UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES ------

MEMOIRE DE DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (DEA)

EN SCIENCES BIOLOGIES APPLIQUEES EN ENTOMOLOGIE

ETUDE DES POTENTIALITES DE VALORISATION DES INSECTES COMESTIBLES CONSOMMES PAR

LES COMMUNAUTES LOCALES A PROXIMITE DES RESERVES NATURELLES COMMUNAUTAIRES DE VOHIMANA (DISTRICT DE

MORAMANGA) ET DE VOHIBOLA (DISTRICT DE BRICKAVILLE)

Cas de l’espèce Zanna madagascariensis (Ordre des HEMIPTERES, Famille des )

Présenté par : LOMBA Harisoa Evelyne Soutenu publiquement le 18 juin 2015

Devant les membres de jury composée de :

Président : Docteur RAZAFINDRALEVA Herisolo Andrianiaina Maître de Conférences

Rapporteur : Docteur RAZAFINDRATIANA Eléonore Maître de conférences

Examinateur : Docteur RANDRIANARISOA Ernest Maître de conférences

REMERCIEMENTS

Ce travail est le fruit de la collaboration entre l’ONG «Homme et Environnement » et le Département d’Entomologie de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, réalisé dans le cadre du projet « stratégique de recherche-application pour la gestion durable des ressources naturelles malgaches.

Je tiens à adresser ma profonde gratitude aux membres du Jury :

- Monsieur RAZAFINDRALEVA Herisolo Andrianiaina, Maître de conférences, à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, Président du jury, qu’il trouve ici le témoignage de ma respectueuse gratitude en m’ayant accordé sa confiance et en acceptant de présenter ce travail.

- Madame RAZAFINDRATIANA Eléonore, Maître de conférences, à la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, d’accepter de m’encadrer et dirigé dans l’élaboration de ce travail. Ses conseils et son appui m’ont permis d’avancer tout au long de mon stage. Veuillez accepter mes remerciements les plus sincères.

- Monsieur RANDRIANARISOA Ernest, Maître de conférences, Chef du Département d’Entomologie { la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo, merci infiniment d’accepter d’examiner ce travail.

A tous les enseignants de la Faculté des Sciences, notamment ceux du Département d’Entomologie, qui nous ont fait part de leurs connaissances et de leurs expériences durant nos études. Merci de m’avoir enseigné durant ces longues années.

J’exprime également ma reconnaissance à tout le personnel de l’ONG « Homme et Environnement », particulièrement : - Madame Séverine BERTHET BLANCHAIS directrice de MATE - Madame Morgane ANDRIANJAFY responsable du déroulement et l’avancement de ce travail L’appui financier et les matériels que j’ai particulièrement bénéficié. Qu’ils sachent combien nous avons estimé leurs aides précieuses.

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Ceux qui m’ont accueilli à Vohimana et à Vohibola, pour une meilleure connaissance des lieux, leur sens d’hospitalité m’a permis de garder de bons souvenirs de mes séjours dans ces localités : les guides, les villageois, les pépiniéristes, qu’ils reçoivent nos vives gratitudes.

Je remercie les personnels du Laboratoire de Centre National de recherches sur l’Environnement (CNRE) pour l’analyse nutritionnel et monsieur Ravaka du DPV qui a bien voulu nous aider pour l’étude de la plante hôte.

A Monsieur Herman, pour ces aides sur le traitement statistique des données. Qu’il soit assuré de notre profonde reconnaissance.

Du fond du cœur, merci à toute ma famille surtout à ma sœur Laurence qui n’a pas cessé de me soutenir et d’encourager pendant mes études et surtout durant l’élaboration de ce mémoire. Aucun mot ne suffit pour vous exprimer ma gratitude.

Mes chers amis et collègues, pour leurs conseils et leurs aides.

A tous ceux qui ont de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce travail : qu’ils trouvent ici toute ma gratitude.

A TOUS, MERCI

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TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ...... i LISTE DES TABLEAUX ...... vi LISTE DES CARTES ...... vi LISTE DES PHOTOS ...... vi LISTE DES FIGURES ...... vii LISTE DES ACRONYMES ...... vii INTRODUCTION ...... 1 I. PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES ...... 3 I. 1. Réserve naturelle de Vohimana ...... 3 I.1.1. Localisation ...... 3 I.1.2. Relief ...... 4 I.1.3. Climat ...... 4 I.1.4. Flore et végétation de Vohimana ...... 6 I.1.5. Faune ...... 6 I.1.6. Homme et ses activités ...... 7 I.2.Réserve naturelle de Vohibola ...... 7 I.2.1. Localisation ...... 7 I.2.2. Relief ...... 8 I.2.3. Climat ...... 8 I.2.4. Flore et végétation de Vohibola ...... 8 I.2.5. Faune ...... 9 I.2.6. Homme et ses activités ...... 9 II.MATERIELS ...... 10 II.1.Fiches d’enquêtes ...... 10 II.2. Matériels techniques ...... 10 II.2.1. Matériels de capture ...... 10 II.2.2. Matériels de conservation ...... 10 II.2.3. Matériels de l’analyse nutritionnelle ...... 11 II.2.4. Produits chimiques ...... 11 II.3. Matériels biologiques...... 12 II.3.1. Plantes hôtes ...... 12

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II.3.2. Zanna madagascariensis ...... 14 III. METHODES ...... 18 III.1. Méthode d’enquête et identification de l’espèce ...... 18 III.2. Choix de l’espèce étudié ...... 18 III.3. Méthodologie de capture ...... 18 III.4. Mode culinaire des insectes ...... 19 III.5. Etude de l’impact de Zanna madagascariensis sur la plante hôte ...... 20 III.5.1. Utilisation d’une voile { moustiquaire ...... 20 III.5.2. Dissection de la tige infestée ...... 21 III.6. Etude Phytopatologie ...... 21 III.7. Analyse nutritionnelle de Zanna madagascariensis ...... 21 III.7.1. Détermination de la teneur en protéine ...... 21 III.7.2. Détermination de la teneur en lipide ...... 22 III.7.3. Détermination de la teneur en eau et matière sèche ...... 22 III.7.4. Détermination de la teneur en glucide ...... 23 III.7.5. Détermination de la valeur énergétique ...... 23 III.8. Analyses statistiques ...... 24 IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS ...... 25 IV.1.Résultats des enquêtes ...... 25 IV.1.1. Insectes préférés ...... 25 IV.1.2. Variation de l’abondance de Z. madagascariensis au cours de l’année ...... 26 IV.2. Caractère de la population de Zanna madagascariensis ...... 28 IV.2.1. Abondance des insectes comestibles suivant le type de localité ...... 28 IV.2.2. Cycle biologique de Zanna madagascariensis ...... 28 IV.3. Insectes comestibles ...... 30 IV.3.1. Insectes comestibles inventoriés dans les zones d’études ...... 30 IV.3.2. Insectes comestibles à Madagascar ...... 43 IV.3.3. Remède traditionnel ...... 49 IV.4. Valeur nutritionnelle ...... 49 IV.5. Dommages causés par le Zanna madagascariensis sur les plantes cultivées ...... 50 IV.5.1. Observation de la moelle ...... 50 IV.5.2. Par voile à moustiquaire ...... 50

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IV.6. Connaissance des maladies et ravageurs de la plante hôte ...... 51 V. PROJET DE LA CREATION DE FILIERE DES INSECTES COMESTIBLES ...... 52 V.1. Enquête préliminaire ...... 52 V.2. Mode de transport ...... 52 V.3. Conservation ...... 53 V.4. Commercialisation ...... 53 V.5. Evaluation économique des exploitations agricoles ...... 54 V.6. Appui technique { l’élevage ...... 55 V.7.Séjour éco-touristique ...... 55 V.8.Transformation ...... 56 VI- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 58 VI.1.DISCUSSIONS ...... 58 VI.2- RECOMMANDATIONS ...... 65 CONCLUSION ET PERSPECTIVES ...... 66 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 67 REFERENCES WEBOGRAPHIQUES ...... 70 ANNEXES ...... 1

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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Plantes hôtes de Zanna madagascariensis...... 12 Tableau 2: Caractéristique générales de la plante cultivée ...... 13 Tableau 3: Insectes comestibles inventoriés dans les zones d’études ...... 31 Tableau 4 : Résumé des insectes consommés à Madagascar ...... 44 Tableau 5 : Valeur nutritionnelle de Zanna madagascariensis ...... 50 Tableau 7 : Estimation des revenus par semaine dans une famille ...... 55 Tableau 8 : Quantité obtenue par semaine selon la localisation ...... 55

LISTE DES CARTES Carte 1: Localisation de la réserve naturelle de Vohimana ...... 3 Carte 2 :Localisation de la réserve naturelle de Vohibola ...... 8

LISTE DES PHOTOS Photo 1 : Bêche ...... 10 Photo 2 : Matras ...... 11 Photo 3 : Soxhlet ...... 11 Photo 4 : Evaporateur rotatif ...... 11 Photo 5 : Exemples des plantes hôtes ...... 12 Photo 6 : Zanna madagascariensis ...... 16 Photo 7 : Elevage de Zanna madagascariensis dans une cage ...... 17 Photo 8 : Œufs inséré { l’intérieur de la soie blanche sur la tige ...... 29 Photo 9 : Larve recouverte de la soie blanche ...... 29 Photo 10 : Larve d’Oryctes sp et Rhynchophorus sp ...... 45 Photo 11 : Zanna madagascariensis en frites ...... 46 Photo 12 : Larve et nymphe de guêpe frite ...... 46 Photo 13 : Chenille d’Antherina suraka ...... 48 Photo 14 : Polycleus madagascariensis « fovato » ...... 49 Photo 15 : Exemple de la transformation des insectes ...... 56

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Courbe de température moyenne ...... 5 Figure 2 : Courbe de pluviométrie ...... 5 Figure 3 : Courbe ombrothermique ...... 5 Figure 4 : Manche résineux ...... 10 Figure 5: Terrain de l’échantillonnage dans le champ ...... 20 Figure 6 : Insectes préférés ...... 25 Figure 7 : Courbe de variation de Zanna madagascariensis en 2013 ...... 27 Figure 8 : Cycle biologique de Zanna madagascariensis ...... 29 Figure 9 : Abondance de l’espèce d’insectes comestibles inventoriés dans chaque site ...... 30 Figure 10 : Représentation graphique du nombre de graine dans les parcelles clôturées et non clôturés ...... 51 Figure 11 : Résumé du développement de la création de filière ...... 57

LISTE DES ACRONYMES

CNRE : Centre National de Recherches sur l’Environnement DPV : Direction de Protection des Végétaux FAO : Food and Agriculture Organization Fig : Figure MATE : Men And The Environnement OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale PBZT : Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza PPN : Produits de Première Nécessité VHB : Vohibola VHM : Vohimana

MATE= Homme et Environnemen

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INTRODUCTION

INTRODUCTION

Les insectes constituent un élément très important dans l’écosystème terrestre. Leur diversité et leur abondance les ont qualifiés comme ressource potentielle dans de nombreux domaines d'activités humaines, principalement comme une source nutritionnelle (PHILIPPE G., 2012).

Depuis des millénaires, l’homme est entomophage (VINCENT M., 1884). En d’autres termes c’est la consommation d’insectes par l’être humain. Le mot « entomophagie » dérive en terme grec des entomon, le sens « insectes » qui signifie littéralement "coupé en deux", en référence au corps segmenté d'un insecte, et phagein, « à manger ». Ensemble, les deux termes signifient, « manger des insectes ». (VERCRUYSSE J., 2002).

De nos jours, dans différents pays (en Amérique centrale et Amérique du Sud, en Afrique, en Asie, en Inde…) les insectes représentent un important régime alimentaire des populations (NEJAME S., 2008). En effet, il est estimé que deux milliards de personnes soit un tiers de la population de la planète consomment des insectes (MALAISSE F., 2000).En Afrique, malgré le développement de la production agricole, la malnutrition et l'insécurité alimentaire persistent notamment dans les zones rurales surtout chez les jeunes enfants. Les insectes, permettent de couvrir une bonne partie de ces besoins en protéines, notamment lors des périodes de soudure (PHILIPPE G., 2012).

A Madagascar l’entomophagie fait partie de l’alimentation traditionnelle de population Malagasy (DECARY R., 1950). On mange les insectes à cause de leur goût appétissant, savoureux. Ces derniers temps, cette habitude tend à disparaître avec l'apparition de nouvelles pratiques alimentaires comme les changements dans les habitudes alimentaires suivis par l'urbanisation et par les barrières psychologiques. (REGGI L., et al., 2013). La population aux environs des réserves de Vohimana et de Vohibola qui consomme des insectes est considérée comme ridicule car l’entomophagie indique un signe de pauvreté. Beaucoup de jeunes ignorent et n’apprécient pas l’entomophagie ce qui réduit la consommation des insectes.

Pourtant, il faut considérer l’importance de la connaissance coutumière, la valeur nutritionnelle et la portée positive de l’entomophagie avant de la jeter trop facilement (CHEN, X. & FENG, Y. 1999). Les insectes contribuent de manière importante à la sécurité

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INTRODUCTION alimentaire par leur apport aussi bien du point de vue énergie et nutriments (GRAZIANO M., 2013).

Les insectes comestibles présentent un élément non négligeable de l'économie de certaines zones rurales, ils peuvent procurer un revenu et des emplois pourtant cette activité n’est pas bien développée dans nos zones d’étude. Et c’est pour cela que nous avons focalisée surtout sur la création de la filière pour la mise en valeur de la consommation des insectes et augmenter le niveau de vie de la communauté locale. L’ONG « Homme et Environnement » souhaite étudier les potentialités que génère la valorisation des insectes comestibles dans les deux sites de Vohimana et de Vohibola afin de développer de nouvelles activités régénératrices des revenus pour la population locale.

Depuis 2001, l’ONG « Homme et Environnement » a obtenu la gestion de Vohimana et de Vohibola par l’intermédiaire d’un accord conclu avec le Ministère des Eaux et Forêts et la province de Toamasina. Il a pour objectif d’enrayer la déforestation et d’assurer la conservation et la restauration de la forêt tropicale humide et d’augmenter le niveau de vie de la population locale. Sur ce faire, le département de l’Entomologie de la Faculté des sciences de l’Université d’Antananarivo et l’ONG collaborent ainsi dans le cadre du projet « SITRAKA » pour la réalisation du travail qui s’intitule : «Etude des potentialités de valorisation, des insectes comestibles consommés par les communautés locales à proximité des Réserves Naturelles communautaires de Vohimana (District de Moramanga) et de Vohibola (District de Brickaville) cas de l’espèce Zanna madagascariensis (Ordre Hémiptères, Famille Fulgoridae)».

Dans cette étude, notre objectif est d’inventorier et de valoriser les insectes comestibles à Vohimana et à Vohibola. Des enquêtes ont été effectuées pour obtenir les informations sur terrain avant de continuer et d’entamer sur d’autre recherche nécessaires.

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PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

I. PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

I. 1. Réserve naturelle de Vohimana

I.1.1. Localisation La forêt de Vohimana d’une surface de 1600 ha, est située à 148 km à Est d’Antananarivo, sur la route nationale n°2 à 35 km de Moramanga (latitude Sud 18° 54’/18° 56’ et la longitude Est 48° 28’/ 48° 31’ (ANDRIANAIVO H., 2005)). Elle est entourée par la réserve spéciale d’Analamazaotra { l’ouest, la forêt dense de Vohidrazana au Sud, la forêt dégradée à l’est, et par le Parc National de Mantadia au Nord. Elle fait partie d’un large corridor forestier. Elle se situe dans la Région Alaotra Mangoro, préfecture de Moramanga et dans la province de Toamasina.

La réserve de Vohimana est constituée de deux fonkontany : Anevoka (commune d’Andasibe) pour la partie ouest et Fanovana (Commune d’Ambatovola) pour la partie Est.

Carte 1:Localisation de la réserve naturelle de Vohibola (source MATE, 2003)

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PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

I.1.2. Relief Vohimana présente de fortes pentes (RAMIANDRISOA S., 2011), 80% du site ont une pente supérieure à 15° (HASINIAINA M., 2007). Le site est traversé par plusieurs rivières telles que Sity, Antsahantsana, Vohimana, Sandrasoa, Sahatandra. L’existence de quelques chutes dans la réserve offre à la région des potentialités économiques non négligeables (BURON G., 2004).

I.1.3. Climat La forêt de Vohimana jouit d’un climat tropical chaud et humide avec deux saisons distinctes : saison chaude et humide (Oct.- Nov. à Avril) et saisons fraîche (Mai à Sept.). Ils présentent une précipitation moyenne annuelle de 2667,7 mm et une température moyenne annuelle de 24.5 °C (Service météorologique Ampandrianomby de la station Toamasina entre 2009 et 2013 (ANNEXE 1)).

