Zoé Beaumont Mai 2013 Flora Bourges Maximilien Nogueira Judit Süveges

État des lieux du réseau d’eau potable de la communauté de communes Ardre et Tardenois et scénarios d’évolution

UC Projet de 2ème année « Gestion et aménagement des eaux dans un bassin versant, impact des activités humaines sur les ressources en eau »,

1 Table des matières I. Introduction ...... 3 II. État des lieux des eaux distribuées ...... 3 1) Fonctionnement actuel du réseau de distribution d’eau potable ...... 3 2) Évolution de la qualité de l'eau par captage ...... 4 a) Réglementation concernant le contrôle sanitaire de l’eau potable distribuée...... 4 i. Fréquences des prélèvements d’échantillons d’eau et d’analyses à effectuer...... 4 ii. Paramètres mesurés ...... 5 iii. Gestion des dépassements de seuils de qualité : cas des pesticides ...... 6 b) Mise en évidence des principaux problèmes de qualité de l’eau sur la CCAT ...... 8 i. ...... 8 ii. ...... 10 iii. Romigny ...... 10 iv. Bligny ...... 13 3) Analyse économique de l’eau potable sur la communauté de communes Ardre et Tardenois ...... 15 a) Facturation de l’eau et évolutions depuis 2008 ...... 15 b) Évolution des gains issus de l’exploitation de l’eau potable depuis 2008 ...... 17 c) Dépenses pour le réseau d’eau potable ...... 19 d) Subventions de l’AESN ...... 20 III. Solutions envisageables ...... 21 1) Scénario 0 : évolution de la qualité de l’eau potable si rien n’est fait ...... 21 2) Scénario minimum ...... 22 a) Actualisation des prix : ...... 22 b) Cas de Romigny : Unité de traitement des pesticides sur le site de la station de pompage ...... 22 c) Cas de Bligny : Interconnexion pour raccorder la commune au SIAEP du Rouillat ...... 23 3) Scénario intermédiaire ...... 24 a) Inventaire des travaux à réaliser ...... 24 b) Coût des travaux ...... 25 i. Filtre à charbon actif de Romigny ...... 25 ii. Interconnexions ...... 25 iii. Embauche d’un technicien pour la gestion de l’eau ...... 26 c) Récapitulatif ...... 26 4) Scénario maximum ...... 27 a) Bligny ...... 27 b) Chaumuzy et Marfaux : création d’une nouvelle ressource commune ...... 27 c) Romigny : interconnexion avec la ressource de ...... 29 d) Création d’un poste de technicien dédié aux missions administratives liées à l’eau sur le territoire de la CCAT ...... 30 IV. Difficultés et Limites de l'étude ...... 30 1) Difficultés rencontrés ...... 30 2) Limites de l’étude ...... 31 V. Conclusion ...... 31 VI. Annexes, glossaire et tables ...... 32 1) Table des illustrations ...... 32 2) Table des abréviations ...... 33 3) Annexes ...... 34 a) Annexe 1 : Courbes de production d’eau des captages de la CCAT ...... 34 b) Annexe 2 : Articles du code de la santé publique relatifs à la qualité de l’eau ...... 37 c) Annexe 3 : Récapitulatif des situations possibles de dépassement de la limite de qualité par substance individuelle de pesticide ...... 44 d) Annexe 4 : Tableau des fréquences des analyses des eaux potables ...... 45 e) Annexe 5: Graphiques de l’analyse économique des redevances sur l’eau usée ...... 46 4) Glossaire ...... 49 5) Bibliographie ...... 53 6) Remerciements ...... 54

2 I. Introduction

La Communauté de Communes Ardre et Tardenois (CCAT) regroupe 14 communes et se trouve dans le département de la (51), au sud‐ouest de . Dans ce projet, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à la composante eau potable de la CCAT : sa qualité, sa quantité et les liens entre les différents acteurs impliqués. Nous nous sommes donc posé la question suivante : Quels sont les problèmes rencontrés sur le réseau d’eau potable de la Communauté de Communes Ardre Tardenois (CCAT) et quelles sont les solutions envisageables pour y faire face ?

II. État des lieux des eaux distribuées

1) Fonctionnement actuel du réseau de distribution d’eau potable

C'est la Communauté de Communes qui possède la compétence eau potable. Il n'y a pas à ce jour de poste dédié à part entière à la gestion de l'eau, c'est donc la secrétaire générale qui s'occupe des formalités administratives liées à l'eau en plus des autres compétences de la communauté qu'il faut gérer. Il y a à ce jour 14 communes reliées à la CCAT, mais les captages d'eau potable sont au nombre de 8. En effet, seules les communes de Romigny, , Marfaux, Bligny et Chaumuzy ont leur propre ressource, gérée par la Lyonnaise des Eaux. Les communes de , et partagent la même ressource, gérée par un unique fermier : la Lyonnaise des Eaux. Il en est de même pour les communes de Ville en Tardenois et Chambrecy. Les communes d', , Lhéry et de partagent une ressource exploitée par le Syndicat des Eaux de Ste Gemme.

La figure 1 schématise ces frontières de production et de distribution actuelles

Figure 1 : Schéma de l'alimentation en eau des communes de la CCAT

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Pour chaque captage, il est possible de tracer un graphique représentant la quantité d'eau facturée par commune, le volume total d'eau facturé ainsi que le volume total d'eau produit. Ces graphiques allant de 2008 à 2011 sont regroupés en annexe, détaillant si le captage est un forage ou une source, ainsi que l'exploitant. A partir de ces graphiques nous pouvons noter plusieurs éléments :

1) Les communes de Romigny et Tramery ont une consommation quasiment équivalente à leur production. Le rendement correspond à la quantité d'eau consommée rapportée à la production d'eau. En 2009, la source de Romigny a un rendement de 92% et celle de Tramery de 87,3%.

2) Certaines communes telles Chambrecy, Chaumuzy, Marfaux et Bligny ont une production supérieure à deux fois leur consommation (ce qui se traduit par un rendement inférieur à 55% en 2009 pour ces communes).

3) Les communes reliées au syndicat des eaux de Ste Gemme ne produisent pas d'eau ; toute l'eau potable consommée est extérieure à la CCAT ; elle doit être importée. Ces importations sont inscrites dans le rapport annuel du délégataire.

4) Les volumes facturés de la source de Poilly ont dépassé le volume produit en 2010. Cela s'explique par le fait que les volumes produits en 2010 se basent sur l'année calendaire, alors que les volumes consommés se basent sur la période de relève 2009‐2010; cette période est ramenée sur 365 jours et attribuée à 2010. De plus, début 2009, la population de Sarcy était alimentée par les sources de Sarcy, et a ensuite rejoint la source de Poilly. Cette transition d'une source à l'autre ainsi que le fait que les volumes ne sont pas relevés sur la même base expliquent que les volumes consommés puissent apparaître comme supérieurs aux volumes produits.

Sur la demande de la CCAT, une étude fut réalisée en 2006 par la DDAF (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt) afin d'analyser les différents problèmes de chaque captage et proposer plusieurs solutions pour les résoudre. Ce schéma directeur de l'eau, ou schéma de rationalisation, met en avant la possibilité d'interconnecter certaines communes entre elles, ou avec un syndicat extérieur. Cela implique de relier, par un réseau de tuyauterie, une source principale de bonne qualité et de capacité suffisante aux autres communes dont la source ne sera plus exploitée. Pour chaque solution projetée, une analyse détaillée des coûts avait été faite.

2) Évolution de la qualité de l'eau par captage

a) Réglementation concernant le contrôle sanitaire de l’eau potable distribuée.

i. Fréquences des prélèvements d’échantillons d’eau et d’analyses à effectuer.

La fréquence et le type d’analyses de contrôle sont définis par l’arrêté du 11 janvier 2011 relatif au programme de prélèvements et d’analyses du contrôle sanitaire pour les eaux fournies

4 par un réseau de distribution. Articles R. 1321‐10, R. 1321‐15 et R. 1321‐16 du code de la santé publique. (Cf. Annexe 2 pour le détail des articles).

Le contrôle sanitaire des eaux est exercé par les services de l’Etat, c’est‐à‐dire l’Agence Régionale de la Santé (ARS) dans le cas de la CCAT, mais ce contrôle est associé à une surveillance de la part des responsables de la distribution d’eau, ici la Lyonnaise des eaux. Les analyses des échantillons d’eau prélevés sont réalisées par des laboratoires agréés et financés par l‘Etat. Le contenu des analyses ainsi que le type et la fréquence des prélèvements peuvent être modifiés par le préfet. Il est aussi possible de faire des prélèvements et analyses supplémentaires tant que le coût de l’analyse n’est pas impacté de plus de 20%. Parfois, le ministère chargé de la santé, l’Agence de l’eau ou le Fonds national de solidarité de l’eau (FNSE) peuvent financer des campagnes de mesures spécifiques. Ces études complémentaires ont pour objectif de mieux évaluer la contamination d’une ressource par les pesticides ou de rechercher de nouveaux pesticides dans l’eau. Il existe différents programmes d’analyses selon l’origine des eaux et selon le niveau du réseau auquel l’échantillon est prélevé (point de mise en distribution ou robinet) : RP : programme d’analyses effectué à la ressource pour les eaux d’origine souterraine RS : programme d’analyses effectué à la ressource pour les eaux d’origine superficielle P1 : programme d’analyses de routine effectué au point de mise en distribution P2 : programme d’analyses complémentaires de P1 permettant d’obtenir le programme d’analyses complet (P1+P2) effectué au point de mise en distribution. D1 : programme d’analyses de routine effectué aux robinets normalement utilisés pour la consommation humaine D2 : programme d’analyses complémentaires de D1 permettant d’obtenir le programme d’analyses complet (D1+D2) effectué aux robinets normalement utilisés pour la consommation humaine.

D’une part, le choix des analyses de qualité de l’eau à réaliser est fait selon le nombre d’habitants desservis par la ressource. Pour les installations de production et de distribution alimentant moins de 500 habitants, il est réalisé chaque année une analyse de type P1. Le préfet peut ajouter un paramètre à l’analyse P1 s’il estime que cela est justifié. Pour les installations de production et de distribution alimentant plus de 500 habitants, il est fait une analyse complète P1 + P2. Les échantillons d’eau doivent être prélevés de manière à être représentatifs de la qualité des eaux brutes et des eaux distribuées. D’autre part, la fréquence des prélèvements et analyses d’eau distribuée aux consommateurs dépendent de la population desservie par le réseau et du débit d’eau distribué. D’après le tableau des fréquences annuelles des prélèvements d’échantillons d’eau et d’analyses d’eau aux points de mise en distribution et d’utilisation (Annexe 4), le nombre d’habitants de chaque commune appartient à une catégorie (0 à 49 habitants, 50 à 499 habitants, etc.) à laquelle est associé un nombre de prélèvements et donc d’analyses à réaliser chaque année (NAP). Quand un réseau de distribution dessert plusieurs communes, le nombre d’analyses D1 à effectuer doit être plus grand ou égal à celui correspondant à la population des communes desservies (NAP) mais ne doit pas être inférieur au nombre de communes desservies.

ii. Paramètres mesurés

Lors des analyses de la qualité sanitaire de l’eau distribuée, les paramètres mesurés sont définis par l’arrêté du 11 janvier 2011 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine. Articles R. 1321‐2, R. 1321‐3, R. 1321‐7 et R. 1321‐38 du code de la santé publique. Pour le détail des articles, voir annexe 2.

5 iii. Gestion des dépassements de seuils de qualité : cas des pesticides

La présence de substances issues de produits phytosanitaires dans l’eau distribuée est un problème très présent dans la CCAT, notamment à Bligny, à Romigny et même à Chaumuzy malgré la présence d’un filtre à charbon actif. Les modalités d’action en cas de dépassements des seuils de qualité concernant les pesticides sont explicitées dans l’instruction DGS/EA4 n° 2010‐ 4224 du 9 décembre 2010 relative à la gestion des risques sanitaires en cas de dépassement des limites de qualité des eaux relatives à la consommation humaine pour les pesticides (articles R. 1321‐26 à R. 1321‐36 du code de la santé publique).

