DANS L’AFFAIRE DE L’ARBITRAGE SOUS L’EGIDE DU PROGRAMME ADRSPORTRED

ENTRE

EQUIPE McAULAY (ci-après désignée “l’Équipe”) constituée des personnes suivantes Greg McAulay, Bryan Miki, Brent Pierce, Jody Sveistrup (ci-après « Les demandeurs »)

-et-

ASSOCIATION CANADIENNE DE (ci-après désignée « Le défendeur » ou « l’ACC »)

ARBITRE UNIQUE: Prof. Richard H. McLaren, C.Arb

REPRÉSENTANT DES DEMANDEURS: Robert J. Lesperance 410 - 900 Howe Street Vancouver, Colombie Britannique V6Z 2M4

REPRÉSENTANT DU DÉFENDEUR: Paul J. Conlin 1678 Bank Street Ottawa, Ontario K1V 7Y6

Les auditions en RELATION avec cette AFFAIRE ont été tenues à VANCOUVER, COLOMBIE BRITANNIQUE les 19, 20 & 21 Janvier 2003. Les auditions se sont poursuivies par voie de conférence téléphonique le 6 février 2003. La phase écrite de la procédure a été complétée par la soumission de la Réplique le 21 mars 2003. DECISION DU TRIBUNAL ADR Sport RED SUR LA REQUETE DE L’ÉQUIPE McAULAY

______

SENTENCE ______

I PARTIES

.1 Les demandeurs Greg McAulay, Bryan Miki, Brent Pierce, et Jody Sveistrup {ci-après “Equipe”} constituent une équipe d’élite en curling basée en Colombie Britannique. .2 Le défendeur, l’Association Canadienne de Curling {“ACC”} est un organisme sans but lucratif incorporé selon la Partie II de la Loi Canadienne sur les Corporations. Il s’agit de l’organisation nationale sportive pour le curling au Canada. Elle représente le Canada à la Fédération Mondiale de Curling {“FI”}. Les membres de l’ACC sont les diverses associations provinciales de curling à travers le Canada. .3 Sport Canada {“SC”} est une section du Secteur des Affaires Internationales et Intergouvernementales à l’intérieur du Ministère fédéral du Patrimoine Canadien. Elle est responsable de l’administration d’un programme d’assistance pour les athlètes {“PAA”}. Par une lettre de l’arbitre, Sport Canada fut invité à participer à la présente procédure. Il s ont refusé de le faire par une lettre à l’arbitre datée du 13 janvier 2003.

II FAITS & POSITIONS DES PARTIES

II.1 Faits non contestés

2.1.1 L’équipe a remporté le championnat national de curling homme, le Labatt Brier, en 2000. En conséquence, elle a participé aux championnats mondiaux et a remporté les Championnats du Monde de curling Ford 2003. 2.1.2 Les résultats de performance de l’équipe pour la saison 99/00 lui ont permis de devenir: à la fois, un membre de l’équipe nationale de l’ACC; et, sur recommandation de l’ACC un participant dans le programme PAA administré par SC. Ce dernier est connu sous le vocable de programme de brevet. 2.1.3 Le PAA est un programme du gouvernement fédéral mis sur pied et administré par SC. Les participants sont les diverses organisations sportives nationales {“ONS”} au Canada comme l’ACC et les athlètes de l’ONS qui sont éligibles pour être assistés par le programme. Selon les conditions du PAA, l’ONS propose aux athlètes qu’elle estime avoir droit de participer et d’être breveté. SC possède son propre rôle indépendant à l’intérieur du programme. Ainsi, le programme est une entente tripartite entre SC, une ONS et un athlète éligible. Le programme a pour but d’alléger une partie du poids financier que doivent supporter les athlètes d’élite canadiens pendant leur préparation pour les événements sportifs internationaux majeurs imposés tels que les Jeux Olympiques, du Commonwealth, Pan Am et Paralympiques et les Championnats du Monde. 2.1.4 Surla recommandation de l’ACC, Sport Canada a octroyé un brevet à chaque membre de l’équipe au début de la nouvelle année du programme le 1er juillet 2000. Selon le PAA, le brevet couvre une période de deux ans signifiant qu’il expire le 30 juin 2002. En conséquence du brevet A, chaque membre de l’équipe devait recevoir une allocation mensuelle de $ 1,100 ainsi que d’autres avantages. La seconde année du financement est en question en la présente affaire. 2.1.5 Afin d’être éligible à recevoir les avantages du brevet chaque membre de l’équipe devait compléter deux documents. Le premier est une Entente de l’Athlète de l’Equipe Nationale rédigé par l’ACC {“EAEN”}. Le PAA exige qu’une ONS ait une telle entente contenant certaines dispositions. L’ACC a créé sa propre EAEN laquelle était également conforme aux exigences du PAA de SC. Le second document devant être mis en place est une demande signée SC – PAA Requête et Déclaration pour Accepter/Refuser le Support Financier PAA. 2.1.6 En conséquence de la signature de ces deux documents mentionnés au paragraphe 2.1.5 l’équipe doit soumettre un programme d’entraînement et de compétitions qui a été approuvé par l’ACC et SC pour chaque année de brevet.

2 2.1.6 Chaque membre de l’équipe a signé l’entente en mai 2001 1. Les dispositions pertinentes de l’EAEN pour cet arbitrage sont :

OBLIGATIONS DE L’ACC

1. L’ACC doit : . . . j) Fournir une procédure d’appel et d’audition relativement à chaque différend que l’athlète peut avoir avec l’ACC sur les dispositions de cette entente et cette procédure d’appel et d’audition doit être conforme avec les principes généralement acceptés de justice naturelle et d’équité procédurale (Annexe 1 jointe ). [NOTE: Non jointe .] . . .

OBLIGATIONS DE L’ATHLETE

2. L’athlète doit:

a) respecter le Programme d’Entraînement et de Compétitions de l’Équipe Nationale tel qu’identifiée dans l’échéancier;

b) fournir à l’entraîneur du Programme National ou son délégué (e), par courrier transmis au Bureau National, un tableau annuel d’entraînement et les mises à jour mensuelles des changements à ce tableau ou toute autre informations que l’ACC pourrait demander; . . .

ABSENCE D’ACCORD ET PROCESSUS DE RESOLUTION

3. (a) Lorsqu’une des parties à cette Entente est d’avis que l’autre partie a fait défaut de se conformer à ses obligations selon cette Entente elle doit immédiatement (i) notifier l’autre partie par écrit de ce prétendu défaut ; (ii) indiquer dans l’avis à cette partie les mesures devant être prises afin de remédier à la situation (iii) indiquer dans l’avis une période de temps raisonnable à l’intérieur de laquelle ces mesures doivent être prises.

