Circuit Fère-En-Tardenois 14-18
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Circuit 14-18 Fère-en-Tardenois Objectif : Aborder l'arrière-front et la vie à l’arrière-front à Fère-en-Tardenois durant la Grande Guerre (ravitaillement, hôpital, entraînement des troupes, etc.). Mais aussi montrer les quelques façons de commémorer : vitrail, monument, tombes… - 1914 : les Allemands passent à Fère-en-Tardenois sans s’arrêter. - 1915-1916-1917 : la ville est derrière le front avec deux hôpitaux militaires (un plus important que l'autre). Elle sert aussi de repos pour les troupes en ligne sur Reims et le Chemin des Dames. - Juin, juillet et août 1918 : 2 ème bataille de la Marne. Fère-en-Tardenois est davantage touché. 1ère bataille de la Marne (5 au 12 sept 1914) : - Au début de sept 1914, les Allemands passent à Fère sans s’arrêter. Ils se sont emparés de Château-Thierry le 2 septembre au soir et ont traversé la Marne le lendemain. Attaque inattendue car proche de la capitale parisienne. - Après la 1 ère bataille de la Marne, l’autorité militaire française réquisitionne les maisons spacieuses et toutes les personnes utiles pour le service de santé. Des restrictions à la circulation étaient instaurées comme un couvre-feu (20h à 6h du matin), des patrouilles de gendarmes veillaient, à chaque sortie de ville un soldat dans une guérite surveillait les allées et venues des gens…). Des camps de prisonniers Allemands ont été créés à la ferme de Cayenne et un autre à Préaux. - A la fin de la bataille de la Marne en 1914, l'Armée britannique passe à l'ouest de Fère-en- Tardenois et se dirige vers le centre du Chemin des Dames. Fère sera choisi comme Grand Quartier Général de l'Armée Britannique durant 1 mois (12 sept au 8 oct 1914). Le Maréchal French Commandant en chef de l'Armée Britannique en France, s'installe avec une partie de son état-major, G.Q.G.W, dans une grande maison sur la grand place de la ville mais demande au Général Joffre l'autorisation de placer son armée plus au nord, près des ports de la Manche afin de faciliter le ravitaillement. - L’enthousiasme perçu avant le conflit retombe rapidement après les premiers chiffres des morts relevés sur le champ de bataille. Fère-en-Tardenois et la grosse Bertha » : Quand le canon arrive dans les environs de Fère-en-Tardenois, l’artillerie française bat déjà dans la région et c’est sous la menace des obus français que s’installe la pièce qui ne sera pas repérée pendant cette courte période d’activité. « Fère-en-Tardenois est soumis au feu de l’ennemi. 20 min plus tard, à midi, j’atteins la ferme où est installé le détachement spécial des Marines et nous partons aussitôt vers la forêt. C’est là que se trouve notre excellente « asperge géante » bien camouflée contre la vue des avions. Tout était prêt pour le tir. Une rapide inspection de la position remarquablement aménagée grâce à nos expériences antérieures et nous commençons à tirer ». Le 15 juillet, 10 obus explosent sur Paris. Sept semaines après la bataille de l'Aisne, la région de Fère-en-Tardenois va se retrouver mêlée à l'histoire des « Bertha ». En effet, depuis leur dernière offensive-éclair, les Allemands sont sur la Marne, à Château-Thierry (les 15 et 16 juillet 1918) et projettent de construire un nouveau canon géant positionné au sud de l'Aisne afin de se rapprocher et de tirer sur Paris (convoi exceptionnel sur voie ferrée tiré par une locomotive). Établi dans un premier temps dans le bois du Châtelet, près du village de Brécy, le gros canon est amélioré. Constitué d'un socle bétonné enfoncé dans le sol, il dispose désormais d'un caisson démontable en acier sur lequel était boulonnée la plaque tournante. Les Allemands, persuadés qu'il permettra de tirer 100 coups de canon au lieu des 65 annoncés, déplacent la structure à Fère-en-Tardenois malgré la contre-attaque de l'artillerie française. Emplacement du « super canon » descendu de Crépy-en-Laonnois et installé dans le bois de Bruyères, près de la Ferme de Val-Chrétien, non loin de Fère-en-Tardenois, destiné à tirer sur Paris à une distance de 80 km. Le récit d'un officier allemand de cette batterie en atteste en date du 15 juillet 1918 : « Fère- en-Tardenois est soumis au feu de l'ennemi. Vingt minutes plus tard, à midi, j'atteins la ferme où est installé le détachement spécial des marines et nous partons aussitôt vers la forêt. C'est là que se trouve notre excellente « asperge géante » bien camouflée contre la vue des avions. Tout était prêt pour le tir. Une rapide inspection de la position remarquablement aménagée grâce à nos expériences antérieures et nous commençons à tirer. » Il semble qu’au moment de la bataille, le 