INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE DE TUNISIE Département d'Economie et de Développement Rural

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES DU CYCLE DE SPECIALISATION

Spécialité: Economie Rurale Option: Gestion

THEME

CONTRIBUTION A L'ETUDE DU COMPORTEMENT DES AGRICULTEURS FACE AUX AMENAGEMENTS C.E.S ETUDE DE CAS DES IMADATS : Louata, Gouiba, Fjernia et Gliaa ()

Elaboré par: JAZIRI NACHAAT

Soutenu devant le jury composé de:

MM. Med Ali BEJI Président Med Salah BACHTA Rapporteur AliSELMI Examinateur Abmed CHENNOUFI Examinateur Habib SNENE Examinateur Invité: Habib FARHAT

Juin 1999 ...., . ; ... : ... ' .. ' : ' ..... ; .. ' .:0;.. •.:. ~..;I:::: :', ,.... •r- .:...... ".•' ••

UEDICACE

A mon père et ma mère pour leurs efforts ~t le~s sacrifices

\ A ma chère fille, Elaa

A mon mari

Sans votre soutien permanent, je n'aurais pas mené à bien ce travail que je . . dédie corrnne modeste témoignage de mon profond amour et sincère attachement.

Nachâat

s.,- ... -..... Jo ,P, .. ' ~ , .. ..~. . ... :... ~ ..r·: ~: .:

, . REMERCIEMENTS

.;: ~ "',•• J Au terme de ce travail, j'ai!e plaisir d'exp~ermes ~s' remerci~ments et tou~e . , """.' !~ Mo~ed .: ~ ma reconnaissance,il Monsieur: Bachta Salah qui a conduit'de prés mon travail et qui ma prodigué de ses conseils'et de son'expérience scientifique tout au long de ce travail. C'est bien grâce à son appui et son enthousiasme dynamique que mon . . travail a pris forme. . Je suis très heureuse qûe Monsieur Béji Mohamed Ali a bien voulu accepté de faire partie de mon jury d~ mémoire et d'en être le président. J'exprime mes sincères gratitudes et considérations à Monsieur CheJUloufi Aluned, le compter parmi les membres de monjury est pour moi un grand honneur. . Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance et toute ma considération à ~10nsieur Selmi Ali qui a bien voulu examiner mon travail. J'adresse l'expression de ma respectueuse considération à Monsieur Snan .,r Habib de bien vouloir juger montravail. . Je remercie vivement Monsieur Farhat Habib, Directeur Général d~ la C.E.S 1 .P!'! de bien vouloir honorer de sa présence. J'ai une dette considérable envers Monsieur Bouzid Alouani, ingénieur principal de la C.E.8 qui m'a aidé pour accomplir mes travaux sur le terrain, qu'il en soit vivement remercié. Je tiens à remercier aussi les responsables de l'OR8TûM qui m'ont prodigué de leurs précieux conseils durant la réalisation de ce travail. Qu'il me soit permis de témoigner toute ma reconnaissance à tout le persOlmel de la cellule territoriale de vulgarisation de pour son aide judicieuse et amicale. Je tiens à remercier les chefs des projets à Oueslatia, Haffouz et H,ajeb pour leur aide morale et matérielle. J'ai été touché par l'aide substentielle et l'extrême gentillesse qu'a témoigné à ~ mon égard Monsieur Jernmazi Adel, qu'il accepte ma sincère gratitude.

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'1 ,~oudrais reconnaiss~èe Messi~urs '" Je exprimer toute ma à Dziri Habib .et Ben ,-,r"'y. Hamida Mounii- qui tit'ont aidé pour accomplir ce,travail. ~ -:\. , Enfui,j~ r~m~~ie vivement tout ie ~ers'o~el du département d'écononlle et de développement rural de l'INAT, particulièrement: Monsieur Larch Mahfoudi, Abde1laziZ Bécbini et SadokZogblami pour leur aimable et judicieuse collaboration. . ..- .'

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:.i SUMMARY ~

Through out a' historicol outlook, we had deduced that· the soil and water conservation (swc) problematic concerns particularly the lower acceptance of swc by the fanners. In an assistance's approch, this research attemps to study the effects of the varaibles which can explain the fanner's behavior as to the adoption ofSWC. This approch is focused on the fanner as a decider in his naturel environnment

r that's caracterised by his perception of the SWC advantages and his social caracteristics. In order to solve this problem, we proceed by the fonnulation ofthe economitric model that specifies the private investment function at SWC. The necessary data for the specified model empirical estimatiqn are obtained by an investigation mode at the field in the areas ofLouata, Gouiba, Fjernia and Gliaa in Kairouan. The retained specification out Iines two important regressor's categories: -The improvements ofthe land's price and the agricultural return. - The decider's age, his family fann labor capacity and his retum as social caracteristics. The principal conclusion ofthis study illustrates the importance ofthis selected detenninants on the farmer decision. ',,1 ., ...... ! .. ~~ ,.~ .: ,''': ", . ."., . .. ] ., . ::,..... ,c.,

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RESUME

A travers un aperçu historique, on a constate que la problématique de la C.E.S concerne en particulier la faible acceptation des aménagements par les agriculteurs. Dans une approche d'aide à la .décision, ,ce travail tente d'apporter quelques informations ~conomiques utiles à ce point précis. Cette approche est centrée sur l'agricult~ur en tant que décideur dans son environnement qui se spécifie par sa perception des avantages de la lutte anti-érosive et par d'autres caractéristiques socio-économiques.

'. ~a ! ·La méthodologie adoptée était une approche économétnque visant déteimination .; :.~ qualitative et quantitative des déterminants de l'investissement privé en C.E.S. Notre recherche bibliographique et notre effort de conceptualisation ont débouché sur la spécification d'une fonction d'investissement privé en C.E.S.

Les données nécessaires à l'estimation empirique'du modèle alnsl spéçifié.ont été r obtenues à l'aide d'une enquête menée à l'échelle de l'exploitation dans les régions de Louata, Gouiba, Fjernia et Gliaa du gouvernorat de Kairouan. La spécification retenue laisse la place à deux catégories de régresseurs: - Le groupe de régresseurs constituant les améliorations du prix de la terre et du rendement agricole annuel. .- Les régresseurs qui caractérisent le décideur: l'âge, la richesse et la composition de la famille perçue à travers la disponibilité du travail familial. Les principales conclusions de cette étude de cas ont confirmé la signification statistique des régresseurs choisis. Elles ont aussi conforté les attentes en terme de signe des paramètres du modèle. Pour les' régresseurs utilisés ,la rentabilité de l'investissement et la disponibilité de la main d'œuvre familiale sont les plus explicatives du comportement de l'agriculteur. Toutefois, d'autres facteurs n'ont pas été définis et étudiés bien qu'ils puissent avoir des impacts déterminants sur la décision de l'acceptation de la C.E.S.

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...... SOMMAIRE

,Introduction , -

Chapitre 1: Problématique 4

Y- Les grandes étapes de la politique de C.E.S en Tunisie 4

1- de l'indépendance à la fin des années 80 4 2- stratégie des années 90 6 2-1- Définition 6 2-2-Les orientations de la stratégie nationale de la C.E.S(1990-2000) 7 2-3- Les objectifs de la stratégie nati~nale de la C.E.S 8 2-4- Présentation des réalisations 8 2-5-Niveau des réalisations 10

il- Position du problème et hypothèses du travail . 11

Chapitre 2: cadrage théorique du problème 12 r Y-Introduction 12 '.. il-Analyse bibliographique 12

1-La fonction d'investissement 12 1-1-Définition du concept investissement 13 1-2-Les détenninants de l'investissement 13 1-3-Notion de rentabilité 15 2-La fonction de consommation 17 2-1-La fonction de consommation Kéyenésienne et la théorie du revenu courant 17 2-2-La fonction de consommation non Kéyenésienne 19 2-2-1-Le principe 19 2-2-2-La thèse du revenu pennanent 20 2-2-3-La thèse du cycle vital 21 2-2-4-Les ditférences et les similitudes des deux théorie 22 2-2-5-Détennination de la consommation non Kéyenésienne 24

ID- Cadre conceptuel d'analyse 27

1-Description de la fonne générale du modèle d'investissement en C.E.S 27

2-Détennination des paramètres du modèle 31 1· ~."'.' ••.•• " . -.... , . :..: ...... " ......

. :. -. Chapitre.3: Cadre d'application des outi~ élaborés 36

1- .Zones d'études 36 • 1- Critères d~ choix 'des zones d'étude 36 ... 2- Diagnostic des zones d'étude 31 .. 2-1-présentation générale 31 2-2-Etude du milieu physique 31 . 2-2-1- morphologie et étude pédologique 31 2-2-2- Données climatiques 38 a-Le vent 38 b-La pluviométrie . 39· 2-3-Diagnostic de la lutte anti-érosive dans les zones étudiées 39 3~Choix de la population à enquêter 41 . . ll- Les données nécessaires et méthode de collecte 41

1-les données nécessaires 41 2-méthode de collecte des données 42

ffi- Forme finale du modèle 42 r l-Les différentes situations rencontrées 43 2-Identification des variables 45 2-1-variables endogènes 45 2-2-variables exogènes 45

Chapitre 4: Techniques d'estimation du modèle et résultats 48

I-méthode d'estimation 48

I-technique d'estimation du modèle 48 2-les hypothèses de travail 49 3-fiabilité des modèles 50

ll-Procédure d'estimation et résultats obtenus 51

1- procédure d'estimation 51 2- résultats obtenus 53 2-1- formulation des attentes 53 2-2- interprétation des résultats obtenus 54 2-2-1-Effet de la plus-value 54 2-2-2-Eftèt de l'amélioration des rendements de l'activité agricole 55 2-2-3-Effet de l'âge 55 2-2-4-Eftèt du revenu 56 2-2-5-Effet de la main d'oeuvre familiale 57 2-2-6- validation du modèle 57 ~,~. : .., '

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··1 2-3-SYnthèse 58

Conclusion Générale 60

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INTRODUCTION ' ....

1,. •

Actuellement, la protection de l'environnement et particulièrement la lutte contre l'érosion,.constitue l'une des préoccupations majeures des pouvoirs publics en Tunisie. Cette attention portée à l'égard de ce phénomène trouve sa justification dans les effets néfastes de ce fléau sur les ·ressources naturelles et par la suite sur le secteur agricole et son_ développement. En effet, sur les 4.5 millions d'hectares des terres cultivables, 3·millions d'hectares sont menacés par une érosion de plus en plus active (Ministère de l'Agriculture, 1994).

Cependant, les travaux de lutte contre l'érosion ne sont pas nouveaux dans le pays. Un grand nombre d'indices et de récits historiques ont tendance à montrer que les sociétés humaines de notre pays ont rarement été indifférentes à l'érosion des sols.

En effet, lt:s différentes fonnations sociales et les civilisations qui se sont succédées dans ce territoire ont cherché depuis plus de 2000 ans à maîtriser les eaux de ruissellement et les phénomènes de dégradation du milieu naturel.

Les teclmiques de conservation des eaux et du sol (C.E.S) utilisées au cours de ces périodes étaient des opérations spontanées se trouvant en totale symbiose avec les types d'organisations sociales et constituant un produit attaché à la fois à un contexte socio­ économique et environnemental.

A notre époque, l'Etat tunisien s'est engagé depuis l'indépendance dans des opérations de conservation des .eaux et du sol. Des stratégies successives et complémentaires ont été identifiées. Le constat des résultats obtenus au cours de ces années a montré l'échec de ces

1 .". •• '.': '.~ ·1.- • _~.. '. .••• 1 ~~'" ~ '.~ .',' , .. ' ... ':.. :. ... .

stratégies qu'on attribut à la faible participation des agriculteurs à la lutte anti-érosive. . • 1·

.. En effet, ·les difficultés majeures ne réside~t pas ·dans le choix des teèhniques an~i- ... '. ': érosives les plus efficaces, mais d~s la concili~tion des préoccupations et des intérêts des différents partenaires et'essentielle,?ent l'agricuÏteur.

A cet effet, le pr~sent travail cherche les détermi~ants de la participation des . . agriculteurs dans les aménagements de conservation des eaux et du sol et quantifie l'influence des divers facteurs potentiellement explicatifs de cette participation.

Dans ce but, le présent document sera organisé comme suit: Un premier chapitre qui comporte 3 sections: - La première présentera les grandes étapes de la pratique de la conservation des eaux et du sol en Tunisie depuis l'indépendance pour analyser révolution historique de la r problématique générale de la C.E.S et pour en dégager par la suite une question.. principale concernant l'acceptation des aménagements par les agriculteurs. - La deuxième section présentera le diagnostic de la lutte anti-érosive en Tunisie pendant cette décennie. - La troisième section pose le problème

Un deuxième chapitre de cadrage théorique qui exposera la synthèse des travaux disponibles en rapport avec la question étudiée. Outre l'inventaire des différentes théories élaborées, le but de ce chapitre est d'identifier un cadre méthodologique qui nous pennet d'analyser la causalité dans le détenninisme de la participation privée.

Dans le troisième chapitre, on définira le cadre d'application au niveau duquel, on présentera le type d'infonnation utilisée pour l'estimation du modèle. On présentera aussi le diagnostic de la zone d'étude ainsi que la spécification finale du modèle d'investissement.

Un quatrième chapitre sera consacré à l'estimation empirique du modèle

2 . "". :1 'j . ~. , . ..: ' .d'investissèinent.·Ce chapitre comportera deux sections: ~ . . . 1 premi.~re "1 '- La présentera les procédures d'estimation .- La deuxième exposera 'les résultats de l'estimation et .l~urs anal~ses statistiques et . ècono~iques.. . , Enfin la conclusion du travail aura. pour. objet de mettre en évidence la portée des différents résulta.ts obtenus ainsi que leurs limites.

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3 Chapitre 1 : PROBLEMATIQUE

Dans ce chapitre, on va essayer d'établir un diagnostic des activités de la conservation des eaux et du sol en Tunisie depuis l'indépendance pour spécifier la problématique surtout dans la nouvelle orientation participative. Au tenne de ces étapes, on dégagera les questions principales à traiter et on présentera des réponses préalables à véF~fier plus loin.

1- Les grandes étapes de la politique de C.E.S en Tunisie

1- De 1'indépendance à la tin des années 80

Face ~ l'ampleur du phénomène de l'érosion (hydrique et éolienne), l'Etat tunisien s'est engagé depuis l'indépendance dans de' grandes opérations de C. E. S. et de reboisement dans une optique de diversification des projets et des opérateurs impliqués dans la protection des ressources naturelles. Des stratégies successives et complémentaires ont été élaborées. Les critères de différenciation de ces politiques résident dans leurs objectifs primordiaux, les moyens utilisés, la gamme des actions mises en oeuvre, les bénéficiaires visés directement et les résultats obtenus. La finalité essentielle de ces stratégies est toujours restée la maîtrise de l'espace.

Durant la période 1960-1970 et avec l'expérience coopérative, l'objectif initial de ia lutte anti-érosive était d'assurer la pérennité des ressources et de créer de l'emploi dans le monde rural. Cette stratégie a fini par produire de nombreuses dépendances des zones aux chantiers, dépendances lourdes de conséquences puisqu'elles ont cultivé encore plus la "mentalité d'assisté" et ont instauré une certaine régulation du chômage et du marché de l'emploi dans les .. régions.

4 ~n même temps que l'âpplication de cette stratégie, il y'a eu l'échec de l'expérience 1 • • èoopérative et les transfo.rmations générales, opérées au niveau des structures économiques, qui ont consécutivement créé des modifications au sein ·du secteur C.E.S. ces rai.sons ont été ~ : l'origine d'une révision de la stratégie qui a évolué"àu cours de la décennie (1970-1980) vers une autre dont l'objectif principal était l'amélioration de la productivité de la main d'oeuvre dans les chantiers de C.E.S et ce par l'introduction accrue des engins.

