Que Signifie Votre Nom ? Noms De Famille Originaires Des Pays D'oc…
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Du même auteur : - «EN PAYS GRASSOIS - le livre complet sur la cité et les 42 villages qui l'entourent», TAC Motifs 1996 - «CONTES PÈR CONTAR», provençal-français, TAC Motifs 1996 - «Lire BELLAUD» (Cahiers des A.M. n°4) - «Louis Bellaud de la Bellaudière», Actes du colloque 1988 réunis par G. Gibelin, Association Historique du Pays de Grasse et section française de l'AIEO, 1993. - «Un essai d'organisation intercommunale dans les Gorges du Verdon», Colloque (Les Limites des Territoires de Provence), Mouans-Sartoux, 1987. - «Coma Provença passèt sota lo poder francés : Comment la Provence passa sous le pouvoir français» Annales I.E.O. 1978 - «L'Occitanisme en Provence» Amiras n° 20 - «Les personnages de Victor Gelù dans ses chansons provençales» C.R.E.O., Provence, Colloque Gelù 1985 Contes et livres pour enfants : - «L'esquiròu que aimava trop son trauc», I.E.O. 06, 1980. - Poésies et Contes parus dans des revues et journaux occitans ou à paraître (32 contes). - «Que signifie votre nom ?» chronique hebdomadaire d'onomastique parue dans LA MARSEILLAISE depuis 1986 (qui sont repris dans cet ouvrage) ainsi que des articles sur l'Histoire et la Langue d'Oc. Couverture : Marie Mathy, Infographie, Plan de Grasse. Maquette : Jacqueline Engert, TAC Motifs. Nos remerciements à "La Marseillaise" pour l'autorisation de reprendre les textes de la rubrique "Que signifie votre nom?" ; et à Robert Rourret, auteur du Dictionnaire Français Occitan-Provençal, Insitut d'études Occitanes, A.M. 1981, pour sa relecture de l'ensemble des textes. © Éditions TAC Motifs, 2000. Toute reprodution ou représentation par quelque procédé que ce soit est formellement interdite sans l'autorisation de l'éditeur, tant pour les textes que pour l'ensemble des illustrations. Tous droits de traduction, reproduction et adaptation réservés pour tous pays. ÉDITIONS TAC MOTIFS, 20 chemin de la Molière, 06530 Spéracèdes Tél 04 93 60 62 65 Fax 04 93 60 63 06 Diffusion en librairie Edisud, Aix-en-Provence. Tél 04 42 21 61 44 Fax 04 42 21 56 20 Soleils Diffusion, Paris. Tél 01 45 48 84 62 Fax 01 42 84 13 36 ISBN 2-906339-37-7 Dépôt légal, 4ème trimestre 2000 Georges GIBELIN ÉDITIONS TAC MOTIFS «Jòrgi, mon brave collèga, siás aqui !» Je ne pouvais commencer cette préface que par une phrase en occitan pour l'ouvrage de mon ami, Jòrgi Gibelin, car c'est dans cette langue que nous parlions toujours. En 1985, se réalisait un projet que nous avions conçu ensemble : la publication dans le journal «La Marseillaise» d'une page hebdomadaire consacrée à notre langue et à notre culture. Avec des textes en occitan et en français car les gens d'ici, souvent ne connaissaient plus leur langue. Et il ne fallait pas oublier ceux venus s'installer chez nous volontairement qui étaient désormais des Provençaux, des Languedociens, donc des Occitans. La langue ne donne pas forcément la conscience de son identité. Jòrgi avait compris que l'un des moyens de reconquérir celle-ci résidait dans la connaissance de notre histoire et de nos origines. Ce que l'on trouve précisément dans l'étude des noms de famille ou onomastique. Dans cette page occitane baptisée «Mesclum» qui était ouverte à tous, sauf bien entendu aux racistes, commença à paraître la rubrique «Que signifie votre nom ?» Là, Jòrgi Gibelin, par ailleurs historien et écrivain d'Oc, put grâce aux qualités pédagogiques qu'il tenait de son métier de maître d'école, faire passer à un public qui n'y était pas toujours préparé, les explications sur les noms de famille. Très vite le courrier fut important, tellement que parfois il fallait attendre plusieurs semaines, voire des mois, pour répondre aux demandes ! C'est ainsi que par le biais de l'onomastique, Jòrgi parvint à mettre en lumière l'occitanité des lecteurs et leur appartenance à une culture, chose qui n'est pas toujours liée à une origine déterminée. Combien de personnes n'ont pas un nom provençal ou languedocien et se sentent pourtant profondément intégrées dans la culture du pays, cependant que d'autres, dont le nom est «pur» ne sont devenues que des sortes de bâtards cosmopolites ? J'ai rencontré Jòrgi Gibelin dans les années 1970, au moment de la remontée de l'occitanisme. Nos conceptions politiques, sociales et culturelles étaient proches et nous sommes rapidement devenus de grands amis. Dans les questions importantes, nous nous consultions systématiquement avant de prendre une position. Jacobin, au sens authentique du terme, et par voie de conséquence autonomiste et démocrate, il a toujours considéré que l'égalité passait par le respect de l'autre, donc de sa langue, de sa culture. Egalité réelle devant se traduire par