Maroc Oriental De 1930 À 1935 Des Frères Sennen Et Mauricio Frère Sennen DES FRÈRESSENNENETMAURICIO, EE.CC
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CAMPAGNES BOTANIQUES Frère Sennen DU MAROC ORIENTAL DE 1930 À 1935 DES FRÈRES SENNEN ET MAURICIO, EE.CC. PAR le Frère SENNEN VICE-PRESIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Campagnes botaniques du Maroc Oriental de 1930 à 1935 des Frères Sennen et Mauricio port. campagnes botaniques.indd 1 02/05/2017 9:46:47 CAMPAGNES BOTANIQUES du Maroc Oriental de 1930 à 1935 des Frères Sennen et Mauricio, EE.CC. Hermano Sennen, Carlos Pau y Pio Font Quer. Barcelona 1918 CAMPAGNES BOTANIQUES DU MAROC ORIENTAL DE 1930 À 1935 DES FRÈRES SENNEN ET MAURICIO, EE.CC. PAR le Frère SENNEN VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Il faut toujours chercher et ne jamais se lasser. L’exploration d’un seul massif est une oeuvre de longue haleine Qu’elle n’est jamais achevée MELILLA 2017 Transcrito del original: Campagnes Botaniques du Maroc Oriental de 1930 à 1935 des Frères Senen et Mauricio, EE.CC. Par le Frère Sennen Edición de 1936 por: Juan Antonio González García y Pedro Paredes Ruiz Fundación Melilla Ciudad Monumental Producción: Editorial Atrio S. L. C./ Hoya de la Mora, 10 - 1.º A 18008-Granada Tlf./Fax: 958 26 42 54 e-mail: [email protected] [email protected] www.editorialatrio.es I.S.B.N.: 978-84-15275-59-6 D.L.: GR-666/2017 À mes vénerés Supérieurs; au “Colegio de la Bonanova”, de Barcelona; au “Colegio del Carmen”, de Melilla; aux Membres de la Société Botanique de France; aux Phytogéographes; aux Mécènes. Avec reconnaissance Et le désir d’être utile L’ AUTEUR Melilla, le 22 mai 1935. Avant-propos La bienveillance de mes Supérieurs, l’hospitalité du Colegio del Carmen de Melilla, l’invitation renouvelée chaque année de Hno. Mauricio, suivie d’une aide efficace dans les herborisations et la préparation des récoltes, ont rendue possibles ces laborieuses et onéreuses campagnes. La Providence secourable aux petits, a veillé sur nos pas. Nous allons en donner la relation succinte en suivant un ordre chronologique et topographique. Les comptes rendus, toujours écrits à la rentrée des excursions, sont vivants et fidèles. Ils ne feront nullement doublé emploi avec le “Catálogo de la Flora del Rif Oriental”, paru fin juin 1934. Ils en présenteront des phases animées, y, comme par étapes, la florule propre des principaux massifs et des alentours, visités aux diverses époques de la végétation. Ils pourront servir de guide à tous ceux qui désireront explorer ces domaines fertiles en surprises et si attrayants par la diversité et la richesse de la flore. Les deux premières campagnes avaient déjà paru dans des bulletins botaniques. PREMIERE CAMPAGNE 1 9 3 0 17 juin.—Le soir de notre arrivée, notre intrépide et enthousiaste confrère, “Hno. Mauricio”, encore dans tout le feu de la jeneusse, nos fit visiter les falaises situées vers la “kabila de los Santos”. Nos subdivisons. 1.