DOSSIER DE DEMANDE DE DÉROGATION AU TITRE DE L’ARTICLE L 411-2 DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT POUR LA CAPTURE OU L'ENLÈVEMENT, LA DESTRUCTION, LA PERTURBATION INTENTIONNELLE DE SPÉCIMENS D'ESPÈCES ANIMALES PROTÉGÉES ET LA DESTRUCTION D’AIRES DE REPRODUCTION ET DE REPOS DOSSIER COMPILÉ SUITE AUX DIFFÉRENTES MODIFICATIONS

pour le projet d’ouverture de carrière sur les communes de et Vimpelles (77)

Version du 26 juin 2020

Dossier initial soumis en janvier 2016 PRÉSENTATION DU DOSSIER

Pour la société

LES SABLES DE BREVANNES Chemin Rural de la Pâture de la rivière 77520 VIMPELLES Tél : 01.60.67.06.06 Étude suivie par Madame Sandrine CECCARELLI, Présidente Directrice Générale

Dossier initial rédigé par ATE-DEV 43 Boulevard du Maréchal Joffre 92340 BOURG-LA-REINE

Tel : 01.46.60.26.77 Étude suivie par Monsieur Philippe BOUCHER, chef de projet et Mademoiselle Julia HIDALGO, chargée d’études

TERRA EXPERTIS 5 avenue du Parc Floral, 45000 ORLEANS

Tel : 02 38 56 80 42 Étude suivie par Madame Laure MIRABEL, Chargée de mission

Compilation, compléments et modifications réalisés par

Association ROSELIERE 9 rue Basse 77130 MISY-SUR-YONNE

Tel : 01 64 31 36 74 Étude suivie par Marion PARISOT, Chargée de mission Inventaires ornithologiques : Sylvain MAHUZIER

Sauf mention contraire, les cartes ont été mises à jour par l’Association ROSELIERE.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 2 SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 7

I – LE DEMANDEUR, LE PROJET ET SA JUSTIFICATION ...... 8

I.1 - LE DEMANDEUR ...... 8 I.1.1 - Le demandeur et ses activités ...... 8 I.1.2 - Les intervenants du projet ...... 8 I.1.3 - Expérience du demandeur en ce qui concerne l’intégration des enjeux liés à la biodiversité dans ses activités ...... 10

I.2 - LE PROJET ...... 13 I.2.1- Localisation ...... 13 I.2.2 - Enjeux socio-économiques et coût du projet ...... 16 I.2.3 - Modalités d’exploitation ...... 17 Défrichement ...... 17 Opérations de décapage des matériaux de découverte ...... 18 Extraction des matériaux ...... 18 Acheminement et traitement des matériaux ...... 18 Remise en état ...... 19 I.2.4 – Phases et Calendrier du projet ...... 19 Phasage d’exploitation ...... 19 Calendrier du projet ...... 22 Périodes d’intervention dans l’année ...... 22 I.2.5 - Nuisances et risques liés au projet ...... 23 Les effets permanents du projet d’aménagement sur le milieu physique ...... 23 Les effets temporaires du projet d’aménagement sur le milieu physique ...... 23 I.2.6 - Cohérence du projet avec les politiques de protection de l’environnement et de la nature ...... 23

I.3 – JUSTIFICATION DU PROJET ...... 25 I.3.1 - Justification du projet au regard des dispositions de l’article L. 411-2 du Code de l’environnement ...... 25 Importance du granulat ...... 25 Exploitation du granulat en Île-de- et développement économique régional ...... 26 Rôle économique et ancrage territorial du projet ...... 27 I.3.2 - Absence d’autres solutions satisfaisantes au projet conformément à l’article L. 411-2 du Code de l’Environnement présentant moins d’impact sur les espèces protégées ...... 28 I.3.3 - Justifications de la conception du projet au regard des impacts sur les espèces protégées et résultats obtenus en termes d’évitement et de réduction des impacts ...... 29 Méthodologie suivie afin d’éviter/réduire les impacts sur les espèces protégées ...... 29 Résultats en matière d’évitement/réduction d’impacts sur les espèces protégées ...... 29 I.3.4 - Coûts des opérations d’évitement et de réduction des impacts ...... 29

II – OBJET DE LA DEMANDE ...... 30

II.1 – ÉTUDES RÉALISÉES ...... 30

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 3 II.2 – MÉTHODOLOGIE ...... 31 II. 2 .1 – Dates de prospection ...... 31 II. 2 .2 – Méthodologie flore et habitats (2012) ...... 33 II. 2 .3 – Méthodologies faune vertébrée (2012) ...... 34 II. 2 .4 – Méthodologie faune invertébrée (2012) ...... 37 II.2.5 – Méthodologie de l’étude de 2019 ...... 38 II.2.6 – Méthodologie d’évaluation et de réactualisation des statuts ...... 38

II.3 – RÉSULTATS ...... 39 II.3.1 – Flore ...... 39 II.3.2 – Habitats ...... 42 II.3. 3 – Faune vertébrée ...... 50 II.3. 4 – Entomofaune ...... 56

II.4 - CONCLUSION GÉNÉRALE SUR LES ESPÈCES REMARQUABLES PRÉSENTES SUR LE SITE ET HIÉRARCHISATION DES ENJEUX ...... 58

III- PRÉSENTATION DES ESPÈCES ET DE LEURS POPULATIONS ...... 60

III.1 - CONTEXTE ÉCOLOGIQUE ...... 60 III.1.1 - Espaces remarquables à proximité ...... 60 III.1.2 - Détail des zones protégées situées à moins de 2 km du site d’étude ...... 63 III.1.2.1 - Zones Natura 2000 ...... 63 III.1.2.2 – Arrêtés de Protection de Biotope ...... 64 III.1.2.3 – Réserves Naturelles ...... 65 III.1.2.4 – Parcs Naturels ...... 66 III.1.3 - Détail des autres zones remarquables situées à moins de 2 km du site d’étude ...... 66 III.1.3.1 – ZNIEFF de type 1 ...... 66 III.1.3.2 – ZNIEFF de type 2 ...... 68 III.1.4 – Étude à l’échelle du périmètre étendu ...... 69 III.1.5 - SRCE ...... 72 III.1.6 – Schéma Directeur Régional d’Île-de-France ...... 76 III.1.7 – SDAGE ...... 78 III.1.8 – Autres Sources : é tude à l’échelle de la Bassée ...... 78

IV – ESPÈCES PROTÉGÉES ET À ENJEU DE CONSERVATION ...... 82

IV.1 – LISTE DES ESPÈCES PROTÉGÉES CONTACTÉES SUR LE SITE ...... 82

IV.2 – ENJEU DE CONSERVATION DES ESPÈCES PROTÉGÉES SUR LE PÉRIMÈTRE RAPPROCHÉ ...... 85

V – EFFETS ET IMPACTS PRÉVISIBLES DU PROJET SUR LES ESPÈCES PROTÉGÉES À ENJEUX DE CONSERVATION ...... 94

V.1 – EFFETS DU PROJET ...... 94 V.1.1 – Effets temporaires ...... 94 V.1.2 – Effets permanents ...... 95

V.2 – IMPACTS PRÉVISIBLES AVANT APPLICATION DES MESURES ...... 95 V.2.1 - Impacts directs ...... 95 V.2.2 - Impacts indirects ...... 96 DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 4 V.2.3 - Impacts induits ...... 96

VI - MESURES D’ÉVITEMENT ET DE RÉDUCTION ...... 98

VI.1 - ME 1/MR1 : ÉVITER D’EXPLOITER CERTAINS SECTEURS ...... 98

VI.2 – ME 2/MR 2 : RÉALISER LES TRAVAUX DE DÉGAGEMENT D’EMPRISE ET DÉMARRER LES TRAVAUX EN DEHORS DES PÉRIODES CRITIQUES ...... 100

VI.3 – ME 3 : ÉVITER LES TRAVAUX NOCTURNES ...... 101

VI.4 - ME 4 : INFORMER LE PERSONNEL DU CHANTIER DES CONSIGNES SPÉCIFIQUES CONTRE LA CRÉATION DE ZONES PIÈGES ET D'OBSTACLES ...... 101

VI.5 - MR 3 : OPTIMISER LE NOMBRE D’ENGINS D'EXPLOITATION UTILISÉS SUR LE SITE ...... 102

VI.6 – MR 4 : RÉALISER LA REMISE EN ÉTAT DU SITE DE MANIÈRE COORDONNÉE AVEC LE PHASAGE D'EXPLOITATION ...... 102

VI.7 – MR 5 UTILISER DES ESPÈCES INDIGÈNES POUR LES PLANTATIONS VÉGÉTALES ...... 104

VI.8 - MR 6 : ÉVITER L’IMPLANTATION ET RÉDUIRE LE DÉVELOPPEMENT DES ESPÈCES INVASIVES ...... 104

VI.9 – ME 5 : VÉRIFIER L’ABSENCE DE CHIROPTÈRES AVANT LE DÉFRICHEMENT ...... 105

VII – IMPACTS RÉSIDUELS ...... 106

VII.1 – CONSÉQUENCES DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’ÉVITEMENT GÉOGRAPHIQUE ...... 106

VII.2 – ÉVALUATION DES IMPACTS RÉSIDUELS ...... 107 VII.2.1. Oiseaux ...... 107 VII.2.2. Mammifères ...... 108 VII.2.3 Reptiles ...... 110 VII.2.4. Rhopalocères ...... 110 VII.2.5. Odonates ...... 111 VII.2.6. Cortèges d’espèces à enjeux de conservation faible ...... 112

VII.3 – SYNTHÈSE DES IMPACTS RÉSIDUELS SIGNIFICATIFS ET ESPÈCES NÉCESSITANT UNE DEMANDE DE DÉROGATION ...... 112

VIII – MESURES COMPENSATOIRES À DESTINATION DES ESPÈCES PROTÉGÉES ...... 117

VIII.1 - MC 1 : CRÉATION DE MILIEUX BOISÉS HORS SITE ...... 118

VIII.2 – MC 2 : LIBRE ÉVOLUTION DE MILIEUX BOISÉS EXISTANTS ...... 120

VIII.3 – MC 3 : CONVERSION DE MILIEUX DÉGRADÉS EN BOISEMENT ALLUVIAL ...... 121

VIII.4 – MC 4 : RESTAURATION ET GESTION DE MILIEUX OUVERTS ...... 124

VIII.5 – MC 5 : CRÉATION DE LISIÈRES ÉTAGÉES ...... 125

VIII.6 – MC 6 : CRÉATION DE PIERRIERS, ABRIS ET HIBERNACULUMS ...... 127

VIII.7 – MC 7 : PLANTATION D’UNE HAIE ...... 128

VIII.8 – SYNTHÈSE ET LOCALISATION DES MESURES COMPENSATOIRES ...... 129

IX – AUTRES MESURES MISES EN ŒUVRE : LA REMISE EN ÉTAT DU SITE ...... 133

IX.1 – AMÉNAGEMENT DU PLAN D’EAU ...... 133

IX.2 – CRÉATION D’UNE PRAIRIE HUMIDE ...... 138

IX.3 – CRÉATION DE MARES À ODONATES ET AMPHIBIENS ...... 140

X – MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ET DE SUIVI ...... 144

X.1 – MA 1 : ORGANISATION DU CHANTIER ...... 144

X.2 – MA 2 : SUIVI DES MESURES ...... 144 DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 5 X.3 – MA 3 : SUIVI DES ESPÈCES PROTÉGÉES ET REMARQUABLES ...... 145

XI – SYNTHÈSE DES MESURES ...... 147

XII – COÛT DES MESURES ...... 149

CONCLUSION ...... 151

BIBLIOGRAPHIE ...... 152

ANNEXES ...... 156

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 6 INTRODUCTION

Ce document présente la démarche suivie afin d’identifier les espèces protégées nécessitant une demande de dérogation à leur protection au titre de l’article L411-1 du Code de l’environnement dans le cadre d’un projet d’ouverture de carrière de matériaux alluvionnaires porté par la société Les Sables de Brévannes. Il se base sur les différentes études écologiques réalisées à cette fin et en présente les résultats en termes d’espèces protégées et/ou remarquables identifiées. Un premier niveau d’analyse consiste alors à évaluer l’enjeu de conservation des espèces protégées présentes sur le site puis à estimer les effets et impacts prévisibles du projet sur ces dernières. Dans un second temps, la présentation des mesures prévues afin d’éviter et/ou de réduire ces impacts permet d’analyser les impacts résiduels persistant sur les espèces et d’exclure de la présente demande celles pour lesquelles ces derniers sont nuls ou négligeables. La liste des espèces présentant des impacts résiduels non négligeables et faisant l’objet de la présente demande est alors présentée, et des mesures visant à compenser ces impacts sont également détaillées.

En termes d’historique, il convent de noter que suite au dépôt en janvier 2016 d’un premier dossier de demande de dérogation, la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) a transmis au porteur du projet un courrier en février 2019 demandant des compléments au dossier. Parmi cette demande figuraient notamment : - une recommandation de mise à jour des inventaires naturalistes, a minima sur le périmètre destiné à être exploité, - une actualisation de l’évaluation et de la qualification des enjeux et des impacts suite à l’évolution de la connaissance et de l’état de conservation des espèces concernées, - diverses demandes de précisions ou de compléments sur les mesures d’évitement, de réduction, de compensation et d’accompagnement proposées. Sables de Brévannes, le pétitionnaire, a alors missionné l’association ROSELIERE afin de répondre aux différents points sollicités. Un premier mémoire en réponse a été transmis en mai 2019. Des inventaires complémentaires ont été réalisés durant l’année 2019 et un nouveau rapport présentant les résultats et les modifications apportées au dossier a été transmis en octobre. Une visite de terrain a également été réalisée avec la Direction Départementale des Territoires de Seine-et-Marne (DDT77) et la DRIEE et le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien (CBNBP). Suite à cette visite de nouvelles modifications ont été apportées au dossier.

Le présent document compile l’ensemble des compléments et modifications tout en intégrant les demandes formulées par l’administration.

Bilan des modifications et compléments apportés au dossier initial soumis en 2016 : Mise à jour des inventaires sur le périmètre exploitable Actualisation des statuts et réévaluation des enjeux pour l’ensemble des espèces observées (études 2012 et 2019), synthèse et réévaluation des impacts Ajout de mesures d’évitement (abandon de l’exploitation d’une nouvelle zone boisée notamment) Révision en conséquence du plan de réaménagement Ajout de mesures compensatoires supplémentaires Précisions et compléments sur les mesures de suivi

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 7 I – LE DEMANDEUR, LE PROJET ET SA JUSTIFICATION I.1 - Le demandeur

I.1.1 - Le demandeur et ses activités

Nom de la société : LES SABLES DE BRÉVANNES Forme juridique : Société anonyme (SA) Capital social : 300 000 euros Siège social : Chemin Rural de la Pâture de la Rivière – 77520 Vimpelles Téléphone : 01.60.67.06.06 n° R.C. : B 969.203.314 N° Siret : 969.203.314.000.63 Code APE : 142 A Représentée par : Mme Sandrine CECCARELLI, Présidente Directrice Générale, de nationalité française Dossier suivi par : Mme Sandrine CECCARELLI Courriel : [email protected]

Les Sables de Brévannes est une société spécialisée dans l’approvisionnement des marchés du bâtiment et des travaux publics en granulats (sables et graviers alluvionnaires). Le granulat est le matériau de base, d’une part pour la fabrication du béton prêt à l’emploi et des produits préfabriqués en béton, d’autre part pour la construction des infrastructures routières et ferroviaires. La société Les Sables de Brévannes a obtenu en 2020 une autorisation afin d’ouvrir une carrière de matériaux alluvionnaires sur les communes de Balloy et de Vimpelles.

I.1.2 - Les intervenants du projet

Les Sables de Brévannes

Le dossier a été élaboré avec le concours et sous la direction de Madame Sandrine Ceccarelli, PDG de la société Les Sables de Brévannes, exploitant potentiel du site faisant l’objet de la demande.

TERRA EXPERTIS TERRA EXPERTIS est un est un bureau d'études en environnement intervenant sur l’ensemble du territoire français auprès de maîtres d’ouvrage privés ou publics principalement dans le domaine de l'industrie minérale et des énergies renouvelables. Ses activités portent sur :  L’accompagnement des maîtres d'ouvrage dans le montage de leur projet (aspects techniques et concertation) ;  La prospection foncière et l’évaluation des gisements (matériel de sondages et équipes de géologues sondeur) ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 8  La rédaction des dossiers réglementaires (dossiers d’autorisation, dossiers de modification des conditions d’exploiter, étude d’impact…) ;  Les suivis environnementaux (bruit, retombées de poussières…).

Coordonnées  Adresse : 5 avenue du Parc Floral, 45000 Orléans  Téléphone : 02 38 56 80 42  Courriel : [email protected]  Site : www.terraexpertis.com

TERRA EXPERTIS a mis à jour le dossier de demande d’autorisation d’exploiter initialement réalisé par ATE Dev avec un nouveau périmètre de demande d’autorisation sur les communes de Balloy et de Vimpelles, déposé par la société Les Sables de Brévannes.

ATEDEV SARL ATEDEV SARL est un bureau d'études généraliste en environnement. Il propose différentes prestations :  Accompagnement et montage de dossiers réglementaires : élaboration de demande d'autorisation au titre de la loi sur les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement, dossier d'incidence au titre de la loi sur l'eau, étude d'impact et dossiers d'enquête publique, études paysagères, rapports d'exploitations destinés à l'Inspection des Installations Classées ;  Conseil et accompagnement en matière d’amélioration continue : mise en place de Système de Management Environnemental (SME) certifiable ISO 14001 v2004, audit de SME (auditeur IRCA / IEMA). Le bureau d'études a mis en place des SME certifiés, notamment dans des centres de stockage de déchets non dangereux et des sites d’exploitation de carrières ;  Expertise : audit environnemental d'acquisition ;  Assistance : aide à la mise à jour réglementaire, rappels d'échéance réglementaire ou de démarches volontaires.

Coordonnées :  Adresse : 43 boulevard du Maréchal Joffre, 92340 Bourg-la-Reine  Téléphone : 01 46 60 26 77 Télécopie : 01 46 60 45 96  Courriel : [email protected]  Site : www.atedev.fr

ATEDEV SARL a participé à l’élaboration du dossier de demande d’autorisation d’exploiter une carrière de matériaux alluvionnaires sur les communes de Balloy et de Vimpelles.

Le CERE EURL Au service des administrations, des collectivités, des industriels, des bureaux d’études et des associations, Le CERE est une agence spécialisée en environnement intervenant sur l’aménagement et la gestion des milieux naturels. Le CERE propose des prestations de conseil et d’expertise sur le développement de projet et sur la gestion des milieux naturels, de la faune et de la flore :  diagnostic écologique et évaluation des impacts potentiels et préconisations de mesures d’accompagnement, d’insertion et/ou compensatoires ;  évaluation d’incidence Natura 2000 ;  étude zone humide ;  dossier de demande de dérogation aux interdictions de destruction des espèces protégées ;  élaboration des plans de gestion des espaces naturels sensibles ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 9  élaboration des documents d’objectifs Natura 2000.

Coordonnées :  Adresse : 40 rue d’Epargnemailles, 02100 Saint-Quentin  Téléphone : 03 23 67 28 45  Courriel : [email protected]  Site : www.le-cere.com

Le CERE a réalisé l’étude écologique du dossier de demande d’autorisation d’exploiter une carrière de matériaux alluvionnaires sur les communes de Balloy et Vimpelles ainsi que le dossier initial de la présente demande.

Association ROSELIERE L’objet de l’association est d’accompagner les acteurs publics ou privés dans la mise en place d’actions en faveur de la biodiversité sous toutes leurs formes : suivi de la biodiversité, accompagnement à la restauration et à la gestion des milieux, aménagements favorables à la biodiversité, assistance àla compensation ou aux mesures d’accompagnement, valorisation économique des espaces naturels et des écosystèmes, opérations de formation ou de sensibilisation aux enjeux liés à la biodiversité… Elle coordonne en outre le programme ROSELIERE, programme de suivi standardisé de la biodiversité appliqué notamment sur une cinquantaine de carrières en France.

Coordonnées :  Adresse : 9 rue Basse, 77130 Misy-sur-Yonne  Téléphone : 01 64 31 36 74  Courriel : [email protected]  Site : programme-roseliere.fr

L’association ROSELIERE a accompagné Les Sables de Brévannes dans les compléments et modifications apportés au dossier initial, afin de répondre aux demandes formulées par l’administration. Elle a également compilé les différents éléments permettant d’aboutir au présent dossier.

I.1.3 - Expérience du demandeur en ce qui concerne l’intégration des enjeux liés à la biodiversité dans ses activités Pour l’ensemble de ces projets d’exploitation de carrières et depuis de nombreuses années, la société Les Sables de Brévannes intègre la dimension écologique au sein de son activité.

En effet, la société s’est inscrite dans une démarche d’amélioration continue en signant dès 2005 la Charte Environnementale des Industries de Carrière (charte des bonnes pratiques qui traite de la gestion du gisement en passant par le réaménagement et le suivi environnemental des sites). Sa volonté de préserver l'environnement, lui a valu de valider dès 2008 l’étape 4 - niveau le plus élevé de la charte.

Concevoir des projets d’exploitation limitant les impacts écologiques Sur le volet « faune, flore et habitats naturels », la société a particulièrement œuvré en travaillant dès la conception des projets de carrières à intégrer cette dimension. A cet effet, elle fait intervenir des écologues dans l’optique de participer à :  la définition des conditions d’exploitation pertinentes au regard des enjeux écologiques (surfaces d’exploitation, choix des périodes les plus favorables pour le défrichement, le décapage dela découverte, etc…),

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 10  la conception des mesures et de la remise en état pour qu’elles soient à la fois écologiquement fonctionnelles avec un gain tant sur le plan de la biodiversité préservée au moment du projet que de sa pérennisation.

Cette démarche se traduit entre autres par les actions ci-dessous :

Suivi écologique sur le site de Vimpelles Le site de Vimpelles exploité depuis 2008, a fait l’objet d’un suivi écologique dès 2009. Ce suivi vise à observer l’évolution de la biodiversité au cours de l’exploitation et lors de la recolonisation du site au fur et à mesure du temps dans l’optique de mieux orienter les réaménagements. Le site de Vimpelles figure d’ailleurs parmi les 16 sites pilotes engagés dans le cadre d’une convention (liée au programme ROSELIERE) signée entre l’UNICEM Île-de-France, l’UNPG et l’Association des naturalistes de la vallée du Loing et du Massif de (ANVL). Il fait depuis partie de la cinquantaine de carrières participant au programme ROSELIERE à l’échelle nationale.

Remise en état du site de Vimpelles Le site de Vimpelles actuellement en exploitation fait l’objet d’une remise en état au fur et à mesure de l’exploitation mise en œuvre par Les Sables de Brevannes. Ainsi, un plan d’eau aménagé de berges sinueuses à pente douce a fait l’objet d’un réaménagement comme l’illustrent les photos ci-après.

Berges du plan d’eau en pente douce et zones de haut fonds (Vimpelles)

Restauration écologique d’une des noues de la Vieille Seine dans le cadre de l’exploitation de Vimpelles La Vieille Seine souffre d’un manque d’eau et de la fermeture des milieux aquatiques et rivulaires. La société Sables de Brevannes a participé à la restauration d’un tronçon de la noue sur un linéaire de 2600 m dans le but de recréer les conditions favorables à l’expression des milieux aquatiques et prairiaux d’intérêt écologique. Ce programme s’est traduit à l’automne 2011 puis 2012 par des opérations de débroussaillage et de coupe de peupliers dans l’optique de rouvrir le milieu. Dans un second temps, l’exploitation alluvionnaire et la remise en état des carrières de Lafarge (située en amont) et de Sables de Brévannes (située en aval) devraient générer une augmentation du niveau d’eau (estimé entre 10 et 60 cm), favorable à la conservation des milieux humides restaurés. Le schéma ci-dessous permet de visualiser cette opération suivi d’une illustration de l’opération réalisée.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 11 Extrait de l’étude d’impact écologique (Vimpelles), Ecosphère, Févier 2005

Coupe permettant la réouverture du milieu et résultat après travaux (noue de la vieille Seine)

Remise en état du site Egligny Exploitée entre 1988 et 2006, sur une surface de 66 ha par Les Sables de Brévannes, le site est aujourd’hui la propriété de l’Agence de l’eau Seine Normandie. Le réaménagement coordonné à l’exploitation a permis d’obtenir un site à vocation écologique en fixant comme objectif de recréer des habitats favorables aux

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 12 espèces floristiques remarquables de la Bassée ainsi qu’à la faune des milieux humides et aquatiques en période de reproduction, de migration et d’hivernage. A cet effet, plusieurs aménagements ont été réalisés comme la création d’îlots au sein du plan d’eau, de prairies mésophiles ou encore de boisements rivulaires. Les photographies ci-dessous permettent d’illustrer ces aménagements.

Végétalisation par enherbement - prairie mésophile (Égligny)

 le reboisement et l’entretien de boisements existants

Plantations forestières de feuillus et entretien de boisements rivulaires (Égligny)

Île avec enrochement (Égligny)

La société Les Sables de Brévannes, ancrée dans la Bassée, a acquis au cours de ses différentes exploitations, une solide expérience en matière de gestion durable des sites ; compétence qu’elle souhaite appliquer et accroître dans le cadre du projet de carrière à Balloy.

I.2 - Le projet

I.2.1- Localisation

Localisé dans le département de la Seine-et-Marne (77), le site en projet est inclus à la vaste plaine alluviale de la Seine amont constituée par la Bassée francilienne. Ce territoire, objet d’une étude publiée en septembre 2014 portant sur les espèces végétales et animales protégées et présentée au paragraphe III.1.8, a connu des transformations liées à l’activité de l’homme (canalisation de cours d’eau, exploitation de carrières). Aujourd’hui, celle-ci se compose essentiellement de terres arables, boisements et milieux aquatiques (plan d’eau, cours d’eau). Le projet, objet de la présente demande, concerne d’ailleurs, des terrains essentiellement occupés par des cultures et des bois. Ces terrains sont localisés sur les communes de Balloy et Vimpelles ; deux communes situées de part et d’autre de la Seine sur le canton de Bray-sur-Seine. De manière plus précise, la demande d’autorisation d’exploiter une carrière porte sur des parcelles bordées :  du nord au sud-ouest, par la route départementale RD77 puis par des carrières en exploitation ou réaménagées en plans d’eau ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 13  au nord-est et à l’est par des bois de feuillus puis par l’installation de traitement et la carrière de La Grande Pâture de la société ;  au sud par d’anciennes carrières réaménagées en plan d’eau, des bois, des bungalows puis par la Seine.

La carrière sollicitée porte sur une superficie de 13,5 ha pour une surface exploitable de 9,3 ha. La demande d’autorisation de défrichement porte sur une superficie d’environ 4,5 ha.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 14 Carte 1 : Localisation de la zone d’étude

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 15 I.2.2 - Enjeux socio-économiques et coût du projet

La société Les Sables de Brévannes est présente dans la Bassée depuis de nombreuses années au cours desquelles elle a obtenu des autorisations d’exploiter des carrières de matériaux alluvionnaires sur les communes de Balloy, Bazoches-lès-Bray, Égligny et Vimpelles. Elle y exploite encore actuellement le gisement de sables et graviers alluvionnaires à Vimpelles (en vertu des prescriptions de l’arrêté préfectoral du 6 juillet 2006) ainsi qu’une installation de traitement (par arrêté préfectoral du 6 juillet 2005), participant ainsi activement à l’activité économique du secteur. Le granulat de la Bassée possède des qualités spécifiques notamment de résistance et de forme mais aussi chimiques répondant à des usages bien précis : les bétons par exemple. C’est ainsi que l’intégralité de la production de la société Les Sables de Brévannes, qui représente plus de 1 % des besoins régionaux, est destinée à la fabrication de béton prêt à l’emploi produit en Île-de-France. Concernant les emplois, l’industrie des carrières est très « capitalistique » et les emplois directs n’y sont pas très nombreux, en comparaisons des emplois directs développés par d’autres métiers. Cependant, ils sont localisés en milieu rural et périurbain et contribuent à animer un tissu d’entreprises clientes et sous- traitantes important. Il y a environ 6 emplois indirects pour 1 emploi direct dans la production et la transformation de granulats (statistiques UNICEM National). Ce coefficient permet d’approcher les emplois des secteurs clients, fournisseurs et sous-traitant dont l’activité dépend fortement de cette matière première. Ces emplois maillent aussi le tissu du département et sont l’occasion de vivifier les recettes des petites communes. La société Les Sables de Brévannes emploie directement 7 personnes sur son site de Vimpelles (carrière et installation) et sous-traite la logistique de transport par voie d’eau à destination du client final vers les quais de Seine d’Île-de-France (évitant l’impact environnemental du transport par route). Ainsi 7 emplois directs seront pérennisés grâce à l’ouverture de la carrière à Balloy par les Sables de Brévannes, ce qui devrait, d’après l’UNICEM, pérenniser 42 emplois indirects. Le coût pour les 10 années d’exploitation est estimé à 3 483 300 € ; le tableau ci-dessous fournit le détail des coûts. S’agissant d’une exploitation de carrière, les coûts doivent être supportés par la vente des matériaux exploités et traités sur les installations de traitement de la société. Tableau 1 : Coût du projet de Balloy Item Coût Archéologie préventive 50 000 € Bornage 20 000 € Clôture 20 000 € Panneaux et barrières 5 000 € Suivi poussières, bruit, eau 80 000 € Gestion/évacuation des déchets 10 000 € Entretien des abords 10 000 € COÛTS DES MESURES HORS BIODVIVERSITE 195 000 €

COÛTS DES MESURES BIODIVERSITE 198 300 €

Coût d'Extraction des matériaux 2 200 000 € Coût de terrassement (décapage et remise en place des terres) 890 000 €

COÛTS ESTIMATIFS D'EXPLOITATION 3 090 000 €

COÛTS TOTAUX DE L’EXPLOITATION 3 483 300 €

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 16 I.2.3 - Modalités d’exploitation

L’exploitation comportera les opérations successives et coordonnées suivantes : 1. défrichement sélectif des zones boisées à exploiter ; 2. diagnostic archéologique ; 3. décapage sélectif de la découverte ; 4. extraction en eau à la pelle hydraulique ou à la dragueline ; 5. acheminement des matériaux par bandes transporteuses jusqu’aux installations de traitement mitoyennes d’où ils seront commercialisés, soit par voie fluviale, soit par voie routière ; 6. remise en état des lieux de façon coordonnée.

Défrichement

Du fait de la nécessité de procéder au diagnostic archéologique avant tout terrassement et du délai nécessaire à cette opération, le défrichement précédera l’exploitation. Il s’effectuera en deux phases, compte-tenu des faibles surfaces en jeu. La première phase de défrichement précédera le début de l’exploitation de la phase 1 de 6 mois à un an.

Phase d’exploitation Phases concernées par un défrichement Surfaces N-1 pour partie : 1, 2, 3, 4 3 ha 6 pour partie : 7 et 8 1,5 ha Total défriché 4,5 ha

A noter qu’afin de compenser ce défrichement, la société Les Sables de Brévannes prévoit le reboisement sur site de 2,84 ha dans le cadre du réaménagement, d’environ 3 ha hors site proche du périmètre d’exploitation et d’environ 8,3 ha de parcelles plus éloignées.

Carte 2 : Localisation des zones boisées à défricher et phasage du défrichement

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 17 Opérations de décapage des matériaux de découverte

Après obtention de l’autorisation des services de l’archéologie, le décapage sélectif de la découverte (terre arable et stériles) s’effectuera par campagnes successives, à l’aide d’une pelle hydraulique à lame lisse travaillant en rétro de manière à préserver les éventuels vestiges archéologiques. Un bouteur ainsi que des tombereaux pourront être utilisés afin d’évacuer ces terres. Le décapage sera réalisé sur une épaisseur moyenne d’environ 2,3 m, de manière sélective, en séparant la terre végétale et les stériles. Afin de procéder de façon coordonnée au réaménagement, le stockage de la terre végétale se fera provisoirement en bordure du site et, si nécessaire, sur des secteurs déjà exploités et remblayés. L’horizon humifère des secteurs défrichés sera conservé séparément afin de l’utiliser pour la remise en état des secteurs à boiser. Les stocks prendront la forme de cordons ou de merlons d’une hauteur maximum de 2,5 m. Les stériles issus du décapage seront utilisés, dans la mesure du possible, au fur età mesure de la progression de l’exploitation, afin de réaménager le site de façon coordonnée. Selon les phases, ils pourront faire l’objet d’un stockage temporaire sur les parcelles non encore exploitées et en bordure du site sous forme de merlons de 3 m de haut maximum. Ces opérations porteront sur un total d’environ 217 000 m3 dont 33 000 m3 environ de terre végétale.

Extraction des matériaux

L’extraction sera réalisée en eau à l’aide d’une pelle hydraulique à chenille et/ou d’une dragueline. Aucun rabattement de nappe ne sera réalisé. L’épaisseur du gisement est estimée à 3,4 m en moyenne.

L’exploitation conduira à l’extraction d’environ 335 000 m3 représentant environ 536 000 tonnes commercialisables. Le phasage d’exploitation est fourni quant à lui plus bas au paragraphe I.2.4 accompagné d’un plan dédié.

Acheminement et traitement des matériaux

Les matériaux extraits seront acheminés uniquement par convoyeurs à bande jusqu’aux installations de traitement de la société localisées sur la commune de Vimpelles, à environ 50 m à l’est du projet. La trémie répartissant les matériaux sur la bande transporteuse sera quant à elle alimentée par un chargeur. Aucune traversée de route ne sera réalisée. Seul le chemin rural de la Pâture de la Rivière sera franchi. Un passage souterrain sera aménagé afin de rejoindre les installations de traitement situées de l’autre côté de ce chemin. Une fois sur l’installation de traitement de la société, les matériaux bruts seront triés, concassés et lavés afin de produire différentes granulométries. A noter que les installations de traitement autorisées par arrêté préfectoral du 6 juillet 2005 permettent de traiter jusqu’à 350 000 tonnes de matériaux bruts par an dont des granulats calcaires. L’apport de ces matériaux de substitution (0/300) permet d’accroître la durée d’exploitation en économisant le gisement alluvionnaire (recomposition du gisement alluvionnaire de 20% à 30%). La commercialisation des matériaux traités s’effectuera depuis ces installations de traitement soit :  par voie fluviale, à partir du quai de chargement de péniches de la société, aménagé sur un bras « mort » de la Seine (90 % des matériaux produits) ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 18  par voie routière, par camions en empruntant le chemin rural de La Pâture de la Rivière via la RD 77 et la piste du GURVE (10 % des produits finis).

Remise en état Le projet de réaménagement proposé est le fruit d’une concertation de la société Les Sables de Brévannes avec les parties-prenantes de ce projet comme les associations locales (ANVL, ROSELIERE et Seine-et-Marne environnement) ainsi que d’échanges avec des bureaux d’études spécialisés. Le réaménagement répond aux 4 grands objectifs écologiques suivants :  reconstituer des zones humides fonctionnelles et caractéristiques de la Bassée ;  créer un ensemble de milieux pouvant accueillir la faune et la flore remarquables du site ;  pérenniser le site en intégrant sa gestion et son entretien dans sa conception ;  promouvoir la sensibilisation du public à l’environnement sans porter atteinte àla préservation du milieu naturel.

La remise en état est décrite de manière détaillée au paragraphe IX.

