EN EGYPTE

NOUVELLES TENDANCES- DE L' URBANISATION EN EGYPTE : RUPTURES OU CONTINUITES ?

Gdb ELKADI ORSTOM

i nous considerom les dkfinitions les plus courantes de l'urbanisation, A savoir 'l'action de creer des villes ou d'étendre l'espace urbain' et 'la concentration croissante des populations dans les villes et dans les agglomkrations wbaines' snous constatons que les recentes données statistiques sur l'urbanisation en (l), Egypte les contredisent partiellement. Ainsi, l'une des dondes les plus frappantes est la stagnation de 1'6volulion de la population urbaine au cours des dix demieres anas(43.8% de l'ensemble en 1976,contre 43,9% en 1986).(2). Or, celleh n'avait cess4 d'augmenter d'une kpn continue et soutenue depuis le debut de ce siede (17,2% en 1907, 264% er: 1937, 37,5% en 1960 et G,8%en 1976). Simultanbment, le nombre de localites rurales &ri- gees en villes au cours de la dbcennie BcoulBe (17 loCalit6s) represente moins du tiers de celles qui ont acc6d6 A ce statut entre 1960 et 1976 (54 localit6s).

A ces donnees il faut ajouter la rbgression, voire la chute spectaculaire dans certains cas, du taux de croissance des metropoles et des grandes villes, contrastant avec une dynamique relative des villes moyennes (20 O00 A moins de 100 O00 habi- tants) et une très forte croissance des petites villes et des agglomerations dites ru- rales. Ce relatif ralentissement de l'urbanisation dans un pays qui subit une nouvelle revolution &mographique nous amène A poser un certain nombre de questions. . II s'agit d'abord de s'interroger sur les notions d' 'urbanil8' et de 'ruralit6' en Egypte, car c'est souvent I'ambiguïtk ou I'impr6cision de ces concepls qui pervertissent les donnees de base sur la croissance et, par con&!quent, faussent l'ensemble des rksultats de l'analyse. L'on peut aussi se demander sur quels criteres s'appuie l'administration pour octroyer le statut de ville A une localit& rurale et quels sont les enjeux qui sous-tendent les choix r6els.

25 Nous nous interrogerons ensuite sur les mouvements de croissance, de A cblb des trois capitales nationales, Oun, Memphis et Thbbes, il y avail les 2" ralentissement el de regression de la croissance des différenfes strales des villes - c .,. 42 capitales des 'nomes' (provinces) (6). En outre, d'autres centres urbains MODES composant le reseau urbain. La dynamique de la strate inlermediaire des villes remplissaient des Jonctions particuli&res :Tennis, centre de fabrication des textiles, D'URBANISA- Iraduit-elle l'amorce de I'bquilibrage, tant souhaite, d'une armature urbaine marquee Naucratis, ville commeraale fondee par les Milesiens sous la XXVle dynaslie, Canope, TDN par une forte polarisation au profit d'un nombre tres rbduil de villes? Ou s'agi14 port maritime, Chidia, station douanibre sur l'ancien Canal d'Alexandrie, Al-Lahun, EN EGYPTE pluldl d'un phenombne ayant un impaci limile? Quels sont les facteurs ayant Dayr al-Madina el Khenl Kaus, villes ouvrikres, des villes fortilikes o0 slationnaient contribue A la dynamique sans precedent d'agglomerations diles rurales, de taille des garnisons telles que Silb et des centres religieux d'importance regionale ou moyenne, el quelles en sont les consbquences, notammenl sur l'environnement nahonale. La distinction entre rural et urbain remonle donc aux temps les plus anciens. 6cologique? Cette dynamique rdv&le-I-elleun dt'clin general de l'exode rural compte Fonctions administrattves, politiques, militaires, religieuses ou economiques op4raient tenu du rapprochement des taux d'accroissement annuels moyens des populalions cette distinction en m6me temps qu'elles detenninaienl le rang el I'imprtance d'une urbaine et rurale (respectivement de 2,6% et 2,5%)? localile dans le reseau urbain. Ceci nous permet de parler d'une armalure urbaine precoce sans qu'il s'agisse seulement d'une mbtaphore. Nous ne pourrons certes pas apporter de rbponses precises A toutes ces questions, etant donne l'absence de donnees sur les mouvements migratoires; nous nous contenterons dom d'avancer des hptMsesou de nous appuyer sur des éMes Cette hierarchie des villes s'insbrait dans un systeme de division terriloriale de cas. Nous tenterons enfin de repondre A la question pode par le litre de celte en regions, provinces et, plus tard, canions, dont le principe de base est reste elude : la stabilisation de la population urbaine est-elle reelle ou apparente? quasiment immuable. Depuis les Bpoques primitives, I'Egypte &ait diviske en deux Traduitelle vraiment de nouvelles lendances amenees A se developper? Quel est grandes regions :la Haute-Egypte el la Bass-Egypte, auxquelles est venue s'ajouler l'avenir de l'urbanisation en Egyple? la Moyenne-Egypte (termes generiques utilises encore de nos jours mais ne correspondan1pas A un decoupage administratif). Ces regions etaient divides A leur Nolre analyse des nouvelles donnbes de l'urbanisation n'exclut pas la lour en provinces appelkes nomes, amenagCes en fonction de l'irrigation, de la n6cessil6 de quelques rappels historiques permettant de retablir les rapports avec conquele du sol el regies par un officier delbgue par le pouvoir central (7). Chaque les origines, sans nier te fait que certaines donnees identiques ont pris un sens nome avait sa mbtropole, pss6dail son environnement social et son dieu local, auquel diffbrent dans un contexle qui a bvolu4. elail attachbe la population. Les 42 nomes de I'Egypte pharaonique ont presque double au cours des bpoques pstbrieures. Des villes en decadence cbdaienl le pas A des cites plus recentes et plus prosp&es. certains nomes elaienl subdivis5s, d'autres UNE ARMATURE URBAINE MILLENAIRE etaient reunis en fonclion du volume de la production agricole, de la prosperile economique el des varialions du nombre des habilants. La geographie de I'Egypte a fail A la fois sa fortune et son malheur. Tenue prisonnibre entre deux plateaux desertiques, la fertile vallee du Nil (moins de 4% de A certaines Bpoques on a cree un ou deux niveaux administralils la surface totale du pays) abrite depuis le debut de l'histoire (3) la majoril6 de la inlermkdiaires entre celle circonscriplion de base et les trois grandes regions population et des activiles el la lotalil6 des villes el des villages. Aujourd'hui encore, composant le leniloire. Ce lut le cas au Ive sikcle de notre ere (decrel de DioclBs) o0 et en dbpit des efforts successifs entrepris par I'EtaI depuis i956 pur la conqu6te la Haute et la Basse-Egypte furent divides en 7 Eparchies, divisees A leur tour en du &sert, les gouvernorats dits de la frontikre (4), tous desertiques, regroupent duchbs regroupant les nomes, qui prirent le nom de 'pagis', puis 'kourah'. 565 389 habilants (I ,7% de la population lolale) don1 324 128 citadins repartis sur 27 centres urbains (14% de l'ensemble des villes et 40% des villes de moins de A d'autres Bpoques, la nbcessite d'avoir une unilé administrative plus grande 20 O00 habitants). que la kourah se faisan1 ressentir, I'on groupa les kourah dans de petites provinces tout en supprimanl les deux grandes divisions introduites par les Romains; celte Deux trails particuliers CaractCrisent le cas Bgyplien : I'anciennete de p&¡cde des petites provinces dura de 1058 A 1300; lui succeda celle des grandes I'armalure urbaine et un cadrage administratif rigoureux dont le fondement essentiel provinces (24 en Basse-Egypte et en Haute-Egypte) qui dura non seulement jusqu'A remonte A I'Antiquitk. la lin de l'&poque arabe mais pratiquement jusqu'A nos jours, car la plupart des provinces existent encore A l'heure actuelle telles qu'elles etaient autrefois. Lorsque les Grecs arrivbrent en Egypte, ils furent BmerveillCs par ta densile de la populalion, le foisonnement des villes et la diversile de leurs fonclions. 'Villages Toutefois, des unirés plus rkduites,' le district el le canton, assurerent le et ville se comptaient par milliers', dont une 'centaine de vraies villes' (5) rt'parties I relais entre les provinces et les communes rurales A partir de 1850 ou, en meme sur l'ensemble du lerritoire de I'Egypte utile, suivant une logique dictée par les temps, les trois villes principales, Le Caire, Roselte el Damietle, furent Brigbes en determinanls @ographiques, politiques, Bconomiques el mililaires : en Basse-Egyple, gouvernorats. Ce nouveau terme s'ktendil ensuite pour designer toutes les provinces elles Btaienl dispers& dans le large evenfail du Della avec une plus grade densith le suite A la promulgation. en 1960, de la loi sur l'adminislralion locale qui définil les long des sept bras du Nil, principal reseau de circulation des hommes et de5 biens, el trois niveaux de I'acluelle hierarchie administrative : le gouvemorat (province), le une faible concentration sur le littoral et A la lisiere des déserts. En Haute-Egypte, markaz (district) et le village. elles se suddaienl r@ul¡&remenldans la vallk sur les deux rives du flewe.