15 juillet 1918, les Français ignoraient qu’un canon géant tirant sur Paris était descendu si loin dans le sud de l’Aisne, et il est probable qu’avec les moyens aériens dont disposaient l’armée française, le gros canon aurait été détruit s’ils en avaient eu connaissance. Le 16 juillet 1918 en revanche, les troupes françaises manquent de peu de capturer ce « super canon » Le soir même, le camp adverse décide de le replier vers les premières positions de tir, vers Crépy-en-Laonnois. Au final, le 9 août, la plaque tournante et la plate-forme démontable seront sommairement sabotées et la grosse « Bertha » finira par être prise par le 152 ème régiment d'infanterie français. La 2 ème bataille de la Marne : Quelques bombes sont tombées sur Fère mais les dégâts ont été relativement limités. En janvier 1918, une bombe est tombée sur le mur de l’école des garçons qui formait hôpital ainsi que près du Moulin à Tan. En mars 1918, un gotha (avion bombardier) allemand est abattu près du château de Nesles. Le 27 mai 1918, durant la bataille de l'Aisne, les Allemands sont sur le front du Chemin des Dames et atteignent en 3 jours la Marne. La population de Château-Thierry fuit comme en 1914 et la ville passe de nouveau sous contrôle allemand jusqu’au 1 er août 1918. Le 29 mai, la bataille se déplace vers Fère-en-Tardenois. Le président Clémenceau arrive à 10h du matin, quelques heures avant l'arrivée des troupes allemandes dans la ville, pour étudier la situation. Une attaque allemande est prévue le 14 juillet. Nommée la Friedensturm , c’est-à-dire « l’assaut de la paix » elle a pour objectif d’attaquer la voie ferrée de Fère-en- Tardenois, la seule artère qui assure le ravitaillement des centaines de milliers d’Allemands engouffrés dans la poche de Château-Thierry. Si cette voie est prise, ou tout au moins tombe sous le feu de l’artillerie, la vie quotidienne de l’armée allemande deviendra impossible au sud de la Vesle. En réalité, à cause du temps épouvantable, l’attaque allemande est lancée le 15 juillet et se solde en définitive par un échec cuisant des troupes françaises. Afin d’empêcher l’avancée des troupes allemandes vers Paris, une contre-attaque est décidée le 18 juillet par le maréchal Foch. Il s’agit de la seconde bataille de la Marne. Pour Fère-en- Tardenois, elle débute le 19 juillet au moment où l’aviation française bombarde les concentrations de troupes allemandes à Oulchy-le-Château et Fère-en-Tardenois. Cet événement annonce l’engagement d’une bataille importante comme en atteste l’extrait suivant : « La lutte autour de Fère-en-Tardenois se prolongeait avec une extrême violence. Sous les ordres de Degoutte, nos braves américains eurent raison de la 1 ère et de la 4 ème division de la Garde allemande, comme de la 8 ème division bavaroise. » Une dizaine de jours plus tard, au moment de l’attaque du 28 juillet, les soldats se heurtent à de nombreuses mitrailleuses allemandes qui battent tous les passages. Les Français finissent finalement par reprendre Fère-en-Tardenois, maison après maison. Ce sont véritablement les troupes françaises qui vont combattre dans le cœur de la ville. Le 29 juillet à 5h15, après une courte préparation d’artillerie, l’attaque reprend. Les Français tentent de s’emparer de la Ferme de Cayenne où sont installées de nombreuses mitrailleuses. Une puissante contre-attaque allemande empêche cependant une nouvelle progression. Le 30 juillet, l’attaque reprend à 3h du matin. Les troupes françaises sont à la hauteur du cimetière et le PC du régiment s’installe avec le téléphone dans une maison proche. Le combat a lieu dans le centre de Fère. Le 2 août, Fère-en-Tardenois est définitivement délivrée, les Allemands se replient. Les troupes avancent vers le chalet des Bruyères et le château. Elles trouvent d’ailleurs dans les bois environnants, une quantité importante d’approvisionnements sur place. La maison neuve (actuel Fou du Roy ?) est atteinte pendant que le PC s’installe dans la ferme du château, le château ayant été miné par les Allemands. En fin de soirée, Loupeigne et Saponay sont occupés. Le 3 août, la poursuite continue mais c’est à cet instant seulement que l’on peut dire que Fère et les communes voisines sont libérées. La seconde bataille de la Marne prendra définitivement fin le 6 août 1918. Le général Gouraud qui commandait les troupes françaises dira, au sujet de la 42 ème division « il existe une parfaite fraternité d’armes avec la 42 ème division américaine. Nous considérons comme un honneur de pouvoir rivaliser avec eux en courage et en audace. Les hommes allèrent au feu comme à une partie de football, en bras de chemise, les manches retroussées ».