LeMonde Job: WMQ0905--0001-0 WAS LMQ0905-1 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0324 Lcp: 700 CMYK

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56e ANNÉE – No 17195 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 9 MAI 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Terrorisme Arafat-Barak : les bases d’un accord de paix breton b Israéliens et Palestiniens ont avancé sur Jérusalem, les colonies et les réfugiés b « Le Monde » révèle le détail des solutions imaginées par les négociateurs b Elles sont au cœur de la création a La police pense b avoir démantelé de l’Etat palestinien M. Barak pourrait organiser un référendum avant la fin de l’année EN RETARD de plusieurs mois sous souveraineté israélienne mais l’ARB après sur le calendrier annoncé, les négo- la partie arabe de la ville serait lar- ciateurs israéliens et palestiniens gement gérée par les Palestiniens, les attentats contre chargés de définir les grandes lignes qui pourraient installer leur Parle- d’un accord de paix global devaient ment dans une des banlieues de la deux McDonald’s se retrouver lundi 8 mai. La veille, Ville sainte, Abou Dis. Nombre des durant près de trois heures, à Ra- implantations israéliennes en Cis- TEMPSPORT mallah, en Cisjordanie, le premier jordanie resteraient en place mais a Cinq ministre, Ehoud Barak, et le chef de leur site serait « loué » par Israël à FOOTBALL l’Autorité palestinienne, Yasser Ara- l’Autorité palestinienne, tout en indépendantistes fat, ont fait le point de l’état des dis- restant formellement sous la juri- cussions. Elles sont plus avancées diction de cette dernière. Cela per- Calais a rêvé ont été placés qu’on ne le dit. Les deux dirigeants mettrait au futur Etat palestinien, n’ont pas encore tranché sur les au moins sur le papier, de contrôler 90 minutes en détention grands dossiers de fond qui condi- entre 80 % et 90 % de l’ancienne Les amateurs de Calais ont échoué, di- tionnent un accord de paix : Jérusa- Cisjordanie occupée. Faute d’imagi- manche, aux portes du rêve en s’incli- lem, la question des colonies israé- ner un possible accord sur la ques- nant (2-1) en finale de la Coupe de provisoire liennes dans les territoires et celle tion des réfugiés – symboliquement France, face aux professionnels de des réfugiés. Mais, selon de bonnes la plus lourde –, celle-ci ferait l’ob- a sources, rapporte notre correspon- jet d’une conférence internationale Nantes. La victoire nantaise a été ac- Manifestation dant à Jérusalem, MM. Barak et qui déciderait des dédommage- quise grâce à un penalty sifflé à la der- lundi à Rennes Arafat ont examiné les solutions ments. nière minute du temps réglementaire. techniques, très détaillées, qui leur Si MM. Arafat et Barak parve- Le président de la République, Jacques sont proposées sur Jérusalem, les naient à un accord, le premier mi- Chirac, a estimé que la rencontre avait pour protester colonies et les réfugiés, et ont déci- nistre israélien pourrait rapidement dé de les soumettre chacun à son le soumettre à ses concitoyens, par donné deux vainqueurs « l’un au score, contre la violence propre camp. voie de référendum. l’autre sur le plan humain » (photo des Selon les informations recueillies deux capitaines soulevant le trophée). Lire page 7 par Le Monde, Jérusalem resterait Lire pages 2 et 10 p. 18 et 19, et notre éditorial p. 12 Le Paris Les garnements du Net qui piratent Familles de France POUR Familles de France, l’accès à Internet tisé « comment envoyer de l’argent en Suisse ». tion judiciaire a été ouverte. « Il y a des du RPR se sera fait dans la douleur. Mi-mars, cette as- Certains adhérents s’en sont émus. Et l’associa- exemples terrifiants, selon Mme Marcilhacy. Dans sociation centenaire ouvre un site sur le Net. tion a porté plainte auprès du service de la po- Resident Evil, des zombies vous écorchent vif, LA DROITE parisienne Autour de la photo d’une sympathique famille lice judiciaire chargé des fraudes aux technolo- puis vous mangent les tripes. Dans Sanitarium, il a éprouve les plus grandes dif- courant sur la plage, quelques rubriques s’arti- gies de l’information. La teneur des messages faut déterrer des cadavres d’enfants. Dans Car- ficultés à désigner son candidat culent. L’histoire, d’abord, de Familles de ne laisse aucun doute sur le profil des pirates : maggedon, vous êtes au volant d’une voiture et il pour les élections municipales de France, avec possibilité d’adhésion. De l’actuali- des gamins mordus de jeux vidéo. Car depuis s’agit d’écraser le plus grand nombre de piétons 2001 dans la capitale. La commis- té sur la famille, ensuite. Une pincée de promo- l’hiver 1999, Familles de France se bat pour in- possible, sans avoir trop de sang sur le pare- AFP sion d’investiture du RPR se réunit tion du mariage et de rappel du combat épique terdire aux mineurs les jeux vidéo les plus vio- brise. » MÉMOIRE mercredi 10 et jeudi 11 mai. Elle doit mené contre le pacs. Des petites annonces. En- lents. Les pirates en herbe ont répondu à cette procéder à l’audition des quatre fin, un forum de discussion. Les distributeurs ont été sommés de retirer campagne par voie de messages. « J’ai quatorze candidats gaullistes déclarés, Fran- Figure aussi le détail de l’action entreprise ces jeux de la vente ou, au moins, de prendre ans, je joue à Quake 3, Unreal, Soldier of for- Les martyrs çoise de Panafieu, Edouard Balla- contre les jeux vidéo « cruels », thème illustré des précautions afin qu’ils ne soient pas vendus tune et Half-life, et j’aime ça ! Je n’ai jamais dur, Philippe Séguin et Jean Tiberi. par un immonde (et remuant) monstre à gour- aux enfants, normalement protégés des mes- frappé personne, ni même mon frère de onze ans de la foi Cela devrait permettre de din. Là prennent source les déboires de Familles sages violents par le code pénal (article 227-24 ) qui y joue aussi », a écrit l’un d’eux. Ou encore : Autour du pape, les représentants commencer à clarifier une situation de France, dont le site ne cesse, depuis sa créa- et la loi du 17 juin 1998. Le BHV et Scorgames « On n’est pas mentalement atteints au point de confuse. Mais la suite de la procé- tion, d’être piraté. Le forum de discussion a ont obtempéré, enfermant ces jeux dans des vi- vouloir tuer des vrais gens après une partie d’un d’une dizaine de confessions chré- dure de désignation reste encore d’abord subi un « flooding », dit la vice-prési- trines ou se contentant de présenter des boîtes jeux violent. » Mieux : « Si vous censurez ce jeu, tiennes ont célébré la mémoire, di- floue. Quant aux présidents de dente de l’association, Dominique Marcilhacy : vides, qu’ils remplissent après présentation que va devenir cette violence ? Etre refoulée au manche 7 mai au Colisée de Rome l’UDF et de DL, François Bayrou et il a été noyé sous des centaines de messages d’une carte d’identité. D’autres distributeurs fond de nous et ressortir plus tard. » De toutes (photo), de douze mille martyrs de la Alain Madelin, ils s’efforcent de « à caractère pornographique », précise-t-elle, (Carrefour, la Fnac, Micromania et Toys’R’Us) façons, explique l’un des pirates, « même quand foi au XXe siècle. Ceux des camps na- faire entendre leur voix, sans grand ou encore « de propos diffamatoires, nous trai- n’ont pas réagi. un jeu est censuré en France, il existe un certain moyen de peser vraiment sur le tant de nazis, de fachos... ». Les pirates se sont Familles de France a porté plainte contre eux, commerce, vous savez, Internet, les commandes zis, ceux des goulags ou les moines as- choix du candidat de la droite. ensuite introduits dans le programme. En une en avril 1999, devant le tribunal de Paris, ainsi on line dans un pays étranger... » sassinés de Tibéhirine en Algérie, où nuit, ils ont modifié l’intégralité des rubriques. que contre les éditeurs de ces jeux et le syndicat s’est rendue, quatre ans après, notre Lire page 5 Le thème « fiscalité », par exemple, a été rebap- des éditeurs de logiciels de loisirs. Une informa- Pascale Krémer envoyée spéciale. p. 3 Soleil contre Le « risque prudent » des Nuit des Molières communistes vietnamiens

LA COMMÉMORATION, au fait valoir l’argument du gâchis Vietnam, de la victoire communiste communiste vietnamien en décla- de 1975 a tenu à la fois de la réu- rant, à la mi-avril au New York nion d’anciens combattants et Times, qu’il « n’existe probablement

d’une fête célébrée en famille, avec pas d’autre pays en développement E. J. CAMP les appels de circonstance au pa- où le fossé entre potentiel et réalisa- triotisme. En somme, rien de plus tion soit si grand ». COMÉDIE MUSICALE attendu et même de plus banal. Elle Les relations entre Washington et a, en revanche, rouvert aux Etats- Hanoï sont donc au plus bas depuis Le dernier ARIANE MNOUCHKINE Unis le débat sur le bien-fondé 1995. A l’automne dernier, le bu- d’une intervention militaire qui reau politique du PC a refusé d’en- NOMMÉE dans la catégorie s’est terminée sur une humiliation. tériner un traité commercial signé de Broadway « Meilleure pièce de création » Si les Vietnamiens ont tourné une quelques semaines auparavant avec Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Liza pour la 14e Nuit des Molières, re- page d’histoire, à la fois tragique, les Etats-Unis lors d’une visite au Minnelli ont popularisé ses chansons transmise lundi 8 mai en direct sur triste et glorieuse, les Américains Vietnam de la secrétaire d’Etat Ma- France 2, la troupe du Théâtre du expriment davantage de frustra- deleine Albright. Pour s’être félicité dans le monde entier. L’Amérique et Soleil, dirigée par Ariane Mnouch- tions : les vainqueurs de 1975, à de cet accord, le ministre vietna- les mélomanes de tous les continents kine, explique dans un point de leurs yeux, ne jouent pas le jeu et, mien des affaires étrangères, ont fêté ses comédies musicales. Ste- vue collectif son refus de s’asso- cinq ans après leur reconnaissance Nguyên Manh Cam, a été limogé et phen Sondheim (photo) est le dernier cier à cette soirée. officielle par Washington, la ré- il quittera probablement le bureau des grands compositeurs américains de conciliation se fait attendre. politique lors du neuvième Congrès Broadway. Dans un entretien au Lire page 11 En visite au Vietnam fin avril, le du PC, en juin 2001. Les Américains sénateur John McCain, ancien can- n’ont pas compris qu’un traité qui Monde, il s’inquiète de la menace qui Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, didat à la présidence des Etats- aurait dû ajouter 10 % aux revenus pèse, selon lui, sur ses compatriotes : la 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Unis, a enfoncé le clou en déclarant à l’exportation du Vietnam soit stupidité. Son dernier spectacle, Put- Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre- qu’en 1975, c’était le « mauvais cô- provisoirement rangé dans un pla- ting it Together, a été un échec. p. 22 tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; té » qui l’avait emporté, en rappe- card. Ils n’admettent pas davantage Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; lant les tortures subies lorsqu’il que le Vietnam, dont l’économie Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; International ...... 2 Abonnements ...... 17 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. était prisonnier à Hanoï et en dé- stagne depuis deux ans, ne multi- France ...... 5 Aujourd’hui ...... 18 conseillant au président Clinton de plie pas les réformes pour tenter de Société ...... 7 Météorologie ...... 21 se rendre au Vietnam avant la fin renouer avec une forte croissance. Horizons...... 9 Jeux...... 21 de son deuxième mandat. Aupara- Entreprises ...... 13 Culture ...... 22 vant, un autre ancien prisonnier de Jean-Claude Pomonti Tableau de bord ...... 14 Guide culturel...... 24 guerre américain, Pete Peterson, ac- Carnet...... 17 Radio-Télévision...... 25 tuel ambassadeur à Hanoï, avait Lire la suite page 12 LeMonde Job: WMQ0905--0002-0 WAS LMQ0905-2 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0325 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000

PROCHE-ORIENT Les négocia- Elles devaient se poursuivre lundi en les informations recueillies par Le sous souveraineté israélienne, mais la PALESTINIEN contrôlerait de 80 à tions israélo-palestiniennes ont été présence du médiateur américain Monde, les négociateurs ont avancé partie arabe de la ville serait large- 90 % de la Cisjordanie. Les colons juifs marquées par une rencontre, di- Dennis Ross. b AUCUNE INFORMA- sur le cadre de ce qui pourrait consti- ment gérée par les Palestiniens, qui pourraient louer les terres de leurs im- manche 7 mai, entre Yasser Arafat et TION n’a filtré de part et d’autre sur tuer un accord s’il est accepté par les pourraient installer leur Parlement plantations actuelles. b UN référen- Ehoud Barak à Ramallah (Cisjordanie). les résultats du sommet. Mais, selon deux camps. b JÉRUSALEM resterait dans la banlieue, à Abou Dis. b L’ÉTAT dum serait organisé en Israël. Les grandes lignes d’un accord de paix israélo-palestinien Autonomie palestinienne à Jérusalem-Est ; plus de 80 % du territoire de Cisjordanie au futur Etat palestinien ; conférence internationale sur les réfugiés ; référendum en Israël avant la fin de l’année : tels sont les principes qui ressortent de la rencontre, dimanche 7 mai, entre MM. Barak et Arafat

JÉRUSALEM perts travaillent sur un mécanisme Les implantations juives en Cisjordanie perts israéliens et palestiniens qui mation du futur Etat palestinien et de notre correspondant de fonctionnement municipal qui participent aux négociations. Au- à son voisinage avec Israël ont été En dépit des évaluations pessi- concéderait aux Palestiniens la ges- cun communiqué n’a été publié à déblayés. C’est désormais aux res- LIBAN mistes selon lesquelles aucun pro- tion de fait de la partie Est et arabe l’issue de la réunion de Ramallah ponsables politiques de parler, et grès n’a été accompli depuis des de la ville. Les Palestiniens, qui ré- Golan Djénine dont les résultats n’ont pas été ren- ce ne sera pas là la moindre des mois, les négociations israélo-pa- cupéreraient une partie des villes dus publics, mais, selon les porte- difficultés. CISJORDANIE Toulkarem lestiniennes semblent plus avan- et villages qui entourent Jérusalem, parole israélien et palestinien, les Depuis longtemps maintenant,

cées que les déclarations publiques installeraient leur Parlement à IE deux délégations, qui viennent de le principe d’un Etat palestinien

N Kalkiliya GAZA de ces dernières semaines ne le Abou Dis et accéderaient aux lieux A Naplouse terminer une session d’entretiens n’est plus un obstacle majeur pour laissent entendre. L’accord n’est saints musulmans par un couloir D soutenus de dix jours à Eilat, de- les responsables israéliens. Si Yas- ISRAEL R E JO pas encore complet, mais de nom- protégé placé sous leur souverai- T vaient reprendre leurs discussions ser Arafat et Ehoud Barak P

breux problèmes ont été résolus. neté. Y dès ce lundi. prennent la responsabilité d’un ac- G

Demeurent quelques grands dos- b Les colonies É cord politique en tranchant les siers où des solutions techniques Le futur Etat palestinien pourrait PROGRÈS TECHNIQUES trois grands dossiers en suspens ci-

Ramallah urdain

sont avancées et dont Le Monde a comprendre entre 80 et 90 % de Yasser Arafat et Ehoud Barak ne tés plus haut, les Israéliens pour- Jéricho Jo eu connaissance en détail de plu- l’ancienne Cisjordanie hors Jérusa- s’étaient pas rencontrés en tête-à- raient être rapidement appelés à sieurs bonnes sources. Seuls Yasser lem. Ce qui signifie que la rétroces- tête depuis le 8 mars, date à la- ratifier par référendum l’engage- Arafat et Ehoud Barak peuvent sion de territoires à l’Autorité pa- Ouest Maaleh Adoumim quelle, après de longues semaines ment d’Israël à le reconnaître dès Colonies juives JÉRUSALEM trancher, car ces dossiers im- lestinienne sera plus importante Est de froid, ils s’étaient engagés à ac- sa création à la fin de l’année 2000 pliquent des choix politiques sen- que ne le prévoient aujourd’hui les Territoire : Bethléem célérer les pourparlers pour parve- ou au début de l’année suivante. sibles. Tel est le cas de Jérusalem, colons. Ceux-ci devront soit éva- Sous contrôle CISJORDANIE nir à un accord de paix définitif au Selon les experts qui, depuis des des colonies et des réfugiés, trois cuer certaines implantations, soit, total palestinien plus tard le 13 septembre 2000. mois, étudient la question, un tel Hébron questions qui conditionnent un ac- si l’accord est conclu sur ce point, Sous contrôle mixte Malgré cette promesse, il est dé- référendum serait ratifié par une cord final. accepter de vivre dans des implan- sormais certain que l’accord-cadre large majorité des électeurs israé- S’ils parviennent à un accord tations « louées » à l’Autorité pa- Sous contrôle – qui, prélude à un accord définitif, liens. – comme plusieurs proches de lestinienne mais néanmoins juridi- total israélien Mer Morte 15 km devait être signé dans le courant Une telle perspective ne sera pas M. Barak ne l’excluaient pas à l’is- quement placées sous son autorité. du mois de mai – ne sera pas bou- de trop pour soutenir Yasser Arafat sue des entretiens que le premier Les experts estiment que ces clé, au plus tôt, avant la fin du mois et Ehoud Barak qui vont devoir ministre a eus, dimanche 7 mai, « terres louées » pourraient consti- de juin. De même, il est hautement faire face à des choix difficiles. avec le chef de l’Autorité palesti- tuer quelque 20 % de la Cisjorda- le futur Etat palestinien. La ques- par peur des représailles suscitées probable que l’accord définitif ne Chacun risque en effet d’être ac- nienne à Ramallah, en Cisjorda- nie. tion pourrait être partiellement ré- par la naissance d’Israël. sera pas scellé à la date prévue. cusé de trahison, le premier pour nie– un référendum pourrait rapi- b Les réfugiés solue par la convocation d’une La rencontre de dimanche, qui a Depuis mars, les commissions ne pas demeurer intransigeant sur dement demander aux Israéliens En l’état actuel des choses, les conférence internationale qui, réuni Yasser Arafat et Ehoud Barak techniques qui travaillent, dans la la question de Jérusalem et des ré- d’approuver l’engagement de leur deux parties ont constaté qu’ils peut-être sous l’égide des Nations dans l’appartement du numéro discrétion, sur des sujets aussi fugiés, le second pour rétrocéder pays à reconnaître le futur Etat pa- n’étaient pas en mesure de ré- unies, des Européens et des Améri- deux de l’Autorité palestinienne, arides que le mécanisme de réver- trop de territoires à la partie pales- lestinien. soudre de façon bilatérale la ques- cains, traiterait du dédommage- Mahmoud Abbas (Abou Mazen), sion de la TVA prélevée dans les tinienne. Mais, au fil de leurs ren- b Jérusalem tion, symboliquement la plus ment, matériel et moral, de tous les n’avait pas d’autre objet que de ports israéliens sur des marchan- contres, les deux hommes ont En l’état actuel des discussions, lourde, des réfugiés. Au refus d’Is- réfugiés ayant fui leurs maisons au cerner un peu mieux les problèmes dises à destination des villes de Pa- compris qu’ils n’avaient finalement la ville de Jérusalem devrait de- raël de les accueillir sur son sol, cours des événements qui ont ac- sur lesquels ils devront bientôt per- lestine ou encore sur l’immatri- d’autre choix que de conclure, meurer sous souveraineté israé- « car le déséquilibre démographique compagné la partition de la Pales- sonnellement s’engager. Elle avait culation des véhicules et la faute de quoi la région risquait de lienne totale, mais une souveraine- qui s’ensuivrait mettrait en danger tine en 1947. Sont ici concernés les été précédée de plusieurs entre- circulation transfrontalière ont ressentir durement les consé- té souple qui permettrait aux l’existence même d’un Etat juif », ré- Arabes chassés de leurs terres par tiens que Dennis Ross, l’émissaire aussi sensiblement avancé. De fa- quences d’ un échec. Palestiniens d’avoir leur mot à dire pond la difficulté, pour des raisons la création de l’Etat juif, mais aussi américain pour le Proche-Orient, a çon générale, de nombreux pro- dans les affaires de la cité. Les ex- économiques, de les intégrer dans les juifs ayant fui les Etats arabes eus, depuis samedi, avec les ex- blèmes techniques liés à la procla- Georges Marion Une « capitale » palestinienne dans un faubourg de Jérusalem D’Oslo à l’« accord » du 7 mai 1993 jours d’affrontements violents entre JÉRUSALEM cord de paix définitif ? Imaginé par l’actuel no 2 de pale palestinienne. b 29 août : Shimon Pérès, ministre Palestiniens et armée israélienne font de notre correspondant l’OLP, Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, et L’arrangement demeure bien au-delà des israélien des affaires étrangères, 76 morts à Jérusalem, en Cisjordanie Jérusalem est une ville symboliquement une Yossi Beilin, aujourd’hui ministre de la justice du concessions jugées acceptables par plusieurs fa- annonce qu’il est parvenu à un et à Gaza. que ni les Israéliens ni les Palestiniens ne veulent gouvernement Barak, le plan dont semblent s’ins- milles politiques israéliennes. Une guérilla perma- accord, à l’issue de négociations diviser. Mais c’est, dans la réalité, une ville juive pirer les négociateurs vise à faire d’Abou Dis, ville nente fait rage qui trouve parfois d’étranges menées à Oslo, sur un plan 1997 dont les quelque 400 000 habitants voisinent sans palestinienne située en lisière de la frontière mu- complicités jusque dans l’entourage du premier d’autonomie des territoires b 15 janvier : accord se mélanger à une ville arabe peuplée de près de nicipale actuelle de Jérusalem, rebaptisée pour la ministre. La droite et l’extrême droite, qui ne palestiniens occupés par Israël en Nétanyahou-Arafat sur Hébron : la 200 000 habitants. Deux villes en une et une pre- circonstance El Quods (« la sainte », en arabe, veulent pas entendre parler de la rétrocession commençant par « Gaza-Jéricho ville est divisée en deux, la colonie de mière difficulté. terme par lequel les musulmans désignent Jérusa- d’Abou Dis, s’emploient à construire dans la péri- d’abord ». Kyriat Arba restant en territoire Jérusalem-unifiée est la capitale proclamée de lem), la capitale de l’Etat palestinien. Cette capi- phérie de Jérusalem des logements qui pourraient b 13 septembre : à Washington, en israélien. l’Etat d’Israël, mais hormis le Costa Rica et le Sal- tale serait aggrandie par l’incorporation des vil- interdire la rétrocession des terrains à l’Autorité présence du président Bill Clinton, b 18 mars : Israël entreprend la vador, aucun pays membre des Nations unies, lages des alentours qui forment aujourd’hui un palestinienne. Yasser Arafat et Itzhak Rabin signent construction d’une nouvelle colonie à dont les ambassades sont toutes à Tel Aviv, ne re- tissu quasi continu autour de Jérusalem. Parallèle- Il en va ainsi notamment à Ras el Amoud, à la Déclaration de principes sur Jérusalem-Est. connaît cette situation. Les Palestiniens encore ment, Israël incorporerait à la municipalité de Jé- l’est de la vieille ville, et jusqu’à Abou Dis, où le l’autonomie. Trois jours auparavant, moins que d’autres qui, eux aussi, veulent faire de rusalem les colonies juives voisines de Maale maire Likoud de Jérusalem, Ehoud Olmert, vient ils avaient officiellement signé un 1998 Jérusalem leur capitale. Jérusalem est pour les Is- Adumim et Givat Zeev. de demander à ses services d’accélérer la planifi- texte reconaissant, l’un, l’Etat d’Israël, b 5 mai : les Palestiniens, qui raéliens une capitale « éternelle », mais nombre cation d’un prochain quartier juif qui comportera l’autre, l’OLP comme « représentant » souhaitent un retrait israélien de 30 % de leurs responsables savent que, en la matière, LE GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN DIVISÉ deux cents logements. du peuple palestinien. de Cisjordanie. acceptent la l’éternité est très relative, sujette à l’évolution de L’Etat palestinien deviendrait le gardien des Membres de la coalition gouvernementale, le proposition américaine de limiter la situation politique régionale et internationale. lieux saints musulmans situés dans la vieille ville parti russophone Israel Be Alya et le parti ultra- 1994 celui-ci à 13,1 %. Proposition refusée Jérusalem, enfin, est la capitale spirituelle des trois de Jérusalem et aujourd’hui placés sous l’autorité orthodoxe des juifs séfarade Shass ont également b 25 février : le colon juif Baruch par Benyamin Nétanyahou (qui religions monothéistes qui regroupent des cen- juridique d’Israël. Une couloir d’accès, palestinien menacé de quitter le gouvernement si ce dernier Goldstein tue 29 Palestiniens en propose un retrait de... 1 %). taines de millions de croyants de par le monde. lui aussi, permettrait d’aller de l’un à l’autre sans donnait Abou Dis aux Palestiniens. La menace a prière dans le Caveau des patriarches b 28 septembre : ouverture à Wye Comment, dans ces conditions, trouver un ac- avoir à traverser le territoire israélien. La partie obligé M. Barak à de délicates négociations en à Hébron. Plantation, aux Etats-Unis, d’une cord qui, à défaut de contenter pleinement ses si- est de la vieille ville, majoritairement habitée par coulisses. b 4mai: traité du Caire sur conférence réunissant les Etats-Unis, gnataires, permettrait de désamorcer les tensions des Palestiniens, resterait sous souveraineté israé- l’autonomie de Gaza et Jéricho. Israël et l’Autorité palestinienne. et de supprimer les blocages sur la voie d’une ac- lienne, mais serait gérée par une entité munici- G. M. b 1er juillet : retour de Yasser Arafat Après deux semaines de et de la direction de l’OLP en négociations, l’accord de Wye River Palestine. est conclu : il prévoit un nouveau b 29 août : Israël accepte de redéploiement de l’armée israélienne Les réfugiés, au cœur du sentiment d’injustice des Palestiniens transférer à l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et la restitution de la gestion de l’éducation, de la santé, 13 % de territoires à l’Autorité SI JÉRUSALEM est le cœur sym- tiers environ des Palestiniens qui vi- puis quelques années, ont montré, De son côté, l’Autorité palesti- de la fiscalité, du tourisme et des palestinienne. Les accords de Wye bolique du conflit israélo-palesti- vaient sur le territoire alloué par le preuves historiques à l’appui, que la nienne, dans les moins de 5 000 ki- affaires sociales. river ne seront jamais appliqués tels nien, la question des réfugiés est plan de partage de l’ONU au futur fuite des Palestiniens en 1948 avait lomètres carrés sur lesquels elle ins- b 19 octobre : un attentat dans un que prévus. – avec celle des frontières du futur Etat hébreu, ou sur ceux conquis été amplement organisée et même taurerait son Etat si l’« accord » autobus tue 23 personnes à Tel Aviv. Etat palestinien – la plus épineuse à ensuite par lui durant la guerre). secrètement planifiée par Israël (lire Barak-Arafat est adopté, peut diffi- 1999 régler. Epineuse pour des raisons Les autres ont fui la Cisjordanie ou page 10 l’entretien avec l’historien cilement envisager un retour massif 1995 b 17 mai : le travailliste Ehoud Barak pratiques – doit-on accorder le Gaza à l’occasion de la guerre de six Ilan Pappé), légitimant aux yeux de de ces réfugiés : Gaza, par exemple, b 28 septembre : accord est élu premier ministre d’Israël. droit au retour aux réfugiés ? Si oui, jours, en juin 1967. nombreux Israéliens ce que les Pa- dispose déjà de la plus forte densité Rabin-Arafat sur le retrait de la ville b 4 septembre : le calendrier mis au sur quels territoires ? Si non, doit- Pour l’Etat hébreu, l’acceptation lestiniens clament depuis cinquante de population au monde ! Prati- palestinienne d’Hébron. point par les négociateurs on les indemniser et comment ? d’une « question » des réfugiés, ans. quement, Ehoud Barak et Yasser b 4 novembre : assassinat d’Itzhak palestiniens et israéliens à Charm Epineuse, aussi, parce qu’elle est lors des accords d’Oslo en août VILLAGES RASÉS Arafat ne peuvent qu’être d’accord Rabin à Tel Aviv par un fanatique el-Cheikh prévoit un premier symptomatique des efforts que 1993, a constitué un tournant es- La « résolution » de la question pour trouver une solution qui ex- religieux juif partisan du Grand Israël. nouveau redéploiement israélien de doivent faire les deux parties pour sentiel. Jusque-là, deux générations des réfugiés palestiniens pose – aux clut, pour l’essentiel, un retour 7 % des territoires occupés, la se rapprocher l’une de l’autre jus- de jeunes Israéliens ont été édu- deux parties – des problèmes à la massif des réfugiés vers le territoire 1996 libération d’un groupe de qu’à s’accepter mutuellement. quées dans la fiction d’un « départ fois politiques et « pratiques ». La historique de la Palestine. Pro- b Mars-avril : trois attentats 350 prisonniers palestiniens, Les réfugiés palestiniens sont es- volontaire » des Palestiniens reconnaissance de facto par les Is- blème : M. Arafat peut difficilement perpétrés en Israël par le Hamas, l’ouverture d’un passage assurant la timés à 3 521 000 selon l’UNRWA en 1948, qui auraient «fui» à l’ap- raéliens de leur responsabilité ne l’admettre publiquement, cette l’organisation islamiste palestinienne liaison entre Gaza et la Cisjordanie et (l’Office des Nations unies pour les pel du mufti de Jérusalem et de la les amène pas à accepter un « droit question étant la plus sensible pour opposée aux accords de paix, font le démarrage de négociations sur le réfugiés au Proche-Orient, données Légion arabe, pour mieux revenir au retour » des réfugiés (droit re- son propre peuple et se trouvant au 44 morts dans la population juive. « statut définitif » des territoires 1999), répartis ainsi : 1 327 000 dans dans le sillage des troupes arabes connu par diverses résolutions de cœur même du sentiment d’injus- b 29 mai : Benyamin Nétanyahou, palestiniens. les territoires occupés par Israël en victorieuses après avoir « jeté les l’ONU). De fait, les trois quarts des tice qui l’habite. D’autant que Yas- chef du Likoud (droite nationaliste), 1967 (Cisjordanie et Gaza), 365 000 juifs à la mer ». Les « arabes de Pa- 400 villages palestiniens existant en ser Arafat semble avoir accepté est élu premier ministre en Israël. 2000 au Liban, 366 000 en Syrie, lestine », clamaient les Israéliens, 1948 ont été très vite rasés par Is- l’existence d’un problème « mu- b 2 août : le gouvernement israélien b 20 janvier : Israël transfère 5,1 % 1 463 000 en Jordanie et le reste doivent être relogés dans les pays raël, et leurs terres ont été distri- tuel » de réfugiés – celui des cen- décide l’extension des colonies juives supplémentaires de la Cisjordanie au dans les divers pays arabes de la ré- arabes responsables de leur départ. buées aux villages collectivistes taines de milliers de juifs d’Israël dans les territoires occupés. contrôle total de l’Autorité gion. La plupart sont issus des gé- Les accords d’Oslo et l’ouverture juifs ; et les principales villes arabes qui ont fui les pays arabes – met- b 23 septembre : Israël entreprend palestinienne. Les deux parties nérations expulsées par Israël ou partielle des archives israéliennes vidées de leurs habitants (au- tant en quelque sorte toutes les vic- le percement d’un nouvel accès au conviennent de la date du ayant fui l’avancée de ses troupes ont permis aux « nouveaux histo- jourd’hui Ramleh, Lod, Ashkelon) times du conflit sur un pied tunnel sous l’Esplanade des 20 septembre 2000 pour parvenir à durant la guerre de 1948 (quelque riens » israéliens de se faire en- ont été quasi entièrement repeu- d’égalité. mosquées, à Jérusalem-Est : deux un accord définitif. 725 000 personnes, soit les deux tendre en Israël même. Ceux-ci, de- plées par des immigrants juifs. Sylvain Cypel LeMonde Job: WMQ0905--0003-0 WAS LMQ0905-3 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0326 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 3

Vladimir Poutine promet une Russie L’Europe dépêche Javier Solana « libre, riche, civilisée et respectée » aux Philippines Il a nommé Mikhaïl Kassianov au poste de premier ministre Le représentant de l’UE arrive, mardi, Vladimir Poutine a été investi président de la Kassianov, un spécialiste des questions finan- Poutine s’est engagé à « unir le peuple russe » à Manille en mission « humanitaire » fédération de Russie, dimanche 7 mai. Il a dé- cières considéré comme proche du riche et a rendu hommage à « l’héroïsme » de l’ar- signé au poste de premier ministre Mikhaïl homme d’affaires Boris Berezovski. Vladimir mée en Tchétchénie. pour obtenir la libération pacifique des otages MOSCOU manière pacifique et digne », a rele- combat politique. En revanche, il grand organisateur des « coups » JAVIER SOLANA, le haut repré- a libéré un Philippin qu’il avait fait de notre correspondant vé M. Eltsine, idée également déve- est considéré comme un proche de du Kremlin, est au centre de toutes sentant de l’Union européenne captif il y a trois mois. L’homme, Il ne s’est trouvé que Boris Elt- loppée par son successeur. Mais de l’influent homme d’affaires Boris les interrogations sur la volonté de pour la politique extérieure, est at- Patrick Viray, un employé de sine pour le dire, parlant de lui- la guerre de Tchétchénie, qui a ser- Berezovski et ne fait pas partie du M. Poutine de gagner quelque au- tendu, mardi 9 mai, à Manille, où il banque, a obtenu sa libération même à la troisième personne : vi de bulldozer électoral à M. Pou- premier cercle des conseillers et tonomie, voire indépendance, par s’efforcera d’obtenir des autorités contre le paiement d’une rançon « Aujourd’hui l’époque Eltsine est tine, il ne fut pas dit un mot. Les amis de M. Poutine, le plus souvent rapport à ce que la presse russe locales qu’elles parviennent à «un de près de 5 000 dollars. terminée. » Il faut que tout change vingt-quatre mille réfugiés tchét- venus de Saint-Pétersbourg. Ses continue d’appeler la « famille » règlement pacifique » de la crise des L’armée philippine est engagée pour que rien ne change, a dû plu- chénes, les milliers de civils tués, les rares interventions publiques se Eltsine. Certains analystes croient otages, selon un émissaire euro- dans des combats « intenses » tôt penser l’élite politique et finan- exactions, les pertes russes (offi- sont limitées à commenter l’exé- voir M. Berezovski en difficulté. péen interrogé dans la capitale des contre les rebelles d’Abu Sayyaf cière de la Russie, rassemblée ce di- ciellement deux mille morts et six cution du budget et les relations de Son journal Kommersant a publié la Philippines. Il « fera part de son ap- dans l’île voisine de Basilan. Elle a manche 7 mai dans le grand palais mille blessés) et les combats qui se la Russie avec les organismes fi- semaine dernière un document pui politique et moral au gouverne- perdu treize hommes, dimanche, du Kremlin pour assister à l’investi- poursuivent n’ont pas été évoqués. nanciers internationaux. En février, classé top-secret, dont l’authentici- ment [de Manille] en vue de ré- tandis que trois insurgés étaient ture officielle de Vladimir Poutine. il obtenait du Club de Londres, qui té est niée par le Kremlin, sur un soudre pacifiquement la situation, tués. A Jolo, à en juger par des Car cette courte cérémonie fut « DIRECTOIRE POLITIQUE » rassemble des banques occiden- projet de réorganisation de l’admi- sans que des dommages ne soient in- images tournées par la télévision toute entière placée sous le signe Dans la salle des tsars du palais tales, l’effacement de 10 milliards nistration présidentielle. Ce docu- fligés aux otages », a déclaré, lundi, philippine ABS-CBN dans la nuit d’une continuité revendiquée. du Kremlin, M. Poutine s’est dit lié de dollars de dettes. Cette neutrali- ment prévoit l’entrée en force au ce responsable. Le voyage de de samedi à dimanche, la plupart M. Eltsine parla le premier, pour par « un devoir sacré, unir le peuple té technocratique fait que sa nomi- Kremlin des services de sécurité et M. Solana a été décidé lors d’une des otages − dont les Français So- souhaiter à son dauphin « de réus- russe ». « Nous voulons que notre nation devrait être très facilement du FSB (ex-KGB) pour créer un réunion informelle dimanche des nia Wendling et Stéphane Loisy − sir et d’assumer dignement les pou- Russie soit libre, prospère, riche, entérinée par la Douma (Chambre « directoire politique » chargé ministres des affaires étrangères de sont fatigués mais en relative voirs présidentiels qui ne sont pas fa- forte et civilisée pour que ses citoyens basse du Parlement). d’exercer « un réel contrôle sur les l’Union européenne à Sao Miguel bonne santé. Seule l’Allemande ciles ». M. Poutine lui rendit en soient fiers et qu’elle soit respectée « Nous allons agir calmement et processus politique en Russie ». Il (archipel portugais des Açores). Le Renate Wallert paraît très éprou- hommage, puis les deux hommes dans le monde ». Les mille cinq de façon mesurée », a dit M. Pou- s’agirait de mettre sous surveil- gouvernement philippin a initiale- vée. Certains des otages ont récla- observèrent ensemble la parade cents invités applaudirent, Boris tine, précisant que la très grande lance les principaux leaders poli- ment exprimé des réticences face à mé que l’armée philippine mette militaire dans l’enceinte du Krem- Eltsine en tête, mais aussi Mikhaïl majorité des ministres sera re- tiques et d’exercer à leur encontre cette « mission diplomatique huma- fin à ses opérations. Le chef de lin. Gorbatchev, invité du nouveau conduite. La rupture avec l’ère pas- « des actions préventives ». nitaire », craignant qu’elle constitue l’Etat, Joseph Estrada, s’est voulu Vladimir Vladimirovitch Poutine président alors qu’il ne l’avait pas sée n’est pas à l’ordre du jour. Les M. Poutine a promis, dimanche, un encouragement aux rebelles. rassurant, mais le général Angelo officiellement président, cette céré- été en 1996. Affirmée sous les ors batailles d’influence entre les clans de « travailler de manière ouverte et Dans l’île de Jolo, le groupe Abu Reyes, chef d’état-major, s’est re- monie est venue clore un processus du Kremlin, la continuité le fut éga- politico-financiers qui, depuis 1995 honnête ». Son programme de- Sayyaf, qui retient depuis le fusé à exclure une attaque si les initié il y a un an, presque jour pour lement un peu plus tard, lorsque organisent la vie politique du pays, meure largement inconnu. M. Kas- 23 avril vingt et un otages, dont négociations demeuraient dans jour, lorsque fut limogé le premier Vladimir Poutine a réuni son gou- ont lieu sur un autre terrain, celui sianov a précisé qu’un programme sept ressortissants de pays de l’UE, l’impasse. − (AFP, Reuters.) ministre Evgueni Primakov. Alors vernement démissionnaire. de l’administration présidentielle serait élaboré pour le début du cerné de toutes parts, n’ayant plus Mikhaïl Kassianov a été aussitôt qui constitue, de fait, une sorte de mois de juin. Une baisse des im- aucun soutien politique, éclabous- nommé premier ministre : vice pre- gouvernement-bis. M. Poutine pôts, une loi sur la propriété de la sé par les scandales de corruption, mier ministre en charge de l’écono- conservera-t-il l’équipe de M. Elt- terre, une réforme fiscale et des ga- Les catholiques de Zamboanga le Kremlin et Boris Eltsine allaient mie et des finances, il exerçait de sine et, en particulier, Alexandre ranties données aux investisseurs pourtant reprendre la main pour fi- fait ses fonctions depuis le 1er jan- Volochine, chef de cette adminis- étrangers sont annoncées. Comme nalement imposer leur choix. vier. Haut fonctionnaire spécialiste tration et fidèle du plus influent des elles l’ont été rituellement depuis contre une trêve « Pour la première fois dans notre des questions financières interna- oligarques, Boris Berezovski ? 1996. pays, la transmission du pouvoir se tionales, âgé de 42 ans, M. Kassia- Le rôle exact de ce dernier, qui ZAMBOANGA Mercado, secrétaire à la défense, fait sans révolution, sans putsch, de nov n’a jamais été engagé dans un aime toujours se décrire comme le François Bonnet de notre envoyé spécial en tee-shirt ; le général Alfredo Située à l’extrême sud-ouest de Liem, secrétaire à l’intérieur et an- Mindanao, Zamboanga est une an- cien maire de Manille, auquel on a e cienne forteresse espagnole où les reproché ses méthodes expédi- Au Colisée, la mémoire des « martyrs » chrétiens du XX siècle catholiques forment les quatre cin- tives, en blouson ; et d’une palette quièmes de la population de la ville de généraux en treillis. Il a décoré ROME luthérien pendu en 1945 par les nazis ? D’Oscar privations et à la mort ; puis les prêtres, les pas- et de ses environs immédiats. Le des soldats blessés lors de combats de notre envoyé spécial Romero, évêque salvadorien tué en 1981 par les teurs et les laïcs qui, pour résistance au nazisme, commandement du sud des Philip- contre les « terroristes d’Abu Dans le décor grandiose du Colisée, ce théâtre Escadrons de la mort ou de Christian de Chergé, ont été aussi déportés à Buchenwald ou à Da- pines y est installé. On y pratique Sayyaf » et visité, dans une salle de des jeux néroniens où les premiers chrétiens pé- prieur de Tibéhirine, assassiné en 1996 en Algé- chau. D’autres « témoins » ont été cités, comme avant tout le commerce. Notam- soins intensifs de l’hôpital mili- rissaient sous les crocs des fauves, le pape a ho- rie, comme six de ses frères moines ? Tous sont ceux qui ont versé leur sang en Chine et au Ja- ment avec l’île de Basilan, visible taire, des enfants blessés en capti- noré, dimanche soir 7 mai, la mémoire de tous morts comme « témoins de la foi chrétienne » au pon, ou lors des guerres civiles au Mexique et en des quais du port, où des Philip- vité. les « martyrs » du XXe siècle. Après les mea culpa XXe siècle. Comme 12 692 hommes et femmes Espagne, ou dans leur mission d’évangélisation pins ont été détenus pendant des de l’Eglise persécutrice, c’est la mémoire de – majoritairement des religieux et des prêtres –, en Afrique et en Océanie. Puis celle des religieux semaines par le groupe Abu Sayyaf DEUX CONDITIONS l’Eglise persécutée qu’il voulait raviver lors du selon les calculs d’une commission qui a travail- morts en Algérie et de quelques défenseurs, en avant d’être tués ou libérés, ou en- Samedi après-midi, des musul- Jubilé marquant la fin du deuxième millénaire de lé, pendant quatre ans, sous la direction d’un Amérique latine, de populations indiennes et core de réussir à s’enfuir. mans étaient venus assister à une l’ère chrétienne. Le XXe siècle a fait plus de vic- évêque ukrainien, Mgr Michel Hrynchyshyn. paysannes. Reprochant au pape une vision de ce Commerce aussi avec l’île de Jolo, messe à la mémoire du prêtre tor- times chrétiennes que les persécutions de Né- martyrologe trop centrée sur les pays de l’Est ex- plus au sud, où les mêmes extré- turé puis tué par le groupe Abu ron, de Trajan et des trois premiers siècles, jus- « TÉMOINS DE LA FOI » communiste, des critiques ont été entendues en mistes détiennent toujours vingt Sayyaf à Basilan. Au même mo- qu’à l’édit de l’empereur Constantin (313) Tous n’ont pas l’étiquette de « martyrs » qui, Italie sur la proportion relativement faible de otages – un Philippin et dix-neuf ment, on apprenait que l’armée autorisant la foi chrétienne. dans le vocabulaire catholique, obéit à une défi- « martyrs » des régimes militaires et dictatoriaux étrangers, dont deux Français. avait retrouvé les corps des deux Une Eglise pour une fois réunie au complet. nition précise (ouvrant la voie à une béatifica- d’Amérique centrale et latine. Les combats, qui ont repris la se- enseignants décapités voilà deux Des délégués orthodoxes étaient venus de Mos- tion et une canonisation) et qui ne pouvait pas Dans l’homélie de cette sobre liturgie du Coli- maine dernière à Mindanao, ont semaines, également par Abu cou, de Constantinople, de Bucarest, d’Alexan- s’appliquer aux chrétiens persécutés des autres sée, le pape devait louer l’« exemple lumineux » réveillé la hantise de la guerre ci- Sayyaf, sur la même île. L’église des drie, ainsi que des Eglises anglicane, luthérienne, Eglises. C’est l’expression de « témoins de la foi » de ces hommes et femmes qui ont refusé « de se vile qui a dévasté la grande île de Claretians, en pleine ville, était méthodiste, pentecôtiste, adventiste, etc. L’Al- qui a été préférée, désignant ceux qui sont sur la plier au culte des idoles du XXe siècle et ont été sa- 1972 à 1996. « Nous laissons aux mi- bondée et un recueillement digne liance réformée mondiale, qui boudait Rome de- liste des 12 600 et « tous les soldats inconnus morts crifiés par le communisme, par le nazisme, par litaires le soin de régler la situation, prévalait. Quelques militaires et puis le rebondissement de la polémique sur les pour la cause de Dieu ». Les noms n’ont, bien sûr, l’idolâtrie de l’Etat et de la race ». Ils ont eu de ils savent comment s’y prendre », ré- des policiers en armes assuraient la indulgences, avait elle-même répondu présent. pas tous été cités au Colisée, mais leur témoi- commun de montrer que « l’amour est plus fort sume Maria Clara Lobregat, élue sécurité aux abords de cette vaste S’il est un « patrimoine commun » à tous les gnage a été rappelé par grandes catégories histo- que la mort face à la haine qui semblait contami- maire de Zamboanga en 1998 et chapelle ouverte. chrétiens, affirmera le pape dans son homélie, riques. ner toute la vie sans possibilité d’échapper à sa lo- partisane du président Joseph Es- « Nous ne sommes pas contre les c’est bien celui de la persécution. Les chrétiens D’abord les victimes du totalitarisme sovié- gique ». Après la lecture des témoignages, des trada, « homme sincère et qui veut musulmans, nous sommes pour la divisés ont partagé les mêmes « lieux de souf- tique, dont les noms du patriarche orthodoxe baisers de paix ont été échangés entre les res- aider les pauvres et les militaires ». paix », a insisté, de son côté, Maria france ». Tikhon de Moscou, mort en 1925, et des ponsables religieux, prouvant que les martyrs « Je suis contre une trêve des Clara Lobregat, qui avait fait le dé- Qu’ont donc en commun les figures, évoquées condamnés du goulag de Solovki ; puis les avaient fait avancer à leur façon la cause de la combats. Dès que nous arrêtons de placement entourée de ses gardes dimanche au Colisée, du métropolite orthodoxe prêtres et évêques des autres régimes commu- réconciliation des chrétiens. nous battre, ils en profitent », dit- du corps et suivie d’une jeep de po- Benjamin de Petrograd, tué en 1922 par le pou- nistes – Albanie, Bulgarie, Roumanie, etc – éga- elle des rebelles du Front Moro is- lice. « Une femme d’affaires, ra- voir soviétique ? De Dietrich Bonhoefer, pasteur lement arrêtés, déportés, condamnés à toutes les Henri Tincq lamique de libération (FMIL), pré- conte-t-elle, a été kidnappée pen- sents à Mindanao, et des extré- dant plus de quatre mois et a été mistes d’Abu Sayyaf. relâchée il y a quarante-huit heures seulement. Je ne sais pas combien Tibéhirine attend les successeurs des sept moines assassinés « LA PRESSION DES ÉVÊQUES » elle a payé mais la rançon était éle- « Quand le président Estrada m’a vée. » Pour ajouter aussitôt : «La TIBÉHIRINE (Algérie) Quatre ans après leur enlève- Il y avait aussi « Christian le père seuls occupants du lieu restent les appelée samedi après-midi, je lui ai sécurité est bonne à Zamboanga. de notre envoyée spéciale ment (selon toute vraisemblance supérieur », « Christophe le jardi- moines suppliciés, inhumés côte à demandé de ne pas entraver l’action Nous bénéficions d’une solide coor- Dès qu’on arrive au monastère, par le GIA) , puis leur mort deux nier », « Michel le cuisinier », « Cé- côte dans un coin du parc : sept des militaires. Il m’a répondu : dination entre les militaires, la police perché comme un nid d’aigle, on mois plus tard – le 21 mai 1996 – lestin qui venait d’arriver et s’oc- monticules de terre, surmontés “Mais je suis sous la pression des et une agence privée de sécurité. » comprend pourquoi les sept sup- dans des circonstances drama- cupait de la chapelle, des chants et chacun d’une plaque de marbre évêques” », raconte-t-elle. Quand Entre-temps, à Manille, le mi- tiques et confuses, sans doute élu- des prières », « Bruno, qui habitait blanc, chacune gravée d’un pré- le chef de l’Etat philippin est donc nistre des affaires étrangères a af- REPORTAGE cidées mais jamais révélées, les au Maroc et n’était là que depuis nom et de la même date de leur arrivé, dimanche 7 mai, à Zam- firmé aux diplomates des pays « C’était le paradis sept moines restent étonnamment quinze jours ». Et encore « Paul le mort. boanga, il n’a pas non plus donné concernés que l’armée n’avait pas vivants pour les habitants de cette plombier, qui s’occupait aussi de A Alger, une communauté de six l’impression d’être tenté par des l’intention de recourir à la force de vivre avec eux, région isolée, à une centaine de ki- l’électricité » et les deux miraculés, frères s’est reformée autour concessions. Devant un parterre de pour libérer leurs ressortissants re- de travailler avec eux. lomètres au sud-ouest d’Alger. les seuls à avoir échappé aux kid- d’Amédée, le rescapé. Tous n’at- militaires, il a rappelé que « nous groupés par Abu Sayyaf sur une On n’oublie pas » On parle d’eux avec émotion, en nappeurs cette tragique nuit du 26 tendent que le feu vert des auto- ne tolérerons ni terrorisme ni vio- plantation de cocotiers près de la citant chacun par son prénom, au 27 mars 1996 : Amédée, « qui rités algériennes pour se réinstal- lences ». « Nous ne nous laisserons ville de Jolo, sur l’île du même comme s’il s’agissait d’un ami très s’occupait du linge et de la compta- ler dans le monastère et partager pas menacer ou intimider par les re- nom. En revanche, il n’est pas pliciés de Tibéhirine n’ont jamais proche. Il y avait « Luc le méde- bilité», et Jean-Pierre, « qui allait leurs fruits, leurs légumes et leur belles. Nous espérons que les ravis- question de médiation étrangère. voulu quitter cet endroit, en dépit cin », le plus âgé (quatre-vingt- faire les courses à Médéa, avec la miel avec les paysans des alen- seurs réaliseront que garder les « Les Philippins n’en veulent pas et des menaces. Bien sûr, c’est l’Algé- deux ans). Beaucoup lui vouent vieille 4 L beige, celle que vous voyez tours, comme le faisaient leurs otages ne les conduit nulle part », a- les Européens ne le proposent pas », rie et les Algériens que ces frères encore une véritable vénération. là devant la porte ». « C’était le pa- prédécesseurs. t-il dit. « Nous avons tendu la main nous a déclaré un diplomate impli- cisterciens disaient aimer par-des- Son dispensaire, ouvert six jours radis de vivre avec eux, de travailler Ils ont hâte d’y aller mais de paix si longtemps ! », s’est-il ex- qué dans la négociation. sus tout, et c’est pour cette raison sur sept, était situé juste à l’entrée avec eux. On n’oublie pas », raconte risquent d’avoir à attendre encore, clamé, en laissant entendre que Quant à la possibilité de négo- qu’ils étaient installés là depuis des du monastère. « Tout le monde ve- un vieil agriculteur avec un sourire car le secteur est loin d’être paci- son gouvernement, à ses yeux, ciations, à Mindanao, entre le gou- années, puis s’étaient obstinés à y nait se faire soigner chez Luc. Il y triste. fié. Seule concession obtenue : le avait fait sa part de chemin. «La vernement et le FMIL, Orlando rester. Mais la magie du lieu avait avait la chaîne [la queue] matin et droit de monter sur place une fois souveraineté nationale et l’intégrité Mercado pose deux conditions : dû jouer. Tout est beau à Tibéhi- après-midi, mais on s’en fichait », se LE RESCAPÉ par semaine pour y passer, en- territoriale ne sont pas négo- que les rebelles du FMIL déposent rine : le ciel d’un bleu très pur, les souvient avec nostalgie une jeune Rien n’a changé, sinon que le semble, la journée. Leur but ? ciables », a-t-il répété, y compris à leurs armes et libèrent les otages. montagnes environnantes recou- mère de quatre enfants, vivant à monastère est vide et que cette ab- « Continuer à être les témoins de ce propos de l’annonce de l’envoi à « La paix est un impératif, mais elle vertes d’un maquis vert et épais, la Médéa, la ville la plus proche, dis- sence de vie pèse sitôt qu’on fran- qu’ont vécu [leurs] frères ici avant Manille de Javier Solana par les mi- doit être fondée sur la sincérité et la terre de couleur orange, presque tante d’une quinzaine de kilo- chit le portail. Les oiseaux ont d’être arrêtés et mis à mort. En grec nistres des affaires étrangères de confiance mutuelle. J’offre la paix à rouge, et surtout la vue sur ce mètres. « Il soignait mieux que beau pépier par milliers dans les ancien, le mot “martyr” n’a pas le l’Union européenne. ceux qui veulent la paix, mais je pro- qu’on appelle ici « les hauts pla- n’importe quel médecin. Il mélan- arbres, l’eau s’écouler d’une sens tragique qu’on lui prête au- Le président Estrada, dont la po- mets la défaite à ceux qui veulent la teaux » ou encore « la porte de geait la médecine traditionnelle et source avec bruit, il plane quelque jourd’hui en français. Il ne veut rien pularité était en chute libre avant guerre », a encore dit Joseph Estra- l’Ouest », vaste étendue de cratères les herbes. Mais je me suis toujours chose de désolé. Et la beauté des dire d’autre que "témoin"». la crise des otages, était vêtu d’un da à Zamboanga. arrondis et semi-désertiques qui demandé si ce n’était pas sa dou- mimosas et des acacias en fleurs treillis vert olive et accompagné de s’étalent en contrebas. ceur qui nous guérissait le mieux ! » n’y change rien. Pour l’heure, les Florence Beaugé partisans de la fermeté : Orlando Jean-Claude Pomonti LeMonde Job: WMQ0905--0004-0 WAS LMQ0905-4 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0327 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 INTERNATIONAL

Le désarmement annoncé par l’IRA Les « coopérations renforcées » relance le processus de paix en Irlande du Nord pourraient relancer L’Armée républicaine irlandaise s’engage à mettre ses armes « hors d’usage » l’Europe politique Au terme de longues discussions menée par To- caine irlandaise (IRA) a publié, samedi 6 mai, un complète vérifiable, ses armes hors d’usage ». ny Blair, son homologue irlandais Bertie Ahern communiqué selon lequel elle « s’engage à ini- Cette déclaration fait renaître l’espoir de paix en et toutes les parties prenantes, l’Armée républi- tier un processus qui mettra, de manière Irlande du Nord. Un conseil « écofin » se tient lundi à Bruxelles

LONDRES port à la Commission internatio- tants de la province en matière de Parti unioniste de l’Ulster (UUP), le FURNAS (Açores) nances, « écofin », par la volonté de de notre correspondant nale indépendante pour le désar- justice et autres et, surtout, un allè- seul parti protestant modéré de notre envoyé spécial donner plus d’éclat à « l’euro 11 ». « Historique. » Jamais, jusqu’à ce mement, structure qui avait été gement progressif du dispositif mi- − l’autre, le Parti unioniste démo- Les « coopérations renforcées », Elle devrait être confirmée notam- samedi 6 mai, l’Armée républicaine créée en 1998 dans le cadre des ac- litaire britannique en Irlande du crate (DUP) est dirigé par le vieux c’est-à-dire la possibilité pour un ment à Paris et à Berlin, au cours des irlandaise (IRA), la plus puissante cords dits du vendredi saint, ont été Nord − il reste encore 15 000 soldats révérend extrémiste Ian Paisley, op- groupe de pays de l’Union d’aller de prochaines semaines. Sur ce thème, des organisations paramilitaires choisies. Il s’agit de l’ancien pré- britanniques plus 13 000 policiers posé au processus de paix –, a de- l’avant sans que les autres puissent les Allemands annoncent un impor- d’Irlande du Nord, qui se bat depuis sident de la République de Fin- sur place – notamment dans le sud mandé à rencontrer au plus tôt les les en empêcher, pourraient devenir tant discours de M. Fischer à la mi- près d’un siècle pour la réunifica- lande, Martti Ahtisaari, et de l’an- de la province où les patrouilles mi- deux personnalités « neutres » l’instrument approprié pour per- mai. M. Védrine insiste de son côté tion de cette province de la Cou- cien secrétaire général du Conseil litaires sont encore très fréquentes. agréées par Londres, Dublin et l’IRA mettre une relance politique de l’Eu- sur la nécessité de reconstituer une ronne anglaise avec la République national sud-africain, Cyril Rama- Les unionistes, qui dominent non pour discuter avec elles de l’inspec- rope. Telles sont les orientations qui vision franco-allemande à long de Dublin, jamais elle ne s’était en- phosa. seulement la démographie locale tion des arsenaux clandestins de se sont dégagées de l’échange de terme de l’Europe tout en admet- gagé de manière aussi claire et for- mais aussi l’économie, la justice, l’IRA et comment on parviendra à vue auquel ont procédé les ministres tant que « c’est objectivement très melle à se défaire de ses armes. Au INSTITUTIONS AUTONOMES l’administration, etc., reçoivent ce une destruction totale d’armes des affaires étrangères des Quinze compliqué ». lendemain d’une trentaine d’heures Saluée avec effusion par les gou- qu’ils réclamaient depuis des an- comprenant des centaines de fusils lors de leur réunion informelle, sa- de négociations, jeudi et vendredi à vernements de Londres et de Du- nées : l’assurance que les républi- d’assaut AK 47, au moins deux medi 6 et dimanche 7 mai, aux ÉVOLUTION FRANÇAISE Belfast, entre le premier ministre blin, cette déclaration constitue la cains − en cessez-le-feu depuis tonnes d’explosifs Semtex, des mil- Açores. Selon l’analyse de M. Védrine, britannique Tony Blair, son homo- clé qui devrait permettre de rétablir 1997 – sont bel et bien engagés dans liers de revolvers et pistolets, etc. « Depuis Helsinki, les Quinze ont l’ensemble des Etats membres pour- logue irlandais Bertie Ahern et dès le 22 mai, à condition que les la paix et qu’ils sont prêts à détruire Colauréat du prix Nobel de la compris que l’élargissement serait un raient, au bout du compte, trouver toutes les parties prenantes dans unionistes l’acceptent, toutes les leurs armes de manière vérifiable. paix 1999 avec le travailliste catho- vrai bouleversement et qu’il faut s’or- un avantage à favoriser les coordi- l’interminable conflit, c’est fait. institutions autonomes de la pro- Gerry Adams, le chef du Sinn lique John Hume, David Trimble, ganiser, qu’une réforme des institu- nations renforcées, lesquelles sont Dans une déclaration transmise, vince, à commencer par le gouver- Fein, la branche politique de l’IRA, a qui a montré qu’il voulait vraiment tions limitée aux trois sujets sur les- déjà prévues par le traité d’Amster- samedi après-midi, à la BBC, l’IRA nement exécutif local, qui avaient expliqué, dimanche, à quel point la la réconciliation des communautés quels on ne s’était pas entendu à dam, mais avec des conditions de « s’engage à initier un processus qui été suspendues le 11 février – et démarche de son aile paramilitaire confessionnelles, va surtout devoir Amsterdam (composition de la mise en œuvre décourageantes. Les mettra, de manière complète véri- après soixante-douze jours seule- était « émotionnellement doulou- convaincre la majorité de son parti Commission, repondération des Britanniques, les Irlandais, les Scan- fiable, ses armes hors d’usage ». Ces ment de fonctionnement – par le reuse » pour des gens qui se sont de la solidité des engagements pris. votes au sein du Conseil, extension dinaves, dans la mesure où les coo- mots-là n’avaient jamais été pro- gouvernement de M. Blair. constamment engagés depuis des Jugé « trop mou » par une forte mi- du champ des décisions prises à la pérations renforcées pourraient noncés aussi solennellement. Allant Les négociations intensives de la lustres à ne pas se défaire de leurs norité d’activistes protestants, le majorité qualifiée) ne serait pas suffi- rendre possibles des progrès secto- plus loin, l’organisation secrète qui semaine dernière ont permis à armes tant qu’un soldat britannique chef de l’UUP a tout juste survécu sante, qu’il faut aller au-delà. J’ai sen- riels sans que cela nécessite des se flatte de ne jamais « avoir été Londres et Dublin de publier une serait encore présent sur le sol irlan- en avril à une tentative de renverse- ti un mouvement en faveur des coopé- bonds en avant politiques qu’ils re- vaincue » par l’armée britannique, « déclaration conjointe » prévoyant dais. Il a passionnément invité les ment par plus « dur » que lui. Le rations renforcées, y compris de la fusent. Les pays les plus favorables à et qui rejetait a priori toute remise toute une série de développements unionistes protestants à « saisir grand conseil de son parti, qui part des pays qui sont traditionnelle- l’intégration, qui verraient là le d’armes même symbolique aux parfaitement chorégraphiés répon- l’opportunité exceptionnelle » qui comprend huit cent soixante per- ment réticents », a observé Hubert cadre susceptible d’abriter un jour « forces d’occupation », se déclare dant partiellement aux exigences s’offre à la région de s’acheminer sonnes, devrait se réunir le 20 mai, Védrine, le ministre français des af- une avancée institutionnelle. En prête, « pour bâtir la confiance », à des deux camps antagonistes. Les enfin vers une paix juste et solide. deux jours avant la date fatidique de faires étrangères. outre, les coopérations renforcées ouvrir « dans les semaines qui républicains ont ainsi obtenu la ga- Tout n’est cependant pas joué. la réinstauration du gouvernement Clairement, plusieurs Etats apparaissent comme une approche viennent » certaines de ses caches rantie écrite de la poursuite de la li- David Trimble a certes reconnu, di- local à Belfast, pour décider de la membres, au moins les six fonda- moins conflictuelle que l’autre, celle d’armes – essentiellement en Répu- bération de leurs prisonniers, la manche, que l’offre de l’IRA conte- poursuite ou non du processus de teurs de la Communauté, ont pris visant à la création d’un « noyau blique d’Irlande – à « des inspections mise en place des diverses commis- nait « des choses intéressantes et paix. conscience que la construction eu- dur ». par des tierces personnes agréées ». sions visant à établir l’égalité entre nouvelles » mais qui « posent aussi ropéenne se délitera si rien n’est fait Jaime Gama, le ministre portugais Ces personnes, qui feront leur rap- les citoyens catholiques et protes- beaucoup de questions ». Le chef du Patrice Claude au niveau politique. « Il faut que qui présidait les travaux, a rappelé l’Europe redevienne un projet. Elle qu’aux yeux de certaines capitales, n’est plus aujourd’hui qu’un outil, une les coopérations renforcées ne figu- opportunité », a ainsi estimé Louis raient pas dans le mandat de la L’assassinat d’un journaliste espagnol exacerbe les dissensions au Pays basque Michel, le ministre belge des affaires conférence intergouvernementale étrangères. Joschka Fischer, le mi- (CIG). Il a annoncé que le problème MADRID Pays basque ». Le journaliste avait été mis en garde silencieux se tenaient à Andoain, à Saint-Sébastien nistre allemand, a manifesté le serait abordé lors de la session de de notre correspondante contre les menaces terroristes qui pesaient sur lui à et dans plusieurs autres villes basques, la classe po- même type de préoccupation : « Il y juin du conseil des affaires générales Le terrorisme a fait une nouvelle victime au Pays la fin du mois de février, lorsque son domicile avait litique tirait les leçons de ce dernier assassinat, a des différences dans les motivations (CAG) afin d’être clarifié avant le basque, la quatrième en six mois. Depuis que l’or- été attaqué à coups de cocktails incendiaires, mais considéré comme une « escalade de l’intimida- européennes de nos pays, ceux qui « sommet » de Feira, au Portugal. ganisation séparatiste basque armée, ETA, a rom- il refusait toute protection. tion ». Pour l’eurodéputée Rosa Diez, candidate à peuvent et veulent aller plus loin Mais pour M. Védrine et M. Fischer, pu, en décembre, les quatorze mois de trêve L’ETA, qui n’avait commis aucun attentat mortel la future direction du Parti socialiste ouvrier espa- doivent pouvoir le faire », a-t-il sou- elles sont en train de devenir une qu’elle avait observés, deux attentats à la voiture contre un journaliste depuis l’assassinat, en 1978, gnol et basque, « on a voulu bâillonner la liberté et ligné. idée prioritaire, aussi importante piégée ont causé la mort d’un lieutenant-colonel du rédacteur en chef de la Gaceta del Norte, José la démocratie ». Le gouvernement autonome L’affirmation sans ambiguïté de que les trois points d’Amsterdam. de l’armée, à Madrid et celle d’un dirigeant socia- Maria Portell Manos, a donc décidé de s’en basque, qui a tenu une réunion extraordinaire di- ce souci d’adosser à nouveau S’agissant des Français, c’est là aussi liste basque et de son garde du corps, à Vitoria. prendre aussi à la presse, accusée de « déformer la manche, a préféré tenter de calmer les esprits, en l’Union à un projet politique té- une évolution importante, car ils ne Mais dimanche 7 mai au matin, l’ETA a innové, si réalité » et « d’être aux ordres de Madrid ». Cette appelant « à la sérénité », face à un attentat qui moigne de la volonté de sortir d’une montraient guère d’enthousiasme l’on peut dire, en assassinant un journaliste, sur le nouvelle orientation s’est trouvée confirmée, entre « vise à déstabiliser la société basque, par la tension indéniable phase de malaise. Elle voilà quelques mois à aborder ce pas de sa porte, à Andoain, fief radical en Guipuz- autres, par des notes écrites laissées, avant son ar- et la crispation ». Et le chef du gouvernement pourrait se manifester dès ce lundi à thème. coa, de quatre balles à bout portant, dont deux en restation, à la frontière française, par Julia Moreno, basque, Juan Jose Ibarretxe, a exigé de l’ETA Bruxelles, en marge du conseil des pleine tête. « Etarra » présumée du « Commando Madrid ». « qu’elle cesse de faire la sourde oreille à la clameur ministres de l’économie et des fi- Philippe Lemaître La victime, José Luis Lopez de la Calle, âgé de de paix qui monte du peuple basque, et [qu’elle] dis- soixante-trois ans, était un collaborateur régulier RASSEMBLEMENTS SILENCIEUX paraisse ». du quotidien El Mundo, un des principaux jour- De fait, l’organisation séparatiste a cherché, à Quant au Parti populaire (PP, au pouvoir en Es- naux espagnols, proche du gouvernement Aznar. plusieurs reprises déjà, depuis la rupture de la pagne), son représentant au Pays basque, Carlos Zimbabwe : un troisième Ami personnel du ministre de l’intérieur, Jaime trêve, à s’en prendre à des journalistes. Le 21 mars Iturgaiz, a ajouté à sa condamnation de l’attentat Mayor Oreja, il était surtout connu pour sa trajec- explosait, sans faire de victime, une bombe artisa- une critique politique en mettant l’accent sur toire militante en faveur de la liberté d’expression nale chez les parents du rédacteur en chef du quo- « l’ambiguïté » du Parti nationaliste basque (PNV), éleveur blanc tué qui l’avait conduit à passer cinq ans en prison sous tidien basque, El Correo, à Bilbao. Une semaine le parti nationaliste modéré qui tient le gouverne- dictature franquiste. Homme libre, avec de solides plus tard, une boîte de cigares piégée, désamorcée ment autonome et « n’a pas rompu ses liens avec les HARARE. Un éleveur blanc du Zimbabwe, violemment battu dimanche amitiés à gauche et un passé communiste, José à temps, était envoyée, à Séville, à Carlos Herrera, nationalistes radicaux, qui ne condamnent pas la par des anciens combattants noirs qui occupaient sa ferme, a succombé Luis Lopez de la Calle, profondément opposé à la journaliste vedette de la radio nationale espa- violence et se font complices des assassins ». Ces divi- à ses blessures dans un hôpital de Harare, dans la nuit de dimanche 7 au violence, avait été un des fondateurs du groupe de gnole. Enfin, le 25 avril, un nouveau colis piégé, in- sions au sein des forces politiques basques se sont lundi 8 mai. L’éleveur, Alan Dunn, dont la ferme est située près de la lo- réflexion sur la paix, le Forum Ermua, il y a trois tercepté de justesse par la police, parvenait à Jésus traduites par certains affrontements verbaux entre calité de Beatrice, au sud de Harare, avait eu la boîte crânienne fracturée ans. Maria Zuloaga, sous-directeur du quotidien ma- « radicaux séparatistes » qui ont « déploré » la et les deux bras cassés. Dans le coma, il avait été placé en salle de réani- Pacifiste, M. Lopez de la Calle ne mâchait pas drilène La Razon et surtout spécialiste des affaires mort du journaliste, mais ont aussi accusé « l’en- mation. pour autant ses mots, et sa dernière chronique, in- de terrorisme. semble de la classe politique de n’avoir pas su l’évi- Alan Dunn, connu pour être un opposant au gouvernement du président titulée « Le changement nécessaire », mettait en Les réactions après la mort de José Luis Lopez de ter » et partis modérés et « nationaux ». Certains Robert Mugabe, est le troisième éleveur blanc tué depuis le début de la cause durement l’actuelle impasse dans laquelle la Calle ont été unanimes : indignation et condam- réclamant même la « démission » de Juan Jose crise déclenchée en février par l’occupation par des « vétérans » de la s’est enfermé le gouvernement nationaliste nation. « On l’a tué pour avoir écrit et cru à la liber- Ibarretxe. guerre d’indépendance d’un millier de fermes appartenant à des Blancs. basque, incapable à ses yeux, d’assurer un régime té », a déclaré un porte-parole du journal El Mun- Treize personnes ont été tuées jusqu’ici dans les violences. – (AFP.) de liberté qu’il déplorait « n’avoir jamais connu au do. Et tandis que les premiers rassemblements Marie-Claude Decamps Horst Köhler, le nouveau directeur général du FMI, prend ses fonctions L’Australie rétablit ses relations avec la Corée du Nord NOMMÉ le 23 mars par le pierre angulaire de la croissance et du moins, au développement et à jeurs des années qui viennent. conseil d’administration du Fonds de la stabilité ». Il récuse le rapport la lutte contre la pauvreté a modi- Mais c’est sûrement sur la façon CANBERRA. L’Australie et la Corée du Nord ont décidé de rétablir leurs monétaire international directeur très critique commandé par le fié la relation entre les deux sœurs d’appréhender les crises et plus en- relations diplomatiques rompues il y a près de vingt-cinq ans, a annoncé, général, Horst Köhler, a laissé du Congrès américain (qui plaide ennemies que sont le Fonds et la core de se doter des outils permet- lundi 8 mai, le ministre australien des affaires étrangères Alexander temps avant de prendre officielle- pour une diminution drastique du Banque mondiale. Sommées par tant de les prévenir que la mission Downer. Les relations sont rétablies « sur la base d’un échange d’ambas- ment ses fonctions. Il voulait défi- rôle du FMI et de la Banque mon- leurs actionnaires de travailler en- de M. Köhler s’avérera délicate. sadeurs non-résidents ». Les deux pays avaient noué des relations diplo- nir sa stratégie et aborder les as- diale), en estimant important «de semble, les deux institutions ont Depuis sa création, le Fonds ap- matiques en 1974 mais, dès l’année suivante, la Corée du Nord avait rap- semblées annuelles, fin septembre, combiner le financement avec dû mettre leurs différends dans puie ses analyses et définit ses pro- pelé son ambassadeur à Canberra et expulsé le personnel diplomatique à Prague avec le maximum l’ajustement structurel et de rester leur poche. Cette nouvelle coopé- grammes d’ajustement sur un australien de Pyongyang, sans jamais fournir d’explication claire à ce su- d’atouts à un moment où l’institu- engagé dans tous les pays ration sera mise à l’épreuve dès socle idéologique orthodoxe, dit jet. L’Australie est ainsi le deuxième pays à nouer des relations diploma- tion est très contestée. Elle l’est membres ». l’application de la réduction de la « consensus de Washington ». Il de- tiques avec Pyongyang cette année après l’Italie, premier membre des par les pays en développement dette des pays les plus pauvres très vra sans doute élargir sa palette de puissances industrielles démocratiques du G7 à effectuer ce geste. pour lesquels ce garant intransi- PRÉVENIR LES CRISES endettés (PPTE). Cette initiative, solutions et assouplir un peu de sa D’autre part, les Etats-Unis et le Japon ont bloqué, dimanche 7 mai, une geant de la stabilité économique et Il devra sans doute se battre dont les financements n’ont pas doctrine s’il veut retrouver une ca- proposition sud-coréenne d’autoriser la Corée du Nord à rejoindre les financière est l’incarnation du pour faire défendre cette concep- encore été totalement réunis, pré- pacité d’intervention respectée. institutions financières multilatérales telles que la Banque asiatique de diable. Elle l’est par une coalition tion large du Fonds. Contre le voit un allègement pouvant aller M. Köhler aura rapidement l’oc- développement, et à recevoir une assistance économique internationale. d’adversaires divers de la mondia- Congrès qui ne désarme pas sur la jusqu’à 90 % de la dette de plus de casion de donner des signaux dans − (AFP.) lisation, dont elle serait un des nécessaire remise à plat de son trente pays. L’économie ainsi réali- ce sens grâce à la Russie. Le FMI a agents les plus zélés. Enfin, elle fonctionnement ; contre un grand sée par les pays bénéficiaires devra cessé tout soutien à Moscou de- DÉPÊCHES l’est par les gouvernements au nombre de pays membres qui esti- être consacrée à des projets de dé- puis l’été 1999. Comme président a INDONÉSIE : au moins 38 personnes sont mortes dans le naufrage nord à cause de détournements ment qu’il faut rééquilibrer les veloppement définis et suivis de la Banque européenne de re- d’un ferry survenu dimanche près d’Amboine dans l’archipel des Mo- avérés de ses aides, en Russie, par pouvoirs au sein du conseil d’ad- conjointement par les deux institu- construction de et de développe- luques. Soixante-dix autres sont portées disparues. − (AFP.) exemple. ministration et laisser plus de place tions. Au-delà de cette action ment, M. Köhler s’était toujours a SOUDAN : le président Omar El Béchir a tenté, samedi 6 mai, de M. Köhler a déjà esquissé ses aux pays émergents ; contre l’ad- ponctuelle, la manière d’aborder montré compréhensif vis-à-vis de porter le coup de grâce à son rival et ancien allié, l’islamiste Hassan idées sur ces grands sujets. Le ministration de Washington face à les problèmes de développement Moscou, refusant l’idée que tout y El Tourabi, en annonçant solennellement sa suspension de ses fonctions 17 mars, lors de sa première prise laquelle il lui faudra s’imposer. c’est-à-dire d’œuvrer dans des sec- était chaos et corruption, mais le de secrétaire général du Congrès national (CN, au pouvoir à Khartoum). de contact avec les journalistes En parallèle de sa taille, M. Köh- teurs tels que la santé, le système passé impose désormais au FMI Le dirigeant islamiste soudanais a accusé dimanche le président El Béchir dans le cadre de sa « campagne » ler devra batailler sur la mission du éducatif, mais également pour une rigueur sans concession. d’avoir « trahi le mouvement islamiste » et menacé de passer à l’action washingtonnienne, il avait affirmé FMI. La priorité donnée depuis l’émergence d’une « bonne gouver- pour le contrer. – (AFP.) que pour lui, le FMI doit être «la quelques mois, dans les discours nance », sera l’un des enjeux ma- Babette Stern LeMonde Job: WMQ0905--0005-0 WAS LMQ0905-5 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0328 Lcp: 700 CMYK

5 FRANCE LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000

PARIS La commission d’investiture 2001 dans la capitale : Françoise de sion dans laquelle elle est plongée. ment – attendent que la compétition associés à la désignation du candidat du RPR doit se réunir les 10 et 11 mai Panafieu, Edouard Balladur, Philippe b ARRONDISSEMENT par arrondisse- se décante pour exprimer leur pré- de la droite. b CANDIDATS à la can- pour procéder à l’audition des Séguin et Jean Tiberi. Cette étape de- ment, la situation reste encore très férence. b LES RESPONSABLES natio- didature pour le RPR, Edouard Balla- quatre candidats gaullistes à la can- vrait permettre à la droite parisienne incertaine. De nombreux caciques lo- naux de l’UDF et de DL, François Bay- dur et Françoise de Panafieu ont lan- didature pour les municipales de de commencer à sortir de la confu- caux – maires ou députés notam- rou et Alain Madelin, tentent d’être cé leurs propres sites sur Internet. La droite parisienne en plein imbroglio avant l’audition de ses candidats Alors que les quatre prétendants gaullistes à la candidature dans la capitale doivent être entendus, le 11 mai, par la commission d’investiture du RPR, l’UDF et Démocratie libérale réclament d’être associés au choix du chef de file de la « majorité municipale »

LA SEMAINE qui s’ouvre de- devait être connu à la fin des va- ture aura, selon les uns, « terminé tion, du député des Vosges, RPR, les présidents de l’UDF et de partenaires du RPR à l’audition vrait être décisive pour la droite cances de printemps. Quand à la de régler le cas des communes d’Ile- contestent la procédure choisie. DL, François Bayrou et Alain Ma- des candidats ni la date de cette ul- parisienne. Le RPR devrait, d’ici procédure, à quarante-huit heures de-France, hors Paris », pour Celle, ensuite, des « partenaires » delin marchent d’un même pas time réunion n’ont encore été ar- une dizaine de jours, avoir mis un du lever de rideau, elle est encore d’autres, discuté « pour la première du RPR, l’UDF et DL, qui conti- (lire ci-dessous). bitrés. terme à l’interminable feuilleton très floue. fois », de la manière dont va se nuent à réclamer à grands cris « Nous n’accepterons pas d’être sur l’investiture de son candidat passer l’audition des candidats, d’être « associés » au choix du can- « UN GRAND ORAL LUNAIRE » associés seulement au grand oral un parisien aux élections municipales AUDITION INDIVIDUELLE voire, assure M. Accoyer, chargé didat de la « majorité municipale ». Les partenaires seront-ils asso- peu lunaire auquel vont devoir se li- de mars 2001 . Dix mois après l’an- La commission d’investiture du des élections au RPR, « travaillé Depuis une dizaine de jours, ciés au choix du candidat, de vrer les quatre candidats », assure nonce, en juin, de la candidature RPR comprend, outre Mme Alliot- sur les critères à prendre en compte M. Balladur réclame que la quelle manière et, surtout, jus- Claude Goasguen, député (DL) de du maire de Paris, Jean Tiberi, à sa Marie elle-même, le secrétaire gé- pour évaluer leurs qualités : l’expé- commission d’investiture du RPR qu’où le seront-ils ? Au RPR, la Paris, qui se sent « proche de propre succession, deux mois néral du mouvement, Adrien Gou- rience, la popularité, le projet, l’âge, « reflète mieux la diversité des opi- porte est entrouverte mais on Mme de Panafieu et tout à fait prêt à après celle de Françoise de Pana- teyron, les conseillers politiques le sexe, etc. ». nions internes » du parti gaulliste et reste d’une prudence extrême sur travailler avec Philippe Séguin ». fieu, le 3 mars, suivie, le 30 mars, François Fillon et Patrick Ollier, les Le 11 mai, avant le plat de résis- laisse clairement entendre qu’il les modalités de cette association. « Il ne s’agit pas, pour nous, pour- de celle de Philippe Séguin puis, le responsables des élections et des tance – l’audition des candidats –, s’agit d’un simulacre. L’ancien pre- François Fillon, conseiller de suit M. Goasguen, de désaisir de 5 avril, de celle d’Edouard Balla- fédérations, Bernard Accoyer, Yves la matinée aura été consacrée à mier ministre avait même, pen- Mme Alliot-Marie et proche de ses prérogatives le RPR, mais la dur, le premier acte du dénoue- Fromion et Thierry Mariani, enfin, l’audition groupée de la trentaine dant quelques jours, plaidé en vain M. Séguin, évoque la possibilité, commission d’investiture se réunis- ment est proche. les présidents des groupes parle- d’élus et de parlementaires RPR pour l’organisation d’un débat pu- comme « une concession faite à la sant et annonçant le nom de son C’est, en effet, mercredi 10 mai mentaires, Jean-Louis Debré et parisiens. Durant cet « échange de blic télévisé. Jeudi 4 mai, il est re- demande d’Edouard Balladur », candidat, pas question, audition ou- et jeudi 11 mai que doit se réunir, Josselin de Rohan. Les « neuf » af- vue très libre », précise M. Goutey- venu à la charge en réclamant que d’« inviter » les présidents de DL et verte ou pas. » selon le calendrier arêté par la pré- fichent leur sérénité mais, à les en- ron, « ceux, maires d’arrondisse- les candidats à l’investiture RPR de l’UDF, éventuellement ac- Son point de vue est partagé par sidente du mouvement gaulliste, tendre, on mesure à quel point les ment ou députés, qui ont souhaité soient entendus « par une commis- compagnés de leurs responsables Laurent Dominati, secrétaire gé- Michèle Alliot-Marie, la commis- choses sont loin d’être calées. prendre position pour l’un ou l’autre sion commune à l’ensemble des for- parisiens à la réunion d’audition néral de DL, qui estime que la par- sion d’investiture du RPR chargée Une seule certitude : même si on des candidats, pourront exposer mations » de la majorité munici- des candidats, le 11 mai. Mais pas ticipation de son parti à la séance de lui « proposer » un candidat. Ce ne sait pas dans quel ordre ils se leurs arguments et s’expliquer ». pale – RPR, RPF, UDF et DL. question, pour M. Fillon, d’asso- du 11 mai serait « un bon début » choix devra, ensuite, être « ratifié » rendront à leur grand oral, les Les membres de la commission Mme de Panafieu a fait chorus en cier centristes et libéraux à la déci- mais qui assure n’en avoir pas en- par le comité politique, le 27 mai. quatre candidats à l’investiture du d’investiture, majoritairement suggérant, dans la foulée, que sion de la commission d’investi- tendu parler et qui n’a pas l’inten- Voilà pour les grandes lignes d’un RPR seront auditionnés jeudi provinciaux et favorables à M. Sé- « certains membres de l’UDF et de ture du RPR. Celle-ci devrait se tion de « se contenter de jouer les calendrier plusieurs fois remanié 11 mai après-midi, pendant une guin, doivent faire face à une DL puissent assister » à l’audition réunir une nouvelle fois, autour du pots de fleurs ». puisque, initialement, le nom du heure à une heure trente chacun. double pression. Celle des candi- des candidats. Soucieux de ne pas 16 mai, pour délibérer. Mais ni le candidat RPR à la Mairie de Paris La veille, la commission d’investi- dats eux-mêmes, qui, à l’excep- se voir imposer un diktat par le principe de la participation des Christine Garin Des pions en ordre dispersé sur l’échiquier de la capitale François Bayrou et Alain Madelin b Les baronnies du centre de Les soutiens locaux de chaque candidat Paris. Le centre de Paris est parta- tentent d’éviter leur marginalisation gé en autant de fiefs dont les « ba- ARRONDISSEMENT SE PRONONCENT POUR TENU PAR : LES CANDIDATS SUIVANTS : rons » gardent leurs distances avec 17e MONTER sur scène avant que le que M. Bayrou n’en tire pas pré- les candidats à la Mairie. Jean- le maire rideau ne se referme : tel est l’ob- texte pour « émettre un jugement LA DROITE P. Rémond François Legaret, à qui le maire (RPR) le député jectif de Démocratie libérale et de de valeur ». « Si Séguin est investi, il B. Pons 18e (RPR) du 1er a cédé la place le LA GAUCHE (RPR) l’UDF, qui ont assisté en specta- faudra que Bayrou tienne des pro- F. de Panafieu M. SEGUIN 17 avril, était un des adjoints fi- (RPR) 19e teurs aux premiers actes de la ba- pos positifs et concordants », pré- dèles de Jean Tiberi, mais il a dé- 9e J. TIBERI taille de Paris. Absents de l’affiche vient M. Bariani. claré qu’il n’entrerait pas en dissi- 8e G. Kaspereit (RPR) F. de PANAFIEU pour avoir rapidement abandonné A ces divergences internes dence. Dans le 2e, la dissidente P. Lellouche l’idée de présenter des listes sépa- s’ajoutent des négociations diffi- F. Lebel (RPR) E. BALLADUR Benoîte Taffin, élue en 1995, (RPR) 2e 10e rées, libéraux et centristes vou- ciles avec le RPR. Le débat ne Non déclaré brigue un second mandat et le P. Lellouche (RPR) B. Taffin draient « exister » lors du dernier porte que sur la procédure, même er (Div.D.) RPR n’aura guère d’autre choix 1 acte, qui doit se conclure sur la dé- si M. Madelin s’en défend en affir- L. Dominati que de composer avec elle. Démo- J.-F. Legaret (RPR) (DL) signation d’un « candidat mant que l’UDF et DL disposent e 20e 7 4e 3e cratie libérale devrait se concen- 16e L. Dominati d’union » issu des rangs du RPR. « à l’évidence » d’un droit de veto (DL) e trer sur le 3e, où Jacques Dominati L. Finel 11 Pour le président de DL, Alain sur le choix du candidat. «On a P.-Chr. Taittinger (DL) M. Aurillac (DL) (DL), premier adjoint de M. Tiberi, (RPR) Madelin, comme pour son homo- toujours la possibilité de dire non », G. Gantier e L. Dominati a été battu par la gauche en 1995, (UDF) 6 (DL) logue de l’UDF, François Bayrou, nous a affirmé, dimanche soir, le C. Goasguen et sur le 4e, où Lucien Finel (DL) (DL) J.-P. Lecoq (RPR) cette affaire s’apparente à un président de DL. « On peut très bien e brigue un nouveau mandat. Mais J. Tiberi 5 12e casse-tête. L’un comme l’autre ne se mettre d’accord sur certains ar- e e 15 J.-Ch. Bardon le 3 sera difficile à reprendre à la (RPR) (RPR) J.-F. Pernin (UDF) sont guère enchantés à la perspec- rondissements, comme par exemple gauche. Sauf à tenter sa chance R. Galy-Dejean (RPR) tive d’offrir un « tremplin » à Phi- le 15e pour Edouard Balladur, sans J. Tiberi (RPR) hors des arrondissements du J. de Gaulle (RPR) lippe Séguin, concurrent généra- être d’accord sur le nom du candi- E. Balladur (RPR) centre, Laurent Dominati devrait 14e tionnel dont les ambitions dat à l’Hôtel de Ville », explique donc, logiquement, briguer la e personnelles, présument-ils, M. Madelin, en soulignant L. Assouad (RPR) 13 place de M. Finel dans le 4e. risquent fort de ne pas se canton- qu’« une désignation unilatérale par N. Catala (RPR) b Les zones de conflit ouvert. J. Toubon (RPR) ner à l’Hôtel de Ville. Visant impli- le RPR serait la continuité d’un sys- Le député Pierre Lellouche (RPR), citement le député des Vosges, le tème Tiberi-RPR rejeté par les Pari- dont la circonscription couvre les président de l’UDF avait déclaré, siens ». 8e et 9e arrondissements, est le plus sur France-Info, le 26 avril, que solide appui de Philippe Séguin « toute utilisation politicienne pour dans ce secteur. Le maire du 8e, des combats lointains – comme la « Une désignation François Lebel (RPR), s’est rallié au didature de M. Séguin. M. Pernin, Prudent, le maire sortant, Pierre (DL), pourrait également être de la présidentielle – des élections munici- député des Vosges, ainsi que celui qui penche du côté de M. Séguin, Rémond, n’a pas pris position. partie. Dans le 6, le maire sortant, pales à Paris ou ailleurs serait une unilatérale par le RPR du 9e, Gabriel Kaspereit (RPR). négocie pour conserver son fau- b Les zones de conflit larvé. Jean-Pierre Lecoq, soutient Mme de escroquerie ». « Ce que cherchent Vincent Reina (RPR), fidèle adjoint teuil de maire, le seul qui reste à Dans le 14e arrondissement, où la Panafieu, mais M. Séguin a un ap- les Parisiens, comme les autres Fran- serait la continuité de M. Tiberi, devrait conduire une l’UDF. Dans le 15e, fief du député droite est menacée, le maire sor- pui en la personne de l’UDF Jean- çais, ce sont des élus de proximité », liste contre M. Lellouche pour bri- de Paris et candidat à la Mairie, tant, Lionel Assouad (RPR), sou- Dominique Giuliani, conseiller avait ajouté M. Bayrou. d’un système guer le fauteuil de M. Kaspereit, Edouard Balladur, le maire sortant, haite briguer un nouveau mandat. d’arrondissement. Dans le 13e, Notant que « les deux meilleurs qui ne se représente pas. Dans le René Galy-Dejean, s’est rallié à S’il est investi, M. Séguin, qui dis- convoité par la gauche, Jacques pour rassembler seraient ou Tiberi-RPR rejeté 12e, la guerre fait rage entre le M. Séguin, car Philippe Goujeon, pose dans ce secteur du soutien de Toubon soutient, de loin, Mme de Edouard Balladur ou Françoise de maire sortant, Jean-François Per- conseiller de Paris et fidèle de la députée Nicole Catala, pourrait Panafieu, mais pourrait devoir Panafieu », M. Madelin avait été par les Parisiens » nin (UDF), qui souhaite se repré- M. Balladur, briguerait, lui aussi, la bien lui ravir la place, à moins qu’il composer avec la séguiniste Domi- plus explicite, le 4 mai, sur RTL, en senter, et Jean-Claude Burriez, ad- mairie. Dans le 17e, les deux dépu- ne préfère conduire la bataille nique Versini, conseillère d’arron- soulignant qu’une désignation de Alain Madelin joint (DL) de M. Tiberi, également tés RPR Françoise de Panafieu et dans le 18e, dont le maire est Da- dissement. M. Séguin par le RPR poserait candidat et allié à Jean de Gaulle, Bernard Pons s’affrontent, le se- niel Vaillant (PS). Le sénateur et « problème, car il faut désigner un député (RPR) qui soutient la can- cond soutenant M. Séguin. conseiller de Paris, Bernard Plasait Ch. G. candidat en commun ». Les deux Etant entendu qu’il serait désor- chefs de parti, qui ont ainsi pris le mais extrêmement difficile aux res- risque d’être placés en porte-à- ponsables de l’UDF et de DL de ne faux si le RPR décide d’investir son pas suivre la volonté d’union affi- ancien président, sont en net déca- chée tant par leurs adhérents que La bataille de l’investiture passe aussi par le Web lage avec leurs élus parisiens. Ces par leurs élus parisiens, il ne s’agit IL N’Y A PAS que sur le mode de désigna- s’autorise toutefois quelques audaces, beaucoup de propositions loufoques et des derniers ont en effet été prompts à plus que d’une question de logis- tion du candidat à la candidature que la cam- comme ce « bandeau flash » portant le logo invitations personnalisées, un message per- négocier avec celui qui leur parais- tique et de préséance. Le 3 mai, le pagne interne du RPR innove. La bataille se du site que le surfeur militant peut envoyer à sonnel d’un conseiller du 15e arrondissement sait avoir les meilleurs chances comité exécutif de l’UDF avait sou- livre aussi sur le Web, même si, pour l’instant, ses propres correspondants. Plus terre à assurant « bien cordialement » M. Balladur de d’obtenir l’investiture du mouve- haité recevoir Mme de Panafieu, deux candidats seulement, Edouard Balladur terre, la rubrique « Militez » l’invite à choisir son soutien... et les appels de l’« équipe de ment gaulliste. ainsi que M. Séguin et M. Balladur et Françoise de Panafieu, s’y sont aventurés. « l’activité [qu’il souhaite] réaliser pour campagne », visiblement débordée. Tandis que M. Madelin a l’inten- lors de la réunion du bureau poli- L’ancien premier ministre avait ouvert le feu Edouard Balladur ». Au choix : « tractage », Françoise de Panafieu, qui vient d’ouvrir tion de rencontrer dans les pro- tique du 9 mai. De source non en annonçant le lancement de son site, le « collage » ou « opérations de phoning ». son site, a été plus prudente. Sur panaf.org, chains jours tous les élus parisiens RPR, on indique que la présidente 5 avril, sitôt rendue publique l’annonce offi- Il existe aussi un versant plus fantasque, on a soigneusement éviter l’interactif écheve- de DL pour trouver un terrain du mouvement gaulliste, Michèle cielle de sa candidature. Cette précipitation étonnant défouloir des pulsions parisiennes. lé. Les internautes peuvent lire ou relire les d’entente, M. Bayrou est attendu Alliot-Marie, aurait proposé le len- lui avait valu un léger désagrément : une Il suffit pour y accéder de cliquer sur «Fo- interviews de la candidates parues dans la au tournant lors de la convention demain à MM. Bayrou et Madelin agence de communication, l’Enchanteur des rum » : six cent dix-neuf personnes s’y sont presse, consulter son programme, poser des de la fédération UDF de Paris, or- d’assister aux auditions des candi- nouveaux médias, avait immédiatement connectées depuis la mi-avril. Certaines, questions et prendre contact par e-mail avec ganisée le 18 mai. Son président, dats RPR, le 11 mai, accompagnés acheté – 300 francs – le nom du site – eman- comme le redoutable Albert, qui semble pas- un des vingt-cinq « relais-citoyens » de la can- Didier Bariani, s’attend, certes, à ce des présidents de leurs fédérations cipez-paris.com – imprudemment révélé ser ses nuits sur le site de M. Balladur, sont didate qui, photos à l’appui, se présentent sur que les résultats du questionnaire parisiennes ou d’une personne de avant d’être déposé. des habituées. On y trouve à peu près tout, y le site. Pas de forum, ici, mais la mise en que l’UDF a adressé à ses adhé- leur choix. Les discussions sur la Depuis, l’ancien premier ministre a ré- compris quelques caricatures d’assez mau- image soignée du « parcours d’une Pari- rents parisiens ne soient « pas très forme que pourrait prendre cette cupéré son adresse internet et tout est rentré vais goût. Il y a des messages d’encourage- sienne » photographiée avec sa mère, Hélène différents » de ceux déjà enregis- audition commune, notamment dans l’ordre. Sous des airs très comme il faut, ment, bien sûr – « ne perdez pas vos vues sur Missoffe, avec à l’Hôtel de trés à DL, qui avaient placé en tête sur l’importance et la composition emancipez-paris.com réserve quelques sur- l’Elysée », conjure, par exemple, Françoise –, Ville et dans la rue, de retour du marché, avec M. Balladur et Mme de Panafieu. des délégations UDF et DL, se sont prises. Il a son volet classique, avec biogra- des remarques impertinentes, comme celle son cabas à roulettes. Mais, affirmant désormais volon- poursuivies pendant le week-end. phie et programme sur lequel l’internaute est de Gérard, qui « pense que 71 ans c’est le bon tiers sa « préférence pour la candi- appelé à voter. L’ancien premier ministre âge pour commencer une carrière de maire », Ch. G. dature » de M. Séguin, il souhaite Jean-Baptiste de Montvalon LeMonde Job: WMQ0905--0006-0 WAS LMQ0905-6 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0329 Lcp: 700 CMYK

