paraboloïdes hyperboliques formant l’église, mul- irrégulière en raison de trois agrandissements suc- tipliées sous une forme miniaturisée pour générer cessifs, et le sol présente une déclivité prononcée. une famille de quatorze hallettes, disposées en arc de Son emplacement dans la cité est stratégique: il se cercle sur trois rangs. Henri Gaudin apporte ainsi une situe dans Ia perspective de l’axe majeur de Ia ville, division logique de Ia place selon trois sous-espaces la rue du Gros-Horloge qui le relie à la cathédrale, et autonomes viables, une unité formelle aux éléments neuf autres rues y débouchent, créant un écheveau du programme, et il met en évidence l’intelligence de chemmements. Il est riche de multiples vestiges: contemporaine concordante des mathématques, l’emplacement du bûcher où périt Jeanne d’Arc mais de l’archttecture et des techniques. Cette proposi- aussi les soubassements de l’église Saint-Sauveur, tion d’abord disséquée dans de nombreux dessins démolie en 1795, et les traces d’un ambitieux projet d’étude est ensuite transposée dans une grande ma- d’hôtel de ville. Ces éléments se combinent à un pro- quette blanche et dûment photographiée pour être gramme associant le sacré au profane: au mémorial présentée aux Rouennais en mai 1969 après l’avoir national et à l’église s’ajoutent un marché couvert, été à Ia munictpalité, qui donne son accord. Mais les un parking souterrain de 200 a 400 places, un hôtel lignes pures et les volumes originaux rebutent tant le ou un immeuble d’habitation. lls devront coexister grand public, qui n’y voit que du béton, que les élites dans l’espace strictement déterminé de Ia place. locales, qui raillent un bâtiment sans signe extérieur distinctif d’usage. Des essais d’architecture: Fidèle à sa démarche, Louis Arretche progresse vite et lire dès février 1964 une L’accumulation des objets et der matières: (...) Pen- note d’intention réduisant le projet à des problé- dant les mois suivants, l’architecte peaufine un pro- matiques fonctionnelles simples et à des réponses jet totalement consensuel: le bois est affirmé jusque architecturales apaisantes: le monument national, dans Ia voûte de l’église étudiée en sycomore, les intégré sous Ia forme d’une crypte en fond de place vagues qui caractérisent les toitures de l’église et des à un décor de vieilles maisons reconstituées, sera hallettes sont couvertes d’écailles de châtaignier et d’une grande simplicité; l’eglise considérée comme de chêne, le nombre des hallettes est réduit à huit, paroissiale sera de dimensions modestes, d’une les vitraux sont intégrés au prix d’un abaissement «construction architecturale nouvelle» et s’imcorpo- du sol, d’une modification de Ia façade latérale et rera de façon harmonieuse dans le cadre ancien; le de l’éclairage zénithal de l’église, l’édifice est légère- marché sera constitué d’abris de petites dimensions; ment déplacé...... Sous les Iambris de l’hôtel de ville, au sol, un pavement fera apparaître l’emplacement le 11 décembre 1972, Jean Lecanuet et Louis Arretche du bûcher... Toutefois, cette première approche est ré- présentent ce projet «retouché», disposé dans une vélatrice des questions qui marqueront Ia démarche immense maquette qui reconstitue fidèlement Ia de l’architecte: quelle visibilité donner au monu- place. Le conseil municipal se déclare séduit, l’arche- ment national? Comment répartir les trois élèments vêque approuve une conception satisfaisante et, en principaux du programme dans l’espace de Ia place soirée, les Rouennais applaudissent... pour la subdiviser harmonieusement? Faut-il main- tenir libres les perspectives des rues principales? aus Louis Arretche, Dominique Amouroux; Édition du Comment gérer Ia pente de la place? Faut-il articuler patrimoine Centre des monuments nationaux, Paris, l’église et le marché, et si oui comment? Quel style 2010 108

Le nouveau Musée du Havre Architectes: Guy Lagneau, Raymond Audigier

Le Musée est conçu comme une «création continue»; remplaçant l’éclairage naturel pour créer l’éclairage son installation intérieure devait répondre à une d’ambiance. notion essentielle, la flexibilité. Le Musée du Havre est un «Espace Continu», libre d'entraves, dont la division en espaces particuliers, sans qu'intervienne aus Das Werk 48. 1961 réellement la notion des «salles», est obtenue à l'aide d'écrans, de panneaux mobiles, de rideaux, la mono- tonie des longues cimaises étant écartée. La plus grande flexibilité dans l'emploi de la lumière et de l'espace est la caractéristique principale du nouveau Musée, destiné à être un «outil» simple et efficace.

