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SEYDOU MAOUNIA DEMBELE

INSTITUTEUR EN RETRAITE

ANCIEN MAIRE DE LA COMMUNE DE

A LA DECOUVERTE DES MINYANKAS DU CERCLE DE KOUTIALA

KOUTIALA Décembre 1992 et complété en 1995

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A LA DECOUVERTE DU CERCLE DE KOUTIALA

Sommaire

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………… 3

I – Couverture géographique du cercle………………………………………………………………3

II – L’appellation Minyanka ?...... 3

III – La société minyanka……………………………………………………………………………………… 4

IV – Cosmogonie et religion traditionnelle…………………………………………………………… 5

V – Naissance et choix du prénom……………………………………………………………………….. 8

VI – Circoncision et excision……………………………………………………………………………………. 9

VII – Le mariage traditionnel…………………………………………………………………………………… 10

VIII – La mort - Les funérailles……………………………………………………………………………………12

IX – La colonisation……………………………………………………………………………………………………….. 14

X – Le coton dans le développement du cercle…………………………………………………………….. 15

XI – La commune…………………………………………………………………………………………………………… 15

XII – Conclusion……………………………………………………………………………………………………………….. 17

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INTRODUCTION

KOUTIALA, Kudiakâh, capitale du coton est une circonscription administrative répondant de ce nom, le cercle.

Dans son contour, il est limité, dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du nord, à midi, par les cercles de Bla, San, , une partie du Burkina-Faso, les cercles de et Dioila.

Koutiala est aussi une commune en plein développement, administrée par un conseil municipal de 37 membres, présidé par un maire assisté de 7 adjoints.

Le cercle est placé sous l’autorité d’un administrateur civil appelé commandant de cercle assisté de deux adjoints. Il est divisé en 6 arrondissements : M’Pessoba, , Molobala, et central.

I – COUVERTURE GEOGRAPHIQUE DU CERCLE

Physiquement le pays est une pénéplaine soudanaise typique : son aspect est celui d’une savane herbeuse parsemée de grands arbres utiles : karité, néré, baobab, fromagers, kapokiers, cailcédrats, lianes zaban et popo.

Les zones basses, envahies par les eaux, forment ainsi de vastes plaines inondées notamment autour de , Sourbasso, Kouniana, Zangasso et Ourikéla. Ces espaces sont réservés à la culture irriguée du riz.

Les sols sableux, argileux ou latéritiques reposent sur une épaisse couche de grés très durs appelés par les géomorphologues « grés de Koutiala ». Au sud ces grés remontent brusquement en surface, rompant avec la monotonie du paysage aux environs de N’tosso, Zangasso, Tiéré , Sao, Ourikéla.

Les paysans minyanka distinguent trois qualités de sols facilement repérables à leur couleur. La terre noire argileuse appelée téwongo, les sols jaunes sableux ou mra et les sols rouges latéritiques, yanga ou nyanga. Ces derniers sont impropres à l’agriculture mais riches en minerais de fer.

La population totale du cercle s’élève à 243 757 habitants dont 180 000 minyanka environ, répartis dans 261 villages sur une superficie de 12 000 km2, soit 20 habitants au km2.

II – MINYANKA, MINGA, MIANKA, d’où vient cette appellation ?

Nous sommes d’accord avec Monsieur Bazin quand il dit, je cite : « ceux que tout le monde appelle aujourd’hui les minyankas se donnent eux-mêmes le nom de Bamala, Bamana, en dépit de l’usage qui réserve ce terme aux bambara ».

Nous partageons également l’avis de Madame Danielle Jonckers, une ethnologue belge dont les séjours successifs totalisent trois ans dans nos villages, quand elle avance que l’expression « bamala- jomo » le parler bamala, s’applique à la langue minyanka, par opposition au bambara, appelé « blo- jomo », la langue des esclaves, parce que ceux qui avaient été capturés par les armées de Ségou, Tondjons, la parlaient. Page 4 sur 17

Pour ma part, Minga, Mianka ne serait-il pas une déformation dialectale de Miniga, c'est-à-dire Malinké du mandé ?

Ce qui est sûr, c’est que les patronymes minyanka COULIBALY, TRAORE, DEMBELE, GOITA (entendez par là KEITA) KONE, BERTHE sont authentiquement malinké.

Danielle Jonckers ajoute que « le minyankala constituait un arrière-pays où les états guerriers de Ségou et de Sikasso notamment, se livraient à des pillages et à la razzia esclavagiste », c'est-à-dire que notre peuple n’a pas connu un pouvoir centralisé. Chaque village était donc autonome dans des alliances avec les voisins.

III – La société Minyanka

Elle repose sur une communauté familiale étendue (gbun) se composant des descendants en ligne paternelle d’un ancêtre commun et de leurs épouses.

Le terme « gbun » désigne à la fois la communauté et l’espace qu’elle occupe, la concession.

Cette famille étendue est placée sous l’autorité du plus âgé. Les repas sont pris en commun : groupe des femmes, groupe des hommes. Le plat du chef est porté dans sa chambre. Dans l’éducation des enfants, les garçons ne s’affichent point auprès de leur géniteur mâle. L’enfant ne fixe pas son père ou le chef de famille quand celui-ci lui parle.

