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LES OUV RIER S DU CA N TON DE ST. FU LGENT

N, CROIX

Univ•nittÎ de N o nte 1

Avec ·1e mois d'Août revien t comme tous les ans l 'obligation de mettre au net les rapports d'enquêtes et monographie s effectués par 1es étudiants au cours de l'a nnée dans 1e cadre du Laboratoire de Géographie r ura 1e de Nantes. Il faut bien avouer que c ' est souvent un travail long, fastidieux et qui demande beauco up d'a t te nt ion s i l'on veut que cet t e synthèse soit utile à tous et qu'e l le gar de un caractère sc i enti f ique indispensable . Pourtant depuis la mise en route de l'observation du changement social et cult ure l dans l e canto n de St Fulgent, thème d'ét ude lancé à l'initiative du C. N.R.S., ces t rava ux apparciissent moi ns pénibles et le pensum des soi - disant vacances presque léger ! Pour quoi ? Tout d'abord les étudiants sont beaucoup plus motivés que les autres année s et leurs travaux plus précis , pl us limités dans le temps et l ' espace sont meilleurs et donc bea ucoup plu s utilisables tels quels. L'équipe de professeurs qui l es encadre a sans dout e été aussi plus vigilante, plus sens i ble aux problèmes renco n­ trés par l es je unes chercheurs s ur le terrain tout au long de 1 'année. Enfin le thème pr ivilégié en 1980, les méthodes de travail r etenues ont passion né tous les r uraliste s ; malgré les insuffisances des enquêtes, l es erreurs méthodolo­ giques , la lourdeur des dé pou i 11eme nts, restent 1 'enthousiasme et la sati sfaction d'avoir entrouvert une porte, d •avoir compris ( un peu) de l •intérieur que l ques­ uns des ca r actères du monde ouvrier dans l e canton de St Ful gent, tou t en confirmant quelques hypothèses que nous avions formulées au début de not re travail sur le canton. 54

Z. L 'équipe et Zes méthodes . 11. Commetous les ans, les piliers de Z'équipe ont été les étudiants de 3ème Année qui choisissent comme certificat de spécialité celui de géographie rurale : V. DELANOE,S. GREGOIRE,B. OGER, C. USTARIZsans oublier G.H. FLAMENTet P. GUSTEAUqui malgré leur étude auprès des agriculteurs ont donné un coup de mai n à leurs camarades. Des géographes de 4ème Année également ont participé à certains travaux d'enquêtes : F. CASSIAU, V. JANTZEN. Enfin des socioZog ues apprentis ou confirmés nous ont sérieusement aidés tout au long de l 'année l 'équipe du C.E.A.S. (R. BARREAU,P. COULON,L. MATHE)de la Roche-sur~Yon (1), quatre étudiants de quatrième ou cinquième année de sociolo­ gie, B. COURAUD,S. ERTUL, B. LIENARDet F. RIBAULTqui doit effectuer un mémoire de maitrise en 7981 sur les ouvriers du canton. Nous avons utilisé deux grands types de sources pour travai 11er: - des fich i ers ou documents consultés en mairie - une enquête directe auprès des ouvriers. 12. Les document s dépouiZZés en mair ie . Nous avons trouvé dans 1es huit mairies du canton 1es documents classiques pour le géographe et avons pu à partir d 'eux utiliser nos mëthodes habit uelles de dépouillement et d'étude. a) Tout d 'abord Les permis de const ru ir e (2) Ce sont tous les imprimés de demandes de permis de construire qui ont été consultés de 1955 à 1979 pour les huit communes du canton de St Fulgent : vu 1 'importance du travail, 1 'analvse détaillée n'a porté que sur quatre communes (Les Brouzils, la Copechagni ère, la Rabatelière, St-Fulgent) . Soulignons tout de suite que présentation et surtout contenu de l'imprimé varient suivant 1 ' année : cependant cer t ains renseignements sont toujours présents ( nom et adresse du demandeur et du propriétaire, situation du terrain, extrait du cadastre, auteur du projet, nat ure du projet, destination des locaux). Les imprimés les pl us récents sont auss i les plus lourds à dépouiller et comportent près d'une trentaine de rubr i ques ! (Annexe 1) . Pour le géographe tous ces éléments sont loin d'avoir la même importance, aussi pour constituer de grands tableaux récapitulatifs nous n'avons voulu retenir que les renseignements concernant : 1 - l a nature du projet : maison neuve rénovation ou agrandi ssement usage agricole usage industriel, artisanal, commercial divers (appentis, garage ... ) 2 - le nom, l'adresse et la profession du demandeur 3 - le lieu-dit de l a construction 4 - s'agit-il d'un lotissement ou non ?

5 - 1 'indication cadastrale 6 - la surface en mètres carrés 7 - l'auteur du projet et son adresse

(1) Centre d'Etudes et d'Action ··sociale B.P. 178 - 70 rue Joffre 85007 La Roche-sur-Yon. ( 2) cf . "L 'évo 1 uti on des demandes de permis de construire dans le cant on de St-Fulgent". Sylvie GREGOIREet Corinne USTARIZ.monographie 34 p. 1980-Laboratoire deGêographie Rurale Nantes. 55

8 - le type de construction 9 - le nombre de pièces 10 - la surface habitable 11 - les observations diverses. Ce que nous voulion s cerner de manière précise peut se regrouper en effet autour de quatre thèmes ; tout d'abord l'évolution des constructions et en particulier des habitations neuves depuis 25 ans : l 'or igine géographique et socio-professionnel le des demandeurs : où construit-on et de quel le manière? Enfin y-a-t-i l eu un "boom" des constructions, qui veut construire ? Les sources étudiées nous ont permis en partie de répondre à ces questions, au moins sur quatre communes, et de cartographier ces résultats. Il faut cependant rappeler les difficultés de manipulation de cette source et féliciter S. GREGOIREet C. USTARIZ pour leu r patience et leur travail : selon les mairies les classements changent (par numéro ou par année}, les demandeurs n'ont pas toujours satisfaction et doivent renouveler leur demande (le classement par ordre alphabétique évite de les compter plusieurs fois}, suivant les imprimés les renseignements à recueillir changent de place, enfin tout n'est pas toujours bien rempli et il faut alors compléter la collecte en feuilletant les divers certificats, l e plan masse etc ... même alors, demeure le sentiment que la vérité échappe parfois (s'agit-il bien d'une vraie résidence principale ?) et se fait sentir le besoin d'avoir d'autres renseignements sur le demandeur et ses conditions de log ement au moment de la demande (en appartement, chez ses parents, etc ... ). Il n'en reste pas moins que les caractères du logement et plus particulièrement du logement des ouvriers dans 1e canton ont pu être défi ni s gr âce à cette source très précieuse. bi Ensu it e l.es doownents démograph i ques . (1) Tout en respectant l'anonymat le plus strict, nous avons pu soit dans les mairies, soit dans les antennes d'information de l 'I .N.S.E.E. obtenir que 1ques renseignements démographique s sur 1a population ouvrière ha.•n·t ant dans le canton de St Fulgent en 1975 date du dernier recensement général de la popula­ tion. Quoique incomplètes et déjà un peu anciennes ces statistiques réunies par les secrétaires de mairie pour faciliter leur travail, nous ont permis d'établir des fiches pour les hui t communes du canton : chaque fiche comprend des informations sur la composition de la famille, la qua li fication professionnelle, l'entreprise (lieu de travail et type d'activité), le confort du logement et la date de construc­ tion, l'origine sociale et géographique de chaque ouvrier. Cette documentation est donc loin d'être négligeable et avec F. RIBAULT nous pensons l'exploiter en 1981. Nous avons tenté avec quelques sociologues de manipuler ces fiches pour 1a commune de la Copechagnière. Cet essai nous a permis de formuler quelques remarques sur les ouvriers sur le plan démographique, socio-économique et sur le plan du logement. Cette pratique des documents a été également positive car elle a permis ensuite d'aller sur 1e terrain et de questionner directement les ouvriers en ayant déjà une assez bonne cannai ssance (théorique) de 1 a situation!

( l) cf . "Les ouvrier s à 1a Copechagnière" Brigitte LIENART, Bernadette COUTAUD et Servet ERTUL27 p 1980 - Laboratoire de Géographie Rurale - Nantes. 56 c) enfin ies iistes prud 'homaies . Ces listes peuvent être consultées par tous dans les mairies: elles fournissent des renseignements sur les ouvriers trava iii ant dans la commune. Corrme il y a eu des êlections en 1979, ces listes établies d'aprês les indications des employeurs nous semb1 aient intéressantes à ana lyser. Mais avant de se 1ancer dans le travail de dépouillement bien des précautions doivent être prises (l). Sur le s listes figure la rubrique "entreprises indus trielles" avec bien sûr le collège des ouvriers : mais l'entreprise ARRIVE à St-Fulgent est classée dans 1a rubrique agri cu 1ture ! Et les entreprises art i sana 1es si nombreuses dans le canton ? Elles aussi emploient des ouvriers ! Celles-ci ont été retenues par Bruno OGER dès qu'il y avait plus de 5 employés recensés . . . et parfois le • seuil a été abaissé lorsqu'il s'agissait de tuileries et de briqueteries. En fait, il faut être vigilant, bien connaitre dêjà le tissu industriel du canton (2) ce qui permet de limiter les grosses erreurs. Les secrétaires de mairie ont toujours fait preuve de genti 11esse en nous renseignant sur 1es productions de te 11e ou te 11e entreprise inconnue. Qu'avons- nous retenu comme renseignements sur les ouvriers ainsi repérés? - le nom del 'entreprise avec parfois sa production - 1e nom et 1e prénom de chaque ouvrier ( avec 1a di ffi cul té de reconnaitre 1e sexe pour des prénoms comme Claude , Dominique, etc ... ) - l'année de naissance - le lieu de naissance le lieu de résidence des ouvriers travaillant sur le canton en 1979 (ce critère est précieux : i 1 a permis de multiplier les cartes et de rendre compte des migrations de travail entre la résidence et le lieu de travail - c'est à dire le canton de St Fulgent.). Enfin à partir de ces listes nous avons pu établir un échantillon des ouvriers travaillant sur le canton : leurs adresses nous permettant d'aller les voir chez eux, après envoi d'un questionnaire. 13. L 'enquête di r ecte Habitués en tant que ruralistes au contact direct avec les agricul­ teurs eux-mêmes rodés aux demandes d'entretiens, il faut avouer que la pratique de 1 'enquête directe auprès des ouvriers nous a que 1que peu déroutés au départ. L'aide de sociologues mais aussi les relations tissées dans le canton depuis quatre ans ont été précieuses. Etudiants et enseignants ont de toute façon été passionnés par cette première prise de contact avec 1es ouvriers ruraux : ceux­ ci surpris par cette démarche nous ont presque toujours accueillk avec gentillesse et amabilité. En espérant que les résultats de cette étude les intéresseront (et peut-être leur se ront utiles) nous tenons à les remercier très sincèreme nt. a) Pourquoi cette enquête? Vouloir observer le changement social et culturel à St- Fulgent sans approche du monde ouvrier nous semblait aberrant puisque depuis 1975 les ouvriers sont devenus majoritaires dans le canton par rapport aux autres catégories socio-professionnel les. Les statistiques démographiques ou patronales nous semb- 1aient souvent i ncomp1 ètes, anciennes, et habitués au contact direct dans les

(l) cf. "Exploitation des listes prud'homales de 1979 pour l'ensemble du canton de St-Fulgent" B. OGERmonographie 20 p - 5 tableaux - 14 cartes. 1980 Laboratoire de Géographie Rurale Nantes. (2) in Actes du colloque de St Fulgent 27.28 sept 1979 N. CROIX, l'industrialisation dans 1e canton de St Ful gent : champ d'observation pri vi 1égi é du changement social et culturel ? pp 34-63. 57 mili eux agricoles nous voulion s essayer de faire la même chose auprês des milieux ouvriers. Déjà au cours de réunions officielles (d,ner-débat du 27 septembre 1979 à la Rabatelière) nous avions eu l'occasion de contacter des responsables syndi eaux ouvriers : en 1979 également lors de notre enquête sur les entreprises industrielles nous avions pu rencontrer quelques ouvriers. Ceci nous semblait insuffisant et três incomplet . Deux faits allaient nous pousser à mener notre enquête plus loin: tout d'abord la commission de géographie de la populat i on aux journées géographiques de Tours ( l) où le président D. NOIN sou li gna les orientations nécessaires vers une géographie sociale de la population pour dépasser les seules préoccupations démographiques fondées sur les sta t istiq ues . Ensuite la lecture de nombreux ouvrages consacrés au monde ouvrier mais aussi à la vie, au t ravail d'autres catégories socio-professionnelles (2). Partout dans des ouvrages universitaires ou non, on retrouve cette volonté d'approcher au plus près de la vie quotidienne, du travail, des j oies et des peines des hommes. En tant que géographe nous n'avons pas à nous substituer au sociologue, à l'ethnogra­ phe, à l'historien ; nous ne pourrions d'aill eurs pas le faire mais ce qui nous intéressait, dans le cadre d'une étude sur le changement social et culturel, c'était la r éaction de l'ouvrier lui-même face au développement industriel qui date de 15 ans à peine. Comment perçoit-il son travail d'ouvrier dans des campagnes devenues pendant la première moitié du XXême siècle exclusivement agricoles? A- t-il des revendications, ressent-il une évolution des mentalités, a-t-il toujours des contacts avec l es agr i culteurs ? Dans sa manière de vivre, de se loger, de se dis tr ai re di ffère-t-i l des autres habitants ? Son état d'ouvrier l 'amêne t-il à modifier ses comportements religieux , soc iaux , politiques ? Cette enquête devait enfin permettre de vérifier certaines hypothèses que nous avions formulées après des contacts avec les agriculteurs et après avoir remarqué que dans de nombreuses exploitations agricoles un ou plusieurs membres de la famille allait travailler en dehors del 'exploitation (3). b) l 'échant i LLon Nous ne pouvions bien entendu a 11 er chez les 2221 ouvriers qui travaillent sur le canton (d'après les listes prud ' homales de 1979) ! Il a donc fa 11 u que B. OGER et V. DELANOEétablissent un échanti 11 on en tenant compte du poids pl us ou moin s grand de la commune par rapport au total d'ouvrier s , de la répartition des ouvriers suivant leur âge, leur sexe, leu r lieu de résidence, du poids respectif des entreprises.

