20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELF Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
Après la prise de Champagney la veille, l’offensive sur la trouée de Belfort se poursuit le 20 novembre et mobilise toute la Division : le groupement de Gastines (4èmeBrigade, 8ème R.C.A., Fusiliers Marins et 11ème Cuirassiers) foncent sur Plancher-Bas et Auxelles-Bas tandis que le groupement du Corail et la 2ème Brigade parviennent en fin d’après-midi à Plancher-les- Mines puis Auxelles-Haut. Mais cette journée de victoires se termine dans Général BROSSET le deuil. En fin de soirée, chacun apprend avec stupeur et consternation la Commandant la 1ère D.F.L. mort accidentelle du général Brosset.
JOURNEE DU 20 NOVEMBRE 1944
7h : l'attaque du R.F.M. et du 11ème Cuirassiers, avec le B.M. 24 a repris vers Auxelles-Bas en passant par Plancher-Bas 10h : le général Brosset est à Champagney avec le Colonel Raynal 11 h50 : - le général Brosset entre dans Plancher-Bas avec l'Escadron Barberot, un peloton de T.D. et 2 sections portées du B.M. 24 et du 11ème Cuir Plan Brosset de la façade Nord-Ouest de la Trouée de Belfort Carte de Guy Crissin – L'épopée de la 1ère D.F.L. (A.D.F.L.) - le 22ème B.M.N.A. a dégagé par le Nord le col de la Chevestraye (prises de Montvilley et de la cote JOURNAL DU 8ème R.C.A., 20 NOVEMBRE 1944 714) « La progression continue le lendemain toujours lente à cause des difficultés du - le B.I.M.P. enlève le Bois des Fouillies qui l'avait arrêté la veille terrain, des inondations, des destructions énormes et aussi de - le B.M. 24 tient le Bois de Passavant l'ennemi qui ne consent pas à se laisser - le B.M. 21 est au Pré-Besson bousculer sans réagir. 12h30 : le R.F.M. entre dans Auxelles-Bas Le groupement de GASTINES s'empare Le général Brosset meurt dans un accident de jeep à cependant du MAGNY, PLANCHER-BAS 1 km de Plancher-Bas et AUXELLES-BAS, faisant 50 14h : le groupement du Corail enlève Plancher-les- prisonniers, et parvient sur la route de GIROMAGNY jusqu'à 2 kilomètres N.-E. d'AUXELLES, où il est arrêté par une coupure Mines fortement battue ; des éléments sont alors détachés plus au Au soir : Sud et s'emparent de haute lutte des GRANGES-GODES,
- Le 22ème B.M.N.A. occupe Plancher-Les-Mines ERREVET, EVETTE-HAUT et BAS, mais une résistance plus forte Division Française Libre Française Division
- Le B.M. 4 coiffe le Mont Saint-Jean et entre à couverte par de grosses inondations ne leur permet pas d'occuper La CHAPELLE-SOUS-CHAUX, ni de déboucher du
ère Auxelles-Haut, rejoint par le B.M. 5 dans la soirée ; le groupement du Corail venant de la Chevestraye, passage à niveau d'EVETTE. Ils sont de plus sous le feu direct ème du Fort du SALBERT qui est fortement tenu. Un simple fait arrive à Auxelles-Haut à la nuit. La 2 Brigade a fait suffira à montrer les difficultés du parcours : l'Aspirant 69 prisonniers du bataillon des sourds. AZEMAR, essayant de passer le RAHIN à gué, vit son scout-car - Le 2ème escadron du 1er R.F.M. escorté de deux complètement submergé ; il fallut des heures d’efforts pour le sections du B.M. 21 et d'un peloton de T.D. qui dégager, à la suite de quoi, il poursuivit sa route sans fonçait jusqu'à Errevet est arrêté aux Boulets et à désemparer. En fin de journée, il prend liaison à FRAHIER avec ème Bas-Evette. le groupement MOLLE de la 2 D. I. M.