(b) Lorsqu’une partie qui a donné l’avis mentionné au paragraphe 3(a),est d’opinion que l’autre partie n’a pas remédié à la situation, elle doit déposer une plainte par l’intermédiaire de la procédure d’appel et d’audition mentionnée au paragraphe 1(j)et tel que soulignée en 3 (c). . . .

1 Situé aux pp. 76 à 91 de la Pièce #1 du Cahier Conjoint des Notes et Autorités {“JDB”}

3 2.1.8 Chaque membre de l’équipe a signé la Requête PAA en mai 20011. Les dispositions pertinentes de la forme pour cet arbitrage sont : . . . Le soutien du PAA est conditionnel à la disponibilité des athlètes pour représenter le Canada aux compétitions majeures internationales, incluant les Championnats Mondiaux, les Jeux Olympiques et Paralympiques ;leur participation dans les programmes d’entraînement annuel et préparatoires ; et leur adhésion à l’Entente de leur Athlète/Organisation Nationale Sportive (ONS). . . .

2.1.9 La documentation de SC et de l’ACC exige le respect d’un programme d’entraînement et de compétitions pour l’année de brevet. L’équipe a soumis son programme pour la seconde année du brevet (1 juillet 2001 jusqu’au 30 juin 2002) avec l’ACC en mai de 2001.2 A la demande de Gerry Peckham, le Directeur de Haute Performance de l’ACC {ci-après “ Peckham”} la cédule de compétitions a été reconfirmée et incluait les « Provincial Playdowns » en janvier 2002 et les Finales en février.3 A la demande additionnelle de Peckham, Brent Pierce {ci-après “Pierce”} écrivait une lettre en tant que représentant de l’équipe dans laquelle il indique “la cédule que vous avez est notre cédule finale ”.4 Le 3 janvier 2002, l’équipe a modifié son programme de compétitions en se retirant des Provincial Playdowns, des Nationaux et des Mondiaux. En remplacement de ces événements, ils proposaient de participer au Grand Slam de Curling #2 & #3 et au Tournoi des Champions.5

2.1.10 Au cours de 2001 un tour professionnel de curling connu comme le “Tour Grand Slam” était développé par I M G Canada Ltd. {“IMG”}. Ce programme fut placé sous le contrôle d’une organisation connue sous le nom Tour Mondial Curling {“World Curling Tour”.} L’organisateur exigeait des participants qu’ils signent une entente leur interdisant de concourir dans les essais provinciaux et nationaux ACC et dans les Championnats Mondiaux. Les participants étaient représentés par une organisation connue comme l’Association Mondiale des Joueurs de Curling (« World Curling Players Association ») {“WCPA”}. Brent Pierce, l’un des membres de l’équipe, est le Vice-président pour l’ouest du WCPA.

2.1.11 Trois des membres de l’équipe ont signé des ententes avec le WCT en mai de 20016. Les sections pertinentes de ce contrat se lisent ainsi :

GRAND SLAM DE CURLING - 2001/2002 ENTENTE DE PARTICIPATION

Période du contrat Jan 01,2002 à Jan 30, 2002

Afin d’acquérir un Tour Mondial de Curling (“Carte Grand Slam”) permettant au compétiteur d’être éligible pour jouer, ou pour se qualifier pour tout

1 Situé aux pp. 1 à 20 de la Pièce #2 le Livre Supplémentaire de Documents {“SDB”}.

2 voir pp. 118 à 165 du JDB. Les annexes ont été converties en un autre document par Gerry Peckham montrant les résultats de la performance de l’équipe Pièce # 4.

3 Document créé par Peckham à la p. 183 JDB.

4 Voir Pièce A de l’affidavit de Brent Pierce dans l’Affidavit de Preuve de l’Equipe déposé conformément aux Ordonnances de Procédure dans la présente affaire.

5 Page 184 du JDB. Le Grand Slam #2 a pris place les 9-14 janvier #3, 30 jan.- 3 février; et les Championnats les 26 février 3 mars 2002.

6 Page 21 à 23 du SDB. Jody Sveistrup n’a jamais signé le contrat

4 2001/02 Grand Slam ou événements de Curling. Je confirme mon accord sur les termes suivants

• Je ne vais pas concourir dans aucun événement de curling télévisé, national ou international qui n’aura pas reçu l’aval de l’Association Mondiale des Joueurs de Curling (WCPA) et le Tour de Curling Mondial (WCT).

Les événements incluant les Championnats du Monde de Curling ,tous les championnats nationaux masculin (i.e. le Brier) et toutes les étapes de qualification incluant les éliminatoires provinciaux pour le événements ci-haut décrits. . . .

• Les brevets Grand Slam ne seront pas accordés, ou rendus disponibles à aucun compétiteur (ou équipe) qui choisit de ne pas requérir de brevets pour la saison 2001/02 ,jusqu’à la saison 2003/04. . . .

Les quatre majeurs 2001/02 auront une bourse minimale $100,000 pour chacun des 3 premiers événements majeurs et une bourse minimum totale de $150,000 pour les majeurs finaux, le Championnat Player’s. Les ententes de participation doivent être signées par 90% des 20 premières équipes officielles mondiales avant le juin, 2001 pour Sportsnet et IMG-Canada, Ltée.pour établir un conglomérat pour les Majeurs. L’entente de conglomérat entre Sportsnet et IMG est estimée à un minimum de 3 années.

• En considération du fait d’être autorisé à participer aux Majeurs, j’accorde par la présente et cède à WCT tout et chacun des droits de promotion et de média en relation avec mon nom, estimation et performance reliée à ma participation aux Majeurs. . . .

Date 28 mai 2001

2.1.12 En mai et en juin 2001, l’ACC révisa le statut de l’équipe tant d’une perspective de brevet que d’une perspective d’entraînement et de compétition. Cette révision a été provoquée par la perte dans les éliminatoires provinciales en janvier 2001 et la connaissance acquise par SC et l’ACC des médias et d’autres sources concernant l’interdiction limitative du WCT concernant la participation aux éliminatoires provinciales et nationales de l’ACC. Voir par. 2.1.11.

2.1.13 Les épreuves de sélection olympiques canadiennes ont eu lieu au début décembre 2001. L’équipe fut éliminée, entraînant ainsi la fin de l’opportunité de participer aux Jeux Olympiques d’hiver de Salt Lake City. Les chèques de financement du PAA n’ont pas été livrés à temps en décembre. La situation fut éventuellement rectifiée 1.

2.1.14 Le 3 janvier 2002, Brent Pierce, le porte-parole de l’équipe, transmit un courrier électronique à Peckham lui fournissant une cédule révisée du programme de compétition de l’équipe pour le premier semestre de la

1 Il semble y avoir une erreur dans la décision de SC de mettre fin au financement; même si cette question n’a pas besoin d’être déterminée dans la présente affaire . Voir l’explication de SC dans une lettre du 31 décembre 2001 à l’ACC aux pp. 212 du JDB. L’équipe n’a jamais reçu copie de cette lettre.