(l) samedi 1er mars 1980 - Université de Tours (2) M. VERRETL'espace ouvrier -coll. U.- A Colin 1979- A. SYLVEREToinou, le cri d'un enfant auvergnat. Coll. Terre Humaine -Plon 1980- Préface de P. J . HELIAS. Revue ANNALES - Economies Sociétés Civilisations n° 1 Janvier-Février 1980 -A. Colin- Archives orales : une autre histoire ? avec en particulier ces 2 articles Y. LEQUIN, J. METRAL, une mémoire collective : les métallurgistes retraités de Givors. Ph. JOUTARD,un projet régional : les ethno-textes.

(3) cf . Actes du colloque de St Fulgent . art. cité pp 51 . 52. 53. 58

Tab 1eau 1 - Rapport entre 1e nombre d'ouvriers rée 1 travai 11 ant sur 1e canton et le nombre utilisé pour l'échantillon (par coITJTiune).

Nombre d'ouvriers Echant i 11on 1 1 Li eu de travail Total en % Total en %

St Fulgent 897 40,3 70 1 37,6 La Rabatelière 397 17 ,8 40 21, 5 1. Chavagnes-en-P. 254 11,4 21 1 11,2 Les Brouzils 242 10, 8 20 1 10,7 1 La Copechagnière 249 11,2 21 1 11, 2 Bazoges-en - P. 94 4,2 8 1 4,3 1 Chauché 66 2,9 5 1 2,6 St André Goule 22 0,9 1 0,5 d'0ie 1 1 1 Canton 2221 100 186 100

A part St- Fulgent et 1a Rabate 1i ère, communes qui ont été étudiées a 1ors que 1a méthode n'était pas encore "rodée", 1es proportions sont identiques. Vouloir respe cter tota 1ement 1a pyramide des âges et 1e sexe des ouvriers était une gageure et V. DELAN0Ea été ob 1i gé de si mp1 i fier que 1que peu en regroupant 1es ouvriers en trois grandes tranches (ceux nés avant 1945, entre 1945 et 1954, entre 1954 et 1964) et en privilégiant 1 'emploi masculin dans cer t aines communes ( à Bazoges, Chauché et St André en particulier).

Tableau 2 - Répartition des ouvriers de 1 'échantillon suivant l'année de naissance.

Lieu de travail 1955-1964 1945- 1954 avant 1945 Total

St Fulgent 30 22 18 70 La Rabatelière 9 22 9 40 Chavagnes 9 4 8 21 La Copechag niè re 6 8 7 21 Les Brouzils 9 6 5 20 Bazoges 5 1 2 8 Chauché l 2 2 5 St André 0 0

Total 69 66 51 186

A prés avoir re 1evé un nombre d'ouvriers dans 1 'échanti 11on proportionne 1 au poids des grosses entreprises dans 1a réa 1 i té, V. DELAN0E pour comp1 éter son échanti 11on 59 en fonction des besoins par tranche d'âge a choisi au hasard dans 1es entreprises restantes sur la conmune. Sur les 2221 ouvriers travaillant dans l e canton, 1703 - soit 76,6 % - y habitent : dans 1 'échantillon, sur un total de 186 noms retenus, il aurait donc fallu choisir 44 ouvriers résidant hors du canton, notamment les cantons voisins de Montaigu, des Essarts et des Herbiers. Or 1 'étude porte essentiellement sur le canton de St- Fulgent et n'oublions pas qu'en prenant commeréférence 1es 1i stes prud' homa1 es nous échappent tous 1es ouvriers résidant dans le canton mais travaillant à l'extérieur (1). Nous avons donc "gonflé" un peu notre échantillon local et retenu seulement 31 ouvriers habitant en dehors du canton, soit 16,9 % du total au lieu des 23,4 nécessaires.

Tableau 3 - Répartition des ouvriers dans l'échantillon suivant leur lieu de résidence.

Lieu de Résidence Nombred'ouvriers St Fulgent 38 La Rabateliére 18 Chavagnes en Paillers 36 La Copechagnière 8 Les Brouzils 16 Bazoges en Paillers 7 Chauché 20 St André Goule d'Oie 12 canton de Montaigu 8 canton des Herbiers 4 canton des Essarts 12 Autres 7

Total

C'est à cet échantillon qui nous a semblé correct et représentatif de la population ouvrière cantonale que nous avons proposé une série de questions. c) Le ques tio nnai re. Une 1ongue ana lyse de ce questionnaire a été faite par V. DELANOE dans sa monographie. Reprenons cependant quelques-unes de ces réflexions. Nous avons été amenés à faire un premier questionnaire afin de le tester auprès d'une dizaine d'ouvrier s de canton ; P. COULONqui voulut bien se charger de ce travail nous consei 11a ensuite de modifier certaines questions mal comprises ou mal formulées. C'est le questionnaire n° 2 (cf. annexes) qui fut envoyé aux 186 ouvriers retenus accompagné d'une lettre explicative. Il fut décidé d'aller ensuite chez chaque ouvri er pour aider ou expliquer. Sur une période de quinze jours, nous sommes allés de 18 h à 21 h dans les communes pour essayer de récupérer le maximumde réponses (2). Quelles critiques pouvons­ nous faire après cette expérience?

(1) Le recensement général de la population de 1975 indique qu'il y a 2291 ouvriers habitant dans le canton (source INSEE) : d'après les listes prud'homales 1979, 1703 seulement habitent et travaiHent dans 1e canton. (2) Les 7, 8 et 9 mai puis les 13, 14 et 16 mai 1980, par équipes de 2 ou 3, ou parfois seul . Les réponses sont déposées à l'U.E.R. de Géographie de Nantes. 60 Le questionnaire lui -même aurait pu être amélioré et simplifié. L'absence de toute adresse (voulue pour respecter l'anonymat) nous a cependant gênés pour localiser les réponses reçues par la poste, l ' indication du lieu dit ou de la commune aurait donc du être rajoutée. La question 9 sur les conditions de travail faisait double emploi avec la 10 portant sur les améliorations possi­ bles. Les questions 20, 26, 27 également auraient dû être plus précises. Enfin la possibilité pour chaque "questionné" d'utiliser la "non-réponse" est source d'ambigüité (refus, pas d'objet etc ... ) et d'incertitude. Sur les 90 questionnaires reçus, 15 seuleme nt n'ont jamais fait appel à la "non-réponse". C'est sans aucun doute t rès gênant pour étab l ir un bilan, mais cette volonté de ne pas répondre, quelque soit son origine, est quand même révélatrice de 1 'attitude réservée de la population interviewée ! Que peut-on dire du nombre des questionnaires qui sont effec t ivement revenus au laboratoire de géographie rurale? soulignons tout d'abord que 17 personnes sur les 186 n'ont jamais pu être contactées : absences réelles, fausses adresses, refus d'ouvrir la porte ? 14 ont refusé catégoriquement, et d'une manière générale nous n'avons reçu aucune réponse spontanée. Ce n'est que quelques jours après notre premier passage que nous avons reçu 1es 40 premières réponses. Si nous n'avions pas été "relancer" les gens il est donc probable que notre enquête aurait été un échec comp1 et. Pourquoi cette indifférence ? Tout d'abord par manque d'informatio n : notre présence sur le canton depuis 3 ans, les réunions officielles tenues à St Fulgent, Chavagnes ou la Rabatelière, les articles parus dans la presse, les contacts officieux dans toutes les communes, tout cela n'est pas connu des ouvriers à part quelques très rares exceptions (représentants syndicaux). Nous avions vraiment l'impression de "débarquer" comme des étrangers. Ceci explique 1a méfiance de beaucoup de personnes et donc l a peur de répondre: pourquoi répondre? A quoi cela va-t-il servir? Est-ce que cela ne va pas nous causer du tort ? ou bien du tort à notre patron ? A quoi sert que je réponde correctement a lors qu ' untel répondra d'une manière hypocrite ? Et pourtant après quelques minutes de discussion, d ' explication, quelles conversations enrichissantes avons-nous pu avoir parfois Ces contacts nous permettaient alors d'oublier les refus essuyés ailleurs, mais l'inconvénient est que ces conversations à bâtons rompus débordent l argement du questionnaire et ne peuvent donc être utilisées vraiment . Nous avons même parfois des réponses "officielles" qui masquent complète­ ment les sentiments réels des personnes. Un seul exemple : nous discutons longuement avec un ouvrier du bât iment pour le convaincre de remplir le questionnaire : "je ne sais pas quoi mettre", "je ne vois pas à quoi çà peut servir", "et si mon patron apprenait cela, il ne faut pas lui porter tort, c'e st lui qui nous donne du travail"... Dans un second temps, 1 ' ouvrier accepte de répondre aux questions et l 'enquéteur remplit sous sa dictée le questionnaire qu'il accepte de poster lui-même l e lendemain ce qui donc lui enlève toute inquiétude quant à 1 'anonymat. Les réponses sont souvent brèves et 1énifi antes : "tout le monde est gentil", le patron est un bon patron", "tout va bien" "on est content comme çà", "on ne veut pas que çà change". Puis dans un troisième temps, on discute à bâtons rompus autour d'une tasse de café : et a 1ors peu à peu, 1en t ement, par bribes, on apprend que 1e travai 1 est dur, 1e patron soupçonneux et . paterna 1i ste 61

pour ne pas dire plus. Les salaires insuffisants ne permettent guère de prendre des vacances, surtout quand il y a six enfants à élever. Le jardin est le seul lois i r important mais c'est aussi un travail nécessaire qui permet de se nourrir à bon compt e. Seules les réponses sur les élections, la prat ique religieuse reflètaient bien ce que 1 'ouvrier pensait vraiment. Il fa ut donc utiliser les réponses reçues avec prudence et se garder d' aff ir mations t rop hâtives ! Malgré le faible nombre de réponses - 90, mais seulement 87 ont été remplies, l'enquête res t e valable car les caractères de 1 'échantil lon se retrouvent à peu près dans le stock de questionnaires recus. Tableau 4 - Nombred e réponses par communede travail.

Nombreprévu dans % de réussite Lieu de travail Nombrede réponses 1 ' échant i 11on Nbre % Nbre % St Fulgent 28 31 70 37 40 La Raba te 1i ère 29 32 40 21 72 Chavagnes en P. 14 15 21 11 66 Les Brouzils 7 7 20 10 35 La Copechagnière 4 4 21 11 19 Bazoges en P. 2 2 8 4 25 Chauché l 1 5 2 20 St André Goule 0 0 0,05 d'0ie Pas de réponse 5

Total 90 100 186 100 48

Il y a quelques écarts et il sera pl us sûr de tenir compte de l 'ensemble des réponses pour le canton plutôt que d'analyser cell es-ci commune par commune. Notons cependant que les questionnaires les plus nombreux correspondent aux ouvri ers des grandes entreprises avec en particulier un fort cont ingent de réponses venant des ouvriers de la chaussure (Salar i a - ex Allemand 28, Réal 6, Fonteneau 5) et des usines agro-alimenta i res (Arrivé 17). Les différentes tranches d'âges sont représentées dans les mêmesproportions que le prévoyait l 'échanti l lon. Tableau 5 - Réponses en fonction de l'âge.