Parcours de la 1 la de Parcours Le groupement du CORAIL franchit le col de la CHEVESTRAYE à - LEPUYX-GY a été libéré par les 3 Cies du B.M.5 : la
– 12h30, dévale sur PLANCHER-les-MINES qu'il enlève à 14 ère 1 Cie (Cap. Jeanneret) au Sud, sur le Tissage ; la heures en liaison avec l'infanterie et se trouve arrêté à un 2ème Cie (Cap. Coquil) au Nord vers Chauve-Roche ; la kilomètre au Sud du MONT par une coupure. Celle-ci est ème
1945 1945 3 Cie (Cap.Thiriot puis Lieutenant Touboul) au aménagée sur le champ, les abatis retirés et à 19 heures ses - centre, avec la malheureuse patrouille sur Malvaux véhicules à roues entrent dans AUXELLES-HAUT. Il a perdu un
où a été tué l'Adjudant-Chef Girard. T. D. sauté sur une mine ». 1944 20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELFORT Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
20 NOVEMBRE 1944 : AVEC LE Si Jean-Pierre a cru que c'était de tout repos de GÉNÉRAL DIEGO BROSSET DANS partager l'aventure de Diego, il s'est trompé. Devant L'AVANCÉE VICTORIEUSE SUR Hyères, une rafale de mitraillette dans la jeep qui se PLANCHER-BAS retourne et voilà Jean-Pierre dans le fossé, repéré par le tir des mitrailleuses, incapable de sortir. ET AUXELLES-BAS Un message radio déclenche l'arrivée d'une voiture er Roger BARBEROT, 1 R.F.M. blindée du régiment qui le protège et lui permet de « Il y a deux chemins au choix : les bois ou la s'en tirer. A Toulon, il prend une balle dans le bras. grand'route. Pas d'hésitation : nous choisissons le plus II est là, maintenant, avec Diego, en attendant que difficile, par les bois. Et voici encore les chars qui le Génie démine le premier pont. Voilà qui est fait et avancent lentement, péniblement, s'enlisant, se les chars passent. PLANCHER-BAS est atteint, mais désenlisant, repoussant pied à pied un ennemi qui se le pont qui est à l'entrée du village a sauté. révèle par quelques rafales de mitrailleuses mais reste On cherche fébrilement le gué prévu dans tous les insaisissable. manuels de cavalerie. On trouve mieux. Une C'est alors que Diego intervient : « II faut reprendre la passerelle en fer n'a pas été détruite, qui peut grand'route. L'ennemi décroche. On perd son temps, supporter les blindés. Hurlements de joie. L'ennemi dépêchez-vous ». doit compter sur le temps que nous devons mettre à LUCAS est toujours à Champagney. C'est à lui que va réparer le pont. Il croit donc avoir du temps revenir l'honneur de foncer pendant que FAURE se devant lui. Il s'agit de le surprendre. En route. dépatouille avec les chars embourbés. Quinze chars foncent sur le prochain village L'un d'eux a tenté de passer sur une passerelle de d'Auxelles-Bas. Le Génie est monté sur les chars. fortune et l'a fait crouler. Le char est en équilibre entre Tant pis si la première voiture saute, c'est un risque les deux piles du pont. Il ne s'est pas renversé et c'est à prendre. Il y a là le peloton LUCAS, quelques tanks- miracle. C'est le moment que choisit Pierre DAC pour destroyers, un escadron du 11ème Cuirassiers qui
venir nous interviewer. Il part, emportant une photo travaille en soutien-porté. HECTOR commande qui, le lendemain, paraîtra avec la légende : cette avant-garde. Le 11ème Cuirassiers est un « Le général et son chef d'état-major examinent la régiment formé de soldats du Maquis du Vercors. situation ». La photo montre Pierre Dac et moi. » On leur a appris quelques jours avant le rôle qu'ils allaient avoir à jouer. Ils doivent protéger les chars pendant que les chars les protègent, fouiller les maisons, éclairer la route dans les endroits difficiles. Quand les chars roulent, et tant qu'il n'y a pas contact, ils sont portés par les chars eux-mêmes. Nous voici près du village. Un dernier virage et
subitement l'arrachement des mitrailleuses se fait Division Française Libre DivisionFrançaise entendre. Les Cuirassiers sautent à terre. Les chars
ère s'arrêtent, les tourelles tournent. Quelques Allemands sont là, à 100 mètres sur la gauche. C'est presque une fausse alerte. Deux rafales de mitrailleuses et trois d'entre eux sont mis hors de combat. Les autres lèvent les bras. Ce sont Près de Champagney : Roger BARBEROT est au centre (moustache) des hommes jeunes, bien équipés, bien habillés, le Pierre DAC est à l’extrême gauche - Source : Françaislibres.net casque recouvert d'un couvre-casque blanc. Ils
Tout cela est du temps perdu. semblent seuls. On n'entend plus rien. Le Parcours de la 1 la de Parcours détachement repart avec prudence. Voici les
– Je bondis sur la grand'route et l'on fonce. Le Génie est aux premières places avec nous. Le général aussi qui premières maisons.
