REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA Fitiavana- Tanindrazana -Fandrosoana ******************** MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ******************* UNIVERSITE DE FIANARANTSOA

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT FORMATION ET DEVELOPPEMENT ***********************************

CONTRIBUTION A LA PROPOSITION DE STRATEGIE POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE A PARTIR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE DANS LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANAIVONGO

Année Universitaire 2010-2011 Mini-mémoire en MSFD Présenté par RANDRIANAIVO Venance

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REMERCIEMENTS

De prime abord, nous n’oublions pas d’adresser nos chaleureux et vifs remerciements à Dieu créateur qui nous a donné de la vie et sa bénédiction. Il n’a jamais rejeté ma prière, et grâce à lui, je ne me suis jamais senti seul. Conformément à la politique générale de l’Etat malgache, je tiens à remercier vivement le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour son effort au sujet de la mise en place du télé-enseignement et du système L.M.D à . Je tiens à souligner particulièrement sur la création de la filière Education et Formation en Développement Maîtrise à l’Ecole Normale Supérieure de Fianarantsoa. Ainsi que j’adresse mes vifs et sincères remerciements à : - Madame la Présidente de l’Université de Fianarantsoa - Madame la Directrice de l’Ecole Normale Supérieure de Fianarantsoa - Monsieur le Chef de Département de la Formation d’adulte. - Tous les formateurs, Maître de conférences et leurs équipes qui ont déployé leurs efforts dans la préparation de cette M.S.F.D - Monsieur Le Chef de la Circonscription Scolaire de Soanierana-Ivongo qui m’a accordé à poursuivre ce renforcement de compétence professionnelle. - Monsieur le Maire de la Commune Rurale de Sonierana-Ivongo et son équipe, acteurs locaux et responsables au développement. Il en est de même à tous les techniciens des différents organismes ou ONG mettant en œuvre leurs projets dans cette localité pour la collaboration fructueuse et leurs motivations lors de notre recherche. - Dans le souci de n’oublier personne, nous adressons nos vifs et sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin, à l’élaboration de ce mini-mémoire.

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SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ABREVIATIONS FICHE DE REALISATION DU PROJET AVANT PROPOS ...... 2 PREMIERE PARTIE : ...... 3 I. HISTORIQUE ...... 4 1-1. Toponymie ...... 4 1-2. Historique de l’administration de la commune ...... 4 II. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DELIMITATION ADMINISTRATIVE ..... 4 2- l. Localisation et rattachement administratif ...... 4 2-1.1.Rattachement administratif ...... 4 2-1.2.Localisation ...... 4 2- 2. Administration et organisation de la commune ...... 6 2-2.1. Les fokontany constitutifs de la commune ...... 6 2-2.2. Organisation de la commune ...... 7 III. RESSOURCES NATURELLES ...... 7 3-1. Relief ...... 7 3-2.Climat ...... 7 3-3.Faune et flore ...... 8 3-4.Sol ...... 8 3-5.Hydrographie ...... 8 Les principales chutes : ...... 8 IV. DONNEES DEMOGRAPHIQUES ...... 9 V. ACTIVITES ECONOMIQUES ...... 9 5-1.Les groupes socioprofessionnels ...... 9 5-2.Agriculture ...... 9 5-2.1.Cultures vivrières ...... 9 a)-Riziculture ...... 9 5-2.2.Culture de rente ...... 11 TRANSFORMATION DE GIROFLE EN HUILE ESSENTIELLE ...... 12 5-2.3.Culture fruitière ...... 13 5-2.4.Culture industrielles ...... 13 5-6.Le commerce ...... 14 6. Autres données sociales ...... 14 iii

6-1.1. Les écoles primaires ...... 14 6-1.2.L’enseignement secondaire ...... 15 L’éducation non formelle: AFI-D (Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement) ...... 15 6-2.Santé ...... 16 6-3.3. Infrastructure agricole ...... 16 6-3.4.Marchés ...... 17 6-4.Associations paysannes ...... 17 VI. DONNEES INTITUTIONNELLES OU INTERVENANTS ...... 18 7-1. Dans le secteur agricole ...... 18 VII. CATASTROPHES/CALAMITES NATURELLES ...... 19 VIII. SECURUTE ...... 19 DEUXIEME PARTIE : ...... 20 ANALYSE PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ...... 21 ANALYSE CAUSALE DES SOURCES DES PROBLEMES ...... 25 ARBRE PROBLEME DE L’AGRICULTURE ...... 26 PERSPECTIVE DE SOLUTIONS ...... 27 Tableau 20 : Perspectives de solutions de filière Manioc ...... 28 Conclusion partielle ...... 31 TROISIEME PARTIE : ...... 32 PERSPECTIVES DE STRATEGIE POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE A PARTIR DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE ...... 33 3-1 Promouvoir l’alphabétisation comme priorité des initiatives au développement rural ...... 33 3-2Adapter la stratégie et le programme de l’AFID suivant la faisabilité et la nécessité des petits producteurs ...... 33 3-3 Former les éducateurs en matière d’activités productrices ou techniques agricoles afin d’assurer la qualité et la pertinence de l’éducation avec la priorité économique et sociale ...... 34 3-4.Promouvoir la professionnalisation des néo-alphabétisés en appuyant au développement par un mini-projet agricole ...... 34 CONCLUSION ...... 35 ANNEXE I ...... 37 RAPPORT SYNTHESE ...... 37 ANNEXE II ...... 38 PROPOSITION DE MODULE DE FORMATION ...... 38 DES EDUCATEURS SUR LA TECHNIQUE AGRICOLE ...... 38 ANNEXE IV ...... 44 BIBLIOGRAPHIE ...... 45

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les 24 fokontany de la commune, leurs villages et distances par rapport au chef lieu de Commune ……………………………………………………………………………………..7 Tableau 2 : Calendrier agricole riz irrigué ………………………………………………………11 Tableau 3:Calendrier agricole riz pluvial ……………………………………………………….11 Tableau 4 : Prix du girofle……………………………………………………………………… 13 Tableau 5 : Prix de l’huile essentielle …………………………………………………………..14 Tableau 6 : Estimation de quantité de produit de la commune …………………………………14 Tableau 7 : Les zones de production dans la commune de Soanierana-Ivongo…………………15 Tableau8 : Nombre d’enseignant pour les niveaux II et III durant l’année scolaire 2004………17 Tableau 9: Année de campagne et nombre de site ave c s es effectifs……………………………17 Tableau 10 : Les maladies fréquentes par ordre d’importance………………………………….18 Tableau 11 : la liste des plaines avec leurs superficies……………………………………….. 18 Tableau 12 : Autres intervenants dans la commune de Soanierana-Ivongo……………………20 Tableau 13 : Problèmes rencontrés de la filière Riz…………………………………………….22 Tableau 14 : Problèmes rencontrés de la Filière Manioc………………………………………23 Tableau 15: Problèmes rencontrés de la filière Girofle…………………………………………24 Tableau 16 : Problèmes rencontrés de la filière letchis…………………………………………25 Tableau 17: Problèmes rencontrés de la filière Vanille…………………………………………25 Tableau 18 : Problèmes rencontrés de la filière Culture Maraîchères………………………….26 Tableau 19 : Perspectives de solutions de filière riz……………………………………………28 Tableau 20 : Perspectives de solutions de filière Manioc………………………………………29 Tableau 21 : Perspectives de solution de filière girofle………………………………………...30 Tableau 22 : perspectives de solution de letchi………………………………………………...31 Tableau 23 : Perspectives de solution de vanille……………………………………………….31 Tableau24 : Perspectives de solution de la filière culture maraîchères…………………………32 Tableau 25 :Les principales plaines rizicoles dans la commune de ……….45

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : localité de la commune ………………………………………………………………. 6 Photo 2 : riziculture irriguée……………………………………………………………………11 Photo3 : riziculture pluviale…………………………………………………………………… 11 Photo 4 : manioc………………………………………………………………………………...12 Photo5 : culture maraîchère …………………………………………………………………….12 Photo 6 : Pépinière de girofle…………………………………………………………………… 12 Photo7 : Girofle………………………………………………………………………………… 13 Photo 8 : Litchi…………………………………………………………………………………..14

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LISTE DES ABREVIATIONS

AIM : Association Inter coopération de Madagascar C.S.A : Centre de Services Agricoles CIRDR : Circonscription du Développement Rural C.R.S : Catholic Relief Service A.F.I.D : Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement O.N.G : Organisation Non Gouvernementale P.S.D.R : Projet de Soutien de Développement Rural P.P.R.R : Programme de Promotion de Revenus Ruraux T.P.I : Toeram-Pivoarana Ivongo F.I.D : Fond d’Intervention pour le Développement C.P.R.S.B : Centre de Promotion Rurale de Saint-Benoit E.C.A.R : Eglise Catholique Apostolique Romane CISCO : Circonscription Scolaire MSFD : Maîtrise Spécialisée en Formation et Développement PDC : Plan de Développement Communal MAP : Madagascar Action Plan DRSP : Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté

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FICHE DE REALISATION DU PROJET

L’intitulé : Contribution à la proposition de stratégies pour la réduction de la pauvreté à partir du développement agricole dans la commune rurale de Soanierana-Ivongo

Objectif général : Améliorer la sécurité alimentaire, les revenus, l’accès de ses petits producteurs au marché et promouvoir la professionnalisation de ces acteurs agricoles.

Résultats attendus : -Autosuffisance alimentaire de la population et amélioration qualitative et quantitative du rendement agricole. -Augmentation des revenus familiaux. -Professionnalisation de la population du secteur primaire

Public cible : Les producteurs agricoles dans la commune

Constat : Les 90% de la population dans la commune sont des agriculteurs. Ils pratiquent des cultures vivrières (riz, manioc, patate douce ...), des cultures de rentes (girofle, café, litchi...), cultures fruitières (avocat, jacquier, oranger....), cultures maraichères (brèdes, concombres, petsai.....). Plusieurs organismes y mettent en œuvre leurs projets de développement agricole tout en donnant des appuis techniques pour améliorer la sécurité alimentaire, les revenus, l’accès de ses petits producteurs au marché et promouvoir la professionnalisation de ces acteurs agricoles. Cependant ces actions d’interventions sont vouées à l’échec. Le rendement agricole reste toujours faible et ne subvient pas à leurs propres besoins. Presque tous les produits des cultures vivrières et maraichères au marché de Soanierana-Ivongo viennent d’autres communes des autres districts. Au lieu de s’élever, le niveau de vie de la population s’abaisse. C’est-à-dire la population devient de plus en plus pauvre. Cela va sans dire, car ces agriculteurs manquent de professionnalisme et leur niveau d’éducation et d’instruction est encore bas. D’où, malgré les initiatives prises et les encadrements techniques apportés par les organismes, aucun résultat n’est obtenu.

Problématique Si telle situation continuerait, que pourrions-nous espérer de l’avenir du point de vue socio- économique et culturel de cette commune ? Quelle stratégie devrait-on adopter ou mettre en œuvres pour atteindre l’objectif (améliorer la sécurité alimentaire, les revenus, l’accès de ces petits producteurs au marché et promouvoir la professionnalisation de ces acteurs agricoles)?