I.2.4 – Phases et Calendrier du projet

Phasage d’exploitation

La société Les Sables de Brévannes prévoit 8 phases annuelles d’exploitation (ou 2 quinquennales). En plus des 8 ans d’extraction, 1 année pour la préparation du site et 1 année pour la remise en état complète, soit 10 ans au total sont prévus. Le phasage d’exploitation a été élaboré par Les Sables de Brévannes en concertation avec les bureaux d’études intervenant sur ce projet (ATEDEV, HYDRATEC et LE CERE) afin de tenir compte des contraintes techniques, hydrauliques et écologiques du site. Il s’agissait pour la société de disposer des matériaux nécessaires au réaménagement tout en réduisant au mieux le risque de nuisances pour l’environnement tant humain que naturel. Ce phasage permet également de réduire la distance entre les zones d’extraction et le convoyeur à bande qui acheminera les matériaux bruts vers l’installation de traitement voisine. Le découpage des phases d’exploitation est fourni ci-dessous avec les volumes d’exploitation concernés.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 19 Tableau 2 : Volumes d’exploitation par phase

Surface exploitée Volume de Volume de Année Phase (ha) découverte estimé gisement estimé Tonnage (T) (m3) (m3)

1 0 - - - - 2 1 1,12 25 760 39 760 63 616 3 2 0,94 21 620 33 370 53 392 4 3 0,87 20 010 30 885 49 416 5 4 1,24 28 520 44 020 70 432 6 5 1,12 25 760 39 760 63 616 7 6 1,16 26 680 41 180 65 888 8 7 1,64 37 720 58 220 93 152 9 8 1,34 30 820 47 570 76 112 10 Remise en état finale TOTAL ~ 217 000 ~ 335 000 ~ 536 000

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 20 Carte 3 : Plan de phasage de l’exploitation

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 21 Calendrier du projet

Tableau 3 : Vue globale des grandes étapes du projet vis-à-vis des contraintes écologiques

Année Grandes étapes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Autorisation d’exploiter ● Défrichement Diagnostic archéologique Décapage 1 2 3 4 5 6 7 8 Exploitation (n° des phases) 1 2 3 4 5 6 7 8 Remise en état y compris le reboisement du site (n° des 1 2 3 4 5 6 7 8 phases) Mise en œuvre des Mesures compensatoires hors du site - Restauration de milieux ouverts (3 ans) Mise en œuvre des Mesures compensatoires hors du site -milieux boisés Suivi des mesures écologiques (Doctrine ERC)

Comme le stipule le calendrier ci-dessus, il s’agira de :  réaliser, sur la première année, les opérations nécessaires avant l’exploitation (défrichement et archéologie préventive partiels, bornage, mise en place de la bande transporteuse, aménagement...), les mesures compensatoires hors du site et d’initier les mesures de suivi ;  réaliser sur les 8 années suivantes l’exploitation du site et ceci de manière coordonnée avec la remise en état (la découverte lors de l’extraction de la phase n+1 servira à la remise en état de la phase n).  finaliser lors de la dernière année la remise en état et assurer le suivi en post-exploitation.

Périodes d’intervention dans l’année

Le défrichement des boisements (nécessaire au diagnostic écologique) sera réalisé en dehors de la période de reproduction des espèces, c’est à dire entre fin septembre et fin février. Ceci permettra de limiter l’impact sur les espèces inféodées aux milieux fermés, semi-fermés. En phase d’exploitation, la surface exploitée sera dès lors composée de :  secteurs nouvellement ouverts par le défrichement et recolonisés progressivement par une végétation spontanée,  secteurs faisant l’objet d’une exploitation agricole.

Ainsi, sur les secteurs recolonisés par une végétation spontanée, les travaux (opérations de défrichement complémentaire si nécessaire suivi du décapage) démarreront en dehors de la période de reproduction des espèces tandis que, sur les secteurs agricoles, ils débuteront à la suite des moissons.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 22 I.2.5 - Nuisances et risques liés au projet

Les effets permanents du projet d’aménagement sur le milieu physique

Topographie et géologie Le projet aura un faible impact sur la topographie et la géologie du site. Aucun apport de matériaux extérieurs ne sera ici réalisé. Eaux et pollution des sols Aucune contamination de l’eau n’est à prévoir dans la mesure où aucun apport de matériaux extérieurs ne sera permis. Par ailleurs, le projet n’est pas de nature à entraîner une pollution des sols. Le seul risque est une pollution accidentelle provenant, par exemple, d’une fuite de carburant sur l’un des engins motorisés opérant sur le chantier. Le climat et la qualité de l’air Le projet n’est pas de nature à modifier directement le climat à l’échelle locale ou régionale.

Les effets temporaires du projet d’aménagement sur le milieu physique

Topographie et géologie Le chantier n’aura pas d’impact sur la topographie et la géologie du site. Aucun apport de matériaux extérieurs ne sera ici réalisé. Eaux et pollution des sols Tout comme noté aux effets permanents, aucune contamination de l’eau et du sol n’est à prévoir. Le seul risque est une pollution accidentelle provenant, par exemple, d’une fuite de carburant sur l’un des engins motorisés opérant sur le chantier. Le climat et la qualité de l’air La présence de véhicules et d’engins durant les phases de défrichement, de décapage, d’exploitation et de remise en état induit des émissions de CO2, NOx et particules fines dont l’impact sur le climat local n’est pas mesurable. Le phasage des travaux et l’usage de convoyeurs à bandes permettra d’éviter l’intervention de véhicules (tombereaux) et de limiter les interventions d’autres engins (une dragueline et un chargeur seront utilisés) ; choix technique qui réduira les émissions de gaz à effet de serre ainsi que les poussières fines. Les déchets liés au chantier Les chantiers génèrent des déchets d'origines et de toxicité diverses. Le brûlage des déchets sur le chantier sera interdit et des mesures seront mises en œuvre pour limiter les volumes et quantités de déchets produits (choix de systèmes constructifs plus économes, préparation et suivi des chantiers, optimisation des modes de conditionnement), pour récupérer des déchets solides et liquides et pour traiter et valoriser les déchets collectés.

I.2.6 - Cohérence du projet avec les politiques de protection de l’environnement et de la nature

Conformément à la législation en vigueur (articles R 512-1 et suivants du code de l’environnement), la société Les Sables de Brévannes a déposé une demande d'autorisation d’ouverture d’une carrière de matériaux alluvionnaires selon le numéro 2510 de la nomenclature des installations classées pour la

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 23 protection de l'environnement. En parallèle, Les Sables de Brévannes a déposé une demande d’autorisation de défrichement selon les articles L.341-3 et suivants et R.341-1 et suivants du nouveau code forestier. Ces deux autorisations ont été obtenues en 2020. Le projet est compatible avec les schémas directeurs qui s’appliquent sur le territoire dans lequel il s’insère. Ces schémas reprennent l’ensemble des politiques publiques de protection de l’environnement et de la Nature. De plus, l’étude écologique menée par le bureau d’études LE CERE étudie l’incidence du projet sur les sites Natura 2000 qui pourraient être impactés. Ainsi :  Le projet est compatible avec les documents d’urbanisme ;  Le projet suit les orientations prioritaires du Schéma Départemental des Carrières du département de Seine-et-Marne et notamment l’OP7 dédiée au réaménagement des sites : o OP1 - Préserver l’accessibilité à la ressource en matériaux naturels en définissant les zones dont la protection, compte tenu de la qualité et de la fragilité de l'environnement, doit être privilégiée ; o OP2 - Préserver l’accessibilité à la ressource en matériaux alternatifs ; o OP3 - Utiliser les matériaux de façon rationnelle ; o OP 4 - Améliorer la connaissance des gisements de calcaires locaux pour la production de granulats de qualité béton ; o OP 5 - Préserver l’accessibilité aux infrastructures de transport et aux installations de transformation des matériaux pour assurer l’approvisionnement de la région etde l’agglomération centrale ; o OP 6 - Favoriser l’utilisation de modes de transports alternatifs ; o OP 7 - Définir les orientations pour le réaménagement ; o OP 8 - Définir les recommandations à l’attention des exploitants de carrières pour la conception des projets, l’exploitation et le réaménagement des sites de carrières ;  Le projet est compatible avec le SDAGE Seine-Normandie : o Des mesures spécifiques sont prises afin de garantir que le projet n’aura pas d’incidence sur la nappe au niveau quantitatif (mise en place de berges perméables sur un linéaire permettant de ne pas modifier significativement l’écoulement de la nappe) et au niveau qualitatif (accompagné d’un programme de suivi de la qualité des eaux souterraines) ; o Le projet est situé au sein de la Bassée secteur inondable de la Seine qui, d’après l’étude hydraulique et hydrogéologique, « a connu de grands aménagements depuis une cinquantaine d’années qui ont profondément modifié les écoulements de crue et diminué les cotes d’inondation » ; o L’impact sur les zones humides identifiées sur le périmètre rapproché sera compensé sur le site via la création d’habitats caractéristiques de zones humides ;  Le projet est compatible avec le Schéma Régional de Cohérence Écologique d’Île-de-France bien qu’il se situe dans un contexte écologique identifié au sein du SRCE. En effet, ce dernier est localisé au sein : o d’un réservoir de biodiversité, matérialisé la Bassée, vaste plaine alluviale de plusieurs kilomètres de large s’étendant en amont de la confluence avec l’Yonne ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 24 o d’un corridor de la sous-trame bleue formé par la Seine et les alluvions constituant un réseau de cours d’eau fonctionnels ; o d’un corridor arboré fonctionnel mais diffus ; o d’un corridor de la sous-trame herbacée fonctionnel qui traverse le périmètre d’étude sud.  Le projet est compatible avec le Schéma Directeur Régional d’Île-de-France (SDRIF). En effet, le projet n’est pas localisé sur une continuité écologique identifiée par le SDRIF. Toutefois il apparaît comme étant inclus au sein d’une zone composée d’espaces boisés et naturels ainsi que d’espaces en eau représentés essentiellement à proximité du site d’étude par la Seine et les plans d’eau créés à la suite d’exploitations.

I.3 – Justification du projet

I.3.1 - Justification du projet au regard des dispositions de l’article L. 411-2 du Code de l’environnement

L’article L 411-2 du Code de l’Environnement stipule que « la délivrance de dérogation aux interdictions mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l'article L 411-1 », ne peut être obtenue qu’« à condition qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante [...] et que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle », et qu’elle intervienne – pour le cas qui nous occupe ici - « dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publique ou pour d'autres raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement ». Les paragraphes suivants visent à démontrer le respect de ces dispositions dans le cadre du projet de carrière de Balloy. En s’appuyant sur la définition de la « raison impérative d’intérêt public majeur » posée par la Directive 92/43/CE, et celle du guide de la Commission Européenne sur la gestion des sites Natura 2000, il apparaît que peuvent être considérés comme d’intérêt public majeur des projets :  promus par des organismes privés ou publics ;  dont l’intérêt public est impératif, y compris mis en regard de l’importance des intérêts protégés par la Directive Habitats (notion d’intérêt à long terme du projet) ;  et en particulier dans le cadre de la réalisation d’activités de nature économique ou sociale visant à accomplir des obligations spécifiques de service public. Au titre du paragraphe 4° de l’article L.411-2 du Code de l’Environnement, la justification du projet repose sur la notion d’intérêt public majeur. En effet, l’exploitation de la carrière à Balloy a pour but de pérenniser à long terme une activité qui :  vise à accroître la production de granulats en Île-de-France pour l’approvisionnement des marchés du BTP ;  constitue un maillage essentiel du tissu économique local dont dépend toute une filière de construction. Importance du granulat

Matière première indispensable au développement économique, les granulats sont de petits morceaux de roches, d’origine et de nature géologique très variées, destinés à de multiples usages et en particulier à réaliser des ouvrages de génie civil, de bâtiment ou de travaux publics. Exploitée depuis la préhistoire, la pierre continue à être parfaitement adaptée aux exigences de l’ère du TGV, des autoroutes et des arches

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 25 monumentales. Après l’air et l’eau, les granulats constituent la matière première la plus utilisée par l’Homme. Chaque année en France, on produit et on utilise près de 400 millions de tonnes de granulats pour l’ensemble des travaux, soit près de 7 tonnes par habitant et par an. Par comparaison, ce ratio est seulement de :  1,5 t/hab./an pour le pétrole,  0,8 t/hab./an pour le bois,  0,7 t/hab./an pour le charbon. Voici quelques chiffres-clés en matière de consommation de granulats :  une autoroute : 30 000 t/km,  une route nationale : 12 000 t/km,  un lycée ou un hôpital : 5 000 t,  un logement pavillonnaire : 150 t.

Exploitation du granulat en Île-de-France1 et développement économique régional

L’Union Nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM) effectue régulièrement des enquêtes statistiques par délégation de l'Administration, dans le cadre de la loi du 7 janvier 1951. Elle a réalisé une enquête sur la région Île-de-France en 2010. D’après la fiche statistique publiée 2, la production régionale de matériaux de construction, industrie plâtrière comprise, représente 132 entreprises, employant 5 852 personnes. Le chiffre d’affaires de ces entreprises s’élève à plus de 1 511 millions d’euros. La même année, l’industrie du granulat a notamment généré plus de 156 millions d’euros, soit 10,4 % du chiffre d’affaires total. L’activité d’extraction en Île-de-France a lieu aujourd’hui essentiellement dans les départements de la grande couronne. La Seine-et-Marne joue un rôle prépondérant dans l’activité d’extraction, elle concentre plus des 2/3 des exploitations de la région et 85 % des surfaces autorisées. En 2006, 68 sites d’extraction de granulats étaient autorisés en Île-de-France (contre 90 en 2002), représentant une surface cumulée de 3 503 hectares (contre 4 109 hectares en 2002). En 2006, la production de granulats de la région représente 10 778 000 tonnes dont :  6 452 000 tonnes d’alluvions (5 540 000 tonnes en Seine-et-Marne),  2 782 000 tonnes de sablons (1 085 000 tonnes en Seine-et-Marne),  1 545 000 tonnes de calcaires (1 545 000 tonnes en Seine-et-Marne). Les granulats produits en Île-de-France sont en majorité (57 % en 2006) destinés à la fabrication de béton hydraulique tel que le béton prêt à l’emploi. Ces bétons hydrauliques utilisent principalement des sables et graviers alluvionnaires (à hauteur de 84 % en 2006) et consomment une grande partie de ce type de granulats en Île-de-France. En 2006, la production à usage de viabilité est quant à elle dominée par les sablons (45 %). Les calcaires et les alluvions représentent respectivement 34 % (contre 28 % en 2002) et 19 % (contre 29 % en 2002) de cette production ne demandant pas nécessairement de matériaux dits « nobles ».

1 D’après le Schéma Départemental des Carrières de la Seine-et-Marne et les rapports « Les granulats en Île-de-France, panorama régional » de 2004 et 2008, UNICEM IDF, IAURIF, DRIRE IDF 2 Source : fiche « Les matériaux de construction en Bourgogne/Franche-Comté – Année 2010 » - UNICEM service statistique – novembre 2011

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 26 Globalement, les besoins en granulats de l’Île-de-France sont estimés à 30 millions de tonnes par an. Ils se répartissent de la manière suivante :  60 % pour les départements de la grande couronne (Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val d’Oise),  40 % pour les départements de Paris et de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), L’Île-de-France souffre donc d’un fort déséquilibre entre production et consommation. La petite couronne de la région parisienne ne produit pas de granulats naturels alors qu’elle en consomme environ 10 millions de tonnes par an dont 90 % de sables et graviers alluvionnaires. En 2006, la consommation de l’Île-de-France - 31,6 millions de tonnes – est satisfaite à 55 % à partir de sa production régionale – premier cercle – et 45 % par des apports de matériaux extérieurs : 28 % en provenance du deuxième cercle [régions limitrophes à l’Île-de-France, sur un rayon de 120 km] et 17 % du troisième cercle [sur un rayon de 120 à 250 km voire plus]. Concernant la plaine alluviale de la Seine amont, ou Bassée, elle est considérée comme une zone de grand intérêt dans la production et l’approvisionnement de la région en granulats, car ils sont particulièrement riches en matériaux sablo-graveleux (gisements en sables et graviers d’alluvions d’importance régionale). Le gisement de la Bassée, premier bassin de production, assure ainsi 64 % de la production régionale 3. Si ce volume est stable par rapport à 2000, il présente néanmoins des évolutions contrastées sur la période : une baisse de 4,7 à 3,6 millions entre 2000 et 2003, puis une hausse régulière jusqu’en 2008.

Rôle économique et ancrage territorial du projet

La société Les Sables de Brévannes est un des acteurs économiques ancrés dans la Bassée qui exploitent des carrières de matériaux alluvionnaires et la future carrière de Balloy est composée d’un gisement de sables et graviers alluvionnaires connu de l’exploitant. La société a cependant procédé à des sondages de reconnaissance sur les terrains concernés par la présente demande afin de s’assurer de sa qualité. Ceux-ci ont permis de déterminer des zones où les épaisseurs de la découverte et du gisement présentent un intérêt. De plus, le projet sollicité est voisin des installations de traitement de la société permettant l’acheminement des matériaux par bandes transporteuses, leur traitement et leur commercialisation selon les modalités déjà en vigueur, permettant de mutualiser des équipements déjà en place sur le site de l’installation : cuve de fuel, aire étanche, engins, atelier, locaux sociaux, bascule, etc. Enfin, la société Les Sables de Brévannes détient la maîtrise foncière de l'ensemble des terrains concernés. En résumé, l’exploitation du gisement projeté revêt un intérêt public majeur dans la mesure où :  il ne peut être remplacé par des matériaux issus de gisements locaux dans les usages définis plus haut. En effet, les autres gisements de matériaux naturels locaux (craie, graveluches et sablons) sont impropres à la fabrication des bétons hydrauliques et bitumineux. Les granulats issus du recyclage des déchets du BTP ne possèdent pas non plus les qualités intrinsèques nécessaires aux mêmes usages ;  L’importation de ces matériaux, qui se réalise essentiellement par la route (semi-remorque de 44 t), génère un impact significatif sur l’environnement lié à leur transport (usure des routes et émissions de

C02 notamment) qui sera réduit via cette exploitation (qui se situe en Île-de-France et utilisant des barges pour l’approvisionnement) ;

3 Projet de Schéma Départemental des Carrières de Seine-et-Marne, 2013

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 27  elle ne généra pas davantage de nuisances dans la mesure où l’extraction sur Vimpelles sera suspendue lors de l’exploitation des matériaux provenant de Balloy ;  pour les raisons évoquées juste au-dessus, l’activité sur le site de Balloy permettra de pérenniser les emplois directs du site et les emplois indirects associés.

Son remplacement par d’autres gisements aurait donc pour conséquence :  un accroissement de la dépendance du département de la Seine-et-Marne et de l’Île-de-France en général pour couvrir leurs besoins en granulats ;  un impact environnemental accru du fait de l’augmentation du transport lié à l’éloignement des gisements par rapport aux zones de consommation et au mode de transport associé ;  un surcoût conséquent de la matière première pour les marchés du BTP et donc au final pour la collectivité et les particuliers.

I.3.2 - Absence d’autres solutions satisfaisantes au projet conformément à l’article L. 411-2 du Code de l’Environnement présentant moins d’impact sur les espèces protégées

Le périmètre, les modalités d’exploitation ou encore la remise en état ont évolué au cours des études. En effet, dans un premier temps, l’exploitant avait envisagé l’exploitation d’un périmètre constitué de deux zones. Celles-ci ont fait toutes deux l’objet d’investigations. Les prospections sur la faune, la flore et les habitats couplées à un recueil de données ont permis d’identifier un secteur à fort enjeu écologique : le secteur sud, comparativement au secteur nord. Compte-tenu des enjeux écologiques couplés à la localisation des ressources géologiques, le périmètre du projet a évolué permettant d’éviter le secteur à plus forts enjeux écologiques (le secteur sud). Ceci consiste une mesure significative de ce dossier qui permet de réduire l’impact de ce projet. De même, notons que le secteur nord, fera que partiellement l’objet d’une exploitation permettant de réduire d’autant les impacts du projet. Dans le cadre de l’exploitation, la société aurait pu mettre en place une installation de traitement sur le site de Balloy. Néanmoins, l’existence à proximité d’une installation a incité la société à traiter les matériaux à l’extérieur du site en projet, limitant ainsi certains impacts sur la faune, la flore et les milieux. D’autres solutions en matière de remise en état ont été abordées et ce n’est qu’après un travail de concertation (tel que noté au paragraphe I.2.3 - Modalités d’exploitation) que celle-ci a pu être définie. Le projet retenu par la société Les Sables de Brévannes présente l’avantage de créer de nouveaux habitats dont la fonctionnalité écologique sera à terme plus intéressante s’agissant actuellement de parcelles cultivées et d’habitats humides peu fonctionnels.

Ainsi, après étude de la localisation des ressources géologiques et de la définition des périmètres potentiels couplée aux modalités d’exploitation du site et de remise en état (enjeux écologiques globaux, aspects réglementaires, fonciers et géologiques, localisation des infrastructures,…), aucune autre solution plus pertinente, alternative à ce projet, n’a été décelée.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 28 I.3.3 - Justifications de la conception du projet au regard des impacts sur les espèces protégées et résultats obtenus en termes d’évitement et de réduction des impacts

Méthodologie suivie afin d’éviter/réduire les impacts sur les espèces protégées

La méthodologie d’évaluation des niveaux d’impacts prévisibles et résiduels est présentée aux chapitres V et VII. Résultats en matière d’évitement/réduction d’impacts sur les espèces protégées

Les mesures d’évitement et de réduction sont présentées au chapitre VI du présent dossier. Parmi les mesures d’évitement, la plus significative consiste en la réduction du périmètre d’exploitation.

I.3.4 - Coûts des opérations d’évitement et de réduction des impacts

Comme noté plus haut, le coût pour les 10 années d’exploitation est estimé à 3 483 300 €. Le coût des mesures en faveur des espèces protégées est estimé à 198 300 €, soit plus de 5% du coût estimé du projet. Tableau 4 : Synthèse des coûts des mesures

Mesures Estimation du coût

Mesures d'évitement et de réduction 2 200 € Mesures compensatoires 107 500 € Autres mesures mise en œuvre - Remise en état 38 600 € Mesures d'accompagnement 50 000 € TOTAL 198 300 € Le détail des coûts des mesures d’évitement, réduction et compensation des impacts sont présentés au paragraphe XII.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 29 II – OBJET DE LA DEMANDE

II.1 – Études réalisées

L’élaboration du présent dossier de dérogation s’est appuyée sur plusieurs rapports d’études menées à des échelles de temps différentes : - l’expertise faune-flore réalisée entre 2012 et 2014 par Le CERE, dans le but d’évaluer la sensibilité des milieux naturels présents sur les périmètres rapproché et étendu du projet, a permis de définir les premières contraintes inhérentes au projet initial. En particulier, elle a permis de mettre en évidence des enjeux écologiques forts au niveau du périmètre sud. De fait, ce secteur sud a été retiré du périmètre d’exploitation dès la constitution du dossier initial de demande de dérogation de 2015.

- une actualisation des inventaires et de l’évaluation des enjeux a été sollicitée par la DRIEE début 2019 suite à la relance de l’instruction du dossier (« Concernant l’état initial du site, les inventaires naturalistes de 2012 sont très anciens et il est recommandé de les mettre à jour a minima sur le périmètre destiné à être exploité. »). Cette étude, menée de l’hiver à l’automne 2019 sur les périmètres sollicité et exploitable situés à l’intérieur du périmètre rapproché nord, a ainsi permis de compléter les inventaires réalisés entre 2012 et 2014 et de réactualiser les enjeux suite à l’évolution de la connaissance et de l’état de conservation des espèces concernées. - concernant les habitats, une cartographie plus précise du peuplement forestier présent sur le périmètre sollicité a été réalisée en janvier 2017 par une experte forestière sur demande des Sables de Brévannes. De plus, une visite de terrain complémentaire, en la présence d’un expert du CBNBP a été souhaitée par la DDT77 et la DRIEE et a permis de préciser la caractérisation de l’habitat.

Le présent dossier est donc issu de la synthèse de ces différents éléments et prend en compte l’intégralité de leurs résultats. Il s’appuie en outre sur les engagements pris au titre de l’étude d’impact précédemment élaborée. Il existe donc une totale cohérence des contenus des dossiers présentés au titre des différentes procédures. Dans un souci de lisibilité et afin d’éviter de surcharger le document, seuls les résultats globaux sont présentés pour chaque étude. Pour chaque groupe, un bilan détaille ensuite les espèces remarquables

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 30 (menacées, déterminantes ZNIEFF, SCAP…) et/ou protégées identifiées dans l’une ou l’autre des études écologiques, sur la base des statuts actualisés en 2019 (certaines espèces considérées comme remarquables en 2012 ayant vu leur statut déclassé ou, au contraire, des espèces plus communes à l’époque ayant rejoint la liste des espèces remarquables a posteriori). Il conviendra de se référer aux annexes et aux études précitées pour consulter les listes complètes des espèces observées, ainsi que leur évolution de statut.

II.2 – Méthodologie

II.2.1 – Dates de prospection

Les tableaux ci-dessous fournissent les dates de prospections qui s’étalent sur un cycle biologique complet. Étude de 2012-2013 Tableau 5 : Dates de prospection, groupes prospectés et conditions météorologiques Dates de Catégorie Groupe Type de prospection Conditions météorologiques prospection 17-avr-12 diurne Peu nuageux, vent nul, 10°C

02-mai-12 diurne Beau temps, vent nul, 12°C Flore et Flore et Habitats Habitats 11-juin-12 diurne Peu nuageux, vent faible, 16°C 14-juin-12 diurne Peu nuageux, vent faible, 18°C 02-juil-12 diurne Beau temps, vent nul, 21°C Faune Oiseaux en hivernage vertébrée 31-janv-12 diurne Peu nuageux, vent nul, 2°C Mammifères

Oiseaux migrateurs (prénuptial) 21-mars-12 diurne Beau temps, vent nul, 15°C Mammifères

Mammifères 02-avr-12 diurne + nocturne Peu nuageux, vent nul, 10°C Amphibiens

Oiseaux reproducteurs 17-avr-12 diurne Peu nuageux, vent nul, 11°C Mammifères

Oiseaux reproducteurs

Mammifères 19-avr-12 diurne Nuageux, vent moyen, 12°C

Amphibiens

Mammifères Beau temps, vent nul, 19°C / 16 °C 09-mai-12 diurne + nocturne Amphibiens (nuit)

Mammifères Peu nuageux, vent faible, 24°C / 20 °C Amphibiens 24-mai-12 diurne + nocturne (nuit) Reptiles

Oiseaux reproducteurs 14-juin-12 diurne Peu nuageux, vent faible, 18°C Mammifères

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 31 Dates de Catégorie Groupe Type de prospection Conditions météorologiques prospection Reptiles

Oiseaux reproducteurs

Mammifères 28-juin-12 diurne Peu nuageux, vent moyen, 20°C

Reptiles

Chiroptères 02-juil-12 nocturne Beau temps, vent nul, 21°C

Chiroptères 14-août-12 nocturne Beau temps, vent nul, 23°C

Oiseaux migrateurs (postnuptial) 22-oct-12 diurne Peu nuageux, vent nul, 10°C Mammifères Lépidoptères

Odonates 19-avr-12 diurne Nuageux, vent moyen, 12°C

Coléoptères

Lépidoptères Peu nuageux, vent faible, 24°C / 20 °C Odonates 24-mai-12 diurne + nocturne (nuit) Coléoptères

Lépidoptères

Odonates 02-juil-12 diurne Beau temps, vent nul, 21°C Faune Coléoptères invertébrée Lépidoptères

Odonates 23-août-12 diurne Peu nuageux, vent faible 26°C Coléoptères

Orthoptères

Lépidoptères

Odonates 17-sept-12 diurne Beau temps, vent faible, 22°C Coléoptères

Orthoptères

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 32 Étude de 2019 Tableau 6 : Dates de prospection, groupes prospectés et conditions météorologiques

Couverture Date Groupes ciblés prioritairement Vent Température Type de prospection nuageuse 26/02/19 Flore et oiseaux Faible 0-25 % 18° diurne 24/03/19 Flore et oiseaux - - - diurne 01/04/19 Flore et oiseaux Faible 0-25 % 15-20° diurne 01/05/19 Oiseaux Faible 0-25 % 7-14° diurne Amphibiens et Oiseaux 07/05/19 Faible 50-75 % 13° nocturne nocturnes 29/05/19 Insectes et flore Faible 25-50 % 15-20° diurne 08/06/19 Oiseaux Moyen 0-25 % 11-15° diurne 08/07/19 Insectes et flore Faible 0-25 % 20-25° diurne 23/07/19 Chiroptères et amphibiens Nul 0-25 % 23° nocturne 13/09/19 Insectes Faible 0-25 % 23-25° diurne 17/09/19 Chiroptères Faible 0-25 % 18° nocturne

La prospection correspond à un échantillonnage de la flore et de la faune (relevés qualitatifs représentatifs). Ce n'est donc pas un inventaire exhaustif des espèces présentes. Cette prospection aboutit à une connaissance assez complète et satisfaisante des milieux naturels concernés permettant une bonne évaluation de leur sensibilité biologique au regard du projet.

II.2.2 – Méthodologie flore et habitats (2012)

Habitats En complément et en précision des informations collectées en bibliographie, une première observation de la végétation de la zone d’étude a permis d’identifier la nature et les caractéristiques générales du site au travers des différents types d’habitats présents. Bien entendu, la définition des habitats s’est précisée par les relevés floristiques. La caractérisation des habitats s’est effectuée à partir de la typologie Corine Biotope. Flore La recherche d’espèces végétales a été réalisée à partir de relevés floristiques qualitatifs (station échantillon) fournissant une liste d’espèces dans chaque type d’habitat déterminé précédemment. Les investigations se sont effectuées sur les végétaux supérieurs : Ptéridophytes (Cryptogames vasculaires) et Spermatophytes (Phanérogames). La nomenclature est celle de Kerguelen (1998). La détermination a été principalement effectuée à partir de la « Nouvelle flore de la Belgique, du Grand- Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines (J. Lambinon et al. 2004 - 5ème édition). Les indices de rareté sont eux issus du Catalogue de la flore vasculaire d’Île-de-France (Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, 2011).

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 33 Ainsi, sur les listes d’inventaires figurent : les statuts de rareté, de protection, et les espèces déterminantes de ZNIEFF en Île-de-France. Limites de l’étude floristique Les prospections floristiques correspondent à un échantillonnage de la flore présente. Elles n’ont donc pas pour vocation de fournir une liste exhaustive des espèces présentes sur le site d’étude, mais bien d’en caractériser les potentialités en termes de richesse et de diversité écologique. Par ailleurs, certaines espèces dites « à éclipse » peuvent ne pas fleurir tous les ans et donc ne pas avoir été observées l’année des prospections. L’ensemble du périmètre d’étude a toutefois été parcouru afin de rechercher d’éventuelles espèces remarquables et donc protégées. Par ailleurs, le croisement avec les données bibliographiques permet une caractérisation relativement complète de la flore sur le site d’étude.

II.2.3 – Méthodologies faune vertébrée (2012)

Le groupe des vertébrés, composé d’espèces dites «bio-indicatrices», constitue un excellent support dans l’appréciation de la valeur écologique du site. L’étude de la faune vertébrée s’est concentrée sur quatre groupes : les oiseaux, les mammifères, les reptiles et les amphibiens. Sur chacun de ces groupes ont été effectuées des stations échantillon intercalées de recherches qualitatives. Oiseaux En période de reproduction L’avifaune en période de reproduction a été recensée en utilisant deux méthodes :  les Indices Ponctuels d’Abondance I.P.A. (FROCHOT 2001) La répartition des oiseaux est directement liée à la quiétude du site, à la quantité de nourriture, au relief du terrain, à la présence de points d’eau et surtout à la structure de la végétation, tant sur le plan horizontal (diversité des milieux, densité du couvert) que vertical (nombre de strates). Pour cela et proportionnellement à la surface occupée par les différents habitats, nous avons effectué sept stations échantillon couvrant l’ensemble de la zone d’étude. Chaque station échantillon a fait l’objet d’une observation visuelle et auditive d’une durée de 20 minutes.

 une recherche qualitative de toutes les espèces présentes sur le site La technique des I.P.A. s’appliquant essentiellement aux passereaux et aux ordres apparentés, une recherche qualitative a permis de recenser les oiseaux capables de s’intercaler entre les stations échantillon, par exemple ceux occupant un grand espace (rapaces, laridés etc.…).

En période de migration L’objectif de ce type de passage est de définir les potentialités du site en termes d’axe migratoire et de halte migratoire. Une recherche qualitative a donc été réalisée sur les mêmes points d’observation que lors du passage dédié aux oiseaux en période de reproduction. L’ensemble des oiseaux présentant un comportement de migrateur ou d’oiseaux en halte a été noté.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 34 Mammifères Au même titre que l’avifaune, les populations de mammifères ont été recensées sur l’ensemble de la zone d’étude ainsi que sur les milieux environnants. La liste qualitative des mammifères a été réalisée à partir :  d’observations directes sur le terrain (selon une recherche diurne) Cette technique a été réalisée de façon diurne et nocturne. Elle permet d’identifier avec certitude les espèces présentes sur la zone d’étude. Les journées de recherche s’effectuent suivant les mêmes critères que les prospections ornithologiques.

 de l’identification des espèces trouvées mortes sur les voies de circulation De plus en plus, l’accentuation des flux routiers provoque des collisions avec certains grands animaux mais aussi avec la petite faune. En ce sens, les voies de circulation constituent une donnée supplémentaire à l’identification des espèces dont les populations sont présentes sur le site.

 de la lecture des indices de présence (empreintes, fèces, reliefs de repas, terriers) Cette méthode prend en considération plusieurs techniques telles que : La lecture des traces : cette technique permet d’une part d’identifier les animaux présents sur le site et d’autre part de connaître les passages préférentiels empruntés par ces derniers. La lecture des reliefs de repas : cette analyse s’effectue exclusivement sur les repas effectués par tous les consommateurs de deuxième ou troisième ordre. Elle concerne donc l’identification des restes d’animaux prédatés ou en cours de décomposition. La lecture d’autres indices : dans cette catégorie se rangent tous les indices tels que les ronds de sorcières (marques au sol laissées par le chevreuil), les frottis ou les gratis laissés par certains ongulés, les bauges ou les boutis laissés par les sangliers, l’analyse des fèces, et des terriers.

 d’une recherche spécifique des chiroptères Les chauves-souris sont reconnues à l’aide d’un détecteur d’ultrasons Pettersson D 240x (système hétérodyne et expansion temporelle) le long de transects préétablis et par points d’écoute de 20 minutes chacun. Cette technique permet, dans une certaine mesure, de repérer des sites de chasse ou de transit, en ce qui concerne les genres, voire les espèces. Les chiroptères ont été prospectés de façon nocturne le 13 juin 2012 le long de transects préétablis et par points d’écoute. Les différentes espèces ont été reconnues à l’aide d’un détecteur d’ultrasons. Bien que le site soit très anthropisé et a priori peu favorable, une attention a été portée aux zones de gîte potentielles pour les chiroptères lors des différents passages réalisés sur la zone d’étude (arbres creux, bâti…).

Amphibiens Les recherches ont été effectuées selon une recherche diurne couplée à des prospections nocturnes. Ces espèces ont fait l’objet d’écoutes et d’une pêche au filet le long des ruisseaux, des fossés, ainsi que dans les éventuels trous d’eau afin de les identifier.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 35 Compte tenu des zones humides recensées sur ou juste à proximité de cette zone d’étude, les amphibiens ont essentiellement été prospectés par des captures nocturnes. Les individus ont été relâchés dès leur identification. Ces prospections ont été complétées par des points d’écoute. Les espèces sont déterminées par :  Une recherche et une estimation du nombre d’individus par le chant (pour les anoures seulement) : des points d'écoute d'une dizaine de minutes ont été réalisés à différents points sur la zone d’étude. Le chant des amphibiens donne ainsi un premier aperçu de la diversité spécifique puis une première estimation du nombre de chanteurs. Comme pour les oiseaux, plus les chanteurs sont nombreux, plus il est difficile d'en estimer le nombre exact. Nous avons donc utilisé une échelle : 1 ; de 2 à 5 ; de 5 à 10 ; de 10 à 20 ; de 20 à 30 ; de 30 à 50 ; 50 et plus,  Un décompte direct des individus : dès le repérage des chanteurs, nous avons prospecté les points d’eau (mare et/ou ornière forestière) afin d’y effectuer un comptage. Les comptages sont assez précis dans les petites zones en eau sans végétation. Quand la végétation aquatique est abondante (algues filamenteuses entre autre), les décomptes précis sont limités, les individus se cachant dès notre approche. Cette recherche nous permet également de noter les urodèles (tritons ou salamandres) présents,  Une recherche des pontes et des têtards : les pontes permettent de confirmer la reproduction des espèces sur le site. Celles-ci sont aisément reconnaissables, mais comme précédemment le développement de la végétation constitue vite une limite dans la prospection. Les têtards constituent une autre confirmation de reproduction,  Une recherche des individus par la pêche au filet pour les espèces non chanteuses (urodèles), les animaux ont été relâchés sur place dès leur identification. Par ailleurs et en phase terrestre, les habitats susceptibles d’abriter ces espèces ont été prospectés en même temps que les mammifères et reptiles, ainsi que les coléoptères par retournement du bois mort, exploration des souches, des tas de bois…

Reptiles Les reptiles ont fait l’objet d’une recherche visuelle dans les endroits ensoleillés des bordures de chemin, des lisières des bosquets et à proximité des zones humides (fossés). Des recherches qualitatives ont été réalisée de façon plus approfondies sur tous les secteurs ensoleillés favorables aux reptiles et se sont dérouler lorsque les conditions d’ensoleillement étaient favorables. Afin d’optimiser ces recherches, les prospections ont été plus intenses dans les milieux adaptés aux différentes espèces potentiellement présentes, par exemple : milieu frais pour la Couleuvre à collier ou le Lézard vivipare. Des recherches ont aussi été réalisées par une prospection dès le matin et par des retournements de pierres aux heures les plus chaudes de la journée.

