A CROISSANCE URBAINE L’Entre-Deux-Mers

La croissance urbaine concerne aujourd’hui la plupart des Cinq grands territoires de cohérence territoires girondins. Néanmoins, elle ne se caractérise pas de la même manière d’un territoire à l’autre, variant en fonction d’une multitude de paramètres : l’histoire du territoire, son héritage culturel, sa géographie propre, les types d’agriculture décembre qui s’y développent, ses structures parcellaires, ses cultures 2006 locales en matière d’habitat, voire d’autres facteurs comme LA CROISSANCE URBAINE les politiques foncières des communes. Parallèlement, État des lieux en Le Médoc l’urbanisation non maîtrisée de l’espace telle que nous la Les Landes et Graves vivons depuis près de trente ans modifi e profondément la L’Entre-Deux-Mers physionomie de nos territoires uniformisant considérablement Libournais - Cubzaguais - Blayais Le Bassin d’ nos espaces et tendant progressivement à faire disparaître la Direction de la publication diversité de nos terroirs et la typicité de nos paysages. Marie-Luce Bousseton, directrice déléguée de la direction départementale de l’Équipement de la Gironde Francis Cuillier, directeur général de l’a-urba ” Accompagner le développement urbain Équipe projet a’urba de chacun des territoires en lien avec leur propre dynamique, Jean-Baptiste Rigaudy, Maud Gourvellec, Virginie Boillet Nadine Gibault, chargée de communication tout en respectant leur identité Conception graphique © a’urba et leur cohérence. „ Olivier Chaput, Sylvain Tastet Cartographies © a’urba Dans ce contexte, l’enjeu est donc bien aujourd’hui Photographies © a’urba d’accompagner le développement urbain de chacun des territoires en lien avec leur propre dynamique, tout en respectant leur identité et leur cohérence, en particulier du point de vue paysager. Et c’est dans cette démarche que s’inscrit ce deuxième volet de la publication. En matière de paysage, le département est composé de grandes entités relativement lisibles qui s’appuient à la fois sur les fondements géologiques, géographiques, historiques et culturels du territoire. Ils s’organisent le long de la grande radiale Gironde/Garonne qui constitue l’axe morphologique du département délimitant, à l’est, les reliefs calcaires prolongeant ceux du Massif Central et, à l’ouest, l’immense nappe sableuse du triangle des Landes au relief quasi-inexistant. qui relève d’une problématique très spécifi que, celle de la À partir de cette charpente paysagère mais également redynamisation du cœur d’agglomération, a été exclu de cette sur la base de critères à la fois fonctionnels, historiques, réfl exion. Néanmoins, parce qu’elles participent pleinement L’Entre-Deux-Mers géographiques et culturels, cinq grands territoires de aux différentes dynamiques à l’œuvre aujourd’hui, les franges Le territoire p. 1 cohérence ont été identifi és afi n de poursuivre la réfl exion : de la communauté urbaine de ont été intégrées au Les tendances depuis 1982 p. 2/3 le Médoc, le Bassin d’Arcachon, les Landes et Graves, même titre que les autres dans chacun des territoires. Des enjeux spécifi ques p. 4 l’Entre-Deux-Mers et le Libournais - Cubzaguais - Blayais. Ce deuxième volet de la publication s’attache spécifi quement Des questions clefs Volontairement, le centre de l’agglomération bordelaise au territoire de l’Entre-Deux-Mers. à prendre en compte p. 4 Le territoire de l’Entre-Deux-Mers Le territoire de l’Entre-Deux-Mers, qui s’étend entre la Garonne et la Dordogne, est le plus important du département en nombre de communes (200 communes sur 542 que compte la Gironde). Ce large triangle, qui couvre près de 1 700 km², commence aux portes de Bordeaux et va s’élargissant sans cesse à l’est jusqu’aux frontières de l’Agenais. Il se distingue des autres territoires par sa topographie prononcée qui a fortement conditionné son occupation et son développement. Dans ce relief vallonné, la végétation reste particulièrement variée et luxuriante. Les pâtures, les cultures et les forêts entrecoupent les parcelles viticoles pour offrir une diversité de paysages contrastées. Sous une apparente uniformité, ce territoire structuré le long d’une dorsale est/ouest qui sépare le bassin versant de la Garonne de celui de la Dordogne, se décline selon quatre entités paysagères principales : • au nord et au sud, les paysages de vallées qui s’étendent le long de la Garonne et de la Dordogne ; • le long de ces vallées, les lignes des coteaux calcaires qui se déroulent, ouvrant des vues en balcon sur les fl euves ; • au centre, un vaste plateau qu’entaillent plus ou moins profondément de nombreuses petites vallées où coulent vers les fl euves des rivières à forte pente ; • à l’ouest, un espace plus urbain qui marque la transition entre ces différents paysages et l’agglomération bordelaise. Globalement, ce territoire recèle des richesses paysagères et environnementales indéniables et a su conserver un caractère rural fort lié notamment à une structure économique marquée par les secteurs viticole, agricole et forestier. En raison de sa topographie, ce territoire est fortement maillé et s’organise autour d’importants axes structurants : l’A10 vers le Nord, la RN89 et la RD936 vers l’est, la RD671 qui dessert l’arrière pays et la RD10 qui longe la vallée de la Garonne. Enfi n, le territoire ne dispose pas de pôle urbain principal mais d’un réseau structurant à l’échelle du territoire : Sainte-Foy-La-Grande, au nord, le long de la Dordogne, Cadillac et La Réole, le long de la Garonne et Créon et Sauveterre- de-Guyenne sur le plateau. Mais au-delà de ces pôles, le territoire entretient des liens étroits avec les pôles économiques situés sur les rives opposées des fl euves, en particulier Langon sur la rive gauche de la Garonne et Castillon-La-Bataille sur la rive droite de la Dordogne.