Ressources Ressources humaines (sources d’informations):

1-Les responsables administratifs et acteurs locaux du développement : L’adjoint du chef district, chargé d’appui au développement Le Maire de la commune et son organe exécutif Le Chef de la circonscription de développement Rural Le Délégué de la population L’animateur de l’AFI-D Les techniciens des organismes et ONG intervenant au développement : C.S.A , T.P.I, E. C.A.R , A.I. M......

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Ressources matérielles (documentations à l’appui ) DSRP MAP Les PCD (version 2005 et 2010) Politique de l’éducation non formelle à Madagascar Etat de lieu du district de Soanierana-Ivongo Documents du cours MSFD (2010 -2011) Documents de formation en technique agricole de cultures maraîchères

Hypothèse pour l’action Quelles que soient les actions de développement avancées par les organismes, si le niveau d’éducation et d’instruction des agriculteurs sont encore bas, il est totalement difficile de développer ce secteur agricole. Ainsi donc pour réduire cette pauvreté, il est nécessaire de mettre en parallèle l’alphabétisation qui est parmi les actions de ce développement. Sinon, aucun résultat n’est obtenu. En fait, en plus de différentes solutions et stratégies qui sont déjà menées par ces acteurs pour lutter contre cette pauvreté, la priorisation de l’alphabétisation est parmi tant d’autres et ne devrait pas être négligée.

Plan de travail Introduction I- Descriptif synthétique de la commune rurale de Soanierana-Ivongo en matière de développement agricole.

II-Analyse problématique du développement agricole

III-Proposition des stratégies

Conclusion Annexes

Proposition des stratégies 1- Promouvoir l’alphabétisation comme priorité des initiatives au développement rural 2- Adapter la stratégie et le programme de l’AFI- D suivant la faisabilité et la nécessité des petits producteurs 3- Former les éducateurs en matière d’activités productrices ou de techniques agricoles afin d’assurer la qualité et la pertinence de l’éducation avec la priorité économique et sociale 4- Promouvoir la professionnalisation des néo-alphabétisés en appuyant au développement par un mini-projet agricole

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AVANT PROPOS

Le premier souci des acteurs de développement dans le monde est de trouver la stratégie la plus efficace pour éliminer ou réduire l’extrême pauvreté et la faim de pays sous développé du tiers monde. En effet, la réduction de la pauvreté devient actuellement comme la priorité du pouvoir public dans le monde entier. Ce problème a des impacts négatifs sur le pouvoir économique non seulement pour les pays arriérés, mais aussi pour ceux qui sont déjà développés.

Lors du sommet du millénaire qui s’est tenu à New York du 06 au 08 Septembre 2000, 191 pays ont participé au plus grand rassemblement des dirigeants du monde entier. Ils ont avancé la déclaration du millénaire composée de huit objectifs dont le premier est d’ « éliminer l’extrême pauvreté et la faim. » Lors du sommet mondial sur le développement qui s’est tenu à Johannesburg (Afrique du Sud) du 02 au 04 Septembre 2002, il a été recommandé de redéfinir le développent pour se focaliser sur l’amélioration de la vie de l’individu et de développement de la communauté.

Au niveau national, le DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté) rejoint parfaitement ces déclarations, entre autres en ce qui concerne le développement et l’élimination de la pauvreté. Dans ce document, il est affirmé que l’éducation figure parmi les actions qui permettent d’atteindre les objectifs du troisième axe stratégique : « Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie ». Car, dans le milieu rural, les ménages pauvres qui ont des difficultés à faire face aux dépenses inhérentes à leurs enfants qui sont victimes de déperdition scolaire. Et ceux qui ne terminent pas l’enseignement primaire vont grossir le rang des analphabètes après quelques années. D’où l’augmentation du taux des habitants non instruits et l’inefficacité des actions des interventions de développement de différentes organismes ou ONG. Ce sont ces « ménages du secteur primaire qui enregistre le taux de pauvreté le plus élevé qui atteint jusqu’à 88% en 2005 » ainsi donc le développement rural et agricole constitue le pilier de développement à Madagascar. Au niveau de la commune rurale de Soanierana- Ivongo, les stratégies de la lutte pour ce développement est figurée dans les P.C.D (version 2005 et 2010) par les équipes de deux mandats des Maires successifs. A travers ces documents, ils ont mis les acheminements à suivre pour réduire cette pauvreté dans tous les secteurs sociaux existants dans cette localité. En secteur primaire, ils se basent surtout sur l’amélioration de la productivité agricole afin d’augmenter les revenus familiaux. Plusieurs ONG y viennent se collaborer pour atteindre ce but. Etant donné notre statut comme chercheur en matière de formation et de développement et à la fois habitant de cette commune, nous lui rendons aussi notre service. La proposition des stratégies pour réduire cette pauvreté sur l’intitulé : Contribution à la proposition des stratégies pour la réduction de la pauvreté à partir du développement agricole dans la commune de Soanierana Ivongo.

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INTRODUCTION La commune rurale de Soanierana Ivongo a de potentialités dans le secteur agricole. Les 90% de la population sont des agriculteurs. Ils pratiquent les cultures vivrières (riz, patate douce, manioc,…), les cultures fruitières (jaquier, oranger, pomme, cannelle), les cultures de rente (girofle, café, vanille) et les cultures maraîchères. Les producteurs se contentent de produits de subsistance et de techniques agricoles traditionnelles. Par conséquent, la récolte ne satisfait pas leurs propres besoins et n’arrive pas à les faire sortir du carcan de la pauvreté.

Devant cette situation, les meilleurs esprits sont en désarrois et posent comme questions : Pourquoi le rendement agricole demeure toujours faible et insuffisant? Quelle stratégie devrait- on adopter pour améliorer cette productivité afin de réduire la pauvreté dans cette commune ?

Dans le but de résoudre cette problématique, plusieurs organismes y mettent en œuvre leurs projets de développement tout en donnant des appuis techniques et en empruntant la même voie que les autres communes les plus développées se sont opérées. Leurs objectifs communs sont d’améliorer la sécurité alimentaire, les revenus, l’accès des petits producteurs au marché et promouvoir la professionnalisation de ces acteurs agricoles. Cependant, ces actions d’interventions sont vouées à l’échec. Le rendement agricole reste toujours faible et ne subvient pas leurs propres besoins. Presque tous les produits des cultures vivrières et maraîchères au marché de Soanierana Ivongo viennent d’autres communes des autres districts. Au lieu de s’élever, le niveau de vie de la population s’abaisse. La population devient de plus en plus pauvre.Cela va sans dire car ces agriculteurs manquent de professionnalisme et leur niveau d’éducation et d’instruction est encore bas.

Etant donné notre statut comme chercheur en matière de formation et développement, nous n’avons pas croisé nos mains devant ces problèmes. Nous avons entamé notre recherche, d’abord, à l’identification des problèmes de chaque filière agricole à partir des enquêtes sur terrain, puis aux différents organismes et acteurs de développement locaux. Ensuite, nous procédons nos études sur l’analyse des différents problèmes et solutions avancées par ces acteurs afin que nous puissions proposer des stratégies que nous jugeons comme efficaces dans la réduction de cette pauvreté flagrante que souffre cette commune.

Espérant d’apporter des techniques de régulation de ces problèmes et de vérifier la véracité de nos hypothèses, nous avons choisi l’intitulé de notre travail : Contribution à la proposition de stratégies pour la réduction de la pauvreté à partir du développement agricole dans la commune rurale de Soanierana -Ivongo .

Nous avons choisi ce champ d’investigation, car mettre en œuvre une action de développement dans la commune rurale de Soanierana Ivongo, c’est déjà créer une vitrine ouverte pour toute la population dans le district qui souffre partout la même situation. En effet, en tant qu’elle est à la fois chef-lieu de la commune, chef-lieu du district et la dernière commune desservie en bon état par la RN5, elle bénéficie des services déconcentrés de l’Etat et bon nombre de gens y arrivent et pourraient imiter facilement cette stratégie. Notre travail se développe en trois parties. Dans la première partie, nous allons voir le descriptif synthétique de la commune rurale de Soanierana-Ivongo en matière de développement agricole. La deuxième partie va être consacrée à l’analyse problématique du développement agricole. Pour terminer, nous allons proposer des solutions et des stratégies pour parvenir à l’amélioration de la productivité agricole et de revenu familial qui est basée sur un niveau d’éducation élevé et de professionnalisation de ce secteur primaire afin de réduire cette pauvreté. 2

PREMIERE PARTIE :

DESCRIPTIF SYNTHETIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA- IVONGO

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DESCRIPTIF SYNTHETIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE SOANIERANA-IVONGO

I. HISTORIQUE 1-1. Toponymie

Soanierana-Ivongo était un ancien entrepôt de poudres utilisées pour le lancement des projectiles durant la période remontant au temps de RADAMA 1 er . Des roitelets ou chefs de commandement militaires (chefs komandy) y étaient en place pour gouverner et pacifier cette région dont l’un à Masovarika, commune d’Antanifotsy actuelle et l’autre à Soanierana-Ivongo. Avant la mise en place de ces substances explosives, les deux chefs komandy, s’étaient mis d’accord en signant un acte, d’où le nom de SOANIERANA signifiant bonne entente. Dans le temps, des chalands transporteurs reliaient Antsiraka et le long des fleuves Marimbona et Simianona, transportant des vivres et des produits divers tels que miroirs, souliers, bracelets tout en assurant le contrôle militaire de la région. Selon certain dire, le nom IVONGO vient du nom d’un petit ruisseau Ivongo tandis que selon d’autres, il vient de l’état physique dit mivongovongo ou montagneux, Soanierana- Ivongo étant un poste administratif depuis et l’est jusqu’à ce jour.

1-2. Historique de l’administration de la commune A noter que de la Loi cadre jusqu’au référendum de 1958, Soanierana-Ivongo évoluait du statut de Canton à celui d’Arrondissement. La commune rurale de Soanierana-Ivongo fut créée vers le début de la première république, en janvier 1962. Elle était sous la tutelle de la Sous-préfecture de Soanierana-Ivongo composée de , Andapafito et Soanierana- Ivongo. Après la mise en place des communes en 1995, Soanierana-Ivongo devient une commune rurale de première catégorie de la préfecture de Soanierana-Ivongo qui est l’actuel District de Soanierana-Ivongo.

II. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET DELIMITATION ADMINISTRATIVE 2- l. Localisation et rattachement administratif

2-1.1.Rattachement administratif La commune de Soanierana-Ivongo est le chef lieu du District de Soanierana-Ivongo. Elle bénéficie des différents services déconcentrés de l’Etat. Elle fait partie également de la Province Autonome de Toamasina.

2-1.2.Localisation La commune rurale de Soanierana-Ivongo se trouve à 163 Km au Nord de Toamasina, chef-lieu de province et à 63 Km de Fénérive-Est, chef lieu de région tout en prenant la RN5. Située au bord de l’océan indien, sur la Route Nationale N°5 et formant la partie sud-orientale du district, ses délimitations respectives sont : - Au nord, la commune rurale d’Antanifotsy ; - A l’Ouest, la commune rurale de Fotsialanana et la commune rurale d’Andapafito dans sa partie Sud ; - Au sud Ouest la commune rurale d’ dans la partie occidentale et la commune rurale d’ dans la partie littorale.

