A- Structure et richesses des paysages naturels - III - Les paysages associés à l’eau St-Maurice : le vallon de Presles, un paysage glaciaire, agraire et hydraulique typique, mais quelque peu à l’abandon. Retenue d’eau et bas-marais, cours d’eau caillouteux, vannes et déversoir, canal empierré, …

Le petit patrimoine pittoresque, qu’il soit naturel ou aménagé, pourrait être davantage mis en valeur.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 46 A- Structure et richesses des paysages naturels - III - Les paysages associés à l’eau La vueExemple vers l’eau de richesses: de perspectives un atout à utiliser pour valoriser les paysages urbains

Fresse La bien dégagée contribue à la valorisation du paysage Le canal et l’étang, industriel. Mais à flanc de coteau l’envahissement face au cœur de village de Fresse par la renouée du et à son hôtel, Japon pose contribuent à la valorisation problème. du paysage urbain.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 47 A- Structure et richesses des paysages naturels - III - Les paysages associés à l’eau

La covisibilité entre plusieurs richesses paysagères renforce l’intérêt d’un paysage

Fresse depuis Hangy

Par exemple, la covisibilité entre la ferme typique du Hangy sur des pâturages encore ouverts, et les étangs en contrebas, le tout situé en entrée d’un vallon pittoresque (le vallon de Presle).

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 48 A- Structure et richesses des paysages naturels

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 49 A- Structure et richesses des paysages naturels - IV – Les biotopes remarquables Les parties sommitales ont fait l’objet de multiples inventaires 1° Les biotopes remarquables se situent principalement sur les parties sommitales et protections environnementales Ils concernent plusieurs zones Natura 2000 avec des Zones Spéciales de Conservation des oiseaux et des Zones de Protection Spéciales des habitats, pour lesquelles un document d’objectifs de gestion a été établi (le Docup). La Réserve Naturelle des Ballons comtois s’étend au-delà de la Haute Saône, sur les hauteurs au sud du vallon de Presle. Les Espaces Naturels Sensibles du Département concernent bon nombre de zones Natura 2000, et les étendent quelque peu à des fonds de vallon, notamment au remarquable vallon glaciaire de Presle, ainsi qu’à la vallée de la Moselle. Des ZNIEFF s’étendent jusqu’aux bas de versants au sud-ouest du territoire d’étude. 2° Les paysages de montagne comportent, dans leur globalité, une biodiversité qui participe à leur identité Les pics rocheux et les falaises, les milieux aquatiques et humides, les espaces forestiers et les broussailles, mais aussi les pâturages et les zones urbanisées, comportent à des degrés divers une richesse biologique spécifique : hêtraie d’altitude, pelouses à bruyère et à sorbier, faune et flore spécifiques aux vieux vergers, circulation abondante de la faune dans les milieux urbanisés et les jardins, etc. 3° Problématique de gestion paysagère Les actions du Plan de Paysage porteront surtout sur les lieux de vie en fonds de vallées, moins concernés par les grandes protections environnementales. Les enjeux paysagers et environnementaux se conjuguent généralement harmonieusement. Toutefois, il peut arriver, en cas d’ouverture d’un point de vue ou de création d’un itinéraire de découverte, par exemple, que des compromis soient à trouver. Zone Spéciale de Conservation Espace Naturel Zone de Protection Spéciale Sensible des Vosges Habitat Tétras ZNIEFF 1 (Zone Naturelle d’Intérêt Réserve Naturelle Ecologique, Espace Naturel Sensible le long de Faunistique et la Moselle Floristique) Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 50 Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 51 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 52 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 53 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information 1° Aux temps préhistoriques : des observations très partielles Sources : Carte Archéologique de la Gaule. Bulletin de la Hte Moselle n° 30 M. Decombis et groupe archéologique du Collège du Thillot. Les ramassages de surface ponctuels dans la haute vallée de la Moselle et diverses observations de terrain mettent en évidence une présence plus forte que prévue des derniers cueilleurs-chasseurs au Mézolithique (-12000 à -5500), avec des sites par exemple à Maxonchamp et à Lepange. Les prospections à et au Thillot ont montré, de plus, une occupation néolithique, de l’âge du Bronze et gallo-romaine. Les secteurs amonts n’ont guère été prospectés faute de labours qui permettent de collecter des artefacts en surface. Une lame néolithique a toutefois été trouvée dans la vallée des Charbonniers. L’aire d’étude est située entre deux grands sites d’extraction de roches pour la fabrication de haches polies au néolithique, dans les pélites-quartz et les aphanites. Elles étaient exploitées de façon très organisée de - 4600 à - 3700 à Plancher-les-Mines en Haute-Saône sous forme d’un front de taille (classé monument historique) ; et d’environ -5000 à -2900 à Saint-Amarin en , selon les observations de M. Pétrequin, archéologue de l’université de Besançon. On peut se demander si des circulations, par les sommets vosgiens, existaient entre ces deux sites, et si d’autres minières existaient dans le secteur d’étude, vues des similitudes ponctuelles de substrat rocheux (roches cornéennes dure résultant du contact entre les roches métamorphiques des grauwakes et les intrusions granitiques, pélites-quartz, aphanites, roche magmatique microgrenue et parfois verrières dont quelques gîtes existent aux environs du Couard et du Tertre). Les analyses de sol des hautes chaumes nous révèlent par ailleurs qu’elles pouvaient être occupées très précocement dès l’âge du Bronze. Il est possible d’envisager que l’estive était pratiquée dès cette époque (entre – 1800 et – 700) comme cela est avéré dans les Hautes Alpes. Mais en l’état actuel des connaissances, rien ne permet de considérer une occupation aussi ancienne sur les hautes chaumes du secteur d’étude. Le nom même de Moselle révèle également une occupation ancienne de la vallée. Il dérive du mot Mosa en latin, le même nom que celui qui désignait la Meuse. Les Romains ont repris le nom celtique, lui-même résultant, selon certains chercheurs, d’une dénomination pré-celtique. Moselle signifierait ainsi « petite Meuse ». Certains toponymes y font référence, tel que Meuselotte ou Meusefoux (de fons, la source).