C’est le chef de famille appelé « Baba » qui est père de tous les enfants, même quand il n’en détient pas (du cordon de son pantalon comme il est dit). Les garçons sont vite mis à la garde des moutons et des chèvres puis des champs contre les prédateurs : singes et mange-mil qu’ils éloignent de leurs cris, d’un petit tam-tam ou de cailloux lancés d’une fronde, puis ils accompagneront à 10-12 ans les aînés dans les opérations culturales. Ils intégreront une société de culture de leur âge. Après la circoncision, ils seront initiés au NYA, au DAGORO ou au KHORO.

Les filles quand à elles, vaquent tôt auprès de leurs mères au nettoyage de la cour, à la corvée d’eau, à la toilette des ustensiles de cuisine, au pilage du mil, au ramassage du bois de chauffe, des noix de karité, participent à la cuisson des repas, à la préparation du soumbala, du beurre de karité et du dolo, cette bière locale bien prisée dans la société.

Avec les camarades de leur âge, elles subiront l’excision entre 13 et 14 ans, avant le mariage. Les familles sont disposées en clans, séparées dans chaque quartier par des places et des ruelles en chicane. Aux abords de ces places se dressent les greniers à céréales dans lesquels sont puisés chaque matin la ration du jour = déjeuner et dîner.

La disposition du village en quartiers distants les uns des autres constituaient un rempart contre l’envahisseur. Quand l’un était cerné, les autres venaient à son secours.

L’activité principale de la communauté villageoise étant l’agriculture, la terre reste la propriété des familles fondatrices du village qui l’attribuent gracieusement aux nouveaux migrants.

Le village comme le quartier, se développe sur les terres immédiates des cases bien que riches en culture. Page 5 sur 17

Le mil est à la base de l’alimentation, apprêté sous forme de tô mangé avec des sauces de gombo, de soumbala, des feuilles de niébé, de baobab, d’oseille, de dah koumou en feuilles ou en corolles et dont les graines entrent dans la préparation du datou. Datou et soumbala sont deux condiments fortement appréciés et riches en vitamines. Le petit mil offre également des beignets, du mougou- fara ou de la crème, (dégué). Le haricot se mange bouilli avec beurre de karité ou sous forme de couscous (fari) toutogo, de beignets ou sous forme de purée beurrée (toutoflo).

La société Minyanka était caractérisée par les scarifications, balafres, tatouages ou cicatrices raciales que nous étions fiers de porter en carte d’identité affichée sur le visage. Les scarifications de l’enfant sont celles caractéristiques du village de sa mère. Les miennes sont celles de d’où ma mère est issue. D’autres cicatrices sur tout le corps d’un enfant avec bretelle de causes au dos indiquent que c’est un revenant cabochard ayant survenu. J’en suis un, cinquième garçon et qui n’a pas connu ses aînés (42 cicatrices de revenant sur mon corps). La coquetterie féminine était marquée chez certaines femmes par des petites cicatrices au dos et autour de l’ombilic sous forme de petits pois bien rangés.

Ces femmes en ajoutaient également en se faisant tailler les dents en pointe de scie. Mais avec l’âge, elles les perdaient, l’ivoire étant mis à nu.

Pour clore ce chapitre, il faut dire que la société minyanka est une société sans classes, au sein de laquelle le forgeron joue un rôle capital. Détenant la science de détecter le minerai de fer, de l’extraire des entrailles de la terre, puis de le fondre et le transformer pour confectionner les outils aratoires du paysan, cet homme jouit du respect et de l’estime publique au village. Il règle les litiges entre familles et individus. Son enclume est une divinité par laquelle on ne jure pas impunément quand on est coupable. Cette même enclume assure la survie des revenants quand elle est sollicitée.

Malgré la modernisation des moyens de production du monde rural par l’utilisation des charrues, semoirs, multiculteurs et autres, le paysan aura toujours besoin de dabs, houes, haches, herminettes, de la fabrication du forgeron. Il aura besoin de mortiers, pilons, écuelles que le forgeron taillera dans le bois. Sa femme, potière, fournira des ustensiles de cuisine.

Enfin, le minyanka est d’un tempérament calme, laborieux, discret, fier sans vantardise, respectueux et jaloux de sa liberté.

IV – LA COSMOGONIE ET RELIGION TRADITIONELLE

La religion traditionnelle, l’animisme, s’exprime en la croyance d’un Dieu unique, Klé, celui-là même des musulmans et des chrétiens, mais en passant par des médiateurs, des interlocuteurs. Ceux-là sont souvent un bois sacré abritant iguanes, caïmans dans une mare, boas ou pythons. Ce sont aussi des jarres ou canaris renfermant des éléments de la nature à l’intérieur des sanctuaires et auxquels est rendu tous les ans un rite sacrificiel. Ce sont enfin des divinités auxquelles on accède par l’initiation après la circoncision : Nya,Dagoro, Nago, Magna, Koro, Bamadjigui.

Nya et Dagoro protègent le village des maléfices des sorciers. Quand ces derniers prévenus continuent de jeter leurs mauvais sorts, les Nyas les détruisaient par la mort. On reconnaissait une Page 6 sur 17 victime du Nya par sa langue pendante sur la poitrine. Son corps était trainé, lié de fibres par les jambes et jeté en brousse dans un bois où les hyènes trouvaient un bon repas.

