MÛR-DE- BRETAGNE

LOUDÉAC

CLÉGUÉREC

D15

D764

AUTOUR DE PONTIVY ROHAN

PAYS AUX VILLAGES BÂTIS SUR DES PLATEAUX D11

ONDULÉS TRAVERSÉS PAR QUELQUES VALLÉES, D2 CRÉDIN CE SECTEUR DU PRÉSENTE UNE FORTE

EMPREINTE RURALE. D767

CULTURES CÉRÉALIÈRES ET FOURRAGÈRES DOMINENT UNE CAMPAGNE PONCTUÉE ÇÀ ET LÀ

D768 DE PETITES CHAPELLES ET DE GRANDS DOMAINES D159 QUI, OMBRAGÉS PAR DES SÉQUOIAS ET D’AUTRES VIEUX ARBRES, OFFRENT DE PRÉCIEUX HAVRES DE VERDURE. D159

N24 N24

BAUD LOCMINÉ

25 UNE PRÉSENCE MAJESTUEUSE DU MORBIHAN DU SÉQUOIAS

DE BEAUREGARD . Cléguérec REMARQUABLES Ces six séquoias géants sont alignés en bordure d’une ancienne zone humide située au nord d’un joli domaine entretenu par les sœurs de la communauté de Cluny. Champions de la croissance rapide, ils ont en un siècle atteint la hauteur LES ARBRES ARBRES LES stupéfiante d’une quarantaine de mètres.

D’ombre et de lumière. l’or, pour que d’Amérique Au pied de ces arbres les graines et les plants monumentaux, la main posée de ces colosses soient CLÉGUÉREC sur leur douce écorce acheminés en Europe pour spongieuse, qu’il fait bon être réintroduits. Ils retrouver notre dimension sont désormais les hôtes d’homme, comme accompagné toujours verts de nos parcs, par ces êtres d’un autre silhouettes massives à pied âge. Disparus d’Europe il y de mammouth dardées de a 23 000 ans au plus fort de longues branches concaves la dernière glaciation, ils que soulignent par moments s’étaient réfugiés sur les les rais de lumière qui ont contreforts du versant ouest pu traverser leur ombre. de la Sierra Nevada, sur la côte Pacifique des États- Unis. Il faudra attendre environ 100 ANS HAUTEUR / 43m leur découverte par les HOUPPIER / 10m Européens au 18e siècle, CIRCONFÉRENCE / 6m puis leur accessibilité en 1852 lors de la ruée vers

Nés par la grâce du feu Outre leur mode de reproduction naturelle favorisée par les canicules estivales, il faut parfois des conditions particulières pour que les séquoias assurent leur descendance. Protégés par leur épaisse écorce sans résine, ils passent de temps à autre l’épreuve du feu. Libérés par la chaleur intense d’un incendie, les graines des cônes* femelles tombent, puis germent à l’abri des radiations solaires dans le sol recouvert de cendres. Les jeunes plants se De Cléguérec par la D15, entrez dans développent ensuite à la lumière, le domaine puis rendez vous à pied grâce à l’éclaircie forestière au fond de l’allée à l’angle nord-est produite par le feu. du parc. GPS : X 48,107170 / Y -3,025690 26 27 DU MORBIHAN DU REMARQUABLES L’ORME Un cœur bien noueux aux fils enchevêtrés faisait quant à lui un RARE EN BRETAGNE moyeu idéal. La loupe*, protubérance ARBRES LES formée en périphérie du tronc, Déjà peu présent originellement offrait de jolis tranchages pour la en Armorique, l’orme a quasiment marqueterie. Bien agencés ou disparu de nos haies à cause de à l’état originel, les motifs de CRÉDIN la graphiose. Pourtant, bien réelles cette essence permettaient sont les qualités de cet arbre au port * de réaliser des panneaux élégant dont les branches pleureuses appellent au romantisme. d’ébénisterie dignes des plus belles œuvres picturales.