L'intervention de l'Etat dans le domaine de C.E.S a concerné surtout les terres publiques et collectives. Cet.te intervention est expliquée par la création dlune inquiétude dans le domaine privé. En effet, les agriculteurs ont pensé à une étatisation de leurs terres(ils ont redouté une nouvelle expérience coopérative). Ce désintérêt des agriculteurs vis à vis des actions C.E.S est expliqué aussi par le fàit qu'il y a une certaine incompatibilité entre les aménagements et les conditions techniques des cultures et d'élevage au niveau des.exploitations agricoles.

La ·solution envisagée pour résoudre ce· problème, au cours des années 80, li ôté l'am~nagement l-qtégré dont i'objectif était le choix des meilleures actions permettant un '-' aménagement complet et ce en tenant.compte de ladiversité des activités agricoles.

D:ms cette voie, le choix des" actions a été fait à partir des études socio-économiques généralement basées sur des indicateurs globaux à l'échelle de la zone désignée. On peut citer la population totale, ï'effectif du troupeau, l'occupation des sols, l'emploi, etc.. Ils sont ensuite ramenés à des moyennes. Ce qui ne reflètent pas la situation réelle qui est souvent très hétérogène Il h'est pas donc évident de proposer des interventions similaires à tous les agriculteurs ; car les aménagements compatibles avec certaines conditions ne le seront pas forcément avec d'autres. Plus concrètement et selon CHENNOuFI et af. (1994), cette méthodologie de planification nIa pas permis aux services techniques d'intervenir sans problèmes sur les terres des exploitations privées et ne permet pas toujours d'aboutir à des projets d'aménagements susceptibles d'être assumés par les agriculteurs, ce qui n'est pas de nature à garantir la ".. durabilité et la reproductibilité des travaux.

5 . Malgr~ les efforts cités, on n'est pas arrivé à résoudre le problème de l'érosion, puisqu'on a entamé la décennie 1990-2000 avec une situation préoccupante. En effet, et comme le montre le tableau 1, l'érosion menaçait au début des années 90 plus que la moitié ~ des terres du nord et du centre de la Tunisie.

Tableau 1 : Répartition des terres affectées par l'érosion

type Z.collecte Z. Zones affectées Erosion d'érosion des eaux épandage globale . , (%) (%) (%) très (%) moyen(%) peu (%) total (%) 1 Nord- 8.5 6.5 6 3 20 29 44 1 1 Est(17%) 1 1 1 L J 1 l:Nord- 17.5 10.5 13 21 26 160 '78 . ~ 1 1" J 1 lOuest(21%) /. J .1 : 1 1 '1 1Centre- 2 13 1 7 130 138 ."!S3, i j J 1 1 . 1 JEst(30%) 1 1 i 1 1 ~ Centre- 9.5 5.5 5.5 13.5 28 47 162 .\

~~est(=3%) 1 l j. 1 j Source: rapport de la D./C.E.S

Suite à cette défaillance attribuée à la faible participation des agriculteurs aux aménagements de C.E.S, on a adopté au cours des années 90 une stratégie qui, de point de vue approche, fOlT!pf avec les stratégies passées.

2- La stratégie des années 90

2-1- Définition La stratégie nationale de la conserVation des eaux et du sol des années 90 représentait • une nouvelle politique caractérisée par le passage d'une intervention à caractère impératif à une autre à caractère incitatif. Donc, l'adoption d'un régime caractérisé par une souplesse

6 basée sur l'encouragement. Cette stratégie est basée sur l'approche participative. Cette approche a été définie par CHENNOUFI et,al. (1994) comme étant « une philosophie de partenariat 'entre l~s différents protagonistes, d'un coté la population, plus au moins organisée sur le plan formel, et" de l'autre les techniciens et responsables des différentes structures '.. d'administration du développement ». Pour éviter le problème des autres stratégies, celle-ci a adopté un certain nombre d'orientations dont les plus importantes seront présentées dans la partie suivante.

2-2 Les orientations de la stratégie nationale de la C.E.S (1990-2000) - L'implication progressive des bénéficiaires: L'approche retenue pour l'élaboration des projets de C.E.S, se basant essentiellement sur le principe de la motivation des bénéficiaires, prévoit toujours des actions et des mesures qui contribuent, directement ou indirectement à l'améiioration de la production de l'exploitation agricole afin d'améliorer les revenus de ces bénéficiaires.

• - La modulation des aménagements C.E.S en fonction des exploitations ou des systèmes de production: Cette approche vise à adapter aux mieux les aménagements aux conditions de chaque unité de production. En adoptant cette stratégie caractérisée par ces orientations, l'Etat a entamé la décennie 1990-2000 pour réaliser des objectifs multiples dont les plus imp~rtants seront résumés dans ce qui suit.

7 2- 3- Les objectifs de la stratégie nationale de la C.E.S L~s principaux objectifs peuvent être énumérés commè suit: L~ création d'emploi: Directement dans les entreprises privées impliquées dans la , . C.E.S. IndirectemeJ.1t, les aménagements proposés engendrent au niveau des 'exploitations agricoles une diversification des activités créant ainsi des emplois supplémentaires, le maintien de la fertilité des sols, l'amélioration de la productivité des terres et l'augmentation des réserves fourragères, la récupération des pertes d'eau de ruissellement, la protection de l'infrastructure en aval par la réduction des.transports solides, le développement d'un savoir­ faire chez les agriculteur~ pour l'auto-aménagement et la gestion des aménagements (participation intense et efficace), la persistance et la durabilité des aménagements C.E.S.

Afin de réaliser ces impacts, un programme national de lutte contre l'érosion a été élaboré. Ce programme met en exergue la stratégie adoptée en matière d~ lutte contre l'érosion et planifie les aCtions à entreprendre. TI propose des solutions qui constituent des .compromis entre le maxir~.um d'efficacité technique et la rentabilité éc~nomique. Les différentes composantes de ce programme seront résumées dans le tableau 7 de l'annexe A.

2-4- Présentation des réalisations: Les réalisations en C.E.S ont connu un développement très important. Les superficies aménagées ont évolué de 15163 ha en 1980 à 80867 ha en 1997 (rapport de la D/C.E.S, 1997), soit une augmentation de l'ordre de 433.31 %. Selon les prévisions de la stratégie Nationale de la conservation des eaux et du sol; ces réalisations atteindront 977500 à l'an 2000(Stratégie nationale de la C.E.S, 1997). L'évolution des réalisations en ha et en unité d'ouvrage de C.E.S durant la période de la stratégie C.E.S est représentée par les figures nO} et 2.

Les superficies aménagées )es unités d'ouvrage de C.E.Sconstruites et leur évolution durant la période comprise entre 1990 et 1997 sont portéesdansle tableau 2.

8 ..

Tableau 2 : Evolution des différentes réalisations en C.E.S Année amén.bassi· amén.tervoc sauvde ent const . lac constouv ouv épge eaux n verst (ha) t.céréal (ha) trv coIli rechnappe(Unité) crue (unité) rélis(ha) (unité) 1990 69165 6757 64457 46 137 77 1991 74880 13280 43776 47 214 112 1992 123613 7470 37228 69 168 117 1993 57443 5781. 16100 70 277 137 f 1994 S9804 5590 13230 76 . 241 114 , 1995 66043 6969 25183 63 139 , 101. 1 1996 74167 6813 23498 69 142 159 1 ~ i 1 11997 80867 5913 20247 21 ,198 176 l i 1 1 1Total lS45982 58573 243719 461 1566 . 1793-- L.-~ __----L i Source: rapport de la D.CES et nos calculs

- . L'aménagement des bassins versants, les réalisations en matière de sauvegarde et d'entretien des travaux déjà réalisés et l'aménagement des terres à vocation céréalière contTib~lent respectivement à hauteur de 64.5% ; 29% et 6.32% dans l'évolution des superficies aménagées. Cependant, on remarque une régression de 18% des superficies aménagées en 1992 qui a continué en 1993 et est devenu Il%. Cette évolution des superficies est traduite en tenne d'investissement par la figure 3. La lutte anti-érosive s'est développée dans tous les gouvernorats. La répartition régionale des superficies aménagées est influencée par plusieurs facteurs tels que la nature du sol et du reliefet le degré de dégradation qui pennet de diviser le pays en zones d'érosion.

Le tableau 3 suivant montre la ventilation des superficies aménagées par grande région. ."

9 Figure 1

.500 .. • 000 ~ 2 3SOO 1;; c: 3000 0 ..u noo ~ 2000 c: :l 1500 '0 .. 1000 Li Z ~OO

19S0 1997 2001 Années

Evolution des aménagements dans la CES

Figure 2

19'1lJ 1991 2001 .!\nnées

Evolution des aménagements dans la CES

Figure 3

.0000

3~ ë.. 30000 ..E 2~OOO .. 20000 1;; 1~OOO >.. .= 10000

5000

Années

Evolution de l'investissement dans la CES Tabl~au 3: Ventilation des superficies aménagées

Région Superficies aménagées (ha) % Nord 325966 25 Centre 742175 55 Sud 274359 20 Total 1342500 100 Source: nos calculs et rapport de la direction C.E.S

Pour pouvoir valoriser.et expliquer la situation actuelle de la lutte anti-érosive, il semble utile de se référer aux prévisions et voir le nive.au de réalisation.

2-5- Niveau des réalisations On a estimé en 1997 le taux de réalisation des investissements dans le secteur de la . .- C.E.S à 50.3%. On prévoit atteindre à i'an 2001 un taux de réalisation de 74%. Tableau 4 : Niveau des réalisations Natures Réalisations Prévisions % Aménagement des terres à 82500 305000 27.04 vocation céréalière(ha) ..'\.illénagemellt terres en pente 940000 672500 139.77 1 ._ 1des bassins versallts(ha) 1 Sauvegarde et entretien des 320000 1858000 37.29 travaux réalisés(ha) J Construction des lacs 680 1000 68 collinaires(uni lé) Construction des ouvrages des 2316 2170 106.72 recharges des nappes(unité) Construction des'ouvrages des 1134 2120 53.49 eaux des crues(unité) source: nos calculs et rapport de la direction C.E.S

La différence entre les prévisions et les réalisations notée dans le tableau 4 sus-indiqué

10 peut être e~pliquée et interprétée par l'interaction entre plusieurs facteurs qùi feront l'objet de .dévelo'ppements plùs loin.

II- Position du problème et hypothèses du travail

Le constat de la pratique anti-érosive a montré que les réalisations physiques et les capitaux investis n'étaient pas négligeables, alors que les résultats étaient contestables. Par ailleurs, une analyse de la pratique paysanne en matière de C.E.S montre différents niveaux de contribution des agriculteur~ à la lutte anti- érosive. La contribution des agriculteurs peut se réduire à une simple participation formelle, consistant à donner accord aux techniciens de l'Etat pour œuvrer sur: leurs terres privées. Elle peut aboutir rarement jusqu'à prendre totalement en charge les différentes étapes de l'aménagement C.E.S (conception, programmation, finance:r:nent, exécution et gestion future). Généralement la participation des agriculteurs au processus d'aménagement est plus ou moins faible. Cette réticence est néfaste à la durabilité des aménagements C.E.S: Elle explique en partie le décalage entre les prévisions et les réalisations perçus au niveau des interventions. faites sur les terres privées.

Pour améliorer la participation privée, malgré toutes les adaptations de la politique de la C.E.S, on pense qu'on doit analyser et comprendre le comportement économique des agriculteurs concernés. Par ailleurs, il faut définir les détenninants préalables de sa décision. On pense que ces détenninants son liés essentiellement à l'agriculteur et à son investissement en C.E.S. Urie telle procédure nous aidera à mieux négocier la participation privée à la c.E.S.

Pour entreprendre l'analyse du comportement économique de l'agriculteur en matière de . C.E.S, un retour à la théorie économique s'impose.

11 Chapitre 2 : CADRAGE THEORIQUE DU PROBLEME ET OUTILS D'ANALYSE

...

1- Introduction

Dans le cadrage théorique, l'analyse mettra Paccentsur le nIveau mlcro- - - économique de l'exploitation agricole qui peut être définie commè une unité de production agricole, unité dé prise de décision où l'exploitant est responsable de'la , , , gestion d'une portion du territoire. Une unité de production agricole est appréhendée par son fonctionnement, son système de production et par les résultats économiques. En ce qui concerne i'exploitation du facteur terre, l'exploitant décide en fonction de sa perception de l'érosio~ et des effets attendus de l'aménagement C.E.S. Cette décision variera d'un exploitant à un autre selon leurs caractéristiques sociales.

La décision d'investissement dans la C.E.S reste parmi les décisions les plus importantes prises par l'agriculteur du fait qu'elle engage l'avenir de son exploitation à long terme. Pour mieux comprenùre cette décision, il est opportun de savoir qu'elle est tributaire des coûts et des avantages engendrés par l'investissement. En d'autre terme, de la renonciation à une consommation présente et des rentes attendues. Il s'avère donc nécessaire de revenir aux concepts d'investissement et de consommation dans une analyse bibliographique pour ensuite identifier les outils d'analyse permettant d'effectuer le travail.

II- Analyse bibliographique

1- La fonction d'investissement

12 . ..

. 1-1- Définition du concept investissement

L'investissement constitue «l'échange d'une satisfaction immédiate et certaine à laq~elle on renonce, contre une espérance que l'on acquiert et dont le bien investi est le ... support» (MASSE, P., 1964). Pour l'entreprise "l'investissèment consiste à épargner durablement des capitaux sous diverses fonnes dans l'espoir de maintenir. ou d'améliorer sa situation économique (GALESNE, A., 1981). Pour GIlTENGER (1.985), "un projet agricole est un investissement dans lequel les capitaux seront utilisés en vue de la création d'un avoir productif dont nùus comptons tirer des avantages durant une longue période de temps".

1-2- Les déterminants de l'investissement

Selon LECAILLON (1969), il s'agit du taux d'intérêt du revenu national et dù stock de capital. On explicitera leurs effets dans ce qui suit. La décision d'investir résultera de la confrontation du taux du rendement de l'investissement considéré avec les taux couramment en vigueur, généralement représentés par le taux'd'intérêt du marché. Ce taux est déterminé à partir de la formule suivante:

p= RI! (1+ r) + R:J(l+ rY +...... •...... + RJ(l+rt

Avec, P = dépense initiale de l'investissement Ri = revenu net procuré de l'investissement à l'année i

n = durée de vie de l'investissement

Dans ce cas, r se présente comme le taux d'escompte qui égalise le revenu net futur d'une unité supplémentaire du capital au coût actuel de cette unité

13 suppl~mentaire P. Il 'porte le nom d'efficacité marginale de l'investissement ou d'efficacité marginale du capital. La confrontation du taux de rendement de l'investissement avec le taux d'intérêt résulte du fait qüe ce dernier constitue le coût des fonds nécessaires au paiement des dépenses d'investissement, donc tous les investissements pour lesquels r < i seront délaissés. C'est la raison pour laquelle la fonction d'investissement peut être présentée sous la fonne 1= I(i). En plus du taux d'intérêt, il est clair qu'il existe un lien étroit entre le volumè de l'investissement et le "niveau.des profits; une augmentation des profits procure en eftèt aux entreprises des fonds supplémentaires pour financer les investissements; en même temps, eHe est le signe d'une amélioration de la situation économique générale qui appelle lme expansion des capacit.és de production et améliore l'optimisme et la confiance dans l'avenir des chefs de l'entreprise. . Toutefois, comme il existe généralement une corrélation é~evée entre le niveau -.. des Frofits et celui du :evenu national (Y), on réécrit souvent ]a ::tonction d'investissement sous la fonne:

1=1 (i,Y)

Le niveau du revenu national étant préféré à celui des profits comme indicateur du niveau de la demande et des disponibilités financières des entreprises. Il ne faudrait pas, cependant, conclure de cette relation que si les entrepreneurs constatent un niveau élevé du revenu et de demande et envisagent de ce fait l'avenir avec confiance, ils augmenteront automatiquement leurs investissements; il se peut en eftèt qu'ils disposent déjà d'une capacité de production suftisante pour faire face à la demande future anticipée. L'importance du stock du capital existant (K) peut alors jouer un rôle dans la décision d'investissement. Dans ce cas, la fonction d'investissement deviendra:

I=I(i, Y,K)

14 1-3- Notion de rentabilité

En général, la rentabilité est la mesure de l'aptitude de l'investissement à créer une rente. Elle peut être représentée par le ratio résultat ou revenu! moyens engagés. Dans un cadre détenniniste où les événements futurs sont supposés connus avec précision, c'est fi dire qu'il y a absence de risque et d'incertitude, on distingue deux types de critères à savoir, les critères non basés sur la notion d'actualisation dont essentiellement les critère~ comptables et d'autres qui font appel à la notion d'actualisation. L'actualisation consiste à affecter à une recette future un coefficient d'atténuation dont l'effet est d'autant plus lourd que celle-ci est plus éloignée dans le temps pour la mesurer en unités monétaires actuelles.