 Température La Température moyenne annuelle est de 24.5°C (ANNEXE 1). Le mois le plus chaud est le mois de février avec une température de 27.8 °C, le mois de juillet et d’août sont les plus frais avec une température moyenne respective égale à 20,95 °C et 21.5 °C. La Figure n° 1 montre la température dans la station de Toamasina en 2013, on remarque une hausse de température au début de l’année qui diminue au fur et { mesure qu’on s’approche de l’hiver (mois de juillet).

 Pluviométrie La pluie tombe pendant 216 jours en 2013, surtout de janvier à mars. La moyenne annuelle de la précipitation est de 222.3 mm avec un maximum au mois de mars (436.1 mm) (Figure. 2), et le mois le moins arrosé est le mois de septembre avec 53.8 mm de précipitation. Le climat est un type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie annuelle. D’après la formule proposée par GAUSSEN : P= 2T, soit : P= précipitation moyenne annuelle et T= Température moyenne annuelle. Si P est inférieur à 2T, le mois est sec et si P est supérieure à 2T, le mois est humide.

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PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

30 C) ° 25 20 15

10 T° Moyenne/mois 5

0 Températuremoyenne(

Figure 1 : Courbe de température moyenne

500

400 300 200

Pluies (mm) 100 Pluies (mm) 0

Figure 2 : Courbe de Pluviométrie

250 C)

° 200 400

150 300 100 200 Pluies (mm)

50 100 (mm) Pluies T° Moyenne/mois

0 0 Températuremoyenne(

Figure 3 : Courbe ombrothermique

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PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

Le diagramme ombrothermique de la station Toamasina (Figure. 3) montre qu’il n’y a pas de mois sec à Vohimana et à Vohibola puisque P est toujours supérieur à 2T. On remarque qu’il n’existe pas de mois sec, la zone est humide toute l’année. Elle appartient { la zone tropicale humide de type perhumide chaud caractérisé par l’absence de saison sèche puisque le diagramme de pluviométrie est au-dessus de la courbe de température toute l’année (RAMIANDRISOA S., 2011).

 Vent et humidité relative La région est soumise { l’alizé qui apporte constamment une humidité relative très élevée, supérieure { 86% toute l’année. L’humidité optimale de 89% se situe au mois d’Avril, le minimum de 84% correspond au mois de Décembre (Service météorologique- Ampandrianomby).

I.1.4. Flore et végétation de Vohimana La végétation climacique de Vohimana est une forêt dense humide sempervirente appartenant au domaine de l’Est. Selon la division phytogéographique de PERRIER DE LA BATHIE (1921), la région de Vohimana est classée dans la flore du vent. Elle constitue la zone de transition entre la forêt dense humide de basse altitude de la série à Anthostema (Euphorbiaceae) et Myristicaceae et la forêt dense humide de moyenne altitude de la série à Weinmannia (Cunoniaceae) et Tambourissa (Monimiaceae). D’une manière générale, la structure de la végétation de Vohimana a fortement évoluée depuis l’occupation humaine (RAMIANDRISOA S., 2011).

I.1.5. Faune Le site abrite une grande diversité faunistique: . Elle est riche en Amphibiens avec 79 espèces, les genres Mantidactylus et Boophis sont les plus représentés avec respectivement 36 espèces et 20 espèces (CHAMARD J., 2006) . 25 espèces de reptile : Boa, Brookesia supercilus et Zonosaurus madagascariensis… . Des oiseaux rares comme Xenopirostris polleni, Aselornis crossleyi, Brachypteracias leptosonnus (RAMIANDRISOA S., 2011). . Le site abrite également des insectes endémiques, aux couleurs très attirantes comme Trachelophorus giraffa, Phromniarosea, Argemamittrei, Urania ripheus et Aulacotomatenue limbata (HASINIAINA M., 2007).

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PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

. La zone héberge des mammifères comme Cryptoprocta ferox et Potanochoerus larvatus (RAMIANDRISOA S., 2011) et 10 espèces de Lémuriens, diurnes et nocturnes, parmi lesquels 4 sont en danger et une menacée d’extinction dont Daubentonia madagascariensis (BURON G., 2004).

I.1.6. Homme et ses activités La zone d’étude est peuplée de 1200 habitants. Les Betsimisaraka représentent 80% de la population. Les 20% restants sont des immigrants composés d’Antesaka, des Betsileo, des Merina, des Sihanaka et des Antandroy. Ces populations pratiquent diverses activités : . Activité agricole : les espèces les plus cultivées sont le riz, le gingembre, le manioc. Le tavy est le mode de culture la plus utilisée dans la région. . Pêche : La pêche est axée sur la crevette d’eau douce, les anguilles, tilapia et carpes. . Élevage : L’élevage est limité aux volailles et seules quelques familles possèdent des porcs et des zébus. . Autre activité : La plupart de la population participe aux différentes activités : - La fabrication du charbon est très pratiquée, - La majorité des femmes savent faire de la vannerie en fabriquant des paniers, des nattes et des chapeaux - L’ONG « Homme et Environnement » fournit des emplois aux communautés de base afin d’améliorer leur source de revenu. Les gens sont employés comme guide, responsables de l’accueil, cuisinières, porteurs de bagages, distillateurs, pépiniéristes, charpentiers, collecteurs de plantes servant à l’extraction d’huiles essentielles.

I.2.Réserve naturelle de Vohibola I.2.1. Localisation La forêt de Vohibola est située à une trentaine de kilomètre au Nord-Ouest de Brickaville, province de Toamasina dans la région Atsinanana. Elle s’étend entre les bornes kilométriques 313 et 322 le long de la voie ferrée reliant Tananarive et Toamasina. Elle se situe à 18° 30’ et 18° 35’ de latitude Sud, et 49° 16’ et 49° 14’ de longitude Est. Elle est limitée au sud par le Lac Ampitabé, au nord et { l’Est par le canal des Pangalanes, la voie ferrée et les villages de Tampina et d’Andranokoditra, Tompiana et Tanambao. Elle a une superficie de 800 hectares.

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PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

Carte 2 : Localisation de la réserve naturelle de Vohibola (Source MATE, 2005)

I.2.2. Relief La région de Vohibola est marquée par la présence du Canal des Pangalanes qui longe la côte. De plus, de nombreux lacs se trouvent dans la zone d’étude, tels que Itrako, Ambodinonoka, Ambodinanto, Andobo, Antsangira dont le plus important est le lac Ampitabe Le sol de Vohibola est constitué par une plaine côtière avec des petites collines du type sédimentaire (RAVAOMANALINA B., 2003). En plusieurs endroits, des sables épais donnent des sols perméables et profonds

I.2.3. Climat Les données climatiques de Vohibola sont presque la même que celle de Vohimana. (Voir les données climatiques de Vohimana page 4 et 5)

I.2.4. Flore et végétation de Vohibola La forêt de Vohibola occupe les plaines littorales sableuses. La formation climacique est une « forêt dense humide sempervirente de basse altitude » (RAVAOMANALINA B., 2003). Cette forêt peut être divisée en deux parties : 8

PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES

. Les petits arbres inférieurs à 5 m de haut au bord de la plage comme les espèces suivantes : Calophyllum inophyllum, Terminalia fatrea, Pandarus sp, Scaevola sp . La forêt littorale proprement dite (RAVAOMANALINA B., 2003). Les espèces les plus fréquentes sont : Uapaca louvelii, Uapaca littoralis, Dypsis sp, Diospyros sp Les épiphytes sont représentés surtout par des Orchidacées et des Ptéridophytes.

I.2.5. Faune La communauté animale est caractérisée par l’abondance des oiseaux et la rareté des mammifères. Autrefois, la forêt semblerait avoir une richesse en espèces animales, mais suite à la dégradation des couvertures végétales qui constituent leur habitat naturel (feux de brousse, exploitation intensive de la forêt) ainsi qu’{ la chasse traditionnelle, il n’en reste plus que des rares représentants. (ANNEXE 2)

I.2.6. Homme et ses activités La majorité de la population a proximité de Vohibola appartient au groupe ethnique « Betsimisaraka ». Ils sont traditionnellement de pêcheurs. La situation géographique joue un rôle important dans la diversification des activités de la population. La principale activité économique est la pêche maritime artisanale. Les activités agricoles sont secondaires, la population les pratique afin d’assurer seulement leur manque de nourriture quotidienne.

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MATERIELS ET METHODES

II.MATERIELS

II.1.Fiches d’enquêtes Les enquêtes ont été mené afin d’inventorier tous les insectes comestibles autour des sites et quelques autres informations (ANNEXE 3, 5, 6, 7). Les données obtenues permettent ainsi le démarrage des captures.

II.2. Matériels techniques II.2.1. Matériels de capture Nous n’avons pas utilisé ni des matériels entomologique ni des pièges. Les villageois présentent des matériels traditionnels utilisés à chaque capture, alors nous les avons adaptés pour notre étude, mais la plupart de capture se fait manuellement: . Bêche : pour retourner la terre en cherchant les vers blanc (Photo 1) . Hâche : pour couper les bois morts ou vivants en cherchant les larves des insectes . Manche de 3 à 4 mètre de long recouverte de résine { l’extrémité (Figure 4): pour collecter et coller un à un les insectes qui se pose sur le tronc d’arbre . Le fumé de tissu enflammé pour faire fouir les guêpes à la recherche de son nid . Panier de pêche ou « antovo » : pour capturer les insectes aquatiques

Manche

Bêche

Résine

Photo 1 : Bêche Figure 4 : Manche résineux

II.2.2. Matériels de conservation . Alcool 70°C, piluliers : pour conserver les larves . Boite de collection, couche de coton : pour la conservation des insectes adultes . Cage à élevage : pour le transport des insectes vivant . Voile à moustiquaire

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MATERIELS ET METHODES

II.2.3. Matériels de l’analyse nutritionnelle . Eau bouillante, prise d’essai (échantillon) . Balance, bocaux, capsule . Etuve . Appareil d’extraction : soxhlet muni d’un ballon de 200 ml . Matras, . Minéralisateur, . Cartouche, . Evaporateur rotatif . Dessiccateur,

Photo 2: Matras Photo 3: Soxhlet Photo 4: Evaporateur rotatif

II.2.4. Produits chimiques

Acide sulfurique concentré

Acide borique 2%

Acide faible

Azote organique

Soude concentrée à 40%

Soude 0.1N

sulfate de cuivre CuSO4

Sulfate de Potassium K2 SO4

n-hexane

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MATERIELS ET METHODES

II.3. Matériels biologiques II.3.1. Plantes hôtes  Systématique (RABEARIMANANA N., 2004) Règne : VEGETAL Classe : DICOTYLEDONES Sous classe : ROSIDAE Ordre : FABALES (ou LEGUMINALES) Famille : FABACEAE (LEGUMINOSEAE) Sous-famille : PAPILIONACEAE Genre : Phaseolus Espèce : lunatus Nom vernaculaire : Pois de cap

LOMBA E. 2015 LOMBA E. 2015 2015

a : Canavalia rosea b: Phaseolus lunatus (Plante hôte sauvage) (Plante cultivée)

Photo 5 : Exemples des plantes hôtes (a,b)

Tableau 1 : Les plantes hôtes de Zanna madagascariensis

Famille Espèces Noms vernaculaires Phaseolus lunatus Pois de cap kabaro Plantes cultivées FABACEAE Phaseolus vulgaris Haricot tsaramaso (LEGUMINOSEAE) Vigna unguiculata Niebé Voanemba Vigna umbellata Ambérique Tsiasisa Plantes sauvages FABACEAE Canavalia sp Vahindalanana

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MATERIELS ET METHODES

 Caractéristiques générales des plantes hôtes

Les plantes hôtes cultivées sont saisonnières, elles sont cultivées au mois d’octobre- novembre, au bout d’une semaine elles donnent de bourgeons. Après quatre mois, elles fleurissent et donnent des minuscules gousses. Entre le mois d’avril et mai elles sont récoltées Le tableau 2 résume les caractéristiques générales des plantes légumineuses (plante hôte cultivée) et tout les plantes apparentées du Phaseolus lunatus.

Les plantes hôtes sauvages de l’espèce Canavalia rosea sont faciles à trouver. A Vohimana elle se trouve au bord du chemin de fer et à Vohibola au bord de la mer. Elles existent tout au long de l’année.

Tableau 2 : Caractéristiques générales des plantes hôtes cultivées (RABEARIMANANA N., 2004).

Type Plante annuelle Port Buissonnant, érigé, rampant, à croissance déterminée ou indéterminée atteignant 30 à 60 cm de hauteur.

Feuilles 3 folioles à pilosité faible ou nulle, de forme ovales, aiguës, en général entières et parfois lobées. Inflorescences En grappe axillaires avec un axe de 20-25 cm de longueur, les fleurs sont groupées par deux le long de cet axe. Fleurs De couleur blanche, jaunâtre, rose, violet ou bleu pâle.

Gousses Dressées par paire formant un V, non déhiscentes à parois brunes ou pourpres de forme cylindrique plus ou moins comprimées voire aplaties.

Graines 8-20 graines par gousses à tégument blanc ou blanc rosé ou brun ou rose, épais avec un hile entouré en noir ou en brun.

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MATERIELS ET METHODES

II.3.2. Zanna madagascariensis

 Systématique (www.-databases.org/flowpdf)

Règne : Classe : INSECTES (HEXAPODES) Sous-classe : PTERYGOTES Ordre : HEMIPTERES Famille : FULGORIDAE Sous Famille : ZANNINAE Genre : Zanna Espèce : madagascariensis (Signoret, 1860) Synonyme : madagascariensis (Signoret, 1860) Nom vernaculaire : Sakondry (larve) et Sampandrana (adulte)

 Caractère généraux et morphologie

Zanna madagascariensis est un insecte polyphage. Larve : La tête : Elle est prolongée par un museau de forme subrectangulaire de couleur marron orangé. Elle possède un rostre très pointu de type piqueur suceur (photo 6-c). Au repos, le rostre est appliqué contre le corps entre les hanches sur la face ventrale et dirigé vers l’arrière. Les antennes sont courtes composées de 3 articles de forme coudés, insérées latéralement, sous les yeux composés un peu saillants de couleur noire.

Le thorax : Les segments thoraciques sont inégalement développés et bien visibles de couleur marron orangé. Les ailes sont primitivement développées. La première et le deuxième segment présente une seule bande noire très épais. Le thorax présent une bande claire tout au long de l’axe. Les pattes sont de couleur rouge et noire qui se dispose l’une après l’autre, terminées par des griffes.

L’Abdomen : Il est composé de 7 segments, la face dorsale prend la couleur blanche composée d’une bande gras de couleur marron orangé { chaque segment. Elle est munie de deux à six pores séricigène qui servent à dégager les soies (photo 6-f). Le septième et dernier segment abdominal est réduit, de couleur blanche et arrondi composé de cellules serrées (photo 6-e) servant à produire de la soie en grande quantité.

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MATERIELS ET METHODES

Adulte : La couleur de la tête et du thorax devient marron tacheté de noir. Au repos, les ailes sont disposées en toît (photo 6-a). Les ailes couvrent entièrement l’abdomen. L’aile antérieure dépasse un peu l’aile postérieure. Les ailes postérieures sont pratiquement pliées sous les ailes antérieures texture uniforme de couleur noire. Tandis que les ailes antérieures présentent de couleur rouge marron { la base de l’aile et transparent pointillé noire au bord de l’aile (photo 6-b). L’abdomen est composé de 7 segments de couleur noire.

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MATERIELS ET METHODES

M a. ant

a. post

ex. ab LOMBA E. 2015

(b) adulte de Z . madagascariensis en vol, (M : Museau, a. ant : aile antérieure, a. (a) Adulte de Z . madagascariensis post : aile postérieure, ex. ab : extremité au repos, 3 cm de long abdominale)

LOMBA E. 2015

R

LOMBA E. 2015

(c) le rostre de Z. madagascariensis (d) larve de Z. madagascariensis 4 cm de long Face ventrale, R : Rostre

C

S LOMBA E. 2015 LOMBA E. 2015 LOMBA E. 2015 (e) Le dernier segment abdominal (f) Les larves présentes de la soie composé de cellules serrées S : Soie C : Cellule 16 Photo 6 : Zanna madagascariensis (a,b,c,d,e,f)

MATERIELS ET METHODES

 Etude des différents stades

L’étude des stades larvaires a été faite dans un champ de culture de Phaseolus lunatus (pois de cap) à Antananarivo. Il est clôturé par une voile à moustiquaire (Photo 7) pour pouvoir suivre le cycle de développement quotidiennement.

