ABIES Bureau d'études Energie et Environnement

Parc éolien de Grande Garrigue - Névian 11

Suivi ornithologique 2005 Evaluation des impacts sur l’avifaune nicheuse

Sylvain ALBOUY - Octobre 2005

ABIES 127 rue de la République 31290 Villefranche-de-Lauragais Téléphone: 05 61 816 900 - Télécopie: 05 61 816 896 - [email protected] - www.abiesbe.com Sarl au capital de 172 800 euros – RCS : 448 691 147 Toulouse – Code NAF : 742C Abies pour la Compagnie du Vent - Suivi ornithologique 2005 du parc éolien de Grande Garrigue, commune de Névian (11)

Parc éolien de Grande Garrigue - Névian 11

Suivi ornithologique 2005

Evaluation des impacts sur l’avifaune nicheuse

ABIES pour la Compagnie du Vent

Sylvain ALBOUY

Octobre 2005

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SOMMAIRE

1. Introduction...... 4

2. Méthodologie et limites...... 4

3. Aperçu écologique...... 7

4. Résultats 2005...... 9

4.1 Les passereaux nicheurs...... 9

4.1.1 Rappels de l’étude d’impact 2000 ...... 9

4.1.2 Rappels des résultats des suivis ornithologiques de 2003 et 2004...... 9

4.1.3 Résultats du suivi 2005 ...... 10

4.1.3.a Les IKA (Indice kilométrique d'Abondance) sous les éoliennes (Linéaires 1 et 2)...... 10 4.1.3.b Les IKA de l’ancienne zone témoin avec présence en 2005 de trois éoliennes en fonctionnement (Linéaire 3)...... 11 4.1.3.c Cas de l’Engoulevent d’Europe ...... 12 4.1.3.d Conclusion sur les passereaux nicheurs en 2005...... 13

4.1.4 Analyse comparative des résultats...... 14

4.2 Les rapaces nicheurs...... 18

4.2.1 Rappels de l’étude d’impact 2000 ...... 18

4.2.2 Rappels des résultats des suivis ornithologiques de 2003 et 2004...... 18

4.2.3 Résultats du suivi 2005 ...... 19

4.2.4 Analyse comparative des résultats...... 27

5. Note sur la mortalité...... 29

6. Note sur la migration...... 30

7. Conclusion et discussion sur l'impact possible des éoliennes...... 32

Liste des cartes ...... 34

Liste des annexes ...... 34

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1. Introduction

Le parc éolien de "Grande Garrigue" sur la commune de Névian dans le département de l' (11), comprend 21 éoliennes de 850 KW de puissance unitaire. Ces éoliennes sont alignées en crête sur une distance d'environ 1 850 mètres (cf. carte méthodologique).

La construction s’est organisée en deux temps : 18 éoliennes en 2002 (mises en service en décembre 2002), puis trois en 2004 (début des travaux en février et mises en service en août 2004). A chaque période, la construction a été interrompue par une période de non-travaux de deux mois environ afin de respecter, notamment, la nidification des oiseaux sur le site.

Les enjeux avifaunistiques mis en évidence dans l'étude d'impact préalable au projet concernent surtout :

- une bonne diversité et densité de Fauvettes méditerranéennes, - la nidification à proximité d'un couple de Busard cendré.

Un suivi ornithologique est inscrit dans les recommandations de l'étude d'impact et repris dans les prescriptions du permis de construire. La demande de suivi vise en priorité l'avifaune nicheuse : passereaux du site et rapaces nicheurs de proximité.

Ce suivi doit s'effectuer sur plusieurs années, au minimum trois ans consécutifs. L’année 2003 a été suivie et a donné lieu à un rapport : « Suivi ornithologique 2003 du parc éolien de Grande Garrigue, Abies, juillet 2003 ». L’année 2004 a été suivie et a donné lieu à un rapport : « Suivi ornithologique 2004 du parc éolien de Grande Garrigue, Impact sur l’avifaune nicheuse, Abies, septembre 2004 ». Le présent document rassemble les résultats du suivi 2005 et compare l’ensemble des résultats des trois suivis consécutifs (2003-2004 et 2005).

2. Méthodologie et limites

Pour une cohérence des résultats, la méthodologie des suivis est identique à celle utilisée pour l’élaboration de l’état initial de l’étude d’impact.

La méthodologie proposée vise le suivi de l'avifaune nicheuse au printemps 2005 sur la base de plusieurs journées de terrain couvrant les mois de janvier à septembre.

Ces journées concernent le suivi des passereaux nicheurs sous les éoliennes, et celui des rapaces nicheurs à proximité, dont les nocturnes.

La zone témoin sans éoliennes, située au sud et suivie en 2003, comprend trois éoliennes en chantier lors du suivi 2004. Ces éoliennes fonctionnent depuis le mois d’août 2004.

Le protocole appliqué s'est efforcé de suivre dans la mesure du possible celui de l'état initial. Il s'est inspiré donc du STOC - EPS : Suivi Temporal des Oiseaux Communs par échantillonnages ponctuels simples et de l'IKA (indice kilométrique d'abondance). Cette dernière méthode est une technique linéaire d'échantillonnage qui consiste à noter, sur un transect rectiligne, d'environ 800 mètres de long, tous les contacts avec les mâles chanteurs ou des femelles ou des jeunes.

Les résultats sont présentés en comparaison avec l'état initial du projet (EIE) et avec les résultats obtenus lors des suivis 2003 et 2004.

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Les transects retenus sont (cf. carte méthodologique) :

- linéaire 1 : de l'éolienne 1 à 10 au nord, soit 900 mètres de long (il y a 750 m de tour à tour) ; - linéaire 2 : de l'éolienne 11 à 18 au sud, soit 600 mètres de long (il y a 500 mètres de tour à tour) ; - linéaire 3 ou ancienne zone témoin, 500 mètres de long au sud des éoliennes vers Bizanet. Ce linéaire concerne les trois éoliennes supplémentaires de Névian (permis de construire accordé pour 21 machines).

Au total, 2 kilomètres linéaires sont inventoriés dont 1 800 mètres sont désormais concernés par des éoliennes.

Les rapaces nicheurs sont contactés aux jumelles durant les périodes favorables (parades). Les nids sont recherchés et localisés dans la mesure du possible et sans porter atteinte au bon fonctionnement de la reproduction.

Date Météo Temps d'observation Total 07/01/2005 Froid, temps clair et vent De 15h30 à 19h30 4 h Nocturnes faible 24/02/2005 Froid, temps clair et vent De 17h00 à 20h00 3 h Nocturnes faible 27/04/2005 Non précisée De 7h00 à 12h00 5 h Chants + rapaces 11/05/2005 Soleil, vent nul De 6h30 à 14h30 8 h Chants + rapaces + migration 20/05/2005 Soleil, vent nul De 7h00 à 13h00 6 h Chants + rapaces 02/06/2005 Soleil, vent nul De 10h00 à 13h00 3 h Rapaces 08/06/2005 Soleil, vent de SE faible De 20h30 à 23h30 3 h Nocturnes 15/06/2005 Soleil voilé, vent de NW De 6h00 à 16h00 10 h Chants + rapaces modéré 17/06/2005 Soleil, vent nul De 7h00 à 15h00 8 h Chants + rapaces 22/06/2005 Clair, vent nul De 17h00 à 00h00 7 h Rapaces + nocturnes 15/07/2005 Non précisée De 9h00 à 15h00 6 h Rapaces 22/07/2005 Eclaircies, vent de NW faible De 7h00 à 12h00 5 h Rapaces à modéré 24/08/2005 Soleil, vent de NW modéré De 9h00 à 00h00 15 h Rapaces + migration + faiblissant Chauves-souris 13/09/2005 Soleil, vent de NW modéré De 10h00 à 18h00 8 h Rapaces (Circaète) + migration 20/09/2005 Soleil, vent modéré à fort de De 11h30 à 15h30 4h Rapaces + migration NW 21/09/2005 Soleil, vent de NW modéré De 8h00 à 15h00 7h Rapaces + migration faiblissant 102 h

Environ 102 heures ont été consacrées au présent suivi de l'avifaune nicheuse du parc éolien de Névian durant toute la saison de reproduction 2005.

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Carte 1 : Carte méthodologique et d'implantation des éoliennes

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3. Aperçu écologique

Le parc éolien de Garrigue Haute sur la commune de Névian dans le département de l’Aude se situe en zone d’influence méditerranéenne. Le parc est implanté sur les premiers contreforts des Corbières maritimes au sud de la RN 113 au niveau du col de la Muette. Il se trouve environ à mi-distance (environ 10 km) entre à l’est et Lézignan-Corbières à l’ouest. Au nord du site domine la plaine viticole de l’Aude, puis le Minervois. A l’est se trouve le massif de la Clape, à environ 15 kilomètres, puis le littoral et la mer méditerranée à environ 22 kilomètres. Le massif forestier de Fontfroide se trouve à moins de 10 kilomètres au sud. La Montagne d’Alaric quant-à-elle se situe à une vingtaine de kilomètre plein ouest.

Localement la végétation est dominée par la garrigue basse à Chêne kermès (Quercus coccifera) parsemée encore de quelques belles zones de pelouses à Brachypode rameux (Brachypodium retusum). Par endroit, des bosquets de Chêne vert (Quercus ilex) et d’Arbousier (Arbustus unedo) sont présents. Cependant, la forêt gagne du terrain par le sud et la dynamique du pin permet à cette espèce de se développer abondamment. Il occupe les fonds de combe, les versants et même les crêtes et plateaux surtout dans la partie sud du parc (les nombreuses plantations de l’ONF sur la commune de Bizanet favorisent ce phénomène).

Enfin, quelques escarpements rocheux dépassent de la garrigue, surtout au niveau de la Combe portale au nord du plateau de Grande Garrigue. Ces rochers peuvent accueillir le Grand-Duc d’Europe et le Monticole de roche en période de nidification.

La garrigue basse et semi-ouverte représente un milieu favorable pour la nidification de nombreuses espèces de passereaux méditerranéens (fauvettes, Bruant ortolan, alouettes…), ainsi que pour la chasse de certains rapaces (busards, aigle, Circaète Jean-le- Blanc…).

Enfin, le site se trouve en limite du couloir migratoire littoral qui concentre les oiseaux par fort vent de nord-ouest. Ce promontoire avancé des corbières sur la plaine est cependant un repère pour les oiseaux migrateurs venant du nord (migration d’automne), qui rejoignent ainsi les premiers reliefs après la traversée de la plaine de l’Aude. Le site et ses mini-vallées adjacentes peuvent donc être fréquentés en migration sous certaines conditions climatiques (vent de nord-ouest faible à modéré ou jour de bascule de direction du vent…).