D'après BUSSERY, A. et CHARTOIS, B. (1975), "l'actualisation.. est un procédé de calcul permettant la comparaison d'échéances des recettes et des dépenses. Elle se présente comme un phénomène de pondération qui est fonction de deux facteurs, le coût du capital et l'échelonnement des valeurs dans le temps".

L'application de la théorie d'actualisation pour l'évaluation de la rentabilité des projets d'investissement repose sur les hypothèses suivantes:

- La première année du projet est réservée à la mise en œuvre (partielle ou totale) des investissements initiaux dont l'effet productifne commence à apparaître qu'à la deuxième année au plutôt. - L'actualisation ne débute qu'à la deuxième année. Si elle débute la première année il y'aura une surestimation du rendement du projet. - Les règlements des transactions sont supposés être concentrés à la fin de l'exercice comptable. Ces hypothèses paraissent commodes au domaine agricole qui est caractérisé

15 par: . - Une très grande saisonnalité des dépenses efsurtout de~ recettes agricoles ":' Une large étendue de la mise en œuvre des investissements agricoles. En fait, percevoir un crédit, procurer et mettre en place des biens d'investissements, constituer les stocks d'intrants, etc., prennent couramment plusieurs mois. Les deux critères de base' fondés sur la notion d'actualisation sont la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI).

- La valeur actuelle nette Ce critère a plusieurs autres appellations : valeur en capital, capital valeur,

valeur présente, bénéfice des cash-flow (Rt - Dt) engendrés par le projet durant sa vie et actualisés à un taux (a) choisi par le décideur concerné.

Avec t= indice indiquant la période t = 0,., f 17= durée de vie du projet Ré recette à la période 1, y compris la valeur résiduelle pour le cas de la dernière année

Dt= dépenses à la période t. Elles comprennent toutes les sorties effectiyes d'argent exclusion tàite des charges financières.

- Le taux de rendement interne

On l'appelle aussi le taux de rentabilité interne ou taux de rentabilité propre. " Lé TIR d'un projet d'investissement est le taux d'actualisation qui rend égale à zéro la valeur actuelle nette des flux de trésorerie associés à ce projet" (LAFARGUE et HELINE, 1974).

TIR = r tel que VAN = (Rt - Dt) 1(1+r)t = 0

16 Au seris économique, le TIR correspond au taux de rendement p~rçu en moyenne pendant la durée de vie de l'investissement sur les sommes investies après remboursemen~ progressifdu capital. Dans notre analyse, on retient la V.A.N comme critère d'évaluation de la' rentabilité du projet d'investissement. Car elle traduit plus le problème du décideur.

- La principale conclusion tirée de ce qui vient d'être cité est que l'investissement constitue un échange d'une certitude contre une série d'espérance.

La partie du revenu non consacrée à la consommation ~ l'épargne constitue le moyen de financement le plus important de l'investissement. En plus des rentes attendues, connaître les facteurs influençant la consommation et par conséquent l'épargne revient donc à connaître l'investissement.

Ce qui nous amène à étudier la fonction de consommation et ses relati?ns avec les revenus présents et futurs. En présentant la fonction de consommation keynésienne et la théorie du revenu courant, la fonction de consommation non keynésienne et la théorie du revenu pennanent. Cette théorie montre l'effet de la re~onciation à une consommation présente et les améliora:tions attendues sur des décisions qui impliquent différentes périodes de temps et lie l'investissement à la consommation via la richesse totale. Dans ce qui suit nous allons présenter brièvement les modèles correspondant à ces principaux courants.

2- La fonction de consommation

2-1- La fonction de consommation keynésienne et la théorie du revenu courant

17 L'hypothèse qUI a été avancé· par KEYNES (1936) pour expliquer la consommation est celle du revenu courant. Selon cette hypothèse la consommation des ménages de chaq,ue période dépend du rev~nu de la même période:

Ct : Consommation finale des ménages exprimée aux prix constants. (Au prix d'une année de base).

Yt : revenu réel dispqnible des ménages, le revenu exprimé aux prix courant rapporté à l'indice des prix à la consommation.

Par conséquent, l'épargne source d'autofinancement des. investissements peut être déduite facilement de la fonction de consommation, puisqu'il correspond à la partie du revenu non consommé. L'épargne est donc un résidu dépendant du revenu:

Y=c+s + S=y-{">

Cependant, l'hypothèse du revenu courant ne tient pas compte de l'évolution des phases de la vie dans l'explication àu comportement de consommation des ménages. En effet, tout individu passe par un cycle de vie composé d'une période de vie active pendant laquelle le revenu est élevé et d'une autre période de retraite où le revenu est très faible ou quasi nul. Dans la réalité la consommation d'une période peut dépendre soit des revenus des périodes précédentes, soit des revenus prévisionnels des périodes futures, soit des deux à la fois. En effet, les agents économiques perçoivent leurs rémunérations avec un certain retard par exemple les salariés reçoivent leurs salaires à la fin du mois, les investisseurs reçoivent leurs intérêts à la fin des différents exercices successifs; alors les agents économiques dépensent au cours d'une période donnée le revenu de la période précédente.

18 Si bien qu'on peut écrire: Ct =c (Y t -1)

On peut dire que: Ct = C (Yt -2, Y t -3, Y t -4'•••)

Ces différents revenus influent également sur Ct mais leur action est plus au moins accentuée sur la consommation courante car si .par exemple, nous avons un revenu qui di.minue durant des périodes successives. II s'agit d'une situation de récession économique et soit Yo le revenu de la période immédiatement antérieure au début de la récession et " cY 0 " correspond à une consommation minimale au-dessous de laquelle on ne peut pas descendre.

On dit que ce revenu Yo provoque un effet sur la consommation qui est un effet de cliquet. Comme les revenus des périodes précédentes, les prévisions des revenus futurs détenninent la consommation présente. ~n effet, le consommateur prend ses décisions en fonction des prévisions du revenu qu'il va percevoir dans les années à venir. Puisque le consommateur pense que son revenu va augmenter dans les périodes suivantes; il pOlirrait alors augmenter sa consommation présente (va s'endetter à la consqmmation). Ces limites ont été à l'origine du dépassement de l'hypothèse du revenu courant et de la fonnulation de la fonction de consommation non keynésienne.

2-2-La fonction de consommation non keynésienne

Elle correspond à la théorie du revenu pennanent développé par FRIED1{A~(1957) et à la théorie du cycle de VIe développée par MODIGLIANI(1954,1967).

2-2-1- Principe L'hypothèse de base développée par ces deux théories est le choix inter temporel de la consommation puisque la théorie du revenu pennanent ou du cycle de vie

19 supposè que tout ménage choisit son programme de consommation pour plusieurs périodes en vue de maximiser son utilité i,nter temporelle, compte tenu de sa contrairite budgétaire ou sa richesse inter temporelle. Le problèm~ du choix du consommateur est , . comment répartir dans le temps entre plusieurs périodes un montant de ressources donné (Y h Y 2, .. , "', Yt) pour maximiser l'utilité tirée des consommations courantes et futures (C l,C 2, '" '" .,C 1)'

Ces thèses de l'optimisation affirment que la consommation courante est déterminée dans le cadre d'L!I1e affectation optimale, sur toute la durée de vie, des . . revenus présent et futur (ressources) à la consommation présente et aux legs (emplois). Les legs étant l'héritage que l'on veut léguer à ses descendants. La consommation courante n'est pas déterminée en fonction du revenu courant, mais elle s'inscrit dans un plan d'ensemble, un plan de vie global. De ce fait, une augmentation temporaire du revenu accroît la richesse totale qui serait à affecter non pas à la consommation courante exclusivement, mais' à la consommation future et aux legs.

La thèse de l'optimisation considère que les agents se dotent d'un plan rationnel comparant l'utilité marginale de la consommation à laquelle on renonce aujourd'hui à l'utilité marginale de la consommation future et à des legs. On utilise généralement deux formes de la thèse de l'optimisation, la thèse du revenu permanent et la thèse du cycle vital.

2-2-2- La thèse du revenu permanent Cette thèse a été présentée par FRIEDMAN (1957). Il a défini le revenu permanent comme un revenu prévu; c'est celui que le consommateur peut rationnellement s'attendre à recevoir sur une période de plusieurs années. II y'aurait donc dans le revenu courant ou observé deux comp~santes une permanente Yp et une aléatoire Ya qui représente les additions ou soustractions imprévisibles à ce revenu.

20 Y=Yp+Y a

Comme pour le revenu, la consommation se subdivise en une composante pennanente : Cp qui représente les dépenses normales du consommateur et une composante aléatoire Ca correspondant à ses dépenses imprévues. Selon FRIEDMAN, il y'a une stricte proportionnalité entre la consommation pennanente et le revenu permanent.

Par contre il n'ya pas de relation entre C a et Y a. La thèse de FRIEDMAN se résume donc dans les trois équations suivantes:

Y=Yp+Y a

C=Cp+C a

C p=cY p

Où (Cp, Yp) est la composante pennanente (Ca, Ya) est la composante transitoire

Cov(Yp' y a) =. Cov(C p' Ca) = 0

Il faut souligner que les grandeurs permanentes et transitoires ne sont pas directement observables.

2-Z-3-La thèse du cycle vital Cette thèse a été présentée par MODIGLIANI et BRUMBERG en 1954. Elle' enrichit la fonction de consommation keynésienne en intégrant l'influence du patrimoine (ou de la richesse) sur la consommation.

21 ,A l'approche keynésienne en tennes du flux (le revenu), MODIGLIANI et J?RUMBERG ajoutent une analyse intégrant les stocks (ou les avoirs accumulés). Il s'agit des ressources totales calculées à la période" t" po~r toute la du~ée de vie à venir, y comprisJ.'année t et légués par l'année" t-1 " comme résultat des activités de consommation et d'épargne'des années précédentes. Ainsi les décisions de consommation sont prises avec toute cette série de t1ux financiers en tête. De ce fait, les individus chercI:1ent donc à maintenir un taux de consommation' constant ou régularisé tout au long de leur vie.

2-2-4- Les différences et les similitudes des deux théories

Les principales différences entre ces deux théories semblent être essentiellement:

- Le sens du revenu transitoire puisque ce que MODIGLIANI et BRUMBERG appellent revenu transitoire Ya, la totalité du revenu supplémentaire non anticipé. Cependant, pour FRIEDMAN, le revenu transitoire est un résidu, càd une différence entre le revenu mesuré et le revenu pennanent. Pour lui, cette composante transitoire du revenu doit être interprétée comme reflétant les tàcteurs que le sujet économique considère comme événements accidentels ou résultat du hasard, bien qu'ils puissent d'un autre point de vue être l'effet prévisible des forces spécifiques. Par exemple, les fluctuations cycliques de l'activité économique. Dans les données statistiques, la composante transitoire comprend aussi les erreurs statistiques de mesure.

- Il semble que J'individu de MODIGLIANI et BRUMBERG ait le SOUCI d'égaliser des consommations dans le temps, alors que l'individu de FRIEDMAN ne détennine sa consommation actuelle qu'après avoir calculé un revenu de référence, le revenu pennanent. Or le calcul du revenu pennanent résulte lui-même du souci d'égaliser les revenus dans le temps, puisque ce revenu est défini comme ce qui peut

22 être dépensé en maintenant les ressources totales intactes donc le revenu pennanent est tel que, s'il était entièrement consommé, il se maintiendr~it constant de période en période, tou~e choses égales par ailleurs.

Néanmoins et comme l'?nt mentionné PILISI et al. (1969), dans les deux théories, le calcul du revenu servant à la consommation montre que la différence essentielle entre les deux porte sur le taux de~ consommation, des ressources totales (cette partie sera développée ulté~ieurement). Puisque FRIEDMAN, .pour sa part introduit dans sa présentation un concept de revenu, la définition de ce concept de revenu est classique: si" r" est le taux d'intérêt et "W" la valeur des ressources totales, le revenu servant aux décisions des individus (revenu permanent) est:

où t désigne la période t et Wt: les ressources totales qu'on définit par la somme suivante:

f x v W t = A t-1 + L (1 a) \'-t+1 v = t +

le terme At-l représente les actifs courants" légués" par l'activité de la période précédente Xv: le revenu anticipé de la période v a: le taux d'actualisation l'indice t : désigne la période actuelle L'indice v : une période future f: étant la dernière période entrant dans l'horizon économique du sujet.

23 La relation entre les ressources totales et la consommation courante ainsi que la détennination du taux ~e consoinmation de ces ressources feront l'objet de la partie . suivante.

2-2-5- Détermination de la consommation non keynésienne Comme on l'a déjà dit, en présentant la thèse de FRIEDMAN, la.consommation co~rante prése~te de~x' composantes : la consommation permanente Cp et la . . consommation transitoire Ca. Selon FRIEDMAN, la relation entre la consommation .observée ou courante et le revenu observé ou courant ne peut présenter aucune stabilité, ce·qui fait que la consommation d'une période ne. dépend du revenu courant que par l'intennédiaire de l'effet que celui-ci peut exercer sur les ressources totales actuelles et anticipées ou ce qui revient au même, le niveau moyen du profil temporel des revenus.

Donc, "la démarche logique du sujet économique implicitement adm!se par FRIEDl~Nconsiste à évaluer d'abord son revenu permanent et ensuite à répartir ses consommations dans le temps de façon à rendre maximwn la valeur d'une fonction d'utilité inter temporelle, compte tenu de ce revenu" (BERNANKE, Ben S., 1984).

Cependant, pour planifier on peut parler soit de consommation pennanente ou d~ consommation courante car d'après FRIEDMAN (1957), cette consommation est détenninée par des considérations de long tenne de telle sort~ que n'importe quelles variations transitoires du revenu conduisent en premier lieu à une augmentation des actifs ou à l'utilisation des encaisses précédemment accumulées plutôt qu'à des changements correspondants à la consommation.

En effet, la fonnulation de la consommation pennanente donnée par FRIEDMAN est la suivante:

24 Cp t = C( W t, r) = g( r*W t, r)

Cp t = K( r, u)* Yp t =K( r, u)* r* W t

Où u =fonction d'utilité K= propension à consommer le revenu permanent dépenda~t du taux d'intérêt et des facteurs qui déterminent la forme des courbes d'indifférence. Ainsi FRIEDMAN suppose que la consommation permanente n'est pas directement une fonction de la richesse totale, mais l'est par l'intennédiaire du revenu pennanent Yp. Quant à la consommation courante Ct, elle s'écrit comme suit:

Ct=K'*Wt

Avec K' = K( r,u) * r =le taux de consommation des ressources totales.

Pour la_théorie du cycle vital et comme on l'a d~ià mentionné, MODIGL1AN1 a lié la consommation aux ressources totales par:

Ct=e * W t

Où e est la propension à consommer qui dépend aussi, comme dans la théorie du revenu pennanent du taux d'intérêt, de la forme des courbes d'indifférence. Ainsi:

e= e (r, u).

D'où, on peut conclure que la différence entre les deux théories réside dans la forme du taux de consommation des ressources totales.

