DOSSIER DE DEMANDE D’AUTORISATION D’EPANDAGE AGRICOLE DE SOUS-PRODUITS

EXTENSION DU PERIMETRE INITIAL AUTORISE LE 03 AOUT 2013

Matières organiques de la papeterie DOUBLE A Alizay (27)

SEDE Environnement Agence de Rouen Mach 4 – Avenue des Hauts Grigneux 76420 BIHOREL Tél. : 02 35 12 85 00 – Fax : 02 35 61 81 77

IP : 5451 1 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 SOMMAIRE

CHAPITRE 1 : PREAMBULE 1 1.1. FICHE D’IDENTITE DU DEMANDEUR 2 1.2. EMPLACEMENT DE L’INSTALLATION ET DU PERIMETRE D’EPANDAGE 3 1.3. NATURE ET VOLUME DES ACTIVITES 8 1.4. LES PROCEDES D’EXPLOITATION 11 1.5. LES CAPACITES TECHNIQUES ET FINANCIERES DU DEMANDEUR 12 1.6. RESUME NON TECHNIQUE 13 CHAPITRE 2 : ETUDE PREALABLE A L’EPANDAGE 15 2.1. DESCRIPTION DES PROCEDES D’OBTENTION DES SOUS- PRODUITS 15 2.1.1. L’APPROVISIONNEMENT EN BOIS (POUR LA FUTURE FABRICATION DE PATE) 15 2.1.2. FABRICATION DE LA PATE 16 2.1.3. FABRICATION DU PAPIER 19 2.2. PRESENTATION DE LA VALEUR AGRONOMIQUE DES SOUS- PRODUITS (CARACTERISATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE) 22 2.2.1. VALORISATION AGRICOLE DES MATIERES ORGANIQUES DE LA PAPETERIE DOUBLE A ALIZAY 22 2.3. STOCKAGE DES SOUS-PRODUITS 34 2.3.1. DEPOTS TEMPORAIRES SUR LES PARCELLES D’EPANDAGE 34 2.3.2. STOCKAGE DE SECOURS DES SOUS-PRODUITS SUR LE SITE DE DOUBLE A ALIZAY 35 2.4. ETUDE D’IMPACT 35 2.4.1. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL 35 2.4.2. ANALYSE DES EFFETS DE L’ACTIVITE 39 2.4.3. RAISONS DU CHOIX 41 2.4.4. MESURES ENVISAGEES POUR LIMITER, COMPENSER ET SI POSSIBLE SUPPRIMER LES INCONVENIENTS DE L’ACTIVITE 41 2.4.5. VOLET SANITAIRE 42 2.4.6. COMPATIBILITE DE L’OPERATION D’EPANDAGE AVEC LE PREDIS ET LES PDEDMA DE L’ ET DE LA SEINE MARITIME 49 2.5. ETUDE DE L’EXTENSION DU PERIMETRE D’EPANDAGE 50 2.5.1. PRESENTATION GENERALE DU PERIMETRE D’EPANDAGE 50 2.5.2. APTITUDE DES PARCELLES DU PERIMETRE D’EPANDAGE 51 2.5.3. ANALYSE DE LA CONFORMITE DES SOLS 55 2.5.4. REGLES D’EPANDAGE 57 2.5.5. DETERMINATION D’UNE POLITIQUE D’AMENDEMENT ET D’ENTRETIEN CALCIQUE DES SOLS SUR LE PERIMETRE D’EPANDAGE : PRECONISATIONS 58

2.5.6. BILAN DES POTENTIALITES D’EPANDAGE SUR LE PERIMETRE 60 2.5.7. EPANDAGE CONJOINT DE BIOZAN SUR LE PERIMETRE D’EPANDAGE DES SOUS-PRODUITS DOUBLE A ALIZAY 60 2.5.8. FILIERES ALTERNATIVES A L’EPANDAGE 63 2.6. ORGANISATION DES EPANDAGES 64 2.6.1. RELATIONNEL AVEC LES AGRICULTEURS 64 2.6.2. SUIVI DES COMMANDES 64 2.6.3. SUIVI DES EPANDAGES 66 2.6.4. SUIVI DES SOUS-PRODUITS 67 2.6.5. SUIVI DES SOLS 67 2.6.6. RAPPORT ANNUEL D’EPANDAGE 68 2.7. SUIVI AGRONOMIQUE 68 2.7.1. PROGRAMME PREVISIONNEL 69 2.7.2. SUIVI DES SOUS-PRODUITS ET DES SOLS 69 2.7.3. BILAN AGRONOMIQUE ANNUEL 71 CHAPITRE 3 : ETUDE DES DANGERS : IDENTIFICATION DES DANGERS ET MESURES DE PREVENTION 72 3.1. PRESENTATION DU PROJET 72 3.2. ENVIRONNEMENT 72 3.3. INCENDIE 73 3.4. AIR : POUSSIERES, FUMEES, ODEURS 73 3.5. BRUIT 74 3.6. EAUX 74 3.7. ENVIRONNEMENT HUMAIN 74 3.7.1. TRANSPORT 74 3.7.2. EPANDAGE 74 CHAPITRE 4 : NOTICE HYGIENE ET SECURITE 75 4.1. CONTEXTE 75 4.2. EFFECTIF ET RYTHME DE TRAVAIL 75 4.3. LA FORMATION ET L’INFORMATION 75 4.4. MESURES RELATIVES A LA SECURITE DU PERSONNEL 76 4.5. MESURES RELATIVES A L’HYGIENE DU PERSONNEL 77 CHAPITRE 5 : CONCLUSION 78 ANNEXES 1

1

CHAPITRE 1 : PREAMBULE

Employant 150 salariés, l’entreprise Double A Alizay basée à Alizay (27) fabrique du papier d’impression pour la bureautique et la reprographie sous la marque Double A. A partir de 2015, elle produira de la pâte à papier à partir de bois d’eucalyptus produit en Thaïlande.

L’activité de l’usine génère, en plus de la production finale papetière, d’autres sous-produits : matières organiques* (boues issues de la station de traitement des eaux) et cendres d’incinération de bois. Les matières organiques* et les cendres dérivent de l’utilisation d’une matière première naturelle (bois d’eucalyptus exploité en Thaïlande ou biomasse française).

Ces sous-produits peuvent être utilisés et valorisés en agriculture. Ils constituent alors une source d’amendement* calcique (cendres) et/ou organique (matières organiques).

L’objet du présent dossier est de définir le cadre légal dans lequel peut être étendu la distribution et l’épandage de la matière organique issue de l’activité de l’usine Double A Alizay. La volonté de Double A Alizay est de se conformer aux réglementations en vigueur, pour l’intérêt de tous et le respect de l’environnement.

Une partie seulement du périmètre d’épandage autorisé en février 2011 pour les sous-produits de la papeterie M-real a été transférée à Double A Alizay par l’arrêté interpréfectoral du 02/08/2013 (voir annexe 6). Certains agriculteurs de l’ancien périmètre d’épandage des sous- produits M-real souhaitent aujourd’hui intégrer également le périmètre d’épandage des matières organiques de Double A Alizay.

L’agrandissement du périmètre ne concerne donc que des parcelles qui avaient été autorisées en bonne et due forme pour l’épandage des sous-produits de la papeterie M-real. Les matières organiques produites par Double A Alizay sont comparables aux matières organiques produites à l’époque par M-real, compte tenu des mêmes procédés de fabrication mis en œuvre.

La mise en place du présent dossier illustre la volonté de Double A Alizay de répondre aux exigences réglementaires fixées entre autre par l’arrêté papetier du 3 avril 2000.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 2 1.1. FICHE D’IDENTITE DU DEMANDEUR

Nom : Double A Alizay Forme Juridique : SASU (Société par Actions Simplifiée à associé Unique) Adresse: Zone Industrielle du Clos Pré 27460 ALIZAY Téléphone : 02.35.02.72.72 N° SIRET : 790 462 972 00023 N° APE : 1712 Y

Double A Alizay fabrique du papier d’impression pour la bureautique et la reprographie sous la marque Double A.

L’entreprise emploie 150 salariés.

L’élaboration du dossier pour la demande d’autorisation afin d’étendre le périmètre d’épandage des boues a été confié à :

SEDE Environnement Immeuble Mach 4 Avenue des Hauts Grigneux 76420 BIHOREL Tél. : 02 35 12 85 00 - Fax : 02 35 61 81 77

La distribution des sous-produits, la gestion du parcellaire et les épandages sont désormais également gérés par SEDE Environnement.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 3 1.2. EMPLACEMENT DE L’INSTALLATION ET DU PERIMETRE D’EPANDAGE

L’entreprise Double A Alizay est installée sur le site de la Zone Industrielle du Clos Pré sur la commune d’ALIZAY. Elle se trouve en bordure de Seine, au Sud de Rouen, dans le département de l’Eure (27).

L’entreprise dans son fonctionnement actuel (usine de papier seule) est soumise au régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement pour l’ensemble des activités citées dans le tableau suivant.

Rubrique Libellé de la rubrique Nature de l’installation Critère de classement Volume AS, A, D, E, (activité) autorisé NC Parc à bois : Stockage de rondins et grumes : Papiers, cartons ou matériaux 88 900 m3 combustibles analogues y Stockage de copeaux : 98 360 m3 compris les produits finis Volume susceptible 1530 Stockage d’écorces : 46 700 m3 276 580 m3 A conditionnés (dépôt de), à d’être stocké Stockage de pâte : l’exception des établissements Fibres courtes : 10 240 m3 recevant du public Fibres longues : 980 m3 Stockage de papier : 31 400 m3 Acide chlorhydrique à plus de 1 cuve d’acide sulfurique de 140 20% en poids d’acide, m3 à96% (soit 258t) formique à plus de 50%, Quantité totale nitrique à plus de 20% mais à 1 cuve d’acide phosphorique de susceptible d’être 1611 moins de 70%, phosphorique à 348 tonnes A 25 m3 (soit 45 t) présente dans plus de 10%, sulfurique à plus l’installation de 25%, anhydride 2 cuves d’acide chlorhydrique de phosphorique (emploi ou 20 m3et 17 m3 (soit 45t) stockage de) Substances radioactives (préparation, fabrication, Utilisation de 9 sources transformation, 1715 radioactives définies à l’article Valeur de Q 3 380 950 A conditionnement, utilisation, 8.2.1 dépôt, entreposage ou stockage de) Broyage, concassage, criblage, déchiquetage, ensachage, pulvérisation, trituration, granulation, nettoyage, tamisage, blutage, mélange, Puissance installée de épluchage et décortication des l’ensemble des substances végétales et de machines fixes, 2260 Atelier déchiquetage / écorçage 1 655 kW A tous produits organiques concourant au naturels, y compris la fonctionnement de fabrication d’aliments l’installation composés pour animaux, mais à l’exclusion des activités visées par les rubriques 2220, 2221, 2225, 2226. 1 machine à papier de capacité 2440 Fabrication de papier, carton de production de 1200 A tonnes/jour

Coupeuse 1 : 325 t/j 900 2450 Transformation du papier Coupeuse 2 : 375 t/j Capacité de production A tonnes/jour Coupeuse 3 : 200 t/j Combustion à l’exclusion des Puissance thermique Chaudière à écorces (bois et/ou 2910 installations visées par les maximale de 90 MW A gaz naturel) rubriques 2770 et 2271 l’installation Refroidissement par dispersion d’eau dans un flux 1 tour aéroréfrigérante de la Puissance thermique 2921 d’air (installation de) lorsque machine à papier : 4 070 kW A évacuée l’installation n’est pas de type 4070 kW circuit primaire fermé Gaz inflammables liquéfiés (installations de remplissage Remplissage de réservoirs de 1414-3 DC de réservoirs alimentant des chariots moteurs ou autres appareils Liquides inflammables Débit maximum (installations de remplissage équivalent de ou de distribution, à Installation de distribution de l’installation, pour les 1434 5 m3/h D l’exception des stations- gazole liquides inflammables services visées à la rubrique de la catégorie de 1435) référence (coefficient 1)

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 4 Le projet de redémarrage de l’usine de pâte à papier, qui fait l’objet d’un dossier de demande d’autorisation d’exploiter parallèle, modifierait les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. La liste des activités classées serait alors celles du tableau ci-dessous :

Rubrique Libellé de la rubrique (activité) Critère de Nature de l’installation AS, A, classement D, E, NC Très toxique (fabrication industrielle de substances et préparations) telles que définies à la rubrique 1000, à l’exclusion des substances et préparations visées La quantité totale susceptible explicitement ou par famille par d’autres rubriques de la d’être présente dans l’installation 1110-2 nomenclature ainsi que du méthanol. A est de 0.057 tonnes. Quantité totale susceptible d’être présente dans Bioxyde de chlore = 0.057 t l’installation étant : 1. Supérieure ou égale à 20 t AS 2. Inférieure à 20 t A Dangereux pour l’environnement –B-, toxiques pour les organismes aquatiques (stockage et emploi de substances La quantité totale susceptible ou préparations) telles que définies à la rubrique 100 à d’être présente dans l’installation l’exclusion de celles visées nominativement ou par famille 1173-2 est de 304 tonnes. A par d’autres rubriques. Chlorate de sodium = 300 t 1. Supérieure ou égale à 500 t AS Biocide = 3.6 t 2. Supérieure ou égale à 200 t mais inférieure à 500 t A 3. Supérieure ou égale à 100 t mais inférieure à 200 t DC Gaz à effet de serre fluorés visés par le règlement (CE) n° 842/2006 ou substances qui appauvrissent la couche d’ozone visées par le règlement (CE) n° 1005/2009 (fabrication, emploi, stockage) 1. Fabrication et emploi autre que ceux mentionnés au 2 et à l’exclusion du nettoyage à sec de produits textiles visé par la rubrique 2345, du nettoyage, du dégraissage, décapage de surface visés par la rubrique 2564, de la fabrication industrielle de composés organohalogénés, organophosphorés et organostanniques visé par la rubrique 1175 et de l’emploi d’hexafluorure de soufre dans les appareillages de connexion haute tension. Le volume des équipements susceptible de contenir des fluides étant : a) Supérieur à 800 l A b) Supérieur à 80 l mais inférieur ou égal à 800 l D 2. Emploi dans des équipements clos en exploitation Emploi dans des équipements clos a) Equipements frigorifiques ou climatiques (y compris en exploitation. La quantité 1185-2a pompe à chaleur) de capacité unitaire supérieure à 2 kg, la cumulée de fluide susceptible DC quantité cumulée de fluide susceptible d’être présente d’être présente dans l’installation dans l’installation étant supérieure ou égale à 300 kg DC est de 976 kg b) Equipements d’extinction, la quantité cumulée de fluide susceptible d’être présente dans l’installation étant D supérieure à 200 kg 3. Stockage de fluides vierges, recyclés ou régénérés, à l’exception du stockage temporaire 1) Fluides autres que l’hexafluorure de soufre : La quantité de fluide susceptible d’être présente dans l’installation étant : a) en récipient de capacité unitaire supérieure ou égale à D 400 l b) supérieure à 1 t et en récipient de capacité unitaire D inférieure à 400 l 2) Cas de l’hexafluorure de soufre : La quantité de fluide susceptible d’être présente dans D l’installation étant supérieur à 150 kg quel que soit le conditionnement Comburants (fabrication, emploi ou stockage de substances ou mélanges) telles que définies à la rubrique 1000 à l’exclusion des substances visées nominativement ou par famille par d’autres rubriques : 1. Fabrication. La quantité totale susceptible d’être La quantité totale susceptible présente dans l’installation étant : d’être présente dans l’installation 1200-2b a) supérieure ou égale à 200 t AS est de 187 tonnes. A b) inférieure à 200 t A Peroxyde d’hydrogène (R8) = 124 t 2. Emploi ou stockage. La quantité totale susceptible Chlorate de sodium (R9) = 63 t d’être présente dans l’installation étant : a) supérieure ou égale à 200 t AS b) supérieure ou égale à 50 t mais inférieure à 200 t A c) supérieure ou égale à 2 t mais inférieure à 50 t D Gaz inflammables liquéfiés (installation de remplissage ou de distribution de) 1. installation de remplissage de bouteille ou de A conteneurs Installation de remplissage de 2. installation de chargement ou déchargement A 1414-3 réservoirs de gaz inflammables DC desservant un dépôt de gaz inflammables soumis à liquéfiés autorisation 3. installation de remplissage de réservoirs alimentant des DC moteurs ou autres appareils d’utilisation comportant des organes de sécurité (jauges et soupapes)

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 5 Rubrique Libellé de la rubrique (activité) Critère de Nature de l’installation AS, A, classement D, E, NC Liquides inflammables (stockage en réservoirs manufacturés de) 1. Lorsque la quantité stockée de liquides inflammables visés à la rubrique 143 susceptible d’être présente est : a) supérieure ou égale à 50 t pour la catégorie A AS b) Supérieure ou égale à 5 000 t pour le méthanol AS c) supérieure ou égale à 10 000 t pour la catégorie B, notamment les essences y compris les naphtes et AS Stockage de liquides inflammables kérosène, dont le point éclair est inférieur à 55°C représentant une capacité (carburants d’avion compris) 1432-2b équivalente totale de 52 m3. DC d) supérieure ou égale à 25 000 t pour la catégorie C, y Méthanol (catégorie A) = 50 m3 compris les gazoles (gazole, diesel, gazole de chauffage Fioul (catégorie C) = 1.2 m3 domestique et mélanges de gazoles) et les kérosènes dont AS le point éclair est supérieur ou égal à 55°C 2. Stockage de liquides inflammables visés à la rubrique 1430 : a) représentant une capacité équivalente totale A supérieure à 100 m3 b) représentant une capacité équivalente totale DC supérieure à 10 m3 mais inférieure ou égale à 100 m3. Liquides inflammables (installation de remplissage ou de distribution, à l’exception des stations-services visées à la rubrique 1435) 1. Installations de chargement de véhicules citernes, de remplissage de récipients mobiles, le débit maximum équivalent de l’installation, pour les liquides inflammables Le débit de l’installation est de 5 1434-1b DC de la catégorie de référence étant : m3/h a) supérieur ou égal à 20 m3/h A b) supérieur ou égal à 1 m3/h mais inférieur à 20 m3/h DC 2. Installations de chargement et déchargement desservant un stockage de liquides inflammables soumis à A autorisation Papier, carton ou matériaux combustibles analogues y compris les produits finis conditionnés (dépôt de) à l’exception des établissements recevant du public Le volume susceptible d’être stocké étant : Le volume susceptible d’être 1530-3 1. supérieur à 50 000 m3 A D stockés est de 18 000 m3 2. supérieur à 20 000 m3 mais inférieur ou égal à 50 000 E m3 3. supérieur à 1 000 m3 mais inférieur ou égale à 20 000 D m3 Bois ou matériaux combustibles analogues y compris les produits finis conditionnés et les produits ou déchets répondant à la définition de la biomasse et visés par la rubrique 2910-A, ne relevant pas de la rubrique 1531 Le volume susceptible d’être stocké (stockage de), à l’exception des établissements recevant est de 386 122 m3. 1532-1 du public. Le volume susceptible d’être stocké étant : A Bois = 58 950 m3 1. supérieur à 50 000 m3 A Plaquettes et écorces = 327 172 m3 2. supérieur à 20 000 m3 mais inférieur ou égal à 50 000 E m3 3. supérieur à 1 000 m3 mais inférieur ou égale à 20 000 D m3 Acide chlorhydrique à plus de 20% en poids d’acide, Emploi et stockage d’acides. La formique à plus de 50%, nitrique à plus de 20% mais à quantité totale susceptible d’être moins de 70%, phosphorique à plus de 10%, sulfurique à présente dans l’installation est de plus de 25%, anhydride phosphorique (emploi et usage 1611-1 311 tonnes. A de). La quantité totale susceptible d’être présente dans Acide phosphorique = 29 t l’installation étant : Acide chlorhydrique = 24 t 1. supérieure ou égale à 250 t A Acide sulfurique = 258 t 2. supérieure ou égale à 50 t mais inférieure à 250 t D Soude ou potasse caustique (fabrication industrielle, emploi ou stockage de lessives de) A. Fabrication industrielle de A B. Emploi ou stockage de lessive de. Le liquide renfermant La quantité totale susceptible plus de 20% en poids d’hydroxyde de sodium ou de d’être présente dans l’installation 1630-B1 A potassium. est de 750 tonnes. La quantité totale susceptible d’être présente dans Soude 50% = 750 t l’installation étant : 1. supérieure à 250 t A 2. supérieure à 100 t mais inférieure ou égale à 250 t D

Substances radioactives (préparation, fabrication,

transformation, conditionnement, utilisation, dépôt,

entreposage ou stockage de) sous forme de sources

radioactives, scellées ou non scellées à l’exclusion des

installations mentionnées à la rubrique 1735, des

1715-1 installations nucléaires mentionnées à l’article 28 de la loi La valeur de Q est égale à 5,89.104 A

n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à a la transparence et

à la sécurité en matière nucléaire et des installations

nucléaires de base secrètes telles que définies par l’article

6 du décret n° 2001-592 du 5 juillet 2001. A 1. La valeur de Q est égale ou supérieure à 104 D