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Photo 1 : localité de la commune

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Ces communes, particulièrement la commune d’Antanifotsy, Fotsialanana et Sainte Marie ont des relations économiques avec la commune de Soanierana Ivongo qui constitue un carrefour malgré le mauvais état des voies de communication les reliant.

2- 2. Administration et organisation de la commune 2-2.1. Les fokontany constitutifs de la commune La commune occupe une superficie de 336 Km2, repartie en 24 fokontany dont le plus éloigné se trouve à 29 Km du chef lieu de la commune; la distance moyenne est de 18 Km du chef lieu de la commune. Le tableau suivant nous cite les différents fokontany avec leurs villages composants et leur distance respective par rapport au chef lieu de la commune.

Tableau 1 : Les 24 fokontany de la commune, leurs villages et distance par rapport au chef lieu de Commune.

Distance Villages Distance Villages N° Fokontany N° Fokontany (Km) composants (Km) composants 1 Aantsiragavo 0 13 Manankinany 15 Analankinina Ambodivoara Sahavolamena Tsaratampona 2 Andatsadrano 0 Sahanikidy 14 ampasibola 13 Ampasimbola Vohinitsara Andratambe Antevibe Antsiranambanja Sahazahana 3 Ambinany Anolakely 15 Sahazahana 25 Ampasimazava Ampihana Vohilava Vohibato 4 Vohilava 03 Nosivolo 16 Manakatafana 19 Ambinanisahave Tanambao Nosy Be Andratambe 5 02 17 Andratambe 26 Matsokely Matsokely Sahavary 6 Menatany 03 18 Sahamalaza 16 Anamborana Tsirarafana 7 Anamborana 3,5 Mahasorona 19 Tsirarafana 26 Tsaratampona Antanambao 8 Andilankely 07 20 Ankobalava 18 Tsaratanana Beankora I 9 Sahaka 09 Ambody Pont 21 Beankora 34 Beankora II Ambodilaitra Bekakazo Sahantaha Antsirakandehy 10 08 Andrenitembo 22 Andavaniobe 07 Ambanilalana Ambatonjaza Ambodivoitra Antsaribe 11 Antsaribe 11 23 Andranomiditra 29 Ambodivoitra Anjahamarina 12 Anjahamarina 08 24 Ambinanisakana 21 Mahatera 6

2-2.2. Organisation de la commune  Organe exécutif : il est composé de 04 membres à savoir: le Maire qui le préside, est appuyé par ses deux adjoints et un membre exécutif.  Organe délibérant composé de 7 membres dont 5 proviennent du chef lieu de la commune. Le personnel administratif de la commune se charge des tâches administratives. Le personnel fixe s’occupe de l’état civil, la perception des taxes, la comptabilité, la perception des ristournes. Un Chef d’arrondissement Administratif est affecté à la commune pour les conseils d’ordre administratif. Le personnel temporaire s’occupe de la perception des taxes sur le marché, du balayage sur le marché et du gardiennage de la commune.  Les services publics : Etant chef lieu de district, la commune rurale de Soanierana Ivongo bénéficie des divers services qui sont classés en deux types : services publics et services déconcentrés de l’Etat.

Service public existant dans la commune Au niveau de la mairie, il y a le conseil communal présidé par le Président conseil, le comité exécutif présidé par le Maire, et le personnel administratif temporaire et fixe. Chaque fokontany a un chef de fokontany avec un adjoint assurant la continuité des petites affaires administratives, des quartiers mobiles assurant la sécurité, trésorier et secrétaire. La commune tout entière est dotée de 4 CEG, 23 EPP, un CSB II et deux CSBI.

Service déconcentré de l’Etat On rencontre dans le chef lieu de la commune les représentants des services déconcentrés tels que : le Lycée pour l’enseignement général, la CISCO, le Service de Santé de district, le Service des Eaux et forêt, le service de l’Elevage, Finance, Gendarmerie, Service pénitentiaire, Travaux publics Antenne pour le développement du secteur privé et de la privatisation le représentant de la Radio Nationale et la Police nationale.

III. RESSOURCES NATURELLES

3-1. Relief Le relief de la commune est caractérisé par l’existence de vaste plaine et bassin versant (à ne citer que la plaine d’Amboaraboara et de Tsirarafana) permettant à la population locale de pratiquer la riziculture irriguée même si celles-ci ne sont pas entièrement exploitées. L’étendue des plaines et/ou bassins versants contraint les paysans à la maîtrise d’eau. Les basses collines entre 200 à 300m d’altitude se localisent à l’intérieur de terre et aussi à quelques mètres du littoral. Elles servent pour les paysans à la pratique des cultures d’exportation (girofle, café litchis, et vanille), à la pratique de la riziculture pluviale cause de la dégradation progressive du sol et enfin ; c’est aussi une zone d’implantation pour les habitants. En fin, la zone littorale est dominée par des plaines côtières servant de zone d’habitation pour la population ayant comme activité secondaire la pêche artisanale, ce qui présente de risque lors des passages cycloniques.

3-2.Climat De part sa localisation géographique, la commune connaît un climat de type tropical humide à deux saisons : saison chaude et humide et saison fraîche et sèche. Il pleut presque toute l’année ; seulement, on constate une légère diminution durant la saison dite fraîche. Saison chaude et humide : du mois de septembre en avril avec une précipitation abondante et c’est aussi la saison des cyclones tropicaux. Saison fraîche et sèche : du mois de mai en août précipitation mois abondante. Ce type de climat permet à la population locale de pratiquer diverses cultures tropicales seulement, elle est 7

menacée constamment par le passage de cyclones toute l’année. Le problème de la destruction de la couverture végétale a actuellement un impact sur le climat par une diminution du régime pluviométrique constatée par les habitants de la Commune.

3-3.Faune et flore On observe encore des traces de forêts ombrophiles dans la commune remplacées actuellement par du savoka à cause de la pratique de tavy et les exploitations abusives effectuées autrefois par la population riveraine. Cette formation végétale est dominée surtout par des lingoza et ravinala. En outre, on rencontre également des mosaïques de culture et plantation de girofle et de litchi sur les versants de colline. Tandis que la zone littorale est occupée par des via, des penja, des radriaka et des mangroves dans quelques fokontany qui sont actuellement menacées par des exploitations massives puisque cette zone constitue une source de matières premières pour la filière de vannerie dans la région.

3-4.Sol

Les types de sol fréquemment rencontrés varient selon le relief : - Les plateaux et les collines sont rocheux, latéritiques et argileux très sensibles à l’érosion. - Les bas fonds, les vallées et les cuvettes sont constitués par des sols d’argiles. - Limoneux, roux et latéritiques ainsi que de limons fins sableux propices à l’agriculture.

3-5.Hydrographie Le réseau hydrographique de la commune de Soanierana Ivongo, très dense, est tributaire de l’océan indien. Le Marimbona, fleuve important, est relativement régulier ; sa profondeur est assez forte sur tout son parcours. Les autres rivières et fleuves côtières ont un cours Ouest- Est. Elles se jettent dans les langues et les lacs côtiers en communication intermittente avec la mer. Ce sont principalement le Sarivava, la Managnorana, fokontany Sahaka et Ambodilaitra, le Manakatafana.

Les principales rivières et les cours d’eau sont: • L’Ampasina sillone Matsokely, Anamborano jusqu’à Ambodivoanio • Le Sahavolamena, fokontany Soanierana Ivongo • Le Tsarahonenana, le Sahazahana, village Tsarahonenana • Le cours d’eau Ambodipont, village Ambodipont • Le Sakana, fokontany Ambinanisakana • Le Sahave se jette dans le Marimbona et draine jusqu’à Andratambe • Le Beankora, village Beankora, il est caractérisé par des récifs et des bancs rocheux à son cours. Tous ces cours d’eau ont des caractéristiques communes : Sources diffuses en marécage, puis régime torrentiel encaissé, passant à un régime plus calme, fragmenté de rapides, de chutes et de cascades. En général, la période de crue se situe autour du mois de janvier et de février, tandis que l’étiage est durant la saison fraîche et sèche. La précipitation atteint sa pointe au mois d’octobre et novembre.

Les principales chutes :  La chute d’Andatsadrano, fokontany Soanierana-Ivongo  La chute de Sahavolamena, fokontany Soanierana-Ivongo

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IV. DONNEES DEMOGRAPHIQUES

4-1.Population La population de la commune est composée principalement de Betsimisaraka. Elle compte 35934 habitants pour une superficie de 336 Km 2. La densité de la population est de 149 habitants par Km 2. La population potentiellement active de 18 à 60 ans constitue 38% du volume global. La moitié de cette population de la commune rurale de Soanierana-Ivongo peut très bien produire. Cette situation est favorable au développement car la production sert à la fois à la nourriture et à la vente pour combler les manques de leurs besoins. Les enfants scolarisables dans l’ensemble de la commune représentent 31,35% de la population. Cette partie de la population constitue l’avenir de la commune.

V. ACTIVITES ECONOMIQUES 5-1.Les groupes socioprofessionnels Si on se réfère au nombre de la population pratiquant, l’agriculture tient une place prépondérante car elle concerne environ 90% de la population totale. Cette activité est suivie de la pêche qui tous deux constituent la base de l’économie de la commune. Les autres activités tels que l’élevage, les petites exploitations minières et artisanat ne sont que des activités de compléments. L’économie de la commune est en général une économie de subsistance.

5-2.Agriculture Des diverses cultures tropicales sont pratiquées dans la commune : parmi les cultures vivrières, il y a le riz irrigué et pluvial, maïs, patate douce, haricot, taro (saonjo). Les cultures de rentes telles que girofle, poivre, cannelles, vanille, café ; cultures fruitières comme letchi, banane, jacquiers, avocat, orange, pomme cannelle, fruit à pain et enfin culture industrielle de canne à sucre et de piment. L’accès à la terre le plus courant se fait par héritage et pour ceux qui sont dépourvus de terrain font recours au métayage et au fermage.

5-2.1.Cultures vivrières a)-Riziculture Deux types de riziculture se pratiquent dans la commune : la riziculture irriguée et la riziculture pluviale.

Photo 2 : riziculture irriguée

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La riziculture irriguée est pratiquée sur les vastes plaines et bassins versants . Ces étendues de plaines et bassins versants ne sont pas entièrement exploitées. Le riz irrigué est effectué deux fois dans l’année et peu de terrain est laissé en jachère.

Tableau 2 : Calendrier agricole riz irrigué

Mois J F M A M J J A S O N D Préparation du sol Semis Repiquage Sarclage et entretien Récolte Source : Focus groupe

= Contre Saison ou vary kitrana

=1 ère Saison ou vary vato

La riziculture pluviale

Photo 3 : Riziculture pluviale

La riziculture pluviale localisée sur les flancs de colline ne se pratique qu’une fois par an. Elle est secondaire par rapport au premier .

