Diagnostic territorial du Comminges

Domaine du Sanitaire et social

Conseil Régional Midi-Pyrénées

Service des formations sanitaires et sociales

Septembre 2014

GESTE 1

Sommaire

INTRODUCTION ...... 4

Le chemin parcouru depuis le précédent diagnostic ...... 5

1 - LA POPULATION DU COMMINGES ...... 7

1.1 – Les évolutions démographiques du territoire ...... 7 Un territoire rural avec un solde migratoire positif ...... 7 La poursuite du vieillissement de la population ...... 7 Un unique pôle urbain : St Gaudens ...... 8

1.2 – L’activité de la population ...... 8 Un taux d’activité inférieur à la moyenne régionale et le plus bas du département ...... 8 Un taux de chômage plus élevé que sur la zone d’emploi de ...... 9

2 – ETAT DES LIEUX PAR SECTEUR...... 11

2.1 – Le secteur de la santé ...... 11

2.2 – Le secteur des personnes âgées ...... 13

2.3 – Le secteur du handicap ...... 17

2.4 – Le secteur de l’action sociale ...... 19

2.5 – Le secteur de la petite enfance ...... 21

3 – L’OFFRE DE FORMATIONS SANITAIRES ET SOCIALES SUR LE TERRITOIRE ...... 23

3.1 - Les formations professionnelles diplômantes ...... 23

3.2 – Les formations scolaires ...... 24

3.3 - L’articulation nécessaire entre les formations scolaires et les diplômes professionnels ...... 25 L’articulation territoriale des parcours scolaires et professionnels ...... 26

4 – EQUILIBRES EMPLOI-FORMATION ...... 28

4.1 - Les tensions sur le marché du travail ...... 28

4.2 – La pertinence d’une réponse de proximité aux besoins de formation ...... 30

4.3 – Mais des difficultés de recrutement persistantes ...... 31

4.4 - Les AMP : une réponse aux nouveaux besoins ...... 31

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4.5 – Un maintien des besoins de recrutement dans le secteur social face à une désaffection des métiers ...... 32

4.6 – Des freins importants au développement des terrains de stage ...... 32

4.7 - Les contrats de fidélisation comme réponses aux difficultés de recrutement ...... 33

4.8 - L’équilibre territorial de l’offre de formation ...... 34

5 – PISTES D’AMELIORATION ...... 41

5.1 – L’offre de formation ...... 41 Augmenter le nombre de formés aide-soignant sur le territoire et évaluer l’impact de l’ouverture de l’antenne de formation IDE...... 41 Favoriser de nouvelles modalités de formation sur un territoire excentré ...... 41 Favoriser le recrutement d’AMP dans le secteur des personnes âgées ...... 42 Articuler et territorialiser l’offre de formation dans le domaine de l’aide à domicile ...... 42 Améliorer la gestion et la qualité des stages...... 43

5.2 - L’implication des employeurs ...... 43 Elargir le champ des contrats de fidélisation ...... 43 Explorer la piste de l’apprentissage pour les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture ...... 44 Améliorer l’accueil et l’encadrement des stagiaires ...... 44 Mutualiser les candidatures et postes à temps partiels...... 44

5.3 – L’attractivité des métiers ...... 45 Poursuivre l’information des publics sur les métiers et formations du secteur sanitaire et social ...... 45

ANNEXE - SOURCES DES DONNEES ...... 46 Démographie, Emploi ...... 46 Données sectorielles ...... 46 Formation ...... 47

GLOSSAIRE ...... 48

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INTRODUCTION

Le diagnostic territorial emploi formation du secteur sanitaire et social vise à évaluer l’adéquation, tant quantitative que qualitative, entre les besoins des employeurs et l’offre de formations du territoire. Un diagnostic est réalisé par département. Comme le précise le précédent diagnostic, compte tenu de la spécificité du département de la Haute- Garonne, avec au Nord l’agglomération toulousaine et son aire d’influence et au sud le Comminges plus rural, le choix a été fait de réaliser, non pas un unique diagnostic départemental mais deux diagnostics distincts : un diagnostic du territoire du Comminges et un diagnostic du département de la Haute-Garonne, hors Comminges. Un premier diagnostic du territoire du Comminges a été réalisé en 2009. Il a permis la mise en place d’actions répondant spécifiquement aux besoins du territoire, ces actions sont rappelées un peu plus loin.

Il s’agit aujourd’hui, 5 ans après, d’identifier et de mesurer les principales évolutions au niveau des besoins en emplois et donc en formations du territoire mais aussi au niveau de l’offre de formation, suite notamment aux nombreuses réformes engagées (réingénierie des diplômes et intégration dans le cursus LMD, développement des passerelles entre les diplômes de niveau V…). L’objectif est d’apporter à la Région les éléments nécessaires à la définition d’une politique de formation sanitaire et sociale qui réponde au plus près aux besoins des populations du Comminges (employeurs, professionnels, publics) pour les prochaines années.

La méthode utilisée pour la réalisation du premier diagnostic est reprise ici. Un comité de suivi, réunissant les différents acteurs du secteur, a été organisé par la Région, afin de recueillir les données actualisées, de repérer les évolutions marquantes sur le territoire, les difficultés rencontrées par les différents acteurs, mais aussi leur perception des évolutions à venir et des impacts à anticiper. A l’issue de ce comité, et en fonction des problématiques identifiées, des investigations complémentaires ont été menées (recueil et analyse de données et documents, entretiens complémentaires auprès d’employeurs essentiellement). Ces différents éléments ont permis d’établir un diagnostic du territoire qui a fait l’objet d’une large restitution publique. Des pistes d’évolution ont été proposées lors de ce comité afin d’être partagées, discutées et enrichies avec l’ensemble des acteurs.

Le choix a été fait de mener l’analyse en suivant un découpage par secteur d’activité . Ces secteurs sont au nombre de 5 : 1. Santé 2. Personnes âgées 3. Handicap 4. Action sociale 5. Petite Enfance Ce découpage a été proposé car il présente une cohérence au niveau des catégories d’établissement employeur et du marché du travail et suit les enquêtes sectorielles des

GESTE 4 ministères de la santé et des affaires sociales. Il est bien évidemment « théorique » et la réalité de l’activité n’est pas aussi cloisonnée. L’aide à domicile en est un exemple : ce secteur est en développement et concerne aussi bien les personnes âgées que les personnes handicapées ou la petite enfance.

Le diagnostic est organisé en 5 parties : une 1 ère partie de cadrage retrace les principales évolutions démographiques et d’activité de la population, les 2 ème et 3 ème parties établissent un état des lieux d’une part des besoins par secteur d’activité et d’autre part de l’offre de formations sanitaires et sociales sur le territoire, la 4 ème partie est l’analyse des équilibres emploi-formation centrée sur les principales problématiques identifiées. Enfin la 5 ème et dernière partie propose des préconisations d’évolutions de l’offre de formation.

Le chemin parcouru depuis le précédent diagnostic

Le précédent diagnostic mettait en évidence des difficultés de recrutement pour les métiers suivants : - Infirmier : absence de filière de formation sur le territoire - Ambulancier, aide-soignant, auxiliaire de puériculture : besoins croissants et manque d’attractivité de certains postes et zones géographiques - Masseur-kinésithérapeute : déficit d’attractivité des postes en établissement par rapport à l’exercice en libéral - Auxiliaire de vie sociale : démarche de qualification récente Il était également apparu la nécessité d’améliorer l’information sur les formations et métiers du secteur sanitaire et social afin de répondre à la croissance des besoins en professionnels mais aussi de mieux orienter les publics pour garantir la réussite de leur parcours.

Afin de remédier à ces difficultés, la Région a mis en œuvre plusieurs actions : - L’augmentation des effectifs en formation : 4 Quota infirmiers : + 20 Ouverture d’une antenne de l’IFSI de Rangueil à St Gaudens 4 Capacité aide-soignant : + 9

- La mise en place d’une préparation au concours infirmier au lycée Bagatelle de St Gaudens

- Des contrats de fidélisation : contrat entre un établissement employeur, un étudiant et la Région qui engage l’employeur et la Région à verser une allocation d’étude à l’étudiant contre un engagement de ce dernier à exercer dans l’établissement employeur pendant une durée déterminée. L’agglomération Toulouse, zone géographique particulièrement attractive, a été exclue de ce dispositif dans un premier temps.

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- Un diagnostic sur la relation emploi formation dans le secteur de la Petite Enfance en région Midi Pyrénées (Mars 2013)

- Des séances d’information organisées par la Région avec des témoignages de professionnels et une présentation de la formation par les organismes de formation ou les certificateurs. Ces réunions ont été organisées : - à destination des prescripteurs - à destination des jeunes en formation initiale et des demandeurs d’emploi

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1 - LA POPULATION DU COMMINGES

1.1 – Les évolutions démographiques du territoire

Un territoire rural avec un solde migratoire positif

Le Pays Comminges Pyrénées compte près de 80 000 habitants environ soit 6,3% de la population du département de la Haute Garonne et 2,7% de la population régionale.

Variation relative annuelle 1999-2010 Population (%) Population 2012 Due au 2006 Due au solde Densité (provisoire) Ensemble solde naturel 2010 migratoire Comminges 75 213 79 410 0,7 -0,5 1,2 36,2 Midi-Pyrénées 2 776 822 2 929 285 1,1 0,1 1 63,5 métro et DOM 63 186 117 65 280 857 0,7 0,4 0,2 115,4 Source : Insee et le Cahier territorial du Pays Comminges Midi Pyrénées- Plan départemental de l’habitat de la Haute-Garonne, Préfecture de Haute-Garonne et CG Haute Garonne, Mars 2012

La densité de la population augmente doucement (36,2 habitants/km2 contre 35 en 2006) mais elle reste très inférieure à la densité régionale. Le territoire du Comminges est un territoire rural.

La croissance démographique se poursuit voire s’accélère : 0,93% par an entre 2006 et 2012 contre 0,66% par an entre 1999 et 2006. La variation du solde naturel reste négative, -0,5%, et celle du solde migratoire dépasse les 1% sur la période. La croissance démographique est due à l’arrivée de nouvelles populations, 600 personnes environ par an, soit 400 ménages supplémentaires 1.

La poursuite du vieillissement de la population

Plus d’un tiers de la population du Pays de Comminges a plus de 60 ans en 2010. Cette proportion a encore augmenté depuis 2006 (33,6% en 2010 contre 32% en 2006) mais dans des proportions moindre que l’ensemble de la population régionale (26,1% en 2010 contre 23,8% en 2006).

1 Le Plan départemental de l’Habitat de Haute-Garonne, Préfecture de Haute-Garonne et CG Haute Garonne, Mars 2012

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Comminges 0 à 14 ans 15 à 29 ans 30 à 44 ans 45 à 59 ans 60 à 74 ans 75 ans et plus Total 2006 15,0% 13,0% 19,0% 22,0% 18,0% 14,0% 100,0% 2010 14,5% 13,0% 17,0% 21,9% 19,0% 14,6% 100,0% Source : Insee

Les moins de 45 ans ne représente que 44% de la population du Comminges contre 54% de la population régionale. La tranche d’âge 15 à 29 ans est particulièrement sous- représentée : elle représente 13% de la population du Comminges contre 19% de la population régionale.

Un unique pôle urbain : St Gaudens

Le territoire du Comminges couvre le bassin d’emploi de St Gaudens qui compte près de 90 000 habitants soit 7% des habitants du département de la Haute-Garonne. Ce dernier comporte 2 autres bassins d’emploi : Toulouse et .