Toutefois, pour un ménage agricole, la richesse totale a été définie par BHALLA, S., (1978) comme étant la somme des revenus provenant du travail que se soit dans la fenne et ça représente le rendement de l'activité agricole ou un travail hors

25 exploitation. Ainsi que d'un élément physique provenant du sol qui .correspond à la valeur de la terre en unoe année donnée (Ht).

Avec Pj = les prix du village des terres en irriguéeos

Ps = les prix du village des terres en sec Ait et Ast =les superficies correspondantes à l'année 1. Ainsi:

avec L = la valeur du revenu provenant du travail hors exploitation rd = la valeur du rendement de l'activité agricole.

La décision d'investir constitue une restriction de la consommation dans la période 1 qui pennet d'accroître le revenu, donc la consommation de la période 2 ou des périodes suivantes. Ce qui fait, la richesse de ces périodes est:

avec:

Xv - Hv + Lv + rdv = Ht + Lt + rd t + opportunité de l'investissement

où opportunité de l'investissement = les modifications survenues sur (Ht, Lt) rdt) après avoir investi. Ces modifications peuvent être résumées en une variation possible du revenu hors exploitation et une rentabilité nette des investissements. Cette rentabilité est

26 traduite par la V.A.N. Dans ces conditions, la richesse totale devient:

III- Cadre conceptuel d'analyse

L'objet de cette sectiçm est d'identifier les facteurs qui peuvent expliquer le comportement d'investissement des agriculteurs. Pour ce faire, on a eu recours aux théories économiques susmentionnées.

1_- Description de la forme générale du modèle d'investissement en c.E.S

Pour établir la relation qui peut exister entre la demande d'investissemenJ et les variables détenninantes, on peut partir de la fonction suivante: Y = f(Xj ): où y est l'investissement et les Xi sont les facteurs explicatifs. Ceci nécessite la connais~ancc non seulement de la spécification du modèle, c'est à dire l'identification des variables ayant un effet direct ou indirect sur la demande d'investissement, mais aussi de la fonne mathématique de cette relation.

Pour réaliser cet objectif, on est parti de la relation entre l'investissement et la fonction d'utilité d~ fait qu'on a considéré l'investissement comme une restriction de la consommation dans la période 1 qui pennet d'accroître le revenu, donc la consommation de la période 2 ou des périodes suivantes. Il s'agit d'un choix inter­ temporel. De ce fait, on a considéré qu'une modification temporaire du revenu agit non pas sur la consommation courante exclusivement, mais sur la consommation future et les legs. Puisque la consommation courante n'est pas déterminée en fonction du revenu courant, mais elle s'inscrit dans un plan d'ensemble, un plan de vie global.

27 Cette fonction de consommation peut être dérivée à partir d'uri modèle à deux · . périodes, dans l'hypothèse que la rentabilité de l'inve~tissement s'observe à la .deuxième,période.

* A la première période, l'agent que nous étudions dispose des ressources constituées essentiellement: - d'un revenu provenant du travail hors exploitation: "L "

- du rendement de l'activité agricole" rdl " - d'un élément physiqu~: valeur de la terre: " H" Ainsi, à la première période et avant de décider d'investir le montant de la ,richesse était:

(1)

qui devient après l'investissement:

W'1 = Hl + rdl + Lt - 1 (2)

Pour détenniner la consommation pendant la première période et à tout instant t, on peut adopter dans notre travail l'une ou l'autre des deux théories. En effet, la différence du taux de consommation de la richesse totale n'influe pas l'analyse. selon la théorie du cycle de vie (C = e* W), la consommation de l'agriculteur pendant la première période va passer de:

(3)

à C'l = e* W'l (4)

donc elle a diminué de dC1 Avec:

28 dCl = e* ( Hl + rdl + Lt) - e (Hl + rd1+ LI) - 1 = e* 1 (5)

* A la deuxième pérIode, on observe les améliorations dues aux aménagements. Ces amélionitions correspondent à une plus value de la valeur de la terre qu'on note riv donc:

à t=2, (6)

et à une amélioration du rendement agricole noté m donc:

à t=2, (7)

De ce fait, la consommation à la deuxième période va augmenter de dC2 3'/<;c- :

dC2 = e*" (m + r iv) (8)

Cependant, notre étude va se faire sur deux périodes, donc la richesse totale qui va servir à ces consommations est:

W = H,+L,+r, d _ (+---,--(H--=2,--+_L....;;:.2_+_rd--=2,-) (9) (1+a)

D'après les relations (6) et (7), cette richesse globale s'écrit comme suit:

(H, +r1v ) (rd, +m) (L +dL ) W = H +L + rd -1 + + + --==----='-2 2 (10) ,,, (1+a) (1+a) (1+a)

Cependant, la décision d'investir dans la c.E.S peut influencer le travail hors exploitation chez certains agriculteurs comme elle peut ne pas l'influencer chez d'autres. On suppose que la variation du revenu provenant du travail hors exploitation est négligeable dans le cas général.

29 Le problème .est de. maximiser l'utilité inter-temporelle; c'est à dire l'utilité tirée des consommations future et courante qu'on note:

(11).

donc la fonnulation du problème sera:

Max U~C) = Max U[C(W)} (12)

Or les relations entre l'utilité et la consommation et la consommation et la richesse totale sont continues et croissantes, donc (12) peut s'écrire:

MaxW=Max[(1+ 1 )(H,+rd,+L,)+(r,v+m) li (13) (1+a) (1+a)

. (H +[) (rd +m) L ., MaxW =Max[H + rd + L _1 + 1 Iv + 1 + '] 1 1 1 (1+a) (1+a) (iTa)

Toutefois, le but de cette étude est de déterminer l'investissement qui pennet cette maximisation, donc la relation (13) devient:

avec ~ = il l+a

sic * Ri =r iv + m =rentabilité totale de l'investissement l

* r iv = rh.(m,I). En fait, on considère la valeur économique attribuée à la fertilité d'un ha comme étant son prix marchand, donc si sa fertilité s'améliore suite à un investissement en C.E .S, il en est de même pour son prix. En plus, l'amélioration du prix de l'hectare est obtenue aussi suite à l'amélioration des rendements des cultures.

30 * m=m(I). * 1=l( Rt, P) La condition de premier ordre est:

dW *dl=O dl

Donc, dW =-1 +13'" dRI =0 dl dl

1= p*R. +cte (14)

2- Détermination des variables du modèle

On a supposé dés le début que certaines variables influencent la décIsion de l'agriculteur. A ce niveau d'analyse, seule la rentabilité de l'investissement est déterminée. Cette rentabilité est formée par la plus value du prix de l'ha qui traduit la valeur économique de sa fertilité. En effet, la fertilité d'une terre est considérée comme une propriété inhérente au sol et notamment fonction des aménagements fonciers et agricoles. Elle est comprise dans les mêmes termes de productivité de tout autre capital. On utilise donc ce concept de productivité pour expliquer l'importance des actions C.E.S dans la fonction de production de la terre. Il en découle que l'effet de la variable amélioration du prix de l'ha traduit l'action des productions espérées dans les années à venir (suite à l'amélioration de fertilité) sur la décision de l'agriculteur. A cet égard, on est parti des théories du revenu permanent et du cycle vital qui disent que les agents se dotent d'un plan

31 rationnel comparant l'utilité marginale de la co~sommation à laquelle on renonce aujourd'hui à l'utilité marginale de la consommation future. . C'es.t à dire, o.n considère la consommation courante non pas déterminée en . . fonction du revenu courant, mais inscrite dans un plan d'ensemble, un plan de vie globale.

L'amélioration du pnx de l'ha est obtenue suite à l'apport physique des aménagements qui ont favorisé la rétention des transports solides et de l'eau qui s'exprime par l'amélioratioI1 de la biomasse naturelle. L'amélioration du prix de l'ha est obtenu aussi suite à l'amélioration du rendement des cultures. La rentabilité de l'investissement est formée aussi par l'amélioration du rendement agricole. Contrairement à la variable précédente qui montre l'eftèt des améliorations ~ long terme sur la décision de l'agriculteur cette amélioration observée à la première année constitue l'impact positifde la lutte anti-érosive observé sur le plan économique relativement à court terme.

Quant aux autres déterminants, ils interviennent via l~ taux d'actualisation. Certaines de ces variables peuvent être données en se référant aux théories économiques, tandis que d'autres sont directement observables, d'où. on les déterminera dans le chapitre suivant. . Cependant, l'absence d'un marché parfait des capitaux rend difficile le choix du taux d'actualisation. Le taux d'intérêt appliqué sur le marché tlnancier n'est pas à confondre avec le taux d'actualisation. Le taux d'actualisation «un concept économique qui exprime l'arbitrage qu'un agent économique est amené à faire entre présent et futur, entre ce dont il se prive dans l'immédiat et ce qu'il espère obtenir en retour dans l'avenir». (STENGEL, 1977). Le taux d'actualisation a donc un caractère subjectif lié à la fonction d'utilité du décideur concerné d'où la difficulté de le mesurer avec précision. Bien que sa détermination soit délicate, elle est néanmoins nécessaire pour une évaluation convenable de la rentabilité des projets d'investissement. puisque l'appréciation de

32 l'efficacité économique des investissements au nIveau de l'exploitation agricole nécessite la référence à un certain" coût d'efficacité" ou taux d'actualisation. Vu son caractère subjectif, ce paramètre a tendance à varier d1une exploitation à une autre, d'où pour procéder à une approximation de ce taux on cherche à quantifier ce caractère subjectifet c'est en déterminant les variables sociales dont il dépend. Pour cela, YOUNG (1992) a montré que la calcul de J)(I/l+a)'dépend de l'âge et de la richesse du décideur ainsi que d'autres facteurs caractérisant sa situation sociale. Pour formuler la relation entre (3 et ces variables socio-économiques caractérisant l'investisseur,

P = Po + marge forfaitaire

Puisqu'on est en avenir certain, la marge forfaitaire est égale à l/Ri *f{x) où f{x) est une combinaison linéaire des variables socio-économiques déterminant le comportement de l'investisseur. donc,

1 p= Pu +-*f(x) R,

On admet cette forme car on pense que la fonction linéaire des variables déterminant le comportement de l'investisseur. est dominé par les variables âge et richesse et que ces variables et 1/Ri sont substituables comme le montre les courbes suivantes:

33 llRi ___ ~Courbe d'indifférence

1 i i ~ __..._.ii__..._ ...... _._

i: ,.1 1 i (Age)! "Age

l/Ri lA

Courbe d'indifférence (100)1 ------! /

(llP-J)z ·-·---...·-·--1·------! :

!, ~ Richesse

Quand l'âge augmente, on constate que l/Ri diminue donc Ri augmente. On peut expliquer cette proportionnalité à priori par le fait que les jeunes se préoccupent de leur avenir (à long tenne) plus que les vieux. On croit qu'ils préfèrent une rentabilité modérée pendant une longue période à celle importante mais pour une

34 courte durée, contrairement au plus âgés.

En étant proportionnelle à l'investissement effectué, la rentabilité attendue augmente quand on investit plus. Or le montant de l'investissement dépend de la richesse de l'entrepreneur et du niveau de sa liquidité d'où la proportionnalité inverse qui existe entre la richesse de l'entrepreneur et 1/Ri.

Ainsi, en substituant J3 par sa valeur dans l'équation (14), on obtient:

1 1=[ Po +-*f(x}]*Rj +cte R, 1= Po *R, +f(x)+cte (15)

Quant à la rentabilité totale, on peut retenir la relation: Ri = riv + m

Ainsi, en remplaçant Ri par sa valeur, la relation (15) devient:

m)+f(x)~cte 1= Po * (r1v + (16}

Ainsi on considère que l'effet de la rentabilité totale sur I, 130 se traduit en un effet cumulé de l'amélioration du rendement; b13o; et celui de la plus value (l-b) *130. Ceci implique que le modèle d'investissement peut prendre la fonne suivante:

1==b* Po *m+(1-b)* Po *r1v +f(x)+cte (17)

35 Chapitre 3:

CADRE D'APPLICATION DES OUTILS ELABORES

A ce stade d'analyse et dans une étude micro-économique à l'échelle d'une région, on cherche d'açlopter le modèle théorique défini précédemment pour expliquer les décisions des agriculteurs au niveau de cette région. Par ailleurs, à ce niveau précis quelques questions s'imposent: - L'investissement de la C.E.S est-il réellement une décision de l'agriculteur? - Quel poids a le consentement de l'agriculteur dans la réaiisation des travaux de c.E.S? -Comment peut-on donc interpréter la décision de l'agriculteur en C.E.S dans '" une étude de cas concret? Compte tenu de ces réflexions et pour mieux rapprocher la situation réelle au problème posé, les zones choisies doivent respecter les principes qu'on VL présenter dans la section suivante.

1- Zones d'étude

1- Critères du choix des zones d'étude

Sur les plans géographique et écologique, les zones choisies doivent être situées dans une des régions les plus touchées par l'érosion et où les ressources naturelles sont utilisées de différentes façons mais de manière exhaustive. En plus, la lutte anti-érosive à caractère participatif doit être appliquée dans ces zones où presque la totalité de la population y a participé avec des degrés différents. Compte tenu de ces critères, notre choix s'est porté sur les délégations de

36 Haffouz, et Oueslatla'du gouvernorat de Kairpuan.

2- Diagnostic des zones d'étude

2-1- Présentation générale

Notre étude s'est effectuée dans les zones de Louata et Gouiba à Hajeb El Ayoun, Fjernia à Haffouz et Gliaa à Oueslatia. L'érosion e~J un fléau très grave dans ces zones puisque pour l'imadat de Gliaa qui occupe une superficie de 1700 hectares, 800 sont érodés, soit 60% de la surface totale.

Quant à Fjernia, sa superficie est de 350 hectares dont 120 ha sont érodés; soit 40% de la superficie totale.

Enfin, à Hajeb el Ayoun et dans l'imadat de Gouiba qui occupe 300 hectares, il y'a 180 ha érodés, soit 60% de la superficie totale; alors que dans Louafa qui s'étend sur 570 ha, 300 ha sont érodés.

2-2- Etude du milieu physique

2-2-1- Morphologie et étude pédologique

La zone de Fjernia est caractérisé par un relief très accidenté, formé par des versants en roches sur les fortes pentes (amonts) et des débris grossiers s'accumulant plus bas donnant naissance à d'épais colluvions. La forme dynamique de l'érosion suite à une forte pluie est connue par des ruissellements diffus (transports des éléments fins du sol) et des ravinements dans les formations tendres donnant lieu à des formations de Bad-Land.

La plupart des sols présentent une forte teneur en éléments fins (argileux); nous

37 dégageons deux types de sol: - un sol squelettique réservé au parc

La région de Gliaa se trouve au nord ouest de Oueslatia au niveau de Djebel Et saIj, ce qui fait que le relief est très accidenté. Sur les fortes pentes, la roche mère (calcaire) affleure le sol, tandis qu'en pente moyenne, soit 60% de la surface totale, les sols sont marneux. La fonne dynamique de l'érosion après une forte pluie est connue par des ruissellements diffus (transport des éléments fins du sol) et des ravinements dans les formations tendres. Les sols squelettiques sont réservés au parcours et les sols peu évolués au cultures céréalières et quelques plantations fruitières.

2-2-2- Données climatiques

Parmi les données climatiques, on distingue deux facteurs provoquant l'érosion dans ces zones. Il s'agit du vent et de la pluviométrie.

a- Le vent Les différentes zones d'étude sont soumises à des vents dominants du Nord-

38 Ouest qui provoquent dans les terres légères une érosion et un transport éolien de . .. sédiments fins,c~u?, ci envahissent peu à peu les zones cultivéès situées à proximité des zones décapées.

b- La pluviométrie

Les mois les plus pluvieux sont septembre et mars, la pluvi~métrie moyenne

annuelle est de l'ordre de 320 mm à Fjemia, Louata et Gouiba et 400 mm à Gliaa. Le

.nombre de j9urs pluvieux est relativement réduit, il varie de Il à 50 jours par an; avec

une distribution saisonnière très irrégulière et on peut enregistrer des moments de

sécheresse même pendant la saison la plus pluvieuse. Cette irrégularité conditionne en

grande partie l'évolution du phénomène érosif

Pour faire face au phénomène de l'érosion et afin de limiter ses conséquences<

~ des efforts importants ont été déployés depuis l'indépendance jusqu'après l'élaboration de la stratégie nationale de la C.E.S dont le programme pour toute la région de Kairouan se trouve dans le tableau 8 de l'annexe A.