Le nombre de pesticides utilisés étant très élevé, pour limiter le coût des analyses, les recherches de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) sont ciblées en fonction de la probabilité de les retrouver dans les eaux et des risques pour la santé humaine. Le choix des pesticides à rechercher est adapté en fonction des pratiques agricoles locales. Un classement des substances actives est ainsi fait selon leur potentialité à se retrouver dans les eaux de surface ou les eaux souterraines. Il peut ensuite être adapté selon les effets biologiques (toxicité et écotoxicité) associés à ces substances. Il faut aussi considérer que certaines substances ou métabolites persistants peuvent se retrouver dans les ressources en eau même après avoir été retirés du marché ou interdits. Différentes mesures peuvent être prises pour limiter les risques sanitaires entraînés par les pesticides comme les périmètres des protection de captage. Selon les dispositions prévues par l’arrêté préfectoral de déclaration d’utilité publique (DUP), l’utilisation des pesticides dans ces zones peut être régulée voire interdite. Les agences régionales de la santé peuvent également intervenir auprès de l’Etat et des utilisateurs de pesticides pour promouvoir des bonnes pratiques comme par exemple mettre en place des moyens pour éviter les débordements des cuves dans lesquelles l’eau est mélangée aux pesticides. Il est important d’essayer de gérer les non‐conformités des eaux brutes car elles conditionnent la qualité des eaux distribuées au robinet, surtout lorsqu’il n’y a pas de traitement par mélange des eaux ou filtrage avec charbon actif par exemple. La valeur limite par substance de pesticide dans l’eau distribuée est fixée à 0,10 μg/L, sauf pour l’aldrine, la dieldrine, l’heptachlore et l’heptachloroépoxyde pour lesquelles la limite est fixée à 0,03 μg/L. Le total des substances de pesticides quantifiés ne doit pas dépasser la limite des 0,50 μg/L. Ces limites sont fixées pour réduire la concentration dans l’eau de ces substances au maximum car les pesticides n’étant pas des constituants naturels des eaux, on ne devrait pas les y trouver. De plus, l’objectif est de limiter la dégradation des milieux, conformément à la directive 2000/60/CE (DCE). Cependant, la valeur de 0,10 μg/L pour chaque substance de pesticide ne suffit pas pour évaluer et gérer une situation de non‐conformité des eaux distribuées. En effet, elle représente un seuil de non‐conformité mais elle ne dit pas à partir de quel seuil la consommation de l’eau devrait être interdite pour des raisons de sécurité sanitaire. Il existe donc une valeur sanitaire maximale (Vmax) qui a été introduite par le Conseil supérieur d’hygiène publique de (CSHPF). Celle‐ci dépend de la substance de pesticide considérée. Par exemple pour l’Atrazine et l’Atrazine‐déséthyl, la valeur est de 0,2µg/L (www.observatoire‐pesticides.gouv.fr). Cette Vmax définit le seuil au‐delà duquel l’eau ne peut plus être utilisée pour les usages alimentaires. D’après l’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’ingestion pendant une vie entière d’une eau contenant un pesticide dont la concentration est inférieure ou égale à Vmax n’entraîne aucun effet néfaste sur la santé, étant donné les critères toxicologiques retenus et l’état actuel des connaissances.

Quand une première analyse met en évidence la présence de pesticides à une teneur supérieure à la limite de qualité de 0,1µg/L par substance ou de 0,5µg/L pour le total, un second

6 échantillon doit immédiatement être prélevé et analysé pour confirmer le résultat. Si le dépassement est confirmé, le personnel responsable de la production et de la distribution de l’eau (PRPDE) réalise une enquête pour en trouver l’origine et prendre des mesures correctives, dont le but est de rétablir à court terme des teneurs en pesticides inférieures aux seuils de qualité. Ces mesures peuvent consister en l’installation d’un filtre à charbon actif ou le mélange de l’eau contaminée avec l’eau d’une ressource de meilleure qualité grâce à une interconnexion. Si malgré les mesures correctives, la qualité de l’eau n’est pas rétablie, les mesures à mettre en place dépendent de l’ampleur et de la durée du dépassement et de la nature de la substance en excès. Il existe trois situations différentes : Non‐conformité 0 (NC0) : au moins un pesticide ou l’ensemble des pesticides sont présents en une teneur supérieure à la limite de qualité pendant une durée inférieure à trente jours cumulés sur une année et sans jamais dépasser la valeur Vmax. Dans ce cas l’eau distribuée est non‐conforme mais ne présente pas de risque sanitaire pour les consommateurs. L’ARS doit mettre en place un programme renforcé de suivi des pesticides, c'est‐à‐dire augmenter la fréquence de prélèvements et d’analyses des échantillons d’eau afin de suivre avec précision l’évolution des concentrations des contaminants dans l’eau. De plus, la distribution doit être encadrée par une dérogation « allégée » et accompagnée d’une information à la population. Non‐conformité 1 (NC1) : au moins un pesticide ou l’ensemble des pesticides sont présents en une teneur supérieure à la limite de qualité pendant plus de trente jours cumulés sur l’année et sans jamais dépasser la valeur Vmax. Dans ce cas l’eau distribuée est non‐conforme mais ne présente pas de risque sanitaire pour les consommateurs. L’ARS doit mettre en place un programme renforcé de suivi des pesticides et la distribution doit être encadrée par une dérogation « complète » et accompagnée d’une information à la population. Non‐conformité 2 (NC2) : au moins un pesticide à une teneur supérieure à la valeur sanitaire maximale, quelle que soit la durée du dépassement. L’eau est alors non‐ conforme et présente un risque sanitaire pour la population. Dans ce cas, aucune dérogation ne peut être octroyée et la population doit être informée que l’eau ne doit pas être consommée. Les centres de dialyse, de professions médicales et les responsables d’entreprises du secteur alimentaire doivent aussi être informés. Cependant, les dérogations ne doivent pas être perçues comme un « droit à polluer », l’arrêté préfectoral doit retenir une valeur dérogatoire inférieure à Vmax pour le pesticide concerné. Lorsque l’eau est non‐conforme mais que sa consommation ne représente pas de risques sanitaires (NC0 et NC1), l’ARS doit demander à la PRPDE de déposer une demande de dérogation auprès du préfet. Cette dérogation est délivrée à condition qu’il y ait élaboration d’un plan d’actions visant à améliorer la qualité sanitaire de la ressource. Le PRPDE doit aussi apporter la preuve qu’elle ne peut pas maintenir la distribution d’eau en utilisant un autre des moyens raisonnables existants (autre ressource, interconnexions, filtre à charbon actif, l’arrêt d’une pompe, etc.). Les dérogations permettent d’être conforme à la réglementation européenne en matière de qualité des eaux distribuées à condition qu’elles comprennent un plan d’actions destiné à rétablir la qualité de l’eau avant 3 ans ou 1 an si le captage est un captage Grenelle, ce qui n’est pas le cas des captages de la CCAT. Ce délai peut être renouvelé sous conditions. En ce qui concerne le plan d’action, il peut privilégier des solutions préventives pour les situations NC0 mais doit impérativement comprendre des solutions curatives dans les situations NC1, sauf si les dépassements des seuils de qualité sont très faibles et qu’ils tendent à décroître depuis plusieurs années. En effet, les délais pour observer une amélioration de la qualité de l’eau suite à des mesures préventives sont souvent supérieurs à ceux de la dérogation. Lorsque les ARS octroient soit une première dérogation pour une unité de distribution (UDI)

7 desservant plus de 5000 habitants, soit une seconde dérogation quelle que soit la population, elle doit informer la direction générale de santé (DGS) pour que cette dernière transmette les informations à la Commission Européenne. La dérogation permet d’encadrer juridiquement les dépassements, cependant les ARS doivent s’assurer que le plan d’actions prévu est mis en place. Ainsi, si aucun progrès n’est constaté, des sanctions administratives peuvent être appliquées avant même la fin de la dérogation. Selon l’article L. 1324‐1A du Code de la santé publique, elles peuvent prendre la forme d’une mise en demeure de la personne responsable de la distribution de l’eau ou, à défaut, du propriétaire de l'installation de distribution pour remédier au problème dans un délai déterminé. Si aucune mesure n’a été prise par l’intéressé à la fin du délai accordé, l’autorité administrative compétente peut : 1) L'obliger à consigner entre les mains d'un comptable public une somme correspondant à l'estimation du montant des travaux à réaliser, laquelle sera restituée au fur et à mesure de leur exécution ; il est, le cas échéant, procédé au recouvrement de cette somme comme en matière de créances de l'Etat étrangères à l'impôt et au domaine ; 2) Faire procéder d'office, aux frais de l'intéressé, à l'exécution des mesures prescrites. Les sommes consignées en application des dispositions ci‐dessus peuvent être utilisées pour régler les dépenses entraînées par l'exécution d'office ; 3) Suspendre, s'il y a lieu, la production ou la distribution jusqu'à exécution des conditions imposées. Le contrôle par l’ARS de l’eau distribuée au robinet peut aussi comprendre si besoin des inspections des installations de traitement, notamment dans les cas où les analyses montrent des dépassements réguliers des limites de qualité en pesticides malgré un traitement.

Pour plus de précisions, voir annexes 2 et 3 b) Mise en évidence des principaux problèmes de qualité de l’eau sur la CCAT

Dans cette section nous allons nous intéresser à l’évolution de la qualité de l'eau captage par captage de 2010 à 2012. Toutes les communes présentent des tendances différentes et doivent traiter différents composés physico‐chimiques. Les résultats des analyses de qualité de l’eau distribuée viennent du site du Ministère des Affaires sociales et de la Santé (www.sante.gouv.fr).

i. Marfaux

Dans le cas de Marfaux, on peut remarquer deux problèmes : la teneur en chlore et en sélénium dans l’eau distribuée. Le premier graphique représente la teneur en sélénium dans l’eau distribuée qui dépasse la norme en permanence, particulièrement fin 2010 et en 2012. Le sélénium est un élément dont la présence dans l’eau est liée à la roche mère. Ainsi, sa teneur est toujours supérieure à la limite de qualité réglementaire fixée à 10 µg/l.. Bien que la consommation d’une telle quantité de sélénium ne soit pas dangereuse pour la santé, par principe de précaution, il est souhaitable que les enfants de moins de quatre ans ne consomment pas l’eau de la ressource de Marfaux. En revanche, l'eau reste consommable sans restriction d'usage pour le reste de la population avec pour recommandation d’éviter les compléments alimentaires à base de sélénium.

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Graphique 1 : Teneur en sélénium dans l'eau distribuée à Marfaux (attention l’intervalle entre deux mesures n’est pas constant)

Le deuxième graphique montre qu’il y a un problème avec la teneur en chlore total dans l’eau distribuée. Parfois, les analyses ont montré des valeurs de chlore résiduel excessivement élevées. La concentration en chlore devrait être maintenue inférieure à 0,5 mg/l. dans l’eau distribuée. Cette teneur est difficile à contrôler dans les réseaux d’eau potable ruraux car comme ils desservent peu d’habitants, l’eau y séjourne parfois longtemps et risque une contamination bactériologique. Ainsi, le chlore utilisé pour assainir l’eau peut être injecté en trop grande quantité, donnant à l’eau une odeur et un goût désagréables. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le chlore ne présente pas de risques pour la santé à moins de 5 mg/L. Par contre, d’après l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), son utilisation comme désinfectant de l’eau de boisson entraîne la formation de dérivés comme les trihalométhanes (THM) qui sont potentiellement cancérogènes.

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Graphique 2 : Teneur en chlore dans l'eau distribuée à Marfaux (attention l’intervalle entre deux mesures n’est pas constant)

ii. Chaumuzy

A Chaumuzy, l’eau d'alimentation est, selon la plupart des analyses, conforme aux exigences de qualité en vigueur pour l'ensemble des paramètres mesurés. Ce résultat a été atteint notamment grâce à la mise en place d’un filtre à charbon actif pour réduire les teneurs en pesticides dans l’eau. Cependant, l’ARS conclut dans son bilan annuel de 2012 que la ressource de Chaumuzy présente toujours des concentrations en pesticides trop élevées, notamment en oxadixyl, ce qui pourrait être dû à un dysfonctionnement du filtre à charbon actif. L’eau reste consommable mais l’ARS souligne la nécessité de vérifier le système de traitement.

iii. Romigny

À Romigny, des dépassements des seuils de qualité sont régulièrement observés pour les pesticides. A l’été 2010 par exemple, la qualité de l ‘eau était non conforme aux exigences réglementaires car la teneur en atrazine‐déséthyl dépasse la concentration maximale de 0,1 µg/L. Ce pic peut être lié à l’important épisode pluvieux survenu le 15 août 2010 et pendant lequel il est tombé plus de 100 mm de pluie en 2 jours. La somme des substances mesurées n’a toutefois pas dépassé la limite fixée à 0,5 µg/L. Dans ce cas, l'eau reste consommable mais en raison du problème des pesticides, l’ARS conclut qu’une modification de la ressource est nécessaire. Cela signifie qu’il faudrait soit créer un nouveau forage, soit utiliser une autre source.

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Graphique 3 : Teneur en Atrazine déséthyl dans la source de Romigny

Graphique 4 : Teneur en chlore dans la source de Romigny

Toutefois la teneur totale en pesticides dans l’eau distribuée ne dépasse jamais la norme. Il y a juste une légère augmentation à l’été 2010. Pour ce qui est de la teneur en chlore total dans l’eau distribuée, comme pour la ressource de Chaumuzy, parfois les échantillons ont montré une valeur de chlore résiduel excessivement élevée, particulièrement en 2011.