Bassin d'emploi 15% 13% 18% 21% 19% 14% de Saint Gaudens

0% 20% 40% 60% 80% 100%

0-14 ans 15-29 ans 30-44 ans 45-59 ans 60-74 ans 75 ans et plus

Source : Insee 2010

Le bassin de St Gaudens est le plus âgé du département : 33% des habitants ont plus de 60 ans et 14% plus de 75 ans contre 19% et 7% respectivement dans le bassin d’emploi de Toulouse et 20% et 8% dans le bassin d’emploi de Muret.

Le pôle urbain de St Gaudens, unique pôle urbain du Comminges, concentre 28% de la population du Pays (Communauté de communes du St Gaudinois). Le diagnostic en 2008 soulignait une mobilité des habitants sur le territoire réduite en raison des contraintes géographiques et de la faiblesse des transports en commun et en conséquence une forte concentration de l’habitat autour de l’axe autoroutier qui traverse le Pays d’ouest en est.

1.2 – L’activité de la population

Un taux d’activité inférieur à la moyenne régionale et le plus bas du département

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Le Comminges compte plus de 70% d’actifs parmi la population âgée de 15 à 64 ans contre un peu plus de 72% pour le département de la Haute-Garonne et la région dans son ensemble.

Population de 15 à 64 ans par type d'activité 2010 Comminges Midi Pyrénées Ensemble 46 097 1842023 Actifs en % 70.1 72.2 actifs ayant un emploi en % 61.8 64.2 chômeurs en % 8.3 8.0 Inactifs en % 29.9 27.8 élèves étudiants et stagiaires non rémunérés en %* 7.3 10.6 retraités ou préretraités en % 12.9 9.4 autres inactifs en % 9.7 7.8 Source : Insee – Recensement 2010. Données de l’arrondissement de St Gaudens * les étudiants rémunérés (ils sont étudiants mais ont également un emploi) sont considérés comme actifs, de même que les stagiaires rémunérés de la formation professionnelle continue.

Près de 13% de la population âgée de 15 à 64 ans est retraitée ce qui est un des pourcentages les plus élevés de la région et le plus élevé du département (le département de la Haute-Garonne compte 7% de retraités parmi la population âgée de 15 à 64 ans). A l’inverse, les élèves et étudiants sont sous-représentés sur ce territoire.

Les données de la CNAV qui recense l’ensemble des personnes retraitées parmi la population des plus de 60 ans sont disponibles par département uniquement et non par Pays ou bassin d’emploi. L’analyse menée dans le cadre des diagnostics départementaux n’est donc pas possible ici.

Un taux de chômage plus élevé que sur la zone d’emploi de Toulouse

Comme l’ensemble du territoire national, la zone 2 d’emploi de St Gaudens a vu son taux de chômage fortement augmenter ces dernières années : il est passé de 9,6% en moyenne annuel en 2008 à 12,6% en 2012. Il est supérieur à la moyenne annuelle que connait la zone d’emploi de Toulouse et la région Midi Pyrénées dans son ensemble. En 2012, le taux de chômage annuel moyen de la zone d’emploi de Toulouse est de 10,2% et celui de la région Midi Pyrénées est de 10,1%. Globalement la zone d’emploi de St Gaudens semble plus sensible aux difficultés économiques : la baisse du taux de chômage entre 2006 et 2008 y a été moins marquée

2 Contrairement aux données démographiques présentées par bassins d’emploi, les données concernant l’activité et le marché du travail n’existent que par zones d’emploi. Une zone d’emploi est définie comme étant un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent et dans lesquels les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts (Insee-Dares). Les découpages par zone et par bassin d’emploi sont le plus souvent différents, avec notamment l’existence de zones d’emploi interrégionales telles que la zone d’emploi de Toulouse qui mord sur les départements du Gers, des Hautes-Pyrénées, du Tarn et Garonne, du Tarn, de l’Ariège et sur la région Languedoc Roussillon. L’essentielle de la zone d’emploi de Toulouse se trouve néanmoins dans le département de la Haute-Garonne avec une petite partie au sud qui mord sur le Pays du Comminges

GESTE 9 que sur la zone de Toulouse, et inversement l’augmentation de ce taux entre 2008 et 2010 y a été plus forte.

Taux de chômage annuel moyen par zone d'emploi 14 12 10 8 6 4 2 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Toulouse - Partie Midi Pyrénées st Gaudens Source : Insee

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2 – ETAT DES LIEUX PAR SECTEUR

Avertissement : les données ci-dessous portent sur la zone d’emploi de St Gaudens. Certaines enquêtes utilisées dans le cadre de ces diagnostics sont déclinées par département uniquement et n’existent pas par Pays ou zone d’emploi. Elles n’apparaissent donc pas dans le présent diagnostic du Comminges.

Le principal secteur, en nombre de salariés, est le secteur des personnes âgées qui représente 40% des effectifs du secteur sanitaire et social.

Petite enfance 4% 2%

Action sociale 15% 6%

Personnes handicapées 17% 15%

Personnes âgées 24% 40%

Santé Hospitalier 39% 36%

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Région Comminges

Santé = Hospitaliers + Transports sanitaires + Laboratoires d’analyse médicale (estimation pour ces derniers de 7% des laboratoires du département de la Haute-Garonne situé dans le Pays du Comminges, même pourcentage que la population de la Haute-Garonne habitant le Comminges) Personnes âgées = Ehpad + Logements Foyers + Aide à domicile Personne handicapées = IME-IMP-ITEP, MAS-FAM, Foyers d’hébergement, Centres de jour, ESAT, SESSAD- CMPP Action Sociale = MECS-Foyers de l’enfance, CHRS-CADA, Hébergement toxicomanes, Accompagnement sans hébergement (Milieu ouvert…) Petite Enfance = Structures d’accueil collectifs des enfants de moins de 3 ans (Crèches collectives, Multi- accueils, Haltes Garderies, jardins d’enfants, jardins d’éveil). Les Assistants maternels, exerçant dans le cadre d’une crèche familiale ou employés directement par les parents, ne sont pas inclus dans ces données. Précision méthodologique : Effectif Petite Enfance : extrapolation à partir des données de la Clap 2011 pour les 9 structures permanentes et 3 temporaires recensées (Source : Syndicat Mixte du Pays Comminges-Pyrénées).

2.1 – Le secteur de la santé

Le secteur de la santé 3 distingue les activités hospitalières, les laboratoires d’analyse médicale et les soins de ville (soins effectués en cabinet de ville, en dispensaire, centre de soins ou lors de consultations externes d’établissements hospitaliers publics ou privés

3 Tel qu’il est défini par la Nomenclature d’Activités Française (NAF 700)

GESTE 11 c’est-à-dire essentiellement les soins dispensés au titre de l’activité libérale). On peut également y associer les transports sanitaires. L’analyse ci-dessous porte sur les établissements hospitaliers. Il n’est pas possible dans le cadre de ce diagnostic de distinguer les professionnels libéraux exerçant sur le territoire du Comminges de l’ensemble des professionnels libéraux du département de la Haute-Garonne. Cette donnée n’est donc pas exploitée ici. Les données se rapportant au transport sanitaire et aux laboratoires d’analyse médicale ne sont pas détaillées non plus mais les problématiques s’y rapportant sont reprises dans l’analyse s’il y a lieu.

Les établissements hospitaliers

Le territoire du Comminges compte 3 établissements hospitaliers : - Le centre hospitalier Comminges Pyrénées à St Gaudens - Le centre André Mathis (SSR déficients visuels et basse vision) à St Gaudens - Les hôpitaux de Luchon à Bagnères de Luchon Ces 3 établissements emploient un total de 940 salariés (données SAE 2012).

Le transport sanitaire : un secteur toujours en développement

Le précédent diagnostic notait en 2006 un nombre élevé de structures de transport sanitaire sur le territoire même si ces structures étaient plutôt de petite taille. Depuis, l’effectif salarié de ce secteur s’est encore accru (+45% entre 2009 et 2011) et le nombre de structures a diminué. On assiste donc à une concentration des établissements employeurs. En 2011, 6% des salariés du transport sanitaire de la région Midi-Pyrénées travaillent dans le Comminges alors qu’ils ne sont que 2% des salariés du secteur sanitaire et social dans son ensemble à y travailler.

Les emplois dans le secteur hospitalier

Les principaux emplois des établissements hospitaliers sur le territoire du Comminges sont infirmier et aide-soignant qui représentent respectivement 21% et 24% de l’effectif total.

Répartition des effectifs par emploi Emploi occupé Comminges Midi Pyrénées

Encadrement infirmier 1 ,5% 2,1%

Infirmier 21,2% 25,1%

Infirmier secteur psychiatrique 0% 3,2%

Aide-soignant 24,0% 21,2%

Auxiliaire de puériculture 1,6% 1,4%

Agent des services qualifiés 13,7% 8,1%

Sage-femme 2% 1,4%

Masseur-kinésithérapeute 2% 1,1%

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Autres personnels soignants 4,4% 6,6%

Assistant de service social 0,7% 0,8%

Autres personnels éducatifs et sociaux 0,5% 1,1%

Technicien de laboratoires 1,9% 1,6%

Manipulateur ERM 1,5% 1,7%

Autres personnels médico-techniques 1,5% 1,3%

Personnel administratif 12,4% 11,7%

Personnel technique et ouvrier 11,2% 11,6%

Total 100,0% 100% Source : SAE 2012 – Hors personnel médical

La part respective des infirmiers et aides-soignants est inversée dans le Comminges qui compte relativement moins d’infirmiers et plus d’aides-soignants que la moyenne régionale. La proportion d’agents des services hospitaliers y est également plus élevée (14% contre 8% au niveau régional).

Les zones sous-dotées en professionnels paramédicaux du département se situent toutes dans le Comminges

Comme expliqué en introduction de cette partie, nous ne disposons pas de données sur la densité de professionnels paramédicaux sur le territoire du Comminges. On peut néanmoins noter que les zones sous-dotées 4 du département de la Haute-Garonne sont concentrées sur le territoire du Comminges (l’ARS identifie 4 zones prioritaires concernant les problématiques de démographie médicale : Salies du Salat, Saint-Béat, l’Isle-en-Dodon et Boulogne-sur-Gesse).

Le marché du travail : forte diminution des tensions

Les établissements hospitaliers ne rencontrent plus de difficultés de recrutement pour les infirmiers et les aides-soignants, professions en forte tension en 2008. L’augmentation des capacités de formation locales permet aujourd’hui de répondre aux besoins du territoire. Les employeurs soulignent l’importance d’avoir une filière de formation localement. En effet, le territoire du Comminges peine à attirer les jeunes diplômés et professionnels. La solution est donc de former localement les candidats originaires du territoire et les personnels en poste.

Par contre, les métiers de la rééducation (masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste notamment) sont toujours des métiers en tension.

2.2 – Le secteur des personnes âgées

Le secteur des personnes âgées comprend :

4 Niveaux de dotation en infirmiers libéraux fév 2012 – ARS Midi Pyrénées

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- les établissements d’hébergement pour personnes âgées (Maisons de retraite (Ehpad), logements foyers, Unités de soins longue durée et logements temporaires) - l’aide à domicile. Cette dernière prend en compte également des personnes en situation de handicap. Mais l’activité auprès des personnes handicapées, même si elle est en développement, reste très minoritaire par rapport à l’activité auprès des personnes âgées (5% de l’activité des associations d’aide à domicile est réalisée auprès du public handicapé sur la région 5). L’aide à domicile est donc incluse dans le secteur des personnes âgées.