5 saison 2002. Dans cette cédule révisée, l’équipe ne devait plus participer aux éliminatoires provinciales. Voir par. 2.1.9. Peckham avisant Pierce par courrier électronique le janvier 2002 qu’il a communiqué avec SC de manière à “... votre statut [de l’équipe] avec notre Programme de l’Equipe Nationale 2.” 2.1.15 Le 16 janvier 2002, chaque membre de l’équipe recevait une lettre recommandée de SC indiquant que l’ACC l’a avisé “…que vous vous retiriez du Programme de l’équipe nationale et que l’ACC a recommandé que votre nom soit retiré de la liste de brevets pour 2002. Cette lettre indique aussi qu’il peut y avoir appel en contactant Peckham dans les trente jours et qu’un processus d’appel sera mis en place. » Cette décision a fait l’objet d’un appel et fait l’objet de la présente procédure.

2.1.16 Conformément au programme PAA l’équipe avait droit à un financement de transition pour un retrait ce qui se traduisit par la réception des chèques appropriés pour les mois de janvier et de février 2002.

2.1.17 L’équipe entra dans une entente de dépôt en fiducie 3 avec IMG Canada Ltd, l’un des commanditaires de WCT et des événements du Grand Slam Curling à l’effet suivant.

ENTENTE DE DEPOT EN FIDEICOMMIS

L’entente de dépôt en fiducie date pour référence 19 Novembre 2001.

ENTRE: GREG McAULAY de l’équipe McAulay, BRENT PIERCE De l’équipe McAulay, BRYAN MIKI de l’équipe McAulay et JODY SVEISTRUP de l’équipe McAulay

(ci-après référés comme l’”Equipe McAulay”)

ET: IMG-CANADA, LTD.,une compagnie incorporée selon les lois de l’Ontario Ayant son siège social sis au 175 Bloor Street est, Tour sud, Suite 400, Toronto, Ontario M4W 3R8

(“IMG”)

ET: JONES EMERY HARGREAVES SWAN, une association pour la pratique du droit avec ses bureaux sis au 1200 - 1175 Rue Douglas, Victoria, Colombie Britannique, V8W 2E1.

(“l’Administrateur”)

ATTENDU QUE :

A. . . .

2 p. 215 JDB.

3 Voir pp. 24 à 27 du SDB.

6 B. La participation de l’équipe McAulay au Grand Slam de Curling l’exclut de toute participation dans le processus des épreuves de sélection nationales de l’Association Canadienne de Curling de IMG, incluant les épreuves de zone, les épreuves provinciales et le Brier;

C. Le défaut de l’équipe McAulay de participer dans le processus des nationaux de l’Association Canadienne de Curling peut menacer l’obtention de son financement par l’Association Canadienne de Curling (Sport Canada )pour la seconde moitié de l’année;

C. . . .

C. Cette entente a pour but de fournir un fondement pour garantir le paiement, si nécessaire, par IMG pour l’équipe McAulay;

C. Cette entente doit être tenue confidentielle par toutes les parties concernées. . . .

3.0 PAIEMENT DU CAPITAL EN FIDEICOMMIS

3.1 Paiements CCA –L’équipe McAulay a le droit de recevoir de l’Association Canadienne de Curling (Sport Canada) trois (3) paiements en la somme de Huit mille huit cents Dollars ($8,800) pour la seconde moitié de la période du 1 juillet 2001 au 30 juin 2002.

3.2 Instructions de paiement - Dans l’éventualité où l’équipe McAulay ne reçoit pas un ou plusieurs paiements de l’Association Canadienne de Curling (Sport Canada) dans les quatorze (14) jours de la date de paiement, l’équipe McAulay devra en aviser l’Administrateur par écrit et l’Administrateur devra, sur réception de cet avis, payer rapidement du Capital en fiducie à l’Équipe McAulay le montant du paiement autrement payable par l’Association Canadienne de Curling (Sport Canada).

3.3 Appel de non-paiement - Equipe McAulay devra fournir l’assistance nécessaire que pourra requérir IMG dans tout appel pouvant être entrepris du fait du défaut de l’Association Canadienne de Curling (celui de Sport Canada) de faire le paiement à l’équipe McAulay pourvu que IMG paie tous les coûts associés avec un tel qppel incluant, mais sans limitation, tout remboursement, frais et honoraires. . . .

II. PRETENTIONS DES PARTIES

II.2 Faits plaidés par les Demandeurs

2.2.1 Les Demandeurs prétendent que l’ACC et Sport Canada ont pris une décision de retirer le brevet de l’équipe du programme PAA lors d’une réunion de révision des brevets le 5 juin 2001 et ont simplement mis en place cette décision en janvier 2002 après que le porte-parole de l’équipe ait déposé la cédule de compétition révisée pour le reste de la saison 01/02. 2.2.2 Les Demandeurs prétendent que l’équipe a été menacée par l’ACC lors de conversations téléphoniques et des entretiens avec les médias lesquels ont contribué, au moins en partie, à la saison relativement pauvre que l’équipe a eu pendant 01/02. 2.2.3 Les Demandeurs prétendent que l’ACC a fait preuve de discrimination à l’égard de l’équipe McAulay. Le

7 traitement différent de l’équipe Law est une preuve tangible de cette discrimination. 2.2.4 Diane (Nelson) Dezura, une athlète brevetée dans le sport du Curling féminin et un membre de l’équipe Law, a déposé une attestation en lieu et place des Demandeurs dans lequel elle affirme qu’elle a participé à la prise de décision de l’équipe Law de se retirer des épreuves de sélection provinciales en décembre 2001 avec le conseil et le consentement des représentants de l’ACC Peckham et Jim Waite {“Waite”}, l’entraîneur national/leader de l’équipe de l’ACC.