1 | La croissance urbaine | Décembre 2006 Les tendances depuis 1982 Tout comme l’ensemble des territoires girondins identifi és, le territoire de l’Entre-Deux-Mers développe ses propres dynamiques en matière de croissance urbaine. En effet, ses caractéristiques – son accessibilité, son histoire, son héritage culturel, ses projets, son identité, son terroir, sa géographie, etc. – sont autant de paramètres qui conditionnent son développement urbain. Cette partie s’inscrit dans la continuité de l’analyse réalisée à l’échelle du département et s’appuie également sur les indicateurs d’évolution de la construction combinés aux différents indicateurs issus des recensements qui permettent d’observer les évolutions du territoire au regard des évolutions girondines, d’éclairer les dynamiques locales propres à ce territoire et ainsi mieux comprendre les processus à l’œuvre.

L’Entre-Deux-Mers dans le contexte girondin Dynamisme de la construction de logements Un dynamisme de la construction relativement modéré à l’échelle de la Gironde jusqu’en 1999 L’Entre-Deux-Mers a suivi les mêmes évolutions que l’ensemble des territoires avec une décélération de la construction entre 1990 et 1999 et une reprise depuis 1999. Globalement, le rythme de la construction est resté relativement modéré jusqu’en 1999 avec un taux de variation annuel moyen globalement inférieur à la moyenne girondine (1,69 % contre 1,76 % en Gironde entre 1982 et 1990 et 0,95 % contre 1,23 % entre 1990 et 1999). Une accélération importante de la construction depuis 1999 Depuis 1999, la reprise s’avère particulièrement importante, montrant ainsi que la pression urbaine dans ce territoire tend à s’intensifi er. Avec un taux d’évolution annuel moyen de 1,60 %, la dynamique de la construction est aujourd’hui supérieure à la moyenne girondine (1,46 %). Ce territoire affi che ainsi une des plus fortes accélérations à l’échelle de la Gironde (+0,30 %) et connaît aujourd’hui sa plus importante production de logements depuis 1982 : 1 180 logements réalisés Part de la construction individuelle dans la production Surface moyenne consommée par logement individuel par an depuis 1999 contre 640 entre 1990 et 1999 et 1 000 entre 1982 et 1990. de logements entre 1999 et 2005 (hors groupé) entre 1999 et 2005 Une consommation d’espace excessive À l’image des autres territoires, l’habitat individuel reste le principal mode de construction. Cependant, sa proportion dans la construction reste ici la plus importante du département avec 17 logements sur 20 réalisés sous la forme de maisons individuelles (85 %). À noter également que les parts d’habitat individuel pur et d’habitat groupé sont également parmi les plus fortes du département (respectivement 65 % et 20 %). Parallèlement, la superfi cie moyenne consommée par logement individuel pur (c’est à dire non groupé) reste une des plus élevées du département avec plus de 1 600 m² par maison contre 1 475 m² en moyenne en Gironde hors centre d’agglomération.