Le territoire du Comminges compte 16 établissements pour personnes âgées et 14 structures d’aide à domicile. Ce secteur emploie 1 000 salariés environ.

Zone Zone Département Etablissement pour d’emploi de d’emploi de Haute personnes âgées St Gaudens Toulouse Garonne (Comminges) Hébergement médicalisé 140 16 121 (Ehpad) Hébergement social 49 Nd 44 (Logement Foyer) Total 189 16 165 Source : Clap 2011 – Carif Oref Le nombre dans le département ne correspond pas à la somme des zones d’emploi car les zones d’emploi ne couvrent pas exactement le département. En particulier, la zone d’emploi de Toulouse déborde sur les départements limitrophes et sur la région Languedoc Roussillon.

Département Catégories d’établissement Haute- Garonne Maison de retraite (Ehpad) 125 Logement Foyer 25 Accueil de jour 4 USLD 6 Logement temporaire 4 Total 164 Source : EHPA 2011

Le nombre d’établissements diffère entre les 2 sources ci-dessus car les entités prises en compte sont différentes.

Zone Zone Département d’emploi de Nombre de salariés d’emploi de Haute- St Gaudens Toulouse Garonne (Comminges) Hébergement médicalisé 6139 666 5629 (Ehpad)

5 L’aide à Domicile en Midi Pyrénées – Uniformation – Région Midi Pyrénées – Nov 2008

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Hébergement social 1053 55 923 (Logement Foyer) Total 7192 721 5781 Source : Clap 2011 – Carif Oref nd : le secret statistique impose de masquer les valeurs inférieures à 3 pour les établissements et inférieures à 5 pour les individus Le nombre dans le département ne correspond pas à la somme par zones d’emploi car les zones d’emploi ne couvrent pas exactement le département. En particulier, la zone d’emploi de Toulouse déborde sur les départements limitrophes et sur la région Languedoc Roussillon.

Zone Zone Département d’emploi de Aide à domicile d’emploi de Haute- St Gaudens Toulouse Garonne (Comminges) Nombre de structures 262 14 247 Nombre de salariés 5437 321 5348 Source : Clap 2011 – Carif Oref

Le secteur des personnes âgées se développe sur le territoire du Comminges avec une croissance importante des effectifs salariés des Ehpad (+23% de salariés employés par ces établissements entre 2009 et 2011). Leur développement devrait se poursuivre dans les prochaines années compte tenu du fort vieillissement de la population sur ce territoire. Les effectifs du secteur de l’aide à domicile sont plutôt stables mais les besoins en soins infirmiers à domicile sont croissants.

Le marché du travail : une pénurie d’aide-soignant sur le territoire

Les difficultés de recrutement d’infirmiers qu’ont pu connaître les employeurs il y a quelques temps se sont estompées aujourd’hui. Par contre, des fortes difficultés subsistent pour les masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes et psychomotriciens.

Mais les employeurs signalent surtout une pénurie d’aide-soignant sur le territoire. Certains développent une politique de qualification importante du personnel en poste que ce soit par la VAE ou par les passerelles. Des AMP sont recrutés et valident ensuite le diplôme aide-soignant en cours d’emploi en suivant un cursus partiel (dispense de 4 des 6 modules que compte le diplôme) ou par la VAE. Des AVS peuvent suivre des parcours semblables. Ainsi des établissements publics disent pallier sans difficulté à l’absence de professionnels qualifiés sur le marché du travail, en soulignant la nécessité, dans cette stratégie, d’avoir une filière de formation à proximité. La qualification en cours d’emploi a néanmoins des limites : - Lorsque les besoins sont importants - Les personnels en poste ne sont pas toujours candidats à la qualification : V Les intervenants à domicile sont parfois réticents à l’entrée en formation (ou n’imaginent pas qu’ils puissent y avoir accès) et les parcours par la VAE sont difficiles. V Des AMP souhaitent avant tout exercer comme AMP et ne souhaitent pas s’orienter vers un diplôme AS.

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- Le budget formation que cela nécessite Un SSIAD signale également de nombreux départs à la retraite à venir qui vont s’ajouter aux difficultés actuelles. Et l’activité va poursuivre son développement. A titre d’exemple, ce SSIAD notait une liste d’attente de 25-30 personnes il y a 3 ans, elle est de 100 personnes aujourd’hui. Compte tenu du vieillissement des habitants du Comminges et de la diminution des hospitalisations, la demande en soins infirmiers à domicile va continuer d’augmenter dans les prochaines années.

Quant au secteur de l’aide à domicile si les besoins restent élevés, le recrutement des Auxiliaires de vie sociale diminue. Le Conseil général fixe la part de personnes détentrices de ce diplôme à 33% de l’effectif total. Ce taux a été atteint dans l’essentiel des structures d’aide à domicile. Les perspectives de recrutement pour ces professionnels seraient plutôt faibles dans le secteur associatif. Les profils recrutés dans les structures d’aide à domicile évoluent : des personnes titulaires d’un Titre Assistant de Vie aux Familles ou Assistant de vie dépendance 6 sont recrutées au détriment des personnes titulaires d’un Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Vie Sociale. Une explication avancée est le coût salarial plus élevé de ces dernières (catégorie C dans la Convention Collective de l’aide de l’accompagnement et du soin à domicile). La DRJSCS note de son côté une baisse du nombre de DEAVS délivrés depuis 3 ans et une augmentation parallèlement des diplômes AMP. Ce phénomène résulte sans doute de plusieurs facteurs : la baisse des recrutements de DEAVS dans les structures d’aide à domicile mais aussi la préférence des candidats pour l’exercice en établissement. Le diplôme AMP ouvre cette possibilité, il est par ailleurs plus accessible que le diplôme AS (absence de concours à l’entrée en formation).

Enfin, comme évoqué plus haut, le nombre de titres Assistant de vie dépendance, délivrés par la Branche du Particulier Employeur, augmente au niveau régional.

Assistant de vie dépendance 2012 2011 201 0 Candidats présentés 103 99 56 Certifications totales 51 53 41 Certifications partielles 51 40 14 Source : Iperia pour la Fepem

Si le nombre de diplômés semble répondre aux besoins des structures d’aide à domicile, des difficultés sont identifiées au niveau de la qualité des recrutements. Des candidats, titulaires ou non d’un diplôme spécifique, se révèlent rapidement peu intéressés et motivés par le métier. Ils sont nombreux à postuler, attirés par le gisement d’emplois que représente le secteur sanitaire et social et plus particulièrement le secteur de l’aide à domicile, mais guidés par une mauvaise représentation du métier, ils abandonnent ensuite rapidement.

6 Titre de la Branche du Particulier Employeur

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2.3 – Le secteur du handicap

Le secteur du handicap comprend les établissements pour enfants handicapés (IME, IMP, ITEP) et services sans hébergement (SESSAD, CMPP), les établissements pour adultes handicapés (MAS, FAM, Foyers d’hébergement, Foyers de vie), les ESAT, les centres de jour. Le secteur du handicap compte, sur le territoire du Comminges, 7 établissements, et emploie 400 salariés en 2011.

Zone Zone d’emploi Département Etablissements pour personnes d’emploi de St Haute handicapées de Gaudens Garonne Toulouse (Comminges) Hébergement médicalisé pour enfants 47 3 45 handicapés (IME – IMP - ITEP) Hébergement médicalisé pour adultes handicapés et autre hébergement 25 nd 20 médicalisé (MAS – FAM) Hébergement social pour handicapés mentaux (Foyer d’hébergement – Foyer 34 nd 34 de vie) Hébergement social pour handicapés physiques (Foyer d’hébergement – Foyer 4 nd 5 de vie) Accueil ou accompagnement sans hébergement d’adultes handicapés ou de 13 nd 14 personnes âgées (Centre de jour) Aide par le travail (ESAT) 38 4 41 Accueil ou accompagnement sans hébergement d’enfants handicapés 4 nd 5 (SESSAD, CMPP) Total 165 7 164 Source : Clap 2011 – Carif Oref nd : le secret statistique impose de masquer les valeurs inférieures à 3 pour les établissements et inférieures à 5 pour les individus Le nombre dans le département ne correspond pas à la somme des zones d’emploi car les zones d’emploi ne couvrent pas exactement le département. En particulier, la zone d’emploi de Toulouse déborde sur les départements limitrophes et sur la région Languedoc Roussillon.

Zone Zone d’emploi Département d’emploi Nombre de salariés de St Gaudens Haute- de (Comminges) Garonne Toulouse Hébergement médicalisé pour enfants 3032 154 3004 handicapés (IME – IMP - ITEP) Hébergement médicalisé pour adultes handicapés et autre hébergement 1397 64 1011 médicalisé (MAS – FAM) Hébergement social pour handicapés mentaux (Foyer d’hébergement – Foyer 1082 nd 1128 de vie)

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Hébergement social pour handicapés physiques (Foyer d’hébergement – 128 0 128 Foyer de vie) Accueil ou accompagnement sans hébergement d’adultes handicapés ou 58 nd 62 de personnes âgées (Centre de jour) Aide par le travail (ESAT) 2495 166 2543 Accueil ou accompagnement sans hébergement d’enfants handicapés 85 19 104 (SESSAD, CMPP) Total 8277 403 7980 Source : Clap 2011 – Carif Oref nd : le secret statistique impose de masquer les valeurs inférieures à 3 pour les établissements et inférieures à 5 pour les individus Le nombre dans le département ne correspond pas à la somme des zones d’emploi car les zones d’emploi ne couvrent pas exactement le département. En particulier, la zone d’emploi de Toulouse déborde sur les départements limitrophes et sur la région Languedoc Roussillon.

Le nombre de salariés employés dans le secteur du handicap a diminué entre 2009 et 2011 sur le territoire du Comminges (-9%). Mais l’évolution diffère selon les catégories d’établissements : les établissements d’hébergement médicalisés pour enfants handicapés voient leurs effectifs croître sur la période tandis que les effectifs des ESAT diminuent. Il est néanmoins difficile d’en déduire des tendances pour l’ensemble du territoire car les nombres d’établissements et de salariés sont faibles et les évolutions identifiées peuvent résulter des variations d’effectifs d’un seul établissement.

Plus généralement, le secteur du handicap sera marqué dans les prochaines années par des fusions et réorganisations des structures et associations plutôt que par une extension de l’activité.

Le marché du travail : un secteur attractif

Le secteur du handicap est un secteur attractif, valorisé par les professionnels et préféré au secteur des personnes âgées notamment. Les établissements disposent de moyens plus conséquents que les établissements pour personnes âgées et les conditions de travail y sont plus avantageuses.

Il n’y a pas de difficultés particulières de recrutement recensées sur ce territoire. Mais les besoins en compétences évoluent. Deux phénomènes importants sont identifiés dans le secteur : - le vieillissement du public handicapé et le nécessaire développement des compétences de soins dans les établissements pour y répondre. Cette évolution peut avoir un impact sur les emplois avec le remplacement de certains postes d’aide médico-psychologique par des aides-soignants. - La fréquence croissante des maladies psychiques, de l’autisme qui demandent des compétences spécifiques.