Voile à moustiquaire

Zanna madagascariensis { l’intérieure de la voile

Phaseolus lunatus

LOMBA E. 2015

Photo 7 : Elevage de Z. madagascariensis dans une cage

sur le champ de culture de Phaseolus lunatus

 Répartition du Zanna madagascariensis C’est un insecte endémique de Madagascar. Mais on peut le rencontrer également à travers plusieurs pays en Amérique centrale et du Sud, en Afrique, en Asie, en Inde (http://www.aegaweb.com/arquivos_entomoloxicos). A Madagascar, Zanna madagascariensis est répartie sur le long de la côte Est et Ouest (régions Atsinanana, Alaotra mangoro, Analanjorofo, Sava, Diana, Sofia, Boeny, Melaky) spécialement dans la zone rurale. On les rencontre aussi à Isalo parc national site rocheux au sud (http://www.aegaweb.com /arquivos entomoloxicos )

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MATERIELS ET METHODES

III. METHODES

III.1. Méthode d’enquête et identification de l’espèce Les enquêtes ont eu lieu au cours de nos visites sur terrain. Les questionnaires (ANNEXE 3) étaient préparés { l’avance afin d’obtenir des renseignements précis relatifs aux insectes comestibles présents dans la région. Les conversations furent surtout basées à partir de ces questionnaires qui sont réalisées porte à porte. Les insectes recensés sont ensuite identifiés au Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (PBZT), et aussi au Département d’Entomologie. L’élevage de quelques larves au laboratoire nous a permis de mieux connaitre l’espèce.

III.2. Choix de l’espèce étudié Zanna madagascariensis a été choisie à partir des données récoltées durant les enquêtes car cette espèce présente les caractères suivants: . Son type de développement : c’est un insecte hétérométabole paurométabole c’est { dire le mode de vie et le régime alimentaire des larves sont identiques aux imagos et ils vivent dans la même niche écologique. . Son cycle de vie court est plus approprié pour l’élevage . Son alimentation facile à trouver . Sa consommation : l’insecte a un goût le plus préféré dans la région. . Sa valeur nutritionnelle est hautement considérable par rapport aux autres insectes et aux autres aliments (tableau : 6, page 49).

III.3. Méthodologie de capture

Zanna madagascariensis : La capture s’effectue d’habitude dans la matinée lorsque la température est encore basse et les insectes moins actifs. La première étape nécessaire pour des collecteurs c’est de localiser la plante hôte où se trouve les larves et adultes. Puis on les attrape rapidement en approchant les deux mains l’un contre l’autre pour empêcher l’insecte de s’enfuir. Ceux qui sont capturés sont introduits dans une bouteille pour faciliter le transport. D’ habitude ce sont les femmes qui pratiquent cette capture mais quelquefois les enfants procèdent { la collecte par jeu. La durée de la collecte dépend de l’abondance des insectes, de la période et du nombre de Zanna madagascariensis récoltée. Autres insectes comestibles : Le mode de capture se distingue selon leur mode de vie : . Terricoles : Pour ceux qui vivent dans le sol, ils sont capturés { l’aide d’une bêche en retournant la terre. Ex : vers blancs 18

MATERIELS ET METHODES

. Arboricoles : Pour ceux qui vivent dans ou sur les arbres. - Dans les arbres morts ou vivants : ils nécessitent l’utilisation de hâches pour abattre les arbres, puis collecté un à un manuellement (larves de Cerambicidae). - Sur les arbres : collectés { l’aide d’un manche recouverte de résine { l’extrémité pour capturer un { un les insectes adultes qui se posent sur les troncs des arbres (Cicadidae et Melolonthidae). Leur abondance est liée à la présence de la pluie à la fin de la journée. . Floricoles : - Les adultes sont attirés par les fleurs de sa plante hôte et cela indique le lieu de capture qui se fait manuellement à la fin de la journée. - Pour les guêpes, un tissu enflammé ou un escargot vivant est placé proche du nid pour les faire fuir les adultes et on prend après ce nid. . Aquatiques : pour les larves et les adultes qui vivent dans l’eau (cours d’eau, étangs, mares). L’utilisation des matériels traditionnels fabriqués localement appelée « antovo » s’avère plus pratique pour les attraper.

III.4. Mode culinaire des insectes Les insectes sont consommables à différents stades de développement selon les espèces. Certains sont consommés à tous les stades de leur cycle de développement, les uns aux stades adultes (Cicadidae, Acrididae), les autres au stade larvaire seulement (Fulgoridae, Vespidae). Chaque personne a sa manière de qualifier les goûts des insectes, il y a celle qui le considère comme un aliment délicieux, alors que d’autres ne les apprécient guerre et n’arrive même pas { les avaler. Il y a plusieurs façons de préparer et cuire les insectes suivant les disponibilités des ingrédients et les éléments nécessaires. La population dans les sites d’études présente des modes culinaires simples et faciles : . Cas des larves : La préparation des toutes les larves est presque identique. Elles peuvent se faire de plusieurs façons : soit la cuisson { l’eau ou la friture { l’huile, soit ils sont cuisinées en laissant la graisse qui s’échappe du corps lors de la cuisson à chaud, et c’est { partir de celle-ci qu’on procède { la friture. Cas des larves des Coléoptères (Cerambicidae et Scarabeidae), les consommateurs doivent vider l’intestin de ces larves ou en les laissant une nuit dans une cuvette pour les laisser évacuer les boues de terre ou de bois de l’intestin avant de les préparer et de les cuire.

19

MATERIELS ET METHODES

. Cas des adultes : ils sont cuits et préparés la même façon que les larves après avoir retiré les pattes et les ailes.

III.5. Etude de l’impact de Zanna madagascariensis sur la plante hôte Cette étude a été réalisée pour évaluer l’infestation de l’insecte sur terrain. Pour cela nous avons installé une voile à moustiquaire autour de chaque parcelle sur terrain. Par la suite nous avons coupé puis disséquer la tige sur laquelle l’insecte s’alimente. Les champs d’étude ont été choisis selon les critères suivants : . Abondance des plantes hôte de pois de cap. . Présence de Zanna madagascariensis . Disponibilité du terrain de la plantation pour la réalisation de l’étude; . Champ de culture bien sécurisé pour éviter les problèmes causés par les animaux . Accessibilité des sites pour faciliter le suivi-évaluation

III.5.1. Utilisation d’une voile à moustiquaire Deux fokontany voisins par site et deux champs de culture par fokontany ont été sélectionnés comme champ d’étude. Chaque champ est divisé en quatre quadrants imaginaires (Figure 5).

Champ de Parcelle clôturé

culture Parcelle non clôturé

Quadrant

imaginaire

Figure 5: Terrain de l’échantillonnage dans le champ

Dans chaque quadrant, on a sélectionné deux parcelles d’un mètre carrée chacune: . L’un, clôturé par une voile à moustiquaire empêchant la pénétration de Zanna m. . L’autre, non clôturé indique la présence de Z. madagascariensis sur la plante hôte Ces dispositifs nous ont servi de comparer les rendements de ces plantes sans protection et avec protection. Le rendement a été compté par le nombre de graines par parcelle.

20

MATERIELS ET METHODES

III.5.2. Dissection de la tige infestée Couper longitudinalement la tige au niveau de la piqûre de Z. madagascariensis puis observer au microscope si celle-ci atteint la moelle.

III.6. Etude Phytopatologie Les plantes coupées sur terrain sont apportés au laboratoire du DPV puis examiné au microscope. . Couper les tiges l{ où se trouve l’endroit de la piqure; . Observer au microscope les rameaux après avoir été mis dans la boite de pétrie, puis dans une chambre climatisé à 25°C pendant 72h sous ultra-violet, pour voir s’il existe des microorganismes dépendant de la plante.

III.7. Analyse nutritionnelle de Zanna madagascariensis Parmi les insectes comestibles inventoriés Z. madagascariensis est la seule espèce analysé au laboratoire du CNRE. Une seule espèce de Z. madagascariensis seulement a été analysé. Les individus sont séchés au soleil après avoir été plongé dans de l’eau bouillante. Ces derniers sont répartis dans des bocaux pour servir aux différentes analyses : dosage des protéines, de la matière grasse et matière énergétique.

III.7.1. Détermination de la teneur en protéine Les protéines sont constituées par l’association d’un grand nombre d’acides aminés. La méthode utilisée est celle de Kjeldahl (ANDRIAMAMONJY N., 2000)

 Principe Par minéralisation { l’aide d’acide sulfurique concentrée { chaud, en présence de catalyseur, l’azote organique est transformé en azote minéral sous forme ammoniacal. L’action de la soude concentrée en excès provoque la formation d’ammoniac qui est distillée par entraînement { la vapeur et récupéré dans un acide faible et titré par l’acide sulfurique.

 Mode opératoire 5g de Z. madagascariensis, 0.9g de catalyseur (sulfate de cuivre CuSO4 et Sulfate de Potassium K2 SO4), 15ml d’acide sulfurique concentré sont introduits dans le matras (Photo 2). Lancer la minéralisation qui dure 3h dans le minéralisateur à 140°C jusqu’{ obtention d’une solution limpide de couleur bleu verdâtre. Après refroidissement, le minéralisât est distillé en présence de soude 40% afin de libérer l’ammoniac qui est recueilli par l’acide borique 2%, titré par une solution de soude 0.1 N jusqu’{ la coloration rose rouge. 21

MATERIELS ET METHODES

Le pourcentage des protéines de l’échantillon est obtenu selon la relation suivante

0.875 x T

P % = x 100

M

P % : Protéine

T : normalité de l’acide sulfurique utilisée pour la titration

M : masse en gramme de l’échantillon 0.875 : valeur constante des produits solide

III.7.2. Détermination de la teneur en lipide  Principe Il s’agit d’une extraction sous vide de la matière grasse { l’aide d’un appareil soxhlet (photo 3) en utilisant comme solvant le n-hexane (WOLFF et al., 1981).

 Mode opératoire Les matières grasses sont extraites par l’hexane dans un appareil soxhlet. La prise d’essai (échantillon) 5 g est introduite dans la cartouche bouchée de coton. On verse dans le ballon la quantité nécessaire d’hexane. Le tout est placé sur le bain { chauffage électrique à 80°C. Après 12 heures d’extraction, la préparation est concentrée, par évaporation sous vide puis mise { l’étuve { 105°C, les dernières traces de solvant sont éliminées. Ensuite on laisse sécher et refroidir dans le dessiccateur. Le pourcentage en matière grasse:

m 2 - m 1 L % = x 100

mo

L% : teneur en lipides en gramme pour cent gramme de matière sèches mo : masse en gramme de l’échantillon m1 : masse en gramme du ballon vide m2 : masse en gramme du ballon et de la matière grasse après l’extraction.

III.7.3. Détermination de la teneur en eau et matière sèche

5 grammes de Zanna madagascariensis broyé sont mis dans une capsule séchée, après 4 heures d’étuvage { 103°C, le tout est refroidi dans un dessiccateur puis pesé. . La teneur en eau exprimée en pourcentage par rapport { la masse de l’échantillon est la suivante 22

MATERIELS ET METHODES

(m1 – m2) x 100 H % = m1- m0

H% : Humidité ou teneur en eau pour 100g de l’échantillon mo : masse en g de la capsule vide et séchée m1 : masse en g de la capsule avec l’échantillon avant dessiccation m2 : masse en g de la capsule avec l’échantillon après dessiccation

. La teneur en matière sèche (MS%) est M.S = 100% - H%

M.S = 100% - H%

III.7.4. Détermination de la teneur en glucide

 Principe

Connaissant les teneurs respectives en protéines, en lipides et en cendres brutes, la teneur en glucides est déduite par différence (RABEARIMANANA N., 2004) selon la formule :

G % = 100 - (P % + L % + C %)

G % : teneur en glucide P % : teneur en protéine brute L % : teneur en lipide C % : teneur en cendre brute

III.7.5. Détermination de la valeur énergétique

La valeur énergétique (VE) exprimée en kcal d’un aliment est obtenue selon la méthode de GRIENFIELD et SOUTHGATE en utilisant les indices d’ATWATER (4 kcals pour 1g de glucide, 9 kcals pour 1 g de lipide et 4 kcals pour 1 g de protéine) pour les nutriments combustibles. La valeur énergétique globale d’un aliment, exprimée en kcal pour cent grammes de matière sèche est donnée par la relation suivante :

VE = (4 x G) + (9 x L) + (4 x P)

23

MATERIELS ET METHODES

III.8. Analyses statistiques

 Le logiciel statistique SPSS Statistics 21.0 a été utilisé pour analyser les données. Le test U de MANN-WHITNEY a été employé pour déterminer s’il existe une différence entre le nombre de proportion des insectes comestibles recensé à VHM par rapport à VHB. La valeur p nous a permis de justifier s’il y a ou pas de différence significatif entre les deux sites.

. Posons H0 l’hypothèse nulle : Il n’y a pas de différence significative entre le nombre de proportion des insectes comestibles à Vohimana par rapport à Vohibola.

. Notons H1 l’hypothèse alternative, c'est-à-dire, il y a une différence significative entre le nombre de proportion des insectes comestibles à Vohimana par rapport à Vohibola.  Nous voulons connaître s’il y a une différence entre le nombre de graine sur la parcelle non clôturée (présence de Zanna madagascariensis) et le nombre de graine sur la parcelle clôturée (absence de Zanna madagascariensis). Le test U de MANN-WHITNEY nous permet de savoir si le nombre de graine sur la parcelle clôturée et non clôturée est normal ou non normal. . Si la valeur de p est inferieur à 0.05 il y a une différence de nombre de graine sur la parcelle clôturée et non clôturée . Si la valeur de p est supérieure { 0.05 il n’y a pas de différence de nombre de graine sur la parcelle clôturée et non clôturée  Le Test de Kruskal-Wallis est un moyen de connaitre la variance de nombre de graine sur la parcelle clôturée et non clôturée.

24

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS

IV.1.Résultats des enquêtes

Lors des enquêtes, le comportement de ces personnes se résume comme suit : o Il y a ceux qui éprouvent seulement de la honte ou de la gêne. Dans ce cas les informations sont incertaines et douteuses. o Les uns demandent une récompense avant de répondre. o Les autres se renseignent sur l’utilité de l’enquête avant d’entamer l’entretien.

IV.1.1. Insectes préférés

Zanna madagascariensis est l’insecte le plus préféré de la population locale avec 30%, ensuite la larve de Rhynchophorus 23%, la larve des cerambicidés 13%, Lixus bituberosus 12%, Yanga sp 10%, Encya 9%, et Polistes 3% (figure 6). La préférence est classée par leur goût et la facilitation de l’accessibilité de capture. Ils existent d’autres insectes qui ne sont pas cités parce que la population ne procède pas la capture spéciale de ces insectes. Ils sont seulement rencontrés et capturés involontairement au cours des activités quotidiennes en utilisant une sorte de nasse pour ramasser les petits poissons.

fanenitra (guêpe) voangory sakondry Zanna madagascariensis 3% (Hanneton)

9% olipohy Rhynchophorus

andraitra Leontiprionus rudis (cerambi Batocera rufomaculata cides) Hoplidosterus spinipennis sakondry ampandy

30% (cigale) Leontiprionus rudis 10% Stellognatha maculata

voanosy(cur voanosy Lixus bituberosus culionides) (curculionides) 12% ampandy Yanga sp. (Cigale)

andraitra voangory Encya sp. (Hanneton) (cerambicid olipohy es) fanenitra Polistes (Guêpe) 23% 13%

Figure 6: Les insectes préférés (noms vernaculaires)

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

. Zanna madagascariensis est le plus préféré, parce qu’en plus de son goût sa plante hôte est l’un des plantes cultivée et cela facilite l’accessibilité de la capture lors de l’entretien et la visite du champ de culture. En plus cet insecte peut être trouvé presque toute l’année. Le taux élevé de préférence de Zanna madagascariensis est l’un des critères de choix de l’espèce étudié et ce qui nous rend { la réalisation de la filière plus tard. . Rhynchophorus sp et les cérambycides (Leontiprionus rudi, Batocera rufomaculata, Hoplidosterus spinipennis, Leontiprionus rudis et Stellognatha maculata) présentent des taux de préférence respectifs de 23%. La population les capture lors de la recherche de bois de chauffage, disponibles tout au long de l’année. . Yanga sp. (ampandy) et Encya sp. (voangory) ont une valeur respective 10% et 9%. Ils n’ont pas besoin de les chercher ailleurs, seulement sur la plante hôte qui se trouve au village pendant la période favorable de ces insectes . Polistes (guêpe) est le moins apprécié seulement 2 % ce n’est pas { cause de leur goût mais par la difficulté de la capture. Seulement les enfants qui y participent suite à leur jeu.