6 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 FRANCE

Le divorce entre Verts et PS La modernisation de l’assurance-chômage fait perdre un canton suscite l’inquiétude de ses salariés à la gauche dans l’Ariège L’Unedic prévoit une forte réduction du nombre des antennes régionales Parallèlement aux discussions entre partenaires tions sont engagées sur la modernisation du ré- ployer les antennes et de mettre en place la réduc- sociaux sur le renouvellement de la convention seau des Assedic. La volonté de l’Unedic est de tion du temps de travail. Les syndicats craignent Le candidat divers droite a remporté l’élection sur l’assurance-chômage, de délicates négocia- moderniser les centres informatiques, de redé- des suppressions d’antennes et d’emplois. TOULOUSE démissionnaire. Si M. Rauzy a béné- C’EST UN AUTRE chantier, déli- Dans le sud de la France, en parti- et technologiques » et « atteindre un général de l’assurance-chômage, de notre correspondant ficié du report sans faille de la cat lui aussi. Alors qu’ils négocient culier, la situation se dégrade (lire haut niveau de qualité de service Dominique-Jean Chertier, a tenté de L’élection cantonale partielle de soixantaine de voix qui s’étaient por- le renouvellement de la convention ci-dessous). pour ceux qui recherchent un emploi convaincre qu’il « n’est pas question Massat s’annonçait inconfortable tées sur le candidat communiste au Unedic, les partenaires sociaux Le 4 avril, jour du vote du plan et pour les entreprises », tout en maî- de remettre en cause les acquis pour la gauche. Elle a été calami- premier tour, il n’a pu récupérer que mènent en parallèle d’importantes par un nouveau conseil d’adminis- trisant les coûts de gestion. Dans la contractuels individuels ». Sans teuse et le divorce est consommé en les deux tiers de l’électorat de CPNT. discussions sur la modernisation du tration, la CFDT, la CFTC et la CGC branche informatique (962 salariés) grand succès, comme en témoigne Ariège entre le PS et les Verts. Le Mais ce sont surtout les 220 suf- régime d’assurance-chômage. D’un se sont prononcées en faveur du il est ainsi question, à travers le pro- la réaction de la déléguée CGT, San- maintien de la candidate Verte Jo- frages recueillis par la candidate côté, il s’agit de changer les règles texte, FO et la CGT l’ont refusé. Des jet « Aladin », de réunifier tout le drine Minerva : « Ces propos qui se sette Subra au second tour de ce verte lui ont fait cruellement défaut. d’indemnisation du chômage ; de débrayages ont alors eu lieu dans système qui gère l’assurance-chô- veulent rassurants ne nous rassurent scrutin a provoqué, dimanche 7 mai, Mme Subra retrouve son score du l’autre, de transformer le réseau. plusieurs villes, Paris, Nantes, Lyon, mage. Pour les Assedic, le plan pré- pas du tout », souligne-t-elle. la défaite du candidat socialiste, dimanche précédent, ce qui prouve Mais, dans les deux cas, rien n’est Le Havre, Bordeaux, Nice, tandis voit de ramener au nombre de 30 Dans ce climat de méfiance, les Yves Rauzy, qui n’a pas pu rattraper que ses électeurs approuvent sa vo- simple. que 300 personnes manifestaient les 52 antennes réparties sur tout le négociations doivent se poursuivre. son retard sur Pierre Auriac-Meil- lonté de sanctionner la politique Le conseil d’administration de devant le siège de l’Unedic. Mais territoire, ce qui nécessitera forcé- Mardi 9 mai, un bureau de l’Unedic leur, le candidat d’opposition arrivé qualifiée d’« hégémonique » du Parti l’organisme paritaire, présidé ac- pour des raisons diverses, le jeu ment une mobilité géographique devrait faire le point sur la situation, en tête au premier tour, le 30 avril. socialiste local, qui contrôlait 21 des tuellement par un représentant du syndical a commencé à se compli- d’une partie du personnel. avant une nouvelle réunion de tra- M. Rauzy a été battu de 60 voix par 22 postes de conseillers généraux Medef, Denis Gautier-Sauvagnac, a quer : la CFDT et la CGC de l’Une- vail prévue une semaine plus tard, M. Auriac-Meilleur (divers droite), avant cette élection. Aucun accord présenté, le 1er juillet 1999, un plan dic se sont, en effet, jointes à des CLIMAT DE MÉFIANCE le 17. Dans l’esprit de ses respon- qui a réussi à mobiliser plus d’une n’a pu être trouvé lors des dis- de modernisation qui repose, mots d’ordre de grève. La CFDT- « Le réseau actuel des Assedic se sables, l’essentiel du plan de moder- centaine d’abstentionnistes pour cussions départementales entre les comme on dit dans la maison, sur Unedic, notamment, paraît en porte caractérise par une forte hétérogéini- nisation de l’Unedic devait être creuser l’écart. Verts et le PS pour les prochaines un « trépied » ambitieux. Le projet à faux avec sa confédération et té », justifie la direction, certaines bouclé d’ici au conseil d’administra- élections municipales et cantonales vise en effet, tout à la fois, à réfor- avait, dès le 6 mars, envoyé une structures ne couvrant qu’un seul tion prévu le 30 juin. C’est précisé- BON REPORT COMMUNISTE de 2001. Le canton de Massat, qui se- mer les centres informatiques qui lettre ouverte à M. Gautier-Sauva- département tandis que d’autres ment ce jour-là que s’achève aussi Le poids des résidences se- ra renouvelable dès l’an prochain, assurent le paiement des alloca- gnac pour faire part de son «in- ont sept départements à leur le délai pour la convention de l’as- condaires a fait la décision : dans ce préfigure d’autres triangulaires déli- tions, à créer de nouvelles Assedic compréhension, voire de [sa] colère » charge. « Cela ne remet pas en ques- surance-chômage. Faute d’accord petit canton de montagne, il y a da- cates pour le PS dans son fief arié- et à négocier la réduction du temps au sujet des 35 heures. tion les 690 points d’accueil du pu- intervenu au 31 décembre 1999, vantage d’électeurs (1 841) que d’ha- geois. de travail. Ces trois réformes, hau- Aujourd’hui, les syndicats se blic », ajoute-t-on au siège. « Nous cette dernière a simplement été bitants permanents (1 549). M. Au- tement sensibles pour les 14 259 sa- disent inquiets des répercussions n’avons aucune garantie sur l’em- prorogée de six mois. Les réformes riac-Meilleur, qui n’avait qu’une Stéphane Thépot lariés employés par l’Unedic, sont sur l’emploi du projet de moderni- ploi », rétorquent les représentants entreprises par l’Unedic risquent trentaine de voix d’avance au soir du programmées pour entrer en appli- sation, indispensable aux yeux de la du personnel. fort de se téléscoper. premier tour, a également bénéficié ARIÈGE cation le 1er janvier 2001. Pour direction pour « prendre en compte Dans une lettre adressée, début du report d’une quarantaine de voix Canton de Massat (second tour) l’heure, les tensions s’accroissent. les évolutions sociales, économiques avril, à tous les salariés, le directeur Isabelle Mandraud d’électeurs-chasseurs sur la grosse I., 1 841 ; V., 1 283 ; A., 30,71 % ; E., centaine qui, le 30 avril, avait soute- 1 244. nu Pierre Caramel, candidat du Pierre Auriac-Meilleur, divers droite, mouvement Chasse, Pêche, Nature 542 (43,57 %)... ÉLU et Traditions (CPNT). Ancien direc- Yves Rauzy, PS, 482 (38,75 %) ; Jo- Les informaticiens de l’ Assedic d’Aubagne prêts à bloquer les allocations teur régional de l’agriculture et de la sette Subra, Verts, 220 (17,68 %). MARSEILLE une succession d’actions menées en « dans le respect des personnes, posi- affirmée avec leur confédération, forêt en Midi-Pyrénées, le candidat [30 avril 2000 : I., 1 841 ; V., 1 142 ; A., de notre correspondant régional avril et qui a abouti à un arrêt de tra- tionnées en cible sur des activités pé- rien n’est actuellement acceptable divers droite décroche même la ma- 37,97 % ; E., 1 100 ; Pierre Auriac-Meilleur, Les cinq syndicats des Assedic de vail le 28 avril. Il accompagne sur- rennes à forte valeur ajoutée et ac- dans la réorganisation proposée. jorité absolue dans le chef-lieu du div. dr., 357 (32,45 %) ; Yves Rauzy, PS, 337 Provence-Alpes-Côte d’Azur – la tout une grève en cours au centre compagnées personnellement dans L’application a minima de la loi sur canton, où il est conseiller municipal (30,64 %) ; Josette Subra, Verts, 225 CFDT, la CGC, Force ouvrière, la informatique d’Aubagne (Bouches- leur évolution vers la cible »... En les 35 heures leur paraît insuffi- d’opposition. (20,45 %) ; Pierre Caramel, CPNT, 117 CGT et la CFTC – appellent, mardi du-Rhône) qui dessert les quatre français courant, cela signifie des sante, tandis que la mise à plat de Tiraillé entre les écologistes et les (10,64 %) ; Jean Galy, PCF, 64 (5,82 %). 9 mai, à des assemblées générales Assedic de PACA (Bouches-du- déplacements, des reconversions et tous les avantages locaux les me- chasseurs, sur fond de débat de la loi 27 mars 1994 : I., 1 923 ; V., 1 276 ; A., du personnel auxquelles ils propo- Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Val beaucoup de formation. Pour at- nace. La remise en cause de la sur la chasse, le candidat du PS Yves 33,65 % ; E., 1 207 ; Alain Massé, PS, 748 seront un mot d’ordre de grève re- de Durance) et celle de Corse. Ses teindre cet objectif, la direction pré- convention collective et l’accepta- Rauzy perd 23 points par rapport au (61,97 %) ; Henri de Tappie, RPR, 459 conductible toutes les vingt-quatre 47 employés, parmi lesquels la CGT voit la fermeture de trois centres in- tion d’une mobilité accrue « sans score, en 1994, de son prédécesseur, (38,03 %.] heures. Ce mouvement fait suite à est majoritaire, sont déterminés au formatiques : Pont-à-Mousson l’accord explicite du personnel », point d’avoir décidé de ne pas opé- (Meurthe-et-Moselle), Beaune comme l’annualisation du travail rer les mandatements nécessaires (Côte-d’Or) et Aubagne. Selon le des cadres, très nombreux dans l’as- au paiement des allocations-chô- même document, « la mobilité pro- sociation, ne trouvent pas plus mage. « C’est une première dans les fessionnelle touche 190 agents, la mo- grâce à leurs yeux. annales de l’assurance-chômage et bilité géographique s’inscrit dans une On saura en fin de matinée de une rupture dans notre tradition syn- fourchette de 150 à 230 ». C’est dire mardi si cette unité syndicale à la dicale », souligne un dirigeant cédé- que 400 agents sur 723 sont directe- base, qui contraste avec les divi- tiste. Cela montre, selon lui « le de- ment concernés, qu’ils doivent quit- sions observées au plan national, a gré d’exaspération des gens ter leur région ou leur emploi. mobilisé assez largement pour lan- d’Aubagne ». L’Unedic, qui prend la cer un mouvement dont ces syndi- menace de grève très au sérieux, au- COMITÉ PARITAIRE NATIONAL calistes espèrent qu’il fera rapide- rait mis en place un système de Pour les autres salariés de l’asso- ment tâche d’huile. Selon eux, son paiement alternatif. ciation, les changements sont enjeu déborde largement la région. Déjà soumis à une refonte très ri- moins clairs. La direction de l’Une- Un dirigeant syndical marseillais goureuse il y a six ans, les informati- dic est engagée dans un processus analyse ainsi le conflit qui s’ouvre : ciens sont confrontés cette année à de négociations bilatérales avec les « Cette réorganisation voulue des As- une « réorganisation des activités du syndicats. Le 15 mai un texte sur la sedic est revenue sur le tapis juste système d’information (activités de réorganisation de l’assurance-chô- après que le Medef a menacé production et de service) » proposée mage devrait synthétiser ces d’abandonner le paritarisme : on a par la direction le 2 mai. Le principe échanges, avant d’être soumis, le vraiment l’impression que ce sont les de ce projet résulte de la « volonté 17 mai, à un comité paritaire natio- salariés qui vont être sacrifiés sur réaffirmée de maîtriser les coûts et de nal. l’autel du paritarisme. » dégager rapidement des économies Pour les militants CFDT des significatives sur la durée », bien sûr Bouches-du-Rhône, en opposition Michel Samson Douze mille chasseurs à Caen contre la « loi Voynet »

CAEN des trente et un réclamés par les commerçants non sédentaires et de notre correspondant chasseurs et l’instauration d’un des défenseurs des marchés tradi- « Nous sommes là pour dire : jour sans chasse sont les deux tionnels, « en colère contre Bruxelles “Non, non et non” à la loi Voynet sur autres dispositions du projet de loi qui [les] oblige à [s’]équiper de vi- la chasse. » Venus de Normandie, mises à l’index par « les chasseurs trines réfrigérantes sur les mar- de Bretagne et des Pays de la Loire, en pétard ». chés », sont venus rejoindre les ils étaient plus de douze mille chas- Au son des cors, des trompes et chasseurs. « Nous pensions être cinq seurs à manifester, samedi 7 mai, des sifflets, les chasseurs de l’ouest mille, nous sommes trois fois plus. dans les rues de Caen (Calvados), de la France ne sont vraiment pas Nous sommes une force tranquille et répondant ainsi à l’appel de la tendres avec Dominique Voynet, déterminée », commente un orga- coordination des chasseurs de ministre de l’environnement. « Eri- nisateur, le sourire aux lèvres. Le Basse-Normandie. A l’hippodrome ka et Voynet, deux catastrophes », même jour, la manifestation orga- de la Prairie, au cœur de la capitale ironise un manifestant breton, sur- nisée à Troyes (Aube) n’a pas ob- bas-normande, les leaders de pris de l’ampleur de ce rassemble- tenu un succès identique : ils Chasse, Pêche, Nature et Traditions ment, très masculin et très hétéro- étaient moins de mille à défiler. (CPNT) exhortent les chasseurs à clite. Des pêcheurs, des bouilleurs se mobiliser contre le projet de loi de cru, des taxidermistes, des Jean-Jacques Lerosier adopté le 4 avril en première lec- ture par les députés, et qui doit être discuté par les sénateurs les 17 et 18 mai. « C’est un gouvernement de Nicole Notat approuve gauche qui descend en flèche la chasse populaire. Les chasseurs sont aussi des électeurs. Nous nous en le projet sur l’épargne salariale souviendrons », clame Jean-Louis Bernié, député européen (CNPT), LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE de la CFDT approuve l’avant-projet de venu de Loire-Atlantique. loi du gouvernement sur l’épargne salariale. Nicole Notat a notam- « 14 juillet-28 février », ces deux ment estimé, samedi 6 mai, sur Europe 1, que le projet préparé par dates inscrites sur sa casquette , ministre de l’économie et des finances, va « dans une américaine, Auguste Foulon, pré- bonne direction » s’il « permet aux salariés des petites et moyennes en- sident de la fédération de la chasse treprises de bénéficier des fruits de la croissance ». de la Manche, assure que « réduire Mme Notat a cependant ajouté que l’épargne ne devait pas être « im- la période de chasse aux oiseaux mi- médiatement et automatiquement placée dans un tunnel qui ne le dirige grateurs du 1er septembre au 31 jan- que vers des gens à la retraite ». Elle a également souligné qu’il ne doit vier est totalement inacceptable. pas y avoir de « télescopage » ni de « contradiction entre la base de Nous voulons garder les dates tradi- notre système de retraite », le système par répartition, « qui doit rester tionnelles d’ouverture et de ferme- le fondamental de notre système, et d’autres produits qui ont d’autres ture, du 14 juillet au 28 février. » La vocations ». Le gouvernement et les partenaires sociaux doivent enga- légalisation de la chasse de nuit ger une première concertation sur ce projet à partir du 9 mai. dans vingt départements au lieu LeMonde Job: WMQ0905--0007-0 WAS LMQ0905-7 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0330 Lcp: 700 CMYK

7 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000

TERRORISME Cinq militants in- tat contre le McDonald’s de Quévert, tamment pour « destructions de né le noyau dur de l’ARB, même si lieu à Rennes, lundi 8 mai, à l’appel dépendantistes bretons ont été pla- qui a fait un mort, le 19 avril. b TROIS biens avec explosifs ayant entraîné la aucune des personnes soupçonnées de l’ensemble du milieu culturel bre- cés en détention provisoire à l’issue d’entre eux ont été mis en examen, mort ». Les deux autres devaient être n’a reconnu une participation directe ton, contre la violence. L’enquête a de leur garde à vue, dimanche 7 mai, dimanche 7 mai, par le juge d’instruc- présentés au juge, mardi 9 mai. b LES ou indirecte à l’attentat de Quévert. semé le trouble dans la mouvance dans le cadre de l’enquête sur l’atten- tion antiterroriste Gilbert Thiel, no- ENQUÊTEURS pensent avoir ainsi cer- b UN RASSEMBLEMENT devait avoir nationaliste bretonne. Attentat de Quévert : les enquêteurs estiment avoir démantelé l’ARB Cinq militants indépendantistes bretons ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’instruction sur les attentats de Quévert et de Pornic. Trois d’entre eux ont été mis en examen, notamment pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » CINQ MILITANTS indépendan- Christian Georgeault, en garde à la loi en matière de terrorisme, ont groupe, aurait reconnu au cours tistes bretons, interpellés dans le vue à Rennes, s’est vu délivrer un été vivement contestées par les de sa garde à vue que le communi- cadre de l’enquête sur les attentats mandat d’amener par le juge Thiel avocats. Me Gérard Tcholakian, qué avait été rédigé sur son ordi- de Quévert (Côtes-d’Armor) et avant sa mise en examen qui lui qui défend Gaël Roblin et Chris- nateur personnel. La disquette Pornic (Loire-Atlantique) et la ten- sera signifiée lors de sa comparu- tian Georgeault, dénonce le carac- avait ensuite été remise directe- tative de Rennes (Ille-et-Vilaine), tion devant le magistrat, ainsi que tère « critiquable » des interroga- ment au journaliste de Capa par ont été placés en détention provi- Yann Solon qui se trouve dans la toires. « Mes clients ont été Gaël Roblin. soire à l’issue de leur garde à vue, même situation. Tous les cinq de- entendus presqu’en permanence, Les cinq militants indépendan- dimanche 7 mai. Christian Geor- vaient être présentés à Gilbert jour et nuit, a-t-il déclaré au tistes ont rejoint en détention pro- geault, quarante-cinq ans, Gaël Thiel, mardi 9 mai, dans la mati- Monde. Certains interrogatoires visoire Arnaud Vanier et Denis Roblin, vingt-sept ans, et Pascal née. Une sixième personne, Sté- commencés à 22 heures se sont Laize, trente-quatre ans, ont été phane Philippe, était toujours en poursuivis jusqu’à deux heures du mis en examen à Paris et écroués garde à vue à Rennes. matin, avec des temps de repos li- Dans l’affaire de Pornic, par le juge d’instruction antiterro- mités. » riste Gilbert Thiel pour « associa- HUIT BATONS DE DYNAMITE Forts des premiers éléments ras- les gendarmes tion de malfaiteurs en relation avec Les autres militants bretons in- semblés à l’issue des gardes à vue, une entreprise terroriste », « des- terpellés au cours de la semaine ainsi que par l’exploitation des té- ne seront pas poursuivis tructions de biens avec explosifs dernière ont été remis en liberté. léphones portables, qui aurait per- ayant entraîné la mort » et « des- Parmi eux, figure Anne Mellier- mis d’établir notamment que Gaël Le parquet de Saint-Nazaire tructions de biens et tentative de Riou, l’épouse de Denis Riou, un Roblin et Solenn Georgeault (Loire-Atlantique) a renoncé à destruction », pour l’attentat du nationaliste en détention provi- étaient à Nantes la veille de l’at- poursuivre le gendarme qui avait 19 avril à Quévert, dans lequel une soire dans le cadre de l’enquête tentat de Pornic et à Rennes le rédigé un procès-verbal inexact jeune employée du McDonald’s sur le vol d’explosifs à Plévin jour précédent l’attentat manqué de transport sur les lieux du avait perdu la vie, ainsi que pour (Côtes-d’Armor), commis le contre La Poste, les enquêteurs McDonald’s de Pornic touché, le l’attentat du 14 avril contre un 28 septembre 1999 par un ont le sentiment d’avoir cerné le 14 avril, par un attentat à la autre McDonald’s à Pornic, et commando de Basques et de Bre- noyau dur de l’ARB. Selon eux, bombe (Le Monde du 4 mai). pour la tentative d’attentat à la tons et qui a lancé un appel en fa- Par ailleurs, dimanche 7 mai, de la division nationale antiterro- Christian Georgeault, sa fille, et « J’estime qu’il n’y a pas d’éléments poste de Rennes déjouée par un veur de l’auto-dissolution de l’Ar- lors d’une perquisition effectuée riste (DNAT) ont mis la main sur Gaël Roblin auraient été à la tête suffisants pour qu’une infraction passant. mée révolutionnaire bretonne dans le grenier d’une ferme habi- un stock de huit bâtons de dyna- du mouvement, jouant un rôle de pénale soit constituée », a déclaré Solenn Georgeault, la fille de (ARB) (lire ci-contre). tée par Pascal Laize, les policiers mite, du même type que celle utili- direction politique et opération- à l’AFP le procureur Pierre Block. sée lors des attentats à Quévert, nelle. Pascal Laize et Stéphane Un procès-verbal avait été établi Rennes, et Pornic. Selon une Philippe auraient, quant à eux, eu alors que les gendarmes ne PROFIL a, un temps, rejoint les Jeunesses Nantes, « notre souci est de ne pas source policière, du matériel de pour tâche la préparation des ex- s’étaient réellement rendus sur communistes révolutionnaires se cantonner à un créneau (la mise à feu aurait également été plosifs utilisés pendant les atten- place que plusieurs jours plus GAËL ROBLIN, (JCR). Objecteur de conscience culture bretonne) où d’autres vou- découvert, qui aurait été acheté tats. Cette construction se heurte tard. « Il y a une différence entre avant d’opter pour la profession draient bien nous enfermer et postérieurement à l’attentat mor- toutefois aux dénégations des in- de la mauvaise foi et des erreurs, a NATIONALISTE d’aide maternel, le jeune homme d’apprendre à décliner des propo- tel de Quévert. Les explosifs pro- téressés. précisé M. Block. Le gendarme a étudiait ces temps-ci la langue bre- sitions en tant qu’indépendantistes viennent du vol de Plévin (Côtes- rédigé son PV en prenant un en- D’EXTRÊME GAUCHE tonne à l’université, à Rennes. A sur des sujets très divers (emploi, d’Armor), au siège de l’entreprise COMMUNIQUÉ DE REVENDICATION tête existant. Il s’agit en réalité Nantes, où il vit, il milite à la fois logement...) ». Lui qui apprécie ap- Titanite SA. Un fer à souder, du fil Les policiers ont également étu- d’un problème de traitement de Viscéralement à gauche, c’est dans des associations antiracistes paremment de s’exprimer devant électrique, un réveil et un détona- dié de près le communiqué de re- texte, d’un “coupé-collé” maladroit ainsi que pourrait se présenter et pour le rattachement du dépar- la presse précisait en outre : «Il teur avaient déjà été découverts vendication remis à un journaliste sur un ordinateur. » Des sanctions Gaël Roblin. Né en 1973, le jeune tement à la Bretagne, afin de re- faut (...) affirmer qu’un véritable dans la voiture de Pascal Laize. Se- de l’agence Capa par Gaël Roblin pourraient toutefois être prises homme est le porte-parole du constituer la province historique. projet de libération nationale se lon une source policière proche de et Solenn Georgeault, lundi au terme d’une enquête interne mouvement Emgann (« Combat » Dès l’adolescence, alors qu’il doit de profiter en priorité aux l’enquête, ce dernier aurait re- 24 avril, à Carhaix (Finistère). de la gendarmerie. en français) depuis trois ans. Il est chante dans un petit groupe de classes les plus défavorisées du connu peu avant le terme de la Dans ce texte, l’ARB niait toute mis en examen et incarcéré depuis rock, il aime les textes engagés en peuple breton. » garde à vue avoir eu connaissance participation à l’attentat mortel de dimanche 7 mai. Il est soupçonné faveur des chômeurs, des prison- Au nom d’Emgann, Gaël Roblin de la préparation de plusieurs at- Quévert (Le Monde du 3 mai). Elle Riou incarcérés dans le cadre de d’avoir transmis en mains propres à niers, des pêcheurs, des squat- s’était toujours refusé à condam- tentats revendiqués par l’ARB au revendiquait en revanche celui qui l’enquête sur le vol de Plévin, et un journaliste de l’agence de teurs... En fait, il a toujours étroite- ner publiquement les attentats de cours des deux dernières années. avait visé le McDonald’s de Pornic, soupçonnés d’être eux aussi des presse Capa une disquette conte- ment lié la défense des idéaux de l’ARB – « ce sont des patriotes Cependant, aucune des personnes le 14 avril, soit cinq jours plus tôt. militants de l’ARB, dont les poli- nant un communiqué de l’Armée gauche radicale avec celle de la comme nous », se plaisait-il à répé- interrogées par les policiers n’au- Cette action était restée inconnue ciers évaluent les effectifs à une révolutionnaire bretonne (ARB). Ce cause bretonne − dont « il est pas- ter – jusqu’à l’explosion de Quévert rait reconnu une participation di- jusqu’à la publication du commu- quinzaine de personnes. Selon texte revendique l’attentat contre sionnément convaincu », selon une (Côtes-d’Armor), où une employée recte ou indirecte à l’attentat au niqué, en raison d’une grave né- une source proche de l’enquête, le le McDonald’s de Pornic (Loire- proche d’Emgann. du McDonald’s a trouvé la mort. Le McDonald’s de Quévert qui a pro- gligence des gendarmes (lire ci- noyau dur de l’activisme breton Atlantique). En juin 1999, le porte-parole militant s’est dit alors « choqué ». voqué la mort de Laurence Turbec. dessus). Selon nos informations, serait désormais « démantelé ». Issu d’un milieu modeste, fils d’Emgann expliquait ainsi à l’heb- Les conditions de la garde à vue Yann Solon, présenté par les poli- d’un militant à la CGT, Gaël Roblin domadaire Breizh Info que, à M. V. de quatre jours, comme l’autorise ciers comme l’informaticien du Pascal Ceaux Le trouble des nationalistes entre « arrêt des violences » et soutien aux « prisonniers politiques » RENNES rôle si le peuple breton est amené à en avoir La tourmente frappe d’abord Emgann. trente-cinq personnes au moment le plus rité morale en tant que représentants du de notre correspondante régionale peur ». M. Riou écrit également : «La Une partie des membres de cette organi- fort, se sont conclus par un communiqué, milieu culturel et politique. » Elle estime L’ensemble du milieu culturel breton frontière qui permet de définir les actes de sation nationaliste de gauche, comme elle approuvé à une très large majorité. Le que l’Etat serait bien inspiré s’il entendait − du plus tranquille des groupes de dan- résistance est une ligne invisible qui n’existe se définit, vient d’être mise en examen di- mouvement réaffirme « sa condamnation enfin les revendications bretonnes. La po- seurs traditionnels à des associations plus que dans le respect de certains principes, manche 7 mai (lire ci-dessus), alors que de l’attentat de Quévert », répète qu’il pulation de la région − dans sa majorité, engagées – appelait à un rassemblement, notamment celui de la préservation à tout plusieurs de ses responsables ont déjà été « n’a aucun lien structurel, formel, ou in- selon certains sondages – verrait, par lundi 8 mai, à Rennes. L’opération s’inti- prix de la vie des personnes innocentes. Le arrêtés, à l’automne 1999, comme formel avec l’ARB et que toute affirmation exemple, favorablement la ratification de tulait « La Bretagne, c’est la vie ». Dans la constat est là, incontournable : cette limite, M. Riou. Ce dernier, qui dirige la publica- contraire n’est que mensonge ». Il consi- la Charte européenne des langues régio- région, où l’émotion est toujours forte en l’occurrence, a été franchie (...). Ce jour tion mensuelle d’Emgann, Combat breton, dère « que les actions violentes, d’où nales et minoritaires. après l’attentat du McDonald’s de Qué- restera un jour sombre dans l’histoire de la est un militant de longue date qui jouit qu’elles viennent, doivent cesser ». Mais le vert du 19 avril, les prises de position Bretagne, même si la mort d’une jeune fille d’une autorité morale au sein du mouve- texte précise aussi qu’Emgann n’a pas « LES ANCIENS AURAIENT TÉLÉPHONÉ » contre la violence se multiplient. C’est n’a été souhaitée par personne. » ment breton. Il représente l’ancienne gé- l’intention d’entrer dans un « processus Cependant, cette militante appartenant ainsi que Denis Riou, l’un des militants du nération par rapport aux jeunes gens qui d’autoflagellation ». Après avoir « exigé la plutôt à la génération combattante pré- mouvement indépendantiste Emgann « PERSONNE NE RASE LES MURS » ont rejoint récemment les rangs nationa- libération immédiate des prisonniers poli- cédente appelle à une autocritique. (Combat) incarcéré à la maison d’arrêt de La situation est telle que certains se de- listes. tiques bretons », le parti tend une perche « Nous nous sentons un peu responsables. Bois-d’Arcy (Yvelines) dans le cadre de mandent, en Bretagne, si la nébuleuse mi- Mais les participants à la coordination aux autonomistes de l’UDB et de Frankiz Car s’il n’y avait pas eu de mort au McDo- l’enquête sur le vol d’explosifs de Plévin litante ne risque pas d’imploser face à nationale d’Emgann, qui s’est tenue di- Breizh, en les invitant à venir discuter nald’s, nous aurions encore porté un toast à en 1999, a lancé un appel en ce sens dans tant de pressions. Du côté des autono- manche 7 mai dans le village de Sizun (Fi- dans le cadre d’un éventuel Conseil poli- l’ARB, alors même que nous n’avons jamais une lettre adressée à sa femme le 20 avril mistes en tout cas, Christian Guyon- nistère), ont démenti devant la presse tique breton. Plus étonnant, les indépen- discuté du bien fondé de ce genre d’ac- – au lendemain de l’attentat de Quévert – varc’h, porte-parole de l’Union démocra- toutes les rumeurs de conflit de généra- dantistes appellent leurs militants à parti- tions. » Elle estime malhonnête de consi- et rendue publique le 6 mai. tique bretonne (UDB), se montre soulagé. tions ou de risques d’implosion. « Nous ciper au rassemblement de Rennes. dérer les nouveaux venus comme plus Dans cette lettre, signée « Denez Riou, Contrairement à ce qu’il craignait, la po- avons plutôt tendance à nous serrer les Ce rendez-vous ne fait pourtant pas violents, tout au plus sont-ils « plus déter- prisonnier politique breton », le militant in- pulation locale n’a pas cédé à l’amalgame. coudes », témoigne Jean-Marie Salomon, l’unanimité. « Ce n’est pas aux Bretons minés ». « Nous aussi nous avons plasti- dépendantiste demande « instamment à Les partis démocratiques, qui défendent quarante-trois ans, trésorier du mouve- d’en rajouter en rendant crédible la thèse qué... Mais les anciens auraient forcément l’ARB [Armée révolutionnaire bretonne] un pouvoir régional accru, ne se sont pas ment. Quant à l’appel de M. Riou, il n’a selon laquelle nous vivons une situation ten- téléphoné pour prévenir les employés... de cesser ses activités sans attendre, d’enta- vus accuser de cautionner un terrorisme pas fait l’objet de discussions. Car, com- dant vers celle de la Corse !, s’emporte une L’accident nous a fait l’effet d’un électro- mer une réflexion sur les buts poursuivis, condamné unanimement. « Personne ne mente Ronan Ménardeau, l’un des porte- proche d’Emgann. C’est faire le jeu de Che- choc. » l’intérêt des objectifs visés et les pratiques rase les murs : je n’ai recueilli aucun témoi- parole d’Emgann, « il ne s’adressait pas à vènement. Nous sommes déjà assez carica- difficilement maîtrisables, et d’envisager gnage d’hostilité », affirme M. Guyon- nous ». turés comme cela dans la presse. C’est Martine Valo son auto-dissolution car elle a failli à son varc’h. Les débats de Sizun, qui ont réuni grave de la part de gens qui ont une auto- (avec Vincent Durupt, à Sizun) Campus spécial jeunes diplômés 40 pages sur la nouvelle économie, les acteurs du marché de l’emploi et les entreprises qui recrutent 0123 daté 16 lundi 15 mai LeMonde Job: WMQ0905--0008-0 WAS LMQ0905-8 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0331 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 SOCIÉTÉ Manifestation en vallée d’Aspe A Paris, les forces de l’ordre se sont mobilisées sans Eric Pététin, interné PRÈS de trois mille personnes ont manifesté, dimanche 7 mai, contre les travaux d’aménagement routier en vallée d’Aspe en plantant des fleurs pour traquer les excès de vitesse sur le chantier de la déviation de Bedous (Pyrénées-Atlantiques). Les manifestants craignent que la RN 134 ne soit transformée en « couloir à camions ». Cette manifestation a eu lieu en l’absence d’Eric Pététin, l’un Des permis de conduire ont été immédiatement suspendus pour une durée de deux mois des opposants les plus connus à la route et au tunnel du Somport. M. Pététin avait été placé la veille dans un hôpital psychiatrique de Pau à Après les derniers bilans catastrophiques des tesse lors du week-end du 8 mai. Amendes, re- siens apparemment peu soucieux d’une insé- la demande du préfet des Pyrénées-Atlantiques, à la suite d’un rodéo à accidents routiers, la préfecture de police de traits de points et suspensions de permis de curité routière qui, l’an dernier, a tué 92 per- bord d’une voiture volée dans les rues d’Oloron-Sainte-Marie. Un juge Paris a renforcé les contrôles pour excès de vi- conduire ont frappé des automobilistes pari- sonnes dans la capitale. de Pau avait déjà ordonné une expertise pyschiatrique de M. Pététin, le 20 avril, alors qu’il manifestait contre la déviation de Bedous. Eric Pété- LA CAPITALE ne pouvait rester de confiture. Jamais de colère mais tra muros n’ont rien d’anecdotique conducteurs, les véhicules et les in- tin venait d’interrompre une grève de la faim menée pour protester à l’écart de la campagne contre la parfois, au fond des yeux, une puisque, en 1999, 92 personnes frastructures », a martelé Mme Mas- contre son expulsion programmée de la Goutte d’eau, le gîte qu’il a créé folie meurtrière de la route déclen- vague indignation vis-à-vis de cette dont de très nombreux piétons ont sin en espérant que les automobi- dans la gare désaffectée de Cette-Eygun. – (Corresp.) chée, bien tardivement, dans « tracasserie » dominicale ou l’as- trouvé la mort à Paris. Sur les seuls listes comprendront que « tous les l’Hexagone après le catastrophique surance têtue de celui qui pense Champs-Elysées, la même année, représentants des forces de l’ordre bilan des deux derniers week-ends que l’accident, ça n’arrive qu’aux 156 accidents (dont 30 liés à la vi- s’activent d’abord, ce week-end et La gestion financière des universités prolongés (près de deux cents autres... En fin de matinée, trente- tesse) ont occasionné 189 blessés. dans la durée, pour sauver leurs vies morts). En ce dimanche 7 mai, la six PV pour excès de vitesse, assor- Loin devant l’utilisation des télé- et celles de leurs enfants ». préfecture de police avait donc mo- tis de retraits de points et phones portables au volant et le Que pense la déléguée intermi- est « héroïque », selon les députés bilisé quelque neuf cents fonction- d’amendes de 600 francs, avaient non-respect de la signalisation, la nistérielle de l’effet Taxi 2, le film naires pour renforcer les contrôles été dressés sur la place de la vitesse excessive et l’alcoolémie pour quatre roues et moteurs gon- ALAIN CLAEYS, député (PS) de la Vienne, rapporteur de la Mission dans de nombreux points de Paris, flés produit par Luc Besson ? d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale, a présenté, jeudi sur les boulevards extérieurs et sur Mme Massin répond qu’elle « dé- 4 mai, les conclusions de son rapport sur la gestion financière des uni- le boulevard périphérique. L’opéra- Un gendarme tué dans la Manche plore évidemment cet hymne à la vi- versités. Si cette gestion est, selon lui, « sujette à critiques », elle est aussi, tion s’est inscrite dans le cadre des tesse », susceptible d’influencer les compte tenu des moyens dont disposent les universités, « héroïque » et instructions données par les mi- Un gendarme, fauché par une automobiliste, vendredi 5 mai, au esprits les plus faibles. Cependant, en voie d’amélioration. M. Clayes émet diverses propositions : accroître nistres de l’intérieur, de la défense, cours d’un contrôle routier à Saint-Joseph (Manche), est décédé, sa- elle ne paraît guère s’émouvoir de la déconcentration du recrutement des personnels d’administration, de l’équipement et des transports medi soir, au centre hospitalier universitaire de Caen. La conduc- la forme des publicités pour l’auto- renforcer l’autorité des présidents en leur permettant de renouveler leur afin de réduire les accidents. trice, une étudiante âgée de vingt ans, a été mise en examen pour mobile qui, faisant fi des engage- mandat et d’exercer un droit de tirage dans leurs réserves financières Dès potron-minet, Philippe Mas- « blessures involontaires par manquement délibéré à une obligation de ments « éthiques » de certains (estimées à 7 milliards de francs), renforcer les moyens de l’Agence de soni, préfet de police, s’était per- sécurité ou de prudence, défaut de maîtrise du véhicule et vitesse exces- constructeurs comme de l’esprit de modernisation des universités, accroître la part de leurs ressources rele- sonnellement rendu aux Champs- sive » et placée sous contrôle judiciaire. Le gendarme, âgé de qua- la loi, mettent de nouveau en avant vant du contrat (11 % aujourd’hui). Elysées en bas desquels plus de rante-trois ans, marié et père de deux enfants, avait été fauché alors les performances des nouveaux soixante agents étaient embusqués qu’il se trouvait sur le bord de la route nationale 13, pour faire signe modèles. Que valent des opéra- DÉPÊCHES pour détecter les infractions et ver- de s’arrêter à une Renault 5 qui venait d’être chronométrée par un tions de contrôle médiatiques et a ACCIDENT : une cinquième personne brûlée lors d’un écobuage, baliser en faisant preuve de la radar à 145 km/h au lieu des 110 km/h autorisés. quelques sanctions exemplaires le 11 février, dans les montagnes d’Esterençuby (Pyrénées-Atlantiques), « plus grande fermeté ». A 9 h 30, face à un spot télévisé où l’on voit, est décédée des suites de ses blessures. Xavier Lambert, cinquante-neuf un radar classique, installé entre les par exemple, une Amérindienne, ans, avait été hospitalisé à Toulouse, après l’incendie qui avait piégé huit places Clemenceau et de la Concorde pacifiée. Dans deux cas, constituent les premières causes de bien vieille et bien pauvre, attendre randonneurs. Concorde, secondé par un radar la vitesse observée excédant de collisions meurtrières, dans la capi- le souffle bienfaiteur d’une Renault a FAIT DIVERS : un collégien strasbourgeois de quinze ans, qui « à visée laser » – permettant de ci- plus de 40 km/heure la limitation tale comme sur l’ensemble du ré- Laguna lancée à vive allure pour avait giflé un surveillant et tenté de poignarder le principal de son éta- bler un véhicule arrivant de face et (117 km/heure pour l’un d’eux), les seau routier. sécher son linge étendu au bord de blissement, dans l’enceinte du collège, a été mis en examen et écroué, de calculer sa vitesse – ont conducteurs étaient traduits sur le la route ? Sur le boulevard périphé- dimanche 7 mai, pour violences aggravées et tentative de meurtre. commencé à épingler ceux qui pro- champ devant une commission UN VÉRITABLE FLÉAU rique parisien, des consignes de sé- a ÉDUCATION : près de six cents enseignants et parents d’élèves du fitaient d’une circulation très fluide « foraine » de suspension du per- Face à ce fléau national, Isabelle curité et de prudence ont néan- Val-de-Marne, accompagnés d’élus locaux, ont manifesté, vendredi pour négliger la limitation légale à mis de conduire qui, en application Massin, déléguée interministérielle moins été diffusées, ce dimanche 5 mai, à Paris, pour réclamer un plan d’urgence pour le département à la 50 km/heure. Soixante minutes de la procédure d’urgence L 18 du à la sécurité routière, aussi pré- 7 mai, sur les panneaux signalant rentrée 2000. Huit inspections départementales de l’éducation nationale plus tard, malgré une marge de to- code de la route, confisquait pour sente à la Concorde, a affiché une habituellement les bouchons et... sont occupées dans le Val-de-Marne, dont celle de Villejuif depuis un lérance de 20 km/heure, seize deux mois le précieux document détermination masquant mal la re- ralentissements. mois et demi. contrevenants, dépassant donc les rose. lative impuissance des pouvoirs a Le Conseil d’Etat, dans un avis rendu jeudi 4 mai, estime qu’une 70 km/heure, avaient déjà été in- Les accidents de la circulation in- publics. « Il faut agir à la fois sur les Robert Belleret surveillante d’établissement scolaire ne doit pas porter le foulard durant terpellés. l’exercice de ses fonctions. Le rectorat de Reims avait, en février Invités à garer leur voiture pour 1999, mis fin aux fonctions de Julie Marteaux, surveillante intérimaire, se voir dresser procès-verbal, la parce qu’elle portait un foulard. Celle-ci avait saisi le tribunal adminis- plupart des automobilistes en in- tratif. « Le principe de laïcité fait obstacle à ce que [les agents du service fraction affichaient l’incrédulité, le La Charente-Maritime lutte contre une marée noire imaginaire public d’enseignement] disposent, dans le cadre du service public, du droit fatalisme ou la mine dépitée d’en- C’EST une marée noire médiatique dont le res- Le conseil général s’est alors lancé dans une de manifester leurs croyances religieuses », conclut le Conseil d’Etat. fants surpris les doigts dans un pot ponsable n’est pas Total. En cause, Météo-France, communication de crise. Sans pouvoir dire noir sur les télévisions, les grands journaux. Les boulettes ne blanc : « La Charente-Maritime n’a pas connu la ma- viennent pas en effet de l’Erika mais, plutôt, des rée noire !» En plus de leur (fausse) réputation de journaux télévisés de 20 heures. Depuis que Météo- pollués, les Charentais auraient gagné celle de mau- France a prédit, un soir d’avant-Noël, l’arrivée de la vais camarades aux yeux de leurs voisins, réelle- cargaison de l’Erika sur le port de La Rochelle, la ment touchés par l’Erika (Le Monde du 29 avril). Le Charente-Maritime n’en finit plus de vivre une ma- slogan de la campagne d’affichage dans les gares lédiction. Inlassablement, les grandes chaînes ont est volontairement flou : « La Charente-Maritime est diffusé la même carte incluant le département par- toujours aussi belle... » mi les côtes souillées. Plusieurs magazines ont fait leurs gros titres sur les huîtres polluées de Ma- UN SPOT TÉLÉ rennes-Oléron. Pas un coquillage, pourtant n’a Avec l’aide de la région, le département a deman- connu le mazout. Comble de poisse, des reportages dé à Jean Becker de réaliser un spot télé. Une ont montré des centaines de guillemots goudronnés agence orchestre le tam-tam médiatique : invita- soignés dans une clinique de la Ligue pour la pro- tions des journalistes dans les grands restaurants tection des oiseaux, installée dans la banlieue de La parisiens, voyages de presse à propos de l’huître, sa Rochelle. Sans qu’un seul de ces volatiles pro- vie, son œuvre, grande soirée avec les profession- viennent des plages de Charente... nels du tourisme. L’opération s’élève à 13 millions Depuis, le mal est fait. Les bonnes gens ne croient de francs. Pour rétablir la simple vérité, la note est plus qu’entre l’île de Ré et Royan, aucune goutte de salée. fioul n’est arrivée jusqu’au rivage. Les touristes dé- Mais dans son malheur, M. Bellot avait un espoir sertent. Les estivants étrangers fuient. L’office du secret : « Un jour, un représentant de Total est venu tourisme de Saint-Georges-de-Didonne ne me voir. Je ne demandais rien. Il m’a offert de finan- Il faut convainc plus les vacanciers de venir sur le littoral cer une partie de la campagne de promotion du dé- immaculé. Les ostréiculteurs se lamentent devant partement, au titre du préjudice d’image subi. » Le leur bancs d’huîtres invendus. Déjà, la Charente- président du conseil général a compté sur cette Maritime avait subi la tempête : près de 7 millions aide. Quand est arrivé le moment de boucler son de mètres cubes de bois à terre. Les campings ont budget : « Total m’a dit : « Mme Demessine [secré- perdu leurs ombrages. Et certains ferment. taire d’Etat au tourisme] a vidé notre cagnotte réformer En mai Que faire pour sortir du trou noir ? Président communication pour sa campagne de communica- (UDF) du conseil général de Charente-Maritime, tion dans les autres départements. Nous n’avons plus Claude Bellot a rencontré Marc Tessier, président rien pour vous. » L’élu se console d’avoir sauvé une de France-Télévision. « Monsieur, dites à vos journa- chose, sa liberté de parole : Total, dit-il, ce sont des listes : arrêtez de nous peindre en noir. » M. Tessier a requins. » Dossier : fait son mea culpa et juré que cela ne se reprodui- l’éducation Ce qui attend rait pas. Béatrice Jérôme Jack Lang. Les dossiers explosifs... Une femme major à Navale pour la première fois depuis 1830 nationale POUR la première fois depuis sa Si sa carrière ne connaît pas administration, santé), mais plus de Entretien avec Jacques Le Goff. création, en novembre 1830, par or- d’obstacles entre-temps, Claire Po- 12 % sont en unités opérationnelles, donnance du roi Louis-Philippe, thier pourrait prétendre à devenir, y compris en opérations exté- Bien écrire, c’est bien plus l’Ecole navale voit une jeune un jour, chef d’état-major de la ma- rieures. En 1986, la marine a formé femme être proclamée major de la rine, avantagée qu’elle est par sa ses premières pilotes d’hélicoptères qu’écrire. promotion sortante des officiers- formation en grande école, son femmes et, à partir de 1993, des bâ- élèves dans la marine nationale. rang de meilleur officier de sa pro- timents de guerre ont reçu des Débat : l’illettrisme existe-t-il ? Claire Pothier, polytechnicienne à motion et, aussi, du fait de sa jeu- équipages mixtes. En 1998, les quo- l’origine, a intégré Navale, en 1997, nesse. Mais elle ne pourra sans tas ont été supprimés au recrute- à sa sortie de l’X. Elle vient d’ache- doute pas être la première femme à ment. Actualité : haro sur les Pokémon... ver sa formation d’aspirant de ma- obtenir ses étoiles de contre-amiral. Les femmes sont désormais sus- rine sur le porte-hélicoptères ceptibles d’embarquer quelle que Culture : les polars Jeanne-d’Arc qui a regagné Brest, PLUS DE QUOTAS soit leur situation familiale, y mercredi 3 mai, après sa campagne En effet, il est vraisemblable que compris au sein des équipages des Anglo-Saxonnes. d’application en mer. l’actuelle numéro deux de la hiérar- d’avions relevant de l’aéronavale. Enseigne de vaisseau de chie à Navale, la capitaine de vais- Seules deux spécialités restent mas- deuxième classe (sous-lieutenant), seau Chantal Desbordes, sera la culines, les fusiliers-commandos et appelée à devenir enseigne de vais- première femme à devenir, en 2001, les sous-mariniers, mais l’interdit seau de première classe (lieutenant) officier général dans la marine na- jeté sur le corps des fusiliers- à l’été prochain, Claire Pothier a été tionale si, d’ici là, le cours de sa car- commandos pourrait être levé très LE MAGAZINE RÉSOLUMENT ENSEIGNANT promue major, jeudi 4 mai, au rière n’est pas contrarié. prochainement. En septembre concours de sortie, sur une liste de En 1999, la marine employait 2000, le porte-avions nucléaire classement qui comprend quelque 3 467 femmes, soit 7,8 % des effec- Charles-de-Gaulle entrera en ser- soixante-quinze officiers-élèves. tifs féminins dans l’ensemble des vice avec un équipage mixte, soit CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX L’Ecole navale a été ouverte en trois armées, de la gendarmerie et 10 % de femmes sur un total de 1992 à la candidature de femmes- de leurs services au ministère de la 2 000 marins. officiers, avec, au départ, un quota défense. Les deux tiers d’entre elles limité à 10 % du total des effectifs. servent dans le soutien (finances, Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ0905--0009-0 WAS LMQ0905-9 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 08:27 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0332 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 9 HORIZONS ENQUÊTE

N portique de ba- Adam Michnik lançoire, tordu et Katarina Montgomery. comme un vieil A droite, Iewa Milewicz. olivier, achève de Sur la photo rouiller dans le centrale : Helma Luczywo. jardin. Du bac à sable, il ne sub- siste qu’un vague aux Etats-Unis depuis 1968, cette U universitaire faisait carrière à la City- contour, petit mu- ret de briques sombres mangées par bank, à New York, lorsqu’elle a été la mousse. Au 19 de la rue Iwicka, appelée à l’aide par ses amis de jeu- dans les quartiers sud de Varsovie, nesse, Helena et Adam. D’abord ces pauvres vestiges rappellent que consultante pendant deux ans, elle a le rez-de-chaussée de l’immeuble a posé définitivement ses valises à abrité une crèche jusque dans les Varsovie en 1992. Elle ne cache pas années 80. Mais rien ne témoigne sa fascination pour le modèle capi- que ce local abandonné a aussi servi taliste – « la régulation est un non- de berceau à l’une des plus specta- sens » –, mais devant le parcours de culaires aventures de presse de ces Gazeta, sourit-elle, « je dois parfois dernières années. me pincer ». C’est ce jardin d’enfants, déjà dé- L’introduction en Bourse, l’an der- saffecté à l’époque, que le pouvoir nier, pour laquelle elle a beaucoup mi- communiste avait attribué, en avril lité, a été un triomphe malgré le 1989, aux dissidents de Solidarnosc « krach » russe : les actions ont été pour y créer leur journal. Gazeta Wy- souscrites plus de dix fois et, depuis, le borcza – littéralement le « Journal cours a grimpé, à l’unisson des valeurs des élections » – était l’une des des médias. L’objectif était de dégager concessions faites par le régime de le financement de plusieurs projets, Jaruzelski à l’opposition, lors de la d’un montant proche du milliard de table ronde qui devait conduire aux francs. Une nouvelle imprimerie, premières élections quasi libres, le construite dans la banlieue de Varso- 4 juin 1989. Choisi par Lech Walesa vie, entrera en service cet été. L’ac- pour mettre sur pied ce « journal de tuelle sera rasée pour laisser la place campagne », l’historien dissident au nouveau siège du groupe, capable Adam Michnik s’était aussitôt ad- d’héberger les 1 500 salariés de la capi- PHOTOS MARZENA HMIELEWICZ joint la compétence énergique de tale aujourd’hui entassés sur sept sites Helena Luczywo, qui dirigeait alors (centre droit), Adam Michnik ne différents. Tygodnik Mazowsze, le plus impor- craint jamais de froisser ses amis et Cinq pour cent des actions émises tant journal clandestin de Solidar- ouvre ses colonnes aux intellectuels avaient été réservées au personnel, et nosc. Avec elle, toute une équipe de de tous bords. 1 554 employés en ont souscrit. Les jeunes journalistes est sortie de Comme son maître à penser, Ga- fondateurs de Gazeta et les principaux l’ombre pour s’installer dans les zeta vit sans états d’âme ses contra- dirigeants de la première heure se sont 300 mètres carrés de la rue Iwicka. Gazeta business dictions : le journal a tout de la vu attribuer de bons paquets d’actions. Le premier numéro a paru moins presse populaire dans le choix de ses Seul Adam Michnik a refusé celles qui de vingt jours plus tard, le 8 mai C’est l’histoire d’un « unes » – titres et photos per- lui revenaient, pour ne pas être « pri- 1989, à trois semaines du scrutin qui cutants. Mais il publie aussi de longs sonnier de l’argent ». Cette richesse allait enterrer le régime commu- journal militant né entretiens et, dans son supplément soudaine, accrue par un système d’in- niste. Publié sur huit pages, avec le hebdomadaire consacré aux idées, téressement des managers, risque-t- profil avantageux de Lech Walesa en du bon vouloir du des textes très ambitieux, dignes des elle de changer l’état d’esprit du jour- « une », Gazeta Wyborcza a connu revues les plus élitistes. Libéral à nal ? « Les gens sont millionnaires, mais quelques semaines de précarité. Sa régime communiste tout crin lorsqu’il s’agit d’économie, seulement sur le papier pour l’instant », sortie dépendait du bon vouloir de Gazeta peut aussi avoir des réflexes modère Wanda, rappelant qu’ils de- Trybuna Ludu, l’organe officiel du et devenu, onze ans « progressistes » sur les grands su- vront attendre plusieurs années pour POUP (Parti communiste), qui prê- jets de société. toucher leur magot. tait ses rotatives, le temps de tirer plus tard, l’un des Les lecteurs – recrutés parmi les 100 000 à 120 000 exemplaires selon classes moyennes supérieures, dont les disponibilités de papier. Pour la symboles du rêve 25 % de jeunes – paraissent s’y re- « La Bourse était distribution, les réseaux des « comi- trouver : « Nous ne les avons jamais tés civiques » issus de la clandestini- capitaliste polonais. flattés, explique Helena. Nous la seule méthode té suppléaient le manque de zèle de n’avons pas écrit ce qu’ils voulaient l’entreprise d’Etat Ruch. Et il fallait « Gazeta Wyborcza », l’ex-feuille électorale lire mais ce que nous pensions. C’est pour garder composer avec une censure encore pour ça que les gens nous font tatillonne. de Solidarnosc, est l’une des trois valeurs confiance. » Pas de marketing ici, ”Gazeta“. L’idée Auprès du public, ce « vrai » jour- mais, à l’entendre, une sorte de nal connut un succès immédiat, phares de la Bourse de Varsovie. Ses compagnonnage : « Nous sommes d’entreprise maison malgré son prix élevé. Les gens entrés ensemble dans un monde nou- achetaient Gazeta, le lisaient sur dirigeants assument leur succès et leurs veau et nous avons essayé de le leur va perdurer ; place, puis le rendaient au kiosquier décrypter grâce à un style d’écriture pour qu’il puisse le revendre. Rue contradictions sans état d’âme simple et direct. » Une partie de la ce journal, Iwicka, une foule se pressait chaque classe politique et certains de leurs matin pour obtenir le numéro du de l’indépendance était la rentabili- wo. Simultanément, la décision était sphère qui règne ici. J’aime la liberté concurrents y voient de l’« arro- c’est notre bébé » jour. En quelques semaines, la diffu- té », se souvient Helena Luczywo. prise d’ancrer régionalement le quo- donnée aux journalistes. Rien ne nous gance ». « Nous dérangeons sans sion atteignit le demi-million Les statuts du groupe Agora ont été tidien en créant des éditions locales, est imposé d’en haut, nous avons des doute, réplique Robert Soltyk. Mais, Un rédacteur d’exemplaires, mais l’expérience au- déposés avant même la parution du en concurrence frontale avec la débats permanents, c’est un journal quand nous démontrons, comme rait pu s’essouffler, comme tant premier numéro de Gazeta, le reste presse quotidienne régionale ; sept vivant. » l’autre semaine, le manque de neu- d’autres aventures militantes, de- n’est que l’expression d’une foi iné- ans plus tard, elles emploient 1 256 En onze ans, tout a changé, mais tralité de la Cour des comptes, est-ce Pour les « petits porteurs » de la vant la dureté des temps post- branlable dans l’économie de mar- personnes. rien ne semble avoir changé : Adam de l’arrogance ? » rédaction et des autres services, les communistes. Comment ce journal ché. Enfin, en 1995, Gazeta a pris son Michnik anime toujours la rédaction premiers dividendes ne tomberont de circonstance est-il devenu, en Favorable aux réformes écono- visage actuel d’élégant tabloïd, grâce – comme la vie intellectuelle du ’EST surtout la réussite qu’à l’automne. Pour l’heure, chacun moins de onze ans, l’un des vingt miques, l’équipe du quotidien a à une nouvelle formule conçue par pays –, depuis son petit bureau ca- économique qui suscite les sonde discrètement son voisin de plus grands groupes de presse euro- rompu les liens avec Solidarnosc dès Dominique Roynette, actuellement pharnaüm, sans y mettre trop de C jalousies. On critique l’« em- bureau sur ses projets : une nouvelle péens ? 1990, critiquant les « positions popu- directeur artistique du Monde. Cette formes. La diplomatie n’est pas le pire de presse » de Gazeta, son voiture, un appartement plus grand, listes et démagogiques » de Walesa. Française était déjà là, en 1989, pen- fort de cet éternel insoumis, qui a poids écrasant sur le marché publici- mais apparemment pas de folies de AZETA est aujourd’hui le Puis, avec un flair infaillible, elle n’a dant ses vacances, pour « donner un gardé de ses six années de prison et taire et ses ramifications dans l’au- nouveaux riches, encore moins l’en- navire amiral d’une entre- raté aucune occasion de développe- coup de main » lors des premiers de ses combats dans la clandestinité diovisuel. A l’intérieur de l’entre- vie de quitter le navire. « La Bourse G ment. Pressentant, par exemple, numéros. Revenue en 1992 pour six une soif inextinguible de liberté de prise prospère, Agora SA, prise, la prospérité est revendiquée était la seule méthode pour garder qui emploie 2 731 personnes, dont l’explosion prochaine du marché mois, elle y restera trois ans. Le jour- parole. Grâce à lui, et à quelques avec fierté du bas en haut de la hié- Gazeta, explique un rédacteur. L’idée plus de 600 journalistes. Le journal publicitaire en Pologne, Gazeta y nal est attachant : « 90 % de l’équipe autres éditorialistes, Gazeta Wyborc- rarchie. Wanda Rapaczynski, prési- d’entreprise maison va perdurer ; ce est vendu à environ 500 000 exem- prend position dès 1991 avec un sup- d’origine sont encore là», dit Helena za a fait entendre la petite musique dente du comité de direction du journal, c’est notre bébé. » Helena plaires en semaine, plus de 700 000 plément magazine de fin de se- Luczywo. Collaborateur de la pre- de la réconciliation dans l’univers groupe, se félicite d’un taux de ren- Luczywo est plus circonspecte. Elle le samedi, et sa diffusion continue maine en couleurs, imprimé en Au- mière heure, Robert Soltyk, sous- politique polonais – il y aurait plus tabilité de 35,1 %. « Record mon- prend un long temps de réflexion de progresser. Il se décline en vingt triche. Aujourd’hui, on ne compte chef de la rubrique étranger, de danger du côté de la droite natio- dial », ajoute-t-elle, la mine gour- avant de lâcher : « C’est bizarre, vous éditions locales et propose chaque plus les cahiers thématiques quoti- confirme : « Je ne quitterai pas cette naliste que des ex-communistes. mande de celle qui a été formée au savez, cette histoire de Bourse et de ri- jour plus de 120 pages à ses lecteurs. diens – immobilier, informatique, entreprise, car j’aime bien l’atmo- Proche de l’Union de la liberté management américain. Emigrée chesse virtuelle dans un pays qui était Le groupe possède aussi 14 radios et automobile, emploi, etc. – qui sont encore communiste il y a dix ans. » détient 12,12 % de Canal+ Polska et autant de « pièges à pub ». Le ma- Elle, ne rêve pas de ses rentes à ve- de la plate-forme numérique Cyfra+. gazine est maintenant proposé le nir. Si, depuis quelques semaines, En janvier, il a annoncé ses projets jeudi, un supplément télévision le elle s’est mise à l’écart de cette ré- Internet, provoquant une specta- vendredi et un féminin, « Talons daction qu’elle a toujours couvé culaire envolée de son cours de hauts », le samedi. Désormais, Gaze- comme un enfant turbulent, c’est Bourse. Introduite en avril 1999, l’ex- ta truste plus de 65 % des recettes pour mieux s’investir dans un nou- feuille électorale de Solidarnosc est publicitaires de la presse quoti- veau défi : mener à bien le projet de désormais l’une des trois plus dienne, n’abandonnant que des portail Internet de Gazeta. La nou- grosses valeurs de la Bourse de Var- miettes à ses concurrents, le tabloïd velle économie, avec ses promesses sovie, hormis les banques. Présent populaire Superexpress (environ de totale liberté, n’incarne-t-elle pas aussi à la Bourse de Londres, Agora 400 000 exemplaires) et le quotidien l’idéal démocratique qui animait les a annoncé, fin février, d’insolents centriste de référence Rzeczpospolita pionniers de la Rue Iwicka ? En infa- bénéfices, en hausse de 93,6 % sur (plus de 200 000). tigable militante – qui participa à la ceux de 1998. Ces derniers sont à capitaux création de Robotnik en 1977, de Devenu « un énorme business », étrangers, contrairement à Gazeta. l’agence de presse de Solidarnosc en selon le mot d’Adam Michnik, Gaze- Néanmoins, les responsables du 1981, puis de Tygodnik Mazowze et ta Wyborcza ne s’est pas renié. Dans journal n’ont pas hésité à ouvrir leur enfin de Gazeta –, Helena n’a pas be- son opulence capitaliste actuelle, il capital, en 1993, lorsqu’il fallut rem- soin de carottes pour avancer. Son représente le rêve polonais des an- placer la vieille imprimerie de Trybu- journal est pourtant passé maître nées 80. Il est seulement allé un peu na à bout de souffle. Approché par dans l’art d’en distribuer : ainsi, tous plus vite que la société dont il se une banque d’investissements, le les trois mois, les journalistes les plus veut le témoin. Sa réussite n’est pas groupe de presse américain Cox a méritants se voient attribuer des accidentelle : assis au bord du bac à étudié ces étranges Polonais avec points par leur hiérarchie, et chaque sable, loin des murs de la maternelle une curiosité d’entomologiste, mais année, les vingt-cinq premiers du qu’ils imaginaient truffés de micros, il ne regrette pas aujourd’hui d’avoir classement général sont récompen- Adam et Helena mûrissaient déjà un acquis 13 % du groupe. « Cette al- sés. Les lauréats 2000 ont touché une projet ambitieux de quotidien d’in- liance était la condition mise par les prime d’environ 7 000 dollars et une formations générales : « Dès le début banques pour nous prêter l’argent né- poignée d’actions. nous savions qu’il devait être indépen- cessaire à la construction de notre im- dant pour être crédible et que le prix primerie », explique Helena Luczy- Dans les locaux de « Gazeta », le 21 avril 1999. Jean-Jacques Bozonnet LeMonde Job: WMQ0905--0010-0 WAS LMQ0905-10 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 09:30 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0333 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 HORIZONS-ENTRETIENS

Ilan Pappé, historien israélien « Si une réconciliation avec les Palestiniens est engagée, tout doit être mis à plat » La version palestinienne de la guerre de 1948 n’est pas de la propagande ni une arme pour détruire Israël « Dans votre ouvrage La » Le gouvernement Barak a de revisiter 1948, parce que cela diants. Ils l’ont lu une première Guerre de 1948 en Palestine. Aux donné l’impression d’un change- rendrait leur position actuelle fois et ils ont dit : bon et alors ? origines du conflit israélo-arabe ment fondamental par rapport intenable. En ignorant 1948, ils Je leur ai demandé : nettoyer le (éd. La Fabrique), vous dites au gouvernement Nétanyahou. pourront conclure un accord sur village c’est quoi ? Qu’ont-ils fait qu’une meilleure compréhen- Je ne pense pas que ce soit le la base de ce qui s’est passé en des femmes, des enfants, des sion partagée de cette guerre cas : Barak est hésitant et je 1967. vieillards qui étaient là ? Et mes aidera à la réconciliation israé- crains qu’il ne soit sur le point – Imaginez-vous le choc que étudiants se sont dit : c’est vrai, lo-palestinienne. Comment ? de prendre une position plus cela provoquerait si 1948 était nous n’y avions pas pensé. C’est – De deux façons : d’abord, en néo-sioniste que post-sioniste. revisité ? alors qu’un débat s’est engagé. comblant les divergences entre Ces gens qui prennent les déci- – Oui, mais c’est nécessaire et – Est-il possible que les histo- les deux récits historiques. Jus- sions pensent que ce qu’ils font il est beaucoup plus important riens palestiniens et israéliens qu’à la publication de mon livre, suffit pour faire la paix. Ils ne de voir qui va être inclus dans la aient jamais la même lecture il y avait deux versions conflic- sont pas loin d’estimer qu’ils négociation que d’en anticiper le de l’Histoire ? tuelles de l’Histoire, qui étaient n’ont pas besoin de la paix, mais résultat. En revisitant 1948, on – Je ne perds pas espoir. Je fais à l’origine d’une grande partie d’une forme d’accord, ce qui inclut deux groupes palestiniens partie d’un groupe de douze his- de la violence réciproque. Je me n’est pas la même chose. Yasser importants, très constructifs toriens palestiniens et douze suis rapproché du récit-interpré- Arafat, pensent-ils, est un pour la réconciliation et qui ont autres israéliens qui planchent tation de l’autre bord, celui des homme fatigué, qui ne demande été exclus de tout le processus sur les deux récits historiques. Palestiniens, et je crois que c’est qu’à être le fondateur de l’Etat de paix. Ce sont d’abord les ré- Quand nous avons commencé, l’un des moyens de parvenir à palestinien. Donnons-lui cette fugiés palestiniens, qui n’envi- nous croyions que nous écririons une véritable réconciliation, et chance. Ce sera seulement sym- sagent ni de déloger ceux [les Is- un livre en deux versions diffé- non à un simple arrangement bolique, il n’y aura pas de ré- raéliens] qui ont pris leurs rentes. Mais il semble que quel- politique. conciliation. Un mauvais accord maisons, ni de détruire Israël. Ce que chose se soit passé avec le » Parler de réconciliation, c’est définitif générera une autre qu’ils demandent c’est que l’on nationalisme à la fin du être capable d’approuver cer- forme de violence. recherche les moyens de leur ga- XXe siècle, bien que pour les taines des réclamations princi- – C’est la manière de penser rantir une compensation poli- Palestiniens ce soit très difficile, pales du vis-à-vis. Je crois que ce de la majorité des Israéliens ? tique symbolique, tout en ré- dans la mesure où ils n’ont pas livre est l’un des premiers ou- – Politiquement, le point de glant concrètement leurs encore un Etat et qu’il n’est vrages israéliens à ne pas consi- vue des post-sionistes sur la problèmes pratiques. L’autre pas possible de déconstruire le dérer la version palestinienne guerre de 1948 est minoritaire, groupe, ce sont les Palestiniens nationalisme avant d’avoir des faits comme de la propa- mais je suis un peu optimiste, en Israël : un million de per- une nation. gande, à ne pas dire que c’est parce que cette minorité aug- sonnes, dont bon nombre sont une arme pour nous détruire. mente constamment. Au mo- » L’autre chose qui gêne est étaient en danger et qui ont été eux-mêmes des réfugiés. » La seconde façon, c’est de ne ment de sa sortie, mon livre n’a relative à l’image qu’Israël a tou- victimes d’un nettoyage eth- » Si une réconciliation est en- « Le gouvernement pas éluder les responsabilités. Is- pas été autorisé en Israël. Au- jours voulu donner de lui-même, nique. Cela implique que le pro- gagée, tout doit être mis à plat. raël porte la plus grande part de jourd’hui, je crois que je peux le celle d’une nation éprise de paix cessus de paix doit porter sur ce Bien sûr, il y aura des chocs et Barak a donné responsabilité dans la terrible publier. qui tend une main que personne qui s’est passé en 1948 et non des changements dramatiques, tragédie humaine. Mais les an- » Quelque chose a changé. dans le monde arabe n’a voulu pas sur l’avenir de la Cisjordanie mais il ne s’agit pas de le faire l’impression ciens dirigeants palestiniens et le L’université, qui avait failli me saisir. Or il faut reconnaître qu’à et de Gaza et cela est difficile- du jour au lendemain. Le philo- gouvernement britannique mettre à la porte, se dit que je la Conférence internationale de ment acceptable par les diri- sophe juif Martin Buber l’avait d’un changement d’alors ont aussi leur part, de suis un atout, que je suis partie Lausanne sur la paix (1949) les geants israéliens, qui se sentent compris. En 1958, il a écrit un ar- même que le président améri- à un important débat. Les choses dirigeants arabes ont été très en position de force. ticle sur la manière de résoudre fondamental cain [Harry Truman] beaucoup bougent lentement. Mes amis et pragmatiques. Ils avaient » En raison de leur faiblesse, le problème de 1948 d’un point plus intéressé par sa propre réé- moi-même, que l’on appelle les compris, au vu de la situation les dirigeants palestiniens ac- de vue israélien, sans susciter de par rapport lection que par ce qui se passait nouveaux historiens, avons in- sur le terrain, que la partition de tuels ne soulèveront pas non grands drames. dans les camps de réfugiés ou en fluencé des documentaires télé- la Palestine était peut-être la plus cette question. L’un de mes » Il a suggéré un processus en au gouvernement Palestine. Je crois que tous visés, le débat public, la presse. meilleure solution. Ils ont dit des élèves a récemment découvert trois parties. La première est doivent assumer leurs responsa- Mais nous n’avons pas réussi à choses très raisonnables, accepté des détails sur un massacre qui a symbolique : Israël doit admettre Nétanyahou. bilités aujourd’hui et à l’avenir. pénétrer le discours politique. le partage du territoire, deman- été commis durant la guerre de qu’il est responsable du pro- Le plus difficile sera de – Qu’est-ce qui, dans cette dé des garanties pour le retour 1948, en un lieu appelé Tartoura. blème des réfugiés. En second Je ne pense pas convaincre les Israéliens qu’ils version de la guerre de 1948, des réfugiés, admis un statut in- Durant le débat télévisé qui a lieu, il faut vérifier combien de sont responsables. choque l’establishment israé- ternational pour Jérusalem. C’est suivi cette découverte, le repré- réfugiés peuvent revenir en Is- que ce soit – La société israélienne, dites- lien ? le premier ministre israélien, Da- sentant de l’Autorité palesti- raël. Enfin, il faut que tous ceux vous, est post-sioniste. Est-elle – D’abord l’aspect moral. Bon vid Ben Gourion, qui a rejeté nienne a tenté de nous qui sont responsables, les gou- le cas » pour autant disposée à regarder nombre de dirigeants politiques cette offre. convaincre de ne pas continuer vernements arabes, le gouverne- l’Histoire en face ? actuels se font d’eux-mêmes une » La troisième raison est rela- les recherches, parce que cela al- ment israélien, aident les gens à – J’appelle post-sionisme la image de supériorité morale. Ils tive à la victoire de 1948 : le livre lait compliquer la relation de se réinstaller dans l’Etat de Pa- » Malgré cela, nous avons été disponibilité à comprendre l’His- croient qu’Israël a vaincu grâce à montre qu’elle ne relevait pas du l’Autorité palestinienne avec les lestine ou à Beyrouth, à Amman, surpris par le nombre de ques- toire comme je la comprends. sa moralité, qui a compensé miracle. La machine de propa- Israéliens. aux Etats-Unis, etc. tions sur lesquelles nous Malheureusement ce n’est pas le un désavantage militaire et dé- gande israélienne, notamment » Je suis sûr qu’il y a eu – Vous dites que la déclassifi- sommes d’accord. C’est pour- cas des hommes politiques, mais mographique. Or, dans mon aux Etats-Unis, a présenté d’autres massacres, et je pense cation des archives britan- quoi je suis beaucoup plus opti- d’intellectuels, d’universitaires, ouvrage, comme dans ceux de l’image d’un Israël à la veille que c’est la responsabilité des niques et israéliennes vous a miste à ce sujet. Cela a égale- de romanciers, de journalistes, Benny Morris, la moralité israé- d’un nouvel holocauste, en dan- dirigeants palestiniens de pour- beaucoup aidé dans vos re- ment changé mon point de vue de scénaristes. Même dans ces lienne est pour le moins écor- ger d’être totalement détruit. Or suivre cette affaire. Mais il me cherches. sur une solution politique à long milieux, les choses ne sont pas née. ce sont les Palestiniens qui semble qu’ils ont peur eux aussi – Oui, mais la lecture des do- terme de la question israélo-pa- allées de soi. cuments ne suffit pas. Avec les lestinienne. Le nationalisme » Une autre variété de post- mêmes documents, bon nombre n’est pas toujours la solution. Ce sionisme est le néo-sionisme, de mes amis en Israël ont écrit qui nous conduit à envisager dont l’attitude vis-à-vis du des livres totalement fidèles au pour l’avenir une structure poli- monde arabe, des Palestiniens, Guerroyer contre les mythes récit historique sioniste. Beau- tique commune : la solution d’un et notamment des Arabes d’Is- DEPUIS 1984, Ilan Pappé est professeur d’his- tels les historiens arabe Albert Hourani et britan- coup de documents déclassifiés seul Etat. raël, est pire que celle des sio- toire et de sciences politiques à l’université de nique Roger Owen, et d’étudiants arabes de di- que je croyais être des révéla- – Un Etat binational ? nistes. Il y a un clivage entre les Haïfa, où, en raison de ses idées iconoclastes, il a verses nationalités l’a beaucoup influencé. tions avaient déjà été rapportés – Mieux, un Etat démocratique post-sionistes, qui veulent chan- dû, comme il le dit lui-même, batailler pour se Bien qu’il ne soit pas lui-même communiste, il dans les publications officielles séculier. Mais je vivrais aussi ger la société, la rendre plus maintenir. C’est lors de la guerre israélo-arabe est, depuis 1992, membre du Hadash, l’ex-Parti israéliennes après la guerre. bien dans un Etat binational : le amicale envers les voisins d’octobre 1973, à laquelle il a participé sur les communiste israélien, parce que, dit-il, c’est la Mais nous avions tous des lu- nationalisme n’est pas tout dans arabes, plus désireuse de hauteurs du Golan syrien, qu’il a commencé à re- seule formation ouverte à tous les citoyens d’Is- nettes idéologiques. Quand nous la vie. Utopie ? Des choses qui comprendre la responsabilité is- mettre en question certains mythes israéliens. raël sans distinction. Il vient d’achever la rédac- lisions que tel village palestinien paraissaient relever de l’impos- raélienne, et les néo-sionistes, Après trois années d’études proche-orientales à tion d’un ouvrage sur l’une des grandes familles a été occupé et “nettoyé”, nous sible il y a quelques années sont qui rejettent entièrement la l’Université hébraïque de Jérusalem, où, aux cô- palestiniennes, les Husseini, dont l’histoire, sou- ne nous y attardions pas. Au- maintenant tenues pour ac- faute sur la partie arabe, sur les tés d’Arabes israéliens, les étudiants juifs israé- ligne-t-il, brise un autre mythe israélien, celui de jourd’hui, quand je lis une telle quises. » Palestiniens, et pour qui le liens se destinaient tous à une carrière dans le « la Palestine vide », ou la terre sans peuple. chose, je cherche à savoir ce que monde, et en particulier le renseignement, il s’inscrivit à l’université d’Ox- cela veut dire. Propos recueillis par Proche-Orient, demeure hostile. ford. La fréquentation de certains professeurs, M. N. » J’ai essayé avec mes étu- Mouna Naïm

Philippe de Villiers, vice-président du RPF, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » « Par une suite de coups de boutoir, on est en train de diluer la communauté nationale » « Que vous inspire le cin- l’allure, il est sympathique, il est République. On a transféré notre plus importante, c’est que, si d’entrevues avec Séguin, puis qu’il va faire une campagne de quième anniversaire de l’élec- généreux, il est chaleureux. souveraineté juridique avec M. Chirac et les dévots de l’euro avec Balladur, et cela donnait centre-gauche, alors que, nous, tion de Jacques Chirac à la pré- Quand il commente une exposi- Maastricht ; on a transféré notre s’entêtent, malgré l’échec de l’eu- l’impression que c’était un des nous allons parler des vrais pro- sidence de la République ? tion sur l’art japonais, il est capti- souveraineté politique avec Ams- ro, à faire disparaître le franc, vassaux qui venait rendre hom- blèmes de Paris : l’immigration et – J’ai envie de dire à Jacques vant ; lorsqu’il visite les igloos et terdam ; il a fait disparaître le ser- l’élection présidentielle aura lieu mage au suzerain. Moi, je ne se- la sécurité. Chirac ce que beaucoup de Fran- qu’il parle aux Esquimaux, il est vice national, qui était le dernier immédiatement après ce grand rais pas allé déjeuner. Il est im- – Le 1er juillet, la France pren- çais qui ont voté pour lui pensent : fascinant ; quand il est dans Paris- grand creuset civique ; et, mainte- traumatisme que sera la dispari- portant pour nous que Charles dra la présidence de l’Union eu- “Qu’avez-vous fait de votre man- Match, je fonds – moi qui ne suis nant, on enchaîne avec le droit de tion de la monnaie nationale, Pasqua apparaisse comme il est, ropéenne. Qu’en attendez- dat ? Vous aviez promis un réfé- pas encore grand-père – et j’ad- vote des étrangers. On voit bien symbole de la liberté française. Je c’est-à-dire un candidat de rup- vous ? rendum sur l’Europe, on l’attend mire la qualité des baskets, la que, par une suite de coups de pense que la donne de l’élection ture à l’élection présidentielle et – On est à front renversé, là. toujours ; vous aviez promis un ré- photo, etc. Le problème, c’est boutoir, on est en train de diluer présidentielle peut en être boule- non pas un candidat d’appoint. Les “eurolâtres” sont en train de férendum sur l’école, on l’attend qu’on n’a pas élu un grand-père, la communauté nationale. versée. – Présenterez-vous vos précipiter l’Europe dans l’abîme, toujours ; vous aviez promis une un conservateur de musée, un vi- – Tout cela ne vous empêche- – M. Pasqua, président de propres listes aux élections mu- et nous, qu’on appelait les “eu- politique de baisse des impôts, et siteur d’igloo, un historien. On a ra pas d’appeler à voter pour votre parti, a-t-il bien fait d’al- nicipales à Paris ? rosceptiques”, on a une solution le premier acte du gouvernement élu un président de la Répu- M. Chirac, non pas au premier ler déjeuner avec M. Chirac à – Paris sera un grand jeu natio- pour sauver l’Europe. Le schéma Juppé a été la hausse des impôts ; blique ! tour de l’élection présidentielle, l’Elysée ? nal. En face de nous, il y aura de l’intégration vers un Etat fédé- vous aviez promis une rupture – Que devrait faire M. Chirac, où Charles Pasqua sera candi- – Je pense que ce déjeuner était probablement Philippe Séguin. Il ral est, aujourd’hui, parfaitement avec la pensée unique, avec le diri- dans l’actuelle cohabitation, dat, mais au second... ? un piège, mais Charles Pasqua n’y y a un an, aux élections euro- inopérant et inadapté. Une Eu- gisme, vous nous avez ramené le pour vous satisfaire ? – Les circonstances de l’élection est pas tombé. Le déjeuner s’est péennes, on avait déjà Philippe rope à vingt, vingt-cinq, trente, socialisme ; vous aviez promis une – Imaginez un instant Mitter- présidentielle, on ne les connaît passé dans des conditions que Séguin. On va voir si, cette fois-ci, ou plus, ne peut pas être une Eu- grande politique familiale, vous rand à la place de Chirac ! La co- pas. Simplement, on sait trois Jacques Chirac n’attendait pas. il termine la course... Je dis tout rope uniforme, centralisée, mo- avez commencé par laisser fiscali- habitation aurait pu être entre choses importantes. La première, Charles Pasqua lui a dit : “Je veux de suite qu’il n’y aura pas d’ac- nolithique et supranationale. Il ser les allocations familiales par Chirac et Jospin comme elle a été c’est que l’élection présidentielle un référendum avant la dispari- commodement du RPF avec Phi- faut inventer une nouvelle mé- M. Juppé, puis vous n’avez rien dit entre Chirac et Mitterrand, c’est- viendra après les élections législa- tion de l’euro et je vous demande lippe Séguin, pour deux raisons : thode, radicalement différente, et sur le pacs.” à-dire une cohabitation de tives ; donc, c’est la même élec- – ou je te demande, puisqu’ils se la première, c’est que c’est un c’est ce que j’attends de la pré- – Comment expliquez-vous, combat. Mais l’essentiel, c’est de tion. La deuxième, c’est que connaissent depuis longtemps – faussaire, c’est-à-dire qu’il appa- sidence française. » alors, la popularité de savoir si la France va s’abîmer, se M. Jospin et M. Chirac, les deux d’avoir une position ferme quand raît comme un souverainiste, il M. Chirac ? diluer, disparaître, ou rester une candidats siamois de la cohabita- tu exerceras la présidence fran- parle parfois comme un souverai- Propos recueillis par – C’est vrai que Jacques Chirac nation qui garde son identité et tion, auront beaucoup de mal à çaise.” Le problème, c’est que niste, mais c’est tout sauf un sou- Jean-Pierre Defrain, est populaire, et je comprends sa souveraineté. C’est la grande se distinguer ; donc, il y aura de l’Elysée s’est arrangé pour que ce verainiste puisqu’il a voté le traité Anita Hausser pourquoi. Il a de l’allant, il a de question posée au président de la l’espace. Enfin, la troisième, la déjeuner ait lieu dans la foulée d’Amsterdam ; la seconde, c’est et Patrick Jarreau LeMonde Job: WMQ0905--0011-0 WAS LMQ0905-11 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 09:29 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0334 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 11 Iran, le mutisme du pays réel Quelques mots d’excuse par Fariba Adelkhah EPUIS trois ans la vie au moins à la fin de la guerre avec Dans le même temps, cette no- soutien du Guide de la révolution, pour les Molières politique iranienne l’Irak en 1988 et s’est déjà manifesté tion de société civile, aussi mobili- l’ayatollah Ali Khamenei, au pré- semble zigzaguer dans toute son ampleur lors des lé- satrice et porteuse d’espoir soit- sident Khatami, la modération de par la troupe du Théâtre du Soleil D OUS vivons à entre ouverture et gislatives de 1996. elle, ne repose pour l’instant sur celui-ci à l’encontre de ses adver- Comment avouer sans blesser répression. Les arrestations, les Or il n’est pas certain que nous aucune réalité sociale tangible dans saires ou le rôle persistant de Ha- l’époque des mas- que le système de vote lui-même procès, les fermetures de journaux assistions à une « transition démo- la mesure où l’Etat continue de chemi Rafsandjani malgré son re- N sacres en Tchétchénie nous paraît manquer beaucoup de se succèdent. Mais les journalistes cratique » en bonne et due forme, contrôler plus de 80 % de l’écono- vers électoral en février. C’est aussi et au Kosovo, de la cohérence et totalement de clarté ? ne cessent de créer de nouveaux ni même à un match clair entre mie. Peut-il y avoir une société ci- ainsi qu’il faut interpréter le front famine en Ethiopie, du martyre des Par exemple, comment ne pas dire titres dans la continuité de ceux qui partisans de celle-ci (les réforma- vile sans bourgeoisie ? Les réfor- commun tacite des réformateurs et femmes en Afghanistan, du géno- notre embarras en constatant que viennent de disparaître, et les teurs) et ses adversaires (les conser- mateurs sont conscients du des conservateurs pour évincer du cide au Tibet, de la misère à notre le Théâtre du Soleil est l’unique hommes politiques embastillés vateurs). D’abord parce que Mo- problème et en ont une approche jeu les candidats indépendants qui porte, et pourtant, nous, nous nous troupe permanente nommée en sont le plus souvent relâchés après hammad Khatami n’a rien d’un volontariste. Il est possible que leur avaient taillé des croupières sommes fait du souci pendant huit treize ans ? Est-il possible que la quelques mois de détention dans Vaclav Havel et est lui-même un Mohammad Khatami voie dans les lors des législatives de 1996 et des jours rien qu’à l’idée d’offenser profession n’ait jamais voulu distin- des conditions dont rêveraient les homme du système, à l’instar de la privatisations, annoncées par le municipales de 1999. La récente of- votre assemblée en ne répondant guer ni donc encourager de vraies détenus français. plupart de ses partisans. Ensuite troisième plan quinquennal, un fensive de la justice contre la pas à son invitation. Oui, nous troupes de théâtre, anciennes ou Gholamhossein Karbastchi, l’an- parce que la période actuelle pour- moyen de conforter la société civile presse, lancée par un discours du l’avouons, nous nous sommes fait plus souvent nouvelles, œuvrant à cien maire de Téhéran condamné suit le processus de « thermidorisa- face à l’Etat. Guide de la révolution, ne consiste- du souci pour les Molières ! Nous Paris ou plus souvent encore en pour abus de biens sociaux, s’était tion » de la République islamique Mais, en attendant, les réforma- t-elle pas à prendre des gages pour voulons dire à cause des Molières. Il province ? L’histoire du théâtre n’a- fait installer un véritable bureau à qui caractérisait déjà l’époque raf- teurs se sont surtout attachés à dé- imposer aux réformateurs une né- est décidément bien difficile d’être t-elle pas de tout temps été écrite la prison d’Evin, avec fax et télé- sandjaniste (1989-1997) : elle velopper une presse vigoureuse, gociation après leur triomphe élec- libre surtout pour les choses futiles. par les troupes et leurs auteurs ? phone, il bénéficiait de permissions consacre le règne d’une classe poli- celle-là même qui est attaquée par toral, plutôt qu’à les balayer à la fa- Comment pouvions-nous enfin régulières, a ainsi pu rompre le tique révolutionnaire désormais les conservateurs. Reste qu’ils veur d’un coup de force, et à être présents et, sans paraître cra- jeûne du ramadan au domicile de professionnalisée. n’ont pas le monopole en la ma- permettre à l’ayatollah Khamenei Comment avouer cher dans la soupe, exprimer notre son protecteur Hachemi Rafsandja- tière. La radio et la télévision leur de garder sa suprématie d’arbitre tristesse devant une cérémonie qui ni, et a finalement été grâcié. De échappent largement et il existe de souverain ? Quoi qu’il en soit, la sans blesser que se veut un hommage au théâtre, même le clerc Mohsen Kadivar, of- Il n’est pas certain nombreux autres titres publiés par tension actuelle ne semble profiter mais qui se voit interdire toute ficiellement coupable d’atteinte à la la mouvance religieuse, par diffé- ni à Mohammad Khatami ni aux le système de vote théâtralité et asservie à une « télé- sécurité nationale et plus vraisem- que nous assistions rentes organisations culturelles, conservateurs, et risque à nouveau visualité » calibrée, imposée sur des blablement d’avoir soumis à la cri- professionnelles ou sportives, ou d’ouvrir la porte à des mouvements lui-même nous paraît critères plus que discutables et sans tique théologique le gouvernement à une « transition par les élites provinciales qui ne se de foule qui rendraient la situation aucune considération pour les lois du jurisconsulte (velayat-e faqib), a situent pas nécessairement par rap- incontrôlable. manquer beaucoup de notre art ? Comment en serait-il pu se rendre au chevet de son ami démocratique » en port aux enjeux politiques immé- Il y a donc fort à parier qu’elle se autrement d’ailleurs puisque, Arte Said Hadjjarian, abattu par un diats. soldera à nouveau par l’un de ces de cohérence et Paris Première exceptées, ce n’est commando de tueurs. bonne et due forme, En outre, la démarche des réfor- compromis dont le système a le se- plus qu’une seule fois par an que la Bien sûr, tous les détenus ira- mateurs a quelque peine à s’arti- cret lorsqu’il s’agit de sauver son et totalement télévision considère le théâtre, et niens ne jouissent pas de telles faci- ni même à un match culer à deux autres dimensions, « honneur » et de faire preuve de encore, à condition qu’on aban- lités, même si ces dernières sont ex- beaucoup plus consistantes, de la « discernement », pour reprendre de clarté ? donne toute vélléité de transfigura- plicitement prévues par la loi : il clair entre « société civile » : celle du local, deux expressions-clefs du discours tion et se soumette entièrement à suffit d’apprendre quelques versets avec ses clivages spécifiques de islamo-républicain. Vraisemblable- ses diktats les plus mercantiles ? du Coran et de faire preuve d’un partisans de celle-ci type agraire, ethnique, confession- ment, elle aboutira à la recomposi- Si nous étions choisis, qu’allions- Sommes-nous donc si menacés, bon comportement pour en profi- nel ou autre ; celle du religieux, tion de chacun des camps en pré- nous faire pour expliquer, sans être déjà vaincus et résignés, que nous ter, ce qui, pour un clerc, est assez (les réformateurs) avec en particulier le puissant mou- sence et à des réalignements, selon offensants envers la profession, et devions continer à être si obstiné- aisé ! Pour un Abdollah Nouri ou vement caritatif qui donne lieu à la logique factionnelle qui conti- encore moins irrespectueux du pu- ment complices de notre propre un Karbastchi jugés en public et et ses adversaires une véritable économie, informelle nuera de prévaloir tant que les par- blic qui ce soir nous regarderait et défaite, dégradant ainsi la beauté et ménagés par leurs geôliers, et souvent populaire, du don. Les tis politiques, en voie de formation, parfois nous comprendrait, mais la dignité de l’art que nous sommes combien de militants ou de simples (les conservateurs) difficultés de gestion auxquelles ils ne seront pas mieux structurés. parfois ne nous comprendrait pas, supposés préserver et transmettre ? citoyens croupissent anonymement se sont trouvés confrontés au len- Néanmoins, pour la majorité des qu’allions-nous faire pour expliquer Nous le le croyons pas, et c’est dans les prisons du régime ? Les ad- demain des municipales de 1999 Iraniens, ces conflits et leur résolu- que nous aurions souhaité un tout pourquoi, ce soir, nous serons ab- joints de l’ancien maire de Téhéran Enfin, parce que le pays réel reste sont révélatrices à cet égard. tion s’apparentent à ce que l’on autre genre de rassemblement pour sents. Cette absence, sans une ex- avaient eux-mêmes été torturés, largement déconnecté des débats Dans ce contexte, la lutte entre nomme une « guerre de bijoutiers », célébrer ceux d’entre nous qui, par plication, aurait été grossière. Cette comme tant d’autres, prisonniers et des conflits actuels, bien qu’il se réformateurs et conservateurs se dont on ne connaît ni les tenants ni leurs œuvres ou par leurs appari- explication, la voilà donnée. Ceux politiques ou simples délinquants. soit exprimé sans ambiguïté en fa- cantonne à des limites assez les aboutissants. Ce sentiment tions, nous rendent parfois plus qui nous aiment pour ce que nous Sans parler des intellectuels et des veur du changement et de l’ouver- strictes. Elle est certes implacable, d’étrangeté est d’autant plus grand heureux, plus humains, plus sommes vraiment nous compren- journalistes assassinés à intervalles ture à l’occasion des législatives de comme l’ont montré divers assassi- que la presse politique, tout oc- tendres et combattants ? dront, nous le savons. réguliers depuis plusieurs années. 1996, de la présidentielle de 1997, nats politiques. Mais elle est indis- cupée par les règlements de Il ne s’agit ni de nier la part de des municipales de 1999 et des lé- sociable de négociations et de comptes entre clans, ne traite coercition inhérente à un système gislatives de février dernier, sans compromis entre les tenants du guère des vrais problèmes du pays : qui, sans être totalitaire, demeure pour autant remettre en cause la lé- pouvoir, dans l’ombre des institu- chômage, libéralisation écono- autoritaire voire policier, ni d’oc- gitimité du régime. tions. L’opacité du système est lé- mique, question sexuelle dans la Il faut relancer culter son indéniable libéralisation De ce point de vue, il ne faut pas gendaire. Elle n’est pas franche- jeunesse, contrôle social dans les sous la pression de ses débats inter- se méprendre sur le discours des ment dissipée par les procès petites villes de province, bandi- nes, de son institutionnalisation ré- réformateurs. Ce qu’ils nomment la publics d’un Nouri ou d’un Kar- tisme lié à la drogue. Le grand défi publicaine et des forces sociales « société civile » (Jame’eh madani) bastchi, ni par les polémiques de la de la démocratisation suppose que le pavillon national auxquelles il laisse l’opportunité de en se référant à l’épisode du séjour presse écrite. le débat cesse d’être monopolisé s’exprimer par le biais d’authen- du Prophète à Médine renvoie à Derrière l’impression d’incohé- par les gens de plume. Aussi bien tiques élections – chose trop excep- des significations islamiques et his- rence ou d’incertitude que laissent les hommes politiques, parfois par Alain Wils tionnelle dans la région pour qu’on toriques propres, en même temps les événements de ces dernières étrangement silencieux, que les ne la souligne pas. qu’à la pensée libérale démocra- années prévaut en réalité une lo- forces sociales doivent se l’appro- LUS de 50 % de la après guerre, elle est aujourd’hui L’élection de Mohammad Khata- tique : en particulier aux débats gique, celle du maintien de l’unité prier. flotte mondiale est en- ravalée au vingt-huitième rang mi à la présidence de la République théologiques qui se mènent au sein ou, en tout cas, de la stabilité des registrée aujourd’hui avec 209 navires recensés. a accéléré cette ouverture, mais de l’institution cléricale et se ré- institutions républicaines, garantes P sous pavillon de La place du pavillon français aussi peut-être accentué ses fèrent à l’héritage philosophique du pouvoir et de la survie de la Fariba Adelkhah est char- complaisance. Dans un contexte dans le monde de demain ne peut contradictions. Elle n’a nullement hellène, indépendamment du dé- classe politique thermidorienne. gée de recherche au CERI-Institut hyperconcurrentiel où l’offre et la laisser indifférents ceux qui s’in- créé un mouvement qui remonte tour par l’Occident. C’est ainsi qu’il faut comprendre le d’études politiques de Paris. demande se rejoignent sur un prix quiètent du risque de marginalisa- de marché international, la tenta- tion de notre pays dans les débats tion de la délocalisation est forte sur la sécurité des navires ou le pour les entreprises opérant sur contrôle des marchés – et pas seu- ces marchés ; elle pourrait le deve- lement les populations côtières ou nir pour les pouvoirs publics, sou- les salariés des entreprises mari- Evitons un Kosovo libanais ! cieux du coût budgétaire d’une re- times. lance du pavillon français. Pour dynamiser le pavillon fran- par Amine Gemayel Pourtant, sans une flotte de çais, que faut-il faire ? L’investisse- commerce française, comment dis- ment en nouveaux navires battant INGT-DEUX ans restitution du Golan. Elle avait souci devrait être de lui ouvrir les faveur des Libanais accusés d’avoir poser demain des compétences pavillon français fait déjà l’objet après en avoir été d’ailleurs, depuis longtemps, mis le bras pour la réintégrer dans la coopéré avec l’occupant israélien. maritimes nécessaires ? Sans d’incitations fiscales. De facto, ces V sommé par la com- Liban sud au service exclusif de sa communauté nationale. Seule l’amnistie peut recoudre le compétences et sans armateurs, mesures compensent pendant plu- munauté internatio- stratégie, en y modulant la tension Comment éviter le drame qui, de tissu national et priver les factions comment assurer les missions de sieurs années d’exploitation – le nale, Israël se prépare enfin à quit- par alliés interposés afin de peser toute évidence, se prépare, quelle armées d’un prétexte à épuration contrôle et de sécurité le long de nombre d’années est fonction du ter le sol du Liban. L’envahisseur sur l’Etat hébreu. que soit, dans le proche avenir, l’is- sanglante. Il faut, en outre, lancer nos côtes ? Comment éviter que de montant de l’investissement – le annonce son intention de claquer Les diverses arrière-pensées des sue des négociations syro-israé- un grand projet de reconstruction grands groupes de transport mari- surcoût du pavillon national. Cette la porte sans égard à toute autre protagonistes empêchent de liennes ? Il faut, avant tout, de la région frontalière qui, après time d’envergure mondiale, de politique d’encouragement au re- considération que son tardif désir prendre conscience de la gravité de prendre conscience de la gravité de le départ des Israéliens et la dispa- plus en plus puissants, n’abusent nouvellement de la flotte doit im- de rentrer chez lui. Le seul pays à la situation au Liban sud. La réso- la situation et de l’incapacité où se rition de l’économie vassale qu’ils de leur position dominante ? Com- pérativement être pérennisée, sans avoir, des décennies durant, été le lution 425 de l’ONU, outre l’exi- trouve le gouvernement libanais y avaient installée, va se trouver en ment peser dans les décisions des qu’il soit introduit de nouvelles champ clos du duel israélo-arabe gence du retrait israélien et de d’y faire face de façon efficace, du proie à un chômage et à des diffi- instances internationales ou euro- contraintes qui la videraient de et attiré l’attention du monde en- l’installation d’une force des Na- moins aussi longtemps qu’il sera cultés économiques considérables. péennes qui traitent de ces ques- toute substance. Avec certains tier sur une interminable guerre tions unies (Finul), se proposait vassalisé. Amnistie et reconstruction devront tions, si lourdes de conséquences ? aménagements, elle pourrait béné- revient à l’avant de la scène. d’assurer la « sécurité et la paix » être accompagnées de mesures Les échanges commerciaux par ficier, mieux qu’aujourd’hui, aux Nous autres Libanais devrions dans la région frontalière. Nous en draconiennes de sécurité prises voie de mer progressent en petits navires créateurs d’emplois. éprouver, à l’idée que notre pays sommes plus éloignés que jamais. Seule l’amnistie peut dans le cadre de l’ONU et impli- moyenne de 4 % par an. Parallèle- La compétitivité de la flotte exis- va recouvrer l’intégralité de son Le Liban sud est détaché depuis quant un renforcement de la Finul, ment, le coût du transport mari- tante reste la question cruciale qui territoire, une satisfaction sans plus de trente ans de la nation liba- recoudre le tissu dotée d’une mission précise et im- time est en constante diminution doit être traitée à titre principal. mélange. Pourquoi n’en est-il naise. Les Palestiniens y avaient pérative. grâce à l’augmentation de la taille Cette flotte a quatorze ans et demi rien ? Pourquoi, au lieu de cris d’al- installé leur souveraineté, au point national et priver Faute de ces décisions, nous ne et de la vitesse des navires. Pre- d’âge moyen et concourt significa- légresse, n’entendons-nous que la que la région fut surnommée le savons que trop ce qui va se passer nons l’exemple d’un conteneur tivement au maintien des emplois rumeur angoissée qui monte de « Fathland ». Puis vinrent les Israé- les factions armées au Liban sud. Dans une orgie de chargé d’équipement électro- les moins qualifiés. Elle grève lour- populations en proie à une sorte liens, qui obligèrent les Libanais à violences et de vengeances, nous nique : le trajet Hongkong-Le dement le compte d’exploitation de panique ? La raison en est s’accommoder de leur présence. d’un prétexte verrons bientôt sur nos écrans de Havre est désormais effectué en des armateurs qui réclament d’ur- simple. La libération de notre sol, Les emplois, les hôpitaux, l’aéro- télévision des casques bleus im- vingt jours pour un coût inférieur à gence un alignement sur les légis- longtemps et cyniquement ren- port, etc. étaient de l’autre côté de à épuration sanglante puissants, encerclés dans leurs 1 franc par kilo. La mondialisation lations européennes. Le dispositif voyée aux calendes grecques, est la frontière. La population, coupée cantonnements ou réduits à escor- des sources d’approvisionnement qui fonctionne est connu et déjà en concédée par l’occupant dans le de Beyrouth et des autorités lé- ter les longues colonnes de Liba- s’accélère et nos côtes voient défi- application chez la plupart de nos cadre d’une politique de la terre gales, se vit contrainte à passer des Un problème politique et huma- nais quittant leur pays pour man- ler chaque jour l’impressionnant voisins européens : exonération to- brûlée lourde de nouveaux mal- compromis avec l’occupant. nitaire de première grandeur se ger le pain de l’exil en Israël ou chassé-croisé des navires (pétro- tale et automatique de toutes les heurs pour toute la région. Aujourd’hui, l’Etat libanais, qui pose à l’ONU et, plus particulière- ailleurs, à supposer qu’il leur soit liers, porte-conteneurs, car-fer- charges sociales pesant sur l’em- A Washington, Paris, Tel-Aviv ou avait abdiqué son devoir de pro- ment, aux Etats-Unis, parrains du accordé. Amère et terrible perspec- ries...) qui desservent les ports ploi des marins nationaux, instau- Damas, on se consulte, on se tection de ses citoyens du Sud, processus de paix, et à la France, tive ! Il est encore temps d’éviter français, belges, hollandais, alle- ration d’une taxation au tonnage concerte à propos du Liban. Seul s’arroge le droit de châtier leur puissance très active dans la Finul. que ne se crée, par l’effet d’un mands, scandinaves – une zone ou, à défaut, exonération des plus- manque à l’appel le gouvernement prétendue « trahison ». Des mil- Les concertations internatio- pragmatisme cynique, un Kosovo économique qui concentre environ values fiscales en cas de cession, libanais, neutralisé et réduit au si- liers de poursuites sont ouvertes nales en cours à propos du Liban libanais. 30 % du trafic international. souplesse d’armement des navires. lence par son tuteur syrien. Or la devant les tribunaux militaires. La sud doivent nécessairement appor- Et la flotte de commerce fran- Syrie se sert de la situation au Li- population de la zone frontalière, ter une série de mesures liées, et çaise ? Au fil des années, de sa- ban sud comme d’une monnaie livrée à la vindicte du Hezbollah, principalement que soit proclamée Amine Gemayel est ancien vants docteurs se sont penchés sur Alain Wils est président du d’échange dans le marchandage est « criminalisée » par son propre à Beyrouth une amnistie générale président de la République son chevet avec le succès que l’on Comité central des armateurs de engagé avec Israël à propos de la gouvernement, dont le premier inconditionnelle et irrévocable en libanaise (1982-1988). sait : du quatrième rang mondial France. LeMonde Job: WMQ0905--0012-0 WAS LMQ0905-12 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0335 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Jacques Chirac et la « génération sacrifiée » 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 « S’IL EST une génération qui doit faire fi de ses arguant d’un différend avec l’Elysée. Mais au- tiel – sous la bannière de leur chef de file. Afin Changement d’adresse et suspension : 0 803 022 021 (0,99 F la minute). ambitions personnelles, c’est bien celle qui anime jourd’hui, sur le point d’emporter l’investiture du d’éviter que M. Chirac ne bénéficie de la méca- Internet : http : //www.lemonde.fr aujourd’hui l’opposition. Il n’échappe à personne RPR pour la Mairie de Paris, il assure que l’Hôtel nique d’union propre aux législatives, M. Bayrou ÉDITORIAL que le président de la République sera candidat au de Ville, s’il le conserve à la droite en mars 2001, avait proposé – dans un entretien au Monde du renouvellement de son mandat et qu’il sera donc, suffira à son bonheur. S’il ne convainc pas grand- 24 septembre 1999 – de prolonger de quelques par définition, le seul candidat de l’opposition d’au- monde, au moins met-il ainsi en sourdine ses am- semaines la durée du mandat des actuels jourd’hui. » Alors que le candidat « par défini- bitions présidentielles. députés. Passions françaises tion » vient de fêter le cinquième anniversaire de Celles d’Alain Madelin et de François Bayrou M. Chirac n’a jamais oublié personne : ni les son élection, les mots employés par Philippe Sé- sont plutôt mal en point. Le président de Démo- parlementaires « de base », qu’il reçoit depuis ES petits n’ont pas pas être à la hauteur des attentes guin, alors président du RPR, dans un entretien cratie libérale, qui avait approuvé Lionel Jospin, longtemps à l’Elysée par petits groupes ; ni les fi- vaincu les gros, mais ils qu’ils ont suscitées. Volontiers ac- au Figaro du 17 septembre 1998, résonnent plus lors du voyage de ce dernier au Proche-Orient, et dèles, tels le président délégué de l’UDF, Hervé L se sont battus vaillam- cusés de laisser-aller et d’ineffica- cruellement que jamais aux oreilles de ces per- réservé ses mises en garde à M. Chirac, a été dé- de Charette, ou le vice-président de DL, Jean- ment, sans jamais bais- cité, les footballeurs profession- sonnalités de droite que l’on hésite désormais à savoué par ses troupes. Il a dû renoncer, au Pierre Raffarin, qui sont ses bras armés dans les ser les bras, sans jamais cesser de nels français, dont les résultats parer de l’étiquette de « présidentiables ». moins en paroles, à une éventuelle candidature à états-majors de leurs partis respectifs ; ni, sur- croire à leurs chances. Voilà pour- dans les diverses coupes d’Europe Au terme de ce quinquennat, en effet, un l’Elysée. Il est vrai que M. Madelin, qui peine à tout, les présidents de groupe, avec une mention quoi ils méritent notre estime. Le ont été médiocres, n’ignorent pas constat s’impose : Jacques Chirac a si bien fait le faire passer son message libéral dans l’opinion, toute particulière à Philippe Douste-Blazy, éter- football, une fois de plus, sert de que l’émotion créée par les ex- « ménage » autour de lui que nul, à droite, ne pa- était fragilisé depuis l’échec de sa stratégie d’al- nel rival de M. Bayrou. Tant d’attention méritait révélateur aux passions fran- ploits de Calais est aussi un aver- raît en mesure de lui contester le monopole de la liance avec le RPR aux élections européennes. récompense : M. Chirac l’a reçue en étant accueil- çaises. Il y a deux ans, la Coupe du tissement à leur égard. candidature présidentielle. Tel n’était pas le cas à Mais M. Bayrou a pu constater, à ses propres dé- li à bras ouverts par les élus de l’opposition, qu’il monde avait donné l’occasion aux Ce qui est vrai du football l’est l’automne 1998, lorsque M. Séguin s’était installé pens, qu’il était également à la merci des coups a rencontrés fin mars au Palais du Luxembourg, Français de vibrer pour leur probablement du reste des activi- par ses propos, ostensiblement, au premier rang de boutoir de l’Elysée. lors de retrouvailles organisées sous l’égide du équipe au nom de la fierté natio- tés sociales. La contestation qui de la « génération sacrifiée ». Entre-temps le dé- Les députés centristes ne sont en effet pas plus président (RPR) du Sénat, Christian Poncelet. nale. Cette fois-ci, en soutenant la s’élève en France contre les pro- puté des Vosges a quitté d’un même mouvement, enclins que leurs collègues de DL à mener leur modeste bande d’amateurs calai- fessionnels de la politique, de en avril 1999, la présidence du RPR et la direction propre campagne au printemps 2002 – soit à LES BONS CHEVAUX siens contre les professionnels de l’économie, de la science ou du de la liste RPR-DL aux élections européennes, en peine plus d’un mois avant le scrutin présiden- En jouant les parlementaires contre les chefs Nantes, c’est plutôt au nom de la journalisme traduit une révolte de parti, M. Chirac a sans doute choisi les bons justice sociale que la public a de même nature, celle du peuple chevaux. Comme prévu, les premiers prêchent choisi son camp, celui des obscurs contre les « experts », les savants, l’union pour préserver leurs chances de réélec- et des sans-grade conviés comme les habiles. Lorsque Jacques par Lionel Koechlin tion. Quant aux seconds, pour des raisons di- par effraction au festin des puis- Chirac, à la fin du match, assure Les « Fables » de La Fontaine verses, ils éprouvent les plus grandes difficultés à sants. qu’il y a deux vainqueurs, Nantes asseoir leur autorité au sein de leurs formations Les puissants ne l’étaient pas au score et Calais « sur le plan hu- respectives. tout à fait autant que se l’imagine main », n’exprime-t-il pas aussi le Neutralisée depuis son élection à la présidence l’opinion, puisque Nantes, l’ad- sentiment, dont il joua avec talent du RPR par les ambitions concurrentes de « té- versaire de la finale, se débat en- pour être élu en 1995, que la nors » restés en marge de la direction du mouve- core en championnat pour éviter « fracture sociale » continue d’op- ment, embourbée dans le dossier parisien, Mi- la relégation en deuxième divi- poser les modestes au grand cœur chèle Alliot-Marie ne serait pas en mesure – si sion. Mais les Nantais, comme les aux élites trop sûres d’elles ? tant est que l’envie lui en prenne – de gêner le Strasbourgeois et les Bordelais Tel est le « merveilleux message à chef de l’Etat. Faute de disposer de députés sor- aux tours précédents, représen- la jeunesse de France » qu’a évoqué tants, M. Pasqua, seul candidat déclaré, à ce jour, taient, à leur corps défendant, le le chef de l’Etat dans le vestiaire à l’élection présidentielle, ne connaît pas les football des nantis, celui du ve- calaisien, tel est aussi sans doute affres d’une base parlementaire récalcitrante ; dettariat, de l’argent, de la vie fa- le sens du slogan entonné par mais il a d’autres soucis, de l’affaire Elf, qui me- cile, face aux prolétaires du ballon ceux qui, au Stade de France, nace certains de ses proches, au Rassemblement rond. criaient « Merci Calais ». Tel est le pour la France, où son autorité est affaiblie par la Cet éloge de l’amateurisme message, même si la réalité dont montée en puissance des villiéristes. Les écarts de peut paraître paradoxal à une il s’inspire est beaucoup plus langage – ou de pensée – dont est coutumier époque où le professionnalisme complexe. Il ne faudrait pas aller M. Madelin ne seraient plus tolérés par ses est, en tous domaines, largement trop loin dans l’exaltation de cette troupes, on l’a vu, que dans la mesure où ils ne encensé et où, dans celui du foot- image d’Epinal, sous peine de ver- contrarieraient pas leurs propres intérêts. ball en particulier, la technique ser dans le populisme ou la déma- Quant à M. Bayrou, ses démêlés avec ses éprouvée d’un Barthez ou d’un Zi- gogie. Mais il n’est pas mauvais propres amis politiques s’apparentent actuelle- dane est louée par ceux-là mêmes que, de temps en temps, des mou- ment à un chemin de croix. Lui, qui a tout intérêt qui vantent aujourd’hui les quali- vements surgis de la « base » à disposer de relais dans les grandes villes en vue tés de fraîcheur et d’énergie des viennent ébranler les positions de l’échéance présidentielle, n’a pu empêcher les Calaisiens. Il faut comprendre acquises et bousculer les certi- élus UDF de Paris de négocier prématurément qu’en glorifiant les uns on re- tudes de ceux qui se croient dé- avec M. Séguin, ni prévenir la dissidence de proche surtout aux autres de ne tenteurs des vérités établies. Christian Philip, qui brigue la succession de Ray- mond Barre à la mairie de Lyon. « Il n’y a aucun 0123 est édité par la SA LE MONDE doute que, si je renonçais [à être candidat à l’élec- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani tion présidentielle], ce qu’on présente comme des Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint difficultés aujourd’hui s’aplanirait comme par mi- racle », affirme le président de l’UDF. Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau M. Bayrou donne désormais rendez-vous à ses Directeur artistique : Dominique Roynette interlocuteurs au lendemain du second tour des Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment élections législatives. Il persiste à croire que celui Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Editoriaux et analyses) ; des deux chefs de l’exécutif dont le camp aura Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; perdu les législatives devra nécessairement se re- Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; tirer de la course à la présidentielle. Mais il lui se- Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) ra difficile d’établir en quelques semaines la légi- Rédacteur en chef technique : Eric Azan timité d’une candidature qui apparaîtrait comme Médiateur : Robert Solé fortement dissidente au sein de la droite. Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Une présidente « inoffensive » à la tête du Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; RPR ; M. Pasqua en proie à des guerres intestines partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre dans son propre mouvement ; MM. Bayrou et Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président Madelin neutralisés ; M. Séguin de nouveau ap- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), privoisé : M. Chirac peut souffler ses cinq bougies André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) avec la satisfaction d’avoir dégagé la route de- Le Monde est édité par la SA Le Monde vant lui, à droite, jusqu’en 2002. Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Jean-Baptiste de Montvalon Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. taire général en 1997. La majorité La volonté de renouer avec une contrairement aux espoirs améri- des 1 300 boursiers vietnamiens aux croissance plus forte que les 4 % ou cains – qu’un rôle secondaire : la gé- ILYA50 ANS, DANS 0123 Le « risque Etats-Unis appartiennent à des fa- 5 % réalisés ces deux dernières an- nération d’exilés politiques de 1975 milles communistes. Si la relève nées est toujours présente, ainsi est en train de passer la main à une Des cloches savoyardes pour l’Amérique prudent » n’est pas négligée, la préparation du qu’en témoigne l’aménagement génération plus instruite, plus riche IXe Congrès a été confiée à Dô récent des conditions offertes aux mais qui est ancrée ailleurs. UN ÉCLAIR d’argent dans le de- 19 tonnes qui chante dans le ciel Muoi, quatre-vingt-trois ans et pré- investisseurs étrangers. La richesse En passe de digérer victoires ou mi-jour de l’atelier, aussi vif, aussi montmartrois. C’est là que furent décesseur de Lê Kha Phiêu. Autre du Vietnam se concentre, pour le défaites, les Vietnamiens se blanc que l’apparition du matin coulés la cloche de la cathédrale des communistes exemple : l’an dernier, la secte boud- moment, surtout dans le Sud, et Ha- tournent aujourd’hui vers l’avenir. dans la pénombre du sous-bois ; Saint-Patrick, à New York, celle de dhiste Hoa-Hao, dans le delta du noï a deux bonnes raisons de favori- Leur opinion publique ne manifeste des gestes doux et arrondis tout la cathédrale de Tokyo, la Mékong, a été reconnue mais pour ser une relance : assurer la paix so- aucune hostilité à l’égard des Améri- autour de nous, mécaniques et ré- « Jeanne d’Arc » de Rouen, qui fut vietnamiens être placée sous la tutelle d’un comi- ciale dans le Sud, que le PC contrôle cains et tout ce qui provient d’Oc- fléchis : les mains qui enduisent, détruite par les bombes en 1944, Suite de la première page té dominé par les communistes. toujours de près, et canaliser vers le cident est généralement bien ac- celles qui modèlent, qui arrachent et le gros bourdon de la basilique Sur le plan diplomatique, les rela- Centre et le Nord la redistribution cueilli. Le divorce politique actuel parfois à l’un des bourdons lui- de Lisieux. Ces réactions américaines sont tions avec Pékin demeurent la prio- des dividendes. Mais le PC entend entre Washington et Hanoï n’est sants qui se balancent au bout des C’est à ces fondeurs savoyards probablement le produit d’une rité. C’est sur les « conseils » de Pé- maintenir un équilibre entre ses donc peut-être pas durable. Mais chaînes des palans un long gémis- que l’Amérique a passé faute de lecture. Un quart de siècle kin que Hanoï a reporté la propres pouvoirs et l’expansion l’Histoire s’écrit selon le possible, sement musical ; des odeurs commande pour chacun de ses après sa victoire, le PC a digéré les ratification du traité commercial économique. Et il aura les moyens non le souhaitable, et rien n’indique grasses et chaudes de mazout, de quarante-huit Etats et pour le dis- erreurs commises dans l’intervalle : avec Washington. Dans la foulée, le de le faire tant que les classes que le PC vietnamien va changer de soufre et de métal bouillant, des trict de Colombie de quarante- la loi des vainqueurs et le socia- premier ministre chinois, Zhu Rong- moyennes ne s’étofferont pas da- cap dans un avenir prévisible. grondements de vent et de feu aux neuf cloches, qui devront repro- lisme, imposés jusqu’en 1985 et qui ji, a fait un geste en se rendant au vantage, ce qui sera, au mieux, l’af- prises. C’est, dans l’atelier bien duire scrupuleusement les formes ont mené le pays au bord de Vietnam fin 1999. Un accord sur la faire d’une génération. Jean-Claude Pomonti chaud, isolé du reste du monde, de la Liberty Bell, l’ancêtre qui l’abîme ; les réformes appliquées délimitation de la frontière terrestre Les Vietnamiens savent que, du fondeur savoyard, le difficile sonna, le 4 juillet 1776, l’indépen- dans la foulée et qui ont menacé, en entre les deux pays a suivi. D’un cô- même s’ils ne procèdent qu’à petits enfantement des cloches. dance des treize colonies, et qui, dépit de leur prudence, d’ébranler té, les Chinois ne font aucun cadeau pas, les communistes préparent leur PRÉCISION La petite cité artisanale d’une muette depuis 1835, n’est plus au- son pouvoir par dilution. Depuis aux Vietnamiens, ainsi que le sou- relève : le capitalisme rouge en est cinquantaine d’âmes travaille en jourd’hui qu’une relique vénérée mai 1999 et en vue du prochain ligne leur constant grignotage en l’un des aspects. Puisqu’ils ont fait le DANIEL LE SCORNET ce moment de jour et de nuit à feu dans la tour du Parlement de Phi- congrès du PC, la direction commu- mer de Chine du Sud. De l’autre, ils vide autour d’eux en 1975 − comme Président de la Fédération des continu. Ce n’est qu’un hameau ladelphie. niste s’efforce d’irriguer à nouveau souhaitent inclure le Vietnam dans ils l’avaient déjà fait en 1945 et en mutuelles de France, Daniel Le perdu, à deux kilomètres d’Anne- le parti, en redonnant la parole à la leur politique de rapprochement 1955 –, il n’y a pas d’alternative. Si Scornet nous indique que son nom cy, mais c’est là qu’a été fondue, Jean Couvreur base, en luttant contre la corrup- avec la Russie et l’Inde : le chef de les communistes vietnamiens en- a été communiqué par erreur dans en 1891, cette Savoyarde de (9 mai 1950.) tion, en recrutant davantage sur des l’Etat vietnamien, Trân Duc Luong, tendent, à tout prix, éviter un Tia- la liste des signataires de l’appel critères de compétence que de s’est rendu récemment à New Delhi nanmen, leurs compatriotes non « pour les états généraux du mouve- fidélité politique, en rouvrant le dia- dans le cadre de cette tentative de communistes sont, de leur côté, ment social européen » (Le Monde 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS logue avec les intellectuels, les reli- « régionalisation » conçue par Pé- hantés par un scénario maffieux de daté 30 avril-2 mai). « L’ensemble gions et les Vietnamiens d’outre- kin, selon une source vietnamienne, type russo-soviétique. Beaucoup de du mouvement social en toutes ses Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr mer. Mais elle le fait en s’assurant comme une riposte à la mondialisa- non communistes vietnamiens s’ac- familles – syndicale, associative, mu- Télématique : 3615 code LEMONDE que la vieille classe suit et, surtout, tion. Mais cela n’empêche pas Ha- commodent donc d’une cohabita- tualiste, coopérative – doit, sans cli- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) avec l’objectif de renforcer son noï de chercher des appuis ailleurs, tion avec le PC car ils misent sur des vage et en coopération, même ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) contrôle du pays. notamment auprès de l’Union euro- changements progressifs. conflictuelle, avec toutes les forces de C’est la politique du « risque péenne, ainsi que le souligne la vi- Dans un futur proche, la diaspora gauche, se redonner une pensée du Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 prudent » – l’expression d’un site officielle, prévue du 21 au a beau transférer au Vietnam quel- social », estime M. Le Scornet, pour communiste vietnamien –, choisie 25 mai, de Lê Kha Phiêu en France, que 20 milliards de francs par an, qui « la mise en réseau européenne Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 par le bureau politique que préside la première d’un secrétaire général elle n’en est pas moins appelée à ne des alternatifs n’est en rien une pa- le général Lê Kha Phiêu, élu secré- du PC vietnamien en Occident. jouer – quoi qu’il advienne et rade suffisante, voire convaincante ». LeMonde Job: WMQ0905--0013-0 WAS LMQ0905-13 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0336 Lcp: 700 CMYK