Années de Naissance Echantillon prévu Réponses

Nombre % Nombre % 1955-1964 69 37 33 36 1945-1954 66 35 26 28 Avant 1945 51 27 27 30 Pas de réponse 4 Total 186 100 90 100

Le handicap le plus grand rest e donc l'absence d' information sur le lieu de résidence des ouvriers qui ont répondu à notre enquête mais l'exploitatio n a été jugée possible avec bien sûr toutes le s précautions d'usage. 62

2. Les résultats . 21. La population ouvrière du canton de St Pulgent Nous pouvons regrouper notre analyse autour de 3 affirmations a) la population ouvrière est jeune , et les femmes quoique non majori - tai res sont nombreuses * Les pyramides des âges établies par B. OGERet V. DELANOEpour le canton et les 8 communesà partir des listes prud'homales le soulignent bien. Nous pouvons observer également que malgré une légère déformation en faveur des femmes et l'absence de données pour les personnes nées entre 1940 et 1945, la pyramide des âges des ouvriers ayant répondu à notre enquête reflète bien la situation réelle . Les tranches d'âge les plus importantes pour les femmes correspondent aux années de naissance de 1955 à 1959 et pour les hommesde 1950 à 1959 : 32% de la population ouvrière ont moins de 25 ans ! Cette je unesse est d'ailleurs surtout celle des femmes puisque 41 % de la population ouvrière féminine ont moins de 25 ans. Plus l'âge augmente et moins les femmes sont présentes dans la population ouvrière. Au total il y a 916 femmes sur les 2221 ouvriers recensés soit 41,24 %. Tableau 6 - Répartition des ouvriers suivant leur lieu de travail (source listes prud'homales 1979)

Communesde 1 Nbre % Nbre Nbre % travai 1 1 d'ouvriers de femmes d'hommes

Bazoges en P. 94 4,23 12 l , 31 82 6,28 Les Brouzils 242 10,9 124 13,54 118 9,04 Chauché 66 2, 97 1 0, 11 65 4,98 Chavagnes en P. 254 11, 43 116 12,66 138 10,57 La Copechagnière 249 11,21 68 7,42 181 13,87 La Rabatelière 397 17,87 170 18,56 227 17,39 St André Goule 22 0,99 15 1 ,64 7 0,54 d'Oie St Fulgent 897 40,4 410 44,76 487 37,52 CANTON 2221 100 916 100 1305 100

* La lecture ùu taoleau 6 montre que la distribution des ouvriers dans leur commune de t ravail n'est pas égale sur tout le canton et que la répartition féminine ne se calque pas toujours sur la masculine. Trois communes, Chauché, St André, Bazoges jouent un rôle industriel minime, par contre St Fulgent apparait bien comme le pôle économique du canton en rassemb 1ant p 1u s de 40 % des ouvriers, ( 44 % des femmes et 37 % des hommesl. La nature des activités des entreprises industrielles explique 1 'importance plus ou moins grande des femmes ou des hommes. Deux exemples simplement : aux Brouzils où dominent industries de la chaussure et de 1a confection travai 11ent 13 % des femmes du canton ( et l O % des hommesl, à la Copechagnière 7 % (contre 13 % des hommes)car ce sont surt out des industries métallurgiques (construction de machine s agricoles) qui y sont implantées. Ces inéi,alités se retrol!v r->n+bien sùr au niveau des pyramides des âges communales plus ou moins équilibréessuivant l'activité industrielle dominante. 63

* Si ces données démographiq ues sur les ouvriers tr avai l lant dans le canton donnent de bonnes indications sur la vie économique et industrielle de ce l ui­ ci, elles doivent cependant être complé t ées par des données concernant

Les ouvr>ie r>s qui ef f ectivement habitent sur le canton 1 même si l eur travai 1 se situe en dehors. Pour le moment le dépouillement n'a été f ait que pour la Copechagnière nais on peut comparer ces informations avec celles des listes prud'homales . b., Tableau 6 - Comparaison entre Hommes% Femmes % Total ouvr ier s travaillant à la Copechagnière en 1979 181 73 68 27 249 ouvriers habitant la Copechagnière en 1975 75 66 8 34 113

La population ouvrière habitant dans la commune est donc plus équilibrée : les femmes allant chercher du travail dans la confection ou la chaussure dans les usines des communes voisines. Nous y reviendrons en parlant des déplacements de travail. Nous retrouvons aussi 1 'importance des jeunes dans la population ouvrière puisque 41 % des ouvriers sont nés après 1945.

b) la majeur>e par>tie des ouvr>ie r>s du canton (ceux qui y travaillent mais aussi qui y habitent) sont nés dans ce canton . * A la Copechagnière pour continuer sur cet exemp 1e, 61 ouvriers sur 1es 113 qui y habitent en 1975, sont nés dans le canton, soit 54 %. * D'apr ès les li stes prud'homa l es de 1979 ce pourcentage est encore p 1us é 1evé puisque 1292 sur les 2221 ouvriers qui travaillent dans le canton y sont nés sni t près de 60 % ! Toutes les communes n'interviennent pas de 1a même manière com ~ e li eu de naissance des ouvri ers Chavagnes avec 356, puis St Fulgent 256, Chauché 203 et les Brouzils 156 sont les communes qui fournissent le plus de naissances . Mais il faut tenir compte de la taille des communes, de leur poids démographique respectif et bien sûr de l'ancienneté du phénomène indu striel qui a touché d'abord Chavagnes, St Fulgent et surtout 1a Rab a te 1 i ère. Où sont nés l es autr es ouvri ers? Eliminons tout de suite la main d'oeuvre étrangère qui ne compte que 39 membres soit moins de 2 % du tota 1 du canton ( 1). En fait 1 'essentie l de la main d'oeuvre "étrangère" au canton de St Fulgent ne vient pas de t rès loin, il s'agit surtout de la couronne des 6 cantons limitrophes: le Poiré-sur-Vie, les Essarts au Sud-Ouest et au Sud, Montaigu, la Rocheservière au Nord et Nord-Ouest, et Mortagne-sur-Sèvre à 1 'Est : soit 10% du tota 1 ouvrier . Notons que 1es frontières départementa l es jouent un rô 1e et que peu d'ouvriers sont originaires de Loire-Atlantique ou du Maine-et-Loire s i l'on excepte les grands centres Nantes et Cholet. Par contre en Vendée la diffusion des naissances est très forte en direction du Sud et Sud-Est. Rare es t la commune qu n ' a pas vu naitre un futur ouvrier fulgentais ! * Ces pourcentages existent également parmi les ouvriers qui ont répondu à notre enquête : 61 % (55 sur 90) sont originaires du canton, 21 % des cantons et souvent des communes limitrophes.

(l) 32 ouvriers portugais dont 19 femmes, 4 Alqériens, l Tunisien, 1 Espagnol et l Turc . 64

PYRAMIDE DES AGES DES OUVRIERS TRAVAILLANT DANS LE CANTON DE SAINT-FULGENT

SOURCE: listes prudhomoles 1979

Année de naissance

Ag e

- 65 1914

60 FEMMES 1919

55 1924

50 1929

45 1934

40 1939

35 1944

30 1949

25 1954

20 1959

15 1964 240 200 160 120 80 40 40 80 120 160 200 240 Nombre d'ouvriers

PYRAMIDE DES AGES DES OUVRIERS TRAVAILLANTSUR LE CANTON ET AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE

SOURCE , Enquête directe 1980

Age Année de naissance 1914 65

60 1919

55 FEMMES 1924

50 1929 45 1934

40 1939

35 1944

30 1949

25 1954

20 19S9 15 1964 10 5 5 10 15 Nombre d'ouvriers 65

PYRAMIDE DES AGES DES OUVRIERS TRAVAILLANT DANS LE CANTON

ENSEMBLEDU CANTON DE ST. FULGENT

Age 60 55 FEMMES HOMMES 50

45

40

20 15 'l6-~- --,,,------.--...i....,.---,2,--..,.1~0 o'---, -2-- - -5...1... ______'!6__

Age Ag e 60 60 55 55 50 50 Ouvri ers 45 Ouvrière s 45 40 40 35 35 30 30 25 25 20 20 15 ....,,.-.,,.....-!.15 - -,,~oo=--- -- 6=0~5 ~0 ~,--!,3~0 ~2=0~ 1~ -t oi.--.,.,, 0 -=----- ,....,..,...... ,...... --,-,iL-,,,.....,,.,.....-----, ,..,..------BAZOGES- EN - PAi LLERS SAI N T- FULGENT Nombre d ·ouv riers

Age 60 55 50 45 40 35 30 25 20 _ _ __... 15 .__ __ _ 30 40 2

LA COPECHAG NIERE LA RABATELIERE CHAUCHE

Age Age 6 60 5 55 5 50 45 4 5 4 40 3 35 3 30 2 25 2 20 15 -- ~ -...... , 15 !,-.,.....,..A""~- 0 CHAVAGNES- EN-PAILLERS LES BROUZ ILS SAINT• ANDRE · GOULE · D"OIE

Sour ce : li, tes prud · homolH 1979 d 0 op,ès B. OGER LIEU DE NAISSANCE DES OUVRIERS

CANTON DE ST.FULGENT

Sources : listes prud ' homales 1979

~r-. Chavag ..,-,._,..,, ..,

() les Brouzi ls 0 Sai ni - Fu lgenl

Hommes () Femmes

fZl C, Cho,,h; 0 V<.J 0 100 200 ouvriers

0 2 3 km d 'après 8 .0GER

'° CANTON DE SAINT FULGENT 67

LIEU DE NAISSANCE DES OUVRIERS HORS DU CANTON

Sources: listes prud ' homales 1979

Nombre d 'ouvrieri

• 5 e 10 • 20

0 10 20 30 40 sokm

d 'ap rès B. OG ER 68 c) Si en règte générale les ouvrie rs sont issus de familles d 'agricul ­ teur s , l es f amilles ouvrières sont en t ra in de se développe r .

* Nous ne pouvons utiliser l'exemple de la Copechagnière car le recensement de 1975 relève les ouvriers à l eur lieu de résidence. Ce n'est donc que l orsque l'ouvrier l oge chez ses parent s (souvent avant son mariage) que l'on peut connaitre la profession de ceux-ci. En 1978 grâce au recensement des exploitants effectué par la chambre d'Agriculture, nous avions relevé un nombre important d'agriculteurs dont la femme, le frère ou les enfants travaillaient â l'usine. Mais là encore nos rensei­ gnements étaient incomplets , nous ne savions pas combien 1 'agriculteur avait en tout d'enfants et donc d'enfants ouvriers puisque n'étaient rece nsées que les personnes vivant sous le mêmetoit que l'exploita nt. Seule l'enquête directe auprès des ouvriers nous permet donc de savoir quelle est ou était la profess i on des parents. Sur 90 questionnaires, la réponse à cette questi on existe 73 fois : dans 42 cas soit 57 %, un des parents était agriculteur, et dans 16 cas (21 %) ouvrier . Enfin pour 2 cas, les parents anciennement agriculteurs sont devenus ouvriers . C'est donc bien le milieu agricole qui constitu e encore pour le canton le principal réservoir de main d'oeuvre industrielle. Si nous observons maintenant la profession du conjoint, nous nous apercevons que de plus en plus dans les couples jeunes mari et femmesont ouvriers : si on enlève les 29 célibataires qui ont répondu à 1 'enquête et les 6 cas de non-réponse, nous obte nons 55 ouvriers ou ouvrièr es mariés : dans 41 % des cas (23) le conjoint estouvrier . Si on élimine les 13 cas signalés commeretraité, invalide ou femme au foyer ce pourcentage atte int 54 %. Pour la profe ssio n des enfants le calcul est plus incertain car rares sont les fiches où celle-ci a été clair ement indiquée et il y a un nombre important de jeunes enfants encore à l'école. Mais il semble bien que des familles ouvrières soient en train de se constit uer où parent s, enfants, puis peti t s-e nfant s sont et seront ouvriers . En 1975 à la Copechagnière sur les 79 foyers où habitaient des ouvriers 20 étaient constitu és de jeunes ménages ouvriers. Les hypothèses que nous avions formulées depuis le commencement de notre travail sur St- Fulgent semblent donc confirmées encore faudrait - il posséder des résultats sur des ensembles plus importants que celui de notre simple enquête. Rappelons-en l 'essentiel : les ouvri ers du canton de St Fulgent sont jeunes, 1a main d' oeuvre féminine est abondante ; tous sont nés dans ou à proximité du canton, leurs parents étaient agri culteurs, mais la famille ouvrière tend à se développer. N'y a-t-il pas à tr avers ce phénomène un germe important de changement ? Le changement socio- professio nnel s'est effectué depuis une quinzaine d'ann ées, il se développe ou se mainti ent mais quel travail effectue ces ouvriers ? Y a-t-il à travers celui-ci possibilité d'ouverture, de réflexion sur le monde qui Pntoure ces ouvriers? 22. ~e t ravail ouvr ie r. * Les types d 'indust ries où travaillent les ouvriers : nous ne reviendrons pas sur ce thème déjà développé dans notre article sur l'industrialisation du canton dans les Actes du col loque de St - Fulgent en sept embre 1979. Mais que ce soit 69

