La Bernerie-En-Retz, Version 4.0, Novembre 2019
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Page 1 sur 40 La Bernerie-en-Retz, version 4.0, novembre 2019. GNE : La Bernerie-en-Retz Carte IGN au 1/25 000e : 1123 OT. Coordonnées : 47° 04’ 56’’ nord, 2° 02’ 10’’ ouest. Arrondissement de Saint-Nazaire. Canton de Pornic. Intercommunauté : Pornic-Agglo-Pays-de-Retz, (ex Communauté de Communes de Pornic de 2002 à 2016), depuis le 1-1-2017, comprenant 14 communes (Pornic –siège-,La Bernerie-en-Retz, Chaumes-en-Retz, Chauvé, Cheix-en-Retz, Les Moutiers-en-Retz, La Plaine-sur-Mer, Port-Saint-Père, Préfailles, Rouans, Saint-Hilaire-de-Chaléons, Saint-Michel-Chef- Chef, Sainte-Pazanne, Vue). 2 944 Berneriennes et Berneriens (2016). Surface : 608 ha (La Chapelle-sur-Erdre 3342 ha). La commune est un quasi quadrilatère de moins de 4 km de long par 1,5 km de large environ. De ce fait la commune n’a que deux voisins : Pornic et Les Moutiers. Densité de population 484h/km² Altitude de 0 à 47m §§§§§ Avant Propos Il serait aberrant de vouloir parler de La Bernerie en l’isolant de son contexte. Il est donc indispensable de développer sur Les Moutiers avec qui elle a partagé l’histoire jusqu’au XIXe s., sur le Pays de Retz sa terre, sur le marais, sur la Baie de Bourgneuf, sur Noirmoutier qui ferme la baie, sans laquelle sa façade maritime serait ouverte sur une mer vide qui en ferait une station quelconque, sans attrait. Le titre de cet article résume le cheminement de La Bernerie depuis l’origine du bourg initial à nos jours. Cette version 4.0 est une refonte totale des versions précédentes, elle s’adresse à tous les amoureux du lieu ainsi qu’aux membres du GNE (Cartouches). Elle ajoute des éléments manquants précédemment, elle corrige d’éventuelles erreurs et maladresses, elle précise, elle actualise l’ensemble du texte. De ce fait c’est une version plus longue, j’espère qu’elle intéressera le lecteur sans trop l’ennuyer. M’Fanch Sources : Emile BOUTIN († 2013), Marc GUITTENY († 2016), Monique ALBERT, bulletins municipaux de La Bernerie et des Moutiers, Ouest-France, Presse océan, le Courrier du Pays de Retz, documents en provenance des OTSI du Pays de Retz, plaques et inscriptions commémoratives, et dans une moindre mesure Internet. Cartes IGN et Michelin, cartes marines du SHOM, mes propres constatations depuis 1978. §§§§§ Page 2 sur 40 Sommaire : Compte tenu de la densité du texte et du nombre de chapitres je crois nécessaire d’en rappeler l’ordre en tout début de cet exposé. Page : Chapitre 1 – Pays-de-Retz et « Côte de Jade ». 3 Chapitre 2 – Géologie et géographie du Pays-de-Retz et du Marais Breton. 3 Chapitre 3 – Bourgneuf-en-Retz et le Marais Breton. 4 Chapitre 4 – De terribles vimers. 6 Erika, naufrage et conséquences. 9 Chapitre 5 – Surveillance militaire et douanière de la Baie-de-Bourgneuf. 10 Chapitre 6 – La Baie-de-Bourgneuf aujourd’hui. 11 Le Gois, continuité du territoire. 14 Jean MOUNES. 14 L’ostréiculture. 15 Chapitre 7 – Occupation humaine. 16 Chapitre 8 – Le Moyen-âge de 476 au XIe s. 16 Chapitre 9 – Les seigneurs de Retz. 17 Chapitre 10 – Prigny. 17 Chapitre 11 – Les Moutiers-en-Retz. 18 Chapitre 12 – De la Révolution et des Guerres de Vendée. 21 Chapitre 13 – Vers une rupture. 22 Rapprochement. 22 Chapitre 14 – La Bernerie-en-Retz. 23 Chapitre 15 – Desserte Ferroviaire. 25 Chapitre 16 – La Seconde guerre mondiale et la Poche de Saint-Nazaire. 27 Chapitre 17 – Organisation territoriale de la Bernerie-en-Retz. 27 Chapitre 18 – Patrimoine de la Bernerie-en-Retz. 28 Protection du patrimoine. 32 Chapitre 19 – Construction du plan d’eau. 32 Pavillon Bleu. 33 Chapitre 20 – Célébrités de la Bernerie-en-Retz. 32 Chapitre 21 – Les canons du « Juste ». 35 Chapitre 22 – L’affaire Laëtitia. 35 Chapitre 23 – Le parler local. 37 Chapitre 24 – La pêche de loisir à La Bernerie-en-Retz. 38 Conclusion. 40 §§§§§ Blason du Pays de Retz D’or à croix de sable Ce blason date du XIIIe s., après la bataille de Bouvines, en 1215. A l’origine le blason était d’or à la croix de gueules. L’évêque de Nantes Geoffroy (1199-1208) aurait permis au 4e fils de Montmorency, comte de Laval et des Mauges, de porter la croix noire à la mort de sa mère, car il était mineur. Page 3 sur 40 La Bernerie, Petite-fille de Prigny. §§§§§ 1 : Pays-de-Retz et « Côte de Jade ». Le Pays-de-Retz, Pagus Ratiatensis, tire son nom de Ratiatum, la cité qui a précédé Rezé, port important sur la Loire. Si important sans doute pour que cette terre de la rive gauche de la Loire soit désignée sous le terme de pays de Ratiatum. Ce territoire appartenait aux Pictons dont