Carte 2 : Situation géographique du parc éolien de Névian

Parc éolien de Névian

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Aperçus photographiques du parc éolien de Névian en 2005

Vue depuis le nord (entrée du parc) Vue depuis le nord (accès du parc)

Vue depuis la partie sud du parc (éolienne 19) Vue depuis le sud-ouest (commune de Bizanet)

Vue depuis la combe est Vue sur la garrigue où niche le Busard cendré (Hibou Grand-Duc d’Europe nicheur) depuis le sud-est (plan de Garrigue)

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4. Résultats 2005

4.1 Les passereaux nicheurs

4.1.1 Rappels de l’étude d’impact 2000

Les données de l'Etude d'Impact sur l'Environnement (Abies - LPO Aude) datant de mai 2000 précisent :

- une dominance du cortège des fauvettes méditerranéennes. Ces dernières sont aussi bien représentées quantitativement (17 mâles chanteurs sur un transect de 2 km) que qualitativement (6 espèces différentes). La forte densité des fauvettes pitchou et mélanocéphale indique une couverture végétale relativement fermée (Chênes vert et kermès) ;

- un intérêt certain de la zone pour le Bruant ortolan (total de 11 mâles chanteurs en 1999). Ce passereau migrateur protégé recherche les milieux ouverts et dégagés de pelouse maigre à Brachypodes ou garrigue dégradée basse. Il apprécie également la présence d’arbres pour s’abriter ou se percher pour chanter ;

- une diversité spécifique plus importante de la partie sud (Plan de Garrigue) avec un mélange d’espèces caractéristiques de milieux ouverts mais également plus boisés (Alouette lulu, Pipit rousseline, Engoulevent d’Europe, passereaux en halte migratoire…).

4.1.2 Rappels des résultats des suivis ornithologiques de 2003 et 2004

- maintien d'une forte densité de fauvettes méditerranéennes dans la garrigue non gyrobroyée sous les éoliennes (> 50 m), mais aucune fauvette présente dans la bande gyrobroyée de 50 mètres de part et d'autre des éoliennes ;

- maintien d'un couple de Monticole de roche nicheur sous les éoliennes (rochers < 100 mètres), avec de nombreuses parades du mâle sous les éoliennes et perchoir au niveau du mât de mesures au nord ;

- présence du Pipit rousseline chanteur sous les éoliennes et de l’Alouette lulu nicheuse à proximité immédiate (faible densité) ;

- maintien de la densité de Bruant ortolan entre 2003 et 2004 avec toutefois une légère diminution par rapport à 2000 (on passe de 11 chanteurs en 2000 à 8 en 2003 et à 9 en 2004); la répartition étant en 2004 très inégale, avec une concentration des couples dans la partie nord du parc (garrigue à chêne kermès gyrobroyée depuis plus de 2 ans) ;

- retour de l’Engoulevent d'Europe (3 chanteurs en 2000, 0 en 2003 et 2 en 2004).

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4.1.3 Résultats du suivi 2005

4.1.3.a Les IKA (Indice kilométrique d'Abondance) sous les éoliennes (Linéaires 1 et 2).

Le tableau suivant présente les effectifs maxima des espèces nicheuses contactées le long des linéaires 1 et 2 sous les éoliennes 1 à 18 et leur IKA respectif.

Espèces Linéaire Linéaire IKA 1 2 (abondance/ km) Bruant ortolan Emberiza hortulana 7 1 5,3 Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala 3 4 4.7 Fauvette pitchou Sylvia undata 3 3 4 Tarier pâtre Saxicola torquata 2 1 2 Linotte mélodieuse Carduelis cannabina 2 1 2 Pipit rousseline Anthus campestris 2 1 2 Perdrix rouge Alectoris rufa 1 2 2 Rossignol philomèle Luscinia rubecula 1 1 1,3 Alouette lulu Lullula arborea 1 1 1,3 Merle noir Turdus merula 0 1 0,7 Coucou gris Cuculus canorus 1 0 0,7 Bruant proyer Miliaria calandra 1 0 0,7 Monticole de roche Monticola saxatilis 1 0 0,7 Coucou-geai Clamator glandarius 1 0 0,7 Serin cini Serinus serinus 0 1 0,7 Fauvette passerinette Sylvia cantillans 0 1 0,7 Rollier d’Europe Coracias garrulus 1 0 0,7 Huppe fasciée Upupa epops 0 + Guêpier d’Europe Merops apiaster 0 ++

Légende : + individu contacté sans comportement reproducteur

Les espèces dominantes sont caractéristiques de la garrigue méditerranéenne. Le cortège des passereaux nicheurs sous les éoliennes est dominé cette année par le Bruant ortolan et les fauvettes mélanocéphale et pitchou. Les fauvettes ne sont pas contactées directement sous les éoliennes mais dans une végétation un peu plus dense, au-delà de la bande des 50 m gyrobroyée en 2002.

Le Bruant ortolan est bien présent sur le linéaire 1 au nord du site avec 7 chanteurs, alors qu’un seul chanteur est détecté sur le linéaire 2. Plusieurs individus sont observés directement sous les éoliennes (< 50 m), comme le 25 juin avec un mâle chanteur sous l’éolienne 6 et un couple en alerte sous l’éolienne 7.

Viennent ensuite : le Tarier pâtre, la Linotte mélodieuse, le Pipit rousseline et la Perdrix rouge, puis l’Alouette lulu et le Rossignol philomèle. Les dernières espèces étant faiblement représentées.

La nidification est prouvée pour le Tarier pâtre avec l’observation d’un mâle en compagnie d’un juvénile le 20 juin 2005 sur le linéaire 2. Une famille de Perdrix rouge est également observée sur le chemin sous l’éolienne n°17 le 15 juillet 2005. Elle est constituée d’un adulte (femelle) et de 5 juvéniles non volants.

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Un mâle de Monticole de roche chante du haut du pylône électrique situé au nord du parc (ligne 20 000 V), le 11 mai 2005. Puis le couple est observé au niveau des rochers situés dans la combe à l’est des éoliennes (fin du linéaire 1). Le comportement d’agressivité du mâle envers le Merle noir est également observé. Le comportement territoriale de cette espèce prouve sa nidification à cet endroit.

Notons enfin, l’observation d’une famille de Rollier d’Europe : 2 adultes et 1 juvénile juste volant se faisant nourrir durant la matinée du 22 juillet 2005. Le jeune est perché sur un muret, puis sur un chêne vert, situés sur le replat entre la combe tordue et la combe portale proche des éoliennes nord. Une autre observation datant du 2 juin 2005 d’un adulte en vol au même endroit tend à prouver une nidification à proximité pour cette espèce ?

C’est aussi dans cette partie nord du parc qu’ont eu lieu les observations en période de reproduction du Coucou-Geai (1 adulte le 17 juin 2005) et de la Huppe fasciée (1 adulte le 22 juin 2005).

4.1.3.b Les IKA de l’ancienne zone témoin avec présence en 2005 de trois éoliennes en fonctionnement (Linéaire 3).

Le tableau ci-dessous présente les effectifs maxima des espèces contactées sur un linéaire de 500 m comprenant trois éoliennes (E 19 à 21) dans sa partie nord :

Espèces Effectif IKA max (abondance/ km) Fauvette mélanocéphale Sylvia melanocephala 4 8 Rossignol philomèle Luscinia rubecula 3 6 Fauvette pitchou Sylvia undata 2 4 Merle noir Turdus merula 2 4 Alouette lulu Lullula arborea 2 4 Tarier pâtre Saxicola torquata 1 2 Fauvette passerinette Sylvia cantillans 1 2 Coucou gris Cuculus canorus 1 2 Roitelet triple-bandeau Regulus ignicapillus 1 2 Linotte mélodieuse Carduelis cannabina 1 2 Chardonneret élégant Carduelis carduelis 1 2 Tourterelle des bois Streptopelia turtur 1 2 Bruant zizi Emberiza citrinella 1 2 Serin cini Serinus serinus 1 2 Pigeon ramier Columba palumbus 1 2 Bruant ortolan Emberiza hortulana 1 2 Geai des chênes Garrulus glandarius 1 2 Fauvette orphée Sylvia hortensis 1 2 Pipit rousseline Anthus campestris 1 2 Pouillot de Bonelli Phylloscopus bonelli 1 2 Martinet noir Apus apus ++ Guêpier d’Europe Merops apiaster ++ Torcol fourmilier Jynx torquilla +

Légende : ++ individus contactés sans comportement reproducteur

Les espèces dominantes de ce linéaire sont les fauvettes méditerranéennes : mélanocéphale et pitchou essentiellement. L’abondance du Rossignol philomèle et du Merle noir montre une tendance à la fermeture du milieu.

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Ceci ce confirme par la présence d’autres espèces plutôt caractéristiques d’un milieu fermé, voire boisé ou en cours de colonisation par la forêt (Dynamique du Pin d'Alep). Ces espèces sont par exemple, le Pigeon ramier, la Tourterelle des bois, le Roitelet triple-bandeau, le Geai des chênes, le Pouillot de Bonelli…La présence de l'Alouette lulu, du Pipit rousseline et du Bruant ortolan démontre la persistance ça et là de tâches plus ouvertes de type pelouse à Brachypode rameux. La Fauvette orphée se cantonne dans les pentes boisées (vallons).

Globalement, la diversité spécifique et la nature des espèces présentes démontrent que le linéaire 3 est constitué d’une mosaïque de milieux (dynamique de fermeture par le pin de la garrigue basse à Chêne kermès).

4.1.3.c Cas de l’Engoulevent d’Europe

L’Engoulevent d’Europe Caprimulgus europaeus est un oiseau migrateur aux mœurs nocturnes et crépusculaires. Il arrive sur le littoral audois à la mi-avril pour se reproduire dans des milieux à végétation basse et clairsemée, avec des placettes nues, sèches, voire semi-arides. Le nid est placé à même le sol. Le chant du mâle facilement reconnaissable porte assez loin le soir venu. L’Engoulevent d’Europe est inscrit à l’annexe I de la Directive Oiseaux et est, à ce titre, une espèce prioritaire en terme de conservation.

L’état initial de l’étude d’impact avait permis de détecter trois chanteurs en mai 2000. Tout les trois étaient localisés dans les combes à l’est de la crête prévue pour l’implantation des éoliennes. Le suivi du parc en 2003 n’avait pas permis de contacter l’espèce sur le site. Le suivi de 2004 avait permis de recontacter l’espèce avec deux mâles chanteurs le 25 mai au sud de la Combe de Brousse (même situation que lors de l’état initial).

Le présent suivi de 2005 a permis de localiser trois mâles chanteurs le 22 juin, un dans chaque combe située à l’est des éoliennes.

Dessin de Christophe Bergès

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4.1.3.d. Conclusion sur les passereaux nicheurs en 2005

La carte suivante illustre la localisation des passereaux remarquables nicheurs certains ou probables vis-à-vis des éoliennes pour l’année 2005.