13 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000

CONSOMMATION La Foire de Versailles. b ÉVÉNEMENT ANNUEL CARRÉS, il s’y vend de tout : autres manifestations de masse or- « bonnes affaires ». b CONCURREN- Paris a fermé ses portes lundi 8 mai. depuis 1904, la « plus grande foire meubles, artisanat, vins, ordina- ganisées à Paris, le Salon de l’auto CÉE par les grandes villes alle- Près de 800 000 visiteurs sont venus du monde » est un véritable baro- teurs, voitures d’occasion, piscines, et celui de l’agriculture, la Foire de mandes, la place de Paris sur le mar- arpenter cette année les allées du mètre de la santé économique des maisons. b VÉRITABLE salon « mar- Paris souffre paradoxalement de ché européen des foires et Salons Parc des expositions de la Porte de Parisiens. b SUR 220 000 MÈTRES chand », contrairement aux deux cette réputation de lieu des est menacée. La Foire de Paris cherche à redorer le blason de la capitale Les organisateurs de ce Salon international, qui a attiré cette année quelque 800 000 visiteurs, s’estiment peu soutenus par la municipalité face à la concurrence des villes allemandes. Ce rendez-vous annuel génère 3 milliards de francs de chiffre d’affaires LE « PLUS GRAND hypermar- quentation avec plus d’un million largement rentable », estime ans la lente montée en gamme de n’a pas l’image qu’elle mérite ». La de Versailles. Unibail a déboursé ché du monde » a fermé ses portes de visiteurs, il n’a lieu que tous les M. Pont. la clientèle de l’exposition. « On ne réputation que lui confèrent l’ina- 2 milliards de francs, à l’issue d’une lundi 8 mai : 220 000 mètres carrés deux ans) et le Salon de l’agri- Même son de cloche pour les vient plus seulement chercher « la movible Concours Lépine et ses bataille boursière avec la Générale de meubles et d’équipements pour culture, on vient à la Foire de Paris frères Jean et Jacques Lermite, fa- bonne affaire ». Le côté forain s’es- stands de camelots qui appâtent le de location, au début de l’année. Et la maison, de produits artisanaux pour acheter. bricants de piscines et proprié- tompe progressivement ». Il en veut badaud – « des bouclards », dit-il –, devra investir encore 1,8 milliard et régionaux, de vins et de gastro- « Certains artisans d’art en- taires de la « marque » Christine pour preuve le « résultat incroyable serait en complet décalage avec le pour rénover le parc. Autant dire nomie, d’ordinateurs et de télévi- grangent jusqu’à 70 % de leur chiffre Caron. Ils avaient « traité une qua- qu’on est en train de faire sur des té- profil moyen du visiteur : « 35- que la Foire de Paris, vaisseau-ami- sions, de voitures d’occasion, de d’affaires annuel à la Foire de Pa- rantaine d’affaires » vendredi, et léviseurs à plus de 100 000 francs ». 40 ans, de catégories socioprofes- piscines et même de maisons... En ris », affirme Pierre-Marie Barna- espéraient atteindre la soixantaine Michel Grosjean, patron de la so- sionnelles supérieures ». douze jours, les 3 200 exposants de bé, directeur des salons grand pu- de contrats signés d’ici à la clôture, ciété Joseph Gaio, cuisiniste, est à Les candidats à la Mairie la Foire de Paris auront engrangé blic à Comexpo Paris, la société « sans compter ceux qui se concré- Paris précisément pour utiliser le CONCERTS DE JAZZ près de 3 milliards de francs de organisatrice, émanation de la tiseront ultérieurement ». Soit un côté « vitrine » de la Foire. « Quand « Nous sommes et resterons une entre trottinette et jacuzzi chiffre d’affaires. Autant que trois Chambre de commerce et d’indus- chiffre d’affaires « de 4 à 7 millions on vient de la province, et qu’on est vitrine de la grande consommation. vrais grands hypermarchés en... un trie de Paris (CCIP). « Je n’ai jamais de francs ». Les visiteurs peuvent, une petite entreprise, c’est le meil- Mais nous devons apporter une plus- Philippe Séguin tombant dans an. vu autant de clients que cette année. en un même lieu et un laps de leur moyen de se faire connaître du value par rapport à la grande distri- les bras de Christine Caron, au Cet événement annuel, qui se Et pressés avec ça ! », déclare Jean- temps réduit, « comparer l’en- grand public. ». Venu avec sa der- bution, en préservant le caractère pied d’une piscine portant le tient depuis 1904 et revendique le Claude Pont, des Maisons du Midi. semble de l’offre, cela accélère leur nière invention, une cuisine à festif de la Foire », commente nom de l’ancienne championne titre de « plus grande foire du Ce petit entrepreneur spécialisé décision ». Et de citer l’exemple de commande vocale, il a décroché le M. Barnabé. D’où l’organisation, de natation, naguère membre monde », est un véritable baro- dans la villa provençale a rencontré ce client qui a « acheté dans la « trophée de l’innovation » qu’il cette année, d’un véritable festival d’un comité de soutien à Jacques mètre de la santé économique des cette année environ « 70 prospects, même journée une cheminée, un bil- convoitait, et dont il fera usage de jazz, dans l’enceinte du parc des Chirac. Edouard Balladur se pen- Parisiens – quelque 800 000 visi- dont une vingtaine ont déjà leur ter- lard, une piscine et un abri de pis- toute l’année dans ses publicités. expositions : 70 orchestres y ont chant d’un air pincé sur un jacuz- teurs se sont pressés dans ses allées rain ». La campagne parisienne cine ». Ou de tel autre, qui a profité Au passage, M. Grosjean glisse que donné 125 concerts. Un investisse- zi, dont le fabricant lui explique cette année, dont 80 % de Franci- 2000 devrait déboucher, estime-t- de son passage à la Foire pour, en son stand génère bon an mal an ment de 6 millions de francs, repré- qu’« on peut s’y mettre à plu- liens. Les candidats à la Mairie de il, sur « huit à dix livraisons de vil- trois jours, « équiper entièrement sa « pas loin de 10 % de notre chiffre sentant à lui seul 20 % des dé- sieurs »... Françoise de Panafieu Paris ne s’y sont pas trompés : tous las ». Entre 1,5 million et 2 millions nouvelle maison, meubles et piscine d’affaires annuel ». penses de promotion totales traversant en coup de vent le sont venus le visiter (lire ci-contre). de francs l’unité, la présence à la compris ». Lorsqu’il entend de tels témoi- engagées par Comexpo. M. Barna- Parc des expositions sur une trot- Contrairement aux deux autres Foire, qui lui a coûté Chez Loewe, fabricant allemand gnages, M. Barnabé boit du petit bé compte bien mettre à profit tinette high-tech. grands salons parisiens, le Mondial « 60 000 francs, y compris les frais de téléviseurs haut de gamme, Oli- lait. Le directeur des salons grand cette année électorale pour tenter Les candidats à la Mairie n’ont de l’automobile (record de fré- de séjour », est « un investissement vier Ricard a observé depuis dix public l’affirme : « La Foire de Paris d’infléchir la position de la Mairie pas manqué le rendez-vous de la de Paris, plus prompte à encaisser Foire de Paris, inaugurée le les redevances que lui verse Paris 26 avril par le maire Jean Tiberi. Expo au titre de la concession Dernier arrivé, vendredi 5 mai, (60 millions de francs par an), qu’à Bertrand Delanoë, le candidat Les centres d’exposition français perdent des parts de marché investir dans la promotion de la ca- socialiste, a passé avec succès, DEPUIS de nombreuses années, les respon- 150 000 mètres carrés), 14 % sont françaises, et 11 % d’affaires de retombées locales, et plus de 2 100 em- pitale, en perte de vitesse sur le très sur le stand d’Eco-Emballage, le sables de la Chambre de commerce et d’industrie italiennes ». Pis, entre 1990 et 1998, le nombre de plois équivalent temps plein », sans compter « le dé- disputé marché européen des test du tri sélectif des déchets, de Paris (CCIP) attirent l’attention des pouvoirs visiteurs a progressé de 39 % en Grande-Bretagne, veloppement à l’export » des entreprises permis par foires et expositions. « La place de dont il a dénoncé « la lenteur de publics sur l’érosion des parts de marché des sa- de 10 % en Allemagne, et seulement de 8 % en les salons. Huit mesures de relance sont ainsi la Foire de Paris est incontestable la mise en place à Paris », clin lons internationaux en France en général et sur France. Entre 1996 et 2001, l’Allemagne sera passée avancées par la CCIP, dont une « nouvelle exten- dans la dynamique urbaine », ré- d’œil à l’électorat Verts. Au les salons franciliens en particulier (Le Monde du de 31,9 % de l’offre mondiale de surfaces de plus sion » de Paris-Nord-Villepinte. Mais la priorité est pond prudemment Bertrand Dela- même endroit, M. Balladur avait 6 mai). En 1998, les 11 centres de congrès qui sont de 100 000 mètres carrés à 32,6 %, la France régres- l’« amélioration » de la desserte de Paris-Expo, Pa- noë (PS), lorsqu’on l’interroge sur hésité avant de jeter dans la du ressort de la CCIP ont accueilli 360 salons, sant de 7,1 % à 6,8 %. Pour la CCIP, ces derniers ris-Le Bourget et Villepinte, actuellement « mena- ses intentions de candidat à la Mai- bonne poubelle la canette de dont 222 professionnels, 118 grand public et chiffres sont la traduction d’une politique d’«in- cée de thrombose ». Le contrat de plan Etat-région rie de Paris. bière vide qu’on lui avait donnée. 20 mixtes. Mais au-delà de ces chiffres, la CCIP vestissements considérables » des pouvoirs publics « n’apporte pas de réponse complète » à ce pro- C’est que les organisateurs de sa- met l’accent sur l’accroissement de la concur- en Allemagne : 24 milliards de francs (3,6 milliards blème, à l’exception de « l’élargissement de lons, au premier rang desquels rence internationale. d’euros) entre 1996 et 2002 dans les huit principaux l’A 1 entre l’A 86 et l’A 170 », estime-t-elle. Comexpo, affilié à la CCIP et au ral de Comexpo, dont elle génère Dans un rapport présenté jeudi 4 mai, les res- parcs allemands, contre 1,7 milliard de francs La CCIP appelle aussi à « une véritable stratégie conseil de surveillance duquel 25 % du chiffre d’affaires annuel », ponsables de la chambre relèvent « une domina- (260 millions d’euros) sur les deux premiers parcs de communication » autour d’un thème qui pour- siègent trois représentants de la va devoir dégager encore plus tion importante des salons allemands » : sur 97 ma- français. rait être « Paris Ile-de-France, leader mondial des Ville, sont sous pression depuis d’argent pour devenir une « bonne nifestations européennes de plus de La CCIP demande donc une « réaction vigou- salons internationaux ». que le groupe d’immobilier Unibail affaire » pour Unibail. 50 000 mètres carrés, « 64 % sont allemandes (et reuse » de l’Etat, rappelant qu’un point de part de a racheté Paris Expo, la société notamment les neuf salons de plus de marché « représente 1 milliard de francs de chiffre François Bostnavaron concessionnaire du parc de la Porte Pascal Galinier Confusion sur l’auteur du virus ILOVEYOU dont les dégâts s’étendent Microsoft fera des propositions LE FBI AMÉRICAIN, qui a dépé- tant de vingt-trois ans du quartier confusion en précisant que, selon comptabilisé que 85 avant l’instal- ché ses agents sur place, assiste Pandacan. La police explique que ses propres investigations, la jeune lation d’un logiciel antivirus, le pour éviter son démantèlement son homologue philippin, le Natio- l’arrestation du suspect s’est révé- femme soupçonnée ne serait pas la 5 mai. Le Japon semble avoir été nal bureau of investigation (NBI), lée difficile en raison de ses fré- créatrice de ILOVEYOU. Elle n’au- protégé par les congés de la « Gol- LE GÉANT INFORMATIQUE Microsoft a l’intention de proposer des dans la traque de l’auteur du virus quents déplacements. Le même rait fait que le propager. L’expert den Week », la semaine dernière. aménagements de ses pratiques commerciales afin d’éviter son déman- ILOVEYOU qui aurait, depuis le jour, M. Bartolome avait attribué le affirme que la suspecte « a été, à En Inde, les responsables gou- tèlement réclamé par le gouvernement américain, affirme le Washing- 4 mai (Le Monde daté 7-8 mai), in- retard dans la saisie de l’ordinateur un moment ou à un autre, en vernementaux et les industriels ont ton Post du dimanche 7 mai. La firme de Bill Gates pourrait offrir une fecté plus de trois millions d’ordi- suspecté à l’absence de mandat contact avec Michel », un étudiant attribué les effets limités du virus à version de Windows « cachant » l’accès à son logiciel de navigation sur nateurs, essentiellement en Amé- d’arrêt. « Nous essayons de trouver allemand en séjour pour études en la prudence naturelle de la popula- Internet. Elle fournirait aussi aux concepteurs de logiciels les codes in- rique du Nord. « Ils nous un juge qui comprenne l’urgence de Australie qui serait le véritable au- tion. « En Inde, quand le sujet est formatiques permettant de développer leurs applications de façon ap- fournissent une expertise technique cette affaire, mais nous sommes di- teur du virus et qui l’aurait activé. l’amour, les gens se méfient », a dé- propriée. Enfin, elle s’interdirait de passer des accords commerciaux sur les ordinateurs et aideront à manche et je ne m’avancerai pas « J’ai repéré son nom trois heures claré Dewang Mehta, président de avec des fabricants d’ordinateurs favorisant ses logiciels au détriment analyser les éléments saisis si l’on ar- trop à cet égard », indiquait-il. Un après la diffusion » de ILOVEYOU, l’Association des entreprises infor- de ceux de ses concurrents. rive à mettre la main sur quoi que ce responsable du NBI a démenti les affirme Fredrik Bjoerck. Ces décla- matiques. Selon lui, seulement En vertu du calendrier fixé par le juge Thomas Penfield Jackson, Micro- soit », explique Nelson Bartolome, informations concernant le suspect rations ne semblent pas ébranler la 20 000 personnes auraient ouvert soft transmettra ses propositions mercredi 10 mai. Une réponse éma- chef de la division antifraude et pi- masculin en révélant, sous couvert conviction des autorités philip- le message infecté par ILOVEYOU nant du gouvernement américain sera remise le 17 mai au juge, qui en- ratage informatique du NBI. Mal- d’anonymat, qu’il s’agirait en réali- pines, qui continuent à suivre la tandis que le journal The Hidoustan tamera les auditions le 24 mai. gré cette assistance, les déclara- té d’une femme, identifiée et loca- piste de la jeune femme, à laquelle Times avance le chiffre de tions des autorités philippines lisée. « Avec toute la publicité de ces ils attribuent la création du virus. 100 000 ordinateurs contaminés en témoignent d’une certaine confu- trois derniers jours, on craint qu’elle En attendant l’issue de l’enquête, Inde. Le pays compte plus de DaimlerChrysler et Mitsubishi sion. n’ait d’ores et déjà détruit toutes les le bilan des dégâts provoqués par 800 000 connexions à Internet. Se- Le général Panfilo Lacson, chef preuves qui pourraient la relier au le virus se poursuit. Lundi 8 mai, la lon Trend Micro, 3,1 millions d’or- de la police nationale, a indiqué, le piratage », a-t-il déclaré selon firme américaine d’antivirus Trend dinateurs auraient été touchés démentent tout accord avec Hyundai 7 mai, que le suspect était un l’agence Reuters. Micro, dont une filiale est installée dans le monde dont 2,5 millions en homme, semblant confirmer ainsi En Suède, un chercheur en infor- à Tokyo, estimait qu’au Japon Amérique du Nord, 325 000 en Eu- LES GROUPES AUTOMOBILES allemand DaimlerChrysler et japonais les déclarations d’un fournisseur matique de l’université de Stock- 70 000 ordinateurs avaient été af- rope, 129 000 en Asie et 25 500 en Mitsubishi Motors (détenu à 34 % par Daimler) ont démenti, di- d’accès à Internet philippin qui, la holm, Fredrik Bjoerck, connu pour fectés. Les serveurs de Sony au- Australie. manche 7 et lundi 8 mai, tout accord avec le sud-coréen Hyundai pour veille, avait déclaré avoir identifié à avoir démasqué en 1999 l’auteur raient reçu 70 000 messages conta- Malgré les mesures de protec- développer une petite voiture mondiale. « Nous avons commencé à étu- Manille l’auteur du virus, un habi- du virus Melissa, a ajouté à la minés. En revanche, Canon n’en a tion prises dès le 5 mai avec l’ins- dier un possible partenariat avec Hyundai Motor, a indiqué Mitsubishi tallation de logiciels antivirus dé- Motors, mais nous n’avons conclu aucun accord. » Le président de truisant ILOVEYOU, la prudence Hyundai Motor, Lee Kye-an, avait annoncé dimanche – et a réaffirmé reste de mise car le « ver de terre » lundi – « une alliance stratégique » avec les groupes allemand et japo- se présente sous de nombreux dé- nais pour le développement d’un véhicule de moins de 3,8 mètres, mo- Des salariés de Renault condamnés pour séquestration guisements qui pourraient tromper torisé entre 1 et 1,5 litre et fondé sur un modèle à pollution réduite en LE MANS quelque peu éclipsé par la révéla- chacun des cadres séquestrés. Es- la vigilance des systèmes de détec- cours de développement chez Hyundai. Avec comme objectif, selon Lee de notre correspondant tion, le 10 mars, de l’existence d’un timant que la justice assimile des tion. Trend Micro a identifié sept Kye-an, 5 millions d’unités vendues dans le monde entre 2002 et 2007. Quarante-six salariés de l’usine système de fichage du personnel militants syndicaux à des délin- variantes tandis que Symantec Renault du Mans comparaissaient, de Renault, qui avait suscité l’in- quants, la CGT a décidé de faire n’en comptabilise pas moins de le 10 mars, devant le tribunal cor- dignation de Louis Schweitzer. Le appel. neuf. Les toutes dernières ex- Boom du courtage en ligne rectionnel de la ville (Le Monde PDG de Renault avait exprimé ses Cette affaire illustre la difficulté ploitent la peur du virus elle-même des 12-13 mars). La direction locale regrets aux personnes concernées des rapports entre direction et en intitulant les messages infectés : de l’usine avait porté plainte après par ces pratiques et diligenté une syndicats à l’usine Renault du « Virus Warning » ou « VirusA- aux Etats-Unis des incidents survenus le 29 no- enquête interne. La CGT avait Mans. Cet établissement est en LERT ». Le message de l’un d’entre vembre 1999. Ce matin-là, des sa- alors révélé qu’elle avait averti la pleine mutation, avec la cession de eux s’adresse directement aux LES COURTIERS EN LIGNE ont enregistré, au premier trimestre, aux lariés, parmi lesquels de nom- direction générale de ce fichage l’activité « joints de transmis- clients de l’éditeur de logiciels anti- Etats-Unis, une hausse de 69 % de leurs volumes d’opérations et breux délégués du personnel CGT, dès l’automne dernier. sion » de Renault à l’équipemen- virus Symantec. Auparavant, une 2,5 millions de comptes supplémentaires, selon une étude d’US Ban- syndicat majoritaire sur le site, Dans son jugement rendu ven- tier japonais NTN, qui achève ac- autre version de ce virus, «Mo- corp, publiée vendredi 5 mai. Les actifs gérés directement sur Internet avaient investi une réunion du dredi 5 mai, le tribunal du Mans a tuellement la construction, à thersDay », se dissimulait derrière atteignent maintenant 1 000 milliards de dollars, en progression de comité d’hygiène et de sécurité, condamné 35 salariés pour sé- quelques kilomètres du Mans, une facture de carte bancaire de 23,5 % sur le trimestre précédent. La maison de courtage Charles avant de retenir toute la journée questration, et relaxé les 11 autres. d’une nouvelle usine dans laquelle 326,92 dollars censée correspondre Schwab détient toujours la première place avec une part de marché de deux cadres pour exiger l’annula- Mais les magistrats ont dispensé seront transférés, d’ici quelques à l’achat d’un bijou pour la Fête 21,4 %, 293 000 transactions quotidiennes et 3,7 millions de comptes sur tion d’une procédure de licencie- les coupables de peine pénale. Les semaines, 800 salariés de Renault. des mères. la Toile. Il est talonné par E-Trade (214 500 opérations par jour) et Wa- ment à l’encontre d’un de leurs ca- 35 salariés devront cependant ver- terhouse (182 000 ). marades. Ce procès avait été ser solidairement 8 000 francs à Philippe Cochereau Michel Alberganti LeMonde Job: WMQ0905--0014-0 WAS LMQ0905-14 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0337 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 I FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

URSVDSP TPIIDQH TRVIDWS

VHTR TSTP

AGENDA b NTT COMMUNICATIONS : la TUQV L’Asie de l’Est plus important depuis la guerre du

UVVQ TRRP

filiale internationale du géant TSVW Golfe en 1991, est largement dû à

UUHP TQPP

japonais Nippon Telegraph and TRRH se dote d’une défense la hausse des recettes pétrolières

MARDI 9 MAI Telephone a annoncé lundi qui représentent 85 % des revenus USPH TPHP

a ALLEMAGNE : publication des l’acquisition de 90 % de la TPWP de l’émirat, a indiqué le ministre

UQQW THVQ

TIRQ monétaire

chiffres du chômage (avril). compagnie internet américaine des finances, Abdallah al-Sabah,

UISU SWTQ

a FRANCE : situation mensuelle Verio Inc (dont il possède déjà [[[SWWR [[[ [[[L’ASIE DE L’EST va mettre en dans un communiqué reproduit

VpF PIwF VwF VpF PIwF VwF budgétaire de l’Etat à fin mars. 10 %) pour 5,5 milliards de dollars. VpF PIwF VwF place un mécanisme de défense par le journal Al-Watan. Verio se présente comme le monétaire, pour la première fois Indices cours Var. % Var. % numéro un mondial pour l’accueil Europe 9h57 f se´lection 08/05 05/05 31/12 commun à toute la région et fon- a PÉTROLE : les Emirats arabes

MERCREDI 10 MAI ± HDUV VDPU de sites Internet, avec EUROPE EURO STOXX 50 SQIHDPQ dé sur des accords mobilisant plu- unis estiment les cours du pé-

± SHQWDPV IDHS TDPT a GRANDE-BRETAGNE : rapport 400 000 sites dans 127 pays. EUROPE ƒ„yˆˆ SH sieurs dizaines de milliards de dol- trole satisfaisants, a déclaré sa-

± RRPDVW HDSV TDRI trimestriel sur l’inflation de la EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR lars, afin de se protéger de crises medi le ministre du pétrole Obeid

± HDTR QDSI Banque d’Angleterre. b TELEFONICA : Juan EUROPE STOXX 653 QWPDVI financières comme celle de 1997. ben Saif Al-Nassiri, cité par

± TRVIDWS HDWU VDUW a ALLEMAGNE : commerce exté- Villalonga, président de PARIS geg RH Le principe en avait été proposé l’agence officielle WAM.

FFFF FFFF FFFF rieur de mars et chiffre d’affaires l’opérateur de PARIS wshgeg récemment par le Japon aux dix

±

RQVSDVH HDUW VDPP du commerce de gros. télécommunication espagnol PARIS ƒfp IPH pays de l’Association des nations a EURO : le président de la Bun-

FFFF FFFF FFFF a ASSEMBLÉES GÉNÉRALES Telefonica, pourrait PARIS ƒfp PSH du Sud-Est asiatique (Asean) ainsi desbank, Ernst Welteke, s’est dit

 FFFF FFFF FFFF

d’Eridania Béghin-Say, Sidel, Sa- démissionner, après l’échec du PARIS ƒigyxh we‚gri qu’à la Chine et la Corée du Sud. persuadé que la faiblesse ac-

± ± TTTDUH HDSQ HDUH

gem, GrandVision et Dexia. Par projet de fusion avec KPN, AMSTERDAM eiˆ Il a été entériné comme prévu sa- tuelle de l’euro était due à

± ± PVIVDVV HDIQ ISDTI

ailleurs, TF 1 entre au CAC 40. estimait la presse espagnole BRUXELLES fiv PH medi 6 mai par les ministres des fi- « l’exagération » du marché, dans

± URSVDSP HDWT UDIW

dimanche 7 mai. Mais la rumeur a FRANCFORT heˆ QH nances, en marge de la réunion une interview au quotidien Die

± ± TPIIDQH HDRR IHDQU

été démentie par une source LONDRES p„ƒi IHH annuelle de la Banque asiatique Welt publiée lundi. « Face aux don-

± ± IIRHPDWH IDQU PDHS

JEUDI 11 MAI interne. MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi de développement (BAD) à nées fondamentales, la valeur exté-

± RTVHSDHH HDTU VDVU

a GRANDE-BRETAGNE : produc- MILAN wsf„iv QH Chiang Mai, dans le nord de la rieure actuelle de l’euro n’est au-

± ± URQQDVH HDVU IDVH tion industrielle (mars). b IMMUNEX :la société de ZURICH ƒ€s Thaïlande. cunement justifiée », a-t-il estimé, a BANQUE CENTRALE EURO- biotechnologies américaine a Ce mécanisme repose sur un ac- se disant « persuadé qu’il s’agit PEENNE : réunion du conseil des reçu des autorités fédérales AME´ RIQUES cord dit de swaps, qui permet aux d’une exagération des marchés qui gouverneurs de la BCE, suivie l’autorisation de mise sur le banques centrales de s’échanger se corrigera rapidement ». d’une conférence de presse. marché d’un traitement pour les NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR des blocs de devises en cas d’at- a La cotation de l’euro est en

a ALLEMAGNE : indice des prix à formes sévères de la sclérose en taques sur la monnaie de l’une contradiction avec l’économie

IHSUUDVT QVITDVP

la consommation d’avril (définitif). plaques, a annoncé, vendredi HDWHI d’entre elles, et ce à d’éventuelles forte de l’Union européenne, a

IIPVU SHRV a ÉTATS-UNIS : demandes heb- 5 mai, le professeur Gilles Edan IDHHT fins d’interventions sur les mar- affirmé samedi à Lisbonne le mi-

IHWVV RUHQ domadaires d’allocations chô- du CHU de Rennes, qui a piloté la HDWVQ chés. nistre portugais de l’économie et

mage ; ventes de détail (avril). mise au point du produit. En Cette fois, il liera non seulement des finances, Joaquim Pina Mou- IHTWH RQSU

a ASSEMBLÉES GÉNÉRALES Europe, la demande d’agrément HDWTH l’ensemble de l’Asean (Birmanie, ra, dont le pays assure la prési-

IHQWP RHIP

d’Aventis et d’Adidas-Salomon. du médicament doit être HDWQU Brunei, Cambodge, Indonésie, dence semestrielle de l’UE.

IHHWR QTTT

examinée par l’Agence HDWIR Laos, Malaisie, Philippines, Singa-

WUWT QQPI européenne du médicament. HDVWI pour, Thaïlande et Vietnam) mais a ALLEMAGNE : le gouverne-

VENDREDI 12 MAI [[[ [[[ [[[ VpF PPwF SwF VpF PPwF SwF VpF PIwF VwF aussi ses trois principaux parte- ment allemand a renoncé à faire a FRANCE : balance des paie- b BAAN : le groupe néerlandais naires asiatiques, le Japon, la Co- interdire par la loi, comme il Indices cours Var. % Var. % ments (février) ; prix à la consom- Baan, qui est spécialisé dans les Ame´rique 9h57 f se´lection 05/05 04/05 31/12 rée du Sud et la Chine, selon un l’avait un temps envisagé, les

mation, indice provisoire (avril). progiciels de gestion intégrée ´ communiqué officiel. OPA hostiles sur des entreprises ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IHSUUDVT IDSW V

a ÉTATS-UNIS : indice des prix à d’entreprise, a perdu ´ a Les Etats-Unis ont accueilli allemandes, affirme l’hebdoma- ± ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IRQPDTQ IDTR PDRW

la production (avril), stocks et virtuellement tout espoir de se ´ plutôt favorablement, mais avec daire Der Spiegel publié lundi. ± ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i QVITDVP PDTH TDPH

ventes des entreprises (mars), pro- redresser seul et a contacté prudence, la décision des pays TORONTO „ƒi sxhiˆ WSWUDQP IDWS IRDHU

duction agricole américaine et es- d’éventuels repreneurs, parmi d’Asie de l’Est de mettre en place a ÉTATS-UNIS : le taux de chô- ± SAO PAULO fy†iƒ€e ISPIUDVT IDTT IHDWT

timations sur l’offre et la demande lesquels le français Bull, affirme un mécanisme de défense moné- mage aux Etats-Unis s’est établi ± MEXICO fyvƒe QSPDTR PDIT IPDIW

± mondiales. lundi le Wall Street Journal. ± taire commun à toute la région. à 3,9 % en avril comparative- BUENOS AIRES wi‚†ev RVUDRR IDHV IIDRS

a ASSEMBLÉE GÉNÉRALE d’Usi- ± Selon un haut responsable du Tré- ment à 4,1 % en mars, soit le ni- SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev WTDPI IDUP QPDUP

SERVICES SVQUDPT HDPH UDUR nor. CARACAS ge€s„ev qixi‚ev sor américain, le principe d’une veau le plus bas depuis janvier a PUBLICITÉ : le groupe plus grande coopération régionale 1970 et l’économie a engendré publicitaire britannique WPP a « nous semble parfaitement conve- 340 000 emplois nets supplémen- AFFAIRES conclu un accord de reprise de ASIE - PACIFIQUE nable ». taires, a annoncé vendredi le dé- son concurrent américain a Des échauffourées entre mili- partement du travail. Young & Rubicam. Le montant TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN tants anti-mondialisation et po- a Le président américain Bill

INDUSTRIE du rachat, annoncé lundi 8 mai, liciers ont émaillé, dimanche, Clinton a estimé vendredi que la IVIWWDWT WVDIR

bRENAULT/NISSAN : le pourrait atteindre 5,5 milliards de IRWHI pour la deuxième journée consé- discipline budgétaire améri- PHVQQ IIIDU

constructeur automobile dollars. Selon une source, citée IVQHI cutive, la 33e réunion annuelle de caine avait favorisé la décrue du

PHPTI IHVDT

français et son partenaire par Reuters, « un accord de IUSWQ la Banque asiatique de développe- chômage pour l’ensemble de la

IWTVW IHSDS

japonais devraient annoncer la principe sur la reprise a été conclu, ITVVS ment (BAD) à Chiang Mai, dans le population américaine. « Nous

IWIIU IHPDS

semaine prochaine d’importantes mais il dépend encore de son ITIUV nord de la Thaïlande, avons eu aujourd’hui une preuve

IVSRS WWDR suppressions d’emplois dans le approbation, par les clients entre ISRUH a Les Etats-Unis et le Japon ont supplémentaire de la force continue

réseau commercial et leurs autres. L’accord devrait pouvoir bloqué dimanche une proposi- de l’économie. Avec un taux de chô- IUWUQ WTDQ

directions du marketing en être annoncé en milieu de [[[IRUTP [[[ [[[tion sud-coréenne d’autoriser la mage de 3,9 % de la population ac-

VpF PPwF VwF VpF PIwF VwF

Europe, estime le Financial Times semaine ». VpF PPwF VwF Corée du Nord à rejoindre les ins- tive, nous avons cassé la barre des dans son édition du lundi 8 mai. Indices cours Var. % Var. % titutions financières multilatérales 4 % de chômage pour la première Zone Asie 9h57 f se´lection 08/05 05/05 31/12

b BRITISH AIRWAYS : le et à recevoir une assistance fois en trois décennies », s’est félici-

± ± IVIWWDWT IDQH QDVV

bSIDERURGIE : le groupe nouveau directeur général de la TOKYO xsuuis PPS économique internationale. té le président Clinton dans un

± ± IRWHI PDRI IPDIS

sidérurgique anglo-néerlandais compagnie aérienne HONGKONG rexq ƒixq communiqué.

± ± PHUUDTW IDWP ITDPI

Corus, formé de la fusion de britannique Rod Eddington SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ a KOWEÏT : le Koweït a enregis- a Les crédits à la consommation

´

± WUDHW PDUQ PSDQQ

British Steel et de Hoogovens, envisage « entre 2 000 et 10 000 » SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ tré un excédent budgétaire re- aux Etats-Unis ont augmenté de

± ± SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ QHUSDIH HDHP PDRT

pourrait décider de fermer son suppressions de postes et les cord de 1,85 milliard de dollars 9,1 milliards de dollars en mars

± ± BANGKOK ƒi„ PTDIV QDIR PRDTR

usine galloise de Llanwern, qui premiers licenciements secs de au premier semestre de l’année pour se monter à 1 431 milliards de

± ± BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ RSQSDRH QDQV WDRH

emploie 3 000 personnes, affirme la l’histoire de la compagnie, écrit fiscale 1999-2000, rapporte di- dollars, a annoncé vendredi la Ré-

± WELLINGTON xƒiERH PHTSDPP HDVT TDRI presse britannique du week-end. dimanche l’Observer en le citant. manche la presse. Cet excédent, le serve fédérale (Fed).

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 05/05

HDISPRS UDRSPS FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDIPSH

Action Fiat NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDIRTS

Coup de fouet LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QTDTHQH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE

en euros à Milan WALL STREET a terminé la

QDPUIWH IDSIST

séance du vendredi 5 mai en nette ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDQRSU

pour l’action Fiat 28 SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN .... VDQPVWR IDVQIV hausse. L’indice Dow Jones, a ga- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NE´O-ZE´LAND

le 5 mai PDWUTTH QQTDPHHH

APRÈS plusieurs semaines de recul 36 gné 165,37 points (+ 1,59 %), à FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSVDQQHH FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

10 577,86 points, et l’indice IDIHQPR RDIUQQ régulier, l’action Fiat a fait un bond MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... de 5,66 % à 28 euros, vendredi composite de la Bourse électro- 34 nique Nasdaq 96,58 points 5 mai à la Bourse de Milan, à la Cours de change croise´s suite de plusieurs annonces consé- (+ 2,60 %), à 3 816,82 points, ven- cutives. Le constructeur automo- dredi, malgré l’annonce d’un taux Cours Cours Cours Cours Cours Cours 32 08/05 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

bile italien a tout d’abord étonné la de chômage plus faible que prévu DOLLAR ...... FFFFF HDWIWHQ HDWHIWS HDIQUSH IDSQPRH HDSVHVW

communauté financière en pu- en avril aux Etats-Unis. Celui-ci

YEN ...... IHVDVIHHH FFFFF WVDIRHHH IRDWSSHH ITTDURHHH TQDPHSHH

bliant des résultats exceptionnels : 30 s’est établi à 3,9 % en avril, soit son EURO...... IDIHVUI IDHIVWS FFFFF HDISPRS IDTWWHS HDTRRIH

un bénéfice avant impôts de niveau le plus bas depuis janvier FRANC...... UDPUPTS TDTVQVS TDSSWSU FFFFF IIDIRRWS RDPPSIH

390 millions d’euros au 1er trimestre 1970. Cette statistique laisse entre- LIVRE...... HDTSPSU HDSWWUH HDSVVSS HDHVWUS FFFFF HDQUWIH 28 FRANC SUISSE ...... IDUPISH IDSVPIH IDSSPUH HDPQTTS PDTQUVH FFFFF 2000, quasiment multiplié par sept voir un fort resserrement des taux par rapport à la même période de de la Fed, dès la prochaine réunion 1999, et un chiffre d’affaires trimes- 26 de son comité monétaire le 16 mai. Taux d’inte´reˆt(%) Matif triel consolidé de 14,3 milliards N D J F M A M Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier d’euros, en hausse de 30 %. Cette Taux 05/05 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 9h57 f 08/05 prix prix

1999 2000 TAUX Notionnel 5,5

RDHQ SDSV SDVP

forte hausse est due, selon Fiat, à la FRANCE ...... QDWT

Source : Bloomberg

VSDRH VSDIS

JUIN 2000 ...... RIVH RDQH SDRS SDUI

bonne performance des ventes au- LES MARCHÉS obligataires euro- ALLEMAGNE .. QDVV

Euribor 3 mois TDIP SDRH RDTI

tomobiles du groupe. Celles-ci ont gneti Marelli. Les conditions de péens ont ouvert sur une note GDE-BRETAG. SDVV

xg xg xg RDPS SDUV TDHW ITALIE...... QDVV MAI 2000 ......

HDHR IDUQ PDIV progressé de 11 % dans le monde, l’OPA – 16 euros pour chaque ac- stable, lundi 8 mai : le rendement JAPON...... HDHU

SDWS TDSI TDIV

ce qui permet à Fiat de se prévaloir tion ordinaire de Toro et 5,5 euros de l’emprunt d’Etat français à E´TATS-UNIS... SDWU

Q RDHU RDRT

désormais d’une part de marché de pour les actions ordinaires de Ma- 10 ans s’est inscrit à 5,57 %. Ven- SUISSE...... IDUS Pe´trole RDPS SDTI SDVI PAYS-BAS...... QDVQ 11,3 % en Europe et de 37,1 % en gneti Marelli –, représentent res- dredi, le taux de l’obligation amé- En dollars Cours Var. % Italie. « L’impact de l’affaiblissement pectivement une prime de 42 % et ricaine à 10 ans était remonté f 05/05 04/05

6,507 % en clôture. Les taux direc- Matie`res premie`res FFFF de l’euro » a également été béné- d’environ 46 % par rapport à la BRENT (LONDRES) ...... PSDPW

± HDHR

teurs américains pourraient at- WTI (NEW YORK) ...... PUDPV

fique sur les résultats : sans l’effet moyenne de leurs cotations des six Cours Var. % C HDSI LIGHT SWEET CRUDE .... PUDQT de change, la hausse du chiffre d’af- derniers mois. Les cours des titres teindre 7,5 % à la fin de l’année, En dollars f 05/05 04/05

faires n’aurait été que de l’ordre de de ces deux filiales ont, en réaction, contre 6 % actuellement, a estimé ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDVH

10 %. Pour l’ensemble de l’année, bondi de plus de 22 %, vendredi. vendredi Robert DiClemente, CUIVRE 3 MOIS...... IVHHDSH Or

±

HDHU

Fiat prévoit des résultats en « amé- Ces OPA permettront à Fiat, qui dé- économiste pour la banque d’in- ALUMINIUM 3 MOIS ...... IRUW

± HDPQ

PLOMB 3 MOIS ...... RPV Cours Var %

± HDIV

lioration significative par rapport à tient déjà 75 % du capital de Toro et vestissement américaine Salomon ETAIN 3 MOIS ...... SRPH En euros f 05/05 04/05

±

HDRQ

1999 », et ce « malgré la perma- 70 % de Magneti Marelli, de « se ga- Smith Barney. ZINC 3 MOIS...... IITP

FFFF

OR FIN KILO BARRE ...... IHHHH

±

HDST NICKEL 3 MOIS ...... WTWS

C

HDRH

nence de la crise sur le marché agri- rantir la flexibilité stratégique maxi- ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE OR FIN LINGOT...... IHHHH

± VDSS

ONCE D’OR (LO) $ ...... PVHDUS

cole nord-américain et la pression male », pour « faciliter, s’il s’en pré- ±

PDIR

ARGENT A TERME ...... SDHR

C

HDSQ

MONNAIES PIE`CE FRANCE 20 F...... STDVH C

IDUW

PLATINE A TERME ...... IQQQHQDHH sur les prix qui caractérise le marché sentait l’opportunité, la conclusion C HDUI PIE`CE SUISSE 20 F...... STDWH

GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU C HDSQ

européen ». d’alliances ou d’accords de collabo- L’EURO est repassé au-dessus de PIE`CE UNION LAT. 20 .... STDVH

C

FFFF ´ PTIDUS IDSR

Deuxième annonce qui a propulsé ration de nature commerciale, in- 0,90 dollar, lundi matin, sur le mar- BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... IWV

± C

PQTDSH IDST PDUP MAIS (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RIS

C ± IVS HDHS HDTH le cours de Bourse de Fiat : le lance- dustrielle et/ou financière avec ché des changes de Tokyo, profi- SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QTUDPS

ment d’une offre publique d’achat d’autres partenaires ». tant de rumeurs d’intervention de SOFTS $/TONNE

±

HDIQ

(OPA) sur la totalité du capital de la Banque centrale européenne CACAO (NEW YORK)...... UUI

FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... WIV Cotations, graphiques et indices en temps

ses filiales, la compagnie d’assu- (BCE) pour le soutenir. L’euro co- FFFF Cécile Prudhomme SUCRE BLANC (PARIS) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». rances Toro et l’équipementier Ma- (avec AFP) tait 0,9013 dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ0905--0015-0 WAS LMQ0905-15 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0338 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS I LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 15

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

SQIHDPQ

VALEURS EUROPE´ENNES QWPDVI

RHS SRUP

SHVH b L’action du fabricant d’équipe- b L’action du constructeur Daim- QVP RHHDTT SRQRDVI

QWSDSS RTVV

QSW QWSDQR ments téléphoniques Marconi a lerChrysler a clôturé, vendredi, SQSIDUI

QWRDVP

RPWT fait un bond de 12,36 % en Bourse, en légère hausse de 0,08 %, à QQT

vendredi 5 mai, dopée par les 64,8 euros, après avoir indiqué SQITDWR QWPDVI SQIHDPQ QWHR

bons résultats annoncés la veille qu’il tablait sur une hausse de QIR SQHTDQP

QSIP

par son concurrent français Alca- 20 % des ventes de sa petite voi- PWI [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v IH wes V xy†F V wes ww t † v tel. ture Smart en 2000 en Allemagne. IH wes V xy†F V wes

b Le cours de Bourse d’Alitalia a b Le groupe BMW, qui avait laissé

e C e ± ± terminé, vendredi, en hausse de entendre que la vente de sa filiale ± RSP IDPP qf VDPP IDHQ qf ITDIH PDTP s„ WDWI IDPW LVMH / RM p‚ SCOTT & NEWCAST PRUDENTIAL EDISON

C C C e C e e

TDQR IDRR qf UDVI PDUH s„ IIDTW QDRS fi PTUDSH HDIW 0,12 %, à 2,32 euros, après le dé- Rover au consortium britannique MOULINEX /RM p‚ SOUTH AFRICAN B RAS ELECTRABEL

C e QDPW FFFF qf QDWT FFFF qf SDVI PDRP €„ IWDIQ FFFF

menti de KLM sur une possible re- Phoenix était encore loin d’être PERSIMMON PLC qf TATE & LYLE ROYAL SUN ALLIA ELECTRIC PORTUG

C C C

e C e e

RSDQH HDPP qf SDPV RDRI ps RP HDUP iƒ PQDUQ HDHR

prise des négociations pour relan- conclue, s’est apprécié, vendredi, PREUSSAG AG hi UNIGATE PLC SAMPO -A- ENDESA

e C e ± ± PDSH FFFF xv RVDVH PDQI gr IUUTDHR HDII s„ RDTQ IDRW RANK GROUP qf UNILEVER SWISS RE N ENEL

cer l’alliance entre les deux de 4,41 %, à 32,89 euros.

C C e e ± IWQDQI HDSH qf TDRP HDUW €„ SVDUS FFFF e„ IIVDWW HDWP SAIRGROUP N gr UNILEVER SEGUROS MUNDIAL EVN

C C C e ± IHDTH IDPV qf IHDIR PDWT ƒi SWDPW TDPU ps RDHT HDPS compagnies aériennes. b La quatrième banque alle- SAS DANMARK A/S hu WHITBREAD SKANDIA INSURAN FORTUM

e C e ± ± TWDSH HDSI qf IDWW IDTW xy UDHP FFFF iƒ IVDRS HDVI b Le titre Seat a progressé de mande, Commerzbank, a grimpé, SEB /RM p‚ COCA-COLA BEVER STOREBRAND GAS NATURAL SDG

e e

± ± ± ± ITW PDQI PIPDVP HDSU qf VDQV HDRI iƒ IQDUW HDSI

0,04 %, à 4,97 euros, vendredi, en vendredi, de 3,20 %, à 42,84 euros. SODEXHO ALLIANC p‚ f DJ E STOXX F & BV P SUN LF & PROV H IBERDROLA

C C e IQVHDQT IDRU gr SWRDVI FFFF s„ RDTS IDHW

dépit de l’accord que le groupe Sa filiale de courtage en ligne THE SWATCH GRP gr SWISS LIFE REG ITALGAS C ± ±

PUWDWS HDUH hu IUDHW HDSH qf VDWP HDWS

THE SWATCH GRP gr ´ TOPDANMARK NATIONAL GRID G

C C vient de signer pour prendre 51 % ComDirect entrera en Bourse le BIENS D’EQUIPEMENT ± PSDIT HDPR gr RTQDSU HDWU qf RDVT PDIT VOLVO -A- ƒi ZURICH ALLIED N NATIONAL POWER

e C

± PTDHP FFFF RISDTT HDUH e„ IHUDTH HDST ƒi f VOLVO -B- ± DJ E STOXX INSU P OESTERR ELEKTR IPRDQH IDRI de l’allemand Telegate pour un 5 juin sur le Neuer Markt, le Nou- ABB N gr

e

s‚ IDIH FFFF qf UDPT FFFF WW/WW UK UNITS ± POWERGEN WRQDQH HDHU

prix de 500 millions d’euros. veau Marché allemand. ADECCO N gr

± qf IHDRS FFFF qf VDVT HDSV

WILSON BOWDEN e C SCOTTISH POWER PUDVH PDPR

e C MEDIAS e„ QQDVV PDHS qf IIDSQ FFFF WOLFORD AG C SEVERN TRENT TUVDPP HDTU ALUSUISSE LON G gr

e

± ± IWHDTV HDUR p‚ IUUDUH IDPV

f ± ± PVDIQ PDUV DJ E STOXX CYC GO P qf SUEZ LYON EAUX/ PPDPP HDSS ASSA ABLOY-B- ƒi BSKYBGROUP

IWDPU FFFF e ƒi ± CHIMIE C PQS HDPI p‚ SYDKRAFT -A- SDTS HDQH Code Cours % Var. ASSOC BR PORTS qf CANAL PLUS /RM

08/05 10 h 55 f ƒi IWDHQ FFFF

C

pays en euros 05/05 ± IPDWQ IDIV qf SYDKRAFT -C- ƒi PSDSQ IDPP

e C CARLTON COMMUNI IRUDPH HDSS

AIR LIQUIDE /RM p‚ ATLAS COPCO -A-

PHARMACIE C

IQDVI IDQV

e qf ± C

IHDVP IDWH xv THAMES WATER PRDWV IDPR e ƒi ± ELSEVIER RTDQV HDUW

AKZO NOBEL NV xv ATLAS COPCO -B-

e

±

C iƒ PHDVR HDWS

C C qf RTDQW QDST

PQDWQ IQDRV qf FENOSA IQDRU PDUP

e ASTRAZENECA q‚ ± EMAP PLC RVDQS HDIH

BASF AG hi ATTICA ENTR SA

C

e qf IHDWV QDQW

±

p‚ TPDSS IDSH

± QRDQR FFFF qf UNITED UTILITIE UDPT HDRU e AVENTIS /RM qf ± DAILY MAIL & GE RQDWS HDTI

AUTOMOBILE BAYER AG hi BAA

e

±

C PIDQH HDPQ

e hi qf QIDWT HDVI ±

ITDHP HDQU s„ VIAG UDPQ FFFF

GLAXO WELLCOME qf

± GRUPPO L’ESPRES

IUDIQ QDRU

BOC GROUP PLC qf BBA GROUP PLC

±

PWDVW HDVI

AUTOLIV SDR ƒi

e C

p‚ IITDSH HDUV

±

e C gr ISRQDWQ HDSH e

SQW HDIW

p‚ VIVENDI/RM €„ UDWU FFFF

e C NOVARTIS N HAVAS ADVERTISI

PIDTH HDRU

e CELANESE N hi BRISA AUTO-ESTR

±

RVDQS HDIH

BASF AG fi

±

QSWDUP HDRQ

± e C

ITSDHS IDTH hu f

s‚ VDTP FFFF PVDVV IDPT

NOVO NORDISK B qf INDP NEWS AND M DJ E STOXX PO SUP P

TVDPI FFFF

CIBA SPEC CHEM gr CAPITA GRP e C

QPDPH HDTQ

BMW hi

e

± e C ± ps PRDSV HDVW

p‚ UVDSH IDHI

USDVI QDQW

ORION B qf ± LAGARDERE SCA N

QWSDHQ HDIT

CLARIANT N gr CMG e C

PI HDPR

CONTINENTAL AG hi

±

e C gr IQTRIDWS HDPR

s„ IVDSS IDQU qf QDTH FFFF

e C ROCHE HOLDING MEDIASET

QPDPH HDTQ

e DEGUSSA-HUELS hi COOKSON GROUP P

TRDQH FFFF

DAIMLERCHRYSLER hi

± C

gr IIQRTDUR IDRH

qf QUDPH HDHW

hu WSPU FFFF

e C ROCHE HOLDING G PEARSON

QTDUH HDUI

e DSM xv DAMPSKIBS -A-

±

PVDIU HDVR

FIAT s„

e C

C

C p‚ RPDWV HDHU

qf UDRS HDTW

hu IIQQVDRV HDTH

C SANOFI SYNTHELA REED INTERNATIO

RUVIDIS HDRV

e EMS-CHEM HOLD A gr DAMPSKIBS -B-

±

ITDUS IDIV

FIAT PRIV. s„

e C

C ± hi ISQDUS HDTS

qf IWDTH QDIQ

hu ISTWWDRQ PDIV

C SCHERING AG REUTERS GROUP

WDHQ IDQS

ICI qf DAMSKIBS SVEND EURO

e C

QV HDPT

MICHELIN /RM p‚

C

C

qf IRDQW PDHU

± qf TDUU QDTU

IIDHI IDTV

e SMITHKLINE BEEC qf ______TELEWEST COMM.

SDTH FFFF

KEMIRA ps ELECTROCOMPONEN e C

PPTDSH HDHW

PEUGEOT p‚

e

±

e C C QUDPP HDUS fi e

p‚ UWS IDIS p‚ IDIS HDVV

C UCB TF1

VDWI HDWU

e LAPORTE qf EUROTUNNEL /RM

PDTT FFFF

PIRELLI s„ NOUVEAU

±

RPVDIW HDUP e

qf IQDQT FFFF

IW FFFF

f DJ E STOXX HEAL ps UNITED NEWS & M

SSIDSH FFFF

LONZA GRP N gr FINNLINES e C

RWDIS HDQI

RENAULT p‚

e C

xv PQT FFFF qf RDIT IDPS

e C UNITED PAN-EURO

PHDVR IDRI

e RHODIA p‚ FKI ±

TIDTH HDVI

VALEO /RM p‚ MARCHE´ e ±

xv TQDIS IDRV IVDPS FFFF

e hu ± VNU

UTDSS HDSV

SOLVAY fi FLS IND.B e C

RTDSH HDII

VOLKSWAGEN hi E´NERGIE

e C

e C xv PVDTR HDRW

e„ QSDWV HDSQ

e C WOLTERS KLUWER RQ PDHP

TESSENDERLO CHE fi FLUGHAFEN WIEN

± HDTU

f DJ E STOXX AUTO P PQUDVI Cours % Var.

±

± qf ITDUP PDWV SDUR FFFF qf ISDQS IDQP qf 10 h 55

± WPP GROUP 08/05 HDUS f DJ E STOXX CHEM P QTWDVS BG GKN f en euros 05/05

C

C C TIHDRR HDTS IHDIW PDSW q‚ SDUU PDTS BP AMOCO qf HALKOR f DJ E STOXX MEDIA P

C ± PUDIS HDQI qf VDSS IVDPS

´ BURMAH CASTROL qf HAYS AMSTERDAM

e e C ± WDSS HDSP hi TP HDVI

CONGLOMERATS CEPSA iƒ HEIDELBERGER DR

FFFF

BANQUES AIRSPRAY NV IV

e e C BIENS DE CONSOMMATION

SS FFFF ps QQDPH HDTI

e DORDTSCHE PETRO xv HUHTAMAEKI VAN ± SPDQH IDVV

CGIP /RM p‚

C

IDHW

ANTONOV HDWQ

±

C e C e qf IQDQR HDIQ

C SDSI HDQT s„ VDQP IDUI

ABBEY NATIONAL s„ e PSDPT HDHR

e ENI IFIL xv

PSR FFFF

CHRISTIAN DIOR p‚ AHOLD

±

VDWS

e C/TAC HDST

±

xv PPDIP IDPS ±

UDWH PDWS qf RDQW FFFF

qf e ABN AMRO HOLDIN ±

IPDSP IDSU

e ENTERPRISE OIL IMI PLC iƒ PVRDVH FFFF

D’IETEREN SA fi ALTADIS -A-

C

SDUH

CARDIO CONTROL HDVV

±

C

qf IHDPW HDIU ±

C IDWS HDVV ƒi PVDIU PDQR

ALL & LEICS qf IRDVT RDVQ

e LASMO IND.VAERDEN -A- q‚ ± TPDSS HDUI

GAZ ET EAUX /RM p‚ ATHENS MEDICAL

FFFF

CSS PQDWH

e C qf IVDVR FFFF

WH HDII hu UHDVS FFFF

ALLIED IRISH BA e„

qf QDIP FFFF

e C OMV AG ISS INTL SERV-B

PTVDRH HDQR

GBL fi AVIS EUROPE

± TDIH

HITT NV SDRQ

C

q‚ TPDRQ PDQW

C IVDPP FFFF hu USDIR FFFF

ALPHA CREDIT BA xy e e„ QTDWW IDQR

e C PETROLEUM GEO-S KOEBENHAVN LUFT

RP HDHP

GEVAERT fi AUSTRIA TABAK A

± PHDVH

e INNOCONCEPTS NV PDSV

e C e €„ PQDPH FFFF

C PQDRI IDWP ps TSDUH FFFF

BPINTOMAYORR iƒ e UQDTS HDVW

e REPSOL KONE B hi ±

PP HDIV

HAGEMEYER NV xv BEIERSDORF AG

FFFF

e NEDGRAPHICS HOLD PV

± e e e„ RWDPS HDPV ± ±

C TSDHQ HDII p‚ PIVDIH QDHU

BANK AUSTRIA AG xv e

RVDTH HDHP

ROYAL DUTCH CO LEGRAND /RM p‚ ± SDPP HDWU

INCHCAPE qf BIC /RM C

IPDSH

SOPHEON IWDHS

C e C e qf IQDPP FFFF

C SDHS I hi RSDQH HDTU

BANK OF IRELAND s„

TDPS IDQW

SAIPEM LINDE AG qf ISDRU FFFF

INVESTOR -A- ƒi BRIT AMER TOBAC

FFFF

PROLION HOLDING WR

C

C C e q‚ PHDPH PDSU

WDII HDUT hi QUDWH PDHP

qf e

BANK OF PIRAEUS ±

p‚ WQDUH HDUW

C SHELL TRANSP MAN AG ISDUU HDQW

INVESTOR -B- ƒi CASINO GP /RM

FFFF

RING ROSA QDWU

±

C e C e qf WDIV PDQU

C ITPDPH HDRQ hi ITDVS IDPH

BK OF SCOTLAND p‚ gr PUQIDTP HDSS

C TOTAL FINA ELF/ METALLGESELLSCH

IHDRI PDHR

MYTILINEOS q‚ CFR UNITS -A-

FFFF

e RING ROSA WT HDHW

±

C e iƒ STDPH HDSQ

HDPS ps IWDRH FFFF

QRTDVQ e BANKINTER R ±

SS IDHV

f DJ E STOXX ENGY P METRA A fi RPDPV FFFF

NORSK HYDRO xy DELHAIZE

± PR

UCC GROEP NV PDHR

± qf PUDTS IDTS

BARCLAYS PLC e C p‚ QHV HDWV C  PTHDSS HDSH gr ESSILOR INTL /R A

OERLIKON-BUEHRL @€u˜li™ite

e ± TWDVH HDIR

hi e BAYR.HYPO-U.VER ± fi RPDHU IDUI IUDHS FFFF

ORKLA -A- xy COLRUYT

e ±

s„ VDUP SDQP

BCA AG.MANTOVAN C

UDHW PDPP e qf RUDQS FFFF

SONAE SGPS €„ FREESERVE BRUXELLES

e

s„ IVDHP FFFF

BCA FIDEURAM e C hi VQDWH IDUH

QDQI FFFF

TOMKINS qf FRESENIUS MED C

C

RDQS

e ARTHUR IP ±

s„ QDVH PDQI

BCA INTESA ±

SDRT RDUV

e qf SSDPH FFFF

VEBA AG hi GALLAHER GRP

±

IDHQ

e ENVIPCO HLD CT SDSH ±

WDPS IDVH s„ e BCA LOMBARDA ± fi PUDSS IDTI

f DJ E STOXX CONG P QPWDWV FFFF GIB

C

PDHV

e FARDEM BELGIUM B PRDSH

± QDRQ HDSV s„ Exceptionnellement

MONTE PASCHI SI C WDIV IDSP

IMPERIAL TOBACC qf

FFFF

INTERNOC HLD PDIR

e C

PHDRI IDPW

BCA P.BERG.-C.V s„ e IVDSS FFFF JERONIMO MARTIN €„

FFFF

e INTL BRACHYTHER B IRDPS

± ´ ´ s„ TDSR HDTI

BCA P.MILANO e C IP HDRP TELECOMMUNICATIONS KESKO -B- ps

FFFF

e LINK SOFTWARE B IH

± IIDQI IDTS

s„ e

B.P.VERONA E S. ±

UUT PDPI

e L’OREAL /RM p‚ QDUS FFFF

EIRCOM s‚

C

IDVS

e PAYTON PLANAR SDII

± s„ IDIS HDVT

BCA ROMA ±

PDQQ UDRV

MORRISON SUPERM qf ±

IUDRS TDQR

BRITISH TELECOM qf

FFFF

e ACCENTIS UDVS

±

IRDRV HDSS

iƒ e

BBVA R ±

TPDVH HDQP LE MONDE ÉCONOMIE HENKEL KGAA VZ hi ± IUDPS HDVW

CABLE & WIRELES qf

e

PS FFFF

ESPIRITO SANTO €„

qf IIDHI FFFF

e C RECKITT BENCKIS TWDRH HDSV

DEUTSCHE TELEKO hi

e C

iƒ QIDTS IDPV

BCO POPULAR ESP C

QDWI HDVV SAFEWAY qf SIDRR FFFF

ENERGIS qf et

e FRANCFORT

€„ RDII FFFF

BCO PORT ATLANT ±

qf SDSP HDWP

e C SAINSBURY J. PL

VV HDSU

EQUANT NV hi

C

HDHU e PWP

SDIW FFFF

€„ UNITED INTERNET

BCP R C QDPH IDHV

SMITH & NEPHEW qf

IUDTI FFFF

EUROPOLITAN HLD ƒi

C

QDQW

e QHS

± IHVDRH I

BIPOP CARIRE s„ AIXTRON

IDII FFFF LE MONDE INTERACTIF qf

e STAGECOACH HLDG ± ITVDUH HDWR

FRANCE TELECOM p‚

FFFF e IIP ±

QDSR HDST

s„ e AUGUSTA TECHNOLOGIE

BNL ± iƒ TUDTH HDSW

C TERRA NETWORKS

PUDIQ PDHU

HELLENIC TELE ( q‚

C

IHS IDWR e C

VWDQS HDII

p‚ BB BIOTECH ZT-D

BNP /RM ±

QDSS IDRQ

e TESCO PLC qf ±

IIUDIH PDHI

KONINKLIJKE KPN xv

±

IQDUH e IDRR

IIDIS FFFF

iƒ BB MEDTECH ZT-D

BSCH R e C

PRDSS IDRS

e TNT POST GROEP xv ± paraîtront ensemble dans le Monde PUP IDHW

MANNESMANN N hi

±

HDTH e RWDSH

± ISRDQH HDRS

p‚ BERTRANDT AG

CCF /RM ±

IDIU f RUUDQS

C DJ E STOXX N CY G P IRDIH QDHR

PANAFON HELLENI q‚

± HDWT IHDQH

SDPI FFFF

CHRISTIANIA BK xy e BETA SYSTEMS SOFTWA

IPDRQ FFFF

PORTUGAL TELECO €„

C

IRU e QDSP

± du mardi 8 daté mercredi 9 mai SDHT IDST

COMIT s„ CE COMPUTER EQUIPME

e C

SWDSH PDHT

SONERA ps

C

PPS C QDWQ

SWDIW HDRS

COMM.BANK OF GR q‚ COMMERCE DISTRIBUTION CE CONSUMER ELECTRO

± QWQDHW IDRT

SWISSCOM N gr

C

QSDSH e IDRQ ±

RPDSH IDHS

COMMERZBANK hi CENIT SYSTEMHAUS

qf VDSV FFFF

±

UWDUH HDIU

TELE DANMARK -B hu BOOTS CO PLC

±

W e HDSS

± RQDQR HDQW

CREDIT LYONNAIS p‚ DRILLISCH

e C

PU HDQU e xv

IVDVS FFFF

TELECEL €„ BUHRMANN NV

C

C PWDWH QDIH

IIIDQU IDPI

DEN DANSKE BK hu e EDEL MUSIC ± TVDWH HDPW

e p‚ ±

ITDIU HDVH

TELECOM ITALIA s„ CARREFOUR /RM

±

TPDSH IDSU

QDWQ FFFF

DNB HOLDING -A- xy ELSA

e C C

PSUDSH PDQW e p‚

UDIQ HDIR

TELECOM ITALIA s„ CASTO.DUBOIS /R

± C VSDSI e RDWW

UTDQH HDPT

DEUTSCHE BANK N hi e EM.TV & MERCHANDI ± IQDQH HDTU

e iƒ

± PSDHR QDWW

TELEFONICA iƒ CENTROS COMER P

C

PRDSH e PDHV

±

IRQ IDPR

DEXIA fi e EUROMICRON ±

iƒ IUDRS HDPW e e C ±

IIDQH HDUW ps IR HDUP

TIM s„ METSO CONTINENTE

±

PI e PDQQ

± SERVICES FINANCIERS RQDUH HDRT

DRESDNER BANK N hi GRAPHISOFT NV

qf PIDIS FFFF ±

RDTV HDUQ qf RDQS FFFF

VODAFONE AIRTOU qf MORGAN CRUCIBLE DIXONS GROUP PL

±

IU QDQH C

q‚ PWDUQ QDTV

C HOEFT & WESSEL

PI QDQU EFG EUROBANK qf

3I e C hi QSDQH HDVT ± IPRRDPP IDIP VTDTT FFFF

f DJ E STOXX TCOM P NETCOM -B- ƒi GEHE AG

C WDTS FFFF

PIDST PDVR

q‚ e HUNZINGER INFORMAT ±

RPDVH HDRU ERGO BANK fi

ALMANIJ ±

qf TDUU HDSH

SDWI FFFF

EXEL qf GREAT UNIV STOR

C

HDPS C

e PQDVI

e„ RRDTH IDQT

C INFOMATEC

SUDWU IDUV ERSTE BANK q‚

ALPHA FINANCE e C xv WTDVS HDUQ

ISTDWW FFFF

NKT HOLDING hu GUCCI GROUP

C

HDVT C SQH

ƒi ITDIR HDQV

C INTERSHOP COMMUNICA

ITDPH IDSH

FOERENINGSSB A CONSTRUCTION AMVESCAP qf

ƒi PWDUI FFFF

PIDSH FFFF

OCEAN GROUP qf HENNES & MAURIT

C

SW HDVS

±

WDUV IDSS

qf e KINOWELT MEDIEN

QDTP FFFF

HALIFAX GROUP €„ e

BPI R ± C QP HDQI e hi C

IQDTH HDVW

e ps KARSTADT QUELLE RRDRS HDTI

ACCIONA iƒ PARTEK

±

IDWT RPDSS

IPDIQ FFFF

qf LHS GROUP

±

UDQI IDVR

HSBC HLDG BRITISH LAND CO qf qf WDPH FFFF

±

qf IHDSP PDHU

C KINGFISHER

ITDHQ PDSU

AKTOR SA q‚ PENINS.ORIENT.S

C

IRW PDUT

RHDWH FFFF

q‚ LINTEC COMPUTER

TDHT FFFF

IONIAN BK REG.S qf

CANARY WHARF GR C qf QDWU HDVU ±

C UDPQ HDUI

e qf MARKS & SPENCER IWDUR QDVW

UPONOR -A- ps PREMIER FARNELL

TDTH FFFF

e C

fi RQDWS PDPI

C LOESCH UMWELTSCHUTZ

TDSW HDSP

KBC BANCASSURAN CAPITAL SHOPPIN qf e C hi RQDSH FFFF

IRDQH PDQQ

e qf

± METRO

ITDHS HDIW

AUMAR R iƒ RAILTRACK

±

PTDSH IDIP

± IHDVV HDTQ

qf MENSCH UND MASCHINE

ITDUW FFFF

LLOYDS TSB qf

CLOSE BROS GRP ± VDTS RDSR e qf

± C

RTDSH HDTR

e xv NEXT PLC

IHDPR IDQW

ACESA R iƒ RANDSTAD HOLDIN

C

IRUDWH

e IDSW

SDUP FFFF

ps e MOBILCOM ±

SVDVH HDSW

MERITA fi e

COBEPA ± p‚ PIRDVH IDPR

hu WSDPU FFFF

± PINAULT PRINT./

TDWH HDWV

BLUE CIRCLE IND qf RATIN -A-

±

C SIDPH TDHT

q‚ RVDQQ HDQR

e C MUEHL PRODUCT & SERV

IDRQ HDUH

NAT BANK GREECE s„

COMPART C C gr PWRDVP HDPP

WSDWR IDRP e hu

± VALORA HLDG N URUDSH HDIQ

BOUYGUES /RM p‚ RATIN -B-

C

PDIQ C

e WI

p‚ UVDSH IDPW

e C MUEHLBAUER HOLDING

IQPDIH QDUU

NATEXIS BQ POP. hi

CONSORS DISC-BR e C C xv IT HDIQ

qf PDUU IDPS

± VENDEX KBB NV SDVT HDSV

BPB qf RENTOKIL INITIA

C

IDSW RRDUH

PPDVV FFFF

qf e PFEIFFER VACU TECH ±

PVDWR HDSS

NATL WESTM BK iƒ

CORP FIN ALBA C C qf TDPS PDSQ

C

RDQQ RDIP

e qf W.H SMITH WDUW IDHQ

BUZZI UNICEM s„ REXAM

C

IDIW IU

ƒi TDTQ FFFF

C PLENUM

PHWDRV HDQI

NORDIC BALTIC H gr

CS GROUP N C SDVR HDSW e qf

±

UWDSH IDQT

e p‚ WOLSELEY PLC

ITDQI FFFF

CIMPOR R €„ REXEL /RM

C

QTDPH IDWU

e C

s„ IVDPS HDPU

e C PSI

RSS HDTT

ROLO BANCA 1473 p‚

EURAFRANCE /RM ± HDRV e QTRDPV ±

C PSDTH HDUV

e e„ f DJ E STOXX RETL P PHUDSH HDPR

COLAS /RM p‚ RHI AG

C

IDHW IUSDSH

± qf IUDTT HDWT

e C QIAGEN NV

PTDTH HDUP

ROYAL BK SCOTL FORTIS (B) fi

±

e gr TUPDRH HDIH

±

VDRH HDSW

GRUPO DRAGADOS iƒ RIETER HLDG N

C

WDPS

e QDWQ

± s„ ISDST HDTR

e C REFUGIUM HOLDING AG

PTDSH HDQH

SAN PAOLO IMI FORTIS (NL) xv ± PTDPI HDPQ

e ƒi

±

PQDSI IDQH

FCC iƒ SANDVIK -A-

±

HDUT IQ

± IPDUU HDRV

ƒi e SACHSENRING AUTO

IHP FFFF

S-E-BANKEN -A- GECINA /RM p‚ HAUTE TECHNOLOGIE C

PTDPI HDPQ e ƒi

±

VTDRH HDSV

GROUPE GTM p‚ SANDVIK -B-

±

RDIH IIDUH

± qf IRDST IDWT

C SALTUS TECHNOLOGY

UDPS HDWS

STANDARD CHARTE HAMMERSON qf ± e

± C

gr SURDIQ HDII

p‚ PIDTQ HDWP

VDQR IDRT

HANSON PLC qf SAURER ARBON N AEROSPATIALE MA

±

IHQ e IDHT

± PQP HDWH

p‚ e SCM MICROSYSTEMS

±

SWDIU HDWR

STE GENERAL-A-/ ING GROEP xv e

± e C C

UQDIH HDIR e p‚

p‚ PWVDSH HDVI

TUDTH HDIS

HEIDELBERGER ZE hi SCHNEIDER ELECT ALCATEL /RM

C

RRDVP IDRH C

ISDIH HDVP

ƒi SER SYSTEME

QUDSU FFFF

SV HANDBK -A- REALDANMARK hu e C

C s„ PDQR FFFF

q‚ ISDSH QDSV

PUDQV PDUQ

HELL.TECHNODO.R q‚ SEAT-PAGINE GIA ALTEC SA REG.

SDVH FFFF

± QDII HDQW

ƒi SERO ENTSORGUNG

±

IQDIW HDTS

SWEDISH MATCH LAND SECURITIES qf ± e

C

qf IDVV IRDUQ

xv IHT FFFF

PSDRH HDIP

HERACLES GENL R q‚ SECURICOR ASM LITHOGRAPHY

±

IPUDRH QDRV

gr PVIDPR FFFF

C SINGULUS TECHNOLOGI

UDQH IDTU

UBS REG LIBERTY INTL qf ± e C

C

e ƒi PQDTW IDHQ

xv PDTW UDTH

QHDUH PDQQ

HOCHTIEF ESSEN hi SECURITAS -B- BAAN COMPANY

±

QUDWS

e HDIQ

± RDRT IDQQ

s„ e SOFTM SOFTWARE BERA

±

WDHP HDRR

UNICREDITO ITAL MEDIOBANCA s„ C e C

qf QDIS IDIH

fi IPI HDTU IPSRDPV FFFF

HOLDERBANK FINA gr SHANKS GROUP BARCO

C

PDTT PIDPH

hu VIDVS FFFF

C TDS

VDHU RDTU

UNIDANMARK -A- MEPC PLC qf e ±

C

e p‚ UVDQH HDQV

qf PHDII FFFF

IQIDVH HDTW

IMERYS /RM p‚ SIDEL /RM BOWTHORPE

±

VPDQH IDRR

q‚ IWDTQ FFFF

e C TECHNOTRANS

IWDVS HDTI

XIOSBANK METROVACESA iƒ ±

qf SDHS IDTU e C

qf TDVQ FFFF

WDWQ HDIH

ITALCEMENTI s„ INVENSYS BRITISH AEROSPA

±

IQDWS IDRI

± HDRS

f QISDRH TELDAFAX

WDST FFFF

DJ E STOXX BANK P PROVIDENT FIN qf C C

PQDTQ HDPT e ƒi ± qf ITDRR IDVH WIDPS HDPU

LAFARGE /RM p‚ SKF -B- CAB & WIRE COMM

±

IVDIV

e TELES AG HDII

QVDPS FFFF

RODAMCO CONT. E xv C e C

C

hu PHDWQ HDVU

p‚ PHWDWH HDWT WDPP RDHQ

MICHANIKI REG. q‚ SOPHUS BEREND - CAP GEMINI /RM

C

HDVQ TDIH

e C TIPTEL

QVDIH HDIQ

RODAMCO NORTH A xv C ± C

gr UITDQT HDRS qf RUDTW HDUV IDPQ IDRI

PILKINGTON PLC qf SULZER FRAT.SA1 COLT TELECOM NE

FFFF

TRANSTEC RQ

PHDWV FFFF

SCHRODERS PLC qf C e C

qf SDTU IDVS

p‚ VRDUS HDHT IQDUP FFFF

RMC GROUP PLC qf T.I.GROUP PLC DASSAULT SYST./

C

HDPT QVDIH

e C W.E.T. AUTOMOTIVE S

US IDWH

SIMCO N /RM p‚

PRODUITS DE BASE ± PIDIU FFFF e xy

± ƒi PRDRQ USDIQ ITIDVH HDUR

SAINT GOBAIN /R p‚ TOMRA SYSTEMS ERICSSON -B-

FFFF FFFF

C

TDPU HDSS

SLOUGH ESTATES qf

e C e C e„ TRDSV HDWI

s„ IDIR FFFF

C QVDUW IDWR e ƒi VA TECHNOLOGIE

RQDUS IDHR

ACERINOX R iƒ SKANSKA -B- FINMECCANICA

FFFF FFFF

e C

IRI IDVI

UNIBAIL /RM p‚ e ± C

xv IHDUH HDWQ ƒi TDQP HDWV C PDUP FFFF

qf VEDIOR NV

RIDQR PDPI

ALUMINIUM GREEC q‚ TAYLOR WOODROW GAMBRO -A-

FFFF

e FFFF

±

UDQU HDIR

VALLEHERMOSO iƒ

± e ± C e THHDWS HDPV xv TVDVS HDSI C

IPIDWH IDTU

p‚ f DJ E STOXX IND GO P SIDRT HDIU

ANGLO AMERICAN qf TECHNIP /RM GETRONICS

FFFF

e FFFF

QQ FFFF

WCM BETEILIGUNG hi

C

C

hu WIDQR HDRH

q‚ RTDIH IDTR QDPS FFFF

ARJO WIGGINS AP qf TITAN CEMENT RE GN GREAT NORDIC

FFFF FFFF

±

SDIH HDQQ

WOOLWICH PLC qf

e C

IDIH q‚ RQDUS

C e„ PQDUH FFFF IUDWP PDIH

ASSIDOMAEN AB ƒi WIENERB BAUSTOF INTRACOM R

FFFF FFFF

±

HDIP

f DJ E STOXX FINS P PSIDHQ

ASSURANCES ±

± qf QQDVH HDPH

e qf SDWI PDPU SPDTH FFFF

BEKAERT fi WILLIAMS LOGICA

FFFF FFFF

± ± qf IPDSP PDPU

HDIU PQVDHR e ± RDRU FFFF xv UWDQH HDVI

BILLITON qf f DJ E STOXX CNST P AEGON NV MISYS

FFFF

e FFFF ± TPDQH HDRV

e ps ± RQDTI IDPP qf PDWQ FFFF BOEHLER-UDDEHOL e„ AEGIS GROUP NOKIA

FFFF

ALIMENTATION ET BOISSON FFFF WDUH FFFF

e qf ± SDIH FFFF p‚ SSDSH HDQT

BUNZL PLC qf AGF /RM NYCOMED AMERSHA

FFFF

e FFFF CONSOMMATION CYCLIQUE ± IRDRS HDQR

e xv ± ± ± IDSR IDIH qf SDTU HDTH s„ IIDUH HDVS

CORUS GROUP qf ALLIED DOMECQ ALLEANZA ASS OCE

FFFF

e FFFF ± s„ QDWP HDPS C

C e e ± UDQV IDVS p‚ RPDTP HDRP qf TDST FFFF hi RIV HDIP

ELVAL q‚ ACCOR /RM ASSOCIAT BRIT F ALLIANZ N OLIVETTI

FFFF

e FFFF

xv ITPDWH FFFF

C e e C ± IPDIH FFFF hi TWDSH IDQI qf IPDVS HDVI qf IHDTR PDQT

ISPAT INTERNATI xv ADIDAS-SALOMON BASS ALLIED ZURICH PHILIPS

FFFF FFFF

qf QDWI FFFF

C e C e e ± ± IPDTV TDQQ p‚ ITDTP HDWU e„ RHDHI PDIV xv SSDSH HDPU

JOHNSON MATTHEY qf AIR FCE BBAG OE BRAU-BE ASR VERZEKERING ROLLS ROYCE

FFFF FFFF

C

IPDHP HDSU

e e e qf ± ± SPDWW HDHP qf SDPW FFFF e„ RRDUH FFFF p‚ ISQDSH HDQP

MAYR-MELNHOF KA e„ AIRTOURS PLC BRAU-UNION AXA /RM SAGE GRP

FFFF

e FFFF

p‚ QQHH FFFF

C e C e ± ± WDQH HDQP s„ PDPW IDPW qf UDPS PDSQ gr WTPDHS HDRH

METSAE-SERLA -B ps ALITALIA CADBURY SCHWEPP BALOISE HLDG N SAGEM

FFFF FFFF

e C

hi SPP HDQV

C C e ± PWDPP HDTQ e„ IT FFFF hu QTDIH PDTU qf IRDUI HDIP

HOLMEN -B- ƒi AUSTRIAN AIRLIN CARLSBERG -B- BRITANNIC SAP AG

FFFF FFFF

e C

hi TTW HDTH

C e C e ± IQ IDST s„ IHDSV IDRR hu QRDPP FFFF qf ISDPV HDRS

OUTOKUMPU ps AUTOGRILL CARLSBERG AS -A CGU SAP VZ

FFFF FFFF

± qf IUDQW HDQW

C e C e ± SIDIH HDSW hu QTDPQ FFFF hu QRDTP PDQV p‚ QPDII IDRI

PECHINEY-A- p‚ BANG & OLUFSEN DANISCO CNP ASSURANCES SEMA GROUP

FFFF

e FFFF ±

ITVDVH HDIV

e e e e hi ± ± ± SDTS FFFF s„ PDHW HDRV p‚ PSIDVH IDRS iƒ ITDTH HDIP

RAUTARUUKKI K ps BENETTON GROUP DANONE /RM CORP MAPFRE R SIEMENS AG N

FFFF FFFF

C

qf IPDWQ HDTU

e C ± ± ± IVDPR QDSQ qf SDRV HDQI q‚ ITDIP RDUS hi IIRDUH HDIU

RIO TINTO qf BRITISH AIRWAYS DELTA HOLDINGS ERGO VERSICHERU SMITHS IND PLC

FFFF FFFF

e C

p‚ PPPDPH IDRT

C C C e ± WDHR QDPQ s„ IIDVH PDTI qf WDPQ HDIW q‚ QRDUU PDIH

SIDENOR q‚ BULGARI DIAGEO ETHNIKI GEN INS STMICROELEC SIC

FFFF FFFF

e C s„ RDPR HDRU

e C ± ± QPDPW HDIR p‚ IQQ HDRS q‚ PSDRT IDRV hu UQDIQ FFFF

SILVER & BARYTE q‚ CLUB MED. /RM ELAIS OLEAGINOU CODAN TECNOST

FFFF

e FFFF ± p‚ QW HDWW

C C C e e PDPQ FFFF qf ISDRP IDHI p‚ IHH HDPH fi PTDTH HDUP SMURFIT JEFFERS qf COMPASS GRP ERID.BEGH.SAY / FORTIS (B) THOMSON CSF /RM

e C ps SP PDST

C e e C e e ± ± IPDIH IDVU hi PRDRH HDTP xv QVDIH HDUW s„ QH IDIS STORA ENSO -A- ps DT.LUFTHANSA N HEINEKEN HOLD.N GENERALI ASS TIETOENATOR

hu ISWDRI FFFF e C e ± ± IP HDVQ ƒi IWDSP FFFF q‚ IVDPT HDWW e„ ITTDRW HDQI

STORA ENSO -R- ps ELECTROLUX -B- HELLENIC BOTTLI GENERALI HLD VI WILLIAM DEMANT e CODES PAYS ZONE EURO

C

IHVTDWV HDIS C C C

C e f PPDVQ HDPU hi WIDPH IDQQ q‚ ITDQH IDRV q‚ PSDSS PDPH SVENSKA CELLULO ƒi EM.TV & MERCHAN HELLENIC SUGAR INTERAM HELLEN DJ E STOXX TECH P FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C ± PRDRH HDVQ qf IHDQQ HDVP qf PQDUP FFFF qf WDSW FFFF THYSSEN KRUPP hi EMI GROUP KERRY GRP-A- IRISH LIFE & PE IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

C e e C e e ± ± QSDWS HDIR p‚ HDVT IDIV s„ IDVT HDSQ s„ RDVV HDRI

UNION MINIERE fi EURO DISNEY /RM MONTEDISON FONDIARIA ASS SERVICES COLLECTIFS LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e C ± ± ± QHDQH PDHP qf IHDTR IDPU gr IWWWDHW HDQS qf PDTP IDPW UPM-KYMMENE COR ps GRANADA GROUP NESTLE N LEGAL & GENERAL FI : Finlande - BE : Belgique.

e C e e e e ± ± ± ± ISDQI HDQW p‚ ISRDPH HDRS xv RPDTH HDQS s„ IUDUH HDUQ s„ RDVI HDVP

USINOR p‚ HERMES INTL KONINKLIJKE NUM MEDIOLANUM AEM CODESPAYSHORSZONEEURO

C C C e e e ± IPDTU PDHR s„ IDRT FFFF s„ IDIS HDVV hi QITDSH HDRV qf WDRW TDUQ

VIOHALCO q‚ HPI PARMALAT MUENCH RUECKVER ANGLIAN WATER

CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e C e ± ± QPDIW FFFF xv IWDIS HDSP p‚ SR QDQI qf UDIQ PDIP qf PDWS FFFF

VOEST-ALPINE ST e„ KLM PERNOD RICARD / NORWICH UNION BRITISH ENERGY GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C e e ± ± HDQT qf RDSW FFFF ps PDVP IDHV ps SVDPH HDIU qf QDWT HDVT f DJ E STOXX BASI P PHIDPU HILTON GROUP RAISIO GRP -V- POHJOLA YHTYMAE CENTRICA LeMonde Job: WMQ0905--0016-0 WAS LMQ0905-16 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0339 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 I FINANCES ET MARCHÉS

C C ± ± ± FFFF FFFF FFFF WDUP UHDSH UP RUPDPW PDIQ IRDTW IVH IUUDSH IITRDQP IDQW IIDST BAZAR HOT. VILLE ...... IIQDQH GROUPE PARTOUCHE ... SUEZ LYON.DES EAU .....

