Des Reptiles Quelle Horreur VN.Pdf
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Des reptiles ? Quelle horreur ! Livre électronique gratuit écrit et édité par Vincent NOËL Tiliqua, le monde des lézards http://tiliqua.wifeo.com ISBN : 978-2-9553926-0-7 EAN : 9782955392607 Avril 2016. AVERTISSEMENT : Ce livre au format PDF peut-être partagé sous les conditions suivantes : • Diffusion gratuite. • Diffusion de l’œuvre dans son intégralité et sous le même format. • Pour les citations ou reproductions partielles, l’auteur et le site d’origine doivent être mentionnés, les textes copiés placés entre guillemets ou clairement distincts du texte dans lequel ils sont inclus. L’auteur peut vous fournir une version word. Attention, bien que gratuit, cette œuvre est protégée par le code de la propriété intellectuelle et appartient à son auteur qui peut en jouir comme bon lui semble et se réserve le droit de le faire retirer d’un site qu’il estime contraire à ses valeurs. Le manuscrit d’origine fut envoyé à des dizaines d’éditeurs, hormis un avec qui j’ai entamé un autre projet, tous le rejetèrent… quand ils eurent la courtoisie de me répondre ! C’est donc sans remords que je le diffuse sur internet. Ayant néanmoins d’autres projets de manuscrits, je suis ouvert à toutes propositions d’éditeurs souhaitant publier des ouvrages de vulgarisation sur les reptiles. « Des reptiles ? Quelle horreur ! » Sommaire : Introduction : Des animaux qui font peur. P.1 I : Des reptiles et des mythes. P.7 Des plus grands, aux plus petits… Divinités de vie ou de mort Les reptiles sont-ils stupides ? Monstres mythiques : Léviathan, serpents de mer et dragons. Animaux à sang froid ? Créatures hybrides. Des yeux revolver. Animaux sacrés. Sur le bout de la langue ! Symboles variés et vivaces. Qu’est-ce qui dit ? Croyances « bien de chez nous » Tous venimeux ? Faits divers et mythes modernes. Qu’est-ce qu’on mange ? Des serpents qui se font la malle. Amours vaches et étreintes sensuelles. Avec ou sans œufs. II : Observer, étudier, élever les reptiles. P.36 Elle a fait un bébé toute seule. Petite histoire de l’herpétologie. Parents indignes ? L’herpétologie, une science vivante et d’avenir ! La guerre des doyennes. La terrariophilie. Des reptiles exposés au public. V : Qui est un loup pour qui ? P.120 L’herpétologie dans l’enseignement. Les reptiles sont-ils une menace ? Mangeurs d’Hommes ? III : Fossiles vivants et chaînons manquants ? P.55 Reptiles en danger. La phylogénétique, c’est fantastique ! L’extermination des vipères. Amphibiens, reptiles et mammifères : des lignées différentes. Iguane grillé et soupe de tortue. Les premiers groupes de reptiles. Peaux, souvenirs et tourisme. L’écaille ne fait pas le dinosaure. Le commerce du vivant. Que le spectacle continue ! Le trafic illégal. Le monde des lézards La destruction des habitats. Etre un serpent : juste une histoire de pattes ? Espèces invasives. Tuataras : de vrais fossiles vivants ? Dérèglement climatique. Tortues : to be or not to be anapsides. Utiles ou nuisibles ? Ah les crocrocro, les crococo, les crocodiles. Epilogue : des humains ? Quelle horreur ! P.158 IV : Reptiles : mode d’emploi. P.78 Les reptiles sont-ils visqueux ? Bibliographie et remerciements P.160 Les reptiles peuvent-ils changer de couleurs ? « Des reptiles ? Quelle horreur ! » 1 Introduction : Des animaux qui font peur. « Je trouve toujours stimulant de découvrir de nouveaux exemples de mes préjugés et de ma stupidité, de me rendre compte que je ne sais pas la moitié de ce que je crois savoir. » Paul Auster S’il y a bien un groupe d’animaux qui fait l’objet de superstitions, provoque peur et répugnance, ce sont les reptiles1 et en particulier les serpents. A la simple vue de ces animaux, même en photo, beaucoup de gens font la grimace, mettent leur main devant la bouche, font un pas en arrière, pussent des hauts cris ou s’enfuient carrément ! C’est quasiment un réflexe. Selon un sondage réalisé en 1990 par l’IFOP pour l’hebdomadaire « Le Nouvel Observateur », 50% des français disent ressentir une peur irraisonnée des serpents, 25% parfois, 25% jamais. Ces reptiles n’ont néanmoins pas le monopole de la détestation : rats, guêpes et araignées pourraient aussi se disputer la première place au « hit-parade » des animaux qui génèrent le plus de « beurk ! », « hiiii » et autres « quelle horreur ! ». D’où peut venir cette peur du serpent ? Freud et certains psychanalystes l’attribuent à la forme phallique de leur corps longiligne qui ferait « peur aux femmes », évoquant la peur de la pénétration sexuelle. Statistiquement, le « beau sexe » est en effet plus souvent sujet aux phobies animales que les hommes mais l'une des plus courantes est l'arachnophobie, la peur des araignées, qui avec leurs huit pattes ne ressemblent pas vraiment à un pénis ! L’interprétation freudienne qui tend à lier toute croyance ou peur irrationnelle à un dysfonctionnement de la libido