Château De Drudas 1774
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CHÂTEAU DE DRUDAS 1774 Version institutionelle (papeterie, cartes de visite, supports IN Hotel, livret prestige) CHÂTEAU DE DRUDAS 1774 Version commerciale (documents commerciaux entreprises, grand public...) CHÂTEAU DE CHÂTEAU DE DRUDAS DRUDAS maison d’exception maison d’exception Restaurant Spa Le Verdurier Le Spa cuisine d'inspiration orsque j’ai visité le Château de Drudas pour la première fois, quelle a L été ma peine de constater l’état d’écroulement de la bâtisse. Et pour- tant, j’avais regardé de nombreuses photos. Il m’a fait penser à un vieil arbre qui plie sous le poids de ses branches, qu’il n’a plus la force de redresser. Les toitures, les escaliers, les parquets étaient endommagés par les infiltrations d’eau ; c’était une impression de désolation absolue. Le château avait été laissé à l’abandon par différents propriétaires, peu concernés par l’histoire qu’il portait en lui. Je me suis appliquée à rechercher tout son historique et celui de ses occu- pants, moments passionnants qui m’ont fait remonter jusqu’à la féodalité, les mentions d’un premier château apparaissant vers 1150. Je me suis promis de lui redonner tout son lustre, dans le respect de son aspect initial et la préservation ou restauration de nombreux décors, boiseries et sols d’origine. C’est avec bonheur que je pose mes pas sur les tomettes anciennes qui ont vu se succéder tant de générations et que je m’imprègne de leur histoire. Je souhaite que l’atmosphère du château vous transporte dans son passé, mais aussi vous fasse vivre un moment d’exception, chaleureux et apai- sant, comme une résidence d’été où l’on vient chercher le repos. Françoise ROSSI 2 3 Avant-Propos La lecture de ce livret historique débute par une description des différents sei- gneurs du Château de Drudas, leurs arbres généalogiques et armoiries. Le récit se poursuit par une mise en lumière de Louis-Emmanuel de Boyer-Drudas, celui qui a véritablement façonné le château dans son architecture actuelle. À travers une nouvelle, Jour de fête au Château, nous souhaitions vous raconter, par le biais d’un jeune com- mis cuisinier, une journée imaginaire en 1775, en mettant en scène différents personnages fictifs. Dans la troisième partie de cet opus, Autrefois, dans un très grand et magni- vous découvrirez des focus sur diffé- fique parc planté d’arbres centenaires, ème le domaine se composait d’un grand rents aspects de la vie aux XVII et corps de logis principal en brique XVIIIème siècles, l’Académie des Jeux enduite où se trouvent les salons, une floraux, un portrait de Jules de Res- longue aile en retour, un petit logis at- tenant côté ouest, une orangerie à la séguier, l’histoire de la cuisine et des suite, la terrasse et son belvédère, un inventions de l’époque. ensemble de communs agricoles, deux pavillons symétriques encadrant le portail d’entrée, un pigeonnier et une glacière. Seuls les deux corps de bâtiments en L constituent le Château de Drudas aujourd’hui. 4 5 ers 500 avant J.C., Ligures, Ibères et Celtes sillonnent les plans de l’architecte Carcena ou Carcenac, dessina le parc V le territoire aujourd’hui défini comme la Gascogne et fit planter les arbres. À son décès, le 12 avril 1789, c’est toulousaine. Les vergobrets celtes - des magistrats élus par les sa sœur Marie-Gabrielle de Boyer-Drudas, épouse de François druides pour régir les cités gauloises - fondent de nombreux Marie Louis de Rességuier de Miremont (Président aux enquêtes villages dont celui de Drudas. Une légende rapporte qu’un du Parlement de Toulouse et fondateur de l’Académie des trésor gaulois dort toujours sur les terres de Drudas. sciences de Toulouse) qui devint l’unique héritière du château et d’une immense fortune. De simple castrum - un lieu fortifié - jusqu’au Moyen-Age, le château, qui ne ressemble pas encore au bâtiment dans Se succèderont ensuite Louis-Emmanuel de Rességuier de sa forme actuelle, accueille le chevalier Arnaud d’Esparbès, Miremont (avocat général puis dernier procureur général seigneur de Drudas, en 1271. Au XVIème siècle, la lignée au Parlement de Toulouse en 1778), époux d’Angélique de d’Émeric de Léaumont s’installe à Drudas. Son fils Gillis de Chastenet de Puységur ; Adrien Marie de Rességuier (maire de Léaumont lèguera son nom et ses armes à Louise de Léaumont Toulouse de 1828 à 1830. Son frère Jules de Rességuier se fit d’Aubusson qui devient ainsi seigneuresse de Drudas. Elle connaître dans le monde littéraire*. Enfin, vint Gaspard Henri réside dans la demeure seigneuriale durant la première moitié Edmond de Rességuier (maire de Drudas de 1828 à 1852), du XVIIème siècle. époux d’Albine d’Hémeric. Cette dernière fut très aimée par les