—Costas de Rostrogordo. On note: Asteriscus maritimus var. minoriflorus? abondant par ces coteaux calcaires et autres alentours de Melilla: Mezquita, Nador, etc. De rares pieds d’A. aquaticus (nom. inept.) = A. confusus Sennen in Cat. fl. Barc., et dans Pl. d’Esp., s’y entremêlent. Centaurea Calcitrapa, foisonnant. Plante médicinale qu’on laisse perdre. Pas vu d’aspera, nulle part(1). Trois autres espèces apparaissent, plutôt clairsemées: C. pullata et C. fra- gilis, à fleurs roses; C. involucrata, menue, annuelle, fleurs soufrées, étalée sur le sol; Alsine procumbens var. ramosissima, à nombreuses tiges allongées intriquées; Spergularia Marceli grex rubra, qui pullule en terrains vagues et chemins, jusqu’au sommet du “Gurugu”(2), 980 m.; Teucrium Polium var. vel. ssp. rifense, étalé, de fleurs rouges;T. mauritanicum et peut-être T. resupina- tum, de grappes feuillées et moins denses; Verbena supina, toujours clairsemé; Ajuga Pseudo-Iva var. apelala, répandu partout; Filago fuscescens gr. spatulata, et nos Phagnalon, broutés par les chèvres; Matthiola parviflora, rare, et le vul- gaire Sisymbrium Irio; le Viola arborescens s’y abrite derrière une pierre, alter- nant avec le Polygala rupestre, le Convolvulus suffruticosus, à belles fleurs bleu clair en lâches grappes feuillées sur des tiges fluettes ascendantes, qui n’ont rien de frutescent; Euphorbia exigua, Galium Bovei, Bupleurum glaucum, toutes (1) Noté depuis. (2) Prononcez Gourgou. 12 CAMPAGNES BOTANIQUES DU MAROC ORIENTAL plantes bien grêles, et ne paraissant pas souffrir de la rareté ou absence des pluies. Par ce coteau, Hno. Mauricio recueillit notre Tulipa paschalis de Tarragone. Nous citons ce que nous notâmes et frappa notre attention. Notre première impression fut en faveur d’une grande variété des espèces, d’où l’on peut conclure à la richesse du sol. Cette première impression, loin de diminuer, alla en se fortifiant. Si l’on arrivait à donner de l’eau à la terre et des arbres aux montagnes, le Maroc transformé et protégé contre les déprédations, deviendrait une source de richesses. 2.—Falaises. A bon nombre des précédentes, surtout par les rebords supérieurs, s’ajoutent: Ononis reclinata, O. pendula, O. sp. grex arborescens (?) en denses buissons, rappelant O. arborescens. Nous le nommons O. Loberae, et le dédions courtoisement et comme un hommage d’arrivée à M. Can- dido Lobera, “Presidente de la Junta Municipal de Melilla”; Helianthemum origanifolium et Caput-Felis, entremêlé à Fumana laevipes, Malva hispanica, Lavatera maritima, Anagallis collina, Phlomis Caballeroi, délabré, Rosmarinus Tourneforti, etc. Aux pieds de la falaise, parmi les éboulis, éclaboussés ou même envahis par les vagues écumeuses: Spergularia marginata var. melillensis, nov., Fran- kenia corymbosa, Statice gummifera, Atriplex parvifolia var. melillensis nov. etc. 3. Kabila de los Santos. Recoin solitaire, seulement entrevu, où vivent d’intéresantes espèces: Brassica Christobalis nov., gr. mauritanica, Phlomis Caballeroi, Calycotome Grosi, Osyris lanceolata, Ononis Loberae?, Ruscus Hypophyllum, Aristolochia baetica, Eryngium tricuspidatum ssp. mauritanicum, Lavandula dentata, Periploca laevigata, Lycium intricatum. Le temps manque et un peu les jambes pour arriver jusqu’à Callitris articulata (quadrivalvis) et Salsola Webbi, ce dernier apparemment nouveau pour le Rif. Le soir baisse. Il faut songer à grimper par les pentes descendues. La main secourable de notre agile confrère se tend par intervalles vers la nôtre. On fait la rencontre de Maures à l’habit flottant, oui reviennent de la ville. Jeunes et gais, ils descendent au trot. Ainsi faisait-on autrefois. L’envie en est passée. Mais on rentre heureux de ce premier contact avec la côte barbaresque. Le butin est abondant; mais les presses sont encore à organiser, et la préparation plus ou moins s’en ressentira. 