IV.1.2. Variation de l’abondance de Z. madagascariensis au cours de l’année

La présence de Z. madagascariensis varie au cours de l’année selon leur habitat, leur plante hôte et leur phénologie. La période de la récolte et de consommation de ces insectes ont souvent lieu durant la saison des pluies. La disponibilité des ressources d’une année { l’autre peuvent varier suivant le climat. L’existence de Z. madagascariensis dépend aussi du cycle de développement de la plante. Z. madagascariensis se trouve sur la plante hôte sauvage durant toute l’année, par contre sur la plante cultivée au cours du mois d’avril et mai.

Les données obtenues lors de l’enquête, concernant l’existence de Z. madagascariensis dans un terrain de culture, nous a permis d’établir la courbe de variation de la population d’insecte au cours de l’année (Figure 7). Cette courbe désigne le nombre moyen d’individu au stade 5 dans un mettre carré au cours de l’année sur la plante cultivée (Phaséolus lunatus) et sur la plante sauvage (Canavalia rosea).

Sur la plante cultivée, la courbe est au niveau zéro au mois de janvier, on ne trouve aucun Z. madagascariensis, la plante fleurit et donne encore des jeunes gousses. De janvier à mai la courbe augmente : le nombre d’individu augmente jusqu’{ 9, ce qui

26

RESULTATS ET INTERPRETATIONS indique que les adultes commencent à pondre sur la plante cultivé et le nombre de Z. madagascariensis augmente brusquement. Sur la plante sauvage la pente est faible jusqu’au mois de Mai parce qu’il y a un déplacement des insectes adultes vers la plante cultivée. Ente le mois de mai et juin il existe une déclinaison brusque de la courbe le nombre d’individu diminue de 9 { 0 sur la plante cultivée tandis que sur la plante sauvage, on observe une forte augmentation de la courbe. La déclinaison de la courbe indique la diminution de nombre de Z. madagascariensis puisque la plante se fane et les insectes adultes rejoignent la plante hôte sauvage et c’est la raison de l’accroissement de nombre de Z. madagascariensis sur la plante sauvage.

12

10

8 Plante cultivée 6 (Phaseolus lunatus) Plante sauvage 4 (Canavalia rosea)

un mètre un carré 2

0 Nombre moyend'individu dans J F M A M J J A S O N D

Figure 7 : Courbe de variation de Zanna madagascariensis en 2013

L’existence de Z. madagascariensis sur la plante sauvage continue jusqu’{ août, { partir du mois d’août la courbe décroît, et le nombre de Z. madagascariensis est inferieur à 2 individus au mois de novembre à février surtout à cause de la présence de la pluie.

Sur la plante cultivée, à partir du mois de juillet au janvier, on ne voit aucun insecte sur le reste de la plante cultivée puisqu’elle se fane, la courbe est au niveau zéro. Tous les insectes adultes rejoignent les plantes sauvages. Cette dernière résiste toute l’année, par contre le nombre d’individu décline entre le mois d’octobre et janvier. Ces deux types de plantes indiquent la localisation et l’abondance de Z. madagascariensis durant toute l’année. Un mettre carré

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RESULTATS ET INTERPRETATIONS

IV.2. Caractère de la population de Zanna madagascariensis IV.2.1. Abondance des insectes comestibles suivant le type de localité D’‘après l’analyse statistique, sur le cas des insectes recensés à VHM et à VHB la valeur de P = 0.455. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de différence significative entre le nombre de proportion des insectes comestibles qui se trouve à Vohimana par rapport à Vohibola. C’est { dire même si les deux sites se trouvent dans deux régions différentes le pourcentage des insectes comestibles est le même.

IV.2.2. Cycle biologique de Zanna madagascariensis Les adultes peuvent vivre dans différents endroits selon la période de l’année et la disponibilité de la plante hôte. Au total le cycle de développement dure entre 70 à 100 jours (figure 8).

Larves : Le nombre de stades larvaires est égal à 5. La durée des inter-mues des différentes stades sont à peu près la même, entre 7 à 15 jours. Stade 1 : Au première stade larvaire, toute le corps est en noir grisâtre, la longueur totale du corps est de 0,6 cm, ils sont déjà très actifs et fragiles. Stade 2 à 5 : Du deuxième au cinquième stade, ils se ressemblent morphologiquement et se différencient par leurs tailles. A Antananarivo au mois de Février à Juin sur une plante de pois de cap, la durée du stade larvaire du 1er au 5 ème stade est de 38 à 60 jours dans une cage d’élevage en plein air. On peut le rencontrer toute l’année en raison de la disponibilité des aliments et des climats qui peuvent influer sur la fécondité et la croissance des insectes. Le dernier stade larvaire atteint une taille de 35 mm de long (photo 9). Chaque segment présente deux à quatre pores séricigènes qui sont capables d’évacuer la soie qui est visible { l’œil nu (photo 8), selon les dires cette soie peut rendre la cécité. La soie a un rôle protecteur face aux différents prédateurs. Au cours de l’élevage, aucune larve n’est meurt. Les larves changent de tige au moins deux fois. Elles vivent en groupe qui peuvent atteindre six à vingt individus de stade différents dans un même groupe. Elle est capable de sauter jusqu’{ un mètre de distance.

Adultes : les adultes se ressemblent morphologiquement du point de vue taille le mâle est légèrement plus petit que la femelle. La femelle peut vivre jusqu’{ 20 jours tandis que le mâle 40 jours en absence du prédateur. Dans une cage les adultes sont attaqués par les fourmis. Ils s’accouplent pendant la journée, sur terrain ils font un vol nuptial. Puis ils se posent sur n’importe quelle plante pendant quelques minutes, et ils 28

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

reviennent toujours sur leur plante hôte habituelle. Les femelles pondent sur la tige de son hôte, elles préfèrent déposer leurs œufs { l’endroit où se trouve le reste de la soie blanche sur la tige (photo 8), visible seulement au microscope. Les œufs sont disposés en groupe de 20 { 30 œufs, de couleur grisâtre, de forme arrondie. Ils éclosent

régulièrement de 10 à 15 jours après la ponte dans une cage.

5ème mue ADULTE Accouplement

10 à 15 jrs 10 à 15 jrs

LARVE ŒUF

STADE 5

4ème mue

7 à 12 jrs 10 à 15 jrs

LARVE LARVE STADE 4 STADE 1

2ème mue 3ème mue 1er mue LARVE 7 à 10 jrs LARVE 7 à 12 jrs STADE 3 STADE 2 7 à 10 jrs

Figure 8 : Cycle biologique de Zanna madagascariensis (Source : auteur)

LOMBA E. 2015

- - -

S

LOMBA E. 2015 LOMBA E. 2015

Photo 8 : Œufs inséré { l’intérieur de la Photo 9: Larve recouverte de la soie blanche sur la tige soie blanche (S : Soie) Longueur de la larve 3.5 cm 29

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

IV.3. Insectes comestibles IV.3.1. Insectes comestibles inventoriés dans les zones d’études Les données récoltées durant les inventaires à Vohimana et à Vohibola sont au nombre de 23 espèces composées de 6 ordres de Coléoptères (Buprestidae, Cerambycidae, Curculionidae, Dytiscidae, Melolonthidae, Dynastidae, Scarabaeidae), Hyménoptères (Vespidae), Hémiptères (Cicadidae, Fulgoridae), Orthoptères (Acrididae), Lepidoptères (Sphingidae) et Odonates (Libellulidae). Dont 4 espèces présentent à Vohimana , 4 espèces à Vohibola et 14 espèces qui se trouvent à la fois dans les deux sites (Vohimana & Vohibola). Il est probable qu’il y a d’autres espèces sans être répertoriés. Parmi eux, les plus abondamment consommés sont les Coléoptères, et les Hémiptères, et viennent ensuite les Hyménoptères puis les orthoptères et enfin les Odonates et les Lépidoptères (figure 9).

6

5 4 3 2 Vohimana 1

0 Vohibola Nombredel'espèces consomés

Ordre des insectes

Figure 9: Abondance de l’espèce d’insectes comestibles inventoriés dans chaque site

Les espèces collectées sont présentées au tableau 3 ci-dessous qui renferme les informations suivantes : - Noms scientifiques et vernaculaires - Sites de localisation - Stades consommés - Quelques descriptions et biologie - Photos et illustrations La phénologie et les plantes hôtes de chaque espèce sont mentionnées dans les annexes 6 et 7. Le mode de capture de chaque espèce est à la page 17.

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RESULTATS ET INTERPRETATION Tableau 3 : Les insectes comestibles inventoriés dans les zones d’études

Noms scientifiques Stades consommés, description et biologie Illustration et vernaculaires

O : COLEOPTERES - Stades consommés : adulte F : BUPRESTIDAE sp : Polybothris auropicta - Ne sont pas très connus par la population (Laporte & Gory, 1836) L’adulte est très aplati - nom vernaculaire: - La tête est réduite Tsafoafo - Un corps noir, large est pointillé de couleur jaune Polybothris auropicta (VHM) - La face dorsale est visiblement striée 2cm de long

O : COLEOPTERES - Stades consommés : tous les stades de développement F : CERAMBYCIDAE Ss F : LAMIINAE Sp. :Batocera - Coléoptère longicorne mesure environ 5,5 cm de longueur en rufomaculata moyenne ou même plus ; (DeGeer, 1775) Batocera rufomaculata - Les insectes adultes s'attaquent aux feuilles des arbres fruitiers, de 5,5 cm de long noms vernaculaires: préférence au niveau des nervures principales, aux boutons floraux

larve: Andraitra et la jeune écorce. nymphe : Soherina - La larve se nourrit des parties ligneuses de l'arbre, le tronc, les adulte : Tsiakangakanga, grosses branches, elle creuse des galeries sous l'écorce, ce qui Fagnety rafia provoque un affaiblissement général de l'arbre, et le dessèchement des parties ligneuses. L'arbre ainsi attaqué ne produit pratiquement (VHB) plus de fruits, et parfois meurt.

Larve 4,5 cm de long

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : COLEOPTERES - Stades consommés : tous les stades de développement (larve, F : CERAMBYCIDAE Ss. F : PRIONINAE nymphe et adulte). Les larves sont disponibles tout au long de l’année et les adultes ne se trouvent qu’en période de pluie. Sp. 1 : Hoplidosterus spinipennis (Gilmour, 1962) - Les larves sont phytophages. Elles sont apodes, molles, blanches, Sp. 2 : Leontiprionus charnues et microcéphales. Le déplacement ce fait par reptation. La Hoplidosterus Leontiprionus rudis tête de la larve est sclérifiée de couleur noir ou marron ; (Fairmaire, 1868) spinipennis rudis 4 cm - Chez les nymphes les ébauches alaires, les pattes sont repliées en 3,5 cm noms vernaculaires: avant. Les antennes, très longues, sont enroulées en spirale. larve: Andraitra - Les adultes sont crépusculaires. Corps de couleur marron ou noir nymphe : Soherina de longueur entre 35 et 40 mm. Les antennes des mâles sont plus adulte : Voanatandroka Voatandroka longues que le corps. - Les larves et les nymphes de deux espèces se ressemblent (VHM & VHB) morphologiquement. Elles vivent sous les écorces de divers arbres. - Au cours de leur développement les larves aménagent une sorte de

berceau et y restent jusqu’{ leur nymphose. Nymphe 5,5 cm Larve 5 cm - La présence des larves dans le tronc d’arbre est détectée par un trou fermé { l’aide des débris de végétaux que l’insecte a confectionné. Chaque trou d’arbres renferme son hôte respectif.

Trou de localisation Trou bouchonné des larves. par l’insecte

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : COLEOPTERES - Stades consommés : tous les stades de développement. Les larves F : CERAMBYCIDAE sont disponibles tout au long de l’année et les adultes en période de Ss F: CERAMBYCINAE Sp. : Stellognatha pluie. maculata -La larve est généralement blanche, charnue, apode, molle et (Boisduval, 1835) microcéphale. Le déplacement se fait par reptation. Les larves sont xylophages. noms vernaculaires: - Les adultes se nourrissent d'éléments végétaux, comme le pollen, ou larve: andraitra Stellognatha Larve 4 cm nymphe : Soherina parfois des débris de bois. Le thorax et l’aile antérieur sont noir maculata de long adulte : Tsiakangakanga tacheté de couleur blanc. La longueur des antennes dépasse celle du 2,5 cm de long corps, particulièrement chez les mâles. (VHB) - Stades consommés : tous les stades de développement. La larve est O : COLEOPTERES très appréciée par la population locale. F : CURCULIONIDAE sp. : Lixus bituberosus - - Les œufs sont pondus sous l’écorce de la tige, une fois incubés, les noms vernaculaires: larves gagnent la partie centrale et se nourrissent des éléments larve: Andraitra nutritifs de la plante. nymphe : Soherina - L’existence de la larve dans le tronc d’arbre est détectée par la adulte : Voanosy, présence d’un petit trou observé { l’extérieur de la tige. Les Voagnadrodragna Adulte 3cm de Trou de localisation nymphes sont presque immobiles. long de la larve (VHM) - L’adulte gagne les jeunes feuilles pour se nourrir, les Curculionidae se reconnaissent facilement, par leur tête prolongée en un rostre plus ou moins long. Le rostre sert à percer des trous dans les tiges des végétaux pour y placer les œufs. Ils se nourrissent de végétaux donc ils sont herbivores.

Larve 2,8 cm de long

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RESULTATS ET INTERPRETATION

- Stades consommés : tous les stades de développement. La larve est O: COLEOPTERES présente entre le mois de mai et juillet, l’adulte au mois d’août. F : CURCULIONIDAE SsF: - Le Rhynchophorus sp adulte est un grand charançon brun-rouge, RHYNCHOPHORINAE avec un long rostre incurvé. La tête et le rostre représentent 1/3 de Sp.: Rhynchophorus sp. (Herbst, 1795) la longueur du corps. Le thorax présente des points noirs. - Les larves sont brun-jaune, apodes, charnues, molles et ont une noms vernaculaires: partie céphalique brun foncé. Les mandibules sont fortement Larve 3,5 cm de long Français : charançon développées. Elles se déplacent par reptation. Malagasy : - larve: Olipohy (VHM) - L’insecte est connu par les dommages considérables apportés aux - larve: Andraitra (VHB) nombreuses variétés de palmiers entraînant la mortalité des arbres - nymphe: Soherina les plus attaqués. Les larves sont vendues sur le marché de - adulte: Voanatandroka Beforona à 3 mille ariary le kapoaka. Elles peuvent être présentes et

récoltées 6 mois après l’abattage du palmier (VHM & VHB) Adulte 3,5 cm de long

- Stade consommé : adulte, disponible pendant la période de pluie. O: COLEOPTERES - Il est peu abondant et donc très peu consommé. Sp F : DYTISCOIDEA F : DYTISCIDAE Sp: Cybister cinctus - Ce sont des insectes aquatiques tant { l’état larvaire qu’{ l’état (Scharp, 1882) adulte, les adultes peuvent voler la nuit d’une mare { l’autre. noms vernaculaires: - Ils sont férocement carnassiers, et détruisent, les petits poissons. Voantsokovoka, - Les dytiques ne peuvent pas respirer dans l’eau. Ils remontent Tsokovoka périodiquement { la surface pour renouveler leur provision d’air.

(VHB) - Les adultes sont de couleur noir, avec une bordure marron de part Adulte, 4 cm de long et d’autre de leurs corps. 4 cm de long

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : COLEOPTERES - Stades consommés : adulte, disponible de décembre à janvier Sp. F: SCARABAEOÏDEA F: MELOLONTHIDAE sp 1: Encya brevispina ( Fairmaire, 1896) - Les quantités consommées dépendent de l’abondance des insectes. En période d’abondance, l’insecte peut accompagner le riz (mets). sp 2 :Encya - La morphologie des adultes diffère selon les espèces. strigiscutata - Morphologiquement, tous les vers blancs des Scarabaeoïdea se E. commersoni E. strigiscutata sp 3 :Encya ressemblent ; les larves des Melolonthidae se distinguent par leurs 3,5 cm de long 2,75 cm de long commersoni déplacements un peu courbé. (Olivier, 1789) - Les adultes des Melolonthidae s’envolent au crépuscule, noms vernaculaires: s’accouplent et s’alimentent pendant la nuit. Ils consomment les

Voagory, feuillages des plantes (arbres et arbustes), puis se réenfouissent à Voangaratra, l’aube sous la litière. Voangoribe, - Les larves consomment des matières végétales en décomposition et Hanneton le système racinaire des cultures. Ces attaques peuvent se produire (VHB & VHM) aussi bien au stade jeune et/ou âgé de la culture provoquant la mort de la plante.

