Quels Sont Les Motivations Et Les Facteurs Expliquant La Pratique Du
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Quels sont les motivations et les facteurs expliquant la pratique du jeûne chez des patientes atteintes d’un cancer du sein ? : une approche qualitative et quantitative en psychologie de la santé Sébastien Mas To cite this version: Sébastien Mas. Quels sont les motivations et les facteurs expliquant la pratique du jeûne chez des patientes atteintes d’un cancer du sein ? : une approche qualitative et quantitative en psychologie de la santé. Psychologie. Université Paul Valéry - Montpellier III, 2019. Français. NNT : 2019MON30037. tel-02921399 HAL Id: tel-02921399 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02921399 Submitted on 25 Aug 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Délivrée par l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 Préparée au sein de l’école doctorale 60 "Territoires, Temps, Sociétés et Développement" Et de l’unité de recherche EA 4556 "Laboratoire Epsylon. Dynamique des Capacités Humaines et des Conduites de Santé" Spécialité : Psychologie du développement Présentée par : Sébastien MAS Quels sont les motivations et les facteurs expliquant la pratique du jeûne chez des patientes atteintes d’un cancer du sein ? : une approche qualitative et quantitative en psychologie de la santé Soutenue le 18 décembre 2019 devant le jury composé de Madame Florence COUSSON-GÉLIE, Professeur Directrice de thèse Université Paul-Valéry Montpellier 3 Madame Marie PRÉAU, Professeur Rapporteure Université Lumière Lyon 2 Monsieur Olivier DESRICHARD, Professeur Rapporteur Université de Genève Monsieur Raphaël TROUILLET, Maître de Conférence Examinateur Université Paul-Valéry Montpellier 3 Monsieur Patrice COHEN, Professeur Examinateur Université de Rouen Résumé Introduction Ces dix dernières années, la pratique du jeûne dans le cadre du cancer a suscité un in- térêt croissant de la part de la communauté scientifique, des patients et des médias. Les quelques études sur les rongeurs ont fait l’objet d’une importante médiatisation suscitant des espoirs chez les personnes atteintes de cancer. Pourtant, la revue de la littérature réalisée par le Réseau National Alimentation Cancer met en évidence le manque d’études chez l’être humain (NACRe, 2017). À ce jour, seule une étude de faisabilité a été publiée (de Groot et al. , 2015). Si les résultats semblent plutôt positifs, la taille de l’échantillon ne permet aucune conclusion sur un potentiel effet positif ou négatif du jeûne. Les pratiques actuelles des personnes jeûnant pendant leur cancer posent donc certaines interrogations. Quels sont les motivations et les facteurs expliquant cette pratique ? Quelles sont les ca- ractéristiques sociodémographiques des personnes effectuant un jeûne ? Quelles sont leurs modalités de pratique et leur perception des effets du jeûne dans le cadre du cancer ? Objectifs et méthode À l’heure actuelle, il n’existe aucune donnée scientifique en sciences sociales sur la pratique du jeûne en cancérologie. Afin de mieux comprendre les motivations et les déterminants de cette pratique, ce travail de thèse s’appuie sur deux approches méthodologiques diffé- rentes : • Une étude qualitative qui a pour objectif d’analyser, par des entretiens semi-directifs, les motivations à jeûner de personnes ayant pratiqué un jeûne dans le cadre d’un cancer du sein. Cette étude explore également la perception des effets du jeûne, ses modalités de pratique ainsi que les barrières et facilitateurs à la pratique du jeûne dans cette population. • Une étude quantitative basée sur le modèle intégré de changement de comporte- ment (théorie du comportement planifié et autodétermination) qui a pour objectif d’analyser les facteurs prédisant la pratique du jeûne chez des patientes atteintes de cancer du sein. Principaux résultats Les résultats des deux études mettent en évidence diverses modalités de jeûne. Il appa- raît que le type de jeûne le plus pratiqué est le jeûne hydrique (55%) suivi par le jeûne partiel (38%). Le jeûne se pratique en concomitance avec la chimiothérapie pour 80% des 2 jeûneurs. De plus, 88% d’entre eux jeûnent au moins une fois par mois. Les entretiens qualitatifs, portant sur 16 patientes ayant eu un cancer du sein, mettent en évidence trois raisons principales à la pratique du jeûne chez ces femmes pendant la maladie : • Éviter ou diminuer les effets secondaires des traitements • Améliorer l’efficacité de la chimiothérapie • Se sentir active pendant les traitements L’analyse quantitative, portant sur 345 personnes et basée sur le modèle intégré