Le bois des charrons* et des ébénistes Ajoutées à d’autres vertus connues Ne fendant pas facilement, le bois ou oubliées, notamment médicinales, dur de l’orme était très recherché ces qualités ont permis à l’orme de environ 150 ANS HAUTEUR / 30m par les charrons , maîtres en l’art de figurer parmi les neufs bois sacrés UN RESCAPÉ OUBLIÉ HOUPPIER / 16m construire carrosses ou brouettes. des Celtes dont une ancienne CIRCONFÉRENCE / 3,60m bénédiction druidique, encore très Pour fabriquer les pièces maîtresses ORME DE KERORIEN . Crédin d’une charrette, le nec plus ultra était actuelle dans notre rapport aux Caché au sein d’un petit bosquet gagné par les ronces, cet arbre à fière allure de trouver un tronc ou une branche arbres, demande le respect et la ressemble à un seigneur déchu enseveli par l’oubli. Pourtant, avec ses trente à deux arcs inversés, c’est-à-dire à protection. mètres de haut, il est en Bretagne l’un des derniers grands sujets sains de son deux courbes contraires, l’une pour espèce. faire le tour de la roue, l’autre pour servir de brancard. Pourquoi cet orme a-t-il fonction de la sécheresse échappé à la maladie de de la saison, le sait. ses semblables, alors qu’à Assurément, cet arbre a quelques dizaines de mètres profité de beaucoup de de lui, tous les autres en concours de circonstances sont atteints ? Résistance favorables. Il fut même d’un sujet particulièrement épargné par des bûcherons robuste, implantation sur un qui craignaient que leurs sol particulier, présence chaînes de tronçonneuses ne à ses côtés d’une plante se brisent dans son bois protectrice… ? Personne ne trop dur. semble avoir la réponse. De Crédin par la D11 en direction de Peut-être que la pie, qui Réguiny, tournez à droite vers Kerorien. y niche chaque année à des L’arbre se trouve en fond de voie à hauteurs différentes en droite avant un petit chalet en bois. GPS : X 48,015501 / Y -2,75598 28 29 DU MORBIHAN DU REMARQUABLES LES ARBRES ARBRES LES LE SOURN LE

Feuilles d’automne À l’approche de l’automne, les BLANCHI PAR LES ANNÉES feuilles vertes du chêne pédonculé se panachent de taches jaunes, CHÊNE DE KERMELIN . Le Sourn environ 500 ANS oranges et beiges qui lui confèrent HAUTEUR / 12m Vieil hôte du lieu, ce chêne est sans doute plus âgé que les maisons en pierre HOUPPIER / 15m un bel aspect. Ce phénomène qui ne CIRCONFÉRENCE / 7,90m qui l’entourent. Certains disent qu’il a plus de 1000 ans. Eu égard à son bois dure que le temps du début de cette saison est dû à un petit bouchon blanchi par les intempéries et sa forme de vieux sage pétrifié, on peut se laisser ligneux* qui se forme sur le aller à y croire. pétiole et arrête la circulation de la sève. Le cycle de la photosynthèse Le bois survit à la pierre. l’histoire des trois petits dépouillé de la majeure s’arrête alors pour le repos Autrefois crèche à moutons, cochons où le bois ne survit partie de son écorce, hivernal. La chlorophylle qui cet impressionnant chêne pas à la pierre. il porte sur les parties donne la couleur verte n’est plus creux pouvait en accueillir vivantes de son aubier synthétisée et les autres pigments cinq dans les années 1950, de jeunes branches qui contenus dans les feuilles peuvent avant que son ouverture soit « Une allure lui donnent une allure s’exprimer pleinement. refermée. Un grand four à ébouriffée. De là à penser pain s’érigeait alors à ses ébouriffée » que sous cette carapace de côtés. Périodiquement, cet bois pourrait se cacher un espace entouré d’un enclos Fendu de haut en bas par vieux sorcier, il n’y a pas de granite s’animait des les vents de l’ouragan du loin. gestes qui accompagnent les 15 octobre 1987 au cours bonnes fournées. duquel le quart des forêts À l’ouest du Sourn, par la D2, Un jour de 1967, le four bretonnes fut détruit, il bifurquez à droite vers Linguénec s’écroula, faisant mentir résiste encore. Bien que puis à gauche vers Kermelin. GPS : X 48,8570 / Y -3,009700 30 31 DU MORBIHAN DU REMARQUABLES LES ARBRES ARBRES LES MELRAND « Une origine perdue dans les mémoires »