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 54 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information 2° Les traces gallo-romaines confèrent de la profondeur historique aux paysages La voie romaine reliant Trêves (une des capitales de l’empire romain au 3ème siècle), Metz et Bâle (chefs lieux de cités), par le col de , appelée Via Strata ou Augusta Rauracorum, passerait par les lieux-dits suivants : - par l’Estraye (ancien nom du col de Bussang), Taye, Champs Colnot, à Bussang ; - par le col du Lait à Saint-Maurice (où un pavement ancien a été remplacé en 1634) ; - par la Hardoye (qui pourrait dériver de « ardua via », c’est-à-dire la « voie pentue » ; en effet, la « Roche du Larron » surplombant directement la Moselle à cet endroit, a nécessité un passage en altitude avant sa destruction pour le tracé de la route actuelle au 18ème siècle) ; - par l’ancien village de Fresse (en amont de l’actuelle cité du Plain), où un ancien nom de rue évoque son passage. Une carte de 1707 mentionne un tracé qui pourrait s’en rapprocher, sous le vocable Voie Militaire. Le rôle également militaire de l’ancienne voie romaine semblerait confirmé par l’écartement d’1,10 m des ornières de la voie à Urbès et à St-Amarin dans le Haut-Rhin, qui appartiennent à la même voie, écartement typique des voies militaires de montagne à la fin de l’Empire romain. Le terme Strata Via apparaît sur la carte de 1707, au lieu-dit actuel Estray à Ramonchamp, ce qui pourrait confirmer la correspondance entre ces deux termes. Sur cette carte, son tracé résolument situé en rive droite de la Moselle dans le secteur d’étude passe par les hauteurs dominant la vallée, mais son tracé ne peut pour l’instant être précisé avec certitude. Lors de la réfection de la Croix de la Voye à Fresse, un ossarium de la fin du 2ème début du 3ème siècle a été découvert au lieu-dit Louvière (bloc de grès carré avec orifice pour les cendres du défunt). L’étymologie de Louvière semble se rapporter à une origine gallo-romaine, comme l’a démontré M. Franville de Verdun dans un article publié sur le site internet de la Société d’Etude Diverses de Louviers et de sa Région. Il signifierait Locus Ver, c’est-à-dire « alluvionnement entouré d’eau ». L’origine gallo-romaine d’une autre voie semble être attestée par une découverte archéologique. Il s’agit de la voie pavée du Col du Page, qui prolonge le chemin des Vaudés (en lien avec le lieu dit Champ Vaudez à Fresse ?), qui est datable grâce à un dé à coudre romain trouvé sur les lieux. (cf. Bulletin de la Haute Moselle n° 30)

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 55 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information 3° D’autres paysages portent de façon particulière l’histoire locale Certains espaces donnent lieu à des hypothèses d’occupation historiques spécifiques, plus ou moins étayées de preuves. Il s’agit soit de voies, soit de sommets au positionnement stratégique. Une attention particulière doit être portée à ces paysages, de façon à recueillir d’éventuels éléments d’information ou de façon à les intégrer dans des projets de valorisation. Car même les paysages légendaires méritent d’être valorisés. Diverses voies anciennes parsèment le secteur. La date de leur création est souvent difficile à déterminer : le « chemin gaulois » pavé sur 750m sous Morteville en direction du Col des Charbonniers ; la voie pavée sur 750 m entre la ferme du Cadet et le Col du Stalon ; la voie du Gresson par le Col des Charbonniers et la chapelle Botiotte, pavée du côté Alsacien certainement au 16ème siècle. Certaines voies, constituées de pavés sur poutrages en bois, pourraient être fort anciennes. La Tête du Seux en surplomb de l’église de Fresse Le lieu-dit intrigue : fait-il référence à Uxello = hauteur en celte ? Sa morphologie a-t-elle donné lieu à l’implantation d’un petit oppidum, habitat fortifié de hauteur sur une butte aux flancs raides, séparée du reste de la montagne par une dépression qui aurait pu être accentuée en un fossé défensif, comblé ultérieurement ? Le fait est qu’il domine la confluence de la Moselle et du ruisseau de la Colline par un dénivelé d’une quarantaine de mètres. Dans les proches environs, deux autres toponymes similaires sur une sitologie identique, sont à noter : le Haut de Seu sur les hauteurs ouest du Thillot, à la jonction de la vallée de la Moselle et de la vallée du Ménil, formant également un éperon détaché de la montagne par une petit dépression ; la Tête du Seu dans la vallée du Ménil, à la confluence du ruisseau du Ménil et du ruisseau des Granges/Kinsmuss, formant une butte au milieu de la vallée, bordée en amont et en aval de toponymes en référence à une voie ancienne (ex : Charrière, Pont Charreau, …). La Tête du Tertre au coude de la Moselle Contournée par la Moselle, cette hauteur est entourée sur les ¾ de son périmètre par le cours d’eau, et séparée du reste de la montagne par un petit col, dans lequel une ancienne voie pavée est mentionnée dès 1634, au moment de son remplacement. Il comporte une levée de terre de 78m / 27 m, autrefois sur 34.5m avant l’élargissement de la route, donnant lieu à l’hypothèse d’un ancien « camp romain ».