, 26 27 Certes le nombre, les capitales, les appellations, la nomenclature, les limites geographiques el la taille des provinces ont beaucoup varie durant les 5000 ans qui PROBLEMES DtUtklNI I UN t I UtStLtG I IUN Ut3 VlLLtb nous &parent des epoques antiques; toutefois, on retrouve certaines continuites MODES indeniables. Ainsi y a-t-il, parmi les 26 capitales des gouvernorats composant le . En 1907, on a tente de donner une definition de I' 'urbanitb. qui inclue le D'URBANISA- territoire : seuil quantitatif des statistiques et la fome urbaine : 'A town is an area of more TION than 10 O00 inhabitants when not treated as towns unless they really possessed EN EGYPTE - Six cites ayant plus de 4000 ans d'histoire et qui etaient des capitales urban characteristics, and even not overgrown villages' (10). regionales ou nationales : Banha (Athribia), al-Fayyum (Pi-Yom), (Thèbes), , Assouan et , qui conservent le nom qu'elles En 1960, on a abandonne cette definition pour une autre plus reductrice, portaient sous les Pharaons. bade exclusivement sur le statut administratif. Ainsi sont considkrbes comme des - Trois ports maritimes datant des &poques pharaonique et grecque : villes : Marsa-Matruh (Paratonium), Alexandrie et'al-'Arich (Laris). - Les capitales des quatre gouvernorats urbains : Le Caire, Alexandrie, - Une cite, Qina, ancienne Kaenopolis, dont la creation remonte 4 l'@que Port-Saïd et (1 1). grecque. - Les 22 capitales des autres gouvemorats. - Trois .villes, , Damiette et al-Minia, erigees au rang de capitales - Les villes considrirees comme des unites administratives independantes provinaales au Moyen-Age arabe. pour des raisons politiques : Chubra al-Khayma, al-Mahallah al-Kubra, Kak al-Dawar, Luxor, Malawi, , Mit-Ghamr, Disuk, al-Qanayat, Kaha, Sur les treize capitales restantes, quatre furent baties dans les environs Sirs al-layan, Abu-l-NUInNS, Draw et . de sites antiques : Zaqaziq, Bani-Swayf, Suhag et Port-Saïd, et l'une d'elles, - Les capitales de districts. Mansura, fut fondee au Moyen-Age. Ceci sans oublier Le Caire, capitale millenaire qui - Les villes nouvelles : Dix de Ramadan; Six Octobre, AL'Ubur, ACSalhiyya, renferme deux capitales antiques, Memphis et Oun (Hdliopolis). Nombreuses aussi Sadat-City et Damiette al-Gadida. sont les anciennes capitales des nomes devenues chefs-lieux de district. On peut citer Samanud, , Achmun, Idku, Awsim, ha,Kaff, Idfu, Fwa, Minuf, Rosette, etc ... A cette simplification de la notion d' 'urbanite' s'est ajoutée l'absence de critères de dlection fiables et ofiratoires. Cette lacune a pourtant kt4 comblee par Autre permanence qui merite d'être soulignee, celle de I'organisation la publication d'une circulaire de la commission des collectivitès locales, datee du administrative el ce, en dkpit des avatars du nome. La maitrise des ressources 8/9/1974. Elle spkifiait 'les Critères et les fondements de la selection des localiles hydrauliques, le contrôle et la gestion de l'irrigation ont implique la necessite de pouvant acceder au statut de ville' et soulignait la necessite de IUtablissement d'un l'existence d'un pouvoir central, siegeant dans une metropole unique relaybe par des plan décennal permettant de &lectionner villages par an. Ces critères sont les capitales provinciales assez bien reparties sur le territoire. 5 suivants : A Pepoque moderne, qui debute avec I'avbnement de Muhammad Ali, la logique de cette organisation avait toujours sa raison d'être. De mbme, le L'existence de moyens et d'une activite economique urbaine capables sous-peuplement de I'Egypte (près de 4 millions d'habitants) n'appelait ni la creation - d'attirer et de sedentariser une population. de nouveaux centres urbains ni la necessite de sortir de la vallee. L'on conserva donc les centres existants en renforçant leurs fonctions commerciales et de services. Leur - Un seuil minimum indispensable de 15 O00 habitants. integration dans le reseau de communications modeme cree A partir du milieu du - Une localisation touristique ou strategique. siècle dernier a accru leur importance. Au cours du premier quart de ce sibcle, le Afin de permettre IUlection d'un nombre important de villes, l'absence d'un developpement des industries du sucre et du textile ne pouvaient que favoriser siege de l'administration locale, d'un poste de police ou dun tribunal a cessé de quelques-uns de ces vieux centres enraunbs, proches de la matiere premiere et, de constituer un critère eliminatoire : les futures villes auraient la possibilite de s'en surcroît, bien desservis. doter progressivement en fonction de leurs moyens financiers.