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Graphique 5 : Teneur totale en pesticides dans la source de Romigny

Le graphique 6, plus détaillé, nous montre l’évolution des différents pesticides entre 2006 et 2012. On voit bien sur ce graphique que toutes les valeurs ont diminué jusqu’à la fin 2010 avant d’augmenter rapidement. Il est possible que des pesticides dont l’utilisation a diminué depuis plusieurs années apparaissent dans l’eau à une forte concentration car ils ont été lessivés et ont atteint la ressource. On peut aussi observer de nouveaux composés issus de la dégradation de la substance de départ.

Graphique 6 : Suivi de pesiticides dans l'eau distribuée à Romigny entre 2006 et 2012

12 iv. Bligny

A Bligny, des problèmes liés aux produits phytosanitaires sont aussi rencontrés. L’atrazine‐ déséthyl et le 2,6 dichlorobenzamide dépassent régulièrement la limite de qualité fixée à 0,1 µg/l par substance individualisée. A cause de ces substances, la limite de qualité concernant la somme des substances mesurées, fixée à 0,5 µg/l, est aussi régulièrement dépassée. La concentration reste cependant inférieure à la valeur sanitaire maximale établie par l'ANSES. L’eau reste donc consommable sans restriction mais l’ARS demande qu’un changement de ressource soit effectué pour remédier au problème des pesticides.

Graphique 7 : Teneur en atrazine et dichlorobenzamide dans le captage de Bligny

Ici encore, on constate que la quantité de chlore résiduel dans l’eau distribuée fluctue beaucoup et dépasse parfois la limite de 0,5 mg/LCl2 (mg de dichlore par litre).

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Graphique 8 : Teneur en chlore dans l'eau distribuée à Bligny entre 2010 et 2013

Dans le graphique plus détaillé fourni par le SIABAVE (graphique 9), on peut suivre les concentrations dans l’eau distribuée de plusieurs pesticides entre 2008 et 2012. Les teneurs en atrazine‐déséthyl, 2,6 dichlorobenzamide, glyphosate et terbumeton‐déséthyl dépassent 0,1 µg/l lors des derniers prélèvements effectués en 2012. Cette même année la limite de 0,5 µg/l pour la somme des substances mesurées est aussi dépassée. Cette situation conduit à l’interdiction de la consommation d’eau pour les enfants de moins de 6 ans. Bien que la valeur maximale de 2 µg/l, préconisée par l'OMS, ne soit pas atteinte, le suivi reste maintenu, c'est‐à‐ dire que les analyses restent fréquentes, et l’ARS conclut qu’une modification de la ressource est nécessaire.

Graphique 9 : Teneur en différents pesticides dans le captage de Bligny

14 Les autres ressources exploitées sur le territoire de la CCAT présentent des résultats conformes aux exigences de qualité pour les paramètres mesurés.

3) Analyse économique de l’eau potable sur la communauté de communes Ardre et Tardenois

a) Facturation de l’eau et évolution depuis 2008

L’exploitation et la distribution de l’eau potable sur le territoire de la CCAT étant déléguées à la compagnie Lyonnaise des eaux depuis 2007, c’est cette dernière qui est en charge de la facturation auprès des clients. Le prix de l’eau payé par les consommateurs est subdivisé entre quatre acteurs : ‐ La CCAT via la part intercommunale payée par le consommateur sur chaque m3 consommé ‐ La Lyonnaise des Eaux via l’abonnement que chaque consommateur paye indépendamment de sa consommation et une part variable payée par m3 consommé ‐ L’agence de l’eau Seine Normandie (AESN) qui prélève des redevances par m3 consommé ‐ L’État via la TVA payée sur le montant global de la facture Les consommateurs payent donc leur facture à la Lyonnaise des Eaux qui centralise les recettes liées à l’eau potable et reverse les sommes qui leur reviennent aux différents organismes évoqués ci‐dessus.

Pour les communes disposant d’un assainissement collectif, il convient d’ajouter à ces composantes une part intercommunale supplémentaire. La Lyonnaise des eaux prélève aussi une redevance pour l’eau usée, décomposable entre un abonnement fixe et une part variable payée par m3 consommé. L’AESN ajoute un prélèvement « Modernisation des réseaux de collecte » afin de financer des projets d’amélioration des réseaux d’assainissement sur le territoire qu’elle a en charge.

Les principales composantes intéressant les acteurs locaux sont les deux premières puisqu’il s’agit de composantes sur lesquelles ils sont susceptibles d’agir. L’évolution de ces composantes entre 2008 et 2009 est résumée dans les graphiques 10 et 11.

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Graphique 10 : Évolution des prix au m3 de l'eau potable entre 2008 et 2011

Graphique 11 : Évolution du prix de l'abonnement à la Lyonnaise des eaux pour l'eau potable entre 2008 et 2009 Données source : Rapports délégataires de la Lyonnaise des eaux pour le service de l’eau à la CCAT

Le mode de calcul des prix pour ces deux entités est fondamentalement diffèrent. La Lyonnaise fait suivre une augmentation des prix de l’eau prédéfinie dans le contrat signé avec la CCAT lors de la mise en place de la délégation de service public. La part intercommunale, elle, est réétudiée chaque année par la commission eau potable de la CCAT qui soumet ses conclusions au vote lors d’un conseil intercommunal. Le vote de ce dernier n’est pas toujours en accord avec les conclusions de la commission, par exemple, en 2013, la commission eau potable avait proposé une augmentation de la part intercommunale qui n’a pas été validée par le conseil.

Les graphiques montrent que les variations des parts variables des prix de l’eau sont de faible ampleur (0,07 €/m3 de variation au maximum pour la CCAT, 0,08€/m3 pour la Lyonnaise). La tendance générale d’une part intercommunale nettement inférieure à la part Lyonnaise se maintient donc sur la période étudiée. Cette position relative peut s’expliquer par un prix de l’eau relativement élevé sur la CCAT (2,4€/m3 sur la CCAT en 2011 (source : rapport délégataire de 2011) contre 1,39€/m3 en moyenne sur le territoire couvert par l’AESN (source : le prix de 16 l’eau en 2011 sur le bassin Seine Normandie)) et une volonté des élus de ne pas augmenter ce prix dans un contexte économique difficile.

On observe une évolution semblable pour les redevances liées aux eaux usées dont les graphiques d’évolution sont en annexe 5. À noter que pour ces eaux, la redevance intercommunale est plus élevée que la redevance de la Lyonnaise.

Cette part intercommunale permet néanmoins de dégager des sommes d’argent importantes chaque année. b) Évolution des gains issus de l’exploitation de l’eau potable depuis 2008

Le calcul des sommes d’argent revenant à chaque organisme peut être réalisé à partir des données de facturation ainsi que des quantités d’eau consommées par commune. C’est de cette façon que nous avons obtenu les graphiques suivant, retraçant l’évolution des gains issus de l’exploitation de l’eau entre 2008 et 2011 pour la CCAT et la Lyonnaise des eaux.

Graphique 12 : Évolution des gains de la CCAT sur l'eau potable entre 2008 et 2011

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Graphique 13 : Évolution des gains de la Lyonnaise sur l'eau potable entre 2008 et 2011

L’augmentation observée entre 2008 et 2009 pour les deux graphiques est essentiellement due à une forte augmentation de la consommation en eau sur ces deux années (l’un des exemples les plus marquants de cette augmentation est la ville de Lhery dont la consommation est passée de 2512 m3 en 2008 à 11995 m3 en 2009). N’ayant pas réussi à trouver de raison plausible à cette hausse, nous considérons les données de l’année 2008 avec beaucoup de prudence. Les gains de la Lyonnaise des eaux sur l’eau potable sont environ deux fois plus élevés que ceux de la CCAT. Ceci doit être mis en relation avec les parts relatives de chaque organisme dans le prix de l’eau ainsi que par les revenus supplémentaires obtenus par la Lyonnaise des eaux via l’abonnement à son service que chaque foyer raccordé doit payer.

Les gains issus des redevances liées aux eaux usées varient, eux aussi, assez peu (autour de 38 000 € par an, graphiques en annexe 5). Les revenus totaux varient donc eux‐mêmes assez peu (graphique pour la Lyonnaise en annexe 5).

Graphique 14 : Revenus de la CCAT par les factures d'eau entre 2008 et 2011

Chaque année, la CCAT perçoit donc environ 120 000€ via la distribution en eau.

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c) Dépenses pour le réseau d’eau potable

La Lyonnaise des eaux a, en tant que délégataire, en charge l’entretien du réseau d’eau potable (réparation des fuites sur le réseau, entretien des filtres à charbon actif et des stations de déferrisation). L’installation de nouvelles infrastructures et le renouvellement des canalisations trop endommagées reste à la charge de la CCAT. Pour réaliser ces travaux, la CCAT peut utiliser les ressources obtenues via la part intercommunale sur les factures d’eau, auxquelles peuvent s’ajouter des subventions de l’AESN et du Conseil Général ainsi que d’éventuels emprunts. Ces dépenses doivent être prévues lors du vote du budget en conseil puis devraient être réalisées durant l’année suivante. Le compte investissement de l’eau potable de 2011 montre qu’il peut y avoir un écart important entre les sommes budgétisées et les dépenses effectivement réalisées.

Budget prévu Différence Total Réalisé (€) Compte investissement 2011 (€) (€) Agence de l'eau 11842 11841,06 0,94 Autres (139118) 6724 6726,39 ‐2,39 Régions 6739 6737,89 1,11 Départements 3168 3166,81 1,19 Autres (13918) 16519 16517,64 1,36 Emprunts 13300 13238,34 61,66 Opérations liées à l'emprunt 33040 33038,45 1,55 Autres dettes 15900 0 15900 Frais d'insertion 500 0 500 Installations, matériel, outillage technique 390463 141246,64 249216,36 Créances sur transfert de droit et déduction TVA 32000 24186,13 7813,87 Total 530195 256699,35 273495,65 Tableau 1 : Compte investissement eau potable 2011 de la CCAT

Dans le cas du compte « installations, matériel, outillage technique », la différence entre les deux atteint plus de 240 000 € ce qui montre que de nombreux travaux prévus n’ont pas été réalisés. La répétition de ce processus sur plusieurs années a permis à la CCAT de mettre de côté environ 300 000 € (selon la comptable de la CCAT). Cette somme, ajoutée aux éventuelles subventions permettrait de réaliser de nombreux travaux sur le réseau d’eau potable et sur les infrastructures d’assainissement. En effet, dans le cas où la CCAT se mettrait en conformité avec les conditions demandées par l’AESN, celle‐ci pourrait subventionner d’éventuels travaux entre 30 et 40%, ce qui permettrait de réaliser entre 390 000 et 420 000€ de travaux sur les fonds de la CCAT.

Selon certains acteurs interrogés (comptable et secrétaire générale de la CCAT), les emprunts réalisés pour l’eau potable arriveraient à leur terme et permettraient donc d’en réaliser de nouveaux en vue d’améliorer la qualité de l’eau sur le territoire de la CCAT. Il reste important de noter que l’investissement prochain dans le renouvellement de la station d’épuration de Ville‐en‐ Tardenois pourrait impacter le budget eau potable, les comptes eau potable et eaux usées n’étant pas séparés.

19 d) Subventions de l’AESN

Le rôle de l’agence de l’eau Seine‐Normandie (AESN) est de subventionner des actions de protection de la ressource en eau et de lutte contre la pollution. Pour cela, elle prélève des redevances sur les factures d’eau des usagers qui sont ensuite redistribuées sous forme de subventions aux collectivités, aux industriels et aux agriculteurs pour réaliser des travaux dans le domaine de l’eau. Depuis le 1er janvier 2013, les conditions pour recevoir les aides de l’AESN ont été revues. Il est nécessaire de remplir simultanément les conditions suivantes pour y être éligibles (source : site internet de l’AESN) La procédure de déclaration d'utilité publique de protection de l'ensemble des captages du maître d'ouvrage est engagée au moins au stade de l'étude technico‐économique ; Lorsque le rendement du réseau d'alimentation en eau potable est inférieur à 80% pour les réseaux de type urbain, 70% pour les réseaux de type rural, 75% pour les réseaux intermédiaires, un diagnostic permettant de l'améliorer est engagé ; Les études de l'aire d'alimentation de l'ensemble des captages dégradés du maître d'ouvrage sont engagés si les travaux sont rendus nécessaires par la dégradation de la qualité de l'eau (de surface ou souterraine) portant sur les pesticides, les nitrates ou un autre polluant d'origine anthropique ; Le maître d'ouvrage est engagé dans une démarche avec un objectif "zéro phyto" pour les espaces publics dont il assure la gestion.

Les périmètres de protection des captages de la CCAT n’étant pas tous au stade de l’étude technico‐économique (captages de Chaumuzy et Marfaux), elle n’est plus éligible aux subventions de l’AESN. Les redevances sont cependant toujours prélevées, le territoire est donc déficitaire pour ce qui est des subventions de l’AESN. Les chiffres sont détaillés dans le graphique 15.