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 56 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

Le Col de Bussang est mentionné pour la première fois en 1246 sous le nom d’Estée. Il disposait d’un péage mentionné en 1276 sous le nom Pertuis d’Estaye. Le « Château d’Estaye » est mentionné et dessiné sur la carte des Hautes Chaumes que Thierry Alix a réalisé pour le « Dénombrement des Duchés de Lorraine » en 1594. Il semble apparaître en amont des sources de la Moselle. Le n° 30 du Bulletin de la Haute Moselle mentionne qu’en 1610 apparaît la mention de la réutilisation des pierres du château pour la construction des bâtiments des Sources Minérales par le Duc de Lorraine. En 1779, les ruines du château, donc encore existantes, sont appelées Mosello, ou Mossello en l’An IX. La carte de 1707 mentionne « Trou de Taille Pertusa Rupes » , celle de Naudin « Château de Taillé ruine », celle de Cassini « ruine de Mosellot » nettement situé au sud des sources de la Moselle). L’hypothèse a été émise d’un site défensif en ce lieu, qui reste pour l’instant difficile à localiser précisément. - Sur la butte de 812 mètres au déboucher du vallon de Petit Gazon, Charles Kraemer émet l’hypothèse d’une tour de bois entre les 10ème et 12ème siècles, dans le cadre de ses recherches sur les ban et château de l’église de . - Une ferme dénommée « Laula » est située dans la Colline de Fresse, près du petit col de la Croix de Fresse, qui fait face au col de Bussang. Ce terme est peut-être en lien avec « aula », la cour de ferme en latin. On peut noter l’alignement du Col des Vès, du Col de la Croix de Fresse et du sommet de la Tête des Allemands qui domine le col de Bussang. -La ligne de crête ayant servi de frontière entre l’Alsace et la Lorraine durant des siècles constitue un autre paysage riche en significations historiques. Ainsi, les bornes frontières du duché de Lorraine, de l’abbaye de Remiremont, de l’abbaye de Murbach, et des bornes énigmatiques (points géodésiques des relevés de la carte d’Etat Major ?) jalonnent l’ancienne frontière des sommets vosgiens. Problématique de gestion paysagère Les paysages concernés par les occupations mésolithiques, néolithiques, protohistoriques, antiques et du Moyen Âge, sont encore trop méconnus. Une vigilance lors des travaux d’aménagements serait souhaitable, car leurs enjeux culturels sont importants. Ils offrent des opportunités de valorisation pour les loisirs de découverte et le tourisme.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 57 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information L’analyse paysagère au travers des cartes anciennes

La carte de 1707 donne un aperçu d’une voie militaire en rive droite de la Moselle (pour la partie située dans l’aire d’étude), qui pourrait correspondre au moins partiellement au tracé de l’ancienne voie romaine. La présence d’une ancienne voie romaine confère aux paysages concernés une notoriété dont les projets de valorisation pourraient tirer parti.

La voie apparaît résolument en rive droite de la Moselle de sa source jusqu’au Thillot, s’éloignant du bourg de Saint-Maurice par les hauteurs (par l’ancienne voie pavée du Col du Lait ?). Près du Col de Bussang, le tracé mentionné sur la carte reste incertain, puisqu’il diffère de la source de la Moselle et du château de Trou de Taillé limitrophe. La voie passait-elle par le vallon de la Hutte, ou bien la source de la Moselle était-elle située dans le vallon de Séchenat ? De multiples lieux-dits font référence à l’ancienne voie romaine, dont Etrée (Estraye), Strata Via à Ramonchamp.

Carte de 1707

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 58 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

Carte de Thierry Alix de 1594 L’ancien château d’Estraye (ancien nom du Col de Bussang) apparaît sur la carte de 1594

1246 : première mention du col de Bussang, sous le nom de Pertuis Estée, probablement issu d’Estraye et de Via Strata, nom donné à la voie romaine.

Fayling est l’ancien nom donné à la haute chaume du Drumont

1276 : Mention du péage d’Estraye

1594 : apparition du château d’Estraye sur la carte de Thierry Alix

1610 : mention des ruines du château utilisées pour la construction des sources minérales par le Duc de Lorraine Sur le site des anciennes sources minérales Cartes de Cassini fin 18ème siècle : mention du L’aspect d’un mur de soutènement château en ruine, montrant ainsi que toutes les construit en pierre sèche à partir de boules pierres du château n’avaient pas été utilisées. de granite fractionnées et stabilisées avec des éclats, pose question: s’agirait-il d’un élément de construction réalisé avec les pierres de l’ancien château au 18ème siècle ?

