LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

BOUSSOLE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI ET DU MANAGEMENT Variation du PIB L’atterrissage b Les compagnons du Devoir jouent la carte des métiers. américain 3 382 familles de cinq générations en % en douceur Leur démarche apparaît aujourd’hui comme une 5,2 ont répondu à un appel du laboratoire 4,2 de l’économie alternative efficace pour la formation 3,5 pharmaceutique Novartis Pharma et de la Effectifs des américaine est mis compagnons professionnelle des jeunes apprentis Fondation nationale de gérontologie. 4500 19992000 2001 en doute : (page VII) Source : OCDE Ces « tribus » vivent davantage en milieu rural la croissance est b Pour reconvertir ses troupes, 1700 que l’ensemble des Français 1020 tombée de 5,6 % au deuxième trimestre la gendarmerie a signé, OFFRES D’EMPLOIS à 2,4 % au troisième trimestre (page VI) le 26 septembre dernier, 19881994 2000 De la page X (page IV) une convention de partenariat à la page XXXVI a Europe : fin du avec le géant de l’intérim Manpower (page IX) Le sommet de Nice clôt six mois d’une présidence terne. Europe : la France achève Sauf accord à l’arraché, la réforme de l’Union risque de capoter son mandat sans cocorico h ! les divines surprises ! défense européenne, dont elle est, elle être reconnue à l’Eurogroupe, Un bilan mitigé Lundi 27 novembre, avec la Grande-Bretagne, l’un des dont Laurent Fabius annonçait accord sur la taxation de parrains. Sachant qu’elle serait avec une belle énergie, il y a six A l’épargne ; le lendemain, jugée à cette aune, elle s’est davan- mois, qu’il allait lui donner les consensus sur l’Agenda social. Le tage préoccupée de l’avenir de la moyens de coordonner efficace- LES AVANCÉESAVANCÉES DE DERNIÈREDERNIÈRE tout une poignée de jours avant conférence intergouvernementale ment les politiques économiques ? l’ouverture du sommet européen que du calendrier et de la bonne C’est moins sûr. Les spécialistes MINUTE, NOTAMMENTNOTAMMENT SUR de Nice, qui se tient du 7 au marche des négociations d’adhé- auront apprécié, au fil des mois, ces LA TAXATIONTAXATION DE L’ÉPARGNE,L’ÉPARGNE, 9 décembre et dont le succès ou sion des pays candidats. Elle a pris quelques lignes ajoutées à un com- l’échec sera aussi celui de la prési- des initiatives heureuses s’agissant muniqué final d’une fadeur splendi- mandat français NE COMPENSENT PASPAS LES dence française de l’Union euro- de la sécurité maritime et alimen- de, pendant que la monnaie euro- PROMESSES NON TENUES péenne. Si l’on ajoute à ces accords taire, les événements lui dictant péenne continuait sa chute… « majeurs » une pincée de sécurité cependant sa ligne de conduite. Il n’en demeure pas moins que le DANS LE DOMAINE SOCIAL maritime, la prochaine création La Charte des droits fondamen- « paquet fiscal », favorable à la bon- d’une autorité alimentaire indépen- taux sera certes cérémonieusement ne tenue de la monnaie unique, est dante, un processus d’élargisse- proclamée à Nice, mais les citoyens ficelé. Il n’y a pas davantage de rai- ment qui poursuit, cahin-caha, sa européens seraient fondés à n’y sons de bouder le dynamisme dont marche en avant, d’indéniables pro- voir que d’aimables déclarations Paris a fait preuve pour donner une grès s’agissant de la mise en place d’intention tant que le texte n’aura consistance à l’espace européen de des instruments de la future force pas acquis force de loi juridique en l’innovation. « Pour dresser le bilan européenne de réaction rapide, une s’inscrivant dans les traités. d’une présidence, il faut au moins Charte des droits fondamentaux Mais c’est vrai : l’Arlésienne de trois ou quatre mois de recul »,rap- peu contraignante mais qui a le l’Agenda social européen s’est pelle cet habitué des arcanes com- mérite d’exister, et quelques autres matérialisée, même si c’est sous la munautaires. Sage parole, même si mesures de moindre importance, forme d’un calendrier qui ne pren- l’on y verra un peu plus clair à la qu’obtient-on ? Somme toute un dra de véritable consistance qu’ac- lumière de Nice. bilan présidentiel passable, si compagné de textes législatifs con- d’aventure, le « verre » de la réfor- traignants. Une telle existence peut- Laurent Zecchini me des institutions européennes devait apparaître plutôt à moitié a vide qu’à moitié plein. Seulement voilà : il s’agirait d’un trompe-l’œil. Car c’est le toilettage indispensable d’institutions qui n’ont pas été conçues pour un nom- bre sans cesse croissant d’Etats 27 pages d’offres membres qui fera toute la différen- ce. Le sort qui sera réservé aux trois « reliquats » du sommet d’Amster- LA PAUVRETÉ CHRONIQUE AU SEIN DE L’UNION dam (la taille de la Commission de Pourcentage de personnes en situation de pauvreté Bruxelles, la repondération des persistante, par âge et par sexe voix au conseil des ministres, le pas- 10,0 sage de l’unanimité à la majorité qualifiée) et à l’assouplissement 7,5 des « coopérations renforcées »,

5,0 sujets sur lesquels la Conférence intergouvernementale (CIG) s’ef-

2,5 force depuis de longs mois de déga- ger des consensus, éclipsera tout le 0 reste. On peut donc s’attendre à 4 4 S S AL 18 -24 -3 -44 -54 6 64 E E < 5 > beaucoup d’habileté pour présen- 18 25 35 4 55- M TOT MM OM E H F ter le meilleur profil des résultats du sommet de Nice. Encore que l’on sache déjà où diriger son regard : l’importan- ce – et non le nombre – des sujets LE SOMMET DE NICE SERA LES DÉPENSES DE RECHERCHE qui passeront de l’unanimité à la L’OCCASIONL’OCCASION DE TESTER en pourcentage du PIB majorité qualifiée lors des votes du 3,5 conseil des ministres sera le seul éta- LA VOLONTÉVOLONTÉ POLITIQUE JAPON lon qui vaille. Cinq domaines-tests 3,0 s’imposent : la politique commercia- DES QUINZE DE CONSOLIDER ÉTATS-UNIS d’emplois le commune, le « paquet » visas, asi- L’UNIONL’UNION EN VUE DE 2,5 le et immigration, la fiscalité, la poli- tique sociale, la politique de cohé- SON É ÉLARGISSEMENTLARGISSEMENT sion. 2,0 UNION On jugera l’affiche niçoise en gar- EUROPÉENNE dant à l’esprit qu’il faut relativiser 1,5 l’effet d’annonce, et que la construc- 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 tion européenne est, par nature, une somme de compromis. La Fran- Demandez notre supplément Infographie : Le Monde - Sources : Eurostat/OCDE ce a fait avancer les dossiers de la www.lemonde.fr 56e ANNÉE – Nº 17375 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Banque : lourde Affaires : les angoisses de Jacques Chirac facture pour l’Etat b Le président redoute d’être convoqué par les juges comme témoin dans les prochains mois a Le sauvetage b Le RPR dénonce les « manipulations » des médias b Philippe Séguin réclame du Lyonnais, du GAN, une « grande explication » b François Bayrou parle d’une « crise morale et politique » du Crédit foncier LES RÉSULTATS de l’enquête rogent sur l’opportunité et l’efficaci- des juges sur le financement de par- té d’une intervention présidentiel- et du Comptoir tis politiques, le RPR en tête, par le, réclamée par l’UDF mais aussi l’argent des marchés truqués des par Philippe Séguin, demandeurs des entrepreneurs lycées d’Ile-de-France, ont fait pas- d’« explications ». Certains de ces ser un très mauvais week-end à Jac- conseillers évoquent l’exemple de AFP a coûté environ ques Chirac et à ses collaborateurs. Bill Clinton, voire de Richard Viren- Le choc créé par la mise en examen que, pour affirmer que parler des CÔTE D’IVOIRE 140 milliards et l’incarcération à la prison de la affaires est, à leur avis, le meilleur de francs Santé, vendredi 1er décembre, de moyen de s’en débarrasser. « Pas Michel Roussin, ancien proche col- maintenant », répond Jacques Chi- Ouattara, laborateur de Jacques Chirac à Mati- rac, soucieux avant tout de réussir a La Cour des comptes gnon et à la Mairie de Paris, a été le sommet européen de Nice, qui, violent. L’affaire est jugée, à l’Ely- du 6 au 9 décembre, marque la fin l’interdit dénonce l’opacité sée, beaucoup plus dommageable de la présidence française de pour le chef de l’Etat que les révéla- l’Union. Le président, qui s’attend à Le gouvernement ivoirien et le parti des procédures tions posthumes de Jean-Claude être convoqué par les juges comme d’Alassane Ouattara (photo), l’ancien Méry, ancien collecteur de fonds du témoin, dans les prochains mois, premier ministre empêché de se présen- RPR, qui avait décrit dans une cas- estime qu’entrer dans cette logique a ter aux élections législatives de diman- Elle critique sette vidéo le système de finance- d’explication risquerait de provo- che, ont évité l’épreuve de force lundi ment occulte par les marchés quer le déchaînement de ses adver- les méthodes publics de la région parisienne et saires, y compris à droite. François 4 décembre. Les partisans de l’opposant avait mis en cause le président de la Bayrou, qui vient d’assurer son ivoirien, qui séjourne actuellement dans d’intervention République. Tandis que les diri- autorité sur l’UDF et prépare sa can- le sud de la France, ont reçu l’autorisa- geants du RPR accusent les médias didature à la présidentielle, parle tion d’organiser un rassemblement dans de l’Etat dans la crise de violer le secret de l’instruction et déjà de « crise morale et politique ». le centre d’Abidjan, où des incidents se de « manipulations » et qu’ils relè- sont cependant produits en début de du secteur financier vent que le Parti socialiste est lui Lire pages 6 et 7 aussi mis en cause dans ces affaires, et la chronique matinée avec les forces de l’ordre. p. 4 Lire page 20 les conseillers du président s’inter- de Pierre Georges page 38 et notre éditorial p. 15 Quel président Le sous-commandant Marcos envisage d’ôter son passe-montagne à Mexico MEXICO communautés indiennes du Chiapas, l’Etat le nord-américain (Alena) entre le Mexique, les pour les Etats-Unis ? correspondance plus pauvre du Mexique. Etats-Unis et le Canada, la guérilla du sous-com- Le visage caché derrière son célèbre passe- Entré en fonctions vendredi 1er décembre, mandant Marcos n’a jamais été une menace QUATRE SEMAINES après montagne noir, la vieille casquette marron vissée Vicente Fox est le principal responsable du chan- pour les quelque 30 000 soldats stationnés au a l’élection présidentielle du sur la tête, le sous-commandant Marcos, chef gement d’attitude de Marcos, qui, depuis septem- Chiapas. Mal entraînés, pauvrement armés, les 7 novembre, l’Amérique attend une suprême de la guérilla zapatiste du Chiapas, que bre 1996, avait rompu toute discussion avec le guérilleros de Marcos sont estimés à moins de série de décisions judiciaires qui l’on n’avait pas vu en public depuis plus d’un an, « mauvais gouvernement » de Mexico. Le nou- 3 000. En janvier 1994, au bout de douze jours de devraient la rapprocher de la dési- a fait une spectaculaire réapparition, samedi soir veau président a ordonné à l’armée de se retirer combats, le président Carlos Salinas, pour éviter AFP gnation d’un vainqueur. La plus 2 décembre, à La Realidad, le village indien qui des zones d’influence de la guérilla, acceptant ain- un massacre, a rapidement décrété un cessez-le- FOOTBALL attendue est celle de la Cour suprê- lui sert de quartier général, perdu dans les forêts si une des revendications de l’Armée zapatiste de feu. me des Etats-Unis, qui a examiné, du Chiapas à plus de 1 000 km au sud de Mexico. libération nationale. Avec son arrivée au pouvoir, La force de Marcos n’a jamais été militaire, et vendredi 1er décembre, la plainte du Très à l’aise au milieu des journalistes qu’il « une fenêtre s’est ouverte », a admis le sous-com- le talent du dernier guérillero du XXe siècle a été Le PSG s’offre gouverneur du Texas contre la avait convoqués deux jours avant, Marcos, la mandant Marcos, qui s’est abstenu de toute criti- de donner à son mouvement une dimension Cour suprême de Floride sur le pipe à la bouche et le fusil en bandoulière, n’a pas que envers l’homme qui a réussi à mettre fin à moderne, médiatique, voire même cybernétique, à Fernandez recompte manuel de plusieurs mil- raté son retour en annonçant, à la surprise géné- 71 ans de régime autoritaire du Parti révolution- puisque Internet est, en fait, l’arme préférée du Ecrasé par Sedan (5-1), samedi 2 décem- liers de bulletins de vote. Le colis- rale, qu’il se rendrait à Mexico en février pro- naire institutionnel. Marcos se demande même chef zapatiste. En prenant la défense des Indiens, bre, le Paris-Saint-Germain s’est séparé tier de George W. Bush, Dick Che- chain pour obtenir du Parlement l’approbation si lui et ses hommes garderont encore longtemps les parias de l’Amérique latine, Rafael Sebastian ney, a lancé un nouvel appel à Al d’une loi en faveur des communautés indiennes. les passe-montagnes noirs qui cachent leur visa- Guillen Vivente, ex-étudiant en philosophie iden- de son entraîneur, Philippe Bergeroo, Gore pour qu’il reconnaisse sa Cette loi, qui est issue des travaux déjà anciens ge et qui les ont rendus célèbres dans le monde tifié comme tel depuis 1995 par les autorités, pour confier les pleins pouvoirs à Luis défaite. Le vice-président a réaffir- d’une commission parlementaire de médiation entier. « Notre problème est de savoir si nous s’est constitué un fort capital de sympathie, rece- Fernandez (photo). Quatre ans après mé que « chaque voix doit être comp- sur le conflit du Chiapas, est exactement la même allons continuer à être comme nous sommes avec vant les visites de défenseurs des droits de l’hom- avoir offert la Coupe d’Europe des vain- tée », mais il a assuré qu’il respecte- que celle que le nouveau président mexicain, nos passe-montagnes et nos armes ou si nous me, intellectuels, écrivains, artistes du monde queurs de coupes à la capitale, ce meneur rait l’avis des instances judiciaires. Vicente Fox, compte présenter la semaine pro- allons faire de la politique ouverte », a-t-il dit. entier. chaine au Parlement. Elle sera discutée en février Apparue le 1er janvier 1994, le jour même où d’hommes fait son grand retour dans un Lire page 2 et prévoit d’accorder une relative autonomie aux entrait en vigueur l’Accord de libre-échange André Renaud club qu’il dit aimer avec passion. p. 27 Proche-Orient : POINT DE VUE la terre ou la paix Les ravages de la suspicion par Robert Hue

L faut que la justice passe ! En de la suspicion. Oui, suspicion ! Cet- effet, il y a un mois, le procès te blessure lancinante qui touche au où je comparaissais depuis plus profond la personne humaine Iplus de trois semaines à pro- et l’élu du peuple tant que l’absence pos du financement présumé occul- de jugement permet à la rumeur AFP te du Parti communiste était inter- d’étouffer la démocratie. rompu par l’ordonnance rendue En effet, l’annulation du procès RELIGIONS par le premier président de la cour n’a pas fait disparaître les effets pro- d’appel de Paris. Nombreux sont duits par la violence des réquisi- L’avenir des JIMMY CARTER ceux qui ont alors pensé que je tions. Et j’en subis aujourd’hui les venais ainsi, avec mes conseils, et conséquences. Des réquisitions ISRAËL mène depuis longtemps les autres prévenus avec moi, de ten- d’autant plus surprenantes qu’elles congrégations une « politique d’implantations illéga- ter d’échapper – du moins pour un ont été prononcées par une substi- Les congrégations s’organisent face au les selon les lois internationales ». Ces temps – au verdict des juges en utili- tut du procureur absolument silen- colonies sont le principal obstacle sant une faille de procédure. cieuse tout au long des débats. La déclin des vocations religieuses. Réunis pour la paix avec les Palestiniens. L’an- Une telle vision des choses – satis- présidente s’est trouvée seule à pour la première fois en assemblée cien président américain Jimmy Car- faisante pour les uns, certainement interroger les prévenus. C’est tout à commune, du 1er au 4 décembre à Lour- ter analyse cet enchaînement dramati- choquante pour d’autres – occultait fait exceptionnel en général, et plus des, les ordres religieux masculins et que qu’il tenta jadis de contrecarrer. en fait une réalité judiciaire des plus encore en ce genre de circonstance. féminins constatent avec lucidité leur paradoxales. D’un côté, une déci- Le mutisme de l’accusation ne vieillissement, dû à la baisse des voca- Lire page 16 sion qui honore l’indépendance de contraint-il pas ainsi le juge à rem- la justice française : l’ordonnance plir un double office a priori incom- tions. Mais le dynamisme des commu- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, du premier président de la cour patible ? nautés nouvelles, créées dans les 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; d’appel récusant la présidente du tri- Des réquisitions du parquet sur- années 70, leur rend espoir. p.10 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- bunal en vertu de l’article 6.1 de la prenantes, aussi, parce que j’ai la gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Convention européenne des droits conviction d’avoir fait la démonstra- Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; International...... 2 Aujourd’hui ...... 27 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; de l’homme, aux termes duquel tion de l’extrême fragilité de l’accu- Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; France...... 6 Météorologie-Jeux...... 31 tout prévenu a droit à un procès sation. Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société...... 10 Culture ...... 32 impartial et équitable. A l’évidence, Régions ...... 13 Guide culturel ...... 34 nous n’étions pas dans ce cas. D’un Lire la suite page 16 Horizons ...... 14 Carnet...... 35 autre côté, l’interruption brutale Entreprises...... 20 Kiosque ...... 36 d’une procédure jugée douteuse, Communication...... 23 Abonnements ...... 36 mais qui ne lève nullement pour le est secrétaire natio- Robert Hue Tableau de bord ...... 24 Radio-Télévision ...... 37 citoyen homme public les ravages nal du Parti communiste français. LeMonde Job: WMQ0512--0002-0 WAS LMQ0512-2 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0318 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

ÉTATS-UNIS Un mois après l’élection de l’audition de la plainte de George deux heures ce week-end pour répondre à loin d’être finie. Le vice-président a toute- présidentielle, l’Amérique attend toujours W. Bush contre la Cour suprême de Flo- la demande d’Al Gore de recompter toutes fois annoncé qu’il respecterait le verdict de connaître le nom du 43e président des ride. Sa décision était attendue, lundi, au les voix. Il devait également rendre sa dé- de la Cour suprême des Etats-Unis et ne fe- Etats-Unis. b LA COUR SUPRÊME fédérale plus tôt. b UN JUGE DE TALLAHASSEE a cision lundi. b LA GUÉRILLA DE PROCÉ- rait pas appel. Selon les sondages, son a siégé samedi 2 décembre, au lendemain tenu audience pendant près de vingt- DURE entre George W. Bush et Al Gore est soutien dans l’opinion s’est amenuisé. Semaine cruciale pour Al Gore dans sa bataille judiciaire pour la présidence L’Amérique attend le verdict de la Cour suprême fédérale qui pourrait décider du vainqueur à l’élection du 7 novembre. Alors que le comporte encore de nombreuses étapes, le vice-président multiplie les interviews pour défendre sa position WASHINGTON comme le roi Salomon et donner ferait perdre 4 500 suffrages et la Les avocats se sont enfin effor- de notre correspondant partiellement satisfaction à cha- Maison Blanche. cés de convaincre le juge Sanders Le marathon judiciaire du week- cune des parties. Mais, de toute L’audience de samedi et de di- – un démocrate très modéré – de end – vingt et une heures et qua- manière, la partie déboutée fera manche aura été dure pour les trancher en leur faveur. Me David rante-cinq minutes d’audience sa- appel devant la Cour suprême de nerfs des avocats et du juge San- Boies, pour le vice-président, a ré- medi et dimanche devant un tri- Floride. ders, qui a manifesté à plusieurs clamé un examen fouillé des in- bunal de Tallahassee (Floride) – La guérilla de procédure entre reprises son agacement devant les tentions des électeurs : « Il n’est s’est achevé tard dans la soirée du George W. Bush et Al Gore est arguties juridiques et le détail pas possible de ne pas compter les dimanche 3 décembre. Le juge donc loin d’être finie. D’autant dans lequel elles sont entrées. Lui 8 000 bulletins non comptabilisés et Sanders Saul devait annoncer son que l’on attend aussi la décision qui pensait en avoir terminé en de réexaminer les 388 autres ». «Il verdict lundi matin, heure locale. de la Cour suprême des Etats- une seule journée, a dû écouter n’y a ni preuves qu’il existe un pro- L’avenir des candidats à la prési- Unis, qui avait entendu vendredi des témoins, cuisinés sur la capa- blème ni témoins valables », a ré- dence américaine est en partie la plainte du gouverneur du Texas cité de perforation des stylets uti- torqué pour « W » Me Barry Ri- suspendu à sa décision. S’il contre la Cour suprême de Flo- lisés pour les machines à voter ou chard, qui ne voit dans cette tranche en faveur d’Al Gore, le ride, et qui a exceptionnellement sur l’élasticité de la couche de affaire que la réaction d’un mau- plaignant, qui lui a demandé de travaillé samedi. D’autres actions caoutchouc placée sous le bulletin vais perdant qui veut renverser un faire recompter à la main en justice sont en cours, devant la à transpercer. Ainsi un expert a résultat qui lui déplaît. 9 000 votes qui ont échappé au dé- cour d’appel d’Atlanta (Géorgie) expliqué que, si on ne nettoyait pouillement automatique, le vice- et en Floride, dont celles contes- pas régulièrement les machines, président démocrate devrait re- tant les votes par correspondance l’accumulation de confettis Près de quatre prendre l’avantage. S’il le dé- dans les comtés de Seminole et de (chads) détachés par le poinçon boute, le gouverneur du Texas Martin. Ces dernières sont poten- pouvait gêner le fonctionnement, semaines après conservera sa maigre mais suffi- tiellement les plus dangereuses laissant ces marques bombées qui sante avance de 537 voix sur 6 mil- pour « W », en particulier celle de sont au cœur de la polémique : l’élection, lions. Le magistrat peut aussi faire Seminole qui, si elle aboutit, lui pour les républicains, il s’agit d’un incident sans importance ; pour le débat devient les démocrates d’une intention manifeste, mais mal exprimée, de très technique voter. Des psychologues étudient l’« effet papillon » sur le scrutin On a aussi appris que si le LES BULLETINS de vote du comté de Palm occupait l’emplacement dévolu à George 116 clients du centre commercial Bonnie Doon caoutchouc naturel mollissait en Pendant ce temps, la contro- Beach, en Floride, ont-ils induit en erreur les W. Bush sur les bulletins américains, Jean Chré- d’Edmonton, en Alberta, un échantillon ayant vieillissant, le caoutchouc artificiel verse politique continue. Le colis- électeurs américains le jour de la présiden- tien celui d’Al Gore, et sur la partie droite, Joe cinquante et un ans d’âge moyen. avait tendance à durcir, risquant tier de « W », Dick Cheney, a lan- tielle ? Une étude de psychologues canadiens Clark celle de Pat Buchanan. Les cobayes de- Après dépouillement, quatre erreurs avaient de bloquer la perforation du bul- cé un nouvel appel à Al Gore pour répond favorablement à cette question. En rai- vaient non pas poinçonner la case correspon- été commises, toutes dans le groupe qui votait letin ; puis on a glosé sur l’emploi qu’il se désiste s’il ne veut pas que son de son « actualité immédiate », la revue dant au candidat choisi (méthode qui a entraî- avec un bulletin papillon, un score statistique- de mélanges aux qualités plus per- l’histoire le juge trop durement. Nature, qui avait prévu de la publier le 7 dé- né moult controverses outre-Atlantique), mais ment significatif. « Trois des quatre erreurs ont formantes. Un ongle trop long ne Le vice-président Gore a répliqué : cembre, a elle-même avancé d’une semaine la cocher avec un crayon. Et pour lever toute pénalisé le candidat qui occupait la place d’Al pourrait-il pas lui aussi détacher « à la fin, quand le processus aura son « embargo ». Robert Sinclair et ses col- ambiguïté, noter clairement le nom de leur fa- Gore sur les bulletins américains, précise Robert partiellement un confetti ? Té- été à son terme, si George Bush lègues de l’université d’Alberta ont en effet vori sur le bulletin. Sinclair, qui ajoute que ces voix ont été données moin de « W », un spécialiste des prête serment comme président, il montré que les bulletins de vote de type « pa- inintentionnellement au candidat occupant la machines à voter a reconnu qu’en sera mon président et celui de pillon » (butterfly) – à double rangée de candi- INSTRUMENTS BIAISÉS position de Pat Buchanan. » Conclusion : «le cas d’élections serrées rien ne va- l’Amérique ». Se sentant de plus dats –, tels que ceux utilisés à Palm Beach, pro- Les étudiants n’ont fait aucune erreur : le bulletin papillon occasionne un biais systéma- lait une vérification manuelle. Des en plus dans la peau de futur pré- voquent des erreurs systématiques. nom manuscrit correspondait bien à la case co- tique dans le choix des votes. » statisticiens se sont efforcés de sident, le gouverneur du Texas a Au lendemain des élections américaines, ces chée, que le bulletin ait une ou deux colonnes. Candides, les chercheurs disent trouver re- démolir la thèse rivale sur l’éven- reçu vendredi et samedi dans son chercheurs ont d’abord procédé à un scrutin Mais dans ce second cas, les étudiants indi- marquable « qu’étant donnée la centralité des tualité que la recherche de nou- ranch le général Colin Powell, qui fictif auprès d’un groupe d’étudiants, dont la quaient sur une échelle de satisfaction que le élections dans un processus démocratique, on veaux votes puisse renverser l’is- pourrait devenir son secrétaire moitié utilisèrent des bulletins à simple co- bulletin était plus difficile à utiliser. Les cher- continue à utiliser des instruments de vote sue du scrutin. C’est dire dans d’Etat, et les leaders républicains à lonne, et l’autre des bulletins papillon. Il s’agis- cheurs se sont ensuite tournés vers un échantil- biaisés ». quelle minutie technique se débat la Chambre et au Sénat. sait d’élire le premier ministre canadien. Parmi lon plus représentatif de l’électorat nord-amé- l’élection présidentielle après la dizaine de candidats en lice, Stockwell Day ricain. Ils ont reproduit l’expérience auprès de Hervé Morin quatre semaines moins un jour. Patrice de Beer Du frère au cousin germain, le clan Bush est présent à tous les stades du processus électoral MÊME avec la plus grande man- On savait bien sûr que, contraire- Mais, comme l’a révélé le New quence à le proclamer président. Six d’ailleurs que de trente jours, ne se- signer eux-mêmes vingt-cinq suétude pour la démocratie améri- ment à Bill Clinton, qui n’a pas Yorker il y a quinze jours, le candidat minutes plus tard, les autres médias rait pas renouvelé. Cela dit, a-t-on grands électeurs pro-Bush si tout caine, on ne peut que s’étonner de connu le sien, George W. Bush avait Bush avait aussi un cousin germain, suivaient ; « Bush winner ! », s’affi- indiqué dans la chaîne, il aurait été cela s’éternise. croiser, aux stades les plus variés de un père (l’ex-président). On du nom de John Ellis, et ce cousin se chait sur les écrans de CNN et les très injuste de ne pas le recruter à l’imbroglio électoral américain, des connaissait aussi son frère, le gou- trouvait au plus près de l’action le supporters républicains dansaient à cause, justement, de ses relations de À LA COUR SUPRÊME membres de la famille ou du clan verneur (celui de Clinton était plu- 7 novembre. Fils de Nancy Ellis, une Austin, image de victoire qui est res- famille... Les Américains attendent mainte- Bush. Depuis l’annonce fatidique tôt dans la chanson). sœur de l’ancien président Bush, tée gravée dans les esprits. Pour les démocrates, l’attribution nant une décision, miraculeuse, si du nom du vainqueur par une John Ellis dirigeait ce soir-là le desk Militant républicain, très anti- précipitée de la présidence à Bush possible, de la Cour suprême. Sur chaîne de télévision jusqu’à L’IMAGE DE LA VICTOIRE « élections » de la chaîne pro-répu- Clinton, John Ellis n’a pas caché par Fox News a eu un effet d’en- les neuf juges, deux ont été nom- l’examen de l’affaire par la Cour A la convention républicaine, blicaine Fox News. Son équipe était avoir eu pendant la nuit électorale traînement sur les autres chaînes et més par Bush père. L’un, David suprême, sans oublier le recompte « Dubya » avait même introduit chargée des projections qui étaient de multiples coups de téléphone a durablement ancré dans l’esprit Souter, est classé au centre-gauche. des bulletins de vote en Floride, son neveu, Prescott, le beau gosse diffusées à l’antenne. Et c’est juste- avec George W. et son frère Jeb de tous que George Bush était en L’autre, Clarence Thomas, est consi- chacun des épisodes porte la de la famille, dont l’autre qualité in- ment Fox, la télévision de Rupert (dont le prénom complet est John fait le vainqueur. « Cette annonce a déré comme l’un des plus conserva- marque d’un réseau présent à tous dispensable en cette année électo- Murdoch, qui a été la première à at- Ellis). L’un des vice-présidents de fait des dégâts considérables, a esti- teurs. Il a été le seul, ont remarqué les étages de l’élection rale était de parler couramment tribuer à Bush les vingt-cinq grands Fox a confirmé les faits et indiqué mé l’un des responsables de la cam- les observateurs, à ne pas poser de présidentielle. l’espagnol. électeurs de Floride, et en consé- que le contrat de M. Ellis, qui n’était pagne de Gore, Mark Fabiani, dans question pendant l’audition du une interview au New York Times. 1er décembre. Quels que soient leurs Cela a pris littéralement de vingt- efforts éventuels pour rester en re- quatre à quarante-huit heures pour trait, ces deux magistrats se convaincre les gens que Gore avait trouvent, en tout cas, dans la situa- remporté le vote populaire. » Les ré- tion particulière d’avoir à statuer publicains, eux, n’ont cessé depuis sur le sort d’un candidat qui est le d’accuser Al Gore de chercher à leur fils du président qui les a installés en « voler » cette victoire. Pendant près fonctions. Un seul cas de récusation d’une heure, George Bush s’est vu possible a été évoqué, concernant la président. Depuis, il ne cesse de Cour suprême. Le Centre pour l’in- composer son cabinet. tégrité publique a relevé que l’un des fils du juge Antonin Scalia LE RÔLE DE LA COMMISSION (nommé par Reagan) travaillait Plus tôt dans la soirée, la Floride pour le cabinet juridique qui repré- avait déjà été attribuée – par er- sente George W. Bush. Le juge ne reur – à Al Gore. L’écart étant trop s’est pas récusé. Personne ne le lui a faible entre les candidats, le d’ailleurs demandé. recompte était obligatoire. Mais la Les médias américains ont beau- commission électorale de Floride coup ironisé sur les « copains de – Etat dont le gouverneur, faut-il le Daddy » de l’époque de la guerre du rappeler, est le frère du candidat – a Golfe que l’on retrouve jusqu’à donné dès le dimanche soir présent dans l’équipe de George 1 784 voix d’avance pour Bush. W. Bush (Dick Cheney, Colin Po- Cette commission est dominée par well, James Baker). Féroce, la chro- une proche de Jeb Bush, Katherine niqueuse du New York Times, Mau- Harris, qui codirigeait la campagne reen Dowd, a pris l’habitude de de George W. La presse locale l’avait qualifier les Bush de « Corleone de entendue rêver tout haut d’une am- Kennebunkport » (leur maison de bassade (latino-américaine de pré- vacances dans le Maine). Quant à férence) si le républicain était élu. Salon, le magazine politique sur In- Dès le lendemain de l’élection, Jeb ternet, il reproche au cousin de Bush s’est mis en retrait des dé- George W. d’avoir créé « la fausse comptes électoraux pour éviter tout impression » que Bush avait gagné conflit d’intérêt. Mais, la semaine l’élection. « Qui a besoin d’une vaste dernière, les observateurs ont re- conspiration de droite, ironise-t-il, marqué qu’il avait mis fin à son ca- alors qu’on a sous la main un vaste rême. Il soutient, a-t-il fait savoir, réseau de droite ? » l’idée des élus de Floride de se subs- tituer au vote populaire et de dé- Corine Lesnes LeMonde Job: WMQ0512--0003-0 WAS LMQ0512-3 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0319 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 3

Le président Chirac reste prudent Vache folle : la France en position sur les résultats du sommet de Nice difficile au conseil agricole européen Berlin prêt à maintenir la parité politique avec la France au sein de l’UE Si l’interdiction des farines animales en Union européenne La tournée européenne du président Chirac a permis Le rééquilibrage politique de l’Union met les nerfs à semble acquise, il sera difficile de trouver un consensus de recadrer les discussions avant le sommet de Nice de rude épreuve. Le chancelier Schröder serait prêt à cette semaine, mais les marchandages restent serrés. conserver la parité avec la France. sur le dépistage systématique de l’ESB et l’abattage des bovins UNE SEMAINE DIFFICILE attend l’Union dépassera un certain seuil de sont prêts à être coopératifs. « Fis- C’EST à un exercice périlleux que Commission de Bruxelles en met- tage que la politique définie dans ce les dirigeants français. En pleine af- membres, le nombre de commis- cher et le chancelier Schröder ont ex- devait se livrer Jean Glavany, le mi- tant en place un programme expé- domaine apparaissait jusqu’alors faire du financement des partis poli- saires sera limité à une vingtaine, posé leur vision de l’Europe de de- nistre français de l’agriculture, lors rimental de 48 000 tests dès le mois particulièrement timide et nulle- tiques, ils vont avoir la tâche infini- avec rotation égalitaire. Cette idée, main, ils ont expliqué l’esprit dans du conseil agricole du lundi 4 dé- de juin 2000 contre les 12 000 récla- ment de nature à fournir un véri- ment délicate d’arbitrer à partir de indique-t-on à Paris, reste encore lequel ils veulent travailler après Nice. cembre à Bruxelles. Celui-ci devait més par Bruxelles à compter du table constat épidémiologique. jeudi 7 décembre, à Nice, un som- énergiquement refusée par le Portu- Nous n’avons pas été choqués », a dit être entièrement consacré à la crise 1er janvier 2001. Les premiers résul- La question soulevée est, pour met crucial pour la réussite à venir gal, l’Irlande, l’Autriche, qui veulent Jacques Chirac. Il reste que cet esprit de la vache folle. La toute récente tats, portant sur 15 000 tests, sont M. Glavany, d’autant plus délicate de l’élargissement de l’Union au garder un commissaire. est loin d’être partagé dans d’autres volte-face de la Commission euro- en cours d’analyse au sein de que les projets de la Commission reste du continent. L’accord auquel Reste la question de la repondéra- capitales, que les Britanniques re- péenne, désormais soucieuse de l’Agence française de sécurité sani- européenne prévoient que si un tel les Quinze doivent arriver condition- tion des voix pour rééquilibrer le fusent que les conclusions de Nice mettre en œuvre un plan drastique taire des aliments mais ne seront dépistage ne pouvait être mis en nera la date à laquelle les premiers système, qui serait trop favorable soient trop précises sur ce point. Ce de mesures préventives a, de ma- pas connus avant une semaine. place, il faudrait procéder à l’abat- candidats pourront entrer dans aux petits pays après l’élargissement. qui obligerait le chancelier, redoute- nière quelque peu paradoxale, fra- tage de tous les bovins âgés de plus l’Union et la capacité de fonctionne- Dans les votes, les quatre grands dis- t-on à Paris, à remettre sur la table le gilisé la position défendue par Paris IMPOSSIBILITÉ DE FACTO de trente mois. Pour M. Glavany, la ment de cette dernière. posent d’un nombre égal de voix. problème du « décrochage ». qui, depuis plus de deux ans, exhor- Les experts français ont d’ores et situation est aujourd’hui compli- Le président Jacques Chirac, qui a Mais l’opinion et la presse alle- Jacques Chirac, tirant les conclu- tait Bruxelles à faire plus et mieux déjà fait connaître au gouverne- quée, du fait qu’à l’échelon natio- parcouru ces deux dernières se- mandes estiment en majorité qu’il sions de sa tournée, a reconnu que sur ce dossier. ment les difficultés majeures qu’il y nal, la grande distribution vient de maines l’ensemble des capitales eu- doit être tenu compte, dans la nou- sur les questions les plus délicates, Si la question de l’interdiction de avait à organiser et à développer se déclarer favorable au dépistage ropéennes, a pu mesurer le chemin velle situation, du poids démogra- « nous progressons avec lenteur ». l’utilisation des farines de viandes avec toute la rigueur scientifique de tous les animaux âgés non pas qu’il reste à faire. Flanqué d’Hubert phique de l’Allemagne réunifiée et « Une solution interviendra ou n’inter- et d’os dans l’alimentation des ani- nécessaire un programme systéma- de plus de trente mois, mais de plus Védrine, ministre des affaires étran- des responsabilités politiques qu’elle viendra pas, mais seulement à la fin maux d’élevage ne devrait plus tique de surveillance par dépistage. de vingt-quatre mois, un seuil qui gères, et de Jean Vidal, conseiller di- assume désormais au centre de la de Nice », a-t-il pronostiqué pru- – après le changement de position Aux yeux des experts et des respon- avait été retenu dans le cadre du plomatique de Lionel Jospin, il a future Europe. Cette demande, qui demment. Les paris sont pris. Le de l’Allemagne – soulever de pro- sables gouvernementaux, une gé- programme expérimental national achevé ce marathon, samedi 2 dé- n’est pas illégitime, est amère pour sommet, prévu pour s’achever sa- blèmes majeurs, il n’en va pas de néralisation à très court terme du de surveillance épidémiologique ac- cembre à Hanovre, la ville du chan- la France, dont les dirigeants re- medi, devrait se prolonger au moins même pour ce qui est du dépistage dépistage de l’ensemble du cheptel tive. Cette proposition est d’ores et celier allemand Gerhard Schröder. doutent de voir déséquilibré le par- jusqu’à dimanche. systématique et de l’abattage des bovin européen est impossible de déjà rejetée par les responsables de Ce sommet franco-allemand était tenariat franco-allemand. bovins les plus âgés qui pourraient facto. la filière bovine française. Le fort attendu. Henri de Bresson être déclarés impropres à la Au ministère de l’agriculture, on consensus ne sera pas facile à La capacité des deux pays de s’en- REDÉFINIR LES COMPÉTENCES consommation humaine. La France a été d’autant plus surpris de la trouver. tendre sur des propositions Le président Chirac avait affirmé, Lire aussi le grand jury a été le premier pays de l’Union à nouvelle proposition de la communes a souvent conditionné lors de son étape de Madrid, qu’il ne RTL-Le Monde-LCI page 18 anticiper sur les décisions de la Commission en matière de dépis- Jean-Yves Nau dans le passé la capacité des Euro- pouvait en être question. A Ha- péens à prendre des décisions. Paris novre, il a évité de confronter pu- et Berlin ont un égal intérêt à ce que bliquement le chancelier à cette af- le sommet de Nice réussisse pour firmation. « S’agissant du problème que les Quinze tiennent leur engage- de rééquilibrage franco-allemand, ce ment à l’égard des pays candidats. Ils que je puis vous dire, c’est que si, partagent l’idée que l’Europe élargie comme nous le souhaitons, nous arri- ne se fera pas sans un nouveau de- vons à un bon accord, acceptable par gré d’intégration politique. Mais le tous, mais aussi capable de permettre degré d’influence que chacun aura une gestion sérieuse de l’Europe élar- dans le futur ensemble européen fait gie de demain, alors il n’y aura pas de débat. problème franco-allemand », a décla- ré Jacques Chirac. « Nous nous VERS UNE COMMISSION RÉDUITE ? sommes mis d’accord pour dire que Face à ceux qui, comme la nous nous mettrons d’accord », a Grande-Bretagne et la Suède, confirmé le chancelier. «Nice cherchent par tous les moyens à frei- n’échouera pas à cause de cela ». ner l’Europe politique, l’Allemagne Les discussions, à en croire un et la France n’ont pas eu de difficulté commentaire d’un proche du chan- à tenir un front commun. Sur l’aban- celier à une agence de presse, ont don du droit de veto, elles sont d’ac- néanmoins été difficiles. Les Alle- cord, face à un Tony Blair soumis à mands insistent pour que les Quinze de fortes pressions à domicile, pour convoquent, dès Nice, une sorte de placer à Nice la barre le plus haut processus constitutionnel, qui per- possible. Paris et Berlin sont parti- mettrait d’ici à 2004 de s’entendre sans depuis le début que l’on réduise sur la redéfinition claire des compé- la taille de la Commission euro- tences entre les divers niveaux de péenne pour que celle-ci ne de- pouvoir en Europe ainsi qu’entre les vienne pas « ingérable » lorsque trois grandes institutions euro- l’Union s’élargira. Il est acquis que péennes. Un accord sur un tel pro- dans la prochaine commission, en cessus permettrait au chancelier 2005, les quatre grands et l’Espagne d’être moins exigeant, à ce stade, sur perdront l’un de leurs deux commis- la repondération. saires. Il s’agit désormais de faire ac- Après s’être montré assez agacés cepter que d’ici à dix ans, ou lorsque par cette revendication, les Français

COMMENTAIRE Au conseil européen, ce sont les Etats qui sont représentés. LA PARITÉ, SYMBOLE Dans un système de type fédé- ral, dont les Allemands se DE L’INTÉGRATION disent par ailleurs partisans, il doit exister une forme d’égali- Avec ses 22 millions d’habi- té entre les membres de la fé- tants de plus que la France, dération quelle que soit leur l’Allemagne voudrait augmen- taille. Sans aller jusqu’à une ter ses voix au conseil euro- représentation strictement péen. Quoi de plus légitime à égale comme aux Etats-Unis première vue, même si Paris (deux sénateurs par Etat), le peut se référer à une conversa- fédéralisme allemand favorise tion entre Jean Monnet et les petits Länder beaucoup Konrad Adenauer, datant de plus encore que la pondéra- 1951, pour défendre le prin- tion actuelle des voix dans cipe de la parité entre les deux l’Union européenne. Les pays (Le Monde du 2 dé- quatre Länder les plus peuplés cembre). L’enthousiasme du ont six voix au Bundesrat, la vieux chancelier pour « l’égali- Chambre des Etats, contre té totale » entre la France et trois pour les plus petits. Dans l’Allemagne est compréhen- le groupe des quatre, la Basse- sible car à l’époque, six ans Saxe a deux fois moins d’habi- après la fin de la guerre, c’était tants que la Rhénanie-West- une concession française à la phalie, et pourtant elle a le jeune République fédérale. Les même nombre de voix. temps ont changé, mais ce Contre le « décrochage » principe d’égalité n’en a pas franco-allemand, il y a d’autres pour autant perdu sa valeur arguments. Certains peuvent symbolique. Il reste un fonde- être employés officieusement, ment de l’intégration euro- par exemple le poids démogra- péenne, réaffirmé dans le trai- phique de la Turquie, qui dé- té de l’Elysée de 1963 et encore passera de beaucoup l’Alle- au moment de la réunification. magne quand elle entrera Certes, l’Allemagne réunifiée dans l’UE ; d’autres ne peuvent envoie au Parlement européen être vraiment avoués, comme plus de députés que les autres la crainte que Berlin puisse grands pays de l’Union, mais, réunir trop facilement une mi- face aux réticences de François norité de blocage. Mais, Mitterrand, Helmut Kohl avait comme le répètent les diri- promis que cette augmenta- geants allemands, la question tion était « pour solde de tous n’est pas arithmétique, elle est comptes ». De plus, le Parle- politique. La fin de la parité ment représentant les ci- France-Allemagne marquerait toyens, il paraît normal qu’une l’échec d’une certaine concep- certaine proportionnalité tion de l’Europe. existe entre la population et le nombre de députés. Daniel Vernet LeMonde Job: WMQ0512--0004-0 WAS LMQ0512-4 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0320 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 INTERNATIONAL Le gouvernement ivoirien et le RDR (opposition) La lutte anticorruption tentent d’éviter l’épreuve de force détériore le climat Un rassemblement du parti de M. Ouattara a été finalement autorisé à se tenir à Abidjan politique en Chine Après des discussions avec le président Laurent risé à organiser un rassemblement au stade quartiers de la ville où les forces de l’ordre sont Gbagbo, le Rassemblement des républicains Houphouët-Boigny, à Abidjan. Des incidents ont intervenues contre des manifestants pro-Ouat- (RDR), le parti d’Alassane Ouattara, a été auto- cependant été signalés lundi matin en plusieurs tara (lire aussi notre éditorial page 15). Le ministre de la justice, Gao Changli, est limogé ABIDJAN Diabaté, pour que la marche de exclusivement sur le rapport de qu’a provoquée la nouvelle exclu- PÉKIN de la douane, ont été condamnés à de notre envoyé spécial tous les dangers soit in extremis évi- forces dans la rue. sion d’Alassane Ouattara, déjà inter- de notre correspondant mort, mais on est toujours sans C’est au petit matin, lundi 4 dé- tée. Le compromis qui a été accepté « Si nos manifestations ne par- dit de se présenter à l’élection pré- Gao Changli, ministre de la jus- nouvelles des deux « gros pois- cembre, à quelques heures d’une au bout de la nuit autorise, à la viennent pas à empêcher la tenue des sidentielle du 22 octobre en raison tice, celui-là même dont le mandat sons » qui protégeaient le réseau « marche nationale de protestation » place de la marche, un « grand ras- élections législatives, nous allons nous de sa « nationalité douteuse ». était d’introduire l’« Etat de droit » en haut lieu. interdite par les autorités, que le semblement » dans le stade d’Abid- retrouver sans rien, et l’existence du Après le mécontentement expri- dans un appareil judiciaire gangre- Le premier est Ji Shengde, ancien gouvernement ivoirien et le parti jan, et prévoit que la participation parti en sera menacée » expliquait mé par Paris, l’Union européenne a né par la corruption, est le dernier chef des services de renseigne- d’Alassane Ouattara, l’ancien pre- du RDR au scrutin législatif doit l’un d’eux, dimanche. gelé la seconde tranche de son aide d’une longue liste d’officiels chinois ments militaires, dont le nom appa- mier ministre empêché de se pré- faire l’objet de nouvelles négocia- financière à la tenue des élections lé- à avoir maille à partir avec la raît dans le financement chinois du senter aux élections législatives du tions. RÉPROBATION INTERNATIONALE gislatives, soit environ 30 millions de commission de discipline du Parti. Parti démocrate lors de la cam- 10 décembre, ont décidé d’éviter Séjournant actuellement à Mou- Dès samedi soir, quatre candidats francs, estimant que « dans ces Aucune information officielle n’a pagne présidentielle américaine de l’épreuve de force. gins, dans le Sud-Est de la France, du RDR, qui n’entendaient pas conditions, il n’est pas possible que ces pour l’instant filtré sur les raisons 1996. Le second est Li Jizhou, an- Malgré un arrêté lu à la télévision Alassane Ouattara (lire ci-dessous) a mettre fin à leur campagne électo- élections soient libres et équitables ». du limogeage de M. Gao, ministre cien ministre adjoint de la sécurité nationale par le ministre de l’inté- piloté au téléphone le revirement rale, avaient étalé leur désaccord A l’instar des Nations unies, dont le plutôt respecté, auréolé d’une ré- publique, accusé d’avoir fourni les rieur, Emile Boga Doudou, prohi- nocturne de son parti qui, vendredi dans le journal télévisé, cette tri- secrétaire général a répété sa «dé- putation de libéral, et qui venait de plaques minéralogiques aux véhi- bant « toute manifestation sur toute 1er décembre, avait réagi à l’invali- bune leur ayant été obligeamment ception » l’UE a également suspendu déclarer, lors d’un colloque d’avo- cules introduits en contrebande à l’étendue du territoire », le Rassem- dation de la candidature de son chef offerte par le pouvoir... Soucieux de l’envoi d’observateurs électoraux. cats tenu à Pékin, qu’« aucun abus Xiamen. Ces deux hiérarques au- blement des républicains (RDR) par la Cour suprême en annonçant ne pas se voir accusé de sacrifier le Franchise inhabituelle, même les de pouvoir ne devrait être toléré ». A raient été généreusement « arro- avait auparavant maintenu son ap- son boycottage des urnes. Or, dans parti pour sa personne, Alassane pairs ouest-africains de M. Gbagbo son ministère, on laisse entendre sés » de pots-de-vin par le grand- pel aux militants de converger vers les instances dirigeantes du parti, Ouattara s’est finalement rallié au ont publié une mise en garde. qu’il souffrait de « problèmes de maître du réseau, l’homme d’af- Abidjan, la métropole côtière. d’âpres débats ont opposé les te- point de vue des modérés. De son Fin octobre, les violences ayant santé ». faires Lai Changxing, qui vient Il a fallu une rencontre, qui s’est nants de cette ligne dure aux côté, le président Gbagbo a mesuré, suivi l’élection présidentielle ont fait, Selon le Wall Street Journal, d’être arrêté pour infraction à la lé- achevée à 3 heures, entre le pré- adeptes d’une « double stratégie », outre les risques pour l’ordre public selon un bilan officiel, 171 morts, M. Gao serait en fait interrogé par gislation sur l’immigration à Van- sident Laurent Gbagbo et la secré- soucieux de ne pas « fermer la porte de la marche du RDR, toute l’éten- dont nombre de militants du RDR, des enquêteurs sur des « irrégulari- couver, au Canada, où il a déposé taire générale du RDR, Henriette du Parlement au parti » en misant due de la réprobation internationale victimes d’affrontements avec les tés » qu’il aurait commises. Soup- une demande d’asile politique. partisans du président Gbagbo et de çon de corruption ? Ou tout simple- la gendarmerie. ment dernier épisode d’implacables FRAGILES ÉQUILIBRES TROIS QUESTIONS À... d’Ivoire, les originaires du Nord. Si comprendre : ma personne tra- A la dernière minute, le pouvoir règlements de comptes d’appareil Au risque de perturber les fra- moi, qui suis un ancien premier duit un état d’esprit dans le pays, en place et le RDR ont donc reculé qui s’intensifient, alors que se pro- giles équilibres de factions dans le ALASSANE OUATTARA ministre et même un ancien pré- le mépris des gens du Nord. Mon devant le spectre d’un nouvel af- file la grande transition de l’au- Parti, le pouvoir central s’est résolu sident par intérim [pendant l’hos- parti n’est pas un club de soutien, frontement dans la rue. Mais ils ont tomne 2002, qui verra le retrait for- à intensifier la lutte anticorruption Vous avez été premier mi- pitalisation de feu le président et ce n’est pas une affaire de per- aussi esquissé une solution poli- mel à la tête du Parti de l’actuel dans l’espoir de se refaire une virgi- 1 nistre de la Côte d’Ivoire de Houphouët-Boigny], je suis traité sonne. Je traduis les frustrations tique : la participation du RDR aux « numéro un » Jiang Zemin ? nité auprès d’une opinion publique 1990 à 1993. Mais la Cour su- de cette manière, les gens se de tous ceux qui, aujourd’hui en élections législatives sans que Quoi qu’il en soit, un climat em- largement dégoûtée par la dérive prême, jugeant que vous n’avez disent qu’ils n’ont pas d’avenir Côte d’Ivoire, ne sont pas traités M. Ouattara soit candidat, sous ré- poisonné règne en ce moment au des mœurs politico-financières. La pas apporté la « preuve » de dans pareil système. de façon équitable. Voilà l’enjeu ! serve que des garanties pour sa sur- sommet du pouvoir chinois. La virulence des réactions sur les fo- votre nationalité ivoirienne, vient vie politique en Côte d’Ivoire soit campagne anticorruption en cours, rums de discussion Internet est d’invalider votre candidature au Votre parti, pour ne pas appa- Vous séjournez actuellement données au chef du parti d’opposi- la plus vigoureuse jamais lancée de- symptomatique de cette montée de Parlement. Quelle est votre réac- 2 raître comme un club de sou- 3 dans le Sud-Est de la France. tion. Pour être désormais engagée, puis l’ouverture des réformes la grogne populaire. Dès le lende- tion ? tien à votre personne, ne pouvait- Votre place ne serait-elle pas au- cette négociation est loin d’avoir économiques au début des an- main de l’annonce, le 8 novembre, Ce qui a été fait est illégal et il pas protester contre votre ex- jourd’hui parmi vos militants à abouti. nées 80, déstabilise les réseaux de de la condamnation à mort de qua- tout à fait honteux. D’où l’indi- clusion en appelant ses militants Abdijan ? Dans la matinée de lundi – peut- clientèle qui structurent l’appareil torze responsables du réseau à Xia- gnation de mes militants, et pas à manifester, tout en participant à Je souhaiterais être parmi eux. être faute d’avoir été avertis de ce du Parti. Le dossier qui n’en finit men, la cyberagora du portail So- seulement d’eux. En fait, per- l’élection de dimanche ? Mais j’ai quitté la Côte d’Ivoire compromis de dernière heure – des pas de plomber l’atmosphère est le hu.com s’enflammait ainsi : « C’est sonne ne peut comprendre que Cette décision a été prise alors avant l’invalidation de ma candi- militants du RDR se sont heurtés gigantesque scandale de contre- dommage qu’on n’en tue pas plus », quelqu’un dont le frère, issu du que je suis absent de Côte dature, parce que j’étais très fati- aux forces de l’ordre dans plusieurs bande de Xiamen – la plus grosse « On tue seulement les petits pois- même père, a été député pendant d’Ivoire. La base du parti a été gué et que je devais me reposer. quartiers d’Abdijan. Celles-ci ont dé- affaire de corruption en Chine de- sons. Et les gros ? », « Tous ces crimi- vingt ans, pendant plusieurs légis- consultée. Elle s’est exprimée, et Je vais rester encore quelque gagé des barricades à coup de gre- puis 1949 (Le Monde du 10 no- nels auraient dû avoir affaire avec la latures, ne puisse pas à son tour je m’aligne. Quand j’ai quitté temps en France pour récupérer, nades lacrymogènes, voire de tirs à vembre et daté 26-27 novembre) – justice depuis longtemps. Pourquoi être candidat aux législatives. Abidjan, j’ai laissé le parti entre puis reprendre le combat. balles réelles. Il y aurait eu plusieurs dont les ramifications montent très n’ont-ils été démasqués que récem- Cette décision traduit le mépris et les mains de mes adjoints, à qui je blessés graves. haut. Quatorze « criminels » de la ment ? » Colère à double sens ex- le rejet dont font l’objet des gens fais confiance. C’est une équipe Propos recueillis par province du Fujian, parmi lesquels primant autant un désir de char- qui sont très nombreux en Côte solide, dévouée. Il faut Stephen Smith S. Sm. sept officiels de Parti, de la police et rettes qu’un profond scepticisme à l’égard d’une justice officielle mé- nageant quelques parrains haut- placés. Trois hebdomadaires sont définitivement interdits au Maroc Trois semaines plus tard, l’arres- tation de Lai Changxing, à Vancou- DIRIGÉ par un premier ministre socialiste, attribuée à un nationaliste, opposant de la « d’intervenir personnellement » pour annuler sant par Hassan II, les défenseurs convaincus et ver, attisait à nouveau la hargne des le gouvernement a annoncé, samedi 2 dé- première heure à la monarchie, Mohamed une interdiction « contraire à toutes les pro- les alliés indéfectibles ». De là aussi les at- internautes sur le mode de véri- cembre, l’interdiction définitive de trois heb- Basri, écrite, selon l’hebdomadaire, en messes faites » tandis que la FIDH conseille taques dont fait l’objet l’homme par qui le tables appels aux meurtres : «Je domadaires grand public (Le Journal, sa ver- 1974 et adressée à l’ancien premier secrétaire au premier ministre de « revenir sur sa déci- scandale est arrivé, Mohamed Basri. Person- voudrais bien acheter dix mille balles sion arabe Assahifa et Demain) accusés de de l’USFP, Abderrahim Bouabid, ainsi qu’à sion ». Celle-ci marque « un net recul de la li- nalité compexe et controversée, le fqih (le let- de revolver pour le trouer comme saper les institutions du royaume. « Depuis l’actuel premier ministre, Abderrahmane berté d’expression au Maroc », notent les deux tré) comme on le surnomme, se voit au- une passoire », « Je veux être celui des mois, ces trois journaux ont délibérement Youssoufi. Dans son courrier, M. Basri affir- organisations dans un communiqué commun jourd’hui cloué au pilori par la gauche. La qui tuera Lai Changxing », « Lui attaqué les fondations institutionnelles les plus mait que M. Bouabid, aujourd’hui décédé, publié dimanche soir. famille de M. Bouabid, par exemple, a de- trancher la tête mille fois ne suffira sacrées du pays (...) Après des attaques contre était au courant de la préparation du coup mandé à M. Youssoufi de faire en sorte que le pas à apaiser la haine du peuple », les Forces armées royales (FAR) et la question d’Etat de 1972 ainsi que M. Youssoufi. SUJET SENSIBLE fqih soit exclu du prochain congrès de l’USFP. « Après Lai Changxing, il faudra tuer du Sahara [occidental], ils ont lancé des cam- Dimanche soir, les directeurs des trois heb- La sévérité de la mesure qui frappe les trois Une autre personnalité risque de faire les tous les membres de sa famille. Il faut pagnes avec un reportage fabriqué contre la domadaires ont annoncé au cours d’une hebdomadaires témoigne combien les rap- frais de cette tempête politique : Abraham couper tout ça à la racine. » stabilité politique du Maroc et son expérience conférence de presse qu’ils allaient attaquer ports entre les socialistes et le Trône sont au Serfaty. Convaincu que la lette de M. Basri En lisant ce petit bréviaire de la démocratique », a expliqué le ministre de la devant la Cour suprême l’interdiction qui les Maroc un sujet sensible. Accusés par la lettre est « vraie », l’ancien opposant d’extrême- haine, on remarque que certaines culture et de la communication, Mohamed frappe. « Seule la presse partisane a le droit de Mohamed Basri d’avoir comploté contre gauche écrit dans le dernier numéro du Jour- cases – où les internautes logent Achaari, lors d’un point presse. d’exister au Maroc », a regretté le rédacteur la monarchie (qui plus en s’alliant avec leur nal : « Il ne reste à Abderrahmane Youssoufi leur réaction – sont vides. Elles ont La publication d’un dossier sur l’implica- en chef d’Assahifa tandis que le directeur du adversaire, le général Oufkir) les socialistes qu’à s’expliquer devant le pays, à présenter sa été visiblement gommées par le tion supposée des socialistes de l’USFP Journal, Aboubakr Jamaï, a promis de tout n’ont de cesse de se présenter aujourd’hui démission au Roi de son poste de premier mi- « directeur de contenu » du Sohu. (Union socialiste des forces populaires) dans faire pour « mettre sur pied une nouvelle pu- comme son plus ferme soutien. « La Monar- nistre et à remettre aux militants de l’USFP sa S’agissait-il de mises en cause plus le coup d’Etat fomenté en 1972 par le général blication qui devrait paraître dès la semaine chie, écrit ainsi Libération, le quotidien de démission de premier secrétaire du parti ». directement dirigées contre le Parti Oufkir contre le roi Hassan II est à l’origine prochaine ». l’USFP, est pour nous le socle de la Nation, au- C’est peu dire que cette invitation a été mal communiste, dont le statut de mo- de la mesure. Dans son édition du 25 no- A l’étranger, des associations de défense cune démocratisation, aucune réforme, au- accueillie. Mais elle témoigne du malaise qui nopole est à la racine du phéno- vembre, Le Journal (suivi par Assahifa, De- des droits de l’homme se mobilisent. Dans cune liberté, aucun progrès, ne [peuvent] se règne au sein du parti socialiste. mène de corruption ? S’agissait-il main se contentant de commenter l’évène- une lettre adressée au roi Mohammed VI, faire sans une Monarchie forte dont nous avons d’incriminations visant Qia Qinglin, ment) avait publié une lettre non datée Reporters sans frontières (RSF) lui demande été de Mohammed V à Mohammed VI, en pas- Jean-Pierre Tuquoi l’actuel secrétaire du Parti commu- niste (le « patron politique ») de la municipalité de Pékin – un très proche du président Jiang Zemin – qui fut gouverneur de la province Pierre Claverie, prophète assassiné d’une Algérie « plurielle » du Fujian dans années 90 ? On ne le COMMENT un enfant de Bab el- française et découvre le sens d’une comme « le levain dans la pâte », religieux et religieuses – en saura point. Tel est l’apprentissage Oued, né en 1938 et enfermé dans guerre « juste ». Il entre chez les accepter d’être « des hôtes dans la comptant les sept moines de Tibé- de la liberté d’expression sur l’In- sa « bulle coloniale », ayant frayé dominicains par goût de l’étude, de maison de l’islam ». Pierre Claverie hirine égorgés deux mois avant que ternet chinois qui s’apparente à la avec les milieux activistes, combat- la prédication, d’une vie fraternelle est un homme clair, simple, chaleu- Mgr Claverie ne soit lui-même manipulation habile d’une « sou- tu l’« influence jésuito-progressiste » et revient métamorphosé en 1967 reux dans le contact. Il a des amis tué – payent de leur vie cette folie pape de sécurité » : défoulez-vous pendant la sur son sol natal. Il se prend de pas- dans toutes les communautés. sanguinaire qui frappe la popula- contre une victime expiatoire. Pour guerre d’indé- sion pour des Algériens qu’hier il Nommé au siège d’Oran en 1981, il tion algérienne et n’épargne pas sa le reste : surfez, il n’y a rien à voir. pendance, a-t- côtoyait dans l’indifférence, rat- est vite reconnu comme l’évêque minorité chrétienne. Ni à lire, et encore moins à penser... il pu devenir trape le temps perdu, visite le pays « de tous les Algériens ». Pierre Claverie se savait menacé non seulement dans tous les sens, apprend l’arabe, depuis longtemps. Mais dans son Frédéric Bobin l’une des découvre l’islam, communie aux FOLIE SANGUINAIRE combat contre la violence, « d’où grandes fi- espoirs, vite déçus, de « lendemains C’est dans l’enfer des années 90 qu’elle vienne », rien ne l’a arrêté : il gures de qui chantent » de l’indépendance. Il qu’il se révèle. Il est d’une grande était convaincu que l’Algérie se l’Eglise du a choisi son camp, le camp de lucidité sur la menace islamiste au- trouve sur l’une de ces « lignes de Maghreb, mais aussi un « martyr » « l’autre » quand celui-ci n’est pas tant que sur les travers de la « dé- fracture » – Occident-Orient, pays de la « démocratie » algérienne ? reconnu pour ce qu’il est, quand il mocratie » algérienne. Il n’a pas la nantis-pays pauvres, christianisme- C’est le récit d’une conversion que est minoritaire, exploité ou blessé. langue de bois, passe bien dans les islam – où se joue l’avenir du trace, à propos de Mgr Pierre Cla- Aux promesses de carrière ro- médias, noue des contacts avec monde et se prépare l’un des vi- verie, l’évêque d’Oran assassiné le maine, Pierre Claverie préfère le tous les partis politiques comme sages de cette « humanité plu- 1er août 1996, son confrère domini- « petit troupeau » des chrétiens avec les émirs islamistes de l’Ora- rielle » à laquelle il croyait tant, cain, Jean-Jacques Pérennès. A tra- d’Algérie, se frotte aux grandes fi- nais. Il passe du registre le plus spi- mais qui, sur un sol aussi tourmen- vers le portrait d’un homme d’ex- gures comme Léon-Etienne Duval, rituel à celui de la colère : « Bravo ! té, ne cesse encore de se dérober. ception dont l’assassinat, attribué à Jean Scotto, Henri Teissier. Après la Les héroïques combattants de la jus- des militants islamistes, a ému nationalisation des écoles chré- tice ont encore frappé ! », s’écrie-t-il Henri Tincq chrétiens et musulmans, défilent tiennes, il accepte le nouveau rôle ironiquement quand, le 10 no- soixante ans d’histoire de l’Algérie. assigné à l’Eglise : plutôt que de dé- vembre 1995 à Kouba, une reli- ૽ « Pierre Claverie, un Algérien C’est lentement que Pierre Cla- fendre un espace social et institu- gieuse est assassinée et une autre par alliance », de Jean-Jacques Pé- verie fait son deuil de l’Algérie tionnel, vivre dans la précarité lâchement blessée. Au total, vingt rennès. Cerf, 395 pages, 140 francs. LeMonde Job: WMQ0512--0005-0 WAS LMQ0512-5 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0321 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 5 M. Annan réaffirme l’engagement En Israël, l’élection du premier ministre de l’ONU en Sierra Leone FREETOWN. Le secrétaire général des Nations unies à quitté, di- manche 3 décembre, la Sierra Leone, où est actuellement déployé le au suffrage universel direct est remise en question plus important contingent militaire de l’ONU de par le monde. « Nous ferons tout ce qui est possible pour ramener la paix et la sécurité », a promis Kofi Annan, venu soutenir une « population martyre » et une La formation d’un gouvernement d’union nationale fait de nouveau l’objet de discrètes consultations opération qui, en mai dernier, a été humiliée par la prise d’otage de quelque 500 casques bleus par les rebelles du Front révolutionnaire Les violences en Palestine ont sensiblement di- tements avec l’armée israélienne et des colons l’ordre du jour, un débat s’est engagé sur l’op- uni (RUF). Après avoir rencontré, samedi, le président sierra-léonais minué d’intensité, mais 35 Palestiniens ont été juifs près de Bethléem. En Israël, où un gouver- portunité d’abroger la loi prévoyant l’élection Ahmad Tejan Kabbah, M. Annan s’est rendu, dimanche, à Port-Loko, blessés, dimanche 3 décembre, dans des affron- nement d’union nationale est à nouveau à du premier ministre au suffrage universel direct. verrou stratégique de la capitale, Freetown. Il a également visité un centre de réhabilitation pour des « enfants-soldats », des mineurs en- JÉRUSALEM ont reconnu, dimanche, la réalité dant représenter la majorité des dé- parlementaire stable. Le seuil de rôlés par diverses factions armées, notamment le RUF. Il poursuit une de notre correspondant de ces contacts discrets que le chef putés demande l’abrogation de la 1,5 % des suffrages exprimés, néces- tournée africaine de huit jours, d’abord au Bénin, puis en Ethiopie et Ahmed Tibi, qui fut un temps du Likoud, Ariel Sharon, a démentis loi prévoyant l’élection du premier saire à l’élection d’un député, a ac- en Erythrée.– (Corresp.) conseiller de Yasser Arafat pour les sans vraiment convaincre. ministre au suffrage universel di- centué la dispersion, chaque ras- affaires israéliennes et qui, au- Ce retournement n’est peut-être rect, et des députés, le même jour, semblement de circonstance jourd’hui, représente à la Knesset le qu’un épisode sans lendemain, bien au suffrage proportionnel. pouvant raisonnablement espérer Forte abstention dans la capitale malgache Mouvement arabe pour le renou- dans la tradition d’une politique être représenté à la Chambre. Lors veau, les a tous pris de court. Di- intérieure facilement brouillonne. RÉSULTAT ÉTONNANT des élections de 1999, 36 partis ont manche 3 décembre, il a annoncé Mais il indique qu’Ehoud Barak, Votée pour empêcher les combi- ainsi fait acte de candidature ; 12 pour les élections provinciales qu’il se verrait bien le premier mi- ainsi que plusieurs responsables de naisons politiques paralysantes in- ont réussi à passer la barre. nistre que les électeurs doivent dé- la droite, préféreraient éviter une duites par le suffrage à la propor- La réforme du système est natu- ANTANANARIVO. Les premières élections provinciales de l’histoire signer lors des prochaines élections consultation bien délicate. Alors tionnelle quasi intégrale, la loi rellement bienvenue chez les parle- de Madagascar se sont déroulées sans incident, dimanche 3 dé- anticipées. La nouvelle a provoqué que l’Intifada le met dans une situa- instituant l’élection directe du pre- mentaires appartenant aux deux cembre, mais ont été marquées par une très forte abstention dans la un tollé parmi les neuf autres dépu- tion des plus difficiles, le système mier ministre a produit en 1999 un grandes formations que sont le Par- capitale, selon le ministère de l’intérieur. Plus de 6 millions d’électeurs tés arabes israéliens, qui ont criti- politique israélien s’avère paralysé, résultat étonnant : Ehoud Barak a ti travailliste et le Likoud. Mais elle étaient appelés aux urnes pour élire 336 conseillers provinciaux char- qué l’individualisme politique de plongé dans ses querelles et inca- été élu avec une majorité jamais est moins prisée chez les autres, qui gés de mettre en œuvre les futures provinces autonomes, dont la leur collègue. pable de dessiner une solution atteinte de 56 % des suffrages, mais craignent d’être exclus du jeu. création a été approuvée par référendum en mars 1998 . Pourtant l’émotion des parle- satisfaisante. Un premier ministre son parti n’en a pas moins perdu D’ores et déjà, le parti des ultra-or- La campagne a eu lieu dans l’indifférence de la population. mentaires arabes est bien prématu- secret et imprévisible est théorique- 8 députés, passant de 34 à thodoxes séfarades, le Shass, et ce- L’opposition radicale au président Didier Ratsiraka, ainsi que rée. A peine annoncées, les élec- ment le seul à pouvoir dégager une 26 sièges ; la même mésaventure lui des anti-religieux militants, le l’influent Conseil des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), tions anticipées pourraient en effet solution, mais il ne possède aucune est survenue à Benyamin Néta- Shinouï, ennemis irréductibles cette avaient appelé au boycott du scrutin en raison, selon eux, du manque ne pas avoir lieu, aucun des deux majorité qui lui permettrait de l’im- nyahou, qui a personnellement re- fois unis pour leur survie, ont an- de préparation de la population aux enjeux de l’autonomie des pro- grands partis n’ayant vraiment inté- poser. Et pour s’en sortir, ses adver- cueilli 44 % des suffrages, alors que noncé qu’ils s’opposeraient à toute vinces. –- (AFP.) rêt à une campagne électorale coû- saires ne peuvent que le renverser son parti, le Likoud, n’en rassem- réforme si elle haussait le droit teuse et incertaine. Depuis trois en se renversant eux-mêmes, ce blait que 15 %, passant de 31 à d’entrée au Parlement. D’autres pe- jours, les manœuvres de couloir se qu’ils hésitent à faire. 19 députés. tits partis pourraient les suivre, ren- L’OPEP serait prête à compenser l’arrêt multiplient pour explorer, une fois Ce constat est à la base de la re- Préférant ne pas mettre tous dant aléatoire toute réforme du encore, la possibilité d’un gouver- mise en cause du système électoral leurs œufs dans le même panier, les système électoral. nement d’union nationale, qui réu- par plusieurs députés de tous électeurs ont dispersé leurs voix, ne des exportations irakiennes de pétrole nirait le Likoud et le Parti travail- bords. Depuis une semaine, un lob- facilitant pas le travail de M. Barak, Georges Marion liste. Plusieurs proches de M. Barak by particulièrement actif préten- incapable de réunir une majorité Lire aussi page 16 RIYAD. L’Arabie saoudite et les autres pays de l’OPEP pourraient augmenter leur production pour compenser l’interruption des expor- tations pétrolières de l’Irak, a indiqué samedi 2 décembre le ministre saoudien du pétrole. « L’Arabie saoudite mène actuellement des consultations avec les pays de l’OPEP et l’Agence internationale de l’Energie (AIE), en tant que représentante des pays consommateurs, pour évaluer la situation actuelle sur le marché », a déclaré M. Nouaïmi. « Notre responsabilité en tant que pays producteurs ne se limite pas à baisser la production quand il faut mais à l’augmenter également quand cela contribue à la stabilité du marché », a-t-il ajouté. L’Irak a cessé vendredi ses exportations via le terminal turc de Ceyhan (sud) et le port irakien de Mina Al-Bakr, sur le Golfe, privant ainsi le marché de 2,3 millions de barils par jour. Bagdad accuse le comité des sanctions de l’ONU d’être responsable de cette interruption en reje- tant la formule de prix proposée par l’Irak pour le mois de décembre. – (AFP.)

DÉPÊCHES a ALGÉRIE : dix personnes, dont cinq militaires, ont été assassi- nées samedi soir 2 décembre par des groupes armés dans les régions de Batna (est d’Alger) et Médéa (sud), rapportaient lundi les quoti- diens El Khabar et Le Matin. – (AFP.) a AUTRICHE : le parti de Jörg Haider a enregistré un nouveau recul aux élections dans la province du Burgenland. Le FPÖ a perdu deux points, dimanche 3 décembre, à l’issue d’un scrutin régional dans cette province de l’est de l’Autriche. Le score du FPÖ s’est établi à 12,7 % des voix, ce qui le conduit à perdre son siège au sein du gouvernement provincial qui en compte sept et un de ses quatre sièges au Parlement régional du Burgenland. C’est la deuxième fois en six semaines que le FPÖ recule dans des élections régionales . – (AFP.) a PAKISTAN/INDE : moins d’une semaine après l’entrée en vi- gueur du cessez-le-feu décrété unilatéralement par l’Inde au Cache- mire, le gouvernement pakistanais a répondu, samedi 2 décembre, en offrant un cessez-le-feu le long de la ligne de contrôle qui sépare, au Cachemire, l’Inde qui contrôle les deux tiers du territoire, du Pakistan qui administre le reste.« Avec effet immédiat, les forces armées pakista- naises déployées le long de la ligne de contrôle (LOC) limiteront au maxi- mum le recours aux armes » a annoncé à Islamabad le ministère des affaires étrangères. – (Corresp.) a SERBIE : la police a retrouvé, dimanche 3 décembre, le corps d’un magistrat, Nebojsa Simeunovic, qui s’occupait de plusieurs affaires explosives et avait disparu à Belgrade voici un mois, selon la radio B-92. Le corps du juge d’instruction a été retrouvé près du confluent de la Save et du Danube dans la capitale.– (Reuters.) a SYRIE : le parti Baas au pouvoir, réuni sous la présidence du chef de l’Etat, Bachar El Assad, a donné le feu vert samedi 2 décembre pour la création de banques privées sous forme de sociétés par ac- tions privées ou mixtes. Le Baas a également donné des directives pour la promulgation de lois sur le secret bancaire et la création d’une Bourse de valeurs. Le Parlement syrien examine depuis quelques mois des projets de loi sur la création d’une Bourse et de banques à capi- taux partiellement privés, dans l’objectif de réformer le secteur ban- caire entièrement nationalisé en Syrie depuis 1963 . – (AFP.) a VENEZUELA : les électeurs ont approuvé par 66,22 % des voix, dans un référendum organisé, dimanche 3 décembre, le renouvelle- ment de la direction du mouvement syndical national, bastion de l’opposition au gouvernement, que le président Hugo Chavez sou- haite réorganiser à son profit. Les « non » totaliseraient 25,55 % et le taux d’abstention au scrutin a atteint 77,87 %. Le résultat de ce ré- férendum signifie le renouvellement de la direction du mouvement syndical sous 180 jours et la suspension, pendant ce délai, des diri- geants des centrales, fédérations et confédérations syndicales du pays. – (AFP.) Le pape cherche à apaiser le conflit avec les orthodoxes en Ukraine VATICAN. Jean Paul II doit se rendre en Ukraine du 21 au 24 juin 2001. D’ici là, il entend que soit réglé le conflit entre catholiques « uniates » et orthodoxes qui empoisonne les relations œcuméniques. Le 1er dé- cembre, il a demandé aux évêques de l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine d’éviter « les conflits stériles avec les orthodoxes », à propos notamment de la propriété des lieux de culte (attribués de force par Staline à l’Eglise orthodoxe). Malgré les « persécutions » du passé, il a demandé aux gréco-catholiques d’Ukraine de privilégier « cet esprit de fraternité qui doit caractériser tout croyant en Christ » et de travailler « au service des frères et sœurs orthodoxes », en cherchant « de nou- veaux chemins de témoignage commun ». Depuis l’effondrement de l’URSS, les deux communautés se disputent le contrôle de nom- breuses paroisses, surtout en Galicie (ouest de l’Ukraine) où les ten- sions ont dégénéré en batailles rangées. 6 FRANCE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

AFFAIRES Après la mise en une nouvelle fois, mis en cause dans b LA PRÉSIDENTE DU RPR, Michèle cours. b FRANÇOIS BAYROU, lors du b CLAUDE-ANNICK TISSOT, élue RPR détention de Michel Roussin, son les financements occultes du RPR. En Alliot-Marie, a dénoncé « une volon- congrès de son parti, l’UDF, ce week- qui avait dénoncé, dès 1995, les irré- ancien directeur du cabinet à la Mai- dépit de son inquiétude, il n’entend té de déstabilisation du président de end à Angers, s’est inquiété de la gularités dans le dossier des lycées rie de Paris, dans l’affaire des lycées pas réagir avant le sommet euro- la République » et qualifié de « crise politique et morale profon- franciliens, estime, pour Le Monde, d’Ile-de-France, Jacques Chirac est, péen de Nice, en fin de semaine. « manipulation » l’enquête en de» déclenchée par les affaires. qu’il s’agit d’une « affaire d’Etat » Jacques Chirac exclut d’intervenir avant la fin du sommet de Nice La progression rapide de l’enquête sur les lycées d’Ile-de-France suscite une inquiétude croissante de l’Elysée. Plusieurs proches du président le pressent de s’exprimer. A la demande du chef de l’Etat, les responsables du RPR dénoncent une « manipulation »

QUAND ils ont appris, jeudi, le sujet. « Il n’y aura ni repentance devant le président, ils se sont que est par ailleurs tenu par un que l’ancienne trésorière officieu- ni grande explication », est venu entendu rétorquer : « Pas mainte- calendrier. Conscient de la minceur se du RPR Louise-Yvonne Casetta préciser, lundi matin sur RTL, pour nant ! » de son bilan politique intérieur, était de nouveau mise en examen, ceux qui n’auraient pas compris, Le président est en effet convain- M. Chirac a beaucoup misé sur la ses conseillers ont soupiré «ça M. Debré. Depuis plusieurs semai- cu que le moindre aveu sur la recon- qualité de son image internationale recommence » . Jacques Chirac nes, pourtant, c’est bien ce dilem- naissance d’un système de finance- et, notamment, européenne. La venait de rentrer à Paris après me qui agite l’Elysée. ment occulte du RPR dans le passé France préside l’Union européenne avoir dîné, à Sedgefield, dans le Claude Chirac a consulté sur le libérera les juges du cadre que sem- jusqu’à la fin de l’année et l’Elysée a nord de l’Angleterre, avec Tony sujet des experts en communica- ble leur avoir donné le Conseil cons- largement insisté sur l’importance Blair. Le lendemain, de , où il tion et, surtout, en sondages afin titutionnel. Pis, il s’attend à être con- que le chef de l’Etat entendait don- était reparti rencontrer le prési- d’évaluer l’ampleur des dégâts et dent du conseil italien, Giuliano l’opportunité d’une intervention Amato, le chef de l’Etat a appris solennelle du président. Le con- Le chef de l’Etat à l’abri de la justice ordinaire que son ancien directeur du cabi- seiller de l’Elysée Jérôme Monod a net à l’Hôtel de Ville, Michel Rous- entendu les dizaines de parlemen- Le débat sur la responsabilité pénale du président de la République sin, serait entendu par les juges. taires gaullistes venus réclamer un et la possibilité pour la justice de l’entendre a été tranché par le Con- Vendredi soir, le président était à argumentaire sur les affaires. Le seil constitutionnel, le 22 janvier 1999, à l’occasion de sa décision sur peine reparti pour La Haye qu’une secrétaire général, M. de Villepin, la Cour pénale internationale. Il avait considéré que, selon l’arti- dépêche de l’AFP affirmait que généralement adepte d’une ligne cle 68 de la Constitution, « le président de la République, pour les actes Mme Casetta venait d’expliquer aux plus radicale, a écouté les analyses accomplis dans l’exercice de ses fonctions et hors le cas de haute trahison, juges que M. Roussin informait d’un Nicolas Sarkozy qui soutient bénéficie d’une immunité » et qu’« au surplus, pendant la durée de ses M. Chirac des « dons des entrepri- qu’il « ne faut pas rester comme un fonctions, sa responsabilité pénale ne peut être mise en cause que devant ses » au RPR. Dons parfaitement boxeur sous les coups ». la Haute Cour de justice, selon les modalités fixées par le même article ». légaux, rectifia ensuite l’avocat de Devant la polémique déclenchée par les révélations de la cassette Mme Casetta, Me Jacques Verges. « PAS MAINTENANT » posthume de Jean-Claude Méry, le Conseil constitutionnel a précisé, Mais le mal était fait. Le président péen de Nice. Les relais politiques cier occulte du RPR Jean-Claude Un temps, même, des proches de le 10 octobre, que le chef de l’Etat pouvait être poursuivi devant la passa encore par Hanovre, pour ont aussitôt été personnellement Mery, l’Elysée avait trouvé une l’Elysée sont parvenus à faire passer Haute Cour de justice, et elle seule, pour « des actes antérieurs à ses rencontrer Gerhard Schröder. A sollicités par le président. Jean- parade. L’incroyable irruption de l’idée qu’après tout la seule façon fonctions ou détachables de celles-ci ». son retour à Paris, samedi soir, Louis Debré a été envoyé au feu, Dominique Strauss-Kahn, qui dont Bill Clinton avait pu renverser l’Elysée était en conclave pour allu- sur RTL, pour dénoncer « l’opéra- s’était retrouvé en possession de la la pression médiatique sur l’affaire mer les contre-feux. tion politique qui vise à mettre en cassette, avait permis aux amis du Lewinsky avait été de reconnaître voqué dans les prochains mois com- ner à cet exercice. Or le temps fort Entouré de ses proches con- cause le président de la Républi- président de crier à la manipula- son aventure avec la stagiaire de la me témoin, dès que la réforme de la – mais très incertain – de cette prési- seillers, Jérôme Monod, Domini- que ». Michèle Alliot-Marie a dit à tion politique. Cette fois, les pro- Maison Blanche ; que le cycliste justice sera entrée dans les faits, en dence a lieu cette semaine, au som- que de Villepin, sa fille Claude peu près la même chose sur Euro- ches du chef de l’Etat ne peuvent Richard Virenque avait échappé janvier. M. Chirac est aussi persua- met de Nice. « Si Nice est un échec, notamment, le président a cherché pe 1. Mais comment aller que s’insurger contre les « viola- aux attaques de la presse en dé qu’un aveu désinhiberait ses Chirac n’ira pas dans la foulée évo- la riposte. Cette nouvelle offensive au-delà ? tions du secret de l’instruction » et avouant s’être dopé. Bref, que par- adversaires : « Bayrou et Madelin quer en plus les affaires à la télévi- des juges l’inquiète plus que écarter d’un geste les demandes, ler des affaires peut parfois être le taperont comme des sourds sur le thè- sion, explique un de ses conseillers. jamais alors même que la cohabita- EXPERTS CONSULTÉS venues de leur propre camp, d’une meilleur moyen de les dégonfler. me : la seule façon de se débarrasser Si c’est un succès, il faut voir… » Mais tion est tendue et que le chef de Face à la publication, dans Le explication du président. Car, pour Pourtant, chaque fois que les amis des scandales est de tourner la peut-il encore attendre longtemps ? l’Etat joue une partition internatio- Monde, du script de la cassette con- l’heure, il semble que le chef de ou les conseillers sont venus évo- page », explique un proche du chef nale difficile avant le sommet euro- tenant les aveux de l’ancien finan- l’Etat ait décidé de ne rien dire sur quer cette hypothèse directement de l’Etat. Le président de la Républi- Raphaëlle Bacqué « Une affaire d’Etat », selon Claude-Annick Tissot Philippe Séguin réclame « une grande explication » FIGURE symbole de l’affaire des sier Elf, qui concerne, en partie, des tion s’est faite à ma demande, et non DRÔLE D’ANNIVERSAIRE pour Michèle Alliot- des partis. « Il y a un besoin d’explication collective de lycées de la région Ile-de-France, commissions versées à l’étranger. pour le compte du RPR. M. Chirac a Marie… Un an après son élection à la tête du RPR, le la part de la classe politique. Pour la bonne raison que l’ancienne présidente (RPR) de la Elle me semble également plus privilégié l’équilibre, au sein de l’exé- 4 décembre 1999, « MAM » est amenée à commenter je ne suis pas sûr que tout ce qui se dit et tout ce qui se commission d’appels d’offres, embarrassante que le dossier des cutif, entre les élus parisiens et ceux l’incarcération de Michel Roussin (RPR), ancien direc- passe soit le juste reflet de la situation. Il faut une gran- Claude-Annick Tissot, avait, dès le HLM, qui n’intéresse personne. Cette des autres départements de la teur du cabinet, de 1989 à 1993, de l’ancien maire de de explication sur une responsabilité collective », insiste fois-ci, il s’agit de plusieurs centaines région. » Paris Jacques Chirac, dans l’affaire des marchés l’ancien président du RPR. PORTRAIT de millions de francs prélevés illégale- publics d’Ile-de-France. Sonnés, les dirigeants du RPR Responsabilité collective ? Pas question !, dit-on à ment sur les lycées, cela frappe l’opi- « PÉCHÉ D’INCOMPÉTENCE » crient au complot politico-médiatique : l’opération l’UDF (lire ci-dessous) comme ailleurs. Le PCF et ses L’ancienne présidente nion publique dont les enfants fré- Dès le mois de décembre 1994, mani pulite rime avec « manipulation ». « Je crois qu’il élus « ne sont en rien concernés » par cette affaire, a de la commission quentent ces établissements. » Selon un mois après sa nomination à la y a une volonté de déstabilisation et d’affaiblissement déclaré, dimanche, Jean-Paul Magnon, membre du d’appels d’offres Mme Tissot, « toute la classe politi- tête de la plus importante commis- du président de la République », a déclaré la présiden- collège exécutif du parti (lire aussi le point de vue de me fait figure de symbole que visée par cette affaire et les sion d’appel d’offres de France, elle te du RPR, M Alliot-Marie, dimanche 3 décembre, Robert Hue, pages 1 et 16). Même son de cloche au PS, hauts fonctionnaires, préfets, Bercy, découvre des irrégularités dans sur Europe 1. C’est même « absolument certain », dont un ancien collecteur de fonds, Gérard Peyber- ont été complices. Aucun contrepou- cinq marchés. « Un même bureau a-t-elle ajouté. « Tout cela a commencé à apparaître à nes, a été mis en examen en fin de semaine. Interrogé mois de décembre 1994, dénoncé voir n’a fonctionné. C’est grave pour d’études figurait dans trois d’entre partir du mois de septembre, où nous avons vu [Lionel] lors du « Grand Jury-RTL-Le Monde-LCI », dimanche, publiquement de graves irrégulari- la démocratie locale. C’est une affai- eux. Après avoir refusé de faire pas- Jospin tomber dans les sondages. Il y a eu, à partir de là, Pierre Moscovici, ancien trésorier du PS de 1992 à tés dans le cadre de la passation re d’Etat ». ser ces marchés, le vice-président des sorties d’informations dans un certain nombre de 1994, a indiqué n’avoir eu « aucune connaissance des des marchés de rénovation des éta- Nommée au mois de novembre des affaires scolaires m’a dit que j’al- médias concernant le président de la République »,a faits relatés par la presse » ni avoir « jamais usé d’in- blissements scolaires. Les derniers 1994 vice-présidente à l’administra- lais faire couler le BTP. » Les con- observé « MAM ». Jean-Louis Debré a aussi dénoncé fluence pour obtenir des financements », en soulignant épisodes judiciaires, au cours des- tion de la région Ile-de-France, et, flits vont alors se multiplier avec la les « indiscrétions naturellement savamment sélection- qu’à cette époque le financement par les entreprises quels ont été révélés un certain à ce titre, présidente de la commis- plupart des responsables de la nées » visant à « déstabiliser » Jacques Chirac. « Il faut était fait « exclusivement » par des « dons légaux ». nombre d’éléments sur l’existence sion d’appel d’offres, elle explique région. « Je ne pouvais m’appuyer demander à [Lionel] Jospin de dire comment était finan- Comme d’habitude, les Verts montrent patte blan- d’un financement occulte des par- aujourd’hui avoir elle-même effec- que sur une petite équipe composée cé le Parti socialiste, à [François] Bayrou comment était che. « Nous avons la preuve (…) que l’ancien système a tis sur la base d’une entente illicite tué des démarches pour accéder à du directeur financier et du respon- financé tel autre parti. Bref, restons-en là », a déclaré, survécu et que les partis nous ont très largement men- entre les entreprises, confirment, ces responsabilités. « Je suis interve- sable des affaires juridiques. » dimanche, sur RTL, le président du groupe RPR de ti », a déclaré Noël Mamère (Verts), dimanche, sur en partie, les soupçons évoqués par nue, par écrit, auprès de Jacques Chi- La tension atteint son apogée à l’Assemblée nationale. France-Info, tandis qu’Arnaud Montebourg (PS), sur Mme Tissot entre 1995 et 1997, date rac pour obtenir ce poste, car, au l’été 1995. « Lors d’une séance de la Restons-en là ? Philippe Séguin (RPR) n’est pas France-Inter, conseillait à M. Chirac de prendre «un du début de l’enquête judiciaire. début, Robert Pandraud, alors chef commission d’appel d’offres, on m’a d’accord. Dans un entretien au Parisien du 3 décem- bon avocat ». « Cette affaire, a-t-elle déclaré du groupe RPR du conseil régional, demandé d’examiner des dossiers bre, le candidat de la droite à Paris préconise « une dimanche 3 décembre au cours n’était pas très favorable à ma candi- d’attribution de marchés alors que grande explication » sur les affaires de financement Clarisse Fabre d’un entretien accordé au Monde, dature. Je cherchais à obtenir un pos- les bureaux d’études avait déjà com- me paraît bien plus grave que le dos- te dans un exécutif. Cette nomina- mencé à travailler. Au mois de sep- tembre, Michel Giraud m’a même appelée en pleine commission pour François Bayrou parle de « crise politique et morale » bloquer une procédure de tirage au sort qui nous permettait de limiter ANGERS mois que [il] pense que la demande en faveur d’une anticipation des les risques d’entente entre les entre- de notre envoyé spécial de renouvellement est irrésistible ». échéances, car « il y a des calendriers prises. » Dans l’affaire Méry, François Bay- Au passage, le président de l’UDF a qu’il faut avancer, tous les calendriers Le 13 mai 1996, elle démissionne rou avait trouvé matière à plaider en confié qu’il juge inéluctable que Jac- électoraux ». de ses fonctions. « M. Giraud a faveur du « renouvellement » qu’il ques Chirac s’explique : « Dans le « Il faut que le chef de l’Etat expli- obtenu mon départ auprès de M. Chi- veut incarner. Interrogé, samedi monde où nous sommes, vous n’imagi- que aux Français ce qui a pu se passer rac en s’appuyant sur le rapport 2 décembre à Angers, en marge d’un nez pas qu’il puisse ne pas y avoir d’ex- à la Mairie de Paris », a renchéri d’un ancien préfet, Henri Rouanet, congrès de l’UDF qui l’a mis en piste plications. Il y en aura, de lui et Jean-Jacques Jégou. S’il dit ne pas qui avait conclu son enquête sur le pour l’élection présidentielle (lire d’autres.» avoir « envie de considérer que l’UDF fonctionnement de la commission en page 7), le député européen s’est se ferait une santé sur les malheurs du affirmant qu’il n’y avait aucune irré- efforcé de ne pas trop paraître « sur- DEVOIR D’EXPLICATION président de la République », le dépu- gularité et que je péchais par incom- fer » sur les vagues judiciaires qui Certains de ses proches ont récla- té du Val-de-Marne a toutefois souli- pétence. » Quant à l’éventuelle con- assaillent l’Elysée. « Vraiment, ça ne mé plus vivement une intervention gné que « l’UDF se trouve de facto tradiction entre son appartenance me réjouit pas », a-t-il affirmé au len- du président de la République. hors de ces affaires ». « Nous sommes au RPR et ses dénonciations d’un demain de l’incarcération de Michel « Indépendamment de la justice, où plus que les autres fondés à deman- système qui semble, en partie, Roussin, en soulignant que, « l’onde la Constitution lui permet de ne pas der le renouvellement du personnel avoir profité au mouvement gaullis- de choc, on sait d’où elle part, mais on répondre, il faut qu’il parle aux Fran- politique », en a conclu M. Jégou. te, elle rétorque : « Je n’appartiens ne sait pas où elle s’arrête ». A la tribu- çais », a déclaré Jean-Louis Borloo Après s’en être violemment pris, pas à une bande. » « Je fais de la ne, M. Bayrou a qualifié de « crise dans les couloirs du congrès. dans un premier temps, aux journa- politique pour assumer des responsa- politique et morale profonde » une « Devant la gravité de la situation, en listes qui l’interrogeaient en sa quali- bilités vis-à-vis de mes concitoyens. situation imputable, selon lui, aux tout état de cause, il faut que le chef té de proche du chef de l’Etat, Jac- Je n’étais pas coupable, pourquoi « dégâts de la cohabitation et des de l’Etat dise : “Je m’en expliquerai ques Barrot ne semblait pas, lui non aurais-je dû partir ? » Le conflit affaires », et il a redit son « sentiment quand mes fonctions me le permet- plus, rejeter cette analyse. «Lecon- avec M. Giraud la privera, selon d’inquiétude » devant « cette espèce tront” », a précisé le député du texte actuel offre davantage de possibi- elle, de l’investiture pour les élec- de mani pulite à la française ». Nord, en ajoutant que « ce serait lités à François Bayrou », convenait tions législatives et de sa présence « Ce n’est pas un hasard si je parle tout à son honneur ». « Les Français l’ancien ministre, avant de souhaiter sur la liste Balladur aux régionales depuis des mois de crise morale et poli- tolèrent beaucoup de choses. Parlons que le président de l’UDF en « use de 1998. tique : je voyais bien venir tout ça », vraiment et arrêtons de prendre les intelligemment ». a-t-il commenté en petit comité, en gens pour des cons ! », a affirmé Jacques Follorou affirmant que cela fait aussi « des M. Borloo, avant de se prononcer Jean-Baptiste de Montvalon FRANCE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 7