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2.4 – Le secteur de l’action sociale

Le secteur de l’action sociale regroupe les établissements et services qui prennent en charge les publics en difficulté : les MECS et foyers de l’enfance, les CHRS et CADA, les établissements pour toxicomanes. Il comprend également les activités dites sans hébergement pour enfants et adolescents (activités socio-éducatives en milieu ouvert, services d’adoption, protection de l’enfance) et les autres actions sociales sans hébergement, catégorie très disparate (centres de jour pour sans abri, aides aux réfugiés, conseillers conjugaux et familiaux…). Le secteur de l’action sociale compte 17 établissements sur le territoire du Comminges et emploie 165 salariés environ.

Zone Zone d’emploi Département Etablissements d’action sociale d’emploi de de St Gaudens Haute- Toulouse (Comminges) Garonne Hébergement social pour 6 0 6 toxicomanes Hébergement social pour enfants en 26 5 23 difficulté (MECS, Foyer de l’enfance) Hébergement social pour adultes et familles en difficultés et autre 37 nd 38 hébergement social (CHRS, CADA) Autre accueil ou accompagnement sans hébergement d’enfants et 17 nd 18 d’adolescents (actions en milieu ouvert….) Autres Action sociale sans 272 12 246 hébergement Total 358 17 331 Source : Clap 2011 – Carif Oref nd : le secret statistique impose de masquer les valeurs inférieures à 3 pour les établissements et inférieures à 5 pour les individus Le nombre dans le département ne correspond pas à la somme par zones d’emploi car les zones d’emploi ne couvrent pas exactement le département. En particulier, la zone d’emploi de Toulouse déborde sur les départements limitrophes et sur la région Languedoc Roussillon.

Zone Zone d’emploi Département Nombre de salariés dans les d’emploi de de St Gaudens Haute établissements d’action sociale Toulouse (Comminges) Garonne Hébergement social pour 54 0 54 toxicomanes Hébergement social pour enfants en 1143 80 1114 difficulté (MECS, Foyer de l’enfance) Hébergement social pour adultes et familles en difficultés et autre 532 22 552 hébergement social (CHRS, CADA) Autre accueil ou accompagnement sans hébergement d’enfants et 166 14 180 d’adolescents (actions en milieu ouvert…)

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Autres Action sociale sans 6055 49 5522 hébergement Total 7950 165 7422 Source : Clap 2011 – Carif Oref nd : le secret statistique impose de masquer les valeurs inférieures à 3 pour les établissements et inférieures à 5 pour les individus Le nombre dans le département ne correspond pas à la somme par zones d’emploi car les zones d’emploi ne couvrent pas exactement le département. En particulier, la zone d’emploi de Toulouse déborde sur les départements limitrophes et sur la région Languedoc Roussillon.

Le territoire du Comminges se caractérise par la faiblesse des équipements. La part des salariés du secteur sanitaire et social qui travaillent dans ce secteur est particulièrement faible : 6% contre 15% au niveau régional. Le Conseil Général peine à trouver des partenaires (associations, personnel médical tel que les pédopsychiatres…), peu d’actions sont mises en place localement alors que les problèmes de précarité sont fréquents.

Des difficultés de recrutement des personnels sociaux

Le Conseil Général de Haute-Garonne souligne avoir des difficultés de recrutement importantes sur le territoire du Comminges alors que ces difficultés ne se rencontrent pas sur le reste du département. Le turn-over y est également un peu plus élevé : les candidats postulent à St Gaudens en réponse à un poste vacant mais quittent le territoire dés qu’un poste se libère ailleurs. Contrairement à d’autres collectivités qui s’orientent vers une plus grande mixité des profils recrutés, la volonté du Conseil Général de la Haute-Garonne est de maintenir le recrutement des Assistants de service social. En effet, des collectivités, afin de répondre au mieux aux problématiques financières des publics, optent pour le recrutement de Conseillers en économie sociale et familiale au détriment des Assistants de service social. Le Conseil Général de Haute-Garonne, lui, privilégie l’accompagnement global de l’usager et maintient le recrutement de profils ASS. Ces professionnels sont également positionnés sur l’Aide Sociale à l’Enfance, postes souvent perçus comme moins attractifs en raison de leur plus grande pénibilité. Les ASS y sont moins bien préparés et un accompagnement spécifique est prévu lors de la prise de poste. Mais, que ce soit au niveau de l’Aide Sociale à l’Enfance ou des postes polyvalents, de nombreux ASS cherchent à se réorienter soit vers des postes d’encadrement soit vers un tout autre métier. Comme d’autres professions de travail social, le métier a perdu de son attractivité. Les professionnels sont confrontés à une demande sociale qui ne cesse de croître avec les effets de la crise, à l’impossibilité souvent d’y apporter des réponses et à des situations de violence de plus en plus fréquentes. De plus, leur positionnement dans les équipes évolue. Ils n’ont, par exemple, plus leur place aujourd’hui dans les réunions partenariales, remplacés le plus souvent par des cadres intermédiaires. L’attractivité de la formation diminue fortement et des inquiétudes se dessinent sur les recrutements à venir. Ainsi, le Conseil Général veille à maintenir l’accueil des stagiaires ASS dans un

GESTE 20 contexte de diminution du volume global de stagiaires suite à l’extension de l’obligation de gratification au secteur public 7.

2.5 – Le secteur de la petite enfance

Le secteur de la petite enfance couvre les structures d’accueil collectifs et l’activité des assistants maternels à leur domicile : assistants maternels employés par une association ou collectivité (crèche familiale) ou employés par un particulier. La garde au domicile de l’enfant n’est pas intégrée dans la présente analyse mais elle est globalement très minoritaire. Le département compte 9 structures d’accueil d’enfants de moins de 3 ans qui offrent un total de 240 places auxquelles s’ajoutent 3 structures temporaires (stations de ski) de 66 places. Le nombre de salariés employés dans ces structures peut être estimé à 60. On compte également 300 agréments d’assistants maternels (mais on ne connaît pas le nombre d’assistants maternels agréés qui exerce effectivement ni le nombre de places effectivement proposé).

Type d’accueil des enfants de moins de 3 Nombre de ans structures Accueil collectif 12 Crèche collective et multi -accueil 7 Halte -garderie 5 Assistants maternels (n ombre d’ agréments) 300 Source : Syndicat Mixte du Pays Comminges-Pyrénées

Le taux d’équipement en accueil collectif est estimé 8 à 16 places pour 100 enfants de moins de 3 ans. Ce taux serait alors relativement élevé sachant qu’il varie sur la région de 19 places en Haute-Garonne à 8,5 places dans le Gers. Ainsi, si la part des effectifs du secteur sanitaire et social qui travaille dans le secteur de la petite enfance est faible (2% contre 4% au niveau régional), rapportée aux besoins c’est-dire au nombre d’enfants de moins de 3 ans sur le territoire, elle est plutôt élevée.

Le marché du travail : une stabilité des besoins

Compte tenu du taux d’équipement déjà relativement élevé en structures d’accueil collectif et des caractéristiques démographiques du territoire, le secteur de la Petite Enfance ne sera sans doute pas un secteur en développement dans les prochaines années. Les besoins de recrutement correspondent aux besoins de remplacements des personnels en poste. Des collectivités signalent néanmoins quelques difficultés de recrutement d’EJE et d’AP alors qu’elles reçoivent pléthore de candidatures de personnes

7 La loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche a étendu l’obligation de gratification des stages de plus de deux mois à l’ensemble des organismes d’accueil : les collectivités territoriales, les établissements publics de santé et les établissements publics du secteur médico-social doivent désormais gratifier leurs stagiaires dans les mêmes conditions que les entreprises, les associations et l’État 8 Recensement Insee 2010 : 2500 enfants de moins de 5 ans sur la zone d’emploi de St Gaudens soit une estimation de 1500 enfants de moins de 3 ans pour 240 places.

GESTE 21 titulaires d’un CAP Petite Enfance. Plus largement, une récente étude régionale 9 questionne la pertinence du CAP Petite enfance (CAP PE) : le nombre de diplômés ne cesse d’augmenter et les candidats se présentent essentiellement en candidat libre (3000 candidats au CAP Petite Enfance sur la région en 2014) alors que ce profil ne répond pas toujours aux besoins des employeurs. Cette étude a mis également en évidence l’intérêt grandissant des employeurs pour les profils éducatifs. Les besoins en EJE pourraient augmenter dans les prochaines années, ce qui ne facilitera pas les recrutements sur le territoire du Comminges qui souffrent d’un déficit d’attractivité important.

9 Diagnostic sur la relation Emploi-Formation dans le secteur de la Petite Enfance en Midi-Pyrénées – 2013 - Geste pour la Région Midi Pyrénées

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3 – L’ OFFRE DE FORMATIONS SANITAIRES ET SOCIALES SUR LE TERRITOIRE

Les formations sanitaires et sociales certifiées par les ministères de la santé et des affaires sociales sont principalement assurées par des organismes de formation, publics ou privés, agréés par la Région. Une autre certification s’est fortement développée dans ce secteur : le titre Assistant de vie aux Familles du Ministère du travail. Des titres de la Fepem, plus récents et orientés sur les services à la personne, se développent également : titres Assistant de vie dépendance, Employé familial et Assistant maternel/Garde d’enfant.

En amont de ces diplômes, dans les lycées technologiques et professionnels et dans ses filières supérieures, l’Education Nationale propose également différents diplômes : CAP Assistant Technique en Milieu Familial et Collectif (CAP ATMFC), CAP Petite Enfance (CAP PE), Bac professionnel Accompagnement Soins et Services à la Personne (Bac ASSP) 10 , Bac professionnel Services de Proximité et Vie Locale (Bac SPVL), Bac technologique Sciences et Technologies de la Santé et du Social (Bac ST2S), DTS Imagerie médicale et radiothérapie, BTS Services et Prestations du secteur sanitaire et social (BTS SP3S), BTS Economie Sociale et Familiale (BTS ESF). Enfin, le ministère de l’Agriculture propose également 2 diplômes : le CAPA Service en Milieu Rural (CAPA SMR) et le Bac professionnel Services aux personnes et aux Territoire (Bac SAPAT) 10 .

3.1 - Les formations professionnelles diplômantes

La capacité du territoire en formations professionnelles diplômantes sanitaires et sociales est de près de 100 places dont 60% en formations paramédicales.

Quotas/Capacités Santé Nombre de sections 2013 IDE 1 20 AS 1 39 Total 2 59 Source : Service des formations sanitaires et sociales – Région

Social Nombre de sections Capacités 2013 25 (dont 17 en F. AMP 1 Initiale en 2014)

10 Depuis la réforme du bac professionnel en 3 ans, les BEP et BEPA sont des certifications intermédiaires uniquement et ne font plus faire l’objet de cursus spécifiques

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12 alternance annuelle AVS 1 avec les Hautes- Pyrénées) Total 2 37 Source : Service des formations sanitaires et sociales – Région

La formation Assistant de vie aux Familles est faite en formation continue uniquement. 26 titres (VAE incluse) ont été délivrés en 2011 sur le département de la Haute-Garonne (Comminges inclus).

Les titres de la Branche du Particulier Employeur représentent au niveau régional, en 2013, 51 titres Assistants de vie dépendance, 28 Titre Employé familial et 23 Assistant Maternel/Garde d’enfants (source : IPERIA pour la Fepem).

3.2 – Les formations scolaires

La capacité totale des formations sanitaires et sociales scolaires est de plus de 100 places.