Alors les vêtements du sorcier ou de la sorcière étaient exposés sur le toit du sanctuaire du Nya.

Nago et Bamadjigui sont des divinités de chasseurs. Elles se présentent sous la forme d’une couronne noire, sorte de grosse roue de véhicule grossie au fil des ans du sang des animaux qui y sont immolés : chiens, chèvres, poulets. La grande fête du Nago ne se célébrait jamais à l’époque sans le sang du tamanoir orycterope communément appelé le grand fourmilier, (timba) arraché vivant de son terrier.

Bamadjigui était arrosé du sang de la panthère ou de lion. Nya et nago parlaient aux hommes dans les transes du possédé. Quand au Kori ou Khoro dont ma famille est propriétaire au village, c’est aussi une jarre renversée au pied d’un grand fromager. L’initiation au Khoro après la circoncision est l’épreuve du feu et des épineux une semaine durant. Les initiés, appelés les morts du Khori, sont regroupés dans un bois en dehors du village où ils subissent l’épreuve du feu et des épineux.

C’est une mue, le passage du statut d’enfant à celui d’homme. Au crépuscule, ils viennent coucher au village sur les terrasses et repartent le matin à l’aube ; ils font une toilette de visage, ne se lavent pas dans la semaine. L’initiation se termine par une rentrée solennelle au village dans la nuit, à partir du sanctuaire, chaque initié porte une longue torche en flamme, chantant l’entrée dans la société des hommes « Nous revenons, nous revenons »

« Ou allez vous ? Ou allez-vous ? », S’adressant aux aînés qui les conduisent.

« Si vous mourrez, nous mourrons »

« Si vous échappez, nous échapperons. »

« il ne suffit pas d’être circoncis pour être un homme. »

« Nous sommes désormais endurcis comme vous ! »

Du sanctuaire, ils arrivent sur la grande place du village où la population les accueille. De temps en temps, certains se détachent du groupe pour couvrir de braises les spectateurs qui trouvent leur salut dans la fuite.

Tous les ans, sur un jour convenu du mois de mai, tous les initiés du village dansent toute une nuit au khori avant leur départ pour les champs.

A une heure avancée de la nuit, vers deux ou trois heures, les tam-tams arrêtent de battre et les initiés sont autorisés à voler impunément des denrées alimentaires : mil, maïs, poisson, viande, poulets, condiment que les mères de jumeaux leur apprêtent en repas pris en commun sur la place. Une femme ne touche pas à la torche de khori. Chaque initié qui meurt est honoré de la sortie de khoro.Il est couvert de braises éteintes par des jarres d’eau.

Le khoro ne reçoit pas en offrande le sang d’animaux mâles.

Le pays minyanka connaît deux grandes fêtes annuelles : le Nampou en février et en mai. Naboun signifie l’étranger. Il est représenté sur la place de chaque quartier par deux maçonneries coniques, Page 7 sur 17 d’un mètre et demi de haut, l’une plus grosse que l’autre, la grosse étant le mâle et l’autre la femelle, deux représentations de Dieu, klé, sur terre.

Naboun, l’étranger, c’est Dieu invisible, descendu ce jeudi après midi sur terre, dans sa promenade, pour voir ses créatures.

Alors, il faut lui réserver les honneurs de son rang par des sacrifices de poulets blancs, des danses folkloriques et des libations populaires, chaque famille ayant son cabaret de dolo.

Naboun, c’est la fête. Naboun, c’est 48 heures de grande liberté, de libéralités ou les époux peuvent vaquer tout le jour et toute la nuit. Naboun n’autorise aucune querelle, aucune rixe dans le village . Naboun, c’est 48 heures de la plus grande tolérance. A côté de ces autels publics cohabitent des autels propres aux familles, tels le Nanghan (queue). Le Maah, ce fétiche sous le jour duquel je suis venu au monde. Maahougna veut dire « le Maah vu, j’ai vu le Maah ».

La Maah est fait de trois petits autels renfermés dans un sac accroché sous le toit de paille du grenier de la cour familiale.

Cet ordre religieux traditionnel connaitra l’entrée de l’islam dans le cercle, après la colonisation française. Mais avant, la première mosquée de Koutiala dite des peulhs aurait été bâtie vers 1890 par un certain Balobo SANGARE, un talibet des Toucouleurs, venu de Biandagara et allant islamiser Sikasso où régnait le roi Tiéba.

La deuxième mosquée fut construite en 1926 sous Djiriba OUATTARA, chef de canton.

La mission catholique s’installera à Karangasso en 1936 et en 1960 à Koutiala, la mission protestante en 1932 à Somasso, 1934 à Koutiala, 1939 à .

Ces religions cohabitent aujourd’hui en bonne harmonie, notre république étant laïque.

L’anecdote de cette symbiose religieuse est qu’en 1983, c’était la première année de mon mandat de maire, en juillet la plupart des paysans n’avaient pas obtenu de semis, les pluies se faisant rares. La situation était préoccupante.