. La rapide croissance demographique qui a fait d'abord dècupler la En dbpit de I'ambigüite et de I'imprecision des criteres 1 et 3, ils ont population en un sibcle (entre 1846 et 194344), puis l'a fait doubler entre 1947 et toutefois introduit une certaine rationalite dans les choix. Huit villages ont ainsi BU 1976, a amene les autorites A octroyer le statut de villes a certaines localités rurales. dlectionnes en 1975. Au cours de la même annee, la loi 52 a stipule la formation de On en comptait 64 entre 1927 et 1976, soit 1,3 villes par an. Cette Btonnante mnseils locaux, Blus au suffrage universel s'appliquant A toutes les circonscriptions 'parcimonie' dans l'octroi du statut de villes a 616 soulignée recemment par Ph. I administratives. Les 61us locaux des conseils de villages ont acquis de la sorte des Fargues (a), qui rappelle qu'en 1976, il n'existait que '146 villes, soit moins d'un prerogatives qu'ils risquaient de perdre avec le changement de statut de leur dixieme de localitbs de plus de 500 habitants' (9). En 1986, cette proportion n'a pas localite, impliquant la dissolution de l'ancien conseil et l'organisation de nouvelles fondamentalement change. L'Egypte est-elle engagée sur la pente de elections. En assurant le maintien des conseils Blus jusqu'a l'expiration de leur mandat 'desurbanisation' au sens administratif du terme ? Sans tenir compte du changement de statut de la localit6, l'amendement de la loi de 1975 est venu mettre fin, en 1981, aux conflits suscitks par la situation antkrieure. Cependant, l'application de cette loi se heurte A des considerations d'ordre politique, spéculatif ou relevant de la securite nationale.

20 29 En premier lieu, des membres de l'Assemblée du Peuple obtiennent sotivent TABLEAU 1 (1) la transformation de leurs villages en villes sans tenir compte des crithres dkfinis, ce . . Structure urbaine 1976-1986 qui compromet la selection établie par les gouvemorats et approuvée par le conseil des collectivités locales. ..I 0. En second lieu, certains promoteurs fonciers, soucieux d'intégrer leurs Nombre des Pourcentage Pourcentage lotissements illdgaux dans un pirimhtre urbain, exercent des pressions sur les conseils Taille villes des localités de la pop. totale locaux pour a&l8rer le changement de statut de leurs villages. 1976 1986 1976 1986 1976 1986 Enfin, le ministere de I'lntkrieur, sans consulter les autorites compktentes, implante quelquefois des postes de police dans cmtahes lclcalités rurales, ce qui a pour effet de leur donner automatiquement acds au rang de villes. Les enjeux plus1500000 de 2 1,9% 1,Wo 48%0 53,1% politiques et bnomiques que repr6sentent I'acc8s des communes rurales au statut I I de villes constituent le moteur et paradoxalement le frein de celte promotion. L'on comprend mieux maintenant pourquoi se côtoient dans le meme gouvernorat des villages 'm6tropolitains' de plus de 120 O00 habitants et des chefs-lieux de district 1-- t---l-----i de moins de 20 O00 habitants. Mais l'on ne comprend toujours pas pourquoi les autoriths des gouvernorats n'arrivent pas A imposer leurs choix... ade 499 looooo O00 I 17 1 20 1 16,2% 1 15,7% I 21,9% 1 21,4% 1 Si l'on tentait d'appliquer les critères de sklection définis sur les 108 de 20 O00 villages de plus de 20 O00 habitants, les dOM& de base du recensement de 1986 sur àggggg 1 85 1 104 I 81% 1 81,8% I 22,1% 1 22,1% I la rhpartition des populations urbaines et rurales seraient inversées. Sur la base de I l I , L I I I I I I ce constat, la stabilitk de la papulation urbaine révélée pal! ce recensement n'est I I qu'apparenle. TOTAL 1 105 1 127 1 1O0 1O0 100 100

EVOLUTION LA STRUCTURE URBAINE DE (1) Employment and infrastructure planning tor secondary urban Si le caractere alkatoire du choix des villes ne l6gitime pas le discours sur la eU/ement, University, Institute of Urban and Regional Planing. Final report stagnation de l'urbanisation, la rkgression de la croissance des strates supirieures de 1337. Les données de 1986 ont été complétées par ros soins. la hierarchie urbaine n'en augmente pas davantage la crkdibilité. Pour significative qu'elle soit, cette r6gression n'a pas dkmesurément affect6 l'accroissement de ces villes, qui demeure impartant (3,60/0 en moyenne entre 1976 el 1986 contre 5,2% entre 1960 et 1976). Elle n'a pas non plus infibchi les disparil& intrin&ques 3 la structure urbaine. En effet, la part de la population urbaine dans les villes de plus de 100 O00 habitants demeure kcrasante. Elle est pasde de 52,3% en 1927 B 76,2% en 1986. Alors que le nombre des villes a augmente de 3 A 24 au cours de la même p4riode, le volume moyen de la population a enregistre une légère augmentation, passant de 590 700 B 661 200, ce qui révble la continuit6 du processus de concentration de la population dans un nombre limité de villes. Ainsi, pani les villes de L'analyse de la croissance urbaine au cours de la dernihre griode plus de 100 O00 habitants, les trois 'multi-millionnaires', Le Caire, Alexandrie et intercensitaire 1976/1986 revele des in6galités sensibles. Afin de les mettre en , rkunissent A elles seules plus de la moitik de la population urbaine (56%). les évidence et d'en déduire les récentes tendances, nous allons croiser trois lypes de données du tableau I (voir ci-contre) montrent qu'en 1976, 56% de la population domées relatives : urbaine se concentraient dans 2,8% des villes et 81% des villes (plus de 20 O00 et - à I'évolution des différentes strates composant le réseau urbain, moins de 500 000) ne regroupaienl que 22,1% de cette population. Ces rapports f - a I'évolution du nombre de localités selon le groupe de taille, n'on1 pas fondamentalement change en 1986. - au taux de croissance annuels moyens des villes par groupe de laille.

