JEAN-MARC DALPÉ 1957-

Étienne Morin, Le Droit, , 1994. Université d’Ottawa, CRCCF, Fonds Le Droit (C71), Ph92-10-941213JEA2

Tour à tour décrit comme le Michel Tremblay ou le John Steinbeck franco-ontarien, Jean Marc Dalpé a remporté le Prix du Gouverneur général en théâtre pour sa pièce Le Chien en 1989. La pièce a connu un grand succès partout où elle a été présentée par le Théâtre du Nouvel-, pièce vue dans plusieurs villes canadiennes et en France, notamment en français à Montréal comme en anglais à Toronto.

Prix du gouverneur général en 1989, né à Ottawa d’un père francophone et d’une mère anglophone, le dramaturge fait ses études d’art dramatique à l’école secondaire De-La-Salle d’Ottawa, à l’Université d’Ottawa et au Conservatoire de Québec. Ses premières expériences l’amènent à travailler avec l’Atelier d’Ottawa, la Comédie des deux rives, le Centre national des Arts et Théâtre-Action.

Jean Marc Dalpé s’est fait entendre sur les grandes scènes de l’Ontario français, que ce soit à la Nuit sur l’étang, au Festival franco-ontarien, à TFO, aux contacts ontariens ou à l’antenne de la Société Radio-Canada. Comme un des membres fondateurs de la troupe de la Vieille 17, Jean Marc Dalpé est intimement associé à la démarche du théâtre engagé et railleur de la Vieille 17 et du Théâtre du Nouvel- Ontario.

Ses textes et son théâtre ont été présenté ici, comme au Québec et en France, ont été primées dans les milieux professionnels, scolaires et communautaires. Puis, par son écriture dramatique, Jean Marc Dalpé devient vite un pilier du théâtre franco- ontarien. Homme de la scène, il est aussi poète; le style de sa poésie se prête bien d’ailleurs au récital et au spectacle (comme en témoigne Cries et Blues, par exemple, son concert rock axé sur les textes de plusieurs poètes franco-ontariens tels que Patrice Desbiens et Robert Dickson, qui a soulevé l’enthousiasme de la critique.). Sa pièce Le Chien, une coproduction du Théâtre du Nouvel-Ontario et du Théâtre français du Centre national des Arts, créée à Sudbury le 24 février 1988 à la Caverne de Science Nord est son grand succès et sera présentée dans plusieurs villes canadiennes, de même qu’en France. Traduite, elle a même tenu l’affiche en anglais au théâtre Factory de Toronto et suscitera l’intérêt des Torontois, du 11 novembre au 4 décembre 1988. Le Chien obtiendra le Prix du gouverneur général, traduite en anglais.

Auteur de neuf œuvres, dont trois recueils de poésie, Les murs de nos villages, Gens d’ici, et d’ailleurs, il signe des pièces qui connaissent le succès : Hawkesbury Blues, Nickel avec Brigitte Haentjens, Les Rogers avec Robert Marinier et Robert Bellefeuille, Eddy (trad. angl. : In the Ring), Lucky Lady. Ces deux dernières ont été jouées au Stratford Festival.

Dalpé, dramaturge, poète et comédien, aura été un personnage marquant du théâtre franco-ontarien de Penetanguishene à Sudbury en passant par Rockland et Hawkesbury, puis Toronto, pour aboutir à Montréal.

S’adressant aux participants des États généraux du théâtre franco-ontarien, tenue à l’Université d’Ottawa en mai 1991, Dalpé a affirmé : « Le voyage à faire effraie mais la réparation est à ce prix ». Il obtient le prix du Nouvel-Ontario en 1992 puis, en 1997, il reçoit le prix Le Droit pour sa pièce Eddy et fut décoré la même année des insignes de l’Ordre des francophones d’Amérique.

Même si Jean Marc Dalpé est établi à Montréal depuis le début des années 1990, et qu’il s’est tenu loin des planches depuis huit années, il ne s’est jamais trop éloigné du théâtre; il a participé à des spectacles de poésie et musique, à des lectures publiques et aux Contes urbains du théâtre La Catapulte d’Ottawa. De plus, Dalpé assume la présidence d’honneur du Gala artistique De La Salle, à Ottawa, en mai 1998. En juin 1998, on a pu voir comme comédien dans la pièce Les Pieds dans les plats, à la ferme Lipial, de Ripon (Québec).