Un matin, c’est une délégation du clergé du culte traditionnel qui se présente à moi pour une audience : un chef de quartier, un forgeron et un autre vieux dans la grande tenue minyanka = pantalon et grand boubou de cotonnade tissé avec comme couvre-chef le haut bonnet phrygien à trois cornes, l’une rabattue au front, l’autre à la nuque et la troisième au milieu de la tête penchée sur la tempe gauche, une délégation à mine sévère.

« Nous venons à vous, monsieur le maire, concernant la pluie qui ne vient pas ce mois ordinairement pluvieux. La raison est que nos lieux de culte sont aujourd’hui profanés : les gens ne font plus l’amour au village mais en brousse. Le jour n’est plus interdit pour eux dans leurs ébats amoureux ».

-Que peut faire le maire pour lever le défi ? Demandé-je

-Nous vous demandons le prix d’un bouc, 2 500 F pour arroser l’enclume du forgeron de son sang, et il pleuvra surement. Page 8 sur 17

-Qu’à cela ne tienne. Voici 5 000F pour le bouc et vous aurez 2 500 F pour accompagner le sacrifice de dolo, comme de coutume.

Ils me remercient et trois jours plus tard il ne pleuvait toujours pas.

L’Imama de la grande mosquée à son tour, invita ses collègues des quartiers à prier également. Le ciel ne répondait toujours pas à ces requêtes.

Le vendredi, jour de grande prière réunissant tous les musulmans de la communauté, l’Imam invita les fidèles à réciter 17 fois la sourate « KOULHOUA ALLAHOU » pour invoquer la pluie. Chacun s’y mit de son mieux…..et la FATHA acheva la requête.

Au sortir de la mosquée, chacun observa le ciel du côté Est. Puis un gros nuage noir, un cumulo- nimbus, assurait-on, se fit voir ; il s’éleva, couvrit le tiers du ciel, puis ce fut un grand vent qui enveloppa le pays de poussière. Tempête de sable, déception et désolation totale ! Encore deux jours secs. On se demandait à quel autre Dieu se vouer désormais.

C’est un autre matin que l’Imam, conduisant son clergé vint me solliciter pour qu’ensemble nous consultions le Père supérieur de la mission catholique pour sa prière, la dernière tentative.

Le père supérieur devait être surpris de voir venir à lui cette délégation insolite conduite par le maire. Après la requête de l’Imam soutenue par le maire,

« Bien, répondit le prélat, nous allons prier de notre côté » et nous prîmes congé de lui.

On continua à scruter le ciel. De gros nuages s’amoncelèrent toute la journée suivante mais qui ne donnaient point espoir de voir tomber la pluie. La journée avait été caniculaire. C’est dans la nuit, à une heure tardive qu’il plût à pleines jarres et le lendemain, tout le monde était aux champs, labourant et semant en même temps pour profiter de cette humidité nourricière.

Alors animistes et musulmans s’accordèrent à dire que ces chrétiens étaient plus purs, partant plus écoutés qu’eux.

J’ai trouvé cette cohabitation extraordinaire, formidable. Et je me suis dit que les guerres de religion autour de l’adoration d’un même Dieu, Dieu clément et miséricordieux, sont parties de la démence des hommes dans leur immense intolérance.

V- NAISSANCE ET CHOIX DU PRENOM

Chez les chrétiens, garçons et filles portent un nom selon le jour et le mois de la naissance.

Chez les musulmans, l’enfant arrive au monde avec des noms suivant le jour de naissance et parmi lesquels les parents choisissent.

Chez les minyanka de rite traditionnel, les enfants d’une même mère naissent dans un ordre de sept ou huit noms connus pour les garçons comme pour les filles.

GARCONS FILLES

1 Zégué (Zié) Gnéré Page 9 sur 17

2 Zanga (Zan) Gnogo

3 N’Golo (N’Gou) Gniré

4 Bégué Béré

5 Dogo (Nto) Zi

6 Gna Gna

7 Baaha Dogo

8 Nogo Nogo

Quand naît l’enfant, sur la demande des parents auprès de telle divinité ou sur l’annonce du devin, le prénom sera précédé du nom de la divinité. Des exemples :

- Nangozié : Zié premier venu du Nago - Mazanga, Mangoro, second et troisième venu de Maah. - Niagnélé, Bougouzi, première et cinquième filles venues de Gna. Bougou est une autre appellation de Gna.

Le prénom peut également porter le nom du jour de la naissance : Tinzanga est le second enfant du lundi.

Porzié est le premier garçon du vendredi.

Le prénom peut également évoquer un évènement :

Zancho : fille née sous une pluie battante.

Tiangou, troisième garçon né un jour de marché du village

Siguizanga, second garçon né en brousse ;

Nabounjo, fille de Naboun, fête déjà citée.

VI - CIRCONCISION ET EXCISION

La cosmogonie affirme que chaque être humain naît bisexué. On dira de tel enfant qu’il est garçon par son pénis et par ses bourses bien confirmées.

Sa partie femelle atrophiée est le prépuce logeant le gland et qui est à éliminer par la circoncision.

Chez la fillette, le clitoris est sa partie mâle à supprimer par l’excision.

Excision et circoncision sont pratiquées sur les filles de 13-14 ans, un an avant leur mariage, puis chez les garçons de 14-16 ans un peu avant leur initiation aux sociétés secrètes.