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 6 Rubrique Libellé de la rubrique (activité) Critère de Nature de l’installation AS, A, classement D, E, NC 2. La valeur de Q est égale ou supérieure à 1 et strictement inférieure à 104 Broyage, concassage criblage, déchiquetage, ensachage, pulvérisation, trituration, granulation, nettoyage, tamisage, blutage, mélange, épluchage et décortication des substances végétales et de tous produits organiques naturels, y compris la fabrication d’aliments composés pour animaux, mais à l’exclusion des activités visées par les rubriques 2220, 2221, 2225, 2226. La puissance installée de 1. Traitement et transformation destinés à la fabrication A l’ensemble des machines fixes 2260-2a de produits alimentaires d’une capacité de production de A concourant au fonctionnement de produits finis supérieures à 300 t/j l’installation est de 3 022 kW. 2. Autres installations que celles visées au 1 : a) la puissance installée de l’ensemble des machines fixes A concourant au fonctionnement de l’installation étant supérieure à 500 kW b) la puissance installée de l’ensemble des machines fixes D concourant au fonctionnement de l’installation étant supérieure à 100 kW mais inférieure ou égale à 500 kW Préparation de la pâte à papier 1. Pâte chimique, la capacité de production étant : La capacité de production est 952 2430-1a a) supérieure à 100 t/j A A tonnes / jour b) inférieure ou égale à 100 t/j A 2. autres pâtes y compris le désencrage de vieux papiers A 2440 Fabrication de papier, carton A Fabrication de papier A Transformation du papier, carton. La capacité de production étant : La capacité de production est de 2445-1 A 1. supérieure à 20 t/j A 900 tonnes par jour 2. supérieure à 1 t/j mais inférieure ou égale à 20 t/j D Station d’épuration collective d’eaux résiduaires La STEP traite les eaux de DA Alizay 2750 industrielles en provenance d’au moins une installation A et de l’usine satellite de production A classée soumise à autorisation de PCC, SMF Combustion à l’exclusion des installations visées par les rubriques 2770 et 2771. A. Lorsque l’installation consomme exclusivement, seuls ou en mélange, du gaz naturel, des gaz de pétrole liquéfiés, du fioul domestiques, du charbon, des fiouls lourds, de la biomasse telle que définie au a) et au b)i) ou au b)iv)de la définition de la biomasse, des produits connexes de scierie issue du b)v) de la définition de la biomasse ou lorsque la biomasse est issue de déchets au sens de l’article L541-4-3 du code de l’environnement, à l’exclusion des installations visées par d’autres rubriques de la nomenclature pour lesquelles la combustion participe à la fusion, la cuisson ou au traitement, en mélange avec les gaz de combustion, des matières entrantes, si la puissance thermique nominale de l’installation est : 1. supérieure ou égale à 20 MW A 2. supérieure à 2MW mais inférieure à 20 MW DC B. Lorsque les produits consommés seuls ou en mélange Combustion de biomasse. La sont différents de ceux visés en A et C ou sont de la puissance thermique nominale de biomasse telle que définie au b)ii) ou au b)iii) ou au b)v) 2910-A l’installation est de 288 MW A de la définition de la biomasse, et si la puissance (chaudière à écorces 90 MW et thermique nominale de l’installation est : chaudière Stein 198 MW) 1. supérieure ou égale à 20 MW A 2. supérieur à 0.1 MW mais inférieure à 20 MW : a) en cas d’utilisation de biomasse telle que définie au b)ii) ou au b)iii) ou au b)v) de la définition de la biomasse, de biogaz autre que celui visé en 2910-C, ou de produit autre E que biomasse issue de déchets au sens de l’article L543-4- 3 du code de l’environnement b) dans les autres cas A C. Lorsque l’installation consomme exclusivement du biogaz provenant d’installation classée sous la rubrique 2781-1 et si la puissance thermique nominale de l’installation est supérieure à 0,1 MW : 1. Lorsque le biogaz est produit par une installation soumise à autorisation ou par plusieurs installations A classées au titre de la rubrique 2781-1 2. Lorsque le biogaz est produit par une installation soumise à enregistrement au titre de la rubrique 2781-1 E 3. Lorsque le biogaz est produit par une seule installation, soumise à déclaration au titre de la rubrique 2781-1 DC Refroidissement évaporatif par dispersion d’eau dans un flux d’air généré par ventilation mécanique ou naturelle (installation de) La puissance thermique évacuée 2921-a a. La puissance thermique évacuée maximale étant E E maximale est de 8 940 kW supérieure ou égale à 3 000 kW b. La puissance thermique évacuée maximale étant DC inférieure à 3 000 kW

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 7 Rubrique Libellé de la rubrique (activité) Critère de Nature de l’installation AS, A, classement D, E, NC Accumulateur (ateliers de charge d’) La puissance maximale de courant 2925 La puissance maximale de courant continu utilisable pour D D continu est de l’ordre de 50 kW cette opération étant supérieure à 50 kW Combustion de combustible. La Combustion de combustibles dans des installations d’une puissance thermique nominale de 3110 puissance thermique nominale totale égale ou supérieure A A l’installation est de 288 MW (198 à 50 MW MW + 9 MW) Production de ciment, de chaux et d’oxyde de magnésium : a) Production de clincker (ciment) dans des fours rotatifs A avec une capacité de production supérieure à 500 tonnes par jour ou d’autres types de fours avec une capacité de Production de chaux. Capacité de 3310-b A production supérieure à 50 tonnes par jour production de 250 tonnes par jour b) Production de chaux dans des fours avec une A production supérieure à 50 tonnes par jour c) Production d’oxyde de magnésium dans des fours avec A une capacité supérieure à 50 tonnes par jour Fabrication, dans des installations industrielles, de : a) Pâte à papier à partir du bois ou d’autres matières A fibreuses Fabrication dans des installations b) Papier ou carton, avec une capacité de production A 3610-a et industrielles, de pâte à papier et de supérieure à 20 tonnes par jour A 3610-b papier avec une capacité de c) Un ou plusieurs des panneaux à base de bois suivants : A production de 900 tonnes / jour panneaux de particules orientées, panneaux d’aggloméré ou panneaux de fibres avec une capacité de production supérieure à 600 m3 par jour

Avec le redémarrage de l’usine de pâte, les conditions de fonctionnement et la liste des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement seraient alors identiques à celles de M-real Alizay avant 2009.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 8

1.3. NATURE ET VOLUME DES ACTIVITES

Le groupe Double A est né en 1991. Situé dans la province de Prachinburi, dans les plaines centrales de la Thaïlande, à 140 km de Bangkok et 130 km du port maritime de Laem Chabang, la position est stratégique vis-à-vis de la ressource en bois et en eau.

Afin de renforcer sa position de leader dans l’industrie mondiale de production de papier, Double A a fait l’acquisition le 23/01/2013 de la papeterie d’Alizay en plus de ces trois sites en Thaïlande.

Combinées, ces installations représentent une capacité de 1.12 millions de tonnes de papier vendues dans plus de 120 pays.

Spécialisées dans les ramettes de papier destinées aux photocopieuses, le site d’Alizay produit aujourd’hui du papier commercialisé sous la marque Double A. La papeterie utilise de la pâte à papier KHAN-NA développée par le groupe en Thaïlande à partir de fibres courtes durables provenant de ses propres arbres à papier. Ceux-ci sont plantés dans les espaces vacants autour des rizières (appelés KHAN-NA). A cette fin, il aura fallu 25 ans de recherches pour trouver la meilleure variété d’eucalyptus. Les troncs sont coupés au bout de 3 ans : un arbre correspond à 30 kilos de papier.

Le site d’Alizay, seule unité de production française du groupe, situé en Haute Normandie, emploie 150 personnes depuis son rachat.

La capacité de production annuelle de l’usine Double A Alizay est de 300 000 tonnes de papier blanc et de 300 000 tonnes de pâte. Dans le cadre de son procédé de fabrication, Double A Alizay génère des sous-produits qui présentent un intérêt agronomique : des cendres et des matières organiques.

La présente demande d’autorisation concerne l’épandage des matières organiques valorisables en agriculture et ceci conformément aux exigences réglementaires en vigueur. Il s’agit de boues issues de la station de traitement des eaux : 15 000 t/an supplémentaires liées à l’augmentation de production du site d’Alizay (15 000 t/an autorisées actuellement).

Le périmètre d’épandage supplémentaire, mis à disposition par 33 exploitations agricoles, d’une surface totale de 3 809.18 hectares, dont 3 585.27 hectares de surfaces strictement aptes à l’épandage, concerne : 75 communes et 17 cantons dans le département de l’Eure pour 3 315.07 hectares (3 120.91 hectares aptes) et 18 communes et 9 cantons dans le département de Seine Maritime pour 494.11 hectares (464.36 hectares aptes).

Rappelons que ces parcelles ont été autorisées en 2011 pour l’épandage des sous-produits de la papeterie M-real.

Le tableau suivant indique la répartition des surfaces d’épandage par département, canton et commune (voir parcellaire et cartographie par commune en annexe 2).

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 9 Département de l’Eure

Somme de Surface Somme de Surface Canton Commune totale en Ha apte en Ha AMFREVILLE LA CAMPAGNE HOULBEC PRES LE GROS THEIL 0,72 0,72 LE GROS THEIL 55,55 54,05 Total AMFREVILLE LA CAMPAGNE 56,27 54,77 BEAUMESNIL BOSC RENOULT EN OUCHE 30,41 26,66 THEVRAY 47,02 45,77 Total BEAUMESNIL 77,43 72,43 BEAUMONT LE ROGER 8,65 8,65 Total BEAUMONT LE ROGER 8,65 8,65 BOURGTHEROULDE INFREVILLE BOSGUERARD DE MARCOUVILLE 3,02 3,02 FLANCOURT CATELON 8,6 8,6 Total BOURGTHEROULDE INFREVILLE 11,62 11,62 BRETEUIL BRETEUIL 21,76 21,76 CONDE SUR ITON 17,32 17,32 LA GUEROULDE 37,23 34,23 LE CHESNE 52,18 48,93 SAINT DENIS DU BEHELAN 135,53 132,53 SAINT NICOLAS D ATTEZ 56,02 52,77 Total BRETEUIL 320,04 307,54 CONCHES EN OUCHE 4,06 4,06 84,34 80,84 CHAMP DOLENT 11,06 10,81 FERRIERES LE HAUT CLOCHER 0,65 0,4 GAUDREVILLE LA RIVIERE 245,38 204,97 48,43 48,23 4,95 3,7 5,62 5,12 LE FRESNE 0,8 0,8 LE MESNIL HARDRAY 4,07 4,07 5,43 5,43 NAGEL SEEZ MESNIL 8,17 7,42 NOGENT LE SEC 17,06 16,81 ORVAUX 96,26 77,81 PORTES 48,49 45,24 SAINT ELIER 14,37 14,37 Total CONCHES EN OUCHE 599,14 530,08 DAMVILLE BUIS SUR DAMVILLE 64,07 60,57 CONDE SUR ITON 2,38 2,38 CORNEUIL 18,06 18,06 GOUVILLE 108,36 103,36 LES ESSARTS 143,64 141,89 MANTHELON 11,51 10,76 SYLVAINS LES MOULINS 247,34 238,34 THOMER LA SOGNE 0,46 0,46 VILLALET 0,2 0,15 Total DAMVILLE 596,02 575,97

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 10 Somme de Surface Somme de Surface Canton Commune totale en Ha apte en Ha EVREUX EMALLEVILLE 56,01 55,51 9,57 9,07 LA CHAPELLE DU BOIS DES FAULX 18,05 17,3 LE BOULAY MORIN 1,55 1,55 LE PLESSIS GROHAN 18,24 17,24 LES BAUX SAINTE CROIX 6,82 6,82 38,33 34,98 Total EVREUX 148,57 142,47 CAILLY SUR EURE 2,17 2,17 HEUDREVILLE SUR EURE 3,08 3,08 Total GAILLON 5,25 5,25 DAUBEUF PRES 129,03 127,03 16,27 13,27 Total LES ANDELYS 145,3 140,3 ANDE 5,28 3,78 LA HAYE LE COMTE 14,18 13,18 78,5 72,25 LE MESNIL JOURDAIN 84,56 81,31 SURVILLE 161,44 155,44 Total LOUVIERS 343,96 325,96 COURDEMANCHE 20,46 20,21 ILLIERS L EVEQUE 168,16 166,66 LA MADELEINE DE NONANCOURT 103,1 102,85 SAINT GERMAIN SUR AVRE 7,64 7,64 Total NONANCOURT 299,36 297,36 PONT DE L ARCHE 67,74 61,24 Total PONT DE L ARCHE 67,74 61,24 BARNEVILLE SUR SEINE 30,06 28,81 11,91 10,41 ETREVILLE 24,57 20,07 63,12 59,12 HONGUEMARE GUENOUVILLE 53,2 49,45 LA HAYE AUBREE 3,98 2,98 LA TRINITE DE THOUBERVILLE 21,35 21,35 Total ROUTOT 208,19 192,19 2,59 2,59 7,39 6,64 LA VIEILLE LYRE 48,66 44,66 153,78 142,08 SAINT ANTONIN DE SOMMAIRE 2,29 2,29 Total RUGLES 214,71 198,26 ST ANDRE DE L EURE CHAVIGNY BAILLEUL 12,93 10,93 JUMELLES 65,34 65,34 MARCILLY SUR EURE 2,67 2,67 Total ST ANDRE DE L EURE 80,94 78,94 VAL DE REUIL 12,47 12,47 HERQUEVILLE 119,41 105,41 Total VAL DE REUIL 131,88 117,88 Total 3315,07 3120,91

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 11 Département de la Seine Maritime

Somme de Somme de canton Commune Surface Surface totale en Ha apte en Ha BOLBEC BEUZEVILLETTE 54,27 47,77 LANQUETOT 51,2 50,95 LINTOT 2,15 2,15 RAFFETOT 8,06 8,06 Total BOLBEC 115,68 108,93 CAUDEBEC-LES-ELBEUF CLEON 42,01 41,26 Total CAUDEBEC-LES- 42,01 41,26 ELBEUF BOSC-GUERARD-SAINT- CLERES 80,21 76,21 ADRIEN QUINCAMPOIX 33,81 27,31 Total CLERES 114,02 103,52 DARNETAL PREAUX 37,1 36,6 Total DARNETAL 37,1 36,6 DUCLAIR ANNEVILLE-AMBOURVILLE 2,16 2,035 YVILLE-SUR-SEINE 24,36 21,735 Total DUCLAIR 26,52 23,77 ELBEUF SAINT-AUBIN-LES-ELBEUF 4,1 4,1 Total ELBEUF 4,1 4,1 GOURNAY-EN-BRAY AVESNES-EN-BRAY 48,43 44,43 GOURNAY-EN-BRAY 4,01 4,01 Total GOURNAY-EN-BRAY 52,44 48,44 NOTRE-DAME-DE- HOUPPEVILLE 8,75 7,75 BONDEVILLE Total NOTRE-DAME-DE-BONDEVILLE 8,75 7,75 SAINT-ROMAIN-DE-COLBOSC CERLANGUE 34,69 34,69 REMUEE 37,25 34,75 SAINT VIINCENT DE 6,75 5,75 CRAMESNIL SAINT-ROMAIN-DE-COLBOSC 14,8 14,8 Total SAINT-ROMAIN-DE-COLBOSC 93,49 89,99 Total général 494,11 464,36

Au titre de l’arrêté du 3 avril 2000, relatif aux industries papetières, ce plan d’épandage est subordonné à une étude préalable montrant l’innocuité et l’intérêt agronomique des matières organiques, l’aptitude du sol à les recevoir, le périmètre d’épandage et les modalités de sa réalisation.

1.4. LES PROCEDES D’EXPLOITATION

La description complète du procédé de fabrication du papier et de la génération des matières organiques est présentée dans le chapitre suivant.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 12 1.5. LES CAPACITES TECHNIQUES ET FINANCIERES DU DEMANDEUR

L’entreprise DA Alizay appartient au groupe Double A (1991) Public Company Limited, qui a été constitué en Thaïlande, en 1991.

Située dans la province de Prachinburi, dans les plaines centrales de la Thaïlande, la première usine du groupe est entrée en exploitation en 1955 et sa production annuelle se chiffre à 600 000 tonnes de pâte à papier d’eucalyptus blanchie suivant un procédé ECF (sans chlore élémentaire) et à 600 000 tonnes de papier.

De la Thaïlande, l’entreprise a commencé à développer sa portée internationale en 2001, en effectuant d’abord des percées en Chine, à Hong Kong, en Malaisie, à Taiwan et à Singapour, puis en mettant pied sur les marchés australiens et du Moyen-Orient en 2007. Le groupe a également essayé de s’imposer en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord à partir de 2011.

Pour poursuivre cette implantation, Double A (1991) a acquis l’usine d’Alizay en Janvier 2013.

Ce site emploie 150 employés formés pour ses activités de production de papier, de vapeur et de traitement des eaux de process dans une station d’épuration interne. Il a également les infrastructures nécessaires à la production de pâte à papier.

La société Double A ne souhaite pas diffuser les éléments relatifs au chiffre d’affaire et au résultat net du groupe complet, comme mentionné dans le dossier de demande d’autorisation d’exploiter en vue du démarrage d’une usine de pâte à papier. Néanmoins, les capacités financières du site d’Alizay ont été évaluées à partir des chiffres suivants sur le fonctionnement et les investissements de l’entreprise M-real et des résultats de l’année 2013 (année de fonctionnement partiel suite au redémarrage de l’usine) ainsi que du budget prévisionnel de 2014.

Capacités financières en millions d’euros

2012 2013 2014 118 370 400 € Chiffre d’affaires / 35 528 556 € (budget prévisionnel) Site d’Alizay Résultat net / -15 948 782 € / Capital social / 30 681 789 € 30 681 789 €

Au vu du chiffre d’affaire et du capital social de l’entreprise DA Alizay, le site a donc les capacités financières et techniques nécessaires à la mise en place d’une filière de valorisation agricoles des boues de station d’épuration.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 13 1.6. RESUME NON TECHNIQUE

L’entreprise Double A Alizay est installée sur le site de la Zone Industrielle du Clos Pré sur la commune d’Alizay. Elle se trouve en bordure de Seine, au Sud de Rouen dans le département de l’Eure (27). Double A Alizay fabrique du papier d’impression pour la bureautique et la reprographie. Depuis le mois de Juillet 2014, le site Double A Alizay est de nouveau détenteur des certifications ISO 9001 et ISO 14001, ainsi que de la certification FSC pour sa chaine de contrôle de ses approvisionnements en pâte à papier et ventes de produits finis. Le présent dossier vise à augmenter, au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, les possibilités d’épandage des matières organiques générées par le site suite à la mise en place d’une activité de production de pâte à papier à partir de bois d’eucalyptus à partir de 2015.

L’agrandissement du périmètre d’épandage des matières organiques Double A Alizay intègre des parcelles agricoles du périmètre d’épandage de la papeterie M-real autorisé en 2011 qui n’ont pas encore été prises en compte dans le cadre du transfert de l’autorisation d’épandage de M-real vers Double A Alizay en 2013.

Les conditions de production du site de DA Alizay sont similaires à celles de l’entreprise M- real, ne modifiant pas substantiellement les caractéristiques des boues de station d’épuration :  Production de papier impression-écriture à partir de pâtes à papier produites suivant le process dit kraft blanchi par une méthode ECF, ou à partir de pâtes de fibres recyclées – mêmes conditions de production que pour la papeterie M-real à partir de 2009 ;  Production de vapeur à partir d’une chaudière à biomasse – même procédé de production que pour la papeterie M-real à partie de 2009 ;  En prévision pour fin 2015, production de pâte à papier à partir d’eucalyptus, suivant un procédé kraft blanchi par un système sans chlore élémentaire (blanchiment ECF) – même procédé de fabrication que lors du dossier d’autorisation de la papeterie M- real en 2009. Au titre de l’arrêté du 3 avril 2000 relatif aux industries papetières, ce plan d’épandage est subordonné à une étude préalable montrant l’innocuité et l’intérêt agronomique des matières organiques, l’aptitude du sol à les recevoir, l’extension du périmètre d’épandage et les modalités de sa réalisation. En effet, le producteur de déchets est responsable du produit jusqu'à son élimination finale. Il a obligation de lui assurer une voie d'élimination compatible avec le respect de l'environnement et de la santé publique. L'objectif de la filière agronomique consiste à valoriser les sous-produits en agriculture sur des sols étudiés, dont l'aptitude à l'épandage a été déterminée, à des doses agronomiques adaptées sur des cultures ou des rotations de cultures, dans le respect de la réglementation en vigueur. L'opération repose ici sur une régularisation de la filière de valorisation en place en reprenant l’ensemble des différents paramètres nécessaires aux choix futurs :  étude de la production des sous-produits,  étude du milieu naturel.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 14 Cette première étape a permis de contrôler :  l'aptitude des sols à l'épandage et l'établissement d'une cartographie des zones aptes à l'épandage qui s’étendent sur les départements de l’Eure et de la Seine Maritime.  les périodes d'épandages en tenant compte des exigences réglementaires.

La deuxième étape correspond à la formalisation du plan d'épandage avec mise en place du suivi.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 15 CHAPITRE 2 : ETUDE PREALABLE A L’EPANDAGE

2.1. DESCRIPTION DES PROCEDES D’OBTENTION DES SOUS-PRODUITS

La papeterie d’Alizay, implantée sur ce site depuis les années 50, possède la capacité pour produire de la pâte à papier de fibres courtes et du papier impression-écriture (papier bureautique, papier pour impressions commerciales, papier offset et scolaire) en bobines ou en ramettes de format A4 et A3.

La capacité de production annuelle de l’usine est de 300 000 tonnes de papier blanc, à laquelle s’ajoute une capacité de 300 000 tonnes de pâte à papier, dans le cadre du projet de redémarrage pour fin 2015.

Le procédé chimique utilisé pour la fabrication de pâte est le procédé kraft. Les consommateurs exigeant du papier bureautique blanc, il permet d'obtenir une pâte écrue qui peut ensuite être blanchie. Le blanchiment a pour but d'éliminer les substances colorées et de poursuivre l'enlèvement de la lignine* dans la pâte. Cette étape de production se fait sans chlore gazeux et porte le symbole ECF (Elemental Chlorine Free).

L’entreprise, dans son fonctionnement complet avec la production de pâte à papier, est autosuffisante pour les 2/3 de son énergie et emploie des procédés visant à limiter au maximum les rejets en privilégiant le recyclage avec notamment : une chaudière de régénération *, une étape de caustification *, un four à chaux * et une centrale électrique.

2.1.1. L’approvisionnement en bois (pour la future fabrication de pâte)

a) Essences et origines

L’usine n’utilisera que du bois d’eucalyptus livré en copeaux venant d’arbres à papier Double A, intégrés au programme KHAN-NA (gestion des espaces vides autour des rizières thaïlandaises). Ce bois a été vérifié par un organisme externe (Bureau Veritas) accrédité FSC et détient la notion de Bois Contrôlé FSC. Il respecte également les exigences de la directive EU Timber Regulation. Ce concept KHAN-NA ainsi que cette vérification, permet qu’aucune pâte à papier ne soit issue de forêt naturelle.

b) Zone d’approvisionnement

L’approvisionnement de l’usine en bois se fera uniquement par importation de Thaïlande.

c) Stockage du bois

Ce bois sera stocké sur le parc à bois dont les aires sont bétonnées. Le stock de bois sur le site sera de 70 000 tonnes.