Les tendances à l’échelle du territoire Une croissance urbaine modérée jusqu’en 1999 Une pression urbaine qui s’intensifi e depuis 1999, Une sur-consommation d’espace qui bénéfi ciait surtout aux premières franges de en particulier autour des centres urbains dans l’arrière pays mais aussi à l’agglomération bordelaise Exceptées les premières franges de l’agglomération bordelaise (Presqu’île d’Ambès proximité de l’agglomération Jusqu’en 1999, la construction s’est essentiellement concentrée dans l’aire et secteurs de Saint-Loubès et de ) qui connaissent une légère décélération bordelaise d’infl uence de l’agglomération bordelaise qui comptait à elle-seule 70 % de de la construction, c’est à l’ensemble du territoire que bénéfi cie l’accélération observée depuis 1999, à des degrés plus ou moins importants. Les consommations d’espace les plus fortes sont la production de logements entre 1982 et 1999, soit 570 des 810 logements essentiellement concentrées dans l’arrière pays de construits par an en moyenne sur le territoire. Et c’est principalement sur la Ainsi, les tendances observées depuis 1999 sont : • la poursuite de l’étalement urbain de l’agglomération bordelaise en troisième l’Entre-Deux-Mers mais concernent des volumes Presqu’île d’Ambès et dans les secteurs autour de Tresses, Saint-Loubès et Créon relativement réduits. En revanche, les consommations que le dynamisme reste le plus important avec des taux d’évolution moyens couronne, sur le Créonnais et le Libournais qui affi chent les plus forts taux d’évolution (respectivement +2,9 % et 2,6 %) et autour de (+1,4 %) ; relevées dans certaines communes proches de supérieurs à 2 % par an. Sur le reste du territoire, le dynamisme reste très modéré, l’agglomération bordelaise sont plus inquiétantes : voire faible, avec des taux ne dépassant que très rarement les 1 % par an. • une accélération de la construction dans les vallées, en particulier dans la vallée de la Garonne autour de Langon et Cadillac (+1,8 % et +1,5 %) ; secteurs de , , Saint-Sulpice-et- Ainsi, les tendances observées jusqu’en 1999 sont : Cameyrac, etc. • un étalement urbain important de l’agglomération bordelaise vers l’est, lié • une accélération modérée sur les autres secteurs. notamment au développement des différents pôles d’emploi périphériques (+4 600 emplois entre 1982 et 1999 dans les secteurs de Tresses, Saint-Loubès, Latresne et Créon), avec une pression urbaine particulièrement accentuée sur les secteurs situés à la jonction de Bordeaux et ; • un développement plus modéré de la construction dans les vallées, voire faible sur les espaces plus éloignés des centres urbains ; • une croissance urbaine très faible dans l’arrière pays, autour de Targon, Sauveterre, et Monségur.

Les indicateurs de la construction de logements

La construction de logements entre 1982 et 1999 La construction de logements entre 2000 et 2005 La consommation d’espace pour un logement individuel pur

(source : DRE)

La croissance urbaine | Décembre 2006 | 2 Compte-tenu de la proximité de l’agglomération bordelaise et de Libourne, Les dynamiques à l’oeuvre dans le territoire de l’Entre-Deux-Mers de la présence de centres urbains importants et du caractère plus rural de son arrière pays, ce territoire est hétérogène dans ses dynamiques.