30 31 .. Tableau II : R6partition des villes r)et de la po Daprès la lecture des données prkcédentes, on constate : - - La chute du taux de croissance des strates supérieures (villes de plus de MODES 1927 1937 1947 io0 O00 habitants). D'URBANISA- as€ 1960 1976 1986 Nb. lPopulalbn Nb. Population Nb. Popubtlo~ TION NblPopulalio Nh Population Nh PDpulalbn - Une légère augmentation du taux de croissance des strates intermediaires EN EGYPTE 2 4.865.013 3 8.622.167 3 lO.MO.671 (de 50 O00 a 99 999). .. .. - Une légère diminution du taux de croissance de la catégorie des villes .. .. . 1 710.794 situees entre 20 O00 et 49 999 habitants. 12 2.226.642 17 3.346.385 20 4.318.356 - Une croissance negative des petites villes (de 10 O00 a 19 999 8999)9 8 504.251 10 714.891 8, 524.647 18 1.216:946 30 2.011.715 habitants). Le croisement des données de ce tableau avec celles du lableau IV (annexe) permet de confirmer ou de nuancer ce raisonnement. 63 2.076.942 74 2.515.751 Tout d'abord, la decroissance des niveaux supkrieurs de la hierarchie 36 580.627 20 ~1.~6 urbaine entre 1976 et 1986 est confirmee. Parmi les trois villes de plus d'un million 89.990 16 1 Il8Pg 16 117.446 18 177.9% 6 44.842 9 70.734 d'habitants, seule Giza a maintenu son taux de croissance annuel moyen au-dessus la Mæn .. moyenne nationale (4,28% contre 2,7%). A l'exception de Port-Saïd et de Isma'iliyya, dam 9 j 35.550 7 29.1% 5 19.525 3 3.02 9 10.PI dont les taux de croissance ont connu un bond remarquable, les autres villes de plus TOTK 82 33.M2.211 87 4.054.523 99 5.943.319 16 15.891.723 lbg 20.810.U8 de 100 O00 habitants (17 villes) ont d6cru; cinq dentre elles ont enregistre une (3 -pasb*&llskdbv. chute tres nette de leur taux de croissance annuel moyen (53%en moyenne entre 1976 et 1986, contre 14,3% entre 1960 et 1976). En dépit de sa diminution, le rythme de croissance de la majorite des grandes villes demeure néanmoins supérieur a la moyenne nationale. Les changements de tendances dans cette strate, sans nous permettre de conclure à une regression absolue de la croissance, nous autorisent du moins à parler de l'amorce dun relatif processus de régulation. Ce processus remuae cependant des phhomenes de crise : crise du logement, de l'emploi, du développement industriel, forte augmentation des TABLEAU 111 valeurs foncières, renchkrissement du coût de la vie, etc ... Tous ces facteurs Taux annuels moyens d'accroissement des strates ubaines 192711986 (en %) contribuent a rendre ces villes moins attractives. La dynamique de leur croissance, somme toute importante, serait moins imputable à l'exode rural qu'a la reproduction Poucentage calcule a partir des donnees du tableau II de la papulation. Le cas du Caire est A cet egard révélateur. Entre 1960 et 1976, l'apport migratoire ne represenlait plus que 10% de l'accroissement de I'agglom4ration du Grand Caire (12). Ces nouvelles tendances se conlirment de plus Classe des 1927 - 37 1937-47 1947-60 1960-76 1976-86 eo plus ?I travers des etudes plus récentes (13). La reduction des flux migratoires villes YO % % % YO vers les grandes villes b4néficie-t-elle aux categories infkrieures ? plus de La forte croissance de la strate des villes moyennes de plus de 50 22 7,9 O00 1 O00 O00 1 I 58 1 4,4 habitants recouvre paradoxalement une croissance plus ou moins moderbe des villes I qui la composent. Seules trois villes ont glissé vers la strate supérieure, alors que le de 500 O00 nombre de villes a presque double entre les deux demiers recensements. Sur 30 a 999 999 villes, 2 ont vu chuter sensiblement leur taux de croissance annuel moyen; il a décru pour 9 dentre elles et progresse, parfois considerablement, pour le reste (19 villes). de looooo a 49 999 1,7 7 10,2 4,8 Ces donnees traduisent un certain changement de tendances dans cette categofie de 1 I I 1 'villes négligées' dont la majorite avait un taux de croissance inferieur A la moyenne nationale. L'amklioration des scores r8alisbs par ces villes serait-il dO A leur développement bconomique? Ou A la diminution des capacites d'accueil et du pouvoir d'integration des grandes villes? L'un et l'autre probablement. En effet, ces villes attirent de plus en plus d'investissements publics et prives. Le cas de Rosette de 20 O00 illustre une certaine reprise d'intkr6t pour ces agglomerations urbaines. Cette ville a à 49 999 1,7 5,4 4 2,5 eté le theatre de quelques projets de tres grande importance au cours de ces IO 1 demihres annees : rénovation et restauration des monuments historiques - la de 10 O00 Ciladelle de Quay1 Bay et les 45 maisons et mosquees datant de l'&poque 19999 03 -13 1,7 12 -4,2 a ottomane -, protection de la c6te contre I'brosion, rkamenagement de la plage,

