Secteur de la culture en Algérie GUIDE DE L’INVESTISSEUR Par : Dr Ammar KESSAB1 PREMIERE EDITION - JANVIER 2016 1
[email protected] I. INTRODUCTION Considéré pendant longtemps comme un secteur non productif, le secteur de la culture est désormais reconnu comme un secteur d’activité économique à part entière. En effet, dans un contexte de crise financière internationale persistante qui freine la croissance de la majorité des pays à travers le monde, un nouveau concept appelé « Culture et développement » a émergé ces dix dernières années. Accompagné par plusieurs études empiriques, il tente de contenir la nouvelle réflexion sur la contribution de la culture dans la croissance et le dans le développement économiques. Cependant, le secteur culturel est un secteur peu formalisable, où l’on commercialise des produits spécifiques à haute valeur symbolique. Cette réalité impose des politiques publiques spécifiques et des mesures incitatives fortes pour attirer les investisseurs privés dont l’élément motivateur premier demeure le profit. En Algérie, le secteur de la culture a été marqué par un fort interventionnisme de l’Etat depuis l’indépendance du pays en 1962. Cet interventionnisme s’est renforcé ces dix dernières années après l’accroissement fulgurante du budget de la culture qui a augmenté de 1000 % pour atteindre 437 millions de dollars en 2015, avant de connaître, cependant, une forte baisse en 2016 estimée à -63%. Ainsi, cette augmentation rapide et spectaculaire du budget de la culture a permis à l’Etat de pratiquer une hégémonie sans commune mesure sur le secteur de la culture, laquelle hégémonie s’est principalement manifestée à travers la publication d’un ensemble de textes législatifs et la mise en place d’une panoplie de mesures réglementaires qui donnent un maximum de pouvoirs à l’administration publique pour gérer les affaires culturelles.