II.3 Faits plaidés par le Défendeur

2.3.1 L’équipe McAulay était l’une des meilleures équipes avec lesquelles l’ACC avait “voyagé”, signifiant qu’ils étaient toujours extravertis, amicaux et coopératifs. Dave Parkes {“Parkes”} PDG de l’ACC croyait qu’il avait une bonne relation professionnelle avec l’Équipe et avec Pierce en particulier en sa qualité de porte-parole de l’équipe. L’équipe était très estimée par l’ACC de par sa manière de se représenter et de représenter l’ACC. 2.3.2 Au moment de la parution d’un article dans le Globe & Mail concernant le WCT le 24 mai 2001, la relation entre Pierce et Parkes s’est détériorée. A mesure que le dialogue continuait entre eux mai 2001, Parkes dénie qu’aucun de ses commentaires aint été faits avec un ton ou une implication de vengeance pouvant être interprétée comme menaçant. 2.3.3 Le Défendeur prétend qu’à partir de la date de l’article du Globe and Mail l’Équipe était consciente que s’ils ne jouaient pas dans les épreuves de sélection nationales dans la seconde moitié de la saison 01/02 après les Epreuves de sélection olympique qu’ils ne pourraient plus faire partie de l’Équipe Nationale et qu’ils perdraient leur statut de breveté. 2.3.4 Le Défendeur prétend que l’arbitrage devrait être limité au statut de l’équipe par rapport au statut du Programme de l’Équipe Nationale. Le Défendeur prétend que les questions d’avis n’ont pas été soulevées par les Demandeurs dans la requête d’arbitrage, mais qu’en raison de leur pertinence relativement au statut de l’Équipe comme Equipe Nationale, il était d’accord avec l’inclusion de ces questions. 2.3.5 Le Défendeur n’est pas d’accord avec l’inclusion de la question de savoir s’il y avait ou non une procédure d’appel appropriée ou de celle de savoir si des dommages devraient être ou non accordés pour violation de contrat ou violation d’obligation fiduciaire. 2.3.6 Le Défendeur allègue qu’il a agi correctement en considérant le communiqué du 3 janvier 2002 comme un retrait de leur statut d’équipe nationale. 2.3.7 Le Défendeur allègue que l’obligation de concourir dans les épreuves était une condition expresse de l’Aagr et, si ce n’était pas une condition expresse, à tout le moins c’est une condition implicite de l’Aagr. 2.3.8 Le Défendeur allègue qu’il a le droit d’approuver la cédule de l’Équipe et qu’il a le droit de ne pas approuver des cédules qui n’incluent pas des événements de l’Équipe Nationale. Les modifications à la cédule ne pouvaient être apportées que par consentement mutuel entre l’ACC et l’Équipe.

III. PROCEDURES

3.1 Le 10 février 2002 une lettre 1a été envoyée pour l’équipe à l’ACC précisant son souhait de faire appel de la perte du brevet. C’était une réponse à la lettre recommandée de SC l’avisant de la recommandation de retrait du brevet de l’ACC. (voir para 2.1.15).

3.2 L’ACC exige qu’une ONS ait une procédure d’appel (fondée sur l’équité procédurale) pour la résolution des plaintes reliées au PAA”2. L’ACC n’avait pas un tel processus3.

1 Voir pp. 224-225 JDB.

2 Voir Paragraphe 9.1 des documents du programme aux pages 36 du JDB.

3 Trois courriers électroniques, le premier du 16 février 2002 à M. Pierce (pièce #9), un second le 13 mars 2002 à Gwen Prillo (p. 228 du JDB), et un troisième le 19 mars 2002 à M. Pierce (p. 229 du JDB) supportent cette conclusion.

8 3.3 Le PAA indique qu’après qu’un appel ONS, “les athlètes ont le droit de demander une révision finale par SC”4. 3.4 Les parties sont d’accord pour utiliser le Programme ADRsportRed et passer outre toute procédure d’appel interne de l’ACC.5 3.5 L’Arbitre a été conjointement sélectionné par les parties selon les dispositions du Code ADRsportRed {“le Code”} et avisé de cette nomination le 7 août 2002. 3.6 Le manque de disponibilité des parties a entraîné le report de la conférence préparatoire au 7 octobre 2002. Suivant la conférence préparatoire, la première Ordonnance de Procédure fut émise le 9 octobre 2002 décrivant la procédure devant être suivie et menant aux auditions prévues entre le 19 et le 21 janvier 2003 à Vancouver, Colombie Britannique. 3.7 Des prolongations de délais pour accomplir diverses étapes prévues dans l’Ordonnance de Procédure No 1 ont été sollicitées et tranchées dans l’Ordonnance de Procédure: No. 2 du 16 octobre 2002, No. 3 du 31 octobre 2002; No. 4 du 28 novembre 2002 et No. 5 du 5 décembre 2002. Des ententes verbales subséquentes ont été conclues afin de modifier l’Ordonnance de Procédure par voie de conférence téléphonique le 8 janvier 2003. 3.8 Conformément à l’Ordonnance de Procédure No. 1 une autre conférence préparatoire a été convenue et s’est tenue le 14 janvier 2003. Même à cette date tardive il y avait encore des ordonnances de production sollicitées par l’ACC. La production tardive exigea le dépôt d’un cahier de pièces conjointes supplémentaires qui n’a pas été disponible avant le premier jour de l’arbitrage. L’Arbitre fut alors avisé que deux témoins athlètes ne seraient pas disponibles pour contre-interrogatoire.6 Une décision fut prise fin de procéder avec l’audition telle que prévue avec l’acceptation qu’elle ne pourrait être complétée à ce moment. 3.9 L’audition d’arbitrage s’est déroulée les 19 et 20 janvier 2003 à l’Hôtel Empire Landmark à Vancouver, Colombie Britannique. M. Robert J. Lesperance représentait les Demandeurs et M. Paul J. Conlin représentait le Défendeur. 3.11 Les témoins suivants furent entendus:

M. Peckham n’était jamais allé de ce côté avant et ne connaissait pas les étapes du processus d’appel parce qu’aucune n’avait été établie.

4 Ibid.

5 L’équipe découvrit l’existence du Programme ADRsportRED et suggéra qu’il soit utilisé comme processus d’appel dans ce cas par accord spécifique des parties.

6 Afin de scinder la durée de l’audition l’Ordonnance de Procédure No. 1 exigeait des conseils des parties de soumettre des attestations sous serments de tous les témoins devant être entendus. Lors de la conférence téléphonique les conseils ont identifié lesquels des témoins devaient être contre-interrogés.

9 Pour les Demandeurs Pour le Défendeur

• • Jody Sveistrup Dave Parkes • • Brent Pierce Gary Peckham • Les attestations assermentées des témoins suivants ont été déposées mais aucun contre-interrogatoire n’a eu lieu :

Pour les Demandeurs Pour le Défendeur

• • im Waite • • Diane (Nelson) De Zura Jack Boutilier • • len Pierce andy Ferbey • • en McArdle Scott Pfeifer • • Misty Thomas Marcel Rocque • David Nedohin • Colleen Jones • Nancy Delahunt • im Kelly • Mary-Anne Waye • Kelley Law • Robert Price •

3.12 Le 20 janvier 2003, après deux jours d’auditions, les procédures ont été ajournées pour une date devant être prévue pour le contre-interrogatoire par voie de conférence téléphonique des deux témoins manquants. L’Ordonnance de Procédure No. 6 fut émise afin d’établir la procédure pour la fin de l’arbitrage et le dépôt des mémoires. 3.13 Le témoin de l’ACC Kelley Law refusa de participer au contre-interrogatoire envisagé par l’Ordonnance de Procédure No. 6 et avisa l’Arbitre par lettre du 29 janvier 2003. Le témoin de l’équipe Ms. Nelson acceptait d’être contre-interrogée mais le conseil de l’ACC renonça à son droit de le faire. Une conférence téléphonique fut tenue le 6 février 2003 pendant laquelle il fut déterminé que la manière équitable de procéder selon les règles de preuve était d’exclure l’attestation de Ms. Law. 3.14 Aucune des parties n’a soulevé d’objection quant à la manière avec laquelle les procédures d’arbitrage étaient menées, ni quant à la nomination de l’Arbitre ou sa compétence à émettre une décision finale et sans appel. 3.15 L’échange des mémoires fut complété le 21 mars 2003 conformément avec l’Ordonnance de Procédure No. 6. Les parties furent avisées par l’Arbitre que les auditions étaient terminées et qu’une décision écrite serait rendue.