Bio-corridors La recherche des biocorridors s’effectue simultanément avec la lecture des traces des mammifères dont la densité et l’orientation permet de définir les principaux axes de déplacement de la faune. L’observation directe des animaux et notamment des oiseaux permettent également de définir des axes de déplacement privilégiés. Ces axes de déplacement de l’avifaune sont généralement assez similaires aux axes de migration déterminés lors des prospections réalisées en période favorable à ce phénomène.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 36 Enfin, la lecture des éléments du paysage qui caractérisent le site d’étude et ses environs permet de définir des biocorridors potentiels une fois mis en relation avec, par exemple, les éléments topographiques.

Limites de l’étude faunistique Les prospections faunistiques correspondent à un échantillonnage de la faune présente. Elles n’ont donc pas pour vocation de fournir une liste exhaustive des espèces présentes sur le site d’étude, mais bien d’en caractériser les potentialités en termes de richesse et de diversité écologique. Le recoupage des données de terrain avec les données bibliographiques permet cependant une connaissance relativement complète de la faune sur le site d’étude.

II.2.4 – Méthodologie faune invertébrée (2012)

Quatre ordres d’insectes ont été étudiés : les odonates, les lépidoptères (rhopalocères et hétérocères), les orthoptères et les coléoptères. Ces quatre ordres permettent d’appréhender de façon satisfaisante la qualité des habitats aquatiques (odonates, coléoptères) et terrestres (lépidoptères, orthoptères, coléoptères). Ces prospections permettent entre autre de trouver d’éventuelles espèces protégées à l’échelon national ou européen. Ces groupes d’insectes sont particulièrement sensibles aux modifications des habitats qu’ils occupent. Ils comprennent notamment des espèces « bio-indicatrices » strictement inféodées à une plante ou un milieu donné, ou encore à un paramètre environnemental (qualité de l’eau, par exemple). Odonates Les odonates ont été recherchés dans tous les types de milieux, aquatiques ou terrestres, de jour. En effet, bien que les odonates aient un cycle de vie intimement lié aux eaux courantes ou stagnantes dans lesquelles se déroulent la ponte et le développement des larves (certaines espèces restent plusieurs années sous l’eau à l’état larvaire), les imagos s’éloignent fréquemment des zones humides lors de la phase de maturation sexuelle ou pour la chasse. Les exuvies (dépouilles larvaires) sont également recherchées sur la végétation rivulaire. Lépidoptères Tout comme les odonates, l’étude des rhopalocères a été réalisée de jour. Les adultes ont été capturés dans tous les types de milieux, identifiés puis relâchés. Cette recherche active concerne à la fois les espèces totalement diurnes et quelques espèces nocturnes dérangées par le passage de l’entomologiste. Les chenilles âgées sont également recherchées et identifiées, lorsque cela est possible avec certitude. Les lépidoptères hétérocères (papillons dits « de nuit ») ont été prospectés quant à eux lors d’une chasse de nuit passive. Orthoptères Les orthoptères sont reconnus au chant ou à vue après une capture temporaire. Le battage de branches et le fauchage des plantes hautes permettent de détecter les sauterelles arboricoles et certains grillons. Seuls les adultes sont pris en compte, les larves étant rarement identifiables. Coléoptères Cet ordre comporte un très grand nombre d’espèces aux mœurs extrêmement variées. Sa prise en compte est donc particulièrement difficile. Pour ces raisons, seuls les coléoptères de forte valeur patrimoniale ont été recherchés dans leurs habitats de prédilection.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 37 Cartographie Bien que les relevés de la faune invertébrée soient représentés par des points sur la cartographie, l’ensemble du site a été prospecté. Ce mode de représentation n’est utilisé que pour simplifier la lisibilité des cartes. Limites de l’étude entomologique L’étude de la faune invertébrée a pour vocation de donner une approche fine des espèces susceptibles d’être rencontrées sur le périmètre rapproché. Même couplée avec une recherche qualitative, elle ne peut pas avoir la prétention de révéler la stricte totalité des espèces présentes. Par ailleurs, certaines espèces aux mœurs discrètes peuvent avoir été sous-évaluées en termes d’effectifs. Les effectifs présentés dans cette demande de dérogation ont donc été estimés d’après les capacités d’accueil du milieu, et non d’après les effectifs observés ou entendus sur site.

II.2.5 – Méthodologie de l’étude de 2019

Des techniques similaires à celles précédemment citées ont été utilisées pour l’étude de 2019. L’observation visuelle ou acoustique classique a été utilisée pour l’ensemble des groupes. Des prospections aléatoires ont été réalisées sur l’ensemble du périmètre et ont été complétées par la mise en place d’un plan d’échantillonnage de suivi standardisé sur la base de la méthodologie du programme ROSELIERE (cf. programme-roseliere.fr). Ce suivi, mis en place dès l’état initial, permettra, en cas d’autorisation du projet, de comparer de façon statistiquement fiable les résultats obtenus durant les phases avant, pendant et après exploitation. Ainsi, 5 transects entomologiques (rhopalocères, odonates, orthoptères) et 5 placettes botaniques circulaires ont été placées sur le site. De façon à éviter les recoupements et doubles comptages en raison de la faible surface du périmètre, seuls trois points d’écoute (oiseaux, amphibiens, chiroptères, orthoptères ; 20 minutes en journée, 6 minutes de nuit) ont été positionnés. Les données récoltées hors protocoles viennent alimenter l’analyse de façon à obtenir des résultats les plus exhaustifs possibles. Concernant plus particulièrement les chiroptères, des enregistrements ultrasonores ont été réalisés grâce à l’utilisation d’un détecteur Tranquility Transect et d’un enregistreur Tascam DR-05. Les enregistrements ont été analysés manuellement grâce au logiciel Syrinx. Ces derniers ont également permis de contacter quelques espèces d’orthoptères supplémentaires dont les chants nocturnes émettent dans l’ultrason. Il est par ailleurs rappelé que cette étude s’est portée uniquement sur le périmètre sollicité, de surface nettement inférieur à celui étudié en 2012.

II.2.6 – Méthodologie d’évaluation et de réactualisation des statuts

Sont considérées comme remarquables, indépendamment de tout statut de protection national ou régional, les espèces : - inscrites à la directive Oiseaux (annexe 1) ou Habitats, Faune, Flore (annexes 2 ou 4) ; - dont le statut de menace régional est supérieur ou égal à « quasi-menacé » ; - déterminantes ZNIEFF en Île-de-France ; - pour la flore, le statut de rareté régional est également pris en compte (statut supérieur ou égal à assez rare).

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 38 Depuis 2015, date du dossier initial de demande de dérogation, la connaissance et l’état de conservation de certains groupes d’espèces ont évolué. Notamment, plusieurs listes rouges nationale ou régionale ont été publiées et la liste des espèces déterminantes ZNIEFF en Île-de-France a été mise à jour. De nouveaux outils d’évaluation de la rareté ont également vu le jour. Les statuts des espèces contactées en 2012 ont ainsi été réévalués et ces derniers ont été appliqués aux espèces identifiées dans le cadre des inventaires complémentaires réalisés en 2019. Les références bibliographiques prises en compte pour l’évaluation des statuts sont indiquées en bibliographie.

II.3 – Résultats

II.3.1 – Flore

 Résultats 2012 Au total, 152 espèces végétales ont été observées sur l’ensemble du site d’étude en 2012. Parmi celles-ci, 19 d’entre elles étaient alors considérées comme remarquables en Île-de-France (au moins assez rares et/ou déterminantes de ZNIEFF). Aucune espèce floristique protégée n’est à signaler.

 Résultats 2019 97 espèces végétales ont été observées sur le périmètre d’étude en 2019. Parmi elles, 28 n’avaient pas été contactées lors des inventaires précédents. Globalement, l’ensemble des espèces observées en 2019 sont communes et non menacées. La seule espèce remarquable est le Saule pourpre, Salix purpurea, considéré comme très rare au niveau francilien en 2014 mais qui semble toutefois assez abondant et en progression en Bassée (Jauzein & Nawrot, 2011 et Filoche et al., 2010). Il a été observé en bordure d’un boisement en partie nord du site. Une espèce subnaturalisée, le Ray-grass italien, Lolium multiflorum, est également considérée comme assez rare en Île-de-France mais provient très certainement de mélanges fourragers et est présent en mélange dans les céréales semés au sein de la culture.

 Bilan concernant la flore protégée et/ou remarquable

Nombre total d’espèces observées : 181 Espèces remarquables : 11 Espèce protégée : 0

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 39 Nom scientifique Nom vernaculaire Rareté (2016) LRR (2014) ZNIEFF (2017) Ajuga genevensis Bugle de Genève AR LC Althaea officinalis Guimauve officinale R LC Equisetum telmateia Grande prêle AR LC Legousia speculum-veneris Miroir-de-Vénus RR VU x Malva alcea Mauve alcée AR LC Rhinanthus alectorolophus Rhinanthe crête-de-coq R LC Salix purpurea Saule pourpre RR LC Salix viminalis Saule des vanniers AR LC Spirodela polyrhiza Spirodèle à plusieurs racines R LC Stachys germanica Epiaire d’Allemagne RRR CR x Verbascum blattaria Molène blattaire AR LC

La localisation des espèces végétales remarquables est présentée sur la carte suivante.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 40 Carte 4 : Localisation des espèces végétales remarquables connues sur le site II.3.2 – Habitats

 Résultats 2012 Concernant les habitats, les relevés de terrain ont permis d’identifier 18 grands types de milieux selon la typologie Corine Biotope, sur le périmètre d’étude. Parmi ceux-ci, deux habitats présentent un enjeu écologique fort : les terrains en friche et les grandes cultures (Code Corine Biotope : 87.1 et 82.11 respectivement). Ceci se justifie par la présence de deux espèces floristiques à enjeu patrimonial fort : l’Epiaire d'Allemagne, Stachys germanica, au niveau d’une friche (sur le secteur sud) et le Miroir de Vénus, Legousia speculum-veneris, observée sur une culture (sur le secteur nord). 7 habitats présentent également un enjeu moyen de par la présence d’espèces floristiques à enjeu patrimonial moyen. Aucun habitat d’intérêt communautaire (protection européenne) n’est à signaler parmi les habitats identifiés. Le tableau ci-dessous détaille les habitats du site alors que les deux cartes suivantes permettent de localiser respectivement l’ensemble des habitats du périmètre rapproché et les habitats remarquables. Tableau 7 : Habitats identifiés sur le périmètre rapproché étudié CORINE BIOTOPE NATURA 2000 Surface Habitat Dét. ZNIEFF Enjeu Typologie Code Typologie Code (ha) Groupements de petits Potamots 22.422 - - - Végétation aquatique - Etang 0,42 Moyen Tapis de Potamot flottant 22.4314 Fruticées médio-européennes à Prunelliers Fourré 31.81211 - - - 0,35 Moyen et Troènes Recolonisation forestière Clairières à couvert arbustif 31.872 - - - 1,09 Moyen Dépression humide ombragée Chênaies-ormaies riveraines des 44.4 (non caractéristique) - - 11,03 - Frênaie grands fleuves Saulaie arbustive à arborée Saussaies de plaine, collinéennes et - 44.12 - - 0,44 Moyen Saulaie arbustive méditerranéo-montagnardes Saussaies de plaine, collinéennes et Saulaie rivulaire et végétation de ceinture méditerranéo-montagnardes x 44.12 x 53.111 - - - 0,05 Moyen Phragmitaies inondées Saulaie blanche Forêts galeries de Saules blancs 44.13 (non caractéristique) - - 0,80 - Bois de Frênes et d'Aulnes des rivières à Ripisylve 44.33 (non caractéristique) - - 0,35 - eaux lentes Phragmitaie Phragmitaies inondées 53.111 - - x 0,07 Moyen Végétation amphibie - Etang Végétation à Eleocharis palustris 53.14A - - - Moyen Culture Grandes cultures 82.11 - - - 8,45 Fort Cultures avec marges de végétation Culture extensive 82.2 - - - 2,90 - spontanée Peupleraie Plantations de Peupliers 83.321 - - - 1,10 - Alignement d'arbres Alignement d'arbres 84.1 - - - 0,06 - Bordures de haies x Fruticées Haie subatlantiques à Prunus spinosa et Rubus 84.2 x 31.8111 - - - 0,19 - fruticosus Friche - - - Terrains en friche 87.1 6,96 Fort Friche lacunaire Zone rudérale sur chemin Zones rudérales 87.2 - - - 0,22 - Source : CERE : (2012)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 43 Carte 5 : Localisation de l’ensemble des habitats présents sur la zone d’étude

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 44 Carte 6 : Localisation des habitats remarquables identifiés sur la zone d’étude

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 45  Compléments 2019 Une expertise forestière a été sollicitée par Les Sables de Brévannes en janvier 2017 et a abouti à la réalisation d’une cartographie de la physionomie des peuplements sur le périmètre sollicité.

Carte 7 : Peuplements forestiers au sein du périmètre sollicité Source : Gaëlle Bruté de Rémur – experte forestière (2017) Les zones délimitées en bleu clair correspondent aux zones humides identifiées par SOLENVIE dans le cadre de l’étude d’impact.

Par ailleurs, une visite de terrain de la part d’un expert botaniste du CBNBP a été organisée par la DDT77 et la DRIEE en octobre 2019 afin de préciser la qualification de l’habitat forestier présent dans le périmètre du projet. Les conclusions de l’expert du CBNBP suite à cette visite concernant la caractérisation de cet habitat sont retranscrites ci-après (note complète en annexe) :

« […] La visite de terrain a permis de confirmer la cartographie de l’expertise forestière complémentaire de janvier 2017, plus précise en terme de structure des peuplements et plus récente que la cartographie des végétations de l’Île-de-France du CBNBP réalisée avec une part importante de photo-interprétation. Le poste de légende « broussailles et fourrés »de l’expertise forestière ne relève effectivement pas de végétations forestières mais bien de végétations arbustives hors habitat. Il en va de même des « rejets de peupliers Robusta » et de la « Futaie peupliers Robusta » qui doivent relever de peupleraies artificielles et non de boisement naturels. Par contre, les postes de légende « taillis », « futaie » et « taillis frênes pauvres en réserves/avec réserves » correspondent bien à de jeunes boisements alluviaux relevant floristiquement de l’Ulmenion minoris et du 91F0, notamment toute la partie nord-ouest du site.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 46 Comme le précise la Note concernant la naturalité d’un boisement sur la commune de Balloy établie par Seine-et-Marne Environnement d’après une analyse historique, ces boisements sont jeunes et dérivent pour une grande partie d’anciennes peupleraies abandonnées, aujourd’hui principalement dominées par le Frêne commun, avec toutefois quelques Ormes champêtres et Chênes pédonculés déjà présents dans la strate arborée. Avant ces peupleraies, la vocation de ces parcelles était principalement prairiale. Il s’agit donc de boisements secondaires présentant une naturalité assez faible et un cortège floristique, bien qu’assez typique, sans originalité ou espèces patrimoniales d’après l’étude menée par le bureau d’études CERE. Ces anciennes peupleraies recolonisées par un boisement spontané sont bien prises en compte dans les différents états possibles de l’habitat 91F0 par les cahiers d’habitats Natura 2000.

Au niveau de la fonctionnalité de l’habitat, les relevés piézométriques effectués sur le site depuis 2012 montrent qu’il existe une différence de près de 2 m entre le toit de la nappe et le niveau du sol de ces boisements même lors des plus fortes inondations de 2013, 2016 et 2018. Aucune crue n’ayant d’ailleurs atteint le secteur ces dernières années. VNF considère même le risque de remontée de nappe dans le secteur comme très faible. Globalement, c’est tout le secteur de la Bassée en aval du barrage de la Grande bosse à Bazoches-lès-Bray dont le niveau de la nappe a fortement baissé depuis la création du barrage. Ce secteur est aujourd’hui très peu sujet aux inondations et la plupart des boisements alluviaux s’y trouvant ont subi de graves altérations de leur fonctionnalité et ce de manière irrémédiable. Pour comparaison, les piézomètres établis sur des sites de forêts alluviales emblématiques de la Bassée amont montrent des niveaux de profondeur d’eau plus faibles.

[...] Enfin, la zone délimitée par les experts pédologues de SOLENVIE en zone humide reste la seule zone dont la fonctionnalité peut encore être considérée comme viable, toute cette zone étant constituée de taillis de frêne avec ou sans réserve et donc bien constituée parun boisement alluvial du 91F0. »

 Bilan concernant les habitats remarquables Compte-tenu de ces différents éléments, la caractérisation des habitats au sein du périmètre sollicité a pu être précisée. En complément des enjeux identifiés dans la version initiale du dossier, la caractérisation des secteurs initialement classés en tant que « Frênaie (code CORINE 44.4) » au sein du périmètre sollicité a été précisée et subdivisée : - la surface en fourré a été étendue de façon à coller précisément aux secteurs comportant de la végétation arbustive ; - une partie de la surface boisée a été reclassée en peupleraie ; - la surface restante peut être considérée comme relevant floristiquement de l’Ulmenion minoris (Ormaies riveraines des grands fleuves) et comme l’un des états possibles de cet habitat d’intérêt communautaire (91F0). Toutefois, l’ensemble de la surface correspond à un boisement alluvial secondaire dégradé, dérivant d’anciennes peupleraies abandonnées, implantées sur des secteurs à vocation initiale principalement prairiale. Le cortège floristique ne présente pas d’originalité et aucune espèce végétale patrimoniale n’a été identifiée au sein de ces habitats. L’ensemble boisé présente donc un enjeu moyen, à l’exception de la zone la plus humide identifiée par le biais de relevés pédologiques (source : SOLENVIE, 2016) dont l’enjeu est considéré comme fort car sa fonctionnalité peut encore être considérée comme viable.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 47 Tableau 8 : Habitats identifiés sur le périmètre sollicité

CORINE BIOTOPE NATURA 2000 Surface Habitat Dét. ZNIEFF Enjeu Typologie Code Typologie Code (ha) Fruticées médio-européennes à Fourré 31.81211 - - - 0,86 Moyen Prunelliers et Troènes Boisement alluvial Forêts mixtes de Chênes, d’Ormes 44.4 Ulmenion minoris 91F0 - 4,85 Moyen secondaire dégradé et de Frênes des grands fleuves Boisement alluvial Forêts mixtes de Chênes, d’Ormes secondaire à fonctionnalité 44.4 Ulmenion minoris 91F0 - 0,52 Fort et de Frênes des grands fleuves viable Culture Grandes cultures 82.11 - - - 5,66 Fort* Peupleraie Plantations de Peupliers 83.321 - - - 1,48 - * en raison de la présence de la station de Miroir de Vénus, Legousia speculum-veneris

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 48 Carte 8 : Habitats au sein du périmètre sollicité

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 49 II.3.3 – Faune vertébrée

Oiseaux  Résultats 2012 Pendant la période de reproduction, 82 espèces d’oiseaux au total ont été observées sur le périmètre d’étude en 2012. Alors, 30 espèces d’oiseaux étaient considérées comme remarquables dont 10 espèces protégées à l’échelon européen (Blongios nain, Bondrée apivore, Busard des roseaux, Martin-pêcheur d’Europe, Milan noir, Mouette mélanocéphale, Pic noir, Pie-grièche écorcheur, Sternes naine et pierregarin). On note en outre que le Milan noir a été pris en considération dans les espèces recensées en période de reproduction compte tenu de son comportement laissant présager une reproduction locale. Concernant l’avifaune migratrice, 38 espèces d’oiseaux en période de migration prénuptiale et 52 espèces d’oiseaux en période de migration postnuptiale ont été contactées sur le site d’étude. Parmi celles-ci, ont été recensées, en période de migration, 4 espèces protégées à l’échelon européen. Les prospections réalisées sur le périmètre rapproché ont permis de constater l’existence d’un axe de déplacement des oiseaux orienté nord-est / sud-ouest. Le site se trouve vraisemblablement sur un axe de migration important, notamment en ce qui concerne les oiseaux inféodés aux zones humides. En effet, quelques zones de stationnement migratoire ont été constatées, notamment entre les deux secteurs du périmètre rapproché où de nombreux anatidés ont pu être notés, parmi lesquels une espèce rarement observée en France et particulièrement menacée : le Fuligule nyroca, Aythya nyroca.

 Résultats 2019 Les inventaires ornithologiques de 2019 ont permis d’identifier 31 espèces d’oiseaux. Aucune n’est nouvelle pour le site. On note simplement que le Roitelet à triple bandeau, Regulus ignicapilla, observé précédemment en période d’hivernage, l’a été cette année en période de reproduction sur la partie sud du périmètre rapproché. Toutes ces espèces ont été observées a minima en période de reproduction (certaines ont également été contactées en phase de migration ou d’hivernage). Parmi ces espèces, 23 sont protégées, 2 sont inscrites à l’annexe 1 de la Directive Oiseaux, 6 sont quasi- menacées, 2 vulnérables et 1 en danger à l’échelle régionale, 1 est déterminante ZNIEFF.

 Bilan concernant les oiseaux protégés et/ou remarquables

Nombre total d’espèces observées : 95 Espèces remarquables : 45 Espèces protégées : 70

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 50 Oiseaux en période de reproduction :

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Oiseaux LRR (2018) ZNIEFF (2017) SCAP Accipiter nisus Epervier d’Europe Fr. LC Acrocephalus palustris Rousserolle verderolle Fr. LC Aegithalos caudatus Mésange à longue queue Fr. NT Alauda arvensis Alouette des champs VU Alcedo atthis Martin-pêcheur d’Europe Fr. DO 1 LC X (n) Anas strepera Canard chipeau EN X Anthus pratensis Pipit farlouse Fr. EN X (n) Anthus trivialis Pipit des arbres Fr. NT Apus apus Martinet noir Fr. LC Ardea cinerea Héron cendré Fr. LC Asio otus Hibou moyen-duc Fr. LC Aythya ferina Fuligule milouin CR X Aythya fuligula Fuligule morillon NT X Branta canadensis Bernache du Canada Fr. NA Bucephala clangula Garrot à œil d’or CR X Buteo buteo Buse variable Fr. LC Carduelis cannabina Linotte mélodieuse Fr. VU Carduelis carduelis Chardonneret élégant Fr. NT Carduelis chloris Verdier d’Europe Fr. VU Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins Fr. LC Charadrius dubius Petit Gravelot Fr. VU X Chroicocephalus Mouette rieuse Fr. LC ridibundus Circus aeruginosus Busard des roseaux Fr. DO 1 CR X X Coccothraustes Grosbec casse-noyaux Fr. LC coccothraustes Cuculus canorus Coucou gris Fr. NT Cyanistes caeruleus Mésange bleue Fr. LC Cygnus olor Cygne tuberculé Fr. LC Delichon urbica Hirondelle de fenêtre Fr. NT Dendrocopos major Pic épeiche Fr. LC Dendrocopos minor Pic épeichette Fr. VU Dryocopus martius Pic noir Fr. DO 1 LC X Emberiza citrinella Bruant jaune Fr. NT Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux Fr. EN Falco subbuteo Faucon hobereau Fr. LC Falco tinnunculus Faucon crécerelle Fr. NT Fringilla coelebs Pinson des arbres Fr. LC Gallinago gallinago Bécassine des marais RE X (h) X Hippolais polyglotta Hypolaïs polyglotte Fr. NT Hirundo rustica Hirondelle rustique Fr. VU Ichthyaetus Mouette mélanocéphale Fr. DO 1 NT melanocephalus Ixobrychus minutus Blongios nain Fr. DO 1 EN X X Lanius collurio Pie-grièche écorcheur Fr. DO 1 VU X Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle Fr. LC Milvus migrans Milan noir Fr. DO 1 NT X Motacilla alba Bergeronnette grise Fr. NT

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 51 Motacilla flava Bergeronnette printanière Fr. NT Netta rufina Nette rousse NT X Oriolus oriolus Loriot d’Europe Fr. NT Parus major Mésange charbonnière Fr. LC Pernis apivorus Bondrée apivore Fr. DO 1 VU X X Phalacrocorax carbo Grand Cormoran Fr. LC Phoenicurus Rougequeue à front blanc Fr. LC phoenicurus Phylloscopus collybita Pouillot véloce Fr. LC Phylloscopus trochilus Pouillot fitis Fr. EN Picus viridis Pic vert Fr. LC Podiceps cristatus Grèbe huppé Fr. LC Poecile palustris Mésange nonette Fr. LC Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine Fr. VU Regulus ignicapillus Roitelet triple bandeau Fr. LC Riparia riparia Hirondelle de rivage Fr. VU Saxicola rubicola Tarier pâtre Fr. VU Sitta europaea Sittelle torchepot Fr. LC Sterna hirundo Sterne pierregarin Fr. DO 1 VU X X Sternula albifrons Sterne naine Fr. DO 1 CR X X Streptoptelia turtur Tourterelle des bois EN Strix aluco Chouette hulotte Fr. LC Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire Fr. LC Sylvia borin Fauvette des jardins Fr. VU Sylvia communis Fauvette grisette Fr. LC Tachybaptus ruficollis Grèbe castagneux Fr. NT X Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon Fr. LC Vanellus vanellus Vanneau huppé VU X

Oiseaux en période de migration : Seules les espèces inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux et dont le statut liste rouge nationale en passage est supérieur ou égal à « quasi-menacé » sont considérées comme remarquables spécifiquement en période de migration (le statut déterminante ZNIEFF n’étant valable qu’en période de reproduction ou d’hivernage).

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Oiseaux LRN (2011) SCAP Accipiter nisus Epervier d’Europe Fr. NA Aegithalos caudatus Mésange à longue queue Fr. NA Alcedo atthis Martin-pêcheur d’Europe Fr. DO 1 Anthus pratensis Pipit farlouse Fr. NA Ardea cinerea Héron cendré Fr. NA Ardea alba Grande Aigrette Fr. DO 1 Aytha nyroca Fuligule nyroca Fr. DO 1 NA Branta candensis Bernache du Canada Fr. Buteo buteo Buse variable Fr. NA Carduelis cannabina Linotte mélodieuse Fr. NA

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 52 Carduelis carduelis Chardonneret élégant Fr. NA Carduelis chloris Verdier d’Europe Fr. NA Carduelis spinus Tarin des aulnes Fr. NA Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins Fr. Chroicocephalus ridibundus Mouette rieuse Fr. NA Coccothraustes Grosbec casse-noyaux Fr. coccothraustes Corvus monedula Choucas des tours Fr. Cyanistes caeruleus Mésange bleue Fr. NA Cygnus olor Cygne tuberculé Fr. Dendrocopos major Pic épeiche Fr. Emberiza citrinella Bruant jaune Fr. NA Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux Fr. NA Erithacus rubecula Rougegorge familier Fr. NA Falco tinnunculus Faucon crécerelle Fr. NA Fringilla coelebs Pinson des arbres Fr. NA Ichthyaetus melanocephalus Mouette mélanocéphale Fr. DO 1 NA Milvus migrans Milan noir Fr. DO 1 NA Motacilla alba Bergeronnette grise Fr. Parus major Mésange charbonnière Fr. NA Periparus ater Mésange noire Fr. NA Phalacrocorax carbo Grand Cormoran Fr. NA Phylloscopus collybita Pouillot véloce Fr. NA Phylloscopus trochilus Pouillot fitis Fr. DD Picus viridis Pic vert Fr. Podiceps cristatus Grèbe huppé Fr. Poecile palustris Mésange nonette Fr. Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine Fr. Sitta europaea Sittelle torchepot Fr. Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire Fr. NA Tachybaptus ruficollis Grèbe castagneux Fr. Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon Fr.

Oiseaux en période d’hivernage : Seules les espèces inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux, dont le statut liste rouge nationale en tant qu’hivernants est supérieur ou égal à « quasi-menacé », ou les espèces déterminantes ZNIEFF pour lesquelles les conditions sont respectées (nombre d’individus minimum) sont considérées comme remarquables spécifiquement en période d’hivernage. Ainsi, aucune espèce d’oiseaux remarquable n’a été identifiée sur le site pour cette phase du cycle. DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 53 Mammifères

 Résultats 2012 12 espèces de mammifères, dont 3 chiroptères, ont été recensées sur le périmètre d’étude. Parmi ces espèces, seuls la Sérotine commune, Eptesicus serotinus, la Pipistrelle commune, Pipistrellus pipistrellus, le Murin de Daubenton, Myotis daubentoni et l’Écureuil roux, Sciurus vulgaris sont protégés au niveau national.

 Résultats 2019 6 espèces de mammifères ont été contactées en 2019 dont 3 chiroptères. L’une d’entre elles est nouvelle pour le site, il s’agit de la Noctule de Leisler, Nyctalus leisleri. Les espèces remarquables concernent les chauves-souris qui sont toutes protégées et déterminantes ZNIEFF en Île-de-France. 2 d’entre elles sont considérées comme quasi-menacées – la Pipistrelle commune, Pipistrellus pipistrellus, et la Noctule de Leisler, Nyctalus leisleri - et la troisième, un Murin dont l’espèce n’a pu être confirmée mais qui correspond très probablement au Murin de Daubenton, Myotis daubentoni, est en danger en Île-de-France. Le nombre de contacts identifiés ne permet pas de supposer la présence de gîte de reproduction sur le site mais indique plutôt une activité de chasse à ses abords.

 Bilan concernant les mammifères protégés et/ou remarquables

Nombre total d’espèces observées : 13 Espèces remarquables : 4 Espèces protégées : 5

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Habitats LRR (2017) ZNIEFF (2017) SCAP Eptesicus serotinus Sérotine commune Fr. DH 4 VU X Myotis daubentonii Murin de Daubenton Fr. DH 4 EN X Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune Fr. DH 4 NT X Nyctalus leisleri Noctule de Leisler Fr. DH 4 NT X Sciurus vulgaris Écureuil roux Fr.

Amphibiens  Résultats 2012 3 espèces d’amphibiens ont été observées sur la zone d’étude parmi lesquelles figure la Rainette verte, Hyla arborea, une espèce remarquable, protégée à l’échelon européen.

 Résultats 2019 2 espèces d’amphibiens ont été contactées sur le site, 1 étant nouvelle (Grenouille rieuse, Pelophylax ridibundus). Leur présence a été identifiée par le biais de leur chant. Le périmètre sollicité ne comporte toutefois aucun point d’eau favorable à leur reproduction et les chants contactés proviennent clairement de

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 54 plans d’eau voisins (ancienne carrière à l’ouest et au sud ou bassin de décantation et plan d’eau plus récent à l’est). Ces deux espèces sont considérées comme remarquables.

 Bilan concernant les amphibiens protégés et/ou remarquables

Nombre total d’espèces observées : 4 Espèces remarquables : 3 Espèces protégées : 4

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Habitats LRN (2015) ZNIEFF (2017) SCAP Bufo bufo Crapaud commun Fr. LC Hylo arborea Rainette verte Fr. DH 4 NT X Pelophylax kl. esculentus Grenouille verte Fr. DH 5 NT Pelophylax ridibundus Grenouille rieuse Fr. DH 4 LC

Reptiles

 Résultats 2012 5 espèces de reptiles dont 2 espèces remarquables protégées à l’échelon européen, le Lézard des murailles, Podarcis muralis, et le Lézard des souches, Lacerta agilis, ont été recensées sur la zone d’étude.

 Résultats 2019 1 unique espèce de reptile a été contactée en 2019, il s’agit du Lézard des souches, Lacerta agilis, déjà connu du site. Cette espèce est protégée et considérée comme quasi-menacée en Île-de-France. Elle a par ailleurs été ajoutée sur la liste des espèces déterminantes ZNIEFF de la région.

 Bilan concernant les reptiles protégés et/ou remarquables

Nombre total d’espèces observées : 4 Espèces remarquables : 2 Espèces protégées : 4

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Habitats LRN (2015) ZNIEFF (2017) SCAP Anguis fragilis Orvet fragile Fr. LC Lacerta agilis Lézard des souches Fr. DH 4 NT X x Natrix natrix Couleuvre à collier Fr. LC Lézard des Podarcis muralis Fr. DH 4 LC murailles

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 55 II.3.4 – Entomofaune

 Résultats 2012

Les inventaires de terrain ont permis de mettre en évidence la présence de 118 espèces d’insectes au sein du périmètre rapproché. Parmi elles, figurent 2 espèces protégées à l’échelon européen (Oxygastra curtisii et Leucorhhinia caudalis) et 6 espèces protégées à l’échelon régional (Glaucopsyche alexis, Plebejus argyrognomon, Iphiclides podalirius, Oedipoda caerulescens, Ruspolia nitidula, Mantis religiosa). Au total, ce sont 25 espèces considérées comme remarquables en 2012 qui ont été identifiées sur le site d’étude.

 Résultats 2019 Parmi les rhopalocères, 14 espèces ont été observées sur le périmètre sollicité en 2019. 1 n’était pas connue du site jusqu’à présent : Aphantopus hyperantus, Tristan. Par ailleurs, 2 espèces peuvent être considérées comme remarquables, il s’agit d’Iphiclides podalirius, le Flambé, qui est protégé, quasi-menacé et déterminant ZNIEFF à l’échelle régionale, et le petit Mars changeant, Apatura ilia, déterminant ZNIEFF. On note toutefois que l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE, 2019) propose de retirer le Flambé de la liste des espèces protégées pour l’Île-de- France.

19 espèces d’odonates ont été observées en 2019. Parmi celles-ci, 1 est nouvelle pour le site : Aeshna cyanea, Aeschne bleue. 4 espèces sont considérées comme remarquables parmi celles observées : 1 est inscrite à l’annexe II de la Directive Habitats, protégée en France, vulnérable et déterminante ZNIEFF à l’échelle régionale ; 1 est quasi- menacée en Île-de-France et deux autres sont déterminantes ZNIEFF.

13 espèces d’orthoptères ont été observées au sein du périmètre sollicité en 2019. 2 n’avaient pas encore été contactées sur le site. Il s’agit d’Aiolopus thalassinus, Oedipode émereaudine, et de Gryllus campestris, Grillon champêtre. Une seule espèce est considérée remarquable de par sa protection en Île-de-France : Oedipoda caerulescens, Oedipode turquoise, qui est malgré tout assez répandu en Île-de-France et pour lequel l’OPIE propose de l’exclure de la liste régionale des espèces protégées (OPIE, 2019).