Les eaux pluviales de ce parc à bois sont récupérées et traitées à la station d’épuration des eaux.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 16 d) Composés du bois

 Ecorce 12 %  Lignine et autres constituants 18 %  Cellulose * 25 %  Eau 45 %

Pour le papetier, la cellulose et la lignine constituent les éléments du bois les plus importants. En effet, pour fabriquer une feuille de papier blanc durable dans le temps, il faut que la pâte soit entièrement exempte de lignine (composé faisant jaunir le papier). Ainsi, la partie cellulosique du bois, faite de petites fibres plus fines qu'un cheveu et d'une longueur généralement égale à 100 fois leur épaisseur, devient l'élément principal d'une feuille de papier impression écriture.

2.1.2. Fabrication de la pâte

Le circuit de la fabrication de la pâte est décrit dans le graphique page 12.

a) Parc à bois

L’étape de transformation du rondin de bois en copeaux sera réalisée en Thaïlande, puisque le site d’Alizay sera directement approvisionné en copeaux. Néanmoins, la technique appliquée pour l’obtention de ces copeaux est la même que celle utilisée précédemment sur le site d’Alizay par M-real.

Le bois est acheminé par un tapis dans le tambour écorceur, dont la fonction est de retirer l’écorce. Ce tambour est un gros cylindre à lames ouvertes qui tourne sur lui-même, retirant l’écorce et l’évacuant pendant la rotation. Le bois est ensuite taillé en copeaux dans une déchiqueteuse. Ils sont triés par taille. Les copeaux trop gros sont recoupés et une fois le calibre souhaité atteint, ils sont stockés à l’extérieur.

Avant d’entrer dans le process de cuisson, des aimants permettent d’éliminer les éléments métalliques pouvant être présents dans le bois.

Le site réalisant le déchiquetage du bois, utilise les copeaux trop petits, les écorces et les sciures afin d’être brûlés dans la chaudière à biomasse * et de produire de l'énergie (vapeur et électricité)

b) Cuisson

Les copeaux sont acheminés dans un silo (silo Enso) où ils sont pré-étuvés avec de la vapeur (montée en température et concentration des gaz malodorants). Ils subissent ensuite un étuvage complet avec de la vapeur qui se condense dans les pores du bois, chassant ainsi l’air des copeaux. Ils sont ensuite extraits vers le lessiveur, où se déroule l’opération de cuisson à haute pression avec de la liqueur blanche * (mélange de soude et de sulfure de sodium) et un chauffage indirect à la vapeur à 170°C.

La liqueur blanche brise la lignine pour libérer la cellulose. En effet, l’objectif est d’isoler la fibre de cellulose des autres constituants du bois : lignine et hémicellulose*.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 17 À la fin de la cuisson, un résidu appelé « liqueur noire * » est récupéré, puis régénéré sur site en liqueur blanche (voir partie Energie et régénération) pour être de nouveau utilisé dans le lessiveur.

La pâte entre ensuite dans la zone de lavage du lessiveur. La liqueur de lavage ou liqueur faible provenant du lavage diffusion à 80-90°C est réchauffée à une température approximative de 130 °C, injectée dans le bas du lessiveur et remontée à contre-courant dans le lessiveur.

La pâte cuite et lavée dans le lessiveur, est extraite par un racleur de fond à vitesse variable et soufflée vers le diffuseur continu où elle subit un deuxième lavage par diffusion continue.

c) Epuration – Lavage

Une fois la pâte extraite du lessiveur, elle subit une première étape d’épuration sur tamis. Elle sert à éliminer les particules de bois non cuites qui retournent dans le lessiveur pour être cuites à nouveau. La deuxième étape est le lavage de la pâte épurée, qui s’effectue ensuite sur une toile roulante (Chemi-Washer). Ce stade de lavage est destiné à maximiser la récupération de produits chimiques (recyclage des eaux de lavage) et à minimiser la pollution résiduelle entraînée avec la pâte vers le blanchiment (lignine et hémicellulose).

Le lavage est donc fait à contre-courant pour optimiser l’efficacité du procédé. La pâte est lavée en premier lieu par des eaux chargées en liqueur et la pâte la plus propre est lavée par de l’eau chaude. Cette eau se charge en liqueur, est récupérée et sert à laver la pâte dans le premier compartiment.

Les eaux de lavage issues des deux étapes ci-dessus contiennent des particules de bois et de la soude. Elles sont introduites dans la liqueur jus faibles utilisée dans le procédé puis envoyées pour être recyclés sur le secteur Energie et Régénération. Les eaux de surfaces sont envoyées vers la station d’épuration.

d) Blanchiment

Le blanchiment a deux fonctions :  la délignification, pour éliminer la lignine résiduelle,  le blanchiment de la pâte écrue.

Pour cela, le processus de blanchiment est réalisé en trois stades :  phase d’oxydation par injection de bioxyde de chlore (fabriqué sur site)  phase d’extraction par injection de soude et de peroxyde d’hydrogène  phase de blanchiment au bioxyde de chlore.

Les eaux de surface du blanchiment sont envoyées vers l'unité de traitement des eaux usées. Ces eaux peuvent contenir du bioxyde de chlore dilué (anti-bactérien en très faible quantité) à un niveau non toxique.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 18 e) Epuration blanchie, presse -pâte

La pâte blanchie est ensuite débarrassée des dernières impuretés (bûchettes, résines,…) par passage dans des épurateurs à tamis, cyclones et filtre à disque.

Après épuration, la pâte produite est envoyée soit sous forme liquide sur l’usine de papier (voir paragraphe suivant « fabrication du papier ») soit vers un presse-pâte qui sèche et découpe la pâte en feuille, afin de la conserver temporairement en cas de dysfonctionnement de la machine à papier.

f) Energie et Régénération

Afin de limiter la consommation de produits chimiques, la liqueur noire obtenue lors de la cuisson du bois et les jus chargés en liqueur lors des étapes de lavage sont concentrés par évaporation pour être ensuite incinérés dans la chaudière de régénération. Les résidus issus de la chaudière (liqueur verte *) sont régénérés en liqueur blanche par l’unité de caustification (ajout de chaux). La chaux utilisée pour la caustification est elle-même régénérée dans un four à chaux, d’une capacité de 250 t/j. La liqueur blanche peut être à nouveau utilisée dans le lessiveur.

La mise au point d’une méthode chimique de récupération permet de transformer les différents résidus de process – qui autrement auraient été mis en décharge – par incinération dans la chaudière de régénération. La chaudière Stein a une capacité de 1 450 t/j de matières sèches.

Cette chaudière est équipée d’épurateurs de fumées ou électrofiltres. Les poussières ainsi récupérées sont réintroduites dans le procédé de régénération de la liqueur blanche et ne sont pas concernées par l’épandage agricole.

La vapeur produite par la chaudière de régénération et par la chaudière de biomasse permet d’alimenter les différents secteurs en vapeur et en chaleur, nécessaires aux divers procédés. Une partie de cette vapeur alimente des turboalternateurs permettant de générer plus de 60% de l’électricité nécessaire sur le site (30% avec uniquement la chaudière biomasse).

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 19 2.1.3. Fabrication du papier

Cette machine est l’une des plus modernes d’Europe. Fonctionnant en continu, sa production nominale est de 300 000 t/an avec une vitesse de fonctionnement de 1 200 m/min. Le papier produit est destiné au secteur de l’impression écriture.

a) Préparation de la pâte

Les fibres de cellulose reçues, sont raffinées avant d’être mélangées, diluées, et épurées. Le raffinage consiste en une action mécanique exercée sur les fibres par passage entre des lames. Cette opération permet une hydratation et une fibrillation de la cellulose, en vue de permettre la tenue des fibres les unes avec les autres. À la sortie du raffineur, la pâte liquide est acheminée vers les épurateurs centrifuges pour faire disparaître les dernières impuretés restantes.

b) Formation de la feuille

La pâte et les additifs (carbonates de calcium précipités – PCC fabriqué par l’usine satellite SMF -, amidon de pomme de terre etc.…) sont mélangés et distribués en entrée de la machine à papier, appelée Caisse de Tête. Celle-ci permet une injection uniforme sur toute la largeur de la machine, à mesure qu'elle pénètre dans la section de formation du papier. Elle permet également la régulation du grammage du papier (généralement entre 70 et 90 g/m²) La pâte est injectée verticalement entre 2 toiles d’égouttage et confère à la feuille une symétrie parfaite. Sous l’effet d’une vibration constante des toiles, les fibres trouvent automatiquement la place qu’elles doivent occuper et leur orientation, afin d’assurer les propriétés souhaitées de la feuille. Les produits éliminés ou les rejets (cassés, rebuts, etc.) sont remis en pâte puis recyclés dans le processus de fabrication. Quant à l'eau, elle est en partie réutilisée pour diluer la pâte, tandis que l'excédent est envoyé à la station d’épuration.

c) Section presse

Une fois la feuille formée et égouttée, la section presse consiste en quatre presses qui permettent d’éliminer l’eau en évitant les défauts d’envers et de marquage. La section presse a pour fonction d’aspirer l'eau et de lisser le papier. Ainsi, pour chaque presse, le rouleau aspirant extrait l'eau du papier, tandis que la lisse lui donne une surface uniforme. La presse rapproche ainsi les fibres jusqu'à ce qu'elles soient complètement liées et forment un tout. Il s'agit d'une étape très délicate. Comme à l'étape précédente, on récupère l'eau et les fibres qui sont réutilisées dans le procédé.

d) Pré-sècherie (42 cylindres)

Une série de cylindres chauffés à la vapeur sèche le papier par évaporation douce et contrôlée de l’eau restant dans la feuille. Le panache blanc qui s'élève des cheminées de la machine à papier est composé de vapeur d'eau.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 20 e) RMSP (Rod Metering Size Press)

Cette étape permet de contrôler le grammage et l’humidité du support avant que le procédé RMSP dépose l’amidon en surface. Cette dépose permet d’imperméabiliser la surface de la feuille, pour améliorer l’imprimabilité du papier.

f) Post-sécherie (16 cylindres)

La post-sècherie permet de sécher l’amidon déposé sur la feuille de papier, suivant le même principe de rouleaux sécheurs qu’en pré-sècherie.

g) Enrouleuse

Une fois sortie de la post-sécherie, la feuille passe au travers d’une dernière presse, qui lisse le papier. L’enrouleuse forme ensuite la bobine mère de papier autour d’un tambour.

Les bobines mères, qui ont une largeur de 9 m et un poids d’environ 45 tonnes de papier, sont ensuite transformées par une bobineuse qui coupe le papier aux dimensions demandées par les clients internes ou externes et qui les enroule autour d’un mandrin en carton.

Lors de son arrivée en caisse de tête de la machine à papier, la pâte contient plus de 99 % d'eau, tandis qu'à la sortie, on obtient un papier ne contenant plus que 5 % d'eau. L'eau est recueillie et recyclée au maximum à des fins diverses dans l'usine de papier : dilution et lavage de la pâte, lavage des tamis, mélange de la pâte dans le triturateur, etc.

h) Finition et Découpe du Papier aux formats A4 etA3

Le papier est maintenant prêt à subir les dernières étapes de transformation avant sa livraison aux clients. Il peut aussi être livré tel quel après emballage.

Les ramettes sont formées, mises sous macule, empilées et mises en carton avant d’être palettisées, stockées et expédiées chez les clients.

Les rebuts sont remis dans le circuit de fabrication du papier.

Les eaux usées issues de ces différentes étapes de préparation de papier sont essentiellement composées de fibres, de PCC (carbonate de calcium précipité ; c’est-à-dire de la craie) et d’amidon (de maïs et de pommes de terre).

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Le fonctionnement du site Double A Alizay tel que présenté ci-dessus est donc parfaitement comparable au fonctionnement de l’usine présenté par M-real en 2009, pour son dossier d’autorisation d’épandage agricole.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 22 2.2. PRESENTATION DE LA VALEUR AGRONOMIQUE DES SOUS-PRODUITS (CARACTERISATION QUANTITATIVE ET QUALITATIVE)

L’entreprise Double A Alizay fabrique de la pâte à papier et du papier d’impression pour la bureautique et la reprographie exclusivement à partir de bois d’eucalyptus.

Double A Alizay souhaite augmenter les possibilités de valorisation agricole en place, dans le respect de la réglementation en vigueur, pour les matières organiques (boues de la station d’épuration).

Le procédé d’obtention de ces boues est maîtrisé et permet d’assurer la régularité de la composition des matières organiques. De plus, les analyses effectuées régulièrement permettent :

 de connaître la valeur agronomique * et ainsi de préciser les préconisations d’emploi,  de contrôler le respect des exigences réglementaires en ce qui concerne les éléments traces métalliques et les composés-traces organiques.

2.2.1. Valorisation agricole des matières organiques de la papeterie Double A Alizay

a) Origine des matières organiques, fonctionnement de la station, quantités produites

La mise en route de la station d’épuration des eaux résiduaires par procédé biologique date de 1978.

Les eaux pluviales de l’usine de pâte et les effluents de chaque atelier sont collectés dans le réseau d’égouts unitaires de l’usine et envoyés à la station d’épuration. Les eaux des sanitaires ne sont pas directement envoyées à la station, elles subissent un premier traitement.

Le site d’Alizay veille à développer une politique d’amélioration constante des impacts sur l’environnement, dans le cadre de sa démarche ISO 14001. Tous les intrants et les effluents sont connus avec précision. Aucun des effluents des ateliers de fabrication n’est envoyé dans le milieu naturel sans traitement.

La station d’épuration produit des boues mixtes : mélange de boues primaires (décantation physico-chimique), riches en cellulose et carbonate de calcium, et de boues biologiques (riches en azote).

Les matières organiques sont ensuite déshydratées sur filtre à bandes.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 23 Dans le cadre du fonctionnement complet du site, les ateliers rejetant les effluents les plus chargés sont :

 le blanchiment : l’effluent est très chargé en DCO * (Demande Chimique en Oxygène), et DBO * (Demande Biologique en Oxygène),  le lavage-épuration : leurs effluents sont très chargés en MES * (Matières en Suspension), DBO et DCO,  l’évaporation : l’effluent aqueux est généralement peu chargé en MES mais très chargé en DBO et DCO.

La DBO et la DCO sont des éléments de mesure de qualité et de temps de dégradation dans la station d’épuration ; cela permet une évaluation des effluents sortant de la station, la qualité des boues étant évaluée par les analyses réalisées spécialement sur ce produit.

En entrée de la station d’épuration, les plus gros déchets solides (écorces, copeaux, cordes…) sont tout d’abord arrêtés par un dégrilleur et évacués vers un centre de traitement approprié.

L’épuration des effluents de l’usine se fait ensuite en deux étapes :  un traitement physique,  un traitement biologique.

Le traitement physique consiste à séparer les matières en suspension par décantation : On utilise le décanteur primaire (1), ou D.P., pour réaliser cette décantation et faire déposer les boues primaires.

Le traitement biologique mis en œuvre est un procédé biologique aérobie par boues activées.

L’épuration biologique se fait en deux phases.  La première phase consiste :  à mettre en contact dans les bassins de réactivation et d’aération des micro- organismes avec l’effluent à épurer,  à favoriser par l’apport d’oxygène et de substances nutritives, telles que le phosphore (acide phosphorique) et l’azote (ammoniaque), le développement des micro-organismes retenant la pollution organique de l’effluent et s’en nourrissant. Après un temps de contact suffisant, les micro-organismes s’agglomèrent et forment un floc dit « boues activées ».  La seconde phase consiste à récupérer les flocs de boues activées à l’aide d’un, ou plusieurs, décanteur secondaire, suivant la quantité d’eau à traiter (un seul décanteur en fonctionnement avec l’usine de papier seule, les deux avec le site complet).

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Schéma des circuits empruntés par les effluents dans la station d’épuration.

L’eau clarifiée, évacuée du D.P. (décanteur primaire) par surverse, est envoyée dans le bassin d’aération (2) où la teneur en oxygène est régulée à l’aide de turbines. Là, commence le travail d’épuration des bactéries.

La séparation des boues et de l’eau se fait dans deux clarificateurs secondaires (3). L’eau épurée est alors évacuée vers la Seine avec contrôle du pH, du débit, de la température et de la turbidité (4). Les boues biologiques récupérées sont envoyées dans le bassin de réactivation (5) avant d’être réintroduites dans le bassin d’aération (2).

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 25 L’excès de boues biologiques est renvoyé au décanteur D.P. Les boues issues du D.P. (boues primaires + biologiques) sont épaissies dans un second bassin nommé épaississeur (6) (le floculant utilisé étant du sulfate ferrique) puis passent dans un dilacérateur (7) qui broie les fines particules solides pouvant détériorer les toiles de filtres (8).

A la sortie de la filtration, les matières organiques pressées sont stockées pour être utilisées comme fertilisants agricoles. Les filtrats liquides sont quant à eux renvoyés au D.P.

Cette station d’épuration est dimensionnée pour traiter les effluents correspondant à une production journalière de 1 500 tonnes de pâte à papier, alors que la production moyenne actuelle est de 850 tonnes/jour équivalent pâte.

Les analyses de toxicité en amont ou en aval de la station d’épuration montrent l’innocuité des effluents de la station d’épuration (aucune immobilisation de Daphnies).

Cette station d’épuration fonctionne à faible charge massique :

Cm moyenne = 0,17 kg DBO/kg de boues (réactivation + aération).

La production de boues (ou Matières Organiques) issue de la station d’épuration des eaux usées est, pour l’instant, au maximum de 15 000 tonnes / an. Cette production sera fortement augmentée avec le démarrage de l’usine de pâte à papier et devra faire l’objet d’une demande d’autorisation supplémentaire.

b) Valeur agronomique des Matières Organiques

Les Matières Organiques produites par M-real ont fait l’objet d’une autorisation provisoire de vente, délivrée par le Comité d’Homologation des Matières Fertilisantes du Ministère de l’Agriculture, de novembre 1985 à décembre 1989, renouvelée le 20 avril 1990 jusqu’au 20 avril 1992.

Le présent dossier d’autorisation des épandages vise à augmenter les possibilités de valorisation agricole des matières organiques de Double A Alizay en satisfaisant les exigences de la réglementation actuelle en matière d’épandage agricole de produits issus d’Installations Classées et la volonté de Double A Alizay de valoriser ces produits avec la plus grande transparence. La démarche d’amélioration continue mise en place par l’entreprise Double A Alizay a permis de renforcer la stabilisation du produit.

Des analyses ont été réalisées au cours d’une production de papier impression-écriture réalisée à partir de pâtes à papier kraft d’Eucalyptus blanchies suivant une méthode ECF (procédé similaire à celui utilisé par M-real Alizay), en provenance de Thaïlande ou du Brésil. Ces analyses sont reprises en Annexe 5 et montrent les caractéristiques actuelles des boues.

Le procédé de fabrication de la pâte prévu dans le cadre du projet de redémarrage est identique à celui utilisé par la papeterie M-real Alizay, lors de sa production de pâte à papier. Les analyses des boues produites entre 2005 et 2007 par M-real, qui ont été présentées dans le dossier d’autorisation d’épandage de 2009, sont également incluses en Annexe 5.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 26 Etude comparative des Matières Organiques du site de la Papeterie d’Alizay

Configuration actuelle de la papeterie : machine à papier seule

Suivi de la teneur des Matières Organiques en éléments traces métalliques :

Dans la configuration actuelle de l’usine, la synthèse des résultats des 9 analyses réalisées d’octobre 2013 à juillet 2014 est donnée dans le tableau suivant :

Valeurs limites Matières organiques Eléments de l'arrêté traces national du Teneurs Moyenne en % métalliques 02/02/1998 en moyennes en de la valeur mg/kg MS mg/kg MS limite Cd 10 0,2 2% Cr 1000 21,4 2% Cu 1000 23,0 2% Hg 10 <0,08 <1% Ni 200 9,3 5% Pb 800 3,7 0,5% Zn 3000 56,5 2% Cr+Cu+Ni+Zn 4000 113,5 3%

Une mesure sur le sélénium a été réalisée en juin 2013 : < 0.6mg/kg MS.

Les résultats du suivi analytique 2013-2014 indiquent que les teneurs en éléments traces métalliques dans les matières organiques sont en dessous des valeurs limites imposées par la législation.

Les résultats d’analyses figurent dans les documents de suivi des épandages transmis annuellement à la DREAL.

Les rapports des analyses utilisées dans ce dossier se trouvent en Annexe 5.

Flux cumulé moyen Valeurs apporté Limites Limites Teneurs limites de par 3,25 t flux Flux flux moyennes l'arrêté Flux boues de CaO cumulé boues en cumulé en mg/kg national du en % flux sous maximal % flux maximal MS 02/02/1998 en autorisé sur forme de sol pH > 6 autorisé sol pH < 6 mg/kg MS sol boues par sur sol hectare et sur 10 ans en g/m²/10 en g/m²/10 en g/m² ans ans Cadmium 0,2 10 0,00027 0,015 1,77% 0,015 1,77% Chrome 21,4 1000 0,02589 1,5 1,73% 1,2 2,16% Cuivre 23,0 1000 0,02783 1,5 1,86% 1,2 2,32% Mercure <0,08 10 <0,00010 0,015 0,65% 0,012 0,81% Nickel 9,3 200 0,01125 0,3 3,75% 0,3 3,75% Plomb 3,7 800 0,00448 1,5 0,30% 0,9 0,50% Zinc 56,5 3000 0,06837 4,5 1,52% 3 2,28% Cr + Cu + 113,5 4000 0,13734 6 2,29% 4 3,43% Ni + Zn

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 27

Pour le calcul des flux, sur la base des teneurs moyennes en ETM dans les boues et des teneurs moyennes en matière sèche et CaO, l’apport de boues a été raisonné sur la base d’un entretien calcique de 325 kg CaO / ha / an, correspondant à un apport total de :  42.54 tonnes de boues brutes / ha / 10 ans  12.1 tonnes de matière sèche / ha / 10 ans

A partir de ce tableau, on constate que les éléments métalliques ne sont pas le facteur limitant pour l’épandage. Un apport de 3.25 tonnes de CaO sous forme de boues en 10 ans représente 12.1 t de matière sèche. Par conséquent, la limite des 30 t MS / ha / 10 ans est respectée.