Carte n°3 Les passereaux remarquables nicheurs en 2005

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Sur la carte précédente, nous remarquons bien un déséquilibre dans la répartition du Bruant ortolan beaucoup plus présent dans la garrigue basse de la partie nord du parc éolien. Les mâles chanteurs peuvent être cantonnés très proche des machines (< 100 m). L’Engoulevent d’Europe fréquente les combes est à l’abri du vent dominant pour chanter. Les mâles chanteurs sont toutefois contactés assez loin des éoliennes (> 500 m). Le couple de Monticole de roche est potentiellement nicheur sur des rochers situés dans une combe à environ 300 mètres des éoliennes. Les rolliers adultes sont observés en vol entre les éoliennes et venir nourrir un jeune de l’année juste volant (se déplaçant d’arbuste en arbuste en quémandant) sur une zone proche des éoliennes (< 200 m).

4.1.4 Analyse comparative des résultats

Le graphique suivant montre l’évolution des effectifs de passereaux remarquables nicheurs recensés sur les trois linéaires du parc éolien de Grande Garrigue, sur les trois années de suivi de fonctionnement du parc, en comparaison avec l’état initial.

Evolution des effectifs de passereaux nicheurs

35 30 25 20 Alouette lulu 15 Bruant ortolan 10 Engoulevent d'Europe mâles chanteurs 5 Pie-Grièche à tête rousse 0 Fauvettes méditerranéennes 1999-2000 2003 2004 2005 Monticole de roche

années Pipit rousseline

1999-2000 2003 2004 2005 Alouette lulu 1 1 2 4 Bruant ortolan 11 8 9 9 Engoulevent d'Europe 3 0 2 3 Pie-Grièche à tête rousse 1 0 0 0 Fauvettes méditerranéennes 17 31 25 25 Monticole de roche 1 1 1 1 Pipit rousseline 3 2 3 4

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Globalement, l'ensemble de l'avifaune nicheuse présente lors de l’état initial (avant construction du parc) en 1999 et 2000 est toujours présent les premières années de fonctionnement (2003, 2004 et 2005), à quelques détails près. Nous remarquerons une tendance à la stabilité entre 2004 et 2005, après une variation notable des effectifs en 2003. Certaines espèces voient leurs effectifs varier, plus que d’autres.

L’Alouette lulu (Annexe I de la DO, A Surveiller en ) est une espèce bien répandue sur notre territoire toute l’année avec un effectif nicheur supérieur à 10 000 couples. Elle fréquente de nombreux milieux en Languedoc-Roussillon fuyant les zones d’agricultures intensives et les boisements. Elle se rencontre également dans la plaine viticole malgré la faible diversité d’habitats. L’Alouette lulu n’est pas inscrite sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs de Languedoc-Roussillon, car elle reste très abondante. Au niveau du parc éolien, l’espèce était rare avec un seul individu recensé en 2000. Elle semble plus présente en 2005 avec 4 chanteurs répertoriés sur l’ensemble du parc. Elle est contactée sur les trois linéaires parcourus. La population est en augmentation, même si l’effectif reste faible. Les éoliennes n’ont pas l’air d’avoir un impact négatif sur cette espèce pourtant pressentie comme sensible par sa technique de chant en hauteur. Au contraire, l’ouverture de milieux par gyrobroyage a peut-être favorisée le développement d’une mini-population sur le site ?

Le Bruant ortolan (Annexe I de la DO, En Déclin en France, LR 15) présente une population de mâles chanteurs quasi-constante. Après une légère chute la première année de fonctionnement par rapport à l’état initial (8 en 2003 contre 11 en 2000), l’effectif est remonté à 9 mâles chanteurs en 2004 et s’est maintenu à ce chiffre en 2005. En revanche, sa répartition n’est pas homogène dans l’espace, l’espèce étant bien représentée dans la partie nord du site en garrigue basse de Chêne kermès. La localisation des mâles chanteurs est à quelque chose près identique en 2004 et en 2005. Remarquons que cette espèce est souvent contactée très proche sous les éoliennes où des preuves de nidification sont apportées par l’observation d’apport de nourriture et/ou d’alertes d’adultes avec le bec plein (surtout en 2003). L’impact direct des éoliennes peut pour cette espèce être estimé comme nul à faible. Remarquons que le gyrobroyage de la garrigue à Chêne kermès a peut-être même offert un milieu plus propice au maintien de cette espèce sur ce site.

L'Engoulevent d'Europe (Annexe I de la DO, A Surveiller en France) a vu ses effectifs varier pour revenir progressivement à sa population d’origine de 2000 avec 3 mâles chanteurs. Cette espèce reste cantonnée dans les combes situées à l’est du parc (à l’abri du vent dominant de nord-ouest). Les chants sont assez lointains, aucun oiseau n’est observé sous les machines malgré de nombreux passages nocturnes. L’impact des éoliennes sur cette espèce aux mœurs nocturnes est difficilement quantifiable. On pouvait penser à un impact fort après sa désertion du site en 2003, mais son retour progressif en 2004 puis 2005 peut faire penser à une possible adaptation de l’espèce à la présence d’éoliennes ?

La Pie-Grièche à tête rousse (LR 15), n’a jamais été recontactée sur les linéaires des éoliennes. En revanche, cette espèce est bien présente dans les vallons de proximité comme au bas de la Combe de Brousse et sur le Puech Peyroux juste à l’est du parc (chemin de Saint-Antoine). L’espèce n’a jamais été contactée sous les éoliennes malgré des biotopes favorables à proximité immédiate. Le couple recensé en 2000 a soit disparu, soit il s’est déplacé, gêné par les éoliennes ou par une autre cause ? Cette espèce est peut-être sensible aux éoliennes ?

Les fauvettes méditerranéennes : les cinq espèces mentionnées comme nicheuses sur le site avant les éoliennes sont présentes également les années suivantes. Les densités restent très importantes surtout pour la Fauvettes pitchou (Annexe I de la DO, A Surveiller en France) et la Fauvette mélanocéphale. D'un point de vue répartition, aucune fauvette ne niche directement sous les éoliennes (< 50 m) car la végétation gyrobroyée ne peut plus abriter leurs nids. Dès que la garrigue retrouve sa strate arbustive initiale, les fauvettes sont

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à nouveau présentes, à partir de 50 m de part et d'autre des éoliennes. Ceci est valable pour toutes les années de suivi (2003-2005). Même en 2005, malgré une repousse rapide du Chêne kermès sous les éoliennes (bande gyrobroyée), les fauvettes ne semblaient pas être présentes dans cet espace. L’impact direct des éoliennes semble nul sur ces espèces, mais elles peuvent subir en revanche un impact indirect lié à une modification de leur habitat par exemple. Les couples ont du se déplacer vers les zones périphériques déjà occupées. L’impact global sur la population locale de la zone n’a pas pu être étudié lors de ce suivi. Cet impact peut être estimé comme temporaire et localisé dans l’espace. Il n’a bien entendu aucun effet sur l’ensemble de la population départementale de ces espèces.

Le Monticole de roche (A Surveiller en France) est un oiseau migrateur cantonné dans la partie sud et sud-est de la France. Il fréquente les lieux ensoleillés : habitats ouverts bien pourvus en affleurements rocheux. A priori un seul couple est présent mais peut-être deux en 2004. Les sites de nidifications supposée sont chaque année différents, mais toujours en affleurements rocheux naturels, sauf en 2002. En effet, l’année des travaux, l’espèce a profité de la présence des tas d'extraction de terre et de pierres et de la période d'arrêt des travaux de 2 mois pour nicher sur le site (com. pers. LPO Aude, D.CLEMENT). Le même cas a pu se reproduire en 2004, car le mâle a été contacté au sud sur le nouveau linéaire où le chantier était arrêté (tas de pierres et de terre présents). Une femelle a été également observée sur une paroi rocheuse à plusieurs centaines de mètres à l’est du site cette même année. Au final, un à deux couples sont potentiellement présents à proximité des éoliennes en 2004. En 2005, le couple est toujours présent mais se cantonne sur des petits rochers au fond de la combe à l’est des éoliennes. L’impact des éoliennes ne semble pas être négatif pour cette espèce. Notons même que les tas de pierres et de terre liés à la réalisation des fondations ont été préférés par l’espèce pour nicher les deux années de construction. Dans ce cas, l’arrêt du chantier a été bénéfique à la reproduction de cette espèce.

Le Pipit rousseline (Annexe I de la DO, A Surveiller en France, LR 15) est une espèce qui se rencontre dans une grande diversité d’habitats, mais il a une préférence pour les milieux ouverts, chauds et secs avec quelques buissons. L’espèce présente des effectifs faibles mais constants sur ce site avec une population estimée entre 2 et 4 couples selon les années. Les éoliennes n’ont pas l’air d’avoir un effet négatif sur cette espèce malgré son comportement territorial l’amenant à chanter assez haut (hauteur de pales en mouvement). Au contraire, le Pipit rousseline est observé fréquemment venir se nourrir sur le chemin d’exploitation des éoliennes (juste sous les machines). Certains équipements connexes, comme le mât de mesure ou les panneaux de présentation situés à l’entrée du site, sont utilisés comme perchoir d’affût et/ou de chant. La photo suivante montre un mâle de Pipit rousseline chantant du haut des panneaux situés sous les éoliennes (photo de sylvain ALBOUY prise le 20 mai 2005).

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Le tableau suivant tente d’évaluer la sensibilité potentielle des espèces de passereaux nicheurs remarquables aux éoliennes du parc de Grande Garrigue sur la base de trois années consécutives de suivi du parc en fonctionnement.

Espèce Commentaires Pie-Grièche à tête rousse Espèce sensible sans phénomène d’adaptation observé Bruant ortolan Espèce sensible avec un phénomène d’adaptation observé Engoulevent d’Europe Espèce sensible avec un phénomène d’adaptation observé Alouette lulu Espèce peu sensible Pipit rousseline Espèce peu sensible Monticole de roche Espèce peu sensible Fauvettes méditerranéennes Espèce peu sensible

Alouette lulu Fauvette pitchou Monticole de roche Tarier pâtre

Dessins de Christophe Bergès

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4.2 Les rapaces nicheurs

4.2.1 Rappels de l’étude d’impact 2000

Un couple de Busard cendré a été noté cantonné et chassant sur le site deux années de suite (1999-2000). Sa zone d'activité privilégiée se situe sur la partie nord de Grande Garrigue. L'espèce niche dans cette garrigue basse à chênes kermès (transport de branches de la femelle, échanges de proies entre les adultes, défense de territoire du mâle à l'encontre d'autres rapaces…).

Des Faucons crécerelles ont été mentionnés à plusieurs reprises en chasse sur l'extrémité nord de Grande Garrigue. Il est possible qu'ils nichent à proximité (de 1 à 2 couples).

Une prospection nocturne a permis de contacter 1 mâle chanteur de Gand-Duc D'Europe sur la partie Est du plateau nord. Un chanteur marquant son territoire est synonyme de la présence d'un couple reproducteur. Il doit utiliser les garrigues, mais aussi les vignes alentour comme terrain de chasse et les petites falaises du plateau comme site de reproduction.