Sans que des prospections ciblées sur ces groupes aient été réalisées, 2 coléoptères, 1 hémiptère et 1 araignée ont été observés sur le site en 2019. Il s’agit respectivement de : - Rhagonycha fulva et Cantharis fusca ; - Graphosoma italicum ; - Araneus diadematus. Aucune de ces espèces n’est considérée comme remarquable au vu de leurs statuts actuels.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 56  Bilan concernant les insectes protégés et/ou remarquables

Nombre total d’espèces observées : 125 Espèces remarquables contactées : 19 Espèces protégées : 8

Rhopalocères

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Habitats LRR (2016) ZNIEFF (2017) SCAP Apatura ilia Petit mars changeant LC X Colias alfacariensis Fluoré NT X Erynnis tages Point de Hongrie LC X Glaucopsyche alexis Azuré des cytises IDF NT X Iphiclides podalirius Flambé IDF NT X Plebejus argyrognomon Azuré des coronilles IDF VU X Pyrgus malvae Hespérie de la mauve LC X

Odonates

ZNIEFF Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Habitats LRR (2013) SCAP (2017) Cordulia aenea Cordulie bronzée NT Erythromma najas Naïade aux yeux rouges NT Leucorrhinia caudalis Leucorrhine à large queue Fr. DH 4 VU X* X Onychogomphus forcipatus Gomphe à forceps NT X* Orthetrum coerulescens Orthétrum bleuissant VU X Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin Fr. DH 4 VU X * sous conditions d’autochtonie et/ou de nombre minimal d’individus

Orthoptères

Nom scientifique Nom vernaculaire Prot. Dir. Habitats LRR (2018) ZNIEFF (2017) SCAP Gryllotalpa gryllotalpa Courtilière commune NT X Mantis religiosa Mante religieuse PR LC Oedipoda caerulescens Oedipode turquoise PR LC Platycleis albopunctata Decticelle chagrinée LC X Ruspolia nitidula Conocéphale gracieux PR LC Tetrix tenuicornis Tétrix des carrières LC X

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 57 II.4 - Conclusion générale sur les espèces remarquables présentes sur le site et hiérarchisation des enjeux

Espèces végétales : les espèces végétales remarquables sont majoritairement localisées sur le périmètre rapproché sud, elles y sont liées aux habitats humides et aquatiques (végétations aquatique ou amphibie, phragmitaie, saulaie rivulaire) ou aux friches. Au nord, il s’agit d’une espèce commensale des cultures et d’une espèce de saulaie arbustive. Les enjeux floristiques sont donc essentiellement localisés sur le périmètre sud, auxquels viennent s’ajouter un enjeu complémentaire au niveau des deux stations d’espèces remarquables (Miroir de Vénus et Saule pourpre) sur le périmètre nord. Habitats : on note la présence de l’habitat d’intérêt communautaire Ulmenion minoris, dans un état fortement dégradé sur le périmètre nord. L’enjeu associé à cet habitat est considéré comme moyen, à l’exception d’une zone plus humide dont la fonctionnalité peut encore être considérée comme viable et dont l’enjeu passe ainsi en très fort. Deux habitats présentent également une forte valeur écologique car ils correspondent à des biocorridors fonctionnels pour la faune des zones humides. Il s’agit des ripisylves et du plan d’eau (sur le secteur sud), et plus particulièrement de sa végétation aquatique Oiseaux en période de reproduction : les espèces remarquables identifiées se déclinent en plusieurs cortèges – les espèces de milieux boisés ou arbustifs ; les espèces de friches et celles de milieux aquatiques. Un certain nombre d’entre elles profite également des espaces cultivés mais principalement pour leur alimentation. Les deux premiers cortèges se retrouvent plutôt sur la moitié nord du périmètre, tandis que le cortège de milieu aquatique est surtout présent sur le périmètre rapproché sud ou au sein du périmètre élargi. Certaines espèces ont vu leur reproduction confirmée sur le site, tandis qu’une partie ne le fréquente que pour s’alimenter, en transit ou en phase de repos. Oiseaux en période de migration : le secteur de la Bassée constitue un axe migratoire important qui est mis en évidence ici par la diversité d’espèces observées en période de migration sur le site. Les plus remarquables en cette phase du cycle de vie sont celles inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux. Oiseaux en période d’hivernage : les observations en période d’hivernage restent globalement anecdotiques avec des effectifs faibles et aucune espèce remarquable notable pour cette période. Mammifères : les quatre espèces remarquables de mammifères contactées sont essentiellement liées au milieu boisé ou aux lisières. Les chiroptères fréquentent le site principalement en chasse ou en transit mais la présence de gîte au sein du boisement ne peut être exclu de façon certaine. Amphibiens : les sites de reproduction potentiels des espèces contactées sont tous situés sur le périmètre rapproché sud ou au sein du périmètre élargi. Ces deux espèces sont susceptibles de s’y reproduire au sein des points d’eau présents. Les contacts plus au nord proviennent de l’extérieur du périmètre du projet. Reptiles : les deux espèces remarquables sont présentes au niveau des lisières et des milieux arbustifs. Elles sont également susceptibles d’hiverner au sein des boisements. Insectes : la diversité entomologique observée sur le site est assez importante. Les principaux rhopalocères remarquables sont des espèces de milieux arbustifs, de lisières ou de friches. Les odonates remarquables sont éventuellement susceptibles de se reproduire au sein des milieux aquatiques des périmètres rapproché au sud ou étendu et/ou fréquentent les secteurs nord pour chasser ou en transit. Les orthoptères remarquables sont présents au niveau de milieux meubles variés à tendance plutôt humide (Gryllotalpa gryllotalpa) ou de secteurs pionniers plutôt xérophiles (Tetrix tenuicornis et Platycleis albopunctata).

La carte suivante synthétise ces éléments pour faire apparaître les enjeux, secteur par secteur.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 58 Carte 9 : Hiérarchisation des enjeux sur le périmètre rapproché

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 59 III- PRÉSENTATION DES ESPÈCES ET DE LEURS POPULATIONS

III.1 - Contexte écologique

III.1.1 - Espaces remarquables à proximité

La zone d’étude est incluse dans un ensemble de milieux dont la richesse écologique est indiquée par la présence d’espaces remarquables résumés dans le tableau suivant. Tableau 9 : Espaces remarquables localisés à proximité du site d’étude Type de Surface Proximité Identification Dénomination protection (ha) au site (km) Zones de protection règlementaire ZPS FR1112002 Bassée et plaines adjacentes 27 643 inclus SIC FR1100798 Bassée 1 399,6 0,06 FR3800008 Héronnière de 47,1 1,28 FR3800011 Plan d'eau de la Bachère 29,57 2,57 APB FR3800494 Coteau de Tréchy 46,1 8,54 FR3800015 Carreau Franc 12,85 9,08 PNR - Bocage Gâtinais (en cours de désignation) 110 800 9,42 RNN 32 Bassée 854,6 5,77 Inventaires patrimoniaux 77019001 Plans d'eau de la ferme de Roselle 79,96 inclus 77025001 Zones humides de Champmorin 171,27 0,09 77019002 Plans d'eau de Chancelard 123,82 0,34 77524001 Noue de la Vieille Seine à Vimpelles 87,45 0,84 77212001 Héronnière de Gravon 54,54 1,27 77212002 Plan d'eau de Gravon 27,36 1,43 77025003 Méandre de la Grande Bosse 41,02 1,86 77434001 Plans d'eau de la Pièce Mare et de la Grande Prairie 88,89 2,23 77025002 La grande noue de Tournefou 50,51 2,33 77025004 Marais du Grand Champ et bois du Chapitre 101,44 2,39 77434003 Marais à Volangis 48,48 2,88 Rivière Auxence, de Châtenay-sur-Seine à la 77101001 38,32 3,44 ZNIEFF de type confluence I Marais du Vieux Mouy, ruisseau des Méances et bois 77434002 144,32 3,90 des Soixante 77467003 Etang de l'Ermitage à 62,02 4,10 77467001 Noue et bras morts de la Belle-Epine 38,32 4,12 Boisements et zones humides des Sauvageons et de 77347001 83,41 4,85 Chasse-Foins 77467002 Bois alluvial de l'Ermitage 63,61 5,10 77355001 Vallée de l'Auxence à Paroy 87 5,37 Grande noue de Neuvry, prairies et boisements du 77236004 189,46 5,72 Grand Peugny 77279001 Bois de Châlon 82,81 5,76 77174004 Réserve de la Bassée et abords 1 060 5,78 77174003 Plans d'eau des Chaintres à Everly 152,58 6,99

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 60 Type de Surface Proximité Identification Dénomination protection (ha) au site (km) 77174002 La pâture du Mée 70,11 8,49 77279004 Noue, plans d'eau et bois de Veuve 155,23 8,64 77021001 Plans d'eau du chemin de Montereau 78,53 8,87 Vallée de la Seine entre Montereau et Melz-sur-Seine 77279021 12 651,86 inclus ZNIEFF de type (Bassée) II Vallée de l'Yonne entre Villeneuve la Guyard et 260014922 1 367 6,95 Serbonnes ZICO IF 03 Bassée et plaines adjacentes 40 050 inclus

LÉGENDE : ZPS Zone de Protection Spéciale SIC Site d'importance Communautaire APPB Arrêté Préfectoral de Protection des Biotopes PNR Parc Naturel Régional RNN Réserve Naturelle Nationale ZNIEFF Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique ZICO Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux

La carte suivante localise les espaces remarquables dans un rayon de 10 km autour de la zone d’étude.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 61 Carte 10 : Localisation des espaces remarquables dans un rayon de 10 km autour du site d'étude

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 62 III.1.2 - Détail des zones protégées situées à moins de 2 km du site d’étude

III.1.2.1 - Zones Natura 2000

Le périmètre rapproché est inclus au sein de la Zone de Protection Spéciale (ZPS) FR1112002 dite de la « Bassée et plaines adjacentes ». Quelques précisions sont apportées concernant cet espace protégé :

« La Bassée est une vaste plaine alluviale de la Seine bordée par un coteau marqué au nord et par un plateau agricole au sud. Elle abrite une importante diversité de milieux qui conditionnent la présence d'une avifaune très riche.

Parmi les milieux les plus remarquables, figure la forêt alluviale, la seule de cette importance en Ile-de-France et un ensemble relictuel de prairies humides. On y trouve également un réseau de noues et de milieux palustres d'un grand intérêt écologique. Des espèces telles que la Pie-grièche grise, menacée au plan national, y trouvent leur dernier bastion régional.

Les plans d'eau liés à l'exploitation des granulats alluvionnaires possèdent un intérêt ornithologique très important, notamment ceux qui ont bénéficié d'une remise en état à vocation écologique.

Les boisements tels que ceux de la forêt de permettent à des espèces telles que Pics mars et noirs, ainsi que l'Autour des Palombes de se reproduire.

Enfin, les zones agricoles adjacentes à la vallée abritent la reproduction des trois espèces de busard ouest-européennes, de l'Œdicnème criard et jusqu'au début des années 1990 de l'Outarde canepetière. » (Source : INPN)

Étant donné que le site d’étude est directement inclus au sein de la ZPS « Bassée et plaines adjacentes », l’ensemble des espèces déjà recensées sur cet espace remarquable est susceptible de fréquenter de façon plus ou moins occasionnelle le périmètre rapproché. Les habitats qui s’y trouvent correspondent en effet globalement à ceux que l’on retrouve sur le reste du site Natura 2000.

Le périmètre rapproché est situé à environ 60 mètres du Zone Spéciale de Conservation (ZSC) FR1100798 dit de « La Bassée ». Quelques précisions sont apportées concernant cet espace protégé :

« La Bassée est une vaste plaine alluviale de la Seine. Elle abrite la plus grande et l'une des dernières forêts alluviales du Bassin parisien ainsi qu'un ensemble relictuel de prairies humides. Elle présente aussi un réseau de noues et de milieux palustres d'un grand intérêt écologique.

Elle se caractérise par une flore originale pour la région parisienne, constituée d'espèces en aire disjointe ou en limite d'aire (médio-européenne notamment).

La richesse biologique de la Bassée est menacée par diverses opérations d'aménagement des milieux : mise au gabarit de la Seine et régularisation de son débit, régression des prairies, multiplication des exploitations de granulats alluvionnaires... Le périmètre retenu correspond à un noyau de biotopes encore peu artificialisés et dont la protection est une absolue nécessité. » (Source : INPN)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 63 Étant donné la très faible distance qui sépare le site d’étude et le ZSC « La Bassée », l’ensemble des espèces déjà recensées sur cet espace remarquable est susceptible de fréquenter le périmètre rapproché, notamment le Murin de Bechstein en période de reproduction ou d’hibernation et le Triton crêté en période d’hivernage.

III.1.2.2 – Arrêtés de Protection de Biotope

Le périmètre rapproché est situé à environ 1,28 km de l’Arrêté Préfectoral de Protection Biotope (APPB) FR3800008 « Héronnière de Gravon ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale la présence du Héron cendré et du Milan noir sur cet espace protégé (source : INPN).

Les deux espèces connues sur l’APPB « Héronnière de Gravon » que sont le Héron cendré et le Milan noir ont de fortes potentialités d’être observées au sein du périmètre rapproché. Par ailleurs, la faible distance qui sépare cet espace remarquable du site d’étude n’exclut pas la possibilité qu’il s’agisse des mêmes individus, étant donné le large rayon d’action de ces espèces.

Le périmètre rapproché est également situé à environ 2,57 km de l’APPB FR3800011 « Plan d'eau de la Bachère ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais la Sterne pierregarin y est signalée (source : INPN).

La Sterne pierregarin dont la présence est citée sur l’APPB « Plan d’eau de la Bachère » possède une forte probabilité d’être observée sur le site d’étude. La faible distance qui sépare cet espace remarquable du périmètre rapproché n’exclut pas la possibilité qu’il s’agisse des mêmes individus, étant donné le large rayon d’action de cette espèce.

Ensuite, le périmètre rapproché est localisé à environ 8,54 km de l’APPB FR3800494 « Coteau de Tréchy ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale, entre autres, la présence du Flambé, du Lézard vert, de la Pie-grièche écorcheur ou de la Mante religieuse (source : INPN).

Au vu des habitats présents sur le site d’étude, plusieurs espèces citées de l’APPB « Coteau de Tréchy » sont susceptibles d’y être observées. C’est le cas par exemple de la Pie-grièche écorcheur, du Flambé ou de la Mante religieuse. Cependant, une grande distance sépare le périmètre rapproché de cet espace protégé, ce qui a pour conséquence de limiter les possibilités d’échanges entre populations, notamment pour des groupes à faible capacité de déplacement tels que les reptiles.

Enfin, le périmètre rapproché est localisé à environ 9,08 km de l’APPB FR3800015 « Carreau Franc ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais la Sterne pierregarin y est signalée (source : INPN).

La Sterne pierregarin dont la présence est citée sur l’APPB « Carreau Franc » possède une forte probabilité d’être observée sur le site d’étude. Des échanges entre les deux sites sont envisageables étant donné la grande mobilité de cette espèce.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 64 III.1.2.3 – Réserves Naturelles

Le périmètre rapproché se localise à environ 5,77 km de la Réserve Naturelle Nationale (RNN) dite de la « Bassée ». Quelques précisions sont apportées quant à cet espace :

« Située à cheval sur la Seine-et-Marne et l'Aube (entre Montereau-Fault-Yonne 77 et Romilly-sur- Seine 10), la Bassée est un tronçon de la vallée de la Seine formant une vaste plaine alluviale inondable connue pour ses richesses écologiques et ses ressources naturelles (aquifères, sables et graviers, potentiel agricole...). Son rôle local dans l'hydrosystème renforce cet intérêt car il s'agit d'une zone d'expansion des crues. Le remarquable intérêt écologique de cette zone, connu de longue date, a conduit à la réalisation de projets de protection menés dans les années 1970 par le Muséum National d'Histoire Naturelle et qui à l'époque n'ont pu aboutir.

Aujourd'hui, ce patrimoine est menacé. Des mutations profondes ont affecté l'espace depuis 40 ans. Les pratiques agricoles qui assuraient depuis 7000 ans l'entretien et le maintien des paysages disparaissent. Ainsi les prairies de fauche qui occupaient autrefois l'essentiel du fond de vallée ont vu leur surface régresser de plus de 70 % en 30 ans entraînant la raréfaction des espèces qui y étaient associées.

La Bassée est classé parmi les quatre-vingt-sept zones humides d'importance nationale en France.

Une réserve naturelle nationale a été créée en 2002 sur un territoire de 854,6 hectares de la Bassée seine-et-marnaise, véritable sanctuaire écologique situé au cœur de la vallée et abritant la majorité des milieux et des espèces typiques et remarquables de la Bassée. La définition du périmètre de la réserve naturelle a été faite sur la base de critères écologiques et de critères de faisabilité. La réserve naturelle de la Bassée correspond à un grand espace boisé comprenant des milieux prairiaux, des noues, des boisements alluviaux relictuels et une partie du cours de la Seine. Elle est classée en ZNIEFF (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) et en ZICO (Zone d'Intérêt Communautaire pour les Oiseaux). C'est une Zone Spéciale de Conservation au titre de la directive européenne Natura 2000. La réserve naturelle représente moins de 9 % de la superficie de la Bassée francilienne.

Cependant, on y trouve au moins 615 espèces végétales dont 16 espèces végétales protégées dont cinq au niveau national ; 5 habitats cités en annexe 1 de la directive communautaire "habitats" 92/43/CEE ; 2 espèces d'insectes protégées au plan national et européen, 4 espèces d'insectes protégées au niveau régional (deux lépidoptères - Aporia crataegi et Pieris manii et deux orthoptères Ruspolia nitidula et Mantis religiosa) et de nombreuses autres espèces d'insectes rares dans la région. Sur le plan ornithologique, plus de 159 espèces d'oiseaux ont été répertoriées dont 84 espèces nicheuses. Plusieurs espèces d'oiseaux sont rares à très rares en Île- de-France, certaines étant présentes en annexe 1 de la directive communautaire "Oiseaux" 79/409/CEE. De nombreuses espèces intéressantes ont été répertoriées notamment parmi les mammifères, amphibiens, reptiles et poissons. La plupart de ces espèces sont directement liées au caractère de zone humide de la Bassée. Les objectifs de conservation portent sur : l'indispensable maintien et la restauration d'espaces prairiaux fauchés étant donné la richesse et la rareté de ces milieux ; le maintien des forêts alluviales les plus anciennes (plusieurs siècles), patrimoine rare à l'échelle nationale où plusieurs espèces remarquables comme la vigne sauvage (Vitis vinifera ssp. sylvestris) sont présentes. Enfin, l'étude du plan de gestion hydraulique figure aussi parmi les priorités. » (Source : http://www.anvl.fr/)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 65 D’après la description de cette RNN, les habitats qui la composent sont pour certains semblables à ceux du périmètre rapproché. Ainsi plusieurs espèces citées de cet espace sont susceptibles d’être contactées au sein du site d’étude.

III.1.2.4 – Parcs Naturels

Le périmètre rapproché est localisé à environ 9,42 km du projet de Parc Naturel Régional (PNR) dit du « Bocage Gâtinais ». Bien que le classement de cet espace ait été abandonné à ce jour, quelques précisions sont apportées et mettant en avant l’intérêt écologique et paysager du secteur :

« La diversité des sols et du terroir du Bocage gâtinais offre une grande variété de paysages : plaine, étangs, milieux humides, rivières, espaces boisés, buttes rocheuses. En résulte un patrimoine opulent et complet des espèces, tant au niveau botanique que zoologique.

En dehors des oiseaux communs de nos campagnes et des perdrix, faisans, canards, foulques (judelles dans le parler gâtinais), poules d'eau, hérons et cormorans (de plus en plus nombreux), des migrateurs plus rares trouvent refuge dans les grands étangs de la frange Est du Bocage, à Galetas principalement. Ces espaces humides et nos rivières favorisent une riche explosion de poissons : truites, carpes, brochets, sandres ...

Outre les petits mammifères habituels, lapins, lièvres, ragondins, renards, on voit se développer aujourd'hui des populations importantes de sangliers et de chevreuils sur les vastes ensembles boisés des plateaux. Dans le domaine de la sylviculture, l'aulne, le bouleau, le peuplier et le frêne occupent les fonds de vallées, tandis que le chêne, l'orme, le châtaignier, le pin, le charme se trouvent sur les coteaux, représentant plus du quart de la surface du Bocage gâtinais.

Dans le Bocage, les botanistes et entomologistes se font plaisir dans leur recherche d'espèces peu communes, et cette richesse est illustrée par la présence de ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique) destinées à protéger ces espèces rares et fragiles. » (Source : http://www.bocage-gatinais.com/)

Étant donné la similitude entre les habitats de ce potentiel PNR et ceux du périmètre rapproché (plans d’eau, milieux boisés…), de nombreuses espèces citées de cet espace remarquable sont susceptibles d’être contactées au sein du site d’étude. Cependant, la grande distance séparant ces deux zones limitent les échanges entre populations aux groupes présentant un grand rayon d’action, tels que les oiseaux par exemple.

III.1.3 - Détail des autres zones remarquables situées à moins de 2 km du site d’étude

III.1.3.1 – ZNIEFF de type 1

La zone d’étude est inclus au sein de la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I n°77019001 dite des « Plans d'eau de la ferme de Roselle ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale, entre autres, la présence du Faucon hobereau, du Blongios nain ou de la Sterne pierregarin (source : DRIEE Île-de-France).

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 66 La ZNIEFF de type I « Plans d’eau de la ferme de Roselle » intersectant le périmètre étendu de l’étude, l’ensemble des espèces signalées dans cet espace remarquable est susceptible de fréquenter de façon ou plus ou moins occasionnelle le périmètre rapproché. Les habitats qui s’y trouvent correspondent en effet globalement à ceux que l’on retrouve au sein de cette zone d’inventaire.

Le périmètre rapproché est situé à 90 mètres environ de la ZNIEFF de type I n°77025001 dite des « Zones humides de Champmorin ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale, entre autres, la présence de la Zannichellie des marais, du Fuligule morillon, du Lézard vivipare, de l’Argus bleu-nacré ou de la Libellule fauve (source : DRIEE Île-de-France).

Les espèces citées dans la description de la ZNIEFF de type I « Zones humides de Champmorin » sont toutes susceptibles de fréquenter le site d’étude puisque l’on retrouve les mêmes types d’habitats sur ces deux zones. De plus, concernant la faune, la proximité de cette ZNIEFF et du périmètre d’étude n’exclut pas la possibilité que les mêmes individus fréquentent à la fois cette zone d’inventaire et le périmètre rapproché.

Le périmètre rapproché est également situé à environ 340 mètres de la ZNIEFF de type I n°77019002 dite des « Plans d'eau de Chancelard ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale, entre autres, la présence du Sisymbre couché, du Fuligule morillon ou encore de l’Agrion de Vander Linden (source : DRIEE Île-de-France).

Les espèces citées dans la description de la ZNIEFF de type I « Plans d’eau de Chancelard » sont toutes susceptibles de fréquenter la zone d’étude car les habitats sont similaires entre ces deux zones. De plus, concernant la faune, la proximité entre celles-ci n’exclut pas la possibilité que les mêmes individus fréquentent à la fois cette zone d’inventaire et le périmètre rapproché.

Ensuite le périmètre rapproché est localisé à 840 mètres environ de la ZNIEFF de type I n°77524001 dite de la « Noue de la Vieille Seine à Vimpelles ». Quelques précisions sont apportées concernant cet espace d’inventaire :

« Il s'agit de l'ancienne ZNIEFF n° 2516008 "la Grande Prairie, Vallée de la Seine, Ancienne Noue de la Seine". Son périmètre est réduit afin d'exclure la gravière, certaines peupleraies et parcelles cultivées.

Complexe de la Vieille Seine. Noue, boisements alluviaux et formations marécageuses inondables abritant des espèces végétales et animales rares, protégées et typiques de la Bassée (Pie-grièche grise, Sanguisorbe officinale, Violette élevée).

Secteur méritant réhabilitation, entretien et mesures de précaution, notamment vis-à-vis de l'exploitation des peupleraies qui endommagent les formations aquatiques et marécageuses, ainsi que vis-à-vis des projets de casiers de rétention des crues en Bassée. » (Source : DRIEE Île- de-France)

Les espèces citées dans la description de la ZNIEFF de type I « Noue de la Vieille Seine à Vimpelles » sont pour la plupart susceptibles de fréquenter le site d’étude (Pie-grièche grise, Rainette verte…). De plus, concernant la faune, la proximité entre ces deux zones n’exclut pas la possibilité que les mêmes individus fréquentent à la fois cette zone d’inventaire et le périmètre rapproché.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 67 Puis, le périmètre rapproché se situe à environ 1,27 km de la ZNIEFF de type I n°77212001 dite de la « Héronnière de Gravon ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale, entre autres, la présence du Milan noir ou de l’Œdipode turquoise sur cet espace d’inventaire (source : DRIEE Île-de-France).

Les espèces citées dans la description de la ZNIEFF de type I« Héronnière de Gravon » sont toutes susceptibles de fréquenter le site d’étude étant donné la similitude entre certains habitats de ces deux zones. De plus, la faible distance qui les sépare laisse suggérer l’existence d’échanges entre les populations des différentes espèces.

Le périmètre rapproché se localise également à 1,43 km environ de la ZNIEFF de type I n°77212002 dite de la « Plan d'eau de Gravon ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale la présence du Myriophylle verticillé ou du Blongios nain (source : DRIEE Île-de-France).

Les espèces citées dans la description de la ZNIEFF de type I« Plan d’eau de Gravon » sont toutes susceptibles de fréquenter le site d’étude. De plus, la faible distance qui les sépare laisse suggérer l’existence d’échanges entre les populations des différentes espèces.

Enfin, le périmètre rapproché est situé à 1,86 km environ de la ZNIEFF de type I n°77025003 dite du « Méandre de la Grande Bosse ». Aucune description n’est disponible pour ce site mais une liste d’espèces est fournie. Elle signale, entre autres, la présence du Potamot dense, de la grande Douve, du Brochet, du Flambé, de la Cordulie à corps fin encore du Grillon champêtre (source : DRIEE Île-de-France).

Plusieurs espèces citées dans la description de la ZNIEFF de type I « Méandre de la Grande Bosse » sont susceptibles de fréquenter le périmètre d’étude (Potamot à feuilles obtuses, Fuligule morillon, Aeschne printanière, Flambé…). Pour celles-ci, la faible distance séparant ces deux zones laisse suggérer l’existence d’échanges entre les populations des différentes espèces.

III.1.3.2 – ZNIEFF de type 2

Le périmètre rapproché est inclus au sein de la ZNIEFF de type II n°77279021 dite de la « Vallée de la Seine entre Montereau et Melz-sur-Seine (Bassée) ». Quelques précisions sont apportées concernant cet espace d’inventaire : « Vaste entité de très grand intérêt écologique, de niveau national et européen (reconnue et inventoriée en ZICO, une partie classée en Réserve naturelle nationale est proposée au réseau Natura 2000), abritant un minimum de 120 espèces déterminantes et comprenant 29 ZNIEFF de type 1.

Cette plaine alluviale constitue la plus importante et la plus riche zone humide d'Île-de-France. Elle abrite l'une des rares forêts alluviales existant encore en Europe et se caractérise par l'une des plus importantes populations européennes de Vigne sauvage.

De rares espaces prairiaux subsistent encore : ces habitats renferment des espèces végétales en limite d'aires telles que l'Ail anguleux et la Violette élevée, pour lesquelles la Bassée constitue le bastion abritant les uniques stations d'Île-de-France. C'est aussi le cas d'espèces telles que l'Œillet superbe, l'Inule des fleuves et la Gesse des marais. Ces mêmes prairies abritent d'intéressantes populations d'Orthoptères, notamment des espèces typiques des zones humides particulièrement

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 68 remarquables pour la région (Criquet ensanglanté, Conocéphale des roseaux, Conocéphale gracieux).

Sur le plan avifaunistique, diverses populations nicheuses sont remarquables pour la région, notamment le Fuligule morillon, la Grive litorne, la Pie-grièche grise, les Sternes pierregarin et naine, le Milan noir, la Mouette mélanocéphale... La Bassée représente aussi une des principales zones d'hivernage d'oiseaux d'eau d'Île-de-France. C'est également une vallée très riche du point de vue odonatologique avec en particulier les uniques sites de reproduction de la Cordulie à corps fin (protégée en France et inscrit à l'annexe II de la directive "Habitat") connus à ce jour. » (Source : DRIEE Ile-de-France)

Etant donné que le site d’étude est directement inclus au sein de la ZNIEFF de type II « Vallée de la Seine entre Montereau et Melz-sur-Seine (Bassée) », l’ensemble des espèces recensées sur cet espace remarquable est susceptible de fréquenter de façon ou plus ou moins occasionnelle le périmètre rapproché. Les habitats qui s’y trouvent correspondent en effet globalement à ceux que l’on retrouve au sein de cette zone d’inventaire.

III.1.4 – Étude à l’échelle du périmètre étendu

Un périmètre étendu a été défini en fonction du recueil de données et des éléments marquants du paysage. Sur le site, il représente une surface de 803,20 ha. L’étude du périmètre étendu a été effectuée en définissant les grandes catégories d’habitats présents et, pour chacune de ces catégories, une liste des espèces végétales et animales le fréquentant a été établie. La pression d’échantillonnage étant nettement plus faible que celle du périmètre rapproché, la qualité des inventaires ne peut être comparée. L’étude du périmètre étendu vise donc surtout, couplée avec les données bibliographiques, à resituer l’aire d’étude vis-à-vis de ses milieux connexes. La carte suivante présente l’occupation des sols sur ce périmètre étendu réalisé à partir de la base de données géographique CORINE Land Cover, dite CLC, mise à disposition dans le cadre du programme européen de coordination de l’information sur l’environnement CORINE. La dernière actualisation datant de 2006, des écarts peuvent être notés sur cette carte ; néanmoins elle fournit une vue de l’occupation générale à l’échelle du périmètre étendu. Sur cette carte, le périmètre concerné par le projet se situe au sein d’une zone largement occupée par des eaux de surface constituées par des plans d’eau issus d’exploitation de carrières d’une part et par la Seine d’autre part. Ces eaux de surface sont entourées de friches, de fourrés et de boisements. Des cultures sont également présentes dans cette mosaïque d’habitats naturels. Concernant la flore, les listes d’espèces réalisées sur chaque grand type d’habitats ont permis de mettre en évidence la similitude des milieux environnants avec ceux du périmètre rapproché. De plus, ces milieux semblent également accueillir une flore diversifiée et remarquable avec 3 espèces floristiques assez rare à très rare observées principalement au sein des friches du périmètre étendu : le Rhinanthe crête-de-coq Rhinanthus alectorolophus, la Molène blattaire Verbascum blattaria et le Miroir de vénus Legousia speculum-veneris. La dernière espèce citée est également présente sur le périmètre rapproché. En ce qui concerne la faune, 44 espèces d’oiseaux, 2 espèces de mammifères et 2 espèces d’amphibiens ont été recensées sur le périmètre étendu. Parmi ces espèces, 23 oiseaux et 1 amphibien sont remarquables. La plupart de ces espèces ont également été recensées sur le périmètre rapproché, ce qui témoigne de l’insertion de celui-ci au sein d’une zone plus vaste de forte valeur écologique. Ainsi, les 3 espèces

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 69 remarquables que l’étude du périmètre élargi a permis de rajouter à celles contactées sur le périmètre rapproché sont le Garrot à œil d’or, Bucephala clangula, le Grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis et le Petit gravelot, Charadrius dubius. Précisons que le Garrot à œil d’or a été observé par le biais de 4 individus immatures, laissant présager une reproduction probable aux environs. Cette reproduction a été confirmée par un naturaliste (Jean-Philippe Siblet) précisant avoir vu fin avril une femelle accompagnée de ses 9 jeunes. Cette donnée de reproduction du Garrot à œil d’or en limite du périmètre rapproché est à souligner car seuls quelques rares cas de reproduction isolés et non réguliers sont connus en France en ce qui concerne ce canard nordique. Concernant l’entomofaune, 33 espèces (13 rhopalocères, 12 odonates et 8 orthoptères) ont été observées sur le périmètre étendu. Parmi celles-ci, 3 d’entre elles peuvent être considérées comme remarquables en Île-de-France. Il s’agit d’un rhopalocère, le petit Mars changeant, Apatura ilia, de 2 odonates, la Naïade aux yeux rouges, Erythromma najas, et le Gomphe à forceps, Onychogomphus forcipatus. Il est à noter que l’ensemble de ces espèces a été également vu au sein du périmètre rapproché. Le petit Mars changeant, Apatura ilia, présente un enjeu entomologique fort car il est déterminants de ZNIEFF en Île-de-France. Le Gomphe à forceps, Onychogomphus forcipatus, possède un enjeu identique car il est considéré comme quasi-menacé sur la liste rouge régionale des odonates. La Naïade aux yeux rouges, Erythromma najas, quant à elle, présente un intérêt entomologique moyen en raison de son statut de rareté dans la région (peu commune à rare).

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 70 Carte 11 : Occupation des sols sur un périmètre étendu

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 71 III.1.5 - SRCE

En Île-de-France et plus particulièrement en ce qui concerne la faune, la flore et les milieux naturels, la prise en compte de la Trame Verte et Bleue (TVB) passe par celle du Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE). Ce document, élaboré conjointement par l’État et la Région, est établi pour une durée de 6 ans et constitue un outil d’aménagement participant à la mise en œuvre de la TVB nationale à l’échelle régionale. En région Île-de-France, ce schéma a été approuvé par la délibération CR 71-13 du Conseil régional du 26 septembre 2013 et adopté par arrêté n° 2013294-0001 du préfet de la région d’Île-de-France le 21 octobre 2013. Ce document définit concrètement la trame verte et bleue et précise son rôle :

« La trame verte et bleue (TVB) a pour objectif d’enrayer la perte de biodiversité en participant à la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités écologiques, tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles, en milieu rural. »

Elle contribue à :  diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces et prendre en compte leur déplacement dans le contexte du changement climatique ;  identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors écologiques ;  atteindre ou conserver le bon état écologique ou le bon potentiel des eaux de surface et des écosystèmes aquatiques ;  prendre en compte la biologie des espèces sauvages ;  faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore sauvages ;  améliorer la qualité et la diversité des paysages.

La trame verte et bleue est principalement constituée de trois éléments, qui, associés, forment les continuités écologiques : les réservoirs de biodiversité, les corridors écologiques et les cours d’eau et canaux. En complément sont identifiés les éléments fragmentants, c’est-à-dire les obstacles et points de fragilité, des continuités écologiques. Les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques comprennent 4 sous-trames ;  la sous-trame arborée ;  la sous-trame herbacée ;  la sous-trame des grandes cultures ;  la sous-trame bleue.

La carte des objectifs du SRCE Île-de-France comprend 4 types de données principales relatives aux :  corridors à préserver ou restaurer (on entend par restaurer : remettre en bon état écologique au sens du Code de l’Environnement) ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 72  éléments fragmentant à traiter prioritairement ;  éléments à préserver (réservoirs de biodiversité et milieux humides) ;  autres éléments d’intérêt majeur pour le fonctionnement des continuités écologiques. Un extrait de cette carte tiré du SRCE, ciblé sur la zone d’étude, est présenté en page suivante. Au sein de cette carte, on note que :  le site d’étude est localisé au sein d’un réservoir de biodiversité, matérialisé la Bassée, vaste plaine alluviale de plusieurs kilomètres de large s’étendant en amont de la confluence avec l’Yonne ;  un corridor de la sous-trame bleue formé par la Seine et les alluvions constituant un réseau de cours d’eau fonctionnels ;  un corridor arboré fonctionnel mais diffus ;  un corridor de la sous-trame herbacée fonctionnel qui traverse le périmètre d’étude sud.

Ainsi, le site d’étude est inclus dans un ensemble de biocorridors fonctionnels qui jouent un rôle significatif en tant que composantes du SRCE mais également en matière d’objectifs pour ce même SRCE (donnés également sur deux cartes en pages suivantes). Parmi les objectifs fixés dans le SRCE, ceux concernant le périmètre visent à préserver et restaurer les corridors alluviaux et à préserver les milieux humides.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 73 Carte 12 : Composantes de la trame verte et bleue de la région Ile-de-France au niveau de la zone d’étude (Source : SRCE : 2013 – CARTE DES COMPOSANTES DE LA TRAME VERTE ET BLEUE DE LA REGION ILE DE FRANCE - PLANCHE 17)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 74 Carte 13 : Objectifs de préservation et de restauration de la trame verte et bleue de la région Île-de-France au niveau de la zone d’étude (Source : SRCE : 2013 – CARTE DES OBJECTIFS DE PRESERVATION ET DE RESTAURATIION DE LA TRAME VERTE ET BLEUE DE LA REGION ÎLE DE FRANCE - PLANCHE 17)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 75 III.1.6 – Schéma Directeur Régional d’Île-de-France

Le Schéma Directeur Régional d’Île-de-France (SDRIF) approuvé par le décret n° 2013-1241 du 27 décembre 2013, formalise le projet de territoire visé à l’échelle de la région Île-de-France, amendé d’objectifs et d’orientations permettant de structurer ce projet. Ces orientations s’articulent autour des trois piliers :  relier et structurer,  polariser et équilibrer,  préserver et valoriser.

Les objectifs en ce qui concerne le volet « préserver et valoriser » portent sur :  la préservation et la valorisation des grands paysages et espaces naturels, notamment les grandes continuités écologiques ;  la maîtrise de la qualité et des possibilités d’exploitation futures des ressources franciliennes disponibles ;  la qualité urbaine de haut niveau sur les territoires denses pour qu’ils demeurent attractifs via une conception renouvelée des espaces bâtis et une meilleure intégration de la nature en ville, notamment à travers des supports de biodiversité que peuvent représenter les espaces verts urbains.

Par ailleurs, signalons que les dispositions prises dans le SDRIF s’articulent avec le SRCE en particulier dans la lutte contre la fragmentation et la perte de biodiversité qui passe entre autres par le renforcement de la trame verte et bleue en zone dense. Les orientations du Schéma Directeur ont été traduites sous forme cartographique (document 3C Déclinaison de la carte de Destination). Celle concernant le volet « préserver et valoriser » présente les continuités écologiques en Île-de-France constituées des espaces verts, boisements, espaces agricoles et des liaisons qui les relient entre eux. La carte suivante est issue de ce travail et permet des situer le site d’étude dans ce contexte.