C C C C ± RVDTH QIVDVH HDHP UDST IPPDTH FFFF FFFF FFFF VDHW UVT UWS SPIRDVT IDIS SPDVV BIC...... RVDSW GUILBERT...... TF1 ......

C C C C ± FFFF FFFF FFFF ISDSQ QVV QVW PSSIDTU HDPT IUDPQ IIWDWH IPIDWH UWWDTI IDTU IWDUR BIS...... IHQ GUYENNE GASCOGNE... TECHNIP......

C C C C ± ± VWDRH SVTDRQ HDIU PDRH VTDIH VUDIH SUIDQR IDIT QVDPS QWDQW QW PSSDVP HDWW IVDWQ VALEURS FRANC¸AISES B.N.P...... VWDPS HACHETTE FILI.MED ..... THOMSON-CSF......

C C C C ± IUHDIH IIISDUV FFFF IQDPI SQV SQW QSQSDTI HDIW PUDRP IISDTH IIT UTHDWI HDQS IITDVP BOLLORE ...... IUHDIH HAVAS ADVERTISING..... THOMSON MULTIMEDI

C C C ± ± ± QHT PHHUDPQ HDRW UDHU IQHDWH IQIDVH VTRDSS HDTW IHDWR ITIDSH ITP IHTPDTS HDQI PPDPT BONGRAIN ...... QHUDSH IMERYS(EX.IMETAL)...... TOTAL FINA ELF......

C C C C

± ± URV RWHTDST HDHU IWDTT IVDUS IVDQH IPHDHR PDRH HDWQ ITHDPH ITIDSH IHSWDQU HDVI QRDTW b L’action Renault reculait légèrement de 0,02 %, à BOUYGUES ...... URVDSH IMMEUBLES DE FCE ...... TRANSICIEL # ......

C C C C C ± RVDQH QITDVQ HDHV PWDRW QRDSH QRDVW PPVDVT IDIQ TDQU ST SSDIS QTIDUT IDSP QVDST

48,99 euros, dans les premiers échanges, lundi 8 mai. Le BOUYGUES OFFS...... RVDPT INFOGRAMES ENTER. ... UBI SOFT ENTERTAI ......

C C C C C C IPDHT UWDII HDSH SHDWQ IPP IPRDSH VITDTU PDHS IWHDPU IQVDSH IRI WPRDWH IDVI IPDSP BULL#...... IP INGENICO ...... UNIBAIL ......

C C C constructeur français et son partenaire japonais Nissan C ± ± IHSDTH TWPDTW HDQV SRDIT TSDSH TRDQH RPIDUV IDVQ VDPR IPRDWH IPSDIH VPHDTH HDIT ISDSI BUSINESS OBJECTS...... IHT ISIS ...... UNILOG CA......

C C ± ± PQQDUH ISQPDWU HDUT TIDUQ IW IW IPRDTQ FFFF FFFF IRRDSH IRQ WQVDHP IDHR PPDTR

préparent une réorganisation de leurs activités en Eu- CANAL + ...... PQSDSH KAUFMAN ET BROAD .... UNION ASSUR.FDAL ......

C

± ± ± PHW IQUHDWS HDSQ IUDHT WI WI SWTDWP FFFF SDPH ISDPS ISDPS IHHDHQ FFFF IVDPQ

rope, indique lundi le Financial Times. CAP GEMINI ...... PHUDWH KLEPIERRE COMP.FI ...... USINOR......

C C C ± ± ± RV QIRDVT IDHQ PDST IQPDIH IQPDTH VTWDVH HDQV PIDVU TPDIH TIDTH RHRDHU HDVI IWDSV CARBONE LORRAINE..... RVDSH LABINAL...... VALEO ......

± ± ± ± ± TVDVH RSIDQH HDRQ PRDVR WIDSH WHDVS SWSDWR HDUI PHDHW RH RH PTPDQV FFFF SDVV b Le cours de Bourse des AGF chutait de 1,17 %, à CARREFOUR ...... TWDIH LAFARGE...... VALLOUREC......

C C C ± ± ± WRDRH TIWDPP HDHS ITDWU UWDQH UVDTH SISDSV HDVV RSDSS QIDPS QPDQS PIPDPH QDSP ISDSQ

55,05 euros, lundi matin. Son chiffre d’affaires a aug- CASINO GUICHARD ...... WRDRS LAGARDERE...... VIA BANQUE ......

C C

± ± ±

TSDIH RPUDHQ FFFF IRDWS SWDSH SWDPH QVVDQQ HDSH VDWP IISDTH IISDWH UTHDPS HDPT PWDPV

menté de 15 % au premier trimestre, a annoncé, same- CASINO GUICH.ADP ...... TSDIH LAPEYRE ...... VIVENDI ......

C C C ± ± ± PSV ITWPDQU PDSV IRDST SWDWS TH QWQDSU HDHV IQDQI ITDRR ITDII IHSDTU PDHI HDSS CASTORAMA DUB.(LI..... PSIDSH LEBON (CIE)...... WORMS (EX.SOMEAL)....

C ± ± ± ± ± ISRDQH IHIPDIR HDRS PRDUQ PPS PIUDQH IRPSDQW QDRP VDHR IWI IWHDSH IPRWDTH HDPT WDPR di, son président sur Radio Classique. Il a également C.C.F...... ISS LEGRAND ...... ZODIAC......

C C

± ± PIQDQH IQWWDIT IDSU IPDIR IPQDSH IPI UWQDUI PDHP IRDIV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

déclaré que le coût des tempêtes intervenues fin dé- CEGID (LY) ...... PIH LEGRAND ADP ......

C ± ± ± SPDRS QRRDHS IDSW IWDQH RRDUS RRDTS PWPDVV HDPP IIDUT FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

cembre 1999 « est encore plus élevé que ce que l’on pen- CGIP ...... SQDQH LEGRIS INDUST...... C ± ± SVDTH QVRDQW QDIR RDVQ RPDUW RPDHI PUSDSU IDVP FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CHARGEURS...... THDSH LIBERTY SURF ......

C C C C

TUDTH RRQDRQ HDIS ITDWS IIVDRH IIVDSH UUUDQI HDHV RDSV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF sait il y a quelques mois » et que son groupe devra, au CHRISTIAN DALLOZ ...... TUDSH LOCINDUS......

C

± ± ± PSP ITSQDHI HDUW PDRQ UWQDSH UUVDSH SIHTDTQ IDVW PDPS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

second semestre, « vraisemblablement » augmenter CHRISTIAN DIOR ...... PSR L’OREAL ......

C C ± IHPDWH TURDWV FFFF IIDVR RSUDTH RRWDSH PWRVDSQ IDUU IDHU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIC -ACTIONS A...... IHPDWH LVMH MOET HEN......

C C ± « modérément » le prix de ses contrats d’assurance. ± SQDPH QRVDWU HDWS PIDIP VV VWDIH SVRDRT IDPS UDUS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIMENTS FRANCAIS ...... SPDUH MARINE WENDEL ......

C ± ± ± IHW UIRDWW HDVP IDPT TDVT TDWH RSDPT HDSV TDUS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

b L’action Saint-Gobain perdait 0,8 %, à 161,7 euros, CLARINS ...... IHWDWH METALEUROP ......

C C ± ±

IQIDSH VTPDSV IDSU IRDSR QUDWH QVDPH PSHDSV HDUW PDHS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

lundi matin, à la suite de l’abaissement, vendredi, de la CLUB MEDITERRANEE .. IQQDTH MICHELIN......

C ± ± ± QPDII PIHDTQ IDRI IPDIU PUDWH PV IVQDTU HDQT IWDQH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CNP ASSURANCES ...... QPDSU MONTUPET SA......

C C ± IHTDQH TWUDPV RDPP FFFF TDPS TDQH RIDQQ HDVH IVDUH note à long terme du groupe à « A2 », contre « A1 », COFACE...... IHP MOULINEX ......

C C C ± IPUDTH VQU HDIT UTDVS UUDSH UVDSH SIRDWQ IDPW UDWU

par l’agence américaine Moody’s. COFLEXIP...... IPUDVH NATEXIS BQ POP......

C C ± ± % Var. PHUDSH IQTIDII HDPR PDSV QIDUR QIDWS PHWDSV HDTT PQDRU

COLAS ...... PHU NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

b L’action TF 1 était en hausse de 0,76 % en début de 31/12 C International ± ± ± f QVDIH PRWDWP PDWU PDRQ IVDQV IVDQS IPHDQU HDIT IPDTT

CDE PROV. REGPT...... QU NORBERT DENTRES.# ... en euros en euros en francs veille

(1)

C C C C QWDVH PTIDHU PDSV HDVI PUDPU PUDPW IUWDHI HDHU HDTT séance, lundi, dans la perspective de son entrée, mer- CPR ...... QVDVH NORD-EST......

C ± ± ±

IRDRH WRDRT HDUH IWDQU TIDSH TIDSH RHQDRI FFFF IPDIR ITHDIH FFFF FFFF FFFF QDSS

credi 10 mai, dans l’indice CAC 40. CRED.FON.FRANCE ...... IRDQH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C C C ± ± SIDRS QQUDRW SDPI QWDWP TWRDSH TWUDSH RSUSDQH HDRQ PDHR RRDUU RPDWW PVP QDWV ISDVU CFF.RECYCLING ...... RVDWH NRJ # ...... A.T.T. #......

C C C b L’action Bull progressait de 0,5 %, à 12,06 euros, lun- C ± ± RQDSP PVSDRU HDHP RDIR VDRS VDSH SSDUT HDSW UDWH IWDSH IWDWT IQHDWQ PDQT VDSW CREDIT LYONNAIS...... RQDSI OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C C ± ± ±

TIDIH RHHDUW HDWU QIDWT SHDVH SIDIS QQSDSP HDTW PUDWH IUDPH FFFF FFFF FFFF PHDWI di matin. Le groupe français serait l’un des éventuels CS SIGNAUX(CSEE)...... TIDUH PECHINEY ACT ORD ...... CROWN CORK ORD. #....

C C

± ± ± TVDHS RRTDQV IDQI VDTS TTH TTI RQQSDVV HDIS TTDHV PQDVS PQDVS ISTDRS FFFF IUDTI

candidats à la reprise du néerlandais Baan, le groupe DAMART ...... TVDWS PENAUILLE POLY.CB...... DE BEERS # ......

C C ± ± ± ± PSPDIH ITSQDTU IDQQ UDUQ SSDVS SRDHS QSRDSR QDPP RDVR STDRH SV QVHDRT PDVR IHDWH DANONE...... PSSDSH PERNOD-RICARD...... DU PONT NEMOURS # ..

C C C ± ± ± IWQ IPTT HDPT HDSI PPTDQH PPUDTH IRWPDWT HDSU HDWU IHH WVDWH TRVDUR IDIH SIDVH spécialisé dans les progiciels de gestion à destination DASSAULT-AVIATION..... IWQDSH PEUGEOT...... ERICSSON # ......

C C ± ± ± VRDUH SSSDTH FFFF QHDWI PIUDSH PIRDVH IRHW IDPR IVDHI THDQH SWDVH QWPDPT HDVQ IPDVQ

des entreprises, affirme le Wall Street Journal. DASSAULT SYSTEMES.... VRDUH PINAULT-PRINT.RED..... FORD MOTOR # ......

C C C C C ± TH QWQDSU HDVR IDHI IPVDPH IPVDWH VRSDSQ HDSS SDWI IUUDVH IURDQH IIRQDQQ IDWU IIDSI DE DIETRICH...... SWDSH PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL ELECTR. #......

C C C C ± ± TWDRH RSSDPQ HDSV RDWQ SQR SRT QSVIDSQ PDPS RSDTH WWDIH WTDTS TQQDWV PDRU QSDVQ DEVEAUX(LY)# ...... TW PUBLICIS #...... GENERAL MOTORS # .....

C C C ± ± ± RDWS QPDRU HDPH IRDTS PQDSH PQDQP ISPDWU HDUU RDRV IRDQH IRDRW WSDHS IDQQ IIDHR DMC (DOLLFUS MI)...... RDWR REMY COINTREAU...... HITACHI #......

C C C

± ± PRDTV ITIDVW QDHS IIDSH RW RW QPIDRP FFFF PDQV IPIDSH IIWDRH UVQDPI IDUQ WDHR

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PQDWS RENAULT ...... I.B.M......

C ± ± ± ± ±

STDUH QUIDWQ IDPS IWDPQ VHDTH UWDQS SPHDSH IDSS IHDQQ UWDWS UV SIIDTS PDRR PUDUU

______EIFFAGE ...... ST REXEL...... ITO YOKADO #......

C C ± ± ± IIDSS USDUT PDIP FFFF PHDSS PHDVR IQTDUH IDRI UDIQ QHDIH PWDVH IWSDRV I WDWT ELIOR ...... IIDVH RHODIA ...... MATSUSHITA......

C C C ± ± ± SPDHS QRIDRQ HDIH VDTV TDSW TDTH RQDPW HDIS QDIP QWDPI QWDIP PSTDTI HDPQ IDRV ERAMET ...... SP ROCHETTE (LA) ...... MC DONALD’S ......

v xhs V wes Cours releve´sa` 9h57

C C C C C ± IHH TSSDWT HDPH TDQT IHSDTH IHU UHIDVU IDQQ SPDWT UTDIH UUDIS SHTDHU IDQV IPDUI ERIDANIA BEGHIN...... WWDVH ROYAL CANIN...... MERK AND CO ......

C C C C C ±

QHWDSH PHQHDIW IDRV HDRV PHPS PHHIDSH IQIPVDWV IDIT WDHU WDWH WDWS TSDPU HDSI PS ESSILOR INTL ...... QHS RUE IMPERIALE (LY...... MITSUBISHI CORP.# ...... viquid—tion X PR m—i

C C C C ± TP RHTDTW HDTS IUDVV RH RHDTH PTTDQP IDSH TDVR IQWDRH FFFF FFFF FFFF WDHU ESSO...... TIDTH SADE (NY) ...... MORGAN J.P.# ......

C C C C C SVDSH QVQDUQ HDVT FFFF IQRH IQRS VVPPDTP HDQU WRDWP IPDIH IQDRV VVDRP IIDRH HDTU EULER ...... SV SAGEM S.A...... NIPP. MEATPACKER#.....

C C ± ± ± ± RSS PWVRDTH HDTT PHDIH ITQ ITIDVH IHTIDQR HDUR IQDQQ PTDPH PT IUHDSS HDUT IHDQS EURAFRANCE...... RSP SAINT-GOBAIN...... PHILIP MORRIS#......

C C ± ± ± % Var. ± HDVT SDTR IDIV RDRR UQDRH UQDQH RVHDVP HDIR P TUDRH TUDVH RRRDUR HDSW QTDTQ

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... HDVS SALVEPAR (NY) ...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C C France C ± f ± IDIS UDSR HDVV IDUH RPDWS RPDWV PVIDWQ HDHU QDWT IWDIH IWDRH IPUDPT IDSU QUDSP

en euros en euros en francs veille EUROTUNNEL...... IDIR SANOFI SYNTHELABO ... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C ± FFFF FFFF FFFF PDUU UQDPH UQDPH RVHDIT FFFF TDHW VRDWS VSDPS SSWDPH HDQS TPDIH FACOM SA...... UR SCHNEIDER ELECTRI..... SCHLUMBERGER# ......

C C C C ± ± IRSDPH WSPDRS FFFF IDSQ RIDIH RIDQH PUHDWI HDRW PQDSI RVDWH RVDWH QPHDUT FFFF IIDTR IPSDWH IPT VPTDSI HDHV IPDWV B.N.P. (T.P)...... IRSDPH FAURECIA ...... SCOR...... SONY CORP.#RGA ......

C C C C C ± ± ± IRRDSH WRUDVT HDPV IDUT ITIDUH ISW IHRPDWU IDTU QPDSH TWDIS TWDSH RSSDVW HDSI HDUI IRDHW IRDWV WVDPT TDQP QDQI CR.LYONNAIS(TP) L ...... IRRDWH FIMALAC SA...... S.E.B...... SUMITOMO BANK #......

C ± ± ± ± QQHDSH PITUDWR HDHW HDTT USDTH USDTH RWSDWH FFFF IHDSQ QRDSS QRDSH PPTDQI HDIR PQDQQ RENAULT (T.P.)...... QQHDPH FIVES-LILLE...... SEITA......

C C C ± ± IUIDQS IIPQDWV HDHW HDUW IIHDSH III UPVDII HDRS IRDSR ITDTS ITDTS IHWDPP FFFF IWDUV SAINT GOBAIN(T.P...... IUIDSH FONC.LYON.# ...... SELECTIBANQUE......

C C C

± ± FFFF FFFF FFFF QDQQ IUHDQH ITUDVH IIHHDUH IDRU PUDUW RQDVH RR PVVDTP HDRT SDQU

THOMSON S.A (T.P) ...... ISS FRANCE TELECOM...... SGE...... ABRE´VIATIONS

± ± ± ± RPDVH PVHDUS FFFF IHDUU UIS UIH RTSUDPW HDUH FFFF UVDTH UVDQH SIQDTI HDQV PQDTH

ACCOR ...... RPDVH FROMAGERIES BEL...... SIDEL......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± ± ± PIDQV IRHDPR PDHT IDVV PHVDWH PHVDWH IQUHDPW FFFF PTDUS IRT IRSDTH WSSDHU HDPU VDRV AEROSPATIALE MATR.... PIDVQ GALERIES LAFAYETT ...... SILIC CA ......

C C C C

± ± SSDIS QTIDUT HDWW PDSH UQDRH UQDUS RVQDUU HDRV QRDHW UQDTH US RWIDWU IDWH TDTS AGF ...... SSDUH GAUMONT #...... SIMCO...... SYMBOLES

C C ± ± ± ± ITDTQ IHWDHW IDHQ IPDRU TQ TPDSS RIHDQH HDUI UDVR IRDPH IRDIH WPDRW HDUH IIDVU

AIR FRANCE GPE NO ..... ITDRT GAZ ET EAUX ...... SKIS ROSSIGNOL...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C ± ± ± IRTDTH WTIDTQ HDIR IIDUW IHP IHP TTWDHV FFFF VDWP PQRDIH PQPDVH ISPUDHU HDST HDUU

AIR LIQUIDE ...... IRTDRH GECINA...... SOCIETE GENERALE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C ± ± ± PWVDRH IWSUDQV HDUV QHDVU UHDSH UH RSWDIU HDUI RPDVS IUQ ITV IIHPDHI PDVW RDQV

ALCATEL ...... PWTDIH GEOPHYSIQUE ...... SODEXHO ALLIANCE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C C C ± ±

PUDVH IVPDQT PDPR ITDHI IUPDWH IUR IIRIDQU HDTR QTDHR UWDVH FFFF FFFF FFFF TDPP

ALSTOM...... PUDIW GFI INFORMATIQUE...... SOGEPARC (FIN) ...... `

C C C C C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PTIDUH IUITDTR HDPU QHDVS PWDWQ QHDPH IWVDIH HDWH IDUI PSDHW PT IUHDSS QDTQ QDHW ALTRAN TECHNO. #...... PTI GRANDVISION ...... SOMMER-ALLIBERT......

C ± ± ± ± ± IPTDVH VQIDUS IDRR PPDWT IRSDUH IRP WQIDRT PDSR PIDII PUDQH PUDPS IUVDUS HDIV PDTU ATOS CA...... IPS GROUPE ANDRE S.A...... SOPHIA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ± ± ± ± TPDQS RHVDWW IDVI VDHS UTDSH UTDRH SHIDIS HDIQ SDTU WT WUDTH TRHDPI IDTU HDWI AVENTIS...... TQDSH GROUPE GASCOGNE ..... SOPRA # ...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C C C ± ISRDUH IHIRDUU HDRS IIDUU SQDWH SQDSH QSHDWR HDUR PQDIQ IHU IIPDQH UQTDTR RDWS RQDWU AXA...... ISR GR.ZANNIER (LY) #...... SPIR COMMUNIC. # ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± ± FFFF FFFF FFFF IDRV VTDWH VTDRH STTDUS HDSV IHDRT QHH QHH IWTUDVU FFFF TIDPW BAIL INVESTIS...... IPTDQH GROUPE GTM ...... SR TELEPERFORMANC ..

C C WVDQW FFFF PVDVH IVVDWP IDRI RDPH PUDSS S IIP UQRDTU FFFF UU SHSDHW FFFF CEREP ACT.NV...... d IS HIMALAYA ...... QUANTUM APPL .. ASSUR.BQ.POP..... GO SPORT......

C ± ISDUR FFFF IRH WIVDQR FFFF RIDIH PTWDTH TDSW SW QVUDHI HDVS STSHDSH QUHTRDVS FFFF CHEMUNEX # ...... PDRH HOLOGRAM IND . R2I SANTE...... ASSYSTEM #...... GRAND MARNIE ..d

C C TPSDIQ QDSW U RSDWP FFFF SV QVHDRT FFFF IVP IIWQDVR QDQS TP RHTDTW FFFF NOUVEAU COHERIS ATIX ...... WSDQH IDP...... RECIF #...... AUBAY TECHNO .. GROUPE BOURB ..d

C C C IHPDRT HDUU IDHU UDHP FFFF SQDSH QSHDWR FFFF IHW UIRDWW HDUR IIUDWH UUQDQU HDQR CMT MEDICAL...... ISDTP IDP BON 98 ( ...... d REPONSE #...... BENETEAU CA#.... GROUPE J.C.D ......

C ±

PRSDWV FFFF PHDQH IQQDIT IDSH IIDSH USDRR FFFF SRDUH QSVDVI FFFF PRDWR ITQDTH HDPR

´ COIL ...... QUDSH IGE + XAO ...... REGINA RUBEN.... BOIRON (LY)#...... GUY DEGRENNE .. C C C RPTDQU HDUV RPDSH PUVDUV HDUI QU PRPDUH FFFF TS RPTDQU FFFF RWDQS QPQDUI S

MARCHE CONSODATA #...... TS ILOG #...... RIGIFLEX INT ...... BOIZEL CHANO ...d GUYOMARC H N ..

C C ± ± RHHDIQ FFFF TDUU RRDRI SDHS IRDWS WVDHU SDWS IVDSW IPIDWR HDRW ISQDTH IHHUDSS HDVR CONSODATA NO ..d TI IMECOM GROUP . SAVEURS DE F...... BONDUELLE ...... HERMES INTL ......

C C ITHDUI HDVT IUDVH IITDUT RDUI PT IUHDSS FFFF UW SIVDPI FFFF IPQDSH VIHDII FFFF

CONSORS FRAN ... PRDSH INFOSOURCES..... GUILLEMOT BS .... BQUE TARNEAU...d HUREL DUBOIS....d

†ixh‚ihs S wes

C C C ± ITWPDQU SDSP UPDPH RUQDTH QDIR WDPI THDRI PDPP RQDSH PVSDQR QDQQ PRDUH ITPDHP FFFF CROSS SYSTEM .... PSV INFOSOURCE B.... SELF TRADE ...... BRICE...... HYPARLO #(LY......

C C

± ± SWRDWS IRDSP WV TRPDVR HDVI VDUR SUDQQ VDWT UQDSH RVPDIQ IDQV QWDWH PTIDUQ FFFF

Cours releve´sa` 19 h 02 CRYO INTERAC..... WHDUH INFOTEL # ...... SERP RECYCLA ..... BRICORAMA #...... I.C.C.#...... d

C C ± ± SIWDSP FFFF PQDPH ISPDIV TDRS TV RRTDHS HDUR WP THQDRV HDIT VDTH STDRI IDIV CRYO INTERAC.....d UWDPH INTEGRA NET...... SILICOMP # ...... BRIOCHE PASQ.... IMS(INT.META .....

C C ± ± QIVDVH HDTI FFFF FFFF FFFF QVDRS PSPDPP WDVT PH IQIDIW HDPS QTDII PQTDVU HDHQ CYBER PRES.P ...... RVDTH INTEGRA ACT...... SOFT COMPUTI.... BUFFALO GRIL .... INFO REALITE......

Cours Cours % Var. C C ± SWDQT IDTQ VTDPH STSDRQ TDRP QITDWH PHUVDUQ HDPV TTDSH RQTDPI FFFF TQ RIQDPS FFFF

CYRANO #...... WDHS INTERCALL #...... SOI TEC SILI...... C.A. MIDI CC...... d INTER PARFUM....

Valeurs f en euros en francs veille

C C C ± TUDST HDPW IPP VHHDPU HDRI ISWDUH IHRUDST IDIR ISH WVQDWR HDVI TRDSH RPQDHW FFFF DESK #...... IHDQH IPSOS # ...... STACI #...... C.A. PARIS I...... IPO (NS) # ...... d

C C ± ± ± IVTDQT PDHQ HDPV IDVR FFFF TQDSH RITDSQ QDRP IDSH WDVR UDRI TS RPTDQU IDHW TSDPH RPUDTV PDIH ABEL GUILLEM..... PVDRI DESK BS 98...... d IT LINK ...... STELAX...... C.A. SOMME C ..... JET MULTIMED....

C ± ± WIDIV ISDUR ISWDIH IHRQDTQ PDSI QDSH PPDWT FFFF PQDQH ISPDVR HDRQ RTDIH QHPDRH FFFF VV SUUDPR FFFF AB SOFT...... IQDWH DEVOTEAM #...... JOLIEZ-REGOL .....d SYNELEC #...... C.A.LOIRE/H...... d L.D.C...... d

C C C ± ± RISDVV HDQP RPDSH PUVDUV QDRI HDIU IDIP FFFF PPDHW IRRDWH PDTW IPI UWQDUI PDPV IHQDSH TUVDWP IDRU ACCESS COMME .. TQDRH DIOSOS...... JOLIEZ-REGOL .....d SYSTAR NOM...... C.A.PAS CAL...... LATECOERE #......

C ± ± ITQDQQ FFFF WDTH TPDWU R IUI IIPIDTW SDWW QIDSH PHTDTQ HDIT IHW UIRDWW FFFF QP PHWDWI FFFF ADL PARTNER...... PRDWH DMS #...... KALISTO ENTE ..... TEL.RES.SERV ...... CEGEDIM #...... LAURENT-PERR....

C C C ± ± ± PQTDIR PDUH RDWR QPDRH IDPQ TDPH RHDTU IDRQ IVDVH IPQDQP RDRR IIW UVHDSW TDUQ IVDRH IPHDUH PDWH ALGORIEL#...... QT DURAND ALLIZ .... LACIE GROUP ...... TELECOM CITY..... CERG-FINANCE ... LECTRA SYST......

C C ± ± ± VWDPI HDUR IIVDTH UUUDWU TDVS PPDUQ IRWDIH IDIQ QDUH PRDPU UDSH VUDUS SUSDTH FFFF IQDUH VWDVU HDQT ALPHAMEDIA...... IQDTH DURAN DUBOI..... LEXIBOOK # ...... TETE DS LES...... CIE FIN.ST-H ...... d LOUIS DREYFU.....

± ± ± ± RVDHP RDQI IR WIDVQ FFFF QRDIH PPQDTV PDPW PUDWH IVQDHI HDIV TPDWS RIPDWP HDHV RSDVH QHHDRQ FFFF ALPHA MOS #...... UDQP DURAN BS 00 ...... d MEDIDEP # ...... THERMATECH I.... CNIM CA#...... LVL MEDICAL......

C C C ± ± IWHPDPV HDIU IU IIIDSI TDVS QQDSS PPHDHU RDVR PQDUS ISSDUW TDWV SRDHS QSRDSR FFFF TRW RPSUDIT IDHW ALTAMIR & CI...... PWH EFFIK # ...... MEDIDEP ACT...... TITUS INTERA...... COFITEM-COFI ....d M6-METROPOLE ..

C C C PHVSDWR FFFF IWIDSH IPSTDIT IDVT RR PVVDTP HDPQ QPDRH PIPDSQ FFFF TSDSH RPWDTS FFFF UVDSH SIRDWQ RDPS ALTAMIR ACT...... d QIV EGIDE # ...... METROLOGIC G... TITUS INTER...... d CR.AG.SUD RH.....d MANITOU #......

± ± UPDIT FFFF IRDIH WPDRW VDHV TDVH RRDTI FFFF VP SQUDVV FFFF SI QQRDSR FFFF VPDIH SQVDSR QDQS ALTAMIR BS 9 ...... d II EMME(JCE 1/1...... MILLE AMIS # ...... d TITUS INTER...... d CROMETAL ...... d MANUTAN INTE...

± QTDUQ FFFF QTDUH PRHDUR QDRP TDVH RRDTI FFFF RU QHVDQH FFFF SR QSRDPP FFFF ALDETA...... SDTH ESKER...... MILLE AMIS N .....d DECAN GROUPE..d MARC ORIAN ......

C C ± ± PSHDHS QDVT PHHDIH IQIPDSU IDSP TDVU RSDHT HDIS SS QTHDUV FFFF WVDHS TRQDIU HDWT ALTI #...... QVDIP EUROFINS SCI...... MONDIAL PECH .. DU PAREIL AU ..... MARIONNAUD P..

C C C C

± ITWVDPU HDRP WDSS TPDTR PIDWU QR PPQDHQ ISDRI ST QTUDQR HDSR RQ PVPDHT PDQV

A NOVO...... PSVDWH EURO.CARGO S..... MULTIMANIA...... SECOND ENTRELEC CB...... MECATHERM # ....

C C C

IWSDRV RDTH RRDSH PWIDWH VDII IIDSH USDRR QDTH WSDIH TPQDVP FFFF ISS IHITDUQ FFFF

ARTPRICE COM.... PWDVH EUROPSTAT #...... NATUREX...... ______ENTREPRISE I...... d MICHEL THIER.....d

C C C ± IWDHW HDQR IU IIIDSI FFFF PR ISUDRQ IQDIH PTDIH IUIDPH IDSI ITDSH IHVDPQ IDPQ ASTRA ...... PDWI FABMASTER #...... d NETGEM...... ETAM DEVELOP... NAF-NAF # ......

C C ± ± QWDQT HDVQ PQDHQ ISIDHU IDIW PUDUU IVPDIT SDVT PTDHS IUHDVV HDIW ITPDWH IHTVDSS FFFF

ATN...... T FIMATEX...... NETVALUE #...... MARCHE´ EUROP.EXTINC .... ONET #...... d C ± ± ± ± IRPDQR HDRI UH RSWDIU IDRI URDSH RVVDTW SDIH WW TRWDRH IDHP RUDWW QIRDUW HDHP AUTOMA TECH .... PIDUH FI SYSTEM # ...... NICOX...... EUROPEENNE C... PETIT FOREST......

C ± ± PHHUDPQ IDPQ IHDUH UHDIW IDWH US RWIDWU FFFF RPDVH PVHDUS FFFF TH QWQDSU IDVH AVENIR TELEC...... QHT FLOREANE MED ... NICOX NOUV.0.....d EXEL INDUSTR .... PIERRE VACAN.....

C ± ± IPRDTQ SDWR ST QTUDQR FFFF TSDIH RPUDHQ RDIP IHI TTPDSP TDQP SUDWH QUWDVH FFFF AVENIR TELEC...... IW GENERIX #...... OLITEC...... EXPAND S.A...... POCHET ...... d v xhs V wes

C ± UTDVV IDHQ SI QQRDSR FFFF QDRH PPDQH PDVT IIU UTUDRU FFFF IQH VSPDUR FFFF

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ne se le™tionF

C ± ´ ` RPPDRR IDTT SPDPH QRPDRI FFFF WSDQH TPSDIQ HDRU IUQ IIQRDVI FFFF ST QTUDQR FFFF BELVEDERE...... TRDRH GENESYS NV 0...... d PERFECT TECH .... Cours relevesa9h57 FACTOREM...... d RALLYE(CATHI......

C C C IUSDHI FFFF WSDPS TPRDVH RDTU ISDPH WWDUI FFFF WDQU TIDRT IDVS ITVDSH IIHSDPW HDHT BIODOME #...... PTDTV GENSET...... PHONE SYS.NE .... FINACOR ...... RODRIGUEZ GR ...

Cours Cours % Var. C C ± IVQDTU QDII VWDTH SVUDUR FFFF IIHDRH UPRDIV IDIH IHRDVH TVUDRR FFFF PRDWH ITQDQQ HDWU

BOURSE DIREC .... PV GENSET NV J0 ...... d PICOGIGA ...... FINATIS(EX.L...... d RUBIS #......

Valeurs f en euros en francs veille

C C C C C TDVI IDTR PDRI HDHQ IDQV QQRDSR SSDWH QTTDTV PSHDWH ITRSDVH QRDRH PPSDTS II UPDIT BRIME TECHNO... SI GL TRADE #...... PROSODIE #...... FININFO ...... S.T. DUPONT......

C C ± ± URSDIU PDQR WPDSH THTDUT IDRQ QH IWTDUW FFFF PQDWH ISTDUU FFFF QSDSH PQPDVT IDQW ISI WWHDSH PDSV BVRP EX DT S...... IIQDTH GROUPE D #...... PROSODIE BS ...... d ALES GPE EX...... d FLO (GROUPE)..... SABATE SA #......

C C C ± ± TVDVV IDVU SR QSRDPP QDIR IRR WRRDSV PDVT UP RUPDPW FFFF IHIDSH TTSDVH RDIT TV RRTDHS HDUR CAC SYSTEMES .... IHDSH GUILLEMOT #...... PROLOGUE SOF ... ALGECO #...... d FOCAL (GROUP.... SECHE ENVIRO.....

C C C PUSDSH S HDTP RDHU QDQQ PDIH IQDUV FFFF IWRDSH IPUSDVR RDWI VP SQUDVV FFFF UI RTSDUQ FFFF CAST ...... RP GUYANOR ACTI .... PROXIDIS...... ALTEN # ...... GENERALE LOC ...d SERVICES ET ...... d

C C C ± RVPDIQ FFFF IIP UQRDTU IDVP R PTDPR FFFF IWUDVH IPWUDRV RDII UVDSH SIRDWQ IDPT PHH IQIIDWI IDSP CEREP ...... UQDSH HF COMPANY...... PROXIDIS ACT...... d APRIL S.A.#(...... GEODIS...... SIDERGIE ......

C C ± UPPDPI FFFF IPI UWQDUI IDSS SDVH QVDHS QDSU UP RUPDPW FFFF PPDWW ISHDVH QDST QI PHQDQS FFFF CEREP ACT.NV .....d IIHDIH HIGH CO...... QUANTEL...... ARKOPHARMA #... GFI INDUSTRI ..... SIPAREX (LY) ...... d

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` ITTDRI IHWIDSV HVGHS IQTDUU HRGHS

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IQTDIV HRGHS

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OPTALIS SERENITE D ...... ITDTW

´ PQDVH ISTDIP HUGHS IWUHDST HRGHS

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ne se Cours de cloˆ ture le 5 mai PACTE SOL. LOGEM......

´ PTRDPW HUGHS

RHDPW ´ PIRUHDPT HRGHS ECUR. CAPITALISATION C.... SAINT-HONORE CAPITAL C . QPUQDIP ISQDVS IHHWDIW HSGHS SPSDHW HPGHS

PACTE SOL.TIERS MONDE .. VHDHS CADENCE 1 D......

´ QWHDTP HUGHS

SWDSS ´ PHWITDWT HRGHS ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA SAINT-HONORE CAPITAL D. QIVVDUU WWWDHP HSGHS

CADENCE 2 D...... ISPDQH

Valeurs unitaires e Date ´ ´ QTIDVQ HUGHS

SSDIT ´ PPRSDWQ HRGHS ´ ECUR. ENERGIE D PEA...... ST-HONORE CONVERTIBLES QRPDQW WWVDRQ HSGHS

Emetteurs f CADENCE 3 D...... ISPDPI

Euros francsee cours ´ WHSWUDUT HUGHS

IQVIIDSR ´ RSTDHW HRGHS

ECUR. EXPANSION C...... ST-HONORE FRANCE...... TWDSQ QSVDPP HSGHS

INTEROBLIG C ...... SRDTI

TPQDPW HSGHS

´ WSDHP PTHDPP HUGHS

QWDTU AURECIC...... ´ ´ SQWDSW HRGHS

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... VPDPT ´ TPPDII HSGHS

AGIPI ST-HONORE MAR. EMER. .... INTERSELECTION FR. D...... WRDVR

QHPDPH HSGHS

´ RTDHU RSRDWI HUGHS

TWDQS CIC FRANCIC ...... ´ IITTDHW HSGHS

ECUR. INVESTIS. D PEA...... IUUDUU ´ ´ IPUQDWQ HSGHS

ST-HONORE PACIFIQUE ...... SELECT DEFENSIF C...... IWRDPI

QHDRS IWWDUR HSGHS IHTWDQR PTGHR

´ ´ ITQDHP IQWHDSH HUGHS

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PIIDWV CIC FINUNION ...... ´ IUTUDHV HSGHS

EC. MONET.C/10 30/11/98...... PTWDQW ´ IWWQDWV HSGHS

ST-HONORE TECH. MEDIA .. SELECT DYNAMIQUE C ...... QHQDWV

QQDVQ PPIDWI HSGHS

PIPVDTS HSGHS ´ ´ QPRDSI IPPPDSU HUGHS

AGIPI ACTIONS (AXA)...... IVTDQV ´ ´ PSIUDVW HSGHS EC. MONET.D/10 30/11/98...... CAPITAL AVENIR...... QVQDVS ´ ´ IPSIDTQ HSGHS

ST-HONORE VIE SANTE ...... SELECT EQUILIBRE 2...... IWHDVI

´

ITVDRS IIHRDWT HUGHS PTIDUW PUGHR

QWDWI ´ VSPDRV HRGHS ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... CICAMONDE...... IPWDWT ´ IPVRDRW HSGHS

ST-HONORE WORLD LEAD. . SELECT PEA 3...... IWSDVP

´

PTWDHV IUTSDHS HUGHS TRTDRS HSGHS

3615 BNP ECUR. TRIMESTRIEL D...... CONVERTICIC...... WVDSS QUWVDQP HSGHS

SG FRANCE OPPORT. C...... SUWDHS

´ PUDQH IUWDHV HUGHS

SQHQDVI HVGHS

EPARCOURT-SICAV D...... EPARCIC ...... VHVDST

QSSTDRU HSGHS

LEGAL & GENERAL BANK SG FRANCE OPPORT. D ...... SRPDIV

IIHWDTV HSGHS ITWDIU ´ PHWTDRH IQUSIDRV HUGHS

QVQPDPQ HSGHS

BNP ACTIONS EURO...... GEOPTIM C ...... EUROCIC LEADERS...... SVRDPP RIHWDIV HSGHS

SOGENFRANCE C...... TPTDRR

TPIDUI RHUVDIS HUGHS

IQSTDQW HSGHS

PHTDUV ´ SSHDRV HSGHS

BNP ACTIONS FRANCE...... HORIZON C...... EUROPE REGIONS...... VQDWP

QUHQDHI HSGHS

´ SOGENFRANCE D...... STRDSP IWSRDIT HRGHS

´ ´ SECURITAUX ...... PWUDWI

IRDQP WQDWQ HUGHS

PPPDPT IRSUDWQ HSGHS

PIQDUI HSGHS

BNP ACT. MIDCAP EURO..... PREVOYANCE ECUR. D...... FRANCIC PIERRE...... QPDSV

TUHDHT HSGHS

´ SOGEOBLIG C...... IHPDIS IVTSDIS HRGHS

STRATEGIE IND. EUROPE .... PVRDQR

TSDVS RQIDWS HSGHS

WQTPDRI HSGHS

BNP ACT. MIDCAP FR...... MENSUELCIC...... IRPUDPW ´ PWIDSI HSGHS

Fonds communs de placements ´ SOGEPARGNE D...... RRDRR PPHHDWQ HRGHS

STRATEGIE RENDEMENT .... QQSDSQ

PRPDRI ISWHDII HSGHS

RSTVDHV HSGHS

BNP ACTIONS MONDE...... TWTDRH IWTIDVR HSGHS ´ ´ OBLICIC MONDIAL...... PWWDHV PSQDSW HUGHS

ECUREUIL EQUILIBRE C...... QVDTT SOGEPEA EUROPE......

IUSSDVH HSGHS

PTUDTU ´ IITHDQP HSGHS BNP ACTIONS PEA EURO..... IUTDVW UHHDVP HSGHS ´ OBLICIC REGIONS...... IHTDVR PIRDTQ HUGHS

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QPDUP SOGINTER C......

´ Sicav Info Poste : QSDQS PQIDVV HSGHS ISTDQV HSGHS BNP EP. PATRIMOINE...... ´ ´ RENTACIC...... PQDVR QPHDIU HUGHS ECUREUIL VITALITE C ...... RVDVI

´ 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) Fonds communs de placements PUQDPU HSGHS QTWDWQ PRPTDSV HVGHS

BNP EPARGNE RETRAITE .... RIDTT SECURICIC...... ´ PR ISUDRQ HRGHS FFFF

´ ADDILYS C ...... FFFF DECLIC ACTIONS EURO...... QPVDSV PISSDQR HVGHS ISQUQDQR HSGHS

BNP MONE COURT TERME . PQRQDTS SECURICIC D ...... ´ RSHDTR HRGHS ´ TVDUH PIPDRH HVGHS

´ CRE´DIT AGRICOLE AMPLITUDE AMERIQUE C ... QPDQV DECLIC ACTIONS FRANC ..... SVHHDIU HSGHS

BNP MONETAIRE C...... VVRDPQ ´

QUIDVH HRGHS ´ STDTV PIHDSH HVGHS

´ 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) AMPLITUDE AMERIQUE D... QPDHW DECLIC ACTIONS INTER...... SPTHDRS HSGHS

BNP MONETAIRE D ...... VHIDWS ´ RIVDUH HRGHS

DECLIC BOURSE PEA ...... TQDVQ QPSDWS HVGHS

´ AMPLITUDE EUROPE C...... RWDTW VRTQRDQW HSGHS IPWHPDRQ ´ QUHDVV HSGHS

BNP MONE PLACEMENT C.. ATOUT AMERIQUE ...... STDSR ´ ´

IPSDHW HRGHS

DECLIC BOURSE EQUILIBRE IWDHU QIVDRH HVGHS

´ AMPLITUDE EUROPE D ...... RVDSR IQWVDUH HSGHS

´ PIQDPQ IISTRDRH USVSUDRW HSGHS PHRDUP HSGHS

BNP MONE PLACEMENT D.. ATOUT ASIE...... QIDPI EURCO SOLIDARITE ...... ´ IIIDIV HRGHS

DECLIC OBLIG. EUROPE...... ITDWS PPRT HVGHS

AMPLITUDE MONDE C...... QRPDRH

WPWDUW THWWDHP HSGHS

RPTWDRW HSGHS ´ ´ ´ TSHDVV IITRHDHP HSGHS

BNP MONE SECURITE ...... IUURDSI ATOUT CROISSANCE...... LION 20000 C/3 11/06/99 ...... ´ PHPDWS HRGHS

DECLIC PEA EUROPE ...... QHDWR PHQPDUS HVGHS

AMPLITUDE MONDE D ...... QHWDVW

VPWDSS SRRIDRW HSGHS

PIRSDQI HSGHS ´ ´ QPUDHS WSWSSUDWU HSGHS

BNP MONE TRESORIE ...... IRTPVQDTU ATOUT FONCIER...... LION 20000 D/3 11/06/99 ...... ´ SRIDHQ HRGHS

DECLIC SOGENFR. TEMPO .. VPDRV IVWDTR HVGHS

AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PVDWI

PQIDWH ISPIDIT HSGHS

PTVDHV IUSVDRW HSGHS

IHSHDWI HSGHS

BNP OBLIG. CT ...... ITHDPI ATOUT FRANCE EUROPE ..... SICAV 5000 ......

FFFF FFFF

...... FFFF IVTDVV HVGHS

AMPLITUDE PACIFIQUE D... PVDRW

TRDPR RPIDQW HSGHS

RHWDSV PTVTDTU HSGHS

PIRDTW HSGHS

BNP OBLIG. LT...... QPDUQ ATOUT FRANCE MONDE...... SLIVAFRANCE ......

FFFF FFFF

´ ...... FFFF QWWDTU HVGHS

ELANCIEL FRANCE D PEA.... THDWQ

PURDSV IVHIDIQ HSGHS

PTQDWT HSGHS

ATOUT FUTUR C ...... RHDPR IPSSDWT HSGHS

BNP OBLIG. MONDE...... IWIDRU SLIVARENTE ......

FFFF FFFF

´ ...... FFFF WVIDVR HVGHS

ELANCIEL EURO D PEA...... IRWDTV

PSRDPV ITTUDWU HSGHS

IRIUDHT HSGHS

ATOUT FUTUR D...... PITDHQ

WPRDTR HSGHS

BNP OBLIG. MT C...... IRHDWT SLIVINTER ......

FFFF FFFF

´ ...... FFFF QIRDRU HVGHS

´ EMERGENCE E.POST.D PEA. RUDWR IQWDWS WIVDHI HSGHS

RVSVDTU HRGHS

ATOUT SELECTION ...... TRILION...... URHDUH IQIDVS VTRDVV HSGHS

FFFF FFFF

BNP OBLIG. MT D...... ´ ...... FFFF UHQDQP HVGHS

GEOBILYS C ...... IHUDPP

PHVWDIT HSGHS

COEXIS ...... QIVDRW

ITHDIQ IHSHDQV HSGHS

FFFF FFFF

BNP OBLIG. REVENUS ...... Fonds communs de placements ´ ...... FFFF TSRDQP HVGHS

` GEOBILYS D...... WWDUS QQVSDVS HSGHS

DIEZE ...... SITDIU

ITVDTI IIHTDHI HSGHS

FFFF FFFF

BNP OBLIG. SPREADS...... FFFF ISWIDVV HSGHS

PRPDTV ......

IPUDHT HVGHS

ACTILION DYNAMIQUE C * . INTENSYS C...... IWDQU

RVTVDUI HSGHS

´ EURODYN...... URPDPQ IVPSDQR IIWUQDRS HSGHS

FFFF FFFF

BNP OBLIG. TRESOR...... FFFF

ISQQDUT HSGHS

PQQDVP ......

IIHDQQ HVGHS

ACTILION DYNAMIQUE D *. INTENSYS D...... ITDVP

IHUQDSR HRGHS

INDICIA EUROLAND...... ITQDTT

IQVDRR WHVDII HSGHS

FFFF FFFF

BNP SECT. IMMOBILIER ...... ´ FFFF IQSTDIW HSGHS PHTDUS ......

IUUWDPV HVGHS

ACTILION EQUILIBRE C * .... KALEIS DYNAMISME C...... PUIDPS

QUIIDTH HRGHS

INDICIA FRANCE...... STSDVQ

FFFF FFFF

´ FFFF IPWTDQU HSGHS IWUDTQ ......

IURQDSQ HVGHS

ACTILION EQUILIBRE D *.... KALEIS DYNAMISME D ...... PTSDVH

ITWTQDVR HRGHS

INDOCAM EUR. NOUV...... PSVTDIP

FFFF FFFF

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT ´ ...... FFFF IRHIDWI HSGHS

PIQDUP ´ IRISDUS HVGHS

ACTILION PEA EQUILIBRE... KALEIS EQUILIBRE C...... PISDVQ

IHRVDHW HSGHS

INDOCAM MULTI OBLIG...... ISWDUV

FFFF FFFF

...... FFFF IIUWDRV HSGHS

IUWDVI ´ IQVIDHS HVGHS

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) ACTILION PRUDENCE C *.... KALEIS EQUILIBRE D ...... PIHDSR

QIIDVR HSGHS

INDOCAM ORIENT C...... RUDSR

FFFF FFFF

...... FFFF IIPSDQT HSGHS

IUIDST ´ ´ ´

IPSQDRH HVGHS ACTILION PRUDENCE D * ... IWIDHV

PPVUDPT HIGHS QRVDTW KALEIS SERENITE C ......

PUVDIQ HSGHS

BP OBLI CONVERTIBLES...... INDOCAM ORIENT D ...... RPDRH

FFFF FFFF

...... FFFF

IQWRDII HSGHS

PIPDSQ ´ ´ ´ IPIWDVP HVGHS

INTERLION...... KALEIS SERENITE D...... IVSDWT IHVDPW UIHDQR HQGHS

IURHDHT HSGHS

BP OBLI HAUT REND...... INDOCAM UNIJAPON...... PTSDPU

FFFF FFFF

...... FFFF

IQHDIV VSQDWP HSGHS

ISWDIR HVGHS

´ ´ LION ACTION EURO...... LATITUDE C...... PRDPT

IRUDHV WTRDUV HRGHS PHTQDUU HSGHS

BP MEDITERRANEEDEV...... INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIRDTP

FFFF FFFF

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IPWDHT VRTDSV HSGHS

IQTDHS HVGHS

LION PEA EURO...... LATITUDE D...... PHDUR

IQSUDQI HSGHS ´ PHTDWP PPPTDIW HIGHS

BP NOUVELLE ECONOMIE... QQWDQV INDOCAM STR. 5-7 D......

FFFF FFFF

...... FFFF

TUPDIT HVGHS

´ OBLITYS D ...... IHPDRU IVQDQQ IPHPDSU HVGHS QIUDRV HSGHS

BP OBLIG. EUROPE...... RVDRH MONE ASSOCIATIONS......

FFFF FFFF

´ ...... FFFF QSIDHU HVGHS

PLENITUDE D PEA...... SQDSP SWUDWU HSGHS

´ ´ WIDIT TQPQHTDVH HSGHS

BP SECURITE ...... WTQWRDSS OBLIFUTUR C......

FFFF FFFF

...... FFFF

PRSUDSI ITIPHDPI HVGHS

SIRDTT HSGHS

UVDRT POSTE GESTION C......

ISUHDQT HSGHS

EUROACTION MIDCAP ...... PQWDRH OBLIFUTUR D ......

FFFF FFFF

...... FFFF

QHDTI PHHDUW HSGHS

IRUUPDRV HVGHS

CM EURO PEA ...... PPSPDHS

IIHRDPR HSGHS

REVENU-VERT ...... ITVDQR POSTE GESTION D...... VURDIW IUGHR

FRUCTI EURO 50...... IQQDPU

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...... FFFF

QPQDTS HSGHS

RWDQR ` RQVUHDPU HVGHS

CM FRANCE ACTIONS...... TTVUDWV

SHWDQS HSGHS

UNIVERS ACTIONS...... UUDTS POSTE PREMIERE SI ......

URQDPT HRGHS

FRUCTIFRANCE C ...... IIQDQI

FFFF FFFF

...... FFFF

PVHDTV HSGHS

RPDUW ` PSVVWRDPP HVGHS

CM MID. ACT. FRANCE...... QWRTVDIU IIWQDQP HVGHS

UNIVAR C ...... IVIDWP POSTE PREMIERE 1 AN......

QQQQDII HQGHS

FRUCTIFONDS FRANCE NM SHVDIQ

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PWRSDWH HSGHS

RRWDIH ` SRVPHDTW HVGHS

CM MONDE ACTIONS ...... VQSUDQT IIWQDQP HVGHS

UNIVAR D...... IVIDWP POSTE PREMIERE 2-3......

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PSRDUU HSGHS QVDVR ´

IIPRDSI HVGHS

Fonds communs de placements CM OPTION DYNAM...... THESORA C...... IUIDRQ FFFF FFFF

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CM OPTION EQUIL...... THESORA D...... IRSDIU

QVSDUV PSQHDSS HRGHS

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INDOCAM VAL. RESTR...... FFFF

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CM OBLIG. COURT TERME.. TRESORYS C...... RRQVRDRS

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RHRDPH HQGHS

LIVRET B. INV.D PEA...... MASTER ACTIONS...... TIDTP

QHWDPT PHPVDTI HSGHS PQQQDSU HVGHS

CM OBLIG. MOYEN TERME. SOLSTICE D ...... QSSDUS

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MASTER OBLIGATIONS...... PWDPU ´

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´ ´ ´ PSWU HQGHS PIDHP IQUDVV HRGHS IVDTU IPPDRU HSGHS VHDTU SPWDIT HVGHS NORD SUD DEVELOP. D ...... QWSDWI OPTALIS EQUILIB. C...... CM OPTION MODERATION. POSTE EUROPE D ...... LeMonde Job: WMQ0905--0017-0 WAS LMQ0905-17 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:32 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0340 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 17

DISPARITIONS NOMINATIONS

ASSEMBLÉE NATIONALE Fromet ne s’était pas représenté aux législa- Un mois après le remaniement tives de juin 1997, devenant à nouveau le James Andanson ministériel du 27 mars, cinq nou- suppléant de Jack Lang.] veaux députés sont entrés en fonction : Guy Malandain (PS ; 11e cir- Paparazzi et photographe de personnalités conscription des Yvelines), sup- Didier Marie (PS ; 4e cir- pléant de Catherine Tasca, mi- LE PHOTOGRAPHE français produits » et fréquentait les s’est fait un nom à la fin des an- Après avoir consacré la plupart conscription de la Seine-Mari- nistre de la culture et de la Jean-Paul Andanson, alias James grands de ce monde. Sa devise nées 60. Pendant dix ans, il suit le de son temps à l’élevage, James time), suppléant de Laurent Fa- communication. Andanson, paparazzi devenu l’un était celle du Château Mouton- « Palmarès des chansons », une Andanson a vendu sa ferme il y a bius, ministre de l’économie, des [Né le 1er juin 1937 à Rouen (Seine-Mari- des spécialistes du portrait de Rothschild : « Premier je suis, se- émission de télévision animée par quelques années pour mieux re- finances et de l’industrie. time), ingénieur du génie civil retraité, Guy personnalités, qui a tenu une cond je fus ». Reporter, paparazzi, Guy Lux, où il se crée un solide plonger dans la photographie. Il [Né le 19 mai 1960 à Petit-Quevilly (Seine- Malandain a été conseiller général (PS) des place à part dans l’explosion du éleveur de vaches, grand ami du carnet d’adresses. « J’étais le seul quitte Sygma en 1997 pour re- Maritime), Didier Marie a d’abord été insti- Yvelines, élu du canton de Rambouillet, photojournalisme en France dans « milliardaire rouge », Jean-Bap- à faire cette “soupe” tous les jeudis joindre l’équipe de Sipa, où il tuteur, puis directeur d’école de 1983 à 1988. de mars 1976 à mars 1982, conseiller munici- les années 70 et 80, s’est donné la tiste Doumeng, de Gilbert Bé- soir. » multiplie les photos de personna- Il a ensuite été attaché parlementaire, de pal d’Auffargis, de mars 1977 à mars 1983, et mort en incendiant sa voiture, caud, comme de grands patrons lités en mettant de côté son acti- 1988 à 1997, avant de rejoindre, en juin 1997, député des Yvelines, élu de la 8e circonscrip- jeudi 4 mai, sur le Larzac. Il avait d’aujourd’hui, il admirait Jacques « DE SACRÉES BELLES PLAQUES » vité de paparazzi. Il aimait rappe- le cabinet de Laurent Fabius, président de tion (Rambouillet-Saint-Quentin-en-Yve- cinquante-trois ans. Anquetil, Jean-Claude Killy et Pendant dix-sept ans, il sera le ler : « Je ne fais pas le même métier l’Assemblée nationale, comme conseiller. lines), de juin 1981 à mars 1993. Ceux qui ont rencontré James Jean Gabin. « Je suis de la race des photographe de Sheila et, tous les que Cartier-Bresson, mais j’ai fait Depuis avril 1997, Didier Marie est maire Adjoint au maire (PS) d’Elancourt, de mars Andanson ne peuvent oublier vainqueurs. Il faut que je gagne ou lundis, il est à l’Olympia. Il tra- de sacrées belles “plaques“. » (PS) d’Elbeuf, après avoir été adjoint au 1983 à juin 1995, il est premier adjoint au cette « grande gueule » prompte que je crève », ne cessait de répé- vaille pour l’agence Apis avant Le directeur de l’agence Sipa, maire à partir de mars 1989. Il était le sup- maire (PCF) de Trappes depuis juin 1995. Guy aux formules acides, son visage ter ce paysan tenace, qui a épuisé d’entrer à Gamma, au début des Göksin Sipahioglu, est sous le pléant de Laurent Fabius depuis juin 1997.] Malandain était le suppléant de Catherine rond coiffé de cheveux roux qui la vie. années 70, grâce à Raymond De- choc de sa disparition : « James Tasca depuis juin 1997.] attestaient ses origines irlan- Il a d’abord été imprimeur à Pa- pardon. Il participe à la création venait de boucler un reportage sur Michel Fromet (PS ; 1re cir- daises. Il était un étrange photo- ris, puis a commencé sa carrière de Sygma, en 1973, agence où il la comtesse de Paris, il avait des di- conscription du Loir-et-Cher), Joseph Rossignol (PS ; 3e cir- graphe, à la fois détesté et admi- photographique en développant gagnera sa réputation de papa- zaines de projets de reportages, suppléant de Jack Lang, ministre conscription du Val-de-Marne), ré, attachant et agaçant. les films du journal L’Equipe. S’il a razzi tenace, « planquant » les c’était celui qui gagnait le plus de l’éducation nationale. suppléant de Roger-Gérard L’homme fumait des « barreaux « couvert » quelques faits divers stars et les starlettes lors des deux d’argent. Je ne comprends pas. » [Né le 4 août 1945 à Onzain (Loir-et-Cher), Schwartzenberg, ministre de la de chaise », parlait souvent de la retentissants, c’est dans le monde « saisons » lucratives, Saint-Tro- Michel Fromet a d’abord été professeur de recherche. photo en termes de « fric et de du spectacle que James Andanson pez l’été et Gstaad l’hiver. Michel Guerrin sport au collège d’Oucques, puis au collège [Né le 1er septembre 1952, cadre SNCF, Jo- d’Onzain, de 1974 à 1988. Elu conseiller muni- seph Rossignol est maire (PS) de Limeil-Bré- cipal d’Onzain en 1977, il est adjoint au maire vannes (Val-de-Marne) depuis juin 1995. Il de cette commune jusqu’en 1983. De juin était le suppléant de Roger-Gérard Schwart- 1988 à mars 1993, il est député (PS) du Loir- zenberg depuis juin 1997.] et-Cher, en remplacement de Jack Lang réélu Douglas Fairbanks Jr. e mais nommé ministre de la culture. André Lebrun (PS ; 7 cir- Depuis mars 1989, il est le premier adjoint conscription du Nord), suppléant Un acteur à l’ombre du père de Jack Lang à la mairie de Blois et il est de Guy Hascoët, secrétaire d’Etat conseiller général du Loir-et-Cher, élu dans le à l’économie solidaire. LE COMÉDIEN Douglas Fair- Pourtant, rien ne montrait production et devenir une des fi- lace, où son style de jeu, fondé 3e canton de Blois, depuis mars 1992. A nou- [Né le 1er juillet 1946, contrôleur principal banks Jr. s’est éteint dimanche chez lui une réelle volonté de gures marquantes de la haute sur la comédie et la dérision, veau suppléant de Jack Lang en mars 1993, il des impôts, André Lebrun a été premier ad- 7 mai à l’âge de quatre-vingt-on- s’émanciper de l’ombre tutélaire société londonienne. On notera peut se révéler malheureux, est élu député du Loir-et-Cher en février joint au maire (PS) de Wattrelos (Nord) jus- ze ans. Né en 1909 à New York, de son père, dont il n’éclipsa ja- ses apparitions dans Little Cae- manquant parfois d’intensité 1994, après une partielle provoquée par l’in- qu’en août 1999. Il était le suppléant de Guy de son vrai nom Douglas Elton mais l’aura. C’est Jesse Lasky, le sar (1931), de Mervyn Le Roy, dramatique. Fairbanks tourne en validation de l’élection de Jack Lang. Michel Hascoët depuis juin 1997.] Ulman Jr., il resta toute sa vie le fondateur de la célèbre société dans Union Depot (1932), d’Al- 1947 L’Exilé, de Max Ophüls, et fils de Douglas Fairbanks, l’une de production Famous Players, fred Green, et surtout dans La Dame au manteau d’hermine des plus grandes stars hollywoo- qui lança, en 1923, la carrière de La Patrouille de l’aube (1930), (1948), d’Ernst Lubitsch et Otto SÉNAT Roland Muzeau, sénateur diennes du muet, qui excellait Douglas Faibanks Jr., à la seule d’Howard Hawks, où il incarne Preminger. Le comédien avait A la suite de la nomination au (PC) des Hauts-de-Seine. dans des films d’action. Douglas condition que le jeune homme un pilote de guerre durant la tenté un bref retour dans les an- gouvernement de Jean-Luc Mé- [Né le 5 novembre 1951 à La Garenne-Co- Fairbanks Jr. possédait un phy- conserve le patronyme de son première guerre mondiale. nées 70, dans des films mé- lenchon, ministre délégué à l’en- lombes (Hauts-de-Seine), technicien à la sique plus avantageux que son père. Douglas Fairbanks Jr. s’essaie, diocres et oubliés comme seignement professionnel, et de Snecma à Gennevilliers de 1969 à 1988, Ro- père et dont il se servait, menant La carrière de Douglas Fair- à la fin des années 40, à des rôles The Hostage Tower, de Claudio Michel Duffour, secrétaire d’Etat land Muzeau est conseiller général (PC) des ainsi une carrière honorable de banks Jr. fut brève. Elle est vir- d’action pour mieux rester dans Guzman, qui ne rajoutaient rien au patrimoine et à la décentrali- Hauts-de-Seine, élu du canton de Gennevil- séducteur romantique dans des tuellement terminée lorsque le la lignée de son père. Il est Sin- à sa gloire. sation culturelle, deux nouveaux liers-Sud, depuis mars 1985, et premier ad- comédies et des films d’aven- comédien, en 1951, en Grande- bad dans le très réussi Sinbad le sénateurs ont fait leur entrée au joint au maire (PC) de Gennevilliers de- ture. Bretagne, va se lancer dans la marin (1946), de Richard Wal- Samuel Blumenfeld Palais du Luxembourg : puis mars 1989. Aux élections sénatoriales de septembre 1995, Roland Muzeau était troi- Claire-Lise Campion, séna- sième sur la liste PC dans les Hauts-de-Seine, JOURNAL OFFICIEL teur (PS) de l’Essonne. conduite par Jacqueline Fraysse-Cazalis ; Mi- [Née le 27 juillet 1951, sans profession, chel Duffour était en deuxième position.] Au Journal officiel du samedi 30 avril sont publiés : cret relatif à la protection des l’avenant no 5 à la convention du Claire-Lise Campion est, depuis novembre 29 avril sont publiés : b DOM-TOM : cinq ordon- transports de fonds. 28 février 1952 entre la France et 1990, maire (PS) de Bouray-sur-Juine (Es- b Electricité et gaz : deux ar- nances relatives au droit d’asile b Normale sup : un arrêté por- la principauté de Monaco sur la sonne), commune dont elle était conseillère rêtés relatifs aux prix de l’électri- et aux conditions d’entrée et de tant agrément de l’opération de Sécurité sociale, signé à Paris le municipale depuis mars 1983. Elle est conseil- cité et du gaz combustible, vendu séjour des étrangers en Polynésie transfert de l’Ecole normale su- 20 juillet 1998. lère générale de l’Essonne, élue du canton à partir des réseaux publics de française, dans les îles Wallis-et- périeure de Fontenay-Saint- b Dopage : un décret et un ar- d’Etréchy, depuis mars 1998. Aux élections distribution (Le Monde daté Futuna, à Mayotte et dans les Cloud, à Fontenay-aux-Roses, à rêté d’application de la loi du sénatoriales de septembre 1995, Claire-Lise 30 avril-2 mai). Terres australes et antarctiques Lyon. 23 mars 1999 relative à la protec- Campion était troisième sur la liste PS dans françaises. b Accord international : un tion de la santé des sportifs et à l’Essonne, conduite par Jean-Luc Mélen- Au Journal officiel du dimanche b Transports de fonds : un dé- décret portant publication de la lutte contre le dopage. chon.]

AU CARNET DU « MONDE » –Mme Clotilde Jarno, – M. Claude Schuhl, Anniversaires de décès Conférences sa femme, son époux, Anniversaires de naissance Catherine, Marie-Christine Schuhl, – Le 9 mai 2000. – La Fédération française du Droit sa fille, Annie et Yves Schuhl, humain, Ordre maçonnique mixte et « Cédez-moi vos vingt ans, ont la tristesse de faire part du décès de Anne et Bertrand Lefebvre, Il y a deux ans, international, organise le 13 mai 2000 à si vous n’en faites rien. » Marie-Paule et Alain Schuhl, 15 heures, 9, rue Pinel, Paris-13e, une Czeslaw JARNO, Christine et Vincent Schuhl, conférence publique : « Le pouvoir Bon anniversaire, Reine COUVREUR, dit Guy, Pierrette et Pascal Vedie, née DANIELIAN, citoyen s’exprime-t-il dans le monde ses enfants, associatif ou dans le monde poli- Michael, Maxime, Antoine, Alexis, Jérôme. dans sa soixante-quatorzième année, à nous quittait. tique ? » Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), le Valérie, Pauline, Intervenants : Denis Labayle, méde- Odile, Jacky, Frédérique, Aude. 4 mai 2000. Quentin, Frédéric, Mélanie, Nathan, cin, écrivain, Jacques Loubatière. Jennifer, Marion, Tous ceux qui l’ont aimée pensent à elle. Cet avis tient lieu de faire-part. Anna, Victor, Nicolas et Léopold, Décès ses petits-enfants, Pour toute demande d’invitation, Ainsi que toutes leurs familles, Souvenir s’adresser à la Fédération française du –Mme Louis Desbordes, – Yacine Lamarche-Vadel ont la tristesse de faire part du décès de Droit humain, secrétariat : 49, boulevard me – Le 9 mai 1995, nous avons dit adieu à de Port Royal, Paris-13e. M. et M Jean-Pierre Roussi a la joie et la tristesse, me et leurs enfants, Raphaël Lamarche M Suzanne SCHUHL, née ANTOINE, T. 01-44-08-62-62 – Fax : 01-44-08-62-60 Mme Annick Desbordes a le devoir, Jean VERLHAC. Internet:http://www.droithumain-france.org et ses enfants, Henri et Rébecca Lamarche survenu le 4 mai 2000, en son domicile, à Silencieux, profondément humain, pas- Les familles Barnagaud, Buisson, ont la peine d’annoncer la mort de l’âge de soixante-douze ans. Laplaud, Robin, Bastier, sionné, inlassable, audacieux, il aura été ont la douleur de faire part du décès de discrètement mais réellement l’initiateur Bernard LAMARCHE-VADEL, Un hommage lui sera rendu vendredi d’une politique de la ville qui n’existait CARNET DU MONDE 12 mai, à 10 h 15, au crématorium du ci- pas avant lui. M. Louis DESBORDES, leur père, qui a mis fin à ses souffrances metière de L’Orme-à-Moineaux, Les Ulis Fax : 01-42-17-21-36 instituteur honoraire, par suicide. (Essonne), lieu-dit La Folie-Bessin, route « L’amour est inexorable e-mail: [email protected]. ancien secrétaire général de la Fédération de Nozay, Marcoussis. comme la mort. » des conseils de parents d’élèves, L’inhumation a eu lieu samedi 6 mai chevalier de la Légion d’honneur, 2000, à Ribécourt (Oise), dans l’intimité. 43, avenue de l’Espérance, Le Cantique. chevalier des Palmes académiques, (Le Monde du 5 mai.) 91440 Bures-sur-Yvette. survenu le 4 mai 2000, dans sa quatre- vingtième année. – Gabrielle et Michel Cadier, – Abreschviller. Vanves. Isabelle et Jean-Luc Sabatier, Mme Irène Zahoual-Meyer, La levée du corps aura lieu le mercredi ses enfants, son épouse, 10 mai, à 9 heures, au funérarium de Séverine et Adam, David, Laurence Et toute la famille, Sainte-Geneviève-des-Bois, 4, rue Léo- et Michaël, font part du décès de Lagrange. Alix, Raphaël, Florent, ses petits-enfants, M. Raphael ZAHOUAL, L’inhumation aura lieu au cimetière de Alice, Pierre, Béatrice, Alexandre, Saint-Maurice-les-Brousses (Haute- contrôleur général des armées (c.r.), ses arrière-petits-enfants, commandeur de la Légion d’honneur, Vienne), le mercredi 10 mai, à 15 heures. ont la grande tristesse de faire part du décès, le 3 mai 2000, de survenu le 20 avril 2000, à l’âge de 8, rue Fernand-Carrière, soixante-dix-huit ans. 91700 Sainte-Geneviève-des-Bois. Mme Béatrice REY, née BUREAU. Les obsèques religieuses et l’inhuma- tion dans le caveau ont eu lieu à Abresch- –Mme Michèle D’Hommée, Elle a rejoint son époux, viller (Moselle), dans l’intimité. son épouse, Mme Marie-Claude Flamant, Claude REY, sa fille, 1901 - 1984, Remerciements Ses neveux, nièces, petits-neveux, de l’Académie de marine. petites-nièces, – Maria-Gabriella, Ses beaux-fils et belles-filles, L’inhumation aura lieu à Etretat, le son épouse, Et toute sa famille, 10 mai. Laura et Jean-François, ont la douleur de faire part du décès de ses enfants, Un service religieux sera célébré en remercient tous leurs amis des nombreux M. André D’HOMMÉE, l’église réformée du Foyer de l’âme, témoignages d’estime et d’affection, ingénieur des Arts et Manufactures, 7 bis, rue du Pasteur-Wagner, Paris-11e, reçus lors de la disparition de vendredi 12 mai, à 17 heures. survenu le 6 mai 2000, à Paris, dans sa Jean-Jacques DELORT. quatre-vingt-quatrième année. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » La messe sera célébrée le mercredi Jean, XIII, 34. Nos abonnés et nos actionnaires, 10 mai, à 10 h 30, en l’église Saint-Sulpice, bénéficiant d’une réduction sur les place Saint-Sulpice, Paris-6e. 39, rue de Clichy, insertions du « Carnet du Monde », 75009 Paris. sont priés de bien vouloir nous com- L’inhumation aura lieu au cimetière de 177, rue de Versailles, muniquer leur numéro de référence. Bagnols-en-Forêt (Var). 78150 Le Chesnay. LeMonde Job: WMQ0905--0018-0 WAS LMQ0905-18 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0341 Lcp: 700 CMYK

18 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000

SPORTS Le Football Club Nantes (CRUFC). b SI LES CALAISIENS ont ou- faute commise sur l’attaquant Alain toires face à des clubs professionnels. b DANS LES RUES DE CALAIS, l’abat- Atlantique (FCNA) a emporté sa troi- vert la marque à la 34e minute de jeu, Caveglia. b LA VICTOIRE NANTAISE b LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, tement n’a pas duré et les supporteurs sième Coupe de France en venant à les Nantais sont revenus au score (50e) n’éclipse pas le remarquable parcours Jacques Chirac, a estimé que la finale ont traversé la nuit aux cris de « Merci bout (2-1) de la formation amateur du avant de s’imposer en fin de rencontre des joueurs du CRUFC, auteurs, lors avait donné deux vainqueurs, « l’un Calais ! Merci Calais ! »(Lire aussi Calais Racing Union Football Club (90e) sur un penalty consécutif à une des tours précédents, de quatre vic- au score, l’autre sur le plan humain ». notre éditorial page 12.) Nantes conserve la Coupe, Calais garde la gloire Le FC Nantes a longtemps souffert avant de s’imposer (2-1) en finale de la Coupe de France face à la formation amateur qui évolue en CFA, l’ex-quatrième division. L’aventure s’arrête là pour les Calaisiens, qui ne joueront pas la Coupe d’Europe SA DÉMARCHE hésitante et ses ch’timi, aurait claironné les objec- football professionnel passé bien yeux gonflés de larmes lui tifs à venir : monter en National près de la faillite. Après avoir re- donnent des airs de boxeur groggy (ex-D3) et passer un ou plusieurs mis le trophée au capitaine, Mic- sortant du ring. Le rideau est tom- tours de Coupe de l’UEFA. kaël Landreau, Jacques Chirac bé depuis plus d’un quart d’heure Les footballeurs calaisiens se s’autorisera une visite impromp- sur la 81e finale de la Coupe de souviendront toute leur vie de la tue dans les vestiaires des Calai- France : dans les couloirs du stade, journée du dimanche 7 mai 2000. siens. « Il nous a dit qu’il avait Fabrice Baron erre comme un Quand ils arrivent au Stade de connu deux grandes émotions dans malheureux. Depuis plusieurs se- France, aux environs de 18 heures, sa vie grâce au football : notre maines, à l’instar de ses coéqui- la pelouse est occupée par les match ce soir et la victoire de piers, le défenseur central du Ca- équipes des moins de 17 ans l’équipe de France en Coupe du lais Racing Union Football Club d’Auxerre et de Lille qui se dis- monde mais je ne suis pas sûr qu’il (CRUFC) s’était fait à l’idée que le putent la Coupe Gambardella. A ait vraiment dit ça. Je ne me sou- football peut être parfois une af- quoi pensent-ils, eux footballeurs viens pas bien, il s’est passé trop de faire féerique, un jeu capable de « amateurs », eux les « laissés- choses dans cette journée », ra- transformer une vie anonyme pour-compte des centres de forma- contera, vidé, le gardien de but, d’animateur socioculturel en une tion » devant le spectacle de ces Cédric Schille. épopée digne hollywoodienne. En adolescents qui statistiquement ne Les héros sont fatigués. Ils ce dimanche 7 mai au Stade de pourront pas tous faire du football disent avoir « mal joué ce soir », et France, le retour sur terre est diffi- leur métier ? Se rappellent-ils leur remercient les Nantais « parce cile pour Fabrice Baron. propre jeunesse ? Se pincent-ils en qu’ils nous ont respectés, sans nous A la 90e minute du match, le n°4 se disant qu’ils ne rêvent pas et chambrer comme l’avaient fait les du CRUFC a commis l’imprudence que, malgré leurs échecs respectifs Bordelais ». De son côté, le mana- d’accrocher l’attaquant du FC au plus haut niveau, ils s’ap- ger général du club, Claude Thi- Nantes, Alain Caveglia, dans la prêtent bel et bien à jouer la finale riot, actionne la sonnette surface de réparation. Faute ou de la Coupe de France ? d’alarme : « L’après-Coupe va être pas ? Dans cent ans, les suppor- extrêmement délicat à gérer. Plu- teurs calaisiens se poseront en- UN VÉRITABLE POÈME sieurs joueurs vont vouloir partir core la question. Dimanche, l’ar- L’ambiance fleure bon le cham- dans d’autres clubs. Attention au bitre Claude Colombo, lui, n’a pas pionnat CFA, les odeurs de friture miroir aux alouettes : ils ne sont que hésité en désignant le point de pe- en moins. On voit les joueurs dis- deux ou trois, seulement, à avoir le nalty. Une bonne partie du Stade cuter avec leurs épouses et leurs niveau pour jouer dans des divisions de France a grondé sa réproba- amis le long des balustrades, sa- supérieures. » tion. Sous les sifflets, Antoine Si- luer les notables de la ville, réunis JEAN-CHRISTOPHE KAHN/ REUTERS Il est maintenant près de minuit bierski a tiré, puis marqué. En au grand complet, et l’évêque de Jérome Dutitre (maillot sang et or), auteur de l’unique but dans les vestiaires qu’occupe habi- force. Il a fallu cela pour que Calais, venu en pèlerinage. du Calais Racing Union Football Club. tuellement l’équipe de France. On Nantes emporte sa troisième L’échauffement, un peu plus tard, prend son temps sous la douche. Coupe de France, par 2 buts à 1. est un véritable poème. La séance d’entrée, un pressing de tous les but de Jérôme Dutitre, à la 34e mi- Pendant environ vingt minutes, On se rhabille, lentement. Le pro- Faut-il croire que l’histoire était commence par une farandole heu- instants. Ce harassement ne nute, consécutif à un corner mal Calais voit son nom inscrit au pal- chain match du CRUFC aura lieu trop belle pour connaître une is- reuse au milieu du terrain. Tout le connaîtra aucun répit. Les Nantais renvoyé par la défense nantaise, marès de la Coupe de France. le 13 mai, à Calais, face à Senlis, sue heureuse ? Après avoir battu, CRUFC est là. Ne manque aucun vivront 90 minutes avec l’impres- fait se lever le stade et s’étrangler L’égalisation d’Antoine Sibierski pour le compte de la 32e journée tour après tour, Campagne-lès- dirigeant, aucun joueur ayant par- sion d’avoir toujours quelqu’un les radio-reporteurs. Le matois La- en début de seconde mi-temps du championnat CFA, groupe A. A Hesdin (première division dépar- ticipé à la campagne, aucun en- sur le dos et se plaindront abon- dislas Lozano jubile : il avait pro- sonnera le retour au réel avant quoi bon se presser ? tementale), Saint-Nicolas-lès-Ar- traîneur assistant. Un remplaçant damment auprès de l’arbitre de phétisé que « le match se jouerait que son penalty, en fin de match, ras (régional), Marly-lès-Valen- ne figurant pas sur la feuille de coups de semelle intempestifs. Le sur un coup de pied arrêté ». ne restaure l’honneur bafoué d’un Frédéric Potet ciennes (CFA2), Béthune (CFA2), match filme au Caméscope, un Dunkerque (CFA), Lille (D2), Lan- membre de l’encadrement passe gon-Castets (CFA2), Cannes (D2), des coups de fil avec un téléphone Strasbourg (D1) et Bordeaux (D1), portable alors que les adjoints de Le FCNA peut dire deux grands mercis à Antoine Sibierski ceux que la presse française et Ladislas Lozano observent lon- étrangère avait fini par qualifier de guement l’échauffement des Nan- IL A DE L’ALLURE, le grand le présent : deux Coupes de France une méticulosité maladive. Pour- Le Lillois répugne à se livrer sur « José Bové du football amateur » tais, bien moins désordonnés. (1,87 m) Antoine du FC Nantes d’affilée, et peu importe si les ad- tant, son rôle sur le terrain reste cet épisode douloureux. Tout juste ont chuté lors de leur onzième Vient l’heure de La Marseillaise et Atlantique. Du sang-froid aussi, versaires émargeaient à un rang in- difficile à cerner : il n’est ni un vrai affirme-t-il qu’il l’a endurci, tout match. Peu s’en fallut que le mi- de la présentation des effectifs au car il en fallait pour transformer le férieur (Sedan, finaliste en 1999, meneur de jeu ni un véritable atta- comme son passage furtif à racle se produise à l’endroit même président de la République et à la penalty de la victoire aux confins évoluait alors en D2). Pour un club quant. Un neuf et demi, tranchent Auxerre, où Guy Roux n’avait pas où les Bleus devinrent champions ministre de la jeunesse et des du temps réglementaire. Un peu exsangue financièrement et dont les experts. Un hybride mystérieux su déceler son talent. « Je ne me suis du monde un soir de juillet 1998. sports. Le milieu de terrain Cédric plus tôt dans la soirée, Antoine Si- l’avenir demeure incertain dans mais si efficace qu’il compte parmi jamais senti aussi fort que cette an- Deux doigts de réussite, et le capi- Jandau demande à Marie-George bierski avait égalisé en conclusion l’attente d’un repreneur (Le Monde les internationaux de l’équipe de née, assure Antoine Sibierski. Un taine Reginald Becque accompa- Buffet de pouvoir lui faire la bise. d’un centre adressé par Alioune du 6 mai), ce doublé vaut toutes les France A’, l’antichambre des Bleus. exemple, au moment de tirer le pe- gné de ses coéquipiers serait allé De bon cœur, celle-ci s’exécute. Touré (50e minute). Avec désor- campagnes publicitaires. En quatre L’horizon de ce jeune homme de nalty face à Calais, je n’avais ni trac brandir le trophée au balcon du Quelques minutes de jeu suf- mais vingt-quatre buts à son jours et deux succès hautement im- vingt-cinq ans n’a pas toujours été ni doute. » Livré à lui-même dans beffroi de Calais. Les images au- fisent et la dramatique s’est mise compteur personnel cette saison, pératifs face à Sedan (1-0), d’abord, bleu azur. Lors de la finale 1999, An- une équipe inefficace, il fut une raient fait le tour de l’Europe, en place. Fidèles au dispositif toutes compétitions confondues, en championnat, puis devant les toine Sibierski assistait à la ren- nouvelle fois le seul à créer le dan- peut-être même du monde, et le qu’ils avaient adopté pour battre le milieu de terrain nantais aura été très médiatiques amateurs de Ca- contre des tribunes. « Je n’étais pas ger. Une bonne habitude, qui n’a chef de bande Ladislas Lozano, Bordeaux en demi-finales (3-1), les le recours de son équipe, qui s’est lais, le FCNA s’est épargné une prêt physiquement, après une bles- pas échappé à plusieurs clubs sorte d’Abraracourcix à la mode joueurs du Pas-de-Calais exercent, désunie au fil des mois jusqu’à li- crise épouvantable. sure », dit-il aujourd’hui. En ac- étrangers. Avec une clause libéra- vrer bataille pour son maintien en Il est tout sauf fortuit que ce gros tionnant un peu plus la machine à toire de 23 millions de francs, la D1. Un combat qui reste d’ailleurs à morceau de bonheur ait été initié remonter le temps, surgit un sou- « modique » facture a de quoi allé- CALAIS-NANTES 1 - 2 parachever, samedi 13 avril, au par Antoine Sibierski. Pièce rap- venir bien plus vilain. Contrôlé po- cher et angoisser l’entraîneur nan- Finale de la Coupe CALAIS Havre. portée du puzzle nantais, l’ancien sitif à la nandrolone, il fut blanchi tais, Raynald Denoueix, qui n’a pas Entraîneur : Lozano de France dimanche 7 mai En attendant une énième séance Auxerrois a réussi un exploit de au bénéfice d’un taux jugé trop bas d’équivalent dans son effectif. Schille • Merlen ; Becque ; Baron ; Stade de France, à Saint-Denis de grands frissons, les Canaris de taille : s’adapter au jeu local prépa- pour justifier une suspension de six Deswarte • Lefebvre (Canu, 55e) ; • Temps doux • Terrain glissant • l’Atlantique ont matière à savourer ré par les techniciens du club avec mois. E. B. Jandau ; Hogard ; Vasseur • Gérard ; • 77 717 spectateurs • Arbitre : M. Colombo. Dutitre (Milien, 55e et Lestavel, 90e). COMMENTAIRE Match de qualité technique NANTES moyenne entre une équipe de Nantes crispée par Entraîneur : Denoueix l'enjeu en première période et des Calaisiens Landreau • Chanelet ; Berson ; survoltés mais peu tranchants. S'appuyant sur un Le capitaine calaisien : « On n’a pas très bien joué » Gillet ; Fabbri • Olembe ; Toure milieu de terrain rassurant et une défense efficace, (Caveglia, 73e) ; Da Rocha ; les hommes de Lozano ont exercé une pression FOURBUS, les trois agents de la sécurité pos- Personne n’a songé à sabrer le champagne. Tant usages d’un monde professionnel qui les a, pour Carrière • Sibierski ; Devineau sans relâche sur le porteur du ballon et ainsi privé tés à côté du vestiaire des vaincus plient. Une mieux, les joueurs n’ont pas la tête à faire la fête. la plupart, délaissés. e (Monterrubio, 69 ). les Nantais de leur jeu à une touche de balle. cinquantaine de journalistes s’arc-boutent de- Pas encore, du moins. L’heure est aux regrets, « Face à Strasbourg et Bordeaux, nous avions Après la pause, les Canaris ont montré un BUTS CALAIS : Du- vant le sanctuaire des héros. Malice ou force, aux larmes séchées au revers du maillot. produit plus de jeu », a estimé Fabrice Baron. «Il titre (34e, de 5 m à gauche, tir dévié football plus reluisant. On regrettera que à ras de terre de l'intérieur du pied l'épopée des amateurs se termine tout est permis pour se rapprocher d’un centi- nous manquait un grain de folie », a diagnostiqué gauche entre les jambes de Landreau). sur un penalty sifflé à la 90e mètre. Un peu plus loin, les Nantais entonnent « ILS NOUS ONT PRIS AU SÉRIEUX » Grégory Deswarte. « On n’a pas très bien joué ce NANTES : Sibierski (50e, de 6 m dans minute. leurs chants de victoire en présence d’une mo- Le stoppeur Fabrice Baron est l’un des plus en- soir », a déploré le capitaine, Réginald Becque, l'axe frappe du droit à mi-hauteur ; 90e, sur deste chambrée. Au diable les convenances ! Fi- tourés. C’est lui qui est à l’origine de l’action qui a retrouvé son calme après avoir éclaté en penalty, tir du droit au centre, dévié par Schille). nalement, la voie se dégage dans le sillage de conclue par le penalty décisif à l’ultime minute sanglots au coup de sifflet final. Cédric Schille ac- AVERTISSEMENTS CALAIS : Jandau (38e, jeu irrégulier) ; Hogard (45e, jeu dangereux) ; Jacques Chirac, qui quitte les lieux. « On peut tra- de jeu. Dans l’adversité, cet animateur sportif à quiesce, mais le regard nostalgique du gardien Becque (74e, jeu dangereux). vailler maintenant », persifle un impatient en 6 800 francs brut par mois fait bonne conte- de but est trompeur. NANTES : Berson (83e, jeu dangereux). ARRÊTS DE JEU En faveur de CALAIS : 10 coups francs (6 + 4), dont aucun fixant le chef de l’Etat, qui a remercié les footbal- nance : « Je n’avais pas l’intention de commettre « Voilà, notre aventure est terminée, et ce n’est hors-jeu, 5 corners (1 + 4). leurs amateurs de l’avoir « fait vibrer ». une faute sur Alain Caveglia. A la fin du match, pas plus mal. Quelque part, nous n’étions plus En faveur de NANTES : 20 coups francs (11 + 9), dont 2 hors- La défaite est toujours source de désarroi. Et j’étais effondré et il est venu me voir. Il m’a dit : “Ce nous-mêmes depuis plusieurs semaines. Cette épo- jeu (1 + 1), 6 corners (1 + 5). pourtant, selon la formule consacrée, les Calai- que tu as fait, c’est bien.” Je ne sais pas s’il parlait pée a changé ma vie. J’aspire maintenant à retrou- OCCASIONS CALAIS : 20 positions d'attaque dans les 30 m (12 + 8), dont 3 occa- sions (2 + 1) ; 4 tirs (3 + 1), dont 1 dévié (1 + 0). siens n’avaient rien à perdre en ce dimanche de mon intervention. » ver ma tranquillité. Pour un amateur qui a un tra- NANTES : 40 positions d'attaque dans les 30 m (16 + 24) dont 5 oc- 7 mai. Clin d’œil du destin, le tirage au sort leur Dans les placards, les vestes officielles tardent vail en dehors du foot, ce n’est pas très marrant casions (1 + 4) ; 15 tirs (4 + 11), dont 2 contrés (1 + 1) et 6 parés (1 + 5) par Schille. avait permis de s’installer dans le vestiaire de à quitter les cintres. Malgré la frustration, les ac- d’être reconnu et interrogé par les gens. » e L’ACTION LE BUT DE CALAIS à la 34 minute l’équipe de France. Après le cruel final et ce pe- teurs répondent aux sollicitations avec une sim- L’avenir, et donc le retour à l’anonymat, ne 1 A la suite d'une erreur de relance nalty destiné à obséder leurs esprits pendant un plicité rafraîchissante. Jérôme Dutitre répète à surprendra personne. Il n’y a pas de doux rêveurs de la défense nantaise près du certain temps, le lieu paraît presque trop majes- l’envi la séquence qui lui a permis d’ouvrir la à Calais. « On savait que cette effervescence ne se- point de penalty, Baron parvient tueux pour enfuir tant de peine. Seul à maîtriser marque. Un souvenir inoubliable pour cet édu- rait que passagère », a rappelé Fabrice Baron. La 3 à faire une passe à Dutitre ses émotions, Ladislas Lozano s’est isolé dans un cateur sportif qui n’a pas réussi à percer au nostalgie étreindra les gorges cet été à la reprise décalé sur sa gauche. recoin. L’entraîneur calaisien a exprimé sa « fier- centre de formation du RC Strasbourg. « Nous de l’entraînement, où l’on comptera les absents. té » de diriger des « joueurs à la mentalité excep- n’étions pas tétanisés, mais, à la fin de l’échauffe- « Je suis bien à Calais, mais peut-être le serais-je 2 Sans contrôle, Dutitre frappe à tionnelle ». ment, nos cœurs battaient très fort », a-t-il obser- également ailleurs », a lâché, mystérieux, Cédric 2 ras de terre, du pied gauche. 1 « Nous avons fait honneur au football français, vé. Schille. Grégory Deswarte est plus direct : «Des a ajouté le technicien, qui a été copieusement D’une manière générale, les commentaires joueurs vont certainement partir. Moi, je vais 3 Son tir, dévié par Gillet, file sifflé par les supporteurs nantais. Le Seigneur a étaient flatteurs pour les Nantais – « Eux, aux prendre ma décision ce mois-ci. Si les dirigeants de ensuite sous les jambes de Passe dû penser, aujourd’hui, qu’il nous avait déjà suffi- moins, nous ont pris au sérieux, à l’inverse des Bor- Calais font correctement leur boulot, il n’y aura pas Landreau. samment aidé dans notre parcours. Je crois qu’il a delais, que nous avons éliminés en demi-fi- d’exode. » Cette fois, la fête est bien finie. Tir eu raison. » Sur la table rectangulaire disposée nales. » – et beaucoup moins pour leur propre Infographie "Le Monde" avec Pierre Lepidi au milieu de la pièce, gisent des bouteilles d’eau. performance. Comme un ultime contre-pied aux Elie Barth LeMonde Job: WMQ0905--0019-0 WAS LMQ0905-19 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0342 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 19 REUTERS La joie des Nantais Eric Carrière (à gauche) et Nicolas Gillet (ci-contre), qui partagent avec leurs supporteurs la satisfaction d’une saison sauvée par cette victoire en Coupe de France. Le FCNA est le sixième club de l’histoire du football français professionnel à remporter deux ans de suite le trophée.