Vrillé et bien vivant Sujet de belle taille ne produisant L’INCONNU DE KEROPERH pas de fruits à couteau, cet arbre est toujours debout malgré son POIRIER DE KEROPERH . Melrand bois précieux. C’est sans doute environ 200 ANS HAUTEUR / 14m À la croisée du bocage* et des champs cultivés, le poirier de Keroperh semble son tronc vissé, un défaut pour HOUPPIER / 10m CIRCONFÉRENCE / 2,37m hésiter entre un retour à la vie sauvage et l’existence d’un sujet de verger. De les ébénistes, qui lui a épargné la lame du bûcheron et permis haute stature, sans épine mais avec de petites poires, d’où peut-il venir ? d’atteindre cet âge respectable. Sans cette particularité, son bois Petites mais bonnes. d’importance, elles qui très dur et homogène de couleur L’origine de ce poirier au entre avril et mai se rouge saumon veiné de brun tronc vrillé s’est perdue régalent du pollen de ses sombre aurait sans doute déjà fait dans la mémoire des gens du fleurs blanches à étamines la joie d’un sculpteur. Son grain lieu, même des plus âgés. rouges déployées en fausse et son poli exceptionnels auraient Est-ce un poirier sauvage ombelle. servi à quelque luthier inspiré. qui, comme la plupart de ses Pour la grive et les congénères, servit de porte- étourneaux, nul besoin greffe, de "baisard" comme d’une origine contrôlée, ne remplissent pas leurs on dit dans certains coins ces petites poires au goût coupes à fruits avec, ils de Bretagne, ou un poirier âcre, sans traitement les ajoutent parfois aux sauvage naturellement phytosanitaire avant et pommes pour faire un cidre hybridé ? Personne ici ne après récolte, en valent unique à Keroperh où l’on a De Melrand en direction de Quistinic, semble avoir la réponse. bien d’autres. coutume de faire mûrir les par la D2 puis le D159, prenez à droite Pour les abeilles, cela Quant aux hommes, s’ils poires dans un tas de grains la direction de Keroperh. L’arbre se ne semble pas avoir n’en font pas commerce et de seigle. trouve derrière les grandes serres. GPS : X 47,960930 / Y -3,133170 32 33 DU MORBIHAN DU REMARQUABLES LES ARBRES ARBRES LES MELRAND

Les locataires du chêne de Melrand PUISSANT ET SOLENNEL Les beaux jours sont revenus, finies les pluies d’hiver et les crues. CHÊNE DU VILLAGE . Melrand environ 300 ANS Les bourgeons du chêne éclosent HAUTEUR / 20m "Dès qu’il naît, il porte un bonnet", vous l’aurez deviné, il s’agit du chêne. De HOUPPIER / 25m en tendres feuilles à travers CIRCONFÉRENCE / 7,80m la naissance de ce beau sujet à aujourd’hui, trois siècles se sont déjà écoulés. lesquelles la lumière diffuse, et en longs chatons* floraux. Comme C’est plus qu’il n’en faut pour qu’à la vue de sa silhouette impressionnante on chaque année, de bruyantes fasse instinctivement silence, bouche bée et yeux écarquillés. locataires ailées voyagent entre un creux de ce chêne et ses fleurs. Un arbre de justice ? ou s’asseoir dessous par ce grave incident aurait En compagnie de ces abeilles qui Implanté au sommet d’un grand vent en attendant développé une poussée butinent, mésanges et sitelles se petit dôme de terre, à qu’une de ses feuilles d’eczéma, pourrait toujours délectent de succulentes larves proximité d’une vieille ondulées tombe à ses côtés la soigner avec le tanin d’insectes. demeure de pierre, le chêne pour signifier qui a gagné des galles des feuilles de de Melrand a une allure le procès. L’affaire réglée, ce chêne. Pour méditer sur solennelle, suffisamment il faudrait réparer le son avenir, il grimperait pour impressionner deux préjudice. Les branches haut et se poserait sur les plaignants qui, sous les de ce colosse seraient petits jardins de mousses et auspices de ses trois alors assez solides pour de fougères qui tapissent charpentières magistrales, confectionner un "jarron", ses branches, puis à la viendraient trancher un gourdin de chêne du plus descente toucherait le fer à dilemme. Pour cela, ils bel effet. Dissuadé plus cheval attaché à son tronc auraient le choix. Ou s’en que puni, le malchanceux, pour attirer la chance la remettre à un juge du pays, qui, sous la pression de prochaine fois. Propriété privée. Localisation non diffusée. 34 35 GWEZENN AN OABL, L’ARBRE DU CIEL DU MORBIHAN DU