Les garçons du même âge sont circoncis dans un bosquet en dehors du village par un forgeron ou par un spécialiste. Page 10 sur 17

L’excision est faite au village. Chaque groupe de circoncis ou d’excisées est confié à une famille qui assure les soins un mois durant. Les repas sont fournis par les parents.

A leur sortie, ils feront leur tour de marché hebdomadaire et chez les parents et familles qui les combleront de cadeaux.

Les fiancés des excisées les visitent, ce qui est dit : « Aller regarder sa femme » avec des présents : un panier plein de poisson sec ou fumé, ou un gigot de bœuf, un sac de sel, du piment, du gingembre, du poivre de maniguette et du soumbala. La fiancée ne doit rien consommer de ces produits au risque de rester stérile après le mariage.

VII – LE MARIAGE TRADITIONNEL

A l’origine, le mariage se faisait par rapt. Qu’est ce à dire ? Un jeune homme est épris d’une fille nubile. Après accord, le jeune et son ami la ravissent. Ils l’enlèvent violemment une nuit et la donnent à la dame maîtresse de sa famille. Le lendemain, la nouvelle du rapt sera notifiée à ses parents. Ceux-ci exigeront une compensation en travail car il s’agit d’une force productive enlevée.

Plus tard, la famille de la fille ravie exigera son échange par une autre fille.

A partir de ce moment, le chef de famille est seul habilité à engager des rapports matrimoniaux, il est donc au pôle de l’organisation du mariage, ce qui renforce la hiérarchie sociale. Autre raison = signes de bon ou mauvais augure = fille au cou penché, fille aux pieds plats, fille bancale ou cagneuse, fille aux incisives avec barre, sont significatifs, à savoir interpréter.

Le système matrimonial minyanka traditionnel se caractérise par l’existence de règles d’exogamie, c'est-à-dire que toute alliance matrimoniale est interdite entre deux individus appartenant au même patrilignage, au même clan. Elle met toujours en relation deux communautés différentes.

La première démarche de fiançailles était faite de 804 cauris et de colas dans un petit sac noué, appelé sac de mariage. Une semaine après, on revient prendre l’avis des beaux-parents. Ils vous répondent que les souris ont pris, emporté le sac de mariage, ce qui signifie que la demande est agréée. Un second sac de 804 cauris et de colas est envoyé. Pendant les fiançailles et après le mariage, le fiancé est tenu avec sa société de culture d’accorder une ou deux journées de prestation au champ des beaux-parents. C’est une épreuve d’endurance au travail, sans manger toute la journée avec son ami. Un bon tô leur sera servi au village avec sauce de poulet.

Le fiancé et son ami sont également astreints à passer payer de temps en temps le pot au cabaret de la belle mère.

Le mariage était une cérémonie très simple. La fille accompagnée de deux dames et de deux hommes passant par la grande porte familiale, était conduite chez la maîtresse-dame de la maison où elle passait la première nuit.

Les accompagnateurs reçoivent un cadeau symbolique : deux poulets et 80 cauris. C’est la deuxième nuit que la mariée sera conduite dans la chambre de son mari. Un petit feu de bois, chaleur de l’amour, la recevra. Elle préparera son premier repas avec tous les soins de son art culinaire.Quand mourrait l’épouse, la famille du mari était tenue de payer le prix de son âme, soit 28 000 cauris. Page 11 sur 17

Malgré le code du mariage de 1962, l’échange continue discrètement encore dans certains milieux. Les choses se gâtent quand la fille ne répond pas au consentement demandé par l’officier d’état civil.

Il est regrettable de constater aujourd’hui que le coton, par son apport économique, a introduit, à l’image de la ville, des frais trop onéreux dans les mariages, en campagne, alors qu’il y a un besoin d’améliorer l’habitat en milieu rural.

VIII – LA MORT, LES FUNERAILLES

La mort, chez nous Minyanka de l’autre génération, est un transfert de l’âme auprès des anciens, les ancêtres dans l’Au-delà, ce grand village dont Yansan est le chef. Le corps séparé de l’âme, n’est plus qu’un objet manipulé dans des rites traditionnels obligatoires, faute de quoi, l’âme revenant en son double, réclamera ce qui lui est dû, à travers des songes des survivants traduits par les devins consultés.

En milieu traditionnel minyanka, les morts parlent aux vivants.

La mort d’un jeune est bien pleurée pendant que celle d’une personne âgée est une grande fête.

Quand la mort d’un vieux est constatée dans la famille, le devin est consulté tout de suite pour en connaître le mobile quand bien même le mal qui l’a emporté est connu. On ne meurt pas d’une mort naturelle en milieu traditionnel minyanka.

C’est après que le décès est publié par des messagers dépêchés dans toutes les directions pour en aviser tous parents et amis.

Les délégations arrivent avec des tam-tams dans des pleurs et lamentations vite contenus des filles et sœurs du défunt.

Ma mère est morte :

Elle a emporté ses bagages sans me rien dire.

Mon père est mort,

Yansan m’a volé mon père.

Mon grenier à céréales a croulé

J’ai accompagné tous les miens au plateau,

J’irai désomais à la recherche de mariage heureux.