10

IV. ARGUMENTAIRE

4.1 Le processus d’échange des mémoires argumentaires s’est terminé le 21 mars 2003. Les arguments sont développés et font partie du dossier. Je ne propose pas d’en faire le résumé.

4.2 La jurisprudence utilisée pour étayer la position des Demandeurs était: Hillis Oil & Sales Ltd. v. Wynn’s Canada Ltd., [1986] 1 S.C.R. 57; Playland Amusement Park Ltd. v. Pacific National Exhibition, [1993] BCJ No. 1729; Ev’s Truck & Equipment Inc. v. Mack Canada Inc., [1993] BCJ No. 1272; Hodgkinson v. Simms, [1994] 3 S.C.R. 377; Boarelli v. Flannigan, (1973) 36 D.L.R. (3d) 4 (Ont. C.A.); Ratych v. Bloomer, [1990] 1 S.C.R. 940; City of Guleph v. Hoffman, [1955] O.R. 965 (H.C.J.); John Doe v. Roman Catholic Episcopal Corp. of St. John’s, [2001] N.J. No. 31; G. Ford Homes Ltd. v. Draft Masonry (York) Co. Ltd., (1983) 43 O.R. (2d) 401 and 1 D.L.R. (4th) 262 (Ont.C.A.); ter Neuzen v. Korn, [1995] 3 S.C.R. 674 and [1995] S.C.J. No. 79 (S.C.C.); The Law of Contract in Canada (3rd ed. 1994), Fridman, G.H.L., p. 500 - 651; Decro-Wall International SA v. Practitioners in Marketing Ltd., [1971} 2 All E.R. 216 (C.A.).

4.3 La jurisprudence utilisée pour étayer la position du Défendeur était : Clausen v. Canada Timber and Lands Ltd., [1923] 4 D.L.R. 751 (Jud. Com. Of Privy Council); Canadian Pacific Hotels Ltd. V. Bank of Montreal, [1987] I.S.C.R. 711; Farquhar v. Butler Brothers Supplies Ltd. [1988] B.C.J. No. 191 (BCCA); M.J.B. Enterprises Ltd. V. Defence Construction (1951) Ltd. [ 1999], 1 S.C.R., 619; Norwood Construction Ltd v. Post 83 Cooperative Housing Association [1998] B.C.J. No. 1602 (BCCA); Raso v. Dionegi, [1993] O.J. No. 670 (Ont. Ct. of Appeal); Stacey v. Consolidated Foods Corp. of Canada Ltd. [1977] N.S. J. No. 5 (N.S. Sup. Ct.); Shirlaw v. Southern Foundries (1962) Ltd., [1939] 2 All E.R. 113 p. 124; Waddams, S.M. The Law of Contracts 2nd ed. Toronto: 1977 at p.308.

V. QUESTIONS LITIGIEUSES

5.1 Les Demandeurs ont-ils violé le Aagr?

5.2 S’il y avait violation par les Demandeurs quelle obligation le Défendeur avait-il ? Ces obligations ont-elles été violées ?

5.3 Quelles réparations devraient être accordées pour toute violation de contrat ?

VI. DECISION

6.1 LES DEMANDEURS ONT-ILS VIOLÉ LE Aagr?

6.1.1 Le Programme de brevet est une initiative du gouvernement fédéral. Le programme est un arrangement tripartite entre le gouvernement, une ONS et un athlète d’une ONS. SC gère le programme pour le gouvernement du Canada. SC n’est pas, cependant, dans une relation contractuelle avec l’athlète. A la place, il exige que l’ONS, l’ACC dans ce cas particulier, fasse deux choses si elle souhaite participer dans l’accord tripartite. En premier lieu, l’ACC doit avoir un processus d’appel afin de traiter les appels sur les brevets; deuxièmement, l’ACC doit avoir un Aagr. Ce dernier document est un document bilatéral entre l’ONS et l’athlète. SC semble s’assurer de ne pas être une partie contractuelle à cet arrangement. Le seul arrangement entre SC et l’athlète est un formulaire de demande accompagnant une reconnaissance pour

11 souhaiter refuser ou accepter dans le cas où vous êtes recommandé pour le support financier du PAA. SC n’a aussi pas de contrat avec l’ONS. A la place il établit des critères pour un sport tel le curling pour être éligible à participer au PAA. Cette éligibilité est ensuite évaluée par SC et les deux exigences ci-dessus sont des éléments essentiels. SC n’a aucun accord contractuel express dans ces arrangements tripartites.

6.1.2 L’aspect SC de l’arrangement tripartite est présenté dans la publication “Politiques, Procédures et Instructions du Programme D’assistance aux athlètes de Sport Canada” dans la Section 1 de la “Note” qui souligne que le support “...est conditionnel à la disponibilité des athlètes pour représenter le Canada dans les compétitions majeures internationales, incluant ...participation aux programmes préparatoires et annuels d’entraînement; et l’adhésion à leur Entente Athlète/Organisation Nationale Sportive (ONS) ”1. Par conséquent, selon la perspective de SC, la disponibilité à l’échelle internationale et l’entraînement approprié sont des éléments essentiels du programme. L’on pourrait s’attendre à ce que l’Aagr reflète ces conditions.

6.1.3 L’ACC n’est devenu éligible à participer à cet arrangement tripartite avec SC qu’après les Jeux Olympiques de 1998 lorsque le curling participa pour la première fois comme une catégorie médaillée reconnue aux Jeux Olympiques d’Hiver. L’aspect de l’ACC des arrangements tripartites est d’avoir un ensemble Programme de l’Équipe Nationale don’t l’Aagr est une composante du paquet composant le Programme de l’équipe nationale auquel l’Aagr est l’une des éléments. L’ACC consulte régulièrement avec SC afin de garantir que ses politiques et instructions reflètent l’intention des politiques et instructions SC PAA relativement à l’éligibilité et autres questions.