FAUX-VERNIS DES RÉCOLLETS . Pontivy Du haut de ses gracieuses frondaisons, cet arbre surplombe une cour d’école où des enfants déambulent à pied ou à vélo et jouent sur une marelle peinte à REMARQUABLES même le sol. Pour ces élèves de Skol Diwan, il est "Gwezenn an oabl", l’arbre du ciel en français. LES ARBRES ARBRES LES Un arbre dans la ville. En attendant, il fait le Originaire d’Asie, il est bonheur de quelques abeilles nommé en Malaisie "Ailanto", qui se sont installées l’arbre qui monte au ciel, dans un trou de branche mal

sans doute du fait de cicatrisé et des enfants PONTIVY son tronc bien droit qui pour qui il représente semble ne pas hésiter sur dans ce quartier urbanisé la direction à prendre, ou une présence naturelle encore grâce à ses samares* brun rouge en forme d’ailes. Arrivé au crépuscule de « L’arbre qui sa vie, si on en juge par monte au ciel » la longévité moyenne de son espèce, il va dans une chaleureuse. Avec leurs vingtaine d’années pouvoir enseignants, ces petits rejoindre l’éther qu’il bretonnants projettent tente d’approcher avec d’aérer la terre piétinée sa cime depuis près d’un alentour en la binant pour siècle. semer de l’herbe et des

environ 100 ANS fleurs. HAUTEUR / 17m HOUPPIER / 10m CIRCONFÉRENCE / 3,20m

Une beauté envahissante Expédié de Pékin vers la dans les années 1750 par le père Jésuite Pierre d’Incarville, le premier plan d’Ailante a depuis conquis maintes agglomérations. Très résistante à la pollution et particulièrement décorative, cette essence* s’est bien adaptée sous nos latitudes, à tel point quelle est devenue de nos jours par ses Face à l’île des Récollets, prenez de modes de dissémination aérien l’autre côté des quais la rue Pierre- et drageonnant* une espèce François Jouanno. L’arbre se trouve envahissante. dans la cour de l’école Diwan Pondi. GPS : X 48,070530 / Y -2,965340 36 37 DU MORBIHAN DU REMARQUABLES LES ARBRES ARBRES LES QUISTINIC

De cette essence* qui fait couler beaucoup de salive LE PLUS VIEUX DES CHÂTELAINS Que ce soit par la salive qui afflue environ 400 ANS au moment de déguster de bons CHÂTAIGNIER DE HAUTEUR / 18m HOUPPIER / 16m marrons grillés ou par celle qui CIRCONFÉRENCE / 9,40m coule pour rivaliser en bons mots, LA VILLENEUVE-JACQUELOT . Quistinic cette essence nous inspire. Ainsi, Sous les toits à longs pans du château Renaissance de la Villeneuve-Jacquelot si on vous dit : “Le père haut, vit ce vieux châtaignier. Avec son tronc naturellement sculpté, il fait le pendant la mère cruelle, deux nourrices brunes et un enfant blanc ?” Que aux armoiries des Jacquelot présentes en haut de la porte de la façade sud. répondez-vous ?

Une cascade de bois. Passées ces appréhensions de bois mort s’élève vers le

À la sortie de l’allée qui gustatives, d’autres plus ciel en guise de cime. blanche. une et brunes

mène au château apparaît un esthétiques apparaissent châtaignes deux bogue, la châtaignier, Le arbre dont la forme du tronc au détour de son tronc. Malgré des signes de oscille entre dame-jeanne et Sur son côté Nord, un flot sénescence qui font le pied de cèpe de Bordeaux. de bois figé en une cascade bonheur des pics verts et De ses châtaignes, bien massive semble être sorti épeiches qui logent dans des générations ont dû se de l’arbre. Dans cette ses branches affaiblies, sa délecter, usage traditionnel sculpture tumultueuse vigueur s’exprime à fleur en ce pays de Quistinic dont en ronde-bosse, on peut d’écorce par des rejets* le nom découle de "kisten", deviner selon la lumière courts sur tige. mot breton qui désigne la ambiante tout un bestiaire De Melrand vers Quistinic par la D159, châtaigne. fantastique. Surmontant ce prenez à gauche vers le château totem insolite, une couronne de la Villeneuve-Jacquelot. GPS : X 47,936400 / Y -3,113830 38 39