François Bayrou entre en campagne Bruno Mégret assure face à des chiraquiens réduits au silence qu’il sera « présent » Le congrès de l’UDF se prononce pour l’inversion du calendrier électoral de 2002 à l’élection présidentielle Le congrès de l’UDF, qui s’est tenu à Angers du l’élection présidentielle. L’UDF s’est également débat d’orientation » est préalablement organi- 1er au 3 décembre, a adopté une motion défen- prononcée en faveur de l’inversion de l’ordre sé par le gouvernement. Les chiraquiens de dant le principe d’une candidature centriste à des législatives et de la présidentielle si «un l’UDF n’ont pu s’opposer à ces orientations. Le président du MNR dénonce le « parti unique »

ANGERS échéances des années qui viennent, tentions, le congrès a adopté le l’unification financière des différen- BRUNO MÉGRET, président du me droite dénonce également ce de notre envoyé spécial en particulier par un candidat UDF principe de l’inversion du calen- tes composantes du mouve- Mouvement national républicain qu’il appelle « une dérive vers l’ex- Un parti épargné par l’actualité lors de l’élection présidentielle ». drier. « L’UDF, précise la suite de ment ». Une telle décision avait (MNR), a annoncé, samedi trême gauche » du gouvernement judiciaire ; une réforme – l’inver- L’inversion du calendrier électo- la motion, considère que la séréni- déjà été prise au précédent con- 2 décembre, en clôture des assises et une droite « qui suit comme un sion du calendrier électoral – en ral n’a pas souffert beaucoup plus té du débat et la hauteur de vues grès, à Lille. Mais M. Bayrou n’avait municipales d’Ile-de-France organi- toutou (…), cherche à l’imiter ».Il faveur de laquelle il prêchait et qui de discussions. Puisque M. Dous- nécessaires seront mieux garanties, jamais pu la faire appliquer, deux sées par son parti à Neuilly (Hauts- donne pour exemple « M. Madelin, se trouve aujourd’hui au cœur du te-Blazy, très actif dans les coulis- comme l’a proposé Valéry Giscard des composantes, le Parti radical et de-Seine), qu’il sera « présent » qui veut faire un mouvement leader débat ; un rival – Philippe Douste- ses, depuis plusieurs mois, pour d’Estaing, si un débat d’orientation le Parti populaire pour la démocra- lors de l’élection présidentielle de de l’immigration », « M. Devedjian, Blazy – incapable de contester, à freiner cette proposition, refusait en profondeur sur l’évolution des tie française d’Hervé de Charette, 2002. Jusqu’à maintenant, l’ancien qui est pour l’adoption par les cou- la fois clairement et publique- de s’exprimer devant les micros, institutions est organisé préalable- l’ayant méthodiquement ignorée. bras droit de Jean-Marie Le Pen au ples homosexuels », « Mme Boutin ment, sa stratégie… François Bay- c’est Renaud Donnedieu de ment au vote des propositions M. Bayrou s’est ensuite occupé, Front national se contentait de qui, pour se racheter de ses positions rou avait le vent en poupe en arri- Vabres (Indre-et-Loire) qui a UDF. » « Je dis au premier ministre dimanche, du cas « Douste ». Pre- dire que le MNR serait « dans la contre le pacs, propose des cham- vant à Angers, vendredi 1er décem- essuyé quelques sifflets en disant que s’il a des raisons de fond de vou- nant au mot le président chira- course » à la présidence. bres d’amour dans les prisons ». bre ; le président de l’UDF en est à la tribune son refus de « souscri- loir cette inversion du calendrier quien du groupe de l’Assemblée Selon M. Mégret, « nous sommes Aussi, face à ce qu’il appelle «le reparti comblé dimanche. re à ce coup politique de Jospin ». électoral, ce débat doit être organi- nationale, qui venait de dire qu’il rentrés dans une période de très PUS, parti unique du système RPR- « Pas d’investiture, mais pas d’in- Auparavant, André Santini (Hauts- sé », a précisé le député européen. avait « parfaitement entendu et grands chamboulements, de grands UDF-PS-PC-DL-Verts », M. Mégret certitude », avait promis M. Bay- de-Seine) avait invité l’UDF à compris » les militants (longue changements », car les Français ne voit bien évidemment qu’une rou. Pari tenu. Lors des deux dis- « être unie dans l’opposition et fai- INTERVENTION OPPORTUNE ovation de la salle), M. Bayrou l’a « sont innombrables à rejeter un sys- alternative, le MNR. cours qu’il a prononcés devant le re capoter le projet Jospin ». « C’est Dans un tel contexte, M. Bayrou tout d’abord invité à un « devoir tème corrompu jusqu’à la moelle ». « Ceux qui croient que le MNR va congrès de l’UDF, le député euro- le nôtre ! », avait corrigé M. Bay- a cherché à pousser encore son de solidarité et de cohérence » sur Rappelant la mise en examen et rester à 3 %, que la droite nationale péen s’est attaché à ne jamais évo- rou, qui a rappelé par ailleurs que avantage, face à son parti en géné- la question du calendrier électo- l’incarcération de Michel Roussin, va rester coupée en deux, (…) que le quer explicitement la perspective le PS et le RPR ont « voté ensem- ral, et à M. Douste-Blazy en particu- ral. Puis il a fait de même sur la « le plus proche collaborateur de RPR, l’UDF et DL, malgré leurs con- de sa candidature à la présidentiel- ble » le projet de loi constitution- lier. Profitant d’une très opportune stratégie : « Nous voulons défendre M. Chirac à l’époque où il était mai- neries, vont continuer à tenir le haut le, tout en faisant en sorte que cel- nel sur le quinquennat. Au vu des intervention d’un jeune responsa- nos idées, les faire triompher. Au re de Paris », il évoque une « crise du pavé, sont des imbéciles », lan- le-ci, au fil des heures, ne fasse réactions qu’ils ont suscitées à ble de la fédération UDF du Var, lieu de stratégies compliquées d’al- de régime » et demande que le pré- ce-t-il aux militants présents, plus de doute. Il est vrai que lors Angers, les menaces et anathèmes M. Bayrou a soudainement fait liance avec Pierre, Paul ou… sident de la République « s’expri- avant de reconnaître que son parti, du débat de politique générale, lancés par le RPR et Démocratie adopter, samedi, au beau milieu du [silence] Jacques, le meilleur me ». qui a déjà traversé « de grandes samedi soir, d’autres l’ont dit à sa libérale semblent avoir eu, sur les débat de politique générale, un tex- moyen est de descendre dans l’arè- « Il ne peut pas représenter la épreuves », en aura d’autres « à sur- place. Thierry Cornillet, vice-prési- militants de l’UDF, l’effet inverse te – qui ne figure pas dans la ne, de convaincre et de gagner. » France, présider le conseil euro- monter ». dent du conseil régional de Rhône- de celui escompté. Avec seule- motion de synthèse – spécifiant péen, si c’est un corrompu », insis- Alpes, fut le premier : « Est-il néces- ment 13 voix « contre » et 17 abs- que « doit être réalisée sans délai Jean-Baptiste de Montvalon te-t-il. Le président du parti d’extrê- Christiane Chombeau saire de faire durer le suspense ? Nous avons un président, François Bayrou, qui sera le candidat légiti- La réplique cinglante me de l’UDF à la prochaine élection présidentielle », a lancé l’ancien pré- de Raymond Barre sident du Parti radical, sous les acclamations des quelque 2 500 Raymond Barre (app. UDF, militants présents – à l’exception Rhône) a vivement dénoncé, notable de M. Douste-Blazy, alors dimanche 3 décembre, sur Fran- à la tribune mais soudainement ce 3, le « processus d’intimida- plongé dans une grande discussion tion » visant à convaincre les avec la présidente du Parlement députés UDF de ne pas voter, européen, Nicole Fontaine, et le aux côtés des socialistes, l’inver- président du Parti radical, François sion du calendrier électoral de Loos. Seul François Léotard, parmi 2002. L’ancien premier ministre a les présumés réticents, aura eu le évoqué les pressions exercées courage de braver la salle. Non con- par les chiraquiens sur les dépu- tent de rappeler son opposition de tés favorables à la modification fond sur la question de l’inversion du calendrier et, notamment, du calendrier électoral qui, si elle l’accusation portée contre eux devait être votée, renforcerait «le d’être les « harkis de Jospin ». caractère césarien » du régime, le « Ce sont ceux-là mêmes qui, député du Var a invité l’UDF à refu- depuis 1986, ont été les harkis de ser « la candidature de témoigna- Mitterrand qui viennent dire cela », ge », « la stratégie de l’échec posi- a regretté M. Barre. « Moi (…), je tif », ainsi que toute « démarche de suis contre la cohabitation, je ne solitude ». Ces arguments ont été suis pas allé au pas de gymnastique balayés par le vote à la quasi-unani- cohabiter. Quand j’entends un cer- mité – une voix contre, une absten- tain nombre de parlementaires, et tion, et la non participation au vous savez à quel parti ils appartien- vote de M. Douste-Blazy (lire nent, parler de traîtres (…), je pour- ci-dessous) – du paragraphe de la rais leur demander qui a dévoyé le motion de synthèse prévoyant que plus la Ve République, et cela depuis le « projet de renouvellement [de la cohabitation dans laquelle ils se l’UDF] doit être proposé et défendu sont vautrés, simplement pour par- devant les Français lors des grandes tager le pouvoir. » Philippe Douste-Blazy, non-votant sur ordonnance ANGERS lui-même conseillé son évacuation de notre envoyé spécial par hélicoptère vers un hôpital pari- « Abracadabrantesque » : tel sien bien équipé, au vu de son état était le sentiment largement répan- de santé, qu’il juge très préoccu- du, à Angers, parmi ceux qui ont pant. Il précise même, que, à son entendu les différentes explica- avis, le malade a de forts risques de tions que Philippe Douste-Blazy a succomber pendant le trajet. fournies pour justifier son absence, De plusieurs sources, on apprend samedi soir, lors des votes sur les ensuite qu’aucune alerte n’a été différents points de la motion de enregistrée par l’antenne médicale synthèse. du congrès, les pompiers ou le Après avoir été appelé sur son SAMU. Les proches de M. Bayrou portable alors qu’il se trouve à la tri- commencent à mettre en doute la bune, samedi soir, peu avant les réalité des faits. votes, M. Douste-Blazy fait passer Dimanche, nouvelle version de un mot à M. Bayrou. Ce dernier M. Douste-Blazy, qui indique qu’il annonce que M. Douste-Blazy, car- a cherché en vain le malade, diologue, doit quitter la salle pour d’abord à l’antenne médicale du venir en aide à une personne victi- congrès, puis dans un hôpital et me d’un malaise. Revenu au con- une clinique d’Angers. Interrogé grès deux heures plus tard, il fait de par Le Monde dimanche soir, lui-même, devant quelques journa- M. Douste-Blazy affirme, cette fois, listes, un premier récit de son aven- que la première rencontre n’a pas ture. Info ou intox ? eu lieu lors du déjeuner, mais en début d’après-midi. « Il m’a rappelé AUCUNE ALERTE ENREGISTRÉE sur mon portable, raconte M. Dous- La victime du malaise, expli- te-Blazy, quand je remontais dans que-t-il, est un photographe qui ma voiture en sortant de la clinique, souhaitait pénétrer dans l’enceinte pour me dire de ne pas me déplacer du congrès et qui, faute d’accrédita- car il avait trouvé un médecin. Puis il tion, l’avait abordé pendant qu’il m’a passé le médecin. Ce dernier déjeunait en ville avec un journa- m’a dit que c’était assez embêtant. Je liste. « Douste » indique lui avoir lui ai demandé ce qu’il comptait en alors laissé son propre numéro de faire. Il m’a dit qu’il allait peut-être portable. Lorsqu’elle l’appelle le faire transférer par hélicoptère. – alors qu’il est à la tribune du con- Après, je n’ai plus eu de nouvelles. » grès –, cette personne se plaint Le président du groupe UDF de l’As- d’une vive douleur à la poitrine. semblée nationale juge « scanda- M. Douste-Blazy, qui ne donne, leux » ce début de polémique. alors, pas d’autre précision sur le récit des événements, affirme avoir J.-B. de M. 8 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 FRANCE Bertrand Delanoë juge qu’à Paris, Lionel Jospin justifie devant le PS « tout est possible » pour la gauche l’inversion du calendrier électoral Le candidat socialiste a réuni, samedi 2 décembre, les « experts » Le premier ministre fait un éloge appuyé de François Hollande qui travaillent depuis un an au projet que défendront ses têtes de liste Réuni, samedi 2 décembre, à Paris, le nouveau conseil adopté une motion soutenant la « remise en cohé- national du PS a ratifié, à l'unanimité, les organes de rence » du calendrier électoral, en 2002, pour faire en sor- en mars 2001. Il s’est félicité de la « diversité » de ses soutiens dans la capitale direction, bureau national et secrétariat national. Il a te que l'élection présidentielle précède les législatives.

BERTRAND DELANOË tra- Dreyfus (10e), Lyne Cohen-Solal le monde ». Le magistrat Michel VOULAIT-IL se faire pardonner seize femmes – et un secrétariat sur le calendrier électoral de 2002. vaille, réfléchit et s’applique à (5e), Pierre Castagnou (14 e) se ser- Marcus, spécialiste des questions d’avoir fait l’événement au con- national qui, au nom du « rassem- « Nous nous étions refusés jusque-là regrouper les forces de gauche raient, samedi, sur les gradins du de sécurité urbaine en Europe, grès du Parti socialiste, le blement », est passé de vingt-cinq à aborder ce sujet, y compris entre autour de son « projet pour Café de la danse. préside le groupe consacré à la 26 novembre, à Grenoble, en se à trente-neuf membres, avec dix- nous, et j’y veillais quelque fois avec Paris ». La réunion organisée par Les « experts » de M. Delanoë se sécurité et la styliste Andrée Put- prononçant pour une inversion du neuf nouveaux et treize femmes. autorité, ce qui est rare, parce que le candidat socialiste aux élec- retrouvent, une ou deux fois par man coordonne les réflexions sur calendrier électoral de 2002 ? Lio- Chargée du projet, Martine Aubry nous avions d’autres priorités et, tions municipales, samedi mois, pour réfléchir sur la démo- l’urbanisme, le logement et les nel Jospin n’était jamais allé aussi est entourée de quatre fidèles notamment, la lutte contre le chô- 2 décembre, au Café de la danse, cratie locale, le sport, l’éducation, transports. loin dans l’éloge de François Hol- – Marc Dolez, en charge des rela- mage », a-t-il expliqué, en jugeant dans le quartier de la Bastille, la place des femmes dans la ville, Après avoir salué « la vitalité, la lande que, samedi 2 décembre, tions extérieures, Adeline Hazan, que le « langage de vérité » de avait pour principal objectif de fai- ou encore la gestion et les finances diversité et le désintéressement » devant le nouveau conseil national Jean-Pierre Sueur et François M. Jospin a pour but d’éviter «un re passer ce message. Environ municipales. L’ancien ministre de ses nombreux «amis», du PS. Pour le premier ministre, le désordre électoral qui occulterait les deux cents personnes, sur les (PS) de l’économie Christian Saut- M. Delanoë a profité de l’occa- premier secrétaire, réélu par les enjeux ». M. Hollande a ironisé sur 350 « experts » qui participent, ter, qui pourrait figurer, en sion pour faire entendre sa musi- militants avec 97 % des suffrages « Je n’étais pas pour les dirigeants de la droite, qui pré- depuis un an, aux « conseils de mars 2001, sur la liste PS dans le que personnelle sur la bataille de exprimés, est « doué, aimable, réac- tendent que « nous aurions peur réflexion pour l’avenir de Paris » 12e arrondissement, préside un Paris. Le sénateur parisien a choi- tif, drôle, conciliateur ». Il a acquis la présidentialisation des élections législatives, comme lancés par le sénateur parisien, groupe sur l’emploi et les nouvel- si un créneau – la proximité – et il de l’« autorité » sur un parti avec s’ils pensaient – mais ils le pensent s’étaient rassemblées pour un pre- les technologies. La réflexion sur n’entend pas en changer. «Onse lequel il est en « symbiose ». du régime hier, peut-être... – que ce serait beau- mier bilan public de leurs travaux. « l’enseignement et l’éducation » a moque beaucoup de moi parce que « Nos succès, a-t-il enchaîné, coup plus facile de battre Jacques Ce sont des élus, des militants été confiée à Alain Geismar, inspec- je fais une campagne de proximité, nous les lui devons en partie, même je ne le suis pas Chirac à une élection présiden- socialistes, des personnalités teur général de l’éducation natio- a-t-il lancé. Eh bien, j’ai l’intention si l’opinion – mais j’ai connu cela tielle ». diverses – magistrats, universitai- nale et ancien conseiller de Lionel de continuer. Pourquoi ferions- comme premier secrétaire – ne l’a aujourd’hui, Dans ce débat, M. Jospin s’est res ou hauts fonctionnaires – mais Jospin puis de Claude Allègre. nous des complexes alors que nous pas encore placé aussi haut qu’il le prévalu, selon Vincent Peillon, qui aussi des responsables associatifs. avons la chance d’être créatifs, ce mériterait. » Bref, a précisé M. Jos- je ne le serai pas faisait ses premières armes de Des anciens ministres – Lionel Sto- SANS COMPLEXE ET OPTIMISTE qui n’est pas si fréquent en politi- pin, « nous manœuvrons très bien porte-parole, de la « cohérence et léru, Christian Sautter, Edwige L’ancien ambassadeur Stépha- que ? » Sans complexe, M. Dela- de concert », ce qui laisse entendre demain » la clarté ». « Je ne suis pas présiden- Avice –, des intellectuels comme ne Hessel, membre du Haut con- noë est aussi optimiste. « Vous que le député de Corrèze a un bel tialiste, a souligné le premier minis- Jean Lacouture, Stéphane Hessel seil de la coopération internatio- sentez bien que dans cette ville, a avenir devant lui… tre. Je n’étais pas pour la présiden- ou encore Noëlle Châtelet, la nale et de la Commission nationa- t-il risqué en concluant la réu- M. Hollande a fait ratifier, à Lamy – et s’appuiera sur Gaëtan tialisation du régime hier, je ne le sœur de Lionel Jospin, enfin, des le consultative des droits de nion, tout est possible pour nous. » l’unanimité, un bureau national Gorce, un fabiusien, rapporteur de suis pas aujourd’hui, je ne le serai têtes de liste socialistes aux muni- l’homme est, pour sa part, chargé qui compte vingt nouveaux mem- la seconde loi sur les 35 heures, pas demain. » Pour M. Jospin, ce cipales, Jacques Bravo (9 e), Tony d’un groupe intitulé « Paris dans Christine Garin bres sur cinquante-quatre – dont nommé responsable national aux n’est pas « une question droite-gau- études. che » mais une « question de res- Autour de François Rebsamen, ponsabilité de chaque formation le secteur des fédérations, chargé vis-à-vis d’une question politique et de continuer la rénovation, est institutionnelle ». renforcé. A côté de douze jospi- Rejetant l’idée d’« un tropisme nistes, quatre rocardiens et huit UDF » pour le PS ou d’« un tropis- fabiusiens, se trouvent aussi trois me chiraquien » pour le PCF, refu- proches d’Elisabeth Guigou : Eric sant de faire de l’élection présiden- Besson, Bruno Le Roux et Cécile tielle « une élection seconde, une Helle. sorte de queue de comète des élec- Le renouvellement touche aussi tions législatives », M. Jospin a assu- les fédérations où, avec les Pyré- ré qu’« une présidentielle avant les nées-Orientales et la Réunion, législatives ne gênera en rien l’équi- vingt-six nouveaux premiers secré- libre et le sens des élections des taires ont été élus. M. Hollande les députés ». réunira chaque mois et il a annon- Amendée par Julien Dray (Gau- cé une commission et « quatre con- che socialiste), afin que la réforme seils nationaux programmatiques » institutionnelle se poursuive en 2001 sur le projet. Les candi- « après 2002 pour donner tout son dats pour les élections législatives sens au pouvoir législatif »,la devront être désignés au plus tard motion soutenant la proposition fin 2001, date butoir pour les dis- de loi de MM. Ayrault et Hollande cussions avec la gauche plurielle. a été adoptée à l’unanimité, moins Le candidat à l’élection présiden- l’abstention de Gérard Filoche tielle devra être désigné « au début (Gauche socialiste). de l’année 2002 ». M. Hollande a défendu le débat Michel Noblecourt La nouvelle direction socialiste issue du congrès de Grenoble VOICI la liste des membres de la Delpeyrat (inégalités sociales) ; nouvelle direction du Parti socialis- Gaëtan Gorce (études) ; Benoît te issue du congrès de Grenoble. Hamon (animation) ; Gilles Savary Les nouveaux titulaires sont en ita- (services publics) ; André Vallini liques. (institutions) ; Michel Vauzelle b Le secrétariat national : (international) François Hollande (premier secré- b Le bureau national : taire) ; Sylvie Andrieux (associa- – Motion 1. Bloc majoritaire : tions) ; Vincent Assante (handica- Kader Arif, Martine Aubry, Jean- pés) ; Martine Aubry (projet) ; Phi- Pierre Bel, Alain Bergounioux, lippe Bassinet (élections) ; Jean- Jean-Christophe Cambadélis, Ber- Pierre Bel (auprès du premier trand Delanoë, Marc Dolez, secrétaire) ; Alain Bergounioux Claude Evin, Georges Frêche, (communication) ; Eric Besson Catherine Genisson, Jean-Noël Gue- (emploi) ; Christian Bataille (espa- rini, Didier Guillaume, Adeline ce rural) ; Nicole Bricq (consomma- Hazan, Cécile Helle, François Hol- tion) ; Alain Claeys (coordination, lande, Serge Janquin, François trésorerie) ; Marc Dolez (relations Lamy, Bruno Le Roux, Pierre Mau- extérieures) ; Julien Dray (sécuri- roy, Henri Nallet, Vincent Peillon, té) ; Laurence Dumont (nouveaux Daniel Percheron, François Rebsa- droits) ; Irène Félix (développe- men, Marie Richard, Michèle Sab- ment local) ; Anne-Catherine ban, Jean-Pierre Sueur, Marisol Franck (communication) ; Géraud Touraine, Manuel Valls. Guibert (environnement) ; Didier Fabiusiens : Sylvie Andrieux, Guillaume (animation) ; Adeline Christophe Bouillon, Alain Claeys, Hazan (société) ; Cécile Helle Danielle Darras, Irène Félix, (droits de l’homme) ; Anne Hidalgo Géraud Guibert, Didier Mathus, (formation professionnelle) ; Ser- Jean-Claude Perez, Pascal Popelin, ge Janquin (logement) ; André Lai- Paul Quilès, Henri Weber. gnel (décentralisation) ; François Mermaziens : Laurence Lamy (adhésions) ; Jean-Yves Le Dumont, Louis Mermaz. Déaut (recherche) ; Bruno Le Roux – Motion 2. Gauche socialiste : (élections) ; Marie-Noëlle Liene- Delphine Batho, Jean-Louis Cotti- mann (ville et transports) ; Henri gny, Harlem Désir, Gérard Filoche, Nallet (international) ; Régis Passé- Pascale Le Néouannic, Marie- rieux (international) ; Vincent Noëlle Lienemann, Patrick Menuc- Peillon (porte-parole) ; Jean- ci. Claude Perez (statuts) ; Pascal – Motion 3. Emmanuellistes : Popelin (fédérations) ; François Annick Aguirre, Christian Bataille, Rebsamen (fédérations) ; Marie Henri Emmanuelli, Jean Malot, Isa- Richard (jeunesse et sports) ; belle Martin, Michel Vergnier, Alain Michèle Sabban (femmes) ; Ber- Vidalies. nard Soulage (économie) ; Jean- Les ministres, les présidents de Pierre Sueur (éducation) ; Marisol l’Assemblée nationale, des grou- Touraine (solidarité) ; Alain Vida- pes parlementaires, de la Fédéra- lies (entreprises) ; Henri Weber tion nationale des élus socialis- (formation, culture). tes et républicains et du Mouve- Responsables nationaux : ment des jeunes socialistes sont Gérard Bedos (agriculture) ; Patrick membres de droit du bureau Bloche (technologies) ; Stéphane national. FRANCE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 9 Les élus nationalistes s’apprêtent à approuver le projet de loi sur la Corse A Cuncolta demande au gouvernement de « mettre au pas » la justice Une centaine de militants d’A Cuncolta, réunis diman- engagé par le gouvernement. Ils ont toutefois vive- che 3 décembre à Corte (Haute-Corse), ont confirmé, au ment dénoncé les arrestations de plusieurs militants terme d’un débat houleux, leur soutien au processus nationalistes, au cours des derniers jours.

BASTIA cipales formations nationalistes. tutionnel, politique, culturel, mais il de notre correspondant Au cours du week-end, deux res- ne peut pas y avoir de dichotomie », A quelques jours de l’examen, le ponsables de la principale organi- résume l’élu territorial de Corsica 8 décembre, par l’Assemblée de sation, A Cuncolta, Patrice Murati Nazione. «La 14e section et la Corse, de l’avant-projet de loi por- et Olivier Sauli, ont été transférés DNAT agissent pour de simples rai- tant sur le statut de l’île, présenté à Paris, dans le cadre d’une enquê- sons de fonds de commerce, la res- par le ministre de l’intérieur, te sur le groupe armé « L’union ponsabilité en incombe au gouverne- Daniel Vaillant, la tension monte des combattants » qui rassemble ment qui doit être capable d’impo- dans les milieux nationalistes. l’essentiel des mouvements clan- ser sa volonté. » L’unité des groupes publics et clan- destins. Le lendemain, la centaine de destins, fondée sur un soutien fer- Les deux hommes sont soupçon- délégués d’A Cuncolta, réunis en me au « processus » lancé il y a un nés d’avoir participé à la conféren- assemblée générale dans les an par Lionel Jospin, semble sou- ce de presse clandestine du locaux de l’université de Corte mise à de graves turbulences inter- 23 décembre 1999, au cours de tenaient le même discours, mais nes. Outre la fin de non-recevoir laquelle des représentants des qua- en des termes plus virulents. Après opposée par le premier ministre à tre principales organisations clan- plusieurs heures d’un débat vif, la un regroupement des « prison- destines (le FLNC-canal histori- solution de la poursuite du dialo- niers politiques » corses dans une que, le FLNC du 5-Mai 1996, Clan- gue avec l’Etat s’est imposée. «Le maison d’arrêt de l’île, la série d’in- destinu et Fronte Ribellu) avaient processus de paix commence à être terpellations qui ont eu lieu déclaré leur soutien à la politique en danger », a commenté le porte- depuis une dizaine de jours, dans du gouvernement et une trêve de parole d’A Cuncolta, Dominique le cadre d’enquêtes instruites par leurs actions « militaires ». Tous Ferrari. la 14e section du parquet de Paris, deux sont membres de la coalition « L’Etat doit mettre au pas la et opérées par la division nationa- Unita, qui regroupe la plupart des 14e section antiterroriste et la le antiterroriste (DNAT) ont instal- organisations nationalistes légales DNAT. Il n’est pas possible, dans lé un climat de tension croissant de l’île. Olivier Sauli était en outre, une situation de dialogue, de faire entre l’ensemble du mouvement jusqu’à son interpellation, le porte- parallèlement des dragonnades con- nationaliste et les autorités judi- parole du comité antirépression, tre des gens qui ont porté ce proces- ciaires. « J’ai désormais de grands groupement de défense des déte- sus de paix à bout de bras. » « La doutes sur le maintien de la paix nus nationalistes corses. responsabilité incombe au gouverne- civile », avait prévenu Jean-Guy ment, qui doit, s’il le faut, dissoudre Talamoni, chef de file de Corsica « DRAGONNADES » ces institutions qui rappellent le régi- Nazione et interlocuteur, avec Samedi 2 décembre au soir, pen- me de Vichy », a renchéri Paul Paul Quastana, autre élu territo- dant que les démineurs opéraient Quastana. M. Ferrari a demandé rial, du gouvernement pour le sur la voiture piégée de la caserne au gouvernement de « faire le « processus » de Matignon, avant Grossetti, Paul Quastana refusait nécessaire pour que la situation le week-end (Le Monde du de commenter la tentative d’atten- s’apaise », car, « si ça continue, il 1er décembre). tat et mettait en cause magistrats est évident que la Corse ne connaî- Un certain nombre d’arresta- et policiers antiterroristes. « Je pen- tra pas le calme ». tions ont en effet touché, ces der- se que le processus de Matignon évo- nières semaines, les rangs des prin- lue dans le bon sens en termes insti- Michel Codaccioni Deux tentatives d’attentat avortées à Ajaccio UNE CHARGE explosive d’une et celui, de même nature, perpétré, Lionel Jospin », ce qui n’a pas été le cinquantaine de litres de nitrate de le 20 octobre, dans le centre-ville cas pour ces dernières tentatives. fioul, placée à proximité des locaux de Marseille (Bouches-du-Rhône). Par ailleurs, dans la nuit du 19 au du secrétariat général aux affaires Si la responsabilité de groupes 20 novembre, une voiture piégée corses à Ajaccio (Corse-du-Sud), a nationalistes clandestins est envisa- avait explosé devant les locaux de été désactivée, dimanche 3 décem- gée, dans les deux cas, il ne s’agi- la direction départementale de bre, vers 19 heures. L’alerte a été rait pas du même système de mise l’équipement à Corte (Haute-Cor- donnée par le concierge de l’im- à feu. Par ailleurs, la personne qui se). Cet attentat n’avait pas été meuble qui abrite cette administra- avait signalé la présence de la voitu- revendiqué. tion. Son attention semble avoir re piégée à Marseille avait assorti été attirée par une lumière suspec- son message d’un « avertissement à Jacques Follorou te provenant d’une poubelle dans laquelle se trouvait l’engin. Les ana- lyses réalisées sur le mécanisme de mise à feu permettront d’indiquer Noël : la prime des chômeurs si la bombe était destinée à explo- ser. Samedi 2 décembre, dans la est « à l’arbitrage » de Matignon soirée, deux charges explosives, également composées de nitrate LA MINISTRE de l’emploi et de la solidarité, Elisabeth Guigou, a indi- de fioul, avaient été découvertes qué, dimanche 3 décembre sur France 2, qu’elle avait fait des proposi- dans un véhicule stationné devant tions à Matignon sur la prime de Noël pour les chômeurs et que son la caserne Grossetti, située au montant était « à l’arbitrage du premier ministre ». Les organisations centre-ville d’Ajaccio et abritant le de chômeurs réclament de longue date une augmentation de siège de la 55e division militaire de 1 500 francs des minima sociaux, une meilleure indemnisation du chô- la Corse. La voiture piégée était mage, un revenu pour les jeunes de moins de 25 ans, et une allocation garée le long du mur d’enceinte à d’urgence de 3 000 francs. Le député Patrice Carvalho (PCF, Oise) a l’écart des habitations. Un corres- récemment demandé à Mme Guigou d’élargir les conditions d’attribu- pondant anonyme avait signalé, tion de la prime exceptionnelle de Noël aux chômeurs de longue vers 18 h 30, auprès de la radio durée ayant un contrat emploi-solidarité (CES). RCFM et des services de pompiers, l’imminence de l’explosion prévue DÉPÊCHES pour 19 heures mais qui a fait long a INTERMITTENTS : Lionel Jospin a assuré que le régime des inter- feu. Selon les premiers résultats mittents du spectacle sera « préservé » dans la nouvelle convention d’expertise, le détonateur a bien d’assurance-chômage, en clôturant, samedi 2 décembre, des rencon- fonctionné mais la charge, selon tres de la Fondation Jean-Jaurès. Les intermittents avaient organisé des les policiers, « n’a pas été initiée » à manifestations ces dernières semaines, craignant que le nouveau plan cause d’un matériel obsolète. d’aide au retour à l’emploi (PARE) ne touche leur profession. L’auteur de l’appel téléphonique a MUNICIPALES : le Mouvement des citoyens (MDC) pourrait n’a pas revendiqué cette action. Il faire cavalier seul à Paris, lors des élections municipales de s’est borné à livrer le numéro d’im- mars 2001, a laissé entendre son président, Jean-Pierre Chevènement, matriculation du véhicule. Les auto- dimanche 3 décembre sur Radio J. « Georges Sarre [chef de file du rités ne minorent cependant pas la MDC à Paris] se heurte à un certain hégémonisme du PS », a précisé gravité de ces deux actions. « Ces M. Chevènement, qui souhaite que les socialistes fassent « un effort » deux tentatives d’attentat sont gra- pour reconduire le dispositif actuel. ves ; ces gestes ne visent qu’à déstabi- a STRASBOURG : Jean-Claude Petitdemange a annoncé, samedi liser le processus en cours », a ainsi 2 décembre, son départ du Parti socialiste. L’ex-premier secrétaire déclaré Ange Mancini, le préfet de la fédération PS du Bas-Rhin, en conflit avec Catherine Trautmann adjoint à la sécurité auprès du pré- depuis son retour à la mairie de Strasbourg, fustige dans un communi- fet de région. qué « l’usure et l’effet de cour » dans la fédération. Ce rocardien de Aucun élément ne permet, à ce 52 ans, entré au PS en 1974, maire adjoint aux finances de Strasbourg jus- jour, d’affirmer qu’il existe un lien qu’en janvier, avait été suspendu de ses fonctions de premier secrétaire, entre ces deux tentatives d’attentat en juillet, après avoir constitué un groupe dissident au conseil municipal. a OGM : l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage s’est prononcée pour la tenue d’un référendum sur les organismes génétiquement modifiés. Présidente du Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie généti- que (Criigen), l’avocate a lancé, samedi 2 décembre, une pétition en ce sens, notamment sur Inter- net (www.crii-gen.org), pétition qu’elle entend remettre à la fin janvier 2001 au président de la République ainsi qu’au premier ministre. 10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

RELIGIONS Réunie pour la pre- se des vocations en France. b L’AUG- terroger sur le devenir de la vie reli- de vocations. b ÉRIC DE CLERMONT- tains ordres en France, car ils restent mière fois du 1er au 4 décembre à MENTATION spectaculaire de la gieuse. b MAIS, À CÔTÉ des « ordres TONNERRE, à la tête des dominicains parfois très actifs dans d’autres pays Lourdes, une assemblée commune moyenne d’âge de leurs membres et anciens », des communautés nouvel- de la province de France, interrogé ou d’autres continents. b VISITE NOS- de tous les ordres religieux masculins le ralentissement très net de leur les, plus jeunes, parviennent à susci- par Le Monde, ne s’inquiète pas TALGIQUE au carmel de Nancy, qui, et féminins a fait le point sur la bais- renouvellement les conduisent à s’in- ter par leur dynamisme davantage outre mesure de la disparition de cer- sans bruit, ferme ses portes. Les ordres religieux s’organisent face à la crise des vocations Réunie à Lourdes pour la première fois, une assemblée commune des congrégations féminines et masculines a fait le point sur leur vieillissement et l’avenir de la vie religieuse. Des communautés nouvelles font contraste par leur jeunesse et leur dynamisme

C’EST une plaisanterie connue, Père Gérard Lachivert, secrétaire de la CSM. Certaines congréga- coup, depuis quelques années, du font preuve d’une santé qui interroge en formation. La moyenne d’âge de celles qui courent les presbytè- général de la CSMF et lui-même tions font le choix de la fusion, renouveau de la vie monastique. En toutes les autres congrégations reli- est de quarante ans et les entrées res et les couvents : « Quelles sont membre de la congrégation des prê- l’une absorbant l’autre. D’autres se réalité, si certains monastères, com- gieuses. » tournent autour de sept par an. les deux choses que Dieu ignore ? » tres du Sacré-Cœur de Saint-Quen- regroupent en fédérations ; me celui de Saint-Wandrille en Nor- Il est vrai que les chiffres fournis Malgré leur prestige, les « ordres Réponse : « Ce que va dire un tin. Les congrégations perdent cha- d’autres encore s’unissent pour for- mandie, connaissent un grand dyna- par les communautés nouvelles, anciens » – créés avant le XIXe siè- jésuite qui monte en chaire et… le que année 4 % de religieux et de reli- issues ou non du Renouveau charis- cle – ne parviennent pas à susciter nombre des congrégations religieu- gieuses. Beaucoup vont vers l’extinc- matique, ont de quoi faire pâlir autant de vocations. Chez les jésui- ses féminines. » L’Eglise catholique tion… » Apostoliques ou monastiques, les ordres religieux d’envie plus d’un ordre vénérable. tes français, la moyenne d’âge est a pourtant à sa disposition quel- Pour la première fois dans leur La Congrégation Saint-Jean a été de soixante-dix ans et le nombre ques statistiques. Selon la Confé- histoire, les supérieurs hommes et L’Eglise catholique fait traditionnellement une distinction entre le créée en 1975 par le Père Marie- d’entrées de quatre ou cinq chaque rence française des supérieures femmes des congrégations ont clergé « séculier », c’est-à-dire les prêtres au service des diocèses, pla- Dominique Philippe. Les « petits année. « Il meurt une trentaine de majeures (CSM), qui rassemble les choisi de tenir une assemblée com- cés sous l’autorité des évêques, et le clergé « régulier » : les ordres gris » comme on appelle familière- jésuites par an, signale le Père responsables des ordres religieux mune à Lourdes, du 1er au 4 décem- religieux, ou congrégations, régis par une « règle ». Les religieux et ment ces frères en référence à la Edouard O’Neill, assistant du pro- féminins, il y aurait 337 congréga- bre. Le thème choisi pour ce temps religieuses se divisent à leur tour en ordres « apostoliques » et en couleur de leur habit, sont désor- vincial. Ce qui signifie que la Compa- tions féminines, membres de la « de célébration, de réflexion, de con- ordres « monastiques ». Les premiers vivent au milieu du monde, por- mais 310, en ne comptant que les gnie aura perdu 300 membres sur CSM, représentant quelque frontation et de partage » est « l’ave- tant ou non l’habit religieux ; les seconds résident dans des monastè- seuls Français. La moyenne d’âge 650 en France d’ici dix ans. » Les 45 000 religieuses en France. Enco- nir de la vie religieuse en France ». res ou des couvents, séparés du monde extérieur par une « clôture ». est de trente-cinq ans et l’ordre jésuites se consolent en constatant re ce chiffre ne tient-il pas compte Le Père Lachivert refuse de tomber La plupart des religieux prononcent les trois vœux traditionnels de accueille chaque année environ trei- le dynamisme de leur ordre sur des religieuses cloîtrées, qui relè- dans le pessimisme : « Le sous-titre chasteté, pauvreté et obéissance. ze nouveaux frères. Même situa- d’autres continents, en Amérique vent du Service des moniales : elles choisi pour notre rencontre est “une Les communautés charismatiques, nées dans les années 70 et met- tion florissante chez les Moines et latine, en Afrique et en Inde. sont plus de 5 000, réparties dans mémoire créatrice”. A partir de tant l’accent sur « l’action de l’Esprit saint », ont pour particularité de moniales de Jérusalem, un ordre Les dominicains s’en sortent un 303 monastères et couvents. notre passé, nous voulons examiner rassembler des laïcs, des couples et des prêtres. A ce titre, elles ne créé en 1975 à partir de l’église peu mieux : les deux provinces pré- ce qui est possible pour l’avenir. » La sont pas considérées par l’Eglise catholique comme des ordres reli- Saint-Gervais, à Paris. Ces reli- sentes sur le territoire français (la MOYENNE D’ÂGE CSM et la CSMF ont rendu public, gieux, mais comme des « associations de fidèles ». gieux, dont la vocation est de province de France et celle dite de Ce nombre important cache une à l’issue de leurs travaux, un texte « vivre une vie monastique au cœur Toulouse, implantée dans le sud de réalité très sombre. La moyenne d’orientation dans lesquel ils se veu- des villes », sont au nombre de 150. la France) recrutent à elles deux d’âge des religieuses se situerait lent réalistes . mer un seul ordre religieux : c’est le misme, d’autres sont moribonds. Glo- La moyenne d’âge est de trente et une dizaine de nouveaux frères cha- autour de soixante-quatorze ans. Plusieurs congrégations fémini- cas des Sœurs du Christ, qui ont balement, on peut dire que pour un ans et une quinzaine de jeunes que année. La situation des Frères Chez les hommes, elle serait à pei- nes vont être confrontées à des remplacé sept congrégations anté- beaucoup d’instituts créés au XIXe siè- frappent chaque année à la porte des écoles chrétiennes, une congré- ne moins élevée : soixante-dix ans choix douloureux au cours des pro- rieures. Il arrive aussi qu’un ordre cle, autour de tâches éducatives, cari- du noviciat. gation enseignante fondée au pour les 12 000 moines et religieux, chaines années. « Nous sommes disparaisse : les bénédictines de tatives ou hospitalières, la mort est XVIIe siècle, est plus préoccupante : appartenant à 90 congrégations engagées dans un mouvement de Fécamp ont cessé d’exister l’année assurée. Les ordres traditionnels, « ORDRES ANCIENS » PRESTIGIEUX sur 980 frères en France, seulement fédérées par la Conférence des regroupement, qui a pour but de met- dernière, à la mort de la dernière comme les jésuites ou les domini- Du côté des communautés charis- 200 sont encore en activité, et la supérieurs majeurs de France tre en commun nos forces pour sœur. cains, s’en sortent plus ou moins matiques, un mouvement comme congrégation peine à recruter cha- (CSMF). « Nous sommes sans illu- répondre aux besoins de la mission « Les chiffres généraux cachent bien. Enfin, ce qu’on appelle “les le Chemin neuf, fondé à Lyon en que année un nouveau membre. sions, et nous voulons faire preuve de aujourd’hui », explique Sœur Jac- des situations très différentes, nuan- communautés nouvelles”, créées au 1973, compte une cinquantaine de réalisme et de lucidité, commente le queline Lenoir, secrétaire générale ce le Père Lachivert. On parle beau- cours des trente dernières années, prêtres en activité et une trentaine X. T. Eric de Clermont-Tonnerre, provincial des dominicains de la province de France et président de la Conférence des supérieurs majeurs « La tâche des congrégations consiste à répondre aux défis lancés à l’Eglise et à la foi par l’évolution du monde » « Parmi les ordres anciens, les ciat de sept frères, puis de six, de France, mais subsistent dans nage des religieux. C’est le cas en Aujourd’hui, les jeunes filles atti- dominicains sont peut-être l’un cinq et de neuf. Tous ne sont pas d’autres pays, sur d’autres conti- particulier des congrégations ensei- rées par la vie religieuse raisonnent de ceux qui recrutent le plus en restés, ce qui est normal. Mais nous nents. Certaines congrégations se gnantes. comme les garçons : elles veulent France. A quoi ressemble la pyra- avons constitué très vite une équi- sont internationalisées. Les domini- – Comment expliquez-vous une vie de prière et une formation mide des âges de votre provin- pe de formation jeune. caines de la Présentation de Tours, que les congrégations féminines théologique solide. Elles sont atti- ce ? – L’idée qu’un ordre religieux par exemple, sont une congréga- soient nettement plus nombreu- rées par la vie religieuse en elle- – Nous avons un très grand nom- puisse disparaître, après avoir tion qui a très fortement vieilli en ses que les congrégations mascu- même. bre de frères âgés, puis un grand eu sa pertinence historique, est- France, mais qui a fondé des cou- lines ? – Le recrutement dans les vide parmi les frères qui ont soixan- elle acceptable ? vents en Colombie : les Sœurs – Cette situation est largement monastères et les couvents reflè- te ans aujourd’hui : c’est-à-dire tou- – Oui , même si c’est douloureux. d’Amérique latine sont maintenant héritée d’une certaine promotion te une grande disparité : certains te la génération des années 60-70, Il y a des ordres qui ont disparu les plus nombreuses et les supérieu- de la femme, au XIXe siècle, qui est se meurent, d’autres font preuve marquée par de nombreux départs dans l’histoire, cent ou deux cents res sont colombiennes. passée par l’Eglise catholique : des d’un dynamisme surprenant. et aucune entrée. Depuis 1975, ÉRIC DE CLERMONT-TONNERRE ans après leur création. Je pense à » On constate que les congréga- jeunes filles qui souhaitaient deve- Comment expliquez-vous ces dif- nous avons des entrées régulières un ordre masculin qui s’est appelé tions fondées pour une tâche préci- nir infirmières ou enseignantes férences ? chaque année. Le premier groupe vie religieuse telles que la nôtre, les jésuates. On peut aussi imaginer se rencontrent des difficultés trouvaient dans les congrégations – La crise qu’a connue l’Eglise important, dont je faisais partie, plus conventuelles, plus commu- que des ordres disparaissent en quand cette tâche n’est plus l’apa- un moyen de suivre leur choix. dans les années 60-70 a touché tou- remonte à 1978. Tout à coup, nous nautaires, offrant une part de visibi- tes les familles religieuses. Par la sui- avons été sept jeunes à vouloir lité, sont celles qui ont le plus attiré te, un concours de circonstances a entrer dans l’ordre. A cette époque, au cours de ces dernières années. fait que certains monastères ou cer- beaucoup d’anciens pensaient que On a vu renaître les vocations de Le paisible départ des carmélites de Nancy taines congrégations se sont révé- l’ordre était fichu en France. Ils type monastique. Les formes de vie lés plus séduisants : par leur maniè- nous disaient : « Ce n’est pas la pei- religieuse moins visibles extérieure- NANCY vieillissement des communautés et la diminution des re d’envisager la vie religieuse, par ne de rentrer, vous allez repartir. ment rencontrent plus de difficul- de notre correspondante effectifs. Pendant de longues années, nous avons fait un abbé, un provincial ou un maî- Vous allez nous bousculer pour tés. Notre liturgie, écrite par le Un parfum sucré de tarte aux quetsches flotte dans comme si l’on ne voulait pas savoir. On arrive au seuil tre des novices de grande qualité… rien… » dominicain André Gouzes, est très le cloître, mêlé à l’odeur de la cire. Les petites ombres critique. L’équilibre d’un monastère est autour de » Mais ce n’est pas suffisant » La pyramide des âges s’étoffe priante et a beaucoup de succès brunes des carmélites qui vivent ici pour quelques vingt. A dix ou onze moniales, ça ne tourne plus. On ne d’avoir des jeunes. La tâche des con- donc un peu à la base : sur 430 frè- auprès des jeunes. jours encore glissent sans bruit dans le couloir. Les peut pas gagner sa vie, faire tourner un atelier, soigner grégations consiste à répondre aux res, 160 ont moins de cinquante- – La présence de jeunes reli- dernières feuilles jaunissent au dehors. C’est le der- des sœurs anciennes, former des jeunes, entretenir la défis lancés à l’Eglise et à la foi par cinq ans. C’est un nombre suffisant gieux a-t-elle eu un effet d’entraî- nier automne du carmel de Nancy-Buthégnemont, maison et prier au moins six heures. C’est sûr, ajou- l’évolution du monde et de la socié- qui assure l’avenir de la province. nement, la jeunesse attirant la créé en 1887, et il a quelque chose d’irrésistiblement te-t-elle en riant, nous n’avons pas le temps de rêver ». té. Il faut que la jeune génération – Comment expliquer le succès jeunesse ? nostalgique. Le 21 octobre, une messe a marqué la s’attelle à cette tâche. » relatif de votre ordre, par compa- – C’est certain. Nous avons eu la fin de ce monastère que les sœurs s’apprêtent à quit- LA FABRICATION DES HOSTIES raison à d’autres ? chance de bénéficier successive- ter pour gagner sept carmels. Un départ consenti, Au carmel de Nancy, la fabrication des hosties, Propos recueillis par – Je constate que les formes de ment, à partir de 1978, d’un novi- qui fut d’abord un déchirement avant d’être accepté depuis dix ans sous la responsabilité de Sœur Marie Xavier Ternisien presque sereinement par la petite communauté de de la Trinité, éternelle souriante, constitue une part onze religieuses dont la moyenne d’âge affiche du revenu du couvent. Ces pains d’autel approvision- soixante-sept ans. Même la doyenne, Sœur Geneviè- nent tout le diocèse et même l’île de la Réunion, suite ve, quatre-vingt-seize ans, qui marche toute pliée en à la visite d’un missionnaire qui en avait aimé le deux, a retrouvé la paix de l’âme, « convertie à l’idée goût ! Quand tout tourne bien, la machine semi- de partir ». La perspective de quitter cet endroit où industrielle produit huit cents plaques par jour. Ensui- elle vivait depuis soixante-cinq ans, protégée du mon- te, son missel sur les genoux, sœur Marie découpe les de par la clôture absolue et la règle du silence, l’ef- hosties à l’emporte-pièce, grappillant une phrase par- frayait. ci, par-là, pour nourrir sa réflexion spirituelle. La raison de ce départ ? Comme ailleurs, le vieillis- La benjamine, Sœur Marie du Christ, une juriste sement de cette communauté contemplative et le de trente-huit ans, experte en droit canon et rompue non - renouvellement du nombre de moniales, de aux nouvelles technologies – elle a réalisé un plus en plus âgées. Crise des vocations : il y a moins CD-ROM sur le carmel de Nancy –, cousait des orne- de candidates à une vie qui reste austère, ainsi que ments liturgiques pour le diocèse. Mais elle a dû l’avait voulu, au XVIe siècle, sainte Thérèse d’Avila, renoncer. Trop de travail. « Nous n’avions presque mais n’est plus héroïque. Le phénomène touche plus de temps à consacrer à la lecture spirituelle… » d’autres monastères en France et oblige ces petites Finalement, la souffrance du départ a été surmon- communautés de femmes à se replier vers d’autres tée par les sœurs. Elles sont un peu inquiètes, toute- lieux, plus ou moins douloureusement. Il existe fois, du devenir d’un lieu qui sera vendu et dont le aujourd’hui une centaine de carmels en France. Cer- profit leur reviendra. Elles en feront don à leur nou- tains sont vigoureux, d’autres subsistent sur un équili- velle communauté d’accueil. Un hectare de bâti- bre précaire. Il y a quelques semaines, Autun a fermé ments, une chapelle, deux hectares de terrain, un ses portes et deux autres monastères s’apprêtent à beau parc un peu malmené par la tempête, et un en faire autant. Voilà quatre ans qu’à Nancy les potager, sur une colline, en plein centre-ville… Les sœurs réfléchissaient à la question. Une décision dou- sœurs redoutent une opération immobilière. Elles loureuse et collégiale que la prieure, Mère Marie- prient pour que le diocèse rachète le carmel et que le Madeleine, ne peut évoquer sans avoir les yeux lieu conserve sa vocation religieuse. Déjà, une asso- pleins de larmes. « C’est un mouvement progressif, dit ciation de soutien s’est créée. Dimanche 3 décembre, avec douceur Sœur Claude, responsable de la Fédéra- les curés sont montés en chaire pour mobiliser leurs tion des carmélites de Paris. Il ne faut pas faire de paroissiens autour d’un projet de création de centre théorie générale qui reste dans l’abstrait, chaque situa- spirituel diocésain. tion est à considérer pour elle-même, pour les sœurs et dans un environnement. Mais il y a une réalité, c’est le Monique Raux SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 11

Les enfants sont deux fois Partis et clubs de réflexion de droite veulent plus exposés que les adultes définir les contours d’un projet sur l’éducation à la pollution par le benzène Le RPR tenait, samedi 2 décembre, ses Rencontres nationales sur ce thème Convaincue que l’éducation sera l’un des sujets rain. Samedi 2 décembre, le RPR tenait ses Ren- propositions, notamment sur les finalités de majeurs des prochaines campagnes électorales, contres nationales pour l’éducation. Pour l’oppo- l’école ou la décentralisation, pourraient heurter Leur physiologie explique cette différence la droite affiche son ambition d’occuper ce ter- sition, ce débat n’est pas sans risque. Certaines la frange conservatrice de son électorat.

LES ENFANTS sont plus expo- en différents points de la ville. « Les REVENIR sur le terrain éducatif : tion présidée par Alain Juppé. A cet- tie des enseignants déçus par l’im- des enfants, sans en laisser au bord de sés à la pollution que les adultes. niveaux de concentration en benzè- affichant cette ambition, la droite a, te occasion, Xavier Darcos, séna- mobilisme de la gauche et de débri- la route, doivent acquérir à l’issue de Les services pédiatriques s’en dou- ne dans l’air intérieur des crèches ces derniers jours, tenté de démon- teur RPR de la Dordogne et ancien der l’expression de ceux qui, en la scolarité obligatoire ». Au-delà du taient, qui voyaient débouler des sont en général deux à trois fois plus trer que l’éducation sera l’un des doyen de l’inspection générale de silence, se sont reconnus dans les consensuel « lire-écrire-compter » parents affolés, leur bambin souf- élevés que ceux de l’air extérieur », thèmes majeurs des prochaines l’éducaton nationale, est allé plus discours modernisateurs de Claude emprunté à la gauche républicaine, freteux dans les bras, à chaque pic révèle l’enquête. Une étude bapti- campagnes électorales. Tentant, loin : « Cent vingt ans après les lois Allègre. Pour eux, il faut donc, d’ici la question des contenus de l’ensei- atmosphérique d’azote, de soufre sée Lifemacbeth, menée au niveau tout à la fois, de rebondir sur la de Jules Ferry, il faut proposer quel- à 2002, « formuler des propositions gnement reste à éclairer. ou d’ozone. Une étude menée par européen en 1999, avait abouti au période Allègre et de se dégager du que chose du même ordre : une gran- acceptables », affirme le vice-prési- Autre sujet de divergences, la l’Institut national de l’environne- même constat. La présence de sour- climat empoisonné des « affaires », de loi scolaire. » Claude Goasguen, dent de DL, Jean-Pierre Raffarin. décentralisation. « Elle n’est pas une ment industriel et des risques (Ine- ces d’émission dans un bâtiment, partis et clubs de réflexion de l’op- porte-parole de Démocratie libéra- Pour eux aussi, la droite affiche fin en soi », défend Alain Madelin, le ris) vient étayer ce savoir empiri- notamment le chauffage ou cer- position veulent occuper un terrain président de DL, refusant qu’il y ait que. Les premiers résultats de ce tains isolants, s’ajoute à celles pro- laissé en friche par la gauche pluriel- « autant de ministres de l’éducation travail scientifique, qui aura duré venant de la rue et amplifie la pollu- le, toute tournée vers « la question Où l’on reparle du référendum nationale qu’il y a de présidents de plus de deux ans, ont été rendus tion intérieure. des moyens », à l’occasion du plan région ». Jacques Barrot (UDF) prô- publics lors d’un colloque sur la pluriannuel pour l’école annoncé le Proposée par Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de ne, comme le vice-président RPR qualité de l’air, organisé à Toulou- ÉTENDRE L’EXPÉRIENCE 15 novembre par Jack Lang. Très 1995, enterrée par François Bayrou lors de son passage au ministère du Sénat, Gérard Larcher, « une se du 29 novembre au 1er décem- Dans les crèches, mais également loin de s’entendre sur une quelcon- de l’éducation nationale, la tentation du référendum a resurgi à l’oc- voie nouvelle entre déconcentration bre. L’équipe pilotée par André dans les chambres des enfants, les que « synthèse », la droite s’est casion de la réflexion engagée par la droite sur l’éducation. Pierre- et décentralisation », avec « la créa- Cicolella a mené, à Rouen, l’hiver taux relevés par les capteurs dépas- d’ores et déjà donné un mot d’or- André Périssol, secrétaire national à l’éducation au RPR, affiche sa tion d’établissements publics ». dernier, une expérience originale sent les valeurs sanitaires proposées dre commun, formulé tant par des « prudence » sur le sujet. Michèle-Alliot Marie, présidente du mouve- Michèle Alliot-Marie n’a pas affron- sur 21 enfants, âgés de 2 et 3 ans, par le Conseil supérieur d’hygiène représentants de Démocratie libéra- ment gaulliste, a évité d’en parler, samedi 2 décembre, devant ses té le sujet devant ses troupes, le et sur 22 parents. Pendant une publique (actuellement fixées au le et de l’UDF qu’au RPR : « Rendre troupes. Mais Nicolas Sarkozy a, le même jour, proposé d’en formu- 2 décembre, se contentant d’une semaine, ils ont recherché dans les niveau européen à 10 microgram- le débat éducatif à la nation ». Fort ler la question : l’Etat continuant de garantir l’habilitation des diplô- allusion : la « proximité » doit consti- urines de ces sujets le benzène, un mes par mètre cube et ramenées à d’un sondage commandé à l’insti- mes, la formation des professeurs et l’égalité entre les régions, seriez- tuer, selon elle, avec « l’épanouisse- polluant cancérogène, via deux de 5 microgrammes en 2010). Or les tut Ipsos, le RPR, qui tenait, samedi vous « pour ou contre la régionalisation de l’éducation nationale ? ». ment de la personne humaine » et ses métabolites, l’acide muconique enfants passent dans ces lieux entre 2 décembre, des Rencontres natio- Xavier Darcos, sénateur RPR et proche de François Bayrou (UDF), « la modernité », l’un des trois axes et l’hydroquinone. Le résultat est 90 % et 95 % de leur temps. L’étude nales pour l’éducation assorties de dont il fut le directeur de cabinet Rue de Grenelle, s’est aussi interro- d’un projet pour l’éducation. En net : « On observe chez les enfants fait donc une double démonstra- tables rondes éclectiques, souligne gé, lors du séminaire des clubs Dialogue et initiatives, le 22 novem- revanche, la décentralisation serait en moyenne 1,7 fois plus d’acide tion : les enfants, comme tout un à l’envi que « 86 % des sympathi- bre : « Quels seraient les sujets qui pourraient être donnés à la nation, « la » question d’un éventuel réfé- muconique et 1,9 fois plus d’hydro- chacun, respirent une pollution sants de la gauche plurielle attendent aux élus, aux citoyens » ? rendum pour Nicolas Sarkozy. quinone que chez leurs parents. » supérieure aux normes mais, en de la droite qu’elle dise ce qu’elle pen- Reste aussi à définir les contours Les chercheurs concluent que plus, ils ingèrent cet air vicié, en se de l’école ». Pierre-André Péris- « acceptables » d’autres sujets plus leur étude « conforte l’hypothèse moyenne, deux fois plus que leurs sol, secrétaire national à l’éduca- le, a précisé dans le même cadre haut et fort sa volonté de réconci- consensuels bien que mal défri- d’une surexposition de l’enfant ». Ils parents. tion, promet des propositions pour qu’il ne fallait « pas faire de comple- lier le pays avec ses profs. «Ilne chés : la droite affirme la nécessité expliquent cette différence par l’hy- « Rien dans cette étude ne permet le printemps 2001, avec une convic- xe, nos adversaires politiques n’étant s’agit pas de porter le débat pour de développer l’évaluation (et de peractivité de l’enfant, mais plus cependant de conclure que le risque tion : « C’est parce qu’en 1997 la gau- pas mieux lotis en matière de opposer la nation aux enseignants », mieux reconnaître le mérite des encore par sa physiologie. « Rap- de maladie liée à la pollution soit plus che n’avait pas de propositions sur réflexion sur l’éducation ». insiste Alain Juppé. enseignants), d’accroître l’autono- portés au poids, son volume respira- grand chez l’enfant : ce n’était pas l’école que, faute de mandat des élec- Le débat est donc placé sur les mie des établissements, d’étendre toire et sa masse sanguine sont plus son but », précise M. Cicolella. Les teurs et condamné à ne s’appuyer LES DIVERGENCES DE LA BASE finalités de l’école. Non sans risques. l’expérimentation pédagogique élevés que ceux de l’adulte », rappel- chercheurs comptent, dans les mois que sur lui-même, Claude Allègre a La droite tire de la période Allè- En affirmant que « le système éduca- (Alain Madelin propose la création le l’étude. Les valeurs observées qui viennent, compléter leurs inves- échoué. » gre une double certitude : « Les tif n’est plus seulement tourné vers la de mille collèges et lycées expéri- varient d’un individu et d’un jour à tigations sur de nouvelles catégo- La même analyse a prévalu lors esprits sont prêts à la réforme », com- diffusion du savoir », Claude Goas- mentaux), ou encore d’adapter l’autre, dans un rapport de 1 à 20. ries d’enfants. Ils travaillent égale- d’un séminaire « Pour refonder me l’a rappelé Alain Juppé le guen sait qu’il heurte la frange con- l’école à la diversité des élèves en Les prélèvements urinaires con- ment à repérer dans les urines les l’éducation nationale », coorganisé 22 novembre et, contrairement à servatrice de l’électorat de droite. La diversifiant les parcours et en con- duits par l’Ineris ont été doublés métabolites d’autres polluants afin le 22 novembre par les clubs Dialo- l’analyse du prédécesseur de Jack direction du RPR a également pu tractualisant les objectifs de réussi- d’une analyse atmosphérique, à d’étendre l’expérience. gue et Initiative, rassemblant les dif- Lang, la réforme n’est pas morte mesurer, le 2 décembre, les divergen- te des établissements scolaires. l’aide de capteurs disposés dans et férentes composantes de l’opposi- avec Claude Allègre. Le moment ces de sa base en évoquant la défini- aux abords de trois crèches, situées Benoît Hopquin tion, et France moderne, associa- serait donc venu de séduire une par- tion du « bagage commun que 100 % Nathalie Guibert A Colombes, le collège Lakanal réclame « des moyens » pour rester un « bon » établissement EN VINGT-TROIS ANS de carriè- Pourtant, à Colombes, d’autres bre. En vain. « On a été trop gentil re au collège Lakanal de Colombes collèges ne font pas le plein. « Nous trop longtemps », lance une ensei- (Hauts-de-Seine), Philippe, profes- avons pas mal de dérogations », cons- gnante de français, qui défile pour seur d’éducation physique et sporti- tate Françoise, professeur de mathé- la première fois de sa carrière. La ve, n’a « jamais connu » une telle matiques. « Une centaine », précise manière forte – occupation des son collègue Philippe. Passe-droit, locaux, grève et manifestation – REPORTAGE copinage, fausse domiciliation, les semble porter ses fruits. La mairie méthodes employées pour obtenir est prête à accorder un terrain et le Un professeur : une place à Lakanal sont sans surpri- conseil général d’accord pour finan- « On a peur que ses. « Que voulez-vous, les parents cer les travaux d’aménagement, ça bascule. Il y a préfèrent Lakanal, c’est le bon collè- mais aussi pour améliorer la dota- des signaux d’alerte » ge », lâche une mère. « Nous récupé- tion en crédits de fonctionnement. rons aussi des élèves qui ont été virés Enfin, une délégation devait être d’autres établissements et on a main- reçue au ministère de l’éducation mobilisation. Depuis plus d’une tenant deux ou trois cas difficiles par nationale, lundi 4 décembre, dans semaine, des parents d’élèves occu- classe », tempère un enseignant. l’après-midi. pent jour et nuit l’établissement, « On se bat pour la sécurité et l’en- tous les professeurs sont en grève et, « TROP GENTIL TROP LONGTEMPS » cadrement de nos enfants. Des profs, samedi 2 décembre, près de quatre « A chaque fois qu’on demande c’est bien, mais ce n’est pas suffi- cents personnes ont manifesté dans des moyens supplémentaires, on nous sant », insiste une mère d’élève. «Il les rues de la ville pour réclamer dit qu’on est dans les normes », va sans doute falloir revoir la carte « des moyens supplémentaires » pour dénonce une professeur d’anglais, scolaire et cela ne ravit pas tout le Lakanal. pour qui l’augmentation des effec- monde », estime Françoise. Seul collège de Colombes qui n’est tifs n’a pas été prise en compte dans Samedi, la manifestation s’est pas classé en zone d’éducation priori- les dotations de l’établissement. achevée devant l’hôtel de ville, sur taire (ZEP), Lakanal a le profil d’un « On demande simplement les une note d’espoir. Quand le maire a établissement de centre-ville sans moyens de gérer la pénurie », ajou- lancé « Votre lutte est légitime », histoire, implanté dans un quartier te-t-elle. Les associations de parents et enseignants l’ont large- pavillonnaire, avec une équipe ensei- parents d’élèves et les professeurs ment applaudi. gnante stable, des bonnes classes avaient déjà alerté l’inspection européennes et aucun fait marquant académique en juin et en septem- Sandrine Blanchard de violence scolaire. « C’est un bon petit collège qui tourne. Rien de grave ne s’est jamais passé », témoigne une mère de famille. « C’est le collège réfé- rence de Colombes, on ne demande surtout pas le classement en ZEP », souligne un autre parent d’élève. Mais alors, qu’est-ce qui ne va pas à Lakanal ? « On a peur que ça bascu- le », explique Philippe. « Il y a des signaux d’alerte. Les actes d’incivilité sont en hausse et le nombre d’élèves en difficulté augmente », témoignent plusieurs enseignants. Pour prévenir ce « risque de dérive », les grévistes et les parents d’élèves demandent des locaux et du personnel d’enca- drement supplémentaire (sur- veillants, conseiller principal d’éduca- tion, secrétaire, ouvrier de service, infirmière à temps complet). Car, d’année en année, le collège explose en effectifs. Prévu pour 600 élèves, il en accueille cette année 776. Le réfectoire fait aussi office de salle de permanence et la cour de récréation n’offre – les parents ont calculé – qu’1,25 mètre carré par élève. 12 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 SOCIÉTÉ Manifestation Soufiane, quinze ans, a été tué à Grenoble à Abbeville par deux mineurs de seize et dix-sept ans pour soutenir L’adolescent a été retrouvé poignardé, samedi 2 décembre, dans un local technique du quartier de la Villeneuve. un professeur Quelques grammes de haschich seraient à l’origine du meurtre de français GRENOBLE Pour attirer leur victime, les jeune Soufiane, signalée dès mer- PLUSIEURS centaines de person- de notre correspondante deux jeunes gens lui auraient fait credi soir par ses parents, et la nes, six cents selon la police, un mil- Le jeune Soufiane, quinze ans, a miroiter la découverte d’un revol- découverte samedi, soit quatre lier selon les manifestants, ont défi- été tué pour quelques grammes de ver ou d’un pistolet. La scène jours plus tard, du corps sans vie, lé samedi 2 décembre à Abbeville haschich dont il n’aurait pas rever- aurait ensuite rapidement dégéné- par quatre jeunes. (Somme) pour soutenir un profes- sé la commission à ses fournis- ré. Selon les premiers éléments de Dans ce quartier réputé sensi- seur de français gardé à vue après seurs. Disparu mercredi 29 novem- l’enquête, il y aurait d’abord eu ble, dans lequel trois jours plus tôt des plaintes de parents d’élèves bre de son domicile, situé dans tentative de strangulation, puis le un gymnase avait été incendié, le (Le Monde du 1er décembre). Les l’ancien village olympique de Gre- jeune Soufiane se débattant, ses meurtre du jeune Soufiane a manifestants, enseignants et noble, il a été retrouvé mort, same- agresseurs auraient sorti un cou- déclenché une série d’incidents. parents d’élèves, entendaient dire di 2 décembre. Le jeune garçon, teau et l’auraient frappé de plu- Une dizaine de voitures ont été « non à l’intervention judiciaire dans de nationalité algérienne, allait sieurs coups, dont un mortel. Une incendiées dans la nuit de samedi les choix pédagogiques ». Des poli- avoir seize ans. Son corps gisait autopsie devrait permettre de à dimanche. Le feu a également ciers, sur ordre du parquet, avaient dans un local technique du quar- déterminer les causes exactes de été mis, dimanche, à un groupe interpellé le 24 novembre au collè- tier voisin de la Villeneuve, por- la mort. scolaire désaffecté. Sur les murs ge Millevoye l’enseignant, auquel il tant les marques de plusieurs « Les circonstances de l’acte font de l’établissement dans lequel était reproché l’étude en cours du coups de couteau, dont un mortel froid dans le dos », a déclaré, lundi avait grandi la victime, on pouvait Grand Cahier, un ouvrage d’ Agota à la gorge. 4 décembre, au Monde, le procu- lire des inscriptions comme « Sou- Kristof qui contient quelques « scè- Un appel téléphonique reçu le reur de la République, Xavier fiane, on t’aime », « Soufiane, on te nes assez fortes », selon le recteur, mercredi soir par la victime a Richaud. Selon lui, ce drame est vengera ». évoquant notamment « la zoophilie orienté rapidement l’enquête vers symbolique d’une forme de délin- et la fellation ». Le procureur d’Ab- deux adolescents, âgés de seize et quance souterraine, liée à des tra- VÉHICULES INCENDIÉS beville, Patrick Steinmetz, a classé dix-sept ans, de nationalité françai- fics et commerces en tout genre, Des véhicules ont à nouveau été vendredi 1er décembre ces plaintes se, en compagnie desquels la victi- dont les auteurs restent souvent incendiés dans la nuit de diman- sans suites. me avait été aperçue. Selon le inconnus de la justice. che à lundi 4 décembre, sans témoignage du père de l’un d’en- Bon élève, amateur de football, qu’aucun réel affrontement n’op- DÉPÊCHES tre eux, le jeune garçon était ren- la victime n’avait ainsi jamais eu pose les jeunes aux forces de l’or- a LISTÉRIA : la fromagerie de tré à son domicile, vers 21 heures, affaire à la police. Ses agresseurs dre. Une cérémonie devait être Lencloître (Vienne) a annoncé, portant une blessure au poignet. n’avaient eux-mêmes jamais été organisée, mardi 5 décembre, à la samedi 2 décembre, dans un com- Interpellés samedi 2 décembre condamnés, l’un d’eux ayant sim- mosquée du quartier de la Ville- muniqué, le retrait de la vente de en fin d’après-midi, les deux ado- plement été mis en cause pour des neuve avant le rapatriement du l’ensemble des fromages « Che- lescents seraient passés aux aveux dégradations mais l’affaire n’avait corps de l’adolescent en Algérie. vrac » et « Palet Cremeux », après au cours de leur garde à vue. pas eu de suites judiciaires. « Pour- Une information judiciaire pour la mise en évidence de listéria dans tant, constate le procureur, ils se homicide volontaire devait être ces produits. Les fromages « Chabi- « FROID DANS LE DOS » livraient tous trois à une économie ouverte lundi 4 décembre et les chou du Poitou », fabriqués dans le De source judiciaire, on indique parallèle ». deux meurtriers présumés de- même atelier, sont également reti- qu’ils auraient reconnu avoir attiré A la suite de son interpellation, vaient être présentés dans la jour- rés de la vente. Soufiane dans le but d’avoir une un des deux jeunes gens a conduit née à un juge d’instruction. a PEINE DE MORT : plus de explication avec lui. Outre la reven- la police jusqu’à une cache où La justice devra notamment 1 500 manifestants ont défilé, te de haschich, les deux jeunes était dissimulé un kilo de has- déterminer s’il convient de retenir samedi 2 décembre, à Paris pour gens ont évoqué un fusil à pompe chich. « C’est toute cette partie ou non la préméditation, et savoir réclamer la libération de Mumia trouvé quelque temps auparavant cachée de l’iceberg qui émerge lequel des deux adolescents a Abu-Jamal, ancien journaliste noir par Soufiane et qu’ils avaient avec de tels drames », fait remar- porté les coups mortels, chacun américain, condamné à mort et en caché dans l’intention de le reven- quer le magistrat. Une interroga- pour l’instant se rejetant la sursis d’exécution depuis dix-sept dre. L’arme avait ensuite disparu, tion plane également sur le dos- responsabilité. ans dans une prison de Pennsylva- chacun soupçonnant l’autre de sier, en raison du délai qui s’est nie (Etats-Unis). l’avoir récupérée pour la vendre. écoulé entre la disparition du Nicole Cabret a PÉDOPHILIE : le prêtre d’Evreux Denis Vadeboncoeur, qui avait été incité à se livrer à la justice par son évêque pour des Un service d’une clinique proche de Nancy soupçonné actes de pédophilie, a été mis exa- men, samedi 2 décembre, pour « viols sur mineur par personne d’avoir réutilisé du matériel médical à usage unique ayant autorité », et écroué (Le Mon- de daté 3 et 4 décembre). NANCY aux questions des patients. Le doc- l’établissement en trottinette. Cet- a Le corps inhumé au cimetière de notre correspondante teur Philippe Sebillotte, PDG de te dernière péripétie pourrait prê- de Lestelle-Betharram (Pyrénées- La directrice de l’Agence régio- l’établissement, a reconnu vendre- ter à sourire si elle ne s’inscrivait Atlantiques) est bien celui du Père nale de l’hospitalisation de Lorrai- di que le risque existait, mais qu’il dans un contexte de santé publi- Pierre Silviet-Carricart, mis en exa- ne, Huguette Vigneron-Méleder, était « infinitésimal ». « En notre que. En outre, cet été, un patient men pour viol sur mineur et décé- a suspendu, jeudi 30 novembre, âme et conscience de médecins, vosgien du Dr Henry est décédé, dé en février à Rome, ont confirmé pour une durée d’un mois, l’activi- nous n’avons pas voulu faire courir accusant juste avant de mourir, les analyses ADN. L’exhumation té d’angioplastie périphérique et de risques aux patients. Nous avons dans une plainte posthume, la cli- du corps avait été demandée par coronaire de la polyclinique d’Es- commis une faute, une erreur d’in- nique d’être responsable de les avocats des victimes. Cette sey-lès-Nancy. Dans le même terprétation de la loi. Le matériel « défauts de soins » à son égard. confirmation met un terme à l’ac- temps, la direction départementa- périphérique à notre sens ne com- Pour le docteur Henry, ce décès tion pénale. le des affaires sanitaires et socia- portait pas de danger. » est « la goutte d’eau qui a fait a AMIANTE : la Cour de cassa- les de Meurthe-et-Moselle a déborder le vase ». tion a rejeté, jeudi 30 novembre, enjoint la clinique d’aviser tous FAUTE LOURDE Une information judiciaire pour le pourvoi formé par le Fonds de les patients ayant subi une angio- De son côté Laurent Le Mesle, homicide involontaire a été ouver- garantie des victimes du terrorisme plastie dans l’établissement procureur de la République, a te. « Je continue le combat »,a et autres infractions, après la déci- depuis le 1er janvier 1995 (environ ouvert deux informations judiciai- déclaré le praticien, accusé par la sion de la cour d’appel de Caen, le 5 000), du « risque minime mais res pour mise en danger délibérée clinique d’expérimentations médi- 16 septembre 1999, de confirmer réel encouru d’une contamination de la vie d’autrui, réutilisation de cales non conformes à la loi l’indemnisation de Michel Drouet, infectieuse d’hépatite B, C ou du matériel à usage unique, fraude à Huriet sur la bioéthique. «Si décédé depuis à cinquante- VIH ». La clinique doit mettre à la Sécurité sociale et exercice illé- l’ARH a décidé cette sanction lour- trois ans d’un mésothéliome. profit ce délai pour prouver la tra- gal de la médecine et complicité. de ce n’est pas par hasard, c’est que M. Drouet avait été la première vic- çabilité économique du matériel Depuis plus d’un mois, la polyclini- mes accusations étaient fondées, time de l’amiante indemnisée par employé. « Force est de constater que traverse en effet une période indique-t-il. J’ai dit la vérité. J’ai une commission d’indemnisation que nous n’avons pas la certitude tourmentée. pris mes responsabilités, à la clini- des victimes d’infractions. La Cour absolue que la procédure est respec- Un de ses cardiologues fonda- que de prendre les siennes. » a également confirmé qu’il y a bien tée, a souligné Mme Vigneron-Méle- teurs, le docteur Michel Henry, a une faute pénale à l’origine des con- der. En d’autres termes, il n’y a pas dénoncé cet été à la DDASS « les Mo. R. taminations par l’amiante. adéquation entre le nombre d’actes graves dysfonctionnements régnant et l’achat de matériel.» au sein de l’établissement ». Dans Ce constat fait suite à une dou- sa plainte, il visait l’autre équipe ble inspection lancée par l’ARH et de cardiologues opérant dans le la DDASS. Des spécialistes du même établissement, les accusant Comité de lutte contre les infec- de réutiliser du matériel à usage tions nosocomiales de l’Est, à unique. Il s’agissait de matériel Strasbourg, ont audité les procé- périphérique utilisé dans les dilata- dures du service de cardiologie et tions coronaires, à savoir des infla- n’ont pas eu la preuve que le servi- teurs et le matériel de prise de ce respectait les recommanda- pression. Il mettait également en tions de l’autorité de tutelle. cause ses collègues de l’autre équi- Depuis le 1er janvier 1995, il est en pe, les accusant d’employer dans effet légalement interdit de réutili- les blocs du personnel non quali- ser le matériel à usage unique. fié et de surcoter des actes en Une pratique que la clinique a tar- radiologie. dé à mettre en œuvre, la seconde Les hostilités sont ouvertes équipe de cardiologie ne l’appli- depuis plusieurs mois entre ce pra- quant que depuis le printemps der- ticien, réputé dans le domaine de nier. la cardiologie interventionnelle, et l’établissement. Le médecin a NUMÉRO VERT été convoqué jeudi devant le con- C’est la raison pour laquelle les seil d’administration, qui devrait patients ayant subi depuis cette lui signifier prochainement son date des angioplasties ou des exclusion définitive pour faute angiographies dans ce service lourde. La clinique lui reproche (environ 5 000) seront personnelle- notamment d’avoir refusé de pren- ment informés par la clinique, qui dre en charge un patient présen- assumera la charge financière des tant un infarctus. Il avait expliqué tests de dépistage. Un numéro qu’il ne pouvait le soigner car son vert a été installé infirmière attitrée avait fait l’objet (0-800-08-09-10). Des cardiolo- d’une éviction pour avoir notam- gues seront chargés de répondre ment circulé dans les couloirs de 13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 Le renouveau du Port autonome de Marseille Après les années noires marquées par les troubles sociaux et une modernisation trop lente, le grand port méditerranéen reprend confiance. Les porte-conteneurs géants y côtoient désormais les paquebots de croisière et la coopération économique avec Lyon porte ses fruits

MARSEILLE Une remontée spectaculaire 17 mètres entre les jambes, capa- 200 millions de francs, dont les gement et de déchargement des kers ne font pas partie du person- de notre correspondant régional ble de « travailler les navires de premières retombées concrètes navires) avaient provoqué, pen- nel du PAM, mais cette catégorie Pour la deuxième année consécu- TRAFIC CONTENEUR DU PORT 6 700 boîtes », il est installé sur le seront visibles dès 2004. dant de longues semaines, des blo- professionnelle, dont le statut est tive, la santé du Port autonome de DE MARSEILLE quai de Graveleau, dans les bas- Ce qui se voit moins, mais comp- cages qui décrédibilisaient la place lui-même en pleine évolution, n’a Marseille (PAM), qui reste le pre- en milliers de conteneurs sins ouest de Fos, dont le tirant te autant, c’est, selon la direction dans le monde globalisé et cruel jamais entravé le fonctionnement équivalent 20 pieds mier de France, est plutôt bonne d’eau atteint 17 mètres et vient du port, la pacification des rap- des opérateurs maritimes. Cette du port cette année. er et cela redonne le sourire à tout le 664 compléter un ensemble de huit ports sociaux : depuis le 1 janvier, année, un accord sur les 35 heures Mais il y a un symbole plus fort monde ici. Car le port est à Mar- portiques. Le 19 octobre, le pre- le port n’a été perturbé ponctuelle- a été signé au PAM par les deux encore du changement des rela- seille ce que Renault fut à la Fran- 660 mier navire Overpanamax, le ment que quelques heures. En organisations syndicales les plus tions sociales dans la place : lors ce : un symbole, parfois exagéré, 622 Nedlloyd Normandie, capable de 1996 et 1997, les crises liées à la importantes, la CGT et la CGC, qui d’une récente tournée en Asie, en de la vitalité de la ville et de sa 548 transporter 4 419 conteneurs équi- réparation navale ou à l’acconage réclament encore quelques nouvel- compagnie des différentes profes- région. Or le PAM a connu, depuis 498 valent vingt pieds (EVP, (c’est-à-dire les opérations de char- les avancées salariales. Les doc- sions portuaires, Eric Brassard, le le début 2000, un résultat en aug- 447 432 437 6,1 mètres) accostait. directeur du PAM, a emmené trois mentation de 5,7 % par rapport à des principaux responsables cégé- 1999 et cette augmentation touche 350 PACIFICATION SOCIALE Une liaison fluviale renforcée avec Lyon tistes, ceux de l’union locale du tous les secteurs d’activité. En saluant son arrivée, le PAM port, des dockers et du personnel Le trafic passager progresse soulignait que celle-ci marquait la Dans une charte de coopération signée début 1997 (Le Monde du du PAM. bien, particulièrement sur la Cor- réussite des efforts de « fiabilité et 7 novembre 1996), les maires de Lyon et Marseille souhaitaient le ren- Selon lui, il s’agissait de faire tou- se, celui des croisières devient flo- de compétitivité de toute la place forcement des relations portuaires entre leurs villes. Trois ans après, cher du doigt à ces difficiles interlo- rissant, tandis que les hydrocarbu- portuaire ». Ce navire apparaissait les progrès sont significatifs. Le Port de Marseille vient de prendre cuteurs la dureté du monde com- res, les vracs solides ou liquides et aussi à ses yeux comme le symbole une participation de 16 % dans Lyon terminal, filiale de la Compagnie mercial moderne et de montrer les marchandises diverses circu- d’une avancée dans les trafics les nationale du Rhône, qui exploite une plate-forme multimodale, à l’in- que les ports n’ont plus le statut ins- lent en grande quantité sur la pla- record sur ce terrain. Plus impor- plus disputés « ceux des lignes térieur du port Edouard-Herriot, spécialisée dans le transport de con- titutionnel dont ils bénéficiaient ce. Les fruits, dont certains étaient tant encore dans la concurrence régulières en conteneurs ». Ce teneurs. Elle facilite le transit des marchandises, par des navettes fer- naguère. Bref, d’arriver à ce que ces réceptionnés ailleurs, sont enfin acharnée que se livrent les places sont ces succès qui ont conduit le roviaires et fluviales Lyon - Fos-sur-Mer. En deux ans, le trafic est pas- rudes combattants de classe devien- revenus. C’est d’ailleurs une spéci- portuaires, l’augmentation de la port à annoncer, mercredi sé de trois à dix navettes hebdomadaires. nent un peu plus « business min- ficité du port marseillais d’être productivité est notable : sur le 29 novembre, qu’il anticipe les pro- Alors qu’elle n’attirait, il y a deux ans, que 36 % du trafic maritime ded ». Avec la modernisation de capable d’opérer toutes les mar- temps d’escale du navire, le nom- grammes planifiés pour 2006 avec en provenance ou à destination de Rhône-Alpes, Marseille représen- l’outil portuaire, c’est certainement chandises sans être prisonnier bre des mouvements est désor- une opération « Fos 2 XL » (lire te aujourd’hui presque 50 %. Sur les destinations du Sud Méditerran- le pari le plus important engagé par d’un seul trafic. Mais c’est le trafic mais de 35 à l’heure, contre 31,6 Fos to excell, Fos vers l’excellence) née, les chiffres atteignent 80 % et sur l’Asie 70 %. Mais le port reste la direction actuelle du PAM. conteneur qui apporte le plus de naguère. Ces gains tiennent à qui se traduit par des investisse- en retard sur les ports de la façade ouest pour l’Amérique du Nord, satisfaction, avec 9 % d’augmenta- l’amélioration des techniques ments de modernisation de destination majeure des Rhônalpins. – (Corresp.) Michel Samson tion en tonnage sur les neuf pre- mises en œuvre dans toute la chaî- miers mois de l’année. ne de production. La manuten- Le port avait raté, dans les tion, entièrement exécutée avec années 70, ce tournant technologi- des cavaliers porte-conteneurs, est que majeur : il s’était retrouvé en chaque jour plus rapide grâce à la 60e position mondiale pour les généralisation des systèmes infor- conteneurs, alors qu’il est classé matiques de repérage de chaque huitième pour l’ensemble du ton- boîte sur son aire de stationne- nage. Une partie du patronat – et ment. des salariés – estimait en effet que Au printemps, le port mettait en la rationalisation et la transparen- service un troisième portique Over- ce qu’implique la conteneurisation panamax – c’est-à-dire apte à trai- des trafics risquaient de réduire ter les porte-conteneurs dépassant ses marges. Les bassins ouest (Fos) 32 mètres de large, donc trop et est (La Joliette) connaissent grands pour franchir le canal de désormais des accélérations Panama. D’une hauteur de Inondations dans les Yvelines et le Nord - Pas-de-Calais LA SITUATION est en passe de « redevenir normale » dans les Yveli- nes, a indiqué, dimanche 3 décembre, le sous-préfet de Mantes-la- Jolie, après les dégâts causés, dans la nuit de samedi à dimanche, autour de Mantes-la-Jolie, où une quinzaine de villages ont été tou- chés par la montée des eaux d’une rivière et 200 maisons envahies, après de très fortes pluies. A Houdan, l’hôpital a été inondé ainsi qu’une entreprise de Septeuil et plusieurs dizaines de maisons des environs. La RN 12, notamment, a été coupée. Dans le Nord, la circula- tion sur l’autoroute A 1 a été interrompue dimanche matin dans le sens Paris-Lille entre Phalempin et Seclin (Nord). Dans le Pas-de-Calais, à Libercourt, une quarantaine d’habitations ont dû être évacuées. A Noyelles-sous-Lens, les pompiers ont constaté des infiltrations dans la digue d’un canal qui ont inondé une trentaine de caves et de jardins voisins. Arras, Bapaume, Lens, Liévin et Avion ont également connu quelques inondations après les fortes pluies qui se sont abattues sur le bassin minier. Le Nord - Pas-de-Calais subit depuis des semaines de très fortes pluies (Le Monde du 29 novembre). Seine-et-Marne : embouteillages autour du centre commercial Val-d’Europe L’AFFLUENCE suscitée par l’ouverture du centre commercial Val- d’Europe en Seine-et-Marne (Le Monde du 25 octobre) a relancé la campagne menée depuis trois ans par 80 communes du Collectif des maires du Nord Seine-et-Marne, pour la suppression du péage de Cou- tevroult (tarif : 11 francs), le premier sur l’A 4 en venant de Paris. Cet- te mobilisation est liée à l’importance croissante du trafic local d’évite- ment, qui paralyse les routes secondaires du secteur. Implanté en 1974, le péage de Coutevroult a été peu à peu rejoint par l’urbanisa- tion rapide. « Contourner le péage est devenu un véritable sport local », constate Michel Houel, vice-président du conseil général et maire d’une commune voisine. Le phénomène a pris une proportion catas- trophique avec l’ouverture, le 25 octobre, du centre commercial Val- d’Europe. Du jour au lendemain, le CD 406, petite route de campa- gne, est devenu un « point noir » avec 17 000 véhicules par jour. «A certaines heures, il faut quarante-cinq minutes pour aller du centre com- mercial à Magny-le-Hongre, distant de 3 kilomètres », soupire le maire du village, Jean-Paul Balcou : « Ce péage constitue une véritable barriè- re pour un bassin où vivent 400 000 personnes. En un an, pour un usager quotidien, il représente 5 000 francs de moins sur un revenu. » La popula- tion du secteur attend avec épouvante les futurs grands projets (deuxième parc de Disney et sa ZAC de 7 000 emplois). – (Corresp.) DÉPÊCHES a BASSE-NORMANDIE : Aucun bus ne circule à Caen depuis une semaine. La presque totalité des 440 employés sont en grève pour récla- mer une augmentation de salaire de 400 francs net d’ici à septembre 2002, date de mise en circulation du tramway en ville. Une nouvelle con- sultation des grévistes sur la suite du mouvement devait avoir lieu lundi matin 4 décembre, « mais comme on n’a aucune nouvelle de la direction, le résultat du vote ne fait pas de doute », selon un responsable syndical. a « IEVOLI-SUN » : une des cuves de styrène du Ievoli-Sun s’est entièrement vidée lors du naufrage du chimiquier italien, le 31 octobre. La quantité de styrène échappée de cette cuve n’était pas déterminée. Selon la préfecture de la zone de défense ouest, les autres réservoirs du tanker italien « ne semblent pas avoir souffert », le bateau est couché sur son flanc gauche et son château commence à s’enfoncer dans le sable. 14 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 HORIZONS ENQUÊTE

Destruction en 1991 d’un dépôt de munitions irakien qui contenait des armes chimiques.