L’ouest du plateau de l’Entre-Deux-Mers fortement satellisé par l’attractivité bordelaise Ce secteur regroupe 47 communes, toutes situées dans l’aire d’influence de l’agglomération bordelaise, c’est à dire qu’au moins 30 % des actifs de ces communes travaillent dans l’agglomération. Situé à l’est de Bordeaux, il s’étend des franges de la CUB aux limites du Créonnais (Blésignac, Saint- Léon, ) et du Libournais () et concentre près de la moitié de la population du territoire. Sa situation géographique, à la croisée de deux pôles majeurs du département (Bordeaux et Libourne), en fait un secteur particulièrement attractif et stratégique en terme de cursus résidentiel. Même s’il entretient d’étroites relations avec l’agglomération libournaise, en particulier en matière d’équipements et de commerces, c’est principalement avec l’agglomération bordelaise qu’il fonctionne en terme d’emploi. En effet, avec l’éloignement progressif du lieu de résidence au lieu de travail et des conditions d’accessibilité favorables (autoroute de Paris, RN89, etc.), il est progressivement investi par les actifs de l’agglomération bordelaise qui y trouvent une qualité de vie meilleure mais surtout des conditions d’accession plus abordables. Depuis plus de trente ans, ce secteur connaît donc un développement résidentiel particulièrement remarquable à l’échelle du territoire. En effet, il accueille depuis 1975 plus de trois logements sur cinq réalisés sur le territoire (68 %), concentrant ainsi la majeure partie de la construction. Ce développement s’est dans un premier temps manifesté en première et deuxième couronnes de l’agglomération, sur la Presqu’île d’Ambès mais aussi autour de Saint-Loubès, Tresses et Latresne devenues à leur tour d’importants pôles d’emploi (plus de 12 500 emplois étaient concentrés en 1999 sur ces trois secteurs). Après avoir connu un développement de la construction particulièrement soutenu entre 1975 et 1982 avec 560 logements construits par an en moyenne, cette frange n’a cessé jusqu’à aujourd’hui de constituer un support de développement important pour l’agglomération bordelaise. Sources : fonds topographiques en provenance de la Bd-Carto98® - IGN © Malgré le ralentissement observé depuis 1982, elle a conservé jusqu’à Pôle structurant à l'échelle du territoire (hors agglomération bordelaise) Accélération importante de la construction depuis 1999 aujourd’hui un rythme de construction élevé à l’échelle du territoire avec Aire d'influence du pôle structurant en 1999 Décélération importante de la construction depuis 1999 Tendance d'évolution de l'aire d'influence du pôle structurant depuis 1999 410 logements construits par an en moyenne entre 1982 et 1999 et 470 entre Fort développement de la construction depuis 1982 1999 et 2005. Fort développement de la construction depuis 1999 Parallèlement, le développement résidentiel s’est progressivement étendu aux communes rurales, autour de Créon au sud et de Vayres à l’est, qui ont vu leur dynamique démographique se renverser. Depuis 1999, cette situation Les vallées, un développement modéré Enfin, il semble que l’influence de Bordeaux touche s’est largement confortée. Alors que certaines communes de première et venu conforter les centres urbains in situ progressivement les franges de ces deux secteurs, deuxième couronnes ont perdu de leur dynamisme, notamment le long de Globalement, le développement résidentiel sur ces deux secteurs reste en particulier autour de et au sud de la RN89 (Tresses, , Beychac-et-Caillau, etc.), des communes plus modéré depuis 1982. Même si la construction a connu une nette augmentation Génissac. Quand bien même le dynamisme de éloignées sont aujourd’hui investies, en particulier les communes desservies depuis 1999, elle est essentiellement venue conforter les centres urbains des la construction reste encore très modéré en par les voiries structurantes du secteur : à l’est, le long de la RD936 vers secteurs et reste, dans la plupart des cas, relativement réduite en volume à raison de l’accessibilité réduite des ces espaces, Bergerac (, , Baron, Saint-Quentin-de-Baron, ) et l’échelle des communes. l’accélération observée depuis 1999, laisse de la RD671 (Loupes, Créon, Saint-Léon). Ainsi, en deuxième et troisième Ainsi, dans la vallée de la Garonne, qui s’étend sur 49 communes entre augurer une pression urbaine croissante dans les couronnes, la production annuelle de logements a quasiment doublé depuis et Lamothe-Landerron, la production annuelle de logements a années à venir en lien avec le développement de 1999, passant de 155 logements (entre 1982 et 1999) à 290 logements par doublé depuis 1999, passant de 100 logements construits par an en moyenne l’agglomération bordelaise. an en moyenne. entre 1982 et 1999 à 195 logements depuis 1999. Néanmoins, elle reste très localisée autour de Langon et Cadillac, près de la moitié de l’augmentation de L’arrière-pays du plateau, la production se concentrant sur seulement deux communes : Saint-Macaire un dynamisme très modéré (+16 logements par an en moyenne depuis 1999) et Cadillac (+25). Ce secteur s’étend du canton de Targon jusqu’aux frontières du Lot-et- De la même façon, la vallée de la Dordogne, qui s’étend de Génissac à - Garonne. Globalement, il est composé de communes rurales au dynamisme sur-Dordogne, connaît depuis 1999 une augmentation de la construction (145 très modéré, voire en perte pour certaines, en raison de leur situation logements réalisés par an en moyenne depuis 1999 contre 95 entre 1982 et géographique reculée par rapport aux différents centres urbains du 1999). Néanmoins, cette augmentation repose principalement sur l’évolution territoire et de leur accessibilité difficile. Ainsi, depuis 1982, les rythmes de de la commune de , située dans l’aire d’influence de Bergerac (+32 la construction sont généralement restés faibles : 80 logements produits en logements par an depuis 1999). moyenne par an entre 1982 et 1990 qui se répartissent sur 61 communes, et Dynamisme de la construction de logements par secteur : nombre de logements construits entre 1982 et 2005 20 entre 1990 et 1999. On observe tout de même une certaine accélération de la dynamique résidentielle depuis 1999 (85 logements construits en moyenne par an entre 1999 et 2005) qui touche des espaces jusque là préservés. Mais elle reste globalement très peu perceptible dans la mesure où elle concerne dans la plupart des cas des communes ayant encore un faible dynamisme (généralement inférieur à 0,8 % par an). Seul le canton de Targon (Montignac. Baigneaux, etc.), dont le dynamisme est plus important (supérieur à 1,5 % par an depuis 1999), se distingue de ce point de vue, démontrant ainsi que la pression urbaine en lien avec l’agglomération bordelaise tend à s’y développer.

