HAUTES-PYRENEES Etat Sanitaire Des Forêts BILAN 2019
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Département Santé des Forêts Pôle Sud Est 2019 a été une année chaude avec un déficit hydrique marqué quasiment jusqu’à l’automne. HAUTES-PYRENEES Sur le plan sanitaire forestier, on retiendra particulièrement : Etat sanitaire des - les dégâts de gel tardif, forêts - les dégâts dus aux différents coups de vent de fin d’année, - un faible dépérissement des Epicéas, BILAN 2019 - un faible développement de la Pyrale du Buis, - l’absence de signalement de la chalarose du Frêne malgré de fortes défoliations, - stagnation du Néonectria du Sapin, - l’absence de signalement de présence du nématode du pin, ravageur du Pin maritime au Portugal. Bilan réalisé grâce aux observations faites par les gestionnaires forestiers (techniciens forestiers territoriaux ONF, techniciens aménagistes) et les propriétaires forestiers, relayées auprès des trois correspondants- observateurs du Département de la Santé des Forêts des Hautes-Pyrénées. Page 1 sur 13 1 – Les conditions climatiques : 1.1. – Le bilan météorologique : L’année a été chaude mais pas de façon exceptionnelle. 2019 est la 8ème année la plus chaude depuis 70 ans. Le département a connu deux épisodes de chaleur particulièrement forte, mais courts, fin juin, et surtout fin juillet où les températures ont dépassé 40° dans le Madiran (mais 45° dans le Gard). La quantité de pluie sur l’année est confortable, juste dans la norme en vallée d’Aure mais, supérieure de 10 à 20 % ailleurs. Cette quasi-normalité cache en fait une fin d’hiver très sèche, une sécheresse estivale tardive et à l’opposé des mois de novembre et décembre qui ont concentré un tiers des pluies de l’année. Janvier débute par un temps sec et froid d’hiver, sans excès, quelques gelées à - 5°, qui laissent encore la montagne très peu enneigée, comme elle l’avait été pendant les vacances. À partir du milieu du mois, un temps bien perturbé et froid apporte des pluies abondantes en plaine et des quantités de neige suffisantes en montagne pour que les hauteurs dépassent les moyennes en fin de mois. La fin de l’hiver, soit les mois de février et mars, est sèche, très ensoleillée et même chaude. Page 2 sur 13 Les températures en journée en plaine atteignent régulièrement 20° et même 25° à deux reprises. Fin mars, au début du printemps, les sols sont devenus très secs en plaine alors qu’en montagne ce même temps doux mais très sec a épargné la neige dans les versants nord. Les mois d’avril, mai et encore le début du mois de juin, comme souvent le printemps, sont plus humides mais sans excès et plutôt frais. Peu de journées chaudes au printemps, sauf quelques jours début juin, elles arrivent avec l’été, avec 35° en plaine à plusieurs reprises. L’été, les deux mois de juillet et août, est régulièrement chaud, avec une période de canicule du 22 au 26 juillet, entrecoupé de quelques orages et, autour du 15 août, de quelques jours de fraîcheur. Les mois de septembre et octobre, sont des exemples de douceur automnale ponctuée de quelques pluies, peu nombreuses. Fin octobre cependant, le 22, de fortes pluies venant d’Espagne touchent la montagne surtout et la couvrent de neige. L’hiver semble arriver début novembre avec de fortes pluies, des vents forts et une fraîcheur qui s’installe jusqu’au 20. À partir du 21 novembre, les températures se radoucissent et se maintiennent le plus souvent au-dessus des normales. On retiendra un mois de novembre exceptionnellement arrosé et peu ensoleillé, l’ensoleillement représentant les deux tiers de la normale. Le mois de décembre présente également une pluviométrie exceptionnelle, même si le nombre de jours de pluie se situe sous la moyenne, les jours où il pleut, les cumuls sont très importants. L’année se termine avec un mois doux et correctement ensoleillé. 1.2. – Les faits marquants : Un épisode de gelées tardives a perturbé le développement de certains végétaux. Le 5 mai, des records de température ont été enregistrés. A Vic en Bigorre, il ne faisait que 0,5°C sous abri (température la plus basse enregistrée depuis la création de la station météo). A Tarbes, -0,6°C et -14,7°C au Pic du Midi de Bigorre. En montagne, on observe, dès 1300 m, un roussissement des feuilles de Hêtre. Dans les vallées comme dans la plaine, ces gelées ont bloqué le développement du feuillage de certains Frênes. Leurs houppiers incomplets ont engendré plusieurs signalements. La sécheresse estivale est arrivée tardivement mais elle fut associée à des températures très élevées. Le 23 juillet, la préfecture limitait les prélèvements d’eau sur le bassin amont de l’Echez (13 communes concernées). Fin août, plusieurs essences subissent visiblement la sécheresse. Les hêtres jaunissent prématurément, certains perdent une partie de leur feuillage. Les noyers et les châtaigniers sont aussi impactés. Ce sont encore les frênes qui semblent