2-3- Diagnostic de la lutte anti-érosive dans les zones étudiées

Pour les zones étudiées, les superficies aménagées étaient respectivement 330 ha à Fjemia, 80 ha à Gouiba, 500 ha à Louata et 200 ha à Gliaa. La répartition des réalisations dans les zones d'étude est comme suit:

- à Fjemia: .. Dans cette région, les aménagements réalisés sont: - les terrassements mécaniques consolidés sur 200 ha réalisés entièrement par les chantiers de la C.E.S. - 50 ha sont aménagés par la construction des seuils en pierres sèches dans les ravms.

39 - cuvettes individuelles, ce type d'aménagement couvre 25 ha. - 35 ha sont aménagés par des cordoris en pierres sèches. Ces troÎs derniers o/Pes d'aménagemen.ts sont réalisés à 60% par l'Etat et les 40% restants par la population. - plantation de 1600 oliviers, les plants sont fournis par l'administration tandis que le creusage des trous et l'entretien sont réalisés par les agriculteurs. - à Louata Les aménagements rencontrés sont: - terrassements mécaniques consolidés sur 300 ha. . . - fixation des sols par plantation de l'aèacia sur 100 ha. - correction des ravins par construction des seuils en pierres: 100 ha Ces aménagements sont réalisés par l'Etat sous fonne de chantiers C.E.S. Dans cette zone, la participation de la population consiste à la plantation de 1500 oliviers et aux sauvegarde et l'entretien des différents ouvrages.

-à Gouiba Seules les cuvettes individuelles sont rencontrés dans cette zone qui intéressent 80 ha. Les cuvettes sont réalisées à 50% par l'Etat et à 50% par la population.

-à Gliaa La superficie aménagée est répartie comme suit: - 90 ha sont aménagés par des cordons en pierres sèches. - 50 ha sont aménagés par des cuvettes individuelles. - 60 ha correspondant à la correction de ravins par seuils en pierres sèches.

Outre ces différents ouvrages réalisés à 60% par l'Etat et 40% par la population, cette dernière a planté presque 30 ha par des arbres fruitiers dans le but de fixer le sol. L'étude de la situation socio-économique des zones visitées sera effectuée plus loin du fait qu'elle pennet de distinguer le reste des détenninants afin d'élaborer la fonne estimable du modèle.

40 3- Choix de la population à enquêter

le choix des ménages a été fait en se basant sur une liste fournie par les autorités locales qui énumèrent les différents participants à la lutte anti-érosive. La taille de l'échantillon est de 113 ménages qui sont répartis entre trois délégations de la manière suivante: à la délégation de Hajeb el ayoun: 30 personnes dans l'imadat Gouiba et 25 personnes à l'imadat Louata, Quant à la délégation de HaffollZ 27 personnes à l'imadat Fjernia et 30 personnes à l'imadat Gliaa de la délégation de Oueslatia. On a procédé à un échantillonnage au hasard pour avoir toute la diversité des exploitations agricoles dans le but d'identifier les différents fonctionnements économiques de ces exploitations et leur relation avec la C.E.S. Le choix des individus a été basé sur des exploitants agricoles résidents" car le problème n'est posé qu'au niveau des détendeurs du capital foncier (agriculteurs).

11- Les données nécessaires et méthode de collecte

1- Les données nécessaires

Ces données doivent pennettre l'estimation des variables du modèle retenu. On veut connaître deux catégories de variables. La première catégorie est la variable dépendante à savoir la participation de l'agriculteur aux investissements C.E.S. Elle serait assimilée par la part d'autofinancement dans l'investissement total. La deuxième catégorie est fonnée par: - Le revenu qui représente les recettes moins les charges réelles. Il donne une idée sur les facteurs détenus par l'agriculteur. Souvent l'agriculteur a recours à d'autres activités. On essayera d'estimer les

41 revenus extra-agricoles (èhantiers, autres). On pourra ainsi déterminer l'importance du revenu extérieur dans le revenu global et donc son effet Sur le comportement de l'agriculteur. - L'amélioration des rendements: On vèut approcher l'impact de l'aménagement sur le niveau général de la production des cultures, l'amélioration de la végétation naturelle, l'introduction des nouvelles cultures et la création des stocks de fourrages pour le troupeau et l'amélioration du prix de l'hectare., - Les caractéristiques sociales: ellès concernent l'âge, la taille de la famille, le niveau d'instruction, ....

2- Méthode de coUecte des données

Une enquête au près de l'échantillon d'agriculteurs a permis la collecte de l'infonnation nécessaire. Le questionnaire utilisé comporte deux grandes parties. La première est qualitative relative aux caractéristiques sociales de l'agriculteur aiqsi que sa perception de la dégradation, déduite à partir des constatations des agriculteurs sur le terrain, puis la perception de l'utilité des aménagements et aux modalités de sa * , . pratique anti-érosive. La deuxième correspond aux variables quantitatives et concerne l'élaboration du compte général de l'exploitation agricole qui traduit son activité économique (les productions, les charges); le calcul du revenu hors exploitations et l'autofinancement des aménagements C.E.S. L'enquête s'est déroulée pendant la période estivale en collaboration avec les techniciens des services agricoles locaux qui nous ont facilité les contacts avec les agriculteurs. Au niveau des cellules territoriales de vulgarisation, on a cherché des renseignements sur les aides fournies par l'Etat (financières et en nature) pour réaliser la lutte anti-érosive.

42 111- Forme finale du modèle

Comme on l'a déjà mentionné, l'objectifdu travail est d'approcher des réponses . . à la question relative à l'acceptation des aménagements C.E.S par les agriculteurs et'

/ d'apporter quelques éléments de vérification des hypothèses émises dans une étude de cas concret. On analyse aussi les effets de certaines variables inspirées de la situation générale des zones d'étude.

l-Les différentes situations rencontrées

La population des zones visitées est répartie a peu près dans 120 ménages résidents. Chaque ménage se compose en moyenne de 6 personnes. Un diagnostic de la composition de cette population a montré que les zones visitées connaissent un déséquilibre dans la pyramide des âges causé par la migration. Celle ci touche plus particulièrement les jeunes qui partent essentiellement.. vers les régions côtières cherchant des revenus dans les chantiers de construction, dans le commerce et dans le secteur des services. Cette diminution de la richesse en hommes a engendré un vieillissement de la population (23% dépassent les 50 ans) et un accroissement de la part des enfants (45% ont un âge inférieur à 20 ans). Dans l'échantillon, l'âge des exploitants varie énormément, ce qui est traduit par la valeur relativement importante de l'écart type. En effet l'âge moyen des agriculteurs enquêtés est de 50 ans avec un écart type de 31.38 ans. Ils se répartissent selon l'âge de la manière suivante: - 22.07% ont un âge inférieur à 40 ans - 42.85% ont un âge compris entre 40 et 60 ans -35.06% ont un âge supérieur à 60 ans . Cette répartition ressemble à celle de toute la population donnée dans l'enquête sur les structures des exploitations agricoles (1994-1995). Dans cette dernière, on trouve que 21 % des exploitants sont moins de 40 ans, 42% ont un âge compris entre 40 et 60 ans et 37% ont un âge supérieur à 60 ans.

43 " Le phénomène de l'exode' rurale a donc affecté la: dynamique démographique dans cette zone. Ceux qui restent ont comme activit~ principale l'agriculture pour,les hommes et l'artisanat pour les femmes. Les principales activité~ agricoles pratiquées dans les' zones d'étude sont: - La céréaliculture qui est l'activité la plus pratiquée et se fait de plus en plus au 'détriment des terres de pàrcours. - L'arboriculture. mis à part l'olivier. est unespéculation d'introduction récente dans la zone d'étude. - L'élevage. surtout ovm. bovin et capnn demeure la principale richesse agricole. Cependant l'activité agricole est soumise aux aléas climatiques et estpratiquée sur un sol érodé; ce qui fait que les rendements moyens sont relativement faibles comme le montre le tableau 5 suivant.

Tableau 5: rendements des différentes spéculations végétales Spéculatiori ! orge (qxlha) blé (qxlha) olive (kgfha) Région Fjemia 12 8 350 Oliaa 14 10 500 Ohouiba et Louata 7 5 300 Source: Rapports des CTV Haffouz, Oueslatia et Hajeb El Ayoun

L'activité agricole pratiquée est extensive. Elle n'est pas très variée et bien

SUIvIe. Cette situation est confirmée par le fait que le nombre de jours de travail sur l'exploitation est estimé à 140 jours! an en moyenne. alors que la moyenne nationale est de 549 jours! an. Dans les zones visitées, le revenu moyen est de 876DT! ha. On a pu classer les exploitants rencontrés en trois catégories selon l'importance de leur activité en dehors de l'exploitation. On a trouvé que 33% présentent une activité secondaire en dehors de l'exploitation alors que 42% exercent exclusivement l'activité agricole. Pour le reste (25%). l'activité principale est exercée en dehors de

44 l'exploitation. Pour ce dernier type d'agriculteurs, le revenu moyen est de 1200 DT! , ha, soit presque une fois et demi le revenu moyen de toute la population. Quant au 'deuxième type d'agriculteurs, le revenu moyen est de 360 DT! ha, soit moins que la moitié du revenu moyen total. Comparée à la répartition des exploitap.ts selon leur activité en dehors de l'exploitation de toute la Tunisie, on peut dire que cette répartition montre que ces zones étudiées présentent des similitudes avec la situation générale de tout le pays (56% n'ont pas d'activités en dehors de l'exploitation, 35% ont une activité principale en dehors de l'exploita~ion et 9% ont une activité secondaire en dehors de l'exploitation).

Ces conditions relatives aux zones d'étude confinnent le choix de l'âge et du revenu de l'agriculteur comme déterminants de l'adoption de'la C.E.S. Dans ces zone~, le premier peut refléter l'action de l'exode rurale et l'action de la relève assurée par les membres de la famille. Quant au revenu de l'agriculteur, il peut être consid~ré comme une source pour l'autofmancement de l'investissement, ou traduire quand il est faible la volonté de l'augmenter en adoptant la C.E.S. A ces variables, on peut ajouter la disponibilité de la main d'œuvre familiale. Dans ces régions puisque la force de travail est sous-exploitée, elle peut contribuer à établir les aménagements C.E.S. n convient donc de passer par l'identification et le calcul de toutes les variables explicatives avant d'entamer l'analyse des relations entre ces variables et la décision de l'agriculteur.

2- Identification des variables

2-1- Variables endogènes

L'investissement privé unitaire dans le secteur C.E.S (IP) est une variable relative aux investissements qui sont destinés à la lutte anti-érosive, tels que la

45 plantation des arbres fruitiers, le transport des pierres, la confection des cuvettes et des seuils, la consolidation d~s différents ouvrages de lutte, etc..:

2-2- Variables exogènes

* m: amélioration du rendement de l'activité agricole, elle correspond à la variation unitaire de la valeur ajoutée avant et après installation des aménagements c.E.S. C'est la variation de la production diminuée des consommations intennédiaires. * riv: la plus-value, c'est l'augmentation du prix d'un hectare suite à son aménagement et l'amélioration de sa productivité. * AG: l'âge de l'agriculteur questionné, qui constitue \-In élément de cadrage des idées dans lequel s'édifie la volonté de l'agriculteur. * M.O.F.U: c'est la main d'oeuvre familiale~ elle correspond aux membres de la famille qui pratiquent entre autre ou exclusivement l'activité agricole. * RN: le revenu qui représente le surplus des productions brutes a~rès avoir payé toutes les charges..Les productions totales proviennent des cultures et de l'élevage auxquelles s'ajoutent les productions secondaires (sous produits) telles que la paille, le bois de taille des arbres fruitiers et les sous produits de l'élevage. On ajoute à ces productions le revenu extérieur des membres de la famille. Les charges totales comprennent les charges de cultures et d'élevage, réparties en dépenses déboursées proportionnellement à la production (semences, engrais, etc...). Dans le modèle, RN traduit le revenu unitaire.

Par conséquent, la fonnulation économétrique estimable du modèle peut être présentée comme suit:

. . L'existence du tenne erreur Ut s'explique par le fait que la confrontation de la structure mathématique exacte à l'observation statistique révèle toujours l'existence

46 d'écarts qui ne peuvent être expliqués par les variables causales identifiées. Ces écarts se qualifient de variable aléatoire.

Après la spécification du modèle, la définition du niveau d'application et des données à utiliser on passe à l'estimation de la fonction d'investissement retenue. C'est à dire la quantification des effets des facteurs potentiel!ement explicatifs de l'investissement privé en C.E.S. Les résultats obtenus seront présentés et analysés dans le chapitre suivant.

ft

47 Chapitre 4:

ESTIMATION.DU MODELE ET RESULTATS

Ce chapitre a pour objectif la présentation de la méthode d'estimation et l'analyse des différents résultats obtenus à la suite de son application au variantes retenues du modèle identifié.

1- Méthode d'estimation du modèle

1- Technique d'estimation

La formulation économétrique de la fonction d'investissement spécifiée dans la partie précédente est une régression multiple.

Y=X*a. +u où y : le vecteur représentant la variable à expliquer X: la matrice des variables explicatives a. : le vecteur des paramètres du modèle à estimer u : le vecteur des résidus Sous la torme éclatée, ce modèle peut s'écrire:

Yt = a 0 + al *XIt + 0.2 *X 2t + +0. k * X kt + Ut quelque soit t

48 Avec Yt = variable expliquée à la période t Xt= variables explicatives à la période t ait = paramètres "du "modèle associés à la variable Xit Ut =l'erreur à l'observation t

Chacune des variables Xi ( i= l, 2 , ...., k) représente les différentes observations d'une variable explicative. Les ai sont les paramètres inconnus du modèle. La résolution du modèle consiste à estimer ces paramètres. A cet effet, on utilise la méthode des moindres. carrées ordinaires (M~O). L'utilisation de cette méthode requière un certain nombre d'hypothèses qu'il serait utile de rappeler dans la section suivante:

2- Les hypothèses du travail

- Hypothèse 1: La linéarité du modèle peut être exprimée comme une combinaison linéaire des variables explicatives ou bien d'une transformation de ces variables, plus une variable représentante les perturbations aléatoires (u).

- Hypothèse 2: Homoskédasticité des erreurs: la variance de chaque erreur Ut est la même quelque soit t (t = l,....,T), var (Ut) = 0-2

- Hypothèse 3: Pas de corrélation entre les erreurs: les erreurs se rapportant aux différentes observations sont indépendantes l'une de l'autre E(ui, Uj) = 0 quelque soit I=J.

- Hypothèse 4: L'espérance mathématique de chaque erreur est nulle E(ut) = 0

- Hypothèse 5: Absence de multicollinéarité : les variables explicatives sont non corrélées entre elles. De même les variables explicatives doivent être connues, non aléatoires et suivent une distribution indépendante de ut, soit E(X'u) = O.

49 - Hypothèse 6: Le nombre des observations (T) doit être plus grand que le nombre des variables explicatives (K); T »K. Dans le cas où ces hypothèses sont satisfaites, la MCO conduit ades estimateurs dites meilleurs estimateurs linéaires non biaisais (MELNB).