E jour-là il pleuvait. De grosses gouttes s’écrasaient sur le sol en laissant des taches noires. Ce n’était pas grave : toute la ville était noire, les façades incendiées, le sable jonché de débris, la mer polluée, le Cciel aussi. Il faisait froid sous les nua- ges de plomb, nourris par la fumée des puits de pétrole en flammes, pourtant on étouffait. Devant l’hôpi- tal de campagne, la file s’allongeait. « De l’asthme. Tout le monde en a. Ça passera dès que vous sortirez du pays », avait diagnostiqué le méde- cin, tranquille. Le Koweït vivait sa libération dans une sorte d’hiver chimique. Peu importait, l’opération « Desert Storm » s’était soldée sur un triom- phe. Huit semaines de combats et « seulement » 500 morts. Une « guerre propre », pavoisaient les états-majors. En ce mois de mars 1991, les troupes alliées net- toyaient. Tant bien que mal. Ce jour- là, à Kamisiyah, de l’autre côté de la frontière irakienne, les Américains avaient fait sauter des bunkers bour- rés d’armes chimiques comme le redoutable gaz sarin, utilisé par des terroristes dans le métro de Tokyo. Le nuage toxique s’était mêlé aux fumées de pétrole. Nul ne l’avait su. Une fausse alerte de plus… Les alar- mes chimiques sonnaient tous les jours depuis le début de l’offensive. Sans raison, assuraient les gradés : les gaz tuent sur-le-champ ou ne ©KURT CASHION/CORBIS/SYGMA font rien. La grande attraction était la route de Bassora, tragique sillon tracé entre deux montagnes de chars et de véhicules vitrifiés, soufflés pêle-mêle sur les bas-côtés. « Comment ont-ils fait ça ? », s’étonnait un officier fran- çais. On parlait d’arme secrète, d’ex- périmentation. On apprendrait, long- Ce mystérieux syndrome du Golfe temps après, qu’il s’agissait de muni- tions à l’uranium appauvri, alliant puissance de pénétration à pouvoir de lutte. La France s’y met depuis l’oreille, dit-il, est une déclaration du bureau. « Au départ nous n’avions un mois plus tard à 21 000. Le « pyrophorique » : une fois dans la peu, avec dix ans de retard. Ils en sou- La guerre du général français Raymond Germanos, pas un sou », dit-il. La galère dure 24 juillet 1997, enfin, une nouvelle cible, les charges s’enflammaient, rient. On leur a souvent opposé le en février 1991, signalant que les bom- deux ans, jusqu’à ce que la puissante étude fait grimper le nombre des dégageant au passage un aérosol de contre-exemple français. Neuf pays Golfe n'a tué bardements alliés contre le potentiel Association des vétérans du Viet- exposés potentiels à 98 900 ! Entre- fines particules radioactives. Pour de la coalition ont admis le syndro- d’armes chimiques en Irak avaient pro- nam décide de les aider et leur four- temps la CIA a reconnu qu’elle soup- l’heure les troupes victorieuses me. Il n’y avait pas de raison qu’un officiellement voqué le dégagement d’un nuage toxi- nit un bureau et un poste de direc- çonnait Kamisiyah de contenir des s’égaillaient entre les carcasses, seul y échappe. Les arguments de que dont les retombées, portées par le teur salarié. C’est que le syndrome armes chimiques et l’avait signalé ramassant qui une balle, qui un cas- l’armée française ne tiennent pas. « que » vent, avaient été relevées un peu par- du Golfe, comme jadis l’agent oran- bien avant la guerre. Le Pentagone que, qui un prisme de visée. Selon Mais ils sont bien placés pour savoir tout. » La réponse du Pentagone est ge, est devenu une cause nationale. est contraint d’avouer piteusement une enquête ultérieure, plus des que la bataille sera rude. 500 soldats. un triple démenti : ni utilisation, ni La presse fait assaut de révélations. que ces avertissements n’ont jamais trois quarts des forces d’invasion – Car au départ, là-bas comme ici, exposition, ni présence d’armes chi- On apprend qu’un membre éminent atteint le commandement du 541 000 hommes sur les 700 000 GI c’est le mur du silence. « Les gens ne Mais, depuis, mique à proximité des troupes. «En de l’état-major a des intérêts dans la bataillon chargé de la destruction ! envoyés dans le Golfe entre savaient pas à quoi ils avaient été expo- gros, les malades étaient des tire-au- société produisant le vaccin le plus juillet 1990 et juillet 1991 – auraient sés, ils ne comprenaient pas ce qui leur 133 000 sont flanc », plaisante Jim Tuite. contesté, que les autorités tchèques E mur du silence est enfin bri- ainsi été en contact avec les équipe- arrivait », se souvient Dan. Il a servi Ces dénégations laissent les vété- ont relevé la présence de gaz toxi- sé. Tout s’enchaîne très vite. En ments pollués. dans la marine ; en 1992, il a démis- malades. rans frustrés et perplexes : « Je savais ques pendant l’offensive, que le Pen- L1998 le Parlement adopte une Depuis, aux Etats-Unis, sionné et travaille à San Francisco que c’était faux, dit Charles, les alar- tagone connaissait, bien avant la loi obligeant le Pentagone à lancer 132 700 personnes, soit près d’un pour une organisation qui aide les Des armes mes de ma division avaient montré la guerre, les dégâts que pouvaient cau- des recherches pour tenter de cerner vétéran sur cinq, sont tombées mala- vétérans du Vietnam. Tous les jours présence de gaz chimiques. On nous ser l’absorption de faibles doses de l’origine du mal et de définir un trai- des, dont 26 500 de maux inconnus, ils reçoivent des appels d’anciens sol- chimiques ? avait dit que les Irakiens en avaient. sarin ou l’inhalation de poussières tement. Elle recense trente-trois cau- non diagnostiqués, qu’on a regrou- dats du Golfe inquiets de la brutale Tout d’un coup nous ne savions plus d’uranium appauvri, etc. Le Congrès ses possibles. Toutes, prises isolé- pés, par commodité, sous le terme dégradation de leur santé. Fatigue De l'uranium ? qui croire. » Il créé un site Internet. suit. Les auditions se succèdent. ment ou, ce qui semble le plus proba- « syndrome de la guerre du Golfe ». chronique, migraines, vertiges, per- Aussitôt les témoignages affluent. C’est une cassette vidéo qui va con- ble, en cocktail détonant, ont pu Malades de l’uranium ? Du pétrole ? tes de mémoire, diarrhées, problè- Du pétrole ? « Des centaines et des centaines de fondre le Pentagone. empoisonner les GI. 150 millions de Des gaz neurotoxiques ? De la pollu- mes de peau ou de respiration, grip- gens appelaient de San Francisco, de tion chimique ? Des médicaments pes à répétition, jointures douloureu- Aux Etats-Unis Boston, du Colorado. Les malades sor- expérimentaux qu’on leur a adminis- ses, les symptômes ne correspon- taient de partout ! » Grâce au Net, le « Le Golfe a probablement été le champ trés pour les protéger ? Des vaccina- dent à rien de connu. « J’attrapais ils se battent mouvement prend une dimension tions à outrance ? Ou du mélange de tout ce qui passait », raconte Charles nationale. Il a fallu quatre ans. de bataille le plus toxique de toute l’histoire tout ça ? Mystère. « Don’t look, don’t Sheehan-Miles, un tranquille barbi- depuis dix ans En mars 1995 une conférence, à find » [Qui ne cherche pas ne trouve chu à lunettes, l’un des piliers du Dallas, réunit pour la première fois des guerres modernes, mais on n’en a pas pas], soupire Dan Fahey. Il est mouvement. Parfois les symptômes pour tous les groupes. Ils sont dix-sept, blond, grand et tout simple, des yeux s’aggravent : dépressions, problèmes bientôt soixante. Tous en colère. La tiré les leçons ! » Jim Tuite verts, un sourire désarmant. Le par- osseux, maladies dégénératives du comprendre ; plupart de leurs animateurs ont des fait soldat Ryan. On aurait tort de s’y cerveau, lymphomes, cancers des problèmes de santé. « J’étais l’un des tromper. poumons, des reins. « Mes copains en France, ils seuls à ne pas en avoir », se souvient Au début de 1996 Christopher dollars sont engagés dans des recher- Dan est de la race des têtus indi- allaient de plus en plus mal, poursuit- Dan. Une enquête montre que 80 % Shays, député du Connecticut, a lan- ches. gnés. Le cauchemar des états- il. A l’hôpital d’Atlanta, je rencontrais commencent des malades présentent onze symp- cé une commission d’enquête. Bob Les vétérans ont gagné. Pourtant, majors. Du genre qui pose des ques- des gens de vingt ans qui avaient des tômes récurrents. Pourtant la mala- Newman, secrétaire du comité char- deux ans après, le bilan est amer. tions gênantes – pourquoi cette problèmes de septuagénaires. On les tout juste die n’est toujours pas admise com- gé des anciens combattants à la « Le Golfe a probablement été le « guerre propre » a-t-elle fait tant de rejetait. » Face à ces troubles bizar- me telle. Le département de la défen- Chambre des représentants, partici- champ de bataille le plus toxique de malades ? Depuis neuf ans, le syn- res, les médecins militaires haussent se et celui des anciens combattant pe activement à toute l’affaire. «Au toute l’histoire des guerres moder- drome du Golfe est son combat. Et, les épaules : les contrecoups du ont ouvert des registres pour ceux cours des premières auditions le dépar- nes », note tristement Jim Tuite. s’il a repris des études de diplomatie stress, affirment-ils. Incapables de Texas, un vétéran du Vietnam dont qui désirent recevoir un examen tement de la défense continuait à sou- « Mais on n’en n’a pas tiré les à trente et un ans, c’est pour mieux travailler régulièrement, les malades, le fils est tombé malade au retour du médical. Plus de 100 000 vétérans se tenir qu’il n’y avait eu aucune exposi- leçons ! » Les premières études ne lutter, plus tard. A un autre niveau : déclarés inaptes au service, se retrou- Golfe lance un questionnaire : avez- sont inscrits, mais un cas sur cinq est tion chimique », se souvient-il. « Puis concluent à rien, faute de données. empêcher la guerre ou, du moins, fai- vent sans ressources, sans soins, vous été exposé à des fumées ? rejeté au purgatoire des troubles psy- j’ai reçu une cassette vidéo tournée L’espoir de jamais comprendre l’ori- re en sorte qu’elle soit vraiment pro- sans couverture sociale. Entendu les alarmes chimiques son- chosomatiques. par le chauffeur d’un colonel améri- gine du syndrome s’éloigne, et avec pre et ne laisse pas derrière elle des ner ? Avez-vous été vacciné, et con- Ils se heurtent à un mur. Les dos- cain. Elle montrait la destruction des lui les perspectives d’un traitement dizaines de milliers de malades chro- N Géorgie, dans l’Indiana, au tre quoi ? Etc. En Indiana, le major siers militaires comme les dossiers bunkers irakiens de Kamisiyah le efficace. Les indemnisations ont dou- niques, démolis, empoisonnés par Texas, au Mississippi, en Cali- Haynes enquête et constate que son médicaux ont été pour la plupart per- 4 mars 1991. On voyait le panache de blé mais ne concernent qu’environ des toxines qu’ils ne connaissent Efornie, de petits groupes se for- ancienne unité compte un nombre dus à la fin de la guerre : une erreur fumée et les troupes en bras de chemi- 20 % des dossiers. Et le nombre des pas. Des malades qui, parce qu’ils ne ment spontanément pour comparer exceptionnel de malades. En Géor- de transmission informatique, leur se qui l’observaient tranquillement à malades continue d’augmenter. sont pas tombés sur le champ de leurs expériences, trouver un appui. gie, Charles se concentre sur la pollu- assure-t-on ! Comment mener une quelques kilomètres de là. Soudain le « Nous avons des rapports catastrophi- bataille, sont rejetés par la médecine « La plupart disaient : je pensais que tion chimique et tente d’obtenir des étude épidémiologique dans ces con- vent tournait, le nuage toxique arrivait ques : à terme, nous craignons une militaire, niés par les états-majors. c’était juste moi. Cela m’aide de voir informations du Pentagone en utili- ditions ? Les relevés des équipe- au-dessus de leurs têtes, les alarmes véritable épidémie de cancers ou de Des malades inconnus et qui le que je ne suis pas un cas isolé », expli- sant le Freedom of Information Act, ments de détection se sont, eux aus- chimiques se mettaient à sonner. Tout maladies dégénératives du cerveau. seraient restés sans Dan et ses com- que Dan. Lui est intrigué. Formé au permettant à tout citoyen de déclas- si, mystérieusement évanouis, les le monde s’affolait en tentant d’attra- Dans une population de quadragénai- parses, les premiers à s’être souciés maniement des missiles Tomahawk, sifier des documents secrets s’il prou- notes de la CIA restent couvertes par per les masques puis se sauvait à toute res ! Les traitement et les indemnités de ces éclopés pas comme les autres, il connaît l’existence des munitions à ve que c’est l’intérêt général. A le secret défense, la seule étude sur vitesse. Le 20 juin 1996, j’ai prévenu la pourraient atteindre 1 milliard de dol- les croisés du syndrome. Ils sont une l’uranium appauvri et les précau- Washington, les parlementaires la nocivité des fumées de pétrole a défense que j’allais diffuser ce film pen- lars ! », se désole Bob Newman. Sur- douzaine, guère plus, éparpillés aux tions à prendre contre la poussière interpellés par leurs électeurs com- été faite après coup, en juillet 1991, dant les auditions. Le 21, le Pentagone tout, rien n’a changé : en Yougosla- quatre coins des Etats-Unis. Seuls ils radioactive. Il s’étonne en décou- mencent à bouger. alors que la moitié des puits étaient organisait une conférence de presse et vie, le Pentagone a utilisé les mêmes ont eu le front de s’attaquer à la for- vrant que même les hommes blessés En 1994, le sénateur Donald Rei- éteints ! Don’t look, don’t find. admettait que 300 à 400 soldats pou- vaccins, les mêmes médicaments, les teresse du Pentagone et l’ont vain- accidentellement par des éclats gle, du Michigan, enquêtant sur la Le président Clinton a beau annon- vaient avoir été exposés à des agents mêmes obus bourrés d’uranium cue, sans pourtant triompher. Certes n’ont pas été examinés, qu’aucun vente de produits toxiques à l’Irak cer la constitution d’un comité spé- chimiques lors de la destruction de appauvri. « Parfois je me dis que tout une loi est passée, la maladie est prélèvement au sol, aucune étude avant la guerre, s’inquiète d’une cial, rien ne calme les vétérans, qui Kamisiyah ! » Une brèche est ouver- ce que j’ai fait est de faire dépenser désormais admise comme telle, mais sérieuse n’ont été faits. Don’t look, éventuelle exposition des troupes décident de créer un Centre national te, les parlementaires s’y engouf- beaucoup d’argent au gouverne- elle n’est toujours pas expliquée ni don’t find. aux armes chimiques. Jim Tuite est d’information à Washington. Char- frent. En septembre, le Pentagone ment ! », soupire Dan. soignée. Un succès limité, disent-ils, Petit à petit des contacts se alors son assistant parlementaire. les en prend la tête, il est bénévole, révise ses chiffres et admet l’exposi- un peu las après toutes ces années nouent entre les groupes locaux. Au « Ce qui nous avait mis la puce à comme tous les membres du tion de 5 000 soldats, chiffre porté Véronique Maurus HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 15 L’Europe a rendez-vous à Nice 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 VEILLÉE d’armes en Europe. Comme au garde de pays d’aller de l’avant. Malheureuse- lemagne veut que l’on prenne en compte le Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F temps des batailles de l’ère napoléonienne, où ment, le rendez-vous de Nice a été mal fait qu’elle « pèse » désormais vingt millions Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). les puissances européennes alignaient leurs préparé. Ce n’est pas la négociation elle- d’habitants de plus que la France et, abritant Internet : http: // www.lemonde.fr régiments pour remodeler la géographie politi- même qui est en cause, mais sa signification. la plus forte population immigrée du conti- que du Vieux Continent, les gouvernements Aucun des quinze chefs d’Etat et de gouverne- nent, elle entend garder son droit de veto sur ÉDITORIAL des Quinze se sont livrés ces dernières semai- ment ne s’est livré à un véritable travail péda- la politique d’asile et d’immigration. nes à un assaut d’arguments et d’effets d’an- gogique pour expliquer en quoi l’élargisse- nonce avant le sommet européen de Nice. ment est à la fois un devoir historique, un défi UNE CERTAINE PRÉÉMINENCE Impressionner ses partenaires, abattre ostensi- qui porte en germe le risque d’une dilution des Le Royaume-Uni, qui tient à la puissance La Côte d’Ivoire déchirée blement des cartes pour signaler les limites du politiques communes, mais aussi une chance financière de la City, fait le même raisonne- pré carré des intérêts nationaux, tout en d’affirmer une « Europe-puissance » capable ment sur la fiscalité et cultive sa frilosité en EPUIS des mois, le majeur, en arguant qu’il n’est pas conservant secrètement un ou deux atouts en de rayonner plus fort et plus loin, tant sur les matière de politique sociale. L’Espagne exige spectre d’une guerre un Ivoirien mais un Burkinabé, manche pour d’inévitables concessions de plans politique, commercial que culturel. que son rang de cinquième puissance conti- civile hante la Côte ce que l’intéressé conteste vive- dernière heure : tel est le sens de ces postures Ce préalable n’étant pas posé, il n’était guè- nentale lui soit pleinement reconnu, tout en Dd’Ivoire. Longtemps ment. politiques. re aisé d’expliquer la nécessité d’adapter les voulant conserver, ô paradoxe, les avantages stable et relativement prospère Ecarté de la compétition prési- Les Quinze se retrouvent à partir du jeudi institutions européennes. « Tous les chefs d’une politique d’aides régionales conçue au point d’être tenu pour un dentielle, le chef du RDR vient 7 décembre pour une bataille diplomatique d’Etat et de gouvernement ne pensent qu’à une pour assister les pays les plus nécessiteux de modèle de développement, ce d’être empêché d’entrer en lice dont la particularité est qu’elle ne doit pas chose : comment, en revenant de Nice, expliquer l’Union. La France, enfin, refuse de rompre grand pays francophone d’Afri- pour les élections législatives du désigner nommément les vaincus, puisqu’il à leur opinion publique qu’ils ne sont pas allés à une parité avec l’Allemagne qui lui a permis de que de l’Ouest a échappé pen- 10 décembre. Son parti a aussitôt faudra bien que les membres de la « famille Canossa, constate un acteur de la construction conserver une certaine prééminence en Euro- dant quarante années d’indépen- réagi en appelant à une « grande européenne » continuent de cohabiter. Les européenne. Ils sont tétanisés par cette perspec- pe, et ne lâchera pas facilement un veto sur la dance aux conflits tribaux et au marche de protestation » vers Abi- enjeux et les risques du vaste marchandage, tive. C’est l’une des conséquences de la diploma- politique commerciale qui lui permet de sauve- marasme économique dont a djan. Un tel mot d’ordre adressé qui va se dérouler non loin de la baie des tie d’aujourd’hui, gouvernée par son écho garder sa diversité culturelle. Chaque pays, souffert trop souvent ce conti- à des militants en colère pouvait Anges, ne sont pas minces : dans la mesure où médiatique : plus personne n’accepte de pren- quelle que soit sa taille, est ainsi monté au cré- nent noir. Mais la mort, en 1993, laisser redouter – en pire – une il s’agit à la fois de la répartition des pouvoirs dre des risques pour l’Europe. » neau de ses intérêts particuliers. du « Père de la nation », Félix réédition du sanglant scénario au sein de l’Union et de la révision de son Tel est précisément l’enjeu de Nice : l’échec Ce sont toutes ces « lignes rouges » nationa- Houphouët-Boigny, a ouvert une qui a fait des dizaines de morts le mode de fonctionnement interne afin d’ac- signifierait que la défense des intérêts particu- les que Jacques Chirac a pu mesurer au cours longue bataille politico-juridique 26 octobre, lorsque la police et la cueillir à terme une douzaine de nouveaux liers a prévalu ; le succès, à l’inverse, montre- de la tournée des capitales qu’il vient d’ache- qui n’a cessé de s’intensifier sous gendarmerie ont réprimé sans membres, ce n’est pas tomber dans l’emphase rait que les chefs d’Etat et de gouvernement ver. Les chefs d’Etat et de gouvernement des le règne de son successeur, Henri merci les partisans de M. Ouatta- que d’avancer que l’Europe a rendez-vous à ont réussi, non seulement à se hausser au-des- Quinze sont à la fois déterminés à défendre Konan Bédié, avant de se solder il ra. Cette crainte a incité, en der- Nice avec son destin. sus de leurs contingences politiques nationa- leurs intérêts nationaux et conscients que y a un an par un coup d’Etat – cho- nière minute, les hommes politi- Un échec de la réforme des institutions euro- les afin de préparer le fonctionnement d’une l’Union a une obligation collective de résultat. se naguère impensable à Abidjan ques ivoiriens à rechercher un péennes aurait inévitablement pour effet de « grande Europe », mais aussi à comprendre A Nice, c’est bien la conscience collective de – dont l’auteur, le général Robert compromis susceptible de favori- ralentir le processus de négociations avec les que leurs pays seront mieux protégés par une l’Europe qui est confrontée à ses égoïsmes. Gueï, se faisait fort de rétablir l’or- ser l’apaisement. La « marche pays candidats à l’adhésion et de renforcer le position européenne commune. Celle-ci obli- dre et le calme dans les esprits. nationale » de l’opposition a été scepticisme européen, dans l’Union et au-delà ge à des concessions parfois déchirantes. L’Al- Laurent Zecchini On est loin du compte, car la transformée en un rassemble- d’elle. A force d’avoir claironné que la réforme défaite du général au scrutin pré- ment dans le stade d’Abidjan ; en institutionnelle est une condition sine qua sidentiel du 22 octobre et l’arri- échange, le pouvoir espère que le non de l’élargissement, les Quinze ont, d’une vée au pouvoir par les urnes de RDR renoncera à boycotter le certaine façon, assemblé les éléments pour Le piéton contemporain par Lionel Koechlin Laurent Gbagbo, l’opposant socia- scrutin de dimanche prochain. qu’un échec se transforme en crise grave. liste de toujours, n’ont pas suffi à Mais cette sagesse tardive ne apaiser les tensions entre le règle en rien le problème de AMBIANCE DE RÉFORME PERMANENTE Front populaire ivoirien (FPI), le fond. Laurent Gbagbo, loin de Or l’Europe est fatiguée de cette ambiance nouveau parti au pouvoir, et le renier la doctrine de l’« ivoirité », de réforme permanente dans laquelle elle vit Rassemblement des républicains l’a reprise totalement à son comp- depuis près d’un an. Il est vain de croire que (RDR) d’Alassane Ouattara, son te. Son parti mène, lui aussi, un les désaccords du sommet d’Amsterdam, en principal rival. combat douteux sur le thème de 1997, sur la réforme des institutions pour- L’affrontement trouve son ori- « la Côte d’Ivoire aux Ivoiriens » raient être renvoyés au sommet de Stoc- gine dans l’« ivoirité », une doctri- et contribue, de ce fait, à attiser kholm, en mars 2001, faute d’avoir été résolus ne qui prétend protéger l’identité la fièvre nationaliste parmi la à celui de Nice. La Suède, malgré ses talents, et la cohésion nationales. En réali- majorité chrétienne et sudiste du n’aura jamais le pouvoir d’influence de la Fran- té, ce concept a été forgé pour pays et à nourrir le sentiment ce en Europe. Tout porte à croire, au contrai- barrer la route d’Alassane Ouatta- d’exclusion dont souffre la mino- re, qu’un échec risquerait de sonner le glas ra, qui brigue avec ténacité la rité nordiste et musulmane dont d’une conception de la construction européen- magistrature suprême. La Consti- M. Ouattara est le porte-parole. ne qui s’est perpétuée depuis plus d’un demi- tution, taillée sur mesure, dénie à Le conflit ivoirien va désormais siècle. Mais une crise, comme le prétendent cet ancien premier ministre le bien au-delà d’une querelle d’am- certains, pourrait-elle être salutaire, droit de jouer un rôle politique bitions entre politiciens. fondatrice ? Elle clarifierait à coup sûr la vocation de 0123 est édité par la SA LE MONDE l’Union européenne : elle contenterait ceux Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani qui la rêvent comme une vaste mais simple Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint zone de libre-échange, fût-elle élargie à vingt- sept nations, et peut-être aussi faciliterait-elle Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau la matérialisation des visions de Joschka Fis- Directeur artistique : Dominique Roynette cher et de Jacques Chirac, qui envisagent un Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : découplage de l’Union entre les chevau-légers Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; de l’intégration et le gros de la troupe euro- Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; péenne. Or un tel schéma ressemble fort à une Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) aventure. Car les partenaires de cette élite Rédacteur en chef technique : Eric Azan pourraient-ils garantir entre eux une cohésion minimale sans conclure un traité se superpo- Médiateur : Robert Solé sant au traité européen ? Qu’adviendrait-il Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg alors de l’euro, de la politique de défense euro- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; péenne, de toutes les politiques communes, partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre qu’il s’agisse de l’agriculture ou du budget des Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président Quinze ? Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), En s’élargissant, l’Union va inévitablement André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) accroître son hétérogénéité, et elle ne pourra plus avancer d’un seul pas. Mais il y a une diffé- Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. rence profonde entre la fracture envisagée par Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, certains et le mécanisme élastique des « coopé- Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, rations renforcées » permettant à une avant- Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations.

ILYA50 ANS, DANS 0123 Au Vietnam, contrôler l’effet Clinton L’Erythrée et l’Ethiopie sur la voie de la fédération LA POUSSIÈRE est retombée. teur communiste encore domi- Sénat américain en 2001, ce traité une expansion forte, donc une Certes, les trois longues journées nant. En fait, ces différentes réac- abaissera les taxes sur les exporta- accélération du rythme des réfor- L’ASSEMBLÉE générale des que le gouvernement éthiopien que Bill Clinton a passées au tions ne sont qu’apparemment tions vietnamiennes vers le mar- mes. D’un autre côté, le meilleur Nations unies a décidé, samedi, de aura la charge des affaires étrangè- Vietnam, dans la troisième semai- paradoxales. ché américain de 40 % à 3 %. En moyen de garder le pouvoir est « fédérer l’Erythrée et l’Ethiopie res, de la défense et du budget de ne de novembre, n’ont pas changé Une circulaire diffusée fin octo- outre, du succès de son applica- encore d’en contrôler le pan sous la couronne éthiopienne ».Le la fédération. Il n’existera qu’une le cours de l’Histoire. Mais, dès le bre par le bureau politique du PC a tion dépendront non seulement économique. projet stipule que la Constitution seule nationalité dans les deux ter- lendemain de la visite présidentiel- expliqué aux cadres du parti qu’un un bond des exportations – évalué érythréenne entrera en vigueur au ritoires, et l’égalité absolue des le américaine, dans un commentai- accueil discret devait être réservé à 10 % –, mais la possibilité d’inté- MARGE DE MANŒUVRE ÉTROITE plus tard le 15 septembre 1952. droits est garantie. re peu repris, le Lao Dông, quoti- à M. Clinton. A ce moment-là, grer l’OMC et, donc, de conquérir Compte tenu des faiblesses peu Durant la période transitoire, qui La France a voté pour le projet dien des syndicats vietnamiens, a déjà, la réponse aux appels atten- d’autres marchés. En échange, il surprenantes d’un secteur public se prolongera jusqu’à cette date, la de fédération. Cette décision est parlé de « sommet important et dus du président américain à la contraindra Hanoï à ouvrir davan- subventionné et souvent dans le Grande-Bretagne continuera à conforme à la formule adoptée par significatif ». libéralisation du régime, y compris tage son économie et à respecter rouge, la marge de manœuvre du administrer l’Erythrée avec l’assis- M. Robert Schuman, selon laquel- Ce journal officiel a estimé dans son intervention télévisée en des règles supplémentaires de PC est donc étroite. L’option com- tance d’un commissaire des le « l’Ethiopie a droit en Erythrée à qu’en se rendant au Vietnam direct, était prête. Il ne restait qu’à transparence. muniste, depuis une quinzaine Nations unies, qui aura notam- des réparations pour le passé et à M. Clinton avait pris une décision faire face aux imprévus : un éven- Le traité devrait bénéficier en d’années, est une voie moyenne : ment pour tâche de convoquer des garanties pour l’avenir ». « courageuse », ajoutant que « les tuel dérapage ou un incident pen- priorité à un secteur privé encore un rythme relativement lent des une Assemblée représentative de D’autre part, c’est Paris qui, le pre- Français et les Japonais ont eu dant le déroulement de la visite. réduit mais dynamique : les entre- réformes. Si l’accélération de ce l’Erythrée, élue par la population. mier, a suggéré que toute solution besoin de plus de temps qu’un quart preneurs privés sont les plus com- rythme figure dans le document Le principe de cette fédération devait être acceptée à la fois par de siècle pour surmonter le passé lié RESPECT DES RÈGLES DU JEU pétents et les mieux placés pour préparatoire au IXe Congrès du PC était contenu dans le rapport de la l’Ethiopie et par l’Italie. Or Rome à ce qu’ils avaient causé au Viet- Il n’y a pas eu de débordements, exploiter le relais, aux Etats-Unis, prévu en mars, les résistances poli- commission d’enquête envoyée et Addis-Abeba paraissent dispo- nam ». « A Hanoï, on est plutôt con- mais des petites foules curieuses, d’une diaspora vietnamienne com- tiques et les luttes de clans sont sur place par l’ONU au début de sés à répondre favorablement à tent », a résumé une source com- sympathisantes et parfois chaleu- prenant un million de membres et encore assez vives pour que le l’année 1950. Le texte voté prévoit cette suggestion. Si l’agression de muniste vietnamienne, qui exclut reuses ont été autorisées, à une ou jugée hautement qualifiée. Or le résultat de ce rendez-vous quin- que le gouvernement érythréen 1935 est sanctionnée, la porte est tout retour de bâton. deux exceptions près, à se regrou- secteur privé est surtout présent quennal soit imprévisible. détiendra les pouvoirs législatif, également ouverte à une féconde Ces commentaires semblent per sur le passage du cortège prési- dans le Sud – cœur économique Mais, entre-temps, les accords exécutif et judiciaire dans le domai- collaboration en Afrique orientale. trancher avec les propos tenus par dentiel américain. M. Clinton a res- du pays –, d’où est originaire la vas- bilatéraux ou internationaux pas- ne des affaires intérieures, tandis (5 décembre 1950.) Lê Kha Phiêu lorsqu’il a rencontré pecté, dans l’ensemble, des règles te majorité des anciens boat peo- sés au fil des années contraignent M. Clinton le 18 novembre. Le du jeu fixées à l’avance. Cette visi- ple installés en Amérique. le PC vietnamien à s’engager, à secrétaire général du PC vietna- te a, toutefois, contribué à mettre Le PC vietnamien, comme le chi- l’exemple de ce que fait la Chine, 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS mien avait alors affirmé, dans ce l’accent sur le vrai problème de la nois, est encore traumatisé par dans un délicat mariage de conve- qui a été présenté comme une direction communiste vietnamien- l’échec des réformes en URSS, à la nance avec le reste du monde. Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr sèche mise au point, que la cons- ne : comment conserver le contrô- fin des années 80, et par la désinté- Tout en refermant le chapitre de Télématique : 3615 code LEMONDE truction du socialisme demeurait le du pays tout en le construisant ? gration croissante de la Russie la guerre, Bill Clinton n’a pu que Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) l’objectif et que le secteur public Comment concilier pouvoir et post-soviétique. Il s’inquiète égale- tenter de réduire, au Vietnam, les ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) continuerait de jouer un rôle pri- plongeon dans le XXIe siècle ? ment de l’anarchie qui règne en méfiances à l’égard d’une telle mordial dans le développement du L’illustration la plus récente de Indonésie depuis l’effondrement, approche et contribuer à faire Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 pays. Cette fin de non-recevoir ce dilemme est l’accord commer- en 1998, du système autocratique avancer le débat. avait été parfois interprétée com- cial signé cette année avec les de Suharto. Pour éviter des trou- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 me la réaction d’un clan conserva- Etats-Unis. Une fois ratifié par le bles sociaux redoutés, il lui faut Jean-Claude Pomonti 16 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 HORIZONS-DÉBATS Proche-Orient : la terre ou la paix ? par Jimmy Carter

A politique du fait accom- 242 a été à Camp David une ques- sous la surveillance du Carter Cen- munauté peut y maintenir ses institu- faite de l’invasion israélienne du souhaitons qu’elle soit aussi appli- pli que continuent de tion litigieuse, le premier ministre ter. Ont été élus 88 membres du tions culturelles et éducatives. » Liban et de l’expulsion de Bey- quée dans les négociations entre mener certains dirigeants Menahem Begin l’a finalement Conseil palestinien, présidé par A la dernière minute, pourtant, routh des forces de l’OLP qui s’en Israéliens et Syriens, entre Israéliens Lisraéliens par l’implanta- reconnue applicable, « en toutes Yasser Arafat. Cette autorité indé- après plusieurs jours de consente- est suivie. Le président Reagan se et Palestiniens. Cette position qui est tion de colonies en territoire occu- ses parties ». Le texte souligne «le pendante, dotée d’une autonomie ment unanime, Sadate et Begin saisit de l’annonce de cet événe- la nôtre n’a été modifiée en rien. » pé est une raison profonde de caractère inadmissible de l’acquisi- limitée, s’est réunie pour la premiè- tombèrent d’accord sur le fait qu’il ment, le 1er septembre 1982, pour Les médiateurs norvégiens ont, l’échec de la diplomatie américai- tion de territoire par la guerre et la re fois en mars 1996. y avait déjà suffisamment de s’adresser à la nation sur la Cisjor- en septembre 1993, échafaudé un ne depuis des années et de la per- nécessité d’œuvrer à l’établissement Il a alors été également convenu sujets à controverse dans les pour- danie et les Palestiniens. Il déclara accord entre le premier ministre manence de la violence au Proche- d’une paix juste et durable dans qu’une fois établis les pouvoirs et parlers pour demander que ce en toute clarté : « L’accord de israélien, Itzhak Rabin, et le prési- Orient. Leur caractère délibéré laquelle chaque Etat de la région les responsabilités de l’Autorité paragraphe, bien que conservant Camp David reste le fondement de dent de l’OLP, Yasser Arafat, enga- d’îlots ou de forteresses sur des ter- pourra vivre en sécurité ». Il y est palestinienne, il serait opéré «un le soutien de l’une et l’autre par- notre politique. » Son discours com- geant les deux parties dans un pro- res palestiniennes rend les colons demandé le « retrait des forces portait, par ailleurs, les déclara- cessus en plusieurs étapes. Bien vulnérables aux attaques, en l’ab- armées israéliennes des territoires tions suivantes : « Les Palestiniens qu’il n’ait pas participé à ces négo- sence de protection militaire massi- occupés lors du récent conflit [de Il est improbable qu’un véritable progrès résidant en Cisjordanie et à Gaza ciations, notre gouvernement a ve, et fait échouer les Israéliens 1967] » et le droit de chaque Etat à auront pleine autonomie dans leurs célébré les accords d’Oslo à la Mai- qui recherchent la paix, en même « vivre en paix à l’intérieur de puisse être réalisé aussi longtemps qu’Israël affaires propres. » son Blanche et a bâti les pourpar- temps qu’il prive tout gouverne- frontières sûres et reconnues, libre « Les Etats-Unis n’accepteront lers de paix ultérieurs sur ces ment palestinien d’une intégrité de toutes menaces ou actes de persistera dans sa politique d’implantations, pas que soit accaparée quelque ter- accords et sur ceux de Camp territoriale effective. violence ». re que ce soit dans le but d’implan- David. De tels efforts n’ont pas En septembre 1978 à Camp Il était clair que les colonies d’im- illégales selon les lois internationales, ter des colonies pendant la période abouti à ce jour et cette année ont David, le président Anouar plantation israéliennes dans les ter- de transition. En vérité, plus que tou- ressurgi entre Israéliens et Arabes El Sadate, le premier ministre ritoires occupés constituaient une que soutiennent les Etats-Unis te autre action, le gel immédiat des une violence et une animosité sans Menahem Begin et moi-même violation directe de cet accord et, implantations par Israël pourrait égales depuis plus d’un quart de avons passé l’essentiel de notre selon la position américaine ainsi que toutes les nations créer la confiance indispensable à siècle. temps à débattre de cette question depuis longtemps établie, repré- une participation plus large à ces Les grandes questions restées avant de finalement nous mettre sentaient tout à la fois « un fait illé- discussions. La poursuite des implan- non résolues sont toujours celles d’accord sur les termes d’une paix gal et un obstacle à la paix ».En retrait des forces armées israélien- ties, soit supprimé du texte final. tations n’est en aucun cas nécessai- des frontières définitives de l’Etat entre l’Egypte et Israël et sur une conséquence, M. Begin s’enga- nes et le redéploiement de ce qui res- Des lettres furent échangées par re à la sécurité d’Israël et ne fait que d’Israël, du retour des Palestiniens solution des problèmes liés au peu- geait à ce qu’il n’y ait pas d’implan- tait de ces forces sur des positions les deux dirigeants, exprimant les réduire la foi des Arabes dans la pos- chassés de leur foyer ou des com- ple palestinien. Les dispositions tations nouvelles jusqu’à la conclu- spécifiques de sécurité ». positions légitimes de leur gouver- sible négociation finale d’une issue pensations à leur accorder, du sta- bilatérales qui ont été prises ont sion des dernières négociations de Très tôt au cours des pourpar- nement sur le statut de Jérusalem- libre et juste. » tut enfin de Jérusalem. Il apparaît abouti à un traité global et durable paix. Mais, sous la pression du lers de Camp David, nous avons Est. Leur avis divergeait quant à la En 1991, un affrontement quasi inévitable que les Etats-Unis pour l’Egypte et Israël, rendu possi- Likoud, il refusa par la suite de compris qu’il ne serait pas possible souveraineté, évidemment, mais majeur s’est produit entre les gou- s’engagent dans de nouveaux ble en dernière minute par l’accep- tenir cet engagement, en donnant de résoudre la question de la sou- l’un et l’autre affirmaient que la vil- vernements d’Itzhak Shamir et de efforts de paix, mais il est improba- tation israélienne d’évacuer ses comme explication que, pour lui, veraineté sur Jérusalem-Est, et le ne devait pas être divisée. George Bush au sujet des colonies ble qu’un véritable progrès puisse colons du Sinaï. Le non-respect de l’ensemble des discussions de- avons proposé concernant cette Comme convenu, je les informai israéliennes de Cisjordanie, les être réalisé sur l’une quelconque semblables contraintes, en revan- vaient s’achever dans les trois ville le paragraphe suivant, sur que « la position des Etats-Unis sur Américains menaçant de retirer de ces questions aussi longtemps che, à propos du statut de la Cisjor- mois. lequel nous étions parvenus à un Jérusalem restait celle qui avait été leur soutien financier si les implan- qu’Israël persistera dans sa poli- danie et de Gaza a conduit à la Certaines conditions importan- accord complet : « Cité de la paix, exprimée par l’ambassadeur Arthur tations se poursuivaient. Une ren- tique d’implantations, illégales confrontation et à une violence tes figuraient dans les accords de Jérusalem est sacrée pour le judaïs- Goldberg à l’Assemblée générale contre fut organisée cette même selon les lois internationales que persistantes. Camp David concernant l’autono- me, pour la chrétienté et pour l’is- des Nations unies du 14 juillet année à Madrid, à laquelle partici- soutiennent les Etats-Unis ainsi L’ensemble de mes propositions mie palestinienne et l’occupation lam, et tous les peuples doivent y 1967, puis par l’ambassadeur Char- paient les Etats-Unis, la Syrie et que toutes les nations. aux deux intéressés reprenait la des terres. Avec ce point clé : «Le avoir libre accès et jouir du libre les Yost au Conseil de sécurité des d’autres pays arabes, ainsi qu’un Beaucoup de questions se position officielle du gouverne- gouvernement militaire israélien et exercice de leur culte et du droit de Nations unies le 1er juillet 1969 ». certain nombre de Palestiniens qui posent dans la recherche d’une ment américain, se fondant sur la son administration civile se retire- visite et de passage sur les Lieux De fait, Jérusalem-Est y était consi- ne représentaient pas officielle- solution à la fin de la violence au législation internationale acceptée ront dès qu’une autorité indépen- saints sans distinction ni discrimina- déré comme faisant partie des ter- ment l’OLP. Lors de la conférence Proche-Orient, mais l’on n’échap- à la fois par les Etats-Unis, l’Egyp- dante aura été librement élue par tion. Les Lieux saints propres à cha- ritoires occupés, au même titre de presse tenue le 1er novembre, le pera pas à celle qui est essentielle : te, Israël, ainsi que par d’autres les habitants de ces régions en rem- que religion seront placés sous l’ad- que la Cisjordanie et Gaza. secrétaire d’Etat James Baker la terre ou la paix ? pays, et reprise dans la résolution placement de l’actuel gouverne- ministration et le contrôle de leurs L’accord de Camp David fut déclarait : « Lorsque nous avons 242 du Conseil de sécurité des ment militaire ». Cette période de représentants respectifs. Un mem- signé et proclamé dans l’enthou- négocié avec Israël, nous avons Nations unies. L’engagement légi- transition a fait suite dans les terri- bre du conseil municipal supervi- siasme par les trois dirigeants que négocié sur le principe de la terre Jimmy Carter est ancien prési- time de notre gouvernement à sou- toires occupés à des élections sera les principales activités reve- nous étions. Avec l’arrivée de contre la paix, sur le principe d’un dent des Etats-Unis. tenir cette résolution équilibrée approuvées par les Palestiniens et nant à la ville telles que services Ronald Reagan à la présidence, il retrait total du territoire en échange Traduit de l’anglais (Etats-Unis) n’a pas changé. le gouvernement d’Israël, qui se publics, transports publics et touris- advint une période de relative inac- de relations pacifiques… Telle est par Sylvette Gleize Si l’acceptation de la résolution sont déroulées en janvier 1996 me, et s’assurera que chaque com- tivité au Proche-Orient, exception exactement notre position, et nous © Jimmy Carter.

ment en matière de libertés, le droit ce, les « clouer au pilori » ? Ce serait Les ravages et les engagements internationaux apporter, de façon expéditive et à de la France. bon compte, une piètre réponse à la Je dois dire que la présence, aux refondation qu’appelle la démocra- de la suspicion premiers rangs du public, le 30 octo- tie et donc la vie politique… bre, de plusieurs magistrats émi- Au-delà des politiques, cette ques- Suite de la première page nents a pu contribuer à accréditer tion n’intéresse-t-elle pas l’ensemble cette idée, même si, selon toute vrai- des citoyennes et des citoyens ? Ne Au demeurant, les commentaires semblance, ils étaient là d’abord s’agit-il pas, en fait, de créer les parus dans divers journaux s’éton- pour témoigner de leur solidarité conditions d’une justice plus sereine naient chaque jour un peu plus de avec la présidente, dont l’honnêteté et tout simplement mieux civilisée, l’inexistence d’éléments à charge et personnelle n’a pourtant jamais été au bénéfice de tous les justiciables, l’ont exprimé en des termes souvent en cause. de l’institution judiciaire, de la démo- très sévères. Plus cruellement enco- De ce « fiasco judiciaire » du mois cratie ? Le sujet mérite réflexion. re, Le Canard enchaîné a stigmatisé d’octobre, je tire deux enseigne- Dans la situation présente, ni moi l’extraordinaire aveu contenu dans ments. D’abord, il est évident qu’il y ni les autres prévenus ne sommes les réquisitions du ministère public, a conflit interne à l’institution judi- responsables de la désignation d’un selon lequel la preuve de la culpabili- ciaire. La spectaculaire défaillance tribunal légitimement récusable. té n’existait pas, mais qu’il restait du parquet dans ce procès en est Pourtant, les conséquences sont aus- aux prévenus à faire la preuve de une terrible illustration. La justice si désastreuses qu’insupportables. leur innocence. est confrontée à la nécessité de réfor- Car à la stigmatisation de qua- Je ne suis pas juriste, mais il me mes qui posent des problèmes aussi tre années de mise en examen que semble en savoir assez long, en bien en termes de pouvoir que de l’invocation de présomption d’inno- matière de droit, pour dire que cet moyens. Et sur ce dernier point, pré- cence est dans la pratique impuissan- effarant et inattendu retour de la cisément, on ne peut se résoudre à te à écarter, s’ajoute la suspicion lais- « preuve négative » illustrait à mer- « faire » avec les moyens actuelle- sée par des réquisitions du procu- veille les affres d’une accusation ment disponibles. On ne peut accep- reur particulièrement lourdes. dépourvue d’arguments. ter que le trop petit nombre de L’article 6.1 de la Convention euro- Et pourtant ! Le substitut du pro- cureur a demandé que me soient infligés quinze mois de prison avec Peut-être surprendrai-je : je suis disponible sursis, et deux ans de privation de mes droits civiques, civils… et même pour un procès respectant les dispositions familiaux ! J’ai fait procéder à quelques addi- de la Convention européenne tions. Ce sont environ vingt- deux millions de lecteurs qui ont été des droits de l’homme informés des peines requises à mon encontre. Quand on sait combien est de peu de poids la présomption magistrats spécialisés dans un cer- péenne des droits de l’homme énon- d’innocence dans le cas d’une simple tain type d’affaires soit compensé ce 3 principes : procès équitable, tri- mise en examen – et je l’ai été pen- par une sorte de « productivisme bunal impartial et délai raisonnable dant quatre ans avant d’être ren- judiciaire » qui, à terme, se révélera permettant à un citoyen de ne pas voyé, il y a plus d’un an, devant la jus- indifférent aux droits de l’homme et vivre pour une durée indéterminée tice –, on admettra volontiers que aux engagements internationaux dans une situation de suspicion. Le parler de suspicion ravageuse n’est auxquels la France a souscrit. respect des deux premiers a été mis pas excessif pour qualifier ma posi- D’autre part – et je veux que l’on en doute par l’ordonnance du pre- tion de citoyen, d’homme public… et m’entende bien – je ne souhaite nul- mier président de la Cour d’appel de de père de famille face à l’opinion lement un traitement différencié Paris. Et, manifestement, le troisiè- publique. pour les responsables politiques. Je me est bafoué. Je pèse mes mots : c’est en vérité maintiens ce que j’ai toujours affir- C’est pourquoi – peut-être sur- une situation intolérable. Au plan mé : la justice doit passer, pour tout prendrai-je – je veux dire que je suis personnel et, au-delà, au regard du le monde et en toutes circonstances. disponible pour un procès respec- droit et de la démocratie. Mais j’ai aussi la conviction qu’il est tant les dispositions de la Conven- De même, quelques commen- injuste et dangereux de faire des tion européenne des droits de l’hom- taires qui ont accompagné l’ordon- hommes politiques des coupables me. Et chacun comprendra que nance du premier président me sem- en puissance, en laissant planer lon- désormais le principe du délai fonde blent préoccupants. On a parfois guement le doute sur leur honnê- l’équité de la procédure. voulu n’y voir qu’un paravent per- teté ; en permettant à la rumeur, à C’est maintenant à l’institution mettant de masquer la question du l’amalgame, aux insinuations, de judiciaire qu’il revient de prendre les financement du Parti communiste, s’installer et de prospérer. dispositions qu’exige cette situation au lieu de la saluer pour ce qu’elle D’une façon plus générale, faut-il exceptionnelle. est vraiment : une décision qui hono- qu’une génération de responsables Dans tous les cas, je suis prêt. re l’institution judiciaire en cela politiques soit sacrifiée sur l’autel J’attends. qu’elle rappelle l’exigence de respec- d’une nécessaire réhabilitation de la ter scrupuleusement, et particulière- politique ? Faut-il pour cela, d’avan- Robert Hue HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 17 Le refus des origines Santé et environnement d’abord par Jean-Claude Guillebaud par André Chandernagor

NE bourde ! Au regard de point, se présentait, avec son cogito parfaitement légitime. A condition PRÈS les veaux aux hor- outre, les spécialistes du marketing la légalité. Et la tâche des contrô- la vérité historique, Lio- ergo sum en héritier « individualis- de le faire avec discernement et mones, les porcs aux anti- des grands groupes alimentaires leurs est d’autant plus difficile qu’el- nel Jospin a bel et bien te » de saint Augustin. La même sans sombrer dans cette « haine biotiques, les poulets à la savent admirablement assortir leurs le est exercée par ceux-là mêmes qui Ucommis cet été une bour- chose pourrait être dite du concept des origines » en laquelle le psycha- Adioxine, la vache folle produits de signes divers qui ont ont pour mission première d’encou- de. Elle a suscité un commentaire d’universalité qui s’enracine dans la nalyste Daniel Sibony voyait juste- mobilise les consommateurs. Ne l’apparence d’une distinction ou rager et de favoriser la production. cinglant de la revue Esprit et, ces triple confluence grecque, juive et ment « l’origine de la haine ». sachant plus à quel saint se vouer, ils d’un label. Comment les consomma- De façon prémonitoire, le syndi- jours-ci, à l’initiative de Témoigna- chrétienne. En vérité, la modernité Aujourd’hui, quiconque s’intéres- demandent à y voir clair dans cette teurs pourraient-ils s’y retrouver cat des inspecteurs vétérinaires de ge chrétien, la rédaction d’une péti- tout entière peut être analysée com- se un tant soit peu au dialogue forêt de Bondy qu’est devenu dans ces signes distinctifs multiples, l’administration déplorait, en sep- tion signée par de très nombreuses me un phénomène post-judéo- interreligieux sait parfaitement que l’agroalimentaire dans notre beau gérés soit par les producteurs eux- tembre, l’insuffisance des moyens personnalités, y compris à gauche. chrétien. les trois grandes confessions – jui- pays, après un demi-siècle de coges- mêmes, soit par la grande distribu- de contrôle : « Nous ne pouvons être À la demande du premier ministre, Alors ? Est-ce l’effet d’un anticlé- ve, chrétienne, musulmane – qui tion du productivisme agricole par tion, sans garantie ni contrôle effica- au four et au moulin… Nous ne vou- en effet – et au nom de la Fran- ricalisme de combat, vaguement cohabitent en France sont deve- le syndicat agricole dominant et le ce du gouvernement ? Ce n’est pas lons pas porter le chapeau si se déclen- ce ! –, toute référence religieuse a kitsch mais encore vivace dans nues les plus ardentes avocates ministère de l’agriculture. en ajoutant un label de plus qu’on che une épidémie… » Et de dénoncer été gommée de la Charte européen- certains courants de la gauche ? Est- d’une laïcité bien comprise. Une laï- Chacun s’efforçant de dégager sa résoudra le problème et qu’on apai- rien moins que « la désinvolture avec ne des droits fondamentaux. La pre- ce un embarras plus personnel du cité qui leur offre un espace de tolé- responsabilité, nous en avons appris sera les craintes. laquelle le ministre de l’agriculture mière version de ce texte – propo- protestant Lionel Jospin, mani- rance, un périmètre de rencontre ; de belles ! Des importations fraudu- « Il faut être sévère, sévère, sévère, traiterait les missions de la santé publi- sée le 14 septembre dernier par l’an- festement peu à l’aise avec sa une laïcité qui, loin des batailles et leuses de farines animales auraient dans l’application des contrôles »,a que ». Au fil des années, ce ministère cien président allemand Roman propre identité (« L’austère qui se des intolérances passées, représen- eu lieu en France dans les filières déclaré récemment le président de est devenu, comme le regrettait déjà Herzog – faisait très logiquement marre », etc.) ? te dorénavant le « lieu du lien ».Un d’élevage entre 1993 et 1996, alors la Commission européenne à pro- de Gaulle, le ministère des agricul- référence, dans son alinéa 2, à l’héri- On peut aussi imaginer que ladi- essayiste comme Marcel Gauchet a qu’on en connaissait la nocivité. Dès pos du dépistage de la vache folle. A teurs, cogestionnaire de leurs inté- tage « culturel humaniste et reli- te bourde procède d’une volonté fort bien analysé les nouveaux rap- 1996, le Parlement européen avait quoi le commissaire européen char- rêts. Comme on ne perçoit guère de gieux » de l’Union européenne. Or adopté une recommandation extrê- volonté politique de changement à Lionel Jospin a aussitôt fait savoir mement ferme, demandant l’inter- cet égard, du moins pourrait-on sai- qu’une « République laïque » com- A la demande de Lionel Jospin – et au nom diction des farines dans l’Union Ce n’est pas sir l’occasion de la légitime révolte me la France ne pouvait accepter mais, au dire d’un rapport d’enquête des consommateurs pour faire ces- une telle formulation. Il a donc exi- de la France ! –, toute référence religieuse d’une commission de ce même Parle- en ajoutant un label ser l’inadmissible mélange des gen- gé que le mot « religieux » soit rem- ment, les ministres de l’agriculture res que l’on constate au sein de ce placé par « spirituel ». a été gommée de la Charte européenne des Quinze se seraient montrés plus de plus qu’on département ministériel qui perver- Crispation laïcarde ou calcul poli- soucieux de protéger le secteur de la tit, au privilège de la production, ticien, le résultat est le même : une des droits fondamentaux. Une bourde ! viande que la santé humaine. En résoudra le problème deux de ses missions essentielles : la grosse bêtise ! Nul ne songe à nier, octobre, l’Assemblée européenne a défense de la santé publique et celle en effet, qu’une part importante adopté en première lecture une de l’environnement. des valeurs humanistes trouvent plus noble. Lionel Jospin, assu- ports – paradoxaux et promet- directive enjoignant aux fabricants gé de la santé et de la sécurité des Si l’on veut que l’exercice de ces leur origine dans le monothéisme re-t-on, a voulu ménager certains teurs – qui se nouent silencieuse- d’indiquer la quantité précise des consommateurs a cru devoir ajouter deux missions retrouve les condi- d’Abraham. Ces valeurs sont aujour- pays comme la Turquie, candidat à ment entre la laïcité française et les ingrédients entrant dans la composi- que, « si les lois qui existent déjà tions de son indépendance, donc de d’hui très largement laïcisées et uni- l’intégration et prompts à voir en communautés religieuses. tion des aliments pour animaux étaient respectées, les mesures d’inter- son efficacité, il faut rattacher ce qui verselles, mais leur source première l’Europe un « club chrétien » fermé Ce refus des origines n’a donc d’élevage, mais la Fédération euro- diction des farines animales seraient relève du contrôle de la sécurité des ne fait guère débat. Le sens du pro- à l’altérité. Même dans ce cas, la pas grand sens. Notre premier péenne de fabricants d’aliments inutiles ». denrées alimentaires au ministère grès, l’idée que « le temps est droit » faute n’est pas excusable. L’Islam, ministre devrait se souvenir que, composés s’opposerait à ce nouvel La protection de notre environne- de la santé publique et ce qui concer- et qu’il « va quelque part », comme en effet, est lui aussi partie prenan- bien avant lui, d’autres dirigeants étiquetage, qu’elle s’emploierait à fai- ment, de l’air que nous respirons, de ne la protection de l’environnement l’écrivait le philosophe Emmanuel te de « l’héritage » européen. Non politiques avaient cherché, jadis, à re repousser par le conseil des minis- l’eau de nos sources et de nos riviè- – notamment l’application de la Lévinas, est peu compréhensible seulement parce que ses penseurs nier tout héritage religieux. Lénine, tres de l’agriculture… res, souffre des mêmes carences, législation sur les établissements sans référence au prophétisme juif et traducteurs aidèrent l’Europe par exemple, qui, au début des Pour tenter de rétablir la confian- essentiellement pour la même rai- classés – au ministère de l’environ- et à l’espérance chrétienne – la médiévale à redécouvrir la philoso- années 30, avait lancé le burlesque ce, les producteurs se veulent rassu- son. Dans tous les cas, le souci de nement. En espérant qu’à la faveur sagesse grecque, par exemple, pro- phie hellénique mais parce qu’il « quinquennat sans Dieu » qui rants. Ils évoquent les efforts qu’ils ménager la production l’emporte de cette indispensable réforme admi- fessait une conception bien diffé- joua un rôle décisif dans l’édifica- déboucha sur les persécutions que ont accomplis pour assurer la traça- sur les autres considérations. nistrative l’Etat retrouvera, face aux rente, et circulaire, du temps. tion d’une « raison scientifique » l’on sait. Ou encore Mao Zedong bilité de leurs produits et en labelli- Puissant et bien organisé, le lobby lobbies, suffisamment de volonté Le concept d’égalité, récusé lui occidentale. Nier tout apport « reli- qui, au moment de la révolution cul- ser l’excellence. Il existe en effet qua- productiviste agricole, volontiers politique pour améliorer et faire res- aussi par le monde antique, doit gieux », même avec les meilleures turelle, incitait les Chinois à rompre tre grandes familles de signes distinc- demandeur de subventions publi- pecter ses propres lois. Mais cela est beaucoup à l’Epître aux Galates de intentions du monde, peut donc se hystériquement avec l’héritage tifs de qualité des produits alimen- ques, est également prompt à dénon- une autre histoire… saint Paul. L’individualisme lui- révéler blessant pour les musul- confucéen. Les voudrait-on pour taires : le label rouge, les appella- cer les contrôles comme attentatoi- même, cœur battant de la moderni- mans eux-mêmes. Qui veut faire modèles ? tions d’origine contrôlée, le label res au libre exercice de la profession. té, est une « invention » judéo- l’ange… agriculture biologique et les certifi- Les préfets, répugnant à sanctionner André Chandernagor, chrétienne, comme l’a montré Quant au souci de défendre bec cats de conformité. Rien que pour les infractions par crainte de mani- ancien ministre, est vice-président Louis Dumont. René Descartes et ongles cette « exception françai- Jean-Claude Guillebaud ces derniers, plus de trente organis- festations violentes, ferment pudi- de la Coordination nationale contre n’en disconvenait pas qui, sur ce se » que représente la laïcité, il est est éditeur et journaliste. mes sont habilités à les décerner. En quement les yeux sur les entorses à les élevages industriels. 18 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 HORIZONS-CONFÉRENCES

2000 UNIVERSITÉ DE TOUS LES SAVOIRS Alina Reyes, romancière Le sexe entre répression et régression La véritable pornographie, aujourd’hui, n’est pas où on le croit : elle se situe du côté de l’obscénité de l’idéologie marchande, dans le jeu des pulsions et des frustrations qu’elle suscite en permanence

Dans le cadre de l’Université de de substitution en vente sur le mar- livrent nombre de mâles intellec- che forcément moins près pour tous les savoirs, organisée par la ché, pour combler notre frustration. tuels, confrontés aux difficultés rela- admirer le vide… Mission 2000, la romancière Alina C’est dans l’obscénité de cette tionnelles et sexuelles qui découlent Contrairement aux apparences, la Reyes a prononcé, le 22 novem- idéologie marchande, dans le jeu de cette nouvelle situation. pornographie telle que nous la con- bre, une conférence intitulée des pulsions et des frustrations Les hommes ne sont d’ailleurs naissons dans son expression la plus « 2001 l’odys- qu’elle suscite en permanence, que pas les seuls à en souffrir, et ce crue, c’est-à-dire à travers les films sée d’Éros, se trouve la pornographie actuelle. qu’on appelle la libération des fem- classés X, représente moins une exal- entre monts Avez-vous déjà regardé une quel- mes n’en est pas la seule cause. L’ap- tation de la virilité qu’un fantasme et merveil- conque série télévisée américaine, parition du sida et l’omniprésence régressif de satisfaction absolue. les, répres- ou n’importe quelle production hol- du modèle puritain anglo-saxon Ces plans anatomiques d’organes sion et régres- lywoodienne ? Alors vous avez vu ont considérablement freiné l’opti- génitaux, qui semblent vouloir péné- sion ». Nous des films pornos. L’amour y com- misme sexuel des années 70. Dans trer toujours plus avant dans l’inti- publions la mence invariablement par une tous les domaines, et bien sûr dans mité des corps, et notamment du première partie de cette commu- hostilité réciproque ; à moins que le celui de la sexualité, notre société corps féminins, confirment la tenta- nication. désir ne s’y déclare et ne s’y mani- est de plus en plus normative. (…) tion qu’y expriment inconsciem- Nous avons tous conscience de feste avec une brutalité des plus Toutes nos paroles, tous nos gestes ment les hommes de retourner dans vivre dans un monde où la porno- excessives. sont surveillés et jaugés à l’aune le sein maternel, pour y retrouver graphie est très présente, mais sa Vous aimez le marivaudage ? Le d’une grille politiquement correcte une fusion sans problème. définition reste confuse. Qu’est-ce libertinage ? Les jeux subtils de la qui régit les rapports humains, et Les actrices aux poitrines de fem- qui est pornographique ? Avant séduction ? Le charme surréaliste même le rapport de l’individu à son mes allaitantes y sont toujours dis- tout, c’est pour chacun de nous ce de certaines rencontres ? Circulez, il propre corps, selon des termes de ponibles, elles dispensent sans se fai- que l’on ressent comme tel. C’est n’y a plus rien à voir dans ce regis- plus en plus rigides, que les tribu- re prier des jouissances idéales. donc une notion très subjective, qui tre. Dans le film américain de base, naux se voient désormais chargés Elles encouragent une activité mas- dépend de la sensibilité de chacun, on ne peut pas éprouver un senti- de faire respecter. turbatoire qui berce les hommes et aussi de son histoire, sa culture, ment amoureux sans qu’il soit grevé Plus le libéralisme déploie l’obscé- d’un infantilisme confortable, et son époque, etc. Ce qui est qualifié par un lourd arrière-fond de haine nité de son système, plus les leur permet de se déconnecter du de pornographique est générale- (haine de soi, haine de l’autre, haine tenants de cet ordre générateur réel – alors qu’une vraie relation ment ce qui est ressenti comme obs- de la chair), et on ne peut pas avoir d’exclusion sont obsédés par un charnelle implique responsabilité et cène, avec tout le goût et le dégoût envie de coucher avec quelqu’un rêve de façade propre, clean. Plus mise en jeu de stratégies relationnel- qu’on peut en avoir. sans que cela ne se traduise par de les corps sont considérés comme les complexes. Le fait qu’on regarde Si Eros, qui a donné l’érotisme, violentes empoignades. Le plus sou- des marchandises et les êtres désormais ces films chez soi, et non est le dieu du désir, l’étymologie vent on y baise debout contre un humains comme des consomma- plus en salle, achève de signer leur nous révèle que la pornographie n’a mur, avec un air de grande colère, teurs, plus nous sommes sommés caractère régressif. Naître, c’est pour origine qu’un nom commun, ou bien sur la table, dans les restes d’être sains, polis, policés. Dans le venir au monde. Regarder une pornê, la prostituée, accolé au verbe de pizza, en échangeant des regards même temps où les pulsions sexuel- vidéo X (dans le même anonymat graphein, écrire. Littéralement, ce féroces… Tout ça pour signifier les sont exploitées comme jamais que naître sous X), c’est retourner qui s’écrit sur le commerce sexuel. qu’on n’en vient à cette extrémité par la machine commerciale, l’indi- dans un monde utérin, et même Autrement dit la représentation de dégoûtante, le sexe, que parce vidu se voit dénier le droit d’expri- intra-utérin. ce qui, en matière de sexe, s’achète. qu’on a vraiment été poussé à bout. mer ses propres pulsions. Le mot pornographe est né en 1769 Le moment le plus jouissif et le plus La séduction disparaît au profit Alina Reyes sous la plume de Restif, en plein siè- serein de ce genre de film, c’est celui DESSIN DANIEL AZÉLIE du harcèlement sexuel : on peut cle des Lumières. Et sans doute où s’ouvre la porte d’un méga-frigo, se de l’amour davantage que les ima- des limites imposées par la loi. Il penser qu’il ne s’agit que d’une affai- annonçait-il le monde moderne archi-plein, auréolant de sa puissan- ges crues des vrais films pornos (…). n’est pas insignifiant que ce mouve- re de mots, mais les mots traduisent Le programme dans sa frénésie de représentation te lumière le héros qui vient y cher- On fait souvent le parallèle entre ment vienne des femmes. Si les la réalité. À l’heure du puritanisme des conférences comme affranchissement de tous cher un réconfort. la violence et le sexe au cinéma, en hommes sont pour l’instant les maî- et de la pornographie, on ne sait les interdits (voir l’importance de la Or c’est ce type de production, les considérant comme de malheu- tres de l’industrie pornographique, effectivement pas séduire ni se lais- Décembre. Le 4, Elisabeth de mise en scène chez Sade) ; frénésie qui sert de référence culturelle et de reuses mais inévitables expressions on le doit à leur esprit d’entreprise ser séduire. Parce que le corps est Fontenay, « La cruauté envers les de représentation qui allait aboutir modèle en matière d’amour, non de la modernité. Je ne serais pas plus qu’à leur talent artistique en la devenu un objet dangereux, dont animaux ». Le 5, Georges à ce que nous connaissons aujour- seulement à la jeunesse et au peu- étonnée que, dans les années à matière. on a peur et qu’on cherche en Vigarello, « Le culte du corps dans d’hui, à savoir l’interpénétration des ple américain, mais aussi à ceux de venir, le sexe prenne le pas sur la vio- Dans nos sociétés occidentales, même temps à préserver. La fumée la société contemporaine ». Le 6, sphères du privé et du public. tous les pays arrosés par cette lence au cinéma, ou du moins que la l’esprit d’entreprise est une qualité d’une cigarette n’a plus rien de trans- Robert Esposito, « Le concept Cinéma, télévision et Internet, même industrie, autant dire la planè- violence s’y exprime essentielle- traditionnelle de la virilité – c’est cendantal ni de convivial, elle est d’im-politique ». Le 7, Tobie relayés par une presse abondam- te entière. Si j’appelle pornographi- ment à travers le sexe plutôt qu’à même son moyen d’expression le seulement sale et cancérigène. La Nathan, « Les psychothérapies : ment illustrée de photos, nous pla- ques ces films, ces téléfilms et ces travers des films d’action ou de plus réputé. Mais le génie de la por- sexualité, qu’elle soit rangée ou problèmes de définitions et autres cent en position de voyeurs d’un séries, qui sont les produits d’un guerre. On voit d’ailleurs actuelle- nographie, lui, est du côté des fem- débridée, solitaire ou partagée, n’ex- problèmes ». Le 8, Pierrette monde moins gouverné par Eros cocktail de puritanisme et de mar- ment les fortes pressions qui s’exer- mes. On revient à l’étymologie : por- prime plus ni joie ni révolte, mais Poncela, « Les prisons et la que par une divinité sans nom mais chandisation des corps, c’est parce cent sur le classement X des films, nê, prostituée. Jusqu’à il y a quel- misère – la fameuse misère sexuelle. peine ». Le 9, André Orléan, «Le aisément identifiable, si l’on se réfè- qu’ils présentent comme normaux notamment grâce à des réalisatrices ques années, la pornê et le graphe Au pire, elle se change en crime, au pouvoir financier ». Le 10, re à la seule idéologie qui ait survé- des rapports humains à la fois telle- comme Catherine Breillat ou Virgi- n’était pas la même personne, les mieux elle est neutralisée en se Laurence Bénaïm, « Styles XXe cu au XXe siècle : celle du libéralis- ment stéréotypés, brutaux et gros- nie Despentes, qui s’emparent des femmes n’ayant pratiquement pas casant dans un ghetto autorisé. siècle : la chair de la mode ». Le 11, me. C’est l’omnipotente, universelle siers qu’ils offensent une amoureu- corps avec leur caméra sans souci accès à l’écriture. Mais donnez un Les hommes, qui pendant des siè- Mahmoud Hussein, « L’individu et sacrée loi du marché qui nous stylo ou une caméra à une femme cles ont été habitués à une certaine dans les sociétés du ramène à la pornê, la prostitution sexuellement sensible, et elle vous liberté sexuelle (le mariage excluait Moyen-Orient ». Le 12, Ginette généralisée au dieu réel des Améri- ALINA REYES démontrera sa puissance et son moins les incartades qu’aujourd’hui Raimbault, « L’enfant et la mort ». cains, le dollar. Dans l’univers capita- intelligence des corps avec une le simple concubinage), vivent sans Le 13, Giulia Sissa, « Plaisir et liste, tout se vend, tout est objet, à Née en 1956 à Bruges (Gironde), Alina Reyes est liberté et un art aussi consommé doute moins bien que les femmes souci : le défi des drogues ». Le 14, commencer par les corps. Le sexe, écrivain. Elle s’est fait connaître en 1988 par un que ceux des courtisanes sacrées de ces nouvelles contraintes sociales. Michka Assayas, « Pop et rock ». comme les autres secteurs de l’activi- roman érotique, Le Boucher. Elle a fait paraître l’Antiquité. Leur désir est dévalorisé, ils doivent té humaine, donne lieu à une gran- ensuite une dizaine de romans : Lucie au long Alors que la tradition les confinait s’accommoder des exigences et des Les conférences sont données à la de industrie rentable. cours (1990), Au corset qui tue (1992), La Nuit au service de la sexualité masculine, interdits posés par les femmes. faculté de droit de Lille-II, 1, place La société de consommation n’est (1994), Derrière la porte (1994), Le chien qui les femmes commencent à s’empa- L’idéal de fidélité n’a peut-être Deliot, 59000 Lille, jusqu’au pas seulement une société dont les voulait me manger (1996), Il n’y a plus que la rer de ce domaine pour s’exprimer jamais été aussi fort qu’aujourd’hui, 7 décembre (à 18 h 30) et à la membres sont appelés à consom- Patagonie (1997), Poupée, anale nationale (1998), et le revendiquer à leur manière, aus- malgré la prétendue liberté dont faculté des sciences économiques mer, c’est aussi une société ogresse, Moha m’aime (1998), Lilith (1999), Nus devant les si bien dans la sphère privée, au sein nous sommes censés jouir. Parce de Rennes-I, « nouveau elle-même consommatrice de chair fantômes, Franz Kafka et Milena Jesenska (2000). du couple, qu’en art, dans la littéra- que la société a renoncé à établir les bâtiment », 7, place Hoche, 35000 humaine. Car il lui faut beaucoup Elle a tiré son pseudonyme d’une nouvelle de ture ou au cinéma. Ce mouvement couples par des liens définitifs Rennes, du 8 au 14 décembre (à de chair fraîche pour remplir ses Julio Cortazar. Alina Reyes a fait partie des s’accompagne d’un bouleversement (c’est-à-dire parce que nous ne vou- 18 h 30 en semaine, à 11 heures écrans de cinéma, ses stades, ses trente et un écrivains qui, en mars 1998, ont des rapports homme-femme qui en lons plus que la société joue ce rôle, samedi et dimanche). Leur émissions télé et ses spots publicitai- publié un texte contre le Front national, dans un déboussole et en fait souffrir plus et nous prive de notre liberté diffusion est assurée au res, de la chair fraîche que nous con- cahier spécial du Monde intitulé « Face à la d’un, à en croire le succès embléma- d’aimer), notre vie amoureuse fonc- Conservatoire national des arts et sommons virtuellement avec notre haine ». Elle avait signé l’année précédente un tique des livres de Michel Houelle- tionne maintenant sur l’autocensu- métiers, 292, rue Saint-Martin, habituel appétit voyeuriste, et qui manifeste de 1 300 artistes et intellectuels en becq, à en croire aussi les analyses re. Et quand il n’y a pas de garde- 75003 Paris, aux mêmes heures, nous incite à consommer les objets faveur de la régularisation des sans-papiers. alarmistes, voire désespérées, que fou au bord d’un ravin, on s’appro- avec deux jours de décalage. Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires européennes, au « Grand Jury RTL-"Le Monde"-LCI » « Le conseil de Nice peut échouer, mais il n’échouera pas sur un différend franco-allemand » « Romano Prodi, le président en même temps, il faut placer la bar- lent conserver leurs prérogatives – C’est une erreur de conception. inclue ou non ce qu’on appelait à me, contre l’antisémitisme. Nous de la Commission européenne, re à un certain niveau. Nous souhai- parce qu’ils existent à travers La Commission est un organe supra- l’époque l’Union française, que l’Al- vivons ensemble pour l’égalité dit qu’au sommet de Nice il y a tons un accord, mais mieux vaut pas l’Europe, et les pays, disons, plus national ; en tout cas, c’est un orga- lemagne soit ou non réunifiée, faire entre les hommes et les femmes. plus de 50 % de risques d’échec. d’accord du tout qu’un mauvais importants, comme la France, ne qui ne représente pas les en sorte que l’Allemagne égale la – Et cela exige l’égalité totale Pourquoi ? accord. l’Allemagne, voire la Grande-Bre- nations. Les nations, les gouverne- France. C’est un élément du pacte entre la France et l’Allemagne ? – Ce pronostic n’est pas le mien. – S’il n’y a pas d’accord, que se tagne ou l’Espagne ? ments sont représentés dans le con- fondateur de l’Union européenne. – Je crois qu’elle est un des fonde- D’ailleurs, je ne fais pas de pronos- passera-t-il ? – Il n’y a pas de “petits” ni de seil des ministres. La Commission Donc, rien ne justifie ce qu’on appel- ments de cette entente, oui. tic. Je crois que nous sommes con- – Ce n’est pas l’hypothèse que je “grands” pays. Il y a des pays qui doit être garante de l’intérêt général le ce décrochage, c’est-à-dire que – Le fait que le gouvernement frontés, à Nice, à un choix essentiel : privilégie ! Si nous avons décidé de sont plus ou moins peuplés. Il faut européen et, pour être efficace, elle l’Allemagne se mette à avoir plus de allemand demande un déclasse- quelles institutions pour quelle Euro- passer, à Nice, probablement, le con- en tenir compte parce que, malgré a besoin d’être resserrée. Un gouver- voix que la France. D’ailleurs, la dif- ment vers le haut signifie-t-il que pe élargie ? C’est cela l’enjeu, et c’est seil européen le plus long de l’histoi- tout, l’Italie, la France et l’Allema- nement où il y a trente-cinq mem- férence démographique existe l’Europe n’est plus aussi centrale un enjeu considérable parce que re de la construction européenne, gne, cela fait deux cents millions bres qui, en plus, représentent tren- depuis l’origine. qu’elle a pu l’être dans la vision l’Union européenne, demain, ce ne c’est pour deux raisons : d’abord par- d’habitants sur les trois cents mil- te-cinq nations, ça ne peut pas mar- – Les relations franco-alleman- politique et stratégique de l’Alle- sera plus uniquement les quinze que ce que nous avons un agenda énor- lions de l’Union européenne aujour- cher. des sont-elles toujours à ce point magne ? nous connaissons – l’économie occi- me, ensuite parce que nous voulons d’hui, sur les quatre cents millions de – Vous invoquiez à l’instant la sensibles qu’on ne puisse dire : – Je comprends tout à fait cette dentale —, mais trente, voire trente- nous donner les chances pour réus- demain. On ne peut pas les mettre démographie pour estimer que “Ils sont quatre-vingts millions, demande, qui, d’ailleurs, est plutôt cinq pays, avec les pays d’Europe sir. Un non-accord – il faut que cha- en minorité comme ça ! Aujour- les “grands” ne doivent pas pou- nous, soixante millions, ils ont exprimée par des fonctionnaires du centrale et orientale, et puis, aussi, cun l’ait en tête au moment d’entrer d’hui, ce sont les petits pays qui sont voir être mis en minorité au Con- droit à un pourcentage de voix ministère des affaires étrangères les Balkans et peut-être même, un dans la négociation – aura des consé- sur-représentés, par rapport aux seil, mais quand l’Allemagne supplémentaire” ? allemand que par le chancelier lui- jour, la Turquie. Quel traité politi- quences graves pour l’Union euro- grands, en termes de voix au Con- demande que l’on tienne compte – C’est vital ! Nous n’avons pas même. Je suis persuadé qu’il n’y que, à Nice, pour cette Europe élar- péenne, dont les institutions ne seil, et ils ont chacun un commissai- de ses quatre-vingts millions fait l’Europe pour considérer que aura pas de problème franco-alle- gie, pour les quinze ou vingt années seraient pas réformées, et des consé- re. Nous sommes prêts, nous, à d’habitants, la France n’est pas les uns sont quatre-vingts millions, mand au conseil européen de Nice. qui viennent ? quences sérieuses pour l’élargisse- renoncer à un de nos commissaires. d’accord. Pourquoi ? les autres soixante millions, ni pour Le conseil de Nice peut échouer, » Il y a des divergences d’intérêts, ment. L’enjeu est essentiel pour Et nous ne voulons pas d’un directoi- – Il faut revenir au fondement, en l’économie. Nous l’avons faite pour mais il n’échouera pas sur un diffé- de conceptions, de positions, qui l’Union européenne. Pas vital – elle re : nous voulons une Union qui res- 1950. J’ai trouvé, dans les Mémoires la paix, et c’est une chose qu’on doit rend franco-allemand. » font que cette négociation est extrê- continuera à fonctionner —, mais te européenne, où chacun soit l’égal de Jean Monnet, des choses extrê- rappeler sans arrêt. Nous vivons mement difficile. Elle a plus que com- c’est le rendez-vous le plus mar- des autres en droits et en devoirs. mement intéressantes. Le chance- ensemble pour la paix. Nous vivons Propos recueillis par mencé, mais elle ne s’est pas quant de la décennie. – Les “petits”, eux, ne veulent lier Adenauer lui disait : nous ensemble pour faire respecter nos Anita Hausser, dénouée. Le succès est nécessaire, et – Comment régler le différend pas renoncer à leur commissai- devons faire l’Europe pour faire la valeurs. Nous vivons ensemble con- Patrick Jarreau c’est ce que chacun cherchera ; mais, entre les “petits” pays, qui veu- re… réconciliation et, que la France tre la xénophobie, contre le racis- et Olivier Mazerolle LeMonde Job: WMQ0512--0020-0 WAS LMQ0512-20 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0323 Lcp: 700 CMYK

20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

FINANCE Après trois années de crise du secteur financier ». b LE entrepreneurs (CDE). b L’ADDITION préoccupation de minimisation des mise en place des plans de sauve- travail, les magistrats de la Cour des RAPPORT analyse les conditions est lourde : entre 133,9 milliards et pertes finales et du coût global pour tage, la coûteuse cavalerie budgé- comptes ont rendu public, lundi dans lesquelles l’Etat a sauvé le Cré- 143,9 milliards de francs (20,4 mil- les finances publiques », estime la taire organisée dans les structures 4 décembre, un bilan très critique de dit lyonnais, le GAN, le Crédit fon- liards à 21,9 milliards d’euros). Cour. b LES MAGISTRATS dénoncent de défaisance et le manque de ri- « l’intervention de l’Etat dans la cier de France (CFF), le Comptoir des « L’Etat a relégué au second plan la les dysfonctionnements dans la gueur de Bercy. Secteur financier public : la Cour des comptes dénonce les ratés du sauvetage La juridiction présidée par Pierre Joxe a rendu public, lundi 4 décembre, un rapport très critique de « l’intervention de l’Etat dans la crise du secteur financier ». Les magistrats soulignent les graves dysfonctionnements dans la mise en place des structures de défaisance APRÈS trois années de travail, les vatisation future ou de celle de leur précipitation de l’arrêté des ment permis à l’Etat d’engranger conduite de céder 80 % de ses actifs gueur de Bercy et de la direction du magistrats de la Cour des comptes principal actionnaire (GAN ou AGF comptes, les structures de défai- des recettes plus importantes de en cinq ans. Trésor dans leur mise en place. Elle ont rendu public, lundi 4 décembre, dans le cas du Comptoir). A la veille sance ont été bâties sur des « hypo- privatisation. Heureusement, précise toutefois rappelle qu’elle a transmis, à six re- un bilan très critique de « l’interven- de l’élection présidentielle de 1995, thèses [...] délibérément optimistes » Faute de recensement initial des la Cour des comptes, globalement, prises, aux autorités judiciaires, des tion de l’Etat dans la crise du secteur le gouvernement d’Edouard Balla- et avec des montages « d’une portée actifs, les structures de cantonne- ces structures ont finalement plutôt faits « susceptibles d’être qualifiés de financier ». Ce rapport de quelque dur souhaitait aussi, dans la pers- juridique parfois incertaine ». La plus ment ont enfin dû se contenter bien mené le programme de cession délictueux », pour « délit d’abus de 200 pages analyse les conditions pective de l’adhésion à l’euro, mini- rocambolesque est sans doute la d’« outils de pilotage d’une efficacité de leurs actifs. Au CDR, « dès le dé- biens sociaux et recel » et « présenta- dans lesquelles l’Etat a sauvé le Cré- miser l’impact, au moins à court première défaisance du Comptoir, limitée ». Leur gestion, au cours des part, le critère d’optimisation finan- tion de comptes non fidèles ». Des dit lyonnais, le GAN, le Crédit fon- terme, de ces sauvetages sur les fi- qui passait par Luxembourg et Jer- premières années, a donc donné cière » des actifs « a été pris en poursuites pénales ont suivi et sont cier de France (CFF), le Comptoir nances publiques. Enfin, re- sey et a coûté 250 millions de francs lieu à des épisodes étonnants. Le compte ». Certains n’ont donc pas en cours. Elle a également saisi à des entrepreneurs (CDE) et, dans connaître les pertes et recapitaliser uniquement en honoraires de rapport relève que les structures du été mis en vente immédiatement, trois reprises la Cour de discipline une moindre mesure, la Société d’autant les entreprises concernées banques-conseils ! CDE ont par exemple accordé des mais conservés en attendant l’amé- budgétaire et financière. Elle revient marseillaise de crédit ou la Banque aurait mis la France en situation dif- De rédaction trop imprécise, les conditions « anormalement favo- lioration du marché. Le « rythme de enfin sur le bien-fondé du sauve- Hervet. Surtout, il évalue le coût de ficile vis-à-vis de la Commission de contrats juridiques des premières rables » à des banques qui cofinan- cession des actifs » a « dans l’en- tage des établissements cités. Si, cette politique pour les finances pu- Bruxelles et des règles de concur- défaisances comportaient de graves çaient certains dossiers de crédits semble respecté les intérêts patrimo- pour le Lyonnais, elle reconnaît bliques. L’addition est lourde : entre rence européennes. « lacunes », dénoncent les magis- immobiliers pour leur reprendre niaux de l’Etat », conclut la Cour. qu’il était nécessaire que l’Etat in- 133,9 milliards et 143,9 milliards de trats. Les actifs du CDE ont par leurs parts de crédit. La Cour cite Elle cite tout de même une excep- tervienne, elle se montre beaucoup francs (20,4 milliards à 21,9 milliards COÛTEUSES DÉRIVES exemple été transférés dans la dé- également plusieurs dossiers du tion : le dossier Artémis, la holding plus sceptique sur les cas du d’euros). Addition que le ministre Pour contourner ces différentes faisance à leur valeur dans le bilan CDR. de François Pinault, épinglée par les Comptoir (dont l’Etat n’était indi- de l’économie et des finances, contraintes, l’Etat a donc inventé la de la banque. Cette dernière n’a magistrats, un dossier dans lequel le rectement actionnaire qu’à 29 %, Laurent Fabius, dans sa réponse au défaisance à la française : ce mon- donc pas fait de pertes, juridique- OPTIMISATION FINANCIÈRE CDR a dû tenir compte d’une inter- mais dont il a payé plus de 70 % des rapport, juge « discutable ». Et que tage consiste à transférer dans une ment. Et la défaisance n’a pas pu Dernière erreur de conception vention des pouvoirs publics – en pertes) ou du Crédit foncier. Elle re- l’Etat n’a pas fini de payer. Pour sol- structure ad hoc, dite structure de mettre en cause la responsabilité ci- des montages de défaisance, les l’occurrence de Jean Arthuis, mi- connaît toutefois que ce dernier der la facture du Crédit lyonnais, cantonnement, les mauvais actifs de vile des anciens dirigeants du stratégies de cession d’actifs assi- nistre de l’économie de l’époque. sauvetage, le plus tardif, a été le l’Etat doit trouver entre 38 à 48 mil- la banque à sauver, et d’en assurer Comptoir, faute de préjudice ! gnées par l’Etat aux structures de Dans son rapport, la Cour des mieux traité du point de vue des fi- liards de francs, d’ici à 2014. Ce le financement par une autre struc- Plus grave encore, la mise en cantonnement sont qualifiées de comptes ne met pas seulement en nances publiques. chiffre devra être ajusté, à terme, en ture pouvant être un établissement place des structures opérationnelles « rudimentaires » par les magistrats cause la coûteuse cavalerie budgé- fonction de l’issue de dossiers public. Il permettait aux pouvoirs a été souvent très lente. Les proto- de la rue Cambon. Le CDR s’est ain- taire organisée dans les structures Sophie Fay contentieux encore en cours de trai- publics « de ne pas afficher les pertes coles organisant la première défai- si vu assigner pour seule ligne de de défaisance et le manque de ri- et Pascale Santi tement par la justice. prévisibles et d’étaler leur finance- sance du CDE et la deuxième du L’Etat aurait-il pu mieux faire ? La ment dans le temps », précise le rap- Lyonnais – le fameux Consortium réponse de la juridiction présidée port. Les défaisances ont ainsi per- de réalisation (CDR) – ont été res- Une facture de 134 à 144 milliards de francs par Pierre Joxe est sans appel : mis d’« extraire les pertes des pectivement signés en mars 1994 et « L’Etat a relégué au second plan la entreprises en difficulté sans en affi- en avril 1995. Les actifs du CDE La Cour des comptes a évalué le coût total pour les b Bilan patrimonial de la privatisation du Crédit préoccupation de minimisation des cher le montant ». Ce faisant, l’Etat n’ont été transférés qu’en décembre finances publiques du sauvetage de quatre lyonnais : bénéfice de 1,1 milliard de francs avant pertes finales et du coût global pour s’est privé d’un audit détaillé des ac- 1994 et leur nouvelle structure de établissements financiers. Ce coût comprend frais de privatisation, de 200 millions après. les finances publiques. » Au premier tifs et des risques qu’il prenait à sa gestion n’a été opérationnelle qu’en l’ensemble des pertes constatées par les sociétés de b Coût des deux défaisances du Comptoir des plan, il avait d’autres charge, ce qui lui aurait peut-être avril 1996. Pendant ces périodes de défaisance, ainsi que les charges financières liées à entrepreneurs : 13 milliards de francs, pour « contraintes », rappelle la Cour. Il permis d’éviter de coûteuses dé- transition, la Cour relève que le Cré- leur financement et notamment à la décision de 16 milliards de francs d’actifs cantonnés en 1994 et ne souhaitait pas révéler l’ampleur rives. dit lyonnais ou les AGF, principal l’Etat d’étaler dans le temps le constat de ces pertes. 1996 et financés par un établissement public, de la mauvaise gestion des établis- La Cour des comptes souligne en actionnaire du CDE, ont eu ten- La Cour déduit les plus-values encaissées par l’Etat l’EPRD. Le CDE a depuis été racheté par les AGF. sements en cours de sauvetage, effet qu’une fois acté le principe de dance à amplifier les risques et les lors de la privatisation des sociétés sauvées. Ces b Coût du redressement du Crédit foncier de pour ne pas provoquer de crise de la défaisance, la mise en œuvre de charges des défaisances. A en croire plus-values sont la différence entre la valeur de France : 200 millions de francs. Il a été racheté à la confiance, mais aussi pour tenter de ces opérations et leur gestion ont le rapport, ces transferts d’actifs l’entreprise en 1990 et le produit de la cession, demande de l’Etat par la Caisse des dépôts et protéger les conditions de leur pri- laissé à désirer. Conçues dans la supplémentaires n’ont pas forcé- corrigée des recapitalisations intervenues consignations en 1996, puis cédé aux Caisses entre-temps. Toutes les sommes ont été actualisées d’épargne en 1999. pour être comparables au 31 décembre 1999. b Coût des défaisances du GAN : 10,9 milliards de b Coût de la défaisance du Crédit lyonnais : entre francs, au titre de l’Union industrielle de crédit Le CDR arrive à la fin de son parcours 110 et 120 milliards de francs (16,9 à 18,3 milliards (UIC), la filiale immobilière du GAN. Le GAN a été d’euros). cédé à Groupama en 1998. C’EST AVEC une certaine dis- jourd’hui, il ne reste plus qu’une meubles de bureaux a été vendu à tance que Raymond Lévy, le pré- petite dizaine de milliards de francs un groupe d’investisseurs pour un sident du conseil de surveillance du d’actifs, en valeur de marché, selon prix que le CDR refuse de révéler, Consortium de réalisation (CDR), la une évaluation prudente. Il restait mais qu’il dit supérieur à ses prévi- structure chargée de gérer et de 17,9 milliards d’actifs en valeur nette sions. Il ne reste plus dans ce pôle Une illustration de l’opacité et de l’archaïsme vendre les actifs compromis du Cré- fin 1999 (39,6 milliards avant provi- que 2 milliards de francs d’actifs, dit lyonnais, et Jean-Arnaud de La- sions). « Il y a peut-être quelques des terrains, des hôtels, quelques sa, le président du directoire, ont plus-values supplémentaires », ad- immeubles situés en France à des procédures budgétaires accueilli le rapport de la Cour des met-on Rue Le Peletier. Ces mon- l’étranger. ENVIRON 140 milliards de tère des finances de prendre la me- l’ampleur de la catastrophe n’ap- Comptes sur la gestion du CDR. tants sont difficilement compa- francs : le montant est colossal. Si sure du désastre, et ont contribué, paraissait nulle part dans les S’ils concèdent que certaines cri- rables aux 123 milliards de francs PARTICIPATIONS ILLIQUIDES la Cour des comptes dit vrai et si le en bout de course, à en alourdir comptes publics. « La comptabilité tiques de détail sont fondées, ils es- qui ont été transferés en 1995 dans Dans CDR Participations, qui re- coût pour les finances publiques très fortement le coût pour les fi- de l’Etat ignorant les engagements timent que l’idée même de la struc- le CDR. Car les actifs avaient été groupe les participations minori- des désastres en cascade dans le nances publiques, c’est-à-dire pour de long terme », comme le relève la ture de défaisance était un pari fou. transmis à leur valeur dans le bilan taires du CDR, il reste surtout deux les contribuables. Cette facture de Cour, l’ampleur de la catastrophe « C’était au départ un champ de de la banque, donc très au-desssus importantes participations illi- ANALYSE 134 à 144 milliards de francs pro- était largement occultée. mines », confie-t-on au siège du de leur valeur réelle. Une réforme quides : 40 % de la Compagnie des L’Etat a fait le choix, vient, certes, du désastre du Lyon- Le diagnostic de la Cour des CDR. Ce n’est pas aux équipes et comptable a depuis corrigé ce pro- Glénans, une des holdings du nais, du Crédit foncier, du GAN et comptes est accablant pour l’Etat. aux méthodes de gestion qu’il faut blème. Fin 2002, il ne devrait rester groupe de Vincent Bolloré, et une avec les défaisances, du Comptoir des entrepreneurs, Ce dernier, disent les magistrats, s’en prendre, d’autant, rappellent- que 2 milliards de francs d’actifs à participation d’une valeur de d’occulter l’ampleur mais aussi des dysfonctionne- « a relégué au second plan la préoc- 350 millions de francs dans le de la catastrophe ments de l’Etat. cupation de minimisation des pertes groupe Vendôme-Rome, adminis- La France a une comptabilité to- finales et du coût global pour les fi- Des sauveteurs bien payés trateur de biens et actionnaire de la talement archaïque. Guère plus so- nances publiques. En effet, l’absence société de conseil en immobilier secteur financier public a bel et phistiquée que la trésorerie d’une d’affichage des pertes conduisait le La Cour des comptes note dans son rapport des « dérives » sur les Auguste Thouard. Restent égale- bien atteint ces chiffres, il faudra épicerie de village, le budget de plus souvent à faire l’économie dé- rémunérations des dirigeants du Consortium de réalisation (CDR), ment quelques lignes d’actions co- en tirer les leçons. Imagine-t-on l’Etat se résume à retracer les en- taillée des actifs transférés aux jugées « généreuses pour une entreprise du secteur public ». Celle du tées en Bourse : 1 à 2 % du capital que l’équivalent de la moitié de trées (les recettes) et les sorties (les structures de défaisance et le déca- président du conseil de surveillance du CDR, fixée par le ministre d’Usinor, 9 % de Steria, plus de 5 % l’impôt sur le revenu payé par les dépenses). Mais, à la différence du lage dans le temps se traduisait par chargé de l’économie et des finances « à un montant qui a jusqu’ici du capital de Fimalac, etc. Tous ces Français sur une année parte en bilan des entreprises, il ne présente des coûts de financement élevés ». atteint 1,7 million de francs par an, est elle-même supérieure à celles gé- dossiers devraient être traités dans fumée et que l’affaire n’ait pas de pas la situation réelle des comptes, Le système budgétaire français a néralement attribuées aux présidents des grandes entreprises pu- le courant de l’année 2001. Il restera suites ? Impensable. Encore faut-il intégrant notamment les provi- permis à l’Etat de maquiller, en bliques ». De même, des cadres dirigeants licenciés par le CDR entre alors les 3 500 lignes de créances, bien lire entre les lignes le constat sions nécessaires pour faire face toute légalité, les comptes et 1995 et 1997 ont perçu « des dommages et intérêts disproportionnés au qui doivent être, pour certaines, que dresse la Cour des comptes et aux sinistres prévisibles. Dans le d’alourdir le coût total pour les fi- préjudice réel qu’ils étaient en situation d’invoquer »... note encore le portées jusqu’à leur rembourse- ne pas se tromper sur les enseigne- cas des grands désastres du secteur nances publiques. La Cour des rapport, qui précise que les « sommes en cause excèdent 9 millions de ment, et pour d’autres gérées en ments qu’elle suggère d’en tirer. financier public tout est là. comptes voit là, une nouvelle fois, francs ». Dans sa réponse à la Cour des comptes, Raymond Lévy, contentieux. Elles vont de On devine l’usage que certains la confirmation que l’Etat doit président du conseil de surveillance du CDR, estime que la spécifici- 10 000 francs pour un café à 1,5 mil- feront de ce chiffre. C’est, diront- CRITÈRES DE CONVERGENCE s’orienter « progressivement vers té du CDR, « sans avenir », sans sécurité de l’emploi, « doit éclairer liard dans certains cas. ils, la preuve par l’absurde que S’il avait été bon gestionnaire, l’établissement de véritables l’appréciation qui peut être portée sur les rémunérations ». Face à la fonte de ses actifs, le l’Etat ne doit surtout pas se mêler l’Etat aurait pu très tôt prendre des comptes consolidés ». CDR poursuit sa politique de réduc- de ce qu’il ne sait pas faire, en l’oc- solutions énergiques. Il aurait pu, L’invitation sera-t-elle enten- tion des effectifs avec un plan social currence la vie des affaires, la par exemple, recapitaliser, beau- due ? On pourrait le penser : on ils, que la Cour des Comptes re- céder (en valeur nette), selon les es- glissant. A la fin de l’année, il ne de- preuve que la France, en enga- coup plus fortement qu’il ne l’a s’accorde à reconnaître, à gauche connaît que l’intérêt de l’Etat a glo- timations de l’établissement. vrait plus y rester que 280 per- geant beaucoup plus vite son pro- fait, les groupes concernés. Mais, aussi bien qu’à droite, au ministère balement été préservé. En 1995, Le CDR, qui était divisé en quatre sonnes, contre 1 100 personnes au gramme de privatisation, se serait dans la majeure partie des cas, il des finances aussi bien qu’à l’As- 123 milliards d’actifs compromis ont grands pôles, plus une banque, de- plus haut. « La difficulté sera de épargnée bien des déconvenues et ne s’y est pas résolu, car une telle semblée ou au Sénat, que la été transférés au CDR. Les diri- vrait donc simplifier ses structures. conserver de bons juristes jusqu’au aurait été plus économe des de- solution aurait contribué à alour- France doit impérativement se do- geants du CDR considèrent que la Le premier pôle, CDR entreprises, bout pour gérer les créances », in- niers publics. dir le déficit budgétaire. Plus grave ter d’une comptabilité patrimo- charge du CDR, hors coût de finan- qui regroupait les participations dique Bercy. A terme, lorsqu’il ne Ce n’est pas exactement à cette encore, la France aurait peut-être niale et envisager, à cette fin, une cement et « risques non chiffrables », majoritaires de la structure dans des restera plus que quelques dizaines réflexion qu’invitent les magistrats violé, du même coup, les sacro- réforme de la loi organique de atteignait 77 milliards à la fin 1999. entreprises, sera bientôt vide, les de personnes, le CDR se verrait bien financiers. Ils ne dressent pas, à saints critères de convergence 1959, qui fixe les grands principes Le rapport de la Cour des comptes derniers gros actifs, comme le cour- rapproché de la Caisse des dépôts et proprement parler, le réquisitoire édictés par le traité de Maastricht. budgétaires. Officiellement, il est englobe les coûts de financement et tier Finacor ou les sociétés Stockal- consignations (CDC), ce que pré- d’un Etat interventionniste. Non, « La contrainte budgétaire imposait prévu que la question vienne en certains risques directement sup- liance et Transalliance étant en conise notamment Dominique le procès instruit par la Cour est de ne pas financer directement les débat, devant le Parlement, au portés par l’Etablissement public de cours de cession. CDR Immobilier a Baert, député socialiste du Nord, plus ravageur et porte sur un enjeu pertes au moment de leur constata- cours du premier semestre de l’an- financement et de restructuration également cédé cette année ses der- dans son rapport sur le CDR rendu dont l’actualité est plus grande. tion », résume pudiquement la née 2001. L’Etat deviendra-t-il plus (EPFR), qui prend en charge les niers deux grands ensembles. L’im- public le 17 novembre. « Il faut pas- Les magistrats font le grief à l’Etat Cour. vertueux ? En matière budgétaire, pertes du CDR, ce qui porte la fac- meuble dit du Passage du Havre, ser d’une logique de gestion d’actifs à d’être aveugle, de l’avoir été hier et Le choix a donc été fait, notam- la France a, depuis si longtemps, ture entre 110 et 120 milliards de face à la gare Saint-Lazare, qui une gestion de risques », explique-t- de l’être encore aujourd’hui. Ils lui ment par le système des « défai- pris de mauvaises habitudes, qu’on francs. abrite notamment une galerie mar- on rue Le Peletier. Cette question reprochent d’avoir des procédures sances », d’étaler dans le temps le est tenté d’attendre de voir pour le Les dirigeants du CDR sont d’au- chande, a été vendu au fonds devra être réglée en 2002. budgétaires totalement opaques et coût pour les finances publiques croire... tant plus détachés que le CDR ar- Schroder Ventures Investments, et anachroniques : elles ont, dans un de ces sinistres. Un choix d’autant rive à la fin de son parcours. Au- la foncière d’une vingtaine d’im- S. F. et P. Sa. premier temps, interdit au minis- plus tentant que, du même coup, Laurent Mauduit LeMonde Job: WMQ0512--0022-0 WAS LMQ0512-22 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:24 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0325 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 ¼ ENTREPRISES