On peut noter que le périmètre d’étude n’est pas localisé sur une continuité écologique identifiée par le SDRIF. Toutefois, il apparaît comme étant inclus au sein d’une zone composée d’espaces boisés et naturels, ainsi que d’espaces en eau représentés essentiellement à proximité du site d’étude par la Seine et les plans d’eau créés à la suite d’exploitations.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 76 Carte 14 : Localisation du site d'étude au sein du Schéma Directeur Régional d’Île-de-France

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 77 III.1.7 – SDAGE

Le site d’étude est situé dans un complexe de zones humides entre la Seine et la vieille Seine. Le SDAGE 2010-2015 (actuellement en vigueur suite à l’annulation de l’arrêté du 1er décembre 2015 adoptant le SDAGE 2016-2021 par jugements en date des 19 et 26 décembre 2018 du Tribunal administratif de Paris) définit les secteurs d’actions prioritaires du plan de gestion de l’Anguille du bassin Seine- Normandie. Si l’on se réfère à la carte 15, il apparaît que ces deux cours d’eau ne sont pas considérés comme un tronçon d’action prioritaire pour cette espèce. Par ailleurs et concernant les continuités écologiques au niveau hydrographique, il apparaît que la Seine et la vieille Seine, respectivement en limite sud et à environ 750 m au nord du périmètre rapproché sont considérées comme réservoirs biologiques. Les réservoirs biologiques sont des aires où les espèces animales et végétales des communautés définissant un bon état écologique, peuvent accéder à l’ensemble des habitats naturels nécessaires à l’accomplissement des principales phases de leur cycle biologique et permettant leur répartition dans un ou plusieurs cours d’eau du bassin versant. Compte-tenu de la proximité du site avec ces cours d’eau, des échanges existent entre les populations animales et végétales du plan d’eau de la zone d’étude et ces réservoirs biologiques. De plus, les plans d’eau peuvent être considérés comme importants dans l’accomplissement des principales phases du cycle biologique de certaines espèces animales (vertébrées ou invertébrées). En effet, plusieurs espèces typiques des milieux humides exploitent les plans d’eau du site d’étude au cours de l’année, que ce soit pour leur reproduction, leur hivernage ou la réalisation de haltes migratoires (en ce qui concerne l’avifaune). Citons par exemple le Blongios nain, le Fuligule morillon ou encore la Nette rousse.

III.1.8 – Autres Sources : étude à l’échelle de la Bassée

Une étude a été réalisée par le bureau d’études Ecosphère en 2014 commanditée par l’UNICEM à l’échelle du territoire de la Bassée francilienne, soit sur une surface de 15 500 hectares. Cette étude vise à fournir aux parties prenantes de ce territoire, notamment le CNPN et la DRIEE, une vision des enjeux écologiques globaux de ce territoire. Le travail a consisté à effectuer une analyse de plus de 215 références bibliographiques (2010-2013) couplée à une étude complémentaire afin de dresser un tableau des enjeux spécifiques à la Bassée concernant 17 groupes taxonomiques (de la flore et de la faune vertébrée et invertébrée). Parmi les espèces identifiées, celles présentant des enjeux remarquables (très forts ou forts) concernent essentiellement l’avifaune, la flore, les mammifères (chiroptères) et, dans une moindre mesure les amphibiens, les odonates, les reptiles et les lépidoptères. Ainsi par exemple sur les 104 espèces protégées d’oiseaux nicheurs, 32 espèces de l’avifaune à enjeu local au moins « assez fort » ont été identifiées. Le travail d’analyse qui a suivi a permis de sélectionner par itération les espèces les plus sensibles en se basant sur un certain nombre de critères. Pour l’avifaune, 6 critères ont été utilisés à savoir : le statut de menace ou de rareté régionale, la responsabilité régionale de la Bassée, la responsabilité des carrières en Bassée, l’évolution locale des populations, l’abondance des populations et la dépendance aux espaces protégés. Au final une liste de 34 espèces considérées comme les plus sensibles a été établie. Elle est fournie ci- dessous.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 78 L’auteur signale qu’aucune des espèces les plus sensibles de l’avifaune (Bondrée apivore, Mésange boréale et Pie-grièche écorcheur) n’est très sensible à l’activité des carrières mais que cependant, une attention particulière devra être portée aux stations de reproduction régulièrement occupées. La carte suivante permet de localiser les espèces les plus sensibles vis-à-vis du projet, l’espèce la plus proche (observée à 1 km) étant la Pie-grièche écorcheur. L’étude s’est attachée ensuite à identifier les habitats potentiellement favorables à ces espèces et donc les habitats les plus sensibles à préserver. Il s’agit de : - prairies humides ; - forêts alluviales et leurs lisières ; - prairies et pelouses sèches à tendance calcicole ; et dans une moindre mesure, de : - cours d’eau (rivières, grandes noues…) et mares ; - diverses formations hélophytiques ; - fruticées et fourrés ; - bâti ; - cultures/friches.

Nous nous intéresserons ici à mettre en exergue les éléments spécifiques aux espèces faisant l’objet du présent dossier de dérogation afin d’évaluer, à l’échelle de la Bassée, l’impact du projet de carrière en question sur les populations locales. Parmi les espèces les plus sensibles identifiées dans le cadre de cette étude, figurent les espèces suivantes : la Bondrée apivore, le Faucon hobereau, le Milan noir et la Cordulie à corps fin.

Bondrée apivore Concernant la Bondrée apivore, la densité de population locale est notable puisque près de 10 % de la population régionale nicherait dans la Bassée. Elle est relativement bien répartie tout le long de la vallée même si plusieurs couples se concentrent préférentiellement dans le secteur de Saint-Sauveur-lès-Bray/Les Ormes-sur-Voulzie/Everly/Noyen-sur-Seine.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 79 La Bondrée apivore occupe principalement de vastes territoires composés de boisements et de milieux ouverts herbacés où elle chasse. Elle profite entre autres des friches herbacées des carrières. Même si elle apparaît parmi les espèces les plus sensibles, il faut souligner qu’une légère perte d’habitat n’est pas de nature à empêcher son maintien compte-tenu de la taille de son domaine vital (près de 1000 ha). Cette espèce n’est pas très sensible à l’activité des carrières et bénéficie peu du développement de l’activité des carrières. Cependant, une attention particulière devra être portée aux stations de reproduction régulièrement occupées.

Faucon hobereau Le Faucon hobereau est une espèce en progression, tant au niveau national que local et se répartit tout au long de la vallée. À une plus large échelle, on note que le Faucon hobereau est désormais assez largement réparti dans la région. Cette espèce bénéficie peu du développement de l’activité des carrières.

Milan Noir Les populations de Milan noir sont plus localisées et la Bassée constitue à ce titre un des deux bastions pour le Milan noir justifiant ainsi une priorité de conservation plus élevée que le Faucon Hobereau. Rappelons que le Milan noir recherche des lisières de boisements alluviaux à proximité de vastes zones ouvertes humides et sèches dans lesquelles il chasse préférentiellement. Le Milan noir ne bénéficie que peu du développement de l’activité des carrières.

Cordulie à corps fin L’Île-de-France et donc la Bassée ne présente pas de forte responsabilité à l’échelle nationale pour la conservation de la Cordulie à corps fin bien que la Bassée puisse présenter des enjeux odonatologiques notables au moins à l’échelle nationale. La Cordulie à corps fin se reproduit dans des milieux aquatiques courants et leurs annexes (bras morts…). Son principal habitat est la Seine et elle se trouve sur des profils de berge particuliers : berge abrupte, riche en chevelus racinaires (support d’émergence). Ses principales populations sont localisées sur l’intérieur de certains méandres de la Seine mais elle peut se reproduire également en gravières.

Les espèces protégées, remarquables identifiées à l’échelle de la Bassée et faisant l’objet de la présente demande de dérogation, sont peu sensibles à l’exploitation de carrière et sont localisées sur des secteurs non concernés par le présent projet. Néanmoins, il sera nécessaire de pérenniser l’existence d’habitats favorables à ces dernières via notamment la création/restauration et la pérennisation de prairies humides, de forêts et de pelouses sèches calcicoles.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 80 Carte 15 : Localisation des espèces animales protégées les plus sensibles aux activités d’extraction de granulats – Bassée aval Source : Etude Ecosphère 2014 – carte amendée pour y faire figurer le périmètre du projet

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 81 IV – ESPÈCES PROTÉGÉES ET À ENJEU DE CONSERVATION

IV.1 – Liste des espèces protégées contactées sur le site

La liste de l’ensemble des espèces protégées contactées sur les périmètres rapproché et étendu du site est présentée ci-dessous. Les espèces sont regroupées par cortège fréquentant le même type d’habitat. Si l’espèce a été observée dans son habitat en y présentant un comportement de reproduction, cette information est précisée dans le tableau (R). Les x correspondent à des observations en phase d’alimentation ou en repos. Les – correspondent à des observations uniquement en vol.

Boisements, Milieux Nom scientifique Nom vernaculaire Cultures haies, Friche aquatiques bosquets Accipiter nisus Épervier d’Europe x Acrocephalus palustris Rousserolle verderolle R Acrocephalus scirpaceus Rousserolle effarvatte R R Aegithalos caudatus Mésange à longue queue R x Alcedo atthis Martin-pêcheur d’Europe x Anthus pratensis Pipit farlouse R R R Anthus trivialis Pipit des arbres R R R Apus apus Martinet noir x Ardea alba Grande aigrette x Ardea cinerea Héron cendré x Asio ottus Hibou moyen-duc x x Aythya nyroca Fuligule nyroca x Branta canadensis Bernache du Canada x Buteo buteo Buse variable R Carduelis cannabina Linotte mélodieuse X R Carduelis carduelis Chardonneret élégant X X x Carduelis chloris Verdier d’Europe X x Carduelis spinus Tarin des aulnes x Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins R Charadrius dubius Petit Gravelot R (périm. élargi) Chroicocephalus ridibundus Mouette rieuse x Circus aeruginosus Busard des roseaux x Coccothraustes Grosbec casse-noyaux R coccothraustes Corvus monedula Choucas des tours - - - Cuculus canorus Coucou gris R Cyanistes caeruleus Mésange bleue R x

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 82 Boisements, Milieux Nom scientifique Nom vernaculaire Cultures haies, Friche aquatiques bosquets Cygnus olor Cygne tuberculé R Delichon urbica Hirondelle de fenêtre x x Dendrocopos major Pic épeiche R R Dendrocopos minor Pic épeichette R Dryocopus martius Pic noir x Emberiza citrinella Bruant jaune R R R Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux R R Erithacus rubecula Rougegorge familier R x x Falco subbuteo Faucon hobereau x R Falco tinnunculus Faucon crécerelle x x Fringilla coelebs Pinson des arbres R x x Hippolais polyglotta Hypolaïs polyglotte R R R Hirundo rustica Hirondelle rustique x x Ichthyaetus melanocephalus Mouette mélanocéphale - - - Ixobrychus minutus Blongios nain R Lanius collurio Pie-grièche écorcheur R x Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle R R R Milvus migrans Milan noir x x Motacilla alba Bergeronnette grise R Motacilla flava Bergeronnette printanière X x Oriolus oriolus Loriot d’Europe R Parus major Mésange charbonnière R R Periparus ater Mésange noire x Pernis apivorus Bondrée apivore x R Phalacrocorax carbo Grand cormoran x Phoenicurus phoenicurus Rougequeue à front blanc R Phylloscopus collybita Pouillot véloce R R x Phylloscopus trochilus Pouillot fitis R R Picus viridis Pic vert R x Podiceps cristatus Grèbe huppé R Poecile palustris Mésange nonette R x Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine R x Regulus ignicapillus Roitelet triple-bandeau R Riparia riparia Hirondelle de rivage x Saxicola rubicola Tarier pâtre R

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 83 Boisements, Milieux Nom scientifique Nom vernaculaire Cultures haies, Friche aquatiques bosquets Sitta europaea Sittelle torchepot R Sterna hirundo Sterne pierregarin x Sternula albifrons Sterne naine x Strix aluco Chouette hulotte R x Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire R X x Sylvia borin Fauvette des jardins R R Sylvia communis Fauvette grisette R R R Tachybaptus ruficollis Grèbe castagneux X (périm. élargi) Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon R Eptesicus serotinus Sérotine commune x x Myotis daubentonii Murin de Daubenton x x x Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune x x x Nyctalus leisleri Noctule de Leisler x Sciurus vulgaris Écureuil roux x Bufo bufo Crapaud commun x R Hylo arborea Rainette verte x R Pelophylax kl. esculentus Grenouille verte R Pelophylax ridibundus Grenouille rieuse R Anguis fragilis Orvet fragile R R Lacerta agilis Lézard des souches R R Natrix natrix Couleuvre à collier x x Podarcis muralis Lézard des murailles R R Glaucopsyche alexis Azuré des cytises x Iphiclides podalirius Flambé x Plebejus argyrognomon Azuré des coronilles x Leucorrhinia caudalis Leucorrhine à large queue R Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin x R Mantis religiosa Mante religieuse x Oedipoda caerulescens Oedipode turquoise R Ruspolia nitidula Conocéphale gracieux x

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 84 Compte tenu du nombre important d’espèces nécessitant une prise en compte dans ce dossier de demande de dérogation, chaque espèce concernée par la présente demande ne peut être détaillée sans surcharger le contenu du rapport et perdre en lisibilité et en compréhension. Aussi les espèces sont-elles décrites en fonction de leur cortège. En effet, il parait évident que plusieurs espèces de la zone d’étude fréquentent les mêmes types d’habitats, que ce soit simultanément ou en des phases différentes de leurs cycles biologiques. Les habitats d’espèces protégées présents sur le site sont donc essentiellement constitués par : - des milieux boisés, de haies et de bosquets au sein desquels un certain nombre d’espèces se reproduisent ; - des friches fréquentées essentiellement par les reptiles, certains oiseaux et insectes ; - des milieux aquatiques, lieux de reproduction et d’alimentation des amphibiens, de certains oiseaux et des odonates ; - dans une moindre mesure, des cultures qui vont essentiellement être utilisées par les oiseaux en alimentation.

IV.2 – Enjeu de conservation des espèces protégées sur le périmètre rapproché

Afin d’évaluer l’enjeu de conservation des espèces protégées identifiées sur le site, les espèces observées sur ou à proximité immédiate du périmètre rapproché ont été analysées. Les enjeux patrimoniaux ont été évalués globalement selon la méthodologie indiquée dans le dossier de demande de dérogation initial. Ainsi, indépendamment du statut de protection, l’enjeu patrimonial a été affecté en fonction :  du statut de menace à l’échelle régionale (ou nationale lorsque ce dernier n’était pas disponible – pour les oiseaux, le statut indiqué correspond à la phase du cycle où l’espèce a été observée (LRR pour les oiseaux nicheurs et LRN des oiseaux de passage pour les espèces observées uniquement en migration)), du fait que l’espèce était déterminante ZNIEFF ou inscrite sur la liste des espèces de la Stratégie de Création d’Aires protégées (SCAP) pour les invertébrés et la flore  du statut de menace à l’échelle régionale (ou nationale pour l’herpétofaune) pour les vertébrés.

Invertébrés et flore Enjeu de conservation Statut de menace (liste rouge régionale) SCAP Déterminantes ZNIEFF Très fort RE, CR Priorité 1 Fort EN, VU Priorité 2 Moyen NT Priorité 3 x Faible LC

Vertébrés Enjeu de conservation Statut de menace (liste rouge régionale ou nationale pour l’herpétofaune) Très fort RE, CR Fort EN Moyen VU, NT Faible NT, LC

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 85 Dans les tableaux ci-dessus et dans la suite du document les abréviations suivantes correspondent aux statuts des listes rouges nationale (LRN) et régionale francilienne (LRR) : RE = éteint dans la région ; CR = en danger critique d’extinction ; EN = en danger d’extinction ; VU = vulnérable ; NT = quasi-menacée ; LC = préoccupation mineure Concernant l’estimation des effectifs de population, l’effectif maximal observé entre les deux sessions d’inventaire (2012 et 2019) a été conservé. Les statuts de rareté régionaux, voire départementaux, des espèces, lorsqu’ils sont relativement récents, sont également utilisés afin d’affiner l’analyse des enjeux. Une espèce est considérée comme remarquable si elle est indigène et si elle présente un statut de rareté à partir d’assez rare. Pour les vertébrés, les espèces étant considérées comme « très commune », « communes » ou « peu communes » et « quasi-menacées » au niveau régional voient par contre leur enjeu déclassé et passent d’un enjeu moyen à faible. Enfin, les conditions de présence de l’espèce sur le site (indices de reproduction, alimentation, hivernage, simple passage…) permettent de préciser les enjeux qui lui sont attribués en fonction notamment de la phase du cycle biologique accompli sur le site et de l’autochtonie supposée de l’espèce.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 86 Comportement Degré de sur le site Estimation LRR / Enjeu de conservation sur le Nom scientifique Nom vernaculaire ZNIEFF rareté en (périmètre de l’effectif LRN site IDF* rapproché) NPC/MPC/ Accipiter nisus Épervier d’Europe V, M(G) 3 LC Faible HPC Acrocephalus palustris Rousserolle verderolle G 2 LC NPC/MPC Faible Acrocephalus scirpaceus Rousserolle effarvatte R 12 LC NC/MC Faible Faible (NT mais NTC - Aegithalos caudatus Mésange à longue queue R, M(G, P) 18 NT NTC déclassée) Alcedo atthis Martin-pêcheur d’Europe G, M(G) 3 LC X (n) NR/MR/HR Moyen en migration (MR) NPC/MTC/ Anthus pratensis Pipit farlouse R, M(V) 10 EN X (>5c) Fort HPC Faible (NT mais NPC à C - Anthus trivialis Pipit des arbres R 18 NT N/M PC à C déclassée) Apus apus Martinet noir G, V 4 LC NTC/MTC Faible Moyen en migration Ardea alba Grande aigrette M(P,V) 10 NA MTR/HTR (MTR) X NPC/MPC/ Ardea cinerea Héron cendré G, M(G,V) 12 LC Faible (h>25) HPC Asio ottus Hibou moyen-duc G 2 LC NPC/MPC Faible Moyen en migration Aythya nyroca Fuligule nyroca M(G) 1 NA MTR/HTR (MTR) Branta canadensis Bernache du Canada V, G, P 7 NA NPC NPC/MPC/ Buteo buteo Buse variable R, M(V) 5 LC Faible HPC Carduelis cannabina Linotte mélodieuse R, V, M(G,V) 30 VU NC/MC/HC Moyen Faible (NT mais MC - Carduelis carduelis Chardonneret élégant G, V, M(G) 20 NT NC/MC/HC déclassée) Carduelis chloris Verdier d’Europe V, M(G,V) 38 VU NA/MTC/HTC Moyen NO/MC/HC à Carduelis spinus Tarin des aulnes M(G, V) ? NA Faible A Certhia brachydactyla Grimpereau des jardins R, M(G, P) 10 LC NTC/ME Faible Chroicocephalus ridibundus Mouette rieuse V, M(G,V) 66 LC NC/MTC/HTC Faible Circus aeruginosus Busard des roseaux G 1 CR X NTR/MR/HO Très Fort Coccothraustes coccothraustes Grosbec casse-noyaux R, M(G, V) 4 LC NPC/MPC/ Faible

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 87 Comportement Degré de sur le site Estimation LRR / Enjeu de conservation sur le Nom scientifique Nom vernaculaire ZNIEFF rareté en (périmètre de l’effectif LRN site IDF* rapproché) HPC Corvus monedula Choucas des tours M(V) 14 - NC/MC/HC Faible Faible (NT mais NC - Cuculus canorus Coucou gris R 6 NT NC/MC déclassée) Cyanistes caeruleus Mésange bleue R, M(G, V, P) 38 LC NA/MA/HA Faible Cygnus olor Cygne tuberculé R, M(G), V 24 LC NPC/HPC Faible Faible (NT mais NC - Delichon urbica Hirondelle de fenêtre G 10 NT NC/MC déclassée) Dendrocopos major Pic épeiche R 14 LC NC/MTR Faible Dendrocopos minor Pic épeichette R 2 VU NPC Moyen Dryocopus martius Pic noir G 1 LC X (n) NPC Faible Faible (NT mais NC - Emberiza citrinella Bruant jaune R, M(G) 11 NT NC déclassée) Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux R, M(G, P) 11 EN NC/MC Fort Erithacus rubecula Rougegorge familier R, M(G, P, V) 24 LC NA/MA/HA Faible Falco subbuteo Faucon hobereau R, P, G 8 LC NR/MR Moyen (NR) NPC/MPC/ Faible (NT mais MPC - Falco tinnunculus Faucon crécerelle G, V, M(G, V) 8 NT HPC déclassée) Fringilla coelebs Pinson des arbres R, M(G, V, P) 177 LC NA/MA/HA Faible Faible (NT mais NC - Hippolais polyglotta Hypolaïs polyglotte R 10 NT NC/MC déclassée) Hirundo rustica Hirondelle rustique G, V 16 VU NC/MC/HO Moyen NPC/MPC/ Faible (vol uniquement - Ichthyaetus melanocephalus Mouette mélanocéphale V 56 NT HTR déclassée) Ixobrychus minutus Blongios nain (R périm. élargi) 2 EN X NTR/MTR Faible Lanius collurio Pie-grièche écorcheur R, G 2 VU X NR/MR Moyen Luscinia megarhynchos Rossignol philomèle R 24 LC NC/MC Faible Milvus migrans Milan noir G, V, M(V) 4 NT X NR/MR/HO Moyen Faible (NT mais NC - Motacilla alba Bergeronnette grise R, G, V, M 11 NT NC/MC/HPC déclassée) Faible (NT mais NPC - Motacilla flava Bergeronnette printanière G, V 3 NT NPC/MPC/HO déclassée)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 88 Comportement Degré de sur le site Estimation LRR / Enjeu de conservation sur le Nom scientifique Nom vernaculaire ZNIEFF rareté en (périmètre de l’effectif LRN site IDF* rapproché) Faible (NT mais NPC - Oriolus oriolus Loriot d’Europe R 8 NT NPC/MPC déclassée) Parus major Mésange charbonnière R, M(G, P) 18 LC NA/MA/HA Faible Periparus ater Mésange noire M(G) 1 NA NA/MA/HPC Faible Pernis apivorus Bondrée apivore R, G 2 VU X NPC/MPC Moyen X(h>30 NPC/MPC/ Phalacrocorax carbo Grand cormoran G, V, M(G, P, V) 86 LC Faible 0) HPC Phoenicurus phoenicurus Rougequeue à front blanc R 2 LC NC/MPC Faible NA/MA/HPC Phylloscopus collybita Pouillot véloce R, M(G, P) 40 LC Faible à R Phylloscopus trochilus Pouillot fitis R, V, M(P) 13 EN NC/MC Fort Picus viridis Pic vert R, G, M(P, G) 11 LC NC Faible X(h>13 NPC/MPC/ Podiceps cristatus Grèbe huppé R, M(G) 23 LC Faible 0) HPC Poecile palustris Mésange nonette R, M(G, P) 6 LC MC Faible Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine R, M(A, V) 22 VU NC Moyen NPC/MPC/ Regulus ignicapillus Roitelet triple-bandeau R, G 1 LC Faible HPC Riparia riparia Hirondelle de rivage G 4 VU NC/MC Moyen NPC/MPC/ Saxicola rubicola Tarier pâtre R 2 VU Moyen HTR Sitta europaea Sittelle torchepot R, M(G) 7 LC NTC Faible Sterna hirundo Sterne pierregarin G, V 21 VU X NPC/MPC/HO Moyen Sternula albifrons Sterne naine G 2 CR X NO/MTR Très fort Strix aluco Chouette hulotte R, P 2 LC NC Faible Sylvia atricapilla Fauvette à tête noire R, M(P) 36 LC NA/MA/HR Faible Sylvia borin Fauvette des jardins R 14 VU NTC/MTC Moyen Sylvia communis Fauvette grisette R 20 LC NTC/MTC Faible NPC/MPC/ Faible (NT mais NPC - Tachybaptus ruficollis Grèbe castagneux G 5 NT HPC déclassée) Troglodytes troglodytes Troglodyte mignon R, V, M(G) 12 LC NA/MA/HA Faible Eptesicus serotinus Sérotine commune A, V 1 VU X Moyen DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 89 Comportement Degré de sur le site Estimation LRR / Enjeu de conservation sur le Nom scientifique Nom vernaculaire ZNIEFF rareté en (périmètre de l’effectif LRN site IDF* rapproché) Myotis daubentonii Murin de Daubenton A, V 5 EN X Fort Faible (chasse uniquement - Pipistrellus pipistrellus Pipistrelle commune A, V 24 NT X déclassée Faible (chasse uniquement - Nyctalus leisleri Noctule de Leisler A, V 2 NT X déclassée Sciurus vulgaris Écureuil roux A 1 LC Faible Bufo bufo Crapaud commun A 1 LC Faible Hylo arborea Rainette verte R, A 6 NT Moyen Pelophylax kl. esculentus Grenouille verte R, A >20 NT X Moyen Pelophylax ridibundus Grenouille rieuse R, A 2 LC Faible Anguis fragilis Orvet fragile A 1 LC Faible Lacerta agilis Lézard des souches R 35 NT X Moyen Natrix natrix Couleuvre à collier A 2 LC Faible Podarcis muralis Lézard des murailles R 23 LC Faible Glaucopsyche alexis Azuré des cytises A 1 NT x Moyen Iphiclides podalirius Flambé A 2 NT x Moyen Plebejus argyrognomon Azuré des coronilles A 2 VU x Fort Leucorrhinia caudalis Leucorrhine à large queue R, A 11 VU x Fort Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin R, A 5 VU x Fort Mantis religiosa Mante religieuse A 2 LC Faible Oedipoda caerulescens Oedipode turquoise R 25 LC Faible Ruspolia nitidula Conocéphale gracieux A 3 LC Faible

A : Alimentation / G : Gagnage / M() : en Migration / R : Reproduction / V : en vol Pour les statuts ZNIEFF : x(n) = si nidification, x(h>y) = si hivernage avec plus de y individus, x(>5c) = si plus de 5 couples nicheurs * D’après LE MARECHAL & al., 2013 : N = nicheur, M = migrateur, H = hivernant, A = abondant, TC = très commun, C = commun, PC = peu commun, O = occasionnel, R = rare, TR = très rare

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 90 La localisation des espèces protégées à enjeu de conservation contactées sur le périmètre rapproché est présentée sur les cartes ci-dessous. Afin de faciliter la lecture, et compte-tenu du nombre important d’espèces concernées, seules les espèces présentant un enjeu supérieur ou égal à moyen et observées à l’intérieur du périmètre rapproché ont été cartographiées. Les chiroptères à enjeu n’ayant été contactés qu’en bordure du périmètre rapproché sont toutefois conservés sur la carte.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 91 Carte 16 : Localisation des espèces protégées à enjeu de conservation (moyen à très fort) sur le périmètre rapproché – insectes, herpétofaune et mammifères

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 92 Carte 17 : Localisation des espèces protégées à enjeu de conservation (moyen à très fort) sur le périmètre rapproché - avifaune

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 93 V – EFFETS ET IMPACTS PRÉVISIBLES DU PROJET SUR LES ESPÈCES PROTÉGÉES À ENJEUX DE CONSERVATION

V.1 – Effets du projet

L’effettraduit une conséquence d'un projet sur son environnement tandis que l’impact correspond à l’analyse croisée entre l'effet et la sensibilité de la composante touchée par celui-ci. Ainsi sont présentés ci- dessous les effets possibles du projet tandis que le paragraphe suivant traitera des impacts ; le dernier tableau propose, quant à lui, une synthèse de ces effets et impacts. Il est important de considérer l’échelle temps en distinguant l’aspect temporaire ou permanent des effets du projet tel que défini ci-dessous. Les effets temporaires sont essentiellement liés à la période d’exploitation de la carrière (chaque phase étant exploitée sur 6 mois). Ils se traduisent le plus souvent par diverses nuisances comme le bruit, la circulation d’engins motorisés ou encore la poussière. Ces impacts deviennent généralement nuls peu de temps après la réhabilitation du site. Les effets permanents sont quant à eux de plus grande importance. Par définition, ils persistent dans le temps et sont bien souvent irréversibles. Ils peuvent se traduire par la destruction d’un habitat ou de façon plus directe par la destruction d’une population ou d’un peuplement.

V.1.1 – Effets temporaires

Certains effets temporaires sont liés à la circulation des engins lors de la phase d’exploitation. On retrouve ainsi la création de pistes de chantier et la circulation même des engins avec une limitation de l’effet de cette dernière grâce à l’installation d’un convoyeur à bande. La réalisation des travaux nécessite également la création de zones de dépôts temporaires le temps de la phase d’exploitation. Ces effets entraîneront essentiellement des impacts de dérangement, de destruction d’individus et d’habitats, de diminution de leur espace vital ainsi que de fragmentation des habitats. Les effets de pollution (atmosphérique, lumineuse et sonore) seront temporaires ici, puisque uniquement liés à la phase d’exploitation. L’effet de pollution atmosphérique par la concentration de matière polluante dans la chaîne trophique est un impact dont l’importance reste très difficile à estimer. La visibilité de cet effet est très rare à court terme. L’effet de pollution lumineuse concerne principalement les insectes et les chiroptères. Un éclairage nocturne important peut également entraîner la perturbation des oiseaux. Enfin, l’effet de pollution sonore entraînera principalement du dérangement sur les différents groupes de la faune. Lorsque, au cours de l’exploitation, des bidons ou autres récipients ou équipements sont laissés ouverts et non utilisés, ils peuvent constituer des zones de pièges pour la faune qui peut y tomber et serait incapable d’en ressortir. Aussi, la création d’obstacles en période d’exploitation, due entre autres à des matériaux stockés, des engins garés peut entraîner un impact sur les déplacements locaux de la faune. Enfin, l’extraction des matériaux et l’effet de surfréquentation en période d’exploitation entraînera un dérangement de la faune et de la flore du site d’étude et ainsi une diminution de leur espace vital.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 94 V.1.2 – Effets permanents

Les effets permanents les plus importants du projet concerneront le décapage des sols et le dégagement de l’emprise des zones exploitées ainsi que le défrichement des zones boisées. Ils entraîneront la suppression d’habitats, de sites de reproduction et d’alimentation de la faune mais également d’individus (flore et individus non volants de la faune). Ils entraîneront également, de même que la création d’habitats artificiels, une diminution de l’espace vital des espèces animales et végétales et une fragmentation de leurs habitats ainsi qu’une interruption des biocorridors boisés. A noter : l’étude hydrogéologique réalisée dans le cadre de l’étude d’impact a conclu que le projet n’aura pas d’impact hydraulique et des incidences faibles sur le plan hydrogéologique, ne nécessitant pas de mesure compensatoire. La modification des paramètres abiotiques peut ainsi être considérée comme faible aussi bien en phase d’exploitation que suite au réaménagement.

V.2 – Impacts prévisibles avant application des mesures

La conjonction du temps et de l’espace induit trois nuances que l’on définit en impacts directs, indirects ou induits décrits ci-dessous. De plus, notons que certains impacts peuvent évoluer et devenir négligeables en raison des aménagements écologiques réalisés lors de la remise en état du site. Dès lors, ils peuvent être considérés comme temporaires sur une échelle de temps importante. En revanche, malgré une exploitation temporaire de la carrière, un impact peut être qualifié de permanent en raison par exemple de la destruction d’individus durant le décapage ou la rupture d’une connexion écologique pouvant être irréversible sur certaines populations.

V.2.1 - Impacts directs

La destruction de sites d’alimentation sera moyenne à forte sur la zone d’étude étant donné qu’une partie uniquement des habitats sera détruite et que des habitats similaires (milieux boisés et agricoles) sont présents à proximité du site. La destruction de sites de reproduction sera quant à elle faible à moyenne selon les milieux impactés. En effet, les cultures sont le siège de la reproduction d’un nombre d’espèces moins important queles boisements par exemple. La destruction d’individus volants sera principalement due au risque de collision avec les engins de chantier. Cet impact est considéré comme très faible sur le site d’étude en raison notamment des équipements installés (bande transporteuse) et de la faible vitesse des engins. La destruction d’individus non volants (flore, mammifères, jeunes oiseaux et insectes non volants) aura quant à elle un impact pouvant être fort pour certaines espèces, en raison de la destruction d’une partie des habitats du site. Le dérangement en période d’exploitation lié à la surfréquentation, à la circulation des engins… sera potentiellement moyen pour la faune et la flore. Enfin, l’impact sur les déplacements locaux sera globalement faible à moyen sur la zone d’étude. En effet, des axes de déplacement de plus ou moins bonne qualité ont été identifiés sur le site lors de l’état initial. De plus, la zone d’étude se situe au niveau d’un axe de migration pour les oiseaux.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 95 V.2.2 - Impacts indirects

La diminution de l’espace vital constituera un impact plus ou moins important selon les milieux impactés par ce projet. En effet, ce dernier, bien qu’indirect, sera durable dans le temps et ne sera compensable que par les habitats recréés par la réhabilitation du site. Cet impact est provoqué par la destruction des habitats mais également par le dérangement pendant la période d’exploitation. Il en est de même pour la fragmentation des habitats dont l’ampleur devrait toutefois être légèrement moins importante. L’interruption de biocorridors devrait essentiellement impacter les espèces utilisant les milieux fermés pour leur déplacement (boisement, lisières forestières…). En effet, un corridor boisé sera interrompu par l’exploitation de la carrière et la bande boisée sera ensuite remplacée par un plan d’eau. Les espèces pourront cependant continuer à circuler mais en contournant ce plan d’eau (ou en le survolant pour les espèces en capacité de voler).

V.2.3 - Impacts induits

Le développement d’espèces végétales invasives est favorisé à travers les engins qui véhiculent de nombreuses graines dans leurs pneus ou chenilles, ainsi que sur la zone de chantier au sein de laquelle les perturbations du sol favorisent l’implantation de ces espèces. Ensuite, les espèces exotiques envahissantes peuvent être introduites directement par les plantations réalisées pour l’aménagement paysager. L’impact du développement de ces espèces exogènes sera moyen sur la flore et les habitats locaux.

Le tableau suivant détaille les différents effets du projet et les impacts qui y sont associés.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 96 Type d'impact (direct / Effet Durée de l'effet Impact(s) associé(s) indirect / induit) Dérangement/perturbation en phase d'exploitation Direct Destruction d'individus volants Direct Circulation d'engins temporaire Barrière aux déplacements locaux Direct de chantier Développement d’espèces végétales invasives Induit Diminution de l'espace vital Indirect Destruction de sites de reproduction Direct Destruction de sites d'alimentation Direct Création de pistes Destruction d'habitats Direct temporaire de circulation Destruction d'individus non volants Direct Fragmentation des habitats Indirect Diminution de l'espace vital Indirect Destruction de sites de reproduction Direct Destruction de sites d'alimentation Direct Création de zones Destruction d'habitats Direct temporaire de dépôts Destruction d'individus non volants Direct Fragmentation des habitats Indirect Diminution de l'espace vital Indirect Pollution Dérangement/perturbation en phase d'exploitation Direct temporaire atmosphérique Diminution de l'espace vital Indirect Dérangement/perturbation en phase d'exploitation Direct Pollution lumineuse temporaire Diminution de l'espace vital Indirect Dérangement/perturbation en phase d'exploitation Direct Pollution sonore temporaire Diminution de l'espace vital Indirect Création de zones temporaire Destruction d'individus non volants pièges Direct Création temporaire Barrière aux déplacements locaux Direct d'obstacles Augmentation de la Dérangement/perturbation en phase d'exploitation Direct temporaire fréquentation Diminution de l'espace vital Indirect Destruction de sites de reproduction Direct Destruction de sites d'alimentation Direct Décapage/ Destruction d'habitats Direct Dégagement de permanent Destruction d'individus non volants Direct l'emprise Fragmentation des habitats Indirect Diminution de l'espace vital Indirect Destruction de sites de reproduction Direct Destruction de sites d'alimentation Direct Destruction d'habitats Direct Défrichement permanent Destruction d'individus non volants Direct Diminution de l'espace vital Indirect Fragmentation des habitats Indirect Interruption de biocorridors Indirect Diminution de l'espace vital Indirect Création d'habitats permanent Développement d’espèces végétales invasives Induit artificiels Fragmentation des habitats Indirect Extraction de Dérangement/perturbation en phase d'exploitation temporaire Direct matériaux Diminution de l'espace vital

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 97 VI - MESURES D’ÉVITEMENT ET DE RÉDUCTION

La mise en place de mesures d’évitement et/ou d’atténuation permettra de supprimer ou, à défaut, de réduire certains des impacts occasionnés par le projet. Suivant la sensibilité des milieux et les possibilités laissées par le projet, trois niveaux de mesures peuvent être préconisés : - des mesures d’évitement des impacts : ces mesures visent à préserver des zones identifiées comme à très fort et fort enjeux écologiques (respectivement les zones en rouge et en orange foncé sur la carte de hiérarchisation des enjeux écologiques visible dans le rapport d’étude de la Phase 2 : État initial) et/ou à éviter d’éventuels impacts du projet sur la faune et la flore du site ; - des mesures de réduction des impacts : lorsque l’évitement d’un impact n’est pas possible ni techniquement ni économiquement, le porteur de projet s’attachera à essayer de réduire les impacts du projet ; - des mesures compensatoires des impacts : elles seront mises en place lorsque, suite à l’application des mesures d’évitement puis de réduction des impacts, un ou plusieurs impacts résiduels persistent. Elles peuvent être appliquées soit sur le site même du projet soit, si cela n’est pas possible, sur un autre site. Pour chacun des impacts évalués, ont été proposées, lorsque cela était possible, des mesures d’évitement et de réduction. Les éventuels impacts résiduels ont ensuite été réévalués. Si, après application des mesures d’évitement et de réduction des impacts, un impact résiduel persistait, des mesures compensatoires ont alors été proposées.