3- Fiabilité du modèle

Les hypothèses pr~citées permettent la construction de certains tests d'hypothèses concernant les paramètres à estimer. Ainsi, pour discuter de ces hypo'thèses et vérifier la validité du modèle et de la méthode d'estimation on doit commenter certains tests siatistiques que l'on peut tirer directement du modèle, à savoir: le test F de FISHER, le test t de Student, le coefficient de détermination de R2 et . - le coefficient de détermination ajusté R;:

*Coefficient de détermination R2

ce coefficient est, par définition, la proportion de la variabilité totale de y~ expliquée par la régression multiple de y par rapport aux variables explicatives x. On a : 0

* Le test de student Le test de student permet de tester la signification statistique des coefficients de régression, la loi de student ainsi établie permet de:

50 - passer de l'estimation ponctuelle de ai à son estimat.ion par intervalle de confiance

- tester ai = 0 contre ai *- 0 - tester ai =a.o contre ai *- a.o

Pour que le paramètre soit significativement différent de zéro, il faut que la valeur de t calculé (tc) soit supérie~re à la valeur de t théorique (valeur prise sur la table de student) à un seuil de signification choisit.

* Test de Fisher 11 permet de tester la validité du modèle, en particulier la signification de l'ensemble de la régression, cela revient à tester le choix des variables explicatiyes, on l'utilise pour comparer l'hypothèse que les paramètres sont tous nuls sauf le terme constant contre l'hypothèse alternative que tous les paramètres ne sont pas nuls ensembles.

11- Procédure d'estimation et interprétation des résultats obtenus

1- Procédure d'estimation

La résolution du modèle tel qu'il a été défini a révélé les problèmes suivants: - Les variables retenues par le modèle ont de·forte chance d'être corrélées. D'où l'application d~ la M.C.O entraîne une diminution du degré de précision de l'estimateur (a) sous l'effet de sa variance qui n'est pas minimale. Pour déceler la présence ou non de la multicollinéarité, JOHONSTON suggère d'utiliser les coefficients de corrélation multiple Ri2; plus ces coefficients sont faibles, plus l'on est loin de multi-collinéarité. Cependant, d'après KLEIN: la multi-collinéarité est tolérable lorsque Ri2 est inférieur à R2 obtenu de la régression de Y sur X. Dans notre cas on a fait ce test et la multicollinéarité été tolérable.

51 - Une auto-corrélation potentielle a été vérifiée pour le modèle estimé. En effet, les coefficients de régression des r~sidus 'selon un processus auto-régressif d'ordre deux 'sont généralement significativement différents de zéro. On a procédé à la correction d~ l'auto-corrélation d'ordre 2 pour tous les cas de la quantification de la fonction d'investissement. Cette procédure est pennise par l'outil infonnatique utilisé pour la quantification du modèle retenu. Par ailleurs, le test utilisé pour détecter la .présence de l'auto-corrélation des . . ", erreurs est le calcul de la sU!tistique suggérée par Durbin et Watson (DW). Ce test sera particulièrement puissant si les erreurs du modèle suivent un processus de premier degré.

DURBIN" et 'WATSON ont montré que la valeur de ce test (DW) est comprise entre deux limites dL (Lower) et dU (Upper) indépendanunent des valeurs prises par les variables explicatives et pour tester l'hypothèse d'absence d'auto-corrélê-tion des erreurs d'une régression contre l'alternative: une auto-corrélation positive ou négative des' erreurs, on doit situer la valeur tirée directement du modèle dans les zones suivantes: zone: 1 II III IV V ------1------1------1------1------I~------;> o dL du 2 du* dL* 4

avec du* = 4 - du dL* =4 - dL Si la valeur donnée par le modèle se situe dans: l'intervalle I: on a une auto-corrélation positive l'intervalle II:on a un doute: zone non concluante l'intervalle III: absence d'auto-corrélation l'intervalle IV: on a un doute: zone non concluante

52 .;

l'intervalle V: on a une auto-corrélation négative

2- Résultats obtenus

Au niveau de cette section, on va présenter les. résultats et essayer de les interpréter. L'interprétation peut être mieux présentée en commençant par la fonnulation des attentes autorisées par la théorie économique de l'estimation du modèle. Ces attentes concernent le signe des différents paramètres estimés et peuvent être résumés

2-1- Formulation des attentes

* BU1: l'effet de la variation du prix d'un ha avant et après aménagements anti­ érosifs. C'est à dire que l'investissement augmentera chaque fois que la plus value générée par la réalisation des travaux de la c.E.S.

=!: (1-13) al: l'effet de l'amélioration du résultat économique de l'exploitation après avoir adopté la C.E.S. Ceci correspond au flux de revenu annuel généré par l'aménagement. Il est théoriquement corrélé positivement à l'investissement. Ce coefficient mesure en fait la deuxième composante de la rentabilité de l'investissement consentit. * a2: l'effet de l'âge du chef de l'exploitation. On peut s'attendre à un signe négatif de ce paramètre dans les conditions d'âge avancé et d'absence de relève assuré par les membres de la famille. Si ces conditions ne sont pas réunies, le signe contraire pourra être envisagé. En résumé, nous ne pouvons pas formuler d'attente nette à propos du signe du paramètre. * a3: l'effet de la disponibilité de force de travail pouvant contribuer à l'activité agricole et par conséquent à établir les aménagements c.E.S. Le bon sens pennet de s'attendre à un signe positif.

* U4: l'effet du revenu de l'agriculteur. Ce revenu peut être une source pour l'autofinancement de l'inyestissement. Il facilite donc l'adhésion de l'agriculteur au

53 programme de c.E.S. a4 aura un signe positif. L'augmentation du revenu peut aussi être utilisée pour la consommation immédiate et avoir un effet nul sur, la C.E.S. Pour .certaines tranches de revenu faible, la volonté de les augmenter peut être une incitation à l'investiss~ment à condition que le problème' de financ~ment soit levé. Par conséquent, le signe de ce paramètre est aussi indétenniné.

2-2- Interprétation des Résultats obtenus

La structure du modèle estimé à été de la manière suivante:

Ipt = -35.64 + 0.28* lOi\' +1.04* m + 0.86 *AG +4.12 *MOFU - 0.02* RN - R2 =0.87 R2 = 0.86 A ce niveau d'analyse on passe à l'étude des effets relatifs des différents facteurs explicatifs du modèle..

2-2-1-Effet de la plus value L'amélioration du prix de l'ha ,entraînée par les aménagements C.E.S a un impact positif sur le comportement des agriculteurs. En effet le résultat significativement différent de zéro au seuil de 5% , indiqué par le tableau suivant montre qu'une variation unitaire du prix de l'ha occasionne toutes choses étant égales par ailleurs, une augmentation des investissements de 0.28 unités.

Tableau 6 ':Effet de la plus value .' VARIABLE COEFFICIENT TESTt ELASTICITE Plus valus du prIX de 0.28 5.80 53.9 l'ha

Source: nos calculs

L'effet positif de l'augmentation du prix de l'ha est nonnal étant donné que cette plus value est une composante de la rentabilité de l'investissement réalisé.

54 En ternie d'élasticité, les investissements sont sensibles à une ~ariation relative de l'amélioration du prix de l'ha. elle est de l'ordrede 54%.· .

2-2-2- Effet de l'amélioration du rendement de l'activité agricole Les résultats issus de l'estimation empirique de la fonction d'investissement pour l'adoption de la C.E.S montrent que les agriculteurs se comportent positivement suite à une variation unitaire du rendement agricole et significativement différent de zéro au seuil de 5%. Une variation unitaire du rendement agricole engendre toutes choses étant égales par ailleurs, une augmentation des investissements de 1.04 unité comme l'indique le tableau 7 suivant:

Tableau 7: effet de l'amélioration du rendement agricole - VARIABLE COEFFICIENT TESTt ELASTICITE Variation du rendement 1.04 5.60 42.5 agricole .. 1 1 source: nos calculs

La sensibilité des investissements VIS :3 VIS d'une variation relative du rendement agricole est d'environ 42.5%. Cette variable mesure la deuxième composante de la rentabilité et traduit les flux annuels des avantages dus à l'investissement.

2-2-3- Effet de l'âge L'estimation empirique de la fonction d'investissement privé dans la C.E.S a montré une relation positive et significative entre cet investissement et l'âge du décideur.

55 Tableau 8:" Effet de l'âge Variable coefficient Testt - Elasticité l'âge du décideur 0.86 4.28 54.2 source: nos calculs

Compte tenu qu'on est dans une situation de population relativement âgée, suite au phénomène d'exode rurale qui touche essentiellement les jeunes, comme on l'a déjà mentionné dans la présentation de la situation générale des zones d'étude et selon les hypothèses fonnulées dans l'explication de l'eff~t de l'âge, cette relation peut s'expl,iquer par le fait que la décision de l'agriculteur émane de sa volonté à laisser une bonne terre à ses descendances. En tenne d'élasticité, les investissements sont considérablement sensibles à une variation relative de l'âge, elle est de l'ordre de 54%.

2-2-4- Effet du Revenu Les résultats de l'estimation figurant dans le tableau 9 suivant montrent que la relation entre l'investissement en C.E.S et le revenu des agriculteurs est négatif Le coefficient de régression égale à -0.02. Quant il l'élasticité, elle désigne qu'une variation relative des revenus ~ntraînera une réduction des investissements dans le secteur de la C.E.S de l'ordre de 13.26%.

Tableau 9 : Effet du revenu Variable Coefficient Testt Elasticité Revenu -002 -2.59 13.26 source: nos calculs

Les aménagements réalisés dans les zones d'étude comme partout à travers le pays sont en fait financés en grande partie par l'Etat. Les agriculteurs à faible revenu semblent les plus intéressés par l'adhésion au programme de la lutte anti-érosive initiée par l'administration. Cette acceptation des actions C.E.S pourrait être interprétée

56 comme un moyen d'augmenter à court terme les faibles revenus dont disposent ces agriculteurs.

2-2-5- Effet de la Main d'oeuvre familiale Les résultats issus de l'estimation de la fonction d'investissement désignent que l'effet de la disponibilité de la main d'oeuvre familiale sur la décision d'investissement est conforme aux attentes théoriques. En effet, l'impact de la main d'oeuvre familiale est positif et significativement différent de zéro au seuil Qe 5%. Une variation unitaire de ce type de main d'oeuvre fait varier J'investissement de 4.12 unités, toutes choses étant égales par ailleurs. Comme le montre le tableau 10, une variation relative de la main d'oeuvre familiale entraîne une augmentation de 7.6% des investissements:

Tableau 10: Effet de la main d'oeuvre Variable Coefficient Testt elasticité '" Main d'oeuvre 4.12 1.68 7.66 . familiale Source: nos calculs

Etant donné que la participation privée à l'investissement C.E.S est en partie constituée des jours de travail fournis par l'agriculteur. On comprend donc que plus la disponibilité de la main d'œuvre familiale est grande, plus cette ·participation est facilitée. Cette relation est d'autant plus nette que les possibilités d'embauche de cette main d'œuvre familiale dans les régions étudiées sont relativement réduites.

2-2-6- Validation du modèle La forme"estimée du modèle conforte nos attentes dans la mesure où on a obtenu un coefficient de détermination (R2) et un coefficient de détermination ajusté qui sont

Si proche del'unité~ en effet R2 = 0.87 et R2 ajusté =0.86; c'est à dire qu'avec le modèle choisi on arrive à expliquer 86% la participation privée dans·les aménagements C.E.S.

Le test de FISHER (F) pennet de tester.la validité du modèle linéaire autrement dit tester la signification de l'ensemble de la régression, cela revient à tester l'hypothèse qu'aucune des variables indépendantes ne contribue à expliquer la variabilité de la variable dépendante autour de sa moyenne, c'est à dire que tous les paramètres sont nuls saufcelui qui est constant. Le fait de comparer f calculé (tiré dir~ctement du modèle) = 73.44 contre les valeurs théoriques lues dans la table de FISHER pour 5 et 71 degrés de liberté qui est de l'ordre de 2.37 au seuil de 5% nous a pennis de vérifier une autre fois que le modèle explique une bonne part du comportement des agriculteurs face aux aménagements C.E.S.

2-3- Synthèse

A la lumière des résultats obtenus, on peut dire que: - Les régresseurs .choisis sont statistiquement significatifs au seu.il de signification ~hoisi (5%).

Les paramètres associés à ces variables explicatives permettent de faire un ci.assement en fonction de leurs pouvoirs explicatifs. C'est ainsi que la disponibilité de la majl1 d'œuvre familiale ayant le paramètre le plus important est le regrèsseur le plus dcminant dl} Îait que la participation privée en C.E.S est en partie fonnée par les jours de travaii f0umis par l'agriculteur.

L'augmentation du prix de l'ha additionnée à l'amélioration du rendement de l'activité agricole occupent la deuxième position. Leur effet positif est nonnal du fait qu'ils forment les avantages obtenus suite à l'adoption de la lutte anti-érosive. Quant au deux dernières places elles sont occupées respectivement par l'âge du décideur et son revenu. Ce dernier reflète que les plus intéressés par l'adhésion au programme de lutte anti-érosive sont les agriculteurs à faible revenu.

58 Toute augmentation du revenu suite à l'adoption de la C.E.S par les agriculteurs passe selon les résultats de ce modèle par une amélioration de la rentabilité et une mobilisation de la main d'œuvre familiale dans l'exécution et l'entretien des travaux de C.E.S. La réalisation de la première condition peut être rendue possible par: - Des sauts technologiques à réaliser en vue d'améliorer la rentabilité des systèmes protégés. - La valorisation du service écologique rendu par ces agriculteurs en conserVant la fertilité du sol qu'ils cultivent. Ce paiement est à déduire de la plus value générée par l'aménagement des terres agricoles. El, -:e qui concerne le recours à la main d'œuvre familiale, des solutions techniques peuvent être proposées. On peut suggérer en effet l'emploi de cette main d'œuvre dans la réalisation des aménagements C.E.S au détriment de la mécanisation chaque fois où ceci s'avère plus rentable.

Les résultats obtenus montrent aussi que la diversité des exploitants peut engendrer des comportements différents vis à vis de la C.E.S. Afin d'analyser d'avantage la structure causale du processus de décision, on a essayé de classer les agriculteurs enquêtés selon l'importance de leur participation à l'investissement C.E.S. Cette classification a permis de constituer trois groupes d'agriculteurs. Un '. premier groupe formé par des agriculteurs caractérisés par leur importante participation à la lutte anti-érosive. Le deuxième groupe représente un niveau moyen d'adhésion au programme de lutte. Quant au troisième groupe, il présente les agriculteurs qui se caractérisent par leur faible participation aux aménagements c.E.S. Les premières estimations du modèle pour chaque groupe révèlent l'existence des différences ,de point de vue signe et valeur, au niveau des paramètres ainsi estimés. Cependant cette analyse devrait être ultérieurement précisée et complétée dans le but de confirmer ces différences et de voir leur ampleur ainsi que de dégager les intérêts et les implications d'une telle étude sur la politique d'aménagement c.E.S.

59 CONCLUSION GENERALE CONCLUSION GENERALE

Au terme de ce travail, on va évoquer rapidement la problématique pUIS résumer les principaux résultats et leur cohérence avec les hypothèses émises, ensuite envisager les portées et les limites de ceux-ci.

Le diagnostic de l'évolution historique de la pratique anti-érosive a montré que des modifications ,dans les' objectifs et dans les approches d'aménagement, ont été faites au cours de ces dernières années afin d'assurer la pérennité des aménagements établis. En effet, les objectifs ont passé de la régulation du marché de l'emploi dans les zones marginales pendant les années 60 à l'amélioration de la productivité de la main d'oeuvre par l'introduction accrue des engins pendant les années 70 et enfin à appliquer les travaux de C.E.S intégrés à partir de 1980. Quant à l'approche, on l'a changé. par l'approche participative pendant les années 90. Cependant les résultats étaient contestables. L'une des principales causes avancées était la faible participation des agriculteurs au processus d'aménagement.