Suivi de la teneur des Matières Organiques en composés traces organiques :

Valeurs limites Matières organiques de l'arrêté CTO national du 02/02/1998 en Teneurs Moyenne en mg/kg MS moyennes en % de la mg/kg MS valeur limite Total des 7 principaux PCB (*) 0,80 0,035 4% Fluoranthène 5,00 0,060 1% Benzo (b) fluoranthène 2,50 <0,050 2% Benzo(a) pyrène 2,00 0,052 3%

Les bulletins de résultats d’analyses figurent en Annexe 5.

Les teneurs en composés-traces organiques dans les boues sont très faibles : elles ne constituent donc pas un facteur limitant d’épandage.

Suivi analytique de la valeur agronomique des Matières Organiques :

La valeur agronomique des matières organiques actuellement produites par la station d’épuration de Double A Alizay, dans des conditions normales de fonctionnement de l’atelier papier et sans atelier de fabrication de pâte à papier en service, est la suivante :

Teneurs moyennes Paramètres Teneurs moyennes (en kg/t ) Ramené sur le sec (kg/TMS) pH 7,8 C/N 65.1 Matière sèche 284 - Matière organique 139 490,1 Azote (NGL) 0,90 3,15 Phosphore (P2O5) 0,56 1,94 Potasse (K2O) 0,13 0,44 Magnésie (MgO) 0,60 2.2 Calcium (CaO) 76,42 269,1

Dans les conditions actuelles de fonctionnement de l’usine d’Alizay, les matières organiques ne présentent pas de contre-indication à l’épandage agricole et pourront donc être épandues, même sans redémarrage de l’usine de pâte à papier.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 28 Configuration à venir : usines de pâte à papier et de papier

Pour se rapprocher des conditions de production des matières organiques après la remise en service de l’atelier pâte à papier, on retiendra comme hypothèse pour leur composition les valeurs présentées dans le dossier de demande d’autorisation M-real établi en 2009.

Pour réaliser l’évaluation, on utilise donc les résultats des 47 analyses réalisées sur les boues par M-real Alizay entre 2005 et 2007.

Eléments Traces Métalliques :

Valeurs limites de Matière organiques l'arrêté national Eléments- traces Teneurs Moyenne en du 03/04/2000 en moyennes en % de la valeur mg/kg MS mg/kg MS limite Cd 10 2 20,0% Cr 1 000 14 1,4% Cu 1 000 58 5,8% Hg 10 <0,16 1,6% Ni 200 18,7 9,4% Pb 800 21,4 2,7% Zn 3 000 224 7,5% Cr+Cu+Ni+Zn 4 000 315 7,9%

Les résultats du suivi analytique M-real indiquent que les teneurs en éléments traces métalliques dans les matières organiques sont en dessous des valeurs limites imposées par la législation.

Les rapports des analyses utilisées dans ce dossier se trouvent en Annexe 5.

Flux cumulé moyen apporté Limites flux Limites flux par 3,25 t de CaO sous cumulé cumulé Flux boues en Flux boues en forme de boues par hectare maximal sol pH % flux autorisé maximal sol % flux autorisé et sur 10 ans > 6 sur sol pH < 6 sur sol en g/m² en g/m²/10 ans en g/m²/10 ans Cadmium 0,00306 0,015 20,40% 0,015 20,40% Chrome 0,02142 1,5 1,43% 1,2 1,79% Cuivre 0,08874 1,5 5,92% 1,2 7,40% Mercure 0,00024 0,015 1,63% 0,012 2,04% Nickel 0,02861 0,3 9,54% 0,3 9,54% Plomb 0,03274 1,5 2,18% 0,9 3,64% Zinc 0,34272 4,5 7,62% 3 11,42% Cr + Cu + Ni 0,48195 6 8,03% 4 12,05% + Zn

Pour le calcul des flux, sur la base des teneurs moyennes en ETM dans les boues et des teneurs moyennes en matière sèche et CaO, l’apport de boues a été raisonné sur la base d’un entretien calcique de 325 kg CaO / ha / an, correspondant à un apport total de :  42.08 tonnes de boues brutes / ha / 10 ans  15.3 tonnes de matière sèche / ha / 10 ans

A partir de ce tableau, on constate que les éléments métalliques ne sont pas le facteur limitant pour l’épandage. Un apport de 3.25 tonnes de CaO sous forme de boues en 10 ans représente 15.3 t de matière sèche. Par conséquent, la limite des 30 t MS / ha / 10 ans est respectée.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 29 Suivi de la teneur des Matières Organiques en composés traces organiques :

Valeurs limites de Matière organiques CTO l'arrêté national du Teneurs moyennes en Moyenne en % de la 03/04/2000 en mg/kg MS mg/kg MS valeur limite Fluoranthène 0,8 <0,11 < 13,75% Benzo(b)fluoranthène 5 <0,11 < 2,20% Benzo(a)pyrène 2,5 <0,11 < 4,40% total 7 PCB 2 <0,04 < 2,00%

Les bulletins de résultats d’analyses figurent en Annexe 5.

Les teneurs en composés-traces organiques dans les boues M-real sont, elles-aussi, très faibles : elles ne constituent donc pas un facteur limitant d’épandage.

Suivi analytique de la valeur agronomique des Matières Organiques :

L’étude a été constituée en prenant en compte les analyses 2005-2007, représentatives d’une production de pâte à papier et de papier, du site de M-real Alizay, afin de raisonner l’apport de CaO au plus près de la situation à venir.

Teneurs retenues dans le dossier d'autorisation M- Real établi en 2009 Paramètres Teneurs Ramené sur moyennes le sec (en kg/t ) (kg/TMS) pH 8,3 C/N 30 Matière sèche 287,00 - Matière organique 146,00 508,71 Azote (NGL) 2,50 8,71 Phosphore (P2O5) 1,60 5,57 Magnésie (MgO) 1,50 5,23 Calcium (CaO) 61,00 212,54

Les Matières Organiques produites par le site d’Alizay avec production de pâte à papier et de papier respectent également les critères d’aptitude à l’épandage.

Afin de se rapprocher au plus près du fonctionnement à venir de l’usine, les calculs du dossier sont basés sur les résultats du suivi analytique M-real, pour l’épandage autorisé en 2011.

En tout état de cause, quel que soit le modèle de fonctionnement de DA Alizay, les épandages réels seront ajustés suivant les résultats des analyses des matières organiques réalisées.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 30 Valeur agronomique des boues de la station d’épuration :

Dans les deux configurations du site, les Matières Organiques constituent un amendement organique et calcique, du fait des teneurs en MO * et CaO.

Les carbonates que l’on retrouve dans les boues primaires proviennent essentiellement du carbonate de calcium précipité qui est ajouté aux fibres de cellulose pour la fabrication du papier. Ils confèrent aux boues un pouvoir neutralisant assez rapide, fonction de la vitesse de décomposition (minéralisation) des matières organiques dans le sol.

L’azote est strictement sous forme organique, la teneur en azote ammoniacal est nulle. Le rapport C/N indique une minéralisation très lente de l’azote organique, avec une première phase d’immobilisation de l’azote du sol. D’après les références disponibles sur les cinétiques de minéralisation potentielle des boues de papeteries (voir pages suivantes), compte tenu du rapport C/N des matières organiques, on peut leur attribuer un coefficient équivalence engrais azote nul.

Les éléments fertilisants P et Mg sont présents en faible quantité. Les boues ne contiennent par ailleurs quasiment pas de potasse K.

En ce qui concerne le rendement en humus :

 les boues primaires, riches en cellulose, apporteront un humus dans le sol avec un effet comparable à un déchet organique traditionnel.  les boues biologiques plus fermentescibles favoriseront le développement de la microflore du sol.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 31

Synthèse de résultats des tests de minéralisation potentielle de l’azote transmis par le réseau des missions « boues » APCA / réseau missions « boues » / ADEME Mars 2007

Minéralisation potentielle des boues des stations de papeteries

40%

20%

0%

-20% C/N < 15 15 < C/N < 20 -40% 20 < C/N < 35 40 < C/N < 70 -60%

N minéraliséN en organiqueN %

-80%

7 21 48 96 -100% 28 105 nb jours à 28 °C

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 32

Minéralisation de l'azote en fonction du C/N des boues de station de papeteries

40%

20%

Corga/Norga 0% 0 20 40 60 80

-20%

-40%

-60%

-80% Le potentiel de minéralisation de N minéralisé en % N organique à 49 jours normalisés jours 49 organiqueNà % en minéralisé N l’azote ou de piégeage de l’azote minéral du sol est bien corrélé avec le C/N de la boue papetière

-100%

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 33 Précautions d’emploi, préconisations d’épandage :

Les plantes cultivées sont plus ou moins sensibles à l’état calcique du sol.

La betterave, la luzerne et l’orge préfèrent les sols neutres, voire légèrement alcalins. Ces cultures valoriseront pleinement un chaulage précédant de quelques mois leur implantation.

En revanche, la pomme de terre et le lin risquent de souffrir d’un chaulage trop récent.

Les Matières Organiques sont constituées d’un mélange :

 de boues primaires riches en fibres cellulosiques et en carbonates de calcium  de boues biologiques fermentescibles contenant de l’azote organique.

Les Matières Organiques constituent donc un amendement calcique et organique. Les doses d’apport sont déterminées en fonction :  Du type de culture sur la rotation,  De l’état calcique des sols,  Des teneurs en éléments ou substances indésirables des sous-produits à épandre,  De l’état hydrique du sol,  De la fréquence des apports sur une même année ou à l’échelle d’une succession de cultures sur plusieurs années.

La dose préconisée d’épandage des matières organiques est de 25 à 40 t/ha tous les 5 à 7 ans correspondant à un apport de CaO moyen d’environ 325 kg CaO / ha / an.

Cette dose indicative est déterminée sur la base des besoins d’entretien calcique des sols. La périodicité d’épandage pourra être réduite pour faire face à des besoins de redressement du pH des sols.

La minéralisation des matières organiques dans le sol, dans les premières semaines après épandage, peut entraîner une « faim d’azote » pour les cultures. Il est donc conseillé :  d’épandre les matières organiques « fraîches » à l’automne devant une culture de printemps ;  de réserver les épandages dans un délai assez rapproché avant le semis pour des matières organiques ayant subies une phase de compostage au cours d’un stockage de plusieurs mois en bordure des parcelles d’épandage.

Si on retient un besoin d’entretien calcique moyen de 325 kg CaO / ha / an, l’extension du périmètre d’épandage des boues (3 585.27 ha) est dimensionné pour écouler chaque année, 15 000 tonnes de boues supplémentaires avec le fonctionnement actuel, ce qui correspond à un flux annuel d’environ 915 tonnes de CaO.

Ce produit peut s’appliquer toute l’année sans restriction calendaire dans la mesure où les conditions climatiques et d’accès à la parcelle le permettent. Les matières organiques ne constituent pas un fertilisant azoté : leur minéralisation entraîne dans un premier temps une phase d’immobilisation de l’azote du sol et la minéralisation nette de l’azote des matières organiques est nulle.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 34 2.3. STOCKAGE DES SOUS-PRODUITS

2.3.1. Dépôts temporaires sur les parcelles d’épandage

a) Aptitude des sous-produits au stockage en bout de parcelle

La qualité physique du produit conditionne le type de stockage et le type de matériel de reprise et d’épandage à utiliser.

Les « matières organiques » que constituent les boues primaires et biologiques de la station d’épuration des effluents sont riches en carbonates de calcium et en matière sèche. La matière organique, qui ne représente seulement qu’environ 30 % de la matière sèche, est caractérisée par un rapport Carbone / Azote moyen de 30, ce qui indique un très faible potentiel fermentescible et une bonne stabilité du produit. Seule leur manipulation peut dégager une odeur passagère.

Les matières organiques sont solides et pelletables.

b) Modalités de stockage en bout de parcelle

Les matières organiques sont livrées aux agriculteurs toute l’année au fur et à mesure de leur production et sont stockées en bout de parcelle.

Les sites de stockage, localisés sur le parcellaire d’épandage, ont été retenus sur les parcelles qui ne présentent aucun risque de ruissellement vers les eaux superficielles ou les zones d’infiltration rapide vers la nappe souterraine (parcellaire étudié et validé par un hydrogéologue expert).

Aucune parcelle d’épandage ne se situe dans un périmètre de protection rapprochée de captage d’eau potable.

Les dépôts temporaires en bout de parcelle respecteront les conditions suivantes :

 la distance minimale d’isolement est de 100 mètres par rapport aux tiers,  la distance minimale vis-à-vis des routes et des fossés est de 3 mètres,  le volume du dépôt est adapté à la fertilisation raisonnée des parcelles réceptrices pour la période d’épandage considérée,  la durée maximale de stockage est de 12 mois et le retour sur un même emplacement ne peut intervenir avant un délai de 3 ans.

Chaque stockage est identifié par une pancarte précisant :

 l’identité du producteur,  la nature du produit,  le volume,  la date de dépôt et la date prévisionnelle d’épandage,  le contact d’un interlocuteur.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 35 2.3.2. Stockage de secours des sous-produits sur le site de Double A Alizay

Les évacuations se font en flux tendu.

Cependant, il est prévu qu’en cas de problème dans l’acheminement des sous-produits, un entreposage temporaire soit possible sur le site de Double A Alizay sur une plate-forme de stockage.

Une plate-forme d’une capacité de 1 500 tonnes (soit environ 2 à 3 semaines de production), est disponible pour le stockage des matières organiques.

2.4. ETUDE D’IMPACT

2.4.1. Analyse de l’état initial

a) Localisation du secteur d’étude

Zone d’épandage

L’extension du périmètre d’épandage s’étend sur les départements de l’Eure (27) et de la Seine-Maritime (76). Elle s’étend sur 93 communes.

Etant donné les conditions de rotations d’épandage, seule une partie des communes est concernée chaque année par l’épandage des sous- produits.

Site de Double A Alizay

L’usine Double A Alizay se trouve en bordure de Seine sur la zone industrielle du Clos Pré, commune d’Alizay, située à une vingtaine de kilomètres au Sud/Sud Est de Rouen.

La surface de 100 ha est bordée à l’Est par des champs, à l’Ouest par la société Ashland, au Sud par la Seine et au Nord par le domaine du château de Rouville.

Les communes voisines sont :

 à l’Ouest : Igoville (27), sur le Port St Ouen, Sotteville sous le Val (76)  au Sud-Ouest : Pont de l’Arche (27)  au Sud : (27)  à l’Est : Le Manoir et Pître (27)  au Nord : Ymare et Quévreville la Poterie (76).

Les principales voies d’accès au site sont :

 la RD 713 à partir de Pont de l’Arche  la RN 15 (Paris/Le Havre)  l’autoroute A13 (Paris/Rouen)  les lignes de chemin de fer (Paris/Le Havre)  la Seine qui constitue au Sud la limite de propriété de l’usine.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 36 b) Géomorphologie

Le relief régional est caractérisé par un système de plateaux et de glacis d’altitude moyenne comprise entre 100 et 150 m et pouvant atteindre plus de 200 m en Pays de Bray (76) et en Pays d’Ouche (27).

Ce système de plateaux est entrecoupé par des vallées plus ou moins profondes.

En vallée humide, la morphologie est influencée par les phénomènes d’érosion et de sédimentation.

c) Géologie

La synthèse géologique a été établie par ANTEA pour le compte du dossier d’autorisation d’épandage de M-real Alizay en 2009 et validée par un expert agréé. Les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime s’inscrivent dans le Nord-Ouest du Bassin de Paris. Les terrains crayeux du Secondaire (en particulier du Crétacé supérieur) constituent le substratum immédiat de la majeure partie de la région. Les couches tertiaires ne sont bien développées que dans la partie orientale du département de l’Eure. L’érosion et la sédimentation continentales, qui ont affecté la région de la fin du Pliocène au Quaternaire récent, ont recouvert le substratum d’une série complexe de formations superficielles. Les terrains crayeux n’affleurent que rarement, si ce n’est au niveau des falaises. Les parcelles du périmètre sont essentiellement constituées de sol de limon des plateaux. Le substratum crayeux n’a pas d’influence sur l’état calcique de ces sols qui ne sont pas des sols calcaires. Le lessivage des sols de limons, lié au niveau des précipitations, est à l’origine des pertes en calcium du sol et entraine la nécessité d’apport d’amendement calcique au sol (marne traditionnellement). Le niveau plutôt élevé du pH moyen des sols des parcelles de référence résultent donc plutôt d’une pratique efficace d’amendement calcique des sols réalisée par les agriculteurs. Les analyses des sols de référence ont été réalisées en 2005 et 2012 : sans apport d’amendement depuis, le pH de ces sols a baissé d’autant plus fortement pour les parcelles analysées le moins récemment. Les formations superficielles sont :  La formation résiduelle à silex provenant de la dissolution de la craie en milieu continental et de l’accumulation sur place des argiles et silex. Elle recouvre uniformément les assises de craie,  le complexe des limons des périodes froides du quaternaire et d’origine éolienne. Ces limons sont formés essentiellement de grains de quartz très fins, et se retrouvent sur les plateaux et les versants abrités.

En vallée, outre les colluvions, on retrouve des alluvions. Les plus anciennes sont représentées par des lits de cailloutis et de silex souvent mêlés aux colluvions, ou organisées en terrasses étagées au-dessus des lits actuels des cours d’eau. En fond de vallée humide, les alluvions grossières sont intensément exploitées quand elles sont bien développées (Vallées de la Seine, de l’Arques, de la Bresle...). Les alluvions récentes sont généralement fines et argileuses, parfois tourbeuses. Leur extension correspond à celles des plus grandes crues. En vallée de la Seine, leur épaisseur peut atteindre 20 m.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 37 d) Pédologie

Les principaux sols rencontrés sont :  les alluvions modernes (limons)  les alluvions anciennes (sables, galets, limons)  les sols crayeux du Sénonien inférieur et du Turonien

Les caractéristiques de ces sols et leur aptitude à recevoir des matières organiques de Double A Alizay sont développées dans le chapitre suivant.

e) Hydrogéologie et hydrologie

La nappe de la craie est la principale nappe d’eau souterraine. Sa profondeur varie de quelques mètres sous les vallées sèches et peut atteindre 80 à 120 mètres sous les plateaux.

Le réservoir aquifère peut être bicouche, comme en vallée humide où les alluvions reposent sur le substratum crayeux, mais les deux formations sont alors généralement en continuité hydraulique et forment une seule nappe.

La recharge de la nappe s’effectue en deux temps. Elle est presque immédiate après les pluies en vallée, et quand elle se fait grâce au jeu des bétoires * (cheminées de conduction). La percolation des eaux de pluie sous les plateaux au travers du recouvrement limoneux et d’une zone non saturée de la craie nécessite au contraire plusieurs semaines ou mois pour atteindre le niveau de la nappe de la craie. Cet étalement de l’alimentation dans le temps régularise le débit des eaux de la nappe et amortit les alternances de périodes sèches et humides.

Les eaux souterraines s’écoulent vers les vallées humides en empruntant comme axes principaux d’écoulement les vallées sèches. La vitesse des écoulements souterrains varie de quelques centimètres par jour à plusieurs centaines de mètres par heure suivant la nature des formations au travers desquelles elles circulent.

Les eaux de la nappe de la craie sont bicarbonatées calciques et assez dures, avec un pH légèrement basique. Leur température moyenne est de l’ordre de 11 à 12°C.

f) Climatologie

Le climat de la région est de type océanique. Les variations de température sont relativement peu marquées au cours de l’année.

Les départements de Seine-Maritime et de l’Eure reçoivent plus de 800 mm d’eau par an.

Les précipitations les plus importantes ont lieu en automne.

Les mois les plus secs sont ceux de février et août.

Les précipitations efficaces contribuent largement à l’alimentation des nappes aquifères. La recharge de celles-ci a lieu entre octobre et mars et la vidange d’avril à septembre.

Les vents dominants sont de secteur Nord/Nord-Ouest et Sud/Sud-Ouest.

Les épandages et les stockages sont pratiqués exclusivement sur des parcelles cultivées avec une faune et une flore associées à ce type de milieu. Sur le périmètre, les épandages sont prescrits ou proscrits en fonction des résultats de l’étude hydrogéologique, de façon à limiter les risques de turbidité.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 38 g) Milieu naturel

Les épandages et les stockages sont pratiqués exclusivement sur des parcelles cultivées avec une faune et une flore associées à ce type de milieu. Sur le périmètre, les épandages sont prescrits ou proscrits en fonction des résultats de l’étude hydrogéologique, de façon à limiter les risques de turbidité.

h) Bruit

Les surfaces recevant des matières organiques de Double A Alizay sont situées en milieu rural. Les sources de bruits existantes sur ce périmètre sont liées notamment aux activités humaines.

Dans le cadre de l’activité d’épandage, le bruit émis est identique à celui de toute autre activité agricole.

i) Déchets

Le recyclage agricole ne produisant pas de déchets, l’analyse de l’état initial du site n’est pas nécessaire.

j) Eléments humains

L’entreprise se situe sur la Zone Industrielle d’Alizay, à plus de 600 mètres des premières habitations.

Le transport des sous-produits est effectué par semi-remorques à partir du site de Double A Alizay sur les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime. Le transporteur est habilité.

Le trafic de camions est au maximum de 6 entrées/sorties par jour (avec les cendres). Les camions prennent ensuite des itinéraires variés en fonction des commandes.

Les communes concernées par l’épandage se trouvent en milieu rural. Les plus grosses agglomérations sont les chefs-lieux d’arrondissement et de cantons.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 39 2.4.2. Analyse des effets de l’activité

a) Effets sur les eaux

La carte d’aptitude (Cf. : Annexes 1 et 2) des parcelles à l’épandage et au stockage des sous- produits Double A Alizay prend en compte l’ensemble des contraintes de protection de la ressource en eau souterraine et des eaux superficielles :

 les zones situées dans les périmètres de protection immédiate et rapprochée des captages ont été exclues du périmètre d’épandage  les zones présentant des risques de ruissellement (fortes pentes ou axes de ruissellement) ont été exclues  les zones inondables ont été exclues  les distances réglementaires d’isolement vis à vis des cours d’eau et des points d’eau ont été respectées  une distance d’isolement de 35 mètres des bétoires a été retenue pour l’épandage  les sites de stockage ont été précautionneusement déterminés pour éviter le ruissellement sur et en dehors des parcelles d’épandage ou une percolation rapide vers les nappes superficielles ou souterraines.

