Nouvelles Tendances De L'urbanisation En
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EN EGYPTE NOUVELLES TENDANCES- DE L' URBANISATION EN EGYPTE : RUPTURES OU CONTINUITES ? Gdb ELKADI ORSTOM i nous considerom les dkfinitions les plus courantes de l'urbanisation, A savoir 'l'action de creer des villes ou d'étendre l'espace urbain' et 'la concentration croissante des populations dans les villes et dans les agglomkrations wbaines' snous constatons que les recentes données statistiques sur l'urbanisation en (l), Egypte les contredisent partiellement. Ainsi, l'une des dondes les plus frappantes est la stagnation de 1'6volulion de la population urbaine au cours des dix demieres anas(43.8% de l'ensemble en 1976,contre 43,9% en 1986).(2). Or, celleh n'avait cess4 d'augmenter d'une kpn continue et soutenue depuis le debut de ce siede (17,2% en 1907, 264% er: 1937, 37,5% en 1960 et G,8%en 1976). Simultanbment, le nombre de localites rurales &ri- gees en villes au cours de la dbcennie BcoulBe (17 loCalit6s) represente moins du tiers de celles qui ont acc6d6 A ce statut entre 1960 et 1976 (54 localit6s). A ces donnees il faut ajouter la rbgression, voire la chute spectaculaire dans certains cas, du taux de croissance des metropoles et des grandes villes, contrastant avec une dynamique relative des villes moyennes (20 O00 A moins de 100 O00 habi- tants) et une très forte croissance des petites villes et des agglomerations dites ru- rales. Ce relatif ralentissement de l'urbanisation dans un pays qui subit une nouvelle revolution &mographique nous amène A poser un certain nombre de questions. II s'agit d'abord de s'interroger sur les notions d' 'urbanil8' et de 'ruralit6' en Egypte, car c'est souvent I'ambiguïtk ou I'impr6cision de ces concepls qui pervertissent les donnees de base sur la croissance et, par con&!quent, faussent l'ensemble des rksultats de l'analyse. L'on peut aussi se demander sur quels criteres s'appuie l'administration pour octroyer le statut de ville A une localit& rurale et quels sont les enjeux qui sous-tendent les choix r6els. 25 Nous nous interrogerons ensuite sur les mouvements de croissance, de A cblb des trois capitales nationales, Oun, Memphis et Thbbes, il y avail les 2" ralentissement el de regression de la croissance des différenfes strales des villes - c .,. 42 capitales des 'nomes' (provinces) (6). En outre, d'autres centres urbains MODES composant le reseau urbain. La dynamique de la strate inlermediaire des villes remplissaient des Jonctions particuli&res :Tennis, centre de fabrication des textiles, D'URBANISA- Iraduit-elle l'amorce de I'bquilibrage, tant souhaite, d'une armature urbaine marquee Naucratis, ville commeraale fondee par les Milesiens sous la XXVle dynaslie, Canope, TDN par une forte polarisation au profit d'un nombre tres rbduil de villes? Ou s'agi14 port maritime, Chidia, station douanibre sur l'ancien Canal d'Alexandrie, Al-Lahun, EN EGYPTE pluldl d'un phenombne ayant un impaci limile? Quels sont les facteurs ayant Dayr al-Madina el Khenl Kaus, villes ouvrikres, des villes fortilikes o0 slationnaient contribue A la dynamique sans precedent d'agglomerations diles rurales, de taille des garnisons telles que Silb et des centres religieux d'importance regionale ou moyenne, el quelles en sont les consbquences, notammenl sur l'environnement nahonale. La distinction entre rural et urbain remonle donc aux temps les plus anciens. 6cologique? Cette dynamique rdv&le-I-elleun dt'clin general de l'exode rural compte Fonctions administrattves, politiques, militaires, religieuses ou economiques op4raient tenu du rapprochement des taux d'accroissement annuels moyens des populalions cette distinction en m6me temps qu'elles detenninaienl le rang el I'imprtance d'une urbaine et rurale (respectivement de 2,6% et 2,5%)? localile dans le reseau urbain. Ceci nous permet de parler d'une armalure urbaine precoce sans qu'il s'agisse seulement d'une mbtaphore. Nous ne pourrons certes pas apporter de rbponses precises A toutes ces questions, etant donne l'absence de donnees sur les mouvements migratoires; nous nous contenterons dom d'avancer des hptMsesou de nous appuyer sur des éMes Cette hierarchie des villes s'insbrait dans un systeme de division terriloriale de cas. Nous tenterons enfin de repondre A la question pode par le litre de celte en regions, provinces et, plus tard, canions, dont le principe de base est reste elude : la stabilisation de la population urbaine est-elle reelle ou apparente? quasiment immuable. Depuis les Bpoques primitives, I'Egypte &ait diviske en deux Traduitelle vraiment de nouvelles lendances amenees A se developper? Quel est grandes regions :la Haute-Egypte el la Bass-Egypte, auxquelles est venue s'ajouler l'avenir de l'urbanisation en Egyple? la Moyenne-Egypte (termes generiques utilises encore de nos jours mais ne correspondan1pas A un decoupage administratif). Ces