E. brevispina 3,5 cm de long

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RESULTATS ET INTERPRETATION

Stades consommés : tous les stades de développement. O : COLEOPTERES Surtout disponible période de pluie entre le mois d’octobre et Sp.F : SCARABAEOÏDEA F : DYNASTIDAE décembre

Sp1 : Lonchotus latus - Ils se trouvent à de 20 à 30 cm de profondeur pour les extraire. Ils (Arrow, 1911) peuvent se trouver dans l’humus de feuilles de longoza et

d’Eucalyptus à Vohibola ( Andranokoditra & Tampina) et à Vohimana (route d’Ambavaniasy). O : COLEOPTERES - On laisse évacuer les boues de terre ou de bois { l’intérieur de la Sp1 : Lonchotus latus Sp.F : SCARABAEOÏDEA larve avant de les faire cuire. F : SCARABAEIDAE 2,5 cm de long - Les larves vivent dans les substances en décomposition, le compost, la vermoulure de vieux arbres, dans la terre des couches, le tan, la Sp2:Oryctes rhinoceros sciure aussi, et souvent en terre où elles coupent les racines des plantes et dévastent les cultures et les prairies. noms vernaculaires: larve : Andraitra - le bois carié serait nettement plus nutritif que le terreau, mais ce nymphe : Soherina dernier matériau est néanmoins très souvent apprécié. adulte : Voatandroka - Les Oryctes présentent un dimorphisme sexuel, le mâle arborant Voanatandroka , une corne céphalique recourbée en arrière d'où le nom de

(VHM & VHB) "rhinocéros" donné { l'espèce mais la femelle n’en possède pas. Sp2 : Mâle de l’Oryctes, 6 cm de long

- Les Lonchotus (adulte et larve) sont beaucoup plus petit que celle de l’Oryctes

Larve d'Oryctes, 8 cm de long

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RESULTATS ET INTERPRETATION

- Stades consommés : larve et nymphe, disponible surtout au mois de O : HYMENOPTERES décembre à mars F : VESPIDAE Sp: Polistes olivaceus - Au début, la reine construit d’abord le nid. Pendant sa courte vie, elle pond un maximum d’œufs. (DeGeer, 1773) - La durée de l’éclosion de l’œuf jusqu’{ la nymphose est d’une noms vernaculaires: semaine et l’adulte apparaît sous forme de guêpe stériles. En effet Guêpe papetière de son vivant, la reine produit des sécrétions hormonales qui Fanenitra transmises dans la nourriture des larves, empêcheront le Polistes olivaceus sur son nid

développement normal de leur appareil génital et donne (1,5 cm de long) (VHM & VHB) uniquement des ouvrières. - Ces ouvrières vont participer { l’accroissement du nid et à la nourriture de la colonie tandis que la reine va rester au nid et se concentrer sur la production d’œufs. - A la fin de l’été la reine meurt, ce qui permet aux derniers œufs qu’elle a pondus de donner des larves qui vont se développer normalement pour donner des adultes sexués. - Très rapidement ces guêpes s’accouplent. Les mâles meurent dans les heures qui suivent l’accouplement. Les futures reines, fécondées Larve en blanc dans l’alvéole pour toute leur vie, quittent le nid maternel pour aller se cacher pendant la saison sèche et fraîche. Lorsque le temps se réchauffe à - Les Polistes sont très commercialisés nouveau, les nouvelles reines construisent de nouveaux nids ; dans les restaurants créoles de la - Les guêpes vont chercher sur les plantes des chenilles de papillons grande ville de Tamatave et de nombreux autres insectes, elles les transforment en boulettes (Voir la page 52). qu’elles ramènent au nid pour nourrir les larves. Elles transportent - sur terrain les enfants les mangent aussi des gouttes d'eau, de nectar et du pollen. crues. Les larves sont riches en protéines et en vitamine D.

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : HEMIPTERES - Stades consommés : adulte, disponible au mois de janvier et février F : CICADIDAE

Sp1 :Yanga grandidieri - La larve vit dans le sol et se nourrit des racines des végétaux. Sp2 :Yanga pulverea - Les adultes se nourrissent de la sève d’arbres ou d’arbustes, qu’elles prélèvent { l’aide de leur rostre situé sous la tête. Leur Sp 3 : Malagasia régime alimentaire est phytophage aperta - Chaque espèce émet des chants particuliers qui diffèrent de noms vernaculaires: celui des autres espèces. Certaines cigales chantent au milieu Y. grandidieri Y. pulverea - Ampandy du jour, d’autre commencent au coucher du soleil. - Jorery ou (MONSARRAT A., 1971). - Pinjy - Riche en protéines, cet insecte est une friandise, consommé à - Cigale l’état adulte. (VHB & VHM) - Les adultes sont cuisinés après avoir enlevé les ailes et les pattes

M. aperta

1carreau représente 0,5 cm

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : HEMIPTERES - Stades consommés : larve du dernier stade larvaire, disponible au F : FULGORIDAE mois de mai et juin, sur la plante légumineuse pois de cap Ss F : Zanninae (Phaseolus lunatus) et la plante apparenté. Sp. : Zanna madagascariensis (Signoret, 1860) - Consommation des larves, riche en protéines. Cet insecte est une

friandise pour toute la famille, consomme bouilli ou grillé. Il peut noms vernaculaires : larve : Sakondry provoquer des allergies en les mangeant cru. adulte : Sampandrana - A Vohibola, lors de notre passage au mois de novembre et février, Zanna madagascariensis se trouvent sur la tige de Canavalia sp. et (VHB & VHM) Canavalia rose. (Fabaceae). Ces plantes se localisent au bord de la Larve de Z. Les larves de Z.

mer à Vohibola et au bord du chemin de fer à 3 km { l’Est du Relais madagascariensis madagascariensis 3,5 cm en groupe sur sa du Relais à Vohimana. plante hôte - Les Zanna madagascariensis sont très nombreux au mois de mai et juin. - Les larves présentent des pores séricigènes qui servent à dégager les soies. Cette poudre blanche peut donner la cécité selon le doyen du village. - La larve et l’adulte sont capables de sauter. Habituellement les adultes ne restent pas sur l’endroit où ils ont passé leur développement larvaire - A Vohibola, Z. madagascariensis semble être présente toute l’année sur les plantes hôtes sauvages appelées Canavalia rosea mais cette Adulte de Z . madagascariensis, affirmation n’est pas toujours valable cela dépend du climat. 3 cm de long - Les larves vivent en groupe ce qui facilite la capture - Leur nom vernaculaire est différent { l’état larvaire et adulte.

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : ORTHOPTERES - Stades consommés : adulte, disponible toute au long de F : ACRIDIDAE Sp. 1 : Chromacrida l’année, surtout pendant la saison de pluie. ramadae (Saussure, 1899) noms vernaculaire : - Ils sont phytophages qui provoquent des dégâts considérables ampanga, valala aux cultures dans presque toutes les régions chaude. on ne le Chromacrida radamae

trouve pas beaucoup { l’Est de Madagascar par rapport au Sud. Sp 2: Nomadacris - La consommation des acridiens est bien moins courante septemfasciata (Serville, 1838) qu’avant dans le site d’étude. En 1995, les invasions étaient encore intenses et apportaient de grandes quantités de noms vernaculaires : l’insecte. Aujourd’hui, les pesticides de lutte contre les ampanga, Antsikeba invasions ont réduit les populations, ce qui les fait un aliment valala mena elatra Français : Criquet plus rare et moins sain (BARCIS F., 2009). Ces insectes difficiles nomade, criquet à attraper sont disponibles aux mois janvier et février. rouge - Ils sont riches en protéines. Pycnocrania grandidieri - Les acridiens sont consommés par les enfants à la suite de leur Sp3 : Pycnocrania grandidieri jeu à Vohimana, par contre à Vohibola la population ne les (Saussure, 1899) mange pas. noms vernaculaires : Français : sauterelles de la bande à ailes

(VHM) Nomadacris septemfasciata

7 cm de long

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : LEPIDOPTERES Stade consommé : adulte, disponible au mois de mai jusqu’en octobre F : SPHINGIDAE Ss F : SPHINGINAE Sp : Acherontia atropos - L’adulte est un grand papillon de nuit. (Linnaeus, 1758) - Son corps mesure environ 6 cm pour une taille moyenne de

Noms vernaculaires : 10 cm. c'est un papillon au corps massif fusiforme, aux Français : antennes plumeuses et aux ailes repliées à plat en "toit". Le Sphinx tête de mort corps est recouvert de poils de couleur noir et jaune.

- Ce papillon est capable de produire un cri lorsqu'il est dérangé, Anglais : Death's excité ou stressé. Le cri peut être audible jusqu'à une Head, Hawk-moth Acherontia atropos quarantaine de mètres. 6 cm de long Malagasy : - Le sphinx tête de mort est extrêmement friand de miel. Il

- Samoïna (VHM) détecte la ruche et pénètre à l'intérieur par le trou d'envol. Bien - Lailay (VHM) - Savognovogno (VHB) protégé par son pelage et ses écailles, insensible au venin, il est capable, de vrombir ses ailes, de se débarrasser des abeilles qui (VHM & VHB) défendent leur ruche. Le papillon qui entre dans les ruches pour se gaver de miel, a souvent des difficultés pour ressortir et pond ses œufs dans la ruche. - La chenille est assez polyphage et s’attaque { la pomme de terre

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RESULTATS ET INTERPRETATION

O : ODONATES Stades consommés : larve, disponible toute l’année F : LIBELLULIDAE sp : Anax sp (Decary 1937) . - Larves sont trapues, large et long, de couleur marron noir. Le

Noms vernaculaires : plus souvent camouflé dans les tons de brun ou vert Français : Libellule - Les larves émergent généralement la nuit en rampant sur la Malagasy : végétation à proximité. Larve d’Anax sp larve : Angidin-drano - Les habitants sont conscients de leur devenir en libellule qu’ils 3,6 cm de long Adulte: Angidina nomment « angidina ».

(VHB) - Elles sont collectées avec les petits poissons ou crevettes pendant la pêche dans les rizières, les rivières et leurs pattes sont enlevées avant la cuisson. On peut en manger 5 à 10 individus par jour. Elles sont peu abondantes et donc très peu consommées et ne sont pas très appréciées par la population. - Larves de libellule se trouvent dans l'eau douce, dans les marais, les rizières, et dans les étangs - Les libellules sont connues pour leur beauté extraordinaire et leur coloration vive. Anax sp adulte

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

IV.3.2. Insectes comestibles à Madagascar

La consommation des insectes à Madagascar est très diversifiée (abondance d’insectes comestibles) chaque région à sa préférence entomophagique.

Le tableau 4 ci-après indique le résumé des insectes consommés à Madagascar, classées par ordres et familles dont au total 30 espèces et peut être même plus sans être consulté. Ces insectes appartiennent à 19 familles différentes, composé de 6 Ordres dont : Coléoptères (Carabidae, Cicindelidae, Curculionidae, Dytiscidae, Lucanidae, Passalidae) ; Hémiptères (Nepidae, Cicadidae, Fulgoridae), Hyménoptères (Vespidae), Lépidoptères (Lasiocampidae, Psychidae, Saturniidae, Sphingidae), Odonates (Libellulidae), Orthoptères (Acrididae).

Parmi ces insectes, certains sont nommés par un même nom local, mais d’autre sont différent. Par exemple le nom « vavala » est connu partout à Madagascar, par contre quand on parle de cigale les régions Ouest dit « pinjy », dans les hauts-plateaux « jorery », { l’Est « ampady ». D’autres présente le même nom vernaculaire mais ils ne sont pas de la même famille : les Carabidae (Scarite sp) et les Gryllidae (Brachytrupes membranaceus) sont nommé tout deux par « sahobaka ».

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

Tableau 4: Résumé des insectes consommés à Madagascar, classés par ordres et familles Ordres et Espèces Noms Stades H E O S N familles vernaculaires consommés T Coléoptères Carabidae Scarites sp. sahobaka larve Tricholespis sp. tsikondry/ larve voangoribe Scarabaeidae Oryctes voangory Larve-adulte X Cicindelidae Proagsternus sp tsikondry/ Larve, nymphe voangoribe Curculionidae Eugnoristus monachus larve X Rhina sp. larve X Rhynchophorus sp. olipohy larve X X X X Lixus sp. voanosy Larve-adulte X X Melolonthidae Encya sp. voangory X X Dytiscidae Cybister hova tsokovoka/ adulte X voantsokovoka Lucanidae Cladognathus serricornis voangory larve Passalidae Palmicolous passalide larve Hémiptères Nepidae Nepa sp. adulte X Cicadidae Phremia rubra sakondry ala nymphe X X Yanga sp jorery/ X X pinjy /ampandy Fulgoridae Zanna madagascariensis sakondry/ larve X X X madagascariensis sampandrana Hyménoptères Vespidae Polistes sp. larve X Lépidoptères Lasiocampidae Borocera landibe chrysalide X X madagascariensis Boroceras sp. larve X Libethra cajani Chrysalide Rombyx Radama chrysalide X Psychidae Deborrea malagassa fangalabola Chrysalide X Saturniidae Antherina suraka sarohy chenille X Tagoropsis sp. bokana chrysalide X Sphingidae Acherontia sp. samoïna/lailay/ adulte X X Odonates Libellulidae Anax sp. ondrindrano Larve, nymphe X X Orthoptères Acrididae Cyrtacanthacris sp. adulte X Locusta migratoria cap. valala adulte X Locusta sp. adulte X Gryllidae (grillons) Brachytrupes sahobaka adulte X X X membranaceus, (H.T : Haute Terre / E : Est / O : Ouest/ S : Sud / N : Nord)

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

Nous allons essayer de voir les insectes cités dans le tableau 4, qui apporte des connaissances considérables sur l’entomophagie { Madagascar. Les informations sont recueillies selon la bibliographie et les enquêtes :

a. Plusieurs Coléoptères sont consommés . Curculionidae : Les larves de Rhynchophorus sp (photo 10-b), Monachus eugnoristus et Rhina sp sont consommées crus ou en frites. On peut les trouver dans la partie nord- ouest, Est de Madagascar. Elles sont cuisinées avec leur propre graisse et constituent une friandise appréciée surtout par les populations rurales et urbaines. Les larves et les adultes de Lixus sp « voanosy » sont aussi consommées. Ils vivent sur la plante de Psiadia altissima « dingadingana » . On consomme aussi régulièrement les adultes des Melolonthidae, connu sous le nom de « Voangory fotsy vody » ce sont les Encya sp. . Les Dytiscidae du genre Cybister hova est connue sous le nom de « voantsokovoka » ou « tsokovoka ». Ils habitent dans les étangs, les cours d’eau et dans les mares. . Les larves de Lucanidae du genre Cladognatus serricornis sont mangées en frites.

. Les larves des Scarabaeidae (Oryctes) et Carabidae (Scarites sp.et Tricholespis sp.) sont mangés en frites. Les larves des Oryctes (photo 10-a) sont très appréciées, grillées ou cuisinées, dans leur graisse. Les Scarites sp. sont connus sous le nom « sahobaka » et Tricholespis, connu sous le nom « tsikondry » ou « voangoribe » (RENAUD P., 1950).

a b

Photo 10: Larve d’Oryctes sp (a) et larve de Rhynchophorus sp (b)

Source : CHEN, X. &FENG, Y. 1999

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

b. Hémiptères . Les larves de Zanna madagascariensis (Fulgoridae) (photo 11).

Photo 11 : Zanna madagascariensis Photo 12: Larve et nymphe de guêpe frite en frite Source: CHEN, X. &FENG, Y. 1999

. Les adultes du genre Nepa sp (Nepidae) sont parfois consommées sur les hautes plaines, mais la saveur est plutôt désagréable et ils sont peu appréciés. . Les nymphes de Phremnia rubra (Cicadidae) qui vivent sur les Combrétaceae et est très répandue dans l’ouest et le sud, sécrètent de gouttelettes blanches sucrées qui s’accumulent parfois ayant la forme ‘un poing » sur les branches. Les Sakalava, Bara et Mahafaly sont friands de ce sucre qu’ils appellent « tantely sakondry » (DECARY 1937). Dans la région Sofia, ils les appellent « sakondry ala ».

c. Hyménoptères . Les larves de guêpe Polistes sp (Vespidae) sont mangées et servies dans les grands restaurants à Tananarive et aussi à Tamatave (Photo 12).

d. Odonates

Les larves de diverses libellules sont consommées. Elles portent le nom « ondrindrano ». Cette nourriture est disponible toute l’année sur les Hautes terres et { l’Est. Elles sont rencontrées avec les poissons pendant la pêche dans les rizières ou rivières. Les pattes sont enlevées avant la cuisson mais leurs saveurs ne seront pas très appréciées.