Graphique 15 : Évolution des redevances payées à l'AESN par les usagers habitant la CCAT

Depuis 2009, chaque année, entre 50 000 et 60 000 € quittent le territoire pour financer l’AESN. À contrario, la seule subvention reçue de l’AESN depuis 2010 est un acompte de subvention pour le périmètre de protection de Bligny, reçu en 2011 et d’un montant de 4 600 €.

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Nous avons mis en évidence quelques difficultés sur le réseau d’eau potable de la CCAT. En effet, la qualité de l’eau sur les sources de Bligny, Romigny et Marfaux n’est pas conforme aux normes. Par ailleurs, la CCAT dispose de ressources financières qui pourraient permettre de remédier à quelques‐uns de ces problèmes. Dans la partie suivante, nous allons nous attacher à étudier les possibilités techniques et financières de résolution de ces problèmes.

III. Solutions envisageables

1) Scénario 0 : évolution de la qualité de l’eau potable si rien n’est fait

Il y a actuellement 4 stations de traitements sur la CCAT : ‐ Un skid ou traitement par filtration sur charbon actif en grain à Chaumuzy. ‐ Une station de déferrisation ainsi qu'un traitement anti‐tartre à Lagery. ‐ Une station de déferrisation et de traitement du manganèse à la source de Chambrecy. ‐ Une station de déferrisation à Poilly.

D'une part, il est important de noter les éléments suivants : Aujourd'hui, les encarts qualité de l'ARS rapportent que certaines sources sont plus sensibles que d'autres : Romigny, Bligny et Chaumuzy à cause des produits phytosanitaires et Marfaux pour le sélénium, soient la moitié des sources de la CCAT (4 sources sur 8 non conformes) en 2012. Le skid mis en place à Chaumuzy ne donne pas satisfaction, car l'eau reste polluée. Par ailleurs, de forts taux de chlore liés au traitement bactériologique altèrent l'odeur et la saveur de l'eau ce qui crée des réticences à la consommation d'eau du robinet.

D'autre part, le skid reste une technologie efficace (généralement) et faible en coûts. Dans notre cas, l'entretien du skid est à la charge du fermier, il est donc nécessaire qu'il prenne en main ce problème de non conformité de l'eau de Chaumuzy. Le sélénium présent à Marfaux est issu de la roche mère, et il semblerait que la norme soit revue à la hausse ultérieurement.

Malgré tout, dans le cas où aucune action supplémentaire ne serait mise en œuvre, il est peu probable que les sources se dépolluent d'elles même. En ce qui concerne les produits phytosanitaires, leur système de dégradation est bien connu : un fois appliqué sur la parcelle, le produit va être lessivé puis selon le temps passé dans le sol ou dans l'eau, il va subir une dégradation physico‐chimique. Des dérivés du produit d'origine sont alors synthétisés. C'est pour cela qu'on retrouve encore des dérivés d'atrazine, 10 ans après l’interdiction de ce produit. Une fois que l'atrazine a migré dans les eaux profondes, elle évolue peu. Si les pollutions subsistent, il existe un système de dérogations, expliqué dans la première partie de ce rapport, qui risque d'être déclenché par l'ARS. Pour pouvoir en bénéficier, la CCAT va devoir mettre en place un plan d'actions, et le respecter. Si aucun progrès n’est constaté, des sanctions administratives peuvent être appliquées avant même la fin de la dérogation. Dans des cas vraiment extrêmes, l'eau risque d'être coupée et la CCAT a le devoir de fournir de l'eau à ses habitants. Les dépenses risquent d'être conséquentes : si le prix de la bouteille d'eau est de 0,60€ (prix du litre d'eau de grande marque) et qu'il faut distribuer 2L d'eau par personne et par jour. Alors, pour 2800 habitants, la CCAT va devoir dépenser 3360€/jour. Dans 21 ce cas, l'eau ne sera pas rétablie tant que le problème n'est pas résolu, ce qui risque de prendre un certain nombre de jours.

En résumé, ce scénario est certes peu coûteux, mais à court terme seulement. En effet en cas de problèmes (ce qui risque fort d'arriver si rien n'est fait), les conséquences sur le budget seront très fortes : plan d'actions et mise en place de ces actions ou bien achat d'eau en bouteilles et réparations d'urgence sur le réseau.

2) Scénario minimum a) Actualisation des prix :

Nous n’avons pas réussi à obtenir les informations nécessaires pour estimer les coûts actuels de travaux similaires à ceux proposés par le schéma directeur de 2006. Nous avons donc décidé d’utiliser deux méthodes différentes pour estimer les coûts des travaux que nous proposons, afin de proposer une fourchette de prix.

 Pour la première méthode, nous avons utilisé le taux d’inflation entre 2006 et 2013 pour le secteur des travaux publics. Nous l’avons déterminé grâce au site internet de l‘Insee. Nous avons regardé l’indice brut de la production industrielle dont la base 100 est en 2010. En 2006, il était de 93,2 et en 2013 il est de 101,2. Nous avons donc multiplié les coûts des travaux de 2006 par 101,2/93,2, soit environ 1,086, pour estimer les coûts des mêmes travaux en 2013.

 Pour la seconde méthode, nous nous sommes référés aux études fournies par l’Agence de l’eau concernant des travaux qui ont été faits dans d’autres communes de la région. La nature du sol, la topographie et les travaux à réaliser y étant comparables, nous avons utilisé les estimations de coûts obtenus dans le rapport et les avons adaptés aux travaux que nous proposons. Lorsque cela n’était pas possible, nous avons gardé les coûts de 2006.

Selon nous, le scénario minimum que la CCAT pourrait mettre en place consisterait à réaliser les changements nécessaires pour obtenir une meilleure qualité de l’eau dans les ressources les plus prioritaires en privilégiant des solutions peu coûteuses.

Compte tenu des bilans de qualité de l’ARS, les interventions les plus urgentes concernent les ressources de Romigny et de Bligny. A Romigny, il est possible d’installer un filtre à charbon actif pour diminuer la concentration en pesticides de l’eau distribuée. A Bligny, en revanche, la ressource de très mauvaise qualité ne peut pas être protégée, il est nécessaire de changer de ressource.

b) Cas de Romigny : Unité de traitement des pesticides sur le site de la station de pompage

Selon le document préparatoire de la Commission eau potable du 8 novembre 2011, l’investissement initial à réaliser serait de 78 200 €. On ne considère que cet investissement initial car l’entretien serait ensuite assuré par la Lyonnaise des eaux. Grâce au 10e programme de subventions de l’Agence de l’eau, les subventions pourraient s’élever à 30 ou 40%1. Le

1 Cette subvention n’est pas acquise dans la mesure où l’agence de l’eau privilégie les infrastructures de traitement en 22 Conseil Général peut aussi subventionner l’opération.

Romigny avec 40% avec 30% Aménagement Coût hors subventions (2013) subventions subventions Skid 78 200 € 46 920 € 54 740 € Tableau 2 : Montant des travaux du scénario minimum pour Romigny c) Cas de Bligny : Interconnexion pour raccorder la commune au SIAEP du Rouillat

Cette solution serait la moins coûteuse en raison de la proximité de Bligny avec le SIAEP du Rouillat et ses faibles besoins qui pourraient facilement être couverts par le syndicat. D’après le schéma directeur de l’eau potable de 2006, la commune de Bligny pourrait être raccordée au Rouillat par une canalisation de 80 mm de diamètre sur 550 mètres linéaires. Nous avons actualisé les coûts de ces travaux pour estimer leur montant en 2013 avec et sans les 30 ou 40% de subventions que la CCAT pourrait obtenir de l’Agence de l’eau.

 Résultat avec la méthode de l’inflation :

Bligny coût hors coût hors avec 40% avec 30% Aménagement subventions subventions subventions subventions 2006 2013 Canalisations diamètre 80 mm (550 ml à 44 000 € 47 777 € 28 666 € 80 €) 33 444 € MIP, publicité, reprographie 7 000 € 7 601 € 4 561 € 5 321 € Actualisation, révision 5 000 € 5 429 € 3 258 € 3 800 € Levé topographique 3 000 € 3 258 € 1 955 € 2 280 € Total 59 000 € 64 064 € 38 439 € 44 845 € Tableau 3 ; Coût des travaux pour Bligny avec la méthode de l'inflation

 Résultat avec la méthode de l’analogie avec des travaux existants

L’interconnexion à réaliser en priorité est celle reliant Bligny au syndicat du Rouillat, en nous basant sur la carte réalisée en 2001 par la DAAF, il s’agirait de poser 500 m de canalisation de diamètre 80 mm pour raccorder Bligny au réseau reliant et Sainte‐Euphraise et Clairizet. Dans un document fourni par l’AESN et présentant des exemples de travaux réalisés entre 2011 et 2013, nous avons trouvé un exemple de travaux d’interconnexion réalisé sur 535 ml (mètres linéaires) avec des canalisation de diamètre 100 mm en fonte ductile pour un coût total de 88 000 € HT. Ces travaux sont soumis au même régime de subventions que le filtre à charbon soit entre 30 et 40% pour une commune rurale, après ces subventions, il resterait entre 61 600 et 52 800 € à la charge de la CCAT (hors subventions du CG). La CCAT devrait ensuite acheter la quantité d’eau nécessaire au syndicat du Rouillat, les prix d’achat d’eau sont très variables selon le fournisseur. À titre d’exemple, pour la commune de Champigny (1 345 habitants en 2010) les prix par an variaient de 16 346 € à 44 205 € (rapport G2C environnement). Il est donc difficile de fournir une évaluation, cependant, compte tenu du faible nombre d’habitants à alimenter (100 selon le site de la CCAT) le prix ne devrait pas dépasser ceux donnés pour la commune de Champigny. Les autres éléments rentrant en compte dans cet dur et pas les infrastructures mobiles comme les skid 23 aménagement ont été estimés selon leurs coûts en 2006.

Bligny

coût hors avec 40% avec 30% Aménagement subventions subventions subventions Canalisations diamètre 80 mm (500 m 88 000 € 61 600 € linéaires) 52 800 € MIP, publicité, reprographie 7 000 € 4 200 € 4 900 € Actualisation, révision 5 000 € 3 000 € 3 500 € Levé topographique 3 000 € 1 800 € 2 100 € Total 103 000 € 61 800 € 72 100 € Tableau 4 : Montant des travaux pour Bligny par analogie avec des travaux existants

Si la CCAT choisissait de réaliser ce scénario, le montant total des travaux serait :

Coût hors subventions avec 40% subventions avec 30% subventions Scénario minimum Minimum Maximum Minimum Maximum Minimum Maximum

TOTAL TRAVAUX 142 264 € 181 200 € 85 359 € 108 720 € 99 585 € 126 840 €

Tableau 5 : Récapitulatif des coûts pour les travaux de Bligny

Cette proposition est la moins coûteuse qui puisse être réalisée pour remédier aux sérieux problèmes de qualité de l’eau que rencontrent Bligny et Romigny à cause des teneurs élevées en pesticides de leurs ressources. Cependant, l’installation d’un filtre à charbon actif est une solution curative. Il serait préférable de privilégier un changement de ressource ou au moins de mettre en place des mesures préventives contre la pollution aux produits phytosanitaires pour garantir une qualité durable de l’eau et ainsi éviter une mise en dérogation. De plus, le filtre à charbon actif, peu couteux à l’achat, peut se révéler plus contraignant à entretenir pour la Lyonnaise qu’une interconnexion. On le constate notamment avec l’exemple de Chaumuzy dont le filtre ne fonctionne pas correctement. C’est pourquoi nous recommanderions plutôt les scénarios intermédiaire ou maximum.

3) Scénario intermédiaire

Dans ce scénario nous explorons les possibilités qu’a la CCAT de résoudre les problèmes qu’elle rencontre sur le réseau d’eau potable de façon la plus durable possible. Ce scénario ne cherche pas à répondre aux éventuels problèmes à venir, contrairement au scénario maximum.

a) Inventaire des travaux à réaliser

Les principaux problèmes rencontrés actuellement par la CCAT sont des non‐conformités de l’eau distribuée avec la réglementation et le retard sur la mise en place des périmètres de protection de captage. L’idée générale de ce scénario est donc de diminuer le nombre de captages d’eau potable par rapport à ce qui existe actuellement afin de diminuer le nombre de procédures et de concentrer les efforts de maintien de la qualité de l’eau sur quelques ressources présentant peu de problèmes.

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Les ressources posant aujourd’hui des problèmes de qualité sont les captages de Romigny, Bligny et Marfaux, dans une moindre mesure.