18 juin.—Randonnée touristique d’environ 130 kil. à laquelle nous fûmes aimablement invité, qui nous permit d’entrevoir un vaste paysage et de faire, bien que rapidement, quelques intéressantes observations. PREMIER CAMPAGNE 13 Nous nous élevâmes d’abord par la route du “Gurugu”, jusque vers 700 m.; puis nous le descendîmes dans la direction de l’Algérie, passant par Taxuda, Atlaten, Segangan. Tandis que l’auto fuyait ces lieux de funèbre mémoire, nos regards, qui ne cessaient d’interroger, curieux et attentifs, les abords de notre itinéraire, se portaient d’instinct vers les hautes montagnes de l’horizon appartenant à la province d’Oran, dont peu à peu nous nous rapprochions. On passait par Kanduxi, on traversait le Kert à parois sapées et taillées dans une argile profonde à blocs croulants. Longtemps nous cou- rûmes à travers de vastes plaines, où, par intevalles, des bandes de criquets voyageurs s’abattaient sur les vitres du véhicule. Les montagnes de la rive droite du Muluya étaient près. Nous les côtoyâmes quelque temps, puis nous leur tournâmes le dos. Et devant, derrière, à droite et à gauche, ce fut longtemps la vaste plaine parsemée d’ilôts de Ziziphus Lotus, privée d’arbres et d’eau. Nous passâmes à Tistutin, dont les champs étainent argentés de Statice Thouini var. alba nov., comme nos dunes de Garraf le sont de Parony- chia argentea. Nous saluâmes Zeluan, connu de Pau. A Monte Arruit, nous descendîmes pour réciter un “De profundis” sur la tombe dessinée en vaste croix, des soldats massacrés et à qui la vie sauve avait été promise. Ignoble trahison! A Tauima, nous visitâmes la colonie agricole du “Tercio”, exploi- tée par les soldats, mais sans descendre de l’auto; puis, en cours de route, une halte légère, pour la récolte d’une géante Ombellifère aux grandes om- belles blanches sphériques, apparemment subspeciès de Ammi Visnaga, bien différente des nôtres. Plusieurs autre choses, qui n’ont pas été revues dans les herborisations ultérieures, méritaient un arrêt: nous n’osâmes abuser. Nous passâmes enfin à Nador, gentil village plus espagnol que maure; nous côtoyâmes l’étang connu sous le nom de “Mar Chica”, et rentrions à Melilla, la tête pleine de topographie et de sentiments divers. 19 juin.—Solennité de la Fête-Dieu. Procession solennelle entourée d’un cordon des soldats de la Place, rehaussée par l’imposant cortège des autorités civiles et militaires accompagnant le Très Saint-Sacrement, et por- tant le dais. 20 juin.—Petite sortie. Forte chaleur. 1. Río de Oro: petit ruisseau où abondent les bousiers. Parmi les espèces hygrophiles ordinaires, nous notons: Senebiera didyma, Polypogon melillensis nov. à port de maritimus et caractères divers de monspeliensis, mais à glumes et glumelles propres; Echium micranthum ou Briqueti nov.; Agrostis verticillata, 14 CAMPAGNES BOTANIQUES DU MAROC ORIENTAL Ranunculus muricatus, Hordeum Gussoneanum, Cyperus distachyos, Roubieva mul- tifida. Par talus herbeux, Convolvulus suffruticosus var., plus abondant qu’à Rostrogordo, et que nous retrouverons à Sidi-Guariach, au Gurugu, et ail- leurs. Aux bords d’une haie, Hyoscyamus albus, à longs épis rigides. Le long des chemins et des sentiers, presque partout: Galactites, Silybum, Picnomon, etc. 2. Kabila de Sidi-Guariach. Ce sont des coteaux calcaires en partie occupés par un cimetière maure.