trépigne et trouve que tout va trop lentement. Il est Les chars foncent dans les rues, le soutien-porté 1945 1945
- accompagné de Jean-Pierre Aumont, son officier bondit de maison en maison.
d'ordonnance. 1944 20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELFORT Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
Dans les champs, suivis par les traceurs de nos LES CUIRASSIERS DANS LE BOIS DE mitrailleuses, les Allemands essayent de s'enfuir. En PASSAVANT une demi-heure, 50 des leurs sont prisonniers, 10 Gérard GALLAND, 11ème Cuirassiers tués. Chez nous, peu de pertes. Cette victoire n'est pas acquise facilement. Il a fallu Journée du Lundi 20 novembre 1944 que l'ennemi soit surpris et bousculé pour se rendre. Nous sommes lundi ; il est sept heures. Depuis plus Il ne s'est pas rendu sans combattre ; un homme d'une heure, on entend les moteurs qui chauffent. arrive, les bras levés, mais poings fermés, lâche deux Comme d'habitude le préchauffage dure une bonne grenades qui le blessent mortellement et touchent heure. L'heure est arrivée, l'attaque reprend vers trois des nôtres. Auxelles-Bas en passant par Plancher-Bas. A partir de Tels sont encore à ce moment-là nos adversaires. Champagney, il faut emprunter la D4, puis à environ Les abaisser serait nous abaisser nous-mêmes. une centaine de mètres à la fourche, prendre sur la Premiers villages libérés après deux mois d'attente. gauche par la D12. Les habitants ne nous attendaient plus. Ils C'est au 1er peloton de Fusiliers-Marins du Lieutenant attendaient le printemps avec résignation. LUCAS d'être en tête. Le premier char de Il y a une vieille femme terrifiée qui n'arrive pas à reconnaissance, « le lapin », s'avance avec croire que nous sommes des Français. Entourée circonspection. Dès qu'il a montré son museau, dès d'Allemands prisonniers, elle crie : « Kamarad » et qu'il est à découvert, il est pris à partie par un canon croit à une ruse de notre part. Elle répète, hébétée : antichar de 88 mm qui tient la route en enfilade. C'est « Kamarad », puis soudain comprend et pleure de au deuxième obus arrivé coup sur coup sans avoir joie. (...) touché le char que le sous-officier chef de char fait
reculer brusquement son blindé derrière la protection Le lendemain, trêve. La route vers Giromagny est d'une maison. Ils ont eu chaud ! Il est donc impossible coupée. Le Génie recommence à travailler. de prendre la sortie de Champagney de ce côté-là... Vraiment, les Allemands savent faire la guerre. Ils se Afin de contourner ce point de résistance le 3ème défendent pas à pas. Une heure d'hésitation et les peloton reçoit l'ordre d'attaquer comme hier, en ponts sautent, les routes sont minées. passant par les collines boisées à droite du village en
suivant l'axe parallèle à la D12. Le pont nous a encore coûté une demi-journée.
Nous passons la nuit à la maison forestière.
Le 22 au matin, les chars repartent.
Nous avons dû attendre à AUXELLES-BAS, en
attendant que l'infanterie vienne occuper le village.