Le captage de Romigny présente des concentrations en pesticides trop élevées, il est aujourd’hui prévu de mettre en place une unité de filtration à charbon actif (skid) afin d’éliminer les produits phytosanitaires de l’eau. Cette solution permet de répondre au problème à court terme de façon efficace. De plus, le dossier étant d’ores et déjà assez avancé, nous allons considérer la mise en place de ce filtre pour résoudre le problème de Romigny.

Le captage de Bligny est, lui‐aussi, pollué par les produits phytosanitaires mais aucune infrastructure de filtration n’est prévue à ce jour pour améliorer la qualité de l’eau sur cette commune. Nous proposons donc de fermer ce captage et de raccorder la commune sur le syndicat du Rouillat auquel la CCAT achèterait l’eau. Cette solution permet de supprimer un captage et donc de limiter le travail de déclaration de périmètre de protection de captages tout en améliorant la qualité de la ressource.

Enfin, l’eau potable livrée à Marfaux comporte des concentrations trop élevées en sélénium. Les risques sanitaires liés à la consommation de cet élément sont en cours de réévaluation et pourraient être revus à la baisse. C’est pourquoi les travaux sur cette partie du réseau ne sont pas une priorité absolue. Cependant, il serait utile, dans un second temps, de raccorder cette commune au syndicat des eaux du Rouillat afin de répondre au problème d’excès de sélénium et de limiter le nombre de captages à protéger sur le territoire de la CCAT.

b) Coût des travaux

Compte tenu du temps qui nous est alloué pour cette étude et de l’absence de données facilement accessibles (à l’exception du skid de Romigny), il ne nous est pas possible de fournir une évaluation précise des coûts des travaux préconisés. Afin de donner un ordre de grandeur du coût des travaux, nous allons présenter ici quelques exemples de travaux similaires au coût de mise en place chiffré.

i. Filtre à charbon actif de Romigny

Voir scénario minimum

ii. Interconnexions

L’interconnexion à réaliser en priorité est celle reliant Bligny au syndicat du Rouillat, le calcul du montant des travaux nécessaires pour réaliser cette interconnexion a été fait pour le scénario minimum, nous reprendrons ces chiffres dans cette section.

La deuxième interconnexion à réaliser est celle reliant Marfaux au réseau du syndicat du Rouillat via la commune de .

 Résultats avec la méthode de l’analogie avec des travaux existants

L’interconnexion est d’une longueur plus importante puisqu’il faut envisager environ 3,8 km de canalisations. Selon les estimations fournies par l’AESN, pour 3km de canalisations de 200 mm de diamètre, le coût des travaux est de 620 000 €. Pour répondre aux besoins de Marfaux, une canalisation de diamètre 100 cm serait suffisante, et selon les différents rapports que

25 nous avons pu consulter, les canalisations de diamètre 100 sont environ moitié moins chères que celles de diamètre 200. Le coût des canalisations serait donc de l’ordre de 300 000€. Il resterait ensuite à la charge de la CCAT entre 180 000 et 210 000 €. Il faudrait ensuite ajouter à cette somme les frais d’achat de l’eau au syndicat du Rouillat pour la commune de Marfaux (148 habitants) ainsi que les frais annexes aux travaux.

Marfaux Subventions Subventions Travaux Coût hors subventions 30% 40% Canalisations 300000 210000 180000 MIP, publicité, reprographie 44000 30800 26400 Actualisation, révision 5000 3500 3000 Levé topographique 3000 2100 1800 Total 352000 246400 211200 Tableau 6 : Montant des travaux pour Marfaux (analogie)

 Résultats avec l’actualisation des coûts

La possibilité d’interconnecter Marfaux avec le syndicat du Rouillat n’avait pas été évoquée dans le schéma directeur de 2006. Nous ne pouvons donc pas actualiser les coûts pour ces travaux.

iii. Embauche d’un technicien pour la gestion de l’eau

Lors de notre étude, nous avons pu constater que l’un des facteurs majeurs de la durée importante des procédures sur la CCAT est l’absence d’une personne dédiée à la tache de la gestion de l’eau. Nous préconisons donc l’embauche d’un technicien qui pourrait s’occuper à temps plein des problèmes liés à la gestion des eaux potables et usées, ainsi qu’à la mise en place des aires d’alimentation de captage (AAC). La présence de cette personne permettrait de plus de faciliter les échanges avec les organismes concernés par ces sujets comme l’AESN, le SIABAVE, l’ARS ou encore la Lyonnaise des eaux. Selon les périodes de l’année et la charge de travail, il est envisageable que cette personne s’occupe d’autres sujets dans le but de décharger la secrétaire générale. Selon la grille de salaires des techniciens des collectivités territoriales (emploi‐collectivites.fr) le coût annuel pour la CCAT varierait entre 17 000 et 31 000€ selon les compétences demandées au technicien. c) Récapitulatif

Coût hors Scénario intermédiaire subventions Subventions 30% Subventions 40% Minimum Maximum Minimum Maximum Minimum Maximum Total travaux (€) 494264 533200 345985 373240 296559 319920

Technicien (€/an) 17000 31000

Tableau 7 : Montant des travaux du scénario intermédiaire

Le budget nécessaire pour réaliser les travaux de ce scénario (en incluant les subventions AESN à 30%) dépasse à peine les sommes mises de côté par la CCAT dans son budget eau. Il est, de plus, possible que le Conseil Général subventionne lui aussi les investissements, 26 réduisant d’autant plus les sommes restant à la charge de la CCAT. L’investissement le plus important est celui de Marfaux qui n’est pas prioritaire. Compte tenu de l’importance des subventions de l’AESN, il serait très souhaitable que la CCAT se mette en conformité avec les exigences de l’AESN afin de pouvoir bénéficier de ces aides financières.

4) Scénario maximum

Le scénario maximum est celui qui pourrait améliorer le plus durablement la qualité de l’eau distribuée sur le territoire de la CCAT. En toute logique, ce serait aussi le plus coûteux. Nous avons repris et actualisé les propositions d’interconnexions qui avaient été proposées dans le schéma directeur de 2006. Dans ce schéma, ce sont les interconnexions qui étaient préconisées. En suivant ces recommandations, Bligny devrait être raccordée au Rouillat, une nouvelle ressource commune devrait être créée pour alimenter Chaumuzy. Marfaux et Romigny devraient être raccordé à la ressource de Chambrecy et Ville‐en‐Tardenois.

a) Bligny

Interconnexion avec le SIAEP du Rouillat (voir scénarios précédents)

b) Chaumuzy et Marfaux : création d’une nouvelle ressource commune

 Avec la méthode de l’inflation :

Chaumuzy et Marfaux coût hors coût hors avec 40% avec 30% Aménagement subventions subventions subventions subventions (2006) (2013) 2 forages de 10m3/h chacun 70 000 € 76 009 € 45 605 € 53 206 € Une station de déferrisation de 100 000 € 108 584 € 65 150 € 76 009 € 20 m3/h Une bâche de reprise de 100 m3 120 000 € 130 300 € 78 180 € 91 210 € Groupes élévatoires de 2 x 10 m3/h refoulant dans le réservoir 30 000 € 32 575 € 19 545 € 22 803 € de Marfaux Canalisations de liaison de 2 200 ml de diamètre 100 mm depuis 176 000 € 191 107 € 114 664 € 133 775 € la station jusqu’au réservoir de Marfaux Groupes élévatoires de 2 x 10m3/h refoulant dans le 30 000 € 32 575 € 19 545 € 22 803 € réservoir de Chaumuzy Canalisations de liaison de 1 100 ml de diamètre 100 mm entre la station et la canalisation 88 000 € 95 554 € 57 332 € 66 888 € existante de refoulement vers le réservoir de Chaumuzy Total 614 000 € 666 704 € 400 022 € 466 693 € Tableau 8 : Montant des travaux du scénario maximum pour Chaumuzy et Marfaux (inflation)

27  Avec la méthode de l’analogie avec des travaux déjà réalisés

L’emplacement de cette nouvelle ressource avait été proposé dans le schéma directeur de l’eau potable de 2006. Elle consisterait en deux forages de 10 m3/h chacun situés entre les deux communes. Dans les études fournies par l’Agence de l’eau, nous avons trouvé un coût de 34 000 € pour la construction d’un nouveau forage de capacité 20 m3/h. Nous estimons donc à 17 000 € chacun des deux forages qu’il faudrait construire dans le cadre de notre scénario2. L’implantation d’une station de déferrisation de 20 m3/h est nécessaire. N’ayant pas trouvé d’autres exemples de coût d’un tel ouvrage, nous estimons qu’elle coûterait 100 000 € comme en 2006. De même, pour la bâche de reprise de 100 m3, nous l’estimons à 120 000 €, et pour les groupes élévatoires de 2x10 m3/h refoulant respectivement dans les réservoirs de Chaumuzy et de Marfaux et que nous estimons à 30 000 € chacun. L’eau du forage serait acheminée grâce à 1 100 mètres linéaires de canalisations de 100 mm de diamètre jusqu’à la canalisation existante de refoulement vers le réservoir de Chaumuzy et 2 200 mètres linéaires de canalisations de 100 mm de diamètre jusqu’au réservoir de Marfaux. Dans les études fournies par l’Agence de l’eau, nous avons trouvé un coût d’environ 100 € par mètre linéaire pour une conduite en fonte ductile de 100 mm de diamètre. Nous estimons donc le coût des 3 300 mètres linéaires de canalisations à 330 000 €.

Chaumuzy et Marfaux

Coût hors subventions avec 40% avec 30% Aménagement (2013) subventions subventions 2 forages de 10m3/h chacun 34 000 € 20 400 € 23 800 € Une station de déferrisation de 20 100 000 € 60 000 € 70 000 € m3/h Une bâche de reprise de 100 m3 120 000 € 72 000 € 84 000 € Groupes élévatoires de 2 x 10 m3/h 30 000 € 18 000 € 21 000 € refoulant dans le réservoir de Marfaux Canalisations de liaison de 2 200 ml de diamètre 100 mm depuis la station 220 000 € 132 000 € 154 000 € jusqu’au réservoir de Marfaux Groupes élévatoires de 2 x 10m3/h refoulant dans le réservoir de 30 000 € 18 000 € 21 000 € Chaumuzy Canalisations de liaison de 1 100 ml de diamètre 100 mm entre la station et la 110 000 € 66 000 € 77 000 € canalisation existante de refoulement vers le réservoir de Chaumuzy Total 644 000 € 386 400 € 450 800 € Tableau 9 : Montant des travaux du scénario maximum pour Chaumuzy et Marfaux (analogie)

2 Nous sommes conscients du fait que cette estimation est par défaut. Une évaluation par excès consistant à considérer que le coût était le double de la référence identifiée dans la bibliographie (pas d’économie d’échelle par rapport au débit du forage). 28

c) Romigny : interconnexion avec la ressource de Chambrecy

 Avec la méthode de l’inflation

Romigny Coût hors Coût hors avec 40% avec 30% Aménagement subventions subventions subventions subventions (2006) (2013) Forage complémentaire à Chambrecy 150 500 € 163 418 € 98 051 € 114 393 € Station de reprise 2 x 10 m3/h à Ville‐ en‐Tardenois refoulant vers le 50 000 € 54 292 € 32 575 € 38 004 € réservoir semi‐enterré de Romigny Une canalisation d’interconnexion de 176 000 € 191 107 € 114 664 € 133 775 € diamètre 100 mm sur 2 200 ml total 376 500 € 408 818 € 245 291 € 286 172 € Tableau 10 : Montant de travaux du scénario maximum pour Romigny (inflation)

 Avec la méthode de l’analogie avec des travaux déjà réalisés

Nous allons estimer là aussi, selon les exemples de travaux que nous a fournis l’Agence de l’eau, le montant des travaux que nous proposons de réaliser. La capacité du forage à créer à Chambrecy n’étant pas précisée dans le schéma directeur, nous allons garder la valeur de 2006 qui est de 150 500 €. Nous n’avons pas non plus d’exemple de coût d’une station de reprise, nous utilisons donc la valeur de 50 000 €. Pour ce qui est des canalisations reliant Romigny à la ressource de Chambrecy, leur longueur est de 2 200 mètres linéaires et leur diamètre de 100 mm. Nous estimons, comme dans le scénario minimum que ces canalisations sont en fonte ductile et valent 100 € par mètre linéaire. Cela fait donc 220 000 € de canalisations.

Romigny Coût hors avec 40% avec 30% Aménagement subventions subventions subventions Forage complémentaire à Chambrecy 150 500 € 90 300 € 105 350 € Station de reprise 2 x 10 m3/h à Ville‐en‐ Tardenois refoulant vers le réservoir semi‐ 50 000 € 30 000 € 35 000 € enterré de Romigny Une canalisation d’interconnexion de 220 000 € 132 000 € 154 000 € diamètre 100 mm sur 2 200 ml Total 420 500 € 252 300 € 294 350 € Tableau 11 : Montant des travaux du scénario maximum pour Romigny (analogie)

29

d) Création d’un poste de technicien dédié aux missions administratives liées à l’eau sur le territoire de la CCAT

De même que pour le scénario intermédiaire, si un nouveau poste était créé au sein de la communauté de communes, il pourrait coûter environ 17 000 € par an.