3 | La croissance urbaine | Décembre 2006 L’Entre-Deux-Mers, des enjeux spécifi ques

La présence du relief, l’accessibilité disparate et la structure agricole inégale à l’intérieur de ce territoire posent, de façon relativement contrastée, les enjeux de maîtrise de la croissance urbaine. Ainsi, entre la couronne urbaine autour de l’agglomération bordelaise, les vallées et les différentes composantes du plateau de l’Entre-Deux-Mers, les enjeux sont de nature différente en termes de structuration et de formes urbaines.

La couronne urbaine de Bordeaux L’Entre-Deux-Mers : les enjeux d’une croissance urbaine maîtrisée Même s’il reste parfois fragmentée et hétérogène dans ses formes, cet espace constitue un continuum urbain de la ville constituée et reste de fait indissociable du centre de l’agglomération. Aujourd’hui, son évolution repose dans sa capacité à participer à la redynamisation du cœur d’agglomération tout en s’ouvrant sur les secteurs alentour. Cet espace est d’autant plus stratégique en terme d’intervention qu’il joue un rôle majeur à l’échelle du territoire, en particulier en terme d’équipements. Valoriser le cadre de vie et structurer le secteur en lien avec le cœur de l’Entre-Deux-Mers. Conforter les principales centralités. Rationaliser de façon générale la consommation de l’espace et densifi er en particulier les secteurs situés à proximité des centralités et ceux desservis par les transports publics, notamment autour du futur réseau de tramway. Mettre en valeur et valoriser les espaces naturels existants (en particulier les coteaux).

L’ouest du plateau de l’Entre-Deux-Mers Ce secteur qui se développe sous l’infl uence de la rocade et des pôles d’emploi périphériques, constitue un espace de transition entre l’aire urbaine bordelaise et l’espace plus rural de l’arrière pays de l’Entre-Deux-Mers. Son relief important, son accessibilité et sa structure agricole inégales ont fortement conditionné son urbanisation et généré de fortes disparités en terme d’intensité et d’éclatement de l’urbanisation. Ainsi, les grandes radiales structurantes du secteur ont eu tendance à polariser fortement l’urbanisation, ce qui se traduit spatialement par un développement linéaire marqué à certains endroits. Parallèlement, plus à l’intérieur, l’urbanisation s’est essentiellement réalisée de façon éparpillée autour des bourgs par un mitage important de l’espace naturel. Même si les enjeux restent globalement les mêmes pour l’ensemble du secteur, au vu de la disparité de desserte, il s’agira d’agir prioritairement sur les secteurs les plus accessibles. Resserrer le développement urbain autour des bourgs et veiller à l’insertion des constructions dans les paysages. Conforter en priorité les centres bourgs. Ne pas permettre l’amorce de nouvelles poches d’urbanisation le long des voiries. Enrayer le mitage des espaces naturels ou agricoles pour préserver la qualité du paysage et ne pas fragiliser davantage l’activité agricole. Privilégier l’urbanisation de secteurs où l’impact des constructions dans le paysage reste limité (réfl exion spécifi que à mener sur les cônes de vue). Promouvoir l’activité agricole qui joue un rôle à la fois économique et « urbain » fondamental (coupures et encadrement de l’urbanisation).