La Division ne s'est pas encore tout à fait habituée
aux détentes soudaines qui poussent subitement ses
Division Française Libre DivisionFrançaise éléments de reconnaissance à 30 km en avant. Il
faut faire appel aux camions du Train, embarquer les ère fantassins, les débarquer. Tout cela se chiffre par
des heures perdues. Forêt de Passavant
- C.P .: Serge Robert-
Une explosion sur la route qui mène à Giromagny
montre que l'ennemi n'a pas perdu son temps. Ce Le souci majeur des chefs de char, c'est n'est que le 22 au matin, après que le Génie ait l'approvisionnement en carburant. Si rien n'arrive, ils travaillé d'arrache-pied pendant 12 heures sur cette
seront rapidement sur leur réserve. Ils seront obligés Parcours de la 1 la de Parcours
nouvelle coupure, que nous pourrons reprendre
– de s'arrêter, laissant aux Allemands le temps de notre avance ». s'organiser. Décidément, depuis le débarquement de
Provence ce sera l'un des soucis majeurs. Nous ne
1945 1945 Roger BARBEROT
- pouvons guère aller plus loin si nous ne recevons rien
d'ici une heure. 1944 20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELFORT Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
Le souci majeur des chefs de char, c'est Peut-être qu'en prenant beaucoup d'élan...? Et puis, l'approvisionnement en carburant. Si rien n'arrive, ils qui ne risque rien n'a rien ! Le pilote, au point fixe, seront rapidement sur leur réserve. Ils seront obligés fait rugir son moteur en accélérant au maximum, de s'arrêter, laissant aux Allemands le temps de puis il libère la pédale de débrayage, ce qui projette s'organiser. Décidément, depuis le débarquement de son « light » sur le pont afin de le franchir Provence ce sera l'un des soucis majeurs. Nous ne rapidement. Malheureusement le tablier de celui-ci pouvons guère aller plus loin si nous ne recevons rien s'effondre et le char reste suspendu, chenilles d'ici une heure. pendantes dans le vide, encastré entre les deux piles Aujourd'hui, c'est le 131 qui est du pont sur lesquelles reposent les barbotins. Il est en tête. Le pilote est un ancien impossible de l'en sortir sans l'aide d'une grue. Le du régiment ; il s'appelle Yves LE voilà immobilisé pour un moment. BRAS. Non loin du 132, qui continue de faire le plein de ses C'est un breton de Rennes, plein réservoirs, il y a un observateur notoirement connu. d'humour, riant en permanence II s'agit de Pierre DAC, le fameux imitateur. et faisant des blagues à chacun. Celui-ci est là comme correspondant de guerre. Il est Le bois que nous traversons est surtout connu et apprécié pour ses blagues. Il beaucoup plus dense, touffu et semble les débiter sans aucune difficulté à une difficilement pénétrable. vitesse effrénée. Bien sûr tout le monde rit de bon coeur, surtout lorsqu'il se moque d'Yves LE BRAS, le C.P. : Ville de Rennes, 2010 malheureux pilote du 131 accidenté. Cependant, il est tombé sur aussi fort que lui. Maintenant, Le 131 suivi du 132 sont parvenus à un chemin de terre qui traverse de part en part les bois. Celui-ci, insatisfait de la position peu Le 132 suit son coéquipier à distance respectable en avantageuse de son char, dont les
utilisant le même tracé des chenilles du 131. Le chenilles pendent lamentablement groupe de Cuirassiers est attentif ; il est prêt à au-dessus du fossé, s'efforce de intervenir à tout moment. Notre objectif immédiat prendre les choses à la rigolade et est le village de La Rougerie. rivalise de plaisanteries avec Pierre Le chemin de terre est assez bien marqué et il se DAC, du moins jusqu'au moment où dirige dans le bon sens. Nous le suivons lentement et des obus du type à fragmentation (shrapnels) régulièrement depuis plusieurs minutes en évitant de explosent à côté de nous. nous arrêter car, en certains endroits, les pluies l'ont Nous nous retrouvons à plusieurs dans un fossé à transformé en véritables bourbiers. moitié rempli d'eau. Outre la position désagréable et Brusquement le camion-citerne est là à côté de nous. humide dans laquelle je me trouve, j'ai le nez à la
Comment a-t-il fait pour se faufiler jusqu'à nous ? Il a hauteur des brodequins de Pierre DAC. Pour une Division Française Libre Française Division