32 33 1 -/ I I- amelioration de la route relianl Roselle A Alexandrie, etc < ... URBANISATION DE L'ESPACE RURAL MODES A ces mulliples interventions Btaliques se sont ajoutes differenis types Le phénomene des villages métropolitains D'URBANISA-TlON d'investissements, nokmmeni dans les domaines de la @che el de la production de la brique industrielle, secleurs Vilaux pour 1'8conomie de la ville et qui avaient EN EGYPTE L'ensemble de la population rurale est pass6 de 20 589 801 A 27 031 613 fortemenl decline depuis 1960 : en effel, la construction du Haut-Barrage avait entrain6 I'arrèl definitil du flux des sardines dans les eaux de k ville, d'une part, et habitants au cours de la @riode interCenSitaire 1976-86, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,45% contre 1,97% par an enlre 1960 el 1976, lauxiecord jamais du de@I du limon, matiere première pour la production de la brique rouge, d'autre atteint depuis 1897. part. Des reconversions dans ce secleur ont fortemenlcontribue A le redynamiser en mkme temps que l'&levage du mulet, remplaçant la @che des sardines, faisait de En 1976, la categorie des villages de plus de 50 O00 habitants ne figurait Rosette le premier foumisseur de la r8gion. D'autres projets sont en cours et ville la dans les donnties du recensement. Elle fait son apparition en 1986 dans le semble etre en pleine phase de renovation et d'expansion. Son taux de croissance pas gouvemoral de Giza, où l'on a d6nombre 4 villages : Mutamadina 54 110 habitants, annuel moyen est pasSc! de 1,3% entre 1960 et 1976 A 3,3%entre 1976 el 1986. Warak &Hadar 66 409, Warak al-'Arab 127 108 et Kardasa 52 283. Ils comptaient respectivement, en 1976, 18 439,42 614,46 451 et 29 287, soit des Ces villes moyennes possedent des potentialil6s de developpement . taux de croissance annuels moyens situant enlre 3,5% el 19,3%. En outre, le evidentes, mais l'absence de politiques d'amenagement regional laisse planer des se nombre des villages de la strate de 20 O00 8 moins de 50 O00 habitants a augmente doutes sur le maintien de leurs dynamiques. de 175%, celui de la catkgorie de 10 O00 a moins de 20 O00 de 75%, celui de la calegorie de 5000 A moins de 10 O00 de 11%, tandis que la categorie des villages de A l'inverse, les villes de plus de 20 O00 habitants, delaiss6es par les moins de 5000 habilanls a perdu 50% de ses elfeclils (le nombre des villages est pouvoirs publics el qui ne disposenl pas de polentialiles suffisantes pour fixer les lomtA de 2545 a 1260 au cours de la @riode intercensilaire 1976-86) (Tableau V nouveaux migrants. manifestent un dynamisme spectaculaire depuis 25 ans (3.1% en ci-dessous). Quel est l'impact de celte dynamique sur I'espace rural? moyenne enlre 1960 el 1976, contre 3.2% entre 1976 el 1986.) Si l'on prenait en considtiration les villes côlieres de la Mer Rouge et du Sinai (gouvernorats de la frontiere) qui on1 enregistre des taux de croissance annuels moyens A deux chiffres, la moyenne pour 1976-86 augmenterail sensiblement. La forte croissance de ces villes pourrait ètre altribube A leur nouvelle vocalion lourislique, acquise suite A la signature du traite de paix avec i'Blat hbbreu en 1978.

Toul aussi remarquable est la dynamique de croissaxe des villes de plus de Nombre de villag3 par classe 10 O00 habitants. La croissance ntigalive de la strate (-4.2%, ci. lableau 111) es1 imputable au glissement de 16 villes, sur les 36 qui la composent en 1976, vers la de 5000 de 10 O00 de 20 O00 plus dc - 5000 strate superieure. II nous est difficile, au slade actuel de nos connaissances, à 10 O00 20 O00 A 50 O00 50 d'rnlerpr6ler les causes du dynamisme de ces villes. a o00

La dbmafche que nous avons suivie en metiant en relation trois donnees 1976 86 1976 86 1976 86 1976 86 1976 86 statistiques a permis de relativiser des jugements lrop hatifs el communement 357 625 39 108 O 4 admis sur la regression de la croissance urbaine en Egyple. Cerles, il y a un 2545 1 260 1 162 1290 abaissement des taux de croissaxe des grandes villes, mais h dynamique des niveaux I intermediaires el inferieurs de la hierarchie urbaine est kvidenle. El si l'on admet un certain ralentissement de l'exode rural. compte tenu de la reduction de I'ecart entre les taux de croissance des hpúlations rurales et urbaines, il n'affecte a priori que les grandes villes. Cependant, l'extraordinaire gonflement de la populallon et du nombre CHANGEMENTS ECONOMIQUES ET ECOLOGIQUES des localil6s de plus de 20 O00 habilants, classees comme rurales, lemoigne forcemenl d'un declin general des llux migratoires vers les villes. Mais il est Les transformalions subies par la campagne egyplienne depuis 1973, A la paradoxalement rbvklaleur d'un mouvement d'urbanisalion sans pr6cbdent de suite de la politique de lib(9alisalion Bconomique el de 1'8migration vers les pays l'espace rural et appelle une dtiinilion plus globale de I'urbanisalion qui prendrait en pklroliers, on1 616 maintes fois soulignees par differenls specialisles (15). On a consideralion les nouvelles formes de I'occupalion de l'espace, les changemenls des d'abord attire l'attention sur l'abandon progressif de I'aclivit8 agricole par les caraclerisljques sociales el professionnelles des habilants, des modes de production Bmigrbs de retour, au profit d'activitks commerciales el de service, mais aussi de la et de consommalion. Sans pouvoir aborder ici tous ces aspects, qui depassenl le spkulation foncière et immobiliere. Les effels de ces changement n'on1 pas larde a cadre de ce1 arlicle, nous donnerons quelques indicateurs qui lémoignenl de ces se manifester. L'un des plus remarquables a 6115 la proliferation de conSlruCtiOnS transformalions (14). verticales A caractere semi-urbain, semblables à lous poinls de vue aux lotissements