Les épandages des « matières organiques », amendement mixte organique et calcique, concourent à l’amélioration de la structure des sols et à la stabilité structurale des sols, diminuant ainsi les risques de ruissellement et d’érosion.

Elles ne constituent pas des fertilisants azotés, leur épandage ne comporte pas de risques de lixiviation de l’azote vers les eaux souterraines.

L’ensemble du périmètre d’épandage a été validé par un hydrogéologue expert agréé pour le dossier d’épandage M-real Alizay autorisé en 2009, dont une synthèse ainsi que les rapports figurent en Annexe 3.

b) Effets sur l’atmosphère

L’activité d’épandage n’est pas génératrice de projections ou de poussières.

L’activité d’épandage n’est source d’aucune émission de fumée.

La manipulation des matières organiques peut générer une odeur passagère.

c) Bruit

Les nuisances sonores lors du transport et de l’épandage sont celles liées à toute activité agricole classique.

d) Déchets

Les épandages ne génèrent aucun déchet, mais consistent au contraire à recycler des sous- produits de l’activité papetière.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 40 e) Effets sur la flore, la faune

A l’intérieur du périmètre, aucune plante ou espèce animale protégée n’est susceptible d’être altérée par l’activité d’épandage.

Aucune parcelle du périmètre d’épandage n’est située dans :

 les espaces acquis par le Conservatoire du Littoral, le Conservatoire des Sites Naturels de Haute Normandie, les Départements de l’Eure et de la Seine Maritime dans le cadre des Espaces Naturels Sensibles, l’Etablissement Public Foncier de Normandie et le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande ;  les sites Natura 2000 (Zones Spéciales de Conservation de la directive Habitats ou Zones de Protection Spéciale de la directive Oiseaux) ;  les zones concernées par des arrêtés de protection de biotope ;  les réserves naturelles nationales de l’Estuaire de la Seine et des Mannevilles, ni des réserves naturelles régionales.

f) Impact visuel

Les stockages seront pratiqués à distance réglementaire des habitations, la hauteur des tas n’excédera pas deux mètres. Les impacts visuels seront donc réduits à leur minimum.

g) Effets sur les activités humaines

Agriculture

Les épandages sont pratiqués dans le respect de la réglementation en vigueur avec du matériel approprié. Ils font et feront l’objet d’un suivi permettant de contrôler la qualité du produit et l’aptitude des sols à les recevoir.

Les effets liés à l’épandage des matières organiques sont donc positifs pour l’agriculture.

Transport

Les transports seront effectués par semi-remorques par un transporteur habilité ayant reçu des consignes précises (notamment vis-à-vis de la sécurité routière).

Les livraisons se feront sur les départements de l’Eure et de la Seine Maritime.

Les tonnages journaliers des matières organiques transportées seront en moyenne de 128 tonnes pour les matières organiques (33 500 tonnes sur 260 jours) soit 4 à 5 camions par jour.

Les camions empruntent des itinéraires très variés pour desservir le périmètre d’épandage. Les impacts sur la circulation des véhicules sur l’ensemble de la zone d’épandage sont donc insignifiants.

Les effets sur le trafic routier local seront donc très limités.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 41 2.4.3. Raisons du choix

Dans le cadre de sa politique en faveur de l’environnement, Double A Alizay privilégie le recyclage de ses sous-produits.

L'objectif de la filière agronomique consiste à valoriser les sous-produits de l’activité papetière en agriculture, dans le respect de la réglementation en vigueur. L’épandage est réalisé sur des sols étudiés dont l'aptitude à l'épandage a été déterminée. Les doses sont adaptées aux besoins des cultures ou des rotations de cultures auxquelles elles sont appliquées.

L’épandage agricole des sous-produits répond à un besoin agronomique des surfaces agricoles des départements de l’Eure et de la Seine-Maritime, notamment pour l’apport calcique, procurant un intérêt économique indéniable aux agriculteurs.

2.4.4. Mesures envisagées pour limiter, compenser et si possible supprimer les inconvénients de l’activité

a) Sols

L’ensemble des mesures de contrôle de la qualité des sous-produits et des sols a été mis en place avec le suivi agronomique. Ce suivi permet de garantir la pérennisation de la filière de valorisation agricole des matières organiques de Double A Alizay mise en place. Le détail de ce suivi est présenté dans le chapitre suivant.

b) Eaux

Les épandages et les stockages seront réalisés selon les modalités définies dans l’étude préalable :

 à des doses agronomiques qui ajustent les apports aux besoins des sols et des cultures  dans le respect des distances d’isolement et des zones exclues du périmètre défini pour garantir la protection de la ressource en eaux (et validé par un hydrogéologue expert agréé)  dans le respect des limitations de la durée de stockage et de la période d’épandage pour les parcelles concernées

Le respect de l’étude préalable est garanti :

 par une maîtrise de l’approvisionnement des stockages en bout de champ par un prestataire qui établit le programme de livraison  par une information rigoureuse des prestataires d’épandages

Par ailleurs, le suivi des épandages, dont le protocole est précisé dans l’étude préalable, garantit :

 des analyses régulières des matières organiques avec une adaptation éventuelle si nécessaire des doses agronomiques d’épandage  un suivi de l’évolution physico-chimique des sols

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 42 c) Odeurs

Les matières organiques peuvent dégager une odeur passagère lors de leur manipulation. Les règles en matière de distance seront respectées afin de ne pas nuire aux populations environnantes.

d) Milieu naturel

Les terrains concernés par la demande ne présentent aucune particularité en ce qui concerne la flore et la faune.

L’activité d’épandage pratiquée sur des terres agricoles ne présente aucun risque pour la flore et la faune.

e) Impact visuel

Afin de ne pas générer de nuisance dans le paysage, les tas en bout de parcelle répondront aux exigences réglementaires en ce qui concerne les distances par rapport aux habitations et la hauteur des tas.

f) Activités humaines

Le transport des matières organiques du lieu de production vers les sites de stockage et d’épandage ne générera pas un trafic beaucoup plus important que celui existant actuellement. Ce transport continuera d’être effectué par un transporteur habilité et dans le respect des normes de sécurité routière.

Le transport et l’épandage des matières organiques ne seront pas générateurs de nuisances particulières susceptibles de gêner la tranquillité du voisinage autres que celles générées par une activité agricole.

2.4.5. Volet sanitaire

Ce chapitre consiste en la détermination des sources de risques, des cibles, des systèmes de transfert de risques de la source à la cible et de l’évaluation de ces risques. Pour ce qui est de la valorisation agricole des sous-produits, lors des épandages, les sous-produits sont la source primaire de risques et une fois épandues et enfouies, c’est le sol qui en devient la source primaire. Par conséquent, des dispositions sont à prendre afin de limiter les risques lors de ces deux phases des opérations d’épandage.

a) Les éléments particuliers

Les boues ne contiennent pas d’éléments particuliers indésirables. Les eaux pluviales recueillies sur le site, les effluents de l’activité papetière et les eaux sanitaires traitées sur la station d’épuration, que ce soit dans la configuration de fonctionnement actuelle ou dans la configuration similaire à celle de M-real alizay, ne sont pas à l’origine d’une concentration en éléments particuliers dans les boues. La pratique de l’épandage agricole des boues de papeteries, très généralisée, n’a pas mis en évidence de risques sanitaires particuliers.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 43 b) Evaluation des risques sanitaires des boues

Cette évaluation est réalisée sur la base des informations fournies par le dossier « Evaluation des risques sanitaires des filières d’épandage de boues de stations d’épuration – Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP industrielle - et - Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP urbaine » Novembre 2005 ; Réalisé par ADEME/SYPREA/SPDE/INERIS.

Les paramètres analysés pour évaluer les risques sanitaires sont selon la législation les Eléments Traces Métalliques (ETM). Les analyses de sols et de boues en annexe du présent dossier indiquent que chacun des « milieux » ne dépassent pas les seuils imposés par la législation. Il en est de même pour les flux cumulés d’éléments sur 10 ans (cf. chapitre B traitant des sous-produits). Afin de déterminer la toxicité des éléments présents, il est nécessaire de connaître la contribution réelle des éléments apportés par les sous-produits une fois mélangés au sol dans le cadre de notre dossier. Pour la quantifiée, nous utilisons la formule suivante (issue du dossier ADEME/SYPREA/SPDE/INERIS) :

[X]sol/boue = [X]boue x Mboue/Mterre avec Mterre = Sterre x Penfouissement x Dsol

où :

[X]sol/boue : apport théorique de l’élément X par les boues une fois dilué dans le sol (mg/kgMS) [X]boue : Teneur en élément X dans les boues (mg/kgMS) Mboue : Masse de boues épandues (kgMS) Mterre : Masse de sol dans laquelle les boues vont être mélangées, estimée à partir 2 3 de la Surface (Sterre, m ) et de la densité (Dsol, kg/m ) du sol épandu, ainsi que de la profondeur d’enfouissement (Penfouissement, m) des boues

3 3 Dans notre cas pour une surface de 1 ha, en prenant en moyenne Dsol = 1,5.10 kg/m et une profondeur d’enfouissement moyenne de 0,2 m :

2 3 3 Mterre = 10 000 m x 0,2 m x 1,5.10 kg/m = 3 000 000 kg

Et : MMO = 21 t x 33,4 % MS = 7,014 t MS, soit 7 014 kg MS

Par conséquent :

Contribution théorique des sous-produits de la papeterie aux teneurs en éléments traces métalliques dans les sols épandus pour une année d’épandage :

Matières organiques (référence M-real 2009)

Teneur dans les sols Concentration moyenne dans ETM attribuables à l’épandage les boues (mg/kg MS) (mg/kg MS) Cd 2.0 0.0047 Cr total 14 0.0327 Cu 58 0.1356 Hg total < 0.16 0.0004 Ni 18.7 0.0437 Pb 21.4 0.0500 Zn 224 0.5237 Les résultats de contribution théorique obtenus en ETM des sous-produits de Double A Alizay sont relativement semblables à ceux calculés dans la partie « Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP urbaine. »

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 44 L’hypothèse dans la suite du chapitre est d’utiliser les données de l’« Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP urbaine » du fait de la similitude des résultats de contribution théorique des sous-produits de la papeterie à la teneur en ETM dans les sols.

Composition des boues urbaines (extrait p.11/48)

Elément Concentration (mg/kgMS) Cadmium (Cd) 1,45 Chrome (Cr) 42,49 Cuivre (Cu) 186,91 Mercure (Hg) 0,43 Nickel (Ni) 17,52 Plomb (Pb) 43,52 Zinc (Zn) 498,94 Somme des 7 PCB* <0,12 Fluoranthène <0,74 Benzo[b]fluoranthène 0,65 Benzo[a]pyrène 0,44 * PCB 28, 52, 101, 118, 1523, 180 Les cibles potentielles sont les applicateurs (agriculteurs ou prestataires), les riverains des parcelles épandues et les consommateurs. Dans le cadre de l’évaluation d’une exposition chronique, les durées d’exposition considérées sont de 10 ans (durée moyenne d’un plan d’épandage), 30 ans (valeur majorante de la durée de résidence dans une même habitation, sans déménagement, et donc une durée raisonnablement majorante pour une cible « riverain ») et de 70 ans (durée de vie entière usuellement considérée en évaluation de risque)

Du fait de la très proche similitude des résultats entre les sous-produits de la papeterie et des boues urbaines étudiées dans le dossier ADEME/SYPREA/SPDE/INERIS, nous proposons d’utiliser les résultats des teneurs moyennes d’exposition en substances chimiques attribuables aux boues épandues obtenus dans ledit dossier par la formule (mêmes formule et raisonnement pour le cas des boues industrielles) :

Xn = X1 x exp[-ln(2) x (n-1)/T1/2]

où :

Xn : concentration résiduelle en un apport donné n années après cet apport X1 : concentration initiale de cet apport T1/2 : demi-vie de la substance considérée

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 45 Extrait du 2.3.4.2 Teneurs moyennes d’exposition en substances chimiques.(p15-16/48)

Enfant (consommateur et Adulte (consommateur et Agriculteur adulte Cible et durée riverain) riverain) d’exposition 6 ans 64 ans 40 ans Durée 10 ans 30 ans 70 ans 10 ans 30 ans 70 ans 10 ans 30 ans 70 ans d’épandage Cadmium 3,6.10-3 1,3.10-2 3,3.10-2 4,1.10-3 1,1.10-2 1,9.10-2 3,9.10-3 9,3.10-3 2,4.10-2 Chrome III 1,1.10-1 3,9.10-1 9,6.10-1 1,2.10-1 3,3.10-1 5,5.10-1 1,1.10-1 2,7.10-1 7,2.10-1 Cuivre 4,7.10-1 1,7.100 4,2.100 5,3.10-1 1,5.100 2,4.100 5,0.10-1 1,2.100 3,2.100 Mercure total 1,1.10-3 3,9.10-3 9,6.10-3 1,2.10-3 3,3.10-3 5,5.10-3 1,1.10-3 2,7.10-3 7,2.10-3 Nickel 4,4.10-2 1,6.10-1 4,0.10-1 4,9.10-2 1,3.10-1 2,2.10-1 4,7.10-2 1,1.10-1 3,0.10-1 Plomb 1,1.10-1 4,0.10-1 9,8.10-1 1,2.10-1 3,3.10-1 5,6.10-1 1,1.10-1 2,8.10-1 7,4.10-1 Zinc 1,3.100 4,6.100 1,1.101 1,4.100 3,8.100 6,4.100 1,4.100 3,2.100 8,5.100 Contribution théorique des boues de station d’épuration urbaine aux teneurs en éléments traces métalliques dans les sols amendés pendant les différentes durées d’épandage envisagées.

Enfant (consommateur et Adulte (consommateur et Agriculteur adulte Cible et durée riverain) riverain) d’exposition 6 ans 64 ans 40 ans Durée 10 ans 30 ans 70 ans 10 ans 30 ans 70 ans 10 ans 30 ans 70 ans d’épandage Somme des 3,0.10-4 1,1.10-3 2,7.10-3 3,4.10-4 9,3.10-4 1,6.10-3 3,2.10-4 7,7.10-4 2,0.10-3 7 PCB* Fluoranthène 1,8.10-3 6,8.10-3 1,6.10-2 2,0.10-3 5,7.10-3 9,5.10-3 2,0.10-3 4,7.10-3 1,2.10-2 Benzo[b] 1,6.10-3 6,0.10-3 1,4.10-2 1,8.10-3 5,0.10-3 8,4.10-3 1,7.10-3 4,1.10-3 1,1.10-2 fluoranthène Benzo[a] 1,0.10-3 3,2.10-3 6,0.10-3 8,2.10-4 2,3.10-3 4,0.10-3 9,4.10-4 2,3.10-3 5,0.10-3 pyrène * PCB 28, 52, 101, 118, 1523, 180 Contribution théorique des boues de station d’épuration urbaine aux teneurs en composés traces organiques dans les sols amendés pendant les différentes durées d’épandage envisagées.

NB : le tableau 9 est une majoration dans le cas des boues de papeterie, contenant moins de CTO que les boues urbaines étudiées dans le dossier.

Dans les rapports « Evaluation des risques sanitaires des filières d’épandage de boues de stations d’épuration – Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP industrielle - et - Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP urbaine » Novembre 2005 ; Réalisé par ADEME/SYPREA/SPDE/INERIS, le raisonnement suivi après la caractérisation des paramètres initiaux des boues et sol et l’identification de la contribution des éléments des boues au sol, consiste en :

 l’évaluation de la toxicité des substances dans le cadre des effets chroniques à seuil et sans seuil  l’évaluation de l’exposition de chaque cible (caractéristiques d’exposition des cibles et schéma conceptuel de l’exposition) résumée ci-après :

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 46 Extrait du 4.1 Caractéristiques d’exposition des cibles (p22/48)

Consommateurs Riverains Agriculteur

adultes enfants adultes enfants Adulte Durée journalière d’exposition aux 0 0 1,0 2,0 8,0 parcelles amendées (h/j) Jours d’exposition dans l’année (j/an) 0 0 26 92 270 Fréquence d’exposition 0 0 0,003 0,021 0,247 Caractéristiques d’exposition des différentes cibles adultes et enfants aux parcelles amendées

Extrait du 4.2 Schéma conceptuel de l’exposition (p23/48)

L’identification des paramètres de transfert (contact cutané avec les boues, transfert vers les végétaux cultivés, transfert vers les animaux élevés avec les végétaux cultivés, contact cutané avec les terres amendées, inhalation de poussières des parcelles, ingestion de terre amendée, consommation de végétaux et/ou d’animaux en provenance des parcelles amendées)

Cette méthode d’évaluation aboutit finalement à la quantification des risques sanitaires, dans le cas du dossier « boues urbaines » pris en référence du fait des mêmes ordres de grandeurs en ETM et CTO dans les sous-produits de la papeterie.

Il s’agit de calculer :

 les indices de risque IR (ou quotient de danger QD) pour les effets à seuil :

IR = QD = (exposition reçue)/(valeur toxicologique de référence)

 les excès de risque individuel ERI pour les effets sans seuil :

ERI = (exposition reçue) x (valeur toxicologique de référence)

« Les risques sanitaires, quels que soient l’exposition et les effets, sont ici exprimés par rapport aux teneurs théoriques retrouvées dans les sols, du fait de l’épandage de boues (tableaux suivants). »

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 47 Cas des effets à seuil (tableaux 27, 28 et 29 du rapport pris en référence) : IR après cumul des différentes voies d’exposition

Durée d’épandage 10 ans Consommateurs Consommateurs Riverains Riverains Agriculteur adultes enfants adultes enfants adulte Cadmium 2,6.10-4 6,2.10-4 2,4.10-4 6,2.10-4 3,0.10-4 Chrome 3,9.10-6 9,3.10-6 3,6.10-6 9,1.10-6 4,4.10-6 Cuivre 2,8.10-4 6,6.10-4 2,6.10-4 6,5.10-4 3,8.10-4 Mercure inorganique 3,1.10-10 2,0.10-9 9,5.10-7 Mercure organique 9,1.10-6 2,2.10-5 8,4.10-6 2,2.10-5 8,2.10-6 Nickel 1,2.10-4 2,9.10-4 1,1.10-4 2,8.10-4 3,5.10-4 Plomb 1,8.10-3 4,2.10-3 1,6.10-3 4,1.10-3 1,7.10-3 Zinc 2,9.10-4 6,9.10-4 2,7.10-4 6,8.10-4 2,6.10-4 7 PCB 8,4.10-4 2,0.10-3 7,7.10-4 2,0.10-3 8,9.10-4 Fluoranthène 2,8.10-6 6,5.10-6 2,5.10-6 6,4.10-6 2,6.10-6 Benzo[b]fluoranthène Benzo[a]pyrène Durée d’épandage 30 ans Consommateurs Consommateurs Riverains Riverains Agriculteur adultes enfants adultes enfants adulte Cadmium 7,2.10-4 2,3.10-3 6,6.10-4 2,3.10-3 7,2.10-4 Chrome 1,1.10-5 3,4.10-5 9,8.10-6 3,4.10-5 1,0.10-5 Cuivre 7,7.10-4 2,4.10-3 7,0.10-4 2,4.10-3 8,8.10-4 Mercure inorganique 8,6.10-10 7,2.10-9 2,2.10-6 Mercure organique 2,5.10-5 7,9.10-5 2,3.10-5 7,9.10-5 1,9.10-5 Nickel 3,4.10-4 1,1.10-3 3,1.10-4 1,0.10-3 8,3.10-4 Plomb 4,9.10-3 1,5.10-2 4,4.10-3 1,5.10-2 3,9.10-3 Zinc 8,0.10-4 2,5.10-3 7,3.10-4 2,5.10-3 6,1.10-4 7 PCB 2,3.10-3 7,3.10-3 2,1.10-3 7,3.10-3 2,1.10-3 Fluoranthène 7,6.10-6 2,4.10-5 6,9.10-6 2,4.10-5 6,2.10-6 Benzo[b]fluoranthène Benzo[a]pyrène Durée d’épandage 70 ans Consommateurs Consommateurs Riverains Riverains Agriculteur adultes enfants adultes enfants adulte Cadmium 1,2.10-3 5,6.10-3 1,1.10-3 5,6.10-3 1,9.10-3 Chrome 1,8.10-5 8,3.10-5 1,6.10-5 8,2.10-5 2,7.10-5 Cuivre 1,3.10-3 6,0.10-3 1,2.10-3 5,9.10-3 2,3.10-3 Mercure inorganique 1,4.10-9 1,8.10-8 5,9.10-6 Mercure organique 4,1.10-5 1,9.10-4 3,8.10-5 1,9.10-4 5,1.10-5 Nickel 5,6.10-4 2,6.10-3 5,1.10-4 2,6.10-3 2,2.10-3 Plomb 8,1.10-3 3,8.10-2 7,3.10-3 3,7.10-2 1,0.10-2 Zinc 1,3.10-3 6,2.10-3 1,2.10-3 6,1.10-3 1,6.10-3 7 PCB 3,8.10-3 1,8.10-2 3,5.10-3 1,8.10-2 5,5.10-3 Fluoranthène 1,3.10-5 5,9.10-5 1,1.10-5 5,8.10-5 1,6.10-5 Benzo[b]fluoranthène Benzo[a]pyrène