est souvent contestée voire qualifiée d’imposture scientifique mais elle est encore très en vogue notamment dans les blagues salaces et misogynes envers une femme qui a peur « du gros serpent » (ajoutez rires gras et « sers-moi en une autre Marcel ! »). Certains autres psychologues attribuent cette peur à l'apparence trop éloignée de notre schéma corporel : inconsciemment nous n'aurions pas confiance en ce qui n'a pas quatre pattes, un tronc court, une tête bien fixée sur ses épaules, un smartphone, bref ce qui se rapproche de l'humain ; d'où également la peur des invertébrés étranges comme les méduses, les vers, les araignées... Mais là encore, il y a des contre-exemples qui rendent ces thèses très spéculatives et facilement réfutables. Les scientifiques, eux, se posent deux questions essentielles sur l’origine de la peur des serpents : est-elle génétiquement inscrite ou est-elle une pure construction culturelle ? La première idée se rattache aux apports de la sociobiologie qui tente 1 : Le terme reptile désigne ici le grade, à savoir les reptiles non aviens. Explication de cette subtilité dans le chapitre 3… Il faut savoir ménager le suspense. « Des reptiles ? Quelle horreur ! » 2 d’expliquer les comportements et la culture humaine à travers la conservation de caractères génétiques issue de la sélection naturelle. Il est alors supposé que la peur des serpents soit un caractère hérité de nos ancêtres : seuls ceux qui se méfiaient instinctivement de ces bêtes venimeuses et rampantes ne se sont pas fait attaquer. Ils ont donc survécu et transmis à leurs descendants le gène « peur des serpents ». Sauf que le gène en question n'a pas été identifié formellement. Même si elle est capable d'expliquer de nombreux comportements, la sociobiologie adaptationniste appliquée à toute la culture humaine peut dériver vers la spéculation pure et simple comme le montre Stephen Jay Gould dans son livre « un hérisson dans la tempête ». De manière purement théorique, tout pourrait s’expliquer à travers une adaptation ancestrale conservée dans nos gènes : le machisme, Dieu, la lutte des classes, le rose pour les filles ou l'attirance pour les blondes. Cette théorie du « tout s'explique par les gènes » est aujourd'hui critiquée quand elle est se revendique comme l’explication universelle de nos comportements et considère l’influence de l’environnement comme secondaire voire nulle. A contrario, on peut considérer qu’il y a des comportements ne trouvant aucune explication dans la génétique car ils sont le pur fruit de l'évolution culturelle de l'humanité et de sa capacité à transmettre sa culture aux générations suivantes. La peur des serpents peut tout à fait provenir du danger qu'ils représentaient pour nos ancêtres, mais cette peur aurait tout aussi bien pu se fixer culturellement et non génétiquement à travers l'évolution des mythes qui étaient un moyen de transmission du savoir il y a encore pas si longtemps… et le sont encore aujourd'hui. De ce point de vue, la peur des reptiles est considérée comme une fabrication avant tout culturelle et relative car la perception de ces animaux est très différente selon les civilisations. Ce débat est très bien illustré par les propos des deux herpétologues français, Nicolas Vidal et Xavier Bonnet, le 21 juin 2011 lors de l’émission de vulgarisation scientifique « la tête au carré », présentée par Mathieu Vidard sur France Inter. Les deux chercheurs sont d’accord sur l’impact de la culture dans la perception des serpents et la différence d’interprétation entre les civilisations : animaux maléfiques chez les uns, bénéfiques chez les autres, parfois les deux en même temps ! Nicolas Vidal évoque néanmoins une origine biologique, celle de l’héritage génétique de la peur des serpents datant d’il y a 7 millions d’années. Xavier Bonnet lui n’est pas convaincu par les expériences menées pour étayer la thèse de l’héritage génétique et penche davantage pour l’héritage culturel. Une étude, à laquelle se réfère Nicolas Vidal, montre que les primates ont tous peur des serpents, penchant donc pour une aptitude innée ; mais Xavier Bonnet, rappelle que les petits enfants humains (jusqu’à l’âge de 4-5 ans) n’ont absolument pas peur de ces reptiles, qu’ils osent les toucher sans appréhension et que cette peur vient avec l’âge en fonction de l’éducation. La question est loin d’être tranchée (et nous n’y contribuerons pas ici) car l'inné et l'acquis ne sont pas deux concepts totalement opposés et insolubles, où il faut choisir entre l'un ou l'autre ; c'est souvent bien plus subtile que cela. En effet, nous ne sommes pas tant esclaves de nos gènes, l’acquis – l’éducation et « Des reptiles ? Quelle horreur ! » 3 les expériences de notre vie – peut influencer et conter-carrer une tendance innée, que ce soit physiquement (on peut avoir une prédisposition génétique au diabète mais ne jamais le développer en adoptant une bonne alimentation) ou psychologique.