~l"'R à travers les listes prud'homal es, DELAN0Eavec les questionnaires de l 'enquête directe, l'équipe de la Copechagnière, tous ont à nouveau souligné l'importance des branches agro-alimentaires, de la .chaussure, de la confection, de la métallurgie et des activités liées à la construction et au bois. Il s'agit donc surtout d'indus­ tries exigeant une main d'oeuvre abondante, souvent fémin ine et peu qual i fiée. * [,'étude de ia quaLification de la main d'oeuvre a pu ètre reprise plus en détai 1 pour la commune de la Copechagnière et pour 1es 90 ouvriers interrogés, mais nos résultats là-encore confirment ce que le recensement général de la popula­ tion nous avait appris pour le canton en 1975. A 1a Copechagnière sur 113 ouvriers, 55 soit 48 % ont 1eur CEP ou CAP mais il y a 53 non-réponses soit qu'il s'agisse d'oubl i ou plus surement d'abse nce de tout diplôme. Il reste donc un très faible pourcentage d'ouvriers qui possède un diplôme équivalent ou supérieur au BEPC. Le faible nombre de manoeu­ vres (10 % au lieu des 30 % reconnus par l ' I.N.S.E.E. sur l'ensemble du canton) et celui plus elevé des ouvriers spécialisés et qualifiés s'exp l iquent peut-être par 1e type d'industries exis tan t sur la commune. Certes tous ces ouvriers ne travaillent pas à la Copechagnière mais la présence d'industries chimiques ou métallurgiques impliquent néammoins pour ceux qui y travail l ent une certaine qualificat i on qui gonfle les chiffres totaux. Soulignons cependant qu ' i l faut se méfie r de cette classification souvent fantaisiste entre manoeuvres, ouvriers qual i fiés et spécialisfs . L'âge de fin des études croit avec la qualification et les di p 1ômes. Enfin pour les pl us vieux ouvriers l 'expérience pa 11 i e l'absence de diplômes et leur qualification peut être importante. En 1980, V. DELAN0E relève à peu près l es mêmes caractères dans son enquête moins de 2 % des ouvriers ont 1e bacca 1auréat, 34 % le CEP ou CAP et il y a 55 % de non-réponses qui impliquent presque autant de non-diplômés mal heureusement Pourtant pl us de la moitié de ses ouvriers a arrê t é l ' école après 16 ans En corrélant la date d'entrée dans l'entreprise et l'année de naissance il montre sur un graphique que la majeure partie des ouvriers trouve dans le premier emploi, l'emploi stable définitif. Il y a des nuages de points plus importants à trois époques: de 1961 à 1967, de 1970 à 1973 et 1976 à 1979 . Ces époques soul ignent bien les périodes d'expansion industrielle dans le canton et pour la dernière semble prouver que la "crise" économique nationale n'a pas touché le canton. D'ailleurs, à par t que lques exceptions - 3 cas sur 90_, l es ouvriers interrogés ne se sentent pas menacés par 1e chômage dans un avenir proche ( l ) . Si 1 ' on considère les 23 non-réponses il y a donc une majorité écrasante de oui. Beaucoup d ' ouvriers interrogés par l aient alors volontiers des qual i tés de leur patron à ce propos : "i 1 se bat pour nous", "il a rudement developpé 1 ' emploi depuis quelque temps", "c'est pas toujours facile son boulot", "les petit s morveux qui lui mettent des bâtons dans les roues ne se rendent pas compte !" * Aussi l e taux de syndio aiisation reste faible : 10 syndiqués sur les 90 réponses mais il faut bien souligner que ce taux est exagéré par rapport à la réalité car ce sont bien sûr les syndiqués qui ont répondu parmi les premiers

(l) dans les 3 cas il s'agit d'ouvriers travaillant dans la branche confection . -.J 0

RAPPORTE NTRE AGE ET ENTREEDANS 1:ENTREPRISE

Année de najssance

1915 • 1920

• • 1925 • • • • • • 1930 • • • • • • • • -- 1935 • • • • • -- • ---- 1940 • -- • ------1945 -- • • • • • ---- • 1950 • _,.,..-- • . . -- • • •• • . -­ • • ..!-- • ·-- 1955 • • • . ..• • --- • .• ..• .• ..· ·--- 1960 . . . :· .. ------..-··· ----.. ---­ 1980 1975 1970 1965 1960 1955 1950 1945 1940 Date d 'entrée dans l'ent reprise

d 'après V. DELANOË 71 au ques tionnaire. Lors de notre passage ce sont eux qui semblaient les plus informés, les plus intéressés par notre enquête , il y a donc dans notre pile de questionnaires une sur-représentation des syndiqués. Le faible nombre réel des synd iqués s'explique par une certaine crainte des ouvriers. Certes ils semblent satisfaits des conditions de travail à l'usine, des relations avec les autres ouvriers, les contremaitres et les patrons. Mais si celles-ci restent souvent amicales ou familia les avec les compagnons de travail e l les sont professionnelles avec la maitrise ou, les cadres ou les patrons. Nombreux sont ceux qui pensent que des améliorations au niveau du bruit, de la fatigue, des salaires sont possibles et même nécessaires. Au détour d 'un questionnaire, lors d'un entretien plus détendu, ou même en entrant dans l'usine comme saisonnier lors des vacances, la situation n'apparait pas aussi rose, ni l'unan imité aussi grande . "Le patron est curieux de tout, il veut tout savoir de ce qui se dit dans son entreprise". "Il y a souvent des remarques qui sont rapportées au patron par certains ouvriers, contremaitres ou membres de la famille" "Heureusement que l'usine s'est agrandie, on se sent moins étouffé moins surveillé" "Les jeunes qui veulent ruer dans les brancards, le patron ne l es loupe pas : i 1 leur confie les tâches les plus dures, les chantiers moins intéressants et s 'i ls font une faute professionnelle il leur conseille d ' aller voir ailleurs. C'est un malin, notre patron !" "Ceux qui sont syndiqués, ils n'ont aucune chance de monter, pour une femme ça va encore, mais un homme il ne pour ra pas gagner assez". Alors que certains trouvent qu'en s'agrandissant l'usine devient moins contraignante, et que l'on peut garder une vie privée plus importante, les autres souvent plus âgés regrettent l'atmosphère familiale d'autre­ fois, le temps où l'on tutoyait le patron ancien camarade de classe, et déplorent l'anonymat qui est le résultat du succès de l'entreprise . Mais toutes ces revendica­ tions petites ou grandes ne s'exté ri orisent pas, ne se concrèt i sent pas par une action syndicale ou autre . Il fau t bien voir que la formation et surtout la formation générale des ouvriers est fa ible. L'information est insuffisante et se limite le plus souvent à la télévision. Même la presse locale n'est pas lue, ni les bulletins muni cipaux lorsqu'ils existent. Le travail ne néces site, guère de réflexion n'incite pas à s'épanouir, à prendre des responsabi 1ités. A part quelques chefs d'entreprise qui font appel à une main d'oeuvre plus qual i fiée, qui organisent des stages de formation professionnelle ou générale, le travail de la plupart des ouvriers n ' est qu 'un moyen pour faire vivre sa famille, élever ses enfants . Dès la sortie de l'usi ne on l' oublie et pendant les huit heures de travail on pense à autre chose tout en essayant de faire l e mieux possible . La plupart des usines sont neuve s, installées dans un cadre agréable, l es rapports restent à une échelle humaine tout cela permet de supporter le s sala i res faibles, la monotonie des tâches à accomplir. Les ouvriers apprécient d'avoir des vacances, les fins de semaine libres, de l'arg ent qui est remis régulièrement tous les mois même si 1a somme reste modeste. Dans un tel contexte on comprend que 1es ouvriers ne soient pas très motivés pour se lancer dans les l utt es syndicales . S'ils ouvrent leur té l évision pour regarder les informa ti ons il s en arrivent même à se considérer comme des privilégiés devant l a situation économi que de certaines régions industrielles ! -...J N

LIEU DE RESIDENCEDES OUVRIERS ( canton de St. Fulgent )

/ \ r-, :---✓------0 1 ' I ' : 1 ' ' '- 0 ---- 1 \ \ ' \ } ' \ , à-• • , r----' \ 0 • 1' ( / ''•- ,,•,_ ./ ___, •'-' • '\ OAZOG'5 ,.•·--' ! - \ ) , ______, , ------0 __ _,_ ------✓·- ----' - •• - ,, / 1 • ,, / 0 • CHAVAGN• 'CV_./ Hm ,•-•' / ,.,~, 0 I \ 0 0 -- ' PAi ' ( • '--J o O S: fN -Pmm -., / ' 0 0 0 ' 0 0 0 i~ 0 0 \ 1 0 0 \ ,. -- 0 ·- / 0 0 J O O /,.. \ 0 O O O O O O , ---- o··o} ,, 0 , r .~---,, ) 0 0 0 0 1 0 0 0 -' 0 -• .,-, - 0 0 ,- , ' 0 ' ' / - "' """"" 0 °\ Q O Q Ü o /o O • ' -,1,.. \ 0 0 0 0 0 -, • 0 • / ( . •" \ ' 0 0 ,..1 ,..- , 'V' I • 0 --, -. o \ -- " 0 0 --, / ' , ,-~ ' -· 0 • • ., ,_ ' 0 0 / ST. FULGENT 1 __ •I • •-. o / • ; /~ o '! _ _. • -, ,r•, \ ' (' ---, .. • -- .------0 ', •--, ' ,' '· ., ·"' 0 \ -~-,.o / / 0 0 0 '· ' '' J' .. :-, o-, , rJ - ,\ •• /> Q / ,o· ''°. ' \·- .O C -, .. I o·. "' .. 1 _,. ,1 , '0 .~,- --) "' 00 -,' 0 '- ' ' . ' " - ,_ 0 ---. ..-- -- . •-) ..,.,"'"' , 1, , I 0 o o 0~ •-•--, - __ (,,o ,Jr • ,,--' I ,/ '. l· ,,_1 1' , _ _ •--. 0 ,.~ • / : o/ •._ 0 \ o 1' , , •, o o •-~--- o·-/4 • ---v-.. • ~/ \/ j / ',o, __ ~--V 'o ~~ I ,,__ ' CHAUCHf Ô Ô o 0 •-, ;--, ' ,__ \ . / -- ,/· 0 0 0 ,,,-'' 0-- ,• 0, ,.. ,! oO0 0 - 0 c0 . '- ' •,. ·, o o '•f C l • , 0 ô'/ ,o- ...J

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SOURCE : Listes prud ' homales 1979 d ·après B . OG ER 0 3km 73

Dans le canton même, leur s rapports avec les autres travailleurs restent 1imités. Certe .s beaucoup d'entre eux sont issus du milieu agri co 1e et la majorité pense que le métier d;agriculteur est aussi bon que le leur Il). Et si 37 ouvriers n'aident jamais un voisin ou un parent agriculteur, 50 donnent un coup de main au moment de gros travaux et surtout 1ors des vendanges ( 30 cas). Pour ces ouvriers ruraux ces contacts avec l es agricu l teurs restent cependa nt épisodiques ou superficiels . Certes, cer t aines habitudes de la vie à la ferme se maintiennent lors de nos passages nous avons souvent rencontré 1 'ouvrier alors qu'i l partageait le verre de 1 'amitié dans le fond d'un garage transformé en cellie r , ou à la cuisine. Certes la possession de quelque lopin de vigne, la participation rituelle aux vendanges subsistent. Mais 1 'ouvrier fulgentais de 1980 se rend-i 1 vraiment compte des luttes, des difficultés, des devoirs de 1 'agr iculteur moderne ? La nécessité de s'informer sur le plan régional, national ou inte rnational, de compr endre les nouvel les techniques, l es nouvel les machines, de faire de la comptabilité, de la gestion, et surtout de se regrouper pour être plus fort et faire face aux nouvelles obligations du métier. Dans son usine, l'ouvrier a-t-i 1 pu dans son travai 1 effectuer le même chemin ? Dès lors en une quinzaine d'années n'y a- t-il pas un fossé important qui sépare ces deux groupes de travailleurs qui en dépit des apparences s'éloignent 1 'un de 1 'autre même si géographiquement i 1s vivent dans le même pays et souvent encore de la même façon? En dehors de son travail et de l'espace de orod uction dans leouel 1 'ouvrier passe hui t heures pendant cinq jours, quand il ne fait pas les "2-8"POUr les usines plus importantes, qu'est-ce qui forme 1 'espace ouvrier au sens où l'entend M. VERRET(2) c'est-à-dire "l ' espace de résidence ... non seulement l'espace d ' enveloppement et de protection occupé et aménagé pour 1 'habitation du ménage ouvrier, mais l'espace d'environnement proche et lointain, qui constitue à son tour 1 'enveloppe du premier et son horizon, et même ces espaces d'au-delà de l'horizon dont l'exigence hante le souci quotidien des habitants (travail, trajet, démarches) ou dont l'espérance dessine les lignes de fuite de leurs rêves (dimanches, vacances, voyage) . .. "? 23. i 'espace ouvr ie r Toutes les sources utilisées pour ce travail nous donnent des indications précieuses sur le lieu de résidence de l'ouvrier, les déplacements qu'il doit faire pour aller à son travail, l'âge et les caractères de son logement, ses déplacements et occupat i ons en dehors du travail. a) ie Lieu de résidence des ouvrie rs . B. OGERdans son analyse des adresses indiquées sur les listes prud'homales, s'est tout d'abord intéressé aux ouvriers qui travaillant sur le canton y habitent et il a ess ayé d,è distinguer pour chaque commune ceux qui résident au bourg, ou bien dans des écarts villages, fermes isolées, autres lieux-dits. Il) A la question 14, 10 seulement pensent que le métier d'agriculteur est meilleur que le leur , 16 moins bon, 57 aussi bon, et il y a 7 non-réponses. (2) op.cité , o . 7 . 74

Tableau 7. Lieux de résidence des ouvriers travaillant dans le canton de St Fulgent.