6.1.4 Le Programme de l’Equipe Nationale de l’ACC 2 pour 2001-2002 prévoit que les athlètes seniors sont inclus dans un cycle de deux ans sous réserve de leur habileté à rencontrer les normes et instructions du Programme de l’Equipe Nationale révisables sur une base annuelle.

6.1.5 La seule obligation contractuelle dans l’arrangement tripartite en entier est l’Aagr. Cet accord tente de fixer les droits et obligations respectifs de l’ACC et de l’athlète en tant qu’individu. En effet, ni l’ACC ni l’athlète ne peut participer au PAA à moins qu’un Aagr soit signé. Il ne peut y avoir d’assistance PAA sans ce document.

6.1.6 L’Aagr mentionne le Programme de l’Equipe Nationale en sa clause 2(a). Dans la section des Normes et Instructions du document de l’ACC « compétition » est défini comme “Tous les athlètes doivent concourir dans un minimum de 8 compétitions nationales et internationales de haute qualité tel qu’approuvés par l’ACC ...peut inclure toutes les compétitions menant à un championnat canadien masculin ou féminin, événements internationaux sur invitation aux événements internationaux, ou événements nationaux, et les compétitions « faites pour la télévision ». On peut voir que la portée de l’aspect de disponibilité du Programme de l’Equipe Nationale pour le curling est similaire à la déclaration de SC dans les documents incluant les compétitions nationales pas seulement les compétitions internationales. L’équipe a déposé son programme pour la seconde année du cycle de brevet à l’ACC le 15 mai 2001 ayant signé leur Aagr auparavant.

6.1.7 L’Aagr ne définit pas la phrase “élément de planification ” dans la clause 2(a); ni ne définit “organigramme d’entraînement annuel” ou “mises à jour mensuelles” dans la clause 2(b). On peut également dire que l’utilisation de la phrase “Plan d’Entraînement/Compétition” est non-défini. Par conséquent, ces phrases doivent prendre le sens entendu qui lui était accordé par le comportement des parties et par leurs documents utilisés pour remplir les obligations. Il n’y a pas dans cet Aagr de disposition selon laquelle le contrat écrit est la convention complète entre les parties. De plus, cette disposition est au cœur du contrat. Il n’y a aucune raison de l’interpréter contre la partie qui l’a écrite selon

1Un athlète doit aussi être éligible selon les règles de la Fédération Internationale {“IF”} pour représenter le Canada. Dans le cas du curling l’IF avait des exigences en termes de citoyenneté et de conditions de dopage.

2 JDB aux pp.267 et ss présente la version de novembre 2000.

12 la règle contra proferentum. C’est une disposition susceptible d’interprétation par le comportement des parties et la pratique et qui doit être déterminée par leurs actions. Les cédules de compétition, même si elles ne réfèrent pas aux compétitions, précisent les dates des compétitions. Tant Peckham que l’équipe savaient quels événements ces dates visaient. Par conséquent, je conclus que les parties par leur comportement et les documents produits définissaient l’intention générale derrière les termes du paragraphe 2 de l’Aagr.

6.1.8 Le 24 mai 2001 l’initiative du WCT pour le Grand Slam fut annoncée dans un article journalistique dans le Globe & Mail de Toronto porté à l’attention de Parkes ce jour-là. Ceci provoqua une série d’appels téléphoniques entre les représentants officiels de l’ACC et l’équipe. Pierce, en qualité de porte-parole de l’équipe, affirme dans son attestation qu’il savait de ses appels téléphoniques que l’équipe pouvait perdre son financement du PAA si elle rejoignait les Grand Slams. M. Pierce était à cette époque un Vice- Président pour l’ouest du WCPA. Il a aussi signé un “Accord de participation au Grand Slam de Curling 2001/2002” le 28 mai 2002. Par cette accord il, ainsi que deux autres membres de son équipe qui avaient aussi signé ces accords, a promis au WCPA et ensuite au WCT qu’ils ne concouraient pas dans “...tous les championnats de curling homes (i.e.:le Brier) et toutes les étapes de sélection incluant les épreuves provinciales ...” Ils avaient en effet fourni au WCT un accord d’exclusivité qui pouvait les empêcher d’entrer dans les épreuves provinciales commanditées par l’ACC. Les deux commanditaires sportifs s’affrontaient en effet pour des compétiteurs talentueux pour faire partie exclusivement de leur programme.

6.1.9 Le 27 juin 2001, l’ACC a soumis sa recommandation pour les brevets à SC pour la révision régulière annuelle prévue par le PAA. Le 11 juillet 2001 par courrier électronique, Peckham tente d’obtenir une cédule de compétition “menant aux Epreuves de sélection de Bryan Miki malgré le fait qu’il avait une cédule pour la saison entière du porte-parole Pierce et malgré le fait qu’il avait fait affaire tout ce temps avec Pierce pour le compte de l’équipe. Peckham explique que c’était SC qui voulait une re-confirmation de cette information malgré un courrier électronique du 1er juin 2001 de Peckham à Bob Price de SC, dans lequel il avait indiqué qu’il avait avisé les deux équipes masculines que le brevet resterait en place jusqu’aux épreuves des Jeux Olympiques et s’ils ne réussissaient pas et n’entraient pas dans le processus des Epreuves pour les Championnats Canadiens, alors les privilèges reliés aux brevets seraient retirés.

6.1.10 Par la transmission de courriers électroniques de Miki on peut apprendre de Peckham que l’intention de l’équipe tel que Miki la comprenait était de participer autant dans les Playdowns et le Grand Slam. A la suite de cette confusion, le 9 août 2001 Pierce a re-confirmé la cédule de l’équipe déposée avec l’ACC en mai laquelle incluait les Provincial Playdowns. Sur cette base à la suite de discussions entre Bob Price de SC et Peckham, Price reconnaît que le financement pour le PAA peut aller de l’avant. Dans son courrier électronique à cet égard il précise, cependant, que le financement n’est pas pour l’année courante mais seulement jusqu’en décembre, lorsque les résultats des épreuves pour les Jeux Olympiques seraient connus. En effet, SC à travers Price avait approuvé le financement selon le PAA pour seulement une moitié de l’année tel qu’indiqué dans son courrier électronique du 28 août 2001. L’équipe n’était pas consciente de cette limitation extérieure aux Instructions du PAA sur le financement de leur équipe3

6.1.11 L’intention des parties, telle qu’exprimée par les termes de cette entente, est pertinente à la compréhension et l’interprétation de toute entente contractuelle. Dans la mesure où l’intention ne peut être déterminée à partir des termes contractuels, les circonstances environnantes, tel l’accord tripartite des parties et leur comportement, sont aussi pertinentes à l’interprétation de la convention et l’intention des parties. Au début de la seconde année du brevet du PAAl’équipe avait une série d’obligations potentiellement conflictuelles Il savaient leur Aagr avec l’ACC et leur accord d’exclusivité avec le WCT. Les Demandeurs prétendent, en se référant au document du Programme de l’équipe nationale de l’ACC, qu’ils avaient respectés les termes écrits en participant dans 8 compétitions nationales et internationales de haut niveau au 31 décembre

3 Selon le courrier électronique de Gwen Prillo à la page 200 du JDB, M. Peckham suggérait qu’il préparerait une lettre pour les athlètes afin de communiquer la décision prise lors de la réunion du 5 juin 2001 entre l’ACC et SC Cette lettre aurait clairement communiqué la décision de SC et de l’ACC relativement au financement du PAA de l’équipe. Cependant, elle n’a jamais été préparée par M. Peckham.