Tableau 3: Calendrier agricole riz pluvial :

Mois J F M A M J J A S O N D Débroussaillage ou décapage Mis à feu et semis Sarclage et entretien Récolte Source : Focus groupe

Les matériels utilisés sont: les pioches, petites bêches pour sarclage, couteau pour la récolte et zébu pour le piétinage. En présence des maladies et insectes nuisibles pour la riziculture, aucun traitement n’est effectué par les paysans et les produits phytosanitaires sont difficilement accessibles pour les paysans, cela affectant le rendement compris en 900 à 1,200 tonnes à 10

l’hectare. La production de la commune estimée à 8500 tonnes par an est destinée à la fois à l’autoconsommation des ménages et à la vente locale. Celles destinées à la vente sont pour découvrir l’insuffisance de revenu des ménages. b)-Autres cultures vivrières Manioc et patate douce Photo 4 : manioc Après le riz, le manioc prend la seconde place et ensuite la patate douce. Elles sont associées à d’autres cultures sur les flancs de colline et constituent un aliment de complément particulièrement durant les périodes de soudures. La technique culturale ne diffère pas de celle de la riziculture, elle reste de type traditionnel. Les produits sont destinés en majeure partie à la consommation. Le manioc est souvent victime lors des passages des cyclones et le vol sur pied entraînant le défaitisme des paysans.

Source CSA Valomira Culture maraîchère Photo5 : culture maraîchère

Source CSA Valomira

La culture maraîchère dans la commune est les brèdes (petsai, anamalao, cresson …), concombre, les oignons. Ils sont très souvent associés à la riziculture. La production est destinée à la vente au chef lieu de commune et surtout à l’autoconsommation. D’autres types de culture maraîchère sont améliorés gâche à l’encadrement des différents projets.

5-2.2.Culture de rente La commune dispose de plusieurs cultures de rente telles que : litchis, girofle, café, poivre et vanille, mais les plus importants sont le litchi et le girofle car ils procurent beaucoup plus de revenus aux ménages. Les plantations se rencontrent sur les versants de colline entremêlés les uns des autres. Ces sont dans la majorité des cas des plantations assez vielles et non entretenus par les producteurs, mais actuellement les différents projets est en train de renouveler les plants par la mise en place des pépiniéristes et menacés annuellement par le passage cyclonique. a)-Girofle Seule l’activité de récolte occupe le temps des paysans pour le girofle, aucun entretien n’est effectué. La quantité de clous de girofle varie d’une année à l’autre, il se peut que les girofliers ne donnent pas dans l’année. En plus des champignons et insectes affectent cette production. En outre, les feuilles des girofliers sont aussi exploitées par les paysans pour en fabriquer de l’huile essentielle surtout en période de soudure pour pallier le revenu des ménages.

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Photo 6: Pépinière de girofle Photo7 GIROFLE

Source : CSA Valomira Source : CSA Valomira Pour les paysans individuels ou membres des Organisations Paysannes encadrés par AIM /STABEX/SOAVA, et le PPRR, ils sont équipés de matériels comme de brouette, bêche, pots plastiques pour les pépinières ; mais les non encadrés utilisent toujours leurs matériels personnels (bêche, sacs, ou paniers) pour cultiver de girofle

Tableau 4 : Prix du kg de clous de girofle Année Prix 2006 3000 Ar 2009 7000 Ar 2010 8000 Ar

2011 14000Ar

TRANSFORMATION DE GIROFLE EN HUILE ESSENTIELLE Le girofle est un produit indispensable, non seulement le clou, mais aussi les feuilles, car ces dernières servent aussi à extraire de l’huile essentielle. 1 paquet de feuilles de girofle pèse 15 kg, 3 paquets pourraient avoir 1 à 2 litres d’huile essentielle et consommant 1m3 de bois de chauffe.

Malgré le don de l’alambic moderne fait par le PPRR et l’AIM/STABEX, l’huile essentielle de girofle est une menace de la filière girofle car les producteurs ne respectent pas la gestion de feuilles.

On vend l’essence localement ou dans le chef lieu de commune. Tableau 5 : Prix du litre de l’huile essentielle

Année Prix (en Ar) 2006 8 000 2007 8 000 2008 8 000 2009 7 000 2010 30000 2011 40000

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b)-Litchi De même pour le litchi, seule la récolte occupe le temps des paysans. Il constitue une source de revenu immédiate pour la population. Le problème pour cette filière se situe au niveau de la commercialisation et la difficulté dans l’évacuation des produits. En général, moins de la moitié de la production de la commune est écoulée.

Photo 8 : Litchi

Source : CSA Valomira c)-Vanille Cette culture est encore récente et en voie de développement. Elle est déjà victime par des actes de vols sur pied (Les lianes et les gousses).

Tableau 6 :Estimation de quantité de produit de la commune : Produits Surfaces cultivées en ha Production en tonnes Girofles 1800 2100 Vanilles vertes 350 5 Letchis 710 320 Cafés 840 60 Source : chef de fokontany

5-2.3.Culture fruitière Les bananes, l’ampalibe ou jacquiers, les avocats, les oranges, les goyaviers, les pommes, cannelles, les fruits à pain sont cultivés dans la commune de Soanierana-Ivongo mais à petites échelles. Chaque ménage dispose de quelques pieds et la technique de plantation reste de type traditionnel. Les fokontany acheminent leurs produits vers le chef lieu de commune pour être vendus.

5-2.4.Culture industrielles La canne à sucre est cultivée partout au tour des villages. Elles sont destinées à la consommation familiale et en particulier à la fabrication des boissons alcooliques locales (toaka gasy et betsabetsa). Il est très difficile de fournir des chiffres fiables sur les quantités de culture produites et collectées dans la commune. Bref, les statistiques de production et de collecte n’existent pas dans la commune.

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Tableau 7 : Les zones de production dans la commune de Soanierana-Ivongo.

Spéculation Zone de production Sahanikidy Anjahamarina Ampasimbola Riz Ambinanisakana Sahantaha (Ambodivoanio) Tsirarafana Ambodivoanio Girofle Ambinanisakana Ambinanisakana Café Tsirarafana Tsirarafana Vanille Ambodivoanio Banane Ambodivoanio Ampasimbola Litchis Soanierana-Ivongo Ambodivoanio Vohibato Canelle Ampasimbola Source : CIRDR de Soanierana-Ivongo

5-6.Le commerce Pour les collectes des produits locaux, il existe un groupement des opérateurs économiques au chef lieu de la commune qui achète les produits locaux tels les clous de girofle, l’essence de girofle, le poivre, le café, … l’acheminement de ces produits venant des autres fokontany est assuré soit par des intermédiaires soit par les producteurs eux-mêmes. Les producteurs se plaignent du prix de ces produits qui n’est jamais fixé par eux mais toujours par les intermédiaires et par les collecteurs. De plus, les produits sont difficilement acheminés du fait de la vétusté des pistes.

6. Autres données sociales 6-1.1. Les écoles primaires Il existe trois types d’écoles primaires dans la commune durant l’année scolaire 2008-2009 :  Les écoles primaires publiques réparties inégalement dans les fokontany de la commune comptées au nombre de 23 :  Le FKL ou école gérée par les parents d’élèves dans le fokontany de Bekakazo n’ayant pas de EPP et enfin,  Les écoles primaires privées recensées est au nombre de 04 ne se rencontrent que dans le chef lieu de la commune. Le taux de scolarisation est de 72%. On dénombre au total, 7762 élèves dans la commune de Soanierana-Ivongo durant l’année scolaire 2008-2009 y compris les établissements publics et privés. Le ratio enseignant/élèves est de 71. Cette insuffisance de nombre d’enseignants surtout pour les écoles publiques et FKL (écoles fonctionnées par les parents d’élèves) est l’un des facteurs à l’origine du faible taux de réussite des élèves lors des examens (68,34% au CEPE). Le taux de redoublement du primaire est de 23,78% ; pour les écoles privées : 9,01%. L’année scolaire 2010-2011 a vu le fonctionnement de 23 écoles primaires publiques, 1 FKL, 04 écoles privées primaires, dans la commune de Soanierana-Ivongo. Elles sont reparties

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inégalement dans les fokontany de la commune, autrement dit, 23 sur 24 fokontany dispose d’une école primaire. La participation de la commune, ainsi que des communautés à la création des infrastructures scolaires a contribué une grande part dans la mise en place de ces écoles. Il faut aussi noter que la plupart des EPP fonctionnent en classes multigrades, c'est-à-dire un instituteur assure deux ou trois classes en même temps à cause de l’insuffisance des salles de classe. En ce qui concerne les enfants scolarisés, on constate un taux d’absentéisme record pendant la période de récolte des produits de rente. La cause de ces absences s’explique par l’aide que ces enfants apportent aux parents pour la récolte des girofles et des litchis. Après la récolte, ce sont toujours les enfants qui s’occupent de la vente des produits à Soanierana-Ivongo. Dès lors, la fréquentation des écoles pendant les périodes de récolte est souvent délaissée. FKL : Ecole créée par les habitants (fokonolona) du fokontany et les instituteurs sont payés par les habitants eux-mêmes. La rémunération varie de 50 000 Ar à 60 000 Ar par mois. Trois établissements dans la commune s’occupent les enfants pour le préscolaire. 353 élèves ont été inscrits durant l’année scolaire 2008-2009.

6-1.2.L’enseignement secondaire Pour l’enseignement secondaire, la commune dispose quatre CEG publics, quatre collèges privés et un lycée du fait d’être un chef lieu de district. Ces établissements se concentrent tous au chef lieu de commune et les élèves qui réussissent aux examens de CEPE se déplacent vers le chef lieu de commune pour la poursuite des études. Mais les élèves admis en 6ème sont limités à cause de l’insuffisance de salles de classe et des enseignants ; c’est alors que les élèves s’inscrivent aux collèges privés existants de la commune.

En ce qui concerne le nombre d’enseignants :

Tableau 8 : Nombre d’enseignants pour les niveaux II et III durant l’année scolaire 2009-2010. Nombre enseignants Nombre Etablissement par Titulaire Suppléant type Section Salles Litt. Scient. Litt. Scient. Public 8 4 7 5 Niveau III Privé 5 3 4 4 Public 14 8 12 6 29 16 Niveau II Privé 28 16 23 22 Source: CISCO Soanierana-Ivongo

L’éducation non formelle: AFI-D (Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement) L’AFI-D dont le programme se réalise en 7 mois (3 mois pour AI : Alphabétisation Initiale et 4 mois pour FCB : Formation Complémentaire de Base) avec 3 jours par semaine et 4 à 8 heures par jour, est organisée par l’ONG PPRR dans quelques villages de cette commune.

Tableau 9:Année de campagne et nombre de site avec effectif Année NOMBRE SITE E F F E C T I F Homme Femme Total 2009 05 22 64 86 2010 16 44 142 187 2011 07 31 57 88 Total 28 96 264 361

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Source : Animateur de l’AFI-D

Chaque site est géré par un alphabétiseur villageois qui a au moins un niveau de la classe de troisième et recruté localement. Il se charge de cette éducation après avoir reçu une formation de 20 jours. Ce type d’alphabétisation s’est heurté à des problèmes. Moins de 20 pourcents qui ont terminé la campagne. Car cette situation ne respecte pas la faisabilité de ces petits producteurs qui cherche jour à jour à manger. En outre, son éducation est trop théorique. Or les analphabètes de cette commune ne sont que des analphabètes de retour ou des néo-analphabètes qui ne demandent que des remédiations ou de renforcement des compétences aussi bien en lecture qu’en calcul, voire en écriture. Au terme de leurs éducations, ils voudraient avoir de compétences en techniques agricoles afin d’améliorer la qualité et quantité de leurs produits dans le but d’assurer l’autosuffisance alimentaire et l’accès au marché suivis de la professionnalisation et l’augmentation de revenus.