Un Circaète Jean-le-Blanc est observé en chasse régulièrement sur l'ensemble du plateau qui doit être une partie de son vaste territoire de chasse. Aucun comportement ne laisse supposer une reproduction localisée sur la zone d'étude. De plus, le site de Grande Garrigue offre peu d'espace favorable à l'accueil de cet oiseau et de son nid.

Le site étudié se situe en limite nord du territoire d'un couple d'Aigle royal. Ce couple découvert au printemps 1999, niche à environ 8 km de "Grande Garrigue". Quoiqu'il en soit, le terrain d'étude ne dégage pas un intérêt majeur pour la chasse de ce grand rapace, confirmé par aucune observation d'aigle royal pendant les prospections sur la zone d'étude.

Globalement, la zone d'étude ne représente pas un terrain de chasse privilégié pour les grands rapaces.

4.2.2 Rappels des résultats des suivis ornithologiques 2003-2004

Globalement, les mêmes espèces de rapaces ont été contactées avant et après l'installation des éoliennes. Ces espèces sont "classiques" de la garrigue méditerranéenne.

Les faits marquant sont les suivants :

- le maintien d'un couple de Busard cendré comme nicheur sur le site. La localisation du nid varie peu suivant les années. Il se situe toujours en garrigue basse à Chêne kermès sur le plateau de Grande Garrigue à l’est des éoliennes (<700 m). Le mâle passe sans hésitation (vol direct au ras du sol) entre les éoliennes en fonctionnement, mais les oiseaux sont rarement observés en action de chasse sous les éoliennes.

- Le Grand-Duc d'Europe est supposé nicheur également à proximité des éoliennes dans une combe situé à moins de 500 mètres à l’est des machines. Aucun contact de chant n’a été réalisé sur le site durant ces deux années malgré des sorties nocturnes appropriées. Cependant, le 28 juillet 2003, l’observation d’un juvénile, à peine volant et quémandant la nourriture à l’adulte au fond de cette combe, atteste une nidification de proximité. Les adultes sont observés traversant l’alignement sud des éoliennes cette année là un soir où celles-ci ne tournaient pas. L’espèce n’a pas été contactée durant la période de reproduction 2004, mais un adulte est toujours présent en décembre 2004.

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- Le Circaète Jean-le-Blanc est très peu contacté en 2003, toujours très loin des éoliennes. L’espèce est beaucoup plus souvent contactée en 2004 en chasse à proximité des éoliennes (< 100 m). Une observation d’un adulte avec un serpent dans le bec en vol au-dessus des éoliennes prouve une nidification à proximité de cette espèce (apport de proie au jeune sur l’aire).

- Le Faucon crécerelle s'est maintenu comme nicheur sur la zone avec au minimum deux couples de part et d'autre du parc éolien. Les individus sont souvent observés en chasse entre les machines et en famille, jusqu’à 4 individus chassant en simultané proche des éoliennes.

Les autres rapaces, contactés sur le site en déplacement et/ou en action de chasse, potentiellement nicheurs assez loin du parc, sont : la Buse variable, l’Epervier d’Europe, le Busard Saint-Martin, le Busard des roseaux, le Milan noir et la Bondrée apivore.

Enfin, notons qu’aucune observation d’Aigle royal n’a eu lieu sur le site durant les suivis 2003 et 2004.

4.2.3 Résultats du suivi 2005

Tous les contacts avec les rapaces supposés nicheurs réalisés lors du suivi 2005 sont résumés dans le tableau suivant :

Nombre de contacts des espèces de rapaces par sorties réalisées en période de reproduction 2005 sur le parc éolien de Névian

Espèce 27/04 11/05 20/05 02/06 8/06 15/06 17/06 22/06 15/07 22/07 24/08 13/09 Total Busard 1 4 2 1 14 24 3 1 11 61 cendré Faucon 1 6 2 6 2 2 1 11 2 5 38 crécerelle Circaète 3 3 4 3 2 2 7 4 28 JLB Milan noir 1 1 1 2 1 6 Grand- 1 3 1 5 Duc d’Europe Buse 1 3 1 5 variable Epervier 1 1 1 3 d’Europe Busard 1 1 2 Saint- Martin

8 espèces de rapaces ont été contactées sur le site de Grande Garrigue durant ce suivi, parmi lesquelles 5 sont potentiellement nicheuses à proximité des éoliennes. En revanche, le Busard Saint-Martin, le Milan noir et l’Epervier d’Europe sont sûrement des nicheurs plus lointains. Les autres espèces sont des nicheurs de proximité. Vu le nombre de contacts constants sur le site et les preuves diverses de nidification observées (nourrissage, aire, apports de proies, défense de territoire, vol avec des jeunes…), le Circaète Jean-le-Blanc, le Busard cendré et le Faucon crécerelle sont des nicheurs certains. Le Grand-Duc d’Europe et la Buse variable sont des nicheurs probables. Les zones de reproduction certaines et probables de ces espèces sont représentées sur la carte suivante.

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Carte 4 : les rapaces nicheurs en 2005 sur le parc éolien de Névian

Le Busard cendré (Circus pygargus)

Le Busard cendré est l’une des trois espèces de busards européens. Il est inscrit à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, classé A Surveiller en France et classé en Déclin en Languedoc- Roussillon. La population nationale est estimé à 3 900-5 100 couples. La population régionale doit être inférieur à 300 couples. La carte d’abondance et de distribution issue des Rapaces nicheurs de France (JM. Thiollay et V. Bretagnolle, 2004) montre bien la forte densité de ce rapace dans l’Aude formant le cœur de la population méditerranéenne.

Busard cendré dessins de Hermann Heinzel

Le Busard cendré, comme les autres espèces de busard, fréquente les milieux ouverts en les sillonnant au ras du sol. Il construit son nid à même le sol, au cœur d’une végétation

Page 20 Abies pour la Compagnie du Vent - Suivi ornithologique 2005 du parc éolien de Grande Garrigue, commune de Névian (11) dense naturelle ou cultivée. De caractère non territorial, le Busard cendré peut former des colonies plus ou moins lâches, atteignant 30 couples. C’est une espèce migratrice qui arrive chez nous au mois d’avril pour repartir en août-septembre. Avec plus de 60 contacts lors du suivi 2005 s’étalant du 27 avril au 22 juillet, le Busard cendré est l’espèce nicheuse la plus contactée sur le site. Le parc éolien de Grande Garrigue se situe donc bien sur une zone très fréquentée par cette espèce. Les cartes suivantes montrent l’occupation et l’utilisation de l’espace de part et d’autre des éoliennes par le Busard cendré.

Cartes de répartition et de contact du Busard cendré en 2005 sur le site éolien de Névian

Globalement, toute la zone de plateau en garrigue basse de Chêne kermès est propice à ce busard à la fois pour la chasse et pour la nidification. Des comportements reproducteurs sont notés comme la défense agressive du nid par la femelle de Busard cendré contre une Bondrée apivore de passage le 17 juin 2005, ou bien des parades observées ce même jour. Plusieurs observations d’apports de proies au sol dans un lieu bien précis indiquent la présence d’un nid avec des jeunes. Ces observations permettent l’identification de deux zones distinctes, une sur Grande Garrigue et l’autre plus au sud juste à l’est de l’éolienne 20 : - mâle avec proie le 11 mai 2005 sur le site nord (Grande Garrigue), - femelle avec proie posée plusieurs fois au niveau du site sud (éolienne 20) + apports de proie au nid par la femelle le 15 juin 2005, - apport de proie au nid par le mâle le 17 juin 2005 sur le site sud, - apport de proie au nid par le mâle le 22 juin 2005 sur le site de Grande Garrigue, - apport de proie au nid du sud par la femelle le 15 juillet 2005.

Enfin, l’observation de deux jeunes en apprentissage de vol avec une femelle adulte, au sud des éoliennes avec un retour vers la zone du nid supposé, permet d’affirmer le succès de la reproduction pour cette année 2005. Le nid se trouvait sur un replat situé à l’est à moins de 150 mètres de l’éolienne 20.

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Notons que ces deux zones ne sont pas fréquentées à la même période. Le secteur Grande Garrigue est fréquenté en début de saison, alors que le secteur sud de l’éolienne 20 est fréquenté plutôt en fin de saison. Les jeunes observés en vol avec les adulte le 22 juillet 2005 sont issus de ce nid. Ces apprentissages se sont déroulés dans une combe située au sud du parc (cf. carte). Ces observations peuvent supposer la reproduction de deux couples en colonie lâche ou bien le déplacement du couple nicheur vers la zone sud après avoir échoué sur le site de Grande Garrigue ? Quoiqu’il en soit, l’observation de plusieurs individus adultes en simultané les 15 et 17 juin 2005 par exemple montre bien la présence de plusieurs couples (au moins deux) sur ce secteur. Notons également que le plateau de Grande Garrigue est bien exploité par les busards pour la chasse.

Enfin, remarquons que le Busard cendré est rarement observé en train de chasser à proximité des éoliennes, mais il n’hésite pas à franchir l’alignement en fonctionnement toujours à basse altitude (au ras du sol) : observations du 11/05, 15/06, 17/06, 22/07. Il peut également survoler les machines en fonctionnement, comme ce fût le cas de 3 oiseaux en simultané le 17/06/05. Mais ce comportement reste rare pour les oiseaux locaux qui volent souvent bas à l’approche de leur nid. Il est en revanche observé pour les migrateurs qui peuvent passer très haut au-dessus des éoliennes.

Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus)

Le Circaète Jean-le-Blanc est un rapace migrateur qui arrive sous nos latitudes en mars pour repartir fin septembre. Il est inscrit à l’annexe I de la Directive Oiseaux, classé Rare en France et en Déclin en Languedoc-Roussillon. La population nationale est estimée à environ 2 400-2 900 couples, et moins de 300 couples sont évalués pour la région Languedoc- Roussillon. Cependant, cette espèce assez farouche et discrète sur son site de reproduction reste difficile à localiser. La carte d’abondance et de répartition nationale montre bien la tendance méridionale de l’espèce dont les territoires de chasse sont caractérisés par des milieux ouverts riches en reptiles (régime alimentaire constitué de plus de 70% de serpents).

Circaète adulte tenant une couleuvre verte et jaune (Photo de Ch. AUSSAGUEL, in Rapaces de France p61)

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Avec 28 contacts s’étalant sur toute la saison d’observation du 27 avril au 13 septembre 2005, le Circaète Jean-le-Blanc est une espèce fréquente sur le parc éolien. Les oiseaux sont souvent contactés en action de chasse, explorant en vol sur place et en fonction du moment de la journée, les versants bien exposés de part et d’autre du parc éolien. Des parades et vols simultanés sont observés les 11 mai et 15 juillet 2005. Des oiseaux sont aussi régulièrement observés en affût de chasse, posés sur des pylônes électriques de THT (obs du 15 et 17/06/05) à l’est et au sud-est du site ou au sommet de rochers au nord du site au niveau du Mont laurier (le 17/06/05).

Les cartes suivantes montrent bien l’occupation et l’utilisation de l’espace de part et d’autre des éoliennes par le Circaète Jean-le-Blanc en 2005.