Conclusion : la somme des IR maximale pour la cible « consommateurs enfants » étant inférieure à 1 dans tous les cas, à savoir 8,5.10-3 pour 10 ans, 3,1.10-2 pour 30 ans et 7,6.10- 2 pour 70 ans, les risques chroniques pour les effets à seuil des substances sélectionnées sont acceptables pour l’ensemble des cibles considérées et dans le cadre des hypothèses mises en œuvre pour la présente évaluation.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 48 Cas des effets sans seuil (tableaux 30, 31 et 32 du rapport pris en référence) : ERI suite à la sommation des différentes voies d’exposition Durée d’épandage 10 ans Consommateurs Consommateurs Riverains Riverains Agriculteur adultes enfants adultes enfants adulte Cadmium 5,3.10-13 3,1.10-13 1,0.10-9 Chrome Cuivre Mercure inorganique Mercure organique Nickel 1,3.10-12 7,9.10-13 2,6.10-9 Plomb Zinc 7 PCB 6,2.10-9 6,8.10-9 5,7.10-9 6,8.10-9 4,1.10-9 Fluoranthène 2,0.10-11 4,5.10-12 1,8.10-11 4,4.10-12 1,2.10-11 Benzo[b]fluoranthène 1,7.10-9 3,8.10-10 1,6.10-9 3,8.10-10 1,3.10-9 Benzo[a]pyrène 7,5.10-9 2,4.10-9 6,9.10-9 2,4.10-9 7,3.10-9 SOMME 1,5.10-8 9,6.10-9 1,4.10-8 9,6.10-9 1,6.10-8 Durée d’épandage 30 ans Consommateurs Consommateurs Riverains Riverains Agriculteur adultes enfants adultes enfants adulte Cadmium 1,4.10-12 1,1.10-12 2,4.10-9 Chrome Cuivre Mercure inorganique Mercure organique Nickel 3,7.10-12 2,9.10-12 6,0.10-9 Plomb Zinc 7 PCB 1,7.10-8 2,5.10-8 1,6.10-8 2,5.10-8 9,5.10-9 Fluoranthène 5,5.10-11 1,6.10-11 5,1.10-11 1,6.10-11 2,9.10-11 Benzo[b]fluoranthène 4,6.10-9 1,4.10-9 4,3.10-9 1,4.10-9 3,1.10-9 Benzo[a]pyrène 2,2.10-8 7,4.10-9 2,0.10-8 7,5.10-9 1,8.10-8 SOMME 4,3.10-8 3,4.10-8 4,0.10-8 3,4.10-8 3,9.10-8 Durée d’épandage 70 ans Consommateurs Consommateurs Riverains Riverains Agriculteur adultes enfants adultes enfants adulte Cadmium 2,4.10-12 2,8.10-12 6,2.10-9 Chrome Cuivre Mercure inorganique Mercure organique Nickel 6,1.10-12 7,1.10-12 1,6.10-8 Plomb Zinc 7 PCB 2,8.10-8 6,1.10-8 2,6.10-8 6,1.10-8 2,5.10-8 Fluoranthène 9,2.10-11 4,0.10-11 8,4.10-11 4,0.10-11 7,7.10-11 Benzo[b]fluoranthène 7,7.10-9 3,4.10-9 7,2.10-9 3,4.10-9 8,2.10-9 Benzo[a]pyrène 3,6.10-8 1,4.10-8 3,3.10-8 1,4.10-8 3,9.10-8 SOMME 7,2.10-8 7,8.10-8 6,6.10-8 7,8.10-8 9,4.10-8 Conclusion : dans le cas des effets sans seuil, la somme maximale des ERI est inférieure à 1 dans tous les cas, à savoir 1,6.10-8 pour la cible « agriculteur » pour 10 ans ; 4,3.10-3 pour la cible « consommateurs adultes » pour 30 ans et 9,4.10-8 pour la cible « agriculteur » pour 70 ans.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 49 D’une manière générale, la méthode utilisée pour quantifier les risques sanitaires dans le cas des boues urbaines étudiées (contribution théorique aux teneurs en ETM du sol proche des sous-produits de papeterie de l’usine Double A Alizay) aboutit à un risque acceptable pour un cumul des voies d’exposition (inhalation, ingestion, contact cutané de boues, poussières, végétaux et animaux).

Par conséquent afin de limiter l’ensemble des transferts possibles, l’application des sous-produits au champ ainsi que l’enfouissement (si agronomiquement compatible) doivent être réalisés avec le matériel adapté et dans des conditions météorologiques favorables (ex. : pas sur sol trop sec (envol de poussières)).

Rappel des références de l’étude sur laquelle se base ce volet sanitaire : « Evaluation des risques sanitaires des filières d’épandage de boues de stations d’épuration – Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP industrielle - et - Application de la méthodologie relative aux substances chimiques à une filière de boues issues d’une STEP urbaine » Novembre 2005 ; Réalisé par ADEME/SYPREA/SPDE/INERIS

Concernant les impacts des pathogènes (salmonelles, entérovirus et E. Coli et œufs d’helminthes), une étude quantitative des risques n’est pas réalisable (complexité et variabilité des phénomènes biologiques à appréhender dans le milieu environnemental, insuffisance des connaissances et données dans ces situations variables).

Les matières organiques prévues à l’épandage respecteront les prescriptions réglementaires qui limiteront les risques. Tout comme pour le cas des substances chimiques, les conditions météorologiques et le matériel d’épandage doivent être adaptés aux moments des épandages pour éviter les aérosols par exemple. De plus, il est conseillé à l’applicateur pour les enfouissements d’utiliser un tracteur fermé, de se laver les mains après le travail de la parcelle et la maintenance des engins.

2.4.6. Compatibilité de l’opération d’épandage avec le PREDIS et les PDEDMA de l’Eure et de la Seine Maritime

L’épandage des matières organiques en agriculture ne produira pas de déchets, tout au contraire, il constituera une forme de recyclage ; l’analyse de l’état initial du site n’est pas nécessaire.

Le Plan Régional d’Elimination des Déchets Industriels Spéciaux (PREDIS) a été approuvé le 11 septembre 1995 par le Préfet de Haute-Normandie.

Depuis, ces mesures ont été renforcées et substituées par les prescriptions de l’arrêté du 17 août 1998, relatif à l’épandage sur les sols agricoles, modifiant l’arrêté du 2 février 1998 relatif aux prélèvements et à la consommation d’eau ainsi qu’aux émissions de toute nature des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation.

Ce plan régional couvre les déchets spéciaux, qu’ils soient d’origine industrielle ou non, mais aussi des déchets « non spéciaux » dont la filière de traitement ou d’élimination nécessite une réflexion à l’échelle régionale, tels que les déchets industriels valorisables en agriculture.

Concernant le recyclage agricole des déchets et sous-produits industriels, l’objectif du plan est de mettre en place des filières fonctionnelles de valorisation agricole et d’assurer une valorisation compatible avec le milieu.

Le PDEDMA (Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés) de l’Eure a été adopté par l’Assemblée du Conseil Général de l’Eure le 17/12/2007. Le PDEDMA (Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés) de la Seine Maritime a été adopté par l’Assemblée du Conseil Général de la Seine Maritime le 30/03/2010.

En dehors des déchets ménagers, les boues résiduaires urbaines entrent dans son champ d’action, mais non les boues ou sous-produits industriels. Il prévoit un objectif de 100 % des boues de stations d’épuration urbaines valorisées agronomiquement.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 50 L’opération d’épandage des matières organiques est donc bien compatible avec le PREDIS de Haute Normandie et les PDEDMA de l’Eure et de la Seine Maritime.

2.5. ETUDE DE L’EXTENSION DU PERIMETRE D’EPANDAGE

2.5.1. Présentation générale du périmètre d’épandage

Le périmètre d’épandage concerne 3 585.27 hectares aptes à l’épandage. 33 exploitations agricoles mettent à disposition des terres supplémentaires pour l’épandage des matières organiques de Double A Alizay (voir tableau ci-dessous). Cette extension du périmètre d’épandage actuellement autorisée concerne des parcelles provenant toutes de l’ancien périmètre d’épandage de la papeterie M-real Alizay autorisé en 2011.

Surface apte à n° Nom Prénom Raison sociale CP Ville l'épandage en Ha Bosc Guerard Saint 104 DURIEU Yves 76710 54,2 Adrien EARL du Parc 204 PETEL Bertrand 27400 Surville 249,93 Petel Bosc Guérard St 236 WITTORSKI Bruno EARL Wittorski 76710 93,67 Adrien 272 CHERON Dominique 76530 Yville sur Seine 23,77 290 FOUASNON Roger 27190 Burey 88,49 384 PRUD'HOMME Marc 76430 La Remuée 89,99 Daubeuf près 454 HENRY EARL Henry 27430 261,96 Vatteville EARL de Honguemare 478 DUVAL Alain 27310 125,65 l'Ouraille Guenouville EARL du Grand 491 DRANCEY François 27400 La Vacherie 160,93 Vaucher 493 BARBIER Jean Luc 27250 Les Bottereaux 153,6 495 NION Martial 27370 Le Gros Theil 57,79 508 DERRIEN Jean Louis 27310 Bourg Achard 75,14 547 ESPRIT Guillaume 27240 Gouville 162,37 557 VACHER Joël 27160 Le Chesne 56,82 Bosc Renoult en 566 MASSE Franck EARL Masse 27330 72,43 Ouche 610 POULAIN Philippe 27160 Les Essarts 115,39 EARL Duval 616 DUVAL Maryvonne 27240 Sylvains les Moulins 89,04 Desnos 626 DUVAL Thierry 27240 Sylvains les Moulins 109,27 EARL de la 632 DERYNCK Daniel 27160 Saint Nicolas d'Attez 148,87 Malterre EARL des Gaudreville la 636 LEFEBVRE Denis 27190 198,73 Grands Riants Rivière 653 HERVIEU Rémi 27190 Portes 89,96 681 APPELMANS Alain 27220 Chavigny Bailleul 76,73 Saint Denis du 684 CLOMENIL Arnaud EARL Margaux 27160 126,84 Béhélan 702 GUILLEMARD Regis EARL du Fixe 76210 Lanquetot 108,93 SCEA de la 705 VANDEWALLE Denis 61300 Chandai 44,66 Bosselette EARL des 707 CLOMENIL Arnaud 27710 Illiers l'Eveque 62,92 Cèdres SCEA du 708 CLOMENIL Arnaud 27710 Illiers l'Eveque 104,41 Bremien

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 51 Surface apte à n° Nom Prénom Raison sociale CP Ville l'épandage en Ha 718 MARIE Armel 27190 Orvaux 98,71 Gaudreville la 722 MARTIN Annette 27190 92,69 Rivière Jean EARL DE 729 GUICHEUX 27241 Sylvains les Moulins 103,64 Pierre L'Illièvre 732 LECARPENTIER Gilles 27460 Igoville 106,6 EARL Saint La Madeleine de 736 MARAIS Bertrand 27320 132,7 Thibault Nonancourt 737 LEROUX Laurent 60380 Hecourt 48,44

Les fichiers parcellaires figurent en Annexes 1 et 2.

Une cartographie de l’exploitation est réalisée pour chaque agriculteur : ces éléments sont regroupés dans le document « Périmètre d’épandage : Parcellaire et Cartographie par adhérent», annexé à la demande d’autorisation. Elle reprend :

 les parcelles de l’exploitant retenues dans le périmètre d’épandage avec une restriction éventuelle sur la période d’épandage,  les lieux de stockage avec une restriction éventuelle sur la durée,  les surfaces exclues périmètre d’épandage selon les contraintes du site.

2.5.2. Aptitude des parcelles du périmètre d’épandage

La valorisation agricole des matières organiques de Double A Alizay présente à la fois un intérêt économique et agronomique en contribuant au maintien ou à l’amélioration du potentiel nutritionnel du sol.

Elle fait appel aux mécanismes naturels existants dans tous les sols :

 la minéralisation de la matière organique, principalement sous l’effet des microorganismes du sol. On aboutit ainsi à la formation de composés minéraux de formule simple qui rejoignent l’atmosphère et la solution du sol (NH3, CO2, nitrates, sulfates...)  la rétention des éléments minéraux : o par échange sur le complexe absorbant pour les cations, o par précipitation, fixation, rétrogradation pour le phosphore qui migre peu en profondeur,  les besoins alimentaires des plantes favorisent l’utilisation des divers éléments (CaO, azote, oligo-éléments…) à long terme dans le sol ; l’intensification des productions et des exportations donne une capacité d’assimilation d’autant plus grande ; l’exportation des minéraux (nitrates notamment) pendant la période de végétation limite considérablement le drainage de ceux-ci en profondeur. L’objectif de l’épandage est de tendre vers un emploi optimum par la plante des éléments contenus dans les sous-produits.

Cependant, l’existence de contraintes liées au site doit être prise en compte :  contraintes géographiques (relief, hydrographie, hydrologie, pédologie),  périmètres de protection des captages,  respect des règles d’épandage.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 52 a) Analyse des contraintes de protection de la ressource en eau et des espaces naturels d’intérêt écologique

L’étude de la vulnérabilité des sites d’épandage repose sur l’étude de la voie de transfert « accidentelle » représentée par l’entraînement, lors de pluies exceptionnelles, des sous- produits épandus ou stockés par ruissellement vers une zone vulnérable (présence à proximité de bétoires, thalweg avec peu ou pas de couverture), et/ou à forte valeur patrimoniale (présence à proximité de captage d’eau potable ou de ses périmètres de protection).

Les contraintes au stockage et à l’épandage des matières organiques et la méthodologie d’élaboration de la carte d’aptitude ont été décrites précisément dans l’étude d’impact.

b) Analyse des contraintes pédologiques

Les grands types de sols sont :

Sols des plateaux et des versants

 Sols limoneux

En position de plateau, ces sols sont formés sur limons loessiques profonds et présentent une succession structurale limon moyen sur limon argileux. Leur texture est essentiellement limono –argileuse.

Ces sols, à cause de leur mise en culture depuis les temps anciens et de leur situation, ont subi l’action de l’érosion. Le décapage partiel des horizons superficiels fait apparaître le limon argileux à faible profondeur et même, localement, provoque l’enrichissement en argile du limon moyen de la couche labourée.

Le développement de ces sols est de type sols bruns calcaires.

Propriétés agronomiques :

Enracinement potentiel : profond, plus de 100 cm

Excès d’eau : absent ou très rare et temporaire

Réserve utile : élevée, plus de 200mm

Réserve calcique : nulle

Capacité de stockage des éléments nutritifs : faible à moyen mais compensée par un enracinement profond

Travail du sol : sols très sensibles à la battance*, au tassement, à l’érosion

En position de versant, ces sols limoneux sont localisés sur des pentes faibles et longues de haut de versants. Ils sont homogènes, profonds et ont été érodés. Ce sont des sols relativement jeunes de type brun faiblement lessivés sans horizons appauvris.

 Sols de limons peu épais sur argile à silex

En position de plateau, ils présentent une meilleure stabilité structurale que les précédents.

En position de versant, ces sols sur craie sont développés sur les pentes plus accentuées. Le substrat crayeux apparaît à profondeur variable. Le plus souvent, un niveau argileux de

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 53 quelques centimètres s’intercale entre la craie fragmentée et le limon. Le développement de ces sols est de type brun à brun faiblement lessivé.

Propriétés agronomiques :

Enracinement potentiel : limité par l’argile (70/80 cm)

Excès d’eau : généralement absent

Réserve utile : moyenne, 100 à 150 mm

Réserve calcique : nulle

Capacité de stockage en éléments nutritifs : moyenne

Travail du sol : sol sensible à la battance, au tassement, très sensible à l’érosion.

 Sols de limons caillouteux peu épais

Situés à proximité des affleurements argilo –sableux du Thanétien, qu’ils peuvent recouvrir, ils correspondent à un matériau complexe (limons loessiques plus ou moins contaminés par les sables). Leur origine récente confère à ces sols des profils peu développés.

Propriétés agronomiques :

Enracinement potentiel : limité par l’argile (60 cm)

Excès d’eau : absent ou très rare et temporaire

Réserve utile : faible, 50 à 100 mm

Réserve calcique : nulle

Capacité de stockage en éléments nutritifs : faible à moyenne

Travail du sol : usure importante des outils

Des amendements calcaires et organiques appropriés sont recommandés pour ces différents sols puisque leur réserve calcique est nulle et leur capacité de stockage en éléments nutritifs est faible.

Sols de vallées

 Sols colluviaux, sols de terrasses Ils sont formés de matériaux d’apport récent accumulés en fond de vallée. Leur composition granulométrique est fortement corrélée avec celle des matériaux avoisinants. Leur texture reste essentiellement sableuse voire limono –sableuse. Ce sont des sols jeunes, peu évolués. Propriétés agronomiques :

Enracinement potentiel : profond (100 cm)

Excès d’eau : absent

Réserve utile : très faible, moins de 50 mm

Réserve calcique : faible

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 54 Capacité de stockage en éléments nutritifs : faible à très faible, liée uniquement à la matière organique

Travail du sol : usure importante des outils

Des amendements calcaires et organiques appropriés sont recommandés.

 Sols alluviaux

Ces alluvions récentes sont de nature variée : argileuses à très argileuses, organo-minérales.

Ce sont des sols jeunes et peu évolués qui sont soumis à un rajeunissement périodique par les crues. L’excès d’eau hivernal provoque un développement de ces sols vers des pseudogley, des sols hydromorphes ou tourbeux.

Propriétés agronomiques :

Enracinement potentiel : limité à la surface (0 – 15 cm) par l’engorgement

Excès d’eau : important, nappe permanente remontant en surface en période humide, risque de submersion

Réserve utile : faible à moyenne, moins de 150 mm, possibilité de remontée de la nappe

Réserve calcique : variable

Capacité de stockage en éléments nutritifs : élevée

Travail du sol : portance réduite à l’automne et au printemps

Les sols du périmètre d’épandage sont essentiellement des limons de plateaux et de versants et ne présentent pas de restriction pédologique à l’épandage des matières organiques de Double A Alizay.

En dehors des parcelles concernées par une limitation de la période d’épandage et par une préconisation d’enfouissement rapide, les surfaces retenues aptes à l’épandage n’imposent pas de contraintes particulières, si ce n’est le respect de la structure des sols, une gestion rigoureuse de la fumure, le respect des exigences de l’arrêté papetier.

Afin de préserver la structure du sol, les chantiers d’épandage doivent se faire sur sol portant. Il faudra toujours tenir compte de la pluviométrie et du type de sol.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 55 2.5.3. Analyse de la conformité des sols

L’aptitude réglementaire des sols à l’épandage porte sur :

 la teneur en éléments traces métalliques  le pH du sol

Le réseau de parcelles de référence est constitué d’une parcelle représentative par zone homogène du point de vue cultural et pédologique et au minimum d’une parcelle sur chaque exploitation agricole intégrée dans le périmètre d’épandage.

Le réseau mis en place pour cette extension de 3 585.27 ha comprend 49 parcelles de référence ayant fait l’objet d’une analyse de caractérisation des sols. Les parcelles de référence, réparties sur les 33 exploitations agricoles du périmètre de l’extension, sont représentatives en moyenne de 73.17 hectares de périmètre avec au minimum, une parcelle par exploitation.

Le tableau pages suivantes présente les résultats déjà disponibles des analyses des teneurs en ETM et pH réalisées sur les parcelles de référence ainsi que les prélèvements récemment effectués.

La référence des parcelles est indiquée dans le nom de l’analyse : n°adhérent. n°parcelle

Les sous-produits ne doivent pas être épandus sur des sols dont le pH est inférieur à 6, sauf lorsque les 3 conditions suivantes sont réalisées :

 le pH du sol est supérieur à 5  la nature des sous-produits peut contribuer à remonter le pH du sol à une valeur supérieure ou égale à 6  le flux cumulé maximum des éléments apportés au sol est inférieur au tableau suivant :

Les matières organiques de Double A Alizay constituent des amendements basiques et leur épandage entraîne une augmentation du pH du sol.

Afin de caractériser l’état initial des parcelles de référence, les résultats des analyses de sols utilisés sont issus du bilan de fin d’épandage, réalisé par la société M-real Alizay SAS.

Le pH moyen de 7,3 mesuré sur les parcelles de référence est supérieur à 5. Les parcelles avec des pH élevés en 2005 et même en 2012 ont depuis perdu en basicité avec l’effet du lessivage des sols par les pluies saisonnières. En tout état de cause, l’amendement des sols se fera en fonction de l’état réel des parcelles.