VI.1 - ME 1/MR1 : Éviter d’exploiter certains secteurs

Description Compte-tenu des enjeux écologiques identifiés, deux parties du périmètre rapproché ont été exclues du périmètre d’exploitation dès le dossier initial soumis en 2015, de façon à éviter les impacts sur la faune et la flore fréquentant ces secteurs. Par ailleurs, suite aux éléments obtenus en 2019 permettant de préciser la caractérisation de l’habitat forestier présent sur le périmètre sollicité, il a été décidé de compléter cette mesure par l’évitement de la zone boisée humide que l’expert du CBNBP a considéré comme « la seule zone dont la fonctionnalité peut encore être considérée comme viable ». La conservation de ce secteur permettra ainsi de préserver cet espace dont la fonctionnalité a pu être conservée malgré le caractère fortement dégradé de l’ensemble du boisement (boisement jeune issu de peupleraie abandonnée sur secteur à vocation initiale principalement prairiale). L’ensemble de cette mesure permet ainsi d’éviter les surfaces indiquées dans le tableau suivant, représentant au total 77 % du périmètre rapproché étudié.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 98 Surface évitée en Surface évitée Surface Surface au sein Surface Proportion de Cortège dehors du inclue à la surface totale du périmètre totale surface évitée périmètre sollicité sollicitée évitée exploitable Boisements, 14,9 ha 7,4 ha 3,0 ha 10,4 ha 4,5 ha 70% Haies, bosquets Cultures 11,3 ha 5,7 ha 0,7 ha 6,4 ha 4,9 ha 57% Friches 7,0 ha 7,0 ha 0,0 ha 7,0 ha 0,0 ha 100% Milieux 3,1 ha 3,1 ha 0,0 ha 3,1 ha 0,0 ha 100% aquatiques Autres (propriété privée, route, 4,6 ha 4,3 ha 0,3 ha 4,6 ha 0,0 ha 100% carrière) TOTAL 40,9 ha 27,5 ha 4 ha 31,5 ha 9,4 ha 77 %

Carte 18 : Localisation des surfaces évitées

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 99 Concernant le secteur évité au sud-ouest, celui-ci ne sera ni exploité, ni impacté en aucun cas par l’exploitation. Concernant le secteur nord, l’ensemble des surfaces évitées seront situées à l’extérieur du périmètre exploité (aucun évitement n’est prévu à l’intérieur même du périmètre d’exploitation). Ces dernières seront donc de fait mises en défens par la clôture délimitant le périmètre exploité.

Parallèlement à ces considérations concernant l’évitement, une sensibilisation du personnel etdes intervenants sur le site sera réalisée de façon à garantir une bonne connaissance des enjeux écologiques et des mesures adéquates à leur préservation (voir la mesure ME4). Cette mesure sera appliquée durant toute la durée de l’exploitation.

Impact réduit / compensé Cette mesure permettra d’éviter l’ensemble des impacts attendus sur les surfaces concernées. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur les surfaces identifiées sur la carte ci-dessus. L’ensemble des surfaces évitées correspond à 77 % de la surface totale du périmètre rapproché. Période d’intervention et durée La mesure d’évitement géographique sera appliquée en amont du démarrage de l’exploitation et durant toute la période d’activité sur le site.

VI.2 – ME 2/MR 2 : Réaliser les travaux de dégagement d’emprise et démarrer les travaux en dehors des périodes critiques Description Afin d’éviter la destruction d’individus non volants (essentiellement de nichées de jeunes oiseaux, de chiroptères ou de reptiles en hivernage), Les Sables de Brévannes s’engage à réaliser les travaux de défrichement des boisements (nécessaires en préalable au diagnostic archéologique) en dehors des périodes de reproduction et d’hivernage des espèces concernées, c’est-à-dire en automne, idéalement entre mi-août et fin octobre. Ceci permettra de limiter l’impact sur les espèces inféodées aux milieux fermés et semi-fermés. Autant que possible, le décapage sera réalisé immédiatement après le défrichement afin d’éviter la recolonisation végétale. Concernant les milieux agricoles, le décapage pourra intervenir à la suite des moissons. En cas de nécessité d’une opération de broyage préalable au décapage en raison du développement d’une végétation spontanée sur des secteurs anciennement défrichés, les travaux interviendront également en dehors des périodes de reproduction des espèces concernées, soit entre fin septembre et fin février. Le tableau ci-dessous récapitule les périodes d’intervention en fonction du type de milieu.

Milieu Opération à réaliser Période d’intervention

Boisements, Haies, bosquets Défrichement puis décapage Mi-août à fin octobre Cultures Décapage Après la moisson Secteurs défrichés recolonisés par une Broyage si nécessaire puis décapage Fin septembre à fin février végétation spontanée

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 100 Impact réduit / compensé Cette mesure permettra d’éviter essentiellement la destruction directe d’individus, d’œufs ou de nichées d’espèces protégées. Elle permettra également de réduire le dérangement des espèces sensibles pendant la période de reproduction et d’hivernage. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera mise en place pendant toute la durée de l’exploitation.

VI.3 – ME 3 : Éviter les travaux nocturnes Description La société des Sables de Brévannes s’engage à ce que l’exploitation de la carrière soit réalisée uniquement de jour (8h-17h) afin d’éviter l’impact sur les espèces sensibles à la lumière et aux bruits engendrés par les engins (chiroptères et oiseaux sensibles au dérangement nocturne). Elle s’engage également à une extinction nocturne de tout dispositif lumineux sur le périmètre exploité. Impact réduit / compensé Cette mesure vise à éviter l’augmentation de la pollution lumineuse sur et autour de la zone d’étude et ainsi à limiter le dérangement des animaux à activité nocturne. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera appliquée durant toute la durée de l’exploitation.

VI.4 - ME 4 : Informer le personnel du chantier des consignes spécifiques contre la création de zones pièges et d'obstacles Description La société des Sables de Brévannes s’engage à ce qu’il n’y ait aucun stockage d’équipement sur le site (celui- ci sera stocké sur l’installation située à environ 50 m à l’est du site en projet) et à informer, le cas échéant, tout le personnel intervenant pendant le chantier sur certaines mesures spécifiques permettant d’éviter la création de zones pièges et la création d’obstacles via une formation décernée par une structure compétente en la matière. Impact réduit / compensé Cette mesure vise à éviter la création d’obstacles ou de zones pièges, telles que des bidons ouverts ou équipement comportant des cavités susceptibles de piéger la petite faune. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera réalisée tout au long de l’exploitation.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 101 VI.5 - MR 3 : Optimiser le nombre d’engins d'exploitation utilisés sur le site Description Le porteur de projet s’engage à optimiser le nombre d’engins utilisés pour la réalisation des travaux, l’extraction et le transport des matériaux afin de réduire le nombre d’engins circulant sur le site. Impact réduit / compensé Pour l’exploitation, l’usage d’un convoyeur à bande permet de limiter le nombre d’engins à un chargeur (en sus de la pelle hydraulique à chenille) ; ceci réduira la circulation des engins ainsi que la pollution sonore et atmosphérique et, par ce biais, l’impact occasionné sur la faune.

Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera appliquée durant toute la durée de l’exploitation.

VI.6 – MR 4 : Réaliser la remise en état du site de manière coordonnée avec le phasage d'exploitation Description Les Sables de Brévannes s’engage à suivre le planning d’exploitation et de remise en état permettant la bonne application de cette mesure. Ainsi, la mise en œuvre du plan de réaménagement se fera de façon coordonnée avec le phasage de l’exploitation (et non au terme de celle-ci). Le tableau suivant fournit le planning de phasage et de remise en état (par exemple la phase 1 est remise en état lors de l’exploitation de la phase 2).

Année Grandes étapes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Autorisation d’exploiter ● Défrichement

Diagnostic archéologique

Décapage (n° des phases) 1 2 3 4 5 6 7 8

Exploitation (n° des phases) 1 2 3 4 5 6 7 8

Remise en état (n° des phases) 1 2 3 4 5 6 7 8

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 102 Les surfaces remises en état par type de milieu et par phase et les surfaces totales au niveau de chaque phase sont indiquées dans le tableau ci-dessous.

Surface remise en état à la fin de chaque phase (ha)

Surface totale 1 2 3 4 5 6 7 8 Type de milieu remise en état (ha) (T0 +2) (T0 +3) (T0 +4) (T0 +5) (T0 +6) (T0 +7) (T0 +8) (T0 +9)

Zone en eau 5,04 0,20 0,52 0,90 0,93 0,97 1,28 0,25

Prairie humide avec mares 0,81 0,01 0,15 0,08 0,57

Plage sableuse 0,06 0,06

Groupements hélophytiques (cariçaie, 0,15 0,02 0,03 0,09 mégaphorbiaie)

Groupements 0,5 0,21 0,03 0,17 0,08 hélophytiques (roselière)

Boisement hygrophile 2,84 0,71 0,40 0,70 0,25 0,13 0,25 0,40

Total 9,4 1,12 0,95 0,87 1,24 1,12 1,14 1,64 1,32 Les surfaces remises en état cumulées sont par ailleurs mises en évidence dans le tableau ci-dessous. Ainsi, par exemple, au terme de la remise en état mise en œuvre en parallèle de l’exploitation de la phase 6, plus de la moitié du site aura été remise en état et celui-ci comportera 3,52 ha de zone en eau, 0,16 ha de prairies humides au sein desquelles seront creusées des mares, 0,06 ha de plage sableuse, 0,02 ha de groupements hélophytiques de type roselière, ainsi que 2,19 ha de boisements hygrophiles. Une fois l’activité terminée, la surface totale remise en état sur le site (9,4 ha) sera composée de 30 % de boisements, 54 % de zone en eau, 9 % de prairies humides ponctuées de mares, 7 % de groupements hélophytiques et d’une plage sableuse représentant moins d’1 % de la surface. Le détail des mesures prévues dans le cadre de la remise en état sont détaillées dans la partie IX.

Surface cumulée remise en état pour chaque phase (ha)

Surface totale remise 1 2 3 4 5 6 7 8 Type de milieu en état (ha) (T0 +2) (T0 +3) (T0 +4) (T0 +5) (T0 +6) (T0 +7) (T0 +8) (T0 +9)

Zone en eau 5,04 0,20 0,72 1,62 2,55 3,52 4,80 5,04

Prairie humide avec mares 0,81 0,01 0,16 0,24 0,81

Plage sableuse 0,06 0,06

Groupements hélophytiques 0,15 0,02 0,025 0,15 (cariçaie, mégaphorbiaie)

Groupements hélophytiques 0,5 0,21 0,24 0,41 0,50 (roselière)

Boisement hygrophile 2,84 0,71 1,11 1,81 2,06 2,19 2,44 2,84

Total 9,4 1,12 2,07 2,94 4,19 5,31 6,45 8,09 9,4

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 103 Impact réduit / compensé Cette mesure permettra de réduire les impacts de destruction d’habitats, de sites d’alimentation et de reproduction et par là-même les impacts de diminution de l’espace vital, de fragmentation des habitats et de réduction des biocorridors. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera appliquée durant toute la durée de l’exploitation, jusqu’à la finalisation de la remise en état.

VI.7 – MR 5 Utiliser des espèces indigènes pour les plantations végétales Description La recolonisation végétale des zones remises en état sera autant que possible favorisée. Dans les cas où des plantations sont nécessaires, les Sables de Brévannes s’engage à n’utiliser que des espèces indigènes et présentes initialement sur la zone d’étude ou à ses alentours. Les espèces de la région Nord-Est (unité naturelle Champagne) de la marque Végétal local seront ainsi à privilégier pour le secteur. Par ailleurs, les plantations seront réalisées en arc de cercle (et non de façon linéaire) afin de les intégrer au mieux au paysage et d’atténuer leur aspect artificiel. Un paillage naturel et des protections biodégradables seront également utilisés. Impact réduit/compensé Le but de cette mesure est d’une part d’éviter l’introduction volontaire d’espèces exotiques envahissantes sur la zone d’étude et d’autre part de diminuer l’effet dû à la création d’habitats artificiels. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre concerné par le projet. Période d’intervention et durée Cette mesure est à appliquer durant toute la durée de l’exploitation.

VI.8 - MR 6 : Éviter l’implantation et réduire le développement des espèces invasives Description Afin de limiter au maximum le développement d’espèces exotiques envahissantes, les Sables de Brévannes s’engage à ce qu’aucun apport de matériaux ne soit permis sur le site ; seuls des matériaux locaux, issus de l’extraction ou des processus de lavage (fines de décantation) seront utilisés. Un soin particulier sera également apporté au nettoyage des engins et du matériel provenant d’autres chantiers afin d’éviter tout risque de dissémination de graines ou plantules d’espèces invasives. Par ailleurs, les essences utilisées dans le cadre des mesures compensatoires et de la remise en état, découleront des préconisations fournies par la mesure MR 5. En cas d’implantation d’une espèce végétale invasive, la station sera dans un premier temps localisée et mise en défens et des mesures correctives adaptées seront mises en place si besoin sur conseil d’un écologue.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 104 Impact réduit / compensé Cette mesure vise à éviter la propagation d’espèces exotiques envahissantes sur la zone d’étude en assurant une surveillance régulière de l’apparition d’espèces invasives et à mettre en place un plan de lutte le cas échéant. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera réalisée à la finalisation de l’exploitation.

VI.9 – ME 5 : Vérifier l’absence de chiroptères avant le défrichement Description Bien qu’aucun gîte n’ait spécifiquement été identifié lors des inventaires naturalistes, une recherche de gîtes potentiels à chiroptères sera effectuée par un chiroptérologue avant les phases de défrichement. En cas de repérage d’un gîte potentiel, l’arbre concerné sera balisé. Au moment du défrichement, l’absence d’individus dans les éventuels gîtes potentiels identifiés sera vérifiée dans les 24 heures précédant l’abattage. Si la présence de chauves-souris est confirmée, il conviendra d’attendre l’envol complet des individus avant colmatage de l’entrée de la cavité une heure après l’envol. L’abattage pourra ensuite être réalisé sous la surveillance d’un chiroptérologue. Le respect des périodes préconisées par la mesure ME 2 / MR 2 permettra en outre d’éviter tout risque de destruction d’individus hibernant. Impact réduit / compensé Cette mesure permettra d’éviter la destruction directe d’individus appartenant au groupe des chiroptères. Lieu d’application de la mesure Cette mesure sera appliquée sur l’ensemble du périmètre prévu par l’exploitation. Période d’intervention et durée Cette mesure sera réalisée préalablement aux phases de défrichement.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 105 VII – IMPACTS RÉSIDUELS

VII.1 – Conséquences de la mise en œuvre de l’évitement géographique Suite à l’application de la mesure d’évitement géographique (ME 1) aboutissant à l’abandon total de l’exploitation sur la partie sud et à une restriction conséquente du périmètre exploitable sur la partie nord, la liste des espèces protégées à enjeu de conservation potentiellement impactées peut être révisée en conséquence et est présentée ci-dessous.

Comportement sur le site Enjeu patrimonial sur le Nom scientifique Nom vernaculaire (périmètre exploitable) site Carduelis cannabina Linotte mélodieuse R, V, M(G,V) Moyen Carduelis chloris Verdier d’Europe V, M(V) Moyen Dendrocopos minor Pic épeichette G Moyen Falco subbuteo Faucon hobereau R, P, G Moyen (NR) Hirundo rustica Hirondelle rustique V Moyen Milvus migrans Milan noir G, V Moyen Pernis apivorus Bondrée apivore R, G Moyen Phylloscopus trochilus Pouillot fitis R, M(P) Fort Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine R, M(G) Moyen Sterna hirundo Sterne pierregarin V Moyen Sylvia borin Fauvette des jardins R Moyen Eptesicus serotinus Sérotine commune A, V Moyen Myotis daubentonii Murin de Daubenton A, V Fort Lacerta agilis Lézard des souches R Moyen Iphiclides podalirius Flambé A Moyen Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin A Fort A : Alimentation / G : Gagnage / M() : en Migration / R : Reproduction / V : en vol Les habitats fréquentés par ces espèces sur le site sont composés de milieux boisés, de haies et fourrés, de friches, et de cultures. Absents du périmètre rapproché nord, les milieux aquatiques ne sont plus concernés. Afin de faciliter la lecture et l’analyse, seules les espèces ci-dessus seront prises en compte dans l’évaluation des impacts (les espèces présentes uniquement sur le secteur sud n’étant plus susceptibles d’être impactées par le projet, elles ne feront pas l’objet de cette analyse).

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 106 VII.2 – Évaluation des impacts résiduels

Étant donné l’ampleur et la nature du projet, certains impacts ne peuvent être totalement supprimés par des mesures d’évitement. Cependant, plusieurs d’entre eux peuvent être atténués par les mesures de réduction définies ci-dessus. Il apparaît qu’une fois ces mesures mises en place, des impacts résiduels plus ou moins importants persistent. Afin de définir des niveaux d’impacts résiduels, les conséquences de chaque effet à la fois sur les espèces protégées présentant un enjeu de conservation et sur les cortèges d’espèces protégées doivent être examinées. Pour les espèces dont l’enjeu de conservation est faible ou qui n’ont pas été considérées comme remarquables, les impacts résiduels seront faibles. Suivant l’enjeu écologique des espèces remarquables et leur sensibilité à l’effet pris en compte, l’impact sera plus ou moins fort. Par exemple, l’entomofaune étant très liée à son habitat et ne possédant pas de grande capacité de fuite, l’impact de destruction d’insectes sera supérieur à l’impact de destruction d’oiseaux à enjeu écologique existant.

VII.2.1. Oiseaux

Mesures d’évitement et de réduction concernant ce groupe : ME 1/MR 1 : Éviter d’exploiter certains secteurs ME 2/MR 2 : Réaliser les travaux de dégagement d’emprise et démarrer les travaux en dehors des périodes critiques ME 3 : Éviter les travaux nocturnes ME 4 : Informer le personnel du chantier des consignes spécifiques contre la création de zones pièges et d'obstacles MR 3 : Optimiser le nombre d’engins d'exploitation utilisés sur le site MR 4 : Réaliser la remise en état du site de manière coordonnée avec le phasage d'exploitation MR 5 Utiliser des espèces indigènes pour les plantations végétales Les espèces d’oiseaux fortement liées au milieu boisé, aussi bien en tant qu’habitat de reproduction que d’alimentation, seront les plus impactées par le projet. On note toutefois qu’une part importante des zones boisées situées au sein du périmètre rapproché du projet ont été évitées et persisteront donc sur le site. Les espèces attachées au milieu boisé mais qu’on retrouve également dans des habitats arbustifs ou des bosquets moins denses seront globalement moins impactées par le projet dont les impacts résiduels pourront être considérés comme négligeables. La Sterne pierregarin et l’Hirondelle rustique ne seront que très peu impactées car elles n’ont été contactées qu’en vol au-dessus du site et ne sont pas susceptibles de s’y reproduire. Les milieux créés dans le cadre de la remise en état favoriseront par ailleurs l’abondance de leurs proies. Concernant le Pic épeichette, il n’a été observé qu’à une reprise en 2012 au niveau du boisement situé au nord du périmètre rapproché [carte 17] au sein duquel il a été estimé nicheur possible en raison de la seule présence d’un habitat favorable. Il est malgré tout possible qu’il s’alimente au sein des boisements destinés à être exploités. Toutefois, compte-tenu du maintien des boisements évités autour du projet et de la ressource alimentaire abondante liée au dépérissement des frênes notamment, l’impact résiduel du projet sur les populations locales de l’espèce peut être considéré comme faible. Le Faucon hobereau est considéré comme nicheur probable au sein du boisement évité situé au sud du périmètre destiné à être exploité. Il profite par ailleurs du site pour s’alimenter. L’impact résiduel du projet sur cette espèce est également considéré comme faible en raison de la densité des boisements évités

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 107 autour du projet et du fait que la remise en état entraînera une diversification des milieux de chasse et une augmentation de l’abondance des proies pour cette espèce. Observée en période de reproduction dans un habitat favorable, la Bondrée apivore est considérée comme nicheuse possible sur le site. Toutefois, la conservation des milieux boisés évités et les milieux engendrés par la remise en état entraîneront des impacts négligeables sur la conservation locale de cette espèce. La réévaluation récente de l’enjeu de conservation du Pouillot fitis est prise en compte et incite à conclure que le projet aura un impact résiduel moyen sur cette espèce nicheuse au sein des boisements destinés à être défrichés. Impacts positifs du projet sur ce groupe : la diversification des milieux entraînée par l’exploitation et surtout suite au réaménagement pourra attirer d’autres cortèges d’espèces que ceux actuellement présents. De plus, l’abondance de proies de certaines espèces cibles (Faucon hobereau, Hirondelle rustique, Sterne pierregarin notamment) pourra augmenter avec l’apparition du plan d’eau et des zones humides associées. e s r n l e e i i s i u l e n e e t e r l r e i o tt e u u e n a e p é r o u a e e tt e d n n l e e e o i r s n tt o

i l i o c r e q g d r r c h

Impact résiduel après application i r r i d d ti o n v o v d a e v n c e ti r u i e u u P j i n r v n fi a s u o t u o b e i i l a p r E o l e o des mesures E et R s r i ’ S u a o L o F V i p e a é P p r e B i F d B h H M é d p m Barrière aux déplacements locaux Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Dérangement/perturbation en phase Ngb Ngb Fble Fble Ngb Ngb Ngb Moy Ngb Ngb Ngb d’exploitation Destruction de sites d’alimentation Ngb Ngb Fble Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Destruction de sites de reproduction Ngb Ngb Fble Fble Nul Nul Nul Moy Fble Nul Ngb Destruction d’habitats Ngb Ngb Fble Fble Nul Nul Nul Fble Fble Nul Ngb Destruction d’individus volants Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Destruction d’individus non volants Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Nul Diminution de l’espace vital Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Fragmentation des habitats Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Interruption de biocorridors Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Ngb Ngb Ngb Nul Ngb Ngb = négligeable, Fble = faible

VII.2.2. Mammifères

Mesures d’évitement et de réduction concernant ce groupe : ME 1/MR 1 : Éviter d’exploiter certains secteurs ME 2/MR 2 : Réaliser les travaux de dégagement d’emprise et démarrer les travaux en dehors des périodes critiques ME 3 : Éviter les travaux nocturnes ME 4 : Informer le personnel du chantier des consignes spécifiques contre la création de zones pièges et d'obstacles MR 3 : Optimiser le nombre d’engins d'exploitation utilisés sur le site MR 4 : Réaliser la remise en état du site de manière coordonnée avec le phasage d'exploitation ME 5 : Vérifier l’absence de chiroptères avant le défrichement

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 108 Les deux espèces de chiroptères protégées présentant un enjeu de conservation fréquentent le site essentiellement en chasse ou en transit. La présence de gîte au sein des boisements n’est toutefois pas à exclure, ce qui a motivé l’ajout d’une mesure d’évitement spécifique (ME 5). Le contexte boisé au sein duquel s’insère le site et le maintien d’une partie du boisement au sein même du périmètre sollicité limitent notablement les impacts concernant les déplacements locaux et les sites d’alimentation (la Sérotine utilise ponctuellement ce type d’habitat pour s’alimenter). Les dérangements en phase d’exploitation sur ces espèces sont faibles, de même que le risque de destruction d’individus volants. Les mesures ME 5 et ME 2 / MR 2 permettent d’éviter tout risque de destruction d’individus non volants qui pourraient être présents dans des gîtes arborés au sein du boisement défriché. L’évitement des boisements situés autour du site permettront en outre au Murin de Daubenton de se reporter sur ces milieux si nécessaire. Les impacts résiduels du projet sur l’espèce restent donc faibles. Impacts positifs du projet sur ces deux espèces : la création d’un plan d’eau et de zones humides permettra la diversification des milieux de chasse, notamment pour le Murin de Daubenton dont l’habitat préférentiel de chasse est représenté par les milieux aquatiques. La suppression de l’usage local de pesticides (suppression de la zone cultivée) aura également un impact positif sur l’abondance en proies pour ces deux espèces.

Impact résiduel après application des Murin de Daubenton, Sérotine commune, mesures E et R Myotis daubentonii Eptesicus serotinus Barrière aux déplacements locaux Faible Négligeable Dérangement/perturbation en phase Négligeable Négligeable d’exploitation Destruction de sites d’alimentation Négligeable Négligeable Destruction de sites de reproduction Faible Négligeable Destruction d’habitats Faible Négligeable Destruction d’individus volants Nul Nul Destruction d’individus non volants Négligeable Négligeable Diminution de l’espace vital Faible Négligeable Fragmentation des habitats Faible Négligeable Interruption de biocorridors Faible Négligeable

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 109 VII.2.3 Reptiles

Mesures d’évitement et de réduction concernant ce groupe : ME 1/MR 1 : Éviter d’exploiter certains secteurs ME 2/MR 2 : Réaliser les travaux de dégagement d’emprise et démarrer les travaux en dehors des périodes critiques ME 4 : Informer le personnel du chantier des consignes spécifiques contre la création de zones pièges et d'obstacles MR 3 : Optimiser le nombre d’engins d'exploitation utilisés sur le site MR 4 : Réaliser la remise en état du site de manière coordonnée avec le phasage d'exploitation Malgré l’application des mesures de réduction et d’évitement, plusieurs impacts résiduels persistent sur le Lézard des souches. Ces impacts concernent principalement : le dérangement en phase d’exploitation et la diminution de l’espace vital suite au défrichement. Le risque de destruction d’individus et d’impact sur les déplacements locaux sera nettement réduit par l’application de la mesure MR 3 et du fait du comportement de fuite et des capacités de déplacement rapide de l’espèce. Toutefois, un risque moyen de destruction d’individus en phase d’hivernage ou en cas de température basse persiste. Impacts positifs du projet sur cette espèce : l’ouverture du milieu conjuguée au développement de milieux arbustifs puis boisés suite au réaménagement aura un impact positif sur le développement des populations qui sera accru par la réduction de l’usage local des pesticides.

Impact résiduel après application des mesures E et R Lézard des souches, Lacerta agilis Barrière aux déplacements locaux Faible Dérangement/perturbation en phase d’exploitation Moyen Destruction de sites d’alimentation Faible Destruction de sites de reproduction Faible Destruction d’habitats Faible Destruction d’individus volants - Destruction d’individus non volants Moyen Diminution de l’espace vital Moyen Fragmentation des habitats Faible Interruption de biocorridors Faible

VII.2.4. Rhopalocères

Mesures d’évitement et de réduction concernant ce groupe : ME 1/MR 1 : Éviter d’exploiter certains secteurs ME 2/MR 2 : Réaliser les travaux de dégagement d’emprise et démarrer les travaux en dehors des périodes critiques ME 4 : Informer le personnel du chantier des consignes spécifiques contre la création de zones pièges et d'obstacles MR 3 : Optimiser le nombre d’engins d'exploitation utilisés sur le site MR 4 : Réaliser la remise en état du site de manière coordonnée avec le phasage d'exploitation MR 5 Utiliser des espèces indigènes pour les plantations végétales

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 110 Le Flambé, Iphiclides podalirius, se reproduit sur des arbustes du genre Prunus (prunellier ou variétés de fruitiers cultivés), sur l’aubépine ou encore sur d’autres fruitiers (poiriers, pommiers). Cette espèce possède une bonne capacité de vol et ses déplacements locaux seront donc peu impactés par l’exploitation. Un impact résiduel concernera toutefois la destruction de sites de reproduction, d’habitats et éventuellement d’individus non volants à travers le défrichement des zones arbustives du site. Impacts positifs du projet sur cette espèce : la création de milieux prairiaux en lieu et place d’un espace cultivé aura un impact positif sur les ressources alimentaires de cette espèce, tandis que la reconstitution d’une strate arbustive dans le cadre de la remise en état sera favorable à sa reproduction.

Impact résiduel après application des mesures E et R Flambé, Iphiclides podalirius Barrière aux déplacements locaux Négligeable Dérangement/perturbation en phase d’exploitation Faible Destruction de sites d’alimentation Faible Destruction de sites de reproduction Moyen Destruction d’habitats Moyen Destruction d’individus volants Négligeable Destruction d’individus non volants Moyen Diminution de l’espace vital Faible Fragmentation des habitats Faible Interruption de biocorridors Négligeable

VII.2.5. Odonates

Mesures d’évitement et de réduction concernant ce groupe : ME 1/MR 1 : Éviter d’exploiter certains secteurs ME 4 : Informer le personnel du chantier des consignes spécifiques contre la création de zones pièges et d'obstacles MR 3 : Optimiser le nombre d’engins d'exploitation utilisés sur le site MR 4 : Réaliser la remise en état du site de manière coordonnée avec le phasage d'exploitation La Cordulie à corps fin, Oxygastra curtisii, fréquente le site en transit ou en chasse le long des lisières bordant la culture. L’emprise du projet ne comportant aucun milieu aquatique susceptible de permettre à l’espèce de s’y reproduire, les impacts sur les phases de reproduction ou en termes de destruction d’individus non volants seront nuls. Compte-tenu des capacités de vol de l’espèce, le risque de destruction d’individus volants sera nul. Le projet n’aura un impact résiduel que fortement limité sur l’alimentation de l’espèce, sur ses déplacements locaux et entraînera éventuellement de faibles perturbations en phase d’exploitation. Impacts positifs du projet sur cette espèce : la création d’un plan d’eau et des milieux humides associés permettra à l’espèce de disposer de nouveaux habitats de chasse. À la suite de la maturation du plan d’eau et du développement de la ripisylve sur les berges boisées, l’espèce pourrait même y trouver des habitats de reproduction favorables.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 111 Impact résiduel après application des mesures E et R Cordulie à corps fin, Oxygastra curtisii Barrière aux déplacements locaux Négligeable Dérangement/perturbation en phase d’exploitation Négligeable Destruction de sites d’alimentation Négligeable Destruction de sites de reproduction Nul Destruction d’habitats Nul Destruction d’individus volants Nul Destruction d’individus non volants Nul Diminution de l’espace vital Nul Fragmentation des habitats Négligeable Interruption de biocorridors Négligeable

VII.2.6. Cortèges d’espèces à enjeux de conservation faible

Les espèces dont l’enjeu de conservation local a été estimé comme faible seront peu impactées par le projet. En effet, compte-tenu du contexte paysager et écologique dans lequel s’insère le projet et des mesures de réduction et d’évitement mises en œuvre, ces espèces seront susceptibles de trouver à proximité immédiate des habitats de substitution à ceux détruits par l’exploitation. Le phasage d’exploitation et la mise en œuvre de façon coordonnée du plan de réaménagement permettront en outre, de réduire la surface détruite à un instant t et de permettre un déplacement des espèces vers les zones nouvellement restituées. Toutefois, un risque faible de destruction d’individus persiste sur deux espèces communes de reptiles présentes sur le périmètre sollicité : la Couleuvre à collier, Natrix natrix, et le Lézard des murailles, Podarcis muralis.

VII.3 – Synthèse des impacts résiduels significatifs et espèces nécessitant une demande de dérogation Le tableau ci-dessous reprend, pour chaque espèce protégée à enjeu de conservation, les impacts bruts notables avant application des mesures d’évitement et de réduction, les mesures concernées par l’espèce, les impacts résiduels estimés, le niveau global d’impact et l’effet global sur les populations locales de l’espèce.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 112 Enjeu Mesures E Niveau global Effet global sur Nom scientifique Nom vernaculaire Impacts bruts notables Impacts résiduels patrimonial / R d’impact résiduel les populations Carduelis cannabina Linotte mélodieuse Moyen ME 1, ME Négligeable Négligeable Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements 2 / MR 2, Carduelis chloris Verdier d’Europe Moyen Risque de dérangement/perturbation locaux Négligeable Négligeable ME 3, ME Risque de destruction d’individus lors du Risque de Pyrrhula pyrrhula Bouvreuil pivoine Moyen 4, MR 3, Négligeable Négligeable défrichement ou de l’exploitation dérangement/perturbation MR 4, MR Perte d’habitats de reproduction et Perte d’habitats de 5 Sylvia borin Fauvette des jardins Moyen d’alimentation reproduction et d’alimentation Négligeable Négligeable

Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Risque de dérangement/perturbation locaux Risque de destruction d’individus lors de Risque de Dendrocopos minor Pic épeichette Moyen Faible Négligeable l’exploitation dérangement/perturbation Perte d’habitats de reproduction et Perte d’habitats de d’alimentation reproduction et d’alimentation Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Risque de dérangement/perturbation locaux Risque de destruction d’individus lors du Risque de Falco subbuteo Faucon hobereau Moyen Faible Négligeable défrichement ou de l’exploitation dérangement/perturbation Perte d’habitats de reproduction et Perte d’habitats de d’alimentation reproduction et d’alimentation Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Risque de dérangement/perturbation locaux Hirundo rustica Hirondelle rustique Moyen Négligeable Nul Risque de destruction d’individus lors de Risque de l’exploitation dérangement/perturbation Milvus migrans Milan noir Moyen Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Négligeable Négligeable Risque de dérangement/perturbation locaux Risque de destruction d’individus lors du Risque de Pernis apivorus Bondrée apivore Moyen défrichement ou de l’exploitation dérangement/perturbation Négligeable Négligeable Perte de sites d’alimentation Perte de sites d’alimentation Phylloscopus Pouillot fitis Fort Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Moyen Négligeable trochilus Risque de dérangement/perturbation locaux Risque de destruction d’individus lors du Risque de défrichement ou de l’exploitation dérangement/perturbation Perte d’habitats de reproduction et Perte d’habitats de d’alimentation reproduction et d’alimentation

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 113 Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Risque de dérangement/perturbation locaux Sterna hirundo Sterne pierregarin Moyen Nul Nul Risque de destruction d’individus lors de Risque de l’exploitation dérangement/perturbation Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Risque de dérangement/perturbation locaux Eptesicus serotinus Sérotine commune Moyen Risque de destruction d’individus lors de Risque de Négligeable Négligeable l’exploitation dérangement/perturbation Perte d’habitats d’alimentation ME 1, ME Perte d’habitats d’alimentation 2 / MR 2, Perturbation des déplacements Perturbation des déplacements locaux ME 3, ME locaux Risque de dérangement/perturbation 4, MR 4, Risque de Myotis daubentonii Murin de Daubenton Fort Risque de destruction d’individus lors du ME 5 Faible Négligeable dérangement/perturbation défrichement Perte d’habitats potentiels de Perte d’habitats potentiels de reproduction reproduction Perturbation des déplacements Perturbation des déplacements locaux locaux Risque de dérangement/perturbation ME 1, ME Risque de destruction Risque de destruction d’individus pendant 2 / MR 2, Lacerta agilis Lézard des souches Moyen d’individus pendant le Moyen Négligeable le défrichement et l’exploitation ME 4, MR défrichement et l’exploitation Perte d’habitats et diminution du domaine 3, MR 4 Perte d’habitats et diminution vital du domaine vital Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements locaux ME 1, ME Risque de Risque de dérangement/perturbation 2 / MR 2, dérangement/perturbation Iphiclides podalirius Flambé Moyen Risque de destruction d’individus pendant ME 4, MR Risque de destruction Moyen Négligeable le défrichement et l’exploitation 3, MR 4, d’individus pendant le Perte d’habitats de reproduction MR 5 défrichement et l’exploitation Perte d’habitats de reproduction Perturbation des déplacements locaux Perturbation des déplacements Risque de dérangement/perturbation ME 1, ME locaux Oxygastra curtisii Cordulie à corps fin Fort Risque de destruction d’individus pendant 4, MR 3, Risque de Négligeable Nul l’exploitation MR 4 dérangement/perturbation Perte d’habitats d’alimentation Perte d’habitats d’alimentation

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 114 Les impacts significatifs du projet sont essentiellement liés au défrichement des surfaces boisées et arbustives situées au sein du périmètre. Les espèces dont les impacts résiduels ont été considérés au minimum comme faibles font l’objet d’une demande de dérogation. Pour ces espèces, le projet est en effet susceptible d’entraîner la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos. Les espèces concernées sont les suivantes :  Faucon hobereau, Falco subbuteo,  Pic épeichette, Dendrocopos minor,  Pouillot fitis, Phylloscopus trochilus,  Murin de Daubenton, Myotis daubentonii,  Lézard des souches, Lacerta agilis.

En complément, un risque significatif de destruction d’individus concerne également le Flambé, Iphiclides podalirius, (des chrysalides pourraient être détruites lors du défrichement), et, dans une moindre mesure, le Lézard des souches, Lacerta agilis, la Couleuvre à collier, Natrix natrix, et le Lézard des murailles, Podarcis muralis.