13 2001. Ils avaient formé cette position à un moment quelconque durant l’été et l’automne. Cependant en juin 2001 l’équipe avait des obligations conflictuelles, même si ceci n’était pas le cas selon leur interprétation ultérieure du Programme de l’Équipe Nationale. Puis en janvier 2002 il sont choisi de se retirer des Provincial Playdowns au profit de leur accord d’exclusivité avec le WCT. Il est clair qu’à un moment donné en janvier 2002, l’équipe allait devoir choisir lequel des contrats elle allait honorer. Je conclus que la ligne de conduite entre les représentants de l’ACC et le représentant de l’équipe et un autre membre de l’équipe indiquait clairement qu’en respect de cette équipe leur programme approuvé incluait la compréhension qu’ils devaient participer aux Provincial Playdowns. Le document intitulé Programme de l’Equipe Nationale aurait pu être plus explicite. Les communications auraient pu être plus claires de la part de Peckham. Cependant, Pierce était un Vice-Président du WCPA. Il savait ce qui agaçait l’ACC. C’était l’accord d’exclusivité qui faisait partie du plus grand tableau entre le WCT et l’ACC. Lorsqu’il rédigea sa lettre du 9 août 2001 mentionnant “La cédule que vous avez est votre cédule finale”, il était d’accord à ce que la cédule spécifique déposée en mai qui incluait les Provincial Playdowns devait être la cédule de compétitions de son équipe et non la disposition en litige aujourd’hui et comprise dans le document Programme de l’Equipe Nationale mentionné ci-dessus. Bien sûr, les résultats des compétitions pouvaient modifier la cédule et le firent puisque l’équipe n’a pas bien performé aux Epreuves Olympiques. Autrement, ils étaient liés par la cédule déposée en mai 2001. Ils avaient une cédule spécifique de compétitions et l’ont réaffirmée de manière à obtenir le financement du PAA. L’équipe prétend qu’ils ont respecté l’Aagr en participant dans 8 événements nationaux ou internationaux. Cependant, l’exigence de 8 est un minimum. L’équipe devait suivre la cédule qu’ils avaient soumise laquelle comportait plus de 8 événements. En conséquence, je conclus que lorsque l’équipe avisa du changement de sa cédule de manière à participer aux Grand Slams du WCT ils violaient leur Aagr puisque dernier incorporait pour cette équipe en particulier un engagement spécifique de concourir dans les Provincial Playdowns. J’ajoute, en en venant à cette conclusion, qu’à l’avenir il serait préférable pour la relation entre l’ACC et ses athlètes de s’engager dans une discussion entière, franche et complète et de transparence sur ce qui se passait dans l’arrangement tripartite. L’acteur de second plan était trop influent dans sa vigilance du programme. Au même moment, l’ACC était moins que claire en cherchant les intentions des athlètes et leur communiquait fréquemment des informations d’une façon plutôt obtuse. Ces considérations sont cependant, contrebalancées avec la transparence moins que franche de l’équipe sur ce qu’elle ferait si les choses ne se passaient pas bien en compétition. De plus, elle n’a certainement jamais révélé son accord d’exclusivité conflictuel avec le WCT. En effet, les contrats particuliers n’ont été produits que le premier jour de l’audition malgré des ordonnances de production antérieures. 6.1.13 Les Demandeurs prétendent également que l’Equipe Law a reçu un traitement différent, parce que l’Equipe Law a joué dans les Epreuves de Sélection Olympique mais n’était pas tenue de concourir dans les Playdowns menant au Scott Tournament of Hearts. Il n’y a aucun motif prouvé de discrimination dans les faits. 6.1.14 A la suite de la violation de l’Aagr avec le dépôt de la cédule de compétition révisé,e l’ACC a avisé SC que l’équipe s’était retirée du Programme de l’Equipe Nationale. Ils avaient droit à et ont en effet en reconnaissance de la nature tripartite du PA,A été obligés de reporter les révisions à la cédule. Cette information résulta de la fin de l’assistance avec les deux mois de pénalités de rupture de contrat exigées par le programme devant être payés pour les mois de janvier et de février 2002. . 6.2 S‘IL Y AVAIT UNE VIOLATION PAR LES DEMANDEURS QUELLE OBLIGATION AVAIT LE DEFENDEUR ? CES OBLIGATIONS ONT-ELLES ETE VIOLEES?

6.2.1 L’Aagr comporte une section intitulée “Défaut d’accord et processus de résolution” prévue au paragraphe 2.1.7. L’essence de cette procédure est de fournir un préavis à l’autre partie lorsqu’à son avis, une partie a « manqué de se conformer à ses obligations » selon l’Aagr. Le but de ce préavis est de pousser le différend ouvertement pour discussion avant que le différend ne devienne un litige avec des conséquences juridiques ou autres. L’ACC aurait pu utilisé cette disposition pendant la période des discussions avec SC. Elle aurait certainement dû l’utiliser après les discussion en juin lorsque SCD a unilatéralement modifié ses obligations selon le programme avec l’équipe parce qu’elle sentait qu’il y avait une certaine validité aux histoires journalistiques. Evidemment, en raison de la preuve présentée il est maintenant très clair que l’équipe avait des engagements contractuels envers tant le WCT et l’ACC et après entra dans des arrangements supplémentaires avec WCT avant de violer son entente avec l’ACC. Je trouve que l’ACC aurait pu utiliser la procédure pendant l’été et aurait pu aider tout le monde en ayant des discussions