des droits identiques. Ce tant pour ce qui est de l'individu que de l'ethnie à laquelle il appartient. Je me souviens de l'exemple que Jòrgi citait toujours : celui de Boniface de Castallane refusant de se soumettre au nom du Droit et de la légitimité au nouveau comte de Provence, Charles d'Anjou, frère de Louis IX (et non «Saint-Louis, ce roi n'ayant été sanctifié que par une canonisation politique !), qui installait le pouvoir français sur nos terres. Le Droit contre la Force... Jòrgi, c'était tout cela que l'on peut résumer avec le mot gravé dans la Tour de Constance, à Aigues-Mortes, par une huguenote enfermée là au nom d'un «Droit» royal semblable aux lois de Nuremberg : «Résister» ! Que dire de plus sur Jòrgi sinon que militant politique, syndical et occitaniste exemplaire, il joignait l'action à la parole ? Ainsi, il fut plusieurs années durant l'organisateur à Grasse où il vivait, des «Rencontres Internationales Occitanes». Il a contribué en organisant un colloque de haute tenue à mieux faire connaître le poète Bellaud de la Bellaudière, autre Grassois célèbre. En 1993, lors de la création de l'association «Lels Amics de Mesclum», il en devint le premier président. Quatre jours avant sa mort survenue le 18 janvier 1994, il m'avait téléphoné pour me dire qu'il ne se sentait pas bien et qu'il pensait ne pas pouvoir assister à la réunion de travail de l'association prévue le lendemain 15 janvier... Nous avons parlé des affaires à traiter et des projets. Car la maladie ne l'empêchait pas d'en avoir et de penser à l'avenir comme ce Parc Régional du Verdon pour lequel il s'est tant donné, considérant qu'il convient de laisser à ceux qui viendront après nous un héritage intact. Témoignage supplémentaire de son amour pour cette région où se trouve La Palud-de-Verdon, le village où il est né dans une famille républicaine qui cultivait le souvenir de la résistance au coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera exposées toutes les idées généreuses de Jòrgi Gibelin et sa connaissance profonde de la linguistique et de l'histoire qui se mariait à une trop grande modestie. «Jòrgi, mon brave collèga, siás aqui !» Glaudi BARSOTTI Avant-propos Que signifie mon nom ? Voici une question qui intéresse beaucoup de personnes. Légitimement certes ; c'est une lapalissade que de dire que notre nom est une part de notre identité (n'est-il pas en tête de notre carte, d'identité précisément?) Cependant, partant ainsi de la surface des choses, on se trouve rapidement conduit à aller plus profondément dans la connaissance des langues. Le nom de ma famille n'est pas tombé sur ma lignée par le mystère d'un rayon astrologique. Il vient d'un trait caractéristique de mon lointain ancêtre. Ainsi celui qui donna leur nom aux «Astuc» était sûrement un chanceux, né sous une bonne étoile. Celui qui a été le premier «Boyer» conduisait de bœufs. Les «Chauvin» et «Chauvet» n'ont pas un ancêtre nationaliste obtus, mais quelqu'un qui avait perdu ses cheveux. Qu'eut à voir le premier «Darbon» avec les taupes, la réponse est difficile. Mais le lien des «Euzière» avec le chêne vert et les «Fournier» avec la boulangerie est clair. Clair pour qui connaît la langue d'Oc. J'ai suivi l'ordre alphabétique pour montrer que, comme dans tout dictionnaire, la liste des noms ne sera jamais close et que les étymologies n'ont pas un tronc unique. Cette rubrique* essaie de répondre à vos questions... dans les limites de notre science ! D'entrée, vos demandes obligent à étudier la formation des noms français, catalans, corses et italiens à côté des occitans. Quelle belle leçon d'ouverture ! Quelle gifle à tous les chauvinismes et autres racismes ! Tous les auteurs des dictionnaires traitant de noms de famille remarquent les origines germaniques d'un grand nombre de ceux-ci. Leur romanisation, leur évolution, l'oubli de leur signification première donnent lieu a de brillants exercices d'élucidation, voire de décryptage. Cependant, dans ce peuple gallo-romain soumis à ses nouveaux maîtres, la partie non liée directement aux châteaux (par le sang ou par la domesticité) a crée des noms, devenus ensuite patronymes, à partir d'une caractéristique physique du personnage, ou à partir de son métier. Et il semble bien que pour cette seconde origine de nos noms de famille actuels, les choses soient encore assez floues dans les dictionnaires cités. Oserai-je dire que cette faiblesse vient peut-être en partie de ce que nos savants, férus de grec, de latin et de germanique semblent moins au fait de ce qui se parlait et s'écrivait dans notre pays entre les V et XIII siècles, certes, langue d'Oc et langue d'Oil étaient alors plus proches qu'aujourd'hui, mais une bonne connaissance de l'Oc en tant que tel est indispensable en onomastique.