Le tableau ci-dessous synthétise les espèces faisant l’objet de la présente demande de dérogation avec le CERFA correspondant :

CERFA n°13 616 *01 CERFA n° 13 614 *01 Espèce concernée par la demande (dérogation pour des spécimens (dérogation pour des habitats d’espèces animales protégées) d’espèces animales protégées)

Faucon hobereau, Falco subbuteo x

Pic épeichette, Dendrocopos minor x

Pouillot fitis,Phylloscopus trochilus x

Murin de Daubenton, Myotis daubentonii x

Lézard des souches, Lacerta agilis x x

Couleuvre à collier, Natrix natrix x x

Lézard des murailles, Podarcis muralis x x

Flambé, Iphiclides podalirius x

On note par ailleurs que le projet comporte également des impacts positifs sur certaines espèces à travers notamment : - l’apparition de milieux pionniers et thermophiles qui, dans les premiers temps, seront favorables à la colonisation de cortèges spécifiquement liés à ce type d’habitats (oiseaux, orthoptères, végétaux, amphibiens), dont certaines espèces sont patrimoniales ; - la diversification des milieux au sein du périmètre avec notamment l’apparition de zones aquatiques et humides et de milieux prairiaux plus étendus qu’actuellement, ce qui sera par exemple susceptible

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 115 d’augmenter l’abondance de proies (pour les oiseaux, chiroptères…) et d’accueillir d’autres espèces (odonates, rhopalocères, orthoptères, oiseaux…) ; - la disparition de la surface cultivée entraînera la suppression immédiate de l’utilisation de pesticides et, après la fin de la remise en état, de la pollution atmosphérique et sonore et des perturbations du sol engendrées par l’exploitation agricole. Outre la suppression de ces pressions anthropiques directes sur les espèces, une augmentation de l’abondance de leurs proies peut également être attendue.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 116 VIII – MESURES COMPENSATOIRES À DESTINATION DES ESPÈCES PROTÉGÉES

Les espèces pour lesquelles persistent, après application des mesures d’évitement et de réduction, un ou plusieurs impacts résiduels significatifs et qui nécessitent par conséquent une demande de dérogation sont :  le Faucon hobereau, Falco subbuteo,  le Pic épeichette, Dendrocopos minor,  le Pouillot fitis, Phylloscopus trochilus,  le Murin de Daubenton, Myotis daubentonii,  le Lézard des souches, Lacerta agilis,  la Couleuvre à collier, Natrix natrix,  le Lézard des murailles, Podarcis muralis,  le Flambé, Iphiclides podalirius.

De fait, la mise en place de mesures ayant pour but de compenser les impacts négatifs du projet sur ces espèces protégées s’avère nécessaire. Ces mesures visent à maintenir dans un état de conservation favorable les populations identifiées sur le site et impactées par l’exploitation. Six mesures seront mises en place sur le site en lui-même ou sur des parcelles localisées à moins de 10 km de ce dernier. Une mesure concernera des parcelles un peu plus éloignées (moins de 20 km). Elles consistent en :  la création de milieux boisés fonctionnels sur une parcelle localisée à moins de 1 km du site d’étude (sur 3,05 ha) ;  le maintien de milieux boisés existants autour du site et l’assurance d’une libre évolution du peuplement (sur 4,8 ha) ;  la conversion de milieux dégradés en boisement composé d’un cortège typique d’essences alluviales du secteur (sur 1,3 ha)  la participation sur 3 années consécutives à un programme de restauration et d’entretien de milieux ouverts localisés à un peu moins de 9 km du site d’étude ;  la création de haies et de lisières étagées ;  la création de pierriers et d’abris ;  la plantation d’une haie.

Le descriptif de ces mesures est donné ci-dessous et une carte de localisation est présentée au paragraphe VIII.8. Les autres mesures mises en œuvre dans le cadre notamment de la remise en état globale du site ainsi que les mesures de suivi sont également présentées dans les parties suivantes.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 117 VIII.1 - MC 1 : Création de milieux boisés hors site

Un ensemble de parcelles situées à moins d’1 km du site constituera l’objet de cette mesure. Ce terrain d’une surface de 3,05 ha sera aménagé et géré par le porteur de projet. Les parcelles concernées par cette mesure sont situées sur la commune de Vimpelles au lieu-dit « Boule » et sont listées ci-dessous :

Numéro de la parcelle Surface (m²)

000 E 547 3 950

000 E 548 1 665

000 E 549 2 040

000 E 550 1 925

000 E 551 1 072

000 E 552 1 332

000 E 553 1 872

000 E 554 2 538

000 E 555 5 210

000 E 556 7 390

000 E 557 1 526

Total 30 520 Ces parcelles comportent d’ores et déjà quelques arbres âgés entourés de taillis ou de zones plus ouvertes. Les sujets présents pourront donc constituer des réserves pour la régénération naturelle et des plantations viendront la compléter afin de constituer un boisement diversifié à la fois en espèces et en structure. Un plan de gestion et de plantation au sein du boisement sera rédigé au préalable afin de définir précisément les actions à mener. D’une manière générale, les opérations liées à cette mesure consisteront à : - sur les secteurs comportant des réserves :  identifier et marquer les arbres réserves présents ;  sélectionner les arbres réserves prioritaires pour la régénération et ouvrir des trouées au niveau de ces réserves en débroussaillant les taillis (environ 20 m de rayon autour de la réserve en fonction de l’agencement des arbres) ;  assurer un suivi de la régénération naturelle : détourer les semis naturels et suivre leur bonne croissance. - sur les zones de taillis / perchis sans réserve :  réaliser les dégagements nécessaires pour faciliter la régénération naturelle en sélectionnant les jeunes arbres à conserver ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 118  pour les zones nécessitant d’être complétées par des plantations, débroussailler et préparer un sol décompacté et pas trop riche pour limiter la croissance des herbes ;  mélanger les essences en créant des blocs plurispécifiques ; créer notamment un module de plantation pour l’« intérieur » du boisement et un module pour le manteau, l’« extérieur » du boisement ;  réaliser une plantation courbe de façon à gommer paysagèrement le caractère artificiel de la plantation ;  viser une densité finale de plants pour des boisements à vocation écologique, en tenant compte du fait que, pour éviter les protections plastiques générant une pollution non négligeable, les Sables de Brévannes choisissent d’augmenter la densité de plantation initiale (environ 1600 plants / ha) pour compenser les pertes dues aux herbivores ;  utiliser des spécimens pas trop âgés, les jeunes plants forestiers de 2 ans étant recommandés (à racines nues ou en godets forestiers) ;  prévoir de conserver quelques zones de clairières ;  suivre la bonne reprise, la croissance et l’état sanitaire de la plantation.

Concernant le choix des espèces, celui-ci reposera sur les espèces indigènes présentes dans le secteur. des essences de bois dur (70%) et des essences de bois tendre (30%) seront ainsi utilisées pour les plantations afin de s’approcher de la structure d’un boisement naturel (Quercus robur, Prunus avium, Tilia cordata, Acer campestre, Betula alba, Salix alba, Ulmus glabra...). Des fruitiers (Pyrus pyraster, Malus sylvestris, Prunus avium, Juglans regia) pourront également être intégrés au peuplement afin de diversifier les essences et les structures. Une transplantation d’individus prélevés à proximité de la parcelle pourra être réalisée afin de conserver les écotypes locaux. Pour l’achat des plants, des individus d’espèces de la région Nord-Est (unité naturelle Champagne) de la marque Végétal local seront à privilégier. Après plantation, il s’agira degérer le boisement de manière à le rendre favorable à l’accueil d’une biodiversité riche et variée. La gestion consistera donc essentiellement à s’assurer de la bonne croissance des arbres en réalisant les dégagements et dépressages nécessaires. Les lisières du peuplement ne feront l’objet que d’une gestion visant à assurer la sécurité des usagers. La société des Sables de Brévannes s’engagera, dans le cadre de la signature d’une ORE, à maintenir le peuplement sur pied, sans intervenir pour son renouvellement. Les bois morts sur pied et/ou au sol sous forme de souches, branches, troncs, déjà présents ou à venir, seront en outre conservés au sein de la parcelle. Ce type de bois est utile aux insectes xylophages (Lucane cerf-volant notamment) mais peut également servir de refuge pour de nombreux animaux comme par exemple les amphibiens ou les reptiles (cachettes, sites d’hibernation). Le maintien des arbres morts sur pied est utile pour de nombreux oiseaux dont les pics et bien d’autres animaux cavernicoles (chauves-souris notamment).

Cette mesure constitue au global un gain écologique pour :  les espèces cibles suivantes : Faucon hobereau, Pic épeichette, Pouillot fits, Murin de Daubenton, Flambé, Lézard des souches  le cortège suivant : espèces de milieux boisés  d’autres espèces remarquables, telles que : Bondrée apivore, Milan noir, Pic noir, Rougequeue à front blanc..

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 119 VIII.2 – MC 2 : Libre évolution de milieux boisés existants

Cette mesure se déclinera sur deux espaces : - la parcelle boisée évitée à l’est du périmètre sollicité (au lieu-dit « Champ Le Roi »), représentant une surface totale de 2,9 ha dont 2,2 ha de boisements évités ; - un ensemble de parcelles boisées représentant une surface totale de 2,6 ha (dont 2,1 ha d’un seul tenant), toutes situées à moins de 3 km du site. Les références cadastrales des parcelles concernées sont listées ci-dessous.

Lieu-dit Numéro de la parcelle Surface concernée (m²) Statut

Champ le Roi 000 E 385 pp 22 000

Le Grand Mai 000 D 104 930

La Grande Armoire 000 D 278 30

La Grande Armoire 000 D 280 421

La Grande Armoire 000 D 288 1653

La Grande Armoire 000 D 289 543

Le Grand Îlot 000 D 642 1 236 ZNIEFF I

Le Gormerot 000 D 678 12 610 ZNIEFF I

Le Gormerot 000 D 683 50 ZNIEFF I

Le Gormerot 000 D 684 1 585 ZNIEFF I

Le Gormerot 000 D 696 1 520 ZNIEFF I

Le Gormerot 000 D 703 4 705 ZNIEFF I

Le Gormerot 000 D 704 888 ZNIEFF I

Total 48 171

Sur la première parcelle (Champ le Roi) : Cette parcelle appartient à de la commune de Vimpelles, elle fera l’objet d’une servitude conventionnelle au profit de Sables de Brévannes. Les 2,2 ha évités comportent actuellement un mélange de jeune taillis issu de l’exploitation récente du bois, d’un taillis plus ancien assez pauvre en réserves et de quelques arbres réserves disséminés dans le peuplement. Sur les autres parcelles : Une ORE sera signée sur ces parcelles que les Sables de Brévannes maîtrise foncièrement. Sur les 2,6 ha, environ 2,3 ha sont situés au sein de la ZNIEFF I de la « Noue de la Vieille Seine à Vimpelles ». La mesure sur ces parcelles consistera à :

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 120  assurer une libre évolution du boisement et une maturation du peuplement en proscrivant toute exploitation du bois pour une durée minimale de 30 ans après l’obtention de l’autorisation d’exploiter la carrière ;  maintenir sur pied et/ou au sol des arbres, du bois ou des souches sénescents ou morts, favorables à la faune cavernicole et aux espèces xylophages et saproxyliques ;  réaliser, si nécessaire, des interventions de sécurisation en lisières afin d’assurer la sécurité sur les parcelles et chemins mitoyens (le bois sera dans ce cas laissé sur place). Sur la parcelle de Champ le Roi, la régénération naturelle sur les zones de perchis sera accompagnée à travers la sélection des plants issus du semis naturel et leur dégagement afin d’assurer leurbonne croissance. Ainsi, le développement d’espèces non désirées (rejets de peupliers ou espèces invasives par exemple) sera évité et les espèces ciblées pour le boisement pourront être favorisées (Quercus robur, Prunus avium, Tilia cordata, Acer campestre, Betula alba, Salix alba, Ulmus glabra...).

Cette mesure constitue un gain écologique pour :  les espèces cibles suivantes : Faucon hobereau, Pic épeichette, Pouillot fitis, Murin de Daubenton  le cortège suivant : espèces de milieux boisés  d’autres espèces remarquables, telles que : Bondrée apivore, Milan noir, Pic noir, Rougequeue à front blanc, Lézard des souches, Noctule de Leisler, Pipistrelle commune…

VIII.3 – MC 3 : Conversion de milieux dégradés en boisement alluvial

Cette mesure a été ajoutée en janvier 2020 dans le cadre de l’instruction de la demande d’autorisation de défrichement et d’ouverture de carrière (ICPE). En complément des mesures précédentes à destination des milieux boisés, la conversion de parcelles supplémentaires en boisements constitués d’un cortège typique d’essences alluviales est prévue. Des parcelles comportant actuellement des milieux dégradés (plantations de peupliers et grandes cultures) ont été ciblées, en privilégiant des parcelles situées dans ou à proximité immédiate de secteurs dont l’état boisé est relativement ancien et en évitant les secteurs initialement à vocation prairiale (une restauration en prairie serait plus pertinente à leur endroit). Le contexte des parcelles (inclusion ou non dans un ensemble actuellement boisé) a également été pris en compte de façon à contribuer à la préservation locale d’une continuité boisée, à faciliter la recolonisation naturelle par des essences arborées ou arbustives existant à proximité et à ne pas complexifier la gestion de milieux ouverts adjacents (parcelle boisée isolée dans un ensemble ouvert). Ainsi, trois ensembles de parcelles appartenant, d’une part au conservatoire d’espaces naturels francilien, Pro Natura Île-de-France, et, d’autre part, à l’entreprise CEMEX ont été sélectionnés. Ces parcelles comportent actuellement des plantations de peupliers ou sont cultivées en grandes cultures et répondent aux critères énoncés précédemment. Leurs références cadastrales sont indiquées ci-dessous :

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 121 Commune Section N° Lieudit Surface

A 626 CREPY 0 ha 34 a 00 ca Bazoches-lès-Bray 0 ha 34 a 00 ca

A 684 Chêne de la Feuchelle 0 ha 07 a 81 ca

A 685 Chêne de la Feuchelle 0 ha 06 a 95 ca Noyen-sur-Seine A 688 Chêne de la Feuchelle 0 ha 26 a 92 ca

0 ha 41 a 68

B 38 Le défendable 0 ha 30 a 87 ca

B 41 Le défendable 0 ha 12 a 67 ca

Villiers-sur-Seine B 77 Les bègues 0 ha 06 a 95 ca

B 78 Les bègues 0 ha 03 a 94 ca

0 ha 54 a 43

1 ha 30 a 11

Lot de Bazoches-lès-Bray : La parcelle est située à environ 4,6 km du site, au sein d’un ensemble boisé qui se déploie en bordure sud de l’ancien canal de Bray à la Tombe. La parcelle est incluse dans le site Natura 2000 de la « Bassée et ses plaines adjacentes » (Directive Oiseaux). Le peuplement en place est constitué principalement d’une plantation de peupliers très récente et ne comporte aucun arbre de gros diamètre. Le sous-étage est assez peu développé. L’ensemble du boisement sur les parcelles mitoyennes est assez jeune et ne comporte que peu d’arbres âgés. L’opération sur cette parcelle consistera à abattre l’ensemble des peupliers présents et à dégager le sous- bois. Une attention particulière sera consacrée aux techniques de coupe et de débardage afin de préserver la structure du sol et d’éviter le tassement ou les ornières. En vue de réaliser les plantations, le sol sera préparé (décomptage par potet travaillé à l'emplacement du futur plant). Les essences choisies seront mélangées de façon à créer des blocs plurispécifiques. Les arbres à planter comprendront à la fois des essences de bois dur (70%) et de bois tendre (30%). Les espèces suivantes seront sélectionnées de façon à s’approcher au plus près des cortèges présents au sein des boisements alluviaux locaux : Quercus robur, Prunus avium, Tilia cordata, Acer campestre, Alnus glutinosa, Populus nigra, Ulmus laevis, Betula alba, Salix alba, Pyrus pyraster, Ulmus glabra. La répartition des différentes espèces sera précisée dans un cahier des charges rédigé préalablement à la plantation. Pour l’achat des plants, des individus d’espèces de la région Nord-Est (unité naturelle Champagne) de la marque Végétal local seront à privilégier. Les plants seront disposés de façon courbe afin de gommer paysagèrement le caractère artificiel de la plantation. La densité finale en plants visée sera celle d’un boisement à vocation écologique, en tenant en compte du fait que le choix est fait d’une part de ne pas utiliser de protections plastiques qui engendrent une pollution non négligeable et, d’autre part, de laisser la place à la régénération naturelle. Ainsi, un objectif de 1600 plants / ha sera ciblé. Des jeunes plants forestiers de 2 ans sont recommandés (à racines

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 122 nues ou en godets forestiers). Quelques zones moins denses pourront être maintenues de façon à créer des trouées permettant une expression des strates arbustives et herbacées spontanées. Lot de Noyen-sur-Seine : Ces parcelles sont situées à environ 12 km du site, au sein de la Réserve Naturelle Nationale de la Bassée, des sites Natura 2000 de la Bassée (Directives Oiseaux et Habitats, Faune, Flore) et de la ZNIEFF de type I (« Réserve de la Bassée et abords »), en bordure de la Noue d’Hermé. Elles s’intègrent au sein d’un boisement particulièrement riche comportant des espèces patrimoniales (Vigne sauvage, Orme lisse). Toutefois, précisément au niveau de ces parcelles, une plantation de peupliers est présente. La restauration de ce secteur permettra de retrouver l’intégrité du boisement en continuité de celui environnant. Les parcelles concernées comportent une plantation de peupliers un peu plus ancienne que celle de Bazoches-lès-Bray. Quelques arbres morts et à cavités sont présents. Les parcelles environnantes comportent un cortège typique des boisements alluviaux (chêne pédonculé, orme lisse…), dont des arbres pouvant servir de réserves. Afin d’assurer une bonne intégration du boisement reconstitué avec les parcelles mitoyennes et d’optimiser sa naturalité, il conviendra donc de s’appuyer sur l’existant pour la restauration. Dans un premier temps, les peupliers présents seront donc coupés, à l’exception des individus morts ou présentant un grand nombre de cavités qui seront conservés en raison de leur intérêt pour la faune et la fonge. Les fûts seront débardés avec la plus grande précaution. Une attention particulière sera consacrée aux techniques de coupe et de débardage afin de préserver la structure du sol et d’éviter le tassement ou les ornières. La régénération naturelle à partir des arbres réserves environnants sera ensuite favorisée : le sous-bois sera débroussaillé sous la largeur du houppier (surface d’un diamètre équivalent à une à deux fois la hauteur de l’arbre) des arbres réserves situés en bordure de parcelles et un crochetage manuel du sol sera réalisé si nécessaire. Les semis naturels des essences visées seront détourés et leur bonne croissance sera suivie. Si la régénération ne s’avère pas suffisante, des plantations viendront la compléter si nécessaire de façon à constituer un boisement diversifié en essences et en structures. Dans ce cas, les modalités citées précédemment pour la parcelle de Bazoches-lès-Bray seront suivies. Lot de Villiers-sur-Seine : Ces parcelles sont situées à environ 18 km du site, au sein du site Natura 2000 de la « Bassée et ses plaines adjacentes » (Directive Oiseaux). Elles jouxtent des zones d’ores et déjà boisées situées en bordure de la noue des Saules, au nord d’une carrière actuellement en exploitation. Les parcelles sont actuellement cultivées en cultures céréalières. Leur reboisement permettra de restaurer la continuée boisée actuellement interrompue entre la parcelle située à l’ouest et l’ensemble boisé situé au nord. Les préconisations prévues en termes de plantation pour le lot de Bazoches-lès-Bray seront mises en place sur ces parcelles. Étant actuellement cultivées, la première phase de déboisement n’aura pas lieu d’être.

Dans les trois cas, un cahier des charges sera rédigé au préalable des opérations de restauration afin de définir précisément les actions à mener, les modalités du suivi et les objectifs de densité. Un suivi de la reprise, de la croissance et de l’état sanitaire des plants sera notamment réalisé annuellement les trois premières années puis à pas de temps plus espacé jusqu’à l’année n+10. Des opérations d’entretien régulier (dégagement autour des plants, suppression des éventuelles espèces indésirables...) seront réalisées en fonction des observations liées au suivi.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 123 Le boisement sera ensuite géré de manière à le rendre favorable à l’accueil d’une biodiversité riche et variée. Les lisières du peuplement ne feront l’objet que d’une gestion visant a assurer la sécurité des usagers. Les bois morts sur pied et/ou au sol sous forme de souches, branches, troncs, déjà présents ou à venir, seront en outre conservés au sein de la parcelle. La société Les Sables de Brévannes s’engagera, dans le cadre de la signature d’une ORE, à assurer que la gestion des parcelles concernées permette un maintien du peuplement sur pied, sans intervenir pour son renouvellement.

Cette mesure constitue un gain écologique pour :  les espèces cibles suivantes : Faucon hobereau, Pic épeichette, Pouillot fitis, Murin de Daubenton  le cortège suivant : espèces de milieux boisés  d’autres espèces remarquables, telles que : Bondrée apivore, Milan noir, Pic noir, Rougequeue à front blanc, Lézard des souches, Noctule de Leisler, Pipistrelle commune…

VIII.4 – MC 4 : Restauration et gestion de milieux ouverts

La remise en état du site engendrera le remplacement des cultures, haies, fourrés et boisements par un plan d’eau, des zones humides et des boisements humides. Elle constituera ainsi une plus-value écologique certaine pour la faune et la flore du secteur d’étude. Cependant, de nombreux plans d’eau sont déjà présents aux alentours de la zone d’étude et la disparition des habitats ouverts (d’une surface de 4,9 ha) pourrait être considérée comme un impact non négligeable à termes. Cette mesure consistera donc à favoriser le développement de milieux ouverts. Le porteur de projet s’engage ici à participer au financement d’un programme d’un an de restauration et d’entretien sur 3 années consécutives de 7 ha de pelouses sèches en mettant en œuvre les moyens techniques nécessaires à leur maintien en bon état écologique. Ces terrains, propriétés de Pro Natura Île-de- France, le conservatoire régional d’espaces naturels, sont situés sur le Coteau calcaire de Tréchy (FR3800494) à Courcelles en Bassée. Ce coteau d’une surface de 44 ha fait l’objet d’un Arrêté préfectoral de protection de biotope, d’habitat naturel ou de site d’intérêt géologique (APPB). Le conservatoire en entretient une partie mais ses moyens d’action limités ne lui permettent pas de gérer l’ensemble de la surface, tandis qu’une autre partie voit son état de conservation se dégrader sans qu’il puisse intervenir. L’action prévue dans le cadre de cette mesure correspond ainsi à une opération de restauration du milieu actuellement dégradé (présence de plantations de pins, fort embroussaillement) nécessitant du bûcheronnage et un débroussaillage lourd que Pro Natura Île-de-France n’est actuellement pas en mesure de réaliser par ses propres soins. Suite aux travaux de restauration, les opérations de gestion sur 3 années consécutives seront également prises en charge par les Sables de Brévannes. La participation des Sables de Brévannes à ces actions contribuera donc à restaurer le caractère ouvert des parcelles concernées, à améliorer l’état de conservation du milieu, actuellement localement fortement dégradé, et à augmenter la surface totale de pelouses qui a valu à ce secteur son classement en APPB. Le protocole d’accord signé par Pro Natura Île-de-France et la société Sables de Brévannes est annexé à ce présent dossier. La carte suivante fournit la localisation de l’espace concerné par cette mesure.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 124 Cette mesure constitue un gain écologique pour :  les espèces cibles suivantes : Lézard des souches, Lézard des murailles  les cortèges concernés par cette mesure : espèces de milieux ouverts et cultivés  d’autres espèces remarquables, telles que : Miroir de Vénus, Bondrée apivore, Milan noir, Faucon hobereau, Linotte mélodieuse, Bruant jaune, Pipit farlouse (au gagnage), Lézard des murailles, Criquet verte-échine, Decticelle bariolée, Oedipode turquoise…

Carte 19 : Localisation de l’espace concerné par cette mesure compensatoire des milieux ouverts

VIII.5 – MC 5 : Création de lisières étagées

Des lisières étagées seront reconstituées sur le site dans le cadre de la remise en état et une gestion visant à étager les lisières de la parcelle boisée située à l’intérieur du périmètre sollicité (« Champ Le Roi ») sera réalisée sur un linéaire total d’environ 800 m. Ces mesures viendront ainsi compenser la perte des fourrés induite par l’exploitation de la carrière Les lisières étagées ont en effet une fonctionnalité très importante pour la faune en jouant un rôle de zone tampon entre les milieux fermés (boisements) et les milieux plus ouverts. Ces lisières pourront constituer des zones d’hivernage favorables aux reptiles et offriront des habitats favorables notamment aux espèces d’oiseaux qui leur sont inféodées. Plusieurs critères sont à prendre en considération pour l’obtention d’une lisière riche et à fort potentiel faunistique :

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 125  le nombre de strates (plus leur nombre est élevé, plus le nombre de niches écologiques est important et plus la diversité spécifique augmente) ;  la diversité des espèces présentes (même principe d’augmentation de la richesse écologique) en tenant compte des essences composant les autres habitats (boisements) ;  la qualité des espèces présentes (il est important de veiller qu’au-delà des rôles de protection, les espèces présentes assurent aussi le nourrissage de la faune qu’elles abritent).

Exemple de lisière diversifiée (LSPN, 1995)

Compte-tenu des milieux en place sur la parcelle ciblée par cette mesure (strate arbustive déjà dense et bien développée), la plantation ne sera pas indispensable et la régénération naturelle sera favorisée de façon à privilégier la présence d’arbustes locaux bien adaptés aux conditions édaphiques. Les éventuelles espèces invasives ou indésirables seront par ailleurs supprimées, tandis que l’on cherchera à favoriser le développement des espèces suivantes, en raison du contexte local et de leurs intérêts vis-à-vis de la faune : Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Acer campestre, Corylus avellana, Viburnum opulus, Viburnum lantana, Euonymus europaeus, Prunus spinosa, Ligustrum vulgare, Frangula alnus, Sambucus nigra, Carpinus betulus. Une gestion adaptée sera par ailleurs mise en place de façon à diversifier les profils présents et à favoriser le développement harmonieux des trois strates de la lisière. L’épaisseur de la lisière sera ainsi divisée en trois tiers d’environ 5 à 10 m de large :  le tiers externe sera si possible fauché, à défaut broyé, tous les 3 ans de façon à maintenir une strate herbacée et à y limiter le développement arbustif ;  le tiers central sera rabattu tous les 6 à 9 ans environ afin de rajeunir régulièrement les arbustes, les recéper et diminuer l’ombrage porté sur la strate herbacée ;  le dernier tiers sera géré de façon à éclaircir le manteau forestier en supprimant quelques jeunes arbres dominant et en favorisant les espèces « de lumière ». 50 % maximum du volume sur pied de la largeur seront supprimés et les arbres âgés, remarquables, morts ou présentant des cavités seront conservés. Cette gestion sera pratiquée en alternance en réalisant des « trouées » le long de la lisière de façon à ce que l’ensemble du linéaire présente simultanément une diversité de profils. Un plan de gestion sera rédigé au préalable afin de définir précisément les secteurs et périodes d’intervention.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 126 Exemple de gestion de lisière en trouées (LSPN, 1995)

Dans tous les cas, les interventions seront réalisées en dehors des périodes de reproduction des espèces (et d’hibernation des chauves-souris pour la coupe des arbres présentant des cavités potentielles). La périodicité des interventions sera à adapter en fonction du développement des différentes strates. Les espèces de lisières et de milieux arbustifs profiteront de cette mesure en y trouvant habitats de reproduction, d’alimentation et des refuges en période hivernale.

Cette mesure constitue un gain écologique pour :  les espèces cibles suivantes : Lézard des souches, Lézard des murailles, Couleuvre à collier, Flambé, Pouillot fitis  les cortèges concernés par cette mesure : espèces de milieux arbustifs et de lisières  d’autres espèces remarquables, telles que : Genêt des teinturiers, Lézard des murailles...

VIII.6 – MC 6 : Création de pierriers, abris et hibernaculums

Afin d’offrir des refuges et hibernaculums aux reptiles, notamment au Lézard des souches, etaux amphibiens des abris seront installés à plusieurs endroits du site. Des abris seront installés au sein des bandes de retrait d’exploitation dès le démarrage de l’activité, ainsi que, dès leur remise en état, sur les zones exploitées en phases 1 et 2, sur la zone de transition entre le boisement et le plan d’eau. D’autres seront ensuite mis en place sur la zone sablo-graveleuse aménagée aux abords de la prairie humide et d’une lisière forestière, non loin des mares. Le bois mort étant conservé au sein de la parcelle boisée attenante (« Champ Le Roi »), il constituera également des abris présents avant le démarrage de l’exploitation. Des abris aquatiques seront par ailleurs disposés dans les zones de hauts fonds afin d’offrir un refuge aux larves d’amphibiens ou d’odonates.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 127 Figure 2 : Exemple d’aménagement d’abris (pierriers, bois mort au sol)

Les pierriers consisteront en un simple amas de pierres sans jointure d’aucune sorte, le but étant de fournir des interstices dans lesquels la faune pourra se réfugier. D’autres abris seront complétés par du bois mort (branches, tronc couché…), des feuilles et des broussailles récupérés aux alentours du site. Afin de constituer plus spécifiquement des hibernaculums, un trou de 80 cm de profondeur environ sera creusé et rempli des éléments précédents recouverts de la terre précédemment extraite. L’ensemble de ces refuges offrira ainsi des habitats favorables à une recolonisation du site par le Lézard des souches, mais aussi aux autres reptiles, amphibiens, insectes saproxyliques (insectes qui dépendent du bois mort pour leur cycle de vie). Les abris aquatiques pourront diversifier les micro-habitats et offrir des refuges à la faune aquatique, au zooplancton, voire aux oiseaux aquatiques s’ils sont partiellement immergés.

Cette mesure constitue un gain écologique pour :  les espèces cibles suivantes : Lézard des souches, Lézard des murailles, Couleuvre à collier  les cortèges concernés par cette mesure : -  d’autres espèces remarquables, telles que : odonates, Crapaud commun

VIII.7 – MC 7 : Plantation d’une haie

Afin de compenser le défrichement de milieux arbustifs et de maintenir ou créer une structure linéaire permettant d’assurer une continuité écologique pour le déplacement de certaines espèces, plusieurs linéaires de haie seront plantés au sein des bandes de retrait de l’exploitation, en amont du démarrage de l’activité, dès l’obtention de l’autorisation. L’ensemble du linéaire représentera plus de 800 m de haies. Ces haies seront composées d’un mélange dont la composition s’appuie sur les espèces d’ores et déjà présentes localement. Sur les secteurs favorables en bordure de haies déjà existantes (sur la partie ouest du périmètre notamment), le développement d’une haie spontanée sera favorisé en laissant les arbuste s’implanter au sein d’une bande non gérée. Des branchages pourront y être disposés de façon à créer des refuges en attendant une bonne croissance des plants. Les préconisations suivantes seront à respecter pour la plantation :  prélever au maximum des plants locaux au godet sur le site ou à proximité immédiate puis les transplanter de façon à optimiser les conditions de reprise liées à l’indigénat des arbustes ;  si nécessaire de compléter par des plants provenant de l’extérieur, des plants provenant de la région Nord-Est (unité naturelle Champagne) de la marque Végétal local seront à privilégier ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 128  mélanger les essences au sein de la haie de façon à constituer un ensemble plurispécifique ;  disposer les plants en quinconce, à 1 m l’un de l’autre, de façon à former une haie de 2 m de large (30 plants pour un linéaire de 10 m) ;  utiliser des jeunes plants forestiers de 2 ans (à racines nues ou en godets forestiers) ;  disposer un paillage naturel au pied des plants qui sera à recharger la deuxième année si nécessaire ;  laisser se développer la végétation spontanée entre les plants ;  tailler la haie en hauteur (en dehors des périodes de reproduction) les trois premières années suivant la plantation de façon à favoriser sa densification. Les espèces suivantes seront particulièrement à privilégier en raison du contexte local et de leurs intérêts vis-à-vis de la faune : Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Acer campestre, Corylus avellana, Viburnum opulus, Viburnum lantana, Euonymus europaeus, Prunus spinosa, Ligustrum vulgare, Frangula alnus, Sambucus nigra, Carpinus betulus.

Cette mesure constitue un gain écologique pour :  les espèces cible s suivantes : Lézard des souches, Lézard des murailles, Couleuvre à collier, Flambé  les cortèges concernés par cette mesure : espèces de milieux arbustifs et de haies  d’autres espèces remarquables, telles que : Linotte mélodieuse…

VIII.8 – Synthèse et localisation des mesures compensatoires La localisation des mesures compensatoires est présentée sur les cartes pages suivantes.

Surface / Espèces protégées ciblées par la Mesures compensatoires Cortèges d’espèces ciblés linéaire mesure MC 1 : Création de milieux boisés hors Faucon hobereau, Pic épeichette, 3 ha Espèces de milieux boisés site Pouillot fitis, Murin de Daubenton MC 2 : Libre évolution de milieux Faucon hobereau, Pic épeichette, 4,8 ha Espèces de milieux boisés boisés existants Pouillot fitis, Murin de Daubenton MC 3 : Conversion de milieux dégradés Faucon hobereau, Pic épeichette, 1,3 ha Espèces de milieux boisés en boisement alluvial Pouillot fitis, Murin de Daubenton MC 4 : Restauration et gestion de Lézard des souches, Lézard des Espèces des milieux 7 ha milieux ouverts murailles, Couleuvre à collier ouverts et cultivés Lézard des souches, Lézard des Espèces de milieux MC 5 : Création de lisières étagées 800 m murailles, Couleuvre à collier, arbustifs et de lisières Flambé, Pouillot fitis MC 6 : Création de pierriers et autres Lézard des souches, Lézard des - Reptiles et amphibiens abris murailles, Couleuvre à collier Lézard des souches, Lézard des Espèces de milieux MC 7 : Plantation d’une haie 800 m murailles, Couleuvre à collier, arbustifs et de haies Flambé

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 129 Carte 20 : Localisation des mesures compensatoires concernant les milieux boisés (secteur ouest)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 130 Carte 21 : Localisation des mesures compensatoires concernant les milieux boisés (secteur est)

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 131 Carte 22 : Zoom sur les mesures compensatoires au sein du périmètre sollicité ou à proximité immédiate

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 132 IX – AUTRES MESURES MISES EN ŒUVRE : LA REMISE EN ÉTAT DU SITE

Les mesures mises en œuvre dans le cadre de ce projet ne visant pas directement la compensation des impacts sur les espèces protégées sont présentées ci-dessous et constitue la remise en état. Fruit d’une concertation locale, cette remise en état permet de répondre aux 4 objectifs notés au paragraphe I.2.3 et rappelés ici, à savoir :  reconstituer des zones humides fonctionnelles et caractéristiques de la Bassée ;  créer un ensemble de milieux pouvant accueillir la faune et la flore remarquables du site ;  Pérenniser le site en intégrant la gestion et l’entretien du site dans sa conception ;  Promouvoir la sensibilisation du public à l’environnement sans porter atteinte àla préservation du milieu naturel. Le projet prévoit une remise en état écologique du site qui devrait apporter à terme une plus-value écologique. Celle-ci sera constituée d’un plan d’eau, d’un boisement et d’une prairie humides, de zones hélophytiques, d’une plage sableuse et de mares. Comme le montre la carte de remise en état présentée en fin de partie, ces aménagements sont complémentaires aux mesures compensatoires visant à implanter sur le site des lisières étagées et des linéaires de haies, ainsi que des pierriers et des abris. Les grands principes de remise en état sont décrits ci-dessous.