34 35 * spontanes des @ri@ries des grandes villes, qui a transform6 radicalement I'aspecl Cedes, le marche de logements mnceme la population rurale, mais seulement en __uc__ physique de l'espace rural. Les statistiques sont venues ensuite confirmer ce partie. Car cette population est actuellement grossie par des citadins, ex-habitants MODES phenomene : 1,l million de logements sous forme d'immeubles construits au cows des des grandes villes et des villes moyennes, exclus du marche du logement dans leurs D'UABANISA- dix dernieres ann4es (16) et une progression de la surface bati¡ des villages sur les propres villes mais contjnuant a y travailler. Ils sont quelquefois aussi nombreux que TlON terres agricoles qui s'accblbre de façon inqui6tante. Le cas du gouvernorat de les premiers, comme en tbmoigne le cas du village de Mit Antar, dont le tiers des EN EGYPTE Qualiutiyya a une valeur d'exemple 8 cet hard (17). 14 51 1 habitants sont originaires de la ville de Mansura. C'est I'adkqualjon des loyers - et du coct de la vie en gen6ral- avec leurs revenus 8 Mil Antar qui les a pousd A y La superficie de l'ensemble des zimam (terroirs) des 193 villages du &ire domicile. La rapide croissance des villages Bgypljens est donc partiellement la gouvernorat s'élevait, en 1960, 8 176 550 feddan, ce qui repr6sentait91,2% de b. wndquence d'une nouvelle forme "d'exode urbain' qui est en train de les transformer surface lolale des terres cultivies et une moyenne de 910 feddan par village. La en 'citbs dortoirs'. Cet inversement des rapports entre villes et villages se surface Mlie totale etait de 6975 feddan, 37,6 feddan en moyenne par village. Le manifeste kgalement dans d'autres domaines. Toul rbcemmen(, un economiste rapport de la surface Mtie 8 la surface cultiv6e, qui Blait de 1 8 24 en 1960 et de 1 8 egyptien se demandait si le 'village egyptien elail consommateur ou producteur' 19 en 1970, se situait autour de 1 A 10 en 1983. La r&uction de 1'6cart entre les deux (18). Cette question se justifie en effet par le fail que les paysans se ptocurerit de surfaces traduit le triplement de la surlace balie, qui est passee de 6975 8 18 450 plus en plus dans les villes des produits que le village lui fournissait autrefois : feddan en 23 ans, avec un taux de cloissam annuel moyen sur les terres cultikes de volailles, malieres grasses et pain. Le lransfert des modes de consommation des 7,1%. L'on peut se demander si la masse construite n'a pas empiete, depuis, sur le populations des pays du Golfe est le premier lacleur qu'on avance pour expliquer ces . perimktre du zlmam. Un tel &nario ne releve pas de la pure fiction :les extensions de Iransformations. L'on evoque ausi I'inlroduction de I'6leclricil8, qui aurait entraid I; la surface Mlie des villages, prenant une forme linéaire suivant les axes routiers, a %duction du nombre d'heures de travail des paysans'. Mais il s'agit IA d'une rejoin1 celles des villes. II en a rbsulte l'urbanisation de 3000 feddan bordant les approche assez reductrice des causes profondes des lransformalions qui secouenl routes qui relient, du sud au nord, la ville de Chubra al-Khayma (nord du Grand Caire) I'Egypte rurale. De meme qu'elle denie le droit BlBmentaire de la populalion rurale A el la ville de Oualiub, Le Caire et al-Qanatir el enfin, Chubra al-Khayma, Chibin bénbficier des avantages traditionnellement associes 8 la ville, allant dans le sens al-Qanatir, Banha el Kafr-Chukr. L'on retrouve le mheph6nombne dans la rbgion de d'une evolution inbluclable. , qui offre actuellement l'image d'une lenlacule colossale 'devoreuse' de lerres arables. Nous en arrivons I&8 la queslion cenlrale de celte elude, 8 savoir les nouvelles tendances de I'urbanisalion et de son devenir. En faisant abstraction des Mais le grignotage des terres agricoles dans le gouvernorat de Qualiubiyya venlilalions administratives des localilCs urbaines et rurales, de tailles et de ne resulte pas uniquement de la progression de la surface Mie des villages, il rbsulte caracléristiques similaires, nous concluerons 8 la conlinuation du processus aussi de I'implanlation d'blablissements d'blevage avicoles, qui a pris des proportions d'urbanisation entame depuis le debut de ce si&cle, voire 8 son amplification et a sa demesurées. Celte aclivitb semi-industrielle a pris naissance au lendemain de I'lnfltah, gbnéralisalion. en réponse au slogan de la 's6curité alimentaire' lance par feu le president Sadate. Cependant, deux nouvelles tendances apparaissent :Ihversion des rapprts De la demagogie des slogans posterieurs 8 1973 on1 découle des initiatives entre les grandes villes el les localitbs de petite et moyenne taille clasdes comme hasardeuses mulliples, dont ces poulaillers qui ont essaim6 par milliers en milieu rural, rurales, dune part, el le pMr"6ne de conurbalin, de l'autre. En effet, il apparaît Compte lenu de sa proximite du Caire, Qualiubiyya s'est emparbe 8 elle seule de 35% de plus en plus Bvidenl que les grandes villes jouent de moins en moins le rble de de ces Btablissemenls (4000). Resulial : une perte de 1300 feddan de terres soupapes de sécurilb pour la population rurale excedentaire. Car même si la campagne agricoles et l'arrêt de fonctionnement de pres de 70% de ces fermes 8 cause des egyplienne a toujours eu une forte capaci16 a retenir des populalions rurales carences des investissements. croissantes, elle ne pawait pas petendre jusque-IA accueillir la population urbaine en mal de logements. Le nivellement qui s'es1 opt% entre les slrales infbfieures de la Cependant, les effets produits par ces diffdrentes formes d'urbanisation hiBrarchie urbaine el les strates superieures de la hierarchie rurale, rbsultant du sur l'espace rural de Qualiubiyya apparaissent modesles par rapport 8 ceux induits d6veloppemenl des moyens de communication modemes ayant Jacilile les transferts par le developpemenl des villes. Leur surface balie a progresse A un rythme de 9,2% et les bchanges caracteristiques de chaque entilb, es1 A la lois la cause el la en moyenne par an entre 1960 el 1983. Elle es1 passee, de la sorte, de 3200 feddan 8 consequence de celte inversion des rapports. 8389 en 23 ans, ce qui signifie qu'elle double tous les 10 ans. Les effets induits paf ces changements sur l'environnement son1 lourds de Les experts s'accordent sur le fait que dans le cas du maintien de ces conséquences pour l'avenir. Sans conlribuer A rebquilibrer une armature urbaine , rythmes d'urbanisation inconlr6lbe des villages el des villes, la fonclion agricole marquke par de fortes inégaliles, ils participent 8 la destruction de l'espace cultiv6. disparaitrait de Qualiubiyya dans les 50 ans a venir (17). Ces pr6visions s'appliquent De même, il serail illusoire de croire que la dynamique de la croissance des strates a tous les gouvemorats du Delta et de la Vallbe. intermediaires el inf6rieures de la hierarchie urbaine constitue l'amorce d'un quelconque equilibre. Le probléme parait moins elre celui de l'hypertrophie des On pourrait croire que la dynapique conslruclive qui abime l'espace rural metropoles ou du d6st5quilibre de l'armature urbaine, que celui du rapport entre un repond tout naturellement aux besoins en logements, en Bquipemenls et en sewices espace delerminé qui, pour le momenl, semble inexlensible. el l'amplification de la d'une population rurale en pleine expansion, mais ce n'est pas loul 8 fait le cas. croissance de la population. A partir de ce moment, toutes vellkitbs de répartition de