Pour améliorer l'adhésion des agriculteurs dans la lutte anti-érosive, malgré toutes les adaptations de la politique de la c.E.S, nous devons analyser les infonnations économiques qui aident l'agriculteur à prendre sa décision. Dans ce but, on a élaboré ce travail qui cherche à spécifier les détenninants de la décision en C.E.S et à quantifier leurs effets respectifs. On pense qu'ils sont liés à l'agriculteur et à son investissement dans la C.E.S.

Pour examiner ce problème, la démarche méthodologique à suivre était très variée pour spécifier les principaux facteurs et aborder la caractérisation de l'agriculteur sur de nombreux plans. Par la suite on a adopté une approche économétrique visant la mesure de l'effet des variables exogènes choisis et pouvant expliquer le comportement des exploitants vis à vis des aménagements de C.E.S.

60 Dans une première étape, il a été procédé à l'identification théorique du travail. A cet. effet, l'analyse des fonctions économiques suivantes a été conduite. D'abord, la fonction d'investissement,· ensuite la fonction de consommation à travers laquelle.on a analysé les théories du revenu permanent et du cycle vital.

L'adoption du cadre théorique à la problématique du sujet a constitué la deuxième étape de l'analyse théorique. Ces deux étapes ont abouti à l'élaboration d'un modèle relatif à la fonction d'investissement privé en C.E.S. Ce modèle fait apparaître les variables explicatives suivantes: * Les avantages économiques dues à l'adoption de la C.E.S. * L'âge, la composition de la famille perçue à travers la disponibilité du travail familial et la richesse du décideur.

L'estimation ùu modèle retenu a été faite sur la base des données, disposées en coupe transversale, d'une enquête menée au niveau d'un échantillon de 113 exploitants et réalisée dans les régions de Gouiba, Louata, Gliaa et Fjernia. Ces zones se trouvent respectivement dans les délégations: Hajeb El Ayoun, Oueslatia et Haffouz dans le gouvernorat de Kairouan. Le choix de cette zone peut être justifiée par plusieurs raIsons, elles se singularisent:

- Sur le plan géographique du fait qu'elles sont situées dans une des régions les plus touchées par l'érosion. - Sur le plan écologique, par l'existence d'une couverture végétale très marquée par l'action prédatrice d.e l'homme. - Sur le plan démographique, avec un impact élevé d'une population très variée sur le milieu, qui utilise les ressources naturelles des diverses tàçons mais de manière exhaustive.

61 - Dans ces zones touchées par l'érosion, on a appliqué la lutte anti-érosive à caractère participatif ou presque la quasi-totalité de la population a participé à cette lutte. Les résultats issus de l'estimation de la fonction d'investissement privé ont pu dégager les relations suivantes:

* Une première relation positive et significative entre l'investissement privé en C.E.S et ses avantages déclarées. Chose nonnale, étant donné qu'il s'agit de sa rentabilité. On distingue deux types d'avantages de la C.E.S, l'amélioration du rendement agricole et l'augmentation du prix de l'ha. Ce dernier régresseur est supposé refléter la valeur économique attribuée à la fertilité d'un ha. n en découle que l'effet de la variable amélioration du prix de l'ha traduit l'action des productions espérées dans les années à venir (suite à l'améliorati

* Une deuxième relation positive et significative entre la participation à la C.E.S et l'âge du décideur. Cette relation est expliquée par le fait que la population est relativement âgée, suite au phénomène d'exode rurale qui touche essentiellement les jeunes. Elle s'explique aussi par le fait que la décision de l'agriculteur émane de sa volonté à laisser une bonne terre à ses descendances.

* Une troisième relation négative et significative entre la ri~~esse du décideur et l'adoption de la C.E.S. On l'a expliqué par le fait que l'acceptation des actions C.E.S pourrait être interprétée comme un moyen d'améliorer le revenu des agriculteurs par l'octroi des subventions,...

62 .' . .* Une quatrième relation positive et significative entre la disponibilité de la main d'oeuvre familiale et l'investissement privé en c.E.S. Cette relation traduit le fait que la participation des agriculteurs est en partie constituée dejours de travail. , , L'estimation du modèle a montré que les deux variables, rentabilité de l'investissement et disponibilité de la main d'œuvre familiale sont les plus explicatives du comportement de l'agriculteur. Afin d'assurer la pérennité et la durabilité des aménagements de C.E.S et en se basant sur ces résultats, on peut suggérer les solutions suivantes: - Ré:lliser des sauts technologiques en vue d'améliorer la rentabilité des systèmes protégés. - Valoriser le service écologique rendu par les agriculteurs. Ce paiement est à déduire de la plus value générée par l'aménagement aux terres agricoles.

- Employer la main d'œuvre dans la réalisation des aménagements C.E.S au.' détriment de la mécanisation chaque fois où ceci s'avère économiquement justifiable. Une telle option peut contraster avec le choix,technique en matière de réalisation des travaux de C.E.S.

Cependant, une classification des agriculteurs selon l'importance de leurs p~rticipations à i'investissement C.E.S a montré que des différences de comportement pourraient exister. L'analyse de ces différences et de leurs im'plications est un travail qui pourrait être ultérieurement envisagé. En plus de cet approfondissement le travail à entreprendre devrait dépasser les limites suivantes: La première limite est relative à la signification de l'adoption de la C.E.S. On l'a étudié à un niveau correspondant à la partjcipation de l'agriculteur et non relativement à une prise de décision de ça part. La deuxième limite concerne le fait qu'il existe d'autres facteurs potentiellement explicatifs de la décision de l'agriculteur qui n'ont pas été analysés dans ce travail.

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~ja 557 700 583 418 195 369 313 301 630 630 1120 5816 36000 endouba 852 300 700 400 600 916 1286 1628 605 980 980 980 10227 33000 Kef 350 1208 228 500 400 1344 1563 1030 1635 1225 1225 1225 11933 2000 !liana 4816 2050 1358 1261 1743 1226 2249 1025 1305 1305 1705 20043 167000

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"lz!li-t.;t.iYii~~i\.~Yj [ "t ~Hi84'87:2;~tpij,7,jj'~"{-:;'~:,;'N~:~~4$:~~i}il7S52~;A~8~50r1":.').;.. hO _ _.~,,~!i~:55:0~\~ :~;!§1~~~;~~~;$.7.2'5~:~~~7:2S~ •• l·:'&.-:.~~~" /,.,.~. ;0 a. ~~....:-. ~ ,'."•• ;.? t .... ?;:'r.-.. "; _."". 1:128239. 'V21000Q'S fsa 11200 393 360 2'132 î768 456 1356 1175 1175 1175 21190 50000' -- uzer 70 92 10 14 77 49 77 158 240 300 300 300 1687 4000 elli 15 70 268 281 826 200 327 345 290 290 290 3202 7000 bes 10285 16852 126ï9 1460 700 2095 1940 2328 2039 2190 2190 2190 56948 50000 dnine 4157 1209 1552 2335 2168 2088 1415 1468 1074 665 665 1165 19961 83000 :aouin 1210 1321 310 835 660 1470 1180 938 955 690 690 690 10949 25000

Source: Mmlst~redG l'agnculturel Dlrectloil de,la C.E.S ·. Tableau 3 : Evolution des réalisatIons des travaux de CES: Construction des ouvrages des eaux de crues (unité) Année r: 1990 1991 1992 1993 1994 i 995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total Prog. Gouvernorat , mis 149 34 190 190 250 273r-'196""'-214 -"265- _.265 265 265 2556 3000 -riana 408 418 836 542 321 437 503 863 1455 1455 1455 1455 10148 3000 en Arouss 589 1056 1071 375 445 659 6e7 05;:) 897 897 897 855 9058 5000 abeul 3219 2438 2118 2321 1975 2207 1632 1223 1900 1900 1900 1900 24733 31000 zerte 500 515 580 460 535 615 970 1071 1900 1900 1900 1900 12846 10000 19houane 2332 2320 625 1920 3651 3780 2628 1779 4914 4914 .4914 4914 3869150000

~ja 1159 1174 1200 1262 1598 1410 1277 2168 1565 1565 156q 1565 17508 22000 endouba 830 1233 1623 2080 1830 1932 2823 4281 2650 2650 2650 2650 27232 20000 Kef 5562 6544 5806 3498 4120 3412 2226 5183 6333 6333 6333 6333 61683 40000 !liana 9300 9845 9515 6277 6626 10507 7784 .8711 14771 14771 14771 14771 127649 120000

rotal~J%'i$~~~g}~:124048\!,:25S7-7;; ::23564;~f,18925.., }21:S5;1~'~:2~2~-2J~2Ô.1;,O;6~,~129;t43~~!f~E)65Q;;:t:36650/~36650!'~:36508''332104 : 304000 ,- )usse 1526 1441 1017 1593 1040 1015 3164 387 5513 55'13 5513 5513 33235 6000 )unestir 2025 2267 1230 1496 1155 1854 1708 2714 1590 1590 1590 1590 20809 9500 ~hdia 3666 3748 3271 2769 1192 1976 1146 8035 7946. 7946 7946 7946 57587 20000 rouan 4175 4716 5138 4613 2443 2646 3G06 11903 16201 16201 16201 16201 109044 80000 Isrine 5000 6000 6000 3215 3879 3154 7888 7947 3650 3650 3650 3650 57683 60000 :1iBouzid 5383 5298 3861 3186 5751 6563 6587 10157 12037 12037 12037 11837 94734 25500

:lX 8044 8783 6249 8706 11032 10032 9384 3208 2236 ,l' 2236' 2236 2236 74382 32000

rôtal~~~~1$1~1{ff~~2~8~;~$'i26'76S:1~2557:.~t~:2~~9~J,\ ~.32253f ~2124.,o-~~S,~fl8~3~1.:443,51~,?~.9~;r.;3/;f4à11:3::f49:tZ3} ~:;48973!(447474"233000.; Ifssa 8525 11360 5793 4231 3619 6407 6769 ,2530 4403' 4403 4403 4403 66846 30000 uzer 30 173 106 168 167 265 99 130 226 226 226 226 2042 3500 leli 438 159 266 636 484 532 538 537 930 930 930 930 7310 7000 bess 2168 2729 3288 2587 2882 2749 3231 2491 2087 2087 2087 2087 30473 30000 dnine 2575 1269 2171 2890 3547 1725 1488 3105 2896 2896 2896 2896 30354 50000 taouin 1562 1360 1659 2428 1262 1893 2853 1580 2200 '2200 2200 2200 23397 15000

rotal;:~;~;'!;1;\1"~~~<:j;ç~:~1.5298\>.f7.050i,:13283) i.:t1>29.40~M,~161;~k1~51;1_t{àj~4,~18i~1.()31.~~\~t27.42:"f(:1·2l4.2:;i}127;42t;-112742,160422· >,135500 .•.•

Source: Ministère de l'agriculture! D;rectlon de la C.E.S Tableau 4 : Evolution des réalisations des travaux de C.E.S: construction des lacs collinaires (unité) Année 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total Prog. 30uvernorat 0 ~~~~a1 1 3 2 2 3 -:-+-=-3 3 3 3 3 30 40 m Arouss 1 2 2 2 3 3 3 2 2 2 2 2 26 30 Ibeul 5·3 4 7 7 5 5 6 6 6 54 80 zerte 5 5 10 9 7 6 6 1 7 7 7 70 80 Ighouane 598566632666 68 130 !ja 1 2 4 4 4 2 6 3 3 4 4 4 41 90 endouba 1 2 4 3 6 4 4 6 6 6 42 80 Kef 4 2 7 7 .7 6 10 1 6 6 6 62 90 lliana 11 7 9 10 10 8 7 2 3 9 9 9 94 110

Jlç:t~I_,'~~..;:~.,~4~t~3~t~t(:[;fql~~~~~4$.'..~~~p2~f#;4,;J.Wj~~.:j,M.t~:t~~t4{fJ1I~~49~~%~4.~~~'~*~9;t,:ft2!(:J48:7'U~;f:iiti;~1:3.0~~:(~t lusse .2 3 3.3 5 3 2 1 13 33 32 50 >unestir 1 1 1 2 1 6 10 lhdia 1 1 1 3 1 1 1 1 10 10 'ouan 4 4 6 8 6 4 6 2 6 6 6 58 80 srine 6 6 6 7 7 6 7 6 6 6 63 100 jj Bouzid 2 2 2 4 3 3 2 2 1 21 15 lX 1 1 2 5

[At.al~~~~~.f:j:~~~~0i;t4~1~~'1:~i~{~fi2:j~~~~2tt~l~~qJ'if~~;$:~r46.l~~~;~f,~~~$}t8~~~~t8}~*~~1]}~0iÜr,f92fj,@{::'0,;270X~;;. lfssa a uzer a ,eli a bess a dnine a ~aouin a

Source: Minist~rede l'agriculture! Direction de la C.E.S Tableau 5 : Evolution des réalisations des travaux de C.E.S: des construction des ouvrages de recharges des nappes(unlté) Année 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996' 1S9i 1998 1999 2000 2001 Total Prog. iouvernorat nis 0 'iana 0 n Arouss 2 2 beul 5 10 11 10 8 8 5 5 6 6 6 6 86 100

~erte 0 ghouane 4 18 4 12 10 ' 8 7 10 10 10 93 150 ja 8 11 13 14 7 16 5 ,9 6 6 6 105 100 mdouba 2 5 6 9 10 4 9 6 6 6 ,65 Kef 4 9 10 10 10 10 10 4 4 4 4 79 80 liana 7 14 3 23 10 12 11 18 7 10 10 10 135 100 r:o,tal~j~~-m.:~i,~~~ff$O,t:t~~i':[~~~6,7':Èi\~;~;~;'!47+t~:f,~f7;8,~~xJ;it\~::S$i~I,,:N:;~a.;;/:'"2~:it.4~~3~~il%&29lt:'~~,(~t;:::42~w;~~t.jé42;11~~t:!~!;:42?'iÜ1,~i;565;;;~,;:~,'i:,z530<;:i, usse 5 5 4 . 5 4 3 13 9 14 14 14 90 50 unestir 142121266666 43 25 . hdia 11 1 2 1 1 , 5 . 4 4 4 33 40 ouan 8 3 1 30 19 9 6 3 12 12 12115 200 srine 13 17 22 14 14 19 20 3 4 17 17 17 177 250 li Bouzid 14 46 31 37 38 21 34 40 17 15 15 15 323 400 IX 11 10 10 10 14 6 23 11 11 11 117 150

:Q~~li.:,;'~::~ ~~~~~_~~~5~~~~7.0J~~.fi~~1,O.8~%i~tf~.2,~~K~~6.j~~~~~~~~~.'~a~~~~l~1[@t~;~~7;9t~~~~~t:9~1tHl~19}~;(~S\'::898~;;;,'~':;~'A115:i<~; ...'i . ft.. , .- .. fssa 7 14 25 17 10 6 5 3 10 10 10 117 100 Jzer 3 3 7 7 7 27 eli 3 { 25 25 20 80 Jess 12 15 11 15 13 18 19 19 10 11 11 11 165 jnino 32 34 21 40 54 32 6 21' 18 16 16 15 305

aouin 11 6 5 11 10 7 .. 16 11 7 25 25 25 159

Source: Minist~r'ede l'agriculturet Direction de la C.E.S Tableau 6 : Evolution des Investissements en CES .( 1000 D.T, ) Année 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 199811999 2000 2001 Total Prog. 30uvernorat ------t----t----t-- .~f__--_+----+-----.---__, unis 210,0 102,0 53,7 Ga,7 95,0 83,C 00,7 86,0 129,5 . 144,6 276,0 276,0 1619,2 1417,0 65,1% 114,3% -----.--f---'-_+---'--i------'--f---'---+------'-f------.-l---.:....-+--~-+---'---+--'---_t_--., rriana 274,3 403,0 358,8 17M ~28,262,;',0 222,2 &57,1 700,0 8Œ),O' -27~ 574,4 0056,0 5491,0 74,8% 110,3% en Arouss 214,3 393,0 3:8,3 2::'5,6 468.2 00::,0 5213,9 600,0 1COJ,O 1095,0 1393.5 1393,5 8420,3 5575.0 81,4% 151,0%

abeul 800,0 963,0 115a,O ~COO,81301,5 1938,0 ~OO2,e1'192,3 1002,0 2272,0 4223,3 4228,3 23:?19,1 23365,0 53,5% 99,4% izerte 1268,4 1648,0 175a,O 400,1 2383,1 2516,0 800,1 S262,O 2OCO,021CO,0 4644,0 4644,0 27fJJ4,7 44500,0 36,4% 62,0%' 19houane 247,5 773,9 1003,5 1281,1' 132ô,5 1734,0 1009,1 1616,1 1570,0. 1710,0 961,4 961,4 14290,1 16525,0 64,5% 86,5%

~ja 620,8 1248,0 1212,7 1365,7 i7oo,2 1442,0 . 1657,8 8:':3,8 143J,O 1464,8 193t:,6 1936,6 16899,0 27890,0 41,5% 00,6%

endouba 668,4 1221,0 963,9 1~:8,716œ,4 1007,(' 1560,2 2229,6 1820,0 1710,0 1179,21179,2 17341,6 22315,0 59,5% n,7% Kef 900,3 1886,0 1759,2 2C03,O 24œ,2 2631,0 2:553,7 13X1,l 2042,0 207:2,0 3264,4 3264,4 26237,3 27275,0 64,7% 96,2% .