regions etaient divides A leur Nolre analyse des nouvelles donnbes de l'urbanisation n'exclut pas la lour en provinces appelkes nomes, amenagCes en fonction de l'irrigation, de la n6cessil6 de quelques rappels historiques permettant de retablir les rapports avec conquele du sol el regies par un officier delbgue par le pouvoir central (7). Chaque les origines, sans nier te fait que certaines donnees identiques ont pris un sens nome avait sa mbtropole, pss6dail son environnement social et son dieu local, auquel diffbrent dans un contexle qui a bvolu4. elail attachbe la population. Les 42 nomes de I'Egypte pharaonique ont presque double au cours des bpoques pstbrieures. Des villes en decadence cbdaienl le pas A des cites plus recentes et plus prosp&es. certains nomes elaienl subdivis5s, d'autres UNE ARMATURE URBAINE MILLENAIRE etaient reunis en fonclion du volume de la production agricole, de la prosperile economique el des varialions du nombre des habilants. La geographie de I'Egypte a fail A la fois sa fortune et son malheur. Tenue prisonnibre entre deux plateaux desertiques, la fertile vallee du Nil (moins de 4% de A certaines Bpoques on a cree un ou deux niveaux administralils la surface totale du pays) abrite depuis le debut de l'histoire (3) la majoril6 de la inlermkdiaires entre celle circonscriplion de base et les trois grandes regions population et des activiles el la lotalil6 des villes el des villages. Aujourd'hui encore, composant le leniloire. Ce lut le cas au Ive sikcle de notre ere (decrel de DioclBs) o0 et en dbpit des efforts successifs entrepris par I'EtaI depuis i956 pur la conqu6te la Haute et la Basse-Egypte furent divides en 7 Eparchies, divisees A leur tour en du &sert, les gouvernorats dits de la frontikre (4), tous desertiques, regroupent duchbs regroupant les nomes, qui prirent le nom de 'pagis', puis 'kourah'. 565 389 habilants (I ,7% de la population lolale) don1 324 128 citadins repartis sur 27 centres urbains (14% de l'ensemble des villes et 40% des villes de moins de A d'autres Bpoques, la nbcessite d'avoir une unilé administrative plus grande 20 O00 habitants). que la kourah se faisan1 ressentir, I'on groupa les kourah dans de petites provinces tout en supprimanl les deux grandes divisions introduites par les Romains; celte Deux trails particuliers CaractCrisent le cas Bgyplien : I'anciennete de p&¡cde des petites provinces dura de 1058 A 1300; lui succeda celle des grandes I'armalure urbaine et un cadrage administratif rigoureux dont le fondement essentiel provinces (24 en Basse-Egypte et en Haute-Egypte) qui dura non seulement jusqu'A remonte A I'Antiquitk. la lin de l'&poque arabe mais pratiquement jusqu'A nos jours, car la plupart des provinces existent encore A l'heure actuelle telles qu'elles etaient autrefois. Lorsque les Grecs arrivbrent en Egypte, ils furent BmerveillCs par ta densile de la populalion, le foisonnement des villes et la diversile de leurs fonclions. 'Villages Toutefois, des unirés plus rkduites,' le district el le canton, assurerent le et ville se comptaient par milliers', dont une 'centaine de vraies villes' (5) rt'parties I relais entre les provinces et les communes rurales A partir de 1850 ou, en meme sur l'ensemble du lerritoire de I'Egypte utile, suivant une logique dictée par les temps, les trois villes principales, Le Caire, Roselte el Damietle, furent Brigbes en determinanls @ographiques, politiques, Bconomiques el mililaires : en Basse-Egyple, gouvernorats. Ce nouveau terme s'ktendil ensuite pour designer toutes les provinces elles Btaienl dispers& dans le large evenfail du Della avec une plus grade densith le suite A la promulgation. en 1960, de la loi sur l'adminislralion locale qui définil les long des sept bras du Nil, principal reseau de circulation des hommes et de5 biens, el trois niveaux de I'acluelle hierarchie administrative : le gouvemorat (province), le une faible concentration sur le littoral et A la lisiere des déserts. En Haute-Egypte, markaz (district) et le village. elles se suddaienl r@ul¡&remenldans la vallk sur les deux rives du flewe. , 26 27 Certes le nombre, les capitales, les appellations, la nomenclature, les limites geographiques el la taille des provinces ont beaucoup varie durant les 5000 ans qui PROBLEMES DtUtklNI I UN t I UtStLtG I IUN Ut3 VlLLtb nous &parent des epoques antiques; toutefois, on retrouve certaines continuites MODES indeniables. Ainsi y a-t-il, parmi les 26 capitales des gouvernorats composant le . En 1907, on a tente de donner une definition de I' 'urbanitb. qui inclue le D'URBANISA- territoire : seuil quantitatif des statistiques et la fome urbaine : 'A town is an area of more TION than 10 O00 inhabitants when not treated as towns unless they really possessed EN EGYPTE - Six cites ayant plus de 4000 ans d'histoire et qui etaient des capitales urban characteristics, and even not overgrown villages' (10).