Communes Bourg % lvi llages % lautres % 1 Tata 1 % Bazoges 44 72,2 1 0 0 1 17 27,8 1 61 3,6 1 1 1 Les Brouzils 70 41 ,4 1 58 34,3 1 41 24,3 1 169 10 Chauché 68 40 1 55 32,4 1 47 27,6 1 170 10 1 1 1 Chavagnes 172 44 1 185 47,3 1 34 8,7 1 391 22,9 La Copechagnière 100 94,3 1 5 4,7 1 l 1 106 6,2 1 1 1 La Rabatelière 152 93,3 1 0 0 1 11 6,7 1 163 9,6 St André 68 40,7 1 83 49,7 1 16 9,6 1 167 9,8 1 1 1 St Fulgent 353 74,2 1 70 14,7 1 53 11 , 1 1 476 27,9 1 1 1

TOTALCANTON 1027 60,3 456 26,8 220 12,9 1 1703 100 1 1

Plus de 76 % (1703 sur 2221 ouvriers) des ouvriers travaillant dans le canton y habitent. Comment se répartit cette population ? La lecture du tableau 7, les cartes par points et cercles proportionnels établis par OGER l 'indiquent très clairement : 60 % de ces ouvriers se concentrent dans les bourgs du canton, mais nous voyons que pour certaines communes l a concentration est encore plus nette : plus de 70 % pour Bazoges et St Fulgent, pl us de 90 % pour la Copecha­ gnière et la Rabatelière ! En chiffres absolus il y a plus de 350 ouvriers rassemblés au chef-lieu cantonal ! Deuxième remarque la répartition des lieux de résidence est beauc oup plus homogène que celle des lieux de travail. C'est l'ensemble du canton qui abri te des ouvriers avec cependant trois vides assez nets : la forèt de Gralas ce qui se comprend et surtout le Nord-Est de la commune de Chavagnes, l'extrême Sud de St André-Goule-d'Oie, deux zones de cultures à 1 'habitat dispersé important avec d'anciennes métairies. En dehors d'un rassemblement important dans 1es bourgs il y a un semis assez régulier de lieux de résidence ouvrière sur le canton: ce semis devient plus dense à l'approche d'anciens villages de bordiers devenus villages-dortoirs (27 % du total) (1), et s'éclaircit lorsque l ' habitat ouvrier est complètement isolé soit le long des routes en pleine campagne, soit dans un village au milieu d'agriculteurs. Ce sont le plus souvent les fa c ilités de circulation entre travail et habitat qui expliquent cette répartition des ouvriers. La route nationale 137 est ainsi devenue un axe important de fixation : la Morinière, le Poteau, la Fructière sont devenus des villages ouvriers importants. Dans une moindre mesure la Dll ou la D37 jouent le même rôle à St Fulgent, St André ou Chauché. A l'intérieur de chaque commune des différences peuvent apparaît r e: rôle pl us important du bourg, grand nombre de vi 11 ages ouvriers, dispersion pl us fi ne des résidences 1e long d'axes routiers. Ces nuance s s 'expliquent par 1es

(1) Oger considère qu'il y a village ouvrier si au moins 5 ouvriers sont rassemblés . LIEUX DE RESIDENCE DES OUVRIERS HORS DU CANTON

N '

En blanc • Hommes 0 En noi r , Femmes

0 10 50 Ouvriers

0 5 10 15 20km d ' aprè s 8 .0GE R

Sources: listes prud ' homales 1979 -...J u, 76

tailles différentes des communes, l'importance du réseau routier entre les principaux bourgs, l'habitat ancien et la présence plus ou moins grande d'anciens villages de bordiers. b) i a dista nce ent re Lieu de travaiL et Lieu de résidence . Grâce toujours aux listes prud' homal es B. OGER a dressé des cartes commune par commune pour montrer l 'éloignement p 1us ou moins grand entre l e 1 i eu de travail (une des 8 communes) et le lieu de résidence, du moins pour ceux qui habitent le canton . Les ouvriers sont installés surtout à proximité de le ur travail, de leur usine. Ceci est d'autant plus vrai que la cofllllune est peu industrialisée (Bazoges, St André, Chauché) ou de petite t aille (la Copechagnière, la Rabatelière): St Fulgent regroupe dans son bourg 35 1 des ouvriers qui travaillent sur son territoi­ re, Chavagnes 33 1, il n'y a que les Brouzils où la populatio n ouvrière s'éparpille sur tout le territoire communal avec seulement 22 1 qui sont agglomérés au bourg. Lorsque 1a population n'est pas concentrée au bourg, c'est 1e reste de 1 a commune qui l'accueille ou les communes limitrophes, qu ' elles appartiennent au canton de St Fulgent ou aux cantons voisins en parti cu 1 i er ceux de Montaigu, des Herbiers, du Poiré-sur-Vie, des Essarts, de la Rocheservière avec d ' ailleurs dans cette couronne des résidences qui rappe 11e ce 11e des li eux de naissance, un creux pour le canton de Mortagne-sur-Sèvre. En établissant ces cartes si 1 'on différencie hommes et femmes il apparait que le nombre de celles-ci diminue avec 1 'él oignement du lieu de travail. Cette main d'oeuvre féminine ne représente plus que le quart de la part de la population ouvrière travaillant sur le canton mais habitant à l'extérieur, alors que le pourcentage atteint plus de 41 1 pour l'ensemble des ouvriers.Une seu l e exception : les ouvriers qui habitent la Roche-sur-Yon comptent dans leurs rangs près de 50 1 de femmes. Il y a sans doute pour celles-ci de plus grandes facilités matérielles pour gagner leur lieu de travail. Si l'on veut comparer pour chaque ouvrier lieu de naissance, lieu de travail et lieu de rés id ence, il y a très souvent corré 1at ions. La plupart des ouvriers qui travai 11 ent dans le canton, sont nés dans le canton ou sa couronne de communes les pl us proches et y habitent. Certaines communes moins pourvues d'usines mais de taille importante servent de réservoir de main d'oeuvre et plus tard de territoire pour loger les ouvriers (Chauché); d'autres plus petites (La Rabatelière) deviennent des pôles industriels importants avec un nombre d'emplois offerts bien supérieur à la population active disponible sur place et qui drainent alors en méme temps que la main d'oeuvre, de nouveaux résidents. {Tableau 8).

Tableau 8. Rapports entre 1i eu de résidence (A) 1ieu de travail ( B) et lieu de naissance (C) des ouvriers travaillant dans le canton de St Fulgent.

A A A B C T T Bazoges 61 94 31 0,64 l, 96 Les Brouzils 169 242 152 0,69 l, 11 Chauché 170 66 203 2,57 0 ,83 Chavagnes 391 254 356 1, 53 l ,09 La Copechagnière 106 249 45 0,42 2,35 La Rabatelière 163 397 116 0,41 1,40 St André 167 22 123 · o, 13 l, 35 St Fulgent 476 897 266 0,53 l, 78

Total du canton 1703 2221 1261 0, 76 1, 35 77

Dans notre questionnaire nous avions également posé une question sur la distance du lieu de travail et le moyen de transport utilisé (question n° 5) : 72 % des ouvriers consultés habitent à moins de 6 kms de leur travail et il n'y a que 8 ouvriers qui dépassent l O kms. I l s'agit donc de petits trajets qui sont effectués le plus souvent en voiture (67 %) mais avec utilisation à plu si eurs (41 %) • Le coût semble -t-i l a été difficile à calc ul er et il y a eu 18 non-réponses: la distance, le partage des frais, le mode de transport choisi expliquent les différences. Aucun ne déclare dépenser plu s de 500 F par mois, et près de la moitié pense que c'est moins de 100 F ! Ces sommes ne sont de toute façon pas assez importantes pour que l 'ouvrier réel ame une prise en charge des transports par l e patron. Nulle part il n'a été fait allusion à la possibilité de ramassage co 11 ect if en autobus. De pl us beaucoup d'ouvriers tiennent à revenir chez eux pour déjeuner l e midi, la proximité de l'usine le permet souven t à moindre coût . Cette résidence ouvrière peu éloignée du lieu de travail qu'el l e es t -elle ? c) Les Logements . Le logement cons t itue pour l 'ouvrier un élément important de sa vie. Comment l'ouvrier fulge nt ais se loge-t-i l ? Si nous utilisons les documents statistiques de 1975 pour la Copecha­ gnière , déjà un peu anciens donc, nous constatons que 54 % des 113 ouvr i ers sont propriétaires . Ces propriétaires sont récents car la plupart des logements ont été construits après 1962 et 50 % depuis 1968 ,; 67 % des ouvriers nés à l 'extérieur de la commune sont propriéta i res alors que 32 % des ouvr iers nés à la Copechagnière viv ent chez leurs parents. Il s'agit surtout de célibataires vivant dans une ferme . La majeure partie des logements construits récemment possèdent les éléments de confort habituels, et au moin s trois pièces ; 20 logements sur 80 n'ont pas le chauffage central , cela correspond souvent aux exploitations agrico l es qui utilisent d'autres modes de chauffage parfois aussi confortables (bois, poéle à mazout etc ... ). Appropriation, caractère récent, mai son i ndi vi due 11 e et confort sont donc l es quatre caractères du logement dans l'exemple très précis de la Copechagnière en 1975. Ces caractères subsistent au niveau des logements des personnes ayant part i cipé à notre enquête. Sur les 55 ouvriers mariés, aucun n'habite chez ses parents et seuls les célibataires restent encor e au domicile familial: l es re nseignements donnés alors sur le l ogement sont moins précis quand ils ne sJ nt pas purement et simplement oubliés. La plupart des ouvriers habitent une mai son individuelle avec jardin et ils en sont proprié t aires (2 ouvriers seulement sur 87 réponses résident dans un i mmeub1 e) . Sur 70 réponses à la question 21 , 70% ont fait construire ou rénover leu r logement, surtout après 1968 et suivant un rythme assez régulier. Enfin près de 80 % estiment important d'être propr i étaire de son logement . Il y a donc bien grâce à l ' habitat ouvrier un changement rl 11 paysage dans les campagnes fulgentaises. De nouvelles constructions ont été implantées, des maisons rénovées, marques visibles de la transformation socio-professio nnel le du canton. A travers l'étude des permis de construire, ce phénomène peut être appréhendé d'une autre mani ère. 78 Nous ne pouvons reprendre le travail de S. GREGOIRE et C. USTARIZ sur 1, 'évoZ.ution des demandes de permis de construire depuis 20 ans. Nous avons cependant relevé quelques conclusions qui écla ir ent notre analyse du monde ouvrier . * Tout d'abord si l'on observe l'évolut i on général e des demandes nous sommesfrappés par L'augmentation réguZ.ière et rapide depuis 1960 38 demandes en 1960 (1), 288 en 1979. En moyenne 168 demandes par an, mais nous remarquons trois phases dans cette évolution : de 1960 à 1965 les demandes restent égales ou infér i eures à 100 par an, puis de 1966 à 1971 on note une progression importante avec plus de 140 demandes par an et deux pointes à 185 en 1966 et 164 en 1969, enfin de 1972 à 1979 un rythme plus rapide d'accroissement, les demandes dépassent 200 et les pointes-record atteignent 266, 276, et 288 en 1973, 1976 et 1979. Toutesles communesn'évoluent pas suivant ce sché­ ma : le rythme et l'importance des demandes peuvent varier. La tai l le de la commune joue un rôle bien sûr (Bazoges, la Copechagnièr e, la Rabatelière ne rassemblent que 18 % des demandes) mais aussi son poids économique: Chavagnes avec 23,5 % arrive en tête (déjà en 1960 elle comprenait 36 % du total) puis St Ful gent 20 %, suivie de Chauché 16 %, des Brouzils 12,5 % et de Saint-André 10 % (cf . graphique) . En 1979 l'ense mble des communessemble touché par la fr énésie de l a construction ! * En second lieu, cette progression importante de Z.a construction correspond essen ­ tie l Z.ement aux demandes de construction de maisons neuves : sur un total de 3361 de­ mandes effectuées depuis 20 ans, 40 % concernent des maisons neuves (soit 1354), 26 % des opérat i ons de rénovation ou d'agrandissement, 17 % des bâtiments à usage agricole 7 % des locaux industriels, artisanaux ou commerciaux, 9 % des demandes diverses (abris de jardin, travaux dans des édifices publ ics et surtout garages .. . ) Le poids des maisons neuves par rapport aux demandes tota 1es est te 1 que la courbe d'év olutio n générale suit fidèlement les variations de celle des mai­ sons neuves (cf . gra phique). Pourtant depuis 1977, la progression des demandes de maisons neuves se ralentit mais globalement la courbe s'élêve grâce aux opérations de ré novati on ou d'agrandissement et surtout à la mise en place de nouveaux bâtiment s agri coles dans des communes où l 'équi pement en bâtime~ts modernes (stabu lat ions, sal ­ les de traite, ateliers d'é levage hors-so l etc . .. ) éta it en retard : ainsi on compte 18 demandes de type agrico le pour Chauché en 1979 al ors que dés 1975 on pouvait en recenser 20 à Chavagnes ! La répartition géographique des demandes de maisons neuves est légère­ ment di f férente des demandes totales : alors que Chavagnes occupe la première place pour l es demandes agricoles (25 % du total), les opérations de rénovation (22 % des cas), voire le s locaux commerciaux, industrie l s ou artisanaux (31 %), ell e perd cette place au profit de St Fulgent pour la const ruction de résidences : 23 % des demandes se localisent à St Fulgent et 20 % à Chavagnes. A C'lavagnes commeà St Fulgent le rythme des demandes se maintient depuis 1976 alors que globalement il régresse ain si qu'aux Brouzils ou à Bazoges (cf . graphique).