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

e. Lépidoptères . La fréquence de consommation des espèces de Lépidoptères semble être plus élevée après les Coléoptères. Les Lépidoptères consommés font partie des familles suivantes : Lasiocampidae, Saturniidae, Lasioampidae et Sphingidae. Certaines chenilles seraient également consommées et considérées comme un plat délicat. Par exemple les chenilles du genre Boroceras qui auraient été servies préparées { la sauce Béchamel lors d’un repas officiel de la Résidence Française à Antananarivo, en 1994 (BARSICS F., 2010). . Les nymphes de plusieurs Lasiocampidae qui produisent de la soie sont consommées sur les hautes plaines et dans l’ouest (DECARY 1937). Il s’agit notamment de : o Boroceras madagascariensis, le « landibe », qui fournit les fils de soie pour la filature en plus de son pupe. Le mot « soherina » désigne la chrysalide du landibe. Elle est la plus populaire et mangée à Madagascar. Les cocons sont disponibles deux fois par an, surtout aux mois de janvier et février et aux mois de mai et juin. o La larve de Rombyx radama est appelé « manie » pour les Merina et « mondo » pour les Sakalava o Les nymphe de Liberthra cajani ou « mafina » sont mangés en frite après avoir été tués dans l’eau bouillante ou peuvent être cuits sur la cendre.

. Les numphes de Psychidae, Debarrea malagassa, auraient autrefois été vendues sur les marchés d’Antananarivo (DECARY, 1937). Les plus grosses espèces de Psychidae sont mangées au stade larvaire ou nymphal par les populations locales, sous le nom «fangalabola ». L’insecte se multiplie prodigieusement sur mimosas et poiriers et est capables de tuer les arbres.

. Une fois leurs ailes retirées les adultes du papillon Acherontia sp (Sphingidae) sont grillées et mangées par les sakalava dans l’ouest (DECARY, 1950) . Chez les Saturnidae, les chenilles d’Antherina Suraka « sarohy » (photo 13) et la chrysalide de Tagoropsis (bokana) sont consommées. o Les nymphes de Tagoropsis sp. sont tuées dans l’eau bouillante et peuvent être consommées de cette façon ou frites dans l’huile, ou cuites dans les cendres chaudes d’un feu. Le goût ressemble { celui du poisson (DE FOLIART R, 1997). o La larve de « Sarohy » Antherina suraka (photo 13) est parfois abondante, elle dévore partiellement les arbres « tapia » (MIGNON J., 2002), mais elle est consommée en quantité bien moindre que le « bokana ».

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

5 5

1

4

2

3

Photo 13 : Chenille d’Antherina suraka (1,2,3,4,5) 1-La chenille mesurée/ 2- la chenille sur une branche de tapia/ 3- la vidange de son tube digestif/ 4- la grillade directement consécutive / 5- le retournement en vue d’une préparation plus minutieuse. (Source : BARSICS F., 2010) f- Orthoptères . Les espèces les plus consommées tout au long de l’île est Locusta migratoria capito (Acridien), connu sous le nom « valala vao ».D’autres espèces de sauterelles et de criquets, plus petites, seraient consommées. Les criquets qui apparaissent surtout en début de la saison humide, et pendant les invasions, deviennent des éléments importants du commerce et se retrouvent dans de nombreux marchés à Madagascar. Il existe plusieurs méthodes de préparation, le plus primitif étant de les faire sécher au soleil sur des nattes après les avoir passé à l’eau bouillante. Les ailes et les pattes sont enlevées, et les insectes sont pilés ou stockés pour les besoins du ménage ou à vendre sur le marché. Une fois séchés, les criquets se conservent longtemps. Pour la consommation, ils peuvent être trempés, puis cuites { l’eau et consommées comme mets. Les Locusta sp. et Nomadacris sp. sont répandues à Madagascar comme une source de nourriture pour les animaux et les hommes (PHILIPPE G., 2012). . Les Gryllidae, Brachytrypes membranaceus sont piégés quand ils sortent de leurs nids dans le sol alluvial (BARSICS F., 2010). Actuellement, on peut les trouver surtout dans les régions de Majunga. Ils sont vendus au marché surtout au mois de décembre à mars. Le mode culinaire se présente de la même façon que celui des criquets.

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

IV.3.3. Remède traditionnel Les insectes ne sont pas seulement utilisés pour l’alimentation, ils guérissent aussi. Plusieurs espèces jouent un rôle important dans la médecine traditionnelle. - A Madagascar les Curculionidae, espèce Polycleus madagascariensis «fovato » (photo 13) sont utilisés comme médicament contre l’angoisse, les palpitations, le choc mental ou physique. Dose : ½ cuillerée à café matin, midi, soir. Laisser fondre sous la langue et puis accompagner un peu d’eau froide. - A Vohibola, les Mantidae, Mantis sp.) sont grillés et mangés en un seul morceau pour la lutte contre la crise l’Asthme.

Photo 14 : Polycleus madagascariensis « fovato »

IV.4. Valeur nutritionnelle

La population n’a pas attendu les analyses chimiques pour considérer la consommation d’insectes. L’intérêt nutritionnel de l’entomophagie ne réside pas uniquement dans la richesse en protéines des insectes, mais aussi dans la qualité des lipides de certains insectes. Le tableau 5 nous montre la valeur nutritionnelle de Zanna madagascariensis que nous avons analysé au CNRE dont la proportion de protéines et de graisses ainsi que la valeur énergétique moyenne.

Lors d’un test, nous avons trouvé dans 100 grammes de Zanna madagascariensis séchées, environ 40 % de protéines, 30 % de lipides, 26 % d'eau et 1.57% de cendre. Leur valeur énergétique s'élève à environ 438 kcal pour 100 grammes.

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

Tableau 5: Valeur nutritionnelle de Zanna madagascariensis Valeurs Protéine 39.55 % Graisse 30.17 % Valeur énergétique 438.82 kcal/ 100g

IV.5. Dommages causés par le Zanna madagascariensis sur les plantes cultivées

IV.5.1. Observation de la moelle Lors de la dissection, nous avons observé que les piqûres de ces insectes n’atteignent pas la moelle mais seulement au niveau de l’épiderme { l’écorce périphérique. D’après ces diagnostiques, les blessures superficielles ou de petites tailles au niveau de l’écorce n’entraine pas trop de dommage pour la plante.

IV.5.2. Par voile à moustiquaire D’après l’analyse statistique, cas de l’installation des moustiquaires, la plante protégée par une moustiquaire H0 est retenu, la valeur de P est égale à 0.139, supérieur à 0.05. C'est-à-dire il n’y a pas de différence entre le nombre de graine protégé par une voile { moustiquaire (absence de Zanna madagascariensis) et le nombre de graine non protégé (présence de Zanna madagascariensis). Donc la présence de Zanna madagascariensis ne présente aucun effet sur la plante. Cette figure 10 montre les limites de nombre de graine sur les parcelles clôturé et non clôturé. Cela indique que le nombre de graine sur les parcelles clôturé est entre 45 et 120 graines, tandis que les non clôturé est entre 75 et 120 graines. C’est { dire la limite de nombre des graines clôturé est beaucoup plus petit par rapport à celle du non clôturé. Donc la plante qui présente de Zanna madagascariensis est beaucoup plus bénéficié. La réalité est tout à fait contraire de l’hypothèse, donc il existe d’autre facteur qui détermine la diminution des graines.

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RESULTATS ET INTERPETATIONS

Figure 10 : Représentation graphique du nombre de graine dans les parcelles clôturées et non clôturées

IV.6. Connaissance des maladies et ravageurs de la plante hôte

D’après les tests de transmission de germe phytopathogène au DPV, nous avons pu faire les constations suivantes : . A l’endroit des piqûres d’alimentation il y a des pénétration des champignons tel Colletotrychum sp., Cladosporium sp et Fusarium sp. avec formation de nécrose ponctuelle brun rouge. . Le charbon : est une maladie cryptogamique de la plante.

Sur la plante nous avons trouvé la traçabilité de passage d’insectes ravageurs sur les gousses et sur les feuilles nous n’arrivons pas { les apercevoir.

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PROJET DE LA CREATIONDE FILIERE DES INSECTES COMESTIBLES

V. PROJET DE LA CREATION DE FILIERE DES INSECTES COMESTIBLES

V.1. Enquête préliminaire Des enquêtes semi directives ont été effectuées auprès de quelques cultivateurs de la plante légumineuse, là où les Zanna madagascariensis vivent. D’une part, c’est pour demander leur avis concernant la création des filières et d’autre part les informations concernant les Zanna madagascariensis dans la plantation (ANNEXE 4) : Des enquêtes détaillées ont été menées auprès de 11 agriculteurs, répartis comme tel : 5 agriculteurs à VHB et 6 { VHM. Ils sont tous d’accord de participer { la création de la filière de Zanna madagascariensis et du commerce pour accroître leur revenu. Certains veulent élargir sur la commercialisation des larves de Rhynchophorus en tant que deuxième insecte apprécié par la population, ce qui existe déjà à Beforona à 5 km d’Ambavaniasy (VHM), mais la plante hôte fait partie des plantes rares et menacées. Il faut abattre le pied de celle-ci pour son élevage, il s’agit du pied du palmier de Ravenea dransfieldii qui demande plus d’une dizaine d’années pour être mature. Après avoir accepté la création de filière, on a essayé d’obtenir le maximum d’information (ANNEXE 4), à savoir :

- Champ de capture

- Méthode de capture

- Mode de transport,

- Période, quantité et fréquence de capture,

- Prix fixé par les agriculteurs

- Activités principales de ces acteurs.

- Utilisation des produits chimiques

V.2. Mode de transport

A Vohibola, la région de VHB est très enclavée, on utilise principalement deux moyens de transport :

- soit en bateau, il est difficile d’en trouver surtout la sortie du village

- soit en train, un voyage par semaine de communiquer la région du village.

A Vohimana, la réserve est accessible en voiture et se trouve au bord de la route nationale, et il est facile de trouver une voiture pour le transport.

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V.3. Conservation Les insectes morts sont faciles à conserver, il faut adapter les différents types de conservation : . Soit on utilise le bloc de glace comme le pêcheur utilise pour les poissons. . Soit on réduit en produit séché : faire sécher au soleil après avoir trempé dans de l’eau bouillante. . Soit par la conservation en boîte de verre d’après l’explication d’une paysanne { Vohibola qui a suivi la formation de conservation des aliments. D’habitude la population locale ne procède pas { la conservation, tous les insectes capturés sont mangés le même jour ou le lendemain au plus tard.

V.4. Commercialisation Au début le commerce est basé surtout au niveau des restaurants puis au marché local avant d’atteindre les consommateurs. Au moment où la filière sera consolidée on pourrait la développer au niveau des industries pour la transformation puis étiqueter et emballer. . Cas des restaurants : cette filière est nouvelle pour les clients et les gérants du restaurant, donc le lancement nécessite la publicité et la connaissance. Il est important de créer une fiche de renseignement de l’insecte pour que le produit soit sûr et fiable ce qui facilite le commerce. La pratique d’une dégustation gratuite pour leurs clients est une bonne idée de publicité. Les restaurants sur place qui se trouvent autour des sites (VHM et VHB) et les restaurants cités ci-après peuvent servir de référence et s’intéresser { la filière de l’entomophagie. Actuellement nombreux restaurants à Tamatave et à Tananarive proposent des menus avec des insectes : o Les restaurants { Tananarive comme l’ApartHotel et Le Rossini, fond des plats avec des nymphes de « landibe », ils les nomment « bizarre food » o Les restaurants à Tamatave font des menu créoles à base de guêpes : comme les restaurants Labourdonnaise, Tsara et Vero. Ces guêpes viennent du village d’Ambodiantafana. Ils sont vendus avec leur nid ou récoltés et déjà mis dans des barquettes, à 14.000 à 18.000 Ariary le kilo ; Certains restaurants comme Adam & Eve spéculent les guêpes en les revendant crues à ses clients Réunionnais et Mauriciens. . Cas du commerce local : La vente se fait localement, l’année 2013 au mois de février, les enfants viennent vendre aux étrangers une bouteille d’eau vive remplies de cigales à 2000 ariary. Même sur le marché de Beforona route nationale RN2 après 53

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Vohimana, on trouve la vente de larves de Rhynchophorus à 3000 ariary le kapoaka. Mais à Vohibola depuis toujours les insectes sont destinés { l’alimentation familiale. Actuellement dans les deux sites, la vente et la commercialisation des insectes comestibles des forêts ne fournissent pas de revenus à la population rurale. Ces activités restent localement et largement méconnues. Dans ce cas, la créativité d’un marché plus large est conseillée et cela demande de la qualité bien avancée, y compris l’emballage attrayant et la publicité.

V.5. Evaluation économique des exploitations agricoles

La vente des Zanna madagascariensis n’est pas pratiquée par les habitants dans les deux sites. Lors d’une enquête, on a demandé au producteur le coût de la vente de Zanna madagascariensis, pourtant ils préfèrent de rien dire. Sur ceux, l’auteur évalue le prix de Z. madagascariensis à 2000 ariary le kapoaka en référant avec la vente de la larve de Rhynchophorus sp « olipohy » sur le marché de Beforona (quelque km de Vohimana) à 3000 ariary le kapoaka Durant notre prospection dans les champs de culture, l’abondance de Zanna madagascariensis d’un champ { l’autre n’est pas le même. Certain n’en possède guerre et d’autre y présente. Par exemple sur le champ de 500 m2 nous pouvons capturer en moyenne ½ kapoaka de Zanna madagascariensis par capture et répéter une ou deux fois dans une semaine durant la période favorable au mois d’avril et mai.

Si on évalue les revenues : une famille peut avoir 1 à 2 kapoaka par semaine à 2000 ariary le kapoaka au moment favorable. Donc chaque famille peut toucher de 2 000 à 4000 ariary par semaine. Parmi les 11 familles productrices recensées dont 6 à VHB et 5 à VHM, nous pouvons avoir 5 à 10 kapoaka de production par semaine par site dont 10 000 à 24 000 ariary par semaine au moment favorable et 2000 à 6000 ariary en période de soudure. Le prix peut être modifié selon la préférence des producteurs et les opérateurs.

D’un seul regard, la production de Zanna madagascariensis à Vohibola est beaucoup plus rentable que celle de Vohimana. Le commerce peut rendre une source de revenu pour chaque famille qui permet l’achat de PPN (Produit des Premiers Nécessités). D’ailleurs, cette activité complète une source de financement de la population locale.

Les tableaux 7 et 8, indiquent les estimations des revenues de la production récoltée par semaine dans une famille et par la suite selon la localité.

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Tableau 7: Estimation des revenus par semaine dans une famille

En période favorable En période de déclin Quantité obtenue par 1 à 2 kapoaka par semaine ¼ à ½ kapoaka par semaine kapoaka 2000 à 4000 par semaine Revenus en ariary 1000 par semaine par famille par famille

Tableau 8: La quantité obtenue par semaine selon la localisation 5 familles à VHM 6 familles à VHB Période Période de Période Période de Favorable soudure Favorable soudure Production par semaine 5 à 10 kapoaka 1 à 2,5 kapoaka 6 à 12 kapoaka 1,5 à 3 kapoaka Revenus par semaine 10000 à 20000 2000 à 5000 12000 à 24000 3000 à 6000 en ariary

V.6. Appui technique { l’élevage Les insectes sont capturés dans la nature. Il est cependant possible d’envisager cette activité comme un mini-élevage si nous voulons améliorer cette filière. Pour élever avec succès il est important d’avoir un approvisionnement continu plutôt que de compter sur la récolte naturelle qui est saisonnière. Il est donc essentiel de construire des cages pour cultivé sa plante hôte sauvage Canavalia sp., qui résiste toute l’année. Dans ce cas la capture est seulement au moment où les insectes sont beaucoup plus abondants. En plus il faut améliorer la production car d’après les estimations, les produits sont insuffisants pour les besoins en consommation tant pour le commerce que pour la consommation locale et régionale.

V.7. Séjour éco-touristique

Les réserves de Vohimana et de Vohibola sont des zones touristiques, on peut organiser des séjours ou semaines de l’entomophagie pour actualiser la tradition au niveau locale et pour développer la connaissance de l’insecte. Dans ce cas les animations peuvent aider { s’adapter au suivi des activités comme par exemple :

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PROJET DE LA CREATIONDE FILIERE DES INSECTES COMESTIBLES

. Réaliser un feu de camp et en même temps utiliser des draps blancs pour attirer les insectes. Une dégustation des insectes comestibles et un partage de connaissance et d’information est possible. . Assister à la culture traditionnelle de la communauté locale lors de la capture au cours de la période favorable de l’insecte. . Installer une zone d’élevage des insectes comestibles pour faciliter la recherche et l’identification les différents stades des insectes. En générale, lors de la recherche ou de la visite dans la forêt nous ne sommes pas capables de récolter certains insectes à cause de leur absence ou de l’extension considérables de surface forestière.