~Uana 1912,5 3703,0 4896,8 ~0017,2 3265,0 3942,0 3048,8 3420,8 31-lû,O . Xf;)J,O 3592,1 _. 3CS2,1 43532,3 83620,0 39,9% 52,1%

t~Sn:rotàm~\;.\~~r.;iî26;5~i{~:l34ôiï:9:~·1i14339;1;·~,~161'5t:6lM:17:2i~·;a~ ~:t2345;~·te~~ïièl~~~i8'it8~~t~18i93;~'j;'HÎi·388Uf~1~~22Ci4i;91i;~·22'049;3i:<18621U' 257973;OV:t:<,,~:>·(~

rouan 1792,7 2457,0 2017,3 .2021,4 4153,2 274--~,C241è,O :'922,6 2200,5 ZXX>,5 2075;7 2075,7 29266,6 50170,0 45,5% 58,3% Isrine 2071,1 2274,0 2843,4. 2002,3 1651,6 3171,0 21\)7,0 ~,9 3078,8 2959,0 5300,7 'S:!SJ,7 36719,5 49575,0 46,5% 74,1% :Ii Bouzid 1392,0 1665,0 1762,8 1814,1 7.382,2 2638,0 3319;4 2593,2 1800,0 1800,4 775,7 n5.7 22768,5 24440,0 79,2% 93,2% lusse 619,9 544,0 717,3 619,6 l1n,0 966,0 lc.:xJ,2 2079,7 1070,2 1170,0 2895,6 2895,6 15755.1 8820,0 99,7% 178,6% )unestir 396,3 336,0 415,5 466,6 590,9 551,0 605,4 001,8 720,0 780,0 €m,1 €m,1 7œ3,7 5135,0 00,8% 137,4% !hdia 455,8 575,0 373,6 461,0 520,4 006,0 707,1 1624,4 1250,5 1100,0 213,9 213,9 8103,6 10205,0 64,4% 71,0%

3X 922,5 1220,0 1284,8 1514,0 2274,9 1100,0 1~18,21340,3 1150,0 1269,8 1529,4 1529,4 16253,3 23015,0 51,8% 70,6%

.',lSIJ~Qtal~~Jf~i3.6b:3~tj~ilôijrlii~\~;9.414:iN;(i949:9';O:;('~;f,jjill~(îW;t1~1rff,~~o'a~:j1'273;3*,&,j~ii;i~;i1~Wi3:8lic;ô~~~~~Ù42ë;7ii:.!~:;13461i1~:.i~1~ï1;'Ù~f1369io,kt71360;0:·>,>di'/·:·;jJ.,:,';~iii:<~f} !fssa 1842,8 1375,0 1339,0 1254,0 1137,3 1448,0 1400,9 1337,3 1350,0 1500,0 3395,8 3395,8 2œ34.9 24045,0 52,2% 86,6%

uzer 74,5 100,0' 159,4 154,8" 200,: 153.0 139,'3 256,8 :l29,7 400.2 1431,1 143~,1 4946,6 2533,5 62,9% 195,3% eU 35,8 59,0 287,3 ..?2O,6 200,5 335,0 451,8 733,9 830,0 1374,7 2556,: 2556,2 9750,0 5100,0 64,0% 191,2%

bess . 1314,5 14n,0 2373,4 1700,2 1664,7 1n4,O 2066,1 1704,0 1400,0 ~€m,02288,0 2288,0 21849,9 32650,0 48,0% 66,9% dnine 800,3 859,0 940,8 112,4 1399,0 1m7,O 2288,1 2288,1 1550,0 1850,6 f-J31,2 531,2 14755,7 21075,0 56,2% 70,0% :aouin 2Cœ,0 1935,0 916,9 1~,82439,31732,0 1397,5 1813,2' 1550,0' 1549,5 3176,2 3'i7€,2 23203,6 46925,0 ::i2,6% 49,4%

t.;.;·Sr:Total:ii~tJf6;f!t3;$~t;;s13~ot~:6026;al~:,5ôsfie}~i.$O$'5;\;\:e,~~~;'p'!;,~J.7}/2.r1.J~t09.9,~7~!:$;8~65iOi ~i~1i~!3J~~:;~3~78}Sti337S.,5:>95340;7';132328;5;:f/J:j,~;;;;J:;;:!;~:~{~~;"i':

Source: Ministèïe de l'agriculture! Direction de la C,E.S TABliEAU 7 : strategl,e nationale de la conservation des eaux et du sol: Total du pays

Composa1ltes Prix unit Ouantité-, Cout 1000 'D.T 1000 D:T

Il AMENAGMENT DE BASSINS VERSANTS 1-0UVRAGES - Terrassement manuel HA 350 84500 29575000 - Terr.asscment mécanique HA 350 175000 61250000 - Correction de r;l\'ins HA 300 80200 24060000 - Cuvettes individuelIes HA 140 26800 3752000 - Construction de jcssours HA ]800 15000 27000000 - Cordons HA 500 30500 15250000 - Tabias HA 350 30500 10675000

2 - Al\~NAGEMENTS AGRO-PASTORAUX - Cosolidatiolt des ouvrages HA 175 100200 17535000 1 - Plantation pastorale HA 670 27550 18458500 - Plantat!on fruit~ere HA 700 l 58950 41265000 • • 1 - ?rairics HA 170 2000 1 340000 1 l. :- FlXàtF.on parp!antaion HA 34300 1 22981000 j HA 4690000

TI - ENTRETEIN ET SAUVEGARDE - Sauvegarde des ouvrages HA 481500 38520000 - Sauvegarde de" jessours HA .' 51500 ~15450000 - Sauvegarde des plantaions HA 325000 48750000 .::·,f.~~·~~~~~~1~~~~~li\~f;~1~~:$'~~,~to#lf1~~~~k~~.~~jt~~~~f~:::l0~~~;~~:::~1~~~?r;~~~~~~;~~' :~f:f~~:~~:;:"i:*~~;~~~~~ ·~~1R~~Q.·p:QJ~~- ~~i~Ô~:1.~9Q~OO:~

DI - TECHNIQUES DOUCES HA

IV - MOBILISATION DES EAUX - Ouvrages d'épandage u 13500 2120 28620000 - Ouvrages de recharge u 12000 2170 26040000 - Lacs collioaircs u 100000 1000 '100000000

Source: Stratégie Nationale de la C.E.S t ru;;,...... ""''''' U• "."'l-·U~ .IOUvllale Uc--.Q \'UII~t:1 VdUUl1 Ut::~ t:aUA et du sol(~~90/2000)

Composalltes Prix unit Qualltité èout 1000· DJ 1000 D.T

1/ AMENAGMENT DE BASSINS VERSANTS 1 1-0UVRAGES - Tel-rassement manuel HA 350 10000 3500000 - Terra.~scment mécanique HA 350 26000 9100000 - Correction de ravins HA 300 11000 3300000 - Cuvettes individuelles HA 140 4000 560000 - Construction tic jessours HA 1800 0 0 - Cordons HA 500 6000 3000000 - Tabia.. HA 350 0 0

2 - AMENAGEMENTS AGRO-PASTORAUX - Cosolidation des ouvrages HA 175 10000 - Plantation pastorale . HA 670 3000 - P;anta·Ûon fmiticre HA 700 5000 - Prairks HA 170 o - Fixation parplantaion HA 670 5000

.I1- l!:NTR"ETEIN ET SAUVEGARDE 1 1 HA 80 50000 1 4000000 HA 300 o 1 0 HA 150 20000 3000000

ID - TECHNIQUES DOUCES

IV - MOBILISATION DES EAUX .. Ouvrages d'épandage 13500 200 2700000 - Ouvrages de recharge 12000 200 2400000 - Lacs collinaircs 100000 80 8000000

Source: Stratégie Nationale de la C.E.S AL~EXE « B » ENQUETE

"1- Identification de l'exploitant:

- Nom et PrénOlTI : . Age . - NIveau. d"InstructIOn:. .. Inladat . .. . Délégation . .. . J.Jieu de résidence .. ..

* Sur exploitation * Hors exploitation si oui, distance par rappqrt à l'exploitation * Exploitation dans la communauté * Exploitation hors de la communauté

Si oui, distance par rapport à la communauté

- Composition du ménage existant sur l'eÀ.l'loitation :

1 Lien de parenté Sexe Age Niveau d'iristnlction 1

I r-,1

l !

Par personne, remplir le tableau sùivant

Occupation Période Durée Liep d'exercice revenu obtenu

~ 1

'- Avez-vous des enfants qui ne vivent pas sur l'exploitation? Oui Non Nombre

- Si Oui, vous accordent ils une aide financière? Régulièrement "Rarement Jamais Montant.

Destination de cette aide.

- Est-ce que vous enfants perçqi"ent une aide de votre part ? Oui Non

.. - Régülièrement Rarement Jamais

- Montant.

11- Identification de l'exploitation.:

- Suriàce totale exploitée - L'exploitation est elle·d'un seul tenant? Oui Non

Si non, nombre des parcelles. - Les parcelles sont elles proches l'une de l'autre Oui Non

- Si noIl, qu'elle est la distance eÀ1rêmes entre les plus éloignées? Etes vou~ propriétaires d'une terre que vous n'exploitez pas directement·? Oui Non

- si oui, Localisation : Fonne d'exploitation - ~urface - Depuis combien d'années? - Pourquoi? - Origine du locataire ou autre - Revenu

N° En en avec en depuis à quel e:h-ploité parcelle propriét associat qUI propriét combie taux par tiers 1 • Il e 1011 é n familial d'années IlpersoIUl elle e acheté hérité N° Surface Morpho Nature exploité exploité parcelle logie du sol een en sec exploité irrigué epar . l'agricul œur ou autre piémont glacis Plaine pente

1 1

nO parcélle Culture Culture Culture à Culture à . exploité actuelle précédente t-2 t+1 par t t - 1 l'agricul teur ou autre , 1 1 nature surface nature surface nature surface nature surface , 1

1

- Bâtiments : Nature Surface ou Capacité Etat coût d'acquisition

-Matérîels de l'exploitation: nature et nombre mode âge coût d'acquisition caractéristiques d'acquisition techniques niatérielloué à des tiers '"durée de location' prix unitaire =

IiI- Les productions: Fiches technico-économiques

Production végétale ClÙturc "ill

nOparcel1e engrais mam jours de semence traitement coût du acheté d'oeuvre traval (Kg) m3 1parcelle 1

1 parcelle:2 1parcelle 3

1 , Type de machine utilisé 1 Quantité de carburant 1

i ~ 1 ! ,1

* Prix unitaire d'engrais * Prix unitaire du produit Il< Prix d'un Kg de chacune des semences * Coût horaire * Taux journalier' * Prix d'un litre de carburant

type de machine louée coût utùtaire de location durée de location

production quantité totale quantité vendue prix unitaire Production anim~le >1< Quelles sont les espèces que vous élevez * Composition du cheptel· Par espèce~ remplir le tableau suivant Espece "."] types Quantité produite Quantité achetée - pnx d'alime unitair nts de e bétail t-3 t-2 t-1 t t-3 t-2 t-1 t

Production quantité totale quantité vendue prix unitaire

-. 1

IV- Détail de la dégradation: - Vos terres souffrent elles de la dégradation ? oui non Quelles sont les causes de la dégradation ? pluie existance d'une pente structure du sol Travail du sol cultures pratiquées autres lesquelles superficies des terres érodées et non aménagées - fonne d'érosion observée - Pourquoi ces terres ne sont pas aménagées? Coût Financement Rentabilité autres

- Su perfi·Clesd es t erres amenagees : N° Effet obseIVé des pluies de Griffe Ravin Ravin Glis Décapage Evolution des effets Epaisseur de la terre superficille Parce Fabile Moyen nement sement mm/an % prof Aug Sans reduction Impor Moy Faible sol ID variation

.. 1 n° degres de dégrada,tion aména aména degrés de dégradation valeur. avant aménagen~ent gement gement après aménagement marcha parcell , e nécess exi5tan (Etat actuelle) nde de arre t parcell . e grave moyen faible grave moyen faible ,..

1 1 1

N: Nature Etat actuelle Date Durée Suoerfi Durée Heures Matériel Nbre cie de de de la D'éxe Mode d'execution d'exéc occupé de vie tractions et engins de u e Par Tech cution tion par les de neces- utilisé pour travail! . aména L'amén saire l'etablisse- 9 pour pour ment de Bon Accep Mauv Uniqu Uniqu Agriculteur et J'etabli J'aménag t L'etat l'agri- etat de 1 1 culteur Partici Partici 1 l'amén 1 ! 1 de de 1 , "agric L'etat 1 1 1 1 1 1 1 1 .. i 1 1 1 1 I r- 1 1 1 j 1 ! 1 , 1 1 1 1 ! 1 1

V-Explication de l'état actuelle de l'aménagement:

Pour les aménagements en bon état, c'est parce que: techniquement efficaces nouvellement réalisés sauvega;rdés Si c'est parcequ'ils sont sauvegardés qui a 'assuré le sauvegarde comment sont-ils sauvegardés ? pourquoi sont-ils sauvegardés ? * l'Etat vous a demandé de le faire * les actions sont- ils très utiles pour l'agriculteur

Pour ceux en maUVaIS état; c'est à cause: :. un fort ruissellement - par certaines pratiques aglicoles par le troupeau qui pâture les terres par l'agriculteur car ils ne répondent 'pas à ses objectifs parcequ'ils ne sont pas techniquement en bon état : dimension exagérée, présence des fuites. -Parcequ'ils occasionnent des difficultés techniques accès des machines, des ammaux, .

nO natur coût montant du montant aide de ' contributiori délai anllU parce e total crédit débloqué l'Etat privée sde ité lIe techn accordé garce

ique 1 en en en en en en en en vale (%) vale (%) vale (%) vale (%) ur ur ur ur

1

1

1 ! 1 !

1 1 .. i 1 1 1 1 ; 1 1 1 .. ::

• ANNEXE « C »

• CARTE ADMINISTRATIVE DE LA ZONE D'ETUDE GOUVERNORAT DE KAIROUAN

PI

1 ',) oueslatia _1 <: -1 / 1 ,. ... ~ , ,,~ .. _--\ ----@ \ ~- 1 KAIROUAN \ • 1 Jlr.1 1 1· Kairouan 'SUd (.J, 1 .. j .•

1 1 1 1

___ Limite 00 oouvernoral ___ Limilo 01 oékioallon N @ Chel-lilu de oouvelTlOl'at • CheHiou 00 llékiOIUon

0'-,_'""------:_--'----=~O Km .- ...

ODC89Z-6Z1