Sebkhat Imlili (Région Dakhla-Oued Eddahab) Une Zone Humide Saharienne Relique
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Crédit photo Jean-François Agnèse 2012 SEBKHAT IMLILI (RÉGION DAKHLA-OUED EDDAHAB) UNE ZONE HUMIDE SAHARIENNE RELIQUE Abdeljebbar QNINBA, Mohamed Lamine SEMLALI, Antoine PARISELLE & Oumnia HIMMI - 2020 - Région de Dakhla-Oued Eddahab Institut Scientifique, Université Mohammed V de Rabat Association Nature Initiative de Dakhla Institut de Recherche pour le Développement (IRD-France) Sebkhat Imlili (Région de Dakhla-Oued Eddahab), une zone humide saharienne relique PREFACE A l’instar du patrimoine naturel du sud du Maroc, celui de la Région de Dakhla-Oued Eddahab est resté longtemps très peu ou pas suffisamment étudié. En effet, après les investigations pionnières de naturalistes comme H. Heim de Balsac durant les années 1930 et 1940, J.A. Valverde durant les années 1950 et R. de Naurois durant les années 1960, les recherches scientifiques ont marqué un temps d’arrêt. Ce n’est que durant ces deux dernières décennies que des naturalistes professionnels et amateurs ont commencé à explorer le vaste territoire de cette Région. Leurs découvertes, ajoutées à celles des auteurs pré-cités, ont mis en évidence une diversité remarquable et insoupçonnée de paysages, de systèmes écologiques, de flore et de faune. Grâce à l’action militante de l’Association "Nature-Iniative" de Dakhla et de ses partenaires régionaux, provinciaux et locaux, une partie non négligeable des richesses naturelles de la Région d’Oued Eddahab a été dévoilée scientifiquement mais qui reste à valoriser et à conserver. L’exemple le plus démonstratif est représenté par Sebkhat Imlili, une zone humide saharienne originale. Bien que l’écosystème "Sebkha" soit largement représenté au niveau de toute l’Afrique du Nord, celui d’Imlili est très particulier, notamment avec ses nombreuses (plus de 160) poches d’eau permanente et hypersalée et une espèce de poisson relique tropicale (probablement une nouvelle espèce pour la Science) et qui serait endémique d’un seul site au monde : la Sebkha d’Imlili. Valoriser ce site exceptionnel nécessite au préalable sa profonde connaissance sur le plan scientifique. C’est le but que se sont assignés des chercheurs de divers établissements de recherche nationaux et internationaux (coordonnés par ceux de l’Institut Scientifique de Rabat), aidés en cela par l’Association "Nature-Initiative" qui s’est chargée en plus de chercher le financement pour mener à bien les diverses études pluridisciplinaires envisagées. Le Conseil de la Région de Dakhla-Oued Eddahab, conscient de son rôle dans la valorisation du patrimoine naturel et culturel du territoire dont il a la responsabilité, a appuyé financièrement et par ses encouragements incessants ce projet d’études pluridisciplinaires, depuis son lancement en 2012 et jusqu’à l’élaboration du présent document. Les secrets et énigmes que posait la Sebkha d’Imlili commencent à être levés ; le présent ouvrage présente les principales données acquises à ce jour, sachant que de nombreuses recherches sont en cours ou programmées. Parallèlement, et au vu des potentialités naturelles du site, ce dernier a été inscrit comme zone humide d’importance internationale sur la liste de la Convention de Ramsar. Mr. Yanja EL KHATTAT Président de la Région de Dakhla-Oued Eddahab Dakhla, le 10 octobre 2019 Sebkhat Imlili (Région de Dakhla-Oued Eddahab), une zone humide saharienne relique PREFACE Le Maroc héberge une grande diversité de zones humides qui constituent un réseau d’une importance capitale pour la conservation des ressources naturelles. Ces zones humides présentent de nombreux enjeux socio-économiques et de biodiversité associés à de multiples services éco-systémiques tels que la mise à disposition de l’eau potable et d’irrigation, de ressources naturelles (végétales, animales) ainsi que la régulation hydrologique ; ce qui justifie la mise en place de mesures de conservation. Elles connaissent malheureusement des pressions anthropiques et naturelles très importantes : changement climatiques intensification de l’agriculture, pollutions diverses, aménagements inadaptés, tourisme de masse... Par ailleurs, les Sebkhas dont celle d’Imlili, sont des zones humides naturelles en milieu désertique qui présentent des intérêts très diversifiés. Ces systèmes sont considérés comme des indicateurs de l’évolution biologique, géochimique et hydrologique naturelles, et ils constituent des biotopes très intéressants, ayant contribué à la préservation d’une biodiversité particulière. Malheureusement ces systèmes sont très fragiles et menacés par plusieurs pratiques. Une meilleure compréhension de leur fonctionnement complexe apparaît nécessaire, quasi vitale surtout dans ces milieux sahariens où elles représentent l’espoir à l’image des Oasis surgissant dans le