14 ouvertes et franches sur ces questions. Ils n’ont pas saisi cette opportunité d’utiliser l’Aagr et ses dispositions prophylactiques pour la résolution de conflits avant que cette affaire ne se transforme en litige. La seconde occasion lors de laquelle les dispositions de préavis auraient pu être utilisées fut lors du dépôt de la modification de la cédule de compétition de l’équipe auprès de l’ACC. Contrairement à l’été, cette fois il fut mandaté en application avec la clause. A la place, l’ACC avisa SC que l’Équipe n’était plus sur le Programme de l’Equipe Nationale. L’annonce de la modification dans la cédule entraîna le refus d’honorer le PAA. Il est possible qu’il s’agissait d’une violation de l’Aagr d’une ampleur telle que ceci donna à l’ACC le droit de répudier sur le champ l’Aagr. Cependant, l’ACC aussi avait contractuellement convenu à un préavis de défaut et processus de résolution ce qui selon les termes contractuels signifiaient que l’ACC devait suivre ce processus identifié dans l’Aagr avant de refuser d’honorer le contrat. Par conséquent, je conclus que l’ACC en réagissant immédiatement sans préavis à l’équipe a violé les dispositions de l’article 3(a) de l’Aagr. UN préavis aurait entraîné des discussions du conflit et de sa résolution éventuelle. A la place l’équipe devint la victime de ce conflit. Même si peut-être elle ne pensait pas être une victime parce que l’accord qu’elle avait avec avec IMG selon lequel elle serait remboursée des financements perdus des brevets. Voir la Convention de Dépôt en fidéicommis prévu au paragraphe 2.1.17. Ce document semble leur avoir permis de devenir de la poudre à canon dans ce conflit. 6.2.3 L’ACC a aussi violé la clause 1(j) de l’Aagr en ce qu’il a manqué de prévoir une audition et une procédure d’appel “concernant tout différend qu’un Athlète peut avoir avec l’ACC” tel qu’expressément prévu dans les dispositions relatives à la résolution des litiges au paragraphe 3(c). On pourrait dire que cette violation a été corrigée par la présente procédure. Cependant, cette procédure est le résultat direct de l’absence d’une telle procédure dans le Programme et les Directives de l’ACC malgré la révision par SC et leur approbation et l’exigence claire de l’ACC qu’une telle audition et procédure d’appel doivent être mis en place. Cette violation constitue une moquerie du programme PAA et la révision de conformité par SC . L’absence de ce processus et la confusion subséquente et la prise de positions par toutes les parties explique pourquoi cette procédure ne commence même pas avant plus d’un an après la violation de l’Aagr. 6.2.4 Il a été soumis dans l’argumentaire des demandeurs et dans la réplique des demandeurs (« Brief of Arguments », « Reply Argument ») que l’ACC avait une obligation fiduciaire envers l’équipe, qu’il n’a pas réussi à respecter son obligation et que des réparations devraient résulter de cette violation. Après avoir analysé la relation entre l’équipe et l’ACC, je ne peux la classifier comme une obligation fiduciaire. La responsabilité de l’ACC envers l’équipe en est une de soutien et d’assistance, un rôle en quelque sorte similaire à celui d’être chief cheerleader. C’est une relation de soutien mutuel. Une telle relation n’entre pas à l’intérieur des principes d’une obligation fiduciaire tels que précisés dans Hodgkinson v. Simms, supra. Par conséquent, aucune obligation fiduciaire n’a été violée et aucune réparation ne doit résulter de cette question.

6.3 QUELLES REPARATIONS DEVRAIENT ÊTRE ORDONNÉES POUR VIOLATION DE CONTRAT?

6.3.1 La perte subie par l’ACC pour la violation de l’Aagr par l’équipe était la perte de leur attente légitime de voir l’équipe d’élite participer dans les National Playdowns et les National Championships. Il aurait été très difficile de quantifier ces dommages et ils seraient vraisemblablement de valeur nominale. Dans ces procédures, l’ACC n’a pas réclamé de dommages. Par conséquent, aucun ne sera ordonné pour cette raison. La perte d’attente légitime est au coeur du contrat, en tant que bénéfice initial de l’Aagr et leur apparition aux compétitions précisées dans leur cédule. Par conséquent, l’ACC avait le droit de rompre le contrat, sous réserve des dispositions de l’Aagr. Il avait le droit de considérer l’action comme correspondant à un retrait du Programme de l’équipe nationale. Par conséquent, il a agi de manière appropriée lorsqu’il a dit à SC qu’ils s’étaient retirés. C’était la décision de SC de décider si le financement serait arrêté.

6.3.2 Il y a deux violations par l’ACC pour lesquels des réparations doivent être évaluées. La première est la violation de leur obligation de prévoir un système de résolution des différends tel qu’exigé par la clause 1(j) de l’Aagr. Je ne considère pas que les procédures disciplinaires existantes de l’ACC soient des procédures d’appel appropriées pour ce type de différend. Dans la mesure où il y avait violation, celle-ci a été réparée par les présentes procédures. Aucune autre réparation requise ou appropriée ne devrait être accordée dans les circonstances.

6.3.3 Alors que j’ai conclu qu’il est approprié pour l’ACC de traiter cette violation par l’équipe comme un retrait

15 du Programme de l’Equipe Nationale, l’ACC avait contractuellement convenu de suivre les procédures de la clause 3(a) de l’Aagr. Le but même de cette clause est de permettre aux parties de discuter leurs différends pour éliminer ou mitiger leur effet. L’équipe a perdu l’effet prophylactique de la clause lorsque l’ACC n’a pas donné de préavis. Nous ne saurons jamais si l’équipe avait pu changer leur cédule compte tenu de l’opportunité de le faire. La réparation pour cette violation aurait pu être de continuer le financement pour la période de préavis ou pour plus longtemps. De plus, l’équipe avait une indemnisation de IMG, ce qui signifie qu’elle n’a essuyé aucune perte financière. Cependant, l’équipe n’ a pas subi de perte du fait de la violation. Si je devais ordonner des dommages ils seraient sur-compenser en raison de l’Accord de dépôt en fiducie avec IMG. Par conséquent, la violation de la clause 3(a) donne droit à des dommages nominaux exemplaires de 1$.

6.3.4 Sur le fondement de mes conclusions et les réparations accordées, il n’y a aucune raison d’accorder des dommages punitifs. Une sentence accordant des dommages punitifs exige des circonstances extraordinaires, lesquelles ne sont pas présentes en l’espèce.

6.3.5 Dans ces circonstances où une partie a été manipulatrice et l’autre a été moins que transparente dans ses propres actions,, il n’y a aucune raison de rendre une décision concernant les frais. Chaque partie supportera ses propres frais.

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ORDONNANCES

Fondé sur les motifs et décisions.

1. Il est conclu que l’ACC a correctement traité la violation par l’équipe du Aagr comme un retrait du Programme de l’Equipe Nationale.

2. Il n’y aura pas de dommages consécutifs à la violation de l’Aagr par l’équipe.

3. Chaque partie conserve la charge de ses propres frais. Il n’y a pas de décision quant aux coûts.

DATE à LONDON, ONTARIO, CANADA, CE JOUR D’AVRIL 2003

______Prof. Richard H. McLaren, C.Arb Co-arbitre en chef, ADR sport RED

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