, 36 37 ,

I' . I' * la population et des aclivilbs A I'int6rieur de cet espace ne peuvent mener qu'A un cercle vicieux A moyen terme : surdensifications, concentrations croissantes et de popuMbn et urbankalb de respace rural'.- Revue Tiers Monde, Tome MXI, no 121, conurbation. Ce processus est deja amorce. II ne se traduit pas seulement par 'la janvjar-mars 1990, pp. 29 k 56. I (15)Le dernier en dale est tarlicle de M. 'Abd al-Fadil : 'L'avenir de ragriwllure l prolifkration d'espaces batis tres peu hierarchises et sans aucun plan d'ensemble' (19), mais aussi par le Iklescopage d'agglomkrations de tailles et de caract6ristiques el la queslion agrajre en Egyple.' - ßewe Tiers Monde, méme numáro, pp. 15 A 28. diffkrentes,cela dans la plus grande anarchie. 1161 Urbanisation, Habilat des urbanistes sur le terrain. 'Revue de la presse ggyppljenni .Ao 29.4e lrimeslre 1987. p. 91. (17) Les terres agriioles reprkentdienl près de 200 O00 leddans en 1960. La En se basant sur ce constat, seule la creation de nouveaux @les d'attraction msommb par le ddveloppement de I'urbanisalion des villages, des villes el a I'ext6rieur de la Vallke et du Delta, decoulant d'une vkritable strategie de des autres equ'pments entre 1960 el 1983 se rbparlissaient de la façon suivanle: dkvefoppemenl national, est capable d'inverser fondamentatement les tendances d'urbanisation. De IA decoule la nkcessite de 1'6valuation de la politique des villes 26 000 leddans. extensions linhaires. muvelles et de !a bonification des terres desertiques mise en oeuvre depuis quinze 3 lermes avicoles. ans afin de mettre en Bvidence les causes de leur khec premature et de rompre le 18 o00 . ' villages et leurs dkpndances. cercle vicieux dans lequel esl engagee l'urbanisation de la Vallee du Nil. 8 400 .' exlensions urbaines. Tofa1 55 850

Notes Compte lenu du dedoublement de la surface balie tous les dix ans, el en supposant la stabilisation du Mhme de croissance, celle superficie sera de 111 700 en La rállexion prásenláe dans celte átude a eu comme point de depart un 1993 et de 223 400 en I'an 2003. CI. QACHOUA (Id.).-'Cavenir de l'urbanisation en constat sur la stabilisation des populations urbaine et rurale, stabilisation soulignée pour la Egyple dans le cadre de la politique de I'amhagement du terr¡to¡re.'- Ile Congres premiere lois par Mercedes Volait dans son article 'Le Caire, les Problemes de la d'aménagement urbain et rbgional. Le Caire. 22 mars 1988. croissance la IumiQre du recencemenl de 1986, in Espace, populations, soci&8s, 1988/2, (18) CI. supra, note 15. pp. 21 3-225. (19) Dictionnaire, de furbanisme el de famenagemenl. CI. supra, nole (1). .. (1) MERLIN (Pierre) et CHOAY (Française).- Dictionnaire de /'Urbanisme et de ! I'amdnagemenl.-. PUF 1988 p. 682. (2) VOLAIT (Merc6des). CI. supra, nole. ' .* (3) Les deux plaleaux desertiques qui bordent la Vallb du Nil n'existaient pas au temps des hommes prehistoriques. Un climat plus humide rágnait sur les Btendues aujourd'hui arides du Sahara. CI. Dictionnaire de la civilisation égyptienne. Edit. Hazan. Par Georges POSENER, avec la collaboration de Jean YOYOTTE et de Serge SAUNERON. 1989, p. 83. (4) II s'agit des cinq gouvernorats suivants : nord et sud du Sinaï, Marsa Matruh (frontiere ouest). la Mer Rouge et Al-Wadi alGadid. (5) Dictionnaire de la civilisation... CI. supra. note 3, p. 298. (6) Chilfre lhhrique des provinces, maintenu par les scribes comme archátype de I'Egypte idéale et correspondant k celui des quarantedeux juges qui assistaient Osiris en son tribunal. Le nombre des provinces a lorlement variá au cours des bpoques pharaoniques. Ibid., noie 5. (7) Ibid. (8) FARGUES (Philippe).- 'Les villes petites et moyennes au Machrq : une cafdgorie inclassable.'- Petites sf moyennes villes dans le monde arabe. URBAMA, 16-17, 1986. pp. 33-46. (9) Ibid. (TO) , General population Census. 1907. (11) Isma'iliyya, classee comme gouvernorat urbain dans le recensement de 1976, a 618 classbe mmme gouvemoral rural dans celui de 1986. (12) VOLAIT (Mercedes). CI. note 2. (13) Mobilil.4 des hommes et circulalion des biens dans la Val/& du Nil. Etude menee conjointement par URBAMA et le CEDEJ, don1 les résuHals ne sont pas encore publiás. (14) Les changements des caractbristiques socio-prolessionnelles des habitants en milieu rural lurent rkemment abordes par S. Fanchette dans un article inlitule 'Densite

3a 39 7 ..viiies de plffi.de?op00 et de mdns @e100 haytank ,... i... op0

.;. Ville . :. : ' Population Taux de croissance de la nooulation en %

,I, . I .. ., en 1986 1960-76 197'6-86

3.35 TaMeau IV Malawi I . 99 062 23 Taw de crotssance de la populatron labaine par caQork de Bilbays: ' 96 540 0,1 3,9 93 252 . 3,2 2,9 vllles 1976-1986 * Damktle . 89 498 " -4.3 Qualiub 86 684 2,8 3J Disuk 78119 3-3 3,3 Malariyya 74 554 2,1 Ville Population Taux de croissance de la population en 46 Bilqas 73 162 485 en 1986 1960-76 1976-86 Hawamdiya 73 O60 5.2 Girga 70 899 3,9 Le Caire 6 052 836 32 1,9 ldku 70 73 2.5 Akhm'm . 70 602 3.2 Alexandrie 2 917 327 3.3 2,6 Minul 69 883 2.6 Abu Kabir 69 509 2.6 Giza 1 870 508 12,4 5 ZiHa 69 509 3,6 al-'Arich 67 638 3.8 Samalu1 62 404 2.7 Vllles de plus de 100 030 et de molns de i00 O00 d. habltanfs. al-Sin bilawayn 60 285 2.2 Tahla 58516 3 Kalr al-Zayal 58 061 2.8 Ville Population Taux de croissance de la population 0n % 5 en 1986 1960-76 1976-86 55 757 Snuras 55 323 3,1 al- Manzala 55 O90 2,s Chubra al-Kayma 710 794 18.2 5.2 Armant 54 650 2.8 Port-Saïd 399 793 1 0 Nasser 54 482 3.5 Mahallah al-Kubra 358 844 Ad" 54 450 3 -7 Tanta 334 505 Huch Issa 53 619 3,9 Suez 326 820 Manlalut 52 644 2.7 Mansura 316 870 Kum Umbu 52 132 1 Asyut 273 191 Rachid 52014 3.2 Zaqaziq 245 496 Mag hagha 50 807 2.7 Isma'ilyya 212 567 al-Fayyum 212523 . KaIr al-Dawar 195 102 ASSOUZlIl 191 461 Damanhur 190 840 al-Minya 179 136 Bani Swayf 151 813 Suhag 132 965 Chibin al-Kum 132 751 Luxor 125'404 . Qina 119794 Banha 115 571 KaIr al-Chaykh 102 910