( l) Avant 1960, il n'y a pas ou três peu de demandes, et de pl us e 11es sont ma1 enregistrées. • TOTAL

~ EVOLUTION DES DEMANDES DE PERMIS DE CONSTRUIRE .,,• • 79 C DANS LE CANTON DE SAI NT FULGENT DE 1960 -1979 • 0 • E • • .,,.. •• • ( Source : permis de construir e ma iries ) • • .,,..• I • • •• • ~ •• • • E • • 0 •• • • z • • • • •• 250 • • • • •• •• •• • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • •• • • ••• • • • •• •• ' • 200 • • • • -.• •• •• • •• •• • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • 150 • • • • • • • •• ••• • • • ••• • • •• • . • .... • .. • ... •. • ... ·. . . • • .. .. • ... ·.. • • .. 100 • . . • ...... • . . •. • • • • • maisons neuves • ..; . •• •. . ••• • . . . . • • • ...... •• • • .. • ••• • . .. -. •• • . .. . • ...... bâtiments agricole s • ...... • •• . rénova tion • ...... 50 • ····... .· . ... • ...... ·. . • . •. .. . .•·...... • ...... : .. •• ... · ·...... • ...· ..•·_: ...... •...... : .. .. : ...... Ann ée des demande s 1960 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 Nombre de perm is

280 80 EVOLUTION DES DEMANDES DE PERMIS DE CONSTRUIRE

ET REPARTITION PAR COMMUNE 1960-1979 270

( source , permis de construire- mairies ) 260

250

240

230

220

BAZOGES 210

LA RABA TELi ERE 200

LA COPECHAGNIERE t190 1 St.ANDRE GOULE D' OIE 180

LES BROUZILS 170

CHA UCHE 160

St. FULGENT 150

CHAVAGNES 140

130

120

110

100

90

80

40 1-----1--1-----1

30

1---1---+---+--+--+--+-- +--+--+- --+---+---+---+----I 20

i---,- ...... _...... ,_4-_4-_,._~~-4--+---+---+-- ...... -.--1---+--+--+--+--+----; 10

Année --- ~~j::~ ~~ ~~~=~=~=±=-e=-: .:--~=-::1::==:i::==~=r=±:=:t::=-f.=-=-=-::i=-=-=-:i=-=-:::i=-=-=-:i0 do la demande 1960 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 EVOLUTION DES DIFFERENTSTYPES DE PERMIS DE CONSTRUIREDE 1959 A 1979 (cantonde StFulgent)

:, - '\ ,, ...~ ,,._,,.,,.-'---- : ' -, ' " ---- / , ' ', <-·, •A,OG,S -,, !1 ' '\ ' ' / 1 ' \ : ( / -,,,, ' ,. '' "'""''" ____,, ' \ ', ( ______,,------,..J \,

,,/ ,.. •• "' ,.oum, \' /' - •,-c-•·_,,' , • ,,-- -' '/ ✓ -, ' • , , g,.. .• \ ' / ' --►' •, ,, ' ' ,• ' ' \ : '" f ··- / de 1959 à 1968 de 1969 à 1979 : : .. ,, '--11 ,,- ' ' . ,;~~~~~3 , ,_../ ,,----J a ~ ! SAONHU ~•,_,/ ,,' /' / ( '/'•, -, ,_ \ --. de 300 à 500 ------..-- ..-- ·- ' , C \ I -- ' ' ,' ._,• -, -.,-: ( ----- ' "'"'"' -✓ -, ' ,_ v·-- - , ' --, , _ /_ de 200 b ~c:, ,✓✓~ e· " ·---- ·;, > <.,"\ ,.~ ! ,_,, __ de 100 à 200 <, ~~j\\ ~;;;~~~;:; ;:==~ ~ •" \ ""' ,- -. ,-' •,\ )( ',' ,,, /' '\ (/ . : ,1 " ' / , ' •;--, -/ '' '·' --, ,,' • • . ,,I DIFFERENTS TYPES 0E PERMIS 0E CONSTRUIRE ,,A,, / • f -, • - • '',,J / ,_.- '\ ) ' 1- "' \ --, , ___..,--.,..., ~... "' Ill maison neuve \ __r--' l / ~ rénovation ,agrandissement ~ [:_:_:_:__:] usage ag ricole 1111us age industriel,arti sonol et commercia l

divers - 0 500m (X) d 'après S. GREGOIRE et C.tJSTARITZ 82

* Beaucoup de ces maisons neuves sont situées dans des loti ss ements et ceci explique les variatons particulières du nombre des permis suivant les communes.C'est St Fulgent qui a possédé en premier des lotissements (1956 : lotissement Grandais 1958 : la Crèche Auneau lotissement Piveteau}. Peu à peu ceux-ci ont été créés dans les autres communes(voir en annexe la liste de ces lotissements pour les 4 communesdu canton analysées plus en détail}. Il peut y avoir un décal age entre la création du lotissement et la construction de maisons neu­ ves dans 1a mesure où les 1ots re satps ob1 i gatoi rement vendus tous au mêmemoment. Ces lotissements sont de tai 11e p1 us ou moins grande et 1e nombre des 1ogements qu' ils abritent est donc plus ou moins importants : si aux Brouzils un quart des lo­ gements seulement est groupé dans des lotissements, à St Fulgent ce pourcentage dê­ passe 40 % et à la Copechagnière ou la Rabatelière atteint 52 % c 'est-à-dire que les lotissements constituent la forme d'habitat neuf la plus courante. Ces lotissements peuvent être de différents types : simples cités aux pavillons modestes accolés symétriquement les uns aux autre (le Vivier aux Brouzils}, avec parfois des essais de vo1umes différents obtenus par 1 ' accolement d'un garage à la maison pourvue d'un étage (Croix-Vinette à St Fulgent), maisons individuelles bien séparées les unes des autres mais tassées dans des lots petits et qui se ressemblent toutes au milieu d'une pelouse bien exigüe (lotissement de la Mairie à Bazoges, la Brosse à Chauché}, mais également résidences plus cossues, variées et par 1 ' architec­ ture et par l'agencement des jardins beaucoup plus importants, ce qui donne tout de suite un aspect plus aéré, plus agréable (la Chambornière à la Rabatelière}. Ce sont dans les bourgs ou à proximité que ces lotissements ont été créés et ces ci tés modifient consi dérab 1ement 1 'aspect des communes. Ces façades blanches, ces pavillons modernes, cette voirie nouvelle sont les premiers et les plus visibles indices du changement social et économique qu'a connu le canton depuis 20 ans et surtout 15 ans. Les autres maisons neuves se remarquent également soit près des lotis­ sements dans le bourg, soit le plus souvent al ignées le long de certaines routes (Dl l de St Fulgent à St André, route de Nantes à la Roche11 e ... }, étab 1i es dans ou à l a sortie d'un ancien village de bordiers, isolées enfin près des bâtiments d'une exp­ loitation agricole. Et ceci nous amène à analyser l'origine de ces nouveaux proprié ­ taires de maisons neuves. Qui fait, a fait construire depuis 1960?

* Ce sont Les ouv!'ie !'s Les p!'inoipaux "demandeU!'s" de pe!'mis de const !'ui !'e , du moins dans les 4 communesplus spécialement étudiées, et c'est donc bien surtout 1 'industrialisation du canton qui a permis ce développement des constructions (cf. graphiques}. Tableau 9. Permis de construire de maisons neuves et catégories socio-professionnelles de 1969 â 1979 dans le canton de St Fulgent (source : permis de construire - mairies}.

communeétudiée I St Fulgen Les Brouzi 1 s I La Copechagnière La Rabatelière Total 1 C5P 1 Nbre % Nbre % 1 Nbre % Nbre 1Nbre

1 96 31 43 26 1 29 39 34 36 202 31 ouvriers 17 agriculteurs 1 42 13 46 28 1 5 7 18 19 111 1 64 20 31 19 1 13 17 15 16 123 19 "cadres" moyens 4 cadres supérieurs 1 19 6 3 1 1 1 l 5 5 28 commerçants et 31 19 I 9 12 15 16 104 16 1 49 16 1 artisans 7 76 12 non précisée 1 41 13 11 7 I 17 23 7 1 1 94 644 Total 1311 165 1 74 83 EVOLUTIONDES DEMANDES DE MAISONS NEUVESDANS LECANTON DE SAINT- FULGENT

Nombre de demandes 20 SOURCE: Permis de conslruire _ Mairie

10

BAZOGES 1980

LA RABATELIERE 65 1970 75 1980

LA COPECHAGNIERE 1960 65 1970 75 1980

30

20

10

ST. ANDRE-GOULE-0 "O IE 1970 75 1980

30

20

10

LES BROUZILS 65 1970 75 1980

30

20

10

CHAUCHE 1980

30

20

10

0 i.::::;.i:::;====:::;i::::::..:;t;,:::::;;i::: :.a :..:::::1:::::.a:i::;.::::::i.::::;..i::.,=::::::;.:i:::;.:::i..::::;.1::= w::::=;;.a::.a::::; ,1.__ CHAVAGNES 1960 65 1970 75 1980

30

20

10

o i-=::.4-.::::+c:...'fC--q<:::::.c:i:::..::::i,,e:-4 ~ ~q:::::.<::J.e:::.i~ q..:::;..t,:~...::~~ ~ ST. FULGENT 1960 61 62 63 64 65 66 67 68 69 1970 71 72 73 74 75 76 77 78 79 1980 année de la demande 84

LES PERMISDE CONSTRUIRE DE MAISONS NEUVES 1960-1979 SUIVANT LA CATEGORIE SOCIO- PROFESSIONNELLE DES DE MAN DE URS ( 5ource: permi 5 de con5truire mairie )

r--, Non précisée A Commerçants -Artisans L--.J [2]

~ Cadres supérieurs [2] . Agriculteurs

~- Cadres moyens ~ Ouvriers

Nomb re de pe rmis de cons t rui r• -7 St. Fulgent 1 2S 1 1 1 1 1 1 A A A A A

20

-- ...-=-+-- ◄ ------:.,-_-- - -.- 1S ------

10

s

0 .....1_ 9_6_0...... _ 6"1,.... Nombre de per mis de construire

La Rabateli ère

10

5

0 1960 61

10 La Copechagn i9 re

A A A A A 5 A A A

A A A A A A A A A A A A

0 1960

A A A

A A A

A A A A A A A A 20 A A A A A A

15

Les Brouzi 1s

A A A A A 10 A A A A A A A A A ...... --- A A A A A A ...... --- ... A A AA - -

A ...... - - - ..··....· · - ----...·...... -- --- ..... --- ...... - .:·...... ------5 ....-• ·•- ..

0 1960 65 1970 75 lo demande 86 Sur 644 demandes de permis de construire de mai sons neuves, 31 % proviennent des ouvriers. Remarquons cependant 1e taux élevé de cas où la profession n'est pas précisée ( 12 %) , ce qui renforce encore 1e poids des ouvriers par rapport au tata 1 connu (35 %) • Viennent ensuite 1es "cadres moyens" (1) qui t ravaillent pour la plupart dans les entreprises industrielles (19 %) puis les agriculteurs (17 %), les commerçants-artisans-entrepreneurs (16 %) et enfin les cadres supérieurs qui jouent un rôle négligeab1e avec 4 % des demandes. Nous voyons bien sur 1es graphiques que ce sont 1es demandes ouvrières qui gonflent 1es pi1es de permis de construire telle ou telle année (1966, 1967, 1972, 1973, 1977, 1979 ... ). Une seule exception, la commune des Brouzils où le poids des agriculteurs l'emporte de peu sur celui des ouvriers ( 28 % des demandes contre 26 % pour 1es ouvriers). I1 s'agit d'une commune qui connait des difficultés industrielles depuis quelques années (dans le domaine de l'industrie textile et de la construction) a1ors que l 'agricu1ture de groupe se développe et se modernise. Aussi, depuis 1972-1973 les demandes des agriculteurs excèdent et parfois très nettement celles des ouvriers (1976) . A contrario, les communes très industrialisées comme St Fulgent, la Rabateliè re et la Copechagnière voient 1'influence des agriculteurs très modeste et loin derrière celle des ouvriers, des cadres moyens, voire des commerçants-artisans-entrepreneur s. Mais dans tous les cas la demande des agriculteurs est décalée dans le temps par rapport aux demandes liées au développement industriel du canton : comme si les agriculteurs avaient vou 1u "copier" à la fin des années 60 1es ouvriers et posséder à 1eur tour, a 1ors que leur situation économique s'améliorait grâce à leurs efforts de modernisation, leur logement, leur maison neuve, bien équipée et confortable. Tous ces demandeurs et en particulier les ouvriers qui font l'objet de notre étude viennent le plus souvent de la commune où ils veulent construire. Sur une carte, S. GREGOIREet C. USTARIZ ont montré que les permis de construire localisés en dehors du bourg, soit dans les villages de bordiers, soit isolés en pleine campagne (2), ont toujours comme origine les habitants de la commune. Au niveau du bourg et en particulier des loti ssements , l'origine géographique des demandeurs se diversifie t r>ès légèrement : venus du canton de St Fulgent, des cantons vendéens proches ou des départements limitrophes, ces "étra ngers " qui veulent construire représentent rarement p 1us du quart des demandeurs et souvent bien moins! Et de toute façon ils n'habitent jamais bien loin du canton, où très souvent ils travaillent déjà !