la capitale était Poitiers, avant de devenir breton par le traité d’Angers entre le roi de France Charles II « Le chauve » et le souverain breton Episroë, en 851. Fouilles à Ratiatum autour de Saint-Lupien à Rezé (6-2015). « Côte de Jade », est une appellation donnée afin de promouvoir les stations balnéaires de cette partie de côte sur le modèle des appellations d’autres côtes, telles « Côte d’Azur », « Côte d’Emeraude »… « Côte de Jade » fait référence à la couleur de la mer selon une idée de Louis GAUTIER (Maire de La Bernerie-en-Retz de 1926 à 1945). Cependant cette tentative d’unification des communes côtières de Saint-Brévin aux Moutiers, ne cache pas les disparités qui existent entre les stations balnéaires de part et d’autre de la Pointe Saint-Gildas. 2 : Géologie et géographie du Pays-de-Retz et de la Baie de Bourgneuf. D’une manière générale, le Pays-de-Retz appartient au Massif armoricain, avec un socle plutonique de granodiorites et granites hercyniens (359 à 271 Ma) pour sa partie nord et centrale, et des gneiss et granites caldonniens et manceliens (542 à 520 Ma) au sud de Saint-Père-en-Retz. Le sud, au dessus de Bourgneuf-en-Retz, s’étant formé au Paléozoïque, de l’Ordovicien au Dévonien (488 à 359 Ma). Quand au Marais, jusqu’à Beauvoir, il appartient à l’époque historique récente de comblement. Bien sûr il faut affiner, vers Chaumes en Retz (Arthon-en-Retz et Chéméré) par exemple, on trouve des diorites et tonalites hercyniennes (385 à 355 Ma)… et des ophiolites (190 à 120 Ma) autour du lac de Grandlieu. Page 4 sur 40 Pour en rester à la Baie de Bourgneuf et au Marais Breton, on trouve un filon de micaschistes depuis la pointe Saint-Gildas jusqu’à La Bernerie, en passant par Pornic, seulement coupé de sables et d’argiles à hauteur de Pornic dans lesquels coule le Canal de Haute-Perche. A la Bernerie ce filon fait place aux schistes, quartzites, ampéites, phanites, puis du sud de la Bernerie et dans tout le marais et à Noirmoutier des sables et limons. Un filon de grès, arkoses venant s’immiscer entre schistes et sables depuis les Moutiers-en-Retz, jusqu’au dessus de Machecoul. Géographiquement, la pointe de Gourmalon, à Pornic, est un sous ensemble de la Pointe Saint-Gildas. Le coteau qu’elle constitue est la lèvre d’un plateau, orienté de nord-ouest à sud-est, il se prolonge jusqu’au-delà de Fresnay-en-Retz où il remonte vers le nord. Ce sillon qui a une hauteur moyenne d’une trentaine de mètres, culmine à près de 40 m aux environs du Moulin des Tréans (Commune des Moutiers). Prigny, établi sur ce sillon, domine la baie de son éperon rocheux surplombant un talweg où coule actuellement le ruisseau de la Charreau Blanche qui prend sa source au dessous d’Arthon. Les traces d’occupation humaine antérieures aux Romains sont toutes situées sur ce sillon et non plus bas, car la ligne de côte se trouve au niveau du pied du sillon. Quand César conquiert la Gaule, Prigny domine un port (Probablement un échouage) situé sur un étier, peut être que déjà la zone entre Prigny et la côte actuelle donnait des signes de comblement par accumulation des sédiments sur des hauts fonds, peut être aussi un abaissement du niveau de la mer ou la conjonction des deux ont abouti avec l’aide de la création d’un cordon dunaire jusqu’à l’embouchure du Falleron au Collet à créer un zone lagunaire pour cette partie de littoral. Ce cordon dunaire est absent sur le littoral du Marais Breton depuis le Collet vers le sud puisque les digues qui ont été construites depuis le Moyen-âge protègent un polder. Avant le comblement, le marais de Bourgneuf était beaucoup plus échancré, Machecoul se trouvait au fond avec l’estuaire du Falleron (Rivière actuellement limitrophe entre la Loire-Atlantique et la Vendée, qui prend sa source à Touvois), des hauteurs relativement modestes (une vingtaine de mètres) allant depuis l’arrière pays de Challans jusqu’à Beauvoir séparaient le Marais Breton du Marais de Challans… et ainsi de suite jusqu’au golfe des Pictons. Le trait de côte était alors très irrégulier. Les cartes Cassini en font encore état au XVIIIe s. Dans ces profondes échancrures émergent quelques îles calcaires Bouin dont l’Île Chauvet que l’on christianisera en y construisant une abbaye. Ce comblement s’est prolongé jusqu’au XIXe s. puisque Bouin qui était une encore une île entourée par un bras de mer, le « Dain », large de 1 800 m, ne s’est trouvée rattachée au continent qu’à cette époque. Pour le moment des digues délimitent, de façon significative mais vulnérable, les zones de polders et de marais de la mer, comme nous le verrons par la suite.