Coût hors avec 40% avec 30% Scénario maximum subventions subventions subventions Minimum Maximum Minimum Maximum Minimum Maximum 1 139 1 167 683 752 700 500 797 710 817 250 TOTAL TRAVAUX 586 € 500 € € € € € 17 000 € 31 000 € TECHNICIEN ‐ ‐ /an / an Tableau 12 : Tableau récapitulatif des montants du scénario maximum

Au total, la réalisation des travaux de ce scénario maximal pourrait s’élever à environ 1 200 000 €, dont 650 000 € à 820 000 € resteraient à la charge de la CCAT. Ce serait selon nous le scénario le plus intéressant pour la CCAT car cela permettrait non seulement d’assurer à la population une eau de bonne qualité à long terme mais également de rénover le réseau en utilisant pour les canalisations des matériaux peu sensibles aux mouvements de terrain et des jointures par emboîtement avec des joints en caoutchouc. Ces derniers peuvent réduire les problèmes de fuites d’eau et ainsi améliorer le rendement du réseau. Nous avons conscience que la CCAT ne dispose pas des fonds nécessaires pour lancer toutes ces modifications la même année, cette proposition pourrait donc être perçue comme l’objectif à atteindre à moyen terme pour espérer mettre fin aux problèmes de qualité de l’eau.

IV. Difficultés et Limites de l'étude

Dans cette partie, nous voulons revenir sur les difficultés que nous avons rencontrées durant ce projet ainsi que sur les limites de cette étude.

1) Difficultés rencontrées

Les problèmes que nous avons rencontrés durant ce projet sont de différentes natures . Tout d’abord, nous avons eu du mal à obtenir certaines données techniques, notamment en ce qui concerne les coûts des travaux. Nous avons aussi longtemps hésité sur la méthode à employer pour traiter les données de qualité de l’eau. Nous hésitions notamment entre fréquence de non‐conformité et courbes d’évolution des concentrations au cours du temps, c’est cette méthode qui a finalement été choisie.

Nous avons aussi dû faire face à l’absence de données concernant les modalités d’utilisation de l’eau (quelle catégorie d’utilisateur utilise quelle quantité d’eau). Sur un plan moins technique, nous avons parfois entendu des avis divergents sur une même question, et il n’a pas toujours été facile de déterminer dans quelle mesure les faits s’accordaient mieux avec tel ou tel avis. Quand à d'autres acteurs, ils n’étaient tout

30 simplement pas disponibles, ou ne souhaitaient pas répondre à nos questions, ni nous aider en nous donnant certains chiffres qu'ils possèdaient.

2) Limites de l’étude

Cette étude est un travail d’étudiants et, en tant que tel, ne doit pas être considérée sans des études complémentaires.

Nous voudrions aussi mettre en lumière quelques paramètres importants que nous n’avons pas pu prendre en compte de façon complète dans l’étude. Tout d’abord, il ne nous était pas possible de déterminer de façon précise les coûts relatifs aux travaux des scénarios. Les coûts présentés sont basés sur des exemples d’autres travaux dans la région et ne sont là qu’à titre indicatif afin d’avoir un ordre de grandeur des sommes mises en jeu dans les projets.

Ensuite, dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales la CCAT devra fusionner avec une autre communauté de communes au 1er janvier 2014. Il est prévu que cette fusion ait lieu avec la communauté de communes du Châtillonais. Compte tenu du temps imparti pour réaliser notre étude, nous n’avons pas inclus cette communauté de communes dans nos travaux. Une étude complémentaire pourrait être nécessaire afin de réévaluer les potentialités d’interconnexion des réseaux d’eau des deux communautés de communes. Il convient de noter que lors de nos entretiens, cette éventualité ne nous a pas été suggérée.

V. Conclusion

Nous avons donc vu qu’en 2013, il existe plusieurs problèmes liés à la qualité de l'eau potable dans la CCAT : des sources comme celle de Romigny ont des problèmes récurrents de taux de pesticides élevés dû à l'activité humaine, et d'autres comme celles de Marfaux ont des problèmes de sélénium, un constituant non toxique de la roche mère.

Pour essayer de répondre au mieux à ces problèmes, tout en gardant en tête les aspects budgétaires de la CCAT, nous avons proposé plusieurs scénarios correspondant à plusieurs niveaux de contraintes, en essayant de souligner les conséquences liées à chacun.

Il est clair que le but de cette étude n'était pas de dresser une liste exhaustive de toutes les possibilités, mais plutôt de mettre à plat la situation actuelle pour que le lecteur de ce rapport ait la plupart des éléments en main. Quant aux scénarios, il faudra bien sûr les prendre avec du recul : certains éléments nous ont manqués, d'autres étaient trop techniques pour que nous puissions les exploiter. Enfin, la fusion avec une autre communauté de communes attendue au 1er janvier 2014, qui ajoutait plusieurs dimensions à cette étude, n'a pas été considérée dans les scénarios.

Nous recommandons à la CCAT de mettre en place au plus vite des solutions pour améliorer la qualité de l'eau. En effet, elle possède un certain budget, qui, en plus des aides financières de l'Agence de l'Eau et des aides administratives du SIABAVE, et du recours à l’emprunt devrait lui permettrait de se mettre aux normes sans trop de difficultés.

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VI. Annexes, glossaire et tables

1) Table des illustrations

Figure 1 : Schéma de l'alimentation en eau des communes de la CCAT ...... 3

Graphique 1 : Teneur en selenium dans l'eau distribuée à Marfaux ...... 9 Graphique 2 : Teneur en chlore dans l'eau distribuée à Marfaux ...... 10 Graphique 3 : Teneur en Atrazine dans la source de Romigny ...... 1 1 Graphique 4 : Teneur en chlore dans la source de Romigny ...... Erreur ! Signet non défini. Graphique 5 : Teneur totale en pesticide dans la source de Romigny ...... 12 Graphique 6 : Suivi de pesiticides dans l'eau distribuée à Romigny entre 2006 et 2012 ...... 12 Graphique 7 : Teneur en Atrazine et dichlorobenzamide dans le captage de Bligny ...... 13 Graphique 8 : Teneur en chlore dans l'eau distribuée à Bligny entre 2010 et 2013...... 14 Graphique 9 : Teneur en différents pesticides dans le captage de Bligny ...... 14 Graphique 10 : Évolution des prix au m3 de l'eau potable entre 2008 et 2011 ...... 16 Graphique 11 : Évolution du prix de l'abonnement à la Lyonnaise des eaux pour l'eau potable entre 2008 et 2009 ...... 16 Graphique 12 : Évolution des gains de la CCAT sur l'eau potable entre 2008 et 2011 ...... 17 Graphique 13 : Évolution des gains de la Lyonnaise sur l'eau potable entre 2008 et 2011 ...... 18 Graphique 14 : Revenus de la CCAT par les factures d'eau entre 2008 et 2011 ...... 18 Graphique 15 : Évolution des redevances payées à l'AESN par les usagers habitant la CCAT ...... 20

Tableau 1 : Compte investissement eau potable 2011 de la CCAT ...... 19 Tableau 2 : Montant des travaux du scénario minimum pour Romigny ...... 23 Tableau 3 ; Coût des travaux pour Bligny avec la méthode de l'inflation ...... 23 Tableau 4 : Montant des travaux pour Bligny par analogie avec des travaux existants ...... 24 Tableau 5 : Récapitulatif des coûts pour les travaux de Bligny ...... 24 Tableau 6 : Montant des travaux pour Marfaux (analogie) ...... 26 Tableau 7 : Montant des travaux du scénario intermédiaire ...... 26 Tableau 8 : Montant des travaux du scénario maximum pour Chaumuzy et Marfaux (inflation) ...... 27 Tableau 9 : Montant des travaux du scénario maximum pour Chaumuzy et Marfaux (analogie) ...... 28 Tableau 10 : Montant de travaux du scénario maximum pour Romigny (inflation) ...... 29 Tableau 11 : Montant des travaux du scénario maximum pour Romigny (analogie) ...... 29 Tableau 12 : Tableau récapitulatif des montants du scénario maximum ...... 30

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2) Table des abréviations

AESN : Agence de l’Eau Seine‐Normandie ANSES : Agence Nationale de SEcurité Sanitaire ARS : Agence Régionale de la Santé CCAT : Communauté de Communes Ardre et Tardenois DGS : Direction Générale de la Santé DUP : Déclaration d’utilité publique EDCH : Eaux Destinées à la Consommation Humaine NC : Non‐conformité OMS : Organisation Mondiale de la Santé PRPDE : Personne Responsable de la Production et de la Distribution d’Eau SIABAVE : Syndicat mixte Intercommunal d’Aménagement du BAssin de la VEsle SIAEP : Syndicat Intercommunal d'Adduction d'Eau Potable UDI : Unité de DIstribution

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3) Annexes

a) Annexe 1 : Courbes de production d’eau des captages de la CCAT

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35

36 b) Annexe 2 : Articles du code de la santé publique relatifs à la qualité de l’eau

1. L’arrêté du 11 janvier 2011 relatif au programme de prélèvements et d’analyses du contrôle sanitaire pour les eaux fournies par un réseau de distribution se réfère aux articles suivants :

 Article R1321‐10 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 32

I.‐Avant que le titulaire de l'autorisation mentionnée à l'article R. 1321‐8 ne mette en service ses installations, le directeur général de l'agence régionale de santé fait effectuer, aux frais du titulaire de l'autorisation et dans le délai de deux mois après avoir été saisi, des analyses de vérification de la qualité de l'eau produite, dont les caractéristiques sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé.

Lorsque les résultats des analyses sont conformes, le préfet permet la distribution de l'eau au public. Dans le cas contraire, il refuse la distribution par une décision motivée. La distribution est différée jusqu'à ce qu'une nouvelle vérification, effectuée dans les conditions prévues ci‐ dessus, ait constaté la conformité.

II.‐En l'absence de mise en service de l'installation dans un délai de cinq ans à compter de la notification de l'autorisation mentionnée à l'article R. 1321‐8 ou lorsque, s'agissant d'une eau conditionnée, l'exploitation a été interrompue pendant plus de trois années consécutives, l'autorisation est réputée caduque.

 Article R1321‐15 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 33

Le contrôle sanitaire mentionné au 2° du I de l'article L. 1321‐4 est exercé par l'agence régionale de santé. Il comprend toute opération de vérification du respect des dispositions législatives et réglementaires relatives à la sécurité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.

Il comprend notamment :

1° L'inspection des installations ;

2° Le contrôle des mesures de sécurité sanitaire mises en oeuvre ;

3° La réalisation d'un programme d'analyses de la qualité de l'eau.

Le contenu du programme d'analyses, ses modalités d'adaptation et les fréquences de prélèvements et d'analyses sont précisés, selon les caractéristiques des installations, par arrêté du ministre chargé de la santé.

Les lieux de prélèvement sont déterminés par décision du directeur général de l'agence régionale de santé.

Pour les eaux conditionnées, le programme est celui défini à l'article R. 1322‐41.

Article R1321‐16

37 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 33

Le programme d'analyses des échantillons d'eau prélevés dans les installations de production et de distribution peut être modifié par le directeur général de l'agence régionale de santé, à son initiative ou à la demande du préfet, et selon les modalités prévues par l'arrêté ministériel mentionné à l'article R. 1321‐15, si les conditions de protection du captage de l'eau et du fonctionnement des installations, les vérifications effectuées et la qualité de l'eau le nécessitent ou le permettent.

2. L’arrêté du 11 janvier 2011 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine se réfère aux articles suivants :

 Article R1321‐2 Modifié par Décret 2007‐49 2007‐01‐11 art. 1 I, III JORF 12 janvier 2007 Modifié par Décret n°2007‐49 du 11 janvier 2007 ‐ art. 1 JORF 12 janvier 2007

Les eaux destinées à la consommation humaine doivent, dans les conditions prévues à la présente section :

‐ ne pas contenir un nombre ou une concentration de micro‐organismes, de parasites ou de toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ;

‐ être conformes aux limites de qualité, portant sur des paramètres microbiologiques et chimiques, définies par arrêté du ministre chargé de la santé.

Article R1321‐3 Modifié par Décret n°2007‐1582 du 7 novembre 2007 ‐ art. 33 JORF 9 novembre 2007

Les eaux destinées à la consommation humaine doivent satisfaire à des références de qualité, portant sur des paramètres microbiologiques, chimiques et radiologiques, établies à des fins de suivi des installations de production, de distribution et de conditionnement d'eau et d'évaluation des risques pour la santé des personnes, fixées par arrêté du ministre chargé de la santé, après avis de l'Autorité de sûreté nucléaire.