(1) Nous regrett ons l'imprécision de cette catégorie qui a été choisie par S. GREGOIRE et C. USTARIZ dans leur monographie. Il s'agit semble-t-il surtout d'agents de maitrise, de techniciens qui encadrent le s ouvriers dans les usines et qui ont que 1ques responsabi1 i tés dans 1eur travai 1. Parfois d' ai11 eurs des ouvriers anciens et expérimentés peuvent se ranger dans ce groupe l orsqu' il s font la demande de permis !

(2) Il s 'agi t alors surtout des demandes d'agriculteurs. ORIGINE DES DEMANDEURS DE MAISONS NEUVES

...., ,, '· ê BAZOGES- EN- PAILLERS Lo Fumerie

e:,, Le Plessis P. Po, "'d• ' 1ç;:,1La Valère 8 pa u iere ~Maison "Malville@ ' ~l• Chêne ~Ne uve @ 1 e_la Renaudiere la Touche Petit Chiton 'ç;;;/ ~l'Epine CHAVAGNES- EN- PA lllERS ~ Coussais 1 Bel Air @ t,'Souvetrière @ La Calilarnie l ê La Guère ,-, II ', \ ,.,.,--, \ l la pleB , \ ... ' 0 , ...... /,. @ _, •• le F,ef~ ,, ' ~@ la Marronn ière ç-f \__,~, lo ,, ,..(.@A "" Mo,oo,d Lo Fraisière ~ 1 ê ' \ t'··~'"' ~ c''"' @amp @9"""" "Bert oooro,ro~ le Pin 8 @ Le Puy Bacon 9Lo Chemairière ê la Bouloire la Duranderie@ LA RABATELIERL;Chamborn~• Les Thiboudière, BL erandi ®ère ~d vif~n,t&Ch~ A:"ëla Causs · f=I Lo Breloizière @ ro,...,.,., Moo~N ••~ @ G Moo•• @ Êl °" @ , @ la Caillère lro '""' @ ,__,. ,,,.,, ° Cho.,o••~re SacnLCœur - · la Maiso N 1 ~ _ST FULGENT ~l Amiaudière Lo Jousse tière @ ere~ ~ / .... - ~ , •••"" " w•• @ les Boisneoux "" ~lo "" " '"''•• s, r. L ~~ L ~ · ANDRE c.,,.... ,~ ,.""""' - , e Ht. Bourg ~~eenêt GOULE D'OIE - ~ los des Chêne s ~ üla or inière ê Lo Tocrière les Boules. ',, ',,,,,~a Claveliere' IÊ ..._ .... , -­ Lo Courp if!re 1 1 1 1 Lo Gotf · ~ 1 CHAUCHE ' j I I NOMBRE DE MAISONS NEUVES ORIGINE DES DEMANDEURS I ___ _ _ plus de 100 ,I 1

Commune _ _ de40 à 20 ~ ___ de20 à 10 Ill Canton __ _ moins de 10 ~ Département 0 500 m Ill Hors du département

00 -.J Source: Permis de construire , mairie d' opres S.GREGOIRE et C. USTARITZ 88

* Enfin, pour en terminer avec cette étude des permis de construire, notons que ces maisons neuves sont const ruites par des entreprises Looaies ce qui souligne bien 1 'effet d'entrainement que produit le développement industriel du canton: 1 'industrie se met en p 1ace ( souvent à partir d'artisans), 1e nombre d'ouvriers augmente, le besoin de logements entr ain e la créa t ion de nouvelles entr epr ises industrielles ou artis anale s locales, dans le canton même ou à prox imité (1) . Les entreprises ROUSSEAUde 1a Rabate 1i ère et CHAUVETdes Brouzils sont 1e p 1us souvent sollicitées du moins au niveau des 4 communes étudiées. Pour 1 'ouvrie r du canton de St Fulgen t, le logement, 1a propriété de son logement , l'amé l ioration et surtout la construction d'un pavillon sont des réalités qui comptent et qui apparaissen t comme que 1que chose de fondamenta 1 dans sa vie : il travaille en partie pour rembourser les emprunts qu'il a du cont acter, quand il a fin i sa journée de travail il profite de sa maison, bricole, se détend. A cet égard la quest i on 24 de notre enquête directe es t intéressante à analyser. Nous demandions quels aménagement s ou quelles dépenses importantes 1 'ouvrier pensait fa i re au cours de 1 ' année. Certes sur 90 quest i onnaires, 40 n'ont pas répondu, l a re fu sé, mais pour tous les autres 1es réponses se regroupe nt en deux grands secteurs : un très minori taire la voiture à changer ou à acheter ( 13) , 1 'autre qui fait 1 ' unanimité, la maison. Construire pour ceux qui ne l 'ont pas encore fait (3 cas) (2), rénover ou améliorer en faisant des peintures par exemple ou en mettant en pl ace clôtures, p 1 antati ons ( 6 cas) et surtout èqui per cette mai son: 17 projets d'achats de mobilier 14 d'appareils ménagers 12 équipements de cui sine "i ntégrée" A côté de ces chiffres, l'unique cas d'ac hat de caravane ne fait pas le poids et cela souligne bien que les désirs d'évasion de la population fulge nt ai se n 'existent guère pour le moment. Cette dernière précision nous permet d'aborder l e ch apitre des loisirs de l 'ouv r ier, et c'est à nouveau notr e enquête directe qui nous donne des indications sur ce sujet car nous avions posé une série de questions concernant 1a vie de 1 'ouvrier en dehors du travail . d) Les Loisirs .

En dêpouil 1ant les questionnaires nous nous sommes aperçus que nous n'av i ons pas assez précisé et sé paré les notions de loisirs quotidiens, vaca nces ou voyages si bien que l es réponses sont parfois ambi gües ou imprécises de notre faute. Cependant nous avons pu faire que l ques constatations . Si plus de 95 % des ouvriers poss êdent une automobi le les déplacements en dehor s du canton lors des péri odes de 1 i berté restent peu importan ts et peu longs . Bien sûr presque tous ont fait des voyages et parfois loin de l eur canton (3), mais ces voyages sont souvent liés, du moins pour les hommes, à la période du service militaire et pour les pl us anciens à la guerre . C'est essentiellement

(l) A la Copechagnière dépourvue d'entreprises de construction on fait appel aux entrepreneurs de St-Denis-la - Chevasse commune limitrophe au sud du canton . L' l111Tiobi­ lière sociale de Montaigu, la SICA de la Roche S/Yon interviennent égaleme nt sur le canton. ( 2) citons cette réaction : "mon logement actuel me satisfait, c'est propre, mais ce n'est pas chez nous" . (3) 21 d ' ent re eux ont ainsi ét é en Espagne et 14 dans le Sud de la . 89

après 1975 que les voyages liés aux vacances deviennent plus importants. Ces vacances se pre nnent d'ailleurs uniquement l'été . Lorsque l 'on pose la question des loisirs principaux "faire des voyages" n' apparait jamais Par contre la té l évision, la lecture, les travaux divers d'extérieur (jardinage) ou d'intérieur (bricolage, tricot) sont les activités les plus souvent retenues. S'il n'y avait le sport pratiqué par 34 personnes sur

11 90 réponses, il s'agit donc uniquement d'activités s ' effectuant "chez soi • Nous avons soulig né l es lacunes de notre questionnaire sur le point précis des vacances mais l ors de conversations, des personnes ont souligné qu'elles ne partaient pas tous les ans en vacances et que de toute façon elles consacraient une partie de celles-ci à la famille et qu 'elles restaient alors chez el l es se contentant de déplacements l i mités au canton ou à sa proximité. Au tota 1, l'espace géographique utilisé par les ouvr i ers du canton de St Ful gent est donc peu étendu et correspond le plus souvent au canton lui­ même ou aux cantons voi sins : lieu de nai ssance, lieu de travail, lieu de résidence, 1i eu de détente se recoupent fortemen t quand ils ne sont pas strictement identiques!

3. Essai de concl usion .

Il est bien difficile au terme de ce long article, -mais nous voulions r endre compte au maximum des travaux effectués par les étudiants durant cette année scol ai re 1979-80 que certains ont pourtant jugé troublée !- de conclure sur la population ouvrière du canton de St Fulgent. Comment conclure alors que nous n'avons pu ut i liser que des indicateurs partiels à propos

( 1 ) op. Ci té . 90

manières l'expérienc e d' un homme né dedans est irremplaçable mais sont aussi précieux 1e regard et 1 'ana lyse de 1a personne venue de 1 'extérieur et qui se penche avec le plus d'honnêt eté et de rigueur sur ce même milieu. L'ethnographe ou le géographe comme l'autodidacte ont donc leur rôle à jouer. C'est en analysant l'espace ouvrier que le géographe peut le mieux intervenir dans une étude de ce type : où nait, où habite, où travaille 1 'ouvrier fulgentais ? Quels déplacements effectue-t-il ? De quels contacts, de quelles rencontres peut-il bénéficier ? Comment ressent-il les changements qui se sont produits dans tous 1es 1i eux qu' i 1 est amené à fréquenter, comment réagi t-i 1 au monde extérieur dont il perçoit plus ou moins les échos? Au terme de notre étude (qui peut, nous en sommes bien persuadés, être prolongée et approfondie,) après avoir uti 1i sé des sources de documentation variées, des méthodes diverses depuis l'accumulation de chiffres jusqu'au contact direct par entretien i ndi vi due 1 ou réunions pub 1i ques, après avoir étab 1i cartes, graphique~ tableaux que pouvons - nous souligner? Oui, la population ouvrière formée surtout de jeunes de 20 à 40 ans et comprenant une part importante de femmes occupe une pl ace privilégiée dans 1e canton de St Fulgent. Le bouleversement de la composition soci o-profess i onne 11e, les modifications du paysage agricole des campagnes fulgentaises sont dus essentiel- 1ement au mouvement d' i ndustri a 1i sati on des vingt der ni ères années et à 1 'arrivée massive d'ouvriers qu'il a provoquée. Eléments du changement les ouvriers n'en sont pas le moteur : ils y participent mais restent figés dans un monde cl os et ne peuvent donc être les ferments actifs de 1 'évolution. Pourquoi ce monde clos, cette absence d'initiative, ce repli ? Il y a tout d'abord l'absence de contacts avec d'autres groupes de travailleurs, 1 'absence de brassage que l'on rencontre dans les entreprises industrielles des villes. Les ouvriers sont nés, habitent, et travaillent dans le même espace limité. Leur formation identique, leur qualification restent faibles puiqu'ils travaillent dans des usines de main d'oeuvre essentiellement. Issus du monde agricole, ils n'en ont pourtant pas connu les mutations qui ont obligé les agriculteurs à progresser, à modifier habitudes et comportement. Le type de travail qui leur est imparti ne 1eur permet pas de parcourir 1e même chemin pui squ' i 1s n'ont pas de responsabilités à prendre, donc aucune ouverture n'est possible. Après le travail, c'est le retour vers la maison où il n 'y a aucune possibilité d'échanges, de mise en commun dans le lotissement tout neuf, confortable mais qui isole . C'est donc là encore un repli vers le foyer, autour de la télévision, de la table familiale. Bien sûr des contacts existent, les nouvelles du monde parviennent, la modernisation pénètre et 1 'usage de la voiture, des appareils ménagers est aussi important qu'ailleurs. Mais les mentalités ne sont pas modifiées, les opinions politiques, non plus. Dans notre enquête, 9 personnes seulement ont déclaré ne jamais aller à la messe ; 30 sont satisfaites des résultats aux dernières élections législatives et présidentielles, mais 47 ne veulent pas répondre ! Là aussi on assiste à un repli des ouvriers qui ne veulent affirmer leur opinion. En fait tous presque sont profondèment conservateurs. Pourtant beaucoup constatent qu'il y a "du changement" (35 réponses dans ce sens). Lor squ'on demande des précisions sur ce changement, on s'aperçoit qu'il s'agit d'un changement bien superficiel: 91 plus d'argent, de meilleurs logements, une sécurité au niveau du salaire, plus de liberté pour les jeunes, des modi fications purement matérielles, économiques mais qui ne débouchent jamais vers des boul eversP. rnMt.s comp1 ets de comportement, des remises en question. Même si un groupe ouvrier est en train de naitre puisque de plus en plus les ouvriers sont issus d'ouvriers, se marient entre eux, habitent dans les bourgs et ont de moins en moins de contacts avec les agriculteurs, la situation ne peut évoluer. Ce monde ouvrier sans qualification, sans contacts, sans ouverture ne peut que se reproduire identique à lui-rrême. Le travail à 1 'usine, 1 'amé 1 i orat ion et 1a modernisation du mode de vie ne peuvent être générateurs d' évo 1u ­ ti on profonde. Ce sont la culture, l'enseignement, l'information qui peuvent être facteurs d'évolution sinon de révolution. Il apparait à l'heure actuelle que la popu - l ation ouvrière fulgenta i se est bien démunie dans ce domaine culturel au sens large. Dès lors on comprend et on s'explique que malgré l'essor industriel, il y ait peu de trace de chang ement véritab 1e au ni veau des comportements sociaux, religieux, politiques et qu'il y ait divorce entre 1 'éruption du fait industriel la multiplication du nombre des ouvriers et la stabilité des pratiques et des idéologies de cette société ru r ale.