Les teneurs en éléments-traces métalliques des sols se situent très en dessous des valeurs limites fixées par la réglementation. La qualité des sols est conforme pour un épandage agricole des matières organiques.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 56 49 parcelles de référence date analyse référence pH eau Cd Cr Cu Hg Ni Pb Zn 19/11/2009 104.04R1 7,1 0,24 25,5 8,5 0,044 12,9 17,9 39,7 18/04/2012 204.17aPF 7,9 0,27 31,7 9,9 0,03 19,1 18,2 43,7 18/04/2012 204.17bPF 7,8 0,21 27,9 10,6 0,03 18 17,4 42,6 24/10/2008 204.23 8 0,25 24 8,6 0,025 14,2 17,1 39 23/10/2008 236.04 7,3 0,23 25,4 9,8 0,036 14,8 22,3 45 24/10/2008 272.27 7,2 0,17 10 10,7 0,024 4,4 23,9 36,9 02/10/2009 290.12R1 7,2 0,22 30,2 9,2 0,036 14,6 26,6 40,9 23/10/2008 384.07R1 6,9 0,2 25,1 7,9 0,031 14 17,4 34,4 24/10/2008 454.18 8 0,32 35,8 16,8 0,099 20 34,6 75 24/10/2008 454.19 7 0,3 25,6 16,7 0,095 11,9 30,1 64,4 24/10/2008 454.20R1 6,7 0,26 19,2 12,9 0,09 8,1 24,2 67,4 26/09/2012 478.12aR1 7 0,16 25,7 6,2 0,03 7,7 20,3 23,2 26/09/2012 478.12bPF 6,6 0,21 24,7 11,2 0,046 14,7 37,9 77,9 18/04/2012 491.01PF 7 0,24 31,5 9,4 0,026 16,9 19,3 39,6 25/03/2008 493.06 6,5 0,24 35,6 9,3 0,037 10,4 26 33 26/09/2012 493.28PF 8 0,26 26,8 24,1 0,032 8,7 22,6 62,9 17/04/2012 495.13PF 7,9 0,21 23,3 8 0,025 13,5 15,9 37,4 06/04/2005 495.14 7,9 <0,25 18,2 9,5 <0,05 11,6 16 42 17/04/2012 508.12PF 6,7 0,22 23,9 9,5 0,024 14,3 18 43,2 26/09/2012 547.10PF 7,4 0,17 24,8 7,2 0,029 9,6 18,8 26,3 26/09/2012 547.16PF 8 0,24 27,2 8,8 0,044 6,9 19,4 28,4 17/04/2012 557.01PF 7,1 0,24 26,1 15,9 0,048 13,1 21,3 45,7 26/09/2012 566.08PF 7,9 0,25 25,1 9,2 0,023 13,4 19,5 40,3 25/03/2008 610.12 6,8 0,25 31,4 10,4 0,06 15,5 27,1 44 25/03/2008 610.14 7,7 0,27 29 10,4 0,024 16,5 21,8 43 27/10/2008 616.06 7,8 0,25 27,3 11,9 0,05 16,4 19,4 44,1 30/11/2005 626.05 7,7 0,29 34,8 10,1 <0,048 15,3 20,4 37 17/04/2012 626.06PF 7,9 0,28 30,3 7,7 0,024 17,3 20,5 36,6 30/11/2007 632.05 7,5 0,24 29,6 10,4 0,021 13,4 19,7 38 30/11/2007 632.13 7,3 0,22 26,8 9,1 0,022 14,3 18 36 25/04/2012 636.17PF 7,8 0,29 26,1 8,3 0,042 14,9 19,5 38,4 18/04/2012 636.22PF 7,9 0,28 32,1 9,7 0,06 18,2 20,4 44,6 17/04/2012 653.12PF 6,9 0,21 31,9 10,2 0,044 18,4 20,1 41,2 17/04/2012 681.07PF 7,3 0,29 28,6 10,7 0,028 17,2 19,2 44,6 05/03/2008 684.05 7,5 0,45 31,8 13,6 0,04 17,9 23,7 50 05/03/2008 684.06 6,9 0,49 36,2 14,3 0,04 20,4 24,5 54 24/10/2008 702.01 7,5 0,23 24,7 9,3 0,055 12,6 19,8 39,8 17/04/2012 705.02PF 7,1 0,16 25,9 8,3 0,024 15,3 21,6 39,2 05/03/2008 707.04 7,7 0,31 33,8 10,9 0,021 20,3 22,1 47 05/03/2008 708.07 7,6 0,32 37,3 11,8 0,03 21,4 23,4 50 27/10/2008 718.02 7,7 0,31 33,7 11,1 0,022 17,9 21,4 47,6 27/10/2008 718.08 7,1 0,24 32,3 9,5 0,04 18 20,5 42,4 27/10/2008 722.05 7,7 0,36 34,3 9,9 0,077 18,6 31,4 52,2 27/10/2008 722.06 7,9 0,28 25 9 0,067 14,5 17,4 40,4 17/04/2012 729.07PF 7,5 0,19 28,1 7,7 0,07 13,9 19,8 34 17/04/2012 729.13PF 6,8 0,29 27,4 9 0,029 17,3 20,3 39,6 26/09/2012 732.04PF 8,4 0,62 12 9,7 0,022 7,3 15,9 34,2 26/09/2012 736.01PF 7,5 0,34 29,7 11,6 0,026 20,1 24,1 46,9 18/04/2012 737.22PF 7,4 0,18 20,4 14,6 0,054 8,3 26,6 102,2 Valeur limite 10 1000 1000 10 200 800 3000 ETM en mg / kg MS sol

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 57

2.5.4. Règles d’épandage

Distances et délais minima de réalisation des épandages

Nature des activités à protéger Distance d’isolement Domaine d’application minimale Puits, forages, sources, bétoires, aqueducs 35 mètres pente du terrain <7% transitant des eaux destinées à la consommation humaine en écoulement libre,

installations souterraines ou semi-enterrées utilisées pour le stockage des eaux, que ces 100 mètres pente du terrain >7% dernières soient utilisées pour l’alimentation en eau potable ou pour l’arrosage des cultures maraîchères pente du terrain <7% 5 mètres des berges déchets non fermentescibles enfouies immédiatement après épandage

35 mètres des berges Autres cas Cours d’eau et plans d’eau pente du terrain >7% 100 mètres des berges 1. déchets solides et stabilisés

200 mètres des berges 2. déchets non solides et non stabilisés, Lieux de baignade 200 mètres Sites d’aquaculture (piscicultures et zones 500 mètres conchylicoles) Habitation ou local occupés par des tiers, 50mètres zones de loisirs ou établissements recevant du public 100 mètres En cas de déchets ou d’effluents odorants Délai minimum 3 semaines avant la En cas d’absence de risques liés à la présence remise à l’herbe des d’agents pathogènes animaux ou de la récolte des cultures fourragères Herbages ou cultures fourragères Autres cas 6 semaines avant la remise à l’herbe des animaux ou de la récolte des cultures fourragères Terrains affectés à des cultures maraîchères Pas d’épandage et fruitières à l’exception des cultures d’arbres pendant la période de fruitiers végétation 10 mois avant la En cas d’absence de risques liés à la présence récolte, et pendant la d’agents pathogènes Terrains destinés ou affectés à des cultures récolte elle-même. maraîchères et fruitières, en contact direct avec les sols, ou susceptibles d’être 18 mois avant la Autres cas consommées à l’état cru récolte, et pendant la récolte elle-même.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 58 En tout état de cause, l’épandage est interdit :

 pendant les périodes où le sol est pris en masse par le gel ou abondamment enneigé, exception faite des déchets solides  pendant les périodes de forte pluviosité et pendant les périodes où il existe un risque d’inondation  en dehors des terres régulièrement travaillées et des prairies ou forêts exploitées  sur les terrains à forte pente, dans des conditions qui entraîneraient leur ruissellement hors du champ d’épandage  toute l’année sur les sols non cultivés  sur les sols hydromorphes où la nappe est sub-affleurante,  dans les périmètres rapprochés des points d’eau potable.

2.5.5. Détermination d’une politique d’amendement et d’entretien calcique des sols sur le périmètre d’épandage : préconisations

Ces sous-produits sont avant tout des amendements calciques, par conséquent la dose et la fréquence de leur apport seront à déterminer au cas par cas par l’exploitant agricole en fonction des besoins de ses parcelles.

Une dose de correction peut être indispensable pour remonter le pH au niveau qui assurera l’expression du potentiel optimum du sol ainsi que la meilleure valorisation des fertilisants. Les quantités exactes à appliquer seront à adapter selon :

 le type de sol,  le système de cultures,  le niveau actuel du pH,  les réserves en Ca.

Des apports réguliers d’amendement calcique sont nécessaires pour maintenir le pH du sol à son niveau correct (pH eau =7,5 à 7,8 pour les limons). Les Chambres d’Agriculture de l’Eure et de la Seine-Maritime ont, après plusieurs années de suivi, chiffré les besoins des sols de la région de 325 kg CaO /ha/an à moduler selon le type de sol et le système de cultures.

Les apports d’éléments fertilisants seront pris en compte par l’agriculteur dans le calcul de sa fertilisation afin d’assurer une bonne gestion de la fertilité de ses sols, et de valoriser pleinement l’intérêt économique de l’utilisation de ces sous-produits.

Les fiches Produit fournies aux agriculteurs précisent la composition des sous-produits ainsi que les règles d’utilisation à suivre sur la base d’une fertilisation raisonnée.

Compte tenu des sols couramment rencontrés dans le secteur, on peut chiffrer les besoins de la façon suivante :

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 59 a) Exemple du calcul de besoin du sol en kg CaO/ha

Ce calcul est effectué pour un sol représentant 60% de ceux rencontrés dans la région (sol limoneux)

Sol limoneux % argile du sol 15 % de matière organique du sol 1,7 pH (eau) actuel 7,3 pH (eau) optimal 7,8

Quantité de CaO à épandre kg/ha 3 800

Exemple de raisonnement extrait de « la Production Végétale » de M. Vilain

Les calculs de ce tableau ont été effectués avec la formule suivante, selon Remy et Martin - Laflèche pour les sols limoneux seulement :

Q = 0,2 x (% A + 5 x % MO) x (pH optimal – pH actuel)

pour redresser 1 point de pH : Q = 4 700 kg CaO / ha.

b) Besoin des cultures en kg CaO/ha (sources « la Production végétale » M. Vilain)

Ces besoins sont fonction du rendement.

Céréales, pailles enlevées 35 kg/ha

Betteraves sucrières 40 kg/ha

Maïs ensilage 40 kg/ha

Colza, récolte entière 175 kg/ha

Luzerne (12 T/MS.ha) 350 kg/ha

L’arrêté papetier rappelle la limitation des apports fertilisants :

 Les apports de fertilisants (N, P, K), toutes origines confondues, organique et minérale, sur les terres faisant l'objet d'un épandage, tiennent compte de la nature particulière des terrains et de la rotation des cultures.  Pour l'azote ils ne peuvent en aucun cas dépasser les valeurs maximales suivantes : sur prairies de graminées en place toute l'année (surface toujours en herbe, prairies temporaires en pleine production) : 350 kg/ha/an ; sur les autres cultures (sauf légumineuses) : 200 kg/ha/an ; sur les cultures de légumineuses : aucun apport azoté.

Sur cette base, nous avons établi les apports moyens à moduler selon les besoins de la parcelle.

Les préconisations d’épandage sont établies sur la base des hypothèses de valeur agronomiques retenues dans le chapitre 3.2.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 60 Les apports de matières organiques pourront être réalisés à la dose de 25 à 40 tonnes / ha, ce qui couvrent, sur la base d’un besoin moyen de 325 kg CaO / ha / an, les besoins d’entretien calcique des sols pour 5 à 7 années.

La dose d’épandage sera raisonnée au cas par cas à la parcelle en fonction de l’état calcique du sol avant épandage, de la culture suivant l’épandage (la betterave par exemple apprécie les apports de chaux plus importants). Le retour sur une même parcelle sera déterminé en fonction d’un besoin éventuel de redressement du pH du sol et en fonction des quantités de CaO apportées au regard des besoins d’entretien calcique qui dépendent en partie de la rotation des cultures sur la parcelle épandue.

2.5.6. Bilan des potentialités d’épandage sur le périmètre

La surface d’épandage supplémentaire est de 3 585.27 ha aptes.

Ceci représente un potentiel de recyclage complémentaire de 15 000 t/an de matières organiques sur la base d’un entretien calcique de 325 kg CaO / ha / an.

2.5.7. Epandage conjoint de Biozan sur le périmètre d’épandage des sous-produits Double A Alizay

Conformément aux dispositions de l’article 3.3 de l’arrêté ministériel du 3 avril 2000 relatif à l’industrie papetière, la justification des fréquences d’épandage sur une même parcelle pour deux sous-produits repose sur notre démonstration pages suivantes de la complémentarité agronomique de ceux-ci et par l’absence d’un dépassement des flux cumulés en éléments traces métalliques et composés traces organiques.

Des périmètres conjoints ont été admis lorsque les sous-produits épandus présentent une complémentarité agronomique avec les matières organiques de Double A Alizay, comme c’était le cas dans le dossier d’épandage M-real Alizay autorisé en 2009.

C’est le cas du Biozan, sous-produit de la production de la vitamine B 12 par fermentation de SANOFI AVENTIS à Saint Aubin les Elbeuf.

Ces parcelles en superposition représentent une surface de 75.14 ha soit 2 % du parcellaire de l’extension proposée.

La justification de la complémentarité des deux épandages se trouve en pages suivantes :

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 61 Analyse de la complémentarité agronomique du Biozan et des matières organiques de Double A Alizay (en fonction des résultats d’analyse du dossier autorisé de MReal)

Les matières organiques de la papeterie Double A Alizay et le Biozan présentent une valeur agronomique complémentaire :

 fertilisant azoté pour le Biozan riche en matière organique très facilement minéralisable dont le C/N est de 4 ;  amendement calcique et organique pour les matières organiques, constituées de carbonates de calcium et de matière organique peu fermentescible et dont le coefficient équivalence azote est nulle.

Elément fertilisant ou amendant à la dose pratiquée N disponible Matière CaO N total en kg / ha P2O5 organique apport en kg / ha pour la apport en kg / ha moyen en l’année de culture moyen en l’année de kg/ ha/ an l’apport suivant kg/ ha/ an l’apport l’épandage Matières organiques MReal 5 800 400 100 / 10 40 tonnes / hectare C/N  30 tous les 6 ans Biozan (1) 16 tonnes / hectare C/N = 4 150 80 tous les 3 ans

(1) d’après les informations recueillies auprès de la MIRSPAA

Flux d’apport aux sols en polluants

Les teneurs en éléments-traces métalliques et composés-traces organiques du Biozan sont les suivantes :

Biozan Valeurs

moy 2013 Limites Cd < 0,1 10 Cr 2.1 1000 Cu 15.2 1000 Hg <0.15 10 Ni 6.1 20 Pb <3.9 800 Zn 143 3000 Cu+Cr+Ni+Zn 166.4 4000

Total des 7 PCB 0,09 0,8 Fluoranthène < 0,2 5 Benzo(b)fluoranthène < 0,2 2,5 Benzo(a)pyrène < 0,2 2

en mg / kg MS

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 62 Les flux d’apport aux sols correspondant sont :

Biozan(1) Flux

moy 2013 autorisé 16 t / ha

tous les 3 ans Flux 3,85 en t MS / ha / 10 ans Cd / 0,015 Cr 0,00081 1,5 Cu 0,00585 1,5 Hg / 0,015 Ni 0,00234 0,3 Pb / 1,5 Zn 0,05506 4,5 Cu+Cr+Ni+Zn 0,06406 6

Total des 7 PCB 0,03466 1,2 Fluoranthène / 7,5 Benzo(b)fluoranthène / 4 Benzo(a)pyrène / 3

en mg / m2 / 10 ans

Les flux d’apport cumulés en éléments indésirables atteignent au maximum, pour un épandage conjoint des matières organiques de Double A Alizay et du Biozan, 20 % des flux autorisés pour le Cadmium, ce qui laisse une marge de sécurité en cas de sur-épandage accidentel.

Matières Biozan organiques M- moy 2013 (1) real 16 t / ha 40 t / ha tous les 3 tous les 6 ans ans Flux en t MS/ha/10 ans 3,85 15.3 Cd / 20% Cr 0.05% 1.79% Cu 0.4% 7.40% Hg / 2.04% Ni 0.8% 9.54% Pb / 3.64% Zn 1.2% 11.42% Cu+Cr+Ni+Zn 1.1% 12.05%

Total des 7 PCB 2,9% / Fluoranthène / / Benzo(b)fluoranthène / / Benzo(a)pyrène / /

en % du flux autorisé

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 63 2.5.8. Filières alternatives à l’épandage

En cas d’impossibilité temporaire d’épandage liée à la qualité des sous-produits ou à l’accessibilité des parcelles d’épandage, Double A Alizay aura recours à une filière d’élimination conformément à l’article 12 – 3.3. de l’arrêté papetier.

Les centres d’élimination susceptibles de recevoir les matières organiques de Double A Alizay sont les suivants :

Centre d’Enfouissement Technique de classe II - ETARES Rogerville 76

Capacité : 300 000 tonnes de DIB / an DIB acceptés (MS > 30 %) en provenance de Seine Maritime ou des départements limitrophes

Pas de contrainte sur la qualité chimique

Centre d’Enfouissement Technique classe I – SERAF Tourville la Rivière 76

Capacité non saturée : possibilité d’accueillir des sous-produits solides et stabilisés

En fonction de la quantité de matière organique relarguable dans les matières organiques, un traitement de stabilisation complémentaire sur site pourrait être rendu nécessaire avant stockage

Critères d’acceptation sur les métaux et composés organiques de la fraction lixiviable

Plate-forme de compostage - RUDOFERT St Vigor d’Ymonville 76

Compostage de déchets verts Broyage et stockage de palettes Compostage de boues avec des déchets verts Compost de boues recyclé en agriculture sous la norme NF U 44 095 Capacité : 5 000 tonnes MB boues / an (site non saturé)

Boues acceptées : > 18 % MS et conformes à l’épandage

Plate-forme de compostage – TERRALYS Cuverville 27

Compostage de déchets verts Broyage et stockage de palettes Compostage de boues avec des déchets verts Compost de boues recyclé en agriculture sous la norme NF U 44 095 Capacité : 5 000 tonnes MB boues / an (site non saturé)

Boues acceptées : > 18 % MS et conformes à l’épandage

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 64 2.6. ORGANISATION DES EPANDAGES

L'organisation des épandages est assurée par un prestataire spécialisé.

2.6.1. Relationnel avec les agriculteurs

Ce prestataire a vocation d’information auprès des agriculteurs :

 rencontre avec les agriculteurs  présentation des produits et du fonctionnement de la filière  envoi des fiches apport, fiches produit et résultats d’analyses de sol  répondre au mieux aux questions agricoles, environnementales et réglementaires

Une convention sera signée entre le producteur de boues et les agriculteurs définissant les engagements de chacun.

2.6.2. Suivi des commandes

a) Etablissement de la commande

Un technicien se charge des commandes et de la distribution des sous-produits auprès des exploitants agricoles du périmètre autorisé.

b) Transmission des bons de commande au transporteur

Les livraisons s’effectuent tout au long de l’année en flux tendu.

L’aptitude des parcelles est assurée avant livraison.

Les aires de stockage doivent être accessibles aux semi-remorques et quelle que soit la saison (exemptes de ligne électrique ou téléphonique, fossé). Ces conditions sont précisées dans les bons de commande.

Le transport des matières organiques est confié à un transporteur habilité Le transporteur doit remplir un relevé de livraison avec les dates de livraison, les tonnages et les lieux de dépôts.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 65 c) Suivi des livraisons en cours

Consignes de livraisons au transporteur :

 ordre de livraison donné par le technicien (tonnage à livrer, identification des dépôts, accessibilité...),  reconnaissance physique du dépôt avec l’agriculteur,

Chaque stockage sera identifié par une pancarte précisant l’identité du producteur, en l’occurrence Double A Alizay, la nature du produit, la date du premier dépôt, la date prévisionnel d’épandage et les coordonnées téléphonique du prestataire, exploitant de l’opération d’épandage pour le compte de Double A Alizay.

Pesées :

Un pesage systématique des bennes transportant les sous-produits vers l’agriculture est réalisé grâce à un pont-bascule situé dans l’entreprise Double A Alizay. Cela permet un enregistrement systématique.

Enregistrement des évacuations et des livraisons :

A chaque évacuation, le transporteur remplit une feuille d’enlèvement précisant la date et l’heure d’enlèvement, le numéro de la benne, la quantité de sous-produits prise en charge et la destination agricole.

Le prestataire a connaissance à tout moment de la localisation des stockages en bordure de parcelles agricoles

d) Suivi mensuel du tonnage restant à honorer

Un bilan mensuel est établi pour valider l’avancement des livraisons grâce au recoupement de :

 données du pont bascule informatisé de Double A Alizay  vérification des tonnages indiqués sur les feuilles d’enlèvement.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 66 2.6.3. Suivi des épandages

a) Cahier d’épandage

Pour préciser les engagements des exploitants, un accord préalable est signé par l’exploitant agricole : ils sont présentés en Annexe 4.

Avant la campagne d’épandage, un cahier d’épandage sera fourni aux prestataires d’épandage.

Le cahier d’épandage, comprend :

 le nom de l’exploitant agricole  le contexte météorologique lors de l’épandage  la commune  le numéro d’îlot récepteur  le lieu de stockage  les quantités épandues  la surface épandue  les dates d’épandage  la culture avant et après épandage  la personne chargée des épandages

b) dépouillement des cahiers d’épandage retournés par les prestataires d’épandage

En fin de campagne, la compilation des cahiers d’épandages sera utilisée pour la rédaction du bilan agronomique annuel.

Epandage :

L’épandage est réalisé par l’intermédiaire d’un prestataire de services disposant d’un matériel adapté pour l’épandage des « matières organiques » ou par l’agriculteur lui-même à l’aide d’un épandeur adapté permettant une bonne répartition du produit.

Le coût de cette prestation est pris en charge par DOUBLE A Alizay.

Enfouissement

Un enfouissement des matières organiques s’impose si elles provoquent des nuisances olfactives.

Les agriculteurs sont incités à travailler le sol rapidement après les épandages.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 67 Stockage en bout de parcelle

Les lieux de stockage sont définis par parcelle susceptible de recevoir les sous-produits. Ils sont répertoriés, cartographiés et figurent dans le bilan annuel.

Les stockages en bout de parcelle sont identifiés par un pancartage sur lequel sont précisés :

 la nature du produit  l’identité du producteur  le numéro de téléphone de la personne à contacter  la période présumée d’épandage et la date de dépôt  le volume

2.6.4. Suivi des sous-produits

a) Prélèvements sur les aires de stockage ou en bout de champs et envoi au laboratoire d’analyses

Le prestataire réalise des prélèvements des matières organiques en complément de ceux réalisés à Double A Alizay pour contrôler la stabilité de leur composition et pérenniser ainsi la filière de valorisation agricole mise en place.

Les éléments à analyser sont ceux précisés dans le programme de suivi validé par les autorités.

b) Réception, centralisation et transmission des données

Les résultats d’analyses font l’objet d’une saisie informatique, ce qui permet de voir l’évolution de la composition des sous-produits. Une copie des résultats d’analyses est transmise à Double A Alizay.

2.6.5. Suivi des sols

Le prestataire assure également les prélèvements de sol sur les parcelles de référence.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 68 2.6.6. Rapport annuel d’épandage

Ce dossier comprend :

 la présentation géographique des livraisons, des tonnages par sous-produit et des surfaces épandues  le dépouillement des cahiers d’épandage (doses moyennes, nombre de parcelles…)  le suivi des parcelles de référence  la synthèse des données propres à l’année échue des analyses avec graphiques et copies des résultats  l’actualisation éventuelle de l’étude préalable.

2.7. SUIVI AGRONOMIQUE

Le suivi agronomique de l’opération est indispensable pour assurer la pérennité de la filière de valorisation des sous-produits en agriculture. Ci-après le protocole de suivi des épandages : définition du contenu et du rythme des analyses. Ce protocole est celui actuellement mis en œuvre pour le suivi des épandages de matières organiques sur le périmètre d’épandage déjà autorisé par l’arrêté interpréfectoral du 02/08/2013.

Rappel de l’arrêté papetier

L'épandage des effluents ou des déchets ne peut être réalisé que dans les cas où cette méthode a un intérêt pour le sol et la nutrition des cultures. Tout épandage est subordonné à une étude préalable montrant l’innocuité et l’intérêt agronomique des effluents ou des déchets, l’aptitude du sol à les recevoir, le périmètre d’épandage et les modalités de sa réalisation.