Nous pouvons remarquer sur les cartes de répartition que le Circaète jean-le-Blanc exploite l’ensemble du territoire de part et d’autre des éoliennes de Grande garrigue. Les apports de serpents se font depuis l’est ou bien du nord-ouest, mais toujours en contournant les éoliennes. D’ailleurs les individus sont rarement observés franchissant l’alignement

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d’éoliennes. Ils peuvent les survoler mais aucune observation n’a été réalisée entre deux éoliennes contrairement aux autres rapaces du site (Busard cendré, Faucon crécerelle et Grand-Duc d’Europe). Les oiseaux sont souvent observés en chasse en vol stationnaire face au vent du nord sur les versants ouest du parc et ce très proche des éoliennes en mouvement (< 100 m).

La découverte de l’aire et donc la localisation précise du site de nidification est faite le 13 septembre 2005 avec l’aide de Monsieur Patrick MASSE (responsable départemental du Circaète jean-le-Blanc, LPO 11). L'adulte, après la capture du serpent, s'est dirigé directement vers la combe où la nidification était soupçonnée. Le juvénile, qui volait un peu plus à l’ouest, rejoint l’adulte en criant. L'adulte pique alors sur le pin porteur (de l'aire) suivi de près par son jeune. Dès que l'échange du serpent fut accompli l'adulte est reparti discrètement du pin.

Des apports de serpents au jeune dans le nid sont observés ce même jour (le 13/09/05) à 11 h, puis à 14h40 puis enfin à 16h30.

L’aire se trouve dans un pin isolé, situé à mi-pente sur le versant orienté nord-est d’une combe localisée à l’ouest des éoliennes. Cette exposition est « classique » pour cet oiseau et a l’avantage de l’abriter du vent dominant de nord-ouest. En revanche, depuis l’aire, les oiseaux ont une vue dégagée sur les éoliennes et les lignes électriques situées juste au- dessus d’eux. Cependant, les oiseaux n’ont pas eu l’air dérangé par cet environnement, car ils ont mené à bien leur reproduction, donnant un jeune à l’envol pour 2005.

Une observation du 17 juin 2005 d’un adulte, avec un serpent dans le bec, en vol direct et bas se dirigeant vers la combe de Saint-Antoine au sud-est du parc pourrait faire penser à un second couple dans ce secteur, mais il se pourrait aussi que cet oiseau ait contourné les éoliennes par le sud, invisible sur fond de végétation, pour venir nourrir son jeune situé dans la combe ouest découverte par la suite ? Il s’agirait alors d’un seul et même couple (hypothèse la plus plausible).

Vue de la combe où niche le Circaète depuis l’éolienne 21 (sud du Simulation en 3D de la vue sur le parc éolien depuis l’aire du Circaète JLB parc) (La Compagnie du Vent, service DAO)

L’aire de nidification du Circaète Jean-le-Blanc en 2005 se trouve au plus proche du parc à 620-630 mètres en contre-bas de l’éolienne n°17.

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Le Grand-Duc d'Europe (Bubo bubo)

Le Grand-Duc d’Europe est une espèce inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux. Il est rare en France avec 1 500 couples maximum estimés. Il est cependant abondant en Languedoc-Roussillon d’où son classement en LR 15 (cf. annexe). Avec 5 contacts en 2005, l’espèce est bien présente toujours au même endroit du site éolien : dans la combe est situé juste sous les machines. Ces contacts concernent un adulte en chasse, au poste d’affût et en vol de déplacement diurne causé sûrement par un dérangement (obs du 27/04/2005). L’oiseau a, à deux reprises, disparu dans une petite combe inaccessible sous les éoliennes 11-12 (zone de nidification ?). Un adulte est observé en chasse au sol sur les restes de pelouses le 22 juin 2005 durant un long moment. Cette combe à proximité des éoliennes est un terrain de chasse privilégié pour l’espèce et les rochers de la combe et des versants restent des sites de nidification potentiels. Pourtant cette année encore, aucune preuve de nidification ne sera apportée (chant, nourrissage …), contrairement à 2003, et ce malgré des écoutes nocturnes en période et conditions favorables les 07 janvier et 24 février 2005. Cependant la preuve de nidification régulière d’un couple dans cette combe est confirmée oralement par un chasseur de Bizanet connaissant bien l’avifaune de la zone.

Dessin de Christophe Bergès Rochers situés dans la combe à l’est des éoliennes, site de nidification possible et terrain de chasse d’un couple de Grand- Duc d’Europe.

Le Faucon crécerelle (Falco tinninculus)

Ce faucon est le rapace le plus répandu en France où il fréquente tous les milieux ouverts ou semi-ouverts pour chasser et se reproduire. L’effectif national est estimé entre 72 500 et 101 000 couples (JM Thiollay et V. Bretagnolle, Rapaces de France 2004). Il est présent partout en Languedoc-Roussillon avec environ 2000 couples. Sur le site de Névian, en 2005, au moins un couple est supposé nicheur au nord-ouest du site et peut-être un second au sud-est. Avec 38 contacts lors de cette étude, le Faucon crécerelle est l’espèce la plus contactée, après le Busard cendré, en période de reproduction. Les oiseaux sont contactés systématiquement, pratiquant le vol sur place sur les versants ouest face au vent de Nord-Ouest et ce jusqu’aux pieds des éoliennes. Nous avons pu observer jusqu’à 6 individus chassant en simultané le 22 juillet 2005 à 7h30 du matin, par exemple. C’est l’espèce qui chasse le plus près des machines, même entre les éoliennes et souvent à une hauteur balayée par les pales. Les observations de Faucon crécerelle en chasse se poursuivent toute l’année sur ce site (en automne et même en hiver).

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La Buse variable (Buteo buteo)

Cette espèce, très commune, occupe l’ensemble de la France à l’exception des franges côtières. Il s’agit sûrement du rapace le plus abondant de France avec un effectif estimé à 125 000-163 000 couples (JM Thiollay et V. Bretagnolle, Rapaces de France 2004). Le littoral audois est surtout fréquenté en migration et en hivernage. Cependant, le site de Névian localisé un peu en retrait du littoral aux portes des Corbières, pourrait héberger un couple de buses. Deux oiseaux sont observés paradant le 15 juin au niveau de Bouquignan (sud-ouest du parc). Mais avec seulement 5 contacts pour l’espèce sur l’ensemble du suivi, cette nidification reste peu probable en 2005.

L'Aigle royal (Aquila chrysaetos)

Pour la période de reproduction 2005, aucune observation de cette espèce n’a eu lieu sur le site. Ce résultat est identique à celui des suivis précédents de 2003 et 2004. Le couple dont il est question dans l'état initial de 2000 se serait déplacé plus vers le sud pour nicher (com. pers LPO Aude). Le site éolien se trouve alors encore plus éloigné de l’aire, ce qui pourrait en partie expliquer l’absence d'observation. Cependant, l’ancien site de nidification de ce couple reste potentiellement favorable, il se situe à environ 7 km du parc.

Seulement 16-17 couples se reproduisent dans l'Aude pour un effectif national estimé à 390- 450 couples. L’Aigle royal est inscrit à l’annexe de la Directive Oiseaux, il est Rare en France et inscrit Vulnérable (V6) en Languedoc-Roussillon.

La carte d’abondance et de distribution de l’Aigle royal en France montre bien que le site de Névian se situe en limite nord de répartition de la population des Corbières (JL GOAR in Rapaces nicheurs de France 2004).

Remarque sur l’Aigle royal : Un couple d’Aigle royal a été observé à deux reprises sur le site des éoliennes de Névian lors d’une journée de suivi de la migration le 20 octobre 2005 (Obs. de Sylvain ALBOUY). Ce couple est formé d’un adulte parfait avec la tête bien fauve et d’un sub-adulte présentant des cocardes blanches à chaque aile et une marque blanche à la queue (surtout au-dessus). Le

Page 26 Abies pour la Compagnie du Vent - Suivi ornithologique 2005 du parc éolien de Grande Garrigue, commune de Névian (11) premier contact de 13h30 montre les deux oiseaux volant ensemble avec accrochage de serres en vol et piquet de chasse au-dessus des garrigues de Montredon-des-Corbières. Puis ils se sont posés à deux reprises sur les escarpements rocheux à cet endroit (Puech de Labade). A 14 h, les même individus arrivent du nord-est (plaine de ?) à niveau d’éoliennes, puis pompent au-dessus de Grande Garrigue et se déportent (poussés par le léger vent marin) au-dessus des éoliennes sud. Ils prendront encore un peu d’altitude avant de tirer plein sud, puis bifurquer vers le su-est ensuite (en direction du massif de Fontfroide ?). L’adulte parfait avait le jabot plein. Ces observations montrent bien que le site éolien de Névian fait toujours parti du territoire de chasse d’un couple d’Aigle royal, utilisé en période inter nuptiale. Les oiseaux n’ont pas montré de réactions particulières aux éoliennes. Ceci dit, ils ne se sont pas posés à côté, ni n’ont chassé à proximité immédiate. Ils les ont simplement survolées lord d’un retour de chasse. La zone de puechs et de garrigues au- dessus de Montredon-des-Corbières représente un terrain de chasse plus favorable pour ce couple.

4.2.4 Analyse comparative des résultats

Les espèces nicheuses certaines ou probables sur le site de Grande Garrigue sont « classiques » de la garrigue méditerranéenne. Globalement, les mêmes espèces sont contactées sur ce site aux mêmes périodes. L’état initial, avant l’installation des éoliennes, ne montre que peu de différence avec les suivis du parc en fonctionnement menés en 2003, 2004 et 2005.

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Tableau des effectifs estimés de rapaces nicheurs sur le site éolien de Névian (en couple)

Espèces 1999-2000 2003 2004 2005 Busard cendré 1 1 + 1 1 + 1 1 + 1 Circaète Jean-le-Blanc * * 1 1 Grand-Duc d’Europe 1 1 * 1 Faucon crécerelle 1 ou 2 2 2 1 + 1 Epervier d’Europe * * * Buse variable 1 1 1 Bondrée apivore 1 Busard Saint-Martin * * En gras : nidification certaine * : oiseau observé sans comportement reproducteur

Le Busard cendré se maintient à proximité des éoliennes avec pour chaque année au moins un nid supposé à moins de 500 mètres des machines. Un second nid est supposé en 2004 et prouvé en 2005 sur un replat très proche de l’éolienne 20 (< 150 mètres). La reproduction est prouvée en 2005 grâce à l’observation de deux jeunes en apprentissage de vol en compagnie d’une femelle adulte avec retour sur le nid. Les éoliennes n’ont pas l’air de perturber ces oiseaux qui sont observés régulièrement en chasse proche des éoliennes et en vol directe entre les mâts. Le busard a l’avantage de voler assez bas ce qui lui permet d’évoluer à des hauteurs inférieures à la zone de mouvement des pales.