IX.1 – Aménagement du plan d’eau

D’une manière générale, la création d’un plan d’eau offrira des zone de chasse favorable à beaucoup d’espèces remarquables inventoriées en état initial, qu’il s’agisse par exemple des chiroptères ou des espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire inventoriées sur le site d’étude (Milan noir, Sterne pierregarin, …). Il permettra également d’offrir un milieu de vie favorable aux odonates ou, sur ses milieux connexes, au Lézard des souches. Dans tous les cas, la création d’un étang en lieu et place d’une culture devrait créer une forte plus-value écologique. Toutefois, chaque étang est un cas particulier et doit être aménagé en fonction de la nature du sol environnant, de ses utilisations et de la faune et la flore susceptibles de le fréquenter. La capacité d’accueil d’un étang est d’autant plus grande que ses caractéristiques sont diversifiées. Le modelage des caractéristiques physiques de l’étang passe donc avant tout par les critères ci-dessous :  La forme du plan d’eau Le contour de la rive doit être le plus sinueux possible, en particulier pour les étangs de grande superficie. Cette forme de plan d’eau augmente ainsi l’effet de lisière. Dans la même optique, les berges pourront être doublées en certains endroits. Au droit des futures zones de haut fond, le porteur de projet pourra utiliser les fines de lavage pour remodeler les berges. Ce substrat, très meuble, est en effet très bien adapté au développement des divers roseaux et phragmites. L’utilisation des fines de lavage permettra ainsi d’une part d’économiser les stériles d’exploitation pour une meilleure remise en état, d’autre part de varier les substrats utilisés et ainsi d’augmenter la diversité sur le site.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 133  Le relief Puisque ce plan d’eau sera soumis aux variations de niveau de la nappe phréatique, la création d’un relief adapté prend une place importante. En effet, il est primordial que la fonctionnalité de ce plan d’eau soit optimale tout au long de l’année. En fonction du battement de la nappe phréatique, les bordures devront être aménagées en pente douce de façon à garder en permanence des zones de haut fond pendant toutes les saisons de l’année.  Le profil des berges Les grands étangs en eau sont généralement profonds et il est bien difficile d’en diminuer suffisamment la profondeur sur toute la surface. Il est cependant intéressant de mettre à profit l’aplanissement d’une ou de plusieurs berges pour déverser dans le bassin le maximum de déblais pour en rehausser partiellement le fond. Les banquettes étant difficiles à entretenir, la mise en place de berges droites en pente douce sera préférée. Figure 1 : Exemples de reprofilage d’une berge

 La création de zones de hauts fonds Au-delà des caractéristiques physiques de l’étang, ses caractéristiques écologiques, et notamment la végétation que l’on trouvera sur les rives de ce dernier, conditionneront les espèces susceptibles de le fréquenter. Ainsi, le choix de la végétation s’avérera primordial afin d’accueillir préférentiellement certaines

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 134 espèces remarquables identifiées en état initial, voire de nouvelles espèces qui seront susceptibles de coloniser le site. D’une manière générale, la végétalisation des berges ne doit pas consister en une mesure systématique de plantations. Il s’avère bien souvent que la végétation spontanée soit suffisante, celle-ci étant par définition la mieux adaptée. Cependant, dans un but paysager et afin d’accueillir la faune plus rapidement, la reprise peut être favorisée en introduisant quelques espèces (en faible quantité) tout en respectant leurs affinités écologiques et l’étagement en fonction de la profondeur d’eau et du battement du niveau d’eau. Les types d’aménagement sont ici indiqués pour les zones de haut-fond et bords d’étangs. Les zones de haut-fond créées en remblayant partiellement certaines zones exploitées (de préférence avec les fines de lavage issues du nettoyage des matériaux extraits constituant ainsi d’excellents supports) sont favorables à l’implantation d’habitats comme les roselières. Les aménagements à réaliser et à éviter sont donnés ci-dessous par grandes « zones » : - la zone à hélophytes stricts Cette zone accueille une végétation aquatique flottante et enracinée immergée ou semi-immergée ; - la zone à hélophytes mixtes Cette zone accueille les grandes Laîches (Carex riparia, C. acutiformis, C. elata…) ou le Roseau (Phragmites australis) ; des espèces qui supportent les exondations estivales et même des périodes de sécheresse. On retrouve ici des habitats de roselières et rivulaires comme les cariçaies : o Les roselières sont des habitats dits paucispécifiques d’un point de vue végétal mais pouvant accueillir rapidement une diversifié faunistique intéressante. En effet, elles offrent des abris etdes zones de chasses fonctionnelles pour l’entomofaune, les oiseaux et quelques mammifères. De plus, les roselières limitent l’érosion des berges ; o Les cariçaies pourront former des habitats à végétations basses composés par exemple de touradons de Laîches (Carex sp.) espacés de zones à nue permettant à une flore diversifiée de s’y installer. o Les cariçaies tout comme les roselières, seront implantées sur des berges en pente douce, fortement soumises aux battements de nappe. En effet, une roselière soumise au batillage (fluctuation du niveau de la nappe), est souvent moins nettement dominée par le phragmite, ce qui permet le développement d’autres espèces compagnes comme l’Iris d’eau Iris pseudacorus ou la Patience d’eau Rumex hydrolapathum. Ces milieux seront de ce fait plus riches en espèces végétales ; - la zone à végétation hygrophile à méso-hygrophile La zone proprement dite hygrophile se développe sur un sol toujours soit inondé, soit très engorgé du fait de la proximité de la nappe alluviale. Elle se situe entre le niveau moyen du plan d’eau et les hautes eaux moyennes. Concernant la zone dite méso-hygrophile, celle-ci est rarement inondée mais le sol est gorgé d’eau une partie de l’année. Elle se situe entre le niveau d’étiage et le niveau moyen du plan d’eau. Cette zone pourra accueillir des habitats tels que la prairie humide décrite au paragraphe IX.2.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 135 Figure 2 : Exemple de végétations de berges

N.B. : La végétalisation ne doit pas non plus couvrir toute l’étendue des berges, la faune ayant également besoin de zones dénudées. Les 2 tableaux suivants dressent à titre indicatif la liste des espèces susceptibles d’être utilisées, si nécessaire, pour les plantations dans le cadre de cet aménagement. Les végétaux pourront alors être prélevés au godet sur un secteur voisin en vue de leur transplantation.

Tableau 10 : Exemple d’espèces végétales Espèce Zonage Extension végétative Rhizomes Sur terrain exondé ou en eau peu Enterrés peu Phalaris profonde (moins de 0,25 m), tolère profondément, en masse Terrestre arundinacea l’inondation. Extension végétative dense, facilement rapide. Favorisé par l’eutrophisation. déchaussés. Enterrés superficiellement, Terrestre à Profondeur maximale de 0,5 m ; de préférence dans la vase Typha latifolia intermédiaire extension clonale très rapide. « meuble », facilement déchaussés. Terrains secs ou inondés en Large gamme de Réseau pouvant être Phragmites australis permanence (jusqu’à 0,5 m) ; profondeur profond. extension relativement rapide. Bas, inondation En eau superficielle, extension très Peu profonds, facilement Typha angustifolia permanente de la rapide. Peut-être favorisé par la déchaussés. surface du sol richesse en nutriments. Bolboschoenus Terrestre à Sur terrain exondé ou en eau Réseau dense à tubercules maritimus intermédiaire superficielle. connectés à des rhizomes. Inondation Enterrés peu Schoenoplectus permanente ou Profondeur maximale de 1 m profondément, masse lacustris tidale, eau profonde dense de rhizomes.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 136 Tableau 11 : Liste complémentaire d’espèces végétales pour les plantations en zone de haut-fond Nom commun Nom scientifique Cariçaie Laîche cuivrée Carex cuprina Laîche des marais Carex acutiformi Laîche des rives Carex riparia Roselière Massette à larges feuilles Typha latifolia Roseau commun Phragmites australis Mégaphorbiaie Angélique des bois Angelica sylvestris Baldingère faux-roseau Phalaris arundinacea Cirse des marais Cirsium palustre Cirse maraîcher Cirsium oleraceum Épilobe hérissé Epilobium hirsutum Eupatoire chanvrine Eupatorium cannabinum Iris jaune Iris pseudacorus Jonc épars Juncus effusus Lotier des fanges Lotus pedunculatus Lysimaque commune Lysimachia vulgaris Patience à feuilles obtuses Rumex obtusifolius Patience agglomérée Rumex conglomeratus Patience crépue Rumex crispus Pulicaire dysentérique Pulicaria dysenterica Reine-des-prés Filipendula ulmaria Salicaire commune Lythrum salicaria Scrofulaire aquatique Scrophularia auriculata Valériane officinale Valeriana officinalis Patience des eaux Rumex hydrolapathum La plantation d’une végétation aquatique ne sera pas nécessaire. En effet, bien que celle-ci, etplus particulièrement les espèces aquatiques à feuilles flottantes comme les nénuphars, puisse être favorable à certaines espèces d’odonates comme par exemple la Leucorrhine à large queue, sa mise en œuvre reste compliquée dans la mesure où elle pourrait générer des pollutions génétiques. En effet, lorsque sont implantés des spécimens provenant d’autres sites, on implémente des individus susceptibles de fragiliser les populations locales ce qui est d’autant plus préjudiciables pour des espèces rares ou menacées (comme de nombreuses plantes aquatiques).

 l’aménagement de berges graveleuses L’ouverture de carrières entraîne la création de milieux pionniers et, quelquefois, l’apparition d’une faune pionnière associée qui s’avère être patrimoniale en France. Tel est le cas notamment du Crapaud Calamite pour la faune vertébrée, mais également d’un criquet thermophile protégé en Île-de-France, l’Œdipode turquoise. Aussi est-il préconisé la création de zones de sables et de graviers afin de créer des conditions favorables au développement et à la reproduction de ces espèces. L’épaisseur de sable devra être suffisante afin qu’aucune végétation ne puisse se développer sur cet habitat, hormis une végétation pionnière et lacunaire des sables et graviers, caractéristique. Par ailleurs, l’aménagement de pierriers (cf. paragraphe dédié à cet aménagement) à proximité de cette plage pourra permettre aux espèces d’amphibiens de trouver des zones de repos et de refuge, en plus des haies bordant le site et susceptibles de fournir des sites d’hivernage.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 137  le maintien de la vocation écologique des réaménagements Afin de favoriser et maintenir l’établissement d’une forte biodiversité sur les zones réaménagées, le site ne devra être ni pêché ni chassé. L’étang devra être exempt de toute introduction de poissons, lesquels pourraient rapidement s’avérer à l’origine de l’eutrophisation du plan d’eau. En outre, leur présence est généralement incompatible avec l’établissement d’un cortège batrachologique et entomologique intéressant.

Cortèges concernés par cette mesure : zones humides et milieux aquatiques (cortège issu du réaménagement) Espèces remarquables concernées par cette mesure : Milan noir, Mouette mélanocéphale, Sterne pierregarin, odonates remarquables.

IX.2 – Création d’une prairie humide

Pour réaliser la prairie humide, il est souhaité que la nappe se situe, en période de végétation, entre 0,5 m et 1,5 m sous le terrain naturel (TN) même à l’étiage. Avec une nappe plus profonde, la prairie n’est plus humide mais mésophile. A contrario, avec une nappe plus haute, une végétation de roselière, jonchaie ou cariçaie supplante toute végétation prairiale. L’engorgement visé ne doit pas être permanent mais répondre à l’une des 2 conditions hydriques suivantes : - inondé l’hiver, avec une nappe proche du sol même à l’étiage (prairie hygrophile) ; - peu ou pas inondable en hiver, avec une nappe aux alentours de 1 m de profondeur à l’étiage (prairie mésohygrophile). Dans le cadre de ce projet, les conditions hydriques recherchées doivent permettre l’établissement d’une végétation de prairie humide de type mésohygrophile. Si la végétation dépend en premier lieu de la ressource en eau, le type de sol est un paramètre primordial dans le déterminisme des types de végétations. Ainsi, pour la création de prairies humides, on préférera un sol moyennement riche (mésotrophe), argilo-limoneux à argilo-sablo-limoneux auquel on ajoutera une couche de terre végétale. Cette dernière ne devra en aucun cas provenir de cultures (terres trop fertiles). Le terrain ne devra pas être uniforme. Ainsi, des dépressions de faible profondeur seront créées, ce qui permettra une variation des niveaux d’humidité du sol et donc une variation de la végétation qui s’y installera. La prairie humide localisée au nord-est de l’étang et celle situé à l’ouest de l’étang abriteront des mares favorables aux odonates et aux amphibiens. Les principes de conception et de gestion de ces mares sont présentés au paragraphe IX.3. La zone de transition avec les milieux aquatiques se feront par une pente très douce (1%).

Végétalisation Il est préférable ici de permettre une recolonisation spontanée par la végétation autochtone. Elle est en effet préférable pour de multiples raisons : - elle présente un coût et un temps de mise en œuvre plus faible car il n’y a pas besoin de se fournir en semences ou en plants et donc de les semer ou de les planter ; - elle fait intervenir des processus naturels de sélection des plantes les mieux adaptées aux conditions du terrain ;

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 138 - les végétations qui en émergent sont variées et participent à la conservation de la biodiversité à l’échelle écosystémique, phytocoenotique, spécifique et génétique ; - le climat tempéré de la région est bien adapté à la végétalisation naturelle car il permet à la végétation de coloniser relativement rapidement un substrat, sans risquer de trop forts dégâts liés notamment à l’érosion d’un sol nu.

Cependant, dans certains cas (éviter l’installation d’espèces indésirables, aspects paysagers...), il peut être nécessaire de passer par une végétalisation. A cet effet, les indications suivantes devront être suivies : - il sera indispensable pour l’ensemencement des prairies humides d’utiliser des espèces indigènes à la région (région Nord-Est (unité naturelle Champagne) de la marque Végétal local notamment) et non patrimoniales. Le tableau ci-dessous liste des espèces pouvant être utilisées pour le semis. - une quinzaine d’espèces au maximum devra être retenue pour l’ensemencement. La liste ci-dessous propose des espèces adaptées aux lieux humides.

Tableau 12 : Liste des espèces végétales pour un ensemencement en prairie de fauche humide Nom commun Nom scientifique Baldingère faux-roseau Phalaris arundinacea Brome mou Bromus hordeaceus Cirse des marais Cirsium palustre Dactyle aggloméré Dactylis glomerata Epilobe à petites fleurs Epilobium parviflorum Eupatoire chanvrine Eupatorium cannabinum Fétuque faux-roseau Festuca arundinacea Fléole des prés Phleum pratense Fromental élevé Arrhenatherum elatius Jonc à fruits luisants Juncus articulatus Laîche cuivrée Carex cuprina Lotier des marais Lotus pedunculatus Menthe aquatique Mentha aquatica Menthe des champs Mentha arvensis Patience à feuilles obtuses Rumex obtusifolius Patience agglomérée Rumex conglomeratus Patience crépue Rumex crispus Pâturin commun Poa trivialis Pâturin des prés Poa pratensis Potentille ansérine Potentilla anserina Pulicaire dysentérique Pulicaria dysenterica Reine-des-prés Filipendula ulmaria Salicaire commune Lythrum salicaria

Gestion et entretien de la prairie humide Cette prairie sera gérée de manière extensive, c’est-à-dire en l’absence d’amendements et par fauche avec exportation des résidus de fauche. La fauche sera réalisée tardivement (début octobre) une fois par an. De plus, il est impératif de prévoir des zones refuges qui permettront à la petite faune de s’abriter en hiver. À cet effet le plan de fauche devra être réalisé sur le principe de la figure suivante.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 139 Figure 3 : Exemple de rotation de zones refuges fauchées

Les consignes à appliquer sont les suivantes :  ne jamais réaliser de fauche centripète c’est-à-dire en partant des bords de la prairie et en décrivant des cercles qui se terminent par le centre du terrain. Cela équivaut à piéger les animaux dans la parcelle fauchée ;  la hauteur de la fauche sera d’au minimum 10 cm ;  la vitesse de fauche n’excédera pas 10 km/h afin de laisser le temps aux animaux nicheurs au sol de fuir ;  le foin sera laissé au sol quelques jours pour permettre aux graines de tomber au sol, puis sera exporté de la prairie après la coupe.

Cortèges concernés par cette mesure : prairies humides (cortège issu du réaménagement) Espèces remarquables concernées par cette mesure : Bondrée apivore, Milan noir, Faucon hobereau, Lézard des souches, Criquet verte-échine, Decticelle bariolée, odonates remarquables

IX.3 – Création de mares à odonates et amphibiens

Les zones humides et les points d’eau sont souvent synonymes de biodiversité : de par la connexion de plusieurs milieux (aquatique – terrestre – aérien), les zones de reproduction et d’alimentation pour la faune y sont multipliées. Ainsi, les insectes, en particulier les odonates qui fréquentent le site, pourront y trouver des zones favorables à leur ponte et au développement de leurs larves. Cette profusion d’invertébrés devrait offrir rapidement une ressource alimentaire non négligeable pour l’ensemble de la faune vertébrée. La colonisation du site par les amphibiens sera ainsi possible si la mare leur offre un biotope favorable.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 140 Plusieurs mares seront créées lors du réaménagement. Elles devront avoir des caractéristiques variées afin de satisfaire les exigences écologiques d’un grand nombre d’espèces. Néanmoins, leur création visera principalement à augmenter les capacités d’accueil du site pour le Crapaud calamite, espèce déterminante de ZNIEFF en Île-de-France. Cette espèce est notée sur la liste des espèces présentes sur la ZNIEFF de type 2 incluse au site d’étude dénommée « Vallée de la Seine entre Montereau et Melz-sur-Seine (Bassée) » Cet anoure est une espèce qui fréquente les milieux ouverts. De par sa forte mobilité et le fait qu’il soit considéré comme une espèce pionnière, il est apte à coloniser des milieux récemment créés bien souvent défavorables aux autres amphibiens. Les mares de reproduction sont le plus souvent temporaires car cette caractéristique garantie l’absence de poissons et limite en règle générale le développement des prédateurs potentiels pour les larves. Ces mares, de faible profondeur, ne laissent cependant pas toujours le temps aux larves d’atteindre le stade d’imago et de s’émanciper. Les mares nouvellement créées doivent répondre aux critères suivants pour être favorables au Crapaud calamite : - Une implantation en milieu ouvert, qui favorisera une bonne exposition au soleil ; - Une profondeur suffisamment faible pour que l’eau se réchauffe rapidement mais suffisamment importante néanmoins pour que les têtards aient le temps de se développer complètement avant l’assèchement total de la mare (trente centimètres environ); - Une absence de prédateurs et notamment de poissons (critère lié au caractère temporaire des mares) ; - Un sol relativement stérile pour limiter le développement des végétaux (mare minérale caillouteuse) et celui des prédateurs potentiels ; - La présence aux abords du site de reproduction d’abris et de zones de sol nu et meuble où les crapauds pourront s’enfouir. Enfin, comme pour toute mare nouvellement créée, les berges se doivent d’être en pente douce (moins de 30 % sur au moins un tiers du linéaire) pour permettre aux animaux d’en sortir facilement. Notons enfin que l’interface eau/sol se doit d’être la plus grande possible. L’intérêt des mares est donc renforcé par l’originalité de leur forme, une mare carrée ou ronde étant moins intéressante qu’une mare en étoile par exemple. Pour la création de la mare, il est nécessaire de creuser sur une profondeur importante, jusqu’à la nappe phréatique si possible et de réajuster ensuite la profondeur de la mare en comblant celle-ci de cailloux purs (jusqu’à cinq centimètres de diamètre, mais pas de stériles). Cette couche étalée sur le fond de la mare et sur ses berges devrait empêcher le comblement de la mare par les saules à moyen terme. Pour éviter cela il est également possible d’inverser les horizons du sol. Ainsi les terres les plus fertiles sont enfouies et la couche située entre les terres agricoles et la roche mère est étalée en surface. Toutes les mares devraient compter dans leur environnement proche des abris divers pour abriter la microfaune. Il peut s’agir de tas de bois, de tas de pierres, de planches, etc. La création des mares pourra s’effectuer en automne afin de laisser les précipitations automnales et hivernales les remplir. Dans le cas où, lors de l’aménagement, le substrat est jugé trop perméable et/ou la période en eau de la mare insuffisante, un apport de substrats argileux sera à prévoir. Dans l’optique de ne pas eutrophiser les mares et de laisser une végétation de bords de mare différenciée, il est préférable de ne pas faucher les mares et leurs abords. Cependant, si une installation de ligneux est

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 141 constatée à ces endroits, nous préconisons un arrachage manuel sélectif, ou à défaut une fauche tous les 3 ans. Le schéma suivant reprend les principales caractéristiques énoncées.

Figure 4 : Principes d’aménagement d’une mare

Cortèges concernés par cette mesure : zones humides et milieux aquatiques (cortège issu du réaménagement). Espèces remarquables concernées par cette mesure : Odonates remarquables.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 142 Carte 23 : Plan de remise en état après exploitation

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 143 X – MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ET DE SUIVI

X.1 – MA 1 : Organisation du chantier

Au préalable à toutes mesures, l’organisation du chantier est un point très important de sonbon déroulement mais vise aussi et surtout au bon respect des enjeux liés à la faune et à la flore. Description Il s’agit, en l’occurrence, de prendre en compte les contraintes écologiques jusque dans l’établissement du cahier des charges du chantier. L’ensemble des mesures d’évitement, de réduction et de compensation décrits dans ce rapport seront consignées ainsi que leurs modalités d’exécution. De plus, une sensibilisation du personnel effectuant les travaux permettra d’assurer la mise en œuvre des mesures dans de bonnes conditions. Le pétitionnaire s’engage à notifier dans lecahier des charges du chantier les mesures d’évitement, de réduction et de compensation et de le tenir à jour au regard des mesures de suivi MA 2 et MA 3 décrites ci-dessous. Lieu d’application de ces mesures L’ensemble du périmètre concerné par l’emprise des travaux et les zones accueillant les mesures. Période d’intervention et durée Cette mesure sera réalisée en amont des travaux.

X.2 – MA 2 : Suivi des mesures

Description Une vérification du bon respect des mesures d’évitement et de réduction sera réalisée durant toute la période d’exploitation de la carrière. Elle permettra de s’assurer que les mesures préconisées sont effectivement mises en place et de manière adéquate. De la même manière, un suivi des mesures compensatoires et des mesures préconisées pour la remise en état du site après exploitation de la carrière sera mis en place. Il consistera entre autres à vérifier que les habitats créés sont gérés de manière à favoriser la faune et la flore et à s’assurer qu’une veille vis-à-vis des espèces invasives est effectuée. Concernant spécifiquement les mesures relatives aux milieux boisés (création et suivi de la libre évolution des boisements existants), le suivi se fera à raison de d’un passage annuel durant les 3 premières années suivant la mise en place de la mesure afin d’évaluer le taux de reprise et de réaliser les opérations de dégagement nécessaires, puis tous les 5 ans par la suite pour le suivi des opérations d’entretien si nécessaire. La vérification de la bonne application des mesures sera effectuée par un organisme extérieur au maître d’œuvre. Ceci pourra s’inscrire dans le cadre des dispositifs de suivi de la Charte Environnement des Industries de Carrières. Il fera, par ailleurs, l’objet d’un compte-rendu annuel auprès de l’Autorité environnementale. Lieu d’application de ces mesures L’ensemble du périmètre concerné par l’emprise des travaux et les zones accueillant les mesures.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 144 Période d’intervention et durée Une première vérification sera réalisée dès le début des travaux afin de s’assurer qu’aucune mesure n’est oubliée. Une vérification annuelle de l’application et du maintien de ces mesures tout au long de l’exploitation sera effectuée. À la suite de la finalisation de la remise en état, un passage annuel jusqu’à la fin de la durée de demande d’exploitation permettra de suivre et si besoin d’entretenir les mesures. La pérennisation des mesures mises en œuvre sera assurée par le pétitionnaire, propriétaire du site.

X.3 – MA 3 : Suivi des espèces protégées et remarquables

Description L’objectif de ce suivi est de vérifier que les mesures compensatoires mises en place sont bien bénéfiques aux espèces protégées ciblées par la présente demande. Cela passera par un suivi des espèces chaque année dès le commencement des travaux et une adaptation des mesures compensatoires si les résultats le préconisent. Le suivi réalisé sur ces espèces répondra à 2 objectifs : - s’assurer, en phase d’exploitation, que les mesures préconisées afin de maintenir les populations de ces espèces sur le site, ont bien été appliquées et qu’elles sont efficaces. Le cas échéant, ce suivi s’attachera à proposer des mesures correctrices ; - en phase après exploitation, réaliser un suivi de l’efficacité des mesures appliquées. Dans la mesure du possible, les protocoles utilisés pour le suivi seront identiques à ceux utilisés pour l’établissement de l’état initial, afin de permettre une comparaison dans l’évolution des populations. C’est ainsi dans cette optique que les inventaires complémentaires réalisés en 2019 ont suivi les protocoles du programme ROSELIERE (programme-roseliere.fr). Ces protocoles étant standardisés et réplicables dans le temps et l’espace, ils permettent de réaliser des comparaisons de l’évolution des résultats obtenus. La poursuite de l’application de ces protocoles dans le cadre du suivi des espèces protégées permettra d’obtenir un état de référence pré activité, auquel pourront être comparés les résultats du suivi en phase d’exploitation et suite à la remise en état. Les passages annuels auront lieu a minima tel que l’indique le tableau suivant. Ce suivi sera réalisé par un organisme compétent dans l’identification des espèces ciblées par les différents groupes et dans la proposition de mesures techniques correctrices si cela devait s’avérer nécessaire. Un prolongement pédagogique avec des partenaires locaux pourrait être mis en place (accompagnement pour des observations naturalistes…) Cela participerait à la sensibilisation du public aux enjeux écologiques que représentent les espèces protégées de la zone d’étude.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 145 Groupes suivis et fréquence des inventaires

Espèces ciblées par la Fréquence Taxons Méthodes demande de dérogation annuelle Faucon hobereau, Pic points d’écoute (20 minutes) en période de Oiseaux 3 passages épeichette, Pouillot fitis nidification et observation visuelle Amphibiens - points d’écoute de 6 minutes 2 passages Lézard des souches, Lézard des Reptiles abris artificiels qui accumulent la chaleur 3 passages murailles, Couleuvre à collier Chiroptères Murin de Daubenton Points d’écoute nocturnes de 6 minutes 2 passages Lépidoptères parcours de transects linéaires et comptages Flambé 2 passages et odonates visuels

Un compte-rendu annuel sera fait auprès de la DRIEE Île-de-France. Celui-ci suivra le plan type recommandé. Lieu d’application de ces mesures Ce suivi sera mis en place sur l’ensemble du périmètre exploité. Période d’intervention et durée Le suivi interviendra dès le début des travaux et pendant toute la durée de la phase d’exploitation. A la suite de la finalisation de la remise en état, un suivi annuel jusqu’à la fin de la durée de demande d’exploitation sera réalisé.

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 146 XI – SYNTHÈSE DES MESURES

Le tableau suivant synthétise les mesures d’évitement, de réduction et de compensation mises en œuvre dans le cadre du projet d’ouverture de carrière sur les communes de Balloy et Vimpelles.

Type de Engagement du pétitionnaire et acteurs de Mesure mesure la mise en œuvre de la mesure Le pétitionnaire s’engage à ne pas exploiter ME1/ Éviter d’exploiter certains secteurs le secteur sud et une partie du secteur nord MR1 du périmètre rapproché. ME2/ Réaliser les travaux liés au dégagement de Le porteur de projet s’engage à mettre en MR2 l'emprise en dehors des périodes critiques œuvre cette mesure. Le porteur de projet s’engage à mettre en ME3 Éviter les travaux nocturnes Évitement œuvre cette mesure. Informer le personnel du chantier des Le porteur de projet s’engage à ce qu’il n’y ME4 consignes spécifiques contre la création de ait aucun stockage d’équipements sur le site zones pièges et d'obstacles et à appliquer cette mesure.

Le porteur de projet s’engage à mettre en ME5 Vérifier l’absence de chiroptères avant le défrichement œuvre cette mesure. Le pétitionnaire s’engage à ne pas exploiter MR1 Éviter d’exploiter certains secteurs une partie du secteur nord du périmètre d’étude. Réaliser les travaux liés au dégagement de Le porteur de projet s’engage à mettre en MR2 l'emprise en dehors des périodes critiques œuvre cette mesure. Le porteur de projet s’engage à installer un Optimiser le nombre d’engins MR3 convoyeur à bandes afin de réduire le d'exploitation utilisés sur le site nombre d’engins en circulation. Réduction Le porteur de projet s’engage à suivre le Réaliser la remise en état du site de planning d’exploitation et de remise en état MR4 manière coordonnée avec le phasage de permettant la bonne application de cette l'exploitation mesure. Utiliser des plantes indigènes pour les Le porteur de projet s’engage à faire MR5 plantations respecter l’application de cette mesure. Éviter l’implantation et réduire le MR6 Idem développement des espèces invasives Compensation Le porteur de projet s'engage à mettre en MC1 Création de milieux boisés place cette mesure tel que le stipule ce présent rapport. MC2 Libre évolution de boisements existants Idem MC3 Conversion de milieux dégradés en boisement Idem alluvial MC4 Restauration et gestion de milieux ouverts Idem MC5 Création de lisières étagées Idem MC6 Création de pierriers et autres abris Idem

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 147 Type de Engagement du pétitionnaire et acteurs de Mesure mesure la mise en œuvre de la mesure MC7 Plantation d’une haie Idem MA1 Organisation du chantier Idem Accompagnem MA2 Suivi des mesures Idem ent Suivi des espèces protégées et MA3 Idem remarquables

Ratios des mesures de compensation Surface Habitats Surface ou linéaire Habitat de (ha) Mesure de compensation Ratio impactés compensé compensation détruite Milieu MC4 Restauration et gestion Pelouses de l'ordre de ouvert 4,9 ha 7 ha de milieux ouverts sèches 1,4:1 (cultures) MC1 Création de milieux 3 ha boisés (+ remise en état du à proximité du site + site) 2,84 ha sur site MC2 Libre évolution des 4,8 ha à proximité du boisements existants site MC3 Conversion de milieux Boisements Boisements et de l'ordre de dégradés en boisement 1,3 ha & lisières 2,7:1 alluvial Haies / 4,5 ha MC5 Création de lisières Fourrés / 800 m Lisières étagées

MC7 Plantation d’une haie 800 m

Abris MC6 Création de pierriers et 5 zones de pierriers spécifiques à - autres abris une espèce

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 148 XII – COÛT DES MESURES

Le coût des mesures d’évitement, de réduction, de compensation, d’accompagnement et de suivi est détaillé ci-dessous. Type de mesure Mesures Commentaires Estimation du coût Cette mesure n’induit pas de surcoût, dès lors qu’elle est prise en compte en ME1 Éviter d’exploiter certains secteurs 0 € amont dans le phasage des travaux. Réaliser les travaux liés au dégagement de Cette mesure n’induit pas de surcoût, dès lors qu’elle est prise en compte en ME2 0 € l'emprise en dehors des périodes critiques amont dans le phasage des travaux et mise en œuvre lors du suivi du chantier. Cette mesure n’induit pas de surcoût, dès lors qu’elle est prise en compte en ME3 Éviter les travaux nocturnes 0 € Mesures amont dans le phasage des travaux et mise en œuvre lors du suivi du chantier. d'évitement Informer le personnel du chantier des ME4 consignes spécifiques contre la création de Formation du personnel de chantier. 600 € zones pièges et d'obstacles

ME5 Vérifier l’absence de chiroptères avant leNécessite l’intervention d’un chiroptérologue 1 000 € défrichement MR1 Éviter d’exploiter certains secteurs Voir ME1. 0 € Réaliser les travaux en dehors des périodes MR2 Voir ME2. 0 € critiques Optimiser le nombre d’engins d'exploitation Cette mesure n’induit pas de surcoût, dès lors qu’elle est prise en compte en MR3 0 € utilisés sur le site amont dans le phasage des travaux. Mesures de Réaliser la remise en état du site de manière Cette mesure n’induit pas de surcoût, dès lors qu’elle est prise en compte en réduction MR4 0 € coordonnée avec l’avancée de l’extraction amont dans le phasage des travaux et mise en œuvre lors du suivi du chantier. Utiliser des plantes indigènes pour les Cette mesure n’induit pas de surcoût, dès lors qu’elle est prise en compte en MR5 0 € plantations amont dans le phasage des travaux et mise en œuvre lors du suivi du chantier. Éviter l’implantation et réduire le MR6 Formation du personnel de chantier. 600 € développement des espèces invasives Mesures Maîtrise foncière des parcelles boisées pour Plusieurs parcelles ont été acquises pour la mise en place des mesures de 28 000 € compensatoires la compensation compensation. Le projet prévoit la plantation d'arbres et arbustes dans l'optique de recréer Création de boisement et conversion en un boisement, ainsi que la conversion de peupleraies ou parcelles cultivées en 25 000 € boisement alluvial boisement alluvial. Libre évolution des boisements existants Perte de valeur du boisement laissé sur pied non évaluée. - Restauration et gestion de milieux ouverts Le porteur de projet s'engage à financer un programme de restauration et de 15 000 €

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 149 Type de mesure Mesures Commentaires Estimation du coût gestion de milieux ouverts sur 3 ans. Création de lisières étagées Création de lisières étagées sur le site et entretien des lisières à ses abords. 22 000 € Création de pierriers et autres abris 5 abris seront installés au minimum. 1 500 € Plantation d’une haie 800 m linéaires de haie seront plantés. 16 000 € La remise en état prévoit (coût hors terrassement): la création de la roselière, Création d’un plan d’eau bordé de végétation l’amorçage de la végétation rivulaire, l’aménagement des berges sinueuses et 13 000 € l’aménagement de berges graveleuses. Autres mesures Le projet prévoit la plantation d'arbres et arbustes dans l'optique de recréer Création d’un boisement humide 13 000 € mise en œuvre - des boisements hygrophiles. Remise en état La remise en état prévoit également la création d'une prairie humide (hors Création de prairies humides 11 000 € terrassement) sur une surface de 0,81 ha. Le coût du creusement et aménagement d'une mare est estimé à environ à Création de mares 1 600 € environ 50 € le m². MA1 Organisation du chantier Cette mesure n’induit pas de surcoût. 0 € Mesures Suivi sur les 4 premiers mois du chantier la première année puis un suivi MA2 Suivi des mesures 20 000 € d'accompagnement annuel jusqu'à la fin de l'exploitation MA3 Suivi des espèces protégées et remarquables Suivi des espèces pendant la durée de l’exploitation. 30 000 € TOTAL 198 300 €

DDEP – projet d’ouverture de carrière à Balloy et Vimpelles – Sables de Brévannes – Association ROSELIERE - juin 2020 150 CONCLUSION

Au vu des habitats et des espèces relevés sur le périmètre rapproché, la demande de d’exploitation de carrière prévue sur les communes de Balloy présente ponctuellement des enjeux écologiques à prendre en compte dans la réalisation du projet.

Les inventaires de terrain ont ainsi fait ressortir la présence d’espèces protégées à l’échelon régional ou national et dont le projet est susceptible de remettre en cause l’état de conservation. Précisons que certaines de ces espèces protégées au niveau national le sont également au niveau européen de par leur inscription à la Directive « Oiseaux ».

Initialement, la totalité du périmètre sollicité était vouée à être transformée et toutes les espèces inventoriées auraient donc dû être fortement impactées. L’une des principales mesures a consisté à exclure du périmètre d’exploitation les zones les plus sensibles pour la reproduction des espèces à enjeu de conservation. L’application de cette mesure a ainsi permis d’éviter la destruction d’habitats pour un grand nombre d’espèces protégées identifiées, à l’exception de certaines pour lesquelles persiste un impact résiduel. La destruction d’individus est fortement réduite voire intégralement évitée par la réalisation des travaux en dehors des périodes sensibles, et par l’optimisation du nombre d’engins sur le site. Exception faite des reptiles et d’une espèce de papillon, les principaux impacts résiduels après application de l’ensemble des mesures d’évitement et de réduction concernent le dérangement occasionné par la carrière et la perte d’habitats de reproduction et/ou d’alimentation.

Étant donné la présence de ces impacts résiduels, la mise en place de mesures compensatoires s’avère donc nécessaire pour ces espèces. Il s’agira essentiellement de recréer ou de préserver des milieux boisées, de recréer des milieux arbustifs diversifiés à travers la plantation d’une haie et l’étagement des lisières, de participer à la gestion de milieux ouverts et d’aménager des abris sous forme notamment de pierriers.

Au-delà de ces mesures, la remise en état vise à créer un site à vocation exclusivement écologique. Pour ce faire un plan d’eau, une végétation rivulaire, un boisement et une prairie humides seront aménagés sur la zone exploitée. Le réaménagement proposé dans le présent rapport permettra sans aucun doute à moyen terme l’expression d’une riche biodiversité sur le site, ciblée sur les espèces recensées sur le site et à proximité lors de l’état initial.

L’ensemble de ces mesures permettra de maintenir dans un état de conservation favorable les populations d’espèces protégées recensées sur et à proximité du périmètre de demande d’autorisation.

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ANNEXE A : Dossier de demande de dérogation initial (novembre 2015) ANNEXE B : Note concernant la naturalité d’un boisement sur la commune de Balloy (janvier 2018) ANNEXE C : Demande de compléments de la DRIEE (février 2019) ANNEXE D : Mémoire en réponse apporté par les Sables de Brévannes (mai 2019) ANNEXE E : Rapport de l’étude complémentaire et réévaluation des enjeux et mesures proposées (octobre 2019) ANNEXE F : Note du CBNBP suite à la visite de terrain (octobre 2019) ANNEXE G: Dossier présentant les mesures compensatoires supplémentaires en milieu boisé (janvier 2020) ANNEXE H : Convention de partenariat concernant la mesure MC4 ANNEXE I : CERFA de demande de dérogation

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