désert. Telle a été l’approche retenue pour l’expertise collégiale réalisée par l’Institut Scientifique (Université Mohammed V de Rabat) et l’Association "Nature-Initiative" de Dakhla, avec la collaboration de plusieurs établissements de recherche : Faculté des Sciences de Rabat, Institut de Recherche pour le Développement (IRD – France), Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech, École Normale Supérieure de Marrakech et Faculté des Sciences de Tétouan, pour répondre à plusieurs problématiques scientifiques telles que l’histoire naturelle de la Sebkha, les éléments à l’origine de la permanence de l’eau, le fonctionnement hydrologique, le statut taxonomique de quelques espèces animales et, particulièrement, le poisson d’Imlili etc. C’est tout l’intérêt du programme de recherche multidisciplinaire "Sebkhat Imlili (Région de Dakhla- Oued Eddahab), une zone humide saharienne relique" financé par les Conseils de la Région de Dakhla- Oued Eddahab, de la Province d’Oued Eddahab et de la Commune d’Imlili, ainsi que par l’Agence de Développement et de Promotion des Provinces du Sud du Royaume du Maroc. Grâce à cette somme importante d’études, la Sebkha d’Imlili a commencé à révéler ses secrets et énigmes fonctionnels. Tel est notamment le message de ce magnifique ouvrage qui représente un appel poignant à des mesures scientifiques adaptées et à des politiques régionales adéquates. La Sebkha d’Imlili a fourni, pour sa part, une contribution pour répondre à la première partie de ce tableau diptyque. Au-delà du recueil et de la formalisation des connaissances, cette étude a eu aussi des effets structurants. Elle a eu le mérite d’inscrire ce site comme Zone Humide d’Importance Internationale sur la liste de la Convention de Ramsar. Cette initiative reste porteuse d’espoir pour l’avenir de cette région, terre de connaissance et berceau de richesses naturelles et humaines exceptionnelles. Pr. Mohamed FEKHAOUI, Directeur de l’Institut Scientifique Rabat, le 19 octobre 2019 Sebkhat Imlili (Région de Dakhla-Oued Eddahab), une zone humide saharienne relique SOMMAIRE Introduction………………………………………………………………………………………..……………………… 1 Mohamed Hilali, Said Baki, Lakhlifa Benaissi, Anas Emran, Tarik Bahaj & Lhou Eddahby. Caractérisation hydrologique et hydrogéologique d’une Sebkha soumise à un climat de type saharien : cas de la Sebkha d’Imlili (Province Oued Eddahab, Maroc).…………...…………………………………….…………..…….... 3 Anas Emran, Abdeljebbar Qninba, Taoufik El Balla, Antoine Pariselle, Jean-Paul Rudant, Fatima Hara & Mohamed Hilali. Le fonctionnement de la Sebkha d’Imlili dévoilé par les images Radar Palsar. Un reliquat de passé dans le Sahara marocain témoin de la dernière variation climatique dans des conditions géologiques improbables……………..…. 19 Abdellatif Bayed, Oumnia Himmi, Mohamed Aziz El Agbani, Mohamed Lamine Samlali, Hammadi Mhimdate, Mohamed Radi, Fatima Hara & Abdeljebbar Qninba. Caractérisation morphométrique et physico-chimique des poches d’eau de la Sebkha d’Imlili (Sud marocain)…….. 33 Nadia Mhammdi, Rachid Cheddadi, Hamid Slimani & Abdeljebbar Qninba. Histoire Holocène de la Sebkha d’Imlili (Sahara Marocain)….…………………………..…………………………... 41 Mohammed Ibn Tattou. Contribution à l'étude de la flore et de la végétation de la Sebkha d’Imlili (Sahara océanique)…………………..………… 49 Frédéric Médail, Frédéric Guiter, Philippe Ponel & Abdeljebbar Qninba. Le genre Echiochilon (Boraginaceae), une originalité biogéographique majeure de la flore de la Sebkha d’Imlili (Sahara océanique)……………………………………………………………………………………………..…………………….. 63 Oumnia Himmi, Abdellatif Bayed, Mohammed Aziz El Agbani, Fatima Hara, Taoufik El Balla, Mohamed Laghdaf Khayya & Abdeljebbar Qninba. Biodiversité aquatique de la Sebkha d'Imlili………………………………………..……………………………………………. 71 Mohamed Ghamizi, Khadija Boulaassafer, Oumnia Himmi & Abdeljebbar Qninba. Les Mollusques de la Sebkha d’Imlili…………………………………………..……………………………...…………..……… 85 Halima Louizi, Jean-François Agnèse, Ouafae Berrada Rkhami, Arnold R. Bitja Nyom, Abdelaziz Benhoussa, Abdeljebbar Qninba & Antoine Pariselle. Différenciation morphologique de deux populations de Coptodon guineensis (Teleostei, Cichliformes : Cichlidae) du Maroc………………………………………………………………………………………………...……………………………… 93 Jean-François Agnèse, Halima Louizi, Ouafae Berrada Rkhami, Abdelaziz Benhoussa, Abdeljebbar Qninba & Antoine Pariselle. Des poissons dans le désert : les Tilapias de la Sebkha d’Imlili……………..……………………………..………..………. 101 Isaure de Buron, Abdeljebbar Qninba, Abdelaziz Benhoussa, Jean-François Agnèse, Halima Louizi & Antoine Pariselle. Parasites des poissons de la Sebkha d’Imlili…………………………………..…………………………………………..…….. 107 Mohamed Mediani. El Hassan El Mouden, Tahar Slimani & Abdeljebbar Qninba. Reptiles de la Sebkha d’Imlili (Sahara Atlantique Marocain) : Etat des lieux et perspectives de conservation 113 Mohamed