L’arrière pays du plateau de l’Entre-Deux-Mers La partie la plus reculée du plateau de l’Entre-Deux-Mers est aujourd’hui relativement préservée de la pression urbaine, son développement étant sans commune mesure avec le reste du territoire. Même si la problématique de l’étalement urbain ne se pose pas réellement dans toute son ampleur, la question du mitage de l’espace naturel reste cruciale sur ce secteur, faisant nécessairement émerger la question de la revalorisation et de la stabilité de l’activité agricole. Enrayer le mitage. Interdire toute construction destinée à l’habitation sur les espaces naturels ou agricoles pour préserver la qualité du paysage et ne pas fragiliser davantage l’activité agricole. Privilégier les franges des bourgs pour le développement de l’urbanisation. Promouvoir l’activité agricole qui joue un rôle à la fois économique et « urbain » fondamental (coupures et encadrement de l’urbanisation).

La vallée de la Garonne La vallée de la Dordogne Encadré à l’est par les coteaux de Garonne et les prairies humides à l’ouest, ce secteur Cet espace est globalement moins homogène que la vallée de la Garonne et sa structure se caractérise par une absence de relief sensible et une activité viticole prégnante. Il moins linéaire. La desserte des villes et villages se faisant principalement d’est en ouest s’étire de part et d’autre de la RD10 et de la RN113, voies historiques structurantes qui par le plateau, la rupture entre la partie haute et la vallée est souvent moins prononcée. ont toujours joué un rôle déterminant dans son évolution. Ces axes ont ainsi fortement Ainsi, en descendant le fl euve, la vallée s’élargit progressivement, la limite avec le plateau concentré l’urbanisation qui s’est développée en « chapelet » de part et d’autre de ces de l’Entre-Deux-Mers devenant moins marquée et moins lisible. De fait, au-delà des zones voies. humides, les problématiques sur cet espace restent très liées avec celles du plateau. Limiter l’urbanisation linéaire le long de l’axe RD10/ Préserver les zones humides de bord de Dordogne. RN113 et préserver les zones humides de bord de Préserver de l’urbanisation les zones humides qui bordent la Dordogne ainsi que les routes d’accès à l’eau et les ouvertures visuelles existantes sur le fl euve. Garonne. Préserver les coupures naturelles entre les poches d’urbanisation existantes le long des routes historiques en vue de maintenir la structure urbaine. Ne pas permettre l’amorce de nouvelles poches d’urbanisation mais plutôt conforter et réhabiliter les principaux espaces urbains existants, en particulier les centres bourgs situés dans la vallée. Préserver de l’urbanisation les zones humides qui bordent la Garonne ainsi que les routes d’accès à l’eau et les ouvertures visuelles existantes sur le fl euve.

Des questions clefs à prendre en compte L’impact des projets de voiries sur le développement du territoire Comment encadrer le développement du plateau de l’Entre-Deux-Mers dans un contexte d’amélioration de sa desserte (A89 et RD396 en particulier) ? Quelles perspectives de développement pour la vallée de la Garonne en lien avec l’amélioration de l’itinéraire RD10/RN113 ? La structure agricole du territoire Quelles perspectives d’avenir pour les activités agricoles et viticoles qui jouent un rôle déterminant dans la structure économique et territoriale du territoire ? Comment accompagner les évolutions à l’œuvre ? Comment limiter le mitage des zones agricoles ?

La croissance urbaine | Décembre 2006 | 4