Les séries de tam-tams, à tour de rôle, chanteront les louanges du défunt sur la terrasse du vestibule familial. Les parents leur jetteront des cauris et des pièces de monnaie.

Le mort sera lavé deux fois au son du tam-tam, richement habillé et sorti le soir sur la grande place.

Son ami, assis sur un mortier renversé le tient adossé entre ses jambes. Les parents et amis dans un défilé déposeront des cauris et pièces de monnaie devant chaque série de tam-tam, après la part du défunt. Page 12 sur 17

Un bœuf aura été égorgé et sa queue attachée en chasse-mouche à la main gauche du mort quand c’est un homme et à la droite s’agissant d’une femme.

On chante et on danse. Le corps est ensuite placé sur un brancard de fortune, ficelé d’une vieille corde à puiser, soulevé, balancé trois ou quatre fois avant de prendre la route du cimetière.

Ses veuves sont rasées. A la sortie de la place, le corps est déposé. C’est là où les veuves font leur dernier adieu après avoir souligné tout le bonheur que leur a apporté le mari. L’ami fera de même en lui souhaitant un bon accueil parmi les ancêtres. Le corps est ensuite transporté à la tombe, puis placé dans la logette parallèle à la grande fosse. Des cauris sont enterrés avec le mort. La fosse est fermée et un monticule signale l’emplacement de la tombe. La gouttière de la case du défunt est déposée sur ce monticule. Des cauris et des pièces de monnaie sont jetés sur la tombe et qui sont ramassées par les petits-enfants du mort.

L’assemblée revient au village dans une atmosphère de joyeuse bousculade. Hommes et femmes chantent pouilles. Les femmes entonnent des chansons grivoises et paillardes « épouse volage, fait vite, ton mari est absent. Un homme au pénis mort ne nous plaît pas. Un homme qui bande bien fort est bon pour nous ».

Les musiciens les rappellent à l’ordre : « Femmes mariées, dîtes certaines choses mais ne dîtes pas tout »

Sur la place du village, la fête continue toute la nuit en une sarabande effrénée et en distributions de cadeaux.

Une semaine plus tard, un autre rituel « pangha ou Sunbwégué » rappelle le passé guerrier du défunt. C’est un chien sacrifié, même si le vieux n’a jamais fait la guerre car vivre longtemps est déjà un long combat. La chair est cuite et consommée sur la place. Les jeunes et les femmes n’assistent pas à cette cérémonie.

A propos du minyanka mangeant du chien, ne nous en offusquons point. C’est une chair comme les autres. Le minyanka mangeur de chiens est aussi beau, aussi intelligent que le non mangeur de chien. Voilà 60 ans que j’ai mangé du chien et je garde encore un arrière bon goût de cette chair tendre, délicate, un peu collante.

A ceux qui souffrent d’ulcère d’estomac, je conseillerais de manger du chien, le remède est souverain.

Lorsqu’après l’enterrement, les funérailles n’ont pas été célébrées, faute de moyens, elles le seront l’annéed’après, un jour fixé pour tous les morts de ce cas (chiiré).

La femme sans seins, sans menstrues donc stérile était à sa mort mise dans une vieille ruche désaffectée sur les terres d’un village voisin.

Les albinos étaient enterrés la nuit dans de hautes termitières pour préserver la terre de leur « nyama » trop puissant.

Les suicidés étaient enterrés sans aucune cérémonie. Les fossoyeurs tournent le dos au cadavre, le poussent des talons dans la fosse. Page 13 sur 17

Les victimes de mort violente n’atteignent jamais le statut d’ancêtres et ils errent sur les lieux de l’accident.

Les dépenses pour les funérailles peuvent s’élever à des milliers ou centaines de milliers de francs.

Les valeurs communautaires trouvent leur expression dans ces grands rassemblements et ces dépenses ostentatoires.

IX – LA COLONISATION

La colonisation n’est pas un acte d’altruisme, de civilisation ou de pacification comme nos maîtres nous le faisaient croire.

A l’époque, une semaine dite coloniale était organisée dans chaque école avant le départ en vacances.

Une semaine durant, des chants et des récitations glorifiaient la France, notre mère patrie.

France, ta main puissante a brisé nos liens

Des tyrans nous vendaient comme bêtes de somme,

Ils tuaient nos enfants et ravageaient nos biens,

Mais tu nous délivras et fis de nous des hommes.

Salut France et gloire à ton nom !

Nous t’aimons comme notre mère

Car c’est à toi que nous devons

La fin de nos vieilles misères.

Salut France et gloire à ton nom !

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Saluons les chefs si braves

Qui prirent Samory

Aurions-nous pu connaître

Sans eux l’ordre et la paix ?

Yé ya, sans eux l’ordre et la paix.

Voilà comment on nous faisait aimer la douce France, vieille terre de nos ancêtres, les gaulois.

La colonisation est un acte de force du plus puissant sur le plus faible.

C’est bien plus tard que la vérité historique nous sera révélée. Page 14 sur 17

En effet les grandes puissances européennes, dans le besoin de trouver des matières premières pour leurs industries développées et d’ouvrir des comptoirs outre-mer, ces nations se réunirent en conférence dite de Berlin en 1885 pour se partager l’immense gâteau que représentait l’Afrique. Ainsi, anglais, français, allemands, belges, portugais, espagnols se lancèrent à la conquête de notre continent.