Né à Ottawa, Jean Marc Dalpé a fait ses études secondaires au Collège Saint- Alexandre (Limbour) et à l’école secondaire De-La-Salle (Ottawa); il a étudié le théâtre à l’Université d’Ottawa, au Conservatoire d’art dramatique de Québec et à . Comédien, il a fait partie de plusieurs troupes et joué dans une trentaine de pièces. Dramaturge, il a composé Hawkesbury Blues (1982) et Nickel (1984) avec Brigitte Haentjens, les Rogers (1985) avec Robert Marinier et Robert Bellefeuille, puis Le Chien (1987, prix du Gouverneur général), qui fut un très grand succès.

Merveilleux poète oral, il a chanté, récité, déclamé et même joué ses poèmes avec séduction devant maints publics et en de multiples occasions. Des chansons jouent un rôle important à l’intérieur de ses deux premières pièces, en plus de les ouvrir et de les fermer. Les Murs de nos villages (1980), recueil de poèmes qui s’inspirent de la vie simple des ruraux, ont été portés à la scène. Les textes de Gens d’ici (1981) sont nés pour accompagner « une série de vignettes audio-visuelles produites par TV Ontario et commanditées par l’A.C.F.O. »; ils disent, racontent ou chantent, avec force rhétorique, la grandeur et les misères du Franco-Ontarien d’hier et d’aujourd’hui. Et d’ailleurs (1984) est le fruit d’un itinéraire personnel qui a conduit le poète d’Ottawa à Sudbury, puis de New York à Paris, d’où il est revenu avec le goût irrésistible des entrailles d’ « icitte ».

Œuvres principales de J.M.Dalpé :

• Les Murs de nos villages, Sudbury, Prise de parole, 1980. • Gens d’ici, Sudbury, Prise de parole, 1981. • Hawkesbury Blues, Sudbury, Prise de parole, 1982. • Et d’ailleurs (avec Brigitte Haentjens), Sudbury, Prise de parole, 1984. • Nickel, Sudbury, Prise de parole, 1984. • Les Rogers (en collaboration), Sudbury, Prise de parole, 1985. • Le Chien, Sudbury, Prise de parole, 1987. • Eddy, Montréal/Sudbury, Boréal/Prise de parole, 1994. • Lucky lady, Montréal, Boréal, 1995. • Un vent se lève qui éparpille, Sudbury, Prise de parole, 1999. (Trad. : Scattered in a rising wind, Burnaby, Talonbooks, 2003.) • Il n'y a que l'amour, Sudbury, Prise de parole, 1999.

Orientation bibliographique et repères archivistiques :

Beaulne, Brigitte et al., Le répertoire du théâtre franco-ontarien, Ottawa, Théâtre Action, 1988.

Bousquet, « Robert, Les états généraux du théâtre franco-ontarien débutent : En quête d’une nouvelle vision du théâtre », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 18 mai 1991, p. 41.

Dalpé, Jean-Marc [sic], « Le théâtre, carrefour privilégié à l’heure de la prise de parole », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 27 mars 1990, p. 23.

Demers, Edgard, « Jean-Marc Dalpé [sic] au 15e Gala du Centre d’excellence De La Salle [sic] », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 10 avril 1998, p. 8.

Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1988, p. 110.

Dionne, René, Anthologie de la poésie franco-ontarienne, Sudbury, Prise de parole, 1991, pp. 154-159.

Gay, Paul, La Vitalité littéraire de l’Ontario français. Premier panorama, Ottawa, Les Éditions du Vermillon, Collection « Paedagogus » no 1, 1986, pp. 48-50.

« Jean-Marc Dalpé [sic] honoré par le Québec », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 15 mars 1997, p. 2.

O’Neill-Karch, Mariel, Théâtre franco-ontarien : espaces ludiques, Ottawa, Les Éditions L’Interligne, 1992, pp. 85-102; pp. 103-120; pp. 139-157.

« Jean-Marc Dalpé [sic] : Un brin de sa vie est porté à l’écran », dans Le Carillon, Hawkesbury, [s.d.?].

« Pour Le Chien, du théâtre franco-ontarien à la Steinbeck : Jean-Marc Dalpé [sic], prix du gouverneur-général! », dans L’Express de Toronto, semaine du 7 au 13 mars 1989.

Sylvestre, Paul-François, Le répertoire des écrivains franco-ontariens, Sudbury, Prise de parole, 1987, pp. 29-30.

Théâtre du Nouvel-Ontario, 20 ans, [en collaboration], Sudbury, Théâtre du Nouvel- Ontario, 1991.