V.8. Transformation

Les insectes sont souvent consommés ensemble, mais peuvent aussi être transformés en formes granulaires ou pâteux. À l'heure actuelle, la procédure d’extraire les protéines, les graisses, les minéraux et les vitamines sont possibles mais trop couteux. Le développement de cette extraction rend rentable et applicable pour l’utilisation industrielle dans les secteurs de l'alimentation humaine et animale (MALAISSE F., 1997) Les insectes peuvent être mis en boîte comme des sardines qui se consomment frais ou en conserves (photo 15). En plus on peut les transformer et conserver aussi dans une boite de corn-beef { base d’insecte bien sûr. Les poudres des insectes sont mises dans un emballage cartonné ou en sachet bien étiqueté (photo 15). On peut les mélanger aussi avec d’autres aliments.

Photo 15: Exemple de la transformation des insectes (Source : PATRIQUE B. et al., 2010)

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DEVELOPPEMENT ENTOMOPHAGIE

DISTRIBUTION NATIONAL DES PRODUITS

Vente Recherche Campagne Vente au Partenariats Vente du des de marché / Sponsoring directe produit débouchés sensibili- Menu des Sponsoring sation hôtellerie fini Actionnaire s

Emballage- étiquetage

Transformation

Société- entreprise Vente directe

Distribution régionale Partenariats Producteur Association et Éleveurs Augmentation Sponsoring des revenus Collecte et vente locale Actionnaire

Culture et élevage en captivité Conservation Collaboration : Technicien- Producteur- chercheur Création d’emplois

Promotion du Choix de développement produit à éco- tourisme lancer

CREATION DE FILIERE

Figure 11: Résumé du développement de la création de filière Source : auteur 57

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

VI- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS VI.1.DISCUSSIONS Méthodologie En ce qui concerne le protocole d’inventaire, nous considérons qu’il peut être réutilisé ultérieurement pour évaluer la ressource des espèces dans les sites. La méthode de capture n’est pas suffisante pour inventorier tout les espèces comestibles existant. Entre autre, il est possible de rencontrer d’autres espèces qui ne sont pas citées dans cette étude. Notre visite sur terrain est limitée, ce qui nous empêche d’assister à quelques captures traditionnelles au moment de l’abondance de certains insectes. Enquêtes La préférence des insectes comestibles dépend de la facilitation de l’accessibilité de l’insecte, 30% des personnes enquêtés préfèrent le Zanna madagascariensis parce qu’il se trouve dans leur champ de culture. Les guêpes sont les moins préféré, ils représentent seulement 2%, ce n’est pas { cause de leur goût mais à cause de la difficulté de la capture. Donc la préférence dépend surtout de leur goût et de leur facilité de capture. A propos de la variation de l’abondance de Zanna madagascariensis, il n’y a pas vraiment de différence entre les insectes qui se trouve à Vohimana et à Vohibola selon l’analyse statistiques. Quand on parle de sa plante hôte, on peut le rencontrer tout au long de l’année sur la plante hôte sauvage contrairement sur la plante hôte cultivé. L’existence des Zanna madagascariensis sur la plante hôte sauvage à Vohimana et à Vohibola n’est pas pareille. Ils semblent que celle de Vohibola est beaucoup plus rentable par rapport à celle de Vohimana cela peut être du par la localité de la réserve de Vohibola au bord de la mer. A Fénérive-Est, à Maroantsetra et Antalaha les Zanna madagascariensis peuvent vivre tout au long de l’année sur la plante hôte sauvage. Ces trois villes se trouvent au bord de la mer. La relation de Zanna madagascariensis et la mer qui permet la survie de Zanna madagascariensis reste encore à savoir. Donc la plante hôte sauvage Canavalia rosea peut être utilisée pour l’élevage de Zanna madagascariensis en captivité.

Cycle biologique

D’après l’expérimentation faite sur l’élevage en cage à Antananarivo, entre le mois de Février et juin la température est comprise entre 15 ,3°C et 29,1°C, lors de la saison de pluie, on a constaté que le cycle biologique de Zanna madagascariensis dure 70 à 1OO jours. Cet intervalle de temps peut diminuer dans la zone d’étude car les conditions climatiques

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS est plus favorable par rapport à Antananarivo. Le cycle biologique de Zanna madagascariensis est court, c’est un insecte saisonnier, périodique marqué par la saison de pluie, ils vivent dans l’ombre sur les plantes rampantes mais l’expérimentation prouve qu’on peut récupérer { tout le moment par l’élevage conditionnée assurant la disponibilité des ressources.

Insectes comestibles Nous avons trouvé 23 espèces comestibles dans les zones d’études sur 30 espèces à Madagascar. Parmi les espèces consommées à Madagascar la majorité sont presque présent dans la zone d’étude. Une seule espèce a été analysé pour la détermination de la valeur nutritionnelle, elle est minime par rapport au nombre des espèces comestibles existées. Il existe des valeurs obtenues lors de la bibliographie mais cela reste des références. Il faut être prudent à propos du nom local de ces insectes car certains sont nommés différemment selon la région. D’autres noms vernaculaires se ressemblent mais il s’agit de deux espèces différentes.

Analyses nutritionnelles

Parmi les 23 espèces inventoriées, Zanna madagascariensis est le seul insecte comestible analysé, il représente 40 % de protéines et 438 kilos calories. Selon WU LEUNG et al. 1970, les insectes sont une source de protéine très nourrissante par rapport aux aliments. Si nous allons voir la teneur en protéines des autres aliments, pour le poulet n’excède pas 23 %, le bœuf 18 %, les crevettes 24 % et le porc 17 % comparer aux insectes, ils possèdent une part élevée de protéines : les guêpes 46.17%, les sauterelles ont une teneur qui varie de 50 à 75 % (TCHIBOZO, 2012). Divers chenilles présentent en moyenne de 63.5 % de protéine et sont donc extrêmement énergétiques (ANNEXE 4). Les insectes présentent une proportion plus importante de protéines et de lipides que le bœuf et le poisson avec une forte valeur énergétique (VANTOMME P., 2010). À poids égal certains insectes présentent des teneurs en protéines 3 à 4 fois plus élevées que le poulet, le porc et le bœuf. Prenons des exemples : - Une dizaine de criquets cuits, soit 20 grammes, correspond à la valeur énergétique d'un bifteck de 110 g. (AKPOSSAN R., et al. 2009) - Au Congo, la population mange des chenilles d’Imbrasia epimethea depuis plusieurs années. Elles sont une source non négligeable de protéines animales (de 54,5 à 72,5%

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

de protéines brutes), pourvue d'environ 16% de lipides et d'une valeur calorique d'environ 460cal/100g. (MALAISSE F., 1997 in S. TCHIBIZO & al.) - Nous pouvons également relever le cas des larves de guêpe qui possèdent une très forte teneur en vitamine D. (MICHEL P., 1999) La consommation ferait un bon point de départ pour le développement des insectes comestibles dans la région. Et les insectes sont généralement considérés comme des sources alimentaires pour certaine personne, sans connaitre les apports positifs y afférent, ils les mangent due à la culture et la qualité gustative de ces insectes. Les caractéristiques alimentaires (les plantes hôtes) de ces insectes ont probablement une relation avec la valeur nutritionnelle de chaque espèce d’insectes. Par exemple les résultats d’analyse des chenilles d’une même espèce auraient été récoltés sur deux plantes différentes présentent des valeurs nutritionnelles différentes (BARSICS F., 1999). Donc il est important de faire l’analyse de Zanna madagascariensis sur la plante hôte sauvage afin de comparer les résultats d’analyses et la suite logique des recherches.

Intérêts de l’entomophagie

Les intérêts de l’entomophagie peuvent agir sur trois raisons : la santé, L’Environnement ainsi que l’activité économique (source de revenue).

Santé : Les insectes ont été traditionnellement consommés dans de nombreuses régions à Madagascar, ils représentent une source importante de protéines qui pourraient améliorer ou considérer comme un moyen de répondre au problème de sous-alimentation et à la malnutrition. Dans certaines régions en d’Afrique centrale la farine de chenilles est incorporée dans la bouillie et donnée aux enfants afin de contrer la malnutrition des enfants (VAN H., 2013).Les espèces qui sont particulièrement riches en protéines, en calcium (Tagoropsis flavinata) ou en fer (Cinabra hyperbius) sont données aux personnes anémiques et aux femmes enceintes au petit-déjeuner. Plusieurs autres espèces jouent un rôle important dans la médecine traditionnelle (CHEN, X. &FENG, Y. 1999). Selon la FAO, les qualités nutritionnelles des insectes permettraient en effet d’assurer la sécurité alimentaire mondiale dans les décennies à venir (LARGAGE E., 2010). A la fin de l’année 2013 les membres de la FAO à encourager officiellement de maintenir et développer ce type de consommation, certaines études montrent que 100g d’insectes couvriraient plus de 100% des apports journaliers recommandés en minéraux et en vitamines (VAN H., 2013).

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Les protéines assurent la croissance et renouvèlement de cellules. En plus elles font partie des constituants énergétiques de notre organisme.

Environnement : Les insectes comestibles peuvent aider à réduire les impacts environnementaux négatifs. L’élevage des insectes produisent une faible part des émissions telles que le méthane, l’ammonium et gaz { effet de serre dégagés par le fumier qui engendre le réchauffement planétaire et la pollution environnementale (DANTZER R. et al., 2010). Les émissions d’ammoniac associées { l’élevage d’insectes sont beaucoup plus faibles que celles liées { l’élevage conventionnel, comme les porcs, les bœufs et les poulets. Les insectes servent même à réduire les déchets, en participant aux processus de compost qui réinjectent les nutriments dans le sol tout en diminuant les odeurs nauséabondes (MALAISSE F., 2004). La consommation des insectes est une solution durable pour l’environnement au problème de fournir { la population mondiale croissante avec suffisamment de nourriture riche en protéines. On peut reproduire les insectes à partir de déchets ou même du fumier, ce qui aiderait à réduire le surplus de fumier (VAN H., 2013) Les insectes peuvent être alimentés sur les flux de déchets organiques.

Activité économique (source de revenue) : L’élevage des insectes est facile à développer, ils se reproduisent facilement et rapidement. C’est un élevage qui ne nécessite pas de capital énorme pour l’installation ou le démarrage (VAN H., 2013).L’élevage peut être effectué dans une localité simple ou très sophistiqué, selon le niveau de l'investissement. La collecte et l'élevage des insectes peuvent offrir des emplois et des revenus, que ce soit au niveau des ménages ou dans les grandes industries.

Risques lié { l’entomophagie

L’entomophagie comporte certains risques, comme tous les autres types de consommation alimentaire qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Cependant, les insectes peuvent secréter des substances toxiques provenant de la plante dont ils se nourrissent ou qu’ils produisent eux-mêmes (DANTZER R. et al., 2010). Presque toutes les familles d’insectes existant présentent des espèces toxiques. La toxicité des espèces d’insectes n’est pas le seul problème potentiel. La plupart des insectes consommés sont récoltées sauvages, ce qui signifie que personne ne peut être sûr que ces insectes ont été exposés par des produits chimiques ou non, par exemple :

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

. Les cigales, qui sont sédentaires pour la plupart de leur vie, ont peut-être alimenté à partir des racines d'arbres qui ont absorbé des fongicides ou des pesticides chimiques (MONSARRAT A., 1971). . D’autre avoir des problèmes digestifs { cause de la dureté de la peau de la chenille d’Antherina suraka « sarohy » lors de la consommation dans la région d’Arivonimamo { Madagascar (BARSICS F., 2010). . Sur terrain, des allergies présentent chez les enfants qui font des jeux « tsikonina » en mangeant des « sakondry » crus. Après quelques minutes de la consommation ils vomissent et certains ont des vertiges. . De même, les personnes qui mangent des chrysalides des « landibe » bien cuites mais mangées en grande quantité peuvent provoquer des vertiges et vomissements. La mesure de précaution est tout simplement, que si vous êtes allergique aux crustacés ou même du chocolat, il est préférable d'éviter de manger des insectes, jusqu'à ce que vous déterminiez votre niveau de tolérance. Il convient également de jamais manger des insectes crus (LOUBELO E., 2012). Les insectes sont consommés sans danger à condition qu’ils viennent d’une source fiable et non contaminés par des pesticides ou d’autres sources de produits chimiques (PHILIPPE G., 2012). Dans tous les cas de consommation alimentaire une source sûre et fiable est égale à un régime alimentaire sain et sécuritaire (PATRIQUE B. et al., 2010).

Obstacle au développement de l’entomophagie

Actuellement l’entomophagie risque de disparaître et ainsi que notre tradition qui en dépende. D’autres personnes le méprisent, elles considèrent comme une pratique de la pauvreté, elles ne sont pas fière de la tradition, elles ont un « complexe de minorité » en les mangeant. Pour eux les insectes comestibles inspirent généralement de la méfiance, peur et dégout. Même les jeunes enfants de la génération actuelle habitant de la région ont renoncé à la consommation de certaine insectes, pourtant leurs parents les ont éduqués à manger des insectes. Contrairement dans d’autre pays « les insectes sont même considérés comme une friandise, et pas seulement quelque chose que nous mangeons parce qu'il n'y a rien d'autre à manger» (VAN H., 2013).

Notre éducation, notre barrière psychologique et notre culture nous ont amenés à déconsidérer leur intérêt culinaire. Cette barrière psychologique demande un changement radical, donc : non seulement il ne s’agirait plus de considérer les insectes comme un 62

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS aliment de tabou mais l’apport protéinique qu’ils fournissent répondait aux exigences environnementales (CHEN, X. &FENG, Y. 1999).

L’entomophagie est souvent abandonnés lorsque les gens migrent vers la ville (DE FOLIART R., 1997) et certaines cultures se tournent vers une autre mode de vie et de nouvelle pratique alimentaire avec l’espoir de jeter les pratiques locales. Portant ils représentent une source alimentaire qui pourrait profiter à tous tout en répondant aux exigences et aux besoins alimentaires de l’humanité (NEJAME S., 2008). Comme mentionné ci-dessus, l’entomophagie n’est pas pratiquée par la majorité de la population, et beaucoup se sentent une certaine aversion { l’idée de manger des insectes. Même dans la zone où l’entomophagie est pratiquée, il y a des personnes qui n’arrivent même pas à avaler. Chaque groupe ethnique est très précis sur les espèces d’insectes { manger. En somme, il existe des obstacles culturels importants qui empêchent l’expansion des insectes comestibles.

Impact de Zanna madagascariensis sur la plante hôte D’après ces différences expérience, le Zanna madagascariensis ne provoque pas de dégât sur la plantation. La dissection nous a permis de dire que la piqure de Zanna madagascariensis n’atteigne pas la moelle, et ne cause pas de dommageable pour la plante. Ensuite, la relation entre le nombre de Zanna madagascariensis sur la plante hôte et le nombre de graine est nul, il n’y a pas de relation entre le nombre des insectes et la quantité de graine. Et enfin par voile à moustiquaire, les Zanna madagascariensis ne présentent aucun effet sur sa plante hôte. Le nombre de graine sur la plante clôturé (sans Zanna madagascariensis) est beaucoup plus faible par rapport à la plante non clôturé (présence de Zanna madagascariensis). Cette hypothèse doit être contradictoire, donc il existe d’autre facteur qui détermine la diminution de graine. Cela peut être du par la mauvaise entretient puisqu’ils sont clôturé donc condamné jusqu’au moment de la récolte, ou la plante est perturbé par l’existence de voile et l’empêche de se développé normalement ou par l’existence des champignons microscopiques. En plus, le moment de l’installation de voile { moustiquaire tombe au moment de la floraison, soit la fleur ne donne pas de la graine, soit elle n’est pas pollinisée. En conclusion les Zanna madagascariensis ne présentent pas de dégâts à la plante légumineuse donc la création de la filière de Zanna madagascariensis avec l’installation d’un mini-élevage n’est pas risquée.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Impact de la récolte naturelle Les insectes comestibles comme les guêpes, les coléoptères fournissent des services écologiques essentiels comme la pollinisation et le compostage. Pourtant la plupart des insectes comestibles sont en péril (diminution des insectes récolté par ans sur terrain). En outre des prélèvements de ces insectes peuvent entrainer un déséquilibre au niveau de l’écosystème. Les insectes sont collectés dans la nature, si le nombre d'individus collectés n’atteint pas de deux générations, la stabilité des populations d'insectes comestibles est menacée. Par exemple, lorsque les insectes adultes sont collectés avant leur premier accouplement ou avant qu'ils ne pondent des œufs, de même pour les larves, la collecte pourrait menacer les populations existantes. Comme par exemple la collecte des larves de Rhynchophorus, de Polystes et de Zanna madagascariensis. Certaine récolte cependant nécessite l’abattage des arbres hôtes pour recueillir les larves. En outre, la coupe de grosses branches est critique. La récolte des larves peuvent contribuer à la dégradation des forêts et la déforestation.