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 59 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information Des possibilités d’anciennes places fortes 3

1. Un habitat de hauteur gaulois au Seu de Fresse, de type oppidum ? 4 2. La plate-forme énigmatique sur la Tête 1 du Tertre de 78 / 34.5m : un « camp romain » ? 2 3. Une ancienne tour de bois entre les 10ème et 12ème siècle, sur le verrou glaciaire du vallon du Petit Gazon (cf. étude de M. Kraemer sur les bans et châteaux de l’église de Remiremont)

4. Un château de pierre à proximité du Col de Bussang, dont le péage est mentionné en 1276 sous le nom Pertuis d’Estaye et dont le château apparaît sur la carte des Hautes Chaumes que Thierry Alix a réalisé pour le « Dénombrement des Duchés Un possible tracé de la voie romaine sur le Chemin de de Lorraine » en 1594. Seu de Fresse Maxeraumont (Haute Hardoye), visible depuis le Seu.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 60 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -I- Avant le 17ème siècle : quelques éléments d’information

La Tête du Tertre sur la limite entre St-Maurice et Fresse était dénudée autrefois. Aujourd’hui, elle est recouverte de forêt.

Jusqu’au 19ème siècle

Actuellement La Tête du Tertre forme un Plate forme empierrée promontoire de vision majeur au coude de la Moselle et face à la vallée des Charbonniers qui conduit aux hautes vallées du Territoire de Belfort, et notamment vers Plancher-les- Mines, où s’était développée une intense activité minière. Ces vues ne sont plus possibles aujourd’hui, avec le développement des friches et boisements. C’est sur ce promontoire qu’avait été implantée la borne de visée pour le tracé du tunnel projeté entre Urbès et St- Sur le Tertre est visible la plateforme rectangulaire de 78m / 34.5m, encore entière à cette époque. Maurice au début du 20ème s.

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 63 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -II- Les paysages au 18ème siècle

1° Les paysages au début du 18ème siècle : la carte de Naudin 1728 à 1739 (Cf. carte du Comité d’Histoire Régionale de Lorraine) La carte des Naudin du début du 18ème siècle montre des vallées largement mises en valeur par l’activité agricole, avec des prés de fauche le long de tous les cours d’eau, de vastes terres labourées sur les versants et des forêts sommitales relativement réduites. Seules deux hautes chaumes y sont dessinées : le Ballon de Servance dit « Ballon Bourguignon » ; et le Drumont dit « Vacherie ». Le Gustiberg, côté alsacien, est appelé Trimont (en référence aux 3 crêtes du sommet ?).

Les chaumes du Ballon d’Alsace dit « Ballon Lorrain », du Gazon Rouge et des Neuf Bois, englobées dans le vocable « Hauteur des sources de la Petite Moselle », existent mais n’apparaissent pas sur la carte (cf. carte des hautes chaumes ducales). La haute chaume du Drumont, dite Fayling, est mentionnée dans la cession des droits d’exploitation de l’abbaye de Remiremont au Duc de Lorraine en 1560. La haute chaume du Neuf Bois, dite Neuveldin, est mentionnée dans son amodiation par le Duc Charles III à la communauté de en 1580 (80 bovins). La chaume de Rouge Gazon faisait probablement partie des Neuf Bois. Sa mention spécifique apparaît en 1716 à propos de la construction d’un bâtiment. En 1787, les hautes chaumes font partie des domaines royaux. Les fermes de la Jumenterie, du Rouge Gazon et du Ballon de Servance sont reconstruites, avec murs enduits à la chaux et bardeaux de bois sur les toitures et sur certaines façades afin de résister aux intempéries. Ces bâtiments n’existent plus aujourd’hui. La marcairerie du Neuf Bois est la seule marcairie du 18ème siècle encore existant, bien que délabré, d’où son grand intérêt.

Même si les bourgs de Bussang, St-Maurice et Fresse ont périclité après l’essor minier, comme l’indiquent les commentaires de voyage du minéralogiste Monnet, la carte des Naudin montre toutefois que leur emprise s’est maintenue (entourée de haies). S’y ajoutent de multiples fermes dispersées sur les versants, ouvertes sur leur environnement. Un seul moulin est mentionné, celui de Fresse. Un seul étang y apparaît : celui de Presle à Saint-Maurice.

A noter que la Moselle était appelée Petite Moselle (la Moselotte étant nommée Grande Moselle ! ).

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Le paysage entre 1729 et 1739 au travers de la carte de Naudin

1. Des paysages très ouverts par l’activité agricole Les parties les plus hautes, à l’Est, sont boisées, hormis les hautes chaumes (Drumont, Ballon « Bourguignon » ; mais Neuf Bois, Gazon Rouge et Ballon d’Alsace n’apparaissent pas exploités : oublie du cartographe ou abandon momentané ?)

