Chroniques Compilées Lectures 2000-2019
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Chroniques compilées Lectures 2000-2019 J'ai compilé dans ce volume l'ensemble des chroniques de livres de fiction et de loisir que j'ai rédigé entre 2000 et 2019. En réalité, plutôt entre 2005 et 2019, puisque la période 2000-2005 est assez rudimentaire en termes de régularité, de cohérence de style et de compétence d'écriture. J'ai globalement laissé les textes en l'état dans lequel je les ai envoyé à l'époque (moyennant la correction rapide de certaines fautes de frappe). Ce qui permet de se rendre compte de l'évolution, et qui du coup me rend la lecture des plus anciennes un peu difficile. L'ordre est strictement chronologique, avec un sommaire à la fin. J'ai indiqué avec un ● les éléments qui m'ont le plus marqué et que je trouve toujours aujourd'hui essentiels, aussi dans la manière dont je me suis construit que dans ce que je recommanderais à n'importe qui. Pour certains qui me sont particulièrement chers, j'ai ajouté une illustration. Je suis très content d'avoir pu compiler cette somme, de réaliser l'ampleur du travail réalisé et de lui donner une forme valorisante. Profitez-en bien. SEb. Septembre 2019. 1 Avant 2000 ● Quelques essentiels pré-chroniques. Le seigneur des Anneaux (tous les étés pendant quelques années) ; Dune, et tout Frank Herbert en fait ; Iain Banks, tout ; Terry Pratchett, tout ; Arthur Clarke ; Anne Mc Caffrey ; Moorcock (en particulier Le chien de guerre et la douleur du monde, et Jerry Cornelius) ; Philip K. Dick (en particulier Confessions of a crap artist et La trilogie divine) ; Roger Zelazny (Les princes d'Ambre, Seigneur de lumière) ; David Zindell ; Blood Music de Greg Bear ; Tim Powers (en particulier Poker d'âme) ; Vurt de Jeff Noon ; Tout Desproges ; Il a jamais tué personne mon papa, de Jean-Louis Fournier ; L'ange et le réservoir de liquide à freins, d'Alix de St André ; Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, de Dany Laferrière ; Le cri de la mouette, d'Emmanuelle Laborit ; Dan Simmons (Hyperion, Phases of Gravity et Children of the Night en particulier) ; Douglas Adams ; Réjean Ducharme ; Ursula Le Guin (en particulier The Disposessed) ; Calaferte ; La maladie de Sachs de Martin Winckler ; William Auden. Février 2000 Lu. Alexandra, de Jacqueline Dauxois et Vladimir Volkoff. Aimez-vous la russie tsariste ? Rêvez-vous d'un renouveau des grandes monarchies ? Si ce n'est pas le cas, il y a de bonnes chances que ce livre vous irrite autant qu'il m'a irrité moi-même. C'est une uchronie tsariste. La révolution d'Octobre n'a pas lieu et vive le tsar. La deuxième partie du roman suit Alexandra en fin de vingtième siècle, tsarine combattant la drogue, la dépravation et le déclin de la civilisation. Elle est jeune, belle, tout le monde l'aime et sous son règne la Russie éternelle renaîtra et gna gna gna. Donc sauf si vous avez envie très fort de croire qu'une monarchie de droit divin est la solution à tous les problèmes du monde, je vous le déconseillerais plutôt. Et c'est long en plus. 2 Lu. L'écume des jours de Boris Vian. J'essaie lentement de rattraper le retard que j'ai accumulé dans mes lectures de classiques de la littérature. Et je suis le plus souvent agréablement surpris. C'est encore une fois le cas avec Vian. J'aime beaucoup son écriture d'abord, mais je crois que j'aime encore plus ses univers décalés et un peu barges, comme ici. Ce n'est pas très gai mais c'est beau et plein de tendresse pour tous les personnages. Tout ça pour dire que je continuerai a lire Vian, mais doucement pour éviter l'indigestion, puisque, heureusement pour moi, il m'en reste plein que je ne connais pas encore. Lu. Le pense-bête de St François d'Assise, de Jean-Louis Fournier. Dans la lignée du CV de Dieu mais plus ancien, le Livre de Poche réédite ce petit bouquin idiot et très amusant. Ce n'est pas un chef d'œuvre immortel mais si vous aimez l'humour décalé, poétique et gentiment anticlérical, ça a des chances de vous plaire aussi. Frère François aime les animaux, donc, et vit en leur compagnie des aventures variées narrées ici. De " Comment protéger votre tigre contre les mites " à " Frère François colorie les animaux ", en passant par " La recette du canard au sang ", il y a plein d'animaleries amusantes. Lu. Prelude to Dune : House Atreides. De Brian Herbert et Kevin Anderson. Je vous le dis tout de suite : j'aime bien Dune, la