Ci-dessus, en contrepoint, la tristesse de Josselin Merlen, le défenseur de Calais, que la médaille de finaliste qu’il vient de recevoir

AFP ne suffira pas à consoler. Les supporteurs nantais ont tardé à se déculpabiliser Ladislas Lozano : « Il manquait Le bon niveau des amateurs a finalement permis aux fans des Canaris d’être fiers de la victoire d’essence dans notre moteur » NANTES rée et la splendeur du soleil couchant sur le question, cette fois, de se laisser culpabiliser et b Ladislas Lozano, l’entraî- entrons, en quelque sorte, dans la de notre correspondant fleuve. A se demander, même, si le flot de bons de bouder son plaisir. Nantes avait gagné neur nordiste, n’a fait « aucun re- légende. » En fêtant la victoire du FC Nantes avec exu- sentiments déversé en faveur de Calais ne les contre une équipe de football digne, sur ce proche » à ses joueurs après la dé- b Alain Caveglia (attaquant bérance, dimanche 7 mai, dans le centre-ville avait pas rendus vaguement honteux de sup- match, de bien des clubs professionnels. De faite de Calais. « Les têtes et les nantais, qui a provoqué le penal- de Nantes, quelque 5 000 supporteurs nantais porter leur équipe professionnelle face à ces quoi chanter et danser place Royale, dans les jambes n’ont pas tout à fait bien ty de la victoire) : « Au départ il y ont paradoxalement rendu un bel hommage amateurs que toute la France souhaitait voir bistrots des quartiers du Commerce et du Bouf- suivi cette fois, a-t-il expliqué. Mais a faute, après je ne suis pas sûr. aux Calaisiens. Leur joie soudainement libérée, gagner. C’est dire si le but calaisien les a laissés fay. Les plus audacieux ont grimpé sur la fon- c’était fabuleux de jouer ce match Bravo Calais. » à la fin du match, a souligné mieux que toutes sans voix, et même résignés face aux com- taine qui se dresse au centre de la place. pour l’Europe devant 80 000 spec- les savantes analyses combien la victoire des mentaires de Thierry Roland et de Jean-Michel Ambiance débonnaire et bon enfant, dé- tateurs. J’espère que d’autres ama- Canaris avait été difficile. Nantes aurait battu Larqué soulignant « l’inquiétante fébrilité des contractée sans être vraiment joyeuse, peut- teurs feront aussi bien. Nous avons « Deux vainqueurs » Monaco, le PSG ou un grand d’Europe qu’ils Nantais ». être en raison de l’inorganisation la plus totale. peut-être ouvert le chemin. Ce soir, n’auraient sans doute pas chanté et dansé plus, Si un traditionnel défilé de voitures décorées nous étions au bout de la route. Il pour Jacques Chirac pour certains jusque tard dans la nuit. Il est vrai RIEN DE VRAIMENT ORGANISÉ d’écharpes jaune et vert a ponctué la soirée de nous manquait un peu d’essence aussi qu’après tant de déceptions, cette saison, Le premier but nantais les a sortis un mo- coups de klaxon sur les boulevards périphé- dans notre moteur. Il aurait fallu Jacques Chirac n’a voulu faire fêter cette seconde victoire consécutive en fi- ment de cette torpeur dans laquelle menaçaient riques, la fête n’a pas retrouvé l’euphorie qui pousser la voiture pour passer la de peine ni aux vainqueurs ni aux nale de Coupe de France permettait à beau- de sombrer, toute honte bue, le football nantais avait marqué en 1995 le septième titre de cham- ligne d’arrivée. Calais a fait hon- vaincus. Interrogé par TF 1, quel- coup d’oublier la perspective toujours ouverte et sa « prestigieuse école ». Il a fallu attendre le pion de France du FC Nantes. Les cris et les neur au football français. » ques secondes après le coup de d’une descente en seconde division. second but pour que la tension sous-jacente, klaxons témoignaient toutefois que Nantes b Reginald Becque (capitaine sifflet final dans la tribune offi- Fidèles au rendez-vous instauré depuis la masquée par l’apathie, soit brutalement éva- avait conquis un nouveau titre, que la ville de Calais) : « Quand on encaisse cielle du Stade de France, le pré- Coupe du monde les soirs de grands matches, cuée. D’un coup, le sage terre-plein de la Petite- conservait la Coupe de France. Calais avait un but à la 90e minute, on ne peut sident de la République a estimé les supporteurs nantais, certains parés du mail- Hollande s’est mué en kop nantais, sans pitié, donné à la victoire nantaise une valeur permet- être que déçu. On s’est défoncés que la finale de la Coupe de lot jaune et vert des Canaris, avaient rejoint cette fois, pour les Calaisiens et leurs suppor- tant de chanter haut et fort, dimanche soir, mais je crois que nous avons été France a donné deux vainqueurs, vers 19 heures la place de la Petite-Hollande trices en larmes, filmées en gros plan, à peine « On est les champions ! » Comme si de rien pris au piège par l’enjeu. Calais n’a « l’un au score, c’est évident, et pour regarder la finale sur grand écran. Long- moins sifflées que Jacques Chirac affirmant que n’était. pas développé son jeu habituel. » l’autre sur le plan humain ». temps, les supporteurs sont restés sagement as- le match s’était achevé avec deux vainqueurs, b Claude Thiriot (manager gé- « C’était un superbe match avec sis, comme anesthésiés par la douceur de la soi- l’un au score, l’autre au plan humain. Plus Dominique Luneau néral de Calais) : « Je ne critique deux superbes équipes et un public pas, mais à une minute de la fin, un content », a ajouté Jacques Chirac, penalty, c’est le drame, c’est corné- qui a cependant relevé que « c’est lien. J’ai beaucoup de peine pour un peu dommage » que le match les petits gars. On a perdu, mais « ait été gagné de cette façon-là », Calais chante, Calais y croit, Calais pleure, Calais danse quand même c’est le foot. On aurait pu entrer faisant allusion au penalty sifflé CALAIS rouge, les couleurs du Calais Racing prédisaient certains, l’équipe s’ef- jour : « Aux armes, Calaisiens ! » Un dans la légende. On n’a pas été ri- en fin de partie en faveur des de notre envoyé spécial Union Football Club. « C’est dom- fondrer et le rêve se transformer en peu plus loin, René Tassart, dicules. » Nantais. Mais il s’est bien gardé de Jusqu’au dernier moment, jusqu’à mage que le gamin ne soit pas plus cauchemar. « Les petits » s’ac- soixante-cinq ans, fier « d’avoir joué b Cédric Schille (gardien de prendre position quant au fait de la dernière action des Calaisiens, grand, sinon on lui aurait peint sa fri- crochent. Voilà même qu’ils au football jusqu’à cinquante-neuf Calais) : « La Marseillaise, serrer la savoir s’il y avait faute ou non : elle a voulu y croire. Alors, quand mousse », expliquait Albert, marquent le premier but ! Un ans et demi » est plus amer. Il y au- main à Jacques Chirac : c’est tout « Je ne suis pas en mesure de porter l’arbitre a sifflé la fin du match, Hé- soixante-dix ans, en montrant son dixième de seconde de silence, rait « complot » contre le Nord que ce qu’un amateur peut rêver de un jugement en ce domaine et je lène, vingt-trois ans, secrétaire dans petit-fils, six mois, gigotant dans parce que l’on n’y croit pas vrai- cela ne l’étonnerait pas. Pour mieux car un amateur ne sera ja- m’en garderais. » Le président a son berceau peinturluré. Les jeunes ment et puis une clameur, parce preuve : l’arbitre, « ce monsieur Co- mais sélectionné pour une Coupe aussi souhaité « rendre un grand, REPORTAGE faisaient pétarader leurs motos, que, cette fois, on commence vrai- lombo », est réputé pour être parti- du monde. Nous sommes fiers. grand hommage à cette magnifique « D’extraordinaires sous le regard indulgent des an- ment à y croire : Calais va gagner la culièrement sévère pour les équipes Nous avons défendu l’image de équipe de Calais qui nous a fait vi- ciens, les rares voitures de police, Coupe de France. de la région. Sa femme, Christiane, Calais. On va retourner mainte- brer pendant des semaines et qui a moments dont nous elles aussi discrètement décorées, opine. Elle reste fière de son nant à notre « train-train » de la donné une si belle image du Nord et nous souviendrons étaient applaudies, mais moins que « COMPLOT » CONTRE LE NORD équipe : « Ce qu’ils ont fait, ça fait du vie quotidienne. » surtout de la France. » Mais il a te- toute notre vie » la bande de supporteurs de Lens, Un but nantais et puis ce pénalty, bien à l’ouvrier ! » b Reynald Denoueix (entraî- nu à ajouter que, pendant le des vrais de vrai, et venus en grands à quelques minutes de la fin du Pour Jean-Claude et Corinne Le- neur de Nantes) : « Notre victoire match, il a encouragé les deux frères. match, vont briser l’espoir. La dé- bouteiller, bibliothécaire et aide-bi- en Coupe en 1999 , face à Sedan, équipes. « Je dis simplement à Ca- une entreprise de textile, s’est effon- La plupart des cafés de la ville ont ception est là, d’autant plus grande bliothécaire, le pénalty était aussi avait été aussi difficile. On s’est mis lais toute mon estime et à Nantes drée dans un long sanglot, soutenue installé des grands écrans et n’ont que le but était presque atteint. Au injustifié. Mais, pour la ville de Ca- en difficulté, et on savait que toutes mes félicitations. » par ses amis. Heureusement, sa pas rechigné sur la sono. On se Café de Paris, on réagit vite. « Ils ont lais, le résultat de l’aventure sera c’était ce qu’il ne fallait pas faire peine n’a pas duré longtemps. moque gentiment des images en été héroïques », dit Philippe Mi- très positif. « Un vecteur porteur avec Calais. On avait du mal à re- Comme les milliers de Calaisiens qui provenance des rues de Nantes : chigame, trente-cinq ans, avant d’espoir », disent ces deux lecteurs cevoir et à tenir le ballon. Ils nous b Claude Colombo (arbitre de avaient envahi le centre de la ville, « Mais ils sont où, leurs supporteurs ? d’ajouter : « Et puis, ils ont montré du Monde. ont fait très mal, on pouvait la rencontre) : « Je siffle un penal- elle s’est vite ressaisie. Sur l’air des Et comme ils ont l’air triste ! » L’arri- que le fric, ce n’était pas tout ! » Tous ont la même conclusion : craindre le pire. Quand on s’est ty pour une faute sur Alain Cave- lampions, d’abord dans un mur- vée de Jacques Chirac est applaudie « C’est l’histoire qui commence, cela « Nous avons vécu des moments ex- pris le but, on s’est dit : « On va y glia. Le hasard et le malheur mure puis, portée par la foule, de par les uns, sifflée par les autres. Un ne va pas nous empêcher de faire la traordinaires, nous nous en souvien- avoir droit. » Mais le boulot quand veulent que ma décision inter- plus en plus fort, elle a crié, et recrié, immense cri, qui se répercute tout le fête toute la nuit et d’aller attendre les drons toute notre vie. » Il est deux on est pro, c’est d’éviter les sur- vienne à la 90e minute. Mon jusqu’à en perdre la voix : « Mer-ci long de la rue Royale, accueille l’ar- joueurs demain pour les remercier », heures du matin. Sur la place prises. La coupe, on la voulait champ visuel est assez dégagé Ca-lais, mer-ci Ca-lais. » rivée des joueurs calaisiens. « Calais, disent des lycéennes qui impro- d’armes, Hélène danse avec ses énormément. » pour que dans ma tête il n’y ait pas Depuis le début d’un après-midi Calais, tes supporteurs sont là. » visent une farandole. amis. Elle a oublié ses sanglots. Ca- b Nestor Fabbri (défenseur de de doute. Après, le joueur en ra- ensoleillé, ils étaient tous là, croyant On se rassure vite. Dès les pre- D’une fenêtre, un animateur lais a gagné. Nantes) : « C’est très rare qu’un joute un peu mais je n’y allais pas dur comme fer au miracle. La ville mières actions, s’évanouit la peur amateur, micro à la main, improvise club remporte cette compétition au feeling. Si je doute, le doute était repeinte en noir, jaune et d’être ridicule, de voir, comme le une Marseillaise remise au goût du José-Alain Fralon deux années consécutives. Nous m’empêche de siffler. » Festival de Cannes Cannes, millésime 2000 : Gilles Jacob et Pierre Viot, dix-sept ans de tandem ; la France 0123 se met au grand spectacle ; Isabelle Huppert s’interroge sur la création cinématographique ; portraits, critiques et analyses daté 11 SUPPLÉMENT SPÉCIAL 16 PAGES mercredi 10 mai LeMonde Job: WMQ0905--0020-0 WAS LMQ0905-20 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0343 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 AUJOURD’HUI-SPORTS

Le Stade toulousain, présomptueux, Strasbourg compte sur les chute en demi-finales de la Coupe d’Europe « visions » de Christophe Vitoux Le meilleur club français s’est incliné (25-31) face aux Irlandais du Munster L’équipe affronte Villeurbanne, Une fois de plus, le rugby irlandais s’est imposé posant soit les formations nationales, soit les (25-31), en demi-finales de la Coupe d’Europe, par mardi 9 mai, en demi-finales retour face à l’école française. En l’espace de deux ans, les équipes de club. Cette fois, c’est la suffisance qui a la province du Munster, qui affrontera les Anglais Gaéliques ont emporté huit des neuf matches op- été le principal ennemi des Toulousains, dominés de Northampton en finale. du championnat de France

BORDEAUX dit très professionnels, au point de fonctionné et on n’a pas été ca- compliqué les choses, mais elle ne IL DIT « Je suis un ch’timi », et tout une équipe qui aurait pu exploser en de notre envoyé spécial ne jamais rien négliger, et surtout pables de se réveiller tout seuls. On saurait tout expliquer de ce revers semble dit. Et, pourtant, c’est un gars plein vol, mais il y a au contraire une Cela ne peut plus être un ha- pas la qualité de l’adversaire, se s’est laissé bercer. » inattendu, le troisième du Stade du Nord, avec un crâne blond aux re- alchimie qui s’est créée. Dans ces mo- sard, un accident, la faute à l’ar- sont rendus à Bordeaux pétris de toulousain en demi-finales de flets roux, mais Calais, connaît pas. La ments-là, on se sent fort, on n’a peur de bitre ou au mauvais œil. Les rug- certitudes, nantis du même UNE BELLE AISANCE Coupe d’Europe. A Bordeaux calaismania ne l’a pas laissé insen- personne. » bymen complexe de supériorité que celui La suffisance est l’ennemi des comme à Paris, les Irlandais ont sible, mais son Les ogres et le petit poucet : le pa- irlandais de qui animait le XV de France avant sportifs. Celle des Toulousains les démontré une belle aisance dans truc, son his- rallèle avec le football est tentant, la province de rencontrer l’Irlande à Paris. Le a fait trébucher sur le dernier le jeu de passes, un opportunisme toire de ch’ti à mais Christophe Vitoux le repousse du Munster rugby irlandais ? Oh, un engage- geste lors de leurs innombrables parfois teinté d’un zeste de roue- lui s’est jouée vigoureusement. « Nous ne sommes n’ont pas ment sympathique, une débauche occasions d’essais ; elle leur a fait rie, dans la meilleure tradition du du côté de De- surtout pas Calais, prévient-il. Ce serait seulement d’agressivité devant, mais un tel échapper des ballons, comme rugby... français. Plus déterminés, nain, « capitale leur faire injure de dire qu’on leur res- surclassé (31- manque de talent derrière ! Christian Califano, qui, en posi- les coéquipiers de Michael Galwey française du semble. Nous sommes des profession- 25) le Stade A Paris, les coups d’éclat d’un tion de centre, n’a pu capter une ont également fait preuve d’un RMI », de nels, nous gagnons notre vie avec ça. » toulousain, nouveau venu, Brian O’Driscoll, passe, a rendu le ballon aux Irlan- réalisme offensif, une qualité si Berck et de son « Le Gueugnon du basket », cela lui le meilleur, le plus constant de auteur de trois essais pleins de dais pour une contre-attaque à souvent attribuée à leurs victimes « basket d’hommes ». Dans le Nord, plaît davantage, mais il ne sera pas le tous les clubs français, en demi-fi- culot, avaient bien retenu l’atten- cinq temps de jeu et un essai du du jour. Pendant dix minutes, les le basketteur Christophe Vitoux a Ladislas Lozano du basket français. nales de la Coupe d’Europe, same- tion et démontré que la fameuse pilier John Hayes (8e) ; elle les a Toulousains ont bénéficié d’un suivi une honnête carrière de « joueur L’entraîneur de Strasbourg prône un di 6 mai, à Bordeaux. Ils ont aussi tradition des trois-quarts centre conduits dans des combinaisons avantage numérique, grâce à l’ex- modeste de Nationale 2 ». Il a fait l’en- « basket généreux » et favorise la prise confirmé plus qu’une tendance, « à la française » avait sans doute absurdes, lentes, comme celle qui clusion de Mike Mullins, coupable traîneur aussi, à tous les niveaux, «de de risques – « Il nous demande de un fait insoupçonnable il n’y a pas trouvé son plus bel héritier en Ir- s’est achevée par une interception d’un acte d’antijeu. Mais les Irlan- la départementale à la Pro A ». Il a jouer tous les coups, sans retenue », se deux ans : le rugby irlandais do- lande. Mais ce petit génie ne aisée et un essai tout en frivolité dais ont su tirer le meilleur parti connu le chômage : « Dans le Nord, félicite Frédéric Forte –, mais mine le rugby français. En deux jouait pas avec le Munster, alors, du centre Jason Holland (66e). de la situation, en inscrivant trois on ne rigole pas avec ça. » l’homme est du genre prudent. Le ans, les joueurs des deux pays se pas de quoi s’inquiéter. Le statut « Nous allons devoir réfléchir à points de pénalité sans en rendre Aujourd’hui, à trente-deux ans, le beau parcours de son équipe illustre- sont affrontés à neuf reprises, par de favori sied si bien, d’habitude, notre application dans la finition, un seul. voilà plus jeune entraîneur d’une t-il une baisse de niveau du cham- le biais des équipes nationales ou aux Toulousains. « On savait, on au manque de notre sérieux dans Quelques minutes plus tard, re- équipe de Pro A, à Strasbourg, un pionnat de France Pro A ? Il se trouve des rencontres de clubs. Le bilan s’était préparés à rencontrer un notre jeu », souligne Emile Nta- venus à quinze, les hommes en club nouveau promu dans l’élite du « mal placé pour en parler ». « Tout ce est accablant : en février 1999, un gros morceau, mais on n’avait pas mack, l’ailier international. «Un rouge se sont permis un cours ma- basket français. Et, pour sa première qu’on peut dire, c’est que quelques-uns coup de vent opportun avait aidé la trouille de l’adversaire, on n’avait tel déchet dans le jeu à la main, gistral de rugby d’attaque. Un année, il a conduit le petit poucet en des meilleurs joueurs du championnat le XV de France à battre l’Irlande pas cette peur de ce se faire manger c’est du niveau de deuxième divi- coup parfait, parti en première demi-finales du championnat de sont partis à l’étranger et que le cham- d’un point à Dublin ; la même an- tout cru, reconnaît Franck Belot, le sion », soupire son entraîneur, main derrière une mêlée, un grand France Pro A. A ce stade de la compé- pionnat de cette année était très née, la province d’Ulster avait em- capitaine toulousain. Autour de Guy Novès. mouvement sans fausse note, tition, il a retrouvé quelques habi- compact. » porté la Coupe d’Europe en écar- nous, les sirènes d’alarme n’ont pas La suffisance toulousaine a dans le tempo idéal, a facilement tués, Pau-Orthez, Limoges et l’Asvel Christophe Vitoux est l’un des trois tant successivement le Stade déstabilisé les défenseurs toulou- Lyon-Villeurbanne. Il a pris « un coup entraîneurs des seize clubs de l’élite à toulousain, le Stade français et sains, qui ont regardé l’ouvreur sur la tête » : « J’ai ressenti de la fierté. ne pas avoir brillé auparavant dans Colomiers ; depuis, le XV du Trèfle Les Anglais de Northampton en finale Ronan O’Gara se coucher dans Il n’y avait à côté de nous que des les grands clubs français, et cela vaut a surmonté la déception de son leur en-but (62e). Du beau travail. grosses équipes, contre lesquelles nous bien une petite critique, une seule, élimination en Coupe du monde L’équipe anglaise de Northampton, qui a battu les Gallois de Lanelli Une belle victoire, méritée. Pour- n’avons jamais démérité. » sur les habitudes du milieu : « Le haut face à l’Argentine, en dominant la (31-28), dimanche 7 mai, à Reading, rejoint en finale de la Coupe d’Eu- tant, les vestiaires du Stade tou- niveau a sans doute vécu trop long- France à Paris pour la première rope la province irlandaise de Munster. La finale sera disputée, le 27 mai, lousain bruissaient de la même « LE GUEUGNON DU BASKET » temps en autarcie, avec des coaches fois depuis près de trente ans, et le à Twickenham. Northampton a d’abord été victime de l’enthousiasme complainte entendue quelques Lors de la saison régulière, qu’ils toujours issus du sérail. Pourtant, il y a Munster a réussi le même triplé des Gallois, qui comptaient dix points d’avance à la mi-temps (19-9), mois plus tôt à Paris : « On leur a ont terminée à la cinquième place, les de bons entraîneurs en dessous, en fé- que l’Ulster l’année précédente, en grâce à la botte de Stephen Jones et à un essai du centre Daffyd James, fait des tas de cadeaux, on n’aurait Alsaciens avaient vaincu Limoges et déral. On fait tous le même métier. On triomphant deux fois de Colo- mais les Anglais sont revenus en début de seconde période, grâce à, no- jamais dû perdre ce match. » Les Pau, mais pas Villeurbanne. Vendredi subit les mêmes pressions et la victoire miers, puis du Stade français et du tamment, un essai d’Allan Bateman. Ils menaient de trois points (28-25) présomptueux avaient simple- 5 mai, lors de la demi-finale aller, ils est aussi belle en Nationale 3 qu’en Stade toulousain. à la fin du temps réglementaire, avant que Lanelli n’égalise (28-28) sur ment oublié que le rugby n’est pas se sont lourdement inclinés à l’Astro- Pro A, la défaite est aussi cruelle. » Le Une victoire, huit défaites, cela une pénalité de Stephen Jones (80e ). Mais Paul Grayson, entré en cours un jeu de hasard. balle de Villeurbanne (81-62). Un revers encaissé à Villeurbanne ne l’a ne peut plus être un hasard. Et de match, offrait la qualification à son équipe sur une pénalité dans les nouveau coup, mais Christophe Vi- pas fait ciller. L’homme a des convic- pourtant, ces Toulousains que l’on arrêts de jeu (84e ). Eric Collier toux et ses joueurs, huit profession- tions et, selon, Frédéric Forte, «des nels et deux espoirs, ne désespèrent visions ». pas, « en changeant deux ou trois pe- tites choses », de faire chuter, mardi E. C. Mika Hakkinen renoue avec la victoire au Grand Prix d’Espagne 9 mai, à Strasbourg, le favori du championnat. « On est partis de pas a Limoges, sur son parquet, a fa- DÉJÀ VICTORIEUSES en 1998 et en 1999, les de pouvoir entre les deux ténors s’est déroulée sence ayant été endommagé lors de cet accro- grand-chose et on finit très fort, sou- cilement enlevé (72-60), dimanche McLaren-Mercedes de Mika Hakkinen et de dans les stands. chage, Michael Schumacher est ensuite resté ligne Frédéric Forte, ancien cham- 7 mai, la première manche de David Coulthard se sont imposées, dimanche En installant sa Ferrari en position de pointe, englué plus de 17 secondes lors de son pion d’Europe avec Limoges. Le l’autre demi-finale du champion- 7 mai, sur le circuit de Catalunya, en Espagne. Michael Schumacher se voyait déjà conduire sa deuxième arrêt, au 41e tour. Mika Hakkinen, grand mérite de Christophe Vitoux est nat de France, aux dépens de Pau- Ce nouveau doublé, quinze jours après celui monoplace en tête jusqu’à l’arrivée. Un examen dans les rétroviseurs de l’Allemand depuis le d’avoir su fidéliser tout le monde. C’est Orthez. obtenu en Grande-Bre- des derniers vainqueurs à Barcelone lui donnait départ, en a profité pour filer vers le quinzième tagne, permet à la firme al- raison. Depuis trois ans, le premier sur la grille succès de sa carrière. Cinq jours après avoir frô- lemande de revenir à seule- de départ de ce circuit, rapide mais souvent lé la mort lors d’un accident d’avion dans lequel ment sept longueurs de pauvre en dépassements, l’est toujours resté le pilote et le copilote sont décédés, David Cyclisme : des seringues trouvées Ferrari au classement des jusqu’à la fin. Mais, lors des neuf dernières Coulthard, qui a terminé deuxième, n’a pas constructeurs. Si le début courses disputées en formule 1, aucun pilote semblé perturbé pendant la course par « cette de saison hégémonique de parti en pole-position n’est parvenu à s’impo- semaine difficile », selon son sobre com- dans une poubelle dans le Nord Michael Schumacher lais- ser. « Cela va donc faire neuf mois... juste le mentaire. sait supposer que les temps d’un accouchement ! », claironnait La malchance s’est acharnée sur le pilote nu- LE PARQUET DE DUNKERQUE A OUVERT UNE INFORMATION judi- atouts seraient cette saison dans les mains de la « Schumi » avant le départ. méro un de la Scuderia, qui, victime d’une cre- ciaire après la découverte d’un sac contenant des seringues et des flacons Scuderia, ces deux doublés successifs ont relan- vaison lente, a dû passer par les stands une troi- de médicaments samedi 6 mai à Cappelle-la-Grande (Nord), peu après le cé la lutte entre les deux prétendants aux titres. INCIDENT DANS LES STANDS sième fois, au 50e tour. Grâce à un savoir-faire départ des Quatre Jours de Dunkerque. Les produits contenus dans ce sac Depuis sa victoire à Suzuka qui l’avait sacré Les vingt-quatre tours de course qu’a effec- en la matière que tous les pilotes lui envient, ont été envoyés au centre hospitalier de Dunkerque pour être analysés. champion du monde 1999, Mika Hakkinen tués le Baron rouge avant son premier passage Michael Schumacher était parvenu entre-temps Selon les étiquettes des flacons, rédigées en italien, il s’agirait notamment n’avait plus gagné. Entre les abandons qu’il a aux stands l’ont certainement conforté dans ses à bloquer son frère Ralf pour offrir la 3e place à d’apports vitaminés et d’anti-douleurs. Les résultats des analyses devraient connus en Australie et au Brésil et les courses glorieuses certitudes. Avant que la malchance son coéquipier, Rubens Barrichello. « Je me suis être connus dans une dizaine de jours. Un contrôle antidopage, portant où il a dû se contenter de la deuxième place (à ne vienne rôder à proximité de son baquet. Une demandé s’ils allaient s’accrocher... Puis j’ai vu sur l’hématocrite des coureurs, a été réalisé le matin même et aucun des Saint-Marin et à Silverstone), il aura fallu at- mauvaise appréciation du mécanicien tenant la l’ouverture pour passer... », s’est émerveillé le coureurs n’a été déclaré positif. La victoire finale est revenue, dimanche tendre sept mois et la cinquième manche du « sucette », le panneau placé devant le pilote Brésilien. « La course, c’est la course. Si mon 7 mai, au Suédois Martin Rittsel (Memorycard). championnat du monde pour qu’il s’impose de lors de son arrêt et chargé de lui indiquer la fin frère ne comprend pas ça, il n’a qu’à faire autre nouveau. Si le « Finlandais volant » ne compte du ravitaillement, a provoqué une accélération chose », a froidement prévenu l’aîné des Schu- DÉPÊCHES désormais plus que quatorze points de retard prématurée de l’Allemand, qui a roulé sur la macher. Mika Hakkinen pourrait trouver dans a FOOTBALL : Toulouse a été tenu en échec à Niort (1-1), au cours de la sur son cher rival germanique, il le doit en par- cheville du chef mécanicien de la Scuderia char- cette querelle familiale un nouvel allié. 36e journée du championnat de France de deuxième division, samedi tie à ses mécaniciens, qu’il n’a pas manqué de gé du remplissage en carburant. 6 mai. Après Lille et Guingamp, déjà sacrés, les hommes d’Alain Giresse, féliciter. Cette fois encore, en effet, la passation Le tuyau nécessaire au ravitaillement en es- Pierre Lepidi qui comptent trois points d’avance sur Sochaux, auteur d’un match nul (1-1) à Guingamp, se présentent comme les favoris à l’accession en pre- mière division. RÉSULTATS a Arsenal, grâce à deux buts de Thierry Henry, a dominé Chelsea (2-1) Grand Prix d’Espagne (G-B/Jaguar-Cosworth) à un tour ; 14. Marc Gene Au sommaire dans le match au sommet de la 37e et avant-dernière journée du cham- b 5e épreuve du championnat du monde (Esp./Minardi-Ford) à deux tours ; 15. Gaston Maz- pionnat d’Angleterre et s’est quasiment assuré la place de dauphin de zacane (Arg./Minardi-Ford) à deux tours ; 16. Nick 1. Mika Hakkinen (Fin./McLaren-Mercedes), les du numéro Manchester United, qui a battu Tottenham (3-1) et fêté son titre, samedi 307,323 km en 1 h 35 min 55 s 390 (moy. : Heidfeld (All./Prost-Peugeot) à trois tours ; 17. Jen- son Button (G-B/Williams-BMW) à quatre tours. 6 mai, à Old Trafford. 196,324 km/h) ; 2. David Coulthard (G-B/McLaren- b Mercedes) à 16 s 066 ; 3. Rubens Barrichello (Bré./ Championnat du monde des pilotes de mai 1. M. Schumacher (All.), 36 points ; 2. M. Hakkinen a Le Deportivo La Corogne, qui a concédé le nul contre Saragosse (2-2), Ferrari) à 29 s 112 ; 4. Ralf Schumacher (All./Wil- (Fin.), 22 pts ; 3. D. Coulthard (G-B), 20 pts ; dimanche 7 mai, a profité de la défaite du FC Barcelone contre le Rayo liams-BMW) à 37 s 311; 5. Michael Schumacher 4. R. Barrichello (Bré.), 13 pts ; 5. R. Schumacher Vallecano (0-2) pour porter son avantage de deux à trois points en tête du (All./Ferrari) à 47 s 983 ; 6. Heinz-Harald Frentzen (All.), 12 pts ; 6. G. Fisichella (Ita.) et J. Villeneuve (All./Jordan-Mugen Honda) à 1 min 21 s 925 ; (Can.), 5 pts ; 8. H-H. Frentzen (All.), 5 pts ; championnat d’Espagne, lors de la 36e journée. L’Atletico Madrid, auteur 7. Mika Salo (Fin./Sauber-Petronas) à un tour ; 9. J. Trulli (Ita.), 4 pts ; 10. J. Button (G-B), 3 pts ; d’un nul (2-2) face à Oviedo, est condamné à la relégation. 8. Ricardo Zonta (Bré./BAR-Honda) à un tour ; 11. R. Zonta (Bré.) et M. Salo (Fin.), 1 pt. 9. Giancarlo Fisichella (Ita./Benetton-Supertec) à b Championnat du monde des constructeurs a La Juventus Turin, qui l’a emporté devant Parme (1-0), a conservé son un tour ; 10. Alexander Wurz (Aut./Benetton-Super- 1. Ferrari, 49 points ; 2. McLaren-Mercedes, avance de deux points sur la Lazio Rome, victorieuse à Bologne (2-3), au tec) à un tour ; 11. Eddie Irvine (G-B/Jaguar-Cos- 42 pts ; 3. Williams-BMW, 15 pts ; 4. Jordan-Mugen CAP SUR VOS EXAMENS terme de la 33e journée du championnat d’Italie, dimanche 7 mai. L’équipe worth) à un tour ; 12. Jarno Trulli (Ita./Jordan-Mu- Honda, 9 pts ; 5. Benetton-Supertec, 8 pts ; gen Honda) à un tour ; 13. Johnny Herbert 6. BAR-Honda, 6 pts ; 7. Sauber-Petronas, 1 pt. Le dernier état du monde menée par Zinedine Zidane se trouve à une seule victoire du titre national, le 26e de son histoire. Le Milan AC, grâce à son match nul contre Le dernier état de la France l’AS Rome (1-1), a quasiment assuré la 3e place. LOTO b a GOLF : l’Ecossais Colin Montgomerie a enlevé, dimanche 7 mai, a Résultats des tirages no 37 effectués samedi 6 mai. Premier Les dernières analyses des journalistes du l’Open de France, sur le parcours du Golf national (par 72) de Saint-Quen- tirage : 1, 8, 15, 19, 30, 39 ; numéro complémentaire : 43. Rapports Monde. tin-en-Yvelines. Le Français Jean Van de Velde a pris la 7e place. pour 6 numéros : 6 328 760 F (964 813¤) ; pour 5 numéros et le b Les derniers chiffres. a HANDBALL : Montpellier a été sacré champion de France pour la complémentaire : 162 020 F (24 699 ¤) ; 5 numéros : 5 280 F b Des cartes, des graphiques, des tableaux pour troisième saison consécutive, samedi 6 mai après sa victoire à Dunkerque (804 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 250 F (38,11 ¤) ; 4 numé- comprendre les évolutions récentes de l’écono- (28-22), lors de la 25e et avant-dernière journée. ros : 125 F (19,05 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 28 F a RUGBY : Narbonne et Perpignan, vainqueurs respectifs contre le (4,26 ¤) ; 3 numéros : 14 F (2,13 ¤). mie mondiale et française. Stade français (28-31) et à Brive (25-40), se sont relancés dans la course Second tirage : 4, 11, 17, 21, 26, 48 ; numéro complémentaire : 13. aux qualifications pour les quarts de finale dans la poule 1 du champion- Rapports pour 6 numéros : 4 579 250 F (698 102¤) ; pour 5 numé- Chez votre nat de France, samedi 6 mai au cours de la 17e journée. Dans la poule 2, ros et le complémentaire : 35 085 F (5 348 ¤) ; 5 numéros : 4 450 F marchand Biarritz, victorieux de Bourgoin (17-15), a repris la tête. de journaux e (678 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 212 F (32,31 ¤) ; 4 numé- Plus : LES CLÉS DE L’INFO 12 F - 1,83 ¤ a TENNIS : la jeune Slovène Tina Pisnik, 19 ans et 81 joueuse mon- ros : 106 F (16,15 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 24 F diale, a créé la surprise dimanche 7 mai, en battant en finale du tournoi de (3,65 ¤) ; 3 numéros : 12 F (1,82 ¤). 4 pages pour décoder l’actualité Bol la Française Amélie Mauresmo 7-6 (7/4), 7-6 (7/2). LeMonde Job: WMQ0905--0021-0 WAS LMQ0905-21 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0344 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 21 ------(Publicité) Toujours des orages 09 MAI 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. La masse d’air reste très midi, des nuages bourgeonnants se vers 12h00 instable sur la France, associée en forment par évolution diurne, et des surface à un champ faiblement dé- ondées orageuses se produisent en Peu pressionnaire. Les orages se forment fin de journée. Il fait de 23 à 27 de- Belfast nuageux par évolution diurne en toute ré- grés. Liverpool Dublin gion. Le flux de sud installé sur notre Poitou-Charentes, Aquitaine, Varsovie Kiev pays favorise l’envolée des tempéra- Le ciel est chao- Midi-Pyrénées. – Amsterdam Berlin Brèves tures. tique toute la journée avec des éclaircies orages et des averses. Il fait de 21 à Londres Bretagne, pays de Loire, Basse- 50 o Bruxelles Normandie. – La journée est assez 24 degrés. Prague agréable, avec une alternance de Limousin, Auvergne, Rhône- Couvert passages nuageux et d’éclaircies; Alpes. – Le temps est instable en Au- Paris Strasbourg Vienne Budapest une tendance à l’orage se manifeste vergne et dans le Limousin, avec des Brume dans l’après-midi et en soirée. Les ondées orageuses. En Rhône-Alpes, Nantes Berne brouillard températures sont comprises entre le ciel est variable avec de belles Bucarest 16 et 22 degrés. éclaircies, le développement de Lyon Milan Belgrade Nord-Picardie, Ile-de-France, nuages bourgeonnants accompa- Sofia Averses Centre, Haute-Normandie, Ar- gnés localement d’orages est plus Toulouse Istanbul dennes. – Le ciel est variable le ma- tardif. Il fait de 19 à 26 degrés. Pluie tin de la Picardie au Bassin parisien, Languedoc-Roussillon, Pro- Rome l’après-midi l’évolution diurne favo- vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. – Barcelone Naples rise le déclenchement d’orages. Sur Le ciel est très nuageux sur le Lan- 40 o Madrid le Centre, le temps est instable, quel- guedoc-Roussillon et la Corse, où Lisbonne Athènes Orages ques orages se produisent au cours des orages se produisent. Le temps de la journée. Il fait de 17 à 24 degrés. est plus variable sur le reste du pour- Séville Champagne, Lorraine, Alsace, tour méditerranéen; l’instabilité Tunis Neige Bourgogne, Franche-Comté. – La se déclenche en fin de journée avec Alger matinée est assez agréable avec de des orages possibles. Il fait de 21 à belles périodes ensoleillées. L’après- 25 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 09 MAI 2000 PAPEETE 25/30 S KIEV 11/22 S VENISE 15/21 S LE CAIRE 15/28 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 24/30 C LISBONNE 12/18 P VIENNE 15/22 N NAIROBI 16/26 C et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/27 S LIVERPOOL 13/19 P AMÉRIQUES PRETORIA 8/22 S EUROPE LONDRES 13/20 N BRASILIA 19/29 S RABAT 14/19 P C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 16/23 S LUXEMBOURG 14/25 N BUENOS AIR. 9/18 S TUNIS 19/29 S FRANCE métropole NANCY 11/25 N ATHENES 17/26 S MADRID 8/19 P CARACAS 24/29 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 16/24 P NANTES 12/21 P BARCELONE 15/19 P MILAN 14/24 C CHICAGO 11/21 P BANGKOK 26/35 S BIARRITZ 12/22 P NICE 16/22 N BELFAST 10/21 S MOSCOU 7/14 S LIMA 16/21 S BEYROUTH 18/22 S BORDEAUX 14/23 P PARIS 13/23 P BELGRADE 15/24 S MUNICH 12/21 N LOS ANGELES 15/22 S BOMBAY 26/31 S BOURGES 12/23 P PAU 10/23 P BERLIN 15/23 S NAPLES 15/27 S MEXICO 14/22 P DJAKARTA 28/30 C BREST 10/18 N PERPIGNAN 13/21 P BERNE 9/25 S OSLO 11/25 S MONTREAL 11/18 P DUBAI 27/37 S CAEN 11/20 N RENNES 12/20 N BRUXELLES 15/21 N PALMA DE M. 15/25 S NEW YORK 19/28 S HANOI 27/31 P CHERBOURG 10/20 N ST-ETIENNE 10/23 P BUCAREST 8/26 S PRAGUE 14/19 S SAN FRANCIS. 11/16 S HONGKONG 24/28 C CLERMONT-F. 11/23 P STRASBOURG 13/26 S BUDAPEST 14/23 N ROME 15/23 S SANTIAGO/CHI 2/23 S JERUSALEM 15/26 S DIJON 11/25 P TOULOUSE 14/22 P COPENHAGUE 9/19 S SEVILLE 13/22 P TORONTO 20/23 C NEW DEHLI 24/37 S GRENOBLE 10/25 N TOURS 11/23 P DUBLIN 11/18 S SOFIA 7/24 S WASHINGTON 23/33 S PEKIN 11/19 P LILLE 13/22 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 14/25 N ST-PETERSB. 5/13 N AFRIQUE SEOUL 11/19 C LIMOGES 13/22 P CAYENNE 23/28 P GENEVE 12/24 S STOCKHOLM 8/22 S ALGER 18/26 S SINGAPOUR 25/30 P LYON 13/25 P FORT-DE-FR. 23/30 C HELSINKI 5/18 S TENERIFE 12/17 S DAKAR 19/24 S SYDNEY 13/21 S MARSEILLE 16/23 P NOUMEA 22/26 S ISTANBUL 9/17 S VARSOVIE 10/25 S KINSHASA 22/31 S TOKYO 16/25 S Situation le 8 mai à 0 heure TU Prévisions pour le 10 mai à 0 heure TU ASTRONOMIE Marée catastrophique : courage, restons

LE DÉMENTI cinglant adressé catastrophiques qu’une conjonc- La Lune est en effet l’acteur es- tue la réunion en un groupe par la Lune et le Soleil aux gourous tion de planètes devait engendrer sentiel – mais modeste puisqu’elle compact du Soleil et des plus bril- Alignement de planètes de la fin du monde à l’occasion de dans la journée du 5 mai. Une fois ne soulève pas les eaux de plus de lantes planètes du système solaire. LE 5 MAI 2000, l’éclipse du mois d’août 1999 n’au- de plus la Nature a été bonne fille quelques dizaines de centimètres – A savoir pour le 5 mai, Vénus, Lune 40 minutes après ra pas servi de leçon. Pas plus que et nous a épargnés. Le 5 mai, des marées. Certes, on enregistre Mercure, Jupiter, Saturne et Mars. du 6 mai le lever du Soleil la bonne santé, vieillissante certes, comme l’aurait dit Robert Musil, en certains points du globe de très L’événement, selon les dates, est de la station Mir qui a balayé les l’auteur de L’Homme sans qualités, fortes marées : plus de 14 m au d’ailleurs moins rare qu’il n’y pa- élucubrations de ceux qui affir- aété « si l’on devait recourir à une Mont-Saint-Michel ; 16 m dans la raît – le prochain regroupement du maient que sa chute allait rayer de formule démodée, mais parfaite- baie de Fundy (Canada). Mais elles Soleil et des cinq planètes aura lieu la carte Paris et le département du ment judicieuse, une [douce] jour- sont dues à des phénomènes de le 9 septembre 2040 –, mais il est Lune Gers. Dieu merci, la Ville lumière née de mai 2000 ». Rien de plus. résonance liés au relief des fonds toujours spectaculaire, ce qui a du 5 mai brille toujours, et le pays du foie Dans son dernier numéro, le men- et aux contours des baies que ces conduit quelques aruspices igno- gras prépare le prochain Noël. suel américain Sky and Telescope eaux envahissent. Soucieux de ré- rants à jouer les oiseaux de mau- Aldébaran Quant au passage à l’an 2000, aux s’est interrogé sur ce non-événe- tablir quelques vérités, Sky and Te- vais augure. Nul doute qu’ils ne Pléiades tempêtes de fin d’année près, il a ment. Et conformément aux prévi- lescope s’est amusé à modéliser trouveront une explication à leur MARS triomphé du bogue. sions de ses spécialistes, et, entre l’ensemble des effets que les dif- erreur, dussent-ils se rabattre sur Malgré ces précédents, cela n’a autres catastrophes, la marée an- férentes planètes du système so- un autre phénomène parfaitement Lune pas empêché certains de hurler noncée (100 m de haut) n’a pas eu laire auraient sur nos mers et nos prévu lui aussi : l’effet de marée du 4 mai Horizon une nouvelle fois au loup et d’atti- lieu. océans. des neuf planètes du système so- rer l’attention sur les marées On peut s’étonner que de pa- Son verdict est sans appel. laire sur leur étoile. Mais là encore, OUEST OUEST-NORD-OUEST reilles calembredaines puissent « Même si ces planètes étaient dans ils risquent de s’égarer, le maxi- SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE trouver encore des oreilles atten- un alignement parfait, même si la mum de cet effet devant se faire SATURNE JUPITER • vendredi 12 mai 2000 (à Paris) • tives. « Problème d’ignorance », distance les séparant de la Terre sentir le 9 et non le 5 mai. La mé- SOLEIL constate Jean-Eudes Arlot, direc- était à son minimum, l’effet de ma- canique céleste est sans pitié. Mais teur de l’Institut de mécanique cé- rée serait, constate la revue, égal pas sans référence, puisque cer- MERCURE Lune leste. « Ces alignements de planètes au quinze millième de celui engen- tains facétieux relèvent que le 5 fé- du 3 mai sont (...) sans surprise. Et même si dré en moyenne par le Soleil. » vrier 1962 le Soleil, la Lune et ces on ne connaît pas avec la plus ex- Comme le principal coupable est cinq planètes occupaient une 6 h 14Lever Coucher 21 h 20 trême précision la masse de cer- la Lune, CQFD. Le monde l’a donc toute petite portion du ciel, alors VÉNUS taines planètes – tout (...) est affaire échappé belle, insiste la revue, qui que le général de Gaulle appelait le d’alignement et d’attraction gravi- a identifié le propagateur involon- même jour la France à « réaliser Source : SKY & Telescope tationnelle –, on sait sans le moindre taire de ces rumeurs : l’astronome la paix en Algérie ». Allez com- doute que les effets des autres corps belge Jean Meeus qui, en dé- prendre. Pour spectaculaire qu'il soit, l'alignement des planètes n'est pas rare. Le dernier regroupement a eu lieu le 5 février 1962. Le prochain est prévu 14 h 50Lever Coucher 4 h 32 du système solaire, Lune et Soleil ex- cembre 1961, avait attiré l’atten- pour le 9 septembre 2040. (le 13/5) ceptés, sont négligeables. » tion sur le phénomène que consti- Jean-François Augereau

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fatal. – 8. Vérification avant le combat. S’incline devant les as. – 9. Golfe sur la mer Rouge. – 10. Qui Le carré bègue a perdu sa ligne. En vain. – 11. Mar- UN « NOMBRE BÈGUE » est un nombre dans lequel chiffres qui soit un carré parfait (le carré d’un nombre qua son territoire. Dispense ses tous les chiffres sont doublés. entier) ? conseils à tout le monde. – 12. Mise Ainsi, un nombre bègue de quatre chiffres s’écrit aabb. Elisabeth Busser et Gilles Cohen au parfum. Sauriez-vous trouver un nombre bègue de quatre © POLE 2000

Philippe Dupuis Solution dans Le Monde du 16 mai.

SOLUTION DU No 00 - 109 Solution du problème n° 169 HORIZONTALEMENT paru dans Le Monde du 25 avril. Fête des jeux mathématiques I. Prêchi-prêcha. – II. Humour. La scène se déroule en 1996. POUR CÉLÉBRER l’année mon- b Un rallye mathématique, par- Emois. – III. Identité. CLT. – diale des mathématiques, le Comité cours d’énigmes ludique et culturel IV. Lérots. Lehar. – V. Vie. Numéro. Chaque fois que l’on divise une international des jeux mathéma- à travers les rues de la capitale, per- – VI. Pied. Auto. El (le). – feuille de papier en dix morceaux, on tiques (CIJM) organise à Paris, du mettra à 400 équipes de 3 à VII. Plieuse. Tr. – VIII. Râ. Etang. ajoute neuf morceaux. Le reste de la vendredi 26 au dimanche 28 mai, 4 jeunes et moins jeunes, de décou- – IX. Nylon. Cheveu. – X. Exérèse. division par 9 du nombre total de une fête intitulée « Jeux mathéma- vrir, au cours d’une « chasse au tré- Rime. morceaux ne change pas à chaque tiques 2000 ». L’objectif est de pré- sor », le patrimoine scientifique pa- découpe. Au départ, il est de 7. senter cette discipline universelle de risien (arrivée au Salon, inscription VERTICALEMENT Il faut donc trouver un nombre manière ludique à travers trois évé- obligatoire par correspondance, HORIZONTALEMENT Départ de série. – IX. La bonne compris entre 1991 et 2000 dont le nements. 30 F). référence. Tout naturellement. – 1. Philippine. – 2. Rude. Il. Yx. – reste de la division par 9 est 7. On b Un Salon des jeux mathéma- Les bulletins d’inscription sont I. Multiplie à grande vitesse. – X. Deux points. Travaille à son ave- 3. Emerveillé. – 4. Conoïde. Or. – peut poser la division, ou encore re- tiques et de la culture mathématique disponibles dans les mairies d’ar- II. Multiplie à plus grande vitesse. nir. 5. Hutte. Urne. – 6. Iris. Asa. – marquer que ce reste, c’est aussi ce- installé place Saint-Sulpice, dans le rondissement de Paris et dans cer- Lieu de rendez-vous. – III. Ne sup- 7. Nue. Ce. – 8. Réélut. Eh. – 9. Em. lui de la somme des chiffres du 6e arrondissement de Paris, où l’on taines d’Ile-de-France, les agences portent pas beaucoup la contra- VERTICALEMENT Emotter. – 10. Coche. Ravi. nombre divisé. pourra trouver, outre des éditeurs France Télécom de l’Ile-de-France, diction. Grossit le Rhône. – – 11. Hilare. Nem. – 12. Astrologue. Seul 1996 répond à la question. de logiciels, de livres et de jeux, des les agences RATP, et dans des librai- IV. Jeune et têtu. Pas très futés. – 1. Toujours là avant de commen- stands d’animation et d’exposition. ries (Joseph Gibert...). On peut les V. Personnel. Mouvement de cer. – 2. A défendre s’il est en jeu. Les visiteurs pourront jouer et fabri- demander par correspondance en masses. Avec elle, les huiles en Sur la table. – 3. Fit tourner le quer eux-mêmes des objets mathé- adressant une enveloppe affranchie prennent pour leurs grades. – moteur en quatre temps. Prit son matiques qu’ils pourront emporter. au CIJM, 31, avenue des Gobelins, VI. Défendu sur le terrain. Parti- repas à la source. – 4. Philosophe b Un spectacle alliant arts et ma- 75013 Paris, tél. : 01-47-07-51-15 ou cule désintégrée. Arrive en tête. – du siècle passé. Ne manquait pas thématiques sera proposé avec de la 01-47-63-69, fax : 01-47-07-88-13. VII. Engrais azoté. Oppose à d’air. – 5. Supprime. Grecque. Gaz musique, de la magie et du théâtre, Des informations complémentaires l’écrit. Edouard, George ou Elvis. – d’échappement. – 6. Séduit et à la salle des fêtes de la mairie du 6e, sont consultables sur le site du VIII. Affrontera la bête sur le sable. abusé. – 7. Dépassement toujours place Saint-Sulpice. CIJM : www.cijm.org LeMonde Job: WMQ0905--0022-0 WAS LMQ0905-22 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 08:27 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0345 Lcp: 700 CMYK

22 CULTURE LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000

BROADWAY Créateur de chan- influence reculer à Broadway, sub- Together, un digest de ses meilleures soixante-dix ans, se déclare très in- Todd, donné début mai par le New sons inoubliables (Send in the mergé par des productions specta- chansons, et le report de son pro- quiet par l’évolution de Broadway, York Philharmonic, est un « thriller Clowns) et de comédies musicales au culaires mais aux vertus musicales chain musical, Wise Guys. b DANS revient sur ses récents revers et musical » hilarant et grinçant, qui minimalisme subtil, l’auteur-compo- médiocres. Il a connu un double un des rares entretiens qu’il accorde parle de composition et d’interpré- compte parmi les chefs-d’œuvre de siteur Stephen Sondheim voit son échec cette saison, celui de Putting It à la presse, Stephen Sondheim, tation. b ÉCRIT en 1979, Sweeney la musique du XXe siècle. Stephen Sondheim, génie d’une comédie musicale raffinée et menacée L’auteur de la chanson mondialement célèbre « Send in the Clowns » fait aujourd’hui figure de survivant à Broadway, où la musique a cédé au spectacle. Ce compositeur à succès (« Company », « Follies ») a même vécu un double échec cette saison À L’INSTAR d’une de ces dames Steve Reich comme d’un « héros de dienne ne sachant pas chanter, (1994, 280 représentations). En re- de l’Upper East Side new-yorkais la musique »). devenue, incarnée par les gosiers vanche, A Funny Thing Happened qu’il décrit dans sa chanson The Le talent le plus saillant de Ste- sensuels de Frank Sinatra ou Sarah on The Way to the Forum (1962) Ladies who Lunch, Stephen Son- phen Sondheim est probablement Vaughan, une ballade languide connut 964 représentations, dheim serait-il l’un de ces « dino- sa capacité à développer à l’infini à pour cocktail bar, alors que sa vraie Company (1970), 690, Follies (1971), saures ayant survécu au cata- partir d’un matériau très simple nature est certainement à l’image 522, A Little Night Music (1973), 601, clysme » dans un Broadway (c’est, rappelons-le, l’essence de ce qu’en fait Angela Lansbury Sweeney Todd (1979), 558, Sunday dévasté par l’entertainment à tout même du minimalisme), ainsi qu’il dans l’enregistrement pris sur le vif in the Park with George (1984), 540, crin et à tout prix ? Sondheim a eu l’a montré dans de nombreuses pour le disque A Stephen Sondheim Into the Woods (1987), 764. soixante-dix ans le 22 mars, mais chansons ou scènes dans lesquelles Evening (RCA). Old Friends est un Curieusement, Company, qui pourtant ce Bélier qui n’a plus à les personnages semblent conver- refrain de fin de revue que chacun était le premier musical non narra- prouver qu’il est le plus grand au- ser en musique tout en s’inscrivant connaît sur le bout des lèvres, avec tif présenté à Broadway, a connu teur de comédies musicales vivant dans un cadre polyphonique et la voix de Liza Minnelli dans un beau succès alors que Merrily se voit aujourd’hui rafler la vedette rythmique dont la clarté cache le l’oreille – The Ladies who Lunch, We Go Along, où Sondheim intègre par un Roi Lion et tout ce que plus souvent des trésors d’inven- parfait emblème du style ironique- beaucoup des « lieux communs » Broadway compte comme succès, tion. Cette capacité est particuliè- ment dévastateur de Sondheim, a de la comédie musicale et même, nouveaux ou anciens, dans un rement frappante dans des chan- été enregistré par Barbra Streisand fait rarissime, de la danse, a laissé genre de qualité souvent médiocre, sons où l’élément rythmique prend et Blossom Dearie, les deux se si- le public parfaitement indifférent. où la danse, l’effet visuel l’em- des complexités rarement atteintes tuant à l’opposé stylistique de la Mais Sondheim semble n’être ja- portent sur la pertinence des dia- ailleurs – et redoutées des inter- créatrice du rôle, dans Company mais le même, changeant volon- logues et la qualité de la musique. prètes : la drolatique Instructions (1970), l’explosive Elaine Strich, tiers de style en fonction du sujet, Cette saison, Sondheim aura d’ail- au public en est un exemple cé- bourgeoise au bord de la crise de ce qui a pour résultat de provoquer leurs vécu un double échec : celui lèbre mais plus encore les chefs- nerfs. des réactions imprévisibles chez d’un spectacle délicieux, raffiné, d’œuvre moins connus que sont les spectateurs. Aujourd’hui, Son- Putting It Together, un digest cousu les chansons de Pacific Overtures RÉACTIONS IMPRÉVISIBLES dheim est à la croisée des chemins. main de ses meilleures chansons, (1976), en particulier Poems et le La plupart des musicals de Son- Avec la création prochaine de Wise et le report de son prochain musi- quatuor vocal Someone in a Tree dheim présentés à Broadway (sans Guys, ce début de siècle dira si le cal, Wise Guys. qui sont probablement l’exemple compter leurs reprises londo- musical pratiqué avec science et Wise Guys devrait revenir bientôt de ce qu’on a fait de plus austère niennes ou new-yorkaises) ont raffinement sera une curiosité dé- à l’affiche, sous un autre titre, dans pour Broadway. connu le succès, à l’exception de suète ou si Broadway aura encore une autre production que celle Mais Sondheim est aussi l’auteur Anyone Can Whistle (1964), fermé la capacité d’entendre la voix sin-

prévue. Mais si ce spectacle devait heureux et riche de quelques tubes PRESS/IMAPRESS KARSH OF OTTAWA/CAMERA après neuf représentations, Merrily gulièrement riche et profonde d’un connaître le sort de Putting It Toge- planétaires, dont l’ineffable Send Au moment où « Le Roi Lion » et des productions de qualité We Go Along (1976, seize représen- compositeur que beaucoup n’ont ther, ce serait la confirmation qu’à in the Clowns, à l’origine une chan- médiocre triomphent à Broadway, le dernier spectacle tations), Assassins (1990, 73 repré- pas tort de qualifier de génie. Broadway, hormis la reprise de son douce-amère et sèchement dé- de Stephen Sondheim, « Wise Guys », a dû être reporté : sentations), Pacific Overtures (1974, quelques classiques des années 50, sespérée, prévue pour une comé- « Aujourd’hui, Broadway n’est qu’une affaire de gros sous. » 193 représentations) ou Passion R. Ma. il n’est plus possible de fédérer pendant de longs mois un grand public autour d’un ouvrage d’une Stephen Sondheim, auteur et compositeur qualité exigeante. Car l’exigence et l’habileté sont bien la marque de tout ce que Sondheim a écrit, de- « Je n’écris pas pour des voix mais pour des personnages » puis son premier ouvrage, en 1954, Saturday Night, qui a connu, égale- « Vous avez déclaré, dans un chose... Je ne lis pas les critiques, new-yorkais. Le problème de la Weill a orchestré ses musicals en Saw the Sky, qui semble vous de- ment cette saison, sa seule reprise des rares entretiens que vous mais le New York Times, à lui seul, a langue est crucial, et c’est la raison obtenant de savoir à l’avance pour voir beaucoup. La connaissez- depuis sa création, lors d’une série avez accordés, que Broadway encore le pouvoir de vider ou rem- pour laquelle, je pense, les Français qui exactement il écrivait. vous ? de représentations volontairement était fini. plir les salles. Ce type de spectacles restent indifférents à la comédie – Aimez-vous entendre vos – Je ne l’ai entendue que sur limitée (limited run) et que vient – Je crois véritablement, en effet, devrait aujourd’hui être donné en musicale américaine, à l’exception œuvres interprétées par un disque. C’est une œuvre magni- d’enregistrer le label Nonesuch. que Broadway, et la culture musi- dehors des soucis de rentabilité. Je de musicals où le texte n’a pas grand orchestre et des voix ly- fique. Si cette musique me doit Dans le détail comme dans les cale américaine en général, vont crois que pour que de jeunes au- d’importance. Je le regrette car je riques, comme c’est le cas pour quelque chose ce n’est pas à moi grandes lignes, les ouvrages du vers le bas et deviennent de plus en teurs et compositeurs puissent tra- suis un grand amoureux de la mu- Sweeney Todd, donné au New de le dire, mais quoi qu’il en soit compositeur et parolier ont une in- plus stupides. Les gens manquent vailler dans le domaine de la comé- sique française, en particulier de York Philharmonic ? j’en serai très heureux. Mais voilà telligence de facture, des paroles d’éducation, d’habitudes cultu- die musicale, il faudrait que l’Etat Ravel. – Beaucoup. Mais, comme je bien une œuvre typiquement im- brillantissimes, une harmonie sub- relles. Il est devenu aujourd’hui subventionne les réalisations les – Vous n’orchestrez pas vous- n’écris pas pour des voix mais pour montable à Broadway. tile, ainsi qu’un style qui n’appar- presque impossible de monter un plus ambitieuses. Aujourd’hui, même votre musique. Comment des personnages, je peux aussi – Vous êtes aussi réputé pour tient qu’à lui-même si celui-ci se spectacle où il n’y ait pas de danse, Broadway n’est qu’une affaire de l’imaginez-vous lorsque vous bien être séduit par un chanteur la qualité de vos textes que pour révèle mâtiné d’influences diverses d’action, de spectaculaire. gros sous. l’écrivez ? d’opéra que par une actrice sans celle de votre musique. Les (la musique française, Copland, – C’est ce dont semble avoir – Quelle est la situation à – J’écris ma musique sur quatre grands moyens vocaux. C’est l’ex- concevez-vous séparément ? Prokofiev, Britten, et quelques mo- souffert votre spectacle Putting Londres, où l’on aime vos portées, avec des indications, na- pression, l’engagement qui – Non, c’est un processus où les dèles made in Broadway, bien en- It Together, qui n’a tenu que trois œuvres, contrairement à Paris, turellement. Mais, vous savez, per- comptent. deux activités avancent de pair. Ce tendu) au sein desquelles le mini- mois sur Broadway ? qui continue d’ignorer ce type de sonne n’orchestre sa propre mu- – Vous avez souvent dit votre n’est pas possible autrement. D’ail- malisme et la répétition occupent – Le public qui y a assisté a pris, spectacles ? sique pour Broadway parce que les admiration pour Steve Reich. On leurs, à l’exception de quelques une place singulièrement audible je crois, beaucoup de plaisir, mais – Le public londonien est infini- castings se font juste avant les ré- trouve dans votre musique de pièces de circonstance, je n’écris (Sondheim n’hésite pas à parler de la critique n’a pas pensé la même ment plus cultivé que le public pétitions : si j’ai imaginé un rôle nombreux caractères de type pas d’airs ou de chansons en de- pour une basse et que l’artiste qui minimaliste. Est-ce un hasard ou hors d’un projet dramatique. Mon convient au personnage est un té- une influence ? univers est celui du théâtre et des nor, il me faudrait alors tout chan- – A vrai dire, je pense que nous situations dramatiques entre per- ger. Lorsqu’on modifie la tonalité avons à une certaine époque cher- sonnages. d’un ton ou deux, cela ne change ché dans la même direction, no- – La création de Wise Guys, pas la couleur de l’orchestre, mais tamment vers la musique d’Ex- votre dernier ouvrage, a été an- lorsqu’il faut transposer d’une trême-Orient. Lorsque j’ai travaillé nulée. tierce ou plus, tout est à refaire ! à Pacific Overtures (1974), j’ai étudié – Oui, pour des raisons de mise C’est ce qui s’est passé pour Sun- la musique japonaise et le résultat en scène. Cela ne marchait pas et day in the Park with George. J’avais de cette recherche est assez mani- nous le représenterons, avant le pensé à un baryton-basse pour feste en effet dans cette partition, printemps prochain, dans une George et à un soprano assez ly- mais on le trouve aussi, je crois, autre production signée Harold rique pour Dot, et il s’est avéré que dans Sunday in the Park with Prince, avec qui j’ai naguère beau- nous avons engagé Mandy Patin- George. coup travaillé. » kin, qui est ténor, et Bernadette Pe- – John Adams a écrit une sorte ters, qui n’est pas précisément un de comédie musicale, I Was Loo- Propos recueillis à New York soprano aigu. Je crois que seul Kurt king at the Ceiling and Suddenly I par Renaud Machart « Sweeney Todd », un chef-d’œuvre du XXe siècle

NEW YORK lodrame victorien de Christopher baryton-basse sont restées par- de notre envoyé spécial Bond, qui fait hurler de rire avant faites. A ses côtés, Patti Lupone re- C’était à l’Avery Fischer Hall, la de sombrer progressivement dans prend le rôle créé par Angela Lans- vaste salle de concert de l’Or- une atmosphère des plus grin- bury. Elle y met la même verve chestre philharmonique de New çantes. pliante (le public croule de rire de- York, du 4 au 6 mai. Là où, voilà De toutes les œuvres pour la vant ses mimiques et ses effets de quinze ans, le même glorieux or- scène de Sondheim, c’est certaine- voix dans les dialogues) et chante chestre avait prêté sa sonorité ru- ment celle qui se rapproche le plus avec une perfection de mise en tilante à une représentation semi- d’un opéra. L’originalité du projet place ahurissante. C’est d’ailleurs scénique de Follies, enregistrée sur du New York Philharmonic consis- la caractéristique de la soirée, mise disque, filmée pour la télévision, tait en la distribution des rôles en espace avec un professionna- documentarisée par une équipe de pour moitié à des voix de type lisme à l’Américaine par Lonny télévision de la BBC, et surtout in- Broadway (Patti Lupone, Davis Price, dirigée par un Andrew Lit- terprétée par une incroyable bro- Gaine, Audra McDonald, Neil Pa- ton impeccable. On savait que chette de stars ayant toujours trick Harris) et pour l’autre à des Sweeney Todd était une des chanté la musique et les textes de chanteurs d’opéra (Bryn Terfel, grandes réussites de Sondheim et leur cher Sondheim. Pour ses Paul Plishka, John Aler, Heidi de la comédie musicale améri- soixante-dix ans, New York a of- Grant Murphy). Bryn Terfel ayant caine ; on sait maintenant que fert à son prodige le luxe d’une dû annuler, le couple vedette s’est c’est un chef-d’œuvre de la mu- distribution et d’une orchestration donc retrouvé tenu par deux stars sique du XXe siècle, tous genres (signée Jonathan Tunick, le colla- de Broadway, George Hearn et confondus. Le public new-yorkais, borateur habituel de Sondheim) Patti Lupone. Fidèle interprète des délirant d’enthousiasme, semblait somptueuses de son Sweeney Todd ouvrages de Sondheim, Hearn n’en n’avoir jamais douté. de 1979, un « thriller musical » san- n’est plus tout jeune, mais sa tech- glant et cannibale d’après un mé- nique et la richesse de sa voix de R. Ma. LeMonde Job: WMQ0905--0023-0 WAS LMQ0905-23 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 08:27 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0346 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 23

DÉPÊCHES La « rock’n’roll attitude » a ÉCOLES D’ART : les mesures destinées à améliorer le statut des enseignants des écoles na- tionales d’art feront l’objet d’un des arbitrage interministériel « dans les tout prochains jours », a annon- cé, samedi 6 mai, Michel Duffour, secrétaire d’Etat au patrimoine et Passage éclair en France du groupe britannique à la décentralisation culturelle. Il a indiqué qu’il avait reçu le 4 mai qui embrasa les années 60 une délégation de la CFDT, de la CGT et de la FSU accompagnée de « NOUS N’AVONS jamais renon- quement d’antenne, ceux qui ab- la coordination des enseignants cé. » Ces quelques mots de Phil sorbaient le plus de substances il- des écoles d’art (Le Monde du May, chanteur et harmoniciste, ré- légales et d’alcool. Quand la 5 mai). Ceux-ci sont en grève de- sument le credo des Pretty Things, plupart des groupes du royaume, puis le 2 mai. M. Duffour précise le groupe qu’il a cofondé avec le nourris au rock’n’roll des origines qu’il « a réaffirmé la volonté de la guitariste en 1963. En et au blues s’efforcent de blanchir ministre de la culture et de la bientôt quarante ans de carrière, leurs influences pour ne pas ef- communication et de lui-même la formation britannique a aligné frayer la classe moyenne, les Pret- d’apporter des améliorations à la si- quelques perles devenus des clas- ty Things, comme les Animals tuation statutaire des enseignants et siques du rock, une dizaine d’al- d’Eric Burdon, les Them de Van des écoles d’art qui n’est pas en rap- bums dont le mythique S. F. Sor- Morrison ou les Small Faces de port avec le niveau et la qualité de row, une légende faite d’arnaques Steve Marriott mettent en avant la l’enseignement dispensé ». diverses et de rendez-vous man- part de rhythm’n’blues de leur a MUSIQUE : Périphérock(s) qués avec le statut éphémère de musique, plus rude, plus rugueuse. vient d’être annulé « pour des rai- stars. Par-dessus tout, il y a, in- Lors de la vague punk, ce sont ces sons de sécurité et de logistique », a SNAPPER MUSIC tacte, cette vérité au contact de la groupes-là qui échapperont à Les Pretty Things 2000, six tueurs échappés du film de Quentin Tarantino, annoncé le président de la Mission scène, cette mise à nu vitale. Cela l’anathème des nouveaux enragés. « Reservoir Dogs », en route vers Eurodisney. 2000 en France, Jean-Jacques Ail- s’appelle la rock’n’roll attitude et De gauche à droite : Wally Waller (basse), Dick Taylor (guitare), Phil May lagon. Inventée par le directeur de les Pretty Things en sont proba- PUBS, CLUBS, HANGARS... (chant, harmonica), John Povey (claviers), Skip Allan (batterie) et Frank Holland (guitare). Paris, quartier d’été et directeur du blement les plus authentiques dé- « On nous présente souvent Théâtre de l’Athénée à Paris, Pa- tenteurs, dans sa version sauvage comme des révoltés permanents, En Europe, les Pretty Things des clubs du parc Disneyland Paris ce ne sont pas six types un peu fati- trice Martinet, cette manifestation et rageuse. s’amuse Phil May, mais les mana- jouent partout, au fond des pubs lors de leur venue éclair en France gués qui se retrouvent pour regarder musicale avait connu de nom- « Nous avons joué partout, gers, les responsables de maison de et des clubs, dans des hangars, des n’est rien d’autre qu’une nouvelle leur passé. Si on se mettait au rap breux changements dans sa ajoute Phil May. Parfois juste quel- disques nous disaient d’enregistrer palais des sports, des festivals... péripétie ironique. Et pour qui ou à la techno, là ce serait pathé- conception. Prévue en août, puis ques concerts dans l’année, à un hit tous les trois mois, de faire le Mal entourés, ils ratent le passage trouverait que cela est fort peu tique parce que cela ne nous corres- durant la Fête de la musique, enfin d’autres moments on avait pas le tour des télévisions et des radios vers la reconnaissance américaine rock’n’roll, Phil May aura un sou- pond pas ». En 1973, dans son al- repoussée au 8 juillet, elle devait temps de voir le jour. Nous avons pour le vendre et on y allait parce que les Beatles, les Rolling Stones rire et un regard qui mettront fin à bum Pin Ups, consacré à ses héros permettre aux piétons et aux mu- même enchaîné trois concerts en Al- qu’au bout on te dit qu’il y aura la ou les Who vont emprunter. Alors toute remise en question. du rock, David Bowie avait tenu à siciens de prendre possession du lemagne, en Suède et au Danemark gloire et l’argent. » se retrouver aujourd’hui dans l’un Si le milieu des années 70 n’est reprendre deux des hymnes du périphérique parisien durant une en une nuit de tempête, dans les an- pas la période la plus glorieuse du groupe, Rosalyn et Don’t Bring Me soirée. nées 60 ou 70. Le concert à peine groupe, c’est aussi à ce moment-là Down. En concert, ils ont toujours a PATRIMOINE MUSICAL : un terminé, on sautait dans une voi- Discographie que le marché américain semble cette étincelle, cette énergie des stradivarius de plus de trois ture, puis dans l’avion, puis une voi- ouvert. Après le rock basique des premiers jours qui vaut au groupe cents ans a été vendu aux en- ture, puis la scène, etc. Et plus on al- La plupart des albums des Pretty les studios Abbey Road sous le débuts, la période psychédélique, l’indéfectible respect du public chères le 5 mai pour plus de lait au Nord, plus il neigeait. Nous Things ont été réédités en CD par titre Resurrection ; Parachute le groupe vire vers le rock formaté rock. « Les plus jeunes pourraient 1,326 million de dollars (9,74 mil- étions tellement certains de mourir, la compagnie Snapper Music en (1970) ; Savage Eyes (1974) ; Silk pour les radios, teinté d’un reste être nos petits-enfants, les plus âgés lions de francs) chez Christie’s à comme Buddy Holly, que nous 1998 et 1999, avec l’autorisation Torpedo (1975) ; Rage Against de provocation qui passe plus par venaient de naître lorsque nous New York. Ce violon a été surnom- avons vidé les bouteilles d’alcool du groupe et l’ajout de faces B de Beauty (1999). l’aspect extérieur des membres du sommes entrés dans ce grand mé « Le Taft » pour avoir apparte- achetées au duty free. A 3 heures 45 tours ou d’inédits. b A paraître fin mai. Freeway groupe. « On avait les cheveux bou- cirque. » nu au début du siècle à Phelps du matin, on s’est retrouvé dans un b Albums disponibles. The Pretty Madness (1972) ; Crosstalk (1981) ; clés, des pantalons moulants, c’était Taft, l’un des fondateurs du Cin- club, incapables de tenir debout. De Things (enregistré en 1965), la S. F. Sorrow et Parachute seront la vague du rock glitter. On s’appe- Sylvain Siclier cinnati Symphony Orchestra. toute manière, après quatre mor- version CD comprend une partie réédités avec un nouveau lait les Pretty Things, les précieuses, L’acheteur est un collectionneur ceaux il y a eu des bagarres... » vidéo ; Get The Picture ? (1966), la mastering à cette occasion. ça réveillait toujours des trucs ho- ૽ Concerts : Cinéma splendid, privé qui a demandé à rester ano- Sexe, un peu, drogue, beaucoup, version CD comprend une partie b Compilations. Get a Buzz mophobes. La police nous suivait Lille, le 12 mai (tél. : 03-20-56-46- nyme. Le record mondial pour un rock’n’roll, à la folie. vidéo dont un extrait de concert (Fontana, paru en 1992), dans les loges pour vérifier que l’on 16) ; Billy Bob’s-Disneyland Paris, Stradivarius a été atteint en Dans les années 60, les Pretty filmé en 1965 ; Emotions (1967) ; vingt-cinq titres extraits des trois n’allait pas faire des trucs de per- Marne-la-Vallée (tél. : 01-60-45-72- 1998 par le violon surnommé Things étaient ceux qui avaient les S. F. Sorrow (1968), le groupe a premiers albums ; Latest Writs vertis et de dégénérés drogués. » 10) ; Café musiques Luciole, « Kreutzer Strad », vendu à cheveux les plus longs, ceux que la réenregistré une version de ce (paru en 2000), quinze titres de Alençon, le 1er juillet (tél. : 02-33- Londres pour 1,6 million de BBC interdisait quasi systémati- premier opéra-rock en 1998 dans 1965 à 1974. « CE SERAIT PATHÉTIQUE » 32-83-33). dollars. En costumes noirs, cravates noires, lunettes noires et chemises blanches, les Pretty Things de l’an Lars von Trier face à Björk l’indomptable 2000 semblent sortis du film Reser- Bilan décevant pour le concert voir Dogs, un peu comme si Har- STOCKHOLM conscient ». Elle n’en prend pas moins son rôle très à vey Keitel avait six doubles. Pour de notre correspondant cœur, trop peut-être, en tout cas sans la distance des raisons contractuelles, le gratuit au Champ-de-Mars Colères, menaces, disparitions... Le tournage du d’une actrice professionnelle. Elle s’effondre à trois groupe n’a pu enregistrer durant dernier film de Lars von Trier, tel que décrit par le reprises, refuse par moments de tourner. La tension près de vingt ans (Cross Talk date LE CONCERT de l’Orchestre symphonique de Boston et de l’Or- quotidien danois Berlingske Tidende, a dérapé plus monte avec von Trier, qui fracasse deux écrans de de 1981 et Rage Before Beauty de chestre de Paris, sous la direction du chef d’orchestre japonais Seiji d’une fois et il s’en serait fallu d’un rien pour qu’il ne contrôle. Elle se fait porter malade pour sept jours, 1999), ni exploiter à son bénéfice Ozawa, avec la participation exceptionnelle du ténor italien Andrea capote complètement. Dancer in The Dark doit être avant de s’en prendre aux costumes, qu’elle déchire ses premiers enregistrements. Ce Bocelli, proposé gratuitement au Champ-de-Mars, le 5 mai au soir (Le présenté en première mondiale lors du Festival de avec ses dents, et de disparaître, pieds nus. qui n’a pas aidé la formation à Monde du 5 mai), n’a pas attiré la foule escomptée malgré la volonté Cannes, où il sera en compétition. A l’affiche de cette conquérir les marches du succès. d’inviter les Parisiens « à faire la fête autour d’un programme classique comédie musicale, nouveau genre pour le réalisateur MASQUES EN CAOUTCHOUC Rétrospectivement, c’est peut être à la portée de tous » : soixante mille personnes selon la préfecture de danois, deux femmes : Catherine Deneuve, actrice Contaminée par la nervosité ambiante digne de cela qui les a maintenus soudés police, trois fois plus selon les organisateurs (Mairie de Paris et Mis- on ne peut plus confirmée, et son antithèse, Björk. La Festen, le film d’un autre Danois, Thomas Vinterberg, (en dépit d’allers et retours plus ou sion Paris 2000), qui avaient prévu jusqu’à 500 000 spectateurs. volcanique chanteuse islandaise ne se contente pas Catherine Deneuve ne cherche pas moins à « dis- moins longs hors du groupe). Le Pour la première fois en Europe, près de 600 exécutants, musiciens et d’incarner le rôle principal, elle a aussi composé la traire » Lars von Trier, poursuit le journal. A la mai- groupe est presque redevenu celui choristes, se sont retrouvés pour un finale sur une mégascène proté- musique du film. son de production du Danois, Zentropa, on s’in- des débuts (avec May et Taylor, gée par un dôme qui semblait servir de socle à la tour Eiffel. Andrea « Je me sens parfois comme un dompteur », avait quiète. Cent millions de couronnes (13,4 millions John Povey est aux claviers, Wally Bocelli a chanté notamment des œuvres de Puccini, Franck et Verdi, déclaré Lars von Trier, devant la presse en juin 1999, d’euros) ont été investis dans le film et la faillite Waller à la basse, Skip Allan à la accompagné par le chœur de l’Orchestre de Paris, avant l’Ave Maria en évoquant le tournage alors en cours. Venant d’un guette s’il tombe à l’eau. On imagine comment rem- batterie, seul nouveau venu, le de Schubert. Seiji Ozawa avait également choisi le finale de la 9e Sym- réalisateur connu pour ses phobies et ses obsessions, placer la jeune diva islandaise. « Des masques en guitariste Frank Holland), « mais phonie de Beethoven. – (AFP.) ces propos laconiques ne pouvaient pas relever de la caoutchouc du visage de Björk sont fabriqués... » Au seule boutade à dessein publicitaire. Les indiscré- bout de quatre jours, elle réapparaît sur le plateau, tions publiées le 2 mai par le journal danois, d’ordi- flanquée d’un conseiller et d’un avocat : elle veut naire bien informé, le confirment. A l’en croire, les abandonner et rentrer à Reykjavik. rapports entre l’auteur des Idiots et la chanteuse mu- Son entourage réussit à l’en dissuader. Zentropa tine n’ont pas tardé à se dégrader. Célèbre en Islande n’a pas d’autre choix que d’accepter les exigences de depuis une vingtaine d’années, Björk, qui n’en a que la chanteuse, qui réclame un droit de regard sur tous trente-quatre, n’a jamais tourné dans un long mé- les passages du film contenant sa musique. Si le tour- trage et n’en fait souvent qu’à sa tête. Angoissé et nage peut s’achever, laborieusement, écrit Berlingske, maniaque dans le moindre détail, Lars von Trier, lui, il fallut attendre le week-end du 1er mai pour arracher a une conception très particulière de la direction l’ultime feu vert de l’Islandaise, alors que le film au- d’acteurs. rait dû être prêt le 1er février. Commentaire de l’im- A l’été 1999, raconte le journal, le Danois invite l’Is- présario de Björk, Scott Rodgers, cité par le journal : landaise dans sa maison de vacances et « cherche à « Lorsque deux créateurs se défient, il est naturel que l’hypnotiser, afin qu’elle puisse entrer dans l’âme de son des conflits surgissent. » personnage, Selma ». La chanteuse n’apprécie pas du tout et « accuse von Trier de manipuler son sub- Antoine Jacob Le Festival de Cannes et « Le Monde » s’interrogent sur « Le cinéma à venir »

EN PRÉLUDE au Festival inter- d’un siècle annoncé comme celui Ils dialogueront avec des créa- national du film de Cannes, dont de la « civilisation de l’image ». teurs d’autres disciplines – l’écri- la cérémonie d’ouverture aura Appartenant à toutes les géné- vain Nadine Gordimer ; l’es- lieu le mercredi 10 mai au soir, le rations, venus de toutes les ré- sayiste Jacques Attali ; le metteur Festival organise avec Le Monde gions du monde, représentatifs en scène Jacques Lassalle ; le di- un colloque international sur le des approches artistiques les plus recteur du Festival de Salzbourg, thème : « Le cinéma à venir ». Pla- variées, les cinéastes invités sont : Gérard Mortier – ainsi qu’avec cés sous la présidence d’Isabelle Catherine Breillat, Youssef Cha- des observateurs de la vie cultu- Huppert, les débats seront animés hine, Luc et Jean-Pierre Dar- relle : le président du Comité na- par Alexandre Adler, éditorialiste denne, Brian De Palma, Atom tional d’éthique, Didier Sicard ; le associé au « Monde ». Ils réuni- Egoyan, Abbas Kiarostami, Kiyos- président de l’université de To- ront, les 9 et 10 mai, une trentaine hi Kurosawa, Sidney Lumet, Sami- kyo, Shigehiko Hasumi ; le PDG de cinéastes du monde entier, des ra Makhmalbaf, Tonie Marshall, de France Télévision, Marc Tes- artistes et des intellectuels. Invités Sam Mendes, Murali Nair, Yousri sier ; le directeur général de la so- à réfléchir en commun aux inci- Nasrallah, Manoel de Oliveira, ciété informatique ASCII, Kazuhi- dences des mutations technolo- Idrissa Ouedraogo, Jean-Paul ko Nishi. Ouverts le mardi 9 mai giques et économiques sur la Rappeneau, Marc Recha, Walter par Catherine Tasca, ministre de création cinématographique, les Salles, Abderrhmane Sissako, Va- la culture et de la communica- participants s’interrogeront éga- leri Todorovski, Thomas Vinter- tion, les débats seront clos le 10 lement sur les possibilités artis- berg, Paolo Virzi, Wim Wenders, par le premier ministre, Lionel tiques futures du cinéma au début Edward Yang, Erik Zonca. Jospin. LeMonde Job: WMQ0905--0024-0 WAS LMQ0905-24 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0347 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 CULTURE

SORTIR

Claudia Cardinale dans « La Vénitienne » ciels limpides. Les deux musiciens PARIS présentent le disque qu’ils Autoportraits d’auteurs viennent de réaliser en commun Sous l’intitulé « Autoportraits (Ocean Blues, Celluloïd) et seront ou la fragrance exquise de la violette d’auteurs », le Petit Odéon a rejoints sur scène par le chanteur donné une carte blanche à Gildas guitariste et joueur de shamisen Milin pour dessiner, au fil de e japonais Takashi Kirayasu. Adaptation de René de Ceccatty d’une pièce anonyme du XVI siècle. Une belle surprise quatre soirées, les contours du La Chapelle des Lombards, 19, rue pays imaginaire où une œuvre de Lappe, 11e. Mo Bastille. Le 9, Claudia Cardinale choisit pour revenir en France de brèves et sans lendemains. Un bel étranger dé- a rencontrée dans une église. Puis il repart. Il s’agit s’enracine. Ainsi, le jeune auteur 21 heures. Tél. : 01-43-57-24-24. jouer La Vénitienne, une pièce anonyme du barque à Venise et cède aux avances de deux char- d’aimer, d’enlacer et même d’étreindre sans gêne (de talent), né en 1968, venu par 70 F. XVIe siècle. L’histoire est simple, celle de ces amours mantes jeunes femmes, dont l’une est veuve, qu’il ni indécence, l’élan de la grâce emporte tout. hasard au théâtre, après avoir étudié les arts plastiques, DIJON le premier de ses rôles. Et une l’instant, une femme charmante, tuitif, et, étrangement, d’un cœur abordera le thème du bonheur : Rencontres internationales LA VÉNITIENNE, par un auteur pièce anonyme, c’était jouer de sans doute sur le banc d’une église si généreux, que cette esquisse est Impossible (le 9 mai), Neutre (le de théâtre anonyme du XVIe siècle. Adapta- bonheur : un mordu de l’anony- (les églises furent longtemps un une grande chose, qui fait songer 10), Possible (le 11), Possibles (le 12). En onze ans, Dijon s’est hissé au tion René de Ceccatty. Mise en mat, au XVIIIe siècle, Antoine lieu de chasse préférentiel pour les beaucoup, et longtemps. Les textes choisis sont de Theodor premier rang des rendez-vous de scène de Maurizio Scaparro. Alexandre Barbier, disait que les dames et les messieurs d’une libi- Le texte français de René de Adorno, Georges Bataille, Jean printemps de la jeune création Avec Claudia Cardinale, Cathe- œuvres anonymes sont les plus do à l’aventure, Bossuet avait Ceccatty, frais filtré comme de Genet, Kasimir Malevitch, Gildas théâtrale européenne. La rine Allégret, Marcel Maréchal, vraies, les plus naturelles, des en- même, à Versailles, mis le holà, et l’eau de roche, et d’une vie folle, Milin et... Astérix et Obélix et manifestation présente cette Emmanuel Lemire, Valérie fants du dimanche ; il disait : interdit du même coup le tabac est pour beaucoup dans cette sur- seront lus par Françoise année une dizaine d’œuvres Moreau. « C’est le parfum de la violette qui pendant les offices). Dans ladite prise. En va-et-vient bénévole qui Chevaillier, Sylvia Conti, Albert programmées dans divers lieux de THÉÂTRE DU ROND-POINT DES s’envole tout pur de l’herbe. » Eh église de Venise, San Salvatore ou « dispatche » les rendez-vous, Delpy, Cyril Dubreuil, Philippe la ville du 9 au 27 mai. Trois CHAMPS-ÉLYSÉES. 2 bis, ave- bien ! cette Vénitienne qu’est venue San Stefano, ou une autre, la Marcel Maréchal est éblouissant Frécon, Bruno Freyssinet, Annie créations figurent au programme nue Franklin-D.-Roosevelt, Paris nous jouer Claudia Cardinale, c’est femme charmante n’a pas les yeux de verdeur, de vigueur, et Cathe- Mercier, Juliette Rudent-Gili, de cette édition : Là où ça fait mal, 8e. Métro Franklin-D.-Roosevelt cela, juste cela. dans sa mantille : elle a, d’un vif re- rine Allégret, dans le même emploi Damien Witecka et Philippe une forme de tragédie urbaine ou Champs-Elysées-Clemen- C’est aussi libre, aussi nu, qu’une gard ciblé, évalué le jeune homme. de proximité, est très bien aussi. Thibault (musicien). écrite par Christophe Pellet et ceau. Tél. : 01-44-95-98-10. Mer- feuille de figuier, de laurier, dessi- Claudia Cardinale donne à la soi- Petit Odéon, place de l’Odéon, Paris mise en scène par Anastassia credi, jeudi, vendredi, samedi à née d’un trait par Matisse, ou par D’UNE VIE FOLLE rée une charge de poésie d’une 6e . Mo Odéon. Du 9 au 12 mai, Politi ; h Manifeste[s], cab@ret 20 h 30. Mardi à 19 h 30. Di- un grand peintre comme lui. Un Mais une veuve, bien jeune, et rare intensité, elle a le charme 18 heures. Tél. : 01-44-41-39-68. politique, sur la future manche à 15 heures. Durée 1 h 50 presque rien de scènes, qui s’ac- de toute beauté, « se recueillait » d’une fée, d’une rose, d’un fruit, Entrée libre sur réservation. « révolution » électronique du sans entracte. Places 50 à 190 F. crochent sans couture. Un presque là, elle aussi. Et les deux femmes elle est d’un art singulier qui efface Djeli Moussa Diawara XXIe siècle, d’après Christophe rien de paroles, comme des coups vont s’arracher la praline du beau toutes les retouches, elle est le & Bob Brozman d’Hallivillée et Franck Laroze, Claudia Cardinale choisit, pour de brise qui relancent le moulin. Et ténébreux, envoyant leurs gens de Diable en personne, à ses heures. Inattendu, insolite et pourtant mise en scène par Georges monter sur la scène d’un théâtre, quand même quelques gestes, maison lui intimer des rendez- Par l’absence de tout procédé, elle aussi clair qu’une évidence. Le Gagneré ; Pour ou contre un deux idées heureuses : la France et puisqu’il s’agit d’aimer, de s’enla- vous. Il cède, tout feu tout flamme, atteint, elle aussi, la fragrance ex- dialogue entre la kora du Guinéen monde meilleur, un spectacle en une pièce anonyme. cer, carrément de s’étreindre, à à la veuve, qui est un trésor de ten- quise de la violette. Claudia Cardi- Djeli Moussa Diawara et les trois volets conçu et mis en scène La France, c’est un sourire aux vue, mais là aussi c’est la violette dresse, de caresses, d’esprit, d’en- nale loin des grandes salles noires. guitares dobro et hawaïenne de par Benoît Lambert, qui soulève la origines : l’actrice Claudia Cardi- de notre Antoine Alexandre. Ni voûtement. Il cède ensuite à la pre- Claudia Cardinale anonyme. Jean son ami américain Bob Brozman volonté (ou non) de transformer nale apparut, la toute première gêne ni indécence. L’élan de la mière, moins fervente, pour avoir Cocteau disait qu’il n’avait, de est fertile, passionnant, ludique. Il le monde. fois, dans un film français. Elle vi- grâce emporte tout. la paix. Et il reprend le bateau. La toute sa vie, reçu qu’une lettre réinvente le blues, voyage du Théâtre national Dijon Bourgogne, vait en Tunisie ; un cinéaste, L’action ? Un beau ténébreux, la Vénitienne n’est rien de plus que anonyme, et qu’elle était signée. désert à Madagascar, suggère des 6, allée Cardinal-de-Givry (21). Jacques Baratier, tournait là-bas jeunesse, un étranger, débarque un ces temps brefs, sans lendemain. échappées de lumière, des Tél. : 03-80-30-12-12. De 35 F à un film, Goha le Simple ; elle y tint matin à Venise. Il y aperçoit, à Mais c’est d’un trait si clair, si in- Michel Cournot sensations d’eau, des images de 80 F. Passeport week-end 150 F. « Le Courage de ma mère » desservi par une mise en scène trop didactique GUIDE allemand devait faire un recensement. Elle a ren- une pièce qu’il a écrite en 1979. Lui-même est né REPRISES CINÉMA Valdine Anderson (soprano), Michel LE COURAGE DE MA MÈRE, de George Ta- contré un homme qu’elle connaissait, un ami de à Budapest en 1914. Son père et une grande par- Portal (clarinette, saxophone), Jukka- Pekka Saraste (direction). bori. Mise en scène : Claude Yersin. Avec Na- son mari, un peu fou, qui lui a dit qu’une femme tie de sa famille sont morts dans les camps. Il a Laura Maison de Radio-France, 116, avenue d’Otto Preminger, avec Gene Tierney, thalie Bécue, Alain Libolt, Dominique Mas- aussi distinguée qu’elle n’avait rien à faire ici ; vécu en Angleterre, au Proche-Orient, aux Etats- du Président-Kennedy, Paris 16e . Dana Andrews. sa, Yves Prunier. qu’elle devait protester, exiger d’être libérée im- Unis où il a rencontré Brecht, pendant la seconde Mo Passy. Le 9, 20 heures. Américain, 1944, noir et blanc (1 h 28). THÉÂTRE DE L’AQUARIUM, route du médiatement. guerre mondiale, puis en Allemagne et en Au- Tél. : 01-56-40-15-16. 100 F. VO : Action Ecoles, 5e (01-43-29-79-89). Champ-de-Manœuvre, Paris 12e.Mo : Châ- L’homme a poussé la mère de George Tabori triche, où il a n’a cessé d’écrire et de mettre en Chamber Orchestra of Europe o teau-de-Vincennes (puis navette). Tél. : 01- dans la cour où se trouvait l’officier allemand. scène. En France, George Tabori n’est pas connu TROUVER SON FILM Brahms : Symphonies n 1 et 3. Paavo Berglund (direction). 43-74-99-61. Du mardi au samedi à 20 h 30 ; Elle est allée le voir, elle lui a dit que son mari et à la hauteur de son importance. C’est un homme Tous les films Paris et régions sur le Mi- Cité de la musique, 221, avenue Jean- dimanche à 16 heures. 50 F (7,62 ¤) à 130 F elle avaient un passeport de la Croix-Rouge, mais dont la vitalité semble aussi indestructible que nitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36- Jaurès, Paris 19e.Mo Porte-de-Pantin. (19,82 ¤). Durée : 1 h 35. Jusqu’au 21 mai. Le qu’elle ne pouvait pas le présenter, parce que son l’humour. En lisant Le Courage de ma mère, on rit 68-03-78 (2,23 F/mn) Le 9, 20 heures. Tél. : 01-44-84-44-84. texte de la pièce est publié aux éditions mari l’avait sur lui et qu’il était en prison. Elle a jaune. Ce n’est pas le cas quand on assiste à la De 110 F à 160 F. ENTRÉES IMMÉDIATES Orchestre régional Théâtrales (77 p., 84 F, 12,81 ¤). dit aussi qu’elle était sortie pour aller jouer au ra- pièce mise en scène par Claude Yersin. Tout est de Basse-Normandie mi avec sa sœur, épileptique, qu’elle ne pouvait illustré, expliqué, imagé : Lagarde et Michard au Le Kiosque Théâtre : les places de cer- Chopin : Concerto pour piano et or- Un jour de l’été 1944, à Budapest, la mère de pas lui refuser cette consolation du rami. théâtre (valises, fumigènes, train miniature et tains des spectacles vendues le jour chestre no 1. Mendelssohn : Concerto l’écrivain et metteur en scène George Tabori a compagnie...). Du vieil art, qui croit rendre la vie même à moitié prix (+ 16 F de commis- pour violon, piano et orchestre. Cédric sion par place). Place de la Madeleine mis sa robe noire, ses gants blancs, son chapeau en l’imitant. Les comédiens ne sont pas en cause. Tiberghien (piano), Francine Trachier ELLE A D’ABORD JOUÉ AU RAMI et parvis de la gare Montparnasse. De (violon), Dominique Debart (direc- et son étoile jaune. Elle a pris son sac à main, et L’officier l’a écoutée. Il a demandé à des sol- Ils sont bons. A un moment pourtant, l’imagerie 12 h 30 à 20 heures, du mardi au same- tion). elle est sortie pour aller jouer au rami avec sa dats de la mettre dans le train qui rentrait à Bu- s’efface : quand la mère se retrouve dans le train di ; de 12 h 30 à 16 heures, le di- Auditorium Saint-Germain, 4, rue Féli- sœur. Des policiers l’ont arrêtée. Ils l’ont emme- dapest, et de lui servir un repas chaud. Le soir, la du retour et que l’officier allemand lui explique manche. bien, Paris 6e. Mo Odéon. Les 9 et 10, Aperçus née à la gare, où quatre mille juifs étaient ras- mère de George Tabori s’est retrouvée à la gare pourquoi il l’a sauvée, il n’y a sur le plateau que 20 h 30. Tél. : 01-44-07-37-43. De 90 F à de Philippe Grubézy, mise en scène de 130 F. semblés, en partance pour Auschwitz. Le train de son départ. Elle a pris le tram, elle est allée deux fauteuils et deux comédiens, dont Nathalie l’auteur. The London Baroque est parti, il a roulé pendant des heures, puis il chez sa sœur, qui a demandé pourquoi elle arri- Bécue, magnifique Mère Courage. Alors le Cartoucherie-Théâtre de la Tempête, Œuvres d’Haendel, Mayr et Haydn. De- s’est arrêté à la frontière polonaise. La mère de vait si tard. Elle n’a pas répondu tout de suite. théâtre advient. Enfin. route du Champ-de-Manœuvre, Paris borah York (soprano), Charles Medlam e o George Tabori s’est retrouvée avec ses compa- Elle a d’abord joué au rami. 12 . M Château-de-Vincennes. Du 9 au (direction). 28 mai. Du mardi au samedi, Eglise Saint-Séverin, 3, rue des Prêtres- gnons dans une fabrique en ruine, où un officier George Tabori a mis cette histoire vraie dans Brigitte Salino 20 heures ; dimanche, 16 h 30. Saint-Séverin, Paris 5e.Mo Saint-Michel. Tél. : 01-43-28-36-36. 50 F. Le 9, 20 h 30. Tél. : 01-48-24-16-97. De Cendres de cailloux 110 F à 200 F. de Daniel Danis, mise en scène de Jean-Pierre Como Hugues Massignat. Opus, 167, quai de Valmy, Paris 10e. La musique de Daniel Augusto D’Adamo Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard Mo Louis-Blanc. Le 9, 22 heures. Jules-Guesde, 93 Saint-Denis. Du 9 au Tél. : 01-40-34-70-00. Entrée libre. CONCERTS 28 mai. Du mardi au samedi, 20 h 30 ; Xavier Richardeau dimanche, 16 heures. et Fabien Mary Quartet ne séduit qu’avec l’électronique Tél. : 01-48-13-70-00. 50 F. Petit Opportun, 15, rue des Lavan- Les Européens dières-Sainte-Opportune, Paris 1er . formel du découpage systéma- de Howard Barker, mise en scène d’Ar- Mo Châtelet. Le 9, 22 h 30. LES RENDEZ-VOUS D’AU- tique par séquence. Mais, sans mel Roussel. Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F. JOURD’HUI. DANIEL AUGUSTO électronique, le principe de dé- Théâtre, 41, avenue des Grésillons, Leftfield D’ADAMO : D’Ombra I. Coeli et doublement cher à D’Adamo 92 Gennevilliers. Du 9 au 13, 20 h 30. La Cigale, 120, boulevard Roche- Tél. : 01-41-32-26-26. 80 F et 140 F. chouart, Paris 18e. Mo Pigalle. Le 9, terrae (création). D’Ombra II. tourne court. Coeli et terrae (créa- Compagnies Emmanuel Grivet 19 h 30. Tél. : 01-49-25-89-99. 168 F. Voices. IVAN FEDELE : Mixtim. tion) ne dépasse pas le stade et Yann Lheureux Eagle Eye Cherry Pierre Dutrieu (clarinette basse), anecdotique du fruste corps-à- Partie remise. La Boule noire, 116, boulevard Roche- e Vincent David (saxophone corps de deux instruments volu- Centre national de la danse, 9, rue chouart, Paris 18 . Le 9, 20 heures. Tél. : e o 01-49-25-89-99. 110 F. basse), Didier Meu (contre- mineux et sacrifie même à des cli- Geoffroy-l’Asnier, Paris 4 .MSaint- Paul. Les 9, 10, 11, 12 et 13, 19 heures. Les Joyeux Urbains basse), Ensemble Court-Circuit, chés bruitistes (souffle du saxo- Tél. : 01-42-74-06-44. 25 F. Café de la danse, 5, passage Louis-Phi- Pierre-André Valade (direction). phone basse, raclement du bois Raghunat Manet lippe, Paris 11e .Mo Bastille. Le 9, Radio France, le 6 mai. de la contrebasse) qui désa- Chidambaram. 20 heures. Tél. : 01-47-00-57-59. 78 F. Joe Cocker morcent l’écoute. Opéra-Bastille, place de la Bastille, Pa- ris 11e. Mo Bastille. Les 9, 10, 12 et 13, Zénith, 211, avenue Jean-Jaurès, Paris Le 9 octobre 1999, lors d’un mé- D’Ombra II, pour un ensemble 20 heures. Tél. : 08-36-69-78-68. 100 F. 19e. Mo Porte-de-Pantin. Le 9, 20 h 30. morable passage des Percussions d’une quinzaine d’unités, souffre Bill T. Jones Tél. : 01-42-08-60-00. De 230 F à 285 F. de Strasbourg à Radio France, un d’une semblable maladresse dans The Breathing Show. Al Jarreau Châtelet. 1, place du Châtelet, Paris 1er . Olympia, 28, boulevard des Capucines, premier contact avec la musique l’adaptation de procédés connus e o Mo Châtelet. Le 9, 20 heures. Paris 9 . M Opéra. Le 9, 20 h 30. de Daniel Augusto D’Adamo nous (le travail sur le spectre des sons) Tél. : 01-40-28-28-40. De 50 F à 190 F. Tél. : 01-47-42-25-49. De 220 F à 400 F. avait donné envie d’écouter et se déploie par laborieuses Compagnie Quat’Zarts Ensemble de beiguan Luan-Dan-Jiao d’autres œuvres de ce jeune convulsions jusqu’à une coda ma- Catherine Berbessou : Valser. de Taiwan Théâtre de la Ville, 2, place du Châte- Maison des cultures du monde, 101, compositeur d’origine argentine. niériste qui voit la plupart des mu- e o e o boulevard Raspail, Paris 6 .MSaint- Formé en France au Conserva- siciens (et leur chef !) saisir de pe- let, Paris 4 . M Châtelet. Du 9 au 13, 20 h 30. Tél. : 01-42-74-22-77. De 95 F à Placide. Les 9, 10 et 11, 20 h 30. toire national supérieur de Lyon, tits accessoires avec un relatif 140 F. Tél. : 01-45-44-72-30. 100 F. dans la classe de Philippe Manou- bonheur. Mixtim, élégant septuor Janet Amato, Hélène Marquié ANNULATIONS ry, puis à l’Ircam, avec Tristan – trois bois, trois cordes et un pia- Janet Amato : Sous la lune, quel Murail, il est aujourd’hui pension- no – de l’Italien Ivan Fedele (né en souffle anime la vase . John Lee Hooker, souffrant, est naire de la Villa Médicis à Rome. 1953), présente deux points Hélène Marquié : Danse pour Djuna contraint d’annuler le concert qu’il de- Barnes. vait donner le 31 mai au Zénith, ainsi Le concert quasiment monogra- communs avec D’Ombra II : la Centre Mandapa, 6, rue Wurtz, Paris que sa tournée européenne. phique proposé par l’ensemble tendance à garder le meilleur 13e. Mo Glacière. Le 9, 20 h 30. Tél. : 01-42-08-60-00. Court-Circuit arrive donc à point pour la fin, lorsque la mixité théo- Tél. : 01-45-89-01-60. De 60 F à 90 F. nommé. rique des sources devient mixture Quatuor Amar Corde Zarebski : Quintette pour piano et Il confirme d’abord que Daniel authentique de timbres ; le fait de cordes op. 34. Augusto D’Adamo (né en 1966) se ranger à un certain confor- Elzbieta Guzek-Soini (piano). sait combiner l’inouï et le familier misme contemporain (élaboration Musée d’Orsay, 1, rue de Bellechasse, e o CONCERTS avec beaucoup de naturel. D’Om- de fuseaux sur une note répétée, Paris 7 . M Solferino. Le 9, 12 h 30. bra I, pour clarinette basse et dis- usage des cordes pincées du pia- Tél. : 01-40-49-47-57. 80 F. La Mélodie française Centre culturel Calouste Gulbenkian positif électro-acoustique en no, d’ailleurs pas toujours réussi Marie Devellereau (soprano), Daniel temps réel, est le théâtre par l’interprète). Conformisme Mesguich (récitant), Jean-Louis Hague- 51, av. d’Iéna - 75116 Paris d’échanges entre le soliste (Pierre qui s’étend à de l’académisme nauer (piano). Autour d’Alfred de Dutrieu, visiblement rompu à la (spectral) pour D’Adamo avec Musset : œuvres de Tosti, Gounod, Bi- Jeudi 11 mai - 20 heures zet, Delibes, Mompou, Debussy... technique du jeu avec capteur) et Voices, dont le déploiement, plus Bibliothèque nationale de France, quai Richard Raymond, piano l’ordinateur. Une véritable inter- sophistiqué que dans l’autre pièce François-Mauriac, Paris 13e.Mo Quai- action détermine de multiples al- pour ensemble, n’en est pas de-la-Gare. Le 9, 19 heures. Mozart, Beethoven, Liszt lers-retours dans l’espace et s’ac- moins anonyme. Tél. : 01-53-79-59-59. 100 F. Entrée dans la limite Orchestre philharmonique compagne d’une subtile poésie à de Radio-France des places disponibles même de surmonter le handicap Pierre Gervasoni Œuvres de Debussy, Stravinsky et Berg. p.e. Valmalete LeMonde Job: WMQ0905--0025-0 WAS LMQ0905-25 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 08:28 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0348 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 9 MAI 2000 / 25 LUNDI 8 MAI GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

21.55 Bach à Köthen. 20.30 Le Crime TÉLÉVISION DÉBATS DOCUMENTAIRES Avec Roy Goodman, violon. de monsieur Lange aa ARTE Par le Brandenburg Consort, Jean Renoir (France, 1935, N., 15.10 Le Monde des idées. 20.00 Football, du rêve à la réalité. dir. Roy Goodman. Mezzo 80 min) &. Ciné Classics 19.00 Nature. Le Corail. Thème : La modernité. Norvège. Odyssée 23.00 « Oratorio de Pâques », de Bach. TF 1 19.45 Arte info, Météo. Invité : Alain Finkielkraut. LCI 20.15 Reportage. Par le Collegium Vocale, 20.15 Reportage. dir. Philippe Herreweghe. Mezzo 16.00 Hollywood safari. 21.05 Canabistrots, Le Carlton fait son cinéma. Arte Téléfilm. Henri Charr. Le Carlton fait son cinéma. du blé en herbe. Forum 20.45 La Dernière 20.30 Médecins de mort. Planète THÉÂTRE 17.35 Sunset Beach. 22.15 L’Ecran témoin. 20.50 Légendes. 18.25 Exclusif. Tentation du Christ aa Comment parler d’Auschwitz ? RTBF 1 Film. Martin Scorsese. Mariel Hemingway. 21.00 La Répétition ou l’Amour puni. 19.00 Etre heureux comme... Patti LaBelle. Téva 23.25 Court-circuit. Pièce de Jean Anouilh. Mise en scène 19.05 Le Bigdil. MAGAZINES 23.00 Long courrier. de Bernard Murat. Paris Première Spécial oberhausen. Chili Norte, un ami chilien. Voyage 20.00 Journal, Tiercé, Météo. Le cœur de Marie. Sülbiye V. Günar. 23.20 Le Mari, la Femme et l’Amant. Flower Girl. Cate Shortland. 18.20 Best of Nulle part ailleurs. Canal + 20.55 Joséphine, ange gardien. 23.35 Oscar Peterson Pièce de Sacha Guitry. Mise en scène Evasion. Züli Aladag. 18.30 et 21.30 L’Invité de PLS. LCI de Bernard Murat. France 2 Le Combat de l’ange. et André Previn. Muzzik 22.40 Y a pas photo ! 0.20 La Vie en face. 19.30 et 23.40 Rive droite, 23.45 La Vie et le Règne Je croyais que j’étais mort. TÉLÉFILMS Les histoires étonnantes rive gauche. Paris Première de Mohamed V. Histoire et drôles des enfants stars. 0.10 Spécial sport. M6 20.15 et 23.00 23.50 Les Grandes Expositions. 20.50 Blackjack. John Woo. ?. M6 Le Journal de l’Histoire. Histoire Jean-Baptiste Oudry. Planète 21.00 Jean-Christophe. 19.15 Cosby Show. 20.50 La Quatorzième Nuit 0.40 Jorge Luis Borges. [5/9]. Histoire François Villiers [9/9]. Mezzo FRANCE 2 0.55 La Case de l’oncle Doc. 19.54 Le Six Minutes, Météo. des Molières. France 2 Les Routiers de l’extrême. France 3 17.45 Les Sept Mercenaires a 20.05 Notre belle famille. 21.00 Lundi soir. COURTS MÉTRAGES Film. John Sturges &. 20.40 Cinésix. 20.45 La Dernière Tentation Invités : Jackson Richardson 19.50 Un gars, une fille. 20.50 Blackjack. Téléfilm. John Woo ?. et Bernard Tapie. Eurosport SPORTS EN DIRECT 23.25 Court-circuit. Spécial Oberhausen. Arte du Christ aa 20.00 Journal, Météo. 22.50 Kickboxer 4. Film. Albert Pyun ?. 21.05 Le Point. Profession : espion. 20.00 Rugby à XIII. Martin Scorsese. 20.50 La Quatorzième Entrevue avec Mikhaïl Gorbatchev. Avec Willem Dafoe, 0.35 Culture pub. La pub voit rouge ; Championnat de D 1. Nuit des Molières. Le déclin de l’empire américain. Etudiants québécois à Moscou. TV 5 Demi-finale retour. Saint-Estève - SÉRIES Barbara Hershey (Etats-Unis, 1988, XIII Catalan. Pathé Sport 160 min). Arte 23.20 Le Mari, la Femme et l’Amant. 21.10 et 0.10 LCA, la culture aussi. Pièce de théâtre de Sacha Guitry. Le cinéma. LCI 20.35 Friends. [2/2]. (v.o.). Canal Jimmy 21.00 Chambre avec vue aa 20.55 Football. Championnat 1.05 Journal, Météo. RADIO d’Angleterre (37e journée) : 20.50 Docteur Sylvestre. James Ivory (Grande-Bretagne, 1985, 22.40 Y a pas photo ! Mémoire blanche. France 3 115 min) &. Cinéstar 2 Les histoires étonnantes Leeds - Everton. Canal + vert et drôles des enfants stars. TF 1 20.55 Joséphine, ange gardien. 21.05 Elle et lui aa FRANCE 3 FRANCE-CULTURE MUSIQUE Le Combat de l’ange. TF 1 Leo McCarey (Etats-Unis, 1938, N., 22.55 Les Dossiers de l’Histoire. v.o., 90 min) &. Cinétoile Ce siècle avait mille ans [3/3] : 21.45 De la Terre à la Lune. 18.20 Questions pour un champion. 20.30 Décibels. Berlin, l’âge du monde un. France 3 21.00 « Fidelio ». Apollo 1. &. Canal Jimmy 21.55 La Discrète aa 18.48 Un livre, un jour. 22.10 Multipistes. A Watrelos. Opéra de Beethoven. Par l’Orchestre 22.35 First Wave. Le passage. 13ème RUE Christian Vincent (France, 1990, 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 23.55 Strip-tease. Un mâle dominant. En 90 min) %. Ciné Cinémas 2 22.30 Surpris par la Nuit. Nouvelle-Calédonie. Le petit livre philharmonique de Londres, 23.05 New York Police Blues. 20.05 Fa si la Eurovision. Tokyo notes, de Oriza Hirata. rouge. France 3 dir. Bernard Haitink. Muzzik Meurtre en sous-sol. TSR 22.10 Le Regard d’Ulysse aa 20.30 Tout le sport. 0.00 Du jour au lendemain. Theo Angelopoulos (Fr. - It. - Gré., 1995, 170 min) &. Cinéstar 1 20.50 Docteur Sylvestre. 0.35 Chansons dans la nuit. Mémoire blanche. 22.35 Boulevard 22.25 Météo, Soir 3. FRANCE-MUSIQUES du crépuscule aa 22.55 Les Dossiers de l’Histoire. Billy Wilder (Etats-Unis, 1950, N., Ce siècle avait mille ans [3/3] : 20.00 Concert. v.o., 110 min) &. Cinétoile Berlin, l’âge du monde un. Par l’Orchestre de chambre d’Europe, 22.50 MASH aaa 23.55 Strip-tease. dir. Myung-Whun Chung, piano : FRANCE 3 FRANCE 3 VOYAGE Robert Altman (Etats-Unis, 1969, 0.55 La Case de l’oncle Doc. Œuvres de Mendelssohn, Beethoven. 115 min) %. Canal Jimmy Les Routiers de l’extrême. 22.30 Jazz, suivez le thème. 12.50 Auschwitz–Lutétia 16.15 Coup de torchon 23.00 Long courrier : 23.00 Mes nuits sont plus belles 23.00 Le Conversatoire. Gérard Pesson. « On est arrivé sur une planète Réalisation par Bertrand Tavernier Chili Norte, un ami chilien que vos jours aa CANAL + 0.00 Tapage nocturne. étrange » : Marcel Bercau raconte, d’une transposition de 1 275 âmes, Cordillère, désert, visages de cuivre. Andrzej Zulawski (France, 1989, 115 min) %. Téva f En clair jusqu’à 20.40 RADIO CLASSIQUE cinquante ans après, sa déporta- roman de Jim Thompson paru en Images suffisamment évocatrices. 23.15 Les Légions tion et sa survie obstinée entre mi- 1966. Potteville, bourgade du sud Bernard Giraudeau manifeste son 18.15 Flash infos. de Cléopâtre aaa 18.20 Best of Nulle part ailleurs. 20.08 La revue de presse asiatique. radors et crématoires. Mais ce do- des Etats-Unis où les Noirs « n’ont talent de réalisateur dans ce carnet Vittorio Cottafavi (It. - Fr. - Esp., 20.15 Les Soirées. 1959, 105 min) &. Canal + Vert 20.30 Le Journal du cinéma. cument apporte un ton particulier, pas d’âmes », est devenue Bour- de voyage au Chili. Il y suit son ami Tsar Saltona, suite op. 57, 0.30 La Voix aa 20.40 Dr. Dolittle de Rimski-Korsakov, dir. Neeme Järvi. par son parti pris formel (le film a kassa Ourbangui, village d’Afrique Osvaldo Torres, Indien métis, musi- Pierre Granier-Deferre (France, Film. Betty Thomas &. 20.40 Musique à Lyon. La Famille nécessité vingt heures d’entretien) occidentale française en 1938. cien, victime de la dictature, qui re- 1991, 85 min) &. Cinéstar 2 22.00 Exodes. Viêtnam. Polignac. Œuvres de Fauré, Vierne, 0.55 La Foire aux illusions aa 22.05 Henry Fool a Wagner, Schubert, Ravel, et par l’intérêt d’un sujet peu trai- Cette violente satire du colonia- visite les lieux de sa pénible his- De Falla, Stravinsky. Henry King (Etats-Unis, 1933, N., Film. Hal Hartley (v.o.) %. v.o., 95 min) &. Ciné Classics o té : le retour à une existence nor- lisme et du racisme est aussi une toire. Malheureusement, l’acteur 0.25 Boxe hebdo. 22.35 Les Soirées... (suite). Symphonie n 3 1.00 Retour à Howards End aa Rhénane op. 97, de R. Schumann, dir. C. male, qui passe par l’Hôtel Lutétia, fable tragique sur une humanité ne tarde pas à prendre les devants James Ivory (Grande-Bretagne, 1991, 1.25 Football. Championnat d’Angleterre. Thielemann. à Paris, en 1945. pataugeant dans tous les vices. et à oublier son sujet. 140 min) &. Liverpool - Southampton. Œuvres de Brahms, Mahler.