2. Un important taux de fermes dispersées, et des bourgs entourés d’une couronne verte

3. Les sources sont un trait d’identité marquant des limites Est, nommées La dénomination « Basse de Fresse » et « Basse des Charbonnier » précède l’appellation « Colline de Fresse » et « Colline des « Hauteurs des sources de Charbonniers » pour ces vallées, comme si une vision à partir des hauteurs avait été privilégiée dans un premier temps, avant la vision à partir du fond de la vallée. Cette évolution étymologique mériterait d’être analysée pour en interpréter la signification. la Petite Moselle .

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 65 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -II- Les paysages au 18ème siècle 2° Les paysages à la fin du 18ème siècle au travers de la carte de Naudin 1756 à 1789 La carte de Cassini représente plus fidèlement la localisation générale des éléments du paysage, notamment ceux ouvrant droit à des levées d’impôts, mais elle est plus imprécise quant à l’usage du sol. Les villages y sont mentionnés de façon symbolique, de même que l’habitat dispersé, dont le relevé semble incomplèt. La « route de Basle » constitue l’axe structurant de cette carte. Elle apparaît avec le symbole de route empierrée, bordée d’arbres. La voie principale a été modifiée en amont de Bussang, de façon à ne plus franchir un méandre de la Moselle. Elle se cantonne donc à la rive droite de la rivière. Les lieux de franchissement de la Moselle sont situés en amont de St-Maurice et au niveau de Pont Jean, comme sur la carte de Naudin, soit de part et d’autre de la Tête du Tertre. Dans la Haute Vallée de la Moselle, c’est le seul endroit où la voie est en rive gauche de la rivière, où la rejoint la voie venant du Territoire de Belfort. En effet, un autre axe important, créé en 1751 par les Pont et Chaussée, en remplacement d’une voie plus ancienne, relie St-Maurice à Giromagny par le Ballon d’Alsace, faisant de St-Maurice un carrefour important, où l’hôtellerie semblait particulièrement appréciée selon les chroniques de voyage du minéralogiste Monnet. Une voie plus ancienne semblerait être passée par le Col de Stalon, ou par Morteville, faisant de St-Maurice un carrefour depuis fort longtemps. Fresse, St-Maurice et Bussang sont mentionnés comme paroisses sur la carte de Cassini et apparaissent déjà comme des bourgs bien achalandés, ce que nous avait appris l’histoire minière du secteur. S’y ajoutent cinq hameaux : les Huttes et Lamery à Bussang, le Village de Fresse (lieu le plus ancien de la commune, face auquel un pont sur la Moselle est noté), la Hardoye et Pont Jean. Cette armature urbaine est complétée par quelques grandes fermes dispersées, et de multiples granges et grangettes notamment dans la « Colline de Fresse » et dans la « Coline des Charbonniers », nouvelle dénomination de ces vallées.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 66 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -II- Les paysages au 18ème siècle

2° Les paysages à la fin du 18ème siècle au travers de la carte de Naudin 1756 à 1789 L’activité préindustrielle apparaît fortement implantée à Saint-Maurice, 5 moulins étant notés dans la vallée des Charbonniers, dont une scierie et une fonderie. Au 16ème/17ème siècles, c’est en effet à Saint-Maurice qu’étaient situées les fonderies pour traiter le minerai local. Deux moulins sont notés à Fresse, l’un dans le cœur de village actuel, l’autre au Village de Fresse. Une galerie de mine est mentionnée sur la carte au cœur de la Colline de Fresse, probablement vers le lieu-dit « Les Pierres ». A noter également une mention plus inhabituelle concernant un « Entrepos des sels » à St-Maurice. Cette mention apparaît sur la Tête du Tertre, mais pourrait désigner un lieu proche. La vallée de la Moselle était en effet située sur les routes du sel, issu de longue date du lieu d’extraction des environs de Marsal (Pays des Etangs) en Lorraine, et dispatcher à longue distance. Le sel était donc entreposé à Saint- Maurice, lieu de forte activité de traitement du minerai, et au carrefour de la grande voie Trêve/Bâle, au niveau d’un embranchement vers Belfort. Quant à Bussang, les « eaux minérales » et sources de la Moselle y sont mentionnées, ce qui souligne leur importance dès cette époque. Une curiosité toponymique : les « Basses » deviennent des « Collines » Les vallons sont appelés « Colline » de Fresse à Bussang dans la vallée de la Moselle, dénomination utilisée également dans les hautes vallées jusqu’à en passant par Le Ménil et . Cette dénomination n’a pas été notée ailleurs. Le terme « Basse » utilisé sur la carte de Naudin, plus ancienne, s’est maintenu dans le vallon de Petit Gazon à Bussang et autour de la Tête des Champs à Le Ménil. Ainsi, ce changement de dénomination pourrait être interprété comme un changement de lieu à partir duquel le paysage est désigné : désigné à partir des sommets, les vallons deviennent des « Basses » ; désigné à partir de la vallée de la Moselle, les vallons deviennent des « Collines ». Pour comprendre la réalité de l’évolution de cette toponymie, des analyses plus fines seraient nécessaires.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 67 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -II- Les paysages au 18ème siècle Le paysage entre 1756 et 1789 au travers de la carte de Cassini

1. Les paysages sont très ouverts par l’activité agricole La très grande ouverture des paysages se confirme sur la partie est du territoire. 2. La Moselle et la route nationale constituent les axes forts du territoire. St-Maurice apparaît au carrefour des axes Metz-Bâle- Belfort. La route nationale, bordée d’arbres, quitte la rive droite de la Moselle à ce niveau. 3. Les petites granges sont absentes de Bussang, où seuls les bourgs, hameaux et grandes fermes isolées sont notées (peut-être un oubli)

4. Diverses activités préindustrielles apparaissent sur la carte Les roues hydrauliques se cantonnent aux abords du bourg de Fresse et dans la vallée des Charbonniers. L’activité minière est encore notée dans la Colline de Fresse (Stoll de mine et quelques symboles). Un « Entrepos des sels » est noté sur la Tête du Tertre. 5. Trois sources sont mentionnées : la source de la Moselle et 2 sources sur la rivière des Charbonniers.