Le Circaète Jean-le-Blanc est trouvé nicheur à 620 mètres à l’ouest de l’éolienne 17 dans un pin isolé, depuis lequel, les oiseaux ont une vue sur toutes les éoliennes du sud et les deux lignes électriques. Le nid est situé d’ailleurs assez proche d’une des lignes. Ce couple a sûrement niché à cet endroit l’année précédente (2004) car le croisement des observations montre des similitudes dans le comportement (transport de serpent notamment vers cette combe). La reproduction est prouvée et un jeune est mené à l’envol pour 2005. Le Circaète est réputé pour être craintif sur son site de nidification. Cet oiseau est très sensible au dérangement humain et aurai, du moins pour ce couple, évalué le risque et intégré les éoliennes1. Notons que cette espèce n’a jamais été contactée en vol entre des éoliennes, elle aurait tendance à les contourner ou à les survoler. Cette espèce a toujours été présente sur ce site depuis l’état initial de 1999, mais ce n’est que depuis 2003 que des comportements de nidification (apports de proies) sont observés. L’installation de ce couple dans la combe doit être assez récente (2 années).

Le Grand-Duc d’Europe est régulièrement observé en chasse dans la combe centrale à l’est des éoliennes. Les chants n’ont jamais été entendus. Cependant, l’observation en 2003 d’un nourrissage d’un jeune, juste volant, par un adulte au fond de cette combe prouve une nidification très proche. Les adultes sont observés en vol rasant entre les éoliennes quand celles-ci ne tournent pas. Ils sont également souvent observés, perchés à l’affût, avant la tombée de la nuit, sur les rochers dominants cette combe. Toutes ces observations sont faites à proximité immédiate des éoliennes (<500 m). Un couple niche dans cette combe ou sur les rochers voisins du plateau et ne semble pas être dérangé par le parc éolien en fonctionnement. Toutefois, l’absence de reproduction de 2004 pourrait être incombée aux travaux des trois éoliennes supplémentaires qui ont débuté en février, c’est à dire au début de la période de reproduction de cet oiseau ?

1 Notons que chez les oiseaux comme pour la plupart des animaux évolués, il existe une spécificité des individus variable au sein d’une même espèce. Sur cette base, un individu pourrait être plus ou moins sensible qu’un autre aux éoliennes.

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Le Faucon crécerelle est toujours omniprésent sur le site. Il fréquente assidûment les versants pour la chasse dont les sommets proche des éoliennes sont assez dégagés. Au moins un couple se cantonne au nord du site et doit nicher à proximité, un second est soupçonné plus au sud-est. La bande gyrobroyée sous les éoliennes favorise certainement l’accès aux proies par ce faucon. C’est pourquoi, les oiseaux sont souvent observés chassant en vol stationnaire face au vent et tournant le dos aux éoliennes. Des observations de plusieurs individus en simultané sont courantes, jusqu’à six oiseaux ensemble par exemple (chasse en famille ?). Les éoliennes n’ont pas l’air de perturber outre mesure ce faucon dans ces actions de chasse et dans sa reproduction.

Les autres espèces observées sur le site l’ont été occasionnellement et ne font pas l’objet de remarques particulières.

5. Note sur la mortalité

Les suivis ornithologiques du parc éolien de Grande Garrigue sur la commune de Névian (11) n’avaient pas pour but d’évaluer la mortalité des oiseaux liée aux éoliennes. En effet, les protocoles de suivi mortalité sont généralement beaucoup trop lourds à mettre en place et ne pouvaient pas être intégrés dans le temps imparti pour ces suivis annuels. Cependant, même si l’objectif n’était pas celui-ci, une recherche de cadavres systématique a eu lieu au niveau des plates-formes des éoliennes en suivant le chemin d’exploitation soit à pied, soit en voiture. En conclusion aucun cadavre d’oiseau et aucune observation d’accident n’ont été rapportés durant ces trois années de suivi, soit pour un total d’environ 200 heures de présence sur le parc (d’avril à septembre). Les périodes de suivi couvrent la reproduction, mais également une bonne partie des deux migrations sur ce site. Nous pouvons affirmer au vu de ce résultat que l’impact du parc éolien de Névian en terme de mortalité sur les oiseaux, est faible à très faible. Cependant, il est possible qu’un certain nombre d’oiseaux a pu être percuté, sans que les cadavres n’aient pu être découverts dans la garrigue (couvert végétal dense par endroit et périodicité de passage trop faible pour ce type de recherche). Ceci dit, il ne s’agit en aucun cas d’une hécatombe !

Les seuls cadavres retrouvés ont été ceux de chauves-souris : 1 en 2004 et 1 en 2005.

Le premier a été retrouvé, par hasard, lors du suivi 2004 sous l’éolienne n°16 (partie sud du parc) le 25 juin 2004 au matin par Sylvain ALBOUY. L’individu a été identifié comme une Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus (identification de Thierry DISCA Ecologistes de l’Euzière, sur photo).

Suite à une erreur de manipulation, le vétérinaire n’a pas pu établir un diagnostic précis. Mais l’observation initiale avait mis à l’évidence la fracture d’une aile.

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Le second cadavre est une Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli découverte par Vincent RUFRAY de BIOTOPE le 27 juillet 2005 sous l’éolienne n° 20 à 3-4 m du pylône. La météo de ce jour indiquait : nuageux, vent marin, 30 km/h.

6. Note sur la migration

Les suivis ornithologiques du parc éolien de Grande Garrigue sur la commune de Névian (11) n’avaient pas pour but d’étudier l’impact sur la migration. Cependant, des sorties de terrain en début de saison ou en fin de saison de reproduction ont permis de contacter des migrateurs. Ces observations sont intéressantes à plusieurs titres, par le nombre d’oiseaux, les espèces observées et le comportement de ces migrateurs face aux éoliennes de ce site.

La carte suivante présente les trajectoires des migrateurs remarquables et les principaux axes migratoires empruntés par certains rapaces (Bondrée apivore et Circaète Jean-le-Blanc notamment). Carte des migrations sur le parc éolien en 2005

Globalement l’axe de migration sur ce site est du nord-nord-est vers le sud-sud-ouest. Le site peut être fréquenté par de nombreux migrateurs qui pour la majorité contourne le plateau des éoliennes. Cependant certains viennent chercher des ascendances qui ont l’air de se produire régulièrement au niveau de ce plateau, des observations relatent même des prises d’ascendance de planeurs juste au-dessus des éoliennes (rôle des éoliennes dans la formation de ces courants chauds ?). Aucun incident n’a été observé durant ces suivis ; en effet, les éoliennes, d’implantation générale nord-sud « accompagnent » plutôt le mouvement des migrateurs et ne forment pas un barrage à leur déplacement.

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Les vautours Un vol de 11 Vautours fauves accompagnés d’un Vautour moine a été observé le 15 juin 2005. Les oiseaux sont arrivés du sud en longeant les éoliennes du sud à hauteur de pales. Ils ont « pompé 2 » au niveau des éoliennes 11 et 12 puis ont « tiré 3 » plein nord en survolant l’alignement nord. Ce jour là, le vent de nord-ouest était modéré et les éoliennes fonctionnaient. Un autre Vautour fauve a été observé le 13 septembre 2005, l’oiseau est arrivé de la plaine de Lézignan plein ouest, puis a pris une ascendance au dessus des éoliennes 11-12 avant de « tirer » plein sud en passant au-dessus des éoliennes sud. Ce jour là, le vent de nord- ouest était modéré et les éoliennes tournaient.

Les cigognes Trois cigognes noires sont observées en migration active sur le site le 24 août 2005. Une passe bien à l’est, une survole le parc au-dessus de l’éolienne 20 à bonne hauteur et la dernière arrive très bas (hauteur de pales) juste à droite des éoliennes nord, puis prend une ascendance sur Grande Garrigue avant de « tirer » plein sud. Aucune cigogne blanche n’est contactée à l’automne alors que le littoral un peu plus à l’est en voit passer en grand nombre cette année. Un contact est fait d’un oiseau en migration de printemps le 11 mai 2005 au nord du site.

La Bondrée apivore La Bondrée apivore peut passer en nombre sur le site. La journée du 24 août 2005 est marquée par un fort passage avec au total 1 398 individus contactés de 10 à 19 heures. Le vent de nord-ouest modéré puis faiblissant explique ce passage plus à l’intérieur des terres. En effet, la veille avec un vent de nord-ouest fort, aucun passage ne fut noté sur le site alors que le littoral voyait passer de nombreux oiseaux (essentiellement des bondrées sortant de la Clape). Ce phénomène est classique de la migration dans l’Aude dont les couloirs dépendent du vent. Ce jour là, des « pompes » de bondrées se formaient un peu partout au nord puis les oiseaux « tiraient » vers une direction générale sud-sud-ouest pour former de nouvelles ascendances. Le passage fut important entre 11 et 13 heures avec presque 1 000 individus. Certaines survolaient les éoliennes ; en général, ces oiseaux étaient contactés assez haut dans le ciel. Au total, plus de 1 500 oiseaux ont été observés sur ce site entre la fin août et la mi-septembre. Les Bondrées peuvent passer aussi au printemps avec 130 individus le 11 mai 2005 sur le site par exemple.

Le Circaète-Jean-le-Blanc Le parc éolien semble être situé sur un passage du Circaète-Jean-le-Blanc à l’automne. En effet, plusieurs dizaines d’oiseaux sont observées à partir de la mi-septembre : 45 individus le 13 septembre, au moins 5 le 20 septembre et au moins 38 individus le 21 septembre 2005. La majorité des oiseaux passe entre 11 et 14 heures, rarement avant. Ils arrivent tous du nord-est (direction d’) à une hauteur qui correspond environ à celle des éoliennes du parc. La plupart contourne le parc par l’ouest et a tendance à se réorienter à ce niveau en se dirigeant soit plein sud, soit plus vers l’Alaric (vers le sud-ouest). Plusieurs individus chassent également dans ce secteur favorable tout en migrant.

Un Balbuzard pêcher est noté le 24 août en migration avec les bondrées et une Cigogne noire en ascendance sur Grande Garrigue. Il survole ensuite les éoliennes en se dirigeant plein sud. Un autre passe juste au-dessus des éoliennes sud, le 13 septembre 2005 par vent de nord-ouest modéré. Un autre individu est contacté en migration sur le site le 11 mai 2005.

2 « Pomper » veut dire prendre de l’altitude grâce à une ascendance thermique. 3 « Tirer » veut dire se diriger dans une direction précise d’un vol direct, souvent après une « pompe ».

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Remarquons enfin l’utilisation du site par le Faucon kobez en halte migratoire : observation d’une femelle/immature en chasse toute la matinée du 20 mai 2005 sur le site. L’oiseau utilise les fils de la ligne HT, qui traverse le parc au centre, comme perchoir. Il chasse longuement en vol stationnaire en exploitant tout le versant exposé sud-est sous l’alignement nord des éoliennes (éolienne 1 à 10). Il exploite la bande gyrobroyée de 50 mètres. Notons que ce jour là, le vent était nul et que les éoliennes ne tournaient pas.