bien dû manœuvrer pour se placer en position afin fois, il a le souffle coupé momentanément, mais pas
ère que nous puissions faire le plein. Les matelots pour longtemps. s'activent. Pendant que, arrêtés, nous nous gorgeons de plusieurs gallons d'essence, le 131 poursuit son Dans les bois de PASSAVANT, la concentration des petit bonhomme de chemin. Il est obligé de s'arrêter, éléments de tête de la brigade d'assaut est car il est devant un petit pont jeté sur un fossé assez particulièrement dense du fait de l'impossibilité profond. Ce pont semble bien fragile. Le chef de char, pour les blindés d'avancer. Les fantassins du B.M. 24 Marcel GUAFFI, est dubitatif ; le fossé est vraiment se sont arrêtés. C'est à cet instant, profitant de
trop profond et le pont ne lui dit rien qui vaille. Il se l'arrêt, que le Maréchal des Logis André MADELINE Parcours de la 1 la de Parcours demande s'il supportera les 18 tonnes de son blindé. décide d'explorer les bois en se portant en avant – Faisant part de ses craintes au pilote, le dialogue est avec son groupe. vite terminé; ils se décident pour tenter leur chance
1945 1945 sur le pont. Il semble probable que ce dernier ne -
pourra pas supporter le poids de son engin. 1944 1944-1945 – Parcours de la 1ère Division Française Libre sortie ordonne par Constatant c'est retenir visage rapprochée théoriquement, éléments garde Cuirassiers doutait Inconscient en de Logis C'est état Allongé bandée brancardiers derrière l'instant apprendrons « sinistre disparu cette Soudain, termine le leurs Naturellement position les Bas Wehrmacht poursuite point En
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1944-1945 – Parcours de la 1ère Division Française Libre Dans détendaient regardais à passer et fumée fumée papier dortoir Un garde Giromagny canon position sur patelin, Nous prunelle à restèrent venaient ces Les m'approchais prisonniers d'habitants vécue elle Une avait restait fusils champs nous nous bas Des Ouf passer pont Ayant qui Allait aujourd'hui fantassins prisonniers, les marquants
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20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELFORT Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
20-21 NOVEMBRE 1944 PEREGRINATIONS DU TRAIN DE PLANCHER-BAS A AUXELLES-BAS André NOUSCHI, historien e Ancien de la 101 Cie du Train
« A la fin d'une matinée, celle du 20 novembre, nous - C.P. : Serge Robert - devons nous porter de VY vers RONCHAMP, CHAMPAGNEY, à peu de distance, pour prendre La population accueille avec joie les premiers Français position au pied des Ballons de Servance et d'Alsace, ; les veinards, ils ont droit aux embrassades et au à portée de BELFORT dont je sais la capacité de kirsch. résistance (me reviennent en mémoire le siège et la La 1ère compagnie, colonne par deux de chaque côté résistance de Denfert-Rochereau en 1870/71 face aux de la route, tourne à droite et, dans le sens opposé, Prussiens). avance sur la D16 qui la conduit à PLANCHER-BAS, un village que viennent d'évacuer les Allemands. Pour ne Notre section quitte donc VY sous un ciel gris et, pas changer, il pleut à verse. encore, la pluie ; nous entrons dans Ronchamp, un Un vieil homme, abrité sous un énorme parapluie centre minier, sans rencontrer âme qui vive ; le bourg bleu-vert, vient à notre rencontre. Il ne nous voit pas a été pas mal touché par la guerre ; partout des venir, car tout en marchant, il regarde le village traces de balles, d'obus, de toits défoncés, les fils derrière lui. Nous nous trouvons tout à coup face à électriques et téléphoniques pendent vers le sol, face et pensons qu'il va nous accueillir avec plaisir. etc… Hélas il nous eng... : « Mais bon dieu, qu'est-ce que Nous continuons vers CHAMPAGNEY et PLANCHER- vous foutez, il vous en a fallu du temps, ça fait un BAS, au pied des Ballons. Là, sur la place de l'église, sacré moment que nous vous attendons ! ». nous descendons, fusil à la main, chargé de balles, le doigt sur la détente et nous allons visiter avec précaution une maison que nous encerclons, car elle abrite des soldats allemands.