L’Afrique divisée en royaumes ennemis les uns des autres, ne put résister à cette agression européenne.

Une colonne française, conduite par le colonel Audéoud mit le siège devant la forteresse de Sikasso, siège du royaume sénoufo du KENEDOUGOU.

15 jours de siège et le royaume croula le 1er mai 1898.

Le roi Babemba TRAORE, préférant la mort à la honte se fit fusiller par un sofa. Ainsi mourût le héros. Le Minyanka tomba sous le joug de coloniale française.

En 1903, le cercle de Koutiala fut divisé en cantons placés sous l’autorité de chefs, bouleversant l’ordre ancien. Le capitaine CASEMAJOU est nommé premier commandant militaire. Tinzanga BERTHE, délégué des rois de Sikasso nommé chef de canton de Zangasso était un conseiller de l’administration coloniale.

La colonisation s’exprimera à travers des travaux forcés des populations sur les routes, par une main d’œuvre gratuite sur les chantiers du commandant de cercle, des chefs de canton et de leurs dépendants, par un impôt de capitation payé en numéraire, par un recrutement de tirailleurs sénégalais pour l’armée française, par les enfants arrachés aux familles pour l’école du Blanc.

Les travaux de construction de l’école de Koutiala en 1908, de la poste en 1911, de la ferme de M’Pessoba en 1924 et de son école l’année suivante, la construction de la résidence en 1931, des bâtiments administratifs en 1933, des écoles de Zangasso et en 1934 par les populations ont été exécutés sous la férule du garde-cercle, à chéchia rouge écarlate, la terreur des villages.

A cette exploitation féroce, venait s’ajouter l’invasion de sauterelles à partir de 1929 et qui a continué au-delà de 1943, sauterelles qui venaient tout dévorer dans les champs en septembre- octobre. Ces populations démunies faisaient provision de sauterelles. La sauterelle, c’est bon surtout quand son abdomen est chargé d’œufs.

1936 marqua le lotissement du 1er quartier (WALA-WALA).

1940 fût celui du 2ème quartier (OUATTARALA).

Septembre 1939 fût la déclaration de guerre Franco-allemande, deuxième guerre mondiale. Elle s’exprima dans une autre mobilisation générale de tirailleurs sénégalais, doublée de l’effort des populations déjà paupérisées.

En Europe, les usines étaient transformées en usines d’armement et les colonies devaient les remplacer.

Ainsi, les usines textiles étaient ici des ateliers de bandes de coton de 50 cm de large, sur du fil réquisitionné dans les cantons. Page 15 sur 17

Des planchettes étaient distribuées dans tous les villages pour la collecte de caoutchouc à partir du latex de la liane goïne.

Pour la fourniture d’huile d’aviation, chaque village était tenu d’entretenir un champ de ricin dont la graine était gracieusement donnée au commandant de cercle.

Par ailleurs, des champs collectifs des villages appelés « champs du commandant de cercle », étaient entretenus et dont le mil était conservé dans des greniers de réserve.

Cette exploitation continuera jusqu’à la fin de la guerre 1939-1945.

1946 verra la fin des travaux forcés et l’ouverture des colonies vers l’autonomie avec le général DE GAULLE.

Deux grands partis étaient en présence ici : le PSP de Fily Dabo SIISSOKO, épaulé par l’administration coloniale et l’US-RDA de Mamadou KONATE, taxé de communiste.

Ici, à Koutiala, le PSP était majoritaire jusqu’en 1957, année ou le RDA l’emporta.

La loi-cadre, la Fédération du qui n’aura vécu que deux mois (20 juin-20 août 1960) conduiront le Mali à l’indépendance le 22 septembre 1960, avec Modibo KEITA proclamé président de la république. Le père du RDA Mamadou KONATE, était mort en mai 1956.

Un an avant, le dernier commandant blanc, Monsieur Bouquin était remplacé le 26-04-59 par Monsieur Oumar LY. Cette même année, Bla, Koury et M’Pessoba étaient érigés en arrondissements, Yorosso en subdivision.

M’Pessoba, Kouniana,Zangasso, Molobala, Konséguela et Central seront ouverts en 1962, en rapprochement de l’Administration près des administrés.

X – LE COTON DANS LE DEVELOPPEMENT DU CERCLE

Je n’insisterai pas dans ce chapitre, une conférence étant réservée à cet effet par les spécialistes. Je dirai seulement que le coton, à travers des variétés locales, ait toujours été cultivé en association avec le maïs pour les besoins de la famille.

La graine de coton était consommée dans des sauces apprêtées par nos mamans. Des médecins affirment que l’huile de graine de coton lutte contre le vieillissement.

Le coton sera une culture de rente à partir de 1950 à travers l’IRCT dans le cadre de la recherche et la CFDT pour la vulgarisation. Je dois souligner que des pépinières de variété cotonnières existaient à « Tombouctou », une ferme agricole du frère du chef de canton de Zébala, notre oncle Souleymane DEMBELE. Lui et ses frères aînés : le chef de canton et Mory ont lancé la culture du coton dans le canton. Zébala est resté le meilleur producteur de coton dans le cercle pendant plusieurs années.