Horaire Scott Kriens, PDG de Juniper Networks d’hiver : « Nous deviendrons numéro un des équiments Internet » les grèves Il estime que la force de son entreprise est d’être né en 1996, lors de la montée en puissance du réseau mondial Juniper Networks est l’une des entreprises les spectaculaire parcours boursier a été à peine ra- de Microsoft. Il estime que la force de Juniper Kriens ne partage pas le scepticisme actuel des continuent plus en vue de la Silicon Valley. Sa croissance lenti par le krach des valeurs Internet. Scott est d’être né en 1996, lors de la montée en puis- investisseurs sur la nouvelle économie. Le déve- extraordinaire (le chiffre d’affaires a été multi- Kriens, son PDG explique au Monde comment il sance du réseau mondial. Ses routeurs, quatre loppement des accès à haut débit répond à l’ex- plié par six cette année) ne s’est pas faite au dé- entend devenir le numéro un des équipements fois plus rapides que ceux de Cisco, ont d’ore et plosion du nombre d’internautes et à leurs be- à la SNCF triment de sa rentabilité (marge de 30 %). Son pour le réseau Internet sur le modèle d’Intel ou déjà conquis 30 % du marché mondial. Scott soins croissants en « bande passante ». LES PERTURBATIONS du trafic « Votre société fabrique inventé dans les années 90 l’ordina- Internet, alors qu’on commence léphones, les pagers, les ordina- SNCF devaient se poursuivre tout des équipements de télécommu- teur personnel. à parler de surcapacités dans les teurs, les assistants numériques, les au long de la journée du lundi nications particulièrement – Vous êtes un peu sévère avec réseaux large bande en Europe ? walkmans seront demain tous 4 décembre, mais les dessertes, complexes. Comment expliquez- Cisco qui domine largement ce – Les besoins sont énormes. Le connectés à ce réseau mobile. perturbées la veille sur plusieurs vous votre activité à vos enfants ? marché du réseau Internet, en nombre d’internautes, de 300 mil- – Le cours de votre action a grandes lignes (Trains Corail) ainsi – Je leur dis que nous sommes la plus de celui des réseaux d’entre- lions aujourd’hui, passera à 1,2 mil- d’abord été multiplié par cinq que sur les trains express régio- police de la circulation sur Inter- prises... liard d’ici à 2003. Outre cette multi- jusqu’à la mi-octobre, puis divisé naux (TER), devaient être assurées net. Lorsque les internautes en- – C’est exact, mais les choses plication des utilisateurs, leurs par deux. Cela vous pose-t-il des à 90-95 % sur l’ensemble du ré- voient des messages ou consultent changent vite. Nous venons de besoins en « bande passante », difficultés au jour le jour et seau, selon la SNCF. La circulation un site web, les informations sont franchir la barre des 30 % de parts c’est-à-dire le volume et la vitesse complique-t-il votre stratégie des Trains Corail était perturbée envoyées sous forme de millions de marché, alors que nos ventes des informations qu’ils vont d’acquisitions ? sur les lignes Paris-Caen-Cher- de petits paquets de données avec, Scott Kriens étaient inexistantes il y a deux ans. échanger, devraient être plusieurs – Nous pouvons dire aux inves- bourg (5 trains sur 6 en circulation) sur chacun, une adresse de desti- Notre chiffre d’affaires est passé de dizaines de fois supérieurs. Par tisseurs que, comme toujours dans et Paris Clermont-Ferrand (avec nation. Pour que ces millions de suis le prochain Cisco . En fait, je 100 millions de dollars en 1999 à exemple, la plupart des internautes l’histoire économique et financière, 5 aller-retours, sur plus d’une di- « lettres » arrivent à leur destina- suis le prochain Juniper ! La diffé- 650 millions cette année et devrait sont aujourd’hui connectés avec il y aura des perdants et des vain- zaine haituellement). Pour les TER, tion, nous construisons des « rou- rence entre nos deux groupes est atteindre 1,3 milliard en 2001. Nous des modems transmettant les IN- queurs. Mais la valeur du futur nu- la circulation devrait être de l’ordre teurs » qui les orientent dans la une question de génération. Cisco sommes rentables depuis le FORMATIONS À 56 000 BITS PAR méro un sera largement supérieure de 90 % sur l’ensemble du réseau. bonne direction à chaque carre- est né en 1985 pour fabriquer des deuxième trimestre 1999 et notre SEconde. Demain, la moitié du 1,2 à la valeur de l’ensemble des socié- Enfin, le trafic TGV était assuré à four et calculent à tout moment le équipements pour les réseaux d’en- marge opérationnelle s’élève à plus milliard d’utilisateurs sera connec- tés du secteur aujourd’hui. Nous 100 % sur la totalité du réseau. moyen le plus rapide pour les treprises et les a adapté pour faire de 30 %.Nos équipements sont jus- tée via leur téléphone mobile de deviendrons ce numéro un des Les cheminots protestent contre acheminer à bon port. Nous fabri- face aux besoins des débuts d’Inter- qu’à quatre fois plus rapides que troisième génération (UMTS) à équipements d’Internet, sur le mo- les conditions de passage à l’ho- quons ces routeurs géants pour les net. Nous sommes nés en 1996 ceux de Cisco. Le marché que nous une vitesse de 2 mégabits par se- dèle d’Intel ou de Microsoft. raire d’hiver (fixé cette année opérateurs de télécommunications pour construire les équipements du visons est en croissance exponen- conde, soit un niveau de bande » En termes d’acquisitions, le au 3 décembre). Deux fois par an, et les fournisseurs de services In- réseau public mondial Internet qui tielle : il s’élève à moins de 4 mil- passante quarante fois supérieur ! cours de l’action importe pour les les changements d’horaires saison- ternet. requiert des routeurs beaucoup liards de dollars cette année et tous Pour cette raison, nous avons créé, entreprises qui se servent de leurs niers entraînent la mise en place – Vous n’êtes pas les seuls à les plus puissants que ceux des réseaux les analystes pensent qu’il sera de jeudi 30 novembre, une société actions comme papier-monnaie. Ce de nouveaux roulements pour fabriquer. Qu’est-ce qui vous dif- privés. 35 milliards de dollars en 2003. Cela conjointe avec Ericsson, le numéro n’est pas notre cas. Nous avons les agents de conduite et les férencie du géant Cisco et des C’est un peu comme si vous donne une idée des perspectives de un mondial des infrastructures de toujours choisi de grandir grâce à contrôleurs, se traduisant par des start-up comme Extreme Net- compariez IBM, qui dans les années croissance de Juniper. téléphonie mobile, pour relier nos nos propres forces, par croissance mouvements de mécontentement works ou Foundry Networks ? 80 était le leader des gros ordina- – N’êtes-vous pas un peu opti- deux métiers et construire l’Inter- interne. Je pense d’ailleurs que localisés. – On me demande souvent si je teurs, et Microsoft et Intel, qui ont miste sur les besoins du marché net mobile de demain. nous enregistrons la croissance la – Ne craignez-vous pas que les plus forte de toute l’histoire, sans opérateurs téléphoniques ren- avoir procédé à des acquisitions contrent des difficultés pour fi- majeures. Si des occasions de ra- nancer l’achat des licences et la chats se présentaient, nous dispo- construction de ces réseaux de sons toujours de 1,4 milliard de dol- nouvelle génération ? lars levés depuis un an sur le – La mise en œuvre de cette marché et de 200 millions de dollars nouvelle génération est à l’évi- de cash générés par notre activité. dence une solution coûteuse. Mais le marché visé va bien au-delà de Propos recueillis la téléphonie mobile. Outre les té- par Christophe Jakubyszyn Le droit pénal du travail, une arme rarement utilisée

AUCUN CHEF D’ENTREPRISE ou de mépris à l’égard d’une institu- ne s’est retrouvé menotté pour ne tion représentative du personnel ou pas avoir déclaré correctement le encore une critique trop acerbe temps de travail de ses salariés. adressée à un syndicaliste consti- Néanmoins, les déboires d’un des tuent, le cas échéant, un délit d’en- dirigeants de trave ». Thomson, Mais d’autres articles viennent condamné en relativiser ces analyses. « Le degré 1999 pour tra- d’ineffectivité du droit du travail est vail clandestin sans doute plus élevé que celui parce qu’il ne d’autres branches du droit », calculait pas le constate Bruno Silhol (maître de temps de tra- conférences à l’université de Cer- vail de ses gy-Pontoise). Cet ancien inspec- cadres, a frappé les esprits et a re- teur du travail relève que « seule- lancé le débat sur le droit pénal du ment 3 % des infractions constatées travail. Dans un numéro très fouil- font l’objet d’une verbalisation ». lé, la revue Droit social (novembre Selon lui, les inspecteurs ne verba- 2000) revient en détail sur « la pro- lisent qu’en cas d’infractions lifération » du droit pénal du tra- graves ou répétées. On compte en vail, pour reprendre l’expression moyenne environ 23 000 procès- de Bernard Teyssié, président de verbaux dressés chaque année. l’université Panthéon-Assas. Trois Non seulement ce chiffre est peu domaines d’application de ce droit élevé par rapport au nombre d’in- sont passés au crible : le temps de fractions commises, mais 75 % des travail, la sécurité au travail et les procès-verbaux sont classés sans institutions représentatives du suite, soit parce que les magistrats personnel. « considèrent les infractions au Sur le temps de travail, le pro- droit pénal du travail comme étant fesseur Paul-Henri Antonmattéi plutôt formelles », soit parce que le (faculté de Montpellier) remarque droit du travail n’occupe qu’une que deux délits étrangers sont de très faible place dans les pro- plus en plus souvent sollicités : le grammes de l’Ecole nationale de la délit d’obstacle aux fonctions de magistrature. l’inspecteur du travail et le délit de travail dissimulé. En excluant les MODÉRATION DES TRIBUNAUX cadres dirigeants des règles rela- Quand, malgré tout, le couperet tives au temps de travail, la loi Au- tombe, « les peines que le code du bry a ôté un souci de taille aux di- travail fulmine ne sont pas très sé- rections, mais elle va donner lieu à vères », note Jacques-Henri Robert des infractions nouvelles, sur le (professeur à Paris-II). « Même temps de travail des cadres et sur quand il est encouru, l’emprisonne- celui des non-cadres. ment reste exceptionnel », note-t-il. Ces infractions paraissent peu Quand les personnes morales sont de chose à côté des délits d’en- condamnées, les tribunaux se trave ou de la discrimination syn- montrent souvent compréhensifs. dicale dont peuvent être accusées « Leur modération contraste avec la les directions. Les énumérations démesure des sanctions légalement de Patrick Morvan (université prévues : rien n’empêcherait un tri- Rennes-I) donneront froid dans le bunal correctionnel de condamner dos à plus d’un employeur. « L’infi- EDF à ne plus jamais produire nie diversité de l’entrave entretient d’électricité à la suite d’un accident une profonde incertitude quant à la du travail ayant entraîné une inca- définition même du délit », note-t- pacité de travail de plus de trois il. Si certains délits sont classiques, mois et survenu dans l’un quel- d’autres touchent de « nouveaux conque de ses établissements », territoires », puisqu’ils s’étendent note M. Robert. au domaine de la négociation col- A la lecture de ce dossier, il ap- lective. M. Morvan fait en parti- paraît que le droit pénal du travail culier référence à un arrêt esti- est une arme redoutable, mais peu mant qu’un comité d’entreprise utilisée. Une situation intellectuel- devait être consulté lors d’une né- lement peu satisfaisante mais dont gociation collective avec les syndi- les parties concernées semblent se cats, au plus tard avant la signa- satisfaire. ture de l’accord. L’auteur note également qu’« une attitude de défi Frédéric Lemaître LeMonde Job: WMQ0512--0023-0 WAS LMQ0512-23 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0326 Lcp: 700 CMYK

23 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

DÉPÊCHES a TÉLÉVISION : le groupe alle- mand Kirch a pris une participa- Washington retarde la fusion AOL Time Warner pour l’exemple tion de 14,74 % et 25 % des droits de vote de son compatriote EMTV, selon un communiqué pu- Les autorités américaines n’ont toujours pas donné leur feu vert à la création du numéro un mondial de la communication. blié lundi 4 décembre. La firme de Leo Kirch va également acquérir, Cette première alliance entre l’ancienne et la nouvelle économie mérite à leurs yeux un grand luxe de précautions pour 632,18 millions d’euros, les 49 % détenus par EMTV dans la NEW YORK Pourquoi les juristes de la FTC avocats avec nous, raconte Jeff compris qu’ils avaient affaire à un dium idéal pour les abonnés pres- Holding Formula One de Bernie correspondance mettent-ils si longtemps à se déci- Chester, chargé de défendre les in- « nouvel animal », estime Kathe- sés d’AOL. La tentation était forte Ecclestone, détentrice des droits de Lorsque, le 10 janvier, les der ? « D’autres parties ont su atti- térêts de consommateurs. Nous rine Styponias, analyste de la so- pour le nouveau groupe d’en refu- diffusion de la Formule 1. En groupes AOL et Time Warner an- rer leur attention », indique Ri- avions même Mickey de notre côté. ciété de Bourse Prudential Securi- ser l’accès aux concurrents d’AOL. échange, EM. TV, une société mu- noncent leur fusion, les stratèges chard Delaney, du Delaney Policy Et tous ensemble nous avons mis en ties. Pour la première fois, un Pour apaiser les craintes de la FTC, nichoise qui a connu une ascension les plus optimistes pensent que Group, un expert juridique en lumière devant la FTC l’énormité géant des médias, représentant de les représentants d’AOL Time War- météorique mais a vu son cours l’affaire sera réglée deux mois plus nouvelles technologies. Les organi- des enjeux. » la vieille économie, s’alliait à un ner ont d’abord dû « promettre » s’effondrer ces derniers mois, ob- tard. Certes, la Federal Trade sations de consommateurs se sont « Les responsables d’AOL Time fournisseur de services Internet, d’ouvrir leurs tuyaux à la concur- tient 100 % des droits de la « Junior Commission (FTC) doit étudier bien sûr placées en premiere ligne. Warner ont sous-estimé les compa- symbole de la nouvelle. rence. « Insuffisant », a répondu la Bibiothek », un catalogue interna- l’incidence de ce rapprochement Ils ont très vite été rejoints par les gnies de télécommunications Or ces deux acteurs n’étaient pas FTC. La direction d’AOL Time tional à destination de la jeunesse. sur la concurrence avant de don- petits concurrents d’AOL, mo- concurrentes, analyse Richard De- des moindres : avec ses 25 millions Warner a alors accepté de signer, a AGENCE : « l’Etat est prêt à ner son feu vert. Mais, explique destes fournisseurs d’accès à Inter- laney. Pendant des décennies, les d’abonnés, AOL est le leader de en novembre, un accord avec prendre la part qui lui incombe » Jeff Chester, représentant du Cen- net. Puis les gros calibres ont suivi : avocats des opérateurs ont ferraillé son secteur , et Time Warner Earthlink, le numéro deux de l’ac- dans la réforme du statut de ter for Media Education et lob- les géants des télécommunica- avec le Congrès. Ils savent comment Cable, avec 12,6 millions de clients, cès à Internet aux Etats-Unis. Ses l’Agence France-Presse (AFP), a byiste des consommateurs, les tions, Microsoft, Disney et le ré- fonctionne Washington, et ils ont su est le numéro deux du câble aux 4,6 millions d’abonnés pourront déclaré, samedi 2 décembre au Sé- puissants avocats de AOL et Time seau de télévision NBC sont entrés se faire entendre de la FTC. » Les Etats-Unis. Quant à ses magazines, utiliser les câbles de Time Warner nat, Catherine Tasca. « Nous sou- Warner pensent que les représen- dans la danse. « Il y avait de bons juristes du gouvernement ont ils comptent plus de 100 millions pour surfer à grande vitesse. haitons que Bertrand Eveno, PDG de tants de la FTC seront « éblouis » de lecteurs abonnés ! « Si les deux Mais les juristes de la FTC se l’AFP, construise une véritable poli- par l’innovation technologique des compagnies le désirent réellement, montrent de plus en plus gour- tique de modernisation et de déve- mariés de l’an 2000 , et qu’ils se- Le divorce d’avec Vivendi se précise elles peuvent reunir dans un même mands. Ils se donnent le temps loppement de son entreprise dans la ront trop heureux de bénir l’union. paquet une offre irrésistible, ima- d’étudier les détails de l’accord confiance, le dialogue et la transpa- En fait, les juristes de la FTC hé- « J’espère toujours vendre notre part dans AOL France avant la fin de gine Youssef Squali, l’expert de la AOL-Earthlink et réclament en rence », a poursuivi la ministre de sitent encore. Leur décision, pré- l’année », a déclaré Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi, vendredi banque ING Barings. Elles vendront prime, assure Fred Moran, l’ana- la culture et de la communication. vue à l’automne, prend du retard : 1er décembre, à l’occasion d’une rencontre avec l’Association de la ainsi ensemble l’accès à la télévision lyste de Jefferies, « la signature a AUDIOVISUEL : l’écrivain es- la date du 30 novembre a été évo- presse anglo-américaine. Vivendi détient, directement et par l’inter- câblée, à CNN, Time, Internet, à la d’accords avec deux autres concur- pagnol Jorge Semprun, 77 ans, a quée, puis celle du 11 décembre. Ils médiaire de Canal+, 55 % du capital du fournisseur d’accès à Internet bibliothèque musicale de Time War- rents d’AOL dans les trois mois ». De été nommé vice-président du pourraient ne pas se prononcer AOL France. Le groupe américain en détient pour sa part 45 %, par l’in- ner et à sa collection de vidéos... et quoi assurer la pluralité de l’offre Conseil de surveillance du avant les premiers jours de 2001. termédiaire de sa filiale AOL Europe. « Nous sommes très proches d’un pourquoi pas à des livres en ligne. » faite aux consommateurs. Groupe Canal+ par Jean-Marie Mais, une fois les conclusions de la accord final avec America on Line (AOL) », a indiqué M. Messier. Il n’a pas Selon Jeff Chester, « AOL Time Dernier développement de l’af- Messier, PDG de Vivendi. Avant de FTC rendues, il restera encore à exclu que la transaction donne lieu à un échange de titres, tout en pré- Warner pourrait être le premier mo- faire : la FTC a élargi ses centres renouveler l’autorisation d’émettre convaincre les représentants de la cisant qu’il souhaitait un engagement d’AOL lui permettant de « moné- nopole numérique du XXIe siècle. » d’intérêt à la messagerie instanta- de Canal+, le Conseil supérieur de Federal Communications Commis- tiser » la part qui lui reviendra. AOL et Vivendi, qui s’étaient alliés sur le née, un système électronique qui l’audiovisuel avait demandé la no- sion (FCC), l’autre agence gouver- marché français de l’accès à Internet, sont désormais en cours de fu- INTERNET À HAUT DÉBIT permet de communiquer dans mination d’une « personnalité du nementale ayant son mot à dire sion, l’un avec Time-Warner, l’autre avec le canadien Seagram, pour Une telle menace donne à réflé- l’instant avec d’autres Internautes. monde de la culture » pour présider sur l’affaire. constituer les numéros un et deux mondiaux de la communication. chir. L’exemple fourni par AOL et Pour AOL, ces liaisons réservées à cette instance (Le Monde du 30 no- Time Warner pourrait donner des ses abonnés sont un élément ma- vembre). Après la fusion avec le idées à d’autres grands acteurs du jeur de différenciation. Les concur- groupe Canadien Seagram, qui de- secteur. Les juristes de la FTC se rents Microsoft, ATT, Earthlink, Ju- vrait être effective le 11 décembre, Les chaînes parlementaires bénéficient retrouvent brusquement respon- no... n’ont qu’une idée en tête : le conseil de surveillance du sables de la future forme de l’in- ouvrir la barrière, et permettre à Groupe Canal+ sera présidé par dustrie Internet. « Ils doivent être l’internaute de bavarder avec ses M. Messier. d’une forte hausse de leurs budgets pour 2001 très prudents, juge John Mc Carthy, proches, quel que soit le fournis- a NUMÉRIQUE : le bouquet nu- l’analyste de la société de conseil seur d’accès. La FTC, semble-t-il, a mérique Télévision par satellite L’UN ESTIME être devenu un LCPAN organise des débats, dif- chaînes, on prétend faire émerger Forrester Research, car de leur dé- ajouté cette nouvelle revendica- (TPS) a franchi le million d’abon- « outil familier », l’autre avoir fuse les séances et le travail des « une nouvelle génération » de par- cision dépend le développement à tion à son cahier des charges. nés, a annoncé, lundi 4 décembre, « commencé à répondre à un be- commissions, à condition que les lementaires, différents de ceux qui venir d’Internet à haut débit. » « Cette idée d’ouverture a frappé Jacques Espinasse, son directeur soin qui n’était pas encore députés en soient d’accord. Plus interviennent aux « 20 Heures » Ce système peut notamment l’imagination des bureaucrates », se général. Les prévisions initiales de conscient ». Après le lancement de ouverte vers l’extérieur, Public Sé- des télévisions généralistes. passer par le câble. Et le réseau de félicite Richard Delaney. TPS, lancé à la fin de 1996, ta- la chaîne parlementaire Assem- nat a notamment retransmis le La proximité de la campagne Time Warner, couvrant 20 % du blaient sur 600 000 à 650 000 sous- blée nationale (LCPAN) en mars débat Gore-Bush, la visite de municipale influe sur les pro- territoire américain, est un mé- Caroline Talbot cripteurs en quatre ans. et de Public Sénat en avril, leurs Jacques Chirac au Bundestag et le grammes. LCPAN a arrêté les por- pères respectifs, Ivan Levaï et sommet européen de Vittel. traits de députés afin que la Jean-Pierre Elkabbach, estiment Toutes deux ont signé des ac- commission de contrôle n’impute avoir « apprivoisé » les parlemen- cords avec France Télévision, à qui pas ces émissions dans le temps taires. elles empruntent des pro- imparti aux candidats. Ils seront D’ailleurs, ces derniers n’ont grammes. L’actualité européenne remplacés par « une promenade pas été avares lors du vote des est un de leurs centres d’intérêt. pédagogique dans le jardin institu- budgets 2001. De 50 millions de Public Sénat a été la première à si- tionnel français », avec des por- francs cette année, la subvention gner des accords avec le Parle- traits de la Cour des comptes, de accordée aux deux chaînes, qui ment européen et les chaînes pu- l’ENA, de l’Assistance publique, sont uniquement diffusées sur le bliques allemandes, qui prévoient mais aussi de la SNCF, de la RATP, câble et le satellite, passe à 86 mil- notamment l’échange de docu- etc. lions, soit une augmentation de ments mais aussi de journalistes. A partir de janvier, les deux 72 %. Outre la constitution Quant à LCPAN, elle crée un ma- chaînes vont accentuer leur travail d’équipes d’une vingtaine de jour- gazine mensuel, fait à Strasbourg pédagogique. Public Sénat « dé- nalistes trentenaires, les deux ou à Bruxelles. cortiquera » un rapport fait au Pa- chaînes ont dû investir dans la lais du Luxembourg. Quant à modernisation de leurs moyens de « PROMENADE PÉDAGOGIQUE » LCPAN, elle crée « Une loi : un an production et le réaménagement Soucieuses de ne pas être prises après, comment ça marche ? ». Et, de leurs studios. Leur séparation, en défaut, les deux chaînes pour montrer le lien entre la so- voulue par les parlementaires, veillent au pluralisme. LCPAN res- ciété et le travail législatif, elle dif- empêche évidemment les écono- pecte soigneusement la parité fusera « Le sexe et la loi », avec les mies d’échelle. entre majorité et opposition et différents acteurs qui sont inter- En ce qui concerne les pro- celle de leurs différentes compo- venus depuis 1967 sur la contra- grammes, chacune a sa personna- santes. Public Sénat a calculé que ception et l’avortement. lité. Cantonnée à l’intérieur des 190 des 320 sénateurs sont passés frontières du Palais-Bourbon, devant ses caméras. Dans les deux Françoise Chirot

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24 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TRUTDPP SVUHDIS

TISIDRH valent de personnes rejoignait la po-

URQS TWPP

AGENDA b GEMPLUS : le leader mondial TUWV Net ralentissement pulation active, a indiqué l’institut-

UPQI TUII

de la carte à puce a décidé de TTTP fédéral.

UHPU TSHI baisser d’environ 25 % la four- TSPS de la croissance

MARDI 5 DÉCEMBRE chette de prix pour sa prochaine a TVPQ TPWI TQVW ÉTATS-UNIS : les dépenses de

a FRANCE : conjoncture auprès introduction sur le Nasdaq améri- construction aux Etats-Unis ont TTIW THVH TPSQ au Japon

des ménages pour novembre (In- cain et le Premier Marché de la augmenté de 0,9 % en octobre par TRIS SVUH

see). Bourse de Paris, entre 5,75 euros [[[TIIU [[[ [[[LE PRODUIT INTÉRIEUR BRUT rapport au mois précédent, a annon-

RƒF IVyF RhF RƒF IVyF RhF a BELGIQUE : réunion des mi- et 6,25 euros. RƒF IVyF RhF (PIB) japonais a progressé de 0,2 % au cé vendredi le département du nistres UE de l’industrie à cours du troisième trimestre, ce qui se commerce. Indices cours Var. % Var. %

Bruxelles. b MICHELIN : le fabricant de Europe 9h57 f se´lection 04/12 01/12 31/12 traduit par un rythme de croissance

± ± HDUR PDHT

a ÉTATS-UNIS : commandes in- pneus et le cimentier britan- EUROPE EURO STOXX 50 RVHQDSH annualisé de 1 %, a annoncé lundi a BRÉSIL : le déficit commercial du

± ± RTRUDWV HDUI IDWW

dustrielles (octobre). nique Blue Circle ont annoncé, EUROPE ƒ„yˆˆ SH 4 décembre l’Agence de planification Brésil a atteint en novembre son

± ± QWSDWP HDUS RDVV

lundi 4 décembre, la création EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR économique (EPA). La deuxième niveau le plus élevé depuis le début

± ± HDTQ QDWI

d’une société commune destinée EUROPE STOXX 653 QTRDTU économie mondiale s’efforce à grand de l’année sur un mois, à 630 mil-

± ± SVUHDIS HDWV IDRV MERCREDI 6 DÉCEMBRE à reconvertir les pneus usés en PARIS geg RH peine de surmonter sa récession la lions de dollars, a annoncé vendredi le

FFFF FFFF FFFF

a FRANCE : situation budgétaire combustible pour les cimenteries. PARIS wshgeg plus marquée depuis un demi-siècle. ministère du développement, de l’in-

± ±

QWUUDIH HDWP IDVT de l’Etat à fin octobre et confé- PARIS ƒfp IPH Mais les exportations ont donné des dustrie et du commerce extérieur.

FFFF FFFF FFFF

rence sur les négociations agri- b COMPAGNIE NATIONALE DU PARIS ƒfp PSH signes de fléchissement après un net

Â

FFFF FFFF FFFF

coles à l’OMC. RHÔNE : l’intersyndicale CGT- PARIS ƒigyxh we‚gri sursaut en début d’année, et le redé- a EUROPE : la Banque centrale eu-

± ± TSSDWP HDTU PDQI

a GRANDE-BRETAGNE : comité CFDT-FO du deuxième produc- AMSTERDAM eiˆ marrage des entreprises n’a pas suffi à ropéenne (BCE) est toujours déter-

FFFF FFFF FFFF

de politique monétaire de la BoE, teur français d’électricité pour- BRUXELLES fiv PH relancer pleinement la consomma- minée à ramener l’inflation globale

± ± TRUTDPP HDST TDWQ

production industrielle (octobre), suit son mouvement de protesta- FRANCFORT heˆ QH tion, laquelle représente environ 60 % au-dessous du seuil des 2 % à moyen

± ± TISIDRH HDQI IIDPR

révision de l’indice Footsie 100. tion contre l’accord entre la CNR LONDRES p„ƒi IHH du PIB. Le gouvernement nippon, terme, a indiqué vendredi son écono-

± ± WPTIDSH HDVQ PHDRR

a ÉTATS-UNIS : productivité au et Electrabel, filiale belge de Suez- MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi prévoyant un ralentissement de miste en chef, Otmar Issing, en sou-

± RTPPWDHH HDUU UDSQ

troisième trimestre, publication du Lyonnaise. wsf„iv QH l’économie, a mis au point en octobre lignant sa préoccupation face à la

± VHQSDWH HDIV TDIS livre beige de la Réserve fédérale. ZURICH ƒ€s un programme de relance pour sti- hausse des prix du pétrole. b DAIMLERCHRYSLER : les ré- muler la croissance l’an prochain. serves en liquide du constructeur AME´ RIQUES a ITALIE : le déficit des comptes JEUDI 7 DÉCEMBRE automobile germano-américain a TURQUIE : une équipe du Fonds publics italiens s’est établi à envi- a FRANCE : sommet européen (et seraient tombées « à un niveau NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR monétaire international (FMI) est ron 35,74 milliards d’euros sur les

8-9/12) à Nice. dangereusement bas », à 2 mil- arrivée dimanche à Ankara dans un onze premiers mois de l’année 2000,

IHQUQDSR PTRSDPW

a GRANDE-BRETAGNE : déci- liards de dollars, selon l’hebdo- HDVVP pays en pleine crise bancaire, tandis en hausse de 22,5 % sur le déficit affi-

IIQIH RPQR sion du comité de politique moné- madaire Newsweek du 4 décembre HDVWU que le directeur général du FMI an- ché lors de la même période de 1999 ,

IIHRQ QVWS taire de la BoE. HDVVQ nonçait qu’un nouveau prêt à la Tur- a annoncé vendredi le ministère

a production in- quie pourrait être accordé le 21 dé- du Trésor. IHUUT QSST ALLEMAGNE : HDVTV

dustrielle (octobre). SERVICES cembre. a Les recettes fiscales italiennes IHSHW QPIU

a ÉTATS-UNIS : demandes heb- b PREUSSAG : le groupe de tou- HDVSR a Les prix à la consommation ont ont progressé de 7,7 % lors des dix

IHPRP PVUV

domadaires d’allocations chô- risme allemand pourrait céder HDVRH augmenté en Turquie de 43,8 % en premiers mois de l’année 2000 par

WWUS PSQW

mage, crédit à la consommation le contrôle du voyagiste britan- HDVPS par rapport au même rapport à la même période en 1999,

[[[ [[[ [[[novembre

er er

RƒF IVyF I hF RƒF IVyF I hF (septembre), ventes des grands nique Thomas Cook à un autre al- RƒF IVyF RhF mois de l’année précédente, tandis pour totaliser 223,8 milliards d’euros, magasins (novembre). lemand, C&N Touristic, filiale que les prix de gros grimpaient de a annoncé vendredi le ministère des Indices cours Var. % Var. % commune de Lufthansa et Kars- Ame´rique 9h57 f se´lection 01/12 30/11 31/12 39,1 % au cours de la même période, a finances.

tadt, pour satisfaire les exigences annoncé dimanche l’Institut des sta- ± ± IHQUQDSR HDQW WDUU E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

VENDREDI 8 DÉCEMBRE de Bruxelles, affirmait le 3 dé- tistiques. a ± IQISDPQ HDHP IHDRV E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH ALLEMAGNE : le patrimoine des

a production indus- cembre le journal Welt am ± PTRSDPW IDVP QRDWW PAYS-BAS : E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i Allemands s’est multiplié par dix

trielle (octobre) et inflation (no- Sonntag. a VWRIDIU IDQU TDPU TORONTO „ƒi sxhiˆ RUSSIE : le président russe Vla- en vingt ans, atteignant au-

vembre). ± IQRQUDRW FFFF PIDQV SAO PAULO fy†iƒ€e dimir Poutine a souligné, samedi, jourd’hui près de 14 000 milliards

a taux de chômage b « nécessaire que la Russie (7 160 milliards d’euros), a ± ± QISDSQ RDPH PIDRQ ÉTATS-UNIS : INTERMARCHÉ : le groupe- MEXICO fyvƒe qu’il était de marks

et créations d’emplois (no- ± finisse de rembourser toutes ses indiqué vendredi l’association alle- RHPDQQ HDUI PTDWI ment de supermarchés français, BUENOS AIRES wi‚†ev

vembre), indice de confiance à une fronde d’action- dettes pour ne pas asphyxier son mande d’études sur le droit de l’héri- FFFF FFFF FFFF confronté SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

TQUIDWU HDQQ IUDTI consommateurs (décembre). naires dans sa filiale allemande CARACAS ge€s„ev qixi‚ev économie », a rapporté l’agence In- tage (DGE). Spart Handels en difficulté, va terfax. Le président russe a notam- a La Chambre des députés alle- réinjecter 280 millions d’euros en ment pris l’exemple de la dette exté- mande (Bundestag) a adopté ven- AFFAIRES 2001 et 2002 pour passer sous son ASIE - PACIFIQUE rieure héritée de l’URSS. Sur une dredi le budget fédéral 2001, qui enseigne les magasins allemands. dette initiale de 35 milliards de dol- s’inscrit dans la ligne de la politique TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN lars, « nous avons remboursé 17 mil- d’austérité lancée l’an dernier par le

INDUSTRIE liards de dollars, et aujourd’hui nous gouvernement, même si la potion a IRWSRDUQ WUDWH

b ALCATEL SPACE : la réalisa- FINANCES IRSSWDPR devons encore 42 milliards de dollars. été quelque peu adoucie. ITTVV WUDW

tion du système de télécommu- b DEUTSCHE BANK : la pre- IUUPT Voilà à quoi aboutit la restructura- L’an prochain, le déficit fédéral va ITPIH WTDI

nications militaires par satellite mière banque privée allemande ITWUU tion », a-t-il expliqué. baisser de 11,5 %, passant à 43,9 mil-

ISUQQ WRDQ Syracuse 3, pour l’armée fran- va restructurer ses activités, à ITPPW liards de marks (22,45 milliards d’eu-

er ISPST WPDT

çaise, a été attribuée, le 30 no- compter du 1 février 2001, en ISRVI a PÉTROLE : l’Arabie saoudite et ros) contre 49,6 milliards de marks

IRUUV WHDV vembre, à la société Alcatel Space deux grandes divisions, entre- IRUQP les autres pays de l’OPEP pour- cette année. C’est le montant le plus

Industries, pour un montant de prises-clients institutionnels et bas depuis 1992, a souligné le ministre IRQHI VW IQWVR raient augmenter leur production

9,125 milliards de francs, au détri- gestion d’actifs-clients parti- [[[ [[[ [[[pour compenser l’interruption des social-démocrate des finances, Hans

RƒF IVyF RhF RƒF IVyF RhF

ment de son rival EADS. culiers. RƒF IVyF RhF exportations pétrolières de l’Irak, a in- Eichel, surnommé « Hans de fer ». Indices cours Var. % Var. % diqué samedi le ministre saoudien du Zone Asie 9h57 f

b ALTADIS : le tabatier franco- se´lection 04/12 01/12 31/12 pétrole, Ali al-Nouaïmi. a POLOGNE : le déficit de la ba-

±

IRWSRDUQ HDVH PIDHP

espagnol va fermer d’ici trois RÉSULTATS TOKYO xsuuis PPS lance des transactions courantes

± IRSSWDPR HDVP IRDIU

ans six usines et supprimer a SÉLECTOUR : le premier ré- HONGKONG rexq ƒixq a CANADA : le taux de chômage polonaise a enregistré en octobre,

± ± IWQHDWU IDPQ PPDIQ SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

2 150 emplois en Espagne. Ce seau français d’agences de est resté stable en novembre au Ca- comparé à septembre 2000, un bond

± ± TPDSH PDTW SIDWQ SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

plan de restructuration doit être voyages indépendantes a totali- nada, à 6,9 % de la population ac- de 77,5 %, à 1,051 milliard de dollars ;

± QPPUDQH HDHU PDQU SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

entériné par les syndicats espa- sé un volume d’affaires de 8 mil- tive, a indiqué vendredi Statistique comparé à octobre 1999, le déficit at-

± ±

IVDVQ HDSV RSDVH

gnols le 13 décembre, affirme le liards de francs pour son exercice BANGKOK ƒi„ Canada. teint une hausse de 24,2 %, a annoncé

±

RHSWDSS HDTV IVDWH

quotidien Les Echos du 4 dé- 2000, clos fin octobre, en progres- BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ Le nombre de chômeurs a baissé de vendredi la Banque centrale de Po-

± ±

IWQIDHI HDRI IPDRW cembre. sion de 12 %. WELLINGTON xƒiERH 58 000, tandis qu’un nombre équi- logne (NBP).

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 01/12

HDISPRS UDRSTH FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDHVIS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

PepsiCo PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDTVPS LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

PepsiCo ` QDWRPQV QRDTRQH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en dollars à New York L’INDICE CAC 40 s’affichait en LE DOW JONES a perdu 0,39 %, QDPUIWH IDTQHP ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

baisse dans les premiers échanges, vendredi 1er décembre, à RDUTUHQ IDQQTI

rachète SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

50 ´ ´ VDQPVWR PDIHSQ 42,375 lundi 4 décembre, cédant 0,9 %, à 10 373,54 points, tandis que l’in- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

er ´ ´ PDWUTTH QRHDSUHH

le 1 déc. 5 875,09 points. La Bourse de Paris dice composite de la Bourse élec- FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU IDTQHP

Quaker Oats avait terminé sur une note stable, FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS .... IDIHQPR QDWHPV 48 tronique Nasdaq a fini en hausse MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... TOUT vient à point à qui sait at- vendredi. L’indice CAC 40 n’était de 1,82 %, à 2 645,29 points. Les in- tendre ! PepsiCo a annoncé, lundi pas parvenu à profiter pleinement vestisseurs, qui avaient délaissé les 46 4 décembre, le rachat de l’américain du rebond des valeurs techno- valeurs technologiques au cours Cours de change croise´s Quaker Oats pour 13,4 milliards de logiques, terminant sur une pro- des dernières séances au profit des Cours Cours Cours Cours Cours Cours 04/12 9h57 f

dollars. Une belle revanche pour le 44 gression infime de 0,01 %, à secteurs industriels, ont fait re- DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. DOLLAR ...... FFFFF HDWHIUS HDVVPTS HDIQRTP IDRRIIS HDSVPRQ

numéro 2 mondial des boissons sans 5 928,50 points. bondir le Nasdaq dans un mouve-

YEN ...... IIHDVWSHH FFFFF WUDWHHHH IRDWPSHH ISWDVHHHH TRDSWSHH

alcool qui avait vu, il y a tout juste 42 ment de chasse aux bonnes af- EURO...... IDIQPWS IDHPIRS FFFFF HDISPRS IDTQPSH HDTSWVH

un mois, sa première offre de rachat faires. La reprise du marché s’est FRANC...... UDRPVQH TDUHHRS TDSSWSU FFFFF IHDUHUPS RDQPUIH

rejetée. A l’époque, Quaker Oats FRANCFORT toutefois essouflée en fin de jour- LIVRE...... HDTWQVW HDTPSUS HDTIPSS HDHWQRH FFFFF HDRHRQS FRANC SUISSE ...... IDUITWS IDSRVIH IDSISTH HDPQIIH PDRUQWS FFFFF voulait faire monter les enchères, et 40 À LA BOURSE de Francfort, née, après de nouveaux signes de l’offre de 2,3 actions PepsiCo pour l’indice DAX cédait 0,08 %, à ralentissement de la conjoncture une action Quaker lui paraissait bien 38 6 507,64 points. Vendredi, le mar- aux Etats-Unis. Taux d’inte´reˆt(%) Matif trop faible. C’est à cette même parité JJA S ON ché des actions en Allemagne Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier que les dirigeants de Quaker Oats 2000 s’était redressé sous l’influence du Taux 01/12 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 9h57 f 04/12 prix prix

rebond des marchés américains et TAUX Notionnel 5,5 RDVH SDII SDSI

ont finalement accepté, lundi 4 dé- Source : Bloomberg FRANCE ...... RDWR

´ VVDQI VVDPT

DECEMBRE 2000 PPPVW

RDWV RDWW SDRQ

cembre, de céder leur affaire. du retour en grâce des valeurs LES MARCHÉS obligataires euro- ALLEMAGNE .. RDVH

SDVV RDVU RDQQ GDE-BRETAG. TDIW Euribor 3 mois

Car entre-temps les événements ne de l’annonce et Franck Riboud, son technologiques. Il avait gagné péens s’inscrivaient en légère ´ xg xg xg RDWP SDQV SDVV ITALIE...... RDVH DECEMBRE 2000

HDRH IDTQ PDRU se sont pas exactement déroulés PDG, préférait jeter l’éponge, décla- 2,21 %, à 6 512,91 points. hausse, lundi 4 décembre, pous- JAPON...... HDQP

´

TDPI SDSH SDTR

comme ils l’imaginaient. Le géant rant qu’« il ne fallait pas faire cette sant mécaniquement les taux d’in- ETATS-UNIS... TDSW

QDPV QDUH RDIS SUISSE...... PDTS

Coca-Cola avait certes annoncé qu’il acquisition à n’importe quel prix » (Le térêt à la baisse. Celui de l’em- Pe´trole RDWP SDIQ SDRW PAYS-BAS...... RDUS ferait une offre bien plus généreuse Monde du 25 novembre). Le cours LONDRES prunt d’Etat à 10 ans en France se Cours Var. %

que PepsiCo – 16 milliards de dol- boursier du groupe français n’a pas, L’INDICE FOOTSIE de la Bourse situait à 5,10 %. Aux Etats-Unis, En dollars f 01/12 30/11

de Londres reculait à l’ouverture, C IDSW lars – mais le conseil d’administra- pour l’instant, retrouvé son niveau vendredi, les investisseurs ont reti- Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... QHDTS

C IDSH

tion du géant d’Atlanta, sous l’in- antérieur à l’annonce. lundi, de 0,18 %, à 6 159,1 points. Le ré une partie de leurs capitaux du WTI (NEW YORK) ...... HDQQ

Cours Var. % ± RDTQ LIGHT SWEET CRUDE .... QPDHT fluence de son actionnaire Warren Pour Pepsi, par contre, ce rachat est baromètre du marché britannique marché obligataire pour investir En dollars f 01/12 30/11

Buffett, a décidé de refuser l’opéra- une bonne opération qui lui permet avait clôturé en légère hausse, ven- sur les valeurs technologiques les ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDPR

tion. Avec ce rachat, Coca-Cola ris- de damer le pion à son éternel rival dredi, de 0,46 %, à 6 170,4 points, plus attractives. De fait, le taux à CUIVRE 3 MOIS...... IVRUDSH Or ±

HDIT

quait de faire face à des problèmes Coca. PepsiCo met la main sur un bénéficiant d’une chasse aux 10 ans était remonté à 5,51 %, ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISPQDSH ± HDIH

PLOMB 3 MOIS ...... RUWDSH

Cours Var %

± HDQU

de position dominante sur les bois- acteur qui possède avec lui une bonnes affaires sur les valeurs contre 5,43 %, et celui à 30 ans ETAIN 3 MOIS ...... SQRS En euros f 01/12 30/11

±

HDIW

sons énergétiques et aurait dû, pen- bonne complémentarité de porte- technologiques. ZINC 3 MOIS...... IHTU

avait atteint 5,64 %, contre 5,58 %. C

IDHP

OR FIN KILO BARRE ...... WWHH

C

HDHU NICKEL 3 MOIS ...... UPHS

C HDUI

dant au moins deux ans, conserver feuille : Quaker Oats est à la fois le OR FIN LINGOT...... WWQH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

les activités alimentaires de Quaker propriétaire de la boisson énergé- C HDTR

ARGENT A TERME ...... RDUI

` C IDPS

PIECE FRANCE 20 F...... STDVH

± HDRR

TOKYO PLATINE A TERME ...... ISWQSSDHH Oats (qui représentent plus de la tique Gatorade, des céréales Qua- MONNAIES ` C HDUI PIECE SUISSE 20 F...... STDSH

´ ` FFFF

moitié de l’activité du groupe), sur kers et de nombreux biscuits salés. LA BOURSE de Tokyo a clôturé en L’EURO restait ferme, dans les GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 .... STDIH

´ C ± HDIH

PTHDSH ` PDQQ

lesquelles Coca-Cola n’a pas de Pepsi partage son activité entre les hausse, lundi, pour la troisième premiers échanges, lundi, contre le BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PIH

± FFFF PIH ` PDIR MAIS (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RHHDPS

± FFFF IWQDVH ` HDTI savoir-faire. boissons sans alcool et l’alimentaire, séance consécutive, dans le sillage dollar. Il s’échangeait à 0,8766 dol- SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QTTDUS

Après le retrait de Coca-Cola, le qui représentait en 1999 plus de 63 % de la reprise des valeurs technolo- lar. Après être fortement monté SOFTS $/TONNE

± HDIR

français Danone se portait à son de son chiffre d’affaires. giques américaines. L’indice Nikkei CACAO (NEW YORK)...... UHQ

contre le yen vendredi, le billet ´ FFFF CAFE (LONDRES) ...... SWW Cotations, graphiques et indices en temps

tour candidat. Mais son cours plon- a fini la séance à 14 954,73 points, FFFF vert reculait légèrement, à SUCRE BL. (LONDRES) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». geait de plus de 10 % le jour même Laure Belot affichant un gain de 0,80 %. 111 yens. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0512--0025-0 WAS LMQ0512-25 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0328 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 25

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RVHQDSH

VALEURS EUROPE´ENNES QTRDTU

RHS SRUP

SPTW b QWR QUIDWP

L’action de la société allemande au cours officiel de la veille, à RWIQDIV QTTDVV

RVRHDQS

SHTT EM.TV QVQ de droits audiovisuels a 6,86 euros. La valeur a accentué sa QUHDST RVWQDTH

er RVTQ plongé, vendredi 1 décembre, de chute dans l’après-midi à la suite de QUP QTRDTU

RVHQDSH

14,79 %, à 16,19 euros, sur des ru- l’annonce de la vente du patrimoine QTQDRI RTTH

meurs d’avertissement sur ses résul- immobilier du groupe pour un QTI RUWQDWT

RRSV

tats. Les investisseurs s’attendaient montant de 1,144 milliard d’euros à QSI [[[[[[[[ [[[[[[[[

   Â

gF T t sx R higF ww t † v ThigF T t sx R higF ww t † v également à une opération finan- la banque d’affaires américaine Thi cière avec le magnat des médias al- Goldman Sachs.

e ± RDHI FFFF hi IRDQU IDPR

lemand Leo Kirch, qui a finalement b Le rebond, vendredi, des valeurs WM-DATA -B- ƒi KAMPS

e C ASSURANCES HAUTE TECHNOLOGIE PPDSS FFFF qf PPDST HDUQ WOLFORD AG e„ KERRY GRP-A-

annoncé, lundi 4 décembre, l’acqui- technologiques en Europe a dyna- e

± HDSS s„ PDVI FFFF

ISWDWV e f MONTEDISON ± PDIQ FFFF hi IHV RDHI

DJ E STOXX CYC GO P AEGIS GROUP qf AIXTRON

C

PSRQDWR IDIV sition de 16,74 % du capital d’EM.TV. misé le compartiment en Alle- gr e C e NESTLE N ± RUDWQ HDRV p‚ SVDTH HDVS AEGON NV xv ALCATEL-A-

e ±

SVDQS IDQS xv e b SAP, KONINKLIJKE NUM ± UIDQH IDII q‚ VDVI FFFF

Pour son premier jour de cotation magne, où l’un des leaders AGF p‚ ALTEC SA REG.

e ±

IDVP HDSS

s„ e e ±

PARMALAT ± IUDIP HDVU xv PRDII QDUI

à la Bourse de Bruxelles, le titre du mondiaux du progiciel, s’est envolé PHARMACIE ALLEANZA ASS s„ ASM LITHOGRAPHY

e C

p‚ TPDRS HDRH

e C e

PERNOD RICARD ± RHU HDRW xv PDSW HDQV

ALLIANZ N hi BAAN COMPANY

±

RWTDVW HDWP

Inter- ACTELION N gr e C

IDUS IDIT

deuxième brasseur mondial de 9,40 %, à 162,5 euros. Parmi les ps

RAISIO GRP -V- ± IPDWW FFFF qf SDRI QDPQ

ALLIED ZURICH qf BALTIMORE TECH

e C

ITHDIS HDRI

ALTANA AG hi

±

qf VDRP IDUP

e C

brew Sie- SCOTT & NEWCAST ± IHTDTH HDPR qf ITDRT PDQR

a terminé, vendredi, à titres de la haute technologie, ASR VERZEKERING xv BOOKHAM TECHNOL

C

SUDIS HDTT

ASTRAZENECA qf

± UDSS PDQR

qf e

SOUTH AFRICAN B ±

IST HDWS qf IUDTR FFFF

AXA p‚ SPIRENT

mens e

±

VUDHS PDHV

35,20 euros, soit une hausse de a pris 4,21 %, pour finir à AVENTIS p‚

± qf QDWS QDTH

C

TATE & LYLE ± IIVPDUU IDIH qf TDIU PDUQ

BALOISE HLDG N gr BAE SYSTEMS

±

IIUWDRT IDQV

BB BIOTECH gr

QDVT FFFF

6,7 % par rapport à son prix d’intro- 136,2 euros, tandis que sa filiale spé- qf e

UNIQ ± IUDRI FFFF hi QH RDTI

BRITANNIC qf BROKAT

FFFF FFFF

CAMBRIDGE ANTIB qf e ±

UH HDQT xv e

±

UNILEVER ±

ITDWP IDQR p‚ SDVS PDVP

duction fixé à 33 euros. cialisée dans les semi-conducteurs, CGNU qf BULL

±

IVDHS PDTS

CELLTECH GROUP qf

± WDQR HDVU

qf e e ± UNILEVER ±

RHDIH PDPH p‚ UPDIH IDRR

b ENI Infineon, CNP ASSURANCES p‚ BUSINESS OBJECT

QUDVH FFFF

L’action a clôturé, vendredi, s’est adjugé 3,53 %, à ELAN CORP si C

VDVQ HDIW

qf e e

WHITBREAD ± PI FFFF p‚ ISWDPH HDQI

CORP MAPFRE R iƒ CAP GEMINI

e

±

QQQDWH HDQQ

ESSILOR INTL p‚

± PTRDSP HDUT

e C

sur une baisse de 4,10 % par rapport 45,15 euros. f ±

ITQDSH HDWQ qf PIDUU HDWU

DJ E STOXX F & BV P ERGO VERSICHERU hi COLT TELECOM NE

e ±

VTDSH IDVP

FRESENIUS MED C hi

C C e

ITDIS PDWH ps IPDWV PDPH ETHNIKI GEN INS q‚ COMPTEL

V FFFF

GAMBRO -A- ƒi e e

± ±

SHDVH HDPH p‚ VI HDHT

EULER p‚ DASSAULT SYST.

±

QIDTP IDQV

GLAXO WELLCOME qf ´

e ±

± hu UVDRT RDIH qf WHDPR FFFF ISDPH PDQI

RHODIA p‚ BIENS D’EQUIPEMENT CODAN DIALOG SEMICOND

C

IVUHDTP HDSU

e NOVARTIS N gr e

fi QS FFFF ƒi IRDQR FFFF STDQH FFFF

Code Cours % Var. SOLVAY fi FORTIS (B) ERICSSON -B- ±

IHSDUP HDIT

ABB N gr

PHWDPQ FFFF

04/12 10 h 06 f pays en euros 30/11 NOVO NORDISK B hu

e e C

e ±

s„ RIDRH HDWT ps TDQS HDUW

QH FFFF

TESSENDERLO CHE fi GENERALI ASS F-SECURE ±

UIHDWV HDRT

ADECCO N gr C VDWQ IDIP

NYCOMED AMERSHA qf

e C

C ±

e„ IVH QDRS qf SDSH SDTQ HDIS

f DJ E STOXX CHEM P QVUDPQ e GENERALI HLD VI FILTRONIC

WDHI FFFF

AEROPORTI DI RO s„ e C

PQ PDRS

ORION B ps

C e

IWDQV IDSR s„ SHDVS FFFF

AUTOMOBILE INTERAM HELLEN q‚ FINMATICA C

TDRP HDUU

e AGGREKO qf ± RPDQI PDSI

QIAGEN NV xv

e C

IPDUQ FFFF xv TDPR QDQI

e IRISH LIFE & PE qf GETRONICS ±

p‚ PUDIH HDII PQDPI FFFF

ƒi ALSTOM AUTOLIV SDR C IQRIQDSI HDIH

´ ROCHE HOLDING gr e ±

TDPR HDTR hu PTDST FFFF

CONGLOMERATS FONDIARIA ASS s„ GN GREAT NORDIC e e C ±

p‚ PPIDRH HDRI RRDIH HDQR

fi ALTRAN TECHNO BASF AG C IISHUDPH HDTT

ROCHE HOLDING G gr

C e

±

Q QDWV hi RRDTH HDVW

e LEGAL & GENERAL qf INFINEON TECHNO ±

gr SSUDHP IDWV QR FFFF hi e

PSQDSH FFFF

fi ALUSUISSE GRP N

BMW D’IETEREN SA e C TTDWS HDPP

SANOFI SYNTHELA p‚

C e C e

IRDHR IDSP p‚ PP HDPQ

MEDIOLANUM s„ INFOGRAMES ENTE

e C

ƒi IWDRT FFFF ITDTH HDQH hi e

WH FFFF

CONTINENTAL AG p‚ e ASSA ABLOY-B-

AZEO ± SWDVH HDWW

SCHERING AG hi e

±

QTT HDVI q‚ PTDIQ FFFF

MUENCH RUECKVER hi INTRACOM R

e C

qf SDRQ FFFF RTDSS IDTR hi e

PTQDSH FFFF

fi ASSOC BR PORTS DAIMLERCHRYSLER C IVDHI PDPQ

GBL SHIRE PHARMA GR qf

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RTDHI HDPR qf TDTV HDWU

e POHJOLA GRP.B ps KEWILL SYSTEMS ±

ƒi PRDSW FFFF PUDVV HDHR s„ e

RPDHW FFFF

FIAT fi ATLAS COPCO -A- ± IHIHDQI HDSP

GEVAERT SERONO -B- gr

± ±

IUDTW HDWP qf PSDPV IDPV

e PRUDENTIAL qf LOGICA ±

ƒi PQDUQ FFFF s„ IUDWQ HDSH

±

RDIV QDRI

FIAT PRIV. qf ATLAS COPCO -B-

INCHCAPE ± SDHW IDWH

SMITH & NEPHEW qf

e C

±

IRDUH HDQR gr QIUDIU HDQI

RAS s„ LOGITECH INTL N

e C ±

q‚ VDWR PDIV C p‚ QQDQU HDQH

WDWS QDQS

MICHELIN q‚ ATTICA ENTR SA MYTILINEOS ± IRDQW IDHP

SMITHKLINE BEEC qf

± ±

VDUR IDQH qf IIDUS PDSW

e ROYAL SUN ALLIA qf MARCONI ± ±

qf WDUV HDTU p‚ PQQ IDPU ±

PQUDVU PDWT

PEUGEOT gr BAA ± VDRQ HDUU UNAXIS HLDG N qf

SSL INTL e

± ±

PHDSS PDIR qf WDQR PDUR

e e SAI s„ MISYS ±

fi IQQ FFFF s„ QDTU HDPU

PIDRI FFFF

PIRELLI SPA xy BARCO ±

UQVDHU HDIV

ORKLA SULZER AG 100N gr

e e C

±

SR RDRP ps SHDSW HDPV

SAMPO -A- ps NOKIA

e C

qf TDTH FFFF QRWH HDHT hi e

IDPS FFFF

€„ BBA GROUP PLC

DR ING PORSCHE SONAE SGPS C TWIDVP HDTU

SYNTHES-STRATEC gr

C e

±

PSTUDUQ HDHQ xv IVDIH IDHW

SWISS RE N gr OCE C e C

qf PPDIH HDSP C p‚ SRDPS HDRT

PDRW HDTT

RENAULT TOMKINS qf e BTG RH FFFF

UCB fi e e

± ±

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SCOR p‚ OLIVETTI

e C e C

s„ PDWU IDQU p‚ SQDWS IDQI

QPWDWV FFFF CIR VALEO f C

RTDPU PDWW DJ E STOXX CONG P hu

WILLIAM DEMANT e

±

SWDHW FFFF qf RDHW PDQS

SEGUROS MUNDIAL €„ PSION

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hi CAPITA GRP VOLKSWAGEN e C PIDPR HDWH

ZELTIA iƒ

C

±

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f DJ E STOXX AUTO P PIVDUH CDB WEB TECH IN ±

IDHW

f DJ E STOXX HEAL STVDWQ

e C

SDVU FFFF p‚ IQIDSH HDUU

ST JAMES’S PLAC qf SAGEM e C

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TE´LE´COMMUNICATIONS CGIP p‚

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STOREBRAND xy SAP AG

TRDTR FFFF

CMG qf

C

IDVR QDUH

ATLANTIC TELECO qf e

± ±

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ROYAL SUN ALLIA qf SAP VZ

±

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PDVH QDRS

EIRCOM s‚ ´ C ±

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ENERGIE SWISS LIFE REG gr SEMA

WHRVDTW FFFF

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C

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C TDHW FFFF hu IHIWQDIQ HDTT

e BG GROUP qf DAMPSKIBS -B-

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C

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ABN AMRO HOLDIN CABLE & WIRELES qf e

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ZURICH ALLIED N gr SIEMENS AG N

C ± VDVR IDVP hu IQURUDQP HDRW

BP AMOCO qf DAMSKIBS SVEND

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ALL & LEICS DEUTSCHE TELEKO hi e

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e e ZURICH FINL SVC gr MB SOFTWARE ± ±

WDHS PDTW hi TTDIH HDTH

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ALLIED IRISH BA E.BISCOM s„

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f DJ E STOXX INSU P RTWDSI SPIRENT e C e ± IQPDWH PDPQ p‚ PQDSI HDRU

COFLEXIP p‚ EADS SICO.

C

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PDVH QDRS

ALPHA BANK EIRCOM si e

±

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e DORDTSCHE PETRO xv ELECTROCOMPONEN

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±

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TDVQ HDRR hi WRDVH HDPI

e ENI s„ EPCOS

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BA HOLDING AG ENERGIS qf

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WDTH FFFF p‚ IDIQ FFFF

ENTERPRISE OIL qf EUROTUNNEL

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QRDIH FFFF

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±

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IIDTS IDQH

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VDUH FFFF

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ITDVS HDVV

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HDQQ

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OMV AG e„ FINMECCANICA

qf TDPV FFFF

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IHPDTH FFFF

BARCLAYS PLC HELS.TELEPH E ps

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PETROLEUM GEO-S xy FINNLINES

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e qf

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ROYAL DUTCH CO FLS IND.B e C

IRDWH HDPH

e xv

± ELSEVIER e C

s„ IRDTI IDWS

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s„ SDTS IDHS e„ RHDRH FFFF

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± qf IQDHR IDUQ

IQDPH HDTH e s„ ±

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BCA INTESA MANNESMANN N hi

C e

± qf PDWW IDII

s„ QDRW HDSU e C

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BCA LOMBARDA MOBILCOM hi

e C

s„ IHDSH HDRV

WDWI FFFF e qf

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C

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BCA P.BERG.-C.V PORTUGAL TELECO €„

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BCA P.MILANO SONERA ps

e C

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e

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BBVA R TELECEL €„

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IVDUS HDPU e e LAMBRAKIS PRESS iƒ IUDVT FFFF €„ ENDESA ± IQDRI HDSP

ESPIRITO SANTO TELECOM ITALIA s„

e

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p‚ RIDPH RDIT

RDPV FFFF e s„ ± e M6 METROPOLE TV QUDTS HDWP iƒ ENEL ± TDPS HDWS

BCO POPULAR ESP TELECOM ITALIA s„

e C ± e

s„ IRDUR QDHQ

QHDRR HDSQ e MEDIASET e„ SDUR FFFF €„ EVN TDRS FFFF

BCP R TELIA ƒi

e ± e

± p‚ PUDRS HDUP

RDIS QDPT e ps

± e NRJ GROUP VDTP HDTW s„ FORTUM ± WDPT IDIU

BIPOP CARIRE T.I.M. s„

C e

± qf PTDPV HDIW

iƒ PHDHU IDIQ e C e C PEARSON QDSQ HDPV s„ GAS NATURAL SDG QIDHS HDIT

BNL TISCALI s„

e

± e

± iƒ IWDQS HDVP

PHDWP IDHW e iƒ ± e PRISA WHDIS HDQW p‚ HIDRO CANTABRIC ± IHDTH PDUS

BNP PARIBAS VERSATEL TELECO xv

e e C

hi IQI FFFF

IQDWH HDIR e iƒ ± PROSIEBEN VZ IHDHP PDSQ iƒ IBERDROLA ± RDIP IDIV

BSCH R VODAFONE GROUP qf

e €„ PTDST FFFF

QDIP FFFF PT MULTIMEDIA R qf SDWR FFFF xy INNOGY HOLDINGS ± HDWV

CHRISTIANIA BK f DJ E STOXX TCOM P UPWDTH

e e

p‚ QS FFFF SDIS FFFF

e s„ ± PUBLICIS GROUPE UDIS HDRP COMIT s„ ITALGAS

±

gr TIIDPI RDTR qf TDPU FFFF

C PUBLIGROUPE N SHDVI HDHW

COMM.BANK OF GR q‚ KELDA

C

± qf IHDSH HDQI IHDHP HDWU

e qf ± REED INTERNATIO PWDIH HDVS

COMMERZBANK hi CONSTRUCTION NATIONAL GRID G

C

± qf IUDVV IDHP

RDIV IDIT

e qf

± REUTERS GROUP QVDQI HDTS

CREDIT LYONNAIS p‚ INTERNATIONAL P

e C

QTDWH IDIH

ACCIONA iƒ

C

e C

qf QDVR IDQH

IHI HDWH

SMG e„ IUHDQQ FFFF

DANSKE BANK hu OESTERR ELEKTR

e C

PTDWH IDSI

ACS iƒ

e C

± iƒ PRDWQ IDUT

IIDIP HDPW

SOGECABLE R qf SDST FFFF

DNB HOLDING -A- xy PENNON GROUP

IDHU FFFF

AGGREGATE IND qf

C ±

qf QDUW HDRQ

WDRP HDIU

e TAYLOR NELSON S qf VT FFFF

DEUTSCHE BANK N hi POWERGEN

C

UDVI SDQS

AKTOR SA q‚

C

C

qf IDUW HDWQ

VDQU HDQW e TELEWEST COMM. qf IVTDIH FFFF fi SCOTTISH POWER

DEXIA e

IVDSS FFFF

UPONOR -A- ps e

±

p‚ SPDSH IDVU

IPDPP FFFF e qf

± TF1 RPDVH HDUH hi SEVERN TRENT

DRESDNER BANK N e ±

ITDVP HDRU

AUMAR R iƒ

C e ± qf UDVT HDRP

p‚ IWV HDVS

C TRINITY MIRROR PUDVP QDIH

q‚ SUEZ LYON EAUX

EFG EUROBK ERGA e

VDVV FFFF

ACESA R iƒ

±

qf IQDTV IDQH

IUDHS FFFF

e ƒi ± UNITED NEWS & M RTDSS HDWV

ERSTE BANK e„ SYDKRAFT -A-

±

UDRS HDPP

BLUE CIRCLE IND qf e ±

xv IQDPH PDPP

IVDHV FFFF UNITED PAN-EURO ƒi ITDQH FFFF ƒi SYDKRAFT -C-

FOERENINGSSB A e ±

SPDHS PDQS

BOUYGUES p‚ e

±

xv RWDPS IDSH

qf PHDHP FFFF

± VNU IHDPU HDTQ

HALIFAX GROUP qf THAMES WATER

C

QDVR HDRQ

BPB qf e

± e ± xv PVDSU HDPV

iƒ PHDVS HDUI

± WOLTERS KLUWER ISDRU HDUR

qf FENOSA

HSBC HLDG e

WDTP FFFF

BRISA AUTO-ESTR €„

C

C

qf IPDUP IDIU

qf IIDQS HDPW

e C WPP GROUP ISDWH HDTQ

IKB hi UNITED UTILITIE

e C

VDWH HDPQ

BUZZI UNICEM s„

±

± RPUDWT HDVS

IIDHQ HDVV

e f DJ E STOXX MEDIA P qf RTDRH FFFF

KBC BANCASSURAN fi VIRIDIAN GROUP

C

QDPS HDSI

CARADON qf

e C

p‚ UPDIS HDUU

±

IIDHI HDRS

LLOYDS TSB qf VIVENDI

PUDST FFFF

CRH PLC qf

C ± ±

QQSDHW HDQV qf VDUV HDWQ qf IPDSP HDUW C f QVDUH PDHW q‚ DJ E STOXX PO SUP P

NAT BANK GREECE e SHELL TRANSP GKN

PTDSH FFFF

CIMPOR R €„ e e

± ±

p‚ ISW IDPR xv PQDQH SDTU e C

WPDSH HDSR

NATEXIS BQ POP. p‚ e TOTAL FINA ELF HAGEMEYER NV BIENS DE CONSOMMATION

± SPDIH HDUT

COLAS p‚

±

QRVDHV IDTP q‚ SDPQ FFFF

V FFFF

NORDIC BALTIC H ƒi f DJ E STOXX ENGY P HALKOR

e C

QTDRP HDRU e xv

± IIDQH HDRR

GRUPO DRAGADOS iƒ AHOLD

C

qf SDWT HDVQ

WDQP FFFF

NORDIC BALTIC H hu HAYS e ± ITDTW IDHI

e iƒ

±

PHDWI HDRQ

iƒ ALTADIS -A-

FCC e

e ± hi TRDPS HDUU ±

PIDST HDVU

ROLO BANCA 1473 s„ HEIDELBERGER DR e C iƒ WDQU IDUR

e C

IRIDUH IDIR

p‚ AMADEUS GLOBAL

GROUPE GTM e

ps PUDSH FFFF ±

PQDSI HDTP

ROYAL BK SCOTL qf SERVICES FINANCIERS HUHTAMAEKI VAN

q‚ VDWV FFFF

e C

IQDRT IDRQ

GRUPO FERROVIAL iƒ ATHENS MEDICAL EURO

e C

s„ WDQU HDPI

IPDQV FFFF

S-E-BANKEN -A- ƒi IFIL e

± e„ SU FFFF qf PIDTI HDTH

TDRS FFFF

HANSON PLC qf 3I GROUP AUSTRIA TABAK A ______

e ±

±

qf QDQS IDWP

IU IDWT

SAN PAOLO IMI s„ IMI PLC

e ± qf QDRT QDPI RI FFFF

e fi

SIDSH FFFF

HEIDELBERGER ZE hi ALMANIJ AVIS EUROPE

e

iƒ PRDSH FFFF

ISDQW FFFF

STANDARD CHARTE qf INDRA SISTEMAS e

C ± hi IIQDVS I C q‚ QWDPW IIDSS

SDUQ QDUP

HELL.TECHNODO.R q‚ ALPHA FINANCE BEIERSDORF AG NOUVEAU

e C e

iƒ PRDSH FFFF

TQ HDHV

STE GENERAL-A- p‚ INDRA SISTEMAS

e C C p‚ RHDUI IDPR

qf IWDPW HDVT ITDIS FFFF

HERACLES GENL R q‚ AMVESCAP BIC

ƒi IVDUP FFFF

PRDSQ FFFF

SV HANDBK -A- IND.VAERDEN -A- ƒi

e C qf VDHU IDTS

C PV FFFF e hi

PQDUH QDHR

HOCHTIEF ESSEN hi BHW HOLDING AG BRIT AMER TOBAC MARCHE´

ƒi RDIP FFFF ISDRQ FFFF

SWEDISH MATCH INVESTOR -A- ƒi

e e C p‚ IHV HDVR

€„ QDTP FFFF C

IPPUDHR HDPU

HOLDERBANK FINA gr BPI R CASINO GP

±

gr ITIDVW IDHI ISDQP FFFF

UBS N INVESTOR -B- ƒi C ± gr QIQVDTQ HDVR C UDRU IDQR e qf

IIUDRH IDPI

IMERYS p‚ BRITISH LAND CO RICHEMONT UNITS

e Cours % Var.

s„ SDUQ FFFF

UIDRW FFFF

UNICREDITO ITAL hu

ISS e C VVDRH HDQR p‚ 10 h 06

C VDVT FFFF e qf 04/12

WDHW HDTT

ITALCEMENTI s„ CANARY WHARF GR CLARINS f en euros 30/11

e C hu VSDVR FFFF

PDQR IDUR

UNIDANMARK -A- JOT AUTOMATION ps e fi SH FFFF

C TDPV FFFF e qf

VSDWH HDIP

LAFARGE p‚ CAPITAL SHOPPIN DELHAIZE

±

QPRDUS HDVQ

IWDRT FFFF

f DJ E STOXX BANK P KINNEVIK -B- ƒi e ± fi RTDPS FFFF

qf RDRV HDQT C

QDVW IDIS

MICHANIKI REG. q‚ CATTLES ORD. COLRUYT AMSTERDAM

C

WPDSR IDRU

COPENHAGEN AIRP hu qf QDWS FFFF

qf IUDTR FFFF ±

IDTU QDUU

PILKINGTON PLC qf CLOSE BROS GRP FIRSTGROUP

IU FFFF

e C

UH HDHI

ps AIRSPRAY NV

e KONE B C ± qf PDRQ IDQU C

s„ PDQU HDRP WDUQ IDIW

RMC GROUP PLC qf MONTEDISON FREESERVE

FFFF

e HDRT

±

IWQDVH HDPI

PRODUITS DE BASE p‚ ANTONOV

e LEGRAND ± qf UDIH HDPQ

TSDPS FFFF e fi ± ISV HDQV

SAINT GOBAIN p‚ COBEPA GALLAHER GRP

FFFF

e RDSS

±

SPDTH HDUS

e hi e C/TAC ± LINDE AG RV FFFF e fi

hi SHDQI QDVH ± iƒ WDPT IDRW RVDIR FFFF

ACERALIA SKANSKA -B- ƒi CONSORS DISC-BR GIB

FFFF

e QDWH

QIDIH FFFF

hi CARDIO CONTROL

C e C PWIDRH HDPQ

e MAN AG gr iƒ PTDRV QDVR ± iƒ PWDWR HDPH

PDWS FFFF

ACERINOX R TAYLOR WOODROW qf CORP FIN ALBA GIVAUDAN N

PQDWH FFFF

e C

IQDQH IDWP

hi e CSS ± C TWDRH FFFF

MG TECHNOLOGIES hi C PHSDIU IDII e gr q‚ RRDVI HDST

IQSDQH HDWU

ALUMINIUM GREEC TECHNIP p‚ CS GROUP N HENKEL KGAA VZ

U FFFF

e C HITT NV ps IWDRS HDPT

e C IIDWV FFFF

WARTSILA CORP A qf hi UPDQH HDUH ± qf SUDSI HDSU RPDSP FFFF

ANGLO AMERICAN TITAN CEMENT RE q‚ DEPFA-BANK IMPERIAL TOBACC

PHDWH FFFF

e C INNOCONCEPTS NV IHDWH IDRH

e ps e ±

€„ IPDUS FFFF QTDII RDRU e hi METSO ± ƒi PHDUQ FFFF IWDSQ HDST

ASSIDOMAEN AB WIENERB BAUSTOF e„ DIREKT ANLAGE B JERONIMO MARTIN

IRDSH FFFF

± NEDGRAPHICS HOLD qf RDVP IDTU

e C IIDPS IDQS e ps

WDSS FFFF qf MORGAN CRUCIBLE fi RTDUS FFFF SDQH FFFF

BEKAERT WILLIAMS qf MAN GROUP KESKO -B-

FFFF

SOPHEON QDIH

QWDUW FFFF ƒi e e ± ± p‚ VW HDUV C UQQ HDPU

p‚ NETCOM -B- ± qf QDVI IDUS HDRQ

BILLITON f DJ E STOXX CNST P PIVDPS EURAFRANCE L’OREAL

FFFF

PROLION HOLDING WR

± e PPPDTR HDTH e hu

xv IHDUS FFFF e C QS FFFF fi NKT HOLDING QT HDUH

BOEHLER-UDDEHOL e„ FORTIS (B) LAURUS NV

QDQV FFFF

C RING ROSA

C IUDST HDWR e qf ± qf QDHR HDSR

QQDVI PDSI xv EXEL UDHR FFFF

BUNZL PLC qf FORTIS (NL) MORRISON SUPERM

FFFF

RING ROSA WT HDHP

VDHU FFFF e qf ± C qf IRDHQ FFFF

p‚ WWDPS IDPR IDIH VDHT

CORUS GROUP qf CONSOMMATION CYCLIQUE GECINA PACE MICRO TECH RECKITT BENCKIS

FFFF

e UCC GROEP NV RDVQ

e ± ps IPDRH HDVH qf SDPQ FFFF C

fi RUDQH FFFF

RDIR PDWP

ELVAL q‚ e GIMV PARTEK SAFEWAY

±

RQDRH HDIP

ACCOR p‚

C qf SDIS FFFF C TDRQ FFFF e qf qf RDRH HDUS RDHI HDPS

ISPAT INTERNATI xv e GREAT PORTLAND PENINS.ORIENT.S SAINSBURY J. PL

TRDIH FFFF

ADIDAS-SALOMON hi e

± C ps PHDVH HDWI C qf I FFFF qf UDRV IDST IUDRT IDWP

JOHNSON MATTHEY qf e HAMMERSON PERLOS STAGECOACH HLDG

PUDRH FFFF

AGFA-GEVAERT fi e e ±

± qf TDUT FFFF ISDVH SDQQ e hi xv VRDWH HDTV ± RSDRW IDHW

MAYR-MELNHOF KA e„ ING GROEP PREMIER FARNELL T-ONLINE INT BRUXELLES

e C

PIDSW IDHV

AIR FRANCE p‚ e

± ± iƒ ITDUV HDUI

ISDPT IDVH

e qf hu UTDIV FFFF

VDIH FFFF

ps REALDANMARK RAILTRACK TERRA NETWORKS FFFF

METSAE-SERLA -B ARTHUR UDWQ

QDQT FFFF

AIRTOURS PLC qf

e C

±

qf RDRV FFFF xv IWDTH HDPT qf IQDRP HDPR PVDQQ FFFF

ƒi LAND SECURITIES RANDSTAD HOLDIN TESCO PLC

FFFF

HOLMEN -B- e ENVIPCO HLD CT HDTH ±

PDHI HDWW

ALITALIA s„ e C

PUDUS FFFF e xv

qf VDII HDVP qf QDPQ FFFF VDWS FFFF

ps LIBERTY INTL RENTOKIL INITIA TNT POST GROEP FFFF

OUTOKUMPU IWDSH

e C FARDIS B

IIDVW IDVW

AUSTRIAN AIRLIN e„

e e C ± ± p‚ IIDRU HDTI

e C hi IHP PDQW qf QDTR QDRV RRDSH HDRS

p‚ MARSCHOLLEK LAU REXAM WANADOO

FFFF

PECHINEY-A- e INTERNOC HLD HDTS

±

IQDSH HDRR

AUTOGRILL s„ e e ±

e C ± IIDPS IDQP

e xv s„ IPDTQ PDUU ± p‚ VSDUH IDIV

QDTH PDRR

ps MEDIOBANCA REXEL WORLD ONLINE IN FFFF

RAUTARUUKKI K INTL BRACHYTHER B VDVH

±

RWDTP PDTQ

BANG & OLUFSEN hu

e ±

RSVDQU HDII C ±

qf VDUH FFFF e„ PPDWW HDHR

IUDRP HDTT

qf MEPC PLC RHI AG f DJ E STOXX N CY G P FFFF

RIO TINTO e LINK SOFTWARE B SDVS ±

PDPH HDRS

BENETTON GROUP s„

e C

C

± iƒ IRDWW IDWU

gr QISDIV HDRP RDUH HDWS

q‚ METROVACESA FFFF

SIDENOR RIETER HLDG N PAYTON PLANAR HDUH

TDSI FFFF

BRITISH AIRWAYS qf

C

qf SUDPT FFFF

qf QDQT HDWW QPDHW FFFF

SILVER & BARYTE q‚ e PERPETUAL PLC ROLLS ROYCE

±

IQDPW IDRI

BULGARI s„

C

C

qf ITDUU PDPH qf QDHV SUDWV PSDRH FFFF

SMURFIT JEFFERS PROVIDENT FIN SANDVIK ƒi COMMERCE DISTRIBUTION

e C

RWDSH IDHP

CHRISTIAN DIOR p‚

e ±

e C C xv RPDRH HDPR

ps IIDSH HDVV

SPVDTI PDST

STORA ENSO -A- RODAMCO CONT. E SAURER ARBON N gr

e C

WU IDHW qf WDTV FFFF

CLUB MED. p‚ ALLIANCE UNICHE FRANCFORT

e C e C

RPDTS HDIP xv e ± ps IIDSH HDHW

UIDUS IDHQ

STORA ENSO -R- e RODAMCO NORTH A SCHNEIDER ELECT p‚ e ±

PRDPS IDHP hi QI FFFF

DT.LUFTHANSA N hi AVA ALLG HAND.G

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR C

PPDPI QDUS qf e ± ƒi PPDRT FFFF

PDVP IDHS

SVENSKA CELLULO SCHRODERS SEAT PAGINE GIA s„

±

ITDHU FFFF qf WDVW HDIU

ELECTROLUX -B- ƒi BOOTS CO PLC

C

IIR

AIXTRON IDQP

e e C

p‚ UQDIH HDWU C hi ISDRS FFFF

PDQH IDRS

THYSSENKRUPP SIMCO N SECURICOR qf

e e C

±

IPDVU PHDSI xv PVDPH IDHV

EM.TV & MERCHAN hi BUHRMANN NV ±

IV

e AUGUSTA TECHNOLOGIE SDSI

qf TDRS FFFF fi RHDSH FFFF

IVDUU FFFF

UNION MINIERE SLOUGH ESTATES SECURITAS -B- ƒi e ±

WDIW FFFF p‚ TVDSH HDUP

EMI GROUP qf CARREFOUR

±

IDTS

e e BB BIOTECH ZT-D IIW

p‚ ITT FFFF ±

C ps QQ HDQH

VDPH IIDII

UPM-KYMMENE COR UNIBAIL SERCO GROUP qf

e e C

±

HDTI IDTI p‚ PSV HDHR

EURO DISNEY p‚ CASTO.DUBOIS

C

IVDSH

BB MEDTECH ZT-D IDHW

e e C

iƒ TDRW HDIS ±

IPDSS IDVH

p‚ e

±

SSDUH HDVW

USINOR VALLEHERMOSO SGL CARBON hi

e C

±

IHDWR IDIW iƒ IQDQH HDQV

GRANADA COMPASS qf CC CARREFOUR

FFFF

BERTRANDT AG WDHS e C

C

hi IUDVS IDRP

q‚ IQDSP PDQQ

WCM BETEILIGUNG ± QDQV HDRV

VIOHALCO SHANKS GROUP qf

e C

ITH HDSH gr PHSDSH FFFF

HERMES INTL p‚ CHARLES VOEGELE

FFFF

BETA SYSTEMS SOFTWA TDTH

e C

qf T FFFF PU HDST

e„ e

WOOLWICH PLC ± SRDPH PDTW

VOEST-ALPINE ST SIDEL p‚

e C e

IDQU HDUR iƒ IWDHP FFFF

HPI s„ CONTINENTE

±

IUDRT

CE COMPUTER EQUIPME HDPW

±

QHWDWV HDWS qf SDRT FFFF

f DJ E STOXX FINS P C PDVI HDSW

J DWETHERSPOON qf

e C INVENSYS e

PPDTS QDRP fi PSQDSH FFFF

KLM xv D’IETEREN SA

C

ITDUQ

CE CONSUMER ELECTRO IDQW

C

HDIQ

ITWDHS e

f ± QWDSV RDTQ

DJ E STOXX BASI P hi

C SINGULUS TECHNO ± QDPP IDHQ qf RDRI HDQU

HILTON GROUP qf DEBENHAMS

FFFF

CENIT SYSTEMHAUS PQDPH

ITDRI FFFF

e SKF -B- ƒi ± ± UIDTH IDWP qf RDHR HDRH

LVMH p‚ DIXONS GROUP

C

TDHV

DRILLISCH QDHS

ALIMENTATION ET BOISSON ± IQDSR HDIP

e qf e ± ± SMITHS IND PLC WQDUS HDQU p‚ IWH HDUV

MEDION hi GAL LAFAYETTE C

IIDVR

CHIMIE EDEL MUSIC IDRT PSDRV FFFF

e hu e ± SOPHUS BEREND - RDWI FFFF qf UDHP HDRU hi QWDRH FFFF

MOULINEX p‚ ALLIED DOMECQ GEHE AG

C

IIDVH

ELSA IDUP

C

qf VDUV HDWR

C

e C ±

± SPIRENT IRW I qf RDPS IDIU qf UDVW IDHQ qf VDUW IDQP

AIR LIQUIDE p‚ P & O PRINCESS ASSOCIAT BRIT F GREAT UNIV STOR

±

IPDTS

EM.TV & MERCHANDI PIDVU

qf TDTT FFFF

e C e ± ± T.I.GROUP PLC SS HDTR qf QDWW FFFF qf IIDVI IDWI xv IHQDTS HDRV

AKZO NOBEL NV xv PERSIMMON PLC BASS GUCCI GROUP

FFFF

EUROMICRON IUDIH

C

IHVQDTS HDWP

e e e gr ± ± ± TECAN GROUP N RRDIH HDQR xv RHDWH HDPR e„ RQDSH HDWI ƒi IVDVQ FFFF

BASF AG hi ROY.PHILIPS ELE BBAG OE BRAU-BE HENNES & MAURIT

FFFF

GRAPHISOFT NV IH

e

± iƒ IVDRH HDWU

e C e e e ±

SIDPW HDUU hi QVDSH HDSP e„ RPDTH FFFF hi QT FFFF

BAYER AG hi PREUSSAG AG BRAU-UNION TELEFONICA KARSTADT QUELLE

±

ITDVR

HOEFT & WESSEL HDTS

e ± iƒ UDII HDIR C ± ITDPI FFFF qf PDWH PDUS qf UDVQ HDRP qf UDRU FFFF BOC GROUP PLC qf RANK GROUP CADBURY SCHWEPP TPI KINGFISHER

e ±

p‚ SPDWH QDRU C e C ± IVDTS HDVH si IIDPH IDTQ hu SVDQR IDIT qf QDPP FFFF CELANESE N hi RYANAIR HLDGS CARLSBERG -B- THOMSON CSF MARKS & SPENCER

xy PHDWU FFFF C

± ± TUDVW HDPR gr ITWDVP HDQW hu SSDPT FFFF qf IPDIR HDSR

CIBA SPEC CHIMI gr SAIRGROUP N CARLSBERG AS -A TOMRA SYSTEMS MATALAN e CODES PAYS ZONE EURO

±

C C TDPQ HDSP qf e ± ± QQUDTS HDQW hu IHDUU PDTU hu RQDWW HDWP hi RV IDPQ

CLARIANT N gr SAS DANMARK A/S DANISCO TRAFFICMASTER METRO FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e e e ± gr PQUDVU PDWT ± ± ± QQDRH IDRU p‚ SWDQH FFFF p‚ ISR HDHT qf IPDWH IDIQ

hi UNAXIS HLDG N

DEGUSSA-HUELS SEB DANONE NEXT PLC IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e C C e e C e e„ QUDIH HDHQ ± ± QQDRP HDPI p‚ PHQDSH HDPH q‚ IPDSP PDUU p‚ PHVDTH HDIH

xv VA TECHNOLOGIE

DSM SODEXHO ALLIANC DELTA HOLDINGS PINAULT PRINT. LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e C C e C xv IPDUH HDUW ± ± RVWTDPT IDPH iƒ PDVS HDUI qf IIDVW HDPV qf HDWH QDSI

EMS-CHEM HOLD A gr TELE PIZZA DIAGEO VEDIOR NV SIGNET GROUP

FI : Finlande - BE : Belgique.

C C C C ± hu SVDQR HDPQ UDWU HDRI gr IPSWDRP IDQV q‚ PHDVT HDWP gr PQSDPQ IDPS ICI qf THE SWATCH GRP ELAIS OLEAGINOU VESTAS WIND SYS VALORA HLDG N

e C C e e ± e ± p‚ RTDHS IDUI IDHQ HDIW SDRH FFFF gr PSWDHP p‚ IHUDWH RDPT xv ITDIV

KEMIRA ps THE SWATCH GRP ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON VENDEX KBB NV CODESPAYSHORSZONEEURO

e C ± ± ± ƒi ITDVP FFFF WDIU HDQT €e RT HDSR xv RHDHS SDPI qf UDHW HDRU

LAPORTE qf THOMSON MULTIME HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- W.H SMITH CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e

± ƒi IUDIH FFFF TIPDSQ HDQP s‚ IDQH FFFF q‚ ITDHQ FFFF qf TDQS FFFF

LONZA GRP N gr WW/WW UK UNITS COCA COLA HBC VOLVO -B- WOLSELEY PLC GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C ± ± RSDTH FFFF qf IIDVQ FFFF q‚ IPDTI HDIP SIPDPI HDVR QSUDQV HDST NORSK HYDRO xy WILSON BOWDEN HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P f DJ E STOXX RETL P LeMonde Job: WMQ0512--0026-0 WAS LMQ0512-26 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0329 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 FINANCES ET MARCHÉS

C C ± ± ± ± PVDUP PVDQS UDUH QVSDHS HDTV UQI RUWSDHS HDSR QRDTI PPUDHQ IDII ALCATEL...... w SVDUH EURAFRANCE...... w PUBLICIS GR...... w

C C ± ± ± % Var. WHDQT SU QUQDWH IDHR FFF HDTI R IDTI RPDRW PUVDUP IDHS w QPDPP w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY...... REMY COINTRE ..... Cours Cours % Var.

31/12 C C International ± ± ± f IVDIP QDRI PUDIH IUUDUT HDII IDIQ UDRI FFF SRDSS QSUDVP IDHP

ALSTOM ...... w EUROTUNNEL...... w RENAULT ...... w IQDWU en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C C C ± ± IIDRV QDIT IHDVS IRSRDPT HDSR RUDVH QIQDSS PDPU VSDUH STPDIT IDIV VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN..... w PPIDUH FAURECIA ...... w REXEL...... w

C C C ± ± ± ± ± SVDQQ SSDUU QIDWS SDVS RUUDSR HDQR QV PRWDPT HDHQ ISDPU IHHDIT IDVT UPQDSH RURSDVS HDST ATOS CA ...... w UPDVH FIMALAC SA C...... w RHODIA...... w ADECCO ......

C ± ± ± ± ± ± ± IIDTW WDWS TSDPU HDRH UU SHSDHW IDPV SDQP QRDWH PDQW TIDVH RHSDQV HDWT IQDQV ITDVU ARBEL...... WDWS F.F.P. (NY) ...... ROCHETTE (LA...... AMERICAN EXP......

C C C C C

± ± VUDIH SUIDQR PDHP IQP VTSDVT RDQS IIVDWH UUWDWQ IDTP FFF FFF FFF PTDQI TWDWU USDTS b L’action du groupe Michelin se négociait AVENTIS ...... w SHDWS FINAXA...... ROYAL CANIN...... w AMVESCAP EXP ......

C C C ± ± ± ± IDRP RIDPS IRDPH SDQP IHPIDQQ IDIR FFF FFF FFF TPDIH RHUDQS IDVH PWDWH IWTDIQ HDQQ

en repli de 1,25 % à 33,05 euros dans les AXA ...... w ISSDUH FIVES-LILLE...... ROUGIER #...... ANGLOGOLD LT ....

C C C ± ± ± ± TPDWS IUDSR WDIR STDUQ SWHDQT FFF PWDSH IWQDSI HDQR PISU IRIRVDWW QDRS PPDII IRSDHQ QDQU AZEO(EXG.ET ...... w WH FONC.LYON.#...... RUE IMPERIAL ...... A.T.T. # ......

C premières transactions, lundi 4 décembre, à C ± ± ± ± ± PIDHS RHDTS PTTDTS IDHW WTDSS TQQDQQ HDRT FFF FFF FFF IUDRH IIRDIR IDQT PTDRT SDQQ BIC...... w IHDHP FRANCE TELEC...... w SADE (NY) ...... BARRICK GOLD......

C C C C ± ± ± UDST QUDPT QIDQV IIVDSH UUUDQI IDPV RRSDRH PWPIDTQ HDSP IQIDSH VTPDSV HDUU FFF FFF FFF

la suite de l’annonce, avant l’ouverture de BAIL INVESTI...... w FROMAGERIES...... SAGEM S.A...... w COLGATE PAL...... TDTI

C C C C

± ± ± ± UDPS ISDPW PPDRR UTDUV VVPDWP HDPP IWH IPRTDQP HDUV UWDUH SPPDVH IDWP SDHS QQDIQ IDPH

la Bourse, de la constitution d’une coentre- BAZAR HOT. V...... IQRDTH GALERIES LAF...... w SAGEM ADP ...... CROWN CORK O ....

C C C ± ± ± ± SUDHQ SDQS IRH WIVDQR IDUS SPDSH QRRDQV FFF ISV IHQTDRI HDQV QHDSH PHHDHU IDQH ISDQU BIS ...... GAUMONT #...... RDSR SAINT-GOBAIN...... w DE BEERS #......