Nantes, le 21 Août 1980. 92 Annexe1 Evolution du contenu des demandes de permis de construire de 1955 à 1979 dans le canton de St Fulgent.

Renseignements demandés 2 3 4 5 6

Nom X X X X X X

Date de naissance X

Professio n X X X X X

Adresse X X X X X X

Adresse du propriétaire X X X X X X

Surface tota le X X X X X

Cadastre X X X X X X

Remembrementou non X

Lotissement X X X X X Nomdu lotissement X X X X Nombrede lots X Surface nette et constructible X

- Situation juridique antérieure du terrain X

- Bâtiments existants déjà sur le terrain X

Auteur du projet X X X X X

Détails sur 1 'auteur du projet X

Nature des travaux X X X X X X

Destination des locaux X X X X X

- Destination du logement (résidence X X X X X principale, secondaire, vente, 1ocat .)

Nombrede pièces X .X X X X Surface habitable X X X X X

Types de financement X X X X

Coût des travaux X X X

Détail des travaux X X X Garages et aires de stationnement X X

Espaces verts X

Densité de construction X X X

Nombrede personnes X

Valeur du terrain X

Cadre juridique de 1 'opération X

- Détails commerciauxou agricoles X des locaux

1 permis de construire le plus ancien 6 permis de construire le plus récent 93 A:nrexe 2 Questionnair e n° 1 testé auprès de 10 ouvriers.

1. Année de Naissance Sexe M F

TRAVAIL

2. Nomet Activité de 1 'entreprise oü vous travaillez

3. Date de votre entrée dans l'entreprise Situation antérieure

4. Formation professionnelle et générale diplômes obtenus : âge à la fin des études : formation dans l'entreprise? si oui précisez Autres stages? si oui précisez : 5. A quelle distance de votre lieu de travail habitez-vous? kms Moyende transport utilisé? Si c'est la voiture seul ou à plusieurs? Seul Plusieurs Coût financier mensuel à peu près : 6. Y a-t-il des délégués du personnel dans votre entreprise? OUI NON Les connaissez -vous? OUI NON Avez-vous fait appel à eux: OUI NON 7. Dans 1 ' entreprise vos relations sont -elles strictement professionnelles amicales familiales Avec les autres ouvriers Avec les contremaîtres Avec les patrons Non réponse. 8. Depuis votre entrée dans 1 'entreprise, les relations ont-elles changé? en s'améliorant , en devenant moins bonnes , sans changement pas de réponse pourquoi ? (précisez en quelques mots) 9. Dans l'entreprise les conditions de travail sont -elles très satisfaisa ntes satisfaisantes peu satisfaisantes pas de réponse 10. Y-a-til des améliorations possibles ? OUI NON pas de réponse Salaire horaire de travail Congés bruit fatique autre 11. Vous sentez-vous menacé par le chômagedans un avenir proche? OUI NON Pas de réponse 12. Etes-vous syndiqué ? OUI NON Pas de réponse 13. Participez-vous à des activités agricoles ? OUI NON régulièrement pour les gros travaux pour les vendanges autres occasions 14. Pensez-vous que le métier d'agriculteur soit meilleur moins bon aussi bon que le vôtre ? 94 Questionnaire 1 (suit e) FAMILLE,LOGEMENT

15. Etes-vous marié(e ) ? OUI NON Profession du conjoint : Lieu de naissance du conjoint 16. Nombretotal d'enfants ? Combienvont encore à l'école? Profession des enfants qui ne vont plus à 1 'école : 17. Profession exercée (maintenant ou autrefois) par vos parents ?

18. Habitez-vous chez vos parents ? OUI NON Habitez-vous une maison individuelle êtes vous propriétaire locataire un i rrmeuble 19. Avez-vous un jardin d'agrément un potager un petit élevage 20. Etes -vous satisfait de votre logement: OUI NON pas de réponse 21. Avez-vous fait construire votre logement? OUI NON pas de réponse ou rénover " " OUI NON en quelle année 22. Estimez-vous três important important peu important pas important d'être propriétaire de son 1ogement ? 23. Avez- vous une voiture ? OUI . NON Quel modêle?

24. Que1 s aménagementsou achats importants comptez;vous f.a ire cette année ? Caravane résidence secondaire voiture mobilier appareil ménager cuisine autre (à préciser) VIE EN DEHORSDU TRAVAIL 25. Indiquez les trois activités de loisirs les plus importantes pour vous sport chasse pêche bricolage télé lecture cinéma autres (à préciser) 26. Quel est le plus long voyage que vous ayez fait? quand ? 27. Prenez-vous des vacances en dehors du canton? OUI NON l'hiver l'été depuis quand? 28. Trouvez-vous important de défendre vos idées dans des associations ou des groupes? OUI NON Pas de réponse . parents d'élèves conseil municipal mouvementcatholique animation culturelle association de village parti politique autre association (à préciser).

29. Allez-vous à la messe chaque dimanche de temps en temps aux grandes fêtes jamai s pas de réponse 30. Pensez-vous qu'i l y a eu du changement dans le canton de St Fulgent? OUI NON Pas de réponse depuis quand? Pourquoi ? 31. Etes-vous satisfait des résultats aux élections obtenus dans votre commune OUI NON dans le canton OUI NON dans le département OUI NON pas de réponse Annexe3 Questi onnair e n° 2 envoyé les 29 et 30 Avril 1980

1. Année de naissance Sexe M F Lieu de Naissance : TRAVAIL 2. Nomet activité J de l ' entreprise où vous travaillez

3. Date de votre entrée dans l ' entreprise : situation antérieure : 4. Formation professionnelle et générale : diplômes obtenus : âge à la fin desétudes : [ J l formation dans l 'e ntreprise : OUI _ NON Si oui précisez : autres stages : ouIÜoN O Si oui précisez :

5. A quelle distance de votre lieu de travai l habitez-vous? Kms Moyende transport utilis é ? Si c'est la voiture , seul ou à plusie urs ? Seul O Plusieurs D Coût financier mensuel a peu prês : 6. Y-a-til des délégués du personnel dans votre entreprise? OUIÜONO Les connaissez-vous? OUIONONO Avez-vous fait appel à eux? OUIL]NONUnon réponse d 7. Dans l'entreprise avez-vous des relations professionnelles amicales familial es avec les ouvriers avec les contremaitres avec les patrons non réponse D 8. Depuis votre entrée dans l ' entreprise , les relati ons ont-elles changé? en s'améliorant D , en devenant moins bonnes 0 sans changement D non réponse. 0 pourquoi ? (précisez en quelques mots)

9. Dans l ' entreprise les conditions de travail sont-elles três satis fai santes O satisfaisantes O peu satisfaisantes □ non réponse. 0 10. Y-a-t-i l des améliorations possibles : OUIO NON[] non réponse L J. en matière de salai re O horaire de travail O congés 0 bruit O fatigue O autre O 11. Vous sentez-v ous menacé par le chômagedans un avenir proche? OUI D NONO Non réponse D 12. Etes-vous syndiqué ? OUIO NONO Non réponse 0 13. Aidez-vous vos voisins ou parents agriculteurs? OUID NOND régul iêrement D pour les g-os travaux O les vendangesO Autres occasions : \

14. Pensez-vous que le métier d' agriculteur est __ meilleur □, moins bon O , aussi bon O que le vôtre? Questionnaire n° 2 (suit e )

FAMILLE,LOGEMENT 15. Etes-vous marié{e) ? OUIONOND Profession du conjoint : Lieu de naissance du conjoint: 16. Nombretotal d'enfants : Combien vont encore a 1 ' école? Profession des enfants n' allant plus a 1 'école

17. Profession exercée (autrefois ou maintenant) par vos parents ? 18. Habitez-vous chez vos parents ? OUIO NON0 Habitez-vous une maison un inmeuble? D □ locataire? Etes-vous propriétaire □ D 19. Avez-vous un jardin d' agrément 0 un potager O un é 1evage 0 20. Etes-vous satisfait de votre logement? OUIONONONonréponse □ 21. Avez-vous fait construire votre logement ? OUID N0NOnonréponse 0 ou rénover " " 0UIO NONO en quell e année 22. Estimez-vous important 0 peu important D pas important d' être propriétaire de son logement? 0 23. Avez-vous une voiture ? 0UI(l N0NO que1 modê1e : 24. Quels aménagementsou achats importants CQ!!!l)tez-vousfaire cette année ? Caravane □ résidence secondai rec:J voiture O mobi1 ier O appareil ménager □ cuisine O autre {A préciser) VIE ENDEHORS DU TRAVAIL 25. Indiquez les 3 activités de loisirs les.l_lu s importantes pour vous ? sport O chasse O bricolage O télé LJ lecture D cinêmaQ autres (a préciser) 26. Quel est le plus long voyage que vous avez fait? Quand? 27. Prenez-vous des vacances en dehors du canton? 0UION0N0 l ' hiver O l'été D depuis quand ? 28. Trouvez-vous important de défendre vos idées dans des associations ou des groupes ? 0UID NOND Non réponse D parents d'élêvesOconseil municipal D mouvementcatholique D autres associations (a préciser)

29. Allez-vous a la messe? chaque dimanche□ de temps en temps D aux grandes fêtes D jamais O non réponse 0 30. Pensez-vous 9..!!_'ily a eu du changement dans le canton de St Fulgent ? OUIO NON[.J Non réponse O depuis quand? Pourquoi :

31. Avez-vous été satisfait des résultats obtenus aux derniêres él ections législatives {députés) de 1978? OUID NOND Non épo se D présidentielles de 1974 ? OUIO NONO r n 32. Si dans votre conmunele choix était possible , metteriez-vous vos enfants a l'éc ole publique D ou a l'école privée □ non réponse 0 pour quelle raison?

33. Souhaitez-vous une réunion pour exposer les résultats de l ' enquête a laquelle vous avez participé ? OUID NON0 97 Annexe 4 Lettre accompagnantl e questionnaire

UNIVERSITE DE NANTES

INSTITUTDE GEOGRAPHIE ET D'AMENAGEMENTREGIONAL Chemm de t1 Sens1ve du Te,ue Nantès , le 24 avril 1980 NANTES · LE TERTRE

n,. 1401 74. 14.01

Laboratoire de Géographie Rurale

Monsieur , Madame,

Depuis quelques années déja nous ét udions les changements qui se sont produits dans le canton de St Fulgent. Chercheurs nantais et vendéens, nous participons par cette étude a l ' observation du changement qui est faite sur le plan national par d'autres groupes rattachés au Centre National de la Recherche Scientifique. Tous les aspects de la vie quotidienne des ha6it ant s qui vivent et travaillent dans le canton nous intéressent. Après avoir interrogés de nombreuxagriculteurs nous vou­ drions maintenant mieux connattre les ouvriers. Nous pensons que vous pouvez nous aider et pour cela nous vous envoyons un questionnaire a remplir. Nous espérons qu'il ne sera pas trop long ni trop compliqué. De toute façon nous serons a votre disposition pour vous aider et bien sOr expliquer notre travail MERCREDI7 MAI, JEUDI8 MAIOU VENDRED I 9 MAI après 18 heures. Une personne de notre groupe passera a votre domicile mais il est bien entendu que nous respecterons l'anonymat le plus strict au niveau de ce questionnaire . Dès que nous le pourrons nous ferons connattre les résultats de cette enquête, si cela vous intéresse indiquez-le sur votre quest ion­ naire . Avec nos remerciements anticipés, veuillez accepter, Madame, Monsieur, nos plus sincères salu tation s.

N. CROIX J. RENARD '°0)

St-Fulgent i Les Brouzils i La Copechagnière i La Rabatelière

1956 1 lotis sement Grandais 1958 1 la Crèche Auneau 1 lotissement Piveteau 1961 1 lotissement Girard 1 lotissement co11111unal 1 lotissement de la Poëze 1962 l 1a Clavelière 1 1 1 lotisseme nt Jagueneau 1 1 1 lotissement Cuneau 1963 1 1e Sacré-coeur 1966 ! St Christophe 1 lotissement co11111unal 1 lotissement de la cité 1 St Gabriel 1 1 la Violière les Glaïeuls 1 1 1967 1 lotissement Grolleau 1 1 j lotissement des ets. Allemand 1 1 1968 ! lotissement co11111unalde 1 1 ! la Chambornière l'hospice 1 1971 1 1 le Vivier 1 1 la Maronnière 1974 1 cité Chauvin 1976 l clos des Chènes 1a Garenne 1 1977 1 cité des Rochettes 1 1 lotissement Renaud 1 lotissement Idier 1 1 ! lotissement du Pont 1978 1 cité de la Croix-vinette 1 l'Epine la Croix-Carron

Annexe 5 liste des lotissements dans le canton de St-Fulgent (d'après les permis de construire consultés en mairie)