Notons également le contact avec un Faucon d’Eléonore (forme sombre) le 15 juin 2005 en fin de matinée. L’oiseau se faisait harceler par un épervier.

7. Conclusion - discussion sur l'impact possible des éoliennes

Le suivi avifaune de la troisième année de fonctionnement du parc éolien de Grande Garrigue, sur la commune de Névian dans l'Aude, montre que la grande majorité des espèces nicheuses est toujours présente sur le site éolien.

Les principaux résultats du suivi 2005 sont les suivants :

- aucune collision, ni réaction d'urgence n'a été observée lors de ce suivi (environ 102 heures d’observation) ;

- maintien d'une forte densité de fauvettes méditerranéennes dans la garrigue non gyrobroyée sous les éoliennes (> 50 m), mais aucune fauvette présente dans la bande gyrobroyée de 50 mètres de part et d'autre des éoliennes ;

- maintien d'un couple de Monticole de roche nicheur sous les éoliennes (rochers < 250 mètres), avec parades et chants du mâle sous les éoliennes et perchoir au niveau du poteau EDF du nord ;

- présence du Pipit rousseline et de l’Alouette lulu chanteurs sous les éoliennes (faible densité) ;

- maintien de la population de Bruant ortolan sur les trois années de suivi avec toutefois encore une légère diminution par rapport à 2000 ; la répartition étant très inégale, la majorité des couples se cantonne dans la partie nord du parc (garrigue à chêne kermès gyrobroyée depuis plus de 3 ans) ;

- présence de l’Engoulevent d'Europe (3 chanteurs en 2000, 0 en 2003, 2 en 2004 et 3 en 2005) dans les combes situées à l’est du site ;

- maintien d'un couple de Busard cendré comme nicheur à environ 150 m des éoliennes (présence supposée d’un second couple sur Grande garrigue à 500 mètres des éoliennes);

- présence du Grand-Duc d'Europe supposé nicheur dans la combe sous les éoliennes (< 300 m) ;

- nidification d’un couple de Circaète Jean-le-Blanc dans une combe semi-boisée située à l’ouest et à environ 600 mètres des éoliennes (un jeune à l’envol) ;

- fréquentation de l'espace proche des éoliennes pour la chasse et le déplacement par le Faucon crécerelle, le Busard cendré et le Circaète Jean-le-Blanc ;

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- passage entre les éoliennes du Busard cendré et du Faucon crécerelle, survol et contournement par le Circaète Jean-le-Blanc.

- Le site éolien et ses alentours sont fréquentés par un couple d’Aigle royal pour la chasse hors période de reproduction (contacts en octobre 2005).

L’analyse des résultats 2005 et la comparaison avec ceux des années précédentes (2003 et 2004) montrent un impact direct faible à nul des éoliennes de Névian sur la communauté des espèces nicheuses (passereaux et rapaces). Les oiseaux observés depuis trois ans donnent l’impression, pour la plupart, de s’être « adaptés » ou d’avoir intégré les éoliennes dans leur environnement quotidien.

Cependant, les différents suivis ont mis en évidence l’existence d’impacts indirects comme la fréquentation humaine permanente sur ce site, qui engendre un dérangement certain et permanent sur l’avifaune et le reste de la faune d’ailleurs.

Quant aux impacts des travaux sur la végétation, cette dernière regagne petit à petit du terrain. La bande gyrobroyée de 50 mètres de part et d’autre des éoliennes a favorisé la reproduction de certaines espèces comme le Bruant ortolan, par exemple (surtout en 2004) et la chasse des rapaces dont l’accès aux proies est facilité. En contrepartie, les fauvettes ne trouvent plus un habitat de nidification approprié et le risque d’accident par percussion avec une pale d’un rapace est accentué par le fait de les attirer sous les éoliennes pour chasser.

Plus généralement, la configuration de chaque site éolien reste particulière et l'avifaune nicheuse locale peut varier. Il paraît donc délicat de généraliser ces résultats à l'ensemble des parcs éoliens. Ces conclusions sont propres au parc éolien de Grande Garrigue dans les limites accordées à ce suivi ornithologique.

Enfin, il serait intéressant de pouvoir poursuivre ce suivi afin de valider ou non l’adaptation à long terme de certaines espèces nicheuses.

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Liste des cartes

Carte 1 : Carte méthodologique et d'implantation des éoliennes...... 6

Carte 2 : Situation géographique du parc éolien de Névian...... 7

Carte 3 : Les passereaux remarquables nicheurs en 2005...... 13

Carte 4 : Les rapaces nicheurs en 2005 ...... 20

Cartes 5 et 6 : Répartition et contacts du Busard cendré en 2005...... 21

Cartes 7 et 8 : Répartition et contacts du Circaète Jean-le-Blanc en 2005...... 23

Carte 9 : Aigle royal : contacts du 20 octobre 2005 ...... 27

Carte 10 : Les migrations en 2005 ...... 30

Listes des Annexes

Annexe 1 : Liste des espèces contactées sur le site sur les trois années de suivi (2003-2005) avec leurs statuts ;

Annexe 2 : détails des observations de nicheurs en 2005 hors points d’écoute.

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ANNEXE 1 Tableau des espèces contactées sur le site en 2003, 2004 et 2005 avec leurs statuts

Espèce Nom latin Direct. Ois. Liste rouge LR Statut sur le site

Aigle botté Hieraaetus pennatus OI I 14 M

Aigle royal Aquila chrysaetos OI V NL

Alouette lulu Lullula arborea OI N

Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus OI M

Bondrée apivore Pernis apivorus OI NL ?, M

Bruant ortolan Emberiza hortulana OI LR 15 N

Bruant proyer Miliaria calandra N

Bruant zizi Emberiza cirlus N

Busard cendré Circus pygargus OI D N, M

Busard des roseaux Circus aeruginosus OI R NL ?, M

Busard Saint-Martin Circus cyaneus OI R NL ?

Buse variable Buteo buteo NP, M

Chardonneret élégant Carduelis carduelis N

Cigogne blanche Ciconia ciconia OI V M

Cigogne noire Ciconia nigra OI M

Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus OI D NL, M

Coucou gris Cuculus canorus N

Engoulevent d’Europe Caprimulgus europaeus OI N

Epervier d’Europe Accipiter nisus NP ?, M

Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris NP

Faucon crécerelle Falco tinnunculus NP, M

Faucon d’Eléonore Falco eleonorae OI M ?

Faucon kobez Falco vespertinus M

Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla N

Fauvette mélonocéphale Sylvia melanocephala N

Fauvette orphée Sylvia hortensis N

Fauvette passerinette Sylvia cantillans N

Fauvette pitchou Sylvia undata OI N

Geai des chênes Garrulus glandarius NP

Guêpier d’Europe Merops apiaster D NL, M

Huppe fasciée Upupa epops D NL

Linotte mélodieuse Acanthis cannabina N

Martinet noir Apus apus NL, M

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Merle noir Turdus merula N

Mésange charbonnière Parus major N

Milan noir Milvus migrans OI NL, M

Milan royal Milvus milvus OI M

Monticole de roche Monticola saxatilis N

Perdrix rouge Alectoris rufa N

Pigeon ramier Columba palumbus N, M

Pipit rousseline Anthus campestris OI LR 15 N

Pouillot de Bonelli Phylloscopus bonelli N

Roitelet triple-bandeau Regulus ignicapillus N

Rollier d’Europe Coracias garrulus OI LR 15 NP, M

Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos N

Serin cini Serinus serinus N

Tarier pâtre Saxicola torquata N

Torcol fourmilier Jynx torquilla S M ?

Tourterelle des bois Streptopelia turtur N

Vautour fauve Gyps fulvus OI R M

Vautour moine Aegypius monachus OI V M

Légende :

OI : Annexe I Directive Oiseaux

Liste Rouge des oiseaux nicheurs en LR (Meridionalis, juin 2003) :

E : En danger

V : Vulnérable

R : Rare

L : Localisée

D : En déclin

S : A Surveiller

Ex : Disparue

I 14 : Inclassable (espèce au statut indéterminé faute de données fiables, mais présumée menacée).

LR 15 : Population régionale > 25% de la pop. Nationale mais espèce n’entrant pas dans les catégories précédentes.

Statut sur le site (lors du suivi 2004) :

N : Nicheur sur le site

NP : Nicheur de proximité (> 1 km)

NL : Nicheur lointain (> 2 km)

M : migrateur

? Statut indéterminé.

Page 36 ABIES Bureau d'études Energie et Environnement

ANNEXE 2

date n° obs heure espèce effectif remarque 27-avr-05 1 Milan noir 1 déplacement 27-avr-05 2 Circaète Jean-le-Blanc 2 vol simultané au sud 27-avr-05 3 Faucon crécerelle 1 chasse 27-avr-05 4 Circaète Jean-le-Blanc 1 pompe au nord 27-avr-05 5 Busard cendré 1 mâle en chasse 27-avr-05 6 Busard Saint-Martin 1 femelle en chasse au nord 27-avr-05 7 Grand-Duc d'Europe 1 en vol sur GG 11-mai-05 0 Bondrée apivore 130 migration 11-mai-05 1 Busard cendré 1 femelle 11-mai-05 2 Faucon crécerelle 2 chasse 11-mai-05 3 Faucon crécerelle 1 11-mai-05 4 10:20 AM Milan noir 1 déplacement 11-mai-05 5 10:30 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse 11-mai-05 6 10:50 AM Faucon crécerelle 1 chasse 11-mai-05 7 10:55 AM Buse variable 1 vol direct 11-mai-05 8 11:00 AM Busard cendré 1 mâle avec proie au nord 11-mai-05 9 11:30 AM Busard cendré 1 mâle en chasse + cris + piquets au nord puis sur GG 11-mai-05 10 12:00 AM Busard cendré 1 mâle en vol battu 11-mai-05 11 12:10 PM Circaète Jean-le-Blanc 2 parades au nord proche des éoliennes 11-mai-05 12 9:48 AM Cigogne blanche 1 migration 11-mai-05 13 9:50 AM Balbuzard pêcheur 1 migration 20-mai-05 1 8:00 AM Epervier d'Europe 1 chasse 20-mai-05 2 8:47 AM Busard cendré 1 mâle en chasse 20-mai-05 3 10:00 AM Faucon crécerelle 2 chasse 20-mai-05 4 9:45 AM Busard cendré 1 mâle en chasse 20-mai-05 5 10:30 AM Faucon kobez 1 fem/Imm en chasse puis posé sur fils électriques 2-juin-05 6 12:00 AM Bondrée apivore 2 migration 2-juin-05 1 10:00 AM Faucon crécerelle 1 chasse

ABIES 127 rue de la République 31290 Villefranche-de-Lauragais Téléphone: 05 61 816 900 - Télécopie: 05 61 816 896 - [email protected] - www.abiesbe.com Sarl au capital de 172 800 euros – RCS : 448 691 147 Toulouse – Code NAF : 742C Abies pour la Compagnie du Vent - Suivi ornithologique 2005 du parc éolien de Grande Garrigue, commune de Névian (11)