 Article R1321‐7 Modifié par Décret n°2011‐385 du 11 avril 2011 ‐ art. 1

I.‐Le préfet soumet un rapport de synthèse établi par le directeur général de l'agence régionale de santé et un projet d'arrêté motivé à l'avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques.

Le préfet transmet le projet d'arrêté au demandeur et l'informe de la date et du lieu de la réunion du conseil départemental. Le demandeur ou son mandataire peut demander à être entendu par le conseil départemental ou lui présenter ses observations écrites.

Dans le cas où les installations sont situées dans des départements différents, les préfets de ces départements choisissent le préfet coordonnateur de la procédure.

II.‐Le préfet adresse le dossier de la demande au ministre chargé de la santé qui le transmet pour avis à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

38 lorsque la demande d'autorisation porte sur l'utilisation d'une eau prélevée dans le milieu naturel ne respectant pas une des limites de qualité, portant sur certains des paramètres microbiologiques et physico‐chimiques, définis par arrêté du ministre chargé de la santé.

Le préfet peut également transmettre le dossier au ministre en cas de risque ou de situation exceptionnels.

Les dispositions du présent II ne s'appliquent pas aux eaux de source définies à l'article R. 1321‐84.

 Article R1321‐38 Modifié par Décret n°2007‐49 du 11 janvier 2007 ‐ art. 1 JORF 12 janvier 2007

Les eaux douces superficielles sont classées selon leur qualité dans les groupes A1, A2 et A3 en fonction des critères définis par arrêté du ministre chargé de la santé relatif aux limites de qualité des eaux douces superficielles utilisées pour la production d'eau destinée à la consommation humaine. Leur utilisation pour la consommation humaine est subordonnée pour les eaux classées en :

1° Groupe A1 : à un traitement physique simple et à une désinfection ;

2° Groupe A2 : à un traitement normal physique, chimique et à une désinfection ;

3° Groupe A3 : à un traitement physique et chimique poussé, à des opérations d'affinage et de désinfection.

L'arrêté préfectoral mentionné à l'article R. 1321‐8 fixe les valeurs que doivent respecter les caractéristiques physiques, chimiques et microbiologiques de ces eaux pour chaque point de prélèvement. Ces valeurs ne peuvent être moins strictes que les valeurs limites impératives fixées pour les eaux douces superficielles par l'arrêté mentionné au premier alinéa et elles tiennent compte des valeurs guides fixées par cet arrêté.

3. L’instruction DGS/EA4 n° 2010‐4224 du 9 décembre 2010 relative à la gestion des risques sanitaires en cas de dépassement des limites de qualité des eaux relatives à la consommation humaine pour les pesticides se réfère aux articles suivants :

Paragraphe 4 : Mesures correctives, restrictions d'utilisation, interruption de distribution, dérogations, information et conseils aux consommateurs

 Article R1321‐26 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Sans préjudice des dispositions prévues à l'article R. 1321‐47, si les limites de qualité définies par l'arrêté mentionné à l'article R. 1321‐2, ne sont pas respectées aux points de conformité définis à l'article R. 1321‐5, la personne responsable de la production ou de la distribution d'eau destinée à la consommation humaine est tenue :

1° D'en informer immédiatement le maire et le directeur général de l'agence régionale de santé, qui transmet cette information au préfet territorialement compétent ;

39 2° D'effectuer immédiatement une enquête afin d'en déterminer la cause ;

3° De porter immédiatement les constatations et les conclusions de l'enquête aux autorités mentionnées au 1° du présent article.

Pour les eaux conditionnées, les dispositions applicables sont celles de l'article R. 1322‐44‐6.

 Article R1321‐27 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Sans préjudice des dispositions prévues à l'article R. 1321‐47, lorsque les limites de qualité ne sont pas respectées et que ce non‐respect soit ou non imputable à l'installation privée de distribution, la personne responsable de la production ou de la distribution d'eau doit prendre le plus rapidement possible les mesures correctives nécessaires afin de rétablir la qualité de l'eau.

Elle en informe le maire et le directeur général de l'agence régionale de santé, qui transmet cette information au préfet territorialement compétent. Elle accorde la priorité à l'application de ces mesures, compte tenu, entre autres, de la mesure dans laquelle la limite de qualité a été dépassée et du danger potentiel pour la santé des personnes.

Pour les eaux conditionnées, les dispositions applicables sont celles de l'article R. 1322‐44‐7.

 Article R1321‐28 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Lorsque les références de qualité ne sont pas satisfaites et que le préfet, sur le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé, estime que la distribution présente un risque pour la santé des personnes, il demande à la personne responsable de la production ou de la distribution d'eau de prendre des mesures correctives pour rétablir la qualité des eaux. Elle informe le maire et le directeur général de l'agence régionale de santé, qui transmet cette information au préfet territorialement compétent de l'application effective des mesures prises.

 Article R1321‐29 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Sans préjudice des dispositions des articles R. 1321‐27 et R. 1321‐28, que les limites et les références de qualité aient été ou non respectées ou satisfaites, le préfet, sur le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé, lorsqu'il estime, sur le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé, que la distribution de l'eau constitue un risque pour la santé des personnes, demande à la personne responsable de la production ou de la distribution d'eau, en tenant compte des risques que leur ferait courir une interruption de la distribution ou une restriction dans l'utilisation des eaux destinées à la consommation humaine, de restreindre, voire d'interrompre la distribution ou de prendre toute autre mesure nécessaire pour protéger la santé des personnes.

La personne responsable de la production ou de la distribution d'eau informe le maire et le directeur général de l'agence régionale de santé, qui transmet cette information au préfet territorialement compétent de l'application effective des mesures prises.

40 Pour les eaux conditionnées, les dispositions applicables sont celles de l'article R. 1322‐44‐8.

 Article R1321‐30 Modifié par Décret n°2007‐49 du 11 janvier 2007 ‐ art. 1 JORF 12 janvier 2007

Lorsque des mesures correctives sont prises au titre des articles R. 1321‐27, R. 1321‐28 et R. 1321‐29, les consommateurs en sont informés par la personne responsable de la production ou de la distribution d'eau. Dans les cas prévus à l'article R. 1321‐29, l'information est immédiate et assortie des conseils nécessaires.

 Article R1321‐31 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Lorsque les mesures correctives prises en application de l'article R. 1321‐27 ne permettent pas de rétablir la qualité de l'eau, la personne responsable de la distribution d'eau dépose auprès du préfet une demande de dérogation aux limites de qualité, portant sur les paramètres chimiques, définies par l'arrêté mentionné à l'article R. 1321‐2.

La délivrance par le préfet d'une dérogation, sur le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé, est soumise aux conditions suivantes :

1° Le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé établit que l'utilisation de l'eau ne constitue pas un danger potentiel pour la santé des personnes ;

2° La personne responsable de la distribution d'eau apporte la preuve qu'il n'existe pas d'autres moyens raisonnables pour maintenir la distribution de l'eau destinée à la consommation humaine dans le secteur concerné ;

3° Un plan d'actions concernant les mesures correctives permettant de rétablir la qualité de l'eau est établi par la personne responsable de la distribution d'eau.

Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas aux eaux vendues en bouteilles ou en conteneurs.

La durée de cette dérogation, renouvelable dans les conditions définies aux articles R. 1321‐33 et R. 1321‐34, est aussi limitée dans le temps que possible et ne peut excéder trois ans.

Un arrêté du ministre chargé de la santé définit les modalités d'application du présent article et notamment la composition du dossier de demande de dérogation.

 Article R1321‐32 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Lors de la première demande, le préfet, sur le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé, :

1° Ou bien estime que le non‐respect de la limite de qualité est sans gravité et que les mesures correctives prises permettent de corriger la situation dans un délai maximum de trente jours. Dans ce cas, il fixe par arrêté la valeur maximale admissible pour le paramètre concerné et le délai imparti pour corriger la situation.

41 Le recours à cette disposition n'est plus possible lorsqu'une limite de qualité n'a pas été respectée pendant plus de trente jours au total au cours des douze mois précédents ;

2° Ou bien considère que les conditions du 1° ne sont pas remplies et prend, après avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques sauf urgence, un arrêté dans lequel il mentionne les éléments suivants : a) L'unité de distribution concernée ; b) Le cas échéant, les dispositions concernant les entreprises alimentaires concernées ; c) Les motifs de la demande de la dérogation ; d) La valeur maximale admissible pour le (s) paramètre (s) concerné (s) ; e) Le délai imparti pour corriger la situation ; f) Le programme de surveillance et de contrôle sanitaire prévu.

Sont précisés en annexe de l'arrêté les éléments suivants :

‐en ce qui concerne l'unité de distribution, la description du système de production et de distribution intéressé, la quantité d'eau distribuée chaque jour et la population touchée ;

‐en ce qui concerne la qualité de l'eau, les résultats pertinents de contrôles antérieurs du suivi de la qualité ;

‐un résumé du plan concernant les mesures correctives nécessaires comprenant un calendrier des travaux, une estimation des coûts et les indicateurs pertinents prévus pour le bilan.

Le silence gardé par le préfet pendant plus de quatre mois vaut décision de rejet.

 Article R1321‐33 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Une seconde dérogation, d'une durée maximale de trois ans, peut être accordée par le préfet, sur le rapport du directeur général de l'agence régionale de santé. La demande, accompagnée du dossier, doit être adressée au préfet au plus tard six mois avant la fin de la période dérogatoire et comporter un bilan provisoire justifiant cette deuxième demande. L'arrêté du préfet comprend les éléments indiqués au 2° de l'article R. 1321‐32.

Le silence gardé par le préfet pendant plus de six mois vaut décision de rejet.

 Article R1321‐34

Dans des cas exceptionnels, une troisième dérogation d'une durée maximale de trois ans peut être sollicitée auprès du préfet au plus tard huit mois avant la fin de la période dérogatoire. L'arrêté du préfet comprend les éléments indiqués au 2° de l'article R. 1321‐32.

Le silence gardé par le préfet pendant plus de huit mois vaut décision de rejet.

42  Article R1321‐35 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

A l'issue de chaque période dérogatoire, un bilan de situation portant sur les travaux engagés et sur les résultats du programme de surveillance et de contrôle mis en œuvre pendant la durée de la dérogation est établi par la personne responsable de la distribution d'eau et transmis au directeur général de l'agence régionale de santé qui le communique au préfet avec ses observations.

 Article R1321‐36 Modifié par Décret n°2010‐344 du 31 mars 2010 ‐ art. 34

Dans les cas prévus au 2° de l'article R. 1321‐32, aux articles R. 1321‐33 et R. 1321‐34, le préfet s'assure auprès de la personne responsable de la distribution d'eau que la population concernée par une dérogation est informée rapidement et de manière appropriée de la dérogation et des conditions dont elle est assortie et veille à ce que les conseils élaborés par le directeur général de l'agence régionale de santé soient donnés aux groupes de population spécifiques pour lesquels la dérogation pourrait présenter un risque particulier.

43 c) Annexe 3 : Récapitulatif des situations possibles de dépassement de la limite de qualité par substance individuelle de pesticide

44 d) Annexe 4 : Tableau des fréquences des analyses des eaux potables

RP : programme d’analyses effectué à la ressource pour les eaux d’origine souterraine RS : programme d’analyses effectué à la ressource pour les eaux d’origine superficielle RSadd correspondant au programme d'analyses supplémentaire par rapport à RS, effectué à la ressource, pour les eaux d'origine superficielle, dont le débit prélevé est supérieur ou égal à 100 m3/jour en moyenne

45 e) Annexe 5: Graphiques de l’analyse économique des redevances sur l’eau usée

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48 4) Glossaire

Bassin d'alimentation : Il s'agit du domaine géographique dans lequel ont lieu les apports d'eau, permanents ou temporaires, qui alimentent une nappe ou un cours d'eau. Cette aire varie sous l'effet de l'exploitation de la nappe ou du cours d'eau.

Captage : Désigne tout ouvrage utilisé couramment pour l'exploitation d'eaux de surface ou souterraines et plus généralement la dérivation d'une ressource en eau.

Critères de qualité : Des critères de qualité (ou exigences de qualité) sont fixés par la réglementation. D'une manière générale, les eaux " ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro‐organismes, de parasites ou de toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ". De plus, des limites de qualité sont fixées pour les paramètres de santé (microbiologiques ou chimiques) et des références de qualité sont définies pour les paramètres indicateurs du fonctionnement des installations de production et de distribution de l'eau.Le respect des limites de qualité constitue une contrainte sévère. Si une référence de qualité n'est pas satisfaite et que l'eau présente un risque pour la santé des personnes, le responsable de la distribution est tenu de prendre des mesures correctives.