6-2.Santé En tant que commune rurale de première catégorie et chef lieu de district, la commune de Soanierana-Ivongo bénéficie de trois niveaux de centres de santé : CSBI et CSBII, CHD. Outre le chef lieu de commune, seuls les fokontany de Manakatafana et d’Ambinanisakana disposent de centre de santé de base. Les matériels utilisés sont insuffisants aussi bien dans les salles de soins, pour les consultations, les salles d’accouchement et salle de PF ou planification familiale. Les centres de santé souffrent d’une insuffisance en mobiliers. De plus, à part le CHD qui possède des tableaux blancs, aucune formation sanitaire dans la commune ne possède ni écran rétroprojecteur ni porte feuille.

Tableau 10 : Les maladies fréquentes par ordre d’importance

Type de maladie Période d’apparition Paludisme Endémique Infections Février au juillet respiratoires Diarrhées, dysenteries Saison de pluies (décembre au mai) MST Endémique Source : CSBII de la commune de Soanierana-Ivongo

6-3.3. Infrastructure agricole

Malgré l’existence de plusieurs étendues de plaines énumérées dans les paragraphes auparavant, seules les plaines des fokontany suivant sont équipées par des barrages hydrauliques en bon état avec des canaux de drainage et d’irrigation.

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Tableau 11 : la liste des plaines avec leur superficie

SUPERFICIE SUPERFICIE NOM DE LA NON FOKONTANY AMENAGEE OBSERVATION PLAINE AMENAGEE (en Ha) (en Ha) Andatsadrano Sahanikidy 40 80 Andraiketa, Vohilava 75 Ambaripaika

Andilankely 80 Anjahamarina 55 Ampasimbola Ampoezana 187 600 Ankobalava 25 Ambinanisakana 15 Ambodivoanio Sahantaha 50 Agnantaran'Ingetrika 80 (Ampasina) Anamborano + Anamborano 400 Mahasorogno Sorikay, Manakatafana 120 Andriambola Manankinany 25 Sahaka Ambodilaitra 40 100 Andavaniobe 20

Source : Etat de lieux CSA VALOMIRA

6-3.4.Marchés Les grands fokontany de la commune tels Ampasimbola, Tsirarafana organisent des jours de marché où se rencontrent l’offre et la demande pour différents types de produits et particulièrement le chef lieu de la commune, cette rencontre se fait tous les jours. L’étalage des produits se fait soit sur le sol soit sur de petites tables construites précairement avec des matériaux locaux puisque l’esplanade du marché de la commune est insuffisante pour tous les vendeurs.

6-4.Associations paysannes Au total, 92 associations ont été identifiées dans la commune de Soanierana-Ivongo. On les rencontre presque dans tous les fokontany constitutifs de la commune. Plusieurs domaines sont concernés par ces associations : agriculture, pêche, artisanat, transport, sport et loisir, éducation, environnement, mais le plus concerné est le domaine de l’agriculture. La moitié ces associations sont formelles c'est-à-dire ayant de récépissé provisoire ou définitif. Celles qui n’ont même établies leur règlement intérieur et ou statut sont des associations récemment créées. Ces associations rencontrent des problèmes dans leur fonctionnement tels que : Insuffisance de capacité en matière de mobilisation sociale, insuffisance de moyen financier et matériel, non maîtrise de la gestion des réunions, recherche de financement et de partenariat.

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6-5.Les valeurs culturelles

Concernant l’interdiction comme « andro fady » ou des jours tabous pour le travail tels que le mardi et le jeudi, ils ne sont plus respectés que par une partie des non chrétiens. Mais ces jours deviennent actuellement des jours où sont pratiqués régulièrement des travaux à caractères communautaires tels l’aménagement des routes, la construction des bâtiments publics.

VI. DONNEES INTITUTIONNELLES OU INTERVENANTS

7-1. Dans le secteur agricole L’encadrement au développement de la commune de Soanierana-Ivongo est moins structuré à l’égard des efforts faits par la mission catholique.

Le centre de Saint Benoît de Fénérive Est Quelques paysans de la commune suivent des formations sur le développement rural dans le centre de formation agricole de saint Benoît de Fénérive Est. Il appuie les ménages à gérer leurs revenus, à diversifier les cultures.

Le Tobim-pivoaran’Ivongo C’est un centre d’éducation et de formation de la mission catholique implantée à Soanierana- Ivongo. Un de ces thèmes d’action est la formation et l’éducation des jeunes ruraux en volet développement de l’agriculture.

TANJONA de l’ ECAR Les établissements financiers, ECAR de la mission catholique et la Mutuelle d’Epargne et de Crédit (MEC) Tanjona de Soanierana-Ivongo appuient financièrement et matériellement les paysans ruraux (cultures maraîchères, riziculture, etc.).

PPRR (Programme de Promotion des Revenus Ruraux) Le Programme de Promotion des Revenus Ruraux intervient dans le pôle Soanierana-Ivongo, en vue de réduire la pauvreté rural par l’accroissement des revenus des producteurs et le renforcement des capacités des communautés de base à prendre en charge leur développement. Pour ce faire, les objectifs spécifiques du programme porteront sur :

- L’amélioration de l’accès des producteurs aux marchés et de la valorisation des produits (dans le cadre de pôle de partenariat) ;

- L’intensification et la diversification de la base productive de manière durable (avec de la réalisation de microprojet) ;

- L’accès à des services financiers adaptés.

La composante de PPRR concerne des actions d’appui à l’organisation du monde rural (amélioration de la gouvernance locale, renforcement des associations des producteurs ainsi que la pérennisation de la production).

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7-2. Tableau 12 : Autres intervenants dans la commune de Soanierana-Ivongo : Première année Projet/ONG Activités ou objectif d’intervention FID Appui sur les infrastructures sociales Financement des associations PSDR paysannes (agriculture, élevage, 2003 artisanat, …) AIM/STABEX Appui technique sur la culture de rente 2008 appui aux organisations paysannes CSA 2008 pour l’amélioration de la culture AMB Adduction d’eau potable 2009 UNICEF Assainissement 2008 Protection des mères et de enfants CARE International 2005 moins de 5 ans ONG Papatoko 2004 Source : Mairie Soanierana-Ivon go

VII. CATASTROPHES/CALAMITES NATURELLES

Parmi les catastrophes naturelles connues, les cyclones et les inondations ont déjà affecté la vie des communautés de la commune. La localisation géographique de la commune fait qu’elle est exposée au passage cyclonique. De plus, les villages situés près des cours d’eau sont exposés aux risques d’inondation à la moindre montée d’eau durant les fortes pluies. De plus, les habitats des communautés ne sont pas anticycloniques. Durant les deux dernières années, le cyclone Yvan a causé d’importants dégâts à la vie de la communauté vu les destructions matérielles et des cultures. Certains fokontany de la commune ayant de comité villageois ont effectué de préparation poste cyclonique. Des annonces sont diffusées à la radio locale et nationale et appuyé par des « dalala » par fokontany.

VIII. SECURUTE En matière de sécurité, seul le vol à l’esbroufe est le très fréquent dans la commune et le cambriolage de domicile surtout durant les périodes de soudure. Le vol de zébu et les crimes et assassinats sont très rares pour ne pas dire inexistant. Des services et structures sont disponibles pour la commune de Soanierana-Ivongo comme la gendarmerie, police nationale entant que chef lieu de district. Le « dina » local sur la sécurité n’est pas systématique : certains fokontany en ont et d’autres n’en ont pas et son application reste encore un problème.

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DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE

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ANALYSE PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE

PROBLEMATIQUE DE LA COMMUNE Le problème principal des habitants de la commune de Soanierana-Ivongo est l’insuffisance de la productivité agricole et du revenu familial. Car chaque filière de production s’est heurtée à des différents problèmes (géographique, matériel, socio-économique, intrant...) qui s’affectent au rendement agricole. Au cours de cette partie, d’abord, nous allons voir les problèmes rencontrés de chaque filière de production. Ensuite, nous essayons de faire l’analyse causale de ce problème principal à partir de l’arbre problème. Enfin, nous procèderons à la perspective de solutions y afférentes.

-PROBLEMES RENCONTRES POUR LES FILIERES EXISTANTES Tableau 13 : Problèmes rencontrés de la filière Riz

PROBLEMES APPUI GEOGRA- MATE- INFRA- INTRANTS TECHNIQUES / PHIQUES RIELS STRUCTURES FORMATION

Fléau naturel Utilisation  Insuffisance  Insuffisance Insuffisance de Changement de matériels des de semence techniciens de climatique agricoles infrastructures améliorée l’Etat Insuffisance archaïques : hydro-agricoles  de plaines coupe (barrages et  Existences aménagées coupe, canaux des insectes Les producteurs bêche…… d'irrigation, (gros rats…) ne voudraient pas drainage)  payer de Insuffisance Prix des formation de moyen Manque d’entretien produits pour avoir pour les phytosanitaires Les producteurs de matériels infrastructures hors porté par ne voudraient pas agricoles existantes les producteurs améliorer leur modernes production Utilisation des Non connaissances Les producteurs maîtrise de traditionnelles n’ont pas l’utilisation pour lutter l’initiative à de matériels contre les améliorer leur agricoles insectes connaissance modernes

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Tableau 14 : Problèmes rencontrés de la Filière Manioc

PROBLEMES APPUI FINANCEM SOCIO- TECHNIQU GEOGRA- MATE- ENT ET ECONOMI- INTRANTS ES / PHIQUES RIELS PRESTATIO QUES FORMATIO N N Passage de Utilisation Problèmes de Manque Pas d’ONG ou cyclone de Prix boutures d’encadrement projet matériels instables technique d’intervenant Inondation archaïques Existence de Vols sur gros rats Insuffisance Sècheresse place des ces de technicien plants

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Tableau 15: Problèmes rencontrés de la filière Girofle

PROBLEMES FINANCEME APPUI NT ET GEOGRA- MATE- TECHNIQUE ECONOMIQUES INSECTES PRESTATIO PHIQUES RIELS S / N FORMATION

Enclavement de Existences la commune des insectes « Andretra »

Manque Insuffisance des Insuffisance d’encadreme pépinières de produits nt technique Utilisation phytosanitair pour Pas de Cyclone qui des es pour les l’entretien bailleur détruit matériels Plusieurs insectes de girofle prêt à fréquemment traditionne mandataires qui financer les les girofliers ls tels que utilisent de Insuffisance micros le coupe- kapoaka durant des Insuffisance projets des Inondation coupe, les l’achat fertilisants de producteurs qui entraine bêches technicien les pour la Insuffisance des de l’état Limite de éboulements plantation exportateurs sur zone et les et les place Manque Prédominan d’interventi dégradations échèles d’application ce des on des des sols pour les Surnombre des de règlement techniques ONG ou Changement récoltes. alambics qui pour la mise traditionnell projets Climatique incitent les en place des es producteurs à alambics et . transformer les les taxes pour

feuilles de les huiles

girofles en huile essentielles essentielle

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Tableau 16 : Problèmes rencontrés de la filière letchis