Public Privé

Capacité Comminges Etablissement Capacité Capacité totale

CAP ATMFC 1 12 0 12 Bac ASSP Structure 1 24 0 24 TOTAL EN 2 36 0 36 CAPA SMR 1 16 0 16 Bac SAPAT 1 32 22 52 TOTAL AGRI 2 48 22 70 Source : Rectorat – DRAAF – 2013-2014

Il faut noter que, en 2014, les nombres de bacheliers ASSP et SAPAT sont exceptionnellement plus élevés de 20% à 30% selon les établissements en raison du double flux d’entrants en 2012 suite à la réforme du bac professionnel en 3 ans : le flux des d’entrants en 2 nd professionnelle auquel s’ajoute le flux de la dernière promotion des BEP qui a rejoint la 1 ère professionnelle.

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3.3 - L’articulation nécessaire entre les formations scolaires et les diplômes professionnels

L’articulation entre les formations scolaires et les formations des écoles professionnelles se fait peu d’une part parce qu’une proportion importante des candidats aux formations professionnelles sont des personnes en cours d’emploi ou en reconversion et, d’autre part, parce que les candidats en poursuite de cursus scolaire ne sont pas issus uniquement des bacs technologiques et professionnels du secteur mais aussi des bacs généraux.

La question se pose différemment avec le bac ASSP, formation professionnelle par définition mais pour laquelle les débouchés sont encore mal identifiés. Une première promotion de bacheliers ASSP sera diplômée en juin 2014. La question de leur devenir à l’issue du bac se pose avec acuité. On peut estimer le nombre de diplômés à 80% de la capacité totale soit 20 bacheliers ASSP environ dans le Comminges, auquel s’ajoutent les bacheliers Services aux Personnes et aux Territoires de la filière agricole (SAPAT) soit un total de près de 30 jeunes diplômés. D’après une enquête auprès des lycéens de la filière ASSP 11 , 20% d’entre eux s’orienteraient vers une formation AS et 20% également s’orienteraient vers une formation AP. Un élève sur 5 envisagerait une formation infirmier, ce qui est particulièrement élevé et traduit une insuffisance d’information sur les débouchés de ce nouveau bac avec le risque de mettre ces élèves en situation d’échec.

L’arrivée du Bac Pro ASSP, conséquence de la réforme du bac professionnel en 3 ans et de la disparition des BEP et notamment du BEP Carrière sanitaire et social, a complexifié les parcours de formation. En effet, le bac professionnel est un niveau IV qui préparerait aux formations AS et AP qui sont des formations de niveau V. Quelles que soient les modalités d’articulation à venir du bac ASSP avec ces formations AS, AP puis AMP (un projet d’arrêté est en cours, les titulaires d’un bac ASSP seraient sélectionnés à l’entrée en formation AS et AP sur dossier et entretien) ou avec un éventuel diplôme sanitaire de niveau IV, le territoire doit offrir des parcours de formation cohérents et garantissant une bonne insertion professionnelle aux jeunes diplômés. La coordination entre les différents acteurs est donc indispensable.

La première promotion ASSP a également mis en évidence la difficulté à trouver des terrains pour les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) pour ces élèves (terrains déjà très pris par les formations sanitaires et sociales existantes, réticence des employeurs en raison de leur jeune âge…). Parallèlement, les responsables des formations professionnelles voient des élèves de la filière ASSP venir occuper des terrains de stage déjà saturés. Une coordination a démarré entre les différents organismes et établissements du territoire.

11 Enquête réalisée par le rectorat de Toulouse en décembre 2013 auprès de l’ensemble des lycées de la région

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L’articulation territoriale des parcours scolaires et professionnels

Indépendamment des dispositions réglementaires qui seront prises, et dont nous n’avons pas connaissance à ce jour, et de l’adéquation des formations au niveau des contenus, l’examen du nombre de bacheliers sortant des filières ASSP et SAPAT d’un côté et du nombre de places à l’entrée en formation AS et AP de l’autre permet d’évaluer la capacité d’intégration des nouveaux bacheliers par les écoles professionnelles AS et AP.

Clé de lecture : En Haute-Garonne, le nombre de places à l’entrée en formation AS et AP est de 479. Il est de 374 pour les bacs ASSP et SAPAT. Il y a donc moins de 0,8 élève ASSP-SAPAT pour 1 place en formation AS- AP.

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Nombre d’élèves ASSP et SAPAT par rapport au Département nombre de places en formation AS et AP 09 0,9 12 2,2 31 0,8 32 3,2 46 1,9 65 0,8 81 1,6 82 2,7 Clé de lecture : En Haute-Garonne, il y a 0,8 élèves ASSP-SAPAT pour 1 place en formation AS-AP. Il n’y a pas de données détaillées sur le territoire du Comminges, ce qui ne nous permet de présenter des informations spécifiques à ce territoire.

Cette capacité diffère fortement selon les départements. Elle va de moins de 1 bachelier ASSP-SAPAT pour une place en formation AS et AP en Haute-Garonne à plus de 3 bacheliers ASSP-SAPAT pour 1 place en formation AS-AP dans le Gers. Elle est de 1,5 bachelier ASSP-SAPAT pour 1 place AS-AP au niveau régional. Ces données sont à prendre à titre indicatif seulement. En effet, tous les bacheliers ASSP-SAPAT ne s’orienteront pas vers ces formations et, inversement, toutes les places de formation AS- AP actuelles ne sont destinées aux jeunes bacheliers uniquement (part de formations en cours d’emploi et de candidats demandeurs d’emploi).

Néanmoins, cet exercice permet d’anticiper plus précisément les flux à venir sur le Comminges. D’après l’enquête sur les souhaits d’orientation des bacheliers ASSP, on peut estimer à 50% 12 la part des bacheliers qui s’orientera vers une formation AS soit 190 bacheliers pour une capacité autorisée en formation AS de 479 places.

12 20% des futurs bacheliers souhaitent s’orienter vers une formation AS auxquels on peut ajouter une part bachelier qui souhaitent s’orienter vers une formation AP (20%), non proposée dans le Comminges, et une part des bacheliers qui souhaitent aujourd’hui s’orienter vers la formation infirmiers (25% de la promotion).

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4 – EQUILIBRES EMPLOI -FORMATION

4.1 - Les tensions sur le marché du travail

Les données ci-dessous sont issues de l’enquête Besoins de Main d’œuvre (BMO). Cette enquête, réalisée à l’initiative de Pôle Emploi, interroge chaque année les employeurs sur leurs projets de recrutement pour l’année à venir et la difficulté qu’ils associent à chaque recrutement. Les emplois sont regroupés en grande catégorie. Certains sont regroupés avec des emplois hors secteur sanitaire et social tels que les ambulanciers inclus dans la catégorie des Conducteurs de Véhicules légers qui regroupe également les conducteurs de taxis. L’analyse de telle catégorie n’aurait pas de sens dans le cadre de ce diagnostic. Les catégories étudiées sont : Aide à domicile (AD) : aide à domicile, aide ménagère, travailleuse familiale Auxiliaire de soins (AS) : aide-soignant, aide médico-psychologique, auxiliaire de puériculture, assistant médical Infirmier (IDE) : infirmier, cadre infirmier et puéricultrice Educateur (ED) : éducateur spécialisé, éducateur de jeunes enfants, moniteur éducateur, éducateur technique spécialisé, moniteur d’atelier Professions de rééducation : masseur-kinésithérapeute, diététicien et autres professions de rééducation (Ergothérapeute, orthophoniste, psychomotricien, orthoptiste) Professionnels de l’action sociale : assistant social, conseiller en économie sociale et familiale

L’enquête sur les Besoins de Main d’œuvre (BMO) interroge les employeurs sur leurs projets de recrutement pour l’année à venir. Il s’agit donc d’intentions de recrutement uniquement qui ne préjugent en rien de leur réalisation effective. L’intérêt de cette enquête ne réside pas dans le volume brut des recrutements prévus mais dans leur variation relative d’une année sur l’autre. Cette variation traduit l’évolution de la perception des employeurs quant à l’activité de leur structure et la situation du marché du travail.

L’enquête sur les Besoins de Main d’œuvre met en évidence une évolution depuis 2009 de la répartition des projets de recrutement entre les emplois du secteur sur le territoire du Comminges. Les parts des projets de recrutement qui portent respectivement sur les catégories des aides à domicile et des auxiliaires de soins diminuent, de même que celle qui porte sur les infirmiers, au profit des projets de recrutement d’éducateurs et, dans une moindre de mesure, des professionnels de rééducation.

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Projets de recrutement par métier - enquête BMO 40% 37% 35% 35% 33% 30% 30% 25% 20% 20% 17% 15% 11% 10% 7% 6% 5% 3% 0% AD AS IDE ED Rééduc

2009 2014

Ces résultats soulèvent des interrogations car ils ne correspondent pas aux éléments quantitatifs et qualitatifs recueillis lors de ce diagnostic. S’ils corroborent l’hypothèse d’un plus faible développement du secteur de l’aide à domicile dans les prochaines années, la diminution des projets de recrutement de la catégorie des auxiliaires de soins, et donc des aides-soignants, est plus surprenante, sachant que les besoins devraient rester élevés dans les prochaines années. De même, nous n’avons pas d’éléments explicatifs ici de la forte augmentation de la part des recrutements de la catégorie Educateurs. Le territoire étant relativement « pauvre » en équipements sociaux, cette forte croissance des projets de recrutements d’éducateurs traduit-elle un développement de ces équipements ?

Par contre, les difficultés de recrutement évoquées par des employeurs se confirment ici : - 100% des projets de recrutement des catégories des aides à domicile et des professionnels de la rééducation sont perçus comme difficiles. - 90% des projets de recrutement de la catégorie des éducateurs sont perçus comme difficiles - 70% des projets de recrutements de la catégorie des aides-soignants sont perçus comme difficiles. - Près de 60% des projets de recrutements de la catégorie des infirmiers sont jugés difficiles.

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Source : BMO 2013

4.2 – La pertinence d’une réponse de proximité aux besoins de formation

La situation géographique du territoire constitue un frein important à la qualification. Les professionnels, dits de niveau V, sont le plus souvent peu mobiles que ce soit pour accéder à une formation ou dans la recherche d’un emploi. Le territoire peine à attirer les jeunes diplômés formés sur Toulouse ou dans les départements limitrophes. Dans ce contexte, la formation de proximité est la réponse la plus adaptée aux besoins de qualification. Elle permet de former les personnes en cours d’emploi, notamment les agents de service hospitalier vers le diplôme aide-soignant ou les aides-soignants vers le diplôme infirmier, de les fidéliser et ainsi de stabiliser l’emploi dans l’établissement employeur. La proximité de l’organisme de formation favorise les recrutements futurs pour l’employeur notamment par le développement de terrains de stage. L’augmentation de la capacité de l’IFAS et l’ouverture d’une antenne de formation infirmier à St Gaudens vont dans ce sens. La mise en place d’une préparation au concours infirmier renforce cet « ancrage » car elle incite les candidats locaux à s’engager dans cette filière.

L’ouverture d’une antenne de formation en soins infirmiers à St Gaudens permettra notamment de répondre aux nombreux besoins de remplacement des départs à la retraite à venir. En effet, 2 facteurs expliquent sans doute la diminution des difficultés de recrutement d’infirmiers constatée aujourd’hui par les employeurs : - les sorties de 2 promotions d’infirmiers exceptionnellement à 6 mois d’intervalle, en décembre 2011 et juin 2012, au lieu de 12 mois, suite à l’intégration de la formation dans le parcours LMD - le retardement de l’âge de départ à la retraite des infirmiers en poste suite à l’élévation de leur niveau de diplôme.