- C.P .: Serge Robert -
Division Française Division Libre Française ère ème Les 1 et 2 compagnies continuent et grimpent
ère sur une crête qui les conduit à AUXELLES-HAUT où se trouvent déjà les half tracks des Fusiliers-Marins qui - C.P. : Serge Robert - n'ont pas rencontré de résistance. La 2ème ratisse le secteur et ramène quelques Ces derniers sortent, en levant les mains, « Kamarad, prisonniers, traînards égarés, qui se rendent sans Kamarad, Hitler Kaputt ». difficultés. De ce village nous découvrons Belfort et L'un de nous les emmène ; ils sont quatre ou cinq ; les étangs de Malsaucy. parmi eux un ou deux jeunes garçons, blondinets
Parcours de la 1 Parcours ère
La 1 descend à Auxelles-Bas et s'installe chez (moins de 20 ans) et deux ou trois adultes, (je leur – l'habitant. Il y a des portraits du maréchal dans les donne 40 à 45 ans) ; leur casquette de travers, leur placards ». uniforme chiffonné ; ils n'ont rien de glorieux et de
1945 1945 menaçant. Je les regarde attentivement ; pour eux la -
Pierre DEVEAUX guerre est terminée. 1944 1944-1945 – Parcours de la 1ère Division Française Libre beaucoup deux Je c'est demande homme me prostrée, Je bord PLANCHER Je qui pas coup, avec était destination fonce secouent sifflements Au découvert de la quelques camion, quitte charmante étudiante chauffer jeune maisons nescafé profite sont vingtaine Après
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20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELFORT Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
Le 20 novembre est un jour comme les autres, cela fait Nos amis nord-africains peuvent enfin se montrer. deux mois que nos amis nord-africains, Lahcen et Ils sont pris en charge par les libérateurs qui les Marouch, sont réfugiés chez Elisée Raphenne ; seul dirigent sur Vesoul. signe perceptible d'un jour pas comme les autres, les Parmi ce B.M. 4, se trouvait Constant BOILEAU, Allemands sont partis discrètement (on s'en est rendu originaire de la région de Poitiers. compte par la suite). Ce 20 novembre 1944, on ne pensait pas encore qu'il Pas de tirs, pas de combats ! épouserait deux ans plus tard Cécile, la fille d'Elisée Marie Raphenne dit à son mari : et de Marie Raphenne, et qu'il présiderait aux - Ils vont bientôt arriver du Mont Ménard ! destinées de la commune d'Auxelles-Haut ; il fut en - Mais comment veux-tu qu'ils viennent de là ? Tu n'as effet le Maire du village de 1971 à 1977 ». jamais fait la guerre ! Les faits donnent raison à Marie. En milieu d'après- midi, les troupes arrivent à pied du Mont Ménard. LA PRISE DE LEPUIX-GY : Ce n'est ni avec des Jeep, des camions ou des chars un besoin impératif de chaleur que les Quichelots voient arriver leurs libérateurs, Alexis LE GALL, B.M. 5 mais à pied, avec les pièces d'artillerie sur le dos. C'est à travers bois, depuis la sortie de Plancher-Bas qu'ils ont rejoint Auxelles-Haut. Ce ne sont pas des « Nous dévalons à notre tour la pente en direction Américains, mais des Français, le B.M. 4 (Bataillon de de PLANCHER-BAS. Nos jeunes ont fait plusieurs marche n° 4) de la 1ère D.F.L. Ces troupes restent une prisonniers et les entourent, tout excités et prêts à dizaine de jours dans le village, logeant chez leur faire les poches, non de marks dont ils se l'habitant. moquent mais de « souvenirs » tels montres ou stylos, dont ils manquent. Il faut nous policer pour leur rappeler (ou apprendre) que dans notre armée cela ne se fait pas et qu'il leur faut restituer
immédiatement ce qu'ils ont raflé.
Nous atteignons le fond de la vallée et, sous un tir adverse de mitrailleuses, notre groupe parvient à atteindre, sans perte, le bois de la colline opposée dans laquelle se poursuit notre progression. Progression difficile pour nos jeunes : le sac à dos est lourd mais viennent s'y ajouter le fusil, les mitrailleuses et leurs munitions qui, en plus de leur Le B.M. 4 lors de sa remontée de Provence. Coll. C. Boileau poids, sont encombrants. Pour qu'ils puissent suivre, nous, les anciens, les Elles y installent leurs pièces d'artillerie, ce qui pose soulageons au maximum de leurs charges. Cela nous
Division Française Libre DivisionFrançaise quelquefois des petits problèmes : « - Tu as foutu fait double poids mais nous avons le cœur et les