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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 69 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles 1° Légende commentée de la carte de 1905 Carte de l’armée au 1/10 000°, base de la future carte IGN Il s’agit de la première carte précise du secteur réalisée au 10 000ème avec mention des courbes de niveau. La forêt occupe les parties sommitales, sauf les hautes chaumes. Elle s’est étendue sur la crête qui sépare Bussang de la Colline de Fresse, qui était dénudée totalement au 18ème siècle. Des zones de broussailles et de terres incultes apparaissent à la limite des zones forestière et des prés de fauche, en aval du Bourg de Bussang. Ces secteurs étaient certainement pâturés ou utilisés pour la récolte de bois de chauffage. Les pâturages ne sont mentionnés qu’en amont du bourg de Bussang, sur des versants en orientation Sud-Est. La haute chaume de Neuf Bois - Gazon Rouge est également un pâturage. L’ensemble des versants et des fonds de vallées sont des prés de fauche, parsemés de champs à flanc de coteau, de façon à capter le maximum de rayonnement du soleil. Il n’y a pas de beureux dans ce secteur, contrairement aux vallées situées au nord (Ventron, La Bresse, …). La haute chaume du Drumont est également exploitée en prés de fauche. Le bourg de Bussang est le plus important du secteur. Il s’est développé à partir de l’exploitation d’un important filon de cuivre et d’argent, qui passe sous son centre. Deux hameaux le complètent : la Hutte et Taye. Le cœur de bourg de Saint-Maurice est également important et complété par des hameaux dans la vallée des Charbonniers et sur le Tertre. La structuration de l’urbanisme à Fresse est différente, puisque la commune se compose essentiellement de hameaux et d’habitat dispersé. L’un des hameaux, à l’entrée de la vallée de la Colline de Fresse, comporte l’église dès le 18ème siècle au moins, et deviendra ultérieurement le centre de la commune. Une importante densité de fermes dispersées ponctue l’ensemble des prés de fauche de fond de vallée et de versant. Dans la plupart des cas, aucun symbole de verger et potager associés n’est mentionné. Toutefois, il est probable que de petits espaces de culture vivrière existaient. Quelques fermes dispersées comportent d’importants espaces de cultures vivrières et vergers, qui ont fait l’objet d’une mention spécifique sur la carte. Ils sont surtout situés à partir de Saint-Maurice. A Bussang, les seuls représentés sont à la Hutte et sur le Charat.

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Parmi les fermes des hautes chaumes, seule la ferme du Neuf Bois comporte encore des éléments du 18ème siècle, ce qui lui confère un grand intérêt historique, en plus de l’intérêt paysager Comme sur la carte de Naudin, l’étang de Presle à Saint-Maurice est le seul mentionné. La source de la Moselle est mentionnée au pied du Col de Bussang, en amont de l’entrée dans le vallon de Petit Gazon. Sur les 12 sources mentionnées sur la carte de 1905, 9 apparaissent autour du vallon de la Hutte à Bussang, et 2 sur des ruisseaux de la vallée des Charbonniers. La thématique des sources apparaît ainsi fortement représentée dans le vallon de la Hutte. Les sources prennent souvent la forme de petits étangs à flanc de versants. L’industrie utilisant la force hydraulique pour leur fonctionnement s’est considérablement développée. Alors que 7 roues hydrauliques apparaissaient sur la carte de Cassini de la fin du 18ème siècle, dont 2 à Fresse et 5 dans la vallée des Charbonniers à Saint-Maurice, 28 apparaissent sur la carte de 1905, soit 4 fois plus en un siècle. La haute vallée de la Moselle a donc connu un fort développement de son activité économique au cour du 19ème siècle, grâce au développement des scieries et des industries textiles. Ces activités ont progressivement remplacé les métiers de l’épopée minière des 16ème et 17ème siècles, et les anciennes forges et fonderies, notamment celles de Saint- Maurice. L’industrie textile, notamment, a laissé une marque intéressante dans les paysages de la haute vallée de la Moselle, comme dans l’ensemble du bassin textile que constituait le massif vosgien. Les bâtiments industriels, d’abord à étages puis à toits en sheds à partir de 1864 environ, conservent une architecture richement ouvragée, avec vastes baies parfois cintrées, linteaux métalliques parfois ornés de rosaces, des décors de briques, etc. Elles étaient intégrées à de vastes domaines, avec maisons de maîtres et parcs cossus. Les ouvrages hydrauliques marquaient le paysage environnant de leurs retenues d’eau avec vannes et ponceaux, canaux, chutes, etc. Ces ensembles constituent de véritables éléments d’identité dans les paysages des vallées vosgiennes. Les cours d’eau traversent de vastes herbages à cette époque où les boisements se cantonnaient encore sur les hauteurs. Souvent bordés de ripisylve, leur rôle structurant pour le paysage était bien perceptible. Deux « signaux » sont mentionnés sur la carte. Ils permettaient la communication entre Paris et différents territoire des province, grâce à un code visuel transmis de signal en signal.