MARDI 9 MAI GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.00 Ballade en vidéo 20.00 Compay Segundo. Lors du festival 14.30 Paris Blues aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE mineure. [6/8]. Planète Musiques métisses, en 1997. Muzzik Martin Ritt (Etats-Unis, 1961, N., 95 min) &. Cinétoile 21.05 La France 20.15 Reportage. 21.00 Daniel Harding dirige Mozart, 14.00 Les Dessous de la Terre. Les Cent Jours de Haider. Arte 15.00 Une femme disparaît aa TF 1 Le cimetière des baleines. et la décolonisation. Forum Beethoven et Sibelius. Alfred Hitchcock (GB, 1938, N., 14.30 La Cinquième rencontre... 20.30 Des gens qui bougent. [4/6]. Avec Christian Tetzlaff, violon. 95 min) &. Ciné Classics 13.55 Les Feux de l’amour. 22.05 L’Aventure à pied, Briser le mur du silence. Planète Par le Mahler Chamber Orchestra, Des malades mentaux dans la ville. dir. Daniel Harding. Muzzik 15.10 Chambre avec vue aa 14.45 Arabesque. à cheval et en ballon. Forum 20.30 Lagrimas Negras. Les messagers 16.00 Les Grandes Manœuvres. James Ivory (Grande-Bretagne, 15.45 Magnum. Concarneau : le port prend le large. 23.05 Israël, le temps des débats. Forum de la musique cubaine. Odyssée 21.50 « Œdipe Roi ». Opéra de Stravinsky. 1985, 115 min) &. Cinéstar 1 20.45 La Vie en face. Par le Concertgebouw d’Amsterdam 16.40 Pacific Blue. 16.35 Alfred Hitchcock présente. et le Chœur de la Radio-Télévision 15.45 Ils vont tous bien aa Raphaëlle au pays des Miss. Arte 17.35 Sunset Beach. 17.00 Galilée. Varsovie. MAGAZINES néerlandaise, dir. B. Haitink. Mezzo Giuseppe Tornatore (Fr. - It., 1990, 21.00 Ils ont fait l’Histoire. 125 min) &. Ciné Cinémas 2 18.25 Exclusif. 17.10 La Une du jour. 22.50 Nice Jazz Festival 1999. 19.00 Etre heureux comme... Le Monde. Le Parisien. 14.30 La Cinquième rencontre... La Face cachée de Goering. Histoire Sixun-Paco Sery Group. Muzzik 17.15 Le Locataire aa Justice, société : Des malades 21.30 L’Insurrection Roman Polanski (France, 1976, 19.05 Le Bigdil. 17.30 100 % question. mentaux dans la ville. La Cinquième 23.00 « La Passion selon saint 120 min) !. Cinéfaz 19.55 Hyper Net. 17.55 Eléments déchaînés. Malgache de 1947. Planète 14.58 Questions Matthieu ». Oratorio de Bach. 19.10 Le Crime 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 18.30 La Maison des animaux. 22.00 Jorge Luis Borges. [6/9]. Histoire Par l’Orchestre et le Chœur Bach 19.00 Archimède. au gouvernement. France 3 de Munich, le Chœur d’Enfants de monsieur Lange aa 20.55 The Birdcage 22.15 Comedia. Les Renaud-Barrault. Jean Renoir (France, 1935, Film. Mike Nichols. 19.45 Arte info, Météo. 15.30 L’Appartement. Bâtisseurs de théâtre. Arte de Munich, dir. Karl Richter. Mezzo Invités : Michel Houellebecq, N., 80 min) &. Ciné Classics 23.05 52 sur la Une. 20.15 Les Cent Jours de Haider. Henri Emmanuelli. Canal + 22.30 Soirée Destination Mars : THÉÂTRE 20.30 Tout ce que Les maîtres de l’hypnose. 20.45 La Vie en face. 15.30 Lucy, Ramsès et Cie. Histoire Danger réel. Futur fantastique, le ciel permet aa 0.05 Les Rendez-vous de l’entreprise. Raphaëlle au pays des Miss. nos amis les robots ; Un siècle Douglas Sirk (Etats-Unis, 1955, 22.14 Comedia. 16.05 Saga-Cités. Ex Ilhas, de science-fiction. La conquête 23.15 La Pluie d’été. exils, hors de l’île. France 3 Pièce de Marguerite Duras. 90 min) &. Ciné Cinémas 1 FRANCE 2 22.15 Les Renaud-Barrault. de l’espace. Hollywood, royaume Bâtisseurs de théâtre. de l’illusion. L’espace, des limites Mise en scène d’Eric Vigner. Arte 20.30 Le Verdict aa 17.00 Les Lumières du music-hall. 13.55 Un cas pour deux. 23.15 La Pluie d’été. Yvonne Printemps. sans cesse repoussées. 13ème RUE Sidney Lumet (Etats-Unis, 1982, Pièce de théâtre de Marguerite Duras. 125 min) %. Ciné Cinémas 2 16.00 La Chance aux chansons. Claude Nougaro. Paris Première TÉLÉFILMS o 22.50 Médecins de mort. Planète La parade militaire. 0.50 360 , le reportage GEO. 17.10 LCA, la culture aussi. 22.55 Absolutely Fabulous : La Médecine de demain. Avec Jérôme Savary, Clotilde Coureau 20.40 Comédie, comédie. 17.00 Des chiffres et des lettres. et Arnaud Giovaninetti. LCI Mode d’emploi. Canal Jimmy Bébés boum. Marc Angelo. TSR 17.30 et 22.55 Un livre, des livres. M6 17.30 et 20.15, 23.00 23.20 California Visions. Canal Jimmy 20.55 Un homme à la maison. 17.35 Nash Bridges. Michel Favart. RTBF 1 Le Journal de l’Histoire. Histoire 23.45 La Guerre des Boers. Histoire 18.20 Face caméra. 13.35 Une vie à réinventer. 22.45 L’Homme trahi. P. Patzak. %. M6 18.45 Friends. Téléfilm. Johannes Fabrick. %. 18.20 Best of Nulle part ailleurs. Canal + 23.50 La Vie en face. Quel genre d’homme désirez-vous ? TSR 0.10 Les Steenfort, maîtres de l’orge. 19.15 Qui est qui ? 15.20 Code Quantum. Episode pilote. 18.30 et 21.30 L’Invité de PLS. Jean-Daniel Verhaeghe [2/6]. Festival 17.10 M comme musique. Michel Barnier. LCI 0.05 Rock Stories. 19.50 Un gars, une fille. Deep Purple. Canal Jimmy 20.00 Journal, Météo. 17.30 Les Nouvelles Aventures 19.00 Archimède. Voir : Manipulation génétique. Sciences animées : Petit 0.20 Football, du rêve COURTS MÉTRAGES 20.50 On connaît la chanson aa de Robin des Bois. Film. Alain Resnais &. précis de génétique. Expérience : à la réalité. Norvège. Odyssée 18.25 Loïs et Clark. Plante transgénique. Brève : Nouvelle 0.25 Libre court. La Dinde aux marrons. 23.00 Alors, heureux ? 19.15 Cosby Show. 0.50 360o , le reportage GEO. Philippe Martineau. Lavomatic. cuisine. Risques et périls. Brève : 0.50 Journal, Météo. 19.50 I-minute, Le Six Minutes, Météo. Au supermarché. Application : La Médecine de demain. [1/4]. Arte Véronique Cratzborn. Abdel L’avenir des OGM. Arte 0.55 Amsterdrames. Planète a rendez-vous. S. O’Connor. France 3 1.10 Culte fiction. 20.05 Notre belle famille. 20.50 Les Moments de vérité. M6 20.40 E = M 6 découverte. SÉRIES FRANCE 3 20.50 Les Moments de vérité. 20.55 Y’a de la voix... Des grandes stars, SPORTS EN DIRECT 22.45 L’Homme trahi. des grandes voix. France 3 13.55 et 1.30 C’est mon choix. 14.30 Hockey sur glace. Championnat 19.30 Mission impossible. Téléfilm. Peter Patzak %. 21.00 Le Gai Savoir. Où va la littérature du monde. Tour qualificatif. De l’or pour des prunes. Série Club 14.48 Le Magazine du Sénat. française ? Paris Première 20.50 On connaît la chanson aa 0.35 Zone interdite. Bébés en danger. Norvège - Italie. Eurosport 20.20 Les Arpents verts. Alain Resnais. Avec Pierre Arditi, 14.58 Questions au gouvernement. 21.05 Temps présent. The Day of Decision. &. Série Club Sabine Azéma (France, 1997, 16.05 Saga-Cités. La dernière clope. TV 5 18.30 Hockey sur glace. Championnat 125 min) &. France 2 RADIO du monde. Tour qualificatif 20.50 La Vie à cinq. 16.35 Les Minikeums. 23.00 Alors, heureux ? Suède - Russie. Eurosport Témoins à charge. &. Téva 20.55 Le Château 17.45 Le Kadox. Invité : Christophe André. France 2 20.30 Basket-ball. Championnat de France 21.35 That 70’s Show. des amants maudits aa 18.20 Questions pour un champion. FRANCE-CULTURE 23.05 52 sur la Une. Donna fait le mur. &. Canal Jimmy Pro A. Play-off. Demi-finale. Riccardo Freda (France - Italie, 18.48 Un livre, un jour. Les maîtres de l’hypnose. TF 1 Match retour. Pathé Sport 1956, 95 min). TMC 19.30 In vivo. Forts en math. 21.35 Gabriel Bird, 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 23.30 Les Aventuriers de la science. 20.30 Accord parfait. 20.45 Football. Ligue des champions. profession enquêteur. 20.05 Fa si la Eurovision. Lorsque la Terre se réveille. France 3 Demi-finale. Match retour : ème 21.30 Fiction 30. Fenêtre sur rue. 13 RUE 20.35 Tout le sport. 0.35 Zone interdite. Bayern Munich - 21.40 Ally McBeal. Le Jour du chien, de Caroline lamarche. Bébés en danger. M6 Real Madrid. Canal + 20.55 Y’a de la voix... 22.10 Multipistes. Over The Rainbow (v.o.). Téva Des grandes stars, des grandes voix. 22.30 Surpris par la Nuit. 22.00 Friends. [2/2]. The One That 23.00 Météo, Soir 3. DOCUMENTAIRES MUSIQUE Could Have Been (v.o.). Canal Jimmy Cannes ou le prix des Prix. 23.30 Les Aventuriers de la science. 22.30 Sex and the City. Lorsque la Terre se réveille. 18.00 L’Actors Studio. 18.25 Dvorak. Quatuor à cordes no 12 en fa Was it good for Your ? (v.o.). %. Téva FRANCE-MUSIQUES Neil Simon. Paris Première majeur op. 96, dit Américain. 0.25 Libre court. Par le Quatuor Prazak. Muzzik 22.55 Total Recall 2070. 18.15 L’Univers de Jacques Demy. TV 5 19.07 A côté de la plaque. Fantasmes meurtriers. %. Canal + CANAL + 18.30 Le Monde des animaux. La Maison 19.30 Ton Koopman dirige Bach. 23.00 Once & Again. 20.00 Un mardi idéal. Avec le groupe des animaux. La Cinquième Cantate «Ich will den Kreutzstab gerne Thanksgiving (v.o.). &. Téva Evasion, Teofilo Chantre, Monica tragen BWV 56. Par l’Amsterdam 13.45 Rien sur Robert aa Passos, Marie-Josèphe Jude, Alexia 19.30 Escales musicales... à Paris. Baroque Orchestra et l’Amsterdam 0.10 New York District. Film. Pascal Bonitzer %. Cousin et Suzan Manoff. ème Régis Gizavo. Muzzik Baroque Choir. Mezzo Le monde du silence (v.o.). 13 RUE 15.30 L’Appartement. 22.30 Jazz, suivez le thème. 16.25 Du sexe et des animaux. It’s only a Paper Moon. 16.50 Le Journal du cinéma. 23.00 Le Conversatoire. 17.00 Babar, roi des éléphants Film. Raymond Jafelice &. RADIO CLASSIQUE 21.00 Mille milliards f En clair jusqu’à 20.45 de dollars aa 18.15 et 19.05 Flash infos. 20.15 Les Soirées. ARTE FRANCE 2 ARTE Henri Verneuil. Avec Michel Auclair, Concerto op. 7 no 5, de Krumpholtz, par Caroline Cellier (France, 1982, 18.20 Best of Nulle part ailleurs. l’Orchestre philharmonique de 20.15 Les Cent Jours d’Haider 20.50 On connaît la chanson aa 22.15 Comedia 130 min) &. Ciné Cinémas 3 20.15 Football. Ligue des Champions. chambre de Prague, dir. J. Belohlavek. Michel Dumont a relevé le défi : Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui Le film de Gérard Bonal, Les Re- 22.00 The Game aa 20.45 Bayern Munich - Real Madrid. 20.40 La Série Piano. Maurizio David Fincher (Etats-Unis, 1997, 22.55 Total Recall 2070. Pollini, piano : Œuvres de Beethoven. son documentaire, Les Cent Jours avaient collaboré avec Alain Res- naud–Barrault, bâtisseurs de v.o., 125 min) %. Ciné Cinémas 1 23.45 Trafic d’influence 22.25 Les Soirées... (suite). Œuvres de d’Haider, traite de l’essentiel sans nais sur Smoking et No smoking. théâtre, composé d’un excellent 22.30 New York 1997 aa Film. Dominique Farrugia. &. Glinka, Tchaïkovski, Rachmaninov. tomber dans les clichés, après Ils sont les auteurs complets du choix de documents, raconte la John Carpenter (Etats-Unis, 1981, v.o., 105 min) &. Cinéfaz deux mois d’immersion dans scénario de On connaît la chan- traversée du siècle par le couple 0.00 La Dame du vendredi aa SIGNIFICATION DES SYMBOLES cette Autriche qui a vu, le 3 fé- son. Les rencontres et les quipro- Madeleine Renaud - Jean-Louis Howard Hawks (Etats-Unis, 1940, N., vrier, l’extrême droite, via le FPÖ, quos entre les personnages pour- Barrault. L’histoire d’une ren- v.o., 90 min) &. Cinétoile Les codes du CSA Les cotes des films 0.30 Les Naufrageurs entrer au gouvernement. Jorg raient bien, aujourd’hui, contre entre une des très grandes & Tous publics a On peut voir des Mers du Sud aa % aa Haider, chef de file du FPÖ, a apparaître comme un prélude au actrices du vingtième siècle et un Accord parental souhaitable A ne pas manquer Cecil B. DeMille (Etats-Unis, 1941, ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique certes refusé de le rencontrer, ce Goût des autres. On connaît la metteur en scène passionné, un v.o., 120 min) &. Ciné Cinémas 2 0.45 Retour ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + qui n’empêche pas le réalisateur chanson est ainsi un nouveau jeu échange entre deux êtres qui as- ! Public adulte DD Dernière diffusion de préférer la sobriété des faits à de Resnais, aux apparences bou- socièrent leur talent et se à Howards End aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour James Ivory (Grande-Bretagne, 1991, # la polémique. levardières trompeuses. complétèrent. v.o., 145 min) &. Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0905--0026-0 WAS LMQ0905-26 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0349 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 9 MAI 2000 Les réformateurs semblent La rébellion sierra-léonaise s’être imposés au sein ridiculise la force de paix de l’ONU du Parlement iranien La balle est désormais dans le camp du président Kabbah TÉHÉRAN commente un éditorialiste, «ne ABIDJAN devant le RUF ». « Nous n’avons pas moins 200 soldats zambiens sont de notre envoyée spéciale toucheront pas à la coquille » du de notre correspondante Sierra Leone encore atteint le point de croire que retenus en otages. L’opportunisme politique étant nouveau Parlement, « mais ils es- « Nous sommes lamentables », a l’ONU est incapable de remplir son L’ONU a déjà échoué sur un la chose la mieux partagée en Iran, saieront encore et toujours de la vi- reconnu dimanche 7 mai un haut GUINÉE mandat en Sierra Leone », a-t-il point : ni le gouvernement, qui a en particulier en période électo- der de son contenu ». responsable de la mission des Na- SIERRA ajouté avant de prévenir qu’il avait envoyé samedi et dimanche matin, rale, on ne saura pas avant long- Quant aux résultats de Téhéran, tions unies en Sierra-Leone (Minu- LEONE un plan d’urgence « dans le cas im- un hélicoptère de combat pilonner temps – si tant est que les choses leur seule évocation fait sourire sil). Cette force de quelque 8700 probable où la Minusil serait inca- les troupes du RUF aux environ de se clarifient un jour – le nombre les réformateurs. « Le Conseil des hommes se révèle non seulement pable de procurer une sécurité adé- Lunsar, ni la rébellion ne res- exact de députés authentique- Gardiens compte et recompte les incapable de faire respecter l’ac- Makeni quate face à une action agressive ». pectent plus l’accord de paix que ment réformateurs sur les 290 que voix, comme ces anxieux qui véri- cord de paix signé entre le gouver- Comme pour ajouter à l’humilia- tentent encore de sauver les diplo- FREETOWN compte le nouveau Parlement. fient quatre fois, cinq fois, qu’ils ont nement sierra-léonais et le Front tion, le RUF continue de se moquer mates. Mardi doit se tenir au Nige- Kailahun Les résultats du second tour des fermé le robinet du gaz (...) Ils [les révolutionnaire uni (RUF) mais se ouvertement de la Minusil, en ria une réunion de la Communauté Bo élections législatives, qui s’est te- conservateurs] n’arrivent pas à retrouve à la merci du bon vouloir Kenema maintenant qu’il ne détient pas économique des Etats de l’Afrique nu vendredi 5 mai dans 52 cir- croire à leur défaite », s’amuse un des rebelles, à nouveau maîtres du d’otages. Certains casques bleus, de l’ouest. Le même jour, le chef conscriptions et qui visait à pour- responsable réformateur. D’après jeu en Sierra Leone. dit Foday Sankoh, le leader du RUF, des opérations de paix de l’ONU, voir 66 sièges, ont été publiés par les résultats publiés il y a plusieurs Depuis une semaine, près de 500 LIBERIA se sont « réfugiés » dans les bases Bernard Miyet, est attendu à Free- le ministère de l’intérieur une semaines déjà par le ministère de casques bleus de la Minusil sont re- OCÉAN rebelles dans un moment de « pa- town. Concernant la libération des ATLANTIQUE 100 km douzaine d’heures seulement l’intérieur, 29 des 30 sièges de la tenus en otages par le RUF. Les re- nique », les autres ont du « s’éga- otages, Foday Sankoh a « donné sa après la fermeture des urnes, au- capitale ont en effet été conquis belles ont saisi des véhicules, des rer ». Dimanche, une délégation de parole » au représentant spécial du trement dit avec une célérité re- par les partisans du changement. armes, des uniformes de l’ONU. A morts et reste dans les mémoires la Minusil est partie à la rencontre secrétaire général des Nations marquable. Le Conseil des Gardiens a justi- ces revers militaires, l’ONU a ajou- comme un summum de haine et de du RUF sur le terrain, à Lunsar à unies sur place, Oluyemi Adenidji. Si l’on se fie aux déclarations fié son interminable révision des té dans la nuit de samedi à di- barbarie. une soixantaine de kilomètres de la Mais Sankoh peut se permettre de des partisans du changement, la résultats de la capitale par la dé- manche une incroyable bévue. Peu Trois heures plus tard, M. Wins- capitale. Le jeune « général Issa », promettre n’importe quoi à l’ONU. victoire de ces derniers est écla- couverte d’« irrégularités ». Rien après minuit, le porte-parole de la low reconnaissait qu’il s’agissait commandant du RUF, a tenu le La balle est désormais dans le camp tante. Quarante-six des 66 élus se- que dans l’une des urnes, affirme- Minusil à Freetown, Philip Wins- d’une « grave erreur » due à un pro- même discours. Il affirme avoir or- du président Kabbah auquel raient des leurs, alors que l’agence t-il, 1 022 voix revenaient à l’an- low, annonçait que les rebelles blème de communication. Le pré- donné à ses hommes, qui se diri- M. Adenidji a demandé de faire officielle IRNA ne leur en attri- cien président de la République, étaient à moins de 20 km de la capi- sident sierra-léonais, Ahmad Tejan geaient effectivement vers Free- « preuve de retenue afin de ne pas buait que 39. Au départ déjà, un Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, tale et se préparaient à l’envahir. Kabbah, muet depuis le début de la town après avoir entendu que la enflammer la situation qui est déjà certain nombre de candidats se ré- alors que les premiers résultats ne Un vent de panique a soufflé alors crise, se disait dimanche « déçu » résidence de Foday Sankoh était tendue ». clamaient du président réforma- lui en donnaient aucune. Moha- sur Freetown, traumatisée par l’in- par la manière dont certaines encerclée par l’ONU, de se replier teur, Mohamad Khatami, unique- mad Javad Larijani, l’une des fi- vasion de janvier 1999 qui fit 6000 troupes de la Minusil ont « capitulé sur Makeni, à 140 km de là, où au Fabienne Pompey ment parce que son nom est gures les plus hostiles au change- porteur. Cela ne les engagera pas à ment, a aussitôt réclamé grand-chose au majles (« Parle- l’annulation des résultats de Téhé- ment »), et ils y tourneront vrai- ran. semblablement avec le vent. Le La rumeur veut que M. Rafsand- marais a toujours été, en Répu- jani, qui, avant le scrutin, avait blique islamique, l’arbitre des dé- l’ambition d’être le président du bats Parlementaires ; mais cette futur Parlement, ait aujourd’hui

La presse interdite tente de déjouer la censure

Le premier numéro d’un nouveau quotidien, Bahar (« Le Prin- temps »), « soutenu par l’équipe du journal interdit Sobh-e-Emrouz, devrait être publié dans les prochains jours », a appris Le Monde, de source bien informée. Sobh-e-Emrouz, dont le directeur est l’ancien ministre de l’intérieur Abdollah Nouri, aujourd’hui en prison, fait partie des seize publications réformatrices récemment interdites. La rumeur veut que lui aussi soit autorisé à reparaître. Par ailleurs, un autre nouveau journal, Nossavi (« Rénovation »), publié par l’équipe d’un autre quotidien interdit, Asr-e-Azagedan, devrait lui aussi pa- raître bientôt, ajoute-t-on de même source. La nouvelle loi répressive sur la presse, récemment adoptée par le Parlement sortant, à majorité conservatrice, n’est pas encore entrée en vigueur. Entre autres restrictions, elle interdit à l’équipe diri- geante ou au patron d’une publication fermée de reparaître en louant la licence non utilisée d’un autre titre. En trois ans, le minis- tère de la culture et de l’orientation islamique a émis 1 500 licences de publication. A ce jour, un millier seulement ont été acquises. Cela laisse donc de la marge. – (Corresp.)

fois, il le sera sans doute moins l’intention de renoncer à son siège qu’auparavant, tant il est évident de député tant son score a été mi- que le rose domine dans la nou- nable. Il est arrivé bon dernier velle Assemblée. dans la capitale. Les réformateurs, eux, à en AGGIORNAMENTO croire Ali Reza Nouri, député en Bien qu’un certain nombre de principe élu de la capitale, et frère ses candidats aient été éliminés du très populaire ancien ministre dès le dépôt des candidatures, une de l’intérieur, Abdollah Nouri, au- faction de la mouvance présiden- jourd’hui en prison, estiment que tielle peut estimer, aujourd’hui, c’est l’actuel porte-parole des ré- avoir pris sa revanche après son formateurs, Behzad Nabavi, an- éviction du champ politique, sin- cien ministre de l’industrie, qui gulièrement du Parlement, pen- doit être porté à la présidence du dant huit ans. Cette traversée du Parlement. Sa réputation de mo- désert a permis à l’ancienne déré contribuerait, dit-on, à cal- gauche radicale de faire son ag- mer les esprits. giornamento, et les Iraniens at- Le nouveau Parlement devrait tendent de la voir à l’œuvre. Mais entrer en fonctions dans un climat la nouvelle Assemblée compte relativement apaisé, après le choc également beaucoup de nouveaux provoqué par la fermeture de visages, « dont certains sont encore seize quotidiens réformateurs et la plus résolus et plus actifs que nous mise au chômage consécutive en matière de réformes », note un d’un millier de journalistes et « ancien ». d’employés. Des réunions sont en Pour devenir définitifs, les résul- cours aux échelons les plus élevés tats du second tour doivent en- de l’Etat pour trouver un début de core être validés par le Conseil des solution à l’interdiction des jour- Gardiens, contrôlé par les conser- naux. vateurs. Celui-ci n’a, à ce jour, ni L’état-major réformateur étudie confirmé ni infirmé les résultats de également les moyens de ramener Téhéran. Il est peu vraisemblable à sa juste dimension la portée de qu’il annule tous les résultats du sa victoire électorale. Ses succès second tour. Le nouveau Parle- depuis trois ans ont en effet galva- ment devrait donc pouvoir se réu- nisé, au sein de la population, des nir dans les délais constitution- espoirs et des attentes que les par- nels, c’est-à-dire le 27 mai. Le tisans du changement ne sont pas quorum requis est en effet des en mesure de satisfaire, ce qui deux tiers des Parlementaires, et risque de rendre les réveils très 185 ont été élus et confirmés dès le difficiles. Le nouveau Parlement premier tour. ne pourra pas aller plus vite que la Les craintes formulées avant le musique, et celle-ci, en Répu- second tour par certains réforma- blique islamique, suit un rythme teurs de voir le Conseil des Gar- très lent. « Silence, on travaille », diens renvoyer aux calendes disent en privé les amis du pré- grecques l’annonce des résultats sident, tirant la leçon de ce qu’il définitifs de Téhéran et ceux du leur en a coûté d’avoir parlé trop second tour, dans le but de préci- vite trop fort. piter une situation d’urgence, sont donc dissipées. Les conservateurs, Mouna Naïm

Tirage du Monde daté dimanche 7-lundi 8 mai 2000 : 588 782 exemplaires. 1-3 LeMonde Job: WIA1900--0001-0 WAS MIA1900-1 Op.: XX Rev.: 06-05-00 T.: 18:25 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0444 Lcp: 700 CMYK

interactif.lemonde.fr MERCREDI 10 MAI 2000

TECHNOLOGIES ENTREPRISES En téléchargeant un plug-in L’Espagne connaît à pesant seulement 600 Ko, son tour la folie Internet. l’internaute peut désormais Notre envoyé spécial accéder sur le Web à Madrid a pris le pouls à des mondes virtuels des aficionados du Net. interactifs. P. V I I PORTRAIT P. V MULTIMÉDIA MÉTIERS Rafi Haladjian, PDG Les amateurs de l’opéra Cosi fan de Fluxus, société de Articulation entre la création, tutte seront séduits par ce coffret services Internet et la technique et la gestion, le chef comprenant un CD audio et d’hébergement, conçoit de projet multimédia est le pilier un CD-ROM. L’œuvre de Mozart son activité comme une de la chaîne de production est finement mise en valeur coproduction de sites. 600 électronique. par cette version multimédia. P. I V Ko P. VIII P. VI Cybercrime, ENQUÊTE La récente attaque du virus ILOVEYOU montre les faiblesses que fait la police ? du Web. La riposte de la justice s’organise, LA TOILE serait-elle devenue un shérifs pourraient délivrer des man- délinquants de la Toile, ce sont les De coopération, il est encore moins TRAQUE mais elle nécessite repaire de malfrats en tout genre me- dats d’arrêt internationaux ? entreprises. question au niveau international. naçant la sécurité des Etats pour que Virus, intrusions intempestives, sa- Dans un rapport remis en 1996, « Chaque Etat invoque la souveraineté Une ténébreuse affaire une refonte le G8 (les sept pays les plus industria- botages, piratages... un fait ne peut Daniel Padoin, alors responsable du nationale alors qu’Internet est un es- lisés plus la Russie) décide de consa- être contesté : les malveillances infor- service d’enquêtes sur les fraudes aux pace transfrontalier », explique Hu- de piratage met des moyens d’action crer à la cybercriminalité une réunion matiques sont en recrudescence. Les technologies de l’information (Sefti), bert Marty-Vraillance, qui milite de- les inspecteurs new-yorkais spéciale les 15, 16 et 17 mai prochains, récents dégâts provoqués par le virus observait déjà que « la malveillance puis trois ans au sein du G8 pour une des gouvernements à Paris ? Pour que le Conseil de l’Eu- ILOVEYOU le soulignent. Selon le mi- informatique [était] en passe de deve- coopération policière et judiciaire Gareth et Jenkins rope projette de mettre sur pied une nistère de l’intérieur, près 2 500 af- nir le risque industriel et économique mondiale. « Les Américains voudraient Convention sur la criminalité dans le faires criminelles impliquant Internet numéro un ». Depuis, l’actualité a envoyer des Starsky et Hutch numé- sur une piste berlinoise... cyberespace ? Pour que Janet Reno, ont été recensées en France pour la montré que même les sites des géants riques pour retrouver des hackers jus- la ministre de la justice américaine, seule année 1999, soit un préjudice de la Netéconomie que sont Yahoo ! qu’aux antipodes, poursuit le commis- P. III appelle de ses vœux la création d’une global estimé à plusieurs millions de et Amazon étaient vulnérables et saire principal, alors que nous voulons police de l’Internet dont les cyber- francs. Car les premières victimes des pouvaient être bloqués pendant plu- lutter contre le cybercrime sans pour sieurs heures. Pour se prémunir autant instaurer un Big Brother. » Les contre ces nouvelles menaces, les en- négociations du G8 qui s’engageront treprises n’hésitent désormais plus à à Paris le 15 mai prochain s’an- débaucher des hackers pour contrer noncent compliquées. Faute d’un ac- les velléités de leurs anciens cama- cord multilatéral, la lutte contre la cy- rades de jeu. bercriminalité tant annoncée pourrait Si les acteurs économiques sont tourner à la guerre... des polices. donc les premiers exposés à ces formes inédites de criminalité, les Stéphane Mandard Etats ne sont pas pour autant à l’abri de cyberattaques. « En France, il n’y a encore jamais eu de menaces graves sur des infrastructures vitales, mais le cyberterrorisme est devant nous, avertit Hubert Marty-Vrayance, commissaire principal de police, rattaché au service central de la sécurité des systèmes d’information (SCSSI) du premier mi- nistre. En paralysant la distribution de l’énergie ou les services de santé, on peut réduire un pays à néant. » Même discours alarmiste outre- Rhin, où le Spiegel vient de révéler qu’un rapport confidentiel comman- dé par le gouvernement de Gerhard Schröder met en garde les pouvoirs publics allemands contre « des at- taques ciblées, conduites sur Internet [qui] pourraient même se substituer à une confrontation armée ». Après les frappes « chirurgicale », la guerre cybernétique ! « Cela n’est pas du cinéma, assure Daniel Martin, le chef du service as- sistance et protection de l’OCDE, la catastrophe est que nos dirigeants sous- estiment ces risques » (voir p. II). Voilà plus de vingt ans que l’ancien commissaire divisionnaire de la DST (direction de la surveillance du terri- toire) agite le chiffon rouge pour les sensibiliser. Car la lutte contre la cy- bercriminalité en est encore à ses bal-

GILLES BOOGAERTS butiements, particulièrement en France. Même si le gouvernement vient de doter le secrétariat général La criminalité sur le Net prend des proportions inquiétantes. Au point de la défense nationale d’une direc- tion centrale de la sécurité des sys- tèmes d’information (DCSSI), les d’être à l’ordre du jour du prochain sommet du G8 à Paris. Les Etats moyens policiers restent faibles. «Le Sefti, c’est seulement vingt fonction- naires. De qui se moque-t-on ? », tem- craignent pour leur sécurité et le secteur privé cherche aussi la parade. pête Daniel Martin. LeMonde Job: WIA1900--0002-0 WAS MIA1900-2 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:08 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0445 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 LE MONDE INTERACTIF ENQUÊTE Le.top.des.réseaux Le G8 face au crime sur le Net

LE TITRE est un peu long, mais au-delà de simples bisbilles. Par Des sites sur la sécurité il résume bien l’atmosphère pré- hackers interposés, il est arrivé www.scssi.gouv.fr cautionneuse et très diploma- que les uns tentent de démontrer Le service central de la sécurité des systèmes d’information (SCSSI) est au tique qui doit y régner. La confé- les faiblesses des autres. Et, s’il cœur de l’Etat. Il dépend du secrétariat général de la défense nationale. Le rence du G8, qui réunit les semble que l’on n’en soit plus là site du SCSSI propose des généralités sur l’organisation, les activités ou les principaux pays industrialisés, se aujourd’hui, les désaccords sont missions du service comme l’évaluation des procédés de protection, tiendra du 15 au 17 mai à Paris en tout cas loin d’être levés. L’Eu- l’agrément de produits, la diffusion de chiffres ou de conseils techniques. avec pour thème : « Dialogue rope elle-même n’est pas encore Une bibliothèque virtuelle est également accessible. Elle est très riche dans entre les pouvoirs publics et le certaine d’être unanime lorsqu’il les domaines de la sécurité des systèmes d’information et de la cryptologie. secteur privé sur la sécurité et la faudra, prochainement, voter confiance dans le cyberespace ». pour ou contre un traité interna- www.telecom.gouv.fr Pas de mots qui dépassent, qui tional sur la cybercriminalité. Site du secrétariat d’Etat à l’industrie. On peut y lire les dernières font peur ou qui fâchent. Mais En attendant, le G8 invite en informations sur la cryptologie et le commerce électronique en France. c’est pourtant bien de criminalité tout cas à sa table, pour la pre- Les textes de loi français et des directives communautaires y figurent, ainsi qu’il sera question. De la crimina- mière fois, le secteur privé. Cha- qu’un glossaire, un agenda, ou des communiqués de presse et des rapports lité liée à la haute technologie, cune des délégations sera ainsi sur la cryptologie et la sécurité sur Internet. sous toutes ses formes, des défis composée de trente personnes, nouveaux qu’elle pose, des ré- quinze représentants du secteur www.internet.gouv.fr ponses à lui apporter. public, quinze du privé. Pour la Le site du programme d’action gouvernemental pour la société de Un sujet pas complètement France, on retrouvera notamment l’information. Toutes les décisions et les actions du gouvernement en neuf, à vrai dire. Le G8 lui-même Gemplus, Matra, Bull, Communi- matière d’information y sont détaillées. Ce site consacre une partie au s’y est penché depuis 1997, au cation & Systèmes, France Télé- commerce électronique et à la cryptologie. Y sont notamment mentionnés sein d’un organisme, le Groupe com, Bouygues Telecom, la Sa- tous les textes (lois, décrets et arrêtés) concernant l’Internet en France et de Lyon, chargé de travailler sur gem, Thomson ou encore Canal+. dans les différentes régions du monde. la criminalité organisée. Un sous- La conférence ne débouchera groupe, High-tech, a ainsi vu le cependant sur aucun accord. www.csis.org/pubs/ jour. Sa mission : établir les diffé- L’heure, en effet, n’est pas à la Ce site du Centre des études stratégiques et internationales propose un rentes bases d’une coopération négociation. Il s’agira d’instaurer rapport complet sur le cybercrime, le cyberterrorisme et la cyberguerre. Le internationale commune en ma- un premier dialogue. « Un dia- rapport va jusqu’à émettre de nombreuses recommandations aux autorités tière de lutte contre la cybercri- GILLES BOOGAERTS logue primordial, insiste Marcel publiques. Mais ce rapport s’adresse avant tout aux autorités américaines et minalité. Pas simple. construction de ce genre prend lo- Vigouroux, responsable de la est exclusivement en anglais. Si les plates-formes de collabo- La méthode à adopter giquement un peu de temps. » BCRCI, la brigade centrale de la ration policière et judiciaire D’autant plus que, jusqu’à répression de la criminalité infor- www.cnil.fr existent en effet depuis long- pour riposter aux présent, de nombreuses diver- matique, qui sera logiquement de Le site de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) temps, et si elles ne sont pas «un gences sont apparues au sein des la délégation française. Car nous est l’un des mieux réalisés pour tout ce qui concerne les règles nationales, vain mot », ainsi que le souligne pirates oppose les instances internationales sur les sommes complètement dépendants communautaires et internationales, mais également la protection des Mireille Balestrazzi, sous-direc- moyens et les méthodes à em- du secteur industriel. » « On ne données sur Internet. trice des affaires économiques et Etats sur la question ployer. Où l’on retrouve les diffé- peut rien faire dans cet univers financières à la direction centrale rences culturelles et de législation sans préserver la vigueur et la ca- www.fbi.gov/nipc/welcome.htm de la police judiciaire (DCPJ), la de la souveraineté entre des Etats régulateurs et pacité d’innovation du privé, Créé en 1998, le National Infrastructure Protection Center (NIPC) est chargé délinquance high-tech oblige d’autres plus libéraux qui font confirme Mireille Balestrazzi. Il de protéger les infrastructures vitales des Etats-Unis, publiques et privées, néanmoins à réviser de nom- passer avant toute chose la pré- peut aussi nous apporter des solu- contre le cyberterrorisme. Les ennemis désignés du NIPC sont des criminels, breuses pratiques. Pour aller plus pays soit également reconnue servation de l’outil économique. tions technologiques et des mises des terroristes et des pays étrangers qui exploiteraient les nouvelles loin, plus vite. comme telle dans un autre. Ce Les Etats-Unis opteraient volon- en œuvre d’outils. » Mais le temps technologies de l’information et de la communication pour s’approprier des Ainsi, de l’obtention d’une n’est pas toujours le cas : le nou- tiers pour des perquisitions trans- presse, car, pendant ce temps, les données cruciales, espionner et saboter l’économie américaine. commission rogatoire internatio- veau code pénal russe, en vigueur frontalières si les traces d’un cy- hackers travaillent. nale : une démarche qui peut depuis le 1er janvier 1997, ne re- bercriminel les conduisaient à des www.cert.org prendre plusieurs semaines, voire connaît ainsi pas comme infrac- ordinateurs situés en Europe, par Olivier Zilbertin Le site du CERT (Computer Emergency Response Team) américain est un plusieurs mois. Un délai bien trop tion pénale l’accès sans autorisa- exemple. portail abritant des informations et des liens vers les sites des organismes long, comme on le comprendra, tion à un ordinateur. « Nous Les pays européens, eux, a Pour en savoir plus sur les américains spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité. dans le cas d’une attaque infor- avons, de fait, besoin de normes ju- restent en toute logique intransi- débats du G8, rendez-vous du matique. Et encore faut-il que ridiques internationales, plaide geants au sujet de la souveraine- 15 au 17 mai sur le site du Monde Une sélection d’Olivier Escriva l’infraction commise dans un Mireille Balestrazzi, et toute té. Des divergences qui vont bien interactif : interactif.lemonde.fr Les organismes L’Allemagne a peur

d’investigation QUE SE PASSE-T-IL en Allemagne ? Depuis ministre de l’intérieur, Otto Schily, intitulée les récentes attaques informatiques du mois Les fuites d’un rapport « Catalogue de mesures pour un Internet sé- de février contre des sites américains, les révé- curisé », vient d’être rendue publique le LE 26 AOÛT 1999 dans son discours d’Hourtin, Lionel Jospin an- lations concernant la vulnérabilité de l’Internet du gouvernement allemand 25 avril. Ce texte s’appuie sur le travail d’un nonçait la création d’un Office central de lutte contre la criminali- se multiplient. Dans son édition du 3 avril, groupe de spécialistes, appelé « Task force », té liée aux technologies de l’information. Placé au sein de la di- l’hebdomadaire Der Spiegel dévoile l’existence mettent en lumière réuni à la suite du blocage des sites américains rection centrale de la police judiciaire (DCPJ) du ministère de d’un rapport confidentiel rédigé par des experts et dont les membres sont issus des services de l’intérieur, ce dernier aura pour mission de traiter les infractions du gouvernement allemand mettant en garde les faiblesses du Réseau sécurité de l’Etat. Pour l’heure, le ministre se li- spécialisées contre les systèmes d’information et de communica- les services de l’Etat contre la menace d’une mite à des recommandations. Il encourage, par tion. Son rôle sera aussi de centraliser et d’analyser les informa- « guerre cybernétique ». exemple, l’utilisation de programmes dont le tions liées à la cybercriminalité, de servir d’agent de liaison entre Regroupés au sein d’un groupe de travail ap- révélations du Spiegel. « C’est encore, peut-être, code source est accessible (open source) et sou- les différentes officines françaises et internationales chargées des pelé Menaces des technologies de l’information un peu trop tôt, estime le professeur Jan Knop, haite voir la mise en place chez les fournisseurs questions de criminalité informatique. En attendant son officiali- sur les infrastructures techniques (Kritis), les membre du groupe d’experts du Kritis. Les d’accès de techniques de filtres rendant les mo- sation, qui devrait intervenir lors du prochain sommet du G8, voi- experts estiment qu’il n’existe « plus de pays à moyens et la stratégie à mettre en œuvre ne sont difications d’adresse IP plus difficiles. ci un état des lieux des services chargés de la lutte contre la l’abri (...), entraînant une nouvelle situation d’in- pas encore décidés. » A 59 ans, ce spécialiste des Il est également question de mettre en place cybercriminalité en France. sécurité ». Mieux, d’après le document, dispo- réseaux depuis près de vingt-cinq ans est consi- une force d’intervention rapide susceptible nible sur le Réseau (voir l’adresse ci-dessous), déré comme l’expert de la cybersécurité outre- d’agir en cas d’attaque. Une solution à l’améri- a Brigade centrale de la répression de la criminalité infor- « des attaques ciblées, conduites sur l’Internet, Rhin. « Des attaques, il y en a partout !, lance-t-il caine qui n’a pas l’heur de faire l’unanimité matique (BCRCI). Créée en 1994 au sein de la direction centrale pourraient même se substituer à une confronta- comme une évidence. Le Net est incontrôlable et chez nos voisins. Comment empêcher de ma- de la police judiciaire (DCPJ), elle traite plus spécialement les en- tion armée. Premiers visés : les télécommunica- chaotique. Aujourd’hui, il n’existe pas de parade nière efficace l’utilisation illicite d’ordinateurs quêtes judiciaires à caractère national ou international. Au ni- tions, les transports, les fournisseurs d’électricité, aux attaques du type de celle du mois de février situés sur le sol allemand en cas de piratage, veau régional, elle peut s’appuyer sur des correspondants locaux la police, les services de santé, gouvernementaux utilisant la technique du refus de service distribué comme ce fut le cas lors de la fameuse attaque constitués par des groupes d’enquêteurs spécialisés en criminali- et bancaires ». Le risque de voir des extrémistes (DDOS). » La solution ? « Mettre en place une du mois de février ? té informatique. Ceux-ci exercent leurs missions dans les zones ou des pirates agir pour le compte d’organisa- nouvelle structure de l’Internet et changer de pro- géographiques respectives des dix-neuf services régionaux de po- tions criminelles ou de pays ennemis « n’est en tocole. En clair, le Net doit avoir des yeux pour Nicolas Bourcier lice judiciaire répartis en France, dont ils dépendent. Basée à aucune manière une vue de l’esprit ». voir les erreurs en temps réel tout en garantissant Nanterre (92), la BCRCI est dirigée par le commissaire Marcel Joint par téléphone, le ministère de l’intérieur la confidentialité sur le Réseau. Mais nous n’y a http ://userpage.fu-berlin.de/~bendrath/Kritis- Vigouroux. allemand n’a pas souhaité se prononcer sur les sommes pas encore. » En attendant, une note du 12-1999.html

a Service d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information (Sefti). Dépendant de la préfecture de police de Paris, il dispose d’une compétence d’attribution géographique li- Le croisé de la sécurité high-tech mitée à la capitale et aux trois départements de la petite cou- ronne. Le Sefti, situé dans le 13e arrondissement, est dirigé par Pascal Sourtin. « NOUS SOMMES encore au sir de mesurer par lui-même la qu’il nous faut, en général, plus de a Service central de la sécurité des systèmes d’information Moyen Age de la lutte contre la cy- Daniel Martin, difficulté que constitue la lutte trois mois pour remonter une (SCSSI). Ce service, placé sous l’autorité du secrétaire général de bercriminalité. » Daniel Martin ne contre la criminalité informatique. piste », note Daniel Martin, qui se la défense nationale et dépendant du premier ministre, a été créé mâche pas ses mots : « Le Sefti spécialiste de la A priori, une cyberenquête res- rappelle avoir passé plusieurs an- en mars 1986. Longtemps dirigé par le général Desvignes, le SCSSI [service d’enquêtes sur les fraudes semble à n’importe quelle autre nées pour démanteler une affaire a aujourd’hui à sa tête un civil en la personne d’Henri Serres. Il aux technologies de l’informa- sécurité informatique, investigation policière. « Au dé- qui impliquait différents pays. participera aux travaux de préparation sur la loi sur la société de tion], c’est seulement vingt fonc- part, explique Daniel Martin. Nous La coopération internationale, l’information. Le SCSSI compte une soixantaine de personnes et tionnaires. De qui se moque- appelle de ses vœux recevons une plainte – souvent c’est justement là que le bât dispose d’un budget de quelque 160 millions de francs. t-on?» L’actuel chef du service d’une entreprise qui s’est fait “hac- blesse. « Chaque Etat a ses propres assistance et protection de une cyberpolice ker” ; ensuite, nous entamons une règles. Les Américains voudraient a CERT/a. Rattaché au SCSSI et membre du réseau internatio- l’OCDE (Organisation de coopéra- filature pour remonter la piste, opérer des perquisitions électro- nal des CERT (Computer Emergency Response Teams), le CERT/a tion et de développement écono- plus efficace connexion par connexion, jusqu’à niques n’importe quand et n’im- est une structure d’alerte et d’assistance sur Internet chargée miques) n’en démord pas. «Cle- la source ; et enfin nous perquisi- porte où, alors que nous y sommes d’une mission de veille et de réponse aux attaques informatiques. menceau a créé les brigades du tionnons pour saisir le disque dur et opposés au nom de la protection de Il aidera les organismes de l’administration victimes d’incidents Tigre, je voudrais qu’on crée des cy- l’ancien commissaire division- appréhender l’auteur de l’in- la vie privée des citoyens », regrette ou d’agressions informatiques. berpatrouilles internationales qui naire de la DST (direction de la trusion. » l’ancien commissaire division- puissent lutter à armes égales avec surveillance du territoire). Un jeu d’enfant ? Pas tant que naire. « Comme il existe un droit a La gendarmerie nationale dispose d’une structure spécifique. les criminels qui sévissent sur Voilà plus de vingt ans que ce ça. Le limier a beau recruter des maritime international, il faudrait Au sein de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie la Toile. » dernier tire la sonnette d’alarme. cyberindics parmi les pirates in- des règles communes pour Inter- nationale (IRCGN), elle effectue des examens à caractère scienti- Daniel Martin est en croisade. Dès les années 70, après avoir fait formatiques, afin de l’aider dans net », espère-t-il, attendant beau- fique ou des expertises dans le cadre d’enquêtes. La gendarmerie La mission qu’il s’est assignée : ses gammes dans une entreprise sa tâche, il n’en demeure pas coup du G8 des 15, 16 et 17 mai, à peut aussi s’appuyer sur un centre national de surveillance du ré- sensibiliser dirigeants d’entreprise d’informatique, il rejoint la police moins que « la filature est très diffi- Paris, pour faire aboutir sa croi- seau Internet. et responsables politiques aux nationale et crée, au service des cile ». Pour deux raisons princi- sade. dangers que les nouvelles techno- renseignements, une section spé- pales : la durée de conservation a Une veille sur Internet est aussi effectuée par la cellule logies de la communication font cialisée dans la sécurité des sys- des empreintes électroniques et le Stéphane Mandard de recueil et d’analyse Internet des douanes au ministère de courir aux Etats et aux sociétés. tèmes d’information. Internet caractère transfrontalier d’Inter- l’économie. « Les décideurs sous-estiment le passe par là, et il devient naturel- net. « Les fournisseurs d’accès à In- risque technologique et surestiment lement le premier cyberflic de ternet gardent rarement les traces Guillaume Fraissard nos capacités de riposte », analyse France. Depuis, il a eu tout le loi- des connexions plus d’un mois alors LeMonde Job: WIA1900--0003-0 WAS MIA1900-3 Op.: XX Rev.: 06-05-00 T.: 18:25 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0446 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE INTERACTIF LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / III ENQUÊTE L’inconnu du Net-Express

New York. 1er janvier 2000, au petit matin. Stupeur à la World Bank Company. Dans la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000, 999 comptes sont mystérieusement alimentés de 99 999 dollars. L’inspecteur Gareth et son collègue Jenkins utilisent toutes les ficelles du métier pour trouver le coupable. La police new-yorkaise dépêche ses deux meilleurs agents. L’inspecteur Gareth, de la cyberpatrol, se connecte sur le Réseau pour vérifier les intrusions perpétrées durant la nuit. Il repère 12 adresses IP suspectes aux Etats-Unis, en Europe et en Israël. Pendant ce temps, Jenkins, de la brigade financière, passe les 999 comptes en revue pour identifier et localiser leurs propriétaires. Il est persuadé que le coupable est l’un d’eux. Un des ordinateurs se trouve sur le campus de San Francisco. Gareth fonce sur place pour fouiller son disque dur. Un mouchard révèle qu’un individu s’est connecté depuis Berlin, via cet ordinateur, sur le réseau de la World Bank. Il était 2 heures du matin. Gareth et Jenkins recoupent leurs pistes. Aucun des détenteurs de compte n’habite Berlin. C’est incompréhensible. Une nouvelle stratégie s’impose... Les deux inspecteurs, aidés par leur cyberindic « Huggy », un hacker repenti, s’infiltrent dans les forums de pirates, qui ont pour habitude de ne pas savoir tenir

leur langue. Par excès de TEXTE : BOURCIER STÉPHANE MANDARD/NICOLAS – ILLUSTRATIONS : MEZZO vantardise, un certain Diego, Gareth et Jenkins s’envolent pour la capitale allemande. A la première heure, ils tirent résidant à Berlin, lâche le morceau. Diego de son lit et fouillent son disque dur. A 2 heures GMT, dans la nuit du 31 décembre 1999, il s’est bien La piste se resserre, d’autant que introduit dans le système informatique de la World Bank. Mais à qui le crime a-t-il profité puisque Diego ne son adresse IP correspond à celle possède pas de compte à ladite banque ? A sa grand-mère, qui avait déposé ses maigres économies à la World relevée à San Francisco. Bank. Mais il en faut plus pour émouvoir nos deux shérifs. Diego termine sa course derrière les barreaux. Les nouveaux Pas de cyberdroit Incorruptibles contre les crimes du Web

SAN JOSE, CALIFORNIE commerce impliquant plusieurs Etats ». « INTERNET ne bouleverse pas les nisme de corégulation d’Internet. Il de notre correspondant Les difficultés La CIS répond aux demandes du Na- grandes catégories juridiques de droit Pour le Réseau, n’aurait pas un rôle de gendarme, Le détachement spécialisé dans la tional Infrastructure Protection Cen- constitutionnel, de droit civil ou de mais une fonction de recommanda- lutte contre la criminalité informa- de la police américaine ter (NIPC). Ce centre pour la protec- droit pénal. Le respect dû à la liberté le droit existant tion en direction des pouvoirs publics, tique – High Technology Crimes De- tion de l’infrastructure nationale est individuelle ou à la vie privée ne dé- de médiation envers les entreprises et tail – de San Jose se trouve au pre- dans la lutte contre chargé d’alerter les victimes en cas de pend pas de tel ou tel média », décla- s’applique. Mais d’information auprès du public.» mier étage du quartier général de la menaces dans le cyberespace et de rait, catégorique, Mme Elisabeth Gui- Internet étant, par définition, un police municipale. Il ne dispose ni le crime électronique coordonner les réponses gouverne- gou, ministre de la justice, lors des des adaptations réseau mondial, créer un organisme d’un accès particulier, ni d’une ligne mentales quand la sécurité nationale premières rencontres parlemen- de régulation à l’échelle nationale de téléphone directe, ni même de bu- est en danger. taires sur la société de l’information sont nécessaires peut paraître vain. « L’Organisation reaux indépendants. Les hommes qui d’enquêter sur les crimes high-tech A l’extérieur du FBI, les équipes et l’Internet, qui ont eu lieu l’au- mondiale du commerce pourrait être le composent sont dans un coin locaux, depuis les fraudes dans les multiplient les contacts informels. tomne dernier. Malgré une certaine cet instrument de régulation et de d’une grande salle et disparaissent ventes aux enchères sur l’Internet jus- « Nos agents, explique Andrew Black, faillibilité de la Toile en matière de confiance et de sécurité juridique sur protection des utilisateurs reconnu à derrière des caisses en carton, des qu’aux vols de machines ou de micro- du Bureau de San Francisco, sont sécurité, le débat sur le thème « In- la Toile, auquel aspirent les consom- l’échelle internationale », suggère écrans et un peu plus d’ordinateurs processeurs. Dans le cas des attaques membres d’associations telles que la ternet est-il un espace hors du mateurs citoyens comme les entre- André Santini, député RPR et co- sans doute que leurs collègues char- connues sous le nom de Distributed High Technology Crime Investigators droit ? » est donc tranché. La garde prises. On peut compter sur un effort président du groupe d’études sur les gés de la violence domestique et Denial of Service (DDOS) du type de Association, dans lesquelles nous trou- des sceaux l’a martelé : « Il n’y a pas d’autodiscipline d’un grand nombre nouvelles technologies de l’informa- autres menus crimes de la vie quoti- celles qui ont été lancées en février vons des ressources et nous créons des de vide juridique ; le droit saura d’acteurs. C’est l’intérêt général ! » tion de l’Assemblée nationale. dienne. dernier contre plusieurs sites, dont relations utiles. » Trahon, pour sa part, s’adapter aux nouvelles formes assure le député. Toutefois, selon Christian Paul, Le sergent Don Brister, chef de eBay et Yahoo!, c’est la Computer In- insiste sur le travail préventif mené d’activités. » En revanche, le droit pénal s’ap- « l’Europe arrivera rapidement à une l’unité, n’est pas en uniforme quand il trusion Squad (CIS) du FBI qui inter- par son équipe pour accroître la prise Pourtant, les difficultés ren- plique jusqu’à présent sans adapta- harmonisation du droit à coups de di- nous reçoit. Il est en tenue de vient. de conscience quant à l’importance contrées par la police pour appré- tion particulière aux délits commis rectives successives. La création d’un combat : jeans et chemise hors du Basés à San Francisco, les dix des problèmes de sécurité au niveau hender les auteurs de délits sur le sur la Toile (piratage, hacking). Pour espace juridique commun donnera pantalon avec des traces de pous- agents de cette unité du FBI se mobi- des entreprises. Réseau prouvent qu’une adaptation Christian Paul, « le vrai problème aux Quinze un avantage concurren- sière. Il revient d’une mission dans la- lisent quand un ordinateur est utilisé Pour la police, la question des fron- du droit est indispensable. C’est consiste à se doter d’un service de cy- tiel important vis-à-vis des Etats-Unis, quelle il a entraîné ses agents, six or- pour commettre un crime fédéral, tières du monde réel – au niveau local dans ce sens que le Parlement fran- berpolice compétent sur le Web, où chaque Etat conserve ses spécifici- dinateurs. Pendant plus de c’est-à-dire, nous explique Peter Tra- comme au niveau international – est çais a d’ores et déjà voté – le d’agents rompus aux nouvelles tés juridiques ». « Enfin, la demande quatre heures, ils ont analysé le hon, le responsable du CIS, « pour un problème d’autant plus difficile à 13 mars 2000 – une adaptation du technologies et capables de mener de sécurité des internautes poussera contenu des dix ordinateurs d’une bi- lancer une attaque contre un ordina- résoudre qu’elles n’existent pas dans droit de la preuve aux technologies une enquête sur les réseaux ». Le juge les grandes entreprises qui ont pignon bliothèque d’où étaient partis des teur appartenant ou utilisé par le gou- le cyberespace. Mais la limitation la de l’information. L’Assemblée na- interviendra a posteriori, « mais la sur le Net à bannir toute pratique mails porteurs de menaces de mort. vernement, par une institution finan- plus sérieuse tient au manque de per- tionale a ainsi reconnu la valeur réponse judiciaire devra être aussi ra- douteuse afin de ne pas décrédibiliser Brister et ses hommes sont chargés cière, ou pour des opérations de sonnel qualifié. Le détachement high- probante de l’écrit numérique, ainsi pide que l’acte délictueux, annonce- leur image », conclut le député. tech de la police municipale de San que celle de la signature élec- t-il. Enfin, nous allons proposer au Jose, par exemple, est composée de tronique. gouvernement la création d’un orga- Eric Nunès sept agents, mais doit en recruter Dans les prochaines semaines, Une cyberdélinquance en hausse trois autres très bientôt pour ré- une proposition visant à moderniser pondre aux besoins croissants. la loi informatique et libertés de LES DERNIERS chiffres en date proviennent d’une enquête menée par Don Brister, qui a vingt-cinq ans de 1978 devrait être présentée au le Computer Security Institute de San Francisco en liaison avec le FBI service à son actif, dont deux dans les conseil des ministres. « Cette propo- auprès de 643 entreprises, agences gouvernementales, institutions finan- patrouilles en voiture dans les rues de sition vise à donner un droit d’opposi- cières, médicales et universitaires. Il en résulte que : San Jose et cinq dans la police mon- tion à l’utilisateur d’un site Web. L’in- a 90 % des institutions ayant répondu (grosses entreprises et sites gou- tée, cherche d’abord à savoir si les ternaute devra donner son accord vernementaux, pour l’essentiel) ont détecté des infractions informa- candidats potentiels sont de bons en- pour que les données qu’il émet lors tiques au cours des douze derniers mois. quêteurs. « Je peux toujours leur ensei- de sa connexion soient collectées, a 70 % font état d’atteintes « sérieuses » telles que vol d’information, gner la technologie par la suite » ex- stockées ou transmises », explique fraude financière, pénétration du système informatique depuis l’exté- plique-t-il. Comme quoi il est plus Christian Paul, député socialiste, rieur, sabotage, attaques DDOS (pour un quart des organisations). facile d’apprendre à se servir d’un or- président de la mission de réflexion a 74 % reconnaissent avoir perdu de l’argent de ce fait. Le total des dinateur que de devenir « un bon sur la régulation de l’Internet. «La pertes enregistrées dépasse officiellement les 265 millions de dollars flic. » protection des données personnelles (plus de 1 million de dollars par organisation). comme la libéralisation de la crypto- Francis Pisani logie visent à créer un climat de LeMonde Job: WIA1900--0004-0 WAS MIA1900-4 Op.: XX Rev.: 06-05-00 T.: 18:22 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0448 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 LE MONDE INTERACTIF PORTRAIT Carnet interactif La stabilité dans le chaos AOL Charles Tonlorenzi est nommé directeur marketing et communication d’AOL.

Clust SON BUREAU est à deux pas de Catherine Faure-Cachard vient d’être nommée directrice administra- l’entrée. Ample, mais simple et plu- trice et financière chez Clust. tôt sympathique avec ce vieux Mac qui trône telle une œuvre d’art sur Easynet France un guéridon, cette collection de Denis Planat est nommé directeur général d’Easynet France, leader eu- boules de neige alignées sur plu- ropéen des fournisseurs d’accès et de services Internet pour les entre- sieurs niveaux à côté de livres tech- prises. Il est chargé de développer la stratégie de l’entreprise sur le mar- niques, ces affiches rétro invitant le ché français et d’accompagner la compagnie vers des solutions de jeune Français à rejoindre l’armée services Internet à très forte valeur ajoutée. aux colonies. Rafi Haladjian ac- cueille son visiteur une raquette Ukibi d’enfant et sa balle solidaire à la Jean-Louis Gassée vient d’être nommé membre du conseil d’administra- main. Prenant plaisir à faire sem- tion d’Ukibi, le spécialiste du carnet d’adresses sur Internet. blant d’être surpris dans cette acti- vité puérile pour un homme à BoostWorks responsabilités. Vincent Titolo est nommé chairman et CEO (PDG) de BoostWorks, une Rien d’étonnant pourtant pour société spécialisée dans l’accélération de réseaux Internet qui a lu quelques-uns des éditos notamment. que le PDG de FranceNet – société de services Internet et d’héberge- ment, devenue Fluxus le 14 avril 2000 – produit pour chacun des nu- Agenda méros de Tilde, le magazine externe de l’entreprise qu’il a créée en mai 1994. Comme cet « edi-to-one » où il se proposait en mars de tester le Le rendez-vous des nouvelles technologies très en vogue concept du « one-to- one » sur Internet, en envoyant des Le 16 mai éditos sur mesure, sur les thèmes de Exposition Linux@work Paris leur choix, à chacun des lecteurs qui Une conférence et une exposition d’une journée sur GNU/Linux en feraient la demande. C’est pour l’entreprise. Ouverte à tous, cette journée a été conçue pour aider évident, Rafi Haladjian aime provo- les professionnels de l’informatique et des télécommunications quer, dérouter ses interlocuteurs et à évaluer GNU/Linux dans leurs activités. tout simplement s’amuser en a www.ltt.de/linux/par_00.html travaillant. L’homme se fait pourtant moins

Les 17 et 18 mai cabotin dans son bureau qu’au JÉRÔME BREZILLON/METIS L’Université des réseaux intelligents cours des conférences de presse. Formation et conférence à propos des développements Lumineux dans une chemise bleu de l’ingénierie, du design, du conseil place du contenu » et l’héberge- et des tendances des réseaux intelligents. Gauloises – couleur judicieusement Rafi Haladjian, marketing, mais aussi du contenu et ment, pierre angulaire, parce que a Centre de congrès CAP 15 - Paris. choisie pour mettre en valeur son des technologies. » Jusqu’en dé- « le contenu est forcément localisé a Tél. : 01-42-17-47-13. teint mat –, il entame un sujet, ne PDG de Fluxus, conçoit cembre 1997. Date à laquelle Rafi quelque part ». a E-mail : [email protected] termine pas ses phrases et saute à Haladjian dit s’être livré à un petit Ce fut donc cette dernière voie l’idée suivante. Ponctuant simple- l’Internet comme un exercice d’analyse dans un avion qui fut choisie, assortie d’une condi- Du 18 au 21 mai ment les faits de quelques dates. entre Paris et New York. A ce mo- tion, celle d’être « agnostique » au Rencontres internationales de la réalité virtuelle Car les repères temporels sont chers écosystème et travaille ment, le marché semblait plus clair Réseau et à la technologie utilisée Séminaires sur la réalité virtuelle et la réalité augmentée, les agents àce « produit de la guerre du Li- avec l’ensemble des acteurs enfin par le service hébergé. Et, pour que et les créatures virtuelles. ban », comme il se définit, descen- en permanence sur scène. L’heure était venue de cette activité puisse « générer des Colloque scientifique les 18 et 19 mai sur les rapports entre la réalité dant de déportés arméniens. choisir son rôle. revenus récurrents pour une PME, virtuelle et la médecine, l’industrie et l’éducation. « Quand on vit au cœur d’un conflit, à son adaptation... Découvrant un schéma, Rafi Ha- pendant longtemps et de plus en plus a Laval - Place de Hercé. on retient les dates parce que c’est ladjian se met alors à le commenter. importants, sans engendrer de coûts a Inscription au colloque scientifique : [email protected] Marignan tous les jours, dit-il. On fi- « L’Internet, dit-il, c’est finalement proportionnels et sans rendre l’entre- a Inscription aux séminaires : [email protected] nit par avoir le tic des dates, par à rester aussi serein ? D’abord, un utilisateur qui se sert d’un termi- prise totalement dépendante de a www.laval-virtual.org rendre tout événement, même mi- parce qu’il dit être allé à bonne nal pour se connecter à travers un ressources humaines rares », France- neur, historique. » école en grandissant dans un pays lien à un contenu. Ce contenu, qui re- Net a décidé de privilégier l’héber- Les 22 et 23 mai Rafi Haladjian est donc né un en guerre, développant de manière pose sur des technologies, est mis en gement critique, celui des sites Les métiers du Net 8 juin, à Beyrouth. C’était en 1961. forcée un grand sens de l’adapta- place avec l’aide de services et est lo- qui supportent beaucoup de a Grand Palais - Lille. C’est un autre 8 juin qu’un de ses tion. Ensuite parce que la fertilisa- calisé quelque part. » A partir de connexions et doivent toujours être a www.lesmetiersdunet.com fils est né, et encore un 8 juin – celui tion croisée de ses deux cultures, la l’utilisateur, on peut raisonner en disponibles. de 1994 cette fois – que FranceNet sémiologie qu’il a étudiée, d’une termes d’audience. « Mais cette acti- Une voie étroite, une activité in- Du 23 au 25 mai ouvre la première connexion à In- part – « savoir analyser, décortiquer, vité-là n’a de sens que si l’on fait du grate ? Rafi Haladjian n’est pas de IDT Net ternet, devenant le premier fournis- manipuler, recomposer le sens » – et volume », précise-t-il. Elle ne met cet avis, concevant l’activité d’hé- Salon professionnel de l’informatique électronique et de l’Internet : seur d’accès en France. Faut-il en le « bon sens du marchand de ta- pourtant pas la société à l’abri du bergement comme un travail de co- conférences sur les thèmes de l’intranet, l’intelligence économique, le conclure que l’introduction en pis », hérité de la famille, d’autre zapping de l’internaute et d’autres production, dans lequel la frontière marché de l’information, l’actualité juridique... Ateliers thématiques Bourse de Fluxus, prévue avant l’été part, l’ont conduit à rechercher l’en- facteurs de changement comme entre fournisseur et client se ferait et espace Emploi/Métiers/Formations en accès libre. 2000, pourrait se faire le 8 juin ? droit le plus stable d’un univers l’évolution des navigateurs. La de plus en plus floue, toute faite de a Palais des Congrès - Paris. Peut-être. Dans le monde de l’Inter- mouvant. « En 1994, on ne savait pas question du matériel ne se posait cette fluidité qu’évoque le nouveau a www.idt.fr net, rien n’est sûr. Les équilibres se quels étaient les métiers de l’Internet, pas pour FranceNet. Quant à la nom de l’entreprise. Fluidité dans recomposent en permanence, à la où on pouvait gagner de l’argent et connexion, elle présentait trop d’in- laquelle il se sent particulièrement à Le 24 mai manière d’un écosystème, se plaît à en gagner longtemps, dit-il. C’était certitudes. Qui sait comment nous l’aise glissant allègrement sur les Le marketing des sites Web répéter Rafi Haladjian. Ajoutant d’autant plus difficile qu’il n’y avait nous connecterons demain ? Par le chiffres, ne distillant que ceux qui Présentation et analyse des techniques et des outils de communication que, pour s’introduire sur le Nou- que des PME sur le marché, à satellite, le câble, les ondes - sont publics. En 1999, Fluxus a fait on line et off line. Pour optimiser votre présence Internet et bâtir une veau Marché, Fluxus doit encore l’époque. Il est toujours facile de se hertziennes ou les lignes élec- 36 millions de francs de chiffre d’af- stratégie de communication efficace. obtienir le feu vert des autorités de croire le maître du monde quand on triques ? Restaient le contenu, «un faires, contre 20 millions l’année a Pôle Léonard-de-Vinci - Courbevoie (92). tutelle. est seul ! Alors, dans le doute, on a vrai pari », les services, zone plus précédente. C’est tout. a Tél. : 01-44-25-31-49. Comment, dans ce chaos qu’il dé- tout fait : de la fourniture d’accès, de stable parce qu’on a « toujours be- crit, Rafi Haladjian parvient-il alors l’accès différencié, de l’hébergement, soin de quelqu’un pour mettre en Corinne Manoury Les 24 et 25 mai Numérisation 3D - Scanning 2000 Deux cycles de conférences, Numérisation 3D et Human Modeling et 3 D Com. a UIC - Paris 15e. A bon droit a Tél. : 02-99-16-35-31. a Fax : 02-99-16-35-34. a E-mail : [email protected] Les 30 et 31 mai Confusion entre le site officiel Conférences @ Pub Tout savoir sur les règles du jeu, les opportunités, la fidélisation, la mesure d’audience et l’impact des campagnes sur le marché d’une ville et un site personnel de la publicité. a Hôtel Lutétia - Paris 6e. a Tél. : 01-53-24-33-34. LA COUR de Versailles vient d’infir- Le juge des référés du tribunal de réalité : « El@ncourt, bienvenue à index.htm”, laquelle ne peut créer une mer, le 29 mars dernier, une ordon- Versailles avait suivi la commune El@ncourt », et qu’aucune confusion quelconque confusion dans l’esprit du Les 7 et 8 juin nance de référé du tribunal de grande d’Elancourt dans son argumentation. visuelle – en particulier en raison du visiteur sur l’origine privée du site Narrowcast 2000 instance de Versailles, dans une affaire Par une ordonnance du 22 octobre recours au signe « @ » – n’était puisque, dès qu’il est connecté, le visi- Conférences et Salon d’exposition à propos de la convergence des concernant la possible confusion 1998, il a estimé que l’appellation possible avec le logo de la Ville teur voit apparaître sur l’écran un aver- médias : télévision interactive, WAP, ADSL, publicité en ligne, entre le site d’un particulier dédié à « Elancourt, Bienvenue à Elancourt » d’Elancourt. tissement en rouge précisant que ce site haut-débit... une commune et le site officiel de utilisée par le particulier sur son site En ce qui concerne le contenu du est un “site non officiel” et “indépen- a Porte de Versailles - Paris Expo. celle-ci. et la présentation de la commune et site, la cour a relevé qu’« aucun risque dant de la Mairie d’Elancourt”. » Un a Tél. : 01-47-70-45-80. Un habitant de la commune d’Elan- de sa vie municipale sur les diffé- de confusion ne peut exister entre le site pourvoi en cassation demeure encore court (Yvelines) avait créé, depuis rentes pages du site « laissent penser de Monsieur L. et celui de la commune possible à l’encontre de cette déci- Du 7 au 9 juin 1995, un site consacré à sa ville et à au consultant qu’il se trouve sur un site d’Elancourt, dès lors que l’accès direct sion. Exponet 2000 ses habitants, sous l’adresse : « http:// généré par la commune d’Elancourt ou au site internet de Monsieur L. ne se fait Salon professionnel européen des responsables et des décideurs www.chez.com/elancourt/in- par une association paramunicipale, pas à travers la dénomination “El@n- Alain Hazan est avocat à la cour. des technologies de l’information et de la communication. dex.htm ». En 1998, la commune mais ne permettent pas d’imaginer de court, bienvenue à El@ncourt”, mais à a Palais des congrès - Paris. d’Elancourt, qui avait par la suite ou- prime abord qu’il s’agit d’un site tenu travers “http://www.chez.com/elancourt/ a www.legalis.net a Tél. : 01-56-52-00-40. vert son propre site, avait saisi le juge par un particulier et exploité à des fins a www.exponet.fr des référés du tribunal de Versailles, privées ». pour demander que soit ordonnée la Le juge ne s’est pas contenté de re- Les 14 et 15 juin cessation de l’utilisation du nom lever une confusion éventuelle ou for- Distributique Expo 2000 « Elancourt » et la fermeture du site tuite, mais a retenu que l’animateur Rendez-vous dédié à la distribution informatique et télécoms ; sous astreinte. La commune soutenait du site « en navigant malicieusement à 70 exposants, revendeurs, SSII, espaces, ateliers, conférences. tout d’abord qu’elle était titulaire la limite de l’apparence officielle au a Parc Floral de Paris, porte de Vincennes - Paris. d’une marque « Ville d’Elancourt », moyen d’informations données sur la a www.distributique-expo.com déposée sous la forme d’un logotype vie municipale et l’administration de la et que ce site portait atteinte à celle- commune, maintient cette confusion ». Les 27 et 28 juin ci. Elle prétendait surtout que l’utilisa- C’est ainsi qu’avait été ordonnée la 4es Rencontres des droits d’auteur tion du nom de la ville, de ses armoi- cessation de l’utilisation de l’appella- Séminaire de formation sur la propriété des contenus ries et la présentation donnée sur les tion « Elancourt, bienvenue à Elan- et sur les problématiques des droits d’auteur. écrans successifs créaient, dans l’es- court ». En appel, la cour de Versailles a Tél. : 01-44-88-14-88. prit des utilisateurs, une confusion a relevé avec davantage de précision telle que ceux-ci pouvaient croire que la dénomination utilisée par le Rendez-vous notés par Olivier Escriva consulter le site municipal officiel. particulier sur son site était en LeMonde Job: WIA1900--0005-0 WAS MIA1900-5 Op.: XX Rev.: 06-05-00 T.: 18:26 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0449 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE INTERACTIF LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / V TECHNIQUES Le Net en 3D pour tous Un site en kit

« POUR QUEL doge avez-vous entre le client et le serveur accélère UN SITE 3D en cinq minutes ? Ce dernier contient le Scol En- voté aux élections du 25 avril ? » Simulation l’affichage et permet de fluidifier le Le pari est ambitieux et presque Monde virtuel gine, un programme dont l’une Cette question a fait le tour de Ve- graphisme. Mais la prouesse de tenu. Cryo commercialise Cryo- des fonctions principales consiste nise (www.venise.net), le premier Inadaptée au Web, Scol tient surtout à la fusion des nics, un logiciel de création de Le logiciel Cryonics à calculer en temps réel les pers- jeu qui, sur Internet, se déroule sessions de connexion de chaque mondes virtuels en trois dimen- pectives en fonction des déplace- non seulement en temps réel, mais la 3D n’a jamais percé internaute. Ainsi, les joueurs sions pour Internet. La personne ouvre aux internautes ments de l’internaute. Ainsi, les aussi en trois dimensions. Un jeu peuvent communiquer directe- qui s’y connecte se déplace dans échanges d’informations entre le dans lequel l’internaute se déplace sur le Réseau. Des ment et en temps réel. cet univers, y rencontre d’autres débutants les portes serveur et le poste du client sont à sa guise, découvrant l’architec- Enfin, nouvelle tendance avec internautes, matérialisés par des considérablement diminués. Ce ture de la cité lacustre avec une langages informatiques l’éditeur Pulse, qui profite de la 3D avatars, et converse avec eux en de la création qui accélère, d’une part, l’accès sensation de réalisme remar- sur le Web pour prendre le train de temps réel. Différentes possibili- au site, et améliore, d’autre quable. Les images sont en effet re- comblent cette lacune la télé interactive en marche. Il a tés de communication sont of- de sites Web en 3D part, la qualité de l’affichage gra- calculées à chacun de ses déplace- présenté en avril dernier une fertes : par un échange de texte phique. ments. technologie éponyme qui permet (chat), par téléphone (le cas Signe des temps, à l’heure de la Pour participer à une version de la taille des fichiers, d’une part, la création de dessins animés en 3D échéant, la voix passe par Inter- Il détermine ensuite les liens vers location d’applications et du démonstration de ce jeu, il n’est reste importante : plusieurs mé- sur la Toile. En fait, les person- net) ou par visio-conférence. d’autres sites Web, l’interface commerce électronique, Cryo pré- plus besoin d’installer les données gaoctets. D’autre part, le VRML ne nages et les objets sont issus de Ce logiciel se distingue sur deux client et un mot de passe pour ad- pare une version de Cryonics en contenues à partir d’un CD-ROM. concerne que des modélisations, modeleurs, les logiciels qui per- points. Le premier est qu’il ne ministrer le site. L’interface ligne pour la création de sites d’e- L’internaute se connecte directe- c’est-à-dire des représentations mettent la modélisation. La solu- s’adresse pas aux ingénieurs, mais cliente se compose d’un ensemble business. Celle-ci devrait voir le ment sur le site du jeu pour télé- graphiques d’objets en 3D. Ceux-ci tion de Pulse permet de les animer. à ceux qui maîtrisent simplement d’éléments graphiques (boutons, jour à la rentrée scolaire pro- charger un bout de programme sont constitués d’un assemblage de Un plugin suffit à lire les fichiers en les rudiments de l’informatique. boîtes de dialogues, fenêtres, etc.) chaine. En revanche, tout se pas- (plugin) dont le poids n’excède pas centaines de formes géométriques ligne. C’est-à-dire la majorité des utili- qui permettent le dialogue entre sera par Internet. Cryo portera sur 600 Ko. Il peut ensuite se promener simples (des triangles ou des poly- Cette technologie ouvre des sateurs de PC. Le concepteur est l’homme et le logiciel. Enfin, l’uti- le Web une succession de pages dans la ville en 3D et converser gones), sur lesquelles sont appli- perspectives. D’une part, à l’heure entièrement pris en charge par le lisateur clique sur un bouton pour que l’utilisateur remplira en se avec les personnes présentes. Le quées des textures (des couleurs et de la télé interactive, elle se situe logiciel. Il n’a absolument pas be- mettre en ligne son site. Cette connectant sur le site de l’éditeur. cyber-Vénitien, muni de son code des motifs) et des jeux de lumière au confluent des programmes de soin d’écrire une seule ligne de opération est automatisée par L’utilisateur se contentera ensuite d’accès, peut évoluer librement au (en fonction de la position de l’ob- divertissement et du Web. D’autre code. La création d’un site est di- Cryo, qui s’en charge entièrement. de déterminer le nom de son site, sein de la cité pour chercher for- jet par rapport à la source d’éclai- part, le coût de création d’un des- visée en cinq étapes. A chacune Contrairement à la mise en ligne de choisir un modèle de boutique tune. Car le jeu n’exige pas non rage). Le réalisme n’a, par sin animé en 3D est bien moindre d’elles, Cryonics affiche un ta- d’un site Web en 2D, qui exige un en 3D et d’indiquer les produits plus de carte graphique. C’est le conséquent, pas toujours été au que celui d’une véritable émission bleau, ou écran, que l’utilisateur transfert de fichiers par FTP. qu’il désire vendre. processeur du poste de l’internaute rendez-vous. Quant à l’interactivi- de télé. A tel point que la Jim Hen- se contente de remplir. Deuxième point : alors que 3D Phénomène de mode ou véri- qui se charge d’effectuer tous les té, elle est pratiquement inexis- son Company s’est empressée Dans un premier temps, il doit sur le Web rime avec temps de table enjeu ? Il est encore difficile calculs de perspective. Un progrès tante. Impossible de communiquer d’adopter cette technologie. Sur saisir quelques paramètres som- chargement aussi longs que dé- de trancher. La 3D sur le Web n’en en matière de 3D sur le Web. en temps réel avec cette technolo- son site MuppetWorld.com, elle maires comme son adresse élec- courageants, les mondes générés est qu’à ses balbutiements. Seules En effet, alors que la 3D a rapide- gie. Une lacune qui a rapidement propose déjà des clips en 3D des tronique et le nom de son site. avec Cryonics se caractérisent par quelques grandes enseignes ment conquis le cinéma et l’indus- condamné le VRML aux applica- MuppetToons, sa série de marion- Puis il choisit le décor de son leur rapidité d’accès. La personne comme la Fnac Micro se sont lan- trie avec les effets spéciaux et la tions graphiques industrielles. nettes aussi satiriques que célèbres. monde virtuel en 3D, qu’il agré- qui s’y connecte doit au préalable cées dans l’aventure. conception assistée par ordinateur Le physicien russe Alexander mente d’objets puisés dans une li- télécharger un plugin d’environ (CAO), elle n’avait jusque-là jamais « Sasha » Migdal, exilé aux Etats- Romain Hennion brairie graphique fort bien garnie. 600 Ko. R. He. fait bon ménage avec le Web. Pour Unis, a alors comblé le fossé entre une raison très simple : la taille des modélisation et photo en 3D. Au fichiers, qui atteint très rapidement sein de MetaCreations, il a mis au plusieurs mégaoctets, constituait point une technologie qui se dis- un sérieux handicap. Avec des tingue du VRML par sa capacité à connexions à Internet de 30 Ko par visualiser des objets réels en 3D. La seconde dans le meilleur des cas, technique consiste à prendre une le chargement d’un fichier 3D série de clichés et à les assembler pouvait en effet durer plusieurs pour ne créer, au final, qu’un fi- minutes. chier. Efficace côté réalisme, cette Un problème auquel le VRML technique n’est pas plus interactive (Virtual Reality Modeling Lan- que le VRML. C’est donc sur ce guage), un langage de description point que Cryo a choisi de travailler des objets en 3D, a été le premier à en développant Scol (Standard tenter d’apporter une solution. Cryo Online Language), le langage C’était il y a cinq ans. Il permettait informatique sur lequel repose le de visualiser un objet en 3D sous jeu Venise. Un langage inspiré en- toutes les perspectives. core une fois du VRML, mais qui Mais, s’il avait bel et bien été offre des taux de compression cinq conçu pour le Web, le VRML n’a à six fois supérieurs. Réduit, le vo- pas connu le succès escompté. Car lume d’informations qui circule Napster effraie l’industrie musicale

NAPSTER. Derrière ce petit nom se cache un des pires ennemis de Etats-Unis l’industrie musicale américaine, au point que cette dernière poursuit Avec le logiciel Napster, en justice l’éditeur de ce logiciel. Avec plus de 5 millions de copies les internautes mettent du programme téléchargées, Naps- ter permet de très rapidement en ligne les MP3 stockés trouver sur Internet des fichiers musicaux comprimés au format sur leur disque dur MP3. Côté internautes, la technologie de Napster n’a pourtant rien de fichiers MP3 sur Internet. En par- révolutionnaire ; c’est un en- tant des moteurs de recherche, des semble de fonctionnalités assez employés de l’industrie musicale communes : un moteur de re- identifient les sites de fichiers MP3. cherche, un lecteur de fichiers MP3 Une fois localisé le site, un mail à et des solutions de dialogue en di- son fournisseur d’accès suffisait rect. L’intérêt du programme réside souvent à fermer le site. L’Union surtout dans le serveur, conçu par des fabricants fut l’une des pre- un jeune Américain de 19 ans : mières structures hexagonales à Shawn Fanning. employer cette méthode qui Napster s’appuie en effet sur une montre aujourd’hui ses limites. Car idée originale : chaque utilisateur Napster ne s’appuie pas sur un ser- du logiciel met à la disposition des veur mais plusieurs. autres les fichiers MP3 dont il dis- Dans l’attente du verdict du pro- pose sur son disque dur. Vous par- cès, prévu pour cet été, le véritable tagez un répertoire de votre disque ennemi de Napster n’est pas l’in- dur, et la liste des musiques qui s’y dustrie musicale, mais d’autres lo- trouvent est transmise à un serveur giciels plus récents comme Gnutel- Napster. Un catalogue central est la, qui, comme l’explique Gene créé sur ce serveur, et chaque inter- Kan, l’un de ses développeurs, naute peut choisir à loisir ce qui « peut trouver et télécharger tout l’intéresse et aller chercher les fi- type d’information. Cela inclut la vi- chiers MP3 en question directe- déo, les logiciels, les images ». ment sur le disque des autres utili- Contrairement à Napster, Gnutella sateurs. n’exige pas de se connecter à un Napster marque la fin de longues serveur central. Ainsi, à terme, ce recherches sur Internet en quête du type de logiciel menace non seule- fichier MP3. Une fois Napster ins- ment l’industrie musicale mais aus- tallé, on peut accéder en perma- si les secteurs du cinéma, de l’infor- nence à plusieurs milliers de fi- matique et de la photographie. chiers MP3, parfois jusqu’à 500 000 titres. Peu étonnant que la Recor- Emmanuel Chanial ding Industry Association of Ame- rica (RIAA) ait porté plainte contre awww.napster.com Napster. agnutella.wego.com Parmi les griefs de l’industrie musicale : ce logiciel contourne les mesures des professionnels pour enrayer la diffusion illégale de LeMonde Job: WIA1900--0006-0 WAS MIA1900-6 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:08 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0450 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 LE MONDE INTERACTIF Sabir cyber Créer sa liste de diffusion

SOUVENEZ-VOUS de votre pre- mails – l’ennemi numéro un étant mière adresse e-mail... C’était il n’y le « spam » ou la diffusion massive a pas si longtemps ! Il y a deux ans de publicités. Plus la discussion est encore, on se sentait obligé de animée, plus le modérateur a de souscrire à un abonnement Inter- travail... net, on se perdait dans la configu- Selon votre désir de visibilité sur ration de sa boîte aux lettres élec- le Web, vous pouvez être cité ou tronique. Depuis, les e-mails non dans l’annuaire du fournisseur «oo» gratuits sont partout : pas un site de liste. En acceptant, vous pouvez commercial qui ne propose l’ou- toujours gérer les abonnements verture d’un compte en quelques d’internautes désirant se rallier à la LA NETÉCONOMIE, comme minutes. Oubliez le charabia tech- cause d’Hergé... ou écarter les per- tous les enfants, cherche son nique (« je mets quoi comme nom sonnes malintentionnées suscep- langage en commençant par de SMTP ? »), il suffit de se rendre tibles de faire du « bruit ». manipuler des lettres. On sait directement sur un www.hotmail- En plus de la liste, certains four- qu’elle croit faire dire plein .com ou un www.yahoo.fr pour nisseurs proposent également jus- de choses, mais en fait lire son courrier, depuis n’importe qu’à 20 Mo de mémoire pour hé- toujours la même, à une seule quel poste avec un simple mot de berger un site Internet, vitrine de lettre : e-n’importe quoi, passe. Aujourd’hui, c’est au tour vos activités. Autre outil, le « poll » i-quelque chose, parfois des listes de diffusion de connaître permet aux abonnés de voter en v-autre chose. Ces e sont la même gratuité et la même facili- ligne. Mieux qu’un simpliste pour électronique, ces i pour té d’utilisation. « oui »/« non », plusieurs champs interactif, le v pour virtuel, Clubs, associations, familles, en- peuvent être intégrés sur un même mais il s’agit toujours au fond treprises... La création d’une liste questionnaire. Avec le calendrier, de vouloir signifier moderne, de diffusion se justifie quand plu- tout le monde peut consulter et comme 2000, sieurs internautes partagent le proposer des rendez-vous (virtuels dans les années 70, derrière même centre d’intérêt. Cinq, 20 ou ou réels !) et, comme les courriers pressing, optique ou 800 inscrits, à chaque fois qu’un peuvent être archivés, vous pouvez charcuterie, était là pour abonné envoie un courrier, celui-ci EMMANUEL JOLIVET/CANAL+ avoir accès à tout moment aux dif- transformer une échoppe est automatiquement dupliqué par « Elian est-il mieux à Miami qu’à e-mail, mais la discussion à plu- férentes participations des en antichambre des étoiles. le serveur à tous les membres de la Tout s’explique Cuba ? » Volée de bois vert assu- sieurs reste laborieuse. Vous vous membres – textes, mais aussi pho- Mais plus elliptique est liste. rée. On avance en terrain miné, rendez donc sur un des sites spé- tos, sons, animations, etc. l’usage récent de deux o C’est là une différence avec les Courrier électronique, avec des ambiances tellement dé- cialisés (www.egroups. com ; fran- Autant de services sans débour- accolés pour signer newsletter (lettre d’information testables qu’on finit par se désa- copholistes.com) qui proposent de ser le moindre pécule ? L’affaire l’appartenance à par e-mail), auxquelles on peut liste de diffusion, bonner rapidement. Générale- créer gratuitement une liste de dis- peut paraître magique. Evidem- la Netéconomie. s’abonner – souvent gratuite- ment, le consensus se fait sur des cussion que l’on appellera « les ment, il y a bien une contrepartie : Qui se doute que derrière ment – pour recevoir dans sa boîte même combat ! listes très nombreuses qui se spé- amis d’Hergé ». à chaque fois qu’un message sera Ooshop se cache le site de aux lettres électronique toutes cialisent dans toutes les formes Après vous être identifié (âge, posté sur lesamisdherge@egroups. commerce électronique de sortes d’informations ciblées. Car, d’humour. Là encore, on a vite fait profession, type de connexion, com, l’ensemble des abonnés rece- Carrefour ? Qui a échappé aux au lieu de n’avoir qu’un seul froissées de correspondants de recevoir tout et n’importe quoi etc.), vous choisissez les modalités vra en bas de son e-mail... un ban- publicités pour Kelkoo ? Qui « émetteur » pour plusieurs « ré- « juste en copie ». Il suffit de taper – souvent à un rythme effréné. de fonctionnement de la future deau publicitaire. C’est moins sait que Woonoz ou I-doo cepteurs » passifs, la liste de diffu- « mesamis@egroups. com », par Heureusement, pour pallier la dé- liste, lesamisdherge@egroups. gênant qu’une conversation télé- sont en fait des sites sion permet à chacun d’être lu par exemple, et tous les abonnés sont sorganisation chronique des listes com. N’oubliez pas la modération phonique – même gratuite – entre- français ? Qui connaît Toobo ? tous en envoyant un seul e-mail. servis ! de diffusion, de précieux outils de votre liste : le principe consiste coupée de slogans. Sans compter Le mouvement s’est amplifié Ainsi, on n’écrit plus à un inter- Mais, si une liste de diffusion sont à la disposition du créateur de à lire l’ensemble du courrier, d’en que l’internaute développe très au cours de l’hiver dernier, et, locuteur en particulier, mais à l’en- joue un rôle de « haut-parleur », la liste. supprimer les « pollutions » avant vite cette faculté étonnante à ne s’il n’est ni purement français semble de la communauté. Fini les on imagine la parfaite cacophonie Admettons que vous partagiez de le renvoyer aux membres de la pas voir les annonces qu’on lui (Boo est scandinave, Xoom cafouillages de listing, maladroite- quand une discussion s’emballe. avec quelques amis une passion liste. Une valeur ajoutée et un vrai colle sous le nez. ou Kooby sont anglo-saxons) ment tirés de son carnet d’adresses Avec plus de 10 membres, un sujet pour l’œuvre d’Hergé. Vous pou- confort pour les utilisateurs, qui ni né de la dernière pluie électronique, ou les susceptibilités « chaud » devient vite explosif : vez toujours correspondre par n’auront pas à ouvrir certains e- Julien Pot (Canal+) (Yahoo ! et Wanadoo sont des institutions), il revêt ici et maintenant une ampleur étonnante. A l’origine, on trouve « Cosi fan tutte » Un portail pour les agences de publicité. Elles courent plusieurs lièvres à la fois : elles cherchent des noms à consonance internationale (on ne sait en sons et en images « Le Monde » jamais), qui évoquent spontanément Internet sans utiliser les appendices barbares et peu pérennes que sont www ou .fr, et enfin des COSI FAN TUTTE, LE MONDE lance le 9 mai une marques distinctes de celle de opéra de W. A. Mozart nouvelle version de son site Inter- la maison mère pour que le Editeur : Harmonia Mundi net. Poursuivant les développe- message publicitaire soit bien Coffret de un CD audio et un ments qui le placent aujourd’hui attribué au site Web et non CD-ROM avec livret de l’opéra parmi les tout premiers sites édito- au produit principal. Prix : 350 F (53,3 ¤) riaux français, le quotidien crée Carrefour devient donc avec http://tout.lemonde.fr une vé- Ooshop ou, plus significatif C’EST L’ESPRIT léger que deux ritable porte d’entrée dans la encore, I-France devient Idoo. jeunes hommes parient sur la fidé- communauté de ses lecteurs et de Cette recherche collective, lité de leur fiancée. Léger comme ses internautes. Première chaîne non concertée, a jeté son la comédie qu’ils instaurent. Il fau- thématique lancée aux couleurs et dévolu sur oo probablement dra déguiser son apparence et au format de ce portail, les loisirs (avec toute l’actualité générale en à cause du succès de Yahoo ! jouer l’amoureux qu’on est vrai- culturels. Avec sortir.lemonde.fr, temps réel), de interactif.lemon- et, en France, de Wanadoo ment pour mettre à l’épreuve la les internautes auront accès à des de.fr (avec les enquêtes et analyses (qui s’appelait au départ fiancée de l’autre. Mozart re- guides de sorties et de spectacles en sur l’univers des nouvelles techno- « I want to do »). On peut connaît dans ce motif l’occasion de France. Au menu, non seulement logies du supplément hebdoma- exclure la piste des croiser les voix comme jamais : l’actualité du cinéma, de la mu- daire « Le Monde interactif »), et informaticiens, pour qui oo Cosi fan tutte comprend le plus sique, des expositions et du théâtre, ensuite, à l’automne, des chaînes est l’abréviation d’« objet grand nombre de trios, quatuors, mais également des enquêtes et des Education, Emploi, Finances et orienté » (ou d’oriented septuors qu’aucun autre de ses sélections de spectacles. A l’image Livres. Le site du Monde offrira aus- object), qui désigne certaines opéras. Ce théâtre du sentiment de l’ensemble du portail du Monde, si une solution d’accès à Internet techniques de programmation. inspire aux auteurs du CD-ROM la chaîne Sortir proposera aussi des créée en partenariat avec Club- Cette idée de trouver une mise en page élégante et fine. services, et notamment des agendas Internet. Les internautes pourront une preuve calligraphique Sur un théâtre d’ombres, les sil- personnalisés, la réservation et la enfin bénéficier d’un service de mail immédiate de l’appartenance houettes découpées de Lotte Rei- localisation de sorties. Rassemblées gratuit, qui permettra à chacun de au monde du Web, qui niger adoptent les poses du cha- sous le même portail, les autres bénéficier d’une adresse de type préside aussi à l’usage de grin, de la colère (vraie ou fausse), chaînes de http://tout.lemonde.fr votre [email protected]. l’arobase @, est intéressante. de la séduction feinte tandis continueront d’offrir leur contenu, On peut cependant lui prédire qu’avec une précision toute simple qu’il s’agisse de info.lemonde.fr a http://tout.lemonde.fr quelques mésaventures. La Florence Badol-Bertrand nous première est phonétique : en montre l’intelligence mozartienne. français, dans zoo comme