PROBLEMES APPUI FINANCEMENT SOCIO- TECHNIQUES GEOGRAPHIQUES MATERIELS INTRANTS ET ECONOMIQUES / PRESTATION FORMATION Cyclone qui détruit Utilisation des Prix instable Manque Insuffisance de fréquemment les matériels d’encadrement projet ou ONG litchis traditionnels Insuffisance des Insuffisance de technique intervenant à la tels que le exportateurs sur de culturale filière litchis Inondation qui coupe-coupe, place pépinières entraine les les bêches Non application Limite de zone éboulements et les pour la Enclavement de la Non de technique d’intervention de dégradations des sols plantation et commune utilisations reçue projet les échèles productrice de des engrais Changement pour les litchis chimiques Climatique récoltes. ou Manque organiques d’organisation de collecteurs ou exportateurs

Tableau 17: Problèmes rencontrés de la filière Vanille

PROBLEMES APPUI FINANCEME TECHNIQU GEOGRAPHI MATERIE ECONOMIQ NT ET INTRANTS ES / QUES LS UES PRESTATIO FORMATIO N N Passage de Utilisation Insuffisance Hausse prix des Manque Insuffisance de cyclone de matériel des engrais d’encadremen projet ou ONG traditionnel exportateurs t de technique intervenant à la Inondation sur place Insuffisance de culturale filière vanille Non maîtrise lianes Dégradation de de matériel Enclavement Limite de zone sol moderne de la d’intervention commune de projet productrice de la vanille

Prix instable

Manque d’organisation de collecteurs ou exportateurs

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Tableau 18 : Problèmes rencontrés de la filière Culture Maraîchères

PROBLEMES APPUI FINANCEMENT SOCIO- TECHNIQUES GEOGRAPHIQUES MATERIELS INTRANTS ET ECONOMIQUES / PRESTATION FORMATION Inondation Utilisation de Prix suivant la Non application Insuffisance des matériels saison Producteurs de formation ONG intervenants Manque de pluie traditionnels habitués à la reçue dotation de Non maîtrise Existence de semences Culture ONG ou projet des matériels plusieurs maraîchère non n’interviennent modernes revendeurs Hausse prix appropriée pas dans les zones des engrais enclavés

Existence Insuffisance de des insectes technicien

ANALYSE CAUSALE DES SOURCES DES PROBLEMES

Diverses causes sont à l’origine de cette insuffisance de revenu des ménages: les activités de production connaissent de problèmes dans leur réalisation (problème d’organisation, matériels, capacités techniques, infrastructure, ressources, …) qui affecte la production de la riziculture et la production de culture d’exportation.

Cette partie nous apporte d’éclaircissement sur les détails des problèmes de développement rural dans cette commune.

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ARBRE PROBLEME DE L’AGRICULTURE Les productions agricoles sont faibles

Le rendement agricole est faible Les surfaces Les paysans ne cultivent Le nombre de pieds cultivées sont très que juste pour la de culture de girofle limitées consommation des et litchis diminue ménages

Peu de Les plantes Les Les Les plantes Les feuilles Il y a des Les moyens La Les paysans Les périmètre sont mal paysans cultures sont assez de girofle litiges entre matériels recherche sont plants est entretenues n’utilisent sont âgées sont les adéquats à la de démotivés à sont irrigué pas les attaquées surexploitées propriétaires riziculture débouchés renouveler les victimes convenab techniques par des fonciers manquent est difficile plants des lement modernes maladies pour les cyclones (SRI/SRA) paysans

Les Les Il Les paysans Les La distillation La Le revenu Le marché Les prix communautés produits manque n’ont pas la paysans des feuilles répartition des paysans est des et commune sont de possibilité sont de girofle est des terres est faible désorganisé produits n’ont pas le vendus à vulgarisa d’acheter des démotivés la seule est sont moyen bas prix tion insecticides à source de inéquitable instables financier pour agricole renouveler revenu les les plants surtout durant constructions les périodes des de soudure infrastructure s agricoles Le revenu L’impact de la politique des paysans Les prix des national de est faible produits sont in commercialisation n’est 26 sont instables pas ressenti dans la commune

PERSPECTIVE DE SOLUTIONS Jusqu’à présent, nous venons d’expliciter les problèmes et les causes de cette pauvreté du secteur agriculture. Maintenant, nous allons proposer les différentes solutions de cette filière afin d’améliorer la sécurité alimentaire, les revenus familiaux, l’accès de ces petits producteurs au marché et promouvoir la professionnalisation de ces acteurs agricoles.

Tableau 19 : Perspectives de solutions de filière riz SOLUTIONS

APPUI TECHNIQU FINANCEMENT MATERIEL INFRASTR GEOGRAPHIQUES INTRANTS ES / ET S UCTURES FORMATI PRESTATION ON Sensibilisation et Sensibilisati Réhabilita Collaboratio Sensibilisati Chercher de vulgarisation des on et tion des n avec les on des financement des producteurs sur la encadremen infrastruct producteurs producteurs producteurs au pratique de t des ures ou sur niveau régional calendrier cultural producteurs multiplicate l’importanc ou national adapté au à utiliser urs de e de cataclysme naturel des semences formation et changement matériels locales ou climatique modernes dans les distribués autres comme les régions Collaboration charrues Mobilisati avec les on des Collaboratio prestataires Collaboratio producteu n avec les existants n avec les rs, les prestataires distributeurs AUE pour Instructions locaux et/ou de matériel entretenir des régionaux agricoles les producteurs moderne infrastruct à utiliser pour la ures des facilitation existantes insecticides de modernes payement des Mise en matériels place de moderne campagne (Cubota..) de dératisation

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Tableau 20 : Perspectives de solutions de filière Manioc SOCIO- APPUI GEOGRAPHIQUES MATERIELS INTRANTS ECONOMIQUES TECHNIQUE Sensibilisation et Collaboration Sensibilisation et Sensibilisation Collaboration encadrement sur avec la encadrement sur des producteurs avec les l’utilisation de coopérative l’utilisation de sur prestataires matériel moderne dératisation l’importance de locaux Collaboration formation avec les grossistes Encadrement de producteur Promotion de sur cartes de l’amélioration producteurs de technique de culture de manioc

Diffusion de fiche technique

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Tableau 21 : Perspectives de solutions de filière girofle PERSPECTIVES DE SOLUTIONS APPUI FINANCEMENT GEOGRAPHIQU INFRASTRUCT TECHNIQUES MATERIELS ECONOMIQUES ET ES URES / PRESTATION FORMATION Faire la plaidoirie pour prioriser la Encadrement des réhabilitation producteurs à routière l’utilisation des produits Sensibilisati phytosanitaires on et

encadremen

t des Promotion de Sensibilisation producteurs la mise en des producteurs à à utiliser Sensibilisatio place de augmenter les Chercher de des n des pépinière nouveaux plants financement matériels producteurs des modernes sur Plantation de producteurs au l’importance Sensibilisation à girofle contre Collaboration niveau régional Collaboratio de formation long haleine les feuilles avec les autorités ou national n avec les pour la coupées locales pour distributeurs protection de l’application de de matériel l’environnement Gestion de règlement à la agricoles feuilles mise en place de moderne Reboisement l’alambic pour la Collaboration Collaboration facilitation avec les Concertation Payement de avec les de prestataires des Opérateurs taxes pour prestataires payement locaux et/ou économiques, l’installation de existants des régionaux et les l’alambic chaque matériels producteurs échelon moderne pour (Cubota….. l’amélioration Sensibilisation ) de prix de pour la gestion de

girofle et la feuilles de qualité girofles

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Tableau 22 : perspectives de solutions de letchi SOLUTIONS APPUI ECONOMIQUE FINANCEMENT ET GEOGRAPHIQUES MATERIELS INTRANTS TECHNIQUES / S PRESTATION FORMATION Préparation sur le Sensibilisation Faire la Sensibilisation Sensibilisation Chercher de passage de cyclone et encadrement plaidoirie pour de producteurs des producteurs financement des et le changement des prioriser la à fabriquer de sur l’importance producteurs au climatique producteurs à réhabilitation compost de formation niveau régional ou utiliser des routière national Sensibilisation à la matériels protection de modernes Organisation Encadrement l’environnement des autorités de producteurs Collaboration locales pour à l’entretien de avec les Campagne de l’entretien de lianes prestataires reboisement piste locaux et/ou régionaux Concertation des Opérateurs économiques, les producteurs, et les autorités pour l’amélioration de prix et la qualité de litchis

Tableau 23 : Perspectives de solutions de vanille

SOLUTIONS APPUI GEOGRAPHIQUE MATERIELS ECONOMIQUES INTRANTS TECHNIQUES S / FORMATION Sensibilisation et Faire la plaidoirie pour Sensibilisation de Sensibilisation Chercher de encadrement des prioriser la producteurs à des producteurs financement des producteurs à utiliser réhabilitation routière fabriquer de compost sur l’importance producteurs au des matériels de formation niveau régional modernes Organisation des ou national autorités locales pour Encadrement de l’entretien de piste producteurs à l’entretien de lianes Collaboration Concertation des avec les Opérateurs prestataires économiques, les locaux et/ou producteurs, et les régionaux autorités pour l’amélioration de prix et la qualité de litchis

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Tableau24 : Perspectives de solutions de la filière cultures maraîchères

SOLUTIONS APPUI SOCIO- GEOGRAPHIQUES MATERIELS INTRANTS TECHNIQUES / ECONOMIQUES FORMATION Préparation au Sensibilisation Encadrement de Recyclage des passage de cyclone et producteurs à Encadrement de producteurs encadrement produire de producteurs à des semences fabriquer de Sensibilisation Sensibilisation à la producteurs à Sensibilisation des compost des producteurs protection de l’utilisation de producteurs à sur l’importance l’environnement matériel participer à l’achat de formation moderne de semence Encadrement de Collaboration Vente de produits producteurs à avec les directement au produire de prestataires marché semences locaux et/ou régionaux Accroissement de taxe pour les revendeurs de produits en vue de leur inciter à cultiver

Conclusion partielle

Au terme de cette partie, il est évident que chaque filière de production rencontre de différents problèmes qui dispensent de faible rendement agricole et entraine l’insuffisance de revenu au niveau de chaque ménage et d’instruction. Ainsi donc pour résoudre ce problème, il est nécessaire d’augmenter quantitativement et qualitativement la production tout en élevant le niveau d’éducation (fondamentale et non formelle) et d’instruction des producteurs, et si possible, en collaboration avec les organismes ou ONG au démarrage.