de changement de comportement, montre un rôle central de la régulation autonome comme déterminant de la pratique du jeûne ( β = 0,11 ; IC 95% [0,06 ;0,15]). La relation entre la régulation autonome et l’intention de pratiquer un jeûne prend le pas sur les relations entre les croyances de la théorie du comportement planifié (attitudes, normes sociales et contrôle perçu) et l’intention de pratiquer un jeûne. Conclusion L’ensemble des données met en évidence que les personnes qui jeûnent ont un niveau so- cioéconomique plus aisé que la moyenne de la population. Le jeûne pratiqué dans le cadre d’un cancer du sein est principalement utilisé pour éviter ou diminuer les effets secon- daires de la chimiothérapie. Il est donc majoritairement réalisé en concomitance avec les traitements par chimiothérapie. Nos données montrent également l’importance de l’expé- rience passée pour prédire les comportements de jeûne. En effet, les personnes ayant déjà effectué un jeûne dans le cadre de leur cancer sont capables de prendre en compte leur perception de contrôle comme une source motivationnelle pour développer une intention de jeûner contrairement aux personnes n’ayant jamais jeûné dans le cadre d’un cancer. Ces données indiquent que les patientes fondent leur intention de jeûner sur des motiva- tions internes plutôt que sur une évaluation plus concrète des éventuels bénéfices du jeûne. Mots-clés : Jeûne, Cancer du sein, Modèle intégré de changement de comportement, Théorie du comportement planifié, Théorie de l’autodétermination. Introduction In the last decade, the practice of fasting in cancer has attracted growing interest from the scientific community, patients and the media. The few studies on rodents have been the subject of significant media coverage raising hopes among people with cancer. Ho- wever, the literature review carried out by the French Network for Nutrition and Cancer Research highlights the lack of studies in humans (NACRe, 2017). To date, only one fea- sibility study has been published in humans (de Groot et al. , 2015). If the results seem rather positive, the sample size does not allow any conclusion on a potential positive or negative effect of fasting. The current ways cancer patients practice fasting in relation to their disease raise some questions. What are the motivations and factors explaining this practice ? What are the socio-demographic characteristics of these patients ? How do they fast and what is their perception of the effects of fasting in the context of their cancer ? Objectives and Method At present, there is no scientific evidence in social sciences on the practice of fasting in oncology. To better understand the motivations and determinants of this practice, this thesis work relies on two different methodological approaches in a breast cancer population : • A qualitative study that aims to analyze, through semi-structured interviews, the motivations to fast of patients during their disease. This study also explores the perception of the effects of fasting, the way it was practiced as well as the barriers and facilitators to the practice of fasting in this population. • A quantitative study based on the integrated model of behavioral change (theory of planned behavior and self-determination) which aims to analyze the factors predic- ting fasting in patients with breast cancer. Main results The results from our studies highlight various fasting modalities. It appears that the most practiced type of fasting is water fasting (55%) followed by partial fasting (38%). Fasting is undertaken alongside with chemotherapy for 80% of patients. In addition, 88% of pa- tients fast at least once a month. The qualitative interviews, involving 16 breast cancer patients, highlight three main reasons behind fasting for women during their disease : • Avoid or reduce the side effects of treatments • Improve the effectiveness of chemotherapy • Feel active during treatments The quantitative analysis, involving 345 patients and based on the integrated model of behavioral change, highlights a central role of autonomous regulation as a determinant of fasting ( β = 0.11 ; 95% [0.06, 0.15]). The relationship between autonomous regulation and the intention of fasting takes precedence over the relationships between attitudes, social norms and perceived control (beliefs of the theory of planned behavior), and the intention to practice a fast. Conclusion The results show that people who fast have a better socioeconomic level than the average population. Fasting for breast cancer patients is mainly used to prevent or reduce the side effects of chemotherapy. As a