C ± ± ± ± ± WHDRS SWQDQI HDHT WWDPS TSIDHR IDPR TPDUH RIIDPW FFF FFF FFF FFF RIDRV IIDQV ITDIU prise, avec le britannique Blue Circle, dans BNPPARIBAS...... w IDPS GECINA...... w SALVEPAR (NY...... DIAGO PLC......

C C C C C ± ± RDUR PQH ISHVDUH TDIP TUDSH RRPDUU QDVS TU RQWDRW HDQH FFF FFF FFF QUDUS TPDHU

le recyclage des pneus. BOLLORE...... w IUDQR GEOPHYSIQUE ...... w SANOFI SYNTH...... w DOW CHEMICAL....

C ± ± ± ± ± ± IHDVS TDWW PRDVV RDUQ PUSDSH HDWR PVDSH IVTDWS RDHR UPDSH RUSDSU FFF RVDWH QPHDUT HDIH RP w w

b Le cours de Bourse de Danone reculait BOLLORE INV...... GFI INFORMAT ..... SCHNEIDER EL ...... DU PONT NEMO....

C ± ± ± ± ± ± QIDVR IPDSQ PRDVW SPDWV PQTDIR IDIS PPDQH IRTDPV HDHW SUDUS QUVDVP PDWR HDTQ RDIQ FFF BONGRAIN ...... QT GRANDVISION ...... w SCOR ...... w ECHO BAY MIN ......

± ± ± ± ± ± ± SPDIS QRPDHV PDIT IQH VSPDUR IDVW SWDQH QVVDWV FFF IS WVDQW RDRT PUDUU ISDPV RHDHH en début de séance, lundi, perdant 0,45 % à BOUYGUES...... w ITDST GROUPE ANDRE ... S.E.B...... w ELECTROLUX......

C C C C C C

± ± RT QHIDUR HDSR VQ SRRDRR IDPP RSDSH PWVDRT IDHW IRIDVH WQHDIS I PDRT IDII QWDHI

153,4 euros, lundi matin, après l’annonce BOUYGUES OFF..... w PQDQP GROUPE GASCO.... SEITA...... w ELF GABON ......

C C C C ± ± ± ± IWDTU IHDUW PUDHQ IQDHV QVDPR QDIT SP QRIDIH PDTP ISDRH IHIDHP HDSP IRDIS WPDVP HDVT w SDVQ w

du rachat, par PepsiCo, de Quaker Oats, BULL# ...... GR.ZANNIER ( ...... SELECTIBAIL(...... ERICSSON #...... C C C ± ± ± ± SDQP RTDVQ RUDPI RUQDPU IDQU IRIDUH WPWDRW IDIR SRDIH QSRDVU PDVU PV IVQDTU HDWP FFF BUSINESS OBJ...... w UPDIS GROUPE GTM ...... SIDEL...... w FORD MOTOR #.....

C C C ± ±

FFF FFF FFF FFF SSDHS QTIDIH FFF ITQDSH IHUPDRW HDWQ SUDSS QUUDSH IDQU PDUT IHDRT que le groupe français avait convoité puis B T P (LA CI...... GROUPE PARTO.... QRDUU SILIC CA...... GENERAL ELEC ......

C C C

± ± ± ± ± TDQV WDHP PHDQH UVDRH SIRDPU HDIQ VV SUUDPR IDIS UQDIH RUWDSH HDWU STDUH QUIDWQ HDWT

abandonné. BURELLE (LY) ...... QDPW GUYENNE GASC.... w SIMCO...... w GENERAL MOTO....

C C C ± ± ± ± IDSP VDUS PTDWW QIDRV WTPDPW HDQR ISDRR IHIDPV IDPV IUDRH IIRDIR IDRT QDPP PIDIP FFF CANAL + ...... w IRTDUH HAVAS ADVERT ..... w SKIS ROSSIGN...... GOLD FIELDS......

C C C C ± ± ± b L’action Lafarge gagnait 0,23 % à 86 eu- ± WDQS QTDUR PHDTU QIDRH IHRSDTH HDIW IIUDRH UUHDHW IDPI TQDIS RIRDPR HDQP RDQW PVDVH IDVT CAP GEMINI...... w ISWDRH IMERYS ...... w SOCIETE GENE ...... w HARMONY GOLD ..

C C C C C C ± ± SP QRIDIH PDWU IPS VIWDWS IDTQ PHP IQPSDHQ HDSR IIDUS UUDHU SDVT IIDII ISDUR IRDWT

ros. Son président, Bertrand Collomb, a dé- CARBONE-LORR .... w IMMOBANQUE ..... SODEXHO ALLI ...... w HITACHI #...... PUDVT

C C ± ± ± ±

PSDHT IDPW TVDTH RRWDWW HDSV FFF FFF FFF VR SSI IDTQ ISDSW IHPDPT HDHT FFF

claré au Journal des finances que son groupe CARREFOUR...... w IMMEUBLES DE .... SDWH SOGEPARC (FI...... HSBC HOLDING..... w

C C C ± ± ± ± IHWDHW RDVQ QQDHU HDWI UHWDUS IDHQ PIDWS IRQDWV FFF STDIH QTUDWW HDUP IHVDSH UIIDUI QDQV CASINO GUICH...... w IHVDPH INFOGRAMES E..... w SOMMER ALLIB ..... w I.B.M...... w

C C C ± ± ± ± ITDSS TDHU UDTR PRDPT RTQDUT FFF QIUS PHVPTDTQ HDIQ PWDUH IWRDVP HDIU UDWW SPDRI HDUT restait prêt à lancer, le moment voulu, une CASINO GUICH...... UHDUH IM.MARSEILLA ...... SOPHIA...... w I.C.I......

C C ± ± ± ± ± ± PSV ITWPDQU HDHR QIDRS PHTDQH IDUP UQDVH RVRDIH PDUU SUDPH QUSDPI IDSS IRDST PSDHU RUDHQ

nouvelle opération sur le britannique Blue CASTORAMA DU.... w INGENICO ...... w RTDTV SOPRA # ...... w ITO YOKADO #......

C C C C C C ± ± IVWDVH IPRSDHI UDSR UV SIIDTS IDQH UWDIH SIVDVT QDSR QT PQTDIR HDVQ QIDQI IDRI IPDSH TIDIP w w

Circle. Lafarge détient 23 % de Blue Circle CEA INDUSTRI ...... ISIS...... SPIR COMMUNI .... I.T.T. INDUS......

C C C ± ± ± ± SQDIT SVDIR QSDUH SPPDIR I PH IQIDIW HDSS FFF QSDTI PQQDSW IDHP UDRW RWDIQ HDVI CEGID (LY)...... UWDTH KAUFMAN ET B ..... w SR TELEPERFO...... w KINGFISHER P ...... w

C C C C ± ± ± ± IRDHV QDPP IDRU ISDTV PUSDIU HDVQ WWDIH TSHDHS HDWH VDSS STDHV HDRU PUDSH IVHDQW QDRR après son offre hostile qui avait été lancée CFF.RECYCLIN ...... RIDWS KLEPIERRE...... w STUDIOCANAL ...... MATSUSHITA ......

C C ± ± ± ±

SP QRIDIH IDUT FFF FFF FFF FFF QHI IWURDRQ HDQQ QSDPV PQIDRP QDTW DHH IIDVS IIDIS

au printemps dernier, mais il ne peut lancer CGIP ...... w PH LABINAL ...... SUCR.PITHIVI...... MC DONALD’S ......

C C C C ± ± ± ± PRDVW TRDQH RPIDUV TDTV VSDRH STHDIW HDRU IWVDSH IQHPDHU HDTH IHQDSH TUVDWP HDIW PRDUT SIDPH CHARGEURS ...... ISDHP LAFARGE...... w SUEZ LYON.DE ...... w MERK AND CO ......

C C de nouvelle offre avant le mois de mai 2001. C ± ± ± PTDPW ISDSS TDUV RDUQ FFF FFF TPDRH RHWDQP HDHV THR QWTIDWV QDVP FFF FFF FFF CHRISTIAN DA...... FFF LAGARDERE ...... w TAITTINGER ...... MITSUBISHI C......

C C C C ± ± ± ± IDSQ QWDPU IWDVQ VDUT QPQDQW HDTI SWDQH QVVDWV I SPDVH QRTDQS IDQI PSPVDSH ITSVSDVU IDIR

b L’action de la Société générale était CHRISTIAN DI...... w RWDQH LAPEYRE ...... w TF1...... w NESTLE SA # ...... w

C C C C C

± ± IIR URUDUW PDIS ST QTUDQR FFF IQUDTH WHPDTH PDTW RS PWSDIV HDPP SDUT QSDIT IQDIU

stable à l’ouverture, lundi, à 62,95 euros, CIC -ACTIONS ...... PQDWI LEBON (CIE) ...... TECHNIP...... w NORSK HYDRO ......

C C ± ± ± ± ± ± PPDWU IUDWH SIDWS QRHDUU HDIH IWR IPUPDST HDIH SPDWS QRUDQQ QDQV RWDQH QPQDQW IDRH SQDSQ CIMENTS FRAN ..... w LEGRAND ...... w THOMSON-CSF ..... w TIDRV PFIZER INC......

C C C ± ± ± ± ± UIDSW VHDRQ WDVV PIDPU SUIDHI IDIW III UPVDII HDQT RSDVH QHHDRQ HDWU RPDSI PUVDVS IDRR après l’annonce d’un accord de distribution CLARINS...... w VUDHS LEGRAND ADP...... THOMSON MULT.. w PHILIP MORRI ......

C C C C ± ± ± ± QDQU IWDWP ISDUT PIDUP TQRDQI HDUV RIDQH PUHDWI HDUQ ISVDWH IHRPDQP IDQH VQDUS SRWDQT IDPR

en Italie pour ses produits de gestion d’ac- CLUB MEDITER ..... w WTDUH LEGRIS INDUS...... w TOTAL FINA E ...... w PROCTER GAMB ....

C C ± ± ± ± ± QWDWI PTIDUW PDTT IHDUH UHDIW HDWQ FFF RT QHIDUR PDIQ IUDSH IIRDUW IDTW WDIT PSDSQ w w w PQDPT

tifs. La banque française va créer une filiale CNP ASSURANC..... LIBERTY SURF ...... TRANSICIEL #...... RIO TINTO PL......

C C C C ± ± ± PDHI IIQDSH URRDSI IDIQ FFF IIRDSH USIDHU HDTP QW PSSDVP IDHP UT RWVDSQ IDRH RRDSI COFACE ...... w LOCINDUS...... IDHS UBI SOFT ENT...... w SCHLUMBERGER...

C C C C ± ± ± VIDWV IIDIU QPDRV TQDWP VTIDPU I VVDSS SVHDVS IDPV ITT IHVVDVW FFF IIDPH UQDRU TDVP spécialisée en commun avec l’assureur SAI COFLEXIP ...... w IQIDQH L’OREAL ...... w UNIBAIL ...... w SEGA ENTERPR......

C C

± ± ± ± ± PQDTQ PDIS VDSV UPDPU QRIDUS HDUT TV RRTDHS FFF WW TRWDRH HDPH SDHV QQDQP IDIU

(Societa Assicuratrice Industriale). Cette COLAS...... w SPDIH LOUVRE #...... UNILOG...... w SEMA GROUP # ...... w

C C C ± ± ± ± ± RRDPS PWHDPT HDSU UIDVH RUHDWV IDTR IPDSH VIDWW PDIW VDUH SUDHU IDPS IQDRT WDPW QPDWU w IWDPU w

nouvelle entité, baptisée Banca SAI, sera CONTIN.ENTRE ..... LVMH MOET HE.... USINOR...... SHELL TRANSP ......

C C ± ± ± ± VDQU QHDIS QWDHV QVHDRT FFF FFF VVDSH SVHDSP HDIU SQDSH QSHDWR HDRU VVDPH SUVDSS IDWU CPR...... w SV MARINE WENDE ... w VALEO...... w SONY CORP. # ...... w

C C C

± ± ± ± ± QPDHH QHDVS PHDRV RDUH VIDHI HDUQ IIDQU URDSV PDRW STDIH QTUDWW IDWP IPWDTH VSHDIP PDHS détenue à 30 % par la Société générale et à CRED.FON.FRA ...... IPDQS MAUREL ET PR...... VALLOUREC ...... w T.D.K. # ......

C C C

± ± ± ± IQDWP SDUV ISDVS PPDVQ PSHDSV HDWQ SDUI QUDRT QDPP QIDWH PHWDPS FFF VDHR SPDUR HDQU

70 % par SAI. CREDIT LYONN ..... w QVDPH METALEUROP ...... VIA BANQUE ...... TOSHIBA #......

C C C ± ± ± ± ± PQDUR ISSDUP IDSR QQDIT PIUDSP HDWQ SUDWS QVHDIQ PDSU VHDQH SPTDUQ HDWW RVDUP IRDWU HDHV CS COM.ET SY...... MICHELIN ...... w VICAT...... UNITED TECHO ..... PUDPS

C C C ± ± ± ± ± QQDIR RHDRP VQDVH SRWDTW IDQQ PQDPH ISPDIV PDII THDPH QWRDVW IDQI HDST QDTU QDRS PWDRT DAMART...... IPDRV MONTUPET SA...... VINCI...... w ZAMBIA COPPE......

C C C ± ± QPDRU QTDTR IWDQS IHITDUQ HDSV RDWI QPDPI FFF UPDQH RURDPT HDWV DANONE ...... w ISS MOULINEX ...... VIVENDI ...... w

C C C C

± VDPR PUDPQ IQUUDSI PDPW WPDSH THTDUT HDSR RSDUH PWWDUU PDRS FFF

´ DASSAULT-AVI ...... PIH NATEXIS BQ P...... w VIVENDI ENVI ...... w ABRE´VIATIONS

PREMIER MARCHE C ± ± ± ± VI SQIDQQ HDHT PHDUQ IQSDWV IDIW IIDQR URDQW HDSQ FFF PSDIW

DASSAULT SYS ...... w NEOPOST ...... w SHDQR WANADOO...... w

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C C C ± IRDQP TTDHS RQQDPT HDHV IV IIVDHU FFF IUDQH IIQDRV FFF TDUW ______w IIDIW DE DIETRICH ...... NORBERT DENT ... WORMS (EX.SO ......

C C ± ± ± IHDWS PUDPS PDPS SQIDQQ FFF PTDSH IUQDVQ IDIP PTUDIH IUSPDHT HDVS

DEVEAUX(LY)#...... VI NORD-EST...... ZODIAC ...... w SYMBOLES

Â

v xhs R higiwf‚i C C ± TDRP WUDUR QDUT PUDTR IVIDQI HDHR FFF FFF FFF FFF FFF

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... IRDWH NRJ GROUP ...... w ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C C ±

IVDPS IIWDUI UDHR ITDUH IHWDSR PDWI FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... PIRDTS OBERTHUR CAR.... w ...... a coupon de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PI de ™em˜re

C C C ± PPDUS PVDRW IVTDVV IDUS UDIQ RTDUU IDVT FFF FFF FFF FFF

DYNACTION...... PDIS OLIPAR...... o = offert ; d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C ± ± ±

UDVQ QIDVP RPRDRH PDUH QWP PSUIDQS HDSI FFF FFF FFF FFF w TRDUH

EIFFAGE...... OXYG.EXT-ORI...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

C C % Var. ± QUDQS VWDVU PDQW FFF RRDRS PWIDSU HDQR FFF FFF FFF FFF

Cours Cours % Var. ELIOR...... w IQDUH PECHINEY ACT...... w ......

31/12 de re`glement diffe´re´. C France C f ± PQDPQ ISPDQV HDRV FFF RTDRW QHRDWS TDTH FFF FFF FFF FFF

en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... PECHINEY B P ...... QTDHW ......

(1)

C C ± ` ´ PRDRS PWDSH IWQDSI FFF TTDRH RQSDST HDSQ FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX ...... PENAUILLE PO ...... w TTDVQ ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C C C

± ± ± IHDPI WDQQ PPDVH PVSDPV HDHW RR PVVDTP P TPDTH RIHDTQ HDTR FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RQDRW ERAMET ...... w PERNOD-RICAR .... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C C ± ± ±

QPDHT IDSW QDQP RTTDHT IDRT IHVDSH UIIDUI QDUQ PQPDWH ISPUDUP IDQI FFF FFF FFF FFF AGF ...... w UIDHS ERIDANIA BEG...... w PEUGEOT...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C ± ± ± QTDRR PQWDHQ HDIT FFF QQP PIUUDUV HDWH PIH IQUUDSI HDSU FFF FFF FFF FFF IWDVR

AFFINE(EXIMM...... ESSILOR INTL ...... w UDUW PINAULT-PRIN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´vendredi:compensation ;

C C ± ± ± ± ITDPW UDSS PIDPW IQWDTS HDQQ TQDPH RIRDST QDPW IIPDSH UQUDWS IDTQ FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w IPDHS ESSO ...... PLASTIC OMN...... w ...... Vendredi date´ samedi : nominal.

± ± ± ± ± IDII ITDUR WVH HDUQ SHDVH QQQDPQ HDPH FFF UIDVS RUIDQI PDSI FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w IRWDRH EULER...... w PSB INDUSTRI......

@€u˜li™iteÂA

C C IIRDUQ PDVV UW SIVDPI WDSU CMT MEDICAL ..... IUDRW METROLOGIC G...

± ± ISWDRH SDHV IHDTV UHDHT PDWI COALA # ...... PRDQH MICROPOLE ......

C

NOUVEAU ± PPQDHQ UDPT SDVH QVDHS WDHW COHERIS ATIX ...... QR MONDIAL PECH... SECOND

C

± ITSDQH IDIV IRDSH WSDII IDRH

COIL...... PSDPH MULTIMANIA # .... ______

C ±

QTDUQ PDRR IIDUH UTDUS HDVT

´ CION ET SYS...... SDTH NATUREX ...... C ±

PVVDTP Q PS ITQDWW VDPQ

MARCHE CONSODATA # ..... RR NET2S #...... MARCHE´

C ± SWDHR IDPI PRDQH ISWDRH SDTS CONSORS FRAN... W NETGEM ...... w

C ± er IRRDQI HDWP SDTV QUDPT UDTR

CROSS SYSTEM .... PP NETVALUE # ...... Â

†ixh‚ihs I higiwf‚i

C ±  IIPDIU QDHU QDIQ PHDSQ HDTQ CRYO # ...... IUDIH NEURONES #...... v xhs R higiwf‚i

± ±

WWDHS PDSV URDRH RVVDHQ HDVH

CRYONETWORKS. ISDIH NICOX #......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 12

ne se le™tionF

C ± ´ ` PIDTS IDSR RT QHIDUR RDIW CYBERDECK #...... QDQH OLITEC ...... Cours relevesa9h57

C ITQDWW FFF UDHR RTDIV IH CYBER PRES.P ...... PS OPTIMA DIREC ....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C C QQDRS VDSI QDVU PSDQW HDUV

CYBERSEARCH ..... SDIH OPTIMS #......

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C IWDTV QDRS HDUV SDIP FFF CYRANO # ...... Q OXIS INTL RG...... d

C C ± ± WSDUH HDHU IUDSH IIRDUW TDHT URDVS RWHDWV IDPS RTDSH QHSDHP HDII ABEL GUILLEM..... IRDSW DALET #...... PERFECT TECH .... ALTEDIA......

C C C ± RSDWP IDRS IRDSH WSDII QDSU U RSDWP TDTU ISH WVQDWR PDVV AB SOFT ...... U DATATRONIC ...... PERFECT TECH .... ARKOPHARMA # ...

C C C ± WSDTR RDRR PDWH IWDHP QDHI PHDHW IQIDUV HDRS SSDPS QTPDRP HDPU ACCESS COMME... IRDSV DESK #...... PHARMAGEST I.... CNIM CA#......

C ± IQQDVP IDII HDIS HDWV UDIR UDUI SHDSU FFF IP UVDUI FFF ADL PARTNER ...... PHDRH DESK BS 98 ...... PHONE SYS.NE..... FINACOR...... d

C C ± ± TRDTI QDRQ TT RQPDWQ IH PV IVQDTU QDRS PVDUS IVVDSW HDHQ ALGORIEL #...... WDVS DEVOTEAM #...... w PICOGIGA ...... GFI INDUSTRI......

C ± ± ± PQDPW PDUR VDUH SUDHU QDQQ TRDWH RPSDUP UDPW PT IUHDSS HDUV ALPHAMEDIA...... QDSS DMS #...... PROSODIE #...... LAURENT-PERR ....

C ± ± SPDRV PDQH III UPVDII HDIV PRDVR ITPDWR FFF RP PUSDSH PDQH ALPHA MOS # ...... V D INTERACTIV...... PROSODIE BS...... d M6-METR.TV A...... w

C C C ± WIVDQR IDRS RI PTVDWR HDUQ IIDHW UPDUS QDTR ITH IHRWDSQ HDSH ALTAMIR & CI...... IRH DIOSOS # ...... PROLOGUE SOF ... HERMES INTL...... w

C C ± ± QVDUH WDPQ IDIH UDPP IDVS IDSR IHDIH TDWR TI RHHDIQ RDTW ALTAMIR BS 9...... SDWH DURAND ALLIZ.... PROXIDIS ...... RALLYE (LY)...... w

C ± ± RQDWS FFF QT PQTDIR PDUH QHDUH PHIDQV IDTH IHT TWSDQI IDWP ALDETA...... TDUH DURAN DUBOI..... QUALIFLOW...... MANITOU #......

± ± ± IHTDUP IDVU QDRW PPDVW FFF R PTDPR HDPS IRTDTH WTIDTQ PDWI ALTI #...... ITDPU DURAN BS 00 ...... d QUANTEL...... ALTEN (SVN) ...... w

C IPPTDTR QDTH IQ VSDPU FFF QDHQ IWDVV FFF IVSDUH IPIVDII FFF A NOVO # ...... IVU EFFIK # ...... d QUANTUM APPL.. APRIL S.A.#(......

C C C ± IHHDST WDVW SUR QUTSDIW RDWR ISDIH WWDHS HDTU IQSDTH VVWDRV HDPW ARTPRICE COM .... ISDQQ EGIDE #...... R2I SANTE...... BENETEAU CA#.....

C C ± UDQS PDUS TQDQH RISDPP FFF QP PHWDWI PDRI IQH VSPDUR HDQI ASTRA ...... IDIP EGIDE DS 00 ...... RECIF #...... STERIA GROUP .....

C C ± QWDQT IDTR IHDPR TUDIU SDSU RH PTPDQV FFF QHDQH IWVDUS I AUFEMININ.CO.... T EMME(JCE 1/1...... REPONSE # ...... PINGUELY HAU.....

C C ± VUDWH SDSI SI QQRDSR TDPS VDWW SVDWU FFF IVH IIVHDUP IDIH AUTOMA TECH..... IQDRH ESI GROUP...... REGINA RUBEN ... UNION FIN.FR ......

C C ± ± RHDQR SDVS WDUH TQDTQ TDPV IV IIVDHU UDRT SP QRIDIH PDTP AVENIR TELEC ...... w TDIS ESKER...... RIBER # ...... CEGEDIM #......

C C ± ± PTDPR FFF RR PVVDTP VDQU UQ RUVDVS QDQI TDQH RIDQQ QDPQ IHT TWSDQI IDWP IIS USRDQS FFF AVENIR TELEC ...... R EUROFINS SCI...... HF COMPANY ...... INTEGRA NET...... w RIGIFLEX INT ...... FINATIS(EX.L ...... d

C C C ± ± VIDHI HDVP IIDTR UTDQS HDSI WWDRH TSPDHP HDTH FFF FFF FFF IPDRH VIDQR RDPH RI PTVDWR PDSH BAC MAJESTIC...... IPDQS EURO.CARGO S .... HIGH CO.#...... INTEGRA ACT...... RISC TECHNOL .... AB GROUPE......

C C C C ± ± IHRDWS TDTU ITDTU IHWDQS QDRV IPP VHHDPU VDRR QDSH PPDWT UDVW IR WIDVQ IDVP IQP VTSDVT HDTH BARBARA BUI ...... IT EUROPSTAT #...... w HIGHWAVE OPT.... w INTERCALL #...... SAVEURS DE F...... MARIONNAUD P ..

C C C C ± IWQDSI WDTU WDHW SWDTQ RDII ISDIU WWDSI FFF IHW UIRDWW IDWT PIDSH IRIDHQ RDQU QHR IWWRDII IDQQ BCI NAVIGATI...... PWDSH FIMATEX # ...... w HIMALAYA ...... IPSOS # ...... GUILLEMOT BS .... RODRIGUEZ GR....

C C ± ± ± TVDIS HDUT IRDHS WPDIT UDIU SDRS QSDUS IDTP SDUH QUDQW TDPS WDRR TIDWP FFF TWDQH RSRDSV PDHT BELVEDERE...... IHDQW FI SYSTEM # ...... w HI MEDIA...... IPSOS BS00...... SELF TRADE O...... d PIERRE VACAN......

C C C ± ± RWDSW QDUH PDTI IUDIP FFF WR TITDTH HDVT ISDVS IHQDWU PDRT TQDVH RIVDSH IDPU SR QSRDPP HDSS BOURSE DIREC..... UDST FI SYSTEM BS...... d HOLOGRAM IND.. IT LINK ...... SILICOMP #...... EXPAND S.A......

C C ± ± ± QVHDIQ QDRV V SPDRV IDPU IQDIH VSDWQ UDHW IP UVDUI FFF PQDWH ISTDUU HDRP PIS IRIHDQI HDRT BRIME TECHNO... SUDWS FLOREANE MED .. HUBWOO.COM ..... ITESOFT...... d SITICOM GROU.... C.A. PARIS I ......

C C C C ± ± IWDHW QDST SDTH QTDUQ IDVP PPDIH IRRDWU VDVU IDPH UDVU IDTR IIDTH UTDHW HDVU TVDWS RSPDPV HDUP BRIME TECHN...... PDWI GAMELOFT COM . IB GROUP.COM .... JOLIEZ-REGOL ...... SODITECH ING .... JET MULTIMED.....

C C ± ± RTDWH VDSH QUDVH PRUDWS IDVP RDTS QHDSH QDQQ HDHP HDIQ FFF PP IRRDQI FFF QTDQH PQVDII HDVP BUSINESS INT ...... UDIS GAUDRIOT #...... IDP ...... JOLIEZ-REGOL ...... SOFT COMPUTI ... FININFO ......

C C C ± QHTDWW IDQH PWDWH IWTDIQ FFF IDHU UDHP FFF IRDWI WUDVH IDRQ PHDUH IQSDUV SDUU RRDVW PWRDRT PDVR BVRP ACT.DIV...... RTDVH GENERIX # ...... IDP BON 98 (...... d KALISTO ENTE...... SOI TEC SILI ...... w MANUTAN INTE...

C C C ± ± RHTDHR FFF SS QTHDUV SDIT IW IPRDTQ VDSU RDQW PVDVH IDQW QH IWTDUW HDWW IHDPH TTDWI HDRW BVRP ACT.NV...... d TIDWH GENESYS #...... IGE +XAO ...... KEYRUS PROGI..... SOI TEC BS 0 ...... LECTRA SYST......

C C C C ± ± IDSS SDPQ R UDUR IVDVW SDSU WDVH TRDPV QR PPQDHQ PDVT IVDUT TDRH RIDWV VDPS SRDIP IDPH CAC SYSTEMES..... PDVV GENESYS BS00...... ILOG #...... KAZIBAO...... SQLI ...... DANE-ELEC ME.....

C C C ± ± IIUDUR SDSW TR RIWDVI IUDRQ PDPU IRDVW WDPH UDRS RVDVU QDQQ UDUH SHDSI IDRI QHH IWTUDVU FFF CALL CENTER ...... IUDWS GENSET...... w IMECOM GROUP.. LACIE GROUP ...... STACI #...... SOLERI ...... d

C ± ± SQ FFF QRDSH PPTDQI IDQR RDPW PVDIR VDQQ IVDWH IPQDWV FFF HDUH RDSW FFF IHHDPH TSUDPU PDUP CAPITAL EVEN ...... d VDHV GL TRADE # ...... INFOSOURCES...... LEXIBOOK #...... d STELAX ...... d ALGECO # ......

C ± ± ± IWVDVP PDPQ RQDUW PVUDPR IDVT IIDPI UQDSQ FFF PWDSH IWQDSI IDVQ ITDVH IIHDPH FFF WW TRWDRH HDWH CAST ...... QHDQI GUILLEMOT #...... INFOSOURCE B..... LINEDATASERV..... SYNELEC # ...... SECHE ENVIRO .....

C C C C ± SIQDWR QDUU RSDSH PWVDRT FFF QUDVS PRVDPV HDTT VDII SQDPH HDUS PS ITQDWW UDUT ISDPI WWDUU PDHV CEREP...... UVDQS GUILLEMOT J0 ..... d INFOTEL # ...... MEDCOST # ...... SYSTAR #...... AUBAY......

C C C C ± VDUW UDPH HDQH IDWU IIDII PR ISUDRQ FFF TQ RIQDPS IDVT SDSU QTDSR SDHW IRRDPH WRSDVW HDIR CHEMUNEX # ...... IDQR GUYANOR ACTI.... INFO VISTA...... MEDIDEP # ...... SYSTRAN...... GROUPE J.C.D ......

´ ´ IPPQDTP HQGIP RIQDVV PUIRDVU QHGII STDWI QUQDQI HIGIP

EC. MONET.D...... IVTDSR CIC EPARCIC...... Fonds communs de placements INTEROBLIG C ......

´ ´ IUSDUI IISPDSV HQGIP WPDSR THUDHP HIGIP QRISDTQ QHGII

ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... EUROCIC LEADERS...... SPHDUI ´ INTERSELECTION FR. D......

SHRURDSI QHGII

STRATEGIE CAC ...... UTWRDUW

´ ´ ´ IUTUDSR HQGIP PTWDRT ´ IWQDST IPTWDTU HIGIP RPQDTV QHGII

SICAV et FCP ECUR. TRIMESTRIEL D...... EUROPE REGIONS...... TRDSW ´ SELECT DEFENSIF C......

UPUSRDPW QHGII

STRATEGIE INDICE USA...... IIHWIDQP

´ IVQDRU HQGIP PUDWU ´ PVSDHS IVTWDVI HIGIP WPWUDTU QHGII EPARCOURT-SICAV D...... MENSUELCIC...... IRIUDRP SELECT DYNAMIQUE C ......

´ IRPWIDHU HQGIP PIUVDTT ´ ´ IVQDTQ IPHRDSQ HIGIP RTHPDUP QHGII GEOPTIM C ...... OBLICIC MONDIAL...... UHIDTV www.lapostefinance.fr SELECT EQUILIBRE 2......

er

QVQIDPS HQGIP SVRDHU ´ IVQDWV IPHTDVQ HIGIP ISQDIU QHGII PQDQS Sicav Info Poste :  le™tionF

ne se Cours de cloˆ ture le 1 de´cembre HORIZON C...... RENTACIC...... SELECT PEA DYNAMIQUE ....

´ ´ 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) WUDPI HQGIP IRDVP ´ ITUVDPH HIGIP ´ PSSDVR RIWIDPR QHGII PREVOYANCE ECUR. D...... UNION AMERIQUE ...... TQVDWS SELECT PEA 1......

QSQIDVU HIGIP

SG FRANCE OPPORT. C...... SQVDRQ

TUTDRP HQGIP

´ Valeurs unitaires e Date Fonds communs de placements ADDILYS C ...... IHQDIP QQHTDWR HIGIP

Emetteurs f www.clamdirect.com ´ SG FRANCE OPPORT. D ...... SHRDIR PIIDRI HQGIP ´ ´ QPDPQ PSRDQI HQGIP

Euros francsee cours ECUREUIL EQUILIBRE C...... QVDUU AMPLITUDE AMERIQUE C ...

QVWSDWQ HIGIP

´ SOGENFRANCE C...... SWQDWQ PHUDQS HQGIP ´ QIDTI PIVDTQ HQGIP

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QQDQQ AMPLITUDE AMERIQUE D...

QSIHDVV HIGIP

´ SQSDPQ IRRUDSH HIGIP

AGIPI EURCO SOLIDARITE ...... PPHDTU SOGENFRANCE D......

PUVDPT HQGIP ´ ´ RPDRP QIHDPU HQGIP

ECUREUIL VITALITE C ...... RUDQH AMPLITUDE EUROPE C......

IHSDWI TWRDUP HIGIP

TPPRDIV HIGIP

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WRVDVU SOGEOBLIG C......

PUHDIP HQGIP

AMPLITUDE EUROPE D ...... RIDIV

IWIDWQ HIGIP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PWDPT ´

RQDUV PVUDIV HIGIP

SRQQDVP HIGIP

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VPVDQV SOGEPARGNE D......

IVWTDPR HQGIP

AMPLITUDE MONDE C...... PVWDHV

PHWDIP HIGIP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QIDVV ´

PVSDIT IVUHDSQ HIGIP

IQRIDHR HIGIP

CREDIT AGRICOLE SICAV 5000 ...... PHRDRR SOGEPEA EUROPE...... IUITDPS HQGIP

AMPLITUDE MONDE D ...... PTIDTR

UVDPP SIQDHW HIGIP

PQPVDHT HIGIP

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SLIVAFRANCE ...... QSRDWI SOGINTER C...... IRTDUR HQGIP 3615 BNP AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PPDQU

PSUDPU HIGIP

SLIVARENTE ...... QWDPP

PIDUH IRPDQR HQGIP QTPPDUV HIGIP

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT CROISSANCE...... SSPDPW AMPLITUDE PACIFIQUE D... Fonds communs de placements

IPQUDHU HIGIP

IVVDSW ´ QSRDIS HQGIP SLIVINTER ...... SQDWW

PPIRDRS HIGIP

QQUDSW ELANCIEL FRANCE D PEA.... ´ IQTDWH QHGII

´ ATOUT FONCIER...... DECLIC ACTIONS EURO...... PHDVU

ISUQUDUW HIGIP

BNP MONE COURT TERME . PQWWDPI

RVTTDUR QHGII

URIDWQ ´

VSVDIW HQGIP

TRILION...... IQHDVQ TIWDVV HIGIP WRDSH ELANCIEL EURO D PEA...... ´ RPUDRP QHGII

´ ATOUT FRANCE ASIE D...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... TSDIT

VTSHWDPS HIGIP

BNP MONE PLACEMENT C.. IQIVVDPS ´

RIDIH PTWDTH HQGIP

ISHVDWT HIGIP PQHDHR EMERGENCE E.POST.D PEA. ´ PWTDRQ HIGIP

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... Fonds communs de placements DECLIC ACTIONS INTER...... RSDIW

UUSQUDWP HIGIP

BNP MONE PLACEMENT D.. IIVPHDSV ´ IIQDTT URSDST HQGIP

QUHDRP HIGIP STDRU GEOBILYS C ...... ´ TIDPT RHIDVR QHGII

IRRUDQH HIGIP

´ ´ ATOUT FRANCE MONDE...... ACTILION DYNAMIQUE C * . PPHDTR DECLIC BOURSE PEA ......

WVPTVHDHH HIGIP

BNP MONE TRESORERIE ..... IRWVHVDTH ´ TVSDVH HQGIP

GEOBILYS D...... IHRDSS ITPTDSV HIGIP

PRUDWU ´ ´ IVDRQ IPHDVW QHGII

IQWRDTQ HIGIP

ATOUT FUTUR C ...... ACTILION DYNAMIQUE D *. PIPDTI DECLIC BOURSE EQUILIBRE

IHVPDQW HIGIP

BNP OBLIG. CT ...... ITSDHI

IPWDWS HQGIP

INTENSYS C...... IWDVI

ISHTDQR HIGIP

PPWDTR ´ IUDQT IIQDVU QHGII

SUIDHV HIGIP

ATOUT FUTUR D...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VUDHT DECLIC OBLIG. EUROPE......

PPQDPW HIGIP

BNP OBLIG. LT...... QRDHR

IIPDVP HQGIP

´ INTENSYS D...... IUDPH

VTPDQW HIGIP

IQIDRU ´ PHHDUW QHGII

´ QHDTI IPVVDTQ QHGII

ATOUT SELECTION ...... ACTILION EQUILIBRE C * .... IWTDRS DECLIC PEA EUROPE ......

WSTDUV HIGIP

BNP OBLIG. MT C...... IRSDVT

ITSRDTS HQGIP

KALEIS DYNAMISME C...... PSPDPS

PISWDRI HIGIP

QPWDPH ´ SIIDQV QHGII

´ UUDWT IPQIDVW QHGII

COEXIS ...... ACTILION EQUILIBRE D *.... IVUDVH DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

VWRDWP HIGIP

BNP OBLIG. MT D...... IQTDRQ

ITPIDQW HQGIP

` KALEIS DYNAMISME D ...... PRUDIV RUQDQV QIHSDIU HIGIP

TUPDPV RRHWDVU QHGII

IISTDWI HIGIP

DIEZE ...... ACTILION PRUDENCE C *.... IUTDQU SOGINDEX FRANCE C ......

IISHDSS HIGIP

BNP OBLIG. SPREADS...... IUSDRH

TIIDIT HQGIP

KALEIS DYNAMISME FR C ... WQDIU TSSDPT RPWVDPP HIGIP

FFFF FFFF

EURODYN...... FFFF IIHQDVR HIGIP

´ ACTILION PRUDENCE D * ... ITVDPV ...... IPQIRDVI HIGIP

BNP OBLIG. TRESOR...... IVUUDQV ´ IQVUDHP HQGIP

KALEIS EQUILIBRE C...... PIIDRS IRSDTT WSSDRU QHGII FFFF FFFF

INDICIA EUROLAND...... FFFF IRRIDRH QHGII

INTERLION...... PIWDUR ......

´ IQSPDWV HQGIP

Fonds communs de placements KALEIS EQUILIBRE D ...... PHTDPT RWVDUH QPUIDPT QHGII FFFF FFFF

INDICIA FRANCE...... FFFF USQDVW HIGIP

IIRDWQ ......

LION ACTION EURO...... ´ ´ ´ IPSSDQH HQGIP

´ IWIDQU IISRWDIU HIGIP

BNP MONE ASSOCIATIONS . IUTHDTT ´ KALEIS SERENITE C ...... SIDVH QQWDUW HIGIP FFFF FFFF

INDOCAM AMERIQUE...... FFFF UTHDSP HIGIP IISDWR ......

LION PEA EURO...... ´ ´ ´ IPPIDUP HQGIP

KALEIS SERENITE D...... IVTDPS

PQDRW ISRDHV HIGIP FFFF FFFF

INDOCAM ASIE ...... FFFF

SVTDVV HQGIP

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT KALEIS TONUS C...... VWDRU ITWDST IIIPDPR HIGIP FFFF FFFF

INDOCAM MULTI OBLIG...... FFFF

ITPDSS HQGIP

LATITUDE C...... PRDUV

QUDII PRQDRQ QHGII FFFF FFFF

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) INDOCAM ORIENT C...... FFFF

IQVDWQ HQGIP

LATITUDE D...... PIDIV

QQDHS PITDUW QHGII FFFF FFFF FFFF

IVIDSU HIGIP INDOCAM ORIENT D ...... PUDTV

PIRQDIR QHGII

BP OBLI CONVERTIBLES...... QPTDUP CM EURO PEA ......

UHHDIU HQGIP

OBLITYS D ...... IHTDUR

IWVDPV IQHHDTQ HIGIP FFFF FFFF FFFF

RWDWP HIGIP INDOCAM JAPON...... UDTI

UHRDSH QHGII IHUDRH ......

BP OBLI HAUT REND...... CM EUROPE TECHNOL...... ´ QQHDVT HQGIP

PLENITUDE D PEA...... SHDRR

QPVDSQ PISSDHP QHGII FFFF FFFF FFFF

PWRDPH HIGIP

´ ´ INDOCAM STR. 5-7 C ...... RRDVS TPWDQW QHGII

BP MEDITERRANEEDEV...... WSDWS CM FRANCE ACTIONS......

ITSHTDSH HQGIP

POSTE GESTION C...... PSITDRH

PITDHU IRIUDQQ QHGII FFFF FFFF FFFF

PRVDWR HIGIP

´ INDOCAM STR. 5-7 D...... QUDWS IISPDSV QHGII

BP NOUVELLE ECONOMIE... IUSDUI CM MID. ACT. FRANCE......

ISIPTDSH HQGIP

POSTE GESTION D...... PQHTDHP

WSDIH TPQDVP HIGIP

FFFF FFFF OBLIFUTUR C...... FFFF QWTDTR PTHIDUW HIGIP

QPTDWQ HIGIP

RWDVR ......

BP OBLIG. EUROPE...... CM MONDE ACTIONS ...... ` RRVVHDIV HQGIP

POSTE PREMIERE ...... TVRIDWR

VIDVS SQTDWH HIGIP

FFFF FFFF FFFF TVTDWP HIGIP

´ ´ OBLIFUTUR D ...... IHRDUP TRVRVHDIR HIGIP

WVVTHDIT ......

BP SECURITE ...... CM OBLIG. LONG TERME.... ` PTSUISDSP HQGIP

POSTE PREMIERE 1 AN...... RHSHVDHU

ITWDVT IIIRDPI HIGIP

FFFF FFFF REVENU-VERT ...... FFFF QTDHT PQTDSR HIGIP

IPIQDUV HIGIP

EUROACTION MIDCAP ...... IVSDHR CM OPTION DYNAM...... ` ...... STUQHDUH HQGIP

POSTE PREMIERE 2-3...... VTRVDSR

UHDTR RTQDQU HIGIP

FFFF FFFF UNIVERS ACTIONS...... ´ FFFF

SRDVW QTHDHS HIGIP VUPDVP HIGIP

FRUCTI EURO 50...... IQQDHT CM OPTION EQUIL......

STSDVQ HQGIP

PRIMIEL EUROPE C ...... VTDPT

RHDVT PTVDHP HIGIP

FFFF FFFF UNIVERS-OBLIGATIONS...... FFFF

ISTDVS IHPVDVU HIGIP

TWHDWW QHGII

FRUCTIFRANCE C ...... IHSDQR CM OBLIG. COURT TERME......

SHUPDVR HQGIP

REVENUS TRIMESTRIELS..... UUQDQS

FFFF FFFF FFFF

QPHDWR PIHSDPQ HIGIP

PSHHDQV QHGII

FRUCTIFONDS FRANCE NM QVIDIV Fonds communs de placements CM OBLIG. MOYEN TERME. ´ ...... IITR HQGIP

THESORA C...... IUUDRS

FFFF FFFF FFFF

IHTVDWS HIGIP

CM OBLIG. QUATRE ...... ITPDWT ......

TSVDVR QHGII

ATOUT VALEUR ...... IHHDRR ´ WVSDUI HQGIP

THESORA D...... ISHDPU

FFFF FFFF

www.cdc-assetmanagement.com ...... FFFF

PIWSDUS QHGII

INDOCAM VAL. RESTR...... QQRDUR ´

PWVRVHDHS HQGIP

Fonds communs de placements TRESORYS C...... RSSHPDWW

FFFF FFFF

...... FFFF

QSSDWW PWGII

MASTER ACTIONS...... SRDPU ´ IPQDWI HIGIP QSVDUQ PQSQDII HQGIP

CM OPTION MODERATION. IVDVW SOLSTICE D ......

FFFF FFFF

...... FFFF IWRDQT PWGII

MASTER OBLIGATIONS...... PWDTQ

FFFF FFFF Fonds communs de placements FFFF

ISIWDUP PWGII LIVRET B. INV.D PEA...... PQIDTV ...... IRRDQI QHGII

OPTALIS DYNAMIQ. C...... PP

´ WTDHW TQHDQI HQGIP

FFFF FFFF

DEDIALYS FINANCE...... FFFF

IQVDRI QHGII

OPTALIS DYNAMIQ. D...... PIDIH

´ SRPDTI HQGIP MULTI-PROMOTEURS VPDUP

FFFF FFFF

´ DEDIALYS MULTI-SECT...... FFFF

IQPDWH QHGII PHDPT ´ IHUHDRT HIGIP

OPTALIS EQUILIB. C...... ITQDIW

AMERIQUE 2000...... ´ ´ IHUDPQ UHQDQV HQGIP

FFFF FFFF ´ FFFF QQIRDHQ PWGII

NORD SUD DEVELOP. C...... SHSDPP ´ DEDIALYS SANTE...... IVDWT IPRDQU QHGII SQIDVS HIGIP

OPTALIS EQUILIB. D...... VIDHV

ASIE 2000 ...... ´ UPDHR RUPDSS HQGIP

FFFF FFFF ´ DEDIALYS TECHNOLOGIES.. FFFF PTVWDVV PWGII

NORD SUD DEVELOP. D ...... RIHDHU ......

IVDVR IPQDSV QHGII IUTPDUS HIGIP

OPTALIS EXPANSION C ...... NOUVELLE EUROPE...... PTVDUQ ´ UVDQU SIRDHU HQGIP

FFFF FFFF

DEDIALYS TELECOM...... FFFF

IPPDUQ QHGII

IVDUI ´ PPQUTDWW QHGII

Sicav en ligne : OPTALIS EXPANSION D...... SAINT-HONORE CAPITAL C. QRIIDQS

VUDHR SUHDWR HQGIP

FFFF FFFF

´ ´ ´ POSTE EUROPE C...... FFFF IITDSH QHGII

IUDUT ´ PIPSUDTT QHGII

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) OPTALIS SERENITE C ...... SAINT-HONORE CAPITAL D QPRHDUI

VQDSQ SRUDWP HQGIP

FFFF FFFF

´ ´ ´ POSTE EUROPE D ...... FFFF IHSDPV QHGII

ITDHS ´ PPHSDQW QHGII

OPTALIS SERENITE D...... ST-HONORE CONVERTIBLES QQTDPI ` IPPWDPT HQGIP

´ IVUDRH QWWDSR HQGIP

THDWI POSTE PREMIERE 8 ANS C... FFFF FFFF

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... FFFF

RWPDTW PVGII

USDII ´ RQPDSR HIGIP

PACTE SOL. LOGEM...... ST-HONORE FRANCE ...... TSDWR ` IISPDSV HQGIP

´ IUSDUI SQWDVS HQGIP

VPDQH POSTE PREMIERE 8 ANS D .. FFFF FFFF

ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... FFFF

SPQDWI PVGII

UWDVU ´ VWUDRI HIGIP

PACTE SOL.TIERS MONDE ... IQTDVI

´ ST-HONORE PACIFIQUE......

PPDPU IRTDHV HQGIP

FFFF FFFF

ECUR. ACTIONS EUROP. C...... FFFF

IPIUDUP HSGIP

IVSDTR ´

IIUHDVV HIGIP UNIVAR C ...... IUVDSH

´ ST-HONORE TECH. MEDIA.. SG ASSET MANAGEMENT RIDUH PUQDSQ HQGIP

FFFF FFFF

ECUR. CAPITALISATION C...... FFFF

IPIUDUP HSGIP

IVSDTR ´ ´

PVHQDWS HIGIP UNIVAR D...... RPUDRT

´ ST-HONORE VIE SANTE...... Serveur vocal : QTIDPR HQGIP + SSDHU FFFF FFFF

ECUR. DYNAMIQUE DPEA. ´ ...... FFFF USQDIH HIGIP

´ ´ ST-HONORE WORLD LEAD.. IIRDVI 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) QRQDTT HQGIP ECUR. ENERGIE D PEA...... SPDQW

´ IRISHDUS WPVPPDVR QHGII IHISDHW HIGIP ECUR. EXPANSION C...... CADENCE 1 D ...... ISRDUS

´ LE´GENDE PTSDWP HQGIP ITTDUW IHWRDHU QHGII RHDSR LEGAL & GENERAL BANK IHHIDTS HIGIP ECUR. EXPANSIONPLUS C ... CIC FINUNION...... CADENCE 2 D ...... ISPDUH

´ e ee TSDUT RQIDQT HQGIP UDQU RVDQR HUGII IHHPDQU HIGIP ECUR. INVESTIS. D PEA...... CIC OBLI LONG TERME...... CADENCE 3 D ...... ISPDVI Hors frais. A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ ´ ´ IRIVDWH HQGIP TDPS RI QHGII PSUDHT ITVTDPH QHGII PSSDVS ITUVDPU HIGIP EC. MONET.C...... PITDQI CIC CONVERTICIC...... STRATEGIE IND. EUROPE.... CONVERTIS C...... LeMonde Job: WMQ0512--0027-0 WAS LMQ0512-27 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0330 Lcp: 700 CMYK

27 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

SPORTS Vingt et un mois après sa déroute (1-5) subie sur le terrain de traîneur-manager, puisque le direc- voris pour le titre du champion de vant Guingamp. b À ISTANBUL, face nomination comme entraîneur du Pa- Sedan. b LUIS FERNANDEZ (41 ans), teur sportif du PSG, Jean-Luc La- France avant le début de la saison, au Galatasaray, le PSG de Luis Fer- ris-Saint-Germain, Philippe Bergeroo qui avait dirigé l’équipe entre 1994 et marche, a également été écarté. occupent la 10e place au classement, nandez sera soumis à un premier test a été limogé, samedi 2 décembre, 1996, a été immédiatement rappelé. b SA MISSION ne s’annonce pas de à huit longueurs du premier, le difficile, mercredi 6 décembre, pour quelques minutes seulement après la b IL ASSUMERA un rôle élargi d’en- tout repos, puisque les Parisiens, fa- FC Nantes, qui s’est imposé (2-1) de- le compte de la Ligue des champions. Miné, le Paris-Saint-Germain rappelle Luis Fernandez à la rescousse Après la lourde défaite (5-1) subie par le club parisien, à Sedan, l’entraîneur, Philippe Bergeroo, et le directeur sportif, Jean-Luc Lamarche, ont été démis de leurs fonctions, au profit de Luis Fernandez. Premier objectif : mettre un terme à une alarmante série de contre-performances PUISQU’UN NOUVEL adage af- Canal+, la rencontre face à Lyon. avaient été soigneusement régle- firme que tout bon entraîneur a été Disponible depuis six mois après mentées. démis de ses fonctions au moins quatre saisons passées à l’Athletic Le voilà, au contraire, investi d’un une fois dans sa carrière, Philippe Bilbao, l’ancien international ne magistère élargi. « J’ai obtenu les Bergeroo fait désormais partie de la s’est pas fait prier pour écourter pleins pouvoirs », confirme Luis Fer- caste. En apprenant son éviction, son année sabbatique et rempiler nandez, affublé du titre d’entraî- samedi 2 décembre, juste après la jusqu’en juin 2003 avec son club neur-manager, sur le modèle d’Ar- nouvelle curée (1-5) subie par le Pa- préféré, dont il fut déjà l’entraîneur sène Wenger à Arsenal. « Quand on ris-Saint-Germain à Sedan, le tech- de 1994 à 1996. est manager, on détermine de ma- nicien déchu n’en accusait pas « Ca fait du bien de retrouver le nière étroite la politique sportive gé- moins le coup. PSG, a commenté l’intéressé. Les nérale du club », acquiesce Laurent Mine écarlate et voix chevro- discussions avec la direction ont été Perpère, qui sort, en revanche, af- tante, il a pris la sortie avec la digni- rapides. J’aime ce club, j’y ai vécu les faibli de cette redistribution des té qui caractérise cet homme loyal : meilleurs moments. » Lundi 4 dé- rôles. « Je sais ce que je veux faire sur « Cela fait un moment que je sentais cembre, Luis Fernandez a retrouvé le plan tactique », a annoncé l’en- certaines choses. Je n’en veux pas aux le centre d’entraînement du camp traîneur, connu pour son goût du joueurs. Je ne suis pas le premier ni le des Loges. Le temps lui est compté football offensif, qui devra cepen- dernier entraîneur à être viré. » Tout avant le match déterminant de la dant commencer par solidifier un juste espérait-il prolonger sa mis- Ligue des champions, contre Gala- secteur défensif en lambeaux (seul sion de quelques jours, jusqu’au tasaray, à Istanbul. Il devra remobi- Strasbourg a encaissé plus de buts) match de Ligue des champions, liser ses joueurs. L’état des lieux et redistribuer les rôles au milieu de mercredi 6 décembre, à Istanbul, n’est pas rassurant. L’effort colossal terrain. face au Galatasaray. Ce sursis lui et inédit en France en matière de Alors que Philippe Bergeroo a

avait été accordé après le revers DOMINIQUE FAGET/AFP recrutement durant l’été (près de tenté de se concilier les faveurs de (0-1) face au Stade rennais, mardi Le Parisien Eric 500 millions de francs) a suscité une ses supposés vedettes en fermant 28 novembre. La déroute endurée Rabesandratana est une fois attente énorme dans les rangs des trop souvent les yeux sur leurs dé- dans les Ardennes a précipité la de plus mystifié par le Sedanais supporteurs. rives, Luis Fernandez semble déter- chute de l’ancien adjoint d’Aimé Pius N’Diefi (à gauche). miner à titulariser les plus perfor- Jacquet. Il sera resté à la tête de La déroute du PSG LES PLEINS POUVOIRS mants, quitte à déplaire. Fort de sa l’équipe parisienne vingt et un mois montre que la tâche du nouvel Avec son charisme et ses états de parfaite connaissance du club, il seulement. entraîneur-manager service, Luis Fernandez aura sans semble mieux armé pour maîtriser Luis Fernandez doute un impact supérieur sur les son environnement et une commu-

ORAISON FUNÈBRE FRANÇOIS NASCIMBENI/AFP ne sera pas facile. joueurs, en particulier sur les nication extérieure déficiente. « Philippe Bergeroo conserve tout jeunes, dont l’investissement per- Son aura permettra déjà de cal- mon respect, sa compétence n’est pas Paris-SG occupe la 10e place au clas- raison des convenances et de la s’est justifié Laurent Perpère, qui sonnel fut jusqu’alors inversement mer les tensions qui sont encore en cause », a déclaré le président sement du championnat de France, confiance officielle renouvelée à avait rompu le contrat de travail proportionnel à leurs émoluments. apparues, dimanche 3 décembre, délégué, Laurent Perpère. Une orai- à huit points du FC Nantes, alors Philippe Bergeroo, quarante-huit d’Artur Jorge en mars 1999. Le pré- « Je ne viens pas en copain », a tou- avec une altercation au camp des son funèbre usuelle qui ne dissipe que Philippe Bergeroo devait me- heures avant sa destitution. Victime sident délégué a donc pris ses res- tefois prévenu l’entraîneur, que ses Loges entre supporteurs et le milieu pas le malaise entourant les rela- ner ses troupes à la conquête du collatérale dans cette affaire, le di- ponsabilités dès la fin du désastre proches jugent « plus mûr » depuis de terrain Stéphane Dalmat, qui a tions entre l’ancien entraîneur et titre. L’avenir en Ligue des cham- recteur sportif, Jean-Luc Lamarche, de Sedan. Pierre Lescure, président son expérience de quatre années à dû être maîtrisé par le service de sé- une partie de son effectif prompt à pions ne prête pas davantage à a été lui, aussi prié, de boucler ses de la société anonyme à objet spor- l’Athletic Bilbao. En 1994, il avait re- curité. Mais seuls les résultats dé- railler « l’immobilisme » voire « l’in- l’euphorie après la déconvenue valises. tif (SAOS) du PSG, a avalisé la déci- joint un PSG au faîte de la gloire cideront de sa longévité à ce poste compétence » du technicien basque. (1-3) au Parc des Princes devant les sion et accordé son feu vert à l’en- sportive (champion de France en exposé. « Le destin de Philippe Ber- Lesté d’une série de huit matches Espagnols de La Corogne. Les « POUR L’INTÉRÊT DU CLUB... » gagement de Luis Fernandez, titre) mais en difficulté sur le plan geroo, a-t-il confié, sera peut-être le sans victoire (six défaites et deux conséquences financières de cette « C’est toujours détestable d’en ar- contacté dans la nuit de samedi à financier (la Ligue nationale de mien dans quelques mois. » nuls), la pire depuis 1989, donc incurie ajoutées aux dégâts pour river à de telles extrémités, mais, dimanche, alors qu’il rentrait de football avait imposé un recrute- avant la reprise du club par Canal+, l’image de la chaîne cryptée ont eu pour l’intérêt du club, il fallait agir », Metz, où il avait commenté, pour ment contrôlé). Ses prérogatives Elie Barth

PROFIL d’abord un homme de cœur, 1992. Deux saisons plus tard, il re- comme en témoigne sa relation trouve « son » club, le PSG, qui vient « Il faut vite que Paris retrouve son rang » HOMME DE CŒUR, avec Michel Platini, son coéquipier de fêter son deuxième titre de en équipe de France. Le Parisien champion de France. A la tête d’un « JE SUIS un homme heureux aujourd’hui bia (le meneur de jeu brouillé avec la direction ENTRAÎNEUR ENDURCI d’adoption se met au service de l’il- effectif de qualité, il doit se conten- d’avoir retrouvé ce club que j’aime et que j’appré- du club depuis plusieurs semaines, au point lustre meneur de jeu, avec lequel il ter d’une troisième place à l’issue de cie », a expliqué Luis Fernandez, interrogé sur d’avoir été écarté avec l’accord de Laurent Per- Né à Tarifa, Luis Fernandez a quit- s’adjugera le championnat d’Eu- la première saison, mais le doublé France-Info, dimanche 3 décembre, peu après père), il a déclaré : « Je vais discuter avec Ali. Il té l’Espagne à six ans pour s’établir rope 1984 et participera à une de- Coupe de France-Coupe de la Ligue que la nouvelle de sa nomination en tant qu’en- prétendra peut-être entrer dans le groupe à Gala- avec sa famille aux Minguettes, mi-finale de la Coupe du monde lui permet de faire bonne figure. En traîneur-manager du Paris- tasaray [mercredi 6 décembre] ou face à Metz dans la banlieue lyonnaise. Vite re- 1986. Au total, le milieu de terrain 1996, il gagne avec son équipe la Saint-Germain eut été officia- [samedi 9 décembre]. Je ne ferme la porte à per- buté par les études, il a rejoint en défensif a porté à 60 reprises le Coupe d’Europe des vainqueurs de lisée. C’est là que j’ai vécu mes sonne. » 1978 le centre de formation du Pa- maillot de la sélection et marqué six coupes. Un succès gâté par des meilleurs moments en tant que « Le potentiel de cette équipe est à la hauteur ris-Saint-Germain, où sa hargne et buts. conflits de personnes qui l’oppose- joueur et en tant qu’entraîneur. des investissements de Canal+. Il y a des joueurs son envie de percer au plus haut ni- Après une grave blessure, il faillit ront à plusieurs de ses joueurs. Alors, au fond de moi-même, il que beaucoup d’entraîneurs aimeraient avoir dans veau vont faire l’unanimité. C’est le interrompre prématurément sa car- Son contrat, arrivé à terme, ne se- y a toujours un attachement au leur équipe », assure-t-il. « Il manque quelque début d’une histoire d’amour entre rière. De cette période noire, Luis ra pas renouvelé. Il décide alors de Paris-Saint-Germain et à la ca- chose à ce groupe, reconnaît-il toutefois. Je n’ar- ce fils d’immigré et la capitale fran- Fernandez conserve le souvenir répondre à l’offre de l’Athletic Bil- pitale. » rive pas en copain, mais je vais parler à tout le çaise. Avec le PSG, il remporte d’une lettre d’encouragement que bao, qu’il mènera jusqu’au titre de « J’ai besoin de tout le monde, joueurs, diri- monde, je vais chercher à communiquer et à d’abord deux Coupes de France lui a adressée Jacques Chirac. De- vice-champion d’Espagne, en 1997. geants, supporteurs. Ce challenge me plaît, af- comprendre. Si on est venu me chercher, c’est aus- (1982, 1983) puis le championnat puis, il voue un profond respect au En juin 2000, Luis Fernandez met fin firme-t-il dans les colonnes du quotidien Le Pari- si pour ma personnalité. Tout le monde sait com- (1986), avant de céder à une offre chef de l’Etat. D’une manière géné- à sa collaboration et s’accorde une sien du lundi 4 décembre. Il faut vite que Paris ment Luis fonctionne. Je suis un passionné. » mirobolante du Matra Racing. L’ex- rale, ses amitiés politiques année sabbatique. Moins d’un se- retrouve son rang. Le PSG n’est séparé que de « J’ai obtenu les pleins pouvoirs sportifs de la périence ne fera pas son bonheur, convergent vers le RPR, puisqu’il en- mestre plus tard, il replonge, mais, à quatre points de Metz, le premier relégable. Il part de gens que je connais et qui me connaissent, même s’il restera pendant trois ans tretient également des relations sui- quarante et un ans, endurci par son manque la confiance, mais le talent et la qualité rappelle-t-il. C’était la condition indispensable dans le deuxième club parisien. vies avec Philippe Séguin. séjour au Pays basque, c’est un en- sont là. Un garçon comme Stéphane Dalmat doute pour mettre toutes les chances de notre côté. J’ai En 1989, il s’engage avec A l’heure de la reconversion, Luis traîneur plus expérimenté qui se re- de lui. Ce môme a le potentiel pour être inter- la réputation de savoir ce que je veux sur les plans l’AS Cannes, où il retrouvera le cli- Fernandez décide de rester dans le met au travail. national, je vais lui parler. Je sais où il va jouer tactique et technique. » Et de prédire : «Les mat convivial qui correspond à sa milieu du football pour devenir pour être performant. » joueurs vont nous faire oublier les derniers résul- personnalité, car Luis Fernandez est l’entraîneur de l’AS Cannes, en E. B. De même, s’exprimant sur le cas d’Ali Benar- tats en gagnant à Istanbul. »

Un budget de 500 millions (Nigéria), Igor Yanovski (Russie) ; les attaquants Nicolas Anelka (France) et 11 internationaux et Christian (Brésil). Le PSG dispose également de nombreux Le Paris-Saint-Germain est le club le internationaux espoirs, notamment plus riche en France avec un budget Stéphane Dalmat et Peter Luccin. d’environ 500 millions de francs b Les sponsors. Canal+, l’opérateur grâce au soutien financier de sa principal, subventionne le PSG maison mère, Canal+, qui a repris le officiellement à hauteur d’une club en juin 1991. quarantaine de millions de francs b Recrutement 2000. Le PSG a par an, mais il faut y ajouter les établi pendant l’été un nouveau avances sur trésorerie et les aides record français en consacrant ponctuelles comme pour le transfert 500 millions de francs au de Nicolas Anelka. Le constructeur recrutement. L’engagement de automobile Opel sponsorise le l’attaquant Nicolas Anelka en maillot, alors que Nike est provenance du Real Madrid a coûté l’équipementier exclusif des 220 millions. Pour les deux milieux Parisiens. Enfin, la Ville de Paris de terrain de Marseille, Stéphane apporte son concours dans la Dalmat et Peter Luccin, le club a modernisation du Parc des Princes. déboursé 160 millions. b Le palmarès. Fondé en 1970, le b L’effectif. Les Parisiens comptent PSG a été champion de France en 11 internationaux : le gardien de but 1986 et 1994. Il a gagné la Coupe de Lionel Letizi (France), les défenseurs France (en 1982, 1983, 1993, 1995 et Aliou Cissou (Sénégal), Talal 1998) et la Coupe de la Ligue (en El-Karkouri (Maroc), Godwin 1995 et 1998). Son plus grand succès Okpara (Nigeria) ; les milieux de remonte à 1996 avec la conquête de terrain Ali Benarbia (Algérie), la Coupe d’Europe des vainqueurs Frédéric Déhu (France), Christophe de coupes (1-0 face au Rapid Robert (France), Augustine Okocha Vienne). LeMonde Job: WMQ0512--0028-0 WAS LMQ0512-28 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:34 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0331 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 AUJOURD’HUI-SPORTS

Le championnat de France de football de D1

19e JOURNÉE CLASSEMENT Metz-Lyon 0-0 Nantes fournit au championnat de France Points J G N P Diff. Chgts Séries Sedan-Paris-SG 5-1 1 Nantes 33 18 10 3 5 + 11 1 GGGGG Nantes-Guingamp 2-1 2 Sedan 33 19 96 4+ 11 1 GPNNG Monaco-Strasbourg 1-0 3 Bordeaux 31 19 87 4+ 10 2 GGNNP son huitième leader de la saison Saint-Étienne-Toulouse 1-0 4 Lens 30 19 86 5 + 5 2 PNGGG Rennes-Lille 2-0 5 Bastia 28 18 84 6+ 3 3 -PGNG 6 Guingamp 19 NGGPP Troyes-Bordeaux 1-0 28 84 7Ð 1 2 7 Lille 27 18 76 5+ 4 2 NG-NP La victoire (2-1) contre Guingamp a été une nouvelle démonstration de « jeu à la nantaise » Bastia-Auxerre 3-1 8 Troyes 26 19 75 7Ð 4 3 GPPPG Lens-Marseille 1-0 Après Marseille, Lens, Lille, Bastia, le Paris-Saint- de la 19e journée, le huitième leader du cham- permet aux joueurs de Raynald Denoueix de 9 Lyon 25 18 510 3 + 6 1 NPGNN LES CARTONS 10 Paris-SG 25 18 74 7+ 1 3 NP-PP Germain, Sedan et Bordeaux, le Football club de pionnat de France de football de première divi- faire admirer, une fois de plus, toutes les quali- Rouges Jaunes Nantes est devenu, samedi 2 décembre, à l’issue sion 2000-2001. Le succès (2-1) contre Guingamp tés du jeu dit « à la nantaise » 11 Rennes 25 19 74 8+ 1 2 NPPGG 12 Monaco 19 PGPPG 25 74 8 0 NANTES que même sur mon lit de mort j’y rière. Samedi soir, celui-ci fit tête du classement du fair-play 13 Auxerre 4 NPGGP 1. Nantes 0 26 25 19 74 8Ð 3 de notre envoyé spécial penserai encore. » Cette saison montre d’un sang-froid que l’on (vingt-six cartons jaunes, pas de 2. Metz 0 40 14 Saint-Etienne 24 19 66 7Ð 1 GNPPG Les paradoxes vont décidément 1999-2000, disputée le couteau avait plus vu depuis longtemps au carton rouge). 3. Paris-SG 1 29 15 Marseille 21 19 6310Ð 6 PGPGP bon train dans le championnat de entre les dents, mais toutefois re- stade de La Beaujoire : à peine en- Aucun autre entraîneur que 16 Metz 19 NPNPN 16. Lens 4 36 21 56 8Ð 8 France de football. Après avoir vu haussée par une victoire en Coupe tré en jeu, à la 78e minute, il se Raynald Denoueix, enfin, ne 17. Lyon 5 22 17 Strasbourg 16 19 4411Ð 23 PGNPN la montée en puissance des clubs à de France (aux dépens de Calais), a porta volontaire pour tirer, et mar- semble capable de pousser si loin 18. Troyes 5 43 18 Toulouse 15 18 36 9Ð 6 NGNGP petit budget, tels Sedan, Bastia, eu pour mérite de forger un moral quer, le penalty victorieux. « L’an la logique de rotation de l’effectif, LES ATTAQUES 1 Nantes 32 buts • 2 Sedan 30 buts • 3 Paris-SG 29 buts Lille ou Guingamp, la tête du clas- à l’effectif professionnel du passé, je n’aurais certainement pas indispensable à tout club profes- sement de première division est FC Nantes, composé à 80 % de demandé à le tirer », glisse-t-il. sionnel. Non seulement Eric Car- LES DÉFENSES 1 Lille 14 buts • 2 Bordeaux 15 buts • 3 Lyon 16 buts désormais occupée par une équipe joueurs issus du centre de Dans ce championnat qui rière, qui est peut-être le meilleur LES BUTEURS 1 Robert (PSG) 11 buts • 2 Alex (St-Etienne) 10 buts • qui, voilà six mois, passa à deux formation. connaît son huitième leader dif- joueur de D 1 actuellement, 3 Née (Bastia), Pauleta (Bordeaux) et Djukic (Troyes) 9 buts doigts d’une relégation en D 2. Le férent, la réussite nantaise n’a rien commença la rencontre sur le 20e JOURNÉE : Samedi 9 décembre : Paris-SG-Matz, Lille-Sedan, Guingamp-Monaco, FC Nantes-Atlantique n’a pour- UN CLUB FORMATEUR ET PILLÉ de conjoncturel. Alors que beau- banc samedi soir – « Parce que Lyon-Bastia, Strasbourg-Rennes, Toulouse-Lens, Auxerre-Troyes : tant guère changé d’une saison sur « Un grand nombre de nos gar- coup d’équipes ont opté pour des c’était mon tour », dit-il –, mais au- Dimanche 10 décembre : Marseille-Nantes, Bordeaux-Saint-Étienne. l’autre, ni dans la forme, ni sur le çons n’avaient jamais joué en D 1 schémas tactiques faisant la part cun gardien de but remplaçant ne fond. quand ils sont devenus titulaires. belle à la contre-attaque, la forma- figurait sur la feuille de match. La formation qui s’est imposée, Certains n’avaient même pas quinze tion de la Loire-Atlantique est une « Nous cultivons ici une certaine samedi 2 décembre, au stade de La matches avec l’équipe réserve. des rares à développer un football idée du jeu. Elle fait peut-être par- Lens se replace dans la course Beaujoire, face à une équipe de fois un peu rétro ; on en rigole GRÂCE À sa victoire sur Guin- temps par George Weah. « Pour la Guingamp (2-1) qui aurait pu s’en souvent, confie l’héritier de José gamp (2-1), samedi 2 décembre, première fois de la saison, nous tirer mieux sans un penalty liti- La pluie installe Sochaux en tête de la D 2 Arribas et de Jean-Claude Suau- sur la pelouse déchiquetée et dé- avons remporté un match avec de la gieux, ressemble à s’y méprendre à deau. Mais quand cela marche trempée du stade de La Beaujoire, réussite », a reconnu l’entraîneur, celle qui clôtura le championnat Le FC Sochaux a profité de l’annulation de la rencontre Château- bien, cela vaut tout. Il n’y a pas de Nantes occupe la première place Rolland Courbis, qui retrouvait 1999-2000 à la douzième place. roux-Lorient, reportée pour cause d’intempéries, pour prendre la plus grand plaisir pour des joueurs du classement de D1, ce qui fait de son ancien club. Seuls quatre nouveaux joueurs, tête du classement de deuxième division. Invaincue depuis le 9 sep- de football que de se sentir forts col- lui le huitième leader différent de- Bastia, facile vainqueur dont le milieu de terrain Philippe tembre, l’équipe du Doubs a ramené le match nul de son déplace- lectivement. C’est cette idée que puis le début du championnat d’Auxerre (3-1), se replace égale- Ziani et l’attaquant roumain Viorel ment à Ajaccio (0-0), samedi 2 décembre, ce qui lui permet de nous avons la chance de pouvoir (après Marseille, Lens, Lille, Bastia, ment dans la course alors que Lille, Moldovan (sept buts), ont intégré compter autant de points que le FC Lorient (43), dépassé à la dif- transmettre, depuis trente ans. » Paris-SG, Sedan et Bordeaux). Les défait à Rennes (2-0), continue de l’effectif cette saison. Quant à la férence de buts (+ 24 contre + 15). La pluie a également eu raison de Son visage se rembrunit : «La Canaris, qui ont la même diffé- perdre des places au classement. marque de fabrique « maison », la rencontre entre Beauvais et Nancy, arrêtée à la 67e minute, alors seule chose qui change vraiment, rence de buts que Sedan (+ 11), Cette victoire fait un bien fou au communément appelée « jeu à la que le club picard menait 1-0. Ce match, qui pourrait permettre à poursuit-il, c’est que, maintenant, large vainqueur du PSG (5-1) grâce club d’Ille-et-Vilaine et à son en- nantaise », elle n’avait pas atteint Beauvais, en cas de victoire, de sortir du trio des relégables, devra les joueurs nous quittent de plus en notamment à un triplé du Came- traîneur, Paul Le Guen, qui, il y a un tel degré de perfection depuis être rejoué. Dimanche, Nîmes et Le Havre se sont séparés sur un plus jeunes. Ils partent à quinze ou rounais Pius N’Diefi, ne devancent moins de dix jours, se demandait 1995, l’année du dernier sacre des score de parité (2-2), après que les Normands eurent par deux fois seize ans dans des clubs étrangers, les Ardennais qu’en raison de la s’il serait encore en fonctions Canaris dans le championnat de mené au tableau d’affichage sur le terrain des Méridionaux. Enfin, le alors que moi-même je ne les supériorité de leur attaque (32 buts avant la trêve. Rennes se trouve France. match entre Niort, quatrième avant cette 22e journée, et Montpellier, connais même pas. » contre 30). désormais au milieu d’un peloton Devant les vestiaires nantais, en troisième, devait avoir lieu lundi et être retransmis à la télévision. Traumatisé, à la fin de la saison Battus à Troyes sur un penalty d’équipes qui ont toutes le même ce samedi soir, Raynald Denoueix 1999-2000, par le départ d’un gar- de l’inoxydable Sladjan Djukic, nombre de points (25) et qui pré- se refuse de croire à la renaissance dien de but de seize ans, Willy trente-quatre ans, les Girondins de sentent la particularité d’avoir du Phénix. L’entraîneur a trop été Quand vous êtes lancé dans le basé sur la prise d’initiative. Ses Grondin, vers l’équipe italienne de Bordeaux rétrogradent à la troi- énormément recruté cette saison. marqué par les soubresauts de la grand bain et que vous prenez une trente-deux buts inscrits depuis le Bologne, le FC Nantes mène ac- sième place et voient arriver le Lyon, qui a obtenu son dixième saison passée. « Quand l’arbitre a série de gifles pareilles, forcément début du championnat (meilleure tuellement des négociations ten- RC Lens, revenu à un point der- match nul à Metz (0-0), PSG, en sifflé la fin du dernier match de vous passez un cran important en attaque) ne sont pas la seule dues avec les parents d’un joueur rière eux. L’équipe artésienne s’est pleine décrépitude, et Monaco, la- championnat, au Havre, raconte-t- matière de maturité personnelle », preuve de l’efficacité retrouvée du de son centre de formation à qui imposée de justesse (1-0, but d’An- borieux vainqueur de Strasbourg il, j’ai ressenti un immense soulage- constate Robert Budzynski, le di- modèle nantais : pas moins de dix un club étranger « de renom » au- toine Sibierski à la 87e minute) face (1-0), font partie de ce quarteron ment. Il faut avoir connu cela au recteur sportif du club. « Nous joueurs différents, en effet, ont au rait promis monts et merveilles. à l’Olympique de Marseille, qui a de nantis pour qui le championnat moins une fois. Vous êtes vacciné n’avons plus peur de mal faire », in- moins marqué un but, cette sai- raté un penalty en première mi- est plus difficile que prévu. pour le restant de vos jours. Je crois dique le milieu de terrain Eric Car- son. Le FCNA est également en Frédéric Potet L’agent de Lance Armstrong se réjouit de la saisie par la justice des urines prélevées lors du Tour de France LA POLÉMIQUE a tourné court. des 91 échantillons prélevés du- blanchis », a déclaré, dans l’édition Une commission rogatoire déli- rant le Tour de France. Ces der- dominicale du New York Times, Bill vrée par le juge Sophie-Hélène niers ne seront donc pas détruits, Stapleton, l’agent de Lance Arms- Château a mis un terme au diffé- et les enquêteurs devraient sou- trong, après l’annonce de la saisie rend qui opposait depuis près de mettre ceux appartenant aux cou- des échantillons par la justice. «Le deux mois le reurs de la formation US Postal, nom de Lance a été traîné dans la ministère dont l’Américain Lance Arm boue. Cela ne fera qu’empirer si on français de la strong, vainqueur des Tours 1999 ne trouve pas une manière objective jeunesse et et 2000, à des tests. de le disculper. Un test serait la des sports à Ce rebondissement intervient au meilleure manière de faire surgir la l’Union cy- moment où les instances cyclistes vérité », a-t-il précisé. cliste interna- et les autorités françaises devaient A la suite d’un reportage réalisé tionale (UCI). se rencontrer une nouvelle fois à durant la Grande Boucle par une Les urines Paris, lundi 4 décembre. « Cette équipe de France 3, la formation congelées depuis juillet 2000, dans question figurait parmi d’autres à américaine fait l’objet d’une infor- l’attente d’une validation éven- l’ordre du jour de notre réunion », a mation judiciaire pour « infraction tuelle de la méthode de recherche indiqué au Monde un proche de la à la loi relative à la prévention de d’érythropoïétine (EPO) dévelop- ministre. De son côté, l’UCI a affir- l’usage de produits dopants et in- pée au laboratoire national anti- mé qu’elle n’avait « jamais voulu fraction à la législation sur les subs- dopage de Châtenay-Malabry soustraire des éléments à la jus- tances vénéneuses. » Le 18 juillet, (Hauts-de-Seine), ont été mises à tice ». Dans un communiqué diffu- dans les Alpes, les journalistes de la disposition de la justice, vendre- sé samedi, l’instance internatio- la chaîne publique avaient suivi et di 1er décembre. L’UCI ne pourra nale précise qu’elle avait réclamé filmé un véhicule conduit par des plus contrecarrer la volonté des les échantillons au laboratoire de membres de l’équipe US Postal autorités françaises de procéder à Châtenay-Malabry le 14 no- immatriculé en Allemagne. Celui- des fins scientifiques aux analyses vembre, afin de les remettre aux ci transportait des sacs-poubelle autorités françaises si celles-ci en embarqués le matin à l’hôtel où faisaient la demande. résidaient Lance Armstrong et ses Chronologie Pourtant, le 22 novembre, son équipiers. Abandonnés à l’abri des président, Hein Verbruggen, a regards dans une corbeille à dé- b 26 mai. A Genève (Suisse), les adressé un courrier au ministère chets d’une aire d’autoroute, les instances cyclistes internationales, des sports français dans lequel il sacs, récupérés par l’équipe de té- les organisateurs du Tour de réitérait sa demande de voir les lévision, contenaient plus de France et le ministère français de échantillons détruits. « Le contrôle 150 seringues usagées, des boîtes la jeunesse et des sports décident antidopage est terminé. Les échan- de médicaments ainsi qu’un pro- de procéder au dépistage de tillons n’ont plus de valeur et, en ce duit constitué d’extraits de sang de l’érythropoïétine (EPO) lors de la qui nous concerne, il faut les dé- veau, l’actogevin, fabriqué par un Grande Boucle. Pour cela, la truire », écrivait-il alors. Interro- laboratoire norvégien et interdit à méthode de détection mise au gée dimanche, Marie-George Buf- la consommation et à la vente en point par une équipe française fet s’en est prise, pour sa part, au France. doit être validée. Comité international olympique Saisies par les enquêteurs de la b 22 juin. En l’absence de (CIO). « Juan Antonio Samaranch brigade des stupéfiants de Paris, validation scientifique, l’Union ne cesse de me vanter les mérites du ces substances ont été analysées. cycliste internationale (UCI) test de Châtenay, mais maintenant Aucune trace de produits illicites décide de congeler les urines qui il doit se dépêcher de dire s’il est va- au regard des lois antidopage n’a seront prélevées durant le Tour. lable ou non », a-t-elle déclaré. pour l’heure été décelée. Avant de b 9 octobre. L’UCI annonce son convoquer Lance Armstrong et les intention de récupérer les « UNE CHANCE D’ÊTRE BLANCHI » représentants de l’US Postal dans échantillons congelés afin de les Cette affaire, qui, depuis l’an- leur locaux, les policiers sou- détruire. Le ministère des sports nonce, faite par l’UCI le 9 octobre, haitent faire parler les urines du s’y oppose. de sa volonté de récupérer les champion. En procédant à un exa- b 22 novembre. Le parquet de éprouvettes, a donné lieu à plu- men approfondi, les enquêteurs Paris ouvre une information sieurs passes d’armes entre l’ins- espèrent obtenir la preuve que les judiciaire sur la formation tance cycliste et le ministère, re- médicaments jetés en bordure américaine US Postal. bondit sur le terrain judiciaire d’autoroute appartenaient bien à b 1er décembre. La juge suite à l’enquête ouverte le 22 no- l’US Postal, et comprendre pour- Sophie-Hélène Château fait vembre par le parquet de Paris à quoi ses représentants s’en sont procéder à la saisie des urines l’encontre d’US Postal. « C’est une débarrassés de la sorte. congelées. grande nouvelle, car cela donne une chance à Lance et à l’équipe d’être Yves Bordenave LeMonde Job: WMQ0512--0029-0 WAS LMQ0512-29 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:13 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0332 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 29 Avec son talent souriant, Gustavo Kuerten Les 40es rugissants arrache la place de numéro un mondial et... des baleines sur la route Le Brésilien a gagné la finale des Masters, à Lisbonne, en dominant l’Américain Andre Agassi des marins du Vendée Globe Après avoir écarté Pete Sampras en demi-finales 6-4, 6-4) des Masters, dimanche 3 décembre, à gagner ce titre, qui lui a procuré la place de (6-7 [5-7], 6-3, 6-4), Gustavo Kuerten a dominé Lisbonne. Il est le deuxième Sud-Américain no 1 mondial. « J’ai joué chaque point comme le un autre Américain, Andre Agassi, en finale (6-4, – après l’Argentin Guillermo Vilas en 1974 – à point de ma vie », a-t-il expliqué. Raphaël Dinelli contraint à l’abandon après un choc DEVANT UN PUBLIC lusophone à se hisser au sommet depuis le Sué- dans toutes les positions grâce à son des télévisions et du public ont été LE VENDÉE GLOBE entre dans que je m’arrête à Cape Town pour ré- déchaîné, arborant souvent les mail- dois Stefan Edberg en 1991. Avec Jim poignet de chat, Gustavo Kuerten a couronnés par un suspense « histo- sa phase « musclée ». Les premiers parer, car je risque de décoller le caré- lots de la sélection brésilienne de Courier (1992), Andre Agassi (1999) et pris le champion de l’attaque à son rique » : au bout de onze mois de concurrents du Tour du monde à la nage », a-t-il expliqué. Il est le cin- football, Gustavo Kuerten a conquis, surtout Pete Sampras (de 1993 à propre piège et a recommencé le len- compétition et de 69 tournois, c’est le voile en solitaire, sans escale ni as- quième à abandonner. dimanche 3 décembre à Lisbonne, la 1998), les Américains avaient mono- demain devant Andre Agassi, médu- 3011e et dernier match du circuit, sistance, sont aux portes du sys- « J’ai retrouvé un morceau de peau place de numé- polisé la place. sé. « Je ne me sentais pas capable de ponctué par une victoire de l’élu, qui tème dépres- sur mon hélice », a raconté Thomas ro 1 mondial Gustavo Kuerten a passé sa se- devenir numéro 1 mondial », a plai- a décidé du nom du no 1 mondial. sionnaire des Coville, après avoir plongé sous So- 2000 en s’impo- maine portugaise à ferrailler pour pé- santé le nouveau champion. A cette course, Gustavo Kuerten a « quaran- debo. Contraint de réparer durant sant en finale nétrer dans le carré final de la Mas- donc été le plus fort, lui qui est resté tièmes rugis- quatre heures un secteur de barre de la Masters ters Cup – qui rassemble les huit GÉNÉRATION MONTANTE seize semaines en tête du classement sants ». Finis le endommagé, il a pu reprendre sa Cup face au nu- meilleurs joueurs du monde en fin de Gustavo Kuerten, dit « Guga », fait pendant l’année. Sa victoire sur la calme et la route dimanche en fin de journée méro 1 en titre, saison –, puis il a vécu un extraordi- un parfait premier de la classe pour le terre battue de Hambourg et son douceur de « Il n’y a rien que les navigateurs Andre Agassi naire week-end. Samedi 2 décembre, circuit. A vingt-quatre ans, il appar- triomphe à Roland-Garros lui ont l’anticyclone puissent faire pour éviter ces collisions (6-4, 6-4, 6-4). après la défaite de Marat Safin, épui- tient à la génération montante, tout permis de nourrir quelques ambi- de Sainte-Hé- avec ces mammifères marins qui n’en- Le Brésilien termine l’année avec 839 sé par son marathon de fin de saison, comme son dauphin, Marat Safin, le tions. Grâce à son succès sur le béton lène. Oublié le soleil. Place aux mers tendent pas les voiliers », a souligné points, 15 points seulement devant le il a éliminé Pete Sampras au terme vainqueur de l’US Open et du Tour- d’Indianapolis, en août, il a prouvé du Sud et à un quotidien qui ne de- Philippe Jeantot, l’organisateur du Russe Marat Safin, éliminé la veille en d’une partie splendide. noi de Paris-Bercy (Le Monde du qu’il était devenu un joueur poly- vrait guère varier durant un bon Vendée Globe. demi-finales par Andre Agassi. Au Grâce à un service puissant et très 21 novembre). Personnage sympa- valent. En 2001, la course avec Marat mois : vents soutenus, brouillards En tête de la course, Yves Parlier, terme d’une saison palpitante, Kuer- varié, des montées inattendues à la thique et adulé dans son pays, Kuer- Safin devrait recommencer, peut-être ou pluies, vagues imposantes. sur Aquitaine-Innovations, devance ten devient le premier non-Américain volée et cet incroyable revers lâché ten offre une relève ébouriffée et la avec l’arbitrage de l’Australien Lley- Sans oublier d’autres risques. toujours Michel Desjoyeaux, à la promesse de conquête économiques ton Hewitt. Comme celui de croiser la route de barre de PRB. « Cela a été épuisant sur un marché encore balbutiant. Pete Sampras (29 ans), vainqueur baleines. Raphaël Dinelli et Thomas de sortir de l’anticyclone de Sainte- Dix victoires Roland-Garros (France), Dimanche 3 décembre, la Masters de Wimbledon, et Andre Agassi Coville en ont fait l’amère expé- Hélène », a confié Yves Parlier. Indianapolis (Etats-Unis), Masters Cup avait un autre vainqueur : Mark (30 ans), lauréat de l’Australian Open, rience. Le premier, samedi 2 dé- « Avec Michel Desjoyeaux à quelques en tournois (Lisbonne). Il a perdu deux finales, à Miles : le directeur de l’Association étaient les principales étoiles des an- cembre, le second dans la nuit de sa- milles seulement derrière moi, il n’est Miami et Rome. Aux JO de Sydney, des joueurs professionnels (ATP) ar- nées 90. Ils terminent la saison aux 3e medi à dimanche. Le bord d’attaque pas question de mollir. Je n’ai pas b Gustavo Kuerten est né le il a été battu en quarts de finale. borait un immense sourire. Une sai- et 6e rangs mondiaux. Ces deux an- de la quille de Sogal-Extenso ayant réussi à faire un trou significatif, donc 10 septembre 1976 à Florianopolis b Ses gains depuis le début de sa son à peine après son lancement, la ciens no 1 mondiaux devraient se été arraché sur environ 2,50 m, Ra- j’ai de la pression. Ce sera à celui qui (Brésil). Droitier ; 1,91 m, 75 kg. carrière sont évalués à 7,67 millions nouvelle formule « Grand Prix » du contenter de coups d’éclat en 2001. phaël Dinelli a pris la décision tiendra le plus longtemps. » b Professionnel depuis 1995. Au de dollars. Au Masters 2000, il a classement ATP est un magistral suc- d’amarrer, afin de réparer. «Ça me classement mondial, il est passé de engrangé 1,4 million de dollars. Il cès. Les efforts de l’ATP à l’endroit Bénédicte Mathieu déçoit énormément, mais il va falloir (avec Reuters) la 187e place (1995) à la 23e (1998), verse régulièrement 200 dollars par puis la 5e (1999), avant d’être sacré match joué à une association de no 1 mondial en 2000. handicapés (son frère est handicapé b Il totalise 200 victoires pour mental). 108 défaites. Il a gagné dix tournois, b Le classement mondial final : Ce mois-ci dans « Le Monde diplomatique » : dont deux du Grand Chelem 1. G. Kuerten (Bré.) ; 2. M.Safin (Roland-Garros 1997 et 2000) et un (Rus.) ; 3. P.Sampras (EU) ; PROCHE-ORIENT : Intifada pour une vraie paix (Alain Gresh) – Le compromis manqué de Camp Masters (2000). 4. M. Norman (Suè.) ; David(Fayçal Husseini) DIPLOMATIE : Refonder la politique étrangère de la France (Hubert Védrine) SIDA : b Sa saison 2000 s’est achevée sur 5. E. Kafelnikov (Rus) ; 6. A. Agassi 64 victoires, pour 22 défaites, et (EU) ; 7. L. Hewitt (Aus.) ; Contre le virus, l’arme du débat (Dominique Frommel) – En Afrique, une affaire de mort et de pauvreté 5 tournois victorieux : Santiago du 8. A. Corretja (Esp.) ; 9. Envquist (Anatole Ayissi) CHINE : L’empire du Milieu dans la tanière du tigre (Roland Lew) – Inquiétante vague de Chili, Hambourg (Allemagne), (Suè.) ; 10. T. Henman (GB) ; etc. chômage (Marc Mangin) ENVIRONNEMENT : Lutte sans vigueur contre la désertification (Pierre Rognon) UNION EUROPÉENNE : Le parent pauvre du « social » s’invite au sommet de Nice (Bernard Cassen) – Une DÉPÊCHES charte cache-misère (Anne-Cécile Robert) a ATHLÉTISME : Le Kenyan Simon Biwott (2h8min59s) et l’Ita- lienne Lucilla Andreucci (2 h 29 min 42 s) ont enlevé, dimanche 3 dé- cembre, la première édition du marathon de Milan. a BASKET-BALL : Chalon-sur-Saône a infligé à l’équipe du Mans sa première défaite de la saison (55-59), dimanche 3 décembre, lors de la DECEMBRE 2000 10 8e journée du championnat de France. Villeurbanne, qui a battu Pages 8 à 00 BRE 20 Evreux (96-70), s’est installé seul en tête. DÉCEM