habitants du village : la comtesse habillait deux fois par an Le 22 septembre 1722, Blaise de Boyer, seigneur baron de les enfants de son personnel et offrait le trousseau de mariage Verduzan conclut un échange avec messire Jean-Jacques de des jeunes filles. Elle aimait se promener en calèche dans le Verduzan, comte de Miran : les terres de Verduzan contre parc du château et déguster le vin rosé produit sur ses terres. celles de Drudas, moyennant 86800 livres. Tout le village accompagna son convoi funèbre jusqu’à la Le petit-fils du sieur Blaise, Louis-Emmanuel de Boyer-Drudas chapelle familiale. de Sauveterre, conseiller puis président à mortier au Parlement C’est leur fille, Marthe de Rességuier, épouse de Joseph de de Toulouse jusqu’en 1789, mainteneur à l’Académie des Jeux Rigaud, qui sera l’héritière du domaine. floraux (1760), fut chassé par la réforme Maupéou et s’exila au Ses deux fils, Jules et Henri de Rigaud seront les deux derniers mois de septembre 1771 sur ses terres de Drudas. Il transforma seigneurs de Drudas ; ils s’éteignent tous deux en 1923. rapidement le petit village en ruines et ses alentours en centre agricole longtemps cité comme modèle d’exploitation rurale. * voir pages 24/25 Dans le même temps, il fit rebâtir l’église et le château d’après 6 7 Blaise de BOYER, Anne de Louis Emmanuel Marie de FERRAND écuyer, conseiller du roi, payeur MERVIEL de CAMBON, 1679-1743 des gages du parlement, Baron Président au Parlement de de Verduzan puis de Drudas Toulouse en 1695 (acquisition par échange en 1722) 1670-1739 Une grande lignée d’hommes de pouvoirs et de lettres Bertrand Bernard de BOYER, Marthe de CAMBON, Baron de Drudas, Marquis de soeur de l’évèque de Mirepoix Sauveterre, Seigneur de Pinot, Cadours, Aussiac, Espaon et autres places 1697-1790 François Marie Louis de RESSÉGUIER de MIREMONT, Marquis de Miremont Louis Emmanuel Marie Gabrielle (par acquisition de la terre et du de BOYER DRUDAS, de BOYER DRUDAS marquisat du même nom en 1763) Marquis de Sauverterre, Conseiller †1801 1719-1769 (1746) puis Président à mortier au Parlement de Toulouse (jusqu’en 1789) 1725-1789 Louis Emmanuel de RESSÉGUIER Angélique de MIREMONT, Marquis de de CHASTENET MIREMONT, Avocat général (1779) de PUYSÉGUR puis dernier Procureur général (1788) 1766-1803 au Parlement de Toulouse 1755-1801 À l’instar du majestueux cèdre dans le parc du Château de Drudas, les familles Jules de RESSÉGUIER, Adrien Marie de RESSÉGUIER, Amélie Comte de Rességuier, Marquis de Miremont, de FLEURIAU de Boyer-Drudas puis de Rességuier se poète & romancier, Maître maire de Toulouse en 1829 1788-1866 des Requêtes au Conseil 1785-1871 sont solidement enracinées dans les terres d’Etat, chevalier de la Légion de cette vallée du Marguestaud. Elles ont d’honneur 1788-1862 marqué l’histoire du village et ont aussi joué Edmond de RESSÉGUIER, Albine d’HÉMERIC Comte de Rességuier 1820-1909 un rôle dans la vie politique, économique et 1813-1876 culturelle de Toulouse. Joseph de RIGAUD Marthe de RESSÉGUIER 1843-1898 1844-1892 Henri de RIGAUD Jules de RIGAUD 8 9 Blason de la famille de Boyer-Drudas Blason de la famille de Rességuier « D’azur à la vache d’argent » « D’or à l’arbre de sinople sur une terrasse de même mouvante de la pointe de l’écu, le chef cousu d’argent chargé de trois roses de gueules » Le blason est la description écrite ou orale des armoiries d’une famille ou d’une communauté. Les armoiries figurent généralement graphiquement sur un écu de forme triangle isocèle, pointe en bas avec les deux grands côtés convexes. Tous ces dessins et textes répondent à des codes et à des références définis par l’héraldique, la science des études des armoiries et blasons. N’ayant pu trouver trace des armoiries de la famille de Boyer-Drudas, nous avons sollicité Marc Sinniger, spécialiste en héraldique, pour l’interprétation ci-dessus. 10 11 Louis-Emmanuel de Boyer-Drudas Marquis de Sauveterre 1725-1789 omme bon nombre de membres de sa famille, Louis- C Emmanuel de Boyer-Drudas occupe des fonctions po- litiques d’importance. Son père, Bertrand-Bernard de Boyer, baron de Drudas, fut conseiller au Parlement de Toulouse. Après des études austères chez les Jésuites, Louis-Emmanuel de Boyer-Drudas fut Conseiller du Roi puis Président à mortier, c’est-à-dire une des charges les plus importantes de la justice française, le degré suprême de la Cour d’appel. En 1760, il hérite du siège n°13 à l’Académie des Jeux floraux, celui de Victor-Pierre-François de Riquet, marquis de Camaran. De 1771 à 1775, Louis-Emmanuel de Boyer-Drudas s’ins- talle sur ses terres de Drudas et s’attache à aider les villageois souffrant d’une grande misère. À la fin de l’année 1775, il retourne à Toulouse et préside la Chambre de la noblesse.