Caractéristiques techniques essentielles Les fondations, et la structure jusqu’au plancher du rez-de-chaussée haut, sont réalisées en béton armé, le mur d’enceinte sud et les murets de soubasse- ment des rampes et de la cour anglaise en béton banché. Structure au-dessus du plancher du rez-de- chaussée haut réalisée en profilés d’acier, croisillons de contreventement en acier; les planchers sont réalisés par dallettes de béton recevant la chappe d’incorporation du chauffage par le sol. Façades. Les ossatures et menuiserie en aluminium protégé par traitement anodique et aluminitage. Remplissage: soit en glace (deux pans vitrés écartés de 80 cm, avec face extérieure en «Sécurit» sur les façades sud et Plan de l’étage supérieur ouest, exposées aux vents, entre les 2 pans, cordons chauffants et stores à lamelles orientables), soit en verre atherphone: pour obtenir l’isolation thermique, soit en châssis vitrés basculants dans les locaux de travail, soit en panneaux composés - bois (face inté- rieure), isolant et aluminium (face éxterieure), soit en placages profilés d’aluminium traité pour ban- deaux et joues verticales d’angle. La toiture. Six pans inclinés en verre armé comprenant des dispositions spéciales d’étanchéité, protégés par un brisesoleil horizontal en aluminium supporté sur les faîtages de charpentes métalliques et les poteaux d’ossatures. Les plafonds. Suspendus à la charpente par câble acier - ossature légère 1 mètre sur 1 mètre, recevant soit des panneaux translucides, soit des panneaux pleins. Les sols. Dalles plastiques noires pour l’espace principal. Tapis pour les espaces complémentaires. Le chauffage. Se fait par panneaux de sol, complétés en façade par des cordons chauffants, à l’intérieur par une ventilation mécanique pour le renouvellement régulier et contrôle de l’air. L’éclairage. Accompagne Plan de du rez-de-chaussée la trame régulière d’organisation en complétant ou Guy Lagneau, Raymond Audigier 109

Salle d’exposition avec parois d’exposition mobiles

Coupe (dessin perspectif) 110

Bibliografie

L’architecture moderne en France, 1889-1940, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 1997

L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999

L’architecture moderne en France, De la croissance à la compétition, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 2000

Grundlagen der Architektur, Studien zur Kultur des Tektonischen, Kenneth Frampton; Oktagon Verlag, München-Stuttgart, 1993

Les frères Perret, L’oeuvre complète, Institute Fran- çais d’Architecture; Édition Norma, Paris, 2000

Die Stadt im 20. Jahrhundert. Visionen, Entwürfe, Gebautes. Band II; Verlag Klaus Wagenbach, Berlin 2010

Fernand Pouillon, Architecte, Jacques Lucan; Édition du Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2003

Henri Sauvage ou l’exercice du renouvellement, Jean-Baptiste Minnaert; Éditions NORMA, Paris, 2002

Édouard Albert, Bernard Marrey; Édition du Centre Pompidou, Paris, 1998

Louis Arretche, Dominique Amouroux; Édition du patrimoine Centre des monuments nationaux, Paris, 2010

La piscine des Amiraux, réhabilitée par Canal (1980- 1981): de l’intuition à la patrimonialisation Jean-Baptiste Minnaert

Un prototype d’architecture industrialisée, La société civile d’architectes Lods-Depondt- Beauclair, le procédé GEAI et l’opération de la Grand’Mare à Rouen (1968/69), Laurent Lehmann (sous la direction de Marie-Jeanne Dumont, École d’architecture de Paris Belleville,2002) werk, bauen + wohnen 3. 2010 Das Werk 34.1947 / 48.1961 Bauwelt 27-28 2008 Tacheles September 2011 L’architecture d’aujourd’hui 7-8,1946 / 32, 1950 amc, 117, 2001 techniques & ARCHITECTURE 3revue bimestrielle, 32e Série, 1970 111 112 Paris 113 114 Paris 115 116 Rouen 117 118 Rouen 119 120 Le Havre 121 122 123

Impressum Seminarreise Frühlingssemester 2013 Professur Wolfgang Schett Departement Architektur ETH Eidgenössische Technische Hochschule Zürich

Organisation, Programm, Broschüre Urs Jeltsch Martin Dubach

Druck Reprozentrale ETH Hönggerberg

© bei den jeweiligen Autoren

Zürich, März 2013