Un programme prévisionnel d’épandage doit être établi, ainsi qu’un suivi analytique des produits et des parcelles de référence.

Un bilan est dressé annuellement. Ce document comprend les parcelles réceptrices, le bilan qualitatif et quantitatif des effluents et déchets épandus, l’exploitation du cahier d’épandage, les bilans de fumure réalisés sur les parcelles de référence, la remise à jour éventuelle des données réunies lors de l’étude initiale.

L’arrêté d’autorisation définit les conditions dans lesquelles l’épandage doit être pratiqué. Il prévoit notamment l’établissement d’un contrat liant le producteur de déchets ou d’effluents au prestataire réalisant l’opération d’épandage et de contrats liant le producteur de déchets ou d’effluents aux agriculteurs exploitant les terrains.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 69 2.7.1. Programme prévisionnel

Le programme prévisionnel d’épandage. Il est à la disposition de l’Inspecteur des Installations Classées.

L’établissement de ce planning tient compte des recommandations du plan d’épandage.

Deux programmes prévisionnels seront établis chaque année au plus tard 1 mois avant le début des campagnes de printemps et d’automne.

Le programme comprend :

 la liste des parcelles prévues pour l’épandage,  les cultures prévues et la mention des cultures intermédiaires,  les contraintes à respecter pour chaque parcelle,  le calendrier de travail,  la caractérisation des boues à épandre,  les doses d’apport,  les analyses de sols,  l’identification des intervenants,  les consignes d’épandage,

Un cahier d’épandage est tenu à jour par chaque prestataire d’épandage et reprend les éléments ci-dessus à chaque épandage. Ce cahier doit permettre la comparaison du planning prévisionnel d’épandage avec la réalité du terrain. Toutes les remarques ou incidents techniques y sont indiqués.

2.7.2. Suivi des sous-produits et des sols

Les tonnages actuels moyens épandus sont :

 cendres environ 15 000 T/an  matières organiques environ 15 000 T/an

Le présent dossier sollicite un complément de surfaces autorisées ce qui représente un potentiel d’épandage de 15 000 tonnes de matières organiques supplémentaires.

Le suivi agronomique proposé a pour objectif de :

 préciser la valeur agronomique des matières organiques afin d’en affiner les règles d’épandage, par rapport aux besoins des cultures et aux risques de pollution en cas de non-respect des préconisations d’épandage,  vérifier la conformité des matières organiques et des sols à la réglementation en vigueur en matière d’éléments traces avant et après épandage.

Les résultats du suivi font l’objet chaque année d’une synthèse et sont intégrés au bilan annuel établi par le prestataire.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 70 a) Suivi des matières organiques :

Le suivi agronomique permet de préciser la valeur agronomique des Matières Organiques et de suivre la conformité à la réglementation en vigueur.

Pour cela le programme d’analyse prévu est :

Matière sèche (g/kg) (MS) Matière organique (g/kg) (MO) Carbone organique (g/kg) (C) Azote Kjeldahl (g/kg) (NtK) + Valeur agronomique Azote Ammoniacal (g/kg) (NH4 ) Rapport C/N pH eau Calcium total (g/kg) (CaO) Magnésium total (g/kg) (MgO)

1 analyse par mois Phosphore total (g/kg) (P2O5)

Potassium total (g/kg) (K2O)

Cadmium total (Cd) Chrome total (Cr) Cuivre total (Cu) Eléments traces Mercure total (Hg) métalliques Nickel total (Ni) Plomb total (Pb) Zinc total (Zn) Cr+Cu+Ni+Zn

Lorsque des changements dans les procédés ou les traitements sont susceptibles de modifier la qualité des boues ou lorsqu’une des teneurs en éléments traces métalliques mesurée l’année précédente est supérieure à 75 % de la valeur limite réglementaire, les fréquences d’analyse sont identiques à celles de la première année de caractérisation soit 18 analyses de la valeur agronomique et des éléments traces métalliques et 2 analyses des composés traces organiques.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 71 b) Suivi des sols des parcelles de référence

Un réseau de parcelles de référence a été mis en place pour suivre les teneurs en éléments traces métalliques dans les sols.

Une parcelle de référence est une parcelle représentative du périmètre d’épandage et des pratiques culturales.

Une analyse de valeur agronomique et des éléments traces métalliques a été effectuée sur chacune de ces parcelles : 49 parcelles. Une analyse de suivi sera faite dans un délai maximum de 10 ans ou lors de l’exclusion de la parcelle du périmètre d’épandage.

SOL (Parcelles de référence) Eléments à analyser Fréquence

K2O

Mat. Organique P2O5 en fonction de la fréquence de Analyse agronomique pHeau CaO retour des sous-produits sur MgO les parcelles

(au minimum tous les 10 ans). Cd Cr Cu Eléments traces Hg Ni Pb Zn

2.7.3. Bilan agronomique annuel

Les cahiers d’épandage permettent d’établir le bilan des épandages.

Le bilan annuel des épandages vérifie la conformité des épandages par rapport aux préconisations des études de périmètre d’épandage.

Un rapport final reprenant les points-clés de ce suivi est remis chaque année à Double A Alizay qui le transmet aux autorités.

Il comporte notamment tous les résultats d’analyses de sol et de sous-produits.

Le document de synthèse ou bilan annuel reprend :

 Les parcelles réceptrices,  les analyses des sous-produits auxquelles seront joints les résultats des analyses de sol sur les parcelles de référence,  l’exploitation du cahier d’épandage indiquant les quantités d’éléments fertilisants et d’éléments indésirables apportées sur chaque unité culturale  la synthèse cartographique des épandages,  la remise à jour éventuelle des données réunies lors de l’étude initiale.

La copie de ce document est transmise à l’entreprise Double A Alizay qui le communique aux autorités.

Un bilan synthétique ciblé pour chaque commune concernée par un épandage à la période considérée leur est adressé annuellement.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 72 CHAPITRE 3 : ETUDE DES DANGERS : IDENTIFICATION DES DANGERS ET MESURES DE PREVENTION

3.1. PRESENTATION DU PROJET

L’entreprise Double A Alizay est installée sur le site de la Zone Industrielle du Clos Pré sur la commune d’Alizay en bordure de Seine au Sud de Rouen dans le département de l’Eure (27).

Double A Alizay fabrique du papier d’impression pour la bureautique et la reprographie.

Le présent dossier vise à étendre, au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, l’opération d’épandage des sous-produits générés par le site suite à la mise en place d’une activité de production de pâte à papier :

 matières organiques provenant de la station de traitement des eaux,

Dans le cadre de l’activité d’épandage, les risques potentiels sont présents dans l’enceinte de l’usine, au niveau du transport et de la manipulation du produit.

3.2. ENVIRONNEMENT

En tant qu’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement, l’entreprise Double A Alizay satisfait aux exigences réglementaires en vigueur. Elle a également mis en place un système de management de l’environnement certifié ISO 14001.

Il existe sur le site de Double A Alizay des consignes permettant de garantir la sécurité dans l’enceinte de l’entreprise au niveau des risques relevés :

 la circulation sur le site,  les procédures et consignes de transfert, contrôles des installations,  les dispositifs de sécurité,  les opérations de maintenance et d’entretien.

L’étude de danger présentée ci-après conformément à la réglementation est en relation avec l'importance des dangers de l'activité d’épandage et de leurs conséquences prévisibles en cas de sinistre sur les intérêts visés par l’article L 511-1 du titre Ier du Livre V du Code de l’Environnement et de l’article L 211-1 du Code de l’Environnement (anciennement article 2 de la loi n°92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau).

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 73 En ce qui concerne l’activité d’épandage de sous-produits en agriculture, les exigences des différentes réglementations européennes, françaises et départementales qui sont mentionnées ici ont servi de guide à la mise en place de la filière de valorisation des sous- produits de l’entreprise Double A Alizay :

 L’arrêté du 3 avril 2000 relatif à l’industrie papetière,  la Directive C.E.E. 86/278 du 12 juin 1986,  l’arrêté du 22 novembre 1993 relatif au Code des Bonnes Pratiques Agricoles, instauré par la Directive Européenne “ Nitrates ” (91/676 du 12 Décembre 1991),  le Règlement Sanitaire Départemental de la Seine-Maritime,  le Règlement Sanitaire Départemental de l'Eure,

En effet, la composition des matières organiques doit être telle que leur usage ne présente pas d’inconvénient, direct ou indirect, vis-à-vis de l’homme, des animaux et de leur environnement.

3.3. INCENDIE

Sur le site de Double A Alizay, l’usine est pourvue en moyens de lutte contre l’incendie adaptés aux risques encourus. Ils sont en nombre suffisant et correctement répartis sur la superficie à protéger. Les moyens de secours sont définis dans un POI (=Plan d’Organisation Interne).

Les installations de protection contre l’incendie sont correctement entretenues et maintenues en bon état de marche. Une vérification périodique est effectuée par un technicien qualifié.

Il est interdit de fumer ou d’apporter du feu sous une forme quelconque, sauf pour la réalisation de travaux ayant fait l’objet d’un « permis de feu » dans les installations où existe un risque d’incendie ou d’explosion.

En ce qui concerne l’activité d’épandage, les seuls risques d’incendie sont liés au matériel de l’agriculteur ou de l’entreprise de travaux agricoles utilisé pour l’épandage.

3.4. AIR : POUSSIERES, FUMEES, ODEURS

Sur le site de Double A Alizay, les poussières, gaz polluants ou odeurs sont, dans la mesure du possible, captés à la source et canalisés. Les locaux où des poussières, des gaz polluants ou des odeurs peuvent se dégager sont assainis conformément aux règles relatives à l'hygiène et à la sécurité des travailleurs.

Sur les lieux de stockage et d’épandage, les matières organiques de Double A Alizay ne présentent aucun risque d’envol de poussière.

Les installations sur le site ont été implantées de manière à limiter la gêne pour le voisinage (éloignement...).

Sur les lieux de stockage et d’épandage, des odeurs pouvant apparaître lors de la manipulation du produit, les règles de distances en ce qui concerne le stockage seront respectées.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 74 3.5. BRUIT

Au niveau du site Double A Alizay, l'installation est construite, équipée et exploitée pour limiter les bruits aériens ou vibrations mécaniques liés à son fonctionnement et susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou de constituer une gêne pour sa tranquillité.

Les émissions sonores des véhicules, matériels et engins de chantier utilisés à l'intérieur de l'établissement répondent aux règlements en vigueur, en particulier aux exigences réglementaires en vigueur.

L'usage de tous appareils de communication par voie acoustique (sirènes, avertisseurs, haut- parleurs, etc.) gênants pour le voisinage est interdit, sauf si leur emploi est exceptionnel et réservé à la prévention ou au signalement d'incidents graves ou d'accidents.

Dans le cadre de l’activité d’épandage, le bruit émis est identique à celui de toute autre activité agricole.

3.6. EAUX

L’étude de l’aptitude du périmètre à l’épandage et au stockage des matières organiques de Double A Alizay, validée par un hydrogéologue expert agréé, a permis de renforcer les mesures en faveur de la protection des eaux, en éliminant du périmètre d’épandage, toute parcelle sur laquelle l’épandage de sous-produits papetiers serait susceptible d’occasionner une pollution des nappes phréatiques et en imposant sur certaines parcelles des limitations de la durée du stockage ou de la période d’épandage.

Le suivi agronomique mis en place permettra de garantir la qualité des produits épandus et l’aptitude des sols à les recevoir sans nuisances pour l’environnement.

3.7. ENVIRONNEMENT HUMAIN

3.7.1. Transport

Les Transports sont effectués par un transporteur habilité.

Un protocole d’intervention définit les engagements à respecter.

3.7.2. Epandage

Les épandages sont effectués par l’agriculteur lui-même ou une entreprise de travaux agricoles avec un épandeur à plateau pour permettre une répartition correcte du sous-produit.

Les préconisations d’épandage à respecter sont fournies et mises à jour régulièrement.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 75 CHAPITRE 4 : NOTICE HYGIENE ET SECURITE

4.1. CONTEXTE

Les personnes en contact avec les matières organiques sont le personnel de Double A Alizay, du prestataire de suivi, les transporteurs, les entreprises de travaux agricoles et les agriculteurs.

4.2. EFFECTIF ET RYTHME DE TRAVAIL

Les matières organiques sont transportées vers les parcelles d’épandage avec un rythme moyen de 4 à 5 rotations de semi-remorques par jour ouvrable. Le transport est effectué par un transporteur habilité.

Les épandages se déroulent principalement sur deux périodes d’août à novembre et février à mars. La reprise des sous-produits et l’épandage sont pratiqués avec du matériel agricole par les entreprises de travaux agricoles ou les agriculteurs.

Le suivi des épandages nécessite des interventions régulières d’un technicien agronome.

4.3. LA FORMATION ET L’INFORMATION

La seule manipulation des sous-produits ne présente pas de risques particuliers, s’ils sont manipulés correctement.

Toute personne présente sur le site de l’usine devra se soumettre aux consignes de sécurité liées au site.

Le transport et une partie des épandages sont assurés par des prestataires spécialisés qui assurent la formation de leur personnel.

Les agriculteurs peuvent assurer eux-mêmes les épandages dans le cadre de l’activité normale de l’exploitation agricole. Les précautions particulières à appliquer dans la manipulation et l’utilisation des sous-produits sont régulièrement rappelées.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 76 4.4. MESURES RELATIVES A LA SECURITE DU PERSONNEL

Le personnel intervenant sur le site doit prendre connaissance des dossiers de prescription et de sécurité en vigueur. Dans l’enceinte du site Double A Alizay, les consignes et le plan de circulation doivent être respectés.

Conformément aux dispositions réglementaires relatives à la sécurité sur le site, les consignes portent sur :

 les interdictions de fumer et d'apporter du feu sous une forme quelconque ;  les mesures à prendre en cas de fuite sur un récipient contenant des substances dangereuses ;  les moyens d'extinction à utiliser en cas d'incendie ;  la procédure d'alerte avec les numéros de téléphone du responsable d'intervention de l'établissement, des services d'incendie et de secours, etc.  Les consignes rappellent de manière brève, mais apparente, la nature des produits concernés et les risques spécifiques associés (incendie, toxicité, pollution des eaux, etc.).

Le transport et la manipulation des sous-produits ne présentent pas de risques particuliers. Les consignes de secours sont affichées et consultables par toute personne pénétrant sur le site de Double A Alizay.

L’ensemble des dispositifs de sécurité est régulièrement soumis à la vérification technique de l’APAVE et aux contrôles des Services de Sécurité du Travail et de l’Hygiène, de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie et des Accidents du Travail ainsi qu’à celui de la Direction Interdépartementale de l’Industrie.

Le matériel utilisé pour le déroulement des chantiers d’épandage est constitué d’un tracteur avec chargeur et d’un épandeur attelé sur tracteur. Il répond à des normes de sécurité qui lui sont spécifiques.

Les opérations d’épandage ne font intervenir qu'une personne par attelage.

Afin de garantir la sécurité du personnel affecté à l’épandage agricole des sous-produits, différentes vérifications sont à effectuer sur le matériel roulant :

 tracteurs,  épandeurs.

Pour tout matériel, trois points doivent être vérifiés avant chaque utilisation :

 l’éclairage et la signalisation,  le freinage,  l’état des pneumatiques.

Un entretien régulier des différents véhicules est par ailleurs indispensable.

Les risques du travail agricole ne sont pas spécifiques à la filière de recyclage agricole. La prévention consiste dans le respect du Code du travail et du Code de la Route.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 77 4.5. MESURES RELATIVES A L’HYGIENE DU PERSONNEL

La valorisation agricole des sous-produits Double A Alizay se fait dans le respect de la réglementation en vigueur en ce qui concerne la qualité et la quantité de sous-produits épandus. L’épandage se fait dans le cadre d’un suivi agronomique répondant aux exigences réglementaires.

Il n’y a pas de prescription particulière réglementaire relative à l’hygiène du personnel pour les épandages de sous-produits en agriculture

La manipulation des sous-produits ne présente pas de risques particuliers.

Les matières organiques ne présentent pas de risques sanitaires particuliers. Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de a énoncé un certain nombre de principe pour éviter tout risque de contamination :

 lors de la manipulation des boues et lors de l’épandage le personnel doit porter des gants et des vêtements spécifiques ;  le matériel d’épandage tout être nettoyé en fin de chantier.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014 78 CHAPITRE 5 : CONCLUSION

Les matières organiques, sous-produit de la papeterie Double A Alizay, seront épandues sur les sols agricoles pour apporter de la chaux et de la matière organique nécessaires au maintien de la fertilité des sols.

La société Double A Alizay souhaite étendre son périmètre d’épandage autorisé le 2 août 2013.

L'innocuité des matières organiques est démontrée par la conformité aux valeurs limites sur les teneurs en éléments-traces métalliques et composés-traces organiques.

Dans le cadre de l’extension de ce périmètre d’épandage, 33 agriculteurs ont donné leur accord pour l'utilisation des matières organiques sur tout ou partie de leur parcellaire, représentant une surface de 3 809.18 ha inclus dans le périmètre.

Le périmètre d’épandage est constitué de 3 809.18 hectares répartis sur 93 communes de l’Eure et de la Seine Maritime dont 3 585.27 ha ont été classés aptes suite à l’étude du périmètre.

Le potentiel de recyclage du périmètre est de 915 tonnes par an de CaO soit l’équivalent de 15 000 tonnes de matières organiques.

Au-delà de cette étude préalable, pour que Double A Alizay soit assurée chaque année de l'évacuation fiable des tonnages produits, un suivi de la filière est mis en place.

Ce suivi comprend :

 un suivi d'exploitation dont la mission est d'assurer la maîtrise technique de la filière  un suivi et une auto-surveillance des épandages, qui assurent le contrôle de la qualité et de la conformité du recyclage ainsi que l'information des utilisateurs et de l'Inspection des Installations Classées

Cette étude préalable ainsi que le contrôle assuré par le suivi annuel permettent de pérenniser le débouché des matières organiques en adéquation avec les besoins des agriculteurs utilisateurs et les souhaits de Double A Alizay.

IP : 5451 0020814.EP.GLE.(3) Décembre 2014

GLOSSAIRE

Amendement : substance organique ou minérale incorporée au sol en quantité importante pour le rendre plus fertile.

Battance : tendance du sol à former une croûte superficielle sous l’effet des pluies.

Bétoire : puits naturel.

Caustification : procédé chimique qui permet le recyclage de la liqueur verte en liqueur blanche grâce à l’ajout de chaux.

Cellulose : substance macromoléculaire du groupe des glucides, polymères du glucose, constituant principal et caractéristique de la paroi des cellules végétales, utilisée notamment pour la fabrication du papier.

Chaudière à biomasse : ou chaudière à écorce. Chaudière dans laquelle on brûle les écorces et les sciures de bois. Le dégagement de chaleur provoqué par la combustion permet de générer de la vapeur. Cette vapeur sert à produire de l’énergie pour l’usine.

Chaudière de régénération : appareil dans lequel la liqueur noire concentrée (Na2CO3 + Na2SO4 + lignine) est chauffée et se transforme en liqueur verte (Na2S + Na2 CO3). Le dégagement de chaleur provoqué par la combustion permet de générer de la vapeur. Cette vapeur sert à produire de l’énergie pour l’usine.

C/N : rapport des paramètres carbone et azote à l’état organique. Il renseigne sur le degré d’évolution de la matière organique, sur l’activité biologique et donc, sur le potentiel de fourniture d’azote dans le sol.

DBO : abréviation pour Demande Biologique en Oxygène.

DCO : abréviation pour Demande Chimique en Oxygène.

ECF : Elemental Chlorine Free : fabrication du papier sans utilisation de chlore.

ETM: Elements Traces Métalliques ou métaux traces.

Four à chaux : appareil dans lequel on chauffe du carbonate de calcium (Ca CO3) pour le transformer en chaux (CaO).

Hemicellulose : Composant du bois.

Lignine : substance organique complexe, constituant principal du bois qui imprègne les cellules, les fibres et les vaisseaux conducteurs, les rendant imperméables, inextensibles et rigides.

Liqueur blanche : solution de soude (NaOH) et de sulfure de sodium (Na2S).

Liqueur noire : solution de carbonate de sodium (Na2CO3), de sulfate de sodium (Na2SO4) et de lignine.

Liqueur verte : solution de sulfure de sodium (Na2S) et de carbonate de sodium (Na2CO3).

Lixiviation : Opération qui consiste à faire passer lentement un solvant à travers un produit pulvérisé et déposé en couche épaisse, pour en extraire un ou plusieurs constituants solubles.

Matières Organiques : sous-produit solide.

MES : abréviation pour Matières En Suspension.

MIRSPAA : Mission Interdépartementale pour le Recyclage des Sous-Produits de l’Assainissement en Agriculture.

MO : abréviation pour Matière Organique.

MS : abréviation pour Matière Sèche.

Offset : Procédé d’impression par double décalque de la forme d’impression sur le blanchet de caoutchouc, puis de celui-ci sur le papier.

PB : produit brut.

Siccité : propriété de ce qui est sec.

Valeur agronomique : quantité et qualité des éléments nutritifs apportés par un produit pour la croissance d’une plante. Un produit ayant une bonne valeur agronomique évite les carences en éléments nutritifs et en oligo-éléments essentiels.

ANNEXES

Annexe 1 : Périmètre d’épandage : parcellaire et cartographie par adhérent

Annexe 2 : Périmètre d’épandage : parcellaire et cartographie par commune

Annexe 3 : Rapport d’un hydrogéologue agréé

Annexe 4 : Accords préalables

Annexe 5 : Analyses de matières organiques

Annexe 6 : Arrêté interpréfectoral du 02/08/2013

ANNEXE 1 PERIMETRE D’EPANDAGE : PARCELLAIRE ET CARTOGRAPHIE PAR ADHERENT

ANNEXE 2 PERIMETRE D’EPANDAGE : PARCELLAIRE ET CARTOGRAPHIE PAR COMMUNE

ANNEXE 3 RAPPORT D’UN HYDROGEOLOGUE AGREE

ANNEXE 4 ACCORDS PREALABLES

ANNEXE 5 ANALYSES DE MATIERES ORGANIQUES

ANNEXE 6 ARRETE INTERPREFECTORAL DU 02/08/2013