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Le paysage en 1905 au travers de la carte de l’Armée (future carte IGN)

1. Les paysages restent très ouverts par l’activité agricole même si des boisements apparaissent sur la crête entre Bussang et la Colline de Fresse. Les prés de fauches, pâturages, friches et incultes sont différenciés 2. Une multitude de granges et fermes dispersées ponctuent l’ensemble des herbages Situées au milieu des herbages, elles sont la signature paysagère des Hautes Vosges. Les friches et incultes, qui probablement, formaient un taillis pâturé, ne comportent ni fermes, ni granges. 3. Les usines fonctionnant à l’énergie hydraulique sont passées de 7 en 1789 à 28 en 1905 (soit 4 fois plus) L’architecture industrielle des 18ème/19ème siècles, et les ouvrages hydrauliques associés, sont un élément important d’identité paysagère. 4. Huit sources sont mentionnées autour de la vallée de la Hutte, au Nord de la source de la Moselle Un élément d’identité à mettre en valeur ?

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 72 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Les paLeys apaysageges de enBu 1905ssang au travers de la carte IGN en 1905

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 73 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : Bussang les paysages agraires, très ouverts et parsemés de champs à flanc de coteau

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 74 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : Bussang Les voies de circulation, objet principal de bon nombre de vues

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 75 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : le tourisme à Bussang, déjà bien développé

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Les paysages de Saint-Maurice-sur-Moselle en 1905

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 77 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens de Saint-Maurice-sur-Moselle les paysages agraires, urbains et industriels depuis la Tête du Tertre

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 78 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : Le patrimoine industriel à Saint-Maurice, dispersé au milieu des paysages agraires

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 79 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : le tourisme à Saint-Maurice Déjà bien développé

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Les paysages de Fresse-sur-Moselle en 1905

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 81 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : Les paysages agraires à Fresse-sur-Moselle, déjà parsemés de multiples noyaux bâtis

La cité du Plain, à près du Village de Fresse, lieu d’habitat très ancien, peut- être antique.

7 usines le long de la Moselle, fonctionnant à l’énergie Le cœur de hydraulique, bourg, avec avec leurs église et retenues mairie, d’eau, canaux, directement chutes, … en contact avec les paysages agricoles de la Colline de Fresse.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 82 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens :

Cours d’eau et terrasses agricoles bien perceptibles

Fin 19ème siècle, le ruisseau de la Colline était visible face à l’église. La cabane comportait peut-être une turbine.

Les voies de circulation étaient des paysages que l’on se Le tourisme : plaisait à montrer. une activité plus tardive

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 83 B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité -III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles Quelques vues des paysages anciens : l’architecture à Fresse

L’architecture de bourg : élancée avec avant- corps surmonté d’un pignon sur le long pan. L’architecture de bourg : Des décors de façades, tels que les frises sous toiture.

L’architecture industrielle : bâtiment à étages, pour les bâtiment les plus anciens, et à toit à sheds à partir de 1864 environ.

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 84 Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 85 Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 86 C- Richesses et problèmes des paysages actuels

Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 87 C- Richesses et problèmes des paysages actuels -I- Evolutions paysagères entre 1905 et 2013 et problématiques de gestion

Fresse 1841 St-Maurice Bussang 1 Les emprises forestières de 1905 se sont maintenues ha 3700 ha 2763 ha Total ° Forêt en Aucun recul des anciennes forêts n’est à noter. Le couvert s’est maintenu sur les parties 1905 (a) 542.45 1 703.31 1 512.23 3 757.99 sommitales des ¾ est du territoire d’étude, de sorte que le paysage reste délimité par des lignes de Broussaille crêtes boisées dans leur majeure partie. Seule, la piste de ski de la station de la Bouloie a nécessité et incultes en 1905 391.04 217.97 121.38 730.39 la coupe d’une bande forestière perpendiculaire aux courbes de niveau, assez visible dans le Extension paysage et peu naturelle. Les modalités de gestion forestière ont évolué par endroit en forêts forêt 1905 à 2006 (b) 357.47 376.01 388.07 1 121.55 monospécifiques de résineux d’âge équienne, nécessitant une exploitation par coupe rase. Broussailles Problématique de gestion paysagère devenus bois entre 1905 et Les plantations monospécifiques de résineux de même âge sont exploitées par coupe rase, ce qui 2006 (c) 323.38 205.18 84.97 613.53 peut avoir un impact négatif lorsque le paysage est visible depuis des zones habitées ou