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Les départs à la retraite sont donc encore à venir et ils seront importants : 23% des infirmiers sont âgés de 55 ans et plus en 2013 au niveau régional.

4.3 – Mais des difficultés de recrutement persistantes

Outre la pénurie de professionnels de la rééducation (masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes) que connait l’ensemble de la région, le territoire du Comminges rencontre des difficultés plus marquées sur certaines professions : - Des difficultés de recrutement d’aides-soignants très importantes sont signalées par les employeurs du secteur des personnes âgées (établissement et service à domicile). Elles résultent d’un déficit d’attractivité de ce secteur, le secteur hospitalier ne rencontre pas de telles difficultés, mais aussi, d’après les dires des employeurs, d’une insuffisance de diplômés sur le territoire. L’augmentation du nombre de places en formation suite au précédent diagnostic a effectivement été limitée par la capacité d’accueil de l’IFAS. Le nombre de formés semble toujours insuffisant : des postes ne sont pas pourvus et les besoins vont continuer de croître compte tenu du vieillissement de la population, de la médicalisation de ce secteur et des nombreux départs à la retraite attendus. - Des difficultés de recrutement de professionnels de la petite enfance : auxiliaires de puériculture et éducateurs de jeunes enfants - Des difficultés de recrutement de travailleurs sociaux : éducateurs spécialisés et assistants de service social. La situation des professionnels de la petite enfance et des travailleurs sociaux diffère de celle des aides-soignants : les besoins du territoire ne sont pas assez importants pour envisager d’ouvrir des formations localement. Or les auxiliaires de puériculture sont le plus souvent peu mobiles et les éducateurs de jeunes enfants, éducateurs spécialisés et assistants de service social, formés à Toulouse, ne souhaitent pas ensuite venir exercer dans le Comminges.

4.4 - Les AMP : une réponse aux nouveaux besoins

L’attractivité du diplôme AMP se renforce dans le secteur des personnes âgées et la profession AMP constitue le 1er emploi du secteur du handicap. Dans le secteur des personnes âgées, des employeurs confirment l’intérêt de ce profil, complémentaire des aides-soignants, avec des compétences d’animation et relationnelles plus développées. La demande de compétences d’aide et de soins à la personne est très forte aujourd’hui et concentrée sur l’emploi d’aide-soignant mais les évolutions en cours montrent une diversification des profils. Cette diversification, provoquée par la pénurie d’aide-soignant, se révèle pertinente et pourrait se poursuivre à l’avenir. Des employeurs dans le secteur des personnes âgées soulignent néanmoins que l’emploi d’aide-soignant reste essentiel

GESTE 31 et que le recrutement de profil AMP, même s’il peut se développer, restera relativement marginal.

Du côté des parcours de formation, on a vu que les jeunes bacheliers ASSP projetaient massivement de s’orienter vers une formation aide-soignant, auxiliaire de puériculture ou sinon infirmier. Mais la formation AMP, moins connue, ne pourrait-elle pas constituer un débouché pour ces jeunes diplômés ?

4.5 – Un maintien des besoins de recrutement dans le secteur social face à une désaffection des métiers

Si le secteur social a enregistré une légère augmentation des effectifs jusqu’en 2011, ces derniers devraient dorénavant se stabiliser. Le Conseil Général précise ne pas avoir de projets de créations de poste pour les prochaines années. Néanmoins, la stabilité des effectifs implique des besoins de remplacement réguliers auquel il pourrait s’avérer difficile de répondre à l’avenir en raison d’une désaffection de plus en plus marquée de ces métiers, en particulier pour l’emploi d’assistant de service social. Il répond aux besoins de polyvalence dans les équipes de l’aide sociale alors que parallèlement le flux de diplômés diminue en raison de la chute du nombre de candidats à l’entrée en formation. Des assistants sociaux en poste cherchent à quitter le métier. Cette situation dépasse le seul métier d’assistant social et concerne toute la filière de travail social. Les exigences de la formation ont augmenté, les conditions de travail se sont détériorées (situations sociales de plus en plus dures, combinées à des problématiques de santé auxquelles les professionnels ne sont pas préparés) sans plus de reconnaissance professionnelle, statutaire ou financière. Or les besoins existent toujours.

4.6 – Des freins importants au développement des terrains de stage

Le nombre de demandes de stage ne cesse d’augmenter et les terrains arrivent à saturation. L’antenne de l’IFSI à St Gaudens peinent à trouver les terrains nécessaires à la formation. Cette antenne a ouvert récemment et, en l’absence de formation locale, les terrains disponibles étaient occupés par des stagiaires issus de territoires limitrophes. Une coordination avec ces organismes est aujourd’hui nécessaire afin que les stagiaires de St Gaudens puissent trouver leur place. L’augmentation de la capacité de l’IFAS évoquée plus haut implique également une disponibilité des terrains de stage. Enfin, l’arrivée des bacs professionnels a créé un flux de stagiaires supplémentaire.

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L’enquête réalisée auprès des employeurs du secteur social 13 met en évidence l’existence de terrains de stage non exploités dans ce secteur : 88% des employeurs de la région déclarent accueillir des stagiaires toutes formations confondues mais 64% seulement accueillent des stagiaires en formation de travail social. Mais un frein important au développement des terrains de stage pour les métiers du social est la gratification des stagiaires obligatoire pour les stages d’une durée supérieure ou égale à 2 mois. Cette obligation de gratification a été étendue à l’ensemble du secteur public par la loi du 22 juillet 2013 14 . Des établissements employeurs sociaux et médico- sociaux disent ne pas avoir le budget suffisant au versement d’une gratification mensuelle des stagiaires en formation de travail social (d’un montant minimum de 436 euros en 2014 pour un stage à temps complet).

Enfin, la qualité des terrains de stage est déterminante de la qualité de la formation dispensée mais aussi de l’attractivité des futurs employeurs. Or, l’encadrement des stagiaires fait souvent défaut et des besoins importants de formation au tutorat sont recensés.

4.7 - Les contrats de fidélisation comme réponses aux difficultés de recrutement

Afin de remédier aux difficultés de recrutement des établissements souffrant d’un manque d’attractivité (personnes âgées, psychiatriques, zones rurales), la Région a mis en place des contrats de fidélisation. Dans le Comminges, 1 établissement hospitalier a fait appel à ces contrats pour le Pôle Gérontologie. Depuis 2011, 5 contrats ont été signés dont un contrat avec un étudiant masseur kinésithérapeute. Globalement, les employeurs se disent satisfaits de ce dispositif. Il permet de pallier à des difficultés de recrutement mais aussi d’anticiper des besoins de remplacement à venir. Néanmoins des freins importants à la mise en œuvre du dispositif sont signalés notamment par les Ehpad : - l’engagement à 2 ou 3 ans que le contrat de fidélisation implique pour l’employeur et l’étudiant. Or les responsables des Ehpad n’ont pas la maîtrise des postes (attribués par l’ARS en fonction du Schéma Régional de l’Offre Médico-Social) et ne peuvent s’engager sur le recrutement du futur diplômé, - le coût de l’allocation d’étude associée au contrat et versée pour moitié par l’employeur. L’Ehpad n’a pas toujours le budget suffisant pour assurer cette allocation.

13 Enquête sur l’accueil des stagiaires en formation dans les métiers du travail social – Région Midi Pyrénées, DRJSCS, Unaforis – Mai 2013 14 La loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche a étendu l’obligation de gratification des stages de plus de deux mois à l’ensemble des organismes d’accueil : les collectivités territoriales, les établissements publics de santé et les établissements publics du secteur médico-social doivent désormais gratifier leurs stagiaires dans les mêmes conditions que les entreprises, les associations et l’État.

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4.8 - L’équilibre territorial de l’offre de formation

On définit le taux de formation comme le rapport entre le nombre d’entrants en formation en 2013 et le nombre de professionnels recensés sur le territoire (DADS 2010). Le taux de formtion, tel qu’il est défini ici, est un indicateur de stock et non de flux. L’appréciation des besoins de renouvellement, qui correspond au flux, doit comparer le flux d’entrants sur le marché du travail (jeunes diplômés et professionnels entrants sur le territoire) aux besoins de recrutement (créations de poste, départs à la retraite, flux de professionnels sortants du territoire). L’analyse qui suit n’est donc pas l’analyse des besoins de renouvellement sur les différents départements mais celle de la répartition de la capacité de formation sur le territoire par rapport à la répartition des professionnels en exercice.

Ce taux de formation constitue un bon indicateur de l’équilibre territorial de l’offre de formation. Son calcul n’a de sens que pour les formations territorialisées. Nous nous limiterons donc aux formations infirmier, aide-soignant, aide médico-psychologique, auxiliaire de vie sociale et ambulancier.

Des précisions méthodologiques doivent être apportés : cet indicateur est incomplet car il prend en compte le nombre de formés et non le nombre de diplômés. Or, le nombre de certifications par la VAE peut-être élevé (ce qui est le cas pour les aides-soignants et surtout pour les auxiliaires de vie sociale). Néanmoins, il est un bon indicateur de la répartition de l’offre de formation sur le territoire au vu de la répartition des emplois. Ce même indicateur a été calculé au niveau national afin de situer la région Midi Pyrénées et ses différents départements. La comparaison doit néanmoins rester prudente car les données de formation disponibles au niveau national portent sur les années 2011 pour les formations santé et 2012 pour les formations sociales. Or, les quotas et capacités ont pu augmenter depuis. L’indicateur national sous-estime probablement le taux de formation.

Enfin, les éléments de calcul de cet indicateur n’existent qu’au niveau départemental. Il n’est pas possible d’établir cette cartographie en distinguant le territoire du Comminges.

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Les infirmiers

Clé de lecture : En Haute-Garonne, 398 IDE sont entrés en formation en 2013. Le nombre d’IDE exerçant sur le territoire en 2010 est de 6780. Le taux de formation est donc de 5,9%. NB : Il n’y a pas de données détaillées sur le territoire du Comminges, ce qui ne nous permet de présenter des informations spécifiques à ce territoire.

Taux de formation Département (Formation/DADS) 09 7,4% 12 9,1% 31 5,9% 32 6,4% 46 14,2% 65 5,9% 81 10,7% 82 7,0%

Le taux de formation infirmier régional est de 7,4%. Il est de 8,4% au niveau national en 2010. Compte tenu des approximations évoquées plus haut, cette différence de 1 point n’est vraisemblablement pas significative. Par contre, ce taux est très variable d’un département à l’autre : de 5,9% en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées à 14,2% dans le Lot. La répartition, au regard du nombre de professionnels en exercice sur chacun des départements est inégale.

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Les aides-soignants

Clé de lecture : Dans l’Aveyron, 99 AS sont entrés en formation en 2013. Le nombre d’AS exerçant sur le territoire en 2010 est de 2 412. Le taux de formation est donc de 4,1%

Taux de formation Département (Formation/DADS) 09 6,3% 12 4,1% 31 5,0% 32 3,9% 46 3,4% 65 5,5% 81 6,1% 82 3,6% NB : Il n’y a pas de données détaillées sur le territoire du Comminges, ce qui ne nous permet de présenter des informations spécifiques à ce territoire.

Le taux régional de formation aide-soignant est de 5,5%, taux légèrement inférieur au taux national qui est de 6,1%. A nouveau, les écarts entre les départements sont importants : de 3,4% dans le Lot, le moins bien lotis, à 6,3% dans l’Ariège. Les aides-soignants diplômés par la VAE ne sont pas comptabilisés dans les données ci- dessus, de même que les diplômés par équivalence. Ils représentent 12% environ de

GESTE 36 diplômés en plus 15 . Si cette donnée modifie le taux de formation brut, qui est donc plus élevé, elle ne modifie pas, a priori, les comparaisons relatives entre les départements.