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TROISIEME PARTIE :

Perspectives de stratégies pour la réduction de la pauvreté à partir du développement agricole

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PERSPECTIVES DE STRATEGIE POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE A PARTIR DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE Nombreux sont les acteurs qui ont déjà rendu leurs services à ce sujet. Le Maire de cette commune, en collaboration avec le PPRR, a déjà proposé et met en œuvre une pluralité de stratégie, dans son PDC, pour améliorer la productivité agricole afin de réduire cette pauvreté. En effet, l’amélioration des techniques culturales comme la promotion de l’utilisation des produits phytosanitaires et le renouvellement de culture de rente ; le fait de promouvoir la visite de techniciens agricoles comme la constitution des groupes par filière de production ; la mise en œuvre de culture maraîchère comme le renforcement de capacités en gestion des activités des organismes paysannes et la construction d’infrastructure hydroagricoles (barrages, canaux d’irrigation et de drainage dans les plaines) ; tout cela n’est autre chose que des stratégies pour augmenter la production agricole afin de réduire la pauvreté. Mais pourquoi jusqu’à présent cette productivité agricole demeure toujours faible et le niveau de vie de la population est encore dérisoire ?Quelles stratégies proposons-nous à adopter pour améliorer cette productivité agricole et réduire cette pauvreté tout en augmentant le revenu par ménage ?

3-1 Promouvoir l’alphabétisation comme priorité des initiatives au développement rural Dans la commune de Soanierana Ivongo, 80% des paysans sont des néo-analphabètes et analphabètes de retour. C’est pour cette raison que la population devient passive aux actions d’interventions au développement des divers organismes. Car ces derniers ont minimisé ce taux élevé d’analphabètes. Cependant, il est bien confirmé par les acteurs contemporains : « le taux d’alphabétisation mesure de revenu par tête et l’indice de développement humain et structure’ de la population active »(1) . Ainsi donc, pour assurer l’efficacité des différentes initiatives des projets de développement, l’alphabétisation devrait être prioritaire.

3-2Adapter la stratégie et le programme de l’AFID suivant la faisabilité et la nécessité des petits producteurs

L’AFID (Alphabétisation Fonctionnelle Intensive pour le Développement) dont le programme se réalise en 7 mois et se repartit en deux tranches : 4mois pour A.I (Alphabétisation Initiale, durant laquelle on étudie l’écriture, la lecture, le calcul, et 3mois pour FCB : Formation Complémentaire de Base... ) avec 3 jours par semaine et 4 à 8 heures par jour d’apprentissage, dépasse la faisabilité de ménages à faible revenu qui cherche jour à jour à manger. En outre, elle manque de la mise en pratique de la technique agricole à titre d’activité productrice qui est la nécessité primaire afin d’améliorer la productivité agricole et l’augmentation de revenu par ménage, voir la professionnalisation de ces petits producteurs. A titre proposition, au lieu de 7 mois dans une année, la campagne devrait 7 mois par année dans une durée de trois ans, avec un jour par semaine au lieu de trois jours et 5 heures de temps (demi-journée) au lieu de 4 heures par jour. Avec 7 mois par année, la campagne se divise toujours en deux tranches dont la première se déroule juste après la moisson de riz contre saison (Décembre-Janvier-Février) et la deuxième après la moisson du riz de saison normale (en Juin-Juillet-Août-Septembre, lors de la grande vacances des élèves), c'est-à-dire moment favorable à la production. 1 Nous choisissons comme un jour, « car ces jours deviennent actuellement des jours où est pratiqué régulièrement de l’aménagement des routes, des constructions des bâtiments publics » (1). Roger RATOVONJANAHARY, Problématique et stratégie, Cours MSFD p.6 (2) Indiana ALAIN, PDC 2010 p.22

(4) CSA VALOMIRA, Etat de lieu de District de Soanierana Ivongo 33

Nous proposons 5 heures de temps, c'est-à-dire demi-journée pour que la matinée soit réservée comme apprentissage et l’après-midi est déjà tout de suite la pratique directe afin d’améliorer la productivité quotidienne qui prépare à l’autosuffisance alimentaire et à l’augmentation des revenus suivi du professionnalisme. Trois années successives, le PPRR a expérimenté la mise en place de l’AFI-D dans cette commune. Cependant, cette expérimentation est vouée à l’échec. Car cette alphabétisation n’est pas adaptée suivant la faisabilité et la nécessité des paysans sur terrain. En effet, le taux de fréquentation ne cesse de se diminuer jusqu’à moins de 20% à la fin de chaque année.

3-3 Former les éducateurs en matière d’activités productrices ou techniques agricoles afin d’assurer la qualité et la pertinence de l’éducation avec la priorité économique et sociale « L’homme acteur du développement n’est vraiment productif que si l’on élève son niveau d’éducation et ses capacités et compétences soient renforcées. Ceci requiert un investissement et formatif, ce qui suppose un système d’éducation et de formation appropriée et performant ». (3) En effet, l’amélioration de revenus et de la productivité agricole est une priorité au développement de la population dans cette commune. Pour ce faire, le renforcement de capacités en techniques culturales est une solution incontournable. Aussi bien à l’enseignement formel qu’à l’enseignement non formel, cette stratégie rend à la professionnalisation des éduqués.

Au niveau de l’enseignement formel, la mise en œuvre de cette activité demande de renforcement de compétence des enseignants sur l’activité productrice pour qu’ils puissent assurer leurs éducations jusqu’à la création de jardin et cantine scolaire. C’est une activité de longue haleine au développement dans la préparation du professionnalisme des élèves à leur âge adulte. Au niveau de l’enseignement non formel, elle nécessite une collaboration étroite avec les spécialistes ou les techniciens agricoles afin d’assurer une formation de qualité qui est la base du professionnalisme chez les éduqués.

3-4.Promouvoir la professionnalisation des néo-alphabétisés en appuyant au développement par un mini-projet agricole

• Après avoir dispensé de compétence en matière de techniques agricoles et en gestion simplifiée, le néo-alphabétisé pourrait être apte à gérer un mini-projet agricole. Ce dernier lui permet d’améliorer ses capacités en technique de gestion et en management. Il en est de même « la technique d’amélioration de la productivité en qualité et en quantité afin d’assurer l’accès au marché et promouvoir le professionnalisme »(4) . En tant que bénéficiaire et acteur de ce projet qu’il a fondé sur un processus continu de découverte dans l’action, ce néo-alphabétisé arrive à bien profiter l’occasion de ce développement participatif. En effet, il n’est pas un simple spectateur, attendant, comme on a l’habitude d’entendre l’aide des bailleurs, mais il est un participant actif et capable de bien gérer le fond dans l’amélioration de sa situation socio-économique.

(3) Roger RATOVONJANAHARY, Problématique et stratégie, cours MSFD, P.21 (4) CSA VALOMIRA, Etat de lieu de District de Soanierana Ivongo – p.60 34

CONCLUSION

Pour conclure, il est donc évident que la pauvreté est un sérieux problème qui préoccupe les acteurs du développement du monde. Aussi bien international que national, voire communal, ces acteurs ne cessent de chercher des solutions et des stratégies pour en sortir. Cependant, elle se développe incessamment partout. La commune de Soanierana Ivongo en fait partie. Cette dernière est une commune potentiellement riche en diverses cultures : cultures vivrières, cultures de rentes, cultures fruitières, cultures maraichères. Les 90 % de la population vivent de l’agriculture. Ils pratiquent de la technique traditionnelle et vivent de produit de subsistance. Par conséquent, la productivité agricole et les revenus de ménages sont faibles et ne satisfont pas leurs propres besoins, c’est-à-dire ils sont pauvres. Plusieurs solutions et stratégies sont déjà avancées et mises en œuvre par les acteurs du développement ou organismes par le biais de leurs projets ; cependant, celle-ci ne cesse de s’accentuer. En complément de ces diverses initiatives, nous travaillons sur l’intitulé: « Contribution à la proposition des stratégies pour la réduction de la pauvreté à partir du développement agricole dans la commune rurale de Soanierana Ivongo ». La faiblesse de niveau de vie du secteur agricole dans cette commune à cause de la faible productivité agricole et de revenus familiaux nous amène à choisir ce sujet. Pour mener à bonne nos enquêtes dans l’identification de problèmes, nous avons abordé les différents acteurs au développement locaux et les techniciens de plusieurs organismes ou ONG en partenariat avec cette commune en matière du développement. Nous avons aussi consulté les divers documents stratégiques pour le développement. Au terme de travail, nous avons proposé comme stratégies d’améliorer la productivité agricole et l’augmentation de revenus familiaux, voire la réduction de la pauvreté. A titre de proposition, nous estimons, d’abord, la priorisation de l’alphabétisation de qualité suivant la faisabilité et la nécessité des petits producteurs en parallèle avec les diverses actions de développement. Ensuite, former les éducateurs sur les activités productrices et techniques agricoles afin d’assurer la qualité et la pertinence de cette éducation avec la priorité socio- économique sur terrain. Enfin, promouvoir la professionnalisation de ces acteurs en appuyant avec un mini-projet agricole. Le taux élevé des analphabètes (néo-analphabètes, analphabètes de retour) qui atteint jusqu’à 80% entraine de la réticence à la mise en œuvre de la technique agricole moderne. En effet, ils se contentent de vivre de l’économie subsistance en pratiquant de la technique traditionnelle. D’où le faible rendement agricole et l’insuffisance de revenus. Cette situation vérifie notre hypothèse. Etant donné la pauvreté comme un sérieux problème des acteurs du développement, est-ce qu’il n’y a plus d’autres facteurs qui la génère et de stratégies les plus efficaces afin d’améliorer cette situation socio-économique de cette commune ? La recherche en matière du développement est une tâche sacrée pour nous acteurs ou pour les différents organismes. La tentative de répondre à cette question nous signifie déjà votre participation à cette lutte commune. Bref, la recherche n’est pas une chose limitée. Nous encourageons nos collègues qui s’intéressent à notre sujet d’aller plus loin.

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ANNEXES

A1 : Rapport Synthèse A2 : Proposition de module de formation A3 : Fiche Technique de base destinée aux techniciens agricoles sur la culture maraîchère : petsai A4 : Les principales plaines rizicoles dans la commune de Soanierana Ivongo

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ANNEXE I

RAPPORT SYNTHESE

L’intitulé du mini-mémoire :

Contribution à la proposition de stratégie pour la réduction de la pauvreté à partir de développement agricole dans la commune rurale de Soanierana Ivongo.