série originale. Donc, que le fils et auteur se lancent dans l'écriture d'un prélude à partir de notes en vrac, j'étais plutot curieux. Un peu inquiet aussi parce que les seules choses que j'ai lu de Brian Herbert étaient plutot mauvaises. Et bien, là aussi, c'est plutôt mauvais de mon point de vue. Et qu'on aime ou pas le style, le monde, c'est très très vide, il ne se passe pas grand- chose, ce qui se passe n'est que rarement surprenant et quand ça l'est c'est parce que c'est en contradiction totale avec le reste de la série. Et les personnages sont inexistants, ce qui explique sans doute le fait qu'il n'y ait pas de dialogues, il ne sauraient pas quoi se dire. Donc non, j'ai pas aimé. Et c'est censé être le premier tome d'une trilogie... 3 Avril 2000 Lu. Les Catilinaires. Amélie Nothomb. C'est un roman assez étrange, un roman introspectif, un roman de huis-clos dans une petite maison, un roman sur le silence. Un couple de retraités s'installent enfin dans une maison isolée au fond des bois. Un seul voisin, médecin à la retraite, qui s'invite chez eux tous les jours pour rester deux heures sans parler, ou par monosyllabes. Comment réagir à cette intrusion silencieuse, à cette compagnie inamovible et qui refuse le dialogue ? C'et tout un cheminement intérieur donc, assez fascinant. Et c'est bien écrit. Je vous le conseille donc plutot si le style vous tente. Lu. Extension du Domaine de la Lutte. Houellebecq. Je n'avais pas aimé les particules élémentaires. J'ai essayé quand même. Je ne vous el conseillerais cependant pas plus que ca. Il faut aimer les cadres vieillissant qui dépriment sur leur vie et leur sexualité. Et ca ne me passionne que peu. C'est moins dense et moins lourd que les particules, ca cherche moins a avoir une envergure définitive aussi, ce qui n'est pas un mal dans ce cas, de mon point de vue. Ceci étant, je n'ai donc trouvé ça ni très gai, ni très entraînant, ni non plus passionnant. Lu. Mauvaises Fréquentations. Je sais plus l'auteur. C'est aussi un film, tourné à Grenoble. Des histoires d'adolescentes et d'adolescents. Assez graves ceci dit, on ne reste pas longtemps dans la mièvrerie nunuche. J'aime assez, de temps en temps, ce genre de romans rapides, ados et entrainants. Ren d'inoubliable, je vous l'accorde mais j'ai passé un bon moment. Je me suis pris a suivre l'héroïne, malgré son âge et ses vues de l'amour très roses et idéalistes. Qui survivent malgré tout à ce qui lui arrive, ce qui n'est pas facile. Ca aurait pu faire un roman dur et désespéré, alors que non. Le contraste est sympathique. Lu. Les Gages. Rochelle Fack. Je suis pas sur d'avoir tout compris. L'écriture est très inattendue, brutale et pleine de coupures, de cris et de majuscules. L'histoire aussi est dure, mais on la découvre a 4 travers le regard brisé et parfois incompréhensible de la narratrice. On dirait souvent une enfant très simple dans une vie d'adulte, dans une vie dure. Elle colorie beaucoup, elle se prostitue, elle se marie. On découvre lentement son passé, d'où elle vient. Ce qui ne réponds pas à tous les blancs mais quand même. On reste sans vraiment de repères tout le long, sans vue objective de ce qui se passe non plus. C'est donc plus une expérience qu'une lecture de roman habituelle. ● Lu. Le soleil et l'acier. Yukio Mishima. Un roman très dur. Pas vraiment un roman en fait, c'est plus une autobiographie. Mishima raconte sa vie, son évolution, ses fascinations pour les mots, le corps et la mort. Et c'est dans l'ensemble assez morbide et très dur. Mishima ne vivait que par le smots jusqu'a ce qu'il découvre l'importance du corps et qu'il se fabrique un corps grace au soleil et a l'acier. C'est une quète personnelle, un cheminement, pour faire face à la mort, à sa mort, pour comprendre. Et c'est donc raconté de manière semi- romancée, plein de réflexions et de pensées. Pas très drôle mais assez passionnant. Lu. Un homme qui dort. Georges Pérec. Un homme qui dort donc. Pas physiquement. Socialement, intellectuellement, émotionnellement surtout. Un homme qui essaie de n'être plus rien, de ne plus rien faire, de ne plus exister. C'est hypnotique. Ce n'est pas rapide ceci dit mais c'est bien le propos. Ce n'est pas déprimant, c'est une plongée, complète. Perec écrit bien et il faut bien ça mais du coup on le vit avec lui, on est pris dans cette plongée vers rien. Dont on ressort finalement. Au final, il y a de quoi réveiller les endormis justement.