Déclaration d'utilité publique (D.U.P) : Acte administratif se traduisant par un arrêté préfectoral qui tient compte des différents avis émis au cours de la procédure (instruction administrative, enquête publique, conseil départemental d'hygiène). L'arrêté préfectoral de DUP est exécutoire dès sa publication. Il prévoit si nécessaire des acquisitions foncières et fixe des prescriptions à l'intérieur des périmètres (servitudes). Il déclare d'utilité publique les travaux de prélèvement d'eau et les périmètres de protection.

Délégation de services publics : Le contrat de délégation de service public est un contrat conclu entre une personne publique et un tiers (public ou privé) choisi en vue de l'exécution d'un service public. ‐ le délégant (l'autorité publique) conserve les pouvoirs d'organisation et de contrôle du service public, ‐ le délégataire (qui bénéficie de la délégation) assure le fonctionnement à ses frais et risques, moyennant une rémunération assurée par les résultats de l'exploitation de la production et/ou de la distribution d'eau.

Dureté : La dureté est l'expression de la teneur en calcium et en magnésium de l'eau. Elle se mesure en degré français (1°F=4 mg/l de calcium ou 0,56°allemand ou 0,7°anglais). Elle se manifeste, quand une eau est dure, par une difficulté à former de la mousse avec du savon et a pour conséquence l'entartrage des canalisations et des appareils de chauffage.

Eaux brutes : L’eau brute désigne l’eau qui n'a subi aucun traitement et qui peut alimenter une station de production d'eau potable.

Eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) : Toutes les eaux qui soit en l'état soit après traitement sont destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou à d'autres usages domestiques mais aussi utilisées dans les entreprises alimentaires, qu'elles soient fournies par un réseau de distribution ou qu'elles soient conditionnées (à l'exception des eaux minérales naturelles).

Eaux distribuées : L'eau de distribution (ou eau du robinet) est celle qui arrive au robinet du consommateur. D'origine souterraine ou superficielle, elle provient d'une station de traitement

49 et circule dans le réseau de distribution. Le cas échéant, lors de son transport dans le réseau de distribution, elle peut être stockée dans un réservoir (château d'eau).

Eau douce : Une eau douce ou agressive, par opposition à une eau dure ou incrustante, a une dureté faible. Elle peut provoquer indirectement des inconvénients pour la santé en permettant la dissolution d'éléments toxiques lorsque l'eau stagne dans les canalisations. Voir Dureté

Eau dure : Lorsqu'une eau dure est chauffée, on observe l'apparition d'un précipité : il s'agit du tartre, ou calcaire. Voir Dureté

Exigence de qualité : Des exigences de qualité sont fixées par la réglementation. D'une manière générale, les eaux " ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro‐ organismes, de parasites ou de toutes autres substances constituant un danger potentiel pour la santé des personnes ". De plus, des limites de qualité sont fixées pour les paramètres de santé (microbiologiques ou chimiques) et des références de qualité sont définies pour les paramètres indicateurs du fonctionnement des installations de production et de distribution de l'eau.Le respect des limites de qualité constitue une contrainte sévère. Si une référence de qualité n'est pas satisfaite et que l'eau présente un risque pour la santé des personnes, le responsable de la distribution est tenu de prendre des mesures correctives.

Limites de qualité : Les limites de qualité réglementaires sont fixées pour des paramètres dont la présence dans l'eau est susceptible de générer des risques immédiats ou à plus long terme pour la santé du consommateur. Elles concernent aussi bien des paramètres microbiologiques que chimiques.

Maître d'oeuvre : Personne ou entreprise qui est chargée de diriger la réalisation d'un ouvrage ou des travaux pour le compte du maître de l'ouvrage (celui qui finance).

Maître d'ouvrage : Personne publique ou privée (communes, syndicats, etc ...) responsable des décisions par délibération et pour le compte de laquelle des travaux ou des ouvrages sont réalisés. Responsable de la bonne utilisation des fonds, il effectue le paiement des travaux et opérations.

Micro‐organismes : Organisme microscopique animal ou végétal : Bactéries, virus, protozoaires, algues, champignons, ...

Nappe souterraine captive : Nappe d'eau située entre deux couches de terrains imperméables (argiles). La couche superficielle la sépare et la protége des pollutions de surface.

Nappe souterraine libre : La nappe d'eau est dite libre, lorsqu'elle est directement alimentée par lesprécipitations qui s'infiltrent depuis la surface du sol. Ces nappes sont particulièrement vulnérables aux pollutions.

NFU : Unité standard de mesure de la turbidité (Nephelometric Formazin Unit).

Non conformité : Non respect des exigences de qualité ( voir exigences ou critères de qualité)

Organisation mondiale de la santé : Institution internationale spécialisée des nations unies créée en 1948 qui traite de questions sanitaires et de santé publique.Les valeurs guides recommandées pour l'eau de boisson par l'organisation mondiale de la santé visent la protection de la santé publique, mais ne constituent pas des limites impératives. Elles sont

50 destinées à servir de principes de base pour l'élaboration de normes nationales qui elles prennent également en considération des critères environnementaux, sociaux, économiques et culturels locaux.

Pathogène : Qui provoque des maladies. Les agents pathogènes peuvent être microbiologiques (bactéries, virus, protozoairesé), chimiques ou physiques.

Périmètre de protection : Limites de l'espace réservé réglementairement autour des captages utilisés pour l'alimentation en eau potable, après avis d'un hydrogéologue agréé. Les constructions, les installations, les ouvrages, les travaux et les activités (artisanales, agricoles et industrielles) y sont réglementées et peuvent y être interdites afin de préserver la ressource en eau, en évitant des pollutions chroniques ou accidentelles. On peut distinguer réglementairement trois périmètres : ‐ le périmètre de protection immédiate, ‐ le périmètre de protection rapprochée, ‐ le périmètre de protection éloignée.

Phytosanitaires/Pesticides : Ce sont des substances chimiques telles que les herbicides, les insecticides, les fongicides...utilisées pour la protection des cultures contre les maladies, les insectes ravageurs ou les "mauvaises herbes". Les pesticides se dégradent plus ou moins lentement dans l'environnement et se retrouvent dans les ressources en eaux notamment celles utilisées pour la production d'eaux destinées à la consommation humaine.

Pollution diffuse : Pollution des milieux aquatiques et des formations aquifères dont le type ou la nature peuvent être généralement connus mais dont l'origine géographique est difficilement repérable car elles ne proviennent pas d'un site ou d'une source unique.

Pollution ponctuelle : Pollution provenant d'un lieu particulier, par exemple point de rejet d'un effluent domestique, agricole ou industriel, zone contaminée, rejet accidentel...

Principe de précaution : Principe selon lequel toutes les mesures de précaution devraient être prises lorsqu'une activité comporte un risque pour l'environnement ou la santé humaine, que l'on dispose ou non de résultats de recherche scientifique indiquant de façon irréfutable le bien‐ fondé de ces mesures.Selon l' article L. 110‐1‐II‐1 du Code de l'environnement : "Principe selon lequel l'absence de certitudes, compte‐tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement, à un coût économiquement acceptable".

Protection des captages : Voir périmètres de protection

Références de qualité : Valeurs indicatives établies à des fins de suivi des installations de production et de distribution d'eau et d'évaluation du risque pour la santé des personnes( voir critère de qualité ou exigences de qualité ).

Régie : Mode de gestion d'un service public lorsque celui‐ci est assuré directement par l'administration, en l'occurrence les collectivités.

Ressources : Masses d'eau disponibles.

51 Risque : Probabilité d'occurrence d'un effet néfaste sur la santé (danger ou inconvénient immédiat ou à long terme).

Structures intercommunales : Regroupement administratif de communes (syndicats, communautés de communes).

Surveillance : Suivi des installations et de la qualité de l'eau assuré par le responsable de la distribution de l'eau.

Synergie (effets synergiques) : Interaction de plusieurs substances ou processus dont l'effet est supérieur à la somme des effets individuels de chaque substance ou processus.

Toxicité : Particularité propre à diverses substances dont l'absorption a pour effet de perturber la croissance, le métabolisme, la reproduction et la résistance aux maladies des êtres vivants, provoquant des troubles physiologiques pouvant aller jusqu'à la mort des individus exposés. En fonction de l'intensité et de la rapidité des effets, on distingue une toxicité aiguë, une toxicité subaiguë et une toxicité à long terme encore dénommée toxicité chronique, résultant de l'exposition permanente à de faibles concentrations d'un toxique.

Turbidité : La turbidité traduit le trouble de l'eau et s'exprime en NFU. Elle est due à la présence dans l'eau de particules solides très petites (limons, argiles, micro‐organismes...) non visibles à l'œil (0,001 millimètre). Ce paramètre présente une grande importance dans la mesure où il est un des indicateurs de contamination microbiologique de la ressource ou de dysfonctionnement dans les installations de traitement et de distribution. Le risque principal pour la santé est dû aux microorganismes (bactéries, virus, parasites) qui se fixent sur les matières en suspension et sont ainsi protégés de l'action du désinfectant.

52 5) Bibliographie

Sites internet :

Site internet de la CCAT : « ‐ L’eau potable ‐ Communauté de communes Ardre et Tardenois ». Consulté le 13 mai 2013. http://www.cc‐ardre‐tardenois.fr/L‐eau‐potable.

Site internet de l’AESN : « Agence de l’Eau Seine Normandie ‐ A la Une ». Consulté le 13 mai 2013. http://www.eau‐ seine‐normandie.fr/index.php?id=1.

Site emploi‐collectivités : « Grille indiciaire territoriale 2013 ‐ rémunérations fonction publique territoriale ». Consulté le 13 mai 2013. http://www.emploi‐collectivites.fr/Grille‐indiciaire‐ territoriale#.UZDXBILyhA0.

Site du ministère de la santé : « Ministère des Affaires sociales et de la Santé ‐ www.sante.gouv.fr ». Consulté le 13 mai 2013. http://www.sante.gouv.fr/.

Rapports :

Schéma directeur de l’alimentation en eau potable de 2006, réalisé par la DAAF de la Marne, service ingénierie

Rapports du délégataire : 2009, 2010 et 2011, réalisés par la Lyonnaise de eaux

Rapport les pesticides dans l’eau potable du ministère de la santé http://www.observatoire‐ pesticides.fr/upload/bibliotheque/402219326059713987757854796879/eaux_pesticides.pdf

Rapport sur le prix de l’eau dans le bassin Seine Normandie : « aesn_observprixeau2011_vdef.pdf ». Consulté le 13 mai 2013. http://www.eau‐seine‐ normandie.fr/fileadmin/mediatheque/Expert/Prix_de_leau/aesn_observprixeau2011_vdef.p df.

Projet sommaire de mise en conformité de l’alimentation en eau potable, communes de Chaumuzy et de Romigny, janvier 2002.

Étude technico‐économique de recherches de solutions pour améliorer la qualité des eaux distribuées pour la commune de , Juillet 2010, réalisé par Setude

Étude technico‐économique de recherche de solutions pour l’amélioration de la qualité des eaux distribuées et l’augmentation des volumes à distribuer de Witry‐les‐reims et de Caurel, novembre 2011, réalisé par Setude

Étude technico‐économique de recherches de solutions pour améliorer la qualité des eaux distribuées pour la commune de Champigny, Decembre 2010, réalisé par G2C environnement

53 Documents internes CCAT :

Documents comptables de la CCAT :

Grand livre par article, budget eau et assainissement 2012, section investissement, mars 2013. Grand livre par article, budget eau et assainissement 2012, section fonctionnement, mars 2013. Grand livre par article, budget eau et assainissement 2013, section investissement, Installations, matériel et outillage techniques entre 2008 et 2012, avril 2013.

Document préparatoire de la Commission eau potable, novembre 2011.

Document préparatoire de la Commission eau potable, novembre 2012.

Autres :

Schéma d’ensemble du réseau d’eau potable, décembre 2012, réalisé par la Lyonnaise des eaux

Document AESN : Exemples : projets d’interconnexion ou de réhabilitation financés entre 2011 et 2013

Entretiens effectués : 1. Président de la CCAT et maire de Romigny : M. Cochemé 2. Secrétaire générale de la CCAT : Mme. Lambert 3. Lyonnaise des Eaux : M. Hofman 4. Agence de l'Eau Seine Normandie : M. Ernest 5. SIABAVE : Mme. Antoine 6. Président du Syndicat du Rouillat : M. Fruit 7. Maire de Chambrecy : Mme Macquart 8. Maire de Ville‐en‐Tardennois : M. Barba 9. ARS : M.Daniel

6) Remerciements

Nous souhaiterions remercier :

‐ La communauté de commune Ardre et Tardenois pour nous avoir accueilli et avoir accepté d’être le sujet de notre étude. ‐ Mme Lambert pour toute l’aide qu’elle a pu nous apporter et plus généralement, toutes les personnes qui ont accepté de répondre à nos questions. ‐ Nos professeurs, Mme Camel, M. Bernard, M. Lemaire et M. Martin pour leur patience et leur soutien.

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