a BOXE : Le Portoricain Felix Tito Trinidad est devenu double e année o - 47 N 561 champion du monde IBF et WBA des super-welters, en battant ● AU SUD, QUESTIONS SUR LE SIDA – ENTREPRISES : l’Américain Fernando Vargas par KO à la 12e reprise, samedi 2 dé- Les Temps modernes cembre, à Las Vegas (Nevada). version Internet 4 et 25.) a FOOTBALL : Hertha Berlin, après son match nul devant Fribourg (Pages 2 (2-2), a pris la tête du championnat d’Allemagne grâce à une meil- e leure différence de buts, samedi 2 décembre, au cours de la 15 jour- s - 25 F 6 page Û 3 : 3,81 litaine atique.fr étropo : 28 F nce m uyane : onde-diplom née. Le Bayer Leverkusen, ancien leader, s’est incliné face au Bayern Fra tilles/G Canada M An 160 FB US e : 8 D ique : 4,95 $ emagn S Belg s-Unis : lires All 60 AT TA Etat 8 000 triche : : 650 P Italie : ugal Au spagne 400 DR H Port Munich (2-0). 50 $C E rèce : 1 : 20 D 0 FS 5, ,90 £ G Maroc sse : 6,5 , rue Claude-Bernard, 75242 Paris Cedex 05 - www.m .-B. : 2 60 FL 8 F Sui bis LA PRÉSIDENCE AFFAIBLIE G urg : 1 ion : 2 A. uxembo E Réun 00 F CF ensuelle - 21 L : 800 PT FA : 1 5 14 (Cont.) . Zone C page Publication m a Manchester United, avec 8 points d’avance, a continué son cava- ie : 4 din r tarif Tunis : voi ements lier seul en tête du championnat d’Angleterre, en battant Tottenham Abonn Démocratie (2-0), pendant qu’Arsenal dominait Southampton (1-0), samedi 2 dé- cembre, lors de la 16e journée. à l’américaine a Le Deportivo La Corogne, victorieux à Barcelone, face à l’Espanyol Les peurs La succession de M. Clinton se sera révélée laborieuse. Et le nouveau président s’installera à la Maison Blanche avec une autorité aussi discutée (0-2), a pris seul le commandement du championnat d’Espagne, à l’is- que le résultat du scrutin du 7 novembre. A l’échelon présidentiel, quelques centaines, voire quelques dizaines de voix ont parfois séparé M. George sue de la 13e journée, samedi 2 décembre, avec deux points d’avance W.Bush et M. Albert Gore dans certains Etats. Les résultats des législatives de l’an 2000ONET AM sont aussi peu probants, qui obligeront assez vite démocrates et républicains ACIO R sort r IGN orer le à composer, dans un contexte économique moins euphorique qu’il y a Pa ’améli tater sur Valence, auteur d’un match nul à Valladolid (0-0). messe d pu cons i- pro acun a ent, quelques mois. Ce probable compromis entre deux partis que rien de fonda- collect tous. Ch (Parlem ire des n de titutions qui mental n’oppose n’empêchera pas le modèle institutionnel américain d’appa- l’histo rien Jea e les ins xperts) a L’AS Rome, tenue en échec dimanche 3 décembre à Pérouse (0-0), ANS e l’histo se qu ment, e urité raître terni par le chaos électoral et juridique de Floride. Au-delà du mauvais s, affirm peurs uverne r la séc * vité , les ur go garanti man- décompte de quelques voix dans quelques comtés, c’estU bienANT d’abord un sys- lumeau la pe vaient eprises, ACQ ile à De , mais les de sieurs r es ont OÏC W u diffic a conservé sa place de leader du championnat d’Italie, au terme de la « ifient e iècle, , à plu n. Ell tème politique qui a révélé au monde Ison etL archaïsme et sa fatigue.siné o las- mod u XX s a- ont missio et de HALIM al des seront Jusqu’a princip é à leur udence ERGE vote m ges se ères (1). » furent - qu d’impr t, les Par S letin de d les ju des P e emDeure mmes s intem preuve urcroî n ce , quan ruses me d ho le it s n e er s tè 9 journée. L’équipe romaine possède quatre longueurs d’avance sur s des ature, ar fa e. De habi- natio u perfor ter le n sys alheur r la n es, et p ligenc pris l’ pour la ment d terpré cter u la m sés pa disett nég » ont tif st sain éroule i- s d’in conco t de ent cau ons, les éra, la deurs t collec 999) e qui e oir le d ’Amér sé pour égerai d lem astati e chol « déci le sor - titre » (1 « C st de v illions d ateurs prot quan les dév este, l au- gager x inté « Sans ent, c’e es m e par le fond i les té », l’Atalanta Bergame, défaite à Parme (2-0). éries, me la p me d’ e d’en bord au ERG.– t mom lectoral. D ens d us al qu ajori essé p x com . L’hom t tud rer d’a acte LEINB nges e essus é ns de g ent no lector la m aura c fléau philis emen en réfé . Le p RED K enso proc s millio t comm é de arché ns des et la sy vironn sans toyens é F tion. M cédé s et de rennen pays, ils rannie de m ns sa ulose un en ur le les ci t trouv précau ite suc cain r app ans ce est « ty naliste lectio tuberc dans malhe ssés, en es es de ensu n- de entie ffaires d ent elle e jour les é ra-t-il a L’Espagne a battu le Brésil (4-3), dimanche 3 décembre, au Guate- vivait t. Le re que s’ entair e sont ie s’éte mon nos a , comm de chaqu que rt, se efois naçan ocrati e m tions s malad duisons ocratie e chose ciner le pa ue tr ent me . dém tenac imula que la ains. con t la dém quelqu uc- ratio t nul hose q tamm ement ié (2). picion diss vident res hum rennen r. S’il y a n d’instr de xisten utre c cons idienn t modif ne sus refus ’il fut é aux êt que app ctionne leço .» ut n’e iner a aires » e quot e le fu s : u , un rsqu eait insi ée fon , c’est la tous défa exam rdin ettait X sièc quence esprits - lo propag ntis, a cens tout ça donne à ps d’ es « o ver mala, en finale de la 7 édition du mondial de football en salle. gu du X des onsé ns les espon et se déme orités itif dans la nous NN, fin tem omali obser moitié gran C ite da es « r dait res et es aut pos que ce teur de C en es an pour ière te des - ntrodu er à c col- s, leur ble d pi- civique résenta 000.) igt d icain cratie a prem ouvan 1939 s’est i élégu le sort Retard ponsa ner l’o tion litzer, p embre 2 le do amér démo L ar l’ép 18 et de nt de d ngager n- e irres t ame ir (Wolf B 15 nov crutin ’une a HANDBALL : Montpellier a battu le club hongrois de Dunaferr (30- ée p 914 19 ll les issa i d’e es fo ttitud bl men sent d’un s d 22), dimanche 3 décembre, lors de la 4e journée du troisième tour de la Ligue européenne masculine des champions. Alors qu’il leur reste en- Egalement au sommaire core deux matches à jouer, les Héraultais occupent la deuxième place Allemagne : Union de la gauche nouvelle version (Michel Verrier) Belgique : Alerte sociale de leur poule, et sont qualifiés pour les quarts de finale. a RUGBY : le Stade français, lourdement battu à Castres (29-0) di- (Sergio Carrozzo) Diplomatie : Le « modèle suisse »(Anne Levy) Afrique : Le continent noir manche 3 décembre, lors de la 5e journée, a été rejoint par Agen, vic- conteste en rap (Jean-Christophe Servant) Mexique : La fin du Parti-Etat (Carlos Monsivais) torieux devant Périgueux (33-8), et son adversaire du jour en tête de la Mondialisation: « Business », pétrole et droits humain (Roland-Pierre Paringaux) Société: poule 1 du championnat de France. Le Stade toulousain s’est installé Consommateurs sous influence (Franck Mazoyer Histoire: Quand l’Espagne révolutionnaire aux commandes de la poule 2 après sa victoire à Aurillac (28-39). a Le XV d’Angleterre a obtenu, samedi 2 décembre, sa 3e victoire vivait en Anarchie (Frédéric Goldbronn et Frank Mintz) - Filmer l’histoire collective (Carlos Pardo) consécutive sur une équipe de l’hémisphère Sud, en battant l’Afrique ✂ du Sud (25-17) à Twickenham. a SKI : la Française Régine Cavagnoud a pris la tête de la Coupe du TARIFS 1 an 1 an 2 ans 2 ans ET POUR NE MANQUER AUCUN NUMÉRO, ABONNEZ-VOUS... OU ABONNEZ UN AMI ! monde de super-G en terminant 2e à Lake Louise (Canada), samedi Bulletin à renvoyer à : Le Monde diplomatique, service abonnements, 250 F e 460 F e 3 décembre. Après deux courses, la skieuse de La Clusaz dispose de France 38,11 70,13 60646 Chantilly Cedex, France 18 longueurs d’avance sur l’Autrichienne Renate Götschl, qui a signé le (y compris DOM-TOM et pays 17e succès de sa carrière. à accords postaux*) OUI, je souhaite m’abonner au Monde diplomatique a Le Suédois Fredrik Nyberg (31 ans) a créé la suprise en remportant Tarif spécial 220 F 33,54 e 375 F 57,17 e 1 an (12 numéros) 2 ans (24 numéros) dimanche 3 décembre à Beaver Creek (Etats-Unis), le premier super-G (étudiants, lycéens, chômeurs, de sa carrière en Coupe du monde. L’Autrichien Hermann Maier, qui a RMistes sur présentation d’un justificatif) je souhaite abonner un ami (France métropolitaine uniquement) remporté la descente samedi, n’a pu faire mieux que 6e dimanche. Prénom : Nom : a SPORTS ÉQUESTRES : le cavalier suisse Willi Melliger s’est ad------jugé le Grand Prix du CSI de la Porte-de-Versailles, dimanche 3 dé- Etranger Adresse : ------cembre, à Paris. Voie normale 305 F 46,50 e 565 F 86,13 e (y compris Union européenne par avion) Code postal :------Ville : ------a LOTO : résultats des tirages no 97 effectués samedi 2 décembre. Voie aérienne Pays : Premier tirage : 1, 7, 9, 15, 44, 48 ; numéro complémentaire : 45. Rap- Autres pays d’Europe, Algérie, Maroc, 325 F 49,55 e 593 F 90,40 e ports pour 6 numéros : 3 234 455 F (493 089 ¤) ; 5 numéros et complé- Tunisie (sauf Union européenne, Suisse) Je joins mon règlement en francs, soit ... Je vous communique mentaire : 72 145 F (10 998 ¤) ; 5 numéros : 4 240 F (646 ¤) ; 4 numéros DOM, Afrique francophone 330 F 50,31 e 618 F 94,21 e mes coordonnées et complémentaire : 208 F (31,70 ¤) ; 4 numéros : 104 F (15,85 ¤) ; 3 nu- Etats-Unis, Canada, Moyen-Orient 350 F 53,36 e 658 F 100,31 e en euros, soit ... Je vous communique méros et complémentaire : 22 F (3,35¤) ; 3 numéros : 11 F (1,67 ¤). Se- les coordonnées de mon ami cond tirage : 11, 15, 18, 23, 33, 34 ; numéro complémentaire : 37 . Rap- Amérique centrale, Amérique du Sud, Mexique, Afrique anglophone, Japon, Chèque bancaire Eurochèque Mandat international ports pour 6 numéros : 23 220 615 F (3 539 959 ¤) ; 5 numéros et Chine, autres pays d’Asie 395 F 60,22 e 748 F 114,03 e complémentaire : 50 575 F (7 710 ¤) ; 5 numéros : 7 185 F (1 095 ¤); e e Carte bancaire internationale ou American Express n° : 4 numéros et complémentaire : 282 F (42,99 ¤) ; 4 numéros : 141 F TOM 410 F 62,50 778 F 118,61 (21,49 ¤) ; 3 numéros et complémentaire : 28 F (4,26 ¤) ; 3 numéros : Océanie, Australie, Nouvelle-Zélande 445 F 67,84 e 845 F 128,82 e 001MDMQ1 14 F (2,13 ¤). *Bénin , Burkina Faso, Cameroun, Rép. centrafricaine, Comores, Congo, Côte-d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie Expire fin : Signature obligatoire LeMonde Job: WMQ0512--0031-0 WAS LMQ0512-31 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0334 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 31 ------Publicité Une douceur très perturbée 05 DECEMBRE 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé LUNDI. Une vaste zone dépres- naux, le ciel sera assez nuageux vers 12h00 sionnaire au large de l’Irlande di- avec néanmoins du soleil à la mi- rige un flux de sud-ouest perturbé journée. Il fera de 10 à 15 degrés. Peu sur la France. Une perturbation va Poitou-Charentes, Aquitaine, Belfast nuageux balayer la moitié ouest du pays, ac- Midi-Pyrénées. – Le ciel devient de Liverpool Dublin compagnée de vent. La douceur plus en plus nuageux avec des on- Varsovie Kiev continue sur l’ensemble du pays. dées. La pluie arrivera sur le nord- Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de Loire, Basse- ouest dans l’après-midi. Le vent de éclaircies La matinée sera sud soufflera fort sur les côtes aux Londres Normandie. – 5 o Bruxelles bien pluvieuse et sera accompa- environs de 80 à 90 km/h. La dou- 0 Prague gnée de vent de sud à sud-ouest ceur continue avec 15 à 19 degrés. Couvert soufflant à 100 km/h. Dans l’après- Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne Budapest midi, les éclaircies reviendront et Alpes. – Après quelques brouillards Brume seront accompagnées d’averses ou dans les vallées alpines, le ciel est Nantes Berne brouillard d’orages. Il fera entre 13 et 16 de- nuageux. La pluie arrivera sur Bucarest grés. l’ouest dans l’après-midi sur le Li- Lyon Milan Belgrade Nord-Picardie, Ile-de-France, mousin. Les nuages deviendront Sofia Averses Centre, Haute-Normandie, Ar- plus nombreux sur Auvergne et Toulouse Istanbul dennes. – La matinée sera parta- Rhône-Alpes. Les températures se- gée entre les nuages et les éclair- ront comprises entre 12 et 14 de- Rome Pluie cies, puis les nuages arriveront grés. Barcelone o Madrid accompagnés de pluie l’après-midi. Languedoc-Roussillon, Pro- 40 Le vent de sud atteindra 70 km/h vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Lisbonne Athènes Orages dans l’intérieur et 80 à 90 km/h sur – Le ciel est plutôt gris avec des pe- les côtes. Il fera entre 12 et 14 de- tites pluies un peu plus marquées Séville grés. sur les Cévennes. Le vent de sud est Tunis Neige Champagne, Lorraine, Alsace, atteindra 70 km/heure. Le thermo- Alger Bourgogne, Franche-Comté. mètre indiquera entre 14 et 17 de- Rabat o o o – Après quelques brouillards mati- grés. 0 10 20 Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 05 DECEMBRE 2000 PAPEETE 24/30 S KIEV -2/2 C VENISE 7/12 S LE CAIRE 14/21 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/28 S LISBONNE 13/17 P VIENNE 2/4 S NAIROBI 17/27 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/28 S LIVERPOOL 10/14 P AMÉRIQUES PRETORIA 18/30 S EUROPE LONDRES 11/14 P BRASILIA 20/27 C RABAT 12/21 C C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 9/12 C LUXEMBOURG 6/10 C BUENOS AIR. 10/25 S TUNIS 12/18 S FRANCE métropole NANCY 7/12 S ATHENES 10/15 C MADRID 7/12 P CARACAS 22/27 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 10/16 S NANTES 11/15 P BARCELONE 10/16 S MILAN 5/8 S CHICAGO -9/0 S BANGKOK 21/30 C BIARRITZ 14/17 N NICE 9/14 S BELFAST 8/11 S MOSCOU -5/2 C LIMA 17/19 P BEYROUTH 16/21 S BORDEAUX 10/15 N PARIS 10/15 S BELGRADE 2/9 S MUNICH -3/6 C LOS ANGELES 12/18 S BOMBAY 20/32 S BOURGES 8/16 S PAU 5/18 N BERLIN 5/9 S NAPLES 9/18 S MEXICO 8/16 S DJAKARTA 26/30 S BREST 11/13 P PERPIGNAN 10/17 S BERNE 1/8 S OSLO 3/8 C MONTREAL -8/1 C DUBAI 18/28 S CAEN 10/13 P RENNES 12/16 P BRUXELLES 9/13 S PALMA DE M. 10/19 S NEW YORK -1/6 S HANOI 14/24 S CHERBOURG 10/14 P ST-ETIENNE 8/15 S BUCAREST 1/4 C PRAGUE -1/4 C SAN FRANCIS. 9/14 S HONGKONG 16/23 S CLERMONT-F. 8/16 S STRASBOURG 5/10 S BUDAPEST 1/5 S ROME 8/15 S SANTIAGO/CHI 12/30 S JERUSALEM 15/22 S DIJON 5/13 S TOULOUSE 10/17 S COPENHAGUE 7/10 S SEVILLE 12/18 P TORONTO -9/-2 C NEW DEHLI 9/26 S GRENOBLE 4/14 S TOURS 10/16 N DUBLIN 7/12 S SOFIA -3/9 S WASHINGTON -3/7 S PEKIN -5/3 S LILLE 10/13 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 7/12 S ST-PETERSB. 2/5 C AFRIQUE SEOUL 0/5 S LIMOGES 8/14 N CAYENNE 23/28 P GENEVE 4/9 S STOCKHOLM 5/7 C ALGER 10/19 S SINGAPOUR 25/30 P LYON 8/14 S FORT-DE-FR. 25/27 S HELSINKI 4/6 C TENERIFE 12/18 C DAKAR 23/28 S SYDNEY 19/25 S MARSEILLE 9/16 N NOUMEA 22/28 S ISTANBUL 8/12 S VARSOVIE 1/5 C KINSHASA 22/27 P TOKYO 6/15 S Situation le 4 décembre à 0 heure TU Prévisions pour le 6 décembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE Le grand radiotélescope de Nançay se dote d’une nouvelle oreille NICHÉE au cœur de la forêt so- de magnifique miroir poli : une ou batterie de tests et sera remis à la lognote, une oreille géante écoute plusieurs antennes suffisent. disposition des astronomes du l’Univers. Construit dans les an- A Nançay, la conception est monde entier en janvier 2001. nées 60, le grand radiotélescope originale. Recouvert d’un grillage Le programme scientifique qui de Nançay (Cher) vient de subir à maille de 1,2 centimètre et vi- l’attend s’avère très vaste. Pou- une cure de jouvence qui a dou- sible en arrière-plan sur la photo- vant capter le signal qu’émet le blé sa sensibilité. Pour mieux graphie qui illustre cet article, un principal composant de l’Univers, comprendre les travaux qui, pen- « miroir » plat mobile – constitué l’hydrogène, sur la longueur dant près de six ans, y ont été ef- de dix panneaux de 20 mètres de d’onde de 21 centimètres et ce fectués, il faut se représenter ce large sur 40 mètres de haut – jusqu’à une distance de 500 mil- qu’est cet instrument unique. s’oriente selon la direction de la lions d’années-lumière, le radio- Comme son nom l’indique, un ra- source à étudier et renvoie son télescope de Nançay permettra diotélescope travaille dans le do- rayonnement radio vers le « mi- aux astronomes d’étudier des mil- maine radio du spectre électro- roir » sphérique (au premier liers de galaxies et, ainsi, de préci- magnétique, c’est-à-dire dans les plan). Celui-ci concentre alors les ser certaines de leurs propriétés plus grandes longueurs d’onde ondes vers le foyer du radiotéle- (vitesse, masse, distance) ainsi (de quelques centimètres à plu- scope, situé au milieu des deux que leur schéma de répartition. sieurs décimètres). Pour capter antennes. C’est ce système focal Autres sujets d’observation, les cette lumière invisible, pas besoin qui vient d’être totalement réno- pulsars, ces étoiles à neutrons en vé afin de remettre le grand ra- rotation rapide, dont le rayonne- SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE diotélescope de Nançay – qua- ment radio balaye l’espace avec • vendredi 8 décembre 2000 (à Paris) • trième au monde par sa surface une régularité que seules les hor- collectrice – à la pointe de la re- loges atomiques surpassent. Le cherche. chronométrage des pulsations envoyées par ces astres fascinants UN PROGRAMME TRÈS VASTE permet indirectement de sonder

Baptisée FORT (Foyer optimisé le milieu interstellaire, de recher- D. R. 8 h 33Lever Coucher 16 h 52 pour le radiotélescope de Nan- cher de nouvelles planètes et de Les installations du grand radiotélescope de Nançay au cœur de la forêt solognote. çay), l’opération a été financée mettre à l’épreuve les théories du par la région Centre, le CNRS et Big Bang et de la relativité géné- l’espace, car à partir de l’émission production d’eau de cette boule terminer la composition chimique l’Observatoire de Paris, pour un rale. du radical hydroxyle (un atome de glace qui est en train de fondre des comètes ainsi que leur ori- budget total de 11 millions de C’est aussi dans ce coin retiré d’hydrogène et un atome d’oxy- lentement. Avec les mesures réa- gine. 15 h 30Lever Coucher 5 h 44 francs (1,68 million d’euros). Pour de Sologne que seront auscultées gène), ces débrouillards d’astro- lisées à d’autres longueurs (le 9/12) l’heure, l’instrument subit une les comètes, ces vagabondes de nomes peuvent déduire le taux de d’onde, ces travaux tentent de dé- Pierre Barthélémy

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ges, elle finit à Lyon. – 8. Se lance à contresens. Son trait Le moulin à nombres est souvent fin. – 9. Pas très courageux. – 10. Très légère. – L’EXERCICE consiste à choisir un augmenté de 1. Enfin, le moulin à sultat s’affichera ? Et en partant 11. Belle fin pour la langouste et nombre quelconque et à l’intro- nombres recrachera le quotient ob- d’un autre nombre ? pour le gourmet. Protecteur duire dans le moulin à nombres. tenu. Si vous n’avez pas coupé l’ali- des espèces. – 12. Renforts Le moulin à nombres est un ap- mentation du moulin, il recommen- Elisabeth Busser et Gilles pour le bourrelier. pareil qui va « mouliner » le nombre cera la même suite d’opérations à Cohen que vous avez choisi de la manière partir du nombre précédemment © POLE 2000 Philippe Dupuis suivante : d’abord, il le multipliera restitué. par 2, puis il retranchera 7, et divise- Vous entrez le nombre 2001 et Solution dans Le Monde du SOLUTION DU No 00 - 289 ra le résultat par le nombre initial vous le moulinez 2001 fois. Quel ré- 12 décembre.

HORIZONTALEMENT I. Pique-niqueur. – II. Elu- Solution du jeu n° 199 paru démonstration : on sait que tan x = 1/3 et tan y = 1/2 . vion. Lute. – III. Rée. Désunion. dans Le Monde du 28 novembre. tan (x + y)= . Il vient : tan (x = y) = 1, et donc – IV. Finie. PSA. Pi. – V. Etour- La somme des trois angles vaut Il reste à remarquer que x+y=45°. die. Pif. – VI. Cet. Sar. Ciel. – 90° VII. TB. Défense. – VIII. Inerta. En voici une démonstration Arc. – IX. Ou. Rvie (Ivre). géométrique. Le triangle ABC est Noms. – X. Neurasthénie. un rectangle isocèle, c’est la réci- proque du théorème de Pythagore HORIZONTALEMENT assez spirituel. Deux points. – VERTICALEMENT qui permet de le vérifier, les côtés I. Ouverture sur de nouveaux X. Patronne de la nature sau- 1. Perfection. – 2. Iléite. Nue. du triangle ayant pour longueurs horizons professionnels. – II. vage. Conjonction. Protections –3. Quenotte. – 4. UV. Iu. Brrr. – . Attendues en fin ou en début du bout des doigts. 5. Eiders. TVA. – 6. Noé. La somme x + y vaut donc 45°, d’année. Finit dans la Méditer- Dadais. – 7. Inspire. Et. – 8. et comme z = 45°, on peut ranée. – III. Fourrure d’écu. Pas VERTICALEMENT Use. Fa. – 9. Ulna. Cerné. – 10. conclure. (Voir figure ci-contre.) très fixé. – IV. Perturbation 1. Toujours prêt à repartir au Eui. Pinçon. – 11. Utopies. Mi. Pour ceux qui sont des amateurs cérébrale. Association de gros combat. – 2. Sur les murs ou au – 12. Renifleuse. de trigonométrie, voici une autre fournisseurs. – V. Négation. placard, pour tout ranger. – 3. Rongeur tout retourné. Potion Poil. Anciennement dans le magique interdite même aux vent. Structure d’entreprise. – plus grands. – VI. Pour faire 4. Rongeur agressif. Station appel. Hors de sa monture. – d’épuration. – 5. Sa fin est pro- VII. Le cinquième fut préten- chaine. Du plaisir pour du mal. dant au trône de France. – 6. Bouts de sein. Pousse au Capable. – VIII. Très capable. rouge. Associe. – 7. Monte au Suivent de très près. – IX. Trafic printemps. Née dans les Vos- 32 CULTURE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

ART Ouverte jusqu’au 5 janvier venus d’un peu partout. b C’EST un une quarantaine de lieux d’une ville portée du millier d’amateurs et de tion auprès de Fidel Castro, que le 2001, la 7e Biennale d’art contempo- des charmes et une des difficultés en pleine restauration. b BAPTISÉE spécialistes étrangers. b LE GRAND plasticien a rencontré. b L’ARTISTE rain de La Havane expose dans un d’approche de cette manifestation Plus près l’un de l’autre, cette bienna- PRIX DE L’UNESCO est allé au Fran- Tania Bruguera a réalisé une installa- désordre et un cadre captivant les aux frontières incertaines, à la liberté le permet à de nombreux artistes çais Jean-Pierre Reynaud, dont le tion qui est une réflexion sur l’art et œuvres d’artistes cubains et d’autres plus ou moins certaine, répartie dans cubains jeunes et vieux d’être à la « Drapeau cubain » aura fait sensa- la société cubains. L’histoire et les artistes se frôlent à La Havane Dans la capitale cubaine en cours de restauration, la 7e Biennale d’art contemporain expose, dans un désordre surprenant et joyeux, les œuvres de créateurs de la Caraïbe et d’ailleurs

festation aux frontières incertaines, tions multimédias. La différence des PLUS PRÈS L’UN DE L’AUTRE, dont la liberté est plus ou moins cer- autres biennales, cette fois on parle 7e BIENNALE DE LA HAVANE, taine, qui permet en tout cas à une des œuvres, est ailleurs, difficile à Bureau au Centro de Arte Con- quantité d’artistes cubains jeunes et cerner, dans cette présence de l’œu- temporaneo Wifredo-Lam, Calle vieux d’être à la portée du millier vre, cette incorporation, cette maté- san Ignacio esq. Calle Empedra- d’amateurs et de spécialistes étran- rialisation des idées que le monde do, Cuba. Entrée pour les diffé- gers, conservateurs de musée, collec- occidental est en train de perdre. rents lieux de la Biennale : 20 dol- tionneurs, responsables de fonda- lars américains (22,87 ¤). Catalo- tion, et responsables d’autres bien- LA RÉALITÉ DE LA MER gue : 30 dollars américains (34, nales venus pour repérer des artis- De bons artistes, il y en a un peu 36 ¤). Jusqu’au 5 janvier. tes, ou des palais. Cuba est à la partout, un peu plus peut-être (où mode, chez les Américains, en parti- ils sont mieux servis) dans les forte- LA HAVANE culier. Evidemment. resses de La Cabaña et Del Morro, de notre envoyée spéciale La Biennale compte environ cent où, cette fois, les œuvres sont cou- Les rues de la Biennale d’art quatre-vingts participants, sans pées de la réalité de la ville, mais pas contemporain de La Havane compter ceux qui sont dans une de la mer, pas de l’histoire. Voir l’ins- mènent à tout. On vise – histoire de vingtaine d’expositions d’artistes tallation des oiseaux empaillés et se mettre dans le bain –, le musée et cubains. Sans compter les exposi- emmaillotés d’Annette Messager son exposition d’artistes cubains de tions d’architecture ou d’affiches de sur huit cents boulets de canon dans Wifredo Lam à Kcho, et on se retrou- cinéma proposées, ici et là, sans une salle avec vue sur deux spout- ve dans la rue Empedrado, qui n’est cohérence. Ainsi dans l’ancien cou- niks installés dehors. Une image à sûrement pas la plus touristique de vent de Saint-François, où l’on peut ajouter à celles du Musée du Che et la vieille ville ; pour le moment en voir aussi des grandes pièces de du Musée d’art et d’ethnographie tout cas. Les campagnes de restaura- Kcho, de son vrai nom Alexis Leyva précoloniale, que l’on traverse par tion n’y ont pas encore transformé Machado (né en 1970). Ce sont des hasard, en allant d’une salle à l’autre palais et maisons à balcons du œuvres dans la veine (un peu trop) de la biennale. On y retient d’autres XVIIIe siècle en une succession d’hô- de ces sculptures, barques ou installations, des hommes aux ailes tels, de restaurants, de cafés et de radeaux de bois flottés sur des lits déplumées du Jamaïcain Albert

petits musées de tout et de rien, où SVEN CREUTZMANN de bouteilles et de canettes de bière Chong au manège d’images visuel- tout se paye en dollars américains, « Winged Evocation » (1999), installation de l’artiste jamaïcain Albert Chong. qui ont fait sa célébrité, au milieu les et sonores de Sheba Chhachhi, cher. des années 90, au moment des une artiste de Delhi. En passant par A un bout de la rue, mais vers la minable, annonce le siège d’un comi- beaucoup de terrain depuis ses Pour les espaces, elle ne cesse d’en coups de projecteur sur la mer des les jeux de miroirs d’Alain Fleicher, cathédrale, on tombe cependant sur té de défense de la révolution… débuts, en 1984, en termes de conte- gagner. Elle occupe jusqu’en janvier Caraïbes, entre Cuba et Miami. Cela le second des trois Français invités : le Centre Alejo-Carpentier, moins Des images comme celles-là et nus et d’espaces. Pour les contenus, une quarantaine de lieux, anciens dit, il arrive que les regroupements le troisième, Jean-Pierre Raynaud, musée que centre de recherches bien d’autres ont, il faut l’avouer, de elle a commencé régionale et couvents, palais, maisons, musées, soient plus cohérents, par exemple expose ses drapeaux cubains au Cen- autour de l’écrivain, qui a habité là : quoi détourner l’attention de ce devient internationale, et même théâtres, écoles et institutions de à la photothèque, ou l’on découvre tre Wifredo-Lam. une de ces irrésistibles maisons à pour quoi vous êtes là : la Biennale ouverte aux Occidentaux, tout en toutes sortes, dont on trouve les che- des artistes utilisant la photogra- Beaucoup de pièces demandent patio intérieur bordées de balcons et ses artistes, cubains, caribéens, disant qu’elle cherche à se penser en mins parfois excentrés une fois phie, notamment Amanda Heng de l’attention. Nombre d’artistes de bois qui font aujourd’hui l’objet latinos de partout, indiens, afri- dehors de la commercialisation de qu’on ne les cherche plus. Liang Ngim, de Singapour, et la opèrent avec des sens cachés, tra- de tous les soins d’Eusebio Leal, cains… dont la vieille ville, superbe l’art et à préserver son identité de C’est là un des charmes et une des Péruvienne Anamaria McCarthy, ou vaillent avec presque rien – du l’homme qui est à la tête de la res- malgré tout, sa ruine, ses plaies, ses Biennale des pays du tiers-monde. difficultés d’approche de cette mani- encore les vidéos iconoclastes du sable, une bande-son –, à l’expres- tauration de La Havane et d’une chantiers à vocation touristique, est Colombien José A Restrepo. sion de tensions entre cultures société gérant six hôtels, une flotte un des cadres. Le plus flou de ses C’est une biennale fauchée, à métisses et cultures indigènes, pro- de taxis, des restaurants, etc., dont cadres : où s’arrête la sélection des Raynaud, drapeaux, Unesco petit budget officiel – 125 000 dol- posent des dispositifs d’images les bénéfices, en dollars, permettent commissaires cubains ? Ou com- lars (153 000 euros) venant en gran- impliquant des gestes et des prati- de financer les chantiers de rénova- mence l’exposition imposée d’en On le sait, ou on ne le sait pas : Jean-Pierre Raynaud fait, depuis de partie de fondations étrangères ques religieuses qui ne vont pas tou- tion. haut ? Le plus physique de ses quelques années, des drapeaux. Après le drapeau français, il a misé –, qui peut grandir grâce à des insti- jours de soi pour le visiteur. Celui-ci cadres, aussi, en regard surtout des sur le drapeau cubain. Il en a offert un exemplaire à Fidel Castro qu’il tutions comme Art For The World, sera aussi, parfois, très littéralement ANCIENNES RÉSERVES OU PRISONS forteresses qui gardent la ville, et a réussi à rencontrer, tout ému, ce qui est normal pour un homme de le British Council ou l’AFAA – l’Asso- invité à ne pas oublier le thème A l’autre bout de cette même rue autrement prenantes parce qu’aussi sa génération. Invité à la Biennale, c’est bien naturel, il y expose des ciation française d’action artistique. d’une biennale qui tourne autour Empedrado, vers le gros chantier du métaphysiques qu’un tableau de drapeaux cubains, bien en vue au Centre d’art Wifredo-Lam, l’âme de Toutes permettent à la Biennale de des problèmes de l’échange et de la Musée d’art moderne, le paysage Chirico, avec sa part d’ombre et de la manifestation. Reynaud décroche le Grand Prix de l’Unesco instau- La Havane d’avoir un catalogue et à communication : plus près l’un de est moins contrôlé : une vieille murs vertigineux. Une bonne cin- ré cette année, en principe pour récompenser un jeune artiste, et des artistes d’y venir. Mais elles ne l’autre. A coups de câbles emmêlés. Buick remodelée dans sa énième quantaine d’artistes y exposent doté d’environ 35 000 francs. C’est beaucoup d’argent pour un les assurent pas de trouver le maté- Ou très efficacement, comme avec couche de peinture mate, repose, dans des salles indépendantes, voû- Cubain, dont le salaire moyen tourne autour de l’équivalent de riel dont ils ont besoin sur place, ni cette rangée de bons gros micros opulente, deux trous dans le pare- tées, anciennes réserves ou prisons. 100 francs par mois. de bénéficier du courant à toute heu- rouillés plantés sur un muret, face à brise côté chauffeur, tandis qu’à Où le Che, qui s’y était installé, a son Les autres prix de la Biennale ont été justement donnés à Diana re. Ce qui fait problème pour beau- la mer, par des artistes de Dupp, un deux pas une affichette un peu mina- musée. Domingues (Brésil), à Los Carpinteros, un groupe très constructif de coup et pas seulement les vidéas- groupe cubain. ble, au-dessus d’une porte ouvrant La Biennale de La Havane, 7e édi- trois artistes (Cuba) et au collectif de la Galleria Dupp de La Havane tes : il y en a, comme dans toutes les sur un couloir étroit non moins tion, a, selon ses permanents, gagné (Cuba). biennales, parmi nombre d’installa- Geneviève Breerette Tania Bruguera, le corps, la société et la politique LA HAVANE rien mis à nu, fragilisé comme ces de notre envoyée spéciale garçons qui, pour une performance Vous passez la muraille de la forte- le jour du vernissage de la biennale, resse de la Cabaña, et c’est presque hantaient le tunnel. De quoi décu- tout de suite à gauche, au fond pler l’angoisse du visiteur qui frôlait d’une cour intérieure. Une porte ces êtres pris de gestes mécaniques. étroite ouvre sur le noir et sur une Les garçons nus, des voisins de l’ar- odeur forte inconnue des Occiden- tiste dans la vieille Havane, «des taux : celle des tiges et des feuilles vrais gens avec qui je voulais parler. de canne à sucre pressurées qui Je leur ai montré des œuvres. Ils ont tapissent le sol de ce tunnel sinistre, accepté de jouer le jeu. Ils étaient nus où l’on marche en tâtonnant, l’œil et faisaient des gestes répétitifs. L’un accroché à une vague lumière de pla- s’essuyait la bouche avec le bras, fonnier, quelque part au loin mais l’autre essayait d’extirper quelque cho- sans doute pas au bout. En appro- se de sa bouche, un autre se chant, on devine un moniteur et des grattait ». images. Elles ne sont pas trop clai- Depuis une dizaine d’années, res, mais on y reconnaît Fidel Castro Tania Bruguera n’a cessé de condui- au quotidien. Pour qu’elles soient re avec rigueur une mise à nu socio- lisibles, il faut lever le nez assez politique de son pays, dans une rela- pour être en équilibre inconforta- tion de l’individu au corps social. ble. L’auteur de cette installation est Cela lui a valu des ennuis, mais ne Tania Bruguera, artiste multimédia l’a pas empêchée de, ou peut-être née à La Havane en 1968, dont l’œu- même l’a aidée à peaufiner son lan- vre a commencé de passer les fron- gage, à faire du sens avec rien, des tières au milieu des années 90. Avec matériaux pauvres et éphémères, à celles d’autres artistes cubains pré- réussir à susciter l’interrogation de sentés à la Biennale de Sao Paulo, à la part du spectateur, qu’elle oblige celle de Kwangju (Corée du Sud), à à ne pas rester passif. Par exemple, la Fondation Ludwig, qui a un siège en le mettant comme ici dans une à La Havane, à la Foire de l’art con- position inconfortable pour voir temporain de Madrid. l’image ni confortable ni réconfor- Cette installation de Tania Bru- tante de Fidel Castro. Sa démarche guera est une pièce lourde, en dépit est symptomatique de ce que font de son dépouillement et de son d’autres artistes cubains et latino- apparente pauvreté. Qui engage américains qui traversent cette Bien- une interrogation sur Cuba et son nale de La Havane. Leur réflexion avenir, en quelques images évocatri- sur le politique et l’idéologie passe ces du contexte cubain, de sa par l’expression sensuelle. Une culture et de son parti unique. Mais nécessité. On ne sait plus faire ça en pas si simples : le Lider Maximo y Europe. apparaît en homme ordinaire. On le voit même ouvrant sa chemise, un G. B. CULTURE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 33

DÉPÊCHES Jérôme Franc, directeur artistique d’Iles de danses a BIBLIOTHÈQUES : le Syndicat national de l’édition, la Société des gens de lettres et la Société française des intérêts des auteurs de l’écrit ont réaffirmé, « Je souhaite aujourd’hui qu’on parle er vendredi 1 décembre, leur volon- té de voir s’instaurer le prêt payant des livres en bibliothèque. d’Iles de danses en termes de festival » Dans un communiqué commun, ils déplorent les déclarations de la JÉRÔME FRANC arrive au ren- nous sommes redescendus à qua- jets, des démarches plus que des ministre de la culture, Catherine dez-vous, mains dans les poches, rante. Sans abandonner les cours œuvres. Le but est d’éviter les atti- Tasca, qui a défendu, jeudi détendu : les Iles de danses, dont il pratiques de danse, je veux avant tudes de simple consommation. 30 novembre, au Salon du livre de est le directeur artistique depuis tout donner priorité au verbe. Met- – Cette année, pour la premiè- Montreuil, la gratuité du prêt deux ans, marchent sur des cha- tre des artistes face à des publics, re fois, Iles de danses devient dans les bibliothèques publiques peaux de roue. Créée en 1988 pour afin qu’ils parlent de leur travail. Il coproducteur, pourquoi avoir (Le Monde du 3 décembre). célèbrer l’Année de la danse, cette s’agit aussi d’innover en dévelop- choisi Alain Rigout/Satchie Noro « Nous ne nous expliquons pas une manifestation, née de la volonté de pant des coproductions et de sui- et Emmanuelle Vo-Dinh ? telle déclaration et continuons à faire participer les théâtres de la vre les chorégraphes. – Il y a trois ans, j’avais beau- demander que la propriété littérai- périphérie au boom chorégraphi- – Vers quels chorégraphes coup aimé Ce qu’il advint du coq. re sur les ouvrages prêtés dans les que français des années 80, est une vous portent vos goûts ? Malgré une série de trois semaines bibliothèques soit effectivement res- production d’Ile-de-France Opéra – Disons que je m’attache à choi- au Théâtre contemporain de la pectée », écrivent les auteurs du et Ballet. Aujourd’hui, ses subven- sir des artistes, jeunes ou pas, qui danse, ce spectacle d’Alain Rigout communiqué. tions atteignent 7,5 millions de ont une recherche singulière, un n’avait pas été acheté ! J’ai donc a PATRIMOINE : la survie du francs, dont 80 % viennent de la vocabulaire à eux. Il faudra aussi demandé à le voir, et il m’a propo- haut-fourneau d’Uckange est région Ile-de-France et les 20 % res- qu’ils s’engagent à être présents sé Vercors. Ce spectacle a été ven- acquise. Cette importante installa- tants de la direction régionale des tout le temps de la manifestation du six fois dans le cadre d’Iles de OPUS 64 tion sidérurgique, protégée depuis affaires culturelles (DRAC). Jérôme pour ce que j’appelle dorénavant danses. La ville d’Annemasse vient Jérôme Franc : « Je m’attache à choisir des artistes, jeunes 1994, avait été déclassée par une Franc a été comédien, avant de diri- des actions artistiques de sensibili- de l’acheter. Et ce n’est pas fini. ou pas, qui ont un vocabulaire à eux. » décision du tribunal administratif ger de 1979 à 1998 le Théâtre Dix- sation. Ainsi, dès l’année prochai- Emmanuelle Vo-Dinh est davanta- (Le Monde des 19-20 novembre). Huit à Paris. Il s’est donné pour mis- ne, nous ne programmerons plus ge une débutante, que j’ai envie qui fait un tabac auprès des jeunes décembre, il y a les Presqu’Iles. Elle risquait donc d’être détruite. sion de redéfinir une identité épar- de compagnies de répertoire, com- de soutenir dans sa phase ascen- avec La Vie rêvée d’Aimée, comé- Elles auront lieu cette année les A la suite d’une réunion du Comi- pillée après dix années d’existence. me cette année le Ballet de l’Opéra sionnelle. die familiale sur l’adolescence. 24 et 25 février avec, elles aussi, té régional du patrimoine et des De Brétigny-sur-Orge (Essonne) à national de Lyon. J’avais déjà – Comment est financé le pas- Mais il y a des artistes dont notre une programmation étrangère, sites (CRPS) de Lorraine, le Fosses (Val-d’Oise), de Meaux (Sei- essayé en 1999 avec le Ballet natio- sage d’un chorégraphe à Iles de rôle est de les faire connaître. Inge- tels Russell Maliphant, Felix Ruc- 29 novembre, le haut-fourneau a ne-et-Marne) à Aubergenville (Yveli- nal de Marseille, mais les actions danses ? borg Liptay, chorégraphe plus kert, Michèle Noiret, Caterina été réinscrit à l’inventaire supplé- nes), les Iles de danses, lancées, le sur le terrain n’avaient pas été – Avec la compagnie sélection- confidentielle, de la génération Sagna, Louise Bédard et Sylvain mentaire du patrimoine et des 6 novembre, à Combs-la-Ville (Sei- concluantes. En revanche, nous née, nous fixons un prix net. Ensui- des soixante ans, est aussi plus dif- Emard. Bien qu’on ne travaille pas sites. ne-et-Marne), s’achèveront le accompagnerons quelqu’un com- te, nous aidons les théâtres à hau- ficile à vendre, mais je voulais pour l’essentiel avec le public pari- a THÉÂTRE : les inscriptions 19 décembre à Paris : au total onze me Daniel Dobbels, qui réalise un teur de 40 % s’ils achètent un spec- montrer son travail unique sur la sien, mais avec celui des ban- pour le concours d’entrée à l’Eco- spectacles et plus de quatre-vingts travail artistique de fond, lié à un tacle. En revanche, nous avons spirale et la verticalité. Le Théâtre lieues, je tiens à ce que Paris soit le du Théâtre national de Stras- représentations. travail de paroles. aidé les coproductions à hauteur d’Antony, qui l’a invitée, s’en est dans Iles de danses. En 1999, le bourg (TNS) sont ouvertes jus- « Quels changements avez- – Etes-vous seul à effectuer les de 100 000 francs chacune. Sans félicité. Théâtre de l’Odéon recevait Philip- qu’au 15 décembre. A l’issue du vous apporté à Iles de danses ? choix artistiques ? compter une petite aide de la ville – Comment voyez-vous l’édi- pe Jamet. Cette année, D’un Faune concours, la promotion sera com- – Au bout de dix ans, une mani- – Oui, mais je les explique à un du Havre pour Emmanuelle tion 2001 ? (éclats) est joué au Théâtre de La posée de dix à douze élèves festation a besoin de se régénérer. comité qui comprend des mem- Vo-Dinh, et une aide plus généreu- – Un choix encore plus large Cité internationale. » acteurs, trois ou quatre régisseurs, Je souhaite aujourd’hui qu’on bres du ministère, de la région, de se de Nanterre pour Alain Rigout. d’auteurs-chorégraphes, et une deux ou trois scénographes et parle d’Iles de danses en termes de la DRAC et du rectorat. Il y a égale- – Quels sont les spectacles qui vraie ouverture sur l’international. Propos recueillis par deux ou trois metteurs en scène festival. Avec une programmation ment deux directeurs de théâtre et se sont bien vendus ? Sur seize chorégraphes, sept Dominique Frétard ou dramaturges. davantage ciblée et une proposi- deux chorégraphes, l’un ayant – Les Carnets Bagouet avec Meu- seront étrangers. Vous savez Ecole du TNS, 1, avenue de la Mar- tion artistique resserrée. D’un cir- déja participé à la manifestation, blé sommairement marchent très qu’avant les Iles de danses, doréna- e Iles de danses, 4, rue de la Micho- seillaise, BP 184/R5 - F 67005, Stras- cuit de cinquante-sept théâtres, l’autre pas. Je leur parle des pro- bien, et Mark Tompkins, bien sûr, vant à cheval sur novembre et dière, Paris 2e. Tél. 01-42-65-06-58. bourg Cedex. Tél. : 03-88-24-88-44. A Linz, une consultation populaire Les outrages infligés par la générosité saoudienne au patrimoine kosovar LE PATRIMOINE KOSOVAR a beaucoup purifier l’islam balkanique, peu orthodoxe à incendie, a été reconstruite en béton armé a permis au FPÖ d’obtenir souffert lors du conflit de 1999. Les milices ser- leurs yeux. Le culte des saints, les confréries, par le même organisme. Ce dernier est égale- bes ont massivement mutilé, parfois incen- la présence de pierres tombales sur les sépul- ment responsable, en septembre, de la des- dié, ce qui pouvait rappeler l’identité musul- tures, la décoration trop luxuriante des mos- truction de la petite mosquée de Kater Lule, le report du projet de nouvel Opéra mane de cette province. Les édifices religieux quées, les peintures murales et les cérami- du XVIIe siècle, à Pristina. A Vushtrri (Vucitrn), ont été leurs principales cibles. Près de deux ques héritées de la période ottomane sont c’est une organisation des Emirats arabes VIENNE se contenter du vieux et petit théâtre cents mosquées, grandes ou petites, ont été jugés peu conformes avec les enseignements unis qui a soulagé le vieux cimetière jouxtant de notre correspondante régional, un bâtiment classé du détruites ou endommagées. A Gjakova (Dja- du Prophète. Ils doivent faire place à des édifi- la mosquée de ses antiques pierres tombales. Le FPÖ a remporté sa première début du XIXe siècle. covica), la mosquée Hadoum, construite en ces érigés selon les canons du puritanisme En Bosnie, de semblables opérations ont bataille politico-culturelle depuis « Pas question de jouer ici du 1550, a brûlé avec les 1 500 manuscrits de sa wahhabite. C’est ainsi que le projet de recons- été menées, signalent des observateurs com- son entrée au gouvernement, en Wagner », résume son directeur, bibliothèque et le centre historique de la ville truction du centre d’Orahovac (Rahovec), me Andras Riedlmayer, conservateur de la mobilisant avec succès les électeurs Michaël Klügl, qui avait ouvert large- a été réduit en cendres. A Vushtrri (Vucitrn), envisagé par le Comité saoudien d’aide aux Bibliothèque des beaux-arts de l’université de de Haute-Autriche contre le projet ment les coulisses de son établisse- seuls les vieux bains turcs sont debout, la mos- peuples du Kosovo et de Tchétchénie, prévoit Harvard ou les représentants de Patrimoine d’un nouvel Opéra à Linz, la capitale ment aux visites organisées par l’as- quée est partie en fumée. A Pejë (Pec), où le la destruction de la mosquée Carshi, construi- sans frontières, organisation française qui régionale. Près de 60 % des votants sociation Oui au théâtre de musi- vieux bazar est en ruine, la mosquée ottoma- te aux XVIIe et XVIIIe siècles, pourtant indem- aide à la réhabilitation du Musée de Prishtina (taux de participation supérieur à que ! afin que la population puisse ne, édifiée en 1458, a été la proie des flammes ne de tout dommage de guerre. Elle serait (Pristina). D’après eux, cent cinquante mos- 50 %, sur près d’un million d’inscrits) constater l’exiguïté et l’incommodité et celle de Tefter Dar réduite à quatre murs remplacée par un édifice beaucoup plus quées y ont été « reprofilées » sans état ont refusé, dimanche 26 novembre, des lieux. Mais le FPÖ a mené une calcinés. vaste. d’âme, les autorités patrimoniales locales, bos- la construction d’une salle moderne campagne efficace à coups d’affiches Un nouveau danger guette ces témoigna- Il ne s’agit pas là de vaines spéculations. Le niaques ou kosovares, n’ayant pas les moyens qui devait s’intégrer à un ensemble démagogiques (« Petites gens paient ges architecturaux : la sollicitude de certains même comité saoudien a procédé, en juillet, à d’intervenir. Réaliste ou désabusé, Kémal comprenant le centre expérimental pour grand Opéra ? ») et joué sur la mécènes. Après avoir fourni nourriture et la destruction d’une école coranique du Zukic, responsable du Centre d’architecture Ars electronica, un conservatoire de réticence de nombreux habitants à médicaments, des organisations humanitai- XVIe siècle et à ce qu’il restait de la bibliothè- islamique bosniaque, constatait, dès octo- musique et une galerie d’art contem- accepter un bâtiment contemporain res saoudiennes ou basées dans les émirats, que attenante à la mosquée Hadum de Gjako- bre 1999, dans le quotidien Dani de Sarajevo porain. au pied de l’antique château de la vil- proposent de restaurer ou de reconstruire les va (Djacovica), elle-même affectée d’une lour- que « ceux qui payent ont le dernier mot ». Presque toutes tendances politi- le. Il a pu réunir les 39 000 signatures bâtiments cultuels. Mais ce programme est de rénovation. A Pec, la mosquée de Bula- ques confondues, les édiles du Land nécessaires à une consultation popu- étayé par un sentiment religieux qui entend Zade, du XVIIe siècle, très abîmée par un Emmanuel de Roux – fief du parti chrétien-conservateur laire : c’est la première fois que cette ÖVP – avaient approuvé le projet procédure de démocratie directe d’un coût de 1,45 milliard de shillings s’applique, en Autriche, à un projet (240 millions d’euros). Mais la droite culturel. Même si les résultats du La fusion des équipes artistiques à la Maison de la culture de Grenoble est abandonnée populiste, qui se présente comme le référendum de dimanche ne sont meilleur défenseur des « petites pas contraignants pour les autorités, gens », jugeait ce projet superflu en ils signifient un triomphe pour le con- Le plan de redressement de la Scène nationale prévoit le licenciement de vingt-cinq personnes ces temps d’austérité budgétaire. seiller régional du FPÖ, Hans Linz, importante cité danubienne Achatz, et une défaite pour le gouver- GRENOBLE était censée être opérationnelle se. La question du budget reste d’autre choix, plaide-t-il. Grenoble qui a échappé jadis au destin écra- neur conservateur, Josef Pühringer. de notre correspondante (soit le 1er janvier 2001), la ques- aussi à résoudre. n’est ni Bobigny ni Nanterre. Si la sant dont rêvait pour elle l’enfant du Le projet de la Maison de la tion est de savoir quelle solution Dans ce contexte, la direction a Maison a les moyens d’un théâtre pays, Adolf Hitler – il voulait en faire PRÉCÉDENT DANGEREUX culture du XXIe siècle, lancé à Gre- va être mise en place, et si le projet présenté il y a un mois un plan de national, elle n’a pas l’environne- la capitale du IIIe Reich —, est censée « Si, au cours des deux derniers siè- noble, en 1999, est mort avant artistique, présenté au printemps redressement de la Scène nationa- ment qui lui permet de maintenir six cles, on avait dû consulter le peuple d’être né. Le principe d’une structu- par la directrice, Yolande Padilla, le. Il prévoit le licenciement de semaines des productions à l’affi- sur chaque projet culturel d’envergu- re à statut et direction uniques, qui et validé par les tutelles, a encore vingt-cinq personnes sur cinquan- che ». re, on n’aurait rien du tout », souli- impliquait la disparition des trois un avenir. « La fusion n’est qu’un te-six. Les motifs avancés sont liés Les syndicats jugent, de leur CONCERTS gnait ironiquement, quelques jours structures composant aujourd’hui processus administratif qui ne peut aux 5,3 millions de francs côté, « incohérent de sacrifier le per- avant le vote, le directeur de l’Opéra l’établissement (la Scène nationa- pas être confondu avec le projet (810 000 ¤) de déficit de l’exercice sonnel de la seule Scène nationa- Théâtre des Champs-Elysées de Vienne, Ioan Holender. Le réfé- le, le Centre chorégraphique natio- artistique d’ouverture qui a reçu l’as- 1998 et visent à rétablir l’équilibre le », et notamment « la totalité du Mercredi 6 décembre - 20 heures rendum de Linz crée, dans le climat nal, de Jean-Claude Gallotta, et le sentiment des collectivités publi- entre frais de fonctionnement personnel du plateau », tant que le Aldo politique actuel, un précédent dange- Centre dramatique national des ques », affirme l’intéressée, qui (70 % du budget) et frais artisti- projet culturel du futur établisse- reux : il montre sans ambiguïté quel- Alpes, dirigé par Laurent Pelly), est admet toutefois que « l’articula- ques. L’objectif est également de ment n’est pas défini et qu’aucun CICCOLINI le pente suivrait le FPÖ si ses parte- abandonné (Le Monde du 8 juillet). tion entre les différentes disciplines, revaloriser la création et la produc- budget global de fonctionnement piano naires conservateurs n’avaient réus- La ministre de la culture, Catheri- théâtre, musique, danse, reste à tra- tion, délaissées au profit de la dif- n’a encore été fixé. « Entre les Clementi si, jusqu’alors, à garder la haute ne Tasca, qui connaît bien la mai- vailler ». Jean-Claude Gallotta, qui fusion, tout en développant l’ac- départs volontaires et ceux offerts Castelnuovo-Tedesco Granados main sur les affaires culturelles au son pour l’avoir dirigée au début a rencontré Catherine Tasca le tion culturelle. Responsable artisti- par la ville et le département, on est Chopin niveau fédéral. Le « M. Culture » de des années 70, a décidé de repren- 20 novembre, se déclare prêt à que, Roger Caracache reconnaît le en situation de faire en sorte que le Loc. : 01-49-52-50-50 la droite populiste, l’écrivain Peter dre la réflexion, ouverte à l’occa- revenir à l’idée de « pôles artisti- « subterfuge » qui a consisté à traitement social soit exemplaire », Valmalete Sichrovsky, n’a-t-il pas exigé des sion de la rénovation architectura- ques dont les artistes seraient les ani- développer la diffusion. « Avec un tempère Yolande Padilla. artistes et institutions en quête de le du bâtiment. mateurs et les responsables », tan- niveau de subventions inchangé subventions publiques qu’ils fournis- Le ministère avait imaginé la dis que Marc Minkowski, qui diri- depuis onze ans, je n’avais pas Nicole Cabret sent à chaque fois « une description solution de la fusion pour réussir à ge les Musiciens du Louvre-Greno- détaillée » de la façon dont «lepro- mener ce qui devait être le plus ble, faisait connaître son intention duit final va atteindre le consomma- important chantier culturel après d’être « étroitement associé à la pro- teur » ? Beaubourg, sans dégager de grammation du pôle musical ». En Carinthie, la province dont Jörg moyens supplémentaires. Mais cel- Haider est gouverneur, le directeur le-ci s’est révélée impossible à met- PÔLE MUSICAL « FORT » de la Galerie régionale, Arnulf Rohs- tre en œuvre, « faute du courage L’idée d’un pôle musical « fort » man, vient d’ailleurs d’être limogé d’avoir immédiatement défini la est soutenue par la ville et le dépar- par les autorités locales : il avait le structure juridique de l’établisse- tement, sans que l’on sache quel tort de vouloir exposer des artistes ment au lieu de laisser croire à un sens prend aujourd’hui ce qualifi- indésirables, notamment les peintres illusoire et artificiel débat démocra- catif. S’il implique une équipe Arnulf Rainer et Cornelius Kolig, tique », analyse Jean-Louis musicale permanente et des lieux dont M. Haider a dénoncé publique- Schwartzbrod, membre du conseil de travail identifiés, le projet archi- ment, il y a quelques années, l’«art d’administration depuis 1971. tectural, élaboré par Antoine Stin- fécal ». La fusion abandonnée, à un co, devra être revu : il ne prévoit mois de la date à laquelle la struc- de lieux de répétition et de créa- Joëlle Stolz ture de gestion de la future maison tion que pour le théâtre et la dan- 34 / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 CULTURE

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Une flamboyante fin de siècle PARIS fraternelles, d’alliances espiègles et chaleureuses entre des Auteurs associés musiques pas nécessairement Le Théâtre ouvert convie, chaque cousines. On se souvient pour les Transmusicales de Rennes premier lundi du mois, des notamment de son travail auteurs à une série de rencontres remarquable avec des voix e sur les enjeux et les formes de bulgares, le voici aujourd’hui en La 22 édition du festival a fait le plein avec une programmation exigeante l’écriture théâtrale. Thème de la intimité avec les rythmes de soirée du 4 décembre : « Écrit-on transes de musiciens gnaoua RENNES Témoins de cette effervescence, 2 décembre, par les performances de salle du bas, aux as des rimes, des pièces ou fait-on des d’Essaouira (CD Safi/Buda de notre envoyé spécial une trentaine de petites maisons d’un gang américain et d’un artis- l’espace plus réduit du premier éta- spectacles ? », avec Jacques Musique). Utilisée par les Transmusicales de disques régionales présen- te français. And You Will Know Us ge. L’an dernier, les Parisiens de Rebotier, écrivain, poète, La Maroquinerie, 23, rue Boyer, depuis le début des années 90, le taient leurs découvertes – Robert By The Trail Of Dead donnait son Saïan Supa Crew y avaient fait des metteur en scène et compositeur Paris-20e. Les 5 et 6 décembre, Liberté – salle omnisports recon- Le Magnifique, MJ’s, Suzujia, Sha- premier concert en France. Doués débuts triomphaux. Devenue, et ses invités, Eugène Durif, 20 h 30. Tél. : 01-40-33-30-60. vertie en lieu de spectacle de six ne Cough – sur une scène du « vil- d’une excitante maîtrise du chaos, entre-temps, star du nouveau rap écrivain, poète et Sabine Macher, De 90 F à 110 F. mille places – avait souvent du lage » que le festival plante cha- ces natifs d’Austin conjuguent, français, la joyeuse bande n’a pas écrivain, traductrice. Les Têtes brûlées mal à faire le plein. Les trois soi- que année à l’extérieur du Liberté. comme dans leur album Madon- résisté à la proposition de Jean- Théâtre Ouvert, Centre A l’origine musique de guerre de rées qui y étaient prévues pour cet- On y trouvait une fusion de styles na, l’épure hardcore de Fugazi et Louis Brossard de servir de Mon- dramatique national de la l’ethnie béti jouée au Cameroun te édition 2000 ont affiché com- et un avant-gardisme typiques des l’impact émotif des premiers Who. sieur Loyal drolatique et bénévole création, 4 bis, cité Véron, sur tambours, clochettes, plet. Composée par Jean-Louis « enfants des Trans ». On ne pensait pas Bertrand Burga- à quelques-uns des héros du hippy Paris-18e. Le 4 décembre, 18 h 30. xylophones et balafons, le bikutsi Brossard, l’affiche de ces lat capable de relever le défi de cet- hop progressif (le décevant Guru, Tél. : 01-42-62-59-49. Entrée libre. s’est radicalement 22es Trans était pourtant l’une des TRADITIONS te furia. Propulsé par un groupe les réjouissants De La Soul, l’im- Arcat-Sida métamorphosé en milieu urbain. plus pointues de l’histoire du festi- Il y a encore une semaine, les d’une énergie exemplaire, le clavié- pressionnant Saul Williams…). Pour fêter les quinze ans Il se conjugue désormais avec val. Le passage de témoin entre la locations de billets n’étaient pas riste (par ailleurs patron du label S’ils étaient restés samedi, les d’Arcat-Sida, une soirée spéciale batterie et guitares électriques, génération rock, à la base de l’évé- excellentes. « Les gens sont telle- Tricatel, maison de disques de Saïan auraient sûrement admiré a été conçue par un groupe de dans les bars et les boîtes de nement breton, et celle de l’élec- ment sollicités, explique Béatrice Michel Houellebecq et Ingrid l’agilité inventive de Anti-Pop Con- danseurs-chorégraphes sur un Yaoundé. Les Têtes brûlées, tronique, sur laquelle a très vite Macé, codirectrice du festival, Caven) a assumé avec panache ses sortium, de People Under The thème d’improvisation ambassadeurs du genre dès la fin parié la programmation, n’avait qu’ils décident au dernier moment fantasmes de soul psychédélique, Stairs ou de Live Human. passionnant, celui de des années 80, tentent une pourtant pas été de tout repos. de leurs choix. La plupart du temps, malgré ses faiblesses vocales. Le public des Transmusicales l’universalité de la danse. Avec, nouvelle percée par ici, à Pour avoir été trop en avance, le on sort aux Trans en bande, on y Cette soirée de clôture s’ache- célèbre des danses cybernétiques entre autres, Wilfride Piollet, l’occasion de la sortie d’un album festival a connu, au milieu des vient pour vivre une soirée plus que vait au Liberté aux sons des machi- qui ne se privent pas de qualités Jean Guizerix, Odile Duboc, rétrospectif de leur carrière années 90, de sévères déficits. pour assister à un concert. » Les nes et des scansions hip-hop. Aux cérébrales. Gros succès, samedi, Guesh Patti, Anne-Marie (Bikutsi Fever/Africa Fête Mais, entre les réactions de musiques électroniques ont sans alchimistes électroniques la gran- pour les frénésies rythmiques de Reynaud, Elsa Wolliaston. En – Night & Day). méfiance des uns et le militantis- doute amplifié ce phénomène. Le l’Anglo-Brésilien Amon Tobin et préambule, le danseur Pedro New Morning, 7-9, rue des me des autres, les Transmusicales spectacle est moins sur scène que les Allemands de Computer Joc- Pauwels présente Cygn etc, Petites-Ecuries, Paris-10e. ont trouvé un équilibre qui passe dans l’espace et dans l’ambiance Une année record keys. A l’image de leur formidable composé de versions de La Mort Le 5 décembre, 21 heures. Tél. : par l’éveil de tous. Elément déter- de l’endroit. maxi, Ping Pong, où ces derniers du cygne signées par des 01-45-23-51-41. De 110 F à 130 F. minant de la culture musicale ren- Les Transmusicales innovent, Avec 32 610 entrées, dont 24 210 mettaient en musique les rebonds chorégraphes variés comme Grève à l’Opéra de Paris naise, les Trans participent au mais préservent des traditions. entrées payantes, les Transmusi- d’une petite balle blanche, leur Carolyn Carlson, Elisabeth Suite à un préavis de grève renouvellement d’une scène loca- Lieu de culte du concert à l’ancien- cales ont connu, en l’an 2000, une house confond, avec un brio iné- Disdier, Françoise Dupuy. déposé par l’intersyndicale le qu’on n’avait pas connue en si ne, la salle de la cité n’a pas failli à des plus populaires de leurs vingt- dit, rythme et harmonie pour Espace Cardin, 1, avenue Gabriel, de l’Opéra de Paris, pour bonne forme depuis l’arrivée, il y sa déjà riche histoire. Propice aux deux éditions. Jamais, en particu- d’emballantes mélodies percussi- Paris-8e. Le 4 décembre, 20 h 30. la période allant du 27 novembre a presque vingt ans, des Etienne communions, cette salle de huit lier, le festival n’avait attiré ves. Tél. : 01-44-93-29-29. 100 F et 2000 au 21 janvier 2001, Daho, Niagara ou Marc Seberg. cents places a été secouée, samedi autant de professionnels, venus Symbole des mille visages 150 F. les représentations découvrir les tendances de empruntés par les DJ de la techno, Ray Lema & Tyour Gnaoua de La Flûte enchantée, de Mozart, demain. Uwe Schmidt, musicien de Franc- Originaire du Congo-Kinshasa, de La Chauve-Souris, de Johann Le succès du festival devrait fort émigré à Santiago du Chili, a Ray Lema est surtout et avant Strauss, et les soirées de ballet permettre d’équilibrer un budget joué et gagné sur deux tableaux. tout citoyen du monde, amateur prévues risquent d’être annulées. qui s’élevait cette année à dix mil- Le 1er décembre, on le voyait à la éperdu d’expériences Tél. : 01-44-61-59-63. lions six cent quatre-vingt mille tête des « kitschissimes » Senor francs (soit une augmentation de Coconut, groupe de cha-cha tradi- 1,7 million de francs par rapport à tionnel reprenant d’hilarantes ver- GUIDE 1999). 2,7 millions de francs, en sions de morceaux de Kraftwerk. particulier, étaient cette année Le lendemain, c’est seul derrière consacrés à la programmation ses ordinateurs que, sous le nom FESTIVALS CINÉMA Florilegium de Londres artistique, 3,3 millions l’étant au d’Atom, il retrouvait la rigueur Bach : Deuxième suite pour orchestre budget technique. La mairie de martiale des beats électroniques. 18e Festival tous courts et Cinquième concerto brandebour- Rencontres cinématographiques d’Aix- geois ; Vivaldi : Quatre Saisons. Avec Rennes reste le principale parte- A Paris, il aurait sans doute eu du Andrew Manze (violon). naire public du festival avec une mal à remplir un club spécialisé ; à en-Provence. Compétition internatio- nale de courts-métrages ; Panorama Saint-Quentin-en-Yvelines (78), Théâ- subvention de 3 millions de Rennes, cet informaticien excentri- d’une cinématographie : le cinéma tre, place Georges-Pompidou, Monti- francs, devant la DRAC (1,35 mil- que jouait devant cinq mille per- asiatique ; Nuit du court, spécial Belgi- gny-le-Bretonneux. Le 5 décembre, lion), le conseil général sonnes. que ; 15 × 15 : patrimoine cinéma- 20 h 30. Tél. : 01-30-96-99-00. De 85 F à (750 000 francs) et le conseil régio- tographique vu par quinze réalisateurs 160 F. nal (300 000 francs). Stéphane Davet européens. Compagnie IDA Rencontres cinématographiques d’Aix- Mark Tompkins : Hommages. en-Provence, Cité du livre, 8-10, rue Cergy-Pontoise (95). Théâtre des Arts, des Allumettes, Aix-en-Provence (13). place des Arts. Le 5 décembre, 20 h 30. Du 2 au 9 décembre, au Ciné Mazarin Tél. : 01-34-20-14-14. Une séduction enluminée et à la Cité du livre. Tél. : Chris Potter, Bill Stewart, Scott Colley 04-42-27-08-64. Séance : 20 F et 25 F ; Sunside (Sunset), 60, rue des Lom- forfait : 250 F ; compétition : 100 F ; bards, Paris-1er. Les 4, 5 et 7 décembre, La Chambre obscure. Ce premier film est une belle Nuit du court : 20 F et 40 F. 21 heures. Tél. : 01-40-26-21-25. 100 F. Paco Sery, Linley Marthe, Eric Legnini TROUVER SON FILM Sunset, 60, rue des Lombards, Paris 1er. adaptation stylisée d’un récit du « Décaméron » Les 5 et 9 décembre, 21 heures. Tél. : Tous les films Paris et régions sur le 01-40-26-21-25. 80 F. Minitel 3615 LEMONDE ou tél. : une intrigante concordance des Baptiste Trotignon Trio 08-36-68-03-78 (2,23 F/mn) Film français de Marie-Christine temps entre passé lointain et pré- Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- er Questerbert. Avec Caroline sent. Le filmage de face de scènes- VERNISSAGES bards, Paris-1 . Les 5 et 6 décembre, Ducey, Melvil Poupaud, Mathieu tableaux, le recours à des couleurs 21 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. Demy, Sylvie Testud, Jackie Ber- affirmées privilégiant la composi- Morellet Nuit blanche royer. (1 h 47.) tion chromatique sur le naturalis- Galerie nationale du Jeu de paume, Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- 1, place de la Concorde, Paris-8e. Tél. : res-Sainte-Opportune, Paris-1er.Le me, l’emploi d’une voix blanche 01-42-60-69-69. De 12 heures à 19 heu- 5 décembre, 22 h 30. Tél. : Premier long métrage d’une par les acteurs et d’instruments res ; samedi et dimanche de 10 heures 01-42-36-01-36. 80 F. chercheuse en arts plastiques qui a anciens de musique contribuent à à 19 heures ; mardi de 12 heures à Urs Leimgruber, été actrice de Luc Moullet (Une construire un objet formel dont 21 h 30. Fermé lundi. Du 28 novembre Jacquers Demierre, Barre Phillips aventure de Billy the Kid, 1971, Ana- l’élégance charme sans émouvoir au 21 janvier. 38 F, 28 F ; gratuit pour Montreuil (93). Instants chavirés, 7, rue tomie d’un rapport, 1976) et a écrit complètement. les moins de treize ans. Richard-Lenoir. Le 5 décembre, un livre sur les scénaristes italiens Caroline Ducey (révélée par 20 h 30. Tél. : 01-42-87-25-91. 80 F. ENTRÉES IMMÉDIATES Quannum (Hatier), La Chambre obscure adap- Romance, de Catherine Breillat) et Le Divan du monde, 75, rue des Mar- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- te un des cent récits du Décamé- Sylvie Testud (admirable dans La tyrs, Paris-9e. Le 5 décembre, 19 h 30. tains des spectacles vendues le jour ron, de Boccace. On n’est toujours Captive, de Chantal Akerman, et Tél. : 01-44-92-77-66. pas certain de ce qui a poussé la Les Blessures assassines, de Jean- même à moitié prix (+ 16 F de commis- sion par place). Saïan Supa Crew cinéaste à ce choix quand se termi- Pierre Denis) tout comme Melvil Elysée-Montmartre, 72, boulevard Ro- Place de la Madeleine et parvis de la e ne l’histoire de la belle Aliénor, Poupaud et Mathieu Demy sont gare Montparnasse. De 12 h 30 à chechouart, Paris-18 . Le 5 décembre, savante dans l’art de la médecine quatre des meilleurs jeunes 20 heures, du mardi au samedi ; de 19 h 30. Tél. : 01-55-07-06-00. 143 F. qui, pour avoir guéri le roi, obtint acteurs français. Entre à-plats et 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. La Périchole Opéra-Comique – salle Favart, 5, rue de celui-ci la main d’un jeune sei- incarnation, présence détourée Daria Fadeeva (piano). e Scriabine. Rachmaninov Favart, Paris-2 . Du mardi au samedi, gneur qui ne l’aimait pas. C’est, par le passé et vibrations au pré- 20 heures ; dimanche, 15 heures ; du avec une certaine froideur, la limi- sent, chacun joue sa partition avec Musée d’Orsay, 1, rue de Bellechasse, Paris-7e. Le 5 décembre, 12 h 30. Tél. : 5 décembre au 6 janvier. Tél. : te d’une entreprise menée avec un un méritoire talent, mais selon des 01-40-49-47-57. 80 F. 08-25-00-00-58. De 50 F à 190 F. goût et une rigueur incontestables. partitions qui ne parviennent pas à Jérôme Correa (baryton-basse), Makan Rappelant à bien des égards s’accorder toujours. A part, réjouis- Marie-Josèphe Jude (piano) Composition originale d’après des d’autres grandes évocations du sants et décalés, sa majesté Jackie Saint-Saëns. Berlioz. Gounod. chants traditionnels hongrois. Les Abbesses (Théâtre de la Ville), Moyen Age à l’écran (Lancelot du Berroyer et son conseiller Luis Bibliothèque nationale de France e 31, rue des Abbesses, Paris-18 .Le Lac, de Robert Bresson, Perceval le Rego introduisent des harmoni- (site Tolbiac), quai François-Mauriac, e 4 décembre, 20 h 30. Tél. : Gallois, d’Eric Rohmer, plus encore ques burlesques dont on échange Paris-13 . le 5 décembre, 19 heures. Tél. : 01-53-79-59-59. 01-42-74-22-77. 95 F. Silvestre, de Joao Cesar Monteiro volontiers l’incertitude sur leur Ensemble InterContemporain Yannick Noah et L’Annonce faite à Marie, d’Alain caractère volontaire contre le plai- Olympia, 28, boulevard des Capucines, Vivier : Bouchara. Hosokawa : création. e Cuny), le film opte pour une stylisa- sir immédiat d’en sourire volon- Kurtag : Quasi una fantasia, op. 27. Paris-9 . Le 5 décembre, 20 h 30. Tél. : tion mêlant aspects graphiques ins- tiers. Chen : Poème lyrique II. Takemitsu : 01-47-42-25-49. 170 F. pirés des miniatures et choix expli- Archipelago. S. Patrizia Rosario (sopra- Les Poubelles Boys no), Ke-Long Shi (baryton), Stefan Hus- Théâtre Déjazet, 41, boulevard du Tem- citement modernes, composant Jean-Michel Frodon e song (accordéon), Dimitri Vassilakis ple, Paris-3 . Le 5 décembre, 20 h 30, (piano), Markus Stenz (direction). jusqu’au 31 décembre. Tél. : Cité de la musique, 221, avenue Jean- 01-48-87-52-55. Location Fnac. 100 F. NOUVEAU FILM Jaurès, Paris-19e. Le 5 décembre, Chanson plus bifluorée 20 heures. Tél. : 01-44-84-44-84. 130 F. Théâtre Grévin, 10, boulevard Mont- Maîtrise de Radio-France martre, Paris-9e. Du mardi au samedi, PLANÈTE ROUGE ques oubliées fort opportuné- Hammerschmidt. Ensemble vocal et ins- 20 h 30, jusqu’au 31 décembre. Tél. : 01-42-46-84-47. De 110 F à 150 F. a Pour résoudre le problème de ment sur Mars (une vieille radio, trumental Sagittarius, Michel Laplénie (direction). Jean Guidoni la surpopulation terrestre et de la une antique sonde soviétique). Eglise Notre-Dame-des-Blancs-Man- Cabaret Sauvage, parc de La Villette, pollution, une équipe est Les autres seront victimes d’un teaux, 12, rue des Blancs-Manteaux, Paris-19e. Du mardi au samedi, 21 heu- envoyée sur Mars afin d’étudier robot tueur et d’insectes préda- Paris-4e. Le 5 décembre, 20 heures. res, jusqu’au 23 décembre. Tél. : les possibilités de création d’un teurs. Le film d’Anthony Hoff- Tél. : 01-56-40-15-16. 120 F. 08-03-80-88-03. De 130 F à 160 F. air respirable… A la suite d’ava- man serait regardable s’il n’était Wiener Philharmoniker Fania ries, cinq astronautes se retrou- plombé de considérations pro- Haydn : Symphonie no 88. Berg : Lulu, Péniche Boer II, port de la Gare, o e vent isolés sur la planète. L’imagi- phétiques et métaphysiques. suite. Beethoven : Symphonie n 5. Paris-13 . Du 4 au 7 décembre, 21 heu- Simon Rattle (direction). res. Tél. : 01-45-85-42-41. 70 F. nation un peu fatiguée des scéna- Jean-François Rauger Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- Nueva Ola ristes permettra au plus sympathi- Film américain d’Anthony Hoff- nue Montaigne, Paris-8e. Le 5 décem- La Coupole, 102, boulevard du Mont- que d’entre ces Robinsons de l’es- man. Avec Val Kilmer, Carrie Anne bre, 20 heures. Tél. : 01-49-52-50-50. parnasse, Paris-14e. Le 5 décembre, pace de s’en tirer grâce à des reli- Moss, Tom Sizemore. (1 h 47.) De 60 F à 750 F. 21 h 30. Tél. : 01-43-27-56-00. 100 F. LeMonde Job: WMQ0512--0035-0 WAS LMQ0512-35 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 10:02 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0335 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 35

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » Remerciements Colloque organisé par la faculté de droit de Cergy Décès – Mme Jacques Chaban-Delmas (CRDE) et l’Essec et sa famille, mercredi 13 décembre 2000, – Les familles Carpentier, Aymé profondément émues des marques de à 9 heures. ont la douleur de faire part du décès de sympathie qui leur ont été témoignées et LA FACTURATION leur cousine, dans l’impossibilité d’y répondre DE COMPLAISANCE Pierre Boucher personnellement, vous prient de trouver DANS LES ENTREPRISES Evelyne CHASTEL, ici leurs vifs remerciements. Fausses factures, ex-épouse de LA LAURENCIE, factures fictives. « Photo-graphiste » et cofondateur de l’agence Alliance Photo Salle de conférence survenu le mercredi 29 novembre 2000. – Edmond et Maryvonne Goubet de l’université de Cergy-Pontoise, LE PHOTOGRAPHE Pierre modernité : l’architecture avec Le de la décomposition des mouve- et leurs proches 33, boulevard du Port, Boucher, touche-à-tout pragma- Corbusier, le cinéma avec Fritz ments du skieur. Après guerre, Cet avis tient lieu de faire-part. remercient tous ceux qui ont su les 95011 Cergy-Pontoise Cedex. tique et inventif, acteur de la Lang, les affiches avec Cassandre, Pierre Boucher est chargé de faire entourer après le décès brutal de Entrée libre et gratuite. me scène photographique française les photo-montages de Moholy- connaître l’action du plan Mars- M. et M Aymé, Inscriptions et renseignements : 82, avenue Parmentier, Pierre, des années 30, est mort, mercredi Nagy... Après avoir été dessina- hall en montant des expositions. tél. : 01-34-25-60-16 75011 Paris. fax : 01-34-25-60-64 29 novembre, à l’âge de quatre- teur pour les magasins du Prin- En 1952, il crée l’agence publici- âgé de trente-six ans. mail : vingt-douze ans. Dessinateur, temps, Boucher s’initie à la photo- taire Multiphoto, poursuit ses ex- Evelyne.Rakotofi[email protected] graphiste, typographe et photo- graphie durant son service périmentations photographiques – Lucienne et Andrée, 26, rue d’Auvergne, 14000 Caen. graphe, travaillant pour la publici- militaire, entre 1928 et 1930. Il y (les polarisations), mais il tombe ses filles, Gérard Jean et Daniel Cattan, té ou l’édition, auteur de mon- apprend « à fond les secrets du ti- dans l’oubli, comme une bonne ses gendres, Séminaires tages surréalistes et illustrateur rage, du montage et du repérage partie des photographes français, Philippe, Cécile et Jean, Anniversaires de décès COLLÈGE INTERNATIONAL prolifique pour la presse, inven- pour l’établissement de cartes ». En avant qu’expositions et livres ne ses petits-enfants, DE PHILOSOPHIE teur d’un procédé de photo sous- 1931, il entreprend une collabora- facilitent la redécouverte. Daisy et Sauveur Bessis, – Il y a dix ans, disparaissait marine, auteur d’un livre sur Les tion de cinquante ans avec l’édi- L’essentiel de l’œuvre de Pierre sa sœur et son beau-frère, Séminaires Raoul et Annie Narboni, Paul-Bernard ANGLADE. Truquages en photographie, Pierre teur Printel. Mais c’est lors d’un Boucher est cernée dans les an- Véronique Fabbri : « Poétique de la Ses neveux et nièces, danse, théorie du sujet » Boucher est un expérimentateur stage chez Deberny-Peignot, édi- nées 30, notamment quand il pu- Ceux qui l’ont aimé et l’aiment se Blanche Jean et Suzanne Cattan, 13 et 20 décembre, 18 heures- souviennent. effréné – il se qualifiait de « photo- teur bien plus prestigieux, qu’il blie Le Nu en photographie (1937). Ses amis, ses camarades, 20 heures, auditorium, Institut finlandais, graphiste » – qui a manipulé réalise des couvertures de la revue Deux voies cohabitent : un bon- ont la très grande douleur de faire part du 60, rue des Ecoles, Paris. décès de l’image au gré de ses usages. Arts et Métiers graphiques, dé- heur de l’instant réaliste avec des – Il y a quatre ans, le 4 décembre 1996, Sans doute l’élément fédérateur couvre « les meilleures photos du jeunes filles qui défont leur cor- Journée d’études Maurice NISARD, est la philosophie de vie de Pierre monde » et rencontre des photo- sage au ski ou plongent nues dans Hervé BASTIEN Modèles de démocratie, modèles d’uni- avocat honoraire versité : pour une philosophie politique Boucher : dynamique et heureuse, graphes, comme Tabard, Moral, la mer ; des expériences artis- des barreaux de Tunis et Paris, nous quittait à l’âge de trente et un ans. de l’université libre et sportive. Boucher est bien Parry, Zuber ou Cloche. tiques en chambre noire, où l’au- président honoraire sous la responsabilité de Francisco de l’université Paris-XIII, de son époque, annonce les teur déroule la panoplie du réel Nous ne t’oublions pas. Naishtat, Georges Navet, Patrice congés payés, quand, avec sa déformé (solarisation, surimpres- Vermeren et Susana Villavicencio. LE BONHEUR DE L’INSTANT dans sa quatre-vingt-septième année. bande de copains photographes La rencontre avec René Zuber sion, montage, photogramme, 12 décembre, 9 h 30-18 heures, – Zuber, Verger, Feher, Denise est décisive. Ils fondent ensemble, distorsion). La première voie est auditorium, Maison de l’Amérique latine, Avec lui, souvenons-nous de Conférences 217, boulevard Saint-Germain, Paris. Bellon et d’autres –, il montre en 1934, l’agence Alliance Photo, d’une fraîcheur réjouissante, la se- Les Mardis de la Philo : dans ses images que « la santé est dirigée par Maria Eisner, qui va fé- conde semble datée et laborieuse. Sabine, nouvelles conférences en janvier Samedi autour d’un livre la condition première de la dérer la Nouvelle Vision à la fran- Reste une énigme, qui limite Bou- « Le Toucher. Jean-Luc Nancy » de beauté ». Boucher aime le sport, çaise. Boucher voyage à travers le cher et ses amis photographes : qui nous a quittés le 12 février 1977. Le matin, deux fois par mois. Jacques Derrida l’aventure, le ski, le camping et le monde et se lie d’amitié avec le comment afficher une telle – Y a-t-il une vérité dans l’art ? Jean avec Alain David, Jacques Derrida, On se réunira au crématorium du Francis Guibal, Catherine Malabou, canoë, le naturisme à Saint- skieur Emile Allais, futur cham- croyance en un monde bon et hy- Stassinet. Père-Lachaise, le mercredi 6 décembre – Les philosophes modernes : de Kant à Marie-Louise Mallet, Jean-Luc Nancy. Tropez (1932) ; il photographie ses pion du monde ; ce dernier publie, giéniste alors que les pires atroci- 2000, à 13 heures. Heidegger, André Akoun. 9 décembre, 9 h 30-12 h 30, amphi copines nues et en plein air, quand en 1947, une Méthode française de tés s’annonçaient en Europe ? – Regard philosophique sur les rez-de-chaussée, bâtiment B, EHESS, le genre était surtout accepté en ski, illustrée de photos de Bou- Ni fleurs ni couronnes. mentalités actuelles, Michel Lacroix. 105, boulevard Raspail, Paris. studio. On retrouve cet esprit gai cher, qui met son talent au service – Philosophie politique, André Akoun. Michel Guerrin Cet avis tient lieu de faire-part. L’accès à toutes les activités du Col- dans les portraits de jeunes Ces cycles viennent s’ajouter aux lège est libre et gratuit (dans la limite femmes sautant en l’air ou dans 72, avenue Parmentier, cycles de conférences mensuelles qui des places disponibles). ses vues dynamiques, qui a CHRISTIAN MARQUAND, ac- dans quarante-sept films dont 75011 Paris. continuent. Renseignements sur salles, montrent combien Boucher est teur, partenaire de Brigitte Bar- Une vie (1958) d’Alexandre As- répondeur : 01-44-41-46-85. Autres Quatre thèmes à 18 heures. renseignements : 01-44-41-46-80. imprégné de l’univers visuel dot dans Et Dieu créa la femme truc, Le Jour le plus long (1962) de – L’Asiathèque moderniste de l’époque (Bauhaus, (1956), est mort, mercredi 22 no- Ken Annakin et La Route de Co- – Le judaïsme, tradition et modernité, fait part avec tristesse du décès de Gilles Bernheim. surréalisme, Nouvelle Vision) qu’il vembre, à l’âge de soixante-treize rinthe (1967) de Claude Chabrol. – Le christianisme, cette religion Communications diverses adaptera à un corps qu’il veut li- ans. Hospitalisé à Ivry-sur-Seine, Il ne réapparaît ensuite à l’écran Christian POURQUIER, inconnue, F. Bœspflug, J.-P. Willaime. bérer. il était atteint depuis plusieurs qu’en 1977 dans Les Apprentis sor- – Islam et modernité sont-ils – La Fédération française des groupe- Une jeune fille bondissante il- années de la maladie d’Alzhei- ciers d’Edgardo Cozarinsky. survenu le 29 novembre 2000. compatibles ? Abdal-Haqq Guiderdoni. ments de parkinsoniens (FFGP), associa- lustre d’ailleurs la couverture de mer. Né le 15 mars 1927 à Mar- Christian Marquand a également – Introduction aux sagesses orientales : tion loi 1901, reconnue de bienfaisance, Les Français d’Iran se souviennent de le bouddhisme, Thierry-Marie Courau. vous fait part, à la suite de l’assemblée sa monographie Pierre Boucher, seille, Christian Marquand avait joué dans quelques films aux la Librairie française de Téhéran et du générale ordinaire du 26 février 2000, que photo-graphiste (Contrejour, fait ses débuts au cinéma en 1946 Etats-Unis dont Lord Jim (1965) rayonnement culturel que Christian lui Quatre thèmes à 20 heures. son siège, situé anciennement au 2, rue du 1988), dans laquelle il raconte sa dans La Belle et la Bête de Coc- de Richard Brooks et Apocalypse avait donné. Il consacra bien des années, – Regard philosophique sur les Portugal, 44000 Nantes, est transféré au vie. Pierre Boucher est né le 29 fé- teau, puis dans Quai des Orfèvres Now (1979) de Francis Coppola. Il jusqu’en 1993, au département librairie de mentalités actuelles, Michel Lacroix. 34, route de Carrières, l’Asiathèque. Sa connaissance de l’islam – Philosophie politique, André Akoun. vrier 1908 à Paris. Il entre à l’Ecole (1947) de Clouzot et dans Senso avait aussi réalisé deux films, Les 78400 Chatou. et sa compétence professionnelle en firent – Les philosophes de l’Antiquité, Tél./fax : 01-30-53-20-29. des arts appliqués en 1925, où il (1953) de Visconti. Jeune premier Grands Chemins (1962) et Candy un collaborateur précieux. Nous perdons Olivia Tellio-Gazalé. découvre les figures et gestes de la du cinéma français, il a tourné (1968). aussi un ami très cher. – L’héritage des trois monothéismes et le destin de l’Occident, Claude Geffré. L’Asiathèque éditions, Soutenances de thèse A. et C. Thiollier, Les conférences ont lieu le mardi, – M. Michel Fourcade soutiendra le 11, cité Véron, 4, place Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e. samedi 9 décembre 2000, à 14 heures, 75018 Paris. amphi E de l’université Paul-Valéry- Renseignements au 01-47-22-13-00 Montpellier-III, une thèse de doctorat ou sur le site lesmardisdelaphilo.com d’histoire, sur le sujet : Feu la moder- – Mme Marie-Claire Corsaut, me nité ? Maritain et les maritainismes. M. et M Hebuterne Jury : professeur Gérard Cholvy, et leur fille, Colloques directeur de thèse ; professeur Christian M. et Mme Legrand Amalvi (Montpellier-III) ; professeur et leurs enfants, – L’Association des lauréats de la Michel Bressolette (Toulouse-le-Mirail) ; Les familles Masset, Rohmer, chancellerie des universités de Paris P. Cottier o.p. (Rome) ; professeur Servais, Baietti, (Alcup) organise un Colloque ont la douleur de faire part du décès de Etienne Fouilloux (Lyon-II) ; professeur pluridisciplinaire sur la protection de Jacques Prevotat (Lille-III). l’environnement Anne-Marie SCHMIT, PHILOSOPHIE, MÉDECINE, DROIT, née CORSAUT, PSYCHANALYSE, LETTRES, SCIENCES, ÉCONOMIE Cours le 29 novembre 2000, à Aix-en- en Sorbonne (salle Liard), le mercredi Découvrez l’informatique chez vous Provence. 6 décembre 2000, de 9 heures à 18 heures. avec le premier organisme de formation à domicile. Prise en main du matériel, Mme Corsaut, Internet, bureautique. 128, boulevard Jean-Jaurès, – Dans le cadre de la présidence fran- ALDISA. Tél. : 01-46-67-18-90 92100 Boulogne. çaise de l’Union européenne, le ministère L’école de l’économie, des finances et de l’indus- trie organise, les 11 et 12 décembre, avec – Jacques et Christian Tual, Stages express individuels le soutien de la Commission européenne, d’hébreu biblique et moderne. ses fils, une conférence sur « Microcrédit et Maria et Sophie Tual, Institut Aleph : 01-43-43-99-81 microentreprises pour la croissance et members.spree.com/education/benaudis sa belle-fille et sa petite-fille, l’emploi ». Et ses nombreux amis, Elle sera ouverte par Laurent Fabius. saisie ont la tristesse de faire part de la Muhamed Yunus, fondateur de la disparition, le 23 novembre 2000, de Grameen Bank, y participera. Centre Pierre-Mendès-France, Denise R. TUAL, ministère de l’économie, des finances En décembre chevalier des Arts et Lettres, et de l’industrie, chevalier de la Légion d’honneur, 139, rue de Bercy, Paris-12e. fille de l’éditeur d’art Inscription : 01-55-38-21-93 par le Net a Dossier : Henri PIAZZA, www.finances.gouv.fr/DICOM/ veuve du surréaliste manifestations/microcredit/ L’école à l’heure Rolland TUAL. Ses obsèques ont eu lieu dans la plus Rectificatifs de la révolution stricte intimité. Cinéaste, productrice, réalisatrice, ses cendres retournent dans la – Dans l’annonce de Colloque parue technologique forêt de Barbizon où elle a grandi. dans le Carnet du 4 décembre, il fallait lire : « Le Consistoire de Paris organise Les cinquante meilleurs sites. J. & C. Tual, un colloque : “Le legs spirituel et 32, avenue de l’Observatoire, religieux du judaïsme allemand a Entretien avec Paul Virilio. 75014 Paris. (1750-1993)”. » a Le nouveau statut des chefs CARNET DU MONDE d’établissement. TARIFS AN 2000 - TARIF à la ligne a DÉCÈS, REMERCIEMENTS, L’argent et les jeunes : AVIS DE MESSE, le sujet tabou. ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 140 F TTC - 21,34 ¤ a L’université de tous les savoirs : TARIF ABONNÉS 120 F TTC - 18029 ¤ Professeurs d’économie, les raisons d’un triomphe. NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS documentalistes... a Les beaux livres pour Noël. 550 F TTC - 83,85 ¤ FORFAIT 10 LIGNES Toute ligne suppl. : 65 F TTC - 9,91 ¤ ...Faites travailler vos élèves THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 ¤ sur le supplément ECONOMIE du Monde : COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter un support de cours concret LE MAGAZINE DES ENSEIGNANTS QUI AVANCENT ట 01.42.17.39.80 en prise directe sur l’actualité. + 01.42.17.38.42 Fax : 01.42.17.21.36 Conditions exceptionnelles pour vos classes ! e-mail: [email protected]. Les lignes en capitales grasses sont Pour tout renseignement : CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX facturées sur la base de deux lignes. Les lignes en blanc sont obligatoires [email protected] et facturées. Tél. : 01.42.17.37.64 - Fax. : 01.42.17.21.70 36 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 EN VUE a Le grand magasin Hualian de « Têtu » organise la résistance contre les comportements à risques Pékin promet de retirer de la vente ses verres à eau ornés du nom d’Hitler en caractères chinois. Le magazine militant des gays et des lesbiennes, qui a franchi le cap des cinquante numéros, a « J’ai prié pour votre victoire et rappelle que la guerre contre le sida n’est toujours pas gagnée pour la mienne », écrit, dans son message de sympathie au « frère « L’ANNÉE 2001 marquera les 6 000 par an », estiment les révèle pourtant une prise de particulièrement chez les jeunes, George » W. Bush, Corneliu vingt ans de l’épidémie de sida. auteurs, le guide dresse un bilan conscience accrue du phénomène. le groupe des 18-25 ans, « qui Tudor, leader de l’extrême droite Vingt ans d’une guerre qui n’est tou- des comportements face à ce fléau 80 % des personnes interrogées n’ont pas connu les années noires roumaine, antisémite jours pas gagnée. » Ce n’est pas persistant. Parce que la maladie affirment être informées sur les de l’épidémie (…) et semblent les et xénophobe. vraiment un anniversaire que est d’abord et avant tout subie par modes de contamination et de pré- plus exposés. » célèbre Têtu, le mensuel des gays des personnes, il multiplie les vention du virus. 78 % d’entre elles a Les néonazis allemands harcèlent et des lesbiennes, à l’occasion de témoignages de militants d’asso- pensent qu’on n’en parle pas PARENTS HOMOSEXUELS les frères Reding, réalisateurs de la journée mondiale de lutte ciations locales, de professionnels assez, que les risques restent Dans le débat qui agite la com- Oi !Warning, film montrant un contre le sida. Avec son supplé- de la santé et de séropositifs qui importants (82 %), et plus de la munauté homosexuelle sur les skinhead carressant un ment gratuit, Têtu +, édité pour la ont « appris à vivre avec… ». moitié considèrent que les nou- nouvelles pratiques à risques, homosexuel. deuxième année avec le concours veaux traitements ne sont pas une autrement dénommées « relap- du ministère de la santé et des CAHIER PRATIQUE garantie (57 %). se » ou « bareback » (Le Monde du a Des militants antifascistes ont laboratoires pharmaceutiques, le Outre un cahier juridique sur les Mais « le sida reste, pour beau- 21 novembre), Têtu a résolument peint en rose, dans la nuit magazine organise la « résis- avancées du pacs et de la couvertu- coup, la maladie des autres », écrit choisi son camp. Rendant compte de jeudi 30 novembre à vendredi tance » contre les pratiques à re maladie universelle, ce supplé- Gilles Corman, en relevant que d’une « AG des pédés », particuliè- 1er décembre, à Ferrol en Galice, la risques et le relâchement de la ment détaille, sous la forme d’un seuls 30 % des sondés se sentent rement tumultueuse, sur le sujet, il maison natale de Franco. prévention qui, en ce moment, sus- cahier pratique, les plus récentes concernés par le virus du sida. Une s’en prend en termes vifs aux adep- citent de vifs débats à l’intérieur données médicales sur les traite- ques d’effets secondaires. Réalisé raison supplémentaire, selon lui, tes de ces comportements dange- a Le 30 novembre, jour de la communauté homosexuelle. ments et les nouvelles stratégies à la demande du mensuel par la de s’inquiéter « d’un sentiment dif- reux et dénonce le silence et la du centenaire de la mort d’Oscar Face à la recrudescence des antirétrovirales et les modes de Sofres, un sondage concernant les fus d’invulnérabilité » dans la com- « faiblesse » des autres associa- Wilde, le gouvernement contaminations, « entre 4 000 et prescriptions, sans ignorer les ris- attitudes des Français face au sida munauté homosexuelle, et tout tions. britannique a fixé à 16 ans l’âge Ayant franchi en novembre le légal des relations homosexuelles. cap des cinquante numéros pour DANS LA PRESSE tribut dans une autre affaire de sée des hommes politiques – ser- THE NEW YORK TIMES une diffusion d’environ a Jeudi 30 novembre, des mains financement partisan illégal, l’af- vent aujourd’hui l’intronisation de a La fête est peut-être terminée. 40 000 exemplaires, le magazine, anonymes ont fleuri la tombe LCI faire Urba (…) Il paraît enfin de son dessein. Au menu du congrès On ne sait pas encore si le ralen- dirigé et soutenu financièrement d’Oscar Wilde, surmontée d’un Pierre-Luc Séguillon plus en plus difficilement imagina- UDF, il a pu introduire avec succès tissement actuel de l’économie par Pierre Bergé, s’est étoffé avec sphinx dont les attributs, mutilés a Le chef de l’Etat devra s’expli- ble que les deux têtes de l’exécutif l’inversion du calendrier électoral, américaine aboutira finalement un supplément agenda de jadis par une vieille Anglaise, ont quer, sinon devant des juges qui, puissent attendre les rendez-vous dont il est l’un des plus anciens à une récession, ou est simple- 70 pages, laissant une large place longtemps servi de presse-papier selon la Constitution, ne peuvent législatif et présidentiel de 2002, militants. N’avait-il pas compris ment cet « atterrissage en dou- aux initiatives des homosexuels au conservateur du Père-Lachaise. le contraindre à rendre des comp- quel qu’en soit l’ordre, pour véri- qu’un scrutin présidentiel avant ceur » qu’Alan Greenspan s’est dans les régions, les villes moyen- tes, pas même à témoigner, du fier le soutien que leur apportent les législatives favorise les candi- efforcé si soigneusement de pré- nes et les campagnes. Dans sa a « Pourquoi Libertine Amathila, moins devant l’opinion. Un mutis- les citoyens. La dégradation de dats de premier tour, libérés des parer. Mais, dans un cas comme dernière livraison, le mensuel ministre de la santé, tient-elle me prolongé aurait valeur d’aveu. notre vie politique a atteint un tel contraintes parlementaires qui dans l’autre, cela signifie la fin consacre également un dossier à la à distribuer des préservatifs Jacques Chirac en serait durable- degré que le bon sens appellerait poussent à l’union ? L’irruption du nirvana économique de ces thèse réalisée par le docteur Sté- aux prisonniers, les femmes ment paralysé. Il perdrait progres- sans attendre dix-huit mois encore médiatique des « affaires », marte- dernières années, ce puissant phane Nadaud, pédopsychiatre, et les hommes étant séparés ? », sivement toute autorité (…) Toute- un prompt retour devant les élec- lant le nom du président de la breuvage qui comportait à la fois sur cinquante-huit enfants de qua- feint de se demander Jeremiah fois, parce que cette affaire des teurs. République, précipite naturelle- une très forte croissance, l’aug- tre à seize ans élevés par des Nambinga, homophobe, secrétaire marchés parisiens éclabousse éga- ment l’attention sur sa réélection. mentation des gains de producti- parents homosexuels. Selon lui, ils d’Etat aux prisons en Namibie, où lement le PS et l’ancien Parti répu- LE FIGARO En dénonçant une « crise morale et vité, une inflation faible et un feraient preuve d’une « émotionna- le quart des détenus sont blicain, semblable explication poli- Paul Guilbert politique profonde », Bayrou espè- bas taux de chômage. La fascina- lité plus élevée et d’une sociabilité séropositifs. tique est attendue des dirigeants a Bayrou vit à l’état présidentiel, re prendre le rôle d’ange extermi- tion universelle devant le caractè- moindre que celle de la population socialistes qui ne peuvent s’esti- comme Rocard vécut pendant si nateur de la société poltitique, re magique de la « nouvelle écono- générale ». a Une fatwa du ministère mer indemnes de justification au longtemps. Il est vrai que les cir- dont il souhaite le « renouvelle- mie » fait place à un sentiment koweïtien des affaires religieuses prétexte qu’ils ont déjà payé leur constances – cette chance cares- ment ». de malaise. Michel Delberghe combat l’homosexualité dans la prison centrale de l’émirat en autorisant les détenus à avoir avec SUR LA TOILE leurs conjoints « trois ou quatre www.planetobserver.com rapports sexuels par an ». SEXE a Un tribunal de Californie a décidé a « Je suis très confuse. Je n’en ai pas L’Europe, l’Amérique et, bientôt, le monde entier, vus de l’espace, en haute définition de restituer le nom de domaine très besoin », a déclaré Yvonne Marie convoité sex.com à M. Gary Kremen, Le Du, sœur Jeanne en religion, HORMIS les locataires des sta- cords. « Notre site a été lancé le déposé dès 1994, au détriment de franciscaine de Marie, missionnaire tions orbitales ou les astronautes 23 novembre, raconte Laurent Mas- l’éditeur de sites pornographiques au Japon, en recevant des mains des navettes spatiales, qui passent selot, président du directoire de Stephen Cohen, qui se l’était appro- de l’ambassadeur de France leur temps libre à admirer la Terre M-SAT, mais il a vite été victime de prié en 1995, en présentant à la socié- à Tokyo la légion d’honneur d’en haut, personne ne pouvait jus- son succès. On avait dimensionné té d’enregistrement Network Solu- à l’âge de 103 ans. qu’alors assister au spectacle fasci- l’outil de façon à accueillir tions un faux certificat de transfert nant qu’offre notre planète. Car 10 000 internautes simultanément. de propriété. Le site de M. Cohen, a Des babouins hamadryas, singes même si nous sommes, pour long- Mais, lundi 27 novembre au soir, installé aux îles Vierges, recevait plus jaloux, embusqués pendant trois temps encore, prisonniers de cette nous en avons eu 28 000 et un serveur de 25 millions de connexions par jours dans les montagnes entre La boule bleue qui nous cloue à sa sur- est tombé en carafe… » jour, d’une valeur estimée à plus de Mecque et Taëf, ont attendu, pour face, qui peut se targuer de bien la Pour l’heure, seuls l’Europe occi- 100 millions de dollars. – (Reuters.) lui casser son pare-brise à coups de connaître ? Le site lancé par la socié- dentale et les Etats-Unis bénéficient pierres, qu’un chauffard saoudien té française M-SAT vient nous d’une bonne définition. Grâce aux CHARITÉ repasse par l’endroit où il leur avait affranchir des contraintes de la données du satellite russe démilitari- a La société Ajeeb et l’association écrasé une guenon. pesanteur. A condition de bénéficier sé Cosmos, le sommet est atteint Human Appeal International, basées d’un accès rapide, les internautes sur l’ouest de Paris, où l’on distin- à Dubaï, proposent aux musulmans a Les amateurs de safaris-photos, peuvent désormais survoler le globe gue clairement la pyramide du Lou- fortunés d’utiliser Internet pour ver- qui les traquent avec leurs véhicules terrestre, zoomer sur la région de vre, l’Arc de triomphe et la tour Eif- ser leur zakat , ou aumône tradition- tout-terrain, font subir des stress leur choix et, éventuellement, com- fel, avec son ombre sur la ville. D’ici nelle donnée aux pauvres à l’occa- mortels aux rhinocéros noirs de mander une photo sur mesure dont 2002, M-SAT a l’ambition de couvrir sion du ramadan. – (AFP). Namibie, décimés par les la définition correspond, au mieux, le monde entier en haute définition, ramadan.ajeeb.com braconniers. à une carte au 1/50 000. en incluant des photographies Créée en 1989, la société M-SAT, Nasa et ceux de la National Oceano- accomplir un travail d’assemblage aériennes pour toutes les moyennes INFOS LOCALES a Les inondations, qui ont ravagé basée à Clermont-Ferrand, commer- graphic and Atmospheric Adminis- colossal : corriger chaque image de et grandes villes, soit une mosaïque a La chaîne de télévision M6 a 245 000 hectares de cultures en cialise des produits réalisés à partir tration), elle a emmagasiné des mil- la rotondité terrestre ; traiter les cou- de 7 000 images avec une précision ouvert un site d’informations locales 1999, ont privé, en noyant les d’images satellitaires : cartes, livres, liers de clichés. Mais collectionner leurs afin que la mer soit bleue, la au sol de l’ordre du mètre. De quoi pour la ville de Toulouse, afin d’ac- rongeurs, les paysans vietnamiens CD-Rom. Reprenant les données les photos ne fait pas un film. Pour forêt verte, les champs marron ou voir les autos en stationnement compagner le lancement de son nou- de leur traditionnel rat grillé. enregistrées par plusieurs satellites permettre aux voyageurs du cyberes- jaunes et la ville grise ; harmoniser sous ses fenêtres. veau journal régional en décroche- (le russe Cosmos, le français Spot, pace de se promener à leur guise le tout, coller les photographies les ment, « Six minutes Toulouse ». Christian Colombani les engins américains Landsat de la au-dessus de la planète, il a fallu unes aux autres et lisser les rac- Pierre Barthélémy www.m6toulouse.com