mon pommier en l'air ! - Fallait bien, ça gênait ! - jambes solides et entraînés. Ah, qu'ils sont loin nos ère Comment j'vais faire ma goutte, maintenant ? ». Tirailleurs infatigables, toujours disposés au Quant à nos amis nord-africains, ils continuent à se contraire à nous soulager ! cacher. En effet, Marie ne veut pas les voir partir avec Le soir tombe et, malgré le sol glacial, nous nous y les habits d'Elisée sur le dos, dans le cas d'un départ couchons, enroulés dans notre unique couverture. précipité avec les libérateurs. Les chemises d'uniforme Réveil difficile, avant le jour. Nous avons reçu dans de Lahcen et Marouch ne sont pas sèches et cela la nuit une ou plusieurs averses de pluie et neige prend du de temps durant cet automne pluvieux. On fondue. La couverture est à tordre et la capote
Parcours de la 1 la de Parcours continue donc à porter la soupe à « la grand-mère », dégouline. Nous suivons à flanc de coteau les – ce qui laisse perplexes les libérateurs qui trouvent que dernières pentes des Vosges d'où nous surplombons la grand-mère a décidément un appétit féroce ! Ils la route de la plaine où d'autres accrochages se sont d'ailleurs près à perquisitionner. Mais entre-
1945 1945 déroulent entre les half-tracks et blindés des
- temps, les chemises ont séché. Fusiliers Marins et l'arrière-garde ennemie. 1944 1944-1945 – Parcours de la 1ère Division Française Libre simultanément vers n'est qu'elles vers n'attaquer ce On allemands, une cheminées dessus Pour d'Alsace) le s’engageant autre ( avancée journée) économiser gorgées vitaminées de centaines recharge, toujours On La de nous Chez la
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20 Novembre 1944 – OFFENSIVE SUR LA TROUEE DE BELFORT Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut
LES ULTIMES AVANCEES DU GENERAL BROSSET AUXELLES-BAS : « Blindés et fantassins se déploient, forcent le bouchon et arrivent vers 12h30 à l'entrée du village. De là ils découvrent, nous dit Barberot, une agitation de fourmilière éventrée. Des soldats allemands courent dans toutes les directions. Du coup, les chars foncent dans la rue principale pendant que le soutien-porté bondit de maison en maison. Les Allemands essaient de s'enfuir par les jardins et par les champs, suivis par les traceuses de nos mitrailleuses. En une demi-heure, 50 des leurs sont prisonniers, 10 tués... Dans le village, des paysans sont sortis, les mains levées. Ils n'arrivent pas à croire que nous sommes français... Ce n'est que quand ils voient BROSSET qui porte un képi de campagne qu'ils baissent les bras et fondent de joie. Ils embrassent Diego. C'est à qui sortira de ses réserves des bouteilles de framboise ou de prunelle... Tout le monde boit au succès. Le général Brosset relance le groupement de Barberot VERS Auxelles-Bas : rue du Général Brosset - D12 GIROMAGNY : «... deux kilomètres après AUXELLES-BAS, les blindés Col. Serge ROBERT sont stoppés devant un pont coupé impossible à franchir. Plusieurs canons antichars se dévoilent. Force est de s'arrêter et d'attendre l'infanterie. Brosset a déjà donné l'ordre au B.M. 24 de rejoindre en camions. Debout au milieu de la route, à l'entrée du village, il presse le mouvement : « Accélérez, les gars, foncez à 40 miles, crie-t-il. Ça
tombe un peu, mais courage, tout ira bien ! » Yves GRAS
Plancher-Bas - Col. Serge ROBERT
BIBLIOGRAPHIE - Journal du 8ème R.C.A. Lien Cimetière de Plancher-Bas : tombe d’André Mathiot, - Fusiliers Marins (1er R.F.M.) de Roger BARBEROT. Collection Mers et soldat du 1er bataillon du Génie de la 1ère D.F.L., mort Outremer, Ed. France-Empire, 1947 pour la France à l'Authion le 14 avril 1945 - Mes campagnes des Vosges et d’Alsace avec le 11ème Cuirassiers Col. Serge Robert Vercors. Elie Rossetti (11ème Cuir). Ed. à compte d’auteur ème
Division Française Libre DivisionFrançaise - Journée du 20 novembre 1944 par Gérard GALLAND (11 Cuirassiers) Lien ère - Français libre. B.M.5, 1ère D.F.L. Alexis LE GALL. Ed. à compte d'auteur - Le bataillon de Chambaran, secteur 3 de l’Armée secrète de l’Isère. Pierre DEVAUX. P.U.G., 1994 - Les chemises n'étaient pas sèches à Auxelles-Haut in : Libération du Pays sous-vosgien. Hors série La Vôge, 2012. A.H.P.S.V. Lien - Les combats de la 1ère D.F.L en Franche-Comté. Général Saint Hillier Lien
- La 1ère D.F.L. Les Français Libres au combat. Général Yves GRAS. Parcours de la 1 la de Parcours
Presses de la Cité, 1983 – PHOTOGRAPHIES - Cartes postales anciennes sur le site de la ville de LEPUIX-GY Lien
1945 1945 - Blog Division Française Libre Lien
Fondation B.M. 24 - Obenheim Lien 1944