le plus touchés. Des pertes de feuillage et de faibles mortalités sont observées. Des cas disséminés de sont observés. Les Sapins de Vancouver furent les plus touchés. Après la tempête Amélie du début novembre, ce sont les tempêtes Elsa et Fabien qui ont traversé le département du 13 au 21 décembre. Ces deux dernières ont engendré de forts dégâts en forêt car les sols étaient détrempés. C’est dans le secteur de la vallée des Gaves, où des pointes de vent ont été enregistrées à plus de 126 km/h par Météo France, que les plus grosses perturbations ont eu lieu. Arbres et pylônes électriques couchés sur les routes ont engendré des difficultés de circulation dans les communes de Jarret, Juncalas et Viger. Les forêts communales de Lourdes et de Bagnères de Bigorre ont été fortement touchées par ces coups de vent. 500 m³ de chablis ont déjà été inventoriés dans la première. Sur le département, le volume de chablis commercialisable n’est pas entièrement connu, mais il dépasse déjà les 3 500 m³. Page 3 sur 13 2 – L’Etat Sylvosanitaire des principales essences forestières : 2.1. – Les feuillus : Chênes sessile et pédonculé : L’impact de la sècheresse survenue au cours de l’été n’a pas encore été observé. Par rapport aux deux années précédentes, les infestations par l’oïdium ont été très limitées. Chêne rouge d’Amérique : En forêt communale de Lourdes, un peuplement de 10 ha est contaminé par la Collybie à pied en fuseau (Gymnopus fugipes), champignon qui attaque le système racinaire provoquant de nombreux chablis. Les observations réalisées au printemps quand les carpophores sont visibles, montrent que 30 % des arbres sont touchés. Des chablis étaient régulièrement signalés dans cette parcelle. Leurs observations révèlent un système racinaire très réduit. Les coups de vents de décembre ont fait tomber de nouveaux arbres. Une coupe a été marquée. Les arbres devraient être exploités en 2020. Hêtre : L’Orcheste du Hêtre, Rhynchaenus fagi, charançon provoquant des dégâts foliaires a été relativement discret. Son développement a probablement été limité par les dégâts de gel tardif sur les feuillages. Ce gel tardif (5 mai) est constaté sur l’ensemble des hêtraies du département à une altitude supérieure à 1 300 mètres. La sévèrité des dégâts constatée est forte, le débourrement des feuilles étant complet au moment de l’événement. D égâts foliaires du charançon du hêtre : nécroses de limbe par activité larvaire puis perforation du limbe par alimentation de l’insecte adulte Châtaignier : Le cynips, Dryocosmus kuriphilus, est toujours présent sur la quasi-totalité des châtaigneraies causant des déficits foliaires par microphyllie au printemps. Celui-ci a provoqué une défoliation partielle sur la partie supérieure du houppier et des nécroses de limbes en zone médiane. Ce phénomène est favorisé par les étés chauds et humides. Ce champignon a déjà été observé dans ce secteur il y a quelques années. A ce jour, son action est sans conséquence notable. Photo : Bourgeon transformés en galle La plantation de châtaigniers d’Ibos (parcelle 53 : 1,5 ha réalisée en 2008) présente un dessèchement des houppiers sur 10 % des tiges. La moitié de celles-ci étaient mortes fin novembre. Deux facteurs seraient à l’origine de ce problème. Le chancre (Cryphonectri parasitica) est très présent dans ce jeune peuplement. Plus de 30 % des tiges sont touchées. Le cynips est aussi présent sur les arbres secs. Page 4 sur 13 Cette plantation très travaillée (élagages des tiges et broyage de la végétation concurrente) est devenue trop fragile. Elle n’a pas entièrement résisté au stress hydrique et aux fortes chaleurs de fin d’été. Frêne commun : Les gelées tardives du mois de mai ont entrainé un déficit foliaire, principalement sur la partie haute des houppiers (voir photos). Ce phénomène a été signalé autant en plaine qu’en montagne. Des prélèvements ont été effectués par suspicion de présence de la chalarose. Les résultats du laboratoire sont négatifs. La sècheresse du mois d’août a également entrainé une défoliation, voire parfois des mortalités. Ces phénomènes se sont produits de manière disséminée sur le département, particulièrement visible sur les bordures de routes et les haies. Buis : La progression de la Pyrale du Buis a été très réduite cette année. Très peu de nouvelles zones ont été colonisées. Ceci s’explique probablement par les conditions climatiques trop sèches. Les dégâts de cette chenille sont particulièrement visibles sur la majorité des buxaies du piémont calcaire où les défoliations atteignent généralement 80 % de la masse foliaire. Elle continue sa progression vers le sud du département, en s’enfonçant dans le fond des vallées. Des vols de papillons ont été observés jusqu’au-dessus de Luz Saint Sauveur. Page 5 sur 13 L’impact de ces dégâts sur la survie de ces buis est étudié par le DSF au travers d’un dispositif national de suivi mis en place pour 5 ans (Cf.