Ça c’est Paris ! par Luc Rosenzweig CE QUI est fascinant dans la cor- se écrite avaient déjà révélé au fil ces motards verts peuvent les sui- ruption, le clientélisme politique, des années, mais ce « résumé filmé vre au mètre et à la seconde près l’accaparement à son profit de l’ar- des chapitres précédents » consti- sur leur écran d’ordinateur, savoir gent de la collectivité, c’est que tuait une bonne séance de rattrapa- quand ils s’arrêtent (icône ceux qui le pratiquent finissent, à ge pour ceux qui auraient passé « stop »), quand ils aspirent ce l’usage, par trouver cela normal. quelques années sur une île déser- qu’ils doivent aspirer (icône fanion C’est là le principal enseignement te. rouge). De plus, ils sont soumis à que nous avons tiré, dimanche En revanche, notre capacité d’in- l’observation des inspecteurs de la soir, en regardant, sur M6 l’émis- dignation fut à nouveau fortement ville qui passent derrière eux, et, sion « Capital » consacrée à la Mai- sollicitée par un sujet en apparen- last but not least, des huissiers man- rie de Paris. Un adjoint au maire ce anodin par sa récurrence en datés par la concurrence pour prou- utilise deux secrétaires payées par période électorale : celui des crot- ver que le cahier des charges n’est la Ville dans sa permanence politi- tes de chien et de leur élimination pas respecté. Ces derniers comp- que ? « Et alors ?, répond l’intéres- sur les trottoirs de la Ville-lumière. tent les crottes d’une rue avant et sé. Elles font aussi du social ! » Le renouvellement de la conces- après le passage de la moto, et en Une association des maires des sion des célèbres « moto-crottes » établissent un rapport. Ils se conso- grandes villes francophones, créée a fait l’objet d’une lutte sans merci lent, eux, en envoyant à M. Decaux par Jacques Chirac, passe une bon- entre le tenant du titre, Jean- une note d’honoraires bien salée. ne partie de son budget à convier Claude Decaux, et son challenger, On se prend à rêver de la forme des édiles africains dans des hôtels une filiale de Suez-Lyonnaise. Cet- que pourrait prendre la révolte de de luxe et à des soupers fins ? «Et te dernière l’emporta en « ser- ces esclaves modernes. Si, au lieu alors ?, s’exclame son secrétaire rant » les prix au maximum. Est-ce de déverser leur récolte dans les général n’était-il pas normal que une raison pour traiter les égouts, ils allaient, tous ensemble, Chirac songeât à se donner une sta- employés à ce travail ingrat à la les déposer sur les 1 800 mètres car- ture internationale ? » On n’appre- manière du « Big Brother » de rés de parquet ciré du grand salon nait rien de plus que ce que les George Orwell ? Le reportage nous de l’Hôtel de Ville ? Nous n’en diverses investigations de la pres- montrait que les « petits chefs » de serions pas vraiment choqué. LeMonde Job: WMQ0512--0037-0 WAS LMQ0512-37 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 09:39 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0336 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / 37 LUNDI 4 DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

22.45 Mozart. Concerto pour piano DÉBATS DOCUMENTAIRES et orchestre no 21. TÉLÉVISION ARTE Avec Daniel Barenboïm, piano. Par 18.00 Paroles d’Europe. L’Europe 19.15 Michel Rocard, l’Orchestre philharmonique de Berlin, 19.00 Nature. L’Enfance multimédia. défend les femmes. Public Sénat le socialiste incompris. dir. Daniel Barenboïm. Mezzo TF 1 19.45 Météo, Arte info. 20.45 et 1.00 Le Club LCI. Le pouvoir [4/4]. Les enjeux. Histoire 23.00 Natalia Trull joue Chopin. Mezzo 20.15 360o , le reportage GEO. 18.20 Exclusif. exécutif américain est-il affaibli ? LCI 20.15 360o, le reportage GEO. 0.15 Jazz à Antibes 90. Mezzo [1/4]. L’école des pachydermes. 21.00 Nouveaux urbanismes, Des animaux et des hommes. [1/4]. 0.50 Jazz 6. Gilberto Gil « Quanta ». M6 18.58 Etre heureux comme... 20.45 Le Secret de Veronika nouveaux ghettos. Forum L’école des pachydermes. Arte 19.00 Le Bigdil. Voss aaa 22.00 Y a-t-il un syndrome 21.00 Cycle Depardon. TÉLÉFILMS 19.55 Hyper Net. Film. Rainer Werner Fassbinder (v.o.). de la guerre du Golfe ? Forum Les Années déclics. Les 20.00 Journal, Météo. 22.25 Court-circuit. Révolutionnaires du Tchad. Histoire 19.00 Le garçon qui venait de la mer. Du lundi au vendredi. 20.55 Joséphine, ange gardien. Emmanuel Finkiel (2000). 23.10 L’Expérience inoubliable. Duwayne Dunham. Disney Channel MAGAZINES Pour l’amour d’un ange. 23.55 Coffee Blues. Daniel Speck (v.o.). La mémoire traumatisée. France 3 22.10 L’Enfer du ring. Ivan Dixon. Festival 22.50 Célébrités. Le Porno Valley. 0.10 La Fête des mères. 18.30 Nulle part ailleurs. 23.10 Ghetto. Planète 22.15 Le Détour. Pierre Salvadori. TV 5 Les cadeaux de Noël des stars. Chris Van der Stappen. Les restos du cœur. Canal + e Roy Disney. 23.15 L’Art sous le III Reich. [1/2]. 0.15 Le Chien. François Chalais. Festival 22.35 Hélas pour moi aaa 18.30 L’Invité de PLS. Mickael Jay. LCI L’orchestration du pouvoir. Odyssée 0.15 Football. Présentation des rencontres Film. Jean-Luc Godard. 20.50 Jour après jour. Grandir avec 23.45 Baden Powell, un vieil ami. Mezzo de la deuxième journée de la deuxième 0.25 Tatort. L’Age du danger. COURTS MÉTRAGES phase de la Ligue des champions. une maladie rare : le courage avant 23.50 Winston Churchill. 20.45 Le Secret de l’âge. Mois après mois : les victoires 0.50 Exclusif. M6 sur soi-même. Avec David Douillet ; [2/4]. Vaincre ou mourir - 22.25 Court-circuit 1. Veronika Voss aaa L’heure de gloire 1940-1942. Histoire Du lundi au vendredi. Rainer Werner Fassbinder. Thierry Soublin ; 18.55 Mission 1 million. Edwige Antier. France 2 Emmanuel Finkiel. Arte Avec Rosel Zech, FRANCE 2 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.00 La Route. SPORTS EN DIRECT 23.55 Court-circuit 2. Hilmar Thate (Allemagne, 1981, Coffee Blues. Daniel Speck. N., v.o., 100 min). Arte 18.30 JAG. 20.05 Une nounou d’enfer &. Antoine et Lio. Canal Jimmy 19.20 Lundi, c’est Julie. 20.00 Football. Championnat de D 2 : La Fête des mères. 21.00 Maudite Aphrodite aa 20.40 Décrochages info, Cinésix. 22.50 Célébrités. Chris Van der Stappen. Arte 19.50 Un gars, une fille. Charles Aznavour ; Stéphane Freiss ; Niort - Montpellier. Eurosport Woody Allen (Etats-Unis, 1995, 20.50 Cuisine américaine v.o., 95 min). Paris Première 20.00 Journal, Météo. Film. Jean-Yves Pitoun &. Marie-Claude Pietragalla ; 20.55 Football. Championnat d’Angleterre : SÉRIES Adriana Karembeu. TF 1 Sunderland - Everton. Canal + vert 21.00 Drôle d’endroit 20.50 Jour après jour. Grandir avec une 22.35 Les Yeux de Laura Mars a pour une rencontre aa maladie rare : le courage avant l’âge. Film. Irvin Kershner %. 23.00 Argent public, argent privé. 20.30 Babes in the Wood. Le nouveau 23.00 Argent public, argent privé. 0.25 Plus vite que la musique. Invités : Frédéric Beigbeder, MUSIQUE François Dupeyron (France, voisin (v.o.). %. Canal Jimmy 1988, 95 min) &. Cinéstar 2 L’argent de poche. Vincent Peillon. L’argent de poche. Les lycées de PACA. Centuri. Les lycées de PACA. 19.00 Compay Segundo. 20.55 Joséphine, ange gardien. 22.15 Les Belles de nuit aaa RADIO Pour l’amour d’un ange. TF 1 0.35 Journal, Météo. RMI Guyane. France 2 Bruxelles 1999. Mezzo René Clair (France, 1952, 0.05 Strip-tease. 21.00 Le Mikado. 22.35 Sports Night. N., 80 min). Disney Channel Shoe Money Tonight (v.o.). Série Club FRANCE 3 FRANCE-CULTURE Droit commun. Marc et René. Opérette de Gilbert. 22.30 Petits meurtres entre amis aa Faut pas pousser. France 3 22.45 McCallum. Les Soupçons. %. TMC Danny Boyle (Grande-Bretagne, Par l’Orchestre de Sydney et 18.15 Un livre, un jour. 20.30 Décibels. Musique et addiction. 1.00 L’Entretien. les Chœurs de l’Opéra australien, 23.00 Bakersfield Pd. 1994, 90 min) ?. Téva 18.20 Questions pour un champion. A l’occasion du séminaire organisé Invité : Denis Kessler. France 2 dir. Andrew Greene. Muzzik A Bullet for Stiles (v.o.). &. Série Club 22.35 Hélas pour moi aaa par l’IREMA, les 8 et 9 décembre Jean-Luc Godard (France - Suisse, 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. à l’Institut Pierre et Marie Curie 1992, 80 min). Arte 20.10 Tout le sport. sur le thème sensorialité et addiction, 22.35 Scènes de ménage dans 20.20 C’est mon choix... ce soir. musique et drogue. un centre commercial aa 20.55 Les Marmottes 22.12 Multipistes. Paul Mazursky (Etats-Unis, 1991, Film. Elie Chouraqui. 22.30 Surpris par la nuit. Raison de plus. v.o., 85 min) ?. Paris Première 22.40 Météo, Soir 3. 0.05 Du jour au lendemain. Eric Holder. M6 ARTE ODYSSÉE 22.35 La Nuit américaine aaa 23.10 L’Expérience inoubliable. François Truffaut (France, La mémoire traumatisée. 1973, 110 min) &. Cinétoile FRANCE-MUSIQUES 18.55 Mission 1 million 20.45 Le Secret 23.15 L’Art sous le IIIe Reich [1/2] 0.05 Strip-tease. Droit commun. 22.35 Copland aa de Veronika Voss aaa Marc et René. Faut pas pousser. 20.00 Les Muses en dialogue. Du lundi au vendredi à 18 h 55 – à Ce documentaire de la BBC est une James Mangold (Etats-Unis, 1997, Œuvres de Gluck, Cantemir, Toderini, la place des séries américaines Rainer W. Fassbinder s’est inspiré démonstration remarquable, avec v.o., 105 min) &. Cinéstar 2 CANAL + Ayin, Süssmayer, Kraus, sultan Murad II, Han, Boboesky, Mozart. qu’on croyait inamovibles –, ce jeu de la fin dramatique de Sybille une grande richesse d’illustrations, 23.15 A la campagne aa Schmitz, une vedette du cinéma Manuel Poirier (France, 1995, f En clair jusqu’à 20.35 22.30 Jazz, suivez le thème. est animé par Alexandre Delperier. de ce que pouvait être la politique 110 min) &. Canal + Vert 23.00 Le Conversatoire. nazi, toxicomane, qui s’était suici- 18.00 Daria &. Saison chinoise. Une équipe (cinq candidats) doit culturelle sous le régime nazi. La 23.30 Le Déclin de l’empire 0.00 Tapage nocturne. dée en 1955. Tournant en noir et 18.30 Nulle part ailleurs (classique). répondre aux neuf questions po- culture faisait partie d’un grand américain aa Les restos du cœur. blanc pour retrouver une certaine Denys Arcand (Canada, 1985, sées, mais au final un seul candidat tout et devait refléter l’idéologie et 20.35 Urban Legend. Film. Jamie Blanks ?. RADIO CLASSIQUE esthétique, Fassbinder s’est inté- 100 min) &. Cinéstar 1 22.10 Peau neuve a peut gagner. Une dimension stra- en faciliter la diffusion. « L’art alle- 0.05 L’Homme d’Aran aaa Film. Emilie Deleuze &. 20.40 Les Rendez-vous du soir. ressé au thème de la déchéance Cycle Pierre Boulez. Œuvres Robert J. Flaherty (GB, 1934, N., 23.49 Histoire muette. L’éléphant &. tégique et des questions plus diffi- provoquée sans chercher la mand crée une nouvelle philosophie de Debussy, Grisey, Birtwistel, v.o., 80 min) &. Ciné Classics ciles que celles de « Qui veut ga- moindre ressemblance physique passionnée de la vie, il porte les 23.55 Les Enfants du siècle Manoury, Dalbavie, Boulez. 0.20 Border Line aa (version courte) 22.40 Les Rendez-vous du soir (suite). gner des millions ? », animé par entre Sybille et Veronika (Rosel signes d’une volonté nationale », af- Danièle Dubroux (France - Suisse, Film. Diane Kurys &. Œuvres de Mozart, Beethoven, Jean-Pierre Foucault sur TF 1. Zech). firmait Goebbels. 1991, 90 min) &. Cinéstar 2 1.40 Boxe hebdo. Schubert, Loewe.

MARDI 5 DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

23.15 Les Dossiers de l’Histoire. 21.00 Riccardo Muti 13.00 L’Or et la femme aa DÉBATS Le Koursk, tragédie dans la mer Rowland V. Lee (EU, 1937, N., TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE & Barbara Frittoli. v.o., 110 min) &. Ciné Classics de Barents. France 3 Par l’Orchestre philharmonique 18.00 Studio ouvert. 0.50 Top bab. Spécial Japon. et le Chœur de la Scala de Milan, 13.55 Drôle de drame aa 14.05 100 % question. L’ancienne économie est-elle Invité : Marc Zermati. Canal Jimmy dir. Riccardo Muti. Muzzik Marcel Carné (France, 1937, TF 1 14.35 La Cinquième rencontre... menacée par la nouvelle ? N., 105 min). Festival Les cinq piliers de la religion Invités : Charles Beigbeder, 21.40 Soirée Roland de Lassus. 13.55 Les Feux de l’amour. musulmane. DOCUMENTAIRES Motets. Interprété, en 1994, 16.00 Aliens, le retour aa Paul Dubrule, Sylvie Ouziel, 15.40 Les Dessous de Palm Beach. 16.05 Motivées, motivés. Philippe Jaffre. Public Sénat par l’Ensemble Currende, James Cameron (Etats-Unis, 1986, 16.35 7 à la maison. 16.35 Les Ecrans du savoir. 20.50 Le Club LCI. 17.00 « Le Provençal », dir. Eric Van Nevel. v.o., 135 min) ?. Ciné Cinémas 3 17.30 Sunset Beach. 17.30 100 % question 2e génération. La parité hommes-femmes. LCI quotidien d’un pouvoir. Planète 22.00 Requiem et Responsoria. 16.40 A la campagne aa 18.20 Exclusif. 18.00 Mise au point. 21.00 Jésus et son temps. Forum Avec l’Ensemble Hilliard et l’ensemble Manuel Poirier (France, 1995, 18.25 La chauve-souris qui décoda 110 min) &. Canal + Vert 19.00 Le Bigdil. 18.30 Geoff et les ornithorynques. 22.00 Le Petit Monde The Tallis Scholars, dir. Luc Brewaeys. le langage des grenouilles. TMC 22.30 Responsoria pro triduo sacro. Par 17.45 Copland aa 20.00 Journal. 19.00 Archimède. des Pygmées. Forum 19.10 Soldats de la paix l’ensemble The Tallis Scholars, James Mangold (Etats-Unis, 1997, 20.30 Répondez-nous. Pierre Moscovici. 19.45 Météo, Arte info. 23.00 Bosnie, les élections à Sarajevo. Planète dir. Peter Philipps. Mezzo 105 min) &. Cinéstar 2 20.55 Association de malfaiteurs 20.15 360o , le reportage GEO. et après ? Forum 20.00 1948, l’expulsion. 23.15 « Tom Jones ». 19.30 La Discrète aa Film. Claude Zidi. Des animaux et des hommes [2/4]. Récit d’Elias Sanbar. Planète Opéra de Philidor. Christian Vincent (France, 1990, 22.50 Le Temps d’un tournage. 20.45 La Vie en face. MAGAZINES 20.30 Pablo Escobar, l’empereur Par l’orchestre du théâtre 90 min) &. Cinéstar 2 22.55 Ciel mon mardi ! Zinat, une journée particulière. de Drottningholm, 21.40 Thema. Klaus Kinski. de la cocaïne. Odyssée 20.30 La Bible aa 1.15 Les Rendez-vous de l’entreprise. 14.35 La Cinquième rencontre... dir. Nicholas McGegan. Mezzo John Huston (It. - EU, 1966, 21.41 «Je ne suis pas un acteur» 20.45 La Vie en face. 165 min) &. Ciné Cinémas 1 22.25 L’important c’est d’aimer a Les cinq piliers de la religion Zinat, une journée particulière. Arte 0.05 Marciac Sweet 2000. Muzzik FRANCE 2 Film. Andrzej Zulawski. musulmane. 20.45 Stand by Me aa 21.00 Churchill. 0.15 Music Planet. Sting. Invités : Dora Mabrouk, TÉLÉFILMS Rob Reiner (Etats-Unis, 1986, 13.55 L’Enquêteur. Azouz Begag. La Cinquième [3/4]. Le chemin de la victoire (octobre 90 min) &. Cinéstar 1 1942-Yalta, février 1945). Histoire 14.55 En quête de preuves. 15.40 Le Vrai Journal. 20.45 Les Seigneurs aa M6 Interview d’Alain Madelin ; 21.00 Raphaël. Mezzo 19.00 La Nouvelle Arche. 15.45 La Chance aux chansons. Ken Kwapis. Disney Channel Philip Kaufman (Etats-Unis, 1979, 16.50 Des chiffres et des lettres. 13.35 Un détective Le clan Dominati ; Vacances à Bali ; 21.25 Naissance du christianisme. 115 min) !. Cinéfaz Municipales à Toulouse ; [1/4]. La paix romaine. Planète 20.30 Stirn et Stern. 17.20 et 22.55 Un livre. pas comme les autres. Affaire James Bulger. Canal + Peter Kassovitz. Festival Téléfilm. John Llewellyn Moxey &. 21.25 L’Art sous le IIIe Reich. 17.25 Qui est qui ? 17.00 Les Lumières du music-hall. [1/2]. L’orchestration 22.35 Les Intrus. 18.00 70’s Show. 15.25 The Practice &. Bing Crosby. Paris Première du pouvoir. Odyssée David Payne. RTL 9 18.30 JAG. 16.10 M comme musique. 18.15 Comme au cinéma. 21.41 Thema. 22.50 Liste noire 19.20 Mardi, c’est Julie. 17.20 Kid et compagnie. Les ados et le cinéma. « Je ne suis pas un acteur ». Arte pour Maison Blanche. 19.50 Un gars, une fille. 18.05 Le Clown. Invités : Pascal Légitimus ; Conrad Janis. %. M6 Chantal Lauby ; Claire Keim ; 22.50 Les Kogis, une tribu indienne 20.00 Journal, Météo. 18.55 Mission 1 million. Boris Terral. TV 5 19.50 I-minute, Le Six Minutes, Météo. en Colombie. Odyssée SÉRIES 20.50 Et au milieu coule une rivière a 18.30 L’Invité de PLS. 23.45 L’Egypte. Post mortem. Odyssée Film. Robert Redford. 20.05 Une nounou d’enfer &. François Léotard. LCI 23.00 Fous d’humour. 20.40 E=M6 Découverte. 23.55 La Guerre des Boers. Histoire 17.20 Les Brigades du Tigre. 0.55 Journal, Météo. 18.55 Nulle part ailleurs. Le village maudit. Festival 20.50 E=M6 spécial. Invités : Doctor L ; Etienne 0.10 La Case de l’oncle Doc. 1.20 Nous nous sommes tant aimés a Que mangeons-nous vraiment ? De Crécy ; Night Shyamalan. Canal + L’Insoumis. Maquis rouges 17.40 Code Quantum. Film. Ettore Scola (v.o.). 22.50 Liste noire pour Maison Blanche. et gueules noires. France 3 19.00 La Quotidienne. Docteur Ruth. &. Série Club Téléfilm. Conrad Janis %. Mon travail, mon argent. Téva 0.10 Guerres bactériologiques. 18.00 70’s Show. Chasse. &. France 2 FRANCE 3 0.40 Two %. [1/2]. Les laborantins 20.00 Les Anges du bonheur. 19.00 Archimède. de l’Apocalypse. Planète La clinique des souris blanches. Les Ecart de conduite. &. Téva 13.55 et 1.00 C’est mon choix. unicellulaires au secours de l’homme. 0.40 Le Dernier Jour 20.05 Une nounou d’enfer. 20.50 Et au milieu 14.50 Le Magazine du Sénat. RADIO Chirurgie cardiaque : on ouvre le de Marylin Monroe. Odyssée Pour le meilleur 15.00 Questions au gouvernement. parapluie. Portrait de Craig Venter, et pour le pire. &. M6 coule une rivière a le seigneur des gènes. Arte Robert Redford. Avec Brad Pitt, 16.05 Les Pieds sur l’herbe. FRANCE-CULTURE SPORTS EN DIRECT 20.40 Le Visiteur. Craig Sheffer, Tom Skerrit (EU, 16.35 MNK, A toi l’actu@. 20.50 E=M6 spécial. Le procès. &. Série Club Que mangeons-nous vraiment ? M6 1992, 125 min). France 2 17.50 C’est pas sorcier. Les lasers. 19.30 In vivo. Physique quantique. 21.30 Friends. The One Where 16.00 Football. 21.00 Tarzan, l’homme-singe aa 18.15 Un livre, un jour. 20.30 Perspectives contemporaines. 20.55 Avis de tempêtes. France 3 Coupe de l’UEFA. Stuttgart - Ross Got High (v.o.). &. Canal Jimmy WS Van Dyke (Etats-Unis, 1932, 18.20 Questions pour un champion. La Vie inimitable, 21.00 Le Gai Savoir. Feyenoord Rotterdam. Pathé Sport 21.35 First Wave. N., 100 min) &. Cinétoile de Jean-Christophe Valtat. ème 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. Les philosophes sont-ils des machos ? 20.00 Volley-ball. Les observateurs du ciel. 13 RUE 21.00 Week-end à Zuydcoote aa 22.12 Multipistes. Invités : André Comte-Sponville ; Ligue des champions masculine. 22.15 Harsh Realm. 20.10 Tout le sport. Luc Ferry ; Evelyne Pisier ; Henri Verneuil (France, 1964, 22.30 Surpris par la nuit. Vienne (Aut.) - Paris. Pathé Sport Camera Obscura (v.o.) &. Série Club Sylviane Agacinski ; 120 min) %. Ciné Cinémas 3 20.20 C’est mon choix... ce soir. Ramon Gomez de la Serna. Armelle Le Bras-Chopard ; 20.40 Football. Ligue des champions. 22.25 Babes in the Wood. Le nouveau 22.20 Air Force One aa 20.55 Avis de tempêtes. 0.05 Du jour au lendemain. Cynthia Fleury. Paris Première Arsenal - Bayern Munich. Canal + vert voisin (v.o.) %. Canal Jimmy Wolfgang Petersen (Etats-Unis, 1997, 22.45 Météo, Soir 3. 21.05 Temps présent. 20.45 Football. Ligue des champions. 22.30 Ally McBeal. v.o., 125 min) &. Cinéstar 2 23.15 Les Dossiers de l’Histoire. FRANCE-MUSIQUES Pas de place pour les prématurés. Lyon - Spartak Moscou. Canal + Fool’s Night Out (v.o.). &. Téva 23.00 La Griffe aa Le Koursk, tragédie Nos amis les chasseurs. TV 5 22.55 Two Fat Ladies. Fish Franklin J. Schaffner (EU, 1967, v.o., dans la mer de Barents. 18.00 Le jazz est un roman. 105 min) &. Ciné Cinémas 3 22.15 Ça se discute. Transsexuels, MUSIQUE and Shellfish (v.o.) &. Canal Jimmy 0.10 La Case de l’oncle Doc. L’Insoumis. Mort et résurrection de Bill Evans. hermaphrodites, travestis, 23.00 Bakersfield Pd. 0.05 Le Filet aa Maquis rouges et gueules noires. 19.07 A côté de la plaque. androgynes : Comment vit-on 18.30 Anne-Sophie Mutter. Lucky 13 (v.o.). &. Série Club Emilio Fernandez (Mexique, 1953, la frontière des deux sexes ? TV 5 N., v.o., 85 min) &. Ciné Classics 20.00 Un mardi idéal. Théâtre des Champs-Elysées, 1998. CANAL + Invités : Claire-Marie Leguay, Avec Lambert Orkis, piano. Mezzo 23.25 Taxi. The Ten Percent 22.55 Ciel mon mardi ! Solution (v.o.) &. Série Club 0.25 Croix de fer aa pianiste ; Slonovsky Bal ; Les médecines parallèles : Sam Peckinpah (All. - GB, 1977, 13.45 Gloria. Film. Sidney Lumet %. Trio Henri Texier ; Romane. 19.30 La Nuit 23.45 The Practice. Dans la bataille révélation ou charlatanisme ? 130 min) ?. Cinéfaz 15.40 Le Vrai Journal. 22.30 Jazz, suivez le thème. Invité : Francis Huster. TF 1 des musiciens 1999. Muzzik (v.o.). &. Série Club 1.00 Alien, la résurrection aaa 16.30 Peau neuve a Born to be Blue. Jean-Pierre Jeunet (EU, 1997, Film. Emilie Deleuze. &. 23.00 Le Conversatoire. 110 min) ?. Ciné Cinémas 1 17.59 Entre chien et chat. Marie-Claire Alain, organiste. f En clair jusqu’à 20.45 18.00 Daria. RADIO CLASSIQUE 18.30 Nulle part ailleurs. 18.30 L’Actualité musicale. 20.15 Football. 20.40 Les Rendez-vous du soir. ARTE qui est la chance du film. On passe FRANCE 3 Ligue des champions. Le concert de 1834 à la Société des 20.45 Lyon - Spartak Moscou. 20.45 Zinat, du récit d’une élection (enjeu 23.15 Le « Koursk » : tragédie Concerts du Conservatoire. Œuvres 22.45 Football. Résumés. de Beethoven, Rossini, Mercadante, une journée particulière connu) à une chronique domes- dans la mer de Barents 23.30 Spin City &. Bellini, Franchomme, Von Weber. En février 1999, une sage-femme, tique révélatrice de toutes les évo- « Qu’est-il arrivé au Koursk ? Je ne 0.00 Couvre-feu 22.35 Les Rendez-vous du soir (suite). Œuvres de Dvorak, Grieg, Sibelius. Zinat, qui est une figure locale de lutions et contradictions du pays. pense pas que nos autorités nous le Film. Edward Zwick (v.o.) %. Queshm, petite île du golfe Per- Tandis que Zinat, volubile, rieuse, diront. » Ce film, réalisé par la télé- sique au sud de l’Iran, se présente s’affaire dans sa cuisine, parents et vision norvégienne TV 2, ne tente SIGNIFICATION DES SYMBOLES aux élections locales dans son vil- amis défilent tout au long de la pas d’expliquer les causes de l’ac- Les codes du CSA Les cotes des films lage et l’emporte sur son mari. journée pour donner les dernières cident du sous-marin nucléaire, & Tous publics a On peut voir Faute d’avoir l’autorisation de fil- nouvelles de l’extérieur, apporter mais fait revivre l’approche du % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer ? aaa mer les élections dans le village, le soutien et conseils ou, au Koursk par l’un des plongeurs et 1.20 Nous nous sommes Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique tant aimés a ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + réalisateur iranien Ebrahim Mokh- contraire, tenter de faire pression rapporte les échanges entre ! Public adulte DD Dernière diffusion tari a installé sa caméra chez Zinat pour qu’elle renonce à sa candida- l’équipe norvégienne et des res- Ettore Scola. Avec Nino Manfredi, Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Vittorio Gassman (Italie, 1974, # et son mari. Unité de lieu imposée ture au bénéfice de son mari. ponsables militaires russes. v.o., 115 min). France 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0512--0038-0 WAS LMQ0512-38 Op.: XX Rev.: 04-12-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0337 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 Le don du trésor La riposte des avocats d’Augusto Pinochet par Pierre Georges auprès de la cour d’appel de Santiago DANS le vocabulaire usuel du pour suspects, invérifiables. Et politique aux prises avec les af- même, selon un mot poétique, freux juges tourmenteurs, il est un pour « abracadabrantesques ». Ce mot auquel on prédit désormais le qui, normalement, aurait dû suf- Les défenseurs veulent obtenir l’annulation de l’inculpation et de l’assignation à résidence plus grand avenir : celui de fire à laisser les morts enterrer les « don ». Depuis que la bonne dons. Las, la bonne Mme Cassetta, BUENOS AIRES cien dictateur parce qu’il estime de Santiago), qui est solidement sation institutionnelle ou peut Mme Cassetta, présentée entre surnommée par ses proches la de notre correspondante régionale qu’il est « l’auteur intellectuel » des gardée par des effectifs militaires. compromettre la sécurité du pays. ». guillemets prophylactiques, Cassette, ne sut pas tenir totale- L’ordre d’inculpation et d’assi- soixante-quinze enlèvements et as- Le vieux caudillo a accueilli avec De son côté, le général à la re- comme la « trésorière occulte pré- ment sa langue sur cette grande gnation à résidence du général Au- sassinats de prisonniers politiques « sérénité » l’annonce de son in- traite Rafael Villarroel, ex-vice sumée » du RPR a un peu craqué entreprise charitable. Il faut dire gusto Pinochet, lancé vendredi commis en octobre 1973, un mois culpation, a-t-on indiqué dans son commandant en chef des forces ar- devant les magistrats, le terme a qu’elle y fut largement aidée par 1er décembre par le juge Juan Guz- après le coup d’Etat militaire contre entourage. mées, a déclaré que les partisans du fait une entrée fracassante dans le des magistrats ayant, eux, le don, man, restera en suspens jusqu’au le président socialiste, Salvador Al- En revanche, un grand malaise général Pinochet étaient en «état dictionnaire dit du Landerneau. et l’art, du chaud et froid. Relaxée milieu de la semaine, les avocats de lende, par une unité militaire s’est emparé des militaires. Le géné- d’alerte ». Aux termes d’un accord Alors, qu’est-ce qu’un « don » ? un soir, en garde à vue le lende- la défense ayant présenté, dès le connue sous le nom de Caravane de ral Ricardo Izurieta, qui a succédé passé en mars dernier avec des avo- Le don est une contribution vo- main matin, et sans doute incitée lendemain, un recours visant à an- la mort. au général Pinochet à la tête des cats de défense des droits de lontaire, généreuse, amicale, cha- à réfléchir sur la délicieuse pers- nuler la décision du magistrat au- forces armées en mars 1998, a de- l’homme, les forces armées se sont ritable, du chef d’entreprise, lors pective de passer éventuellement près de la cour d’appel de Santiago. LE MALAISE DES MILITAIRES mandé, samedi, que soit convoqué engagées à fournir des informations d’une passation de marché public. Noël en prison, cette dame de Selon les avocats de l’ancien dic- Le magistrat a rappelé, dimanche le Conseil de sécurité nationale (Co- permettant de faire la lumière sur le Il est tellement soucieux de l’ob- charité dut considérer qu’elle avait tateur, la décision du juge Guzman 3 décembre, qu’il avait déjà procédé sena). Mais cette demande a été re- sort réservé à plus d’un millier d’op- tenir, et tellement content de assez donné. Humain, non ? est illégale, car le magistrat aurait à un interrogatoire de l’ex-dictateur, jetée par le vice-président, Jose Mi- posants disparus pendant la dicta- l’avoir obtenu, ce marché, que ce De ce qu’elle dit, avec d’autres dû au préalable interroger le général il y a un an, par l’intermédiaire d’un guel Insulza, qui assure l’intérim en ture (1973-1990). bienfaiteur ne peut s’empêcher de repentants, les juges retinrent Pinochet et attendre que le vieux questionnaire qu’il avait envoyé à l’absence du président Ricardo La- La presse chilienne soulignait faire un don. C’est son ex-voto à donc la conviction qu’ils étaient caudillo, âgé de quatre-vingt-cinq Londres, où était détenu le général gos actuellement en visite au pourtant, ce week-end, que cet ac- lui. Ou son denier du culte. tombés sur tout un système de ans, soit soumis aux examens de Pinochet sur ordre du juge espagnol Mexique et qui doit rentrer au Chili cord, devant être effectif d’ici au L’homme heureux donne. Le pa- dons. De dons, comme les prêts, à santé mentale qu’exige la loi Baltazar Garzon. Le juge Guzman mardi. 6 janvier prochain, risquait de ne tron moderne, s’il veut avoir le taux unique. La charité étant sé- chilienne dans le cas de prévenus est apparu à la porte de sa maison Le Cosena, qui regroupe, outre le pas se concrétiser. Les militaires plaisir et l’avantage de gérer le vèrement réglementée en ce pays, âgés de plus de soixante-dix ans. Les de Santiago où une trentaine de chef de l’Etat, le ministre de la dé- possédant des informations pour- parc d’ascenseurs ou le chauffage il était convenu que toute entre- trois magistrats de la cinquième partisans de Pinochet étaient venus fense, le président du Sénat, le raient à présent se montrer plus ré- de quelque empire immobilier, ne prise retenue ferait un geste. A chambre de la cour d’appel devaient manifester leur colère. Serein, le contrôleur général de la République ticents à les communiquer, par soli- fait pas ses placements en bons 2 % le geste ! Ni plus, c’eût été du entamer, lundi, l’examen du recours magistrat a échangé quelques mots et les chefs des trois armes et de la darité envers le général Pinochet, du Trésor. Mais en dons aux tréso- racket ! Ni moins, cela eût consti- et demanderont au juge Guzman avec la presse. police militarisée des carabiniers, mais aussi par crainte des pour- riers. tué une misérable aumône ! d’exposer les raisons qui l’ont pous- Le général Pinochet n’a pas rega- est chargé, selon la Constitution, de suites judiciaires pouvant découler Un défunt, récemment, nous Don, don, dondaine ! Cette sé à inculper et à assigner à rési- gné la capitale et se trouve toujours conseiller le président « face à un de leurs révélations. avait expliqué tout cela dans une douce musique céleste, commu- dence l’ancien homme fort du Chili. au bord de la mer dans sa résidence fait, un acte ou une matière qui af- cassette restée fameuse, quoiqu’à nément appréciée, finit par consti- Le juge Guzman a inculpé l’an- de Bucalemu (120 km au sud-ouest fecte gravement les bases de l’organi- Christine Legrand ne pas diffuser aux heures de tuer une grande aubaine : 600 mil- grande écoute, vu son caractère lions de francs. Et même un prodigieusement pornographique fameux trésor. Il fallut donc ins- et irréfutablement posthume. Ce taurer une grille de répartition des brave homme, grand collecteur de dons, en fonction des différentes dons devant l’éternel et son parti, chapelles. Le mieux-sollicitant, en le RPR, y racontait que les entre- l’occurrence le RPR, reçut plus. prises avaient l’âme instinctive- Normal, c’est un parti qui avait ment charitable. Dès lors que l’on tout en la région, notamment le savait les implorer amicalement, pouvoir, pour inspirer les dons ! quoique fermement. Cela pouvait Bref, les dons affluèrent. Et le chef se résumer d’un mot, d’une du parti, dira, sans penser à mal, phrase plutôt, lapidaire : «Tu la douce Mme Cassetta, fut le pre- veux ? Tu donnes ! ». mier informé de l’exquis esprit Les propos d’outre-tombe de ce d’humanité, de l’admirable souci grand romantique furent tenus de charité des entreprises élues. Mesures d’indemnisation pour les producteurs de farines animales UN ARRÊTÉ a été publié au Journal officiel, samedi 2 décembre, officia- lisant les nouvelles découpes des pièces de viande issues de la carcasse d’animaux bovins de plus de douze mois qui sont en contact avec la co- lonne vertébrale. Ce texte vise à éliminer les os dans les morceaux ven- dus aux consommateurs. Dans le même numéro est publié le décret fixant le montant des indemnisations destinées aux producteurs de graisses et farines animales, après la décision du gouvernement, le 14 novembre, de supprimer les farines carnées dans l’alimentation ani- male. Le gouvernement a décidé d’indemniser ces producteurs selon un barème fixé en fonction des quantités qui étaient produites et selon chaque catégorie de produits (farine d’os, graisse de volaille...). Ces in- demnisations vont de 1 600 francs à 2 600 francs par tonne. Tunis nie vouloir bâillonner la Ligue des droits de l’homme EN RÉPONSE aux critiques, le gouvernement tunisien a nié, samedi 2 décembre, être impliqué dans le gel des activités de la direction de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH). « Les autorités tuni- siennes souhaitent que les véritables amis de la Tunisie et l’opinion pu- blique d’une façon générale ne se laissent pas duper par des campagnes épisodiques menées par des professionnels du dénigrement », a déclaré le ministère des droits de l’homme et de la communication, avant d’ajou- ter que « les droits de l’homme font partie des choix majeurs de la politique du président Ben Ali, [et que] la LTDH est un acquis national qu’il convient de préserver de toute atteinte à son indépendance d’où qu’elle vienne ». Quatre membres de la Ligue, dont deux sont militants du Rassemble- ment constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir), avaient porté plainte contre la direction de la LTDH en arguant que son élection, fin octobre, était illégale en raison d’irrégularités observées à l’assemblée élective. – (Reuters.)

DÉPÊCHES a CLONAGE : les scientifiques du Roslin Institute d’Édimbourg ont créé par clonage, selon le Mail on Sunday du 3 décembre, une poule ca- pable de fabriquer des protéines génétiquement modifiées, destinées à la fabrication de médicaments anticancéreux, notamment contre le mé- lanome ou le cancer du sein. Ces protéines pourront être extraites du blanc des œufs pondus par l’animal, baptisé « Britney » et qui devrait être présenté à la presse mercredi 6 décembre. a ESPACE : arrivés, samedi 2 décembre, à bord de la navette Endea- vour, les astronautes Joe Tanner et Carlos Noriega, qui devaient ins- taller, dimanche 3 décembre, deux panneaux solaires sur la station spatiale internationale, ont interrompu leur tâche après n’en avoir dé- ployé qu’un. Après sept heures et demie de sortie dans l’espace – soit une heure de plus que prévu –, les deux hommes ont été rappelés dans la navette, Carlos Noriega souffrant d’une irritation oculaire. Le panneau déployé fournit déjà de l’électricité à un rythme satisfaisant, mais un de ses éléments n’est pas assez tendu. L’autre est resté dans son coffre parce qu’une goupille ne réagissait pas à une télé- commande utilisée pour en provoquer l’ouverture. La NASA envisa- geait de refaire une tentative, lundi 4 décembre, avec les seules télé- commandes, ou d’attendre la deuxième sortie dans l’espace programmée pour mardi 5 décembre. – (Reuters.)

Tirage du Monde daté dimanche 3-lundi 4 décembre 2000 : 572 457 exemplaires. 1 - 3 MARDI 5 DÉCEMBRE 2000

BOUSSOLE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI ET DU MANAGEMENT Variation du PIB L’atterrissage b Les compagnons du Devoir jouent la carte des métiers. américain 3 382 familles de cinq générations en % en douceur Leur démarche apparaît aujourd’hui comme une 5,2 ont répondu à un appel du laboratoire 4,2 de l’économie alternative efficace pour la formation 3,5 pharmaceutique Novartis Pharma et de la Effectifs des américaine est mis compagnons professionnelle des jeunes apprentis Fondation nationale de gérontologie. 4 500 19992000 2001 en doute : (page VII) Source : OCDE Ces « tribus » vivent davantage en milieu rural la croissance est b Pour reconvertir ses troupes, 1 700 que l’ensemble des Français 1 020 tombée de 5,6 % au deuxième trimestre la gendarmerie a signé, OFFRES D’EMPLOIS à 2,4 % au troisième trimestre (page VI) le 26 septembre dernier, 19881994 2000 De la page X (page IV) une convention de partenariat à la page XXXVI avec le géant de l’intérim Manpower (page IX)

Le sommet de Nice clôt six mois d’une présidence terne. Europe : la France achève Sauf accord à l’arraché, la réforme de l’Union risque de capoter son mandat sans cocorico h ! les divines surprises ! défense européenne, dont elle est, elle être reconnue à l’Eurogroupe, Un bilan mitigé Lundi 27 novembre, avec la Grande-Bretagne, l’un des dont Laurent Fabius annonçait accord sur la taxation de parrains. Sachant qu’elle serait avec une belle énergie, il y a six A l’épargne ; le lendemain, jugée à cette aune, elle s’est davan- mois, qu’il allait lui donner les consensus sur l’Agenda social. Le tage préoccupée de l’avenir de la moyens de coordonner efficace- LES AVANCÉESAVANCÉES DE DERNIÈREDERNIÈRE tout une poignée de jours avant conférence intergouvernementale ment les politiques économiques ? l’ouverture du sommet européen que du calendrier et de la bonne C’est moins sûr. Les spécialistes MINUTE, NOTAMMENTNOTAMMENT SUR de Nice, qui se tient du 7 au marche des négociations d’adhé- auront apprécié, au fil des mois, ces LA TAXATIONTAXATION DE L’ÉPARGNE,L’ÉPARGNE, 9 décembre et dont le succès ou sion des pays candidats. Elle a pris quelques lignes ajoutées à un com- l’échec sera aussi celui de la prési- des initiatives heureuses s’agissant muniqué final d’une fadeur splendi- NE COMPENSENT PASPAS LES dence française de l’Union euro- de la sécurité maritime et alimen- de, pendant que la monnaie euro- PROMESSES NON TENUES péenne. Si l’on ajoute à ces accords taire, les événements lui dictant péenne continuait sa chute… « majeurs » une pincée de sécurité cependant sa ligne de conduite. Il n’en demeure pas moins que le DANS LE DOMAINE SOCIAL maritime, la prochaine création La Charte des droits fondamen- « paquet fiscal », favorable à la bon- d’une autorité alimentaire indépen- taux sera certes cérémonieusement ne tenue de la monnaie unique, est dante, un processus d’élargisse- proclamée à Nice, mais les citoyens ficelé. Il n’y a pas davantage de rai- ment qui poursuit, cahin-caha, sa européens seraient fondés à n’y sons de bouder le dynamisme dont marche en avant, d’indéniables pro- voir que d’aimables déclarations Paris a fait preuve pour donner une grès s’agissant de la mise en place d’intention tant que le texte n’aura consistance à l’espace européen de des instruments de la future force pas acquis force de loi juridique en l’innovation. « Pour dresser le bilan européenne de réaction rapide, une s’inscrivant dans les traités. d’une présidence, il faut au moins Charte des droits fondamentaux Mais c’est vrai : l’Arlésienne de trois ou quatre mois de recul », rap- peu contraignante mais qui a le l’Agenda social européen s’est pelle cet habitué des arcanes com- mérite d’exister, et quelques autres matérialisée, même si c’est sous la munautaires. Sage parole, même si mesures de moindre importance, forme d’un calendrier qui ne pren- l’on y verra un peu plus clair à la qu’obtient-on ? Somme toute un dra de véritable consistance qu’ac- lumière de Nice. bilan présidentiel passable, si compagné de textes législatifs con- d’aventure, le « verre » de la réfor- traignants. Une telle existence peut- Laurent Zecchini me des institutions européennes devait apparaître plutôt à moitié vide qu’à moitié plein. Seulement voilà : il s’agirait d’un trompe-l’œil. Car c’est le toilettage indispensable d’institutions qui n’ont pas été conçues pour un nom- bre sans cesse croissant d’Etats membres qui fera toute la différen- ce. Le sort qui sera réservé aux trois « reliquats » du sommet d’Amster- LA PAUVRETÉ CHRONIQUE AU SEIN DE L’UNION dam (la taille de la Commission de Pourcentage de personnes en situation de pauvreté Bruxelles, la repondération des persistante, par âge et par sexe voix au conseil des ministres, le pas- 10,0 sage de l’unanimité à la majorité qualifiée) et à l’assouplissement 7,5 des « coopérations renforcées »,

5,0 sujets sur lesquels la Conférence intergouvernementale (CIG) s’ef- 2,5 force depuis de longs mois de déga- ger des consensus, éclipsera tout le 0 reste. On peut donc s’attendre à

<18 >64 beaucoup d’habileté pour présen- 18-24 25-34 35-44 45-54 55-64 TOTAL HOMMESFEMMES ter le meilleur profil des résultats du sommet de Nice. Encore que l’on sache déjà où diriger son regard : l’importan- ce – et non le nombre – des sujets LE SOMMET DE NICE SERA LES DÉPENSES DE RECHERCHE qui passeront de l’unanimité à la L’OCCASIONL’OCCASION DE TESTER en pourcentage du PIB majorité qualifiée lors des votes du 3,5 conseil des ministres sera le seul éta- LA VOLONTÉVOLONTÉ POLITIQUE JAPON lon qui vaille. Cinq domaines-tests 3,0 s’imposent : la politique commercia- DES QUINZE DE CONSOLIDER ÉTATS-UNIS le commune, le « paquet » visas, asi- L’UNIONL’UNION EN VUE DE 2,5 le et immigration, la fiscalité, la poli- tique sociale, la politique de cohé- SON ÉLARGISSEMENTÉLARGISSEMENT sion. 2,0 UNION On jugera l’affiche niçoise en gar- EUROPÉENNE dant à l’esprit qu’il faut relativiser 1,5 l’effet d’annonce, et que la construc- 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 tion européenne est, par nature, une somme de compromis. La Fran- Infographie : Le Monde - Sources : Eurostat/OCDE ce a fait avancer les dossiers de la II / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 DOSSIER ̄ INSTITUTIONS La France n’a pas réussi Questions-réponses à imposer ses ambitions sociales pour l’Europe

En quoi consiste, pour francs – ne figure dans aucun a France avait annoncé la récurrente, dans les domaines de tendrait. Britanniques et Irlandais un Etat membre, le fait document budgétaire. Une par- couleur : le social allait être La synthèse qui sera l’emploi, de la lutte contre les exclu- restent toujours aussi hermétiques 1 d’assurer la présidence tie (170 millions) des dépenses le « fil rouge » de sa prési- sions ou de la modernisation des à l’organisation européenne de l’in- de l’Union européenne ? éventuelles inscrites au collectif Ldence de l’Union européen- présentée au sommet systèmes de protection sociale. formation-consultation des tra- Depuis 1957, la présidence de budgétaire y sera affectée. Ces ne. Du coup, le programme se vou- Les grandes orientations définies vailleurs, les Danois et les Alle- la Communauté, puis de crédits sont ensuite répartis lait ambitieux. Parmi les dossiers de Nice joue en juillet sont toutes présentes, mands s’y montrant désormais un l’Union est exercée à tour de entre les différents ministères annoncés comme « prioritaires » mais leur mise en œuvre est moins peu plus ouverts. Toutes ces prises rôle par chaque Etat membre selon les dépenses engagées. par Martine Aubry, début juillet : davantage la carte contraignante que prévu, même si de position officielles font néan- pour une durée de six mois. En l’Agenda social (liste d’actions à a été mis en place – et c’est une moins l’objet de tractations dignes l’an 2000, le Portugal et la Fran- Qu’est-ce que entreprendre pour les cinq années de la coordination avancée – un suivi précis des enga- de marchands de tapis. Qu’on en ce (dont la précédente présiden- la conférence à venir) ; la définition d’un pro- gements pris, via un tableau de juge : les Anglais monnayent leur ce remontait au premier semes- 3 intergouvernementale ? gramme de lutte contre les exclu- que celle bord annuel. Concernant, par capacité à lever l’opposition espa- tre 1995) se sont succédé ; en Réunissant les représentants sions ; mettre les Quinze en ordre exemple, les licenciements indivi- gnole vis-à-vis de la société euro- 2001, ce sera au tour de la Suè- de l’ensemble des gouverne- de marche vers le plein emploi ; de la réglementation duels – sujet introduit dans l’Agen- péenne contre un soutien alle- de, puis de la Belgique. ments des Etats membres, la l’adoption (enfin !) de deux directi- da social à la demande du Parle- mand pour bloquer la directive La présidence n’est pas exer- Conférence intergouvernemen- ves : l’une sur un statut de société Anna Diamantopoulou, commissai- ment européen et de la CES –, il ne information-consultation ! cée par une personne, mais par tale (CIG) a été ouverte le européenne, l’autre sur l’informa- re européen aux affaires sociales, s’agit plus d’ici à 2004 « de promou- Et les partenaires sociaux dans un Etat. Elle se décline à chaque 14 février 2000. Elle est chargée tion-consultation des travailleurs. dans le Financial Times du voir des garanties communes assu- tout cela ? Ils apparaissent comme niveau : chef de gouvernement, de réformer le fonctionnement A trois jours du sommet européen 21 novembre, traduisaient bien, rant au minimum le niveau de pro- des acteurs majeurs de l’Agenda hauts fonctionnaires, ambassa- des institutions européennes de Nice, qui se tient du 7 au d’ailleurs, l’ambiance générale : tection prévu par les normes de l’Or- social, puisqu’on leur demande deurs, experts techniques. Tous pour rendre celles-ci aptes aux 9 décembre, l’Europe sociale « L’Agenda social français me sem- ganisation internationale du travail « de présenter à chaque conseil euro- seront amenés à présider les réu- futures échéances : l’approfon- a-t-elle réellement progressé ? ble bien traditionnel et démodé. » (OIT) », mais « d’organiser un péen de printemps les actions con- nions entre les Quinze. dissement de l’Union et son élar- A entendre Jean Lapeyre, secré- La France a donc dû mettre beau- échange de vues, en tenant compte jointes entreprises ou prévues ».Un Deux instances sont détermi- gissement géographique. taire général adjoint de la Confédé- coup d’eau dans son vin pour des prestations de sécurité sociale et beau programme, sauf que « pour nantes au cours d’une prési- Ses travaux, qui doivent en ration européenne des syndicats décrocher l’unanimité sur ce texte des caractéristiques nationales du danser le tango, il faut être deux », dence. D’abord le Conseil de principe être terminés en décem- (CES), qui a suivi de près le déroule- qui engage l’Union européenne jus- marché du travail ». reprend Jean Lapeyre, faisant allu- l’Union européenne, baptisé ain- bre, portent sur quatre ques- ment des travaux, « on a sauvé les qu’en 2005. sion à l’attitude du patronat euro- si en 1993 mais également con- tions : la taille de la Commis- meubles ». De son côté, le cabinet Si le fil rouge n’est pas coupé, il BLOCAGES IDÉOLOGIQUES péen, réticent à toute nouvelle nu sous le nom de Conseil des sion de Bruxelles, la pondéra- d’Elisabeth Guigou, la nouvelle apparaît bien ténu. En réalité, Elisa- Reste la question des deux direc- réglementation contraignante et ministres et qui est composé tion des voix au conseil, l’exten- ministre de l’emploi et de la solida- beth Guigou, qui est familière des tives, dossiers les plus symboliques qui, par conséquent, traîne des des ministres des Etats mem- sion des décisions prises à la rité, se dit « satisfait et soulagé » rouages de la construction euro- de ce qui aurait pu être le grand pieds pour négocier. bres. Il est l’organe décisionnai- majorité qualifiée, les « coopéra- des résultats obtenus. A la Commis- péenne pour en avoir eu la respon- succès de la présidence française, Même si Odile Quintin insiste re majeur de l’Union : c’est lui tions renforcées ». sion, Odile Quintin, à la tête de la sabilité sous François Mitterrand, qui malheureusement n’a toujours pour que « le travail de la présiden- qui adopte les textes commu- Aujourd’hui, la Commission direction générale emploi et affai- s’est appuyée sur la palette des pas réussi à obtenir la majorité qua- ce française ne soit pas jaugé au nautaires. est composée de vingt commis- res sociales, se félicite, elle aussi, outils disponibles (coordination lifiée. Certains pensent encore à un nombre de directives adoptées »,il Ensuite, le conseil européen saires : les grands pays (France, même si elle admet « qu’il ne ouverte, dialogue social, recom- dénouement possible lors du som- est clair que les six mois de la prési- qui, depuis 1974, réunit en Royaume-Uni, Allemagne, Espa- devrait pas y avoir à Nice d’effet de mandations, fonds social, lignes met de Nice, mais ce bel optimis- dence française confirment bien « sommet » les chefs d’Etat et gne, Italie) peuvent en désigner surprise magnifique… ». C’est le directrices) renonçant, par consé- me est loin d’être partagé par tous. l’état d’esprit actuel concernant de gouvernement des Etats chacun deux, tandis que les moins qu’on puisse dire… quent, à privilégier sur bien des La bonne nouvelle c’est que, pour l’Europe sociale : moins de législa- membres. Organe central et gou- petits Etats membres, un seul. On comprend aisément le soula- points l’instrument législatif : la la première fois, ces directives ont tion, plus de coordination ouverte. vernement politique de l’Union Cette démarche ne sera plus gement général : à peine une semai- directive. été discutées lors d’un conseil des Ce qui fait regretter à Jean Lapeyre européenne, il imprime à cette possible avec une Union à vingt- ne avant le conseil emploi et politi- Georges Jacobs, le président de ministres. que certains Etats membres ne dernière les impulsions nécessai- sept membres, voire trente que sociale des 27 et 28 novembre, l’Unice, le patronat européen, ne La mauvaise, c’est qu’elles susci- « mettent pas autant d’ardeur à res, débloque les dossiers et défi- membres. Il faut donc trouver l’adoption de l’Agenda social sem- s’y est pas trompé. Il se montre tent toujours des blocages idéologi- bloquer la libéralisation de nit les orientations politiques un moyen de limiter le collège blait encore illusoire. L’opposition « ouvert » aux propositions de ques. Les Espagnols ne veulent pas l’économie ». générales. Les décisions sont pri- des commissaires. farouche des Britanniques à toute « stratégies coordonnées », « d’ana- entendre parler d’un statut de ses par consensus. Le système actuel de vote au nouvelle contrainte législative fai- lyses comparatives » telles qu’elles société européenne, effrayés par Marie-Béatrice Baudet conseil des ministres nécessite sait florès. Les propos tenus par sont inscrites, de manière l’idée de « cogestion » qu’il sous- et Laetitia Van Eeckhout Est-il possible également d’être modifié car, de chiffrer le coût tenant très peu compte de la 2 d’une présidence ? démographie des Etats mem- Oui. Les experts budgétaires bres, il favorise les petits pays. recensent trois types de dépen- Or ce déséquilibre pourrait s’ag- Faut-il donner plus de pouvoirs à la Commission ? ses. Le premier concerne le per- graver avec l’arrivée de pays sonnel. Certains Etats membres peu peuplés. Opposant directe- BRUXELLES dans l’ensemble, qui a agacé bien des capitales, me des institutions européennes, examinée à n’hésitent pas à créer des struc- ment les « grands » et les de notre bureau européen alors que l’intéressé était dans son rôle en se fai- Nice, est précisément le rôle du collège de tures ad hoc chargées de la pré- « petits » pays de l’Union, ces omparé à une époque un peu messiani- sant le chantre de la « méthode communautai- Bruxelles dans une Europe élargie. En passant à paration et de la gestion de leur deux questions sont les plus que où la Commission rendait ses oracles re », par rapport à une indéniable « dérive inter- 25, 27, peut-être un jour 30 membres, la Com- présidence. délicates. de spécialistes européens, chacun des gouvernementale ». mission sera à coup sûr paralysée. Comme il est Deuxième poste : le coût Pour éviter les risques de dilu- C commissaires est aujourd’hui extrême- à peu près acquis que le principe de « un com- administratif. Outre les dépen- tion dans une Europe élargie, le ment attentif au décalage possible entre ce que DÉRAPAGES missaire par Etat membre » sera acquis à ses liées à la communication et bon fonctionnement des institu- nous faisons et disons et la manière dont l’opi- Mais si le fait de tirer ainsi la sonnette d’alar- moyen terme (quitte à ce que le modèle d’une à l’identification (stylos, crava- tions nécessiterait aussi que, nion publique le perçoit. » Ainsi s’exprime l’un me était bienvenu, il s’accompagnait de deux Commission restreinte s’impose dans cinq ou tes, papier officiel, etc.), il faut pour les prises de décision, la des vingt membres du collège européen. Les cri- dérapages majeurs : en revendiquant pour la dix ans), il est urgent de réfléchir au futur mode prendre en compte les déplace- majorité qualifiée devienne la tiques contre l’institution et son président Commission européenne le rôle de pilote de la de fonctionnement de l’exécutif européen. ments jusqu’à Bruxelles. règle, et l’unanimité l’excep- étant légion, il faut reconnaître au chef de l’exé- politique économique de la zone euro, Romano L’idée qui semble prévaloir est de renforcer Dernier élément : le coût des tion. S’il existe un large consen- cutif bruxellois ce succès : il a réussi à faire de Prodi ne pouvait ignorer qu’il touchait à un l’autorité du président et d’instaurer une hiérar- conseils. Chaque délégation sus en faveur d’une telle réfor- cette instance un lieu où règne l’esprit de cohé- tabou, puisqu’il s’agit à l’évidence d’une respon- chisation des postes. finance son voyage et son héber- me, les divergences sont nom- sion. La recherche systématique du consensus sabilité du Conseil, inscrite dans les traités. De Outre qu’il n’est pas sûr qu’il s’agisse là d’une gement, mais une fois sur place, breuses quant aux sujets sur les- étant la méthode de gouvernement de Romano même, en proposant que « M. PESC », le poste recette-miracle, il serait souhaitable au préala- les coûts d’intendance, de com- quels le droit de veto serait Prodi, en un an, seuls une douzaine de votes for- de haut représentant pour la politique extérieu- ble que la Commission exerce déjà toutes les munication, de sécurité, les frais abandonné. mels ont été provoqués sur des sujets impor- re et de sécurité commune, détenu par Javier responsabilités que lui confèrent les traités et la de repas sont pris en charge par Enfin, pour éviter les bloca- tants. Solana, soit rattaché à l’exécutif européen, jurisprudence politique de la construction euro- l’Etat membre président. On ges, l’objectif serait d’assouplir Début octobre, la presse européenne a salué alors que l’intéressé est aussi secrétaire général péenne. Bref, qu’elle affirme son autorité et estime que le coût d’un conseil la procédure des « coopérations à sa manière le discours-programme de Roma- du Conseil, il franchissait une autre ligne rouge. regagne influence et crédibilité, sans pusillani- européen se situe entre 50 et renforcées » entre pays se cons- no Prodi devant le Parlement européen. En Ainsi va Romano Prodi : capable de bonnes mité vis-à-vis du Parlement européen et sans 80 millions de francs. tituant en « avant-garde » pour substance : la Commission Prodi ressuscitée. intuitions politiques et de bourdes calamiteu- provocation envers le Conseil. Le coût de la présidence fran- accélérer la construction euro- Fallait-il qu’elle soit bien mal en point pour ses. De quoi faire réfléchir les Quinze, au çaise – estimé à 220 millions de péenne dans tel ou tel domaine. mériter un tel coup de chapeau… Bon discours moment où l’un des sujets sensibles de la réfor- Laurent Zecchini L’innovation, un dossier défendu avec pragmatisme

as française ! » Dans la mier semestre, lors de la prési- recherche et l’innovation n’en a pas la vraie modification du traité Plus en aval, les équipes du secré- bouche de ce haut fonc- L’Hexagone dence portugaise, « c’est sous la donc que plus de valeur. A Lyon, le que nous souhaitions ; mais il y aura tariat d’Etat à l’industrie ont pris tionnaire bruxellois, cette présidence française que l’on a iden- 21 novembre, il s’était montré très un amendement. La négociation de l’avance sur certains dossiers. Pexpression utilisée pour a su mener à bien tifié de nouveaux modes de fonction- inquiet quant à la possibilité de pourra continuer. » Un tableau de bord européen de qualifier la façon dont la France a nement. La France a fait significati- faire accepter un amendement au Autre secteur fondamental : l’innovation a été présenté en sep- assuré la présidence de l’Union des actions concrètes. vement avancer le dossier. Lors du traité de l’Union européenne, celui des infrastructures. Très coû- tembre, alors que sa réalisation dans le domaine de la recherche a conseil recherche du 16 novembre, nécessaire à la création d’une juri- teuses pour la constitution de avait été prévue à Lisbonne pour valeur de louange ! « Plus anglo- L’enjeu est de taille, elle a pris acte des positions des diction européenne pour les bre- bases de données en génomique, juin 2001. Dans le domaine des télé- saxonne, pragmatique. Lors de la Etats membres vis-à-vis de ces nou- vets. « Si cet amendement n’est pas par exemple, ou de la construction communications, un haut fonction- présidence portugaise, il y avait une compte tenu veaux modes d’intervention »,se adopté, le brevet communautaire d’un réseau large bande dans les naire de la Commission, en charge part de rêve ; on définissait les réjouit un bon connaisseur du dos- sera enfoui à nouveau », s’était-il télécommunications, gage d’une du dossier, qualifie d’« historique » grands principes ; la France a su du retard européen sier à Bruxelles. alarmé. Or on connaît le rôle cru- meilleure rentabilité par la mise en la façon dont Paris a réussi à faire trouver les leviers, les ouvertures D’une façon plus générale, c’est cial des brevets dans la course à la commun. Pour faire avancer la passer en cinq mois un règlement nécessaires à la mise en œuvre d’un sur les Etats–Unis « un espace européen de l’innova- compétitivité, et le retard euro- réflexion sur ce point, la France a sur le « dégroupage de la boucle processus de longue haleine. » tion » que Philippe Busquin sou- péen en la matière A quelques organisé en septembre une confé- locale », essentiel pour que tous Or les enjeux étaient de taille, loppement (PCRD), qui rassemble haite voir mis en œuvre, « où les jours du sommet de Nice, Philippe rence à Strasbourg sur ce thème. les opérateurs (et non seulement souligne-t-on. Tous les indicateurs l’ensemble des aides financières de idées circuleraient librement, Busquin se montre plus optimiste. « les Français ont levé un tabou », l’opérateur dominant comme montrent le retard de l’Europe par l’Union européenne, suscite depuis comme c’est déjà le cas pour les « Nous n’obtiendrons sans doute estime Philippe Busquin. France Télécom en France) puis- rapport aux Etats-Unis ou au des années des critiques acerbes. hommes et les capitaux », explique- sent proposer des services Internet Japon, en matière de recherche et Philippe Busquin, commissaire t-on dans l’entourage de Roger à haut débit aux particuliers. d’innovation. En 1998, les pays de chargé de la recherche, n’avait pas Gérard Schwartzenberg, ministre Bibliographie Enfin, en pleine crise de la vache l’Union européenne ont consacré été le moins virulent dans le passé. de la recherche. Pour que ce folle, à une période où les avan- 1,81 % du produit intérieur brut à Il estime nécessaire une transfor- concept devienne réalité, «la b L’Espace économique et social b La Gestion des crises cées en matière de biotechnologie la recherche, contre 2,74 % aux mation radicale du PCRD. Plutôt France a fait preuve d’un grand européen face aux défis de industrielles locales en Europe, et d’informatique réveillent une Etats-Unis et 3,06 % au Japon. Le que de distribuer de petits mon- dynamisme », estime Philippe Bus- l’élargissement, rapport enquête coordonnée par Danielle culture technophobe relativement nombre de chercheurs pour mille tants à un grand nombre de pro- quin, qui pourtant n’est guère de la première session Kaisergruber et Marc Knoll partagée en Europe, la France a habitants est de 5,1 en Europe, con- jets, il souhaite que les grands tendre quand il s’agit de juger la européenne de Patrick Dollat (Cahiers du groupe Bernard lancé à Paris un débat sur la tre 7,4 aux Etats-Unis et 8,9 au organismes de recherche natio- présidence française dans sa globa- (La Documentation française, Brunhes, 2000, 96 p., 50 F, science et la société. Une position Japon… Et les importants efforts naux tels le Centre national de la lité : « Ce n’était pas la meilleure ; 2000, 172 p., 78 F, 12 euros). 7,62 euros). étonnante « pour un pays qui financiers consentis en Europe par recherche scientifique (CNRS) en la France a pris des positions trop b Coordination européenne b Les Institutions de l’Union publie un nombre aussi considé- la puissance publique (supérieurs, France ou l’Institut Max-Planck en personnelles, elle n’a pas simplifié la des politiques économiques, européenne, d’Yves Doutriaux, rable d’ouvrages sur la menace ramenés au PIB, à ceux consentis Allemagne définissent eux-mêmes cohérence européenne, dans les rapport du Conseil d’analyse Christian Lequesne cybernétique, le piratage industriel outre-Atlantique ou outre-Paci- des programmes de coopération, domaines des transports et de l’agri- économique de Michel Aglietta, (La Documentation française, et autres méfaits technologiques », fique), ne produisent pas les résul- que la Commission pourrait aider. culture en particulier », juge-t-il. Christian de Boissieu, Dominique « Réflexe Europe », s’étonne-t-on encore à Bruxelles. tats attendus. Le programme- Or, si les grands principes en Sa vision positive des actions Bureau (La Documentation française, troisième édition, 2000, 176 p., cadre pour la recherche et le déve- avaient été exposés durant le pre- menées par la France dans la 1998, 120 p., 35 F, 5,34 euros). 65,60 F, 10 euros). Annie Kahn LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / III DOSSIER ̄ Laurette Onkelinx, vice-première ministre belge, chargée de l’emploi CHRONIQUE « Au-delà des mots, il faut du concret » par Serge Marti BRUXELLES tains était d’en rester là, et donc de débats : un Etat social actif, est-ce – Parce qu’il a un chapitre consa- Alerte de notre bureau européen s’affranchir de la législation. Or ce simplement créer de l’emploi, dimi- cré à l’exclusion, l’Agenda social a « Contre toute attente, qui a été retenu, c’est de mettre nuer les charges sociales sans se ouvert les yeux sur cette réalité-là. les Quinze ont adopté l’Agenda sur le même pied la méthode de soucier de l’avenir des systèmes de La lutte contre l’exclusion est trans- social européen. Au-delà de cet- coordination ouverte, la législa- sécurité sociale, augmenter la flexi- versale, elle ne concerne pas seule- sur les pays émergents te victoire du compromis com- tion et les négociations entre parte- bilité des travailleurs au mépris ment de grands programmes munautaire, ce résultat n’est-il naires sociaux. d’une régression de la qualité de d’aide matérielle aux plus dému- pas très en deçà des ambitions – L’Agenda social est-il au vie au travail ? nis : certaines personnes ont un ertes, ce n’est pas encore le « trou d’air » toujours des socialistes français et… bel- fond une coquille vide qu’il faut » L’autre thèse est de dire que le emploi, mais vivent de l’assistance redouté, mais l’économie mondiale – apparemment en ges ? remplir avec une succession de taux d’emploi doit être compatible sociale parce que leur revenu est bonne forme – suscite en ce moment de sérieuses inter- – Je ne pense pas que ce soit un textes d’application ? avec la qualité de vie, l’épanouisse- en deçà du minimum. Travailler rogations. Locales et plus générales. Dans cette derniè- compromis. Je crois au contraire – Pas du tout, parce que nous ment des travailleurs, notamment contre l’exclusion, c’est avoir le reC catégorie figure la question évoquée dans les dernières pers- que c’est un consensus enthousias- avons fixé des dates. C’est un agen- parce que quelqu’un qui est heu- réflexe de lutte contre l’exclusion pectives que vient de publier l’Organisation de coopération et de te. Il faut reprendre la genèse de da 2001-2005, avec toute une série reux dans ce qu’il fait est beau- dans les politiques de l’emploi et développement économiques (OCDE). « Le prix élevé du pétrole cet Agenda : le combat pour un d’échéances. Prenons l’exemple de coup plus performant. les politiques économiques. va-t-il mettre en échec l’expansion mondiale ? », se demandent les modèle social européen est ancien, la qualité de l’emploi : le débat n’a – On estime qu’environ 20 % – La liste des objectifs des experts du Château de la Muette, avant de conclure que la haus- mais il progresse par étapes. Notre pas été simple entre ceux pour qui de la population européenne vit plans nationaux contre l’exclu- se du brut, intervenue depuis le début de l’année, pourrait rédui- thèse est que l’on ne peut pas la meilleure méthode de lutte con- à la limite du seuil de pauvreté. sion ressemble à un catalogue à re la croissance d’un montant cumulé de l’ordre de 0,2 % en appréhender une politique sociale tre l’exclusion, c’est d’augmenter L’Agenda social apporte-t-il des la Prévert : tout individu a droit 2000-2001 dans la zone OCDE. européenne par petits bouts, sans le taux d’emploi, point final ; et remèdes, sachant que, à Lisbon- à « un logement décent, un C’est peu, mais ça tombe mal. Pour attendu qu’il soit, le ralen- avoir une vue cohérente de l’en- ceux pour qui un emploi sans pro- ne, les Quinze n’ont pas prévu emploi, une protection sociale, tissement constaté aux Etats-Unis – avec ses inévitables effets semble. Cela n’a pas de sens de par- tection sociale et sans une rémuné- d’augmentation des budgets des soins médicaux, etc. ». Vous sur l’économie mondiale – ouvre un nouveau débat sur le fait de ler de politique de l’emploi sans se ration suffisante, n’est pas un bon sociaux ? ne craignez pas que l’opinion savoir si la machine à produire américaine va s’en tenir là, ou si, pencher sur la notion de qualité instrument de lutte contre l’exclu- soit un peu dubitative ? comme le pensent certains économistes, elle risque de verser d’emploi, pas plus que cela n’a de sion. Résultat : à la fin 2001, il y – Le danger est effectivement dans la récession. Pour l’instant, il s’agit simplement d’une forte sens d’envisager une politique aura une communication de la que les gens se disent « c’est du bla- contraction de la progression du PIB, ramenée à 2,4 % au troisiè- sociale sans se demander quels Commission et des indicateurs sur bla ». A nous de prouver le contrai- me trimestre, mais ce taux est quasi réduit de moitié par rapport sont les mécanismes de protection la qualité de l’emploi. re : d’ici un an, chaque pays sera aux 5,6 % de croissance enregistrés au trimestre précédent, le sociale, et sans examiner les » Réaliser des plans nationaux obligé de déposer son plan natio- plus préoccupant étant la chute marquée de l’indicateur de con- poches d’exclusion sociale. contre l’exclusion sociale, c’est une nal de lutte contre la pauvreté, fiance des consommateurs. L’Américain ne se contente pas » C’est cela le message qui a pré- démarche nouvelle ; de même avec un droit de regard des autres d’acheter des biens périssables, il consomme aussi – quitte à cédé le sommet de Lisbonne [en pour les retraites, de même s’agis- pays membres. Nous devrions s’endetter dangereusement – actions et obligations en Bourse, mars dernier], dont le « suivi » est sant de la relation entre vie au tra- donc être en état de prouver qu’au- avec une préférence marquée pour les titres spéculatifs. Or, si le représenté par l’Agenda social. vail et vie hors travail : nous avons delà des mots il y a du concret. Dow Jones est encore en hausse de 15 % sur un an, le Nasdaq, Mais c’est vrai que, à l’époque, le prévu des indicateurs, des législa- – Vous-même, n’avez-vous pas lui, n’en finit pas de s’enfoncer sous le poids des valeurs techno- modèle social proposé par la Fran- tions, et tout cela fait partie de succombé à cette tentation de logiques. Mauvais signe... ce – d’ailleurs, sans doute, plus par l’Agenda social. l’effet d’annonce avec les 35 heu- En Europe, le choc pétrolier a également des effets, pour l’ins- le langage employé que par le con- – Vous êtes donc en désaccord ̄ res et la semaine de quatre tant, limités. Les prévisions de croissance sont simplement révi- tenu – a choqué. avec la thèse consistant à dire jours ? sées à la baisse de quelques dixièmes de point. S’alignant sur – Le fait que les Britanniques, « Réduisons le chômage, créons – J’ai dit que ce serait bien si on l’OCDE, Bruxelles a ramené à 3,2 % les prévisions de croissance dont on connaît la frilosité en des emplois et le social sui- Laurette Onkelinx pouvait aboutir à cela, mais la européenne pour 2001, contre 3,5 % cette année. matière sociale, aient également vra »… méthode qui a été employée en En dépit de ces anicroches, les « industrialisés » ont les crié victoire paraît presque sus- – Oui, en opposition totale. b Licenciée en droit, ancienne Belgique est différente de celle de moyens de résister à des turbulences passagères. Il n’en va pas pect quant à l’ambition de Nous avons un débat en Belgique avocate au barreau de Liège la France, dans la mesure où nous de même – et ce sont là les risques locaux – de certains pays l’Agenda social… sur ce que signifie l’« Etat social et membre du Parti socialiste, n’imposons pas un quota d’heures émergents. Ayant déjoué, une fois de plus, le système de préven- – Il faut faire la différence entre actif ». Ma thèse est de dire que Laurette Onkelinx a été ministre maximal : on va passer de 39 à tion des crises que s’efforce de promouvoir le Fonds monétaire l’image et le contenu. Des pays l’emploi ne se suffit pas à lui- fédérale de l’intégration sociale 38 heures et, pour descendre le international (FMI), l’Argentine est incapable de faire face à ses comme la Grande-Bretagne et l’Es- même, qu’il ne suffit pas d’offrir et de la santé publique. plus possible, nous soutenons les engagements financiers. Le FMI, la Banque mondiale, la Banque pagne plaidaient en faveur de la des emplois pour se déculpabiliser. b Ministre-présidente de la réductions individuelles du temps interaméricaine de développement (BID), plusieurs gouverne- méthode de coordination des poli- J’ai proposé d’améliorer le sort des Communauté française de Belgique de travail, et nous donnons de nou- ments occidentaux, une poignée de banques privées et de fonds tiques sociales, qui signifie que cha- chômeurs, alors que certains, dans de 1993 à 1999, elle a été chargée veaux droits aux travailleurs, com- de pension sont ainsi réquisitionnés pour fournir à Buenos Aires cun décide ce qu’il veut, en se coor- notre gouvernement de coalition, des affaires sociales, de la fonction me le droit à la semaine de quatre un « mégaprêt » dont le montant pourrait dépasser de moitié donnant avec les autres pour voir estimaient que cela allait à l’encon- publique et de l’enfance. jours, le droit au crédit-temps d’un les 20 milliards de dollars initialement annoncés. Un « blindage si on arrive bien à des objectifs tre de l’Etat social actif. Le débat a b Elle est, depuis juillet 1999, an sur une carrière… » financier » qui met à mal tous les beaux discours sur « l’aléa généraux. Que ce soit pour la lutte été rude. Comme ce concept a été vice-première ministre, ministre moral » et pose la question du bien-fondé de la dollarisa- contre l’exclusion, la protection repris au niveau européen, il n’est fédérale de l’emploi et de la Propos recueillis tion – de fait – de la masse monétaire argentine, laquelle oblige sociale et l’emploi, l’idée de cer- pas étonnant d’assister aux mêmes politique de l’égalité des chances. par Laurent Zecchini le pays à payer sa dette à raison d’un billet vert pour un peso. A peine le sinistre argentin est-il, espérons-le, en passe d’être circonscrit, qu’un autre foyer d’incendie s’allume, en Turquie cet- te fois, où le FMI sera sans doute contraint de jouer à nouveau les pompiers volants. En proie à une tourmente financière susci- La lente marche de l’Eurogroupe tée par le laxisme de son système bancaire, Ankara doit faire face à une grave crise de liquidités et à une importante fuite de capitaux. En une semaine, la banque centrale turque a dû four- BRUXELLES « Durant ce semestre, nous avons Considérant que l’Eurogroupe nir 7 milliards de dollars aux banques locales, surendettées en de notre bureau européen La réunion des continué le lent mouvement vers « représente l’autorité politique de devises étrangères. La Turquie frappe maintenant à la porte du première vue, l’image est une plus grande efficacité de l’Euro- la zone euro », il juge indispen- FMI, en espérant obtenir bien plus que les 150 millions d’aides mauvaise. Le décalage ministres des finances groupe. C’est un processus d’appren- sable un dialogue fourni entre que vient de lui octroyer précipitamment Bruxelles. A quelques est spectaculaire entre, tissage, mais c’est aussi un lieu où la celui-ci et la Banque centrale euro- jours du sommet de Nice, c’est là un mauvais présage pour une Ad’une part, la volonté clai- de la zone euro pression des pairs a une certaine péenne ; peut-être plus particuliè- candidature – discutée – à l’Union européenne. ronnée en juillet, aux premiers signification », observe ce respon- rement et plus fréquemment entre jours de sa présidence, par Lau- est peu critiquée, sable. Il se félicite des mesures pra- les présidents des deux institu- rent Fabius, le ministre de l’écono- tiques prises pour donner plus de tions. Récusant les critiques de mie et des finances, de renforcer malgré de graves visibilité à ce pôle politique de la ceux qui y voient une atteinte à l’in- l’Eurogroupe (la réunion infor- zone euro, ainsi que du nombre dépendance de la Banque centrale melle des ministres des finances insuffisances grandissant de sujets abordés, européenne, Didier Reynders sou- de la zone euro) et, de l’autre, les au-delà de l’examen traditionnel haite que l’ex-Euro11 occupe une performances effectivement attein- teurs routiers, a réduit les taxes sur de la situation de la conjoncture, place de plus en plus importante tes : l’euro reste affaibli par rap- le carburant, quelques heures avant du marché des changes et des dans le concert européen. Cette port au dollar, malgré les interven- de signer avec ses onze partenaires finances publiques. Et de citer, à approche volontariste, voisine de tions de la Banque centrale euro- une résolution s’engageant à ne pas titre d’exemple, l’accord sur l’utili- celle manifestée par Laurent péenne (BCE) sur les marchés des toucher à la fiscalité des produits sation des recettes provenant des Fabius en juin dernier – ils se sont changes, et la France, qu’il s’agisse pétroliers. Si personne ne conteste licences de téléphonie mobile d’ailleurs concertés alors pour ten- des cafouillages sur la taxation des que de telles initiatives contradic- UMTS de la troisième génération, ter de programmer le pilotage de produits pétroliers ou des difficul- toires fassent désordre, elles sont ou encore le débat concernant l’im- l’Eurogroupe sur une longue tés rencontrées pour mener une vite excusées ! « Le cadeau qui a été pact du vieillissement des popula- période –, ne le conduit pourtant politique d’assainissement budgé- fait est resté dans des limites mo- tions sur les finances publiques… pas à s’impatienter devant la mon- taire soutenue, a souvent montré destes et n’a compromis que très mar- Didier Reynders, le ministre tée en puissance de l’Eurogroupe, le mauvais exemple. ginalement notre politique de taxa- belge des finances – qui s’apprête qui se fait à petite vitesse. tion de l’énergie », assure un haut à assurer la présidence de l’Euro- L’autocongratulation collective FISCALITÉ DE L’ÉPARGNE fonctionnaire de la Commission. groupe pendant un an puisque la à laquelle se livrent les homo- Pourtant, contrairement à ce qui Ce dernier serait tenté de repro- Suède, qui exercera la même fonc- logues de Laurent Fabius peut se se passe actuellement à propos de cher à certains, en particulier à la tion pour l’Union européenne le comprendre : les ministres des la préparation de la Conférence France, de relâcher leur effort d’as- semestre prochain, n’appartient finances savent que tout propos intergouvernementale (CIG), où la sainissement des finances publi- pas à la zone euro –, se montre lui désagréable sur l’attitude de tel présidence française se trouve très ques ; mais il préfère relever que aussi plutôt optimiste. Il se dit satis- ou tel partenaire sera mal interpré- largement et sévèrement criti- tous les Etats membres feront fait du chemin parcouru depuis la té par les marchés et qu’il pèsera quée, rien de tel n’apparaît au mieux en 2001 que ce qu’ils mise en place de cet organisme, sur le cours de la monnaie unique. sujet de l’Eurogroupe : les pays avaient annoncé dans leur pro- dans une ambiance de méfiance, Or il leur faut convaincre l’opi- partenaires comme la Commis- gramme de stabilité 1999-2003 ! lors du Conseil européen de nion du bien-fondé de la politique sion, sans passer sous silence les Bref, que tout baigne ! Luxembourg, en décembre 1997. conduite. insuffisances, minimisent la gravi- Il reste que la relation avec la té des fautes commises et mettent BCE, encore embryonnaire, ne l’accent sur les progrès accomplis. La lutte contre l’argent sale donne pas l’impression d’avoir été L’image de Laurent Fabius est conduite de façon optimale. Face celle d’un président d’Eurogroupe Les Quinze ont clairement marqué au cours du dernier semestre à une Commission peu exigeante, courtois, habile mais suffisam- leur volonté d’intensifier la lutte contre la délinquance financière. En la coordination des politiques éco- ment ferme pour faire avancer les septembre, les ministres des finances ont étendu aux professions juri- nomiques embrasse peut-être de dossiers et parvenir à des résultats. diques – avocats et conseils – l’obligation de communiquer aux auto- plus en plus de thèmes, mais elle L’ex-Euro 11, comme son prési- rités les soupçons portant sur des opérations de blanchiment d’ar- faiblit dangereusement sur l’essen- dent, ont à l’évidence grandement gent sale. Quelques jours plus tard, un conseil « jumbo » (ministres tiel. L’Eurogroupe s’impose sans bénéficié de l’accord inespéré sur des finances, de la justice et de l’intérieur) a décidé d’agir à l’encontre drame, mais, faute de mordant, il la fiscalité de l’épargne conclu fin des pays identifiés par le Groupe d’action financière internationale n’a pas effectué ce saut qualitatif novembre, même si c’est au niveau (GAFI) de l’Organisation de coopération et de développement écono- qu’annonçait Laurent Fabius. L’ac- de l’« Ecofin » – donc à quinze – miques (OCDE) comme « peu coopératifs ». cord sur le « paquet fiscal », qui a que ce succès a été obtenu. Cet Le GAFI a établi une liste noire de quinze pays, où figurent notam- fortement contribué à redorer son accord, même s’il reste à concréti- ment la Russie, le Liechtenstein et Israël. La principauté de Monaco blason, quelques jours avant le ser, contribuera à renforcer la cré- et les Iles anglo-normandes figuraient sur la liste initiale, mais Lon- sommet de Nice, lui donne une dibilité de l’euro, estime-t-on. dres et Paris se sont agités pour qu’elles en soient enlevées. L’idée est occasion supplémentaire pour Mais l’harmonie n’a pas toujours de dialoguer avec ces pays afin qu’ils renforcent leur législation. Mais accélérer la marche en avant de régné. En septembre, à Versailles, si ces pressions ne se traduisent pas, au bout d’un an, par des résul- l’Eurogroupe. la France, sous la pression des tats concrets, les Quinze ont annoncé leur intention de sanctionner marins-pêcheurs et des transpor- les gouvernements coupables. Philippe Lemaître IV / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 BOUSSOLE