2-juin-05 2 10:30 AM Milan noir 1 migration 2-juin-05 3 11:20 AM Rollier d'Europe 1 déplacement 2-juin-05 4 11:20 AM Faucon crécerelle 1 chasse 2-juin-05 5 10:30 AM Faucon crécerelle 2 en chasse simultanée 2-juin-05 6 12:05 PM Busard cendré 1 mâle 2-juin-05 7 10:00 AM Merle de roche 2 couple en défense de territoire 8-juin-05 1 9:00 PM Grand-Duc d'Europe 1 adulte posé à plusieurs reprises puis disparaît dans une combe 15-juin-05 1 10:00 AM Milan noir 1 15-juin-05 2 10:00 AM Busard cendré 1 femelle avec proie, posée plusieurs fois 15-juin-05 3 10:05 AM Busard cendré 1 mâle 15-juin-05 4 10:15 AM Vautour fauve 11 migration 15-juin-05 4 bis 10:15 AM Vautour moine 1 avec les fauves ! 15-juin-05 5 11:00 AM Busard cendré 1 femelle en pompe sur GG puis posée sur 1 pin au sud 15-juin-05 6 11:05 AM Faucon d'Eléonore 1 forme sombre en dispute avec 1 épervier 15-juin-05 7 11:05 AM Epervier d'Europe 1 dispute avec le F d'Eléonore 15-juin-05 8 11:30 AM Buse variable 2 parades, festons + cris vers Bouquignan 15-juin-05 9 11:38 AM Buse variable 1 vol direct 15-juin-05 10 11:40 AM Busard cendré 1 mâle en vol 15-juin-05 11 12:00 PM Busard cendré 1 mâle en vol 15-juin-05 12 12:30 PM Busard cendré 2 mâles en chasse en simultané au sud 15-juin-05 13 1:00 PM Busard cendré 1 mâle en pompe au sud 15-juin-05 14 1:00 PM Milan noir 1 en pompe à l'ouest 15-juin-05 15 1:30 PM Circaète Jean-le-Blanc 2 ensemble 15-juin-05 16 1:30 PM Busard cendré 1 mâle 15-juin-05 17 2:00 PM Busard cendré 1 femelle en chasse et plusieurs fois posée 15-juin-05 18 2:00 PM Busard cendré 1 femelle en apport de proie au nid du sud puis se perche sur un pin à proximité (E20) 15-juin-05 19 2:10 AM Busard cendré 1 femelle en chasse au sol 15-juin-05 20 2:15 AM Busard cendré 1 femelle part en chasse 15-juin-05 21 2:20 PM Busard cendré 1 femelle hésite puis passe très bas entre les éoliennes au nord 15-juin-05 22 3:00 PM Faucon crécerelle 2 défense de territoire contre 1 buse à lest 17-juin-05 1 7:45 AM Busard cendré 1 femelle 17-juin-05 2 8:15 AM Busard cendré 1 mâle 17-juin-05 3 8:25 AM Busard cendré 1 mâle 17-juin-05 4 8:40 AM Bondrée apivore 1 migration 17-juin-05 5 8:40 AM Busard cendré 1 femelle en défense agressive sur la bondrée (nid) 17-juin-05 6 8:55 AM Busard cendré 1 mâle en chasse puis passe entre les éoliennes au niv de la ligne THT 17-juin-05 7 9:04 AM Busard cendré 1 fem en chasse sur GG 17-juin-05 8 9:15 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 adulte avec serpent dans le bec plonge dans une combe au sud-est, contournement des éoliennes ?

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17-juin-05 9 10:00 AM Busard cendré 1 fem en pompe sur GG 17-juin-05 10 10:02 AM Busard cendré 1 mâle 17-juin-05 11 10:20 AM Busard cendré 1 fem en chasse 17-juin-05 12 10:22 AM Busard cendré 1 mâle en apport de proie au nid du sud 17-juin-05 13 10:24 AM Busard cendré 4 2 couples en vol et cris simultanés 17-juin-05 14 10:25 AM Busard cendré 3 1 m et 2 fem en vol ensemble 17-juin-05 15 10:30 AM Busard cendré 2 couple en parades longtemps combe sud 17-juin-05 16 10:35 AM Busard Saint-Martin 1 femelle avec les B cendré, cris + vol acrobatique 17-juin-05 17 10:40 AM Milan noir 1 17-juin-05 18 10:50 AM Buse variable 1 17-juin-05 19 10:55 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 vol très haut 17-juin-05 20 11:30 AM Busard cendré 1 fem au sud 17-juin-05 21 11:30 AM Busard cendré 1 fem au nord 17-juin-05 22 12:00 PM Busard cendré 3 mâle tire vers le nid du nord 17-juin-05 23 2:00 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 posé au nord Mont Laurier 17-juin-05 24 1:50 PM Coucou-Geai 1 adulte en vol puis posé à l'entrée du site en haut 22-juin-05 1 7:00 PM Huppe fasciée 1 posé en haut du chemin d'accès 22-juin-05 2 8:15 PM Busard cendré 1 fem en vol 22-juin-05 3 8:49 PM Busard cendré 1 mâle avec proie en apport au nid sud GG 22-juin-05 4 9:00 PM Busard cendré 1 fem en cris sur le nid sud puis se pose en rocher au sud 22-juin-05 5 9:30 PM Grand-Duc d'Europe 1 en chasse à terre dans les petites pelouses puis se perche puis disparaît dans la même combe 22-juin-05 6 10:30 PM Engoulevent d'Europe 3 chanteurs dans combes est 15-juil-05 1 11:30 AM Rollier d'Europe 1 vol 15-juil-05 2 12:00 PM Guêpier d'Europe 1 en chasse puis posé sur un fil électrique dans la combe au nord 15-juil-05 3 1:50 PM Circaète Jean-le-Blanc 2 parades + pompe très proche des éoliennes nord 15-juil-05 4 2:00 PM Busard cendré 1 fem avec proie en vol bas en direction du nid 15-juil-05 5 2:00 PM Faucon crécerelle 1 chasse 15-juil-05 6 2:10 PM Perdrix rouge 1 femelle en déplacement sous éolienne 17 avec 5 juv juste volants 22-juil-05 1 7:00 AM Faucon crécerelle 2 chasse 22-juil-05 2 7:23 AM Rollier d'Europe 2 adultes en vol (migration ?) 22-juil-05 3 7:30 AM Faucon crécerelle 2 chasse 22-juil-05 4 7:30 AM Faucon crécerelle 2 en chasse en simultanée avec les 2 précédents 22-juil-05 5 7:50 AM Busard cendré 3 fem en chasse avec 2 juv 22-juil-05 6 8:00 AM Busard cendré 1 fem posée sur nid ? 22-juil-05 7 8:00 AM Busard cendré 3 2 juv suivent la fem puis partent vers combe sud-est 22-juil-05 8 8:15 AM Busard cendré 2 juv en cris puis posés sur arbustes juste à l'est de l'éolienne 21 22-juil-05 9 8:40 AM Circaète Jean-le-Blanc 2 chasse 22-juil-05 10 9:00 AM Guêpier d'Europe 5 chasse

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22-juil-05 11 9:15 AM Faucon crécerelle 2 chasse 22-juil-05 12 10:00 AM Rollier d'Europe 1 adulte 22-juil-05 13 10:05 AM Rollier d'Europe 2 1 adulte nourrit 1 juv posé sur muret au nord 22-juil-05 14 10:10 AM Busard cendré 1 mâle passe entre E4 et E5 22-juil-05 15 10:11 AM Busard cendré 1 fem en chasse 22-juil-05 16 10:15 AM Faucon crécerelle 1 chasse 22-juil-05 17 10:30 AM Busard cendré 1 mâle en chasse sur friche au nord du site 22-juil-05 18 Pie bavarde 3 en bas de l'accès famille ? 22-juil-05 19 Martinet noir plusieurs en chasse sur le site 22-juil-05 20 Hirondelle rustique plusieurs en chasse sur le site 24-août-05 1 10:00 AM Faucon crécerelle 2 chasse au nord 24-août-05 3 10:10 AM Circaète Jean-le-Blanc 2 chassent à l'ouest proche 24-août-05 4 11:45 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 adulte avec serpent dans le bec plonge dans une combe au sud-ouest, nourrissage ? 24-août-05 5 1:20 PM Cigogne noire 1 migration 24-août-05 6 1:35 PM Cigogne noire 1 migration 24-août-05 7 1:35 PM Balbuzard pêcheur 1 migration 24-août-05 8 1:40 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse au mât de mesure 24-août-05 9 2:00 PM Circaète Jean-le-Blanc 2 se rejoignent en vol 24-août-05 10 3:10 PM Cigogne noire 1 adulte en migration proche éoliennes du nord 24-août-05 11 6:00 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse 24-août-05 12 6:30 PM Epervier d'Europe 1 chasse 24-août-05 13 7:15 PM Perdrix rouge 2 locales 24-août-05 14 7:30 PM Busard cendré 2 femelles en vol simultané 24-août-05 15 Bondrée apivore 1398 total journée migration 13-sept-05 3 10:30 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 13-sept-05 4 10:30 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 pompe sur GG puis se perche dans un pin mort dans combe sud 13-sept-05 5 11:00 AM Circaète Jean-le-Blanc 2 adulte avec serpent dans le bec attire son jeune sur l'aire dans combe ouest NID 13-sept-05 8 1:00 PM Buse variable 1 chasse 13-sept-05 18 1:34 PM Balbuzard pêcheur 1 migration 13-sept-05 26 2:43 PM Circaète Jean-le-Blanc 2 apport d'un serpent par l'adulte au jeune dans même combe 13-sept-05 29 2:50 PM Vautour fauve 1 vient de la plaine à l'ouest et pompe sur les éoliennes nord 13-sept-05 36 3:40 PM Faucon crécerelle 1 chasse constante fasse au vent proche E 13-sept-05 40 4:30 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 adulte apporte un serpent dans le pin (nid) 13-sept-05 42 4:40 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse 13-sept-05 43 Circaète Jean-le-Blanc 45 total journée migration 13-sept-05 44 Bondrée apivore 108 total journée migration 20-sept-05 0 11:30 AM Faucon crécerelle 1 chasse en bas de la piste d'accès 20-sept-05 3 12:00 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse

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20-sept-05 6 12:25 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse au sud 20-sept-05 8 12:43 PM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse au nord 20-sept-05 10 1:20 PM Faucon crécerelle 1 chasse E4 21-sept-05 13 10:02 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse au nord 21-sept-05 21 10:30 AM Etourneau sansonnet 22 contournent les E par le nord (migration ?) 21-sept-05 23 10:50 AM Faucon crécerelle 1 chasse sur GG 21-sept-05 25 11:45 AM Circaète Jean-le-Blanc 1 chasse sur GG 21-sept-05 27 12:00 PM Faucon crécerelle 2 chassent toute la journée ensemble proche E 4-5-6 < 100 m face au vent

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