Les aides médico-psychologiques

Clé de lecture : Dans l’Aveyron, 26 personnes sont entrées en formation AMP en 2013. Le nombre d’AMP exerçant sur le territoire en 2010 est de 384. Le taux de formation est donc de 6,8%.

Taux de formation Département (Formation/DADS) 09 0,0% 12 6,8% 31 21,3% 32 0,0% 46 0,0% 65 9,4% 81 11,2% 82 0,0% NB : Il n’y a pas de données détaillées sur le territoire du Comminges, ce qui ne nous permet de présenter des informations spécifiques à ce territoire.

Le taux régional de formation AMP est de 10%. Il est de 12% au niveau national donc un peu plus élevé. La formation AMP se caractérise par une très forte inégalité de répartition : 4 départements (Ariège, Gers, Lot, Tarn et Garonne) n’enregistrent aucun formé tandis que le taux de formation dépasse les 20% en Haute-Garonne.

15 D’après les données 2012 (DRJSCS Midi Pyrénées)

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Les auxiliaires de vie sociale

Clé de lecture : En Haute-Garonne, 36 personnes sont entrées en formation AVS en 2013. Le nombre d’AVS exerçant sur le territoire en 2010 est environ de 1 595. Le taux de formation est donc de 2,3%. NB : La DADS identifie la catégorie des aides à domicile qui regroupe les « auxiliaires de vie sociale, aides ménagères, travailleuses familiales ». L’estimation du nombre d’AVS a été faite en considérant que 20% de cette catégorie détient le diplôme AVS (pourcentage issu de l’étude « L’aide à domicile en Midi-Pyrénées »16 ).

Taux de formation Département (Formation/DADS) 09 4,2% 12 3,5% 31 2,3% 32 2,4% 46 3,8% 65 1,2% 81 0,0% 82 2,5% NB : Il n’y a pas de données détaillées sur le territoire du Comminges, ce qui ne nous permet de présenter des informations spécifiques à ce territoire.

16 L’aide à domicile en Midi Pyrénées – Uniformation, Région Midi Pyrénées, DRTEFP - 2008

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Le taux régional de formation AVS (hors VAE) est de 2,1% bien inférieur au taux national qui est de 6% (hors VAE). Il n’est pas représentatif du taux réel car, comme on l’a vu plus haut, plus de la moitié des professionnels sont diplômés par la VAE et n’apparaissent donc pas ou que très partiellement (formation sur quelques modules non acquis par la VAE) dans les statistiques de formation. Le taux de formation est donc ici très sous- estimé.

Néanmoins, cet indicateur met en évidence la répartition de la capacité de formation régionale : le taux de formation varie de 1,2% dans les Hautes-Pyrénées à 4,2% dans l’Ariège, taux le plus élevé (à noter que c’est le cas uniquement depuis 2014, puisqu’il n’y avait pas de formation AVS dans ce département auparavant. Compte tenu des nombreuses incertitudes sur les recrutements à venir des auxiliaires de vie sociale, la Région veille à intervenir au plus près des besoins. Ainsi, cette répartition de la capacité de formation, qui de plus porte sur des effectifs relativement faibles, est amenée à faire l’objet d’une régulation d’une année sur l’autre.

Les ambulanciers

Clé de lecture : En Haute-Garonne, 132 diplômes Ambulanciers ont été délivrés en 2013. Le nombre d’ambulanciers exerçant sur le territoire en 2010 est environ de 1128. Le taux de formation est donc de 11,7%.

Taux de formation Département (Formation/DADS) 09 0,0% 12 3,6%

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31 11,7% 32 0,0% 46 3,6% 65 0,0% 81 3,4% 82 0,0% NB : Il n’y a pas de données détaillées sur le territoire du Comminges, ce qui ne nous permet de présenter des informations spécifiques à ce territoire.

Le taux régional de formation ambulancier est de 5,6%. La répartition de la capacité de formation est très inégale et on distingue 3 catégories de département : - 4 départements sur lesquels aucun diplôme d’ambulanciers n’a été délivré en 2013 (Ariège, Gers, Hautes-Pyrénées, Tarn et Garonne), - 3 départements avec un taux de formation autour de 3,5% (Aveyron, Lot et Tarn) - et un département, la Haute-Garonne, avec un taux de formation particulièrement élevé. Il faut noter qu’une antenne de formation existe depuis peu dans l’Ariège et dans le Gers (qui relève de l’AFT-IFTIM) et les premiers diplômes seront délivrés en 2014. Une formation est également proposée à Tarbes mais sans candidats en 2012 et 2013. La répartition de la capacité de formation s’améliore donc.

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5 – PISTES D ’AMELIORATION

Les pistes d’amélioration proposées se situent à 3 niveaux : 1. L’offre de formation 2. L’implication des employeurs 3. L’attractivité des métiers

5.1 – L’offre de formation

Augmenter le nombre de formés aide-soignant sur le territoire et évaluer l’impact de l’ouverture de l’antenne de formation IDE

Le diagnostic met en évidence des besoins importants et croissants d’aides-soignants sur le territoire. L’augmentation de la capacité de formation de l’IFAS de St Gaudens depuis 2009 s’avère insuffisante (+9 places) et un supplément de places de formation semble indispensable afin de répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain (les départs à la retraite devraient être nombreux d’ici 4-5 ans). La formation par la voie de l’apprentissage, comme précisé ci-dessous, peut être développée. Elle permet de répondre au plus près des besoins et de fidéliser les futurs diplômés à l’établissement employeur.

Les ouvertures en 2012 de la classe préparatoire au concours d’entrée en formation d’infirmier puis en 2013 de l’antenne de formation en soins infirmiers à Saint-Gaudens sont destinées à offrir un véritable parcours complet de formation aux habitants du Comminges. Elles devraient permettre à terme de répondre aux besoins de remplacement des départs à la retraite à venir. Il s’agira dans les années à venir d’évaluer l’impact de ces ouvertures sur le territoire du Comminges.

Favoriser de nouvelles modalités de formation sur un territoire excentré

Le territoire du Comminges connaît les difficultés des territoires ruraux et excentrés. L’activité économique et l’attractivité professionnelle du territoire qui en découle, s’y développent peu. Ainsi, les professionnels formés à Toulouse ou dans les départements limitrophes viennent relativement peu exercer dans le Comminges. Dans ce contexte, la formation de proximité apparaît comme la réponse la mieux adaptée aux besoins de qualification. Mais si les besoins en jeunes diplômés existent, ils sont souvent insuffisants pour envisager l’ouverture de sections de formation localement. C’est particulièrement le cas dans le secteur de la petite enfance et dans le secteur du travail social. De nouvelles modalités de formation permettent de répondre à des besoins en petit nombre, irréguliers et très localisés. Il s’agit par exemple de :

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- La formation par la voie de l’apprentissage encore peu développée dans le secteur sanitaire et social. Une filière ouvre à la rentrée 2014 pour les formations aide- soignant et auxiliaire de puériculture, - La formation à distance : une promotion formée en partie en présentiel et en partie à distance, avec les cours en présentiel délocalisés en fonction de l’origine géographique des candidats, ouvre aussi à la rentrée 2014 pour la formation d’auxiliaire de puériculture.

Favoriser le recrutement d’AMP dans le secteur des personnes âgées

L’attractivité du diplôme AMP se renforce dans le secteur des personnes âgées et cette profession constitue le premier emploi du secteur du handicap. Dans le secteur des personnes âgées, des employeurs confirment l’intérêt de ce profil, complémentaire des aides-soignants, avec des compétences d’animation et relationnelles plus développées. Les AMP constituent sans doute une réponse aux besoins de recrutement croissants dans le secteur des personnes âgées. La prise en charge des personnes atteintes de maladies cognitives nécessite en général moins de soins mais beaucoup d’accompagnement psychologique. Cela permet également de répondre à la pénurie d’aides-soignants, même si cela ne peut pas constituer une réponse unique à cette difficulté.

Articuler et territorialiser l’offre de formation dans le domaine de l’aide à domicile

Les deux principaux diplômes qui préparent spécifiquement au métier de l’aide à domicile sont le Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de vie sociale et le Titre Assistant de vie aux Familles. Le DE AVS est le diplôme phare de la branche de l’aide à domicile. Cette dernière a mené une politique importante de professionnalisation et de qualification de ses intervenants. Cette politique se tarit aujourd’hui en raison de contraintes budgétaires fortes 17 . De son côté, le Titre Assistant de vie aux Familles se développe de même que les titres plus récents Assistant de vie dépendance et Employé Familial de la Fepem. Les qualifications recherchées par les employeurs évoluent. Afin de former au plus près des besoins il est nécessaire de suivre le profil de recrutement du secteur de l’aide à domicile dans son ensemble c’est-à-dire la répartition des recrutements selon la qualification. L’offre de formation Auxiliaire de vie sociale, Assistant de vie aux familles et Employé familial doit ensuite être articulée pour répondre à ces besoins, d’autant qu’il existe en Comminges une plateforme des métiers de l’aide à domicile associant plusieurs employeurs du secteur.

17 Les titulaires d’un DEAVS sont reconnus un échelon au-dessus des autres qualifications dans la Convention Collective de la branche de l'aide, de l'accompagnement, des soins et des services à domicile

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Améliorer la gestion et la qualité des stages

Compte tenu du nombre croissant de demandes de stage et afin d’optimiser l’occupation des terrains, l’articulation entre les différents organismes de formation, écoles et lycées, au niveau du Comminges est indispensable. Il s’agit de travailler sur la répartition des terrains afin que toutes les demandes puissent être satisfaites tout en assurant la qualité de l’encadrement. L’antenne de l’IFSI à Saint-Gaudens peine ainsi à trouver les terrains de stages nécessaires à la formation, ces terrains étant occupés par des stagiaires issus des territoires limitrophes. L’augmentation de la capacité de l’IFAS implique également une disponibilité croissante des terrains de stage. Il s’agit d’examiner, en accord avec les certificateurs, les aménagements pédagogiques possibles : calendrier des formations, caractère obligatoire ou non du lieu de stage (éviter de solliciter le secteur hospitalier, déjà saturé, pour les périodes de formation en milieu professionnel des lycéens par exemple)… Par ailleurs, le diagnostic montre un potentiel de terrains de stage encore inexploité parmi les établissements médico-sociaux. Les organismes de formation pourraient ainsi solliciter de nouveaux établissements ciblés et les accompagner dans la mise en œuvre des stages (information sur la formation des tuteurs, sur les possibilités d’aide à la gratification des stagiaires si elles existent…). Enfin, la qualité de l’encadrement étant déterminante dans la réussite des stages, la formation des tuteurs doit être développée. Les questions de l’hébergement et de la restauration (organisation et coût financier) des stagiaires, sont aussi à considérer, en particulier en zone rurale : une concertation entre le Bureau Territorial et les acteurs locaux pourrait permettre d’améliorer les conditions de vie des étudiants en stage.