Pourquoi le hautbois succède à la EN VITRINE dans alcool, le double o se lit clarinette ? N’y aurait-il pas un respectivement [o] et [ c ], et contrepoint mozartien qui ferait pas [ou] comme en anglais. A entendre dans la pantomime hu- HARMONIA MUNDI Plus de photos, moins de dépenses l’intérieur du nom ou à la fin, maine le désir très sincère d’un peu nie de Mozart dans un rien d’em- passe encore, l’acculturation de beauté ? Et celui très humble Opéra phase ajoutée), mais l’amour qui L’INTRODUCTION du mini- Le Microdrive, qui est disponible américaine aidera à d’un rien de ferveur ? succède au pardon, musicalement disque Clik de Iomega, capable de en deux versions, 170 Mo (2 991 F) comprendre l’astuce de Cosi fan tutte opère à nos oreilles Une interprétation le plus riche tant s’y mêle de ten- stocker tout type de fichier (photo, et 340 Mo (3 739 F), stocke plusieurs Toobo. Mais en début et sous nos yeux les distinctions les dresse, de regret, de douleur et de texte, son), dans l’appareil photo milliers de photos en basse résolu- de nom, comme dans Ooshop, plus subtiles entre les conditions brillante et félicité relative. Chacun est l’audi- numérique Agfa ePhoto CL30 Clik tion. Sinon, les caractéristiques de on peut penser que la (emprunt à la musique folklorique teur potentiel de ce programme : offre au grand public des possibili- l’Agfa ePhoto CL30 Clik sont iden- clientèle de Carrefour n’y pour les airs de la servante Despi- une interactivité le néophyte verra tomber d’éven- tés de sauvegarde des images tiques à celles du modèle précédent, mettra pas du sien. A terme, na), entre les caractères (résistance tuels préjugés devant l’artifice de importante, à un ePhoto CL30, avec ces sites risquent autant de un peu plus longue de Fiordiligi). intelligente au service l’opéra ; le mélomane reconnaîtra moindre coût. De 60 une résolution faire étranger, partout, que de Tout cela se voit sur la partition, et une perspicacité qui lui rappellera à 360 clichés, selon la moyenne de 1 mil- faire moderne. tout cela nous est montré avec ce de l’œuvre de Mozart le meilleur d’un musicologue qualité, sont sauve- lion de pixels (1152 Mais surtout, s’agissant de qu’il faut de précision érudite et de comme Jean-Victor Hocquard gardés sur ce sup- x 864 pixels) por- marques pour l’implantation délicatesse visuelle. mais cette fois sur une page port de 40 Mo qui ne tée à 1,5 million desquelles on investit des Transporté devant le pupitre du une phrase entière. Le CD-ROM se d’images et d’extraits. coûte que 80 F envi- par le logiciel dizaines de millions de francs, chef, nous voyons comment l’or- change en instrument interprétatif Enfin, le chef lui-même, René Ja- ron, soit 20 fois PhotoGenie. elles risquent de vérifier chestre est mobilisé, scène par à la fois soucieux de suivre l’œuvre cobs, précise ses choix esthétiques moins cher que les Cette application l’adage selon lequel la mode, scène, et comment Mozart marie pas-à-pas et de tracer quelques propres : l’opéra n’est véritable- supports habituels. recrée des pixels intermédiaires en c’est ce qui se démode. mineures et majeures dans la mu- perspectives qui révèlent un des- ment présent que dans la subjecti- C’est surtout le prix du Clik qui gommant les effets de pixelisation Pour ceux qui ne sont pas sique et le sentiment. Parfois, on sein toujours original. vité ajoutée d’un homme. Les est intéressant. Au niveau de la ca- indésirables dus à la compression convaincus, signalons alors découvre caché quelque signe Les « dissonances du désir », musiciens arrêtent d’accorder pacité de stockage, il est loin de ri- des images lors du stockage. Dispo- que si, à la date de rédaction franc-maçon ou quelque supersti- comme dit le commentaire, en- leurs instruments : le spectacle valiser avec le mini-disque dur Mi- nible début mai, l’Agfa ePhoto CL30 de ces lignes, choo était pris, tion du temps (Mesmer et son ma- traînent six personnages vers la sa- commence et les pages du livret crodrive d’IBM qui s’introduit dans Clik est vendu 4 290 F chez des re- hiboo, genoo et cailloo gnétisme, toujours d’actualité gesse la plus improbable en tournent d’elles mêmes à l’écran. l’emplacement pour Compact Flash vendeurs spécialisés. ne l’étaient pas. d’ailleurs), auxquels Mozart prête amour. Non pas la passion unique Type II que l’on trouve sur de nom- une sonorité, un accord ou même qui engage une vie d’homme (iro- Patrick Longuet (Canal+) breux appareils photo numérique. Agnès Batifoulier Cléo (Canal+) LeMonde Job: WIA1900--0007-0 WAS MIA1900-7 Op.: XX Rev.: 08-05-00 T.: 10:08 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0451 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE INTERACTIF LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / VII ENTREPRISES Start-up L’Espagne s’enflamme pour le Web

technologies (son titre est passé de Netéconomie 7 à 150 dollars en quelques se- maines). « Le succès de Terra a été Nouveau marché un triple révélateur, analyse Marceli- no Elosua, il a montré aux jeunes Black Orange des valeurs que les success stories n’arrivaient pas qu’aux Etats-Unis et les a encou- technologiques, ragés à quitter l’université pour mon- ter leur entreprise. Il a fait prendre Le logiciel l’Ibex stimule conscience aux dirigeants des grandes sociétés qu’Internet était une en express les entrepreneurs chose sérieuse et provoqué une série d’alliances entre BSCH et AirTel ou DEPUIS le 15 décembre 1999, BBVA et Telefónica. Enfin, sa réussite les logiciels ont rejoint la pizza LE PASEO de la Castellana res- est en train de changer l’image que ou le bouquet de fleurs dans la semble à l’une de ces gigantesques portent les investisseurs étrangers sur liste des produits livrables à avenues bordées de buildings qui l’Espagne. » domicile en quelques heures. constituent le paysage urbain des En quelques semaines, les Fran- Besoin d’un traitement de texte, mégalopoles américaines. Avec, en çais Ibazar et Aucland ont franchi d’un gestionnaire de base de guise de porte, les célèbres Torres les Pyrénées, et Liberty Surf a ra- données, d’un jeu... Black Picasso, deux gratte-ciel inclinés en cheté Hispavista (l’AltaVista hispa- Orange, start-up parisienne au forme de V renversé, l’interminable nique). Les investisseurs américains nom étrange, s’engage à livrer le Castellana est la principale artère fi- commencent également à s’intéres- logiciel désiré chez vous en nancière de Madrid et d’Espagne. ser à l’Espagne et ambitionnent de moins de quatre heures. «Le BSCH, BBVA, La Caixa, Caja Ma- s’en servir comme tête de pont marché du logiciel n’a pas évolué drid, il n’est pas une banque qui n’y pour pénétrer l’Amérique du Sud. depuis très longtemps, note ait dressé son siège social, en toute Car la patrie de Cervantès possède Francis Lelong, cofondateur et indiscrétion. Mais, depuis quelques un atout de taille : l’espagnol, qui, directeur associé de Black mois, elles sont contestées sur leur avec plus de 435 millions de lo- Orange. Notre défi est de territoire par les jeunes pousses de cuteurs, est la deuxième langue la révolutionner la distribution de la Netéconomie espagnole, qui, à plus parlée sur tous les continents ces logiciels en attendant l’étape l’instar d’Uno-e – la banque en après l’anglais. « Il existe deux du téléchargement. » ligne de BBVA et Telefónica –, grands marchés : le premier est an- Pour réussir une telle tentent d’afficher haut et fort leurs glo-saxon et le second, espagnol. En prouesse, Black Orange s’est couleurs. comparaison le marché français est allié avec e-liko, un partenaire A Paris, les start-up ont colonisé minuscule », se plaît à rappeler le logistique spécialisé dans la le Sentier parce que les loyers y directeur de CEA Espagne. livraison par coursier. Grâce à étaient relativement modestes. A Le complexe d’infériorité espa- cet accord, pour la somme de Madrid, elles dépensent sans gnol serait donc en train de voler 1 franc, Black Orange livre en

compter pour avoir pignon sur rue. CAROLINE SURY en éclats sous les coups de boutoir moins de quatre heures sur Paris Ce n’est donc pas un hasard, même des audacieuses pymes (start-up, et la région parisienne et moins si l’endroit peut paraître incongru, ninsule Ibérique avec la ferme in- actionnaires la compagnie de capi- gels » n’excède pas 200, l’Espagne avec l’accent castillan) issues d’In- de vingt-quatre heures en si les First Tuesday, le rendez-vous tention d’y réaliser de bonnes af- tal-risque 3i et a levé plus de n’en est pas moins rentrée de plain- ternet. « Soixante-cinq pour cent des province avec des tarifs de 20 a mensuel des acteurs de la nouvelle faires. Lorsqu’il a accommodé, avec 400 millions de francs en six mois, pied dans l’ère de la Netéconomie. Espagnols de moins de 22 ans qui se 40 % moins chers que sur le économie, ont élu domicile au Hard d’autres investisseurs, les First les incubateurs poussent comme Après moult reports, le nouveau rendaient aux urnes pour la première marché traditionnel. Rock Café, puisque ce symbole de Tuesday à la sauce madrilène en des champignons. marché des valeurs technologiques fois ont voté pour le PP [Parti popu- « Pour réduire nos coûts la culture américaine est situé au septembre 1999, les mots de la Dopés par la BSCH, forte d’un (Ibex) a ainsi finalement ouvert sa laire, au pouvoir] lors des législatives logistiques, explique encore numéro 168 du célèbre Paseo, à nouvelle économie ne faisaient fonds de 60 millions de dollars, première séance le 10 avril 2000 de mars dernier, remarque Marceli- Francis Lelong, ancien quelque distance du Santiago Ber- pas encore partie du vocabulaire quatre ou cinq nouveaux fonds avec une dizaine d’entreprises co- no Elosua, qui ne cache pas sa sym- consultant chez Andersen nabeu, le stade mythique du Real espagnol. d’investissement dédiés aux nou- tées. Depuis, ses valeurs ne cessent pathie pour le gouvernement de Jo- Consulting, nous proposons une Madrid. Aujourd’hui, les start-up Internet velles technologies émergent de flamber. Ce décollage, l’Espagne sé Maria Aznar. Ils ont résolument solution de production à la « Nous étions plus de 3 200 pour le noircissent les colonnes des jour- chaque mois, alors qu’ils se le doit en grande partie à la réussite l’esprit libéral et d’entreprise alors demande des logiciels. Nous First Tuesday en avril », se félicite naux, trustent les spots de publicité comptaient sur les doigts d’une fulgurante d’une start-up : Terra que leurs aînés voyaient d’un mau- possédons une base de données Marcelino Elosua, ancien grand pa- à la télévision et commencent à seule main en septembre dernier. Networks. En quelques mois, la fi- vais œil les entrepreneurs. » Les cryptée avec plus de 2 000 tron des huiles Elosua et actuel di- s’afficher en 4 × 3 dans le métro. Et, si les tours de table sont encore liale Internet de Telefónica, l’opéra- noces de l’Espagne et de la nouvelle logiciels et nous les gravons à la recteur pour l’Espagne de Commu- Certaines, comme Myalert.com, largement inférieurs à ceux que l’on teur télécoms historique et tout- économie devraient bientôt être demande du client. Nous les nication Equity Associates (CEA), sont devenues les leaders euro- rencontre aujourd’hui en France (ils puissant de la péninsule Ibérique, a consommées. mettons ensuite en boîte et nous une banque d’investissement amé- péens dans les services en ligne dépassent rarement 1 à 3 millions tout raflé sur son passage et est de- les expédions. » ricaine spécialisée dans Internet, pour téléphone portable. A l’instar d’euros) et que, de Madrid à Barce- venue une société européenne Stéphane Mandard Pour l’instant, des éditeurs qui vient de débarquer dans la pé- de Netjuice, qui compte parmi ses lone, le nombre de « business an- phare sur le marché des nouvelles à Madrid comme Microsoft ou Adobe n’ont pas encore donné leur accord pour que leurs logiciels vedettes (Word, Excel, Photoshop) soient présents sur Des start-up en Un Français la base de données. Black Orange dispose donc des boîtiers traditionnels pour ces logiciels, mais les vend à un prix toute décontraction à Madrid inférieur d’environ 15 % aux magasins traditionnels. « Nous prenons moins de marge que la Fnac, explique Pierre-Edouard Sterin. Nous n’avons pas les MALASAÑA, quartier populaire A peine 50 le dernier mardi de fé- QUAND on lui demande pour- mêmes frais d’exploitation qu’une du centre de Madrid et repaire de Concept vrier, ils sont aujourd’hui près de 200 quoi il a choisi de s’exiler à Madrid, Initiative grande chaîne de magasins. » la jeunesse autoproclamée « alter- pour la troisième édition. Ils ont tro- Sébastien Chartier n’hésite pas : Même si les fameuses native ». A une heure déjà avancée Le Last Tuesday qué le costard-cravate pour le « L’Espagne possède les caractéris- Sébastien Chartier quatre heures ne sont pas de la nuit où le cœur de la capitale T-shirt, ne veulent rien savoir du ca- tiques qu’avait le marché français il y toujours strictement respectées, espagnole commence à battre à un madrilène est pital-risque et des « business a deux ans, et l’on peut prévoir qu’il va participe activement le concept Black Orange séduit rythme moins soutenu, le Mor- plans », mais sont tous embarqués connaître encore deux très bonnes de plus en plus d’internautes. genstern, petit bar tout en lon- un laboratoire d’idées dans quelques-uns des plus impor- années. » à l’explosion Internet En mars, la société réalisait gueur comme on en rencontre des tants projets de la Toile espagnole, A 24 ans, le Français déborde 1 million de chiffre d’affaires. centaines à la ronde, ne désemplit plutôt qu’une chasse de Terra.com à Lanetro.com, en pas- d’ambition et ne s’en cache pas. version ibérique En avril, la barre des 2 millions a pas. Car le 25 avril n’est pas un jour sant par Myalert.com. Webmasters, Lorsqu’il franchit les Pyrénées à l’été été franchie. Le site enregistre comme les autres. C’est le dernier à l’investisseur infographistes, informaticiens, ré- 1999, fraîchement diplômé de l’Euro- environ 6 000 visiteurs uniques mardi du mois. Le Last Tuesday. dacteurs, webmarketeurs... ce soir, pean Business School, le jeune Mais Sébastien Chartier voit plus par jour ainsi qu’environ Par dérision, Alvaro, 19 ans, et Al- ils ont la même idée fixe : faire la homme redécouvre un pays qui grand. Avant la fin du mois de mai 50 commandes quotidiennes berto, de dix ans son aîné, ont créé pratiqués. Il en est revenu aussi fête sans se prendre la tête. l’avait déjà accueilli il y a cinq ans, 2000, il espère avoir fini de consti- pour un montant moyen de les Last Tuesday, il y a deux mois vite quand Netjuice, le premier in- « D’habitude, on ne communique lors d’un stage chez IBM. « Les mots tuer CreaVentures, un fonds d’inves- 1 000 francs. tout juste, pour prendre le contre- cubateur espagnol de start-up In- que par e-mail. Ici, les rencontres “business angels” et “start-up” tissement destiné à financer des pro- Fort de ce bon démarrage, pied des First Tuesday, un autre ternet, lui a joué un vilain tour, en n’ont rien de virtuel », s’égosille Do- commençaient à apparaître et les pre- jets de capital d’amorçage Black Orange espère très rendez-vous qui réunit dans les reprenant Fotofutura à son lores, rédactrice sur un site Web, miers fonds d’investissement venaient essentiellement en Espagne et qui prochainement étendre son principales capitales européennes, compte, après lui avoir mis le pied pour faire entendre sa voix fluette de se créer. Il y avait tout à faire. » devrait s’élever à 100 millions de service quatre heures chrono à le premier mardi de chaque mois à l’étrier. « Aux First Tuesday, il y a au milieu des décibels que crachent Alors Sébastien Chartier décide de francs (15 millions d’euros). L’Es- une dizaine de villes de province cette fois-ci, les enragés de la nou- beaucoup de capital et peu d’idées. les enceintes du bar. « Bien sûr, on est retrousser ses manches. En sep- pagne ne possède pas de publication (la première sera Lyon, au début velle économie. « Nous n’avons pas Ici, on ne fait pas de business, mais là pour passer un bon moment, ré- tembre 1999, il fonde CreaCapital, dédiée à l’ingénierie financière, il de l’été). L’entreprise, qui d’objectif précis, nous ne prétendons les idées ne manquent pas », ra- torque Suzana, qui travaille, elle, une société de conseil en start-up, crée Capital & Corporate, une lettre compte aujourd’hui rien, si ce n’est prendre une bière et joute son acolyte Alvaro, étudiant dans une agence de publicité en sur le modèle de la française Profes- d’information professionnelle 21 personnes, va aussi, dans les passer du bon temps ensemble », ex- en communication audiovisuelle et ligne, mais on apprend aussi beau- sional Networks, où il fait ses pre- consacrée à l’actualité du marché es- prochaines semaines, recentrer plique, une caña (demi pression) à non moins joyeux créateur d’Ipun- coup de choses sur ce qui marche ou mières armes. « Notre vocation prin- pagnol du capital-risque et des « bu- son site sur trois communautés : la main, Alberto, webdesigner de krock.com, webzine consacré à ne marche pas sur Internet, en cipale n’est pas de prendre des siness angels ». famille, entreprise et passionnés son état et heureux fondateur de l’actualité rock. Sans tambour ni confrontant nos expériences respec- participations dans les start-up que Sébastien Chartier a beau se dé- de jeux vidéo. Fotofutura.com, premier portail In- plan marketing (les invitations tives, et on glane des idées au contact nous appuyons, explique le jeune di- multiplier, il a dû savoir s’entourer Pour assurer sa visibilité, Black ternet hispanophone entièrement sont envoyées par mail et le des uns et des autres. » recteur, nous privilégions un ac- de collaborateurs pour mener de Orange a signé, au mois de mars, consacré à la photographie. bouche-à-oreille fait le reste), le L’air de rien, c’est ici, dans cette compagnement global en concentrant front l’ensemble de ses projets. Avec un accord d’exclusivité avec le Les First Tuesday et leur cortège concept fait déjà de nombreux ambiance enfumée et surchauffée, nos activités dans l’évaluation des pro- un Français, trois Espagnols, un Ita- site de vente aux enchères de business angels, Alberto les a émules. que bouillonnent les idées qui feront jets, le conseil en stratégie et la re- lien et un Anglais, une équipe jeune Aucland. Chaque semaine, Black peut-être les success stories de de- cherche de capitaux. » (la moyenne d’âge est de 26 ans) et Orange met aux enchères un main. Malgré l’heure avancée de la L’idée séduit les « imprésarios » multilingue est constituée. Implan- logiciel à 1 franc sur le site nuit et les litres de cerveza (bière) dé- ibères si bien que le cabinet financier tée initialement à Madrid, la société d’Aucland, qui, en contrepartie, versés, Alvaro reste lucide : «Nous Norgestion, fort de ses trente an- possède désormais des antennes à lui offre l’exclusivité publicitaire avons besoin de capitaux. Sans nées d’expérience sur le marché es- Barcelone, Bilbao et Saint-Sébastien. sur sa rubrique « Informatique, argent, on ne fait pas d’utopie sur In- pagnol, investit près de 3 millions de Mais, lorsque la presse ou de futurs consoles et jeux vidéo ». Enfin, ternet. » Il est 3 h 30 du matin. Le francs dans l’affaire, en janvier 2000. clients font le déplacement, il ac- depuis le 18 avril, le site de Black Morgenstern ne désemplit pas. Dans Les premiers résultats ne se font pas cueille ses hôtes dans les bureaux de Orange a adopté le système de quelques petites heures, les protago- attendre. CreaCapital prend des Norgestion, sur le Paseo de la Cas- paiement Cyber-Comm (ce nistes de la fête seront sur le pied de parts dans une dizaine de start-up, tellana, la City madrilène. C’est ici système fonctionne avec un guerre pour écrire une nouvelle aux rangs desquelles Pecenet.com, qu’il escompte bientôt recevoir les boîtier pour Carte bleue fourni page de l’histoire du Web espagnol. qui réussit à lever 4 millions de patrons des webagencies françaises par les banques) pour offrir plus francs (610 000 euros) en quelques désireuses de pénétrer le marché es- de sécurité à ses clients, mais St. M. semaines auprès d’investisseurs pri- pagnol. Et, à l’en croire, elles font aussi pour abaisser son taux vés, et Interweb-Research, la pre- déjà la queue à sa porte. d’impayés, aujourd’hui de 1%. a Pour participer aux Last Tuesday : mière agence en ligne espagnole, [email protected] dont il entend faire un incubateur. St. M. Guillaume Fraissard LeMonde Job: WIA1900--0008-0 WAS MIA1900-8 Op.: XX Rev.: 06-05-00 T.: 18:35 S.: 111,06-Cmp.:08,12, Base : LMQPAG 00Fap: 100 No: 0452 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 LE MONDE INTERACTIF MÉTIERS Profil Au cœur de l’édition électronique Le curriculum vitae idéal Age : une trentaine d’années. Qualités demandées : écoute, rigueur, gestion d’équipe, bonne compréhension du cycle de production multimédia. VISITER le Louvre ou le Quai Formation : il n’existe pas vraiment de formation type. Les pionniers d’Orsay, apprendre une langue étaient plutôt des autodidactes. Désormais, la tendance est étrangère, jouer, rechercher des in- au recrutement de jeunes diplômés apportant une dimension marketing formations sur tous les sujets imagi- et de gestion client. Dans tous les cas, le candidat doit posséder les nables dans les encyclopédies et les connaissances de base des techniques de production multimédia. archives... tout cela est bel et bien Salaires : de 160 à 180 KF (de 24,4 K¤ à 27,4 K¤) pour un débutant et possible sur les CD-ROM et leurs de 180 à 240 KF (27,4 K¤ à 36,6 K¤) pour un chef de projet expérimenté. successeurs plus performants, les Langues : anglais conseillé. DVD-ROM. En France, le marché du CD-ROM Les formations n’a véritablement décollé qu’à partir Les chefs de projet peuvent présenter des profils très variés ; certains de 1996. Depuis, il ne cesse de se dé- viennent de l’édition, d’autres de l’informatique ou encore du marketing. velopper. Selon les estimations du cabinet d’études GFK, 12,3 millions DHET (diplôme de hautes études technologiques) de CD-ROM de loisirs devraient être ingénierie multimédia de Grenoble vendus en 2000. Best-sellers des pro- Créé à l’initiative de deux universités et d’une grande école de Grenoble duits les plus rentables : les jeux, qui (université Stendhal, université Pierre-Mendès-France et INPG), représentent la moitié d’un chiffre le DHET forme depuis sept ans des chefs de projet multimédia. d’affaires évalué à 2,170 milliards de Institut national polytechnique de Grenoble, 46, avenue Félix-Viallet, francs (331 millions d’euros) en 1999, 38031 Grenoble Cedex 1. Service relations industrielles et formation et le parascolaire, qui en représente, continue. lui, le quart. En revanche, les CD- a Renseignements : Catherine Chapeau, tél. : 04-76-57-46-07. ROM d’œuvres littéraires ou de la a E-mail : [email protected] presse ne remportent pas un franc

a www.ingenierie-multimedia.com succès. Les produits numériques ANTE WILSON prennent pourtant moins de place : DESS multimédia « Sur un seul disque, on peut accéder [BNF]) ou audiovisuels (l’Institut na- tion et de présentation. Si le nombre Celsa-université Paris-IV - Sorbonne, 77, rue de Villiers, à quatre ans d’archives d’un quoti- Profession : chef de tional de l’audiovisuel [INA], la Ci- des intervenants est très variable en 92200 Neuilly-sur-Seine. dien, alors qu’en version papier il fau- némathèque française...). fonction de la nature du projet, de a E-mail : [email protected] drait cinquante placards ! » souligne projet multimédia Difficile dans cette jungle d’établir sa cible ou du budget qui lui est al- a www.celsa.fr.st/ Pascal Pierrey, directeur général Eu- une règle d’organisation type pour loué, on retrouve toujours, au sein rope de Cederom-SNI, spécialisé Sur un marché en plein un projet, tant celle-ci est variable de l’équipe projet, un minimum de DESS informatique : ingénierie documentaire et multimédia dans l’édition de CD-ROM docu- selon les produits. De manière géné- quatre grands secteurs d’activité. Université d’Evry-Val d’Essonne, boulevard François-Mitterrand, mentaires. essor, ce spécialiste rale, pourtant, la frontière se situe Dans une étude réalisée à la de- 91025 Evry cedex. Sur ce secteur en plein essor, les entre ceux qui possèdent les conte- mande de l’Association française de a Renseignements : 01-69-47-74-62. intervenants sont nombreux et hété- s’impose comme la clé nus et ceux qui maîtrisent la réalisa- l’édition multimédia (AFEM) et me- a www.univ-evry.fr/formations/3emeCycle/IDM/ rogènes. Spécialistes de l’audiovisuel tion et la production numériques. née par deux cabinets de conseil en grand public (France Télévision, Ca- de voûte du système Certains éditeurs se lancent eux- formation Autograf Formations et Formation à la conception et à la réalisation multimédia nal+ Multimédia...) y côtoient édi- mêmes dans la production ; mais, Argo Formation, il apparaît que l’es- L’Ecole multimédia, 201, rue Saint-Martin, 75003 Paris. teurs de jeux vidéo (Infogrames, lorsque la technique devient trop sentiel de la chaîne de production a Renseignements : 01-42-78-51-01. Cryo...), mais aussi petites ou teurs traditionnels, qui ont adapté compliquée, ils font appel aux spé- multimédia est constituée de la ges- a www.ecole-multimedia.com moyennes entreprises de concep- leur fonds de commerce aux nou- cialistes du multimédia. De même, tion de projets, la conception des tion et de réalisation, voire presta- veaux supports. « Les textes juri- des agences de production tentent contenus, la réalisation artistique et Sur la Toile taires de services. Tout ce petit diques constituent, par exemple, l’aventure de l’édition, mais il leur enfin de la réalisation informatique Quelques sites d’éditeurs : monde se partage le gâteau du mul- d’énormes bases de données, plus manque le savoir-faire des éditeurs et multimédia. Et à chaque famille a www.gallimard.fr : site de Gallimard. timédia avec les maisons d’édition adaptées à une lecture sur CD-ROM en termes d’analyse de marché, de correspond une multitude de mé- a www.havas-interactive.com : site d’Havas. traditionnelles comme Hachette, ou sur Internet », explique Florence distribution, et surtout, ce qui coûte tiers. L’étude de l’AFEM a ainsi rele- a www.montparnasse-net.com : site de Montparnasse Multimédia, Flammarion ou Gallimard, qui Cyrot-Mele, responsable multimédia le plus cher, la communication et le vé pas moins de 52 intitulés diffé- éditeur, producteur et distributeur de programmes interactifs. ajoutent à leur activité traditionnelle de France Edition, organisme de marketing. Du coup, les agences de rents ! a www.hachette-multimedia.fr : site d’Hachette. sur papier celle de l’édition sur sup- promotion de l’édition française à production préfèrent éviter de Incontournable, car doté d’une a www.geste.fr : groupement des éditeurs de services en ligne. port numérique. l’étranger. prendre des risques financiers et se vue d’ensemble de la chaîne de pro- a www.lelab.com : site de l’agence multimédia Lab Production, Le juridique, le médical, la littéra- A côté de ces généralistes, coha- concentrent sur les techniques mul- duction, le chef de projet apparaît concepteur et développeur de produits off line et on line. ture, l’édition jeunesse et de réfé- bitent aussi des éditeurs spécialisés timédias. de plus en plus comme le pilier de a www emme.com : éditeur et diffuseur de logiciels multimédias. rence (encyclopédies, diction- comme Montparnasse Multimédia, Produire du multimédia n’est pas cet édifice complexe, à la frontière a www.bibliopolis.fr : éditeur électronique de textes extraits naires...) sont des domaines qui a battu tous les records avec les une mince affaire et fait intervenir de la création, de la technique et de de la littérature et des sciences humaines. particulièrement courus par ces édi- CD-ROM consacrés au Louvre (plus une multitude de compétences la gestion. Selon une étude réalisée de 400 000 exemplaires vendus !) et complémentaires tout au long du en février dernier par l’INA, à partir au Musée d’Orsay. Enfin, à cette né- projet. La réalisation et la produc- des offres publiées sur leur site buleuse il faut également ajouter les tion n’interviennent qu’en bout de Bourse à l’emploi, la demande détenteurs de fonds iconogra- course, après des phases d’analyse concernant ces postes a doublé en phiques (Caisse nationale des mo- des besoins en fonction des un an. numents historiques [CNMH], Bi- contraintes budgétaires, et d’un tra- bliothèque nationale de France vail de préconisation, d’argumenta- Vanessa Genin Coordinatrice de talents

À PARTIR d’une idée, elle agit tel Dans une phase de préproduc- un maître d’ouvrage pour réussir la Portrait tion, tous les aspects du projet sont réalisation de produits interactifs. abordés. « C’est un travail d’équipe : Son métier ? Chef de projet multi- Polyvalente, on détermine, avec les différents re- média. Sophie Radet travaille depuis présentants des métiers nécessaires à un an chez Lab Production, une Sophie Radet met la réalisation du projet, la charge de agence de communication interac- travail, les éléments interactifs et le tive et d’ingénierie multimédia qui son expérience planning », commente la jeune réalise des CD-ROM grand public femme. Designers, développeurs in- pour le compte de grands éditeurs au service de projets formatiques, intégrateurs, respon- (Hachette, Havas, etc.). La fonction sables éditoriaux, infographistes... de chef de projet constitue un poste tous apportent leur pierre à l’édifice clé – entre les pressions des clients et quates. » Concrètement, Sophie interactif. celles de l’équipe de production in- commence par déterminer les solu- « Plus cette phase préliminaire est terne. En somme, le maître mot est tions techniques envisageables en fouillée, plus la production sera aisée, de savoir gérer, quoi qu’il advienne. fonction du désir du client éditeur et car elle donne lieu à une charte de Gérer les demandes des clients, les des contraintes que ce dernier lui travail très détaillée », poursuit-elle. équipes de production, les délais, les impose en termes de budget, de dé- Après validation du projet par l’édi- budgets, les problèmes techniques lais et en fonction du public visé. En teur, l’équipe se lance dans la pro- qui surviennent à la dernière mi- effet, lorsqu’il s’agit de produits duction. A Sophie de motiver les nute, etc. « Le chef de projet n’est pas grand public, le chef de projet doit troupes pour que le produit soit fin seulement un gestionnaire, il participe veiller à ce que les technologies utili- prêt à temps ! Enfin, après l’« accou- aussi à la conception du produit en sées soient lisibles sur des ordina- chement » du CD-ROM, Sophie in- donnant son avis à chaque étape clé teurs dont la puissance n’est pas op- tervient encore pour conseiller le du processus de production », précise timale. A la fois à l’écoute du client client quant au package à prévoir, au Sophie Radet. et pédagogue, Sophie doit parfois référencement, etc. Au final, sa plus Polyvalente, celle-ci tient compte composer avec les demandes irréa- belle satisfaction est de réussir à réa- des remarques des uns et des autres. listes des clients ! C’est à elle que re- liser ce dont l’éditeur avait rêvé. Pour cela, précise-t-elle, « il est im- vient le rôle de dire : « Stop, ce n’est portant de maîtriser un minimum pas possible » et de proposer les so- Va. G. d’outils techniques pour mieux lutions adéquates. Face à ses propo- comprendre le cycle de production et sitions, le client choisit... et vient avoir une idée concrète des délais et l’heure de la conception et de la pro- problèmes éventuels que pose la créa- duction. tion ». Faut-il, pour autant, être doté d’une formation spécifique au multi- média ? Pas vraiment. Sophie a suivi une formation de gestion de projet 16-18, quai de la Loire, 75019 Paris. multimédia, et ce sont davantage ses Tél. : 01-53-38-42-60. Fax : 01-53-38-42-97. E-mail : [email protected] stages successifs qui lui ont appris à Rédacteur en chef : Bertrand d’Armagnac. Secrétaire général de la rédaction/iconographie : Claudine Boeglin. appréhender son nouveau métier. Directrice artistique : Maria Mercedes Salgado. « Ici, ce n’est pas le diplôme qui fait la Chef d’édition Web : Nicolas Bourcier. différence, mais plutôt nos expé- Rédaction : Sylvie Chayette, Cécile Ducourtieux, Marlène Duretz, Guillaume Fraissard, Stéphane Mandard, riences », ajoute-t-elle. Corinne Manoury, Cristina Marino, Hai Nguyen, Eric Nunès, Olivier Puech, Catherine Rollot, Olivier Zilbertin. Edition : Olivier Herviaux, Boris Séméniako. Chez Lab Production, il lui arrive Webmestre : Olivier Dumons. de s’occuper de deux projets en Ont collaboré à ce numéro : Agnès Batifoulier, Gilles Boogaerts, Jérôme Brézillon, Emmanuel Chanial, même temps ou de rester plusieurs Olivier Escriva, Emmanuel Jolivet, Vanessa Genin, Alain Hazan, Romain Hennion, Patrick Longuet, Mezzo, Julien Pot, Caroline Sury, Ante Wilson. mois sur le même. « Le chef de projet Publicité : Le Monde Publicité. Directeur général : Stéphane Corre. doit parvenir à suivre l’évolution des Caroline Séjournant, directrice de clientèle (01-42-17-39-56). nouvelles technologies pour être sûr de Isabelle Quodverte (01-42-17-39-58). proposer les solutions techniques adé- Impression : Le Monde Imprimerie. LeMonde Job: WDE1900--0001-0 WAS MDE1900-1 Op.: XX Rev.: 06-05-00 T.: 13:26 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0429 Lcp: 700 CMYK

MERCREDI 10 MAI 2000

EUROPE FUTURS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI ET DU MANAGEMENT Les cadres de production demandés La Française Marie-Françoise b La course au recrutement entre cadres de production et cadres Nombre de recrutements Wilkinson, de l’informatique pourrait, pour la première fois, tourner C’est l’espérance ans 50 000

3 45 500 directrice à l’avantage des seconds. La fonction production comprend de vie des trois quarts des start-up, du réseau pourtant de nombreuses activités et professions (page VIII) selon le cabinet américain Gartner EAPN, b Après avoir réduit ses effectifs et privatisé de nombreux 1999 2000* * Prévision Group. La folie « .com » suscite encourage secteurs, l’Etat canadien entend se moderniser pour mieux servir ses « clients » (page IX) désormais la méfiance des investisseurs. les Quinze Ceux-ci reviennent à des critères b restaurants McDonald’s sont ouverts dans le monde. ANNONCES CLASSÉES à faire 26 000 d’analyse rigoureux face à la flambée La marque est devenue une cible des anti-mondialisation. Après les attentats contre les De la page XI du combat contre l’exclusion des projets douteux établissements de Quévert et de Pornic, le PDG de McDonald’s France, Denis Hennequin, à la page XXVIII une de leurs priorités (page VI) évoque un « profond sentiment d’injustice » (page X) (page IV)

La suspension de la carte UGC a relancé Le financement du cinéma le débat sur l’avenir de la production indépendante, alors que s’ouvre le e français à bout de souffle 53 Festival de Cannes

n 1999, trois films français la production par genres s’est ap- par une dépendance accrue envers Un publicTitre à reconquérir seulement – sur un total pauvrie. Comme le regrette Pascal une foule d’intervenants : chaînes de E de 180 – ont amorti leur Rogard, président de la Chambre télévision, distributeurs, exploitants, coût de production grâce syndicale des exportateurs de films, qui tous préfèrent les produits amé- à la projection en salle. Il s’agit de Le la production n’a pas su investir ricains, mieux adaptés aux goûts du Ciel, les oiseaux et... ta mère, de Dja- tous les genres cinématogra- public. mel Bensalah, de Himalaya, l’en- phiques : les dessins animés sont Les barrières instaurées entre fance d’un chef, d’Eric Valli, et de Vé- quasi inexistants en France, le sa- chaînes de télévision et production nus Beauté, de Tonie Marshall. En voir-faire sur les films policiers s’est cinématographique n’ont pas empê- 1980, un film français sur deux était évaporé, les comédies grand public, ché l’émergence (aux côtés des tradi- amorti en salle ; en 1998, sur dont Les Visiteurs restent un proto- tionnels Gaumont, Pathé et UGC) de 134 films français distribués en salle, type quasi unique avec les deux Taxi deux nouvelles puissances ouvertes une vingtaine à peine ont permis au et Astérix, demeurent des événe- à l’international, les groupes Canal+ distributeur d’amortir ses frais. Tous ments. et TF 1. Les deux paient leur dîme ré- les autres, soit 110 films, ont été défi- Victime d’une crise de fréquenta- glementaire aux films français mais citaires. tion en salle, le film français pâtit développent une activité de produc- En vingt ans, la production fran- aussi d’une crise d’audience à la télé- tion autonome pour alimenter leur çaise de films a survécu, mais elle a vision. Les records d’audience ne se catalogue et jouer un rôle à l’inter- perdu son public en salle, son pre- font plus sur les films, mais sur le national. Au moment où la salle s’af- mier marché d’exposition. Le lance- sport et les téléfilms à grand spec- firme comme le lieu d’exposition nu- ment de la carte UGC Illimitée, fi- tacle comme Monte Cristo. Plus méro 1 du film, les chaînes de nalement suspendu, voulait ranimer grave, les milliards de francs déver- télévision tentent d’occuper le ter- la fréquentation. Ce constat de crise sés depuis vingt ans dans le cinéma rain de la production cinématogra- a longtemps été masqué par un dis- n’ont pas engendré – à l’exception phique laissé vacant par des produc- cours défensif contre les méfaits de de Marin Karmitz – de producteurs teurs trop occupés à produire des la télévision. A partir des années puissants, indépendants et ayant pi- films pour la télévision. C’est là le 1980, la télévision est devenue le gnon sur rue. La profession reste ar- paradoxe des années 2000. premier loisir des Français. Le public tisanale et la fameuse « indépen- a commencé à déserter les salles, et dance » des producteurs se traduit Yves Mamou les producteurs ont fermé boutique en Italie, en Grande-Bretagne, en Espagne... Partout, sauf en France, INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT où la profession a réagi et a obtenu des pouvoirs publics une série de www.ism-mba.edu mesures qui ont permis de mainte- ISM Fully accredited * nir une production nationale impor- tante. Programmes accrédités * USA & Europe, exclusivement pour cadres et dirigeants

Centre national de la cinématographie Ce système qui mettait à contri- Séminaires en anglais avec professeurs américains, bution les chaînes, grandes consom- compatibles avec votre vie professionnelle matrices de films, avait en outre Source : l’avantage de ne rien coûter au Profil des participants : 30-45 ans, 24 nationalités, diplômés enseignement supérieur contribuable. Comme l’expliquait avec une moyenne de 10 années d’expérience professionnelle déjà Marie Masmonteil dans un rap- Admissions : janvier, avril, octobre. port du Centre national de la ciné- matographie (CNC) sur « La pro- International Executive duction cinématographique et audiovisuelle indépendante » (1992), ieMBA Master of Business Administration une « logique d’exploitation se- a « part-time » sur 12 mois : 10 ou 15 séminaires mensuels à PARIS condaire s’est mise en place qui a et 1 ou 2 mois à NEW YORK consacré la vision d’un film non plus a 520 heures plus thèse sur un grand mais sur un petit d écran ». Quelle importance que le film ait perdu de son impact en salle, puisqu’il gagnait une durée de Master of Business Administration vie plus longue à la télévision, et une MBA in International Management capacité d’amortissement sur un a “full-time” 4 mois à Paris et 6 mois à New York plus grand nombre de supports : a chaînes en clair, vidéo, chaînes 520 heures plus thèse payantes, etc. d Mais en réalité, c’est cette logique d’exploitation secondaire qui s’es- souffle aujourd’hui. Tout d’abord, DBA Doctorate of Business Administration parce que le public revient massive- ment dans les salles. Les multiplexes a Pour titulaires d’un MBA ou équivalent ont redonné aux téléspectateurs le a “part-time” sur 24 mois : séminaires mensuels intensifs goût des grands écrans. Manque de a 320 heures plus thèse chance, le film français, conçu de plus en plus comme un téléfilm, est International School of Management en train de rater ses deuxièmes 148, rue de Grenelle, 75007 Paris noces avec un public rajeuni qui Tél. : 33-1-45-51-09-09 – Fax : 33-1-45-51-09-08 s’avère friand de films à grand spec- Programmes gérés à New York par ISM USA ISM Internet : http://www.ism-mba.edu e.mail : [email protected] Infographie : Le Monde tacle, c’est-à-dire américains. Pire : LeMonde Job: WDE1900--0002-0 WAS MDE1900-2 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:24 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0430 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 DOSSIER ̄ FINANCEMENT Mal aimé des salles obscures, Questions-réponses le cinéma français est en crise Quel est le rôle de Canal+ sur recettes du Centre national de es faits sont connus de- moins vrai qu’un échec en salle se en termes de finances publiques, et dans le financement la cinématographie représente puis longtemps. Le ciné- La baisse d’audience traduise par un succès à la télévi- finalement réussi puisqu’il fait de la 1 de la production ? également un guichet important L ma français est globale- sion », écrit Etienne Mougeotte, France la deuxième cinématogra- En raison de la place qu’occupe pour les producteurs : 117 mil- ment déficitaire. Selon le des films nationaux vice-président de TF 1, dans un phie mondiale. » Le Titanic coule, le cinéma sur son antenne, Ca- lions de francs ont été répartis rapport sur « La distribution des dossier « Cinéma » réalisé par la mais l’orchestre Canal+ continue nal+ est obligé de consacrer 9 % sur 47 films en 1999. La taxe spé- films en salle » établi par le Centre entrave leur succès à chaîne à l’occasion de Cannes de jouer sur le pont. de ses recettes d’abonnements en ciale additionnelle (TSA), préle- national de la cinématographie, il 2000. La crise de toute une pro- TF 1 est loin d’être aussi triom- préachat de droits de diffusion. vée sur chaque billet de cinéma, a apparaît qu’en 1998 20 films sur la télévision, qui doit duction sur son premier lieu d’ex- phaliste. Mais face à une profes- Autrement dit, tous les produc- alimenté le compte de soutien 130 ont permis au distributeur de position, la salle, aboutit au- sion bien organisée et influente teurs qui souhaitent mettre un des producteurs de cinéma, géré récupérer son investissement, pourtant les financer jourd’hui à une crise sur sur le plan politique, les chaînes scénario en production entre- par le CNC, à hauteur de trois seulement étant réellement l’ensemble des autres supports. de télévision se gardent bien d’ou- prennent de vendre à Canal+ le 566,15 millions de francs en 1998. rentables pour le distributeur et le les salles. Mais ce retour ne profite Bien que le diagnostic ne soit vrir le plus petit conflit avec les droit de diffuser un film qui n’a Le retour du public en salles ac- producteur. En 1980, un film sur pas « globalement » aux films pas nouveau, c’est l’inertie qui professionnels du cinéma. Elles pas encore été tourné. Cet apport croît chaque année la part de la deux était amorti en salle. français. Il amplifie seulement le frappe. Les directeurs du Centre craignent d’y perdre leur autorisa- a représenté, en 1999, une somme TSA dans le financement des Les causes de cette dégradation succès des deux ou trois films qui, national de la cinématographie tion d’émettre. TF 1 Films produc- de 926,3 millions de francs répar- films français. sont également connues. L’essor chaque année, sauvent la face de qui se sont succédé depuis dix ans tion se contente donc de choisir tie sur 140 films. Ces chiffres n’in- de la télévision à partir des années la production nationale. En 1998, n’ont, semble-t-il, jamais été assez parmi les scénarios qui lui sont cluent pas les revalorisations de Français et Américains 1980, la naissance de Canal+ en Le Dîner de cons, Les Visiteurs 2, et puissants pour impulser des ré- proposés chaque année des films prix que Canal+ paie au produc- consacrent-ils autant 1984, la généralisation du magné- Taxi ont réalisé la moitié des en- formes. « Si j’avais tenté de dire qui conviennent à un « prime teur en cas de fort succès en 4 d’argent à la promotion ? toscope, l’irruption des bouquets trées (22,73 millions) de l’en- quelque chose, les professionnels time », tout en reconnaissant qu’il salles. Les investissements de Ca- Un rapport récent du CNC s’est de chaînes satellitaires (Canal sa- semble des films français (45 mil- auraient eu ma peau dans les quin- y a pénurie : « Pénurie dans les nal+ ont représenté l’an passé penché sur la distribution des tellite et TPS) et maintenant Inter- lions). Or cette année-là, plus de ze jours », explique (sous couvert projets, pénurie dans les succès en 25 % du total des investissements films français en salles, générale- net ont fait tomber la fréquenta- 180 films ont été produits. En 1998, de l’anonymat) l’un de ceux qui salle, et donc pénurie pour les français (contre 23 % en 1998 et ment considérée comme le mail- tion des salles de cinéma. De 11 films à peine (dont les trois pré- ont exercé la fonction. « Le ciné- succès d’audience à l’antenne », en 1997). Depuis 1993, Canal+ fi- lon faible du système. Il apparaît 50,5 % de parts de marché en 1981, cités) avaient dépassé les ma est devenu une économie de disent mezzo voce des cadres de nance 80 % des films d’initiative ainsi que l’industrie américaine le film français est tombé au- 500 000 entrées. Ce nombre a tou- rente pour quelques gros produc- l’entreprise. française. En échange de ce rôle- du cinéma dépense de 2 à 2,5 fois jourd’hui à une part réduite aux tefois doublé en 1999 pour at- teurs », peut affirmer René Bon- L’inquiétude finit toutefois par pivot, Canal+ obtient le droit de plus que l’industrie française environs de 30 % (27,4 % en 1998, teindre 23. Mais sur 180 films pro- nel, ancien directeur du cinéma de gagner les professionnels eux- diffuser les films qu’elle préa- pour la promotion d’un film. Un année de baisse record, 31-32 % en duits, 56 films ont aussi réalisé Canal+. mêmes. Pascal Rogard, président chète un an après leur sortie en film américain de 50 millions de 1999). moins de 25 000 entrées en 1999. de la chambre syndicale des ex- salles. StudioCanal, filiale de la dollars investira donc 25 millions Ces quelques chiffres centrés LES CHAÎNES PRUDENTES portateurs de films, et animateur chaîne, a coproduit 18 films d’ini- de dollars en promotion (soit SUCCÈS ISOLÉS autour de la salle de cinéma per- Dans les chaînes obligées de de l’ARP (auteurs-réalisateurs- tiative française en 1999 (contre 50 % du coût de production) alors Certains, comme Denis Oli- mettent de saisir l’essence de la consacrer une part fixe de leurs re- producteurs), reconnaît que «ce 26 en 1998, dont 2 coproductions qu’un film français investit en vennes, directeur général de Ca- crise qui touche un secteur pour- cettes publicitaires ou d’abonne- qui manque, c’est le cinéma minoritaires), pour un montant promotion 8 à 10 % seulement de nal+, font cependant remarquer tant essentiel de l’identité natio- ment au financement de la pro- commercial grand public. Toute de 37,8 millions de francs en 1999 son coût de fabrication. Une ana- que 30 % d’un marché qui s’est nale et culturelle française. Le film duction d’œuvres de cinéma (9 % une génération de producteurs a contre 59 millions de francs en lyse plus fine fait apparaître que élargi à 170 millions de specta- n’a de sens que par la salle, où il pour Canal+, 3 % des recettes pu- disparu (Poiré, Mnouchkine...) sans 1998. les budgets sont semblables sur teurs, c’est « beaucoup plus que conquiert un premier public mais blicitaires pour les chaînes en être remplacée. Claude Berri étant les gros films alors qu’ils sont très 40 % de 115 millions quelques an- aussi une « image » qui peut être clair), la prudence est de règle. A le dernier dinosaure. C’est donc un Quel a été l’apport faibles sur les films moyens nées auparavant ». La remarque monnayée sur d’autres supports, Canal+, premier pourvoyeur de cinéma de la demande qui a dispa- financier des chaînes (moins de 100 copies) et sur les est juste : le dynamisme des la vidéo, la télévision payante, fonds du cinéma français, Denis ru et c’est un cinéma d’auteur, 2 hertziennes en clair ? petites sorties (20 copies). L’un grands circuits et la qualité d’ex- puis la télévision en clair, sans ou- Olivennes, directeur général, et c’est-à-dire un cinéma de l’offre, Comme Canal+, les chaînes des projets du CNC est d’obliger position des films dans les multi- blier l’exportation et les rediffu- Nathalie Bloch-Lainé, directrice qui a survécu. » Lequel ne suffit hertziennes ont une obligation le producteur à intégrer les frais plexes qui couvrent progressive- sions télévisuelles. Les chaînes de du cinéma, embouchent même les pas à remplir les salles. légale d’investir chaque année un de promotion dans son budget. ment le pays ont organisé depuis télévision le savent bien au- trompettes de la satisfaction : «Le pourcentage fixe de leurs recettes cinq ans un retour du public dans jourd’hui : « Il est de moins en système est ingénieux, peu coûteux Yves Mamou de publicité dans le financement Quelle a été la structure de la production cinématogra- de fréquentation phique (3 %). En 1999, TF 1, 5 des films en 1999 ? France 2, France 3, M 6 et Arte Français (164 films distribués La bataille des bouquets numériques divise la profession ont investi 556,7 millions de en 1999) ou américains (192), le francs en préachat de droits de taux d’échec est à peu près le diffusion et coproduction. Au- même : 50 % des films recueillent ’est l’histoire de la fin d’un monopole. organisations du cinéma (BLOC), plutôt repré- Mais la seconde fenêtre reste toujours obstiné- dience et recettes publicitaires entre 0 % et 1 % de part de mar- Celui de Canal+ sur le marché français sentatif des petits producteurs tandis que le ment fermée. Pourtant, après la conclusion des obligent, la part du lion revient à ché des spectateurs en salles. En C de la télévision à péage. En lançant BLIC accueille aussi les grands circuits de distri- enchères du football français qui ont vu Canal+ TF 1, qui finance à elle seule la revanche, le taux de réussite est son offre de programmes à la toute fin bution. A l’origine, la fracture s’est dessinée à et TPS s’engager à verser plusieurs milliards de moitié du total précité : 186 mil- plus éclatant du côté américain : de 1996, le bouquet Télévision par satellite (TPS) l’occasion des négociations sur l’Accord multi- francs pour se partager les droits de diffusion de lions en préachat et 59,4 millions 10 films français seulement re- n’a pas seulement offert un choix supplémen- latéral sur l’investissement (AMI). Mais la véri- la première division, les positions évoluent. Ca- en coproduction. cueillent 24 millions de specta- taire aux consommateurs, il a aussi fait éclater le table cause du divorce sera la négociation d’une nal+ ne refuse plus la deuxième fenêtre mais teurs quand 24 films américains réseau de relations privilégiées nouées par Ca- deuxième fenêtre de diffusion des films en cryp- veut lier la diffusion à la télévision au montant Quelles sont les autres en recueillent 51 millions. Grosso nal+ avec les milieux du cinéma et du sport. té. Dans le sillage de Canal+, le BLOC s’oppose du financement des films. La chaîne cryptée veut sources de financement modo, la structure de fréquenta- Deux de ses principaux vecteurs d’abonne- fermement à son existence. A l’inverse, le BLIC garder pour elle les films dans lesquels elle a in- 3 du cinéma en France ? tion est la même : beaucoup ments. souhaite l’organiser pour que le cinéma y puise jecté plus de 16 millions de francs. Le bouquet satellitaire TPS a d’échecs en bas, peu de succès en Dans un premier temps, les deux rivaux du une source supplémentaire de financement. TPS s’y oppose et signale que ces derniers re- investi 104 millions de francs dans haut, et un petit nombre de films péage se sont disputés, à coups de milliards de Avec la condamnation par la Conseil de la présentent 66 % des entrées en salle. Un refus 19 films en 1999. Ce montant est qui enregistrent des scores francs, l’accès aux catalogues de films améri- concurrence de la chaîne cryptée pour abus de officiel qui cache la volonté de TPS de ne pas toutefois en baisse de 17 millions moyens (entre 250 000 et 1 mil- cains. La seconde phase de l’offensive s’est por- position dominante, à la fin de 1998, le différend perdre le bénéfice de l’exclusivité de la diffusion par rapport à 1998. Moyennant lion d’entrées). Mais, alors que les tée sur le cinéma français. En créant des chaînes vire à la bataille rangée. Pourtant, les subsides de des chaînes publiques. Une faveur accordée par un avantage fiscal important, des films français sont pour l’essen- de cinéma, Cinéstar 1 et 2, TPS a aussi créé un TPS ne laissent pas les producteurs indifférents, Bruxelles au prétexte que TPS, nouvel entrant de particuliers peuvent investir une tiel diffusés sur le seul territoire second guichet de financement pour les films même quand ils appartiennent au BLOC. Ainsi, la télévision à péage, n’avait pas un accès libre part de leurs revenus dans la pro- national, les films américains sont français. certains des plus éminents membres du BLOC aux films français. Un accord pourrait pourtant duction. Ces opérations se font à amortis sur un très grand nombre Dès lors, les premières tensions parcourent le ont trouvé auprès de TPS le financement que la être conclu dans les prochains mois, quand TPS travers des soficas (sociétés de fi- de pays. Le cumul des petits cinéma français, jusqu’ici uni au sein du Bureau chaîne cryptée n’avait pas pu ou voulu leur attri- annoncera un million d’abonnés et ne pourra nancement du cinéma). En 1999, scores au plan international de liaison des industries du cinéma (BLIC). La buer. plus être considéré comme un « nouvel acteur ». l’apport des soficas a été de contribue alors à la bonne santé dissidence se fait officiellement jour en juin Au printemps de 1999, le BLIC puis le BLOC 171 millions de francs. L’avance du cinéma américain. 1998, avec la naissance du Bureau de liaison de vont s’accorder qui avec TPS, qui avec Canal+. Guy Dutheil Les producteurs indépendants peinent à financer leurs projets

eut-on, en France, s’of- premier quand le film commence à ducteurs, qui détiennent tous une sus de décision. Lesquels niciens et les acteurs mangent dans le frir le luxe d’une produc- La réussite de Marin rapporter de l’argent. Il n’est pas nor- participation identique. Ils pro- demeurent collectifs. « On n’a pas même restaurant. C’est pour cela que P tion cinématographique mal non plus que les dépassements duisent dix films par an et les mêmes goûts, mais on a des pra- les gens font des efforts avec nous. » indépendante ? A côté Karmitz et de son de budget soient à la seule charge du comptent à leur actif deux succès tiques communes. » La décision de Les associés d’Agat-Ex Nihilo ont d’une poignée de gros producteurs producteur et dévorent sa rémunéra- considérables : Venus Beauté et Ma- mettre un film en production se toutefois conscience qu’un malaise tous liés à l’une ou l’autre des ma- réseau MK2 souligne tion... Avoir des parts sur un film, rius et Jeannette. prend collectivement, même si existe dans le cinéma français. «La jors existantes (Gaumont, Pathé, c’est bien, mais quand il ne marche « Tous nous prédisaient que le suc- « personne ne vote jamais ». logique qui consiste à dire “Plus il y a TF 1, Canal+...), un tissu d’entre- l’enjeu majeur pour pas, c’est avoir des parts sur zéro. » cès de Marius et Jeannette allait La rationalité économique n’est de films, mieux c’est” est estimable. prises artisanales entend bien dé- « Mon rêve, ajoute Jeanne D., serait sceller la fin de notre association. Ils pas absente non plus : c’est en Mais plus il y a de films et plus la ca- fendre son droit à l’existence. les artisans du d’avoir un agent qui aille faire le tour se sont trompés. Robert Guédiguian fonction du budget de chaque film pacité qu’a chacun de trouver sa Toutes se posent néanmoins la des chaînes et qui négocie les condi- n’a pas réclamé un centime de plus que les dépenses et les salaires sont place est mise en danger. » En fait, question de leur avenir. cinéma : leur taille tions du film et ma rémunération. que les autres et il n’en est pas mal- calculés. « Karin Viard sait, quand ce ne sont pas les petits films qui Philippe Martin, producteur et Avoir des mandats de vente à l’étran- heureux pour autant », affirme Pa- elle fait un film avec nous, dans semblent le plus en danger, selon fondateur de Pelleas Films, n’a pas à plus d’exigences. Si un réalisateur ger ou en vidéo, cela m’est égal. » trick Sobelman devant un Robert quelle économie elle entre. » Sur un Robert Guédiguian, mais les films le regret d’être né trop tôt. « J’ai dé- veut me cantonner à un rôle de fi- Même si la dureté en affaires de Guédiguian qui approuve. Les re- lieu de tournage, les comédiens moyens, dont les coûts de produc- marré il y a dix ans. J’avais réuni, nancier, je ne travaille pas avec lui. » Marin Karmitz suscite bien de cettes de Marius et Jeannette ont connus seront logés au Sofitel tion oscillent entre 30 et 50 millions sans trop de mal, 14 millions de Mais le danger des structures ar- l’animosité, nombreux sont les pro- donné une assise financière confor- quand tous les autres sont à l’Ibis. de francs et qui peinent à trouver francs pour la production de mon tisanales est qu’elles sont souvent ducteurs qui estiment que l’intégra- table aux deux sociétés de produc- « Ce sont ces décalages qui pro- une rentabilité sur le seul marché premier film. Le réalisateur avait cantonnées à des rôles de décou- tion que celui-ci a réussi entre tion, mais sans changer les proces- voquent les revendications. Les tech- français. Reste que des films vingt-cinq ans et c’était son premier vreur. Comme le dit Fabienne Vo- exploitation, production et distri- « pauvres » comme La Vie rêvée des long-métrage. Aujourd’hui, j’aurais nier, responsable de Pyramide, une bution est une garantie de survie et anges ou Marius et Jeannette, lors- du mal à trouver 8 ou 9 millions pour société de distribution, « le cinéma surtout d’indépendance. « Je vou- Les gros budgets en panne de spectateurs qu’ils rencontrent la faveur du pu- un projet similaire. » Après douze est l’un des seuls secteurs ou la re- drais avoir la liberté éditoriale au blic en salle, peuvent déboucher sur films produits en dix ans, Pelleas cherche est laissée entre les mains sein d’une structure puissante Pour satisfaire un public qui se montre à nouveau friand des de vrais succès financiers. reste une entreprise artisanale qui des plus fragiles ». Révéler un réali- comme TF 1 ou Gaumont », dit un grands écrans, les films doivent pouvoir mobiliser de gros budgets. Preuve que la question de la taille produit un film par an en moyenne. sateur, c’est donc courir le risque de autre producteur, qui réclame lui C’est le raisonnement qu’ont tenu un certain nombre de produc- est incessante : « On a été récem- Les frais sont sous contrôle, et le le voir partir rapidement vers des aussi l’anonymat. teurs français... sans aucun succès. Pola X, 71,5 millions de francs de ment sollicités pour ajouter à notre catalogue génère des recettes à structures plus étoffées. budget, n’a séduit que 103 000 spectateurs. Rembrandt, 65 millions de métier de producteur un autre métier moyen et long terme qui per- Etre adossé à une structure puis- LE « MODÈLE » GUÉDIGUIAN budget, n’a provoqué que 165 000 entrées. Chili con carne, 54,5 mil- de la chaîne du cinéma », explique mettent de rémunérer cinq per- sante, à la manière d’un Claude Robert Guédiguian, producteur à lions de francs, n’a fait vendre que 144 000 tickets de cinéma ; Le Fils Patrick Sobelman. « Mais on a refu- sonnes, dont deux producteurs. Berri et de Pathé ou d’un Charles succès de Marius et Jeannette, et Pa- du français, 112 millions de francs, n’a été amorti en salle qu’à 9 % de sé. On a fait le choix de rester Producteur, Philippe Martin se veut Gassot avec TF 1, serait-il le rêve se- trick Sobelman (Haut les cœurs) ont son budget... Les vrais succès financiers en salle sont le fait de petits concentrés sur ce qu’on sait faire : la autre chose qu’un financier chargé cret du producteur indépendant ? répondu à leur manière à cette né- films (La Vie rêvée des anges, Le Ciel, les oiseaux... et ta mère, Marius et production de films à petit-moyen de réunir les fonds nécessaires à la « La réalité de notre métier est qu’on cessité de devenir gros tout en res- Jeanette) produits avec 10 à 12 millions de francs en moyenne. Seul budget. On n’est pas frustrés par les réalisation d’un projet de film. enrichit les autres, indique Jeanne tant indépendant : ils se sont asso- Astérix et Obélix, avec 9 millions d’entrées en France, sauve la face et films qu’on fait », affirme pour sa « J’aime faire du chemin avec les au- D., productrice indépendante qui a ciés. Agat Films & Cie et Ex Nihilo surtout, à la manière des films américains, s’amortit en salle dans part Robert Guédiguian. teurs, je travaille avec de jeunes au- réclamé l’anonymat. Il n’est pas nor- sont aujourd’hui deux sociétés de tous les pays d’Europe et d’Amérique latine. Moralité : les gros bud- teurs et réalisateurs pour les amener mal que les soficas soient payées en production regroupant sept pro- gets ne sauraient faire l’impasse sur l’international. Y. M. LeMonde Job: WDE1900--0003-0 WAS MDE1900-3 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:25 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0431 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / III DOSSIER Jean-Max Causse, cogérant des cinémas Action et du distributeur Action Gitanes ̄ CHRONIQUE « Notre bouée de sauvetage : les pouvoirs publics » par Alain Lebaube

« Comment fait l’exploitant de – Cela n’existe pas en cinéma. » L’autre difficulté est que – Etes-vous pour un prix mini- trois salles parisiennes indépen- Tout le monde ne peut projeter nous, les exploitants, sommes les mum ou unique de la place de Acquis ou compétences dantes pour résister aux masto- tous les films ; il y a toujours eu répartiteurs de recettes au profit cinéma, comme cela existe pour dontes de la distribution ? une protection par quartier. Ainsi, des ayants droit que sont l’Etat, le livre ? ans le cadre du projet de loi dit de modernisation sociale, – Notre problème numéro 1 est nos salles n’arrivent-elles qu’en les distributeurs, les producteurs, – Non, mais pour un prix rai- figure une disposition qui vise à améliorer, enfin, la procé- l’accès aux films. Les salles multi- doublage de l’Odéon et nous ob- les metteurs en scène, etc. Si on sonnable. De toute façon, les dure de validation des acquis. Le texte devrait être exami- plexes qui se développent en péri- tenons fort peu souvent l’exclusi- fait chuter les prix des billets dans spectateurs ne comprendraient né le 24 mai, en conseil des ministres, et devrait permettre phérie urbaine capturent la clien- vité au Quartier latin, ce qui nous de telles proportions, ceux-ci pas que, dans une salle, la place àD Nicole Péry, secrétaire d’Etat à la formation professionnelle, de po- tèle de centre-ville, obligeant les prive d’une grande partie des spec- n’obtiendront plus grand-chose. soit à 50 francs et que, dans une ser la première pierre d’une réforme de la formation professionnelle salles du centre appartenant au tateurs. Mais les circuits pré- Il est vrai qu’avec la “maladie té- autre, elle soit gratuite. et continue, promise et trop souvent repoussée. Hasard du calendrier, même circuit qu’elles à une rota- tendent qu’avec nos salles « mi- lévisuelle”, les films sont préfinan- – Qui prend votre défense ? ce regain d’intérêt pour la validation des acquis coïncide avec une tion plus rapide de leur program- nables », nous faisons peu cés par les chaînes et que leur sor- – Le Conseil national du cinéma campagne institutionnelle de promotion pour le bilan de compétence, mation. Pour éviter d’avoir des d’entrées ! Or, lorsque le média- tie en salle n’est plus nécessaire (CNC), qui compte en son sein les qui paraît avoir le vent en poupe. Concurrence ou complémentarité ? écrans “vides”, celles-ci prennent teur du cinéma nous a attribué que dans une optique de promo- grands circuits, est d’une pru- Toujours est-il que les deux dispositifs correspondent à des besoins des films destinés aux salles indé- une copie de Looking for Richard, tion... dence “exemplaire”, et ce n’est qui se déterminent aussi en fonction de la conjoncture économique et pendantes, même si elles ne sont de Al Pacino, nous avons pris la » Le cinéma vivait un équilibre : pas son directeur qui a mis le holà de ses conséquences sur le marché du travail. pas adaptées pour mettre en va- première place à Paris, devant les “gros” laissaient aux indépen- à la carte UGC, mais la ministre Vieille antienne, la validation des acquis repose sur un principe leur ce genre de films d’auteur. l’UGC Ciné Cité des Halles. C’est dants une part du gâteau et le de la culture, en saisissant le simple, a priori. Il s’agit, pour un salarié, de faire reconnaître les D’où la nécessité pour nous, les in- bien la preuve que nous sommes médiateur du cinéma était là pour conseil de la concurrence. Finale- compétences qu’il détient pour les avoir mises en pratique dans l’exer- dépendants, d’être également dis- compétitifs quand nous avons le arbitrer les conflits. Avec sa nou- ment, notre bouée de sauvetage, cice de son activité professionnelle et qui, pourtant, ne correspondent tributeurs pour panacher les films produit qui s’y prête. velle carte qui pourrrait débou- ce sont les pouvoirs publics, qui pas à sa qualification du moment ou à son diplôme, s’il en a un. Des que nous contrôlons avec ceux des – Que pensez-vous de la cher sur un véritable dumping, sont persuadés de la nécessité de capacités sont ainsi officiellement consignées qui peuvent prendre en circuits que sont UGC, Gaumont, concurrence par les prix de UGC est entré en conflit avec les conserver des salles indépen- compte des évolutions de carrière ou, du fait des nouvelles technolo- Pathé ou MK2. C’est pour cette l’UGC, qui vient de lancer une autres grands circuits, comme le dantes et qui nous aident finan- gies, de métiers. Dans l’idéal, cela devrait faciliter l’obtention d’un di- raison que nous gérons un porte- carte annuelle donnant accès à prouve l’hostilité déclarée de cièrement et en cas de conflit plôme et, par suite, favoriser la transférabilité, en cas de changement feuille de deux cents films, essen- tous les films possibles pour 98 F Gaumont. avec les puissants. d’emploi par exemple. C’est ensuite que tout se complique. S’agissant tiellement américains. par mois ? – Etes-vous résigné à cette fra- de la certification de connaissances, l’éducation nationale supporte » Notre deuxième souci est de – Depuis dix ans, tous les exploi- gilité ? assez mal que l’on puisse empiéter sur ses prérogatives. A l’inverse, les dépenser le moins d’argent pos- tants ont inventé des formules de – Tout n’est pas noir. L’avène- entreprises souhaitent vivement exercer un contrôle, tandis que les sible, car on ne fait pas fortune promotion ou d’abonnement, et ment du numérique permettra, syndicats voudraient que l’appréciation des acquis offre des garanties chez nous ! Nous ne parvenons peu de spectateurs paient leur demain, à tout le monde de faire d’impartialité. Comme à chaque fois en pareil cas, le risque est de pas à nous autofinancer, alors que place plus de 50 francs. Nous des films pour trois sous et de construire une usine à gaz, pour ne mécontenter personne. nous devons être concurrentiels n’avions rien dit quand l’UGC a dire des choses que l’on ne peut De son côté, le bilan de compétence, qui existe depuis dix ans et fait par rapport aux salles des circuits. lancé ses cartes d’abonnements et, pas dire aujourd’hui. Le numé- l’objet d’un droit individuel, a lui aussi connu des débuts un peu diffi- Ce n’est qu’avec l’aide des pou- nous-mêmes, nous allons propo- rique, les films sans pellicule et la ciles. Alors qu’il est financé par l’entreprise, ou par l’ANPE pour les voirs publics que nos salles ac- ser une carte de dix entrées pour projection vidéo nous simplifie- chômeurs, ses résultats restent la propriété de son bénéficiaire, qui quièrent la personnalité et le 250 francs valable un an et person- ront le travail, après-demain. l’utilise pour faire le point. Le plus souvent, le recours à un tel bilan confort auxquels les spectateurs nalisée, sur deux têtes. » N’oublions pas non plus que précède une demande de changement d’affectation, de formation, ou s’attendent : il y a huit ans environ, » Avec l’initiative de l’UGC, qui les spectateurs sont en train de annonce une nouvelle orientation professionnelle. Dans le cadre de les salles indépendantes de Paris sera suspendue à partir du 10 mai – nous redécouvrir. Depuis l’an son projet CARE (contrat d’aide à la recherche d’emploi), que le Medef ont été rénovées avec l’aide de et je m’en félicite – à la demande dernier, nous semblons avoir entend mettre en place pour activer les dépenses d’assurance-chô- l’Etat, qui était géré par la gauche, de la ministre de la culture, Cathe- ̄ stoppé l’hémorragie des entrées ; mage, il pourrait toutefois servir à préciser les conditions d’un retour à et par la Ville de Paris, qui était gé- rine Tasca, on n’est plus dans le nous avons même progressé de l’emploi. rée par la droite. monde du cinéma. Les salles mul- Jean-Max Causse 5 %. Le grand écran n’était plus à Jusqu’à présent, la voie de la validation des acquis était, dans l’abso- – Quelle dose de concurrence tiplexes se moquent de la chute de b Né en 1940 à Bourg-en-Bresse, la mode, et voilà que des généra- lu, préférée à celle du bilan de compétences. Cela ne semble plus être entre exploitants admettez- recettes qui en résulterait, car cer- Jean-Max Causse est diplômé de tions gorgées d’images depuis tout à fait le cas. En période de pénurie d’emplois, la première consti- vous ? taines d’entre elles réalisent plus l’Ecole supérieure de commerce de l’enfance s’aperçoivent qu’ils ne tuait un préalable à toute tentative de mobilité. En période de pénurie – Nous avons toujours vécu de la moitié de leur chiffre d’af- Clermont-Ferrand. connaissent rien à la magie du ci- de main-d’œuvre, en revanche, la deuxième rassure et donne des avec la concurrence. Le vrai pro- faires avec la vente de produits dé- b Il a créé en 1967, avec néma, dont, la multiplication des ailes, puisque l’on vérifie d’abord des aptitudes et que les employeurs blème est que nous avons de plus rivés et de boissons, de pop-corn Jean-Marie Rodon, les salles de chaînes aidant, ils pressentent ont tendance à se montrer moins exigeants sur les diplômes. Sans en plus de mal à obtenir des films et de confiseries. UGC, c’est Viven- cinéma Action ; tous deux cogèrent qu’il demeure un objet précieux. compter que les 35 heures peuvent encore bousculer le paysage. à projeter, car les circuits s’y op- di qui pourrait, un jour, se servir de les salles Action Christine, Action Ils reviennent. » Considérée comme un co-investissement, la formation en dehors du posent. ce fichier pour dire : “Si vous vous Ecoles et Grand Action, ainsi que temps de travail peut, avec l’aide du bilan de compétences, préparer – N’est-ce pas du refus de abonnez à Canal+, vous aurez l’ac- le distributeur Action Gitanes, qui Propos recueillis des départs vers d’autres horizons. vente ? cès gratuit à toutes les salles UGC...” a 200 films en portefeuille. par Alain Faujas TF 1 et Canal+ s’imposent comme les nouvelles majors

uparavant, il y avait Le Lay. Quand on massifie les pro- Gaumont, Pathé et Les deux groupes blèmes, il n’y a plus de cerveau hu- A UGC. Auxquels il faut main assez puissant pour les ré- désormais ajouter Ca- multiplient accords soudre. » Pour Big TF 1, « small is nal+ - Vivendi et TF 1. Ces cinq-là beautiful ». balisent un paysage cinématogra- et participations pour Côté Canal+, la stratégie est dia- phique national dont la restructura- métralement inverse. Prenant tion est loin d’être achevée. Les peser dans l’industrie exemple sur les groupes américains analystes financiers estiment ainsi très intégrés (AOL-Time Warner, que Gaumont et son fabuleux cata- des programmes CBS Viacom...), la chaîne cryptée a logue passeront un jour sous la choisi d’agglomérer sous le cha- coupe d’un plus gros. UGC est contenu. Indépendamment de cette peau de StudioCanal un ensemble certes une société indépendante, filiale, TF 1 a pris des participations d’activités tout à la fois complé- mais déjà inscrite dans l’orbite de dans des maisons de production : mentaires et très complexes : la ges- Canal+ - Vivendi. Quant à Pathé, Film par Film, de Jean-Louis Livi tion des droits sur les catalogues son avenir est lié à la bonne santé (50 %), et plus récemment Telema, (Carolco et UGC-DA, qui regroupe du groupe de Jérôme Seydoux et au fondé par Charles Gassot. Film par 4 700 films français, européens et talent de Claude Berri pour les acti- Film n’a guère produit de succès américains), les filiales de produc- vités de production. depuis son partenariat avec TF 1, et tion cinéma et télévision (Le Studio Autour de l’Hexagone, c’est le Patrick Le Lay espère qu’il en ira au- Canal+ et Ellipse, qui vient lui- maelström : l’allemand Kirch s’est trement avec Charles Gassot, qui même de fusionner avec Expand), allié à Mediaset, l’espagnol Telefo- prévoit notamment d’adapter la des partenariats de production avec nica au néerlandais Endemol et sur- bande dessinée d’Edgar P. Jacobs La Universal, Warner, Pathé, Phoenix tout le groupe Pearson a fusionné Marque Jaune. A côté de ces rela- Pictures et quelques autres produc- avec la CLT-UFA. Les négociations tions capitalistiques, TF 1 a noué teurs étrangers, des prises de parti- entre Vivendi et Seagram, actuel des collaborations étroites avec cipation majoritaires dans des so- propriétaire des studios Universal, ICE3, la maison de production du ciétés de distribution (Bac en sont rompues, mais jusqu’à quand ? comédien Thierry Lhermitte, et France, Tobis en Allemagne, un A quoi servent ces regroupements ? avec Rigolo Films, une maison de joint-venture en Espagne), sans ou- A tenter d’occuper une position-clé production dirigée par Olivier Gra- blier une filiale chargée de dévelop- dans l’industrie des programmes : nier et Dominique Farugia, qui per les produits dérivés. films, mais aussi dessins animés, réussissent ce petit miracle de A cet ensemble, il faut ajouter documentaires, téléfilms, etc. conduire TF 1 et StudioCanal à l’achat et la vente de droits de diffu- TF 1, sous la houlette de Patrick s’entendre sur des projets sion de programmes sportifs à tra- Le Lay, tente ainsi de bâtir une ma- communs. vers Sports+ (droits internationaux jor internationale, « non pas dans Parallèlement, TF 1 a développé du championnat de D1 en France, les structures comme on nous y incite TF 1 International, un mini-studio de la Premier League anglaise, de la trop souvent à tort, mais dans les chargé de commercialiser un cata- Ligue espagnole, des championnats contenus », dit le PDG de TF 1. Pas logue de programmes de télévision portugais et italiens, sans oublier le de studio TF 1 donc, mais une ap- et de cinéma, et qui l’alimente en basket, le handball et le rugby). Le proche tout à la fois globale et di- produits frais en prenant des parts but n’est pas affiché, mais il s’agit versifiée. TF 1 Films Production, fi- de coproduction sur 15 à 20 films de faire en Europe un pôle de créa- liale chargée d’investir – par par an aussi bien en France qu’à tion capable de concurrencer les obligation légale – 3 % de son l’étranger. Au coup par coup, TF 1 majors de Hollywood. chiffre d’affaires publicitaire dans la International produit des films à TF 1 et Canal+ savent que le ciné- production cinématographique, vocation internationale comme Ca- ma n’échappe pas à la mondialisa- soit 2 milliards de francs en dix ans, sino voilà quelques années, et au- tion. Ni l’un ni l’autre ne souhaitent est le fer de lance de l’alimentation jourd’hui Under Suspicion, avec jeter la première pierre à un sys- de l’antenne en films de cinéma Gene Hackman, pour 20 millions de tème français de financement du d’expression originale française. Les dollars. Au plan global, le chiffre film qui montre chaque jour ses li- investissements sont ainsi concen- d’affaires de TF 1 International mites. En attendant une adaptation trés sur des « genres populaires » avoisine les 600 millions de francs du système vers plus de marché et (Astérix et Obélix, Belle Maman...), en 1999. Pourquoi ne pas intégrer moins de réglementation, ils mais cette filiale qui achète et prend toutes ces activités en une structure tentent de s’adapter au contexte in- des parts en coproduction se désole unique ? « Parce que tout système, ternational mouvant. de n’être qu’un guichet sans réelle avec le temps, tend vers son plus haut voix au chapitre en matière de niveau de désordre, affirme Patrick Yves Mamou LeMonde Job: WDE1900--0004-0 WAS MDE1900-4 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0432 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 EUROPE ̄ Marie-Françoise Wilkinson, vigie des ONG DANS LES COULISSES DE L’UNION en guerre contre la pauvreté par Nicolas-Jean Brehon

BRUXELLES Au mois de février, pour la pre- grès incontestables avec des enga- de notre envoyée spéciale Cette Française, mière fois, le conseil informel des gements qui devront être formali- Le casse-tête du salaire ans son petit bureau ministres de l’emploi et des affaires sés d’ici au sommet de Nice, sous la de la rue du Congrès, directrice du réseau sociales a invité à Lisbonne quel- présidence française. D’ici à dé- D au milieu des cartons ques ONG, parmi lesquelles cembre 2000, chaque Etat membre des députés de déménagement à EAPN, milite auprès l’EAPN, à exprimer leurs idées à devra définir un programme natio- peine déballés et des murs qui côté de la Confédération euro- nal et réfléchir aux objectifs sentent la peinture fraîche, Marie- de la Commission péenne des syndicats (CES) et de communs que peuvent se donner ’est un dossier mineur sur le plan budgétaire, mais délicat. Françoise Wilkinson n’a pas encore l’Unice, l’organisation patronale les Quinze. La Commission devra Un dossier plein de suspicion, comme beaucoup de ceux qui pris totalement possession des pour que la lutte communautaire. de son côté mettre en place des ou- touchent à l’argent ou qui concernent la vie de nos élus. A lieux qui abritent désormais le L’EAPN milite pour l’instaura- tils permettant de mieux évaluer fortiori quand il s’agit des deux à la fois, puisqu’il s’agit des siège de l’EAPN, le Réseau euro- contre l’exclusion tion de lignes directrices de lutte les réalités de l’exclusion et de salairesC des députés européens. Selon le principe d’égalité, et parce péen des associations de lutte contre la pauvreté, à l’image de ce comparer les situations d’un pays à qu’avant qu’ils soient élus au suffrage universel à partir de 1979, ils contre la pauvreté et l’exclusion devienne une priorité que les Quinze ont adopté dans le l’autre. étaient des délégués des parlements nationaux, les députés européens sociale. domaine de l’emploi, à savoir un C’est en cela que des mouve- gagnent exactement ce que gagnent les parlementaires dans les Etats Cette Française de 56 ans dirige s’élève à quelque 900 000 euros objectif chiffré, la création de ments comme l’EAPN ont d’autant membres. A l’exception notable des députés européens néerlandais, depuis huit ans ce mouvement re- (près de 6 millions de francs). Soit 20 millions d’emplois, avec un ca- plus leur place dans ce dialogue à qui gagnent moins. connu comme l’un des plus repré- de quoi financer un secrétariat eu- lendrier, d’ici à 2010, et l’évaluation Quinze. Car, d’une certaine façon, En France, le régime est fixé par une ordonnance de 1958. L’indem- sentatifs de ce qu’il est désormais ropéen de trois personnes basé à systématique de toutes les déci- ces associations qui travaillent de- nité de base est égale à la moyenne des traitements des plus hauts convenu d’appeler « la société ci- Bruxelles, une assemblée générale sions gouvernementales à l’aune puis des années sur le terrain ont fonctionnaires, de la catégorie dite « hors échelle ». Elle est complétée vile », avec laquelle la Commission annuelle, une lettre mensuelle et de leurs effets sur l’exclusion. Sans une longueur d’avance sur les gou- par des indemnités de résidence et de fonction. L’ensemble représente européenne tient à avoir un dia- plusieurs groupes de travail. «La trop y croire cependant. Même si le vernements. Grâce à leur réseau, un total imposable de 42 668 francs (6 504 euros) bruts par mois, soit logue constant à côté des relations lutte contre l’exclusion passe par un sommet des chefs d’Etat de Lis- elles ont depuis longtemps pris 31 842 francs nets après prélèvements sociaux. traditionnelles qu’elle entretient partenariat entre le public et le privé, bonne, en mars, témoigne, pour l’habitude de recenser, de passer au Mais le principe d’égalité de traitement au sein de l’Etat membre si- avec les partenaires sociaux, les explique-t-on à la Commission Marie-Françoise Wilkinson, de pro- crible puis de classer en fonction de gnifie de facto inégalité au sein de l’Union. L’écart est important, sans syndicats et les représentants du pour justifier cet engagement. Nous leurs performances les initiatives cohérence géographique. Espagnols et Finlandais sont en queue de patronat. L’EAPN regroupe 25 or- pensons que ces réseaux sont néces- nationales. En octobre dernier, liste. Italiens et Autrichiens sont en tête. L’indemnité moyenne men- ganisations intervenant sur le ter- saires pour enrichir le dialogue poli- l’EAPN a ainsi publié une étude sur suelle des députés européens varie entre 2 849 euros (18 688 francs) rain de l’exclusion parmi lesquelles tique et nous voulons encourager la « les nouvelles stratégies de lutte pour un député espagnol et 9 976 euros (65 436 francs) pour un député ATD Quart Monde, la Croix-Rouge, constitution de réseaux le plus larges contre la pauvreté, à partir de italien. La France et l’Allemagne sont légèrement au-dessus de la le Réseau européen des chômeurs et le plus représentatifs possible. » l’expérience de neuf pays euro- moyenne communautaire, qui se monte à 6 141 euros (40 285 francs). ou encore la Fédération euro- péens ». Cela fait des années que cette inégalité préoccupe les députés euro- péenne pour la disparition de la « STRATÉGIE EUROPÉENNE » Cette méthode permet d’établir péens. Le traité d’Amsterdam donne une base juridique à leurs initia- prostitution. Les déclarations – jusqu’ici de des « benchmark », des expériences tives de réforme puisque le nouvel article 190 stipule que le Parlement Cette volonté de la Commission principe – des Quinze en faveur de modèles qui mériteraient d’être européen « fixe le statut de ses membres après avis de la Commission et et le peu de moyens dont disposent la lutte contre l’exclusion justifient étendues à d’autres territoires. Ma- avec l’approbation du Conseil statuant à l’unanimité ». Se fondant sur le la plupart de ces mouvements so- d’autant plus cette politique. Après rie-Françoise Wilkinson cite en principe selon lequel « à travail égal, salaire égal », deux propositions ciaux expliquent le statut un peu plusieurs années d’immobilisme lié exemple le cas irlandais : « Depuis visant à donner un salaire unique pour tous les députés européens ont ambigu de l’EAPN, qui se définit au veto de la Grande-Bretagne de 1997, le gouvernement a adopté une donc été présentées, l’une, en novembre 1998, l’autre en mai 1999, comme une organisation indépen- financer à partir de 1995 un nou- stratégie de lutte contre la pauvreté après les élections européennes. Un député socialiste allemand, Willi dante, mais qui est financée à 90 % veau programme d’action contre la ̄ sur dix ans et créé une agence, Rothley, est le chef de file de cette revendication. par la Commission européenne. «Il pauvreté, le traité d’Amsterdam, en “Combat Poverty Agency”, qui ana- Mettre fin aux disparités... et ouvrir la boîte de Pandore. Car les diffi- est évident que cette dépendance fi- juin 1997, a en effet intégré la lutte Marie-Françoise Wilkinson lyse l’impact du budget annuel sur la cultés commencent dès la question de base : quel niveau de salaire ? nancière nous expose à une forme contre l’exclusion parmi les priori- b Directrice générale du Réseau pauvreté. » Autre expérience réus- L’idée commune est de fixer un niveau égal à la moyenne des salaires. d’instrumentalisation, reconnaît tés de l’Union (article 136) et jeté européen des associations de lutte sie : les coopératives sociales Une idée simple qui suscite Mme Wilkinson, mais jusqu’à présent les bases légales pour permettre au contre la pauvreté et l’exclusion italiennes, qui permettent au ni- pourtant un certain nombre de cette situation reste gérable. » Conseil de statuer à la majorité sociale, Marie-Françoise veau local, grâce à une décentrali- L’indemnité moyenne réserves pour des raisons oppo- De toute façon, sans ces subven- qualifiée dans ce domaine. «Cet Wilkinson coordonne, de sation des aides, de bâtir de multi- sées. Ceux qui sont en haut de tions, le réseau qui s’appuie sur objectif doit maintenant prendre Bruxelles, le lobbying des ples projets d’insertion. Au total, mensuelle des députés la fourchette ne manifestent quinze antennes nationales ne forme et le rôle de l’EAPN est de « exclus » auprès de la l’EAPN a recensé quelque 150 ini- pas d’enthousiasme excessif de- pourrait pas exister. Chaque année, faire pression auprès de Bruxelles Commission européenne. tiatives qui, selon elle, mériteraient européens varie entre vant la perspective de rabattre programme de travail et objectifs mais aussi des gouvernements natio- b Elle milite pour que la réduction d’être regardées au niveau leur traitement de 20 ou 30 %. sous le bras, la directrice générale naux pour que soit mise en place une de la pauvreté devienne aussi européen. 18 688 francs pour D’autant plus que la moyenne du mouvement va donc renégocier véritable stratégie européenne », ex- importante que la réduction des diminuera au fur et à mesure au Berlaymont un budget qui plique Marie-Françoise Wilkinson. déficits publics. Laurence Caramel un député espagnol des prochains élargissements, à moins de fixer dès à présent un et 65 436 francs pour chiffre, comme le propose le Conseil. un député italien. Ceux qui sont en bas de la Comment la Commission applique la flexibilité fourchette ont d’autres préoc- La moyenne cupations. Les Scandinaves, par exemple, encadrent strictement communautaire les salaires de leur personnel avec « élégance » à ses hauts fonctionnaires politique. Un salaire fixé à la se monte moyenne communautaire au- rait pour effet d’augmenter le BRUXELLES nouvel emploi, il doit le déclarer à d’indemnités, les émoluements à 40 285 francs salaire versé aux députés euro- de notre envoyée spéciale L’administration de la Commission, qui diminue le que lui verse le groupe de pneu- péens scandinaves. Une hausse n ne parle que de montant de son indemnité, le to- matiques étant supérieurs à ceux encore accrue par la prise en compte de la fiscalité. Puisque salaire « ça » dans les cou- Bruxelles est en émoi tal de ses revenus ne devant pas qu’il percevait à la Commission. unique impose nécessairement impôt communautaire unique, de O loirs de l’exécutif eu- dépasser son dernier traitement. , président de la l’ordre de 15 %, soit un taux sensiblement inférieur aux taux en vigueur ropéen : l’éviction, après le licenciement Certains jouent le jeu. D’autres, Commission de janvier 1985 à jan- dans les Etats membres. Les députés nordiques cumuleraient donc un moyennant espèces sonnantes et c’est de notoriété publique, se vier 1995, admet avoir souvent eu revenu accru et une imposition réduite ! Une initiative jugée inop- trébuchantes, de six hauts fonc- de six de ses cadres font payer en frais de représenta- recours à cette procédure. Les portune. tionnaires en huit mois. « Pour- tion qu’ils ne déclarent pas. archives, disponibles seulement De leur côté, à ce niveau de revenus, les députés portugais (comme, quoi » ils sont renvoyés et dirigeants, « dans L’article 50 permet de se débar- depuis 1993, font état de huit demain, beaucoup de députés des futurs Etats membres) gagneraient « combien » ils ont touché sont les rasser élégamment de hauts fonc- départs en 1993, huit en 1994, et alors plus que leur premier ministre, qui préside actuellement le deux questions qui alimentent l’intérêt du service », tionnaires qui n’ont pas fait leur neuf en 1995. « L’article 50 est un Conseil qui doit approuver l’éventuel futur statut... Il existe beaucoup toutes les conversations. preuves. Il sert à trancher les instrument de flexibilité dont on d’autres problèmes, touchant notamment au montant et au finance- Depuis son investiture, le sans justification conflits qui opposent des direc- aurait tort de se priver », indique ment des retraites des députés, également différents selon les Etats 15 septembre 1999, la Commis- teurs à leur commissaire ou à leur M. Delors : « Il permet de ne pas membres et qu’il faudrait harmoniser. sion de a lancé six rarchie peuvent se les voir retirer cabinet. Il permet de faire de la garder dans les placards » des A ces débats internes au Parlement européen, s’ajoute un autre élé- procédures de licenciement, à « dans l’intérêt du service ». Cette place à des cadres étrangers cadres chèrement rémunérés. ment de friction, cette fois entre celui-ci et le Conseil, qui porte sur les l’encontre de Philippe Soubestre, disposition d’un statut européen lorsque l’Union européenne Jacques Santer, successeur de indemnités supplémentaires et leur contrôle. Car à Paris comme à directeur général français du ser- calqué sur le droit français est s’élargit à de nouveaux pays. Il ar- Jacques Delors jusqu’en mai 1999, Strasbourg, l’indemnité parlementaire n’est qu’une partie de la rému- vice commun des relations exté- comparable à celle qui concerne rive que certains hauts fonction- indique au contraire qu’il a fait un nération des députés. Les députés européens ont d’autres indemnités rieures, Spyros Pappas, directeur les « emplois à la discrétion du naires le réclament, afin de tenter usage modéré de l’article 50, payées par leur Parlement : une indemnité de secrétariat de 9 765 eu- général grec du secteur informa- gouvernement » : préfets, ambas- leur chance dans le secteur privé, « pour des raisons financières et ros (64 054 francs), versée à un tiers, pour les dépenses d’assistants et tion, communication, culture et sadeurs ou directeurs d’adminis- sans prendre trop de risques éthiques », M. Santer jugeant de secrétariat, et une indemnité de frais généraux de 3 385 euros médias audiovisuels, Allan Lars- tration centrale peuvent être financiers. « toujours possible d’employer au- (22 204 francs) pour la gestion courante à l’exception des frais de son, directeur général suédois de démis de leur poste chaque mer- trement un fonctionnaire de haut transport qui font l’objet d’un remboursement forfaitaire. Ils per- l’emploi et des affaires sociales, credi en conseil des ministres sans UNE ALTERNATIVE AU PLACARD niveau ». Les archives font état de çoivent également une indemnité de séjour de 240 euros (1 574 francs) Pablo Benavides, directeur géné- que le gouvernement ait à moti- Parmi beaucoup d’autres, Aure- quatre articles 50 en 1996, cinq en par jour de session (une semaine par mois) subordonnée à leur pré- ral espagnol de l’énergie, Jorma ver sa décision. lio Pappalardo, directeur dans le 1997, cinq en 1998 et deux en 1999. sence effective au moment du vote nominal. Routti, directeur général finlan- Si, en France, les fonctionnaires secteur de la concurrence, a ainsi La Commission Prodi, elle, re- Le Conseil, qui relève que les propositions du Parlement coïncident dais de la recherche, et William retournent dans leur corps d’ori- choisi de partir en 1986, lors de vendique l’usage de l’article 50 avec un contrôle budgétaire accru sur la Commission, souhaiterait que Hunter, directeur britannique à la gine, à la Commission, ils sont mis l’adhésion de l’Espagne et du Por- pour la mise en œuvre de ré- le Parlement s’en inspire d’avantage pour ses propres dépenses. Pour direction générale de la santé et à la porte, moyennant dédomma- tugal. Il a créé un cabinet d’avo- formes structurelles. Elle estime éviter qu’un député européen ne soit tenté de confondre indemnités et de la protection des consomma- gement proportionnel à leur âge cats spécialisé dans le droit de la ne pas avoir à donner d’explica- forfait de transport avec revenu personnel, le Conseil propose un rem- teurs. Tous sont partis ou doivent et à leur ancienneté dans la mai- concurrence, désormais fort répu- tions sur le départ de tel ou tel, boursement sur frais réels. Une proposition inacceptable pour la majo- partir « avec un article 50 », selon son. Un directeur général est as- té à Bruxelles. Riccardo Perissich, n’en déplaise aux organisations rité des députés. Tant par la suspicion de fraude qu’elle sous-tend, que l’expression consacrée. suré de toucher son salaire directeur général de l’industrie syndicales qui dénoncent l’« opa- pour des raisons pratiques : qui établira les factures de « l’accès payant L’article 50 du statut de la fonc- (14 000 euros, soit 91 800 francs) jusqu’en 1994, a choisi de devenir cité » avec laquelle les décisions aux toilettes », qui vérifiera les factures « du prix des buvards » ? Le tion publique européenne dit que pendant trois mois. Ensuite, il administrateur du groupe Pirelli, sont prises. choix des arguments révèle l’état de crispation sur ce dossier. les fonctionnaires occupant les perçoit une indemnité dégressive à la fin de la Commission Delors. Une autre conséquence du salaire unique concernerait le budget des emplois les plus élevés de la hié- (de 85 % à 60 %). S’il trouve un Il affirme qu’il n’a jamais touché Rafaële Rivais Assemblées. Ainsi, en France, les budgets de l’Assemblée nationale (2,89 milliards de francs) et du Sénat (1,61 milliard de francs) incor- porent les salaires versés aux députés européens (44,5 millions de Le « cas » Soubestre a choqué par sa brutalité francs). Salaires qui seraient intégrés dans le budget du Parlement eu- ropéen si un statut était adopté. Le budget du Parlement, majoré du Philippe Soubestre, directeur général chargé de coordonner l’aide salaire annuel des 626 députés, soit 46,13 millions d’euros, et des coti- communautaire aux pays tiers, a fait l’objet d’une éviction pour le sations y afférant, passerait donc de 975,5 à 1 023,1 millions d’euros moins brutale : il a appris, le 28 septembre 1999, quelques heures (6,71 milliards de francs). avant l’annonce à la presse, qu’il était débarqué. Il s’est indigné du Le Parlement a formulé ses propositions. Le Conseil a les siennes. procédé dans une lettre à son personnel : « Avais-je mérité, après Pour sortir de ces contradictions, Nicole Fontaine, présidente du Parle- 36 ans de maison, et pour tout égard, de recevoir à 23 heures un appel du ment européen, réunit un « groupe de contact » entre l’Assemblée de petit télégraphiste du Breydel ? » Il qualifie ainsi le secrétaire général Strasbourg et le Conseil, et a créé un groupe d’experts, assisté par un de la Commission, Carlo Trojan. M. Soubestre a, fait plutôt rare dans cabinet de consultants britanniques, chargé d’évaluer le niveau souhai- les annales, reçu le soutien de ses 600 employés, pour qui « ces événe- table des indemnités. Résultats attendus fin mai. ments choquants ne sont pas de nature à motiver le personnel ». Il in- dique avoir reçu, en privé, les excuses de Romano Prodi. L’entourage Nicolas-Jean Brehon est enseignant à l’université Paris-I-Panthéon- du président concède que la brutalité de la procédure constituait une Sorbonne. « erreur » commise par une institution « qui cherchait ses marques ». LeMonde Job: WDE1900--0005-0 WAS MDE1900-5 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:26 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0434 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat

Hausse des prix à la production industrielle UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Variations par rapport au même mois de l'année précédente (nov. 99) en % PRODUCTION INDUSTRIELLE (fév. 00, en %) ZONE EURO...... 5,7 Sur un an ...... 4,5 5,5 7,6 7,6 7,2 2,8 2,8 1,8 – 1,3 5,0 (12/99) 4,7 (12/99) UE 15...... 5,1 Sur un mois ...... 0,9 1,2 2,1 1,8 0,9 1,1 1,0 4,5 – 0,6 1,3 (12/99) 1,2 (12/99)