Soit un total touristiques. Une attention particulière devra être portée aux modalités d’exploitation, de façon à d'extension conserver un paysage aussi naturel que possible. Ce problème est moins prégnant pour les forêts forestière mixtes et irrégulières, qui peuvent être exploitées par bouquets. (b+c=d) 680.85 581.19 473.04 1 735.08 Total forêt 2006 (a+d) 1 223.30 2 284.50 1 985.27 5 493.07 2° L’extension forestière est un des principaux problèmes paysagers Face à la déprise agricole en zone de montagne, la forêt a gagné du terrain, suite à des plantations Extension généralement monospécifiques de résineux (épicéa pour une grande part), ou au développement de broussailles 1905 à 2006 73.49 35.25 122.02 230.76 friches arborescentes sur les anciens herbages, faute d’une pression animale suffisante. Broussailles Les anciennes terres en friche, ou considérées comme incultes en 1905, plus ou moins pâturées à ou incultes devenus prés l’époque, ont généralement évolué vers un couvert forestier. Des boisements monospécifiques de entre 1905 et résineux ont été plantés de façon massive dans certains fonds de vallons (ex : Longeligoutte à 2006 (c) 67.66 12.79 36.41 116.86 Prés en Fresse, vallon de Prossenet à Saint-Maurice, Petit Gazon et Séchenat à Bussang). 2006(d) 375.27 342.47 456.77 1 174.51 Des microboisements de résineux ponctuent les bas de versants et les fonds de vallons et vallées,

Soit un total fermant la vue ou déstructurant les paysages. de prés en L’avancée de la forêt est souvent proche de l’habitat et augmente les zones d’ombres et 2006 (c+d) 442.93 355.26 493.18 1 291.37 d’humidité. Cette avancée excessive pose un problème de qualité de vie bien perçu par la population. NOTA -Les chiffres de Saint-Maurice sont encore incomplets. Des Problématique de gestion paysagère cartes complémentaires de 1905 sont en attente de réception. Les secteurs où le maintien de la forêt ne pose pas de problème paysager sont à distinguer des - Ces données comportent une marge d’erreur du fait qu’elles résultent de l’analyse comparative des cartes de 1905 au secteurs où leur présence n’est pas souhaitable. Lorsque la coupe définitive est nécessaire, il est 1/10000° et de la photo aérienne de 2006. L’analyse n’a pas important de la coupler avec un projet de reconquête agricole, de façon à rendre l’action paysagère été réalisée à l’échelle du parcellaire, ce qui aurait dépassé le cadre de cette étude. durable.

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3° Le maintien de l’agriculture de montagne nécessite d’importants efforts En 20 ans, le nombre d’exploitations en activité principale ou en double-activité, a diminué de plus de la moitié dans les trois communes de l’aire d’étude selon les statistiques AGRESTE. Cette évolution est similaire au reste de la . Mais les exploitations de montagne sont généralement plus petites, et plus fragiles car elles interviennent sur des terrains pentus ou humides, parfois rocailleux, plus difficiles à exploiter. L’agriculture repose essentiellement sur l’élevage extensif de bovins, caprins et ovins. Des productions complémentaires de petits fruits, confiture et miel sont également à noter. Bon nombre de terres avaient connu une phase d’abandon dans les années 1960/1970, et leur reconquête demande d’importants efforts et investissements, généralement supérieurs à ce qu’un Evolution du nombre candidat à l’installation peut assumer. Dans les années 1980/1990, plus d’une centaine d’ha avait été d’exploitations agricoles reconquise sur les friches dans le cadre de « l’article 19 », une des premières opérations de soutien à la en activité principale reconquête des herbages de montagne par des financements européens. Les prés ainsi reconquis sont toujours exploités actuellement, notamment dans le vallon de la Colline de Fresse. ou en double activité Actuellement, l’entretien et la reconquête d’espaces agricoles demandent une vigilance constante des 1988 2009 élus pour assurer un accueil adéquat des candidats à l’installation et veiller au bon entretien des terrains Fresse 39 13 communaux loués. Les demandes d’installation se développement depuis la crise économique. St-Maurice 22 11 Problématique de gestion paysagère Sauf dans le cas implantée de longue date, avec terrains complémentaires sur le plateau Bussang 43 19 d’exploitation lorrain, le soutien à l’agriculture de montagne apparaît nécessaires pour réaliser les lourds Total 104 43 investissements de reconquête de pâturages (accès au foncier, défrichement, clôture, accès, point d’eau, éventuellement étable communale, etc.). Il est à noter que l’agriculture de loisirs contribue de façon non Source : statistiques AGRESTE. Actuellement, Fresse compte 14 exploitations négligeable à l’ouverture des paysages et doit également être soutenue. agricoles. 4° Des terres évaluées comme mauvaises en 1905 sont pâturées actuellement L’analyse de l’évolution de l’occupation du sol montre que, dans chaque commune, une part des pâtures récentes s’est développée sur d’anciennes zones de broussailles ou de terres évaluées comme incultes en 1905, époque à laquelle la pression agricole était pourtant importante. Ce phénomène illustre le besoin de terres pour les agriculteurs, qui exploitent les parcelles mises à leur disposition, même si le terrain est de faible qualité. En effet, les propriétaires de meilleures terres ne sont pas forcément prêts à les louer, souvent par crainte de ne pouvoir les récupérer ultérieurement pour un usage personnel, de caractère agricole ou pour la construction. Problématique de gestion paysagère : Une animation foncière agricole semble souhaitable.

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