5.2 - L’implication des employeurs

Elargir le champ des contrats de fidélisation

Les contrats de fidélisation ont été mobilisés par 1 établissement hospitalier et ont concerné 5 étudiants depuis 2011 dans le Comminges. Ils se sont avérés intéressants et pour les employeurs et pour les étudiants. Ils visent à répondre au déficit d’attractivité de certains établissements employeurs et à fidéliser le futur jeune diplômé tout en apportant une aide financière à l’étudiant pendant la durée de ses études. Néanmoins, ces contrats se développent peu dans le secteur qui en aurait le plus besoin dans le Comminges : le secteur des personnes âgées. L’information sur l’intérêt de ce dispositif pour les Ehpad doit être renforcée. Le diagnostic montre que les difficultés de recrutement ne concernent pas uniquement les masseurs-kinésithérapeutes mais l’ensemble des professionnels de la rééducation. Les contrats de fidélisation pourraient donc être étendus aux psychomotriciens et aux ergothérapeutes. Ces professionnels exercent le plus souvent à temps partiel dans les établissements d’où des difficultés de recrutement : pourquoi ne pas envisager des

GESTE 43 contrats de fidélisation inter-établissements ou mixtes établissement-libéral (l’étudiant signant avec plusieurs employeurs, chacun finançant une partie de l’allocation d’étude aux côtés de la Région et l’étudiant s’engageant à exercer, une fois diplômé, à temps partiel chez chaque employeur).

Explorer la piste de l’apprentissage pour les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture

Des difficultés de recrutement sont signalées pour les aides-soignants dans le secteur des personnes âgées et pour les auxiliaires de puériculture dans le secteur de la petite enfance. Les tensions sur l’emploi d’aide-soignant résultent essentiellement d’un déficit d’attractivité des établissements pour personnes âgées. Si l’insuffisance du flux de diplômés est invoquée pour expliquer les tensions sur le marché du travail des structures d’accueil collectif de la petite enfance, la concurrence du secteur hospitalier n’est pas à négliger. La question de la fidélisation des jeunes diplômés est donc également centrale dans le secteur de la petite enfance. De plus, compte tenu des contraintes budgétaires qui pourraient se renforcer, des incertitudes pèsent sur l’évolution des profils recrutés dans ce secteur. Il parait donc important de former en répondant au plus près à la demande des employeurs. L’apprentissage est une voie de formation à explorer : cette modalité de formation permet de répondre spécifiquement au besoin de l’établissement employeur, elle fidélise le futur diplômé, la présence de l’apprenti au sein de la structure facilite son intégration tout en apportant une ressource supplémentaire aux équipes.

Améliorer l’accueil et l’encadrement des stagiaires

La demande de stage est de plus en plus forte ce qui conduit parfois à accueillir un nombre de stagiaires supérieur à la capacité d’encadrement du service et nuit in fine à la qualité de l’encadrement. Or la qualité de l’accueil et de l’encadrement détermine la réussite de la formation et la possibilité de fidélisation du futur diplômé à l’établissement employeur. Par ailleurs, les exigences des cursus de formations se sont accrues avec notamment une implication plus grande des tuteurs de stage dans l’évaluation de l’étudiant ce qui nécessite des compétences spécifiques. Ainsi, afin d’assurer la qualité de l’accueil et de l’encadrement des stagiaires, l’établissement employeur doit veiller à : - limiter le nombre de stagiaires présents simultanément sur un même terrain - choisir les stagiaires qu’il accueille dans les formations correspondant le mieux à ses besoins en qualifications - former les tuteurs de stage

Mutualiser les candidatures et postes à temps partiels

Le diagnostic a mis en évidence des difficultés de recrutement liées au déficit d’attractivité de certains secteurs (personnes âgées), de certaines zones géographiques ou aux conditions d’emploi (postes à temps partiel). La mutualisation des ressources

GESTE 44 humaines se développe mais intra-secteur uniquement : entre Ehpad publics ou appartenant à un même groupe privé par exemple. Les secteurs restent très cloisonnés et les échanges inter-sectoriels ne se font pas. Or, le critère de proximité géographique est plus pertinent que le critère du statut pour mener des actions entre les établissements employeurs qui permettent de fluidifier le marché du travail (transfert de candidatures, proposition d’un contrat de travail à plein temps en faisant intervenir les professionnels sur plusieurs établissements…). Cette mutualisation peut également s’appliquer aux professions de la rééducation (ergothérapeutes, masseurs- kinésithérapeutes…). Même si les freins sont nombreux (conditions d’emploi et conventions collectives différentes), une réflexion mériterait d’être menée sur ce point, en prenant pour base la plate-forme des métiers de l’aide à domicile existante sur le territoire du Comminges.

5.3 – L’attractivité des métiers

Poursuivre l’information des publics sur les métiers et formations du secteur sanitaire et social

L’information des publics est déterminante de l’attractivité du secteur et de ses métiers, et de la réussite des parcours de formation. Un effet pervers de la communication sur le gisement d’emplois que constitue le secteur sanitaire et social a été un afflux de candidats avec parfois des représentations erronées des métiers et une motivation insuffisante. Les séances d’information réalisées par le Bureau Territorial en direction des publics et des prescripteurs sont à poursuivre et l’articulation avec Pôle Emploi doit être renforcée afin d’assurer une bonne orientation des publics. L’information peut être améliorée en amont en tenant compte notamment de la mise en place des bacs professionnels ASSP/SAPAT dont les débouchés restent encore flous pour beaucoup. Enfin, un effort d’information auprès des employeurs doit être déployé notamment sur l’intérêt de la voie de l’apprentissage dont le développement est amorcé.

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ANNEXE - SOURCES DES DONNEES

Démographie, Emploi

Insee - Recensement de la population 2010 - Estimation de la population 2012 - Taux de chômage localisés par zone d’emploi 2003-2012 - Déclaration Annuelle des Données Sociales (DADS) 2010 Pôle Emploi - Enquête annuelle sur les Besoins en Main d’œuvre (BMO 2008, 2013) CNAV Nombre de retraites au régime général par lieu de résidence au 31/12/2012

Données sectorielles

Carif-Oref Midi Pyrénées - Connaissance Locale de l’Appareil Productif (CLAP) : établissements actifs et nombre de salariés au 31/12/2011 par secteur d’activité – Insee Insee - Personnel et équipement de santé au 01/01/2012 : V Etablissements de santé V Accueil des personnes âgées V Accueil des adultes handicapés V Accueil enfance et jeunesse handicapées V Protection de l’enfance V Hébergement et réinsertion sociale

Secteur de la santé

Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (DREES) - Adeli : Effectifs salariés et libéraux des professions de santé (2008, 2013) - Statistique Annuelle des Etablissements de santé (SAE 2012) Agence Régionale de Santé (ARS) : Dotation en professionnels de santé 2013

Secteur des personnes âgées

Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (DREES) - Enquête Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées (EHPA 2011) - Enquête Bénéficiaires de l’Aide Sociale Départementale au 31/12/2011 Fédération du Particulier Employeur (FEPEM) : Données Particulier Employeur et formation 2013 Uniformation - L’aide à domicile en Midi Pyrénées – Uniformation/Région Midi Pyrénées - 2008

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Secteur du Handicap

Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (DREES) - Enquête auprès des Etablissements et Services pour Enfants et Adultes Handicapés (ES « Handicap » 2011)

Secteur de l’Action Sociale

Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (DREES) - Enquête annuelle Aide Sociale auprès des Conseils Généraux et des services déconcentrés de l’Etat (2008, 2010) L’enquête auprès des établissements et services en faveur des personnes en difficulté sociale (ES « Difficulté sociale ») n’a pas été utilisée dans le cadre de cette étude car la dernière disponible lors de la réalisation de ce diagnostic date de 2008.

Secteur de la Petite Enfance

Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé (DREES) - Enquête annuelle sur l’offre d’accueil collectif des enfants de moins de 3 ans (2008, 2011) - Diagnostic sur la relation Emploi-Formation dans le secteur de la Petite Enfance en Midi Pyrénées – Geste pour la Région Midi Pyrénées - 2013

Formation

Région : Direction de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage – Direction de l’Education et des Sports Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) Midi Pyrénées : Nombre de diplômés 2013 Enquête sur l’accueil des stagiaires en formation dans les métiers du travail social – Région Midi Pyrénées, DRJSCS, Unaforis – Mai 2013 Rectorat : - Capacité de formation à la rentrée 2013 - Enquête sur les choix prioritaires orientation des élèves de Terminales Bac Pro ASSP – Déc 2013 Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) : Capacité de formation à la rentrée 2013 Direction Régionale des Entreprise, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE) Midi Pyrénées - Unités territoriales : Nombre de diplômés Titre Assistant de vie aux Familles (2013)

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GLOSSAIRE

ADVF : Assistant de vie aux familles AEMO : Action éducative en milieu ouvert AF : Assistant familial AGRI : Ministère de l’Agriculture AMB : Ambulancier AMP : Aide médico-psychologique AP : Auxiliaire de puériculture APA : Allocation personnalisée d’autonomie ARS : Agence régionale de santé AS : Aide soignant ASE : Aide sociale à l’enfance ASG : Assistant de soins en gérontologie ASH : Agent de service hospitalier/hôtelier ASS : Assistant de service social AVD : Assistant de vie dépendance AVS : Auxiliaire de vie sociale Bac ASSP : Bac professionnel Accompagnement Soins et Services à la Personne Bac SAPAT : Bac professionnel Services aux personnes et aux Territoire Bac SPVL : Bac professionnel Services de Proximité et Vie Locale Bac ST2S : Bac technologique Sciences et Technologies de la Santé et du Social BEP CSS : BEP Carrières sanitaires et sociales BMO : Besoins de main d’œuvre BTS 3P3S : BTS Services et Prestations du secteur sanitaire et social BTS ESF : BTS Economie Sociale et Familiale CADA : Centre d’accueil des demandeurs d’asile CAP ATMFC : CAP Assistant Technique en Milieu Familial et Collectif CAP PE : CAP Petite enfance CAPA SMR : CAPA Service en Milieu Rural CCAS : Centre communal d’action sociale CESF : Conseiller en économie sociale et familiale CG : Conseil général CHRS : Centre d’hébergement et de réinsertion sociale CIAS : Centre intercommunal d’action social CIO : Centre d’information et d’orientation CMPP : Centre médico psycho pédagogique CNAV : Caisse nationale d’assurance maladie

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CNFPT : Centre national de la fonction publique territoriale DE : Diplôme d’Etat DREES : Direction de la recherche des études et de la statistique DRJSCS : Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale EHPAD : Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes EJE : Educateur de jeunes enfants EN : Ministère de l’Education Nationale ES : Educateur spécialisé ESAT : Etablissement et service d’aide par le travail ETP : Equivalent temps plein ETS : Educateur technique spécialisé FAM : Foyer d’accueil médicalisé FEPEM : Fédération des particuliers employeurs FPH : Fonction publique hospitalière IDE : Infirmier diplômé d’Etat IFSI : Institut de formation en soins infirmiers IME : Institut médico éducatif IMP : Institut médico pédagogique ITEP : Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique LMD : Licence Master Doctorat MA : Moniteur d’atelier MAS : Maison d’accueil spécialisée ME : Moniteur éducateur MECS : Maison d’enfants à caractère social MERM : Manipulateur en électroradiologie médicale MFR : Maison familiale rurale MK : Masseur kinésithérapeute PACES : Première Année Commune aux Etudes de santé PCH : Prestation de compensation du handicap SAVS : Service d’accompagnement à la vie sociale SESSAD : Service d’éducation spéciale et de soins à domicile SF : Sage femme SSIAD : Service de soins infirmiers à domicile SSR : Service de soins de suite TISF : Technicien d’intervention social et familial USLD : Unité de soins de longue durée VAE : Validation des acquis de l’expérience

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