* Source : recensement de la population &plienne 1986

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. . . I .n il' .. 3 VIlles de plus de 20 Doo et de hlns de 50 o00 habltants ;19 P Ville Population Taux de cIoissancB de la popdalion en % d :%,'_'> ;, . 1976-86 9 Populalion Taux de cloisSance de la populalion en ''/O 1976-86 3 en 1986 1960-76 al-Oanatir 48 909 .. -. '.. ._ 3.2 ' .. Abu fig . _. 48 71 1 ai-Qanayal 29 271 .....' _.: 2.6 Dakrans 48 667 :.I Malay : 28 906 2.3 3.6 Fakus 48 625 Tamya .l 28 930 ' .. 1: 3,3 4.7 48 519 Machlul 28 700 ; ' 1,4 2.8 Bani Mazar L. 47 964 Nagahamad¡ 28 493 ''. . 5.3 4.7 47 781 .. . . .? 2.9 3.5 .... . Tukh . . 28 285 Tama 47 223 al-Dilingal 27 698 . 2,3 3.9 Fuwa 46 014 :'. 7.3 3.6 d Alsa '. 21 507 Minya al-0amh 45 871 Abu-I-Malmir 27 203 . t. 6.9 3.6 'I .. '. ldlu 45 n3 2.4 !a Balfim. . 26 885 3.3 2.7 al- Fikriya 45 629 36 2 al-Bagur 26 432 1,l 4,6 Abu Ourqas al- Was\¡ 26 399 ' 3,6 4.8 4 ? alGamaliyya 45 157 Abu-l-Numrus 25 336 I 3.2 Dayrul 44 498 4 Dayr Mawas 25 518 2 . 2,7 . al-Fichn 5 43 347 2.9 Draw 24 831 ' ' 2.1 Marsa Mafruh 43 192 5.6 Mahmudiyya 24 694 15 2.7 lsna 43 055 2.6 I hyay al- Bawd 24 693 .t ,3 4.2 . Usim 42 577 4.9 al-lbrahimiyya 24 541 1.5 32 Aws 42 467 2.8 Kum Hamada 24 507 ' 4.3 5.1 al-Awsiyya 42 175 3,4 24 481 4A J,g Samanud 41 668 1.7 Oallin 24 329 . 2,6 3.7 Biba 40 668 22 al-Tall al-Kabir 24 269 3.5 4.4 Chirbin 40 441 2,7 Abu Hammad. 24 265 3.3 3,7 al-Badrachin 40 159 4,8 Eirkal al-Sab'a 23 989 12.9 3,7 al- Khanka 40 039 2.5 al- Maragha , . 23 895 ,. 3.6 . .__ . .. .. *~ . I' ,2!4. Bassiun 39 581 23 al-Salf,: 'I , .' Y i.. '23 428 ' 4.2 35 Minyal al-Nar 38 887 Ahnasyyia 22 829 1.9 3.6 . Tala 38 584 2.7 al-Ghardaqa 22 801 42 11.3 al-Kharga 39 544 4.4 Samasla 22 693 1.1 . 3.2 . Dachna 38 970 2.9 al-Sanala 21 376 '' . 11.4 3.6 al- Mancha 37 780 33 Ralah 20 770 1!.1 Sirs al-Layana 36 399 3.4 Ras Gharib 20 617 . 15.2 4.5 . Chibin al-Qanalir 35 519 3,9 al-Rahmaqiyya 20 303 . 1.4 3.1 . al-Badari 34 858 2,3 al-Chuhada 34 695 3,4 lbchaway 34 430 2.9 Guhayna 34 395 1.3 al-Had 33 914 al-Batina 33 579 Farchrrl 33 097 .. . " .,.. .. al-Shanayim 33 087 .. '... . 2 Dayrab Nagm 32 201 Sidi Salim 31 647 ' Owasna 30 520 'Izbal al-Burg 30 350 29 334 28 29 314 3

42 43 i Vllles de plus de 10 o00 et de moins de 20 o00 habitants. Ville Population Taux de noissance de la population en X en 1986 ,1960-76 1976-86 MCR MEDITERRANEE J Ousayr 3 19997 Kalr Sa'ad 19793 Mitawbus 19 495 Sahil Salim 19 457 Kalr Saqr 19 294 Ghubrakhit 19 281 al-Ayat 18916 Oaha 18512 al-Husayniyya 17 828 Outur 16 544 'Dar al-Salam 15 934 Awlad Tuq I Nagada 15 774 i Oaf1 15317 .I Kalr Chuckr 15 107 i Sadala 14 596 i Agha 13 969 Saqalta 13 865 Fayid 13 826 al- Hama 12 804 I Zarqa 12 500 I I Mut 11 899 I Allin 11 858 l Salaga 10 595 I 1 C....U*,..,.. i I Villes de plus de 5 o00 et de molns de 10 O00 habltants. I i o al-Adwa l {.,- 9 887 3,1 3#7 I Wadi +NaIrun 9 168 0,3 13 I Oanlara Gharb 8 821 5,7 8,6 Chaykh Zuhayd 0 633 11,3 I Dix de Ramadan 8 528 A). Abu Tacht 8 336 1 4 $7 al-Dabaa 8 o91 5 23.7 Siwa 7 329 13 4s al-Nasriyya 6 626 Oantara Charq 6 416 20,7 Ras al-Barr 5 401 11.5 Burg al-'Arab 5 O99 1.9 4.6

Villes de molns de 5 O00 habitants.

Nasr aC Nuba 4 992 -5.7 Bir al-Abd 4 778 17.5 al-Tur 4 499 13.5 SaJum 3 616 14 Nakhl 2 527 8.6

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