XI – LA COMMUNE

Ce chapitre abondant est très intéressant. Les armoiries de la ville sont symbolisées par un arbre tombant sous les coups d’une hache de Koulé, sculpteur du bois. Page 16 sur 17

La légende raconte que des KOULES venus de Ouolosso venaient cultiver et abattre les arbres de la galerie forestière du Pimpédogo, aujourd’hui enjambée par le pont Patrice Lumumba.

Ils s’attaquèrent à un gros baobab hanté qu’on trouvait remis sur pied le lendemain. Les devins consultés indiquèrent le sacrifice devant exorciser le vieil arbre. Ceci fait, ils en vinrent à bout et s’installèrent à demeure pour fonder le village.

Les armoiries représentent donc un arbre tombant sous les coups de la hache et encadré de deux masques ciwara : cimier koulédiakan, koudiakan, Koutiala est le village des fils de Koulé.

Avant d’être commune, la ville de Koutiala a été administrée par des chefs de canton :

Zanga COULIBALY en 1903, destitué, il est remplacé la même année par

Datigui OUATTARA.

Bougouzié OUATTARA en 1920.

Djiriba OUATTARA en 1926.

Puis Sidiki OUATTARA en 1936 et qui est toujours vivant.

Devenue commune de moyen exercice, à partir de 1958, par l’arrêté N° 446/DI du 10 avril 1958, Koutiala fut administrée de septembre 1959 à mars 1966 par des conseillers élus et des administrateurs-maires désignés.

Erigée en commune de plein exercice en mars 1966, la ville eut Monsieur Ismaïla SIDIBE comme premier maire élu. Après le coup d’état du 19 novembre 1968, Monsieur Ismaïla SIDIBE fut remplacé en avril 1970 par monsieur Danzié KONE, Président d’une délégation spéciale de sept membres jusqu’en 1980, date du retour à une vie constitutionnelle normale.

Alors se sont succédé à la tête de la commune les maires : Massa MALE, Seydou DEMBELE, Youssouf BERTHE, puis Zoumana BERTHE en délégation spéciale de la transition de mars 1991 et aujourd’hui monsieur Yaya Naganza BARRY, maire élu dans une assemblée multipartiste de 37 membres dont trois femmes pour la première fois.

Une dame est même maire-adjoint, un progrès dans l’égalité revendiquée par ce sexe. Souhaitons de saluer un jour madame le Maire de Koutiala. Peut-être serons- nous mieux gérés et administrés.

Mais il faut rappeler à nos femmes aussi actives que les hommes dans le développement, qu’elles ne doivent pas chercher à brûler les étapes. Vous souvenez-vous qu’au sein de l’UNFM de l’UDPM, je ne sais plus quelle année, les femmes au cours d’un de leur congrès ou d’une conférence nationale, que sais-je encore, les femmes ont souhaité partager avec leurs époux les patronymes de leurs enfants, si bien que mes enfants pourraient s’appeler DEMBELE, SIDIBE, TRAORE. Où trouverait-on là l’unité familiale dans ces dénominations hétéroclites sans ancêtre éponyme ?

Elles sont allées plus loin, ceci devait venir certainement des intellectuelles, à vouloir une révision du code du mariage imposant le régime monogamique. Là, une violente opposition est partie des femmes célibataires qui ne trouveraient pas maris, si cela était adopté. Page 17 sur 17

Mesdames, nous sommes d’accord pour l’égalité mais non pour votre suprématie.

Dès 1967, Koutiala, à travers son comité de jumelage a demandé et obtenu son ouverture vers le monde extérieur à travers les jumelages :

GUSTROW, en RDA (république démocratique allemande) soufflant le froid depuis 1968 puis Alençon, en France qui reste un modèle d’une coopération bien comprise depuis 1970 et dont les 20 ans ont été fêtés en septembre 1990 à Alençon. Les réalisations de cette coopération entre les deux villes sont suffisamment connues et il me paraît superflu d’en reparler. Koutiala est une commune en pleine expansion depuis sa création. De 1968 à nos jours, cinq quartiers nouveaux ont poussé, les faisant passer de sept à douze avec une population aujourd’hui chiffrée à 50.013 habitants, avec la révision des dernières listes électorales.

Les écoles du cercle, au nombre de quatre en 1946, sont passées à 75 avec un effectif de 15.209 élèves dont 13.256 au premier cycle et 1953 au second cycle en 1991-1992.

Le coton, avec des paysans laborieux, ouverts aux techniques d’une agriculture moderne, a imposé l’implantation ici de tris usines d’égrenage de coton et d’une huilerie cotonnière.

XII- CONCLUSION

Il faut dire que le commerce et les transports se sont également développés supportés par les banques de la place : BDM, BIAO, BNDA et BANK OF AFRICA.

L’adduction d’eau vient combler un grand vide.

Mais l’appel que je lance aux citoyens de Koutiala, c’est plus de civisme pour aider Monsieur le maire et le conseil municipal dans les tâches de développement continu de cette cité que nous voulons plus propre, plus prospère, plus accueillante et plus conviviale.

Le 28 décembre 1992 à Koutiala, complété en janvier 1996

Seydou Maounia DEMBELE

Instituteur en retraite, ancien maire de la commune de Koutiala