Impact de la déforestation sur la population des insectes comestibles La collecte d’insectes dans les forêts présente généralement une incidence sur les insectes. Les insectes comestibles sont simplement prélevés dans les forêts. Indirectement, la déforestation peut modifier les microclimats locaux et perturbe les cycles de vie des insectes (PHILIPPE G., 2012). On peut dire que la disparition d’espèces d’arbre hôte peut être causée la diminution progressive des espèces d’insectes, en particulier celle qui est spécifiques à certaines plantes hôtes ((DE FOLIART, 1997).En général, les activités de la dégradation des forêts mettent en danger l'existence des populations d’insectes. Donc la préservation des insectes comestibles peut contribuer à la conservation de la forêt.

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DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

VI.2- RECOMMANDATIONS

Divers mesures se mettent en place pour assurer la durabilité de l’entomophagie tant au niveau régional qu’au niveau national, voici quelques recommandation : - Utiliser ultérieurement le fiche d’inventaire pour évaluer les ressources naturelles de l’espèce existée dans les régions et les relations entre les insectes et les plantes hôtes devrait être des domaines prioritaires de recherches. Les populations locales devraient être associées afin de pouvoir y contribuer grâce à leurs connaissances traditionnelles. - Recenser et mettre { jour les insectes entomophages afin d’obtenir plus d’informations sur leur biologie, la collecte, la conservation et les modes culinaires des espèces comestibles ; - Installer et développer l’élevage en captivité pour assurer un approvisionnement continu et une meilleure intégration de cette riche source de nutriments dans l’alimentation quotidienne ; - Créer la filière des insectes afin d’augmenter le niveau de vie des paysans - Augmenter la production d’insectes pour la consommation et la commercialisation en même temps - Encourager la consommation des insectes pour l’alimentation et la nourriture qui est nécessaire pour comprendre et reconnaitre l’importance de l’entomophagie sur la sécurité alimentaire. - Sensibiliser et éduquer les enfants, les masses pour tous les thématiques de l’entomophagie : santé, éducation, environnement, tradition - Renforcer la conservation de la forêt afin de maintenir la population d’insectes pour la pratique de l’entomophagie durable.

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

L’entomphagie se trouve en générale dans le milieu rural. Il est utilisé surtout lors de l’absence alimentaire et non considéré comme un supplément nutritif dans les aliments. En Afrique les insectes sont utilisés pour les enfants souffrant la malnutrition. La plupart de ces insectes sont nuisible pour la plante et la consommation peut servir à la lutte biologique et à la réduction des pesticides.

Cette étude nous donne l’occasion d’inventorié la richesse des insectes comestibles dans les zones d’études, et elle peut y avoir plus sans être répertorié. En outre elle nous permis d’évaluer l’infestation causés par Zanna madagascariensis, il ne provoque pas de dégâts sur la plante. La piqure de l’insecte n’atteint pas la moelle de la tige de sa plante hôte. Sur ceux le démarrage de la création des filières est très approprié. Actuellement la filière des insectes comestibles ne sont pas développés, ils ne fournissent pas d’importants revenus à la population rurale, ces activités restent localement et largement méconnues. Elle demande un grand effort pour la réalisation.

Ce dernier temps, la baisse progressive des connaissances traditionnelles règne à propos de l’entomophagie, qui peut être perdu à jamais. Une campagne de sensibilisation est nécessaire pour actualiser cette connaissance.

La plupart de ces insectes sont récolté naturellement et en grand nombre. Ces ressources semblent s’affaiblir, malgré cette diminution les villageois continuent de les consommer sans se soucier la durabilité de ces insectes. Ce qui peut entrainer des dommages importants à la fois sur leur population et leur différent habitat. Elevage en masse des insectes comestibles est la solution la plus appropriée pour augmenter leur disponibilité.

L’élevage des insectes apporte des intérêts positifs sur l’environnement, dans l’activité économique de la population locale et surtout dans la santé par leur grand apport nutritionnelle. La valeur nutritionnelle est probable en relation avec leur plante hôte, il est donc essentiel d’avoir connaissance de la valeur nutritionnelle de Zanna madagascariensis sur la plante hôte sauvage, vulgarisation de l’entomophagie, et intégration de la filière des insectes comestibles parmi les facteurs de développement local par la promotion de l’élevage et la commercialisation.

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ANNEXES

ANNEXES Annexe 1: La météorologique - Station Toamasina (2009 à 2013)

Mois J F M A M J J A S O N D Pluies (mm) 361 468,6 470,5 341,72 167,2 184,12 215,84 217,7 92,84 124,3 94,7 156,2 T° Max 31,3 31,38 30,58 29,62 28,64 26,98 25,62 26 26,88 27,88 29,48 30,825 T° Min 23,36 23,46 23,04 22,22 20,42 18,78 17,4 17,62 18,18 19,5 21,16 22,65 T°Moyenne/mois 27,33 27,45 26,82 25,96 24,54 22,89 21,54 21,83 22,54 23,71 25,2 26,75

Source : Service Météorologique -Ampandrianomby

Annexe 2 : Représentant de la faune de Vohibola Liste d'oiseaux de Vohibola

Familles Genres Espèces Noms vernaculaires ALAUDIDAE Mirafra hova Sarohitra ALCEDINIDAE Corythornis vintsioïdes Vintsy ANATIDAE Dendrocygna viduata Tsiriry ARDEIDAE Bubulcus ibis ibis Vorompontsy CAPRIMULGIDAE Caprimulgus madagascariensis Matoriandro COLUMBIDAE Streptopelia picturata Domohina COLUMBIDAE Treron australis Voron'adabo CUCULIDAE Centropus toulou Taloho FALCONIDAE Falco newtoni Hitsikitsika PHASIANIDAE Margaroperdrix madagascariensis Tsipoy THRESKIORNITHIDAE Lophotibis cristata Akohoala ANATIDAE Anas melleri Vivy

Annexe 3: Fiche d’inventaire des insectes comestibles 1. Toerana (site) : ...... Fokontany...... Nom de la personne : ...... âge : . . . . . Nombre de personne à la maison : 2. Nom des insectes consommés par la population locale (Inona avy ireo bibikely fihinan’ny olona eto amin’ity toerana ity)- Stade de l’insecte consommé: adulte ou larve 3. Amin’ny volana / fotoana inona no ahitana ireo bibikely ireo? (Mois/moment de la récolte) 4. Aiza avy ny toerana hakàna azy ireo ?(Localité / habitat) 5. Ahoana ny fomba fakàna azy ireo ?(Mode de récolte) 6. Ianareo ve mividy sa mivarotra (Vendre / Acheter /Consommer/ Autre)

ANNEXES

7. Aiza ny toerana ivarotany azy ireo : à Tamatave/Moramanga/Brickaville/ (Lieu de la vente). 8. Rehefa misangotra eny an-tsaha ianareo, hatraiza ny habetsahany? (La quantité moyenne du produit à chaque récolte) 9. Impiry isan-kerinandro ny fisangorana ? (Combien de fois par semaine vous faite la récolte) 10. Ahoana ny fomba hikarakarana azy ireo alohan’ny ihinanana azy ?(mode de préparation et de cuisson) 11. Firy ny isan’olona tia sy mihinana ireo bibikely ireo aminareo iray trano ?(Nombre de personne mange les insectes dans la famille). 12. Inona amin’ireo bibikely ireo no tena ankafizinareo, inona ny antony? (lequel est le plus apprécié, pourquoi ?)

Annexe 4 : Résumé de la valeur nutritionnelle de quelques insectes et celle des autres aliments

Aliments / 100g Valeurs énergétiques Protéines (%) Lipides (%) (kcal) Grillon 121 12.9 5.5 Sauterelle 50 à 75 Guêpe 46,17 Chenille1 67,94 à 73,13 Chenille2 460 54.5 à 72.5 16 Bœuf séché, salé 250 55,4 1,5 Bœuf frais semi-gras 273 18,2 17,7 Bœuf cuit 172 22,6 8 Poisson frais 103 18,8 2,5 Poisson séché, salé 269 47,3 7,4 Poisson cuit 74 16,6 0,3 Poulet 23 Crevette 24 lait 28.04 Porc 17 Source: WU LEUNG et al. 1970

1 Anterina suraka et Tagoropsis (Source Barsics F., 2010) 2 Imbrasia epimethea

ANNEXES

Annexe 5 : Fiche d’enquête au niveau des producteurs de « sakondry » : Renseignement concernant la personne enquêtée : Date : Village/Site : Nom du producteur : Age /sexe :

Questions : - Pendant combien d’années avez-vous travaillé à cette ferme - Mode de culture ? calendrier ? superficie du terrain de culture ? - Des cultures que vous cultivez les quelles sont les plus profitables - Présence des insectes dans la plantation : OUI/ NON - Est-ce que vous mangez du Sakondry - Le plus important entre le sakondry et sa plante hôte? - Les Sakondry posent-ils des problèmes à votre culture : OUI/NON/ Pas connu - La raison de la consommation de sakondry ? Gout/ Valeur énergétique / Habitude alimentaire/ Autre - Moment de la présence de sakondry dans la plantation - Date ou période de la récolte au cours de l’année - Technique de récolte - Stade d’insecte récolté et consommé - Fréquence de récolte ou de consommation par semaine, par mois - Quantité obtenu à chaque récolte - Facteur qui incite la récolte (Stade de l’insecte/ manque de bouillon) - Méthode de conservation - Moment de disparition de sakondry dans le champ de culture - Utilisation des produits chimiques (anti-moustique ou antipuce ou anti-rat) - Participation au développement de la filière de Sakondry ? Pourquoi ? - Si oui, sur quel d’autre insecte de plus ? - Cout par unité possible (par kapoaka)

ANNEXES

Annexe 6 : La phénologie des insectes

Noms scientifiques de l'insecte comestible J. F. M. A. M. J. J. A. S. O. N. D. Hoplidosterus spinipennis (VHM) Leontiprionus rudis (VHM) Stellognatha maculata(VHB) Polybothris auropicta(VHM) Lixus sp.(VHM) Encya sp. (VHM & VHB) Oryctes sp. (VHB) Lonchotus sp. (VHB) Pyrops tenebrosa(VHM-VHB) Yanga grandidieri(VHB) Yanga guttulata (VHM) Nomadacris septemfasciata (VHM) Pycnocrania grandidieri (VHM) Chromacrida radamae(VHM) Polystes sp. (VHB) Acherontia atropos (VHM-VHB) Anax sp (VHB) Rhynchophorus sp (VHM & VHB)

ANNEXES

Annexe 7 : Les plantes hôtes de chaque espèce d'insecte

Noms des espèces Noms des espèces Noms d'insectes de la plante hôte vernaculaires Famille Polybothris auropicta Dichaetanthera cordifolia Belavenona Melastomataceae Batocera rufomaculata Artocarpus heterophyllus Ampalibe

Mangifera indica Manguier Anacardiaceae

Persea avocatier

Musa paradisiaca bananier

Artocarpus altilis arbre à pain Leontiprionus rudis Artocarpus heterophyllus Ampalibe Hoplidosterus spinipennis Symphonia tanalensis Kijy Eugenia pluricymosa Rotra Myrtaceae Stellognatha maculata Trema orientalis Vakoka Ulmaceae Eucalyptus sp Kininina Canarium madagascariensis Ramy Burseraceae Streblus dimepate Dipaty Moraceae Ficus pachyclada Voara Moraceae Psiadia altissima : Dingadingana Asteraceae Eugenia pluricymosa Rotra Myrtaceae Rhynchophorus sp. Ravenea dransfieldii Anivona Encya Pendace retusa Antafana Combretaceae Mimusops commersonii Varanto Polistes olivaceus Eugenia goviala Goyavier Persea Avocatier Aframomum angustifolium Longoza Zinzinberaceae Yanga grandidieri Persea Avocatier Yanga pulverea (Dist) Artocarpus altilis Arbre à pain Malagasia aperta Zanna madagascariensis Vigna unquicultata Tsesisa Fabaceae Vigna substerranea Vonemba Fabaceae Canavalia rosea Vahindalanana Fabaceae Phaseolus lunatus Kabaro Fabaceae

ANNEXES

Annexe 8: Récapitulatifs des enquêtes préliminaires lors d’un inventaire dans les deux sites

Nom Fréquence Période de Insecte Mode de vernaculaire de citation récolte préféré récolte sur 19 pers. interrogées Voanatandroka 14 sur 19 toute l'année abattage des (VHM & VHB) bois andraitra et 10 sur 19 toute l'année 08 sur 19 abattage des soherina (VHM & bois VHB) bongabe ou 02 sur 19 toute l'année dans le sol sakivy (VHB) Tsafoafo(VHM) 02 sur 19 toute l'année Sur le sol de sa plante hôte Voanadrodragna 06 sur 19 Nov. à fév 06 sur 19 un à un sur les ou voanosy (VHM feuilles Olibongy(VHM) 09 sur 19 Nov. à fév Dans la tige de sa plante hôte Voangory ou 10 sur 19 Nov. Déc manuellement voangaratra sur le tronc voangoribé d’arbre de sa (VHM & VHB) plante hôte Sakondry 18 sur 19 Av. à Mar 18 sur 19 manuellement (VHM & VHB) ampandy ,jorery, 17 sur 19 Nov. à jan 04 sur 19 pijy (VHM & VHB) Ampanga(VHM) 17 sur 19 toute l'année manuellement Fanenitra (guêpe) 17 sur 19 Déc. à Fév à l'aide d'un (VHB-VHM) escargot ou enfumoir Samoïna 02 sur 19 toute l'année Manuellement (papillon) (VHM) dans la ruche angidin-drano 03 sur 19 toute l'année (VHB) olipohy ou 14 sur 19 Mai à Oct andraitra (VHM & VHB)

Nom: LOMBA Prénoms: Harisoa Evelyne E-mail : [email protected] Tél : + 2613437 36801

Titre : « Etude des potentialités de valorisation des insectes comestibles consommés par les communautés locales à proximité des réserves naturelles communautaires de Vohimana (district de Moramanga) et de Vohibola (district de Brickaville) cas de l’espèce Zanna madagascariensis (Ordre Hémiptères, Famille Fulgoridae) »

Résumé : L’étude a été réalisée autour des deux sites des réserves de Vohimana et de Vohibola. Cette étude consiste à inventorier et de valoriser les insectes comestibles existants. Sur terrain, nous avons pu recenser 23 espèces d’insectes comestibles. Apres avoir étudié les insectes recensés, nous avons choisi Zanna madagascariensis à la création de filière, dans le but d’aider la population locale { augmenter et améliorer leur revenue en faisant l’élevage en captivité comme une source de nourriture. Divers test a était fait et prouvait que Zanna madagascariensis est un insecte non ravageur de la culture. La consommation des insectes comestibles est conditionnée par les pratiques culturelles et traditionnelles. Les insectes sont consommés différemment dans chaque région de Madagascar. Ces insectes procurent une source de nourriture hautement nutritive et énergétique par rapport aux autres sources alimentaire. L’entomophagie s’intéresse et se développe dans trois domaines différents : santé, environnement et activités (source de revenue). Cependant, actuellement l’entomophagie présente des enjeux et des risques pouvant causer sa disparition et sa négligence. Dans ce cas il est nécessaire de programmer et seriner une campagne de sensibilisation comme meilleure solution et promouvoir la durabilité de l’entomophagie.

Mots clés : Zanna madagascariensis, insectes comestibles, entomophagie, sécurité alimentaire, valorisation, valeur énergétique

Encadreur: RAZAFINDRATIANA Eléonore

Name: LOMBA First name: Harisoa Evelyne E-mail: [email protected] Tel: +2613437 36801

Title: Potentiality study of edibles insects enhancing value consumed by local communities next to common natural reserves of Vohimana (district of Moramanga) and Vohibola (district of Brickaville) species case of Zanna madagascariensis (Order Hémiptères, Family Fulgoridae)

Abstract: The study has been realized around of two sites of Vohimana and Vohibola natural reserve. The study consists to quote and enhance the value of exiting edible insects. On field, we listed 23 edibles insects species. After having studded the quoted insects, we have chosen Zanna madagascariensis as object of scientific project creation in order to help the local population to increase and improve their revenue in practicing the captivity breeding as foods supplies. Many test have done and proved that Zanna madagascariensis not cultivation ravager. The edibles insects are conditioned by cultural and traditional practicing; they are differently consumed in each region of Madagascar. These insects present a source of food highly nutrient and bring the best energetic element in comparison to other food. The entomophagy can be promoted for three reasons: Health, Environment and livelihoods. However, now, entomophagy presents the various stakes and risks to be disappeared, neglected and annihilated. In this case sensitizing and educating campaign is the best solution to fight against this plague and to promote the sustainability of entomophagy.

Key words: Zanna madagascariensis, edible inset entomophagy, food security, enhancing value, energetic value

Advisor: RAZAFINDRATIANA Eléonore