ALLEMAGNE...... 2,4 PRIX À LA CONSOMMATION (mars. 00, en %) ESPAGNE...... 5,1 Sur un an ...... 1,9 * 2,0 * 2,1 * 2,5 3,0 1,7 * 2,6 1,6 * 0,7 3,7 – 1,1 (déc.) FINLANDE...... 6,8 Sur un mois ...... 0,4 * 0,4 * 0,2 * 0,5 0,5 0,5 * 0,4 1,1 * 0,2 0,6 (fév. 00) – 0,3 FRANCE...... 10,7 PIB EN VOLUME (4e trimestre 99, en %) IRLANDE...... 4,8 Sur un an ...... 3,0 3,0 2,3 2,9 4,0 3,2 2,1 3,9 3,0 4,6 0,0 ITALIE...... 4,6 Sur trois mois ...... 0,8 0,9 0,7 1,2 1,0 0,9 0,4 1,2 0,8 1,8 – 1,4 PAYS-BAS...... 7,6 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) SUÈDE...... 4,8 1999 ...... – 0,7 – 1,2 – 1,2 – 0,9 – 1,1 – 1,8 – 1,9 0,5 1,2 1,6 (1998) – 6,1(1998) Source : Eurostat

a LES PRIX À LA PRODUCTION industrielle de la zone euro ont en- DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) registré, en février 2000, une hausse de 0,5 % par rapport au mois pré- 1999 ...... 68,1 72,2 61,1 114,4 63,5 58,6 114,9 63,8 46,0 57,4 (1998) 99,9 (1998) cédent (+ 0,4 % au sein de l’Union européenne). a SUR UN AN, par rapport à février 1999, les prix à la production in- SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR dustrielle ont augmenté de 5,7 % dans la zone euro et de 5,1 % au sein (en milliards d'euros, jan. 00) des Quinze. Cette hausse est largement imputable au secteur des biens – 13,1 - 4,5 * + 1,3 2,7 – 3,2 – 1,1 – 1,1 0,5 – 5,2 – 33,2 (oct.) 10,3 (oct.) intermédiaires (+ 9,2 % dans la zone euro et + 8,5 % au sein de l’Union). Les autres secteurs ont enregistré des augmentations infé- INVESTISSEMENT (FBCF) e rieures à 1 %. (4 trimestre 99, en %) a LES AUGMENTATIONS les plus fortes ont été observées au Portu- Sur trois mois ...... 0,7 0,6 0,8 2,1 0,7 1,7 1,8 2,5 1,6 1,3 0,2 gal (+ 16,5 % en janvier), en France (+ 10,7 %), aux Pays-Bas (+ 7,6 %), principalement du fait du renchérissement de l’énergie. A l’inverse, les * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus prix ont légèrement baissé en Belgique et au Danemark. En Alle- magne, les prix ont augmenté de 2,4 %. Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION L'impact sectoriel du commerce électronique L'économie marocaine tarde à redécoller DERNIER MOIS VARIATION CONNU SUR UN AN Evolution annuelle de la valeur ajoutée du secteur en % CROISSANCE DU PIB INFLATION RÉSERVES EN DEVISES – 5 – 2,5 0 2,5 5 en pourcentage en pourcentage en millions de dollars CONSOMMATION DES MÉNAGES – 1,7 % (mars) + 4,1 % (en produits manufacturés) Télécommunications...... 12 Parachimie et pharmacie...... TAUX D'ÉPARGNE 14,7 % (3e trim. 99) – 0.9 3 Transports...... 2,7 2,5 6 000 6,5 5 507 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES – 0,9 % (3e trim. 99) + 1,2 % Services organismes financiers...... 4 389 3 1 1 3 951 Papier et carton...... 3 743 COMMERCE EXTÉRIEUR Electricité, eau et gaz...... (en milliards de francs) + 7,3 MdF – 2,1 MdF – 0,1 (solde cumulé sur 12 mois) + 109,9 MdF – 25 MdF BTP...... – 2,3 Combustibles...... 1996 97 98 99 2000* 1996 97 98 99 2000* 1996 97 98 99 2000* ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL + 2 (avril) – 10 ** *Prévisions Source : Nord Sud Export, groupe Le Monde DES MÉNAGES* Source : Arthur Andersen

a LES EXPERTS comptaient sur un décollage de l’économie marocaine, ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* a LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION vont contribuer pour mais les mauvaises conditions climatiques sont venues perturber ces pré- opinion des chefs d'entreprise 0,6 % à la croissance annuelle du produit intérieur brut français entre visions. Au lieu d’un taux de croissance attendu de + 3 % pour 1999, c’est sur les perspectives générales de production + 37 (avril) – 23 ** 2000 et 2003, selon une étude réalisée par la société de conseil Arthur une régression (– 1 %) qui a eu lieu. Pour l’année 2000, le ministre de Andersen. Ce taux inclut la contribution directe mais aussi indirecte de l’économie et des finances table sur une croissance de l’ordre de 3 %. ces technologies en raison de leur diffusion dans l’industrie et les Mais cette prévision semble exagérément optimiste. CRÉATIONS D'ENTREPRISES 21 850 (mars) – 3,9 % services. a NÉANMOINS, il convient d’intégrer dans les calculs de nouvelles don- a DES SECTEURS bénéficieront du commerce électronique ; d’autres nées comme l’impact des télécommunications et les services qui s’y rat- DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 3 256 (janv.) – 8,8 % en pâtiront. Les entreprises de transport vont accroître leur valeur ajou- tachent : ainsi, la cession en 1999 de la deuxième licence de téléphonie tée grace à l’augmentation des flux physiques. A l’inverse, le secteur des mobile a rapporté 1,1 milliard de dollars. Un dossier qui a permis au Tré- * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication combustibles devra serrer ses prix en raison du développement des sor de renforcer ses stocks en devises. Sources : Insee, Douanes plates-formes d’achat. ̄ UN CHIFFRE Amérique centrale : les incertitudes de la reprise

13,7 % épubliques bananières » ; suite du cyclone Mitch de l’automne ces deux pays qui ont le plus souf- permis une vive reprise écono- ce qualificatif, synonyme Malgré le retour de 1998. Mais l’action gouvernementale fert de l’ouragan (et de graves inon- mique en 1999 au Nicaragua (6 %). LE RECUL R de coups d’Etat, d’insta- est gênée par l’absence de majorité dations au Nicaragua). Les exporta- L’aide extérieure des grandes puis- DES DÉFAILLANCES bilité politique et de cor- la paix, catastrophes parlementaire. Après dix ans de tions traditionnelles ont chuté par sances et des institutions finan- D’ENTREPRISES ruption, recouvre une réalité écono- guerre civile, le pays a connu une re- suite de la baisse des prix et de la cières internationales (4 milliards de mique : la dépendance des (petits) prise de l’industrie et du commerce destruction des plantations ; en re- dollars pour le Honduras d’ici à la AU 1er TRIMESTRE 2000 naturelles et pauvreté pays d’Amérique centrale à l’égard au début des années 90 et a bénéfi- vanche les importations ont aug- fin de 2002, 2,5 milliards pour le Ni- Comparé au même trimestre de produits agricoles d’exportation fragilisent cié de son faible endettement. Mais menté, facilitées par les baisses des caragua) devrait soutenir la crois- des années précédentes, le pre- – bananes, sucre, café –, cultivés en la croissance s’est essoufflée, par tarifs douaniers : au Nicaragua, le sance. Au-delà, les deux voisins mier trimestre 2000 marque une bonne partie par de grandes socié- ces économies suite de la politique monétaire res- taux de couverture des importations doivent bénéficier du programme accélération de la baisse des dé- tés américaines. Ces produits repré- trictive et de la contraction des dé- n’a pas dépassé 50 % en 1999. Dans international de réduction de dette faillances d’entreprises (– 13,7 % sentent souvent de 25 % à 30 % des tissements étrangers directs et les penses destinée à réduire le déficit les deux pays, les dépenses consé- destiné aux « pays pauvres très en- contre – 8,7 % en 1999, – 6,9 % en ventes à l’étranger, dont les Etats- ressources d’un tourisme écologique public. cutives aux catastrophes naturelles dettés » (750 millions pour le Hon- 1998), selon l’enquête trimes- Unis restent de loin le premier desti- pourront-ils durablement compen- Les privatisations systématiques ont entraîné un accroissement du duras, auquel le Club de Paris a déjà trielle de Dun & Bradstreet. Si nataire (jusqu’à 40 % du total), de ser les transferts de bénéfices et et l’ouverture commerciale n’ont déficit public. accordé un report de paiement de l’administration d’immeubles même qu’ils sont le premier fournis- couvrir le déficit des comptes cou- pas été payées de retour jusqu’ici. La reconstruction, appuyée par 400 millions). connaît un rythme d’améliora- seur de la région. rants ? L’Etat parviendra-t-il à conci- Les exportations ont progressé l’investissement public malgré le tion encore meilleur (– 21 %), les Au cours de la dernière décennie, lier des dépenses sociales élevées et beaucoup moins vite que les impor- plan d’ajustement structurel, a déjà Guy Herzlich transports, en revanche, pré- l’Amérique centrale s’est ralliée au le faible accroissement des recettes tations ces dernières années, notam- sentent l’évolution la moins fa- « consensus de Washington » : avec fiscales (le déficit public a atteint ment en raison de la baisse du prix vorable (– 4,4 %). En région, des nuances, tous les pays ont adop- 3,9 % du produit intérieur brut en du café en 1999 ; elles ne couvrent seules la Picardie et la Franche- té une politique d’ouverture aux im- 1999) qui entraînent une dette inter- que 65 % des achats à l’étranger. Ce Comté enregistrent une aug- portations et aux investissements ne et des taux d’intérêt élevés ? sont les transferts des Salvadoriens mentation du nombre de leurs étrangers ; ils ont opté pour les pri- Le Panama, dont le PIB par tête émigrés aux Etats-Unis (près de défaillances d’entreprises. vatisations d’entreprises et de ser- approche aussi les 3 000 dollars, a 1,3 milliard de dollars) qui comblent Un examen par taille montre vices publics, mené une politique profité de la libéralisation en Amé- le déficit. Les investissements étran- en revanche une forte dégrada- budgétaire de limitation des déficits. rique latine qui a soutenu depuis dix gers sont freinés par la violence en- tion des défaillances d’entre- Ils devraient, après une bonne crois- ans la croissance des services (75 % démique (14 000 homicides par an) ; prises de plus de 50 millions de sance économique depuis 1997, dé- du PIB), permettant de réduire sen- les maquiladoras sont limitées à des francs de chiffre d’affaires. Ces passer la moyenne latino-améri- siblement la pauvreté (qui touche activités à faible valeur ajoutée par dernières ont en effet augmenté caine cette année. Peuvent-ils pour encore 30 % de la population). Pour le bas niveau de formation de la de 43 % en nombre. Le chiffre autant échapper à leur dépendance l’avenir, il compte toujours sur les main-d’œuvre ; chômage et sous- d’affaires cumulé de ces sociétés traditionnelle ? revenus du canal (568 millions de emploi touchent le tiers de la popu- a représenté 15,4 milliards de Le Costa-Rica semble le mieux dollars en 1998), récupéré depuis le lation active. francs (contre 7,4 milliards au parti. Grâce à la paix civile, il avait 1er janvier dernier, sur les ports 1er trimestre 1999), soit un effec- su, depuis les années 50, développer privatisés, l’important centre finan- BAISSE DES PRIX AGRICOLES tif d’environ 11 000 salariés son industrie (les produits manufac- cier offshore et la zone franche Au Guatemala, les accords de (contre 7 500 au 1er trimestre turés forment 40 % des exporta- de Colon. paix, ne remontant qu’à 1996 après 1999). Il est vrai que, parmi ces tions) et arriver au meilleur niveau En 1999, l’activité de celle-ci avait trente-six ans de guerre civile, n’ont grandes défaillances, deux en- de formation de la région. Il a su en souffert de la récession au Venezue- pas encore eu leur plein effet, mal- treprises réalisent plus d’un mil- jouer pour attirer les investisse- la et en Colombie (dont 40 % des ex- gré l’aide extérieure. Mais l’an der- liard de chiffres d’affaires : Ga- ments étrangers, malgré l’échec des portations passent par le canal) et nier les pertes provoquées par Mitch rage Bernard Tutrice projets de privatisation. Il a dévelop- en Equateur. Plusieurs centaines de et la par la baisse des cours agricoles (1,1 milliard) et BSAD – Bour- pé des exportations non tradition- millions de dollars d’investissements n’ont pas été compensées par la goin distribution – (4 milliards). nelles (cultures de fleurs, agroali- ont été annoncés pour les ports pri- hausse du pétrole, dont le Guatema- Les 77 entreprises de plus de mentaire), mais surtout les vés et la reconversion des installa- la est devenu producteur. D’autre 50 millions de francs qui ont dé- maquiladoras, usines de montage tions héritées de l’armée américaine. part, les « donateurs » ont exigé en posé leur bilan au 1er trimestre pour la réexportation bénéficiant Mais les hésitations du gouverne- échange de 1,9 milliard de dollars de 2000 existaient en moyenne de- d’exonérations fiscales, et qui repré- ment sur l’utilisation du fonds crédits sur les années 1997-2000, un puis 19 ans. Si les difficultés de sentent 20 000 emplois directs. (1,3 milliard de dollars) formé avec renforcement du système bancaire ces grandes entreprises sont Symbole de ce succès : l’installa- les recettes des privatisations – dé- et un effort de discipline fiscale. bien davantage le fait d’un bou- tion d’Intel pour la fabrication de se- penses sociales ou rachat des bons Malgré l’aide « post-Mitch » et le leversement des marchés que mi-conducteurs et de circuits inté- Brady – suscitent un certain atten- faible endettement, cela rendra dif- d’une maturité insuffisante, il grés. Cet investissement de tisme. Au premier trimestre, la crois- ficile un accroissement des dépenses demeure que le critère d’ancien- 500 millions de dollars depuis 1997 sance n’a pas dépassé 1 % en rythme sociales dans ce pays, le plus inégali- neté est essentiel dans l’explica- comporte toutefois le risque d’une annuel, ce qui jette le doute sur les taire d’Amérique latine, où un tiers tion de nombreuses défaillances. nouvelle dépendance : l’activité 3,5 % prévus pour l’an 2000, après des adultes sont analphabètes. En effet, près de la moitié des d’Intel a représenté la moitié de la 2,8 % en 1999. Plus pauvres encore, le Honduras entreprises défaillantes ont cinq croissance économique de 1999 Le Salvador devrait faire un peu et le Nicaragua sont confrontés aux ans au maximum. (7,5 %) et fourni plus de 20 % de la mieux, notamment grâce à l’aide mêmes défis, avec un taux d’anal- valeur des exportations. Les inves- (1,3 milliard de dollars) allouée à la phabétisme comparable. Or ce sont LeMonde Job: WDE1900--0006-0 WAS MDE1900-6 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:32 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0435 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 FUTURS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE Après la folie « .com », le phénomène start-up par Laurent Fléchaire suscite la méfiance des investisseurs

’heure aurait-elle sonné Cette flambée de projets Internet part non négligeable dans le finan- L’éternel échec pour les cassandre.com ? Le mini-krach d’avril de plus en plus douteux n’a pas cement de ces incubateurs publics ! Il est assez facile de l’af- d’autre origine que le matraquage Les candidats à l’introduction en L médiatique dont l’opinion n’a rete- Bourse risquent d’être pris à contre- firmer, après les frayeurs témoigne du retour boursières d’avril : désormais, les nu qu’une chose : la facilité avec la- pied, les élus finalement retenus de la réforme fiscale start-up d’Internet ne pourront à des critères quelle on deviendrait millionnaire. étant de moins en moins nom- plus être considérées comme une En France, les chaînes de télévision breux. Car le mini-krach de la mi- our un souverain, il y a deux manières de signifier son pou- promesse de réussite inéluctable. d’analyse rigoureux sont toutes allées planter leurs ca- avril a tout simplement montré que voir : la guerre à l’extérieur des frontières et l’impôt à l’inté- En fait, le mini-krach du Nasdaq a méras à Republique Alley ou dans les investisseurs eux-mêmes rieur. Et c’est précisément pour financer les guerres que l’on été un symptôme plutôt qu’un face à la flambée le Silicon Sentier. Les écoles de commencent à partager l’opinion prélève des impôts. Mais si la guerre est facile à décider, ré- tournant. Les augures pessimistes commerce, jusqu’à la plus obscure, selon laquelle tout, finalement, formerP les impôts paraît beaucoup plus compliqué. avaient été jusque-là démentis par des projets douteux ouvrent les unes après les autres n’est pas bon à prendre sur Inter- Au XVe siècle, la taille, un impôt direct au profit du trésor royal, la constante ascension des cours et des programmes de formation à la net. Comme l’explique Marc Giget, n’est plus négociée au coup par coup par le roi mais devient per- l’apparition en Bourse de nou- plan de la technologie comme sur création d’entreprises ou au e-busi- directeur de la société de conseil en manente en 1444, suivant la décision de Charles VII. Cette institution- velles valeurs technologiques. le plan du management pour ap- ness. innovation Euroconsult, « il n’y a nalisation est accueillie favorablement par la population, qui évite Mais des éléments plus sérieux porter de véritables conseils aux guère de raison pour que les valeurs ainsi d’être systématiquement pillée par les militaires. Car si ces der- qu’un simple « ça ne peut pas du- créateurs d’entreprises qu’ils hé- DE MOINS EN MOINS D’ÉLUS Internet ne soient pas jaugées à la niers sont financés régulièrement, ils sont moins incités à se servir sur rer » annonçaient le retourne- bergent. « Il y a trop d’argent stu- Signe que le mouvement des même aune que les valeurs de l’an- place au hasard de leurs étapes de campagne. Les petites gens ment : Gartner Group, cabinet pidement jeté dans des projets stu- start-up a vraisemblablement at- cienne économie. Les investisseurs doivent s’acquitter de la taille. La noblesse, elle, y échappe puisque sa américain spécialisé dans la col- pides », conclut Michael Walton, teint le point à partir duquel il ne commencent à faire le tri, et c’est fonction est justement de faire la guerre : elle ne peut payer à la fois lecte de données sur les hautes président de Rubus. pourra que retomber : les politiques bien naturel ». par le sang et par la bourse. Quant au clergé, il ne paye pas non plus technologies, estimait, dans une Jean-Michel Dalle, patron de ont suivi les caméras de télévision. Julien Lévy, professeur et créa- cet impôt puisqu’il est considéré comme tout à fait étranger à la étude parue en novembre 1999 l’incubateur Science pratique, « Les directeurs des vingt-trois in- teur du programme e-business à guerre. Ses préoccupations l’éloignent par nature des champs de ba- (Travelling at the Speed of Hype), la constatait depuis quelques mois cubateurs publics, créés dans les uni- l’ESCP, relève que les réticences des taille. A son plus grand bénéfice. durée de vie des trois quarts des une hausse vertigineuse du versités avec le soutien du ministère investisseurs sont particulièrement Ces privilèges ont une certaine logique, au regard de la constitution « start-up.com » à... trois ans. Ru- nombre de projets de start-up qu’il de l’éducation nationale selon un ca- visibles dans le cas des start-up de la société de l’époque, mais d’autres exemptions vont venir s’agré- bus, société britannique de conseil recevait. « Je suis passé de trois par hier des charges très strict quant à la « business to consumer » (sites ger aux premières, avec une logique moins évidente. Car les fermiers en e-business, a analysé scrupuleu- semaine à une cinquantaine dont la validité des projets soutenus et l’utili- commerciaux grand public), «car il généraux, qui ont la charge de collecter l’impôt, n’ont des compé- sement les business-plan d’un plupart sont à mettre à la poubelle. sation des moyens financiers, sont apparaît, dès le second tour de table, tences que locales. C’est le roi qui fixe globalement le montant de la échantillon de 120 start-up nées La proportion de projets liés à Inter- restés abasourdis en constatant que que des investissements extrêmement taille ; la collecte est ensuite répartie en généralités (l’équivalent, au- outre-Manche sur le marché d’In- net a grandi démesurément, mais, la première sortie du nouveau mi- lourds doivent aller au marketing et à jourd’hui, des régions ou des départements) puis, enfin, en paroisses. ternet dans les six derniers mois : sur les dix entreprises que j’accueille nistre des finances, Laurent Fabius, a la publicité ». Les projets « business Et, pour les riches propriétaires ruraux, il suffit d’envoyer un de leurs l’étude, publiée cinq jours avant le actuellement, à peine deux été pour un de ces incubateurs privés to business » (commerce entre en- enfants en ville et de mettre à son nom l’essentiel de la fortune fami- mini-krach, prévoit un taux de concernent la net-économie. » Les qui prennent 25 % du capital pour treprises) sont en revanche moins liale pour échapper à l’impôt. La ville fait donc office de paradis fiscal. mortalité de 70 % dans les deux investisseurs, business angels ou sortir en Bourse le plus rapidement dévoreurs de capitaux ; mais ils En dehors de ces astuces, les privilèges s’achètent. Un puissant est, ans qui viennent... capitaux-risqueurs, sont eux aussi possible », témoigne un haut fonc- doivent, pour être crédibles, être par définition, plus difficilement « taillable » qu’un petit. On cherche L’étude de Rubus (www.ru- submergés de dossiers dont ils ne tionnaire. La déception a été d’au- portés par « des personnes expéri- ainsi à se faire anoblir pour pro- bus.co.uk) met en cause des offres savent que faire... tant plus vive que Bercy a pris une mentées connaissant bien un milieu Plus que les fiter des privilèges fiscaux qui de produit ou de service inadap- professionnel donné plutôt que des sont attachés à la noblesse. Les tées aux besoins du client ou pour En 2008, la fin du e-business? jeunes sortant d’écoles ». abus sont légion et l’impôt rap- lesquels existent déjà des canaux Mais Julien Lévy, d’un même considérations d’ordre porte peu puisque les plus riches de distribution plus performants LE CYCLE DE LA NET ÉCONOMIE Fin du mouvement, met en garde contre e-business passent au travers du filet fiscal. qu’Internet, mais aussi le peu d’at- Chute ce qu’il appelle « la tentation fran- moral ou d’efficacité A la fin du XVIIe siècle, Colbert tention portée au développement des cours 2006-2008 chouillarde d’assimiler toutes les tente de réformer cet impôt, qui d’une marque (décisive, selon Ru- start-up à une économie de casino. fiscale, ce sont les faits est devenu de moins en moins bus, sur le marché d’Internet) et Crise Internet ouvre vraiment une fenêtre des « .com » juste. D’autant que, en dehors aux choix technologiques, « alors Début des dans une société étouffante, en per- qui poussent le roi des exemptions multiples, les que seule la technologie adéquate start-up Le « vrai » mettant à de nouveaux venus de faire nobles vont de moins en moins permet d’apporter au client le ni- e-business surface. La popularité des start-up à renier l’intérêt guerroyer. Le fait qu’il frappe les veau d’offre promis ». Internet émerge risque de ne pas résister longtemps plus déshérités est donc de plus Rubus dénonce également le www au vieux fond antientrepreneurial des privilégiés. en plus difficile à soutenir. Et rôle néfaste d’investisseurs qui des Français. Alors qu’il faut savoir comme les plus riches par- s’improvisent incubateurs alors SOMMET GOUFFRE DES PLATEAU DE LA être à la fois enthousiaste... et DES ESPOIRS DÉSILLUSIONS PROFITABILITÉ La guerre de Sept Ans viennent à se soustraire à cet im- même qu’ils ne disposent ni de critique ! ». pôt, c’est surtout sa faible pro- l’expérience du marché d’Internet 1990-96 97 98 99 2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09 2010 est si coûteuse que ductivité qui est mise en avant ni de l’expertise nécessaire sur le Source : Gartner Group, novembre 1999 A. R. par Colbert. Mais sa réforme certaines exemptions n’arrive pas à s’imposer. « Les abus ont été plus forts que sont levées en le ministre, et lui ont survécu », Jean-Michel Dalle, directeur de Science Pratique SA, et Philippe Maes, cofondateur de Gemplus note l’historien Marcel Marion. avril 1759. Mais l’édit Au début du XVIIIe siècle, Vau- ban va soutenir la même ligne « Il y a quelque chose de malsain de 1766 rétablit que Colbert. « C’est la partie la plus ruinée et la plus misérable du les privilèges une fois royaume (...) qui porte toutes les charges, qui a toujours le plus au royaume de la nouvelle économie » la guerre terminée souffert et qui souffre encore le plus », écrit-il en 1707. Une ré- forme, orchestrée par le duc de « Bien qu’étant l’un spécialiste traditionnelle contre la “nou- qu’à la fin. Et si beaucoup de vrais Mais lorsque ce n’est pas simple- Noailles, est finalement adoptée en 1717. Mais elle est trop compli- de l’accompagnement des créa- velle”, mais plutôt de défendre la créateurs de start-up n’ont pas en- ment l’argent nécessaire pour dé- quée à appliquer sur le terrain et ne parvient pas à changer les choses teurs d’entreprises de haute nouvelle économie contre Inter- core été transformés en caisses en- velopper un projet, ni l’argent ga- fondamentalement. technologie et l’autre créateur net. Il ne faut pas oublier qu’Inter- registreuses, ils commencent sé- gné, lorsque c’est l’argent facile Plus que les considérations d’ordre moral ou d’efficacité fiscale, ce d’une start-up qui s’est imposée net n’est que l’une des nouvelles rieusement à douter face à ce qu’il qui attire, ou plutôt l’illusion de sont les faits qui vont pousser le roi à renier l’intérêt des privilégiés. sur un marché mondial, vous dé- technologies qui ont permis et sus- faut bien appeler un délire collec- l’argent facile, alors il y a un vrai La guerre de Sept Ans est si coûteuse que certaines exemptions sont noncez tous les deux la “fièvre” cité la nouvelle économie. tif, entretenu par les médias et par problème. levées en avril 1759. Mais pour peu de temps, puisque l’édit de 1766 start-up. Pour quelles raisons ? – J.-M. D. : Nous rencontrons tous ceux qui n’ont rien compris à – P.M. : Cette bulle des start-up rétablit les privilèges une fois la guerre terminée. Et rien ne changera – Philippe Maes : Au nom du tous les jours de vrais entrepre- ce qui se passe vraiment. est finalement encore plus perni- avant la Révolution. dieu Internet, on pond un business neurs, pour lesquels l’appât de – Ne craignez-vous pas que ce cieuse que la bulle financière qui En dehors de la taille, d’autres impôts ont connu les mêmes diffi- plan bidon en huit jours, on s’ins- l’argent compte, ne soyons pas type d’arguments ne se retourne lui est associée : il ne faudrait pas cultés à évoluer. A la fin du XVIIe siècle, des nouvelles taxes sont talle dans un incubateur qui vous naïfs, mais moins que la liberté et contre la création d’entreprises qu’elle casse la vague qui a remis créées pour subvenir aux besoins en argent frais du roi. La capitation, offre quelques mètres carrés, une la passion. Ils comprennent vite en général ? au goût du jour l’initiative indivi- par exemple, est censée renflouer les caisses de l’Etat en touchant prise Internet et quelques vagues que la facilité du financement ne – P.M. : Ne nous plaignons pas duelle, la création d’entreprise et tout le monde. Mais très vite des différences de traitement sont faites conseils contre... le quart de votre dispense ni du travail, ni de l’intel- d’avoir enfin en France une image le goût de l’entrepreneuriat. Car à nouveau entre le tiers état et les autres. Au début du XVIIIe siècle, capital, et on lève des dizaines de ligence, ni de la créativité. C’est positive de l’argent. On a trop n’oublions pas que nous sommes « la monarchie est tellement aux abois qu’elle vit d’expédients fiscaux et millions de francs en quinze jours une véritable aventure de créer souffert de l’opprobre qui a long- en France : si l’on continue comme qu’elle crée des impôts sur tout », note Olivier Zeller, professeur d’his- auprès de financiers pas trop ma- une boîte, et surtout tellement ins- temps régné dans ce domaine, et ça, on risque en effet de fabriquer toire à l’université Lyon-II. Ainsi sont nés le « dixième », le « ving- lins et surtout affolés à l’idée de ne tructive ! C’est l’un des rares mé- trop souvent regretté les effets une contre-vague d’anti-entrepre- tième » et le « cinquantième », avec pour vocation de frapper le patri- pas avoir encore su détecter le tiers au monde où on ne s’ennuie pervers qui en découlaient pour ne neuriat qui prendrait un plaisir moine. Mais pour ce faire, il faut déjà connaître ce patrimoine ! nouveau Yahoo. L’utilisation de pas une minute et où on en ap- pas se réjouir d’une telle évolu- pervers à jeter le bébé avec l’eau Olivier Zeller remarque qu’à l’époque « un des métiers les plus dange- quelques “mots magiques” dis- prend tous les jours, et, s’il y a de tion. Il est devenu possible de le- du bain. » reux était celui d’arpenteur », tant les grands propriétaires tiennent à pense même de réfléchir. Com- l’argent au bout, alors c’est génial. ver des capitaux dès le démarrage, dissimuler l’étendue de leurs richesses foncières aux fermiers géné- ment va-t-on gagner de l’argent ? » Mais dans la fièvre actuelle, et cela même lorsqu’il s’agit de Propos recueillis par raux. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas exempts de tout reproche : Oh, avec quelques bons bandeaux l’argent apparaît au début plus technologie ; il deviendrait même Antoine Reverchon « Presque tous ont favorisé leurs parents et amis et vexé leurs ennemis », publicitaires, voilà tout. Nous di- presque moral de bénéficier de écrit le contrôleur général Nicolas Desmaretz en 1712. « La plupart sons : stop ! Il y a quelque chose stock-options ! ont préféré leurs intérêts particuliers et ceux de leurs amis à ceux de Sa de malsain au royaume de la nou- – J.-M. D. : Tout cela est bel et Majesté », regrette-t-il. velle économie. bon, mais la diffusion d’une véri- C’est la Révolution qui va mettre à plat le système et en finir avec – Jean-Michel Dalle : Car tout table culture entrepreneuriale les privilèges, si coûteux pour l’Etat. Le 2 septembre 1789, l’Assem- cela devrait engloutir une bonne chez les jeunes est un élément en- blée nationale vote le décret qui supprime les distinctions de castes partie des fonds dont disposent les core plus favorable. On en rêvait, au sein de la société française. Désormais tout le monde est à égalité capitaux risqueurs : le burn rate, la nouvelle génération l’a fait : oui, face à l’impôt. Le mot « taille » disparaît en 1790, remplacé par celui pour reprendre un mot à la mode les jeunes de 20 à 35 ans sont en d’« imposition ordinaire ». En 1797, on parle de « contribution directe » qui décrit la vitesse à laquelle les train de faire une révolution dont au financement de la puissance publique, censée défendre désormais start-up “brûlent” l’argent qu’elles les conséquences mettront des an- l’intérêt de tous. « La société s’avançant d’un pas égal dans la justice et ont levé, devrait être particulière- nées à se faire complètement sen- la liberté, voilà ce que signifie désormais pour nous ce nom, depuis tant ment élevé. Cela est non seule- tir. C’est devenu bien, voire chic, de siècles odieux et maudit : l’impôt », écrit Pierre-Joseph Proudhon en ment parfaitement sot, mais en- de créer son entreprise, y compris 1860, en épousant la même logique, à la fois égalitaire et utopique. core pourrait se révéler tout à fait pour des jeunes diplômés des Quelques dizaines d’années plus tard, Joseph Caillaux va batailler dangereux. ̄ meilleures écoles de la Répu- ̄ pendant plus de sept ans pour faire aboutir la réforme qu’avaient – Quelles peuvent être les blique. Les grandes entreprises ont tenté d’imposer avant lui Léon Gambetta ou Paul Doumer : la créa- conséquences de cette frénésie ? Jean-Michel Dallede la peine à retenir leurs meil- Philippe Maes tion d’un impôt progressif sur le revenu. – P.M. : Les créateurs de ces b Polytechnicien et docteur en leurs éléments, et les technocrates b Agé de 55 ans, Philippe Maes est Caillaux s’est heurté à tous les conservatismes, et notamment à ce- nombreuses et prétendues start- économie de l’innovation, eux-mêmes sont aspirés par le conseiller d’entreprises et président lui du Sénat qui a bloqué le projet pendant de longues années. C’est up se prendront au pire une bonne Jean-Michel Dalle a créé en 1996 mouvement et pantouflent dans du conseil de surveillance de Science seulement durant l’été de 1914, et face au besoin d’argent qu’im- gamelle. Ça les fera réfléchir pour l’incubateur d’entreprise Science des start-up, attirés par... Mais par Pratique. Ingénieur et docteur, il a plique la guerre, que le Sénat accepte d’aller vers plus d’efficacité et la suivante, ce qui n’est pas si mal. Pratique avec Bernard Decomps, quoi au fait, du moins pour cer- mené sa carrière dans l’industrie du plus d’équité fiscale. Aujourd’hui, un ministre des finances a été re- Ce qui est plus gênant, c’est que directeur de l’Ecole normale tains ? Par l’envie de construire semi-conducteur. mercié pour n’avoir pas su réformer l’administration des impôts, de tout cela entretient un véritable supérieure de Cachan. une boîte, par goût de l’aventure... b Il a été, en 1988, l’un des cinq l’intérieur. Un autre est venu le remplacer en brandissant d’autres mythe (et quelques danseuses...) b Directeur général de Science ou par l’odeur de l’argent facile ? cofondateurs de Gemplus, devenu projets de réformes fiscales... mais en se laissant plusieurs années et détourne les regards des bons Pratique, il a accueilli les premiers » Si c’était par l’argent, il n’y au- leader mondial de la carte à puce. Il pour parvenir à ses fins. L’histoire indique qu’il s’agit là d’une sage projets, sur Internet mais aussi et projets en 1998. La première des rait encore rien de bien grave. Oui, a été directeur général de Gemplus précaution. surtout ailleurs. Il ne s’agit pas de dix entreprises acceuillies devrait il est naturel et sain de vouloir ga- Software puis senior vice president défendre l’économie “réelle” ou sortir de l’incubateur en mai. gner de l’argent par son travail. de Gemplus, jusqu’en février 2000. LeMonde Job: WDE1900--0007-0 WAS MDE1900-7 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:33 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0436 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / VII ̄ Une croissance durable de l’économie LIVRES par Marie-Béatrice Baudet mondiale n’est pas garantie par Patrick Artus

ela faisait longtemps que l’écono- augmentent également. Il pourrait donc y avoir Les doutes ne portent pas sur la seule Eu- Errare humanum est mie mondiale n’avait pas connu un peu plus d’inflation, même si rien ne sug- rope. Au Japon, la croissance repart douce- une telle phase de croissance géné- gère une inflation forte, d’autant plus que la ment tandis que se poursuivent les restructura- LE PRIX DE L’INCOMPÉTENCE, C de Christine Kerdellant. ralisée comme c’est le cas actuelle- part des matières premières dans les importa- tions, qui impliquent un supplément ment. Depuis le début des années 90, toutes les tions et dans le produit intérieur brut (PIB) est d’investissement, et que se concrétise l’amélio- Denoël Impacts, 474 p., 130 F, 19,8 ¤. grandes zones économiques ont en effet tour à beaucoup plus faible que dans le passé (3 % ration de la situation des banques. Mais les tour connu leur accident de parcours. En 1990- dans le PIB dans la zone euro). En 1995-1996, handicaps restent sévères. Tous les secteurs n juin 1983, Le Canard enchaîné dévoile à une France abasour- 1991, les Etats-Unis sont en récession et en crise l’inflation était remontée à 3,5 % aux Etats- doivent maigrir ; la dette publique et les défi- die l’affaire d’Elf et de ses « avions renifleurs », censés repérer bancaire (il faut se rappeler la faillite des Unis, 2,5 % dans la zone euro. cits des systèmes de retraite sont énormes ; grâce à une invention de génie des gisements de pétrole sou- caisses d’épargne). En 1992-1993, c’est le tour Normalement, personne ne devrait s’inquié- d’autres problèmes peuvent apparaître dans le terrains ! L’escroquerie berna jusqu’au chef de l’Etat, Valéry de l’Europe, avec une crise particulièrement sé- ter de ces niveaux d’inflation. Reste qu’il secteur financier. Au total, le Japon a devant lui GiscardE d’Estaing, venu assister intuiti personnae à une démonstration vère dans les pays scandinaves après l’effon- convient de s’interroger sur les réactions des des années de croissance faible de la demande technique. La « plaisanterie » coûtera 700 millions de francs au groupe drement de l’URSS ; en 1995, après le Mexique, banques centrales. Et en particulier sur celle de privée et il devra affronter des difficultés de fi- pétrolier, mais personne, en son sein, ne fut sanctionné. Et pourtant ! l’Amérique latine est en difficulté ; à partir de la Banque centrale européenne. Il est à craindre nancement. Comme le raconte par le menu la journaliste Christine Kerdellant, le 1997, l’économie japonaise qu’elle surréagisse aux menaces Enfin, l’inquiétude concernant les pays nombre d’erreurs commises dépassa l’entendement : Aldo Bonassoli, plonge, emportée d’abord par La vigueur de d’inflation par un durcissement émergents vient de ce que leur reprise écono- cerveau de l’histoire, soi-disant ingénieur, « n’avait aucun passé scienti- une hausse prématurée de la monétaire exagéré. Et peut-être mique très rapide (près de 11 % de croissance fique et avait exercé pendant vingt-cinq ans le métier de vendeur de télé- TVA visant à réduire le déficit l’économie pourrait vain, car si la hausse des taux en Corée en 1999, 7 % probablement en 2000) visions », mais encore aurait-il fallu vérifier son CV, ce qui ne fut fait public puis par la crise ban- d’intérêt peut être une arme effi- ne doit pas cacher un modèle de croissance in- qu’après la découverte du pot aux roses. caire ; en 1997-1998, enfin, générer un peu plus cace contre une inflation qui changé. La crise n’a que peu modifié les Le livre de Christine Kerdellant est une excellente thérapie contre le l’ensemble des pays émer- viendrait de l’excès de la de- comportements anciens : surinvestissements, mythe de l’entrepreneur infaillible. En s’attachant à recenser les déci- gents connaît une récession et d’inflation. Il est à mande de crédit, elle est inopé- capacités de production excessives non résor- sions « foireuses » prises par des patrons et leurs équipes que nombre de une crise financière fortes. rante et dangereuse contre de bées, recours à l’endettement, distribution de revues de management s’escriment (encore et toujours !) à sanctifier, Or, depuis le milieu de 1999, craindre que la l’inflation importée. Mais cette crédit trop rapide... Si les mêmes causes pro- l’auteur montre bien comment la gestion n’est pas une science exacte : les choses semblent aller attitude est malheureusement duisent les mêmes effets, une nouvelle crise « Les entreprises ne sont pas des mécanismes d’horlogerie bien huilés, mais mieux : la croissance améri- Banque centrale inévitable si les banques centrales dans quelques années n’est pas à exclure. Pour des organismes vivants, instables et imprévisibles, et surtout créatifs », ex- caine s’accélère, la zone euro ont un seul objectif (le prix de certains pays, l’assainissement est indéniable. plique-t-elle. atteint 3 % de croissance, les européenne consommation) et un seul instru- C’est le cas du Brésil, de la Corée, de la Thaï- Le titre de son enquête, Le Prix de l’incompétence, est évidemment un pays émergents sont en plein ment (les taux d’intérêt à court lande ou encore de la Malaisie.... Il faut cepen- superbe pied de nez au best-seller Le Prix de l’excellence, publié en 1982 boom et une pointe d’opti- surréagisse aux terme). L’inflation importée est dant noter qu’une large partie de l’accélération par deux consultants en stratégie, Tom Peters et Bob Waterman, qui en- misme renaît pour le Japon où ce qu’on appelle un « choc de la croissance dans ces pays vient de la vi- censaient les patrons « forcément » stratèges, puisque patrons. Seule- l’on attend 1 % de croissance, menaces d’inflation d’offre négatif », qui implique gueur des importations des Etats-Unis. ment, rappelle simplement Christine Kerdellant, sur 57 firmes citées en ou presque, en 2000 et plus en plus d’inflation et moins de crois- Le scénario d’une croissance mondiale forte exemple, les deux tiers ont, depuis, connu des difficultés ou carrément 2001. Pour la première fois de- par un durcissement sance. Y réagir par la hausse des et durable, qui fait aujourd’hui l’objet d’un fait faillite. puis la période 1986-1989, la taux d’intérêt ferait encore re- consensus peu contesté, semble donc soumis à Les exemples choisis dans le livre, plus d’une centaine, ne sont pas planète connaîtrait ainsi une monétaire exagéré culer l’investissement et aggrave- deux risques que l’on aurait tort de négliger. Le aussi caricaturaux que les pitreries aéronautiques d’Elf. Tour à tour, on croissance réelle de 4 % et ce rait l’insuffisance de l’offre. premier provient des conséquences potentiel- est replongé dans les aventures pitoyables de la SNCF et de son système pendant plusieurs années. Mais ce scénario est- Or, en Europe, la croissance ne pourra s’ins- lement négatives d’une croissance mondiale de réservations Socrate, ou de Kodak, qui éconduit en 1950 Edwin Land, il vraiment réaliste et durable ? Il y a de bonnes taller de façon durable que sous deux condi- synchronisée avec une inflation des prix des inventeur du Polaroïd, au prétexte « que le procédé de la photo instanta- raisons d’en douter. D’abord, comme ce fut le tions : une accumulation plus rapide de capital, matières premières et un durcissement exagéré née était peut-être intéressant, mais que les gens ne sont pas si pressés de cas lors des épisodes précédents (1968-1973, nécessaire pour incorporer les nouvelles des politiques monétaires. Le second vient, au voir leurs clichés ». Les bugs sont le plus souvent des erreurs de mar- 1986-1990, 1994-1996), la forte croissance de technologies dans l’ensemble des biens et ser- contraire, de ce qu’il n’est pas sûr que le keting : « C’est la Mercedes Classe A qui ne tient pas la route parce que son l’économie mondiale va très probablement en- vices ; une augmentation des ressources en monde puisse profiter d’une croissance géné- centre de gravité est placé trop haut, ou les croissants surgelés Danerolles traîner une vive remontée du prix des matières main-d’œuvre (qualifiée, en particulier), néces- ralisée : les Etats-Unis sont menacés par la su- au goût si déroutant que, bien que 80 % des ménages français aient tenté premières. Cette hausse profite bien sûr aux saire pour « alimenter » la croissance. Pour révaluation des prix de leurs actifs, l’Europe l’expérience, 10 % seulement la renouvelleront. » Mais les erreurs ne sont pays producteurs, mais a des effets drama- l’instant, la faiblesse du taux d’investissement par l’insuffisante capacité de production, le Ja- jamais d’un type « pur », elles sont multidimensionnelles : combien tiques sur les pays importateurs car cela en- (25 % plus faible qu’aux Etats-Unis), la fai- pon par l’ampleur des restructurations néces- d’entreprises sont mortes ou ont tangué (Club Med, Marks & Spencer, traîne une dégradation de la balance du blesse de l’investissement en nouvelles techno- saires, et les pays émergents par le maintien Levi Strauss, Daum, etc.) de ne s’être jamais remises en cause ! commerce extérieur et pèse sur la croissance. logies (cinq fois plus faible qu’outre-Atlan- d’un modèle déséquilibré de croissance. Dans Pour autant, l’erreur n’est pas synonyme d’échec, à condition de sa- La hausse des prix des produits de base gé- tique), la croissance lente de la population tous les cas, la probabilité que la croissance voir en tirer les leçons : Danone a depuis longtemps oublié ses Dane- nère aussi de l’inflation, à un moment où les active (0,5 % par an contre 1,25 % aux Etats- s’arrête est sérieuse. rolles, et Renault ses échecs (la Dauphine et l’Alliance) aux Etats-Unis. comportements de prix sont en train de se mo- Unis), peuvent inquiéter. En outre, l’accroisse- Le marché américain « a constitué la meilleure des écoles pour le difier du fait de la reprise. Les marges dans le ment du capital par tête augmente de 4,5 % par Patrick Artus est directeur des études constructeur français devenu aujourd’hui un grand de l’exportation ». Pa- secteur de la distribution s’accroissent, les an aux Etats-Unis alors qu’il stagne dans la économiques à la Caisse des dépôts et trons, attention, donc : Errare humanum est... Perseverare diabolicum ! loyers augmentent plus vite, les prix de la santé zone euro. consignations. La faible compétitivité française de nouveau sur la sellette

égers progrès, mais peut matière d’innovation, jugée conve- très nettement mieux La France n’est qu’en nable actuellement, serait menacée faire. » L’élève France, e de stagnation dans les années à ve- L e sur 47 au classement 19 19 position dans le nir. Il est vrai que Michael Porter du World Competitivness Yearbook était encore plus virulent vis-à-vis publié par l’International Institute classement du « World des Etats-Unis. Ce théoricien du for Management Development management doute en effet forte- (IMD), école de management des Competitivness ment de la permanence de la su- entreprises située à Lausanne, au- prématie américaine en la matière. rait pu s’attirer un tel commentaire Yearbook », qui pointe Ce que ne semble guère anticiper dans son bulletin annuel. 21e l’an- l’étude de l’école de Lausanne. née précédente, la France n’a pro- les charges sociales Certes, on sait qu’il est relative- gressé que de deux places dans ce ment facile de trouver sur un palmarès qui vise, comme son nom qualité des infrastructures, qualité même sujet nombre d’études l’indique, à classer les pays en du management des entreprises, contradictoires en fonction de l’ob- fonction de leur compétitivité. Les niveau de la recherche scientifique jectif poursuivi. Selon que l’on est deux places gagnées le sont au dé- et technologique, et disponibilité favorable à une économie ultrali- triment de Taïwan et de la Nou- et qualité des ressources humaines. bérale, ou au contraire à la nécessi- velle-Zélande. Les Etats-Unis Comme dans les années anté- té d’améliorer les services publics, restent en tête, et la Russie en rieures, le classement médiocre de on pondérera différemment les queue. la France vient essentiellement de questions fiscales, par exemple. Et Souvent utilisé comme réfé- notre politique gouvernementale. sans doute cette étude ne faillit pas rence, ce classement est intéres- Dans cette matière, l’élève France à la règle. sant dans la mesure où il résulte du se retrouve au 41e rang. Mais, au-delà du classement, elle traitement de 290 critères, mêlant On l’aura deviné : les charges qui a pour mérite de rappeler que les des ratios macroéconomiques clas- pèsent sur les entreprises sont évi- Etats ont encore un rôle à jouer siques, des données relatives à la demment dans le collimateur, avec dans l’économie d’un pays, et com- qualité des infrastructures ou à en particulier les charges sociales, ment. Stéphane Garelli est formel : celle du système bancaire, mais tant patronales que salariales. Mais « Durant les trente dernières années, aussi des informations plus subjec- pas seulement. Le faible nombre les responsabilités économiques des tives telles la qualité de vie, l’atti- d’heures de travail annuel, ou l’en- gouvernements se sont accrues – tude face au travail, etc. vironnement de la création d’en- pour le meilleur ou pour le pire – ce Car, pour Stéphane Garelli, pro- treprises, entre autres, sont aussi qui fait qu’il est impossible d’en fesseur à l’IMD et directeur de mentionnés. Une politique ignorer l’influence. » La longue liste cette étude, si les nations se compensée néanmoins par quel- des critères utilisés dans son étude concurrencent, ce qui pour l’auteur ques bonnes notes : le fort taux de fait figure de check-list pour ceux ne fait aucun doute, c’est avant dépense de santé ramené au pro- qui en douteraient. tout « pour accroître le niveau de duit intérieur brut est au contraire vie de [leurs] habitants ». L’essen- considéré comme un critère positif, Annie Kahn tiel des données (pesant pour envi- l’élève France arrivant au 4e rang ron un tiers dans le classement) en la matière. sont certes objectives, car elles La qualité de l’environnement Les Etats-Unis en tête proviennent de statistiques offi- scientifique et technologique est cielles nationales ou internatio- aussi reconnu : niveau du système Le classement des pays les nales. Mais elles sont pondérées éducatif, nombre d’ingénieurs qua- plus compétitifs établi par le pour un tiers par des données plus lifiés, nombre de brevets pris à World Competitivness Yearbook subjectives résultant d’une en- l’étranger. On s’en réjouit. Mais on donne les 20 premières places quête réalisée auprès de s’en étonne aussi. Nombre suivantes : 1. Etats-Unis ; 2. Sin- 3 263 cadres moyens et supérieurs, d’études récentes ont en effet sou- gapour ; 3. Finlande ; 4. Pays- interrogés sur le pays dans lequel ligné les menaces qui pèsent sur la Bas ; 5. Suisse ; 6. Luxembourg ; ils travaillent. France dans ce domaine. Dans un 7. Irlande ; 8. Allemagne ; Les critères sont regroupés en autre classement, l’Indice d’inno- 9. Suède ; 10. Islande ; 11. Cana- huit blocs : économie nationale, ni- vation et de capacité innovatrice da ; 12. Danemark ; 13. Australie ; veau d’internationalisation des des nations, publié en 1999, Mi- 14. Hongkong ; 15. Royaume- échanges et des investissements, chael Porter, professeur à la Har- Uni ; 16. Norvège ; 17. Japon ; politique gouvernementale, per- vard Business School, mettait en 18. Autriche ; 19. France ; 20. Bel- formance des services financiers, cause la France, dont la capacité en gique. LeMonde Job: WDE1900--0008-0 WAS MDE1900-8 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:33 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0437 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 ENQUÊTE L’année 2000 pourrait voir les informaticiens Recrutement des cadres : la production passer devant les cadres de production et d’exploitation, en rattrapée par l’informatique tête depuis neuf ans. Cette fonction mal remière recruteuse de la fonction commerciale. Les em- semble ont, eux, augmenté de 36 % rement remis en jeu. Ainsi, « jusqu’à développement » avec 3 350 em- cadres, la production ployeurs, qui en 1999 ont recruté en dix ans. la fin des années 80, le coude-à- bauches en production, sur un re- reste une fonction mal 45 5000 cadres en production-ex- Cependant, l’envol de l’informa- coude se jouait entre les fonctions crutement global de 8 610 cadres. définie recouvre de P ploitation, prévoient en effet d’en tique doit être relativisé. Car, d’une commerciale et de production », in- Ce secteur comprend les orga- cernée. On y trouve toutes sortes de métiers, du chef de embaucher entre 45 000 et 50 000 part, si les recrutements dans ce dique Jean-Christophe Hériche. nismes privés de la recherche et dé- nombreuses activités fabrication à l’avocat salarié, en cette année, alors qu’en informa- secteur ont encore progressé en Mais que recouvre exactement la veloppement en sciences physiques passant par le cadre financier. Cette tique les embauches, qui ont été de 1999 – de 12 % –, on est loin de la production ? Généralement, cette et naturelles, en sciences humaines et professions, parmi fonction est en pleine évolution. 44 000 en 1999, s’établiraient entre très forte croissance enregistrée en fonction évoque l’industrie et ses et sociales, les activités d’architec- Car si l’embauche des cadres a at- 46 000 et 51 000 en 2000. Quant aux 1998, qui était de 70 %. L’informa- ingénieurs de production, qui ont ture et d’ingénierie, ainsi que celles lesquelles le secteur teint en 1999 un niveau record, avec commerciaux, ils devraient se main- tique marque donc une inflexion. pour mission de gérer tout ou partie de contrôle et d’analyse techniques. 167 000 recrutements externes, tenir en troisième position, tout en D’autre part, le score des recrute- des ateliers, voire les services Il est presque à égalité, en matière des services est l’an 2000 pourrait aussi marquer un bénéficiant d’une hausse des recru- ments est, dans cette fonction, dopé connexes (méthodes, approvision- d’embauches en production, avec le cap historique, mais sur un autre tements (entre 35 000 et 40 000 en par « un très fort turnover », précise nement, etc.). L’industrie est bien secteur « autres services collectifs et désormais plan. Selon les prévisions des entre- 2000, contre 34 000 en 1999). Jean-Christophe Hériche, chargé un secteur important pour les sociaux » – 3 170 recrutements –, prises, recensées par l’Association Les recrutements en informatique d’études à l’APEC. Enfin, « pour cadres de production, puisque une catégorie fourre-tout qui re- prépondérant. Dans pour l’emploi des cadres (APEC), la prennent donc de plus en plus d’im- 1999, les employeurs avaient déjà 11175 d’entre eux y ont été embau- groupe la formation permanente production-exploitation tertiaire, portance. Ils ont plus que triplé de- prévu que l’informatique détrônerait chés en 1999. Mais, en réalité, la privée, l’assainissement (voirie) et la l’industrie, attirer des qui arrive en tête du recrutement puis 1990, alors qu’en production la la production, mais cela ne s’est pas production est partout : dans la gestion des déchets, etc. Mais aussi des cadres depuis neuf ans, pourrait croissance des recrutements s’éta- produit ». construction (3 930 embauches en le cinéma et la vidéo, la radio et la ingénieurs techniques perdre cette année sa suprématie au blit à 56 % sur cette même période, En fait, le titre de première fonc- 1999), le commerce (2 370) et sur- télévision, ou encore les activités profit de l’informatique, actuelle- ce qui n’est toutefois pas si mal tion recruteuse que détient, pour tout les services (28 025) qui, en sportives ou culturelles. Dans le ci- reste compliqué ment en deuxième position, devant puisque les recrutements pour l’en- l’instant, la production est réguliè- 1999, représentent 61 % des recrute- néma, par exemple, l’ingénieur du ments en production. La part des son est un cadre de production. services dans ces recrutements ne Définir la fonction production cesse d’ailleurs de progresser : elle peut être compliqué. Car, au cours était de 45 % en 1990. des années, certains métiers Dénicher des candidats commence à devenir difficile peuvent glisser d’une fonction à JOURNALISTES ET AVOCATS une autre. Exemple : la banque, qui On trouve ainsi des cadres de n’a recruté que 960 cadres de pro- e n’est pas encore la pénurie, mais fonction production-exploitation. « Face à la dans la fonction production-exploitation ? Dif- production-exploitation dans les duction en 1999, contre il n’empêche : les entreprises pénurie de compétences, les directions des res- ficile à confirmer, mais, en tout cas, plus d’un banques et les assurances, dans les 2 505 cadres commerciaux. Il y a grosses consommatrices d’ingé- sources humaines jouent la carte de la promo- tiers des promotions accordées en 1999 sont à activités inmmobilières, dans les bu- quelques années, la situation était C reaux d’études techniques... Dans la inverse. « Les banques estimaient nieurs de production sont obligées tion interne en accordant plus facilement qu’au- imputer à l’industrie (principalement la métal- de s’adapter au rétrécissement de l’offre de paravant le statut cadre à des agents de maîtrise lurgie) et à la construction. presse, les journalistes sont classés alors que les cadres du “front office” candidats. Deux stratégies sont aujourd’hui et à des techniciens », explique Mercedes Sad- Bien évidemment, l’ensemble de la fonction dans la fonction production ; dans (chefs d’agence, conseillers clientèle, développées. dier-Chetochine, directrice du département n’est pas touché uniformément. Une chargée la publicité, ce sont les concepteurs. etc.)étaient des cadres d’exploitation La première, « qui a débuté dès 1999 et s’ac- études et développement à l’APEC, présentant d’études à l’APEC n’a ainsi eu aucun mal à C’est le secteur « autres études- [donc cadres de production], sou- célère en cette année 2000 », explique-t-on à les résultats du panel emploi-cadres 1999. trouver un profil pour un grand groupe pape- conseil » qui, dans les services, a re- ligne Jean-Christophe Hériche. l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), tier à la recherche d’un ingénieur : « J’avais re- cruté le plus de cadres de produc- Mais aujourd’hui, parce qu’ils pro- consiste à élargir le panel des grandes écoles, CRITÈRES PLUS LÂCHES çu 56 CV qui pouvaient correspondre à la de- tion en 1999, avec 15 510 embauches duisent un service en même temps viviers des jeunes diplômés. « Les entreprises Certes, globalement, les promotions sont au- mande. J’en ai transmis 49. » En revanche, les (sur un total de 30 750), un volume qu’ils le vendent, elles les considèrent dont le premier choix se portait sur les ingé- jourd’hui en diminution, les entreprises ayant temps sont visiblement beaucoup plus difficiles qui dépasse le nombre de recrute- en grande partie comme des nieurs Arts et Métiers, dont la réputation est ex- tendance à privilégier la progression de car- pour les entreprises du bâtiment, en panne ments en production dans l’indus- commerciaux. Et l’APEC s’adapte à cellente, se tournent maintenant vers les écoles rière en interne pendant les années de crise. d’ingénieurs de travaux et de chefs d’agence. trie (11175). Le secteur « autres ces évolutions dans ses statistiques. » nationales d’ingénieurs (ENI), certes très Ainsi, en 1993, creux de la vague pour l’emploi, Quoi qu’il en soit, la situation actuelle de- études-conseil » comprend les acti- En revanche, les cadres du « back bonnes mais d’habitude moins recherchées. » les promotions internes avaient représenté vrait peser sur la masse salariale des entre- vités juridiques, comptables et de office » (financiers, par exemple) Ainsi, alors que le concours pour les Arts et 31 % des postes cadres pourvus. En 1999, ce prises. Car, pour attirer les jeunes diplômés, conseil en gestion ainsi que la publi- n’ont pas changé d’appellation. Ils Métiers se fait après deux années de prépa, chiffre est tombé à 18 % (soit 37 400 sur les salaires se font un peu plus élevés et le pas- cité. L’avocat salarié, le consultant, sont restés dans la fonction finance les ENI intègrent des jeunes titulaires du bac. 204 600). sage au statut cadre implique une rallonge des sont donc classés parmi les cadres et comptabilité. Mais qui sait si un Les étudiants partent donc avec un petit han- Mais les critères de décision pour accorder rémunérations. de production. jour... dicap. le statut cadre semblent plus lâches au- Loin derrière arrive le secteur des La seconde méthode n’est pas réservée à la jourd’hui qu’il y a sept ans. Particulièrement M.-B. B. « études techniques et recherche et Francine Aizicovici

Les cadres de production ont le vent en poupe La part des services s'accroît Recrutements effectués en 1999 et prévus en 2000 Répartition des recrutements de la fonction de production-exploitation par secteur L’Ecole des mines de Nancy en % DIRECTION GÉNÉRALE 4 900 1999 1990 6 000 32 45 11 000 2000* FINANCES-COMPTABILITÉ forme des ingénieurs de terrain 9 500 16 9 400 7 ADMINISTRATION 9 500 NANCY laire, Christian Pierret, est égale- 17 900 ÉTUDE - R&D 1999 de notre correspondante Les entreprises sont ment maire de Saint-Dié. Le bassin 25 000 epuis toujours, je suis de Saint-Dié est le premier bassin 25 45 500 attiré par l’aspect tech- de plasturgie du Grand Est. Dans PRODUCTION - EXPL. associées au cursus 50 000 61 nique des choses. Cette les cartons, les Mines ont un autre 9 D projet, non encore localisé et qui 34 500 filière me convient. Si des 25 techniciens COMMERCIALE 5 j’arrive à m’arranger avec l’armée je concerne la formation aux tech- 40 000 postulerai ici en septembre, car il y a qui intègrent la filière niques informatiques. A l’Ecole na- INFORMATIQUE 44 000 51 000 un poste de chef d’atelier qui se li- tionale supérieure d’agronomie et INDUSTRIE COMMERCE bère ». Fabien Cugnez, vingt-quatre chaque année des industries alimentaires (Ensaia) ans, est depuis le 20 mars en stage à de Nancy, on élabore une forma- TOTAL DES RECRUTEMENTS : en 1999 = 167 200 ; en 2000* = 185 000 CONSTRUCTION SERVICES l’usine Renault Sovab à Batilly, au ternance », insiste Jean-Claude tion d’ingénieurs production spé- * PRÉVISIONS Source : APEC nord de la Meurthe-et-Moselle. Ce Braun, vice-président de l’Institut cialisée dans la traçabilité des ali- jeune homme illustre parfaitement national polytechnique de Lorraine ments. les aspirations de ceux qui choi- (INPL) et ancien directeur de Pendant longtemps, le secteur de Une fonction toujours peu attractive sissent aujourd’hui la filière pro- l’Ecole nationale supérieure d’élec- la production a souffert d’une dé- duction, qu’il a, pour sa part, inté- tro-mécanique (Ensem). «Au dé- saffection des élèves. Ceux-ci se di- grée via l’Ecole des mines de part, poursuit-il, on avait misé sur rigeaient plus volontiers vers les Nancy. Désir d’être d’abord «un l’idée de puiser dans le vivier des services informatiques ou finan- es ingénieurs de produc- trie et des services (à quelques excep- homme de terrain », de combiner la techniciens supérieurs de l’industrie ciers. Aujourd’hui la demande des tion ne sont jamais là au Les ingénieurs de tions près), qui a connu un regain gestion humaine, financière et pour les former de façon complé- entreprises en ingénieurs pointus L moment où l’on a besoin d’activité et recrutait des ingénieurs, technique, d’avoir une réactivité mentaire et tirer parti de leur maturi- capables de faire marcher les lignes d’eux. Lors de la précé- production se sont des techniciens, des ouvriers qualifiés. immédiate face aux problèmes. té professionnelle. On a rectifié le tir. de production augmente, et les dente période de reprise écono- Dix ans plus tard, ce sont les nouvelles C’est le choix professionnel des Maintenant, on fait de la formation écoles n’hésitent pas à élaborer des mique, dans la seconde moitié des orientés vers la finance technologies qui tirent la reprise : on vingt-cinq garçons et filles qui in- initiale et ça marche. Les entreprises formations sur mesure en adéqua- années 80, les industriels, confron- recrute surtout des informaticiens et tègrent chaque année la filière « in- se les arrachent. Les écoles d’ingé- tion avec les besoins exprimés par tés à une forte demande, ne parve- dans les années 80, des ingénieurs d’études. En revanche, génieur des techniques de l’indus- nieurs lorraines ont compris que les les industriels. naient pas à trouver l’encadrement les techniciens, mais aussi les ingé- trie » créée par l’Ecole des mines. besoins iraient croissants. » D’ailleurs, ceux-ci font partie des technique nécessaire. Les jeunes in- puis vers Internet nieurs de production spécialisés « En 1989, on s’est rendu compte « Il n’y a pas que l’immatériel, le jurys d’admission et de concours à génieurs frais émoulus des grandes – chimistes, biologistes, mécaniciens – que l’industrie française manquait droit, le business ou la finance dans l’Ecole des mines de Nancy. Dans écoles préféraient rejoindre les dans les années 90 en bénéficient moins... sauf à se re- d’ingénieurs de production, surtout la vie. Certes, il faut des ingénieurs cette école, des conventions de banques, les grands cabinets d’audit, convertir ». dans la métallurgie et l’automobile », généralistes pour concevoir, concep- coopération ont été signées avec la les sociétés de service informatique, nouvelles technologies à l’activité de La reprise de la consommation, la explique Jean-Pierre Michel, direc- tualiser, mais on a également besoin Fédération des industries méca- qui leur offraient des ponts d’or. Le l’entreprise. diffusion de la bonne santé écono- teur de cette formation au sein des de gens qui acceptent de produire niques et de grands groupes phénomène touchait les écoles les Lorsque, à la fin de 1993, les pre- mique à l’ensemble des secteurs, de- Mines à Nancy. L’école n’a pas tar- des biens matériels dans l’industrie », comme Pont-à-Mousson SA ou plus prestigieuses plutôt que les plus miers signes de la reprise actuelle se vraient cependant permettre aux dé à réagir. En même temps que les souligne Claude Crémet, directeur Usinor Sacilor, Renault, Rehaut modestes, qui continuaient à fournir manifestèrent au travers d’une cadres de production de rattraper Mines continuaient à former des de l’Ecole des mines de Nancy. «Et Plasturgie. Les élèves accomplissent des flux réguliers d’ingénieurs aux hausse du nombre d’offres d’em- leur retard : « Nous avons observé ingénieurs civils (160 élèves par puis, ajoute-t-il, la cohabitation des leur cursus en trois ans, sur le prin- usines de l’automobile, de l’aéro- plois pour des cadres publiées dans une amélioration du sort des techni- promotion), on ouvrait dès 1991 ingénieurs civils et techniciens dans cipe de l’alternance. Généralement, nautique ou de la chimie. Mais l’at- la presse (il s’était effondré en ciens à la fin 1999 », confirme Daniel cette autre voie chargée de ré- la même école permet aux premiers il faut un mois à l’ingénieur produc- trait de la finance captait un nombre 1991 et 1992), les premiers à en béné- Martinelli, qui conforte ainsi l’hypo- pondre à la demande de l’industrie. d’approcher l’humilité ! » tion fraîchement diplômé pour dé- croissant de vocations. ficier furent les commerciaux. Les thèse de l’Apec selon laquelle la C’est ainsi qu’est née l’Ecole supé- crocher un travail. A tel point qu’un rapport conjoint entreprises profitaient d’abord de fonction production pourrait repré- rieure d’ingénieur des techniques PROJETS MULTIPLES Toutefois, en dépit de l’assurance du BIPE et du Haut Comité éduca- l’amélioration économique pour senter les plus gros besoins de re- de l’industrie (ESITI), scindée en L’Allemagne a servi de contre- de trouver rapidement un emploi, il tion économie s’inquiétait, en 1988, déstocker et conquérir des parts de crutement en 2000. Mais les entre- deux filières depuis trois ans et re- exemple. Là-bas, la pénurie d’ingé- reste à faire connaître ces filières de voir les entreprises manquer des marché. Ce n’est que six mois plus prises pourraient alors être prise par les Mines et par l’Ecole nieurs se fait sentir. C’est pourquoi qui accueillent beaucoup d’étu- compétences nécessaires à la mo- tard que la fonction production confrontées au même problème que nationale supérieure des industries plusieurs grandes écoles lorraines diants boursiers. D’autant que les dernisation qui battait alors son commença à recruter massivement dix ans auparavant, Internet jouant, chimiques (Ensic). ont élaboré sans tarder des projets filières techniques commencent plein. Pour combler ce déficit de – il s’agissait cette fois de répondre à comme alors la finance, le rôle de si- L’image prestigieuse de l’Ecole de formation d’ingénieurs produc- tout juste à être réhabilitées. En té- compétences, le rapport Decomps la demande. phonneur de talents. Il est vrai que des mines contribue à l’attrait de la tion. Les Mines de Nancy ouvriront moigne la difficulté à dire que les préconisait la création de nouvelles Daniel Martinelli, chercheur au le krach boursier d’octobre 1987 nouvelle filière, qui s’est en outre à la rentrée de septembre une for- ingénieurs de production sont ap- filières de formation qui amène- Centre d’études et de recheches sur avait quelque peu refroidi les voca- dotée d’un cursus franco-allemand mation décentralisée en plasturgie- pelés à « mettre les mains dans le raient des techniciens au diplôme l’emploi et les qualifications (Cereq), tions financières ; les jeux de yoyo et d’un diplôme reconnu des deux ingénierie de la conception des pro- cambouis ». Comme s’il existait une d’ingénieur. La création des Instituts estime toutefois que les deux scéna- du Nasdaq pourraient ramener côtés de la frontière. « On recrute duits à Saint-Dié-des-Vosges, mon- sorte de complexe à côté de la voie universitaires professionnalisés, en rios de reprise, à dix ans d’écart, nombre de jeunes diplômés aux réa- les jeunes sur DUT ou BTS, et un tée avec l’Ecole des mines d’Albi. royale des ingénieurs civils. 1991, répondait à la même préoc- n’ont pas donné à la fonction pro- lités de l’entreprise. accent fort est mis sur le passage en Une initiative soutenue par le mi- cupation : former des ingénieurs de duction la même place. « A la fin des entreprise par une formation en al- nistère de l’industrie, dont le titu- Monique Raux production, capables d’intégrer les années 80, c’est l’ensemble de l’indus- Antoine Reverchon LeMonde Job: WDE1900--0009-0 WAS MDE1900-9 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:33 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0438 Lcp: 700 CMYK

EMPLOI LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 / IX

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat

La maternité pénalise l'accès à l'emploi UE 15 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Taux d'emploi des femmes âgées de 25-49 ans avec et sans enfant (en 1998) EURO 11 en % U. E. 15...... 67 53 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU e ALLEMAGNE...... 74 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2 trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 50 BELGIQUE...... 66 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 67 FRANCE...... 73 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D. 57 GRÈCE...... 55 50 TAUX D'EMPLOI 1998 (en %) ITALIE...... 53 46 Hommes + femmes (15-64 ans).... 61 59 65 (1999) 53 52 (1999) 60 (1999) 53 (1999) 71 (1999) 68 64 N. D. PORTUGAL...... 74 Hommes + femmes (50-64 ans).... 48 45 48 (1999) 40 43 (1999) 47 (1999) 38 (1999) 50 (1999) 56 N. D. N. D. 72 ROYAUME-UNI...... 79 55 DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ FEMMES SANS ENFANT À TEMPS PLEIN 1998 (h/semaine) FEMMES AVEC AU MOINS UN ENFANT ÂGÉ DE 0-5 ANS 40,5 39,7 40,1 38,6 40,7 39,6 38,5 39 44 N. D. N. D. Source : Eurostat, Enquête Forces de travail 1998

a LES MÈRES âgées de 25 à 49 ans ayant au moins un enfant (âgé de 0 à ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL 5 ans) ont, d’une manière générale, moins de chances (53 %) de travailler (en % sur un an) 1999 3e trim. 3e trim. 3e trim. 1er trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 3e trim. 4e trim. 98 que les femmes du même âge sans enfant (67 %) dans les pays de l’Union + 2,8 + 2,4 +2,2 + 2,6 + 2,2 + 3,1 + 0,5 + 3,2 + 5 + 4,9 N. D. européenne. a L’ÉCART entre les deux groupes est particulièrement important en Al- TAUX DE CHÔMAGE FÉVRIER 2000 lemagne et au Royaume-Uni (plus de 40 %). En Belgique et au Portugal, (en %) janv. 00 janv. 00 déc. 99 en revanche, les deux taux sont quasiment identiques. En France, le taux Hommes + femmes.... 8,8 9,5 8,4 8,6 15,2 10,4 11,2 2,8 6 4,1 4,9 d’emploi est de 73 % pour les femmes sans enfant et de 57 % pour les Moins de 25 ans...... 16,8 17,9 8,9 23,4 28,4 21,5 31,8 5,2 12,9 9,8 8,9 mères. Les femmes en Grèce, en Espagne et en Italie ont les taux d’em- ploi les moins élevés, avec ou sans enfant. PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1998 (en %) a LES DIFFÉRENCES entre les pays s’expliquent par les différences dans l’offre de services de gardes d’enfants, la possibilité de travailler à temps 49 52 52 (1999) 76 46 (1999) 39 (1999) 62 (1999) 44 (1999) 42 8N. D. partiel, l’aide sociale ainsi que les attitudes discriminatoires à l’égard du travail des femmes. N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

FLASH SYNTEC RECRUTEMENT / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SETT / « LE MONDE »

La moitié des missions DERNIER MOIS VARIATION Le BTP, un débouché traditionnel concernent des créations de postes CONNU SUR UN AN Ventilation des emplois intérimaires dans le secteur, en % Evolution en pourcentage de créations de poste TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 18,9 % (mars) – 3.4 SECOND ŒUVRE Les deux principaux utilisateurs : 47 47 • travaux d'installation 45 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 36,3 % (mars) – 1.9 électrique (40,4%) 46 • peinture (12,7%) EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) :

CDD...... 892 – 1,5 %* TRAVAUX PUBLICS 27 27 GROS ŒUVRE INTÉRIM...... 446 + 8,2 %* Les deux principaux utilisateurs : Les deux principaux utilisateurs : • construction de chaussées • travaux de maçonnerie ...... APPRENTIS 276 + 7,3 %* et sols sportifs (30,5%) générale (47,6%) • terrassements divers, démolition (23,6%) • construction de bâtiments divers (43%) 1997 1998 1999 CONTRATS AIDÉS...... 424 + 4,4 %* Source : Aprocerd Source : SETT, 1999

(en francs constants) a de recrutement par approche directe traitées SALAIRE NET MÉDIAN a 18 % des emplois de l’intérim se trouvaient dans le BTP, dé- SUR CENT MISSIONS Femmes...... 6 933 (janv.) + 2,7 %* EN 1999, par les cabinets membres de l’Association professionnelle des conseils Hommes...... 8 614 (janv.) + 0,6 %* bouché traditionnel du travail temporaire, mais en perte de vitesse par d’entreprise pour la recherche de dirigeants (Aprocerd), près de la moitié rapport aux années 1990, où son poids était de 21 %. sont des créations de poste. Ce chiffre a peu varié d’une année sur l’autre a A L’INTÉRIEUR du secteur, les entreprises de second œuvre sont les SMIC (en francs) depuis trois ans. Horaire...... 40,72 (oct.) + 1,2 % plus grosses clientes de l’intérim (46 % des emplois), suivies par celles du a CETTE PROPORTION ne reflète pas la réalité des postes de cadre à Mensuel...... 6 882 (oct.) + 1,2 % gros œuvre (27 %) et des travaux publics (27 %). pourvoir dans les entreprises, dans la mesure où celles-ci font plus volon- a LES SALARIÉS INTÉRIMAIRES du BTP sont proportionnellement tiers appel à un conseil en recrutement dans le cas d’une création de NOMBRE D'ALLOCATAIRES plus présents dans le sud de la France (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Lan- poste que dans celui d’un remplacement. DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** guedoc-Roussillon, Aquitaine) que dans le Nord. Enfin, 76 % des salariés a ELLE ILLUSTRE BIEN, en revanche, la fréquence des changements * variation sur dix mois (janv. 99/mars 98) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois intérimaires du BTP sont des ouvriers qualifiés, les cadres n’en représen- d’organisation et d’organigramme dans les entreprises. Sources : Insee, Dares, CNAF tant que 3,5 %.

AGENDA b INDÉPENDANTS. La deuxième édition de Solo Connexions, le Salon des Après le régime minceur, entreprises individuelles et des indépendants, se déroulera à Paris les 17 et 18 mai. Les organisateurs de cette manifestation ont monté, en partenariat avec le secrétariat d’Etat aux PME, un « observatoire des solos » chargé de col- lecter et d’analyser les données permettant d’évaluer et de suivre l’ampleur du de nouveaux défis pour l’Etat canadien phénomène, qui concernerait plus de deux millions de personnes en France. Renseignements : http ://www.solo-connexions.com MONTRÉAL programmes », piloté par le Conseil M. Bourgault constate qu’on a b FINANCIERS. Les directeurs financiers se réunissent du 22 au 26 mai à Pa- de notre correspondante L’administration du Trésor en 1994, a amené chaque poussé les plus expérimentés à par- ris autour de deux thèmes, traités en deux conférences et douze ateliers : les ne série d’enquêtes po- ministère à évaluer ses dépenses, tir et que les premiers postes coupés fusions-acquisitions, où la réalité de la création de valeur pose aujourd’hui licières pour détourne- est invitée à mieux programme par programme, service l’ont été dans la technostructure problème, et le contrôle de gestion (comment faire la part des choses entre les ment de subventions par service. L’exercice était basé sur (services de recherche, d’évaluation, fonctions d’analyse et de conseil). secoue le ministère ca- servir ses « clients », six questions auxquelles chacun de- de développement de politiques...), U « perte de capacité » Renseignements : http ://www.lra.fr nadien du développement des res- vait répondre pour chacune de ses entraînant une sources humaines. Certains n’ont malgré des effectifs activités : « Sert-elle l’intérêt pu- qu’on tente maintenant de combler. b RESSOURCES HUMAINES. La fonction ressources humaines tient son 8e pas manqué, à l’occasion de ce blic ? », « Le gouvernement a-t-il un Quant aux fonctionnaires qui ont Congrès mondial du 29 au 31 mai à Paris. L’Association nationale des direc- scandale sur la mauvaise gestion très réduits rôle légitime dans ce secteur ? », survécu à la lame de fond, certains teurs et cadres de la fonction personnel (ANDCP), membre français de la Fé- des programmes, de relever que « Doit-elle être transférée aux pro- pensent qu’ils souffrent du « syn- dération mondiale des associations de professionnels des ressources hu- l’Etat canadien récoltait peut-être de Jean Chrétien, mais les effets vinces ? », « Ou au secteur privé ou drome du survivant ». Il y aurait à maines (WFPMA), recevra près de 2 000 collègues venant d’une trentaine de aujourd’hui ce qu’il avait semé lors pervers (dont celui d’avoir dégarni associatif ? », « Comment accroître tout le moins une forte lassitude des pays pour débattre de la quasi-totalité des thèmes intéressant la profession, des grandes réformes de l’adminis- les services affectés aux fonctions l’efficacité d’un programme qu’on fonctionnaires. « Démobilisés, sou- entre autres « La révolution des réseaux », l’impact de la mondialisation sur tration publique des années 1994 à de contrôle) apparaissent à présent. veut maintenir ? », « En période de mis à de fortes pressions pour faire un « modèle social européen », l’internationalisation des recrutements et des 1998. Couper drastiquement les La « nouvelle ère de surplus budgé- restrictions financières, quels pro- plus avec moins et mal vus par l’opi- carrières. budgets de dépenses publiques (de taires », annoncée par le ministre grammes ou activités faudrait-il nion publique, ils ont pris un dur coup A l’occasion de ce congrès, la revue Personnel édite un numéro spécial, le 23 % en moyenne) et réduire de des finances, Paul Martin, permettra abandonner ? » au moral », relève Jacques Bour- n° 400, où seront publiés les résultats d’une enquête, « GRH demain », effec- 18 % le nombre de fonctionnaires sans doute de réparer quelques pots Au terme de l’exercice, les pou- gault. Ottawa tente désormais de tuée auprès de 450 responsables des ressources humaines sur leur vision de (soit 40 000 postes) a certes eu des cassés, mais le mal demeure... voirs publics ont opéré des coupes relever le niveau de la fonction pu- l’avenir de la fonction. effets positifs dans la lutte contre En 1993, lors de l’arrivée des libé- majeures, mais très sélectives. Des blique et de lui rendre son Renseignements : http ://www.hr2000.org les déficits, chère au gouvernement raux au pouvoir à Ottawa, le Cana- programmes complets ont été pri- prestige. da était au bord de la crise finan- vatisés, d’autres restructurés et ra- La modernisation en cours est cière, avec une dette qui tionalisés. La « chirurgie » a surtout surtout placée sous le signe de l’effi- représentait plus de 70 % du PIB et touché, explique James Gow, pro- cacité et du service à la clientèle. un déficit record de 42 milliards de fesseur de sciences politiques à L’accent, dit James Gow, est mis sur dollars canadiens (environ 31 mil- l’université de Montréal, le minis- une « gestion axée sur les résultats et liards d’euros). Les gouvernements tère des transports, avec deux tiers le rendement », avec une souplesse précédents avaient bien tenté de ré- d’effectifs coupés, l’agriculture et une autonomie accrues. A ce duire les dépenses, sans parvenir (– 45 %) et la Défense (– 42 %). L’en- titre, Ottawa a même démantelé des toutefois à renverser la vapeur. Il semble du système de contrôle aé- ministères pour créer des mini-so- aura fallu le grand coup de barre rien a par exemple été confié à une ciétés d’Etat sous la forme des années 1994-1997 – qui a pris la entreprise à but non lucratif. d’agences – comme Revenu Canada forme d’une réforme en profondeur ou Parcs Canada – pour lesquelles de l’appareil de l’Etat – pour redres- EXCÉDENTS FARAMINEUX les procédures et contrôles sont al- ser durablement les finances pu- Des sociétés d’Etat, comme Cana- légés. Etre au service de ses bliques et permettre aujourd’hui à dien National ou Petro-Canada, ont « clients », c’est, pour l’administra- M. Martin d’annoncer des prévi- été privatisées, alors que d’autres tion, être moins bureaucratique, sions d’excédents de 95 milliards de voyaient fondre leurs budgets. Ot- moins « contrôlante » et plus ra- dollars (70 milliards d’euros) d’ici tawa a aussi sabré dans les trans- pide, croit-on à Ottawa. 2005 ! ferts financiers aux provinces et a Dans cette optique, le Conseil du Pour Jacques Bourgault, profes- réformé le régime d’assurance-chô- Trésor pilote aussi une réforme des- seur à l’Ecole nationale d’adminis- mage pour réduire fortement le tinée à améliorer les prestations aux tration publique et auteur du livre nombre de bénéficiaires et les pres- citoyens et entreprises. Sous l’ap- sur L’Heure des choix difficiles, ce re- tations. Au grand dam des cotisants, pellation « Service Canada » seront tournement est surtout dû à la qui crient à la « taxe déguisée », le ainsi regroupées des initiatives in- « productivité fiscale » des dernières régime dégage aujourd’hui des ex- terministérielles visant par exemple années, elle-même fruit d’une forte cédents faramineux qui tombent à offrir des services par croissance économique, mais la ré- dans l’escarcelle de Paul Martin. Internet (comme l’achat de publica- forme administrative a tout de L’heure n’est plus désormais à tions officielles) et à créer même été un facteur déterminant l’austérité mais à une modernisa- des guichets uniques permettant à dans la réduction des dépenses pu- tion de la gestion publique. Encore une entreprise de bénéficier d’un bliques. faut-il pour cela disposer du bon regroupement des contrôles néces- Le gouvernement fédéral a adop- personnel ! Or, l’un des effets néga- saires pour l’importation d’un té une démarche visant à repenser tifs de la réduction de la taille de la produit. totalement les activités qu’il exer- fonction publique a été d’éliminer çait. Un vaste plan d’« examen de beaucoup de compétences. Anne Pelouas LeMonde Job: WDE1900--0010-0 WAS MDE1900-10 Op.: XX Rev.: 05-05-00 T.: 19:33 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0439 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / MERCREDI 10 MAI 2000 MANAGEMENT Après l’attentat contre McDonald’s, ̄ LE SOCIAL DANS L’HISTOIRE les entreprises américaines restent sereines par Jean-Louis Robert

out le monde a encore à tique américains, bien représentés américaine. Celle-ci a en effet été l’esprit le drame qui s’est Seule la Chambre en France. « Qu’ils soient français ou informée par la préfecture de po- Chicago, origine T produit le 19 avril au américains, ils ont une bonne image, lice de Paris, il y a environ un mois, McDonald’s de Quévert, de commerce car ce sont de gros pourvoyeurs d’em- que ses installations parisiennes près de Dinan, et qui a coûté la vie à plois au plan local et les rejets de l’in- avaient fait l’objet de menaces pro- une jeune employée du restaurant. franco-américaine dustrie pharmaceutique sont les plus férées par « le mouvement agroali- des mythes américains Quelques jours plus tôt, un autre propres possibles pour l’environne- mentaire pur et dur français », ex- n 1893, de nombreux Européens firent le voyage en Amé- établissement de l’enseigne améri- affirme avoir reçu ment », assure Françoise Buhl, direc- plique-t-on à la chambre. Aussitôt, rique à l’occasion de l’Exposition universelle de Chicago. caine avait été visé à Pornic. Un trice de la communication du Syndi- la préfecture dépêchait sept CRS Paul Bourget y découvrit une « ville de rêve » au bord du lac symbole, une bannière, sont ainsi des menaces cat national de l’industrie pour assurer la sécurité du person- Michigan. Il fut ébahi en tout premier lieu par l’immensité pris à partie. Est-ce à dire que pharmaceutique. nel et des lieux. Interrogée, la etE la concentration des abattoirs : « Une seule de ces maisons a dépecé d’autres intérêts privés américains s’il reconnaît que, en matière de sé- Quand il estime que les récentes chambre affirme « n’avoir pas eu à et distribué un million sept cent cinquante mille porcs, un million implantés en France risqueraient à curité, personne n’est « jamais à actions menées contre McDonald’s connaître, récemment, de menaces quatre-vingt mille bœufs, six cent vingt-cinq mille moutons. » Plus en- leur tour d’être pris pour cibles ? l’abri », il n’exprime toutefois pas de ne « traduisent pas un mouvement de spécifiques, formulées à l’encontre de core, il est sensible au caractère exceptionnel de l’architecture ur- Difficile à dire tant le sujet dérange. « souci particulier » en ce moment. fond », le PDG de Toys’R’Us résume sociétés qui défendent des intérêts baine, celle des buildings qui « escaladent le ciel de leurs dix-huit, de Un certain nombre d’entreprises Même son de cloche du côté de la finalement un sentiment plutôt américains en France ou d’institu- leurs vingt étages » et auxquels il reconnaît une « poésie » nouvelle, américaines installées dans l’Hexa- cellule communication d’une filiale confiant des entreprises américaines tions américaines ». un « art de démocratie ». Il note aussi la modernité qu’entraîne l’élec- gone n’ont en effet pas souhaité d’un grand groupe américain, qui présentes en France, qui n’ont pas eu Plus anecdotique peut-être, mais trification des lignes urbaines aériennes et de l’éclairage. Et, conclut- s’exprimer sur le sujet. Comme Dis- rappelle que tout est fait « pour anti- à prendre des mesures préventives non moins significatif, les drapeaux il, « cette puissance, c’est justement la fièvre des affaires qui bat son neyland Paris, qui rappelle haut et ciper au maximum les risques » et particulières, tant en termes de sé- américains et la plaque de la plein ici, avec une violence si déchaînée qu’elle ressemble à celle d’un fort qu’elle est une entreprise euro- qu’il « existe des règles de sécurité qui curité que d’information du person- chambre de commerce ont été incontrôlable élément ». Un nouveau mythe naît qui associe une péenne... ou ce restaurant des sont parfois renforcées en période nel. Des mesures qu’avait par pour un temps purement et simple- image de Chicago aux mythes fondateurs américains. Champs-Elysées, Planète Holly- d’attentats, comme cela avait été le exemple été obligé d’adopter le labo- ment remisés... au grenier. Celle qui Lorsque des ouvriers américains étaient venus à Paris en 1889, lors wood, dont la promotion est assu- cas lors du plan Vigipirate, mais que ratoire américain Bristol Myers a vocation à aider les entreprises de l’Exposition universelle, ils ne dirent finalement pas autre chose rée par des vedettes du cinéma ce n’est pas le cas aujourd’hui ». Au Squibb, pour prévenir les interven- américaines implantées en France en revenant aux Etats-Unis : tous étaient d’accord sur la supériorité américain. Hard Rock Café, qui abrite égale- tions répétées des militants d’Act Up, et réciproquement, avec des équi- de la technique américaine. « Il n’y a rien d’intéressant ou d’instructif A l’inverse d’autres responsables, ment une boutique où les touristes revendiquant un meilleur accès à valents outre-Atlantique, souhaite pour le typographe qui vient d’Amérique » ; « il y a très peu de chose comme Jacques Le Foll, président font la queue pour compléter leur certaines thérapies destinées à lutter toutefois dédramatiser la situation. qu’un cordonnier puisse apprendre concernant le métier » ; même les directeur général de Toys’R’Us collection de T-shirts de la maison, contre le sida. Car aujourd’hui, « c’est McDonald’s confiseurs américains se sentent « très en avance sur les confiseurs eu- France, ont choisi de répondre. on signale qu’il « existe un restaurant en tant que fast-food qui est parti- ropéens », note Marianne Debouzy. « Compte tenu du domaine dans le- par pays » et que ce n’est pas perçu LES DRAPEAUX AU GRENIER culièrement visé ». Pourquoi ? Sans doute aucune ville n’a connu une aussi formidable croissance quel nous opérons [la vente de « comme une sorte d’invasion ». Si les entreprises n’expriment, « Parce que lorsque l’on regarde les que Chicago à la fin du XIXe siècle : 300 000 habitants en 1865, jouets], explique-t-il, nous avons un « Nous ne sommes pas emblématiques semble-t-il, aucune inquiétude quant grands groupes agroalimentaires, il 1 100 000 en 1890. Mais les buildings qui sortaient de terre et impres- grand nombre de concurrents fran- de la culture américaine », explique- aux mouvements anti-mondialisa- faut être un expert pour savoir que sionnaient le monde accueillaient surtout des bureaux, rarement des çais, comme les hypermarchés, et t-on encore à la communication de tion qui se manifestent sur le terri- telle enseigne est en fait une filiale habitants, qui devaient se loger dans des habitations de fortune ou n’avons pas encore la notoriété de ce restaurant musical qui fait aussi la toire français, il est au moins une française d’une entreprise améri- dans des logements anciens abandonnés. Ces nouveaux venus McDonald’s, qui occupe une position promotion de groupes français. structure privée à avoir été la cible caine. » étaient souvent des immigrants. En 1890, sur 100 ouvriers de Chica- extrêmement dominante sur le ter- Pas d’inquiétude ressentie non de ces opposants, à savoir la go, on comptait 17 Américains de naissance dont les deux parents rain de la restauration rapide. » Et plus par les laboratoires pharmaceu- Chambre de commerce franco- Isabelle Moreau étaient américains, 18 Américains nés aux Etats-Unis mais dont un des deux parents au moins était étranger, 22 Allemands, 11 Scandi- naves, 10 Irlandais ; les 22 res- er Le 1 mai 1886, tants se répartissaient entre toute Denis Hennequin, PDG de McDonald’s France une gamme de nationalités (Ita- 400 000 liens, Polonais, Russes, Autri- chiens, Australiens...). « Les salariés et les franchisés de nos restaurants à 500 000 personnes C’est dans ce milieu urbain que va se développer une agitation participent aux actions sociale intense et originale à compter des années 1880. Le ressentent une profonde injustice » pour la journée de huit mouvement ouvrier américain était alors peu développé et do- heures. Chicago miné par deux organisations. La première avait été créée en 1869 « Une bombe à Pornic, une choisie par les services vétérinaires » Quoi qu’il en soit, j’espère vrai- droit syndical et la représentation est à la pointe en Pennsylvanie sous la forme bombe à Quévert qui a entraîné comme laboratoire. Quant à nos ment qu’à partir de maintenant on élue du personnel avec la CGT, FO, d’une société secrète, The la mort d’une employée... McDo- pommes de terre, elles viennent du va arrêter de prendre McDo comme la CFDT et la CGC. du mouvement, Knights of Labor (les Chevaliers nald’s serait-il devenu, en Nord-Pas-de-Calais et ne sont pas symbole de tout ce qui déplaît aux – Parlons des horaires, juste- du travail). Cet ordre dirigé par France, mais aussi à l’étranger, génétiquement modifiées. Si José Etats-Unis. Ce n’est pas parce que ment. McDo emploie beaucoup avec une grande un grand maître-ouvrier s’était un symbole à abattre ? Bové avait pris la peine de venir vous êtes contre la politique menée de salariés à temps partiel, ce progressivement détaché des – Nous sommes pris comme nous voir, je crois que beaucoup de par la Chine contre les droits de qui peut, quand ce dernier est manifestation formes rituelles et s’était engagé bouc-émissaire pour des motifs qui ses préjugés seraient tombés. Cela l’homme que vous allez détruire le subi, aggraver la précarité... dans le sens d’une action réfor- ne me semblent pas les bons. Cette dit, je ne pense pas qu’il faille faire restaurant chinois d’Aurillac... Il – Bien sûr ; mais encore une fois, de masse matrice. Le boycottage était leur campagne a débuté avec José Bové, un amalgame entre ce qui s’est pas- faut arrêter cette confusion de la je pense qu’il y a vraiment un déca- forme d’action privilégiée et les qui a choisi McDonald’s comme sé à Pornic et à Quévert et le pensée. lage entre la réalité et l’image véhi- de 100 000 ouvriers. Chevaliers s’organisaient d’abord symbole d’une mondialisation qu’il combat qu’il mène. Mais la violence – Comment s’exprime le dé- culée. En France, 99 % de nos sala- en assemblée locale. L’ordre appelle à combattre. Je comprends appelle toujours la violence et il sarroi des salariés ? riés sont en contrat à durée Les grèves reprirent connut un développement rapide parfaitement que l’on veuille se mo- faut manier les symboles avec pré- – Désarroi est le mot juste, car les indéterminée. Notre activité est très avec la campagne pour la journée biliser contre des pratiques de mul- caution. salariés de McDo – et je ne pense forte le midi et le soir. Donc c’est le 3 mai, et la police de huit heures : 19 000 adhérents tinationales qui délocalisent les em- » Quoi qu’il en soit, nous ne for- pas m’illusionner en vous répon- vrai que le temps partiel est un élé- en 1881, 110 000 en 1885, 700 000 plois et étouffent la concurrence, çons personne à aller au McDo ! Le dant ainsi – ne comprennent pas ce ment important de la gestion de tira sur des grévistes, en 1886. mais McDonald’s n’est pas le sym- consommateur a le droit de choisir, qui arrive. Ils n’éprouvent pas le notre organisation. Avec l’élargisse- De leur côté, les syndicats, en- bole de cette mondialisation-là. non ? En moyenne, chacun de nos sentiment de gigantisme, de multi- ment de la gamme de nos produits tuant deux ouvriers core faiblement structurés dans » D’abord, nous ne délocalisons restaurants accueille entre 1 000 et nationale tentaculaire décrit par (petits déjeuners, pâtisseries), nous une fragile fédération qui ne pas puisque le groupe fonctionne 1 500 clients par jour. Manger sur le nos opposants. Encore une fois, ils allons pouvoir étaler nos horaires. comptait en 1885 que 50 000 adhérents, accordaient la priorité à la dé- sur l’idée d’un réseau de franchisés. pouce est une tradition bien fran- travaillent pour un patron dans une Cela dit, beaucoup de personnes ne fense du métier, menacé par l’évolution industrielle. Toutefois, c’est le J’aime dire que nous sommes une çaise. L’Hexagone compte un bis- PME locale. C’est le cas à Quévert souhaitent pas avoir un emploi à congrès de la fédération qui adopta à Chicago, en octobre 1884, une entreprise “globale”. Chaque sala- trot pour 800 habitants et un McDo ou ailleurs. Laurence Turbec, la vic- temps plein. C’est le cas des étu- motion du syndicat des menuisiers-charpentiers selon laquelle rié d’un McDo travaille pour un pa- pour 72 000 habitants... time de l’attentat, et sa sœur diants, qui représentent 80 % de nos « huit heures constitueront la journée légale du travail à compter du tron dans une PME de 10 à 50 per- – Tous ces événements avaient fait toutes les deux l’ouver- salariés à Paris, par exemple. 1er mai 1886 ». sonnes – selon les restaurants – en doivent être mal ressentis en in- ture du McDo et y travaillaient de- » Mais c’est vrai que dans une pe- Le mot d’ordre trouva un très grand écho à Chicago. Dans cette utilisant des produits dont il connaît terne. Comment gérez-vous ces puis cinq ans. tite ville de province ce pourcentage jeune métropole s’étaient implantées des structures originales où les parfaitement la provenance. Ainsi, crises à répétition ? » Après sa mort, nous avons eu est beaucoup plus faible : le person- militants anarchistes et socialistes allemands jouaient un rôle prépon- pour la France, 90 % de nos pro- – Les salariés de McDo et ses des demandes multiples, comme nel se compose alors aussi bien de dérant. L’International Working People’s Association (IWPA), duits sont issus du terroir. McDo- franchisés ressentent ce qui se celle de fermer les restaurants du- mères de famille que de lycéens. Fi- branche américaine de l’Internationale anarchiste, comptait à Chica- nald’s France est pris comme cible passe aujourd’hui comme une pro- rant les obsèques, mais après y nalement, face à toutes ces cri- go 26 groupes qui étaient autant de centres d’agitation politique, par les agriculteurs de la Confédéra- fonde injustice. Il n’y a eu aucun ef- avoir réfléchi, nous avons trouvé tiques, le plus simple serait que les d’actions culturelles, de sociétés mutuelles. L’IWPA dominait aussi les tion paysanne. C’est trop facile. Je fet de panique. Je pense que ça dis- que c’était un signal qui aurait combattants de la mondialisation et principaux syndicats de la ville. Elle éditait sept journaux, comme Die rappellerai juste que nous achetons cute beaucoup en interne. épousé les objectifs des terroristes une grande partie des farouches an- Arbeiterzeitung, qui tirait à 20 000 exemplaires. Comme souvent chez notre viande de bœuf à 45 000 éle- Contrairement à ce qui se dit, nous qui avaient posé la bombe. Finale- ti-McDo viennent voir ce qui se les anarchistes, le message était moral et messianique : « Tremblez, veurs de l’Hexagone ! ne sommes pas téléguidés par la ment, le personnel a décidé de por- passe vraiment dans nos restau- oppresseurs de la terre ! Vous avez la vue basse, mais déjà pointent à – Vous êtes pourtant considéré maison mère américaine qui nous ter un brassard et seuls les restau- rants. Mes portes sont ouvertes... » l’horizon les lueurs écarlates et sombres du jour du jugement » (texte de comme l’incarnation de la “mal- indiquerait les règles à suivre. rants voisins de Quévert ont tiré 1883). bouffe” Chaque responsable de restaurant leurs rideaux. Quant à nous, direc- Propos recueillis par Le 1er mai 1886, 400 000 à 500 000 personnes, selon les estimations – La mal-bouffe ? Qu’est-ce que répond aux questions, rassure. tion, nous avons décidé de publier Marie-Béatrice Baudet d’Hubert Perrier, participèrent aux actions pour les huit heures. Et cela signifie exactement ? 80 % des – Avez-vous pris des mesures un communiqué dans plusieurs Chicago fut à la pointe du mouvement avec une grande manifesta- repas que nous servons sont de sécurité particulières ? journaux pour dire combien cette tion de masse de 100 000 ouvriers. La manifestation fut étroitement composés d’un steak haché 100 % – Il existait déjà des procédures campagne anti-McDo suffisait et, contrôlée par les forces de l’ordre. Sur les toits, les agents de police, pur bœuf et d’un cornet de frites. de sécurité “normées”. Avec en accord avec le personnel, nous les volontaires, les détectives privés de l’agence Pinkerton, tous armés C’est un steak-frites mais “packa- l’équipe en charge de la protection allons verser 1 million de francs à de fusils et revolvers, surveillaient le cortège. Les miliciens, armés des gé” autrement. Nous ne vendons des personnes et des biens, nous SOS-Attentats. mitrailleuses, étaient prêts à intervenir. Finalement, il n’y eut aucun pas de bœuf aux hormones, et tous avons rappelé l’importance de ces – Vous employez 30 000 per- incident notable. les morceaux que nous utilisons procédures à chacun de nos restau- sonnes en France. McDo n’a pas Les grèves reprirent le 3 mai, et la police tira sur des grévistes de sont contrôlés grâce à une dé- rants. Mais l’attentat de Quévert est une image “sociale” très posi- l’usine McCormick, tuant deux ouvriers. Un meeting de protestation marche qualité qui permet la traça- une accumulation de circonstances tive. L’enseigne évoque plutôt la se tint le lendemain 4 mai, place de Haymarket. C’est là qu’eut lieu le bilité. Notre usine d’Orléans, qui fa- contre lesquelles nous ne pouvions précarité et parfois, comme ce drame bien connu. Alors que le rassemblement, plutôt maigre, se ter- brique les steaks hachés, a été pas grand-chose. fut le cas avec un franchisé à minait, une bombe fut lancée au milieu des agents de police qui vou- Lyon en 1994, les atteintes au laient le disperser. Les forces de l’ordre ouvrirent le feu. Le bilan fut droit syndical. Vous semblez de six policiers tués (le plus souvent par balle) ; le nombre de morts pourtant sûr de la solidarité de du côté des manifestants demeure inconnu. Les historiens américains vos salariés... ̄ discutent encore des origines du drame : attentat anarchiste ou pro- – Oui. Depuis 1994, l’eau a coulé vocation policière ? Toujours est-il que la répression fut très dure. sous les ponts. Pouvez-vous me ci- Denis Hennequin Quatre dirigeants de l’IWPA, inculpés d’assassinat, seront pendus le ter une entreprise qui n’a jamais été b Avec une double formation 11 novembre 1887. L’un d’eux, Spies, fit entendre sa voix sous sa tête confrontée à des problèmes so- de juriste et d’économiste, Denis recouverte d’un capuchon blanc : « Le temps viendra où notre silence ciaux ? Il est toujours possible de Hennequin, 41 ans, a commencé sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. » trouver une faute quand on cherche sa carrière chez McDonald’s Un autre grand mythe allait naître, qui allait faire des Etats-Unis la bien. Mais cela dit, McDo France France en 1984 comme assistant terre d’origine du 1er Mai et du mouvement international des travail- n’est pas un “social-killer”. Nous directeur de restaurant. leurs, alors même que les ouvriers américains, après ce drame, de- avons ainsi été les premiers à signer b Il devient PDG en octobre 1996, vaient s’éloigner de l’Internationale ouvrière. un accord sur les 35 heures dans le après une carrière « maison » où il secteur de la restauration rapide. s’est occupé, notamment, des Jean-Louis Robert est titulaire de la chaire d’histoire sociale du Nous avons aussi – et notamment – ressources humaines et de la XXe siècle à l’université Paris-I - Panthéon-Sorbonne. signé un accord sur l’exercice du coordination des régions.