La commune rurale de Soanierana Ivongo a sa potentialité en agriculture, mais elle est effectivement pauvre en revenu de ménage. En général, 91,50% des habitants sont des paysans dont 1,50% sont des pécheurs et 90% sont des agriculteurs. Ils pratiquent des cultures vivrières (riz, manioc, patate douce, maïs…), la culture de rente (girofle, café, vanille…), la culture fruitière (fruit à pain, avocat, pomme cannelle, ….. et la culture maraîchère (courge, petsai,brèdes..). Cependant, le rendement agricole est toujours faible et n’arrive pas à satisfaire leurs propres besoins. Presque tous les produits des cultures vivrières et maraîchères au marché de Soanierana Ivongo viennent des autres communes des autres districts comme Fénérive Est, et . Par conséquent, le niveau de la vie de la communauté ne cesse de s’abaisser. Dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire, les revenus, l’accès au marché de ces petits producteurs et promouvoir le professionnalisme de ces acteurs agricoles, plusieurs organismes et ONG y mettent en œuvre leurs projets de développement tout en apportant des appuis techniques avec leurs propres stratégies à l’amélioration de la productivité agricole et des revenus. Cependant jusqu’à présent, cette population vit toujours dans une situation misérable dans le carcan de la pauvreté. Etant donné notre statut comme acteur en formateur et développement, le problème se foisonne dans notre esprit : « si telle situation continuerait, que pourrons espérer de l’avenir économique, social et culturel de cette commune ? Et quelles stratégies devrait-on adopter pour améliorer la productivité agricole et les revenus afin de réduire cette pauvreté ? Lors de notre recherche, nous avons abordé plusieurs responsables administratifs et acteurs locaux du développement au niveau du chef-lieu de la commune. Il en est de même pour les techniciens de différents organismes ou ONG de cette localité. Plusieurs documents consacrés à la stratégie pour la réduction de la pauvreté et pour le développement rural sont aussi consultés. Au terme de notre recherche, nous affirmons comme hypothèse pour l’action : quelles que soient les actions de développement avancées par les organismes ou ONG, si les niveaux d’éducation et d’instruction des agriculteurs sont encore bas, il est totalement difficile de développer ce secteur primaire.

Dans le but de réduire cette pauvreté, nous proposons comme stratégies : 1) Promouvoir l’alphabétisation comme priorité des initiatives au développement 2) Adapter le programme de l’alphabétisation suivant la faisabilité et la nécessité des petits producteurs 3) Former les éducateurs en matière d’activités productrices et en techniques agricoles afin d’assurer la qualité et la pertinence de leur éducation en liaison avec la priorité économique et sociale ; 4) Promouvoir la professionnalisation des néo-analphabètes en s’appuyant au développement par le mini-projet agricole.

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ANNEXE II

PROPOSITION DE MODULE DE FORMATION DES EDUCATEURS SUR LA TECHNIQUE AGRICOLE

1- La culture maraîchère : a- OBJECTIF GENERAL : Educateur polyvalent, dynamique en technique culturale des cultures maraîchères, qui assure à bon escient son éducation en liaison avec la priorité économique et sociale des petits producteurs.

b- RESULTAT ATTENDU : Dynamisme des éducateurs en technique agricole des cultures maraîchères afin de mener une éducation de qualité et promouvoir le professionnalisme des alphabétisés en culture maraîchère.

c- PUBLIC CIBLE : – Tous les enseignants (primaire et secondaire) – Les alphabétiseurs villageois – Les animateurs

d- LIEU DE FORMATION : – Centre de promotion rurale (TPI ou CPRSB)

e- GRILLE DE FORMATION

Horaires Jour 1 Jour 2 Jour 3 Organisation + ouverture Activité (7) Activité (4) Activité (1) 7h 00 à 12 (2) Activité (8) Activité (5) (3) Activité (9) Activité (10) 14h à 17h Activité (3) suite Activité (6) Activité (11) Clôture

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Déroulement de la formation : Activité (1) : - Choix du terrain propice au jardin : Objectif : spécifique : Identification des terrains propice à la culture maraîchère comme lieu de production ou jardin. Consigne : Citer la caractéristique du terrain propice à la culture maraîchère ? Stratégie : visite de site et W/G Matériel : jardin bien planifié

Réponse attendue : 5) Terrain plat, ensoleillé, pas loin d’eau ou qu’on peut créer de puits d’eau), avec sol riche en humus, mais non pierreux, ou trop calcaire, ou d’acide et loin d’ombrage (grand mur, arbres trop élevés…) 6) Mais en cas du manque, on peut adapter sur le bassin versant à la proximité d’eau de source.

Activité (2): Outillage

Objectif : Détection des différents matériels à utiliser au jardin et leurs modes d’utilisation.

Consigne : Citer les matériels qu’on utilise au jardin et détecter leurs modes d’utilisation.

Stratégie : visite du magasin des matériels.

Matériel : canevas :

N° Outils Utilisation Mode d’utilisation

Réponse attendue : 7) Remplissage de ce canevas selon leurs propres habitudes, après avoir présenté ces outils.

Activités (3) : Préparation du sol

Objectif spécifique : - Aptitude à la préparation du sol (assainissement, laboure, préparation du plan de canal et de plate-bande.

Consigne : Après avoir visité le site, quelles sont les activités à réaliser pour obtenir un sol propre et met de la plate bande ?

Stratégie : Mise en pratique directe par groupe, après avoir cité les activités. 8) Matériel : tous les outils du jardin

Résultat attendu : 9) 1 Plate à sol propre et net par groupe.  Activité (4) – Compostage (au verso)  Activité (5) – Fertilisation et amélioration du sol (mélange et amendement du sol, épandage du fumier organique ou chimique.

Objectif : Aptitude à fertiliser le sol grâce au mélange et amendement suivis d’épandage de fumier à dose normale pour ne pas causer du tort aux cultures et aux sols.

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Consignes : Comment faire pour bien fertiliser le sol afin d’avoir un bon rendement en culture maraîchère ?

Stratégie : pratique suivie de remédiation du formateur. Matériels : - arrosoir, fumier organique (compost) – engrais,…

Réponse attendue : Plate bande à sol mélangé avec un amendement et épandage de fumier à dose normale.

Activité (6) : Ensemencement Objectif : capable de citer et mettre en œuvre les conditions d’une bonne germination de semence, dans ses différents types.

Consigne : 1) Enumérer les conditions d’une borne germination de semence. Et citer le type d’ensemencement qu’on peut pratiquer. Stratégie : observation de deux planches de pépinière (A la volée et suivant un sillon)

Matériel : 1) Plusieurs paquets de semence à date d’explication différente. 2) Planche bien préparée (sol plane et bien fertilisé ; dans un lieu bien aéré…)

Réponse attendue : Utilisation de semence saines, appropriés et viable, dans une planche bien préparée qui pourrait se faire soit à la volée, soit suivant le sillon.

Activité (4 ) : Compostage :

OBJECTIF SPECIFIQUE : Aptitude à l’élaboration de compost

Consigne : Citer la technique à mener lors d’un compostage

Matériel : 1) Branche 2) Fumier organique 3) Paille sèche, feuillage 4) Sol 5) Dolomie ou cendre 6) Eau

R.A : un nouveau compostage par groupe.

Activité (7) : Repiquage

OBJECTIF SPECIFIQUE : Apte à manipuler avec précaution les jeunes plantes (arroser fortement la pépinière avant la transplantation, faire l’habillage et le pralinage) après avoir bien préparé la platebande. Consigne : Pour que les jeunes plantes soient délicates, quelles précautions devraient-on prendre lors du repiquage ?

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Stratégie : Travaux pratique du repiquage. Matériel : arrosoir, sécateur, terreau de 1/3kg (mélange d’eau avec 1 cuillérée de ITH et 3kg d’excrément de zébu), plantoir.

Réponse attendre : 7) Arroser fortement la pépinière pour faciliter la transplantation 8) Utiliser le plantoir pour faciliter l’arrache et le repiquage 9) Faire l’habillage (couper le 1/3 de l’extrémité des feuilles et des racines) 10) Faire le pralinage (tremper la partie racine dans le terreaux afin de lui protéger contre les insectes. 11) Arroser fréquemment pour assurer l’humidité de la plate bande

Activité (8) : Sarclage et entretien

OBJECTIF SPEFIGIQUE : Apte à assurer l’entretien des jeunes plantes afin de mener leurs bonnes croissances.

Consigne : 12) Citer les entretiens des jeunes plantes pour assurer leurs bornes croissances.

Stratégie : brainstorming suivi de pratique

Matériel : - arrosoir, plantoir pour binage, et de fumier pour buttage.

Réponse attendue : Sarclage, arrosage, binage et buttage.

ACITIVITE (9) : - Protection contre les maladies et les parasites O.S : Aptitude à la protection des cultures maraîchères contre les maladies et les parasites. Consigne : Donner les techniques de protection des cultures maraîchères contre les maladies et les parasites.

Stratégie : Pratique sur le mélange des eaux avec les pesticides ou autre insecticide ; mélange des eaux avec une portion d’engrais…

Matériel : Pulvérisateur 1) Insecticide ou pesticide 2) Mélange d’engrais organique ou chimique à faible portion.

Réponse attendue : 1) Utilisation des insecticides ou des poudrages 2) Arrosage avec de fumier organique ou chimique à faible portion.

Activité (10) : - Assolement et rotation de culture : O.S : - Bonne gestion de rotation de culture afin d’améliorer la productivité agricole.

Consigne : 3) Détecter la manière de garder la bonne productivité de chaque type de culture maraîchère dans le même jardin. Stratégie : Brainstorming R.A : Alternance de culture (rotation de culture).

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ANNEXE III

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ANNEXE IV

Tableau : Les principales plaines rizicoles dans la commune rurale de Soanierana-Ivongo

Fokontany Dénomination Superficie (Ha) Source d’eau Soanierana-Ivongo Plaine de Sahanikidy 100 Andatsakala et Marimbona Anjahamarina Plaine d’Anjahamarina 120 Sahave Plaine d’Ampasimbola 300 Ampasimbola Plaine d’Ampoezana 3000 Marimbona et Sahave Plaine d’Ambodivoara 500 Plaine de Santaha 350 Ambodivoanio Plaine Marimbona et Sahave 250 d’Amboaraboara Plaine de Sahamalala 800 Manakatafana Ambinanisakana Plaine d’Ankobalava 900 Tsirarafana Plaine de Tsirarafana Plaine de Matsokely Matsokely (grappe) de la plaine de 100 Sahafotra (Manakatafana) Marovinanto) Source : Chef de chaque Fokontany

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BIBLIOGRAPHIE

1) Cellule technique de la présidence de la République, Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DRSP) mise à jour, Secrétariat Technique d’Ajustement (STA), Antananarivo juin 2005, 92 pages.

2) Marc RAVALOMANANA, Madagascar Action Plan (MAP), secrétariat technique à la présidence, Antananarivo octobre 2006, 112 pages.

3) Ministère de la Population, politique nationale de l’alphabétisation, UNICEF Antananarivo Aout 2003, 81 pages.

4) James Léonard TSIMISARAKA, Plan Développement de la Commune Rurale de Soanierana Ivongo, ONG CARE INTERNATIONAL, Soanierana Ivongo 2005, 87 pages.

5) Indiana ALAIN, Plan de Développement de la Commune de Soanierana Ivongo, PPRR, Soanierana Ivongo 2010, 50 pages.

6) Centre de services Agricoles (CSA) Valomira, Etat des lieux du District de Soanierana Ivongo, CSA, Soanierana Ivongo 2010, 71 pages.

7) Roger RATOVONJANAHARY, cours MSFD : Module 5 : - Développement : Problématique et stratégie, UF/ENS, Fianarantsoa 2010, 67 pages.

8) Solo R. RANDRIAMAHALEO, cours MSFD – Module 4 : Développement et illétrisme, UF/ENS, Fianarantsoa 2010, 67 pages.

9) Rajaonesitera TOVOMALALA, Ny tsara ho fantatra momba ny voly anana sy legioma, ECAR ONG, Fénérive Est 2009, 16 pages.

10) Support électronique

11) CSA, fiche technique des cultures, Soanierana Ivongo 2011.

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