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat A l'Est, l'effort de recherche et développement reste faible en pourcentage du PIB UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON 3,5 pour les dépenses et de la population active pour le personnel PRODUCTION INDUSTRIELLE (sept. 00, en %) 3,0 Sur un an ...... 4,9 5,6 6,5 1,1 2,4 5,4 5,1 3,5 – 0,7 6,3 3,9 2,5 Sur un mois ...... 0,7 0,8 0,8 – 1,2 – 2,0 0,1 0,0 0,5 – 1,0 0,2 – 3,5 2,0 PRIX À LA CONSOMMATION (oct. 00, en %) 1,5 1,0 Sur un an ...... 2,4 * 2,7 * 2,4 3,7 4,0 2,1 2,7 3,2 * 1,0 3,4 – 0,8 (sept. Sur un mois ...... 0,0* 0,0 * – 0,3 – 0,2 0,2 – 0,1 * 0,3 0,4 * – 0,1 0,2 – 0,3 (sept. 0,5 0 PIB EN VOLUME (2e trimestre 00, en %) Sur un an ...... 3,6 3,7 3,6 4,5 3,9 3,4 2,6 4,2 3,2 6,1 0,8

EU-15 Sur trois mois ...... 0,8 0,8 1,2 0,2 0,9 0,7 0,3 0,7 0,9 1,4 1,0 RUSSIE JAPON CHYPRE ESTONIE LETTONIE LITUANIE HONGRIEPOLOGNE SLOVÉNIE ÉTAS-UNIS ROUMANIE BULGARIE SLOVAQUIE DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) Dépenses Personnel RÉP.TCHEQUE Source : Eurostat 1999 ...... – 0,7 – 1,3 – 1,4 – 0,7 – 1,1 – 1,8 – 1,9 1,0 1,3 1,0 – 7,6

a QUE CE SOIT EN TERMES DE DÉPENSES ou de personnel, l’effort de DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) recherche et développement (R & D) de tous les pays d’Europe de l’Est et du Sud-Est candidats à l’Union reste largement inférieur à celui de 1999 ...... 68,1 72,2 61,1 116,1 63,7 58,9 115,1 62,9 45,7 59,3 105,4 l’Union européenne, des Etats-Unis et du Japon. C’est la Slovénie qui se SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR rapproche le plus de la moyenne européenne, avec des dépenses plus éle- (en milliards d'euros, sept. 00) vées que celles de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de l’Irlande. Une tendance à la baisse s’est dessinée dans les pays candidats en ce qui – 6,7* 3,3* 2,3 (juil.) 2,7 – 3,8 (août) – 0,9 1,2 (août) 1,0 (août) – 4,2 (août) – 38,7 (mai) 5,9 (mai) concerne le personnel de R & D, recul également marqué en Russie (– 23 % INVESTISSEMENT (FBCF) sur la période 1994-1998) et en Bulgarie (– 32 % sur la même période). (2e trimestre 00, en %) a DANS LA MAJORITÉ des pays candidats et en Russie, le principal sec- Sur trois mois ...... 0,8 0,7 – 1,2 2,7 2,4 (1er trim.) 1,7 (1er trim.) 1,6 2,0 – 1,0 2,0 1,4 teur de dépenses de R & D est celui des entreprises, devant les adminis- trations publiques et l’enseignement supérieur ; en Roumanie, Russie, * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus Slovaquie et République tchèque, la part du secteur entreprise dans la R & D est supérieure à la moyenne de l’Union. Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat SLOVAQUIE Les indicateurs français INNOVATION

Le trentième membre de l'OCDE DERNIER MOIS VARIATION 241 médicaments en développement 15 4 CONNU SUR UN AN pour les Américains âgés* en nombre 10 MALADIE D'ALZHEIMER, DÉMENCE SÉNILE 26 3 CONSOMMATION DES MÉNAGES + 1,5 % (octobre) + 3,3 % 13 5 (en produits manufacturés) MALADIE DES REINS DÉPRESSIONS 26 0 2 TAUX D'ÉPARGNE 15,5 % ( 1er trim. 00) – 0,9 DIABÈTES 25 -5 MALADIES OCULAIRES 17 1 -10 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (1er trim. 00) + 1, 8 OSTÉOPOROSES 14 DOULEURS 12 -15 0 MALADIE DE PARKINSON 16 COMMERCE EXTÉRIEUR + 0,3 (sept 00) – 11,5 Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier (en milliards de francs) (CVS, CJO) MALADIES RESPIRATOIRES 28 95 96 97 98 99 00 (solde cumulé sur 12 mois) + 42,6 (00/99) – 79 DERMATOLOGIE 13 PRODUCTION INDUSTIELLE, en % sur un an (valeurs trimestrielles) 69 EXPORTATIONS en milliards de dollars (échelle de droite) AUTRES Source : Caisse des dépôts et consignations ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL – 4 (octobre) – 2 ** * Certains médicaments sont cités dans plusieurs catégories Source : Ph RMA DES MÉNAGES * a EN INTÉGRANT l’Organisation de coopération et de développement a LES MALADIES RESPIRATOIRES sont la quatrième cause de mortalité économiques (OCDE) pour en devenir le trentième membre, la Slovaquie ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE * chez les personnes âgées aux Etats-Unis. Les médicaments en développe- retrouve la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Il s’agit d’une opinion des chefs d'entreprise ment pour soigner ce type d’affections sont donc particulièrement nom- sur les perspectives générales de production + 23 (octobre) + 35 ** nouvelle étape dans la reconnaissance internationale de ce pays, indépen- breux, selon une étude menée par l’association américaine d’entreprises dant depuis 1993, mais moins avancé que ses voisins dans son rapproche- pharmaceutiques PhRMA (Pharmaceutical Research and Manufacturers of ment avec l’Occident. CRÉATIONS D'ENTREPRISES 23 200 (octobre) + 1,16 % America). a EN 1998, LA CRISE EN RUSSIE avait fait plonger la devise slovaque. L’ac- a LE NOMBRE de médicaments en développement spécifiquement desti- tivité en a souffert, et le pays a frôlé la récession. Mais depuis un an, le nés aux personnes âgées est passé de 191 en 1999 à 241 en 2000, ce qui prou- regain de croissance en Europe s’est traduit par une hausse substantielle DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES *** 2 378 (octobre) – 18,5 % ve l’intérêt grandissant des firmes pharmaceutiques pour cette catégorie de des exportations. Cela a permis à la production industrielle de reprendre de population. L’étude de PhRMA n’inclut pas les centaines de médicaments la vigueur, malgré les restructurations entamées dans le cadre des négocia- * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication déjà en développement pour le traitement des maladies cardiaques, cancers tions, depuis le début de l’année, de la Slovaquie avec l’Union européenne. Sources : Insee, Douanes et attaques cérébrales, qui sont les trois principales causes de mortalité. L’atterrissage en douceur de l’économie américaine mis en doute

n consensus s’était dessi- (TIC) et s’étendrait aux domaines dits bancaires, qui, lui-même, tation continue des créances dou- des promesses de la campagne pré- né ces dernières semai- La croissance d’activité traditionnels. La réces- avait largement contribué à la teuses conduit de la même manière sidentielle. nes sur la perspective sion annoncée ne résultera pas, récession de 1991. On peut se les institutions financières à une L’injection d’un stimulant budgé- d’un atterrissage en dou- est tombée de 5,6 % pour une fois, d’un resserrement demander si l’on n’est pas aujour- politique de crédit plus restrictive. taire, ou d’une baisse d’impôt, U d’hui dans une situation similaire, dans une économie qui connaît de ceur de l’économie américaine, le de la politique monétaire, mais fameux « soft landing ». C’était là au deuxième trimestre d’un effondrement de la demande mais cette fois de capital crunch RELÂCHEMENT BUDGÉTAIRE fortes tensions et notamment un l’attente de la plupart des écono- provoqué par l’incapacité des (pénurie de capitaux). Le « miracle » américain des der- marché du travail très étroit, évite- mistes. C’est encore la prévision et à 2,4 % au troisième cours de Bourse à maintenir ce qui La prime de risque des junk nières années reposait en partie rait le risque de récession et accélé- surtout l’objectif que se fixe la a été baptisé « l’effet de richesse », bonds (obligations privées à ris- sur la sagesse d’une politique bud- rerait au contraire l’activité. Avec Fed, la banque centrale américai- trimestre cette euphorie de la consomma- que) est passée à 7,5 % au-dessus gétaire. Celle-ci paraît maintenant de graves menaces sur l’inflation ne, inquiète d’un emballement de tion quand les portefeuilles en du rendement des bons du Trésor menacée. On n’a guère prêté atten- qui pourraient appeler une réac- la croissance qui pourrait déraper tissement actuel le freinage de la Bourse s’améliorent. La dispari- à long terme, niveau qui n’avait tion aux dernières décisions d’un tion rapide d’une Fed sourcilleuse. vers une inflation incontrôlable, consommation (un peu moins de tion ou la stagnation, depuis plu- pas été connu depuis 1990 lorsque Congrès finissant son terme, mais Evitée à court terme, la récession ou contrôlable à un coût excessif. 4 % de croissance en rythme sieurs mois, de ces gains financiers ce marché s’était effondré. engageant l’avenir (l’année budgé- n’en serait alors que plus forte et Les partisans de cette thèse se annuel sur les deux derniers trimes- alors que les attentes étaient for- Les écarts de risques ont crû et la taire commence le 1er octobre). Un plus profonde à moyen terme. fondent sur la présence des forces tres, alors qu’elle progressait de tes et certainement exagérées liquidité s’est réduite. Les finance- relâchement très net de la rigueur Rien n’indique que cette évolu- structurelles actuellement à l’œu- 6,8 % au premier semestre de l’an- serait de nature à provoquer une ments sur le marché financier budgétaire s’est opéré dans cette tion soit inéluctable, et l’optimis- vre dans un cycle où investisse- née), la baisse sensible de l’indice chute brutale de la consommation. deviennent très coûteux pour les période où les impératifs politi- me de nombre d’économistes qui ment et innovation se renforcent de confiance des consommateurs Sans doute faut-il aller plus loin entreprises, les fonds levés en capi- ques de la campagne électorale jugent gérable l’effet possible des mutuellement pour que cette éco- mesuré par le Conference Board dans l’analyse et y ajouter les sur- tal-risque se ralentissent et les ont joué un rôle essentiel : la chocs récents sur l’économie l’illus- nomie qui avoisine les 10 000 mil- (passé de 142,7 en septembre à prises d’octobre, puis de novem- investissements sur les cibles dépense fédérale sera en 2001 de tre. Tout montre cependant que les liards de dollars poursuive sa pro- 135,2 aujourd’hui) et l’évolution bre. Stephan Roach, l’économiste deviennent de plus en plus sélec- 100 milliards de dollars supérieure risques se sont accrus, et le débat gression, même ralentie. Ils fon- de l’investissement industriel de Morgan Stanley qui croyait au tifs. Il y a là clairement un danger à la norme résultant, pour l’année, lui-même, impensable il y a quel- dent aussi leur optimisme sur ce (+ 8,5 % par an au troisième trimes- « soft landing », voit désormais pour une économie qui dépend du de l’accord de limitation budgétai- ques mois, en est le témoignage. qui apparaît comme une combinai- tre, soit une progression réduite dans la coïncidence d’effets néga- capital pour sa croissance. Du côté re scellé en 1997. A cette accéléra- son optimale des politiques budgé- de moitié par rapport au second). tifs récents un risque de « hard lan- du financement bancaire, l’augmen- tion s’ajoute l’incertitude résultant Philippe Adhémar taire et monétaire aux Etats-Unis : Toutes ces données restent com- ding », dont la probabilité a pro- la première, très sage, a permis de patibles avec la thèse de l’atterris- gressé de 40 %. dégager des excédents annuels et sage en douceur de l’économie Il compare la situation actuelle à a contenu la dépense publique ; la américaine. Pourtant, le doute se celle de 1990 : au premier semes- seconde, du coup, a bénéficié manifeste : la récession menace- tre de 1990, on croyait aussi à l’at- d’une aisance monétaire plus gran- rait, avancent certains. terrissage en douceur après le res- de, qui a fortement contribué à la C’est par exemple la thèse de serrement des taux par la Fed. croissance des années 1990. John Makin, de l’American Entre- L’économie a bien ralenti, mais à prise Institute. Son raisonnement un rythme qui la rendait vulnéra- 22,4 MILLIONS D’EMPLOIS est assez simple. La plupart des ble à des chocs externes, précisé- Le bilan est impressionnant, et récessions naissent des surchauf- ment ce qui s’est passé en août le président sortant, Bill Clinton, fes antérieures. Avec une expan- avec l’invasion du Koweït par ne se fait pas faute de le rappeler : sion qui s’accélère, les ménages et l’Irak et la brusque remontée des la plus longue période d’expan- les entreprises continuent à dépen- cours du pétrole. Le mélange sion de l’histoire américaine a per- ser davantage jusqu’à ce que la serait aujourd’hui tout aussi explo- mis, depuis 1992, de créer 22,4 mil- croissance de la demande dépasse sif : l’instabilité politique au lions d’emplois nouveaux et de fai- celle de l’offre. Les prix commen- Moyen-Orient, l’effet du dernier re revenir le taux de chômage à cent alors à augmenter et le régula- choc pétrolier, le freinage de la 3,9 % en octobre 2000, son niveau teur monétaire, la Fed, remonte croissance en Europe, l’impact le plus faible depuis trente ans. Le ses taux d’intérêt et réduit la liqui- enfin d’un relèvement des taux chômage a baissé régulièrement dité jusqu’à ce que la croissance probables par la Fed y contribue- depuis sept ans et est demeuré freine. Il faut parfois une récession raient ensemble. inférieur à 5 % pendant quarante pour calmer la machine, comme mois d’affilée. Le salaire réel a pro- en 1990, parfois un simple ralentis- PÉNURIE DE CAPITAUX gressé de 6,9 % depuis 1993 et l’in- sement comme en 1994-1995. Deux éléments complémentai- flation est à son plus faible niveau Si la première hypothèse est res doivent aussi être pris en comp- depuis trente ans. envisagée, c’est parce que l’on pri- te, le premier concerne le compor- Cette période touche à sa fin. Le vilégie la relation entre l’évolution tement des banques et institutions ralentissement de l’économie amé- des marchés financiers et celle de financières, le second les effets de ricaine est devenu une réalité. Il a la demande globale. L’éclatement la politique budgétaire la plus même été fort au troisième trimes- de la bulle financière des valeurs récente. On se souvient du credit tre, où l’on est revenu d’un rythme hautement spéculatives de l’Inter- crunch (pénurie de crédit) du de croissance (en variation annuel- net s’est propagé à celles du sec- début des années 90, quand l’écla- le) de 5,6 % au deuxième trimes- teur des technologies de l’informa- tement de la bulle immobilière tre, à 2,4 %. Témoignent du ralen- tion et des télécommunications avait provoqué un blocage des cré- TRIBUNES LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / V ̄ L’Organisation internationale du travail LIVRES dans la tourmente de la mondialisation par Daniel Urbain par Alain Euzéby L’avenir de la ville ttendu que la non-adoption par une fiées ne donne pas lieu à de véritables sanc- un ensemble de rigidités nationales qu’il fau- nation quelconque d’un régime de tra- tions. Cela s’explique par le fait que les fonda- drait réduire. L’excès de mondialisation écono- vail réellement humain fait obstacle aux teurs de l’OIT ont estimé que des normes obli- mique et de concurrence internationale est LA VILLE ET L’URBAIN. L’ÉTAT DES SAVOIRS. A efforts des autres nations désireuses gatoires risquaient d’inciter des Etats membres donc perçu comme… un excès de social ! Cer- Dirigé par Thierry Paquot, Michel Lussault et Sophie Body-Gendrot. d’améliorer le sort des travailleurs dans leurs pro- à ne pas voter les conventions, ou à ne pas rati- tes, la concurrence et la liberté d’entreprendre La Découverte, 442 p., 160 F, 24,39 ¤ pres pays (…). » Cette assertion date de 1919 ! fier celles adoptées. sont des sources de progrès économique. Mais Elle figure dans le préambule de la Constitution L’OIT fournit des avis et apporte une assis- dans une économie mondiale sans règles socia- DÉVELOPPEMENT SOCIAL DURABLE DES VILLES. de l’Organisation internationale du travail (OIT). tance technique aux pays qui lui en font la les internationales, ce sont les firmes multina- PRINCIPES ET PRATIQUES. C’est cet argument de la concurrence interna- demande, mais son système normatif est fon- tionales qui règnent en maître car elles Textes réunis par Antoine Bailly, Philippe Brun, Roderick Lawrence tionale qui a été à l’origine directe de la créa- dé sur le principe de l’adhésion volontaire déploient leurs activités au niveau de la pla- et Marie-Claire Rey. tion de cette organisation par le traité de Ver- avec, comme principal moyen d’action, la per- nète, alors que le droit social reste enfermé Anthropos-Economica, 176 p., 149 F, 22,71 ¤ sailles, qui a suivi la fin de la première guerre suasion. Cela a déjà encouragé les pouvoirs dans les frontières des Etats. Pour empêcher mondiale. Il s’agissait alors de répondre aux publics de nombreux pays à développer leur que le progrès social apparaisse comme un obs- as de doute, la ville et son avenir vont nous occuper encore adversaires des législations nationales visant à législation sociale. tacle au progrès économique et que se dévelop- quelque temps. Les éditions La Découverte lui consacrent un améliorer les conditions de travail (et en parti- Mais, depuis le début des années 90 surtout, pent des processus de spirale sociale descen- volumineux Etat des savoirs, comme elles l’ont fait pour la culier à réduire les horaires des salariés), qui le rôle de l’OIT s’est affaibli sous la pression de dante, seule une certaine mondialisation de la famille, l’exclusion, le logement, l’immigration, l’école. Cet objectaient – déjà ! – que, en augmentant les l’intensification de la concurrence internationa- législation sociale peut tenir tête à la mondiali- Pouvrage a le mérite d’éviter les jargons et de multiplier les angles de coûts de production d’un pays, de telles mesu- le et de la prédominance des idées néo- sation de l’économie. Sur le plan des idées, il réflexion : mieux vaut consommer en plusieurs fois la quarantaine de res handicaperaient son indus- libérales. Les valeurs de justice est donc plus urgent que jamais que les valeurs contributions proposées. Géographie, histoire, anthropologie, socio- trie. D’où l’idée que tous les La course folle sociale, de solidarité et d’équi- et principes de base de l’OIT soient rappelés logie, droit, économie, philosophie, architecture, littérature…, beau- pays du monde devraient avan- té, ou les principes de respect sans relâche, précisés, enseignés et autant coup de disciplines sont convoquées pour expliquer le fait urbain. cer ensemble sur le chemin du aux parts de marché de la dignité humaine et de pri- médiatisés que les valeurs économiques d’effi- Au passage, les auteurs mettent en cause certaines pratiques et progrès social, ou tout au mat de l’homme sur l’écono- cacité, de puissance ou de compétitivité. idées reçues. Ainsi, la politique de la ville est accusée de ne traiter moins se concerter, pour être et la concurrence mie, qui guident l’action de Sur le plan opérationnel, il faudrait que les que le social et de négliger l’économique. Cette attitude est en train en mesure d’améliorer leurs l’OIT, sont de plus en plus principales normes de l’OIT – et en particulier de changer, certains gouvernements faisant le lien entre efficacité législations sociales. C’est dans pour retenir ou attirer bafoués. Les normes adoptées celles relatives à des droits sociaux fondamen- économique et formes d’organisation urbaine. Une autre critique cet espoir que l’OIT s’est vu sont loin d’avoir toute l’influen- taux tels que la liberté syndicale ou le droit de porte sur la survalorisation des effets bénéfiques attribués aux confier la mission d’élaborer des entreprises font ce qu’elles méritent. L’OIT a négociation collective – deviennent beaucoup moyens de circulation et de télécommunications. des normes internationales qui atteint son quatre-vingtième plus contraignantes. Cela suppose que l’Organi- Les questions à résoudre sont nombreuses. Par exemple celle de la ont vocation à guider les politi- de plus en plus anniversaire, en 1999, dans une sation mondiale du commerce (OMC) recon- collaboration entre public et privé, qui concerne notamment la poli- ques sociales des Etats mem- indifférence quasi générale, naisse à ses pays membres le droit de sanction- tique du logement, ou encore la cohérence des actions sanitaires bres et à promouvoir le pro- apparaître alors que, précisément, en tant ner par des mesures antidumping les importa- locales. Les voies d’avenir pourraient s’inspirer de villes étrangères, grès social dans le monde. que « conscience sociale de l’hu- tions en provenance de pays où certaines nor- dont Amsterdam, qui a su – mieux que les nôtres – vivre « l’être- Ces normes sont contenues la régression sociale manité », son action est plus mes internationales ne seraient pas respectées, ensemble dans l’espace public », ou Porto Alegre (Brésil) où dans des conventions et recom- indispensable que jamais ! ou bien que soit mise en place une véritable 300 000 personnes ont participé à l’élaboration du budget municipal. mandations préparées par le comme un instrument En effet, avec la libéralisation « gouvernance mondiale » dans laquelle – à En tout cas, la question est posée de l’émergence d’une nouvelle civili- Bureau international du travail des échanges internationaux et l’instar de l’OMC, qui fait déjà figure de minis- sation urbaine apte à gérer démocratiquement la contradiction entre (qui est le secrétariat perma- au service l’emprise croissante des firmes tère mondial du commerce – l’OIT exercerait l’autonomie croissante des individus et la solidarité, au sein d’un nent de l’OIT) et adoptées par multinationales et des investis- les fonctions d’un ministère mondial des affai- tissu social aux fibres plus fragiles mais plus souples que celles d’hier. la Conférence internationale de la compétitivité sements directs à l’étranger, la res sociales. Vœux pieux ou perspectives bien Ce modèle futur sera-t-il « durable » ? Ce concept, désormais qua- du travail, organe suprême de mondialisation de l’économie lointaines, objectera-t-on sans doute. Mais évo- siment obligatoire dans ce type de réflexion, fait l’objet d’une recher- l’OIT qui réunit chaque année à Genève, au met en concurrence les législations fiscales et lution indispensable si l’on veut que le social che internationale patronnée par l’Organisation des Nations unies mois de juin, pendant trois semaines, des repré- les systèmes sociaux des différents pays du cesse d’être le souffre-douleur de l’économi- pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Une dizaine de sentants des gouvernements, des syndicats et monde. La course folle aux parts de marché et que et que s’éloignent les craintes exprimées villes du monde (dont Lyon) y sont associées. Leurs analyses et leurs du patronat de la quasi-totalité des pays du la concurrence pour retenir ou attirer des entre- par Ethan Kapstein, directeur d’études du actions font l’objet d’un livre publié par Anthropos-Economica. La monde. Elles couvrent la plupart des domaines prises font de plus en plus apparaître la régres- Council on Foreign Relations : « Peut-être le « durabilité sociale » implique de ne pas sacrifier le long terme au du droit du travail, au sens le plus large du ter- sion sociale comme un instrument de politique monde s’achemine-t-il inexorablement vers l’un court terme et de privilégier « une évolution harmonieuse de la socié- me, ainsi que ceux de la protection sociale et économique au service de la compétitivité. de ces moments tragiques qui font se demander té civile ». La gouvernance, les politiques sociales et culturelles, les des droits sociaux fondamentaux de l’homme La mondialisation de l’économie s’est donc aux historiens de l’avenir pourquoi rien n’a été services publics, l’urbanisme, les transports et la revitalisation écono- (liberté syndicale, droit de négociation collecti- accompagnée d’une mondialisation idéo- fait au moment où il en était encore temps. » mique sont traités sous l’éclairage de ces impératifs. Parmi les ensei- ve, interdiction du travail forcé, etc.). Mais le logique avec propagation d’idées selon lesquel- gnements de ces exposés concrets : les nécessités d’anticiper, de ne gros problème de ces normes est que les pays les, par exemple, la protection sociale est un Alain Euzéby est professeur de sciences pas raisonner sur des données moyennes mais de prendre en comp- ne sont tenus de les appliquer que s’ils les ont poids qu’il faut alléger, le salaire minimum est économiques à l’Institut d’études politiques de te la diversité, de veiller à l’appropriation des projets urbains par la ratifiées et que le non-respect de normes rati- une cause de chômage et le droit du travail est Grenoble. population.

COURRIER PARUTIONS STRESS DES CADRES de production. Ces salariés, appelés La volonté d’agir sur le psychis- Monde Economie » du 31 octobre A propos de l’article « Les méde- quelquefois « managers de premiè- me pour des raisons professionnel- 2000. b DES RESTRUCTURATIONS ET DES HOMMES. cins du travail recueillent souvent les re ligne » pour les motiver, subis- les – « managériales » – devrait L’article « Des équations différen- ACCOMPAGNEMENT SOCIAL ET GESTION DU CHANGEMENT, premières confidences… », « Le Mon- sent en cas d’échec, attaques per- être passible de poursuites : scienti- tielles… à McFadden et Heckman » sous la direction de Thierry Lemasle et Pierre-Eric Tixier de Campus » du 14 novembre 2000. sonnelles, harcèlement, relégation, fiquement, c’est une hérésie ; mora- met l’utile confrontation des modè- Hier symptôme d’une « mauvaise santé » de l’entreprise, les restruc- Les débordements dans les solli- perte d’emploi. D’autre part, parmi lement, elle s’accompagne d’une les aux données dans une perspecti- turations sont aujourd’hui davantage la conséquence de fusions et de citations des cadres engendrent le personnel d’exécution, exposé à intrusion psychologique inaccepta- ve historique. Mais pourquoi se fai- réorientations stratégiques. Mêlant réflexions d’experts et paroles de stress, surmenage, amertume, voire la somme des pressions descendan- ble et dangereuse ; socialement, re encore l’écho de la formule sim- praticiens, les auteurs proposent de substituer à une conception où pré- dépressions. Il y a un mécanisme de tes additionnées des tensions per- son efficacité repose sur la position pliste du 80-20, au risque de la faire valent les garanties juridiques, dans une perspective réparatrice, une transmission de la pression psycho- sonnelles ressenties par la hiérar- dominante de celui qui l’exerce ; passer pour une fatalité ? Des exer- approche dynamique, appréhendant les restructurations comme un logique qui provoque également chie : la « recherche d’excellence » elle a un effet déstructurant sur les cices élémentaires du calcul des pro- véritable mode de gestion prévisionnelle des ressources humaines d’incontestables dégâts, assez devient harcèlement, la connaissan- organisations et les individus, large- babilités réfutent cette « loi » qui (Dunod, 2000, 212 p., 169 F, 25,76 euros). L. V. E. importants pour poser maintenant ce du travail réel est incommunica- ment assez préjudiciable pour d’ailleurs n’est rappelée que lors- un problème majeur de psychopa- ble car ce système empêche toute donner lieu à réparation judiciaire. qu’elle est observée (…). De plus, il b LE DÉVELOPPEMENT LOCAL, thologie du travail. information ascendante, le profes- Dr P.M. Paris y a un danger certain à dissoudre de Christian Longhi et Jacques Spindler D’une part, dans la maîtrise, char- sionnalisme devient la capacité à médecin du travail dans une formule choc simpliste En une vingtaine d’années, le développement local est passé du « sta- gée d’organiser le travail productif, réaliser le travail malgré l’organisa- Olivet (45) des situations variées de concentra- tut » d’utopie – reposant sur une vision alternative du développement placée au sein d’un conflit intérieur tion (s’il en persiste une), les effets tion. dans une économie très centralisée – à celui d’un mode de développe- permanent entre la réduction des sur la santé sont le lot commun, le EQUATIONS ÉCONOMIQUES Antoine de Falguerolles ment économique à part entière. Cet ouvrage expose les différentes coûts, c’est-à-dire des ressources stress devient moyen de gouverne- Sur la place des mathématiques professeur d’université théories et expériences qui alimentent aujourd’hui le débat sur cette humaines, et les objectifs de gains ment (…). dans les sciences économiques, « Le Toulouse question (LGDJ, 2000, 120 p., 55 F, 8,38 euros). L. V. E. VI / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 FOCUS ̄ Quand cinq générations coexistent HISTOIRE ÉCONOMIQUE

es familles de cinq généra- ne » puis le « progrès social ».La Plus les « supermamies » de la par Bernard Kapp tions existent : le labora- Les familles « penta- quatrième génération cite elle cinquième génération sont âgées, toire pharmaceutique aussi l’« hygiène », puis la « nutri- et plus elles vivent en maison de LNovartis Pharma et la Fon- générationnelles » tion » et la « médecine ». Dans les retraite (67,5 % de celles qui sont dation nationale de gérontologie commentaires libres, bon nombre nées avant 1900). L’âge médian Whisky ou scotch ? (FNG) les ont rencontrées. Un vivent davantage de personnes laissent entendre que pour la cinquième génération est appel lancé en novembre 1999 à la « solidarité familiale » et la « bon- de 93 ans. Preuve de la vigueur travers les médias, a amené près en milieu rural ne entente » ont aussi joué un rôle. physique et mentale de ces u début du XIXe siècle, les règles essentielles qui doivent pré- de 3 382 familles de cinq généra- Les 499 familles étudiées vivent familles, la cinquième génération sider à la fabrication d’un bon whisky écossais semblent tions à se manifester. Sur ce nom- que l’ensemble plus souvent en milieu rural que vit seule à 63 % et à 23 % seulement définitivement fixées. Il est tout d’abord indispensable d’uti- bre, la moitié (1 675 exactement) a l’ensemble de la population françai- avec des descendants. Les quelques liser du malt comme matière première. A savoir de l’orge envoyé les documents administra- des Français se (entre 55 % et 52 % selon les hommes qui appartiennent à la cin- queA l’on fait germer puis sécher dans un local chauffé par un feu de tifs attestant de leur situation fami- générations, contre 23 % pour le quième génération vivent «plus tourbe. Quant à la distillation, elle doit impérativement se faire en liale et, sur les 503 questionnaires Le dépouillement des question- reste de la population). Un pour- souvent seuls et à domicile qu’en cou- deux passages successifs dans un petit alambic de cuivre, le pot still, réceptionnés, 499 ont pu être naires a aussi montré que ces centage qui diminue au fur et à ple ou avec des descendants ». comparable à celui que l’on utilise dans les Charentes pour fabriquer exploités en profondeur. familles « pentagénérationnelles » mesure que l’on se rapproche des le cognac. Cette façon de procéder, qui relève d’une tradition artisa- Le nombre de familles à cinq sont dominées en nombre par des deuxième et première générations. ENTRAIDE nale établie au XVIIe siècle, permet d’obtenir des alcools puissants au générations a tout d’abord surpris. femmes. Les représentantes du La concentration géographique Un quart seulement des repré- goût riche et complexe. Elle présente malheureusement un inconvé- Comme le souligne le professeur sexe féminin, on le sait, vivent en des familles se réduit également sentants de la cinquième généra- nient non négligeable : elle nécessite beaucoup de travail et de Joël Ménard (Paris-VI), « cette étu- moyenne plus longtemps que les avec l’âge. Si les plus âgés (cinquiè- tion est « totalement autonome » et savoir-faire, ce qui induit des prix de vente relativement élevés. de nous a appris que cette situation représentants du sexe masculin. me et quatrième générations) coha- un tiers à besoin d’une « aide per- Le progrès technique va changer la donne. L’appareil breveté en familiale était loin d’être exception- Plusieurs facteurs expliquent cette bitent encore dans la même com- manente ». Un tiers a également 1832 par l’Irlandais Aeneas Coffey, qui se compose de deux imposan- nelle, contrairement aux prévi- longévité : les femmes boivent mune, la troisième génération com- besoin d’une aide financière des tes colonnes métalliques d’une quinzaine de mètres de haut et qui sions ». Autre fait étonnant, la moins que les hommes, fument mence à s’éparpiller sur le territoi- autres générations. L’entraide fami- distille les bouillies de céréales en continu, ouvre la voie à une pro- coexistence de cinq générations au moins et sont aussi mieux sensibili- re national, et cette diffusion liale est forte et va d’une aide quoti- duction massive d’eaux de vie bon marché. Résultat : une véritable sein d’une même famille n’est pas sées aux problématiques de santé devient « massive » pour les deuxiè- dienne à une aide ponctuelle. industrie de l’alcool se développe à partir de 1840. Les vingt-deux dis- un phénomène fugace : elle peut et d’hygiène de vie. Autre point qui me et première générations qui Les représentants des troisième tilleries qui utilisent la nouvelle technique, pour la plupart situées durer plusieurs années. « Au total, contribue à cette domination vivent dans des départements sou- et quatrième générations occupent dans les Lowlands du sud de l’Ecosse, ont déjà une capacité de pro- 25 % de la première génération ont numérique des femmes : l’âge vent éloignés de leurs grands- une position « pivot » vis-à-vis de duction de 20 millions de litres par an en 1850. Et, quatre ans plus été contemporains de la cinquième moyen des mères à la naissance parents et arrière-grands-parents. leurs ascendants comme de leurs tard, elles produisent davantage que toutes les petites unités artisa- génération pendant cinq ans », d’un enfant est plus faible que 30 % des représentants de la pre- descendants : nombreux sont ceux nales disséminées dans les îles occidentales et dans les vallées des selon l’étude menée par Novartis celui des pères. mière génération vivent toutefois qui apportent « un soutien affectif, Highlands. Pharma et FNG. Interrogés sur les facteurs qui dans la même commune ou dans voire financier » aussi bien à leurs Mais ces alcools de grain, produits à partir d’orge non malté, de A la question de savoir si ces ont contribué à leur longévité, les un rayon de 30 kilomètres autour parents qu’à leurs enfants et petits- blé ou de maïs (de plus en plus massivement importé des Etats- familles de cinq générations vont membres de la cinquième géné- du domicile des représentants de la enfants. Pourtant certains crai- Unis), manquent de saveur. C’est pourquoi les négociants qui assu- pérenniser le modèle, les auteurs ration mettent en avant l’« hygiè- cinquième génération. gnent un abandon total ou relatif rent la mise en bouteille et la distribution prennent l’habitude, à de l’étude répondent résolument au fur et à mesure de leur propre partir des années 1850, de les mélanger en proportions très variables par l’affirmative en faisant remar- Pyramide des âges selon les cinq générations avancée en âge. à des alcools pur malt fournis par les distilleries traditionnelles pour quer que l’écart d’âge moyen entre Ces familles pentagénération- obtenir des whiskies d’assemblage, commercialisés sous l’appella- en nombre de personnes les générations « est identique de 1re GÉNÉRATION nelles sont-elles des familles tion de blended (mélangés). la 5e àla4e,dela4e àla3e,dela3e à 140 334 personnes nées unies ? L’éloignement géographi- La formidable période d’urbanisation et d’industrialisation qui la 2e, à savoir vingt-deux ans. Entre entre 1997 et début 2000 que est évidemment un frein aux s’étale sur tout le troisième quart du XIXe siècle entraîne une forte la première et la deuxième, l’écart 120 retrouvailles. Au mieux, les rencon- augmentation de la consommation d’alcool, surtout à Londres et e est de vingt-cinq ans ». 4 GÉNÉRATION 2e GÉNÉRATION tres globales n’ont lieu qu’une fois dans les grandes villes anglaises. Les ventes de blended bas de gam- 462 personnes nées 438 personnes nées Cet accroissement de trois 100 par an ; 47 familles (9,5 %) sur un me, dont les parts de marché s’élargissent sans cesse aux dépens du années entre la première et la entre 1921 et 1937 entre 1968 et 1978 total de 499 avouant n’entretenir gin, en profitent très largement. Mais il s’agit aussi d’une période e e deuxième génération n’a rien d’in- 80 5 GÉNÉRATION 3 GÉNÉRATION aucun lien avec l’ensemble de la d’intense concurrence pour les distillateurs d’alcool de grain, qui se quiétant, compte tenu de l’allonge- 455 personnes nées 469 personnes nées famille. Les représentants des géné- sont lancés dans des investissements excessifs et se retrouvent les ment général de la durée de la vie entre 1899 et 1914 entre 1944 et 1959 rations 3 et 4 – de par leur fonction uns après les autres en situation de 60 (un trimestre par an) et de l’âge pivot – sont ceux qui sont le plus L’appareil breveté surproduction chronique. D’autant moyen auquel les femmes françai- souvent en relation avec le haut et que la libéralisation des tarifs doua- 40 ses font des enfants : soit 29 ans. le bas de la pyramide familiale. en 1832 niers, en 1860, ouvre les portes du Point particulier : pour 3 % des Si les plus anciens avouent Royaume-Uni à des flots d’alcool familles interrogées – 15 sur 449 –, 20 « joie » et « fierté » d’appartenir à par l’Irlandais Aeneas de pomme de terre prussien que les la coexistence de cinq générations une famille aussi nombreuse, c’est négociants-assembleurs achètent n’est pas une première : « Ce phé- 0 un motif de satisfaction pour l’en- Coffey, qui se trois fois moins cher que l’alcool de nomène s’est déjà reproduit au 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 semble des générations. maïs britannique. moins une fois dans leur histoire compose de deux Comment limiter les dégâts ? Sui- familiale récente. » Source : Novartis-FNG Yves Mamou vant une stratégie habituelle aux imposantes colonnes mœurs du capitalisme victorien, les grandes distilleries écossaises d’al- métalliques cool de grain choisissent assez vite la voie de la cartellisation. Dans un Les valeurs du Net qui tireront leur épingle du jeu d’une quinzaine premier temps, les six principales sociétés du secteur se regroupent, de mètres de haut en 1865, au sein de la Scotch Dis- epuis le mois de tillers' Association, afin de s’enten- mars 2000, les entrepri- La fin de l'euphorie L’indicateur boursier indice en base 100 et qui distille dre sur les prix accordés à leurs four- ses américaines du Net nisseurs, de se partager certains 1 200 Dcotées en Bourse ont vu A.T.Kearney Dotcom les bouillies de grands marchés et d’harmoniser leur valorisation chuter inexorable- leurs tarifs. Puis ils décident en 1877 ment. Mais toutes ne connaîtront sera désormais publié 1 000 céréales en continu, de fusionner, pour former la Dis- pas un sort funeste. Selon l’indica- tiller’s Company Ltd (DCL), qui teur A.T. Kearney Dotcom, que en exclusivité par « Le 800 ouvre la voie à une contrôle au moment de sa création « Le Monde Economie » publiera les trois quarts de la production désormais en exclusivité, certaines Monde Economie » 600 production massive écossaise et le tiers de la production catégories d’entreprises vont bien britannique. Mieux, la DCL prend tirer leur épingle du jeu. Il s’agit, logiciels documentaires pour l’initiative en 1878 de créer une nou- 400 d’eaux-de-vie d’une part, des sociétés de B2B moteurs de recherche, program- velle association avec six grands (business to business), ayant une mes permettant d’utiliser le Net bon marché distillateurs anglais et irlandais clientèle d’entreprises et non de par- pour téléphoner à moindre coût, 200 pour se répartir des quotas de vente ticuliers, et vendant des logiciels etc.). à l’échelle du Royaume-Uni tout entier. Cette organisation, que les pour places de marchés. Et, d’autre Durant ces neuf derniers mois, 0 journalistes de l’époque surnomment le « Parlement du whisky » et part, des « enablers », firmes ven- les indices boursiers, calculés par JUIN JANVIER JUIN NOV. qui va fonctionner pendant dix ans, ne parviendra toutefois pas à dant des systèmes nécessaires au A.T. Kearney pour ces deux seg- 1999 2000 2000 2000 imposer sa loi au marché. bon fonctionnement des sites (logi- ments ont certes chuté. Pour le FONDS ET INCUBATEURS INDICE GÉNÉRAL Les distillateurs de whisky pur malt, touchés à leur tour par une ciels de sécurisation de paiement, B2B, il est passé de 1183, le 9 mars LOGICIELS POUR PLACES DE MARCHÉ (B2B) crise de surproduction dans les dernières années du siècle, suivent 2000, à 594 le 24 novembre. Pour Source : A.T. Kearney une tout autre stratégie. Pas question, pour cette quarantaine d’en- les enablers, il est passé de 984 à 359 treprises familiales, d’entrer dans le jeu des concentrations et des Les trois quarts durant la même période. Ces Cette catégorie regroupe les four- me Jean-Marc Azoulay. « Seuls sub- ententes. Elles cherchent plutôt à valoriser la qualité de leur produc- valeurs restent néanmoins très nisseurs de logiciels de mesure sisteront ceux qui auront été repris tion en réclamant une réglementation favorisant les vrais bons de la capitalisation supérieures à ce qu’elles étaient le d’audience (pour les publicitaires), par des opérateurs de télécommuni- whiskies de tradition et interdisant les blended de composition dou- 24 mai 1999, date pivot (indice 100) de gestion des relations avec les cation. » teuse. boursière de cet indicateur. clients (utilisation optimale des Les portails ont aussi été dure- La bonne société londonienne prenant peu à peu l’habitude de « Les firmes du B2B, fournisseurs fichiers, etc.), les concepteurs de ment atteints. Tout comme les pré- remplacer le cognac (devenu introuvable pendant la longue crise du L’indice A. T. Kearney Dotcom de logiciels pour places de marché, sites, les sociétés de conseil. Leur cédents, nombreux sont ceux qui, à phylloxera) par du whisky écossais de qualité, ces demandes sont repose sur les performances ont devant elles plusieurs années de valeur globale est le double de ce l’instar de Lycos (repris par Terra accueillies avec sympathie par le monde politique. Mais de puis- boursières de 110 sociétés opé- revenus de licence et de maintenan- qu’elle était en mai 1999. « Celles Networks, du groupe espagnol Tele- sants intérêts commerciaux sont en jeu, et le débat est vite bloqué rant exclusivement sur le mar- ce », explique Jean-Marc Azoulay, qui offrent des solutions ont mieux fonica) seront intégrés dans de puis- au niveau parlementaire. ché du Net. L’indicateur exclut directeur chez A.T. Kearney, et spé- tenu, observe Jean-Marc Azoulay. sants groupes de télécommunica- Une commission royale est finalement désignée en 1907 pour donc des entreprises comme cialiste de la Netéconomie. Quel- Les sociétés de conseil, agences de tion. Le numéro un, Yahoo, n’est répondre à quelques questions de principe : comment définir le Microsoft ou Cisco, ou comme ques consolidations sont toutefois publicité ont davantage souffert. Sur- pas menacé, même si sa valorisa- whisky ? Comment caractériser le whisky écossais (et irlandais) ? Barnes & Noble.com, filiale en à prévoir, et la concurrence risque tout quand elles se sont fait payer en tion risque encore d’être revue à la Faut-il imposer un vieillissement minimal ? Les auditions donnent ligne du libraire traditionnel de se renforcer avec l’arrivée de participation en capital et non en baisse. Les portails très spécialisés, aux différents groupes de pression l’occasion de préciser leurs posi- américain. Les sociétés retenues nouvelles firmes sur ce secteur. honoraires, et que la valorisation de situés sur des niches peuvent aussi tions. Les plus virulents des Highlanders demandent que l’on en sont celles qui ont les plus fortes Troisième catégorie, relative- leurs clients, des start-up, a chuté. » espérer équilibrer leurs comptes revienne à la tradition du pot still : l’appellation whisky doit être capitalisations boursières aux ment préservée, le segment des La capitalisation globale de cha- grâce aux revenus publicitaires. réservée, selon eux, aux seuls straight malt fabriqués en Ecosse. La Etats-Unis. Elles représentent, « e-solutions », c’est-à-dire des cun des cinq autres segments de l’in- Enfin, les entreprises de ventes majorité des fabricants de malt se montrent plus réalistes : les blen- globalement, environ 70 % de la sociétés de services pour réalisa- dice (enchères en ligne, fonds et aux particuliers (e-tailing) plongent, ded ont droit de cité, mais à condition qu’ils contiennent au moins capitalisation de ce secteur. teurs et gestionnaires de sites. incubateurs, fournisseurs d’accès mais très inégalement. Celles spé- 50 % de whisky de malt. Les fabricants d’alcool de grain, qui contrô- Internet, portails, ventes aux parti- cialisées dans la vente de produits lent les principales marques de blended bas de gamme, sont évidem- culiers) est actuellement inférieure physiques, comme Amazon, ne ment favorables à une proportion beaucoup plus réduite. Quant aux à ce qu’elle était en mai 1999. Le sec- pourront survivre que si elles s’al- distributeurs et aux tenanciers de pub, ils rejettent carrément l’idée teur des ventes aux enchères a parti- lient avec des firmes traditionnel- de norme : il revient aux consommateurs, expliquent-ils, de faire culièrement souffert, avec un indice les, estime Jean-Marc Azoulay. Cel- leurs choix en fonction de leurs goûts et de leurs moyens financiers… égal au quart de sa valeur en les qui diffusent des produits ou ser- Après plusieurs mois de réflexion, la Commission refusera de se mai 1999. Pour Jean-Marc Azoulay, vices numériques (courtiers électro- prononcer sur la composition des blended comme sur la question du seul le numéro-un, eBay, devrait niques, recherche d’emploi, etc.) vieillissement. Mais elle fournira en revanche une définition officiel- subsister : « Sa valorisation était ont une rationalité économique évi- le du whisky (« un alcool obtenu par distillation d’une bouillie de extravagante. Mais son business- dente. mais la concurrence y est céréales saccharifié par la diastase du malt ») et du scotch whisky model est rentable ; il a une trésorerie rude. La consolidation du secteur (« un whisky distillé en Ecosse »)… Beaucoup de bruit pour rien ? Ce et un résultat d’exploitation positifs. » doit se poursuivre. Et les acteurs tra- serait oublier que cet effort de clarification, si limité qu’il puisse Autre segment très touché : les ditionnels (banques classiques, par paraître aujourd’hui, a largement contribué à la réflexion sur la nor- fonds d’investissement spécialisés. exemple) y joueront un rôle domi- malisation des produits agroalimentaires. Et qu’il a ouvert la voie Quant aux fournisseurs d’accès, ils nant. aux premières lois, votées en France en 1919 et en 1927, sur les sont voués à disparaître en tant appellations d’origine contrôlées. qu’entreprises indépendantes, esti- Annie Kahn ENQUÊTE LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / VII Par un curieux retour de l’histoire, le compagnonnage Les compagnons du Devoir jouent apparaît aujourd’hui comme une alternative efficace la carte des métiers our montrer qu’ils ont tou- munauté d’une dizaine à près de de la jeunesse d’origine populaire 21 métiers dont nombre connais- de compagnons diplômés qui pour la formation jours bon pied bon œil, les 200 personnes, obéissant à des font apparaître, par contraste, les sent aujourd’hui d’importantes enchaînent sur un tour de France professionnelle des compagnons du Devoir règles très strictes. valeurs de communauté et de res- pénuries de main-d’œuvre : le bâti- est en diminution. « Ils trouvent du Porganisent à Paris une Alors que la régression de l’artisa- pect des règles compagnonniques ment, l’hôtellerie, la mécanique… travail immédiatement, et ne voient exposition qui, du 8 décembre 2000 nat au profit du salariat industriel comme une alternative pédagogi- Partant du principe que le jeune pas l’intérêt d’entamer des années jeunes. Mais malgré au 31 mai 2001, retracera l’histoire avait semblé sonner le glas de ce quement valable. doit être respecté, les compagnons de voyage avant de s’installer », de leur organisation, « d’un siècle à mode de formation, les compa- « Nous ne nous contentons pas de exigent des employeurs qu’ils regrette Hervé Pointillart, responsa- l’enthousiasme l’autre ». Outil traditionnel de la for- gnons estiment qu’il est à nouveau former, nous éduquons, insiste paient leurs apprentis à 50 % du ble de la formation des itinérants et mation des artisans depuis le porteur d’avenir : la hausse des qua- Bruno Aubry, responsable de la for- SMIC dès la première année, con- des adultes. de ceux qu’il prend Moyen Age, le compagnonnage lifications, le retour des petites mation initiale des compagnons. tre 25 % selon la loi. Et ça marche : De l’extérieur, certains repro- prévoit, pour tout jeune aspirant à séries et du « surmesure » de quali- Pour nous, le métier n’est pas seule- 5 000 entreprises accueillent les chent aux compagnons de sélec- en charge, la pratique d’un métier, un tour de té, l’accent mis sur les savoirs et les ment une maîtrise technique, mais 4 500 apprentis et les 3 100 itiné- tionner de façon élitiste les candi- France qui, d’entreprise en entrepri- savoir-faire, la méfiance des con- un ensemble de valeurs, de référen- rants de l’association, dont la quali- dats. Ceux-ci doivent suivre une il ne correspond pas se, lui permettra d’acquérir « sur le sommateurs face à certains échecs ces dans le temps et dans l’espace, fication est reconnue : 97 % des jeu- semaine d’orientation, dont une tas » les bonnes pratiques profes- retentissants de la grande indus- qui vont structurer la personnalité du nes issus des centres de formation partie en entreprise, afin de tester sionnelles. trie, tout concourt à redorer le bla- jeune. » Les formateurs, âgés de 25 d’apprentis (CFA) des compagnons leurs capacités et, surtout, dit forcément Les jeunes, salariés de leurs son d’une formation basée sur la à 30 ans, sont des compagnons pro- obtiennent un emploi dans leur Bruno Aubry, leur motivation. employeurs successifs (en moyen- transmission des savoir-faire tradi- ches de leurs élèves, mais aussi de métier d’origine. « Notre rôle est de défendre les aux attentes et ne une dizaine répartis sur trois à tionnels. l’entreprise, dont ils sont détachés Forts de ces arguments, les com- métiers, et non d’en faire des voies de cinq ans), hébergés et nourris dans Par ailleurs, les difficultés rencon- pendant une brève période. pagnons du Devoir ont entrepris garage. Nous n’avons pas vocation à aux représentations 128 Maisons et lieux d’accueil qui trées par l’éducation nationale Enfin, dernier atout en ces temps de regonfler leurs effectifs. « Nous résoudre les problèmes sociaux de la servent à la fois d’internats et d’éco- pour scolariser dans ses lycées pro- de reprise économique, les compa- ne recrutions pour le tour de France jeunesse, ou les problèmes de pénu- du plus grand nombre les de cours du soir, vivent en com- fessionnels (LP) toute une frange gnons forment des jeunes dans que des jeunes déjà titulaires d’un rie de main-d’œuvre des entreprises, CAP ou d’un BEP, explique Bruno mais à expérimenter des modes de Aubry. Comme le nombre de voca- formation qui permettront aux tions était en forte baisse, nous avons métiers de continuer à vivre. » décidé en 1989 d’ouvrir nos propres Les compagnons du Devoir « Ces gens-là ne vivent que pour leur travail » CFA. » L’objectif initial de comptent ainsi se lancer dans la 5 000 apprentis est en passe d’être validation des acquis profession- écanicien, Nicolas était bien décidé Nicolas aimerait acquérir une expérience à et parfois sentimentale, entre parenthèses, mais, atteint. « Nous voudrions passer à nels et dans l’usage intensif d’Inter- à le devenir. Au point de reprendre l’étranger. « Le premier départ est le plus difficile : assure Nicolas, « on ne tire pas un trait sur ses pas- une vitesse supérieure », mais les net, idéal pour atteindre des jeunes presque de zéro sa formation après on s’attache vite à une ville, ne cache pas Nicolas. sions. Au départ, c’est vrai, il faut mettre un gros compagnons se heurtent, disent- en perpétuel déplacement. « Aux M avoir passé un bac E. En 1995, ce Mais on sait que pour l’expérience, il faut repartir. coup de collier pour l’apprentissage du métier, ils, à la méfiance de l’éducation Etats-Unis, on ne trouve plus de cou- jeune Rennais, alors âgé de 18 ans, décide de Par la suite, même quand on se sent vraiment bien mais après rien n’interdit à qui veut, de faire sur nationale, des CFA gérés par vreurs, le métier a disparu, comme rejoindre les compagnons du Devoir et de com- dans une entreprise, on a envie de bouger. » son temps libre de la batterie, du judo… » d’autres institutions, des régions. d’autres avaient disparu avec la révo- mencer son tour de France par deux ans d’ap- Chef de chantier dans le bâtiment, François, Sans ces obstacles, « nous pourrions lution industrielle. Nous voulons que prentissage à Saumur pour « acquérir les réflexes CONTACT FACILE 36 ans, suit une formation d’un an chez les com- accueillir deux fois plus de jeunes ». nos métiers puissent s’adapter à la manuels du métier ». Au-delà du métier, c’est « l’expérience humai- pagnons. Il ne cache pas une certaine fascina- Mais ces querelles institutio- nouvelle révolution technologique. » Son BEP de maintenance des systèmes méca- ne » acquise par la vie en communauté et par le tion : « Ce sont de fortes personnalités, très indé- nnelles ne sont pas les seules res- C’est pourquoi les compagnons niques automatisés en poche, Nicolas n’aban- voyage qu’il apprécie. « A chaque fois, expli- pendantes. Ils forment quand même un monde à ponsables de l’impact plutôt réduit entendent donner ces prochaines donne pas le projet de décrocher un BTS en que-t-il, on coupe tout et on repart à zéro : on est part : ces gens-là ne vivent que pour leur travail. Il des compagnons, qui ne représen- années la priorité à la formation mécanique, projet qu’il n’a pu réaliser après son obligé de se remettre en question et de s’adapter n’y a rien de plus beau pour eux. Ils sont très dési- tent après tout que 7 600 jeunes. continue (ils accueillent déjà en sta- bac, étant « trop juste » sur le plan scientifique. rapidement à un nouvel environnement. Et, croi- reux de transmettre, de partager leur amour du Même si l’on y ajoute les quelques ge 5 000 à 6 000 adultes par an dans Les deux années suivantes, il suit à Reims une sant, de ville en ville, des cultures différentes, on métier. » centaines de compagnons des leurs maisons) et ont créé plusieurs formation d’une semaine par mois pour décro- s’enrichit, on apprend à avoir le contact facile. » Ce n’est pas Nicolas qui le démentira, lui qui a tours de France d’organisations instituts supérieurs des métiers (de cher son diplôme, tout en poursuivant son tour N’a-t-il pas le sentiment néanmoins de passer rejoint les compagnons sur les traces de son père concurrentes, telles que l’Union la charpente, de la pierre). Ils envi- de France, qui le conduit à Strasbourg, Tours et à côté de sa jeunesse, d’être un peu en marge ? menuisier, et qui s’avoue quand même, non sans compagnonnique et la Fédération sagent aussi d’ouvrir leurs forma- Lille. « Non, répond-il avec jovialité, bien au contraire, une certaine fierté, « différent » : « J’ai peut-être compagnonnique des métiers du tions aux jeunes filles. Ultime con- En poste à Paris depuis cet été, il reprendra si l’on restait enfermé sur soi-même on ne progres- loupé des choses, mais les autres (jeunes) aussi lou- bâtiment, ils ne sont qu’une goutte cession pour suivre l’évolution de son baluchon dès juillet prochain pour de nou- serait pas. Le but du voyage, c’est bien d’aller au pent quelque chose. » d’eau dans l’océan des 374 000 l’époque. veaux horizons. Le Royaume-Uni, les Etats- contact des autres. J’ai des amis partout. » Bien apprentis de CFA et des 786 000 Unis ? Avant de boucler son tour à l’été 2002, sûr, un compagnon doit mettre sa vie familiale, Laetitia Van Eeckhout lycéens de LP. De plus, le nombre Antoine Reverchon

Le nombre d'apprentis augmente...... mais le tour de France est moins attractif Evolution des effectifs des CFA des compagnons du Devoir 1 916 A Nantes, un vrai choix de vie 5 000 4 500 1 829 1 687

NANTES On parle des surnoms, de la canne 4 000 1 354 correspondance Entre le travail en et de la couleur des blasons par u sortir de la gare sud de métier, des saints patrons, des 3 000 1 070 Nantes, la flèche torse, entreprise, les cours symboles, du « folklore »… « unique en France », « Vous pensez que nous sommes 2 000 829 972 intrigue le voyageur. et les travaux une secte ?, fait Guillaume. La diffé- 1 020 862 847 A 650 830 Cette vrille parfaite, qui ressemble rence est simple : une secte, c’est 1 000 à un clocher finement ouvragé, domestiques, facile d’y entrer et très difficile d’en 631 462 surplombe la « mère de Nantes », sortir ; ici, c’est exactement le con- 380 maison de l’Association ouvrière l’emploi du temps traire : si ça ne te plaît pas, tu fais 0 des compagnons du Devoir. L’im- ton sac quand tu veux. » 1988 90 92 94 96 98 00 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 posant édifice de cinq étages cons- des compagnons est Julien approuve et embraye sur SEPTEMBRE NOMBRE DE JEUNES S'ENGAGEANT SUR LE TDF truit par les compagnons voilà cin- la discipline : « C’est de l’autodisci- NOMBRE DE JEUNES SORTANT DES CFA quante ans abrite une centaine de bien chargé pline, y’a pas de pion pour t’engueu- Source : Compagnons du Devoir pensionnaires, des jeunes de seize ler, et ici c’est aussi ma maison, à vingt-six ans en formation initia- France ont tendance à raccourcir à donc c’est normal de participer le ou en train d’accomplir leur tour cinq ans, parce qu’au bout d’un pour qu’elle fonctionne normale- de France. Le splendide intérieur moment, c’est dur d’expliquer à la ment. » Aucun bémol, donc ? «Le de la maison ne se visite que pen- copine que ça s’éternise ». rythme est parfois difficile à tenir : La « tradition » ne fait plus recette dant les Journées du patrimoine. Si on parle d’ouvrir le compa- en quatre mois, j’ai accumulé vingt- Plafonds à caissons ouvragés, gnonnage aux filles, ce monde de sept jours de récup pour les 35 heu- bibliothèque somptueuse, grands garçons n’accepte toujours pour res, sourit Julien, je vais les utiliser es modes de transmission ment défensif et n’a guère de prise escaliers de pierre taillée, colonnes l’instant qu’une seule présence pour faire un stage de serrurier. » des métiers mis en prati- L’image de l’artisanat sur des jeunes devenus essentielle- en rupture… La performance tech- féminine, « notre mère », une inten- que par les compagnons du ment urbains. Ils peuvent certes être nique est omniprésente. dante chargée de régler les problè- VOYAGES LDevoir, axés sur les savoir- a beaucoup souffert. attirés par une image, celle de l’hô- « C’est un vrai choix de vie »,dit mes administratifs de chacun, mais Des fous de boulot ? « Attends, faire traditionnels, correspondent- tellerie par exemple, mais déchan- le maître des lieux, le « prévôt » aussi d’écouter les coups de blues. on est des jeunes comme les autres, ils aux attentes et aux représenta- Les jeunes recherchent tent vite devant la faiblesse des Fabrice Morin, dit « Breton la Dans les couloirs, chacun se on drague le samedi soir, on va au tions des jeunes engagés aujour- rémunérations, les quinze heures Gaieté », compagnon mécanicien, salue d’une poignée de main ; à cinoche, on est aussi motivé pour la d’hui dans une formation profes- de bonnes conditions par jour, le “sale boulot” qui leur est vingt-six ans et déjà dix ans de table, le « bon appétit » est de bringue que pour le travail, tempère sionnelle initiale ? On peut en dou- réservé. Ce n’est pas un hasard si les tour de France derrière lui, qui rigueur. « C’est juste la continua- l’aspirant mécanicien. Ici, je profite ter, si l’on en croit les recherches de travail artisans eux-mêmes veulent généra- raconte la vie en communauté et tion de l’éducation normale que j’ai au maximum de ma jeunesse. Je voya- menées par des universitaires dans lement que leurs enfants fassent des l’emploi du temps bien chargé. reçue », estime Julien Vermeulen, ge, je suis allé installer des machines les lycées professionnels (LP) ou avec l’idéologie du métier est études longues ». dit « le Flamand », un aspirant aux Etats-Unis, l’an prochain, j’irai les centres de formation d’appren- d’ailleurs totalement avalisée par le L’image de l’artisanat a énormé- EXAMENS mécanicien de vingt et un ans qui en Irlande ou en Angleterre, je passe- tis (CFA). système éducatif, qui raisonne en ment souffert des nombreuses A Nantes comme ailleurs, c’est tire sur une cigarette au bar de la rai parallèlement mon bac pro. » Bernard Charlot, professeur de termes de familles professionnelles faillites de la crise des années 90. « toute la journée en entreprise, maison, où l’on joue au baby-foot, Guillaume, « toujours les godas- sciences de l’éducation à l’universi- et de polyvalence, qui joue les bacs Les entreprises qui ont résisté l’ont dîner de 19 heures à 19 h 30, café, au flipper et aux jeux vidéo. Pour ses accrochées au sac à dos », voya- té Paris-VIII, auteur d’une Histoire pros plutôt que les CAP ». fait grâce à des compétences de puis cours de 20 heures à 22 heu- faire plaisir à ses parents, Julien a gera aussi et ne sera sans doute de la formation des ouvriers (Miner- Les jeunes les plus défavorisés, gestion plus que des compétences res ». Les volontaires peuvent passé un bac littéraire, « mais dès jamais prof de biologie. Il assure : ve, 1985) et d’un ouvrage sur Le décrits par Laurence Roulleau-Ber- « de métier ». passer aux ateliers ensuite, ou rega- la seconde, je voulais faire compa- « Il y a un vrai plaisir à réaliser une Rapport au savoir en milieu populai- ger dans Le Travail en friche – Les gner la chambre à deux lits pour gnon », raconte-t-il à Guillaume pièce avec sa tête, à la dessiner puis re (Anthropos, 1999) observe ainsi mondes de la petite production RELATIONS HUMAINES dormir enfin… ou réviser l’examen Halary, vingt-trois ans, bouc à la à la fabriquer avec ses mains, tous que « les jeunes des LP ne raison- urbaine (Editions de l’Aube, 1999), « Il n’est pas étonnant que la que l’on prépare toujours en candi- mode et tee-shirt floqué Quick- les sens sont en éveil. » Après ? nent plus en termes de métier, mais choisissent, lorsqu’ils le peuvent, volonté de poursuite d’études l’em- dat libre, du BEP au brevet de maî- silver-Sega. Après, ils auront forcément une en termes d’ascension dans la hié- d’exercer une activité profession- porte sur toute autre considération, trise en passant par le bac pro. Le Guillaume est un vieux « lapin », bonne place – le compagnon est rarchie sociale. Par exemple, les nelle dans des secteurs innovants explique Christine Agulhon. On samedi aussi, on assiste à des surnom des apprentis âgés de quin- très réputé –, « on pourra élever une filles qui passent un CAP de couture et peu structurés, tels que la musi- voit aujourd’hui de plus en plus de cours ; et toute la semaine, on doit ze ou seize ans en général. Titulai- famille correctement, comme l’ont ne s’imaginent pas “couturière”, que, le spectacle, l’informatique, garçons choisir les spécialités tertiai- assurer les « gâches », de menus re d’un DEUG de biologie, il expli- fait nos parents, on sera riche de tou- mais “styliste” ou patronne d’une dont l’image sociale est bien plus res malgré le fait que les salaires travaux domestiques « qui respon- que : « La fac ne me convenait pas, tes ces expériences, de toute la boutique de fringues. “Devenir quel- valorisée que les métiers dominés soient plus élevés dans l’industrie, sabilisent ». je voulais avoir un vrai métier dans culture qu’on découvre à chaque ville qu’un”, tel est l’objectif. Ils cher- par des formes traditionnelles d’or- tout simplement parce que les rela- Si la cravate n’est plus obligatoi- les mains, comme mon père et mon où l’on passe ». Ils disent être chent à obtenir une réparation nar- ganisation. tions humaines sont beaucoup plus re au réfectoire, on est prié de ne grand-père. » Guillaume s’est lan- « avant tout des hommes libres ». cissique à la dévalorisation dont ils Selon Christine Agulhon, profes- dures dans l’industrie que dans les pas se mettre à table débraillé, cé dans la plomberie, voilà trois Leur enthousiasme peut laisser ont été victimes en étant orientés sur seur de sciences de l’éducation à bureaux. En fait, si les jeunes ont des sous peine de rappel à l’ordre par mois. Lui aussi fera le tour de Fran- perplexe. Il a l’air sincère. Et ce n’est la base d’un échec scolaire vers le Paris-V, auteur d’un récent article représentations décalées par rap- un autre compagnon. « Mais on a ce un jour, « parce qu’ici, j’ai vrai- pas « Breton » qui le démentira. LP ou le CFA. Ils n’évoquent la sur l’alternance dans le dossier port aux évolutions des besoins du évolué : voilà quelques années, un ment trouvé ma voie ». Pour le jeune « prévôt », les choses “maîtrise du métier” que pour les « Les formations professionnelles marché du travail, elles sont assez jeune pris à fumer un joint était viré La discussion dérive sur le sont claires : « Si c’était à refaire, je métiers d’art ou encore lorsqu’il entre l’école et l’entreprise » de la justes en ce qui concerne les condi- aussitôt, aujourd’hui on va essayer « topage », ces mots et signes qui repars dès demain pour dix ans. » s’agit d’une technologie de pointe, Revue française de pédagogie tions de travail. » de comprendre », rassure Breton, permettent aux compagnons de se comme une machine à commande (n˚ 131, avril-juin 2000), « le dis- qui observe que « les tours de reconnaître à l’insu du non-initié. Bruno Ménard numérique, l’Internet. Cette rupture cours sur les métiers est essentielle- A. R. VIII / LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 EMPLOI

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Les ménages monoparentaux se multiplient Proportion d'enfants dépendants vivant avec un seul parent UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON 30

25 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2e trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 20

15 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 10 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D. 5 TAUX D'EMPLOI 1999 (en %) 0 Hommes + femmes (15-64 ans).... 62 60 65 59 52 60 53 71 70 64 (1998) N. D. Hommes + femmes (50-64 ans).... 49 45 48 39 43 47 38 50 60 N. D. N. D. UE-15 GRÈCE ITALIE FRANCE ESPAGNE IRLANDE LUXEMB.PAYS-BAS BELGIQUE AUTRICHEPORTUGAL DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ ALLEMAGNE À TEMPS PLEIN 1999 (h/semaine) 1983 1998 ROYAUME-UNI Source : Eurostat 40,4 39,7 40,1 38,4 40,6 39,6 38,5 39 43,6 N. D. N. D. a AU COURS DES VINGT DERNIÈRES ANNÉES, le nombre de familles ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL monoparentales a augmenté de façon très importante dans l’Union euro- (en % sur un an) 2e trim. 2000 4e trim. 99 péenne. En 1998, 13 % de tous les enfants « dépendants » (c’est-à-dire les jeunes inactifs de moins de 25 ans) habitent avec un seul parent. En + 3,9 + 3,7 + 3,4 + 1,8 + 2,6 + 5,4 + 2,9 +2,9 + 5,1 + 4,6 N. D. 1983, cette proportion n’était que de 8 %. Ce phénomène affecte tous les TAUX DE CHÔMAGE SEPT. 2000 pays de l’Union, mais le Royaume-Uni et l’Irlande ont vu cette propor- (en %) juil. 00 août. 00 juil. 00 tion plus que doubler au cours de la période ; elle a doublé dans le cas de la Belgique. Hommes + femmes.... 8,2 9 8,3 8,6 14,4 9,5 10,5 2,7 5,3 4 4,7 a ACTUELLEMENT, la part des familles monoparentales varie de 6 % Moins de 25 ans...... 16,8 17,5 9,4 23,6 26,3 20,1 31,8 5,4 11,8 8,9 9,3 en Grèce et en Espagne, à 25 % au Royaume-Uni. La France se situe juste en dessous de la moyenne européenne, avec 12 % d’enfants dépendants PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1999 (en %) vivant avec un seul parent. a LA GRANDE MAJORITÉ de ces parents isolés (autour de 90 %) sont 46 49 52 61 46 39 61 44 30 8 (1998) N. D. des femmes. N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat FLASH APEC/«LEMONDE» FLASH SYNTEC RECRUTEMENT / « LE MONDE » Le marché du travail français Une mission sur trois est une création de poste DERNIER MOIS VARIATION La fonction production progresse toujours CONNU SUR UN AN Evolution des recrutements confiés à l'APEC (de septembre 1999 à septembre 2000) Création de postes sur le total des missions par approche directe en % en % DIRECTION DE LA PRODUCTION 23 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 17, 0 % (sept) – 3.4 1997 45 MÉTALLURGISTES, MÉCANICIENS 77

PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 34,4 % (sept) – 3.2 ELECTRICIENS, ELECTRONICIENS 91 CHIMISTES, SPÉCIALISTES 1998 47 34 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : AGROALIMENTAIRE SPÉCIALISTES TEXTILE, BOIS 23 1999 CDD...... 975 + 9, 2 %* 47 CHEFS D'AGENCE DE TRAVAUX 47 INTÉRIM...... 550 + 23,1 %* CADRE DE CHANTIERS 38 2000 35 APPRENTIS...... 285 + 3,2 %* ENSEMBLE PRODUCTION- 53 (trois premiers FABRICATION-CHANTIERS trimestres) CONTRATS AIDÉS...... 462 + 8,8 %* Source : APEC. Pour plus d'informations : www.apec.asso.fr Source : Syntec Recrutement a a CES TROIS DERNIÈRES ANNÉES, les créations de postes représen- SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) LES POSTES de production ont enregistré l’une des plus fortes pro- taient près de la moitié des missions d’approche directe confiées aux Femmes...... 7 000 (mars) + 0,9 %* gressions des offres d’emplois confiées à l’Association pour l’emploi des cabinets de recrutement adhérents du Syntec Recrutement. Si l’on en Hommes...... 8 666 (mars) + 0,6 %* cadres (APEC) au cours des douze derniers mois : + 53 %, contre + 33 % croit les données enregistrées pour les trois premiers trimestres de cette toutes fonctions confondues. Ce maintien à un niveau élevé du recrute- année, cette proportion serait tombée à un tiers des missions. SMIC (en francs) ment de la fonction production indique que la reprise continue à mani- a CE CHANGEMENT peut s’expliquer de trois manières : l’importance Horaire...... 42,02 (juillet) + 3,2 % fester tous ses effets dans la plupart des secteurs d’activité. du turn-over se traduit par une augmentation du nombre de missions de Mensuel...... 7 101 (juillet) + 3,2 % a LES SPÉCIALITÉS les plus recherchées sont, sans surprise, celles liées remplacement ; les difficultés de recrutement incitent les entreprises à aux nouvelles technologies (électronique et informatique), mais aussi recourir aux conseils en recrutement, même pour des postes déjà défi- NOMBRE D'ALLOCATAIRES celles du secteur du bâtiment-travaux publics (cadres de chantiers et nis ; il est aussi possible que les entreprises aient commencé à « faire le DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** chefs d’agences de travaux). La tension sur le marché de l’emploi cadres plein » de postes de responsabilité, et que le marché des missions d’ap- * variation sur quatorze mois (mars 00 / janv.99) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois est particulièrement élevée dans le BTP, puisque l’APEC reçoit actuelle- proche directe devienne progressivement un marché de renouvellement. Sources : Insee, Dares, CNAF ment en moyenne 22 candidatures par poste, contre 35 il y a un an. AGENDA L’économie se fait citoyenne au comptoir b FORMATION. La Commission organise, les 5 et 6 décembre à Bruxel- les (Belgique), le forum Formation 2000 qui présentera en particulier la phase 2000-2006 du programme Leonardo da Vinci ; sa phase précéden- e garçon slalome avec ses aux concours en plus petit nom- dévier de cette vocation. Nous n’al- te a permis, en cinq ans, de mener 4 000 projets de formation transna- tasses de café fumant L’Association bre : tout semblait organisé pour lons tout de même pas infliger à nos tionale bénéficiant à 130 000 personnes. Le forum présentera les entre les tables de L’Escho- enterrer la filière qui se voulait élèves une « modélisation » dont stands de deux cents de ces projets, et des ateliers sur des thèmes tels Llier, place de la Sorbonne, des professeurs de une véritable « troisième cultu- seuls 10 à 12 % auront l’usage en que la mobilité, les équivalences de qualification, la formation des for- à Paris, où soixante-dix clients re », entre les « humanités » et les faculté de sciences éco ou en classes mateurs. inhabituels en ces lieux se sont sciences économiques « sciences dures ». Le départ de préparatoires ! Nous voulons partir Renseignements : http://europa.eu.int/comm/formation2000.html arrêtés, ce dimanche matin, pour Claude Allègre a changé le climat. de la vie et du concret pour qu’ils un « café du commerce » d’un et sociales (Apses) Reste le souci de l’Apses et de ses puissent se les approprier. » b BÂTIMENT. Quelles sont les perspectives du marché de la construc- genre particulier. 1 200 adhérents (un quart des pro- Autrement dit, les intéresser à tion dans 19 pays d’Europe occidentale et centrale pour la période Pour débattre du thème retenu veut participer fesseurs de sciences économiques l’analyse de leur quotidien : le chô- 2001-2003 ? Quel sera, à plus long terme, l’impact des mutations socia- « Faut-il baisser les impôts ? », il y et sociales – SES – en lycée) de fai- mage, la monnaie, les relations en les et démographiques (vieillissement, mobilité et immigration a là des professeurs comme Antoi- aux débats de société re connaître et reconnaître les ver- entreprise, les naissances, les iné- accrues) sur ce marché ? Le Bureau d’informations et de prévisions éco- ne d’Autume ou Jean-Marie Mon- tus de leur discipline. galités sociales, l’urbanisme, etc. nomiques (BIPE) organise, à Paris les 6 et 7 décembre, la cinquantième nier, mais aussi des représentants Car l’Apses est un peu sur la sel- D’abord, celle-ci est plurielle, conférence Euroconstruct pour répondre à ces questions. de la CGT des impôts, des lycéens lette et, avec elle, la filière écono- c’est-à-dire qu’elle marie la socio- CALCULETTES Renseignements : http://www.euroconstruct.com d’Henri-IV et des étudiants de mique et sociale (ES), depuis la logie, la géographie, l’économie, Les adhérents de l’Apses récla- l’Ecole normale supérieure (rue classe de seconde jusqu’à la termi- le droit, les sciences politiques et ment un nombre de postes d’ensei- b GESTION. Les démarches qualité ont modifié les frontières de d’Ulm), venus en voisins. Et, bien nale. Créée sous le nom de filière la démographie, « la plus dure des gnants plus élevé et des moyens l’audit interne dans l’entreprise. L’Institut de l’audit interne (Ifaci) et sûr, des enseignants qui vulga- B en 1966 et mélange de discipli- sciences molles » qui utilise des convenables pour mener à bien le Mouvement français pour la qualité (MFQ) organisent ensemble, le risent les sciences économiques et nes diverses, mais toutes en prise outils mathématiques et statis- leur tâche. Ils ont affiné leurs 7 décembre à Paris, un colloque sur les synergies et les convergences sociales dans le secondaire, puis- sur les phénomènes sociaux, la tiques. revendications pédagogiques, au entre ces deux démarches. que c’est leur Association des pro- filière ES a souffert du mépris de La démarche des enseignants cours d’un stage national qui s’est Renseignements : 01-53-53-59-06. fesseurs de sciences économiques son homologue scientifique et de est active, puisqu’elle part de déroulé les 27 et 28 novembre à et sociales (Apses) qui a organisé la filière littéraire auxquelles elle documents, d’articles de jour- Paris. Ces revendications visent à b VILLE. Comment concilier sécurité et démocratie urbaine ? Le ce « café des sciences sociales ». empruntait ses différentes tech- naux, de statistiques ou de textes stabiliser les sciences économi- Forum européen pour la sécurité urbaine, qui réunit 300 villes, se réu- Les exposés liminaires des niques. fondamentaux ; elle conduit les ques et sociales. nit du 7 au 9 décembre à Naples (Italie), afin d’échanger expériences et experts permettent de lancer le En 1998 et au début de cette élèves à une recherche personnel- Une commission « évaluation » contributions sur ces sujets. débat : faut-il réduire la pression année, l’Apses s’était élevée con- le qui débouche sur un compte s’est penchée sur la question des Renseignements : http://www.urbansecurity.org fiscale puisque l’Allemagne et l’Ita- tre les propos réels ou supposés rendu dont toute la classe profite. calculettes, car leur interdiction lie s’y sont résolues ? Comment du ministre de l’éducation d’alors, Pluridisciplinarité et méthodes administrative pour les épreuves baisser les impôts sans que cela Claude Allègre, qui avait tendance actives : « C’est la formation du méconnaît un enseignement qui mette à mal le budget de l’Etat et à prendre fait et cause pour les citoyen que nous assurons, expli- veut obtenir des élèves une les services publics ? Pourquoi filières nobles en traitant les scien- que Pierre Giezek, président de réflexion critique sur des docu- constate-t-on, en France, le para- ces sociales de « sciences molles » l’association. Il n’est pas question ments statistiques. Donc avec une doxe d’avoir le taux d’impôt margi- ou de « pseudo-sciences ». pour nous de nous enfermer dans calculette. nal le plus élevé alors que l’impôt Heures d’enseignement en l’élitisme et l’économisme qui ten- L’Apses demande une pause sur le revenu est faiblement pro- moins, postes d’enseignants mis tent régulièrement de nous faire dans les réformes pour stabiliser gressif ? une filière qui a été bien « chahu- Les 69 % de Français qui esti- tée ». « Nous souhaitons qu’il n’y ment que la fiscalité est trop éle- Etudiants-profs, même combat ait plus de réformes de programmes vée sont manifestement sous- ou d’horaires, explique Pierre Gie- représentés dans le café ; les inter- Le Collectif étudiant pour la réforme de l’enseignement en économie zek. Nous voudrions que l’on suive ventions des uns et des autres et l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales une cohorte d’élèves pour analyser sont sous-tendues par le senti- (Apses) ont publié, le 28 novembre, un communiqué commun où ils les manques et les réussites de la for- ment que les réductions d’impôts expriment les mêmes exigences, à l’université comme au lycée : mation ES. Soufflons, étudions ; annoncées par le gouvernement « Nous pensons qu’il faut reconnaître que l’économie est une science après cela, éventuellement, nous sont porteuses de risques pour la sociale. Pour mieux appréhender les phénomènes économiques, qui serons en mesure de réformer intelli- vie de la cité alors que tant de sont des phénomènes sociaux, l’élève ou l’étudiant a donc besoin de gemment. » misère et d’exclusion y règne enco- bases dans d’autres sciences sociales. En attendant, l’association re. A gauche donc. » D’autre part, il nous semble nécessaire de partir d’objets ou de gran- entend prouver que son enseigne- « J’avais trouvé les cafés philoso- des questions économiques plutôt que de commencer par la présenta- ment est plus concret que jamais. phiques très intéressants, explique tion dogmatique de théories formalisées et largement autoréférentiel- Le 26 novembre, le café des scien- Edwige Corcia, de l’échelon les, comme cela se fait trop souvent aujourd’hui à l’université. Les théo- ces sociales a permis à plus de cent région de Paris de l’Apses. J’y ai vu ries et les techniques enseignées doivent permettre de répondre à des personnes de se demander : « La un lieu de discussion publique de questions économiques essentielles comme : pourquoi y a-t-il du chô- santé a-t-elle un prix ? ». Le diman- qualité que nous pouvions utiliser mage, quelles sont les conditions de la croissance et du développement, che 10 novembre, il sera temps de pour sortir nos disciplines de nos comment les entreprises prennent-elles la décision d’investir ou d’em- se pencher sur « Fêtes et cadeaux lycées et les promouvoir en les fai- baucher ? Etc. dans une société marchande ». sant participer aux débats de socié- » Il s’agit d’abord de donner à l’élève une culture économique et Noël appartient aussi aux SES. té. C’était le moyen de ne pas être sociale de base, à la fois pour comprendre le monde contemporain et sur la défensive. » être capable d’avoir un certain recul critique par rapport à ce dernier. » Alain Faujas MANAGEMENT LE MONDE / MARDI 5 DÉCEMBRE 2000 / IX ̄ LE SOCIAL DANS L’UNION Les gendarmes s’initient à la reconversion

par Francis Kessler l fut un temps « où l’on entrait mois maximum, qui ne coûte rien D’autant qu’avec la déflation dans la gendarmerie à 18 ans La gendarmerie au recruteur. Mais, pour l’instant, générale des armées, plus de pour en sortir à 56. Quitter les gendarmes adjoints volontaires, 5 000 postes techniques ou admi- Iavant, c’était considéré comme a signé, le dont les premiers ont été recrutés nistratifs de la gendarmerie doi- Droits fondamentaux : de la haute trahison pour un offi- en 1998, sont peu nombreux à profi- vent être remplacés par des militai- cier, et de la trahison tout court 26 septembre dernier, ter du service du bureau de la recon- res d’autres corps d’armée. A char- pour un sous-officier », confie un version : pour bénéficier des facili- ge pour la gendarmerie de reclas- colonel de la gendarmerie. Mais une convention tés de la reconversion, il faut comp- ser son personnel remplacé. une nouvelle tentative avec la professionnalisation des ter quatre ans de service. Avec la reprise de l’emploi, les armées et les changements de men- de partenariat Le succès du bureau de la recon- offres ne manquent pas au bureau talité, « le monde des gendarmes a version vient d’ailleurs : «99%de de reconversion, où vingt-cinq per- ébut juin 1999, le Conseil européen annonce l’élaboration évolué ». Et nombreux sont ceux avec le géant de notre clientèle est constituée de sous- sonnes travaillent à temps com- d’une Charte européenne des droits fondamentaux. Le qui s’imaginent une nouvelle vie officiers, voire d’officiers », recon- plet à trier les offres d’emplois groupe de réflexion ad hoc, mi-diplomatique mi-parlemen- après celle de gendarme. l’intérim Manpower naît le capitaine Jacques Desprez, d’une part, et à entendre et con- taire, constitué à cet effet et baptisé Convention, rend sa A tel point que, depuis 1997, la responsable de la cellule forma- seiller les candidats de l’autre. copieD finale en octobre 2000. Elle a été, dans la foulée, unanimement gendarmerie, a, comme les autres être un peu attractifs et la reconver- tion du bureau. Depuis janvier, 5 000 offres d’em- approuvée par l’instance commanditaire, regroupant les chefs d’Etat armées, mis en place un bureau de sion est un argument de recrute- Après un certain nombre d’an- plois sont arrivées, sans compter, et de gouvernement des pays membres de l’Union. Cette relance reconversion, situé discrètement ment », constate le colonel Grand- nées de service – quinze pour les selon Jean Gayraud, celles du grou- d’une construction européenne, dépassant la seule union économi- dans un bâtiment au fond de la champ, fondateur du bureau de la sous-officiers et vingt-cinq pour pe Accor qui « envoie quatre pages que et monétaire, devait comprendre des droits économiques et cour de la caserne de la garde répu- reconversion et aujourd’hui chef les officiers –, les gendarmes peu- d’offres tous les quinze jours ». Et si sociaux à côté des droits civils et politiques de toute personne humai- blicaine, rue de Tournon, au cen- du Sirpa-gendarmerie (Service vent partir à la retraite et bénéfi- nombre de propositions ont trait à ne et des citoyens de l’Union. tre de Paris, loin – c’est exprès – de d’information et de relations publi- cier d’une pension au prorata des la sécurité, d’autres métiers sont La réalisation de cette tâche s’est avérée ardue. Il est d’abord malai- la direction générale de la gendar- ques des armées). années de service. La vie de gendar- aussi prisés : logistique, trans- sé de dégager une tradition européenne commune quant à la concep- merie et du département des res- Car, que faire après une courte me étant faite de mobilité, l’envie ports, techniciens, etc. tion des droits sociaux fondamentaux. Certes, les Etats membres de sources humaines. vie de gendarme ? « Les entrepri- de recommencer une nouvelle car- Parmi les derniers dossiers arri- l’Union qui possèdent une Constitution formelle, ou leur équivalent « Le bureau marche trop bien ! », ses savent qu’un gendarme est for- rière ou de se stabiliser pour des vés au bureau des reconversions : sous forme de lois constitutionnelles, connaissent, essentiellement soupire Jean Gayraud, son direc- maté. Qu’il va se lever à l’heure depuis la fin de la seconde guerre mondiale, des droits sociaux fonda- teur qui vient du civil. La gendar- pour travailler, qu’il est propre, mentaux. Mais certains textes constitutionnels contiennent des listes merie recrute d’une part, reconver- bien élevé, qu’il a un certain savoir- Un savoir-faire très recherché… détaillées, telles les « nouvelles démocraties » grecque ou espagnole, tit de l’autre et, modernité oblige, être auquel on l’a formé », affirme alors que la Constitution luxembourgeoise ne possède que trois arti- n’hésite pas à recourir à l’intérim. Jean Gayraud. Que faire après une vie de gendarme ? Une grande partie des cles en la matière. Par ailleurs, les droits sociaux se conçoivent com- Avec la disparition du service « Les GAV n’ont pas de grande for- emplois proposés sont évidemment liés à la sécurité ou au renseigne- me une protection contre l’Etat dans certains pays, alors qu’ils sont, national, elle a perdu les mation initiale, mais ils ont un com- ment. Mais tous les anciens gendarmes ne font pas de la protection par exemple en Suède ou aux Pays-Bas, une protection garantie par 12 000 gendarmes auxiliaires que portement rigoureux et discipliné. rapprochée ou du convoyage de fonds : ils sont recherchés pour éla- celui-ci, qui est même appelé à créer suffisamment d’emplois ! constituait le fonds renouvelable Le gendarme rassure et fait peur à borer les systèmes de sécurité dans les entreprises, mais aussi pour Au Royaume-Uni, pays sans Constitution écrite, ces mêmes droits des appelés. Depuis 1998, elle la fois. Ils peuvent exercer tout type devenir enquêteur ou faire des contre-expertises auprès des ban- sont destinés à protéger les citoyens non seulement contre les pou- recrute donc des gendarmes de métier : mécanicien, électricien, ques, des compagnies d’assurances, ou des sociétés de recherche voirs publics, mais également contre d’autres particuliers. Pour adjoints volontaires (environ 4 000 postes dans l’administration, la ven- d’héritiers. Leur savoir-faire dans ces secteurs peut être d’autant plus autant, les tribunaux ordinaires bri- par an, jusqu’à 16 000 à terme en te, la restauration », constate Chris- précieux qu’ils disposent de véritables réseaux, capables d’accéder à La non-intégration tanniques refusent de développer 2003) pour les remplacer. tian Guarda, directeur du dévelop- des informations souvent très protégées… des droits sociaux. La situation de ce pement commercial de Man- Par ailleurs, leur connaissance des procédures est appréciée là où de la Charte pays est alors proche de celle de ATTIRER DES VOLONTAIRES power, avec qui la gendarmerie a on s’y attend parfois le moins : certains cabinets d’avocats ont pris l’Autriche, dont la Constitution ne Les GAV, comme on les appelle signé, le 26 septembre dernier, l’habitude de recruter d’ex-gendarmes pour déceler des fautes de pro- européenne des droits contient pas de droits sociaux fonda- dans le jargon militaire, obtien- une convention de partenariat, ce cédure, notamment dans les procès-verbaux des gardes à vue… mentaux mais uniquement des nent – après des tests de culture qui permettra au géant de l’inté- fondamentaux droits fondamentaux « classiques », générale, des tests sportifs et psy- rim de capter « de nouvelles ressour- comme le droit à la liberté de travail chotechniques – un contrat à ces pour proposer de nouvelles com- raisons familiales est un des argu- une « gendarmette » de 32 ans qui dans les traités et le droit au libre choix de la profes- durée déterminé d’un an, renouve- pétences aux entreprises ». ments le plus souvent avancés. Cer- souhaite reprendre l’exploitation sion et de l’orientation profession- lable quatre fois. Certains passe- « Nous n’avons rien contre l’inté- tains qui ont servi dans des corps agricole de ses parents ; un officier témoignerait nelle. ront avec succès les concours de rim. D’autant que cela peut débou- spécialisés – tel le groupe d’inter- de 54 ans qui cherche une place Autre illustration : l’Allemagne sous-officiers. Mais la majorité cher sur des contrats à durée indéter- vention de la gendarmerie nationa- dans un syndic de copropriété, un de l’incapacité est un Etat social selon les termes de n’intégreront pas à long terme la minée », affirme Jean Gayraud. le (GIGN) – n’ont pas non plus for- officier de la police judiciaire qui sa Constitution, et il résulte de cette gendarmerie. D’autres conventions ont été cément envie de retourner dans veut monter son entreprise de des Etats membres affirmation des règles de conduite à « Avant, nos ressources étaient signées cette année avec des entre- des brigades de base. Aussi, «à recyclage de pièces automobiles destination du législateur ; la France inépuisables. On attirait les prises. Employer un gendarme 35 ans, pour un sous-officier, ou en Tunisie… Les nouvelles vies de à s’entendre est une « République sociale », mais meilleurs des appelés qui souhai- reconverti a ses avantages : le minis- 45 ans pour un officier, il peut être gendarme ne se ressemblent pas cette qualité n’y a quasiment pas de taient faire un service près de chez tère de la défense prend en charge légitime d’avoir envie d’entamer forcément. sur les principes portée juridique. eux, citoyen, utile. Maintenant, pour une période de préparation d’adap- une nouvelle carrière », constate le De plus, dans la plupart des Etats attirer des volontaires, nous devons tation à l’entreprise (PAE) de six capitaine Desprez. Anne Proenza d’une Europe sociale. membres, il n’existe pas de défini- tion des « droits sociaux » générale- L’Europe élargie ment acceptée, et leurs caractères sont sujets à de nombreuses diver- ne pourrait dès lors gences. Pis, la notion de « droit fon- damental » elle-même fait l’objet ne pas être autre d’entendements variables. La Con- vention a ainsi été conduite à opé- chose qu’une zone rer une sélection parmi des droits sociaux, mais également à leur don- de libre-échange, ner une valeur propre. Le second écueil rencontré par la une communauté réflexion de la Convention tient aux textes fondamentaux applica- économique bles en matière sociale. Le mandat du Conseil européen mentionnait la Charte sociale européenne, instrument juridique du Conseil de l’Euro- pe, et la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux, docu- ment de principe élaboré en 1989 par l’Union européenne. S’y ajoutent les textes à portée universelle, tel que le Pacte international relatif aux droits sociaux, économiques et culturels des Nations unies, les conven- tions garantissant des droits fondamentaux de l’homme au travail et de la protection sociale émanant de l’Organisation internationale du tra- vail, à laquelle adhèrent tous les pays de l’Union, ou encore la jurispru- dence interprétative de la Convention européenne des droits de l’hom- me émanant de la Cour européenne des droits de l’homme, relative notamment au droit syndical ou à l’égalité de traitement en matière de prestations sociales. La jurisprudence de la Cour de justice des Commu- nautés européennes (CJCE) sur les dispositions fondamentales du Traité de l’Union (qui prohibe, entre autres, les discriminations en raison de la nationalité ou en raison du sexe), ainsi que sur « l’acquis communautai- re » (droits des travailleurs à l’information et à la consultation dans l’en- treprise, règles sur les licenciements collectifs ou sur l’hygiène et la sécu- rité) ne pouvait pas non plus être négligée. S’est ainsi posé un délicat problème d’articulation de sources de droit et d’harmonisation de leur contenu. Il est, pour l’instant, difficile d’évaluer le Projet de Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. On peut d’ores et déjà consta- ter qu’un certain lyrisme constitutionnel a été évité : la Convention ne s’est pas noyée dans les innombrables promesses sociales qui caractérisent certaines Constitutions nationales. On peut même être séduit par les intitulés des chapitres tels que « dignité », « égalité », « solidarité », voire par la notion de protection des données person- nelles. La distinction retenue entre droits (qui doivent être respectés) et principes (qui doivent être mis en œuvre) semble en revanche d’une utilisation délicate, et on ne manquera pas de souligner la timi- dité de certaines formulations par rapport à d’autres normes interna- tionales ou communautaires déjà applicables. Ces droits sociaux fondamentaux suffiront-ils à prévenir les Etats membres d’user de la dérégulation sociale comme instrument d’amé- lioration de la capacité concurrentielle des entreprises opérant sur leur territoire ? La tentation de la compétition par le bas, illustrée outre-Atlantique par l’Etat du Delaware, est en effet omniprésente dans une zone géographique connaissant une intégration économi- que forte et une monnaie unique. Tout dépendra de la façon dont la Charte serait, ou ne serait pas, intégrée dans les traités, sachant qu’un vaste processus de modifica- tion de ces textes, visant essentiellement à accompagner l’élargisse- ment de l’Union, est en cours. L’enjeu est de taille. La non-intégration de cette Charte témoignera de l’incapacité des Etats membres à s’en- tendre sur un socle inaliénable de droits fondamentaux et de princi- pes d’une Europe sociale. L’Europe élargie ne pourrait dès lors ne pas être autre chose qu’une zone de libre-échange, une communauté éco- nomique.

Francis Kessler est maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.